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Dispositif de sécurisation de l’assurance-vie (article 21 bis de la loi Sapin II) adopté

L’Assemblée Nationale a adopté, en nouvelle lecture, l’article 21 bis de la loi Sapin II qui concerne la sécurisation de l’assurance-vie en cas de circonstances exceptionnelles.

Cet article permettra en cas de risque systémique au Haut Conseil de la Stabilité Financière de prendre des mesures conservatoires allant jusqu’au gel des contrats d’assurance-vie durant une période de 3 mois renouvelable.

Le rapporteur pour avis de la Commission des finances a indiqué au cours de la discussion que le poids du secteur des assurances – 1 600 milliards d’euros d’encours pour la seule assurance-vie – rendait nécessaire d’anticiper les risques dans ce secteur aussi. et qu’il fallait créer un régime macroprudentiel dans le secteur des assurances. Il a déclaré que l’article 21 bis donne la possibilité d’appliquer à tout un secteur des dispositions qui existent déjà mais qui ne peuvent être mises en oeuvre que compagnie par compagnie. Le rapporteur a donc souligné qu’il n’y a pas de mesure nouvelle.

Le Ministre de l’Economie et des Finances a rappelé dans le cadre de la discussion que le mécanisme de résolution prévu est « avant tout un mécanisme de protection des petits épargnants. En effet, si on ne met pas en place un dispositif de cette nature, uniquement bien sûr en cas de crise grave et avérée mettant en cause la stabilité financière – on voit bien qu’il ne s’agit pas de palier simplement une difficulté de liquidité d’un jour –, c’est pour éviter que les gros épargnants, bien informés et avisés, retirent progressivement la totalité des sommes qu’ils avaient déposées dans le cadre d’une assurance-vie, au point que l’organisme d’assurance se retrouve à un moment donné dans l’incapacité de faire face aux autres demandes de retraite ».

Le Gouvernement a accepté l’amendement du rapporteur Colas, qui prévoit que le Haut Conseil de la Stabilité Financière qui doit décider de l’application des mesures conservatoires devra instituer une  liste des cas dérogatoires permettant à certains assurés d’effectuer dans certaines limites des rachats.

Le Gouvernement n’a pas souhaité figé une liste de dérogations afin de ne pas  rigidifier le système alors qu’il faudra intervenir dans l’urgence. Le Haut Conseil, confronté à l’urgence d’une crise, pourra moduler le dispositif après avoir évalué la situation.

« 24 heures en question » d’Yves Calvi sur LCI avec la participation de Philippe Crevel

Philippe Crevel a participé à l’émission du 28 septembre 2016 d’Yves Calvi « 24 heures en question » sur LCI consacrée aux impôts et à l’assurance-vie.

Inflation : -0,2 % en septembre et + 0,4 % sur un an !

L’INSEE vient de publier le taux provisoire d’inflation pour le mois de septembre. Les prix auraient baissé de 0,2 % sur un mois. Sur un an, les prix à la consommation augmenteraient de 0,4 % en septembre 2016 après +0,2 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation provient des prix des services et de la baisse plus modérée des prix de l’énergie. e ra

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé accélérerait légèrement, à +0,5 % en septembre 2016, après +0,4 % le mois précédent. Il baisserait de 0,2 % sur un mois.

Pas de revalorisation des retraites au 1er octobre 2016

Le Gouvernement peut s’appuyer sur la formule de revalorisation des pensions pour 2017. En effet, depuis 2015, hors gel, la revalorisation des pensions est calculée à partir de la différence entre l’inflation hors tabac observée entre août N-1 et juillet N d’une part et août N-2 et juillet N-1 d’autre part. Or, « compte tenu de l’inflation constatée de l’indice de prix hors tabac, le taux d’inflation a été nul. La ministre des Affaires sociales Marisol Touraine et le secrétaire d’Etat au Budget Christian Eckert ont ainsi décidé vendredi 23 septembre 2016 de suivre  l’avis de la Commission des comptes de la Sécurité sociale (CCSS).

 

Les conséquences des taux bas sur l’économie et le secteur financier selon le Gouverneur de la Banque de France

François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France, est intervenu lors de la première conférence annuelle du CERS le 23 septembre 2016 sur le thème « Le bas niveau des taux d’intérêt et ses conséquences pour la stabilité financière » Il prend le soin de distinguer les taux directeurs fixés par les banques centrales des taux d’intérêt qui dépendent de facteurs économiques et financiers. Il souligne qu’il y a une tendance de fond à la baisse des taux. Par ailleurs, il revient sur les avantages et les inconvénients de la situation.

lire l’intervention du Gouverneur 

Le Gouverneur de la Banque de France défend le dispositif de sauvegarde de l’assurance-vie

François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France  à une question du quotidien « LE BIEN PUBLIC » sur l’article 21 bis de la loi sapin II prévoyant des mesures de sauvegarde de l’assurance-vie en cas de crise grave a répondu « l’objectif est de protéger l’épargne des Français et des assurés. Nous avons, depuis 2013, la capacité de prendre, si nécessaire, des mesures pour renforcer la solidité financière des banques. Et nous n’avons pas encore cette capacité pour les assurances. Il s’agit de corriger une anomalie et non pas évidemment de modifier les contrats d’assurance-vie.»

lire l’interview

La confiance des ménages reste stable en septembre

Au mois de septembre, selon l’INSEE, l’indicateur mesurant la confiance des ménages reste stable à 97 et est encore en-dessous de sa moyenne calculée sur la période 1987-2015 (100). L’attentisme est de rigueur avec une propension à épargner assez forte.

L’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée e perd 1 point et reste proche de son niveau moyen de longue période. Le solde d’opinion sur leur situation financière future est constant pour le quatrième mois consécutif ; il demeure inférieur à sa moyenne de longue période.

Après une légère baisse en août, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants se redresse en septembre. Le solde correspondant gagne 3 points et se maintient au-dessus de sa moyenne de long terme.

Le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future gagne 3 points et passe ainsi un peu au-dessus de son niveau moyen de long terme. Le solde concernant leur capacité d’épargne actuelle est stable, légèrement au-dessus de son niveau moyen de longue période.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner gagne 2 points. Le solde reste néanmoins très inférieur à sa moyenne de longue période.

Indicateur synthétique de confiance des ménages

Indicateur synthétique de confiance des ménages

Source : Insee

L’emploi aux abonnés absents au mois d’août

Avec le ralentissement de la croissance constaté depuis le début du deuxième trimestre, avec un début de saison touristique rendu complexe par les attentats, le chômage a connu une forte progression au mois d’août. Le nombre de demandeurs d’emploi augmente, en France métropolitaine, de 50 200 (catégorie A), soit une hausse de 1,4 %. Sans nul doute que le début de saison touristique morose a pesé sur les emplois saisonniers qui sont majoritairement occupés par des jeunes. Durant l’été, de nombreux  CDD n’ont pas été, par ailleurs renouvelés.

Sur un an, le bilan reste tout juste positif avec une diminution de 0,3 %. Au total, la France comptait à fin août 3 556 800 personnes sans emploi (catégorie A). En revanche, il convient de souligner que l’ancienneté au chômage s’est réduite de 3 jours preuve que le marché de l’emploi n’est pas bloqué. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C  progresse de 1,4 % sur un mois (+76 100) et de 1,9 % sur un an pour s’établir à 5 518 200 personnes

La progression du nombre de demandeurs d’emploi  a été, en août, forte pour les moins de 25 ans +2,4 % quand elle est plus modérée pour les 25-49 ans et les plus de 50 ans avec respectivement une augmentation de 1,9 % et de 1,2 %.

Le contexte économique français est peu porteur avec une croissance qui se dérobe ce qui conduire à résultats en tôle ondulée dans les prochains mois. Les entreprises demeurent très prudentes voire frileuses en matière d’investissement. De ce fait, même si l’économie continue à créer des emplois, ils ne sont pas en nombre suffisant pour permettre absorber la progression naturelle de la population active. Pour cela, il faut que le taux de croissance soit de 1,7 %, or pour le moment le compte n’y est pas.

Un printemps à oublier :le PIB a reculé au 2ème trimestre en France

L’INSEE a révisé à la baisse ses résultats du premier trimestre. Le PIB n’a pas tagné mais bien reculé de 0,1 % au deuxième trimestre 2016 après avoir enregistré une hausse de 0,7 % au premier trimestre.

La consommation et l’investissement ont été en berne. Les dépenses de consommation des ménages se replient légèrement au deuxième trimestre 2016 (-0,1 % après +1,1 %), de même que la formation brute de capital fixe (FBCF) totale (-0,2 % après +1,3 %).

 

En tenant compte des dépenses publiques, la demande intérieure finale (hors stocks) a une contribution nulle à la croissance du PIB au deuxième trimestre 2016 (après +0,9 point au premier trimestre).

Une bonne nouvelle néanmoins avec un solde extérieur qui contribue positivement à la croissance, +0,2 % contre -0,4 % au premier trimestre. En effet, les importations reculent nettement (-1,8 % après +0,2 %), et les exportations augmentent légèrement (+0,2 % après -0,4 %).

En revanche, le comportement de stockage des entreprises contribue négativement : -0,7 point, après -0,1 point au premier trimestre.

Le produit intérieur brut et ses composantes

Le produit intérieur brut et ses composantes

Source : Insee

le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 0,2 % au deuxième trimestre. En termes nominaux, le revenu disponible brut (RDB) des ménages ralentit au deuxième trimestre (+0,3 % après +0,5 %), surtout du fait du ralentissement de la masse salariale reçue par les ménages (+0,4 % après +0,8 %).

Les ménages en mode fourmis

Les ménages ont mis de l’argent de côté au cours du deuxième trimestre. Le taux d’épargne est ainsi passé de 14,5 à 14,8 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière s’est élevé à 5,8 % contre 5,7 %. Les  Français semblent toujours très circonspects face à l’évolution de la conjoncture économique. Ils doutent de la reprise comme de la diminution du chômage.

Le taux de marge des entreprises en recul 

Au deuxième trimestre 2016, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) diminue un peu, de 32,1 % à 31,7 %. La productivité apparente du travail se contracte en phase avec la valeur ajoutée et le rebond du prix du pétrole dégrade les termes de l’échange. En revanche, la réduction des cotisations familiales depuis avril, dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité, atténue la baisse du taux de marge.

Les entreprises demeurent très sensibles à l’évolution des prix pétroliers. Les chefs d’entreprise après avoir repris le chemin de l’investissement au premier trimestre semblent renouer avec la prudence.

Ratios des comptes des sociétés non financières
niveaux en %, données CVS-CJO
Source : Insee
2015 T3 2015 T4 2016 T1 2016 T2 2015
Taux de marge 31,4 31,6 32,1 31,7 31,4
Taux d’investissement 22,8 23,0 23,2 23,3 22,9
Taux d’épargne 20,0 20,0 21,3 20,6 19,7
Taux d’autofinancement 87,6 86,9 92,0 88,8 86,3

Un déficit public en réduction 

Au deuxième trimestre 2016, le besoin de financement des administrations publiques (APU) diminue de 0,2 point de PIB, atteignant 3,2 % du PIB (après 3,4 %). Les recettes des ventes des fréquences 4G contribuent à réduire ce déficit à hauteur de 0,1 point de PIB.

