Appelé à commenter la hausse à venir du taux du Livret A, Philippe Crevel évoque dans les Echos les répercussions de cette mesure sur la hiérarchie des placements. « Un produit court et très liquide devient mieux rémunéré qu’un produit long : c’est très inhabituel », remarque ainsi le directeur du Cercle de l’Epargne.
Dans les colonnes de Planet.fr, le Directeur du Cercle de l’Épargne est cité. Rappelant l’objectif de la mesure prise par le régime de retraite complémentaire, il explique que “L’option la plus simple pour la contourner consiste donc à… continuer à travailler”.
Dans cet article consacré à l’opportunité de taxer le Livret A, Philippe Crevel directeur du Cercle de l’Épargne est cité. Il précise que « L’exonération fiscale des intérêts a toujours été contestée par les établissements bancaires qui soulignaient qu’elle contrevenait à la libre concurrence. Elle a été également régulièrement mise en cause par les représentants de l’État à la recherche de ressources fiscales pour équilibrer les comptes publics ». Il ajoute que » la question de l’exonération est devenue lancinante avec la mise en place, en 1917, de l’impôt sur le revenu »
Au début de l’année 2021, 93,3 % des ménages vivant en France hors Mayotte possèdent au moins un actif financier (autre qu’un compte-chèques), immobilier ou professionnel. Si cette épargne est le produit de toutes les catégories sociales et de toutes les générations, elle est, évidemment, davantage le fait des ménages les mieux dotés en termes de revenus et de patrimoine.
Quels sont les besoins et les attentes des ménages dits « aisés » en matière de placement et de gestion de leur patrimoine ? Quel regard portent-ils sur notre système de retraite ? En s’appuyant sur la distribution de niveaux de vie par déciles utilisée par l’INSEE pour ses travaux, cette étude tend à décrypter le comportement et les aspirations des 10 % de ménages les plus aisés dans ces domaines.
Au sommaire de cette étude
Les hauts revenus, des fourmis avisées
Les ménages aisés et le système de retraite
La donation du vivant, le moyen privilégié par les hauts revenus pour transmettre leur patrimoine
Dans un article consacré au Livret A, Philippe Crevel directeur Cercle de l’Epargne explique comment au fil de ses 200 ans d’histoire, ce produit est devenu un totem constant notamment que « le Livret A est un phénomène politique, dont la moindre baisse de taux entraîne un psychodrame ».
Le cumul emploi-retraite a toujours fait l’objet de débats, entre ceux qui entendent le développer et ceux qui, au contraire, souhaitent le restreindre. Les premiers mettent en avant son apport pour le financement des régimes de retraite et l’amélioration des pensions quand les seconds estiment qu’il pénalise l’emploi des jeunes. La législation a ainsi fait d’importants allers-retours sur ce sujet. L’ordonnance n° 82-290 du 30 mars 1982 relative à la limitation des possibilités de cumuls entre pensions de retraite et revenus d’activité mentionnait que le départ à la retraite signifiait la rupture définitive de tout lien professionnel avec l’employeur ou la cessation définitive de l’activité non salariée. Elle accordait la possibilité de reprendre une activité professionnelle, salariée ou non, sous réserve que cette dernière soit différente de la précédente. L’objectif était alors une libération définitive des emplois occupés. Le processus de libéralisation, intervenu ensuite, a été progressif.
La loi du 21 août 2003 a introduit des limites quant à l’activité reprise et fixé une condition de ressources qui s’applique à tous les régimes. La loi de financement pour la Sécurité sociale pour 2009 a amplement libéralisé le cumul emploi-retraite, tout en encadrant les conditions d’accès. Si ces dernières ne sont pas remplies, c’est l’ancien régime qui s’applique.
Les règles sur le cumul emploi-retraite concernent tous les régimes d’assurance vieillesse à l’exclusion des exploitants agricoles qui bénéficient d’un régime particulier. Sont ainsi concernés, les assurés du régime général de sécurité sociale, ceux du régime des salariés agricoles, ceux des régimes des professions artisanales, industrielles et commerciales, ceux des régimes spéciaux de la fonction publique, du régime des marins et des ouvriers des établissements industriels de l’État ainsi que les assurés des autres régimes spéciaux. Les assurés des régimes des professions libérales et des avocats ne font pas exception.
Depuis le 1er janvier 2009, deux dispositifs cohabitent. Le premier concerne les retraités ayant liquidé une retraite à taux plein soit parce qu’ils avaient atteint l’âge légal de départ à la retraite et qu’ils avaient acquis le nombre de trimestres requis pour avoir une retraite à taux plein, soit parce qu’ils avaient atteint l’âge à partir duquel la retraite à taux plein est de droit. Cette formule est également ouverte aux assurés qui ont obtenu une retraite anticipée au titre du dispositif de « carrière longue » ou d’un handicap. Le second dispositif concerne tous ceux qui ne se trouvent pas dans cette situation, il s’agit essentiellement les retraités qui ont liquidé leurs droits avant l’âge de la retraite à taux plein, sans avoir le nombre de trimestres requis.
Dans le cadre du premier dispositif, appelé « cumul intégral », aucun délai ni aucune condition de ressources ne sont imposés. Le retraité peut reprendre son ancienne activité professionnelle une fois ses pensions liquidées. Il faut, en effet, au préalable qu’il ait cessé toutes ses activités professionnelles avant de se mettre en situation de cumul. Cette règle ne joue pas pour les anciens militaires.
Pour tous les retraités qui n’ont pas obtenu la retraite à taux plein ou qui n’ont pas atteint l’âge de la retraite à taux plein, le cumul est encadré.
Deux limites ont été apportées par le législateur. La première concerne le délai de réemploi chez son ancien employeur. Il est impossible de signer un nouveau contrat de travail durant les six mois suivant la cessation d’activité. Si cette condition n’est pas respectée, le versement de la pension est suspendu.
Le cumul emploi-retraite est par ailleurs plafonné. Le total des montants bruts des retraites de base et complémentaires des salariés ou assimilés et du salaire perçu au titre de l’activité reprise ne doit pas dépasser la moyenne mensuelle des revenus d’activité des 3 derniers mois civils (précédant la cessation d’activité). Pour simplifier, le cumul emploi-retraite ne doit pas aboutir à gagner plus qu’avant la liquidation des droits à la retraite.
Cette limite ne peut être inférieure à 1,60 fois le SMIC mensuel si ce montant est plus avantageux que le précédent. En cas de dépassement de cette limite, le versement de la pension est suspendu.
Dès que le retraité atteint l’âge de la retraite à taux plein, il bascule dans le régime du cumul intégral.
Jusqu’au 1er janvier 2015, il était possible de se constituer de nouveaux droits à pension à la condition que le nouvel emploi soit affilié à une caisse de retraite à laquelle aucune demande préalable de liquidation de droits n’a été adressée. À compter du 1er janvier 2015, le cumul emploi-retraite, quelle que soit sa nature, n’ouvre plus accès à de nouveaux droits à la retraite.
Le retraité souhaitant reprendre une activité doit, à compter du 1er janvier 2015, avoir liquidé tous ses droits et cela auprès de toutes les caisses auquel il est affilié. Cette liquidation ne vaut pas pour les produits d’épargne retraite (PER, PERP, Contrat Madelin…).
En 2020, selon l’INSEE, 495 000 personnes, soit 3,4 % des retraités de 55 ans ou plus résidant en France cumulent emploi et retraite, contre 464 000 personnes en 2014. 25,3 % des retraités entre 55 ans et 59 ans cumulent. Cette proportion se réduit à 7,2 % chez les 60-64 ans, 4,7 % chez les 65-69 ans, et 1,4 % chez les 70 ans ou plus. Entre 2014 et 2020, parmi les retraités qui cumulent emploi et retraite, la part des 60-64 ans diminue de 42,6 % à 31,0 %. Pour les 60-62 ans, cette baisse est en partie due à l’application du report de l’âge légal de départ de 60 à 62 ans. Pour les 62-64 ans, cette diminution pourrait tenir aux nouvelles règles du dispositif du cumul emploi-retraite définies par la réforme de 2014. Depuis cette réforme, les retraités reprenant leur travail ne peuvent plus améliorer le niveau de leur pension par leurs cotisations. De ce fait, un certain nombre d’entre eux privilégient la surcote au cumul. Les personnes de 62-64 ans représentent 22 % des personnes en cumul, contre 28,5 % en 2014.
Les indépendants et les cadres sont surreprésentés parmi les cumulants. 19,2 % des retraités cumulant emploi et retraite exercent une activité en tant qu’artisan, commerçant, chef d’entreprise ou exploitant agricole, contre 9,1 % de l’ensemble des personnes de 55 ans ou plus en emploi et non retraitées Ils sont également 27,5 % à occuper un emploi de salarié cadre, contre 21,6 % de l’ensemble des seniors en emploi et non retraités. Plus de deux tiers des emplois exercés dans le cadre d’un cumul avec la retraite le sont à temps partiel. 16,4 % des retraités de la génération 1950 ont, selon la DREES, cumulé un emploi et une retraite, que ce soit au sein du même régime ou dans deux régimes différents pendant au moins un an entre la date de la liquidation de leurs droits et leur 66e anniversaire. Au sein des retraités de la fonction publique civile de l’État, ce taux est de 7 %. Cette part est un peu plus élevée à la CNRACL (12 %) et pour les militaires (51 %). Ces derniers reprennent fréquemment une activité dans le privé après leur période militaire. Parmi les retraités (hors militaires) nés en 1950, 15 % de ceux partis à la retraite avant 60 ans ont cumulé un emploi et une retraite, contre 5 % de ceux partis à la retraite à 60 ans ou plus.
Avant même la crise sanitaire, les créations d’emplois étaient, en France, dynamiques, permettant une décrue du chômage, décrue qui avait été espérée de tous ses vœux par François Hollande. Après l’interruption liée au covid, cette baisse a repris avec ampleur au point que la France devrait compter d’ici la fin de l’année un million d’emplois de plus qu’en 2019. Les pénuries de main-d’œuvre se multiplient. Selon la Banque de France, 55 % des chefs d’entreprise déclarent, en juin, avoir rencontré des problèmes de recrutement (+3 points en un mois). Ces difficultés augmentent tout à la fois pour les entreprises des secteurs tertiaires (+3 points) que pour celles de l’industrie (+3 points en mai et +10 points depuis décembre. Il manquerait près de 200 000 salariés dans les secteurs de l’hébergement et de la restauration, ainsi qu’entre 40 000 et 50 000 professionnels dans le secteur des transports, selon la Fédération nationale des transports routiers (FNTR). Des manques de main-d’œuvre sont également constatés dans le secteur de l’emploi à domicile, dans le médico-social et dans le bâtiment.
