Face à l’allongement de l’espérance de vie et au vieillissement des populations, de nombreux pays ont fait, comme la France en 2010, le choix de relever les âges légaux de départ à la retraite dans le cadre de réformes destinées à garantir le financement des futurs pensions. Ces décisions qui devraient entrer en application dans les prochaines années (2024 pour les Pays-Bas et 2050 en Italie) n’ont pas la même progressivité et s’étendent, à l’exception de la Belgique, sur plusieurs générations.
Afin d’anticiper la croissance de l’espérance de vie dans les années à venir, et de contenir en conséquence le poids des dépenses de retraites pour l’avenir, certains pays à l’instar des Pays-Bas ont même prévu un dispositif d’indexation automatique de l’évolution des âges légaux sur les gains d’espérance de vie.
Contrairement aux idées reçus, la France n’est pas le pays où ont part le plus tôt à la retraite. De fait, elle est devancée par le Canada, où l’âge d’ouverture des droits est fixé à 60 ans, et la Suède (61 ans). En France, comme aux Etats-Unis l’âge légal de départ à la retraite est de 62 ans. Viennent ensuite, l’Espagne et la Belgique et le Japon pour la retraite de base (65 ans), le Royaume-Uni (65 ans et 2 mois), puis l’Allemagne (65 ans et 8 mois), les Pays-Bas (66 ans) et l’Italie (67 ans).
Il convient par ailleurs de noter que certains pays permettent aux femmes de liquider leur droits à la retraite plus tôt que les hommes. C’est notamment le cas au Japon où le régime collectif obligatoire (qui correspond au deuxième pilier de la retraite) permet un départ à 61 ans pour les femmes contre 63 pour les hommes.
Certains pays prévoient par ailleurs la possibilité de faire valoir ses droits à la retraite de manière anticipée. C’est notamment le cas en Allemagne, en Belgique, en Espagne, en France au Japon et en Italie.
De même, de nombreux pays ont prévu de fixer un âge de taux plein, permettant le versement d’une pension calculée sans abattement. Une condition de durée d’assurance peut parfois permettre d’annuler la décote avant cet âge, comme dans le cas français. Dans les pays mentionnée dans l’étude du COR, cet âge varie entre 61 ans et 67 ans selon les pays concernés (cf. tableau récapitulatif ci-dessous). L’Espagne fait, dans ce domaine, figure d’exception dans la mesure où l’annulation de la décote se fait en fonction de la durée cotisée.
En Belgique et aux Pays-Bas, la décote n’existe pas. En effet, dans les pays précités le montant de la pension est proratisé en fonction de la durée cotisée (Belgique) ou de la durée de résidence (aux Pays-Bas).
La France et l’Espagne, ont fait le choix cumuler décote et proratisation. Par ailleurs, la Suède et l’italie, ayant introduit un régime par points à compte notionnels où le coefficient de conversion intègre l’espérance de vie à la retraite il n’existe pas de fait de notions d’âge d’annulation de la décote et de proratisation.
Dans le cadre des réformes des retraites engagées par les pays étudiés, des dispositifs incitatifs pour reculer le départ à la retraite ont été mis en oeuvre dans de nombreux pays. Seuls le régime collectif obligatoire japonais, la Belgique et les Pays-Bas n’ont pas mis en oeuvre de mécanismes de surcote. Il convient néanmoins de préciser que les gouvernements ont généralement fait le choix de plafonner en fixant un âge limite qui peut toutefois aller jusqu’à 80 ans pour les fonctionnaires japonais.
Paris, le 21 février 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
RÉSULTAT DU LIVRET A
JANVIER 2019
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Le mois de janvier réussit traditionnellement au Livret A et 2019 ne déroge pas à cette règle. La collecte a, en effet, atteint au mois de janvier dernier, 4 milliards d’euros, niveau qu’elle n’avait pas atteint depuis le mois de janvier 2013, soit six ans. La collecte de janvier 2019 est néanmoins assez proche de celle qui avait été enregistrée en 2018 (3,58 milliards d’euros). Au mois de janvier 2013, le bond de la collecte était lié au relèvement du plafond du Livret A de 19 125 euros à 22 950 euros.
Grâce à ce beau résultat, l’encours du Livret A s’élevait en janvier à 287,8 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record.
Un double effet « gilets jaunes »
Des facteurs structurels expliquent le résultat du mois de janvier sur lequel se greffent des raisons de nature plus conjoncturelle. Dans cette dernière catégorie figure la crise des « gilets jaunes » qui a eu un double effet : l’augmentation des revenus et donc des capacités d’épargne à travers le versement des primes défiscalisés et le report des dépenses du fait du blocage des centres-villes et des centres commerciaux.
Après les fêtes de fin d’année, les Français mettent par ailleurs traditionnellement de l’argent de côté aidés en cela par le versement des primes et des 13emois. Par ailleurs, même si cela est un peu moins en vogue que dans le passé de doter les Livrets A de ses enfants ou de ses petits-enfants, cela joue favorablement pour la collecte en janvier.
La retenue à la source a dopé le Livret A
La mise en place de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu aurait pu avoir un effet négatif sur la collecte. En effet, les ménages qui payaient par tiers étaient incités à épargner en début d’année. Tel n’a pas été le cas. Bien au contraire, la décision du Gouvernement de verser de manière anticipée 60 % des réductions d’impôt à la mi-janvier a amené les ménages à en affecter une partie sur leur Livret A. Il faudra évidemment disposer du recul de plusieurs mois pour apprécier les effets de cette réforme sur le comportement des épargnants.
2019, encore une année phare pour le Livret A
Le Livret A malgré son faible rendement demeure une valeur refuge pour les épargnants français en ce début d’année. Dans les prochains mois, les ménages, disposant d’importantes liquidités sur leurs comptes courants, plus de 410 milliards d’euros devraient maintenir un niveau élevé de versement sur le Livret A dans les prochains mois. Certes, une reprise de la consommation est attendue avec l’atténuation de la crise des gilets jaunes mais ce processus devrait s’effectuer progressivement.
Contacts presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
Dans le paysage de l’épargne-retraite d’entreprise, il convient de distinguer deux grandes familles de produits :
Les premiers, longtemps préférés aux seconds permettent aux aux bénéficiaires de se constituer, selon la nature du produit souscrit, soit un un revenu de remplacement égal à un pourcentage du salaire de fin de carrière (appelé régime additionnel) soit un complément de revenu déterminé de telle façon que son montant additionné à celui des pensions atteigne un niveau prédéterminé du salaire de fin de carrière (régime différentiel). Ces dispositifs présentent ainsi l’avantage d’assurer une réelle compensation face à la baisse du taux de remplacement (écart entre dernier salaire et niveau de la pension servie) subie au moment de la retraite par nombre de salariés et en particuliers les dirigeants et les cadres supérieurs des entreprises.
En revanche, par les engagements sociaux qu’ils imposent, les régimes à prestations définies sont des dettes futures à long terme envers les salariés, dont le montant est aléatoire, dont la mesure peut être complexe et dont le poids pour les entreprises est souvent considérable. De fait, un mouvement au profit des régimes à cotisations définies s’est opéré au cours des 40 dernières années dans de nombreux de pays, aidé en cela par une évolution des législations nationales qui ont favorisé les régimes à cotisations définies à l’instar du 401K Plan introduit en 1978 aux États-Unis.
D’après l’enquête publiée par l’institut Thinking Ahead Watson de Willis Towers Watson, auprès des 22 plus grands marchés des retraites, les régimes à cotisations définies progressent nettement plus vite que ceux à prestations définies dans les sept plus grands marchés de pension (Australie, Canada, États-Unis, Japon, Royaume-Uni, Suisse et Royaume-Uni). Ainsi, au cours des dix dernières années, la progression annuelle des actifs des premiers avoisine les 9 % contre 4,6 % pour les seconds. Sur 20 ans, la croissance des deux grandes familles de produits est respectivement de +7,6% par an et +3,2%. En 2018, les régimes à cotisations définies, représenteraient un peu plus de 50 % des actifs du panel étudié.
(suite…)Dans
Les Échos du jour de Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne, livre son analyse des raisons du décrochage français et des boulets qui freinent une réelle reprise de notre économie.
Dans Capital, le Directeur du Cercle de l’Epargne explique pourquoi les comptes courants ont été largement alimentés en 2018. Taux d’intérêts faibles, aversion aux risques seraient notamment en cause…
Dans un dossier consacré à l’épargne retraite, Boursorama reprend les chiffres de l’enquête 2018 du Cercle de l’Épargne « Les Français, l’épargne et la retraite » qui mettent en lumière la défiance des Français à l’égard du système actuel de retraite.
Dans cet article de Capital.fr consacré à la réforme des retraites, le Directeur du Cercle de l’Épargne précise que « dans un système où un euro cotisé ouvre les mêmes droits, comme le prévoit la réforme, il ne sera pas possible de maintenir ce taux de remplacement”.
Il évoque les solutions qui pourraient dès lors émerger pour permettre aux actifs à faibles revenus de ne pas être impactés lourdement par le futur système.
L’espérance de vie à la naissance a augmenté en 2018, en France, selon l’INSEE. Elle a atteint 85,3 ans pour les femmes et de 79,4 ans pour les hommes. Si en 2015, l’espérance de vie avait diminué pour les femmes comme pour les hommes, elle a depuis repris sa progression. Elle dépasse pour les hommes désormais le niveau de 2014 (79,2 ans) : les hommes ont gagné 0,2 an d’espérance de vie depuis 2014. Ce n’est pas le cas, en revanche, pour les femmes, dont l’espérance de vie avait reculé en 2017. En 2018, elles n’ont pas encore retrouvé l’espérance de vie à la naissance qu’elles avaient en 2014 (85,4 ans).
L’espérance de vie des femmes en France demeure l’une des plus élevées de l’Union européenne. En 2016, seule l’Espagne (86,3 ans) devance la France. A contrario, la France n’arrive qu’en neuvième position pour l’espérance de vie à la naissance des hommes.
En France, l’écart d’espérance de vie entre femmes et hommes est de 5,9 ans en 2018. Il augmente légèrement par rapport à 2017 (5,8 ans) après plusieurs années de convergence (6,7 ans en 2008, 7,7 ans en 1998). Il reste plus important que la moyenne des pays de l’Union européenne, et le plus élevé parmi les pays de l’ouest de l’Europe. En 2016, cet écart s’élevait à 6,0 ans en France, alors qu’il était de 3,2 aux Pays-Bas, de 3,5 en Suède et de 3,6 ans au Royaume-Uni. Il est supérieur à 8 ans dans les pays baltes et en Pologne.
Dans les conditions de mortalité de 2018 en France, un homme de 60 ans vivrait encore 23,2 ans en moyenne, et une femme 27,6 ans. Après un âge moyen de départ à la retraite à 61 ans, l’espérance de vie à la retraite est de 25 ans en France, soit, la plus importante constatée au sein de l’OCDE.
Au 1er janvier 2019, une personne sur cinq en France a 65 ans ou plus. Cette part augmente depuis plus de 30 ans. En 1985, 12,8 % de la population de France métropolitaine avait 65 ans ou plus. Au sein de l’Union européenne, entre 2007 et 2017, les 65 ans ou plus sont passés de 17,0 % à 19,4 % de la population. En Irlande, pays où cette proportion est la plus faible, elle est passée de 10,8 % en 2007, à 13,5 % en 2017. Plus d’une personne sur cinq a 65 ans ou plus dans six pays de l’Union : l’Italie (22,3 %), la Grèce (21,5 %), l’Allemagne (21,2 %), le Portugal (21,1 %), la Finlande (20,9 %) et la Bulgarie (20,7 %).
En 2018, 235 000 mariages ont été célébrés, dont 229 000 entre personnes de sexe différent et 6 000 entre personnes de même sexe. La tendance observée depuis plusieurs années semble s’inverser : le nombre de mariages entre personnes de même sexe baisse en 2018, alors que le nombre de mariages de sexe différent progresse depuis deux ans. Depuis plus de vingt ans, l’âge des mariés augmente chaque année pour les mariages entre personnes de sexe différent. En 2018, les femmes se marient en moyenne à 36,0 ans et les hommes à 38,4 ans. En dix ans, les femmes se marient en moyenne 2,7 ans plus tard et les hommes 2,3 ans plus tard. Cette augmentation est imputable en partie au nombre croissant de remariage qui fait augmenter la moyenne. Par ailleurs, les mariages interviennent souvent après l’arrivée du premier enfant.
L’ouverture mi-2013 du mariage aux conjoints de même sexe a entraîné un « effet de rattrapage », pour légaliser des unions qui auraient peut-être été contractualisées par un mariage plus tôt si cela avait été possible. En 2013, l’âge des mariés était donc élevé : 49,8 ans pour les hommes et 43,0 ans pour les femmes. L’âge au mariage a ensuite diminué. Pour les hommes, il est stable autour de 44,3 ans depuis 2015. Pour les femmes, il diminue encore et s’établit à 38,8 ans en 2018.
