Le livret A a enregistré une collecte positive de 1,75 milliard d’euros faisant suite à deux années de décollecte (-6,13 milliards d’euros en 2014.et -9,29 milliards d’euros en 2015).
Malgré un rendement jugé faible par une majorité des Français, le livret A demeure incontournable dans la panoplie des placements possibles. Il a, ainsi, réussi, l’année dernière, à surmonter le passage de son taux en dessous de 1 % (0,75 % depuis le 1er août 2015). La collecte s’affaisse toujours après une révision à la baisse du taux servi avant de revenir à sa tendance de longue période. Compte tenu de la forte progression de l’encours enregistrée de 2011 à 2013, la correction à la baisse des années 2014 et 2015 peut apparaître faible, -15,4 milliards d’euros contre un gain de 57,68 milliards d’euros. L’encours est passé de 216,9 à 259,5 milliards d’euros sur la période. Les Français ont donc depuis la grande récession de 2008-2009 accru leur poche d’épargne de précaution.
Avec la baisse généralisée des rendements des produits de taux et surtout celle concernant le Plan d’Épargne Logement, les épargnants ont retrouvé le chemin du livret A. Avec la baisse du rendement du Plan d’Épargne Logement, même si le passage du taux du PEL à 1 % depuis le 1er août ne concerne que les plans ouverts après cette date, les ménages ont réduit leurs versements sur ce produit. Par ailleurs, les Français ont opté pour la sécurité et la liquidité au détriment du rendement. Le livret A et le LDD sont de plus en plus les antichambres des comptes courants. Ils remplacent dans ce rôle les livrets bancaires qui offrent des rendements bien plus faibles. Le livret A a également profité de la petite déconvenue de l’assurance-vie intervenue avec la discussion de la loi Sapin II prévoyant notamment des mesures de blocages en cas de crise systémique.
Avec la remontée de l’inflation, 0,6 % en rythme annuel au mois de décembre, le rendement du livret A a tendance à se réduire en termes réels et à se rapprocher de zéro. Du fait de l’engagement du Gouvernement de ne pas modifier le taux au 1er février, celui-ci pourrait passer en dessous du taux d’inflation si le prix de l’énergie continuait à augmenter. Par ailleurs, en retenant la nouvelle formule du livret A, le taux pourrait être maintenu à 0,75 %.
Compte tenu des nouvelles règles de fixation qui entreront en vigueur au 1er août 2017, les indices utilisés dans la formule pour les taux monétaires et l’inflation sont lissés sur 6 mois, afin de prévenir toute variation brutale, à la hausse ou à la baisse, du taux du livret A. Par ailleurs, dans la nouvelle formule, la majoration de 0,25 point de pourcentage par rapport à l’inflation est suspendue dans certaines circonstances exceptionnelles quand l’écart entre l’inflation et les taux monétaires est supérieur ou égal à 0,25 point de pourcentage. En retenant cette double modification, le taux peut rester à 0,75 % car l’inflation est de 0,4 % en moyenne sur les six derniers mois et qu’en plus l’écart entre inflation et les taux monétaires reste supérieur à 0,25 point (l’Euribor 3 mois est à-0,339 % et taux de l’Euronia est -0,353 %).
Collecte nette en milliards d’euros
|
Rendement | Taux d’inflation
moyen |
|
1994 | 4,9 | 4,50 % | 1,70 % |
1995 | 7 | 4,5 | 1,70 % |
1996 | -8,3 | 4,5 %jusqu’au 1er mars et 3,50 % après | 2 % |
1997 | 3 | 3,50 % | 1,20 % |
1998 | 1,5 | 3,50 % jusqu’au 16 juin puis 3 % | 0,70 % |
1999 | -6,7 | 3 % jusqu’au 1er août puis 2,25 % | 0,50 % |
2000 | -0,65 | 2,25 % jusqu’au 1er juillet 2000 puis 3 % | 1,70% |
2001 | 4,4 | 3% | 1,70% |
2002 | 4,2 | 3% | 1,90% |
2003 | 2,3 | 3 % jusqu’au 1er août puis 2,25 % | 2,10% |
2004 | 1,3 | 2,25% | 2,10% |
2005 | -1,3 | 2,25 % jusqu’au 1er août puis 2 % | 1,80% |
2006 | 3,3 | 2 % jusqu’au 1er février puis 2,25 % jusqu’au 1er août puis 2,75 % | 1,60% |
2007 | 5 | 2,75 % jusqu’au 1er août puis 3 % | 1,50% |
2008 | 18,7 | 3 % jusqu’au 1er février puis 3,50 % jusqu’au 1er août puis 4 % | 2,80% |
2009 | 21 | 4 % jusqu’au 1er février 2,50 % jusqu’au 1er mai 1,75 % jusqu’au 1er août puis 1,25 % | 0,10% |
2010 | 10,4 | 1,25 % jusqu’au 1er août puis 1,75 % | 1,50% |
2011 | 19,9 | 1,75 % jusqu’au 1er février 2 % jusqu’au 1er août Puis 2,25 % | 2,10% |
2012 | 30,3 | 2,25% | 2,00% |
2013 | 14,7 | 2,25 % jusqu’au 1er février 1,75 % jusqu’au 1er août Puis 1,25 % | 0,90% |
2014 | -6,13 | 1,25 % jusqu’au 1er août 1 % depuis | 0,50% |
2015 | -9,29 | 1 % puis 0,75 % à partir du 1er août | 0,6 %% |
2016 | 1,75 | 0,75 % | 0,2% |
En 2016, l’assurance-vie a enregistré un résultat en demi-teinte, avec une collecte nette qui reste certes positive, 16,8 milliards d’euros, mais en retrait par rapport à celle de 2015 (23,6 milliards d’euros). Ce résultat a été obtenu dans un contexte difficile du fait de la baisse des taux de rendement et de la polémique générée par la loi Sapin II (introduction d’un dispositif prudentiel de blocage temporaire des contrats en cas de crise systémique).
La collecte nette du mois de décembre a été de 800 millions d’euros en progrès au mois de novembre où elle avait atteint 400 millions d’euros. La collecte mensuelle moyenne de l’année 2016 a été 1,4 milliard d’euros contre 2 milliards d’euros en 2015.
Si le taux d’épargne des ménages s’est maintenu à un haut niveau (15 % du revenu disponible brut au 3e trimestre avec une composante financière à 5,9 %), les Français ont, en 2016, souhaité renforcer leur poche d’épargne de précaution. Ils sont ainsi revenus sur le livret A et ont conservé d’importantes disponibilités sur leurs comptes courants. La baisse du rendement du Plan d’Épargne Logement n’a pas provoqué une réelle montée des cotisations en faveur de l’assurance-vie.
Le montant total des cotisations brutes a, en 2016, atteint 134,7 milliards d’euros contre 135,5 milliards d’euros en 2015. Il s’agit de la deuxième meilleure collecte de ces sept dernières années. Pour le mois de décembre, les cotisations brutes se sont élevées à 12,6 milliards d’euros en hausse de 20 % par rapport au mois de novembre. En règle générale, le dernier mois de l’année est favorable aux cotisations, les épargnants réalisant des arbitrages entre leurs différents placements durant cette période.
Le montant de la collecte en unités de compte a été de 27,2 milliards d’euros contre 26,8 milliards d’euros en 2015. Les unités de comp3te représentent 20 % de la collecte soit toujours un ratio inférieur à celui d’avant crise. La progression des unités de compte s’est réalisée dans un contexte boursier chahuté qui a néanmoins débouché sur une augmentation des cours (+4,86 % pour le CAC 40 en 2016). L’évolution des UC est sensible aux résultats de la bourse et est également liée à la progression de l’épargne financière.
Les prestations se sont élevées à 117,9 milliards d’euros en 2016 contre 112,1 milliards d’euros en 2015. Plus de 60 % des contrats ont plus de 8 ans d’ancienneté, ce qui permet aux souscripteurs de bénéficier du meilleur régime fiscal. Par ailleurs, les titulaires des contrats d’assurance-vie sont de plus en plus âgés. Leur âge moyen est supérieur à 54 ans. Si 37 % des ménages ont souscrit un contrat d’assurance-vie, ce taux s’élève à plus de 50 % parmi les retraités. De ce fait, il n’est pas étonnant que le montant des rachats augmente progressivement avec l’arrivée des classes d’âge du baby-boom à la retraite.
L’encours de l’assurance-vie a atteint 1 632 milliards d’euros à fin 2016 contre 1 061 milliards d’euros à fin 2006.
L’assurance-vie doit faire face tout à la fois à l’incontournable question de la baisse des taux de rendement des fonds euros qui représentent plus des quatre cinquièmes de son encours et au vieillissement de la population ce qui se traduira par une montée en puissance des prestations. La question de la réorientation des fonds euros vers des placements plus en phase avec l’économie réelle a donné lieu à plusieurs initiatives depuis 2012 qui n’ont pas été couronnées de succès que ce soit avec l’Euro-croissance ou les contrats Vie-Génération. Une action plus énergique en faveur des unités de compte sera peut-être nécessaire pour déplacer un peu plus rapidement les lignes.
Les dépôts à vue ont atteint un nouveau record au mois de novembre 2016. L’encours s’élevait alors à 382 milliards d’euros contre 370,5 milliards au mois d’octobre. Sur les 11 premiers mois de l’année, les flux ont atteint 25,8 milliards d’euros.
L’encours du PEL a atteint, au mois de décembre dernier, 258,9 milliards d’euros. Le passage du taux de rendement à 1 %, le 1er août dernier, a entraîné un tassement de la collecte qui reste néanmoins positive. Le taux de progression de l’encours tend à revenir à 5 % par an contre 10 % auparavant (sans prise en compte des intérêts capitalisés). Les flux d’épargne qui depuis des mois s’orientaient vers le PEL se sont redirigés en partie vers le livret A qui pourtant bénéficie d’une plus faible rémunération mais qui est plus liquide.
L’euro n’est pas une création, en soi, éternelle. Ce que l’homme a fait, l’homme peut le défaire. C’est une évidence mais mieux vaut connaître, avant de se lancer dans l’aventure, le coût de la déconstruction.
