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Retraite : les effets de la crise contenus mais des besoins persistants

Communiqués de presse 8 juin 2021

Paris, le 8 juin 2021

COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Retraite : les effets de la crise contenus mais des besoins persistants

Analyse de Sarah Le Gouez, Secrétaire général du Cercle de l’Épargne

Le rapport à paraître du Conseil d’orientation des retraites (COR) sur les perspectives financières du système de retraite devrait présenter une situation financière moins dégradée qu’attendue sept mois plus, néanmoins la question du pouvoir d’achat des futurs retraités demeure.

Un effet démographique

Comme annoncé, le COR avait pris en compte pour ses nouveaux travaux, l’inflexion démographique intervenue ces cinq dernières années marquées par une moindre progression de l’espérance de vie et par une baisse du taux de fécondité, un phénomène accentuée par la crise sanitaire.  De fait, les dépenses de retraite dépendent de l’espérance de vie notamment à 60 ans qui détermine le nombre de retraités.

Or, avant même la crise sanitaire, un changement de trajectoire en ce qui concerne l’espérance de vie avait été constaté. Les femmes gagnaient en moyenne 1,4 année de vie à 60 ans par décennie entre 2000 et 2013. Entre 2013 et 2019, elles n’en gagnent plus que 0,7, soit la moitié. Pour les hommes, la diminution est un peu moins prononcée, 1,8 année gagnée par décennie entre 2000 et 2013 contre 1,0 entre 2013 et 2019.

Par ailleurs, le pic des décès enregistré 2020 en raison de la crise sanitaire (+9 %) aurait, selon le COR, réduit le besoin de financement de 0,1 point de PIB en 2021 et entraîné une baisse momentanée de l’espérance de vie à 60 ans, de 8 mois pour les hommes, et de 6 mois pour les femmes. Le solde « se redresserait ensuite jusqu’en 2023 où il resterait toutefois négatif, variant entre 0,3 % et 0,1 % du PIB ».

Sur le long terme, le COR revoit à la baisse les prévisions de progression de l’espérance de vie pour les femmes, à 65 ans, qui ne serait plus de 24,2 ans, mais de 23,7 ans. Pour les hommes, elle serait ramenée de 20,5 à 20 ans.

De fait, les moindres gains d’espérance de vie freinent la progression du nombre de retraités et réduisent les besoins en termes de financement. Cependant, l’impact des paramètres démographiques sur le solde des régimes est limité. Ce dernier dépend avant tout de la situation économique, le nombre d’actifs conditionnant le montant des cotisations.

Une situation financière moins dégradée que prévu mais toujours en déséquilibre

Le rebond économique annoncé par de nombreux économistes conduit les membres du COR à estimer que les besoins pour financer les régimes seront moins importants que prévu, sans pour autant que ces derniers soient à l’équilibre. 

Ainsi, après avoir anticipé 23,4 milliards d’euros de déficits pour les régimes de retraite pour 2020, ces derniers seraient ramenés à 18 milliards d’euros, soit 0,6 point de PIB contre 1,1 point initialement projeté. Cette moindre hausse des dépenses tiendrait à la fois à l’apport du Fonds de réserve des retraites, à hauteur de 5 milliards d’euros, et au rebond économique enregistré après le premier confinement dont l’ampleur avait été sous-estimée.

Sur la base du scénario central, s’appuyant sur une croissance des revenus d’activité de 1,3 % sur le long terme, le COR estime qu’à horizon sur 2021-2045 le besoin de financement du système de retraite, en moyenne annuelle, serait compris entre 0 et 0,6 point de PIB soit près de 0,3 point de PIB de moins qu’annoncé en novembre dernier (7 milliards d’euros annuels). Après avoir atteint 14,7 % du PIB en 2020, les dépenses de retraites accapareraient 13,7 % de la richesse nationale en 2025 contre 14 % estimés initialement.

Considérant qu’il n’existe pas de scénario de retour à l’équilibre des retraites à horizon 2040 sans intervention des pouvoirs publics, le COR estime que « le solde du système de retraite varierait entre +2,1 % et -0,7 % du PIB en 2070 ».

Le niveau de vie des retraités à venir en question

Dans son rapport le COR semble rappeler que ses projections s’appuient sur la poursuite de l’indexation des pensions sur l’inflation, dont la progression est moindre par rapport à celle des salaires.  De fait, les retraités qui, en moyenne, avaient un niveau de vie 10 points au-dessus de la moyenne seront dans dix ans, 10 points en dessous, toutes choses étant égales par ailleurs. Selon l’enquête 2020 Cercle de l’Épargne/ Amphitéa, 68 % des Français et 56 % des retraités considèrent que le niveau des pensions est insuffisant pour vivre correctement à la retraite. Ces résultats, alimentés par les crises et les réformes successives intervenues ces dernières années, expliquent la nécessité croissante chez nombre de Français de préparer financièrement leur retraite. Le succès du Plan d’Épargne Retraite en permettant de se constituer un complément de revenu dans un cadre souple, semble entrer en résonnance avec leurs attentes et besoins. Dans un communiqué publié le 7 juin, Bercy indique que 4,5 millions de personnes auraient adhéré aux nouveaux PER dont les encours atteindraient 31,6 milliards d’euros (sur 269 milliards d’euros pour l’ensemble des dispositifs d’épargne retraite).

Contacts presse :

Sarah Le Gouez

06 13 90 75 48

slegouez@cercledelepargne.fr

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