Les valeurs « actions » continuent de fluctuer en fonction des annonces concernant l’évolution des prix. Les craintes du début de semaine se sont atténuées. Le recul de l’indice manufacturier de la FED de Philadelphie, bien plus important que prévu, a rassuré les investisseurs. Ces derniers se sont réjouis de l’amélioration de la situation au niveau des services au mois de mai aux Etats-Unis. En France, selon les données préliminaires, l’indice PMI flash composite a atteint son plus haut niveau depuis juillet dernier à 57 points, contre 51,6 en avril, et une attente plus modeste de 53,7. Cette augmentation serait imputable au secteur non-manufacturier. En Allemagne, la progression est moindre, l’indice composite passant de 55,8 à 56,2 points. Celui de la zone euro est ressorti à 56,9 points, après 53,8 en avril. Il s’agit du chiffre le plus élevé enregistré depuis février 2018. L’amélioration de la situation dans les services est en lien avec les déconfinements opérés par les différents Etats membres de la zone euro. Elle permet de suppléer le ralentissement de la croissance du secteur manufacturier qui doit faire face à des problèmes d’approvisionnement. Aux Etats-Unis, le PMI du mois de mai progresse à 70,1 points dans les services, au-dessus des 64,5 points attendus et des 64,7 points observés en avril. Ce niveau est un plus haut historique. L’indice composite passe de son côté de 63,5 à 68,1 points.
Le prix du pétrole était orienté à la baisse cette semaine en raison du bon avancement des négociations entre les Etats-Unis et l’Iran sur le nucléaire qui permettrait le retour sur le marché du pétrole iranien.
Dans ce contexte, les indices « actions » ont faiblement progressé sur la semaine. Le CAC 40 a ainsi augmenté de 0,02 %.
Les ailes brûlées du bitcoin
La semaine aura été également marquée par la chute du bitcoin qui, mercredi 19 mai, a perdu près de 30 % de sa valeur par rapport au dollar. Il a reculé de 50 % par rapport à son cours record du 14 avril dernier à 64 865,22 dollars. Ce décochage fait suite à la décision des autorités chinoises, le 18 mai, d’interdire aux institutions financières de proposer à leurs clients des services liés aux cryptomonnaies. Ce changement de position vise à casser un mouvement spéculatif et à faciliter l’émergence d’une offre de monnaie digitale que la banque centrale chinoise développe. Comme la Banque Centrale Européenne, les autorités bancaires de l’Empire du Milieu ont rappelé que le bitcoin n’est pas une monnaie. La chute du bitcoin est également imputable à l’annonce d’Elon Musk, le fondateur de Tesla, qui après avoir acheté des bitcoins et fait monter les cours a annoncé 12 mai, sur Twitter, suspendre la possibilité de payer les voitures produites par son groupe avec des bitcoins, ce qui était possible depuis le 24 mars. Pour justifier ce revirement, il a mis en avant le piètre bilan carbone du bitcoin tant pour sa fabrication que pour son fonctionnement. Tesla aurait revendu tous ses bitcoins… Les autres cryptomonnaies (ether, ripple, litecoin) ont également connu de fortes baisses. La capitalisation totale des cryptomonnaies est ainsi tombée à 1 390 milliards de dollars le 19 mai, contre 2 000 milliards sept jours avant. En fin de semaine, le bitcoin est légèrement remonté à 37 000 dollars.
Résultats 21 mai 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 386,41 | +0,02 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 34 207,84 | -0,51 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 13 470,99 | -2,34 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 437,51 | +0,41 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 018,05 | -0,36 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 025,78 | +0,21 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 084,47 | -4,34 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 490,38 | +0,31 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,247 % | -0,017 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,1315 % | -0,0055 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,627 % | -0,017 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,2178 | +0,29 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 876,054 | +1,86 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 66,840 | -2,75 % | 51,290 |
Au sein des pays de l’OCDE, un lien est constaté entre la nature de l’épargne et la croissance. Une épargne sans risque abondante rend plus difficile l’obtention de gains de productivité.
Au sein de l’OCDE, l’Europe du Nord et les États-Unis se caractérisent par le faible poids de l’épargne sans risque qui capte 25 % de l’épargne totale quand au sein de la zone euro et au Japon, elle en représente plus de 30 %. Aux États-Unis, 35 % de l’épargne du pays est investie en actions contre 15 % au sein de la zone euro et moins de 10 % en France.
Si l’épargne à risque est de petite taille, les intermédiaires financiers (banques, assureurs) sont contraints de procéder à sa transformation et à prendre des risques. Or, leur capacité à transformer l’épargne est limitée par la nécessité d’avoir des fonds propres importants pour rendre compatibles les actifs risqués et les passifs sans risque. La réglementation européenne a, en outre, accru les exigences de fonds propres ce qui les conduit à réduire leurs investissements en actions (Solvency II).
Les États-Unis, la Suède, le Danemark qui enregistraient, entre 2002 et 2019, les plus forts gains de productivité se caractérisent par une épargne sans risque faible, représentant moins de 25 % du total de l’épargne. La France, l’Espagne et l’Italie dont l’épargne sans risque représente plus de 30 % de l’épargne totale ont des gains de productivité inférieurs à la moyenne de l’OCDE sur la même période. La situation du Japon est atypique en cumulant un taux d’épargne sans risque de plus de 60 % et des gains de productivité supérieurs à la moyenne. Les pays dans lesquels le poids de la recherche et développement est supérieur à 2,8 % du PIB sont ceux où l’épargne sans risque est faible. La seule exception notoire reste le Japon qui se caractérise par une recherche et développement (R&D) de plus de 3,5 % du PIB. La France (2,4 % du PIB) est loin derrière ce pays ainsi que derrière la Suède, le Danemark, les États-Unis ou la Finlande en matière de R&D. La même constatation vaut pour les dépôts de brevets. Le stock de robots industriels n’est, en revanche, pas corrélé avec la structure de l’épargne. Le Japon, l’Allemagne ou l’Italie ont un stock de robots rapporté au nombre de salariés de l’industrie manufacturière supérieur à la moyenne tout en ayant une préférence marquée pour l’épargne sans risque.