L’euro ne s’est pas construit en une journée. Il est un des enfants de la construction européenne, le fruit de longues années de travail. Du rapport Werner/Barre au traité de Maastricht, il s’est passé 22 ans et entre ce dernier et la circulation de la monnaie fiduciaire entre particuliers, il a fallu encore attendre 10 ans. Certes pour éviter les mouvements de panique, la sortie d’un pays de la zone euro s’effectuera, a priori, rapidement, de quelques jours à quelques semaines. D’un côté, une longue maturation, une longue préparation, de l’autre une rupture brutale. Mais, dans les faits, de nombreuses dispositions devront être prises pour éviter que cette sortie n’aboutisse à une glaciation économique.
Pour faciliter, je retiens le cas où le pays qui décide de retrouver sa soi-disant souveraineté monétaire est la France. À cette fin, la Banque de France devra fixer un nouveau cours pour la nouvelle monnaie, le « franc ». Elle pourrait par simplicité décider, de manière arbitraire, qu’un euro équivaut à un franc. Il faudrait à toute vitesse imprimer des billets et des pièces afin de réaliser un échange immédiat avec les euros. Les Indiens viennent de nous prouver que l’échange de billets n’est pas sans conséquence économique.
Durant la phase préparatoire de sortie de la zone euro et de mise en place de la nouvelle monnaie, les autorités françaises devront instituer un contrôle des changes avec des limitations drastiques des sorties de capitaux. Les comptes bancaires et les contrats d’assurance seront gelés pour éviter un « bank run » et un « assurance run ». Ces mesures perdureront durant une période plus ou moins longue après le changement de monnaie. Elles seront rendues nécessaires pour éviter que les Français ne placent au Luxembourg, à Londres, à Bruxelles ou à Singapour leurs actifs. Les pouvoirs publics devront freiner les sorties en numéraire et instituer, comme en Grèce en 2015, un montant maximum de retrait. En effet, les banques risqueraient de se trouver très rapidement en manque de liquidités.
Mais avant même d’arriver à cet échange de monnaie, la sortie de la zone euro d’un pays comme la France est d’ordre systémique. Du fait du poids économique et financier de la France, une telle sortie remet en cause l’ensemble des équilibres au sein de la zone euro et de l’Union européenne. Elle créera une onde de choc qui pourrait provoquer l’implosion de l’ensemble du secteur financier. En outre, elle placera rapidement la France en état de banqueroute et d’illiquidité.
La sortie de l’euro peut mettre en danger l’ensemble des acteurs financiers, banques et compagnies d’assurances. La France dispose de plusieurs entreprises systémiques dans le secteur financier, c’est-à-dire d’entreprises dont la taille est telle que leurs problèmes se propageraient à l’ensemble des autres acteurs de la place. BNP PARIBAS, Société générale, Crédit Agricole, BPCE, Axa, etc. seraient confrontés à des problèmes de solvabilité en raison de l’affaiblissement de leurs fonds propres et de leurs liquidités s’ils devaient faire face à la demande de tous leurs clients de reprendre leurs actifs. Cette crise sera d’autant plus violente que les taux d’intérêt ne pourront que s’envoler en cas de sortie. Au regard de ce qui s’est passé avec la Grèce, les taux qui n’ont été que de 0,43 % en 2016 pourraient alors bien dépasser les 13/15 %. Un tel choc obligataire nécessiterait le gel des contrats d’assurance-vie comme cela a été prévu par la loi Sapin II.
Pour éviter des faillites en chaîne des établissements financiers, une rencontre internationale serait indispensable pour trouver des solutions afin d’endiguer le risque français.
Le passage de l’euro au franc pose le problème immédiat de la valeur des dettes. Ainsi, dans quelle monnaie faudra-t-il exprimer la dette publique qui dépasse 2 100 milliards d’euros et qui est détenue à 57 % par des non-résidents. S’il est décidé de l’exprimer en nouveaux francs (une dette nationale est traditionnellement exprimée dans la monnaie de son pays), les non-résidents risquent de perdre 30 à 50 % de leur épargne. En effet, il est impensable que le nouveau franc puisse maintenir la parité de l’euro qui deviendrait avant tout un deutsche mark. Un pays cumulant dette publique et déficit commercial structurel conduira inévitablement à une dépréciation de sa monnaie d’autant plus que le seul objectif de sa restauration est de se libérer des contraintes communautaires. Le Royaume-Uni qui n’est pas membre de la zone euro a, après le vote sur le Brexit, connu une dépréciation de sa monnaie de 20 %. Cette dépréciation n’est pas que la conséquence du vote et ne présage pas de ce qui se passera une fois que le Royaume-Uni sera réellement sorti. Dans le cas où la dette reste exprimée en devise forte, c’est-à-dire en euros, la France sera menacée rapidement de banqueroute. En effet, le montant des remboursements augmenterait de 30 à 50 %. La question du règlement de la dette passe obligatoirement par une négociation internationale.
Que ce soit avant ou après le retour du franc, les autorités françaises auront toute une série de problèmes à résoudre. Le premier sera de trouver les ressources nécessaires au financement de la sphère publique. La solution pourrait passer par la planche à billets, mais cela accélérera la dépréciation de la monnaie et conduira comme cela a été constaté en Russie en 2015 et 2016 à une forte inflation. L’autre problème, qui n’est pas des moindres, est lié à la nécessité d’acquérir des devises pour régler le solde commercial. La France est un pays structurellement déficitaire depuis une dizaine d’années, plus de 60 milliards d’euros par an. Elle est notamment dépendante de l’extérieur pour l’énergie et pour de nombreux biens industriels. Les fournisseurs n’accepteront pas d’être payés en francs. Ils voudront des devises étrangères, dollar, yen euro, etc. Pour en trouver, la France sera contrainte de lancer des grands emprunts avec des taux d’intérêt prohibitifs ou de vendre des actifs (immobilier, participations, etc.). Sinon, il faudra faire appel à l’aide internationale, le FMI par exemple et se soumettre à ses conditions. Il faudrait limiter au maximum les importations et accroître les exportations qui seront certes favorisées par la dépréciation de la monnaie. La réduction des importations passe par une réduction des revenus des ménages. Elle peut s’inscrire dans un retour du protectionnisme mais qui pourrait provoquer de la part de nos partenaires des mesures de rétorsion. Néanmoins, avant de retrouver un équilibre, il faudrait plusieurs années qui pourraient se révéler difficiles.
La sortie de la zone euro devrait donc amener une forte hausse des taux d’intérêt provoquant un net ralentissement de l’activité. Le secteur du bâtiment serait pénalisé. Les secteurs dépendant des importations seraient également fortement touchés. L’investissement sera en chute libre. De nombreux secteurs supporteraient tout à la fois une augmentation de leurs produits, une diminution du pouvoir d’achat des ménages et un problème d’accès aux devises.
La sortie de la zone euro est un pari que les Grecs n’ont pas voulu tenir. Il est plus que probable que le départ de la France provoquerait l’explosion de l’ensemble de la zone euro. Les pays d’Europe du Sud auraient du mal à résister à l’onde de choc. Les investisseurs par aversion du risque se délesteraient de tous les titres européens non sûrs. Dans cette affaire, l’Allemagne serait également perdante tant au titre des 3 000 milliards d’euros qu’elle détient sur le reste de l’Europe qu’en raison de l’explosion de son espace commercial. Sur plusieurs années, elle participerait à la dépréciation de la monnaie, aux taux d’intérêt élevés, à l’inflation, et pousserait pour une réglementation sur les changes voire sur le crédit. La sortie de l’euro, c’est juste un autre monde.
Le 25 mars 1997, il y a donc 20 ans, était publiée au Journal Officiel, la loi créant les plans d’épargne retraite, loi dont j’étais à l’origine et que j’ai porté durant 4 ans afin d’en obtenir l’adoption. Du fait de la dissolution intervenue au mois d’avril 1997, cette loi ne fut jamais appliquée et fut abrogée le 18 janvier 2002.
Cette loi visait à instituer deux étages de retraite par capitalisation en complément aux régimes par répartition, un étage professionnel et un étage individuel. Avec mes collègues de la majorité de l’époque, j’avais prévu que les partenaires sociaux puissent être associés à la gestion de ces nouveaux produits comme ils le sont aujourd’hui dans le cadre de l’épargne salariale.
Vingt ans sont passés, une génération. Certes, plusieurs réformes ont modifié notre régime de retraite, le PERP et le PERCO ont été créés mais la question de la réorientation de l’épargne vers l’économie dite réelle demeure posée et non résolue. Nous avons bien souvent l’impression, en la matière de faire du surplace, de ressasser toujours les mêmes antiennes.
Pour autant, il n’est pas inutile de rappeler quelques principes et quelques propositions.
Les entreprises françaises doivent pouvoir bénéficier de capitaux stables et abondants. À cet effet, il est indispensable de favoriser l’émergence d’un espace européen du financement des entreprises.
La fiscalité applicable à l’épargne doit être simple et pérenne. L’instabilité est l’ennemi de l’épargnant. Il faut admettre que l’épargne n’est pas équivalente au travail et peut légitimement être soumise à un régime fiscal spécifique. Ce dernier doit veiller à ne pas être destructeur du capital.
Au nom de l’efficacité économique, les pouvoirs publics doivent éviter la concentration du capital en favorisant sa mobilité à travers un régime de donation. Le régime des plus-values ne doit pas être spoliateur faute de quoi il génère une appréciation artificielle du capital.
Au nom de la rationalité économique, les placements longs dits à risques doivent être mieux traités que les placements courts sans risque.
Afin de palier la baisse du taux de remplacement des retraites dans le système par répartition, la création d’un étage par capitalisation accessible à tous les salariés et géré de manière paritaire, serait une réelle avancée.
C’est en retenant ces quelques idées que le Cercle de l’Épargne que j’ai l’honneur de diriger a établi une série de propositions sur l’épargne, la retraite et la dépendance, propositions que vous trouverez en annexe de notre Mensuel.
Retrouvez les explications du Cercle de l’Épargne sur le bilan 2016 e l’assurance vie. Le placement a résisté, malgré une collecte décevante en comparaison avec le résultat de l’année passé.