Les recettes ont progressé de 0,6 % au deuxième trimestre  après -0,1 %  grâce au dynamisme de l’impôt sur les sociétés.

Les dépenses publiques n’ont augmenté que de 0,2 % après une progression de 0,9 % au 1er trimestre imputable au financement de l’Union européenne.

Dépenses, recettes et besoin de financement des administrations publiques
niveaux , données CVS-CJO
Source : Insee
2015 T3 2015 T4 2016 T1 2016 T2 2015
En milliards d’euros
Dépenses totales 311,4 310,5 313,3 313,9 1242,9
Recettes totales 291,3 295,0 294,6 296,4 1166,4
Capacité (+) ou besoin (-) de financement -20,1 -15,4 -18,6 -17,5 -76,5
En % de PIB
Capacité (+) ou besoin (-) de financement -3,7 -2,8 -3,4 -3,2 -3,5

L’assurance-vie a fait relâche en août

 

Après un très bon mois de juillet qui s’était soldé par une collecte nette de 3,5 milliards d’euros, l’assurance-vie a connu un mois d’août plus poussif, la collecte nette étant de 500 millions d’euros.

Comme cela est traditionnellement le cas en août, le montant des cotisations brutes a été faible, 8,4 milliards d’euros contre 12,4 milliards d’euros au mois de juillet. Pour retrouver un montant aussi faible, il fallait remonter à août 2014 (8 milliards d’euros). En moyenne, la collecte moyenne se situe autour de 12 milliards d’euros.

De leur côté, les versements de prestations et les rachats ont été également très faibles à 7,9 milliards d’euros. Ils avaient encore plus faibles en août 2015 (7,1 milliards d’euros). En moyenne, les prestations atteignent 10 milliards d’euros.

L’encours de l’assurance-vie a continué de progresser en atteignant 1617 milliards d’euros.

Le mois d’août est toujours assez atypique pour l’assurance-vie du fait des vacances se traduisant par un nombre important de conseillers en vacances et d’agences d’assurances fermées. Les résultats sont donc peu significatifs.

Sur les 8 premiers mois de l’année, 2016 avec une collecte de 91,3 milliards d’euros fait aussi bien que 2015  (90,1 milliards d’euros). La collecte nette est de 15,8 milliards d’euros. Elle est inférieure à celle de l’année dernière 17,6 milliards d’euros.

La collecte en unités de compte s’est stabilisée autour de 20 % (21,4 % en août et 19 % sur les 8 premiers mois).

Avec le débat sur la question des rendements des fonds euros, il faudra suivre la rentrée pour connaître la véritable tendance de l’assurance-vie. Le fait que tous les produits d’épargne enregistrent une baisse de leur rendement devrait conforter la position de l’assurance-vie comme principal collecteur de l’épargne des Français, position que le Plan d’Epargne-Logement était en voie de lui contester.

 

La Sécurité Sociale sur la bonne voie

Selon la Commission des Comptes, la  Sécurité sociale ne devrait enregistrer un déficit de 7,1 milliards d’euros en 2016, le déficit du régime général étant  divisé par deux par rapport à 2015, à 3,4 milliards d’euros. C’est le meilleur résultat enregistré depuis 2002.

 Toutes les branches de ce régime devraient réduire leurs déficits. Les pertes de l’Assurance maladie devrait attendre  à 4,1 milliards d’euros en amélioration de 1,7 milliard par rapport à 2015 du fait « d’une progression de ses recettes plus rapide que celle de ses dépenses ».

La branche retraite renouerait avec les excédents avec un solde positif de  1,1 milliard d’euros, ce qui est une première depuis 2004. Avec le Fonds de Solidarité Retraite qui a la charge des dépenses de solidarités en matière de retraite, le solde demeure négatif à -2,7 Mds d’euros. La branche famille s’améliore par rapport à 2015 pour atteindre un solde négatif d’un milliard d’euro. Le solde des accidents du travail lui reste stable à + 700 millions.

Ces bons résultats sont imputables à l’augmentation du nombre d’emplois sur le premier semestre et à l’augmentation des cotisations retraite. Les dépenses d’assurance-maladie restent par ailleurs assez sages avec une croissance inférieure à 2 %.

Le salaire moyen net est en France de 2 225 euros en 2014 en augmentation de 0,5 %

Selon une étude de l’INSEE, en 2014, en France, les salariés du secteur privé ou d’une entreprise publique (hors apprentis et stagiaires) perçoivent en moyenne, en équivalent temps plein 2 957 euros bruts par mois et 2 225 euros nets de prélèvements sociaux.

Entre 2013 et 2014, les salaires ont, en euros constants progressé de 0,5 %. En euros courants, le salaire brut moyen augmente de 1,5 % entre 2013 et 2014 et le salaire net moyen de 1,0 %. L’écart s’explique principalement par la hausse de 0,25 point du taux des cotisations salariales, pour la branche vieillesse et les retraites complémentaires.

Ces évolutions en euros constants sont plus favorables qu’en 2013 (+ 0,5 % pour le salaire brut et – 0,3 % pour le salaire net) et qu’en 2012 (respectivement – 0,1 % et – 0,2 %). La baisse de l’inflation a permis l’augmentation constatée en euros constants.

Hors bénéficiaires de contrats aidés, le salaire net moyen en euros constants augmente de 0,7 %.

En euros constants, le salaire net moyen augmente dans l’industrie de 1,1 % quand dans le  tertiaire, la hausse est de  0,5 %. Il baisse en revanche  dans la construction  de  0,1 %. Dans les services aux entreprises, il croît de 0,8 % malgré une progression de la part des intérimaires (+ 0,3 point de pourcentage). Hors intérim, le salaire net moyen dans les services aux entreprises augmente un peu plus (+ 1,0 %). Celui des intérimaires baisse très légèrement (– 0,1 %).

Le salaire net moyen progresse pour toutes les catégories socioprofessionnelles. C’est pour les employés que l’augmentation est la plus sensible (+ 0,7 % après + 0,2 % en 2013), en particulier dans les activités commerciales (+ 0,9 %, concernant 28 % des employés en EQTP) et les services aux entreprises (+ 1,4 %, pour 16 % des effectifs). Malgré la hausse de 0,25 point des cotisations salariales, les employés comme les ouvriers ont notamment bénéficié d’une plus forte revalorisation du Smic brut en 2014 qu’en 2013 (+ 1,1 % au 1er janvier 2014, contre + 0,3 % au 1er janvier 2013 en euros courants).

Pour les ouvriers, le salaire net moyen (+ 0,4 %) progresse un peu moins que pour les employés et cette hausse plus modérée fait suite à une baisse de 0,3 % en 2013. Le salaire net moyen augmente de 0,5 % pour les ouvriers non intérimaires et baisse de 0,2 % pour les ouvriers intérimaires. Celui des ouvriers non qualifiés augmente plus fortement (+ 0,8 %) que celui des ouvriers qualifiés (+ 0,4 %). L’évolution du salaire net moyen de l’ensemble des ouvriers est moins favorable, notamment car la part des ouvriers les plus qualifiés diminue (– 0,3 point de pourcentage).

Chez les cadres, le salaire net moyen augmente de 0,4 % en euros constants (après une diminution de 1,1 % en 2013), soutenu par une progression marquée pour les femmes (+ 1,3 %, contre + 0,2 % pour les hommes). Le salaire net moyen des femmes cadres augmente fortement, en particulier dans deux secteurs qui rassemblent près de la moitié des cadres : les services aux entreprises (+ 2,0 %, contre + 0,4 % pour les hommes) et les services mixtes (+ 0,9 %, contre – 0,1 % pour les hommes).

Enfin, pour les professions intermédiaires, le salaire net annuel moyen augmente plus modérément : + 0,3 % en euros constants. Les hausses du salaire net moyen dans l’industrie (+ 0,8 %, concernant 21 % des effectifs en EQTP des professions intermédiaires) et les services mixtes (+ 1,7 %, pour 12 % des effectifs) sont en partie compensées par une baisse dans les services aux particuliers (– 0,4 %, pour 26 % des effectifs).

En EQTP, les 10 % de salariés les moins bien rémunérés perçoivent un salaire net mensuel inférieur à 1 206 euros (1er décile ou D1). Les 10 % de salariés les mieux rémunérés gagnent au moins 3 599 euros par mois (9e décile ou D9) et les 1 % de salariés les mieux rémunérés, au moins 8 163 euros (99e centile ou C99).

Par rapport à 2013, les salaires augmentent à tous les niveaux de l’échelle salariale en euros constants. Chacun des déciles de la moitié haute progresse plus que le décile inférieur. Par exemple, le 9e décile augmente de 1,0 % alors que le 8e décile augmente de 0,8 % et le 7de 0,4 %. Au-delà du 95e centile, la progression est plus modérée.

Au total, le rapport entre les 9e et 1er déciles de salaire, qui mesure les inégalités salariales sur l’ensemble de la distribution, augmente légèrement, passant de 2,95 à 2,98.

En 2014, une salariée gagne, en moyenne en EQTP, 18,5 % de moins qu’un salarié. L’écart de salaire moyen entre femmes et hommes, en pourcentage du salaire des hommes, continue de baisser tendanciellement. Entre 2013 et 2014, il diminue en moyenne de 0,5 point, soit légèrement plus que la baisse annuelle moyenne de 0,2 point enregistrée les trois années précédentes. L »écart était de 21,5 % en 2002. Il est désormais de 18,5 %.

 

lire l’étude de l’INSEE

 

 

Le climat des affaires en petite amélioration au mois de septembre

Selon l’INSEE, au mois de septembre, le climat des affaires en France a progressé d’un point passant de 101 à 102. Il reste ainsi au-dessus de son niveau moyen de long terme. Le climat gagne deux points dans l’industrie et un point dans les services. En revanche, il perd cinq points dans le commerce de gros et un point dans le commerce de détail. Il est stable dans le bâtiment.

Compte tenu des mauvais résultats engrangés depuis le début du deuxième trimestre, cette stabilisation est plutôt une bonne nouvelle. Néanmoins, l’indicateur de retournement conjoncturel reste toujours dans la zone d’incertitude.

 

Indicateur de climat des affaires France

Indicateur de climat des affaires France

indicateur de retournement France

Indicateur de retournement France

Lecture: Proche de +1 (resp. -1) : L’indicateur signale un climat conjoncturel favorable (respectivement défavorable). Entre +0,3 et -0,3 : zone d’incertitude conjoncturelle.

