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Assurance vie : un premier semestre de bon aloi

L’assurance vie a su faire face, en juin, aux vents contraires, avec un résultat plus qu’honorable. L’assurance vie a, en effet, enregistré, en juin, sa sixième collecte nette positive successive. Avec 2,8 milliards d’euros, cette dernière est supérieure à celle de juin 2023  (1,7 milliard d’euros). Elle est supérieure à celle de mai mais inférieure à celles des mois de février, mars et avril.

Le résultat de 2024 est au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (1,1 milliard d’euros). Depuis 1997, trois décollectes ont été enregistrées au mois de juin, en 2012, 2013 et en 2020. Les deux premières sont imputables à la crise des dettes souveraines et la dernière à la crise covid.

La collecte nette du mois de juin 2024 est donc d’un bon niveau d’autant plus que le contexte politique aurait pu se traduire par des retraits plus importants. La collecte nette reste portée par les unités de compte (+3,5 milliards d’euros) malgré le recul du CAC40 quand les fonds euros demeurent en décollecte (−0,7 milliard d’euro).

Les ménages n’ont pas mis plus d’argent sur l’assurance vie, ils en ont surtout moins retiré. Ils n’ont pas paniqué face aux évènements mais ils sont néanmoins opté pour une certaine prudence. Ainsi, les cotisations en unités de compte ont reculé de 18 % quand celles en fonds euros ont augmenté de 4 %. Les prestations ont, en juin, diminué de 15 % par rapport à juin 2023, à 11,6 milliards d’euros. Cette baisse est imputable aux fonds euros (−18 %) et, dans une moindre mesure, aux unités de compte (−3 %).

Un premier semestre positif pour l’assurance vie

Après plusieurs années difficiles, l’assurance vie a retrouvé des couleurs au cours du premier semestre. De janvier à juin, la collecte nette a atteint 16,3 milliards d’euros, contre 12,9 milliards d’euros sur la même période en 2023.

Les ménages ont au cours du premier semestre légèrement réduit leur effort d’épargne en faveur des produits de court terme comme les livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS, LEP, etc.) au profit de placements plus long et notamment l’assurance vie.

De janvier à juin, les cotisations sont en hausse de +10,3 milliards d’euros par rapport à la même période de 2023, soit +13 %, à 91,4 milliards d’euros. Les fonds euros ont enregistré de 18 % et les unités de compte de 5 %.

Sur les six premiers mois de l’année, les prestations ont diminué de 3 % par rapport à la même période de 2023, à 75,1 milliards d’euros. Les rachats sur les fonds euros diminuent de 4,2 milliards d’euros) tandis que les prestations des unités de compte augmentent de 1,5 milliard d’euros. L’amélioration du rendement des fonds euros a certainement conduit à une diminution des rachats par rapport à l’année précédente.

Les 2000 milliards d’euros d’encours en perspective

L’encours de l’assurance vie continue de se rapprocher des 2000 milliards d’euros en ayant atteint fin juin 1 949 milliards d’euros.

Un second semestre sous le sceau des incertitudes

L’assurance vie est, depuis le début de l’année 2024, en phase de rebond après deux années difficiles. La désinflation et l’amélioration du rendement des fonds euros ont incité les ménages à revenir sur l’assurance vie qui est, en France, de loin, le premier placement. Il est aussi celui qui est préféré par les Français (enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne). Il a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient délogé l’assurance vie de cette place.

Les incertitudes politiques nées de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale pourraient-elles modifier le comportement des épargnants et jouer, dans les prochains mois, contre l’assurance vie. La crainte numéro un serait la survenue d’une crise financière comme dans les années 2010/2012. Pour le moment, l’Etat a pu se financer sur les marchés sans rencontrer de problèmes. L’écart de taux entre les obligations françaises et allemandes s’est accru légèrement mais tout en demeurant inférieur à ce qu’il était au début des années 2010. Le recul du marché « actions » après des mois de hausse devrait favoriser les fonds euros qui sont, en période troublée, également des valeurs refuges.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Le Livret A assure en juin !

Pas d’essoufflement pour le Livret A au  mois de juin

La collecte du mois de juin a été de 1,23 milliard d’euros, contre 1,26 milliard d’euros en mai, 1,48 milliard d’euros en avril et 1,53 milliard d’euros en mars. Au mois de juin 2023, la collecte avait été de 1,34 milliard d’euros.

Traditionnellement, le mois de juin marque le passage d’une phase d’épargne à une phase de désépargne avec la proximité des vacances d’été. La collecte moyenne de ces dix dernières années (2014/2023) pour le mois de juin était de 700 millions d’euros. Dans les années 2010, il était assez fréquent d’avoir des décollectes en juin (2009, 2010, 2014, 2015).

Le mois de juin 2024 est donc un bon cru pour le Livret A. Les ménages continuent à affecter d’importantes liquidités sur le produit d’épargne le plus diffusé en France. Les incertitudes politiques ont sans nul doute incité les Français à la prudence. Le Livret A a pu, ainsi, une nouvelle fois joué son rôle de valeur refuge.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré, en juin une collecte de 590 millions d’euros, contre 600 millions d’euros en mai et 760 millions d’euros en avril. Au mois de juin 2023, la collecte pour ce produit était de 830 millions d’euros. La collecte du mois du LDDS est traditionnellement faible voire négative comme ce fut le cas à quatre reprises depuis 2009 (2009,2010, 2011, 2012). L’année 2024 apparaît donc correct et témoigne de la prudence des ménages, sachant que le LDDS est géré souvent en phase avec le compte courant.

Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LLDS

Le Livret A et le LDDS battent, une nouvelle fois, en ce mois de juin, des records d’encours avec, respectivement, 425,5 et 154,4 milliards d’euros ; portant le total des deux placements à 579,9 milliards d’euros.

Normalisation sans rupture pour le Livret A et le LDDS au cours du premier semestre

Au cours du premier semestre 2024, la collecte du Livret A s’est élevée à 10,14 milliards d’euros, contre 25,84 milliards d’euros sur la même période de 2023. Sur le premier semestre, la collecte du LDDS s’élève à 4,88 milliards d’euros, contre 8,7 milliards d’euros sur la même période en 2023.

Au cours du premier semestre 2024, une normalisation de la collecte du Livret A est constatée après celles records de 2023 dopées par le relèvement du taux de rémunération. La diminution de l’inflation a sur les six premiers mois de l’année conduit les ménages à épargner davantage sur des produits de long terme comme l’assurance vie. Si la collecte s’est amoindrie durant le premier semestre, elle est néanmoins restée positive, les ménages français n’ayant pas décidé de puiser dans leurs livrets d’épargne réglementée pour consommer ou pour accroître leurs placements à long terme. Le volant d’épargne de précaution demeure extrêmement élevé. En 10 ans, l’encours du Livret A et du LDDS a progressé de 209 milliards d’euros (371 à 579,9 milliards d’euros – sources Cercle de l’Epargne – CDC).

Un second semestre 2024 sous le sceau des incertitudes

En règle générale, les ménages épargnent au premier semestre et consomment au second. Les vacances d’été, la rentrée scolaire, les fêtes de fin d’année jalonnent la deuxième partie de l’année et amènent les Français à puiser dans leur poche d’épargne de précaution. Ces dernières années, même si quelques décollectes mensuelles ont été constatées lors des seconds semestres, les Français ont fait preuve de retenue. La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste) les ont amenés à maintenir, toute l’année, un important effort d’épargne. En 2024, la désinflation devrait les conduire sur les voies de la consommation mais le contexte politique plus qu’incertain pourrait au contraire les inciter à la prudence.

Livret d’Epargne Populaire, une collecte positive en juin !

Au mois de juin, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive de 570 millions d’euros mettant un terme à deux décollectes (-40 millions d’euros en mai et -270 millions d’euros en avril). Les ménages ayant des revenus modestes continuent à vouloir mettre de l’argent de côté dans un contexte économique et politique incertain.

De janvier à juin, la collecte du LEP a été de 4,52 milliards d’euros, contre 8,75 milliards d’euros sur la même période 2023. La baisse de la collecte par la fin de l’effet relèvement du plafond de 7700 à 10 000 euros. Avec la baisse du taux du LEP à 4 % à compter du 1er août 2024, ce produit perdra en attractivité tout en restant attractif.

Cercle de l’Epargne – données CDC

Cercle de l’Epargne – données CDC

Cercle de l’Epargne – données CDC

Livret A : poursuite de la normalisation avant l’orage

Un mois de mai dans la norme

La collecte du mois de mai a été de 1,26 milliard d’euros. Cette collecte s’inscrit parfaitement dans le processus de normalisation engagé depuis le début de l’année, après les records de l’année 2023. La collecte de mai 2024 est deux fois plus faible que celle de 2023 (2,47 milliards d’euros) et également inférieure à celle des mois précédents, sur 2024, (1,48 milliard d’euros en avril, 1,53 milliard d’euros en mars, 2,36 milliards d’euros en février et 2,27 milliards d’euros en janvier). Elle demeure, néanmoins, légèrement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (1,1 milliard d’euros).

Le mois de mai est traditionnellement un mois de transition pour le Livret A. Si au début d’année, ce produit enregistre de bonnes collectes, à partir du mois de mai, les titulaires du Livret A relâchent leurs efforts en raison de l’augmentation des dépenses et, notamment, celles liées aux vacances.

Depuis 2009, le Livret A a enregistré quatre décollectes en mai :

  • Mai 2009 : -1 milliard d’euros ;
  • Mai 2010 : -0,31 milliard d’euros ;
  • Mai 2014 : -0,09 milliard d’euros ;
  • Mai 2015 :-0,44 milliard d’euros.

Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du Livret A est de 8,91 milliards d’euros, contre 24,50 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette forte diminution de la collecte traduit bien un retour à la normale du Livret A dans un contexte de baisse d’inflation.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré, en mai, une petite collecte de 600 millions d’euros contre une collecte de 760 millions d’euros en avril. Au mois de mai 2023, la collecte pour ce produit était de 1,05 milliard d’euros.

Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du LDDS s’élève à 4,28 milliards d’euros, contre 7,87 milliards d’euros sur la même période en 2023.

Le mois de mai  ne réussit pas, en règle générale, au LDDS. Depuis 2009, il a enregistré 8 décollectes durant ce mois. Le LDDS étant souvent connecté au compte courant, les ménages réalisent des arbitrages plus rapidement qu’avec le Livret A. le LDDS est l’antichambre du compte courant quand le Livret A est avant tout un produit d’épargne.

Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LLDS

Le Livret A et le LDDS battent, une nouvelle fois, en ce mois de mai, des records d’encours avec, respectivement, 424,2 et 153,8 milliards d’euros ; portant le total des deux placements à 578 milliards d’euros.

C’était avant les évènements du 9 juin 2024

Le processus de normalisation en matière d’épargne, constaté depuis le début de l’année, risque d’être mis à mal par les résultats des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale.

Depuis le début de l’année, les ménages relâchaient leur effort d’épargne de précaution au profit de l’épargne longue et notamment de l’assurance vie. S’ils avaient opté pour une réorientation de leur épargne, ils n’avaient pas, en revanche, décidé de puiser dans leur bas de laine pour accroître leurs dépenses de consommation. La prudence restait de mise en ce début d’année. Le taux d’épargne reste nettement au-dessus de la moyenne d’avant crise sanitaire (17,6 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2024, contre 15 % avant 2020 – INSEE). A la différence des Américains, les Français ont décidé de maintenir un fort encours d’épargne de précaution. L’encours cumulé du Livret A et du LDDS est ainsi passé de 371 à 578 milliards d’euros de mai 2014 à mai 2024.

Les incertitudes politiques, dont l’ampleur est sans précédent depuis 1981, constituent pour de nombreux épargnants un nouveau choc. Au vu des réactions constatées lors des dernières crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste), les ménages opteront pour l’attentisme et privilégieront les liquidités, notamment le Livret A qui joue traditionnellement un rôle de valeur refuge. Complètement liquide, bénéficiant de la garantie de l’État, le Livret A est, pour de nombreux Français, le produit idoine en période d’incertitudes. Ils pourraient également maintenir des sommes plus importantes que dans le passé sur leurs comptes courants sachant que l’inflation s’est atténuée.

Les épargnants modestes dans le dur !

Après avoir connu une forte croissance en 2022 et en 2023, dopé par son taux de rémunération élevé, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) enregistre, au mois de mai, une deuxième décollecte successive, -40 millions faisant suite à -270 millions du mois d’avril

Les ménages les plus modestes sont contraints de puiser dans leur épargne de court terme pour faire face à leurs dépenses courantes. Les effets « taux » et « relèvement du plafond » semblent arriver à leur terme, les considérations économiques s’imposant à nouveau. Le produit renoue avec sa tendance de long terme. Avant l’augmentation du taux du LEP en 2022, ce produit était chroniquement en décollecte.

Sur les cinq  premiers mois de l’année, la collecte du LEP reste positive, à 3,94 milliards d’euros, contre 7,91 milliards d’euros sur la même période en 2023.

L’encours du LEP s’élève, fin mai, à 75,8 milliards d’euros.

Le Coin des Epargnants du 1er juin 2024 : un air d’automne

Un mois de mai automnal

Contrairement à Fitch et à Moody’s, Standard & Poor’s a décidé vendredi 31 mai de dégrader la note de la dette française, la faisant passer du statut « AA » à « AA- » avec une perspective stable. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse de la note de la France : le déficit public de 2023 révisé à la hausse à 5,5 % du PIB et une prévision de dette publique à 112 % du PIB en 2027. L’agence ne croit pas en la capacité des pouvoirs publics à revenir à 3 points de PIB de déficit d’ici 2027 avec une croissance potentielle de plus en plus faible. Cette dégradation intervient douze ans après la perte du triple « A » de la France en 2012

La baisse de la note de la France n’aura pas de conséquence sur les taux d’intérêt, les investisseurs ayant intégré, depuis des mois, les problèmes financiers de la France.  Le taux de l’OAT à 10 ans était de 3,145 % avec un écart stable avec l’Allemagne de 0,5 point. Les investisseurs ont besoin de placer leurs liquidités dans des emprunts jugés encore relativement sûrs. La charge d’intérêts pour 2024 a été même corrigé à la baisse, à 45,3 milliards d’euros, contre 48,1 milliards d’euros initialement prévu.  Dans le plan d’économies de 10 milliards annoncé en avril, 800 millions en moins sur les coûts d’emprunt ont d’ailleurs été anticipés. Ces derniers jours, Bercy espérait même encore gagner quelques centaines de millions. L’exercice budgétaire de 2025 risque en revanche être d’une rare complexité. Le Ministère de l’économie devra réaliser entre 20 à 25 milliards d’euros d’économies….

Une accalmie sur le front des marchés « actions »

Le CAC 40 n’a progressé que de 1 % sur le mois de mai quand l’Eurostoxx a augmenté de1,9 % et le Daxx allemand de 3,23 %. Le CAC 40 finit le mois en-dessous des 8000 points à 7 992 points et en perdant 1,26 % sur la semaine. En cette fin de mois mai, entre interrogations sur le calendrier de la baisse des taux et les bons résultats des entreprises, les investisseurs ont opté pour la prudence digérant ainsi une succession de records. Depuis le début de l’année, le bilan reste malgré tout positif. Le CAC 40 a progressé de près de 6 % sur les cinq premiers mois. Le Daxx allemand comme l’Eurostoxx ont fait mieux avec un gain de 10 %. L’indice parisien a été pénalisé par le recul des valeurs du luxe en raison des perspectives de résultats inférieures aux attentes en lien avec le ralentissement de la croissance en Chine.

Les indices américains sont en recul ces deux dernières semaines mais le bilan reste positif sur l’ensemble du mois de mai. L’indice S&P 500 a progressé de près de 5,2 % et le Nasdaq de plus de 6 %. Ces deux indices ont été portés en début de mois par les résultats des valeurs technologiques.

L’or a été la grande vedette des cinq premiers mois, l’once s’adjugeant un gain de près de 13 % depuis le 1er janvier avec à la clef de nombreux records (près de 2450 dollars l’once le 20 mai dernier). Il s’échangeait le 31 mai à plus de 2363 dollars.

Malgré les évènements au Proche Orient, le cours du pétrole est resté relativement sage avec une progression de moins de 6 % pour le baril Brent. Le ralentissement de la croissance de la Chine et de l’Europe a pesé sur les cours.

Sur le marché des changes, l’euro n’a pas regagné de terrain par rapport au dollar. La monnaie européenne a abandonné 1,8 % entre le 1er janvier et le 31 mai. Le dollar bénéficie toujours de la forte croissance américaine et d’un différentiel de taux favorable.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
31 mai 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 992,87-1,26 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 218.08-2,18 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 277.51-0,51 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 735,02-1,91 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 497,94-1,05 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 275,38-0,51%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 983,67-1,03° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 487,90-1,53 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 086,81+0,09 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,146 %+0,074 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,678 %+0,009 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,512 %+0,039 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,084470,00 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 333,82-0,19 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars82,16-2,81  %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Progression du taux d’épargne au premier trimestre en France

Au premier trimestre, l’INSEE a confirmé la croissance de 0,2 % du  produit intérieur brut (PIB) pour la France. Le pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages par unité de consommation a progressé moins vite (+0,5 % après +0,8 %). Le taux d’épargne des ménages a augmenté pour atteindre 17,6 % de leur RDB au cours du premier trimestre, après 17,2 % au trimestre précédent. Le taux de marge des sociétés non financières (SNF) se contracte au premier trimestre 2024 : il s’établit à 32,1 % de leur valeur ajoutée, après 33,3 % au trimestre précédent.

Au premier trimestre 2024, le PIB en volume a donc augmenté de 0,2 % en variation trimestrielle après +0,3 %. La consommation des ménages a ralenti (+0,1 % après +0,2 % au quatrième trimestre 2023), tempérée en particulier par une chute des dépenses en matériels de transport (-3,4 % après +2,8 %), notamment de voitures neuves. La formation brute de capital fixe (FBCF), c’est-à-dire l’investissement, a diminué de nouveau au premier trimestre 2024 (-0,4 % après -1,0 %), sous l’effet essentiellement du recul de la FBCF en construction (-1,3 % après -1,3 %) et en biens d’équipement (-1,7 % après -1,7 %). Les dépenses des administrations publiques restent dynamiques (+0,6 % après +0,4 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks a contribué légèrement à la croissance du PIB ce trimestre (+0,1 point après 0,0 point). Les exportations ont progressé un peu plus vite au cours du premier trimestre 2024 (+1,2 % après +1,0 %). Elles sont portées par le rebond des exportations de produits agricoles, de matériels de transport et des  « autres produits manufacturés ». Quant aux importations, elles se sont accrues de 0,4 % après -1,7 %, soutenues par les importations de pétrole raffiné et de matériels de transport. Au total, la contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB a été positive au premier trimestre 2024 (+0,2 point après +1,0 point). La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB a été de nouveau négative ce trimestre (-0,2 point après -0,7 point au quatrième trimestre 2023).

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants a continué de progresser au premier trimestre avec une hausse de 1,2 %, après +1,3 % au trimestre précédent. Les prestations sociales sont en hausse de +2,5 % après +1,3 %, en lien avec la revalorisation des retraites de base au 1er janvier. En revanche, la masse salariale reçue par les ménages a progressé moins vite  (+0,5 %, après +1,2 %) avec le contrecoup du versement, au trimestre précédent, de la prime de pouvoir d’achat des fonctionnaires. Les impôts versés par les ménages ont augmenté de +2,2 % après -1,2 %, du fait de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sur les revenus du capital. Dans le même temps, le prix de la consommation des ménages a augmenté de +0,6 % après +0,3 %). Le pouvoir d’achat du RDB des ménages a augmenté de 0,6 % après +1,0 % au quatrième trimestre 2023. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il a progressé de 0,5 %, après +0,8 %.

Le taux d’épargne des ménages a, de son côté, augmenté de nouveau, leur consommation en volume croissant moins que leur pouvoir d’achat. Il s’est élevé à 17,6 %, après 17,2 % au quatrième trimestre 2023.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Le nombre total d’heures travaillées en France a diminué au premier trimestre 2024 : -0,1 %, après +0,2 % au trimestre précédent. L’emploi total a, en revanche, continué de progresser (+0,1 % après +0,1 %), mais le nombre d’heures travaillées par emploi recule (-0,2 % après +0,1 %), en raison notamment d’un rebond des arrêts maladie.

Au premier trimestre 2024, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) a baissé à 32,1 %, contre 33,3 % au trimestre précédent. Ce repli concerne principalement les branches manufacturières. Dans l’énergie, le taux de marge est resté stable et élevé. Le repli reflète la baisse du prix de valeur ajoutée, ainsi que le repli des subventions (en particulier des subventions du dispositif d’aide au paiement des factures d’énergie). En revanche, les impôts sur la production versés par les sociétés reculent, d’une part par contrecoup de la hausse de la taxe foncière au trimestre dernier, et d’autre part du fait d’une nouvelle baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).

Au premier trimestre 2024, le besoin de financement des administrations publiques (APU) a baissé de 0,3 point de PIB. Il s’élevait à 5,6 % du PIB après 5,9 % au quatrième trimestre 2023.

Premier trimestre encourageant pour les entreprises européennes

Malgré la faible croissance économique, les entreprises ont amélioré leurs résultats de 9 % au cours du premier trimestre par rapport au dernier trimestre de l’année dernière. Les annonces des grandes entreprises cotées ont conduit à la hausse des indices « actions » des différentes places européennes. À Paris, le CAC 40 a ainsi, augmenté de 7,4 %  lors des trois premiers mois de l’année. À Francfort, le DAX s’est apprécié de plus de 12 %, tout comme l’indice paneuropéen Euro Stoxx 50. Ce dernier a connu l’un de ses cinq meilleurs démarrages sur ces 25 dernières années.

Les profits restent néanmoins en retrait sur un an mais une partie de l’écart enregistré à la fin de l’année dernière a été comblé. Les perspectives de croissance des profits 2024 sont en nette amélioration. La baisse des profits sur un an est, en grande partie, imputable aux entreprises du secteur de l’énergie (dont les pétrolières). La baisse des cours, en 2023, explique ce recul. Ces entreprises avaient dégagé des bénéfices exceptionnels jusqu’au premier trimestre 2023.

Au premier trimestre, les entreprises malgré de faibles évolutions des ventes ont réussi à maintenir leurs marges. Ces dernières ont atteint plus de 11 %, hors secteur de l’énergie, selon la Société Générale. Les entreprises réagissent de plus en plus rapidement aux fluctuations de la demande, afin de maintenir leur rentabilité. Au premier trimestre, les entreprises financières et de la santé ont porté les indices « actions ». Pour les prochains mois, les chefs d’entreprise sont relativement confiants. Ils s’attendent à une légère reprise de la consommation en Europe. Ce regain d’optimisme s’est traduit par une hausse des dividendes et des annonces de rachats d’actions. À ce titre, 70 % des programmes annoncés restent à exécuter, ce qui pourrait soutenir les indices boursiers européens d’ici la fin de l’année.

Les indicateurs avancés « PMI » sont en hausse pour la zone euro. Les investisseurs attendent la baisse prochaine des taux directeurs de la BCE. Néanmoins, plusieurs signaux appellent à la vigilance. Le secteur du luxe, après avoir connu trois années d’expansion rapide, marque le pas, les consommateurs chinois et américains réduisant leurs achats. Les marges pourraient s’éroder avec la multiplication des revendications salariales surtout en période d’absence de gains de productivité. La croissance des salaires est désormais supérieure à l’inflation. Les cours élevé des actions commence à inquiéter en particulier aux États-Unis où certains prévoient un net ralentissement de la croissance.

Livret A : atterrissage en douceur

Le Livret A, un mois d’avril en retrait

La collecte du mois d’avril confirme l’atterrissage du Livret A, engagé depuis le début de l’année après les records de l’année 2023. Cette collecte s’élève à 1,48 milliard d’euros, contre 1,53 milliard d’euros en mars, 2,36 milliards d’euros en février et 2,27 milliards d’euros en janvier. Elle est inférieure à celle du mois d’avril 2023, 2,33 milliards d’euros. Le résultat de l’année 2024 est inférieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,8 milliard d’euros), sachant que le mois d’avril est, en règle générale, un mois favorable au Livret A. Une seule décollecte a été enregistrée depuis 2009 (170 millions en 2015).

Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu, en avril, une collecte de 760 millions d’euros, contre +910 millions d’euros en mars et 1,04 milliard d’euros en février. L’année dernière, en avril, la collecte avait été de 1,15 milliard d’euros. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du LDDS s’élève à 3,68 milliards d’euros, contre 6,82 milliards d’euros sur la même période en 2023. Depuis 2009, le LDDS n’a connu qu’une seule décollecte en avril (-2 millions d’euros en avril 2009).

Record d’encours pour le Livret A et le LLDS

Le Livret A et le LDDS battent en ce mois d’avril de nouveaux records d’encours à, respectivement, 423 et 153,2 milliards d’euros portant le total des deux placements à 576,2 milliards d’euros.

Normalisation en marche

Les résultats du Livret A et du LDDS du mois d’avril s’inscrivent dans la normalisation engagée depuis le début de l’année. L’épargne réglementée retrouve des niveaux de collectes plus traditionnels. Cette évolution s’explique par la disparition de l’effet taux, le rendement étant inchangé depuis le 1er février 2023 et la fin de la vague inflationniste qui réduit la propension des ménages à constituer une épargne de précaution. Malgré tout, après quatre ans d’épargne à court terme à bribe abattue, les Français n’ont pas décidé de puiser dans leur Livret A ou dans leur LDDS pour accroître leur consommation ou réaliser des investissements. Ils épargnent simplement un peu moins et ils privilégient un peu plus qu’auparavant l’assurance vie ou le Plan d’Épargne Retraite.

Dans les prochains mois, avec l’arrivée des vacances d’été, l’érosion de la collecte devrait se poursuivre surtout si la baisse de l’inflation se confirme.

Le Livret d’Épargne Populaire, première décollecte depuis mai 2022

Après avoir connu une forte croissance depuis 2022, dopé par son taux de rémunération élevé,  le Livret d’Épargne Populaire (LEP) enregistre une décollecte de 270 millions au mois d’avril (la première en près de deux ans), contre une collecte positive de 950 millions d’euros en mars, de 1,39 milliard d’euros en février et de 1,92 milliard d’euros en janvier. Au mois d’avril 2023, la collecte du LEP avait été de 460 millions d’euros. Cette rupture semble prouver que les ménages les plus modestes, ont puisé dans leur épargne de court terme. La baisse de l’inflation a pu les inciter à augmenter les dépenses de consommation, sachant qu’ils avaient réalisé d’importantes économies ces derniers mois. Il y a un effet rattrapage au niveau de la consommation qui amène à une sortie d’épargne.

Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du LEP reste positive, à 3,99 milliards d’euros, contre 7,69 milliards d’euros sur la même période en 2023.

L’encours du LEP s’élève, fin avril, à 75,9 milliards d’euros.

Le Coin de l’Epargne du samedi 18 mai 2024 : Les Etats-Unis, la course toujours en tête

Consolidation à un haut niveau

Après une pluie de records la semaine dernière, les investisseurs ont opté pour la prudence et la consolidation en ce milieu du mois de mai. Plusieurs données chinoises ont pesé sur les cours. En avril, si la production industrielle a progressé de 6,7 % sur un an, les ventes de détail, n’ont connu qu’une croissance de 2,3 %, contre + 3,1 % le mois précédent, et un consensus à 3,7%. L’économie chinoise reste toujours handicapée par l’atonie de la consommation et la multiplication des sanctions commerciales à son encontre.

Aux Etats-Unis, les interrogations sur la date de la baisse des taux directeurs par la FED demeurent. Si quelques signes prouvent un ralentissement de l’inflations sous-jacente, plusieurs responsables des banques centrales des Etats appellent à la prudence. Malgré tout, le Dow Jones pour la première fois de son histoire a franchi cette semaine la barre des 40 000 points. Sur la semaine, cet indice a progressé de 1,2 %.

Dans ce contexte, les grands indices boursiers européens ont légèrement reculé cette semaine. Le CAC 40 a évolué à une centaine de points de son record inscrit il y a tout juste une semaine et a perdu 0,7 % sur la semaine. Mercredi 15 mai, le Nasdaq a également touché un plus haut et a augmenté de plus de 2 % sur la semaine. Les valeurs américaines bénéficient toujours de l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle.