Les entreprises, depuis la fin des confinements, font face, pour certaines d’entre elles, à une augmentation rapide de la demande. Les ménages sont nombreux à vouloir déménager ou réaliser des améliorations pour leur logement. Après deux années de limitation de déplacements, ils souhaitent à nouveau profiter de la fin de restrictions. L’activité touristique bénéficie à plein de ce souhait. Les entreprises investissent de leur côté pour se digitaliser ou pour réduire leur empreinte carbone. Les goulets d’étranglement au niveau de la main-d’œuvre sont également la conséquence de l’inadéquation entre offre et demande de travail ainsi que de l’évolution de la démographie. La question des compétences est souvent mise en avant par les employeurs en particulier dans les secteurs du bâtiment ou de l’industrie. La France manque de techniciens et d’ingénieurs. Certains secteurs rencontrent des difficultés de recrutement en raison de la pénibilité des postes proposés. Enfin, la population active arrive à son apogée. Sans apport extérieur, elle est amenée à diminuer. Les départs à la retraite sont légion quand les entrées sur le marché du travail se font rares. Sans apport extérieur, ce phénomène est appelé à perdurer durant les prochaines années. L’acuité de la pénurie d’emplois est en la France d’autant élevée qu’elle est un des pays de l’OCDE où le rapport entre le nombre de personnes en emploi et la population active, appelé taux d’emploi, figure parmi les plus faibles. Il est de 67 %, contre 76 % en Allemagne ou 78 % au Japon. La proportion de jeunes de moins de 25 ans sans emploi et déscolarisés dépasse 15 % en France contre 8 % en Allemagne. Après le chômage de masse, nous entrons, au-delà des accidents conjoncturels, dans l’ère du travail rare.
Avec près de 515 000 démissions au dernier trimestre 2021, le record atteint pendant la crise financière de 2008 (509 000 au premier trimestre 2009) a été battu. Les ruptures conventionnelles, plus de 128 000 au premier trimestre 2022, demeurent à un niveau historique. Sur un marché du travail dynamique avec l’existence de nombreux déficits de main-d’œuvre, les salariés n’hésitent plus à démissionner ou à obtenir une rupture conventionnelle. Les rapports de force profitent moins aux employeurs d’autant plus que le système de protection sociale est assez protecteur pour les salariés. De nombreux employés du secteur de l’hébergement et de la restauration dont les établissements sont restés fermés durant plus d’un ou presque n’y sont pas revenus, car ils ont trouvé des emplois garantissant de meilleures conditions de vie ou de rémunération.
Le mouvement en France n’est pas comparable à celui des États-Unis mais il témoigne d’un changement. Avec l’augmentation des coûts de déplacement, avec la hausse du prix de l’immobilier, des actifs cherchent des emplois à l’extérieur des grandes agglomérations. La crise sanitaire a conduit certains ménages à redéfinir leur projet de vie en changeant le cas échéant de métiers ou de lieu d’habitation. Avec un marché du travail plus tendu, cette tentation ne peut que s’accentuer. Le développement du télétravail ou le développement de nouveaux types d’activités en lien avec les plateformes amènent certains actifs à changer de secteur d’activité.
Dans les prochaines années, les entreprises seront contraintes d’améliorer l’attractivité des emplois qu’elles proposent afin d’attirer des salariés et de les fidéliser. Ces derniers sont de plus en plus attentifs aux questions de conditions de travail au sens large du terme, et notamment de pénibilité. La problématique du logement et des déplacements est un facteur mis en avant par un nombre croissant d’entre eux. La question du niveau des retraites devrait également rester au cœur de l’actualité dans les prochaines années. Aujourd’hui, seulement, un salarié sur cinq cotise à un produit d’épargne-retraite. Or, selon l’enquête du Cercle de l’Épargne/Amphitéa de 2022, 71 % des actifs estiment que leur pension sera insuffisante pour vivre correctement à la retraite. Les jeunes actifs de 25 à 34 ans sont 78 % à le penser. Ils sont également majoritaires à considérer que le système de retraite actuel fera « faillite » d’ici quelques années. Si ce jugement est irrationnel compte tenu de la logique de répartition sur lequel repose notre système de retraite, il témoigne d’une véritable peur sur le sujet. La diffusion des produits de retraite supplémentaire sera sans nul doute un enjeu important d’ici le milieu du siècle. Au-delà de la question de la retraite, les entreprises, les branches professionnelles devront réfléchir sur la question de la prévoyance. L’épidémie de covid a conduit des millions de personnes à ne plus pouvoir exercer leur travail, soit car celui-ci était soumis à des fermetures administratives soit parce qu’elles devaient garder leurs enfants privés d’école. L’épidémie amène donc à réfléchir sur les niveaux de couverture et sur leurs modalités de déclenchement. Le réchauffement climatique avec la multiplication des évènements météorologiques extrêmes peut également provoquer des arrêts subis de travail (température excessive, inondations, tempêtes), des problèmes de santé, etc. Pour un ouvrier du bâtiment, pour un livreur, les canicules à répétition ne sont pas sans conséquence.
Le risque cybernétique doit par ailleurs être de plus en plus à prendre au sérieux. De nombreux hôpitaux ont, ces derniers mois, été piratés avec des demandes de rançon, ce qui les a obligés à réduire leur activité. En 2020, plus de 10 000 entreprises ont été concernées, avec des possibles arrêts d’activité et des préjudices importants. Les nouvelles formes de travail, les nouvelles organisations de travail, les nouveaux risques ainsi que l’apparition de nouvelles demandes de la part de la population, amènent la prévoyance à évoluer, à se moderniser. Elle est un outil important de valorisation du travail, surtout quand la main-d’œuvre devient rare.
Les âges de départ à la retraite sont pluriels. Il faut distinguer l’âge légal, âge à partir il est possible de liquider ses droits sous certaines conditions de, l’âge de la retraite à taux plein, âge qui permet de s’affranchir de la durée de cotisation, l’âge de la mise à la retraite d’office et l’âge moyen effectif, âge auquel les Français partent à la retraite.
Fin 2020, l’âge conjoncturel de départ à la retraite est de 62 ans et 4 mois pour les retraités résidant en France. Du fait de potentielles périodes d’interruption de carrière, les femmes partent en moyenne 7 mois après les hommes : 62 ans et 7 mois pour les femmes et 62 ans pour les hommes.
L’âge conjoncturel de départ à la retraite a augmenté de 1 an et 9 mois depuis 2010, principalement en raison de l’application de la réforme de 2010 portant de 60 à 62 ans l’âge légal ainsi qu’en raison des réformes mises en œuvre depuis 1993 et notamment celles modifiant la durée de cotisation qui est passée de 37 ½ années à 43 ans.
En 2020, l’âge conjoncturel s’élève à 63 ans et 4 mois au régime général (y compris les indépendants), soit un an de plus qu’en 2012. Il se situe entre 56 et 59 ans dans les régimes de la RATP, de la SNCF et à la Caisse nationale des industries électriques et gazières (CNIEG).
L’âge conjoncturel de départ à la retraite a augmenté régulièrement dans tous les régimes sur les 10 dernières années au moins. Le taux de retraités à 61 ans a baissé de 47 % entre les générations 1949 et 1959. Depuis le relèvement de l’âge légal à 62 ans, le taux de retraités à 60 ans a reculé de 45 points, passant de 64 % en 2010 (génération 1950) à 19 % en 2020 (génération 1960). Le taux de retraités à 61 ans a lui aussi baissé, de 76 % en 2010 (génération 1949) à 29 % en 2020 (génération 1959), soit un recul de 47 points. Les taux de retraités âgés de 62 ans à 64 ans augmentent de manière régulière entre 2004 et 2013.
Avec la réforme des retraites de 2014, il est nécessaire d’avoir liquidé tous ses droits à pension pour accéder aux règles de cumul libéralisé. Cela a incité certains actifs à poursuivre leur activité. Le taux de retraités à 65 ans commence quant à lui à diminuer en 2016 : il s’établit à 86 % fin 2020, soit une baisse de 8 points par rapport à fin 2015. Cette diminution s’explique, en toute vraisemblance, par le relèvement de l’âge d’annulation de la décote prévu par la réforme de 2010.
Pour les départs anticipés à la retraite, les taux de retraités entre 56 ans et 59 ans augmentent de 2004 à 2008, avec la montée en puissance du dispositif carrière longue. Ils diminuent ensuite avec son durcissement en 2009. Les modifications des règles de liquidation dans les fonctions publiques et dans les régimes spéciaux ont également contribué à la diminution du nombre de jeunes retraités. 22 % des personnes résidant en France âgées de 59 ans étaient retraitées fin 2008, contre 6 % fin 2020. L’âge moyen de départ à la retraite a augmenté de 1 an et 3 mois entre les générations 1949 et 1953.
L’âge moyen de départ à la retraite baisse globalement au fil des générations nées entre 1926 et 1949, avant de remonter à partir de la génération 1950. Il passe ainsi de 62 ans et 2 mois pour la génération 1926 à 60 ans et 3 mois pour la génération 1949. Il se stabilise ensuite vers 61 ans pour les personnes nées entre 1930 et 1944, et décroît plus fortement à partir de la génération 1946, jusqu’à la génération 1949. À partir de la génération 1950, la hausse de l’âge moyen de départ à la retraite, est rapide.
Entre les générations 1926 et 1950, la diminution de l’âge moyen de départ à la retraite couplée à l’augmentation de l’espérance de vie entraîne une progression de la durée moyenne espérée passée à la retraite. Cette augmentation s’interrompt avec la génération 1951. La durée de retraite espérée pour la génération 1953 est de 24 années et 9 mois. Sur le long terme, cette durée moyenne reste de 4 mois plus élevée par rapport à la génération 1940 (2 mois pour les femmes et 7 mois pour les hommes), et de 3 ans et 8 mois par rapport à la génération 1926. En moyenne, grâce à une espérance de vie plus longue, les femmes nées en 1953 passeront 26 années et 7 mois à la retraite, contre 23 années pour les hommes de la même génération.
Selon le Conseil d’Analyse Économique, 60 % du patrimoine des ménages est, en 2022, constitué par les successions quand ce ratio était de 30 % dans les années 1970. Dans les années 1980, les Français héritaient à 42 ans, en moyenne. Aujourd’hui, c’est à 50 ans et en 2030, ce sera à 55 ans. En 2070, l’héritage pourrait intervenir vers 60 ans. Autrefois, l’héritage servait essentiellement pour acquérir sa résidence principale ou monter son entreprise. Aujourd’hui, il s’ajoute au patrimoine existant dans le cadre de la préparation de la retraite ou de la transmission.
