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Le Coin des Epargnants du 10 octobre 2025 : Trump fait encore de ses siennes

Marchés : le retour des tarifs douaniers                                            

Cette semaine boursière a encore été marquée par les foucades de Donald Trump. À défaut d’avoir obtenu le prix Nobel de la paix auquel il semblait aspirer, il s’en est pris à la Chine, vendredi 10 octobre, en la menaçant d’une nouvelle vague d’augmentations massives des droits de douane. Le président américain a accusé Pékin d’adopter une attitude « hostile » et d’imposer des contrôles sur les terres rares. Tous les grands indices « actions » ont reculé, de plus de 2 % pour le Dow Jones. Les valeurs du luxe et de l’automobile ont été les plus touchées. Sur la semaine, le CAC 40 perd 2,21 %, mettant fin à quatre semaines consécutives de hausse de l’indice parisien. La crise politique en cours n’a pas contribué au retour des investisseurs sur le marché des actions à Paris. Le CAC 40 est en retrait par rapport aux autres places boursières depuis la dissolution du mois de juin 2024. Les investisseurs, face à l’instabilité politique et à l’incapacité des gouvernements à stabiliser la dette publique, réduisent leur exposition aux placements français. Depuis le début de l’année, le CAC 40 n’a progressé que de 9 %, contre 24 % pour le DAX allemand, 15 % pour le S&P 500 et 20 % pour le Nasdaq.

Aux États-Unis, le « shutdown » est toujours de rigueur. Vendredi soir, aucun accord n’avait encore été trouvé au Congrès entre républicains et démocrates sur le financement de l’État fédéral. De nombreux employés fédéraux sont progressivement contraints de quitter leur emploi, peut-être pour une durée prolongée. Lors de l’épisode de 2018-2019, le « shutdown » avait duré 34 jours — la plus longue période à ce jour — et quelque 800 000 fonctionnaires fédéraux avaient été mis au chômage, placés à l’arrêt ou contraints de travailler sans salaire.

L’or a plus de 4000 dollars l’once

L’once d’or ne finit pas d’augmenter : plus de 3 000 dollars en mars, 3 500 en avril et désormais 4 000 dollars… Mois après mois, cette appréciation contredit les prévisions des analystes. Cette semaine l’or a franchi la barre des 4000 dollars avant de se replier légèrement vendredi.

Depuis le début de l’année, l’or a progressé de plus de 50 %. Cette succession de records inédits est la marque d’une anxiété croissante sur les marchés financiers. La hausse du métal précieux est portée depuis cinq ans par une série de facteurs. La succession de chocs y contribue évidemment : épidémie de Covid, guerre en Ukraine, conflit au Moyen-Orient, vague inflationniste, retour de Donald Trump, tensions géopolitiques, etc.

Ces dernières années, les achats d’or par les banques centrales ont été responsables, en grande partie, de l’augmentation du cours. Ces dernières diversifient leurs actifs et réduisent leur exposition au dollar. C’est en premier lieu le cas des banques centrales des pays émergents, comme la Chine ou l’Inde. La progression du prix de l’or est également la conséquence et le symbole de bouleversements profonds dans l’économie mondiale. La volonté de Donald Trump d’imposer sa loi à la Fed et de déprécier le dollar incite les investisseurs à réduire le montant de leurs actifs libellés en cette monnaie. Les Chinois, les Russes et d’autres rêvent d’un système financier moins dépendant du dollar. Ce dernier est de plus en plus fragmenté, même si le dollar reste, de loin, la première monnaie pour les réserves de change et pour les transactions commerciales ou financières.

La hausse de l’or traduit aussi les inquiétudes grandissantes quant à la soutenabilité des dettes publiques mondiales, et notamment celle des États-Unis. Le « shutdown » américain, cette paralysie budgétaire liée à l’incapacité du Congrès à s’entendre sur le relèvement du plafond de la dette, constitue la principale cause de l’augmentation de ces derniers jours. La fermeture partielle des administrations a retardé la publication d’indicateurs économiques clés, comme ceux sur l’emploi, accentuant l’incertitude autour de la conjoncture américaine.

La baisse des taux décidée par les banques centrales, et dernièrement par celle des États-Unis, est un vecteur de hausse du cours de l’or. Les titres publics rapportent moins, ce qui rend plus attractif le métal précieux.

La politique économique de Donald Trump est potentiellement inflationniste : la majoration des droits de douane et la diminution de l’immigration poussent les investisseurs à s’en protéger en achetant de l’or.

L’aggravation de la crise politique en France n’est pas non plus de nature à rassurer les marchés sur l’avenir économique de l’une des principales économies de la zone euro.

L’or n’est pas le seul métal précieux à profiter de cette défiance généralisée. Bien qu’il n’ait pas encore battu son record de 2011, l’argent gagne près de 70 % depuis le début de l’année et se négocie désormais à 48,4 dollars l’once.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
10 oct. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 918,00-2,02 %7 543,187 380,74
Dow Jones45 479,60-2,01 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 552,51-1,82 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite22 204,43-1,46 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 266,80+0,02 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 427,47+0,04 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 531,32-2,06 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)48 088,80+7,27 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 897,03+1,93 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,477%-0,042 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,644 %-0,042 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,069 %-0,046 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1617-1,39 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 989,80+3,88 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars62,87-1,54 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars118 983,59-0,88 %38 252,5493 776,61

L’once d’or au-delà des 4000 dollars

L’once d’or ne finit pas d’augmenter : plus de 3 000 dollars en mars, 3 500 en avril et désormais 4 000 dollars… Mois après mois, cette appréciation contredit les prévisions des analystes.

Depuis le début de l’année, l’or a progressé de plus de 50 %. Cette succession de records inédits est la marque d’une anxiété croissante sur les marchés financiers. La hausse du métal précieux est portée depuis cinq ans par une série de facteurs. La succession de chocs y contribue évidemment : épidémie de Covid, guerre en Ukraine, conflit au Moyen-Orient, vague inflationniste, retour de Donald Trump, tensions géopolitiques, etc.

Ces dernières années, les achats d’or par les banques centrales ont été responsables, en grande partie, de l’augmentation du cours. Ces dernières diversifient leurs actifs et réduisent leur exposition au dollar. C’est en premier lieu le cas des banques centrales des pays émergents, comme la Chine ou l’Inde. La progression du prix de l’or est également la conséquence et le symbole de bouleversements profonds dans l’économie mondiale. La volonté de Donald Trump d’imposer sa loi à la Fed et de déprécier le dollar incite les investisseurs à réduire le montant de leurs actifs libellés en cette monnaie. Les Chinois, les Russes et d’autres rêvent d’un système financier moins dépendant du dollar. Ce dernier est de plus en plus fragmenté, même si le dollar reste de loin la première monnaie pour les réserves de change et pour les transactions commerciales ou financières.

La hausse de l’or traduit aussi les inquiétudes grandissantes quant à la soutenabilité des dettes publiques mondiales, et notamment celle des États-Unis. Le « shutdown » américain, cette paralysie budgétaire liée à l’incapacité du Congrès à s’entendre sur le relèvement du plafond de la dette, constitue la principale cause de l’augmentation de ces derniers jours. La fermeture partielle des administrations a retardé la publication d’indicateurs économiques clés, comme ceux sur l’emploi, accentuant l’incertitude autour de la conjoncture américaine.

La baisse des taux décidée par les banques centrales, et dernièrement par celle des États-Unis, est un vecteur de hausse du cours de l’or. Les titres publics rapportent moins, ce qui rend plus attractif le métal précieux.

La politique économique de Donald Trump est potentiellement inflationniste : la majoration des droits de douane et la diminution de l’immigration poussent les investisseurs à s’en protéger en achetant de l’or.

L’aggravation de la crise politique en France n’est pas non plus de nature à rassurer les marchés sur l’avenir économique de l’une des principales économies de la zone euro.

L’or n’est pas le seul métal précieux à profiter de cette défiance généralisée. Bien qu’il n’ait pas encore battu son record de 2011, l’argent gagne près de 70 % depuis le début de l’année et se négocie désormais à 48,4 dollars l’once.

Le coin des épargnants du 3 octobre 2025 par Philippe Crevel : les marchés toujours envoutés par l’IA

Marchés boursiers : un troisième trimestre positif

Les champions des placements au 3e trimestre 2025 auront été l’or et les valeurs américaines. L’once d’or a progressé, sur ces trois derniers mois, de près de 17 %. De leur côté, les valeurs technologiques cotées au Nasdaq ont gagné plus de 12 %. Les valeurs américaines, malgré l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs douaniers, ont poursuivi sur la lancée des derniers mois. L’indice S&P 500 s’est apprécié de près de 8 % et le Dow Jones de 4,28 %. Les indices européens ont enregistré des progressions plus faibles, à l’exception du Footsie britannique (+6,53 %). Le CAC 40 a augmenté de 3 %. À noter que le Dax allemand est resté atone après une longue période de hausse. Il a, en effet, gagné en un an près de 25 % contre +4,25 % pour le CAC 40.

Les marchés toujours portés par l’intelligence artificielle

Le CAC 40 a dépassé les 8 000 points cette semaine, une première depuis le mois de mars dernier. L’intelligence artificielle dope toujours les marchés. OpenAI, l’entreprise à l’origine de ChatGPT, multiplie les collaborations sur plusieurs continents, notamment au Japon avec Hitachi dans les domaines de l’énergie et des infrastructures. Fujitsu a, de son côté, annoncé une extension de son partenariat stratégique avec Nvidia.

Les investissements en milliards de dollars dans l’IA alimentent les fantasmes de profits futurs et, pour l’instant, occultent tous les problèmes auxquels est confrontée l’économie mondiale. La paralysie des administrations fédérales des États-Unis, qui entre dans son troisième jour consécutif de shutdown, a historiquement des répercussions économiques limitées. Les investisseurs l’ont bien compris : les indices américains ont battu de nouveaux records cette semaine.

Les investisseurs ont, en revanche, intégré le ralentissement du marché américain de l’emploi, même en l’absence de publication des statistiques mensuelles en raison du shutdown.

Avec la décélération de la croissance américaine sur fond de hausse des droits de douane et de limitation de l’immigration, la Fed aurait un motif pour réduire ses taux directeurs à l’occasion de sa réunion des 28 et 29 octobre prochains.

Malgré les tensions autour de la flotte russe fantôme, le cours du pétrole a enregistré un fort recul cette semaine. Celle-ci s’explique par la publication de plusieurs rapports suggérant que l’OPEC+ pourrait augmenter sa production jusqu’à 500 000 barils par jour en novembre, soit trois fois le volume ajouté ce mois-ci. Cette décision marquerait une nouvelle étape dans la réduction de la régulation instituée lors du covid. La  production de septembre a déjà augmenté de 330 000 bpj pour atteindre 28,40 millions de bpj, selon une enquête de Reuters.

L’Arabie Saoudite et d’autres producteurs cherchent à reconquérir des parts de marché. L’arrivée de nouveaux barils intervient que la demande est victime du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale.

Quelles limites pour le métal précieux ?

Depuis près d’un an, tous les prévisionnistes se sont trompés sur l’or. La Deutsche Bank tablait sur une once à 3 700 dollars en 2026. Nul n’avait imaginé que l’once d’or puisse se rapprocher aussi rapidement des 4 000 dollars. Elle a ainsi battu, lundi 29 septembre, un nouveau record à plus de 3 800 dollars. Depuis le début de l’année, la hausse atteint plus de 45 %. La progression du cours de l’or s’explique par la succession, depuis plusieurs années, des chocs économiques et géopolitiques. La fragmentation de l’économie mondiale, les tensions géopolitiques et commerciales, l’interventionnisme de Donald Trump sur la politique monétaire de la Fed, l’augmentation de l’endettement public incitent les investisseurs à acheter de l’or, bien que cet actif ne rapporte ni intérêt ni dividende.

La baisse des taux de la Réserve fédérale et de la BCE constitue un autre facteur favorable à la hausse du cours de l’or. Quand le rendement des emprunts d’État américains baisse, le métal jaune devient plus attractif pour les investisseurs.

Au-delà des incertitudes sur la politique monétaire américaine, les achats des banques centrales constituent, depuis plus de trois ans, le facteur structurel de la hausse des prix de l’or. La demande des instituts monétaires est passée d’un peu moins de 500 tonnes par an entre 2011 et 2021 à plus de 1 000 tonnes par an depuis 2022. À titre de comparaison, le marché de l’or s’élève à environ 4 000 tonnes par an.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
3 oct. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 078,59+2,31%7 543,187 380,74
Dow Jones46 758,281,26 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 715,79+1,13 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite22 780,51+1,35 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 379,53+2,66 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 487,95+1,18 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 651,71+2,63 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)45 769,50+0,61 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 882,78+1,59 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,519 %-0,043 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,706 %-0,041 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,115 %-0,065 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1738-0,67 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 879,01+2,97 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars64,68-7,64 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars120 866,78+9,77 %38 252,5493 776,61

L’assurance vie caracole en tête

Pas de repos estival pour l’assurance vie

L’assurance vie n’a pas faibli durant l’été. La collecte nette du mois d’août s’est, en effet, élevée à 3,7 milliards d’euros, soit presque autant que celle du mois de juillet (4,1 milliards d’euros). Elle est six fois supérieure au résultat d’août 2024 (618 millions d’euros) et quatre fois supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (930 millions d’euros).

Depuis 1997, au mois d’août, l’assurance vie a connu quatre décollectes : deux durant la période de la crise des dettes souveraines (2011 : −337 millions d’euros et 2012 : −967 millions d’euros) et deux durant la période des rendements faibles des fonds euros (2022 : −795 millions d’euros et 2023 : −1,776 milliard d’euros).

Cette collecte nette est portée tant par les unités de compte que par les fonds euros, ce qui constitue une rupture par rapport aux années 2020/2024 (+1,5 milliard d’euros pour les fonds euros et 2,2 milliards d’euros pour les unités de compte). Le mois d’août est le septième mois consécutif de collecte nette pour les fonds euros.

La compétitivité retrouvée de l’assurance vie

Le retour en grâce des fonds euros s’explique par la progression de leur rendement, 2,6 % en moyenne en 2024, sachant que les assureurs proposent fréquemment des taux promotionnels pouvant atteindre 4 %. Par ailleurs, les fonds euros bénéficient de la baisse de la rémunération des livrets réglementés (Livret A, LDDS) et des dépôts à terme. Le taux du Livret A est passé, de janvier à août 2025, de 3 à 1,7 %, et le taux des dépôts à terme à un an est passé sur la même période de 3 à moins de 2 %, sachant que ce type de produit est soumis au prélèvement forfaitaire unique de 30 %. La bonne tenue des marchés financiers, malgré les frasques de Donald Trump, incite les ménages à investir une partie de leur épargne en unités de compte.

Depuis le début de l’année, la collecte nette atteint +35,3 milliards d’euros, supérieure de +17,1 milliards d’euros à celle de 2024 sur la même période. Cette collecte nette positive s’élève à 5,7 milliards d’euros pour les fonds euros et 29,6 milliards d’euros pour les unités de compte.

Dans ce contexte porteur, l’assurance vie conforte sa place de premier placement des ménages avec un encours qui s’élève fin août à 2 068 milliards d’euros, en hausse de +4,7 % sur un an.

Des cotisations brutes à haut niveau, des prestations en recul

En août 2025, les cotisations en assurance vie ont atteint 12,1 milliards d’euros, en progression de +26 % par rapport à août 2024. Comme le souligne France Assureurs, le niveau des cotisations n’a jamais été aussi élevé sur un mois d’août. Cette forte hausse concerne à la fois les supports en euros (+26 %) et ceux en unités de compte (UC, +25 %). Ce résultat témoigne du maintien d’un fort taux d’épargne des ménages. En effet, depuis le début de l’année, les cotisations ont atteint 128,3 milliards d’euros, en hausse de près de 10 %.

Au-delà du flux d’épargne, les ménages réaffectent, par ailleurs, une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie, notamment celles en provenance des dépôts à terme.

Les ménages sortent moins d’argent de l’assurance vie qu’auparavant. Les prestations ne se sont élevées qu’à 8,4 milliards d’euros, en baisse de 7 % par rapport au mois d’août 2024. Les sorties sont en net recul pour les fonds euros, confirmant la compétitivité retrouvée de ce type de support.

Depuis le début de l’année, les prestations sont en recul de −7 %, s’établissant à 93,0 milliards d’euros. Cette baisse concerne à la fois les supports en euros (−6,0 milliards d’euros) et les supports en UC (−1,4 milliard d’euros).

L’assurance vie : le placement de l’année face à la hausse de la fiscalité

L’assurance vie est indéniablement le placement de l’année avec des résultats remarquables. Mais, le succès de l’assurance vie attire les convoitises. Le Premier ministre, à la recherche de recettes fiscales, étudie la possibilité d’alourdir la fiscalité de l’épargne en réhaussant notamment les prélèvements sociaux ou le prélèvement forfaitaire unique. L’assurance vie serait a priori concernée. Or, ce placement, le premier en volume, est largement diffusé au sein de la population. Près de la moitié des ménages disposent d’au moins un contrat d’assurance vie. Il est le pilier de l’épargne des classes moyennes.

En taxant l’épargne, le Premier ministre espère une reprise de la consommation ; or, celle-ci n’obéit pas à des stimuli fiscaux : elle est avant tout fonction de la confiance. Une augmentation des prélèvements sur l’épargne a souvent le résultat inverse de celui recherché. En effet, pour compenser la baisse de rendement, les ménages sont tentés d’épargner plus (effet Modigliani).

Poursuite de la baisse de la rémunération de l’épargne de court terme en août

Selon la Banque de France, les taux de rémunération des livrets ordinaires comme des dépôts à terme était orientée à la baisse en août.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS 

Encours (Md€)Taux de rémunération des dépôtsContrats nouveaux (Mds€)Taux de rémunération sur contrats nouveaux
août-25 (p)août-24juil-25 (r)août-25 (p)août-25 (p)août-24juil-25 (r)août-25 (p)
Dépôts bancaires des Ménages et SNF2 6091,861,481,28
dont Ménages1 8891,861,591,31
dont : – dépôts à vue (b)5560,070,050,04
– livrets à taux réglementés (b,c)7203,062,481,80
dont : livret A (b)4043,002,401,70
– livrets ordinaires (b)2260,930,830,79
– dépôts à terme <= 2 ans (d)773,582,582,4993,302,011,94
– dépôts à terme > 2 ans (d)1052,342,392,3913,242,472,46
– plan d’épargne-logement2052,622,642,6302,231,751,74
dont SNF7201,841,211,19
dont : – dépôts à vue (b)4990,860,490,48
– dépôts à terme <= 2 ans (d)1393,922,572,50243,622,142,05
– dépôts à terme > 2 ans (d)823,733,373,3013,332,702,44
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,252,152,15
Euribor 3 mois (e)3,551,992,02
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,622,022,07
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,632,612,67

Notes :

– En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Pour les dépôts à vue et les livrets, le taux sur les contrats nouveaux est supposé égal à celui sur les encours.
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

3e Trimestre 2025 : l’or et la bourse américaine toujours en tête

Les champions des placements au 3e trimestre 2025 auront été l’or et les valeurs américaines. L’once d’or a progressé sur ces trois derniers mois de près de 17 %. De leur côté, les valeurs technologiques cotées au Nasdaq ont progressé de plus de 12 %. Les valeurs américaines malgré l’entrée en vigueur des nouveaux tarifs douaniers ont poursuivi sur la lancée des derniers mois. L’indice S&P500 s’est apprécié de près de 8 % et le Dow Jones de 4,28 %. Les indices européens ont connu des progressions plus faibles à l’exception du Footsie britannique (+6,53 %). Le CAC40 a augmenté de 3 %. A noter que le Daxx allemand est resté atone après une longue période de hausse. Il a, en effet, gagné en un an près de 25 % contre +4,25 % pour le CAC 40.

Des marchés entre le yin et le yang

L’or : toujours plus haut

L’or a dépassé, en fin de semaine, 3 780 dollars l’once. Le cours du métal précieux est porté par l’enclenchement d’un nouveau cycle de baisse des taux directeurs de la Fed. Certains estiment qu’il pourrait se rapprocher, voire dépasser, 4 000 dollars. Pour autant, les facteurs de hausse commencent à s’épuiser ou, plutôt, ont déjà été intégrés (Ukraine, Moyen-Orient, droits de douane, etc.).

États-Unis : faible dérive de l’inflation

Sur le front américain, les prix des dépenses de consommation personnelle, la mesure que la Réserve fédérale retient en priorité pour apprécier l’inflation, se sont alignés, en août, parfaitement sur les projections du marché. Ils ont progressé sur un an de 2,7 %, soit 0,1 point de plus qu’en juillet. La hausse se stabilise à 2,9 % hors prix alimentaires et énergétiques. Les investisseurs auraient préféré que la désinflation reprenne, permettant à la Fed de poursuivre son cycle de baisse des taux directeurs. Pour le moment, l’inflation reste néanmoins contenue. La consommation des ménages a augmenté, de son côté, de 0,6 % le mois dernier, quand le consensus donnait une hausse de 0,5 %, comme en juillet, illustrant la résilience des consommateurs.

Le retour des droits de douane

Donald Trump n’avait plus parlé de droits de douane depuis quelques semaines et, visiblement, le sujet lui manquait. À partir du 1er octobre prochain, 100 % de surtaxes sur les produits pharmaceutiques de marque ou brevetés seront imposées, sauf si les entreprises étrangères concernées investissent pour construire des usines sur le sol américain. La Commission européenne est montée vendredi au front pour éteindre l’incendie. Son porte-parole a assuré que ces droits sectoriels ne concerneraient pas les médicaments européens, ces derniers étant inclus dans l’accord commercial Europe–États-Unis limitant les droits de douane américains à 15 %.

Si les États-Unis respectent l’accord signé et exemptent bien, comme convenu, les médicaments européens des 100 % de droits sectoriels, l’Irlande sera la grande gagnante car elle est, de loin, le pays européen le plus exposé. C’est le premier exportateur pharmaceutique mondial (en valeur, non en volume) vers les États-Unis. Cette situation est la conséquence de l’installation de nombreux laboratoires pharmaceutiques en Irlande depuis trois décennies, en raison de la fiscalité attractive.

L’Europe est la seule épargnée. La Commission européenne a rappelé vendredi que son accord commercial avec les États-Unis est le seul à protéger contre de futurs droits plus élevés que le taux général prévu par l’accord. L’industrie pharmaceutique suisse, par exemple, devrait se voir appliquer le taux de 100 %. Or la Suisse est le deuxième plus gros exportateur de médicaments de marque vers les États-Unis. Les laboratoires européens sont néanmoins encouragés à investir aux États-Unis, faute de quoi une révision du tarif pourrait intervenir.

Les actions en mode statu quo

Les investisseurs ont joué la prudence cette semaine, marquée par des indicateurs et des signaux contradictoires. Les indices américains ont cédé un peu de terrain. Les taux des obligations d’État françaises continuent à progresser, tout comme le ratio de dette publique. Le taux de l’OAT à 10 ans s’élevait, vendredi 26 septembre, à 3,562 %.

Le marché du pétrole en tension

Cette semaine, les cours du pétrole ont été orientés à la hausse en raison des déclarations de Donald Trump. Ce dernier a demandé à son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, d’arrêter d’acheter du pétrole russe. Il a également suggéré que les Européens stoppent toutes les importations de gaz en provenance de Russie. Cette hausse n’est pas sans limite. En effet, de plus en plus de barils arrivent actuellement sur le marché, notamment avec la hausse des quotas de production initiée depuis avril par l’Organisation des pays exportateurs de pétrole et ses alliés (Opep+). Néanmoins, l’intensification des frappes ukrainiennes sur les raffineries et les infrastructures pétrolières russes commence à avoir des effets sur le marché des produits raffinés.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
26 sept. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 864,67+0,00 %7 543,187 380,74
Dow Jones46 247,29-0,13 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 643,70 P-0,35 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite22 484,07-0,74 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 705,25+0,40 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 280,79+0,80 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 499,70+1,06 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)45 354,99+1,01 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 828,11-0,87 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,562 %+0,006 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,747 %-0,002 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,180 %+0,037 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1693-1,53 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 780,15+1,98 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars70,61+4,85 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars109 144,58-5,65 %38 252,5493 776,61

Epargner mieux pour vivre mieux, le nouveau livre de Philippe Crevel

Épargner mieux pour vivre mieux

Philippe Crevel – Editions Solar – 2025


Sept Français sur dix épargnent par crainte de l’avenir, pour financer un projet, préparer leur retraite ou se constituer un patrimoine. L’épargne est un dialogue permanent entre présent et avenir. Ce livre propose une exploration complète de ce vaste univers, des produits immobiliers aux produits financiers, du livret A à l’assurance-vie, en passant par le PEA, le PER, les cryptoactifs, les sneakers ou encore le crowdfunding.

L’ambition est double : décrypter la complexité d’un paysage financier en perpétuelle mutation et offrir des repères solides pour agir avec discernement. Car épargner, c’est toujours arbitrer entre sécurité, rendement et liquidité. Aucun produit ne détient la formule magique, mais chacun peut trouver sa voie pour préparer un projet, sécuriser son patrimoine ou financer son avenir. À travers des exemples et des cas types, ce livre entend aider chacun d’entre nous à faire, autant que possible, le bon choix.