Le prix du pétrole a été hésitant sur la semaine. L’Agence Internationale de l’Energie a prévu une faible progression de la demande mais dans le même temps, la baisse de l’inflation laisse présager une baisse des taux directeurs des banques centrales, synonyme de reprise de l’économie. Le baril de Brent a terminé la semaine autour de 83 dollars en hausse de 1 % sur la semaine.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
24 mai 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 167,50-0,63 %7 543,186 471,31
Dow Jones40 003,59+1,17 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 303,27+1,31 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 685,97+2,10 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 707.28-0,32 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 420,26-0,07 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 064,14-0,39° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 787,38+1,81 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 130,24-1,02 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,007 %-0,013 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,511 %-0,009 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,406 %-0,102 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0870+0,87 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 408,23+1,36 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,64+0,96  %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Les Français en mode épargne

Fin 2023, selon la Banque de France, le patrimoine des ménages a atteint 6 185,5 milliards d’euros, contre 5 848,3 milliards d’euros en 2022. Cette augmentation est imputable aux flux de placements financiers (+109,5 milliards d’euros) et à l’appréciation des actifs (+227,8 milliards d’euros). En 2022, les flux de placements avaient plus importants (+166 milliards d’euros), mais la valeur des actifs avait reculé en lien avec les résultats en retrait des marchés « actions » (-310,5 milliards d’euros). Les flux nets d’épargne en 2023 ont été de 109 milliards d’euros en recul par rapport à 2022 (166 milliards d’euros). Les flux nets retrouvent quasiment leur niveau d’avant pandémie (111 milliards en 2018 et 100 milliards en 2019).

Un moindre recours à l’endettement pour financer les investissements

Les flux d’épargne brut demeurent élevés : 315 milliards d’euros en 2023, contre 291,7 milliards d’euros en 2022. Les ménages ont investi pour 173,7 milliards d’euros, essentiellement dans l’immobilier. La baisse avec 2022 est faible (62,7 milliards d’euros). Ils ont eu recours à des apports personnels plus importants pour investir afin d’être moins exposés à la hausse des taux. Les ménages ont réduit, en effet, en 2023, leur recours à l’endettement. Les flux d’endettement n’ont été que de 21,2 milliards d’euros contre 83,2 milliards d’euros en 2022. Pour le seul quatrième trimestre 2023, le flux d’endettement a été de 1,6 milliard d’euros quand la moyenne trimestrielle entre 2013 et 2023 est de 13,3 milliards d’euros.

Une préférence marquée pour le produits de taux

Le patrimoine financier des ménages est composé de 3 736,3 milliards d’euros de produits de taux et de 2 379,6 milliards d’euros de produits de fonds propres.

L’encours des produits de taux est en hausse en raison du succès de l’épargne réglementée. Les flux nets sur un an au quatrième trimestre 2023 ont été de 74,2 milliards d’euros contre 77,7 milliards d’euros au troisième trimestre. Les flux ont été négatifs pour le numéraire et les dépôts à vue, en 2023, de 48,4 milliards d’euros. À fin 2023, l’encours du numéraire et des dépôts à vue s’élevait à 751 milliards d’euros. Les ménages ont réduit les liquidités placées sur leurs dépôts à vue pour les réaffecter essentiellement sur les produits d’épargne réglementée. Sur un an, les flux de l’épargne réglementée ont atteint 61,4 milliards d’euros au quatrième trimestre 2023, contre 63,7 milliards d’euros en troisième trimestre. Au quatrième trimestre 2023, l’encours de l’épargne réglementée a atteint 935,5 milliards d’euros.

Les flux en faveur des contrats à terme et des livrets bancaires demeurent positifs en 2023 (+42,2 milliards d’euros au quatrième trimestre sur un an, contre 40,9 milliards d’euros au troisième trimestre). Ce résultat est imputable à la croissance des contrats à terme qui bénéficient de taux attractifs supérieurs à 3 % en lien avec la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne.

Les flux au profit des fonds euros de l’assurance vie et de l’épargne retraite ont été faibles : +3,6 milliards d’euros sur un an au quatrième trimestre 2023. Ce résultat positif est à mettre au crédit de l’épargne retraite, les fonds euros de l’assurance vie étant en décollecte. L’encours des fonds euros de l’assurance vie et de l’épargne s’élevait à 1482,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2023.

Les flux nets en faveur des produits de fonds propre sur un an au quatrième trimestre 2023 se sont élevés à 37,5 milliards d’euros, contre 52,6 milliards d’euros au troisième trimestre. Les unités de compte de l’assurance vie et des produits d’épargne retraite ont enregistré un flux net de 26,7 milliards d’euros sur un au quatrième trimestre 2023, contre 31,6 milliards d’euros sur un an au troisième trimestre 2023. Toujours en 2023, les flux en faveur des actions cotées ont été négatifs de 12,1 milliards d’euros sur un an au quatrième trimestre.

Un taux d’épargne toujours élevé en France

Le taux d’épargne des ménages en France reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire. Selon la Banque de France, il s’est élevé au quatrième trimestre 2023 à 17,5 % du revenu disponible brut en France, contre 15,2 % au quatrième trimestre 2019. Les ménages allemands sont ceux qui épargnent le plus en Europe (20,4 %) et quand ceux d’Italie ne mettent que 9 % de leurs revenus de côté.

Cercle de l’Épargne – Banque de France – Eurostat

Premiers résultats pour 2024

Selon la Banque de France, les premières données du premier trimestre 2024 soulignent une poursuite du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue                                (-10 milliards après -16,3 milliards au quatrième trimestre), un flux faiblement positif sur l’épargne réglementée, et un net rebond de l’assurance vie en UC (+12,5 milliards).

Le Coin des Epargnants du 11 mai 2025 : une pluie de records sur les marchés

Pluie de records sur les marchés « actions »

Cette semaine, les espoirs de reprise de la croissance en Europe et de baisse prochaine des taux directeurs ont porté les indices des grandes places financiers vers les sommets.  En cinq jours, le CAC 40 a gagné plus de 3,5 %. Vendredi 10 mai, le CAC 40 a battu en séance son record du 28 mars dernier à 8 259 points. Toujours vendredi, il a atteint son plus haut niveau jamais constaté en clôture qui datait, également du  28 mars à 8 219 points (ancien record 8 206 points). Les autres indices sont sur la même longueur d’onde, le Stoxx 600, l’indice large de référence ai niveau européen, a battu un nouveau record tout comme l’indice allemand Daxx ou celui de Londres, le Footsie. Les indices américains ont enfin enregistré une nouvelle progression hebdomadaire, +1,9 % pour le S&P 500 et +1,11% pour le Nasdaq.

Ces records interviennent à la fin de la saison de la publication des résultats du premier trimestre des entreprises, résultats qui ont indéniablement rassurés les investisseurs. Ces derniers estiment, par ailleurs, que la baisse des taux directeurs aux Etats-Unis est désormais envisageable compte du tenu du ralentissement des créations d’emploi. Les inscriptions au chômage ont augmenté cette semaine à leur niveau le plus élevé depuis août 2023, le nombre d’emplois disponibles se réduit et la progression des salaires (+3,9 %) désaccélére. La baisse des taux reste néanmoins conditionnée à celle de l’inflation sous-jacente. En Europe, la Banque d’Angleterre a confirmé une prochaine première baisse des taux qui pourrait intervenir en juin comme pour la Banque centrale européenne.

Signe d’une reprise de l’activité, les exportations allemandes en mars ont progressé de 0,9 % sur un mois, selon Destatis, l’agence statistique fédérale. Cette progression a surpris car une contraction était attendue. La hausse a été de 0,5 % pour les exportations à destination de l’Union Européenne et de 1,3 % pour celles vers le reste du monde et notamment les Etats-Unis qui restent le premier client de Berlin. Dans le même temps, les importations ont progressé de seulement 0,3 %, permettant à l’excédent commercial allemand d’atteindre 22,3 milliards d’euros.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
10 mai 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 219,14+3,24 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 512,84+2,13 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 222,68+1,90 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 340,87+1,11 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 756,86+4,26 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 433,76+2,70 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 085,08+3,30° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 229,11-0,42 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 154,55+1,63 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,020 %+0,028 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,520 %+0,026 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,508 %+0,003 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0779+0,29 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 369,13+2,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,11+0,48  %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du samedi 4 mai 2024 : l’emploi américain se calme

Emploi, le début d’un ralentissement aux Etats-Unis ?

En avril, les entreprises américaines ont créé moins d’emplois que les mois précédents. Le nombre de postes non agricoles créés en avril n’a été que de 175 000, soit moins que les 240.000 anticipés en moyenne par les économistes interrogés par l’agence Bloomberg et les 315.000 de mars. Le taux de chômage a diminué de 0,1 point à 3,9%. La croissance du salaire horaire moyen a ralenti passant de 4,1% à 3,9% sur un an, contre 4% attendu. Si un marché du travail solide est une bonne nouvelle pour les employés, les tensions liées aux pénuries de main-d’œuvre depuis près de trois ans contribuent à alimenter l’inflation. Les résultats du mois d’avril sont une bonne nouvelle pour ceux qui espèrent une baisse prochaine des taux directeurs. Mercredi 1er mai, sans surprise, la FED a laissé inchangé ses taux à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%. Son Président, Jerome Powell, a indiqué que « l’inflation a considérablement diminué au cours de l’année écoulée tandis que le marché du travail est resté solide, ce qui est une très bonne nouvelle, mais elle reste néanmoins trop élevée ». L’idée est que les taux devraient baisser avant l’élection présidentielle du mois de novembre…. Les taux des obligations souveraines se sont détendus avec l’annonce de l’emploi américain. Le taux de l’obligation à 10 ans est revenu à 4,5 % quand elle dépassait 4,6 % la semaine dernière. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé en-dessous des 3 %.

Cercle de l’Epargne – données Département du Travail américain

Les investisseurs ont réagi favorablement aux résultats de l’emploi américain, les indices actions reprenant quelques couleurs vendredi après avoir perdu du terrain en début de semaine. Le CAC 40 à 7 957,57 points a enregistré lors des cinq dernières séances une baisse de 1,2 %. En revanche, les indices américains ont réussi à conclure une nouvelle semaine de hausse. Le cours du baril de pétrole (Brent) a baissé de 6 % cette semaine du fait du ralentissement de la demande en lien avec la faible croissance mondiale. L’Agence Internationale de l’Energie a indiqué que les stocks étaient à des niveaux élevés.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
3 mai 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 957,57-1,19 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 675,68+1,14 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 127,79+0,65 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 156,33+1,44 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 993,69-1,04 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 213,49+0,83 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 921,48-1,20° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 236,07+0,79 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 104,82+0,52 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,992 %-0,072 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,494 %-0,084 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,505 %-0,167 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0770+0,66 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 293,97-1,82 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83.25-6,77  %77,1384,08
Cercle de l’Epargne

10 millions de Plans d’Epargne Retraite

En 2023, le Plan d’Épargne Retraite a franchi deux seuils, celui des 10 millions de titulaires et celui des 300 milliards d’euros d’encours. Quatre ans après son adoption, le PER connaît une croissance rapide en partie grâce aux transferts des anciens produits. Les résultats des prochaines années permettront d’apprécier le dynamisme réel de ce produit. Les enquêtes réalisées par le Cercle de l’Épargne semblent prouver l’existence d’une réelle appétence des épargnants à son égard.

Chiffres du PER en 2023
Nombre total de PER souscrits10.00 millions
Nombre de PER assurantiels (assurance-vie)5,50 millions
Nombre de PER bancaires (compte-titres)4,50 millions
Encours total sur les PER (tous confondus)102.80 Mds d’euros
Encours sur les PER Individuel (compartiment 1)59,9 Mds d’euros
Encours sur les PER entreprise (compartiment 2)23,4 Mds d’euros
Encours sur les PER obligatoire (compartiment 3)19,5 Mds d’euros
Encours total sur les PER assurantiels77.8 Mds d’euros
Encours total sur les PER bancaires25 Mds d’euros
Encours moyen par PER10.280 €
(source : Gouvernement, France Assureurs, FranceTransactions.com, en date du 31 décembre 2023)

Le segment individuel du PER est le plus important avec un encours, fin 2023, de 59,9 milliards d’euros. Ce segment a bénéficié d’importants transferts en provenance d’anciens contrats PERP, Madelin ou Préfon. Le segment 2 en lien avec l’épargne salariale comptabilisait un encours de 23,4 milliards d’euros et le segment 3 (retraite supplémentaire obligatoire d’entreprise) clôt la marche avec un encours de 19,5 milliards d’euros.

L’inquiétude des Français face à l’avenir du système de retraite conduit au succès du PER. Près de trois quarts d’entre eux (enquête Cercle de l’Épargne de 2023) estiment que leurs pensions ne leur permettront pas de vivre correctement lorsqu’ils seront à la retraite. Cette crainte est amplement partagée par toutes les catégories de ménages. Plus d’un Français sur deux déclarent épargner en vue de la retraite. Le Plan d’Épargne Retraite se place désormais parmi les produits les plus attractifs, après l’assurance vie et les livrets, pour préparer sa retraite, devançant désormais l’immobilier. La déduction fiscale à l’entrée et la sortie possible en capital expliquent également son succès.

Assurance vie : un premier trimestre prometteur

Le mois de mars 2024 a été marqué par le retour au premier plan des fonds euros qui étaient boudés, depuis de nombreux mois, par les assurés. En début d’année, la communication de leur rendement 2023 et les opérations de taux bonifiés lancées par les assureurs ont conduit les épargnants à revenir sur ce type de supports. La popularité de ces derniers demeure forte en raison de la garantie en capital qu’ils offrent.

L’assurance vie : toujours et encore

En mars, selon France Assureurs, l’assurance vie confirme son bon début d’année avec une collecte nette de 3,5 milliards d’euros faisant suite à celles des mois de janvier et février (respectivement 2,4 et 3,4 milliards d’euros). La collecte nette du mois de mars 2024 est supérieure à celle de l’année dernière pour le même mois (470 millions d’euros) et à sa moyenne décennale (1,2 milliard d’euros). Le mois de mars réussit en règle générale assez bien à l’assurance vie ; deux décollectes seulement ont été constatées lors de ces dix dernières années : en 2017 (-9 millions d’euros) et en 2020 (-1,8 milliard d’euros en raison des confinements covid).

Pour l’ensemble du premier trimestre 2024, la collecte nette a atteint plus de 9,2 milliards d’euros soit plus de trois fois son montant de 2023 (2,7 milliards d’euros).

Pour la première fois depuis novembre 2021, la collecte nette a été positive pour les fonds euros +0,8 milliard d’euros traduisant un regain d’intérêt de la part des assurés. Néanmoins, pour l’ensemble du premier trimestre, la collecte nette en fonds euros est négative de 1,5 milliard d’euros. Pour les unités de compte, la collecte nette a été de 2,6 milliards d’euros en mars. Pour l’ensemble du premier trimestre, elle dépasse 10,7 milliards d’euros.

Les ménages en mode épargne longue

En mars 2024, les cotisations brutes se sont élevées à 15,7 milliards d’euros, en hausse de 1 milliard d’euros par rapport à mars 2023. Les placements sur les fonds euros ont augmenté de 17 % quand ceux en faveur des unités de compte ont reculé de 8 %.

Sur l’ensemble du premier trimestre, les cotisations ont atteint près de 50 milliards d’euros (48,2 milliards d’euros), les fonds euros étant en hausse de 16 % et les unités de compte de 12 %. La part des cotisations en unités de compte s’établit à 35 % sur le mois de mars et à 39 % sur le 1er trimestre 2024, en légère baisse par rapport à l’ensemble de l’année 2023 (41 %)

Des prestations en léger recul grâce aux fonds en euros

Après une période de forte augmentation, les prestations ont enregistré un recul grâce aux moindres rachats sur les fonds euros. La diminution peut s’expliquer par la plus grande confiance accordée aux fonds euros. Ces derniers mois, les ménages étaient tentés de transférer une partie de leurs fonds euros vers des contrats  à terme plus rémunérateurs. Par ailleurs, la faiblesse des transactions immobilières restreint les besoins d’apports de la part des ménages.

Les prestations ont diminué en mars de 2 milliards d’euros en mars 2024 par rapport à mars 2023, à 12,2 milliards d’euros. Cette baisse concerne avant tout les supports en euros. Sur les trois premiers mois de l’année, les prestations sont en recul de 0,3 milliard d’euros par rapport à la même période de l’année dernière, à 39,0 milliards d’euros. Les rachats représentent 58 % des prestations, ratio identique à celui de l’année 2023 dans son ensemble.

Un encours record

L’encours de l’assurance vie se rapproche progressivement de la barre des 2000 milliards d’euros. Fin mars, il s’élevait à 1 965 milliards d’euros dopé par la bonne collecte et l’appréciation des unités de compte en lien avec la bonne tenue des marchés financiers.

L’assurance vie retrouve des couleurs

L’assurance vie a gagné, ces derniers mois, en attractivité. Depuis 2022, le premier placement des ménages était challengé par les livrets réglementés (Livret A, LDDS) et par les contrats à terme. Ces produits qui bénéficient tout comme les fonds euros de la garantie en capital, offraient des rendements plus élevés. Les produits d’épargne à courte terme sont devenus, en raison du relèvement rapide des taux directeurs de la Banque centrale européenne, mieux rémunérés que des produits longs comme l’assurance vie. La hausse des taux longs et la fin de celle des taux directeurs permet progressivement de retrouver la hiérarchie logique des taux. L’assurance vie devrait, de ce fait, dans les prochains mois, continuer sur sa lancée d’autant plus que les ménages disposent d’importantes liquidités à réaffecter. La diminution des taux pratiqués sur les contrats à terme par anticipation des décisions à venir des banques centrales devrait, en effet, jouer en faveur des fonds euros. L’assurance vie profite enfin du maintien d’un fort taux d’épargne en France, taux qui reste pour le moment supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire.

Livret A : atterrissage en douceurs

La fin des effets taux

La collecte du mois de mars pour le Livret A, s’élève à 1,53 milliard d’euros. Elle est en retrait par rapport à celles du mois de janvier,  2,27 milliards d’euros et de février, 2,36 milliards d’euros. Elle est également nettement inférieure à celle de mars 2023, 4,17 milliards d’euros, dopée alors par le passage (le mois précédent) du taux de rendement de 2 à 3 %. Le Livret A semble rentrer progressivement dans le rang après une période faste.

En règle générale, le mois de mars réussit au Livret A, aucune décollecte n’ayant été enregistrée depuis 2009. Le résultat du mois de mars 2023 est en retrait par rapport à la moyenne de ces dix dernières années (1,9 milliard d’euros).

Sur l’ensemble du premier trimestre, la collecte a été de 9,08 milliards d’euros, bien moins élevée que celle de 2023 qui était exceptionnelle (19,71 milliards d’euros). Le recul atteint 51 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, de son côté, une collecte de 910 millions d’euros contre 1,04 milliard d’euros au mois de février. L’année dernière, en mars, la collecte avait atteint 1,82 milliard d’euros. Sur les trois premiers mois de l’année 2024, la collecte du LDDS a atteint 2,92 milliards d’euros, contre 5,67 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le recul est de 48 %.

Le Livret A et le LDDS battent en ce mois de mars de nouveaux records d’encours à, respectivement, 421,5 et 152,5 milliards d’euros.

Un rendement réel positif pour le Livret A

Avec un taux d’inflation de 2,4 % en mars, le rendement réel du Livret A est, pour la première fois depuis 2020, redevenu positif. Les épargnants gagnent à nouveau de l’argent avec leur Livret A. Traditionnellement, un rendement réel positif a peu d’influence sur le niveau de la collecte, les épargnants regardant avant tout le taux nominal et le taux des autres placements.

Le taux du Livret A étant gelé jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait rester positif, sauf évènement extérieur, jusqu’à cette date. Il pourrait alors, compte tenu de l’évolution des taux des marchés monétaires et des prix, revenir, selon la formule, autour de 2,25/2,5 %.

Un retour à la normale ? Pas tout à fait !

Après deux années atypiques marquées par le passage du taux de 0,5 à 3 % et par l’augmentation des prix, le Livret A retrouve, en ce début d’année 2024, un rythme de croissance plus classique. Durant la vague inflationniste, les ménages ont privilégié l’épargne de court terme et cela d’autant plus que sa rémunération était en progression. Avec la décrue du taux d’inflation, revenu à 2,4 % au mois de mars dernier, les ménages réduisent leur effort d’épargne sur les livrets.

Le point surprenant n’est pas la normalisation de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur cagnotte. Depuis 2019, l’encours du Livret A a progressé de plus de 120 milliards d’euros et celui du LDDS de plus de 40 milliards d’euros. Les ménages conservent plus de liquidités sur leurs livrets que dans le passé. Cela témoigne d’une baisse de confiance dans l’avenir. Cette évolution peut également s’expliquer par le vieillissement de la population. Les Français diffèrent en la matière des Américains et des Espagnols qui ont fortement consommé leur cagnotte covid. Les Allemands adoptent, en revanche, un comportement assez proche de celui des Français.

Perspectives des prochains mois, un retour de la consommation et de l’épargne de long terme ?

Jusqu’à la fin du premier semestre, tout en restant positives, les collectes devraient être moins élevées qu’en 2023. En cas de confirmation de la désinflation et de baisse des taux d’intérêt au cours du second semestre, un rebond de consommation est à attendre avec, à la clef, un recul du taux d’épargne. Celui-ci pourrait s’accompagner de décollectes sur le Livret A. Plusieurs indices semblent indiquer une légère inflexion dans le comportement des ménages. Le niveau de confiance des ménages était, selon l’INSEE, en hausse en mars, avec en outre une augmentation de de l’opportunité de réaliser des achats importants (enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages – INSEE – mars 2024).

Le Livret d’Épargne Populaire rentre dans le rang

Après avoir connu une forte croissance, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) décélère. Sa collecte a été, en mars, de 950 millions d’euros, contre 1,39 milliard d’euros en février et 7,24 milliards d’euros en mars 2023. Les effets « taux » et « relèvement du plafond » cessent d’alimenter la collecte. Sur les trois premiers mois de l’année, celle-ci atteint 4,26 milliards d’euros, contre 7,24 milliards d’euros sur la même période en 2023. L’encours du LEP s’élève fin mars.

Cercle de l’Epargne – CDC

Le Coin des Epargnants du samedi 13 avril 2024 : Jeu de taux en cours

Statuquo monétaire prolongé ?

Jeudi 11 avril dernier, La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion de son Conseil des Gouverneurs. Le taux de dépôt reste à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Cette décision de statuquo n’est pas une surprise et avait été largement anticipée par les investisseurs. La BCE s’en tient à son calendrier et devrait annoncer sa première baisse de taux le 6 juin prochain, à l’occasion de sa prochaine réunion de politique monétaire. La BCE a indiqué dans son communiqué que si l’analyse des prochaines statistiques renforçaient la « confiance dans la convergence durable de l’inflation vers l’objectif, il serait opportun de réduire le caractère restrictif actuel de la politique monétaire ». En mars, le taux d’inflation de la zone euro s’est élevé à 2,4 % sur un an, contre +2,8 % en janvier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) a également reculé à 2,9 % (son plus bas depuis février 2022), après 3,1 % en février. Le seul point de vigilance pour la BCE demeure les services dont la hausse des prix a cessé de se réduire depuis six mois. L’inflation pour les services se maintient ainsi à 4 %. Cette progression s’explique par la revalorisation des salaires. Aux Etats-Unis, l’inflation dépasse depuis trois mois les prévisions en raison justement des services et des salaires, ce qui a conduit la FED à différer la baisse de ses taux. La BCE suit avec attention l’évolution des prix aux Etats-Unis pour caler sa politique. Une différence de taille est néanmoins à souligner de part et d’autre de l’Atlantique. La croissance américaine est dynamique quand celle de la zone euro est atone. L’indice d’activité « PMI composite » de la zone euro a tout juste dépassé les 50 points en mars, seuil au-delà duquel l’activité est en expansion. En Europe, la croissance est portée l’Espagne et l’Italie, l’Allemagne et la France, eux, restant à la traîne. Les acteurs des marchés monétaires n’anticipaient plus, au maximum, que trois baisses de taux d’un quart de point de la part de la BCE cette année, alors qu’en début de semaine, ils évaluaient à 50 % la probabilité d’une quatrième. Dans le cas de la Banque d’Angleterre, les marchés ne prévoient plus que deux baisses de taux cette année, alors qu’ils en prévoyaient jusqu’à trois il y a quelques jours. Aux Etats-Unis, des voix se font entendre au sujet d’une baisse des taux directeurs reportés au moins de septembre. Sur fond de tensions entre Israël et l’Iran, le cours de l’or a battu de nouveaux records se rapprochant des 2400 dollars l’once. L’euro s’est déprécié sur la semaine tombant à son plus bas niveau depuis le début de l’année. Le dollar a bénéficié des rumeurs de reports de la baisse des taux et des bruits de bottes au Proche Orient en jouant son rôle de valeur refuge. Dans ce contexte, le cours du baril de pétrole (Brent) est resté au-dessus de 90 dollars. Les indices « actions » européens et américains ont perdu du terrain à l’exception de celui de Londres.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
12 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 010,83-0,86 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 983,24-2,35 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,41-1,79 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 175,09-0,65 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 904,15-1,09 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 995,58+1,23 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 955,01-1,32 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 523,55+1,36 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 019,47-1,62 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,866 %-0,042 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,363 %-0,033 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,516 %+0,150 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0650-1,77 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 394,21+2,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars90,99+0,18 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour l’Union des marchés de capitaux en Europe

La monnaie unique a plus de 25 ans mais elle cherche toujours son marché des capitaux. A la différence des Etats-Unis, l’Union européenne ne bénéficie d’un marché des capitaux unifié qu’en raison de la persistance de réglementations différentes et de l’absence d’une dette mutualisée importante. L’Europe aurait tout à gagner de se doter d’un espace unique des capitaux afin de faciliter le financement de ses entreprises et également mieux rémunérer l’épargne.

Les fédérations des banques françaises et allemandes ont adressé aux ministres de l’économie et des finances des deux pays, Bruno Le Maire et Christian Lindner, une lettre demandant la réalisation de progrès dans l’union des marchés de capitaux. Ils souhaitent que la prochaine Commission européenne s’empare du dossier considérant qu’un marché unifié constituerait un avantage concurrentiel pour les entreprises. Un tel marché augmenterait le volume des capitaux privés disponibles en faveur de l’investissement et permettraient aux banques d’offrir une plus grande variété de produits et de services. La Fédération bancaire française propose que la Banque centrale européenne intègre dans ses missions, l’amélioration de la compétitivité du secteur financier. A cette fin, avec son partenaire allemand, elle réclame la mise en place d’un « cadre juridique européen uniformisé, fondé sur des règles simples et claires, là où des règles nationales différentes nuisent à l’attrait des marchés de capitaux ». Les deux fédérations demandent  par ailleurs une meilleure « rationalisation de la réglementation », jugée « trop étendue et trop stricte », afin de ne pas décourager l’accès aux marchés de capitaux pour les investisseurs. Ils souhaitent une législation plus favorable à la titrisation, législation qui a été durcie après la crise des subprimes en 2008/2009. « La titrisation reste un outil essentiel mais sous-utilisé pour financer l’économie réelle et gérer les risques bancaires », soulignent les deux fédérations. La technique, visant à transformer des actifs peu liquides en titres financier, permet aux banques de libérer du capital pouvant être réinvesti dans de nouveaux projets. Ils proposent d’intégrer la Banque européenne d’investissement (BEI) dans le dispositif, sous la forme d’un garant, « ce qui permettrait d’attirer des investisseurs et de financer l’achat de prêts titrisés ». Cette option rapprocherait l’Europe des Etats-Unis qui peut compter sur des structures financières comme Freddie Mac ou Fannie Mae, permettent aux banques américaines de se défaire de leurs crédits immobiliers.