 

Loi Sapin II : la Commission des finances valide les pouvoirs renforcés du Haut Conseil de Stabilité Financière sur l’assurance-vie

La Commission des finances a, en nouvelle lecture, adopté l’article 21 bis du projet de loi «Sapin 2» concernant les mesures exceptionnelles pour l’assurance-vue que le Haut Conseil de Stabilité Financière (HSCF)pourrait prendre en cas de crise . Le HSCF pourra peser sur la détermination des taux de rendement et pourra le cas échéant restreindre dans le temps les possibilités de rachats. Le rapporteur a fait adopter un amendement  visant à garantir que les mesures conservatoires prises par le HCSF ne seront déclenchées qu’en cas de menace grave et caractérisée pour la situation financière de l’ensemble ou d’un sous-ensemble significatif d’organismes d’assurance ou pour la stabilité du système financier. Par ailleurs, les députés pourraient d’ici la discussion en séance publique prévue à partir du 28 septembre de préciser la nature des contrats visés par l’article.

Consulter sur le sujet le site de l’Assemblée nationale 

 

Le Livret A au mois d’août ne craint personne

L’embellie se confirme, sixième mois de collecte positive !

Les Français ont digéré la baisse à 0,75 % du taux du Livret A, la preuve étant que, depuis le mois de mars, la collecte nette est redevenue positive. Au mois d’août, elle a même atteint 1,14 milliard d’euros. C’est le meilleur résultat enregistré depuis janvier 2014 (+1,6 milliard d’euros). Avec le Livret de Développement Durable, la collecte nette s’élève à 1,39 milliard d’euros.

Le mois d’août est traditionnellement un bon mois pour le Livret A du fait que les Français sont plutôt en vacances. Il fallait néanmoins remonté à août 2013 pour avoir une collecte positive. Sur ces dix dernières années, la collecte a été positive à huit reprises durant ce mois d’été avec des montants en règle générale assez élevée.

Les ménages français maintiennent donc leur effort d’épargne, preuve d’un haut niveau d’anxiété. Ils décident également de réorienter une partie de leurs dépôts à vue non rémunérés sur l’épargne réglementée. Il semble que la décision d’abaisser le taux du Plan d’Epargne Logement qui ne concerne que les nouveaux plans ait incité les ménages à se reporter sur le Livret A et le LDD. Par ailleurs, le discours sur la baisse du rendement des fonds euros de l’assurance-vie peut conduire certains épargnants à opter pour le Livret A. Son taux de 0,75 % dans un univers de taux négatifs peut apparaître moins faible qu’il n’y paraît. La baisse continue des taux des livrets bancaires (0,44 % en juillet) qui sont par ailleurs assujettis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux constitue un autre argument qui plaide en faveur du Livret A.

L’encours du Livret A à 258 milliards d’euros retrouve son niveau du mois d’août 2015 effaçant ainsi une grande  partie de la décollecte de l’année précédente tout en restant à 10 milliards d’euros en-deçà de son record datant d’avril 2014. Avec le LDD, l’encours est de 359,3 milliards d’euros à 11 milliards d’euros du record atteint également au mois d’avril 2014 (371,1 milliards d’euros).

Le Livret A est sur une bonne dynamique du fait de son rendement qui est malgré tout compétitif et du fait que les Français privilégient toujours la sécurité et la liquidité. Certes, au mois de septembre, il sera difficile de rééditer ce bon résultat en raison du dernier tiers provisionnel de l’impôt sur le revenu et des dépenses de rentrée. Néanmoins, la collecte pourrait rester positive. Sur l’année, elle pourrait atteindre 2,5 milliards d’euros pour le Livret A.

La gestion de la Sécurité sociale décryptée par la Cour des Comptes

Comme chaque année, la Cour des comptes a rendu public son rapport sur l’application des lois de financement de la sécurité sociale.

En 2015, la Cour des Comptes souligne que le déficit de la sécurité sociale a baissé légèrement et au même rythme qu’en 2014. Il s’élève à  10,2 milliards d’euros. la Cour considère que  40 % environ de ce déficit a des causes structurelles, indépendantes de la conjoncture économique. Sans le dire explicitement, la Cour demande l’engagement de réformes structurelles ou l’augmentation des prélèvements pour venir à bout de ce déficit structurel.

En 2015, le déficit est avant issu de la branche maladie, -5,8 Md€, soit 85 % du déficit du régime général,. L’autre grande source de déficit est le Fonds de solidarité vieillesse (FSV, -3,9 Md€). La hausse du déficit du FSV compense la baisse de celui de la branche vieillesse : leur déficit agrégé atteint -4,2 Md€ en 2015.

Bonne nouvelle, après 13 ans de hausse ininterrompue, la dette sociale a diminué  en 2015, pour s’établir à 156,4 Md€. La partie de la dette financée à court terme, dont le remboursement n’est pas organisé, reste importante et pourrait atteindre jusqu’à 30 Md€ à fin 2019.

La Cour des Comptes indique que l’effort doit être porté sur l’assurance-maladie. Or, les mages de manœuvres  sont faibles, l’objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) qui a été contraint depuis plusieurs années pourrait progresser plus vite dans les prochaines années.  En 2016, son taux de progression réel atteint 1,9 % soit un taux  plus élevé que celui affiché par les pouvoirs publics (1,75 %). Compte tenu de la dynamique des dépenses de soins de ville, des revalorisations de salaires à l’hôpital et de la nouvelle convention médicale, le respect de l’Ondam en 2017, sera très difficile surtout avec des élections en milieu d’année.

La Cour des Comptes s’inquiète du désengagement de la sécurité sociale de certains frais de santé et en particulier au niveau bucco-dentaires. En effet, si l’assurance maladie prend en charge une part prépondérante, en légère progression sur la période récente, des dépenses de santé (76,8 % en 2015), certains restes à charge augmentent.

L’assurance-maladie doit faire face à la croissance rapide des dépenses liées aux affections de longue durée (ALD) prises en charge à 100 %. Ce dispositif concerne 11,3 millions de personnes, soit deux fois plus qu’il y a 20 ans, et représente 60 % des remboursements. En revanche,  les soins bucco-dentaires (10,6 Md€) ne sont plus remboursés par l’assurance maladie qu’à hauteur de 33 %.  L’état de santé bucco-dentaire de la population française apparaît d’ailleurs médiocre par rapport à la moyenne européenne.

En matière de retraite, la Cour des comptes note que « les réformes successives depuis un quart de siècle ont permis un redressement significatif des régimes de retraite de base et complémentaires des salariés du secteur privé ».  Elle souligne que ces réformes peuvent générer une  « disparité des efforts entre les générations ». Elle demande à ce que les pouvoirs publics et les partenaires sociaux préparent de nouveaux réajustement pour éviter une nouvelle dérive des comptes prévisibles d’ici le milieu de la prochaine décennie.

la Cour des comptes s’intéresse également à la gestion des caisses. Elle note qu’elles  ont réduit leurs effectifs de-10,8 % entre 2005 et 2015 mais que la durée du travail y est cependant inférieure à la durée légale (1 540 heures contre 1 607 heures) et que l’absentéisme y est élevé (8,9 % en moyenne, avec de fortes disparités entre organismes). En s’alignant sur la moyenne  permettrait de dégager un potentiel de travail supplémentaire équivalent à 10 000 emplois. Les 55 000 départs à la retraite prévus dans les dix ans à venir rendent dans tous les cas urgente une modernisation de la gestion des ressources humaines, afin de dégager des gains de productivité.

Dans ses recommandations, la Cour demande aux pouvoirs publics de :

–  » accélérer le retour à l’équilibre des comptes sociaux, et tout particulièrement de l’assurance maladie, et la réduction de la dette sociale, notamment en instaurant des dispositifs de régulation plus complets de suivi et de régulation des dépenses de soins de ville ;
–  organiser l’amortissement de la totalité de la dette sociale ;
–  renforcer les mesures structurelles d’économies sur l’assurance maladie ;
–  assurer un accès plus équitable aux soins et limiter les dépenses de santé laissées à la charge des assurés, tout particulièrement dans le domaine des soins bucco-dentaires par un plafonnement des tarifs des soins prothétiques les plus fréquents et un conventionnement sélectif des chirurgiens-dentistes ;
–  réorienter une partie des soutiens publics à la souscription d’une couverture complémentaire vers les assurés aux risques les plus élevés ;
–  substituer au paiement à l’acte une rémunération forfaitaire pour les médecins prenant en charge les patients atteints d’affections de longue durée ;
–  impliquer les médecins hospitaliers dans la maîtrise de leurs prescriptions et concrétiser les gains d’efficience liés à l’informatisation des hôpitaux ;
–  adapter les modalités de pilotage des régimes de base et complémentaires de retraite des salariés du secteur privé afin d’anticiper les nouveaux ajustements qui pourraient s’avérer nécessaires ;
–  déployer une stratégie de modernisation des ressources humaines de la sécurité sociale, lutter contre l’absentéisme, renforcer sa fonction informatique et moderniser ses institutions en fermant la caisse des mines. »

lire le rapport de la Cour des comptes 2016 sur la Sécurité sociale 

Petit regain de forme pour la création d’entreprise

Selon l’INSEE, au mois d’août, après deux mois de baisse, le nombre de créations d’entreprise est en hausse de 1,6 %  en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables. Cette reprise est surtout due aux immatriculations de micro-entrepreneurs (+2,3 %) ; les créations d’entreprises classiques continuent d’augmenter (+1,1 % après +0,6 % en juillet)

Créations d’entreprises (CVS-CJO*)

Créations d'entreprises (CVS-CJO*)

En données brutes, le nombre cumulé d’entreprises créées au cours des douze derniers mois continue d’augmenter de +3,5 % en août après +2,5 % en juillet et +2,0 % en juin. Ceci s’explique par la forte hausse des créations d’entreprises individuelles hors micro-entrepreneurs (+18,6 %) et de sociétés (+10,4 %). En revanche, les immatriculations de micro-entrepreneurs baissent de nouveau (-8,4 % après -10,3 % en juillet).

En août 2016, en données brutes, les demandes d’immatriculation de micro-entrepreneurs représentent 40,8 % des entreprises créées au cours des douze derniers mois, à peine moins qu’en juillet. Un an auparavant, la part était de 46,1 %.

lire la note de l’INSEE

réduction d’impôt pour les classes moyennes et les retraités !

