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L’immobilier digital à portée de truelle

L’immobilier donne lieu à de nombreuses critiques. Il lui est reproché de capter une trop grande partie de l’épargne des ménages au détriment de l’économie réelle. Ce secteur est jugé comme générant peu de gains de productivité et n’étant, de ce fait, une source de croissance. Pour autant, dans bien des pays, ce secteur d’activité figure parmi les plus importants et connaît une forte augmentation de son chiffre d’affaires. Selon les cabinets Global Construction Perspectives et Oxford Economics, la valeur ajoutée de la construction atteindra 15 % de la valeur ajoutée en 2030 contre 12 % en 2015. L’immobilier résidentiel et tertiaire pèse plus de 200 000 milliards de dollars à l’échelle internationale.

En France, l’ensemble des activités immobilières, de la construction à la vente représente près de 18 % de la valeur ajoutée. Ce secteur compte plus de 2,1 millions d’emploi (8,2 % de la population active), soit bien plus que les 1,3 million d’emplois dans le tourisme ou les 800 000 dans l’agro-alimentaire. Les besoins en termes de logement restent importants. Ainsi, en France, 500 000 à 800 000 logements manqueraient dans les zones tendues. Par ailleurs, la propension des Français à devenir propriétaires est forte. Aujourd’hui, 58 % des ménages le sont ou sont en cours d’accession (emprunts à rembourser). En la matière, la France se situe en retrait par rapport à la moyenne de ses principaux partenaires économiques (autour de 70 %).

Avec la montée en puissance des pays émergents, avec la croissance démographique de l’Afrique, les besoins en logements, en bureaux, en centres de logistiques et en infrastructures de transports sont impressionnants pour les prochaines années. Déjà, entre 2011 et 2014, la Chine a produit 6,6 gigatonnes de ciment contre moins de 4,5 gigatonnes pour les États-Unis de 1900 à 2000. Selon l’ONU, plus de 100 000 logements seront construit quotidiennement durant les 15 prochaines années. Le Kenya se doit de construire 200 000 à 300 000 logements contre 50 000 actuellement. Selon CFAO Retail, plus d’une centaine de centres commerciaux seront construits en Afrique d’ici 2030. Certes, cette croissance n’est pas sans connaître quelques problèmes. Ainsi, en Chine, à Ordos, ville de plus d’un million d’habitants, un quartier destiné à 300 000 personnes est vide depuis plusieurs années. À Shanghai, de nombreux centres commerciaux tournent au ralenti faute de consommateurs. À Dubaï, de nombreuses tours et immeubles peinent à trouver leurs propriétaires ou leurs locataires.

Si aujourd’hui, le secteur de la pierre a mauvaise presse, ce ne fut pas toujours le cas. Il a été longtemps été un secteur de pointe et il le reste par certains aspects et dans certains domaines. Les entrepreneurs et chercheurs français ont toujours un rôle important. Ainsi, en 1818, un polytechnicien, dénommé Louis Vicat, a inventé le premier ciment artificiel. En 1845, Pierre Joseph Fontaine invente l’ascenseur moderne. Cette innovation dont les fondements dataient d’Archimède (236 ans avant Jésus Christ) fut industrialisée par Elisho Otis. En 1848, à Grenoble est construit le premier pont en béton du monde. Joseph Monier et François Hennebique développent le béton armé permettant de construire des édifices de grande taille. Gustave Eiffel révolutionne le secteur du bâtiment et des travaux publics en ayant recours à des structures métalliques préfabriquées. De sa première réalisation, la passerelle Eiffel à Bordeaux réalisée en 1858 en collaboration avec Paul Régnauld à la Tour Eiffel (1887/1889), en passant par l’édification de nombreux ponts et viaducs, la construction des canaux de Suez et de Panama, Gustave Eiffel et sa société ont marqué la construction en France à la fin du XIXe et au début XXe. Durant l’entre-deux guerres, Eugène Freyssinet dépose le brevet du béton précontraint indispensable pour les bâtiments de grande hauteur.

De tout temps, le secteur immobilier, au sens large du terme, a été contraint de mobiliser des capitaux importants. Sans financement ou plan de financement préalable, il ne peut y avoir de constructions. Les travaux du baron Hausmann n’ont été possibles qu’avec l’appui des banquiers Emile et Isaac Pereire. Ces derniers ont également joué un rôle majeur dans le développement d’Arcachon. Il en est de même pour Deauville. Les aménagements de la station balnéaire avec son hippodrome doivent beaucoup au financier Desle-François Breney. En France, après la Seconde Guerre mondiale, les pouvoirs publics ont pris la succession des banquiers et des financiers avec plus ou moins de succès. L’aménagement de la côte languedocienne, le développement des stations de ski, l’aménagement touristique de la Corse mené notamment par l’inventeur de la TVA, Maurice Lauré, et les villes nouvelles des années 60 traduisent l’implication directe de l’État. A ce titre, il faut également, citer le financement du logement social grâce aux ressources du Livret A.

La promotion immobilière est une activité éminemment financière. Dans une opération de construction de logements, les promoteurs peuvent compter sur plusieurs sources de financement, leurs fonds propres, la dette et les apports des acheteurs. Pour multiplier les opérations et donc la construction, les fonds propres doivent être réduits au profit des apports extérieurs. Avec l’augmentation du coût du foncier et de celui des constructions, en raison de normes de plus en plus importantes (en vingt ans, le coût d’un logement a augmenté de plus de 60 %), le secteur est confronté à un problème de fonds propres, ce qui amène à sa concentration. Avec le développement des plateformes de financement, la promotion immobilière espère l’obtention de nouvelles ressources. En effet, en quelques années, l’immobilier est devenu un des premiers acteurs du crowdfunding. Aux États-Unis, le World Trade Center III à New-York a été financé, en partie, en faisant un appel direct à l’épargne des Internautes. Toujours aux États-Unis, plus de 100 plateformes proposent aux particuliers de lever de l’argent pour construire leur maison. La France est le premier marché pour le crowdfunding immobilier avec des sites comme Anaxago, Homunity ou Wiseed. A Lormont, près de Bordeaux, la construction d’un immeuble a été rendu possible grâce à la collecte de plus d’un million d’euros sur une plateforme collaborative, le ticket d’entrée était de 100 euros par personne. En Seine et Marne, un office d’HLM a également eu recours à ce type de financement pour la construction de 51 logements sociaux. En Afrique, le crowdfunding a permis de collecter, ces deux dernières années, plus d’un milliard d’euros par an. Evidemment, pour les épargnants, ce type de placements n’est pas sans risque comme cela a été constaté avec les difficultés récentes d’un groupe hôtelier français. Ce qui vaut pour la construction s’applique également pour la gestion. Avec les plateformes collaboratives, un investisseur (individuel ou pas) peut acheter des parts de logements, de bureaux, de commerces et d’entrepôts et se constituer ainsi sa SCPI sans passer par des intermédiaires.

Les durées de vie des constructions, surtout en Europe, sont longues, au minimum de 40 à 50 ans. Elles tendent à se raccourcir du fait des normes et des contraintes techniques. Les coûts d’amortissement freinent le raccourcissement des durées de vie. En France, la destruction d’immeubles entre difficilement dans les mœurs. Elle se pratique pour des cités en banlieue mais de manière marginale. Ainsi, depuis 2004, l’Agence pour la Rénovation Urbaine (ANRU) a financé la démolition de 150 000 logements quand le parc français dépasse 35 millions. Pourtant, le coût des démolitions-reconstructions est bien souvent plus faible que celui des réhabilitations. Au XIXe siècle, le baron Haussmann a réussi à modifier en profondeur la capitale en abattant de nombreux ilots. Victor Hugo n’hésitait pas alors à publier un article au titre révélateur de l’état d’esprit de l’époque « guerre aux démolisseurs » (Revue des deux mondes – 1852).

Le temps long de l’immobilier est également lié à la durée de possession des biens. Cette dernière s’est réduite jusqu’à la crise de 2008. Elle était ainsi passée de 8,5 ans à 6,5 ans de 1999 à 2008 pour les logements et de 10 à 8 ans pour les maisons. Mais, avec la crise et l’augmentation des prix, cette durée s’est allongée. En moyenne, les Français déménagent entre 4 et 5 fois durant leur vie. En Australie, elle n’est que de 5 ans.

Le problème majeur de l’immobilier provient de la faiblesse des gains de productivité. Le secteur est réputé intégrer avec lenteur les innovations. Cette situation s’explique tant par le coût de ces dernières, par le poids des PME dans le secteur de la construction, par le conservatisme des acteurs et par le poids du stock. Les innovations ne concernent que les nouvelles constructions, leur intégration dans le parc ancien est toujours difficile et onéreuse. Une étude Mc Kinsey estime que, de 1996 à 2016, la productivité horaire aurait baissé de 6 % dans le secteur de la construction, en France, quand elle aurait augmenté de 87 % au sein de l’industrie manufacturière. En Suède, de 1993 à 2003, les gains de productivité du secteur du bâtiment auraient été d’un dixième de ceux mesurés pour l’industrie.

À titre de comparaison, la construction de l’Empire State Building de 381 mètres à New-York qui débuta au mois de janvier 1930 et dura 14 mois nécessita l’emploi de 3 400 ouvriers. Celle de Burj Khalifa, 830 mètres de hauteur ramené à 585 mètres au plafond du dernier étage, à Dubaï commença au mois de septembre 2004. Les travaux s’échelonnèrent durant 60 mois et exigèrent le travail de 7500 ouvriers. Même si cela n’a pas de valeur scientifique, cet exemple souligne la faiblesse des gains de productivité pour la construction de tours de grande hauteur durant ces 75 dernières années.

Les entreprises du secteur de l’immobilier malgré l’importance des investissements en jeu réalisent un faible effort en matière d’innovations. Les dépenses d’investissements informatiques du secteur demeurent faibles, 1 % du chiffre d’affaires contre 3,3 % en moyenne pour l’ensemble de l’économie américaine (études JBKnowledge et Gartner). Le secteur des travaux publics se distingue de celui de la construction. En effet, devant répondre à des équations géographiques complexes, il est contraint de réaliser des ouvrages d’art poussant dans leurs retranchements certaines limites physiques. Le Viaduc de Millau, de plus de 2 400 mètres de long, cumule ainsi plusieurs prouesses. Il est un des plus hauts plus haut du monde du monde, composé d’un tablier mince pouvant résister à des vents dépassant 200 kilomètres heure.

Les normes, en majorant les coûts, expliquent également la stagnation des gains de productivité. Les normes RT 2012 sont accusées d’avoir générer un surcoût de plus de 10 %. Par ailleurs, par manque de formation et par crainte de disparition de certains métiers, la diffusion de nouvelles techniques de construction est lente. L’utilisation du Placoplatre a ainsi été relativement lente en Europe. La faiblesse de la formation se fait ressentir pour le recours de la construction assistée par ordinateur.

Les progrès sont souvent venus, ces dernières années, des sous-traitants et en particulier des fournisseurs de matériaux. Ce secteur est plus concentré que la construction facilitant ainsi l’effort de recherche. De nombreuses avancées sont en cours avec la mise au point de nanomatériaux, de matériaux hybrides associant les qualités du métal ou de la céramique. Des matériaux hydrophobes ou à mémoire de formes sont en développement. De nouveaux matériaux permettant la conduction des ondes sont en voie d’industrialisation en vue de construire des immeubles pouvant mieux résister aux tremblements de terre. De nombreuses recherches sont en cours au niveau du vitrage pour permettre tout à la fois la récupération de la chaleur, la production d’électricité, pour filtrer la lumière et mieux isoler les constructions. Des progrès sont en cours pour rendre le béton et le ciment plus solide, plus léger, plus souple. Le béton pourrait également s’autoréparer en ayant recours tout à la fois à des objets connectés et à des bactéries comblant d’éventuelles fissures ou empêchant certaines oxydations des structures métalliques. Un béton translucide a été inventé dans lequel des fibres optiques ont été intégrées. La profession s’évertue, par ailleurs, à réduire les émissions de CO2 en recourant à de nouveaux matériaux notamment d’origine végétale. La redécouverte du bois s’inscrit dans ce processus. Il faut également citer le lin, le chanvre et la cellulose qui peuvent servir d’éléments de construction. L’entreprise de bâtiment CMEG avec l’appui du laboratoire de recherche l’ESITIC, a créé un béton à partir de fibres de lin, le « Btonlin ». La résistance et l’isolation thermique de ce produit est supérieur au béton classique.