L’initiative des fédérations bancaires prolonge les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire en faveur de l’union des marchés des capitaux. En début d’année, Le Ministre de l’Economie français a confié une mission sur ce sujet à l’ancien gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Au niveau communautaire, l’Eurogroup s’est également saisi du dossier. Des propositions sont en cours d’élaboration. Elles devraient concerner la création de fonds de capital-risque européens, d’un registre unifié des sociétés cotées en Bourse afin de faciliter les transactions la titrisation et l’unification de la supervision des marchés européens.  L’ancien premier ministre italien Enrico Letta, doit également  faire des propositions dans le cadre de son rapport sur la modernisation du marché unique attendu en avril. Son successeur et ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a également une mission sur les défis à la compétitivité de l’Europe, dont les financements sont un des éléments.

L’augmentation des besoins d’investissement avec la transition écologique, la modernisation des armées, la numérisation des activités, etc., nécessite une allocation plus optimale de l’épargne européenne qui a l’avantage d’être abondante. Selon la Commission européenne, 620 milliards d’euros par an d’investissements seront nécessaires pour la transition climatique et 125 milliards d’euros pour le numérique. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, malgré l’échec du Plan d’Epargne Paneuropéen souhaite la création d’un nouveau produit d’épargne qui pourrait être diffusé dans l’ensemble des Etats membres. Au-delà des produits d’épargne, un des problèmes du marché européen des capitaux est son manque de profondeur. Aux Etats-Unis, le marché s’appuie sur la dette fédérale quand en Europe, la dette des Etats n’est pas communautarisée. Seul l’emprunt émis par la Commission après la crise Covid dans le cadre du plan « Next Generation » l’est.

Le Coin des Epargnants du samedi 6 avril 2024 : en attendant la baisse des taux directeurs

Les investisseurs n’ont guère apprécié les derniers résultats de l’emploi de l’économie américaine qui refuse de ralentir. Le nombre de créations d’emploi, en mars, a atteint 303 000 dans les secteurs non-agricoles) et le celui de février a été révisé en légère baisse à 270 000. Le consensus Bloomberg misait pour mars sur 214 000 créations. L’écart est important. Le taux de chômage a reculé de 0,1 point à 3,8 % de la population active, comme attendu, et les salaires moyens ont accéléré sur une base mensuelle (+0,3 % après +0,2 %), mais décéléré en rythme annuel (+4,3 % après +4,1 %), conformément aux anticipations du consensus Bloomberg. Le cours est au plus haut depuis le mois d’octobre. Cette hausse du cours du pétrole est la conséquence du surcroît de tension au Moyen Orient depuis qu’une frappe attribuée à Israël qui ne l’a pas reconnue, a détruit l’aile consulaire de l’ambassade iranienne en Syrie. Par ailleurs, l’accord de régulation de l’offre de l’OPEP et de la Russie pèse sur les cours.

Entre l’exception économique américaine et le retour du pétrole cher, les investisseurs ont boudé les actions. Le CAC 40 a perdu près de 1 % sur la semaine. Le S&P 500 américain a baissé de son côté de 0,70 % et le Dow Jones de 1,71 %. Les investisseurs commencent à douter d’une baisse des taux directeurs de la FED en juin. Ils ont été échaudés par les propos de son Président, Jerome Powell, le Président de la Reserve Federal qui a lors de son intervention à la Business School de l’Université de Stanford le 3 avril dernier, indiqué que les chiffres de l’inflation étaient plus élevés qu’attendu en janvier et en février. Même s’il ne prévoit pas de changer de scénario, il a néanmoins insisté sur l’absence d’urgence dans l’assouplissement monétaire. Il a ainsi déclaré « nous avons le temps de laisser les données à venir guider nos décisions en matière de politique économique,  les perspectives sont encore très incertaines ». Le baromètre FedWatch de CME Group calcule désormais à seulement 57 % la probabilité implicite que la Fed abaisse ses taux en juin. La probabilité de trois baisses dans l’année est également en recul. Par ailleurs, le président de l’antenne régionale de la FED de Minneapolis, Neel Kashkari qui n’entrevoyait le mois dernier que deux réductions en 2024, a évoqué cette semaine, pour la première fois, l’hypothèse d’absence d’assouplissement. « Si l’inflation continue de stagner, cela m’amènera à me demander s’il est nécessaire de procéder à ces baisses de taux »  a-t-il déclaré. De son côté, le professeur d’économie à l’Université de Cornell, Eswar Prasad a souligné que « la force remarquable du marché du travail, la persistance de l’inflation et l’assouplissement continu des conditions financières ne plaident pas en faveur d’une baisse imminente des taux ».

Dans ce contexte, les taux des obligations d’Etat sont de nouveau orientés à la hausse. Le taux de l’emprunt d’Etat américain est ainsi repassé au-dessus des 4,3 % et celui de son homologue français s’est rapproché des 3 %. Avec l’augmentation des tensions internationales, l’or a battu de nouveaux records et a dépassé 2300 dollars l’once portant la hausse à plus de 12 % depuis le 1er janvier.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
5 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 061,31-0,92 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 904,04-1,71 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 204,34-0,70 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 248,52-0,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 163,94-0,79 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 911,16-0,30 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 014,75-0,54 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 992,08-3,41 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 069,30+0,92 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,908 %+0,107 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,396 %+0,104 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,366 %+0,156 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0836+0,39 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 326,33+4,22 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars91,73+2,56 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Assurance vie : le vent en poupe en février

En février 2024, selon France Assureurs, l’assurance vie confirme son bon début d’année avec une collecte nette de +2,5 milliards d’euros proche de celle du mois de janvier (+2,4 milliards d’euros). Cette collecte est nettement supérieure à celle du mois de février 2023 (1,1 milliard d’euros).

Le mois de février réussit traditionnellement bien à l’assurance vie, aucune décollecte n’ayant été constatée durant ce mois depuis 1997. La collecte moyenne de février entre 2014 et 2023 a été de 2 milliards d’euros. L’année 2024 se situe donc dans la moyenne haute. Depuis le début de l’année, l’assurance vie bénéficie de la bonne tenue des marchés financiers et des annonces concernant le rendement des fonds euros. Les ménages continue, par ailleurs, à recycler leurs abondantes liquidités. De janvier 2023 à janvier 2024, l’encours des dépôts à vie des ménages a baissé de plus de 38 milliards d’euros (source Banque de France).

Un montant important de cotisations

En février, les cotisations ont été importantes, 16,0 milliards d’euros, en hausse de +22 % sur un an .Les cotisations en unités de compte (UC) ont atteint 6,0 milliards d’euros, soit 37 % de la collecte brute. Elles ont progressé de 15 % par rapport à février 2023. Les cotisations sur les supports euros sont  à 10,1 milliards d’euros ont augmenté de 27 %. Ce montant élevé de collecte brute s’explique par la forte propension des ménages à l’épargne. En février, ces derniers ont également placé en net 2,4 milliards d’euros sur leur Livret A et 1,04 milliard d’euros sur leur Livret de Développement Durable et Solidaire.

Des prestations toujours dynamiques

Les prestations se sont élevées en février à 13,5 milliards d’euros en hausse de +12 % sur un an. Cette hausse concerne aussi bien les supports euros (+12 %) que les supports en UC (+14 %). Ce niveau élevé des prestations est en lien avec les besoins d’apport plus importants pour les achats immobiliers et par la progression des liquidations de contrats pour succession en raison du vieillissement de la population.

La collecte nette portée par les unités de compte

La collecte nette comme depuis de nombreux mois est toujours portée par les unités de compte (collecte nette de 3,4 milliards d’euros) quand dans le même temps, la décollecte sur les fonds euros se réduit (-0,9 milliard d’euros en février). Sur un an (mars 2023 – février 2024), la décollecte nette au niveau des fonds euros atteint 26,5 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte dépasse 31,5 milliards d’euros. Il faut remonter à novembre 2019 pour une collecte nette positive sur les supports euros.

La moindre décollecte sur les fonds euros, en février, s’explique par les annonces de rendements en hausse intervenues au mois de janvier (2,6 % en moyenne pour l’année 2023). Par ailleurs, de nombreux assureurs proposent des taux bonifiés pour 2024 pouvant dépasser 4 %. Les rendements des fonds euros se rapprochent ainsi du taux du Livret A voire le dépassent ce qui contribue à l’augmentation de la collecte.

Vers 2000 milliards d’euros d’encours

A fin février 2024, les encours des contrats d’assurance vie s’établissent à 1 947 milliards d’euros, en hausse de +3,2 % sur un an.

Un bon tempo pour l’assurance vie en 2024

Les Français restant en mode fourmis, les produits d’épargne continuent à enregistrer de bons résultats. Pour le moment, les ménages n’entendent pas puiser dans la cagnotte qu’ils ont constituée depuis le début de l’épidémie de covid. Le taux d’épargne demeure deux à trois points au-dessus de son niveau de 2019. Si de 2020 à 2023, l’épargne réglementée a profité de cet effort accru d’épargne, depuis le début de l’année, l’assurance vie semble retrouver les faveurs des épargnants. L’amélioration du rendement des fonds euros et la forte appréciation du cours des actions jouent en faveur de ce placement. La baisse des transactions immobilières le favorise également, par ricochet.

Le Coin des Epargnants du samedi 23 mars 2024 : le temps de la baisse des taux se précise

Quand le luxe tousse, le CAC40 recule

Le CAC 40 a reculé cette semaine en raison de Kering, le groupe de luxe dont le cours de l’action s’est contracté après l’annonce de prévisions de résultats décevants. Les autres valeurs du luxe ont également souffert. Les autres indices européens moins exposés au luxe que celui de Paris ont, en revanche, poursuivi leur marche en avant tout comme les indices américains.

La publication des indices PMI a laissé entrevoir une reprise possible de l’activité en zone euro pour les prochains mois. L’indice flash PMI composite HCOB de l’activité globale dans la zone euro s’est, en effet, établi à 49,9 en mars contre 49,2 en février, signalant ainsi une quasi-stabilisation des niveaux d’activité en mars.

En Europe comme aux Etats-Unis, les taux des obligations d’Etat ont reculé en ligne avec les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales. En France, la question des finances publiques devient de plus en plus prégnante. Le Président de la République et le gouvernement préparent l’opinion tant à l’annonce d’un déficit public conséquence pour 2023 que sur la nécessité d’assainir les finances publiques. Compte tenu de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, l’adoption de mesures risque d’être extrêmement compliquée.

Les grandes manœuvres sur les taux directeurs se précisent

La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale Américaine (FED) et la Banque d’Angleterre ont opté, sans surprise, pour le statu quo en ce qui concerne leurs taux directeurs mais la banque centrale suisse a décidé de les abaisser marquant ainsi l’entrée dans un nouveau cycle.

Après la BCE le 7 mars dernier, la Réserve fédérale a décidé, mercredi 20 mars,  de maintenir ses taux directeurs dans la fourchette 5,25/5,5 %, ce niveau étant inchangé depuis le mois de juillet 2023. Ce statu quo était attendu. La publication des derniers indices des prix à la consommation souligne que la désinflation sera plus longue que prévu. L’objectif des 2 % ne sera pas atteint en 2024. Le taux d’inflation pourrait se situer entre 2,5 et 2,75 % cette année. Par ailleurs, l’économie américaine demeure dynamique. La banque centrale a ainsi révisé à la hausse ses prévisions de croissance. Celle-ci a été porté à 2,1 % contre 1,4 % prévu en décembre.  La réduction du bilan de la FED qui avait atteint avec la pandémie 9000 milliards de dollars est relativement lente ce qui contribue à maintenir sur le marché de fortes liquidités. Depuis 2022, la banque centrale n’a réduit son bilan que de 15,3 %.

Jeudi 21 mars, la Banque d’Angleterre a décidé de laisser inchangé ses taux directeurs maintenus  5,25 % pour la cinquième fois consécutive, après un cycle de resserrement visant à lutter contre ayant atteint 11,2 % en octobre 2022. La hausse des prix à la consommation a depuis diminué pour revenir en février à 3,4 %. Au sein du Comité de politique monétaire, huit membres ont voté pour le statu quo et un pour une baisse. Lors de la réunion de ce comité, les membres ont révisé à la hausse leurs prévisions de croissance en prenant en compte les effets du budget présenté par le gouvernement. Celui-ci est censé amené un surcroît de croissance de 0,25 % et sortir l’économie britannique de la récession. Les investisseurs s’attendent à une baisse des taux directeurs pour le mois d’août.

La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé jeudi 21 mars la diminution de son principal taux directeur de 25 points de base. La banque centrale suisse a pris cette décision au vu des résultats de l’inflation. Selon ses nouvelles prévisions de la banque centrale, la hausse des prix à la consommation ne dépasserait pas 1,5 %, au moins jusqu’en 2026. Cette baisse a surpris les investisseurs qui ne s’y attendaient pas, la banque centrale suisse n’ayant pas l’habitude d’agir de la sorte quand l’inflation dépasse 1 %. En outre, l’économie helvète – toujours en croissance semblait supporter l’augmentation des taux directeurs de ces derniers mois. L’assouplissement monétaire aurait avant tout un objectif de change. Le franc suisse s’est apprécié en 2022 et en 2023, ce qui affecte la compétitivité des exportations.

La vieille relique n’en finit pas de briller

Mercredi 10 mars, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 2200 dollars. Le métal précieux bénéficie d’un contexte favorable. Les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales amènent les investisseurs à arbitrer leurs positions sur les marchés monétaires en se repliant sur l’or. Le contexte géopolitique tendu favorise toujours la hausse de son cours. Par ailleurs, les banques centrales des pays émergents et de l’OPEP augmentent leurs réserves en or. En 2023, les instituts d’émission ont ajouté plus de 1 000 tonnes de lingots dans leurs réserves comme en 2022. Les pays du Golfe engrangeant d’importants excédents commerciaux avec le pétrole et le gaz sont acheteurs d’or, tout comme la Chine qui entend réduire son exposition du dollar. Pour ces mêmes raisons, la Russie est dans une situation similaire. La baisse du dollar soutient également le prix de l’or car ce dernier devient moins cher dans les pays dans lesquels la monnaie américaine n’est pas la devise officielle. Enfin, en Chine, les ménages placent de plus en plus leur épargne en or, délaissant l’immobilier qui connaît une grave crise.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
22 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 152,79-0,27 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 475,90+2,06 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 234,18+2,34 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 428,82+2,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 211,92+1,56 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 930,92+2,72%7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 031,15+0,90 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 888,43+5,63 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 048,03-0,22 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,793 %-0,089 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,321 %-0,118 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,212 %-0,099 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0808-0,65 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 164,84+0,59 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,49+0,32 %77,1384,08

2,6 % le rendement moyen des fonds euros de l’assurance vie

Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le rendement moyen des fonds euros s’est élevé, en 2023, à 2,6 % (résultat provisoire établi sur deux tiers de l’encours de l’assurance vie). En 2022, le rendement avait été de 1,9 % et en 2021 de 1,28 %. Le rendement des fonds euros se sont rapprochés du taux du Livret A (2,9 % sur l’ensemble de l’année 2023) et de ceux des dépôts à terme (3,6 % fin décembre 2023). Pour retrouver un taux de rendement plus élevé, il faut remonter à 2013. La rémunération brute des fonds euros (avant prélèvements sociaux et fiscaux) reste inférieure aux 3 % nets offerts par le Livret A et aux 3,6 % bruts des comptes à terme à fin 2023,

En fonction du montant des réserves (provisions pour participations aux bénéfices, PPB) et de leur utilisation par les compagnies, le rendement des fonds euros varie selon les contrats de 1 à 4 %.

Cercle de l’Epargne

Livret A : pas de relâchement de l’effort

Après les collectes exceptionnelles  de 2022 et de 2023 en lien avec le relèvement de son taux, le Livret A se normalise certes, tout en restant, néanmoins, à un haut niveau. La surprise n’est pas le montant de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur épargne depuis quatre ans pour consommer ou pour investir sur des produits de long terme.

Pas de relâchement dans l’effort

Le Livret A n’a pas failli en février avec une collecte de 2,36 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Depuis 2009, trois décollectes ont été enregistrées en février (2014, 2015, 2016) dans une période de faibles rendements pour le Livret A. La collecte du mois de février 2024 est sans rapport avec celle de l’année dernière (6,27 milliards d’euros) mais celle-ci avait été portée par le relèvement du taux du Livret A de 2 à 3 %. Cette année, le taux est resté inchangé à 3 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire connait également une collecte positive en février (+1,04 milliard d’euros). La collecte du Livret d’Épargne Populaire a été, en février, de 1,39 milliard d’euros, contre 1,92 milliard d’euros en janvier et 3,16 milliard d’euros en février 2023. La collecte de ce dernier produit s’assagit avec la fin de l’effet relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu au mois d’octobre 2023. Les titulaires ayant la possibilité de saturer leur LEP l’ont réalisé. Les capacités d’épargne limitées des personnes éligibles au LEP pèsent par nature sur la collecte.

La collecte de janvier et de février s’inscrit dans la normalité saisonnière du Livret A et du LDDS, le premier semestre étant favorable à l’épargne quand le second est plus propice aux dépenses.

Pas de rupture dans la préférence à l’épargne

Les ménages français continuent à accroître leur cagnotte d’épargne de précaution, l’encours du Livret A et du LDDS battant de nouveaux records (respectivement 419,9 et 151,6 milliards d’euros). La désinflation ne les incite pas – pour le moment – à puiser dans leurs réserves pour augmenter leurs dépenses de consommation. Les Français diffèrent en cela des Américains qui ont utilisé la quasi-totalité de leur cagnotte constituée durant la période covid. En France, les ménages, au contraire, continuent de l’augmenter.

Défiance, vieillissement et rendement, les trois piliers de la collecte du Livret A

La préférence pour l’épargne en France s’explique par une défiance face à la situation économique, par le vieillissement de la population et par la bonne rémunération de l’épargne sans risque.

Le moral des ménages, mesuré mensuellement par l’INSEE, demeure faible depuis près de deux ans. La crise covid et la guerre en Ukraine ont conduit les ménages à mettre plus d’argent de côté. La résurgence de l’inflation a accru cette tendance. Les Français restent dubitatifs face à la désinflation ce qui induit un attentisme en matière de consommation. Les gains de pouvoir d’achat sont, en grande partie, épargnés. Le ralentissement de la croissance ne les incite pas à relâcher leurs efforts.

Le vieillissement de la population est un facteur structurel de hausse de l’épargne. Les ménages craignant une baisse sensible de leur pouvoir d’achat à la retraite mettent de l’argent de côté. le caractère compétitif du taux du Livret A est également un facteur favorisant la collecte.

L’attractivité du Livret A s’améliore, par ailleurs, avec le recul de l’inflation qui s’est élevée à 3 % en février 2024. Logiquement, le rendement réel du Livret A (comme du LDDS) redeviendra positif dans les prochains mois. La baisse des rendements des dépôts à terme, constatée depuis le début de l’année, avantage le Livret A comme le LDDS.

Le dernier facteur jouant en faveur du Livret A est l’importance des liquidités encore disponibles sur les comptes courants : plus de 470 milliards d’euros. Les ménages diminuent progressivement cette enveloppe de liquidités qui ne rapporte rien.

Un premier semestre couleur « fourmis »

Dans les prochains mois, la collecte du Livret A restera portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Le contexte économique et géopolitique demeurant anxiogène, les Français resteront sans nul doute attentistes. Les effets de la désinflation sur leur comportement se feront certainement ressentir à la fin du premier semestre avec à la clef un arbitrage plus favorable à la consommation.

Les Français toujours en mode fourmis

Les Français ont maintenu un important effort d’épargne en 2023 malgré – ou à cause – de l’inflation. Si cette dernière érode le pouvoir d’achat des ménages, elle les amène à épargner à la fois par crainte de l’avenir, par effet d’encaisse réelle. Les Français et plus globalement les Européens se distinguent des Américains qui ont, en 2023, diminué leur effort d’épargne au profit de la consommation. Le taux d’épargne des ménages était, fin 2023, inférieur à son niveau d’avant crise sanitaire.

Le taux d’épargne des ménages, en France, en 2023, selon l’INSEE, s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut, contre 17,5 % en 2022. Le taux d’épargne financière s’est établi, en 2023, à 7 % contre 6,2 % en 2022. Le taux d’épargne reste supérieur de plus de deux points à son niveau d’avant crise sanitaire.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

En fin d’année, les ménages ont accru un peu plus leur effort d’épargne. Le taux d’épargne est, en effet, passé de 17,3 à 17,9 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière s’est ainsi élevé à 7,5 %.

La baisse de l’inflation ne conduit pas, pour le moment, les ménages à réduire leur effort d’épargne, la prudence restant de mise. Ils ont ainsi décidé de mettre de côté une grande partie des gains de pouvoir d’achat du dernier trimestre (+0,7 %). Sur l’ensemble de l’année, le pouvoir d’achat s’est accru de 0,8 %, or le ressenti est tout autre en raison de la persistance de la hausse des prix sur certains biens et prestations (énergie en particulier).

Tant que les ménages n’intégreront pas le processus de désinflation, le taux d’épargne pourrait rester élevé. Logiquement, d’ici la fin du premier semestre, un ajustement devrait intervenir avec à la clef une reprise de la consommation, ce qui pourrait favoriser le retour de la croissance pour le second semestre.

Le Coin de l’Epargne du samedi 2 mars 2024 : l’inflation toujours au cœur des débats

L’inflation n’a pas dit son dernier mot

Si les investisseurs n’ont pas surréagi au discours belliqueux de Vladimir Poutine, ils ont été marqués par le ralentissement plus lent que prévu de l’inflation au sein de la zone euro. L’indice des prix à la consommation a progressé de 2,6 % en rythme annuel en février et non de 2,5 %, comme anticipé par le consensus Bloomberg. L’écart est plus net pour l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui s’est élevée à 3,1 % contre 2,9 % prévu. De plus en plus de membres de la Banque Centrale Européenne souhaitent laisser un peu plus de temps au temps avant de baisser les taux directeurs afin d’être certain que la désinflation se soit bien installée dans la zone euro. La première réduction des taux directeurs est attendue par le marché non plus en avril mais en juin. Aux Etats-Unis, un ralentissement de l’activité manufacturière semble se confirmer. L’indice établi par l’Institute for supply Management a reculé de 1,3 point à 47,8 contre une amélioration à 49,5 attendue. Le moral des consommateurs a diminué, en février, pour la première fois en trois mois et même plus qu’en première estimation. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est confirmée à 3 %, contre 2,9 % un mois plus tôt. Le principe d’une baisse des taux directeurs en juin est également retenue. Les indicateurs avancés de l’inflation, comme les loyers et les prix des voitures d’occasion suggèrent que la désinflation se poursuivra au cours des prochains mois. Le CAC 40 a légèrement baissé cette semaine de 0,47 %. En février, la hausse a été assez forte, +3,75 %. Sur un an, le CAC 40 s’est apprécié de près de 10 %. Le Nasdaq sur les deux premiers mois de l’année a gagné plus de 8 % et sur un an plus de 43 % toujours par l’engouement dans l’intelligence artificielle.

Nouvelle vague pour les cryptoactifs

Les cryptoactifs continuent leur mouvement de hausse. Leur capitalisation s’est accrue de plus de 500 milliards de dollars depuis le mois de janvier pour dépasser 2 300 milliards de dollars dont plus de 1 200 milliards pour le bitcoin et 400 milliards pour l’ether. Cette capitalisation se rapproche de son sommet historique de 3 000 milliards atteint le 9 novembre 2021. Cette semaine, le cours du bitcoin a franchi la barre des 60 000 dollars.

La hausse des cours des cryptoactifs s’explique par le lancement de plusieurs fonds indiciels (ETF) qui répliquent notamment la valeur du bitcoin. La collecte de ces fonds a dépassé les 14 milliards de dollars entre le 11 janvier et le 27 février. L’ether devrait, à son tour, prochainement pouvoir compter sur des ETF. Huit émetteurs ont déposé une demande de création de fonds auprès du régulateur américain (la SEC).

Les cryptoactifs bénéficient également de la forte progression des cours des valeurs technologiques toujours dopées par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Ces derniers réallouent une partie des gains réalisés sur les marchés actions dans les cryptoactifs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
2 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 934,17-0,47 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 087,38-0,21 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 137,08+0,96 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 274,94+1,74 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 738,001,57 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 686,95-0,32%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 894,86+0,63 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 910,82+2,08 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 027,02+0,74 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,903 %+0,078 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,415 %+0,055 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,207 %-0,048 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0831-0,18 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 079,15+0,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,18+2,73 %77,1384,08

Cercle de l’Epargne

La pierre papier, retour aux fondamentaux

Durant la dernière décennie, la pierre papier a eu le vent en poupe, favorisée par des taux historiquement bas. Avec la hausse de ces derniers et la baisse des prix de l’immobilier, la collecte a baissé en 2023 tout en restant élevée. Les rendements en 2023 des SCPI restent, en revanche, en phase avec ceux des années précédentes. Certains fonds immobiliers ont néanmoins dû faire face à des rachats importants de parts et ont pu être contraints de limiter ces derniers. Ces problèmes de liquidité rappellent que l’immobilier est soumis à des cycles et qu’il n’est pas un placement sans risque. Dans le passé et en particulier dans les années 1990, la chute des prix avait été bien plus importante

Des décollectes nettes pour les SCI et les OPCI

Dans un contexte de crise immobilière et de ralentissement de l’activité, après plusieurs années de fortes collectes, des investisseurs ont préféré procéder à des rachats de leurs parts de fonds immobiliers. Ces rachats ont provoqué une chute de la valeur des parts et ont posé pour certains fonds des problèmes de liquidités pouvant les amener à geler certaines opérations.

En 2023, les sociétés civiles supports d’unités de compte immobilières ont ainsi enregistré une décollecte nette de 543 millions d’euros. L’actif net des sociétés civiles en unités de compte immobilières s’établit à 23,5 milliards d’euros au 31 décembre 2023. 

Pour les OPCI grand public, distribués essentiellement en unités de compte d’assurance vie, la décollecte nette a atteint de 3 milliards d’euros. L’actif net des OPCI grand public s’établit à 15,3 milliards d’euros. au 31 décembre 2023, reflétant une valorisation globale comparable à celle de 2018.

Les SCPI plient mais ne rompent pas

Sur l’ensemble de l’année 2023, les Sociétés de Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont restées en collecte nette positive à hauteur de 5,7 milliards d’euros (7,7 milliards d’euros de collecte brute et 2 milliards d’euros de rachats). Après une année record en 2022, la collecte nette de 2023 est comparable à celle de 2020 ou à celle de 2016 pour prendre une année non touchée par les effets de la pandémie. Au 31 décembre 2023, la capitalisation des SCPI s’établit à 90,1 milliards d’euros.

La collecte brute des Société civile de placement immobilier (SCPI) s’est élevée à 7,7 milliards d’euros, contre 10,20 milliards d’euros en 2022. Elle est revenue à son niveau de 2021 (7,37 milliards d’euros). En 2023, plus de la moitié de collecte a été effectué par les SCPI diversifiées, celles spécialisées en bureaux reculant fortement.

Le taux de distribution moyen servi par les SCPI, toutes catégories confondues, s’établit à +4,52 % en 2023, un taux stable par rapport à l’année 2022 (4,53 %). Les SCPI par catégorie offrant le meilleur rendement sont celles spécialisées dans la logistique (5,9 %) qui devancent celles spécialisées dans les hôtels et le tourisme (5,1 %).

Des performances globales en baisse pour la pierre papier

Compte tenu de la baisse de la valeur des parts, en 2023, la performance globale des sociétés civiles en unités de compte immobilières a été de -6,8 % et celles des OPCI grand public de -7,6 %. Concernant les SCPI, le prix de part moyen pondéré de la capitalisation a diminué de 4,9 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023. Cette baisse moyenne intègre l’essentiel des ajustements des prix de l’immobilier constatés en 2023.

