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Mieux vaut être riche et en bonne santé

Epargne 10 novembre 2020

Selon un article publié dans le numéro de septembre de l’American Economic Review, l’inégalité des richesses s’explique en partie par le fait que les gens peuvent prendre des risques avec leur argent. Les auteurs Laurent Bach, Laurent E. Calvet et Paolo Sodini examinent les bilans de chaque ménage suédois entre 2000 et 2007. Les rendements sont quantifiés grâce à des registres de propriété suédois extrêmement détaillés.

L’étude met en évidence que les ménages les plus riches investissent dans des actifs plus risqués et potentiellement plus rentables

Alors que les ménages ont une variété de choix considérable pour leurs placements, le patrimoine des Suédois de la part des 1 % des plus riches est ainsi investi en grande partie dans le private equity et plus marginalement dans l’immobilier commercial et d’autres actifs financiers risqués.

L’augmentation des rendements avec le patrimoine ne réside presque pas dans un accès des plus riches à de meilleures informations ou dans de meilleures compétences. Elle s’explique en revanche par le fait qu’ils acceptent de prendre de manière régulière davantage de risques. Les riches s’exposent aussi plus à des risques diversifiables, en particulier les entrepreneurs.

L’écart de rendement annuel entre le ménage médian suédois et les ménages suédois les plus aisés atteint ainsi près de cinq points. Pour la totalité de la distribution, des investissements exposés au même niveau de risque permettent d’arriver aux mêmes résultats. Une distribution des richesses initialement égalitaire va finir par se concentrer.

L’étude donne un aperçu de la composition de la richesse et des types d’actifs qui contribuent le plus à l’inégalité en Suède. Les auteurs montrent la répartition moyenne de la richesse brute, ventilée en différentes tranches de valeur nette. L’argent liquide est dominant pour les 20 % des ménages les moins aisés. L’argent liquide devient moins important à mesure que la valeur nette augmente et ne représente que 3 % pour les 0,01 % des ménages les plus aisés. La part des actifs à risque (comme l’immobilier commercial et le capital-investissement) fluctue autour de 10 % pour les ménages situés dans les 70 % inférieurs de la valeur nette. En revanche, elle est presque égale à 95 % pour les 0,01 % les plus riches.

Le logement contribue à modérer la dynamique des inégalités de patrimoine grâce à la possibilité de l’acheter à crédit. L’achat de logement à crédit permet à la « classe moyenne » de bénéficier d’un effet de levier qui augmente son exposition au risque mais aussi le rendement de son patrimoine. En France, la forte hausse des prix de l’immobilier au cours de ces dernières années a limité la dynamique des inégalités de capital.En définitive, les ménages riches obtiennent des rendements moyens élevés parce qu’ils supportent donc un risque systématique élevé. Ce phénomène permet d’expliquer la quasi-intégralité de l’évolution de la part des 1 % les plus riches au début du XXIe siècle en Suède. 

A lire dans le Mensuel n°79 de novembre 2020

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