La construction n’échappe pas à la digitalisation même si cette évolution est lente. Sur le modèle de la conception des avions, l’industrie du bâtiment recourt à des systèmes numériques de gestion des chantiers. Le « Building Information Modeling » (BMI) permet avec le recours de maquettes 3D de gérer tous les intervenants afin de mieux coordonner les actions et de limiter les pertes de temps. Selon une étude réalisée par le National Institute of Standards and Technology, les dysfonctionnements liés à un manque de coordination généreraient des surcoûts de 25 à 50 %.

L’industrialisation constitue l’autre moyen pour gagner en productivité. Grâce à la capture d’images en 3D et à des logiciels de conception, il est possible de réaliser des pièces de plus en plus sophistiquées en usine. C’est ainsi que la Cité des Civilisations des Vins à Bordeaux a été en partie conçue. L’industrialisation permet de véritables gains de temps comme en témoignent les réalisations immobilières en Chine. A Shanghai, la Sky Tower de 57 étages a été construite en 19 jours. 90 % de sa structure a été élaborée en usine. L’industrialisation limite la production de déchets. Ces derniers représentent 30 % des matériaux consommés sur un chantier. Avec l’industrialisation, ce ratio est inférieur à 5 %. Au Japon comme aux États-Unis, la préfabrication est d’autant plus nécessaire que le secteur du bâtiment souffre d’un manque de main d’œuvre. Dans cet esprit, les imprimantes 3D et les robots sont amenés à se développer. L’entreprise italienne, WASP, a créé une imprimante 3D, de 12 mètres de haut, capable de produire des maisons à partir de ressources locales comme de l’argile. En Chine, la société de production de fibres, Yingchuang Building, a créé une activité dédiée à la construction additive, Winsun. Cette dernière a, en 2014, imprimé 10 maison de 200 m² en 24 heures avec une seule imprimante 3D. En 2015, un immeuble de 4 étages a été ainsi bâti. En France, la start-up XtreeE avec l’appui de Dassault Systèmes a mis au point au robot capable d’imprimer un bâtiment de 20 m² en déposant 700 couches d’un ciment expérimental. Des robots peuvent également remplacer des ouvriers pour poser des briques ou des parpaings. Les Japonais utilisent ce type de machines pour mener à bien les constructions nécessaires aux Jeux Olympiques de 2020.

Le big data devrait également révolutionner le secteur de l’immobilier. Les données seront utiles pour la construction afin de prendre en compte les risques météorologiques, sismiques et d’inondations. Le retour sur information des logements connectés offrira la possibilité de procéder en temps réel à des ajustements et améliorer la conception des futurs bâtiments. Les compagnies d’ascenseurs suivent en direct l’usure des pièces afin de pouvoir les changer avant leur rupture.

Le big data devrait rendre les ventes beaucoup plus transparentes. L’acquéreur pourra connaître les caractéristiques précises du logement, l’ensoleillement, les problèmes de voisinage, la pollution, etc. Pour les locaux commerciaux, les données sur l’affluence, le passage, le taux de concrétisation des affaires, etc., seront aisément vérifiables. L’utilisation de blockchain qui permet de retracer tous les historiques concernant un local, un logement, sera fort utile.

Les notions de propriété et de location sont également amenées à évoluer. L’habitation comme les bureaux, les commerces, les centres de logistiques intègrent et intégreront de plus en plus de services. Du nettoyage au gardiennage en passant par la fourniture de repas, l’immobilier sera de plus en plus une activité de services. L’informatisation des immeubles avec une nécessaire mise à jour des logiciels favorise cette tertiarisation de ce secteur. Par ailleurs, l’appartement et la maison individuelle vivent peut-être leurs derniers jours. Au sein des immeubles, il est possible que des espaces collectifs fassent leur apparition permettant de se restaurer ou de se rencontrer. La présence de salles de sport, de lieux de loisirs, de salles de projection sont imaginables sous réserve de leur entretien et de leur surveillance. Dans les bureaux, les espaces ouverts de création se développent au détriment des bureaux fermés et des premiers open-space qui correspondaient à une phase de taylorisation des activités tertiaires. Le digital tend à isoler les salariés et les membres des familles. La création d’espaces de rencontres conviviaux s’impose tant au niveau professionnel qu’au niveau privé.

L’immobilier est certainement face à une importante mutation avec un changement de modèle. Si se loger est et demeure une priorité pour tous les humains, la façon de penser, de construire et d’utiliser une habitation peut être révolutionnée par le digital. Les premières habitations humaines datent de 6 000 à 7 000 ans avant Jésus-Christ. Le site de Jéricho en Cisjordanie prouve la construction d’ouvrages visant à protéger les hommes du temps et des animaux. Plus de 9 000 ans plus tard, l’immobilier constitue toujours le cœur de la vie humaine. En effet, à l’exception de l’agriculture et des transports, la quasi-totalité du PIB est issu d’activités réalisées à l’intérieur de bâtiments, des usines, des bureaux, des commerces, des centres logistiques, etc. Lors de ces deux cents dernières années, des progrès importants ont été réalisés dans les domaines du chauffage, de la climatisation, des réseaux mais l’éventail des améliorations potentielles est très important. À la différence d’autres secteurs, la lenteur des progrès ces dernières décennies ouvre la porte à d’importants gains de productivité.

Le bitcoin, innovation disruptive ou feu de paille en forme de tulipe

Le bitcoin est-il vraiment une monnaie ? Peut-il se substituer aux monnaies officielles en circulation comme le dollar ou l’euro ? Les crypto-monnaies peuvent-elles générer une disruption au niveau du système financier ?

Le bitcoin tout comme les autres crypto-monnaies vise à s’affranchir des structures monétaires, financières et bancaires de l’ancien monde. La suppression des intermédiaires financiers serait une source de gains. Les partisans des monnaies cryptées affirment que ces dernières assureront les fonctions bancaires de compensation, de conservation et de transaction de manière beaucoup moins onéreuse que les systèmes actuels. En voulant imposer un modèle reposant sur des réseaux pair à pair, ils entendent rendre la création monétaire aux acteurs de la vie économique.

L’engouement pour les tulipes dans le courant du XVIIe siècle, pour des raisons à l’origine décoratives et artistiques, entraîna une augmentation soudaine des cours de l’oignon de tulipe dans le nord des Provinces Unies (actuels Pays Bas), amplifiée par une spéculation croissante. Au plus fort de la bulle spéculative, en février 1637, la demande en provenance de toute l’Europe porta ainsi le cours de la promesse de vente pour un bulbe de tulipe à 15 fois le salaire annuel d’un artisan spécialisé, ou l’équivalent de 5 hectares de terre. L’effondrement brutal des cours, au printemps 1637, ruina un grand nombre d’investisseurs et emmena l’économie néerlandaise dans la crise. Le bitcoin dont le cours est passé en quelques mois de moins de 1000 dollars à près de 20 000 dollars ressemble aux bulbes de tulipe de 1637.

Qu’est-ce qu’une monnaie ?

Depuis Aristote, une monnaie répond à trois fonctions. Elle est une mesure des valeurs, un intermédiaire des échanges et un instrument de réserve.

La monnaie est un instrument universel de mesure applicable à des biens, à des services et des droits sur un territoire donné. Elle permet des comparer en outre des valeurs dans le temps passé, présent et futur.

La monnaie est l’intermédiaire des échanges. Elle permet le déroulement des opérations sur les biens et les services. Elle facilite les transactions en se substituant au troc. Cette fonction repose sur la confiance. La monnaie doit être acceptée soit volontairement, soit de manière forcée. La monnaie est donc un instrument d’arbitrage qui est indispensable pour l’équilibre général des marchés. Elle est au cœur du système des prix qui est l’expression de la rareté des ressources.

La monnaie est un instrument de réserve. Elle fait le lien entre passé, présent et futur. Elle permet de différer le paiement des achats et d’épargner. Sa valeur se doit d’être prévisible et relativement stable.

La monnaie n’est pas un moyen de paiement. Le numéraire, les chèques, les cartes de paiement, la monnaie électronique sont des outils permettant de régler un achat, d’effectuer un placement, de souscrire un prêt, un contrat d’assurance. Ils ne doivent pas être confondus avec la monnaie qui est une unité de valeur, de mesure.

Le bitcoin comme les autres crypto-monnaies ne répond pas à toutes les fonctions assignées à une monnaie. Certes, la Cour de Justice de l’Union Européenne a, dans une décision d’octobre 2015, précisé que le bitcoin est un moyen de paiement qui n’a pas d’émetteur unique. La Cour a souligné que le bitcoin ne peut pas être considéré comme un bien objet. Il correspond à une prestation de service de paiement qui ne peut pas, et cela était le cœur du litige, être soumis à la TVA. La Cour considère que le bitcoin est assimilé à un moyen de règlement direct entre les opérateurs qui l’acceptent. Il ne peut être alors confondu avec un chèque ou un effet de commerce. Cette décision n’a pas été retenue par la BCE qui est beaucoup plus réservé au sujet des crypto-monnaies.

Qui est l’inventeur du bitcoin ?

Nul ne le sait réellement. À sa création, en 2008, la paternité revenait à un Japonais anonyme connu sous le pseudonyme de Satoshi Nakamoto. Sous ce nom, était réputé se cacher un groupe d’informaticiens. Dans un deuxième temps, la paternité a été accordée à un Finlandais, Mattti Malmi qui a été le premier à réaliser une transaction en bitcoin. Puis, d’autres pères putatifs ont été trouvé comme un Irlandais, un dénommé Mt Gox, qui a été le créateur de la première plateforme d’échange bitcoins. Le 2 mai 2016, le véritable créateur du bitcoin aurait révélé son identité à la BBC. Il s‘agirait d’un entrepreneur australien, Craig Wright.

Le mirage du bitcoin

Les miles des compagnies aériennes, les chèques restaurants, les monnaies légales sont des monnaies parallèles qui existent depuis des années sans pour autant donner lieu à une importante spéculation digne des bulbes de tulipes. Ces monnaies parallèles ne peuvent pas donner lieu à des opérations financières et n’ont pas surtout de cours légal et forcé. Personne n’est obligé de les accepter et leur objet est limité.

Le bitcoin est, selon une note de la Banque de France, « un actif virtuel stocké sur un support électronique permettant à une communauté d’utilisateurs l’acceptant en paiement de réaliser des transactions sans avoir à recourir à la monnaie légale ».

Si le bitcoin constitue le crypto-actif le plus médiatisé, plus de 1 300 actifs de ce type circuleraient, en 2018, dans le monde. Outre le bitcoin, d’autres crypto-actifs tels que l’ether ou le ripple, connaissent également un développement important. Leurs modalités de fonctionnement reposent sur des concepts similaires à ceux du bitcoin. L’encours des crypto actifs en circulation atteint environ 330 milliards d’euros fin janvier 2018, comprenant principalement le bitcoin (35%), l’ether (20%) et le ripple (10%). Mais ce montant est à relativiser au regard du stock de monnaie en circulation ayant cours légal. Selon la Banque de France, l’agrégat M1, qui correspond à la somme des billets et pièces en circulation et des dépôts à vue des agents non financiers, s’établissait, fin 2017 à plus de 7 500 milliards d’euros dans la zone euro et à près de 3 500 milliards de dollars aux États Unis.