D’après les premières estimation d’Eurostat, le PIB aurait progressé de 1,7% en zone euro en 2016 et de 1,9 % au sein de l’Union Européenne. Corrigée des variations saisonnières, la croissance du PIB serait, au dernier trimestre 2016, respectivement de 0,5 dans la zone euro et 0,6 % ans l’UE28 après une progression de 0,4% et de 0,5% respectivement dans les deux zones au trimestre précédent.
En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 1,8% dans la zone euro et de 1,9% dans l’UE28 au quatrième trimestre 2016.
Évolution du PIB en volume
(basée sur des données corrigées des variations saisonnières)
Pourcentage de variation par rapport au trimestre précédent |
Pourcentage de variation par rapport au même trimestre de l’année précédente |
|||||||
2016 |
2016 | |||||||
T1 |
T2 | T3 | T4 | T1 | T2 | T3 | T4 | |
ZE19 | 0,5 | 0,3 | 0,4 | 0,5 | 1,7 | 1,6 | 1,8 |
1,8 |
UE28 | 0,5 | 0,4 | 0,5 | 0,6 | 1,8 | 1,8 | 1,9 |
1,9 |
D’après les premières estimations publiées ce jour par l’INSEE, le PIB aurait progressé de 0,4 % au dernier trimestre 2016. Cette accelération de fin d’année (après +0,2 % au trimestre précédent) ne permet toutefois pas à la France d’afficher un résultat à la hauteur des prévisions gouvernementales. Le PIB progresse sur l’année de 1,1 % (après 1,2 % en 2015) quand Bercy tablait sur une progression de 1,4 % du PIB sur l’ensemble de l’année et l’INSEE sur 1,2 % dans ses dernières prévisions d’octobre 2016.
Le bilan 2016 aurait, selon l’INSEE été fortement impacté par le ralentissement du commerce internationale comme en témoigne le recul constaté du commerce extérieur qui contribue négativement sur la croissance du PIB à hauteur de -0,9 point.
Sur le dernier trimestre, de nombreux composantes de la croissance sont au vert et permette à l’INSEE de rester optimiste sur ses prévisions pour 2017. De fait, malgré un repli de la consommation sur le mois de décembre, sur le dernier trimestre les dépenses de consommation des ménages progressent de 0,6 % (après +0,1 % au 2e et au 3e trimestre ). Cette hausse sur le 4 trimestres tient notamment au redressement des dépenses d’énergie (+3,7 % après −1,5 %), en raison des températures inférieures aux normales saisonnières sur la période écoulée. Sur l’année, les achats en biens d’équipement du logement constatés sur le premier trimester ont également contribuer positivement à la hausse des dépenses globales des ménages.De fait, la consommation des ménages serait légérment plus elevée en 2016 ar rapport à 2015 (1+1,8 % après +1,5%).
Par ailleurs, la production totale de biens et services progresse un peu plus vite qu’en 2015 (+1,4 % après +1,3 %).
Côté investissments, au quatrième trimestre 2016, la formation brute de capitale fixe (FBCF) totale accélère (+0,8 % après +0,3 %) soutenu par les ménages et les entreprises. De ce fait, sur l’ensemble de l’année 2016, la FBCF totale enregistrerait une progression de près de 2 points par rapport à l’année précédente avec respectivement +2,8 % après +0,9 % en 2015. Bien que toujours dans le rouge des efforts sont également constaté au sein des administrations publiques qui affichent un FBCF de -0,7% en 2016 après -3,9 % en 2015.
Avec une collecte nette annuelle positive de 16,8 milliards l’assurance vie a su maintenir sa position en 2016. Loin de sa collecte record de près de 23,6 milliards d’euros sur 2015, l’assurance vie a néanmoins bien résisté malgré, d’une part, des turbulences résultant de loi Sapin II avec la polémique sur les mesures exceptionnelles que pourraient prendre les pouvoirs publics en cas de crise financière systémique et, d’autre part ,la poursuite de la baisse du rendement des fonds euros.
Ce moindre résultat tient aussi au petit retour en grâce du Livret A en 2016 qui a renoué avec la collecte positive (+ 1,75 milliard d’euros sur l’année) après deux années de rejet à la suite d’une baisse de son taux de rendement.
Le résultat de l’assurance vie doit également être examiné au regard de son autre grand concurrent, le PEL qui talonnait l’assurance vie en 2015. Malgré un léger fléchissement constaté sur ce produit sur l’ensemble de l’année, le PEL a enregistré sur 2016 une collecte positive de près de 18,96 milliards d’euros grâce à un retour massif sur ce placement en décembre (+5,55 milliards d’euros).
Il convient enfin de relativiser le résultat de la collecte nette du fait de la part croissante des prestations versées sur 2016 ( qui atteignent 117,9 milliards d’euros contre 112,1 milliards en 2015) qui tient aussi à l’arrivée à maturité de nombreux contrats.
Le poids des unités de compte reste, comme en 2015, stable à 20 % de la collecte brute, preuve étant que les UC peinent toujours autant à séduire les épargnants. Sur l’année les versements sur les unités de compte ont représentés 27,1 milliards d’euros sur un total de 134, 7 milliards d’euros.
En décembre, l’assurance vie conclu l’année avec une collecte positive de 800 millions d’euros contre 400 millions en novembre et 2,1 milliards un an plus tôt. L’encours de l’assurance vie atteint, fin 2016, 1 632 milliards d’euros.
Contact presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr
Le revenu universel a été un des est au cœur du débat public. Son instauration est proposée non seulement par Benoît Hamon mais aussi par Gaspard Koenig qui dirige un centre de réflexion libérale, « Génération Libre » et qui fut un conseiller de Christine Lagarde quand cette dernière était Ministre de l’Économie. Il est également proposé par les écologistes et notamment par Yannick Jadot.
Qu’est-ce que le revenu universel également appelé revenu de base, revenu d’existence ou allocation universelle ? Le revenu universel dans sa version initiale consiste à verser à toutes les personnes majeures quel que soit leur niveau de ressources un revenu d’un montant identique sur une base individuelle et de manière inconditionnelle.
À partir de cette définition, différentes variantes de revenus universels ont été imaginées. Pour certains, le revenu universel a vocation à remplacer les minima-sociaux et plusieurs prestations sociales comme l’aide au logement ; pour d’autres, il s’agit d’un complément permettant d’assurer à tout un chacun un niveau digne de subsistance. Le versement du revenu universel peut être général ou limité à un public ciblé. Si les libéraux mettent en avant l’idée de responsabilisation des bénéficiaires, d’autres considèrent que ce revenu permet de tirer les conséquences d’une société où le travail se fera de plus en plus rare du fait de la digitalisation ou de la mondialisation. C’est un peu la suite du concept de partage du travail appliqué aux revenus. Le revenu universel est censé avoir une autre vertu, celle de ne pas dissuader le retour au travail. En étant versé de manière générale, la reprise d’un travail n’entraîne pas sa suppression.
Au sommaire de l’étude :
En décembre le Livret A affiche traditionnellement de bons résultats. 2016 n’a pas échappé à la règle. Quel bilan pour ce placement en 2016 ? Retrouvez l’analyse du Directeur du Cercle de l’Épargne reprise dans cet article de Marie Bartnik.
Après deux années de décollecte, le Livret A a retrouvé des couleurs en 2016. Retrouvez les explications de Philippe Crevel dans cet article des Échos.
Philippe Crevel fait le bilan 2016 du Livret A sur France Info. Il explique pourquoi cette épargne de précaution malgré sa faible rémunération s’est accrue en 2016.
COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU CERCLE DE L’ÉPARGNE
PETIT RETOUR EN GRÂCE DU LIVRET A EN 2016
Analyse de Philippe Crevel
Directeur du Cercle de l’Épargne
Le Livret A a, en 2016, mis un terme à deux années consécutives de décollecte (-6,1 milliards d’euros en 2014 et -9,29 milliards d’euros en 2015) avec une collecte nette annuelle de 1,75 milliard d’euros. Pour le seul de mois de décembre, la collecte a été positive de 630 millions d’euros.
Le Livret A a, l’année dernière, surmonté le passage de son taux en-dessous de 1 % intervenu le 1er août 2015. Avec la baisse généralisée des rendements des produits de taux et surtout celle concernant le Plan d’Épargne Logement, les épargnants ont retrouvé le chemin du Livret A. Par ailleurs, les Français ont opté pour la sécurité et la liquidité au détriment du rendement. Le Livret A et le LDD sont de plus en plus les antichambres des comptes courants. Ils remplacent dans ce rôle les livrets bancaires qui offrent des rendements bien plus faibles. Le Livret A a également profité de la petite déconvenue de l’assurance-vie, intervenue avec la discussion de la loi Sapin II prévoyant notamment des mesures de blocages en cas de crise systémique.
Le résultat positif du mois de décembre dernier est assez logique du fait des versements des primes et des étrennes de fin d’année. En décembre 2015, la collecte avait été de 660 millions d’euros sur les deux produits cumulés. Elle a même été de 90 millions d’euros en décembre 2014. Pour autant, ces deux années avaient été marquées par une forte décollecte.
À fin décembre 2016, l’encours du Livret A est de 259,5 milliard d’euros et quand celui du LDDS est à 101,4 milliards d’euros. La collecte de ce dernier produit a été, au mois de décembre, de 640 millions d’euros. En revanche, elle a été négative de 660 millions sur l’ensemble de l’année 2016. Ce produit, plus bancarisé que le Livret A, est de fait très sensible aux évolutions des dépenses de consommation des ménages.
Avec la remontée de l’inflation, 0,6 % en rythme annuel au mois de décembre, le rendement du Livret A a tendance à se réduire en termes réels et à se rapprocher de zéro. Du fait de l’engagement du Gouvernement à ne pas modifier le taux au 1er février, celui-ci pourrait passer en dessous du taux d’inflation si le prix de l’énergie continuait à augmenter.
Par ailleurs, en retenant la nouvelle formule du Livret A, le taux pourrait être maintenu à 0,75 %. Compte tenu des nouvelles règles de fixation qui entreront en vigueur au 1er août 2017, les indices utilisés dans la formule pour les taux monétaires et l’inflation sont lissés sur 6 mois, afin de prévenir toute variation brutale, à la hausse ou à la baisse, du taux du livret A. Dans la nouvelle formule, la majoration de 0,25 point de pourcentage par rapport à l’inflation peut de plus être suspendue dans certaines circonstances exceptionnelles quand l’écart entre l’inflation et les taux monétaires est supérieur ou égal à 0,25 point de pourcentage. En retenant cette double modification, le taux peut donc rester à 0,75 % car l’inflation est de 0,4 % en moyenne sur les six derniers mois et qu’en plus l’écart entre inflation et les taux monétaires reste supérieur à 0,25 point (l’Euribor 3 mois est à-0,339 % et taux de l’Euronia est -0,353 %).