Épargner mieux pour vivre mieux est une invitation à comprendre, anticiper et bâtir.

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Le Livret A à petit trot en août

Au mois d’août, le Livret A a enregistré une collecte minime de 20 millions d’euros, quand celle du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a atteint 150 millions d’euros. La collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) s’est élevée, de son côté, à 330 millions d’euros. L’épargne réglementée digère la baisse de ses rendements intervenue le 1er août dernier, le taux du Livret A passant de 2,4 à 1,7 % et celui du LEP de 3,5 à 2,7 %.

Le Livret A : à la peine

Le Livret A sort, en août 2025, la tête tout juste de l’eau avec une collecte positive de 20 millions d’euros et évite la passe de deux après la décollecte de juillet (-70 millions d’euros). Logiquement, la collecte du mois d’août est correcte avec une moyenne, ces dix dernières années, de 1,76 milliard d’euros. Le cru 2025 est nettement inférieur à celui de l’année dernière (+1,5 milliard d’euros en 2024). Depuis 2009, deux décollectes seulement ont été constatées (août 2014 : -480 millions d’euros ; août 2015 : -410 millions d’euros).

Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte ne s’est élevée qu’à 2,92 milliards d’euros, contre 13,21 milliards sur la même période en 2024, traduisant une réelle rupture. Les deux baisses du taux, passé de 3 à 1,7 % en 2025, se font ressentir durement sur la collecte, sans pour autant provoquer des retraits massifs.

L’encours du Livret A atteint, fin août 2025, 445,4 milliards d’euros, à 100 millions d’euros de son record.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : résilience

Le LDDS fait preuve d’une bonne résilience avec une collecte positive de 150 millions d’euros, en décrue néanmoins par rapport à celle de juillet (340 millions d’euros). En août 2024, elle avait atteint 490 millions d’euros. Le résultat d’août, tout en étant positif, est inférieur à la moyenne de ces dix dernières années (420 millions d’euros). Le mois d’août réussit, par ailleurs, assez bien au LDDS avec une seule décollecte depuis 2009 (août 2009 : -20 millions d’euros).

Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte s’est élevée, pour le LDDS, à 3,55 milliards d’euros, soit deux fois moins qu’en 2024 (6,10 milliards d’euros). L’encours du LDDS bat, en août, un nouveau record à 164,1 milliards d’euros.

Produit d’épargne souvent couplé au compte courant, le LDDS joue le rôle d’annexe rémunérée. Les ménages arbitrent entre consommation et épargne en utilisant en priorité le LDDS.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : la prime au rendement

Pour le troisième mois consécutif, le LEP enregistre une collecte positive : 330 millions d’euros en août 2025, après 450 millions en juillet. Ce niveau est proche de celui observé en août 2024 (390 millions).

Néanmoins, de janvier à août 2025, la collecte reste négative (-1,64 milliard d’euros), alors qu’elle avait été positive de 5,37 milliards sur la même période en 2024.

Le LEP souffre moins que le Livret A de la baisse de son taux, passé de 3,5 % à 2,7 %. Son rendement reste un point au-dessus de celui du Livret A. Exonéré de prélèvements fiscaux et sociaux, le LEP demeure un placement extrêmement compétitif.

L’épargne : la stratégie du roseau

L’épargne réglementée plie mais ne rompt pas. Elle a encaissé une forte baisse de ses rendements le 1er août : -0,7 point pour le Livret A et -0,8 point pour le LEP. Pour autant, les ménages ont continué à y affecter une partie de leur épargne. Les encours sont à des niveaux élevés, voire record. Celui du Livret A est, en août, supérieur de plus de 146 milliards d’euros à son niveau de décembre 2019, avant la crise sanitaire. Les ménages français, toujours inquiets face à l’évolution de la situation économique et politique, maintiennent un fort volant d’épargne de précaution. De plus en plus, ils réorientent néanmoins une partie de leur épargne vers l’assurance-vie, qui propose des rendements supérieurs à ceux de l’épargne réglementée.

Vers une nouvelle baisse du taux du Livret A en février Compte tenu des hypothèses d’inflation et de taux d’intérêt, le rendement du Livret A pourrait être à nouveau revu à la baisse le 1er février prochain. Son taux pourrait être ramené à 1,4/1,5 % quand celui du LEP pourrait être révisé à 2,5 %.

Données CDC

Le Coin des épargnants du 19 septembre 2025 : toujours la fête pour les marchés américains

Baisse des taux de la Fed : des investisseurs heureux

Le CAC 40 a terminé la semaine à 7 853,39 points, ce qui lui a permis de gagner 0,36 % en cinq jours. Une progression modeste, mais qui fait suite à une hausse de près de 2 % la semaine précédente, la décision de la Fed ayant été largement anticipée. La décision de la banque centrale américaine et le discours de Jerome Powell ont été fortement appréciés par les investisseurs.

Dans ce contexte, de nouveaux records ont été battus à Wall Street. Le Nasdaq a progressé de plus de 2 % sur la semaine. L’engouement pour les valeurs des sociétés présentes sur le marché de l’IA persiste. En l’absence d’indicateurs économiques majeurs, les investisseurs ont suivi de près la conversation téléphonique organisée vendredi entre Donald Trump et Xi Jinping. Les deux présidents ont affirmé qu’un accord était en cours, mais qu’il restait du travail à accomplir. L’enjeu est de parvenir à le finaliser afin d’empêcher TikTok de disparaître aux États-Unis. Lors de sa visite d’État au Royaume-Uni jeudi, Donald Trump a déclaré qu’il souhaitait maintenir TikTok dans son pays.

Les taux des obligations souveraines ont poursuivi leur progression, tout comme le cours de l’or, qui a battu de nouveaux records.

La Fed : sans surprise

Le mercredi 17 septembre dernier, la banque centrale américaine, la Fed, a, pour la première fois de l’année, décidé de diminuer d’un quart de point ses taux directeurs. Ils sont désormais compris entre 4 % et 4,25 %, toujours bien plus élevés que ne le souhaiterait le président américain.

Cette diminution intervient dans un contexte de modération de la croissance de l’activité économique et de ralentissement des créations d’emplois. Dans son communiqué, la Fed a précisé, pour encadrer cette baisse, que l’inflation avait augmenté et restait élevée. Elle a néanmoins laissé la porte ouverte à une ou deux nouvelles réductions lors des réunions d’octobre et de décembre : « En envisageant des ajustements additionnels à la fourchette cible des taux, le comité prendra soigneusement en compte les nouvelles données, l’évolution des perspectives et la balance des risques. »

Les « colombes » l’ont emporté sur les « faucons », qui privilégient la lutte contre l’inflation. Les dernières statistiques sur l’emploi ont convaincu la majorité du comité de politique monétaire d’agir. En août, le Bureau of Labor Statistics a révélé que seuls 73 000 emplois nets avaient été créés le mois précédent, bien moins qu’attendu. L’inflation, quoique persistante, s’est révélée un peu moins élevée que prévu. Hors énergie et alimentation, elle s’établit à 3,1 % (core CPI), quasiment stable par rapport à son niveau de décembre (3,2 %). L’effet des tarifs douaniers sera « de courte durée et ponctuel », estime Jerome Powell. L’inflation demeure néanmoins supérieure à la cible de politique monétaire de la Fed et ne devrait pas reculer dans les prochains mois, en raison des effets attendus de l’augmentation des droits de douane.

Dans son scénario central, la banque centrale américaine a actualisé ses prévisions de taux moyens : 3,6 % fin 2025, 3,4 % fin 2026 et 3,1 % fin 2027.

La polarisation politique des États-Unis a gagné la Fed. Donald Trump continue de faire pression pour obtenir des baisses plus rapides et plus marquées des taux directeurs. Il a ainsi déclaré : « La Fed devrait être indépendante, mais je pense qu’elle devrait écouter des gens intelligents comme moi. Je crois avoir un meilleur instinct que Jerome Powell. » Lors de la réunion du comité de politique monétaire, son ancien conseiller économique, Stephen Miran, a voté contre, demandant une baisse d’un demi-point plutôt que d’un quart de point. Compte tenu des menaces proférées par le président américain, certains se demandent si les membres du comité ont pris leur décision uniquement sur le fondement des données économiques. La perspective d’une Fed moins indépendante qu’autrefois rend les marchés nerveux. Le dollar se déprécie et atteint son plus bas niveau depuis début 2022 face aux principales devises.

Pourtant, les indicateurs économiques ne justifient pas un soutien monétaire massif à l’économie. Le taux de chômage n’est que de 4,3 %, l’économie continue de croître, la consommation se porte mieux que prévu avec encore une hausse de 0,6 % des ventes de détail en août, et la Bourse est euphorique grâce à l’engouement pour l’intelligence artificielle.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
19 sept. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 853,59+0,36 %7 543,187 380,74
Dow Jones46 315,27+0,95 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 664,36+1,14 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite22 631,48+2,02 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 645,25-0,05 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 216,67-0,54 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 458,42+1,26 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)45 045,81+3,65 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 820,09+0,34 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,556 %+0,051 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,749 %+0,036 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,143 %+0,065 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1745+0,32 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 669,05+1,22 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars66,70+0,13 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars115 914,24+0,05 %38 252,5493 776,61

La note de la France dégradée par Ficht

La notation réalisée par les agences Fitch, Moody’s et S&P permet de mesurer et de comparer la qualité des dettes souveraines. La France est dans l’angle de tir des agences depuis une quinzaine d’années. Moody’s a placé, en 2011, le pays sous « perspective négative ». Le 13 janvier 2012, Standard & Poor’s abaisse la note de la France de AAA à AA+, en raison de la montée des déficits et de la vulnérabilité de la zone euro. Fitch et Moody’s suivent durant l’année 2012, la France perdant ainsi son AAA auprès de toutes les grandes agences.

Avec la hausse de la dette publique, l’absence de réformes structurelles et la diminution de la croissance, Fitch puis Moody’s placent en 2015 la note française à AA, avec des perspectives stables mais prudentes. Entre 2017 et 2019, un statu quo fragile s’installe, la note restant à AA ou Aa2 selon les agences.

En 2020, avec la pandémie, la dette publique progresse, mais les agences ne sanctionnent pas immédiatement la France, car tous les pays sont touchés et la BCE soutient massivement les dettes souveraines. En avril 2023, Fitch abaisse la note française de AA à AA-. L’agence souligne la dette élevée, les tensions sociales liées à la réforme des retraites et la difficulté à réduire le déficit. En mai 2023, S&P place la note française sous surveillance négative, alimentant la crainte d’une nouvelle dégradation. La France se retrouve alors avec une note autour de AA- ou Aa2, soit deux crans en dessous du triple A.

Le 12 septembre, Fitch a décidé d’abaisser la note de la France de AA- à A+. Cette dégradation est justifiée par la situation des finances publiques de la deuxième économie de la zone euro et par son instabilité politique. Fitch souligne dans son communiqué que « cette instabilité affaiblit la capacité du système politique à mettre en œuvre une consolidation budgétaire d’ampleur ». Elle estime improbable le retour du déficit public sous 3 % du PIB en 2029.

La dette publique de la France atteint 113,9 % du PIB à fin mars (soit 3 345,4 milliards d’euros) et le déficit prévisionnel pour 2025 est estimé à 5,4 % du PIB. Selon Fitch, l’endettement de la France continuerait de progresser jusqu’à 121 % du PIB en 2027, « sans horizon clair de stabilisation ». L’agence fait basculer la dette publique française dans la catégorie inférieure, de qualité « moyenne supérieure », contre « bonne ou haute » jusqu’ici. Cela pourrait conduire certains investisseurs à vendre leurs titres de dette pour se tourner vers des placements moins risqués et entraîner une hausse des taux. L’augmentation des émissions allemandes dans les prochaines semaines pourrait faciliter ces arbitrages, avec pour conséquence un relèvement des taux pour la France. Le poids du service de la dette devrait donc s’alourdir : les intérêts de la dette devraient atteindre environ 55 milliards d’euros en 2025.

Les pays conservant encore leur triple A auprès des trois grandes agences sont l’Allemagne, le Danemark, le Luxembourg, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, la Suisse, l’Australie, le Canada et Singapour.

Moody’s et Standard & Poor’s présenteront leur notation en octobre et en novembre, respectivement. Les marchés financiers ont déjà anticipé de nouvelles dégradations, les spreads reflétant une notation souveraine abaissée.

Le Coin des Epargnants du 12 septembre 2025

En attendant la FED

Les investisseurs ont intégré la baisse probable des taux directeurs de la banque centrale américaine la semaine prochaine. Les indices actions ont poursuivi leur progression. Le CAC 40, malgré les dernières péripéties politiques, a gagné plus de 2 % sur la semaine. Wall Street a, quant à elle, battu des records historiques cette semaine.

La Réserve fédérale américaine devrait donc relancer mercredi son cycle d’assouplissement, avec une baisse de 25 points de base comme scénario central. Les investisseurs les plus hardis — ils se font rares — espèrent encore un geste de 50 points de base. Cette hypothèse n’est toutefois estimée qu’à 7,6 % par les opérateurs : si le marché du travail ralentit drastiquement depuis plusieurs mois, l’inflation, sans s’emballer, paraît encore trop élevée pour espérer que la banque centrale accélère le mouvement. Le moral des consommateurs américains est tombé ce mois-ci à son niveau le plus faible depuis mai, et leurs attentes en matière d’inflation à long terme ont augmenté pour le deuxième mois consécutif, du fait des inquiétudes liées au marché du travail et aux prix.

Les taux des obligations souveraines étaient en hausse cette semaine en Europe. Le taux de l’obligation française à dix ans, l’OAT, est repassé au-dessus de 3,5 %.

Statu quo monétaire pour la BCE

Sans surprise, le jeudi 11 septembre dernier, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de ne pas modifier ses taux directeurs. Elle a laissé le taux de dépôt à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,25 % et celui de la facilité de prêt marginal à 2,4 %.

La BCE a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour 2025, qui passent de 0,8 % à 1,2 %. Cette bonne résistance de la zone euro, malgré la mise en œuvre des nouveaux droits de douane américains, a conforté la position des membres du comité monétaire, qui ont choisi de ne pas abaisser les taux, d’autant que l’inflation a légèrement progressé. Christine Lagarde, la présidente de la BCE, est plutôt favorable à une ligne dure sur les taux. Elle a souligné que la banque centrale « était dans une position confortable », que l’accord sur les droits de douane américains avait levé une partie de l’incertitude sur les échanges commerciaux et que le processus de désinflation était terminé.

La question de la décorrélation des politiques monétaires des deux côtés de l’Atlantique se posera dans les prochains mois, la Réserve fédérale américaine devant procéder mercredi prochain à une baisse de ses taux. Cette nouvelle donne pourrait continuer à renforcer la devise européenne, qui a gagné 13 % depuis le début de l’année face au billet vert. Elle s’échange désormais autour de 1,17 dollar, mais le seuil de 1,18 dollar pourrait être prochainement dépassé. Cette appréciation renforcerait l’effet de la majoration des droits de douane. L’attentisme de la BCE en matière de taux pourrait n’être, de ce fait, que temporaire.

L’autre menace pour la zone euro est liée à l’instabilité politique en France et à ses effets sur les dettes souveraines en Europe. Se refusant à commenter la situation d’un pays en particulier, Christine Lagarde a toutefois adressé un message sans ambiguïté au futur gouvernement : « Je suis confiante dans le fait que les décideurs politiques auront à cœur de réduire l’incertitude autant que possible. Il existe également un ensemble de règles — le cadre budgétaire européen — que tous les États membres doivent respecter. Je suis sûre que tous les gouvernements, où qu’ils soient situés, voudront opérer sur la base de ce cadre budgétaire. » En l’état, la BCE n’a pas prévu d’intervenir sur le marché obligataire. « Les obligations souveraines de la zone euro se comportent de manière ordonnée, sans heurts et avec une bonne liquidité », a précisé Christine Lagarde.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
12 sept. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 825,24+2,15 %7 543,187 380,74
Dow Jones45 834,22+1,18 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 584,29+1,79 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite22 141,10+2,15 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 688,61+0,45 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 283,29+0,93 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 386,61+1,30 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)44 768,12+5,81 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 870,60+0,32 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,505 %+0,057 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,713 %+0,051 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,078 %+0,013 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1712+0,70 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 643,55+3,38 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars67,47+2,97 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars115 206,20+4,00 %38 252,5493 776,61

Le Coin des Epargnants du 5 septembre 2025

Les marchés face au ralentissement américain

La publication des résultats de l’emploi américain pour le mois d’août confirme un net ralentissement de l’économie de la première puissance mondiale. Selon l’enquête du Bureau of Labor Statistics (BLS), seulement 22 000 emplois non agricoles ont été créés, soit bien en deçà du consensus (75 000). Les données de juin et de juillet ont été révisées respectivement en baisse de 27 000 et en hausse de 6 000, ce qui signifie qu’en net, le marché du travail n’a quasiment pas progressé. Dans le même temps, le taux de chômage est remonté à 4,3 %, contre 4,1 % en juillet et 3,8 % un an plus tôt.

Cette inflexion du marché du travail américain conforte les anticipations d’une baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale lors de sa réunion du 17 septembre. Les investisseurs estiment à 86 % la probabilité d’un assouplissement de 25 points de base (contre 98 % la semaine dernière), tandis que la probabilité d’une baisse plus marquée de 50 points de base atteint désormais 14 %, alors qu’elle était nulle jusqu’ici.

Si cette détente monétaire est en apparence une bonne nouvelle pour les marchés financiers, elle traduit aussi la crainte d’un essoufflement rapide de l’économie. Certains analystes évoquent à nouveau le spectre d’une récession outre-Atlantique. Le ralentissement est en partie attribué aux incertitudes commerciales liées à la politique de Donald Trump et à la fragilisation de la demande intérieure. Au deuxième trimestre, la croissance du PIB américain avait déjà ralenti à 1,6 % en rythme annualisé, contre 2,4 % au premier.

Les marchés actions reflètent ce climat ambivalent. Sur la semaine, les indices américains sont restés relativement stables malgré une correction vendredi à la suite de la publication des chiffres de l’emploi. En zone euro, les indices étaient orientés à la baisse sur la semaine, sous l’effet conjugué des craintes américaines et des tensions politiques en France.

Du côté obligataire, les rendements souverains se sont détendus. Le taux de l’OAT française à 10 ans est repassé sous 3,5 %. Cette détente reflète l’anticipation d’une politique monétaire plus accommodante de la part des Etats-Unis.

L’or, valeur traditionnelle de sécurité, a profité de ce climat : l’once a franchi de nouveaux records, au-delà de 3 500 dollars, stimulée par la persistance des tensions géopolitiques et par la poursuite des politiques de diversification des réserves de change menées par les banques centrales des pays émergents. Parallèlement, le cours du pétrole était en recul cette semaine.

La semaine à venir sera marquée par la publication de l’inflation américaine d’août, donnée décisive pour la Fed avant sa réunion du 17 septembre. En Europe, les regards se tournent vers la BCE, qui devra arbitrer entre un ralentissement de l’activité et des tensions persistantes sur les prix des services.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
5 sept. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 674,78-0,59 %7 543,187 380,74
Dow Jones45 400,86-0,47 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 481,50+0,08 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite21 700,39+0,95 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 591,63-1,33 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 208,21+0,24 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 318,15-0,57 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)43 018,75+1,28 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 812,51-1,44 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,448 %-0,065 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,662 %-0,062 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,065 %-0,161pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1753+0,94 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 597,97+5,80 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars65,18-3,83 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars110 748,17+2,07 %38 252,5493 776,61

La nouvelle ruée vers l’or aura-t-elle une fin ?

Mardi 2 septembre, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 3 501 dollars. L’or, valeur refuge traditionnelle, poursuit sa marche en avant. Si, ces derniers mois, les tensions géopolitiques et commerciales expliquaient l’appréciation du métal précieux, en cette rentrée 2025, c’est la possible évolution de la politique monétaire de la banque centrale américaine qui y contribue.

La probable baisse des taux directeurs de la FED au mois de septembre rendra moins attractifs les placements en dollars, ce qui incite les investisseurs à rechercher d’autres actifs jouant le rôle de valeur refuge. Par ailleurs, les pressions exercées par le président américain, Donald Trump, sur la banque centrale inquiètent et conduisent également à des arbitrages en défaveur du dollar. Ce dernier souhaite que la banque centrale adopte une politique monétaire plus accommodante.

Dans ce contexte, le dollar perd une partie de son attrait de valeur refuge au profit de l’or. Notamment parce que la justice américaine n’a pas encore statué sur le sort de la gouverneure de la banque centrale américaine, Lisa Cook, que Donald Trump veut révoquer, menaçant ce faisant l’indépendance de l’institution qu’il entend voir abaisser les taux.

Les sujets d’inquiétude continuent également à jouer en faveur du métal précieux. La poursuite de la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza, tout comme les soubresauts liés aux droits de douane américains, entretiennent un climat anxiogène.

Les banques centrales, en particulier celles des pays émergents et en développement, demeurent présentes sur le marché de l’or avec un double objectif : diversifier leurs actifs de réserve et réduire leur exposition au dollar. Entre 2022 et 2024, elles ont acquis plus de 1 000 tonnes d’or. Sur le premier semestre 2025, le volume des achats a dépassé 400 tonnes. Avant l’épidémie de Covid-19, ces achats se situaient entre 400 et 600 tonnes par an.

Les achats d’or des particuliers sont également en hausse, notamment en Chine. Avec la crise immobilière, les Chinois se sont tournés vers l’or (lingots, pièces et ETF). Ces acquisitions répondent à la fois à une logique de précaution et à une préparation de la retraite.

Depuis le 1er janvier, le cours de l’or a progressé de plus de 30 %. Sur un an, la hausse atteint 40 %. La succession inédite de chocs et de crises, depuis cinq ans, a contredit toutes les prévisions. La probabilité d’une stabilisation, voire d’une baisse, est désormais importante compte tenu du niveau actuel du cours de l’or, qui ne produit ni intérêts ni dividendes. En revanche, le contexte international reste instable et anxiogène, ce qui alimente les achats de métal précieux. Il faut néanmoins rappeler que les périodes de baisse peuvent être longues. En dollars constants, il a fallu attendre les années 2010 pour que l’or retrouve son niveau de 1980.

L’or ne peut être considéré que comme un actif de diversification au sein des patrimoines, compte tenu de sa volatilité potentielle et de l’absence de revenus générés.

Cercle de l’Epargne

Le Coin des Epargnants du 29 août 2025

Une fin d’août maussade

Le mois d’août est souvent difficile pour les marchés financiers, un mois qui annonce fréquemment les frimas de l’automne. Ce fut le cas en 2007 et en 2011. Jusqu’à la dernière semaine, les oiseaux de mauvais augure se sont trompés à propos du cru 2025, et ce malgré la hausse des droits de douane intervenue en début de mois. Les investisseurs avaient misé sur la baisse des taux directeurs de la FED pour continuer à arbitrer en faveur des actions. Mais, ces derniers jours, les marchés financiers ont dû composer avec plusieurs mauvaises nouvelles, notamment le recul du PIB au Canada, l’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en Allemagne, le retour des tensions politiques en France et la poursuite de la guerre tant en Ukraine qu’à Gaza.

Avec le retour du risque politique en France, le CAC 40 a perdu 3 % cette semaine. En Europe, les autres grands indices ont également été orientés à la baisse, mais dans une moindre mesure. Les perspectives d’une chute du gouvernement avec une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale ont refroidi les ardeurs des investisseurs, notamment étrangers. L’absence de tout consensus sur l’assainissement des comptes publics pèse de plus en plus sur l’ambiance de la place de Paris. L’écart de taux entre la France et l’Allemagne s’est accru, atteignant en fin de semaine 0,8 point, contre 0,7 point avant l’annonce du Premier ministre François Bayrou de demander la confiance de l’Assemblée nationale le 8 septembre prochain.

Les chiffres de l’inflation publiés ce vendredi aux États-Unis, en s’alignant parfaitement avec les anticipations du marché, n’ont pas eu d’effet sur la tendance boursière. L’indice PCE des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 0,2 % sur un mois et de 2,6 % sur un an, comme en juin. Le PCE core (hors alimentation et énergie), mesure de l’inflation la plus suivie par la Réserve fédérale, est en hausse de 0,3 % sur un mois et de 2,9 % sur un an, soit une accélération d’un dixième de point. Ces résultats n’indiquent pas un rebond violent des prix aux États-Unis mais une inflation progressive, prouvant que ce sont bien les Américains qui paient les droits de douane. Ces données signalent également que le retour à l’objectif de 2 % de la Réserve fédérale n’est pas d’actualité.

La progression des revenus (+0,4 %) et des dépenses des particuliers (+0,5 %) renforce les signes récents de croissance résiliente au début du troisième trimestre. Malgré tout, les acteurs financiers pronostiquent toujours une légère baisse des taux directeurs de la FED pour le mois de septembre.