La question de l’héritage hanta tout le XIXe siècle. Faire un beau mariage, avoir une dot et hériter jalonnait la vie des bourgeois. Honoré de Balzac s’est, dans ses romans, à maintes reprises, moqué des stratégies des rentiers en tout genre.
Les Français détestent les droits de succession. Même ceux qui n’ont reçu aucun héritage et qui, en toute vraisemblance, n’en recevront pas y sont hostiles (enquête 2022 Cercle de l’Épargne/ Amphitéa). La transmission familiale est sacralisée. Cet attachement peut s’expliquer par notre passé paysan même si nos racines agricoles pour un grand nombre de Français commencent à dater. Au XVIIIe siècle, deux tiers du patrimoine des ménages français étaient constitués de terres agricoles. Jusqu’à la Seconde guerre mondiale, cette prédominance agricole a perduré. Il a fallu l’urbanisation d’après-guerre et la diminution de la population agricole qui représente désormais moins de 2 % de la population pour changer la donne. La pierre a ainsi remplacé la terre. Dans le passé, vendre la terre était une honte, un aveu de faiblesse. Elle faisait la fortune des familles. Elle se devait d’être transmise de génération en génération. Le premier impôt sur les successions est créé en 1791 avec un taux de 1 % sans abattement. Il devient progressif en 1901. Le taux passa à 40 % après la Première Guerre mondiale pour rembourser les dépenses militaires et de reconstruction. En 1920, les 1 % des ménages les mieux dotés possédaient 60 % du patrimoine national. Ce taux atteignait 90 % pour les 10 % les mieux dotés. En 1959, le taux est revenu à 15 %. Il remonte à 40 % en 1981. Il passera à 45 % en 2007 mais avec en parallèle une augmentation des abattements.
La France, dont les prélèvements obligatoires atteignent 45 % du PIB, se caractérise par des droits de succession relativement élevés. Ils seraient les troisièmes les plus lourds au sein de l’OCDE. Si les transmissions hors héritiers directs sont fortement taxées au taux de 60 %, celles concernant les enfants ou les conjoints le sont beaucoup plus modestement. 80 % des successions ne seraient pas taxées en France. Par le jeu des abattements, le taux d’imposition réel des successions ne dépasse 18 % en France que pour 1 % des héritages, ceux qui sont supérieurs à 700 000 euros. En ligne directe, le taux moyen d’imposition après abattement est de l’ordre de 5 %. Pour atteindre des taux plus importants, autour de 30 %, l’héritage doit dépasser 550 000 euros après abattement. Il faut dépasser 1,8 million pour supporter un taux de 45 %.
Les descendants indirects, frères, sœurs, neveu, nièce, tiers doivent acquitter des droits importants avec des abattements moindres, voire sans abattement. Les taux peuvent atteindre 60 %. Ces successions qui représentent 10 % du total fournissent à l’État la moitié des droits de mutation à titre gratuit (14 milliards d’euros au total). Le principe de base des successions demeure la transmission directe et se matérialise par la réserve héréditaire. L’article 913 du Code civil de 1804 a, en effet, institué une réserve héréditaire. Il prévoit que la moitié de succession doit être réservée à l’enfant unique, les deux tiers s’il y a deux enfants et les trois quarts s’il y en a trois. L’article 914 réserve un quart du patrimoine au conjoint s’il n’y a pas de descendants directs. Le Code civil définit la notion de quotité disponible qui perdure depuis. En vertu de ce principe, un quart au maximum du patrimoine peut être alloué sans tenir compte des règles de succession.
Au fil des années, le conjoint survivant a été protégé. Ainsi, depuis 2007, il bénéficie d’une exonération de droits. La charge fiscale est transférée sur les enfants, ce qui peut générer des problèmes, surtout si le montant hérité est élevé. Ces derniers sont amenés à régler des droits de succession sans avoir obligatoirement les liquidités disponibles. Les règles de l’héritage ont évolué depuis l’instauration du Code civil, mais avec retard. Si les conjoints survivants sont mieux protégés que dans le passé, la situation des familles recomposées est encore imparfaitement prise en compte. Les enfants issus de différents mariages ne sont pas traités de manière identique, les derniers étant privilégiés aux premiers, surtout en cas de décès précoce d’un des conjoints. De même, les héritiers qui ne sont pas en ligne directe sont fiscalement pénalisés. Si auparavant, la fiscalité visait à encourager la reprise des terres ou de l’entreprise, avec l’allongement de l’espérance de vie, avec l’évolution des structures familiales, avec l’instauration du Pacte Dutreil, elle devrait être moins pénalisante pour les tiers. Au sein des couples, les femmes restent pénalisées au niveau du patrimoine. Tout en participant à sa constitution, le partage est souvent inégalitaire en cas de divorce. Entre 1998 et 2015, l’écart de richesse s’est accru passant de 9 à 16 %. Implicitement, en cas d’organisation avant décès des successions, les héritiers sont avantagés par une sous-valorisation des biens faisant l’objet d’une donation par exemple. Le patrimoine demeure une affaire d’hommes comme son étymologie l’indique.
Les droits de succession sont en France assez obscurs. L’existence d’abattements, de dispositifs spécifiques appelés « niches » réduisent le poids de l’impôt. Ces mécanismes bénéficient aux personnes héritant de sommes importantes. Les 0,1 % des héritiers les plus importants reçoivent, en moyenne, 13 millions d’euros et sont soumis à un taux d’imposition de 10 %. Les détenteurs de patrimoine optent pour l’assurance vie, les pactes Dutreil, les donations et le démembrement pour alléger la facture de leurs héritiers.
45 % des propriétaires occupants ont pu acquérir leur bien immobilier grâce, en partie, à l’héritage ou à la donation. Entre 1995 et 2019, le patrimoine des ménages a triplé en lien avec la progression de la valeur des biens immobiliers. Certes, cet enrichissement est relatif, mais il constitue un mur difficile à franchir pour les primo-accédants. L’immobilier représente 80 % de la valeur du patrimoine des classes moyennes et plus de 50 % de celui des 10 % des ménages les plus aisés. Si le rapport des revenus entre les 10 % les plus aisés et les 10 % les plus modestes, après redistribution et impôts, est de 3,5, il atteint 315 pour le patrimoine. Le processus de valorisation et la stagnation de la croissance expliquent la montée des inégalités patrimoniales. Elle conduit aussi à renforcer le poids des revenus du patrimoine au sein des ménages qui en disposent. Les ménages qui ont hérité ou qui ont bénéficié de donations peuvent bénéficier de revenus issus du patrimoine représentant jusqu’à 25 % de leurs revenus globaux. Le destin des uns et des autres dépend de moins en moins du travail et de plus en plus du patrimoine hérité. La France se caractérise par l’importance de son capitalisme familial. 83 % des TPE, PME, ETI et des grandes sociétés sont dirigés par des familles. 60 % des entreprises de plus de 50 millions de chiffre d’affaires sont des entreprises familiales. Ce taux est supérieur à celui de l’Allemagne qui est souvent mise en avant pour son capitalisme familial. En France, LVMH, Kering, groupe Bolloré, Lagardère, Chanel, etc. sont des groupes familiaux. Les retraités possèdent plus de la moitié du patrimoine financier et immobilier des ménages. 77 % des plus de 60 ans sont propriétaires de leur résidence principale, contre 57 % pour l’ensemble de la population.
Accélérer la mobilité du capital, réduire les inégalités patrimoniales constitue des défis majeurs. Le principe d’une taxation non plus des successions mais des biens transmis au cours de l’ensemble de la vie a été avancé. Chaque citoyen pourrait ainsi bénéficier d’un abattement global s’appliquant à toutes les successions ou donations dont il pourrait bénéficier au cours de sa vie. Ainsi, les 200 000 premiers euros transmis pourraient être exonérés. Un barème moins progressif mais comportant moins de dérogations pourrait être appliqué à tous les héritiers. L’avantage fiscal accordé aux enfants a moins de sens aujourd’hui qu’au début du XXe siècle. Pour les entreprises, le recours à la fiducie ou au trustee en lieu et place du Pacte Dutreil faciliterait le recours à des gestionnaires motivés sans pour autant priver les héritiers de leurs droits.
La déflation, cette menace des années 2010, a laissé place à celle de l’inflation. La crise sanitaire, la guerre en Ukraine génèrent des ondes de hausses de prix qui parcourent tous les continents et qui touchent toutes les activités. Pour les personnes de moins de 50 ans, l’inflation est un concept abstrait. Elle renvoie à des évènements contenus dans les livres d’histoire, l’hyper inflation de 1924 en Allemagne, l’inflation de l’après Seconde guerre mondiale, la stagflation provoquée par les deux chocs pétroliers. Les politiques de désindexation mises en œuvre dans les années 1980 et la fixation, a priori, de norme de progression des masses monétaires ont eu alors raison de l’inflation. Sa disparition s’est accompagnée d’une baisse des taux d’intérêt, baisse qui s’est accélérée quand les banques centrales ont souhaité la ressusciter. Après la crise des subprimes, la décrue des taux a été telle qu’en 2020, les États de la zone euro ont emprunté à taux nuls, une première. Les plans de relance, les goulets d’étranglement, les pénuries en tout genre et les embargos provoquent aujourd’hui une résurgence de l’inflation sur fond de liquidités ultra-abondantes. Elle peut s’installer dans le temps car l’énergie, les matières premières, les produits agricoles qui furent abondants ces dernières années pourraient demeurer rares à l’avenir tout comme la main-d’œuvre au sein des pays occidentaux. Nous devons nous acclimater pour un certain temps à l’inflation. En matière de placements, l’épargnant se devra d’être mobile et être capable de modifier son allocation afin de privilégier les valeurs les plus résilientes. Même si les actions cotées enregistrent une correction depuis le début de l’année, elles sont capables de résister à l’inflation à travers notamment le versement des dividendes. Ces derniers sont l’expression des résultats des entreprises. Or, elles peuvent, du moins certaines, répercuter ou compenser les augmentations de coûts qu’elles subissent. L’augmentation des taux d’intérêt pèse actuellement sur les cours des actions mais moins que sur la valeur des anciennes obligations. Pour se déconnecter des mouvements erratiques des marchés, les épargnants peuvent opter pour le non-coté. Les entreprises de taille moyenne ou intermédiaire offrent de belles perspectives de rendement. Dans cette période de hausse de taux, il est indispensable que les sociétés puissent accéder facilement au marché des fonds propres. En France, plus des deux tiers du financement des entreprises se réalisent par crédit, contre un tiers aux États-Unis. Les entreprises françaises sont exposées à la remontée des taux, ce qui pourrait les conduire à diminuer leurs investissements au moment même où elles devraient les accroître pour répondre au double défi de la digitalisation et de la transition énergétique. Que ce soit au niveau de l’assurance vie ou du Plan d’Épargne Retraite, les placements « actions » et « unités de compte » sont donc toujours d’actualité. La remontée des taux devra certes à terme, permettre une amélioration du rendement des fonds euros, mais celle-ci ne sera pas immédiate et ne permettra pas de compenser la hausse des prix. Si agilité, mobilité et diversité sont les commandements de l’épargnant, c’est encore plus vrai en période d’inflation.