Le Gouvernement a annoncé le 8 septembre plusieurs mesures fiscales qui seront intégrées au projet de loi de finances pour 2017. Figure notamment la diminution de l’impôt sur le revenu  d’un milliard d’euros  en faveur des classes moyennes,  Elle  prendra la forme d’une réduction d’impôt de 20% sous condition de revenu. Elle concernera les couples gagnant jusqu’à 3 400 euros de salaire net par mois et les personnes seules gagnant jusqu’à 1700 euros net par mois. Ces limites seront majorées pour les familles, par exemple jusqu’à 4800 euros pour un couple avec trois enfants. Ce sont plus de cinq millions de foyers fiscaux qui devraient bénéficier d’une réduction en moyenne de 200 euros. Pour un célibataire ayant 1 700 euros de salaire net, cela représente un gain annuel de pouvoir d’achat de 190 euros. Pour un couple avec deux enfants gagnant 4 100 euros, cela représente 360 euros de baisse d’impôt.
Les retraités, «quels que soient leurs revenus bénéficieront à partir de 2017 d’un crédit d’impôt pour les services à la personne et l’emploi de salariés à domicile»,  Jusqu’alors, seuls les retraités imposables avaient droit à une réduction d’impôt pour les services à domicile. Cette mesure va bénéficier à 1,3 million de ménages et «représentera une aide supplémentaire d’un milliard d’euros.»
par ailleurs, le taux d’impôt sur les sociétés serait abaissé  à 28% (soit le taux moyen en Europe) contre 33% actuellement – pour les petites et moyennes entreprises en 2017 et 2018. Ce taux sera généralisé «pour toutes les entreprises» d’ici à 2020.
Le taux du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE) sera aussi porté en 2017 de 6% à 7% pour les salaires allant jusqu’à 2,5 fois le Smic, a-t-il rappelé. Selon Bercy, cela représente un «allègement supplémentaire pour les entreprises de 3,3 milliards d’euros.»
Un compte entrepreneur investisseur sera créé pour encourager au réinvestissement dans les jeunes entreprises.
Le Gouvernement indique que ces différentes mesures ne devraient pas empêcher le déficit de revenir en-dessous de 3 % du PIB en 2017.  Il a retenu un déficit public à 2,7% du produit intérieur brut (PIB) ce qui signifie de le diminuer par rapport à 2016 de 0,7 à 1 point en fonction de l’exécution en cours. Le Gouvernement au mois de mai prochain pourrait avoir quelques sueurs froides si la croissance n’est pas de retour. Le gouvernement tablait sur un taux de 1,7 % qui apparaît ambitieux.
consulter le dossier du Ministère de l’Economie et des Finances

La BCE confirme et signe

A l’occasion de sa réunion du 8 septembre 2016, la BCE a souhaité indiquer qu’aucun  changement de cap n’était prévu à court et moyen terme. Elle s’en tient à la feuille de route définie en 2015. Elle a ainsi de maintenir inchangé ses taux. Le le taux d’intérêt des opérations principales de refinancement ainsi que ceux de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt demeureront inchangés, à respectivement 0,00 %, 0,25 % et – 0,40 %. Les taux d’intérêt directeurs de la BCE resteront à leurs niveaux actuels ou à des niveaux plus bas sur une période prolongée, et bien au-delà de l’horizon fixé pour les achats nets d’actifs. Pour less mesures non conventionnelles de politique monétaire, le Conseil des gouverneurs confirme que les achats mensuels d’actifs à hauteur de 80 milliards d’euros devraient être réalisés jusque fin mars 2017 ou au-delà, si nécessaire, et, en tout cas, jusqu’à ce qu’il observe un ajustement durable de l’évolution de l’inflation conforme à son objectif.

lire le communiqué de la Banque de France

S’endetter ne coûte rien !

Selon la Banque de France, le crédit continue de progresser en France du fait des taux toujours orientés à la baisse. L’endettement des sociétés non financières a augmenté de 4,9 % en taux annuel. Le crédit bancaire est en hausse de + 5,4 % sur un an en juillet, après + 5,2 % en juin) tandis que le financement de marché maintient également un rythme de progression élevé (+ 4,1 %). Le coût moyen du financement recule pour atteindre un nouveau plus bas historique.

 

Financement des sociétés non financières
(Encours et flux non cvs en milliards d’euros, taux de croissance et taux d’intérêt en %)
Encours Flux annuel net Taux de croissance annuel Coût des financements nouveaux
(moyenne mensuelle)
Juil-16 Juil-16 Juin-16 Juil.-16 Juin-16 Juil-16
Financement des SNF 1477 69 4,8 4,9 1,31 1,21
  – dont crédits bancaires 906 46 5,2 5,4 1,59 1,58
  – dont financement de marché 571 23 4,1 4,1 0,85 0,61
en euros 450 22 5,3 5,1
en devises 121 1 0,3 0,6

L’immobilier retrouve des couleurs !

C’est l’effet baisse des taux qui incite les Français à revenir à la pierre tant au niveau des résidences principales qu’en matière d’investissements immobiliers locatifs. Il en résulte un retour de la hausse des prix. Selon l’indice Notaires-Insee communiqué jeudi 8 septembre, a deuxième trimestre 2016, les prix des logements anciens sont stables par rapport au premier trimestre 2016 (en données provisoires corrigées des variations saisonnières), après trois trimestres de légère hausse. Cette stabilité recouvre cependant des situations différentes : les prix des appartements augmentent (+0,5 %), tandis que ceux des maisons, plus erratiques, se replient légèrement (-0,3 %).

Pour le deuxième trimestre consécutif, les prix des logements anciens s’accroissent sur un an : +0,7 % par rapport au deuxième trimestre 2015. Cette légère reprise fait suite à une période d’érosion des prix depuis mi-2012. Elle concerne les maisons (+0,9 %) et aussi, pour la première fois depuis quatre ans, les appartements (+0,6 %).

Au deuxième trimestre 2016, les prix des logements anciens en Île-de-France augmentent pour le deuxième trimestre consécutif (+0,8 % par rapport au premier trimestre 2016, après +0,5 %). Sur un an, les prix continuent donc de se redresser : +1,4 % entre le deuxième trimestre 2015 et le deuxième trimestre 2016, après +0,2 % début 2016 et -0,9 % fin 2015. Cette reprise concerne à la fois les maisons (+1,2 % sur un an) et les appartements (+1,5 %).

En province, les prix des logements anciens se replient légèrement entre le premier et le deuxième trimestre 2016 (-0,3 %), après trois trimestres en légère hausse. Ils sont cependant plus élevés qu’un an auparavant (+0,5 %), après un premier léger rebond début 2016 (+0,3 %). En effet, les prix des maisons restent en hausse (+0,8 % entre le deuxième trimestre 2015 et le deuxième trimestre 2016), et la baisse des prix des appartements s’atténue encore (-0,3 % après -0,9 % au premier trimestre).

La note de l’INSEE

Le taux de pauvreté des retraités en baisse à 7,6 % en 2014

En 2014, selon l’INSEE, le taux de pauvreté des retraités a été de 7,6 % contre 7,9 % en 2013.

 

Niveau de vie et taux de pauvreté selon le statut d’activité
2013 2014
Répartition de la population (%) Niveau de vie médian (euros 2014) Personnes pauvres (milliers) Taux de pauvreté (%) Répartition de la population (%) Niveau de vie médian (euros 2014) Personnes pauvres (milliers) Taux de pauvreté (%)
Champ : France métropolitaine, personnes vivant dans un ménage dont le revenu déclaré au fisc est positif ou nul et dont la personne de référence n’est pas étudiante.
Sources : Insee ; DGFiP ; Cnaf ; Cnav ; CCMSA, enquêtes Revenus fiscaux et sociaux 2013 et 2014.
Actifs de 18 ans ou plus 45,4 21 610 2 968 10,5 45,5 21 570 3 041 10,7
Actifs occupés 40,9 22 320 1 927 7,6 40,8 22 320 1 961 7,7
Salariés 36,3 22 320 1 411 6,3 36,1 22 320 1 408 6,3
Indépendants 4,6 22 370 516 17,9 4,7 22 330 552 18,8
Chômeurs 4,5 14 120 1 041 37,3 4,7 14 170 1 081 36,6
Inactifs de 18 ans ou plus 32,2 19 220 2 954 14,8 32,0 19 410 2 942 14,7
Retraités 10,1 20 690 1 078 7,9 22,3 20 720 1 050 7,6
Autres inactifs (dont étudiants) 22,1 15 640 1 876 30,1 9,7 15 540 1 892 31,1
Enfants de moins de 18 ans 22,4 18 230 2 726 19,6 22,5 18 320 2 777 19,8
Ensemble de la population 100,0 20 100 8 648 14,0 100,0 20 150 8 760 14,1

Les augmentations  du minimum vieillesse intervenues entre 2008 et 2012 ont joué un rôle non négligeable dans la baisse du taux de pauvreté des retraités jusqu’en 2013. Il faut également prendre en compte un effet noria avec un niveau de pensions plus élevé pour les nouveaux retraités. Pour les plus de 65 ans, la part de la population pauvre parmi les retraités tend à augmenter avec l’âge. Ainsi, le taux de pauvreté des retraités âgés de 65 ans à 74 ans est de 5,6 %, alors qu’il est de 8,5 % chez les 75 ans ou plus. Plusieurs facteurs structurels expliquent cette différence. Tout d’abord, un effet de génération intervient : du fait de carrières plus complètes, les nouvelles générations de retraités ont en moyenne une meilleure pension que les générations qui précèdent. De plus, la part des femmes retraitées croît avec l’âge, du fait de leur plus grande longévité. Or, à âge équivalent, les femmes bénéficient en moyenne d’une retraite plus faible que les hommes. Enfin, avec la disparition du conjoint, la part des couples diminue, alors que ce type de ménage présente le plus faible risque d’être en situation de pauvreté.

La France est un des pays les moins inégalitaires de l’Union européenne

Selon l’INSEE, en 2014, en France, le niveau de vie médian de la population s’est élevé à 20 150 euros annuels, soit un montant proche de celui de 2013 en euros constants. Il stagne depuis le début de la crise, en 2008.

Du fait du tassement des revenus du patrimoine et en raison de l’augmentation des prélèvements,  situation continue de se dégrader pour les ménages les plus aisés, mais de façon moins marquée qu’en 2013.

Le niveau de vie des 10 % les plus modeste stabilise. Leur  niveau de vie est inférieur à 10 770 euros quand les 10 % les plus aisés ont un niveau de vie au moins 3,5 fois supérieur, au-delà de 37 260 euros.

Après deux années de baisse, les inégalités globales, mesurées par l’indice de Gini, se stabilisent en 2014. Depuis le début de la crise économique, les inégalités se sont un peu plus réduites en France que dans le reste de l’Union européenne à 27.

Le seuil de pauvreté, qui correspond à 60 % du niveau de vie médian de la population, s’établit à 1 008 euros mensuels. Le taux de pauvreté est donc de  14,1 % de la population, proportion stable par rapport à 2013.En 2014, 36,6 % des chômeurs vivent au-dessous du seuil de pauvreté.  35,9 % des personnes vivant  dans une famille monoparentale sont pauvres en termes monétaires.

Deux tiers des retraites voient la retraite en rose

 

Selon une enquête réalisée  par Audirep pour Amundi , 62 % des sondés considèrent que la retraite est une perspective  agréable mais aussi un sujet de préoccupation financière pour 2/3 d’entre eux

Les moins de 35 ans n’estiment qu’à 37% que la retraite est une perspective agréable contre 79% des 45 ans et plus. Confirmant l’étude du Cercle, l’enquête Amundi indique que  69% des moins de 35 ans craignent de ne pas disposer de revenus suffisants, une proportion tombant à 59% chez les 45 ans et plus.