En Europe, l’inflation montre un profil moins agressif, tombant à 0,8 % en France (en données harmonisées), stable à 2,7 % en Espagne et à 1,7 % en Italie. Des chiffres un peu en dessous des attentes, mais qui ne s’éloignent pas de l’objectif de 2 % de la Banque centrale européenne. La situation en zone euro est marquée par des divergences de plus en plus nettes : la France, en proie à une nouvelle crise politique et à une dette publique en expansion, décroche avec une demande interne atone et un taux d’épargne en hausse constante, tandis que l’Espagne continue d’afficher la croissance la plus solide du continent. En Allemagne, l’inflation s’est accélérée, passant de 1,8 % à 2,1 % sur un an, contre 2 % pour la prévision médiane d’un sondage Bloomberg.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
29 août 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 703,90-2,99 %7 543,187 380,74
Dow Jones45 517,48-0,26 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 460,27-0,18 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite21 455,55-0,20 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 919,62-1,47 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 197,45-1,24 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 351,73-2,32 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)42 718,47-1,90 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 857,93+3,50 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,513 %+0,091 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,724 %+0,003 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,226 %-0,036 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1701+0,19 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 447,32+3,92 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars68,16+0,41 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars108 500,94-7,24 %38 252,5493 776,61

Le taux d’épargne toujours plus haut en France

Au 2e trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a atteint, selon l’INSEE (comptes nationaux), un niveau record de 18,9 % du revenu disponible brut. Il a augmenté de 0,3 point entre le premier et le deuxième trimestre. Le taux d’épargne financière est de son côté passé de 9,5 à 9,8 % du revenu disponible brut. Hors covid, il faut remonter au début des années 1980 pour avoir un taux aussi élevé.

Depuis la crise sanitaire de 2020, les Français maintiennent un effort d’épargne important. Le taux d’épargne n’a jamais retrouvé son niveau d’avant covid (15 % du revenu disponible brut). La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, conflit au Moyen Orient, situation politique en France) explique en grande partie cette propension à l’épargne qui s’effectue au détriment de la consommation. Les ménages diffèrent leurs dépenses importantes et épargnent les gains de pouvoir d’achat dont ils peuvent bénéficier. La dégradation des comptes publics constitue également un facteur propice à l’épargne, les ménages craignant une hausse des impôts ou un ralentissement de la croissance. D’autres facteurs peuvent contribuer à l’augmentation du taux d’épargne : le vieillissement de la population et le réinvestissement des revenus des produits d’épargne.

Le retour de l’incertitude politique après l’annonce du Premier ministre, François Bayrou du 25 août dernier, ne devrait pas inciter les ménages à relâcher leur effort d’épargne. Certes, les ménages sont de plus en plus résilients compte tenu de la multiplication des crises, en revanche leur prudence s’inscrit dans la durée.

Au 2e trimestre, le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants a augmenté de +0,3 % après +0,6 % au premier trimestre. Les prestations sociales ont augmenté de 0,7 % après +1,1 %. La masse salariale reçue par les ménages a progressé à un rythme proche de celui du trimestre précédent (+0,4 % après +0,3 %). Les impôts versés par les ménages ont connu une progression de +0,8 % après +3,5 % au premier trimestre.

Dans le même temps, l’inflation est en recul. Les prix de la consommation des ménages se replient légèrement (-0,1 % après +0,5 %). Le pouvoir d’achat des ménages s’est accru de +0,4 % après +0,1 %. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat augmente de +0,2 % après -0,1 %.

Le taux d’épargne à près de 19 % au deuxième trimestre 2025

Au 2e trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a atteint, selon l’INSEE (comptes nationaux), un niveau record de 18,9 % du revenu disponible brut. Il a augmenté de 0,3 point entre le premier et le deuxième trimestre. Le taux d’épargne financière est de son côté passé de 9,5 à 9,8 % du revenu disponible brut. Hors covid, il faut remonter au début des années 1980 pour avoir un taux aussi élevé.

Depuis la crise sanitaire de 2020, les Français maintiennent un effort d’épargne important. Le taux d’épargne n’a jamais retrouvé son niveau d’avant covid (15 % du revenu disponible brut). La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, conflit au Moyen Orient, situation politique en France) explique en grande partie cette propension à l’épargne qui s’effectue au détriment de la consommation. Les ménages diffèrent leurs dépenses importantes et épargnent les gains de pouvoir d’achat dont ils peuvent bénéficier. La dégradation des comptes publics constitue également un facteur propice à l’épargne, les ménages craignant une hausse des impôts ou un ralentissement de la croissance. D’autres facteurs peuvent contribuer à l’augmentation du taux d’épargne : le vieillissement de la population et le réinvestissement des revenus des produits d’épargne.

Le retour de l’incertitude politique après l’annonce du Premier ministre, François Bayrou du 25 août dernier, ne devrait pas inciter les ménages à relâcher leur effort d’épargne. Certes, les ménages sont de plus en plus résilients compte tenu de la multiplication des crises, en revanche leur prudence s’inscrit dans la durée.

Au 2e trimestre, le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants a augmenté de +0,3 % après +0,6 % au premier trimestre. Les prestations sociales ont augmenté de 0,7 % après +1,1 %. La masse salariale reçue par les ménages a progressé à un rythme proche de celui du trimestre précédent (+0,4 % après +0,3 %). Les impôts versés par les ménages ont connu une progression de +0,8 % après +3,5 % au premier trimestre.

Dans le même temps, l’inflation est en recul. Les prix de la consommation des ménages se replient légèrement (-0,1 % après +0,5 %). Le pouvoir d’achat des ménages s’est accru de +0,4 % après +0,1 %. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat augmente de +0,2 % après -0,1 %.

Cercle de l’Epargne -données INSEE

L’assurance vie la grande gagnante de l’été

La collecte nette de l’assurance vie, au mois de juillet 2025, a atteint 4,1 milliards d’euros, soit deux fois plus qu’en 2024. Elle se situe largement au-dessus de sa moyenne décennale (2015/2024 : 1,4 milliard d’euros). Ce résultat témoigne du retour en force de l’assurance vie, à l’œuvre depuis le début de l’année. Après avoir atteint 5,2 milliards d’euros en juin, l’assurance vie démarre le second semestre sur les chapeaux de roue avec un résultat haut en couleur, le meilleur depuis 2010 pour un mois de juillet.

Le mois de juillet réussit, en règle générale, assez bien à l’assurance vie, avec simplement deux décollectes (2023 : –809 millions d’euros et 2020 : –335 millions d’euros).

Une collecte nette positive pour les fonds en euros et pour les UC

La collecte nette est positive tant pour les unités de compte que pour les fonds en euros (+3,5 milliards d’euros pour les supports en UC, +0,7 milliard d’euros pour les supports en euros). Depuis le début de l’année, elle s’élève à +30,7 milliards d’euros, supérieure de +13,2 milliards d’euros à celle de 2024 sur la même période. Cette collecte nette est positive à hauteur de 3,5 milliards d’euros pour les fonds en euros et de 27,2 milliards d’euros pour les supports en UC.

Toujours une collecte brute forte

Dans un contexte toujours porteur pour l’épargne, les cotisations atteignent un niveau élevé. En juillet 2025, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 17,9 milliards d’euros (en hausse de 10 % sur un an), leur plus haut niveau sur un mois. Cette hausse est portée tant par les fonds en euros (+9 % sur un an) que par les unités de compte (UC, +12 %). La part des cotisations en UC est de 41 % sur le mois de juillet et de 39 % depuis le début de l’année, supérieure à celle enregistrée sur l’ensemble de l’année 2024 (38 %).

Des prestations toujours en repli

Les prestations se sont élevées à 13,8 milliards d’euros, en baisse de –0,7 milliard d’euros en juillet 2025 par rapport à juillet 2024 (–5 %). Elles reculent sur les supports en euros (–9 %) et progressent sur les supports en UC (+7 %).

La collecte nette enregistrée en juillet 2025, à +4,1 milliards d’euros, représente plus du double de celle de juillet 2024 (+1,8 milliard d’euros).

L’encours atteint 2 057 milliards d’euros à fin juillet 2025, en hausse de +5 % sur un an, permettant à l’assurance vie de conforter sa place de premier placement des ménages en France.

L’assurance vie : la grande gagnante de l’été

Le taux d’épargne des ménages a atteint, au deuxième trimestre, 18,9 % du revenu disponible brut, dont 9,8 points au titre de l’épargne financière. L’assurance vie est la grande gagnante de la propension des Français pour l’épargne. Elle bénéficie, en effet, d’un réel engouement depuis le début de l’année. Elle a gagné en attractivité avec la baisse du rendement de l’épargne réglementée et des dépôts à terme. Le rendement des fonds en euros est désormais supérieur à celui du Livret A, même après impôt. En outre, les assureurs proposent des taux bonifiés qui attirent les épargnants. La bonne tenue des marchés financiers au niveau mondial constitue un argument supplémentaire en faveur de l’assurance vie.

Avec la persistance des tensions géopolitiques et nationales, le taux d’épargne devrait rester élevé dans les prochains mois, ce qui devrait favoriser la collecte de l’assurance vie. Les ménages devraient rester prudents en ce qui concerne leurs projets immobiliers, ce qui diminuera les retraits. Enfin, la baisse du rendement de l’épargne réglementée et la politique monétaire de la Banque centrale européenne, plus accommodante, avantagent l’assurance vie. Les supports en euros pourront compter sur le maintien de taux longs élevés en raison des importants besoins de financement des États.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Contact presse :

Sarah Le Gouez

06 13 90 75 48

slegouez@cercledelepargne.fr

L’assurance vie : pas de trêve estivale

La collecte nette de l’assurance vie, au mois de juillet 2025, a atteint, selon France Assureurs, 4,1 milliards d’euros, soit deux fois plus qu’en 2024. Elle se situe largement au-dessus de sa moyenne décennale (2015/2024 : 1,4 milliard d’euros). Ce résultat témoigne du retour en force de l’assurance vie, à l’œuvre depuis le début de l’année. Après avoir atteint 5,2 milliards d’euros en juin, l’assurance vie démarre le second semestre sur les chapeaux de roue avec un résultat haut en couleur, le meilleur depuis 2010 pour un mois de juillet.

Le mois de juillet réussit, en règle générale, assez bien à l’assurance vie, avec simplement deux décollectes (2023 : –809 millions d’euros et 2020 : –335 millions d’euros).

Une collecte nette positive pour les fonds en euros et pour les UC

La collecte nette est positive tant pour les unités de compte que pour les fonds en euros (+3,5 milliards d’euros pour les supports en UC, +0,7 milliard d’euros pour les supports en euros). Depuis le début de l’année, elle s’élève à +30,7 milliards d’euros, supérieure de +13,2 milliards d’euros à celle de 2024 sur la même période. Cette collecte nette est positive à hauteur de 3,5 milliards d’euros pour les fonds en euros et de 27,2 milliards d’euros pour les supports en UC.

Toujours une collecte brute forte

Dans un contexte toujours porteur pour l’épargne, les cotisations atteignent un niveau élevé. En juillet 2025, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 17,9 milliards d’euros (en hausse de 10 % sur un an), leur plus haut niveau sur un mois. Cette hausse est portée tant par les fonds en euros (+9 % sur un an) que par les unités de compte (UC, +12 %). La part des cotisations en UC est de 41 % sur le mois de juillet et de 39 % depuis le début de l’année, supérieure à celle enregistrée sur l’ensemble de l’année 2024 (38 %).

Des prestations toujours en repli

Les prestations se sont élevées à 13,8 milliards d’euros, en baisse de –0,7 milliard d’euros en juillet 2025 par rapport à juillet 2024 (–5 %). Elles reculent sur les supports en euros (–9 %) et progressent sur les supports en UC (+7 %).

La collecte nette enregistrée en juillet 2025, à +4,1 milliards d’euros, représente plus du double de celle de juillet 2024 (+1,8 milliard d’euros).

L’encours atteint 2 057 milliards d’euros à fin juillet 2025, en hausse de +5 % sur un an, permettant à l’assurance vie de conforter sa place de premier placement des ménages en France.

L’assurance vie : la grande gagnante de l’été

Le taux d’épargne des ménages a atteint, au deuxième trimestre, 18,9 % du revenu disponible brut, dont 9,8 points au titre de l’épargne financière. L’assurance vie est la grande gagnante de la propension des Français pour l’épargne. Elle bénéficie, en effet, d’un réel engouement depuis le début de l’année. Elle a gagné en attractivité avec la baisse du rendement de l’épargne réglementée et des dépôts à terme. Le rendement des fonds en euros est désormais supérieur à celui du Livret A, même après impôt. En outre, les assureurs proposent des taux bonifiés qui attirent les épargnants. La bonne tenue des marchés financiers au niveau mondial constitue un argument supplémentaire en faveur de l’assurance vie.

Avec la persistance des tensions géopolitiques et nationales, le taux d’épargne devrait rester élevé dans les prochains mois, ce qui devrait favoriser la collecte de l’assurance vie. Les ménages devraient rester prudents en ce qui concerne leurs projets immobiliers, ce qui diminuera les retraits. Enfin, la baisse du rendement de l’épargne réglementée et la politique monétaire de la Banque centrale européenne, plus accommodante, avantagent l’assurance vie. Les supports en euros pourront compter sur le maintien de taux longs élevés en raison des importants besoins de financement des États.

France Assureurs

France Assureurs

Les Français toujours en mode épargne

Au 2e trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a atteint, selon l’INSEE (comptes nationaux), un niveau record de 18,9 % du revenu disponible brut. Il a augmenté de 0,3 point entre le premier et le deuxième trimestre. Le taux d’épargne financière est de son côté passé de 9,5 à 9,8 % du revenu disponible brut. Hors covid, il faut remonter au début des années 1980 pour avoir un taux aussi élevé.

Depuis la crise sanitaire de 2020, les Français maintiennent un effort d’épargne important. Le taux d’épargne n’a jamais retrouvé son niveau d’avant covid (15 % du revenu disponible brut). La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, conflit au Moyen Orient, situation politique en France) explique en grande partie cette propension à l’épargne qui s’effectue au détriment de la consommation. Les ménages diffèrent leurs dépenses importantes et épargnent les gains de pouvoir d’achat dont ils peuvent bénéficier. La dégradation des comptes publics constitue également un facteur propice à l’épargne, les ménages craignant une hausse des impôts ou un ralentissement de la croissance. D’autres facteurs peuvent contribuer à l’augmentation du taux d’épargne : le vieillissement de la population et le réinvestissement des revenus des produits d’épargne.

Le retour de l’incertitude politique après l’annonce du Premier ministre, François Bayrou du 25 août dernier, ne devrait pas inciter les ménages à relâcher leur effort d’épargne. Certes, les ménages sont de plus en plus résilients compte tenu de la multiplication des crises, en revanche leur prudence s’inscrit dans la durée.

Au 2e trimestre, le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants a augmenté de +0,3 % après +0,6 % au premier trimestre. Les prestations sociales ont augmenté de 0,7 % après +1,1 %. La masse salariale reçue par les ménages a progressé à un rythme proche de celui du trimestre précédent (+0,4 % après +0,3 %). Les impôts versés par les ménages ont connu une progression de +0,8 % après +3,5 % au premier trimestre.

Dans le même temps, l’inflation est en recul. Les prix de la consommation des ménages se replient légèrement (-0,1 % après +0,5 %). Le pouvoir d’achat des ménages s’est accru de +0,4 % après +0,1 %. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat augmente de +0,2 % après -0,1 %.

INSEE

Le Coin des Epargnants du 22 août 2025 : un mois d’août tout en couleur

Hausse du cours des actions, l’or et le bitcoin toujours au plus haut, l’été 2025 peut à première vue être surprenant. Avec l’entrée en vigueur de la hausse des droits de douane américains, le mois d’août 2025 était redouté par les investisseurs, sachant que le huitième mois de l’année est rarement porteur pour les marchés actions. Or, le cru 2025, malgré les incertitudes, se révèle étrangement bon. Plusieurs indices boursiers ont battu des records. En cette troisième semaine d’août, le CAC 40 s’est rapproché des 8 000 points, portant sa hausse depuis le 1er janvier à plus de 8 %. Certes, le DAX allemand fait nettement mieux, avec un gain de plus de 22 %, l’Eurostoxx progressant de plus de 12 %. La Bourse de Madrid a connu une hausse de plus de 30 % depuis le 1er janvier, tandis que Milan et Lisbonne sont également en forte progression. L’indice grec Athex a enregistré une appréciation de plus de 40 %. Le Standard & Poor’s 500, l’indice de référence des professionnels de Wall Street, a progressé de près de 9 % depuis le début de l’année. Le Dow Jones a atteint un plus haut le 15 août, à plus de 45 200 points. Le Nasdaq flirte également avec ses plus hauts historiques. Depuis le décrochage du mois d’avril, marqué par les annonces de Donald Trump sur les droits de douane « réciproques » très élevés, l’indice des valeurs technologiques américaines s’est adjugé près de 40 %.

Ces résultats s’expliquent par les perspectives d’une prochaine baisse des taux de la part de la Fed. En allégeant le coût de la dette pour les entreprises, en favorisant les investissements et en diminuant le rendement des obligations, la baisse des taux contribue à l’augmentation du cours des actions. Les valeurs technologiques, gourmandes en capitaux, y sont particulièrement sensibles. Les investisseurs estiment également que les accords commerciaux signés par les États-Unis constituent un moindre mal. Les droits sont, dans l’ensemble, conformes à ceux qui avaient été annoncés en avril dernier. Contrairement aux craintes de certains à la veille de l’été, les données macroéconomiques rendues publiques ces dernières semaines sont rassurantes pour l’économie américaine. Enfin, les résultats des entreprises pour le deuxième trimestre, dévoilés cet été, sont de bonne facture. En Europe, ils se sont inscrits en ligne avec les anticipations, et aux États-Unis ils se sont révélés supérieurs de 8 % en moyenne aux attentes des analystes. En Europe, les marchés restent portés par les valeurs de la défense et de l’aéronautique. Les valeurs bancaires, longtemps pénalisées, connaissent un réel rebond.

Le niveau élevé du cours de l’or est imputable à la demande toujours forte des banques centrales et à la soif de diversification des investisseurs, les incertitudes demeurant importantes. L’abondance de liquidités, en lien avec la politique monétaire accommodante des années 2009-2022, contribue à la hausse de la valeur des actifs tels que l’or, l’immobilier ou le bitcoin. Pour ce dernier, sa diffusion de plus en plus large, notamment via les fonds indiciels (ETF), se traduit par un cours élevé. La politique pro-crypto du président américain alimente également les achats de bitcoins par les institutionnels comme par les particuliers.

Trump vs Fed : le match continue

Dans le cadre du symposium de politique monétaire de Jackson Hole, Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale américaine, a indiqué qu’une baisse des taux directeurs était possible en septembre, en dépit de l’accélération de l’inflation, soulignant les vulnérabilités du marché du travail. Jerome Powell a ainsi déclaré : « Avec une politique en territoire restrictif, les perspectives de base et l’évolution de l’équilibre des risques pourraient justifier un ajustement de notre position politique. » Le scénario d’une détente d’un quart de point du loyer de l’argent est donc envisageable, même si rien n’est encore décidé. Concernant les droits de douane, l’hypothèse de base raisonnable est que leur relèvement créera une hausse « temporaire » des prix, mais que celle-ci mettra du temps à se faire pleinement sentir dans l’économie.

Donald Trump a toujours Jerome Powell, le président de la Réserve fédérale, dans le collimateur. Face au refus entêté de la Fed de baisser ses taux directeurs, le président américain a, par ailleurs, étendu sa campagne d’intimidation aux autres membres du comité de politique monétaire. Il a ainsi déclaré : « Lisa Cook doit démissionner, maintenant !!! » sur son réseau social Truth, dans un message incluant un lien vers un article évoquant des accusations de fraudes hypothécaires émises par un allié du président à l’encontre de la première gouverneure noire de la Réserve fédérale. L’économiste, diplômée d’Harvard et qui a travaillé sous l’administration Obama, a été nommée à ce poste par Joe Biden pour un mandat expirant en 2038. Elle a, jusqu’à présent, toujours voté avec Jerome Powell. Lisa Cook a répondu en indiquant qu’elle n’avait pas l’intention de se laisser intimider et de démissionner de son poste « à cause de quelques questions soulevées dans un tweet ». La Fed est la seule agence fédérale à ne pas être entièrement sous la coupe de la Maison-Blanche. Le président américain a néanmoins le pouvoir de limoger un membre de la Banque centrale, mais sous condition de motifs légitimes. La nouvelle attaque contre l’indépendance de la Réserve fédérale est la conséquence de l’échec de la campagne d’intimidation menée contre Jerome Powell depuis le retour au pouvoir de Donald Trump.

Baisse du prix du pétrole : une aubaine pour l’économie française

Si l’économie européenne souffre de la hausse des droits de douane américains, elle bénéficie en revanche de la baisse du cours du pétrole. Le baril de Brent évolue autour de 66 dollars, soit 20 % de moins qu’en début d’année. En France, le prix moyen du litre de sans-plomb 95 a diminué d’une dizaine de centimes entre janvier et juillet, selon l’Insee. Cette diminution du prix du pétrole contribue à la faible inflation et à l’amélioration des marges des entreprises.

Selon Rexecode, en moyenne, une baisse de 10 dollars du prix du baril de Brent se traduit, au bout d’un an, par un surplus de croissance de 0,1 % à 0,2 % du PIB, accompagné d’une baisse de l’inflation de 0,2 % à 0,3 %. Cela permettrait un gain de 20 000 emplois et une amélioration du solde commercial de la France. Le ministère de l’Économie considère que la faiblesse du cours du pétrole permettra d’atteindre une croissance de 0,7 % du PIB pour la France cette année. Pour les finances publiques, l’effet devrait être neutre à court terme, puis positif dans un second temps. La baisse du prix de l’essence diminue les rentrées de TVA, déjà en recul sur les six premiers mois de l’année contrairement aux anticipations budgétaires, mais la hausse de la croissance compensera ce manque à gagner. La progression de la croissance devrait alléger les dépenses publiques, avec à la clé une amélioration du déficit public de 0,1 à 0,2 point de PIB.

La baisse du cours du pétrole a, en revanche, un effet négatif sur l’environnement. Elle incite les ménages à utiliser plus souvent leur voiture et à émettre davantage de gaz à effet de serre. Elle ne favorise pas l’achat de véhicules électriques.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
22 août 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 969,69+0,72 %7 543,187 380,74
Dow Jones45 631,74+1,52 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 466,91+0,30 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite21 496,53-0,55 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 370,74-0,18 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 321,40+2,13 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 488,23+0,99 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)42 633,29-0,20 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 825,76+4,36 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,422 %-0,043 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,721 %-0,063 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,262 %-0,049 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1715+0,31 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 369,82+0,36 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars67,55+2,55 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars116 670,19-0,21 %38 252,5493 776,61

Livret A : Petit coup de froid en juillet

Le Livret A : victime de son taux

L’annonce de la baisse du taux du Livret A de 2,4 % à 1,7 % en juillet a refroidi les ardeurs des épargnants, entraînant une deuxième décollecte en 2025. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ainsi que le Livret d’Épargne Populaire (LEP) ont toutefois fait preuve, en juillet, d’une plus grande résilience.

Le Livret A a enregistré une décollecte de 70 millions d’euros en juillet 2025, après une collecte positive de 220 millions en juin. Il fallait remonter dix ans en arrière pour constater une décollecte au mois de juillet (-0,97 milliard d’euros).

La collecte moyenne au mois de juillet, sur les dix dernières années (2015-2024), s’élevait à 1,25 milliard d’euros. En juillet 2024, elle atteignait 1,57 milliard d’euros. Depuis 2020, la collecte de juillet a toujours été supérieure à 1 milliard d’euros.

Depuis 2009, début de la série statistique de la Caisse des Dépôts, le Livret A n’a connu que trois décollectes en juillet (2015 : -0,97 milliard ; 2014 : -1,08 milliard ; 2009 : -1,07 milliard).

La décollecte de juillet s’explique par l’annonce de la baisse de son taux de rendement de 0,7 point, entrée en vigueur le 1er août. Elle s’inscrit dans le mouvement de ralentissement observé depuis le début de l’année. Sur les sept premiers mois de 2025, la collecte s’élève à seulement 2,9 milliards d’euros, contre 11,71 milliards sur la même période en 2024.

Les ménages redéployent désormais une partie de leurs liquidités vers des produits de long terme, comme l’assurance vie, offrant une rémunération plus attractive.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : en mode résilience

Contrairement au Livret A, le LDDS a maintenu une dynamique positive. En juillet 2025, il a enregistré une collecte de 340 millions d’euros, après 280 millions en juin.

Ce niveau est en ligne avec la moyenne des dix dernières années (377 millions), même s’il reste inférieur à la collecte de juillet 2024 (590 millions). Depuis 2009, seules deux décollectes ont été observées en juillet (2015 : -30 millions ; 2009 : -260 millions).

Produit d’épargne souvent couplé au compte courant, le LDDS joue le rôle d’annexe rémunérée. En juillet, plus de 10 millions de contribuables ont bénéficié des remboursements de l’administration fiscale au titre de l’impôt sur le revenu, et une partie de ces sommes a été versée sur les LDDS.