Jean-Pierre Thomas
Le retour de l’inflation et la remontée des taux vont-ils permettre d’améliorer le rendement des fonds euros des contrats d’assurance vie ? Dans Money Vox met en garde les épargnants contre un excès d’optimisme précisant que « si les taux s’envolent, la valeur des obligations du portefeuille diminue fortement ».
Dans ce podcast animé par Aurélie Blonde, Christian Carrega, directeur général de Préfon, Héléna de Lima, experte en gestion de patrimoine et Sarah Le Gouez, secrétaire générale du Cercle de l’Épargne étaient invités à présenter le solutions à privilégier pour préparer sa retraite passé 50 ans.
Revenant sur l’enquête 2022 Cercle de l’Épargne/Amphitéa « Les Français, l’épargne et la retraite », Sarah Le Gouez a évoqué appréhensions des quinquagénaires en matière de retraite et les moyens qu’ils préconisent pour compléter leur pension.
A la veille d’une possible hausse substantielle du taux du PEL, le Parisien revient sur ce produit destiné aux ménages modestes. Philippe Crevel, cité dans cet article, estime qu’un taux à 4,5 % à partir d’août serait une forte incitation à l’épargne au détriment de la consommation, et dont le poids serait supporté par les banques. Il précise que « dans la hiérarchie des taux, ce serait atypique d’avoir un produit d’épargne de court terme, liquide, rémunéré plus fortement que n’importe quel produit financier à risque à l’heure actuelle ».
Cité dans Planet.fr, le directeur du Cercle de l’Épargne explique que le plus important dans l’épargne comme dans la micro épargne, “c’est la régularité de l’effort entrepris”.
Paris, le 30 juin 2022
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Résultats de l’assurance vie – mai 2022
L’ASSURANCE VIE EN MODE RESILIENT
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
En mai, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée, selon France Assureurs, à +1,9 milliard d’euros, en retrait par rapport à celle du mois d’avril (2,2 milliards d’euros). Elle est en revanche en légère hausse par rapport à celle du mois de mai 2021 (+0,2 milliard d’euros). La collecte de cette année est comparable à celle de l’année 2019 (1,8 milliard d’euros) et supérieure à la moyenne de ces dix dernières années.
Par rapport à la fin de l’année dernière et aux premiers mois de l’année, la collecte se tasse tout en restant relativement abondante. La chute du cours des actions n’a pas induit un recul de la collecte en unités de compte. Si les fonds euros sont moins plébiscités, affichant une décollecte nette, il n’ y a pas de mouvement important de retrait dans un contexte de hausse des prix et de faibles rendements. Les Français qui maintiennent un important effort d’épargne privilégient les placements les plus connus que sont l’assurance vie et les livrets réglementés. Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit à +12,4 milliards d’euros, en hausse de +2,8 milliards d’euros comparé aux 5 premiers mois de l’année 2021. Cette collecte est inférieure à celle du Livret A sur la même période (+15,45 milliards d’euros)
Pour le seul mois de mai, les cotisations brutes en assurance vie ont atteint 11,8 milliards d’euros, en légère hausse de +0,2 milliard d’euros par rapport à mai 2021. Elles augmentent sur la partie en euros, de +0,2 milliard d’euros à 7,0 milliards d’euros, et restent stables en unités de compte (UC). Ces dernières représentent 40,6 % de la collecte, soit le taux moyen constaté depuis le début de l’année.
Les prestations sont stables par rapport à mai 2021, à 9,9 milliards d’euros en mai 2022. Depuis janvier, 53,2 milliards d’euros ont été versés, en baisse de -0,5 milliard d’euros comparé à la même période en 2021.
L’encours des contrats d’assurance vie atteint 1 847 milliards d’euros à fin mai, en croissance de +0,6 % sur un an. Sa faible progression s’explique par l’évolution des cours de marché en recul depuis le début de l’année.
Dans un contexte marqué par de fortes incertitudes, les ménages devraient continuer à privilégier les placements liquides et offrant une garantie. Un léger tassement de la collecte nette de l’assurance vie pourrait intervenir. La baisse des cours des actions pourrait néanmoins attirer certains épargnants souhaitant engranger des plus-values dans les prochains mois.

Contacts presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
Cité dans Le Revenu, le directeur du Cercle de l’Épargne estime que le taux du Livret A «pourrait être porté à 2% au 1er août 2022» et deviendrait ainsi plus compétitif que nombre de fonds euros.
Paris, le 30 juin 2022
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Un taux du Livret A à 2 % au 1er août 2022
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 5,8 % en juin 2022, après +5,2 % le mois précédent.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 6,5 %, après +5,8 % en mai. Sur un mois, il croîtrait de 0,8 % comme le mois précédent.

Avec la publication du taux d’inflation (indice provisoire) du mois de juin, le taux du Livret A pourrait être porté à 2 % au 1er août 2022. La Banque de France communiquera une préconisation de taux au milieu du mois de juillet après la publication définitive du taux d’inflation du mois de juillet.
En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux des livrets A, est égal, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :
a )La moyenne arithmétique entre :
– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) ;
– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages
b) 0,5 %.
Les données utilisées sont celles relatives au dernier mois pour lequel ces données sont connues.
L’écart entre deux fixations successives du taux est limité de manière transitoire à 0,5 point de pourcentage maximum jusqu’à ce que le calcul ci-dessus donne deux résultats successifs dont l’écart est inférieur à 0,5 point de pourcentage.
Avec un taux de 5,8 % au mois de juin, le taux moyen de ces six derniers mois s’est élevé à 4,46 %. Le taux moyen de l’€str est de -0,58 donnant pour les deux composantes une moyenne arithmétique de 1,94 % ouvrant droit à un taux de rendement pour le Livret A de 2 % à compter du 1er août 2022. Ce taux s’appliquera également au Livret de Développement Durable et Solidaire.
Pour le Livret d’Épargne Populaire, le gouvernement pourrait opter pour un taux de 4,5 %.
Une augmentation d’un point du taux du Livret A ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Le rendement réel du Livret A serait négatif sur l’année de plus de trois points.
Avec un taux de 2 %, le Livret A offrira une rémunération nettement supérieure à celle des livrets bancaires fiscalisés (autour de 0,1 % en moyenne) et même des fonds euros de l’assurance vie (1,2 % avant fiscalité).
Pour un épargnant ayant 10 000 euros sur son Livret A, le gain sera de 100 euros de plus, soit un total de 200 euros, l’inflation étant prévue pour l’ensemble de l’année 2022 à 5,5 % (prévision INSEE juin 2022), la perte réelle pour l’épargnant sera de 361 euros en euros constants.
Le relèvement du taux du Livret A d’un point coûtera pour ce seul produit 3,6 milliards d’euros aux banques et à la Caisse des Dépôts. L’augmentation du taux pourra se traduire par une hausse de taux pour les emprunts des bailleurs sociaux, des entreprises (à partir des ressources du LDDS) et des collectivités locales.
L’augmentation du taux du Livret A devrait conduire à une augmentation de la collecte ce qui pénalisera, en période d’inflation, la consommation. Ce phénomène a été constaté lors du relèvement intervenu au 1er février 2022. Depuis le début de l’année, la collecte du Livret A est dynamique avec plus de 15 milliards d’euros. L’encours du Livret A a battu un nouveau record fin mai avec 358,8 milliards d’euros.
Le directeur du Cercle de l’Épargne est cité dans cet article consacré aux dispositifs destinés à améliorer le niveau de sa future pension. Il évoque notamment la surcote qui encourage les assurés à travailler au-delà de l’âge et du nombre de trimestres requis pour le taux plein. Il précise néanmoins qu’ «il y aura peut-être un débat sur le niveau de surcote ». Considérant que « si l’on veut pousser les gens à travailler au-delà de 64 ou de 65 ans, il faudra la rehausser.»
Dans le journal Les Echos, Philippe Crevel évoque les avantages et les inconvénients de nombreux placements. Il rappelle ainsi que le Livret A dont le taux devrait être revalorisé en août offre un rendement réel négatif et alerte les ménages qui pourraient se laisser séduire par des livrets bancaires aux rendements attractifs. Il précise ainsi que « dans ce genre d’offre, le principal avantage est de profiter des taux boostés les trois premiers mois, ensuite cela devient moins intéressant ». Plus méconnu, le Livret d’épargne populaire (LEP) destiné aux ménages modestes, devrait être selon lui être davantage valorisé auprès de ses potentiels bénéficiaires.
Invité à commenter les résultats du Livret A en mai, Philippe Crevel estime que « la collecte s’érode un peu, mais demeure à des niveaux très élevés, surtout si l’on considère le stock sans précédent accumulé pendant les années Covid ». Selon lui, « l’inflation n’a pas encore d’impact réel sur la collecte » rappelant que le rendement rendement réel sur ce placement est négatif.
Dans Planet.fr Fort heureusement, non ! Il n’est jamais trop tard pour mettre de l’argent de côté. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne donne quelques conseils pour protéger ses placements une fois à la retraites. L’occasion pour lui de rappeler, qu’il ne faut jamais mettre tous ses œufs dans le même panier.
Il n’y a pas de petite économie. Dans Planet.fr, Philippe Crevel donne quelques conseils aux épargnants disposant de capacités limitées. Il précise ainsi “qu’il est toujours utile de dégager de l’épargne de précaution, laquelle peut aussi rejoindre l’épargne retraite. C’est l’occasion de se protéger contre d’éventuels problèmes de santé, de dépendance, de logement… où tout simplement contre la perte de revenus après la cessation d’activité”.
Dans les colonnes de Planet.fr, Philippe Crevel rappelle que l’effort d’épargne repose davantage sur la régularité que sur la quantité. .
Interrogé dans le Parisien sur une possible hausse du Livret A, Philippe Crevel rappelle que la décision reviendra à Bercy, après proposition du gouverneur de la Banque de France. Précisant que la hausse ne pourra pas compenser l’inflation, il insiste sur le fait que l’effort d’épargne est réalisé, en très grande partie, par les ménages aisés. Ainsi selon lui, « les chiffres globaux de collecte au premier trimestre sur les livrets d’épargne réglementés se révèlent être en trompe-l’œil. Nous observons un début de décollecte chez les 20 % des ménages les plus populaires »
Dans un article consacré au passage à la retraite, Planet.fr cite le Directeur du Cercle de l’Epargne qui préconisait de s’y prendre entre quatre et six mois avant la date du départ à la retraite. Au risque, sinon, de ne pas laisser le temps à la caisse de retraite le temps de récupérer et analyser les bons documents.