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Avec l’introduction, en 2018, de la retenue à la source pour le prélèvement de l’IR et l’année « blanche » sur 2017, des voix dont celle du Cercle de l’Épargne s’élèvent contre le risque pour les produits d’épargne retraite.
Si nous sommes encore loin de l’objectif des 2 %, Eurostat vient de confirmer que le taux d’inflation annuel de la zone euro a presque doublé en décembre, à 1,1% contre 0,6% en novembre. Un an auparavant, il était de 0,2%. L’Union européenne connaît un élan comparable (+1,2 % en décembre contre 0,6 % le mois précédent). Le taux mensuel constaté pour les deux zones s’établi quant à lui à 0,5 % quand il était respectivement de -0,1 % en zone euro et à 0 au sein de l’UE.
Seuls 3 pays membres affichent encore des taux annuels négatifs : la Bulgarie (-0,5%), l’Irlande (-0.2) et le Roumanie (-0,1%) et seul un pays, , enregistre un résultat en baisse par rapport au mois précdéent. A l’inverse, l’inflation progresse dans 26 pays membres avec les plus hauts niveaux constatés en Estonie l’inflation atteint 2,4 % et 2,2 % en Belgique. En France, l’inflation mensuel est de 0,3 % quand le taux d’inflation annuel atteint 0,8 %.
En décembre, l’inflation a principalement été portée par les prix des carburants pour le transport (+0,21 point de pourcentage), et dans une moindre mesure par les prix des légumes (+0,07 pp).
Pourquoi, après avoir été boudé par les Français, le Livret A a de nouveau la cote auprès des épargnants? Explications avec Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne.
Le PEA PME lancé en 2014 ne semble pas avoir trouvé son public. Retrouvez dans cet article qui cite le Mensuel du Cercle de l’Épargne les raisons des résultats décevant de ce placement destiné à renforcer les besoins en fonds propres des PME.
La dépendance est un sujet délicat et complexe. Délicat, car elle est synonyme de fin de vie et qu’elle constitue pour les personnes concernées et leurs proches une épreuve ; complexe car elle impose l’intervention d’un grand nombre d’acteurs publics et privés et qu’elle peut poser, pour les familles, des problèmes d’ordre financier.
La dépendance est également un thème à éclipses. Elle a été au cœur de l’actualité publique au début des années 2000. À l’époque, la question de la création d’une cinquième branche de la Sécurité sociale était évoquée. Une grande loi était censée résoudre les problèmes de financement. Depuis la crise de 2008, à l’exception de la loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, le règlement de question de la dépendance est reporté. Cela est d’autant plus facile qu’arrivent, aujourd’hui, à l’âge de la dépendance, les générations étroites des années 30. Or, d’ici une dizaine d’années, arriveront à cet âge les premières générations du baby-boom. Le nombre de personnes de plus de 80 ans augmentera, alors, de manière exponentielle.
Au sommaire de cette étude :
La dépendance, rapide état des lieux
Les pistes de réforme ou comment financer la dépendance ?
Dans un article consacré aux relations intergénérationnelles à travers la plateforme collaborative « Les Talents d’Alphonse », le magazine Pleine Vie cite l’enquête 2016 du Cercle de l’Épargne sur les Français, la retraite et l’épargne.
Malgré la volonté affichée des pouvoirs publics de relancer le Plan d’Épargne en Actions et malgré les bons résultats de la bourse, il est toujours en déclin. Son encours était, au 3e trimestre 2016, de 82 milliards d’euros loin de son niveau d’avant crise (plus de 100 milliards d’euros).
Source : Banque de France
Si son encours est à peu près stabilisé depuis 2013, le nombre de PEA ouverts continue à diminuer. Il est passé de 4,8 à 4,5 millions de 2014 à 2016. Le passage du plafond de 132 000 à 150 000 euros n’a pas eu l’effet escompté.
Au mois d’octobre 2013, il a été décidé la création d’un Plan d’Épargne en Actions dédié aux Petites et Moyennes Entreprises. Le PEA-PME dispose des mêmes avantages fiscaux que le PEA et fonctionne de la même manière. Son plafond, qui se rajoute à celui du PEA classique, est de 75 000 euros. Pour être éligibles au PEA-PME, les PME doivent employer moins de 5 000 salariés, avoir un chiffre d’affaires annuel inférieur à 1 500 millions d’euros ou un total de bilan inférieur à 2 000 millions d’euros.
Ces seuils sont appréciés à la date d’acquisition des titres ou, pour les fonds, à la date à laquelle ils réalisent les investissements. Les titres des entreprises qui franchiraient ces seuils pourront donc être maintenus dans le PEA-PME, que l’investissement soit fait en direct ou par l’intermédiaire de fonds.
Les pouvoirs publics avaient imaginé que l’encours pourrait atteindre 2 milliards d’euros dès la première année de lancement, c’est-à-dire en 2014. Or, au 3e trimestre 2016, celui-ci n’atteint que 670 millions d’euros. Moins de 60 000 plans PEA-PME ont été ouverts en deux ans.
Ce résultat décevant s’explique par les problèmes d’homologation des titres éligibles qui ont retardé la montée en puissance du PEA-PME. Par ailleurs, la création du PEA-PME est intervenue au moment du relèvement du plafond du PEA à 150 000 euros. Or, les titres éligibles au PEA-PME le sont également au PEA ; de ce fait, sauf à avoir saturé le second, l’intérêt d’ouvrir le premier est faible. Par ailleurs et surtout, l’assurance-vie, qui peut recevoir désormais des titres à vifs apparaît plus souple en matière de gestion même si sa fiscalité est un peu plus contraignante.
Source : Banque de France
Source : Banque de France
L’encours du Plan d’Épargne Logement atteint, au mois de novembre dernier, 253,24 milliards d’euros. Sur les 11 premiers mois de l’année 2016, il a progressé de 5,8 % contre plus de 8 % sur la même période de 2015. Cette moindre croissance est la conséquence de la baisse du taux de rendement du PEL qui est passé de 2,5 à 1 % de 2015 à 2016. La collecte a été, en novembre, de 734 millions d’euros quand elle dépassait, en rythme mensuel, le milliard d’euros en début d’année. Ce ralentissement de la collecte est assez étonnant car le taux de rendement applicable au PEL est celui en vigueur au moment de la souscription. Or, de nombreux épargnants ont ouvert un PEL avant la baisse du taux. Compte tenu de la baisse des rendements des fonds euros des contrats d’assurance-vie, la collecte nette des PEL aurait dû être plus importante. Le nombre de PEL est passé de 12,3 millions à 16,5 millions de 2012 à 2016 grâce au taux d’intérêt attractif qui lui était associé.
Source : direction du Trésor
Avec la baisse des taux d’intérêt, les Français se tournent de plus en plus vers la pierre papier notamment à travers l’acquisition de parts de Société Civile de Placement Immobilier. La capitalisation totale des 174 SCPI proposées en France dépasse 40 milliards d’euros. La collecte s’est élevée, en 2016, à plus de 5 milliards d’euros. Le rendement moyen a été, en 2015 d’environ 4,85 %. Le rendement devrait être en légère baisse en 2016. Au 3e trimestre 2016, il s’élève à 4,59 % en rythme annuel.
Les arrêts maladie et les prestations d’invalidité absorbent 1,7 % du PIB des pays de l’UE, ce qui est supérieur aux dépenses allouées aux allocations de chômage. Pourtant, les États membres de l’UE ne consacrent que 3 % environ de leurs budgets de santé en moyenne aux campagnes de santé publique et de prévention.
Selon les estimations présentées dans Panorama de la santé, Europe 2016, une étude réalisé par l’OCDE, 550 000 personnes d’âge actif sont décédées de manière anticipée des suites de maladies chroniques (crises cardiaques, AVC, diabète ou cancer). Le coût de ces décès anticipés est évalué à 115 milliards d’euros par an, soit 0,8 % du PIB. Ce chiffre ne tient pas compte des pertes additionnelles liées à la baisse du taux d’emploi et de la productivité des personnes souffrant de problèmes de santé chroniques.
La Commission de Bruxelles considère que de nombreux décès pourraient être évités en améliorant la prévention et, en réalisant des diagnostics plus précoces. L’accès aux techniques plus modernes de soins permettrait également de réels progrès en termes d’espérance de vie des malades. Les services de l’Union européenne soulignent que le taux de survie des malades pourrait être augmenté dans de nombreux pays – parmi lesquels le Royaume-Uni, l’Irlande et, surtout, certains pays d’Europe centrale et orientale – qui accusent du retard en termes de taux de survie après un cancer.
Les inégalités sont importantes entre pays membres de l’Union et en leur sein. L’espérance de vie dépend avant tout du niveau de formation et du niveau de revenus. En moyenne dans l’UE, les personnes ayant le plus faible niveau d’études ont une espérance de vie inférieure de sept ans à celle des personnes qui ont le niveau d’études le plus élevé. L’écart est particulièrement important dans les pays d’Europe centrale et orientale, surtout pour les hommes, en raison d’une plus forte prévalence des facteurs de risque.
Après la crise financière mondiale, le nombre de personnes à bas revenus faisant état d’un accès limité aux soins de santé pour des motifs financiers a augmenté dans plusieurs pays de l’UE. Ainsi, en Grèce, la proportion de personnes pauvres déclarant ne pas se soigner pour des raisons financières a plus que doublé depuis 2008, passant de 7 % à plus de 16 % en 2014.
Selon l’OCDE, les dépenses de santé augmentent faiblement depuis la crise. Elles représentent, en moyenne, 9,9 % du PIB au sein de l’UE en 2015. L’Allemagne, la Suède et la France ont consacré chacun 11 % environ de leur PIB aux dépenses de santé, suivis de près par les Pays-Bas et le Danemark (10,8 % et 10,6 % respectivement). Les dépenses de santé des pays situés dans la partie orientale de l’UE sont beaucoup moins élevées, puisqu’elles s’établissent dans une fourchette comprise entre 5 % et 6 % du PIB.