L’adage « en avril ne te découvre pas d’un fil » s’applique parfaitement en 2021 au Livret A. Pour le quatrième mois consécutif, le Livret A a, selon les résultats de la Caisse des Dépôts et Consignation, enregistré une collecte positive de 2,95 milliards d’euros en légère hausse par rapport à celle du mois de mars, 2,80 milliards d’euros. Depuis trois mois, le premier produit d’épargne des Français surfe sur la vague des 2,8/2,9 milliards d’euros par mois. La collecte d’avril 2021 est néanmoins inférieure à celle du mois d’avril 2020 lors du premier confinement ( 5,47 milliards d’euros) et à celle du mois de janvier 2021 (6,32 milliards d’euros). Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte s’élève à près de 15 milliards d’euros, soit 1,5 milliard d’euros de plus qu’à la même période de l’année dernière. De toute l’histoire du Livret A, jamais la collecte n’avait atteint un tel montant sur les quatre premiers mois de l’année. Le précédent record datait de l’année 2015 avec 14,59 milliards d’euros de janvier à avril. Depuis le début de l’épidémie, la collecte nette du Livret A dépasse 33 milliards d’euros.
Le mois d’avril est en temps ordinaire un mois correct pour le Livret A. Une seule décollecte a été enregistrée lors de ces dix dernières années (-170 millions en avril 2015). En ce début d’année, le contexte demeure atypique avec une épidémie qui en est à sa troisième vague et un front économique plus qu’incertain. Dans ces conditions, le Livret A demeure la valeur refuge de l’épargne populaire, fonction qu’il occupe depuis le début de la crise sanitaire. Même si le troisième confinement qui a englobé tout le mois d’avril a été moins sévère que le premier, voire que le deuxième, les ménages ont été limités dans leurs mouvements et au niveau de leurs achats ce qui conduit à une épargne subie importante. Par ailleurs, ils demeurent inquiets en ce qui concerne l’évolution de la situation économique et sociale ce qui les incite à maintenir un volant élevé d’épargne de précaution. La préférence pour la sécurité et la liquidité l’emporte donc toujours sur la recherche du rendement.
L’encours du Livret A n’en finit pas de battre record sur record. En avril, il s’est élevé à 341,5 milliards d’euros, contre 312 milliards d’euros un an auparavant. De son côté, le Livret de Développement Durable a également battu un nouveau record avec un encours de 125,2 milliards d’euros en enregistrant une collecte positive de 840 millions d’euros en avril
Le déconfinement qui a débuté au mois de mai étant progressif, le reflux de l’épargne subie le sera tout autant. Avec la réouverture des bars, des restaurants et des lieux de loisirs, les Français qui en sont privés depuis la fin de l’année 2020 devraient se faire plaisir ce qui devrait amener à une forte baisse du flux d’épargne d’ici juin. Le montant des dépenses d’équipement en particulier ceux liés à la maison semble être en progression. Les réservations pour les vacances sont par ailleurs importantes. Cette baisse ne signifie pas automatiquement que les ménages puiseront massivement dans la cagnotte constituée depuis un an. L’attentisme restera de mise du moins jusqu’aux vacances. Si le recul de l’épidémie et la reprise économique sont confirmés, un petit vent d’euphorie pourrait gagner les Français. ils réduiront alors le volume de leur épargne de précaution, sans pour autant que cette dernière revienne au niveau qui était le sien avant la crise.
La France comptait, en 2019, 5,2 millions de « cadres ou professions intellectuelles supérieures », soit 19 % des personnes en emploi au sens du Bureau international du travail (BIT). À travers cet item générique, sont réunies six catégories professionnelles distinctes (professions libérales, professeurs et professions scientifiques, cadres de la fonction publique, professions de l’information, des arts et des spectacles, cadres administratifs et commerciaux d’entreprise ainsi que des ingénieurs et cadres techniques d’entreprise), dans lesquelles se côtoient travailleurs non-salariés, fonctionnaires et salariés du secteur privé. Les cadres ou professions intellectuelles supérieures ont néanmoins pour dénominateur commun, un niveau de qualification élevé (87 % étant diplômés de l’enseignement supérieur contre 43 % pour l’ensemble des personnes en emploi) et, corollaire logique, un niveau de vie supérieur aux autres grandes catégories socioprofessionnelles. Selon l’INSEE, le niveau médian des cadres et des actifs exerçant une activité intellectuelle supérieure était, en 2018, de 33 850 euros contre 23 040 euros pour l’ensemble des actifs ayant déjà travaillé.
Au mois d’avril, l’économie américaine n’a créé que 266 000 emplois et le taux de chômage a augmenté de 0,1 point, à 6,1 % de la population active quand le consensus tablait sur une création d’un million d’emploi et un taux de chômage en baisse à 5,8 % escomptée. Si, avec la fin des restrictions de déplacement, 331 000 embauches ont été enregistrées dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, des pertes ont été constatées dans l’industrie. Il y a eu également un ralentissement des créations de postes dans les secteurs de l’aide à domicile et les livraisons. Les salaires ont augmenté de 0,7 %, soit plus qu’attendu. Ces résultats en demi-teinte confortent les positions de la politique de la Réserve fédérale américaine qui souligne qu’il faudra du temps avant que le marché du travail se normalise. La politique monétaire devrait donc rester accommodante encore plusieurs mois. Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans est ainsi repassé brusquement en dessous du seuil de 1,5%, avant de revenir à 1,557%. Les marchés « actions » ont profité, vendredi, de la détente des taux en continuant la marche vers l’avant. Le CAC 40 a gagné sur la semaine 1,85 %, après un gain de 0,18 % sept jours plus tôt, se rapprochant de la barre des 6 400 points.
Jeudi 6 mai, le Ministère de l’Économie Bercy a émis 6,81 milliards d’euros d’obligations assimilables du Trésor (OAT) à dix ans à un taux de 0,13 %, ce qui constitue le taux le plus élevé enregistré depuis le mois de juin 2019. Cette émission à taux positif confirme l’évolution constatée sur le marché secondaire où les taux étaient orientés à la hausse depuis le mois de janvier, entraînés dans cette direction par ceux des États-Unis sur fond de menace inflationniste.
