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Suspension des droits de douane majorés pendant une période de 90 jours réservée à la négociation : les nerfs des investisseurs sont mis à rude épreuve depuis le 2 avril dernier. Si la suspension des majorations a été appréciée, la poursuite de la guerre commerciale avec la Chine et le haut niveau d’incertitude pour la suite pèsent évidemment sur les valeurs « actions ». Le passage des droits à 10 % pour toutes les importations américaines, qui ne devrait pas être remis en cause, reste une mauvaise nouvelle pour les échanges.
La Bourse de Paris a connu le repli le plus important en Europe cette semaine. L’indice CAC 40 a, en effet, reculé de près de 4 %, quand le DAX allemand n’a perdu que 1,5 %. Les valeurs du luxe, de la finance et de l’automobile ont été les plus touchées. Aux États-Unis, le moratoire du président américain a été suivi d’un rebond impressionnant des indices actions. Le Nasdaq a progressé de plus de 7 % sur la semaine et le S&P 500 de près de 6 %. Le président américain, ayant invité à acheter des actions avant sa déclaration du 9 avril relative aux droits de douane, est suspecté d’être à l’origine d’un délit d’initié. Les démocrates au Congrès ont demandé, sur ce sujet, la création d’une commission d’enquête.
La spirale protectionniste s’emballe entre les Etats-Unis et la Chine
La spirale protectionniste bat son plein avec un bras de fer inédit entre les États-Unis et la Chine. Vendredi 11 avril, la Chine a décidé d’appliquer des droits de douane de 125 % sur les importations américaines, en réaction aux droits de 145 % institués par Donald Trump. Ces taux sont synonymes d’un quasi-embargo mutuel. Les Chinois n’entendent pas négocier sous la pression et la menace américaines. Ils estiment que l’économie américaine ne peut pas se passer de leurs importations. Celle-ci peut compter sur des stocks constitués en janvier et février, mais ceux-ci ne couvrent pas les besoins des entreprises au-delà du mois de mai.
Les autorités chinoises envisagent de réduire leurs exportations de métaux rares vers les États-Unis. Cette limitation risquerait néanmoins de peser sur les recettes d’exportation et d’inciter les Américains à se tourner vers d’autres fournisseurs. Vendredi 11 avril, le ministère du Commerce chinois a indiqué que les taux des droits de douane ne devraient plus évoluer : « étant donné qu’il n’y a plus aucune possibilité d’acceptation du marché pour les produits américains exportés vers la Chine aux niveaux tarifaires actuels, si la partie américaine continue par la suite à imposer des droits de douane sur les produits chinois exportés vers les États-Unis, la partie chinoise n’y prêtera aucune attention ». Les États-Unis pourraient eux aussi décider d’en rester là, pensent certains experts, leur surtaxe de 145 % sur les biens chinois étant supérieure à celle imposée par Pékin.
Le moral des consommateurs en berne aux États-Unis
Sur le plan économique, aux États-Unis, la dernière enquête de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs, réalisée entre le 25 mars et le 8 avril, c’est-à-dire avant le revirement de Donald Trump sur les droits de douane, a confirmé que les ménages restent préoccupés par la guerre tarifaire engagée par leur président. Leur moral est tombé à son plus bas niveau depuis juin 2022, à 50,8 points — trois points de moins qu’anticipé —, tandis que les attentes en matière d’inflation à court et à long terme ont atteint des niveaux inégalés depuis plusieurs décennies. Les ménages s’attendent à ce que les prix augmentent à un rythme annuel de 6,7 % sur les douze prochains mois (contre 5 % auparavant), soit le niveau le plus élevé enregistré depuis novembre 1981. À l’horizon de 5 à 10 ans, les anticipations montent à 4,4 %.
La « remontada » de l’euro
En fin de semaine, le dollar s’échangeait contre 1,13 euro. La devise européenne est à son plus haut niveau depuis février 2022, c’est-à-dire depuis le début de la guerre en Ukraine. Sur une semaine, elle a gagné 5 % face au dollar. Depuis le début de l’année, l’euro a repris 10 % par rapport à la monnaie américaine.Cette semaine, l’euro a été porté par plusieurs facteurs. La conclusion d’un accord de coalition en Allemagne, mercredi 9 avril, met fin à une incertitude politique européenne. Ce pacte augure des mesures de relance pour l’économie allemande, en perte de vitesse depuis de nombreuses années. La hausse de l’euro est avant tout la conséquence de la dépréciation du dollar qui a reculé de 8,5 % vis-à-vis des principales monnaies depuis le début de l’année. Le billet vert est affecté par la guerre commerciale et notamment par la montée aux extrêmes avec la Chine. La hausse des taux d’intérêt sur les obligations d’État américaines — le dix ans atteignant 4,5 % en fin de semaine — n’a pas suffi à enrayer la glissade du dollar.
Logiquement, quand les taux obligataires d’un pays augmentent, la devise de ce même pays s’apprécie : la rémunération augmente, ce qui incite normalement les investisseurs à placer leur argent et donc à « acheter » la devise. Mais ces derniers, compte tenu du contexte économique et politique des États-Unis, se détournent des actifs financiers américains. Ils privilégient les placements dans d’autres devises : le franc suisse, le yen et l’euro. Le dollar perd ainsi de son attrait, avec une érosion de son statut de « valeur refuge ». Les investisseurs perçoivent des risques de récession et d’inflation aux États-Unis. Ils vendent en conséquence des actifs américains pour redéployer leurs fonds vers des titres d’autres pays. Les États-Unis ont néanmoins un réel besoin de capitaux étrangers pour financer leurs imposants déficits publics et extérieurs. Cette dépendance peut peser sur les choix de Donald Trump. L’appréciation de l’euro renchérit le prix des exportations et diminue celui des importations. Pour la France, c’est plutôt une bonne nouvelle.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 11 avril 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 104,80 | -3,86 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 40 212,71 | +5,08 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 363,36 | +5 ;75 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 16 724,46 | +7,15 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 368,53 | -1,48 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 964,18 | -0,79 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 20 368,53 | -1,46 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 585,58 | -5,76 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 238,23 | -3,29 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,350 % | +0,018 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,567 % | +0,004 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,501 % | +0,552 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1286 | +5,05 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 234,15 | +3,86 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 64,03 | -3,72 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 82 263,80 | -2,46 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
La spirale maléfique du protectionnisme semble bel et bien enclenchée.
Jusqu’au dernier moment, les investisseurs pensaient que Donald Trump bluffait, et que ses menaces de relèvement des droits de douane visaient avant tout à obtenir des concessions de la part de ses partenaires. Or, ils ont découvert un tout autre scénario. Lors de sa conférence de presse du 2 avril dernier, Donald Trump a renvoyé ad patres quatre-vingts ans de libéralisation des échanges commerciaux. Les investisseurs ont été surpris par l’ampleur des droits de douane imposés au reste du monde.
En outre, la réponse de la Chine, avec des mesures de rétorsion de grande ampleur, semble indiquer qu’une spirale protectionniste est bel et bien en train de se mettre en place, synonyme de baisse des échanges mondiaux et, par conséquent, de ralentissement de la croissance. Les investisseurs jugent désormais plausible une récession mondiale, ou du moins une récession aux États-Unis.
Les autorités chinoises ont déclaré vendredi 4 avril qu’elles imposeraient, à compter du 10 avril, des droits de douane de 34 % sur les produits américains, en réaction à ceux que les États-Unis appliqueront aux produits chinois dès le 9 avril. Compte tenu de l’accumulation des taxes, les produits chinois pourraient être taxés à hauteur de 54 % aux États-Unis. Les produits en provenance de l’Union européenne s’en sortent pour l’instant mieux, avec un taux moyen de 20 %, même si certains articles sont frappés d’un droit de 25 %. Par ailleurs, la Chine a annoncé qu’elle saisirait l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et a déclaré mettre en place des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares, tels que le gadolinium — utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique — et l’yttrium, présent dans l’électronique grand public.
L’Union européenne a de son côté averti qu’une réponse forte serait apportée, avec à la clé des mesures ciblant les entreprises technologiques américaines et une possible limitation des investissements en direction des États-Unis. Le Canada a également réagi en imposant des droits de 25 % sur les véhicules fabriqués aux États-Unis.
Le CAC 40 a chuté de 4 % le vendredi 4 avril, portant son recul hebdomadaire à 7,40 %. Il a terminé à 7 274 points. Ce sont les valeurs bancaires qui ont le plus souffert : Société Générale a perdu plus de 10 %. Des industriels comme ArcelorMittal, Saint-Gobain ou Stellantis ont également enregistré des baisses significatives, en raison de l’importance de leurs exportations vers les États-Unis. Le DAX allemand a lui aussi connu une semaine difficile, avec un recul supérieur à 8 %.
Outre-Atlantique, la correction est encore plus sévère. Les valeurs technologiques, particulièrement exposées en raison de leur dépendance aux importations asiatiques, sont sous pression. Elles sont également susceptibles de faire l’objet de mesures de rétorsion, notamment de la part de l’Europe. Le Nasdaq a reculé de près de 9 % sur la semaine, et de plus de 18 % depuis le 1er janvier. Le S&P 500 a perdu 8,66 % sur la semaine, et le Dow Jones 7,13 %. La capitalisation du S&P 500 a fondu de 5 400 milliards de dollars au cours des séances des 3 et 4 avril. Les trois grands indices de la Bourse de New York ont ainsi enregistré, jeudi et vendredi, leur plus forte baisse en deux jours depuis la pandémie de Covid-19.
Dans ce contexte, les bons chiffres de l’emploi sont passés inaperçus, éclipsés par la tempête provoquée par le relèvement des droits de douane. En mars, l’économie américaine a créé 228 000 emplois, selon les données publiées vendredi par le ministère du Travail. Les analystes tablaient sur environ 140 000 créations. Donald Trump s’est attribué ce résultat, estimant qu’il est la conséquence directe de sa politique économique.
Face aux tensions mondiales, les taux des obligations souveraines — valeurs refuge traditionnelles — sont en baisse. Le taux de l’obligation d’État américaine à 10 ans est repassé sous la barre des 4 %. L’or, autre valeur refuge, a battu de nouveaux records au cours de la semaine, atteignant jusqu’à 3 168 dollars l’once.
Avec des perspectives de ralentissement de la croissance mondiale, le prix du pétrole est également en forte baisse : le baril de Brent a reculé de 10 % sur la semaine, descendant sous la barre des 65 dollars.
Sur les trois premiers mois de l’année, le CAC 40 a gagné plus de 5 %. Le gain avait atteint, au cours du mois de février, plus de 8 %. Depuis, l’accélération de la guerre commerciale a conduit à une érosion de l’indice parisien comme ceux des grandes places européennes. En mars, le CAC 40 a perdu près de 5 %. Le Daxx allemand a néanmoins progressé plus vite sur le premier trimestre que le CAC, près de 11 % malgré un recul de 4,61 % en mars. L’Eurostoxx 50 fait également mieux que le CAC 40 avec un gain de 7,82 % sur trois mois. Il s’est déprécié de 5,24 % en mars. Les indices américains sont en nette baisse sur l’ensemble du premier trimestre. Le Nasdaq a ainsi diminué sur trois mois de plus de 10 %, le S&P 500 de 4,5 % et le Dow Jones de 0,92 %. Les valeurs technologiques sont contestées après avoir connu une forte croissance à la fin de l’année 2024.
Les indices américains ont fortement reculé du fait de la montée des incertitudes commerciales. Après avoir battu des records dans la foulée du retour au pouvoir de Donald Trump, les indices subissent une correction qui, si elle continue, pourrait porter atteinte au moral des ménages.
Dans un contexte économique et géopolitique d’une rare complexité, l’or se négocie à des niveaux sans précédent. L’once d’or s’échangeait le 31 mars contre plus de 3 100 dollars. Il a gagné en trois mois près de 20 %. Sur un an, la hausse atteint plus de 40 %. L’or valeur refuge par excellence profite des craintes inflationnistes, des menaces de ralentissement de l’économie américaines, des tensions commerciales et des incertitudes internationales en Ukraine comme au Proche-Orient.
Les taux des obligations souveraines européennes ont fortement augmenté au cours du premier trimestre en lien avec les annonces d’augmentation de l’effort de défense. La suppression du frein budgétaire allemand a été compris comme un signal d’augmentation de la dette publique en Europe. La hausse des taux européens s’est accompagnée d’une appréciation logique de l’euro.
Le cours du pétrole est resté sur le premier trimestre stable mais a enregistré une augmentation de près de 5 % au cours d mois de mars en lien avec les menaces de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran prononcées par Donald Trump.
Le bitcoin après avoir atteint plus de 100 000 dollars dans les jours qui ont suivi la nomination de Donald Trump à la présidence est en recul de plus de 10 % sur le trimestre. Porté en janvier par les annonces de déréglementation des cryptoactifs, il est depuis pénalisé par le recul des valeurs technologiques et pas des prises de bénéfices.
Confiante dans le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix. Mercredi, elle scrutera avec attention l’annonce concernant les droits de douane américains. Ces tensions commerciales font en effet planer une grande incertitude sur la poursuite de l’assouplissement monétaire de la BCE.
La banque centrale a évalué à 0,3 point de PIB l’impact récessif sur la zone euro des hausses potentielles de droits de douane américains, un taux qui monterait à 0,5 point en cas de riposte de l’Union eurpéene Dans ce contexte économique devenu complexe et instable, la BCE pourrait décider lors de sa prochaine réunion de réduire pour la septième fois depuis le mois de juin 2024, ses taux directeurs. Un tel scénario serait conforté par les statistiques rassurantes sur l’inflation.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 4 avril 2025 | Évolution ur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 274,95 | -7,80 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 38 314,86 | -7,13 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 074,08 | -8,66 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 15 587,79 | -8,99 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 641,72 | -8,08 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 054,98 | -6,97 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 878,31 | -8,20 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 780,58 | -10,59 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 342,01 | -0,83 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,332 % | -0,102 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,563 % | -0,206 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,951 % | -0,576 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,093 | +1,95 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 022,98 | +0,16 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 65,40 | -10,44 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 83 338,65 | -1,56 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
En 2024, les encours gérés, en France, selon les principes de l’investissement responsable ont atteint 2 701 milliards d’euros. Ils ont enregistré une croissance de +15,2 % à périmètre constant, contre +5,8 % en 2023 et +6,9 % en 2022.
Ces encours relèvent des classifications Article 8 ou Article 9 du règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Le règlement SFDR agit comme le socle normatif de cette évolution. Il distingue deux catégories : les produits Article 8, qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales, et les produits Article 9, plus exigeants, dont l’objectif principal est l’investissement durable.
Les encours Article 8 représentent 2 603 milliards d’euros (+15,9 %) et les Article 9 atteignent 98 milliards d’euros (+7,4 %). Cette répartition souligne la montée en puissance des produits à visée de durabilité, même si la catégorie Article 9 reste plus restreinte, en partie en raison des contraintes réglementaires accrues et du recentrage de nombreux fonds vers le statut Article 8.
Les encours « investissement responsable » des fonds domiciliés en France représentent 1 283 milliards d’euros d’encours. Ils ont progressé de +14,1 % en 2024, soit bien plus que l’ensemble des fonds de droit français (+9,8 %). Désormais, 61 % de ces fonds sont classés Article 8 ou 9. La pénétration est particulièrement élevée pour les OPCVM (81 %), tandis que les FIA (fonds d’investissement alternatifs) restent en retrait (44 %).
L’investissement responsable demeure aujourd’hui majoritairement une affaire d’institutionnels, qui détiennent 73 % des encours. Ces derniers, par leur horizon long et leur besoin de gestion des risques systémiques, sont naturellement enclins à intégrer des critères de durabilité. La part des particuliers (soit 27 %) n’est néanmoins pas négligeable notamment grâce à l’essor de l’épargne salariale, de l’épargne retraite, et à la diffusion des labels qui facilitent la lisibilité des produits. Pour les seuls fonds IR domiciliés en France, 43 % des encours sont détenus par des investisseurs particuliers.
Avec 5 000 milliards d’euros d’encours gérés (tous types confondus), la France demeure le premier pays de l’Union européenne en matière de gestion d’actifs. Elle s’impose également comme un leader européen de l’investissement responsable, tant par la taille de son marché IR que par la structuration de son écosystème (labels, régulation, engagement des acteurs).
L’assurance vie avec un encours de 2038 milliards d’euros assume parfaitement son rôle de leader de l’épargne française en accumulant en ce début d’année d’excellents résultats en lien avec l’amélioration du rendement des fonds euros et la baisse des taux de rémunérations des placements bancaires dont le Livret A. Les ménages ont, en février, poursuivi ainsi la réorientation de leur épargne en faveur des placements de long terme plus rémunérateurs. La guerre commerciale engagée de Donald Trump peut -elle en revanche rebattre les cartes dans les prochains mois ?
Un mois de février « canon »
La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en février, 5,8 milliards d’euros. Il faut remonter à février 2006 pour enregistrer un résultat supérieur (7,2 milliards d’euros). En janvier 2025, la la collecte nette avait été déjà importante (4,5 milliards d’euros). En deux mois, l’assurance vie a bénéficié d’une collecte nette de près de plus de 10 milliards d’euros, soit un niveau deux fois plus élevé qu’en 2024. En février 2024, la collecte nette avait été de 3,3 milliards d’euros.
Février est traditionnellement un mois favorable pour l’assurance ; depuis 1996, aucune décollecte n’y a été constatée. Sur ces dix dernières années, la collecte moyenne, en février, atteint deux milliards d’euros. En 2025, la collecte nette a néanmoins été près de trois fois supérieur à la moyenne décennale.
L’assurance vie profite à plein de la baisse du taux de rémunération du Livret A et de la préférence des ménages pour l’épargne de long terme.
Les cotisations à un haut niveau
En février 2025, les cotisations d’assurance vie sont en légère hausse de +2 % par rapport à février 2024, soit +0,4 milliard d’euros, et se sont élevées à 17,0 milliards d’euros, leur plus haut niveau historique pour un mois de février. Elles augmentent pour les supports en unités de compte (UC, +14 %) et diminuent pour ceux en euros (−5 %).
Depuis le début de l’année, les cotisations ont progressé de 6 % pour atteindre 34,2 milliards d’euros. La hausse est de 10 % pour les unités de compte et de 3 % pour les fonds euros. La part des UC dans les cotisations a été, en février, de 41 % contre 43 % en janvier.
Les ménages français ne relâchent pas leur effort d’épargne dans un contexte qui demeure anxiogène.
Des prestations en nette baisse
Les ménages ont moins retiré d’argent en février 2025 qu’un an auparavant. Les prestations se sont élevées à 11,1 milliards d’euros au cours du deuxième mois de l’année en baisse de 16 % par rapport à février 2024. Elles diminuent à la fois pour les supports en euros (−1,7 milliard d’euros, soit −16 %) et ceux en unités de compte (−0,4 milliard d’euros, soit −14 %). Sur les deux premiers mois de l’année, les prestations sont en recul de 11 % à 23,9 milliards d’euros.
Les moindres rachats témoignent d’une attractivité plus forte de l’assurance vie et du faible niveau de l’investissement immobilier.
Le retour des fonds euros dans le vert
Au mois de février, la collecte nette des fonds a été positive de 1,3 milliard d’euros quand elle était négative en décembre et janvier derniers. Celle des unités de compte dépasse de son côté 4 milliards d’euros.
L’assurance vie : the place to be ?
Le premier placement des ménages profite du rendement des fonds euros, redevenu plus compétitif avec la baisse des rémunérations des livrets bancaires et des dépôts à terme ainsi qu’avec la hausse des taux obligataires. Ces derniers influent directement sur le rendement des fonds euros. Celui-ci pourrait se rapprocher de 3 % cette année, creusant l’écart avec celui du Livret A. en effet, ce dernier devrait à nouveau baisser le 1er août. Il devrait passer en-dessous des 2 % compte tenu de l’évolution de l’inflation et des taux directeurs de la Banque centrale européenne.
L’assurance vie pourrait être en revanche pénalisée par la guerre commerciale lancée le 2 avril dernier par Donald Trump. Le caractère anxiogène de la situation économique et géopolitique pourrait amener les ménages à se tourner une fois de plus vers les placements de court terme comme le Livret A.
La forte baisse des valeurs boursières peut-elle occasionner un reflux des unités de compte ?. Lors des dernières périodes de baisse, épidémie covid, guerre en Ukraine ou crise politique en France, les assurés avaient été relativement stoïques voire opportunistes. La baisse des cours constituent une opportunité pour acheter des valeurs. Cela suppose que la crise soit courte ce qui n’est pas en l’état actuel une garantie. Une réponse commune des Européens avec la réaffirmation de l’Union à travers le lancement de plans de relance et de soutien à l’activité pourrait y aider.
France Assureurs
France Assureurs
Le Livret A poursuit sur la lancée du mois de janvier avec une collecte modeste mais positive en février. La baisse du taux de rémunération le 1er février ne s’est pas accompagnée d’une sanction de la part des épargnants. La collecte se normalise, les ménages semblant préférer l’assurance vie au potentiel de rendement supérieur.
Livret A : une collecte de 940 millions d’euros en février
Le Livret A a fait mieux en février qu’en janvier avec une collecte de 940 millions d’euros, contre 350 millions d’euros. Ce résultat est néanmoins inférieur à la moyenne de ces dix dernières années, qui était de 1,8 milliard d’euros. En février 2024, elle avait atteint 2,3 milliards d’euros, et en février 2023, le niveau astronomique de 6,27 milliards d’euros. À l’époque, le Livret A était porté par son rendement de 3 % et par le caractère anxiogène de la guerre en Ukraine.
Ces dix dernières années, le Livret A n’a connu en février que deux décollectes, en 2016 (-0,51 milliard d’euros) et en 2015 (-0,97 milliard d’euros), années marquées par la baisse du taux de rendement.
Avec la collecte du mois de février, l’encours du Livret A bat un nouveau record à 442,5 milliards d’euros.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : une collecte de 640 millions d’euros en février
Le LDDS affiche également une collecte plus élevée en février, à 640 millions d’euros, contre 460 millions d’euros en janvier. Ce résultat est néanmoins inférieur à celui de février 2024 (1,04 milliard d’euros).
La collecte de février 2025 est légèrement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (500 millions d’euros). Deux décollectes ont été enregistrées sur cette période, en 2016 (-120 millions d’euros) et en 2015 (-230 millions d’euros).
L’encours du LDDS atteint, avec 161,7 milliards d’euros, un nouveau sommet.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : un léger mieux en février
Comme le Livret A et le LDDS, le Livret d’Épargne Populaire améliore sa collecte en février par rapport à janvier, avec 350 millions d’euros contre 110 millions. Ce chiffre est cependant loin du résultat de février 2024 (+1,39 milliard d’euros). Avec un encours de 82,7 milliards d’euros, le LEP est à son plus haut historique.
Normalisation sur fond de baisse du rendement
La collecte du Livret A, comme celle du LDDS et du LEP, se banalise. Elle n’a pas été excessivement affectée par la diminution des taux de rémunération. Les ménages semblent accepter cette baisse, mais ils sont désormais plus enclins à regarder ailleurs si l’herbe est plus verte. L’assurance vie a ainsi commencé l’année sur les chapeaux de roue.
Les prochains mois pourraient réserver quelques évolutions, voire des surprises. La multiplication des fausses informations concernant l’utilisation par l’État de l’argent des ménages pour financer la défense va-t-elle provoquer une défiance des épargnants ? À l’inverse, l’augmentation des tensions internationales en Europe pourrait-elle conduire à une nouvelle hausse de l’épargne de précaution ? Il faudra attendre le mois de mars pour disposer de premiers éléments de réponse.
Le contexte ne pousse pas à un réel relâchement de l’effort d’épargne. Avec la baisse de l’inflation et la diminution du rendement de l’épargne réglementée, les ménages pourraient laisser à nouveau plus d’argent sur leurs comptes courants. La bonne tenue du rendement des fonds euros de l’assurance vie pourrait continuer à doper la collecte de ce produit, qui reste en volume le premier placement financier des ménages.
La collecte du Livret A comme du LDDS en février traduit donc une certaine normalisation après plusieurs années exceptionnelles.
Cercle de l’Epargne – CdC
Cercle de l’Epargne – CdC
Les indices actions européens sont restés atones cette semaine. Le CAC 40 est parvenu à progresser modestement de 0,18 % sur cinq séances. Ce résultat a été obtenu dans un contexte marqué par un volume élevé de transactions lié aux « Quatre sorcières », phénomène technique correspondant à l’arrivée à échéance simultanée de contrats à terme et d’options sur indices et actions. De leur côté, les indices américains ont légèrement progressé cette semaine, mais les pertes depuis le début de l’année restent significatives : près de 8 % pour le Nasdaq et plus de 3,5 % pour le S&P 500.
Les investisseurs demeurent prudents dans l’attente de nouveaux développements concernant la guerre commerciale. Donald Trump s’apprête à instaurer, dès le 2 avril, des droits de douane dits « réciproques », accompagnés de surtaxes ciblant spécifiquement certains secteurs économiques. Les politiques protectionnistes du président américain génèrent ainsi une vague d’incertitude inédite depuis plusieurs années.
Dans ce contexte troublé, l’or apparaît comme le grand gagnant avec une hausse hebdomadaire de 3,4 %. L’once d’or s’échange désormais au-dessus de 3 000 dollars, enregistrant depuis le 1er janvier une progression de près de 15 %. À l’inverse, le bitcoin poursuit son recul, suivant la tendance négative observée sur l’indice américain des valeurs technologiques.
Les cours du pétrole ont connu une tendance haussière cette semaine, influencés par l’annonce de nouvelles sanctions américaines visant à réduire les exportations de pétrole iranien. Le gouvernement américain a notamment sanctionné, jeudi 20 mars, une raffinerie indépendante chinoise accusée de traiter illégalement du brut iranien, réaffirmant ainsi sa volonté de « réduire à zéro » les exportations pétrolières de Téhéran. Ces nouvelles mesures visent à contraindre l’Iran à négocier un nouvel accord sur son programme nucléaire. Toutefois, la hausse du prix du baril devrait rester limitée en raison de l’augmentation constante de la production américaine.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 21 mars 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 8 042,95 | +0,18 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 41 985,35 | +0,83 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 667,56 | +0,51 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 17 784,05 | +0,17 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 22 891,38 | -0,45 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 646,79 | +0,16 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 423,83 | +0,45 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 677,06 | +2,40 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 364,83 | -0,44 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,465 % | -0,101 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,764 % | -0,109 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,254 % | -0,052 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0826 | -0,84 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 3 015,75 | +3,41 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,22 | +2,12 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 83 998,79 | -0,88% | 38 252,54 | 93 776,61 |
Le Ministère de l’Économie a opté pour la mobilisation de l’épargne en faveur de la défense à travers la mise en place de fonds d’investissement. La Banque Publique d’Investissement créera un fonds accessible au grand public qui pourra acquérir des parts ou des unités de compte pour une valeur d’émission de 500 euros. Ces titres seront logeables dans des contrats d’assurance vie (unités de compte) ou dans des comptes titres (parts).
Ce fonds dont le capital pourrait atteindre 450 millions d’euros aura la faculté de prendre des participations ou de prêter de l’argent aux entreprises du secteur de la défense. Il aura à ce titre vocation à faciliter le financement des investissements rendus nécessaires par l’augmentation des commandes publiques de matériels de défense au sein de l’Union européenne. Le Ministre de l’Économie a évoqué un besoin de 5 milliards d’euros pour l’industrie de la défense.
D’autres fonds mis en œuvre par des acteurs de la place financière française et européenne devraient être également accessibles
En collectant autour de 600 millions d’euros par effet de levier, les fonds pourraient prêter 5 milliards d’euros. Il est fort probable que les fonds n’interviendront pas exclusivement sous la forme de prêts ou d’émission pour le compte de tiers d’obligations, ils prendront des participations (actions).
Un choix logique
Le choix des fonds d’investissement est la réponse la plus rapide pour mobiliser de manière volontaire l’épargne des ménages. En pouvant loger ces fonds dans l’assurance vie, l’industrie de la défense accède ainsi au premier placement des ménages dont l’encours a dépassé 2000 milliards d’euros en janvier 2025. Les assurés sont de plus en plus prompts à investir en unités de compte, ces dernières années. Ces unités de compte ont représenté 40 % de la collecte de l’assurance vie en 2024, les 60 % restant étant dévolus aux fonds en euros.
Un placement volontaire de la part des épargnants
Pas de ponction, de prélèvement, d’orientation obligatoire de l’épargne des ménages ne sont prévus. Le gouvernement n’a pas opté pour un grand emprunt national qui n’aurait ajouté que de la dette publique à la dette publique. Un tel emprunt aurait été en outre compliqué à mettre en œuvre tout comme la création d’un nouveau Livret d’épargne. Le Livret A n’est pas un outil adapté pour financer sur le long cours des entreprises qui interviennent sur le secteur concurrentiel de l’industrie de la défense. Le Livret A ne permet pas des prises de participation dans des entreprises non cotées. Produit liquide par nature, il n’est pas armé pour des investissements de long terme dans des entreprises.
Les épargnants pourront donc opter pour les unités de compte ou les parts des fonds défense. De manière indirecte, dans le cadre de la diversification, les assureurs pourraient insérer dans leurs fonds euros des parts des fonds « défense ».
Un placement par nature de long terme et potentiellement attractif
La montée en puissance de l’industrie de la défense européenne nécessitera du temps. Il est de ce fait logique que le retour sur investissement ne soit pas immédiat. Le Ministre de l’Économie a prévu une période de blocage de 5 ans, le temps nécessaire pour la réalisation des investissements. Cela signifie que les acheteurs ne pourraient pas céder leurs parts durant ce délai. Un tel blocage existe par exemple pour des produits comme le FCPI, des fonds qui financent des entreprises à forte croissance, en particulier dans le secteur technologique. En revanche, à la différence des FCPI, le gouvernement n’a pas associé d’avantage fiscal pour l’achat de parts de son fonds vert kaki.
Compte tenu de la progression de la demande en équipements militaires, le rendement de ce fonds pourrait être attractif et se situer au-dessus de la moyenne sur longue période.
La Commission européenne a adopté, mercredi 19 mars, sa stratégie pour l’union de l’épargne et des investissements (UEI), une initiative visant à améliorer la manière dont le système financier de l’Union européenne (UE) oriente l’épargne vers des investissements productifs. Cette stratégie s’inscrit dans le prolongement des rapports Draghi et Letta ainsi que des prises de positions de l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Lemaire.
La stratégie de l’Union vise à offrir aux citoyens de l’UE un accès plus large aux marchés des capitaux et de meilleures possibilités de financement pour les entreprises afin d’améliorer la compétitivité de l’économie européenne. Les ménages auront des possibilités plus nombreuses et plus sûres d’investir sur les marchés des capitaux et d’accroître la valeur de leur épargne. Dans le même temps, les entreprises pourront se financer plus facilement et à moindres coûts.
Le rapport Draghi estimait entre 750 et 800 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici à 2030, les besoins d’investissement sans prendre en compte l’effort en faveur de la défense. Ces besoins concernent, en priorité, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises innovantes, qui ne peuvent pas compter uniquement sur le financement bancaire. En développant des marchés des capitaux intégrés, parallèlement à un système bancaire intégré, l’UEI peut relier efficacement l’épargne aux besoins d’investissement.
L’épargne financière des ménages européens est abondante. Elle peut s’appuyer sur 10 000 milliards d’euros en dépôts bancaires. Les dépôts bancaires sont sûrs et faciles d’accès, mais ils rapportent généralement moins d’argent que les investissements sur les marchés des capitaux. Un des objectifs de l’UEI est d’orienter vers des placements longs et plus rémunérateurs cette épargne actuellement liquide.
La mise en œuvre de l’UEI relève de la responsabilité partagée des institutions de l’UE, des États membres et de toutes les principales parties prenantes. Quatre axes de travail ont été retenus :
L’UEI vise également à renforcer l’intégration et la compétitivité du secteur bancaire en avançant sur le terrain de l’union bancaire. La Commission évaluera également la situation globale du système bancaire dans le marché unique, y compris sa compétitivité.
La mise en œuvre de l’UEI reposera sur des mesures tant législatives que non législatives, ainsi que sur des mesures qu’il conviendra aux États membres d’élaborer. Au deuxième trimestre de 2027, la Commission publiera un examen à mi-parcours des progrès globaux accomplis dans la réalisation de l’union de l’épargne et des investissements.
La Banque de France a enregistré, en 2024, selon les résultats publiés mercredi 19 mars dernier, une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros. « C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France », a souligné le gouverneur de la banque, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse, « et qui n’existera plus non plus dans l’avenir prévisible ».
L’année dernière, a Banque de France a réalisé une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros compensée à hauteur de 10,1 milliards d’euros par des réserves constituées par le passé. En 2023, elle avait déjà connu un perte opérationnelle qui avait atteint 12,4 milliards d’euros, mais celle-ci avait intégralement compensée permettant les résultats d’être à l’équilibre.
La perte nette, privant l’État d’impôts et de dividendes, est la conséquence de collision de deux cycles de taux atypiques. La Banque de France a géré successivement une crise déflationniste ayant atteint son paroxysme avec l’épidémie de Covid et une vague inflationniste après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. La Banque de France a été contrainte, dans le cadre de la politique monétaire non conventionnelle de la BCE d’acquérir des obligations à faibles taux, en moyenne 0,7 % entre 2019 et 2022. À compter du milieu de l’année 2022, la Banque de France a été contrainte de mieux rémunérer les dépôts des banques en raison du relèvement des taux directeurs de la BCE qui ont atteint plus de 4 %. L’écart ces deux taux a conduit à une perte importante pour la Banque de France. Le gouverneur a prévenu que la perte pour 2025 serait moindre et a écarté tout besoin de recapitalisation de la part de l’État actionnaire. La Banque de France n’est pas la seule, en zone euro, à être confrontée à ce problème. Les comptes de la banque centrale allemande a enregistré également une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979.
25 ans après l’explosion de la bulle du « Dot.com » en 2000, le Nasdaq a connu un lundi noir, le 10 mars dernier. Les Sept Magnifiques – Apple, Nvidia, Microsoft, Meta, Amazon, Google et Tesla – ont enregistré un recul important de leur cours en Bourse. Tesla a perdu 15 % en une séance, soit sa plus forte baisse journalière depuis 2020. Apple a cédé 4,85 %, Nvidia 5 %, Alphabet (Google) 4,5 %, Meta 4,4 %, Microsoft 3,3 % et Amazon 2,3 %. Le Nasdaq 100, qui regroupe les principales valeurs technologiques, a clôturé en baisse de 3,8 %, une contraction inédite depuis 2022. Les gains boursiers enregistrés juste après l’investiture de Trump, le 20 janvier dernier, ont été effacés.
Malgré les promesses de dérégulation dont pourrait bénéficier le secteur, les craintes liées à la conduite d’une politique commerciale agressive par le locataire de la Maison-Blanche ont changé la donne. La mise en place de barrières douanières inquiète les milieux économiques. Cette politique pourrait peser sur la croissance et favoriser le retour de l’inflation. Depuis le 21 janvier, l’ensemble des « Sept Magnifiques », à l’exception d’Apple, a basculé en territoire négatif, avec une baisse notable de près de 50 % pour Tesla, 22 % pour Nvidia et entre 10 % et 15 % pour Amazon, Microsoft et Google.