En 2017, 194 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus. Ce nombre augmente chaque année depuis 2002 à l’exception de l’année 2011, année depuis laquelle les couples ne peuvent plus signer trois déclarations de revenus différentes l’année de leur union. En 2017, comme en 2016, les couples de même sexe choisissant de conclure un Pacs sont aussi nombreux que ceux qui se marient.
En 2018, pas de rupture, mais une confirmation, la France vieillit. Sa démographie tend à se banaliser et à revenir progressivement dans la moyenne européenne. Autour des années 2000, notre pays a connu un petit baby-boom. Certains l’ont imputé au changement de siècle, d’autres à la vitalité de notre politique familiale. Sans nul doute, la France a bénéficié d’un report de naissances. Compte tenu de la montée du taux d’activité des femmes, ces dernières ont retardé l’arrivée de leurs enfants de quelques années. Ainsi, le premier enfant arrivait à 28,5 ans en 2015 contre 24 ans en 1974. Cet âge était resté très stable depuis le début du XXe siècle. Ce recul a joué un rôle clef dans la planification de l’arrivée des enfants. De l’autre côté de la pyramide des âges, pas de surprise. En effet, les générations du baby-boom continuent de basculer dans la période de la retraite. Ce sont les générations de 1952 à 1957 qui aujourd’hui sont concernées. D’ici trois à quatre ans, ce sont les très larges générations des années 1960 qui atteindront l’âge de 62 ans. Le niveau record de naissances a été atteint en 1964 avec un total de plus de 879 000. Nous sommes donc entrés de plain-pied dans le problème des retraites avant de connaître celui de la dépendance. Avec une croissance qui demeure faible, un taux d’emploi toujours médiocre, l’équation budgétaire risque de se compliquer dans les prochaines années.
Racheter ou pas des trimestres et pour quoi faire ? Combien coûte un trimestre et combien cela peut rapporter ? Ces rachats auront-ils un intérêt dans le cadre du futur régime dit universel que prépare le Gouvernement ?
La question de l’achat de trimestres renvoie à celle du nombre de trimestres nécessaire pour avoir une retraite à taux plein.
Dans notre système actuel de retraite, les régimes de base prennent en compte, pour le calcul de la pension, une « durée d’assurance » minimale déterminée en fonction du nombre de « trimestres » cotisés au cours de sa carrière professionnelle. Du fait des réformes successives des retraites adoptées ces vingt dernières années, la durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein a été progressivement relevée pour atteindre 172 trimestres pour les générations nées à partir de 1973.
Durée d’assurance nécessaire pour obtenir une retraite à taux plein | |
Année de naissance | Nombre de trimestres exigés pour le taux plein |
1951 | 163 |
1952 | 164 |
1953-1954 | 165 |
1955-1956-1957 | 166 |
1958-1959-160 | 167 |
1961-1962-1963 | 168 |
1964 -1965-1966 | 169 |
1967-1968-1969 | 170 |
1970-1971-1972 | 171 |
À partir de 1973 | 172 |
Or, avec une entrée sur le marché de l’emploi de plus en plus tardive liée au rallongement de la durée des études, il devient de plus en plus difficile de liquider sa pension avec l’ensemble des trimestres requis dès l’atteinte de l’âge légal de départ à la retraite. En moyenne, les actifs commencent à travailler au-delà de 22,5 ans. Aussi, pour permettre aux retraités de bénéficier d’une pension sans décote malgré d’éventuels trimestres manquant à l’appel, la réforme Fillon des retraites de 2003, a introduit la faculté de procéder à des rachats de trimestres également appelée « versements pour la retraite » (VPLR) ou « rachats Fillon ».
La faculté de procéder à des rachats de trimestres est ouverte aux actifs quel que soit leur statut professionnel. Ce dispositif est ouvert aux salariés du privé, aux travailleurs indépendants et aux fonctionnaires avec évidemment des spécificités propres à chaque statut.
En cas de sinistres bancaires, de faillite de la banque, de problèmes financiers, comment sommes-nous protégés ? Comment notre épargne est-elle sécurisée ? Premièrement, il faut souligner que les établissements financiers français figurent parmi les mieux gérés d’Europe. Ils ont réussi avec brio les stress-test des autorités de contrôle.
Pour les dépôts à vue, les livrets bancaires, la garantie est de 100 000 euros par client et par banque. Ce montant a été retenu, par ailleurs, par l’Union européenne. En France, cette garantie relève du Fonds de garantie des dépôts et de résolution (FGDR). Cet organisme est chargé de l’indemnisation des déposants dans un délai de 7 jours ouvrables. Il assure également la garantie jusqu’à 70 000 euros par personne et par établissement, pour les titres (actions, obligations, parts d’OPCVM) et autres instruments financiers que leur prestataire d’investissement ne pourrait pas leur restituer en cas de faillite. Il en est de même pour les espèces associées. Pour le Livret A, le LDDS et le Livret d’Épargne Populaire, la garantie est assurée par l’État et est de 100 %. Pour l’assurance vie, c’est le Fonds de Garantie des Assurances de Personnes (FGAP) qui est compétent. La garantie joue jusqu’à hauteur de 70 000 euros quels que soient les supports concernés.
La France dispose d’un patrimoine important, tout comme l’Italie et la Grèce. C’est l’atout ou la faiblesse des pays à immobilier cher. La richesse d’un pays est constituée par celle des ménages, des entreprises et des administrations publiques. Or, force est de constater en France comme dans les deux autres pays latins cités précédemment que les administrations publiques concourent de moins en moins au patrimoine de leur pays en raison d’un endettement croissant.
Fin 2017, le patrimoine économique national net s’élève à 14 762 milliards d’euros, soit l’équivalent de 7,9 fois le produit intérieur net de l’année. En 2017, sa progression a été de + 3,7 % après + 2,7 % en 2016. Ce sont les ménages et les entreprises qui ont été responsables de cette progression. Le patrimoine non financier a connu une valorisation de 3,9 % en 2017 après + 3,1 % en 2016, notamment celle du patrimoine en terrains bâtis, logements et autres constructions.
Les ménages français possédaient, en 2017, 11 494 milliards d’euros de patrimoine, soit une moyenne de 171 000 euros par habitant. Fin 2017, ce patrimoine représentait 8,5 années de revenus (revenus disponibles bruts). Comparé à fin 2016 (8,4), ce rapport n’a guère progressé. En revanche, il a fait un bond en avant sur plus longue période. Il était par exemple de 7,6 en 2005 et de 5,6 en 2001. À la sortie de la Seconde Guerre mondiale, il ne représentait que quelques mois de revenus.
Source : INSEE
Le patrimoine des ménages est constitué pour les deux tiers d’actifs non financiers, pour l’essentiel immobiliers. En 2017, ce patrimoine immobilier augmente de 3,3 %, après + 2,9 % en 2016. Cette accélération est la conséquence du dynamisme du marché immobilier. Les prix des logements anciens ont progressé de + 3,3 %. Au total, le patrimoine non financier des ménages s’accroît de 3,5 % en 2017 pour s’établir à 7 679 milliards d’euros. Cette hausse est aussi supérieure à la moyenne des dix années précédentes (+ 2,4 % par an entre 2005 et 2015).
Source : INSEE
Le patrimoine financier net (dettes déduites) des ménages a atteint 3 815 milliards d’euros en 2017. Il a enregistré une hausse de 4,4 % (+2,6 % en 2016).
L’assurance vie représente de loin le principal placement des ménages (plus de 1 900 milliards d’euros avec les produits d’épargne retraite). Le deuxième grand poste de placement est constitué du numéraire et des dépôts avec près de 1 500 milliards d’euros.
Les actifs financiers des ménages ont connu une augmentation de leur encours de 4,4 %, après + 3,4 %. En 2017, l’encours en numéraire et dépôts a progressé de 4,6 %, après + 4,1 % en 2016. Les ménages continuent à privilégier les placements en livrets aux placements à risque. Les placements sur les dépôts à vue restent dynamiques avec en encours qui dépasse 400 milliards d’euros. En 2017, le poids des actions et des parts de fonds d’investissement a augmenté du fait de la bonne tenue de la bourse. La hausse de l’encours a été de 8,1 % après + 4,9 %).
Au passif, l’encours de crédits croît de 5,4 %, après + 4,3 % en 2016, soutenu par le dynamisme du marché de l’immobilier.
Source : INSEE
En 2017, la valeur nette des sociétés non financières a augmenté de 3,9 % pour s’élever à 2 517 milliards d’euros. Le patrimoine non financier a atteint 4 740 milliards d’euros en hausse de 4,7 %. Cette progression est imputable à la reprise de l’investissement (+ 5,0 %). Elle est également portée par les dépenses en droits de propriété intellectuelle (notamment en logiciels et bases de données). Le dispositif temporaire de suramortissement en vigueur jusqu’au 14 avril 2017 a contribué à l’augmentation de l’investissement. En outre, les sociétés non financières ont également profité de la hausse des valeurs immobilières (+ 4,2 %).
En 2017, les actifs financiers des sociétés non financières représentaient 8 829 milliards d’euros. Elles ont augmenté, en 2017, de 10,2 %. Cette hausse s’explique principalement par des gains de détention plus importants sur les placements en actions et parts de fonds d’investissement (+ 13,8 % après + 7,6 %). Les placements en numéraire et dépôts progressent également de manière significative (+ 9,3 % en 2017 après + 7,6 %).
Les actifs des sociétés non financières ont connu de ce fait une augmentation de 8,2 % en 2017, après + 5,4 % en 2016. L’endettement sous forme de crédit continue, par ailleurs d’augmenter à un rythme soutenu en 2017 (+ 4,7 % après + 4,6 %). En revanche, le passif en obligations des SNF évolue peu, après une forte hausse en 2016 (+ 1,9 % après + 7,2 %), en raison d’une moindre progression des émissions nettes et d’effets de valorisations négatifs induits par la remontée des taux d’intérêt à long terme. Les fonds propres des sociétés non financières ont atteint près de 9 300 milliards d’euros, soit l’équivalent de 9,8 fois la valeur ajoutée nette des SNF.
De leur côté, le patrimoine des sociétés financières est plutôt en baisse. Ce patrimoine, dont le bilan est essentiellement composé d’actifs et de passifs financiers, s’élevait à 561 milliards d’euros pour un total d’actifs détenus de 14 546 milliards d’euros. Il baisse (-8,4 %), après une progression de 14,8 % en 2016. Le stock de passifs financiers des sociétés financières s’accroît davantage que celui des actifs financiers. En revanche, leurs actifs non financiers (292 milliards d’euros en 2017) accélèrent à + 7,3 %, après une hausse de 5,5 % en 2016.
L’encours de crédits octroyés par les sociétés financières augmente de 3,8 %, contre + 4,5 % en 2016. En particulier, les crédits aux ménages et aux SNF se renforcent, favorisant l’investissement et la progression des transactions immobilières. Le passif des sociétés financières augmente plus rapidement en 2017 (+ 5,6 % après + 3,9 %). Nourri par l’accélération des dépôts des ménages et des SNF (+ 5,9 % après + 5,1 %), le montant en numéraire et dépôts des passifs nets des actifs s’élève à 2 565 milliards d’euros en 2017. Cette dynamique contribue à la croissance de la masse monétaire au sens large (M3), demeurée robuste fin 2017.
Le total des actifs financiers des administrations publiques s’est redressé de 5,6 % en 2017 et s’établit à 1 305 milliards d’euros en 2017, après une baisse de 1,6 % en 2016. L’encours en actions et parts de fonds d’investissement accélère (+ 5,6 % en 2017 après + 2,2 %), à la suite des effets de valorisation plus importants en 2017. Il représente 44 % du total des actifs financiers des administrations publiques fin 2017.
Le passif des administrations publiques croît plus lentement en 2017 qu’en 2016 (+ 2,2 % après + 4,1 %). Mode principal de financement des administrations publiques, les titres de créance constituent 71 % du passif total en 2017. L’encours de titres de créance au passif des administrations publiques ralentit nettement malgré la hausse des émissions nettes (+ 71,7 milliards d’euros en 2017, après + 61,3 milliards en 2016). Ce ralentissement reflète la hausse des taux à long terme qui induit une dépréciation des titres déjà émis en valeur de marché (-41,7 milliards d’euros en 2017). Le taux des emprunts d’État à 10 ans est notamment passé de 0,68 % fin 2016 à 0,79 % fin 2017. Au total, la dette publique en valeur de marché augmente de 1,1 % en 2017, contre + 3,2 % pour la dette au sens de Maastricht, mesurée en valeur nominale.