La montée en puissance de la vaccination et les plans de déconfinement laissent présager une forte reprise durant la période estivale, source d’augmentation des prix, d’autant plus que des pénuries se font jour dans plusieurs domaines. Certains mécanismes de marché se remettent aussi en place. Une corrélation entre les rendements des Bunds allemands et des Treasuries américains est de mise. Traditionnellement, quand les taux américains montent, les taux allemands suivent le mouvement dans une proportion un peu plus faible. Ces derniers mois, les interventions de la Banque centrale européenne avaient érodé ce lien. La hausse des taux européens s’explique également par la progression relativement lente et inférieure aux attentes des rachats d’obligations par la Banque Centrale Européenne. Leur rythme est passé de 14 milliards à 18 milliards d’euros par semaine. Les marchés sont tentés de tester la détermination de la banque centrale à poursuivre ses achats au même rythme dans les prochains mois. La décision devrait être prise lors de la réunion du Conseil des Gouverneurs du 10 juin. Cette dernière s’annonce délicate en raison du souhait de certains membres d’arrêter le programme de rachats (PEEP) dès le troisième trimestre. En France, plus tôt que d’habitude, la perspective de l’élection présidentielle commence à peser sur les taux. Les résultats des élections régionales et départementales pourraient nourrir une défiance à l’encontre des titres français de la part des investisseurs étrangers. L’écart avec les taux allemands se sont légèrement accrus passant de 246 à 386 points de base de la fin décembre 2020 au 7 mai 2021.
Résultats 7 mai 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 385,51 | +1,85 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 34 777,76 | +2,67 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 13 752,24 | -1,51 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 399,65 | +1,74 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 129,7 | +2,29 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 034,25 | +1,50 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 29 357,82 | 1,89 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 418.87 | -0,81 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,172 % | +0,090 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,214 % | -0,014 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,577 % | -0,056 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,2163 | +1,18 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 830,385 | +3,51 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 68,160 | +2,16 % | 51,290 |
Au mois de mars, l’assurance vie enregistre son 4e mois de collecte positive consécutif avec un gain d’un milliard d’euros. Ce résultat est néanmoins en retrait par rapport à ceux de janvier et février (respectivement 1,9 et 1,4 milliard d’euros). Traditionnellement, le mois de mars est plutôt favorable à l’assurance vie. Au cours de ces quinze dernières années, le premier produit financier des Français n’a trébuché qu’à deux reprises, en 2012, annus horribilis, et en 2020 au début de la pandémie. Sur les trois premiers mois de l’année, la collecte nette est de 4,4 milliards d’euros
Au mois de mars 2021, la collecte brute a atteint 12,7 milliards d’euros en hausse de 0,8 milliard d’euros par rapport à février. La part des unités de compte est de 37 %, toujours portée par la bonne tenue du marché « actions ». Les prestations se sont élevées à 11,6 milliards d’euros, en augmentation de 0,9 milliard d’euros par rapport au mois de janvier. L’encours de l’assurance a atteint 1812 milliards d’euros fin mars, ce qui constitue un nouveau record.
Les Français n’ont pas encore réellement décidé de réallouer leur épargne « Covid ». L’attentisme est de mise compte tenu du haut niveau d’incertitudes. La préférence pour la liquidité et la sécurité demeure forte. Les arbitrages entre consommation/épargne longue/épargne courte seront réalisés au cours du second semestre. Comme lors des crises précédentes, il est fort probable que les ménages conservent un niveau d’épargne de précaution supérieur à celui d’avant crise. L’assurance vie devrait enregistrer une progression de sa collecte en fin d’année sous réserve de la confirmation de la reprise économique.
Le Conseil des Prélèvements Obligatoires qui est rattaché à la Cour des Comptes vient de rendre public un rapport sur la fiscalité du patrimoine des ménages.
Selon le Conseil des Prélèvements obligatoires, fin 2015, le capital net des ménages représentait près de 11 000 milliards d’euros contre 5 000 milliards d’euros en 2000, soit une augmentation de près de 71 % hors inflation.En 15 ans, le patrimoine a progressé plus vite que les revenus des ménages, qui n’ont augmenté que de 17 %. La part du dernier décile des ménages dans le patrimoine total est de 55,3 % en 2014, contre 50,0 % en 1984, soit une hausse de 5,3 points en 30 ans, moindre cependant que dans d’autres pays de développement comparable.
Le patrimoine des ménages, net de leurs dettes, est ainsi passé de 5,6 années de revenu disponible en 2000 à 8,3 années en 2015. Les prélèvements sur le capital des ménages, qui s’élèvent en France à 10,8 % du PIB.
Jusqu’au dernières modifications instituées par la loi de finances pour 2018, les ménages devaient acquitter six impôts principaux, prélevés tant sur la détention de patrimoine –
taxe foncière et impôt de solidarité sur la fortune –, sur la perception des revenus soumis à l’impôt sur le revenu et aux prélèvements sociaux – que sur sa transmission, à titre gratuit (droits de succession et de donation) ou onéreux (cessions).
Les prélèvements portant sur les revenus du capital représentent 40 % du total, contre 31 % pour la détention et 29 % pour la transmission. Entre 2006 et 2016, la part des prélèvements sur les revenus du capital et la transmission a diminué, au profit de celle des prélèvements sur la détention. Les deux tiers des prélèvements sur le capital des ménages portent sur l’assiette immobilière. Près d’un quart des prélèvements sur le capital des ménages finance la sécurité sociale. Les trois quarts restants servent à financer à parts à peu près égales les dépenses de l’État et celles des collectivités territoriales. La part affectée aux collectivités territoriales a augmenté depuis 10 ans, principalement sous l’effet de la hausse de la taxe foncière.
Les dépenses fiscales (les fameuses niches) sont importantes en France. Elles représentent un manque à gagner de 21 milliards d’euros pour les finances publiques.
Selon le Conseil des Prélèvements Obligatoires, la France est l’un des États de l’Union dans lequel les prélèvements sur le capital sont les plus élevés, de 2,4 points de PIB au-dessus de la moyenne européenne (8,4 %). Pour les seuls ménages, les prélèvements sur le stock de capital s’élèvent à 4,3 % du PIB (moitié plus que la moyenne européenne à 2,8 %). Ceux sur les revenus du patrimoine atteignent 1,8 % du PIB (la moyenne de l’UE est à 1,1 %). Les prélèvements sur le capital, des ménages et des entreprises, représentent en France 23,5 % des prélèvements, contre 21,6 % pour la moyenne européenne.
Le Conseil des Prélèvements Obligatoires juge les prélèvements sur le patrimoine des ménages peu efficient et peu lisible. Il demande plus de prévisibilité et une meilleure prise en compte des intérêts économiques. Le système en vigueur est accusé de favoriser la concentration et la stérilisation du patrimoine. Les propositions qu’il formulent dans son rapport visent à accroître la fluidité du patrimoine, à réduire les inégalités de traitement et à contribuer à réorienter l’épargne vers des placements longs.
Il souhaite une refonte de la fiscalité des plus-values immobilières en supprimant le système d’abattement qui est fonction de la durée de détention. Le dispositif est jugé contre-productif car il favorise la rétention des biens. Le Conseil propose que les plus-values soient calculées en prenant en compte l’érosion liée à l’inflation.