Le Coin des Epargnants du 17 février 2024 : un œil toujours sur l’inflation

Quand l’inflation fait de la résistance  

Vendredi 16 février, pour la première fois de son histoire, le CAC40 a dépassé les 7800 points en début de séance mais a perdu du terrain dans la journée du fait des doutes concernant le calendrier de la baisse des taux directeurs de la part de la FED. Il a ainsi clôturé à 7 768,18 points. La bourse de Paris bénéficie des bons résultats des entreprises du CAC 40 et surmonte sans problème les annonces peu enthousiasmantes concernant la croissance. En revanche, les investisseurs ont réagi négativement à la publication des prix producteurs (PPI) pour janvier aux Etats-Unis. Ils ont augmenté de 0,3 % en janvier et de 0,9 % sur un an, contre respectivement 0,1 % et 0,6 % anticipé. Cette augmentation traduit un rebond des coûts dans les services (+0,6 %), dont les soins hospitaliers ambulatoires. Elle marque la persistance d’une inflation sous-jacente. Cette publication a provoqué un recul des indices « actions » de New York et une augmentation du taux des obligations d’Etat américaine.

Cette persistance de l’inflation semble renvoyer la première baisse des taux directeurs au mois de juin. Malgré cette inflation rampante, le moral des consommateurs américains demeure élevé comme en témoigne l’indice de l’Université du Michigan qui a atteint son plus haut niveau en février depuis juillet 2022.

L’écart de taux sur les obligations d’Etat entre la France et l’Allemagne tend à s’accroître légèrement. Il est passé de 0,5 à 0,6 point depuis le début de l’année. La trajectoire incertaine des finances publiques et une anticipation de la dégradation de la note de la dette souveraine de la France au printemps expliquent cette petite dégradation.

En Asie, la bourse de Tokyo continue de progresser. Vendredi 16 février, l’indice Nikkei japonais a clôturé à un nouveau sommet de 34 ans. Depuis le 1er janvier, cet indice a gagné plus de 15 %. Il est toujours porté par les valeurs technologiques.

Révision à la baisse de la croissance en Europe

Eurostat a confirmé cette semaine que la croissance a été nulle au cours du dernier trimestre 2023, la première puissance économique de la zone euro enregistrant une contraction de son PIB de 0,3 point. Le Royaume-Uni a connu un recul équivalent de sn PIB au quatrième trimestre. Il est ainsi entré en récession, son PIB ayant déjà diminué de 0,1 point au troisième trimestre 2023.

Dans un contexte économique peu porteur, jeudi 15 février, la Commission européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2024. Après une croissance atone de 0,5 % pour l’Union et la zone euro l’année dernière, la Commission prévoit, pour 2024, une progression du PIB de 0,9 % dans l’Union et de 0,8 % dans la zone euro. Ces prévisions ont été corrigées à la baisse par rapport à celles de l’automne dernier (respectivement 1,3 % et 1,2 %).

L’Allemagne enregistrerait une croissance limitée à 0,3 % cette année. Une légère amélioration étant attendue en 2025 (1,2 %). La deuxième économie, la France, fait un peu mieux (0,9 % en 2024, 1,3 % en 2025). La croissance de l’Italie serait de 0,7 % en 2024 et de 1,2 % en 2025, les taux respectifs pour l’Espagne étant de 1,7 % et 2 %. Parmi les grands pays de l’Union, ce pays resterait pour les deux prochaines années le plus dynamique. La Commission ne prévoit pas de contraction du PIB sur un an pour aucun Etat membre. Le plus faible taux de croissance serait celui de la Suède (0,2 % en 2024 et 1,6 % en 2025). Ce pays a connu en 2023 une diminution de son PIB de 0,1 %.

Pour la Commission, la faible croissance serait due aux difficultés de pouvoir d’achat des ménages en lien avec le resserrement monétaire ainsi qu’au recul des exportations.

L’inflation devrait reculer en 2024 à 2,7 % dans la zone euro, puis revenir à 2,2 % en 2025, se rapprochant ainsi de l’objectif de la Banque centrale européenne (2 %). Dans l’Union, elle restera plus élevée, à 3 % en 2024 et 2,5 % en 2025. Le taux d’inflation devrait être en France de 2,8 % en 2024 et de 2 % en 2025. Les prix continueraient à augmenter plus vite que la moyenne en Belgique (3,5 % en 2024), en Autriche (4 %), en Hongrie (4,5 %), en Pologne (5,2 %) et en Bulgarie (3,4 %).

L’Allemagne, troisième puissance économique mondiale

Par effet de change avant tout, l’Allemagne ravit la troisième place du podium des puissances économiques mondiale au Japon. En 2023, le PIB nominal de l’Allemagne s’est élevé à 4 500 milliards de dollars contre 4 200 milliards de dollars pour le Japon. Ce dépassement a été obtenu malgré un taux de croissance, en 2023, au Japon de 1,9 % quand le PIB allemand déclinait de 0,3 %. La dépréciation du yen par rapport à l’euro explique le recul du Japon. La perte de change est imputable à une politique monétaire bien plus accommodante au Japon qu’en Europe. Il n’en demeure pas moins que le Japon est confronté à un déclin sur fond de diminution de sa population et de faibles gains de productivité.

Le Japon avait dû céder sa deuxième place en 2010 à la Chine. Il pourrait être dans les prochaines années être dépassé par l’Inde.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
16 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 768,18+1,58 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 627,99-0,03 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 005,57-0,23 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 775,65-1,10 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 117,441,11 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 711,71+1,84%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 765,65+1,02 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 487,24+3,42 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+6,06 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,877 %-0,016 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,294 %-0,085 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,301 %+0,114 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0775-0,08 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 012,65-0,64 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,27+1,57 %77,1384,08
Cercle de l’Epargne

Les ménages privilégient toujours l’épargne

Selon la Banque de France, les ménages français restent en mode « fourmis ». Au troisième trimestre 2023, le flux trimestriel net de placements des ménages s’est élevé à 34,9 milliards, en hausse de 1,7 milliard par rapport au trimestre précédent. Il demeure à un niveau historiquement élevé. Les flux d’épargne investis en produits de taux ont augmenté au troisième trimestre (24,6 milliards après 17,4 milliards au deuxième trimestre), notamment en raison d’une moindre décollecte sur les dépôts à vue et sur l’assurance vie en euros. Les flux d’épargne orientés vers les produits de fonds propres diminuent. En cumul sur quatre trimestres glissants, le flux net de placements financiers des ménages s’établit à 121,2 milliards au troisième trimestre, restant toujours au-dessus de sa moyenne de long terme. Avant la crise sanitaire, ce flux évoluant entre 90 et 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Epargne – données Banque de France

Les premières données collectées par la Banque de France concernant le quatrième trimestre 2023 indiquent une reprise du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-17,2 milliards contre -0,7 milliard au troisième), une augmentation des dépôts sur les livrets d’épargne et un rebond de l’assurance-vie (9,2 milliards après 2,4 milliards au troisième trimestre).

Le Coin des Epargnants du 10 février 2024 : en attendant la baisse des taux

En attendant la baisse des taux directeurs !

Les indices actions ont été assez atones cette semaine. Les investisseurs cherchent le sens du vent. Entre les bons résultats des entreprises, l’affaiblissement de la croissance, les tergiversations sur la date de la baisse des taux directeurs, les incertitudes géopolitiques, ils optent pour la prudence. Le CAC 40 a gagné 0,7 % durant la semaine et l’Eurostoxx 50, près de 1,3 %. L’indice des valeurs technologiques continuent sur la lancée de l’année dernière avec une progression de plus de 2 % sur la semaine et de plus de 6 % depuis le début de l’année. Le pétrole, de son côté, a augmenté durant la semaine, de près de 6 %, en raison des doutes sur la capacité des Etats-Unis à accroître leur production.

En ce début d’année, les banques américaines recommencent à faire parler d’elles. La New York Community Bancorp (NYCB) a annoncé une perte financière inattendue et une importante provision pour pertes sur prêts à cause de son exposition au marché en difficulté de l’immobilier commercial amenant Moody’s à abaisser sa note de crédit en catégorie spéculative (« junk »). La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a fait savoir que les autorités de régulation suivaient avec attention la situation des banques et travaillaient avec elles pour les aider à gérer les risques qu’elles encourent sur les prêts immobiliers. Pour le moment, les problèmes de la banque newyorkaise n’affectent pas les autres banques par effet domino, l’espoir d’une future baisse des taux directeurs étant anticipé. Le débat reste, sur ce sujet, ouvert. Plusieurs responsables de la Fed ont relayé le message de Jerome Powell selon lequel la banque centrale n’est pas pressée d’assouplir sa politique monétaire. La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, et son homologue de Minneapolis, Neel Kashkari, ont indiqué que des baisses de taux sont possibles plus tard dans l’année. Deux ou trois baisses sont envisagées. Ils soulignent que la désinflation doit être consolidée avant de s’engager dans un processus de taux. En Europe, si les banques ont enregistré des niveaux de bénéfices élevés en 2023, les annonces de prévisions revues à la baisse pour 2024 ont provoqué le recul du cours de leurs actions. En revanche, les investisseurs ont été rassurés par la publication de la hausse des prix en décembre aux Etats-Unis qui a été corrigée à la baisse à 0,2 % contre +0,3 % initialement présenté. L’indice hors alimentation et énergie a augmenté à un taux annualisé de 3,3 % au quatrième trimestre, ce qui correspond à l’estimation préliminaire. Ce résultat laisse présager une baisse des taux directeurs en mai.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
9 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 647,31+0,73 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 671,69-0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 026,61+1,31 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 990,66+2,24 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,550,00 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 572,58-0,54%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 715,87+1,29 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 897,42+2,04 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+4,97 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,893 %+0,105 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,379 %+0,082 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,187 %+0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0783-0,03 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 021,96-0,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,70+5,74 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Plan d’Épargne Retraite, un succès à confirmer

En 2023, le PER assurance a séduit un million de nouveaux assurés et bénéficié de 14,7 milliards d’euros de versements dont 10,9 milliards d’euros de cotisations et 3,7 milliards d’euros issus de transferts d’anciens contrats d’épargne retraite. La collecte nette des PER a atteint +8,4 milliards d’euros, en hausse de +1,1 milliard d’euros par rapport à celle enregistré en 2022.

À la fin de l’année 2023, les PER assurantiels comptabilisaient 5,5 millions d’assurés pour 74,6 milliards d’euros d’encours, dont 41 % en unités de compte. En prenant en compte tous les PER (bancaires et assurantiels), le nombre de titulaires s’élevait à près de 10 millions en 2023, pour un encours proche des 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Surendettement en France, une augmentation du nombre de dossiers en 2023

En 2023, le nombre de dossiers de surendettement déposés à la banque de France est en augmentation de 8 % par rapport à 2022. 121 617 dossiers ont été ainsi enregistrés l’année dernière. Le niveau des dépôts de 2023 reste néanmoins inférieur de 15 % à celui de 2019 avant la crise sanitaire.

Sur les dix dernières années, les dossiers déposés ont reculé de 6 % par an en moyenne, soit une baisse de 50 % depuis 2014. Le durcissement de la réglementation pour l’accès aux crédits à la consommation, une meilleure information des emprunteurs et la baisse du chômage expliquent cette diminution du nombre de cas de surendettement.

En 2023, l’encours de crédits des ménages surendettés s’élevait à 4,2 milliards d’euros, montant stable sur un an, mais en recul de 27 % par rapport à 2019. Hors dettes immobilières, l’endettement médian s’établit à 16 898 euros et l’endettement moyen à 30 429 euros.

Comme les années précédentes, la population des ménages ou personnes surendettés demeure caractérisée par la prédominance de :

  • personnes vivant seules (52 %) ;
    • personnes âgées de 25 à 64 ans (83 %) ;
    • familles monoparentales (20 %)
    • personnes divorcées et séparées (26 %) ;
    • personnes (débiteurs ou codébiteurs) en recherche d’emploi (25 %) ;
    • employés et ouvriers (52 %) ;
    • ménages locataires (76 %) ;
    • personnes pauvres (58 %) ;
    • ménages dont le niveau de vie est inférieur au SMIC net mensuel (69 %) ;
    • ménages ne disposant d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes (50 %).

Sur le plan géographique, le taux de dépôts de dossiers de surendettement des particuliers est plus important dans les régions Hauts-de-France, Normandie, Bourgogne-Franche Comté et Centre-Val de Loire.

Le Coin des Epargnants du samedi 3 février 2024 : les investisseurs malgré tout confiants

Semaine polyphonique pour les investisseurs

Croissance en berne en zone euro, mise en liquidation du promoteur chinois Evergrande, créations d’emploi élevées et statu quo monétaire aux Etats-Unis : la semaine a été difficile pour les marchés financiers. En Chine, l’indice Shanghai Composite recule ainsi de plus de 6 % en une semaine. Le CAC40 comme le DAXX allemand ont reculé mais de manière modeste au vu du flot de mauvaises nouvelles. Les principaux indices américains ont poursuivi leur marche en avant.

Les créations d’emploi aux Etats-Unis n’en finissent pas de surprendre

Au mois de janvier, les Etats-Unis ont créé plus de 350 000 emplois dans le secteur non agricole, soit près de deux fois plus que ce que les 185 000 attendues.  Le taux de chômage est resté stable à 3,7% de la population active. Quant aux salaires horaires, ils ont connu une hausse de 4,5% sur un an, contre 4,1% attendu et observé en décembre. Ces résultats obtenus malgré des taux élevés témoignent de la vitalité de l’économie américaine. Ils n’incitent pas la banque centrale à se précipiter pour les diminuer.

Statu quo monétaire de la part de la FED

Mercredi 31 janvier, Jerome Powell a écarté l’idée d’une première baisse des taux directeurs américains en mars, une perspective qui avait été anticipée par les investisseurs amenant à une forte progression des valeurs « actions » depuis le début de l’année.

La hightech, in et out

Plusieurs valeurs technologiques américaines ont marqué le pas avec l’annonce des résultats et surtout de leurs prévisions de chiffre d’affaires en-deçà des espérances des investisseurs. Le cours des entreprises de la haute technologie a progressé rapidement en un an avec l’engouement autour de l’intelligence artificielle (+60 % pour Microsoft, +40 % pour Google en un an). Une pause voire une légère correction n’est pas impossible pour les entreprises qui ont le plus progressé. Google a connu un ajustement de son cours les investisseurs prenant en compte la progression plus lente que prévu de ses revenus publicitaires. L’action de Microsoft a également souffert malgré la publication de bons résultats pour 2023 tirés par ses activités liées à l’intelligence artificielle. Ces résultats avaient été anticipés et n’ont pas constitué une surprise. Apple a été pénalisée par une baisse de 13 % de ses ventes d’iPhone en Chine, baisse plus importante que prévu. En revanche, Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a enregistré une forte augmentation de son cours grâce à l’annonce du paiement de son tout premier dividende, d’un programme de rachat d’action de 50 milliards de dollars et de bons résultats pour le quatrième trimestre, (hausse des revenus de 25 %, triplement du bénéfice et prévisions de croissance de chiffre d’affaires supérieure aux attentes pour la période en cours). Le groupe de e-commerce et de cloud Amazon a également dépassé toutes les attentes des investisseurs sur les trois derniers mois de 2023. En revanche,

Regain de tension pour les banques

La semaine a été marquée par quelques déconvenues au niveau du secteur bancaire. Le cours de la banque américaine « New York Community Bancorp » a chuté en milieu de semaine, en raison de craintes portant sur son portefeuille obligataire. La hausse des taux de ces derniers mois se fait toujours ressentir sur des banques de taille moyenne. En France, malgré un bénéfice de 11 milliards d’euros en 2023, BNP Paribas, la première banque de la zone euro, a enregistré une forte baisse du cours de son action après une correction des objectifs par la direction générale.

Le brut en retrait

La faible croissance en zone euro et les négociations concernant la bande de Gaza ont provoqué un repli du cours du pétrole (-8 % sur la semaine pour le Brent). Les valeurs du secteur pétrolier comme Total Énergies ont connu des baisses.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
2 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 592,26-0,55 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 654,42+1,74 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 958,61+1,55 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 628,95+1,30 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,21-0,26 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 615,54+2,36 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 654,55+0,38 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 158,02+1,14 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 730,15-6,19 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,788 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,297 %-0,014 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,141 %-0,033 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0785-0,48 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 036,40+0,65 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars77,24-7,96 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Atterrissage rapide sur le marché du crédit immobilier

Selon les chiffres dévoilés par la Banque de France, la production de crédit immobilier hors renégociations en France s’est élevée à 8,2 milliards d’euros en décembre (10,2 milliards d’euros avec les crédits renégociés). La baisse par rapport à décembre 2022 est de 41 %. Pour retrouver un montant plus faible, il faut remonter en 2014. Le taux de croissance annuel des encours de crédits à la consommation en décembre fléchit légèrement à +1,8 %, après +2,1 % en novembre.

Banque de France

Sur l’année, la production hors renégociations s’élève donc à 129 milliards d’euros, soit une baisse de 40 % par rapport à 2022. Il faut remonter à 2015 (120 milliards d’euros) pour trouver un niveau de production annuel comparable, soit avant l’engagement de la politique monétaire non-conventionnelle marquée par des taux historiquement bas. Le taux de croissance annuel des encours poursuit son ralentissement (+0,9 % en décembre 2023, après +1,3 % en novembre) tout en restant supérieur à la moyenne de la zone euro.

Le taux d’intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) est stable en décembre, (4,04 %, après 3,99 % en novembre). Les taux sont en légère baisse dans plusieurs pays européens.

Banque de France

Le Coin des Epargnants du samedi 27 janvier 2024 : les marchés toujours en mode festif

Les actions toujours à la fête

Les marchés « actions » n’en finissent pas de surprendre en battant de nouveaux records. À Paris, le CAC 40 a clôturé à 7634 points vendredi 26 juin  nouveau record.  Il n’a pas battu le record absolu touché au cours de la séance du 14 décembre dernier à 7 653,99 points. Malgré la décision de la Banque Centrale Européenne de ne pas modifier ses taux, les investisseurs restent, en effet, confiants aidés en cela par la publication des premiers résultats 2023 des grandes entreprises. Cette confiance a été confortée par la publication, aux États-Unis de l’indice « core PCE », qui constitue l’indicateur d’inflation privilégié de la Fed. En décembre, cet indice a été de 2,9 % en glissement annuel. Depuis juin, il a reculé de près de 1,5 point de pourcentage. Ce taux est perçu positivement par les investisseurs qui estiment qu’une baisse des taux directeurs de la FED durant les premiers mois de l’année est de plus en plus probable.

Le luxe mène la danse

À Paris, les entreprises du luxe ont ainsi confirmé leur bonne santé. LVMH a annoncé jeudi 25 janvier un chiffre d’affaires record à plus de 86 milliards d’euros et des profits de plus de 15 milliards pour 2023. Le cours de l’entreprises numéro 1 du luxe au niveau mondial a augmenté de plus de 12 % vendredi, sa plus forte hausse quotidienne en près de quinze ans. Les autres valeurs du secteur ont également enregistré de fortes hausses. Le secteur de la haute technologie demeure attractif. Les résultats de l’entreprise néerlandaise ASML, le principal fabricant de machines de production pour l’industrie des semi-conducteurs, ont été largement salués par les investisseurs. Son titre a progressé de 16 % cette semaine,

Tesla victime de sa Y dépendance

L’action Tesla a perdu 30 % de sa valeur depuis la fin du mois de décembre. La publication de résultats inférieurs aux prévisions a, cette semaine, amplifié la baisse des dernières semaines. L’entreprise américaine doit faire face à la concurrence de ses homologues chinoises ainsi qu’à la montée en puissance des constructeurs européens sur le segment des voitures électriques. Tesla qui était devenue la première capitalisation du secteur automobile était sans nul doute survalorisée. Elle a bénéficié d’un engouement en raison de son avance sur le créneau des voitures électriques. En raison de l’essor de nouveaux concurrents, pour maintenir ses parts de marché, Tesla est contrainte de diminuer ses prix, ce qui à terme pèsera sur les résultats. Il est également reproché au constructeur américain un nombre réduit de modèles quand, de semaine en semaine, ses concurrents étoffent leur catalogue.

Au-delà des déceptions des investisseurs, les responsables de Tesla peuvent se féliciter que leur Model Y ait été la voiture la plus vendue dans le monde en 2023. Le constructeur a vendu 1,23 million d’exemplaires de son SUV l’année dernière, devançant ainsi le Toyota RAV 4 (1,07 million) et la Corolla (1,01 million). C’est la première fois qu’un véhicule électrique s’impose à la tête du classement des ventes. En 2023, Tesla a vendu 456 000 Model Y en Chine (+45 % en un an). Au sein de l’Union européenne, 255 000 ventes ont été réalisées, soit près de 20 000 de plus que la Dacia Sandero qui arrive en deuxième position. En France, le Model Y s’est classé en huitième place des ventes, toutes motorisations confondues. Ce résultat a été obtenu au prix d’une baisse du prix qui était en novembre inférieur de 18 % au prix moyen d’une voiture électrique en Allemagne, et de 23 % aux États-Unis. Ce modèle a généré deux tiers des ventes de Tesla. Cette dépendance devrait se poursuivre dans les prochaines années ce qui ne rassure pas les investisseurs.

Statu quo sans surprise de la BCE

Sans surprise, la Banque centrale européenne n’a pas modifié ses taux directeurs lors de la réunion du comité de politique monétaire du 25 janvier 2024. Ils restent à 4 % pour la facilité de dépôt, à 4,5 % pour la facilité de refinancement et à 4,75 % pour celle de prêt marginal.

Depuis plusieurs semaines, les responsables de la BCE préparent les investisseurs au statu quo. La première baisse ne semble pas prévue avant le mois de juin même si 80 % des traders l’imaginent en avril. Christine Lagarde, la Présidente de la BCE a rappelé qu’elle souhaitait avant tout être certaine de la désinflation et qu’elle surveillait avec attention l’évolution des salaires. Lors de la conférence de presse du 25 janvier, elle a confirmé qu’elle « conservait le cap ».

Cette période d’incertitude sur le calendrier de baisses des taux directeurs provoque une volatilité accrue sur les marchés obligataires en raison des fortes attentes des marchés et de l’attitude prudente de la BCE. Les taux longs sont orientés à la hausse en Europe depuis le début du mois de janvier. Ils ont retrouvé leur niveau de fin novembre.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
26 jan. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 634,14+3,56 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 109,43+0,60 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 890,97+1,06 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 455,36+0,88 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 961,39+2,43 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 635,09+2,36 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 635.47+4,20 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)35 751,07-0,59 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 910,22+2,75 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,788 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,297 %-0,014 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,141 %-0,033 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0866-0,31 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 018,20-0,53 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,61+4,37 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Tensions sur le marché du gaz

Face à la montée en puissance de Donald Trump, Joe Biden entend mobiliser son électorat plutôt pro-environnement ainsi que les consommateurs. Il a ainsi annoncé un plan visant à renforcer les mesures environnementales concernant les terminaux de liquéfaction de gaz. Ce plan a également comme objectif de favoriser les consommateurs américains en exportant moins notamment en Europe. En 2023, les États-Unis

ont exporté vers l’Europe 88,9 millions de tonnes de gaz liquéfié. Ce montant a enregistré une hausse de près de 1 % sur un an. 61 % des exportations de GNL américain étaient destinées au Vieux Continent, et même 68 % en novembre. Ils sont devenus ainsi le premier fournisseur de la France.

Quatre projets déjà approuvés par la FERC (Federal Energy Regulatory Commission), le régulateur du secteur, mais toujours à l’étude au sein du Département de l’énergie, pourraient faire l’objet d’un moratoire selon un responsable de l’administration. Le projet Calcasieu Pass 2, d’une capacité de 20 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL), n’est pas concerné car il n’a pas été encore approuvé par le régulateur. Ce projet devrait accroître les capacités d’exportation de gaz de 22 %. Parmi les quatre projets pouvant être gelés, figurent deux projets de taille significative et deux plus petits, a indiqué l’administration, sans préciser leur nom.

La réalisation de tous les projets de terminaux de gaz liquéfié aurait comme conséquence de faire revenir le prix du gaz en Europe à son niveau d’avant-crise. En 2025, le marché mondial du GNL pourrait potentiellement bénéficier de 35 milliards de mètres cubes supplémentaires, puis de 50 milliards en 2026 et 50 milliards en 2027. Les autorités américaines craignent une possible baisse du cours du gaz avec le développement des énergies renouvelables, ce qui nuirait aux producteurs locaux.

Les annonces de l’administration américaine ont provoqué une hausse du prix du gaz sur les marchés de 8 %. Celui-ci reste à un niveau sans comparaison avec celui atteint durant l’été 2022.

Livret A et Livret d’Epargne Populaire : 2023, l’année de tous les records

Livret A et LEP, les placements réellement préférés des Français

L’année 2023 restera celle du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire, l’un et l’autre enregistrant des collectes records, 28,7 milliards d’euros pour le premier et 20,67 milliards d’euros pour le second. L’effet taux et l’effet inflation ont joué à plein. Les ménages ont, durant l’année 2023, fait preuve de prudence et d’opportunisme, prudence en privilégiant l’épargne de précaution au détriment de la consommation, opportunisme en optant pour le produit d’épargne offrant la meilleure rémunération possible face à l’inflation.

Pluie de records pour le Livret A et le LDDS

Avec 28,68 milliards d’euros, la collecte 2023 du Livret A est la plus importante enregistrée depuis 2009. Elle dépasse celle de 2012 (28,16 milliards d’euros), de 2022 (27,32 milliards d’euros) et celle de 2020 (26,39 milliards d’euros). En 2012, l’importante collecte avait été réalisée grâce au relèvement du plafond du Livret A. Celle de 2020 était imputable à la crise covid quand celle de 2022 résultait de la hausse du taux de rémunération dans un contexte géopolitique anxiogène avec le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Fin décembre 2023, l’encours du Livret A s’élève 415,3 milliards d’euros, contre 375,4 milliards d’euros fin décembre 2022. Il atteint ainsi un niveau historique. Les intérêts capitalisés explosent en raison du taux de rémunération. Ils atteignent, en 2023, 11,23 milliards d’euros contre 4,83 milliards d’euros en 2022.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire réalise de son côté, une collecte de 11,24 milliards d’euros en 2023 battant le précédent record de 2012 (5 milliards d’euros lié au relèvement du plafond). Les intérêts capitalisés ont atteint, en 2023, 4,01 milliards d’euros contre 1,73 milliard d’euros en 2022. L’encours à 149,5 milliards d’euros est à son plus haut historique.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Prudence et opportunisme

En 2023, le Livret A a bénéficié d’un effet taux et d’un effet inflation. Le taux de 3 % du Livret A a incité les ménages à réduire leurs liquidités disponibles sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue a ainsi baissé de 64 milliards d’euros sur les onze premiers mois de l’année 2023 (source Banque de France).

L’effet inflation a conduit les ménages à accroître leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Par crainte de ne pas pouvoir faire face aux dépenses à venir, ils ont continué à augmenter leur cagnotte. L’inflation génère également un effet d’encaisse réelle. Les ménages épargnent pour contrecarrer l’érosion monétaire que subit leur patrimoine.

La baisse de l’inflation, en fin d’année dernière, ne semble pas avoir été intégrée par les épargnants. Cette baisse est récente et n’a pas été, encore, réellement ressentie. Les ménages demeurent méfiants en ce qui concerne l’évolution de la croissance et des prix. Le faible niveau de confiance des ménages, mesuré par l’INSEE, en témoigne.  

Les contreperformances du Livret A des mois d’octobre (-3,77 milliards d’euros) et de novembre (-280 millions) s’expliquent par le relèvement du plafond du Livret d’Épargne Populaire qui est passé, le 1er octobre 2023, de 7 700 à 10 000 euros. Cela a induit des transferts du Livret A vers le LEP. La non-revalorisation du taux du Livret A en juillet a pu jouer à la marge sans réellement porter atteinte à l’attractivité du produit.

Une collecte record en 2023 malgré un rendement négatif

En 2023, l’épargne a subi les effets de l’inflation. Le taux du Livret A est resté durant toute l’année inférieur à l’inflation. Faute de meilleurs placements leur garantissant sécurité et liquidité, les ménages ont pourtant plébiscité le Livret A comme le LDDS malgré leur rendement négatif.

Avec une inflation qui sur l’ensemble de l’année s’est élevée à 4,9 %, le rendement réel du Livret A et du LDDS a été négatif de deux points. En 2022, le rendement réel était négatif de 3,8 points.