En 2017, la hausse du patrimoine non financier des administrations publiques s’accentue (+ 3,3 % après + 2,1 %). L’encours s’établit à 2 028 milliards d’euros. Ceci s’explique par les effets prix sur les terrains et les bâtiments hors logements qui représentent 82 % des actifs non financiers des administrations publiques. La hausse du patrimoine non financier des administrations publiques est également imputable au rebond de l’investissement (+ 3,1 % en 2017 contre + 0,3 % en 2016), notamment en bâtiments résidentiels et autres ouvrages de génie civil. A contrario, la baisse de l’investissement en matériel militaire est due à la diminution des livraisons de systèmes d’armes.
Au total, après six années de baisse, le patrimoine net des administrations publiques repart à la hausse en 2017 (+ 53,8 %) pour s’établir à 190 milliards d’euros. Cela résulte pour l’essentiel d’effets de valorisation.
Source : INSEE
L’objectif numéro un des prélèvements obligatoires est de procurer des ressources aux pouvoirs publics. Certes, à cet objectif a été associé au fil du temps le soin de corriger les inégalités de revenus et de fortune à travers des dispositifs de redistribution. Cette pratique met à mal le principe de neutralité fiscale selon lequel un impôt, une taxe, une cotisation, doit autant que possible ne pas influencer les comportements économiques des contribuables. La taxation du capital a toujours été, en France, perçue comme un moyen efficace de corriger les inégalités comme en témoigne le succès des thèses de l’économiste Thomas Piketty. Le patrimoine est beaucoup plus mal réparti que les revenus en raison des phénomènes d’accumulation qui tiennent au niveau de richesse initial mais aussi à l’âge. De ce fait, si l’écart de revenus est de 3,5 % entre les 10 % les plus pauvres et les 10 % les plus modestes, il atteint plus de 627 en matière de patrimoine. Les 10 % les plus pauvres possèdent en moyenne seulement 4 300 euros d’actifs alors que les 10 % les plus riches cumulent un patrimoine de 595 000 euros. La soif égalisatrice française déjà soulignée par Alexis de Tocqueville s’illustre avec le souhait de la réinstauration d’un impôt sur la fortune. Ce dernier jouait un rôle très faible dans la redistribution du capital. En la matière, ce rôle est assuré par les droits de succession et également par l’impôt sur le revenu (taxation des plus-values). La réduction des inégalités de fortune depuis le début du XXe siècle a été très importante du fait de l’accentuation de la pression fiscale sur les détenteurs de capitaux.
En matière de taxation du patrimoine, le point clef pour les gouvernements est de veiller à ce que les prélèvements ne détruisent pas l’assiette sur laquelle ils sont assis. Il faut veiller à ne pas se placer sur la mauvaise pente de la courbe de Laffer en provoquant de la part des contribuables des effets de renoncement au travail ou au maintien du capital ou encore des effets pervers comme le travail au noir ou la dissimulation.
L’accumulation en chaîne d’impôt frappant à plusieurs niveaux est susceptible de provoquer une rentabilité négative surtout en ce qui concerne le capital. Il faut, en la matière, prendre en compte l’évolution des rendements sur lesquels les contribuables n’ont pas obligatoirement la main. Les revenus issus des placements sont fonction de considérations extérieures aux contribuables, les taux d’intérêt, la réglementation des loyers, les dividendes. Or, les prélèvements qui concernent le stock ne prennent pas en compte l’évolution des rendements.
Le patrimoine, qu’il soit immobilier ou mobilier, fait l’objet d’une lourde taxation en France. Tous les aspects du patrimoine donnent lieu à imposition. L’acquisition est soumise à impôts (droits de mutation à titre gratuit ou onéreux), la possession (taxes foncières, taxe d’habitation, IFI), les revenus (prélèvements sociaux et impôt sur le revenu) et les plus-values en cas de revente (prélèvements sociaux et impôt sur le revenu).
Longtemps a prévalu l’idée que le patrimoine devrait être traité fiscalement de manière distincte du travail pour éviter une double imposition. En effet, les revenus qui permettent la constitution font l’objet d’une imposition au moment de leur constitution. Les revenus du capital peuvent être soumis à des prélèvements en amont. Ainsi, l’avoir fiscal avait été institué en faveur des dividendes pour prendre en compte le fait qu’ils sont au préalable soumis à l’impôt sur les sociétés. Au début des années 2010, l’idée que les revenus du patrimoine devaient être taxés comme ceux du travail s’est imposée. Dans les faits, le patrimoine et ses revenus ont été assujettis à des prélèvements supérieurs à ceux du travail par des effets en cascade. Ainsi, ils ont dû subir les prélèvements sociaux, l’impôt sur le revenu (avec un taux marginal possible de 45 %), l’ISF qui même si c’est un impôt sur la détention, obère par définition les fruits du patrimoine. Pour l’immobilier, il faut ajouter les taxes foncières. Dans certains cas, le taux d’imposition pouvait dépasser 100 %. Dans une période de faibles rendements financiers, l’ISF dont le taux marginal était de 1,8 % pouvait absorber la totalité des revenus. Il était alors par nature antiéconomique car destructeur de capital. Ces taux exorbitants incitaient les contribuables à s’expatrier, à optimiser au mieux leur situation fiscale en France ou à rechercher des produits à forts rendements qui ne sont pas obligatoirement les plus efficients pour l’économie.
L’épargne est donc une renonciation à la consommation. C’est un acte courageux ! Il repose sur la confiance que l’argent non utilisé aujourd’hui, existera demain avec si possible un gain. Si ce dernier est amené à plus ou moins disparaître du fait du changement de législation, d’une augmentation des impôts et des taxes, la confiance disparaît. La tentation est alors de laisser dormir son argent sur les comptes courants ou pour les plus fortunés d’opter pour des cieux plus cléments.
Les « gilets jaunes » ont placé au cœur du débat public l’Impôt de Solidarité sur la Fortune quand bien même leurs revendications initiales concernaient le niveau de vie et les taxes sur l’énergie. L’ISF est un symbole et dans un pays où l’égalitarisme est une véritable religion, il était évidemment risqué de s’attaquer à cet impôt qui, par ailleurs, n’a pas disparu en raison du maintien de l’imposition des biens immobiliers. Si la lutte des classes fait aujourd’hui un peu « old school », son esprit demeure vivace dans notre pays. Le riche demeure un suspect. Sa fortune est bien souvent perçue comme une injustice. Elle est la conséquence d’un enrichissement au détriment d’autrui, d’une malhonnêteté. Elle est rarement imputée à un savoir-faire, à une compétence particulière, à une intelligence. Le riche est d’autre part accusé de vouloir s’affranchir des règles fiscales. Pour autant, 10 % des contribuables acquittent 70 % de l’impôt sur le revenu et 1 % le quart. Mais rien n’y fait, les riches car ils le sont doivent payer. Il y a eu en 1936 les 200 familles, aujourd’hui, il y a les contribuables redevables de l’ISF, moins de 350 000. Les arguments rationnels en faveur de la suppression de l’impôt sur le capital n’ont pas de prise auprès de personnes qui ne l’acquittent pas. À ce titre, 70 % des ménages sont favorables à son rétablissement. Il faut convenir que 29 % qui par nature ne le paient pas sont contre… Les partisans de l’ISF imaginent viser les milliardaires, les grands capitaines d’industrie ou de l’Internet. Or, il y a bien longtemps que ces derniers ont opté pour d’autres cieux. Ce qui compte, c’est le symbole. Peu importe que la France soit le pays qui taxe le plus le capital ! C’est bien connu, nous sommes plus intelligents que le reste du monde. De même, il est spécieux d’affirmer qu’en période de taux d’intérêt bas et de marchés financiers chaotiques, l’ISF pourrait aboutir à une destruction de son assiette. Les riches peuvent payer et ils seront toujours plus riches que les pauvres ! Ils ne font pas pleurer les Français modestes avec leur histoire d’argent. Et puis, depuis que l’ISF a été supprimé, les riches ne réalisent plus de dons aux fondations et aux bonnes œuvres. Ils sont égoïstes. Dans les faits, les réductions d’impôt dont bénéficiaient les riches afin de diminuer le poids de l’ISF étaient payées par l’ensemble des contribuables. C’est finalement l’État qui subventionnait les associations et fondations en tout genre.
Faut-il donc exhumer l’ISF ? Le Gouvernement a demandé une évaluation sur les effets de sa suppression qui date, il faut le rappeler du 1er janvier 2018. Que pouvons-nous attendre d’un rapport réalisé à la va-vite ? Qui peut imaginer que les Français qui se sont délocalisés sont revenus dès l’annonce de la suppression de l’ISF sur les biens mobiliers ? Au regard de notre instabilité fiscale, ils ont certainement raison d’attendre un peu. Les faits en cours semblent leur donner raison. En matière d’épargne, la confiance se construit sur la durée mais se détruit en un jour. Le Gouvernement a affirmé que la modification de cet impôt était censée favoriser le financement des entreprises et la création d’emplois. Ce raisonnement est assez scabreux. En effet, les contribuables sont libres de l’usage de l’argent qui n’a pas été prélevé. Cela vaut pour les Français moyens comme pour les riches. Ils peuvent investir, épargner ou consommer. Dans tous les cas, cela peut être productif pour l’économie. Mais tracer l’argent issu du non-paiement de l’ISF est assez irréaliste et n’a que peu d’intérêt. Ce sont les opportunités de placement, le climat de confiance, la stabilité de législation qui permettront un accroissement des placements en faveur des entreprises.
La distinction « biens immobiliers / biens mobiliers » apparaît bien virtuelle. En effet, opposer le bâti et l’économie dite réelle est assez artificiel. Acheter une action sur le marché secondaire n’est guère plus productif qu’acheter un logement ancien. Investir dans du locatif neuf contribue à la croissance en permettant de financer toute une gamme de métiers. Pour surmonter la question de la taxation du capital, nous pourrions avoir une idée saugrenue, instituer un impôt général sur le patrimoine. Tous les ménages seraient amenés à effectuer, chaque année, une déclaration de patrimoine comme le font, par ailleurs, les élus dans laquelle ils mentionneraient l’ensemble de leurs biens, fourchettes et couteaux compris. Sur la base de ces déclarations, un prélèvement faible serait institué, autour de 0,1 %. Or, l’État pourrait récupérer ainsi plus de 11 milliards d’euros, soit deux fois plus que l’ex ISF. Les Français seraient, après quelques années d’expérimentation, peut-être disposés à demander la suppression de cet impôt comme ils le firent en 2000 pour la vignette automobile.
Paris, le 4 février 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
L’assurance vie a conforté, en 2018, sa place, de premier placement des Français avec un encours de 1 700 milliards d’euros, en croissance de 1 % par rapport à fin 2017. La collecte nette 2018 s’est élevée à 22,4 milliards d’euros selon la Fédération Française de l’Assurance. C’est le meilleur résultat depuis 2015.
Le mois de décembre a été marqué par une décollecte de 600 millions d’euros. C’est le seul mois de l’année 2018 a à avoir connu un résultat négatif. Il fallait remonter au mois de novembre 2017 pour enregistrer un recul de la collecte. Décembre réussit moyennement à l’assurance vie. Lors de ces dix dernières années, l’assurance a enregistré à cinq reprises une décollecte en décembre. Cette tradition est en partie liée à des opérations d’arbitrage que les ménages réalisent au profit des produits défiscalisés (PERP, FCPI, Sofica, etc.). Cette année, avec l’année blanche liée à l’introduction du prélèvement à la source, d’autres facteurs ont joué en défaveur de la collecte. Elle s’inscrit, avant tout, dans un contexte économique, social et financier difficile. Les cotisations ont fortement baissé passant de 11,8 à 10,5 milliards d’euros du mois de novembre à décembre quand les prestations ont augmenté en atteignant 11,1 milliards d’euros contre 9,2 milliards d’euros. La souscription des unités de compte s’est repliée en décembre à 2,6 milliards d’euros contre 3,4 milliards d’euros en novembre. Les unités de compte n’ont représenté que 25 % de la collecte contre 28 % en moyenne lors des derniers mois. La baisse des marchés financiers au cours du dernier mois de l’année a dissuadé les ménages à investir sur des produits au capital non garanti. Au-delà de la situation des marchés, les épargnants ont opté pour l’attentisme en limitant leurs versements. Les difficultés d’accès aux agences bancaires et des compagnies d’assurance ont pu également peser sur la collecte.
L’assurance vie a, au-delà de la contre performance de décembre réalisé une très bonne année. Elle a bénéficié du moindre engouement des ménages pour l’épargne logement et de la baisse des transactions immobilières. Par ailleurs, les Français étaient en mode épargne en 2018. En effet, le taux d’épargne a augmenté en cours d’année pour atteindre 15,6 % du revenu disponible brut au troisième trimestre.