Le constructeur automobile dirigé par Elon Musk souffre d’un effondrement des ventes en Europe. Tesla pâtit autant du vieillissement de sa gamme que des prises de position de son directeur général. En Allemagne, son soutien à l’AfD s’est accompagné d’un quasi-boycott de la part de nombreux consommateurs. Seuls Meta et Apple résistent au naufrage avec une baisse limitée à 1 %. Depuis le début de l’année, les Sept Magnifiques ont perdu près de 1 570 milliards de dollars de capitalisation boursière.
La bourrasque Trump s’accompagne de doutes sur les retombées de l’intelligence artificielle en matière boursière. Les Sept Magnifiques ont investi et continuent d’investir des centaines de milliards de dollars pour développer leurs modèles d’IA ainsi que l’infrastructure informatique nécessaire à leur déploiement. La rentabilisation de ces investissements sera d’autant plus difficile que la croissance économique reste faible.
Le Cac 40 a terminé la semaine au-dessus des 8 000 points, à 8 028,28 points, lui permettant de réduire sa perte hebdomadaire à 1 %. La guerre commerciale a touché le marché « actions » cette semaine. Les indices européens étaient également en recul. L’euro continue de s’apprécier face au dollar. La devise européenne bénéficie des errements de la politique américaine et des craintes inflationnistes qu’elle inspire. Les plans de réarmement européens incitent les investisseurs internationaux à acheter des actions des entreprises de la défense du Vieux continent ce qui contribue à augmenter la demande en euros. Les taux d’intérêt souverains européens ont continué à augmenter avec la perspective de la fin du frein budgétaire allemand. Les indices américains ont continué, cette semaine, leur repli. Le S&P 500 perd désormais près de 5 % depuis le début de l’année, le Nasdaq, plus de 6 % et le Dow Jones plus de 2 %.
En fin de semaine, les investisseurs ont été soulagé par les nouvelles positives sur le dossier du « shutdown » américain et l’entente trouvée en Allemagne entre le futur chancelier et les députés écologistes sur le programme d’investissements destiné à réarmer et moderniser le pays. Les écologistes ayant affirmé qu’un « accord sur le fonds spécial » avait été conclu, Friedrich Merz devrait disposer de la majorité des deux tiers nécessaire pour faire adopter les changements constitutionnels permettant un assouplissement des règles d’endettement pour les dépenses militaires et les Länder, ainsi qu’un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur dix ans pour rénover les infrastructures.
L’épée de Damoclès au-dessus du Congrès des Etats-Unis semble également levée avec la décisions du chef de file des sénateurs démocrates sur le texte budgétaire républicain afin éviter la paralysie de l’administration fédérale. Ce revirement de position réduit la probabilité d’un « shutdown », car des sénateurs démocrates devraient emboiter ses pas. A l’annonce de ce pseudo-accord, les grands indices américains ont enregistré un gain de plus de 1 %. Le moral des ménages américains est pourtant tombé en mars à un point bas inconnu depuis novembre 2022 à 57,9 points, un chiffre inférieur aux estimations de tous les économistes interrogés par Bloomberg. Autre signe d’inquiétude face à la politique de Donald Trump, les anticipations d’inflation se multiplient. Les consommateurs s’attendent à une hausse des prix à un taux annuel de 3,9 % au cours des cinq à dix prochaines années, soit une hausse de 0,6 point de pourcentage par rapport au mois précédent et le plus élevé depuis plus de trois décennies. Les projections d’inflation sur un an sont passées de 4,3 % à 4,9 %, le plus haut élevé depuis 2022.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 14 mars 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 8 028,28 | -1,05 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 41 488,19 | -2,99 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 638,94 | -2,53 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 704,64 | -2,63 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 22 939,39 | -0,16 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 632,33 | -0,49 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 404,18 | -1,21 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 053,10 | -0,74 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 419,56 | +2,77 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,566 % | +0,019 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,873 % | +0,043 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,302 % | +0,077 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0883 | +2,45 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 988,81 | +2,24 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 70,42 | -0,03 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 84 598,43 | -6,56 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, les États occidentaux ont pris des mesures drastiques à l’encontre des actifs russes. Dès les premiers mois du conflit, les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont gelé une partie des actifs russes afin de limiter les capacités financières du Kremlin. Environ 300 milliards de dollars d’actifs en devises et obligations ont ainsi été bloqués dans divers pays occidentaux (UE, États-Unis, Japon, Canada, Royaume-Uni, Suisse). Ces actifs sont essentiellement placés dans des banques centrales étrangères, principalement sous forme d’obligations d’État (américaines, européennes, etc.). La Russie détenait également des participations dans des entreprises étrangères et des fonds d’investissement, qui ont été gelés.
Le gel des actifs n’implique pas leur confiscation. Ils restent la propriété de la Russie ou des individus concernés. Ils ne peuvent ni être utilisés ni vendus Les revenus qu’ils génèrent ne sont pas distribués aux propriétaires Les Occidentaux réfléchissent depuis plusieurs mois au devenir des actifs russes gelés. Deux options sont étudiées : l’utilisation des seuls revenus ou la saisie pure et simple des actifs.
L’Union européenne (UE) et ses alliés envisagent d’utiliser uniquement les revenus générés par les 300 milliards d’euros d’actifs russes gelés (dont 200 milliards d’euros pour l’UE). Les intérêts et les dividendes pourraient rapporter entre 3 et 5 milliards d’euros par an. Ces revenus pourraient être affectés à l’Ukraine (achat d’armes, reconstruction, aide humanitaire) sans toucher au capital initial. Cette solution permettrait d’éviter une violation frontale du droit international relatif à l’immunité des États. Les actifs, notamment ceux de la Banque centrale russe placés dans les banques centrales occidentales, sont des actifs souverains protégés par le droit international. L’utilisation exclusive des revenus réduirait également le risque de représailles financières de la Russie.
Contrairement au gel, la saisie d’actifs entraînerait un transfert de propriété définitif, permettant leur utilisation au profit de l’Ukraine ou des États appliquant la confiscation. Cette option fait l’objet d’un intense débat juridique et politique. Un tel transfert pourrait financer la reconstruction de l’Ukraine – dont le coût est estimé à plus de 400 milliards de dollars – et sanctionner durablement la Russie en la privant de ressources financières.
Une confiscation sans base juridique claire pourrait toutefois créer un précédent risqué et fragiliser la confiance dans le système financier international. D’autres États, comme la Chine, pourraient réagir en réduisant leurs investissements en Occident, de peur de voir leurs actifs gelés en cas de tensions géopolitiques.
L’idée de la saisie fait son chemin au sein des parlements occidentaux, même si les gouvernements restent prudents. Aux États-Unis, le Congrès a adopté en 2024 un projet de loi facilitant la confiscation des actifs russes pour aider l’Ukraine. Le Canada a également adopté une loi permettant la saisie de certains actifs russes.
En Europe, certains pays (Estonie, Lituanie, Pologne) sont favorables à une saisie totale, tandis que d’autres (France, Allemagne) restent plus prudents en raison des implications juridiques. Néanmoins, en France, l’Assemblée nationale a adopté, contre l’avis du gouvernement, une résolution, le 12 mars, en première lecture, visant à permettre la saisie des biens russes. Au Royaume-Uni, un projet similaire pourrait être prochainement discuté. La Russie a menacé de saisir des actifs occidentaux en représailles. Depuis mars 2022, des entreprises étrangères présentes en Russie ont déjà vu leurs participations placées sous contrôle étatique.
Dans l’histoire, les saisies d’actifs financiers sont rares et sont généralement liées à des événements exceptionnels.
Durant la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1941, les États-Unis ont saisi des actifs appartenant à des ressortissants allemands, italiens et japonais, notamment des entreprises et des comptes bancaires.
En 1960, après la révolution cubaine, le gouvernement américain a saisi des avoirs cubains en réaction à la nationalisation des entreprises américaines par Fidel Castro. En 1980, lors de la crise des otages américains à Téhéran, certains actifs iraniens ont été définitivement confisqués et utilisés pour indemniser les victimes. En 1982, pendant la guerre des Malouines, le Royaume-Uni, en plus du gel, a saisi certains actifs argentins en représailles.
Des nationalisations d’actifs étrangers ont également eu lieu dans plusieurs pays. Ainsi, au Mexique, en 1938, le gouvernement a nationalisé les compagnies pétrolières étrangères, notamment britanniques et américaines, expropriant leurs actifs. En Libye, en 1970, Mouammar Kadhafi a exproprié les compagnies pétrolières occidentales et confisqué leurs infrastructures. Plus récemment, entre 2007 et 2010, Hugo Chávez a nationalisé plusieurs entreprises étrangères au Venezuela, notamment dans les secteurs pétrolier et industriel, transférant leurs actifs à l’État.
Si, en janvier, la collecte du Livret A a été à la peine avec 350 millions d’euros, celle de l’assurance vie, à hauteur de 4,5 milliards d’euros, témoigne du retour en force du premier placement des ménages. Il faut remonter à 2010 pour retrouver une collecte nette plus forte au mois de janvier. Ce résultat a été porté par les unités de compte, dont la collecte nette s’est élevée à 5,2 milliards d’euros, tandis qu’en revanche, les fonds en euros ont enregistré une décollecte de 600 millions d’euros.
Le mois de janvier est traditionnellement favorable à l’assurance vie. En janvier 2024, la collecte avait atteint 2,258 milliards d’euros. Depuis 2008, une seule décollecte a été enregistrée au cours du premier mois de l’année, en 2012, avec -1,332 milliard d’euros. Cette année-là fut une annus horribilis pour l’assurance vie en raison des menaces pesant sur l’euro, dans un contexte de crise des dettes souveraines. La moyenne de la collecte en janvier, ces dix dernières années, s’élève à 2 milliards d’euros.
Les ménages restent en mode épargne, comme en témoigne le montant des cotisations, qui a atteint 17,3 milliards d’euros en janvier, soit une hausse de 10 % par rapport à janvier 2024. Ce montant constitue un record pour l’assurance vie. Les Français ont privilégié ce placement en début d’année, notamment après l’annonce des rendements des fonds en euros pour 2024, autour de 2,7 %, qui a renforcé l’attractivité du produit. De plus, la baisse du taux du Livret A, confirmée en janvier, a joué en faveur de l’assurance vie. La hausse des cotisations a été particulièrement marquée pour les fonds en euros (+12 %), tandis que celle des unités de compte s’établit à 6 %.
En janvier, les ménages ont peu puisé dans leur assurance vie pour financer leurs projets. Les prestations se sont élevées à 12,8 milliards d’euros, en baisse de 6 % par rapport à janvier 2024. Elles diminuent également de 6 % pour les supports en euros, preuve de l’attractivité retrouvée de ce type de placement.
Pour la première fois de son histoire, l’assurance vie dépasse les 2 000 milliards d’euros d’encours. Cette augmentation est liée aux bonnes collectes des derniers mois et à la valorisation des actifs, tant en fonds en euros qu’en unités de compte.
L’assurance vie bénéficie d’un contexte favorable à l’épargne. Les ménages continuent de privilégier l’épargne en raison des nombreuses incertitudes économiques, géopolitiques et politiques. La baisse des rendements des livrets réglementés et des dépôts à terme, conséquence de la diminution des taux directeurs de la Banque centrale européenne et de l’inflation, rend les fonds en euros de l’assurance vie plus compétitifs.
France assureurs
Le CAC 40 conclut le mois de février avec une troisième hausse mensuelle consécutive (+2,03 %). Elle est inférieure à celle du mois de janvier (+7,72 %) mais comparable à celle de décembre 2024 (+2,01 %). Le CAC 40 s’est rapproché de son record du mois de mai mais sans l’atteindre. Au-delà de Paris, les résultats des marchés en février ont été plutôt favorables. L’indice allemand a progressé de 4,93 % sur un mois et l’Eurostoxx 50 de plus de 5 %. Ces performances flatteuses ne sauraient maquer les inquiétudes qui se font jours sur les conséquences de la guerre commerciale que Donald Trump a engagée.
A partir du 4 mars, les majorations décidées par le Président américain deviennent effectives. En principe, une taxe additionnelle de 10 % sera appliquée aux exportations de la Chine vers les Etats-Unis et une autre de 25 % sur les biens en provenance du Canada et du Mexique. Prochainement, l’Union européenne sera soumise au même régime que la Chine, le Mexique ou le Canada. Des droits de 25 % ont été annoncés. Le Président a jeté un froid en s’en prenant à l’Europe. « L’Union européenne n’accepte pas nos voitures ni nos produits agricoles. » Selon lui, le déficit commercial américain vis-à-vis des Vingt-Sept est de « 300 milliards de dollars », un chiffre que Bruxelles conteste. A terme, plus de 1.000 milliards de dollars d’importations américaines seront taxées.
A Wall Street, les investisseurs ont mal réagi à la confrontation entre Volodymyr Zelenski et Donald Trump. Les indices actions ont terminé la semaine en baisse. Sur l’ensemble du mois, ils ont accusé des pertes non négligeables, le Nasdaq a reculé de plus de 6 %, le Dow Jones de plus de 3 % et le S&P 500 de plus de 2 % prouvant que l’euphorie post élection de Donald Trump est achevée.
Seule les données sur l’inflation ont pu réconforter, cette semaine, les investisseurs. L’indice américain PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée de la Réserve fédérale (Fed), a augmenté de 0,3 % sur un mois et de 2,5 % sur un an. En données « core » (hors alimentation et énergie), la hausse est aussi de 0,3 % en séquentiel et de 2,6 % en annuel. Les prix ds services hors logement s’assagissent. Leur hausse passe de 3,6% à 3,1%, soit le plus bas niveau depuis mars 2021. Cette bonne nouvelle pourrait rapidement s’estomper car la politique commerciale de Donald Trump pourrait générer un surcroit d’inflation évalué à 0,6 point de pourcentage sur l’indice PCE et jusqu’à 2 points sur les dépenses de consommation. Elle pourrait amputer la croissance de1,1 point de pourcentage.Au niveau des taux directeurs, une baisse est attendue de la part de la Banque centrale européenne la semaine prochaine. Cette baisse se justifie par l’atonie de l’activité et le caractère contenu de l’inflation. Le taux harmonisé de l’inflation en France a été divisé par deux à +0,9 % sur un an en février, son plus faible niveau depuis quatre ans. L’inflation en Allemagne a, de son côté, stagné en février, à 2,3 % sur un an, selon des chiffres provisoires.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 28 février 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 8 111,63 | -0,53 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 43 840,91 | -0,39 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 954,50 | -1,20 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 18 847,28 | -5,15 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 22 495,28 | +1,04 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 809,74 | +1,63 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 463,54 | -0,21 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 155,50 | -5,38 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 320,90 | +0,13 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,144 % | -0,073 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,387 % | -0,178 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,224 % | -0,215 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0380 | -0,45 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 846,21 | -2,90 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,19 | -1,45 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 83 312,30 | -12,49 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
En 2024, les Français ont privilégié l’épargne à la consommation. Sur l’ensemble de l’année, ils ont, selon l’INSEE, mis de côté 18,2 % de leur revenu disponible brut, soit 1,3 point de plus par rapport à 2023. Le taux d’épargne est supérieur de 3,6 points à son niveau d’avant la crise sanitaire (2019). En 2024, les Français ont bénéficié, avec le recul de l’inflation, de gains de pouvoir d’achat, +2,5 % (+1,9 % par unité de consommation).
Les ménages n’ont que marginalement utilisé leurs gains de pouvoir d’achat pour la consommation qui n’a enregistré, sur l’ensemble de l’année, qu’une hausse de 0,9 %. Ils ont opté pour la prudence et l’attentisme. La baisse de l’inflation n’a été appréhendée que tardivement en 2024. Les ménages ont continué à maintenir une importante épargne de précaution pour faire face à une éventuelle remontée des prix.
La crise politique, à compter du mois de juin, a provoqué, au troisième trimestre, une hausse du taux d’épargne. Les incertitudes tant nationales qu’internationales alimentent de manière traditionnelle l’épargne. Au dernier trimestre, un léger fléchissement a été constaté. La consommation des ménages en volume a augmenté plus vite que leur pouvoir d’achat avec, par voie de conséquence, un léger fléchissement du taux d’épargne qui est passé de 18,5 à 18,4 % du revenu disponible brut.
La préférence pour l’épargne s’est traduite par des recettes de TVA plus faibles que prévu ce qui a alimenté le déficit public. Les pouvoirs publics espèrent une reprise de la consommation en 2025, avec la persistance d’une inflation contenue. L’amélioration de la confiance et la levée de certaines hypothèques nationales et internationales seront nécessaires pour la réalisation de ce scénario.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
L’annonce de la baisse de la rémunération du Livret A, du Livret de Développement Durable et Solidaire et du Livret d’Épargne Populaire a eu un effet direct sur leur collecte.
Livret A : la plus mauvaise collecte de ces neuf dernières années
La collecte du Livret A s’est élevé à 350 millions d’euros en janvier, loin de son montant du mois de décembre 2024 (2,99 milliards d’euros) ou de celle du mois de janvier 2024 (2,27 milliards d’euros). Elle est sans comparaison avec celle de 2023 (9,27 milliards d’euros). Il faut remonter à 2016 pour retrouver, en janvier, un plus mauvais résultat (-850 millions d’euros).
Le premier mois de l’année est logiquement porteur pour les produits d’épargne réglementée. Les titulaires de Livret A, de LDDS et de LEP y versent une partie de leurs étrennes, de leurs primes et de leur treizième mois. Sur ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte pour le Livret A, en janvier, était de 3,4 milliards d’euros. Depuis 2009, seules deux décollectes ont été enregistrées en janvier (2015 et 2016).
L’annonce le 15 janvier dernier par le Ministre de l’Économie de la baisse du taux du Livret A de 3 à 2,4 %, baisse devenue effective le 1er février, a freiné les ardeurs des épargnants. Le Livret a subi un réel coup de froid traduisant la sensibilité des ménages à l’évolution du taux de rémunération. En règle générale, une baisse de la rémunération se fait ressentir sur la collecte pendant trois mois.
Malgré la faible collecte du mois de janvier, le Livret A bat un record d’encours à 442,9 milliards d’euros.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : baisse moins sévère de la collecte
La collecte du mois de janvier 2025 s’est élevée, pour le LDDS, à 460 millions d’euros soit un montant proche de la moyenne de ces dix dernières années (457 millions d’euros). Cette collecte est néanmoins en retrait par rapport à celle du mois de janvier 2024 (980 millions d’euros) et par rapport à celle du mois de décembre 2024 (940 millions d’euros). La meilleure résilience du LDDS par rapport au Livret A est liée à son association plus fréquente avec le compte courant. Le LDDS est en effet souvent détenu dans le même établissement financier que le compte courant principal de l’épargnant ce qui permet des aller-retour plus faciles qu’avec le Livret A dont la banalisation de la distribution n’est effective que depuis 2009.
Comme pour le Livret A, le LDDS n’a connu en 16 ans que deux décollectes en janvier, en 2015 (-200 millions d’euros) et en 2016 (-320 millions d’euros). L’encours du LDDS, à fin janvier 2025 bat également un nouveau record à 161 milliards d’euros.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) touché par la baisse de sa rémunération
Le Livret d’Épargne Populaire comme le Livret A a été touché par l’annonce de la baisse de sa rémunération en janvier. Celle-ci est passée le 1er février dernier de 4 à 3,5 %. La collecte qui s’était élevée à 630 millions d’euros au mois de décembre 2024 n’a atteint que 110 millions d’euros en janvier 2025. Un an auparavant, elle avait été de 1,92 milliard d’euros. Le LEP bat malgré tout un nouveau d’encours en janvier (82,3 milliards d’euros).
Un début d’année moins porteur que les années précédentes
Du 1er février 2023 au 1er février 2025, les épargnants ont bénéficié du gel du taux du Livret A à 3 %, sachant que ce taux était de 0,5 % en 2020. Le taux de 3 % et le contexte anxiogène – guerre en Ukraine – inflation – crise politique – ont conduit à une forte augmentation de la collecte. La baisse du taux du Livret A marque une rupture et pourrait augurer l’entrée dans un nouveau cycle plus favorable à l’épargne longue et à la consommation sous réserve que les incertitudes ne se multiplient pas sur les fronts économique, politique et international.
En 2024, les commissions de surendettement en France métropolitaine ont reçu 134 803 dossiers, selon les données de la Banque de France. Cela représente une augmentation de 10,8 % par rapport à 2023, en raison d’un effet différé de l’inflation observée en 2022 et 2023. Toutefois, ce niveau demeure inférieur de 6 % à celui enregistré en 2019, avant la crise sanitaire, et nettement en-deçà du pic atteint en 2014 (-42 %). Cette tendance s’explique en partie par le renforcement de la réglementation encadrant le surendettement des ménages.
En 2024, le taux de dépôts de dossiers de surendettement s’élève à 245 pour 100 000 habitants âgés de 15 ans et plus, mais ce chiffre varie fortement selon les territoires, oscillant entre 125 et 459. Comme en 2023, ce taux est particulièrement bas en Lozère (125), en Haute-Savoie (152) et à Paris (154), tandis qu’il atteint des niveaux élevés dans l’Aisne (459), le Pas-de-Calais (455) et le Nord (389).
Les commissions ont examiné 131 080 dossiers en 2024, soit une hausse de 9,5 % sur un an. Les caractéristiques des ménages concernés montrent certaines spécificités :
Certaines catégories socioprofessionnelles sont particulièrement touchées : les employés (31 %) et les ouvriers (22 %) sont surreprésentés par rapport à leur part dans la population active (15 % et 11 % respectivement). La même tendance s’observe chez les demandeurs d’emploi, qui représentent 25 % des surendettés contre seulement 4 % de la population active.
Les revenus des ménages surendettés dépendent davantage des prestations sociales que la moyenne : près d’un quart de leurs ressources provient des allocations familiales, de l’aide au logement et des minima sociaux, contre seulement 5 % pour l’ensemble des ménages français.
Le niveau de vie médian des ménages surendettés est inférieur de 42 % à celui de la population générale, atteignant 1 180 euros par mois contre 2 028 euros. Parmi eux, 59 % vivent sous le seuil de pauvreté, une proportion encore plus élevée pour les familles monoparentales (67 %), alors que ces taux s’élèvent respectivement à 14,4 % et 31,4 % pour l’ensemble de la population.
L’endettement total des ménages surendettés traités en 2024 atteint 4,5 milliards d’euros. En hausse de 6,2 % sur un an, il reste, cependant, toujours en recul de 22 % par rapport à 2019 et de 46 % par rapport à 2014.
La structure de l’endettement évolue
Les dettes à la consommation (crédits renouvelables, prêts personnels, LOA, etc.) représentent désormais 43 % du total, en hausse de près de trois points sur un an. La part des dossiers comportant au moins une dette de ce type progresse également (+0,6 point, à 73 %).
L’endettement immobilier poursuit sa baisse pour la quatrième année consécutive, représentant 26 % du total (-0,7 point). La part des dossiers incluant une dette immobilière recule à 9 % (-0,7 point).
Les dettes liées aux charges courantes (loyer, énergie, etc.) se stabilisent à 14 % du total, étant présentes dans trois dossiers sur quatre. La part des dettes d’énergie et de communication reste faible, autour de 2 %.
Le reste des dettes (microcrédits, découverts…) diminue de plus de deux points, atteignant 17 %.
En 2024, 115 620 dossiers de surendettement ont été clôturés après l’aboutissement des procédures judiciaires. Plus de la moitié de ces dossiers ont bénéficié d’un effacement total ou partiel des dettes, pour un montant total de 1,2 milliard d’euros, soit 25 % de l’endettement total (proportion stable sur un an). Le montant moyen de la dette effacée par dossier s’élève à 19 728 euros, un niveau inchangé par rapport à l’année précédente.
Le président Donald Trump a décidé de se rendre, avec Elon Musk, à Fort Knox, le lieu où est entreposée la réserve d’or des États-Unis, qui s’élève à 425 milliards de dollars. Pour justifier sa visite, une première depuis celle de Franklin Roosevelt en 1943, il a indiqué vouloir vérifier si l’or était toujours dans les coffres… Au-delà de la boutade, le président aurait l’intention de prononcer un discours sur la politique monétaire. Ce dernier estime que le taux de change du dollar joue contre l’économie américaine. Donald Trump souhaite une monnaie et des taux d’intérêt faibles pour financer l’expansion et l’industrialisation de son pays. Sur son réseau Truth Social, il a déclaré : « Les taux d’intérêt devraient être abaissés, ce qui irait de pair avec les tarifs douaniers à venir !!! Allons faire du rock’n’roll, Amérique !!! » Partisan d’un déficit commercial à l’équilibre, il prône un dollar faible pour rendre les exportations américaines plus compétitives et renchérir les importations. D’un autre côté, il a besoin d’un dollar fort afin d’attirer les capitaux nécessaires au financement de l’imposant déficit public, qui s’élève à environ 7 points de PIB. Un dollar fort est aussi un outil de lutte contre l’inflation importée.
L’économiste et financier Stephen Miran, chef désigné du conseil d’analyse économique de la Maison-Blanche, prône une approche laissant craindre des manipulations monétaires : forcer les détenteurs étrangers de dollars à investir en bons du Trésor américain pour financer l’économie des États-Unis. Stephen Miran souligne que les détenteurs de capitaux du monde entier, en raison de la puissance de l’économie américaine, veulent y investir, contribuant ainsi à la hausse du dollar et des taux d’intérêt, ce qui pénalise les producteurs locaux. Il juge nécessaire de corriger cette situation. Face à cette contradiction, la tentation serait de recourir à des manipulations monétaires. L’obligation d’achat de titres de Trésor américain reviendrait à remettre en cause la liberté de placement sur le marché des changes. Elle permettrait tout à la fois d’abaisser les taux et de maintenir les flux de capitaux. Stephen Miran propose également la signature d’accords multilatéraux, comme ceux du Plaza en 1985, qui avaient conduit à faire baisser le dollar, puis ceux du Louvre en 1987, qui avaient abouti à sa stabilisation. Ces nouveaux accords, baptisés « accords de Mar-a-Lago », devraient être à la base d’un nouveau système monétaire international. L’objectif serait ainsi de faire payer les déficits aux partenaires économiques. L’économiste admet cependant la possibilité que les alliés refusent de tels accords. Les principaux détenteurs de dollars n’étant plus l’Europe mais les États asiatiques, et en premier lieu la Chine, les États-Unis ne pourront pas exercer de chantage sur la protection militaire. D’où l’idée d’imposer l’obligation d’achat des bons du Trésor sans concertation. La loi sur les pouvoirs économiques d’urgence internationaux, promulguée par le président Jimmy Carter en 1977, donne au président des pouvoirs étendus sur les transactions internationales en réponse aux menaces d’origine étrangère « à la sécurité nationale, à la politique étrangère ou à l’économie des États-Unis ». « De tels pouvoirs incluent la capacité de limiter ou d’interdire les transferts de crédit, de paiements ou de titres à l’échelle internationale », écrit l’économiste, qui avance plusieurs voies : instaurer une taxe sur l’usage du dollar, d’environ 1 %, différenciée selon les pays ; acheter des devises étrangères, éventuellement avec de l’or, pour les faire monter ; et surtout, pratiquer un chantage incessant aux droits de douane. Pour certains, cette proposition est inapplicable : les réserves de change ne pèsent pas suffisamment et le marché du dollar pourrait se délocaliser offshore, en dehors des États-Unis, pour échapper à l’obligation d’investissement en bons du Trésor américain. Le président américain aime jouer sur les peurs pour avancer ses pions. Il a ainsi récemment menacé de taxer à 100 % les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’ils tentaient de créer leur propre monnaie de réserve afin de concurrencer le dollar. Pour le moment, Donald Trump sait qu’aucun substitut au dollar n’existe et il entend profiter de cet atout. Les Américains ont toujours utilisé leur devise comme un levier pour défendre leurs intérêts. L’abandon de la convertibilité du dollar en or en 1971 par Richard Nixon en est un des meilleurs symboles. La guerre du Vietnam et l’inflation avaient entraîné une surévaluation du dollar. En supprimant la convertibilité et en imposant les changes flottants, les États-Unis ont provoqué une dévaluation de leur monnaie et une instabilité qui s’est révélée pernicieuse pour les économies européennes. Le secrétaire au Trésor, John Connally, avait alors prononcé cette phrase qui reste d’une criante actualité : « Le dollar, c’est notre monnaie, mais c’est votre problème. »
En ce début d’année 2025, le calme prévaut sur le marché des changes. Avec un euro coté à 1,04 dollar, le billet vert est relativement stable, loin des fluctuations du passé. L’euro avait connu un plus bas de 0,82 dollar en octobre 2000 et un plus haut de 1,60 dollar en juillet 2008, juste avant la crise financière. La progression du cours de l’or, de près de 60 % en deux ans et de près de 10 % au cours des deux premiers mois de l’année, témoigne d’une sourde inquiétude chez les investisseurs.
Peur d’un retour de l’inflation, espoir de paix en Ukraine mais à quel prix, peur d’une récession en Europe, espoir d’une baisse des taux de la BCE, à vous de choisir !
En gagnant 2,55 % sur la semaine, le CAC 40 se rapproche de son record du 15 mai 2024 (clôture à 8 239,99). Depuis le début de l’année, l’indice parisien a gagné plus de 10 %. Il progresse néanmoins plus lentement que les autres indices actions (+12 % depuis le 1er janvier pour le DAX allemand). Les indices américains ont progressé durant la semaine, le Nasdaq repassant au-dessus des 20 000 points, l’annonce Deepseek étant en voie d’être digérée.
L’once d’or a terminé la semaine à près de 2 900 dollars, battant de nouveaux records. Le prix du métal précieux est toujours orienté à la hausse en raison des menaces inflationnistes aux États-Unis et de la poursuite de la guerre commerciale engagée par Donald Trump.
Aux États-Unis, retour des tensions inflationnistes
Malgré la contraction des ventes au détail aux États-Unis en janvier, l’inflation demeure. Les ventes au détail ont, en effet, baissé de 0,9 % en janvier, alors que le consensus Bloomberg n’anticipait qu’un recul de 0,2 %, après une hausse de 0,7 % en décembre. Neuf des 13 catégories du rapport du département du Commerce ont enregistré des baisses, notamment les véhicules à moteur, les articles de sport et les magasins de meubles.
Un changement de rythme qui, outre les incendies de Los Angeles et les conditions météorologiques hivernales dans d’autres parties des États-Unis, s’explique par la hausse des prix et le coût des emprunts.
La guerre commerciale de Donald Trump repose toujours sur la dissuasion
Les dernières mesures proposées par le président américain, à savoir l’imposition de droits de douane réciproques aux pays coupables, à ses yeux, de comportements déloyaux, n’entreront en vigueur qu’au mois d’avril, laissant de la place pour l’engagement de négociations. L’Europe est particulièrement visée, car ses tarifs douaniers sont en moyenne supérieurs à ceux des États-Unis. Il en est de même pour de nombreux pays émergents. Le projet de Donald Trump est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui prévoit des négociations multilatérales pour la fixation des tarifs mais cela ne saurait l’effrayer.
La zone euro sauve son filet de croissance
L’économie de la zone euro a finalement réussi à maintenir une croissance à la fin de l’année dernière, Eurostat ayant revu à la hausse son estimation initiale. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,1 % entre octobre et décembre par rapport au trimestre précédent, un chiffre à comparer à la stagnation annoncée au préalable et à la croissance de 0,4 % entre juillet et septembre. Cette révision inattendue s’explique par la prise en compte d’un plus grand nombre de données provenant des différents pays de la zone euro. Les Pays-Bas, cinquième économie de la zone euro, ont connu une croissance de leur PIB au quatrième trimestre de 0,4 %. Le bilan des quatre autres puissances de la région est plus mitigé. Si la croissance espagnole s’est élevée à 0,8 %, l’économie italienne a stagné, tandis que l’Allemagne et la France se sont toutes deux contractées. La Banque centrale européenne (BCE) prévoit que l’activité redémarrera en 2025, pour atteindre 1,1 % sur l’ensemble de l’année, contre 0,7 % en 2024.
Le retour de l’inflation aux États-Unis
Aux États-Unis, les prix à la consommation ont augmenté, en janvier, de 3 % en moyenne sur un an et de 0,5 % sur un mois, selon le Bureau of Labor Statistics. Ce résultat traduit un arrêt du processus de désinflation, et ce, avant même le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.
La résilience de l’inflation a conduit la banque centrale à opter pour une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire en janvier, après avoir abaissé son taux directeur à trois reprises en fin d’année dernière.
À Wall Street, les investisseurs se résignent peu à peu à une année blanche pour la Fed. Ceux qui s’attendent encore à des baisses de taux n’en prévoient plus qu’une en 2025. Les taux obligataires américains ont connu une hausse en milieu de semaine, et les indices boursiers ont, en contrepartie, diminué. Le président américain n’a pas encore exercé de pression explicite sur la Réserve fédérale (Fed), mais il ne cache pas son souhait d’une reprise rapide des baisses de taux. Il a ainsi publié sur son réseau Truth Social : « Les taux d’intérêt devraient être abaissés, ce qui irait de pair avec les droits de douane à venir. ». Dans le même temps, lors de son audition devant la Chambre des représentants, le président de la Fed, Jerome Powell, a répété qu’il ne voyait « pas d’urgence » à abaisser les taux directeurs, dans la mesure où la plupart des indicateurs économiques étaient au vert, hormis l’inflation, encore « quelque peu élevée ».
Inflation et pouvoir d’achat : un défi politique pour Donald Trump
Élu sur le thème de l’amélioration du pouvoir d’achat, Donald Trump doit faire face à une hausse des prix qui touche des produits de consommation courante, comme le café ou le jus d’orange. Le prix des œufs a progressé de 15 % en un mois, une hausse inédite depuis juin 2015. Sur un an, l’augmentation atteint 60 %, en raison d’une épizootie de grippe aviaire parmi les élevages de poules pondeuses américaines. Ces dernières semaines, il était même parfois difficile de trouver des œufs dans les rayonnages.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 14 février 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 8 176,30 | +2,55 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 546,08 | +0,92 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 114,63 | +1,53 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 20 026,77 | +2,58 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 22 482,50 | +3,29 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 732,46 | +0,37 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 493,40 | +3,05 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 149,43 | +0,90 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 346,72 | +3,63 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,127 % | +0,036 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,431 % | +0,070 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,453 % | -0,039 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0496 | +1,14 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 896,15 | +1,92 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,83 | -0,07 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 92 871,82 | +0,75 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
Au troisième trimestre 2024, l’épargne brute des ménages est restée, selon la Banque de France, proche de ses plus hauts niveaux enregistrés pendant la période Covid. Le flux d’épargne brute s’est élevé à 86,8 milliards d’euros, contre 95,6 milliards d’euros au deuxième trimestre 2020. Le taux d’épargne, d’après les comptes publiés par l’INSEE, est resté stable à 17,7 %, contre 25,5 % au deuxième trimestre 2020 et 13,8 % en moyenne sur la période 2014-2019.
