menu

Accueil > Actualités > Epargne > 2020 > Dis moi combien tu gagnes, je te dirai combien tu épargnes ?

Dis moi combien tu gagnes, je te dirai combien tu épargnes ?

Epargne 15 octobre 2020

En 2017, le revenu disponible moyen par unité de consommation (UC) est de 29 954 euros, soit environ 2 500 euros par mois. Pour les 20 % les plus modestes, ce revenu est de 1 100 euros par mois, contre 4 700 euros pour les 20 % les plus aisés. En ne tenant compte que des revenus nets d’activité et des revenus du patrimoine, l’écart entre le premier et le dernier quintile serait de 1 à 10. Cet écart est réduit à 4,3 après prise en compte des transferts sociaux et fiscaux.

Pour les ménages les plus aisés, les revenus d’activité indépendante et les revenus financiers représentent respectivement 14 % et 11 % du revenu disponible brut, contre au plus 2 % et 3 % pour les autres ménages. Pour les plus aisés, la part des transferts nets est aussi bien plus faible (4 %) que chez les autres ménages (où, selon le quintile, elle est comprise entre 16 % et 57 %).

Les ménages les plus aisés contribuent à deux tiers des impôts sur le revenu. Les transferts représentent 28 % de leurs revenus contre une moyenne de 35 % en France. Ces transferts prennent essentiellement la forme de pensions de retraite. Pour les 20 % les plus modestes, les transferts nets représentent plus de la moitié de leurs revenus quand pour les autres ménages, les revenus d’activité assurent la plus grande partie des revenus.

De 2011 à 2017, le revenu des 20 % les plus aisés a baissé de 6,7 % en euros constants principalement en raison de la chute de leurs revenus financiers (-30,6 %). Cette contraction s’explique par la crise des dettes souveraines et par le durcissement de la fiscalité. Les produits financiers ont été soumis, pour les années 2013 à 2017, au barème progressif de l’impôt sur le revenu.

Les ménages des quatre premiers déciles ont enregistré entre 2011 et 2017 une hausse de leurs revenus en euros constants. Pour le premier quintile, cette hausse est imputable à l’augmentation des transferts nets qui a été, sur l’intervalle, supérieure à la baisse des salaires nets. La croissance du RDB des quintiles intermédiaires s’explique presque intégralement par la hausse des salaires nets.

Entre les ménages du premier quintile de RDB/UC et ceux du dernier, la dépense de consommation par UC varie de 1 à 3,1 (contre 1 à 4,3 pour le RDB). Le plus souvent, la structure du panier de consommation reste néanmoins assez proche pour tous les quintiles. En 2017, le poids de l’alimentation dans la dépense des plus modestes est ainsi supérieur de 4,6 points à celui des plus aisés. En proportion de leur consommation totale, les premiers dépensent aussi deux fois plus en communication que les derniers, et deux fois plus en alcools et tabac. En revanche, la part budgétaire de l’ameublement et de l’entretien de la maison est moins importante, reflétant la plus faible proportion de propriétaires dans ce premier quintile. Ils dépensent aussi moins en hôtels et restaurants.

Entre les ménages du premier quintile de RDB/UC et ceux du dernier, la dépense de consommation par UC varie de 1 à 3,1 (contre 1 à 4,3 pour le RDB). Le plus souvent, la structure du panier de consommation reste néanmoins assez proche pour tous les quintiles. En 2017, le poids de l’alimentation dans la dépense des plus modestes est ainsi supérieur de 4,6 points à celui des plus aisés. En proportion de leur consommation totale, les premiers dépensent aussi deux fois plus en communication que les derniers, et deux fois plus en alcools et tabac. En revanche, la part budgétaire de l’ameublement et de l’entretien de la maison est moins importante, reflétant la plus faible proportion de propriétaires dans ce premier quintile. Ils dépensent aussi moins en hôtels et restaurants.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