Du fait de besoins moins importants et d’une volonté de conserver un volant d’épargne plus important, les prestations et rachats sont ainsi en recul à 117,7 contre 126,3 milliards d’euros en 2017.
L’assurance vie n’a pas pâti de la diminution du rendement des fonds euros, de la hausse de l’inflation ainsi que de l’introduction du prélèvement forfaitaire unique et de la volatilité des marchés. Les unités de compte ont représenté sur l’ensemble de l’année plus de 28 % de la collecte qui a atteint 140 milliards d’euros.
Bien connue des ménages, l’assurance vie capitalisé sur ses atouts, la garantie en capital, facteur de sécurité, son importante liquidité et sa souplesse de gestion. Possédée par 42 % des ménages, elle reste le placement des classes moyennes, des classes aisées et des plus de 45 ans.
Contacts presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr
Selon les données recueillies par l’office statistique européens, le revenu réel des ménages par habitant est en voie de décélération en zone euro. Ainsi, sur le troisième trimestre il a augmenté de 0,3% , après une hausse de 0,4% au trimestre précédent. En revanche, dans l’Union européenne à 28 , la hausse du revenu réel des ménages affiche une belle progression (+0,8 % au troisième trimestre 2018, après une hausse de 0,4% au trimestre précédent).
Dans le même temps, la croissance de la consommation réelle des ménages par habitant est plus ténue. En zone euro, la progression est de + 0,1 % sur le troisième trimestre 2018, après une hausse de 0,2% au deuxième trimestre 2018 quand dans l’UE28, la progression est respectivement de 0,4%, après une hausse de 0,2%
Paris, le 30 janvier 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Une croissance poussive pour la France en 2018
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
La croissance de l’économie française s’est élevée en 2018 à 1,5 % contre 2,3 % en 2017. Les experts économiques avaient espéré, en début d’année dernière, une croissance de 1,7 %. Cette décélération n’est pas imputable exclusivement aux « gilets jaunes ». En effet, le ralentissement de l’économie s’est amorcé dès le premier semestre, la reprise constatée au second n’ayant pas été suffisante pour compenser le retard accumulé. Malgré tout, la crise des « gilets jaunes » s’est fait ressentir sur la consommation du dernier trimestre et tout particulièrement sur celle de décembre. En 2018, le commerce extérieur a joué positivement sur la croissance. L’investissement, de son côté, a connu une moindre croissance en grande partie en raison des ménages qui ont ralenti leurs achats immobiliers.
Avec un taux de croissance de 1,5 %, la France renoue avec un rythme plus poussif qui est le sien depuis la crise de 2008. Il faut néanmoins signaler que ce résultat n’est pas catastrophique au regard du contexte français et international. Les tensions entre la Chine et les États-Unis, la hausse du cours du pétrole au premier semestre, les incertitudes européennes ont pesé sur les résultats économiques. Il n’en demeure pas que cette croissance est insuffisante pour permettre une décrue notable du chômage.
Source : INSEE
Une croissance au 4e trimestre moins décevante que prévue
Du fait des blocages provoqués par les « gilets jaunes », certains s’attendaient à une croissance nulle au dernier trimestre. Or, cette dernière est restée stable par rapport à celle du 3e trimestre, +0,3 %. Ce résultat est d’autant plus remarquable que la consommation a été étale du mois d’octobre au mois de décembre.
Source INSEE
La croissance de la consommation des ménages en léger recul
Sur l’ensemble de l’année, la consommation des ménages a moins progressé qu’en 2017, +0,8 % contre +1,1 %. Les ménages ont subi au cours du premier semestre une érosion de leur pouvoir d’achat provoquée par l’augmentation des prélèvements obligatoires et par la hausse des prix. Le rattrapage de la consommation attendu à la fin de l’année n’a pas eu lieu en raison du contexte social.
En 2018, la consommation en produits alimentaires et en énergie a reculé (respectivement -1,2 % et -0,8 %). Les achats de services sont, en revanche, restés dynamiques (+1,5 % en 2018 contre +1,6 % en 2017) quand ceux des biens fabriqués se sont ralentis (respectivement 1,1 % et 2,6 %).
Pour le dernier trimestre, la consommation des ménages a été étale. Si elle est restée positive pour les services (+0,5 %), elle a diminué pour les biens fabriqués (-1,2 %). Les difficultés d’accès aux centres commerciaux peuvent expliquer ce résultat. Au cours du dernier mois de l’année, la consommation en biens des ménages a même reculé de 1,5 %. Sur le 4e trimestre, le repli est de 0,7 %. Pour le mois de décembre, la baisse s’explique en partie par le recul des achats de produits énergétiques.
Essoufflement de la croissance de l’investissement
En 2017, l’investissement avait été un moteur de la croissance. En 2018, il s’est un peu essoufflé. En effet, son taux de croissance est passé de +4,7 % en 2017 à +2,9 % en 2018. Le repli a été plus marqué pour les ménages que pour les entreprises.
L’investissement des entreprises non financières a augmenté de 3,9 % contre 4,4 % en 2017. Au dernier trimestre, le résultat est assez moyen avec une progression de 0,3 %. Les dépenses d’investissement des administrations publiques ont cru de 0,7 % en 2018 contre 1,6 % en 2017. Comme trois quarts des investissements publics sont réalisés par les collectivités locales, cette moindre progression peut s’expliquer par les difficultés budgétaires auxquelles elles sont confrontées. L’investissement public pourrait se ralentir en 2019 avec la proximité des élections municipales qui n’incitent pas les élus à s’engager dans des travaux.
L’investissement des ménages n’a progressé que de 2 % après une hausse de 5,6 % en 2017. Les deux derniers trimestres de l’année ont même été marqués par un recul (-0,1 % au 3e et -0,4 % au 4e). Les ménages ont réduit leur effort pour l’immobilier du fait des prix de plus en plus élevés, de la rareté de l’offre et en raison de la montée des incertitudes. Ils ont privilégié les placements financiers. Le Livret A et surtout l’assurance vie ont profité de ce changement de comportement.
Le commerce extérieur a été porteur en 2018
Le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance à hauteur de 0,6 point en 2018 contre +0,1 point en 2017. Les exportations ont augmenté de 3,1 % contre +4,6 % en 2017 mais dans le même temps la croissance des importations a décéléré (+1,1 % contre +3,1 %). Comme les années précédentes, les résultats du commerce extérieur dépendent des livraisons de matériels de transports (avions en particulier).
De 2018 à 2019, le poids des fondamentaux et des incertitudes
Compte tenu des fondamentaux de l’économie française (démographie, gains de productivité, investissement de ces dernières années), le taux de croissance de 1,5 % constaté en 2018 n’est pas anormale même s’il n’est pas satisfaisant. Certes, au regard du retard accumulé depuis dix ans, il peut être jugé décevant. Il ne permet pas de compenser les manques à gagner accumulés. L’économie française est toujours pénalisée par l’étroitesse de son secteur productif. Le taux d’emploi demeure faible en France (65 % contre 76 % en Allemagne). Le positionnement moyenne gamme de la production française constitue toujours un handicap au regard de ses coûts élevés en liaison avec un niveau record à l’échelle européenne de dépenses publiques.
Pour 2019, l’économie française devrait bénéficier d’un regain de la consommation rendu possible par le ralentissement de la hausse des prix et par le plan sur le pouvoir d’achat décidé par le Président de la République Emmanuel Macron au mois de décembre. La diminution du cours du baril devrait également favoriser la consommation ainsi que diminuer le montant des importations. Le ralentissement de la Chine et surtout celui de l’Allemagne, s’il était confirmé, seraient préjudiciables à la croissance française. Il faudra également prendre en compte éventuellement l’impact d’un Hard Brexit. L’agroalimentaire, l’industrie des transports et celle des médicaments risquent d’être pénalisés en cas d’absence d’accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni d’ici le 29 mars.
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Sarah Le Gouez
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Sud Ouest revient sur la croissance constatée des comptes courants ces dernières années et reprend l’analyse de Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne pour expliquer ce phénomène.
Dans une tribune portant sur la dette et la dépense publique, l’économiste Jean-Yves Archer évoque l’impérieuse nécessité de réduire les dépenses publiques. Cet effort doit, selon l’auteur de la tribune passer par une refonte du calcul prévisionnel public qui conduit au gonflement de la dette et de la pression fiscale. S’appuyant notamment sur les propos tenus par le Directeur du Cercle de l’Epargne il rappelle que le ralentissement de la croissance va induire mécaniquement une forme d’impasse budgétaire au cours de 2019.
Dans Les Échos, Laurence Delain consacre un article à la mutation de l’épargne retraite souhaitée par le Gouvernement dans le cadre du PACTE. Elle cite à cette occasion Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne pour évoquer l’avenir des produits existants.
Après deux trimestres de hausse, le chômage recule à nouveau en France. En France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A baisse de 1,1 % (–38 200) au quatrième trimestre 2018 et de 1,5 % sur un an. Le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’établit à présent à 5 605 000 sur la métropole dont 3 418 600 personnes sont sans emploi (catégorie A).
Sur l’ensemble du territoire (avec les départements-régions d’outre-mer, hors Mayotte), le recul est comparable(-1,1 % sur le trimestre et -1,4 sur un an). Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à présent à 3 676 500 pour la catégorie A quand, toutes catégories confondues, il s’établit, fin 2018, à 5 915 700, en recul de 0,8 % sur ce trimestre (soit 47.800 personnes demandeurs en moins) et de 0,2 % sur un an. Ce recul attendu, fait suite à deux trimestres de hausse avec respectivement +0,2% au deuxième trimestre et +0,4% au troisième.
Dans le détail, l’évolution pour les demandeurs de catégorie B,C,D et E est plus contrastée que celle des catégories A. Les personnes exerçant une activité réduite courte (catégorie B) diminue de 2,8 % par rapport au trimestre précédent quand celui des personnes en activité réduite longue (catégorie C) croît de 1,1 %. Pôle emploi comptepar ailleurs 632 100 demandeurs de catégorie D et E, qui correspondent aux personnes inscrites à Pôle emploi sans être tenues de rechercher un emploi qui s’établissent. Parmi eux, le nombre d’inscrits en catégorie D en hausse de 5,4 % quand celui des inscrits en catégorie E diminue de 1,6 %.
2018 permet à la France d’afficher pour la troisième année successive une baisse du nombre de ses chômeurs. Pour 2019 les perspectives semblent moins favorables à en croire les prévisions des différents organismes tant nationaux qu’internationaux qui prédisent un ralentissement de la croissance mondiale en lien avec la guerre économique qui plombe de nombreux pays moteurs tel que la Chine ou l’Allemagne. Pour autant, le Gouvernement maintient son objectif de ramener à 7 % le taux de chômage d’ici à la fin du quinquennat.
Dans cet article paru dans le journal Le Monde, Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne explique les raisons de la bonne tenue du Livret A malgré un rendement rogné par l’inflation.
En 2018, les épargnants ont privilégié la sécurité ce qui a permis au Livret A d’afficher une collecte annuelle de plus de 10 milliards d’euros malgré un rendement réel négatif. Le Revenu reprend dans cet article l’analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne.
Dans Investir, le directeur du Cercle de l’Epargne explique les raisons du succès du Livret A sur l’année 2018.
Bilan positif pour le Livret A en 2018 malgré un rendement réel négatif. Un résultat qui selon Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne par la nécessité de relativiser la notion de rendement réel. « Le rendement d’un produit d’épargne avec l’évolution d’un panel de biens et de services ne sont pas totalement comparables ».
Plus de précision dans cet article publié dans Les Echos.
Paris, le 22 janvier 2019
Le Livret A a fêté dignement ses deux cents ans avec une collecte de 10,08 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2018, soit à peine moins qu’en 2017 (10,24 milliards d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a démontré, une fois de plus, sa résilience. Ni le faible rendement de 0,75 % qu’il offre depuis le 1er août 2015, ni le regain de l’inflation qui a atteint sur l’année 1,8 % ne l’auront pénalisé.
L’année 2018 a été plurielle. Jusqu’en août, la collecte a été abondante avant de connaître un passage à vide en septembre et octobre. En novembre et en décembre, la collecte est redevenue positive tout en restant mesurée. En effet, pour le dernier mois de l’année, le Livret A a enregistré une collecte de 540 millions d’euros faisant suite à celle de 670 millions de novembre. 2018 a ainsi ressemblé à 2017. Les ménages épargnent au premier semestre et dépensent au cours du second du fait des dépenses de rentrées scolaires et des impôts. Il sera intéressant d’analyser sur l’évolution de la collecte en 2019 les effets de la mise en place de la retenue à la source et de la suppression, pour 80 % des ménages, de la taxe d’habitation.