Cercle de l’Épargne – données INSEE pour l’inflation

Décembre, une collecte hors du commun

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Entre 2013 et 2023, le placement préféré des Français a, connu, en décembre, cinq décollectes (2014, 2017, 2019, 2020 et 2021). De 2009 à 2022, la collecte moyenne en décembre tourne autour de 222 millions d’euros. Avec une collecte de 2 milliards d’euros, décembre 2023 sort du lot. Logiquement en décembre, les ménages puisent dans leur bas de laine pour faire face aux dépenses de fin d’année (cadeaux, réveillons, vacances). Cette année, ils ont décidé au contraire d’opter pour la prudence en renforçant leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Les ménages semblent être dubitatifs face à l’évolution des prix. Les annonces de hausses sur les prix de l’électricité ou sur des biens alimentaires les incitent à demeurer sur leurs gardes. Concernant les dépenses de fin d’année, il est probable que de nombreux ménages les aient anticipées en novembre. Les Français continuent, par ailleurs, à optimiser leurs liquidités en les transférant vers le produits d’épargne réglementée.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré une collecte de 1,01 milliard d’euros qui est la plus élevée depuis le mois de mai 2023.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

Le LEP est le seul produit de taux à avoir préservé le pouvoir d’achat des épargnants en 2023. Son rendement réel a été positif de 1,1 point.

Au mois de décembre, la collecte a été positive de 2,01 milliards d’euros faisant suite aux fortes collectes d’octobre et de novembre. Les ménages à revenus modestes ont continué à épargner malgré les fêtes de fin d’année, sources de dépenses. Sur le dernier trimestre 2023, marqué par le relèvement du plafond, le LEP a collecté 9,58 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont représenté 3,29 milliards d’euros.

La baisse du taux du LEP de 6 à 5 % à compter du 1er février ne devrait pas nuire à sa compétitivité. Si un tassement de sa collecte est prévisible, celle-ci devrait demeurer positive.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le Coin des Epargnants du samedi 20 janvier 2024 : la baisse des taux directeurs, demain ou après-demain ?

Temps d’hiver pour les marchés

Les fêtes de fin d’année sont terminées. Avec la rentrée et le retour aux fondamentaux, l’euphorie boursière a disparu. Cette semaine, les marchés « actions » ont été chahutés avec l’annonce de la croissance décevante de la Chine pour 2023 (5,2 %), inférieure aux prévisions du gouvernement. Les indices chinois « actions » ont été en baisse sur la semaine. Sur un an, l’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 12 %. Les indices européens ont également perdu du terrain sur la semaine à la différence des indices américains toujours portés par les valeurs technologiques et la croissance américaine.

A Davos, dans leurs discours, les banquiers centraux ont fait preuve d’une réelle prudence concernant le calendrier des baisses des taux directeurs et leur nombre. Robert Holzmann, le gouverneur de la banque nationale d’Autriche et membre du conseil des gouverneurs de la BCE a indiqué qu’il était prématuré de « débattre déjà de la baisse des taux » tout en soulignant que « je pourrais même prévoir qu’il n’y aura pas de réduction du tout cette année ». La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a, de son côté,  évoqué un repli « probable » des taux d’intérêt au mois de juin, et non au printemps comme espéré par certains investisseurs. Dans un entretien à Bloomberg Television à Davos, elle a néanmoins admise qu’une baisse d’ici l’été était envisageable. De l’autre côté de l’Atlantique, la tonalité des déclarations est identique. Raphael Bostic, le président de la Fed d’Atlanta, s’est prononcé en faveur d’une réduction des taux directeurs… au troisième trimestre. Il a ajouté que « des baisses de taux prématurées pourraient déclencher une hausse de la demande qui pourrait entraîner une pression à la hausse sur les prix ». Le président de la FED de Chicago, Austan Goolsbee, a estimé que le tassement continu de l’inflation n’interdit pas une discussion sur éventuelle baisse mais il a précisé que la Fed prendra ses décisions réunion après réunion. Ces différentes prises de position ont entraîné le recul des indices « actions » et l’augmentation des taux d’intérêt souverains. Le taux américain à 10 ans est repassé au-dessus de 4 %. Au Royaume-Uni, En raison d’un niveau élevé d’inflation, la probabilité d’une baisse des taux de la Banque d’Angleterre dès le mois de mai est en forte baisse.

Aux Etats-Unis, la croissance ne semble pas faiblir, ce qui pourrait inciter la banque centrale à jouer la prudence. Les ventes au détail ont surpris en progressant de 0,6 % en décembre, dépassant la prévision du consensus (+0,4 %). Elles avaient augmenté de 0,3% en novembre. Cette statistique est particulièrement surveillée car la consommation représente les deux-tiers de l’activité aux Etats-Unis. La production industrielle américaine a augmenté de 0,1 % en décembre quand elle était attendue stable après une hausse de 0,2% en novembre.

La Banque centrale européenne et l’inflation : la prudence est de mise

Depuis le milieu de l’année 2022, la Banque centrale européenne a engagé le combat contre l’inflation en lançant un cycle inédit de relèvement des taux d’intérêt. Elle a ainsi procédé à dix hausses d’affilée en les amenant de 0 % début 2022 à 4 % et 4,75 %, avant d’effectuer une pause en octobre. Elle a arrêté ses rachats d’obligations et a décidé de réduire la taille de son bilan ce qui revient à peser sur la masse monétaire.

Depuis la fin de l’année 2023, les investisseurs parient sur une baisse des taux directeurs dès le printemps. Les marchés monétaires anticipent actuellement une baisse de 150 points de base sur l’ensemble de l’année ce qui amène un processus de léger des taux sur ce marché. Ces anticipations sont liées à la baisse de l’inflation qui est passée, au sein de la zone euro, de 10 % à l’automne 2022 à 2,9 % en décembre. Si le mois de décembre a connu un léger rebond après les 2,4% de novembre, Christine Lagarde a néanmoins affirmé que l’inflation était « sur la bonne voie ». Elle a néanmoins précisé qu’il était « trop tôt pour crier victoire ». En zone euro, la BCE prévoit une hausse des prix à 2,7 % en 2024, 2,1 % en 2025, puis 1,9 % en 2026. Parmi les facteurs pouvant mettre mal le retour de l’inflation dans sa cible de 2 % figurent les salaires qui ont tendance à augmenter assez rapidement. Leur hausse n’est pas en outre compensé par des gains de productivité. Cette situation amène les responsables de la BCE à rester prudents sur le calendrier des baisses des taux directeurs. Philip Lane, le chef économiste de la BCE a ainsi déclaré « une fois que nous aurons acquis une confiance suffisante dans notre capacité à atteindre notre objectif d’une inflation à 2 %, la question des baisses de taux reviendra au premier plan. Mais pour l’instant, nous ne disposons que de conjectures, et nous devrons attendre la publication de nouvelles données avant d’aller plus loin ».

Emmanuel Macron, le marché des capitaux et les eurobonds

Transition énergétique, vieillissement démographique, éducation, santé, défense, les postes de dépenses publiques ne manquent pas. S’exprimant à Davos, le mercredi 17 janvier Le Président de la République, Emmanuel Macron, a appelé les Européens à approfondir l’union des marchés de capitaux. Il s’est prononcé pour un financement européen des investissements à travers l’émission de nouvelles obligations européennes. En 2021, dans le prolongement de l’épidémie de Covid, les États membres de l’Union européenne avait accepté que le plan de relance Next Generation(750 milliards d’euros) soit financé à partir d’obligations européenne de nature fédérale.

Emmanuel Macron a souligné qu’il était nécessaire de réaliser « plus d’investissements publics européens en osant à nouveau des eurobonds ». Il a demandé une « Europe financière plus intégrée ». Il s’est déclaré prêt à opter pour une coopération renforcée permettant à des États membres de constituer un sous-ensemble et dépasser le blocage de tel ou tel partenaire. Il a également indiqué que l’Europe avait « beaucoup d’épargne » mais que « cette épargne est mal allouée. Elle ne circule pas vers les bonnes géographies, elle ne circule pas vers les bons secteurs ».

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
19 jan. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 371,64+-1,25 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 863,80+0,69 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 839,81+1,12 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 310,97+2,08 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 555,13-1,01 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 461,93-1,80 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 448,83-0,13 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)35 963,27-0,31 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 832,28-1,72 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,831 %+0,161 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,311 %+0,168 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,174 %+0,234 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0885-0,63 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 025,65-1,14 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,71+1,09 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 13 janvier 2024 : espoirs et craintes de début d’année

Espoirs de baisses des taux, craintes de rebond de l’inflation

Jeudi 11 janvier, sur France 2, Christine Lagarde, la Présidente de la Banque Centrale européenne, a déclaré que « sauf chocs supplémentaires, les taux ne vont pas continuer à augmenter ». Cette phrase a été reçue cinq sur cinq par les investisseurs, ce qui a amené une détente sur les taux obligataires de long terme. Elle a, en outre, précisé que « si nous gagnons la bataille contre l’inflation, c’est-à-dire si nous avons la certitude que l’inflation sera bien à 2 %, alors les taux commenceront à baisser ». En revanche, elle n’a pas fixé de calendrier. De son côté, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a tenu à tempérer les propos de la Présidente de la BCE, vendredi 12 janvier, en soulignant que « la baisse des taux n’est pas un sujet à court terme ».

Aux Etats-Unis, les prix à la production ont diminué de 0,1 % en décembre, comme le mois précédent. En rythme annuel, la hausse s’est accélérée mais moins que prévu, à 1 % contre 0,8 % auparavant et 1,3 % attendu. Le taux d’inflation du mois de décembre a légèrement déçu les investisseurs. Il s’est élevé sur le mois à 0,3 %, contre 0,2 % espéré. Sur un an, cet indicateur progresse de 3,4 % contre 3,2 % de consensus. Hors alimentation et énergie, l’indice des prix à la consommation de décembre progresse de 0,3 % par rapport au mois précédent, en ligne avec les anticipations de marché, et de 3,9 % sur un an. Un mois plus tôt, l’indice des prix à la consommation avait progressé de 0,1 % par rapport au mois antérieur et de 3,1 % sur un an (+0,3 % et +4 % hors alimentation et énergie). Malgré cette légère hausse, les investisseurs considèrent toujours qu’une baisse des taux directeurs est probable au mois de mars. Jeudi 11 janvier, la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré : « je pense que mars est probablement trop tôt […], parce que je pense que nous avons besoin de voir plus de preuves que l’inflation diminue assez pour revenir à l’objectif de 2% ». Le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, a, de son côté, indiqué qu’il ne souhaitait pas « préjuger » d’une décision concernant le mois de mars. Si les prochaines statistiques sur les prix confirment que la cible des 2 % est atteignable, il est imaginable qu’une baisse intervienne en mars.

Depuis de nombreuses années, les valeurs nippones étaient orientées à la baisse dans un contexte de déflation. Or, depuis 2023, la bourse de Tokyo connaît une forte progression au point que son l’indice Nikkei a atteint le 10 janvier son plus haut niveau depuis près de 34 ans. Les actions des entreprises technologiques japonaises ont emboité le pas de leurs homologues américaines. Elles bénéficient en outre de la faiblesse du yen qui stimulent les exportateurs. Cette augmentation des valeurs japonaises incite les investisseurs à s’y intéresser, ce qui la renforce. Cette semaine, hormis, en Chine, les indices actions ont progressé. Le Nasdaq, l’indice technologique américain a gagné plus de 3 % en une semaine ; l’indice japonais Nikkei a augmenté de son côté de plus de 6 %.

Sur le marché du pétrole, les frappes conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni contre des cibles liées aux rebelles houthis au Yémen ont provoqué une hausse du cours du Brent qui a dépassé brièvement les 80 dollars le baril.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
12 jan. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 457,76+0,67 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 592,98+0,29 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 783,83+1,78 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite14 972,76+3,17 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 679,74+0,63 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 626,56-0,50 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 480,02+0,37 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)35 577,11+6,55 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 881,98-1,61 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,670 %-0,025 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,143 %-0,031 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,940 %-0,109 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0972+0,26 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 054,45+0,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,48+0,84 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le surendettement des ménages en net recul depuis 2014

Selon la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement déposés par les particuliers est passé de 220 836 en 2012 à 113 082 en 2022. Le nombre maximum de dossiers déposés a été atteint après la crise financière de 2008 avec 230 935 en 2014. Depuis, il est en baisse continue. Il est passé en-dessous des 200 000 en 2016, pour atteindre un point bas en 2020 durant la crise sanitaire (108 748).

Des facteurs économiques expliquent cette diminution comme la réduction du chômage et les mesures d’aide aux ménages. Des facteurs juridiques ont également joué. La loi Lagarde du 1er juillet 2010 a permis une meilleure régulation de la distribution des crédits avec notamment l’obligation pour les établissements financiers d’évaluer préalablement la solvabilité de l’emprunteur. Par ailleurs, la Banque de France a désormais la possibilité, dans le cadre des commissions de surendettement, d’effacer totalement ou partiellement des dettes pour les situations les plus compromises. Cette possibilité concerne près d’un tiers des dossiers déposés.

La Banque de France s’attend, cependant, à une augmentation des dépôts de dossiers de surendettement en 2023. Sur les onze premiers mois de l’année, elle a déjà recensé 112 087 dossiers de surendettement.

L’immobilier commercial et de bureaux : un marché tourmenté

En 2023, selon le GIE Immostat 11,6 milliards d’euros ont été engagés par des investisseurs en immobilier d’entreprise en France (bureaux, commerces, locaux d’activité et entrepôts). Par rapport à 2022, ce montant est en recul de 57 %. En Île-de-France, l’investissement s’est élevé à 6,8 milliards d’euros, soit un niveau comparable à celui de 2009. Ce chiffre aurait été plus faible sans les opérations menées par Kering et LVMH ou Stellantis.

La demande placée de bureaux – location et vente à l’occupant – s’élève à 1,932 million m² en 2023. En recul de 17 % par rapport à 2022, ce chiffre inférieur de 12 % à la moyenne décennale selon le GIE. La situation diffère d’une région ou d’une ville à une autre. Paris ou plutôt quelques arrondissements résistent bien du fait d’un manque de surfaces répondant aux dernières normes environnementales et technologiques. À La Défense, la demande placée affiche une baisse de 33 % par rapport à 2022 avec 133 500 m² commercialisés, un chiffre inférieur de 28 % à la moyenne décennale. Ce sont principalement les opérations de grande surface (plus de 10 000 m²) qui ont été touchées. Le marché des petites surfaces, autour de 1 000 m² est resté dynamique. La première couronne nord de la Région parisienne dont l’offre de bureaux avait augmenté ces dernières années a dû faire face à une forte baisse de la demande placée (-50 % par rapport à la demande moyenne de ces dix dernières années). La baisse des loyers à La Défense et dans certains quartiers de Paris dissuade les entreprises de franchir le périphérique.

En 2023, 13 grandes opérations ont malgré tout été conclues. La plus importante a concerné le constructeur automobile, Stellantis qui a notamment signé pour environ 39 000 m2 à Poissy dans les Yvelines. Poissy, après avoir accueilli le centre d’entrainement du PSG enregistre un nouvel essor après des années marquées par la fermeture de nombreuses usines. Parmi les autres grandes opérations de bureaux, il faut citer Thalès pour 33 500 m2 à Meudon-la-Forêt, dans les Hauts-de-Seine et Publicis pour 27 000 m2 dans le 17e arrondissement de Paris.

Le développement du télétravail devrait dans les prochaines années influer sur le comportement des entreprises en matière de bureaux au fur à mesure du renouvellement des baux. Les grandes entreprises pourraient privilégier des espaces moins grands mais bien reliés aux réseaux de transports publics et bien équipés. Les critères environnementaux seront de plus en plus prégnants. L’immobilier de bureaux et commerces est un marché cyclique qui dépend de l’évolution – rarement linéaire – de l’offre et d’une demande qui fluctue en fonction des perspectives de croissance et des besoins des entreprises. L’offre a eu tendance à progresser ces dernières années avec la multiplication des espaces de bureaux et de commerce en périphérie des grandes agglomérations. La réalisation du réseau des lignes de métro du Grand Paris a généré de nombreuses opérations. Depuis 2021, la montée en puissance du dispositif « zéro artificialisation nette » (ZAN) pèse sur le marché en limitant les possibilités de construction de nouveaux bureaux ou centres commerciaux, et pourrait  le toucher plus encore dans les prochaines années.

Résultats du Livret A : novembre 2023 – fléchissement confirmé

Le Livret A en roue libre

Au mois de novembre, le Livret A signe sa deuxième décollecte successive avec -280 millions d’euros. Ce résultat n’est pas en soi une surprise. Sur ces quinze dernières années, neuf décollectes ont été enregistrées en novembre. La décollecte de novembre est, en revanche, bien moindre de celle d’octobre (-3,77 milliards d’euros) qui avait été notamment occasionnée par le relèvement du plafond du Plan d’Epargne Populaire de de 7700 à 10 000 euros.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le retour de la saisonnalité pour le Livret A

Le résultat du mois de novembre témoigne du retour de la saisonnalité de la collecte pour le Livret A avec un second semestre marqué par une augmentation des retraits quand le premier avait donné lieu à une abondante collecte (+24,5 milliards d’euros).

Avec la baisse de l’inflation, les ménages ont tendance à accroître leurs dépenses de consommation après les avoir réduites au cours du premier semestre. Un nombre croissant de ménages prépare les fêtes de fin d’année dès le mois de novembre notamment à l’occasion du « Black Friday ».

Le Livret de Développement Durable et Solidaire se démarque du Livret A en enregistrant une collecte positive de 210 millions d’euros. Le LDDS, étant souvent détenu dans la même établissement que le compte courant, il joue le rôle de compte rémunéré quand le Livret A prend davantage la forme d’un placement d’épargne.

Une année record malgré tout

Sur les onze premier mois de l’année, la collecte demeure exceptionnelle, +26,68 milliards d’euros pour le Livret A et 10,22 milliards d’euros pour le LDDS. L’encours du Livret A s’élevait fin novembre à 402,1 milliards d’euros et celui du LDDS à 144,5 milliards d’euros.

Un rendement réel positif pour le Livret A en 2024 ?

En 2023, le rendement réel du Livret A devrait être négatif. Sur 12 mois, le rendement brut s’élève à 2,9 % (un mois à 2 % et onze mois à 3 %). Selon la Banque de France, le taux d’inflation sur l’année devrait être de 5,7 %. Le rendement réel du Livret A devrait être négatif de 2,8 %.

En 2024, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France. Etant donné que le taux du Livret A doit rester à 3 % jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait être positif de 0,5 point ce qui n’est plus arrivé depuis 2020.

Le Livret A devrait rester attractif en 2024 en raison du gel du taux jusqu’au 1er février 2025. Or, à partir de la fin du premier semestre 2024, la Banque Centrale Européenne devrait s’engager dans une baisse de ses taux directeurs ce qui devrait induire celle des taux d’intérêt des livrets ordinaires et des dépôts à terme. Le Livret A et le LDDS devraient donc rester compétitifs. La concurrence devrait venir davantage des fonds euros de l’assurance vie dont le rendement devrait continuer à augmenter.

2023 et 2024 : prévisions – Cercle de l’Epargne – données Banque de France et INSEE pour l’inflation

Une baisse du taux du Livret d’Epargne Populaire le 1er février 2024 ?

Au mois de novembre, la collecte du Livret d’épargne populaire est resté dynamique +2,80 milliards d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’élève en cumulé à +18,67 milliards d’euros. Le LEP bénéficie toujours de son effet taux, 6 % et du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023.

Le taux du LEP devrait  diminuer le 1er février 2024 si la formule de calcul est respecté. En vertue de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux du LEP est le taux le plus élevé entre celui de l’inflation des six derniers mois et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Le taux d’inflation du second semestre 2023 devrait se situer autour de 4,7 %. Le taux du LEP devrait être ainsi ramené le 1er février prochain entre 4,75 et 5 % contre 6 % actuellement.

Le Coin des Epargnants du 25 novembre 2023 : le CAC 40 près de son record

Marchés, un optimisme surjoué ?

Le Cac 40 a terminé la semaine à 7 292,80 points avec un gain hebdomadaire de 0,81 % après avoir progressé de 2,7 % la semaine dernière. Il est revenu à 4 % de son record historique de 7 581,26 points atteint au cours de la séance du 24 avril dernier.

Les investisseurs ont été rassurés par la baisse de l’inflation aux Etats-Unis. Autre bonne nouvelle, l’indice PMI composite américain, qui mesure l’activité dans les services et l’industrie, est ressorti légèrement au-dessus des attentes, à 50,7 points pour le mois de novembre, comme en octobre, quand les économistes tablaient sur un niveau de 50,4 points. En Europe, les investisseurs ont pris acte de la confirmation de la baisse de 0,1 % de l’économie allemande, selon les chiffres définitifs de l’Office fédéral de la statistique, au troisième trimestre par rapport au deuxième. Pour l’année, le PIB est désormais attendu en diminution de 0,4 % contre -0,3% estimé initialement. De nombreux facteurs jouent contre la croissance en Allemagne : la hausse des taux d’intérêt, les tensions commerciales avec la Chine, le prix élevé de l’énergie, la faiblesse de l’investissement. Les perspectives de rebond à court terme sont faibles. Même si le climat des affaires s’est amélioré outre-Rhin, en novembre, avec un indice Ifo à 87,3 points après 86,9 en octobre, il reste en deçà des attentes des économistes, qui avaient prévu 87,5 points.

Les rendements des obligations souveraines sont en hausse, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Les investisseurs s’attendent à la poursuite de l’endettement en Europe pour les prochaines années

Pétrole, des producteurs sous tension

La réduction de la production de pétrole décidée par les pays de l’OPEP + (13 pays membres de l’OPEP et 10 autres Etats pétroliers dont la Russie) n’arrive pas à endiguer la baisse des cours provoquée par l’atonie de la croissance de l’économie mondiale. Les Etats membres de l’organisation peinent à trouver un nouvel accord de diminution des quotas. Lors des précédents accords, plusieurs pays africains comme le Nigeria, l’Angola ou la Guinée Équatoriale ainsi que la Russie, avaient accepté de réduire leurs quotas, aux côtés de l’Arabie saoudite. Ces pays s’opposent à de nouvelles réductions qui pèsent sur leurs finances publiques, la perte de production n’étant pas intégralement compensée par l’effet prix. L’Arabie Saoudite est ainsi de plus en plus isolée même si elle peut compter sur le soutien des Émirats arabes unis, du Koweït et de l’Irak. Comme elle l’a fait à plusieurs reprises dans le passé, l’Arabie Saoudite menace ses partenaires de ne plus respecter ses quotas, ce qui entraînerait une forte chute des prix mettant en danger les autres producteurs.

La guerre au Proche Orient n’a pas eu de conséquence sur le prix du pétrole qui a perdu 15 % de la mi-octobre à la mi-novembre. L’absence d’extension du conflit à l’Iran a rassuré les marchés. La demande reste faible quand l’offre augmente du fait des Etats-Unis. La production de cette dernière a dépassé, en novembre, son précédent record de 2019. Par ailleurs, toujours outre-Atlantique, les stocks stratégiques sont en cours de reconstitution ce qui pèse sur les prix du pétrole. L’Institut américain du pétrole a indiqué que les réserves avaient augmenté de 9,05 millions de barils la semaine dernière.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
24 nov. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 292,80+0,81 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 390,15+1,27 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 559,34+1,13 %3839,504766,18
Nasdaq14 250,85+0,97 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 029,49+0,69 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 488,20-0,21 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 372,10+0,70 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 625,53+0,12 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 040,97-0,44 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,197 %+0,044 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,643 %+0,055 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,483 %+0,026 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0934+0,30 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 999,93+0,93 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,56+1,89 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Livret A marque le coup

Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, en effet, pas une seule collecte positive n’a été enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).

Le résultat du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.

Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.

La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.

Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation

Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier trimestre plus porté à l’épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser davantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.

La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.

Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.

Le Livret d’Épargne Populaire en forme olympique

Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.

Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP.

Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Selon la Banque de France, le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, quand le nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.

 

Effort de défense et Livret A, l’affaire n’est pas finie

Les députés avaient adopté lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2024 un amendement permettant le fléchage des ressources du Livret A vers l’industrie de la défense. Cet amendement reprenait un article de la loi de programmation militaire de ce printemps, article qui avait été annulé par le Conseil Constitutionnel car il était sans objet avec le reste de la loi. Le gouvernement a accepté son intégration dans la loi de finances en le faisant valider par le 49-3 malgré les réticences de Bercy. Or, jeudi 23 novembre à France Info, le Ministre de l’Economie a fait part de son opposition à cette mesure rappelant que le Livret A doit avant tout servir au financement du logement social. Il a indiqué qu’il était favorable à un produit d’épargne dédié à la défense. Sa position intervient au moment où le Sénat examine le projet de loi de finances, ce qui laisse présager un amendement de suppression de cette mesure. Le Ministère de l’Economie est hostile à la multiplication des fléchages du Livret A qui complique la gestion de ce produit. Un financement par le Livret A aboutirait à accroître la sphère du crédit administré au profit d’un secteur concurrentiel. Cette mesure pourrait contrevenir au droit européen sachant que l’industrie de la défense française est fortement exportatrice.

Le Coin des Epargnants : Noël en novembre !

Les investisseurs en mode optimiste

Avec la décrue de l’inflation aux Etats-Unis comme en Europe, les investisseurs ont renoué avec l’optimisme depuis le début du mois de novembre, conduisant à la hausse des valeurs boursières. Le CAC 40 a ainsi gagné plus de 2,5 % en une semaine. Depuis le 1er janvier, la hausse atteint près de 12 %. Cette semaine, l’indice allemand Daxx a progressé de 4,5 %. De son côté, le Nasdaq a augmenté de près de 35 % depuis le début d’année.

Le recul de l’inflation aux Etats-Unis se conjugue avec la hausse des inscriptions au chômage et la baisse de la production industrielle, plus importante que prévue, preuve que le durcissement de la politique monétaire porte ses fruits. La baisse de la production aux Etats-Unis doit être néanmoins relativisée car elle est principalement la conséquence de la grève dans l’automobile. Toujours outre-Atlantique, les mises en chantier de logements ont augmenté de 1,35 à 1,37 million en rythme annualisé. Le nombre de permis de construire a progressé de 1,1% à 1,49 million quand le consensus Bloomberg tablait sur une baisse de 1,4 %. L’immobilier résiste contre vent et marée aux Etats-Unis malgré des taux hypothécaires atteignant les 7 %.

En Europe, les ventes au détail britanniques ont reculé de 0,3 % quand le consensus Bloomberg anticipait un léger rebond.

Pour la zone euro, Le taux d’inflation est revenu à son plus faible niveau de ces deux dernières années à 2,9 % en rythme annuel contre 4,3 % en septembre. Hors énergie, alimentation, alcool et tabac, les prix à la consommation progressent de 4,2 %, contre 4,5 % en septembre, toujours en rythme annuel. Pour la première fois, les marchés monétaires intègrent une baisse de taux de la BCE de 1 % en 2024, alors qu’une diminution de 75 points de base était anticipée il y a deux mois. Les investisseurs anticipent une baisse assez rapide des taux contrairement aux propos tenus par les banquiers centraux. Dans ce contexte, les taux des obligations d’Etat étaient orientés à la baisse cette semaine de part et d’autre de l’Atlantique.

Un pétrole en recul

Avec le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, les cours du pétrole demeurent orientés à la baisse pour la quatrième semaine consécutive. En un mois, le baril de Brent a perdu plus de 12 %. Les inquiétudes liées à la guerre entre Israël et le Hamas ont été oubliées. La perspective d’un marché où l’offre surpasse la demande est de plus en plus admise. Dans ce contexte, la réunion de l’OPEP du 26 novembre prochain devrait aboutir à la reconduction de l’accord de régulation de la production voire à son durcissement. L’effort de diminution de la production est avant tout réalisé par l’Arabie saoudite qui réduit de facto ses recettes. En cas de perte de production qui ne serait plus compensée par l’effet prix, l’Arabie Saoudite pourrait maintenir sa production stable et non la diminuer. Depuis quarante ans, ce pays hésite toujours entre la régulation ou la liberté de marché.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
17 nov. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 233,91+2,66 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 947,28+1,94 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 514.02+2,24 %3839,504766,18
Nasdaq14 125.48+2,37 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 919.16+4,52 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 504.25+1,83 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 340.77+3,41 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 585,20+3,12 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 054,37+0,51 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,153  %-0,148 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,588 %-0,128 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,457 %-0,157 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0887+2,84 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 982,85+2,20 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79,83-2,43 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Économies budgétaires, comment passer à l’acte ?