Inviter à réagir sur Money Vox à l’uniformisation des frais figurant sur les contrats Philippe Crevel met en garde contre un excès d’information qui pourrait aboutir à l’inverse de l’objectif escompté. Estimant ainsi que « trop d’informations tue l’information », il considère qu’ « on en demande beaucoup aux assureurs » et que « ce qui compte c’est le rendement ».
Fin 2020, selon l’édition 2022 du rapport « les retraités et les retraites » de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), la France comptait 16,9 millions de personnes bénéficiant d’au moins une pension de droit direct en provenance des régimes français de retraite. Leur nombre a augmenté de 1,2 % par rapport à fin 2019. Cette progression est plus faible que celle constatée avant la réforme de 2010 portant l’âge de départ de 60 à 62 ans (2,6 % de croissance en moyenne par an entre 2005 et 2010). Les femmes représentent une part croissante des retraités de droit direct, car, avec la progression du taux d’activité lors de ces dernières décennies, elles sont de plus en plus nombreuses à pouvoir bénéficier d’une pension. Le nombre des retraités de droit direct vivant en France s’élevait, fin 2020, à 15,8 millions. 1,1 million de personnes touchaient des pensions de droit français mais vivaient à l’étranger (travailleurs immigrés ne passant pas leur retraite en France, retraités ayant choisi de s’expatrier).
Fin 2020, 14,1 millions de retraités de droit direct ont reçu une pension de base de la CNAV. Cela concerne les assurés qui étaient salariés (hors régimes spéciaux et fonction publique) et les travailleurs indépendants. 12 millions ont touché une pension complémentaire du régime unifié Agirc-Arrco.
Entre 2004 et 2020, le ratio entre le nombre de personnes en emploi et le nombre de retraités diminue, de 2,02 à 1,67. Ce ratio est lié à la forte progression du nombre de retraités et à la faible croissance du nombre de personnes en emploi. En 2020, au-delà des effets démographiques se sont ajoutés ceux de la crise sanitaire qui a pesé fortement sur le nombre de personnes en emploi.
L’évolution annuelle du nombre de retraités dépend à la fois du nombre de nouveaux retraités et du nombre de décès survenus au cours de l’année. Après avoir augmenté en 2017 et 2018, le nombre de nouveaux retraités baisse légèrement en 2019 puis en 2020. Ce résultat est la conséquence, notamment, du calendrier de recul de l’âge minimum légal de départ à la retraite et de l’âge d’annulation de la décote instauré par la réforme de 2010.
Ainsi, fin 2020, 24 % des retraités reçoivent une pension d’au moins deux régimes de base et sont donc dits polypensionnés. Cette baisse s’explique par l’intégration de la Sécurité sociale pour les indépendants (SSI) au régime général. Le nombre moyen de pensions de droit direct provenant d’un régime de base est de 1,3 par retraité, et le nombre moyen de pensions de droit direct provenant d’un régime de base ou d’un régime complémentaire est de 2,2. La part des polypensionnés par génération fluctue, elle, de 33 % à 37 % pour les générations 1926 à 1952 avant fusion CNAV-SSI mais diminue nettement pour la génération 1953 qui a eu 67 ans en 2020. Cette baisse s’explique par la mise en place de la liquidation unique des régimes alignés (Lura) à partir de la génération1953 et par la fusion du régime général et de la Sécurité Sociale des Indépendants.
En définissant le régime principal de base comme celui dans lequel le retraité a validé le plus grand nombre de trimestres, alors 11,9 millions de retraités ont pour régime principal le régime général (CNAV et indépendants). 2,9 millions de retraités dépendent principalement d’un régime de la fonction publique.
Malgré la crise sanitaire qui a conduit certains assurés à différer la liquidation de leurs droits retraite, 847 000 personnes, tous régimes confondus, ont fait valoir leurs droits à pension. Parmi ces retraités de droit direct, 716 000 sont des primo-liquidants. Ils ont liquidé pour la première fois un droit direct en 2020.
Fin 2020, En France, la pension moyenne brute de droit direct (majoration de pension pour trois enfants ou plus comprise) a atteint 1 509 euros pour les personnes retraitées résidant en France. Ce montant était de 1 402 euros pour l’ensemble des retraités vivant ou non en France. Les personnes résidant à l’étranger ont, en moyenne, des pensions plus faibles que l’ensemble des pensionnés. Cette situation s’explique par le fait que nombre d’entre eux n’ont accompli qu’une partie de leur carrière professionnelle en France.
Pour les retraités résidant en France, le montant moyen de la pension de droit direct nette des prélèvements sociaux s’élève à 1 400 euros en 2020, et à 1 537 euros en prenant en compte l’éventuelle pension de réversion. Cette pension de retraite totale nette moyenne fin 2020 correspond à 62,9 % du revenu d’activité net moyen.
La pension a progressé, en 2020, de 0,3 % en euros courants par rapport à décembre 2019, et de 0,4 % en euros constants, les prix à la consommation restant quasi stables durant cette période.
L’augmentation des pensions s’expliquait en grande partie, jusqu’en 2017, par l’effet dit « de noria ». Les nouveaux retraités perçoivent, en moyenne, des montants de pension supérieurs à ceux des retraités des générations plus anciennes du fait de carrières plus longues, en particulier pour les femmes. Parallèlement, la pension des retraités qui décèdent en cours d’année est inférieure à celle des retraités plus jeunes. Depuis 2017, la pension des nouveaux retraités est légèrement inférieure à celle de l’ensemble des retraités, l’effet « noria » ne compense pas l’érosion des pensions. Entre 2015 et 2020, la pension brute de droit direct (majoration pour trois enfants ou plus comprise) des retraités résidant en France augmente de 4,1 % en euros courants, mais baisse de 0,7 % en euros constants. Cette diminution est la conséquence de sous-indexation des pensions. Entre fin 2015 et fin 2020, les pensions ont ainsi été revalorisées de 1,7 % (en moyenne, tous régimes confondus), alors que l’inflation (y compris tabac) a été de 4,8 %, soit un écart de 3,1 points.
En 2020, le montant moyen de la pension de droit direct (majoration pour trois enfants ou plus comprise) nette des prélèvements sociaux des retraités résidant en France augmente de 0,5 % par rapport à fin 2019, en euros courants comme en euros constants. Le taux de CSG moyen des retraités de droit direct résidant en France s’établit à 5,3 % en 2020, contre 5,4 % en 2019 et 5,9 % en 2018.
Entre 2015 et 2020, la pension nette de droit direct (majoration pour trois enfants ou plus comprise) des retraités résidant en France diminue de 1,3 % en euros constants, soit un recul plus marqué que celui de la pension brute (0,7 %). Rapportée au revenu d’activité net moyen, la pension nette moyenne reste stable en 2020, après une baisse de 0,8 point en 2019 et de 1,9 point en 2018.
À l’Agirc (avant sa fusion avec l’Arrco), la pension des nouveaux liquidants est, depuis plusieurs années, nettement inférieure à celle des personnes déjà retraitées, en raison notamment de la baisse du rendement des cotisations au cours des dernières années, mais aussi d’une évolution du profil des retraités cadres. De plus en plus d’assurés ont été cadres au cours de leur carrière, mais pour des périodes en moyenne plus courtes, de sorte qu’ils ont accumulé moins de points.
Pour un retraité, la pension de droit direct représente en moyenne 91 % de la pension totale, et la pension de droit dérivé 9 % (la réversion).
Parmi les retraités ayant effectué une carrière complète, les retraités monopensionnés reçoivent une retraite supérieure en moyenne de 6 % à celle des retraités polypensionnés en 2020.
Fin 2020, les femmes résidant en France ont une pension de droit direct (éventuelle majoration de pension pour trois enfants ou plus comprise) inférieure, en moyenne, de 40 % à celle des hommes. Cet écart était de 50 % en 2004. Avec l’amélioration du taux d’activité féminine et le plus grand nombre de femmes cadres, la différence entre les pensions des hommes et celle des femmes diminue progressivement. La réduction de l’écart est également à mettre au profit de l’assurance vieillesse des parents au foyer (AVPF) mise en place en 1972 qui permet, aux femmes, sous certaines conditions, d’acquérir des droits à pension au titre de l’éducation des enfants.
Après la prise en compte des pensions de réversion, la pension des femmes est en moyenne inférieure de 28 % à celle des hommes.
L’écart de pension entre les femmes et les hommes est moins élevé lorsqu’il est calculé pour l’ensemble des retraités résidant en France ou à l’étranger (-37 % pour les droits directs et -25 % après l’ajout de la réversion).
À l’exception de l’Île-de-France, le montant moyen des pensions de droit direct varie peu selon les régions de liquidation. Le montant s’éloigne de la moyenne nationale à Paris (+39 %), dans les Yvelines (+37 %), dans les Hauts-de-Seine (+36 %) et dans l’Essonne (+23 %). En revanche, il est inférieur à la moyenne nationale dans le nord et le nord-est de la France, ainsi que dans le Massif central et les départements et régions d’outre-mer (DROM).
Fin 2016, 37 % des retraités résidant en France (54 % des femmes et 16 % des hommes) perçoivent une pension de droit direct (y compris l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus) inférieure ou égale à 1 000 euros bruts par mois. À l’inverse, 7 % des retraités (2 % des femmes et 12 % des hommes) reçoivent plus de 3 000 euros bruts par mois. Les femmes sont surreprésentées parmi les bénéficiaires de petites pensions.
En 2019, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’Insee, le niveau de vie médian des retraités vivant en France métropolitaine dans un logement ordinaire s’élève à 1 900 euros par mois. Ce niveau de vie est supérieur de 3,3 % au niveau de vie médian de l’ensemble de la population, qui est de 1 840 euros par mois.
En prenant en compte l’avantage d’être propriétaire, le niveau de vie médian des retraités s’élève à 2 310 euros par mois et est supérieur de 9,5 % au niveau de vie de l’ensemble de la population qui est de 2 110 euros.
L’érosion des pensions ces dernières années est compensée par l’augmentation des gains issus du patrimoine dont les retraités sont propriétaires à 60 %. Pour les retraités les plus modestes, les prestations sociales dont le minimum vieillesse qui a été revalorisé ces trois dernières années ont contribué au maintien du niveau de vie.