Sur les sept premiers mois de 2025, la collecte du LDDS atteint 3,4 milliards d’euros, contre 5,61 milliards à la même période en 2024.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : le produit d’épargne liquide le plus attractif

Pour le deuxième mois consécutif, le LEP enregistre une collecte positive : 450 millions d’euros en juillet 2025, après 130 millions en juin. Ce niveau est proche de celui observé en juillet 2024 (460 millions).

Néanmoins, de janvier à juillet 2025, la collecte reste négative (-1,97 milliard d’euros), alors qu’elle avait été positive de 4,98 milliards sur la même période en 2024.

Le LEP a moins souffert que le Livret A de la baisse de son taux, passé de 3 % à 2,7 %. Son rendement reste un point au-dessus de celui du Livret A. Exonéré de prélèvements fiscaux et sociaux, le LEP demeure un placement extrêmement compétitif.

Une rentrée délicate pour le Livret A ?

Dans les prochains mois, le Livret A devrait continuer à subir les effets de la baisse de son taux, même si, en termes réels, il reste positif : l’inflation demeure en effet légèrement inférieure à 1 % depuis plusieurs mois. Toutefois, les épargnants restent sensibles au seul taux nominal.

Le second semestre devrait s’accompagner de nouvelles décollectes, période traditionnellement marquée par une hausse des dépenses (rentrée scolaire, fêtes de fin d’année). Dans contexte de fort taux d’épargne, l’assurance vie et le Plan d’Épargne Retraite devraient rester les principaux bénéficiaires du recul d’attractivité du Livret A.

Une rentrée en demi-teinte pour le Livret A

Dans les prochains mois, le Livret A devrait payer la baisse de son taux de rendement même si celui-ci, en termes réels reste positif. L’inflation reste en-effet légèrement inférieur à 1 % depuis plusieurs mois. Mais, les épargnants prennent en compte avant tout le taux nominal du Livret A.

La suite du second semestre devrait s’accompagner de nouvelles décollectes, celui-ci étant marqué traditionnellement par la hausse des dépenses : rentrée scolaire, fêtes de fin d’année.

L’assurance vie et le Plan d’Epargne Retraite devraient rester les grands gagnants de la perte d’attractivité du Livret A dans les prochains mois.

Communiqué de presse de Philippe Crevel – Livret A : un petit coup de froid en juillet

Le Livret A : victime de son taux

L’annonce de la baisse du taux du Livret A de 2,4 % à 1,7 % en juillet a refroidi les ardeurs des épargnants, entraînant une deuxième décollecte en 2025. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ainsi que le Livret d’Épargne Populaire (LEP) ont toutefois fait preuve, en juillet, d’une plus grande résilience.

Le Livret A a enregistré une décollecte de 70 millions d’euros en juillet 2025, après une collecte positive de 220 millions en juin. Il fallait remonter dix ans en arrière pour constater une décollecte au mois de juillet (-0,97 milliard d’euros).

La collecte moyenne au mois de juillet, sur les dix dernières années (2015-2024), s’élevait à 1,25 milliard d’euros. En juillet 2024, elle atteignait 1,57 milliard d’euros. Depuis 2020, la collecte de juillet a toujours été supérieure à 1 milliard d’euros.

Depuis 2009, début de la série statistique de la Caisse des Dépôts, le Livret A n’a connu que trois décollectes en juillet (2015 : -0,97 milliard ; 2014 : -1,08 milliard ; 2009 : -1,07 milliard).

La décollecte de juillet s’explique par l’annonce de la baisse de son taux de rendement de 0,7 point, entrée en vigueur le 1er août. Elle s’inscrit dans le mouvement de ralentissement observé depuis le début de l’année. Sur les sept premiers mois de 2025, la collecte s’élève à seulement 2,9 milliards d’euros, contre 11,71 milliards sur la même période en 2024.

Les ménages redéployent désormais une partie de leurs liquidités vers des produits de long terme, comme l’assurance vie, offrant une rémunération plus attractive.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : en mode résilience

Contrairement au Livret A, le LDDS a maintenu une dynamique positive. En juillet 2025, il a enregistré une collecte de 340 millions d’euros, après 280 millions en juin.

Ce niveau est en ligne avec la moyenne des dix dernières années (377 millions), même s’il reste inférieur à la collecte de juillet 2024 (590 millions). Depuis 2009, seules deux décollectes ont été observées en juillet (2015 : -30 millions ; 2009 : -260 millions).

Produit d’épargne souvent couplé au compte courant, le LDDS joue le rôle d’annexe rémunérée. En juillet, plus de 10 millions de contribuables ont bénéficié des remboursements de l’administration fiscale au titre de l’impôt sur le revenu, et une partie de ces sommes a été versée sur les LDDS.

Sur les sept premiers mois de 2025, la collecte du LDDS atteint 3,4 milliards d’euros, contre 5,61 milliards à la même période en 2024.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : le produit d’épargne liquide le plus attractif

Pour le deuxième mois consécutif, le LEP enregistre une collecte positive : 450 millions d’euros en juillet 2025, après 130 millions en juin. Ce niveau est proche de celui observé en juillet 2024 (460 millions).

Néanmoins, de janvier à juillet 2025, la collecte reste négative (-1,97 milliard d’euros), alors qu’elle avait été positive de 4,98 milliards sur la même période en 2024.

Le LEP a moins souffert que le Livret A de la baisse de son taux, passé de 3 % à 2,7 %. Son rendement reste un point au-dessus de celui du Livret A. Exonéré de prélèvements fiscaux et sociaux, le LEP demeure un placement extrêmement compétitif.

Une rentrée délicate pour le Livret A ?

Dans les prochains mois, le Livret A devrait continuer à subir les effets de la baisse de son taux, même si, en termes réels, il reste positif : l’inflation demeure en effet légèrement inférieure à 1 % depuis plusieurs mois. Toutefois, les épargnants restent sensibles au seul taux nominal.

Le second semestre devrait s’accompagner de nouvelles décollectes, période traditionnellement marquée par une hausse des dépenses (rentrée scolaire, fêtes de fin d’année). Dans contexte de fort taux d’épargne, l’assurance vie et le Plan d’Épargne Retraite devraient rester les principaux bénéficiaires du recul d’attractivité du Livret A.

Une rentrée en demi-teinte pour le Livret A

Dans les prochains mois, le Livret A devrait payer la baisse de son taux de rendement même si celui-ci, en termes réels reste positif. L’inflation reste en-effet légèrement inférieur à 1 % depuis plusieurs mois. Mais, les épargnants prennent en compte avant tout le taux nominal du Livret A.

La suite du second semestre devrait s’accompagner de nouvelles décollectes, celui-ci étant marqué traditionnellement par la hausse des dépenses : rentrée scolaire, fêtes de fin d’année.

L’assurance vie et le Plan d’Epargne Retraite devraient rester les grands gagnants de la perte d’attractivité du Livret A dans les prochains mois.

Cercle de l’Epargne – CDC

Cercle de l’Epargne – CDC

Cercle de l’Epargne – CDC

The Colors of the Economy (article in english)

In a Parisian café, two presences brush past each other without ever touching. He, absorbed elsewhere, pipe between his lips; she, shoulders slumped, eyes adrift, contemplates a glass of absinthe whose frothy green evokes neither festivity nor consolation. In 1876, Degas unveils L’Absinthe. The critics erupt. For some, it is a moral warning against idleness and vice; for others, a simple observation of ordinary humanity. One spectator, scandalized by the woman’s unkempt appearance, condemns her—only to reconsider moments later.

A century and a half on, the scene is no longer interpreted solely through the lens of taste or morality, but through that of data. Thousands of contemporary viewers, invited by the ArtEmis project to record their emotions, see above all sadness (over 60%), some amusement (nearly 20%), and, for a minority, contentment (10%). These figures redraw the contours of art. They offer a way of measuring the deeper nature of works—or at least the subjective responses they elicit. By the same method, Kandinsky gravitates toward amusement or excitement, Monet toward serenity, Rembrandt toward gravity. British and Danish canvases are more often perceived as soothing than their Italian or Spanish counterparts. History itself leaves its imprint: the Spanish Civil War, the Counter-Reformation, or the great conflicts of the twentieth century shift the emotional balance, much as an exogenous shock distorts a demand curve.

Artists know their cycles, and so do their spectators. Twenty-five years after L’Absinthe, Degas paints The Blue Dancers: luminous diagonals, suspended movement, purified lines. Sadness, for viewers a century and a quarter later, is far less perceptible.

The digital era now permeates art. Connected biennales, immersive exhibitions, and online platforms track visitors’ reactions by the second. Gallery owners know how long a gaze lingers, whether admiration survives the first shock, whether curiosity evolves into desire for purchase. Art is increasingly a world of data. Emotion becomes an indicator—almost an economic variable. Works that capture instantly but fade quickly resemble fragile growth stocks. Those that establish themselves slowly yet durably evoke solid bonds. The rarest combine both: immediate impact and lasting yield. It is here, in the lineage of Monet or Kandinsky, that certain contemporary signatures emerge—capable of marrying the force of the first glance with a silent persistence.

Art has always practiced rupture, both of spirit and of technique. Today, several painters draw upon the digital zeitgeist, blending color, emotional vibration, gesture, and rhythm—as in the work of Canadian artist Stephanie MacKenzie, who constructs her canvases to the tempo of chosen music. The energy of her color fields, the tautness of her lines, the breathing of empty space reveal what, in a market saturated with images, can seize and hold. It is not the brutality of an effect, but the architecture of an emotion that takes hold—like organic growth in an economic chart. The pulse of rap, techno beats, or DJs’ waves, translated into Stephanie MacKenzie’s brushstrokes and sketches, become leading indicators of societies in search of bearings.

Paintings mirror societies. Elevated economic growth subtly shifts the palette: the share of works associated with sadness declines, while contentment advances. Economic openness works in the same direction: at the end of the nineteenth century, as Britain’s foreign trade soared, the art it produced seemed to lighten, to brighten. Free trade, championed as a source of wealth, also proved a softener of mood. Today, painting is increasingly steeped in the violence of the street, in drugs, and in the grip of organized crime upon society. Yet it also expresses the search for inner serenity, for beauty beyond the darkness of the times.

Of course, to reduce art to a mere reflection of economics or society would be excessive. Emotions carry their own ineffable nuances. Yet close observation can deliver early signals. Art may well serve as a leading indicator. A sustained rise in works perceived as soothing may foreshadow renewed confidence; an upsurge in gravity, a retreat, a social tightening. Art does not announce figures—it whispers trends. L’Absinthe was the discreet thermometer of a nineteenth century torn between the intoxication of modernity and urban solitude. Some contemporary works, at times born of rhythmic brushstrokes, capture the twenty-first century in its own oscillation: the speed of attention, the slowness of assimilation.

Economists prize robust indicators; artists offer atmospheres. And in this dialogue between numbers and colors, one suspects that true economic foresight may not lie in statistical tables… but in canvases themselves.

Philippe Crevel

Crédits photos et site de l’artiste Stephanie Mackenzie
@Stephanie MacKenzie – don à l’auteur de l’article –
Site de Stephanie MacKenzie
Instagram de Stephanie MacKenzie

Les couleurs de l’économie

création de Stephanie MacKenzie – don à l’auteur de l’article –
Site de Stephanie MacKenzie
Instagram de Stephanie MacKenzie

Dans un café parisien, deux présences se frôlent sans se toucher. Lui, absorbé ailleurs, une pipe aux lèvres ; elle, les épaules basses, l’œil perdu, contemple un verre d’absinthe dont le vert mousseux n’évoque ni fête ni consolation. En 1876, Degas présente « L’Absinthe ». Les critiques s’écharpent. Pour les uns, une leçon de morale contre l’oisiveté et le vice ; pour d’autres, la simple observation d’une humanité ordinaire. Un spectateur, choqué par l’allure négligée de la femme, la condamne… avant de se reprendre.

Un siècle et demi plus tard, la scène ne se lit plus seulement à travers le prisme du goût ou de la morale, mais à travers celui des données. Des milliers de regards contemporains, invités par le projet ArtEmis à exprimer ce qu’ils ressentent, y voient d’abord de la tristesse (plus de 60 %), un peu d’amusement (près de 20 %) et, pour une minorité, du contentement (10 %). Ces chiffres redessinent le monde de l’art. Ils permettent de mesurer la nature profonde des œuvres – ou du moins le ressenti subjectif de leurs contemplateurs. Avec la même méthode, il apparaît que Kandinsky incline vers l’amusement ou l’excitation, Monet vers la sérénité, Rembrandt vers la gravité. Les toiles britanniques ou danoises sont plus souvent perçues comme apaisantes que les italiennes ou espagnoles. L’Histoire aussi laisse sa marque : la guerre civile espagnole, la Contre-Réforme ou les grands conflits du XXe siècle déplacent la balance émotionnelle, comme un choc exogène bouleverse une courbe de demande.

Les artistes connaissent leurs cycles et les spectateurs aussi. Degas, vingt-cinq ans après « L’Absinthe », signe « Les Danseuses bleues » : diagonales lumineuses, mouvement suspendu, épure des lignes. La tristesse y est moins perçue par les admirateurs cent-vingt-cinq ans plus tard !

Le digital envahit l’art. Les biennales connectées, les expositions immersives, les plateformes numériques suivent à la seconde près la réaction des visiteurs. Les galeristes savent combien de temps un regard s’attarde, si l’admiration survit au premier choc, si la curiosité se transforme en désir d’achat. L’art est de plus en plus un monde de données. L’émotion devient un indicateur, presque une variable économique. Les œuvres qui accrochent vite mais s’éteignent rapidement ressemblent aux valeurs de croissance fragiles. Celles qui s’installent lentement mais durablement évoquent des obligations solides. Les plus rares combinent les deux : impact immédiat et rendement différé. C’est là qu’apparaissent, dans la continuité d’un Monet ou d’un Kandinsky, certaines signatures contemporaines capables de conjuguer la force du premier regard et la rémanence silencieuse.

L’art pratique en permanence la rupture, celle des âmes et celle des techniques. Aujourd’hui, plusieurs peintres se nourrissent de cet air du temps numérique, combinant couleurs, vibrations émotionnelles, gestes et rythmes – comme chez l’artiste peintre canadienne, Stephanie MacKenzie, qui construit ses toiles au tempo d’une musique choisie. L’énergie de ses aplats, la tension des lignes, la respiration des vides donnent à voir ce qui, dans un marché saturé d’images, capte et retient. Ce n’est pas la brutalité d’un effet, mais l’architecture d’une émotion qui s’installe, comme une croissance organique dans un graphique économique. Le rythme du rap, de la techno ou les ondes des Dj sous les coups de pinceaux ou de crayons de Stephanie Mackenzie deviennent des indicateurs avancés de nos sociétés à la recherche de repères.

Les peintures sont les miroirs des sociétés. Une croissance économique élevée déplace légèrement la palette des couleurs : la part d’œuvres associées à la tristesse recule, celle du contentement progresse. L’ouverture économique agit de même : à la fin du XIXe siècle, le commerce extérieur britannique explose, et l’art produit alors semble s’alléger, s’éclairer. Le libre-échange, défendu comme moteur de richesse, se révèle aussi assouplisseur d’humeur. Aujourd’hui, la peinture est de plus en plus empreinte de la violence de la rue, de la drogue et de l’emprise des mafias sur la société. Elle exprime également l’importance de la sérénité intérieure, la recherche de beautés au-delà de la noirceur des temps.

Certes, il serait exagéré de réduire l’art à une simple représentation de l’économie ou de la société. Les émotions ont leurs propres nuances indicibles, mais leur observation fine peut livrer des signaux précoces. L’art peut se révéler un indicateur avancé. L’augmentation durable des œuvres perçues comme apaisantes peut précéder un regain de confiance ; la montée de la gravité, un repli, une crispation sociale. L’art n’annonce pas les chiffres, il murmure les tendances. L’Absinthe fut le thermomètre discret d’un XIXe siècle partagé entre ivresse de la modernité et solitude urbaine. Certaines œuvres contemporaines, parfois nées d’un rythme pictural, captent le XXIe siècle dans son balancement : vitesse de l’attention, lenteur de l’assimilation.

Les économistes aiment les indicateurs robustes ; les artistes livrent, des climats. Et dans ce dialogue entre chiffres et couleurs, on devine que la véritable prévision économique n’est peut-être pas dans les tableaux statistiques… mais dans les tableaux tout court.

Le Coin des Epargnants du 15 août 2025

Les indices en mode bronzage d’été

Le CAC 40 a enregistré cette semaine quatre séances de hausse sur cinq (et même sept sur les huit dernières), progressant de plus de 2 % en l’espace de cinq jours, soit presque autant que la semaine précédente (+2,61 %). Depuis le début de l’année, l’indice de la Bourse de Paris a gagné plus de 7 %. À New York, le S&P 500 a signé cette semaine un nouveau record, les investisseurs saluant la rencontre entre Donald Trump et Vladimir Poutine en Alaska. Ils estiment par ailleurs que la Réserve fédérale baissera, dès le mois de septembre, ses taux directeurs, et ce malgré la hausse des prix à la production. Cette baisse serait rendue possible par les mauvais chiffres de l’emploi de juillet ainsi que par le repli de l’activité dans les services, tel que mesuré par l’indice ISM. Malgré tout, l’économie américaine n’est pas encore aux portes de la récession. En juillet, les ventes au détail ont progressé de 0,5 %, stimulées par le secteur automobile et les promotions en ligne, après une progression révisée à 0,9 % en juin. Par ailleurs, l’activité manufacturière dans l’État de New York s’est améliorée : l’indice dit « Empire State » s’est établi à 11,9, après 5,5 en juillet, alors que le consensus tablait sur une stagnation. Le moral des ménages s’est en revanche dégradé, contre toute attente, pour la première fois depuis avril, selon l’Université du Michigan, et les anticipations inflationnistes ont augmenté en raison des craintes liées aux droits de douane.

Les menaces de ralentissement économique aux États-Unis renforcent la probabilité d’une baisse d’un quart de point du loyer de l’argent par la Fed dans un mois. Cette probabilité atteint désormais 91 % selon l’outil FedWatch de CME Group, fondé sur les contrats à terme sur Fed funds. Les investisseurs seront cette année plus vigilants que jamais aux déclarations de Jerome Powell, le président de la banque centrale, lors du symposium de Jackson Hole, traditionnel rendez-vous, à la fin du mois d’août dans le Wyoming, des grands argentiers de la planète.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
15 août 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 923,45+2,22 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 946,12+1,91 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 449,80+0,94 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite21 622,98+0,81 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 372,30+0,90 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 140,97+0,63 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 165,60-3,30 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)43 332,76+6,66 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 698,75+2,05 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,465 %+0,119 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,784 %+0,119 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,311 %+0,089 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1709+1,19 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 342,12-1,29 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars66,34+0,15 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars117 124,59+0,41 %38 252,5493 776,61

Le coin des épargnants du 9 août 2025 : espoir de paix

Espoirs de paix en Ukraine

Selon l’agence Bloomberg, Moscou et Washington travailleraient à un accord pour mettre fin à la guerre en Ukraine, qui entérinerait l’occupation par la Russie des territoires conquis. Des tractations sont en cours au plus haut niveau en vue d’un sommet prévu entre les présidents Donald Trump et Vladimir Poutine dans les prochains jours. Les États-Unis tentent d’obtenir l’adhésion de Kiev et de ses alliés européens à cet accord. Cet espoir de paix a entraîné une hausse des indices boursiers cette semaine. Sur la période, le CAC 40, l’indice phare de la Bourse de Paris, a progressé de 2,61 %, son meilleur score depuis la semaine close le 2 mai (+3,11 %). Les autres indices ont également enregistré des hausses.

À ces espoirs de paix en Ukraine s’ajoutent le maintien des résultats des entreprises malgré la guerre commerciale et la perspective d’une baisse des taux en septembre par la FED, compte tenu des mauvais chiffres de l’emploi et de l’activité dans les services publiés récemment.

Sur le marché pétrolier, le Brent a fortement reculé sur la semaine, avec un baril s’échangeant à 66 dollars. La promesse d’une paix en Ukraine pourrait entraîner une détente durable sur ce marché.

L’or, de son côté, a battu de nouveaux records cette semaine. Il a été soutenu par la décision de l’agence américaine des douanes de soumettre les lingots d’un kilogramme et de 100 onces aux droits de douane réciproques. Cette mesure pénalise en particulier la Suisse, principal exportateur d’or vers les États-Unis.

Concernant la FED, Donald Trump avance ses pions. Après la démission surprise d’Adriana Kugler, il a nommé Stephen Miran, actuel président du Conseil économique de la Maison Blanche, au poste vacant de gouverneur de la Réserve fédérale, jusqu’au terme du mandat, le 31 janvier 2026. Stephen Miran, qui doit encore franchir l’obstacle du Sénat, est favorable à une réforme de la banque centrale américaine et à une baisse des taux d’intérêt.

Christopher Waller, gouverneur au sein de la FED, pourrait succéder à Jerome Powell à la présidence de l’institution en 2026, selon Bloomberg. Pour rappel, il s’était opposé au statu quo lors de la réunion de juillet, plaidant au contraire pour un assouplissement, par crainte d’une dégradation rapide du marché du travail.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
8 août 2025
Évolution sur une semaineRésultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 743,00+1,45 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 175,61+1,35 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 389,45+2,43 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite21 450,02+3,87 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 162,86+3,15 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 095,73-0,36 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 347,74+2,01 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)41 861,37+3,23 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 632,95+0,90 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,348 %+0,002 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,687 %+0,022 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,283 %+0,061 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1634+0,76 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 394,13+2,05 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars66,08-4,39 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars116 980,93-+2,51 %38 252,5493 776,61

Le Coin des Epargnants du 1er août 2025 : mauvais vent sur les marchés

Bad trip pour les marchés financiers

Les investisseurs ont réagi négativement à l’accord commercial conclu entre les États-Unis et l’Union européenne. Ils estiment que la hausse des droits de douane pénalisera l’activité économique et nuira aux résultats des entreprises. La Bourse de Paris a ainsi cédé plus de 3 % sur la semaine. Les indices américains ont également reculé de 2 à 3 % au cours des cinq derniers jours.

À compter du 7 août, les droits de douane augmenteront pour près de 70 partenaires commerciaux des États-Unis. Les taux s’élèveront à 15 % pour l’Union européenne, le Japon et la Corée du Sud, et à 10 % pour le Royaume-Uni. D’autres pays sont plus sévèrement touchés, comme la Suisse, qui sera soumise à un taux de 39 %. Le Canada, quant à lui, devra faire face à un tarif douanier de 35 %, contre 25 % précédemment, à l’exception des biens couverts par l’accord de libre-échange nord-américain.

L’économie américaine commence à pâtir des incertitudes commerciales. En juillet, les créations nettes d’emplois se sont élevées à seulement 73 000, contre 104 000 attendues, et les chiffres de mai et juin ont été révisés à la baisse de 258 000 postes au total. Le taux de chômage atteint 4,2 % de la population active, conformément aux prévisions, mais en hausse de 0,1 point par rapport à juin. Un ralentissement plus marqué du marché du travail est anticipé dans les mois à venir.

Avec le repli des marchés actions, les taux obligataires s’orientent à la baisse, d’autant que la probabilité d’une diminution d’un quart de point des taux directeurs de la Fed en septembre est désormais estimée à 76 %, contre moins de 40 % auparavant.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
1er août 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 546,16-3,68 %7 543,187 380,74
Dow Jones43 588,58-2,92 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 238,01-2,36 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite20 650,13-2,16 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 425,97-3,02 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 068,58-0,57 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 165,60-3,30 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)40 876,06+2,87 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 566,55-0,43 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,346 %-0,040 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,665 %-0,052 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,222 %-0,184 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1525-1,73 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 346,96-2,58 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars69,82+1,87 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars114 665,48-1,73 %38 252,5493 776,61

L’assurance vie en plein boom

L’assurance vie conclut en beauté le premier semestre 2025 avec une collecte nette en juin de 5 milliards d’euros, soit deux fois le montant de juin 2024. Les ménages français continuent à réorienter une partie de leur épargne de court terme vers l’assurance vie. La baisse du taux du Livret A et des dépôts à terme contribuent à cette réallocation. L’assurance vie bénéficie également de la forte propension des Français à l’épargne.

Une collecte nette record au premier semestre

Sur les six premiers mois de l’année, la collecte nette a atteint 26,6 milliards d’euros, contre 10,9 milliards d’euros pour celle enregistrée sur la même période en 2024.

Pour le seul mois de juin, la collecte est quatre fois supérieure à la moyenne de ces dix dernières années, 5 milliards contre 1,25 milliard d’euros.

Depuis vingt-cinq ans, le mois de juin réussit en règle générale assez bien à l’assurance vie. Seules trois décollectes ont été enregistrées le sixième mois de l’année (en 2020, -414 millions d’euros ; en 2012, -1,332 milliard d’euros et en 2013, -217 millions d’euros).

Pour le mois de juin 2025, la collecte nette a été portée essentiellement par les unités de compte (UC), +4,7 milliards d’euros mais les fonds euros ont également enregistré une collecte nette positive (+0,3 milliard d’euros).