Le résultat du mois de décembre 2018 est assez conforme à la tradition. Lors de ces dix dernières années, une seule décollecte a été enregistrée, en 2017. Le dernier mois de l’année donne, en effet, lieu à des versements de primes. Les fêtes de fin d’année sont également l’occasion pour les parents et les grands-parents de doter les Livrets de leurs enfants ou petits-enfants. Les manifestations ont pu néanmoins freiner les ardeurs des épargnants à se rendre aux guichets pour placer une partie de leurs liquidités.
Dans un contexte économique et social compliqué, les ménages ont accru, en 2018, leur effort d’épargne, effort qui a profité au Livret A. En période de doute et d’augmentation de l’inflation, les ménages ont traditionnellement tendance à accroître leur poche d’épargne de précaution. Pour faire face à l’augmentation des dépenses à venir, les ménages ont tendance à augmenter leur épargne. Ils peuvent également épargner plus pour compenser la perte de valeur de leur placement (effet d’encaisse). En 2018, les Français ont été plutôt fourmi que cigale, le taux d’épargne ayant atteint au troisième trimestre 15,6 % du revenu disponible brut. L’assurance vie a également profité de ce mouvement et devrait signer une bonne année 2018.
L’encours du Livret A a atteint un nouveau record fin 2018 à 283,8 milliards d’euros. 2,02 milliards d’euros d’intérêts capitalisés ont été versés aux titulaires contre 1,94 milliard d’euros en 2017.
Le Livret A peut compter sur son triptyque pour conserver et attirer les épargnants : la liquidité, la sécurité avec la garantie en capital et l’exonération de tout prélèvement.
Ce triptyque a éclipsé le faible rendement qu’offre le Livret A. Pourtant, pour la première fois depuis 35 ans, le rendement réel du Livret A est devenu négatif. En effet, du fait de l’augmentation de l’inflation provoquée par la hausse du cours du pétrole et le blocage du taux à 0,75 % jusqu’en 2020, le rendement réel est sur l’année négatif à hauteur d’un point.
La notion de rendement réel doit être relativisée. Le rendement d’un produit d’épargne avec l’évolution d’un panel de biens et de services ne sont pas totalement comparables. L’épargne, c’est la renonciation à la consommation. La mesure de la rentabilité de l’épargne doit prendre en compte le temps et aussi le processus d’accumulation (la capitalisation, les intérêts accumulés génèrent eux-mêmes des intérêts). Enfin, la performance d’un produit d’épargne doit être comparée à celle des autres placements en intégrant le degré de risque et de liquidité.
En période d’incertitudes, le Livret A est la valeur refuge par excellence. Cette situation ne devrait guère changer au cours de l’année 2019 qui devrait voir refluer l’inflation. Il apparaît donc clairement que le rendement réel de l’épargne à court terme a peu d’impact sur la collecte.
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Sarah Le Gouez
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L’indice des prix à la consommation (IPC), s’établit en décembre à 1,6 % sur un an contre 1,9 % en novembre et 2,2 % en octobre. Ce recul lié au ralentissement des prix de l’énergie et des produits manufacturés.
Sur un an, les prix des produits pétroliers sont en net recul (+9,5 % sur un an après +14,7 %) quand la hausse des prix du gaz ralentit après sept mois consécutifs d’accélération (+22,5 % sur un an après +26,2 %). Sur un an, les prix des services augmentent moins vite (+0,9 % en décembre 2018, après +1,0 %) que le mois précédent quand ceux de l’alimentation accélèrent après deux mois de ralentissement : +2,5 % sur un an après +1,9 % le mois précédent. Autre secteur examiné par l’INSEE pour déterminé l’IPC, les prix des produits manufacturés affichent également un recul (−0,5 % après −0,3 %). qui tient à une baisse des prix de l’habillement et chaussures (−0,3 % sur un an après −0,1 %) et des produits de santé (−3,0 % après −2,2 %). Seul secteur en net progression sur un an, l’alimentation dont les prix accélèrent après deux mois de ralentissement : +2,5 % sur un an après +1,9 % le mois précédent.
En décembre, le rebond des prix des services (+0,4 % après −0,3 %) et de l’alimentation (+0,6 % après −0,2 %) a été compensé par un net recul dans le secteur de l’énergie(−2,4 % après −0,7 %) et le repli de ceux des produits manufacturés (−0,2 % après +0,1 %).
Sur le mois de décembre, après correction des variations saisonnières, les prix à la consommation baisse de -0,2 % après -0,1 % en novembre).
Selon l’office statistique européen, Eurostat, les travailleurs indépendants, représentaient, en 2017, 14,5 % des personnes en emploi. Ainsi, sur les 227,7 millions de personnes âgées de 15 ans ou plus en emploi, 33 millions exerçaient une activité en qualité de travailleur indépendant. Après des années de progression qui tiennent notamment à la flexibilité accrue du marché du travail, on constate un fléchissement de la part des indépendants dans l’emploi total dans de nombreux pays de l’union européenne depuis 2013, à l’exception de la France, des Pays-Bas et du Royaume-Uni.
Évolution de la part des travailleurs indépendants
parmi les actifs occupés entre 2008 et 2017
Dans une grande majorité de cas, l’installation en tant qu’indépendant est un acte volontaire de la part des actifs. Ainsi, selon Eurostat, pour 23 % d’entre eux, ce choix est perçu comme une occasion intéressante. Dans 16 % des cas, il est lié à la poursuite d’une activité familiale. Pour 15 % des indépendants, ce statut est choisi afin de pouvoir adapter ses horaires de travail à des contraintes personnelles. 11 % se sont résolus à s’installer à leur compte afin de sortir du chômage et 2 % parce que c’était une exigence de leur ancien employeur.
Raison principale ayant motivé l’accès au statut d’indépendant, 2017, UE
(en % des travailleurs indépendants)
Source : Eurostat
Seulement 28 % des travailleurs indépendants déclarent ne pas avoir rencontré de difficulté pour leur activité. Les pays où les indépendants déclarent avoir rencontré le moins de difficulté pour s’installer sont la République tchèque (44 %), les Pays-Bas (42 %), le Royaume-Uni (41 %), la Suède et l’Allemagne (40 % chacune).
En France, seuls 26 % des indépendants déclarent ne pas avoir rencontré de difficultés. Les Français sont par ailleurs plus nombreux que la moyenne européenne à considérer que les charges administratives constituent un frein à l’entreprenariat (18 % contre 13 % en moyenne en Europe). La France est, dans ce domaine, dépassée par l’Italie, où ce taux atteint le niveau record de 26 %.
Parmi les autres difficultés soulignées par les entrepreneurs européens, figurent les périodes sans client, sans commande ou sans projet (12 %), les retards de paiement ou le non-paiement (12 %), les périodes de difficultés financières (9 %), l’absence d’influence sur la fixation des prix (8 %) et l’absence de revenu en cas de maladie (8 %). 28 % ont déclaré ne pas avoir rencontré de difficultés en tant que travailleur indépendant. Dans trois pays, l’Estonie (30 %), Chypre (24 %) et la Grèce (23 %), les répondants ont le plus souvent indiqué avoir rencontré des « périodes de difficultés financières ».
Principale difficulté rencontrée par les travailleurs indépendants
au cours des douze derniers mois, 2017, UE
(en % des travailleurs indépendants)
Source : Eurostat
En 2017, dans l’Union, 77 % des travailleurs indépendants avaient deux clients et plus et aucun en position dominante, 18 % dépendaient d’un client en position dominante et 4 % n’avaient eu aucun client lors des douze derniers mois.
A lire dans le Mensuel du Cercle N°57 de janvier 2019
Louis XIV se désespérait des défaites de la marine royale face aux flottes espagnoles ou britanniques. Il demanda à son Ministre de la Marine qui était aussi Ministre des Finances de trouver une solution. Celui-ci lui a proposé la mise en place d’un Fonds des Invalides de la Marine, afin d’attirer les meilleurs marins et d’éviter qu’ils ne s’installent comme corsaires ou pire comme pirates. Ainsi, est né entre 1673 et 1681, le premier régime de retraite français, un régime qui fonctionnait alors par capitalisation. Du fait de la faible espérance de vie du marin, le nombre de retraités était réduit. Ce régime a perduré depuis Louis XIV et a pris la forme, en 1930, d’un Établissement National de la Marine (Enim). Ce régime est certainement un des plus particuliers des régimes spéciaux en vigueur. Ses règles sont fixées par le Code des transports et par celui des pensions de retraite des marins français.
Les régimes de retraite français étaient jusqu’à maintenant homogènes en ne gérant qu’une seule catégorie d’actifs. Or, des salariés, des travailleurs non-salariés et des dirigeants d’entreprise peuvent être membres de l’Enim. Certes, depuis 2019, le régime général de la Sécurité sociale traite tout à la fois les salariés et les travailleurs non-salariés qui relevaient de feu le RSI.
Ainsi, sont affiliés à l’Enim :
Le régime de retraite compte 30 000 cotisants pour 115 000 retraités soit un rapport démographique très dégradé de 1 actif pour 3 retraités contre 1,7 cotisant pour 1 retraité dans le régime général. Ce rapport démographique est lié à la réduction du nombre de pêcheurs et par la réduction des marins de commerce résidant en France.
Autre différence avec les salariés, les marins acquittent une cotisation calculée sur la base d’un salaire forfaitaire correspondant à la fonction qu’ils occupent. Il existe 20 classes de salaire forfaitaire.
Les cotisations s’élèvent à 10,85 % pour le marin (part salariale) et à un pourcentage qui peut aller de 1,6 % à 19,30 % pour les armateurs ou les employeurs, suivant la taille du navire, le type d’activité et les modalités d’exploitation.
Les marins peuvent arbitrer entre plusieurs âges pour partir à la retraite. Le montant des pensions obéit à des règles différentes en fonction de l’option choisie.
La pension d’ancienneté est versée à partir de 50 ans à condition d’avoir 25 années de service ou à 52,5 ans sous réserve d’avoir cotisé 37,5 années. La pension proportionnelle est accordée sur demande à 55 ans après 15 années de service.
La pension spéciale est accordée à partir de 55 ans sous réserve d’avoir cotisé entre 3 mois et 15 ans et d’avoir liquidé une pension dans un autre régime légal. Cette obligation disparaît pour les affiliés de plus de 60 ans.
La pension anticipée est donnée sans condition d’âge pour les affiliés reconnus inaptes à la navigation et qui ont réuni au moins 15 annuités.
Le régime du cumul emploi/retraite diffère de celui en vigueur pour le régime général ainsi que pour les régimes alignés.
La pension n’est pas cumulable avec une activité relevant de l’Enim avant l’âge de 55 ans. Après cet âge, elle est cumulable avec une activité en mer relevant de l’Enim et une activité dans le secteur privé dans la limite d’un plafond avec une activité dans le secteur public. Ce plafond est le même que pour le cumul emploi/retraite en vigueur pour la fonction publique. En revanche, il n’y a pas de cumul possible s’il s’agit d’une activité à terre relevant de l’Enim.
Depuis le 1er janvier 2018, les cotisations versées à l’Enim après la liquidation de la pension ne donneront droit à aucun droit supplémentaire, règle en vigueur depuis 2015 pour les autres régimes.
La pension de retraite des marins dépend du salaire forfaitaire, d’un taux et du nombre d’annuités. Le taux est toujours le même quel que soit le type de pension.
Elle est égale :
Salaire forfaitaire de la catégorie sur les 36 derniers mois x 2 % (taux) x durée des services validés
Des bonifications existent pour tenir compte des enfants. La pension est majorée de 5 % pour 2 enfants, 10 % pour 3 enfants, 15 % pour 4 enfants et plus.
Le conjoint du chef d’entreprise de pêche ou de cultures marines peut disposer d’une retraite personnelle. Les conditions d’obtentions diffèrent selon le statut du conjoint collaborateur :
Le chef d’entreprise peut verser une cotisation correspondant à 8 % du salaire forfaitaire de la troisième catégorie de classement des marins. Le conjoint doit travailler à temps plein ou partiel dans l’entreprise (il peut avoir une autre activité). Le versement de la pension est possible à partir de 55 ans si le conjoint n’exerce plus son activité dans l’entreprise familiale.
La pension s’élève à 1 % du salaire forfaitaire de la troisième catégorie pour une annuité validée.
Le dirigeant doit être propriétaire embarqué, et exploiter le navire, avec son seul conjoint. Dans ce cas, le conjoint doit travailler strictement dans l’entreprise. Aucune cotisation n’est ajoutée.
La pension sera calculée normalement, sur la base de la durée de cotisation du dirigeant. Il en recevra deux tiers et un tiers sera versé à son conjoint.