Les 45 ans et plus sont   82% déclarer connaître leur âge de départ, 69% l’âge auquel ils auront accès à une retraite à taux plein et 38% savent le montant de leurs revenus de retraite issus des régimes obligatoires. Des proportions tombant à respectivement 41%, 21% et 6% auprès des moins de 35 ans. ces résultats peuvent paraître assez optimistes.

Confirmant également les résultats de l’enquête du mois de juin du cercle;  65% des sondés  estiment que leur futur revenu à la retraite sera « trop juste » pour vivre confortablement le moment venu. 53% pensent percevoir entre 50% et 80% de leur dernier revenu grâce aux régimes de retraites obligatoires (Sécurité Sociale + éventuellement Argirc, Arrco) et 19 % pensent que ce montant sera même inférieur à 50% ; un vrai décalage car ceux qui s’inquiètent sont 44% à souhaiter percevoir au moins 80 % !

Si 51 % des sondés par TNS Sofres pour le Cercle affirmaient épargner pour les retraites, 2/3 des répondants Amundi affirment avoir commencé à épargner pour préparer leur retraite, 57% ont commencé entre 25 et 45 ans.

 

Lire l’ensemble du papier de Zonebourse

 

Les taux bas quelles conséquences pour les ménages

Philippe Crevel a été interviewé par TF 1 au sujet des conséquences des taux bas pour les ménages français.

A partir de 18 m 30 s

Près de la moitié des nouveaux prêts à l’habitat, c’est de la renégociation

 

Avec la baisse des taux d’intérêt, le taux de croissance annuel des crédits aux particuliers demeure vive. En juillet 2016, elle a été de  3,7 % comme en juin.

La croissance des crédits à l’habitat est progresse de 3,3 %. Ce taux représente la variation des encours totaux, tous établissements confondus, et n’est donc pas impacté par l’ampleur des renégociations. Les renégociations représentent 44 % exactement de la production de nouveaux prêts à l’habitat. De fait, la baisse des taux d’intérêt se poursuit à un rythme soutenu pour les crédits à l’habitat à long terme à taux fixe (1,78 %, après 1,85 % en juin) et de façon encore plus marquée pour ceux à court terme et à taux variable (1,60 % en juillet, après 1,86 %).

Par ailleurs, l’investissement en habitat locatif progresse dans le contexte de taux financiers très bas et des mesures d’encouragement fiscal : 12 % des crédits nouveaux à l’habitat ont pour motif un investissement locatif contre moins de 10 % il y a un an.

Les crédits à la consommation restent dynamiques (+ 5,7 % en juillet, après + 5,9 % en juin). Les taux d’intérêt des crédits amortissables à la consommation ont baissé de près de 0,50 point depuis début 2016.

   

 

Encours et taux de croissance annuel (données non cvs)
(Encours en milliards d’euros, taux de croissance en %)
    Encours brut       Taux de croissance annuel brut
    juil-16   mai-16 juin-16 juil-16
  Total 1 078   3,8 3,7 3,7
          Habitat 886   3,4 3,3 3,3
          Consommation 156   5,9 5,9 5,7
          Autres 35   5,3 3,7 4,3

Comment réduire sa facture fiscale d’ici la fin de l’année ?

Philippe Crevel a été interrogé par Guillaume Sommerer au sujet des placements permettant de réduire son impôt sur le revenu dans le cadre de l’émission Intégrale Placements du 31 août 2016.

L’industrie toujours en indélicatesse

Selon l’INSEE,au mois de juin , le chiffre d’affaires a baissé de 4,5 % dans l’industrie manufacturière. Il retrouve un niveau proche de celui d’avril après un fort rebond en mai (+5,0 %) dû à d’importantes livraisons à l’export de matériels de transport. Ainsi, le recul est particulièrement vif pour les exportations (-15,3 % après +19,3 %). Dans l’ensemble de l’industrie, le chiffre d’affaires se contracte également (-3,8 %).

Sur le deuxième trimestre 2016, le chiffre d’affaires progresse dans l’industrie manufacturière (+0,6 %). Cette hausse est portée uniquement par les matériels de transport (+8,4 %), avec une poussée exceptionnelle pour les autres matériels de transport (+14,0 %). En revanche, sur cette période, le chiffre d’affaires recule dans tous les autres secteurs : les autres industries (-0,8 %) les industries agro-alimentaires (–1,1 %), la cokéfaction et raffinage (–3,1 %) et lesbiens d’équipement (-0,6 %).

Le chiffre d’affaires augmente à un rythme un peu plus soutenu dans l’ensemble de l’industrie (+0,9 %) grâce au dynamisme des industries extractives, énergie, eau, déchets et dépollution (+2,2 %).

Dans l’industrie manufacturière comme dans l’ensemble de l’industrie, le chiffre d’affaires recule au deuxième trimestre 2016 par rapport au même trimestre de 2015 (respectivement -1,2 % et -1,0 %). Sur cette période, le chiffre d’affaires chute dans la cokéfaction et raffinage (-23,3 %). Il recule dans les autres industries (-1,2 %), les industries agro-alimentaires (-1,0 %) et les biens d’équipement (-1,9 %). Parmi les grands secteurs industriels, le chiffre d’affaires ne progresse que dans les matériels de transport, où il est en vive hausse par rapport à l’an passé (+6,2 %).

L’inflation stable en août

Selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois de l’INSEE, l’indice des prix à la consommation augmenterait de 0,3 %, en août, par rapport au mois précédent, comme en août 2015. Les prix seraient essentiellement tirés par le rebond saisonnier des prix des produits manufacturés après les soldes d’été sur le territoire métropolitain et par la hausse, également saisonnière, des prix de certains services liés au tourisme. En outre, les prix des produits alimentaires continueraient d’augmenter légèrement, surtout du fait des produits frais. Ces hausses seraient en partie compensées par un nouveau recul des prix des produits pétroliers.

Sur un an, les prix à la consommation augmenteraient de 0,2 %, comme les deux mois précédents. Cette hausse résulterait principalement du dynamisme des prix des services, en partie compensé par les baisses des prix de l’énergie et des produits manufacturés.

En août 2016, l’indice des prix à la consommation harmonisé croîtrait de 0,3 % sur un mois. Sur un an, il augmenterait de 0,4 %, comme le mois précédent.

Les dépôts à vue toujours à la hausse

La croissance des dépôts à vue s’accélère à nouveau.Ainsi, selon la Banque de France, le taux de croissance des dépôts à vue augmente en juillet 2016 après une période de baisse commencée en juillet 2015 (+ 11,6 % en juillet 2016, après + 10,7 % en juin 2016 et + 15,9 % en juillet 2015).

France : ressources monétaires des institutions financières monétaires

Encours (en Mds €) (a) Taux de croissance annuel (en %) (a)
juil-16 mai-16 juin-16 juil-16
Dépôts à vue 799 12,5 10,7 11,6
= Ressources résidentes incluses dans M1 799 12,5 10,7 11,6
Dépôts à terme ≤ 2 ans 135 1,6 -1,6 -2,3
+ Comptes sur livret 607 -0,9 -0,7 -0,6
= Ressources résidentes incluses dans M2-M1 742 -0,5 -0,8 -0,9
Titres d’OPC monétaires 258 3,5 4,8 1,4
+ Pensions 22 -21,5 -4,7 -5,5
+ Titres de créance ≤ 2 ans 67 -3,9 -3,6 10,8
= Ressources résidentes incluses dans M3-M2 347 0,1 2,5 2,6
Total des ressources résidentes incluses dans M3 1 887 4,7 4,4 4,7
+ Engagements monétaires bruts vis-à-vis du reste de la zone euro 182 5,0 6,9 4,8
– Avoirs monétaires bruts vis-à-vis du reste de la zone euro 36 -22,7 -12,9 -4,6
= Composante française de l’agrégat monétaire M3 de la zone euro 2 033 5,3 4,9 4,9
(a) Données cvs.
Source : BdF

Résultats assurance-vie juillet 2016 : les Français plus fourmis que cigales

Malgré la baisse du rendement des fonds euros, les Français ne se détournent pas de l’assurance-vie. Après un décevant mois de juin, le premier produit d’épargne des Français a enregistré une collecte positive de 3,4 milliards d’euros au mois de juillet (contre 800 millions d’euros au mois de juin) et retrouve ainsi toutes ses couleurs.

Le mois de juillet est traditionnellement un bon mois pour l’assurance-vie. Les Français effectuent des arbitrages entre leurs placements durant ce premier mois des vacances. Les primes versées en fin de premier semestre donnent lieu traditionnellement à des flux supplémentaires d’épargne dont profitent le Livret A et l’assurance-Vie. Par ailleurs, les Français qui ont laissé dormir des sommes importantes sur leurs comptes courants commencent à les affecter sur les différents produits d’épargne qu’ils possèdent. Le passage du taux du Plan d’Epargne Logement à 1 %, annoncé au mois du juillet, a pu également inciter des ménages à revenir sur l’assurance-vie. Les cotisations brutes ont ainsi progressé en juillet pour atteindre 12,3 milliards d’euros contre 11 milliards d’euros en juin. De leur côté, les rachats ont été très mesurés, à 8,9 milliards d’euros contre 10,2 milliards d’euros en juin. Dans ces conditions, l’encours de l’assurance-vie atteint 1615 milliards d’euros.

La collecte des unités de compte a été de 2,2 milliards d’euros soit près de 18 % de la collecte totale. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte d’UC représente 19 % du montant des cotisations. Malgré la baisse des taux, les unités de compte n’arrivent pas à franchir la barre des 20 %. Les ménages français éprouvent des difficultés à franchir le cap et à s’exposer à un peu plus de risques.

Le regain de forme du Livret A et de l’assurance-vie semble indiquer que les Français souhaitent maintenir un niveau élevé d’épargne. Il n’est pas impossible que nous assistions à un effet d’encaisse. Pour contrecarrer le faible rendement des produits de taux, les Français pourraient épargner davantage afin de respecter leur plan de route en matière de constitution de patrimoine.

 

Climat des affaires : stable mais incertain

L’INSEE a publié le 25 août son indice sur le climat des affaires du mois d’août. cet indice perd un point par rapport à juillet.  A 101, il reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de long terme (100). Le climat perd deux points dans l’industrie et un point dans le commerce de détail. Il est stable dans les services et le bâtiment.

Indicateur de climat des affaires France

Indicateur de climat des affaires France

L’indicateur de retournement qui signale un climat conjoncturel favorable ou défavorable se situe en zone d’incertitude. Après la stagnation du deuxième trimestre et les mauvais résultats du tourisme du fait des attentats, l’attentisme semble être de retour. Pour atteindre 1,5 % de croissance sur l’année, l’activité devra reprendre assez rapidement au mois de septembre pour échapper à une léthargie.