Le Conseil des Prélèvements Obligatoires suggère d’unifier la taxation des revenus fonciers en supprimant le dispositif de loueur en meublé non professionnel.
Sans surprise, il préconise la révision des valeurs locatives qui n’a pas été effectuée depuis les années 70.
Pour les droits de mutation à titre onéreux, le Conseil suggère leur allègement pour diminuer le coût des transactions, de les rendre progressifs voire de les associer à la taxe foncière.
Le Conseil réclame également une diminution des plafonds de l’épargne réglementée. L’objectif serait de faciliter la réorientation de l’épargne des ménages vers des placements jugés plus productifs et de réduire le coût de la dépense fiscale afférente à ces produits (1,4 Md€ en 2016, IR et PS).
Pour l’assurance-vie, le Conseil propose de supprimer les abattement de 4600 euros pour un célibataire et 9200 euros pour un couple ), de supprimer le seuil de 150 000 euros d’encours à partir duquel le prélèvement forfaitaire unique de 30 % s’applique en lieu et place du taux de 24,7 %. Il demande également que les taux d’imposition prennent en compte non plus la date de souscription des contrats mais la celle des versements. Avec l’application du PFU, cette modification serait en l’état sans effet. Dans un souci d’harmonisation et afin d’encourager l’épargne longue, la durée du PEA serait portée de 5 à 8 ans.
Du fait que les ménages héritent de plus en plus tard, après 50 ans, soit huit ans de plus qu’en 1980, le CPO propose d’encourager les donations en rapprochant les abattements de ceux en vigueur pour les successions. En contrepartie, il suggère d’augmenter les droits de succession à titre gratuit et de limiter les avantages associés en matière de succession à l’assurance-vie.
Le Cercle de l’Epargne avait demandé l’harmonisation des différents produits d’épargne retraite dans le cadre de ses propositions formulées durant la campagne présidentielle. Il a été partiellement entendu. En effet, dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 2018 à l’Assemblée nationale, un amendement du député Mohamed Laqhila (LREM), expert-comptable de profession, offre une possibilité de sortie partielle en capital aux titulaires de contrats de groupe, à savoir les contrats «loi Madelin» et les contrats «article 83».
Jusqu’à maintenant, seuls les souscripteurs de produits individuels (PERP, Prefon, Corem)avaient la possibilité d’effectuer un rachat à hauteur de 20% de la provision mathématique de leur contrat (article L 132-23 du Code des assurances pour les contrats de la fonction publique et par l’article L 144-2 du même Code en ce qui concerne les PERP).
Selon le site Previssima, la souscription de nouveaux contrats d’épargne retraite a enregistré une baisse de 15 %. Néanmoins, le montant des cotisations et celui des encours continuent de progresser respectivement à hauteur de 2 % et de 10 % sur un an.
Les adhésions au Perp sont en recul de 20 % par rapport au 1er semestre 2016 avec un nombre de nouveaux plans ouverts de 33 000. Le nombre de plans en phase de constitution en cours au 30 juin 2017 est en progression de 1 % sur un an (soit 2,5 millions). Les cotisations versées s’élèvent à 800 millions d’euros en hausse de 5 % sur un an,. L’encours a atteint 15,9 milliards d’euros à fin juin 2017, (soit une hausse de 14 % sur un an).
Les adhésions aux contrats Madelin s’éest élevé à 34 000 en baisse de 11 % par rapport au 1er semestre 2016. 1,1 million de contrats Madelin sont en cours de constitution auprès des sociétés d’assurances à fin juin 2017, soit une hausse de 1 % sur un an. Sur le premier semestre 2017, le montant des cotisations versées sur s’est élevé à 1,3 milliard d’euros (stable sur 1 an). Les encours des contrats en cours de constitution progressent de 8 % sur un an pour atteindre 29,2 milliards d’euros.
La baisse des ouvertures de nouveaux contrats est-il lié à l’incertitude sur la retenue à la source. En effet, celle ci aurait du s’appliquer au 1er janvier 2018 faisant de l’année 2017 une année blanche en ce qui concerne les réductions d’impôt pour l’épargne retraite. Cela a pu peser sur la souscription mais a priori cela n’a pas influencé les cotisations. Il faudra attendre les résultats du seconde semestre pour voir l’effet réel de cette incertitude. La retenue à la source a été en effet suspendue et pourrait être appliquée en 2019 ce qui ferait donc de 2018 une année blanche pour les réductions d’impôts à l’épargne retraite sauf si une modification législative était apportée.
Le Gouvernement profite de la hausse future de la CSG pour revenir à la charge en matière de taux de prélèvements sociaux applicable aux revenus de l’épargne. En 2013, le Gouvernement de Jean-Luc Ayrault avait tenté que le taux applicable en matière de prélèvements sociaux pour les revenus de l’épargne financière soit celui en vigueur au moment du rachat et non celui en vigueur au moment de la perception réelle des revenus. Du fait de l’existence d’un décalage entre perception et rachat en particulier pour les produits comme le PEA, le PEL ou l’assuarnce-vie, les taux peuvent être différents. Leur forte progression des vingt dernières années contribue à ce que celui qui effectue un rachat de nombreuses années après la perception de ses revenus soit pénalisé.
Dates | CSG | CRDS | Prélèvement social | Contribution additionnelle | Contribution de solidarité pour l’autonomie |
Taux global |
Du 1er janvier 1997 au 31 décembre 1997 |
3,40 % | 0,50 % | – | – | – | 3,90 % |
Du 1er janvier 1998 au 30 juin 2004 |
7,50 % | 0,50 % | 2 % | – | – | 10 % |
Du 1er juillet 2004 au 31 décembre 2004 |
7,50 % | 0,50 % | 2 % | – | 0,30 % | 10,30 % |
Du 1er janvier 2005 au 31 décembre 2008 |
8,20 % | 0,50 % | 2 % | – | 0,30 % | 11 % |
Du 1er janvier 2009 au 31 décembre 2010 |
8,20 % | 0,50 % | 2 % | 1,10 % | 0,30 % | 12,10 % |
Du 1er janvier 2011 au 30 septembre 2011 |
8,20 % | 0,50 % | 2,20 % | 1,10 % | 0,30 % | 12,30 % |
Du 1er octobre 2011 au 30 juin 2012 |
8,20 % | 0,50 % | 3,40 % | 1,10 % | 0,30 % | 13,50 % |
Depuis le 1er juillet 2012 | 8,20 % | 0,50 % | 5,40 % | 1,10 % | 0,30 % | 15,50 % |
À compter du 1er janvier 2018* | 9,90 % | 0,50 % | 5,40 % | 1,10 % | 0,30 % | 17,20 % |
Depuis septembre 2013, le taux en vigueur au moment du rachat qui s’impose, sous certaines conditions pour l’assurance-vie. Mais le PEA et l’épargne salariale y échappaient. Au nom de la simplification et afin de trouver quelques recettes supplémentaires, un article du projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoira donc une «application du taux des prélèvements en vigueur à la date du fait générateur» (autrement dit, le rachat), selon le dossier remis à la presse. Cela «permet de garantir que la hausse de la CSG (…) s’appliquera bien pour tous les faits générateurs intervenant à compter du premier janvier 2018 dans des conditions identiques à tous les produits d’épargne». Concrètement, les produits issus des sommes placées sur un PEA ou en épargne salariale seront soumis à des prélèvements sociaux de 17,2% en 2018, quelle que soit la date d’encaissement des revenus.