Contraint par la majorité relative à l’Assemblée nationale, le gouvernement d’Elisabeth Borne a été obligé de réaliser des concessions pour obtenir l’adoption du projet de loi de finances de fin de gestion 2023, sans recourir à la procédure de l’article 49-3. L’Ukraine a ainsi bénéficié d’une majoration des concours de l’État de 200 millions d’euros. La prime de Noël a été majorée pour les familles monoparentales précaires (70 millions d’euros). La Corse a obtenu une augmentation de la dotation de continuité territoriale à hauteur de 40 millions d’euros. Le soutien aux associations d’aide alimentaire a été accru de 20 millions d’euros tout comme le fonds d’urgence pour les viticulteurs frappés par le mildiou. Une aide de 5 millions d’euros a été allouée aux agriculteurs spécialisés dans la production bio. 6,7 millions d’euros ont été affectés à l’hébergement d’urgence et 2 millions à la lutte contre les sargasses aux Antilles (2 millions). Les centres municipaux de santé recevront une aide de 8 millions d’euros quand un million d’euros est prévu pour la prévention contre l’endométriose. En 2023, le déficit public devrait dépasser après ces mesures supplémentaires, 172 milliards d’euros et être proche de 5 % du PIB. 

Dans le même temps, Elisabeth Borne a lancé un exercice de recherche d’économies budgétaires pour 2025 et les années suivantes, sachant que la France doit revenir en-dessous de 3 % de PIB de déficit en 2027. À cette fin, une nouvelle revue des dépenses a été engagée. L’exercice avait déjà été tenté début 2023 par Bercy sans donner lieu à des résultats tangibles. L’objectif du gouvernement est de trouver 12 milliards d’euros d’économies en 2025, ce qui constitue un véritable défi au vu de la tradition française en matière de finances publiques. Ce montant d’économies devra être réalisé chaque année jusqu’en 2027. En 2024, 16 milliards d’euros d’économies ont certes été réalisés mais 14 provenaient de la non-reconduction de mesures temporaires adoptées pour faire face à la hausse de l’énergie après le mois de mars 2022. Parmi les pistes de réflexion sur lesquelles travaille gouvernement figurent la clarification de l’action publique au niveau des collectivités locales, l’adaptation des effectifs de professeurs au sein de l’Éducation nationale, la réduction des aides à l’apprentissage, la diminution du crédit d’impôt recherche, la remise en cause de certaines niches fiscales dont celle en faveur des emplois à domicile, les règles d’indexation des prestations sociales. Pour chacune de ces pistes, les oppositions risquent d’être nombreuses et violentes. En 2018, la réduction de 5 euros de l’Aide Personnalisée au Logement avait provoqué un émoi et contribué à la baisse de la popularité du Président de la République.

Depuis cinquante ans, l’État est en déficit permanent. De crise en crise, le déficit, s’accroît. En période de reprise économique, sa réduction est plus lente et plus faible que chez nos partenaires économiques. En France, il y a toujours eu une rigidité à la baisse des dépenses publiques, que la majorité parlementaire soit pléthorique ou relative. Les dépenses publiques absorbent plus de 58 % du PIB, les dépenses sociales représentant plus du tiers du PIB. Les dernières années ont été marquées par la progression de ces dernières et par celles des collectivités locales, essentiellement les communes et les groupements de communes. La réalisation d’économies budgétaires s’est avant tout concentrée sur les services de l’État au risque de réduire leur efficacité. L’investissement public tend également à servir de variable d’ajustement. Avec un taux de pauvreté en hausse, un chômage toujours élevé, un revenu médian faible, les marges de manœuvre des pouvoirs peuvent apparaître limitées. Une sélectivité accrue dans l’attribution des aides sociales et une maîtrise des finances locales constituent sans nul doute des pistes d’économies mais qui, pour le moment, ne font pas l’objet d’un réel consensus.

Le Coin de l’Epargne du samedi 21 octobre 2023 : le retour des tensions

CAC 40, la passe de cinq

Le CAC40 a signé sa cinquième semaine consécutive de baisse, une première en trois ans. Depuis son record du mois d’avril dernier, l’indice parisien a perdu 10 %. Les investisseurs fuient les actions dans un contexte marqué par les menaces de guerre au Proche Orient et la persistance de l’inflation. La crainte d’une extension du conflit entre Israël et le Hamas à d’autres pays, dont l’Iran et le Liban, est de plus en plus présente sur les marchés. La forte implication des Etats-Unis ne rassure qu’à moitié. A ce titre, le Pentagone a annoncé qu’un destroyer américain avait abattu, jeudi 19 octobre, trois missiles et plusieurs drones des rebelles houthis au Yémen soutenus par l’Iran qui « se dirigeaient potentiellement vers des cibles en Israël ». Dans une allocution aux Américains sur la politique étrangère, Joe Biden a annoncé qu’il demanderait au Congrès de voter en faveur d’un financement d’urgence pour soutenir à la fois Israël et l’Ukraine.

Le CAC 40 est ainsi redescendu en-dessous de 7000 points et a abandonné plus de 2,5 % sur la semaine comme la plupart des grands indices. En France, la baisse a été accentuée par le recul des valeurs du luxe qui sont confrontées à la moindre croissance de la demande en particulier celle en provenance de Chine.

Dans ce contexte difficile, les cours pétroliers et l’or sont en hausse. Le baril de Brent est repassé au-dessus de 90 dollars et le métal précieux se rapproche des 2000 dollars l’once à 1 985,7 dollars. La hausse du cours du pétrole est liée aux présomptions d’une prochaine offensive israélienne dans la bande de Gaza. Vendredi 20 octobre au soir, le baril de Brent s’échangeait à plus de 93 dollars.

De leur côté, les taux d’intérêt des obligations continuent à augmenter. Dans la semaine, le taux de l’obligation d’Etat américaine à 10 ans a franchi la barre des 5 % pour la première fois depuis 2007 avant de légèrement diminuer. La faible sensibilité de l’économie américaine au durcissement de la politique monétaire et les besoins importants de financement de l’Etat fédéral contribuent à la hausse des taux. La première économie mondiale a emprunté pour le seul mois de septembre 600 milliards de dollars en net conduisant les prêteurs à réclamer une prime de risque en hausse, d’autant que le risque d’un shutdown n’a pas été totalement réglé, mais seulement repoussé d’un peu plus d’un mois.

Sur le front de l’inflation, si les investisseurs parient sur un statu quo des taux directeurs américains en novembre, ils ont également bien intégré le message du Président de la FED qui lors de son intervention à l’Economic Club de New York, que la banque centrale américaine a indiqué son intention de ramener l’inflation, « encore trop élevée », vers la cible de 2%. Il a averti qu’une croissance économique et un marché du travail plus faibles étaient probablement nécessaires. Il a précisé « a-t-on l’impression que la politique est trop restrictive en ce moment ? Je dirais que non ».

En Allemagne, les prix à la production ont enregistré en septembre leur plus forte baisse en glissement annuel, -14,7%, signe positif pour la poursuite de la baisse de l’inflation. De plus en plus d’investisseurs estiment que la Banque centrale européenne a procédé en septembre à sa dernière hausse de taux dans le cadre du cycle actuel de lutte contre l’inflation.

Moody’s maintient la note de la France

L’agence de notation Moody’s, la première des trois grandes agences à fixer la note d’automne de la dette de la France a décidé de la maintenir, vendredi 20 octobre 2023, à « Aa2 » avec perspective stable.

Le 28 avril dernier, Fitch Ratings avait abaissé la note à long terme de l’Etat français de « AA » à « AA- », et révisé sa perspective de négative à stable doutant de la capacité de la France de respecter ses engagements en matière budgétaire compte tenu de la difficulté à faire adopter des réformes. En revanche, l’agence S&P Global avait maintenu la note de la France le vendredi 2 juin. Elle restait ainsi fixée à « AA ». Cette décision était motivée par la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement », en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures. Moody’s n’avait pas également changé la note de la France au mois d’avril dernier.

Sur les 140 pays dont la dette est évaluée, seuls neuf dont sept européens bénéficient d’un triple A par les trois grandes agences de notation : l’Australie, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, le Luxembourg, la Suisse et Singapour.

Le gouvernement peine à réaliser des économies budgétaires, moins de 16 milliards d’euros en 2024, essentiellement due à la fin des mesures exceptionnelles prises en 2023 pour atténuer la hausse des prix de l’énergie. Le déficit public de la France est un des plus élevés d’Europe et la dette publique de 3000 milliards d’euros n’a pas commencé sa décrue. La France prévoit d’emprunter un montant record de 285 milliards d’euros sur les marchés en 2024. Les hypothèses de croissance retenues par le Gouvernement sont jugées par certains observateurs comme optimistes. Le ministère compte sur une croissance économique de 1 % cette année, puis de 1,4 % en 2024. Il prévoit de ramener le déficit public de 4,9 % du PIB en 2023 à 4,4 % en 2024, puis à 2,7 % en 2027. L’endettement resterait stable à 109,7 % du PIB en 2024, pour atteindre 108,1 % en fin de quinquennat. Moody’s a jugé que la trajectoire des finances publiques pouvait être respectée. La France bénéficie de quelques atouts à mettre en avant dont un taux d’épargne élevé, une dette liquide appréciée par les investisseurs et un système financier performant.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
20 oct. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 816,22-2,67 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 127,28-1,42 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 224,16-2,35 %3839,504766,18
Nasdaq14 560,88-2,56 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 798,47-2,25 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 402,14-2,60 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 024,68-2,69 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 259,36-2,74 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 2 981,60-3,55 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,510 %+0,198 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,883 %+0,149 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,910 %+0,275 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0590+0,66 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 983,80+3,57 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,16+2,62 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 23 septembre 2023 : quand la FED refroidit les marchés

Après une hausse de 1,9 % la semaine dernière, le CAC 40 a perdu 2,63 % cette semaine, repassant sous le seuil des 7 200 points, à 7 184,82 points. Les indices « actions » des autres grandes places financières occidentales ont également reculé ces derniers jours. Sur la semaine, le Nasdaq comme le S&P 500 ont perdu plus de 2 %. Ce mouvement baissier s’explique par les déclarations du Président de la FED, laissant que de nouvelles hausses de taux directeurs sont possibles et par la confirmation du ralentissement économique de la zone euro. Les entreprises européennes sont plus exposées à la hausse des taux que leurs homologues américaines, les premières se finançant avant tout par emprunts bancaires quand les secondes recourent aux marchés. Par ailleurs, la zone euro est plus touchée par l’augmentation du cours du pétrole qui induit des transferts financiers à l’extérieur quand ces transferts sont internes aux Etats-Unis. Ils profitent, en effet, aux producteurs de pétrole américains. Les chiffres PMI préliminaires d’activité dans l’industrie et les services publiés vendredi 22 septembre pour le mois de septembre semblent indiquer une entrée en récession de la zone euro. L’indice composite, synthèse entre l’industrie manufacturière et les services, est certes ressorti à 47,1 points, après 46,7 en août. Mais l’indice reste en territoire négatif (en-dessous de 50) malgré cette hausse. Ce niveau serait cohérent avec une contraction de l’ordre de 0,3 % du PIB de la zone euro au troisième trimestre.

Aux Etats-Unis, l’économie demeure dynamique mais un nombre croissant d’experts s’attendent à un net ralentissement pour la fin de l’année. Ils estiment dans ce contexte que la consommation qui porte la croissance devrait fléchir dans les prochains moins du fait de l’épuisement de la cagnotte covid. Il resterait moins de 500 milliards de dollars dans cette cagnotte sur les 2 200 milliards économisés en 2021.

Dans ce contexte, les propos du Président de la FED ont fait l’effet d’une douche froide. En indiquant que de nouvelles hausses de taux directeurs sont possibles dans les prochains mois, il a occulté sa décision de ne pas les relever en septembre. Le Président de la banque centrale américaine Jerome Powell, a, en effet, affirmé que « nous sommes prêts à relever à nouveau les taux si c’est approprié » et que « nous voulons des preuves convaincantes que nous avons atteint le bon niveau ». Les taux directeurs restent, pour le moment, dans la fourchette 5,25 % – 5,5 %. Il s’agit de la deuxième pause depuis l’engagement du processus de hausse des taux directeurs.

La FED a, par ailleurs, actualisé ses prévisions macroéconomiques. Le PIB réel devrait augmenter de 2,1 % en 2023, contre 1 % attendu en juin, avec un taux de chômage à 3,8 % au lieu de 4,1 % escompté toujours en juin. La croissance américaine apparaît meilleure que prévu malgré les onze hausses des taux directeurs. L’indice des prix des produits de consommation individuelle essentiels (inflation « core PCE ») devrait s’élever à 3,7 % en 2023, au lieu des 3,9 % prévus. En revanche, le niveau des taux de la FED a été revu à la hausse pour 2024, à 5,1 % au lieu de 4,6 %. En 2023, la projection de taux demeure inchangée à 5,6 %, soit un cran plus haut qu’aujourd’hui. En 2025, ils demeureraient élevés, à 3,9 %, et en 2025 ils resteraient à 2,9 %. La baisse des taux directeurs n’interviendrait qu’au milieu de l’année 2024.

Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur ascension. Vendredi 22 septembre, celui de l’OAT français à 10 ans s’élevait près de 3,3 %. Le taux de son homologue américain était de 4,5 %.  Après avoir flirté avec les 100 dollars, le pétrole est redescendu à 93 dollars en fin de semaine en raison des menaces qui planent sur la croissance. Compte tenu d’un maintien d’une politique monétaire américaine restrictive, le dollar s’apprécie face à l’euro.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
22 sept. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 184,82-2,63 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 963,84-1,89 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 320,06-2,41 %3839,504766,18
Nasdaq14 701,10-2,87 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 557,29-2,12 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 683,91-0,36 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 207,16-2,05 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 402,41-3,37 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 132,43+0,43 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,277 %+0,063 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,729 %+0,058 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,428 %+0,104 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0655-0,16 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 925,56+0,20 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,29-1,01 %84,0878,140
CdE

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 15 septembre 2023 : quand les marchés veulent croire à la fin de la hausse des taux

Les marchés « actions » en mode confiance

L’indice CAC 40 a enregistré, lors de cette deuxième semaine de septembre, son meilleur résultat hebdomadaire depuis la semaine du 14 juillet avec un gain de près de 2 %. Ce rebond après de nombreuses séances de léthargie s’explique par la conviction que le cycle de hausses des taux directeurs de la part des banques centrales arrive à son terme et par la publication d’indicateurs chinois supérieurs aux prévisions. La deuxième économie mondiale semble, en effet, réagir positivement aux mesures de soutien mises en place par le gouvernement. En août, la production industrielle a augmenté de 4,5 % sur un mois, après 3,7 % en juillet et contre 3,9 % attendue. Cette progression est la plus importante depuis le mois d’avril. Les ventes de détail ont augmenté de 4,6 % sur un an, contre 2,5 % en juillet et 3 % estimé par le consensus. En revanche, dans le secteur de l’immobilier, les prix ont continué de reculer en août, de 0,3 %, contre -0,2 % en juillet.

Aux Etats-Unis, la production industrielle a augmenté de 0,4 % sur un an en août, tandis que l’indice d’activité manufacturière de la Fed de New York est en hausse à +1,9 point, contre -19 le mois précédent et -10 attendu. La grève dans le secteur automobile pourrait avoir des effets négatifs pour le mois de septembre. La production informatique serait en recul au vu du ralentissement de la production annoncée par les TSMC, un des principaux producteurs de microprocesseurs. Cette annonce a conduit à la baisse des valeurs technologiques. Le Nasdaq a ainsi reculé de 0,55 % sur la semaine.

L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a diminué, en revanche, de 1,8 point à 67,7 en septembre, mais la composante des anticipations d’inflation à un an n’est plus que de 3,1 %, son plus bas niveau depuis mars 2021. Celle des anticipations à 5-10 ans a reculé à 2,7 %, soit son plus faible score depuis le mois de septembre 2022. Ces résultats pourraient inciter la FED, le 20 septembre prochain, à réaliser une pause dans la hausse des taux. Certes comme pourla BCE, elle pourrait effectuer une hausse de précaution.

Le cours du pétrole a, de son côté, continué de se raffermir en se rapprochant des 95 dollars le baril. La hausse de cette semaine est liée aux déclarations émanant de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui s’attend à un déficit d’offre par rapport à la demande mondiale sans précédent depuis 2007, déficit qu’elle a sciemment organisé avec des accords de régulation de la production. Dans son rapport mensuel, publié mardi12 septembre dernier, l’OPEP a évalué le déficit potentiel à 3,3 millions de barils jours. Si la croissance aux Etats-Unis persiste et la Chine connait un rebond de croissance, la barre des 95 dollars pourrait être assez rapidement franchie et dépassée. L’Europe et le Japon seraient les plus exposés au sein des pays de l’OCDE à cette augmentation qui ralentirait le processus de décrue de l’inflation.

La BCE confirme et signe

La Banque centrale européenne a, jeudi 14 septembre, porté le taux de la facilité de financement (« refi ») à 4,5 %, celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %, et le taux de dépôt à 4 %, son plus haut niveau depuis la naissance de l’euro. Depuis le mois de juillet 2022, les taux ont ainsi augmenté de 4,5 points.

La BCE n’a pas opté pour une pause en septembre malgré la baisse des indices PMI qui semblent indiquer l’arrivée rapide d’une récession.  Le Comité de politique monétaire de la banque centrale a pris en compte le maintien d’une inflation élevée, 5,3 % en août pour la zone euro. Au sein de celle-ci, plusieurs pays dont la France ont connu un rebond de l’indice des prix le mois dernier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui est surveillée par la BCE, reste également à des niveaux élevés. Selon les nouvelles projections de la BCE, l’inflation serait plus élevée qu’initialement prévue en 2023 (5,6 %) comme en 2024 (3,2 %). Le retour dans la zone cible des 2 % n’est envisagée qu’en 2025. Face à cette situation, la BCE a voulu prouver sa volonté de casser les anticipations inflationnistes. Elle a préféré réaliser cette hausse dès maintenant pour éviter d’être sous pression en octobre en cas de concrétisation de la récession. Il lui serait en effet plus difficile d’augmenter ses taux en cas de réduction du PIB. Pour une majorité d’investisseurs, l’augmentation du mois de septembre pourrait être la dernière ce qui a abouti à une décrispation sur les taux des obligations d’État. Sur ce sujet, Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, n’a pris aucun engagement. La banque centrale n’a pas, par ailleurs, communiqué sur une possible accélération de la réduction de son bilan par la fin des réinvestissements liés à son programme « urgence pandémie » (PEPP) ou par une cession des titres détenus dans le cadre de son principal programme d’achats d’actifs (APP). Elle pourrait utiliser ses outils à l’occasion des prochaines réunions si l’arme des taux devenait moins facile à manier.

Le dollar « never die »

La fin du dollar est une antienne vieille d’un demi-siècle. Depuis la fin des accords de Bretton Woods intervenue en 1976, faisant suite à l’arrêt de sa convertibilité en or le 15 août 1971, le dollar n’en finit pas de défier les mauvais augures. De la crise financière de 2008, à la guerre en Ukraine, en passant par la mise en place des sanctions contre la Chine, la dédollarisation à maintes fois été annoncée sans, à ce jour, se concrétiser. Le dollar reste de loin la première monnaie de réserve, autour de 60 % loin devant l’euro, autour de 20 %.

L’euro, en raison de la guerre en Ukraine et des menaces de récession, avait perdu du terrain face au dollar au point de tomber en-dessous de la parité en septembre 2022. Avec la hausse des taux directeurs décidée par la BCE, la monnaie européenne avait regagné une partie du terrain. Elle s’était ainsi apprécié de 15 % revenant à 1,12 dollar au mois de juillet 2023. Depuis, l’euro a perdu 5 %. Cette baisse est imputable à des prises de bénéfices de la part des hedge funds. Ces derniers ne prévoient pas une amélioration du taux de change de l’euro dans les prochains mois, le cycle de hausse des taux directeurs s’achevant.

Le dollar reste une valeur refuge en période trouble. La monnaie américaine bénéfice par ailleurs de la frénésie d’investissements que génère l’intelligence artificielle (IA). Le dollar profite également de la bonne tenue de la croissance américaine qui est deux fois plus importante que celle de la zone euro depuis 2019. Les investisseurs s’attendent à un ralentissement économique plus long et plus profond en zone euro qu’aux États-Unis.

La monnaie européenne si elle est en souffrance par rapport au dollar résiste néanmoins par rapport à l’ensemble des monnaies. En 2023, son taux de change réel (après inflation) a progressé de 3,4 % et s’établit à son plus haut niveau depuis cinq ans. Depuis sa création en 1999, la monnaie européenne n’a cédé que 6,5 % et a réussi à surmonter de nombreuses crises : crise des subprimes en 2008/2009, crise des dettes souveraines 2010/2014, épidémie de Covid en 2020, guerre en Ukraine en 2022.

Sur les marchés des changes, l’inconnu demeure la monnaie chinoise. Les autorités de Pékin pourraient être tenté de déprécier le yuan pour endiguer la baisse de l’activité et la menace déflationniste et pour favoriser la compétitivité des exportations. Il pourrait en résulter des tensions accrues entre les pays occidentaux et la Chine.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
15 sept. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 378,82+1,91 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 618.24+0,25 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 450.32-0,07 %3839,504766,18
Nasdaq13 708,33-0,55 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 893,53+0,91 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 711,38+3,12 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 294,95+1,28 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 533,09+2,84 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 117,74+0,03 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,214 %+0,071 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,671 %+0,060 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,324 %+0,057 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0671-0,29 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 924,45+0,32 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,66+3,79 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 9 septembre 2023 : montée des incertitudes

La vie n’est pas toujours rose pour les investisseurs

Ralentissement économique confirmé, hausse du prix du pétrole, persistance des tensions sino-américaines : les investisseurs ne voient pas la vie en rose depuis le début du mois de septembre. Les indices « actions » sont en léger recul sur la semaine de -0,90 % pour le CAC40 à -2,08 % pour le Nasdaq. Le Footsie britannique est le seul à faire exception avec une hausse de 0,20 %.

La croissance est annoncée en baisse un peu partout pour les prochains mois. En France, l’INSEE a prévu une croissance qui ne dépasserait pas 0,1 % au troisième trimestre. Avec l’annonce de Ryad et de Moscou de proroger jusqu’à la fin de l’année, l’accord de réduction de la production de pétrole, les cours de ce dernier ont été orientés à la hausse. Le prix du baril de Brent a dépassé les 90 dollars durant la semaine écoulée. Il a ainsi augmenté de près de 2 % sur la semaine et de 20% en trois mois. Cette remontée du prix du pétrole contrarie le processus de baisse de l’inflation. Celle-ci demeure vive est pourrait conduire les banques centrales à relever, une nouvelle fois, leurs taux directeurs à l’occasion de leur prochaine réunion, le 14 et le 19 septembre. Les investisseurs ont accusé le coup après la décision de l’administration chinoise d’interdire l’usage de l’iPhone et de tout autre smartphone de marque étrangère à ses hauts fonctionnaires et employés gouvernementaux. L’action d’Apple a perdu 6,4 % mercredi 7 et jeudi 8 septembre avant de rebondir de 1 % vendredi 9.

La perspective de nouvelles hausses des taux directeurs de la part de la FED et de la BCE a conduit à une augmentation des taux pour les obligations souveraines. Le taux de l’OAT à 10 ans a dépassé 3,1 % et celui de son homologue américain 4,2 %. Le taux des obligations « corporate » dépasse se situe désormais entre 4 et 6 %. L’euro s’est légèrement déprécié sur la semaine passant en-dessous de 1,08 dollar.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
8 sept. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 240,77-0,90 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 576,59-0,92 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 457,49-1,40 %3839,504766,18
Nasdaq13 761,53-2,08 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 740,30-0,68 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 478,19+0,20 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 237,19-1,06 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 606,84-0,32 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 116,72-0,53 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,143 %+0,088 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,611 %+0,079 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,267 %+0,090 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0702-1,24 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 917,68-1,14 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars90,85+2,10 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 26 août 2023 : la lutte contre l’inflation continue

Inflation et croissance, le dilemme des banquiers centraux

Lors du symposium de Jackson Hole qui se tient chaque année à la fin du mois d’août aux Etats-Unis et réunit les banquiers centraux, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a confirmé que la politique monétaire restera restrictive jusqu’à ce que l’inflation décélère de manière significative. Il a souligné que la banque centrale était prête à augmenter ses taux directeurs une nouvelle fois, mais les décisions seront prises avec la plus grande « précaution ». La Réserve fédérale américaine pourrait être contrainte de relever davantage que prévu les taux d’intérêt pour s’assurer que l’inflation est contenue, a-t-il ainsi déclaré. L’objectif de la FED reste de faire revenir l’inflation à 2 %. Jerome Powell reste prudent par rapport aux bons résultats de ces deux derniers mois. La Présidente de la BCE doit faire face à une situation plus complexe que celle de son homologue américain. La croissance de la zone euro s’étiole de mois en mois, faisant craindre une récession. Or, si l’inflation baisse, elle demeure élevée. Par ailleurs, la diminution constatée depuis deux mois est avant tout liée à un effet base. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste éloignée de la cible des 2 % et tarde à diminuer. La BCE souhaite sans nul doute marquer sa résolution à casser les anticipations inflationnistes en relevant au moins encore une fois ses taux directeurs. Elle devra le faire rapidement afin de ne pas se placer sous la pression des gouvernements en cas d’installation de la récession. Cela pourrait conduire à une nouvelle hausse en septembre quand, il y a quelques temps, l’idée d’une pause avait été émise.

Dans ce contexte, les investisseurs ont, durant la semaine, opté pour la prudence intégrant de plus en plus de nouveaux relèvements des taux directeurs afin de lutter contre l’inflation. Les indices boursiers ont légèrement augmenté les cinq derniers jours. Le CAC40 a gagné 0,89 % et le S&P 500, 0,87 %. Le baril de pétrole Brent est resté stable autour de 84 dollars, les signes de ralentissement de l’activité au niveau mondial s’étant multipliés. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans se sont légèrement détendus en Europe.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
25 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 229,60+0,89 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 346,90-0,55 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 405,71+0,87 %3839,504766,18
Nasdaq14 941,83+1,72%10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 631,82+0,52 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 338,58+0,94 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 236,25+0,44 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 624,28+2,66 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 064,07-1,59 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,087 %-0,070 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,559 %-0,054 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,251 %+0,018pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0792-1,04 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 908,35+1,02 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,09-0,70 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Livret A : résultats du mois de juillet 2023, pas de trêve estivale

Le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire ont enregistré, en juillet, un nouveau mois de forte collecte, avec 3,13 milliards d’euros portant le total, depuis le début de l’année, à 37,67 milliards d’euros. L’encours de ces deux produits s’élevait ainsi, à fin juillet, à 547,4 milliards d’euros.

Le Livret A toujours la course en tête

Au mois de juillet, malgré l’absence d’annonce de revalorisation de son taux de rémunération, le Livret A continue sur la lancée du premier semestre avec une collecte de 2,16 milliards d’euros. Celle-ci fait suite à celles des mois de juin (1,34 milliard d’euros), de mai (2,47 milliards d’euros) et d’avril (2,33 milliards d’euros) qui avaient été exceptionnelles. Cette collecte est proche de celle du mois de juillet 2022, 2,64 milliards d’euros. La collecte du mois de juillet 2023 est supérieure à la moyenne de ces dix dernières années. Toujours sur cette même période, seules deux décollectes, en 2014 et 2015, ont été enregistrées.

Pour les sept premiers mois de l’année, la collecte du Livret A atteint 28 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. L’encours de son côté s’élevait, fin juillet, à 403,4 milliards d’euros, également record à battre.

Le Livret de Développement Durable Solidaire toujours dans les traces de son aîné

La collecte du mois de juillet 2023 du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a été de 0,97 milliard d’euros, contre 0,83 en juin et 1,05 milliard d’euros en mai Elle s’était élevée à 0,48 milliard d’euros en juillet 2022. Sur les sept premiers mois de l’année, le LDDS a enregistré un flux net de 9,67 milliards d’euros portant son encours à 144 milliards d’euros.