Le bitcoin est créé au sein d’une communauté d’internautes, également appelés mineurs, utilisant des programmes dédiés dont l’objectif est de résoudre des problèmes de cryptographies. Au moment de leur création, des opérations de vérification sont alors lancées au sein de la communauté pour fournir la preuve des calculs. Après validation des calculs, les bitcoins sont intégrés dans une chaîne blocs (blockchain).

Les mineurs sont rémunérés pour avoir mis à disposition de la communauté leur force de calcul. Ils peuvent l’être également dans le cadre de la vérification des calculs. Le minage est censé être plafonné à 21 millions. Par ailleurs, la rémunération est dégressive. Elle est divisée par deux après chaque création de 210 000 blocs de transactions. La création des bitcoins exige une puissance de calculs croissante d’où une augmentation des besoins informatiques et d’énergie. En effet, chaque bitcoin doit être reconnu à travers des calculs mathématiques vérifiés par les membres du réseau mais il doit également contenir toutes les informations relatives à ses prédécesseurs. Au fur et à mesure, le mineur amateur est remplacé par des fermes de minage professionnel. Pour la validation d’une seule opération en bitcoin, la consommation d’électricité était estimée en décembre 2017 à 215 kWh, l’équivalent de six mois de travail sur un ordinateur allumé jour et nuit.

Une fois créés, les bitcoins sont stockés dans un coffre-fort électronique enregistré sur l’ordinateur ou dans un nuage (cloud). Il est ensuite possible de les transférer via internet et de façon anonyme entre les membres de la communauté.

L’innovation technologique majeure sur laquelle s’appuie la circulation des crypto-actifs consiste en la mise en place d’un registre distribué chargé d’enregistrer l’ensemble des opérations d’émission et de transfert de ces crypto-actifs entre utilisateurs. Ce registre a pour but d’assurer une traçabilité complète des opérations sur chaque crypto-actif. Les transactions sont assemblées en bloc puis ajoutées à une chaîne, ce qui donne au registre le nom de blockchain. Cette chaîne, dont les blocs sont liés « cryptographiquement », a pour objectif d’assurer la protection contre les tentatives de falsification du registre. Plus précisément, l’ajout s’effectue sur la base du consensus des participants au réseau sur la validité des transactions proposées, en particulier de ceux, appelés alors mineurs, souhaitant les valider.

Les multiples usages des crypto-monnaies

Les crypto-monnaies sont acceptés comme moyen de paiement sur certains sites Internet. Des commerçants dans des pays d’Europe du Nord accepteraient d’être pays en bitcoins. A Vancouver, à Berlin sur la côte Ouest des États-Unis, le paiement des loyers en bitcoins est possible pour certains logements. Lors de la campagne présidentielle aux États-Unis, en 2016, les dons en bitcoins étaient autorisés. En Chine, même si depuis quelques mois les autorités tentent de limiter son usage, le bitcoin connaît un réel succès. BTC China est ainsi devenue une des principales plateformes d’achats et de vente de bitcoins

La popularité croissante des crypto-monnaies a entraîné le développement de nombreux services financiers. Ainsi, dans le domaine des infrastructures de marché, des plates formes d’échange permettant l’achat et la vente de crypto-actifs contre de la monnaie ayant cours légal ont été créées. Ces plateformes permettent à des utilisateurs n’ayant pas participé au processus de création d’acquérir des crypto-actifs, ou de convertir en monnaies. Des instruments d’investissement associés aux crypto-actifs, comme la constitution de fonds ou la mise en place d’instruments dérivés ont été également créés comme cela a été le cas à l’initiative du Chicago Board Options Exchange ou du Chicago Mercantile Exchange.

Les ICO (Inital Coin Offering) sont des opérations de financement recourant aux crypto-actifs. Les ICO participent au développement des plateformes de financement participatif. Dans le cadre de ces opérations, les internautes qui contribuent à un projet par l’apport de fonds (en crypto-actifs ou en monnaies ayant cours légal) reçoivent en contrepartie des actifs digitaux (ou tokens). Ces tokens représentent une forme d’intérêt économique dans le projet. Ils offrent à leurs détenteurs certains droits, comme celui d’utiliser en primeur la plateforme ou l’application financée (comme dans le financement participatif classique), ou de recevoir une partie des bénéfices générés par l’entreprise ou d’exercer un droit de vote (comme des actions). Ils peuvent ouvrir droit à un paiement en crypto-actifs à une échéance fixée par avance. La gestion des tokens émis lors des ICO est, en règle générale, assurée au travers de la blockchain. Ainsi, ces opérations donnent lieu à la distribution de crypto actifs, enrichis de droits spécifiques (droit d’accès privilégié au projet financé, droit de vote, etc.).

 

Les usages peu licites des crypto-monnaies

De tout temps, la monnaie attire les faux monnayeurs ; de tout temps, les moyens de paiement ont été détournés pour financer les mafias ou le milieu. Les crypto-monnaies n’échappent pas à la règle. Ainsi, la police française a découvert un réseau de distribution de faux billets qui utilisaient des bitcoins. De même, sur le Darkweb, l’achat d’armes, de drogue se fait de plus en plus avec des monnaies dites alternatives.

Par leur caractère anonyme, les crypto‑actifs favorisent le financement du terrorisme et d’activités criminelles ainsi que le contournement des règles relatives à la lutte contre le blanchiment des capitaux.

En France, l’organisme Tracfin (Traitement du renseignement et action contre les circuits financiers clandestins) identifie l’utilisation de crypto‑actifs, notamment le bitcoin, comme étant à l’origine d’un risque spécifique en matière de blanchiment des capitaux et de financement du terrorisme.

Réputés fiables, les crypto-monnaies ont par ailleurs dû faire face à plusieurs attaques de la part de hackers. Des failles de sécurité sur les serveurs ont permis des vols. Ainsi, en mai 2017, Gatecoin qui est un échangeur de crypto-monnaies a dû faire face à un piratage entraînant le vol de 250 bitcoins et de 185 000 ethers, soit l’équivalent de 2 millions de dollars. Par ailleurs, plusieurs fausses crypto-monnaies (scam coins) ont été créées afin de récupérer de l’argent auprès de particuliers ou des professionnels crédules. La plateforme de Coincheck a été piratée en janvier 2018 et a perdu 534 millions de dollars ; en en 2015, la première plateforme mondiale d’échange de bitcoin, MtGox, a fait faillite à la suite d‘une fraude interne ayant entraîné le détournement de 650 000 bitcoins pour une contrevaleur d’environ 360 millions de dollars.

Du fait de l’anonymat qui prévaut en matière de transactions sur les bitcoins, en février 2016, des cyber-malfaiteurs ont demandé une rançon de 9 000 bitcoins à un hôpital américain faute de quoi ils bloquaient l’accès aux dossiers médicaux. Un ancien parlementaire français, Bernard Debré, a réussi à acheter des armes à feu de guerre et de la drogue en payant en bitcoins sur des sites du Darkweb en utilisant le logiciel Thor (source Europe 1 – juin 2016).

Les pouvoirs publics face au bitcoin

Les pouvoirs publics sont hésitants face aux crypto-monnaies. Les volte-face sont nombreuses, en Chine, en Corée du Sud notamment. Le 11 janvier 2018, la Corée du Sud a annoncé qu’elle envisageait d’« interdire tous les échanges fondés sur les devises virtuelles dans les salles de transactions ». Cette annonce a provoqué une chute de 12 % du cours du bitcoin, la Corée étant une des principales zones d’échange (20 % de l’ensemble des transactions mondiale). L’Allemagne a, de son côté, autorisé le bitcoin quand la Banque d’Angleterre a engagé une réflexion sur le sujet. Le Canada a adopté un cadre réglementaire. La Californie a levé en 2016 l’interdiction d’utilisation des crypto-monnaies. Au mois d’octobre 2017, l’Algérie a annoncé son intention d’interdire toutes les monnaies alternatives.

La Banque de France souligne que si le bitcoin peut être considéré comme un actif, il ne peut prétendre à endosser le rôle de monnaie. Premièrement sa valeur fluctue très fortement, ce qui ne permet pas d’en faire une unité de compte. Peu de prix sont exprimés dans ces crypto‑monnaies. La volatilité du cours empêche d’en faire un instrument d’échange fiable. Les bitcoins peuvent induire, contrairement à ce que leurs partisans affirment, des frais de transactions importants et surtout ils n’offrent aucune garantie de remboursement en cas de fraude. Les crypto‑monnaies ne reposent sur aucun sous‑jacent réel. Elles sont déconnectées de la création de richesse des économies. Il n’y a pas de lien avec le PIB. En cela, elles appartiennent plus à l’ancien mode qu’au nouveau. Elles sont plus proches de l’étalon or que du système de changes flottants. Ils sont en effet émis en fonction d’une puissance de calcul informatique, sans considération des besoins de l’économie et de ses échanges, ce qui ne permet pas de leur attacher une valeur intrinsèque.

Sur le plan juridique, la Banque de France rappelle que le bitcoin comme les autres crypto‑actifs ne sont pas reconnus comme monnaie ayant cours légal, ni comme moyen de paiement. Selon le Code monétaire et financier, en France, une seule monnaie a cours légal, l’euro. En aucun cas, les commerçants, les entreprises, les particuliers ne peuvent être contraints à accepter un bitcoin.

Pour les particuliers qui possèdent des crypto‑actifs, leur conservation est sujette à des cyber‑risques importants, et n’offre aucune protection pour sécuriser ces avoirs. Il existe des risques avérés de piratage des portefeuilles électroniques qui permettent le stockage des crypto‑actifs. Si elles sont logées sur un ordinateur, en cas de vol ou de destruction de ce dernier, les bitcoins sont perdus. Les détenteurs ont peu de recours en cas de vol de leurs avoirs par des pirates informatiques.

En cas de fraude, les crypto‑actifs ne sont pas assortis, dans l’Union européenne, d’une garantie légale de remboursement à tout moment et à la valeur nominale. Ils ne bénéficient d’aucune sécurité. La Banque de France et la Banque Centrale Européenne ne sont pas les banquiers en dernier ressort en cas de malversation ayant un lien avec le bitcoin.

La valeur du bitcoin est liée à l’offre et à la demande. La valeur liquidative de ce crypto-actif n’existe que sous réserve que des acheteurs se manifestent. À défaut, le possesseur ne peut pas se retourner vers sa banque ou vers la Banque de France pour obtenir l’échange.

La spéculation sur le bitcoin est favorisée par la limitation des émissions, ce qui, en période de forte demande, nourrit un sentiment de pénurie.

 

La Banque de France réclame l’adoption d’une législation spécifique

La Banque de France demande l’adoption d’une réglementation pour quatre raisons : la lutte contre le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme, la protection des investisseurs, la préservation de l’intégrité des marchés, y compris face au cyber risque, la stabilité financière.

La Banque de France et l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) préconisent un élargissement de l’encadrement des prestations de service associées aux crypto‑actifs. Les deux institutions souhaitent également un élargissement de l’encadrement réglementaire applicable aux prestations associées aux crypto-actifs, par la mise en place d’un statut de prestataires de services en crypto-actifs. Un statut de prestataires de service en crypto-actifs permettrait, au-delà de la lutte contre le blanchiment et le financement du terrorisme qui constitue une priorité, d’améliorer la sécurité des opérations. Ce statut pourrait également couvrir les services concernant les transactions entre crypto-actifs. Elles envisagent également une limitation de la possibilité pour certaines entreprises régulées (banques, assurances, sociétés de gestion…) d’intervenir sur les crypto-actifs. Seraient concernées les activités de dépôts et de prêts en crypto-actifs. Pour les produits d’épargne, la Banque de France s’interroge sur l’utilité d’interdire leur commercialisation dans des véhicules collectifs à destination du grand public, pour réserver ces véhicules aux investisseurs les plus avertis. À défaut, des dispositifs d’information spécifique devraient être institués.