Les mois se suivent et se ressemblent. La collecte du Livret A, au mois d’août, a été positive de 1,59 milliard d’euros pour le 9e mois consécutif. Depuis le début de l’année, la collecte atteint déjà 12,17 milliards d’euros ce qui place 2017 dans les très bons crus du Livret A.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire enregistre également une collecte positive de 340 millions d’euros.
L’encours du Livret A atteint désormais 271,7 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. Il en est de même pour le LDDS avec 103,8 milliards d’euros.
Les vacances et l’absence de rendez-vous fiscaux expliquent le fait que traditionnellement, le mois d’août est un bon mois pour l’épargne dite populaire.
Le Livret A bénéficie toujours de la préférence des Français pour la sécurité et la liquidité. Les Français demeurent toujours circonspects vis-à-vis des produits de marché que ce soit sous formes d’actions ou d’unités de compte.
Par ailleurs, dans un contexte de réforme fiscale, l’exonération totale de prélèvements dont profitent le Livret A et le LDDS constitue un havre de paix pour les épargnants. Face aux incertitudes fiscales qui concernent d’autres produits phares comme l’assurance-vie et le plan d’épargne logement, les épargnants font confiance à un produit qu’ils connaissent bien, le Livret A.
Les deux principaux produits de l’épargne populaire ne pâtissent pas de la faiblesse de leur rendement. Avec une inflation qui a été de 0,9 % sur les six derniers mois, le rendement réel est pourtant négatif de 0,15 point. Cette situation est amenée à se poursuivre avec l’intention du Gouvernement de geler le taux du Livret A à 0,75 % durant deux ans. Mais le resserrement des écarts de rendement entre les grands produits d’épargne – PEL (1 %), fonds euros de l’assurance-vie (1,9 % en 2016)- conduit les Français à laisser leur argent sur des produits de très court terme, comme le Livret A ou plus globalement sur leurs dépôts à vue (413 milliards d’euros en juillet 2017 contre 242 milliards d’euros en août 2007).
L’attentisme risque de durer jusqu’à la fin de l’année voire au-delà. En effet, il est probable que les annonces du Ministre de l’Economie sur la taxe forfaitaire unique incitent, dans un premier temps, les épargnants à la prudence. Cette taxe aboutit à réduire les prélèvements sur certains produits financiers (livrets bancaires, comptes titres) et à les augmenter sur d’autres (PEL, assurance-vie). L’introduction de cette taxe pourrait infléchir quelque peu les comportements des ménages dans les prochains mois mais il n’est pas garanti qu’ils optent pour des placements à risques.
Quelle incidence peut avoir le lieu de résidence sur les attentes et comportements des Français en matière d’épargne et de retraite ? L’étude 2017 « Les Français, l’épargne et la retraite », Cercle de l’Épargne/Amphitéa met en exergue d’importantes disparités entre les épargnants vivant en milieu rural, ceux qui résident dans les communes urbaines de province et ceux de l’agglomération parisienne.
Au sommaire de l’étude
Le Livret A inarrêtable
Pour le sixième mois consécutif, le Livret A a enregistré, en mai, une collecte positive avec un gain de 1,3 milliard d’euros. Ce résultat est d’autant plus remarquable que le mois de mai ne sourit pas toujours au Livret A, six décollectes ayant été dénombrées entre 2007 et 2017.
Les Français sont redevenus des fidèles du Livret A et malgré le taux de rendement de 0,75 %. Depuis le début de l’année, la collecte nette atteint déjà 8,58 milliards d’euros ce qui en rythme annuel permettrait d’atteindre 20 milliards d’euros. Ainsi, mois après mois, les versements permettent de compenser la décollecte enregistrée en 2014 et 2015, décollecte qui s’était élevée à 15,4 milliards d’euros. L’encours du Livret A s’élève désormais 268,1 milliards d’euros et se rapproche de son maximum atteint au mois d’avril 2014 (268,7 milliards d’euros)
En offrant la liquidité, la sécurité avec une absence totale de prélèvements fiscaux et sociaux, le Livret A continue de séduire les Français.
Ce regain de forme du Livret A est lié, sans nul doute, à la volonté des ménages français de conserver avant l’été une épargne de précaution abondante. Au mois d’avril, les dépôts à vue des ménages a atteint un sommet historique à 402,371 milliards d’euros. La baisse du rendement des fonds euros des contrats d’assurance-vie joue en faveur du Livret A. En outre, les fonds euros sont moins accessibles car les assureurs demandent à ce que les épargnants investissent une partie de leurs disponibilités en unité de compte.
Livret A, éternel valeur refuge
Les incertitudes électorales au cours du mois de mai et les éventuels changements fiscaux pouvant concerner certains produits d’épargne dont l’assurance-vie a redonné ses lettre de noblesse à la valeur refuge qu’est le Livret A. les variations des prix du pétrole réduit la visibilité sur l’évolution du pouvoir d’achat. Les ménages éprouvent des difficultés pour appréhender leur facture énergétique.
L’inflation n’y change rien
En revanche, cette hausse des prix, depuis quelques mois, n’a pas dissuadé les Français de placer leur argent disponible sur le Livret A ou le LDDS. En effet, avec un taux moyen d’inflation depuis le début de l’année de 0,8 %, le rendement réel du Livret A est désormais négatif de 0,5 point. Si au mois de juin, l’inflation restait à son niveau actuel, le taux du Livret A pourrait être fixé, en application de la formule, à 1 % mais en cas de diminution de l’indice des prix, ce qui n’est pas impensable au vu du prix du pétrole, son maintien à 0,75 % pourrait se justifier.