Les ménages aisés réinvestissent davantage qu’auparavant leurs gains, alimentant ainsi leur épargne. La montée des incertitudes économiques pousse tous les Français à renforcer leur épargne de précaution. La vague inflationniste a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage afin de lutter contre l’érosion de leur patrimoine.
Les données préliminaires (encore partielles) couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le quatrième trimestre 2024 mettent en évidence un léger mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-0,7 milliard d’euros) et une baisse des dépôts sur les livrets d’épargne. En revanche, les flux nets vers l’assurance-vie et les droits à pension, y compris en unités de compte (UC), sont élevés (16,8 milliards d’euros, contre 12 milliards d’euros au T3 et 10,3 milliards d’euros en moyenne sur la période 2013-2024).
La Cour des comptes, dans son rapport sur les finances publiques en 2025, tire le signal d’alarme en soulignant que la résorption du déficit et la maîtrise de la dette publique ne sont pas garanties.
Après le niveau record de 2020 (-8,9 % du PIB), le déficit public de la France s’est réduit en 2021 et 2022 (-4,7 %) avant de repartir à la hausse. En 2023, il s’est accru de 0,7 point, atteignant 5,5 % du PIB, alors qu’une quasi-stabilité était attendue. En 2024, la dérive s’est accentuée, avec un déficit qui devrait atteindre 6,0 % du PIB, soit 1,6 point au-dessus de la cible inscrite dans le projet de loi de finances (PLF). Ce dérapage exceptionnel, en l’absence de choc extérieur, s’explique en partie par l’augmentation du déficit l’année précédente et par de moindres rentrées fiscales. Mais au-delà de ces facteurs, il est avant tout la conséquence directe de la gestion de 2024. La révision à la baisse de la croissance, surestimée dans la loi de finances initiale, a dégradé le déficit de 0,3 point en réduisant les recettes. L’élasticité des prélèvements obligatoires par rapport à la croissance s’est affaiblie (0,7 contre 1,1 prévu), entraînant un manque à gagner de 0,5 point de PIB par rapport aux prévisions. Parallèlement, les dépenses des administrations locales ont fortement augmenté, impactant le déficit à hauteur de 0,2 point de PIB. Les dépenses des administrations sociales ont également dépassé les prévisions, avec un dépassement de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) et une dégradation des comptes de l’Unédic en raison du ralentissement du marché du travail, aggravant le déficit de 0,1 point.
Ces dérapages n’ont été que partiellement compensés par une hausse des prélèvements obligatoires de 0,2 point de PIB, incluant notamment la progressive réintégration de la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE) à son niveau d’avant-crise. Par ailleurs, les annulations et gels de crédits décidés en gestion, ainsi qu’une hausse de la charge de la dette publique plus contenue que prévu (+6 Md€ au lieu de +9 Md€ attendus), ont permis de limiter l’aggravation du déficit. Pour la Cour des comptes, la dérive des dépenses publiques est manifeste, d’autant plus que l’extinction des mesures exceptionnelles liées à la crise énergétique a généré un gain de 0,7 point de PIB.
Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a une nouvelle fois repoussé l’objectif de retour du déficit sous 3 % du PIB, passant de 2027 à 2029, dès la première version du plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT) communiqué en octobre 2024 dans le cadre de la gouvernance européenne. Ce plan prévoyait un retour à 5,0 % de déficit en 2025, grâce notamment à une hausse de 30 Md€ des prélèvements obligatoires couplée à une maîtrise des dépenses. Cependant, la censure du gouvernement Michel Barnier en décembre 2024 a rendu ces prévisions obsolètes.
Le gouvernement de François Bayrou a été contraint d’amender le PSMT ainsi que les textes financiers pour 2025, avec un objectif de déficit revu à 5,4 %, tout en conservant les cibles pour 2026-2029. La réduction de 0,5 point du déficit, inscrite dans la loi de finances 2025, repose exclusivement sur des hausses de prélèvements obligatoires, plutôt que sur une réduction des dépenses, qui continuent d’augmenter au même rythme qu’avant la crise.
La Cour des comptes met en garde : la moitié des hausses de prélèvements prévues en 2025 sont présentées comme temporaires. À l’avenir, le gouvernement devra soit prolonger ces hausses d’impôts, soit mettre en place de nouvelles mesures d’économies.
La France est désormais la seule grande économie de la zone euro à ne pas entrevoir de retour du déficit sous 3 % du PIB, contrairement aux exigences du Pacte de stabilité et de croissance. Elle est également la seule à ne pas avoir réduit significativement son ratio d’endettement, alors que l’Italie a réalisé un effort budgétaire conséquent en 2024. Selon la Cour des comptes, les hypothèses de croissance retenues par le gouvernement sont excessivement optimistes. Dans ses propres scénarios, le ratio d’endettement pourrait dépasser 125 % du PIB en 2029 et frôler 130 % dès 2031. En parallèle, la charge de la dette continuerait de croître, atteignant 3,4 % du PIB en 2029 (112 milliards d’euros), devenant ainsi le premier poste budgétaire de l’État, devant l’Éducation nationale.
Le dérapage du déficit public depuis deux ans place la France dans une situation critique. L’effort d’ajustement budgétaire nécessaire pour ramener le déficit sous 3 % du PIB a plus que doublé, passant de 50 à 110 milliards d’euros.
L’année 2025 sera décisive pour amorcer un véritable redressement des finances publiques, après deux échecs successifs en 2023 et 2024. Quoi qu’il en soit, les budgets pour 2026 et 2027 s’annoncent comme un exercice périlleux, où chaque choix budgétaire sera scruté avec attention.
Janvier ne fut pas avares de nouvelles économiques et financières. Les machés ont salué le volontarisme de Donald Trump tout en atténuant leur optimisme dans les derniers jours qui ont été également marqués par la rivalité technologique sino-américaine Les résultats de la croissance ont confirmé que les Etats-Unis faisaient toujours bande à part au sein des grands pays occidentaux, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France étant en plein marasme. L’inflation ne baisse plus mais reste à des niveaux acceptables. Dans ce contexte, la FED a temporisé en optant pour le statu quo en matière de taux directeurs quand la BCE a poursuivi ses baisses de 0,25 point.
A Paris, comme à Wall Street, les grands indices boursiers ont réalisé d belles performances en janvier. Pour le Cac 40, il est synonyme de sixième meilleur mois de janvier depuis sa création, grâce à un gain de 7,72 %, le rapprochant des 8 000 points. Les investisseurs ont digéré la motion de censure du mois de décembre et ne s’inquiète pas pour le moment d’une seconde en janvier. Malgré tout, les performances du CAC40 reste en-deçà des autres grands indices internationaux. Le Daxx allemand a gagné plus de 8,5 % en janvier ce qui porte la hausse à près de 28,5 % sur un an, contre moins de 4 % pour le CAC 40.
Malgré le trouble jeté par les annonces de DeepSeek, la startup chinoise qui entend commercialiser un robot conversationnel pouvant rivaliser à moindres coûts avec ChatGPT, les indices américains ont encore battu des records en janvier. Le S&P500 a progressé en janvier de plus de 3 %. Le gain du Nasdaq a été plus faible (+1,7 %). Ces deux indices sont en recul sur la dernière semaine de janvier. Le Dow Jones de son côté, moins touché par la baisse des valeurs technologiques a gagné près de 5 %.
A la fin du mois de janvier, la progression des indices s’est ralenti avec la montée des inquiétudes concernant la guerre commerciale de Donald Trump qui commence dès le 1er février avec l’imposition des droits de douane de 25% sur les produits en provenance de ses deux voisins les plus proches, le Canada et le Mexique. Ses droits sont institués non seulement pour limiter les importations en provenance de ces pays mais aussi pour les sanctionner de leur inaction supposée face à l’immigration illégale. Le risque sous-jacent de cette politique est l’augmentation de l’inflation. En décembre, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a accéléré à 2,6 % en rythme annuel, selon les données du département du Commerce, contre 2,4 % en novembre. La composante sous-jacente « core PCE » s’est maintenue à 2,8 % sur un an, comme en novembre conformément aux attentes.
La FED temporise
Mercredi 29 janvier, la Réserve fédérale américaine a décidé de ne pas modifier ses taux après avoir communiqué sur son intention de faire une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire en début d’année. Entre septembre et décembre derniers, elle avait abaissé son taux directeur de 5,5 % à 4,5 %. La décision de la Fed était attendue, car elle intervient après la prise de fonction de Donald Trump et après la chute des marchés, dans la foulée de l’annonce de la start-up chinoise DeepSeek concernant la commercialisation d’un robot conversationnel.
Jerome Powell, lors de la conférence de presse, a confirmé la nécessité pour la Fed de prendre la mesure de la situation économique, tout particulièrement en matière d’inflation. Aux États-Unis, l’inflation est ressortie à 2,9 % sur un an en décembre, bien au-delà des 2 % ciblés par la Banque centrale, même si l’inflation « cœur », l’indicateur privilégié de la Fed, est plus proche de l’objectif. La croissance économique américaine, malgré des taux élevés, reste dynamique. Dans ce contexte, la Fed choisit la prudence, d’autant que les incertitudes liées à la politique commerciale de Donald Trump sont importantes. L’instauration de droits de douane aurait des effets inflationnistes non négligeables. Jerome Powell a mentionné n’avoir eu aucun contact avec le Président depuis son investiture et s‘est gardé de tout commentaire sur la politique du nouveau chef d’État. Ce dernier a, en revanche, condamné la décision de la Fed de ne pas abaisser ses taux. Il a déclaré qu’il connaissait les taux d’intérêt « bien mieux que la Fed, et certainement bien mieux que celui qui est le premier responsable de ces décisions ».
La BCE poursuit sa baisse des taux
A la différence de la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de réduire le 30 janvier ses taux directeurs. Son taux de référence, le taux de dépôt, est ainsi passé de 3 % à 2,75 %. Il s’agit de sa cinquième baisse depuis juin et la quatrième consécutive. A partir du 5 février, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal seront ramenés à respectivement 2,75 %, 2,90 % et 3,15 %. Cette décision ne constitue en rien une surprise. Lors de la dernière réunion de politique monétaire, la Présidente de l’institution de Francfort, Christine Lagarde, avait estimé que le loyer de l’argent était encore en territoire restrictif et qu’il freinait l’économie plus qu’il n’était nécessaire.
Malgré la légère progression de l’inflation en zone euro au dernier trimestre de 2024, les banquiers centraux des différents des Etats membres sont convaincus que l’objectif des 2 % d’inflation sera atteint cette année. Le taux d’inflation était en décembre, à 2,4 %, après 2,2 % en novembre et 2 % en octobre pour la zone euro. La faible croissance au sein de la zone euro incite la BCE à desserrer la contrainte monétaire. Le PIB a reculé en France et en Allemagne au dernier trimestre.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 31 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 950,17 | +0,13 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 544,66 | +0,40 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 040,53 | -0,52 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 627,44 | -1,58 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 21 711,43 | +1,52 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 673,96 | +2,02 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 286,87 | +1,07 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 572,49 | +1,40 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 250,60 | +0,25 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,203 % | -0,101 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,457 % | -0,087 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,512 % | -0,102 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0421 | -0,28 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 807,35 | +2,29 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,80 | -2,13 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 101 572,488 | -2,96 % | 38 252,54 | 93 776,61 |
L’assurance-vie a réalisé une belle année 2024 avec une collecte nette de 29,4 milliards d’euros, en hausse de 28,2 milliards d’euros par rapport à l’année 2023, qui avait été particulièrement médiocre. Le cru 2024 est le meilleur de ces quatorze dernières années. L’assurance-vie a bénéficié de l’appétence des ménages pour l’épargne et des taux promotionnels proposés par les assureurs. La bonne tenue des marchés actions à l’international a également pu conforter le premier produit d’épargne des ménages, dont l’encours a atteint 1 989 milliards d’euros à fin décembre 2024, en hausse de 4,2 % sur un an.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
En 2024, la décollecte sur les fonds en euros s’est atténuée, s’élevant à 5 milliards d’euros contre 29 milliards en 2023. L’augmentation des taux de rendement et la pratique des bonifications ont porté leurs fruits.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Des versements dynamiques
L’assurance-vie a été portée par d’importants versements depuis le début de l’année. Les Français ont arbitré leur épargne un peu plus que les années précédentes en faveur de placements de long terme. En 2024, les cotisations ont progressé de 20,9 milliards d’euros par rapport à 2023, pour s’élever à 173,3 milliards d’euros (+14 %). La part des unités de compte a atteint 38 % en 2024, légèrement en retrait par rapport à 2023 (40 %). Ce recul peut s’expliquer par les mauvaises performances des actions françaises au cours du second semestre.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Des prestations en recul
Les prestations ont reculé de 5 % en 2024. Les ménages ont moins arbitré en défaveur de l’assurance-vie. La baisse des transactions immobilières et la perte d’attractivité des contrats à terme dans la seconde partie de l’année expliquent cette diminution des rachats. Ces derniers se sont élevés, sur l’ensemble de l’année, à 143,8 milliards d’euros.
L’amélioration du rendement des fonds en euros a contribué à réduire les opérations de rachats sur ces derniers.
Un mois de décembre très honorable
La collecte nette, au mois de décembre, a atteint 1,2 milliard d’euros, en retrait par rapport à novembre (+4 milliards d’euros), mais nettement supérieure à celle de l’année dernière (-941 millions d’euros).
Le mois de décembre est traditionnellement un mois sans saveur pour l’assurance-vie, la collecte moyenne de ces dix dernières années s’établissant à 560 millions d’euros. Depuis 2008, sept décollectes en décembre ont été constatées.
Au mois de décembre 2024, les ménages ont effectué des versements importants, à hauteur de 13,9 milliards d’euros (en hausse de 12 % par rapport à décembre 2023), avec une proportion d’unités de compte supérieure à la moyenne de l’année (44 % contre 38 %).
Les prestations ont, de leur côté, diminué de 5 % par rapport à décembre 2023. Elles s’établissent à 12,6 milliards d’euros.
Données France Assureurs
Des vents porteurs pour 2025
L’année 2024 a marqué le rebond de l’assurance-vie après une année 2023 où la collecte de l’épargne réglementée avait atteint des sommets. Celle-ci avait alors bénéficié de la hausse du taux du Livret A et des craintes des ménages vis-à-vis de l’inflation.
La désinflation et l’amorce de la baisse des taux ont redonné du souffle aux placements longs comme l’assurance-vie. La diminution du taux du Livret A au 1er février devrait conforter ce processus en 2025. Les rendements des contrats à terme, qui ont concurrencé les fonds en euros entre 2022 et 2024, sont également orientés à la baisse. La forte propension des ménages à épargner, en l’absence de visibilité sur le front politique et économique, devrait bénéficier à l’assurance-vie.
Dès son investiture, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets concernant essentiellement l’immigration, le climat, la justice et l’administration. En revanche, il s’est abstenu de modifier les droits de douane tout en soulignant qu’il ne renonçait pas à les augmenter. Cette relative temporisation a rassuré les investisseurs et favorisé les valeurs actions.
Come-back du CAC 40
Après avoir souffert durant tout le second semestre 2024, le CAC 40 connaît un rebond depuis le début de l’année. Il a ainsi enregistré sa troisième semaine de hausse consécutive depuis le 1er janvier. L’indice a aligné neuf séances consécutives de progression, sa plus longue séquence positive depuis celle du 8 au 20 juillet 2015. Il a frôlé la barre des 8 000 points vendredi 24 janvier. Sur la semaine, le CAC 40 gagne plus de 2,5 % et porte son avance à plus de 7 % depuis le début de l’année. Les valeurs du luxe, des spiritueux et de l’automobile ont été les moteurs de cette reprise après des semaines difficiles.
États-Unis : des négociations avant les droits de douane
Les droits de douane feront l’objet de négociations. Dans une interview accordée à Fox News, Donald Trump a indiqué qu’il préférait éviter d’y recourir, tout en affirmant que « c’est un pouvoir énorme sur la Chine ». Lors d’une allocution au Forum économique mondial de Davos, donnée en visioconférence depuis Washington, il a exprimé son souhait de voir les relations commerciales entre les deux grandes puissances devenir « équitables ». Trump a également exhorté les entreprises étrangères à produire aux États-Unis pour éviter d’éventuels droits de douane. En parallèle, il a réclamé une baisse du prix du pétrole de l’OPEP et une diminution des taux directeurs de la FED.
Une bonne nouvelle pour Donald Trump et les États-Unis réside dans l’intérêt du Fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF), qui pourrait contribuer à hauteur de 600 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis sur les quatre prochaines années. Ce montant dépasse de 100 milliards le projet Stargate, piloté par les géants de la tech. Doté de 980 milliards de dollars, le PIF est le 4ᵉ plus grand fonds souverain mondial, derrière ceux de la Norvège, de la Chine et d’Abou Dhabi. Il pourrait atteindre les 2 000 milliards de dollars d’actifs d’ici 2030. Ce fonds est censé financer la transition écologique de l’Arabie saoudite, bien que ses investissements à l’étranger devraient représenter entre 18 et 20 % de son capital total.
Le fonds souverain saoudien a toujours soutenu Donald Trump. Après sa défaite en 2020, le PIF avait investi 2 milliards de dollars dans un fonds de capital-investissement créé par Jared Kushner, le gendre de Trump, notamment dans le secteur immobilier.
Les indices américains ont également fortement progressé cette semaine, le S&P 500 atteignant de nouveaux records. Les valeurs chinoises ont elles aussi été en hausse ces cinq derniers jours. En revanche, le dollar, en l’absence de hausses douanières, enregistre sa plus mauvaise semaine depuis plus d’un an face à un panier de devises de référence.
Hausse des taux au Japon
Au Japon, la Banque centrale a relevé son taux directeur de 0,25 % à 0,5 %, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Dans un communiqué accompagnant cette décision, publiée vendredi, la BoJ a indiqué que l’activité économique et les prix évoluaient conformément à ses prévisions. Les investisseurs spéculent sur une possible nouvelle mesure de normalisation monétaire en .
Bonnes nouvelles pour la zone euro
Pour l’ensemble des pays de la zone euro, l’indice PMI composite (une moyenne pondérée des indices de la production manufacturière et de l’activité du secteur des services) est repassé en janvier en zone d’expansion, atteignant 50,2, contre 49,6 en décembre. Ce résultat dépasse les prévisions du consensus Bloomberg, qui anticipait 49,7.
Cette amélioration repose principalement sur les performances de l’Allemagne, dont l’activité est en hausse en ce début d’année. En revanche, en France, l’enquête de S&P Global continue de signaler une contraction du secteur privé, bien que celle-ci soit moins marquée que lors des mois précédents. Dans la zone euro, le secteur manufacturier montre des signes d’amélioration, et l’activité du secteur des services a progressé pour le deuxième mois consécutif en janvier, bien qu’à un rythme plus modéré qu’en décembre. Les prévisions de croissance restent toutefois modestes : le PIB aurait progressé de 0,1 % au quatrième trimestre 2024 et devrait croître au même rythme au premier trimestre 2025.
Retour des fusions dans le secteur bancaire
La banque Monte dei Paschi, dont l’État italien détient 11 % du capital, a lancé une offre de 13,3 milliards d’euros pour racheter l’ensemble des actions de sa concurrente Mediobanca. Si cette opération aboutissait, elle pourrait avoir des conséquences importantes sur la structure financière de nombreuses entreprises italiennes, notamment Generali.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 24 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 927,62 | +2,51 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 44 424,25 | +2,15 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 6 101,24 | +1,58 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 954,30 | +1,50 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 21 390,39 | +2,20 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 499,86 | -0,05 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 219,37 | +1,06 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 931,98 | +1,26 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 252,63 | +0,36 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,304 % | -0,004 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,544 % | +0,041 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,614 % | -0,009 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0515 | +1,05 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 776,45 | +3,22 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,31 | -3,18 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 105 956,07 | +1,07 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Avec une collecte de 2,99 milliards d’euros, le Livret A signe son meilleur résultat de l’année. Elle lui permet d’établir un nouveau record en matière d’encours à 442,5 milliards d’euros, soit 144 milliards d’euros de plus qu’en 2019, l’année d’avant la pandémie. L’année 2024 est également marquée par un record absolu en matière de versement d’intérêts capitalisés, 12,32 milliards d’euros contre 11,23 en 2023 et 2,13 en 2019. Ce montant record d’intérêts s’explique par le taux de rendement de 3 % et par le niveau sans précédent de l’encours.
Le mois de décembre 2024 a été exceptionnel pour le Livret A. La collecte sur les dix dernières années avait été en effet nulle, les ménages ayant l’habitude de puiser sur leurs livrets d’épargne réglementée pour financer leurs dépenses de fin d’année (cadeaux, vacances, etc.). De 2009 (début de la base statistique de la Caisse des dépôts et consignations) à 2024, six décollectes ont été, en décembre, enregistrées. La dernière date de 2021, après la période covid (-1,7 milliard d’euros). Les meilleurs résultats en décembre ont été constatés ces dernières années, en 2022 et 2023 (respectivement 1,54 et 2 milliards d’euros).
La collecte record du mois de décembre 2024 peut s’expliquer par une montée des inquiétudes après l’adoption de la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier à l’Assemblée nationale le 4 décembre dernier. Par ailleurs, les annonces de plans de licenciements ont pu conduire les ménages à opter pour la prudence en matière de dépenses. Ces inquiétudes se sont matérialisées par la chute de l’indice de confiance des ménages calculé par l’INSEE. Les informations sur la future baisse du rendement du Livret A qui ont commencé à se diffuser à la fin de l’année n’ont pas, en revanche, dissuadé les Français à y placer leurs liquidités.
La collecte annuelle du Livret A s’est élevée en 2024 à 14,87 milliards d’euros, contre 28,68 milliards d’euros en 2023. C’est la collecte annuelle la plus faible depuis 2019 (12,64 milliards d’euros). Elle est néanmoins de 3 milliards d’euros au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (11,48 milliards d’euros).
La baisse de la collecte entre 2023 et 2024 s’apparente à une normalisation en lien avec la baisse de l’inflation. Les ménages ont, au cours de l’année, progressivement préféré des placements de long terme comme l’assurance vie. Cette normalisation demeure incomplète en raison de la crise politique survenue à compter du mois de juin 2024.
De son côté, le LDDS a enregistré, en décembre 2024, une collecte de 940 millions d’euros contre +160 millions d’euros en novembre. En décembre 2023, la collecte avait été également positive de 1,01 milliard d’euros. Depuis 2009, aucune décollecte n’a été constatée en décembre pour LDDS. La collecte moyenne, pour le dernier mois de l’année de ces dix dernières années (2014/2023) était de 800 millions d’euros. Celle de l’année 2024 est donc légèrement au-dessus. Le LDDS qui est souvent connecté avec le compte courant réagit plus rapidement aux versements des primes et des treizièmes mois du mois de décembre.
Sur l’ensemble de l’année, le LDDS enregistre une collecte de 6,55 milliards d’euros, en retrait par rapport à celle de 2023 (11,24 milliards d’euros). Elle est néanmoins près de deux fois supérieure à celle de 2019 (3,91 milliards d’euros). Les intérêts capitalisés atteignent 4,48 milliards d’euros soit près de 500 millions de plus qu’en 2023. Ce montant constitue un record absolu pour le LDDS.
L’encours du LDDS, à fin décembre, s’élevait à 160,6 milliards, également un record. Fin 2019, l’encours du LDDS était de 112,4 milliards d’euros.
Avec 11,7 millions de titulaires (fin octobre 2024), le Livret d’Épargne Populaire a enregistré une collecte positive en 2024, de 6,88 milliards d’euros contre 20,67 milliards d’euros en 2023 qui avait été marquée par le relèvement du plafond de 7 700 à 10 000 euros. La baisse du rendement, passé de 6 à 4 %, a joué dans le recul de la collecte. Malgré tout, l’encours établit un nouveau record à 82,2 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés se sont élevés à 3,43 milliards d’euros en hausse par rapport à 2023 (3,29 milliards d’euros).
Le 1er février, le taux du Livret A et du LDDS passera de 3 à 2,4 % et celui du LEP de 4 à 3,5 %. Dans le passé, les baisses de rendement ne se sont pas toujours accompagnés de décollecte. Il en fut ainsi en février 2011 et février 2013. En revanche, en février 2015 et févier 2020, des décollectes ont été enregistrées mais le taux était alors passé en-dessous de 1 %. Les années 2014 et 2015 ont été marquées par des décollectes records (-6,13 et -11,02 milliards d’euros pour le Livret A).
La baisse du rendement du Livret A en 2025 se caractérise par son importance 0,6 point. Il faut remonter à mai 2009 en pleine crise financière pour avoir une baisse plus importante (0,75 point de 2,5 à 1,75 point). Il est à noter que le taux était passé de 4 à 2,5 % le 1er février 2009. Cette série de baisses, en 2009, avait provoqué un mouvement de décollecte.
Pour 2025, le contexte économique et politique devrait rester incertain incitant les ménages à poursuivre leur effort d’épargne contrariant le souhait du Ministre de l’Économie d’un rebond de la consommation, nécessaire à la bonne tenue des recettes de TVA. Par ailleurs, le premier semestre est logiquement favorable à la collecte, le mois de janvier étant dominé par le versement des étrennes de la fin d’année précédente. La persistance d’un contexte politique et économique incertain pourrait amener les ménages à maintenir leurs versements à un niveau élevé sur le Livret A ou le LDDS.
source : CDC
source : CDC
source : CDC
L’indice CAC 40 est remonté au-dessus des 7 700 points avec un gain de 3,75 % sur la semaine. Il faut remonter au mois de septembre dernier pour observer une progression plus forte. Le rejet de la motion de censure et les résultats trimestriels de Richemont, qui en règle générale reflètent assez finement la tendance du secteur du luxe, ont rassuré les investisseurs. Les anticipations selon lesquelles la prochaine baisse de taux de la Réserve fédérale pourrait intervenir plus tôt que prévu ont également joué en faveur du marché des actions, tout comme les résultats du mois de décembre sur l’inflation au sein des pays de l’OCDE. Aux États-Unis, le début de la saison des résultats trimestriels est également encourageant. Les banques ont publié des résultats appréciés par les actionnaires. JPMorgan, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont ainsi fortement progressé à Wall Street. En 2024, JPMorgan Chase a notamment dégagé 58,5 milliards de dollars de profits et, si la marge d’intérêt a commencé à marquer le pas, les commissions de banque d’affaires, les activités de marché et la gestion d’actifs ont pris le relais. Les bons résultats sur le front de l’inflation ont également soutenu les cours.
Aux États-Unis, les prix à la consommation (CPI) ont augmenté comme prévu de 0,4 % sur un mois en décembre. Ils ont reculé à 0,2 % hors éléments volatils tels que l’énergie et l’alimentation, alors qu’une stagnation à +0,3 % était attendue par le consensus Bloomberg. En rythme annuel, l’inflation en données brutes s’est élevée à 2,9 %. La donnée « core » est ressortie à 3,2 %, soit un dixième de point de moins qu’anticipé.
Tous les indices actions des grandes places financières ont enregistré de fortes progressions cette semaine. À Londres, le FTSE 100 a atteint, vendredi 17 janvier, un record historique à 8 475,35 points, dépassant son précédent record établi en mai dernier.
La croissance chinoise de 5 % est légèrement supérieure aux attentes des derniers jours. Elle est néanmoins inférieure à celle de 2023 (5,2 %) et représente son plus faible niveau depuis 1990, hors période Covid. Le principal point positif de l’économie chinoise a été les exportations, ce qui laisse présager quelques difficultés en 2025, compte tenu du risque de hausse des droits de douane américains. En 2024, la population chinoise a diminué pour la troisième année consécutive. Le pays compte près de 1,4 million d’habitants en moins, atteignant 1,408 milliard. Le nombre de naissances a néanmoins progressé de 520 000 par rapport à 2023. Cette hausse s’expliquerait en partie par la croyance selon laquelle l’année 2024, placée sous le signe du Dragon dans le zodiaque chinois, est propice à la procréation. Le nombre de naissances en 2024 reste néanmoins l’un des plus faibles enregistrés depuis 1949. L’indice chinois Shanghai Composite a malgré tout progressé sur la semaine, alors que le Nikkei japonais s’est replié de plus de 4 %.
À quelques heures de l’investiture de Donald Trump, le bitcoin est en forte hausse, dépassant les 100 000 dollars. Un décret serait en cours de préparation afin de désigner la crypto comme un impératif national, une formulation stratégique prioritaire visant à guider les agences gouvernementales dans leur collaboration avec l’industrie de la crypto.
Le cours du pétrole subit des vents contraires. L’arrivée de Donald Trump rime avec une libéralisation de la réglementation pour les nouveaux gisements, pouvant entraîner une baisse des cours, mais, dans le même temps, les mesures prises contre la flotte fantôme russe les poussent à la hausse.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 17 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 709,75 | +4,06 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 43 487,83 | +3,83 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 996,66 | +3,01 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 630,20 | +2,63 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 897,46 | +3,78 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 505,22 | +3,42 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 148,30 | +3,92 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 451,46 | -4,04 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 241,82 | +0,38 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,308 % | -0,117 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,503 % | -0,071 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,623 % | -0,131 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0270 | -0,59 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 701,58 | +2,02 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 80,72 | +1,24 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 105 010,19 | +11,80 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Fini la trêve des confiseurs, la nouvelle année commence avec un retour aux fondamentaux. Les propos de Donald Trump et son programme inflationniste inquiètent les investisseurs contribuant à la hausse des taux des obligations souveraines et cela d’autant plus que les besoins croissants des États en financement sont élevés.
Des taux souverains à la hausse
Le taux à 10 ans américain a pris plus de 10 points de base (pb) pour atteindre 4,7 %, son plus haut depuis fin avril et celui à 30 ans est proche des 5 %, ce qui n’était pas arrivé depuis décembre 2023, alors que la Réserve fédérale avait mené l’un des plus forts relèvements des taux directeurs de son histoire. Le « 30 ans britannique » a atteint 5,35 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 1998 quand le rendement des obligations françaises à 10 ans s’est élevé à 3,4 %, un plus haut depuis 2011.
En début d’année, les États procèdent à d’importantes émissions d’obligation. En deux jours, les 7 et 8 janvier, sur la zone euro, près de 70 milliards d’euros ont été ainsi émis. Aux États-Unis, l’émission de 39 milliards de Treasuries – les obligations d’État – à 10 ans a n’a pas suscité l’enthousiasme des investisseurs. Les titres affichent un rendement de 4,68 %, au-dessus des prévisions initiales. Il faut remonter à 2007 pour retrouver de tels taux.
Les investisseurs semblent intégrer que Donald Trump pourrait appliquer son programme à compter du 20 janvier et notamment la majoration des droits de douane. Une montée du protectionnisme associée à des baisses d’impôts et à une réduction de l’immigration pourraient relancer l’inflation américaine. En réaction, les marchés misent sur un fort ralentissement des baisses de taux de la Fed. Leur réduction ne serait plus que de 0,5 point et non d’un point comme cela était envisagé en 2024. La menace inflationniste combinée à une moindre diminution des taux directeurs conduisent à une hausse des taux longs. L’évolution des rendements des Treasuries entraîne une répercussion sur l’ensemble des taux souverains. Avec des taux de près de 5 %, les États-Unis attirent les capitaux du monde entier ce qui conduit, par réaction, à la hausse des taux à l’échelle mondiale.
La hausse des taux, en France, répond également à des considérations d’ordre interne. La méfiance envers la trajectoire des finances publiques française se traduit au travers l’évolution de l’écart entre le rendement des obligations françaises et allemandes, (spread). Ce dernier a atteint 86 points de base jeudi, en hausse, depuis le début de l’année. L’hypothèse d’une remise en cause de la réforme des retraites inquiète les investisseurs. L’augmentation des taux souverains est une mauvaise nouvelle pour le déficit public.
Rebond du CAC 40
Les indices « actions » chinois et japonais ont connu une mauvaise semaine. Le Shanghai Composite a perdu pour le deuxième semaine consécutive plus de 5 %. Les marchés asiatiques sont pénalisés par les menaces protectionnistes. Après deux semaines de recul, la Bourse de Paris a affiche un bilan hebdomadaire flatteur, avec un Cac 40 en hausse de 2,04 %, son meilleur résultat depuis la semaine du 6 décembre (+2,65 %). Il a terminé la semaine 7 431,04 points malgré une baisse vendredi provoquée par la publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis. Ces résultats ont pesé sur le cours des actions américaines en raison de la crainte d’une moindre baisse des taux de la FED que prévu.
Dynamisme du marché de l’emploi aux Etats-Unis
En décembre, les Etats-Unis ont créé 256 000 emplois dans le secteur non agricole, soit bien plus que les 165 000 qui étaient attendus par le consensus Bloomberg et même que les 212 000 enregistrés en novembre. Le taux de chômage, revient à 4,1 % de la population active quand une stagnation à 4,2 % était anticipée. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0, 3% d’un mois sur l’autre et de 3,9 % sur une base annuelle, soit une décélération d’un dixième dans les deux cas. Une forte création d’emplois et un faible taux de chômage traduisent la vitalité de l’économie américaine mais pourraient dissuader la FED de baisser ses taux directeurs. Plusieurs indicateurs américains indiquent que l’évolution de l’économie est incertaine. L’’indice de confiance du consommateur américain, calculé par l’Université du Michigan, a légèrement diminué à 73,2 en janvier. Ses composantes d’anticipation d’inflation à un an et à 5-10 ans ont augmenté à 3,3 % quand une stagnation à respectivement 2,8 % et à 3 % était attendue par le marché.
Pétrole en hausse, euro en baisse
Le prix du baril de pétrole continue sa hausse en raison d’éventuelles sanctions américaines concernant la « flotte fantôme » qui achemine le pétrole russe. 200 navires ont été répertoriés par les autorités américaines qui entend prendre des sanctions à l’encontre des entreprises qui en sont propriétaires et des clients qui achètent le pétrole russe ainsi transporté.
L’euro s’oriente vers la parité avec le dollar. La faiblesse de la croissance européenne et l’évolution potentiellement divergente des taux directeurs des banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique expliquent la dépréciation de la monnaie américaine par rapport au dollar. L’euro a atteint un plus bas historique de 0,82 USD. Ce niveau reflétait une faiblesse de l’économie européenne par rapport aux États-Unis. Entre 2002 et 2021, l’euro a été au-dessus de la parité. Il est repassé en-dessous en septembre 2022 en lien avec la guerre en Ukraine qui a affaibli économiquement l’Europe. Le dollar joue par ailleurs son rôle de valeur refuge. . Depuis la fin de l’année 2022, il est légèrement au-dessus.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 10 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 431,04 | +2,04 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 41 938,45 | -1,31 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 827,04 | -1,09 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 161,63 | -1,21 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 221,34 | +1,80 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 248,49 | +0,30 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 977,90 | +2,19 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 190,40 | -1,77 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 168,52 | -5,47 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,425 % | +0,138 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,574 % | +0,152 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,754 % | +0,175 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0244 | -1,18 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 694,02 | +260 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,25 | +3,33 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 93 437,86 | -4,19 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Paris commence mal l’année
Le CAC 40 est passé en-dessous des 7 300 points vendredi 3 décembre. L’indice parisien a poursuivi sa chute en cédant un eu plus de 1 % sur la semaine qui a été amputée d’une journée de cotation.