En 2019, le revenu disponible des ménages dont l’un des membres au moins est retraité, est constitué de pensions de retraite à hauteur de 80,4 % contre 27,5 % pour l’ensemble des ménages. Les revenus d’activité en représentent 17,9 %. Ils comprennent le cumul de l’emploi avec la retraite, l’activité professionnelle éventuelle d’autres membres du ménage, ou encore la transition de l’emploi vers la retraite en cours d’année 2019. Les revenus du patrimoine dans le revenu disponible des ménages dont au moins un des membres est retraité comptent davantage que dans le revenu disponible de l’ensemble de la population (15,7 % contre 9,5 %). En revanche, le poids des prestations sociales non contributives est moins important (1,9 % contre 5,7 %), du fait de la quasi-absence d’enfants à charge, donc de prestations familiales, pour les ménages dont au moins un des membres est retraité. Les impôts directs, qui viennent en déduction des revenus, représentent 17,2 % du revenu disponible de ces derniers, soit une part très proche de celle de l’ensemble des ménages (18,0 %).
Les retraités français subissent une baisse du pouvoir d’achat des pensions en raison des sous-indexations décidées ces dernières années. En revanche, leur niveau de vie résiste, leurs revenus étant peu sensibles aux aléas de la conjoncture, aléas qui sont nombreux. Les retraités bénéficient du fait qu’ils sont propriétaires de leur résidence principale (77 % d’entre eux) et qu’ils perçoivent des revenus de leur patrimoine. La DREES souligne que le niveau des pensions progresse moins vite que dans le passé en raison notamment des réformes engagées depuis 1993. L’allongement de la durée de cotisation, les malus, l’indexation sur les prix des salaires de référence, la prise en compte des vingt-cinq meilleures années en lieu et place des dix meilleures commencent à faire effet.
A lire dans le Mensuel du Cercle de l’Epargne n°98 de juin 2022
Les 18-24 ans représentent environ 8 % de la population en France. Ils disposaient, en 2018, d’un niveau de vie moyen de 21 630 euros par an, soit 1 803 euros par mois (hors étudiants vivant seuls ou avec d’autres étudiants), contre 25 360 pour l’ensemble de la population et 25 530 pour les 65 ans et plus. Derrière ces moyennes, les jeunes majeurs se démarquent des tranches d’âge supérieures par leur plus grande diversité. Au-delà des différences d’origines sociales, les 18-24 ans sont davantage confrontés à d’importants et rapides changements, susceptibles d’intervenir d’une année sur l’autre. Cela tient notamment aux conditions dans lesquelles ils s’insèrent, ou non, dans la vie active. Pour autant, ils semblent conscients qu’ils seront en première ligne pour assumer, dans les années qui viennent, les besoins croissants en matière de santé et de protection sociale engendrés par le vieillissement des populations, rembourser une dette publique en expansion crise après crise, et relever le défi climatique.
En 2020, 16,4 milliards d’euros de cotisations ont été, selon le rapport annuel de la direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (DREES), le service des statistiques du ministère de la Santé et des Solidarités collectées dans le cadre de contrats de retraite supplémentaire. Par rapport à 2019, ces cotisations ont progressé de 20 % malgré la crise sanitaire. Cette forte augmentation s’explique par le succès du Plan d’Épargne Retraite qui est commercialisé depuis le 1er octobre 2019. Le montant des prestations versées au titre de contrats de retraite supplémentaire au profit des retraités a légèrement augmenté en 2020 et s’est élevé à 7,0 milliards d’euros. La part des cotisations versées par les régimes supplémentaires de retraite par rapport à l’ensemble des cotisations acquittées atteint 5,1 % en 2020, tandis que les prestations servies se stabilisent à 2,1 % de l’ensemble des prestations de retraite versées, soit nettement moins que la moyenne constatée au sein des pays de l’OCDE, autour de 15 %. La baisse du poids relatif des cotisations en 2018 et 2019 est liée à la mise en place de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu.
Le ministre de l’Économie avait fixé un objectif à 300 milliards d’euros d’encours pour l’épargne retraite en 2022. En 2020, une partie du chemin a été parcourue. En effet, l’encours s’élevait à 250 milliards d’euros, contre 206 en 2015.
Un salarié sur cinq cotise à un produit d’épargne retraite. Fin 2020, 14,3 millions de personnes détiennent ainsi un contrat de retraite supplémentaire en cours de constitution auprès de sociétés d’assurance, de fonds de retraite professionnelle supplémentaire, d’institutions de prévoyance, de mutuelles comme l’UMR et d’organismes de gestion de l’épargne salariale. L’épargne retraite a gagné 700 000 adhérents entre la fin 2019 et la fin 2020 grâce, en grande partie, au succès rencontré par le PER. En dix ans, 4,5 millions de nouveaux adhérents ont souscrit à un produit d’épargne retraite. En 2020, malgré la crise sanitaire, 6,3 millions de personnes ont versé des cotisations sur leurs produits d’épargne retraite.
Selon la DREES, les souscripteurs de produits d’épargne retraite sont plus âgés que l’ensemble des actifs. 74 % des adhérents à un produit retraite en cours de constitution ont 40 ans ou plus, et 16 % ont 60 ans ou plus, quand ces tranches d’âge ne représentent respectivement que 58 % et 7 % des actifs.
La part des moins de 30 ans parmi les nouveaux adhérents à un contrat de retraite supplémentaire est de 17 %. Elle diminue depuis 2019, alors qu’elle était proche de 26 % depuis 2013. Ce vieillissement est en grande partie technique. De nombreux PER ont été ouverts par des titulaires d’anciens produits individuels et qui ont réalisé des transferts.
Les adhérents aux produits souscrits individuellement (PER individuels, plan d’épargne retraite populaire [PERP] et contrats Madelin) sont plus âgés en moyenne que l’ensemble des adhérents. Les produits collectifs couvrant tout ou partie des salariés ont des publics par nature plus jeunes. Plus de 30 % des adhérents à un PER d’entreprise collectif, à un Perco, à un PER obligatoire ou à un contrat relevant des articles 82 et 83 du CGI ont moins de 40 ans, contre 26 % parmi l’ensemble des adhérents à des produits d’épargne retraite.
Parmi les nouveaux adhérents, 45 % sont des femmes. Elles représentent 39 % des adhérents aux PER d’entreprise collectifs et Perco et 48 % des adhérents aux PER d’entreprise obligatoires et contrats relevant des articles 82 et 83.
La cotisation moyenne augmente fortement en 2020 pour les contrats individuels (PER individuels, PERP ou assimilé et contrats Madelin). La hausse est de 44 % et le montant de la cotisation moyenne s’élève à 3 260 euros. La cotisation moyenne sur les nouveaux PER individuels s’est élevée à 5 130 euros contre 3 010 euros pour les produits des non-salariés, et 2 220 euros pour les PERP. Les opérations de transferts sur les PER accroissent le montant des cotisations.
Le nombre de bénéficiaires d’une rente viagère issue d’un produit d’épargne retraite s’est élevé en 2020 à 2,4 millions. 1,4 million ont bénéficié d’une rente d’un contrat souscrit individuellement (PER individuel, PERP et contrat Madelin), pour un montant annuel moyen s’élevant à 1 660 euros.
Si le poids de l’épargne retraite demeure modeste en France, il progresse grâce au PER qui, avec sa sortie en capital et sa gestion pilotée, séduit un public croissant. Les bons résultats de 2020 ont été obtenus dans un contexte complexe, l’épidémie de covid ayant incité les ménages à privilégier l’épargne de précaution. Malgré tout, il n’y a pas eu d’effets sur l’épargne retraite. Les Français sont de plus en plus nombreux à estimer qu’il est nécessaire d’épargner afin de compléter les pensions issues des régimes obligatoires. Les premiers résultats du PER prouvent que ce dernier a rencontré son public. En simplifiant l’offre, avec sa sortie en capital, le PER répond aux attentes des actifs. Il devrait poursuivre sa croissance dans les prochaines années et permettre sous peu le franchissement de la barre des 300 milliards d’euros pour l’épargne retraite, objectif qu’avait fixé Bruno Le Maire pour 2022, lors de la discussion du projet de loi PACTE.
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Dans notre système actuel de retraite, l’obtention de la retraite à taux plein est conditionnée à un nombre de trimestres d’assurance. Du fait des réformes adoptées depuis 1993, la durée d’assurance nécessaire est progressivement passée de 150 à 172 trimestres (durée qui sera effective pour la génération 1973 et suivante). Pour ceux atteignant en 2022 leur 62e année, il faut 168 trimestres d’assurance.
Afin de liquider plus tôt sa retraite et d’améliorer son montant, il est possible d’effectuer des rachats de trimestres. Il est ainsi possible de racheter jusqu’à douze trimestres pour compenser des années d’études supérieures à la condition que ces années aient donné lieu à la délivrance d’un diplôme ou aient conduit à une admission au sein d’une classe préparatoire ou dans une grande école. Le rachat des trimestres est également possible pour les assurés ayant des années incomplètes (moins de 4 trimestres cotisés).
Le montant des rachats est fonction de l’âge et des revenus. Plus l’assuré est âgé et plus ses rémunérations sont importantes, plus le coût du rachat est élevé. Il est également fonction de l’option choisie, taux seul ou trimestre et taux. Le montant du rachat varie de 1055 à 6684 euros par trimestre (barème 2022 – https://www.legislation.cnav.fr/Documents/circulaire_cnav_2022_06_20012022.pdf). Il faut souligner que les rachats sont déductibles du revenu imposable.
Le rachat de trimestre repose sur un pari, celui d’une stabilité des règles de calcul des pensions. En cas de report de l’âge légal à 64 ans, un assuré ayant acheté des trimestres afin de partir entre 62 et 64 ans pourrait avoir fait l’opération pour rien. Lors du passage de 60 à 62 ans, en 2010, la loi avait prévu que les personnes concernées pouvaient demander un remboursement mais qui ne prenait pas en compte l’inflation et qui ne donnait pas lieu à paiement d’intérêt.
Avant l’application d’une éventuelle réforme reportant l’âge légal au-delà de 62 ans, les assurés qui se trouvent près de l’âge de la retraite peuvent effectuer un rachat pour l’anticiper. Le report de l’âge légal sera quoi qu’il arrive progressif. Il faut attendre de connaître le contenu et le calendrier de la réforme avant de s’engager dans l’achat de trimestres pour les assurés qui partiront après 2023 voire 2024. Pour les assurés de moins de 57 ans, la prudence est plutôt d’attendre l’adoption du texte.
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Les flux financiers des ménages pour l’année 2021 ont atteint 165,8 milliards d’euros contre 203,4 milliards d’euros en 2020 et 108,8 milliards d’euros en 2019. Avant la crise sanitaire, le flux d’épargne annuel était voisin de 100/110 milliards d’euros. Depuis 1996, la collecte de 2021 est la deuxième la plus élevée après celle de 2020.