L’Autorité des Marchés Financiers considère que l’offre de dérivés sur crypto-monnaies nécessite un agrément et ne doit pas faire l’objet de publicité par voie électronique. Elle est favorable à la mise en place d’un cadre juridique spécifique pour les ICO.

Sur ces différents points, la France et l’Allemagne ont saisi le G20 de ce sujet afin d’établir une réglementation mondiale. Plusieurs pays ont interdit les opérations financières fondées sur les crypto-monnaies comme l’Algérie, d’autres les encadrent fortement dont la Chine ou la Corée du Sud.

Mobilisation des retraités: «Ce qu’il faut, c’est changer notre vision du travail des personnes d’un certain âge»

Comme suite à la mobilisation des retraités en réaction  à la hausse de la CSG, le Figaro consacre un article à la retraite et à al réforme en préparation . A cette occasion, il cite le Cercle de l’Epargne lors d’une interview de Jacques Bichot. Il rappelle ainsi  qu’en 2015, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, préconisait d’instaurer un régime par point pour rétablir l’équilibre du système des retraites.

Le Livret A : 200 ans d’histoire bien remplie

En cette année 2018, le Livret A fête son bicentenaire. Même si le livret papier a laissé la place à une version numérisée, le Livret A a conservé ses grandes caractéristiques d’origine, l’exonération des revenus, la garantie, le taux fixe. Le Livret A est, en 2018, le produit d’épargne le plus largement diffusé. Le taux de détention par des personnes physiques était, fin 2016, de 83,4 %.

Au cours de son histoire, le Livret A a toujours donné lieu à de vifs débats centrés sur le problème de son plafond, de l’exonération fiscale dont il bénéficie et sur son mode de distribution. Plafond, exonération et distribution sont intimement liés dans le conflit qui a opposé durant près de deux cents ans le secteur bancaire traditionnel et les Caisses d’Épargne. La banalisation intervenue, il y a dix ans, aurait pu signifier la fin du produit d’épargne le plus populaire. Sa force et les symboles qu’il porte lui permettent d’engager avec sérénité son troisième siècle.

 

 

Au sommaire de cette étude 

Né un jour de 1818

Pourquoi je m’appelle Livret A ?

Le plafond du Livret A, une affaire d’État

Trop haut ou trop bas, la sempiternelle question du taux du Livret A

  • Le mode de calcul du taux du livret A
  • Une formule contestée et peu respectée

la longue marche vers la banalisation

Toujours vivant

 

 

Bon anniversaire au Livret A et à l’assurance vie

Par Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne

Le Livret A et l’assurance vie ont plusieurs points en commun. Ils sont nés en 1818 et ont connu, depuis, de nombreux succès et ont relevé de nombreux défis. Ce sont, de loin, les deux produits d’épargne les plus populaires.

Le Livret A et l’assurance vie tirent leur force de leur simplicité, de leur liquidité et de la sécurité qu’ils inspirent. Le Livret A bénéficie du paratonnerre de l’État quand l’assurance vie a réussi, avec les fameux fonds euros, à instituer de manière non publique, une garantie du capital. Le Livret A a été longtemps contesté en raison des privilèges dont il bénéficiait ou dont profitaient les réseaux en charge de sa distribution. Son taux, son plafond, son exonération fiscale ont donné lieu à d’abondantes polémiques. De même, l’utilisation des fonds collectés est également sujette à débat tout comme pour l’assurance vie. Cette dernière, qui a connu une croissance exponentielle dans les années 80/90, fait face, depuis quelques années, à une contestation. Les pouvoirs publics ont en ligne de mire son régime fiscal dérogatoire. Après avoir encouragé le développement des fonds euros afin de financer la dette publique, ils souhaitent aujourd’hui leur réorientation au profit de l’économie dite réelle. L’antienne de la réallocation de cette épargne jugée peu utile pour l’économie se révèle inusable. Déjà, en 1978, lors de la création des fameuses SICAV Monory, cette question était au cœur des débats. L’assurance vie est avant tout une poche d’épargne qui a la force de s’adapter à son époque. Cette poche permet d’intégrer tous les types d’actifs, des obligations aux valeurs immobilières en passant par les actions et cela de quelle que zone géographique que ce soit. Nos deux produits bicentenaires, depuis 20 ans, ont été, en partie banalisés. Le Livret A est désormais distribué par tous les réseaux bancaires. L’assurance vie a perdu, en partie, ses avantages fiscaux. Malgré tout, ils accumulent les succès. Leurs encours sont à leur plus haut historique. Même si les fonds euros subissent les foudres des pouvoirs publics, ils engrangent encore 70 % de la collecte brute de l’assurance vie et cela en dépit de la baisse de leur rendement.

Les Français plébiscitent l’assurance vie et le Livret A car ils concilient sécurité et liquidité. Certes, le rendement n’est pas toujours au rendez-vous, mais c’est le prix à payer pour profiter de la garantie en capital et de la possibilité d’entrer et de sortir à sa guise. En entrant dans leur troisième siècle d’existence, ces deux produits phares de l’épargne française se doivent de se réinventer. Ils ont déjà été digitalisés voire robotisés pour certains contrats d’assurance vie. Ils devront faire face à l’arrivée de nouveaux produits d’épargne et de nouveaux systèmes de gestion. Mais, leurs atouts devraient leur permettre de survivre voire de poursuivre leur belle histoire au sein du patrimoine des Français.

 

 

A lire dans le Mensuel de Mars 2018

Retraite : Quand l’égalité homme/femme ne sera plus un mythe ?

A l’occasion de la célébration, le 8 mars, de la journée de la femme, Next Finances a publié le communiqué de presse de Sarah Le Gouez, Secrétaire générale du Cercle de l’Epargne dans lequel elle revient sur les écarts persistants entre homme et femme en matière de retraite malgré un lent rapprochement.

Prenez les bonnes options pour vos placements

 Dossier familiale consacre un article aux effets de l’introduction du PFU et de la mutation de l’ISF en IFI sur les principaux placements des Français. A cette occasion, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne précise que le passage de l’ISF à l’IFI  ne devrait pas pénaliser l’investissement dans la pierre, exception faite pour les épargnants les plus aisés. Selon lui, ces derniers  « désormais relativement moins imposés sur leur capital investi dans les entreprises, seront plus enclins à renforcer ces actifs à risque au détriment de la pierre. »

 

 

Retraite : quand l’égalité homme/femme ne sera plus un mythe ?

RETRAITE : QUAND L’ÉGALITÉ HOMME/FEMME NE SERA PLUS UN MYTHE ?

 

Par Sarah Le Gouez, Secrétaire générale du Cercle de l’Épargne


Les femmes devancent les hommes en matière de retraite sur un point, l’espérance de vie. Cette dernière atteint, à 60 ans, 27,5 ans pour les femmes et 23,2 ans pour les hommes en 2017. En revanche, il en est tout autrement pour le niveau des pensions.

 

Source : INSEE

Niveau des pensions : la lente marche vers l’égalité

La pension de droit direct des femmes s’élevait, selon les derniers chiffres publiés par le Ministère des Affaires sociales, à 1 050 euros contre 1 728 euros par mois pour les hommes en 2015. Elle serait ainsi inférieure de 39,2 % en moyenne à celle des hommes. Cet écart était de 45,8 % en 2004. Après prise en compte des droits dérivés, essentiellement tirés des pensions de réversion, la pension moyenne des femmes est de 1 309 euros par mois. L’écart se réduit alors à 25,1 %.

Cet alignement progressif est lié à l’arrivée à l’âge de la retraite de femmes ayant cotisé plus et plus longtemps. Les politiques publiques menées à partir des années 70 pour permettre aux femmes de mieux concilier vie de famille et vie professionnelle ont conduit à une constante progression du taux d’activité des femmes et de leur niveau de rémunération. Par ailleurs, des mesures ont été prises afin de mieux prendre en compte la maternité. Ainsi, en 2015, la pension moyenne corrigée de la revalorisation annuelle (0,1 % en octobre 2015) s’est accrue de 0,5 % pour les hommes quand la progression a été de 1,1 % pour les femmes.

Source : INSEE

En 2020, selon les projections du Conseil d’Orientation des Retraites (COR), la durée de cotisation des femmes pourrait dépasser celle des hommes, ce qui ne signifie pas pour autant que les pensions seront identiques.

Ainsi selon le COR, les écarts de pensions devraient encore se réduire d’ici 2070, sans disparaître totalement notamment du fait d’écarts de salaire persistants.  En 2025, les femmes percevraient en moyenne un pension qui représenterait 79 % de celle des hommes. Le rapprochement atteindrait son plus haut vers la fin des années 2050, avec un rapport de 91 %, avant de se stabiliser autour de 90 % à partir de 2060.

Retraite, un sujet d’inquiétude plus important pour les femmes

De fait, la retraite préoccupe encore plus les femmes que les hommes. Selon le dernier sondage du Cercle de l’Épargne/Amphitéa de 2017, les trois quarts d’entre elles jugent que leur pension est ou sera insuffisante pour vivre correctement contre deux tiers des hommes.

Source : Cercle de l’Épargne

De plus, si la situation des femmes mariées ou veuves devrait continuer à s’améliorer dans les prochaines années, il en serait autrement pour les femmes célibataires ou divorcés non-remariés. Or, il y aura de plus en plus de femmes dans cette situation. En effet, si sur 10 femmes nées en 1930, on ne comptait qu’une divorcée et qu’une célibataire au moment de la liquidation des droits. Pour la génération 1950, il y a deux divorcées et une remariée. Pour la génération 1970, ces ratios devraient s’accroître avec une montée du célibat qui pourrait concerner trois femmes sur 10.

Contact presse :

Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr

 

 

 

Assurance vie : collecte nette surprise de 2,5 milliards d’euros en janvier 2018

L’assurance vie enregistre meilleur résultat de ces six derniers mois. Retour sur la collecte de janvier avec les éléments d’analyses de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne.

L’assurance vie assure en janvier

Le 6 mars 2018

 

 

                                                                                                                     

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

RESULTATS DE L’ASSURANCE VIE DU MOIS DE JANVIER 2018

 

L’ASSURANCE VIE ASSURE EN JANVIER

 

 

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Janvier est traditionnellement un bon mois pour l’assurance-vie et 2018 le confirme. Sur ces dix dernières années, seul le mois de janvier 2012 s’est soldé par une décollecte, l’année 2012 étant, il faut le rappeler, l’année horribilis de l’assurance vie.

Avec une collecte nette de 2,5 milliards d’euros en janvier, l’assurance vie obtient son meilleur résultat sur ces six derniers mois. Il est le résultat d’une très bonne collecte brute, 13,3 milliards d’euros soit 1,8 milliard de plus qu’au mois de décembre dernier. Les prestations et rachats se sont légèrement tassés tout en restant élevés à 10,8 milliards d’euros contre 11 au mois de décembre. Les épargnants ont affecté une partie des primes de fin d’année sur leurs contrats d’assurance vie. Par ailleurs, plusieurs opérations prévues en fin d’année ont pu être décalées sur janvier du fait des congés.

Les unités de compte ont représenté plus de 30 % de la collecte brute, (30,07 %) contre une moyenne de 27 % sur les mois précédents. Il y a donc une amplification du mouvement de réallocation de l’épargne vers les unités de compte. La baisse des rendements des fonds euros commence à être intégrée par les assurés qui acceptent de prendre un peu plus de risque afin d’améliorer la rémunération de leur épargne.

Le mois de janvier n’est pas, pour l’assurance vie comme pour le Livret A, représentatif du fait des reports de fin d’année. Il est probable que la collecte des prochains mois soit plus faible. Néanmoins, le résultat du mois de janvier traduit la résilience de ce produit. L’évolution des marchés « actions » conditionne la poursuite du rééquilibrage en faveur des unités de compte. En outre, l’immobilier qui a enregistré un nombre important de transactions en 2017, devrait se tasser cette année ce dont l’assurance vie pourrait profiter.