Une forte hausse des cotisations brutes

Témoignage de la compétitivité retrouvée de l’assurance vie, la collecte brute s’est élevée, au mois de juin 2025, à 17,1 milliards d’euros, en hausse de +18 % par rapport à juin 2024 qui avait été marquée par la montée des incertitudes politiques en lien avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Au mois de juin 2025, la collecte brute en fonds euros progresse, sur un an, de 16 % et celles en UC de 21 %.

Sur les six premiers mois, la collecte brute frôle les 100 milliards d’euros (97,8 milliards d’euros) en hausse de 5 % sur un an. Cette progression est due à la fois aux supports en euros (+3 %) et à ceux en UC (+9 %).

La part des cotisations en UC est de 41 % sur le mois de juin et de 38 % sur la première moitié de l’année, identique à celle enregistrée sur l’ensemble de l’année 2024 (38 %).

Le fort mouvement de la collecte brute traduit l’amélioration sur un an de l’attractivité de l’assurance vie. Le rendement net des fonds euros (après fiscalité) est désormais supérieur à celui de l’épargne de court terme (livrets et dépôts à terme) ce qui n’était pas le cas dans les années 2022/2024. La diminution du taux de rémunération de l’épargne de court terme redonne un avantage comparatif à l’assurance vie. Les assureurs, par ailleurs, en proposant des taux promotionnels avantageux, pouvant dépasser dans certains cas les 4 %, contribuent au regain de forme des fonds euros après plusieurs années difficiles.

Les incertitudes politiques et la volatilité des cours boursiers qui en résultent ne pénalisent pas, pour le moment, la collecte en UC.

Des prestations en net retrait

Au mois de juin , les prestations ont légèrement augmenté, +0,1 milliard d’euros par rapport à juin 2024, soit +1 %, à 12,1 milliards d’euros. Elles sont en baisse pour les supports en UC                   (-1 %) et en progression pour les supports en euros (+1 %).

Depuis le début de l’année, les prestations enregistrent une forte diminution -7  % par rapport à l’an dernier, à 71,2 milliards d’euros. Ce recul concerne à la fois les supports euros (-4,2  milliards d’euros) et les supports UC (-1,6 milliard d’euros).

Les années précédentes, les assurés sortaient de l’argent de leur assurance vie pour le placer dans les dépôts à terme ou sur les livrets réglementés. Jusqu’à la hausse des taux d’intérêt, les ménages utilisaient leur assurance vie pour acheter des biens immobiliers. Aujourd’hui, la donne a changé. Le nombre de transactions immobilières est faible – même si une légère remontée est constatée – et l’attractivité comparée des placements joue en faveur de l’assurance vie.

Grâce aux versements et aux effets de la capitalisation, l’encours de l’assurance vie bat un nouveau record à fin juin avec un total de 2 052 milliards d’euros, en hausse de +5 % sur un an.

L’assurance vie : le placement préféré des ménages

L’enquête 2025 du Cercle de l’Épargne a souligné que l’assurance vie était le placement préféré des Français devant l’immobilier locatif et le livret A. Les résultats enregistrés depuis le début de l’année prouvent la force de cet engouement retrouvé. Ce dernier intervient dans un contexte porteur pour l’épargne. Au premier trimestre, le taux d’épargne a été de 18,8 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière approche désormais 10 %, contre moins de 5 % au quatrième trimestre 2019, avant la crise sanitaire.

Dans les prochains mois, l’assurance vie devrait continuer sur sa lancée compte tenu de la baisse des taux du livret A, ce dernier passant de 2,4 à 1,7 % le 1er août 2025.

La fermeture des Plans d’Épargne Logement de plus de 15 ans, mesure qui entrera en vigueur progressivement en 2026, devrait bénéficier en premier lieu à l’assurance vie.

Le Coin des épargnants du 26 juillet 2025

Pas de surprise estivale pour les banques centrales

Comme prévu, la Banque centrale européenne a décidé de conserver ses taux directeurs inchangés. Après avoir procédé à huit allégements d’un quart de point en un an, elle a ainsi maintenu son taux de dépôt à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,25 % et celui de la facilité de prêt marginal à 2,4 %.

Cette pause intervient dans un contexte incertain. La question des droits de douane demeure en suspens. La hausse de ces derniers pourrait peser sur la croissance de la fin de l’année. En l’état actuel de la négociation, une solution à 15 % se dégage mais tout est possible avec Donald Trump. Malgré cette menace, les indices PMI, publiés jeudi 24 juillet, sont plutôt positifs. L’économie européenne serait en légère expansion en juillet, après un deuxième trimestre médiocre. « Des gains modestes mais réels », a souligné Christine Lagarde, la Présidente de la BCE. La monnaie européenne continue de s’apprécier par rapport au dollar en se rapprochant du seuil de 1,2 dollar présenté comme problématique par le vice-président de la banque centrale, Luis de Guindos.

Les investisseurs parient sur une nouvelle baisse des taux directeurs d’ici la fin de l’année avec un taux de dépôt à 1,75 %. Cette décision pourrait ne pas intervenir en septembre.

Indicateurs toujours rassurant aux Etats-Unis

Les demandes d’allocations chômage aux Etats-Unis ont diminué pour la sixième semaine consécutive, signe que le marché de l’emploi reste résilient. Si le marché du travail ne tourne pas à plein régime, il ne montre pas non plus de signes de difficultés. Compte tenu des indicateurs économiques récemment publiés et du niveau élevé des incertitudes, la Fed devrait maintenir la semaine prochaine sa politique inchangée pour une cinquième réunion consécutive, au risque de s’attirer une nouvelle fois les foudres de Donald Trump qui ne cache pas son envie de remplacer Jerome Powell.

Les indices « actions » américains ont continué leur marche en avant avec des gains de plus de 1 % sur la semaine. De leur côté, les indices européens ont perdu légèrement du terrain.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
25 juillet 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 834,58-0,16 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 901,92+1,29 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 388,64+1,55 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite21 108,32+1,20 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 233,08-0,28 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 9 120,31+1,38 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 352,16+0,16 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)41 456,23+4,50 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 593,66+2,53 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,386 %-0,011 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,717 %+0,026 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,406 %-0,014 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1731+1,16 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 329,09-0,10 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars68,60-0,51 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars115 767,11-1,79 %38 252,5493 776,61

Une collecte du livret A poussive en juin

Le Livret A a conclu le premier semestre avec une petite collecte lui permettant néanmoins de battre un nouveau record d’encours. Depuis le début de l’année, les Français maintiennent un effort important d’épargne tout en réduisant leurs versements sur leur Livret A. La baisse de la rémunération et l’augmentation du nombre de Livret A au plafond (15 % des titulaires concernés) expliquent le moindre engouement pour ce dernier.

Le Livret A : un encours record en juin

Après une décollecte de 200 millions d’euros au mois d’avril et une collecte de +1,22 milliard d’euros en mai, le Livret A enregistre, en juin, un résultat positif de 220 millions d’euros. Cette collecte est néanmoins inférieure à celle de 2024 (1,23 milliard d’euros) et à la moyenne de ces dix dernières années (873 millions d’euros).

En juin, depuis 2009, le premier produit d’épargne des ménages a connu quatre décollectes (2015 : -0,12 milliard d’euros ; 2014 : – 0,13 milliard d’euros ; 2010 : -0,15 milliard d’euros et 2009 : -1,39 milliard d’euros).

Le Livret A poursuit sa normalisation sur fond de baisse de son taux de rémunération. Sur le premier semestre 2025, la collecte atteint seulement 2,97 milliards d’euros contre 10,14 milliards d’euros sur la même période de 2024. Elle a été divisée par plus de trois en un an traduisant la fin d’une période de fortes collectes atypiques, le bon mois de mai étant en partie dû à des transferts en provenance de titulaires n’étant plus éligibles au Livret d’Epargne Populaire.

Le Livret A continue d’être ainsi affecté par la baisse de son taux de rémunération intervenue le 1er février dernier. Les ménages redéployent une partie de leur épargne de précaution vers des produits de long terme comme l’assurance vie, qui connaît un net rebond depuis le début de l’année. Cette normalisation n’est pas synonyme de crise de l’épargne réglementée, l’encours du Livret A battant un nouveau record à 445,5 milliard d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : un mois de juin moyen

Au mois de juin 2025, la collecte du LDDS s’est élevée à 280 millions d’euros, contre 590 millions d’euros en juin 2024. En moyenne au cours des dix dernières années, la collecte était de 305 millions d’euros. Depuis 2009, le LDDS a été en décollecte en juin à quatre reprises.  Au cours du premier semestre 2025, la collecte a atteint 3,06 milliards d’euros, contre 4,88 milliards d’euros sur la même période en 2024. L’encours du LDDS atteint en juin 2025, 163,6 milliards d’euros, un nouveau record.

Le LDDS est moins touché que le Livret A par la baisse de son taux de rémunération. Pour de nombreux ménages, il est associé aux comptes courants quand le Livret A est considéré comme un produit d’épargne.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : un mauvais premier semestre

Après deux décollectes, en avril et en mai, le LEP a renoué avec une collecte positive en juin, + 130 millions d’euros. En juin 2024, le LEP avait enregistré une collecte positive de 570 millions d’euros.

Les décollectes d’avril et de mai étaient en grande partie liées aux opérations de contrôle d’éligibilité. La collecte du mois de juin est conforme à celle du début d’année. Sur le premier semestre, le LEP est en décollecte de 2,42 milliards d’euros quand il avait enregistré une collecte positive de 4,52 milliards d’euros sur la même période en 2024. Avec les revalorisations de salaires intervenues en 2024, en lien avec l’inflation, de nombreux titulaires ont été contraints en avril et en mai de se défaire de leur LEP. L’encours du LEP s’élevait, fin juin, à 79,8 milliards d’euros à trois milliards de son record établi en mars dernier.

Pour le second semestre : effet taux et effet dépenses

Le taux du Livret A et du LDDS passera de 2,4 à 1,7 % le 1er août prochain et celui du LEP de 3,5 à 2,7 %. En un an, le taux du Livret A aura perdu 1,3 point. Même si son rendement réel reste positif, la baisse du taux nominal devrait accroître le recul de la collecte d’autant plus que traditionnellement le second semestre est plus dépensier qu’épargnant. Celui-ci est, en effet, marqué par une série de dépenses, vacances, rentrée scolaire et fêtes de fin d’année. Les décollectes y sont plus fréquentes que lors du premier semestre. Avec l’effet taux, la probabilité de leur survenue augmente… 

Le Coin des Epargnants du 18 juillet 2025 : quartiers d’été ?

Quartiers d’été pour les marchés financiers

Cette semaine, en attendant le 1er août, date supposée de l’éventuelle entrée en vigueur des droits de douane américains, les investisseurs sont en roue libre. Les indices ont faiblement évolué. La maigre progression de Wall Street a néanmoins permis à l’indice S&P 500 de battre un nouveau record. Le Nasdaq a gagné malgré tout plus de 1,5 %. De son côté, le CAC 40 a perdu sur la semaine 0,10 %. Quelques valeurs comme Legrand, Airbus et Safran ont connu, néanmoins, ces derniers jours une belle progression.

La semaine prochaine, il faudra suivre la réaction des marchés aux résultats des sénatoriales de dimanche au Japon. Le Premier ministre Shigeru Ishiba, malmené dans les sondages, pourrait connaître un revers électoral. Dans l’archipel, l’inflation a ralenti plus qu’attendu en juin mais reste à un niveau élevé, tirée par un doublement sur un an des prix du riz (+99,2 %), de quoi accroître la pression sur la coalition au pouvoir, qui risque de perdre sa majorité à la chambre haute du Parlement. La question de savoir si Shigeru Ishiba démissionnera en cas d’échec se posera.

Aux États-Unis, la consommation résiste malgré la hausse des prix. Selon les données de juillet de l’Université du Michigan, l’indice préliminaire mesurant le moral des consommateurs américains est passé de 60,7 à 61,8, contre 60,5 pour le consensus. Les ménages s’attendent à ce que l’inflation augmente de 4,4 % sur les douze prochains mois, soit six dixièmes de moins que prévu et qu’en juin. Un ralentissement est également constaté sur un horizon de cinq à dix ans. Au mois de juin, l’indice des prix à la consommation (CPI) a augmenté de 0,3 %, soit une hausse de 2,7 % en rythme annuel. Hors alimentation et énergie, l’inflation atteint 2,9 %. Les effets de la hausse des droits de douane commencent à se faire sentir. Un tarif douanier universel de 10 % est entré en vigueur il y a un peu plus de trois mois sur la quasi-totalité des marchandises importées aux États-Unis. L’automobile et l’acier sont particulièrement visés, avec une taxation portée à 25 %. Seuls le Mexique et le Canada bénéficient d’exemptions partielles.

À l’inverse, les Américains profitent d’une essence bon marché : le prix du gallon est redescendu au niveau d’il y a quatre ans, à 3,14 dollars, soit environ 72 centimes d’euro le litre. Néanmoins, les comportements commencent à évoluer. Les ventes de détail ont reculé de 0,9 %, et la production industrielle a baissé de 0,3 % en mai. Selon la Réserve fédérale, la croissance américaine devrait être divisée par deux cette année, passant de 2,8 % à 1,4 %. En décembre dernier, la banque centrale anticipait encore une croissance de 2,1 % pour 2025.

Les effets stimulants des baisses d’impôts (estimés à +0,2 point de PIB en 2025 et +0,3 en 2026) devraient être annulés par le coup d’arrêt à l’immigration et les mesures commerciales pénalisant les importations.

En cas d’entrée en vigueur, le 1er août prochain, de droits de douane de 20 % sur les importations européennes, le Yale Budget Lab estime que le tarif moyen effectif à l’entrée sur le territoire américain grimperait à 18 %, contre 3 % en janvier dernier. L’impact sur les prix pourrait atteindre +1,7 %, et la perte de croissance potentielle serait de 0,7 point de PIB. Le taux de chômage, quant à lui, pourrait augmenter de 0,4 point d’ici la fin de l’année.

Les taux des obligations souveraines ont peu évolué durant la semaine. Jeudi 24 juillet se tiendra la réunion du Comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne, qui devrait laisser les taux directeurs inchangés après huit baisses consécutives. Lors de sa dernière réunion en juin, la BCE, encouragée par des signes de ralentissement de l’inflation et une activité économique atone dans la zone euro à 20 membres, avait réduit le taux de dépôt de 25 points de base, à 2 %.

La BCE suit évidemment l’évolution de la politique commerciale américaine. Elle intègre l’option de droits à 30 % sur les importations de l’Union. Cette éventualité complique la prise de décision de la BCE. En effet, des droits élevés accentueraient le ralentissement de la croissance en Europe. Un risque de spirale protectionniste est à craindre avec l’augmentation des droits européens sur les produits américains.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
18 juillet 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 822,67-0,10 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 342,19-0,07 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 296,79+0,57 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite20 895,66+1,51 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 287,07+0,09 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 990,61+0,54 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 359,23-0,45 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 819,11+0,33 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 534,48+0,88 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,397 %-0,013 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,691 %+0,001 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,420 %+0,10 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1655-0,59 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 354,40+1,53 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars69,50-0,25 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars117 814,04+0,23 %38 252,5493 776,61

Baisse du taux du Livret A et du LEP le 1er août 2025

Le Gouvernement a décidé, le lendemain des annonces budgétaires, de suivre les recommandations du Gouverneur de la Banque de France, pour la fixation des taux du Livret A, du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et du Livret d’Epargne Populaire (LEP).

Le 1er août 2025, le taux du Livret A et du LDDS passera de 2,4 à 1,7 %. Il faut remonter au 1er mai 2009 pour avoir une baisse supérieure. A l’époque le taux du Livret A était passé de 2,5 à 1,75 %.

Depuis l’arrêté du 27 janvier 2021, la formule du taux du Livret A est fixé de la manière suivante :

  • La moyenne arithmétique entre : – la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR)  et l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle
  • Avec un taux plancher de 0,5 %.

Compte tenu de la baisse de l’inflation ces derniers mois (0,8 % en rythme annuel sur 6 mois) et le taux Ester (2,44 %) en moyenne semestrielle, le taux du Livret A selon la formule sort à 1,7 %.

Logiquement, le taux du Livret d’Épargne Populaire est fixé au niveau le plus élevé entre le taux d’inflation et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Compte tenu du faible niveau de l’inflation, c’est cette seconde formule qui devrait s’appliquer. Le taux du LEP aurait donc du être de 2,2 %, contre 3,5 % actuellement. Toutefois, comme lors des précédentes révisions, le gouvernement a décidé de faire une geste à destination des épargnants les plus modestes, le LEP étant soumis à une condition de ressources. Il a retenu un taux de 2,7 % soit un point de plus que le Livret A.

Cercle de l’Epargne

Cercle de l’Epargne

Une baisse des taux de l’épargne réglementée pour relancer la consommation ?

Pour le Livret A, le gouvernement devrait suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France en abaissant le taux à 1,7 %. En effet, afin de soutenir les recettes de TVA, l’exécutif souhaite encourager une reprise de la consommation, qui demeure atone depuis de nombreux mois.

La précédente baisse du taux du Livret A, intervenue le 1er février, n’avait pas produit l’effet escompté. Si les ménages ont réduit leurs versements sur ce produit, ils ont maintenu un effort d’épargne élevé, en se tournant notamment vers l’assurance vie. Dans un contexte d’incertitudes politiques et économiques persistantes, les Français continuent de privilégier l’épargne. Au premier trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a ainsi atteint 18,8 % du revenu disponible brut.

Une baisse favorable au logement social et aux banques

La diminution du taux du Livret A permettra une baisse du taux des crédits accordés aux bailleurs sociaux. En effet, les ressources collectées sur le Livret A servent en partie à financer les prêts aux organismes HLM. Or, le taux de ces prêts est directement lié au coût de la ressource, c’est-à-dire au taux du Livret A. Sa diminution se traduit donc mécaniquement par des taux de crédits plus faibles.

Les banques, qui conservent en moyenne 40 % de la collecte du Livret A et du LDDS pour financer des crédits aux collectivités locales et aux entreprises, pourront également réduire les taux appliqués à ces prêts.

Un rendement réel positif pour le Livret A et le LEP

Le rendement réel du Livret A restera positif, l’inflation étant restée faible ces derniers mois. Il devrait s’élever à près d’un point, ce qui constitue un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne des dix dernières années. Pour le LEP, le rendement réel pourrait avoisiner près de deux points

Mais une baisse des revenus pour les épargnants

Malgré ce rendement réel positif, en valeur absolue, la baisse du taux du Livret A signifie une diminution des intérêts perçus.

  • Sur un an, pour un Livret A d’un montant moyen de 7 100 euros, le manque à gagner lié au passage du taux de 2,4 % à 1,7 % serait de 49,70 euros.
  • Pour un Livret A au plafond (22 950 euros), la perte annuelle atteindrait 160,65 euros.

En retenant le taux annuel moyen pondéré, (2,16 %), la perte est pour un Livret à 7100 euros sur l’année en prenant en compte le nouveau taux du 1er août est de 20,77 euros. Pour un Livret A de 22 950 euros, est de 66,32 euros.

  • Pour un LEP avec un encours moyen de 6 580 euros, la baisse du taux de 3,5 % à 2,7 % se traduirait par une perte annuelle de 52,64 euros.
  • Enfin, pour un LEP au plafond (10 000 euros), le manque à gagner s’élèverait à 80 euros par an.

La baisse du taux du Livret A au 1er août 2025, de 2,4 % à 1,7 %, s’inscrit dans un contexte de faible inflation et de normalisation monétaire. Si le rendement réel reste positif, les épargnants constateront une diminution de leurs revenus d’intérêts. Le gouvernement espèrera favoriser une reprise de la consommation et ainsi contribuer à l’augmentation des recettes fiscales. Il attend également un rebond de l’investissement dans l’immobilier social. Le LEP restera attractif avec un taux de 2,7 %

Dans un climat d’instabilité politique et géopolitique, le comportement des ménages pourrait rester dominé par la prudence. Les annonces budgétaires de François Bayrou du 15 juillet 2025 peuvent contribuer au maintien d’un fort taux d’épargne de précaution car elles sont synonymes d’augmentation des impôts et de baisse du pouvoir d’achat potentielles pour de nombreux ménages.

Le Coin des Epargnants du 11 juillet 2025 – marchés et résilience ?

 

Donald Trump demeure au cœur de l’actualité boursière, même si son influence décroît à mesure que se multiplient ses revirements. Malgré tout, vendredi, il a jeté un petit froid en promettant des droits de douane planchers de 15 % ou 20 % pour tous les pays qui ne répondront pas à ses exigences, désormais de plus en plus diverses.

Ainsi, il a demandé au Brésil l’abandon des poursuites engagées contre l’ex-président Jair Bolsonaro, accusé de tentative de coup d’État, s’immisçant ainsi dans la vie politique intérieure du pays. Pour le Japon et la Corée du Sud, il a annoncé des droits de douane de 25 %, et de 50 % pour le Brésil. Les produits importés du Canada seront quant à eux soumis à une taxe de 35 %. Il accuse toujours ce pays d’être responsable du trafic de fentanyl. Le président américain a néanmoins précisé que les produits conformes à l’accord de libre-échange entre le Canada, les États-Unis et le Mexique ne seraient pas visés par ces droits majorés. Les nouveaux tarifs entreront en vigueur à partir du 1er août, désormais fixée comme nouvelle date de référence pour tous les partenaires des États-Unis. L’Union européenne devrait, selon Donald Trump, recevoir sa lettre personnalisée très prochainement.

Les lettres et les menaces de Donald Trump ont refroidi les marchés vendredi, alors que ceux-ci étaient, le reste de la semaine, plutôt bien orientés. La demande d’actions reste dynamique. Plusieurs indices ont battu de nouveaux records au cours de la semaine. De plus en plus d’acteurs estiment cependant qu’une correction n’est pas à exclure dans les prochains jours, les investisseurs ayant été, ces dernières semaines, exagérément complaisants face aux menaces du président républicain, en sous-estimant notamment le risque d’une remontée des taux d’intérêt de la Réserve fédérale.

Les indices boursiers, après un bon début de semaine, ont marqué le pas en fin de période. Le CAC 40 a progressé de plus de 1,5 %. Il est repassé au-dessus des 7 900 points avant d’abandonner un peu de terrain vendredi. Le Dow Jones a enregistré une légère baisse sur la semaine, tandis que le Nasdaq et le S&P 500 ont poursuivi leur progression, mais à un rythme modéré.

Les taux d’intérêt des obligations souveraines étaient orientés à la hausse cette semaine. Le taux de l’OAT à 10 ans est repassé au-dessus de 3,4 %. La confirmation de l’augmentation des besoins de financement des États contribue à cette remontée des taux.

Le bitcoin a battu cette semaine un nouveau record, franchissant la barre des 118 000 dollars. Il bénéficie de la bonne tenue des valeurs technologiques et des achats effectués par les gestionnaires d’ETF. La valeur totale de l’ensemble des bitcoins en circulation approche désormais les 2 300 milliards de dollars, un niveau équivalent à la capitalisation boursière d’Apple, et supérieur à la capitalisation globale des entreprises du CAC 40 (autour de 1 900 milliards de dollars).

Des taux d’intérêt italiens inférieurs à ceux de la France

Pour la première fois depuis 2005, vendredi 4 juillet, les taux des bons du Trésor italiens à 5 ans sont passés au-dessous de celui des Obligations assimilables du Trésor (OAT) français., les taux respectifs étant 2,65 % et 2,67 %. Ce phénomène s’explique en partie par une raison technique, les titres français affichant une maturité plus longue (cinq ans et huit mois) que leurs équivalents italiens (cinq ans). Cela constitue une prise de risque supplémentaire pour les investisseurs, qui demandent une rémunération plus importante en retour. Le facteur numéro contribuant à la baisse des taux italiens est la réduction du déficit public, déficit qui a été divisé par deux entre 2023 et 2024 (taux respectifs de 7,2 et 3,4 % du PIB). La stabilité politique de l’Italie est également prise en compte par les investisseurs. S&P Global ratings a même remonté la note de Rome à BBB + en avril dernier. Moody’s et Fitch portent pour leur part un regard positif sur le pays, signe d’une possible amélioration de leur rating dans les six mois à venir. La France est en revanche sous la menace d’une nouvelle censure du gouvernement à l’automne avec un risque de crise budgétaire.

Pour le moment, le taux des obligations à 10 ans françaises reste en-deçà de celui des obligations italiennes mais l’écart se réduit. Après l’Espagne (3,22 %) et le Portugal (3,04 %), et même la Grèce par intermittence (3,28 % vendredi), l’Italie (3,44 %) pourrait à terme afficher un taux de référence inférieur à celui de la France (3,28 %). L’écart (spread) entre les 10 ans français et italien est passé de 0,7 point de pourcentage, il y a encore un an, à 0,16 point. L’écart de taux entre les obligations italiennes et allemande est désormais inférieur à 1, soit son plus bas niveau en quinze ans.