Les valeurs du luxe sont, en ce début d’année 2025 exposées à la Chine et ont subi un nouvel accès de faiblesse. Le marché détaxé de l’île de Hainan en Chine, un lieu connu pour la vente de produits de luxe, a connu une baisse des ventes de 29,3 % sur l’année écoulée selon les données des douanes chinoises. Les actions de Chine continentale ont connu un recul de plus de 5 % sur la semaine. Le rendement des obligations de l’Etat chinois à dix ans a glissé sous la barre des 1,6 % pour la première fois de son histoire. Les effets des différents plans de relance annoncés ces derniers mois demeurent faibles. La banque centrale chinoise pourrait être amenée à baisser ses taux directeurs.
Les valeurs automobiles sont toujours en souffrance en raison de la faiblesse des immatriculations notamment de véhicules électriques. En France, 1 718 417 immatriculations de voitures particulières neuves ont été enregistrées, soit une baisse de 3,17 % par rapport à 2023. En 2019, 2 214 279 voitures particulières avaient été immatriculées en France. En cinq ans, le marché s’est contracté de 22,39 %. En 2024, les ventes de véhicules électriques ont reculé.
Aux Etats-Unis, l’indice d’activité ISM du secteur manufacturier a dépassé les attentes du consensus Bloomberg en ressortant à 49,3, contre 48,4 en novembre et 48,2 anticipé. Le Président Joe Biden a mis son veto à la vente de U.S. Steel à Nippon Steel, ce qui a provoqué la chute du cours de l’entreprise américaine. Le rachat était perçu comme de manière positive par les investisseurs.
Les indices américains ont légèrement diminué cette semaine sur fond de doutes sur l’orientation de la politique économique américaine avec la future arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Petit bilan de l’année boursière 2024
2024 aura été une bonne année pour les actions, à l’exception de celles des entreprises cotées à Paris. Les indices des grandes places financières internationales ont affiché une croissance à deux chiffres et battu de nombreux records au cours de l’année. La baisse des taux d’intérêt a incité les investisseurs à privilégier les actions.
The winner is the United States of America
Les véritables vainqueurs de l’année 2024 sont les indices américains. Avec une croissance résiliente proche de 3 % et un secteur technologique dynamique, l’économie américaine continue d’attirer les capitaux du monde entier. Wall Street a consolidé son statut de première place financière mondiale. L’élection de Donald Trump au mois de novembre, loin d’inquiéter les marchés, a favorisé la hausse des cours. Les investisseurs estiment que les entreprises américaines bénéficieront de la baisse des impôts et de la déréglementation promises par le nouveau président. Ils espèrent que les mesures protectionnistes et anti-immigration, susceptibles de nuire à l’économie américaine, ne seront pas appliquées dans leur totalité.
Le S&P 500 a progressé de 25 % en un an, contre 6 % pour son équivalent européen, le Stoxx 600. En 2023, la valorisation boursière des sociétés américaines avait déjà augmenté plus rapidement que celle des entreprises européennes, avec un écart de 10 points. Compte tenu de la hausse du dollar face à l’euro (+6 %), un investisseur européen ayant placé son capital aux États-Unis aurait vu son investissement s’apprécier de plus de 30 %.
Les valeurs technologiques dopées par l’intelligence artificielle
Le marché des actions américaines a été porté par les grandes valeurs technologiques. Les « Sept Magnifiques » (Apple, Microsoft, Alphabet [Google], Amazon, Nvidia, Meta [Facebook], Tesla) ont enregistré une progression sans précédent grâce à l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. La capitalisation boursière de ces sept entreprises a atteint 12 000 milliards de dollars en 2024. Les actions sont valorisées à 23,5 fois leurs bénéfices anticipés dans deux ans. À titre de comparaison, ce ratio était deux fois plus élevé pour les sept premières capitalisations du S&P 500 en 2000, au sommet de la bulle Internet.
En 2025, l’engouement pour l’IA devrait se poursuivre. Tant que les bénéfices suivront, les valeurs technologiques devraient continuer à progresser, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2024. La croissance des profits des « Sept Magnifiques » devrait être de 6 ou 7 points de pourcentage supérieure à celle des 493 autres entreprises du S&P 500. Cet écart de performance opérationnelle pourrait être l’un des plus faibles de ces dernières années.
La contre-performance parisienne
Le CAC 40 est le grand perdant de l’année avec un recul de 2,15 %. Il est l’un des rares indices à avoir enregistré une baisse en 2024. Loin de son record du 10 mai 2024 à 8 259,19 points, le CAC a clôturé l’année à 7 380,74 points. L’indice parisien a été largement distancé par le DAX allemand (+18,85 % sur l’année) et par les indices américains, notamment le Nasdaq (+30 %). Après avoir atteint des sommets en mai, le marché parisien a été affecté par la crise politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin. Le CAC 40 a également souffert des difficultés du secteur du luxe, pénalisé par le ralentissement de l’économie chinoise.
Avec une dette publique atteignant 3 303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024 (soit 113,7 % du PIB), un gouvernement instable et un budget absent, la France a découragé les investisseurs internationaux. Le moral des chefs d’entreprise est au plus bas, tandis que les perspectives économiques et d’emploi restent incertaines. Les plans sociaux se sont multipliés (Michelin, Teleperformance, Boiron, Auchan, ArcelorMittal, etc.). En novembre, le spread OAT-Bund a dépassé les 90 points de base, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2012, avant de redescendre à environ 83 points en décembre.
Les entreprises françaises, qui étaient sorties renforcées de la crise sanitaire et avaient montré leur capacité à répercuter les hausses de prix, ont été rattrapées par la réalité économique en 2024. Le nombre de défaillances d’entreprises a légèrement dépassé son niveau d’avant la pandémie. Le secteur du luxe, qui représente un cinquième de l’indice parisien, a particulièrement souffert. En 2024, Kering a vu son cours de bourse chuter de 40,29 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, en baisse de 12 % sur un an. Le titre LVMH a perdu 13,37 %, et L’Oréal, 24,14 %. Seule Hermès a réalisé une performance notable avec une hausse de +21,01 %, sa clientèle fortunée étant moins affectée par les aléas économiques.
L’industrie automobile européenne, et donc française, a également traversé une période difficile. L’action Stellantis a chuté de 40,2 %, tandis que Michelin a affiché une quasi-stagnation (-2,03 %). Renault, grâce au lancement de plusieurs nouveaux modèles et à la vente d’une partie de ses actions Nissan, a enregistré un gain boursier de 27,49 %. En revanche, STMicroelectronics, un fabricant de semi-conducteurs dont près de la moitié des revenus provient des constructeurs automobiles, a subi une perte de 46,35 % sur son cours boursier.
Le retour du Japon
La Bourse de Tokyo, qui stagnait depuis trois décennies, a connu un rebond en 2024. L’indice Nikkei a progressé de près de 20 % sur l’année. De son côté, l’indice « Shanghai Composite », malgré le ralentissement de la croissance économique chinoise, a enregistré une hausse de près de 14 %, son meilleur résultat depuis 2020.
L’augmentation des valeurs japonaises s’explique en partie par la dépréciation du yen face au dollar. Le gain de 19,2 % pour le Nikkei 225 tombe à 7 % lorsqu’il est exprimé en dollars. L’indice a terminé l’année proche des 40 000 points, franchis pour la première fois en mars, atteignant un sommet de 42 426,77 points en juillet, et dépassant ainsi son record de 1989 (38 915,87 points).
La faiblesse du yen a favorisé les exportations japonaises, dopant les ventes et les bénéfices des grandes entreprises exportatrices. La Banque centrale du Japon est restée prudente, relevant ses taux directeurs à seulement 0,25 % malgré une inflation de 2,7 % en novembre. La Bourse japonaise a également bénéficié d’un regain d’intérêt des épargnants. La hausse des prix et les faibles taux d’intérêt ont incité les ménages à investir leurs liquidités en actions. Les achats par les ménages dans la trentaine et la quarantaine sont en forte hausse, tandis que ceux dans la cinquantaine, encore marqués par l’éclatement de la bulle économique des années 1990, restent prudents. Les mesures fiscales incitatives, telles que l’augmentation des plafonds du Nippon Individual Savings Account (NISA), ont également favorisé ces investissements.
2024, l’année où le bitcoin a atteint 100 000 dollars
En décembre 2024, le bitcoin s’est échangé à plus de 100 000 dollars, enregistrant une hausse de plus de 130 % en un an. Cette flambée s’explique par l’essor des ETF (fonds négociés en bourse) liés au bitcoin et par l’engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Ce dernier a promis une déréglementation du marché des cryptomonnaies et nommé Paul Atkins, un avocat favorable à ces actifs, à la tête de la Securities and Exchange Commission.
Au troisième trimestre, le fonds Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième ETF le plus important parmi les fonds spéculatifs, avec une position longue de 3,8 milliards de dollars. Selon PwC, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi dans des actifs numériques en 2024, contre 21 % en 2021.
Malgré cela, certains signaux de prudence apparaissent. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans des entreprises liées aux cryptomonnaies, a baissé de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Les NFT CryptoPunks, bien qu’en hausse de 20 % cette année, restent en baisse de près de 70 % par rapport à leur sommet de 2021.
L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait lisser leurs cours à l’avenir, rapprochant leurs dynamiques de celles des marchés traditionnels. Des corrélations sont déjà observées entre le bitcoin et l’indice Nasdaq, qui évoluent souvent en parallèle.
2024, une année en or
En 2024, le prix de l’once d’or a progressé de plus de 26 %, marquant sa plus forte hausse depuis 2010. L’or a retrouvé son rôle de valeur refuge dans un contexte de tensions internationales (guerre en Ukraine, conflit au Proche-Orient, guerre commerciale avec la Chine). Les banques centrales des pays émergents ont continué à acheter de l’or pour diversifier leurs réserves et réduire leur dépendance au dollar.
L’once d’or a atteint un sommet historique à 2 789,95 dollars le 30 octobre 2024 avant de terminer l’année à 2 614 dollars. En valeur actualisée, cependant, son cours reste inférieur à celui de 1980 lors du second choc pétrolier.
2025, une année encore américaine ?
En 2025, la performance du marché actions sera moins dépendante de l’évolution des taux d’intérêt. Elle reposera essentiellement sur les résultats des entreprises. En la matière, les entreprises américains ont un avantage certain. Les investisseurs anticipent 11 % de croissance des profits du S&P 500, contre seulement 3 % en Europe. Le marché boursier américain devrait bénéficier de la bonne tenue de l’activité de l’économie. L’écart avec l’Europe devrait encore s’accentuer. Les États-Unis devraient donc continuer à attirer les capitaux du monde entier. L’Europe est pénalisée par sa faible croissance potentielle. Le vieillissement démographique, l’insuffisance de l’investissement, le coût élevé de l’énergie et le mauvais positionnement du système productif pèsent sur l’activité. Néanmoins, les actions américaines commencent à être chères. Le ratio cours-bénéfices à 12 mois est au-dessus de leur médiane sur 20 ans, même en excluant les grandes valeurs technologiques. En comparaison, le Japon et l’Europe se situent au niveau de leur moyenne sur 20 ans, tandis que la Chine se situe en dessous de ce niveau.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 3 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 282,22 | -1,09 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 42 732,13 | -0,58 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 942,47 | -0,48 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 621,68 | -0,55 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 909,12 | -0,29 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 223,98 | +0,97 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 871,45 | +0,04 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 894,54 | -0,96 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 211,43 | -5,23 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,287 % | +0,083 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,422 % | +0,024 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,579 % | -0,044 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0287 | -1,28 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 639,55 | +1,13 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,50 | +3,25 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 97 858,93 | +3,69 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
En 2024, les États-Unis sont à l’origine de près de la moitié des capitaux levés dans le monde, contre 37 % en 2023. Ces levées de fonds ont pris la forme d’introductions en Bourse (IPO), d’augmentations de capital, de placements accélérés grâce à des ventes de blocs, ou encore d’émissions obligataires convertibles, échangeables ou remboursables en actions (equity-linked). Les levées de fonds américaines ont représenté 321 milliards de dollars, en hausse de 63 % par rapport à 2023.
205 entreprises se sont fait coter sur le NYSE ou le NASDAQ. Ces appels au marché ont permis aux entreprises de récupérer 33,1 milliards de dollars (+45 % par rapport à 2023). Les États-Unis disposent d’un marché d’actions liquide avec une forte profondeur, grâce à un grand nombre d’entreprises cotées. La puissance du marché américain attire de plus en plus les entreprises européennes. TotalEnergies étudie la possibilité de se faire coter à New York. L’entreprise espagnole Ferrovial a franchi le pas en mars dernier.
Cette tentation devrait conduire les Européens à accélérer la mise en œuvre de « l’Union de l’épargne et des investissements ». Sur le sujet de l’unification du marché des capitaux, les Vingt-Sept ont récemment franchi une étape dans l’harmonisation de leur droit de l’insolvabilité. L’enjeu principal de cette réglementation est de lever les obstacles à l’investissement transfrontalier en harmonisant des règles qui diffèrent encore largement entre les États membres. Actuellement, 27 régimes d’insolvabilité distincts coexistent, compliquant l’évaluation des opportunités d’investissement.
La proposition de directive poursuit les objectifs suivants : garantir que les créanciers puissent récupérer la valeur maximale de la société liquidée, améliorer l’efficacité des procédures d’insolvabilité et accroître la prévisibilité ainsi que la répartition équitable de la valeur récupérée entre les créanciers. Cette proposition prévoit également l’interconnexion des registres bancaires à travers le système BRIS (« Business Registers Interconnection System »).
La présidence polonaise de l’Union européenne, qui a débuté le 1er janvier pour six mois, devra finaliser ce projet de directive. Ce dernier devra être adopté par le Parlement, puis transposé en droit interne.
La trêve des confiseurs est respectée par les investisseurs, qui ont déjà leurs regards tournés vers 2025. Les décisions de la Réserve fédérale, prises à la mi-décembre, ont eu peu d’effets sur les marchés. La prévision de deux petites réductions de ses taux directeurs l’année prochaine, au lieu des quatre initialement prévues, n’a pas provoqué d’importante onde de choc. Les investisseurs estiment que ce changement de rythme témoigne de la solidité de la croissance américaine.
Le CAC 40 a affiché un bilan hebdomadaire positif pour la deuxième fois consécutive, avec un gain de 1,11 %. Les valeurs bancaires, notamment BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole, ont porté la tendance. Les indices américains ont repris leur progression, confirmant la tradition de forte hausse des derniers jours de l’année.
Les contrats à terme de référence sur le gaz naturel européen ont augmenté de 5 % vendredi 27 décembre, après une déclaration du président russe Vladimir Poutine soulignant l’impossibilité de conclure, d’ici la fin de l’année, un nouveau contrat régissant les flux via le gazoduc entre la Russie et l’Ukraine, crucial pour l’alimentation d’une partie de l’Europe. Les pays d’Europe centrale, qui achètent encore du gaz russe, ont proposé des solutions pour que le combustible continue de traverser l’Ukraine, mais Kiev a rejeté tout arrangement permettant à Moscou de gagner de l’argent « pour financer la guerre ». Les contrats en cours arrivent à échéance le 31 janvier. Les flux concernés représentent environ 5 % de la demande européenne. La perte de ces volumes obligerait des pays comme la Slovaquie et la Hongrie à s’appuyer davantage sur le gaz en provenance de Norvège ou sur les approvisionnements des États-Unis.
Au Japon, la banque centrale pourrait relever ses taux à court terme. Le compte rendu des opinions exprimées lors de sa dernière réunion, publié dans la matinée, étaye la possibilité d’une hausse en janvier afin d’enrayer la dépréciation du yen. La BoJ avait choisi de ne pas intervenir lors de la réunion de décembre. L’indice Nikkei a gagné près de 2 %, profitant de la chute, hier, du yen à son plus bas niveau depuis cinq mois, à 158 pour un dollar. L’inflation à Tokyo s’est accélérée pour un deuxième mois consécutif, et les ventes au détail ont dépassé les estimations des économistes.
En Chine, les bénéfices des entreprises industrielles ont baissé en novembre pour le quatrième mois consécutif (-7,3 % sur un an). Cette contraction confirme le recul annuel des profits de l’industrie. Ils ont diminué de 4,7 % au cours des 11 premiers mois. L’année 2024 pourrait être la pire jamais enregistrée depuis le début des relevés en 2000 de cet indicateur, qui mesure la santé financière des usines, des mines et des services aux collectivités.
En Corée du Sud, le Parlement a destitué le président par intérim Han Duck-soo, l’accusant d’avoir « activement participé à l’insurrection » après la tentative avortée de son prédécesseur, désormais suspendu de ses fonctions, d’instaurer la loi martiale au début du mois. L’indice boursier Kospi a terminé en repli de 1 %, et la monnaie sud-coréenne s’est fortement dépréciée. Le won a atteint un point bas de 15 ans.
En France, le ralentissement de la croissance semble se confirmer. L’attentisme prédomine, tant du côté des consommateurs que des entreprises. Le taux d’épargne des premiers demeure élevé, preuve d’un manque de confiance en l’avenir. Pour l’instant, le commerce extérieur soutient la croissance française. Il devrait néanmoins pâtir dans les prochains mois des difficultés du premier partenaire économique de la France, l’Allemagne.
Résultats 27 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 355,37 | +1,14 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 992,21 | +1,65 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 970,84 | +2,14 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 722,03 | +2,77 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 958,63 | -1,46 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 149,78 | +0,58 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 898,88 | +0,95 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 40 281,16 | +2,33 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 400,14 | +1,17 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,204 % | +0,115 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,398 % | +0,111 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,623 % | +0,122 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0425 | -0,65 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 613,30 | -1,02 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,78 | +1,63 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 90 707,50 | -6,72 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Novembre, avec le début des dépenses des fêtes de fin d’année, n’est jamais un mois favorable pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS). Les ménages privilégient en fin d’année les produits d’épargne longue, comme l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne Retraite. Néanmoins, en 2024, le Livret A et le LDDS enregistrent tous deux une collecte positive, témoignant d’une forte propension à l’épargne de la part des ménages. Après plusieurs années d’épargne importante, les ménages ne relâchent guère leurs efforts. Après une décollecte en octobre, ils ont décidé de renforcer leur épargne, tant sur le Livret A que sur le Livret de Développement Durable et Solidaire ou encore sur le Livret d’Épargne Populaire.
Livret A: un résultat honorable pour le mois de novembre
Au mois de novembre, le Livret A a affiché une collecte positive de 400 millions d’euros, contrastant avec la décollecte du mois d’octobre dernier de 1,94 milliard d’euros. Le résultat du mois de novembre 2024 est supérieur à la moyenne des dix dernières années (2014-2023), qui était de 166 millions d’euros. En règle générale, le mois de novembre réussit peu au Livret A, avec neuf décollectes depuis 2009. L’année dernière, une décollecte de 280 millions d’euros avait été constatée. Les meilleures collectes pour un mois de novembre ont été enregistrées en 2012 et 2020, avec à chaque fois 2,4 milliards d’euros. En 2012, cette bonne collecte s’expliquait par le relèvement du plafond du Livret A, passé le 1er octobre de 15 300 à 19 125 euros. En 2020, les confinements ont contribué à une collecte favorable en novembre.
Sur les onze premiers mois de l’année 2024, la collecte cumulée atteint 11,87 milliards d’euros, contre 26,88 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette collecte cumulée est inférieure à celle de 2019, avant la crise sanitaire (14,24 milliards d’euros).
L’encours du Livret A, à fin novembre, s’élevait à 427,2 milliards d’euros, un niveau légèrement inférieur à son record de septembre 2024 (428,7 milliards d’euros).
Le LDDS vaillant en novembre
De son côté, le LDDS a enregistré, en novembre 2024, une collecte de 160 millions d’euros, contre une décollecte de 640 millions d’euros en octobre 2024 et une collecte positive de 210 millions d’euros en novembre 2023.
Entre 2009 et 2023, neuf décollectes avaient été constatées pour le LDDS au mois de novembre. La collecte moyenne des dix dernières années s’établissait à 50 millions d’euros. La meilleure collecte du LDDS pour un mois de novembre a été enregistrée en 2012, avec 2,82 milliards d’euros, un mois après le doublement du plafond de ce produit, passé de 6 000 à 12 000 euros.
Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte du LDDS atteint 5,61 milliards d’euros, contre 10,22 milliards d’euros sur la même période en 2023 et 3,14 milliards d’euros en 2019, avant l’épidémie de Covid.
L’encours du LDDS, à fin novembre, s’élevait à 155,2 milliards d’euros, légèrement en deçà de son record de septembre 2024 (155,6 milliards d’euros).
La résilience du Livret d’Épargne Populaire (LEP)
En octobre, le LEP avait enregistré une collecte positive de 210 millions d’euros. En novembre, celle-ci a progressé à 340 millions d’euros. L’année dernière, en novembre, la collecte atteignait 2,8 milliards d’euros, dopée par le relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu le 1er octobre 2023.
Sur les onze premiers mois de 2024, la collecte cumulée s’élève à 6,26 milliards d’euros, bien en deçà des 18,67 milliards d’euros constatés sur la même période en 2023.
L’encours atteint un niveau record au mois de novembre à 78,1 milliards d’euros.
Un contexte anxiogène favorable à l’épargne de précaution
La collecte positive du Livret A et du LDDS en novembre, supérieure à la moyenne des dix dernières années, reflète le maintien d’un climat anxiogène. Le niveau de confiance en l’avenir des ménages, mesuré par l’INSEE, est en baisse ces derniers mois. La crise politique, le poids des déficits publics et les craintes d’une hausse des impôts encouragent une forte épargne de précaution. Le taux d’épargne des ménages, selon l’INSEE, s’élevait à 18,2 % du revenu disponible brut au troisième trimestre 2024, soit trois points de plus que sa moyenne d’avant la crise sanitaire. Rien n’indique pour l’instant qu’il pourrait réellement diminuer d’ici la fin de l’année.
Baisse attendue en février pour les taux du Livret A, du LDDS et du LEP
Le taux de rémunération du Plan d’Épargne Logement passera, le 1er janvier prochain, de 2,25 % à 1,75 %. Cette baisse pourrait inaugurer une série de diminutions des taux des produits d’épargne réglementée. En janvier, après la publication du taux définitif d’inflation pour décembre, le ministre de l’Économie, sur recommandation de la Banque de France, communiquera les nouveaux taux. Le taux du Livret A et du LDDS, indexé sur l’inflation et le taux de l’Ester (taux interbancaire de court terme), devrait avoisiner 2,5 %, contre 3 % actuellement. Quant au taux du LEP, calculé à partir de l’inflation ou du taux du Livret A majoré de 0,5 point (le plus favorable des deux), il pourrait être ramené à environ 3 %, contre 4 % aujourd’hui.
Aux États-Unis, le taux d’inflation annuel au mois de novembre a été de 2,8 % en données « core », c’est-à-dire hors alimentation et énergie, contre 2,9 % anticipé. Sur cette même base, il passe de 0,3 % en octobre à 0,1 % sur un mois, contre +0,3 % attendu. L’inflation n’en demeure pas moins élevée, ce qui devrait ralentir le programme de baisses des taux directeurs de la FED. Deux baisses sont anticipées en 2025, contre quatre initialement projetées.
Les dépenses réelles des ménages américains ont augmenté de 0,27 % en glissement mensuel en novembre, mais des révisions sur les mois antérieurs signifient que la croissance de la consommation au quatrième trimestre s’établit désormais à 3 %, soit légèrement plus qu’auparavant. Au quatrième trimestre, le taux de croissance annuelle aux États-Unis pourrait atteindre 3,3 %, contre 3,1 % au troisième trimestre. Les marchés américains ont été cette semaine dans l’expectative du déroulement de la crise budgétaire avec une menace de shutdown. Le texte visant à l’éviter a été rejeté jeudi 19 décembre par la Chambre des représentants. Sa dernière version de la résolution, qui a donc échoué, aurait suspendu pendant deux ans le plafond de la dette américaine. Ce plafond représente le montant maximum que le gouvernement fédéral peut emprunter pour financer ses dépenses.
Donald Trump s’en est pris à l’Union européenne en déclarant qu’elle devait réduire son excédent commercial avec les États-Unis en achetant davantage de pétrole et de gaz américains, sous peine de devoir payer des droits de douane. Sur les 10 premiers mois de 2024, le déficit commercial avec les pays de l’Union s’élève à plus de 190 milliards de dollars.
Le CAC 40 a encore cédé du terrain, avec une baisse de plus de 1 % en une semaine. Les autres indices européens étaient également orientés à la baisse. Le DAX allemand a perdu près de 2 %, en raison des craintes liées à la guerre commerciale avec les États-Unis, à la stagnation de l’économie germanique et à l’absence de gouvernement en France. Les indices américains ont également reculé en raison des annonces de la FED. La baisse des cours est en outre traditionnelle à cette période de l’année (rallye de Noël), les institutionnels terminant leurs programmes de prises de plus-values.
Le prix du baril de pétrole Brent a reculé cette semaine, autour de 72 dollars. L’attitude prudente de la FED, associée à des perspectives de demande faible et à une offre abondante, est un facteur de baisse des prix sur le marché pétrolier. Les autorisations de gisements de pétrole de schiste aux États-Unis devraient augmenter avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier prochain.
Le bitcoin a perdu sur la semaine 5 %, revenant sous les 100 000 dollars, et l’or près de 3 %.
Résultats 20 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 274,48 | -1,12 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 840,26 | -2,20 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 930,85 | -1,63 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 572,60 | -1,45 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 916,56 | -1,96 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 084,61 | -2,15 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 862,28 | -1,71 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 701,90 | -1,69 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 368,07 | -1,59 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,089 % | +0052 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,287 % | +0,032 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,501 % | +0,108 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0425 | -1,24 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 624,70 | -2,93 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,82 | -2,52% | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 97 434,74 | -4,29 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Dans les Provinces-Unies au début du XVIIᵉ siècle, une importante crise financière est survenue autour des bulbes de tulipes. La crise des bulbes de tulipes, également connue sous le nom de « Tulipomanie », est souvent considérée comme l’une des premières bulles spéculatives documentées de l’histoire.
Les tulipes, introduites en Europe depuis l’Empire ottoman au XVIᵉ siècle, sont rapidement devenues un symbole de richesse et de prestige, particulièrement en Hollande. La rareté de certaines variétés, notamment celles avec des motifs complexes, a provoqué une hausse de la demande. Les prix ont progressé rapidement, au point qu’un bulbe de tulipe pouvait valoir plus cher qu’une maison. Les acheteurs et les vendeurs échangeaient souvent des contrats à terme pour acquérir des bulbes à une date ultérieure, pariant sur la hausse continue des prix. Ces échanges se sont multipliés jusqu’en février 1637, lorsqu’une enchère n’a trouvé aucun acheteur. Les spéculateurs, pris de panique, ont commencé à vendre leurs contrats à perte. La notion de « Tulipomanie » est, depuis, souvent utilisée comme un avertissement contre les dynamiques spéculatives irrationnelles, où la valeur des actifs dépasse largement leur valeur intrinsèque.
En 2024, la question de la valeur intrinsèque peut également se poser pour l’or ou le Bitcoin. Depuis l’élection de Donald Trump le 5 novembre dernier, le Bitcoin a connu une forte appréciation, dépassant les 100 000 dollars, ce qui porte sa hausse sur l’année à plus de 130 %. L’encours des cryptomonnaies atteint, début décembre, 4 000 milliards de dollars, soit plus que la capitalisation de la place boursière de Paris (3 200 milliards de dollars).
L’augmentation du cours du Bitcoin s’explique par le nouvel engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Il entend déréglementer le marché et a nommé Paul Atkins, avocat et responsable d’un groupe de défense des cryptomonnaies, à la tête de la Securities and Exchange Commission, le principal régulateur financier américain. La proposition de Cynthia Lummis, sénatrice républicaine, de créer une réserve gouvernementale d’un million de bitcoins peut paraître incongrue, mais elle est sérieusement envisagée. Le Bitcoin serait ainsi placé aux côtés de l’or comme valeur refuge officielle.
Le succès du Bitcoin en 2024 provient également de la distribution d’ETF reproduisant son cours. Au troisième trimestre de l’année, le fonds négocié en bourse Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième plus important ETF dans le monde des fonds spéculatifs, avec une position longue d’une valeur de 3,8 milliards de dollars. Selon une étude de PwC et de l’Alternative Investment Management Association, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi, en 2024, dans des actifs numériques, contre 21 % en 2021. Malgré tout, certains signaux rappellent que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans un ensemble d’entreprises liées aux cryptomonnaies, est en baisse de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Le prix plancher des jetons non fongibles (NFT) émis par CryptoPunks sur la blockchain Ethereum a augmenté de 20 % cette année, mais il reste en baisse de près de 70 % par rapport à son sommet de 2021. L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait aboutir, dans les prochaines années, à un lissage de leurs cours. Ces derniers obéiraient de plus en plus aux dynamiques des marchés traditionnels et seraient plus dépendants d’autres indices qu’auparavant. Des corrélations ont déjà été constatées entre le cours du Bitcoin et l’indice Nasdaq, qui ont tendance à évoluer en parallèle.
La création de monnaies digitales de banques centrales pourrait profondément rebattre les cartes. Les banques centrales deviendraient alors les moteurs des marchés des cryptoactifs.
La dette publique française : plus de 113 % du PIB
À la fin du troisième trimestre 2024, la dette publique au sens de Maastricht a atteint, selon l’INSEE, 3 303,0 milliards d’euros, soit une augmentation de 71,7 milliards d’euros, après +69,0 milliards d’euros au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), elle s’établit à 113,7 %, après 112,2 % au deuxième trimestre 2024. La dette française bat ainsi de nouveaux records en montant absolu. Vint ans auparavant, la dette publique s’élevait à 1122 milliards d’euros. Actualisé de l’inflation entre 2004 et 2024, ce montant représenterait, cette année, de 1615 milliards d’euros. En vingt ans, la dette publique a été multipliée par deux en valeur réelle. Comme au trimestre précédent, l’augmentation de la dette publique s’accompagne d’une hausse de la trésorerie des administrations publiques (+6,4 milliards d’euros) et, dans une moindre mesure, des autres actifs, si bien que la dette nette augmente un peu moins que la dette brute (+64,0 milliards d’euros) et s’établit à 104,9 % du PIB.
INSEE
Dégradation de la note de la France
Vendredi soir, l’agence de notation Moody’s a dégradé d’un cran la note de la dette française à Aa3 avec une perspective stable, contre Aa2 avec perspective négative dans sa dernière évaluation fin octobre. L’abaissement de la note de la France est selon l’agence justifié par le fait que « les finances publiques françaises seront affaiblies de manière substantielle dans les années à venir », car « la fragmentation politique devrait probablement empêcher une consolidation budgétaire significative ».
Moody’s ne croit guère en la possibilité à ce qu’un gouvernement quel qu’il soit puisse améliorer la situation des finances publiques. L’agence craint qu’une spirale négative entre « déficits plus élevés, charge de la dette plus lourde et coûts de financement plus hauts ». Malgré tout Moody’s signale que la France possède des atouts, « une économie large, riche et diversifiée, la septième mondiale » La démographie demeure plus favorable que dans d’autres économies avancées. La dégradation de la note française intervient en plein changement de gouvernement. Sur le sujet des finances publiques, François Bayrou a lors de la passation de pouvoir avec Michel Barnier souligné qu’il était confronté à un « Himalaya budgétaire » et que les déficits et la dette posent un problème moral.
La BCE : volontaire mais prudente
Jeudi 12 décembre, la Banque centrale européenne a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs d’un quart de point. Le taux de dépôt s’établit désormais à 3 %, celui de la facilité de refinancement à 3,15 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 3,4 %. Plusieurs grandes voix de la BCE, dont celle du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avaient plaidé pour un assouplissement plus marqué, à hauteur de 50 points de base. La faiblesse de la croissance européenne en cette fin d’année, combinée à la décrue de l’inflation, aurait pu justifier une baisse plus importante. D’autres banques centrales, comme celles du Canada et de la Suisse, ont d’ailleurs opté pour des baisses de 50 points de base.
Cependant, la BCE a préféré la prudence, en tenant compte de l’amélioration conjoncturelle observée en novembre et de la légère reprise de l’inflation (2,3 % en novembre). Depuis juin, la BCE a effectué quatre baisses, réduisant le taux de dépôt d’un point. Dans son communiqué, l’institution a changé de ton, abandonnant la thématique des taux restrictifs pour combattre l’inflation. Désormais, elle envisage des taux neutres, voire accommodants, pour soutenir l’économie de la zone euro. Le débat porte sur le niveau d’atterrissage des taux estimé entre 1,5 % et 2 %.
En cette mi-décembre, la zone euro traverse des incertitudes politiques majeures : la France et l’Espagne peinent à adopter leurs budgets pour 2025, tandis que l’Allemagne fait face à une crise gouvernementale. À l’international, le retour de Donald Trump constitue une source d’inquiétude. La zone euro, très dépendante du commerce extérieur – deux fois plus que les États-Unis –, pourrait souffrir du protectionnisme américain en 2025. Les économistes de la BCE anticipent une croissance de 0,7 % cette année et de 1,1 % en 2025 pour la zone euro. En revanche, la France et l’Allemagne sont exposées à un risque de récession. La reprise pourrait venir d’une hausse des salaires stimulant la consommation, bien que le marché du travail soit susceptible de se dégrader.
Selon les prévisions, l’inflation devrait repasser sous la barre des 2 % en 2025 (1,9 %), ce qui représente une bonne nouvelle. La BCE mise également sur une augmentation progressive des investissements des entreprises, soutenue par l’atténuation des effets des politiques monétaires restrictives.
En attendant la FED
La Réserve fédérale américaine (FED) devrait réduire ses taux directeurs de 25 points de base la semaine prochaine. Outre cette décision attendue, les investisseurs seront attentifs au communiqué de presse pour interpréter les orientations de la banque centrale pour 2025. Si le positionnement pro-entreprise et anti-impôts de Donald Trump est perçu positivement, ses politiques commerciale et migratoire suscitent des inquiétudes, notamment quant à leurs effets sur l’inflation. Les investisseurs prévoient désormais un nombre réduit de baisses des taux en 2025 : soit deux, contre quatre initialement anticipées.
Les indices américains creusent l’écart
Le CAC 40 n’a pas réussi à enregistrer deux semaines consécutives de hausse. Après un gain de 2,65 % la semaine dernière, il perd cette semaine près de 0,5 %, clôturant à 7 409,57 points. Depuis le début de l’année, il recule de 2 %, alors que les grands indices internationaux progressent. Le DAX allemand a gagné plus de 21 % depuis janvier, l’Eurostoxx 50 progresse de 9,87 %, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq affichent des hausses respectives de 27 % et 32 %. Ces divergences reflètent à la fois les différences de croissance économique entre l’Europe et les États-Unis et les anticipations sur la croissance future. Les valeurs américaines bénéficient de l’enthousiasme pour l’intelligence artificielle et de l’élection de Donald Trump, ce qui permet au Nasdaq et au S&P 500 d’atteindre de nouveaux records.