Dans tous les pays, la part du PIB allouée aux dépenses de santé devrait augmenter au cours des prochaines années, sous l’effet principalement du vieillissement de la population et de la diffusion des nouvelles technologies de diagnostic et de traitement.
En 2015, selon l’OCDE, la France se classe au dernier rang pour le poids de ses fonds de pension. Ils ne pèsent que 0,5 % du PIB contre 159 % aux Pays-Bas. En France, figure dans la catégorie des fonds de pension le Fonds de Réserve des Retraites qui, dans les faits, participe au financement du Fonds de Solidarité Vieillesse.
Selon le rapport de l’OCDE sur les pensions, en 2015, les actifs des régimes de retraite par capitalisation représentaient plus de 50 % du PIB dans les 13 pays membres de l’organisation contre 10 % au début des années 2000.
Au cours de la même période, le nombre de pays de l’OCDE dans lesquels les actifs des régimes privés de retraite par capitalisation sont supérieurs à 100 % du PIB est passé de quatre à sept.
Le rôle croissant des dispositifs de retraite par capitalisation est pour l’essentiel imputable aux régimes à cotisations définies qui établissent un lien direct entre cotisations, actifs accumulés et prestations de retraite.
L’OCDE souligne que « les régimes à cotisations définies offrent des avantages dans le contexte actuel de vieillissement démographique et de faiblesse de la croissance et des taux d’intérêt, mais comme il appartient à chacun désormais de prendre davantage de risques et de responsabilités dans la gestion du financement de sa retraite, nous devons nous attacher à améliorer leur architecture ».
L’OCDE préconise le développement d’une fiscalité incitative afin de favoriser l’essor de la capitalisation. L’organisation internationale souhaite que les États instituent des crédits d’impôts ciblés sur les individus à plus faibles revenus et empêcher tout nouveau creusement des inégalités à la retraite.
L’information et le conseil sont indispensables
Du fait de la complexité des produits d’épargne-retraite, l’OCDE met l’accent sur la nécessité de faciliter l’accès des assurés à des conseils financiers et à des informations financières intelligibles. Le manque de connaissances financières pose de sérieux problèmes, dans la mesure où les personnes sont de plus en plus responsables de la gestion de leur patrimoine pour la retraite. Il conviendrait d’assurer une éducation financière pour la planification de la retraite, et mettre simultanément à la disposition de chacun des informations claires et concises sur la retraite, en les standardisant lorsque cela est possible (frais, performances des fonds, etc.). Tous les renseignements relatifs aux régimes individuels de retraite devraient être regroupés et pouvoir être utilisés à l’aide de « calculettes » ou de simulateurs pour livrer un tableau plus clair de la situation de chacun.
L’OCDE met également l’accent sur l’instauration d’un cadre réglementaire prudentiel permettant une gestion des risques appropriée pour les contrats de rente.
Harmonisation des règles des différents régimes de retraite
Dans son rapport, l’OCDE pointe les pays où la fonction publique dispose d’un régime spécifique. En règle générale, ces régimes sont plus avantageux que ceux du secteur privé. Elle demande par souci d’économie et d’équité que les États concernés, dont la France, mettent en place un plan de convergence.
Depuis 1993, la France a entrepris quatre grandes réformes de ses régimes de retraite auxquelles il faut ajouter les dispositions prises dans le cadre des lois de financement de la Sécurité sociale. Plus de dix accords ont été signés entre partenaires sociaux en vingt-cinq ans pour assurer la pérennité des régimes complémentaires. Contrairement aux idées reçues, la France est un des pays qui a le plus réformé au sein de l’OCDE son système de retraite. Selon les calculs du Conseil d’Orientation des Retraites, à défaut de réformes, les dépenses de retraite auraient pu atteindre, à l’horizon 2040, 18,5 % du PIB contre 14,5 % du PIB aujourd’hui. De même, sans la réforme de 2003, ces mêmes dépenses auraient atteint 17 % du PIB. En prenant en compte toutes les réformes, les dépenses de retraites passeraient dorénavant en dessous de 14 % du PIB, toujours selon le COR.
L’allongement de la durée de cotisation
Les pouvoirs publics ont, à plusieurs reprises, allongé la durée d’assurance pour obtenir une retraite à taux plein. Elle est passée par étapes de 37,5 à 43 ans (1993, 2003, 2008 et 2014).
Le recul de l’âge de départ à la retraite
En 2010, l’âge légal de départ à la retraite a été reporté de 60 à 62 ans quand l’âge de la retraite à taux plein a été passé de 65 à 67 ans. L’introduction d’une décote et d’une surcote (2003 et 2009) vise également à repousser l’âge de départ effectif à la retraite. Il en est de même avec l’Accord National Interprofessionnel AGIRC/ARRCO qui prévoit notamment, à compter de 2019, une incitation à reporter d’une année son départ à la retraite.
L’augmentation des cotisations
Les cotisations des régimes obligatoires ont été augmentées à plusieurs reprises (2003, 2014). Par ailleurs, l’assiette des cotisations a été accrue. De nouvelles contributions ont été instituées afin de financer le Fonds de Solidarité Vieillesse. Les régimes complémentaires ont également accru leurs ressources en majorant les cotisations, en instaurant un taux d’appel à 125 % qui passera, en 2019, à 127 %.
Le montant des pensions
Depuis 1987 et cela a été confirmé en 1993, les salaires portés au compte ne sont plus indexés en fonction du salaire moyen mais en fonction des prix. Les pensions, pour le régime général, sont calculées non plus sur les 10 meilleures années mais sur les 25 meilleures années (1993).
Les règles d’indexation des pensions des régimes de base ont été modifiées à plusieurs reprises, la dernière modification datant 2014. Il en a été de même pour les pensions des régimes complémentaires. Les pensions ont fait l’objet de plusieurs années de gel (depuis 2013 pour la séquence en cours).
L’accumulation de ces réformes aboutit à terme à une réduction du montant des dépenses de retraite de plus de 4 % du PIB, soit plus que le déficit public actuel. Elle a comme conséquence une baisse du taux de remplacement pouvant atteindre plus de 10 points.
Pour la génération 1980, la pension moyenne cumulée (sommes des pensions actualisées perçues durant la retraite) devrait être moins élevée de 4,5 % et la durée de perception raccourcie de près de 2 ans. Le report de l’âge de la retraite décidé en 2010 aboutit à diminuer la durée de la retraite de 18 mois (étude DREES).
Si, sur la durée de la retraite, le montant de la retraite perçue baisse, en revanche, sur une base annuelle, elle augmente. Toutes réformes confondues, la pension moyenne est en hausse de 2,1 % pour la génération 1980. La hausse est de 3,15 % pour les femmes et de 0,9 % pour les hommes. Ce résultat est la conséquence d’un effet noria et d’effets d’accumulation liés au report de l’âge de départ à la retraite. Néanmoins près d’un cinquième des retraités de cette génération pourrait connaître une diminution de leurs pensions. En ce qui concerne les générations des années 1960 et 1970, les pertes devraient être plus importantes du fait que leur durée de cotisation sera plus faible.
Les cadres devraient enregistrer une baisse du niveau de leur pension du fait de leur forte dépendance financière aux régimes complémentaires. Si la pension relative des régimes de base ou intégrés augmente de 3,8 %, celle des complémentaires se contracte de 3,7 %.
La réforme de 2010, en jouant sur le levier de l’âge de départ à la retraite, accroît le montant annuel des pensions. Les actifs améliorent leur retraite de base en raison de salaires de référence plus élevés et accumulent de nouveaux points pour la retraite complémentaire. Le gain est le plus important pour les actifs les plus modestes.
En revanche, la réforme de 2014 a un effet négatif sur le montant des pensions estimé entre 0,6 et 1,3 % selon les générations. Le décalage de la revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre diminue la pension de 0,4 et 0,5 %.
L’ANI du 30 octobre, au-delà de mesures paramétriques qui se situent dans le prolongement de celles prises depuis 1993, comporte une nouveauté importante qui entrera en vigueur à compter du 1er janvier 2019 : l’instauration de coefficients de solidarité et de majoration. Ce dispositif est sans précédent d’autant qu’il va à l’encontre du principe de convergence des régimes de base et des régimes complémentaires. Un salarié qui liquidera à taux plein sa retraite de base se verra appliquer un abattement de 10 % durant trois ans dans la limite des 67 ans sauf s’il décale son départ d’un an.
L’abattement ne concernera pas les retraités exonérés de CSG (application d’un coefficient de 5 % pour les retraités soumis au taux réduit de CSG), les personnes partant avec des carrières incomplètes, les assurés handicapés remplissant les conditions d’un départ anticipé, les assurés inaptes avec un taux d’invalidité de 50 % et plus, médicalement constaté, les mères ouvrières ayant élevé au moins trois enfants, les anciens déportés ou internés et les anciens prisonniers de guerre ou combattants. Seront également exonérés de l’abattement les assurés ayant apporté une aide effective à leur enfant handicapé et les personnes ayant interrompu leur activité professionnelle en raison de leur qualité d’aidant familial.
Les participants qui décalent d’au moins deux ans la liquidation de leur retraite complémentaire, au-delà de la date à laquelle les conditions du taux plein sont remplies dans le régime de base, bénéficient d’une majoration de leur retraite complémentaire pendant un an.
La majoration des droits à retraite complémentaire sera de :
Selon une étude réalisée par la DREES pour le Conseil d’Orientation des Retraites, étude qui repose sur une analyse des comportements et sur des tests, 45 % des assurés de la génération 1960 seraient touchés par l’abattement minorant, 38 % de la génération 1970 et 31 % de la génération 1980.
Sur la durée de la retraite, l’application de l’ANI devrait réduire le montant des pensions perçues de 1,4 % pour la génération 1980 (1,7 % pour les hommes et 1,2 % pour les femmes). Au-delà du coefficient de solidarité, c’est la sous-indexation de la valeur de service, l’augmentation de la valeur d’acquisition des points et la suppression de la garantie minimale de points qui expliquent cette diminution. La différence entre les hommes et les femmes est liée au fait que le poids des pensions complémentaires est plus important dans les revenus des premiers.