Contact presse :

Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr

Les élites et le peuple français sont-ils définitivement irréconciliables?

« Il semble aujourd’hui y avoir deux France qui ne se parlent plus, et ne se comprennent plus. Les élites et le peuple français sont-ils définitivement irréconciliables ? » Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne était invité à débattre  avec Guillaume Duval, rédacteur en chef d’Alternatives économiques sur RFI.

C dans l’air – Pourquoi Macron s’attaque aux propriétaires ?

C dans l’air avec Philippe Dessertine, Laurent Vimont, Béatrice Matthieu et Philippe Crevel sur l’immobilier.

Financement alternatifs : un recours croissant des PME françaises selon l’OCDE

A lire dans Atlantico, une tribune de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne sur la nécessité pour les PME françaises de rechercher de nouvelles sources de financement, alternatives au prêt bancaire. Les banques auraient en effet, tendance à réduire leurs risques en matière de prêts en particulier à destination des PME.

Début d’année en fanfare pour le livret A

Après avoir boudé le Livret A au second semestre 2017, les ménages semblent avoir renoué avec ce placement. Retour sur les raisons de cette collecte record avec les explications de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne reprise dans cet article d’Investir.

Le Livret A séduit de nouveau les épargnants

Le Livret A a enregistré une collecte record en janvier. Un résultat qui présage une année favorable à ce placement selon Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne.

Petits rappels élémentaires d’arithmétique à La France insoumise

Dans le cadre du débat qui a opposé, Michel Blanquer à Alexis Corbières, sur France 2, ce dernier a évoqué l’idée d’introduire la gratuité de la cantine au sein des écoles de la République. Une proposition qu’il évalue à 5 milliards d’euros, soit l’équivalent du manque à gagné consenti par l’Etat en faisant le choix de passer de l’ISF à l’IFI.  Invité à commenter cette proposition, Philippe Crevel revient sur les incohérences de l’approche économique et budgétaire de la France Insoumise. Cet article est également l’occasion d’évoquer le coeur du programme de ce mouvement et les éventuels risques à court, moyen et long terme pour notre économie si nous venions à faire le choix de suivre ses recommandations.

Placements – Cap sur l’économie productive

En écho au « Grand rendez-vous de l’investissement productif «  initié par les députés de la majorité et au projet de loi PACTE en préparation, le Point consacre un article sur les placements destinés à promouvoir l’économie productive dans lequel Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne rappelle que « l’investissement dans ­l’économie productive passe par l’achat d’actions de PME. »

Epargne : où placer 10 000 euros ?

Une récente enquête initiée par l’AMF, confirme les résultats du sondage réalisé par le CECOP et l’IFOP en 2015 pour le Cercle de l’Epargne en matière d’allocation d’actif si nous devions placer une somme inattendue.

 

 

 

Non à la cagnotte, oui au désendettement

Le recours à la dette, telle une drogue continue à peser sur la croissance française. A la suite du signal d’alarme lancé par la patronne du FMI, Christine Lagarde, Philippe Crevel rappelle dans Atlantico que l’executif actuellement en place est dans ce domaine dans la continuité par rapport à ses précédesseurs. Ainsi « le budget 2018 n’a pas montré de réels changements par rapport aux pratiques précédentes ». 

Retraite : Recul de l’âge de départ effectif de 1 an et 4 mois entre 2010 et 2016

6 ans après l’adoption de la réforme 2010 des retraites conduisant au report de l’âge légal de départ à la retraite de 60  à 62 ans et l’âge du taux plein de 65 à 67 ans, l’âge moyen de départ à la retraite s’élève à 61 ans et 10 mois pour les personnes résidant en France, soit une hausse de 1 an et 4 mois. Entre 2012 et 2016, le taux de retraités âgés 61 ans s’est contracté de 39 points, passant de 73 %  à 34 %. La DARES relève par ailleurs, qu’en 2016, le taux de retraités à 65 ans est également en recul. Il baisse de 3 points sur un an. Cette baisse tiendrait à l’augmentation de l’âge d’annulation de la décote prévue elle aussi par la réforme de 2010.

Cette tendance devrait être confortée dans les prochaines années, notamment en raison de l’adoption le 30 octobre 2015, au niveau des complémentaires retraite de l’accord national interprofessionnel destiné à assurer la  pérennité de la retraite complémentaire. Ce dernier prévoit l’introduction, à partir de 2019, d’un  mécanisme d bonus-malus pour inciter les salariés à travailler un an de plus une fois qu’ils ont rempli les deux conditions nécessaires pour partir avec une retraite à taux plein : âge légal et durée de cotisation. Il est prévu que ce dispositif s’applique pendant 3 ans.
La hausse constatées entre 2010 et 2016 fait suite à une période durant laquelle l’âge de départ à la retraite avait contraire diminué.  En effet, entre 2004 et 2010, en raison de l’introduction du dispositif de carrière longue permettant des départ anticipés l’âge de départ à la retraite avait reculé de 2 mois. L’autre facteur évoqué par la DARES est a participation accrue des femmes au marché du travail qui a permi une progression du nombre de départ au taux plein et permis, par ricochet, à de nombreuses femmes de partir plus tôt à la retraite que par le passé.

Consulter l’étude complète de la DARES

GAFAM : quand les entreprises du Nouveau Monde singent les Etats

Retrouvez la tribune de Philippe Crevel sur les entreprises d’un nouveau type, les GAFAM.

67 millions d’habitants et moi et moi et moi !

Sur le plan démographique, l’année 2017 s’inscrit dans le prolongement des trois dernières années avec un recul du taux de fécondité, un plafonnement de l’espérance de vie et une augmentation de la mortalité.

Au 1er janvier de cette année, la France comptait 67 187 000 habitants (65 018 000 en métropole et 2 169 000 dans les départements d’outre-mer). En un an, le gain a été de 233 000. Avec le ralentissement de la natalité, l’augmentation du nombre de décès -, en liaison avec le vieillissement de la population – ainsi qu’avec l’affaiblissement des flux migratoires, la croissance démographique tend à s’étioler. Entre 2008 et 2013, la croissance démographique était de + 0,5 % par an, puis de + 0,4 % par an entre 2014 et 2016, elle est enfin de +0,3 % par an en 2017. Ce ralentissement de la croissance démographique est bien plus faible que celui constaté chez la plupart de nos partenaires. Néanmoins, la France avec l’Irlande et le Royaume-Uni, qui faisait exception avec un taux de fécondité qui était proche de 2, se rapproche doucement de la moyenne européenne. Pour certains experts comme Hippolyte d’Albis, directeur de recherche au CNRS et professeur à l’École d’économie de Paris, ce ralentissement ne constitue pas une rupture mais est la conséquence d’une baisse attendue du nombre des femmes âgées de 27 à 34 ans, qui sont les plus susceptibles d’avoir des enfants. Ces « mères potentielles » sont nées dans les années 1980 qui avaient été marquées par un fort recul de la natalité. Ce trou d’air démographique est la réplique de celui qui avait été constaté il y a 30 ans. En revanche, un rebond du nombre de naissances devrait se produire d’ici quelques années quand les filles nées à la fin des années 1990 seront en âge d’avoir des enfants.

D’autres voient dans cette diminution de la natalité, la conséquence de la remise en cause de la politique familiale avec la réduction du plafond du quotient familial et la mise sous condition de ressources des allocations familiales. Par ailleurs, la détérioration de la situation économique expliquerait également la diminution du nombre de naissances. L’autre aspect à prendre en compte serait la poursuite de la baisse du taux de fécondité et la convergence des comportements au sein des différentes catégories de la population.

 

 

Au sommaire de l’étude

  • Érosion progressive du solde naturel

  • Un solde migratoire inférieur à 70 000 personnes

  • Le nombre de mariages en baisse constante

  • Le Pacs rattrape le mariage

  • La baisse de la natalité s’installe

  • Le taux de fécondité s’inscrit désormais en baisse sur moyenne période

  • Les mamans vieillissent aussi

  • Poursuite de l’augmentation du nombre de décès

  • Une espérance de vie stabilisée

  • L’espérance de vie en bonne santé, augmentation train de sénateur

  • Plus de progrès en matière de mortalité infantile

  • Le vieillissement en marche

Une année d’épargne un peu folle !

Le taux d’épargne s’est maintenu à un haut niveau durant toute l’année. Le taux d’épargne des ménages a été en moyenne de 14,5 % du revenu disponible brut. Le remboursement du capital des emprunts immobiliers a capté 9,7 % du revenu disponible brut et a donc plus de 66 % de l’effort d’épargne.

 

 

Au sommaire de l’étude

Livret A, l’année duale

  • Une année à deux temps
  • Le Livret A victime du blocage du taux
  • Le Livret A, un rendement réel négatif

 

Les autres produits d’épargne réglementée à la peine en 2017

 

Le retour surprenant des livrets bancaires fiscalisés

 

L’assurance-vie, un Empire au milieu du gué

  • Les ménages en mode entrée/sortie
  • Maturité et Immobilier
  • La difficile appréciation de l’effet baisse des rendements
  • Les unités de compte, je t’aime moi non plus
  • Les affres d’un leader
  • Le Plan d’Épargne Logement entre dans le rang

 

2017, une année favorable aux actions

 

Petit regain d’intérêt du PEA

 

La progression en demi-teinte du PEA-PME

 

Stabilisation des dépôts à vue à très haut niveau

 

 

Conclusion

 

 

 

Le patrimoine à la recherche du bon régime

Les Français entretiennent une relation complexe avec le patrimoine. Ils sont prompts à critiquer sa valorisation, sa concentration mais les Français sont des éternels épargnants et l’acquisition d’un logement constitue une voie de passage obligée.

Depuis plusieurs décennies, les pouvoirs essaient de peser sur la composition du patrimoine des ménages afin de favoriser les placements « actions ». Des SICAV Monory créés en 1978 à la suppression de l’ISF sur les valeurs mobilières en passant par l’instauration du Plan d’Épargne en Actions ou celle des fonds « eurocroissance », les dispositifs censés modifier la composition du patrimoine des ménages ne manquent pas. La question de la fiscalité du capital est un sujet éminemment sensible. Ainsi, en cinq ans, la France est passée du principe de l’alignement de l’imposition des revenus du capital sur celle du travail au Prélèvement Forfaitaire Unique.

Face à ces rapides et profonds changements, le Conseil des Prélèvements Obligatoires qui est rattaché à la Cour des Comptes et France Stratégie, l’ancien Commissariat Général au Plan, viennent de publier des rapports qui concernent le patrimoine des ménages.

France Stratégie a étudié la transmission du patrimoine. Avec l’accumulation et l’appréciation des actifs immobiliers et mobiliers, le montant des héritages augmente. Par ailleurs, le nombre d’héritiers est en progression. En revanche, l’âge moyen des héritiers dépasse désormais 52 ans quand il était de 45 ans dans les années 50. Ce report de l’âge de l’héritage est une des preuves de l’augmentation de l’espérance de vie. Par ailleurs, dans les prochaines années, le nombre de transmission augmentera en raison du vieillissement de la population. Le montant des transmissions sera également en hausse en raison de la forte valorisation des patrimoines que nous connaissons depuis une trentaine d’années. Les questions relatives à la transmission, leurs modalités, la fiscalité des successions et des donations, seront un enjeu majeur pour la société française.

Selon une enquête réalisée par le CRÉDOC pour France Stratégie, 33 % des Français ont bénéficié au moins une fois dans leur vie d’une transmission de patrimoine supérieur à 5 000 euros. Un sur deux pense qu’il pourra en bénéficier à l’avenir. Les personnes les plus âgées sont en plus grand nombre à considérer qu’ils pourront profiter d’un héritage. Néanmoins, les personnes nées dans les années 1930 ou avant, c’est-à-dire aujourd’hui proches de 80 ans ou ayant dépassé cet âge, sont moins nombreuses en proportion à déclarer avoir bénéficié d’une transmission que les personnes nées dans les années 1940 et 1950 (40 % contre plus de 50 %). Ce résultat est lié à la modicité des patrimoines accumulés par les parents de cette catégorie de population.