Le conjoint ou ex-conjoint du marin a droit à une pension de réversion en cas de décès de celui-ci. Les conditions varient selon la durée des services effectués par le marin :
15 ans de services ou plus | Moins de 15 ans de services |
Si au moins un enfant est né de l’union : réversion immédiate et sans condition.Si le couple n’a pas eu d’enfants : pour avoir droit à la réversion, le conjoint survivant doit avoir au moins 40 ans et avoir été marié(e) au moins 2 ans avant la fin de l’activité du marin ou la liquidation de sa retraite de l’Enim.
Si le mariage a lieu plus tard, la réversion peut être versée à partir de 55 ans si l’union a duré au moins 4 ans. |
Si le conjoint survivant perçoit une autre pension de réversion d’un autre régime que de l’Enim.
Si ce n’est pas le cas, la pension de réversion de l’Enim est accordée à partir de 55 ans, à condition que le mariage ait duré au moins deux ans ou ait donné lieu à la naissance d’au moins un enfant. |
Si ce n’est pas le cas, la pension de réversion de l’Enim est accordée à partir de 55 ans, à condition que le mariage ait duré au moins deux ans ou ait donné lieu à la naissance d’au moins un enfant.
La pension de réversion s’élève à 54 % de la pension que percevait ou aurait pu percevoir le défunt. Elle est cumulable avec une pension personnelle.
S’il y a plusieurs ex-conjoints, la réversion est partagée entre eux au prorata de la durée du mariage.
En cas de remariage, le droit à réversion disparaît. Elle peut être transférée aux enfants. En cas de dissolution du nouveau mariage, elle peut être recouvrée.
Les orphelins ont aussi droit à 10 % de la pension dont bénéficiait ou aurait pu bénéficier le défunt.
Bilan comparé de l’Enim avec le régime général
Enim | Régime général | |
Affiliation (PUMa) | L’Enim affilie les marins professionnels et les membres de leur famille.
Il n’a pas vocation à affilier les personnes qui n’ont plus de lien avec les métiers de marin. |
Le régime général a vocation à affilier toutes les personnes résidant en France de façon régulière, hors critère d’activité professionnelle |
Public cible | Marins salariés et marins à leur compte sont traités de la même manière | Les salariés.
D’autres régimes existent pour les autres catégories (SS indépendants, MSA…) avec des conditions différentes |
Assiette pour le calcul des cotisations et contributions | Salaire forfaitaire (classement en 20 catégories) | Salaire réel |
Assiette pour le calcul des prestations en espèces (indemnités journalières, allocation décès…) | Salaire forfaitaire (classement en 20 catégories) | Salaire réel |
Assiette pour le calcul des rentes AT/MP et pensions d’invalidité | Salaire forfaitaire (classement en 20 catégories) | Salaire réel |
Assiette pour le calcul des pensions de retraite | Salaire forfaitaire (classement en 20 catégories) | Salaire réel |
Conditions de cotisation | Comptage par journée de cotisation (prévoyance et vieillesse) et annuités (vieillesse) | Comptage par heures de travail (prévoyance) et trimestres (vieillesse) |
Branches d’assurance | Pas de branche AT/MP différenciée (la branche prévoyance regroupe maladie, maternité, invalidité, AT/MP et décès) | Branche AT/MP différenciée avec cotisations et gestion spécifique (pénalisation des entreprises accidentogènes) |
Branches d’assurances | Prise en charge par l’employeur du premier mois des soins et salaires du marin accidenté ou tombé malade à bord (nombreuses exonérations réglementaires) | Pas d’équivalent |
Branches d’assurance | Gestion uniquement de la prévoyance et de la vieillesse + cotisations correspondantes
|
Branches « prévoyance », retraite, chômage, famille… gérées par différents organismes du régime général |
Branches d’assurances | Maladie en cours de navigation = comme maladie hors navigation mais dont les symptômes se déclarent à bord (conditions de cotisation pour les IJ au bout de 6 mois d’arrêt de travail seulement – Taux particuliers de remboursement des soins) | Pas d’équivalent, soit AT/MP, soit maladie |
Rentes AT/MP | Rente servie à partir de 10 % d’IPP, rien en dessous | Indemnité en capital pour les IPP < 10 %, rente au-dessus |
Pension d’invalidité maladie | 50 % du salaire forfaitaire, transformée en pension de vieillesse possible à partir de 55 ans | 50 % du salaire réel, transformée en pension de vieillesse à partir de 60 ans |
Pension de veuf ou veuve invalide | Non | Une pension de veuf ou veuve est servie lorsque le bénéficiaire est invalide à un certain taux. |
Pension d’ancienneté pour inaptitude | Pension anticipée servie sans condition d’âge | Servie à partir de 62 ans mais sans décote (à taux plein) |
ITI – indemnité temporaire d’invalidité | Inexistant (sauf pour la femme, marin enceinte inapte temporaire) | Servie au travailleur inapte au maximum pendant le mois qui suit la décision d’inaptitude et dans l’attente du reclassement ou du licenciement
Montant = 50 % RG + 50 % employeur |
Âge de départ à la retraite | Âge normal = 55 ans (peut être anticipé à 50 ou 52,5 ans sous conditions) | 62 ans (sauf invalide = 60 ans) |
Montant de la retraite | 2 % du salaire forfaitaire moyen des 3 dernières années par année de service avec un maximum de 37,5 annuités soit 75 % du SF maximum | 50 % du salaire réel moyen des 25 dernières années |
Compte pénibilité | Non | Oui, permet de partir à la retraite avant l’âge légal |
Bonification enfant pour la retraite | 5 % (2 enfants), 10 % (3 enfants), 15 % (4 enfants et plus) | 10 % (3 enfants et plus) |
Réversion retraite (54 % de la pension du titulaire décédé) | À partir de 40 ans et pas de plafond de cumul avec les ressources propres du bénéficiaire | 55 ans et plafond de cumul avec les ressources propres du bénéficiaire |
Pensions d’orphelins sur la branche vieillesse | Pension sur la branche vieillesse jusqu’à 21 ans s’ils poursuivent leurs études – montant de la pension temporaire d’orphelin = 10 % de la pension du marin décédé | Pas de pension d’orphelins sur la branche vieillesse |
Régimes complémentaires | Pas de régime complémentaire | AGIRC ARRCO obligatoires en complément de la retraite de base |
Cumul emploi retraite | Autorisé | Autorisé |
Génération de droits nouveaux à retraite par le nouvel emploi | Oui lorsque la première pension de vieillesse est versée par l’Enim (jusqu’au 31/12/2017) | Non lorsque la première pension de vieillesse est versée par le régime général |
Tableau réalisé par l’ENIM
L’année 2018 avait pourtant bien commencé pour le Plan d’épargne en actions (PEA). Fort des bons résultats enregistrés par les marchés boursiers en 2017 (progression du CAC40 de 9,26 % sur un an), le PEA a enregistré un fort rebond, au dernier trimestre 2017 et au premier trimestre 2018, avec près de 500 000 nouveaux comptes titres de PEA ouverts en six mois. Cependant, rattrapés par le ralentissement économique et les incertitudes politiques, les marchés ont été à la peine sur le second semestre. Sur l’année 2018, la place de Paris a ainsi reculé de 10,95 % effaçant par la même occasion les gains de l’année antérieure.
Face au risque de subir des pertes sur les marchés boursiers, les Français qui font de la sécurité une de leur priorité ont stabilisé leur position sur le marché action, malgré la faiblesse des rendements offerts par les produits de taux. Ainsi, sur le troisième trimestre 2018, le nombre de détenteurs d’un PEA est en léger retrait par rapport au premier trimestre 2018 (-159).
Source : Banque de France
Après avoir atteint un plus bas au troisième trimestre 2012 avec 73,22 milliards d’encours, le PEA peine à retrouver son niveau d’avant crise. L’encours du PEA, qui avoisinait les 107 milliards d’euros début 2008, s’établit à présent à 92,9 milliards d’euros (après 92,4 milliards au trimestre précédent).
Source : Banque de France
Le PEA PME poursuit sa lente progression, tant en termes de contrats souscrits que d’encours. Au troisième trimestre 2018, le nombre de comptes titre de PEA PME ouverts s’établit à 80 129 fin septembre 2018 contre 65 529 un an plus tôt. L’encours des PEA-PME atteint à présent 1,32 milliard d’euros. Ce produit instauré en 2014 pour encourager les épargnants à investir dans les PME peine à se créer une place dans le paysage des placements financiers, concurrencé par son aîné le PEA qui fêtera cette année ses 50 ans et naturellement par l’assurance vie qui donne la possibilité à ses détenteurs de mixer entre sécurité et rendement en cumulant fonds euros et unités de comptes.
Source : Banque de France
A lire dans le Mensuel du Cercle N°57 de janvier 2019
Ce n’est pas un krach mais c’est un sérieux signal d’alerte. Toutes les grandes places boursières ont enregistré, en 2018, des reculs significatifs. À Paris, le CAC 40 a perdu 10,95 %, la plus forte baisse depuis 2011. Le Daxx allemand recule même de 18,26 %. L’indice londonien a chuté de 12,48 % à peu près comme l’indice japonais Nikkei, -12,08 %. Les indices américains qui ont longtemps été positifs (jusqu’au mois de décembre) cèdent également du terrain, plus de 5 % pour le Dow Jones et près de 4 % pour le Nasdaq.
Source : Le Cercle de l’Épargne
Près de la moitié des composantes du Cac 40 (19 sur 40) a baissé de plus de 15 % en 2018. Les valeurs financières ont cédé du terrain du fait des menaces qui pèsent sur l’Europe. L’automobile (Renault, Michelin et surtout Valeo) a été mise à dure épreuve avec l’entrée en vigueur de nouvelles normes. La forte concurrence sur ce secteur et l’incarcération du P.-D.G. de Renault ont également joué en défaveur des cours. La grande distribution a payé le ralentissement de la croissance de la consommation, de la concurrence de plus en plus vive et du mouvement des « gilets jaunes ».
L’année 2018 aura été l’année de tous les contrastes. Le pétrole a joué au yoyo, passant de 66 dollars début janvier à plus de 84 dollars le baril le 6 octobre pour terminer l’année à 52 dollars le baril. Il aura perdu 20 % de sa valeur en un an. Son augmentation au cours du premier semestre a pesé sur la croissance des pays consommateurs. Elle a eu comme conséquence l’accélération de l’inflation qui a dépassé les 2 % aux États-Unis comme en Europe.
Le commerce international, dans la foulée de l’année 2017, a connu une forte progression aidé en cela par la bonne tenue de la conjoncture américaine. L’aggravation du déficit commercial américain a conduit Donald Trump à engager, avant les élections de Midterm, une guerre commerciale avec la Chine et à titre accessoire avec l’Europe. Si au niveau des échanges, l’impact a été jusqu’à maintenant faible, les sanctions annoncées ont pesé sur le climat boursier de la fin d’année. Les investisseurs craignent pour 2019 un ralentissement des échanges et donc une diminution de la croissance. L’obtention ou non d’un accord au début de l’année 2019 conditionnera l’évolution des cours des prochains mois.
La croissance de l’économie mondiale aurait dû jouer en faveur de la bourse, or il en fut autrement. Les investisseurs valorisent les cours non pas au regard des performances passées et actuelles mais en fonction des résultats à venir. Il est souvent mentionné que les retournements de la bourse ont six mois d’avance par rapport aux mouvements réels de l’économie. Cette théorie est toute relative car des krachs peuvent ne pas déboucher sur des récessions. Il en fut ainsi en 1987. En 2018, la croissance de l’économie mondiale devrait avoir atteint 3,6 %. Les États-Unis, grâce à la réforme fiscale de Donald Trump, peuvent espérer une croissance de 3 %. L’économie américaine serait menacée de surchauffe, justifiant les relèvements des taux directeurs par la banque centrale. En revanche, le Président Donald Trump pense tout autrement, son objectif étant d’obtenir une croissance supérieure à 3 %. Il réclame l’arrêt de la hausse des taux. Les menaces qu’il a formulées à l’encontre du Président de la FED, Jerome Powell, ont effrayé les investisseurs. Ces derniers n’ont guère apprécié la remise en cause de l’indépendance de la banque centrale. Par ailleurs, ils ont jugé les pressions présidentielles et l’éventuel ralentissement du programme de hausse des taux comme la preuve d’un retournement de la croissance. Quatre hausses de taux sont intervenues au cours de l’année 2018, portant la fourchette des Fed funds entre 2,25 % et 2,5 % en fin d’année.
Le ralentissement économique de la zone euro s’est manifesté dès le premier trimestre et ne s’est pas démenti au cours de l’année. L’Allemagne a même enregistré une contraction de son PIB au troisième trimestre, contraction s’expliquant en partie par le changement des normes antipollution des véhicules et par les tensions commerciales. L’Italie a renoué avec la stagnation et la France avec la croissance à petite vitesse. De même, le Japon a dû faire face à un net refroidissement de son économie au troisième trimestre. À cela s’est ajoutée l’érosion de la croissance chinoise à partir du second semestre.