En ne retenant que les seules pensions AGIR/ARRCO, la baisse est plus franche, -8,5 % pour la génération 1980. Pour la génération 1960, l’impact est important pour ceux disposant de revenus élevés.
L’accumulation des réformes devrait provoquer une diminution relative du pouvoir d’achat des retraités par rapport à l’ensemble de la population. Si aujourd’hui, il est supérieur de 7 % à celui de la population, il pourrait être inférieur de 6 à 26 % en 2055.
Source : Conseil d’Orientation des Retraites
Une telle dégradation du pouvoir d’achat relatif ne sera pas facile à orchestrer sur un plan politique compte tenu du poids démographique croissant des électeurs de plus de 60 ans. Cela nécessite de favoriser la montée en puissance de revenus supplémentaires issus de la capitalisation.
2016 a été une drôle d’année marquée tout à la fois par un niveau de taux d’intérêt historiquement bas et par leur remontée à compter du mois de novembre.
Drôle d’année où le pétrole et la Chine ont déprimé les places financières quand le Brexit et Donald Trump les ont dopées.
Drôle d’année qui a vu le Livret A renouer avec une collecte positive et l’assurance-vie trébucher en raison de l’adoption de mesures exceptionnelles visant à la protéger en cas de crise systémique. Drôle d’année, car les Français ont privilégié l’épargne par rapport à la consommation.
Si le cours de l’année 2016 était difficilement prévisible, celui de 2017 ne l’est pas a priori moins. Et, s’il n’y a pas de surprise, cela en sera une ! En effet, entre l’investiture, le 20 janvier prochain, de Donald Trump et l’élection du Bundestag allemand en passant évidemment par les élections françaises, l’actualité sera riche. Aux évènements cités, il convient d’ajouter l’engagement formel du Brexit, l’Italie, la guerre en Syrie et en Irak, le cours du pétrole…
L’année 2017 sera peut-être rythmée par la hausse des taux directeurs de la Banque centrale américaine, mais comment en être certain au vu de ce qui s’est passé en 2016 ? Si la FED respectait son programme de trois relèvements, l’écart avec les taux de la BCE deviendrait conséquent. En cas de contagion de la hausse des taux, comment réagira l’économie européenne ? Le relèvement des taux, s’il est tangible, sera-t-il fatal aux actions et à l’immobilier ? Il est probable que sa modestie aboutisse à résoudre par elle-même cette interrogation. Néanmoins, les capitaux ne risquent-ils pas de fuir l’Europe et plus encore les pays émergents afin de chercher de la rémunération aux États-Unis ? L’Europe risque d’être au point mort cette année, du fait de l’accumulation des élections. Une relance du processus de construction ne pourra, au mieux, intervenir qu’en fin d’année.
Le cours du pétrole constitue une des autres clés de l’année 2017. L’accord de l’OPEP étendu à quelques pays non membres de l’organisation comme la Russie, sera-t-il respecté ? Si c’est le cas, le pétrole pourrait s’échanger autour de 60 dollars le baril ; dans le cas contraire, il pourrait redescendre autour de 40 dollars.
Les élections françaises qui s’étaleront d’avril à juin déboucheront-elles sur de nouvelles modifications de la fiscalité de l’épargne ? Fort probable ! De la suppression de l’ISF à la refonte de la taxation des plus-values, les candidats ne manquent pas d’imagination. Il nous faudra, en outre, attendre l’été pour savoir si la retenue à la source s’appliquera réellement en 2018. Dans ces conditions, la prudence risque d’être de mise, les épargnants « laissant du temps au temps » afin de voir si les promesses dépassent les préaux d’écoles.
Philippe Crevel explique pourquoi les taux bas n’ont pas permis d’accroître le nombre de propriétaires, mettant en avant la part massive de renégociation.
Philippe Crevel repond aux questions de l’AGEFI sur les résultats de l’assurance-vie sur les 11 premiers mois de l’année 2016 en revenant sur les faits marquants qui sont venus perturber la collecte.
Retrouvez l’interview de Philippe Crevel dans la Dépêche du midi sur les attentes des Français en matière de placements.
Après une nouvelle décollecte pour le livret A enregistrée en novembre retrvouez, dans les Echos, les explications de Philippe Crevel et ses projections sur le résultat à attendre sur l’ensemble de l’année écoulée.
Pour le deuxième mois consécutif, le Livret A enregistre, en novembre une décollecte. Elle atteint 120 millions d’euros et fait suite à celle d’octobre qui avait été de 1,02 milliard d’euros.
Le mois de novembre est traditionnellement mauvais pour le Livret A. Sur ces 10 dernières années, selon les statistiques de la Banque de France, à 5 reprises, une décollecte a été constatée. En novembre, les ménages s’acquittent de leurs impôts locaux et entrent dans la phase de préparation des cadeaux de fin d’année.
La disparition des gains de pouvoir d’achat générés par la baisse du prix de pétrole joue également en défaveur du Livret A. Enfin, novembre est un mois ne donnant pas lieu à versement de primes.
Pour le Livret A, l’année 2016 marquera néanmoins une rupture par rapport aux deux années précédentes marquées par une forte décollecte ; entre le début de l’année 2014 et la fin 2015, elle avait atteint, en effet, plus de 15 milliards d’euros. Cette année, la collecte devrait se situer entre 0,5 et 1,5 milliard d’euros sachant qu’au mois de décembre le versement des primes est favorable au Livret A.
De son côté, le Livret de Développement Durable a connu une décollecte de 200 millions d’euros. Ce produit étant plus bancarisé que le Livret A, cela signifie que les ménages pour financer leurs dépenses de novembre ont dû puiser sur leur épargne de court terme.
L’encours du Livret A est, fin novembre, de 257 milliards d’euros quand celui du Livret de développement durable est de 100 milliards d’euros.
En 2017, les nombreuses incertitudes économiques et politiques pourraient avantager le Livret A qui est une éternelle valeur refuge en cas de périodes troublées.
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Les dépenses de protection sociales qui représentaient en moyenne 28,7 % du PIB au sein de l’Union Européenne ont progressé de 0,4 point sur un an.
Elles atteignent en France 34,3 % du PIB en 2014. La France est le pays de l’Union où les dépenses de protection sociales sont les plus élevées. Elle devance le Danemark 33,5 %
Parmi les dépenses consacrées à la protection sociale, la part consacrée au financement aux pensions de vieillesse et de survie constituait, sans surprise la principale dépense de protection sociale dans la quasi totalité des États membres. Elle représentait ainsi 45.9% des prestations sociales totales en 2014 au sein de l’Union Européenne, avec là encore d’importante disparité entre les États membres pouvant atteindre jusqu’ à 65 % des dépenses de protection sociale en Grèce contre 29,8 % en Irlande. La France, les prestations consacrées au financement de la branche vieillesse atteignent 45,5 % des dépenses totales de protection sociale.
Après la branche vieillesse, viennent ensuite mes dépenses consacrées aux financement des prestations de maladie, de soins de santé et d’invalidité qui concentrent 36,5% des prestations sociales totales dans l’UE. La France y a consacré 35 % de ses dépenses de protection sociale en 2014 quand l’Allemagne 42,8 % .
Les 3 autres fonctions prises en compte dans le classement réalisé par l’office européen de statistique que sont respectivement la branche famille/enfance, les dépenses de chômage et enfin les dépenses consacrées au logement et à la lutte contre ont un poids plus marginal.
Au niveau des ressources, les cotisations sociales comptaient pour 54 % des sources de financement de la protection sociale au sein de l’Union Européenne puis l’impôt (40 %).
Fin 2014, 2 680 000 personnes exercent une activité en qualité de travailleurs non salariés. Pour la première fois depuis 2010, les effectifs des non-salariés hors auto-entreprneurs baissent (-2,2 %).
Les 1,9 million de travailleurs non-salariés « classiques » exercent majoritairement leur activité en qualité d’entrepreneurs individuels (58 %) quand 42 % ont opté pour le statut de gérants majoritaire. Le recul constaté en 2014 tient essentiellement la forte diminution des entreprneurs individuels (-6,6 %) qui n’a pu être compensé par les gérants majoritaires dont le poids continue à s’accroître (+4,6 % après +5,1 % en 2013).
Avec la prise en compte de ces derniers la progression reste néanmoins limitée (+0,5 % sur un an) contre une hausse de 5,1 % en 2013 et 5,4 % en 2012. Les auto-entrepeneurs qui représentent, fin 2014, 28 % des travailleurs non-salariés (hors secteur agricole) progressent moins fortement que par le passé. On comptent ainsi 739 000 auto-entrepreneurs en 2014 contre 682 000 fin 2013 soit une progression de 8,3 % soit presque deux fois moins que l’année précédente (+16,1 % entre 2012 et 2013). Surreprésenté dans le secteur du commerce de détail hors magazin, les auto-entrepreneurs représentent 65 % des non-salairés dans ce secteur.
En raison de la diversité des statuts et des conditions d’exercice d’une activité non salariés, les disparités de revenu d’activité au sein des TNS est bien plus importante que chez les salariés.
Si les revenus moyens atteignent 3 260 euros par mois, ce chiffre n’est pas significatif. Ainsi ils montent à 3 470 euros pour les entrepreneurs individuels quand il tombe sous les 3 000 euros (2 970 euros exactement) pour les gérants. Par ailleurs 10 % des TNS classiques déclarent un revenu nul et un 1 TNS sur 10 perçoit moins de 480 euros. Inversement, en haut de l’échelle des revenus, parmi les TNS déclarant des revenus, un sur 4 déclare se verser plus de 4 320 euros par mois et un sur 10 plus de 7880 euros. Les secteurs les plus rémunérateurs sont le secteur médical (médecins et dentistes percevant en moyenne 8310 euros par mois) suivis des professions juridiques et comptables (7 630 euros) quand le commerce en détail hors magazin génère les revenus les plus faibles (1040 euros en moyenne par mois).
Les auto-entrepreneurs générant de plus faibles revenus (410 euros mensuels en moyenne) occupent dans un tiers des cas,en parallèle une activité salarié .