Indicateur de retournement France

Indicateur de retournement France

Lecture: Proche de +1 (resp. -1) : l’indicateur signale un climat conjoncturel favorable (respectivement défavorable). Entre +0,3 et -0,3 : zone d’incertitude conjoncturelle.

 

Résultats du Livret A – mois de juillet 2016 – analyse par Philippe Crevel

Le Livret A enregistre son 5ème mois consécutif de collecte positive avec un gain de 630 millions d’euros au mois de juillet. Il fallait remonter à 2013 pour avoir un mois de juillet avec une collecte positive. Depuis le début de l’année, seuls les deux premiers mois ont connu une décollecte. Dans ces conditions, la collecte atteint 970 millions d’euros pour le Livret A dont l’encours s’élève à 256,9 milliards d’euros.

Le résultat du mois de juillet dépend des annonces sur les taux du Gouvernement. En cas de baisse, la décollecte est au rendez-vous. En revanche, en rythme de croisière, c’est un bon mois pour le Livret A qui profite des versements de prime à la fin du mois de juin.

La baisse du taux du Livret A à 0,75 % intervenue le 1er août dernier semble avoir été digérée par les épargnants. Le fait que le Gouvernement ait décidé de ne pas toucher à ce taux au mois de juillet dernier contrairement au Plan d’Epargne Logement dont le taux a été ramené à 1 % a certainement contribué à ce bon résultat.

En raison d’un environnement économique et social toujours incertain, Les ménages maintiennent un fort taux d’épargne. Face aux fluctuations des marchés financiers et les débats sur le rendement de l’assurance-vie , ils privilégient le Livret A qui constitue, malgré son faible taux, une valeur sûre. Après avoir accumulé des sommes très importantes sur les dépôts à vue, les ménages effectuent, par ailleurs, des arbitrages en faveur de produits d’épargne donnant lieu à rémunération et notamment en faveur du Livret A. Les Français restent attachés à la sécurité du capital et conservent un regard circonstancié vis-à-vis des placements à risques. Le Livret A confirme, dans ce contexte, son regain de forme entamé au cours du printemps.

Le Livret A a pris des couleurs au mois de juillet

Le Livret A enregistre son 5ème mois consécutif de collecte positive avec un gain de 630 millions d’euros au mois de juillet. Il fallait remonter à 2013 pour avoir un mois de juillet avec une collecte positive. Depuis le début de l’année, seuls les deux premiers mois ont connu une décollecte. Dans ces conditions, la collecte atteint 970 millions d’euros pour le Livret A dont l’encours s’élève à 256,9 milliards d’euros.

Le résultat du mois de juillet dépend des annonces sur les taux du Gouvernement. En cas de baisse, la décollecte est au rendez-vous. En revanche, en rythme de croisière, c’est un bon mois pour le Livret A qui profite des versements de prime à la fin du mois de juin.

La baisse du taux du Livret A à 0,75 % intervenue le 1er août dernier semble avoir été digérée par les épargnants. Le fait que le Gouvernement ait décidé de ne pas toucher à ce taux au mois de juillet dernier contrairement au Plan d’Epargne Logement dont le taux a été ramené à 1 % a certainement contribué à ce bon résultat.

En raison d’un environnement économique et social toujours incertain, Les ménages maintiennent un fort taux d’épargne. Face aux fluctuations des marchés financiers et les débats sur le rendement de l’assurance-vie , ils privilégient le Livret A qui constitue, malgré son faible taux, une valeur sûre. Après avoir accumulé des sommes très importantes sur les dépôts à vue, les ménages effectuent, par ailleurs, des arbitrages en faveur de produits d’épargne donnant lieu à rémunération et notamment en faveur du Livret A. Les Français restent attachés à la sécurité du capital et conservent un regard circonstancié vis-à-vis des placements à risques. Le Livret A confirme, dans ce contexte, son regain de forme entamé au cours du printemps.

Le taux de chômage en baisse au sens du Bureau International du Travail

Selon l’INSEE, en moyenne sur le deuxième trimestre 2016, le taux de chômage au sens du BIT est de 9,9 % de la population active en France, après 10,2 % au premier trimestre 2016. En France métropolitaine, le nombre de chômeurs diminue de 74 000, à 2,8 millions de personnes ; le taux de chômage diminue ainsi de 0,3 point par rapport au premier trimestre 2016, à 9,6 % de la population active. La baisse concerne toutes les tranches d’âge, particulièrement les jeunes. Sur un an, le taux de chômage diminue de 0,5 point.

Parmi les chômeurs, 1,2 million déclarent rechercher un emploi depuis au moins un an. Au deuxième trimestre 2016, le taux de chômage de longue durées’établit à 4,3 % de la population active, comme au trimestre précédent et au deuxième trimestre 2015.

Taux de chômage au sens du BIT

Taux de chômage au sens du BIT

Estimation à +/- 0,3 point près du niveau du taux de chômage et de son évolution d’un trimestre à l’autre/ Champ : population des ménages, personnes de 15 ans ou plus / Source : Insee, enquête Emploi

Ce résultat est la conséquence de la bonne tenue de l’activité et d’une augmentation faible de la population active.

L’emploi marchand résiste en France

L’emploi sauvé par le tertiaire

Au deuxième trimestre 2016, l’emploi a progressé à nouveau dans les secteurs marchands non agricoles de 0,2 %. Néanmoins, en phase avec le ralentissement de la croissance, il n’y a eu que 24 100 emplois créés contre  37 300 au premier trimestre. Sur un an, l’emploi s’accroît de 0,9 % soit +143 300. C’est le 5ème trimestre consécutif de créations nettes d’emplois pour le secteur marchand.

L’industrie continue à perdre des emplois, 9 700 soit -0,3 %. Ce secteur n’a pas été créateur depuis 2001.

Dans la construction, les destructions d’emploi reprennent (-0,3 %, soit -3 500, après +0,1 % le trimestre précédent). Sur un an, l’industrie perd davantage d’emplois (-33 900) que la construction (-13 400).

Le salut vient du secteur tertiaire qui a enregistré 37 300 créations d’emploi soit une hausse de 0,3 % faisant suite à une hausse de 0,4 % le trimestre précédent.

Cette hausse est due à l’emploi tertiaire hors intérim (+0,3 %, soit +37 800, après +0,4 % au premier trimestre). Sur un an, l’emploi tertiaire hors intérim augmente de 1,4 %, soit + 155 100.

Sans prendre en compte l’intérim, l’emploi marchand croît sur un an de 107 800.

Les prix ont baissé de 0,4 % en juillet

Selon l’INSEE, au mois de  juillet, l’indice des prix à la consommation (IPC) a baissé de 0,4 % sur un mois, après une hausse de 0,1 % en juin. Corrigé des variations saisonnières, il est stable, après une hausse de 0,1 % en juin. Sur un an, il augmente de 0,2 %, comme le mois précédent.

Cette baisse mensuelle des prix à la consommation résulte, pour l’essentiel, des soldes d’été, à l’origine du recul saisonnier des prix des produits manufacturés. En outre, les prix de l’énergie se replient du fait des produits pétroliers. À l’inverse, les prix de certains services liés au tourisme augmentent de manière saisonnière. Enfin, les prix des produits alimentaires sont en très légère hausse.

L’industrie française toujours à la peine

Selon l’INSEE, au mois de juin, la production a reculé de 1,2 % le dans l’industrie manufacturière (après +0,1 % en mai). Elle diminue une nouvelle fois dans l’ensemble de l’industrie (-0,8 % après -0,5 %).

Au deuxième trimestre, la production baisse légèrement dans l’industrie manufacturière (-0,2 %). Elle est quasi stable dans l’ensemble de l’industrie (-0,1 %).

Sur cette période, la production diminue nettement dans les industries agro-alimentaires (-2,3 %) et chute dans la cokéfaction et raffinage (-11,7 %). Elle est stable dans les « autres produits industriels ». En revanche, elle augmente nettement dans les matériels de transport (+1,7 %), et plus modérément dans les biens d’équipement (+0,5 %) et dans les industries extractives, énergie, eau (+0,3 %).

Dans l’industrie manufacturière, la production du deuxième trimestre croît légèrement par rapport au même trimestre de 2015 (+0,3 %). Elle augmente également dans l’ensemble de l’industrie (+0,4 %).

Sur cette période, la production croît très fortement dans les matériels de transport (+7,6 %) et plus modérément dans les « autres industries »(+0,5 %) et dans les industries extractives, énergie, eau (+0,9 %). À l’inverse, elle recule nettement dans les industries agro-alimentaires (-3,0 %) et dans lesbiens d’équipement (-2,4 %), et plonge dans la cokéfaction et raffinage(-13,2 %).

Indices mensuels de la production industrielle

Indices mensuels de la production industrielle

Légende : CZ : industrie manufacturière – (C1) : IAA – (C3) : biens d’équipement – (C4) : matériels de transport – (C5) : autres industries

Le taux de croissance à 0,3 % de la Banque de France pour le 3ème trimestre est-il réaliste ?

Après une croissance nulle au 2ème trimestre, le PIB pourrait, selon la Banque de France, augmenter de 0,3 % au cours du 3ème trimestre. Si ce taux de croissance se maintenait jusqu’à la fin de l’année, l’objectif du Gouvernement de 1,5 % de croissance annuelle pourrait être atteint.

Néanmoins, l’impact des attentats sur l’activité touristique et le Brexit pourraient peser sur la croissance à la rentrée. Le secteur agricole notamment céréalier devrait souffrir en raison des intempéries de la fin de premier semestre. De ce fait, il n’est pas impossible que le rythme de croissance soit plus proche de 0,2 que de 0,3 %.

 

Les jeunes, l’épargne et la retraite

A partir des données de l’enquête annuelle du Cercle, ce dernier a décidé de consacrer son étude du mois d’août aux jeunes. Quel comportement ont-ils face à l’épargne et à la retraite ? Quels sont leurs motivations en la matière ? Quels sont leurs jugements face aux produits d’épargne ? Telles sont les questions à laquelle l’étude ci-dessous tente de répondre.