Cette épargne financière reste majoritairement investie dans des produits de taux (114,9 milliards en 2021). Les flux de placements vers les produits de fonds propres demeurent néanmoins à des niveaux exceptionnels (54,3 milliards en 2021 après 53,9 en 2020).
Au quatrième trimestre 2021, avec la levée des restrictions sanitaires et les fêtes de fin d’année, les ménages ont réduit leur effort d’épargne. Les flux nets des principaux placements financiers des ménages sont ainsi revenus à des niveaux proches de ceux d’avant pandémie (31 milliards après 41,2 milliards au troisième trimestre). Les ménages placent des montants plus faibles en numéraire et dépôts à vue (6,3 milliards contre 19,6 milliards au troisième trimestre) et procèdent à des retraits sur leurs livrets d’épargne réglementée (-0,2 milliards au quatrième trimestre). En revanche, les flux en assurance vie et épargne retraite sont en hausse, tant pour les supports en euros que pour ceux en unités de compte (12,5 milliards après 7,6 milliards).
Le patrimoine financier brut des ménages a atteint le niveau record de 6 025 milliards d’euros au dernier trimestre 2021 contre 5 662,2 milliards d’euros au quatrième trimestre 2020. Cette hausse est imputable au maintien d’un fort taux d’épargne et d’une augmentation importante de la valeur des actions.
Fin 2021, l’Allemagne et la France sont les deux principaux pays de l’OCDE ayant les taux d’épargne les plus élevés. Dans aucun des grands États de l’OCDE, le taux d’épargne n’a retrouvé son niveau d’avant crise.
Avec la vague Omicron, la guerre en Ukraine, la résurgence de l’inflation, les ménages demeurent attentistes et prudents. Selon les informations fournies par la Banque de France, la Caisse des Dépôts, l’INSEE et France Assureurs, l’effort d’épargne reste soutenu après avoir connu un léger repli au dernier trimestre 2021.
Les placements en numéraire et sous forme de dépôts auprès des banques, y compris l’épargne réglementée, sont en augmentation (23,7 milliards d’euros contre 13,6 milliards au quatrième trimestre). L’encours des ménages en dépôts à vue atteint un nouveau record à 522 milliards d’euros.
Au cours du premier trimestre 2022, l’épargne réglementée a encore battu de nouveaux records. L’encours des Livrets A, des LDDS, des LEP, des Livrets Jeune et de l’épargne logement s’élevait fin mars 2022 à 506,47 milliards d’euros, soit 60 milliards d’euros de plus que fin 2019 avant le début de la crise sanitaire. Le relèvement du taux du Livret A à compter du 1er février 2022 a soutenu la collecte qui a atteint 14 milliards d’euros pour les trois premiers mois de l’année.
Le flux des contrats d’assurance vie demeure positif grâce aux unités de compte. La part des unités de compte dans la souscription se maintient autour de 40 % dans un contexte boursier plus volatil.
Le relèvement du taux du Livret A le 1er février 2022 et les incertitudes liées à la résurgence de l’inflation et à la guerre en Ukraine conduisent les ménages à renforcer leur épargne de précaution.
Les ménages devraient à un niveau élevé leur effort d’épargne au cours du premier semestre avec néanmoins un essoufflement progressif. Face à la remontée de l’inflation, le premier réflexe est d’accroître son épargne pour se prémunir des hausses de prix à venir et pour maintenir constante, en valeur réelle, son encaisse.
Dans un second temps, avec la diminution du pouvoir d’achat qui a atteint 2,5 % au cours du premier trimestre, les ménages, surtout les plus modestes, pourraient être amenés à puiser dans leur épargne. Au cours du second semestre, l’effort tend de toute façon, traditionnellement, à diminuer. Les ménages doivent faire face aux dépenses liées aux vacances, à la rentrée scolaire et aux fêtes de fin d’année.
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3 questions à Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne
Avant tout, malgré ses faiblesses, sa complexité, notre système de protection sociale a réussi à endiguer les différentes vagues. Les hôpitaux ont pu gérer des dizaines de milliers de patients sans avoir besoin de recourir à l’horrible sélection des patients. Durant l’épidémie, le taux de pauvreté est resté stable, le pouvoir d’achat des ménages a même réussi à augmenter malgré le recul du PIB de plus de 8 points. En quelques mois, la quasi-totalité des Français ont été vaccinés, ce qui a nécessité des efforts logistiques de premier ordre.
La crise a révélé évidemment certains dysfonctionnements dont certains étaient connus depuis de nombreuses années. La faible agilité du système a été patente au début de l’épidémie avec la difficile coordination des différents acteurs de la santé. La question n’était pas tant celle de l’insuffisance de lits que de la possibilité de faire travailler ensemble le secteur privé et le secteur public. Au fil des vagues, des progrès ont été réalisés. Face à la soudaineté de la crise, des pénuries sur certains équipements ou produits se sont fait jour. Il est difficile de prévoir l’imprévisible. La France, avec ses partenaires européens, a réussi, après les errements des premières semaines, à faire face et à réduire progressivement la létalité de l’épidémie. Le problème des urgences, criant avant la crise, l’est encore plus aujourd’hui avec des équipes qui sont exténuées. Faute de personnel, des services doivent être fermés. Les « urgences » sont devenues, avec l’arrêt des gardes des médecins généralistes, la voie de passage obligée pour de nombreuses familles dès la moindre alerte de santé. Ils ne sont plus un service d’urgences dans le sens ancien du terme. Ce service est désormais amené à gérer en urgence toutes les pathologies. Il en résulte, sans surprise, un engorgement.
Si de nombreuses critiques ont été exprimées depuis le début de l’épidémie, force est de constater que la seule proposition qui semble se dégager repose sur l’augmentation des dépenses publiques et la création de nouveaux postes de médecins, d’infirmiers ou d’aides-soignants. La réponse budgétaire est la plus simple à exprimer car elle ne suppose pas, en soi, de réformes. La France est un des pays européens qui consacre le plus pour la santé, environ 12 % du PIB. Le nombre de médecins y est un des plus élevés d’Europe en prenant naturellement en compte la taille de la population. Il en est de même pour les personnes travaillant dans les hôpitaux. Une rationalisation s’impose avec la mise en place d’un service de gestion des problèmes de santé du quotidien afin de mettre un terme à la saturation des urgences. La création de maisons de santé, la création d’une équipe autour du généraliste avec l’appui d’aides-soignants et d’infirmiers constituent des solutions à développer. Il faut libéraliser un système qui reste empreint de verticalité quasi militaire. Il est logique que les pharmaciens puissent désormais vacciner. Il faut élargir les compétences des infirmiers et des aides-soignants. Les médecins doivent être des chefs d’équipe et jouer pleinement leur rôle dans le diagnostic et la recherche de solutions. Les médecins généralistes devraient avoir accès à des moyens techniques facilitant leurs missions.
Cette rationalisation est indispensable car le vieillissement de la population s’accélèrera dans les prochaines années et les besoins de soins ne feront qu’augmenter. La question des déserts médicaux devra être traitée. Aujourd’hui, les pharmaciens n’ont pas une totale liberté d’installation. Il faudrait peut-être lancer une réflexion pour les médecins. Avec l’augmentation du nombre de personnes âgées dépendantes, il faudra tout à la fois plus de professionnels de santé et des innovations pour faciliter le maintien de ces personnes à domicile. Le développement du contrôle à distance de la santé des patients constitue une des voies à promouvoir tout comme la téléconsultation. Il faudrait également travailler sur les modes de rémunération des professionnels de la santé qui aujourd’hui sont dans une logique d’actes plus que de prévention et de suivi.
2,6 milliards d’euros, aujourd’hui et une dizaine d’ici 2030. Au-delà des déficits, la question du niveau des pensions et celle de la répartition des charges entre les générations ne peuvent pas être éludées. La nécessité de revaloriser les petites pensions, celles inférieures à 1 200 euros apparaît légitime. Il est également admis que le pouvoir d’achat des pensions doit être maintenu. Or, toute revalorisation d’un point des pensions coûte 3,4 milliards d’euros sur un an. La France est le pays qui, avec l’Italie, consacre le plus de sa richesse nationale à la retraite, environ 14 % du PIB. Cet effort est essentiellement supporté par les actifs. Une augmentation des dépenses de retraite renchérirait le coût du travail et pèserait tout à la fois sur la compétitivité des entreprises et le pouvoir d’achat des salariés.
Les Français sont attachés à un départ à la retraite autour de 62 ans. Ils sont majoritairement hostiles au report à 64 ou à 65 ans. À l’occasion des différentes enquêtes menées par le Cercle de l’Épargne, ils indiquent, par ailleurs, qu’ils sont inquiets pour l’évolution du montant de leurs pensions. Ils soulignent également qu’ils ne sont pas opposés au principe d’une réforme. Faut-il alors jouer sur l’allongement de la durée de cotisation qui est une mesure qui touche moins ceux qui ont travaillé tôt ? Faut-il aller vers un système en compte notionnel qui permet de prendre en compte l’espérance de vie pour le calcul des pensions ? Il serait imaginable de s’affranchir de l’âge légal de départ à la retraite sous réserve que les assurés acceptent, le cas échéant, des pensions réduites.