70 % des personnes interrogées pensent transmettre dans le futur un patrimoine supérieur ou égal à 5 000 euros. Ce ratio augmente sans surprise avec le niveau de revenu. Parmi les 20 % de ménages aux plus hauts revenus, neuf personnes sur dix pensent transmettre du patrimoine, quand cette proportion reste minoritaire — un peu moins d’une sur deux — parmi les personnes appartenant aux ménages aux plus bas revenus.

Les Français restent assez hostiles au niveau actuel de taxation du patrimoine. Cette opposition est en augmentation depuis 2011. L’aversion pour la taxation est particulièrement marquée s’agissant des donations et des héritages. Elle est moins forte pour les revenus et les plus-values du patrimoine au sens large. Ce rejet est général. Il concerne même, selon le CRÉDOC, des personnes ayant de faibles montants de patrimoine et qui sont, de ce fait pas ou peu imposées. L’idée que le capital transmis ou à transmettre puisse être imposé est assez mal vécue.

Dans les faits, les Français connaissent peu les règles en matière de fiscalité applicable aux transmissions. Une majorité des ménages surestiment le poids réel de la taxation et ne connaissent pas l’existence des abattements. En revanche, l’idée que le barème soit progressif et qu’il tienne compte des liens de parenté est admise. Assez étrangement, une majorité des sondés est hostile à l’exonération dont bénéficient les transmissions au profit des associations d’utilité publique.

Comme l’avait indiqué l’enquête Cercle de l’Épargne/Amphitéa de 2017 « Les Français, l’épargne et la retraite », les Français sont favorables à une amélioration de la donation avec une diminution des droits qui pourrait intégrer l’âge du donateur ; plus la transmission serait réalisée jeune, moins elle serait taxée

Les diplômés de l’enseignement supérieur, les agriculteurs, les chefs d’entreprise et les commerçants ainsi que les cadres et les catégories intellectuelles supérieures sont les plus favorables à une fiscalité plus faible pour les donations. Les personnes âgées comptent parmi les plus favorables à la prise en compte de l’âge de l’héritier.

Le Conseil des Prélèvements Obligatoires a justement étudié les règles fiscales applicables au patrimoine. Selon cet organisme, fin 2015, le capital net des ménages représentait près de 11 000 milliards d’euros contre 5 000 milliards d’euros en 2000, soit une augmentation de près de 71 % hors inflation. En 15 ans, le patrimoine a progressé plus vite que les revenus des ménages, qui n’ont augmenté que de 17 %. La part du dernier décile des ménages dans le patrimoine total est de 55,3 % en 2014, contre 50,0 % en 1984, soit une hausse de 5,3 points en 30 ans, moindre cependant que dans d’autres pays de développement comparable.

Le patrimoine des ménages, net de leurs dettes, est ainsi passé de 5,6 années de revenu disponible en 2000 à 8,3 années en 2015. Les prélèvements sur le capital des ménages, qui s’élèvent en France à 10,8 % du PIB.

Jusqu’aux dernières modifications instituées par la loi de finances pour 2018, les ménages devaient acquitter six impôts principaux, prélevés tant sur la détention de patrimoine – taxe foncière et impôt de solidarité sur la fortune –, sur la perception des revenus soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux – que sur sa transmission, à titre gratuit (droits de succession et de donation) ou onéreux (cessions).

Les prélèvements portant sur les revenus du capital représentent 40 % du total, contre 31 % pour la détention et 29 % pour la transmission. Entre 2006 et 2016, la part des prélèvements sur les revenus du capital et la transmission a diminué, au profit de celle des prélèvements sur la détention. Les deux tiers des prélèvements sur le capital des ménages portent sur l’assiette immobilière. Près d’un quart des prélèvements sur le capital des ménages finance la Sécurité Sociale. Les trois quarts restants servent à financer à parts à peu près égales les dépenses de l’État et celles des collectivités territoriales. La part affectée aux collectivités territoriales a augmenté depuis 10 ans, principalement sous l’effet de la hausse de la taxe foncière. Les dépenses fiscales (les fameuses niches) sont importantes en France. Elles représentent un manque à gagner de 21 milliards d’euros pour les finances publiques.

Selon le Conseil des Prélèvements Obligatoires, la France est l’un des États de l’Union dans lequel les prélèvements sur le capital sont les plus élevés, de 2,4 points de PIB au-dessus de la moyenne européenne (8,4 %). Pour les seuls ménages, les prélèvements sur le stock de capital s’élèvent à 4,3 % du PIB (moitié plus que la moyenne européenne à 2,8 %). Ceux sur les revenus du patrimoine atteignent 1,8 % du PIB (la moyenne de l’UE est à 1,1 %). Les prélèvements sur le capital, des ménages et des entreprises, représentent en France 23,5 % des prélèvements, contre 21,6 % pour la moyenne européenne.

Le Conseil des Prélèvements Obligatoires juge les prélèvements sur le patrimoine des ménages peu efficient et peu lisible. Il demande plus de prévisibilité et une meilleure prise en compte des intérêts économiques. Le système en vigueur est accusé de favoriser la concentration et la stérilisation du patrimoine. Les propositions qu’il formule dans son rapport visent à accroître la fluidité du patrimoine, à réduire les inégalités de traitement et à contribuer à réorienter l’épargne vers des placements longs. Il souhaite une refonte de la fiscalité des plus-values immobilières en supprimant le système d’abattement qui est fonction de la durée de détention. Le dispositif est jugé contre-productif car il favorise la rétention des biens. Le Conseil propose que les plus-values soient calculées en prenant en compte l’érosion liée à l’inflation.

Le Conseil des Prélèvements Obligatoires suggère d’unifier la taxation des revenus fonciers en supprimant le dispositif de loueur en meublé non professionnel. Sans surprise, il préconise la révision des valeurs locatives qui n’a pas été effectuée depuis les années 70. Pour les droits de mutation à titre onéreux, le Conseil suggère leur allégement pour diminuer le coût des transactions, de les rendre progressifs voire de les associer à la taxe foncière. Le Conseil réclame également une diminution des plafonds de l’épargne réglementée. L’objectif serait de faciliter la réorientation de l’épargne des ménages vers des placements jugés plus productifs et de réduire le coût de la dépense fiscale afférente à ces produits (1,4 Md€ en 2016, IR et PS).

Pour l’assurance-vie, le Conseil propose de supprimer les abattements de 4 600 euros pour un célibataire et 9 200 euros pour un couple), de supprimer le seuil de 150 000 euros d’encours à partir duquel le prélèvement forfaitaire unique de 30 % s’applique en lieu et place du taux de 24,7 %. Il demande également que les taux d’imposition prennent en compte non plus la date de souscription des contrats mais la celle des versements. Avec l’application du PFU, cette modification serait en l’état sans effet. Dans un souci d’harmonisation et afin d’encourager l’épargne longue, la durée du PEA serait portée de 5 à 8 ans.

Du fait que les ménages héritent de plus en plus tard, après 50 ans, soit huit ans de plus qu’en 1980, le Conseil des Prélèvements Obligatoires propose d’encourager les donations en rapprochant les abattements de ceux en vigueur pour les successions. En contrepartie, il suggère d’augmenter les droits de succession à titre gratuit et de limiter les avantages associés en matière de succession à l’assurance-vie.

Les propositions du Conseil des Prélèvements Obligatoires sont purement indicatives et n’ont pas vocation à être traduites, dans leur totalité, au sein de la législation. Mais, bien souvent, elles inspirent à moyen et long terme l’exécutif. Elles contribuent à infléchir. Dans les prochaines années, il est fort probable que les lignes des droits de succession soient modifiées.

 

A lire dans le Mensuel de février 

Fonds de pension : 2016 une nouvelle année record !

À côté des régimes par répartition, de nombreux pays se sont dotés d’un système de retraite par capitalisation à travers la mise en place de fonds de pension. Publics ou privés, les fonds de pension sont des structures juridiques destinées à recueillir les cotisations versées par les adhérents en vue de leur constituer des compléments de revenus pour leur retraite.

En 2016, selon le rapport Pension markets in focus, les actifs détenus dans les dispositifs de retraite privée atteignent, à l’échelle mondiale, le niveau de 39 488 milliards de dollars. Au sein de l’OCDE, ils s’élèvent à 38 140 milliards d’euros.

 

Le poids de l’histoire et du cadre juridique

Le poids de la capitalisation varie fortement d’un pays à un autre. Les fonds de pension américains, représentent près de 64 % des investissements capitalisés au niveau mondial. Aux États-Unis, le premier plan de retraite a vu le jour en 1857 au profit des policiers de la ville de New York blessés dans l’exercice de leurs fonctions. En 1866, il est étendu aux pompiers de la ville. Peu après, un plan privé est apparu (en 1875). Depuis, les dispositifs de retraite sont devenus des instruments de fidélisation des employés, aux États-Unis comme au Canada.

Rapportés au PIB national, les fonds de pensions représentent 135 % du PIB aux États-Unis. Ils sont devancés par le Canada et les Pays-Bas où leur poids respectif est de 159 % et 180 % du PIB. Aux Pays-Bas, le niveau élevé de l’encours tient au caractère obligatoire de la constitution d’un complément de revenu à travers la participation à un plan de retraite.

L’épargne retraite occupe une place modeste en France. Avec un premier et un deuxième pilier reposant sur le principe de la répartition, les transferts publics représentent près de 80 % des  revenus des retraités. Par ailleurs sur le plan juridique, les dispositifs d’épargne retraite tels le PERE (ex article 83) ou les régimes à prestations définies (retraite chapeau –article 39) ou les PERCO ne sont pas assimilables à des fonds de pension. De ce fait, au sein de classements internationaux, des fonds de pension, ne sont retenus, jusqu’à maintenant pour la France que la Préfon, le Fonds de Réserve pour la Retraite (FRR), l’Établissement de la Retraite Additionnelle de la Fonction Publique (ERAFP) et quelques autres caisses. Avec la possibilité de créer des institutions de retraite professionnelle depuis l’adoption de la loi Sapin II, les assureurs peuvent désormais constituer des sociétés qui peuvent gérer les PERE, les Contrats Madelin et les contrats article 39.

Source : OCDE

Entre 2006 et 2016, le poids au sein du PIB de la retraite par capitalisation est passé de 5,6 % à 9,8 %.

12,2 millions de personnes détenaient, en 2015, un contrat de retraite supplémentaire en cours de constitution auprès de sociétés d’assurances soit 18 % de la population française et plus de 40 % de la population active.

Les pertes de 2008 et 2011 effacées

En moyenne pondérée, le taux de rendement réel des prestataires privés de retraite, à l’échelle mondiale, net des frais de placement a été, sur 2016, de 2,4 %.  Néanmoins, les fonds de pension étant par essence des placements investis sur le long terme avec une période de constitution de l’épargne pouvant s’étaler sur 30 voire 40 ans, il convient d’examiner le rendement de ces placements sur longue période. Ainsi, l’OCDE préconise d’évaluer la performance des prestataires de retraite sur une période supérieure à un an et de mesurer le rendement net annuel moyen sur 5 voire 10 ans. De fait, en prenant une moyenne sur 5 voire 10 ans, les effets de la crise de 2008, amorcée en 2007 puis celle de 2011 se reflètent dans les rendements affichés par les fonds. En moyenne annuelle sur dix ans, les fonds de pension ont dégagé, entre 2006 et 2016, des rendements positifs dans la majorité des pays membres de l’OCDE.