Une propension à l’épargne de précaution affirmée

Malgré la décision de non-revalorisation du taux pendant 18 mois, les ménages ne modifient pas leur comportement. Ils privilégient l’épargne de précaution en puisant notamment sur leurs comptes courants dont l’encours est en forte baisse depuis le mois de septembre dernier. Ils effectuent également des arbitrages au détriment des livrets fiscalisés qui sont faiblement rémunérés. Le Livret A et le LDDS sont, en revanche, concurrencés par les dépôts et compte à terme qui peuvent offrir des rendements attractifs et qui ne sont pas soumis à des plafonds de versement. Les dépôts à terme deviennent la solution de placements pour les ménages ayant saturé leurs livrets A et leurs LDDS.

Vers une année record

Les ménages, au cœur de l’été, ont à loisirs de maintenir un taux d’épargne élevé. Ils privilégient toujours l’épargne à la consommation. La collecte se devrait se modérer durant l’automne avec l’augmentation traditionnelle des dépenses. Elle battra néanmoins, en 2023, battre des records. A la différence des Américains mais à l’instar des Allemands, les Français sont en mode fourmis par crainte d’une dégradation de la situation économique ou par simple effet du vieillissement démographique.

Cercle de l’Epargne – CDC

Cercle de l’Epargne – CDC

Le Coin des Epargnants du 19 août 2023 : quand la Chine se rappelle à notre mémoire

Les marchés au creux de la vague

Avec l’aggravation de la crise immobilière en Chine et la montée de nombreux doutes sur l’évolution de la vague inflationniste de part et d’autre de l’Atlantique, les indices boursiers ont été en baisse cette semaine. Le CAC40 a ainsi perdu plus de 2 % et le Dow Jones près de 3 %.

La Chine semble s’enfoncer jour après jour dans la crise. En juillet, les ventes au détail et la production industrielle ont connu des progressions inférieures aux attentes. Les premières, qui constituent un baromètre assez fin de la consommation des ménages, n’ont augmenté que de 2,5 % sur un an le mois dernier. Le consensus Bloomberg visait une accélération à 3,6 % après les 3,1 % de juin. Les Chinois restent frileux en matière de consommation en raison de la crise immobilière qui les incite à épargner. La décision de Pékin d’abaisser le taux de ses prêts à un an n’a pas eu d’effets réels sur les marchés. La production industrielle a été plus faible que prévue le mois dernier, en hausse simplement de 3,7 % sur un an, contre 4,4 % en juin et 4 % attendu par les économistes.

Les taux américains d’intérêt ont augmenté cette semaine sur le marché secondaire de la dette. Celui du papier à dix ans a frôlé son plus haut niveau depuis 2007 jeudi, à plus de 4,2 %, et celui à 30 ans a inscrit un pic depuis 2011, à 4,426 %. Les minutes de la Fed, publiées mercredi en début de soirée, ont révélé que la banque centrale est toujours préoccupée par les niveaux de l’inflation et estime que de nouvelles hausses de taux seront peut-être nécessaires. Les membres du comité monétaire (FOMC) se montrent très divisés. Si une pause est probable pour la réunion de septembre, une ou deux augmentations sont possibles durant l’automne. Parmi les bonnes nouvelles aux Etats-Unis, il faut souligner le résultat de la production industrielle. Cette dernière a augmenté plus que prévu en juillet (+1 % contre +0,3 % anticipé et après un recul de 0,8 % le mois précédent). Pour la zone euro, l’évolution de l’inflation demeure incertaine. Si le taux d’inflation est passé de 5,5 à 5,3 % sur un an de juin à juillet, l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est restée stable d’un moins sur l’autre à 5,5 %.

Une forte hausse des taux d’intérêt en Russie

En Russie, le mardi 15 août dernier, la banque centrale a été contrainte de relever son taux directeur de 8,5 à 12 % afin d’arrêter la dépréciation du rouble. Lundi 14 août, un dollar s’échangeait conte 100 roubles, contre moins de 80 avant la guerre en Ukraine. L’augmentation du taux directeur a permis une appréciation de 7 % du rouble face au dollar. La décision de relever les taux directeurs vise avant tout à empêcher le retour de l’inflation. Après avoir atteint 14 % en 2022, l’inflation était en recul depuis le début de l’année avant de connaître une nouvelle augmentation à compter de l’été. Les sanctions internationales et le plein emploi génèrent un accroissement des prix. L’objectifs des pouvoirs publics est de maintenir l’inflation en dessous de 6 % afin de limiter les tensions sociales au sein de la population. Les autorités russes sont contraintes de puiser dans leurs fonds souverains afin de financer l’effort de guerre et les prestations sociales. Si le déficit public demeure limité, autour de deux points de PIB, en revanche, les ponctions sur les fonds s’accélèrent. Par ailleurs, les recettes d’exportations tendent à se réduire ce qui pèse sur les finances publiques et la croissance.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
18 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 164,11-2,79 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 500.66-2,99 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 369,71-1,92 %3839,504766,18
Nasdaq13 290,78-2,59%10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 574,26-1,59 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 262,43-3,42 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 212,95-3,02 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 450,76-1,90 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 131,95-1,89 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,157 %+0,010 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,613 %-0,005 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,233 %+0,083pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0875-0,85 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 890,80-1,08 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,27-2,52 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

La France, un pays de millionnaires ?

Selon le rapport sur la richesse mondiale de Crédit Suisse et UBS, La France se classe à la troisième place au nveau mondial, derrière les États-Unis et la Chine et devant le Japon pour le nombre de millionnaires. Selon cette étude, près de 1 Français sur 20 serait millionnaire, soit trois millions de personnes. Si dans la grande majorité des pays, le nombre de millionnaires a baissé en 2022, il a augmenté en France. Le patrimoine des ménages français est avant tout de nature immobilière quand chez ses partenaires le poids des actifs financiers y est plus important. La valeur de ces derniers ayant diminué quand celle de l’immobilier a continué à augmenter, il en résulte que les Français ont enregistré une valorisation de leur patrimoine supérieure à celle de leurs voisins.

Selon l’INSEE, les 10 % des ménages les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 607 700 euros. Ceux qui détiennent plus d’un million d’euros constituent une sous-partie de cet ensemble. Selon une étude de l’INSEE de 2021 (fondée sur des chiffres de 2018), seuls 3 % des ménages ont un patrimoine brut dépassant le million d’euros. Ces 3 % détiennent près d’un quart du patrimoine national. Pour deux tiers d’entre eux, les actifs immobiliers représentent plus de la moitié de leur fortune. Les 1 % les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 2 millions d’euros. Il atteint, en moyenne, 4,3 millions d’euros. Ces ménages possèdent 16 % du patrimoine national. La structure patrimoniale des 1 % des plus riches diffère de celle des autres millionnaires avec un poids plus important des actifs financiers. Ces derniers représentent 34 % de leur patrimoine, contre 30 % pour les actifs immobiliers et 28 % pour les actifs professionnels. Pour les 10 % des ménages les mieux dotés, le poids des actifs financiers n’est que de 16 %.

27 % des ménages les mieux dotés en patrimoine sont des travailleurs indépendants ; 14 % sont des commerçants et chefs d’entreprise, 8 % sont des professions intermédiaires et 6 % sont des agriculteurs. 39 % sont retraités.

La région francilienne ne représente que 19 % de population nationale mais 43 % des personnes à très haut revenu (les 1 % des plus riches) et 54 % des très aisées (les 0,1 % des plus riches). Paris possède 20 % des très hauts revenus français et les Hauts-de-Seine 10 %.

La forte valorisation des prix de l’immobilier au sein des grandes agglomérations explique la progression des millionnaires. Les prix des logements ont, en effet, doublé en vingt ans.

Poursuite de l’augmentation de la rémunération des dépôts bancaires des ménages

En lien avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération moyenne des dépôts bancaires, selon la Banque de France, progresse de 5 points de base à 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,70 %. La rémunération des livrets ordinaires fiscalisés est passée de juin 2022 à juin 2023 de 0,09 % à 0,68 %. Le taux moyen des livrets réglementés, durant cette période, est passé de 1,07 % à 3,22 %. Le taux du PEL est en revanche stable à 2,59 %.

La rémunération des dépôts des Société Non Financières s’établit à 1,32 %, portée à la fois par la remontée des taux des comptes à terme et celle, plus limitée, des dépôts à vue. Les banques recommencent à proposer aux PME des dépôts à terme rémunérés.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
juin-2023 (g)juin-2022avr- 2023mai-2023 (f)juin-2023 (g)
Dépôts bancaires (b)3 1080,491,441,481,53
dont Ménages1 8560,781,661,681,70
– dépôts à vue5870,010,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (h)460,392,652,812,97
– comptes à terme > 2 ans (h)680,701,221,301,37
– livrets à taux réglementés (c)6351,073,223,223,22
dont : livret A3671,003,003,003,00
– livrets ordinaires2530,090,600,650,68
– plan d’épargne-logement2662,582,592,602,59
dont SNF8650,091,131,201,32
– dépôts à vue5760,040,430,450,48
– comptes à terme <= 2 ans (h)2320,112,672,873,06
– comptes à terme > 2 ans (h)570,662,162,372,63
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,003,503,754,00
Euribor 3 mois (d)-0,243,183,373,54
Rendement du TEC 5 ans (d), (e)1,502,732,692,79
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Moyenne mensuelle.
e. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
f. Données révisées.
g. Données provisoires.
h. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Le Coin des Epargnants du 22 juillet 2023 par Philippe Crevel : attentisme estival

Attentisme des marchés

Le CAC 40 a gagné plus de 0,6 % sur la semaine et s’est installé au-dessus des 7400 points. Le compartiment du luxe a porté le marché parisien. L’attentisme a été de mise à Paris comme pour les autres places financières occidentales. Les investisseurs attendent les résultats des entreprises et les décisions des banques centrales. A paris, la semaine prochaine sera, en effet, marquée par la publication des résultats de trente-deux des 40 sociétés composant le CAC 40 publieront leur chiffre d’affaires et/ou leurs résultats semestriels à partir du mardi 25 juillet. Aux Etats-Unis, trois Gafam – Alphabet, Microsoft et Meta Platforms – feront de même, sans oublier Intel, AMD, Boeing ou McDonald’s. Dans ce contexte, l’attentisme était de mise cette semaine d’autant plus que celle à venir sera également marquée par les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, prévues respectivement mercredi 26 et jeudi 27 juillet.

Sur le plan économique, la semaine a confirmé la baisse de l’inflation en zone euro.

Au Royaume-Uni, le taux d’inflation a été de 7,9 % en glissement annuel en juin, contre 8,7 % en mai. L’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) décroît également en passant de +7,1 % en mai à 6,9 % en juin. Le taux d’inflation de la zone euro a été de 5,5 % en glissement annuel en juin, contre 6,1 % en mai et 9,2 % en décembre 2022. La baisse des prix de l’énergie et, dans une moindre mesure, de l’alimentation concourent à cette diminution. L’inflation sous-jacente, hors éléments volatils, demeure sur un plateau depuis le début d’année 2023 à +5,5% en juin (5,3 % en mai).

Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage décélèrent légèrement en passant de 237 000 à 228 000 alors que le marché attendait plutôt une légère augmentation. De son côté, le marché immobiliser semble se stabiliser après de fortes baisses enregistrées en 2022.

La Chine a publié des chiffres de croissance au deuxième trimestre en-deçà des attentes des investisseurs : +6,3 % en glissement annuel contre +7,1 % attendus. Cette contreperformance a pesé sur les indices « actions » chinois.

Les tensions géopolitiques ont augmenté avec la dénonciation par Moscou de l’accord concernant le transport des céréales ukrainiennes grâce à la création d’un corridor commercial en mer noire. Même si pour le moment, les perspectives de récoltes de céréales sont bonnes, ces tensions pourraient générer une augmentation des cours.

La Banque centrale de Russie (BCR) a décidé vendredi 21 juillet un relèvement de son taux directeur d’un point, à 8,5 %. La Banque centrale maintient son objectif de ramener l’inflation à 4 % en 2024, quand elle devrait se situer entre 5 % et 6,5 % fin 2023. La BCR a été incité à relever son taux du fait de l’érosion du rouble et pour éviter un nouveau dérapage des prix.  En 2022, la hausse des prix avait atteint 17,8 % en avril. La dépréciation du rouble est liée à la baisse des recettes d’exportation en raison de la faiblesse du cours du pétrole et des effets des embargos. Le produit intérieur brut de la Russie s’est contracté de 1,9 % au premier trimestre, selon Rosstat.

Quand l’euro reprend des couleurs

Au fil des semaines, l’euro s’apprécie par rapport aux autres devises. Depuis le 1er janvier, Il a gagné 3,5 % par rapport au dollar, 9 % par rapport yuan et 11 % par rapport au yen. Son taux de change global nominal, calculé par la Banque centrale européenne (BCE), a gagné 4 % cette année et a dépassé son plus haut de 2009. À 1,11 dollar (vendredi 21 juillet), l’euro reste néanmoins loin de son record atteint face au billet vert, 1,58 dollar en mars 2008. L’euro est revenu simplement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine qui avait provoqué son passage en-dessous de la parité. Il avait ainsi enregistré son plus faible niveau depuis vingt ans.

Le taux de change de l’euro s’améliore car le potentiel de hausse des taux d’intérêts est désormais du côté de l’Europe. Aux États-Unis, la FED arrive au terme de son processus de revalorisation de ses taux quand, en zone euro, il pourrait se poursuivre quelques temps. L’euro pourrait donc continuer sa marche en avant avec comme limite le risque d’une récession. Il pourrait d’ici la fin de l’année atteindre 1,2 dollar ce qui réduira le coût de la facture énergétique et contribuera à la baisse de l’inflation.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
21 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 432,77+0,68 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 227,69+2,14 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 536,34+0,72 %3839,504766,18
Nasdaq14 032,81-0,56 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 177,22+0,42 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 28 855,09+0,67 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 391,41-0,39 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 304,25+0,31 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3167,74-2,11 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,991 %-0,048 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,436 %-0,043 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,830 %+0,013 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1116-1,11 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 961,40+0,36 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars80,49+1,04 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le taux du Livret A gelé à 3 % jusqu’au 1er février 2025

Les épargnants attendaient un taux du Livret A à 4 ou 3,5 %, ils auront le droit à un taux maintenu à 3 % et cela durant les dix-huit prochains mois. En prenant cette décision, le Ministre de l’Économie fait le pari de la baisse de l’inflation. Il souhaite également une reprise de la consommation qui est, depuis des mois, en berne.  

Priorité à la consommation

Depuis le début de l’année, les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.

Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009.

Depuis 2022, les Français ont privilégié l’épargne de précaution sur la consommation. Face à l’érosion de leur pouvoir d’achat, ils ont préféré mettre de l’argent de côté par crainte de nouvelles hausses des prix. En ne relevant pas le taux du Livret A, Bruno Le Maire entend donner la priorité de la consommation qui est le principal moteur de la croissance. Il appelle de ses vœux un reprise de cette dernière. Il fait le pari de la poursuite de la baisse de l’inflation. Le taux de 3 % sera plus compétitif au fur et à mesure de la décrue de cette dernière.

Ne pas désespérer les emprunteurs

En maintenant le Livret A à 3 %, Bruno Le Maire souhaite ne pas pénaliser les bénéficiaires des ressources de l’épargne réglementée, en particulier les bailleurs sociaux. .

Une augmentation du taux du Livret A constitue une charge pour les banques et pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise jusqu’à 60 % des ressources collectées. Par sa décision, le Ministre de l’Économie a voulu éviter de nouveaux surcoûts pour les banques au moment où les taux d’intérêt sur les emprunts augmentent.

Préserver l’équilibre budgétaire

Les intérêts des Livrets A, du LDDS et du Livret d’Épargne Populaire étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, l’augmentation du taux du Livret A aurait constitué un surcoût pour les finances publiques au moment ou le gouvernement est invité à sortir du « quoi qu’il en coûte ». 

Ne pas désespérer les autres placements et en premier lieu l’assurance vie

Une des raisons de la non-application de la formule est liée à la hiérarchie des taux. Un taux autour de 4 % aurait constitué un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que les autres produits de court terme (dépôts à terme, livrets bancaires) mais aussi que certains produits de long terme et en particulier les fonds euros de l’assurance vie qui sont en décollecte depuis le début de l’année.

Pour le moment, la collecte du Livret A et du LDDS est essentiellement alimentée par les dépôts à vue qui avaient connu une forte croissance depuis le début de la crise sanitaire mais cela n’est pas sans conséquence sur les fonds euros des contrats d’assurance vie.

Pas de rebond estival pour le Livret A en pespective

La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.

Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.

Le Coin des Epargnants du 30 juin 2023 : un semestre hors normes

3000 milliards d’euros d’un côté pour la dette publique française et 3000 milliards de dollars pour la capitalisation d’Apple : voilà qui pourrait résumer le premier semestre. Les marchés actions ont connu une croissance vive déjouant les pronostics quand, dans le même temps, les Etats sont de plus en plus confrontés au problème du financement de leurs dette. Les Etats-Unis ont évité le défaut de paiement au début du mois de juin avec un accord au dernier moment entre Républicains et Démocrates. En Europe, la France a été dégradé par l’agence Fitch mais a sauvé son double A chez Standard and Poors, pour combien de temps ?

Au cours du premier semestre, le CAC 40 a battu plusieurs records et a gagné au total 14 % porté notamment par le secteur du luxe. La hausse des taux d’intérêt et les craintes d’une récession ont pu freiner la hausse mais sans jamais l’interrompre durablement. Pour le mois de juin, l’indice parisien a progressé de 1,8 % sachant que sur la dernière les gains ont atteint 3,3 %.

Les grands indices « actions » internationaux ont fortement progressé durant le premier semestre. L’indice allemand, Daxx, a gagné 16 % en six mois. L’indice japonais s’est apprécié de son côté de 27 %. A New York, l’indice S&P 500 a progressé de 16 % quand le Nasdaq a augmenté de plus de 30 %, preuve du retour en force des valeurs technologiques.

Les investisseurs ont salué les bons résultats des entreprises tout en anticipant un retour rapide à la normale de l’inflation éludant les risques de récession. Cette analyse a été confortée à la fin du mois de juin par la baisse de l’inflation même si elle est avant tout provoquée par un effet de base (les prix de l’énergie avaient fortement augmenté en mai et juin 2022). Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, la hausse des prix continue à être soutenue. Pour la zone euro, elle a augmenté, en juin, à 5,4 % contre 5,3 % en mai. Pour Christine Lagarde, l’inflation demeure encore présente et nécessite le maintien d’une politique monétaire restrictive.

Aux Etats-Unis, l’indice PCE des dépenses de consommation a augmenté de 3,8 % sur un an après 4,3 % en avril. Hors alimentation et énergie, critère considéré comme le plus pertinent par la Fed, le déflateur marque même un ralentissement surprise à 4,6 % sur un an, après 4,7 % en avril. Quant à la composante des anticipations d’inflation à 1 an, elle a été confirmée à 3,3%, après 4,2 % en mai et celle des anticipations à 5-10 ans est également maintenue à 3 %, après 3,1 % le mois précédent.

En six mois, le cours du baril de Brent a perdu près de 13 %. Plus globalement, les cours de l’énergie et des matières premières sans totalement retrouver leur cours d’avant la guerre en Ukraine ont enregistré ces six derniers mois une forte décrue qui se répercute en partie sur l’inflation des pays de l’OCDE.

Les taux des obligations d’Etat ont peu évolué, malgré la hausse des taux directeurs des banques centrales, les investisseurs ayant anticipé une grande partie de ces dernières. Les obligations bénéficient par ailleurs toujours de l’aversion aux risques des détenteurs de capitaux.

 

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
30 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 400,06-3,05 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 407,60+2,0 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 450.38+2,45 %3 839,504766,18
Nasdaq13 787,922,2 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 147,90+2,0 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 531,53+0,9 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 401,39+2,98 %3 792,284 ,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 189,04+1,24%26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 202,06+0,13 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,930 %+0,046 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,392 %+0,031 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,821 %+0,081 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0914-0,23 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 917,96+0,00 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,92-3,42 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Assurance vie : trou d’air en mai !

Au mois de mai, l’assurance vie a connu un trou d’air avec une décollecte de 1,6 milliard d’euros. La précédente décollecte était intervenue au mois d’octobre 2022 (-155 millions d’euros). Pour retrouver une décollecte aussi importante, il faut remonter en pleine crise covid, en mai 2020 (-2 milliards d’euros). Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte nette n’est plus que de 2,7 milliards d’euros loin de celle du Livret A (24,5 milliards d’euros). La collecte nette de 2023 de l’assurance vie est en net repli par rapport à celle de 2022 (11,7 milliards d’euros).

La collecte nette est toujours pénalisée par les sorties sur les fonds euros (-3,3 milliards d’euros en net). La collecte nette des unités de compte demeure, de son côté, positive (+1,7 milliard d’euros).  

Avant le cru 2023, mai pour l’assurance vie était logiquement un mois tranquille à l’exception de la décollecte en 2020 lors de la crise sanitaire. Le montant moyen de la collecte nette de la décennie passée était de 0,8 milliard d’euros.

Une baisse des cotisations brutes

Les cotisations brutes du mois de mai 2023 (10,1 milliards d’euros) ont reculé de 13 % par rapport à leur niveau de 2022 (11,5 milliards d’euros). Au mois d’avril dernier, elles avaient atteint 13,8 milliards d’euros. La baisse a concerné les fonds euros comme les unités de compte. La part des unités de compte au sein des cotisations reste constante autour de 40 %.

Sur les cinq premiers mois de l’année, les cotisations brutes se sont élevées à 65,6 milliards d’euros en hausse d’1,1 milliard d’euros par rapport à 2022.

Des prestations toujours élevées

Les prestations se sont maintenues à un haut niveau au mois mai 2023, 11,7 milliards d’euros, contre 12,8 milliards d’euros en avril et 10,8 milliards d’euros en mai 2022.

Depuis le début de l’année, les prestations s’établissent à 62,9 milliards d’euros, en hausse de +10,1 milliards d’euros par rapport à la même période de 2022.

Un encours proche de 1900 milliards d’euros

L’encours atteint 1 883 milliards d’euros à fin mai, en hausse de +2,0 % sur un an grâce à la bonne tenue du marché « actions »

L’assurance vie victime de l’engouement pour l’épargne de précaution

Si les Français persistent à mettre de l’argent de côté, ils privilégient l’épargne de précaution comme en témoigne la série de records du Livret A. Ce produit dont l’encours est près de cinq fois inférieur à celui de l’assurance vie et qui est plafonné par titulaire à 22 950 euros réussit le tour de force d’avoir une collecte neuf fois supérieure. Au-delà du Livret A, l’ensemble des produits d’épargne réglementée profite de l’effet taux. Ces derniers sont, en effet, supérieurs, au rendement moyen des fonds euros ce qui conduit à la décollecte de ces derniers. Si les unités de compte avaient, jusqu’au mois d’avril, compensé les sorties sur les fonds euros, ce ne fut pas le cas en mai.

Preuve que les ménages réalisent des arbitrages au niveau de leur patrimoine, les prestations des contrats d’assurance vie sont toujours soutenues. Les annonces des assureurs concernant une revalorisation des taux de rendement pour 2023 (taux boostés par exemple) n’ont pas eu de réels effets sur la collecte. En période d’inflation, la préférence pour l’épargne liquide est de mise.

Des prochains mois en demi-teinte pour l’assurance vie

Le relèvement du taux du Livret A et du LDDS, le 1er août prochain, fort probable au vu des déclarations du ministre de l’Economie, devrait conduire à un nouveau rebond de la collecte pour ces produits. L’assurance vie devrait en pâtir. La fin d’année avec une décrue de l’inflation pourrait conduire les épargnants à revenir sur des produits de long terme.

Le Plan d’Epargne Retraite toujours en pleine croissance

Le Plan d’Epargne Retraite (PER) ne souffre pas, bien au contraire du trou d’air de l’assurance vie. Il continue de progresser avec, en mai, une collecte nette de 484 millions d’euros en hausse de 97 millions d’euros par rapport à mai 2022. Plus de 70 000 personnes ont ouvert un PER en mai portant le total à 4,8 millions. Sur les cinq premiers mois de l’année, ce sont près de 440 000 nouveaux assurés qui ont été comptabilisés pour ce produit.

Le Plan d’Epargne Retraite, avec son avantage fiscal à l’entrée, sa sortie en capital et la possibilité de s’en servir avant même l’âge de la retraite pour acquérir sa résidence principale en fait un concurrent de plus en plus marqué de l’assurance vie.

Cercle de l’Epargne – France Assureurs

Le Coin des Epargnants du 24 juin 2024 : mauvaise passe pour les marchés « actions »

Une semaine en creux pour les marchés

Mauvaise, passe, le Cac 40 a enchainé cinq séances de recul. Sur la semaine, l’indice parisien a ainsi perdu 3,05 %, soit son plus mauvais résultat depuis les annonces mi-mars, de faillites bancaires aux Etats-Unis. Les indices des grandes places financières ont également été en baisse sur la semaine.

La publication de mauvais indicateurs économiques en zone euro et aux Etats-Unis a amené les investisseurs à se dégager du marché actions pour privilégier les obligations. Selon l’indice avancé PMI de Standard and Poors, la croissance économique du secteur privé dans la zone euro a fortement ralenti en juin, tombant à un niveau proche de zéro, En France, l’activité économique a subi en juin sa plus forte contraction en 28 mois, avec notamment un repli dans le secteur des services.

La semaine a été encore très animée par les banques centrales, avec plusieurs réunions au cours de la semaine, et deux prises de parole du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell devant le Congrès américain. La Banque de Norvège, de Suisse et d’Angleterre ont, cette  semaine, suivant la BCE, relevé leurs taux directeurs. Les augmentations ont été supérieures aux attentes. Le Forum de Sintra, au Portugal, qui rassemblera, à partir du 26 juin, quelques grands argentiers de la planète est attendu par les investisseurs.

Les taux des obligations d’Etat se sont détendus du fait des arbitrages en leur faveur des investisseurs. Compte tenu du contexte économique peu porteur, le pétrole a perdu sur la semaine plus de 3 %.

Baisse des taux en Chine

Si les banques centrales occidentales augmentent leurs taux directeurs, celle de Chine pour ranimer la croissance, a abaissé les siens. Le 19 juin, le taux préférentiel des prêts à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été réduit de 3,65 % à 3,55 %, et celui à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 4,3 % à 4,2 %. Ces deux taux sont désormais à leur plus bas historique. Ils avaient été réduits pour la dernière fois en août 2022.

Ce desserrement de la politique monétaire vise à endiguer le ralentissement de l’économie chinoise qui est pénalisée par le surendettement du secteur immobilier et par une consommation atone dans un contexte international peu porteur pour les exportations. Pour décourager l’épargne et favoriser les dépenses de consommation ou d’investissement, les principales banques publiques ont déjà, en début de mois, abaissé les taux d’une série de produits de dépôt. Le gouvernement chinois espère un taux de croissance d’environ 5 % en 2023, un taux qui serait pour le pays l’un des plus faibles depuis des décennies.

 

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
23 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 163,42-3,05 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 727,43-1,98 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 348,33-1,39 %3 839,504766,18
Nasdaq14 891,48-1,28 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 829,94-3,23 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 461,87-2,37 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 271,61-2,80 %3 792,284 ,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 781,54-2,74 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 197,90-2,30 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,884 %-0,087 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,361 %-0,107 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,740 %-0,040 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0892-0,72 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 919,57-1,84 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,92-3,42 %84,0878,140
CdE

Les Français, l’inflation et la hausse des taux

Selon l’enquête réalisée par MIS Groupe pour le salon Patrimonia, 82 % des Français sont inquiets face à l’inflation. 55 % craignent tout particulièrement l’impact de la hausse des prix des produits alimentaires. Cette enquête souligne néanmoins que par rapport à 2022 moins de Français déclarent être contraints de puiser dans leur épargne. Selon l’enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – CERCLE DE L’ÉPARGNE, les Français préfèrent diminuer leurs dépenses de consommation que de puiser dans leur bas de laine.