En 2017, le taux d’épargne passe de 2,7 % du RDB pour les ménages du premier quintile à 28,4 % chez ceux du dernier quintile. De 2011 à 2017, les taux d’épargne auraient tendance à augmenter pour les quatre premiers quintiles, les revenus augmentant plus vite que la consommation. En revanche, le taux d’épargne des 20 % de ménages les plus aisés perd 5 points, dont 3 points entre 2012 et 2013.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Les plus de 70 ans dégagent le plus fort taux d’épargne, 21,8 %, contre 15,9 % en moyenne en 2017. Les retraités en France épargnent, et cela même au-delà de 70 ans. Cette situation est liée au fait que leur niveau de vie est de 5 points au-dessus de la moyenne de la population et qu’ils ont tendance à restreindre leurs dépenses avec l’âge. Le taux d’épargne est, en revanche de moins de 9 % chez les moins de 40 ans. Il passe à 17,8 % chez les 50-59 ans.

Les écarts de revenu selon l’âge sont moins élevés qu’entre les quintiles de « niveau de vie ». Les 40-49 ans constituent la catégorie la plus aisée, percevant un revenu par ménage deux fois plus élevé que les moins de 30 ans qui sont les plus modestes. Chez les ménages seniors (60 ans ou plus), les prestations (principalement les pensions de retraite) représentent fort logiquement la grande partie des revenus, 70 % en moyenne quand chez les moins de 60 ans, les revenus d’activité constituent la source essentielle de revenu (86 % du RDB).

Entre 2011 et 2017, les revenus des ménages les plus âgés (70 ans ou plus) s’accroissent fortement (+8,6 % en euros constants) en raison du dynamisme des prestations retraites. Cette augmentation est imputable à l’effet noria. De larges cohortes d’actifs comportant de nombreux cadres sont parties à la retraite ces dernières années. Par ailleurs, le niveau des pensions des femmes progresse du fait qu’un nombre croissant dispose d’une carrière complète au moment de la liquidation des droits. En revanche, le revenu des ménages les plus jeunes (moins de 30 ans) diminue en raison de la montée de la précarité professionnelle.

Par rapport aux plus jeunes, les seniors dépensent une plus grande part en alimentation et sensiblement moins en transports et en hôtels et restaurants.

L’INSEE calcule un revenu disponible brut ajusté qui prend en compte les transferts en nature (crèches, école, repas, loisirs, transports, etc.). Ces transferts représentent 20 % du revenu disponible brut ajusté. Pour les 20 % les plus modestes, le taux des transferts ainsi comptabilisés atteint plus de 70 % quand pour le dernier quintile, ce taux est inférieur à 20 %. En retenant ce mode de calcul, l’écart de revenus entre le premier et le dernier quintile est ramené à 3 contre 4,4 avec le mode de calcul fondé sur le simple revenu disponible brut.

La socialisation des revenus est en France très élevée pour les 20 % des ménages les plus modestes qui sont de facto placés sous un régime de revenu universel sans le dire. Par ailleurs, il apparaît clairement que le coût de l’immobilier constitue pour les jeunes générations un facteur d’appauvrissement marqué, leurs dépenses pré-engagées pouvant atteindre 50 % de leur RDB. Si malgré des transferts importants, les plus élevés au sein de l’OCDE, le niveau d’insatisfaction sociale progresse d’année en année, l’origine est liée au ralentissement de l’ascension sociale, à la perte de valeur du travail certainement en lien avec la socialisation des revenus et aux problèmes de logement. La précarité croissante en début de carrière génère, par ailleurs, d’importantes frustrations conduisant à une dégradation du climat social. Il n’en demeure pas moins que le taux d’épargne en France demeure élevé, en particulier chez les seniors.

A lire dans le Mensuel n°78 d’octobre 2020 

Partagez cet article

Suivez le cercle

recevez notre newsletter

le cercle en réseau

contact@cercledelepargne.com