Taux de rendement réel des prestataires de retraite, net des frais de placement
dans une sélection de pays de l’OCDE – en moyenne géométrique annuelle sur 5 et 10 ans (en %)


Sources : OCDE et COR

Face à la contrainte des taux bas, les fonds de pension disposent de fait d’une plus grande latitude dans le choix de leurs placements. Cette diversification du portefeuille renforce d’une part les probabilités d’améliorer le rendement offert aux bénéficiaires et permet en outre de limiter l’exposition à un risque spécifique.

Une gestion en bon père de famille des cotisations qui pourrait davantage profiter à notre économie

Le temps long n’interdit pas une gestion avisée des compléments de revenus des retraités de demain. L’OCDE met ainsi en avant une gestion prudente des portefeuilles. Les gestionnaires de fonds auraient ainsi tendance à surinvestir dans les actifs domestiques et à restreindre les investissements réalisés à l’étranger aux marchés nord-américain et européen. Les États-Unis, la France et l’Allemagne profiteraient tout particulièrement de ce biais. La stabilité politique, les risques de change limités et le cadre réglementaire maîtrisé constituent des atouts clés pour ces pays.

Le rendez-vous des retraites qui s’engage ne devra pas faire l’économie d’un débat sur l’introduction d’un véritable pilier par capitalisation. À côté de la retraite par répartition qui reste le socle de notre système de retraite, la mise en œuvre d’un complément par capitalisation permettrait à la fois de répondre à la baisse tendancielle du taux de remplacement et de faire profiter nos entreprises des capitaux qui leur font aujourd’hui défaut.

 

A lire dans le Mensuel de février 

Changement de cap !

L’édito de Jean-Pierre Thomas, Président du Cercle de l’Épargne

Nous avons appelé de nos vœux la baisse des taux d’intérêt pour échapper au spectre de la déflation. Nous avons craint les taux d’intérêt négatifs en considérant qu’ils faussaient les sacro-saintes lois du marché et qu’ils alimentaient des montagnes instables des liquidités. Depuis quelques jours, nous nous effrayons des conséquences d’une éventuelle remontée des taux. La hausse qui s’est amorcée depuis le début de l’année replace les taux à leur niveau de 2015 mais dans un contexte radicalement différent. À l’époque, l’inflation était nulle, voire négative. L’Europe peinait à sortir de la récession. Plusieurs pays étaient au bord de l’étouffement financier. Trois ans plus tard, la croissance au sein de la zone euro a franchi la barre des 2 %, le taux de chômage retrouve doucement mais sûrement son niveau d’avant crise. L’inflation est en hausse tout en restant encore éloignée, il est vrai, de l’objectif de 2 % fixé par la BCE. Dans ces conditions, la remontée des taux est logique et rassurante. En effet, avec un taux de croissance de 2 %, avec une inflation se situant autour de 1,5 %, nous devions avoir des taux à 4 % or, ils ne sont à 10 ans que de 1 %. Cela souligne tout le chemin qui nous reste à parvenir pour sortir de la répression financière dans laquelle nous évoluons depuis plus de 4 ans en Europe. Si dans les années 90, les épargnants pour des placements sans risque ont pu être trop rémunérés, en revanche, ils ont, depuis, supporté une érosion de leurs rendements financiers. Le retour de l’inflation pourrait les conduire, encore pour un certain temps, sur certains placements, à perdre de l’argent. Dans un univers financier gorgé de liquidités, le rééquilibrage entre les différentes classes d’actifs pourrait provoquer des turbulences. La volatilité qui avait eu tendance à se réduire, ces derniers mois, pourrait s’accentuer compte tenu des possibilités de gains et de pertes liées aux fluctuations possibles des taux et de leurs écarts entre les grandes zones économiques. Les mouvements de capitaux pourraient s’accélérer au détriment des pays émergents ou des pays à monnaie faible ou peu fiable. Les risques de carambolages ou de dérapages financiers ne doivent pas être exagérés. Les commentateurs aiment crier aux loups et les marchés de temps en temps ont tendance à y croire. Néanmoins, plusieurs points positifs doivent être pris en compte. La croissance est en accélération dans près de 120 pays. Les grandes entreprises annoncent des résultats en hausse. La baisse du chômage en Europe conduit à une amélioration des revenus et au maintien d’un bon niveau de consommation. Par ailleurs, plusieurs experts estiment qu’il était temps de freiner la marche en avant de l’endettement des acteurs privés, particuliers et entreprises. Une hausse des taux pourrait calmer le marché immobilier qui commençait à devenir irrationnel, en particulier en France.

 

Avec la hausse des taux d’intérêt, l’État devra dépenser plus en paiement d’intérêt. Une hausse d’un point devrait conduire à 3 à 4 milliards d’euros de dépenses supplémentaires sur une période de trois ans. Cela exigera la réalisation d’économies supplémentaires, mais elles seront facilitées par la reprise de la croissance et de l’inflation. En outre, il a été, à maintes reprises, souligné qu’il était indispensable de réduire le montant des dépenses publiques.

 

Le changement de cap des taux n’est donc pas en soi une mauvaise nouvelle. Elle est une normalisation qui amène, à juste titre, quelques inquiétudes, surtout que la phase de taux bas a été longue. Mais une partie du poids des obligations publiques faiblement rémunérées sera supportée en partie par la BCE, qui a effectué depuis trois ans d’importants rachats.

 

 

A lire dans le Mensuel de février 

Financement de l’économie : le recours au crédit s’instifie en décembre 2017

Profitant d’une baisse du taux d’intérêt moyen des crédits nouveaux en décembre pour les prêts d’un montant unitaire inférieur ou égal à 1 million d’euros (1,67 %, après 1,70 % en novembre), les entreprises ont accentuer le recours aux banques pour se financer en décembre dernier.

Sur un an, les crédits mobilisés par les entreprises ont progressés de 5,6 % en décembre, après 5,5 % en novembre.  L’encours des crédits mobilisés atteint ainsi 947,5 milliards d’euros quand celui des crédits mobilisés et mobilisables s’établit à 1 219,4 milliards d’euros.

Par secteur, c’est l’industrie qui a davantage accentué son recours au crédit avec une hausse de près de 8 % sur un an contre un peu plus de 5 % pour les dans les services aux entreprises et à 4,5 % dans le commerce.Une progression notable sur l’ensemble des catégories d’entreprises bien que davantage vérifiées auprès des ETI et des grandes entreprises dont la progression annuelle atteint respectivement +5,3 % et +4,7 % contre +3,9 % pour les PME.

 

Alerte sur les marchés : les Français face aux injonctions contradictoires du gouvernement en matière de placements

Face à un correction du marché « actions » attendue,  et même jugée « salutaire » par  Philippe Crevel,  le Directeur du Cercle de l’Epargne prévient les épargnants  contre la tentation de céder au diktat du moment. Il rappelle notamment que si l’immobilier tient une place particulière auprès des Français car considéré, à tort ou raison comme une valeur refuge, il s’agit d’un actif peu liquide et donc en cas de changements de caps sur les marchés, il n’est pas le meilleur des supports.

 

C dans l’air Corse : Macron face aux nationalistes

C dans l’air sur la situation en Corse avec une rapide intervention de Philippe Crevel.

 

 

Assurance vie : Une collecte nette en repli en 2017

Retrouvez dans cet articles es raisons de la collecte molle de l’assurance vie en 2017 avec l’analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne.

Augmentation de l’endettement des ménages !

Malgré la hausse des taux des dettes publiques, le taux d’intérêt fixe moyen des crédits à l’habitat à long terme a continué à baisser au mois de décembre. Il s’est établi à 1,61  %, contre après 1,64 % en novembre et atteint son niveau le plus bas depuis 6 mois. Sur l’ensemble de l’année 2017, ce taux moyen a néanmoins légèrement augmenté légèrement, d’environ 10 points de base (1.5 % en décembre 2016).

Les ménages français sont endettés, selon la Banque de France, à hauteur de 1 160 milliards d’euros dont 955 au titre des emprunts immobiliers. Au mois de décembre, la variation mensuelle d’encours du crédit à l’habitat a progressé de 5,4 milliards d’euros après 4,2 milliards en novembre et atteint son plus haut niveau depuis six mois. Sur un an, les crédits à l’habitat progressent de 6,2%. Sur l’année 2017, la production de nouveaux crédits à l’habitat s’établit à 272 milliards d’euros après 252 milliards d’euros en 2016. Cette hausse est tirée par les flux hors rachats et renégociations (160 milliards d’euros en 2017, après 137 milliards en 2016). En revanche, les flux de rachats et renégociations, toujours très élevés, sont en légère diminution (112 milliards d’euros en 2017 après 115 milliards en 2016).

Taux des crédits nouveaux (taux effectif au sens étroit, moyenne mensuelle)
(En pourcentage)
juil- 2017 août-2017 sept- 2017 oct- 2017 nov- 2017 déc- 2017
– crédits à l’habitat à long terme à taux fixe 1,62 1,66 1,65 1,67 1,64 1,61
– crédits à l’habitat à court terme et crédits à l’habitat à taux variable 1,63 1,67 1,64 1,62 1,68 1,60
– prêts amortissables à la consommation (b) 3,86 4,05 3,78 3,77 3,82 3,60
– découverts aux particuliers (d) 6,01 6,08 6,37 6,12 6,25 5,96
 (a) Le calcul des données CVS fait l’objet d’une mise à jour mensuelle prenant en compte les données du mois sous revue,
(b) Hors crédits renouvelables à la consommation
(c) Ratio des renégociations non CVS sur les crédits à l’habitat non CVS
(d) Découverts : comptes ordinaires débiteurs + créances commerciales (escompte) + affacturage + crédits de trésorerie non échéancés (dont utilisations d’ouvertures de crédits permanents)

Beau succès pour le Livret A en 2017

Retour sur une année radieuse pour le Livret A malgré un second semestre chaotique, avec les éléments d’explication du Directeur du Cercle de l’Epargne

 

 

Assurance vie, à la recherche d’une nouvelle martingale

Le 1er février 2018

 

 

                                                                                                                     

 

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

 

RÉSULTATS DE L’ASSURANCE VIE

 

POUR LE MOIS DE DÉCEMBRE ET POUR L’ENSEMBLE DE L’ANNÉE 2017

 

ASSURANCE-VIE, À LA RECHERCHE D’UNE NOUVELLE MARTINGALE

 

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

 

 

 

L’année 2017 a été une année de transition pour l’assurance vie avec une collecte nette de 7,2 milliards d’euros, inférieure à celle du Livret A (10,24 milliards d’euros). Elle est en retrait par rapport aux dernières années. En 2016, elle avait atteint 16,1 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012 pour retrouver un résultat plus mauvais.

En décembre, l’assurance-vie a dégagé une collecte positive de 500 millions d’euros effaçant ainsi la décollecte, du même montant, du mois de novembre. La collecte brute a été de 11,5 milliards d’euros, en phase avec les mois précédents mais en retrait par rapport au mois de décembre des années précédentes. En revanche, les rachats, en atteignant les 11 milliards d’euros, sont en légère baisse tout en restant à un niveau élevé (11,3 milliards d’euros en novembre).

 

Les ménages en mode entrée / sortie

Le résultat de 2017 ne traduit pas un rejet de l’assurance vie par les épargnants. En effet, la collecte brute reste à un niveau convenable comparable aux années précédentes. Elle a été de 131,5 milliards d’euros en décembre contre 134,5 milliards d’euros en 2016 et 135,4 milliards d’euros en 2014. Sur ces dix dernières années, la moyenne annuelle est de 128 milliards d’euros.

Si la collecte nette est en retrait, c’est avant tout en raison de la progression des rachats qui désormais dépassent fréquemment 11 milliards d’euros par mois contre 8 à 9 milliards auparavant. Sur l’année 2017, les rachats ont atteint 124,3 milliards d’euros ce qui constitue un nouveau record. Le précédent datait de 2012 avec 119,5 milliards d’euros.