Le pétrole à la hausse
Les cours du Brent ont gagné près de 5 % cette semaine, s’échangeant à plus de 74 dollars le vendredi 13 décembre. Cette hausse s’explique par la volonté des Européens d’intensifier les sanctions contre la Russie et d’accroître la pression sur l’Iran. Mercredi 11 décembre, les membres de l’Union européenne ont décidé de sanctionner 50 navires supplémentaires de la « flotte fantôme », utilisée par la Russie pour contourner les restrictions sur ses exportations de pétrole. Composée d’environ 600 navires, cette flotte transporte près de 1,7 million de barils de pétrole par jour. Les États-Unis envisagent de rejoindre les Européens dans une application plus stricte des sanctions. De son côté, Donald Trump cherche à bloquer les exportations de brut iranien pour obtenir des concessions sur les projets nucléaires de Téhéran.
Résultats 13 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 409,57 | -0,48 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 828,06 | -1,81 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 050,83 | -0,62 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 926,72 | +0,52 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 391,58 | +0,03 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 300,33 | -0,29 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 967,95 | -0,28 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 470,44 | +0,35 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 391,88 | -0,32 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,037 % | +0161pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,255 % | +0,149 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,393 % | +0,234 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0494 | +0,74 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 659,92 | +0,61 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,32 | +4,83 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 101 271,03 | -0,43 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Patrimoine économique national de la France : 8,1 fois le PIB
En 2023, le patrimoine économique national qui regroupe le patrimoine des ménages, des sociétés non financières, des sociétés financières et des administrations publiques, s’élevait, selon l’INSEE, à 18 674 milliards d’euros, en recul de 4,2 % après huit années de croissance. Il représente 8,1 fois le produit intérieur net de l’année, en base 2020. En moyenne, entre 2014 et 2022, la progression avait été de 4,8 %. La baisse de 2023 est imputable à la diminution des prix immobiliers, tandis que, dans le même temps, les actifs et passifs financiers ont progressé.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
La diminution des prix de l’immobilier
Les prix des biens immobiliers ont reculé de 3,9 % en 2023, selon l’indice INSEE-Notaire. La diminution des prix des terrains a atteint 13,7 %, tandis que les bâtiments ont connu une augmentation de 3,8 %. De 2016 à 2021, les terrains bâtis constituaient le principal facteur de croissance du patrimoine total. En 2022, dans un contexte de fortes perturbations du marché immobilier, la très légère contraction du prix des terrains avait été plus que compensée par la hausse des prix de la construction.
En 2023, les actifs et les passifs financiers nationaux ont progressé après leur baisse en 2022 (+5,9 % et +6,0 %, respectivement, après -2,3 % et -2,6 %). Cette évolution s’explique par la hausse de la valeur des actions et parts de fonds d’investissement. Les flux nets d’acquisitions d’instruments financiers ont toutefois contribué un peu moins aux variations des actifs et des passifs financiers qu’en 2022 (contributions de +2,1 points à l’actif et +2,2 points au passif en 2023, contre +2,4 points à l’actif comme au passif en 2022). Ces évolutions se reflètent dans tous les secteurs institutionnels, avec des disparités liées à la nature de leurs avoirs et de leurs engagements financiers. Globalement, le patrimoine financier net de l’économie nationale s’est replié en 2023 à -410 milliards d’euros, après -324 milliards d’euros en 2022.
Diminution du patrimoine des ménages en 2023
Le patrimoine des ménages représente l’essentiel du patrimoine économique national (78,0 %). En 2023, il a diminué en valeur de 0,9 %, après -0,1 % en 2022. Fin 2023, il s’élevait à 14 567 milliards d’euros, soit environ 8,8 fois le revenu disponible net des ménages.
La baisse de 2023 s’explique par la diminution du patrimoine non financier des ménages (-4,9 %, après +4,0 %), évalué à 9 758 milliards d’euros. La valeur des biens immobiliers qui représentent 91,3 % des actifs non financiers des ménages a reculé de 4,7 %, après +4,0 % en 2022, sous l’effet d’une forte baisse des prix des terrains bâtis (-14,1 %, après -0,8 %), tandis que la valeur des bâtiments a continué de progresser (+3,9 %, après +8,8 %).
Le patrimoine financier net des ménages a progressé de 8,3 % en 2023, atteignant 4 809 milliards d’euros, après une baisse de 8,3 % en 2022. Avec la hausse des taux d’intérêt, l’allocation de l’épargne a évolué. Les flux nets de placements des ménages se sont établis à 74 milliards d’euros pour les produits de taux, soit près du double des placements en produits de fonds propres (actions et assurance vie en unités de compte), qui ont atteint 38 milliards d’euros. La progression des encours en numéraire et dépôts des ménages a ralenti (+2,6 %, après +4,5 %). Les flux se sont davantage orientés vers des produits réglementés et des dépôts à terme, mieux rémunérés, au détriment des dépôts à vue et des livrets ordinaires, qui ont enregistré des décollectes. Les placements sous forme d’actions et de parts de fonds d’investissement ont augmenté de 10,4 %, contre -6,7 % en 2022.
L’assurance vie et les droits à pension, représentant 29,1 % des actifs financiers totaux des ménages, ont progressé de 4,9 %, après une baisse de 13,1 % en 2022. Les fonds en assurance vie en euros ont bénéficié de flux positifs. Au passif des ménages, les crédits ont ralenti (+1,1 %, après +4,9 %). Les flux nets, principalement composés de crédits immobiliers, sont passés de 84 milliards d’euros en 2022 à 22 milliards d’euros en 2023.
Le patrimoine des sociétés : 3 300 milliards d’euros en 2023
Fin 2023, le patrimoine des sociétés non financières (SNF) a diminué de 367 milliards d’euros (-10,0 %) pour s’établir à 3 297 milliards d’euros, soit 17,7 % du patrimoine économique national.
Le patrimoine des sociétés financières faible par nature
Fin 2023, le patrimoine des sociétés financières (SF) s’est réduit à 25 milliards d’euros (0,1 % du patrimoine économique national). Le patrimoine non financier de 379 milliards d’euros a été presque contrebalancé par un patrimoine financier net de -354 milliards d’euros.
Le patrimoine net des administrations publiques (APU) en recul en 2023
Fin 2023, les actifs bruts des administrations publiques s’élevaient à 4 493 milliards d’euros, tandis que leurs passifs atteignaient 3 706 milliards d’euros. Le patrimoine net des administrations publiques a reculé de 27,5 %, après une forte hausse en 2022. Il s’établissait à 786 milliards d’euros, soit 4,2 % du patrimoine économique national. Cette baisse résulte à la fois de la diminution des actifs non financiers et de l’augmentation de l’endettement.
Le patrimoine non financier des administrations publiques a diminué de 107 milliards d’euros en 2023 pour s’établir à 2 790 milliards d’euros. Il est composé principalement de terrains, bâtiments et monuments peu cessibles. Les terrains bâtis (85,6 % du patrimoine non financier des APU) ont reculé (-13,0 %, après +0,8 %), malgré une hausse de 35 milliards d’euros des constructions non résidentielles (bureaux, gymnases, écoles, musées, etc.), ces dernières largement détenues par les collectivités locales (69,5 % en 2023).
Le patrimoine financier net des APU s’est établi à -2 004 milliards d’euros en 2023, après -1 812 milliards d’euros en 2022. Les actifs financiers ont progressé (+2,0 %, après -3,5 %), portés par une hausse des actions et fonds d’investissement (+12,5 %, après -6,9 %), tandis que les dépôts et numéraires ont chuté (-19,4 %, après -8,2 %). Le passif financier des APU a augmenté de 6,4 % en 2023, après une baisse de 9,3 % en 2022. Les titres de créance, principal mode de financement des APU, ont progressé (+9,0 %, après -13,1 % en 2022).
Le CAC 40, après six semaines consécutives de recul, a renoué avec la hausse en gagnant 2,65 % sur cinq jours de séance. Il a même enchaîné sept séances consécutives dans le vert, une longévité inconnue depuis le mois de février. Malgré la chute du gouvernement de Michel Barnier, largement anticipée, les investisseurs ont retenu les signes positifs que représentent les perspectives de baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales. Une réduction des taux de 25 points de base est attendue pour la BCE le 12 décembre et pour la FED les 15 et 18 décembre prochains. Les investisseurs ont été rassurés par la promesse d’Emmanuel Macron de rester à son poste jusqu’à la fin de son mandat et par le recours à une « loi spéciale » pour permettre la continuité des services publics en attendant la reprise des discussions sur le budget l’an prochain. Ils ont également favorablement accueilli l’ouverture des socialistes à la formation d’un « gouvernement d’intérêt général » reposant sur des concessions réciproques.
Le spread (écart de rendement) entre l’emprunt français à dix ans et le Bund allemand de même échéance a reflué autour de 76 points de base vendredi 6 décembre, un plus bas depuis deux semaines, après avoir atteint en milieu de semaine près de 90 points. La demande pour la dette française reste soutenue, car il s’agit de la dette la plus liquide en Europe et dotée d’un taux de rendement attrayant. Les investisseurs ne croient pas à la survenue d’une crise des dettes souveraines avec la France comme acteur principal. Le poids du système financier européen ferait qu’une telle crise menacerait l’ensemble de la zone euro. Les États membres et les institutions européennes feraient tout pour éviter un emballement sur les taux obligataires. Pour le moment, le concept « too big to fail » prévaut. Malgré tout, le CAC 40 progresse moins vite que les autres indices occidentaux ; le Dax allemand a ainsi gagné près de 4 % sur la semaine. Entre l’annonce de la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin et le 5 décembre, le CAC 40 a perdu 8,4 %.
L’économie américaine, de son côté, continue à créer des emplois. Au mois de novembre, 227 000 emplois ont été créés, soit plus qu’attendu par le consensus (220 000). Le taux de chômage est néanmoins en augmentation, passant de 4,1 % à 4,2 % de la population active. La croissance du salaire horaire moyen reste de 4 % sur un an, alors que le consensus anticipait un tassement à 3,9 %. Le sentiment des ménages a atteint un pic depuis avril à 74 points, témoignant d’un regain de confiance, mais les attentes en matière d’inflation pour l’année à venir ont atteint leur niveau le plus élevé depuis cinq mois (2,9 %). Les consommateurs démocrates estiment qu’il existe un risque accru de pressions sur les prix en raison des droits de douane que Donald Trump souhaite mettre en place. Le Nasdaq et le S&P 500 ont encore battu des records cette semaine poursuivant sur leur lancée et ont fait fi des menaces inflationniste.
Cette semaine, le bitcoin a franchi la barre symbolique des 100 000 dollars, toujours porté par l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche et sa volonté de libéraliser le marché des cryptoactifs.
Résultats 29 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 426,88 | +2,65 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 642,52 | -0,63 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 090,27 | +0,86 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 859,77 | +3,14 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 385,79 | +3,86 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 308,61 | +0,30 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 977,78 | +3,61 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 091,17 | +1,69 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 404,08 | +4,43 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,876 % | -0,017 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,106 % | +0,022 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,159 % | -0,047 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0555 | +0,74 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 635,62 | +0,15 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 71,33 | -2,18 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 100 188 | +2,18 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Dans un rapport rendu public lundi 2 décembre, la Banque centrale européenne (BCE) a établi un point sur l’avancée de ses travaux concernant la mise en œuvre de la monnaie numérique de banque centrale de la zone euro. Ce rapport aborde les questions relatives à l’élaboration d’un règlement de l’e-monnaie, de la sélection des potentiels fournisseurs de la plateforme et de l’infrastructure technique.
L’euro numérique est un projet porté par la BCE dans le contexte de la transformation numérique de l’économie. Il s’inscrit dans une réflexion globale sur l’émergence des monnaies numériques de banque centrale (MNBC) et répond à des objectifs multiples, notamment en matière de souveraineté monétaire, d’efficacité des paiements et d’inclusion financière. Les autres banques centrales dont celle de Chine sont engagées sur des projets de monnaies numériques. Ces projets visent également à contrecarrer l’essor des cryptoactifs comme le bitcoin.
L’euro numérique serait une monnaie gérée par blockchain et émise directement par la BCE, conçue comme un complément, et non un substitut, aux espèces. Contrairement aux cryptomonnaies décentralisées comme le Bitcoin, l’actif entièrement adossé à la BCE, garantissant sa stabilité et son acceptation universelle. L’euro numérique serait aussi sûr que les billets en euros, car il bénéficierait de la garantie de la banque centrale. Il serait accessible aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Il pourrait être utilisé dans toute la zone euro. L’euro numérique pourrait offrir des paiements instantanés, à faible coût et accessibles en permanence, même dans les zones mal desservies par les infrastructures bancaires classiques.
Depuis 2021, la BCE mène une phase exploratoire pour évaluer la faisabilité technique et les implications pratiques de l’euro numérique. En octobre 2023, la BCE avait décidé de lancer la phase de préparation du projet qui doit durer jusqu’en octobre 2025. Au terme de ce processus, elle décidera ou non de lancer l’euro numérique qui ne devrait devenir accessible réellement qu’à compter de 2028.
La Banque centrale a, ces derniers mois, réalisé des appels d’offres pour les marchés techniques (informatique essentiellement). Ses offres sont à présent à l’étude au siège de la BCE à Francfort. La mise en place du recueil de règles est en cours pour étudier comment pourrait en pratique fonctionner un euro numérique avec les consommateurs, les commerçants et les banques. La question de la détention de l’e-euro fait l’objet d’une attention toute particulière. Les établissements de crédit sont inquiets de l’éventuelle remise en cause des dépôts des agents économiques qui leur permettent d’accord des crédits. Les banques commerciales souhaitent que la BCE fixe un plafond assez bas de détention de monnaie numérique pour le particuliers. Elles plaident pour un montant correspondant à celui des dépenses payées en numéraire par les ménages actuellement. A contrario, les représentants du secteur de la consommation ont souligné que, si la limite de détention était trop basse, elle pourrait décourager les consommateurs de s’en servir. Ces derniers estiment que la monnaie digitale incitera les banques à mieux rémunérer les dépôts.
La BCE travaille sur les moyens d’intégration de l’euro numérique au sein de l’univers des moyens de paiement européen déjà riche avec la carte bancaire, les portefeuilles électroniques comme ApplePay ou Wero qui a succédé à Paylib. Ce mode de paiement a été récemment lancé en France, en Belgique et en Allemagne. Il serait imaginable d’intégrer à Wero, l’euro numérique. Le rapport de la BCE souligne également que les frais que devraient payer les commerçants pour accepter l’euro numérique seraient « justes », compte tenu du fait qu’ils ne pourraient pas le refuser. Le redu de monnaie pourrait être effectué en e-euro ce qui en faciliterait la diffusion. Sur le sujet du respect de la vie privée, les rapporteurs indiquent que l’euro numérique devra ressembler autant que possible au numéraire.
Les enjeux pour les banques commerciales sont immenses. La e-monnaie pourrait modifier toutes les règles bancaires en obligeant les banques commerciales à se battre pour obtenir des dépôts. Elles seraient également amenés à se positionner avant tout comme conseillères et moins comme centres d’intermédiation.
Depuis l’élection de Donald Trump, les indices boursiers américains atteignent des records historiques, tandis que les marchés européens peinent à suivre. Aux États-Unis, le Dow Jones et le S&P 500 continuent leur progression fulgurante, attirant les investisseurs du monde entier. En revanche, en Europe, et plus particulièrement en France, le CAC 40 est plombé par les incertitudes politiques et économiques nationales.
Un fait marquant : le taux de l’OAT à 10 ans en France a récemment dépassé son équivalent grec, symbolisant la perte de confiance des marchés dans la gestion économique française. L’écart entre les taux d’intérêt français et allemands s’élargit, atteignant 80 points de base contre 50 points quelques mois auparavant. En cas de tensions politiques supplémentaires, notamment avec l’adoption d’une motion de censure sur le budget, cet écart pourrait franchir la barre des 100 points.
Le CAC 40 en est à sa sixième semaines consécutives de pertes. Au total, le recul atteint près de 5 %. Pour le seul mois de novembre, la baisse est de près de 4 %. Sur les six derniers mois, l’indice à perdu 8 %. Sur un an, le bilan est désormais négatif, tranchant avec tous les autres grands indices. . Les investisseurs craignent l’éclatement d’une crise politique en France sur fond de dérive des comptes publics. De leur côté, les indices américains battent record sur record depuis l’élection de Donald Trump. Le Dow Jones a enregistré en novembre son gain mensuel le plus élevé de l’année. Le S&P 500 a dépassé les 6 000 points et a gagné près de 3,5 % en un mois. Depuis le 1er janvier, cet indice a progressé de plus de 25 %. Le bitcoin est également le grand gagnant de l’élection américaine : sa valeur est en effet passée de 68 000 à près de 100 000 dollars. Dans cette dynamique, le bitcoin se démarque également comme un actif gagnant. Depuis l’élection présidentielle américaine, sa valeur est passée de 68 000 à près de 100 000 dollars, consolidant sa position d’actif alternatif en période de volatilité économique.
Dans un contexte de croissance économique atone en Europe et d’inflation modérée, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait décider, lors de sa réunion du 12 décembre, d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base. En novembre, l’inflation globale dans la zone euro est passée de 2 % à 2,3 % sur un an, portée par une baisse des prix de l’énergie (-1,9 %) et un ralentissement des hausses des prix alimentaires. Cependant, l’inflation sous-jacente, qui exclut ces éléments volatils, est restée stable à 2,7 %, soit légèrement en deçà des attentes (2,8 %).
La situation politique et économique en France, associée à des écarts de taux grandissants avec l’Allemagne, inquiète les investisseurs. Ces tensions renforcent l’attractivité des marchés américains, mais accentuent la pression sur le gouvernement français pour redresser ses comptes publics. À l’échelle européenne, la baisse attendue des taux par la BCE pourrait offrir un répit à la zone euro, mais sans répondre aux défis structurels de compétitivité et de croissance.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 29 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 255,01 | -0,20 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 910,65 | +2,37 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 032,38 | +1,48 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 218,17 | +1,30 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 628,34 | +1,59 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 287,30 | +0,23 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 804,40 | +0,32 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 208,03 | -0,54 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 326,46 | -0,58 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,8933 % | -0,148 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,084 % | -0,160 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,206 % | -0,204 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0552 | -0,28 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 658,81 | +1,07 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,09 | -2,32 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 92 170,79 | -1,41 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
L’INSEE a confirmé la progression de 0,4 % du PIB au 3e trimestre 2024. Les ménages ont bénéficié d’une forte hausse de leur pouvoir d’achat de leur revenu disponible brut, par unité de consommation accélère, +0,7 % au 3e trimestre après +0,4 % au 2e. Ils n’ont utilisé ce gain pour consommer davantage préférant accroitre leur effort d’épargne. Le taux d’épargne des ménages est ainsi passé de 17,9 à 18,2 % du revenu disponible brut du deuxième au troisième trimestre. Le taux d’épargne financière a atteint 8,8 % du revenu disponible brut contre 8,2 % au trimestre précédent. Un an auparavant, il était de 6,2 %.
Le ressenti des ménages sur leur niveau de vie demeure négatif. Ils intègrent peu la baisse de l’inflation. Les incertitudes politiques les conduisent à opter pour un attentisme favorable à l’épargne. Sur un an, la progression de l’épargne financière est conséquente, 2 points de revenu disponible brut de plus.
Avec les fêtes de fin d’année, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation mais sans nul doute avec modération. Les craintes d’augmentation des impôts et la persistance d’un climat politique délétère les inciteront à maintenir un effort d’épargne important.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Le taux d’intérêt sur les obligations d’État grec à 10 ans est passé en-deçà de celui de la France le 27 novembre. Une telle situation était impensable avant les élections européennes de juin dernier. À l’époque, il atteignait 50 points de base, voire plus. La crise politique qui a suivi les élections européennes en France, ainsi que les révélations sur le dérapage du déficit public, se sont traduites par une augmentation du taux des emprunts français, au point que ce dernier dépasse ceux de plusieurs pays surnommés les « PIIGS ». Cet acronyme désignait, dans les années 2010, les pays de l’Europe du Sud confrontés à la crise des dettes souveraines, tels que le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne. La Grèce, alors au bord de la banqueroute, avait vu ses taux dépasser 10 %. Aujourd’hui, pour les obligations à échéance de 5 ans, ce pays emprunte à un taux inférieur à celui de la France.
La Grèce, comme l’Espagne et le Portugal, a réussi à assainir ses finances publiques grâce à un plan de rigueur sans précédent. En 2025, elle remboursera par anticipation 5 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance entre 2033 et 2042, preuve de la bonne santé financière du pays. Néanmoins, la qualité de la signature française demeure supérieure à celle de la Grèce. Le taux des CDS, ces produits dérivés permettant de se couvrir contre le risque de défaut d’un emprunteur, est deux fois plus élevé pour la Grèce que pour la France : respectivement 5 % et 2,6 %. Par ailleurs, le ratio dette publique sur PIB grec dépasse 152 %.
La dégradation de la qualité des obligations françaises par rapport à celles des pays d’Europe du Sud s’explique en partie par les volumes de dettes disponibles. La rareté des obligations espagnoles, portugaises ou grecques entraîne une diminution de leurs taux et une augmentation de leur valeur. Les pays du cœur de l’Europe, comme la France ou l’Allemagne, traversent actuellement une crise politique, ce qui joue en faveur des pays d’Europe du Sud. Les discussions en Allemagne concernant l’abandon du « frein à l’endettement public » contribuent également à la moindre attractivité de la dette allemande.
Il n’en demeure pas moins que l’écart entre le taux des obligations françaises et allemandes s’est également accru ces derniers mois, passant de 50 à 80 points de base. En cas de crise budgétaire en France, cet écart pourrait atteindre 100 points de base.
La légère baisse des taux d’intérêt n’a pas entraîné une véritable reprise du marché immobilier, qui reste complètement bloqué. D’un côté, les acheteurs se font rares, et de l’autre, les propriétaires hésitent à baisser leurs prix. Le nombre d’offres demeure relativement limité, témoignant de l’attentisme des propriétaires, qui préfèrent attendre une amélioration de la conjoncture avant de mettre leurs biens sur le marché. En conséquence, le nombre de transactions continue de diminuer, enregistrant un recul de 420 000 entre le 3ᵉ trimestre 2021 et le 3ᵉ trimestre 2024.
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier et la crise politique qui s’en est suivie ont dissuadé de nombreux ménages de se lancer dans des projets immobiliers. Le marché des résidences secondaires est particulièrement touché. Dans ce contexte, les prix des logements ont, selon l’INSEE, légèrement baissé au troisième trimestre : ‑0,1 % (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après ‑0,5 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,5 % au premier trimestre 2024. Bien que la contraction soit plus modérée que lors des trimestres précédents, la tendance annuelle reste négative. Les prix des logements anciens reculent pour le cinquième trimestre consécutif, enregistrant une baisse de ‑3,9 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑5,2 % au premier trimestre 2024. Les prix diminuent de 3,8 % pour les appartements et de 3,9 % pour les maisons.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Au troisième trimestre 2024, les prix des logements anciens en Île-de-France ont enregistré une légère baisse de ‑0,1 %, après ‑0,9 % au deuxième trimestre et ‑2,4 % au premier trimestre.
La baisse des prix des appartements ralentit : ‑0,3 % contre ‑0,6 % au deuxième trimestre. À Paris, le recul est de ‑0,4 %, également en décélération par rapport au trimestre précédent (‑0,7 % au deuxième trimestre). En petite couronne, les prix diminuent de ‑0,2 % après ‑0,9 %, tandis qu’en grande couronne, les prix des appartements baissent après une quasi-stabilité au deuxième trimestre 2024 (‑0,4 % après +0,1 %). À l’inverse, après sept trimestres de recul, les prix des maisons en Île-de-France augmentent légèrement (+0,4 % au troisième trimestre 2024 après ‑1,3 % au deuxième trimestre).
Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont diminué de 5,3 % au troisième trimestre 2024, après ‑7,1 % au deuxième trimestre et ‑8,1 % au premier trimestre. Les baisses sont comparables pour les maisons (‑5,3 % après ‑8,0 %) et les appartements (‑5,2 % après ‑6,6 %). À Paris, les prix des appartements ont perdu 5,5 % de leur valeur, contre ‑6,6 % au deuxième trimestre. La même tendance est observée en petite couronne (‑5,5 % après ‑7,4 %) et en grande couronne (‑4,0 % après ‑5,5 %). À Paris, les évolutions sont contrastées selon les arrondissements. Les prix des logements au centre de la capitale résistent mieux, bien que le nombre de transactions soit en baisse. Les délais de vente, quant à eux, s’allongent.
En province, selon l’INSEE, les prix des logements anciens sont quasi stables au troisième trimestre 2024, après cinq trimestres consécutifs de baisse : ‑0,1 % après ‑0,4 % au deuxième trimestre et ‑1,3 % au premier trimestre. Sur un an, les prix des logements anciens en province reculent de 3,4 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,2 % au deuxième trimestre. La baisse reste plus marquée pour les maisons (‑3,6 % après ‑4,4 %) que pour les appartements (‑3,0 % après ‑3,8 %).
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Symbole d’un marché toujours en panne, au mois de septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est en recul. Il a été évalué à 780 000, après 792 000 fin juin 2024 et 825 000 fin mars 2024. Le volume annuel de transactions diminue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,0 % du stock de logements. Ce ratio reste est inférieur à son niveau du début des années 2000, avant la crise économique de 2008.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
En octobre L’assurance vie confirme et signe. Le premier produit d’épargne français enregistre une collecte nette de 2,9 milliards d’euros. Il profite de la propension des ménages à épargner. Ces derniers se portent de plus en plus vers l’épargne longue. La baisse des taux des dépôts à terme et la perspective d’une diminution des taux de l’épargne réglementée les incitent à privilégier en particulier l’assurance vie. La pratique des taux bonifiés de la part des assureurs et la bonne tenue des marchés « actions » hors France les amènent à opter, en effet, pour ce placement. L’encours de l’assurance vie s’élève ainsi à 1 975 milliards d’euros à fin octobre, en hausse de +5,7 % sur un an.
Octobre, un mois traditionnellement favorable à l’assurance vie
En octobre, la collecte nette de l’assurance vie s’est donc élevée à 2,9 milliards d’euros, selon France Assureurs, contre 2,5 milliards d’euros en septembre, 782 millions d’euros en août et 1,9 milliard d’euros en juillet. Un an auparavant, en octobre 2023, l’assurance vie avait connu une collecte nette de seulement 975 millions. En octobre 2024, la collecte nette a été portée par les unités de compte(+3,4 milliards d’euros). Les fonds euros ont, en revanche, renoué avec la décollecte ( −0,4 milliard d’euros).
En octobre, l’assurance vie signe ainsi sa dixième collecte nette positive consécutive. Depuis 2005, trois décollectes ont été seulement enregistrées au mois d’octobre (2008, 2011 et 2022). Le montant moyen de la collecte de ces dix dernières années pour le mois d’octobre est de 1,38 milliard d’euros. Le résultat de 2024 apparaît donc comme exceptionnel.
En dix mois, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 24,2 milliards d’euros, soit un résultat légèrement au-dessus de celui de 2023 (22,4 milliards d’euros).
Des cotisations brutes en forte hausse
En lien avec l’effort élevé d’épargne des ménages, les cotisations d’assurance vie ont atteint un niveau record à 15 milliards d’euros. Au mois de septembre, elles s’étaient élevées à 12,3 milliards d’euros. Le mois d’octobre 2023 avait déjà été marqué par une collecte record (14,3 milliards d’euros).
Les assurés ont effectué d’importants versements sur leurs fonds en euros. Ils ont en revanche réduit leurs versements sur les unités de compte. Cette augmentation des cotisations brutes s’explique par la moindre attractivité des dépôts à terme dont les taux sont orientés à la baisse, dépôts qui, depuis 2022, concurrençaient les fonds euros. Ils bénéficient, comme les fonds euros en effet, d’une garantie en capital. Leur taux de rendement qui est connu à l’avance a été supérieur à ceux des fonds euros en 2023.
Sur les dix premiers mois de l’année, les cotisations brutes se sont élevées à 144,5 milliards d’euros, en hausse de +17,3 milliards d’euros sur un an. Les unités de compte ont connu une hausse de 8 % avec un total de collecte brute de 54,2 milliards d’euros, quand les supports en euros progressent de 18 % (+90,2 milliards d’euros de collecte brute). La part des cotisations en UC est de 40 % sur le mois d’octobre et de 38 % depuis le début de l’année, en légère baisse par rapport à l’ensemble de l’année 2023 (40 %).
Des prestations en recul en lien avec la préférence pour l’épargne financière
Les prestations se sont élevées à 12,1 milliards d’euros en octobre, contre 9,8 en septembre. Sur un an, les prestations sont en baisse de 9 % un an, avec une diminution de 11 % sur les fonds euros et de 5 % les unités de compte.
Sur les dix premiers mois de l’année, les rachats ont atteint 120,2 milliards d’euros, en recul de 5,2 milliards d’euros sur un an. Cette baisse est imputable aux fonds euros qui sont moins sacrifiés par les ménages que précédemment. La baisse des rachats s’explique par la plus grande compétitivité des fonds euros et par l’atonie du marché immobilier, le nombre de transactions étant en forte baisse (-35 % entre le 3e trimestre 2021 et le 3e trimestre 2024). Les ménages sortent moins d’argent de l’assurance vie que dans le passé pour réaliser des achats immobiliers.
L’assurance vie en mode résilience
Les incertitudes concernant son régime fiscal n’ont pas, en octobre, nui à l’assurance vie. Cette dernière prouve sa résilience avec une collecte brute record. La fin de la vague inflationniste qui se traduit par la baisse des taux directeurs des banques centrales, améliore l’attractivité de l’assurance vie et en premier lieu des fonds euros. Ayant accumulé une épargne de précaution conséquente depuis 2020, les ménages français réalisent des arbitrages en faveur de l’assurance vie ou du Plan d’Épargne Retraite (PER). Ce dernier produit a enregistré en octobre une collecte nette de +954 millions d’euros sur le mois, soit +18 % par rapport à octobre 2023.
La fin de l’année devrait rester favorable à l’assurance vie et au Plan d’Epargne Retraite. De nombreux ménages attendent la fin de l’année pour effectuer des versements sur des produits de long terme. Le PER bénéficie toujours d’un effet fiscal en fin d’année avec la volonté des ménages de réduire leur impôt sur le revenu à acquitter en 2025 en profitant de la déduction qui est associée à ce produit.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Dans le sillage de l’élection américaine
Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté de 0,4 % en octobre, dépassant le consensus d’un dixième de point. La surprise est venue de la révision à la hausse des résultats de septembre, la progression étant portée à 0,8 %, soit une correction de 0,4 point. Quant au groupe dit de « contrôle des ventes », qui exclut les données liées à l’automobile, aux matériaux de construction et aux services alimentaires – et qui reflète le mieux la composante de la consommation des ménages intégrée au calcul du PIB –, une baisse de 0,1 % a été enregistrée en octobre, contre une progression de 0,3 % attendue. En septembre, la hausse avait été de 1,2 %, un chiffre lui aussi révisé à la hausse par rapport à l’estimation initiale de +0,7 %.
Ces résultats semblent justifier la prudence de la banque centrale américaine dans les prochaines semaines. La probabilité que celle-ci procède à une nouvelle baisse des taux directeurs dans un mois est passée de 82 % à 59 % au cours de la semaine, une évolution largement attribuable aux déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Il a en effet affirmé qu’il n’y avait pas lieu de se précipiter pour réduire l’objectif cible des Fed funds, actuellement dans la fourchette de 4,5 % à 4,75 %. Selon lui, « l’économie n’envoie pas de signaux indiquant que nous devons nous hâter de baisser les taux ». Il a ajouté que « la vigueur que nous observons actuellement dans l’économie nous permet d’aborder nos décisions avec prudence ».
En lien avec ces déclarations, mais aussi en raison des perspectives d’aggravation du déficit public liées à l’application du programme de Donald Trump, les taux d’intérêt américains ont augmenté cette semaine.
La mise en place de la future administration républicaine à Washington commence à susciter des inquiétudes chez les investisseurs, d’autant que Donald Trump pourra compter sur le soutien du Sénat et de la Chambre des représentants. À la crainte de droits de douane élevés s’ajoute la nomination probable au Département de la Santé d’un vaccino-sceptique, Robert F. Kennedy Jr. En plus de s’opposer aux vaccins, celui-ci est connu pour son hostilité à l’ajout de fluor dans l’eau potable, qu’il accuse de réduire le niveau intellectuel des enfants. Il dénonce également régulièrement la « corruption » des agences de santé américaines. Bien que sa nomination doive encore être confirmée par le Sénat, l’annonce de sa candidature a entraîné une baisse notable des valeurs pharmaceutiques, notamment européennes.
Ainsi, l’action du laboratoire Sanofi a perdu plus de 3 % sur la semaine, tout comme AstraZeneca et GlaxoSmithKline. L’équipementier pour la biotechnologie Sartorius Stedim Biotech a chuté de 6,7 %. Novo Nordisk, devenue la plus grande entreprise cotée en Europe grâce au succès de ses traitements contre l’obésité, a vu son action reculer de 5,4 % à Copenhague. Dans ce contexte, les indices européens ont poursuivi leur repli. Ce recul est également attribuable aux difficultés actuelles et à venir en Chine, notamment si l’administration américaine met en œuvre des droits de douane à 100 %.
Aux États-Unis, après les records post-électoraux, les indices ont cédé du terrain. Le recul des valeurs américaines s’explique à la fois par les craintes d’un report de la baisse des taux directeurs et par les incertitudes politiques. Après un fort mouvement de hausse, des prises de bénéfices ont également été observées.
L’euro est tombé à son plus bas niveau de l’année face au dollar, les investisseurs estimant que l’économie de la zone euro pourrait être pénalisée par les politiques de Donald Trump. Le cours du baril de pétrole a encore baissé cette semaine, en raison des perspectives d’augmentation de la production américaine, conformément aux engagements pris par Donald Trump lors de sa campagne électorale.
En Asie, les indices boursiers, notamment chinois, ont reculé cette semaine, toujours sous l’effet de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Son programme protectionniste pourrait peser sur la croissance chinoise. Cependant, quelques signaux positifs ont été observés en Chine : les ventes au détail ont affiché en octobre leur plus forte croissance annuelle depuis huit mois, en hausse de 4,8 %, soit un point de pourcentage au-dessus du consensus Bloomberg. En revanche, la production industrielle (+5,3 %, contre +5,6 % attendu) et les investissements (+3,4 %, contre +3,5 %) ont déçu les prévisions.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 15 nov. 2024 | Évolution sur 5 jours | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 269,63 | -0,94 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 444,99 | -1n39 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 870,62 | -2,30 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 680,12 | -3,49 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 210,81 | -1,30 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 063,61 | -0,11 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 794,85 | -0,64 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 642,91 | -1,96 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 330,73 | -2,96 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,084 % | -0,036 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,338 % | -0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,436 % | +0,121 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0552 | -3,48 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 563,32 | -6,42 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 71,16 | -3,43 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 84 872,14 | +13,11 | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
Le cours du bitcoin a dépassé les 88 000 dollars le 13 novembre 2024, un niveau historique qui illustre la vigueur actuelle du marché des cryptoactifs. Depuis le début de l’année, le bitcoin a progressé de plus de 90 %. 2024 a été marquée par l’essor des ETF en bitcoins conduisant de nombreux institutionnels à entrer sur ce marché. En fin de semaine, le bitcoin s’est légèrement replié tout en terminant au-dessus de 84 000 dollars, en hausse de 13 % sur la semaine et de 112 % depuis le début de l’année.