Il y a dix ou quinze ans, la dépendance était un problème de moyen et long terme. Entre-temps, c’est devenu une question de court terme. Les premières générations de baby-boomers atteignent les 80 ans, âge à partir duquel les soucis de santé peuvent se multiplier. Tous les seniors n’ont pas vocation, fort heureusement, à devenir dépendants mais ce risque augmente avec l’âge. La France compte actuellement deux millions de personnes dépendantes. D’ici le milieu du siècle, leur nombre sera multiplié par deux. Une telle augmentation suppose une progression du personnel en charge des personnes âgées. Elle suppose la création de maisons d’accueil de jour et d’EHPAD. La dépendance est tout à la fois une question d’hébergement et de santé. Souvent atteintes de multipathologies, les personnes dépendantes doivent accéder à de multiples soins de qualité. La préférence légitime donnée au maintien à domicile exige la mise en place d’une logistique importante. La possibilité de bénéficier d’infirmiers et d’aides-soignants qualifiés sept jours sur sept constitue un véritable défi à organiser. La dépendance suppose des moyens budgétaires conséquents. Faut-il augmenter les cotisations sociales pesant sur les actifs ou demander aux retraités d’assumer, en partie, ce risque ? Les enquêtes du Cercle de l’Épargne indiquent que les Français penchent pour un financement public sachant que celui-ci pourrait être limité. Lors du premier mandat d’Emmanuel Macron, le Parlement a décidé la création d’une 5e branche de la Sécurité sociale dédiée à la dépendance. Cette branche a reçu certaines compétences et moyens de financement issus des autres branches. Il faut désormais clarifier les responsabilités entre les différents acteurs concernés…
A lire dans le Mensuel du Cercle de l’Epargne n°98 de juin 2022
Nous, Français, sommes prompts à la critique et à la division. Nous aimons l’autoflagellation au point d’en perdre la raison. Dans un système vertical, tout remonte, sans nuance et sans filtre, au sommet. Le Président de la République, le gouvernement sont sommés de résoudre tous les problèmes, des plus futiles aux plus importants. Dans les faits, nous demandons surtout l’immobilisme. Toute réforme étant synonyme de régression, il est sage de ne rien modifier. Le changement serait une vue de l’esprit. À l’occasion des campagnes électorales de 2022, des candidats ont ainsi affirmé qu’il n’y avait pas de motifs pour engager une éventuelle réforme du système de retraite. L’augmentation du nombre de retraités qui passera de 17 à 23 millions d’ici 2050 n’aurait donc pas d’incidence sur les équilibres financiers des régimes de retraite. Le report de l’âge de départ à la retraite n’est pas la seule solution. Il y en a d’autres, telles que l’augmentation des cotisations, la baisse des pensions, l’allongement de la durée de cotisation, le développement de l’épargne retraite, etc. Il peut et même il doit y avoir un débat évidemment sur le poids des retraites en France. Il convient également de s’interroger sur la bonne répartition des charges au sein de la nation, entre les actifs et les inactifs. En revanche, mettre un voile pudique sur cette affaire est digne de la politique de l’autruche. Il en est de même au niveau de la santé. Depuis plusieurs décennies, le principe est de gagner du temps. Le système vit sur une mythologie d’un autre siècle. Le principe de l’exercice libéral de la médecine est une illusion. Les médecins sont rémunérés par la Sécurité sociale. Si auparavant, ils acceptaient les contraintes de l’exercice libéral en ne comptant plus leurs heures, désormais, les jeunes souhaitent être salariés. À l’hôpital, l’organisation demeure militaire, hiérarchique. Aides-soignants et infirmiers sont mal rémunérés et ne sentent pas reconnus. Les médecins et les administratifs sont en guerre permanente. Les démissions dans le secteur public cachent un mal-être permanent. Les arrangements pour améliorer, financièrement, la situation du personnel hospitalier sont multiples mais il n’est pas certain que le patient et le contribuable en sortent gagnants. Le sous-investissement chronique a pour corollaire que les hôpitaux ressemblent à des prisons et que les chambres avec plusieurs lits sont encore trop souvent la règle. Une plus grande autonomie, une responsabilité de tous les acteurs, un plus grand nombre de passerelles entre les différents corps, une modernisation des équipements devraient être étudiés par la nouvelle Assemblée nationale. L’autre sujet que les gouvernements se transmettent sans réellement le traiter, est celui de la dépendance. Le Président Emmanuel Macron, lors de son premier mandat, a créé la 5e branche en charge de l’autonomie. Il faut désormais la doter d’un réel contenu. Pour le moment, il y a eu de la tuyauterie mais rien n’a changé pour les familles concernées par la dépendance d’un ou d’une proche. La France manque de structures permettant d’accueillir des personnes dépendantes souffrant de pathologies multiples et graves. Elle manque de professionnels spécialisés dans ce difficile domaine. Des progrès doivent être réalisés pour traiter la douleur et accompagner au mieux les personnes en fin de vie. Les députés de la XVIe législature se grandiraient en acceptant de débattre de la délicate question de l’euthanasie.
Depuis 1945, la France a connu plusieurs mutations. Elle s’est industrialisée puis désindustrialisée, elle s’est tertiarisée, urbanisée, digitalisée, un papy-boom a succédé à un baby-boom. La société s’est laïcisée, l’individualisme a progressé. Ces multiples bouleversements ne peuvent pas rester sans incidences sur notre protection sociale qui n’est que le miroir de notre société. L’immobilisme serait mortifère. Au nom du darwinisme, tout être vivant doit s’adapter à son environnement faute de quoi il disparaît.
Jean-Pierre Thomas
A lire dans le Mensuel du Cercle de l’Epargne n°98 de juin 2022
Sur Planet.fr, Philippe Crevel alerte les investisseurs contre les mirages de l’or.
Les Echos consacre un article à l’obligation, depuis le 1 er juin, de publier sur leur site internet un tableau récapitulatif standard des frais prélevés sur les contrats d’assurance-vie et les plans d’épargne retraite (PER) dans lequel le Directeur du Cercle de l’Epargne est cité.
Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne est cité dans cet article publié dans la presse régionale consacré au relèvement attendu du taux d’intérêt du Livret A et du LDDs.
Dans les Echos, Philippe Crevel met en garde contre « l’effet d’optique » des livrets proposés, rappelant que le rendement net (après prise en compte de la fiscalité applicable aux livrets bancaires) le Livret A demeure sur l’année plus attractif.
Dans un article destiné à éclairer les futurs retraités, Planet.fr délivre quelques conseils aux actifs qui envisagent de liquider leurs droits à pension. A cette occasion, Philippe Crevel, évoque la possibilité pour de nombreux assurés de vouloir prendre sa retraite avant l’adoption d’une nouvelle réforme susceptible de modifier les règles en vigueur.
Dans un article consacré aux relevé de carrière, Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne rappelle l’importance de ce document, d’autant que l’annonce de l’adoption d’une réforme des retraites en 2023 pourrait encourager de nombreux actifs à anticiper leur départs afin d’échapper au nouveau dispositif. Il précise ainsi que « c’est un phénomène que l’on a déjà observé à plusieurs reprises par le passé. C’était le cas en 2003, mais aussi en 2010 ».
Dans le Télégramme, Philippe Crevel explique la montée des unités de comptes dans les contrats d’assurance vie. Estimant que ce mouvement est lié à l’inflation, il rappelle que « le rendement réel des fonds euros est en territoire négatif ». Il précise que les fonds euros « pourraient être deux fois moins rémunérés que le livret A » si le taux de ce dernier est bien relevé à l’été, ce à quoi s’attend la Banque de France.
Résultats de l’assurance vie – avril 2022
L’ASSURANCE VIE EN MODE TRANQUILLE
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
L’assurance vie surfe entre inflation et baisse des cours boursiers
L’assurance vie, premier placement financier des ménages a, depuis la fin de l’année 2020, repris son rythme de croisière avec des collectes nettes de deux milliards d’euros en moyenne. Il n’y a pas de rattrapage par rapport à la décollecte enregistrée en 2020 et de réallocation de l’épargne covid liquide. Il y a un retour à la normale porté par une belle collecte brute qui s’accompagne, par ailleurs, d’un niveau élevé de rachats (prestations).
Les assurés acceptent le jeu des unités de compte dont le poids au sein de la collecte avoisine les 40 % et cela malgré la baisse des cours boursiers. Le CAC 40 a ainsi chuté de plus de 10 % depuis le début de l’année. Les fonds euros sont, de leur côté, en pénitence. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette en fonds euros diminue. Ces derniers subissent de plein fouet les affres de l’inflation. Le rendement réel des fonds euros est en territoire négatif (-4 points sur une base annuelle). Les fonds euros pourraient être deux fois moins rémunérés que le Livret A quand le taux de celui-ci sera relevé le 1er août prochain, ce qui constituera une première.
Une collecte nette positive
Au mois d’avril, selon France Assureurs, la collecte nette de l’assurance s’est élevé à à +2,2 milliards d’euros, soit le même montant qu’au mois de mars 2022 et +0,3 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Cette collecte nette est la 17e positive consécutive depuis le mois de décembre 2020.
Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit à 10,5 milliards d’euros, supérieure à celle du premier quadrimestre de l’année 2021 de +2,7 milliards d’euros. Depuis le début de l’année la collecte nette en unités de compte (UC) a atteint +13,9 milliards d’euros.
Des cotisations brutes en légère baisse
En avril 2022, cotisations brutes en assurance vie se sont élevées à 12,5 milliards d’euros, en baisse par rapport à celles du mois de mars (14,3 milliards d’euros) et par rapport à celles du mois d’avril 2021 (12,7 milliards d’euros). En avril 2022, elles diminuent sur la partie en euros, de -0,5 milliard d’euros à 7,7 milliards d’euros, et restent stables en unités de compte, à 4,9 milliards d’euros. Les unités de compte ont représenté 39 % de la collecte brute. Depuis le début de l’année, les cotisations en assurance vie s’élèvent à 53,7 milliards d’euros,
Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros en avril en baisse par rapport à mars 2022 (12,1 milliards d’euros). Elles sont aussi en baisse de -0,8 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Sur les quatre premiers mois de l’année, 43,2 milliards d’euros ont été versés depuis le début de l’année, en baisse de -0,6 milliard d’euros.
L’encours des contrats d’assurance vie atteint 1 847 milliards d’euros à fin avril, en croissance de +1,1 % sur un an.
Avec la résurgence de l’inflation et un marché « actions » volatil, l’assurance vie est confrontée à un contexte moins porteur qui pourrait amener à une diminution de la collecte dans les prochains mois. Cette tendance pourrait être contrariée par l’effet d’encaisse en vertu duquel les ménages souhaitent conserver constante la valeur réelle de leur épargne.


Contacts presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
Pour Philippe Crevel, cité dans l’Argus de l’assurance, la relation entre le private equity et l’assurance vie est complexe en France. Il explique ainsi que « les assureurs rechignent encore à vendre leurs actifs à des fonds. En France, ça n’a pas toujours bonne presse : c’est perçu comme le défaussement d’un assureur sur un fonds chargé de gérer les mauvais contrats ».
Retrouvez la tribune de Philippe Crevel consacrée aux conséquences multiples de l’inflation dans boursier.com.
Invité à s’exprimer sur l’annonce prochaine du nouveau taux pratiqué du Livret A, Phlippe Crevel indique que « la stricte application de la formule aboutirait à un taux de 1,9 % ou 2 % ». Selon lui, le gouvernement n’ira pas au-delà car « le Livret A ne peut pas être plus de deux fois rémunérateur que les fonds en euros de l’assurance-vie. Il ne peut pas non plus y avoir un écart trop important avec les livrets fiscalisés »
Dans le Parisien, Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne revient sur la collecte du Livret A et du LDDs. Il explique le niveau record des encours par le rehaussement du taux du livret A, au 1er février, de 0,5 à 1 % qui a mécaniquement engendré une forte collecte, accentuée par l’incertitude provoquée par le déclenchement de la guerre en Ukraine et l’inflation importante. Il estime que « face à cette hausse des prix durables, les particuliers vont continuer à se constituer une épargne de précaution. Il précise néanmoins que les ménages les plus modestes, face à la hausse des prix, ont déjà commencer à piocher dans leur bas de laine pour boucler les fins de mois.
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