L’INSEE qui relève que les revenus d’activité moyen des indépendants classique progresse à nouveau en 2014 (+1,6 %) après une contraction de 4 % l’année précédente, explique en partie cette hausse par la baisse des effectifs dans les secteurs dégageant des revenus moyens plus faibles ( commerce en gros, spectacles et activités récréatives, services administratifs et d e soutien…).
Benoît Lety revient dans cBanque sur les craintes exprimés par les acteurs du marché de l’épargne retraite sur l’introduction du prélèvement à la source à compter du 1er janvier 2018. Il cite notamment la tribune de Philippe Crevel qui appelle les pouvoirs publics à clarifier leur position afin de ne pas pénaliser injustement les produits d’péargne retraite.
En progression de 1,3% sur un an, le patrimoine économique national net s’élève à 13 585 milliards d’euros à la fin 2015. Cette hausse tiendrait principalement à la baisse enrgistrée dans l’immobilier, le patrimoine non financier des ménages progressant ainsi de 1,2 % après avoir enregistré un recul de 1,1 % en 2014 quand le patrimoine financier net reste faiblement négatif (– 187 milliards d’euros après – 195 milliards en 2014).
La hausse de 2015, n’efface cependant pas le repli enregistré en 2014 qui atteignait 1,8 %.
Le patrimoine économique de la France représente, selon l’INSEE, 7,6 fois le produit intérieur net (PIN) de l’année.
En hausse de 0,5 % sur un an, après +0,4 % en octobre dernier, les prix de la consommation sont légèrement tirés vers le haut par l’accélération des prix energétiqeus (+2,1% après +0,7 %) et notamment le rebond des prix du gaz et des produits pétroliers qui gagnent respectivement 5,7 % et 4,1 % sur un an.
Du côté des service la hausse est de 1 % sur un an grâce notamment au prix à une hausse de 5,2 % pour les prix des transports aériens et de 2,9% des services de communication.
En revanche, les prix des produits manufacturés, après marqué à une pause en octobre , fléchissent à nouveau légèrement en novembre (−0,1 %). Sur un an, ils baissent de 0,6 %.
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) reste quant à lui stable sur un mois. Sur un an, il accélère à +0,7 %, son plus haut niveau depuis mai 2014.
L’ÉPARGNE RETRAITE NE DOIT PAS ÊTRE UNE VICTIME COLLATÉRALE DE LA RETENUE À LA SOURCE
Le projet de loi de finances pour 2017, en cours de discussion, prévoit l’instauration de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu en 2018 avec par voie de conséquence une neutralisation relative de la base d’imposition de 2017. À ce titre, l’épargne retraite pourrait être injustement pénalisée par le dispositif de transition. L’épargne retraite doit être fiscalement traitée de la même manière que les emplois de personne. À l’heure actuelle, au moment où les pouvoirs publics appellent de leurs vœux une réorientation de l’épargne vers des placements longs et vers l’économie réelle, un doute subsiste. Il leur appartient donc de le lever.
En effet, les versements aux produits d’épargne retraite, PERP, Prefon, Contrats Madelin effectués en 2017 pourraient ne pas donner lieu à déduction sur le revenu imposable.
En 2018, le législateur a prévu que les Français effectuent une déclaration de revenus portant sur 2017 en permettant la prise en compte des éléments non récurrents dont les déductions fiscales. Pour l’épargne retraite, il serait donc possible d’indiquer le montant des cotisations versées en 2017 et de bénéficier d’un taux réduit d’imposition sur les derniers mois de l’année 2018 voire d’obtenir un remboursement d’un trop payé d’impôt. Il serait également possible pour le calcul du taux d’imposition applicable au 1er janvier 2018 de prendre en compte les versements moyens des contribuables réalisés sur des produits d’épargne retraite. Ainsi, chaque année, sur une base glissante, serait intégré l’effort d’épargne retraite consenti par les contribuables. La dernière solution serait de donner à chaque contribuable la possibilité, en fin d’année, de mentionner aux services fiscaux, par Internet, le montant des versements réalisés l’année précédente sur des produits d’épargne retraite de telle façon qu’ils puissent être réintégrés dans le calcul du taux d’imposition.
Contact presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr
Parmi les 1,2 million d’allocataires de l’APA recensés en 2013 par l’INSEE, 9 sur 10 avaient 75 ans ou plus. L’APA étant une allocation destiné à accompagner financièrement les personnes âgées de 60 ans et plus en situation de perte d’autonomie concernerait 3,8 % de plus de 60 ans. La part des bénéficiaires a augmenté de 11 % en 5 ans quand, en parallèle, les dépenses liées se sont accrûes de 4 % en euros constant, principalement en raison de la forte progression des dépenses relatives à l’APA en établissement. Sur la seule année 2013, les dépenses brutes d’APA s’élèvent à 3,3 milliards d’euros pour l’aide à domicile et à 2,2 milliards d’euros pour l’accueil en établissement.
Solution privilégiée par les professionnels de santé et par les familles, le maintien à domicile concerne 59 % des bénéficiaires de l’APA mais le poids des personnes âgées prises en charge en établissement tend à s’accroître avec l’âge, ainsi 66 % des bénéficiaires de 85 ans et plus sont placés dans des établissements spécialisés quand seulement 50 % de ceux de 75 ans et plus le sont.
Inégalement répartis sur le territoire, les bénéficiaires de l’APA sont sureprésentés dans le Sud de la France avec 33 % de bénéficiaires en Corse et plus de 28 % dans les départements de l’Aveyron, la Lozère et l’Hérault et les départements de Hauts-de-France (Pas-de-Calais, Aisne et Somme) et dans les Ardennes. En outre-mer, le taux de bénéficiaires atteint des records avec notamment 40 % d’alloactaires sur l’île de La Réunion.
Après s’être intéressées l’influence que peut avoir le revenu sur le comportement et les attentes des Français en matière d’épargne et de retraite, les équipes du Cercle de l’Épargne examinent à présent l’incidence que peut avoir la détention ou non d’un patrimoine financier en la matière à partir de l’analyse ciblée des résultats de l’enquête 2016, les Français, leur épargne et leur retraite.
Sommaire de l’étude :
Du fait de la poursuite de la baisse des taux d’intérêt moyens constatés pour les crédits nouveaux inférieurs à 1 million d’euros ( 1,75 % en octobre, après 1,80 % en septembre et 1,85 % en août), les entreprises continuent à recourir au crédit pour se financer. De fait l’encours des crédits mobilisés par les entreprises atteignant 885,9 milliards d’euros à la fin octobre (+3,8 % sur un an). Cette hausse touche toutes les catégories d’entreprises et concernerait la majorité des secteurs d’activités.
Inversement, les taux pratiqués pour les crédits unitaires supérieurs à 1 million d’euros enregistrent une hausse en octobre passant de 1,46 % à 1,49 %. Ainsi la production de nouveaux crédits se retractent pour ce type de crédits (12,7 milliards d’euros après 13,6 milliards le précédent) quand elle poursuit sa progression pour les crédits inférieur à ce montant (8,7 milliards après 8,4 en septembre), signe que les entreprises dont les besoins de fonds propres sont importants diversifient les sources de financement.
512 162 salariés disposent d’un Compte prévention pénibilité à la fin de la première année de leur mise en œuvre. La grande majorité des titulaires sont des hommes et 76 % ont entre 41 et 55 ans. Les salariés déclarés exposés représentent 2,2 % de la population totale).
Pour 2015, seuls quatre facteurs de pénibilité étaient pris en compte : travail de nuit, travail en équipes successives, travail répétitif et travail en milieu hyperbare. Six nouveaux critères sont entrés en vigueur le 1er juillet 2016 : agents chimiques dangereux, températures extrêmes, bruit, manutention manuelle de charges, postures pénibles et vibrations mécaniques.
En 2015, la quasi-totalité des expositions (94 %) sont des périodes mono-risque : c’est-à-dire que les salariés concernés ont déclaré qu’ils n’étaient exposés qu’à un seul risque.
Plus de 500 000 points ont été distribués en 2015. 70 % des titulaires ont accumulé au moins quatre points durant l’année 2015. La grande majorité (86 %) des entreprises déclarantes sont des petites et moyennes entreprises ayant moins de 300 salariés. Les entreprises ayant déclaré des salariés exposés aux facteurs de pénibilité en vigueur représentent 1,7 % du total des entreprises françaises considérées.
À compter du 1er janvier 2017, le Livret de Développement Durable sera rebaptisé Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), preuve étant que l’épargne sociale et solidaire infuse dans tous les compartiments de l’épargne française.
Selon certaines sources, l’épargne sociale et solidaire représenterait près de 8,5 milliards d’euros sur un total de 4 000 milliards d’euros d’épargne financière.
L’épargne sociale et solidaire qui est à la mode est un concept, source de confusion. Elle ne doit pas être confondue avec l’Investissement Socialement Responsable qui correspond à une méthode de sélection des entreprises en fonction non seulement de leur performance financière mais aussi d’une appréciation de leur comportement éthique, social et environnemental. La finance solidaire vise à financer des activités choisies en fonction de leur utilité effective en matière de lutte contre l’exclusion, de cohésion sociale ou de développement durable.
Un épargnant peut décider de fiancer une association, un organisme, une entreprise qui remplit des missions sociales : faciliter l’accès à l’emploi ou au logement, l’aide aux handicapés, l’aide aux enfants défavorisés. Cela peut concerner des opérations de financement d’énergies renouvelables ou l’agriculture biologique.
Plusieurs acteurs interviennent en matière de finance sociale et solidaire : les acteurs de terrain (associations, fondations, sociétés coopératives de capital-risque ou financières, foncières, clubs d’investisseurs…) qui, grâce à cette épargne, financent des projets à forte utilité sociale et/ou environnementale. Il faut également mentionner le rôle des compagnies d’assurances, des mutuelles, des institutions de prévoyance des banques et des sociétés de gestion qui orientent une partie de l’épargne vers les acteurs dits de terrain et qui assurent la gestion, et/ou la commercialisation de produits solidaires.
En 2015, presque 50 % (47,7 %) des fonds collectés sont dédiés à la lutte contre l’exclusion et au soutien de l’insertion par l’emploi. Viennent ensuite des actions à caractère social – soin aux personnes âgées ou en situation de handicap – et écologique à hauteur de 18 % et 16,5 % respectivement.