Dans tous les cas, le Livret A devrait bénéficier durant les prochains mois d’un courant porteur. En effet, les modifications fiscales ne seront connues qu’à la fin de l’année et les taux de rendement des fonds euros sont toujours orientés à la baisse. Par ailleurs, L’INSEE espère néanmoins que les ménages français puisent dans leur épargne pour compenser la diminution des gains de pouvoir d’achat. Il n’est pas certain qu’ils obéissent aux souhaits de l’institut de la statistique. Affaire à suivre…..
Les retraités qui sont 16 millions en France, soit 20 % de la population française, détiennent une part conséquente du patrimoine de notre pays. Leur comportement est donc capital pour étudier les évolutions de l’épargne. Par ailleurs, leurs jugements sur leur retraite et sur le système de retraite sont importants compte tenu de leur poids électoral. C’est pourquoi le Cercle de l’Épargne consacre son étude du mois de juin à l’examen des besoins et des attentes des retraités en matière d’épargne et de retraite à partir des résultats de l’enquête « Les Français, l’épargne et la retraite »* menée conjointement avec l’association Amphitéa.
L’assurance-vie est, en ce début de deuxième trimestre, toujours à la recherche d’un second souffle même si elle a renoué avec une collecte nette positive.
La collecte nette du mois d’avril a atteint, en effet, 400 millions d’euros, après avoir été nulle au mois de mars. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette n’a été que de 1,4 milliard d’euros contre plus de 10 milliards d’euros sur la même période de 2016.
Le mois d’avril était jusqu’à maintenant un bon mois pour l’assurance-vie. Sur ces dix dernières, à l’exception de 2012 et de 2013, la collecte nette se situait entre 2 et 5 milliards d’euros. De ce fait, le résultat de cette année s’inscrit dans la tendance des derniers mois mais est en rupture par rapport à celle de long terme.
Les cotisations brutes se sont élevées à 10,9 milliards d’euros contre 12,2 milliards d’euros au mois de mars et 11,7 l’année dernière à la même période. Les Français ne se sont pas précipités pour placer leurs disponibilités sur l’assurance-vie. Les rachats sont également en décrue à 10,5 milliards d’euros contre 12,2 milliards d’euros au mois de mars et 9,9 milliards l’année dernière.
L’attentisme semble donc de mise chez les épargnants, pas de réel désamour mais des interrogations.
L’assurance-vie, le premier produit d’épargne des Français, est toujours à la croisée des chemins. Les faibles taux d’intérêt pèsent sans nul doute sur la collecte comme l’application des nouvelles règles prudentielles. L‘orientation de l’épargne collectée vers les unités de compte progresse à pas comptés. Elles ont représenté, en avril, 25,7 % de la collecte contre 27 % en mars. Leur poids s’est néanmoins accru de 10 points depuis la crise financière de 2011/2012. Si les épargnants acceptent de prendre un peu plus de risques, ils ne sont pas encore disposés à basculer en masse l’épargne placée sur les fonds euros.
Les épargnants attendent d’en savoir plus sur les intentions du nouveau Président de la République. Pour autant, ce dernier a affirmé que l’instauration du prélèvement libératoire à 30 % ne concernerait que les versements postérieurs à son adoption et les seuls assurés ayant plus de 150 000 euros d’encours. Plusieurs incertitudes expliquent le comportement des ménages. Ils ne savent pas comment sera apprécié le seuil des 150 000 euros, contrat par contrat ou par foyer fiscal. Si la deuxième solution apparaît la plus logique, elle pourrait poser des problèmes techniques et de confidentialité car ce sont les compagnies d’assurance qui paie directement l’impôt en cas de recours au prélèvement libératoire. Par ailleurs, il y aura cohabitation entre plusieurs taux de prélèvements en fonction de la date des versements. Cela sera d’autant plus complexe que le taux de CSG devrait augmenter de 1,7 point au 1er janvier 2018. Enfin, il est possible que les unités de compte fassent l’objet d’un traitement diférencié. Néanmoins, les détenteurs de contrats d’assurance-vie assujettis à l’ISF pourront peut-être se réjouir de la sortie de ces derniers de l’assiette de cet impôt si la promesse du candidat Emmanuel Macron est adoptée.
A défaut d’avoir une vision précise du futur régime fiscal, les épargnants privilégient pour le moment les placements liquides comme les dépôts à vue ou le Livret A. L’assurance-vie devrait donc connaître une année 2017 étale, la modification de son régime fiscal devant intervenir dans le cadre du projet de loi de finances pour 2018 présenté au mois de septembre prochain.
Dans cette période électorale, France Stratégie qui a remplacé le Centre d’analyse stratégique lui même succession du Commissariat général du Plan et qui a intégré en son sein le Conseil de l’emploi, des revenus et de la cohésion sociale (CERC) vient de publier une note appelant à une refonte de la fiscalité de l’épargne.
France Stratégie souligne que la France ne manque pas d’épargne mais qu’elle a besoin de mieux investir, « pour faire face aux défis écologiques et à la révolution numérique ainsi que pour favoriser une croissance durable et inclusive de son économie ».
L’organisme de réflexion demande une refonte de la fiscalité de l’épargne des ménages. Il rappelle que ces deniers possède 4 500 milliards d’euros, d’actifs financiers soit 3,5 fois leur revenu annuel et 43 % de leur patrimoine total. Il rappelle que « cette épargne finance d’abord les grands groupes, l’État et l’immobilier, et la part dévolue aux investissements de long terme pour l’appareil productif est modeste ». Il mentionne que le coût des incitations fiscales en faveur de l’épargne (dépenses fiscales) s’élève à plus d’une dizaine de milliards d’euros par an. La fiscalité de l’épargne est jugée complexe : les 54 niches fiscales et sociales servent des objectifs multiples qui visent tout à la fois à encourager les Français à se constituer de l’épargne quelle que soit sa destination finale et à orienter l’épargne vers le financement de nombreux acteurs, secteurs d’activité et types d’actifs. Sans surprise, France Stratégie demande un meilleur fléchage de l’épargne vers le financement de long terme de l’économie. Le cercle de réflexion public demande une meilleure transparence dans la chaîne qui mène de l’épargne aux investissements qu’elle finance. ainsi qu’une rationalisation des niches fiscales et sociales actuelles en les mettant au service de quelques objectifs économiques prioritaires pour la nation, comme la transition écologique.