L’année 2018 a été également marquée par une série de crises diplomatiques dont les effets se sont ressentis sur les indices boursiers. L’Iran, la Turquie et l’Arabie saoudite ont été des sources de tensions. Durant l’été, le durcissement des relations entre Ankara et Washington a provoqué une dépréciation de la livre turque et la baisse du principal indice de la bourse d’Istamboul. Cette crise a provoqué une onde de choc sur les places financières mondiales et a contribué à la baisse des valeurs des banques européennes fortement investies en Turquie. La rupture par les États-Unis de l’accord avec l’Iran et la restauration de l’embargo ont eu une influence sur les cours pétroliers et sur le climat économique général. L’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, dans l’ambassade de son pays en Turquie a pesé sur la place financière de Riad.
L’Union européenne est également restée un foyer d’incertitudes avec notamment le feuilleton, inachevé à cette heure, du Brexit et les relations difficiles de Rome avec Bruxelles du fait de l’arrivée au pouvoir d’une coalition des deux partis extrémistes M5S et la Ligue dont l’antieuropéanisme est un des rares ciments. La crise sociale en France et les difficultés d’Angela Merkel avec la montée en puissance de l’extrême droite fragilisent la zone euro qui fête en 2019 ses vingt ans. Si les écarts de taux entre l’Italie et l’Allemagne se sont accrus, il est à souligner que tant dans ce dernier pays qu’en France, les taux sont plus faibles en fin qu’en début d’année.
L’année 2018 marquera peut-être la fin de l’envolée des cours des technologiques. Apple a valu plus de 1 000 milliards de dollars, avant de perdre en moins de trois mois 30 % de sa valeur. Facebook, Alphabet, Netflix et Amazon ont vu leur cours baisser. Les résultats des GAFAM ne suivaient plus l’appréciation des actions. Des doutes sur la pérennité des modèles économiques commencent à poindre. La correction en cours était attendue et est salutaire. En effet, des augmentations de 300 à 900 % en quelques années étaient déconnectées des réalités économiques.
En 2018, l’année aura été celle de la chute du Bitcoin qui est ainsi passé de plus de 16 400 dollars le 1er janvier 2018 à 3 810 dollars le 31 décembre 2018. En un an, il a perdu plus de 75 % de sa valeur. Le caractère hautement spéculatif, l’absence de transparence, l’explosion des coûts de production des crypto-actifs et la volonté des pouvoirs publics de réguler ce nouveau marché ont entraîné la chute de leurs. Ether, Ripple, Litecoin ont suivi le Bitcoin dans son mouvement.
En 2018, la justice s’est immiscée dans la vie financière des entreprises internationales. L’arrestation de Carlos Gohn au Japon tout comme celle au Canada de la directrice financière de Huawei (qui est par ailleurs la fille du fondateur), et la menace de sanctions à l’encontre de la Société générale aux États-Unis sont autant d’exemples d’une judiciarisation accrue de la vie économique, judiciarisation qui est une forme de protectionnisme déguisé.
Le début du mois de janvier s’inscrit dans le prolongement de 2018. L’accumulation des inquiétudes et des incertitudes angoisse les investisseurs dont l’aversion aux risques est en forte augmentation. La publication de mauvais résultats économiques en Chine a entraîné dès le 2 janvier un net recul des principaux indices boursiers. Si cette chute persistait, la correction actuelle des cours pourrait être bien vite rebaptisée en krach.
Pour l’Union européenne, 2019 sera rythmée par deux évènements majeurs, le Brexit au mois de mars et au mois de mai les élections du Parlement européen. L’année ne sera pas de tout repos avec la montée du nationalisme et la multiplication des tensions entre États membres ainsi qu’entre ces derniers et la Commission.
Pour certains, 2019 sera l’année de la récession et du krach avec la fin du cycle de croissance aux États-Unis. Pour d’autres, la chute n’est pas inévitable. Un petit tour d’horizon des facteurs positifs et négatifs n’est donc pas inutile.
Les opinions publiques, dix ans après la Grande Récession, expriment leurs doutes, leurs colères vis-à-vis des dirigeants politiques. Le cocktail « crise, mondialisation et digital » provoque la montée du populisme, du nationalisme et du protectionnisme. En France, les « gilets jaunes » constituent un phénomène sans précédent depuis la décolonisation et mai 1968. À partir des années 70, avec le déclin du communisme et la fin des mouvements terroristes d’extrême gauche, Bande à Bader, Action Directe, Brigades Rouges en Italie, la vie politique et sociale s’était pacifiée. La question de l’immigration et la crise ont progressivement modifié la donne. Les nouvelles technologies de l’information et de la communication ont changé la manière de faire de la politique. Les réseaux sociaux dont devenus des caisses de résonance importantes. Les « gilets jaunes » constituent le premier mouvement social digital. Facebook et les messageries instantanées ont facilité leur mobilisation sur tout le territoire. Emmanuel Macron a été surpris par ce mouvement, or, en 2017, il a construit son succès électoral en recourant aux réseaux pour constituer son parti. Les mouvements populistes jouent sur la carte communautaire, sur l’idée du rassemblement de personnes qui pensent la même chose. C’est le principe même des réseaux sociaux. En sélectionnant les amis, les sujets, la place laissée à l’ouverture à l’autre et aux idées nouvelles tend à se réduire. Au-delà de ces considérations, le politique et le social sont de retour. Le cours des actions dépend désormais des tweets de Donald Trump autant que des décisions de la banque centrale.
Ce retour du politique s’accompagne d’une remise en cause du multilatéralisme. Or, l’économie n’aime guère les décisions brutales et unilatérales. Elle préfère le consensuel. Depuis 1945 autour du FMI, de la Banque Mondiale, du GATT puis de l’OMC, les États ont essayé plus ou moins bien de s’accorder. La crise de 2008 a été en partie jugulée grâce à l’action coordonnée des puissances parties prenantes du G20. Aujourd’hui, le concert des Nations est en mode polyphonie dissonante. En cas de choc économique, une spirale négative pourrait s’enclencher plus rapidement en cas d’adoption de politiques non coopératives.
Les indicateurs PMI des directeurs d’achat de la société Markit sont assez fiables. Que ce soient ceux qui retracent l’activité des services ou de l’industrie, ces indicateurs sont tous en baisse depuis le milieu de l’année, après avoir connu une hausse rapide de 2015 à 2017. L’indicateur du sentiment économique de la zone euro a perdu près de 8 points ces six derniers mois. Malgré tout, ces indicateurs sont encore au-dessus de leur moyenne de longue période.
Les premières statistiques de la fin de l’année 2018 confirment que le ralentissement économique de la Chine est plus fort que prévu. Aux États-Unis, avec la fin des effets de la réforme fiscale de Donald Trump, les investisseurs sont aux aguets pour réagir face aux premiers signes de retournement de l’activité. La croissance de la zone euro semble s’étioler de trimestre en trimestre, butant sur la démographie atone et les faibles gains de productivité.
Après une forte progression en 2016 et 2017, l’investissement productif des entreprises, celui en logements des ménages et les achats de voitures sont en recul. Néanmoins, il faut relativiser le recul de cette année qui fait suite à une année exceptionnelle. Par ailleurs, le recul des ventes de véhicules n’est pas sans lien avec le durcissement des normes antipollution entrées en vigueur le 1er septembre dernier.
Dans plusieurs pays, l’économie bute sur les difficultés d’embauche des entreprises. Ce problème freine la croissance. Plusieurs pays dont les États-Unis et l’Allemagne ont des taux de chômage inférieurs à 4 %. Le plafonnement de la population active conduit, en règle générale, à la stagnation. La croissance de l’emploi est de 1 % au sein de la zone euro, soit un niveau bien plus faible à celui qui prévalait avant crise.
Quand le commerce international ralentit, la croissance fait de même. Avec une moindre augmentation des revenus, avec les tensions sino-américaines, les échanges mondiaux qui ont connu une bonne année 2018 pourraient se ralentir. La zone euro serait la première à être touchée du fait de sa forte dépendance au commerce international.
Depuis plus de deux ans, le Brexit occupe les esprits. Logiquement, sauf surprise de dernière minute, il est prévu pour le mois de mars prochain. Si Theresa May n’arrive pas à dégager une majorité aux Communes, ce qui en l’état des forces est probable, il n’est pas impossible que le « hard Brexit » soit au menu. Les conséquences économiques seraient importantes pour le Royaume-Uni. Certains secteurs seraient particulièrement touchés, tels que l’agriculture, les transports et les services financiers. Mais des pays européens, comme la France qui dégage un excédent commercial avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, un de ses premiers fournisseurs, subiraient les effets de ce départ non négocié. L’impact potentiel sur le PIB de la zone euro est mal apprécié. Il pourrait atteindre entre 2 à 4 % sur longue période. Pour 2019, la perte de croissance est estimée à 0,5 point. Pour le Royaume-Uni, en cas d’absence d’accord, sur longue période, le manque à gagner en termes de PIB pourrait atteindre jusqu’à 8 %.
Face à ce risque, l’idée d’un nouveau référendum est avancée, en particulier, par Tony Blair. Les électeurs pourraient être amenés à choisir entre le maintien dans l’Union ou le « hard Brexit ». Les autorités européennes ont signalé qu’elles n’étaient pas opposées à l’idée de suspendre le processus de départ du Royaume-Uni.
Depuis le mois de décembre, la Banque centrale européenne a mis un terme à ses rachats d’obligations. En revanche, la BCE ne devrait, au mieux, relever ses taux directeurs qu’à compter de la fin du second semestre 2019. Aux États-Unis, le relèvement des taux directeurs américains devrait se poursuivre mais à un rythme moins soutenu. Deux hausses au lieu de quatre sont pour le moment programmées.
Les taux d’intérêt sont toujours historiquement bas, surtout en prenant en compte l’inflation. Leur légère remontée n’est pas en soi suffisante pour entraîner un repli de l’activité.
Que ce soit dans la zone euro avec l’Italie et la France ou aux États-Unis, la tendance est à la dépense publique. Une pause dans la réduction des déficits publics devrait intervenir. Même l’Allemagne pourrait légèrement desserrer les cordons de la bourse.
Avec le ralentissement de la croissance au sein des grandes zones économiques, Europe, Asie et États-Unis, le cours devrait rester sage en 2019. Pour la zone euro, un baril autour de 50/60 dollars est économiquement assez confortable. Cela ne remettrait pas en cause la rentabilité de certaines activités industrielles ou de services comme les transports aériens.
Les entreprises ont digéré la Grande Récession et ont restauré leurs marges. Les taux de profit sont corrects. Certes, la digitalisation impose au sein de nombreux secteurs des changements de modèle et des investissements importants. Les gains de productivité demeurent, pour le moment, modestes, même si nul ne désespère de récolter prochainement les plus-values du digital.
Par rapport à 2000 et 2008, les valorisations boursières sont assez raisonnables. Seules les valeurs technologiques ont connu au cours des trois premiers trimestres 2018, une augmentation spéculative. La correction intervenue à partir du mois d’octobre a, en partie, assaini le marché. Le cours de l’action Apple a, en deux mois et demi, perdu le cinquième de sa valeur.
Les actifs financiers sont sous-valorisés au sein de la zone euro. Le PER sur les résultats futurs est inférieur à 14 pour l’Eurostoxx quand il était de 16 en 2008 et de 20 en 2000. Même si l’immobilier est en forte hausse dans plusieurs pays, les ratios prix des maisons par rapport au salaire nominal par tête d’une part et le prix de l’immobilier commercial par rapport au PIB d’autre part sont inférieurs en 2018 à leur niveau de 2009 de près de 10 points pour le premier et de 5 points pour le second.
Le taux d’endettement des ménages est en baisse au sein de la zone euro et aux États-Unis. Il est passé de 62,5 à 57,5 % du PIB de 2009 à 2018, la France faisant en la matière exception. Néanmoins, le taux d’endettement des ménages français reste inférieur à la moyenne de la zone euro en s’élevant à 50 % du PIB.
2019 ne naît donc pas dans la béatitude. Le pessimisme est de mise en ce début d’année. Certes, les phénomènes d’autoréalisation pourraient accentuer le ralentissement en cours. Mais, pour autant, rien ne prédestine, en l’état, l’économie mondiale à un nouvel arrêt brutal.