44 % se sentent également préoccupés par l’évolution des taux d’intérêt. 30 % des Français craignent de ne plus pouvoir emprunter ou rembourser leur prêt immobilier, tandis que 14 % redoutent de ne pas pouvoir vendre leur bien ou de devoir en baisser le prix. En revanche 24 % estiment que la hausse des taux permet une meilleure rémunération de leur épargne.  32 % des Français déclarent ne pas être touchés par la hausse des taux.

Les Français restent pessimistes : 39 % pensent qu’une crise financière et économique est inévitable. Cette proportion est néanmoins en recul par rapport à 2022.

Face à l’inflation et la hausse des taux, 53 % n’ont toujours pas modifié leurs placements Seuls un quart des sondés ont effectué de réels changements. 19 % sont à la recherche de solutions pour sécuriser leur patrimoine et 15 % ont renoncé à investir dans l’immobilier.

Le Livret A ne faiblit pas en mai

L’épargne réglementée, en ce premier semestre 2023, n’en finit pas d’accumuler des records. La collecte du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire a ainsi atteint, selon la Caisse des dépôts et consignations (CDC), au mois de mai dernier, 3,52 milliards d’euros portant le total sur cinq mois à 32,38 milliards d’euros, montant sans précédent depuis 2009 (première année de la série statistique tenue par la CDC).

Le Livret A en marche pour une nouvelle année exceptionnelle

La collecte du Livret A s’est élevée, en mai, à 2,47 milliards d’euros soit plus qu’en avril dernier (2,33 milliards d’euros) et qu’en mai 2022 (1,37 milliard d’euros). Le montant de la collecte est plus de deux fois supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1 milliard d’euros). Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a été de 24,5 milliards d’euros ce qui constitue un nouveau record. Le précédent datait de 2009 au moment de la banalisation de la distribution du Livret A (22,76 milliards d’euros).

Le Livret A contredit la tradition

En règle générale, le mois de mai est poussif pour le Livret A. Quatre décollectes ont été enregistrées depuis 2009 (2009, 2010, 2014, 2015). A contrario, la plus forte collecte pour un mois de mai a été enregistrée durant la crise covid en 2020 (3,98 milliards d’euros). Jusqu’à maintenant, les résultats décevants du mois de mai s’expliquaient par la présence de jours fériés et par l’absence de versements de primes. En mai, logiquement, l’effet « actualisation du taux de rémunération », quatre mois après son annonce, s’estompe. Or, ce n’est pas le cas en 2023. Les déclarations du ministre de l’Économie, au début du mois (le 3 mai) confirmant qu’une hausse du taux pourrait intervenir le 1er août prochain, ont pu conduire les ménages à poursuivre leur effort d’épargne. Par ailleurs, ces derniers, comme l’ont confirmé les enquêtes de l’INSEE, restent inquiets face à l’évolution de la situation économique. Ils persistent à privilégier l’épargne à la consommation qui est en baisse constante depuis le début de l’année. Au premier trimestre 2023, selon l’INSEE, le taux d’épargne était de 18,3 % soit trois points au-dessus de son niveau d’avant crise sanitaire. Les ménages estiment, en effet, nécessaire de maintenir un fort niveau d’épargne de précaution afin de faire face à la hausse à venir des prix. Ils poursuivent également la réallocation d’une partie de leurs liquidités logées sur leurs comptes courants au profit du Livret A ou du LDDS. Selon la Banque de France, l’encours des dépôts à vue est, en effet, passé de septembre 2022 à avril 2023 (dernier chiffre connu) de 542 à 506 milliards d’euros. Conscients des conséquences de l’inflation sur leurs liquidités, les ménages les placent sur des livrets rémunérés. Si le taux de rémunération ne couvre pas totalement l’inflation, il permet d’en réduire les effets.

Le Livret A flirte avec les 400 milliards d’euros

L’encours du Livret A a atteint, à la fin du mois de mai 399,9 milliards d’euros, un niveau sans précédent dans son histoire.

Le Livret de Développement Durable Solidaire, sur les pas de son grand frère

La collecte du mois de mai du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a été de 1,05 milliard d’euros, contre 1,15 milliard d’euros en avril et 0,16 au mois de mai 2022. Sur les cinq premiers mois, le LDDS a enregistré un flux net de 7,87 milliards d’euros portant son encours à 142,2 milliards d’euros. En 2023, le LDDS signe ainsi son meilleur début d’année depuis 2009. Sur cinq mois, le précédent record datait de 2013 (6,21 milliards d’euros) au moment du doublement de son plafond (12 000 euros au lieu de 6 000 euros).

Le LDDS bénéficie de la saturation des Livrets A. Les ménages ayant atteint le plafond de 22 950 euros sur leur Livret A se reportent sur leur LDDS. Par ailleurs, les LDDS sont, en règle générale, ouverts dans la même banque que le compte courant ce qui permet de réaliser facilement des transferts.

Quel taux pour le Livret A et le Livret d’Épargne Populaire, le 1er août prochain ?

Le taux du Livret A devrait être révisé à la hausse, le 1er août prochain, compte tenu de l’engagement pris au début du mois de mai par Bruno Le Maire. L’annonce sera réalisée, à la mi-juillet, après la communication officielle du taux d’inflation du mois de juin.

La question est donc de savoir si la formule du taux comme elle est définie par l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée sera respectée ou si le Gouverneur de la Banque de France invitera le ministre, en raison de circonstances exceptionnelles, de fixer le taux.

Un taux d’au moins 4 % selon la formule

Compte tenu des éléments de la formule, le taux du Livret A pourrait se situer au 1er août 2023 autour de 4 %. Le taux du Livret A est en effet égal à la moyenne de l’inflation (hors tabacs) des six derniers mois (certainement autour de 5,6 %) et du taux €STR du marché monétaire des six derniers mois (environ 2,5 %).

Vers une non-application de la formule

Le Gouverneur de la Banque de France pourrait recommander de ne pas suivre la formule pour plusieurs raisons. Une hausse d’un point du taux du Livret A génèrerait un surcoût non négligeable pour les établissements financiers (4 milliards d’euros sur un an), pour les bailleurs sociaux ainsi que pour les collectivités locales ou les PME qui empruntent à partir des ressources issues du Livret A ou du LDDS. Les banques pourraient être amenées à répercuter le surcoût de la hausse du taux sur les emprunts. Un taux élevé pourrait également conforter les Français à privilégier l’épargne au détriment de la consommation ce qui nuirait à la croissance. Un relèvement du taux du Livret A pénaliserait les autres placements. À 4 %, il ferait un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que des produits de long terme. Enfin, l’inflation étant orientée à la baisse, une hausse importante pourrait apparaître en décalage par rapport à la tendance à venir. Le gouvernement pourrait être contraint d’opérer une baisse significative du taux de rendement d’ici quelques mois, ce qui serait impopulaire. Compte tenu de ces différents éléments, le ministre de l’Économie pourrait retenir le taux de 3,5 %, un taux à mi-chemin entre celui actuellement en vigueur et celui résultant de l’application de la formule. Pour le Livret d’Épargne Populaire, le taux pourrait passer de 6,1 à 5,6 % le 1er août prochain.

Logiquement, une décrue de la collecte est attendue pour le second semestre en raison des besoins financiers liés aux vacances d’été, à la rentrée scolaire et aux fêtes de fin d’année. Un relèvement du taux du Livret A devrait contrarier cette tradition, du moins dans les premiers mois suivant l’annonce. Les ménages devraient, par ailleurs, continuer de réallouer leurs liquidités des comptes courants vers les produits d’épargne réglementée. En fin d’année, si l’inflation se modère, les ménages pourraient reprendre le chemin de la consommation et modérer ainsi leur effort d’épargne.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – Banque de France

Le Coin des Epargnants du 17 juin 2023 : les actions plus fortes que les taux

Le CAC 40 met fin à trois semaines de disette

Cette semaine, le CAC 40 40 a gagné 2,43 %, dont 1,34 % vendredi 16 juin, mettant fin à trois semaines consécutives de repli. Les autres grands indices sont également en hausse ces cinq derniers jours. Les investisseurs n’ont pas surréagi à la hausse des taux de la BCE ni aux annonces de la FED laissant entrevoir également de nouvelles augmentations de taux. En revanche, ils anticipent l’annonce d’un plan de relance en Chine. Cet espoir a profité au secteur du luxe (Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH).

Avec le relèvement des taux directeurs par la BCE, l’euro s’est apprécié face au dollar, les taux des obligations souveraines étant en légère progression. Les investisseurs avaient largement anticipé les décisions des banques centrales.

Politique monétaire, stabilité des taux aux États-Unis, hausse en zone euro

La FED temporise

Après dix augmentations successives de ses taux directeurs, la Réserve fédérale américaine (FED) a décidé, mercredi 14 juin, de les maintenir dans une fourchette comprise entre 5 % et 5,25 %. Cette pause était largement anticipée par les investisseurs. Cette stabilisation ne signifie pas que la FED se résigne à ne plus les augmenter dans le futur.

Cette décision de la FED s’inscrit dans le contexte de léger recul de l’indice des prix. Au mois de mai, celui-ci est revenu à 4 % sur un an, quand il avait atteint un record de 9,1 % en juillet 2022. Malgré tout, hors énergie et alimentation, le taux d’inflation annuel reste de 5,3 %, c’est-à-dire un niveau bien supérieur à la cible de 2 % voulue par la FED. Il n’est donc pas impossible que, d’ici à la fin de 2023, la banque centrale relève de nouveau ses taux à deux reprises pour atteindre la fourchette 5,5 %-5,75 %. La bonne tenue de l’emploi est un des facteurs pouvant justifier de nouvelles hausses de taux. L’économie américaine reste dynamique et la FED n’entend pas réitérer les erreurs des années 1970, quand elle avait assoupli trop rapidement sa politique monétaire. Au niveau des prévisions économiques, la FED prévoit désormais une croissance d’1 % pour les États-Unis en 2023, contre 0,4 % initialement prévu en mars. Elle table sur un taux de chômage annuel de 4,1 % (contre 4,5 % prévu en mars) et une inflation hors énergie et alimentation de 3,9 % (contre 3,6 % en mars). Ces prévisions confortent l’idée d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.

La BCE poursuit son programme de relèvement de ses taux directeurs

Jeudi 15 juin, la BCE a relevé ses taux directeurs pour la huitième fois. La hausse d’un quart de point était attendue. Le taux de dépôt est passé à 3,5 %, le taux de refinancement à 4 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,25 %. Le taux de dépôt évolue désormais à son plus haut niveau depuis mai 2001.

Lors de la conférence de presse, Christine Lagarde a souligné que cette augmentation se justifiait par l’absence de signes clairs concernant l’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie et de l’alimentation). Elle s’est inquiété des effets des hausses de salaires en cours. Celle-ci atteint désormais 4,6 % en rythme annuel. À ce titre, la BCE a relevé ses anticipations d’inflation sous-jacente pour 2023 et 2024. Elles sont passées respectivement de 4,6 % et 2,5 % à 5,1 % et 3 %. Les prévisions portant sur la croissance européenne ont été revues à la baisse pour notamment prendre en compte le fait que la zone euro est entrée en légère récession. La croissance en 2023 serait de 0,9 % pour la zone euro. Elle passerait à 1,5 % en 2024 et 1,6 % en 2025. Dans ce contexte, Christine Lagarde a indiqué que l’heure n’était pas à la pause.

La BCE a confirmé l’arrêt définitif des réinvestissements dans le cadre de son principal programme d’achat d’actifs (Asset purchase programme ou APP). Les obligations de son portefeuille arrivant à maturité ne donneront plus lieu à des rachats de nouvelles obligations. Le retrait de liquidité devrait désormais approcher les 30 milliards par mois. Ce non-renouvellement des obligations vise à diminuer le bilan de la BCE qui a atteint avec la crise sanitaire près de 9 000 milliards d’euros. Plus que l’arrêt des achats obligataires, c’est le remboursement des TLTRO  (Targeted longer-term refinancing operations) qui devrait avoir le plus d’impact en termes de réduction du bilan. Le 28 juin prochain, les banques vont en effet rembourser pour plus de 500 milliards d’euros de ces prêts de long terme aux taux très attrayants. La BCE n’a pas prévu de prolonger ces TLTRO, ni de proposer de nouvelle source de financement exceptionnelle. Cette situation pourrait créer quelques tensions pour des banques en manque de liquidités. La BCE a précisé que les banques pouvaient accéder à la facilité de refinancement de la BCE – désormais à 4 % – pour faire face à cette situation.

 

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
16 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 388,65+2,35 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 299,12+1,39 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 409,59+2,87 %3 839,504766,18
Nasdaq13 689,57+3,35 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 378,75+2,62 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 641,95+1,09 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 394,82+2,45 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)33 706,08+4,47 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 273,33-1,30 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,971 %+0,054 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,468375 %+0,093 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,780 %+0,028 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0925+1,58 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 956,71-0,04 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,87+1,36 %84,0878,140

Les Français épargnent malgré et à cause de l’inflation

A priori, cela ressemble à un paradoxe. Le taux d’épargne des ménages français reste élevé malgré l’inflation et l’érosion du pouvoir d’achat. Dans sa note de conjoncture du 15 juin 2023, l’INSEE prévoit un taux d’épargne de 18,1 % du revenu disponible brut cette année, contre 17,5 % en 2022. Ce taux d’épargne reste nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %).

En 2023, toujours selon l’INSEE, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait être étale après avoir baissé de 0,4 % en 2022. Le maintien d’un fort taux d’épargne s’effectue au détriment de la consommation. En 2023, celle-ci devrait baisser de 0,2 %. La contraction atteint 6,6 % pour les produits agricoles et 3,5 % pour les produits manufacturés. En revanche, les services sont préservés avec une hausse de 2,7 % (les dépenses de transports augmentent du fait de l’inflation de plus de 6 %). Cette baisse de la consommation prévue par l’INSEE confirme les résultats de l’enquête d’AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne (réalisée par l’IFOP) d’avril 2023. 43 % des sondés déclaraient vouloir réduire leurs dépenses de consommation quand seulement 13 % pensaient puiser dans leur épargne. Par ailleurs, les ménages ont fortement réduit leurs dépenses d’investissement, ce qui leur permet d’épargner davantage.

Inquiétudes à tous les étages : inflation, transition énergétique, géopolitique et retraite

Cette propension à l’épargne témoigne de la persistance d’un fort niveau d’inquiétude chez les Français qui est confirmé, mois après mois, par le faible indice de confiance des ménages. Craignant que la situation économique continue à se dégrader, ils préfèrent mettre de l’argent de côté. L’épargne de précaution prédomine comme en témoigne la forte collecte du Livret A (plus de 22 milliards d’euros sur les quatre premiers mois de 2023 et la modestie de la collecte de l’assurance vie sur la même période). Cette volonté de disposer d’une importante épargne de court terme vise à faire face à des achats dont le montant pourrait encore augmenter en raison de la poursuite de l’inflation. D’autres facteurs anxiogènes sont également à prendre en compte comme la transition énergétique ou la situation géopolitique. Le vieillissement démographique qui est de nature structurelle contribue également à la hausse de l’épargne qui avait commencé avant la crise sanitaire. Le poids des personnes de plus de 45 ans au sein de la population augmente ; or ces tranches d’âge sont celles qui préparent financièrement leur retraite en épargnant. Toujours selon l’enquête d’AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne, 72 % des Français en âge de travailler estiment que leurs pensions ne suffiront pas pour vivre correctement et 59 % mettent de l’argent de côté pour leur retraite.

La hausse du rendement des produits de taux incite à l’épargne

Même si le rendement réel des livrets reste négatif (sauf pour le Livret d’épargne populaire), les ménages ont accru leurs versements dès les annonces de relèvement des taux. Sur le premier trimestre, le Livret A a ainsi obtenu sa meilleure collecte depuis 2009.

Une reprise de la consommation pour la fin de l’année

La baisse de l’inflation attendue au cours du second semestre devrait conduire les ménages à relâcher leurs efforts en matière d’épargne en se faisant davantage plaisir. Les dépenses de consommation pourraient repartir alors à la hausse.

En privilégiant l’épargne, les Français se distinguent des Américains qui restent des adeptes invétérés de la consommation. Ils ont en grande partie épuisé leur cagnotte covid quand les Français n’y touchent pas en moyenne. Il faut, en effet, souligner que les 20 % des Français les plus modestes ont été contraints de ponctionner leur épargne pour faire face à la hausse des prix. Ce sont les 40 % les plus riches et surtout les 20 % disposant les revenus les plus élevés qui, en France, placent leur argent sur des produits financiers.

La French Tech française toujours en pointe

La French Tech tenait salon (VivaTech) à Paris du 14 au 17 juin à Paris Expo. Malgré le ralentissement des levées de fonds et la baisse des valorisations, elle demeure dynamique en étant à l’origine de 13 000 créations d’emplois depuis janvier. La profession s’attend à une hausse des emplois de plus de 12 % sur un an (30 000 au total), loin du mouvement de destruction que les États-Unis connaissent. Néanmoins, certaines start-ups ont dû réduire leurs effectifs (Payfit, Back Market et Ankorstore par exemple). Sur le plan européen, la France se classe au deuxième rang dans le domaine des start-ups, derrière le Royaume Uni.

Parmi les start-ups en France, celles en lien avec la transition énergétique sont en forte croissance. Dans un contexte baissier pour les levées de fonds (-60 %), ces dernières ont récolté 172 % de fonds en plus en 2022, selon le dernier rapport EY, pour atteindre 2 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, les levées de fonds sont de nouveau orientées à la hausse, +40 % par rapport au dernier trimestre 2022. Le nombre d’opérations a enregistré une hausse 15,6 % sur la même période. Sur le premier quadrimestre, plus de 300 entreprises ont levé des fonds et leur nombre devrait avoisiner 1 000 sur l’ensemble de l’année 2023.

Note de Conjoncture de l’INSEE : les Français épargnent malgré et à cause de l’inflation

A priori, cela ressemble à un paradoxe. Le taux d’épargne des ménages français reste élevé malgré l’inflation et l’érosion du pouvoir d’achat. Dans sa note de conjoncture du 15 juin 2023, l’INSEE prévoit un taux d’épargne de 18,1 % du revenu disponible brut cette année, contre 17,5 % en 2022. Ce taux d’épargne reste nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %).

En 2023, toujours selon l’INSEE, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait être étale après avoir baissé de 0,4 % en 2022. Le maintien d’un fort taux d’épargne s’effectue au détriment de la consommation. Celle-ci devrait baisser en 2023 de 0,2 %. La contraction atteint 6,6 % pour les produits agricoles et 3,5 % pour les produits manufacturés. En revanche, les services sont préservés avec une hausse de 2,7 % (les dépenses de transports augmentent du fait de l’inflation de plus de 6 %). Cette baisse de la consommation prévue par l’INSEE confirme les résultats de l’enquête du Cercle de l’Epargne (réalisée par l’IFOP) d’avril 2023. 43 % des sondés déclarent vouloir réduire leurs dépenses de consommation quand seulement 13 % pensaient puiser dans leur épargne. Par ailleurs, les ménages ont fortement réduit leurs dépenses d’investissement ce qui leur permet d’épargner davantage.

Inquiétudes à tous les étages : inflation, transition énergétique, géopolitique et retraite

Cette propension à l’épargne témoigne de la persistance d’un fort niveau d’inquiétude chez les Français qui est confirmé mois après mois par le faible indice de confiance des ménages. Craignant que la situation économique continue à se dégrader, ils préfèrent mettre de l’argent de côté. L’épargne de précaution prédomine comme en témoigne la forte collecte du Livret A (plus de 22 milliards d’euros sur les quatre premiers mois de 2023 et la modestie de la collecte de l’assurance vie sur la même période). Cette volonté de disposer d’une importante épargne de court terme vise à faire face à des achats dont le montant pourrait encore augmenter en raison de la poursuite de l’inflation. D’autres facteurs anxiogènes sont également à prendre en compte comme la transition énergétique ou la situation géopolitique. Le vieillissement démographique qui est de nature structurelle contribue également à la hausse de l’épargne qui avait commencé avant la crise sanitaire. Le poids des personnes de plus de 45 ans au sein de la population augmente ; or ces tranches d’âge sont celles qui préparent financièrement leur retraite en épargnant. Toujours selon l’enquête du Cercle de l’Epargne, 72 % des Français en âge de travailler estiment que leurs pensions ne suffiront pas pour vivre correctement et 59 % mettent de l’argent de côté pour leur retraite.

La hausse du rendement des produits de taux encourage à l’épargne

Même si le rendement réel des livrets restent négatifs (sauf pour le Livret d’épargne populaire), les ménages ont accru leurs versements dès les annonces de relèvement des taux. Le Livret A a ainsi obtenu sur le premier trimestre sa meilleure collecte depuis 2009.

Une reprise de la consommation pour la fin de l’année

La baisse de l’inflation attendue au cours du second semestre devrait conduire les ménages à relâcher leurs efforts en matière d’épargne en se faisant davantage plaisir. Les dépenses de consommation pourraient repartir alors à la hausse.

Les Français en privilégiant l’épargne, se distinguent des Américains qui restent des adeptes invétérés de la consommation. Ils ont en grande partie épuisé leur cagnotte covid quand les Français n’y touchent pas en moyenne. Il faut, en effet, souligner que les 20 % des Français les plus modestes ont été contraints de ponctionner épargne pour faire face à la hausse des prix. Ce sont les 40 % les plus riches et surtout les 20 % les plus riches qui, en France, placent leur argent sur des produits financiers.

Epargne solidaire, un bon cru en 2022

Selon l’association spécialisée dans la finance solidaire, Fair qui gère le label Finansol, la collecte d’épargne solidaire a atteint, en 2022, le montant de 26,3 milliards d’euros, en hausse de 1,8 milliard d’euros (+ 7,4 %) par rapport à 2021. La croissance est plus faible qu’en 2021 qui était marquée encore par le covid, celui-ci contribuant à maintenir un taux d’épargne élevé. Dans un contexte plus incertain, avec un retour de l’inflation, les ménages ont privilégié l’épargne de précaution et en particulier le Livret A qui a bénéficié de deux revalorisations en 2022. La part du solidaire dans l’épargne financière des ménages était de 0,45 % en 2022, contre 0,41 % en 2021.

La collecte d’épargne solidaire est portée par l’épargne salariale qui demeure le principal canal de l’épargne solidaire. L’encours de l’épargne salariale solidaire s’élevait à la fin de 2022 à 15,3 milliards d’euros, en hausse de 8,5 % sur un an quand l’encours de l’épargne salariale a reculé de 3,2 %.L’épargne solidaire via les banques et les mutuelles d’assurance progresse de 5,5 %, soit un encours total légèrement supérieur à 10 milliards d’euros. Les livrets d’épargne solidaire continuent à croître, avec + 7,4 % en 2022 et atteignent 2,9 milliards d’euros. Depuis le 1er janvier 2022, les assureurs ont l’obligation de proposer au moins une unité de compte solidaire sur les contrats d’assurance vie multisupports et les Plans d’Epargne Retraite.

Grâce à l’épargne collectée, le montant total engagé par les acteurs de la finance solidaire en 2022 a augmenté de 22 %, à 841,5 millions

d’euros. Près de 1 600 projets à impact social ou environnemental ont été ainsi financés Ces projets ont été essentiellement portés par les fonds solidaires, les banques, les assureurs.

La collecte a été essentiellement fléchée vers des projets à dimension sociale (62 %), puis à 28 % vers des projets à impact environnemental et  à 7 % vers des projets de solidarité internationale. Les financements de projets environnementaux ont enregistré une hausse de 114 %. En revanche, les actions de solidarité internationale ont connu une baisse de 13 %.

Le Coin des Epargnants du 3 juin 2023 : le temps du soulagement aux Etats-Unis

Bonnes nouvelles sur le front américain et européen

La Bourse de Paris a fini la semaine mieux qu’elle ne l’avait commencée, malgré les menaces de dégradation de la note française. Les différentes places boursières ont salué l’adoption de la loi reportant de deux ans la question du relèvement du plafond de la dette américaine et la décrue de l’inflation en Europe. La hausse de la fin de la semaine n’empêche pas les indices actions, tant le CAC 40 que l’Eurostoxx ou le Footsie londonien, de reculer légèrement sur la semaine, confirmant leur tendance du mois de mai. Après avoir enregistré des sommets, le marché parisien est dans une phase de consolidation post publication des résultats des entreprises. Les doutes sur la croissance tant au sein de l’OCDE qu’en Chine incitent à la prudence. Aux Etats-Unis, la levée de l’hypothèque du plafond de la dette a contribué à la hausse des cours.

Les résultats de l’emploi américain au mois de mai ont été jugés plutôt encourageants, le maintien d’un fort mouvement de création d’emplois s’étant accompagné d’une modération des salaires. Le secteur non agricole a créé 339 000 postes le mois dernier, contre 294 000 en avril, confirmant que l’économie américaine reste résiliente. Le consensus formé par Bloomberg pariait sur 195 000 créations de postes. Le taux de chômage a légèrement augmenté en mai de 0,3 point à 3,7 % de la population active, contre 3,5 % attendu. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % sur un mois, après +0,4 % en avril, et de 4,3 % sur un an, quand le marché attendait une stabilisation à 4,4 %. Si la fermeté des embauches ne va pas dans le sens d’une pause dans le cycle de hausse des taux de la Fed, l’accalmie sur les salaires et la hausse du taux de chômage sont néanmoins des signaux positifs. Ces derniers pourraient conduire la banque centrale à modérer ses prochains relèvements de taux.

Le Congrès a joué à se faire peur cette semaine en adoptant dans la nuit du 1er au 2 juin la loi relevant le plafond de la dette publique. Par sécurité, l’échéance avant un défaut de paiement du pays, celle du 1er juin, avait été décalée au 5 juin vendredi soir par la secrétaire au Trésor Janet Yellen. En échange d’une suspension du plafond jusqu’en 2025, l’exécutif a accepté un maintien strict des dépenses à leur niveau actuel pour 2024 avec une légère augmentation dans la défense et pour les anciens combattants, avant une hausse plafonnée à 1 % l’année suivante. Les fonds non utilisés dans le cadre du Covid seront réintégrés pour près de 30 milliards de dollars.  À la demande des Républicains, l’accord prévoit que les Américains âgés de 49 à 54 ans bénéficiant d’une aide alimentaire devront répondre à certaines exigences en matière de travail s’ils sont valides et sans personne à charge.

Dans ce contexte, les taux d’intérêt sur les obligations d’État sont en recul. Le taux de l’OAT français à 10 ans est repassé en-dessous de 3 %. L’écart avec l’Allemagne est relativement stable à 0,546 point en fin de semaine.

La semaine a également été marquée par la décrue de l’inflation au sein de l’Union européenne en lien avec le recul des prix de l’énergie. La baisse du cours de pétrole a provoqué une vive réaction du prince Abdelaziz ben Salmane, le ministre saoudien de l’énergie. Il condamne l’action des traders et fonds qui spéculeraient sur la chute des cours du pétrole. Pour tenter de relever les cours du pétrole ou tout au moins de les stabiliser, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourrait décider, le 4 juin, une nouvelle baisse de sa production. L’Arabie saoudite a besoin d’un baril au moins supérieur à 80 dollars pour assurer l’équilibre de son budget, or celui-ci évolue autour de 72 dollars. En 2022, elle avait estimé qu’un niveau de 90 dollars était un « bon prix ». Le ralentissement de la croissance de la Chine conduit à une détente sur les prix. Une partie du pétrole russe trouve preneurs soit dans les pays émergents ou via des circuits parallèles. La Russie doit vendre son pétrole pour financer ses dépenses militaires, ce qui favorise une baisse des cours.

Le tableau de la semaine des marchés

 Résultats
2 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 270,69-0,66 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 762,76+2,082 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 282,37+1,90 %3 839,504766,18
Nasdaq13 240,77+2,02 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 051,23+0,48 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 607,28-0,30 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 323,52-0,37 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)31 524,22+0,75 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 229,53+0,57 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,859 %-0,251 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,313 %-0,306 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,691 %-0,146 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0716-0,03 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 956,05+0,91 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,12+1,30 %84,0878,140
CdE

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