L’épargne sociale et solidaire transite essentiellement à travers trois canaux :
Principal vecteur de l’épargne solidaire, les deux dispositifs d’épargne salariale (PERCO & PEE) offrent l’accès à des supports d’investissement solidaires (FCPE solidaires). Les salariés peuvent affecter leur épargne salariale sur de tels fonds où une partie des plus-values est distribuée à des entreprises solidaires. Plus de 500 000 salariés effectueraient des placements solidaires via leur épargne salariale.
Les épargnants qui souhaitent affecter une partie de leurs gains au profit de structures menant des activités sociales peuvent souscrire des placements dits de partage (livrets, Organismes de Placement Collectif, comptes à terme). Les souscripteurs peuvent donner tout ou partie de leur rémunération (intérêts, dividendes) à une association de leur choix. Si l’association est habilitée à délivrer un reçu fiscal, ils peuvent bénéficie de la fiscalité applicable aux dons (réduction d’impôt variant de 66 % à 75 % en fonction de l’association de la somme versée).
Dans le cas des placements solidaires non réglementés, les épargnants peuvent profiter d’un régime fiscal incitatif. Ainsi, les sommes reversées ne donnent lieu qu’à une imposition de 5 % en lieu et place de 24 % pour les intérêts des comptes sur livret. En revanche, il n’y a pas de ristourne sur le prélèvement social dont le taux est de 15,5 %.
La loi Sapin II prévoit, en effet, qu’à compter du 1er janvier 2017 les titulaires de Livret A et de LDD rebaptisé Livret de développement durable et solidaire pourront affecter une partie de leur épargne à une entreprise de l’univers social et solidaire. Une liste d’associations et de structures sera établie par les pouvoirs publics.
L’actionnariat solidaire permet à l’épargnant d’investir directement dans des projets à vocation sociale ou par le biais d’intermédiaires spécialisés.
Sur le plan fiscal, la souscription d’actions ou de parts sociales dans une entreprise solidaire donne droit à une réduction d’impôt sur le revenu égal à 18 % du montant de la souscription dans la limite de 10 000 euros, à condition de conserver le placement pendant une durée minimum de 5 ans, ce qui n’est pas sans risque. Par ailleurs la souscription donne droit à une réduction au titre de l’ISF égale à 50 % du montant de la souscription dans la limite de 45 000 euros par foyer fiscal sous réserve, là encore, de conserver le placement au moins 5 ans.
Les ménages peuvent également accéder à l’épargne sociale et solidaire via l’assurance-vie. Trois formules existent : les fonds en euros partiellement solidaires, les unités de compte solidaires et les contrats « de partage » (des frais ou des performances) avec des structures solidaires.
Créés en 2014 ils permettent de bénéficier d’une fiscalité avantageuse lors de la transmission. Les capitaux versés avant 70 ans et transmis aux bénéficiaires en cas de décès sont taxés après application d’un abattement de 20 %. Ces sommes sont ensuite exonérées de droits à hauteur de 152 500 € par bénéficiaire, puis taxées à 20 % jusqu’à 700 000 €, et à 31,25 % au-delà. En contrepartie, 33 % de l’épargne doit être investie dans des PME (Petites et moyennes entreprises), du logement intermédiaire ou dans l’économie solidaire, et aucune garantie sur le capital n’est accordée.
Depuis quelques années, plusieurs plateformes collaboratives se sont développées afin de permettre aux épargnants de s’engager dans des projets solidaires. Le crowdfunding permet d’associer au plus près les donateurs. Parmi ces plateformes figurent Arizuka qui permet de financer des projets liés à l’innovation et la solidarité, Bulber qui vise à encourager les initiatives de solidarité internationale. Babeldoor est une plateforme participative et solidaire visant à favoriser la concrétisation de projets engagés, créatifs, culturels socialement utiles. Blue Bees met en relation les internautes soucieux de placer leur argent dans des projets vertueux et des entrepreneurs sociaux de pays en voie de développement. AG2R LA MONDIALE, actionnaire du Cercle de l’Épargne a également lancé une plateforme « Voile Solidaire » pour faciliter le financement de projets de voile sportive.
Cet article reprend l’intervention effectuée au salon de la silver-économie à la Porte de Versailles par Philippe Crevel le 15 novembre dernier.
Le mot « silver-économie » a plusieurs significations. Il renvoie à une partie de la population mais en la matière les frontières sont mal définies. Est-ce simplement les retraités, les personnes de plus de 55 ans voire de 50 ans ? En fonction du critère retenu, c’est entre un cinquième à 40 % de la population qui peut être concerné. Avec l’augmentation du nombre de retraités de plus de 10 millions en moins de 30 ans, la question de la prise en compte des besoins de cette population sera de plus en plus importante. En outre, compte tenu du pouvoir d’achat des retraités, ces derniers constituent des consommateurs recherchés.
Cette population est loin d’être homogène. Entre les seniors en activité et les personnes en état de dépendance, les situations ne sont évidemment pas comparables. La silver-économie est le secteur d’activité qui propose des solutions en termes de biens et de services aux seniors. Peuvent être ainsi associés à la silver-économie, évidemment le secteur de la santé en sens large du terme (allant des services de santé jusqu’à la pharmacie), les services à la personne, les loisirs, les activités liées aux transports mais aussi ceux concernant la construction. Une grande partie de l’économie peut être rangée sous le terme de silver-économie. De plus en plus, se distinguent de ce vaste ensemble les entreprises qui développent des produits spécifiques pour les seniors. Certaines d’entre elles exploitent les possibilités offertes par le digital à travers notamment les objets connectés. La composante « innovation » est particulièrement importante.
Au-delà de cette vision entrepreneuriale, la silver-économie, c’est aussi le fait qu’un nombre croissant d’actifs aura plus de 50 ans. Plus de 27 % des actifs sont déjà dans ce cas. Le vieillissement de la population active est un défi à relever tant sur le plan macroéconomique que sur le plan microéconomique. Les entreprises comprennent des salariés dont l’âge varie de 18 à 67 ans. La pyramide des âges des salariés comporte un nombre croissant de plus de 50 ans ce qui n’est pas sans conséquence sur la diffusion de l’innovation. Cette situation peut générer de l’incompréhension chez les salariés les plus jeunes, ces derniers pouvant avoir l’impression que leur ascension sociale est freinée par la présence dans les strates supérieures de nombreux baby-boomers. Pour les entreprises, le vieillissement du personnel pose le problème de l’adaptation des postes de travail et des missions. Il soulève aussi la question de la productivité et de la motivation au travail. Un salarié de plus de 50 ans, surtout dans le cadre d’activités répétitives, peut éprouver de l’ennui. La santé physique et morale des seniors au travail est également un élément à prendre en compte. Avec le passage de la retraite à 62 ans, les dépenses d’invalidité ont augmenté de plus de 2 milliards d’euros.
La silver-économie, c’est donc la prise en compte de la modification de la structure de la population active. Le développement du cumul emploi-retraite, celui à concrétiser de la retraite progressive et la poursuite de l’augmentation des activités de conseil pour les plus de 50 ans constituent autant de facteurs à suivre.
La silver-économie est considérée par de nombreux experts comme une importante source d’emplois. Évidemment, cela suppose au préalable qu’ils rencontrent une demande solvable. Il est souvent mis en avant que les retraités pourraient épargner moins et bénéficier de nouveaux services et de nouveaux biens. Ils sont des consommateurs très convoités d’autant plus qu’ils ont un pouvoir de prescription important sur les autres catégories de la population (enfants, petits-enfants voire parents).
La Direction de l’animation de la recherche des études et des statistiques (DARES) du Ministère des affaires sociales considère que la silver-économie pourrait générer 300 000 créations d’emplois nettes, en France, d’ici à 2020.
Les seniors ont tendance à changer de logement au moment du départ à la retraite ce qui génère un flux de consommation important. Par ailleurs, les logements doivent être adaptés aux éventuels problèmes de mobilité que peuvent rencontrer des personnes âgées. Les ascenseurs destinés à des maisons individuelles se vendent de plus en plus. Sur 530 000 ascenseurs installés, 30 000 sont à usage domestique. Ce nombre devrait passer à 70 000 dans les prochaines années.
Le développement de la domotique avec une gestion de plus en plus connectée des équipements est incontournable. La surveillance à distance avec une intégration de services médicalisés sera associée au logement des seniors surtout en cas de problèmes de santé.
Avec le vieillissement, les dépenses de santé augmentent de manière exponentielle. Il faudra améliorer l’offre de soins tout en essayant de maîtriser les dépenses. Auxiliaires de vie, aides-soignants et infirmiers comptent parmi les métiers qui gagneraient le plus d’emplois avec environ 300 000 créations nettes d’ici 2020. Face au développement de certaines pathologies, l’effort de recherche devrait rester important avec, à la clef, certaines de nouvelles découvertes associant génétique, nanotechnologies et digital. Tant sur la prévention qu’en matière de diagnostic et dans le domaine des traitements, des avancées sont attendues dans les prochaines années.
Les seniors sont des consommateurs à ne pas négliger : ils assurent 54 % des dépenses de biens et services. Du fait du vieillissement de la population, la demande d’aménagement du domicile, de produits et de services liés à l’autonomie devrait doubler en l’espace de 20 ans. Mais la silver-économie ne se limite pas à la perte d’autonomie. Elle recouvre aussi de nouveaux comportements et besoins des baby-boomers à la retraite.
En France, plus de 200 start-up interviennent sur le créneau de la silver-économie. La filière de la silver-économie pourrait, selon certains experts, dépasser les 100 milliards d’euros en France en 2020.
La complexité du marché de la silver-économie tient à l’absence de définition et au fait que le senior refuse par nature d’être étiqueté « personne âgée ». Le senior se considère avant tout comme un actif qui a arrêté de travailler. Il entend autant que possible maintenir ses habitudes passées de consommation. Il est plus « adulescent » que « retraité ». Il récuse le marketing trop typé. S’il a des demandes différentes de ses enfants, il n’entend pas qu’elles soient trop affichées. La silver-économie ne peut donc que se définir en creux. Elle est une activité qui se greffe sur d’autres mais pas en soi un secteur autonome.
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