La dette de la France est toujours appréciée des investisseurs. Elle est l’une des plus liquide (facile à acheter et à vendre) comparée aux dettes des pays dits périphériques. Elle affiche une rémunération assez élevée pour son niveau de notation (AA-) largement supérieur à celui de ses voisins du Sud. L’écart de taux avec l’Allemagne, qui avait augmenté, lors de la dissolution de 2024, tend plutôt à se resserrer, autour de 0,7 point.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
11 juillet 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 829,29+1,68 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 371,51-0,08 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 259,75+0,48 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite20 585,53+0,85 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 239,9+1,94 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 933,72+1,26 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 383,48+0,79 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 569,68 -1,04 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 510,18+1,52 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,410 %+0,129 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,690 %+0,121 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,410 %+0,081 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1703-1,08 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 365,04+0,40 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars70,40+1,69 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars107 433,10+0,44 %38 252,5493 776,61

Vers une baisse du taux du Livret A le 1er août 2025

Le taux du Livret A, comme celui du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), devrait être révisé à la baisse au 1er août prochain, compte tenu de l’inflation et de l’évolution du taux Ester au cours du premier semestre 2025.

Le taux du Livret A est, selon la formule en vigueur depuis 2021, égal à la moyenne de l’inflation hors tabac et du taux Ester sur les six derniers mois. La moyenne de l’inflation hors tabac s’est établie à 0,8 %, et celle du taux Ester à 2,44 %. Le taux du Livret A devrait donc passer de 2,4 % à 1,6 % ou 1,7 %. Le taux du LDDS étant identique à celui du Livret A, il suivrait la même évolution.

De son côté, le taux du Livret d’Épargne Populaire est fixé au niveau le plus élevé entre le taux d’inflation et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Compte tenu du faible niveau de l’inflation, c’est cette seconde formule qui s’appliquera. Le taux du LEP pourrait ainsi être de 2,1 % ou 2,2 %, contre 3,5 % actuellement. Toutefois, comme lors des précédentes révisions, le gouvernement pourrait ne pas suivre strictement la formule et fixer un taux arrondi à 2,5 %.

Une baisse des taux de l’épargne réglementée pour relancer la consommation ?

Pour le Livret A, le gouvernement devrait suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France en abaissant le taux à 1,6 % ou 1,7 %. En effet, afin de soutenir les recettes de TVA, l’exécutif souhaite encourager une reprise de la consommation, qui demeure atone depuis de nombreux mois.

La précédente baisse du taux du Livret A, intervenue le 1er février, n’avait pas produit l’effet escompté. Si les ménages ont réduit leurs versements sur ce produit, ils ont maintenu un effort d’épargne élevé, en se tournant notamment vers l’assurance vie. Dans un contexte d’incertitudes politiques et économiques persistantes, les Français continuent de privilégier l’épargne. Au premier trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a ainsi atteint 18,8 % du revenu disponible brut.

Une baisse favorable au logement social et aux banques

La diminution du taux du Livret A permettra une baisse du taux des crédits accordés aux bailleurs sociaux. En effet, les ressources collectées sur le Livret A servent en partie à financer les prêts aux organismes HLM. Or, le taux de ces prêts est directement lié au coût de la ressource, c’est-à-dire au taux du Livret A. Sa diminution se traduit donc mécaniquement par des taux de crédits plus faibles.

Les banques, qui conservent en moyenne 40 % de la collecte du Livret A et du LDDS pour financer des crédits aux collectivités locales et aux entreprises, pourront également réduire les taux appliqués à ces prêts.

Un rendement réel positif pour le Livret A et le LEP

Le rendement réel du Livret A restera positif, l’inflation étant restée faible ces derniers mois. Il devrait s’élever à environ un point, ce qui constitue un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne des dix dernières années. Pour le LEP, le rendement réel pourrait avoisiner deux points.

Mais une baisse des revenus pour les épargnants

Malgré ce rendement réel positif, en valeur absolue, la baisse du taux du Livret A signifie une diminution des intérêts perçus.

  • Sur un an, pour un Livret A d’un montant moyen de 7 100 euros, le manque à gagner lié au passage du taux de 2,4 % à 1,7 % serait de 49,70 euros.
  • Pour un Livret A au plafond (22 950 euros), la perte annuelle atteindrait 160,65 euros.
  • Pour un LEP avec un encours moyen de 6 580 euros, la baisse du taux de 3,5 % à 2,5 % se traduirait par une perte annuelle de 65,80 euros.
  • Enfin, pour un LEP au plafond (10 000 euros), le manque à gagner s’élèverait à 100 euros par an.

La probable baisse du taux du Livret A au 1er  août 2025, de 2,4 % à 1,6 % ou 1,7 %, s’inscrit dans un contexte de faible inflation et de normalisation monétaire. Si le rendement réel reste positif, les épargnants constateront une baisse de leurs revenus d’intérêts. Le gouvernement espèrera favoriser une reprise de la consommation et ainsi contribuer à l’augmentation des recettes fiscales. Il attend également un rebond de l’investissement dans l’immobilier social. Le LEP devrait rester attractif avec un taux supérieur à 2 %

Dans un climat d’instabilité politique et géopolitique, le comportement des ménages pourrait rester dominé par la prudence, au détriment de la relance de la consommation.

Quand la valorisation de Nvidia dépasse la dette publique française

Deux ans après avoir franchi la barre des 1 000 milliards de dollars de capitalisation boursière, Nvidia est désormais valorisée plus de 4 000 milliards de dollars. Elle est la première entreprise cotée de l’histoire à dépasser ce seuil. Après avoir perdu quasiment 30 % entre janvier et mars, l’action du groupe a gagné de 70 % depuis.

Les investisseurs ont salué des chiffres du premier trimestre toujours plus impressionnants. Le chiffre d’affaires a augmenté de 12 % par rapport au dernier trimestre et de 69 % sur un an, pour atteindre 44,1 milliards de dollars, selon les chiffres publiés fin mai. La marge brute s’est établie à 60,5 %,

Cette valorisation boursière témoigne de l’importance démesurée prise par une entreprise connue, il y a cinq ans encore, des seuls spécialistes et joueurs de jeux vidéo. Les microprocesseurs Nvidia permettent à la fois d’entraîner et de faire fonctionner les modèles d’intelligence artificielle qui sont aujourd’hui au cœur des stratégies de placement des investisseurs.

L’essentiel de la performance du S&P 500 entre début 2023 et fin 2024 est en effet attribuable aux « sept Magnifiques », les GAFAM, auxquels s’ajoutent Nvidia et Tesla. Sur la période, l’indice élargi S&P 500 a pris 55 %, contre 246 % pour ces sept entreprises.

Retour de flamme pour les banques européennes

Avec la crise des dettes souveraines, la baisse des taux d’intérêt et la succession de chocs économiques, les actions des banques européennes avaient été délaissées, même si leurs résultats restaient enviables. Mais depuis le début de l’année, les valeurs bancaires sont à nouveau recherchées. Entre le 1er janvier et le 30 juin derniers, l’indice STOXX 600 Banks, qui réplique les performances des grands établissements européens, a progressé de 29 %, soit sa meilleure performance depuis 1997. L’industrie bancaire du Vieux Continent est, sur le premier semestre, le secteur le plus performant en Bourse. La guerre commerciale lancée par Donald Trump ou le conflit au Moyen-Orient n’ont pas réellement entravé cette marche en avant. Les investisseurs sont attirés par les rendements élevés qu’offrent les banques. Société Générale ou Deutsche Bank ont revu à la hausse leur politique de redistribution.

En 2025, le ratio cours sur valeur comptable (« price to book » ou PTB) – indicateur permettant d’apprécier si les investisseurs estiment qu’un acteur bancaire vaut plus ou moins que ses fonds propres – est passé au-dessus de 0,5 pour la plupart des banques européennes. Ce ratio traduit une sortie de la zone de danger. La moitié d’entre elles ont même atteint un niveau égal ou supérieur à 1, alors que ce ratio était resté très faible durant des années. Le regard des investisseurs sur les banques a changé. Ils sont rassurés par leur gestion des risques et leur solidité. Les banques européennes ont fortement renforcé leurs fonds propres depuis la crise des subprimes. Les plans mis en œuvre par les grandes banques pour réduire leurs frais généraux et le nombre de guichets sont salués par les marchés.

Les établissements bancaires qui étaient en difficulté ont, en quelques années, sensiblement amélioré leurs résultats. La banque allemande Commerzbank, dont la capitalisation boursière a dépassé les 30 milliards d’euros (35,3 milliards de dollars) pour la première fois en mai, a renoué avec des bénéfices élevés. La banque espagnole Banco Santander a vu son action augmenter de 57 % depuis le début de l’année. Ce rebond a été rendu possible par la hausse des taux d’intérêt. La phase de baisse des taux décidée par la Banque centrale européenne n’a pas provoqué de rechute. Le secteur bancaire italien est, de son côté, engagé dans un processus de concentration qui pourrait bien remodeler l’architecture financière du pays. UniCredit figure parmi les banques les plus performantes d’Europe cette année, avec une hausse de près de 50 % de la valeur de son action. Mediobanca et Banca Generali ont, elles aussi, atteint de nouveaux sommets. En France, Société Générale, longtemps sous-valorisée, connaît un réel regain d’intérêt.

Le rebond boursier des banques européennes témoigne d’une revalorisation structurelle appuyée sur une amélioration tangible des fondamentaux : ratios de solvabilité renforcés, discipline des coûts accrue, gestion des risques professionnalisée. Toutefois, cette dynamique ne saurait être analysée sans prendre en compte l’environnement monétaire et obligataire en mutation rapide. Si la baisse des taux directeurs contribue à soutenir la demande de crédit à court terme, le maintien de taux longs élevés – reflet à la fois de tensions budgétaires persistantes en zone euro et de primes de risque accrues – pourrait produire des effets ambivalents sur les bilans bancaires. D’un côté, les marges d’intermédiation bénéficient d’une pentification modérée des courbes ; de l’autre, une remontée trop brutale des taux longs expose les portefeuilles obligataires à des moins-values latentes et alourdit le coût de refinancement à long terme, notamment pour les banques les plus dépendantes du marché.

Immobilier professionnel : le temps des mutations ?

Le marché français de l’immobilier professionnel traverse un cycle de recomposition profond. Aux chocs conjoncturels — crise sanitaire de 2020, vague inflationniste — s’ajoutent les effets de mutations structurelles durables : digitalisation, vieillissement démographique, télétravail, flex office.

Longtemps considéré comme le vecteur de croissance de l’immobilier d’entreprise, le segment des bureaux connaît une forte attrition. Le volume des transactions est passé de 27,3 milliards d’euros en 2019 à 17,3 milliards en 2024, soit une chute de 37 %. Cette contraction ne touche pas seulement les immeubles mal situés ou obsolètes : elle affecte aussi les quartiers naguère prisés comme La Défense. Le taux de vacance y dépasse les 15 %, malgré un regain de dynamisme pour les surfaces moyennes (1 000 à 5 000 m²). Seuls les immeubles premium, idéalement situés dans le triangle d’or parisien, conservent leur attractivité.

La demande de bureaux diminue. En six ans, la part de salariés en télétravail est passée de 4,2 % à plus de 23 %, bouleversant les besoins en surfaces. Le flex office permet une réduction moyenne de 30 à 40 % des mètres carrés nécessaires par salarié. La demande placée annuelle, qui dépassait 4,5 millions de m² en 2019, plafonne aujourd’hui autour de 3 millions. L’immobilier obéit à des cycles. Les livraisons de bureaux neufs tendent à intervenir en période de repli, accentuant la pression à la baisse sur les prix.

Face à cette situation, les investisseurs et promoteurs sont contraints de repenser l’offre : davantage de flexibilité, des bureaux connectés, une meilleure performance énergétique, et surtout un repositionnement géographique — vers les hubs intermodaux, les gares, et les centres-villes.

Le commerce : entre défaillances en série et tout-tourisme

Si les cessions de commerces n’ont reculé que modérément (-5 % entre 2019 et 2024), cette relative stabilité masque des fractures géographiques et sectorielles. Les centres-villes moyens et les petites agglomérations voient leur vitalité commerciale se déliter. Le taux de vacance dépasse souvent 10 %, et atteint jusqu’à 15 % dans certaines villes moyennes. À Paris, des artères comme la rue de Rennes ou le boulevard Saint-Michel, autrefois emblématiques, affichent désormais des taux de vacance élevés.

La pandémie de Covid-19 a accéléré une tendance de fond : le recul des commerces non alimentaires, fragilisés par l’essor du commerce en ligne, qui capte aujourd’hui 12 % du retail et génère 175 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel.

Le paysage commercial se reconfigure autour de deux pôles : d’un côté, les enseignes haut de gamme ou spécialisées, solidement implantées dans les quartiers premium ou les centres commerciaux majeurs ; de l’autre, une vague de franchises aux modèles optimisés, devenues omniprésentes (90 588 points de vente pour 88,6 milliards d’euros de chiffre d’affaires en 2024). Les commerces indépendants, eux, peinent à survivre.

Certains segments tirent néanmoins leur épingle du jeu. Les commerces de bouche, notamment les boulangeries se transformant en points de restauration, connaissent un essor. L’hôtellerie demeure dynamique, tout comme les activités touristiques. À l’inverse, le secteur de l’habillement s’effondre : la faillite de nombreuses chaînes de franchises a entraîné la fermeture de centaines de boutiques depuis 2022.

Des friches commerciales en expansion

La dévitalisation commerciale n’épargne plus les grandes métropoles. Marseille, Bordeaux ou même Paris voient se multiplier les friches là où s’élevaient autrefois des vitrines dynamiques. Le modèle des centres commerciaux vacille. Leur nombre est passé de 811 en 2017 à 746 en 2023. Les centres haut de gamme — Parly II, Beaugrenelle — résistent, tandis que ceux de périphérie, mal connectés ou positionnés en gamme intermédiaire, déclinent inexorablement.

Logistique : l’ascension maîtrisée

Dans un contexte d’explosion du e-commerce, la logistique s’affirme comme la grande gagnante de ce cycle. Les ventes d’entrepôts ont bondi de 56 % en six ans, atteignant 10,8 milliards d’euros en 2024. Le triangle logistique des Hauts-de-France, de la région lyonnaise et de PACA concentre l’essentiel des investissements. La demande croissante pour les livraisons du dernier kilomètre, la logistique urbaine et les formats de stockage intelligents soutient cette dynamique. Cependant, le secteur atteint un plateau. La rareté du foncier, les contraintes environnementales et les résistances locales freinent les projets. L’intégration de data centers et de plateformes de livraison représente un potentiel d’expansion, mais la croissance devrait se ralentir dans les années à venir.

Transformation des bureaux en logements : illusion ou solution ?

Face à la vacance structurelle des immeubles tertiaires, les pouvoirs publics et les foncières espèrent transformer les bureaux vides en logements. L’opération menée à Suresnes par Action Logement, avec la création de 73 appartements, symbolise ce changement d’approche. Selon JLL, environ 1,3 million de m² serait potentiellement transformable en Île-de-France, soit l’équivalent de 15 000 logements. Mais cette reconversion se heurte à de nombreux obstacles : coûts élevés, inadéquation des bâtiments avec les usages résidentiels, zones peu adaptées à l’habitat, réticence de certains élus locaux. Le potentiel reste donc limité, et ne saurait à lui seul répondre ni à la crise du logement ni à celle du tertiaire.

L’immobilier professionnel français ne meurt pas, il mue. Ce qui se joue aujourd’hui est bien plus qu’un ralentissement : c’est la redéfinition d’un modèle. Bureaux, commerces, entrepôts… chaque segment est poussé à se réinventer, entre exigence de durabilité, transformation des usages et retour en force de la géographie. Dans ce nouvel écosystème, l’agilité, l’ancrage local et l’innovation seront les piliers de la résilience. L’heure n’est plus à attendre le retour des vieux équilibres, mais à bâtir un immobilier professionnel de nouvelle génération — hybride, connecté, réversible.

Vers une baisse du taux du Livret A le 1er août 2025

Le taux du Livret A, comme celui du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), devrait être révisé à la baisse au 1er août prochain, compte tenu de l’inflation et de l’évolution du taux Ester au cours du premier semestre 2025.

Le taux du Livret A est, selon la formule en vigueur depuis 2021, égal à la moyenne de l’inflation hors tabac et du taux Ester sur les six derniers mois. La moyenne de l’inflation hors tabac s’est établie à 0,8 %, et celle du taux Ester à 2,44 %. Le taux du Livret A devrait donc passer de 2,4 % à 1,6 % ou 1,7 %. Le taux du LDDS étant identique à celui du Livret A, il suivrait la même évolution.

De son côté, le taux du Livret d’Épargne Populaire est fixé au niveau le plus élevé entre le taux d’inflation et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Compte tenu du faible niveau de l’inflation, c’est cette seconde formule qui s’appliquera. Le taux du LEP pourrait ainsi être de 2,1 % ou 2,2 %, contre 3,5 % actuellement. Toutefois, comme lors des précédentes révisions, le gouvernement pourrait ne pas suivre strictement la formule et fixer un taux arrondi à 2,5 %.

Une baisse des taux de l’épargne réglementée pour relancer la consommation ?

Pour le Livret A, le gouvernement devrait suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France en abaissant le taux à 1,6 % ou 1,7 %. En effet, afin de soutenir les recettes de TVA, l’exécutif souhaite encourager une reprise de la consommation, qui demeure atone depuis de nombreux mois.

La précédente baisse du taux du Livret A, intervenue le 1er février, n’avait pas produit l’effet escompté. Si les ménages ont réduit leurs versements sur ce produit, ils ont maintenu un effort d’épargne élevé, en se tournant notamment vers l’assurance vie. Dans un contexte d’incertitudes politiques et économiques persistantes, les Français continuent de privilégier l’épargne. Au premier trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a ainsi atteint 18,8 % du revenu disponible brut.

Une baisse favorable au logement social et aux banques

La diminution du taux du Livret A permettra une baisse du taux des crédits accordés aux bailleurs sociaux. En effet, les ressources collectées sur le Livret A servent en partie à financer les prêts aux organismes HLM. Or, le taux de ces prêts est directement lié au coût de la ressource, c’est-à-dire au taux du Livret A. Sa diminution se traduit donc mécaniquement par des taux de crédits plus faibles.

Les banques, qui conservent en moyenne 40 % de la collecte du Livret A et du LDDS pour financer des crédits aux collectivités locales et aux entreprises, pourront également réduire les taux appliqués à ces prêts.

Un rendement réel positif pour le Livret A et le LEP

Le rendement réel du Livret A restera positif, l’inflation étant restée faible ces derniers mois. Il devrait s’élever à environ un point, ce qui constitue un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne des dix dernières années. Pour le LEP, le rendement réel pourrait avoisiner deux points.

Mais une baisse des revenus pour les épargnants

Malgré ce rendement réel positif, en valeur absolue, la baisse du taux du Livret A signifie une diminution des intérêts perçus.

  • Sur un an, pour un Livret A d’un montant moyen de 7 100 euros, le manque à gagner lié au passage du taux de 2,4 % à 1,7 % serait de 49,70 euros.
  • Pour un Livret A au plafond (22 950 euros), la perte annuelle atteindrait 160,65 euros.
  • Pour un LEP avec un encours moyen de 6 580 euros, la baisse du taux de 3,5 % à 2,5 % se traduirait par une perte annuelle de 65,80 euros.
  • Enfin, pour un LEP au plafond (10 000 euros), le manque à gagner s’élèverait à 100 euros par an.

La probable baisse du taux du Livret A au 1er  août 2025, de 2,4 % à 1,6 % ou 1,7 %, s’inscrit dans un contexte de faible inflation et de normalisation monétaire. Si le rendement réel reste positif, les épargnants constateront une baisse de leurs revenus d’intérêts. Le gouvernement espèrera favoriser une reprise de la consommation et ainsi contribuer à l’augmentation des recettes fiscales. Il attend également un rebond de l’investissement dans l’immobilier social. Le LEP devrait rester attractif avec un taux supérieur à 2 %

Dans un climat d’instabilité politique et géopolitique, le comportement des ménages pourrait rester dominé par la prudence, au détriment de la relance de la consommation.

Le Coin de l’épargne du 4 juillet 2025 : les Etats-Unis à l’honneur

Trump, toujours Trump

Les investisseurs sont nerveux dans l’attente d’éventuelles négociations commerciales entre les États-Unis et leurs principaux partenaires économiques. Le 9 juillet prochain est la date limite fixée par Donald Trump pour conclure des accords bilatéraux avec des dizaines de partenaires commerciaux. Passé ce délai, Washington appliquera, faute d’accord, les hausses de droits de douane annoncées le 2 avril dernier. Les nouveaux tarifs, en fonction des pays, pourraient atteindre 20 %, 30 %, voire 70 %.

Jusqu’à présent, l’administration américaine a noué des accords avec le Royaume-Uni et le Vietnam, et a accepté une trêve avec la Chine. L’accord entre Washington et Hanoï prévoit des surtaxes de 20 % sur les produits vietnamiens et de 40 % pour les produits transitant par le Vietnam mais fabriqués ailleurs. Cet accord laisse présager que Washington ne compte pas se satisfaire du taux de 10 % actuellement en vigueur. Les nouveaux droits devraient avoir un effet inflationniste aux États-Unis, à moins que les entreprises ne choisissent de réduire leurs marges. Mais au vu des taux qui pourraient être appliqués, cela ne sera pas tenable très longtemps.

Les tensions commerciales ont provoqué un recul, en fin de semaine, des places asiatiques et européennes. Aux États-Unis, cette semaine, le S&P 500 et le Nasdaq Composite ont inscrit de nouveaux records, après la publication d’un rapport sur l’emploi meilleur que prévu. Les indices de Wall Street ont été portés par les bons chiffres de l’emploi américain. Malgré les craintes liées aux politiques commerciales et migratoires de Donald Trump, l’économie américaine a créé plus d’emplois que prévu et le taux de chômage s’est légèrement replié. La première économie mondiale a, en effet, créé 147 000 postes en juin, soit 41 000 de plus qu’anticipé par les économistes interrogés par Bloomberg. Le chiffre du mois précédent a, par ailleurs, été révisé à la hausse de 5 000. Le taux de chômage s’est réduit à 4,1 % de la population active, alors qu’il était attendu à 4,3 %. La hausse du salaire horaire moyen s’est ralentie plus que prévu, à 0,2 % sur un mois et à 3,7 % sur un an.

Donald Trump peut, en outre, se réjouir de l’adoption par le Congrès de la loi budgétaire XXL. Celle-ci a été promulguée à l’occasion de la fête nationale. Cette loi comprend des mesures de prolongation de crédits d’impôt, la diminution des aides sociales, l’augmentation des dépenses militaires et le financement d’une campagne d’expulsion de migrants. Avec cette loi budgétaire, la dette publique américaine devrait dépasser les 40 000 milliards de dollars dans les années à venir, un niveau susceptible d’inquiéter les investisseurs internationaux. Les taux des titres publics américains sont en hausse sur la semaine. Le taux à 10 ans a atteint, en fin de semaine, 4,3 %.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

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29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 696,27+0,40 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 828,53+3,04 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 279,35+2,09 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite20 601,10+1,90 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 798,12-1,02 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 822,91+0,27 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 288,81-0,92 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 810,88-1,82 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 472,32+1,43 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,281 %+0,020 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,569 %-0,018 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,331 %+0,070 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1781+1,45 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 334,32+0,26 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars68,17+1,04 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars107 433,10+0,44 %38 252,5493 776,61

La France face à la menace d’un emballement de sa dette publique

Le rapport 2025 sur la situation et les perspectives des finances publiques de la Cour des comptes souligne une fois de plus que la trajectoire des comptes publics est préoccupante et que des mesures de correction doivent être rapidement prises pour éviter un emballement de la dette publique. Les magistrats de la rue Cambon estiment que les prévisions de croissance sont optimistes, ce qui pourrait compliquer le respect de la trajectoire budgétaire décidée par le gouvernement. Ils pointent également des évaluations peu réalistes des dépenses et des recettes.

Malgré l’absence de choc économique majeur, le déficit public a augmenté en France, alors qu’il baissait chez ses partenaires européens. La France est le seul pays dans cette situation, incapable de maîtriser sa dette publique. Le besoin de financement de l’ensemble des administrations publiques s’est élevé à 169,6 milliards d’euros en 2024, soit 5,8 points de PIB, contre 5,4 en 2023 et 4,7 en 2022. Parmi les cinq autres principales économies de la zone euro, seule la Belgique affiche un déficit encore éloigné de l’objectif de 3 % du PIB, celui-ci restant toutefois inférieur de 1,3 point à celui de la France.

La dérive du déficit public en 2024 est imputable aux collectivités locales et aux régimes sociaux. L’an dernier, le besoin de financement des collectivités territoriales a atteint 11,4 milliards d’euros, soit 0,4 % du PIB. Selon la loi de programmation budgétaire, les collectivités locales étaient censées contribuer au redressement.

La dépense publique, hors charge de la dette et hors mesures exceptionnelles, a augmenté en 2024 de 2,7 % en volume, soit deux fois plus vite que la croissance économique. Elle a contribué à hauteur de 0,8 point de PIB à l’augmentation du déficit. Les dépenses des administrations locales ont progressé de 2,7 % en volume, et celles des administrations de sécurité sociale de 3,3 %. Les seules prestations sociales ont augmenté de 4 %, en raison notamment de la revalorisation différée des pensions de retraite.