Maturité et Immobilier

L’augmentation des rachats et des prestations est imputable à la maturité croissante des contrats. Plus des deux tiers ont plus de huit ans. De ce fait, les assurés peuvent sortir en profitant du meilleur régime fiscal d’autant plus qu’ils ont pu craindre un durcissement de la fiscalité. Les changements fiscaux institués par la loi de finances pour 2018 même s’ils ne s’appliquent pas de manière rétroactive ont pu conduire certains ménages à effectuer des rachats anticipés. Le prélèvement forfaitaire unique s’applique à compter du 1er janvier 2018 pour les versements effectués à compter du 27 septembre 2017. Il permet aux assurés ayant un contrat de moins de 8 ans de bénéficier du taux de 30 % sur leurs revenus de l’assurance vie en lieu et place des taux précédents (35 % et 15 % auxquels il fallait ajouter les prélèvements sociaux dont le taux est de 17,2 % depuis le 1er janvier 2018). Au-delà de 8 ans, le taux du prélèvement fiscal reste fixé à 7,5 % sauf pour les contribuables dont l’encours en contrats d’assurance vie dépasse 150 000 euros. Dans ce cas, le taux de 30 % s’applique au prorata du montant supérieur à 150 000 euros. Produit mature, l’assurance vie est également majoritairement détenue par des personnes de plus de 50 ans. Les retraités sont de plus en plus tentés de puiser dans leur contrat pour financer des dépenses exceptionnelles (logement, modernisation de leurs équipements) ou des dépenses de consommation (voyages) voire faire face à des problèmes de dépendance.

Si les rachats ont progressé en 2017, c’est aussi et avant tout en raison de l’augmentation du nombre de transactions immobilières qui atteint un somment en étant proche du million. De nombreux ménages ont effectué des sorties d’argent de leurs contrats pour financer l’acquisition d’un bien immobilier. Ce transfert de l’assurance vie vers la pierre peut apparaître paradoxal au moment où le Gouvernement a supprimé l’ISF sur les biens mobiliers pour le maintenir, avec l’IFI, sur les biens immobiliers.

La difficile appréciation de l’effet baisse des rendements

La baisse des rendements est un facteur à prendre en compte avec prudence. Certes, l’immobilier constitue un concurrent sérieux du fait de l’espoir de gains générés par les plus-values mais sa nature est différente par rapport à un placement financier. La pierre n’est pas exempte de risques par ailleurs. En revanche, au sein de la sphère financière, les PEA, les comptes titres ainsi que le PEL n’ont pas, en 2017, bénéficié du moindre succès de l’assurance vie. Il n’en demeure pas moins que la diminution des rendements a pu dissuader certains épargnants de maintenir leur poche d’épargne affectée en assurance vie.

Les unités de compte, je t’aime moi non plus

L’autre raison possible du repli de l’assurance vie peut provenir du refus de certains assurés d’affecter une partie de leurs disponibilités en unités de compte. Ces dernières enregistrent malgré tout une progression assez nette de leur collecte qui a représenté, en 2017, près de 28 % de la collecte totale soit un taux légèrement supérieur à celui d’avant crise.

Les affres d’une championne

L’assurance vie est confrontée tout à la fois à un changement de contexte réglementaire et à un contexte de taux historique, tout cela sur fond de vieillissement de la population et de frénésie immobilière. Dans ces conditions, le résultat de 2017 est assez logique. Avec un encours de 1 676 milliards d’euros, l’assurance vie reste néanmoins de loin le premier produit d’épargne des ménages. En 2018, elle devra faire face à d’éventuels changements qui sont annoncés avec le futur projet de loi sur l’entreprise (projet PACTE). Les incertitudes pourraient encore peser sur les résultats des prochains mois même si une certaine accalmie est attendue au niveau de l’immobilier.

 

Contact presse :

Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr

Rémunération des livrets ordinaires stable à 0,29 %

Depuis août 2017, les livrets fiscalisés rapportent moins de 0,3 % (0,29 % exactement) à leurs détenteurs. En 2017, le recul  plus contenu (-0,05 %) qu’en 2016 (-0,27%).

 

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a) 

déc- 2016 oct- 2017 nov- 2017 déc- 2017
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires 0,77 0,68 0,68 0,67
Ménages 0,99 0,93 0,93 0,93
dont : – dépôts à vue 0,04 0,03 0,03 0,03
– comptes à terme <= 2 ans (g) (h) 1,28 0,95 0,92 0,90
– comptes à terme > 2 ans (g) 2,10 1,80 1,78 1,75
– livrets à taux réglementés (b) 0,79 0,79 0,79 0,79
dont : livret A 0,75 0,75 0,75 0,75
– livrets ordinaires 0,34 0,29 0,29 0,29
– plan d’épargne-logement 2,74 2,71 2,70 2,70
SNF 0,46 0,33 0,33 0,31
dont : – dépôts à vue 0,13 0,11 0,11 0,11
– comptes à terme <= 2 ans (g) 0,50 0,31 0,31 0,27
– comptes à terme > 2 ans (g) 1,87 1,59 1,59 1,55
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème 0,00 0,00 0,00 0,00
Euribor 3 mois (c) -0,32 -0,33 -0,33 -0,33
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) -0,20 -0,14 -0,21 -0,19

 

Pour autant, sur les 11 premiers mois de l’années, ils ont attirés une part conséquente de l’épargne des Français avec près de 14 milliards d’euros, soit davantage que le Livret A sur 12 mois (10,24 milliards d’euros).

Fin décembre 2017, la rémunération des encores de dépôts bancaires des ménages restent également stable à 0,93 %.

 

Croissance 2017 : la France tourne la page

Paris, le 30 janvier 2018

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

 

Croissance 2017 : la France tourne la page

Comme prévu, la croissance a conservé au quatrième trimestre un bon rythme. Le produit intérieur brut  en volume a augmenté de +0,6 %, après +0,5 % au troisième trimestre. En moyenne sur l’année, l’activité a atteint 1,9 % contre 1,1 % en 2016. Le taux de 2017 est le plus élevé depuis 2011. La France devrait néanmoins être en-dessous de la moyenne européenne.

Le retour en force de l’investissement

Au 4e trimestre, la croissance a été tirée par l’investissement avec un gain de 1,1 % après +0,9 % au 3e trimestre. L’investissement en construction lié au logement a enregistré une hausse de +0,4 % après +0,5 %. L’investissement dans l’industrie manufacturière est en net progrès, +1,9 % après +1,3 %. L’investissement en services marchands demeure également soutenu (+1,5 % après +1,0 %), notamment en information-communication (édition de logiciels).

Au total, l’investissement des entreprises non financières accélère ce trimestre (+1,5 % après +1,1 %), tandis que celui des ménages ralentit un peu (+0,7 % après +1,0 %).Sur l’ensemble de l’année 2017, l’ensemble de l’investissement enregistre un gain de 3,7 % après +2,7 % en 2016.

Cette reprise est une bonne nouvelle pour la croissance des prochaines années. En effet, le sous-investissement a nui à la compétitivité de l’économie française. L’investissement a un effet multiplicateur pour la croissance.

Le solde extérieur pèse moins sur la croissance en 2017

Bonne nouvelle, le solde extérieur a joué positivement au 4e trimestre avec un gain de 0,6 point contre  −0,5 point au trimestre précédent, les exportations ont cru plus rapidement que les importations, respectivement +2,6 % et +0,7 %.  Sur l’année 2017, les exportations progressent +3,5 % (après +1,9 % en 2016) quand dans l’intervalle les  importations croissent quasiment au même rythme qu’en 2016 (+4,3 % après +4,2 %). Au bilan, le solde extérieur est de -0,4 point en 2017 quand il était de -0,8 point en 2016. Néanmoins, le solde de la balance commerciale s’est dégradé en 2017. Sur l’année, les importations ont progressé du fait de l’augmentation de la consommation.

La contribution des variations de stocks à l’activité est négative (−0,5 point après +0,3 point) sur le dernier trimestre 2017. Néanmoins, sur l’année sur l’année, elle s’établit en moyenne à +0,4 point (après −0,1 point).

La production industrielle a retrouvé quelques couleurs

Au quatrième trimestre 2017, la production totale accélère légèrement (+0,8 % après +0,7 %), du fait notamment de l’industrie manufacturière (+1,5 % après +0,8 %). En revanche, la production d’énergie se replie un peu. Dans les services, la production augmente globalement de nouveau (+0,7 % après +0,6 %).

En moyenne sur l’année, la production totale accélère (+2,3 % après +0,9 %), notamment dans l’industrie manufacturière (+2,0 % après +0,8 %) et la construction. La production agricole se redresse également (+2,3 % après −5,6 %), après une année 2016 marquée par des conditions climatiques défavorables.

Petite décélération de la consommation

La consommation des ménages a légèrement décélérée +0,3 % après +0,6 %. La demande intérieure finale (hors stocks) a contribué à la croissance du PIB pour +0,5 point au quatrième trimestre 2017 (après +0,6 point). Les dépenses de consommation ont été moins vives en fin d’année du fait d’une érosion du pouvoir d’achat liée à une très légère reprise de l’inflation. Par ailleurs, le taux d’épargne est resté élevé, les ménages maintenant un fort volant d’épargne de précaution.

Ce ralentissement de fin d’année se ressent également sur le résultat annuel. Après avoir progressé de 2,1 % en 2016, la consommation enregistre une hausse plus mesurée, de 1,3 %en 2017.

La France semble tourner la page d’une des plus longues périodes de stagnation de son histoire contemporaine. Les stigmates de cette longue crise ne sont pas encore effacés en ce qui concerne le chômage et le niveau de vie qui reste inférieur à celui de 2008.

 

Contacts presse :

Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr

Confiance des ménages en léger repli en janvier

En retrait d’un point, en janvier 2018, la confiance des ménages dans la situation économique demeure toutefois au-dessus de sa moyenne de long terme (100). Ce petit recul témoigne principalement d’une anticipation d’une perte de pouvoir d’achat liée au retour de l’inflation. Elle s’accompagne, d’une tentation à accroître son effort d’épargne.

En janvier, les ménages conservent un regard positif sur leur situation financière passée (l’indicateur correspondant gagnant 1 point)  mais  affichent plus de réserves sur leur perspectives financières futures (-2 points).Par ailleurs, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est stable en janvier.

Indicateur synthétique de confiance des ménages

De l’anticipation de l’inflation à la tentation de placer ses économies dans son bas de laine

Plus nombreux à considérés que les prix ont augmentés au cours des 12 mois écoulés (+4 points), ils sont également plus nombreux à anticiper une remontée des prix  au cours des douze prochains mois(+16 points par rapport à décembre). Le solde correspondant aux perspectives futures des prix, nettement au-dessus de sa moyenne de long terme, atteint ainsi son plus haut niveau depuis janvier 2014. De fait, l’inflation serait de 1,1 % sur 2017 quand elle n’était que de 0,2 % en 2015 et de 0 % en 2014.  L’effet de cette hausse se ressent par ailleurs à travers le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future qui perd deux points en janvier tandis que celui sur leur capacité d’épargne actuelle est quasi stable.

Opinion des ménages sur les prix

La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner progresse sensiblement en janvier. L’indicateur correspondant gagne 4 points. Le fait que cet indicateur reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période, témoigne néanmoins d’une certaine confiance des ménages en l’avenir.

Mais la confiance en l’avenir reste de mise

Les ménages semblent ressentir l’embellie économique qui traverse la France et manifestent un plus grand optimisme face au risque d’être un jour confronté au chômage. Malgré l’absence à ce stade d’évolution notable dans ce domaine (la chômage a, selon pôle emploi, reculé de 0,5 % sur un an et de 0,1 % en décembre) mais l’indicateur INSEE mesurant les craintes des ménages sur l’évolution du chômage perd 5 points, confortant ainsi son niveau très en deçà à sa moyenne de longue période.

Opinion des ménages sur le chômage

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