La récente victoire de Donald Trump à la Maison-Blanche et des Républicains au Congrès a apaisé les craintes d’une régulation stricte du marché des cryptoactifs. Pendant la campagne électorale, Donald Trump a promis de faire des États-Unis le fer de lance de l’industrie des actifs numériques, avec notamment la création d’une réserve monétaire stratégique en bitcoins. Cette position marque une évolution notable pour Donald Trump, potentiellement influencé par des personnalités comme Elon Musk. S’il maintenait cette position, la politique américaine en la matière s’éloignerait de la ligne qu’avait choisie l’administration Biden qui n’avait pas hésité à soutenir les poursuites engagées par les régulateurs contre des entreprises comme Binance, .
L’industrie des cryptos a été un contributeur financier majeur pour les Républicains lors de cette élection, se plaçant en deuxième position après le secteur des hydrocarbures. Cette alliance politique pourrait favoriser l’expansion du marché des cryptoactifs aux États-Unis, bien que la volatilité du bitcoin reste un sujet de préoccupation pour les investisseurs et les régulateurs. Le bitcoin, comme d’autres cryptoactifs, dépend largement de facteurs externes tels que les décisions politiques, les mouvements des marchés financiers traditionnels et l’évolution des technologies liées à la blockchain. En dépit de ces risques, le secteur des cryptomonnaies continue à progresser, en particulier aux États-Unis, où un quart de la population aurait acheté au moins un bitcoin.
L’intelligence artificielle (IA) redéfinit les contours du secteur financier, et l’épargne n’échappe pas à cette transformation. La finance a été de tout temps un secteur intégrant en permanence des innovations. Le développement des mathématiques ou des probabilités a permis ces deux cents dernières années l’essor de l’assurance et du crédit. Ce secteur a été un des premiers à s’informatiser afin de traiter un nombre croissant d’opérations dans des délais courts que ce soit dans le domaine de la gestion des comptes ou dans celui des marchés financiers. L’usage de robots a commencé dès les années 1980 pour réaliser automatiquement des opérations de vente ou d’achats à très grande vitesse. L’IA s’inscrit dans le prolongement de ce processus. Elle ouvre de nouvelles voies tant pour les clients que pour les professionnels tout en soulevant des questions d’éthique et de sécurité.
Jusqu’à maintenant, la grande majorité des épargnants devaient se contenter d’une gestion standardisée de leur épargne. Seuls les plus aisés pouvaient accéder à des services de gestion déléguée ou sous mandat. Avec l’IA, ces modes de gestion se démocratisent. L’IA dans le domaine de l’épargne permet, en effet, une personnalisation des stratégies d’investissement avec le recours à des algorithmes autoapprenants. Les banquiers comme les assureurs peuvent analyser une grande quantité de données personnelles, comportementales et financières pour proposer des solutions sur mesure aux épargnants.
Les robots advisors peuvent délivrer des conseils d’investissement personnalisés, en fonction du profil de risque, de l’horizon de placement, et des objectifs financiers de chaque épargnant. Leur adoption accélère la démocratisation de l’accès aux produits financiers traditionnellement réservés à une clientèle aisée.
À l’aide de techniques d’IA, l’allocation d’actifs peut être adaptée en temps réel, selon les mouvements des marchés, offrant ainsi un suivi et une personnalisation continus. Un épargnant modifiant ses préférences en matière de risque ou ajustant ses objectifs (ex. achat d’une résidence ou préparation à la retraite) peut voir sa stratégie de placement recalibrée en quelques minutes.
L’un des défis de la gestion de l’épargne est de minimiser les risques tout en maximisant les rendements. Dans ce domaine, l’IA permet l’analyse en temps réel des milliards de données provenant de sources variées : historique de marché, informations macroéconomiques, nouvelles géopolitiques, et même des éléments aussi intangibles que les sentiments des réseaux sociaux. L’IA peut identifier des corrélations, des anomalies et des signaux faibles qui échappent aux analystes humains. Elle n’est pas infaillible, car ses algorithmes se fondent sur des données passées, mais ces derniers sont en capacité d’évoluer en temps réel, ce qui leur offre un niveau d’adaptabilité que n’avaient pas les robots dans le passé. Les algorithmes de « deep learning » sont ainsi particulièrement performants dans la prévision des tendances de marché.
Prises de décision améliorées
Les algorithmes d’IA analysent des ensembles de données pour fournir des recommandations en matière de placement qui, complétées de l’avis de conseillers, permettent une amélioration des allocations d’actifs. Les algorithmes peuvent simuler de nombreux scénarii en tenant compte de multiples facteurs comme la volatilité des marchés, l’évolution des taux d’intérêt, ou encore les événements géopolitiques majeurs. En combinant la puissance de l’analyse prédictive avec des stratégies de réallocation d’actifs en temps réel, les gestionnaires de fonds, les conseillers peuvent maximiser les rendements pour les épargnants. Un exemple notable est celui des fonds quantitatifs, gérés en partie par des algorithmes d’IA qui surveillent les marchés mondiaux 24 heures sur 24 et exécutent des décisions d’investissement fondées sur des données prédictives.
Automatisation et réduction des coûts
L’IA devrait permettre une réduction des coûts opérationnels des établissements financiers. Dans les prochaines années, des économies pourront être réalisées dans le domaine de la gestion des portefeuilles. En contrepartie, les budgets informatiques devraient s’accroître. La diminution des coûts de gestion pourrait autoriser une amélioration des rendements offerts aux épargnants. Selon un rapport de McKinsey, l’automatisation pourrait permettre aux institutions financières d’économiser jusqu’à 20 % des coûts globaux en matière de back-office. L’automatisation facilite également la réduction des erreurs humaines et améliore la conformité réglementaire en tout en assurant un suivi rigoureux des règles et des obligations légales.
La lutte contre les fraudes
Un autre aspect clé de la gestion des risques est la détection des fraudes. L’IA permet de mieux protéger les actifs des épargnants en repérant des transactions anormales ou des comportements suspects dans les systèmes financiers. L’apprentissage automatique permet d’analyser les habitudes de transactions d’un épargnant et de lever une alerte quand des anomalies sont détectées, ce qui aide à prévenir les cyberattaques ou les fraudes financières. La blockchain permet une traçabilité des opérations financières de manière précise sans risque de corruption de données.
Enjeux éthiques et réglementaires
Le développement de l’IA dans l’épargne soulève des questions éthiques et réglementaires. La question de la transparence des algorithmes est cruciale. Si les décisions d’investissement reposent de plus en plus sur des systèmes d’IA, les épargnants sont en droit de connaître les grandes lignes des modèles. Les salariés des établissements financiers doivent conserver leur rôle de conseils auprès de leurs clients, ces derniers n’ayant pas tous des compétences financières et informatiques. L’importance du conseil est primordiale. Les modèles d’IA peuvent parfois reproduire ou accentuer des biais déjà présents dans les données historiques, ce qui pourrait mener à des inégalités dans l’accès aux produits financiers ou à des discriminations envers certains profils d’épargnants. Par exemple, un algorithme de « scoring » de crédit fondé sur des données biaisées pourrait refuser l’accès à certains produits d’épargne ou proposer des taux désavantageux à certaines catégories de la population.
Sur le terrain réglementaire, les autorités de supervision, comme la Banque centrale européenne ou les régulateurs financiers nationaux, travaillent à mettre en place des cadres légaux pour assurer que l’utilisation de l’IA respecte des principes d’équité, de transparence et de protection des données personnelles. La réglementation MiFID II en Europe, qui encadre les produits financiers, incite les institutions à plus de transparence dans l’utilisation des technologies numériques, y compris l’IA.
L’IA, la blockchain et les monnaies digitales (de banque centrale ou pas) risquent de modifier en profondeur la gestion de l’épargne dans les prochaines années. Ces outils permettent la démocratisation de techniques jusqu’à présent réservées à un public réduit (gestion de fortune, family office) et d’améliorer le rendement des produits financiers. Ils ne sont pas sans poser des problèmes d’éthique ce qui nécessite leur régulation et la présence de conseillers bien réels. Les assureurs investissent des centaines de millions d’euros afin d’adapter leurs outils informatiques et offrir des services de plus en plus pointus à leurs clients.
Selon la dernière enquête « revenus et patrimoine de l’INSEE », début 2021, la moitié des ménages vivant en logement ordinaire en France possèdent un patrimoine brut supérieur à 177 200 euros. Ces ménages détiennent 92 % de la masse totale de patrimoine brut. Avec l’augmentation des prix de l’immobilier, ces vingt dernières années, une concentration du patrimoine au profit des ménages les mieux dotés est constatée.
Le patrimoine brut des ménages en France est constitué essentiellement de biens immobiliers (62 %), mais aussi d’actifs financiers (21 %), d’actifs professionnels (11 %), ainsi que d’autres biens durables et objets de valeur (7 % de patrimoine résiduel).
La composition du patrimoine diffère selon le montant de patrimoine brut possédé par les ménages. Le patrimoine immobilier est majoritaire pour les ménages situés entre le 4e et le 9e décile de la distribution (ceux dont le patrimoine brut est compris entre 106 200 euros et 716 300 euros), avec une part comprise entre 67 % et 76 %. À l’opposé, les 30 % des ménages les moins dotés (ceux dont le patrimoine brut est inférieur à 33 200 euros) ne possèdent presque pas de patrimoine immobilier. Leur épargne est avant tout placée dans des produits financiers peu risqués, tels les livrets (entre 31 % et 42 %), des biens durables (véhicules, etc.) ou autre patrimoine résiduel (entre 53 % et 68 %). Assez logiquement, les 10 % des ménages les mieux dotés détiennent davantage de patrimoine professionnel.
En 2021, le patrimoine moyen augmente avec l’âge jusqu’à 50 ans environ, se stabilise, puis diminue au‑delà de 75 ans pour les personnes vivant à leur domicile. Cette évolution est liée au processus d’accumulation avec l’âge. La baisse du patrimoine au-delà de 75 ans s’explique par le fait que les générations nées avant 1949 ont moins profité de l’enrichissement national que celles qui ont suivi et par le fait que les dépenses liées à la dépendance augmentent après 75 ans obligeant à puiser dans le capital. La préparation de la succession avec l’organisation de donations peut contribuer également à la baisse du patrimoine après 75 ans.
En vingt ans, les inégalités de patrimoine se sont accrues du fait de la valorisation des valeurs mobilières et immobilières qui sont détenues par les ménages les plus aisés. La hausse des prix de l’immobilier, en particulier au début des années 2000, a en effet contribué à la montée des inégalités.
Entre 1998 et 2021, le patrimoine brut moyen détenu par les ménages vivant en France métropolitaine a été multiplié par 2,5 en euros courants (soit +4,1 % par an en moyenne). En euros constants, c’est‑à‑dire en tenant compte de l’évolution du niveau des prix à la consommation, il a été multiplié par 1,9 (soit +2,8 % par an). Il a fortement augmenté au cours des dix premières années : +5,5 % par an en euros courants entre 1998 et 2004, puis +7,6 % par an entre 2004 et 2010. Il a stagné entre 2010 et 2018 et est reparti à la hausse entre 2018 et 2021 (+4,5 % par an).
Le patrimoine financier moyen des ménages a augmenté entre 1998 et 2021, mais dans une moindre mesure que l’immobilier (+110 % en vingt‑trois ans, contre +181 %). Il n’a cependant augmenté que pour les 70 % des ménages les mieux dotés en patrimoine brut. En particulier, il a plus que doublé pour les 40 % les mieux dotés, alors qu’il a diminué ou stagné pour les 30 % des ménages les plus modestes.
En 2021, le patrimoine financier est également plus concentré qu’en 1998 : l’indice de Gini calculé sur le seul patrimoine financier est passé de 0,734 à 0,773. Malgré cela, le patrimoine financier ne contribue qu’à hauteur de 22 % aux inégalités de patrimoine au sens de l’indice de Gini en 2021, alors qu’il en expliquait 26 % en 1998, sa part dans le patrimoine total ayant diminué au profit de l’immobilier.
Entre 1998 et 2021, la masse de patrimoine immobilier détenu par les ménages en France métropolitaine a augmenté de 233 % (soit +5,4 % en moyenne par an). La hausse des prix des logements anciens a contribué à 80 % de la hausse du patrimoine immobilier sur la période. Les logements neufs contribuent quant à eux à hauteur de 20 % à la hausse du patrimoine immobilier sur la période 1998‑2021 (14 % pour la construction nette des destructions et 6 % pour la hausse des prix de ces logements neufs construits sur la période).
En vingt‑trois ans, cette conjoncture favorable a profité aux 70 % des ménages les mieux dotés en patrimoine brut, la valeur de leurs biens immobiliers ayant été multipliée par 3,1. La hausse des prix de l’immobilier tend à augmenter les inégalités entre les ménages détenteurs de biens et ceux qui n’en possèdent pas. Sur la période, la part de ménages propriétaires est restée globalement stable autour de 60 %. Dès lors, en 2021, 62 % des inégalités de patrimoine au sens de l’indice de Gini sont imputables au patrimoine immobilier, contre 55 % en 1998.
En 2021, 41 % des personnes (personne de référence du ménage ou conjoint éventuel) ont été concernées au moins une fois au cours de leur vie par une transmission (héritage, donation reçue ou versée). En moyenne, leur patrimoine est plus élevé. L’héritage est le type de transmission le plus fréquent. 30 % des personnes ont hérité au cours de leur vie. Cette part augmente logiquement avec l’âge, jusqu’à atteindre 53 % des 70 ans ou plus. Elle augmente naturellement avec le niveau de patrimoine brut détenu. Parmi les 10 % des ménages les moins bien dotés en patrimoine brut, 14 % ont hérité, contre 44 % des 10 % les mieux dotés. Le patrimoine brut moyen des ménages ayant hérité est presque deux fois supérieur au patrimoine de ceux n’ayant pas reçu d’héritage (442 000 euros contre 238 000 euros).
13 % des personnes ont reçu une donation. Contrairement aux héritages, il y a peu de différences selon l’âge, bien que les moins de 40 ans soient moins concernés. Le léger pic observé chez les quadragénaires‑quinquagénaires pourrait traduire un effet de génération. L’écart de patrimoine brut entre les ménages ayant reçu une donation et ceux n’en ayant pas est marqué (611 000 euros en moyenne, contre 252 000 euros). 8 % des personnes ont versé une donation. Elles sont aussi plus âgées que la moyenne (un quart des 70 ans ou plus ont versé une donation, alors que presque personne ne le fait avant 50 ans) et plus aisées (le patrimoine brut moyen de leur ménage est de 752 000 euros, contre 279 000 euros).
Ces dernières années, l’immobilier a joué un rôle déterminant dans la montée des inégalités patrimoniales. Tandis que 30 % des ménages les moins favorisés peinent à accumuler des actifs, la hausse du marché immobilier accentue la fracture patrimoniale. Comment assurer une plus grande équité dans l’accès à la propriété et dans la répartition des richesses, notamment à travers l’héritage et la donation. La baisse de la valeur de l’immobilier depuis 2022 ne devrait pas, pour le moment, changer la donne. Les jeunes actifs éprouvent des difficultés pour accéder à la propriété. L’augmentation du nombre de décès liés au vieillissement démographique ne change pas la donne, les biens immobiliers remis sur le marché ne sont pas tous situés sur des territoires à forte demande. Les successions, par ailleurs, ont tendance à accentuer les inégalités.
L’élection de Donald Trump avait été en partie anticipée depuis trois semaines par les investisseurs qui ne croyaient plus à un match serré avec Kamala Harris. Aux Etats-Unis, ils ont salué majoritairement les résultats de manière positive. Ils se sont souvenus que le premier mandat de Donald Trump avait été favorable aux actions. La présence d’Elon Musk aux côtés du nouveau Président semble rassurer les actionnaires des entreprises du secteur de la haute technologie. La situation actuelle n’a néanmoins rien de semblable à celle de 2016/2020 qui étaient marquée par les faibles taux d’intérêt et un fort mouvement de créations d’emplois. En 2025, le nouveau Président sera confronté à plusieurs crises internationales : l’Ukraine et le Moyen Orient ainsi que des tensions de plus en plus vives avec la Chine. Le programme économique du nouveau Président est plus protectionniste que le précédent, sa rhétorique sur l’immigration est plus violente. Sa mise en œuvre ferait courir un risque non négligeable sur la croissance américaine et sur celle de la planète. Pour le moment, les investisseurs aux Etats-Unis n’y croient pas réellement. Dans ce contexte, les grands indices américains ont gagné plus de 4 % cette semaine, le Nasdaq augmentant de 5,85 %.
Après l’élection de Donald Trump, les marchés européens ont néanmoins accusé plus durement le coup que les autres. A Paris, le Cac 40, qui avait cédé du terrain après la victoire de Donald Trump, a mal réagi à l’annonce du plan chinois de relance. L’indice a cédé 1,17 % vendredi 8 novembre et a terminé à 7.338,67 points, son plus-bas niveau depuis le 14 août. Il enchaine une troisième semaine consécutive de recul. Les autres indices européens ont également reculé. En revanche, les indices américains ont salué la victoire de Donald Trump.
Un nouveau plan chinois pour sortir de la stagnation
Le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine a décidé un relèvement du plafond de la dette des gouvernements locaux de 6 000 milliards de yuans (environ 780 milliards d’euros), afin d’apurer les dettes cachées existantes », de permettre aux collectivités de « mieux développer l’économie et d’assurer les moyens de subsistance de la population. » Ce dispositif, auquel s’ajoute un volet de 4 000 milliards de yuans d’obligations spécifiques, n’est pas considéré comme suffisant pour relancer l’économie chinoise qui risque de faire face à l’augmentation des droits douane à partir du mois de janvier prochain. Donald Trump a promis des droits de douane inédits depuis 1945 : 60 % pour les produits chinois et 10% pour le reste du monde, des taux.
Les valeurs boursières exposées à la Chine, notamment celles du luxe, ont enregistré des baisses sensibles en Bourse LVMH, Hermès et Kering ont terminé la séance du vendredi 8 novembre en baisse de 3,33 à 7,96 %, tandis que L’Oréal, perdait 3,25%.
La FED maintient son cap de baisse des taux directeurs
Jeudi 7 novembre, la Réserve Fédérale américaine a abaissé d’un quart de point de la fourchette cible des Fed funds, à 4,5 %-4,75 %. Le Président de la FED, Jerome Powell, a souligné, à l’issu de la réunion du comité de politique monétaire, la vitalité et la force de l’économie américaine. Il a mentionné qu’une nouvelle baisse des taux en décembre n’était ni exclue, ni garantie. De manière logique, il a refusé de se prononcer sur la manière dont la banque centrale réagirait à la prochaine administration républicaine, estimant que l’élection n’aurait aucun effet sur la politique à court terme et que de toute façon il était trop tôt pour juger de la de la politique qui serait mise en œuvre. Bien que la Fed soit une institution indépendante, le président élu a reproché à ses responsables de ne pas avoir réduit suffisamment les coûts d’emprunt assez rapidement au cours de son premier mandat. Le Républicain aura la possibilité de nommer un nouveau Président de la Fed en mai 2026 ou de reconduire Jerome Powell. A la question sur une possible démission si Donald Trump le lui demandait, le président de la Fed a répondu par la négative, précisant que celui-ci n’avait pas le pouvoir de le licencier.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 8 nov. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 338,67 | -0,65 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 988,99 | +4,83 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 995,54 | +4,72 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 286,78 | +5,85 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 204,91 | -0,22 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 072,39 | -1,28 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 877,75 | -1,90 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 500,37 | +2,99 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 452,30 | +5,39 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,120 % | -0,042 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,366 % | -0,037 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,315 % | -0,034 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0717 | -1,44 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 686,80 | -3,03 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,60 | +0,85 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Septembre est un mois qui rime avec dépenses et non avec épargne. Le mois de septembre 2024 s’est soldé par une faible collecte sur le Livret A, soit 210 millions d’euros, et une collecte nulle pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), selon les résultats publiés par la Caisse des Dépôts et Consignations.
Retour aux fondamentaux
La collecte de 210 millions d’euros sur le Livret A en septembre est en retrait par rapport aux mois précédents : 1,5 milliard d’euros en août et 1,57 milliard en juillet. Elle est nettement plus faible que celle de septembre 2023 (450 millions d’euros).
Depuis 2009, le Livret A a enregistré six décollectes en septembre (2009, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018). Les plus importantes ont été constatées en 2014 et 2015 avec respectivement -2,37 et -2,38 milliards d’euros. Depuis le Covid en 2020, les collectes de septembre avaient toujours été positives, en lien avec la succession de chocs que le pays a connus (Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste). Sur les dix dernières années, la moyenne des collectes du Livret A pour septembre est de 54 millions d’euros.
La collecte sur les trois premiers trimestres de 2024 a été divisée par deux par rapport à celle de 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint en effet 13,42 milliards d’euros, contre 30,73 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.
Pour le LDDS, septembre est un mois honni
La collecte nulle de septembre pour le LDDS marque une rupture par rapport au mois précédent. Elle s’élevait à 490 millions d’euros en août et à 730 millions en juillet. En septembre 2023, la collecte avait atteint 270 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 6,1 milliards d’euros, contre 10,69 milliards pour la même période en 2023, qui avait été une année atypique pour l’épargne réglementée.
Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la décollecte est la règle en septembre, à l’exception des années 2020 et 2021 marquées par le Covid, et 2023 marquée par la hausse du taux de rémunération à 3 %. Sur ces dix dernières années, le LDDS connaît en septembre une décollecte moyenne de 261 millions d’euros.
Les mauvais résultats pour le LDDS en septembre s’expliquent par le fait qu’il est accouplé plus fréquemment que le Livret A aux comptes courants des ménages. Ces derniers, en cas de besoin, puisent principalement dans leur LDDS.
Un mois de septembre classique à souhait
En 2024, les ménages ont donc puisé dans leurs livrets pour faire face aux dépenses de rentrée et s’acquitter des dernières dépenses de vacances. La consommation a par ailleurs augmenté en août comme en septembre.
La baisse de l’inflation, notable en septembre (1,2 %), a incité les ménages à reprendre le chemin de la consommation, abandonné depuis de longs mois. L’amélioration de leur pouvoir d’achat les conduit à réduire leur effort d’épargne de précaution. Par ailleurs, en septembre, ils ont privilégié l’épargne de long terme. La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en septembre, 2,5 milliards d’euros.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) porté par son taux de rémunération
Le LEP a enregistré une collecte positive de 330 millions d’euros en septembre, en retrait par rapport à l’année dernière (800 millions en septembre 2023). Sur neuf mois, la collecte pour ce produit s’élève à 5,7 milliards d’euros, contre 11,1 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le maintien d’une collecte positive s’explique par le caractère attractif du taux de rémunération du LEP (4 %).
Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée
Avec une inflation inférieure à 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS) est positif depuis le mois de mars, une situation inédite depuis 2019. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants. Ce gel devrait cesser le 1er février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux Ester des six derniers mois, avec un taux plancher de 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,5 %.
Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3 %. Le gouvernement conserve cependant la possibilité de ne pas suivre totalement la formule, comme il l’a fait à plusieurs reprises, notamment pour le LEP ces dernières années.
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
Septembre est un mois qui rime avec dépenses et non avec épargne. Le mois de septembre 2024 s’est soldé par une faible collecte sur le Livret A, soit 210 millions d’euros, et une collecte nulle pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), selon les résultats publiés par la Caisse des Dépôts et Consignations.
Retour aux fondamentaux
La collecte de 210 millions d’euros sur le Livret A en septembre est en retrait par rapport aux mois précédents : 1,5 milliard d’euros en août et 1,57 milliard en juillet. Elle est nettement plus faible que celle de septembre 2023 (450 millions d’euros).
Depuis 2009, le Livret A a enregistré six décollectes en septembre (2009, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018). Les plus importantes ont été constatées en 2014 et 2015 avec respectivement -2,37 et -2,38 milliards d’euros. Depuis le Covid en 2020, les collectes de septembre avaient toujours été positives, en lien avec la succession de chocs que le pays a connus (Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste). Sur les dix dernières années, la moyenne des collectes du Livret A pour septembre est de 54 millions d’euros.
La collecte sur les trois premiers trimestres de 2024 a été divisée par deux par rapport à celle de 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint en effet 13,42 milliards d’euros, contre 30,73 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.
Pour le LDDS, septembre est un mois honni
La collecte nulle de septembre pour le LDDS marque une rupture par rapport au mois précédent. Elle s’élevait à 490 millions d’euros en août et à 730 millions en juillet. En septembre 2023, la collecte avait atteint 270 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 6,1 milliards d’euros, contre 10,69 milliards pour la même période en 2023, qui avait été une année atypique pour l’épargne réglementée.
Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la décollecte est la règle en septembre, à l’exception des années 2020 et 2021 marquées par le Covid, et 2023 marquée par la hausse du taux de rémunération à 3 %. Sur ces dix dernières années, le LDDS connaît en septembre une décollecte moyenne de 261 millions d’euros.
Les mauvais résultats pour le LDDS en septembre s’expliquent par le fait qu’il est accouplé plus fréquemment que le Livret A aux comptes courants des ménages. Ces derniers, en cas de besoin, puisent principalement dans leur LDDS.
Un mois de septembre classique à souhait
En 2024, les ménages ont donc puisé dans leurs livrets pour faire face aux dépenses de rentrée et s’acquitter des dernières dépenses de vacances. La consommation a par ailleurs augmenté en août comme en septembre.
La baisse de l’inflation, notable en septembre (1,2 %), a incité les ménages à reprendre le chemin de la consommation, abandonné depuis de longs mois. L’amélioration de leur pouvoir d’achat les conduit à réduire leur effort d’épargne de précaution. Par ailleurs, en septembre, ils ont privilégié l’épargne de long terme. La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en septembre, 2,5 milliards d’euros.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) porté par son taux de rémunération
Le LEP a enregistré une collecte positive de 330 millions d’euros en septembre, en retrait par rapport à l’année dernière (800 millions en septembre 2023). Sur neuf mois, la collecte pour ce produit s’élève à 5,7 milliards d’euros, contre 11,1 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le maintien d’une collecte positive s’explique par le caractère attractif du taux de rémunération du LEP (4 %).
Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée
Avec une inflation inférieure à 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS) est positif depuis le mois de mars, une situation inédite depuis 2019. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants. Ce gel devrait cesser le 1er février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux Ester des six derniers mois, avec un taux plancher de 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,5 %.
Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3 %. Le gouvernement conserve cependant la possibilité de ne pas suivre totalement la formule, comme il l’a fait à plusieurs reprises, notamment pour le LEP ces dernières années.
Cercle de l’Epargne – CDC
Cercle de l’Epargne – CDC
Cercle de l’Epargne – CDC
Les doutes sur la croissance soulignés par la récente note du FMI incitent les investisseurs à la prudence, ce qui contribue à la hausse du cours de l’or, lequel a battu de nouveaux records. Les incertitudes géopolitiques persistantes, la proximité des élections présidentielles américaines et les spéculations autour des politiques monétaires sont des facteurs importants de cette hausse, également alimentée par les achats des banques centrales des pays émergents.
Entre le 21 et le 25 octobre 2024, le CAC 40 a reculé de près de 1,3 % en raison d’une baisse de confiance dans les perspectives économiques européennes et des performances mitigées de plusieurs grandes entreprises. L’indice parisien a baissé plus fortement que les autres indices européens, en raison du recul de certaines valeurs du secteur du luxe et de celui des travaux publics. Les indices américains, à l’exception du Nasdaq, ont également enregistré une baisse cette semaine.
Sur le front obligataire, la tendance était à la hausse cette semaine. Le taux de l’OAT a de nouveau franchi la barre des 3 % dans un contexte budgétaire toujours incertain.
À 76 dollars le baril le vendredi 25 octobre, le Brent a gagné plus de 3 % sur la semaine. Le marché reste hésitant, maintenu sous tension par la forte instabilité géopolitique au Proche-Orient et la difficulté pour les investisseurs de prévoir l’évolution de la situation. Pour l’instant, le risque d’embrasement entre Israël et l’Iran est contrebalancé par les pressions américaines en faveur d’une désescalade. Par ailleurs, les perspectives de demande de pétrole ont été revues à la baisse par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Celle-ci anticipe également une production abondante en 2025, ce qui pèse sur les cours.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 25 oct. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 497,54 | -1,29 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 114,40 | -2,45 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 808,12 | -0,88 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 518,60 | +0,78 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 463,59 | -0,99 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 248,84 | -1,31 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 943,09 | -0,63 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 913,92 | -2,47 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 299,70 | +0,72% | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,046 % | +0,148 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,293 % | +0,110 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,219 % | +0,143 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0804 | -0,59 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 742,06 | +2,81 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 75,94 | -+3,64 % | 77,13 | 84,08 |
Au troisième trimestre, le PIB de la Chine a progressé de 4,6 % sur un an, soit 0,1 point au-dessus de la prévision du consensus Bloomberg. Ce taux traduit néanmoins un ralentissement par rapport aux 4,7 % observés au deuxième trimestre. Avec une croissance du PIB de 4,8 % au cours des trois premiers trimestres de l’année, l’objectif des 5 % pour l’année reste réalisable, compte tenu des mesures de relance supplémentaires récemment annoncées.
Les ventes au détail en Chine ont augmenté de 3,2 % sur un an en septembre, dépassant les 2,5 % anticipés et les 2,1 % enregistrés en août. La production industrielle a progressé de 5,4 %, contre 4,5 % attendus. Le taux de chômage urbain a reculé de 0,2 point en septembre, pour atteindre 5,1 % de la population active.
Accélération de la baisse des taux par la BCE
Depuis le siège de la Banque de Slovénie, la Banque Centrale Européenne a annoncé, le jeudi 17 octobre, la troisième baisse de 25 points de base de ses taux directeurs après celles de juin et septembre derniers. Le taux de dépôt s’établit désormais à 3,25 %, celui de la facilité de refinancement à 3,4 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 3,65 %. C’est la première fois depuis 2014 que l’institution de Francfort réduit ses taux lors de deux réunions consécutives. Initialement, cette baisse était prévue pour décembre, mais trois facteurs ont poussé la BCE à accélérer son programme de diminution des taux :
Actions en hausse et record pour l’or
Les indices boursiers européens ont bien réagi à la décision de la BCE de baisser ses taux. Le CAC 40, malgré un léger retard par rapport à d’autres grands indices, a gagné près de 0,5 % sur la semaine, soutenu en partie par le secteur du luxe, qui bénéficie de l’amélioration des perspectives économiques en Chine. Le CAC 40 a terminé la semaine à 7 617,10 points. Les taux des obligations souveraines ont baissé, notamment celui de l’OAT française à 10 ans, qui est repassé sous les 3 %. L’euro s’est déprécié face au dollar, enregistrant une baisse de 1,1 % sur la semaine en raison de la diminution des taux directeurs de la BCE.
Aux États-Unis, les marchés ont été volatils. Le S&P 500 a connu une légère hausse sur la semaine, tandis que le Nasdaq a reculé légèrement. Le secteur technologique montre des signes de ralentissement, notamment en raison des valorisations élevées, bien que certaines entreprises, comme Nvidia, continuent de bénéficier de la forte demande en semi-conducteurs.
Le cours du pétrole a fortement chuté cette semaine (-7 %), en raison de l’absence de menaces immédiates sur les installations pétrolières iraniennes, malgré les tensions géopolitiques.
Vendredi 18 octobre, l’or a atteint un nouveau record, dépassant les 2 710 dollars l’once. Cette hausse a été alimentée par la baisse des taux directeurs de la BCE, qui a incité les investisseurs à se tourner vers le métal précieux au détriment des obligations. Par ailleurs, l’or continue d’être soutenu par les achats des banques centrales des pays émergents ainsi que par les investisseurs chinois, qui se détournent de l’immobilier.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 18 oct. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 613,05 | +0,15 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 275,91 | +1,05 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 864,67 | +0,20 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 489,55 | -0,28 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 658,01 | +0,80 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 358,25 | +1,27 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 986,27 | -0,38 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 981,75 | -1,41 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 261,56 | -1,59% | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,898 % | -0,141 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,183 % | -0,081 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,076 % | -0,001 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0856 | -1,09 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 717,35 | +3,71 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,91 | -7,92% | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Au cours de la semaine du 6 au 11 octobre 2024, les marchés actions mondiaux ont affiché des performances contrastées, influencées par des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques.
Le CAC 40 a progressé de près de 0,6 %, clôturant la semaine autour de 7465 points. Ce mouvement positif a été soutenu par de bons résultats des entreprises françaises et la solidité des actions énergétiques européennes, profitant de la hausse des prix du pétrole due aux tensions au Moyen-Orient. La présentation du budget, incluant les augmentations d’impôts sur les entreprises, n’a pas eu d’effet notable.
Le DAX 40 allemand a gagné près de 1,3 %, malgré la révision à la baisse des prévisions de croissance économique en Allemagne.
Le FTSE 100 britannique a légèrement progressé, enregistrant une hausse d’environ 0,3 % sur la semaine. L’indice a bénéficié de son exposition aux entreprises du secteur énergétique, qui ont profité de la hausse des prix du pétrole. Toutefois, les inquiétudes persistantes concernant l’inflation et les attentes relatives aux taux d’intérêt ont limité les gains.
Le Nikkei japonais a légèrement reculé, les investisseurs réagissant à des données économiques mitigées au Japon et à l’inquiétude concernant l’environnement macroéconomique mondial. La faiblesse du yen et les tensions géopolitiques ont pesé sur le cours des valeurs mobilières.
Le Shanghai Composite a terminé la semaine en baisse après deux semaines de forte hausse. La crise immobilière persistante a affecté les cours des actions.
Aux États-Unis, le S&P 500 a progressé, soutenu par des données solides sur l’emploi, la baisse de l’inflation et la reprise continue du secteur technologique. Les indices américains continuent de battre des records.