L’assurance-vie avance à petit train de sénateur
La collecte nette s’est élevée à 600 millions d’euros au mois de février contre 400 millions d’euros au mois de janvier. Ce résultat est néanmoins en retrait par rapport à celui du mois de février 2016 (+2,8 milliards d’euros). Traditionnellement, le mois de février est un bon mois pour l’assurance-vie (collecte nette en moyenne supérieur à 3 milliards d’euros ces dix dernières années).
Les cotisations brutes ont atteint 11,1 milliards d’euros ce qui est au regard des évolutions passées un résultat moyen. Les communications sur le rendement des fonds euros ont certainement dissuadé certains épargnants à placer une partie de leurs disponibilités sur l’assurance-vie. La collecte en unités de compte est, en revanche, en progrès à 3,2 milliards d’euros soit près de 29 %. Il faut remonter au mois de janvier 2008 pour avoir un montant d’UC aussi important.
Les prestations versées sont en léger recul à 10,5 milliards d’euros tout en restant à un niveau assez élevé sur moyenne période. L’encours des contrats d’assurance-vie s’élève à 1 636 milliards d’euros à fin février 2017 en progression de 3 % sur un an).
Ces résultats sont en phase avec ceux de l’enquête annuelle du Cercle de l’Epargne/Amphitéa de 2017 qui montrent que si l’assurance-vie demeure le deuxième placement préféré des ménages après l’immobilier locatif, elle recule légèrement (59 % des sondés, en 2017, jugent ce placement intéressant soit -3 points par rapport à 2016). En revanche, toujours ce même sondage, l’appréciation positive est en forte hausse en ce qui concerne les actions (38 % soit + 9 points).
L’assurance-vie évolue en mode poussif sur fond de modification de sa structure, un peu plus d’unités de compte, un peu moins de fonds euros. La remontée des taux ne devrait pas modifier la donne bien au contraire. Premièrement, les taux demeurent toujours à des niveaux historiquement bas, deuxièmement le léger retour de l’inflation érode les rendements, troisièmement, la remontée des taux rend le pilotage des fonds euros un peu plus complexe et coûteux. Le débat sur la fiscalité de l’assurance-vie lancé par Emmanuel Macron peut conduire, par ailleurs, les épargnants à demeurer prudent et mobile.
déc-15 | oct-16 | nov-16 (e) | déc-16 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0.89 | 0.79 | 0.78 | 0.77 |
Ménages | 1,07 | 1,00 | 1,00 | 0,99 |
dont : – dépôts à vue | 0,05 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 1,63 | 1,31 | 1,30 | 1,28 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 2,56 | 2,28 | 2,26 | 2,14 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,80 | 0,80 | 0,80 | 0,79 |
dont : livret A | 0,75 | 0,75 | 0,75 | 0,75 |
– livrets ordinaires | 0,56 | 0,36 | 0,35 | 0,34 |
– plan d’épargne-logement | 2,81 | 2,74 | 2,74 | 2,74 |
SNF | 0,67 | 0,50 | 0,48 | 0,46 |
dont : – dépôts à vue | 0,19 | 0,14 | 0,13 | 0,13 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,85 | 0,55 | 0,51 | 0,50 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 2,22 | 1,93 | 1,90 | 1,88 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0.05 | 0.00 | 0.00 | 0.00 |
Euribor 3 mois (c) | -0.13 | -0.31 | -0.31 | -0.32 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | 0.07 | -0.35 | -0.18 | -0.20 |
Le 25 mars 1997, il y a donc 20 ans, était publiée au Journal Officiel, la loi créant les plans d’épargne retraite, loi dont j’étais à l’origine et que j’ai porté durant 4 ans afin d’en obtenir l’adoption. Du fait de la dissolution intervenue au mois d’avril 1997, cette loi ne fut jamais appliquée et fut abrogée le 18 janvier 2002.
Cette loi visait à instituer deux étages de retraite par capitalisation en complément aux régimes par répartition, un étage professionnel et un étage individuel. Avec mes collègues de la majorité de l’époque, j’avais prévu que les partenaires sociaux puissent être associés à la gestion de ces nouveaux produits comme ils le sont aujourd’hui dans le cadre de l’épargne salariale.
Vingt ans sont passés, une génération. Certes, plusieurs réformes ont modifié notre régime de retraite, le PERP et le PERCO ont été créés mais la question de la réorientation de l’épargne vers l’économie dite réelle demeure posée et non résolue. Nous avons bien souvent l’impression, en la matière de faire du surplace, de ressasser toujours les mêmes antiennes.
Pour autant, il n’est pas inutile de rappeler quelques principes et quelques propositions.
Les entreprises françaises doivent pouvoir bénéficier de capitaux stables et abondants. À cet effet, il est indispensable de favoriser l’émergence d’un espace européen du financement des entreprises.
La fiscalité applicable à l’épargne doit être simple et pérenne. L’instabilité est l’ennemi de l’épargnant. Il faut admettre que l’épargne n’est pas équivalente au travail et peut légitimement être soumise à un régime fiscal spécifique. Ce dernier doit veiller à ne pas être destructeur du capital.
Au nom de l’efficacité économique, les pouvoirs publics doivent éviter la concentration du capital en favorisant sa mobilité à travers un régime de donation. Le régime des plus-values ne doit pas être spoliateur faute de quoi il génère une appréciation artificielle du capital.
Au nom de la rationalité économique, les placements longs dits à risques doivent être mieux traités que les placements courts sans risque.
Afin de palier la baisse du taux de remplacement des retraites dans le système par répartition, la création d’un étage par capitalisation accessible à tous les salariés et géré de manière paritaire, serait une réelle avancée.
C’est en retenant ces quelques idées que le Cercle de l’Épargne que j’ai l’honneur de diriger a établi une série de propositions sur l’épargne, la retraite et la dépendance, propositions que vous trouverez en annexe de notre Mensuel.
Philippe Crevel a été interviewé par la rédaction de France 2 au sujet de l’éventuelle nouvelle formule de fixation du taux du Livret A que le gouvernement pourrait mettre en oeuvre. Depuis plusieurs mois, Bercy réfléchit avec la Banque de France sur une modification de la formule de fixation des taux qui date de 2008. Le Gouvernement essaie de trouver une martingale pour éviter que tous les six mois la fixation du taux du Livret A se transforme en psychodrame et par ailleurs que le taux reflète davantage la réalité financière. En clair, qu’il soit plus en phase avec les taux du marchés….