Entre la nécessaire croissance pour améliorer le niveau de la population mondiale et l’indispensable transition énergétique pour limiter le réchauffement climatique, la synthèse complexe à réaliser. Pour le moment, les mesures prises dans l’esprit de la COP 21 ont des effets négatifs sur les ménages et sur les finances publiques. L’idée que le développement d’un important secteur d’activités durables serait porteur de croissance reste encore à démontrer. Le défi, en 2019, sera donc d’obtenir des gains de productivité tant grâce au digital qu’aux nouveaux moyens de production qualifiés de durables.
A lire dans le Mensuel du Cercle N°57 de janvier 2019
Le grand écrivain d’origine tchèque, Milan Kundera, a écrit, il y a quelques années, que « toutes les prévisions se trompent, c’est l’une des rares certitudes qui a été donnée à l’homme. Mais si elles se trompent, elles disent vrai sur ceux qui les énoncent, non pas sur leur avenir, mais sur leur temps présent ». De ce fait, si je souhaite à toutes et à tous, pour 2019, une excellente année avec plein de succès tant personnels que professionnels, je serai prudent en ce qui concerne les prévisions économiques, tant les incertitudes sont nombreuses. 2018 était sous de bons auspices avant de se révéler décevante. La croissance s’est étiolée, en France comme en Europe. Les multiples tensions internationales ont pénalisé l’activité. L’année financière a été marquée par une forte volatilité et par un recul des cours des actions. En 2019, le contexte restera agité. Nous aurons à cœur à suivre tout à la fois l’évolution des taux d’intérêt et du cours du pétrole. Le commerce international dépendra de l’éventuel accord entre la Chine et les États-Unis. Ces derniers devront gérer au mieux la fin d’un cycle économique qui est le plus long jamais enregistré depuis 1945. Du côté de l’Europe, deux rendez-vous sont déjà marqués sur les agendas, le Brexit au mois de mars, sauf si un nouveau référendum ou un report de dernière minute venait changer le cours de l’histoire, et les élections européennes au mois de mai. Face à un monde qui s’articule de plus en plus autour du duopole Chine/États-Unis, la question sera de savoir si le vieux continent peut renouer avec un esprit de conquête en élaborant de nouveaux partenariats, notamment avec la Russie. De Brest à Vladivostok, les intérêts des uns et des autres convergent bien plus qu’il n’y paraît. Énergie, matières premières, industrie, environnement, que pèsent les oppositions issues d’un monde dépassé ? Il est temps de mettre sur pied de nouvelles coopérations. En cette fin de deuxième décennie du XXIe siècle, des lignes bougeront de toute façon. 75 ans après Bretton Woods, 40 ans après l’acceptation par la Chine de l’économie capitaliste, 30 ans après la chute du mur de Berlin, 20 ans après l’avènement d’un monde digital, de nouvelles règles, de nouveaux modes de régulation au niveau mondial ne peuvent qu’apparaître. Si l’immobilisme prévalait, les tensions augmenteraient avec à terme un risque de marginalisation des puissances occidentales. Quoi qu’il arrive en cette nouvelle année, je souhaite délivrer un message rempli d’optimisme en citant Vaclav Havel qui affirmait « l’espoir est un état d’esprit. Ce n’est pas la conviction qu’une chose aura une issue favorable mais la certitude que cette chose a un sens quoi qu’il advienne ».
A lire dans le Mensuel du Cercle N°57 de janvier 2019
En attendant la publication du rendement moyen des fonds euros servis en 2018, dans un article publié par les Echos, Philippe Crevel rappelle le succès de l’assurance vie en 2018 qui reste de loin le 1er produit financier avec un encours de 1704 milliards d’euros à la fin novembre.
Quel taux pour les fonds euros des contrats d’assurance vie en 2018 ? Cet article de cBanque cite Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne qui évoquait récemment un taux moyen autour de 1,6 / 1,7 %.
Dans le JDD, le directeur du Cercle de l’Epargne évoque le contexte dans lequel le Gouvernement a pris la décision de geler pour 2 ans le taux du Livret A. Il rappelle que ce produit d’épargne réglementé intervient dans le financement du logement social.
Challenges rervient sur la collecte de l’assurance vie en novembre et reprend les éléments d’explications évoqués par Philippe Crevel à cette occasion. Immobilier trop cher, rendement et fiscalité du PEL jugés peu attractifs contribuent au succès de l’assurance vie.
Face à la progression de l’inflation, les associations de consommateurs s’inquiètent du rendement offert par le Livret A. Le Directeur du Cercle de l’Epargne revient sur les arguments invoqués par Bercy pour justifier le gel du taux.
Dans un contexte de remontée de l’inflation, le rendement réel du Livret A est négatif. Notre Temps s’interroge alors sur l’opportunité de revoir la méthode de calcul du placement. A cette occasion Philippe Crevel, directeur d Cercle de l’Epargne rappelle l’ancienneté de ce produit âgé de 200 ans et le caractère cyclique du débat relatif à sa rémunération.
Retour sur la collecte de l’assurance vie en novembre dernier avec reprise dans cet article de l’analyse du Directeur du Cercle de l’Epargne qui explique ce bon résultat par un retrait des ménages du marché immobilier.« les ménages puisent moins dans leur assurance vie pour financer leurs projets immobiliers et y affectent une partie de leurs liquidités »
Paris, le 4 janvier 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Résultats de l’assurance vie pour le mois de novembre 2018
L’assurance vie droite dans ses bottes
L’assurance vie confirme et signe sa bonne vitalité. Ainsi, au mois de novembre 2018, elle a enregistré une collecte nette positive d’un montant de 2,7 milliards d’euros. Il s’agit du onzième mois consécutif de collecte positive et le meilleur résultat de l’année en cours. Depuis janvier, la collecte nette a atteint 23,1 milliards d’euros contre 7,8 milliards d’euros sur la même période en 2017.
Au mois de novembre, les cotisations ont été en léger repli à 11,8 milliards d’euros contre 13,1 milliards d’euros en octobre, tout comme les prestations et les rachats (respectivement 9,2 et 10,5 milliards d’euros). Le mois de novembre sourit, en règle générale, à l’assurance vie qui n’a connu que deux décollectes ce mois-là, en 2011 et en 2012. En 2018, l’assurance vie bénéficie d’une part de l’augmentation du taux d’épargne des ménages qui atteindrait, sur le dernier trimestre, 15,6 % du revenu disponible brut et d’autre part de la moindre attractivité du Plan d’Épargne Logement qui a cessé d’être un concurrent depuis la baisse de son rendement et sa fiscalisation. La baisse du nombre des transactions immobilières joue également un rôle positif dans la bonne tenue de la collecte. Les ménages puisent moins dans leur assurance vie pour financer leurs projets immobiliers et y affectent une partie de leurs liquidités. L’assurance vie n’est pas affectée par la remontée de l’inflation qui érode le rendement réel des fonds euros. Les événements liés aux « gilets jaunes » ont pu dissuader les épargnants d’aller dans les agences et les succursales pour réaliser des arbitrages au sein de leur patrimoine, ce qui peut expliquer la légère diminution de la collecte et des rachats.
Au mois de novembre, la collecte des unités de compte a représenté 28,8 % de la collecte totale. Au cours des onze premiers mois de 2018, 36,6 milliards d’euros ont été collectés en unités de compte sur un total de 129,7 milliards d’euros, soit 28 %. Il y a dix ans, lors de la crise, seulement 10 % de la collecte étaient en unités de compte (novembre 2008). Il conviendra de suivre les résultats du mois de décembre pour apprécier l’effet de la chute du cours des actions. Lors des événements passés, en cas de chute prolongée des cours, avec un décalage de deux à trois mois, la souscription des unités de compte diminuait.
En 2018, la collecte nette pourrait atteindre 25 milliards d’euros, ce qui constituerait un très bon millésime pour l’assurance vie qui n’a pas connu un aussi bon résultat depuis 2010. En cas de mauvaise surprise en décembre, l’assurance vie fera alors aussi bien qu’en 2015.
À compter du mois de janvier, la publication des rendements 2018 des fonds euros rythmera l’actualité de l’assurance vie. La légère baisse attendue (moyenne évaluée à 1,6/1,7 contre 1,8 % en 2017), ne devrait pas modifier la donne surtout si le marché de l’immobilier continue à s’assagir. Certes, la volatilité accrue des marchés financiers pourrait inciter certains épargnants à accroître un peu plus leur poche de liquidités.
L’assurance avec un encours de 1 704 milliards d’euros à fin novembre 2018 reste de très loin le premier produit d’épargne des ménages français.
Contacts presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr
Quelle perspective pour le marché immobilier parisien pour cette nouvelle année? Retrouvez l’interview de Philippe Crevel publié sur le média en ligne d’Atlantico.
Sur RMC, Philippe Crevel met en garde les épargnants séduits par le Bitcoin. Il rappelle le caractère très spéculatif de la cryptomonnaie rappelant que « le bitcoin, c’est une monnaie virtuelle qui connaît des variations extrêmement fortes. -75% dans la seule année 2018, il n’y a pas de garantie de l’Etat ».
En 2018, les grandes places boursières sont toutes en recul. Le CAC40 apèrs avoir progressé de près de 10 % en 2017, perd près de 11 % en 2018. Dans Le Parisien Philippe Crevel explique que la seconde partie de l’année, à l’image des places boursières étrangères, fut orientée à la baisse. Il précise ainsi que « tous les indices européens sont en recul et ont tous beaucoup perdu ».
Dans Atlantico, pour célébrer la nouvelle année, Philippe Crevel publie avec Pierre Duriot, et Stéphane Gayet une tribune optimiste sur l’évolution de la société. Santé, éducation, développement… 9 graphiques commentés pour retrouver le sourire!
Paris, le 21 décembre 2018
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Résultat du Livret A en novembre 2018
Le Livret A retrouve des couleurs
Par Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Après deux mois consécutifs de décollecte, le Livret A renoue avec une collecte positive en novembre de 670 millions d’euros (770 millions avec le Livret de Développement Durable et solidaire). En septembre et octobre derniers, le Livret A avait, en effet enregistré deux décollectes de respectivement 410 millions et 2,06 milliards d’euros. L’année dernière, le Livret A avait connu également une petite collecte en novembre de 130 millions d’euros.
Avec cette collecte positive, l’encours du Livret A a atteint, à la fin du mois de novembre, 281,2 milliards d’euros.
Le mois de novembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Sur ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. Ces mauvais résultats sont imputables au paiement des impôts locaux, à la préparation des fêtes et à l’absence de versements des primes.
En 2018, plusieurs facteurs peuvent expliquer le retour d’une collecte positive en novembre. La dégradation de la situation économique et les événements sociaux ont pu conduire des ménages à accroître leur poche d’épargne de précaution. Selon l’INSEE, en cette fin d’année, le taux d’épargne est en forte progression. Les ménages ayant réduit leurs dépenses de consommation (-0,3 %), ils ont pu placer une partie de leurs disponibilités sur leur Livret A et retirer moins d’argent. Par ailleurs, le ralentissement de l’inflation et l’amélioration du pouvoir d’achat provoquée par la diminution des cotisations sociales salariales ont permis l’augmentation de l’effort d’épargne.
Le mois de décembre devrait ressembler à celui de novembre tant en raison du contexte social qu’économique. Un rebond de la collecte devrait intervenir au mois de janvier après le versement des primes
Contacts presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
Ce 20 décembre, le Conseil d’orientation des retraites (COR) réuni en séance plénière s’est intéressé à la retraite des travailleurs non-salariés (TNS). En raison de la diversité des professions occupées par les travailleurs indépendants, leurs régimes de retraite présente de nombreuses spécificités, tant sur les conditions d’affiliation, qu’en matière de prélèvements et de calcul des droits.
Les membres du COR étudient dans ce dossier l’architecture du système de retraite des différentes catégories de non-salariés (avocats, professions libérales , exploitants agricoles…) et les règles de calculs qui leurs sont propres en France et présentent les grandes lignes des systèmes retenus par nos partenaires européens. Ils analysent enfin les principaux enjeux liés aux spécificités de ces régimes dans le cadre de la mise en œuvre annoncée du régime universel de retraite à travers,notamment, l’étude des données du baromètre d’opinion de la DREES 2017 sur la santé, la protection sociale, la précarité, la famille et la solidarité réalisé en 2017, qui délivre les opinions des professions indépendantes sur la retraite.
BFM TV revient sur une enquête menée par l’association de consommateurs CLCV concernant l’assurance vie et le rendement offert par le premier placement financier des Français. A cette occasion, Philippe Crevel rappelle que ce produit « est toujours utile et bien moins contraignant que d’autres types de comptes comme le Livret A ou le PEL est t bien moins contraignant que d’autres types de comptes comme le Livret A ou le PEL ».
Malgré la baisse des rendements touche les fonds en euros, ces contrats restent pourtant les contrats les plus sûrs, qui garantissent des rendements stables. Il précise en outre que « si on ne veut pas perdre d’argent, il faut avoir le goût du risque ».
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