La charge de la dette a également augmenté, sous l’effet du déficit 2023 et du refinancement progressif de l’encours à des taux plus élevés, contribuant à creuser le déficit de 0,2 point de PIB. Ce service de la dette devrait passer de 60 à 100 milliards d’euros d’ici la fin de la décennie.

Les prélèvements obligatoires sont peu dynamiques depuis plusieurs années. Ils progressent moins vite que le PIB, en raison notamment de la baisse des droits de mutation liée au recul des transactions immobilières et de l’atonie de la consommation. Le manque à gagner par rapport aux prévisions initiales a entraîné une majoration du déficit public de 0,4 point de PIB. Pour compenser la stagnation des recettes, le gouvernement a été contraint d’augmenter les impôts. Certaines hausses prévues pour 2025 sont censées être temporaires, mais la Cour des comptes doute de la capacité des pouvoirs publics à les remettre en cause.

Le retour du déficit public sous les 3 points de PIB en 2029, tel que la France s’y est engagée, ne suffira pas à garantir la soutenabilité de la dette. La Cour des comptes souligne que les pouvoirs publics devront dégager un solde primaire (c’est-à-dire avant paiement des intérêts de la dette) positif de 1,1 point de PIB de manière durable, alors qu’il est aujourd’hui négatif de 3,7 points. En cas de persistance d’un déficit primaire, la dette publique continuera de dériver, pouvant à terme poser un problème de soutenabilité. Cette dette pourrait dépasser 120 % du PIB en 2029, contre 113 % fin 2024.

La trajectoire pluriannuelle publiée en avril 2025 suppose un effort de 105 milliards d’euros à l’horizon 2029 pour ramener le déficit sous le seuil des 3 % du PIB, alors même que certaines dépenses (santé, retraites, défense) sont appelées à augmenter. La Cour des comptes s’inquiète des retards pris dans cet ajustement et de la timidité des mesures annoncées. Elle suggère l’instauration d’un mécanisme contraignant à l’encontre des collectivités locales.

Le rapport 2025 s’inscrit dans la continuité des précédents, mais adopte un ton plus alarmiste. Le président de la Cour, Pierre Moscovici, appelle à l’adoption de mesures courageuses. Ce rapport ignore toutefois les effets négatifs qu’un ajustement budgétaire pourrait avoir sur la croissance. Il ne retient pas l’idée qu’un surcroît d’activité économique est nécessaire pour améliorer durablement les finances publiques. Le Portugal, l’Espagne et la Grèce ont réussi à redresser leurs comptes notamment grâce au retour de la croissance. Une stratégie d’attrition budgétaire, reposant sur des hausses d’impôts et des économies, risque de s’avérer malthusienne.

Rémunération des dépôts : toujours en baisse

En mai 2025, la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires des ménages et des sociétés non financières (SNF) a enregistré, selon la Banque de France, une baisse de 2 points de base (pb) par rapport à avril 2025 et s’établit à 1,53 %.

Les taux de rémunération sur les contrats nouveaux poursuivent leur repli pour les ménages comme pour les SNF, les baisses étant plus marquées pour les dépôts à terme à moins de deux ans (-10 pb entre avril et mai pour les ménages et pour les SNF).

Taux moyens de rémunération des dépôts bancaires, en % et CVS

Encours (Md€)Taux de rémunération des encours de dépôtsContrats nouveaux (Mds€)Taux de rémunération sur contrats nouveaux
mai- 2025 (p)mai- 2024avr- 2025 (r)mai- 2025 (p)mai- 2025 (p)mai- 2024avr- 2025 (r)mai- 2025 (p)
Dépôts bancaires des Ménages et SNF2 5881,891,551,53
dont Ménages1 8781,901,611,60
dont : – dépôts à vue (b)5470,070,050,05
– livrets à taux réglementés (b,c)7183,172,482,48
dont : livret A (b)4043,002,402,40
– livrets ordinaires (b)2210,920,840,83
– dépôts à terme <= 2 ans (d)803,672,792,76123,542,242,14
– dépôts à terme > 2 ans (d)1022,232,342,3523,362,552,52
– plan d’épargne-logement2102,622,632,6302,221,741,74
dont SNF7101,861,391,35
dont : – dépôts à vue (b)4880,790,560,54
– dépôts à terme <= 2 ans (d)1444,103,062,95353,852,372,27
– dépôts à terme > 2 ans (d)773,933,443,4323,862,812,79
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,502,402,40
Euribor 3 mois (e)3,812,252,09
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)3,081,981,98
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,862,552,54

Notes :

– En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Pour les dépôts à vue et les livrets, le taux sur les contrats nouveaux est supposé égal à celui sur les encours.
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Le Coin des Epargnants du 27 juin 2025 – soulagements sur les marchés

Donald Trump ou l’art du « deal » permanent

Jeudi 26 juin, le secrétaire au Trésor américain, Scott Bessent, a annoncé sur son compte X qu’il avait demandé au Congrès de retirer la « mesure de protection Section 899 » du budget, plus connue sous le nom de « revenge tax » (taxe vengeresse) contre les intérêts étrangers aux États-Unis, actuellement en discussion au Sénat. Cette annonce est la conséquence de la décision des pays du G7 d’exempter les États-Unis de l’impôt minimum mondial. Cette exemption était instamment demandée par Donald Trump.

La « revenge tax » permettait aux États-Unis de retenir à la source jusqu’à 20 % des revenus de capitaux réalisés par des individus et des groupes étrangers, dès lors qu’ils provenaient de pays dont la fiscalité est jugée préjudiciable aux intérêts américains. La France était doublement visée, puisqu’elle a mis en œuvre l’impôt minimum mondial de 15 % sur les multinationales (le « deuxième pilier » de l’accord OCDE) ainsi qu’une taxe sur les services numériques.

Avec la décision intervenue au sein du G7, les multinationales américaines pourront continuer à optimiser leur fiscalité entre plusieurs pays sans s’exposer à une surtaxe extraterritoriale. « Les taxes OCDE du deuxième pilier ne s’appliqueront pas aux entreprises américaines, et nous travaillerons coopérativement pour mettre en œuvre cet accord dans le cadre de l’accord OCDE-G20 au cours des prochaines semaines et des prochains mois », a déclaré Scott Bessent. Cette décision remet en cause l’accord OCDE sur la taxation minimale des bénéfices. Pour l’instant, la conclusion d’un accord entre l’Europe et les États-Unis tarde. En revanche, le président américain a laissé entrevoir un « deal » avec l’Inde.

Le Sénat espère désormais adopter le budget des États-Unis ce week-end au plus tard. Il devra ensuite repasser à la Chambre. Le président Trump souhaite promulguer la loi à l’occasion de la fête nationale, le 4 juillet.

Soulagement sur les marchés actions

Après deux semaines de baisse consécutives, la Bourse de Paris a clôturé la semaine, vendredi 27 juin, sur une progression hebdomadaire de près de 1 %, à 7 691,55 points. L’indice allemand DAX a gagné de son côté près de 3 % sur la semaine, atteignant des niveaux records. Depuis le début de l’année, il a progressé de plus de 20 %. Les décisions des États membres européens de l’OTAN d’accroître leurs dépenses militaires soutiennent les valeurs allemandes de l’armement, comme Rheinmetall. L’amélioration du climat des affaires outre-Rhin contribue également à la hausse du cours des actions. Aux États-Unis, les indices ont également enregistré de bons résultats sur la semaine.

Parmi les bonnes nouvelles figure la publication de l’indice PCE des dépenses de consommation aux États-Unis, qui a augmenté comme prévu de 2,3 % sur un an après 2,2 % en avril. Hors alimentation et énergie, l’inflation « core », considérée comme la plus pertinente par la Réserve fédérale, marque une accélération d’un dixième de point, à 2,7 % sur un an. Les effets de la politique commerciale de Donald Trump ne se sont pas encore répercutés sur le niveau des prix, ce qui permettrait à la Fed de reprendre ses baisses de taux d’intérêt au second semestre. Les dépenses des ménages américains ont en revanche connu leur plus forte baisse de l’année (-0,3 %). « Associée au ralentissement des revenus et des dépenses des ménages, l’inflation PCE de mai est restée suffisamment proche du taux cible de 2 % pour maintenir l’espoir d’une baisse rapide des taux », a commenté Gary Schlossberg, du Wells Fargo Investment Institute.

À Wall Street, le S&P 500 a battu un nouveau record au-delà des 6 180 points, porté par la désescalade commerciale avec Pékin et l’accord avec le G7 mettant un terme à la « revenge tax ». La spéculation sur une future baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale soutient également la hausse des cours. La Chine a confirmé la conclusion d’un accord-cadre avec les États-Unis, précisant qu’elle pourrait valider l’exportation de davantage d’articles soumis à contrôle. Pourraient être concernées les terres rares. La Maison-Blanche envisage par ailleurs un report de la date butoir du 9 juillet pour l’entrée en vigueur des surtaxes réciproques. Ce report renforce l’idée que les menaces de Donald Trump visent avant tout à obtenir des concessions de ses partenaires économiques.

Pétrole : le retour à la normale

Avec le cessez-le-feu, le cours du baril a presque retrouvé cette semaine son niveau d’avant-guerre entre Israël et l’Iran. Il a perdu près de 13 % de sa valeur, le baril de Brent s’échangeant à 68 dollars vendredi 27 juin. La baisse du cours du pétrole est également imputable à l’augmentation de la production, avec la fin de l’accord de régulation de l’OPEP+ et la montée en puissance de la production américaine.

L’once d’or, avec l’atténuation des tensions, s’est repliée, perdant près de 4 % sur la semaine. Le bitcoin a, en revanche, gagné plus de 3 % et s’est rapproché de son record (111 900 dollars atteint le 22 mai dernier). La cryptoactif est toujours porté par les achats d’ETF.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
27 juin 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 691,55+0,89 %7 543,187 380,74
Dow Jones43 819,27+3,31 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 173,07+2,80 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite20 273,46+3,66 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 000,27+2,71 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 798,91+0,11 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 325,64+1,65 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)40 150,79+3,98 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 424,23+1,09 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,261 %+0,015 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,587 %+0,067 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,261 %-0,114 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1703+1,90 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 275,88-3,39 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars68,40-11,92 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars107 131,81+3,21 %38 252,5493 776,61

L’assurance vie en plein boom

Cette année, en mai, les Français sont restés en mode épargne en privilégiant l’assurance vie qui bat une nouvelle fois un record d’encours. Depuis le début de l’année, il y a indéniablement un moment « assurance vie ».

Un mois de mai exceptionnel

Le mois de mai est traditionnellement peu porteur pour l’assurance vie. Les jours fériés et les longs week-ends qui en résultent n’incitent pas aux versements. En moyenne, sur ces dix dernières années (2015 – 2024), la collecte nette du mois de mai est de 580 millions d’euros. Néanmoins, les décollectes y sont assez rares. Depuis 1997, trois décollectes ont été enregistrées en mai :

  • 2023 : -1,839 milliard d’euros ;
  • 2020 : -2,047 milliards en plein covid ;
  • 2012 : -1,711 milliard en pleine crise des dettes souveraines.

En 2025, l’assurance vie rompt avec cette tradition en enregistrant une collecte record de 3,8 milliards d’euros, son meilleur résultat depuis 16 ans. Pour le 4e mois consécutif, la collecte nette des supports en euros demeure positive.

Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit à +22,4 milliards d’euros, supérieure de +8,9 milliards d’euros à celle de 2024 sur la même période. La collecte nette est de 20,0 milliards d’euros pour les supports en unités de comptes (UC) et de 2,4 milliards d’euros pour les supports en euros.

Des cotisations brutes au plus haut

Au mois de mai, les cotisations d’assurance vie se sont élevées à 13,9 milliards d’euros, en hausse de +10 % par rapport à mai 2024.

Les fonds euros poursuivent leur remontée en puissance avec une augmentation de leur collecte de 13 % sur un an. Malgré la volatilité des marchés actions, la collecte des UC est en progrès de 4 %.

Depuis le début de l’année, les cotisations atteignent 80,2 milliards d’euros, en hausse de +3,2 milliards d’euros par rapport à la même période de l’année précédente. La collecte en supports en UC augmente de 8 % et celle en fonds euros progresse plus de +2 %. La part des UC dans les cotisations s’établit à 35 % sur le mois et à 38 % depuis le début de l’année.

Des prestations en baisse

Les ménages réalisent peu de sorties de l’assurance vie. Les prestations sont en effet en baisse en s’établissant à 10,2 milliards d’euros au mois de mai en recul de 9 % par rapport à mai 2024. Elles continuent de reculer ce mois-ci sur les supports en UC (-15 %) et sur ceux en euros (-7 %).

Depuis le début de l’année, les prestations s’établissent à 57,8 milliards d’euros, en baisse de -9 %. Ce recul concerne aussi bien les supports en euros (-4,3 milliards d’euros, soit −8 %) que les supports en UC (-1,4 milliard d’euros, soit -12 %).

Un encours record

L’encours de l’assurance s’élevait fin mai à 2049 milliards d’euros contre 2028 milliards d’euros fin avril en hausse de près de 5 % sur un an.

L’assurance vie : « the place to be »

L’assurance vie porte bien son nom de placement préféré des Français. Il profite pleinement du taux d’épargne élevé, 18,8 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2025. Le taux d’épargne financière approche désormais 10 %, contre moins de 5 % au quatrième trimestre 2019, avant la crise sanitaire. Il bénéficie du moindre attrait de l’épargne réglementée et des dépôts à terme, pénalisés par la baisse de leur rendement. L’attractivité des fonds euros est en hausse avec des rendements moyens autour de 2,6 % avant impôt. L’assurance vie devrait continuer sur sa lancée dans les prochains mois. Les incertitudes sur les retraites et les inquiétudes liées aux déficits publics devraient conduire au maintien d’un fort volant de cotisations en faveur de l’assurance vie.

Les PER assurantiels : au-dessus de 100 milliards d’euros d’encours

Dans un contexte anxiogène en ce qui concerne l’avenir des régimes de retraite par répartition, sur les douze derniers mois, plus d’un million d’assurés ont souscrit un nouveau PER. Près d’un milliard d’euros de cotisations a été enregistré en mai. La collecte nette s’est élevé toujours en mai à 581 millions d’euros, en hausse de +6 %, soit +30 millions d’euros par rapport à mai 2024.

À fin mai, les PER assurantiels comptabilisaient 7,3 millions d’assurés pour un encours de 100,0 milliards d’euros, dont 44 % correspondent à des UC.

Dette publique française : 114% du PIB

Au premier trimestre 2025, la dette publique a progressé de 40,5 milliards d’euros pour atteindre 114,0 % du PIB contre 113,2 % au quatrième trimestre 2024.

Au premier trimestre 2025, la contribution de l’État à la dette publique augmente de 36,7 milliards d’euros, après une baisse de 3,7 milliards d’euros au trimestre précédent. La contribution des organismes divers d’administration centrale (Odac) à la dette diminue légèrement (-0,1 milliard d’euros après +1,1 milliard d’euros au trimestre précédent). La contribution des administrations de sécurité sociale (Asso) à la dette publique augmente (+3,3 milliards d’euros, après -5,5 milliards d’euros au trimestre précédent).

Au premier trimestre 2025, la dette publique des administrations publiques locales augmente de 0,6 milliard d’euros, après +11,9 milliards d’euros au trimestre précédent. Les régions s’endettent (+2,0 milliards d’euros), de même que les organismes divers d’administration locale (+0,8 milliard d’euros dont +1,0 milliard d’euros pour Île-de-France Mobilités). À l’inverse, la dette des communes diminue (-1,6 milliard d’euros), comme celle des départements (-0,6 milliard d’euros).

INSEE

Livret A : le retour d’une collecte positive en mai – Le LDDS toujours dans le rouge

« Fais ce qu’il te plait en mai ». Les Français ont épargné avec modération durant le printemps sur leurs produits réglementés. Si le Livret A a renoué avec une collecte positive, tel n’est pas le cas pour le Livret d’Epargne Populaire. Sur fond de forte épargne, les produits réglementés digèrent toujours la baisse de son rendement du 1er février dernier, rendement qui pourrait, à nouveau, baisser le 1er août prochain.

Livret A : le retour d’une collecte positive

Après une décollecte de 200 millions d’euros au mois d’avril, le Livret A renoué avec une collecte positive au mois de mai avec +1,22 milliard d’euros. Celle-ci demeure néanmoins inférieure à celle de 2024 (1,26 milliard d’euros) et à la moyenne de ces dix dernières années (1,4 milliard d’euros). Depuis 2009, le premier produit d’épargne des ménages a connu quatre décollectes en mai (2015 : -0,44 milliard d’euros ; 2014 : – 0,09 milliards d’euros ; 2010 : -0,31 milliard d’euros et 2009 : -1 milliard d’euros). La plus forte collecte en mai a été celle de 2020, 3,98 milliards d’euros, à la fin du premier confinement.  

Sur les cinq premiers mois de l’année 2025, la collecte atteint seulement 2,76 milliards d’euros contre 8,91 milliard d’euros sur la même période de 2024. La normalisation du Livret A se poursuit après des années de collectes fastes. Mai est un mois charnière avec ses week-ends prolongés et l’arrivée des vacances. Il sépare la période d’épargne du début d’année de celle de la fin d’année marquée par un surcroit de dépenses. Le Livret A continue d’être affecté par l’effet taux. Les ménages redéployent une partie de leur épargne de précaution vers des produits de long terme comme l’assurance vie, qui connaît un net rebond depuis le début de l’année.

Cette normalisation n’est pas synonyme de crise de l’épargne réglementée, l’encours du Livret A battant un nouveau record à 445,3 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS)t

Le mois de mai réussit rarement au LDDS qui a accumulé, depuis 2009, neuf décollectes. La collecte moyenne y est faible, 387 millions d’euros entre 2015 et 2024. En 2025, pas de décollecte mais une collecte de 660 millions d’euros, deux fois supérieur à la moyenne décennale. Cette collecte est identique à celle de 2024.

Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte pour le LDDS se monte à 2,78 milliards d’euros contre 4,28 milliards d’euros en 2024 sur la même période. A noter, le LDDS collecte plus que le Livret A en 2025. Le LDDS épouse plus finement que le Livret A l’évolution du budget des ménages. Cette corrélation s’explique par le fait que le LDDS est plus souvent associé au compte courant des ménages que le Livret A. Les Français mettent leurs gains de pouvoir d’achat plus facilement sur un LDDS, gains qui pourront être utilisés durant les vacances. Le Livret A est un produit plus « épargne ».

L’encours du LDDS atteint en mai 2025, 163,3 milliards d’euros, un nouveau record.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : toujours en recul forte décollecte sur fond de régularisation

Le LEP enregistre, en mai, sa deuxième décollecte successive avec –1,19 milliard d’euros. En avril, la décollecte avait atteint un niveau important, -1,96 milliard d’euros. Déjà en 2024, le LEP avait connu un résultat négatif de -0,04 milliard d’euros.

Les ménages à revenus modestes ont puisé dans leur épargne pour faire face à leurs dépenses, sachant que par ailleurs le mois de mai a pu enregistrer la fin des régularisations au titre du contrôle du plafond de revenus.  

La collecte cumulée sur les cinq premiers mois de l’année est négative de -2,55 d’euros, contre une collecte positive de 3,99 milliards sur la même période en 2024.

L’encours du LEP s’établit ainsi, fin mai, 79,6 milliards d’euros, 80,8 milliards d’euros fin avril

Le taux du Livret A : 1,6 à 1,7 le 1er août 2025

Compte tenu du taux ester et du taux d’inflation, le taux du Livret A pourrait passer de 2,4 à 1,6/1,7  % le 1er août prochain. Le taux d’inflation des 6 derniers mois devrait, en effet, être proche de 1 % et le taux ester est passé 2,922 à 1,924 % sur le semestre. Le taux moyen du taux ester est du 1er janvier au 15 juin de 2,44 %.

Dans une optique de baisse des taux du crédit et de relance de la consommation, il est fort probable que le Ministre de l’Economie suive la recommandation du Gouverneur de la Banque de France, ce dernier se rangeant derrière l’application de la formule. Avec un taux de 1,6/1,7 %, le gouvernement pourra indiquer que le rendement réel est positif d’un point ce qui est élevé par rapport aux années précédentes.

Le taux du LEP pourrait passer de son côté, en appliquant la formule de 3 à 2,2 % (taux du Livret A +0,5 point) mais depuis deux ans, le gouvernement ne respecte pas totalement cette dernière. Un taux à 2,5% est assez probable.

CDC

CDC

Le Coin des Epargnants du 20 juin 2025 : en attendant Donald Trump….

Les marchés suspendus à la décision de Donald Trump

Les investisseurs tentent de croire à une sortie négociée du conflit en Iran. La décision de Donald Trump de ne pas trancher a été perçue comme une volonté de laisser du temps à la diplomatie. Après avoir accusé le coup avec l’intervention israélienne, les investisseurs cherchent à se rassurer. Le début du mois de juillet devrait être tendu avec l’arrivée à échéance des ultimatums en matière de négociations commerciales et concernant l’Iran.

Le CAC 40 a une nouvelle fois perdu du terrain cette semaine, en cédant plus de 1 % et en repassant sous les 7 600 points. L’indice parisien reste pénalisé par le recul des valeurs du luxe. Tous les grands indices ont enregistré un repli. Le S&P 500 a perdu près de 1,5 % sur la semaine et le Nasdaq près de 1,3 %.

Dans un environnement de tensions internationales, les obligations souveraines jouent leur rôle de valeur refuge, provoquant une baisse des taux d’intérêt. L’or est en hausse, sans pour autant battre son record.

Sur le front du pétrole, la volatilité a également été de mise cette semaine. Avec le retour de l’espoir d’une négociation, le prix du baril de Brent, qui sert de référence mondiale, s’est détendu en fin de semaine à 76,4 dollars, tout en restant supérieur de plus de 20 % à son niveau de début juin. Le prix du baril pourrait s’envoler en cas de blocage du détroit d’Ormuz, par lequel transite 20 % du pétrole mondial.

La Fed en mode attentiste

Guerre commerciale, guerre en Iran : la Réserve fédérale américaine avait toutes les raisons de ne pas modifier ses taux directeurs. Lors de sa réunion du 18 juin, elle a, sans surprise, maintenu le statu quo, laissant ses taux entre 4,25 % et 4,50 % pour la quatrième fois consécutive. Certes, au cours des quatre derniers mois, l’inflation a progressé moins vite que prévu et s’est établie à 2,8 % au mois de mai. L’indice PCE, qui mesure les prix des dépenses de consommation personnelle — indice clé pour la Fed — se rapproche de plus en plus de la cible de 2 % que s’est fixée la banque centrale.

Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a souligné lors de la conférence de presse qui s’est tenue après la réunion du comité de politique monétaire que « les droits de douane voulus par le président américain Donald Trump, d’au moins 10 % sur l’ensemble des produits entrant dans le pays, vont pousser les prix à la hausse et peser sur l’activité économique ». La Fed estime pour l’instant que la hausse des prix devrait atteindre 3 % en 2025, contre 2,87 % dans ses prévisions de mars. Le président de la Fed a mentionné que « l’inflation des biens a légèrement augmenté. Nous nous attendons à ce que cela se poursuive au cours de l’été ». Pour le moment, Jerome Powell refuse d’obéir aux injonctions présidentielles. Donald Trump a demandé, au début du mois de juin, une baisse d’un point des taux directeurs. « Tant que le marché du travail reste en l’état et que l’inflation diminue, la bonne chose à faire est de maintenir les taux inchangés », considère le président de la Réserve fédérale. Ce dernier opte pour la prudence. Il attend de constater les résultats économiques de la politique de Donald Trump pour infléchir la sienne.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
20 juin 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 589,66-1,07 %7 543,187 380,74
Dow Jones42 206,82-1,81 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 967,84-1,43 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 447,41-1,26 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 326,60-0,73 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 774,65-0,86 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 233,58-1,18 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)38 403,23+0,50 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 359,90-0,75 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,246 %-0,010 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,513 %-0,021 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,375 %-0,047 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1533+0,71 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 369,65+1,38 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,67+2,53 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars104 220,50-1,40 %38 252,5493 776,61

Le coin des épargnants du 14 juin 2025 : bruits de bottes

La semaine financière a été dominée par le choc géopolitique au Moyen-Orient, avec l’attaque israélienne contre l’Iran. À la clef : tensions sur le pétrole, aversion au risque sur les marchés actions, et un retour de l’incertitude stratégique dans les prévisions économiques.

L’attaque israélienne contre l’Iran, vendredi 13 juin, a créé une onde de choc sur l’ensemble des places financières. Les États-Unis avaient été avertis de l’imminence de cette attaque, Donald Trump ayant annoncé jeudi 12 la réduction du personnel diplomatique dans la région. Tsahal a lancé son opération « Nations de lions », en frappant Téhéran et des cibles liées au programme nucléaire dans différentes régions de l’Iran. Le Premier ministre Benyamin Netanyahou a annoncé que l’opération militaire visait à repousser « la menace iranienne pour la survie même d’Israël ». Cette opération devrait, selon les autorités israéliennes, durer autant de jours qu’il sera nécessaire pour éliminer cette menace. Par ailleurs, Tsahal a tué le commandant des Gardiens de la Révolution, Hossein Salami ; des scientifiques nucléaires auraient également été tués. L’Iran a promis de répondre à cette attaque, faisant craindre l’ouverture d’un conflit de grande envergure au Moyen-Orient. L’Iran a répliqué vendredi soir en utilisant notamment des missiles balistiques. Malgré le Dôme de fer, plusieurs bâtiments ont été touchés.