Baisse confirmée de l’inflation aux États-Unis
L’inflation, un sujet clé de la campagne présidentielle, a été confirmée en baisse en septembre aux États-Unis. Cependant, cette baisse a été légèrement inférieure aux attentes, avec une inflation annuelle de 2,4 % contre 2,5 % en août, selon l’indice CPI publié jeudi par le Département du Travail. Sur un mois, les prix ont augmenté de 0,2 %, un rythme similaire à celui des deux mois précédents, légèrement supérieur aux prévisions.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 11 oct. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 577,89 | +0,54 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 863,86 | +1,25 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 815,03 | +1,10 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 342,94 | +1,288 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 355,73 | +1,23 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 253,65 | -0,28 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 954,94 | -2,25 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 605,80 | +2,73 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 301,93 | -1,04 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,039 % | +0,051 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,264 % | +0,054 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,077 % | +0,109 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0942 | -1,15 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 657,63 | -0,41 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,92 | +1,06% | 77,13 | 84,08 |
Guerres au Proche Orient et en Ukraine, tensions avec la Chine, retour du protectionnisme, autant de facteurs négatifs susceptibles de provoquer une baisse du cours des actions ; or tel n’est pas le cas. Depuis le début de l’année, de nombreux indices « actions » battent des records. Seul le CAC 40 en raison des incertitudes politiques françaises fait bande à part. A Wall Street, le S&P 500 a battu mercredi 9 octobre un nouveau record en séance à 5 792 points. L’indice Dow Jones a dépassé pour la première fois les 42.500 points. Toujours aux Etats-Unis, sur le marché où s’échange la dette émise par les entreprises les moins solides, celui de la dette « high yield » (à haut rendement), les primes de risques n’ont jamais été aussi réduites. Les investisseurs se soucient d’avantage de l’élection présidentielle du mois de novembre des évènements au Liban, en Israël ou en Iran. Malgré la menace d’une attaque des puits iraniens de pétrole par la chasse américaine, le cours du baril n’a que progressé ces derniers jours. Pour le moment, la guerre menée par Israël n’a pas de conséquences sur la croissance mondiale. Elle pourrait, en théorie, l’affecter à travers la perturbation de la chaîne d’approvisionnement ou l’augmentation des prix de l’énergie, certes, mais ce n’est pas le cas pour l’instant. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré sur France Info que la BCE regardait « avec attention » l’évolution des prix du pétrole, dans un contexte de vives tensions entre Israël et l’Iran, tout en précisant que si cette hausse « reste relativement limitée et temporaire, cela ne devrait pas avoir d’effets trop négatifs sur l’inflation et la croissance ». Les investisseurs sont plus sensibles aux données économiques. L’annonce du plan de relance de l’économie chinoise a été saluée positivement tout comme la trajectoire de l’inflation au sein des pays de l’OCDE. La publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis est jugée plus importante sur le plan économique que l’envoi de missiles par l’Iran sur Israël. Les investisseurs réagissent aux risques géopolitiques quand ils se matérialisent. Il peut y avoir des anticipations mais en la matière elles sont faibles surtout dans une période ou les incertitudes sont permanentes.
La France est championne des produits d’épargne administrés. Après le Livret A, le LDDS, le LEP, le Livret Jeune, le PEL, et le CEL, le nouveau Premier ministre a décidé de créer un Livret Industrie destiné à faciliter le financement de ce secteur. Devant les députés, Michel Barnier a indiqué que « le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l’épargne des Français pour soutenir cette dynamique industrielle, par exemple à travers un nouveau livret d’épargne dédié à l’industrie. »
Actuellement, le Livret A sert notamment à financer le logement social et le renouvellement urbain, tandis que le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) est principalement dédié au financement des PME engagées dans la transition écologique. Ces fonds permettent également aux banques d’octroyer des prêts de développement durable à des taux attractifs, destinés à financer des travaux de rénovation énergétique des logements collectifs ou individuels.
Depuis plus d’un an, des parlementaires tentent d’orienter une partie de l’épargne du Livret A vers l’industrie de la défense. À deux reprises, le Conseil constitutionnel a abrogé cette disposition, la dernière fois lors de l’examen de la loi de finances pour 2024. Le Conseil avait jugé cette mesure comme étant un cavalier budgétaire. Des sénateurs ont ensuite réintroduit la proposition sous forme de loi, qui a été approuvée au Sénat en mars, mais n’a pas été examinée à l’Assemblée nationale avant la dissolution.
Dans le cadre de la loi Industrie verte, le précédent gouvernement avait également décidé de créer un Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), un produit d’épargne dédié aux jeunes, visant à contribuer au financement de la transition écologique. Bien que ce produit soit théoriquement accessible depuis le 1er juillet, aucun établissement financier ne le propose encore.
Le Premier ministre n’a pas encore défini les contours précis du futur Livret Industrie. Son succès dépendra de plusieurs facteurs : son régime fiscal, la sécurisation des fonds, son plafond et son rendement.
Les places financières ont été à la fête cette semaine. La baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale la semaine dernière, l’annonce du plan de relance en Chine, ainsi que la confirmation de la désinflation, ont dopé les actions. Les chiffres encourageants de l’inflation aux États-Unis sont venus s’ajouter à ceux publiés en France et en Espagne. Aux États-Unis, l’indice PCE (Personal Consumption Expenditures) des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 2,2 % sur un an en août, en baisse de trois dixièmes par rapport au mois de juillet, alors que le consensus Bloomberg ne prévoyait qu’un recul de deux dixièmes. En excluant les coûts de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation passe de 2,6 % à 2,7 %. Le CAC 40 a gagné près de 4 % sur la semaine, tout comme le DAX allemand. Il s’agit du meilleur résultat hebdomadaire du CAC depuis près d’un an. Les indices américains ont progressé moins rapidement que ceux du Vieux Continent, contrairement aux semaines précédentes.
En France, l’indice des prix à la consommation est passé sous la barre des 2 % pour la première fois depuis plus de trois ans. Sur un an, en septembre, l’inflation harmonisée aux normes européennes est de 1,5 %, contre 2,2 % le mois dernier et 1,9 % attendu, principalement en raison de la baisse des coûts de l’énergie. L’inflation espagnole suit une trajectoire similaire, reculant à 1,7 % sur un an, après 2,4 % précédemment. La BCE a souligné qu’un léger rebond de l’inflation était attendu en fin d’année, ce qui ne permettra pas d’atteindre l’objectif de 2 % en 2024.
La Banque centrale européenne a toutefois averti que la hausse des prix en zone euro reprendrait probablement cette année et que le retour à l’objectif de 2 % ne serait probablement pas atteint avant la fin 2025. La contraction de l’activité économique dans le secteur privé a relancé les pronostics d’une accélération du processus de baisse des taux directeurs en Europe. L’indice PMI global pour la zone euro est tombé à 48,9 points en septembre, contre 51 points le mois précédent. En passant sous le seuil des 50 points, cet indicateur signale une entrée potentielle de la zone euro en récession. À 48,9 points, l’indice atteint son plus bas niveau depuis janvier, malgré l’amorce de la baisse des taux directeurs. Cette situation laisse entrevoir une croissance très faible pour la fin de l’année, d’autant que l’indice recule aussi bien dans l’industrie que dans les services. La France, qui avait bénéficié d’un rebond économique durant l’été grâce aux Jeux Olympiques, enregistre un recul brutal. L’indice PMI des services est passé de 55 à 48,3 points entre août et septembre. En Allemagne, aucune amélioration n’est prévue. L’indice PMI de l’industrie y a atteint 40,3 points en septembre, son plus bas niveau depuis un an.
Les bourses asiatiques ont salué le plan de relance chinois en affichant des hausses significatives. L’indice Shanghai Composite a progressé de plus de 12 % sur la semaine, tandis que le Nikkei japonais a gagné plus de 4 %. Le plan de relance en Chine vise à endiguer le ralentissement de l’économie. Sans intervention publique, le taux de croissance aurait pu se rapprocher des 4 %, un niveau jugé inacceptable par les autorités chinoises.
Le taux d’intérêt de l’OAT à 10 ans est désormais supérieur à celui de l’obligation espagnole équivalente, atteignant respectivement 2,978 % et 2,962 % le vendredi 27 septembre. C’est une première depuis novembre 2006. La France est ainsi perçue comme un émetteur plus risqué que l’Espagne. Cette dernière bénéficie d’une croissance presque trois fois supérieure à celle de la France et parvient à réduire son endettement public, tandis que celui de la France atteint des niveaux records. En 2025, l’État français pourrait devoir emprunter jusqu’à 300 milliards d’euros sur les marchés, un niveau sans précédent qui commence à inquiéter les investisseurs. Ces derniers craignent un blocage budgétaire, renforçant leur scepticisme quant à la capacité du pays à assainir ses finances publiques.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 27 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 791,79 | +3,98 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 313,00 | +0,53 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 738,17 | +0,72 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 119,59 | +0,89 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 480,84 | +3,94 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 320,76 | +1,21 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 067,45 | +4,02 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 829,56 | +4,01 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 078,66 | +12,36 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,920 % | -0,044 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,127 % | -0,071 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,756 % | +0,026 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1157 | -0,03 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 649,07 | +1,29 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,22 | -4,32 % | 77,13 | 84,08 |
La collecte de l’assurance vie s’est tassée au mois d’août tout en restant positive pour le huitième mois consécutif. Les Français ont privilégié l’épargne de court terme durant la période estivale, les incertitudes politiques les incitant à la prudence et à l’attentisme.
Une collecte nette de 800 millions d’euros
En août 2024, l’assurance vie a enregistré une collecte nette positive de 782 millions d’euros, après +1,9 milliard d’euros en juillet et +2,5 milliards d’euros en juin. Un an auparavant, en août 2023, l’assurance vie avait connu une décollecte de 1,7 milliard d’euros.
Depuis 1997, quatre mois d’août ont enregistré une décollecte : 2011 (-337 millions d’euros), 2012 (-967 millions d’euros), 2022 (-795 millions d’euros), et 2023 (-1,8 milliard d’euros).
La collecte d’août 2024 se situe dans la fourchette basse des collectes enregistrées en août au cours des dix dernières années, la collecte moyenne étant légèrement au-dessus du milliard d’euros (1,15 milliard d’euros).
La collecte nette est négative pour les fonds en euros au mois d’août, pour le quatrième mois consécutif, avec -825 millions d’euros, tandis qu’elle demeure positive pour les unités de compte, avec +1,6 milliard d’euros.
Les cotisations brutes : les unités de compte en recul
Les cotisations brutes se sont élevées en août 2024 à 9,8 milliards d’euros contre 15,9 milliards d’euros en juillet. Cette baisse en août est classique et s’explique par les vacances (fermeture de nombreux cabinets d’assurances et vacances des assurés). En août 2023, la collecte brute s’était élevée à 8,3 milliards d’euros.
Sur les huit premiers mois de l’année 2024, la collecte a atteint 117,1 milliards d’euros, contre 101,5 milliards d’euros pour la même période en 2023. Traditionnellement, en août, le poids des unités de compte est faible au sein de la collecte globale. En 2024, il s’élève à 34 %, contre 41 % en juillet et 38 % en moyenne sur les huit premiers mois de l’année. Ce taux était de 31 % en août 2023. Les assurés versent souvent de manière automatique sur les fonds en euros, tandis que pour les unités de compte, ils sollicitent généralement l’avis de leur conseiller.
Ralentissement du côté des prestations
En parallèle aux cotisations, et pour les mêmes raisons, les prestations se sont établies à 8,968 milliards d’euros en août, contre 14 milliards d’euros en juillet. En août 2023, les prestations s’étaient élevées à 10 milliards d’euros.
Les Français toujours en mode épargne
Sur les huit premiers mois de l’année, l’assurance vie enregistre une collecte nette de +18,8 milliards d’euros, contre 791 millions sur la même période en 2023. Dans un environnement incertain, les ménages restent en mode épargne tout en effectuant des arbitrages. Ils se retirent des fonds en euros pour investir dans les unités de compte. Les taux promotionnels proposés par les assureurs commencent à porter leurs fruits, avec une collecte en fonds euros qui progresse, atteignant 64 milliards d’euros sur les huit premiers mois de 2024, contre 61 milliards en 2023. Si en 2023 l’assurance vie était distancée en termes de collecte par le Livret A, en 2024, sur les huit premiers mois, elle a repris l’avantage avec un écart de plus de 5 milliards d’euros.
L’encours de l’assurance vie au plus haut
L’encours enregistre un nouveau record, atteignant 1 970 milliards d’euros à fin août 2024, soit une hausse de +4,2 % sur un an.
Une fin d’année pleine d’incertitudes
Avec la baisse de l’inflation, les Français devraient orienter une part plus importante de leur épargne vers des placements longs ce qui devrait profiter à l’assurance vie. Cette dernière pourra compter sur le retour un rendement réel des fonds en euros, durant l’été, redevenu positif, ce qui n’avait pas été le cas depuis 2020.
La baisse des taux d’intérêt est en général favorable aux actions et donc aux unités de compte. Les taux directeurs ne devraient cependant pas revenir à leur niveau historiquement bas des années 2015/2022, ce qui est un gage de rendement pour les fonds en euros. En outre, les besoins des États, compte tenu de leurs dettes et de leurs déficits, devraient contribuer à la hausse des taux des obligations souveraines.
France Assureurs
France Assureurs
Diminution des taux directeurs de la BCE
Après un premier assouplissement le 6 juin dernier et une pause en juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé, le 12 septembre, de réduire son taux de dépôt de 25 points de base (25 pb), le portant à 3,5 %. Le taux de la facilité de refinancement et celui de la facilité de prêt marginal ont été abaissés de 60 pb, s’établissant respectivement à 3,65 % et 3,90 %. Cette décision était attendue et anticipée par les investisseurs. La baisse de l’inflation ces derniers mois rendait possible un nouveau relâchement de la politique monétaire. Le taux d’inflation sur 12 mois dans la zone euro, à 2,2 %, se rapproche de la cible des 2 % fixée par la BCE. La hausse des salaires, qui constituait au début de l’année une des principales préoccupations de la BCE, a ralenti. La rémunération par employé a augmenté de 4,3 % au deuxième trimestre, contre 4,8 % au cours des trois premiers mois de l’année. Quelques inquiétudes persistent, notamment dans le secteur des services, où l’inflation a atteint 4,2 % le mois dernier. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix très volatils de l’énergie et de l’alimentation, demeure à 2,8 %.
La stagnation de l’économie européenne a également plaidé en faveur d’un assouplissement monétaire. Le produit intérieur brut de la zone euro pour le deuxième trimestre a été révisé à la baisse, à 0,2 % contre 0,3 % initialement prévu. La consommation reste stable malgré une augmentation du revenu disponible des ménages, ces derniers préférant épargner, signe de la persistance des inquiétudes quant à l’évolution future de l’économie de la zone euro.
Lors de la conférence de presse du 12 septembre dernier, la présidente de la BCE a rappelé que, même si la banque centrale s’est engagée sur la voie d’un assouplissement de sa politique monétaire, le calendrier des baisses de taux et leur ampleur ne sont pas prédéterminés. Elle n’a pas souhaité ainsi donner d’indications sur une éventuelle baisse en octobre.
Une baisse attendue des taux de la FED
La semaine prochaine, la Réserve fédérale américaine devrait entamer son processus de baisse des taux. Une réduction de 50 points de base est attendue pour cette première étape.
Poursuite de la chute du cours du pétrole
Le baril de Brent est passé sous la barre des 70 dollars le mardi 10 septembre, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 2021. En un an, il a perdu plus de 20 % de sa valeur. Cette baisse s’explique par la faible croissance en Chine et dans la zone euro. La tendance a été renforcée par l’annonce, mercredi 11 septembre, d’une hausse des stocks commerciaux américains. Selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie, ces réserves ont augmenté de 800 000 barils la semaine dernière, soit un volume inférieur aux prévisions, mais qui témoigne néanmoins du ralentissement de la demande. Par ailleurs, l’activité des raffineries a également diminué, avec un taux d’occupation tombé sous les 93 %. Le repli de la demande de carburant aux États-Unis, attendu avec la fin des vacances d’été, s’est avéré plus marqué que prévu.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a révisé à la baisse, jeudi 12 septembre, ses prévisions de consommation de pétrole. Selon elle, la demande de pétrole ne devrait augmenter que de 900 000 barils par jour en 2024, soit 70 000 barils de moins que ses prévisions précédentes. Pour 2025, elle maintient sa prévision d’une croissance de 950 000 barils quotidiens.
Le léger rebond du pétrole en fin de semaine est imputable aux perturbations climatiques dans le golfe du Mexique, dues au passage de l’ouragan Francine. Le baril a ainsi repassé la barre des 70 dollars, mais cette remontée pourrait être temporaire, certains analystes prévoyant un baril à 60 dollars dans les prochaines semaines.
La baisse du cours du pétrole accentue la désinflation et réduit le montant des importations ainsi que les coûts de production pour les pays de la zone euro.
Des actions en hausse
Avec l’annonce de la baisse des taux de la BCE cette semaine et celle attendue la semaine prochaine aux États-Unis, les actions ont connu une hausse ces derniers jours. Le CAC 40 a progressé de près de 1,5 % et le DAX allemand de plus de 2,2 %. Les indices américains ont également fortement augmenté en anticipation de la baisse des taux directeurs. Le Nasdaq a gagné plus de 6 % et le S&P 500 près de 4 % en une semaine.
L’or : de record en record
Cette semaine, l’once d’or a atteint un nouveau record, dépassant les 2 570 dollars. Le métal précieux continue d’être soutenu par les achats des banques centrales et des épargnants chinois, ces derniers se détournant de l’immobilier en raison de la crise dans ce secteur, et multipliant les achats d’or. La baisse des taux d’intérêt par les banques centrales incite également à des arbitrages en faveur de l’or.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats du 13 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats du 29 déc. 2023 | Résultats du 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 465,25 | +1,46 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 41 393,78 | +2,51 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 626,02 | +3,91 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 683,98 | +6,03 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 688,81 | +2,23 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 273,09 | +1,23 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 843,99 | +1,37 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 36 581,76 | +0,51 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 704,09 | -1,73 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,839 % | -0,040 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,148 % | -0,056 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,662 % | -0,0630 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1085 | -0,01 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 580,91 | +3,29 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,60 | +1,83 % | 77,13 | 84,08 |
Après avoir atteint un record en juillet 2022 à 543 milliards d’euros, les dépôts à vue avaient connu une décroissance en lien avec la hausse de la rémunération des produits de taux, notamment celle du Livret A, du LDDS et du LEP. En avril 2024, l’encours était tombé à 468,6 milliards d’euros. Depuis, il a repris le chemin de la hausse, atteignant près de 479 milliards d’euros à la fin juillet 2024, soit une augmentation de 9 milliards d’euros depuis la fin mai. Les incertitudes politiques poussent peut-être les ménages à conserver davantage de liquidités. De plus, le nombre croissant de Livrets A et de LDDS ayant atteint leur plafond pourrait également expliquer la progression de l’encours des dépôts à vue. Entre la fin de l’année 2019 et juillet 2024, cet encours a augmenté de 72 milliards d’euros.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
Le gel du taux du Livret A, décidé par le ministre de l’Économie en 2023, est censé prendre fin en février 2025. Compte tenu de l’évolution de l’inflation et des taux directeurs de la Banque centrale européenne, le taux du Livret A devrait baisser. Selon l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée, ce taux est égal à la moyenne du taux d’inflation hors tabac et du taux « Ester » des six derniers mois. Le taux d’inflation pourrait être de 2 % en juillet et décembre, et le taux « Ester » de 3,5 %. Le taux du Livret A pourrait donc s’établir à 2,75 %.
De son côté, le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) devrait également diminuer. Ce taux est le plus élevé entre le taux d’inflation des six derniers mois ou le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Actuellement fixé à 4 %, il pourrait être abaissé à 3,25 % au 1er février 2025. Le gouvernement pourrait cependant faire un geste en ne le réduisant qu’à 3,5 %.
En cette première semaine de rentrée, les indices boursiers ne sont pas à la fête. Les perspectives peu encourageantes de la croissance chinoise et les doutes persistants quant à celle des États-Unis ont incité les investisseurs à la prudence, les poussant à se tourner vers les valeurs obligataires. Malgré la nomination d’un nouveau Premier ministre, le CAC 40 a perdu plus de 3,5 % sur la semaine. De son côté, l’indice européen Eurostoxx a chuté de près de 4 %. Le Nasdaq a enregistré sur la semaine une forte baisse, soit plus de 5 %. Le S&P 500 a, de son côté, perdu plus de 4 %. Les valeurs technologiques connaissent un mouvement de correction en raison de perspectives de bénéfices moins fortes qu’anticipées.
Les taux des obligations d’État ont reculé, plus aux États-Unis qu’en Europe, et notamment en France en lien avec des anticipations de baisse des taux directeurs et des achats des investisseurs se désengageant des actions.
Emploi américain : une lecture complexe
Le vendredi 6 août, les analystes ont suivi de près la publication des résultats du marché de l’emploi aux États-Unis. Cependant, ils peinent à en tirer des conclusions définitives quant à l’évolution des taux directeurs américains. En effet, au mois d’août, 142 000 emplois (hors secteur agricole) ont été créés. Ces créations sont supérieures à celles de juillet, mais inférieures aux 165 000 anticipées par les économistes interrogés par Bloomberg. Le taux de chômage est passé de 4,3 % à 4,2 % en un mois. Les salaires, quant à eux, ont augmenté de 3,8 % sur un an, contre 3,7 % prévu et 3,6 % en juillet. Face à ces résultats, la majorité des investisseurs penchent pour une réduction des taux directeurs par la Fed de 25 points de base en septembre. Toutefois, la proportion de ceux envisageant une baisse de 50 points est passée de 39 % à 41 % (indicateur CME fondé sur les contrats à terme des Fed funds). La réunion de la Fed est prévue pour les 17 et 18 septembre prochains.
En Europe, la sortie de la stagnation reste incertaine
L’économie de la zone euro a progressé moins rapidement que prévu entre avril et juin (+0,2 % contre +0,3 % initialement estimé). Bonne nouvelle pour l’inflation : la hausse des salaires s’est ralentie à 4,3 % au deuxième trimestre, contre 4,8 % au premier trimestre, selon les calculs de Bloomberg Economics. Cette morosité pourrait inciter la Banque centrale européenne à intensifier l’assouplissement de sa politique monétaire. La baisse de la production industrielle en Allemagne en juillet augmente le risque de récession pour la première puissance économique de la zone euro. La production manufacturière allemande s’est contractée de 2,4 % en juillet, un recul nettement supérieur à la baisse de 0,5 % anticipée par les économistes, annulant ainsi la hausse de 1,7 % enregistrée le mois précédent. En France, la production industrielle a également reculé de 0,9 % en juillet.
Le cours du pétrole au plus bas
Le prix du pétrole Brent a chuté de près de 10 % cette semaine, sous l’effet du ralentissement de l’économie chinoise, de la stagnation européenne et des incertitudes concernant l’économie américaine. Le baril de Brent s’échangeait à 70 dollars le vendredi 6 août. Dans ce contexte, huit membres de l’OPEP+, dont l’Arabie saoudite et la Russie, ont convenu de prolonger de deux mois leurs réductions volontaires de production, à hauteur de 2,2 millions de barils par jour. L’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman sont également concernés.
Le prix du pétrole est également en baisse en raison des déclarations des candidats à l’élection présidentielle américaine, qui ne prévoient aucune limitation de l’exploitation pétrolière aux États-Unis. De nouveaux acteurs, tels que le Brésil et le Guyana, émergent également sur le marché pétrolier. Certains membres de l’OPEP cherchent à s’affranchir des quotas de production, craignant que la demande de pétrole diminue dans les prochaines années avec la décarbonation progressive des économies.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 6 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 352,30 | -3,65 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 40 345,41 | -2,75 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 408,42 | -4,32 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 690,83 | -5,62 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 280,49 | -3,19 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 181,47 | -2,33 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 738,06 | -3,93 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 36 391,47 | -5,84 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 765,81 | -2,42 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,879 % | -0,041 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,204 % | -0,104 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,725 % | -0,170 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1070 | +0,49 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 487,00 | +0,18 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 70,76 | -9,11 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Le mois d’août 2024 avait mal commencé sur le plan boursier en raison des craintes d’une récession aux États-Unis liées à la décision de la Réserve fédérale de ne pas baisser ses taux directeurs lors de sa dernière réunion en juillet. Cependant, les investisseurs ont rapidement retrouvé confiance grâce à la publication de données économiques encourageantes. Les résultats sur l’inflation, tant en Europe qu’aux États-Unis, semblent confirmer la vigueur de la désinflation, ouvrant ainsi la voie à des baisses de taux de part et d’autre de l’Atlantique. En Europe, le taux d’inflation dans la zone euro est passé de 2,6 % en juillet à 2,2 % en août sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis mi-2021. Cette diminution est principalement attribuable à la baisse des coûts de l’énergie, mais elle témoigne également de la réalité du processus de désinflation. Le taux d’inflation sous-jacente (hors énergie, matières premières et alimentation) a également reculé, passant de 2,9 % à 2,8 %. Seul bémol à cette normalisation : l’inflation des services, qui s’est accrue, passant de 4 % à 4,2 %. Dans ce contexte, une réduction de 25 points de base des taux directeurs de la BCE est attendue en septembre.
Le CAC 40 a enregistré une progression de plus de 2 % en août. Pour retrouver une hausse plus marquée, il faut remonter à mars dernier (+3,5 %). L’indice parisien reste néanmoins pénalisé par les incertitudes politiques. Dans le reste de l’Europe, le DAX allemand et l’indice paneuropéen STOXX 600 ont atteint des niveaux records. Pour sa part, le CAC 40 n’a pas réussi à compenser les effets de la dissolution de l’Assemblée nationale. Sa progression est désormais plus lente que celle des autres grands indices européens ou américains, alors qu’en 2023, elle était équivalente, voire supérieure. Au mois d’août, l’indice américain S&P 500 a progressé de 3,5 % et le Nasdaq de plus de 2,6 %.
Le mois d’août a également été marqué par de nouveaux records pour l’or. Le 20 août, l’once d’or a ainsi atteint 2 530,30 dollars. Sur un an, le cours de l’once d’or a progressé de plus de 4 %, et la hausse avoisine les 30 % sur deux ans. Le métal précieux est toujours soutenu par les achats des banques centrales, notamment celles des pays émergents, ainsi que par la persistance des tensions internationales.
Le baril de pétrole Brent s’est échangé à moins de 80 dollars au cours du mois d’août, contribuant ainsi à la désinflation. Le ralentissement de la croissance en Chine et les doutes concernant celle des États-Unis expliquent la faiblesse actuelle du cours du pétrole.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 30 août 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 630,95 | +0,71 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 41 563,08 | +0,40 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 648,40 | -0,14 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 713,62 | -1,52 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 907,66 | +1,63 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 376,63 | +0,63 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 957,98 | +1,07 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 647,75 | +0,00 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 842,21 | -0,36 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,020 % | +0,042 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,308 % | +0,068 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,895 % | -0,018 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1185 | +1,46 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 503,90 | -0,05 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,88 | -0,29 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Au premier trimestre de cette année, les Français disposaient de près de 190 milliards d’euros en numéraire (pièces et billets). Ce montant était en légère baisse par rapport au quatrième trimestre 2024 (193 milliards d’euros). Avant la crise sanitaire, le montant de cash détenu était plus faible, s’élevant à 136 milliards d’euros au quatrième trimestre 2023. Cette volonté de conserver de l’argent liquide sous forme de billets et de pièces illustre la défiance des ménages face à la situation économique, d’autant qu’ils recourent de plus en plus au paiement sans contact pour leurs achats. La détention de liquide peut s’apparenter à une épargne de précaution. Une autre explication à cette augmentation du numéraire pourrait être le développement de l’économie informelle (paiement en liquide de certains travaux ou locations, par exemple).
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
En juillet 2024, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 1,8 milliard d’euros, en baisse par rapport au mois de juin (2,6 milliards d’euros). L’année dernière, en 2023, l’assurance vie avait enregistré une décollecte de 819 millions d’euros. Le résultat de la collecte nette de l’assurance vie se situe au-dessus de la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a enregistré sa septième collecte nette positive consécutive.
Une collecte nette toujours portée par les unités de compte
Comme en juin, la collecte nette a été exclusivement portée par les unités de compte, avec une collecte nette de 2,8 milliards d’euros, contre une décollecte nette des fonds en euros de 1 milliard d’euros.
La collecte sur les sept premiers mois de l’année s’est élevée à +17,9 milliards d’euros, soit une hausse de +15,3 milliards d’euros par rapport à celle enregistrée l’année dernière sur la même période. De janvier à juillet, la décollecte nette pour les fonds en euros atteint 4,6 milliards d’euros, tandis que la collecte nette des unités de compte s’élève à 22,5 milliards d’euros.
16 milliards d’euros de cotisations en juillet
En juillet 2024, les cotisations ont atteint 16 milliards d’euros, contre 14,4 milliards d’euros en juin. Elles sont en hausse de 3,7 milliards d’euros par rapport à juillet 2023. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte brute a atteint 107,4 milliards d’euros, soit une hausse de 14 milliards d’euros sur un an. La collecte brute en fonds en euros est en forte augmentation (+19 % sur un an), témoignant de l’effet rendement sur le comportement des assurés. Les taux promotionnels ont incité les Français à investir ces derniers mois en fonds en euros. La collecte brute en unités de compte est également en hausse (+9 % sur sept mois). Les unités de compte ont bénéficié de 6,2 milliards d’euros de cotisations, représentant ainsi 38 % de la collecte brute. De janvier à juillet, la part des unités de compte dans la collecte brute globale est également de 38 %, en recul de deux points par rapport au taux constaté en 2023.
Des prestations toujours soutenues
Les prestations se sont élevées à 14,2 milliards d’euros en juillet 2024, contre 11,8 milliards d’euros en juin. En juillet 2023, elles s’étaient élevées à 13,1 milliards d’euros. Le niveau des prestations et des rachats reste important, ce qui montre que les ménages français n’hésitent pas à arbitrer entre leurs différents placements. Il y a indéniablement une gestion de l’assurance vie plus dynamique que par le passé. Le montant des prestations augmente également en raison du nombre plus élevé de décès (liquidation de contrats).
Un encours à plus de 1 950 milliards d’euros
L’encours atteint 1 956 milliards d’euros à fin juillet 2024, en hausse de +2,9 % sur un an.
L’assurance vie, une gestion de plus en plus dynamique
Malgré la succession de crises, l’assurance vie fait preuve d’une réelle résilience. Les incertitudes politiques n’ont pas eu d’impact sur la collecte de juillet.
Les résultats de l’assurance vie depuis le début de l’année traduisent bien son retour en grâce auprès des épargnants. Ces résultats confirment ceux de l’enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Épargne, selon laquelle l’assurance vie a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient relégué l’assurance vie à la troisième place du podium.
En termes de comportements, les ménages reviennent sur les fonds en euros, incités par les taux plus élevés proposés par les assureurs. Dans le même temps, ils n’hésitent pas à s’alléger en fonds en euros, témoignant d’une mobilité accrue en ce qui concerne la gestion de leur patrimoine. Les rachats peuvent être liés à un changement d’allocation au sein de leurs contrats d’assurance vie ou donner lieu à des versements sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, autres contrats d’assurance vie, etc.).
En juillet 2024, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 1,8 milliard d’euros, en baisse par rapport au mois de juin (2,6 milliards d’euros). L’année dernière, en 2023, l’assurance vie avait enregistré une décollecte de 819 millions d’euros. Le résultat de la collecte nette de l’assurance vie se situe au-dessus de la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a enregistré sa septième collecte nette positive consécutive.
Une collecte nette toujours portée par les unités de compte
Comme en juin, la collecte nette a été exclusivement portée par les unités de compte, avec une collecte nette de 2,8 milliards d’euros, contre une décollecte nette des fonds en euros de 1 milliard d’euros.
La collecte sur les sept premiers mois de l’année s’est élevée à +17,9 milliards d’euros, soit une hausse de +15,3 milliards d’euros par rapport à celle enregistrée l’année dernière sur la même période. De janvier à juillet, la décollecte nette pour les fonds en euros atteint 4,6 milliards d’euros, tandis que la collecte nette des unités de compte s’élève à 22,5 milliards d’euros.
16 milliards d’euros de cotisations en juillet
En juillet 2024, les cotisations ont atteint 16 milliards d’euros, contre 14,4 milliards d’euros en juin. Elles sont en hausse de 3,7 milliards d’euros par rapport à juillet 2023. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte brute a atteint 107,4 milliards d’euros, soit une hausse de 14 milliards d’euros sur un an. La collecte brute en fonds en euros est en forte augmentation (+19 % sur un an), témoignant de l’effet rendement sur le comportement des assurés. Les taux promotionnels ont incité les Français à investir ces derniers mois en fonds en euros. La collecte brute en unités de compte est également en hausse (+9 % sur sept mois). Les unités de compte ont bénéficié de 6,2 milliards d’euros de cotisations, représentant ainsi 38 % de la collecte brute. De janvier à juillet, la part des unités de compte dans la collecte brute globale est également de 38 %, en recul de deux points par rapport au taux constaté en 2023.
Des prestations toujours soutenues
Les prestations se sont élevées à 14,2 milliards d’euros en juillet 2024, contre 11,8 milliards d’euros en juin. En juillet 2023, elles s’étaient élevées à 13,1 milliards d’euros. Le niveau des prestations et des rachats reste important, ce qui montre que les ménages français n’hésitent pas à arbitrer entre leurs différents placements. Il y a indéniablement une gestion plus dynamique de l’assurance vie que par le passé. Le montant des prestations augmente également en raison du nombre plus élevé de décès (liquidation de contrats).
Un encours à plus de 1 950 milliards d’euros
L’encours atteint 1 956 milliards d’euros à fin juillet 2024, en hausse de +2,9 % sur un an.
L’assurance vie, une gestion de plus en plus dynamique
Malgré la succession de crises, l’assurance vie fait preuve d’une réelle résilience. Les incertitudes politiques n’ont pas eu d’impact sur la collecte de juillet. Celle-ci, ainsi que celle du Livret A, témoigne du maintien de la propension des ménages à l’épargne en ce milieu d’année 2024.
Les résultats de l’assurance vie depuis le début de l’année traduisent bien son retour en grâce auprès des épargnants. Ces résultats confirment ceux de l’enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne, selon laquelle l’assurance vie a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient relégué l’assurance vie hors des deux premières places du podium.
En termes de comportements, les ménages reviennent sur les fonds en euros, incités par les taux plus élevés proposés par les assureurs. Dans le même temps, ils n’hésitent pas à s’alléger en fonds en euros, témoignant d’une mobilité accrue en ce qui concerne la gestion de leur patrimoine. Les rachats peuvent être liés à un changement d’allocation au sein de leurs contrats d’assurance vie ou donner lieu à des versements sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, autres contrats d’assurance vie, etc.).
France Assureurs
France Assureurs
En juillet, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 1,8 milliard d’euros, en baisse par rapport au mois de juin (2,6 milliards d’euros). L’année dernière, en 2023, l’assurance vie avait enregistré une décollecte de 819 millions d’euros. Le résultat de la collecte nette de l’assurance vie se situe au-dessus de la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a enregistré sa septième collecte nette positive consécutive.
Une collecte nette toujours portée par les unités de compte
Comme en juin, la collecte nette a été exclusivement portée par les unités de compte, avec une collecte nette de 2,8 milliards d’euros, contre une décollecte nette des fonds en euros de 1 milliard d’euros.
La collecte sur les sept premiers mois de l’année s’est élevée à +17,9 milliards d’euros, soit une hausse de +15,3 milliards d’euros par rapport à celle enregistrée l’année dernière sur la même période. De janvier à juillet, la décollecte nette pour les fonds en euros atteint 4,6 milliards d’euros, tandis que la collecte nette des unités de compte s’élève à 22,5 milliards d’euros.