 

 

Les tableaux de l’épargne (août 2016)

LES CHIFFRES DU CERCLE DE L’ÉPARGNE

      

Tableau de bord des produits d’épargne

 

Rendementset plafonds Collectes nettes et encours
Livret A 0,75 %Plafond 22 950 euros

 

Juin 2016 : +690 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : +340 millions d’euros

Encours : 256,3 milliards d’euros

Livret de Développement Durable 0,75 %Plafond 12 000 euros Juin 2016 : -40 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : -0,26 million d’euros

Encours : 101,0 milliards d’euros

Plan d’Épargne Logement  1 % hors primePour PEL ouverts à compter du 1er/08/2016

Plafond 61 200 euros

Mai 2016 : +899 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : +8,615 milliards d’euros

Encours : 248,552 milliards d’euros

Compte Épargne Logement 0,50 % hors primePlafond 15 300 euros Mai 2016 : -85 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : -552 millions d’euros

Encours : 29,444 milliards d’euros

 

Livret d’Épargne jeune Minimum 0,75 %Plafond : 1 600 euros Mai 2016 : -7 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : -140 millions d’euros

Encours : 6,481 milliards d’euros

Livret d’Épargne Populaire 1,25 %Plafond : 7 700 euros Mai 2016 : -31 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : -807 millions d’euros

Encours : 45,008 milliards d’euros

 

Livrets ordinaires fiscalisés 0,46 % (juin 2016)Pas de plafond légal Mai 2016 : -367 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : +7,192 milliards d’euros

Encours : 178,826 milliards d’euros

PEAPEA PME Plafond 150 000 eurosPlafond : 75 000 euros Encours : environ 100 milliards d’eurosEncours : environ 400 millions d’euros
Assurance-vie Rendement des fonds euros en 2015

Rendement moyen des UC en 2015

2,25 % 

4,8 %

Juin 2016 : +810 millions d’eurosDepuis le 1er janvier : +11,8 milliards d’euros

Encours : 1 602 milliards d’euros

SCPI Rendement moyen 2015 4,75 %

Sources : Banque de France – FFSA – GEMA-AMF – Caisse des Dépôts et Consignations

 

²

Tableau de bord des marchés financiers Résultats
CAC 40 au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

4 439,81

+8,58 %

-4,25 %

+8,53 %

DAXX au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

10 337,50

+9,42 %

-3,77 %

+10,02 %

Footsie au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

6 724,43

+9,51 %

+7,72 %

-4,67 %

Euro Stoxx 50 au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

2 990,76

+8,41 %

-8,47 %

+4,08 %

Dow Jones au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

18 432,24

+5,87 %

+5,78 %

-2,29 %

Nasdaq au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

5 162,13

+10,02 %

+3,09 %

+8,58 %

Nikkei au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

16 569,27

+8,13 %

-12,95 %

+9,07 %

Parité euro/dollar au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

1,1118

+1,10 %

+3,07 %

-10,28 %

Or au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

Évolution en 2015

1 353,79

+3,17 %

           +27,59 %

-10,39 %

Pétrole baril de Brent en dollars au 29 juillet

Évolution en juillet

Évolution depuis le 1er janvier

43,390

-10,88 %

+15,49 %

43,390-10,88 %

+15,49 %

 

 

Tableau de bord du crédit et des taux d’intérêt

Taux
Obligations souveraines et Euribor au 29 juillet 2016 

Taux OAT à 10 ans

Taux du Bund à 10 ans

Taux de l’US Bond à 10 ans

 

Taux de l’Euribor à 1 mois

Taux de l’Euribor à 3 mois

Taux de l’Euribor à 9 mois

Taux de l’Euribor à 12 mois

 

0,198 %

-0,107 %

1,493 %

 

-0,371 %

-0,297 %

-0,119 %

-0,048 %

Crédit immobilier (Source Empruntis 29 juillet 2016) 

10 ans

15 ans

20 ans

25 ans

30 ans

 

1,35 %

1,60 %

1,80 %

2,10 %

2,65 %

Prêts aux particuliers (immobilier) : taux effectifs moyens constatés pour le 2e trimestre 2016 (BdF)Prêts à taux fixe

Prêts à taux variable

Prêt-relais taux moyen pratiqué

 

2,94 %

2,52 %

3,02 %

Prêts aux particuliers (immobilier) : taux de l’usure au 3e trimestre 2016Prêts à taux fixe

Prêts à taux variable

Prêt-relais taux moyen pratique

 

3,92 %

3,36 %

4,03 %

Prêt à la consommation (taux effectifs moyens constatés pour le 2e trimestre par la Banque de France)Montant inférieur à 3 000 euros

Montant compris entre 3 000 et 6 000 euros*

Montant supérieur à 6 000 euros

Prêts découverts de comptes

 

 

14,94 %

9,68 %

5,55 %

10,03 %

Taux de l’usure (taux maximums autorisés)Montant inférieur à 3 000 euros

Montant compris entre 3 000 et 6 000 euros*

Montant supérieur à 6 000 euros

Prêts de découverts de compte

19,92 %

12,91 %

7,40 %

13,37 %

 

Tableau de bord retraite

 Montant et évolution

 

Commentaires
Pension régime de base 0 % en 2014 et 2015
ARRCO Valeur du point : 1,2513 € 
AGIRC Valeur du point : 0,4352 € 
IRCANTEC Valeur du point : 0,47460€
Montant du minimum vieillesse 800 euros pour une personne seule et 1 242 euros pour un couple
Montant mensuel de la pension (droits directs) en 2013 

·       Tous régimes confondus

·       Pour les hommes

·       Pour les femmes

 

 

 

 

1 306 euros

1 642 euros

993 euros

De 2004 à 2013, la pension moyenne est passée de 1 029 à 1 306 eurosPour les hommes, elle est passée de 1 338 à 1 642 euros

Pour les femmes de 730 à 993 euros

 

La chronique de l’épargne (août 2016)

L’épargne réglementée est-elle aussi populaire que cela ?

En moyenne, le montant moyen d’un Livret A est de 4 003 euros, celui du Livret de Développement Durable est de 4 102 euros. L’encours moyen du Livret d’Épargne Populaire s’élève à 5 116 euros. Enfin, le montant moyen du PEL est de 15 700 euros.

Si 45 % des Livrets A sont crédités de moins de 150 euros, 11 % dépassent 15 300 euros. Ces derniers représentent près de 60 % de l’encours. 3,7 % des livrets ont un encours supérieur à 22 850 euros (nouveau plafond des versements autorisés).

Le relèvement du plafond avait entraîné une augmentation du nombre de livrets dépassant 15 300 euros. Il est en effet passé de 8,5 % en 2011 à 11,7 % en 2013. Les livrets ayant plus de 22 950 euros représentent plus de 22 % de l’encours total du Livret A.

 L’épargnant allemand, la première victime des taux bas

Du fait de revenus plus conséquents et d’un fort taux d’épargne, les épargnants allemands souffrent plus que quiconque de la baisse des taux. En effet, en 2015, les Allemands ont épargné, en moyenne par personne, 3 900 euros contre 3 000 euros pour les Français, 1 900 euros pour les Italiens et 1 400 euros pour les Espagnols.

Selon notre étude réalisée pour l’AMF, en 2016, les Français sont 6,2 % à détenir des actions en direct, contre 6,6 % un an plus tôt.

 La détention d’actions continue de baisser

Le taux de détention directe d’actions poursuit sa baisse. Représentant 13,8 % en 2008, il s’établit à 6,2 % en mars 2016. Le nombre de particuliers déclarant détenir des actions en France peut ainsi être évalué à environ 3 millions de personnes.

Les possesseurs de Plans d’Épargne en Actions seraient également moins nombreux : le taux de détention est de 6,8 % des Français en 2016, contre 7,1 % en 2015. 5,2 % des Français détiennent des placements collectifs (FCP et SICAV v). Ils sont 1,6 % à posséder des obligations en direct.1 Français sur 13 détient un produit en actions

Seuls 2,5 % des Français interrogés ont répondu détenir un fonds investi en actions (contre 7,5 % en 2008). Le taux d’investisseurs en actions, que ce soit en direct ou par le biais de placements collectifs, atteint désormais 7,6 % de la population (contre 8,1 % en mars 2015, 16,4 % en 2008). Plus largement, la détention de valeurs mobilières (actions, obligations, placements collectifs) est passée de 18,7 % de la population en 2008 à 10,3 % en mars 2016.

1 Français sur 10 détient une assurance vie en unités de compte

Un tiers des Français déclarent détenir un contrat d’assurance vie. Parmi eux, 26 % répondent qu’ils détiennent un « contrat en euros » et un peu plus de 10 % un « contrat en unités de compte ou mixte », un taux en hausse depuis 2009 (8 %), mais stable depuis 3 ans.

Le Livret A en question

Le Livret A serait une mauvaise affaire pour les épargnants, pourtant ils y laissent des sommes confortables, plus de 256 milliards d’euros. Le Livret A serait une mauvaise affaire pour la Caisse des Dépôts et l’État, et pourtant ce dernier a décidé de maintenir son taux à 0,75 %. Comprendra qui voudra !

 Le regain de forme du Livret A

Le Livret A a terminé le premier semestre 2016 en beauté en affichant un quatrième mois consécutif de collecte positive. En effet, au mois de juin, la collecte du Livret A a été de + 690 millions d’euros. Depuis le début de l’année, la collecte nette redevient positive et s’élève désormais à +340 millions d’euros. Au 30 juin, l’encours du Livret A atteint 256,3 milliards d’euros.

Juin est traditionnellement un bon mois pour le Livret A. De nombreux salariés y versent une partie des primes qu’ils touchent en fin de premier semestre. Par ailleurs, les ménages économisent en vue des vacances et de la rentrée.

L’impact de la baisse du taux du Livret A à 0,75 % intervenue le 1er août 2015 s’estompe au fil des mois. La fronde contre le Livret A qui s’est traduite par une décollecte de 15 milliards d’euros entre 2014 et 2015 semble se terminer. Les Français qui, depuis des mois, laissaient dormir sur leurs dépôts à vue des sommes très importantes, 355 milliards d’euros à fin mai contre 240 milliards d’euros à fin mai 2008, en réaffectent une partie sur des placements rémunérés. La baisse du rendement du Plan d’Épargne Logement, à 1 % au 1er août, même si elle ne concerne que les nouveaux contrats, devrait conforter le Livret A, ce dernier bénéficiant de la sécurité et de la liquidité ainsi que d’une exonération fiscale totale. Avec un rendement réel, après prise en compte de l’inflation, de 0,5 %, le Livret A compte tenu du contexte sans précédent de taux négatif peut apparaître comme un produit bien rémunéré. Chez nos partenaires, les produits de court terme offrent des rémunérations bien inférieures.

La décision du Gouvernement de ne pas abaisser le taux à 0,5 % comme il aurait pu le faire, en appliquant la formule, devrait permettre de maintenir la collecte autour de la ligne de flottaison. Un taux de 0,5 % aurait sans nul doute provoqué un rebond de la décollecte comme cela avait été constaté après le 1er août 2015.

Ce mouvement de collecte positive que nous connaissons depuis quatre mois pourrait néanmoins s’interrompre au cours de l’été du fait d’un certain nombre de dépenses incontournables comme les vacances, la rentrée scolaire et le paiement du dernier tiers de l’impôt sur le revenu.

Mais le système du Livret A, unique en Europe, repose sur une série d’équilibres qui seront remis en cause par la baisse des taux d’intérêt. Il a longtemps permis de transformer de l’épargne de court terme en prêts à long terme à un coût raisonnable. En effet, le Livret A a comme principal objectif de financer le logement social. À partir des ressources collectées et centralisées, la Caisse des dépôts prête aux organismes sociaux de l’habitat (OPAC, offices publics de l’habitat (OPH), entreprises sociales de l’habitat (ESH ex-SA HLM)…) à des taux logiquement privilégiés.