La grande majorité des États, dont la France et l’Allemagne, ont appelé à la retenue après le déclenchement des frappes par Israël. De l’ONU à Londres, en passant par Paris, tous redoutent une escalade pouvant mener à l’ouverture d’un conflit majeur. Néanmoins, Donald Trump ne joue pas la carte de l’apaisement. Dans un post sur son réseau Truth Social, le président américain a rappelé avoir « donné à l’Iran un ultimatum de 60 jours il y a deux mois pour conclure un accord. Ils auraient dû le faire ! Aujourd’hui, c’est le jour 61. » Le gouvernement de Netanyahou entend poursuivre les opérations militaires jusqu’à l’éradication des capacités nucléaires de l’Iran, voire jusqu’à la chute du régime.

Avec le déclenchement de l’attaque israélienne, les indices actions des grandes places financières ont connu une baisse immédiate vendredi 13 juin, et le prix du pétrole a gagné plus de 10 %. Les valeurs des compagnies aériennes, comme Air France, ont fortement reculé (–4,74 % vendredi 13 pour la compagnie franco-néerlandaise et –10 % sur la semaine). Le CAC 40 a reculé de 1,65 % sur la semaine, et le DAX allemand de près de 3,5 %. Le S&P 500 américain a diminué de près de 0,4 % sur la semaine. Le cours de l’or, sans surprise, est en hausse.

La semaine prochaine sera marquée par la réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine (Fed). Les taux directeurs devraient rester inchangés dans la fourchette actuelle de 4,25–4,5 % à l’issue de la réunion des 17 et 18 juin. À cette occasion, le comité présentera ses projections économiques et d’inflation.

Pétrole sous tension

Sur la semaine, le cours du baril de pétrole Brent a augmenté de 10 %, avec une hausse de plus de 6 % vendredi. Le baril s’échangeait vendredi soir contre 73 dollars. Le marché était, jusqu’à l’intervention militaire israélienne, déflationniste, avec l’engagement d’une guerre des prix au sein du cartel. La prime de risque sur le pétrole est supérieure à celles observées en avril et octobre 2024, lors des précédents incidents entre Israël et l’Iran, les investisseurs estimant que le risque d’embrasement est plus important que par le passé. Le baril de Brent n’avait plus atteint ce niveau depuis mars, avant le déclenchement de la guerre commerciale de Donald Trump. Avec la décision des pays exportateurs de pétrole, regroupés dans l’OPEP+, d’augmenter progressivement leur production, le baril était descendu aux alentours de 60 dollars, avant de se stabiliser ces dernières semaines entre 63 et 65 dollars. La baisse du cours du baril avait récemment conforté la désinflation.

Les investisseurs craignent que la poursuite des frappes israéliennes ne mette à mal la production iranienne, le pays étant le septième producteur mondial. Les autorités de Téhéran ont indiqué vendredi qu’aucune installation pétrolière n’avait été touchée. Les recettes pétrolières sont, pour l’Iran, indispensables. Elles ont atteint 67 milliards de dollars l’an dernier. Priver Téhéran de ces ressources est sans nul doute une tentation pour Israël afin d’affaiblir le régime. En moyenne, le pays a produit l’an dernier 3,26 millions de barils de brut, une production en augmentation de 13 % par rapport à 2023. La moitié de cette production est exportée, essentiellement vers la Chine. Les pays de l’OPEP ont la capacité de compenser l’arrêt de la production iranienne (soit 3 % de la production mondiale), avec néanmoins, à la clé, une hausse des cours.

Au-delà de la production pétrolière iranienne, les investisseurs sont attentifs à l’accès au détroit d’Ormuz, en partie contrôlé par l’Iran. Ce détroit est un passage stratégique pour les cargaisons de pétrole et de gaz du Moyen-Orient vers l’Asie et l’Europe. Téhéran a, par le passé, menacé de bloquer le trafic dans cette zone, même si le gouvernement n’a jamais mis ces menaces à exécution, sachant qu’il en serait la première victime. Plus de 20 % du pétrole mondial et du GNL transitent par ces routes. Le détroit d’Ormuz est notamment stratégique pour le Qatar, qui expédie son GNL vers les pays asiatiques. JP Morgan évalue que le blocage de cette voie d’accès au golfe Persique porterait le prix du pétrole brut à 130 dollars le baril. Le prix du gaz a fortement augmenté vendredi, en lien avec la crainte d’un tel blocage. Le TTF, principal indice européen, a augmenté de plus de 5 % ce vendredi, atteignant 38 euros le MWh.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
13 juin 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 684,68-1,65 %7 543,187 380,74
Dow Jones42 197,79-1,46 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 976,97-0,37 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 406,83-0,63 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 499,40-3,42 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 850,63+0,11 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 290,47-2,76 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 834,25+1,03 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 377,00+0,40 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,256 %+0,013 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,534 %-0,038 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,422 %-0,061 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1558+1,49 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 421,65+2,270 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,32+11,49 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars105 697,60+0,57 %38 252,5493 776,61

Le Coin des Epargnants du 6 juin 2025 – bataille d’ego

L’emploi américain résiste aux foucades présidentielles

L’économie des États-Unis a, en effet, créé 139 000 emplois au mois de mai. Certes, ce chiffre est inférieur à celui d’avril (147 000), mais il dépasse le consensus établi par Bloomberg, qui tablait sur 126 000 créations de postes. Le taux de chômage est resté stable à 4,2 % de la population active, comme prévu, tandis que le salaire horaire moyen a progressé de 3,9 % sur un an, soit le même rythme qu’en avril et 0,2 point au-dessus des attentes.

La semaine a été marquée par la forte chute de l’action Tesla, victime d’une dispute sans précédent entre Donald Trump et Elon Musk. Le titre a perdu 14,3 % le 5 juin avant de regagner du terrain le vendredi suivant, Wall Street voulant croire à une accalmie entre ces deux egos surdimensionnés. La querelle est née des critiques formulées par Elon Musk à l’encontre du projet de budget, qui risquerait de remettre en cause ses ambitions spatiales. En réaction, la Maison-Blanche a indiqué qu’elle était prête à annuler tous les contrats dont bénéficient les entreprises de Musk. Cette guerre d’egos n’a toutefois pas eu d’incidence sur le cours du bitcoin, qui demeure au-dessus de 100 000 dollars.

L’économie chinoise souffre, quant à elle, de la hausse des droits de douane imposés par Donald Trump. L’indice PMI manufacturier, calculé par le cabinet S&P Global et le média économique chinois Caixin, est tombé à son plus bas niveau depuis l’automne 2022. Il est repassé sous le seuil des 50 points, qui marque la frontière entre contraction et expansion de l’activité – une première depuis octobre 2024. Cette baisse s’explique en partie par des achats anticipés réalisés par les importateurs américains en février et mars.

Sur le front diplomatique, la tentative de décrispation entre Pékin et Washington ne convainc guère. La conversation d’hier entre Donald Trump et son homologue Xi Jinping, censée relancer les négociations commerciales, s’apparente davantage à un exercice de communication. Les marchés attendent encore des preuves tangibles. Les deux dirigeants sont convenus de poursuivre les discussions en vue de résoudre les différends sur les droits de douane et l’accès aux terres rares chinoises. L’entretien a entraîné une légère hausse des cours du pétrole, les investisseurs espérant un regain d’activité en Chine en cas d’accord commercial. Les pourparlers de paix entre la Russie et l’Ukraine, en revanche, restent dans l’impasse : Moscou exige, plus ou moins explicitement, la reddition de Kiev.

Dans ce contexte troublé, les indices actions sont restés relativement stables cette semaine, avec des progressions tournant autour de 1 %, à l’exception du Nasdaq, qui a gagné plus de 2 %. Les investisseurs demeurent relativement – voire étonnamment – confiants, estimant que la situation économique pourrait s’améliorer à moyen terme.

Une huitième baisse des taux pour la BCE

Jeudi 5 mai, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé, pour la huitième fois consécutive, de réduire ses taux directeurs d’un quart de point. À compter du 11 juin, le taux de dépôt sera abaissé à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,25 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 2,4 %. Christine Lagarde a néanmoins précisé que cet allègement serait parmi les derniers envisagés. Elle a souligné que « au niveau actuel des taux d’intérêt, nous arrivons à la fin d’un cycle de politique monétaire qui répondait à des chocs cumulés, dont la pandémie de Covid-19, la guerre en Ukraine et la crise énergétique ».

L’inflation dans la zone euro se situe désormais dans la cible des 2 %. En mai, elle s’est établie à 1,9 % sur un an. Les économistes de la BCE anticipent une inflation de 2 % en 2025, de 1,6 % en 2026, et de 2 % en 2027. La hausse des droits de douane annoncée par l’administration Trump à l’encontre de l’Europe – bien que sa mise en œuvre soit suspendue – pèse déjà sur les perspectives de croissance, ce qui limite les pressions inflationnistes. Par ailleurs, l’appréciation de l’euro face au dollar réduit le coût des importations.

La baisse des taux directeurs devrait permettre une légère diminution des taux de crédit, favorisant ainsi l’investissement et le secteur de la construction. En contrepartie, la rémunération des dépôts à terme et des livrets d’épargne devrait continuer à baisser. Cette semaine, les taux souverains à 10 ans ont cependant légèrement progressé.

Procédure pour déficit excessif de la France en suspens

Le 4 juin, la Commission européenne a répondu à la France au sujet du plan présenté pour réduire les déficits publics dans le cadre de la procédure pour déficit excessif. Dans son avis, la Commission estime qu’au vu des éléments transmis, aucune mesure contraignante supplémentaire n’est actuellement justifiée. La procédure est ainsi mise « en suspens », sans pour autant être formellement « suspendue » à long terme. Cette annonce s’inscrit dans le prolongement de la décision de l’agence de notation S&P, qui a maintenu la note souveraine de la France. Le prochain rendez-vous budgétaire décisif sera l’adoption des projets de loi de finances pour 2026.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
6 juin 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 804,87+0,87 %7 543,187 380,74
Dow Jones42 762,62+1,17 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 000,35+1,49 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 529,95+2,34 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 24 304,46+1,56 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 837,91+0,73 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 430,17+1,39 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 741,61+0,05 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 385,36+1,34 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,243 %+0,082 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,572 %+0,072 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,483 %+0,080 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1387+0,64 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 329,69+1,00 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars66,23+3,33 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars105 048,83+0,23 %38 252,5493 776,61

Un label européen pour l’épargne

Jeudi 5 juin, sept États membres de l’Union européenne (France, Allemagne, Espagne, Pays-Bas, Portugal, Luxembourg et Estonie) ont signé un accord en vue de la création du label Finance Europe, destiné aux produits d’épargne investis dans les entreprises européennes. D’autres pays sont susceptibles de rejoindre ce premier groupe.

Dans le cadre du processus d’unification des marchés de capitaux, les États signataires souhaitent orienter l’épargne des particuliers vers des produits finançant directement les entreprises, plutôt que de la laisser sur des comptes de dépôt ou des livrets. Le deuxième objectif est de réduire la part de l’épargne investie en dehors de l’Union européenne, en particulier aux États-Unis.

Le contexte est actuellement favorable aux placements en actions européennes. Les indices américains sont en recul depuis les annonces de Donald Trump sur les droits de douane, tandis que ceux du Vieux Continent progressent. Du 1er janvier au 5 juin, l’Eurostoxx 50 a gagné plus de 10 %, contre seulement 1,5 % pour le S&P 500.

L’obtention du label européen pour des produits financiers sera conditionnée au respect de plusieurs critères : un minimum de 70 % de l’actif investi en actions ou obligations d’entreprises européennes, cotées ou non cotées, ainsi qu’une durée minimale de détention de cinq ans. Ces produits sont censés bénéficier de l’enveloppe fiscale la plus avantageuse et la plus simple possible dans chaque pays où ils seront distribués.

Les États membres ont renoncé à créer un produit d’épargne commun, en raison de la complexité et de la longueur du processus, liées aux réglementations différentes d’un pays à l’autre. L’échec du Plan d’Épargne Retraite paneuropéen a sans doute conduit les gouvernements à privilégier l’option du label.

Le rapport Prodi avait déjà souligné la nécessité de réorienter l’épargne des ménages en Europe, où seulement un tiers des encours est placé en actions, contre près de la moitié aux États-Unis. À l’inverse, la moitié des placements européens sont liquides et garantis, contre 14 % outre-Atlantique. Une meilleure allocation de l’épargne serait un atout majeur pour l’économie européenne, d’autant que celle-ci est abondante : le taux d’épargne dépasse 13 % du revenu disponible brut, contre moins de 8 % aux États-Unis. Le stock d’épargne croît chaque année de plus de 1 000 milliards d’euros en Europe et atteignait, en 2024, plus de 35 000 milliards. Or, 20 % de cette épargne est investie à l’étranger. La popularité croissante des fonds indiciels, les ETF, majoritairement composés d’actifs américains, contribue à cette fuite de capitaux.

Rémunération de l’épargne de court terme orientée à la baisse

En avril 2025, la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires des ménages et des sociétés non financières (SNF) est son la Banque de France , en baisse de 2 points de base (pb) par rapport à mars 2025 et s’établit à 1,55 %. Le taux des livrets ordinaires était, en avril, de 0,84 %.

Les taux de rémunération sur les contrats nouveaux poursuivent par ailleurs leur repli pour les ménages comme pour les SNF, les baisses étant les plus marquées pour les dépôts à terme à moins de deux ans (-13 pb entre mars et avril pour les ménages et -18 pb pour les SNF).

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS

Encours (Md€)Taux de rémunération des dépôtsContrats nouveaux (Mds€)Taux de rémunération sur contrats nouveaux
avr- 2025 (p)avr- 2024mars- 2025 (r)avr- 2025 (p)avr- 2025 (p)avr- 2024mars- 2025 (r)avr- 2025 (p)
Dépôts bancaires des Ménages et SNF2 5881,881,571,55
dont Ménages1 8741,891,621,61
dont : – dépôts à vue (b)5440,070,050,05
– livrets à taux réglementés (b,c)7183,182,492,48
dont : livret A (b)4033,002,402,40
– livrets ordinaires (b)2180,920,850,84
– dépôts à terme <= 2 ans (d)813,652,862,79133,652,352,22
– dépôts à terme > 2 ans (d)1012,192,352,3323,342,552,55
– plan d’épargne-logement2122,612,632,6302,231,741,74
dont SNF7141,851,441,39
dont : – dépôts à vue (b)4900,790,580,56
– dépôts à terme <= 2 ans (d)1484,153,163,10423,872,552,37
– dépôts à terme > 2 ans (d)763,573,473,4433,662,942,81
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,502,652,40
Euribor 3 mois (e)3,892,442,25
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)3,002,291,98
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,802,802,55

Données Banque de France

Notes :

– En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Le Coin des Epargnants du 30 mai 2025 : les marchés en mode résilience

Après avoir encaissé, en avril, la tempête des droits de douane américains, les marchés se sont ressaisis au cours du mois de mai. La hausse des indices actions a été obtenue malgré les sautes d’humeur, plus ou moins calculées, du locataire de la Maison-Blanche. Ordres et contre-ordres se sont multipliés, visant tour à tour différentes cibles. L’Europe et la Chine ont été alternativement dans le viseur du président Donald Trump. Pour compliquer encore la donne et accroître les incertitudes, la justice américaine s’est immiscée dans le débat en contestant le droit du président à modifier les tarifs douaniers par décret.

Le CAC 40 reste à la traîne des autres grands indices. Il a progressé de 2 % en mai, contre une hausse de près de 7 % pour le DAX allemand. L’EuroStoxx 50 a, de son côté, enregistré une hausse de 4 %. Sur le même mois, le Nasdaq a bondi de plus de 8 %, et le S&P 500 de près de 6 %.

Le bitcoin, après un mois d’avril difficile, a enregistré une hausse de plus de 10 %, lui permettant de battre de nouveaux records. Il a terminé le mois autour de 105 000 dollars.

Sur le front de la guerre commerciale, Donald Trump a accusé Pékin d’avoir « totalement violé » les termes de leur accord commercial, sans en préciser les motifs. Le secrétaire au Trésor a, le jeudi 29 mai, souligné que les négociations entre les deux puissances mondiales étaient « un peu dans l’impasse », suggérant que les deux chefs d’État pourraient reprendre la main.

Imbroglio juridico-commercial

Les investisseurs s’interrogent de plus en plus sur l’intérêt, pour les partenaires commerciaux des États-Unis, de s’engager dans des négociations, étant donné que la justice américaine arbitre la légalité des décisions présidentielles en matière de droits de douane. En quelques heures, la situation s’est complexifiée. Un jour seulement après que des juges ont bloqué la majorité des barrières douanières décidées par Washington, la cour d’appel a accordé à l’administration un sursis dans l’attente d’un jugement sur le fond. Donald Trump ne se considère pas battu. Peter Navarro, son conseiller commercial, a ainsi souligné que « même si nous perdons, nous procéderons autrement ». La Maison-Blanche espère obtenir gain de cause devant la Cour suprême. Par ailleurs, selon le Wall Street Journal, l’équipe présidentielle prépare un nouveau texte, fondé sur le Trade Act de 1974, visant à imposer des surtaxes allant jusqu’à 15 % sur une large gamme de produits importés, et cela pour une durée de 150 jours. D’autres dispositifs législatifs susceptibles d’autoriser une action présidentielle en matière commerciale pourraient également être mobilisés.

Malgré la menace des droits de douane, l’inflation ralentit aux États-Unis. L’indice des prix PCE, baromètre d’inflation préféré de la Réserve fédérale, n’a augmenté que de +0,1 % en avril pour sa composante « core » (hors alimentation et énergie), soit une hausse annuelle de 2,5 %, la plus faible depuis plus de quatre ans (contre 2,7 % en mars). Ce ralentissement de l’inflation est attribuable au coup de frein de la consommation, pourtant moteur essentiel de la croissance américaine. Les dépenses de consommation réelle n’ont progressé que de 0,1 % en avril, contre +0,7 % en mars. Cette prudence accrue des ménages s’est traduite par une augmentation du taux d’épargne, passé de 4,3 % à 4,9 % en un mois, atteignant son plus haut niveau depuis près d’un an. Dans le même temps, les importations américaines de marchandises ont chuté de 19,8 % entre mars et avril, les importateurs ayant anticipé leurs achats en début d’année pour contourner les hausses de droits de douane.

Après les droits de douane, les impôts

Après les surtaxes commerciales, les États-Unis ont décidé d’activer le levier fiscal pour obtenir des concessions de leurs partenaires, en premier lieu de l’Europe. Les élus républicains du Congrès ont introduit, dans le projet de loi de finances, un mécanisme de rétorsion contre les pays aux pratiques fiscales jugées « injustes ».

L’Union européenne est directement visée, tout comme le Royaume-Uni, le Canada ou encore l’Australie. Sont notamment en cause la taxe sur les services numériques et les mesures instaurant une imposition minimale des multinationales. La France est en première ligne, accusée d’avoir mis en œuvre à la fois une taxe GAFAM sur les grandes plateformes numériques et l’impôt minimum effectif négocié dans le cadre de l’OCDE, transposé via une directive européenne.

Les États-Unis ont ainsi décidé d’appliquer, dès l’an prochain, une taxe supplémentaire sur les revenus américains perçus par des entités françaises, britanniques ou australiennes. Cette surtaxe démarrera à 5 %, augmentant de cinq points par an jusqu’à un plafond de 20 %. Son assiette est large : du simple actionnaire d’Apple aux gouvernements étrangers eux-mêmes, en passant par les filiales de multinationales. Elle s’ajoutera aux impôts déjà en vigueur — qu’il s’agisse de l’impôt sur les sociétés, des taxes sur les dividendes ou sur les redevances. Jusqu’à 80 % des investissements étrangers aux États-Unis pourraient être concernés.

Cette mesure risque de réduire l’attractivité du marché américain pour les investisseurs européens, alors même que les États-Unis ont besoin de capitaux étrangers pour financer leurs investissements. Elle pourrait également peser sur les cours des actions américaines. Enfin, elle entre en contradiction directe avec la volonté affichée de Donald Trump de faire revenir les capitaux étrangers pour réindustrialiser le pays. La taxation de ces flux pourrait dissuader de nombreuses entreprises d’investir outre-Atlantique.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
30 mai 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 751,89+0,23 %7 543,187 380,74
Dow Jones42 270,07+1,66 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 911,69+1,54 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 113,77+1,83 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 997,48+1,60 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 772,38+0,62 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 366,59+0,76 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 965,10+1,91 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 347,49-1,01 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,161 %-0,102 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,500 %-0,071 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,403 %-0,096 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1364+0,19 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 291,06-0,89 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars63,92-1,66 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars104 088,62-2,42 %38 252,5493 776,61

L’épargne financière au sommet au 1er trimestre 2025

Le taux d’épargne des ménages s’est élevé, selon l’INSEE, en France au premier trimestre 2025 à 18,8 % du revenu disponible brut (RDB), en hausse de 0,3 point par rapport au dernier trimestre 2024. Hors période Covid, il faut remonter au troisième trimestre 1981 pour constater un taux d’épargne plus élevé.

Le taux d’épargne des ménages n’a, en France, pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %). La succession de chocs — Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, crise politique (dissolution), retour de Donald Trump — explique en partie cette propension à l’épargne. Le faible niveau de confiance des ménages ne les incite pas à consommer. Le montant élevé du déficit public conduit, par ailleurs, les ménages à épargner par crainte d’une augmentation des prélèvements (effet Ricardo-Barro ou équivalence ricardienne).

La désinflation n’a pas modifié le comportement des Français, pas plus que la hausse de leurs revenus. Au premier trimestre 2025, leur pouvoir d’achat a augmenté de 0,3 % (+0,1 % par unité de consommation). Dans le même temps, les ménages ont réduit leur consommation de 0,2 %, entraînant une hausse du taux d’épargne. C’est l’épargne financière qui bénéficie de cette progression, passant de 9,3 % à 9,8 % du revenu disponible brut entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Il faut remonter à 1950 pour retrouver (hors période Covid) un taux d’épargne financière plus élevé (10,7 % au deuxième trimestre 1950).

Cette hausse spectaculaire de l’épargne financière s’explique également par les craintes des Français concernant leur pouvoir d’achat à la retraite. Ils sont de plus en plus nombreux à épargner pour se constituer un complément de revenus ou de capital. Le vieillissement démographique joue en faveur de l’épargne. Ce phénomène est également observé en Allemagne, au Japon ou en Chine.

Une décrue significative du taux d’épargne ne pourra advenir qu’avec le retour de la confiance et d’une dynamique économique crédible. Mais le niveau de 2019 appartient, sans doute, déjà à l’histoire ancienne.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

6 356 milliards d’euros : le patrimoine financier des ménages en France fin 2024

L’encours de l’épargne financière des ménages s’élevait au quatrième trimestre 2024 à 6 356 milliards d’euros dont 3 856 milliards au titre des produits de taux et 2 420,1 milliards d’euros au titre des produits de fonds propres. Le numéraire et les dépôts à vue représentent 742,7 milliards d’euros, l’épargne réglementée 955,7 milliards d’euros, les livrets ordinaires et les comptes à terme 409,7 milliards d’euros et les fonds euros d’assurance vie – PER 1 551,6 milliards d’euros. L’encours des actions cotées est de 310,4 milliards d’euros, celui unités de compte des contrats d’assurance vie 6 PER est de 538 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

En 2024, l’épargne brute, c’est-à-dire la part de leurs revenus qui reste aux ménages après leurs dépenses de consommation, a atteint 343,4 milliards d’euros en 2024, contre 205,4 milliards d’euros. Les principaux placements financiers restent élevés comparés aux années passées.

En 2024, le flux net de placements des ménages s’établit, selon la Banque de France, à 112,8 milliards d’euros, après 112,3 milliards en 2023. Cette stabilité s’accompagne néanmoins d’un rééquilibrage de l’allocation entre les types de placement de taux qui profite à l’assurance vie en euros.

Les flux financiers trimestriels ont atteint, en moyenne 28,2 milliards d’euros en 2024, contre une moyenne de 26,2 milliards d’euros entre 2014 et 2024.

Les flux au profit des produits de taux ont atteint, en 2024, 73,1 milliards d’euros contre 66,2 milliards d’euros en 2023. Ils ont représenté, en 2024, 64,8 % des flux contre 59 % en 2023. Les produits de fonds propres ont bénéficié de flux de 36,5 milliards d’euros en 2024 et de 45,5 milliards d’euros en 2023.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

Les données préliminaires (encore partielles) relatives aux principaux flux de placements financiers des ménages pour le premier trimestre 2025 indiquent une reprise de la collecte sur les dépôts à vue (+6,2 milliards d’euros après -0,7 milliard au quatrième trimestre), une décollecte sur les livrets d’épargne en lien avec la diminution des taux de rémunération, ainsi qu’une baisse des flux vers l’assurance vie et les droits à pension en euros. À l’inverse, les supports en unités de compte connaissent une réelle augmentation.

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