Dans le cadre d’une conférence à Paris, vendredi 4 novembre, le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a appelé à la création de nouveau produits d’épargne pouvant être investis dans l’économie réelle et offrant une garantie de capital à long terme à leurs souscripteurs.
Il a indiqué que « cela fait sens de proposer aux épargnants de nouvelles formules complémentaires d’épargne, moins liquides durant les premières années mais incluant une sorte de garantie de capital à long terme ».
Les objectifs sont de procurer « aux intermédiaires financiers, en particulier aux assureurs-vie, des engagements suffisamment longs » afin qu’ils puissent « prendre des risques mutualisés, sous la forme d’investissements de capital essentiellement ».
Dans les faits, il s’agit de redonner vie aux contrats euro-croissance qui depuis 2 ans stagnent. La collecte n’a atteint que 773 millions d’euros en 2015.
Selon la Banque de France, le taux moyen de rémunération des dépôts bancaires est resté inchangé en septembre, à 0,80 %. Depuis un an, la rémunération des dépôts à plus de deux ans, c’est-à-dire essentiellement des plans d’épargne-logement, a baissé de 18 pb (2,51 % en septembre 2016, après 2,69 % en septembre 2015) et celle des dépôts à moins de deux ans de 11 pb (0,38 %, après 0,49 %). Le taux de rémunération reste ainsi globalement élevé au regard des taux monétaires, avec un écart par rapport au taux le plus courant de refinancement sur le marché interbancaire (Euribor 3 mois) de plus de 100 pb. La Banque de France souligne que les taux de rémunération de l’épargne de court terme reste élevé au regard des taux pratiqués sur le marché monétaire.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires (a) ![]() |
sept-15 | nov-15 | avr-16 | juil-16 | août-16 (e) | sept-16 (f) | |||
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,93 | 0,91 | 0,86 | 0,81 | 0,80 | 0,80 | ||
DÉPÔTS A MOINS DE DEUX ANS (c) | 0,49 | 0,47 | 0,42 | 0,39 | 0,38 | 0,38 | ||
dont : | – dépôts à vue | 0,14 | 0,12 | 0,10 | 0,09 | 0,08 | 0,08 | |
– dépôts à terme ≤ 2 ans | 1,10 | 1,01 | 0,84 | 0,76 | 0,71 | 0,70 | ||
– livrets à taux réglementés (b) | 0,80 | 0,80 | 0,80 | 0,80 | 0,80 | 0,80 | ||
dont : livret A | 0,75 | 0,75 | 0,75 | 0,75 | 0,75 | 0,75 | ||
– livrets ordinaires | 0,60 | 0,60 | 0,52 | 0,44 | 0,40 | 0,39 | ||
DÉPÔTS A PLUS DE DEUX ANS (c) | 2,69 | 2,66 | 2,59 | 2,53 | 2,51 | 2,51 | ||
Plan d’épargne-logement | 2,83 | 2,83 | 2,79 | 2,74 | 2,74 | 2,74 | ||
Autres dépôts à terme > 2 ans | 2,51 | 2,43 | 2,27 | 2,19 | 2,14 | 2,14 | ||
Pour mémoire : | ||||||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,05 | 0,05 | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 | ||
Euribor 3 mois (c) | -0,04 | -0,09 | -0,25 | -0,30 | -0,30 | -0,30 | ||
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | 0,22 | 0,05 | -0,19 | -0,37 | -0,40 | -0,39 |
(en pourcentage)
a. | Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents. |
b. | Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire. |
c. | Moyenne mensuelle. |
d. | Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire. |
e. | Données révisées. |
f. | Données provisoires. |
Source : Banque de France
Selon la Banque de France, es placements monétaires des résidents auprès des institutions financières monétaires françaises continuent d’augmenter : + 5,0 %, après + 4,9 % en août. Même s’il y a une petite décélération, les dépôts à vue progressent encore vivement + 10,1 %, après + 11,2 %.
En rythme annuel, les encours sur les livrets augmentent comme en témoignent les derniers résultats du Livret A (+ 0,3 %, après – 0,4 %). Le taux de croissance annuel de ce produit est positif (+ 0,8 %) pour la première fois depuis deux ans.
France : ressources monétaires des institutions financières monétaires
Encours (en Mds €) (a) | Taux de croissance annuel (en %) (a) | |||
sept-16 | juil-16 | août-16 | sept-16 | |
Dépôts à vue | 804 | 12,1 | 11,2 | 10,1 |
= Ressources résidentes incluses dans M1 | 804 | 12,1 | 11,2 | 10,1 |
Dépôts à terme ≤ 2 ans | 134 | -2,3 | 0,5 | -4,0 |
+ Comptes sur livret | 611 | -0,5 | -0,4 | 0,3 |
= Ressources résidentes incluses dans M2-M1 | 745 | -0,9 | -0,2 | -0,5 |
Titres d’OPC monétaires | 266 | 1,4 | 1,2 | 5,8 |
+ Pensions | 19 | -6,1 | -14,0 | -15,6 |
+ Titres de créance ≤ 2 ans | 68 | 10,6 | 13,5 | 16,1 |
= Ressources résidentes incluses dans M3-M2 | 353 | 2,5 | 2,4 | 6,2 |
Total des ressources résidentes incluses dans M3 | 1 901 | 4,9 | 4,9 | 5,0 |
+ Engagements monétaires bruts vis-à-vis du reste de la zone euro | 178 | 4,5 | 4,6 | 5,7 |
– Avoirs monétaires bruts vis-à-vis du reste de la zone euro | 39 | -4,0 | -5,3 | 8,7 |
= Composante française de l’agrégat monétaire M3 de la zone euro | 2 039 | 5,0 | 5,0 | 5,0 |
(a) Données cvs. | ||||
Source : BdF |
François Villeroy de Galhau, Gouverneur de la Banque de France à une question du quotidien « LE BIEN PUBLIC » sur l’article 21 bis de la loi sapin II prévoyant des mesures de sauvegarde de l’assurance-vie en cas de crise grave a répondu « l’objectif est de protéger l’épargne des Français et des assurés. Nous avons, depuis 2013, la capacité de prendre, si nécessaire, des mesures pour renforcer la solidité financière des banques. Et nous n’avons pas encore cette capacité pour les assurances. Il s’agit de corriger une anomalie et non pas évidemment de modifier les contrats d’assurance-vie.»
SOMMAIRE DU MENSUEL DU MOIS D’AVRIL
Trois questions à
Côté Epargne
Côté Retraite
Dossier du mois
Les chiffres du Cercle
contact@cercledelepargne.com