À titre d’exemple, le taux du prêt locatif à usage social (PLUS) est égal au taux du Livret A + 0,6 %.

La ressource livret A coûte à la Caisse des dépôts, en moyenne, le taux du Livret A auquel il faut ajouter les frais de collecte et de gestion. Ces derniers ont atteint jusqu’à 1,12 point. Les banques ont ainsi accepté d’abaisser à 0,4 % leurs frais de collecte. Du fait des efforts consentis par les réseaux et par la CDC, le coût de la ressource est inférieur à 1,75 %.

Les taux des prêts étant inférieurs au coût de la ressource, dans le passé, la Caisse des Dépôts pouvait compter sur les bénéfices tirés des placements financiers ; or avec la baisse des taux, ces derniers tendent à disparaître. Le fonds d’épargne de la Caisse des Dépôts est traditionnellement un acheteur important de titres publics or l’État s’endette aujourd’hui en négatif jusqu’à 8 ans.

Les organismes de logements sociaux trouvent encore avantage à passer par la Caisse des Dépôts du fait de la duration des prêts pouvant atteindre 60 ans et des modalités d’accès aux crédits.

En revanche, plus la période de taux sera longue, plus le coût pour la Caisse des Dépôts sera élevé. De même, pour les banques, les ressources non centralisées du Livret A, environ 40 % de l’encours, sont des centres de coût.

Pour mémoire, La Caisse des Dépôts a financé, en 2014, la construction ou l’acquisition de plus de 122 000 logements sociaux construits ou acquis. 274 000 logements sociaux ont été réhabilités et 1 700 projets territoriaux finançant des transports, des lycées, des hôpitaux, du très haut débit, des énergies renouvelables ont été menés.

Retour sur la formule du Livret A

Le Gouverneur de la Banque de France a annoncé qu’il travaillait sur un éventuel changement de la formule du taux du Livret A. Avec la baisse des taux d’intérêt et d’inflation, le Gouvernement éprouve les pires difficultés à appliquer la formule qui date de 2008.

La fixation du taux du Livret A et plus largement de l’épargne réglementée a toujours posé problème. Ce taux conditionne celui de plusieurs autres produits dont le Livret de développement durable, le Livret d’épargne populaire, le livret jeune, le compte épargne logement.

De juillet 2004 à février 2008, le taux du livret A était fixé par une formule automatique calculée à partir de deux indicateurs : le taux Euribor 3 mois du mois précédent et le taux d’inflation glissant annuel, donné par l’indice Insee des prix à la consommation hors tabac du mois précédent. Le résultat trouvé est majoré de 0,25 % et arrondi aux 0,25 % les plus proches. La Banque proposait deux fois par an (mi-janvier et mi-juillet) la réactualisation du taux du livret A pour une mise en application le 1er février et le 1er août.

Cette formule a été amendée en 2008. Ainsi depuis le 1er février 2008, le taux est égal, après arrondi au quart de point le plus proche ou à défaut au quart de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre :

  • La moyenne arithmétique entre, d’une part, la moitié de la somme de la moyenne mensuelle de l’Euribor 3 mois et de la moyenne mensuelle de l’Eonia (exprimées avec deux décimales) et, d’autre part, l’inflation en France mesurée par la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE des prix à la consommation de l’ensemble des ménages hors tabac (exprimé avec une décimale) ;
  • L’inflation majorée d’un quart de point.

Que ce soit à la hausse ou à la baisse, les gouvernements n’ont, à plusieurs reprises, pas respecté la formule. Ainsi, lors de la révision du taux du 1er février 2012. L’inflation à retenir du mois décembre 2011 était de 2,4 % ce qui aurait dû entraîner le passage du taux du livret A à 2,75 %, le Gouvernement de François Fillon préféra le statu quo en le laissant à 2,25 %. Pour l’actualisation du 1er février 2013, alors que l’inflation annuelle à 1,2 % aurait dû conduire à un taux de 1,50 % le Gouvernement opta pour une baisse de 0,25 point abaissant le taux à 1,75 %. Toujours en 2013, mais pour l’actualisation du 1er août, alors que l’inflation annuelle aurait dû conduire à un taux de 1 %, le ministre de l’Économie décida de n’abaisser le taux que d’un demi-point, à 1,25 %. Pour l’actualisation du 1er février 2014, alors que le gouverneur de la Banque de France préconise d’abaisser le taux à 1 % et que l’application stricte de la formule conduirait même à l’abaisser à 0,75 %, le ministre décide de le maintenir à 1,25 %. Pour les actualisations du 1er février et 1er août 2016, le Gouvernement n’a pas retenu le taux issu de la formule qui aurait pu aboutir à une baisse du taux à 0,5 %.

Les échos de l’épargne du mois d’août 2016

Le PEL en voie de banalisation

Depuis le 1er août, le taux des nouveaux Plan d’Épargne Logement passe à 1 %. Ce taux a été abaissé à trois reprises depuis le début de l’année 2015. Il est, en effet, passé de 2,5 % à 2 % le 1er février 2015 puis à 1,5 % le 1er février 2016. Le rendement net du PEL (après application des prélèvements sociaux) passe ainsi de 1,26 à 0,84 %.

La baisse du taux de rémunération du PEL entraîne la diminution du taux des prêts d’épargne logement associés au PEL qui est passé de 2,70 % à 2,20 % le 1er août.

Ce taux demeure moins compétitif que celui des crédits immobiliers actuellement proposés par les banques. Ainsi à 10 ans, le taux moyen pratiqué (en date du 20 juillet 2016) est de 1,3 %. À 25 ans, le taux moyen s’élève à 2,00 % soit moins que le taux des prêts PEL.

La baisse du rendement du taux du PEL vise à faciliter la réorientation de l’épargne des ménages vers des placements à risque plus en phases avec les besoins de l’économie réelle. Le PEL du fait d’un taux qui demeurait jusqu’à maintenant très attractif captait une part croissante de l’épargne des ménages. Ainsi, sur les 5 premiers mois de l’année, la collecte nette a été de plus de 8,6 milliards d’euros soit presque autant que l’assurance-vie. L’encours du PEL dépasse 248 milliards d’euros ce qui est son plus haut niveau historique (sources : Banque de France). Le PEL fait désormais jeu égal avec le Livret A.

La baisse du rendement du PEL ne concernera que les nouveaux plans ; les titulaires d’anciens PEL bénéficieront toujours du taux en vigueur au moment de la souscription. À ce titre, 900 000 personnes avaient ouvert un PEL au cours du premier trimestre et surtout au cours du mois de janvier afin de bénéficier du taux qui était alors de 1,5 %. La baisse du rendement du PEL est ainsi moins sensible que celle qui aurait pu concerner le Livret A ; cette dernière aurait par nature touché tous les épargnants.

L’assurance-vie est-elle à la recherche d’un nouveau modèle de développement ?

L’assurance-vie représentait, en 2015, 37,5 % des placements financiers des ménages contre 30 % en 2005. Le rapport de l’Observatoire de l’épargne réglementée souligne que les fonds euros bénéficient d’une rémunération élevée, 2,3 % en moyenne en 2015 contre 2,5 % en 2014. Depuis le début de l’année, le produit phare de l’épargne des ménages connaît un parcours en demi-teinte. Si la collecte reste positive, elle s’érode.

Ainsi, la collecte nette de l’assurance-vie n’aura été que de 810 millions d’euros au mois de juin, dernier en net ralentissement par rapport à la tendance de ces douze derniers mois. L’assurance-vie a ainsi signé son plus mauvais résultat depuis le mois de décembre 2014.

La collecte nette s’établit à 11,8 milliards d’euros depuis le début de l’année, dont 7,1 milliards pour les supports en unités de compte (sur la même période, en 2015, elle avait atteint 12,2 milliards d’euros).

Les unités de compte ne progressent plus. Leur poids représente 19 % du montant global des cotisations.

En règle générale, juin est un bon mois pour l’assurance-vie en raison notamment des primes dont bénéficient certains actifs et par le fait qu’il n’y a pas de rendez-vous fiscal particulier.

La contre-performance relative s’explique tout à la fois par la survenue du Brexit qui a pu dissuader des épargnants à s’engager sur le long terme et par la baisse des taux qui pèse sur le rendement des fonds euros.

Dans un contexte de forte volatilité et de faibles taux, les ménages privilégient les dépôts à vue et le Plan d’Épargne Logement voire le Livret A.

L’assurance-vie est à la croisée des chemins. La période du tout fonds euros avec des rendements attractifs s’achève pour laisser place à une épargne plus investie en actions, en corporate, dans des produits structurés avec à la clef un transfert du risque sur les épargnants. C’est le prix à payer pour tenter d’échapper à la nasse des taux faibles…

Le Mensuel de l’Epargne et de la Retraite du mois d’août

LE SOMMAIRE DU MENSUEL DU CERCLE – AOÛT 2016

N°28

 

Trois questions à Philippe Crevel : « que faire l’été quand on est épargnant…. »

Les échos de l’épargne

  • Le PEL en voie de banalisation
  • L’assurance-vie est-elle à la recherche d’un nouveau modèle de développement ?

Le Livret A est-il une mauvaise affaire ?

  • Le regain de forme du Livret A
  • Retour sur la formule du Livret A

L’épargne réglementée est-elle aussi populaire que cela ?

L’épargnant allemand, la première victime des taux bas

La détention d’actions continue de baisser

  • 1 Français sur 13 détient un produit en actions
  • 1 Français sur 10 détient une assurance vie en unités de compte

Le dossier : les jeunes face à la retraite et à l’épargne

 Les jeunes et l’épargne

  • Un objectif difficile à atteindre
  • Les jeunes croient un peu moins à la pierre et à l’assurance–vie que leurs aînés
  • Les produits financiers riment avec rendement
  • Le Livret A par défaut
  • L’anticipation sur l’évolution des rendements des placements financiers
  • Les jeunes pas aussi casaniers que cela

Retraite, si loin, si proche 

  • Pérennité du système de retraite, des jeunes plus inquiets que le reste de la population
  • Que veulent les jeunes comme réformes pour les retraites ?
  • Les fonds de pension, la solution pour les jeunes ? Peut-être bien que oui, peut-être bien que non
  • Reporter l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, les plus jeunes sont parmi les plus hostiles
  • Mais, comprendra qui voudra, les jeunes prêts à travailler plus pour gagner plus !
  • Les jeunes sans illusion sur le montant de leur future pension !
  • Epargner pour sa retraite, une ardente obligation
  • Les jeunes veulent commencer le plus tôt possible à épargner en vue de la retraite !
  • Comment préparer financièrement, sa future retraite ?

Les chiffres du Cercle de l’Epargne

  • Tableau de bord des produits financiers
  • Tableau de bord des marchés financiers
  • Tableau de bord du crédit
  • Tableau de bord de la retraite

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