16 milliards d’euros de cotisations en juillet
En juillet 2024, les cotisations ont atteint 16 milliards d’euros, contre 14,4 milliards d’euros en juin. Elles sont en hausse de 3,7 milliards d’euros par rapport à juillet 2023. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte brute a atteint 107,4 milliards d’euros, soit une hausse de 14 milliards d’euros sur un an. La collecte brute en fonds en euros est en forte augmentation (+19 % sur un an), témoignant de l’effet rendement sur le comportement des assurés. Les taux promotionnels ont incité les Français à investir ces derniers mois en fonds en euros. La collecte brute en unités de compte est également en hausse (+9 % sur sept mois). Les unités de compte ont bénéficié de 6,2 milliards d’euros de cotisations, représentant ainsi 38 % de la collecte brute. De janvier à juillet, la part des unités de compte dans la collecte brute globale est également de 38 %, en recul de deux points par rapport au taux constaté en 2023.
Des prestations toujours soutenues
Les prestations se sont élevées à 14,2 milliards d’euros en juillet 2024, contre 11,8 milliards d’euros en juin. En juillet 2023, elles s’étaient élevées à 13,1 milliards d’euros. Le niveau des prestations et des rachats reste important, ce qui montre que les ménages français n’hésitent pas à arbitrer entre leurs différents placements. Il y a indéniablement une gestion plus dynamique de l’assurance vie que par le passé. Le montant des prestations augmente également en raison du nombre plus élevé de décès (liquidation de contrats).
Un encours à plus de 1 950 milliards d’euros
L’encours atteint 1 956 milliards d’euros à fin juillet 2024, en hausse de +2,9 % sur un an.
L’assurance vie, une gestion de plus en plus dynamique
Malgré la succession de crises, l’assurance vie fait preuve d’une réelle résilience. Les incertitudes politiques n’ont pas eu d’impact sur la collecte de juillet. Celle-ci, ainsi que celle du Livret A, témoigne du maintien de la propension des ménages à l’épargne en ce milieu d’année 2024.
Les résultats de l’assurance vie depuis le début de l’année traduisent bien son retour en grâce auprès des épargnants. Ces résultats confirment ceux de l’enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne, selon laquelle l’assurance vie a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient relégué l’assurance vie hors des deux premières places du podium.
En termes de comportements, les ménages reviennent sur les fonds en euros, incités par les taux plus élevés proposés par les assureurs. Dans le même temps, ils n’hésitent pas à s’alléger en fonds en euros, témoignant d’une mobilité accrue en ce qui concerne la gestion de leur patrimoine. Les rachats peuvent être liés à un changement d’allocation au sein de leurs contrats d’assurance vie ou donner lieu à des versements sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, autres contrats d’assurance vie, etc.).
France Assureurs
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La semaine a été marquée par la hausse de l’euro, profitant des anticipations de baisses des taux directeurs de la Banque centrale américaine. À près de 1,12 dollar vendredi, l’euro a atteint son plus haut niveau depuis le début de l’année. Cette appréciation de l’euro diminue le coût des importations libellées en dollars, notamment pour le pétrole. Le prix de ce dernier est également orienté à la baisse en raison du ralentissement économique en Chine et des craintes concernant l’activité aux États-Unis. L’effet combiné de la baisse des prix et de la hausse du taux de change constitue une bonne nouvelle pour les automobilistes européens.
Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, a déclaré lors du symposium de Jackson Hole, qui réunit chaque année à la fin du mois d’août les banquiers centraux, que « le temps était venu » de baisser les taux directeurs, qui sont actuellement à leur plus haut niveau depuis plus de vingt-trois ans. Bien qu’il n’ait pas précisé le calendrier ni l’ampleur des baisses, il a confirmé que les conditions étaient réunies pour les mettre en œuvre. « L’inflation a considérablement diminué. Le marché du travail n’est plus en surchauffe », a-t-il ajouté. Le rythme de la hausse des prix a été de 2,5 % sur un an en juillet, bien en dessous de son sommet à plus de 7 % il y a deux ans, a souligné le président de la FED. Il s’est dit « de plus en plus convaincu que l’inflation est sur la bonne voie pour revenir à 2 % ». Concernant l’emploi, il a évoqué des signes « incontestables » de fragilisation du marché du travail. Le taux de chômage a atteint 4,3% en juillet, selon le Bureau of Labor Statistics (BLS), son niveau le plus élevé depuis octobre 2021. Les créations d’emplois ont, par ailleurs, récemment été révisées en baisse de plus de 800 000 postes sur les douze mois se terminant en mars dernier, a indiqué le BLS mercredi. Une première baisse de taux semble acquise lors de la prochaine réunion de la banque centrale, les 17 et 18 septembre prochains.
La perspective d’une prochaine baisse des taux directeurs américains a été favorablement accueillie par les investisseurs. Les grands indices boursiers ont progressé cette semaine : +1,63 % pour le CAC 40 et +1,4 % pour le DAX allemand, +1,23 % pour le Dow Jones et 1,14 % pour le Nasdaq. .
Europe : croissance des services et stagnation de l’industrie
Selon les indicateurs PMI publiés par S&P Global, la croissance de la zone euro s’est améliorée au cours du mois d’août, atteignant son rythme le plus élevé depuis trois mois. Lors de la première évaluation, l’indice PMI est passé à 51,2 pour cette période, contre 50,2 en juillet. L’amélioration est nette tant dans les services que dans le secteur manufacturier. La France a largement contribué à cette progression, la composante « services » enregistrant sa plus forte augmentation depuis mai 2022, en raison de l’organisation des Jeux Olympiques. Cependant, les perspectives restent médiocres dans le secteur manufacturier. Globalement, l’économie française a connu un véritable rebond, avec un indice PMI global atteignant 52,7, contre 49,1 en juillet, soit un plus haut depuis 17 mois. L’indice du climat des affaires en France, publié le vendredi 23 août, confirme ce rebond estival de l’activité.
En revanche, la situation demeure sombre pour l’industrie en Europe. L’indicateur PMI, à 45,6, est à son plus bas niveau depuis huit mois. La baisse des nouvelles commandes à l’exportation a particulièrement pesé sur le volume global des nouvelles affaires, les ventes à l’exportation enregistrant leur plus forte baisse mensuelle depuis février. Le volume des nouvelles affaires obtenues par les entreprises a diminué pour le troisième mois consécutif, une situation principalement imputable à l’Allemagne. Son indice PMI pour l’industrie manufacturière est passé de 43,2 en juillet à 42,1 en août. La faiblesse du secteur manufacturier allemand commence à se répercuter sur celui des services. En France, l’industrie n’a pas bénéficié d’un effet Jeux Olympiques, selon S&P Global. Son indice de production manufacturière s’est replié à son plus bas niveau depuis huit mois, à 42,1, contre 44,9 en juillet.
La faiblesse de la conjoncture économique européenne pourrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à abaisser ses taux directeurs en septembre, d’autant plus que l’inflation ne montre pas de signes réels de reprise. Les coûts des prestataires de services ont progressé en août à leur rythme le plus faible depuis quarante mois. Les indicateurs PMI soulignent que les pressions inflationnistes diminuent. Les statistiques sur les salaires au deuxième trimestre, publiées le jeudi 22 août par la BCE, confirment cette tendance, avec des salaires négociés en hausse de 3,6 % par rapport à l’année précédente, contre une hausse de 4,7 % au premier trimestre.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 23 août 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 577,04 | +1,63 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 41 175,08 | +1,23 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 634,61 | +1,16 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 877,79 | +1,14 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 635,53 | +1,40 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 327,78 | +0,50 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 907,85 | +1,39 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 364,27 | +0,79 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 854,37 | -0,87 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,978 % | +0,014 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,250 % | +0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,913 % | -0,022 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1185 | +1,46 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 515,76 | +0,22 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,89 | -1,59 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Au cours de la semaine du 19 au 24 août, l’once d’or a atteint de nouveaux records en dépassant la barre des 2 500 dollars. Depuis le 1er janvier, l’once d’or a progressé de plus de 20 %, surpassant ainsi l’indice des actions américaines S&P 500, qui a toutefois augmenté de plus de 16 %. La valeur de l’or s’accroît en raison des tensions géopolitiques, de la baisse des taux directeurs et de la crise immobilière en Chine.
La baisse des taux d’intérêt conduit les investisseurs à effectuer des arbitrages en faveur de l’or, qui, par définition, ne génère pas d’intérêts. Le cours de l’or est également soutenu par les tensions géopolitiques, notamment au Proche et Moyen-Orient, où le risque d’un embrasement demeure possible. La guerre en Ukraine, marquée par l’invasion limitée du territoire russe, contribue également à la hausse de l’or, tout comme les incertitudes électorales aux États-Unis. Le retour potentiel de Donald Trump à la Maison blanche pourrait signifier une exacerbation du conflit commercial avec la Chine. Les banques centrales jouent un rôle clé dans l’augmentation du cours de l’or. Selon les données du Conseil mondial de l’or (CMO), les banques centrales ont accru leurs réserves de 1 037 tonnes en 2023 et de 1 081 tonnes en 2022, un rythme inédit depuis une cinquantaine d’années. Au début des années 2010, les volumes d’achats oscillaient autour de 500 tonnes par an. Ces achats proviennent essentiellement des banques centrales des pays émergents, en premier lieu celle de la Chine. Les pays émergents cherchent à réduire leur dépendance au dollar et à diversifier leurs actifs de réserve. À la différence du dollar, l’or n’est soumis à aucun risque de contrepartie et ne peut pas faire l’objet de sanctions. Au deuxième trimestre 2024, les instituts d’émission ont acheté 183 tonnes selon le CMO, soit 39 % de moins qu’au premier trimestre, mais 6 % de plus par rapport à l’année précédente. Au premier semestre, ils ont acquis 483 tonnes, soit 5 % de plus que le précédent record établi au premier semestre 2023. La Banque nationale de Pologne a été l’une des plus actives avec 19 tonnes achetées ce trimestre, tout comme la Banque centrale indienne qui a acquis le même volume. Le prix de l’or est également en hausse en raison des achats effectués par les ménages chinois. Confrontés à une crise immobilière de grande ampleur, ces derniers consacrent une part croissante de leur épargne à l’achat de pièces, de lingots ou de parts de fonds investis en or. En 2023, ces achats ont augmenté de 28 % en Chine, atteignant 280 tonnes. Les fonds indiciels (ETF-or) rencontrent un succès croissant.
La hausse rapide du cours de l’or, qui a surpris de nombreux analystes, devrait se modérer avec la fin des anticipations sur la baisse des taux et le ralentissement des achats des banques centrales. Néanmoins, plusieurs facteurs pourraient encore, dans les prochaines semaines, favoriser l’augmentation du cours du métal précieux : les tensions internationales et les incertitudes politiques. Certains analystes évoquent un cours à 3 000 dollars l’once, mais la tendance moyenne du marché se situe plutôt autour de 2 500/2 600 dollars. Le prix plancher de l’or, longtemps estimé à 1 000 dollars, se situerait aujourd’hui entre 1 850 et 2 000 dollars l’once. Cette hausse du prix plancher s’explique par l’augmentation des coûts de production de l’or, autour de 1 300 dollars l’once, et par les achats des banques centrales, qui absorbent entre 25 et 27 % de la production annuelle des mines aurifères.
Cercle de l’Épargne – données CMO
Les ménages continuent d’épargner durant l’été 2024. Le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), ainsi que le Livret d’Épargne Populaire (LEP) ont tous enregistré des collectes positives en juillet. Avec la baisse de l’inflation, ces produits offrent désormais un rendement réel positif.
Une collecte en hausse pour le Livret A
La collecte de juillet s’est élevée à 1,7 milliard d’euros, contre 1,23 milliard d’euros en juin et 2,16 milliards d’euros en juillet 2023. Depuis 2009, seulement trois décollectes ont été enregistrées en juillet pour le Livret A (-0,97 milliard d’euros en 2015, -1,08 milliard d’euros en 2014 et -1,07 milliard d’euros en 2009). Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte du Livret A atteint 11,71 milliards d’euros, contre 28 milliards d’euros sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.
Les résultats de juillet montrent l’attrait continu des ménages pour l’épargne réglementée. Cette collecte est nettement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (1 milliard d’euros pour le mois de juillet entre 2014 et 2023). Les Français semblent réticents à puiser dans leur épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation, contrairement aux Américains, par exemple. Face aux incertitudes politiques nées des élections législatives des 30 juin et 7 juillet derniers, les ménages privilégient l’attentisme et la prudence, faisant du Livret A une valeur refuge.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire toujours dynamique
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en juillet une collecte de 730 millions d’euros, contre 590 millions d’euros en juin et 600 millions d’euros en mai. En juillet 2023, la collecte pour ce produit s’élevait à 970 millions d’euros. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte atteint 5,61 milliards d’euros.
Comme pour le Livret A, les résultats du LDDS sont supérieurs à la moyenne des dernières années. Entre 2014 et 2023, la collecte moyenne était de 300 millions d’euros. Depuis la création de la base statistique par la Caisse des dépôts et consignations, seules deux décollectes ont été constatées pour le LDDS en juillet (2009 et 2015).
Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LDDS
En juillet, le Livret A et le LDDS ont une nouvelle fois battu des records d’encours, atteignant respectivement 427 et 155,1 milliards d’euros, portant le total des deux placements à 582,2 milliards d’euros.
Livret d’Épargne Populaire : une collecte en légère baisse en juillet
En juillet, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive de 460 millions d’euros, en baisse par rapport aux 570 millions d’euros de juin. Cette collecte succède à deux décollectes (-40 millions d’euros en mai et -270 millions d’euros en avril).
La baisse du taux de rendement du LEP, de 5 % à 4 %, annoncée en juillet et effective depuis le 1er août, n’a pas eu d’effet notable sur la collecte. Les ménages à revenus modestes continuent de vouloir épargner dans un contexte économique et politique incertain. L’encours du LEP atteint également un record, à 76,9 milliards d’euros.
Une normalisation contrariée
Le taux d’épargne des ménages en France en 2024 reste près de trois points au-dessus de celui d’avant la crise sanitaire de 2020. Le Livret A est le principal bénéficiaire de cette propension à l’épargne, avec un encours en progression de 129 milliards d’euros entre décembre 2019 et juillet 2024. Une baisse du taux d’épargne et de la collecte d’épargne réglementée est attendue depuis plusieurs mois sans jamais se concrétiser. Durant la période d’inflation, les ménages ont privilégié l’épargne, comme c’est souvent le cas, au détriment de la consommation. Cette dernière ne profite pas encore de la désinflation car les ménages doutent de l’amélioration de la situation économique, leur moral, mesuré par l’INSEE, restant faible.
Traditionnellement, le second semestre, avec la rentrée scolaire, le paiement des impôts locaux et les fêtes de fin d’année, est davantage orienté vers les dépenses que vers l’épargne, bien que cette tendance ait été perturbée ces dernières années. Cette année, le contexte politique, avec de possibles hausses d’impôts, pourrait inciter les ménages à choisir une fois de plus la prudence.
Plus de 700 000 bénéficiaires, en 2021, de l’actionnariat salarié en France
En 2021, parmi les entreprises de 10 salariés ou plus ainsi que les sociétés cotées de moins de 10 salariés du secteur privé, 1,5 %, soit environ 3 700 entreprises, ont mis en place un dispositif d’actionnariat salarié. Plus de 700 000 salariés en ont bénéficié. Cette même année, 44 % des entreprises ayant mis en œuvre au moins une opération d’actionnariat salarié l’ont fait via un Plan d’Épargne Entreprise (PEE). Parmi celles ayant mené au moins une opération d’actionnariat salarié en 2021, 52 %, soit environ 1 900 entreprises, ont opté pour d’autres dispositifs sans recourir au PEE. Parmi celles-ci, 33 % ont exclusivement instauré une attribution gratuite d’actions (AGA) et 19 % ont eu recours à d’autres mécanismes, tels que les bons de souscription de parts de créateur d’entreprise (BSPCE), les stock-options, ou une combinaison de ces dispositifs.
L’actionnariat salarié est plus fréquent dans l’industrie (1,7 % des entreprises) que dans la construction (1,3 %) ou le secteur tertiaire (1,5 %). Certains secteurs des services y recourent toutefois davantage, notamment les activités financières et d’assurance (5,7 %) ainsi que le secteur de l’information et de la communication (4,8 %). Dans ces secteurs, 16,2 % des salariés des activités financières et d’assurance en bénéficient, contre 15,2 % dans l’information-communication.
L’actionnariat salarié tend à se développer avec la taille de l’entreprise. Ainsi, 19,3 % des entreprises de 1 000 salariés ou plus y ont recours, contre seulement 0,9 % des entreprises de 10 à 49 salariés. Parmi les sociétés cotées, 30,6 % ont réalisé au moins une opération d’actionnariat salarié en 2021, bénéficiant à 74,0 % de leurs salariés. Par ailleurs, 73,9 % des entreprises pratiquant l’actionnariat salarié ont également mis en place au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, PEE, ou plan d’épargne retraite collectif). En 2021, 97,7 % des bénéficiaires de l’actionnariat salarié étaient ainsi couverts par au moins un dispositif d’épargne salariale, dont 71,2 % par l’ensemble des quatre dispositifs. Le cumul de l’actionnariat salarié avec les dispositifs d’épargne salariale est beaucoup plus fréquent dans les grandes entreprises. Seules 54,4 % des entreprises de moins de 50 salariés pratiquant l’actionnariat salarié ont également mis en place un ou plusieurs dispositifs d’épargne salariale. Ces dispositifs couvrent 52,4 % des bénéficiaires d’au moins une opération d’actionnariat salarié dans les entreprises de cette taille. Dans les entreprises de 1 000 salariés ou plus, le cumul est quasi systématique.
Après avoir craint le pire, les investisseurs espèrent désormais le meilleur pour l’économie américaine. Dans un marché étroit et volatil, les fluctuations à la baisse et à la hausse sont significatives. Le CAC 40 a conclu, vendredi 16 août, sa meilleure semaine depuis le début du mois de juillet en gagnant plus de 2 %. L’indice allemand DAX a fait mieux, progressant de plus de 3 %, tout comme le S&P 500. Le Nasdaq a enregistré, sur la semaine, une hausse de 5,24 %.
Outre-Atlantique, les statistiques sont toujours contrastées. En juillet, la construction de logements neufs a baissé plus que prévu en raison de la faiblesse de la demande. Le nombre total de mises en chantier a reculé de 6,8 %, atteignant un taux annualisé de 1,24 million, soit le niveau le plus bas depuis 2020, contre 1,33 million attendu. Le nombre de permis de construire délivrés a diminué de 4 %, pour atteindre 1,4 million, soit deux points de moins qu’anticipé. Cependant, les craintes d’une récession aux États-Unis se sont éloignées après la publication de plusieurs indicateurs cette semaine, de l’inflation aux demandes d’allocations chômage, en passant par les ventes au détail.
Les résultats de l’inflation du mois de juillet aux États-Unis ont été bien accueillis par les investisseurs. Les prix à la consommation ont, en effet, augmenté, comme prévu, de 0,2 % en juillet par rapport au mois précédent et de 2,9 % sur un an, alors que le consensus prévoyait une progression légèrement plus marquée de 3 %. C’est la première fois depuis 2021 qu’ils passent sous ce seuil. L’indice annuel de référence, qui exclut les denrées alimentaires et l’énergie, s’est établi à +3,2 %, un dixième de moins qu’attendu. Ces données devraient permettre à la Réserve fédérale de réduire ses taux en septembre, trois mois après la Banque centrale européenne et six mois après la Banque nationale suisse. Le débat dans les salles de marché ne porte donc plus sur le calendrier de la première baisse, mais plutôt sur son ampleur. Le marché parie désormais sur un assouplissement de 25 points de base, un scénario évalué à 58,5 %. La probabilité d’une réduction plus forte, d’un demi-point, est, en revanche, en baisse.
Au Royaume-Uni, les prix à la consommation ont moins augmenté que prévu le mois dernier. Cette moindre progression concerne en premier lieu le prix des services. L’inflation dans ce secteur est passée de 5,7 % à 5,2 %, soit le chiffre le plus bas depuis plus de deux ans et en dessous des 5,6 % prévus par la Banque d’Angleterre.
En Nouvelle-Zélande, la banque centrale a baissé son taux d’escompte de 5,5 % à 5,25 %, alors qu’en mai, elle n’envisageait pas de le faire avant le second semestre 2025. Cet assouplissement est justifié par la baisse plus rapide que prévue de l’inflation, une augmentation du chômage et une économie atone.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 16 août 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 449,70 | +2,23 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 40 659,76 | +2,95 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 554,25 | +3,92 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 631,72 | +5,24 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 328,85 | +3,46 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 311,41 | +1,73 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 839,83 | +3,47 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 062,67 | +8,67 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 879,43 | +0,60 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,978 % | +0,014 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,250 % | +0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,913 % | -0,022 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0993 | +0,66 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 487,60 | +2,47 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,50 | -0,11 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Le CAC 40 a reculé au mois de juillet de 0,40 % quand l’indice allemand Dax et le britannique Footsie continuaient leur marche en avant. Sur un an, le CAC 40 est stable quand l’indice phare de Francfort progresse de plus de 12 %. Cet écart est imputable à la crise politique qui s’est ouverte le 9 juin dernier, jour des élections européennes. Par ailleurs, les valeurs du luxe ont perdu du terrain en raison de perspectives de ventes jugées décevantes. A souligner qu’au mois de juillet, l’indice des valeurs technologiques américaines, le Nasdaq, est en recul de 1,6 %. Les investisseurs commencent à réviser à la baisse les gains espérés de l’intelligence artificielle et engrangent de substantielles plus-values.
A la fin du mois de juillet, le baril de pétrole (BRENT) s’échangeait à 80 dollars en baisse de plus de 7 % sur un mois, notamment en lien avec le ralentissement de la croissance chinoise.
En ce début du mois d’août, le taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont fortement diminué en raison des anticipations sur les taux directeurs américains. Celui des obligations américaines est repassé en dessous de 4 % perdant près de 0,5 point. Celui de la France est en baisse mais de manière assez réduite conduisant à un écart avec celui de l’Allemagne à près de 0,8 point. Cette baisse des taux est également liée aux inquiétudes sur l’évolution de la croissance américaine. Les investisseurs estiment qu’en ne diminuant pas ses taux ces derniers mois, la Banque centrale a accru le risque de récession. Face à ce risque, ils ont privilégié les achats d’actions voire de l’or. Le cours du métal précieux a progressé en fin de semaine en raison des tensions croissantes au Proche et Moyen Orient. Dans ce contexte, le CAC 40 a reculé de plus de 2,5 % sur la semaine, le Dax allemand de plus de 4 % et le Footsie britannique de plus de 1 %. Les indices américains ont également connu de fortes baisses, le Dow Jones, -2,5 %, le S&P 500, -2,4 % et le Nasdaq, -3,5 %.
Sans surprise, lors de sa réunion du 31 juillet 2024, le comité de politique monétaire de la Federal Reserve a annoncé le maintien à leur niveau des taux directeurs de cette dernière. Ces derniers évoluent dans la fourchette 5,25 %-5,5 % depuis un an. Leur ascension avait commencé en mars 2022 jusqu’à une dernière hausse intervenue en juillet 2023.
Ce statu quo monétaire attendu a été néanmoins durement ressenti par les investisseurs vendredi 3 août avec la publication des résultats de l’emploi du mois de juillet aux Etats-Unis.
Le taux de chômage a augmenté de deux dixièmes à 4,3 % en juillet, un plus haut en quasiment trois ans. 114 000 postes ont été créés par l’économie américaine durant le 7e mois de l’année, soit 61 000 de moins que prévu. Le solde des mois de juin et mai a été abaissé par ailleurs de 29 000. Des voix se font entendre sur la frilosité de la FED qui aurait manqué l’occasion de baisser ses taux dès le mois de juillet. Pour le mois de septembre, les jeux semblent faits. De nombreux indicateurs rendent, en effet, possible la diminution des taux directeurs aux Etats-Unis : la modération des créations d’emploi, la hausse du chômage et la baisse de l’inflation même si elle demeure un peu élevée ces derniers mois. La consommation s’essouffle légèrement. Les grandes enseignes pour maintenir leurs ventes sont contraintes de multiplier les opérations de promotion. Les Américains ne disposent plus de réserves comme en 2023, ayant largement puisé dans leur cagnotte covid à la différence des Européens. Si la croissance a été vive au deuxième trimestre, elle pourrait être bien plus faible au troisième.
Dans sa conférence de presse du 31 juillet, le Président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué que le comité ne se décide pas par avance. Il a précisé que « nous nous rapprochons du moment où la baisse pourra être enclenchée ». Il a néanmoins souligné que si l’inflation s’avérait plus résistante, avec des anticipations d’inflation de long terme plus fortes, la politique monétaire ne pourrait pas être assouplie. Dans son communiqué, la banque centrale américaine a rappelé qu’elle cherche à la fois à maximiser l’emploi et à atteindre sa cible d’inflation de 2 %. La FED a été contrainte de réviser son plan de baisse de ses taux directeurs en 2024 en raison du rebond de l’inflation au printemps. Au lieu des trois baisses, une seule en 2024 devrait être mise en œuvre. Donald Trump, s’en est pris récemment à Jerome Powell ainsi qu’aux autres banquiers centraux estimant que la baisse des taux directeurs pourraient fausser les élections du mois de novembre. Il a même dans un premier temps indiqué qu’il limogerait Jerome Powell avant de se raviser tout en soulignant que son éventuel maintien sera conditionné à la mise en œuvre d’une politique monétaire en phase avec son programme. Ces annonces remettant en cause l’indépendance de la Banque centrale ont évidemment choqué. La question des taux d’intérêt est sensible en raison de la propension des Américains à s’endetter pour acheter des biens de consommation. En outre, la décrue des taux contribuerait à relancer le marché immobilier bloqué.
Toujours mercredi 31 juillet, la Banque Centrale d’Angleterre (BoE) a décidé de baisser ses taux directeurs. Cette baisse intervient après 14 hausses réalisées entre décembre 2021 et août 2023. A 5,25 %, son principal taux directeur était à son plus haut niveau depuis 15 ans. La diminution des taux a donné lieu à un âpre débat au sein de la banque centrale, la décision ayant été votée à seulement 5 voix contre 4. Si l’inflation totale est retombée à 2 %, sa composante hors éléments volatils (comme les prix de l’énergie), l’inflation « cœur » était de 3,5 % en juin. Dans les services, elle atteint 5,7 %. Malgré tout, la Banque centrale a décidé de diminuer les taux afin de faciliter la reprise de l’économie qui a été en récession en 2023.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 2 août 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 251,80 | -2,58% | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 737,26 | -2,50 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 346,56 | -2,41 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 776,16 | -3,49 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 17 642,14 | -4,27 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 165,23 | -1,26 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | -0,71 % | 4 518,28 | 3792,28 | |
Nikkei 225 (Japon) | 35 909,70 | +1,22 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 907,87 | +0,60 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,958 % | -0,152 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,164 % | -0,242 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,814 % | -0,466 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0923 | +0,51 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 423,75 | +3,29 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,88 | -4,16 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
L’assurance vie a su faire face, en juin, aux vents contraires, avec un résultat plus qu’honorable. L’assurance vie a, en effet, enregistré, en juin, sa sixième collecte nette positive successive. Avec 2,8 milliards d’euros, cette dernière est supérieure à celle de juin 2023 (1,7 milliard d’euros). Elle est supérieure à celle de mai mais inférieure à celles des mois de février, mars et avril.
Le résultat de 2024 est au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (1,1 milliard d’euros). Depuis 1997, trois décollectes ont été enregistrées au mois de juin, en 2012, 2013 et en 2020. Les deux premières sont imputables à la crise des dettes souveraines et la dernière à la crise covid.
La collecte nette du mois de juin 2024 est donc d’un bon niveau d’autant plus que le contexte politique aurait pu se traduire par des retraits plus importants. La collecte nette reste portée par les unités de compte (+3,5 milliards d’euros) malgré le recul du CAC40 quand les fonds euros demeurent en décollecte (−0,7 milliard d’euro).
Les ménages n’ont pas mis plus d’argent sur l’assurance vie, ils en ont surtout moins retiré. Ils n’ont pas paniqué face aux évènements mais ils sont néanmoins opté pour une certaine prudence. Ainsi, les cotisations en unités de compte ont reculé de 18 % quand celles en fonds euros ont augmenté de 4 %. Les prestations ont, en juin, diminué de 15 % par rapport à juin 2023, à 11,6 milliards d’euros. Cette baisse est imputable aux fonds euros (−18 %) et, dans une moindre mesure, aux unités de compte (−3 %).
Un premier semestre positif pour l’assurance vie
Après plusieurs années difficiles, l’assurance vie a retrouvé des couleurs au cours du premier semestre. De janvier à juin, la collecte nette a atteint 16,3 milliards d’euros, contre 12,9 milliards d’euros sur la même période en 2023.
Les ménages ont au cours du premier semestre légèrement réduit leur effort d’épargne en faveur des produits de court terme comme les livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS, LEP, etc.) au profit de placements plus long et notamment l’assurance vie.
De janvier à juin, les cotisations sont en hausse de +10,3 milliards d’euros par rapport à la même période de 2023, soit +13 %, à 91,4 milliards d’euros. Les fonds euros ont enregistré de 18 % et les unités de compte de 5 %.
Sur les six premiers mois de l’année, les prestations ont diminué de 3 % par rapport à la même période de 2023, à 75,1 milliards d’euros. Les rachats sur les fonds euros diminuent de 4,2 milliards d’euros) tandis que les prestations des unités de compte augmentent de 1,5 milliard d’euros. L’amélioration du rendement des fonds euros a certainement conduit à une diminution des rachats par rapport à l’année précédente.
Les 2000 milliards d’euros d’encours en perspective
L’encours de l’assurance vie continue de se rapprocher des 2000 milliards d’euros en ayant atteint fin juin 1 949 milliards d’euros.
Un second semestre sous le sceau des incertitudes
L’assurance vie est, depuis le début de l’année 2024, en phase de rebond après deux années difficiles. La désinflation et l’amélioration du rendement des fonds euros ont incité les ménages à revenir sur l’assurance vie qui est, en France, de loin, le premier placement. Il est aussi celui qui est préféré par les Français (enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne). Il a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient délogé l’assurance vie de cette place.
Les incertitudes politiques nées de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale pourraient-elles modifier le comportement des épargnants et jouer, dans les prochains mois, contre l’assurance vie. La crainte numéro un serait la survenue d’une crise financière comme dans les années 2010/2012. Pour le moment, l’Etat a pu se financer sur les marchés sans rencontrer de problèmes. L’écart de taux entre les obligations françaises et allemandes s’est accru légèrement mais tout en demeurant inférieur à ce qu’il était au début des années 2010. Le recul du marché « actions » après des mois de hausse devrait favoriser les fonds euros qui sont, en période troublée, également des valeurs refuges.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Pas d’essoufflement pour le Livret A au mois de juin
La collecte du mois de juin a été de 1,23 milliard d’euros, contre 1,26 milliard d’euros en mai, 1,48 milliard d’euros en avril et 1,53 milliard d’euros en mars. Au mois de juin 2023, la collecte avait été de 1,34 milliard d’euros.
Traditionnellement, le mois de juin marque le passage d’une phase d’épargne à une phase de désépargne avec la proximité des vacances d’été. La collecte moyenne de ces dix dernières années (2014/2023) pour le mois de juin était de 700 millions d’euros. Dans les années 2010, il était assez fréquent d’avoir des décollectes en juin (2009, 2010, 2014, 2015).
Le mois de juin 2024 est donc un bon cru pour le Livret A. Les ménages continuent à affecter d’importantes liquidités sur le produit d’épargne le plus diffusé en France. Les incertitudes politiques ont sans nul doute incité les Français à la prudence. Le Livret A a pu, ainsi, une nouvelle fois joué son rôle de valeur refuge.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré, en juin une collecte de 590 millions d’euros, contre 600 millions d’euros en mai et 760 millions d’euros en avril. Au mois de juin 2023, la collecte pour ce produit était de 830 millions d’euros. La collecte du mois du LDDS est traditionnellement faible voire négative comme ce fut le cas à quatre reprises depuis 2009 (2009,2010, 2011, 2012). L’année 2024 apparaît donc correct et témoigne de la prudence des ménages, sachant que le LDDS est géré souvent en phase avec le compte courant.
Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LLDS
Le Livret A et le LDDS battent, une nouvelle fois, en ce mois de juin, des records d’encours avec, respectivement, 425,5 et 154,4 milliards d’euros ; portant le total des deux placements à 579,9 milliards d’euros.
Normalisation sans rupture pour le Livret A et le LDDS au cours du premier semestre
Au cours du premier semestre 2024, la collecte du Livret A s’est élevée à 10,14 milliards d’euros, contre 25,84 milliards d’euros sur la même période de 2023. Sur le premier semestre, la collecte du LDDS s’élève à 4,88 milliards d’euros, contre 8,7 milliards d’euros sur la même période en 2023.
Au cours du premier semestre 2024, une normalisation de la collecte du Livret A est constatée après celles records de 2023 dopées par le relèvement du taux de rémunération. La diminution de l’inflation a sur les six premiers mois de l’année conduit les ménages à épargner davantage sur des produits de long terme comme l’assurance vie. Si la collecte s’est amoindrie durant le premier semestre, elle est néanmoins restée positive, les ménages français n’ayant pas décidé de puiser dans leurs livrets d’épargne réglementée pour consommer ou pour accroître leurs placements à long terme. Le volant d’épargne de précaution demeure extrêmement élevé. En 10 ans, l’encours du Livret A et du LDDS a progressé de 209 milliards d’euros (371 à 579,9 milliards d’euros – sources Cercle de l’Epargne – CDC).
Un second semestre 2024 sous le sceau des incertitudes
En règle générale, les ménages épargnent au premier semestre et consomment au second. Les vacances d’été, la rentrée scolaire, les fêtes de fin d’année jalonnent la deuxième partie de l’année et amènent les Français à puiser dans leur poche d’épargne de précaution. Ces dernières années, même si quelques décollectes mensuelles ont été constatées lors des seconds semestres, les Français ont fait preuve de retenue. La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste) les ont amenés à maintenir, toute l’année, un important effort d’épargne. En 2024, la désinflation devrait les conduire sur les voies de la consommation mais le contexte politique plus qu’incertain pourrait au contraire les inciter à la prudence.
Livret d’Epargne Populaire, une collecte positive en juin !
Au mois de juin, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive de 570 millions d’euros mettant un terme à deux décollectes (-40 millions d’euros en mai et -270 millions d’euros en avril). Les ménages ayant des revenus modestes continuent à vouloir mettre de l’argent de côté dans un contexte économique et politique incertain.
De janvier à juin, la collecte du LEP a été de 4,52 milliards d’euros, contre 8,75 milliards d’euros sur la même période 2023. La baisse de la collecte par la fin de l’effet relèvement du plafond de 7700 à 10 000 euros. Avec la baisse du taux du LEP à 4 % à compter du 1er août 2024, ce produit perdra en attractivité tout en restant attractif.
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
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