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Le Coin des Epargnants : mobilisation générale contre l’inflation

Inflation toujours en hausse

Au mois de juin, l’inflation en France a atteint 5,8 % en rythme annuel, toujours en hausse. En Allemagne, elle a légèrement ralenti à 8,2 %. Outre-Rhin, elle s’était élevée à 8,7 % en mai. Pour l’ensemble de la zone euro, l’inflation a été de 8,6 % au mois de juin, contre 8,1 % en mai selon une estimation rapide publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juin (41,9 %, comparé à 39,1 % en mai), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (8,9 %, comparé à 7,5 % en mai), des biens industriels hors énergie (4,3 %, comparé à 4,2 % en mai) et des services (3,4 %, comparé à 3,5% en mai).

Des marchés dominés par la peur de la récession

Lors du premier semestre 2022, le CAC 40 a connu sa troisième plus forte baisse de son histoire avec un recul de 17,20 %. Les deux baisses plus importantes avaient été enregistrées en 2020 avec -17,43 % et en 2008 avec -21 %. Les autres places occidentales connaissent des évolutions comparables. L’indice allemand, le Daxx a perdu 19,52 % et l’Eurostoxx, 19,62 % en six mois. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur en six mois (-29,51 %). Le Dow Jones a de son côté baissé de 15,31 %.

La résurgence de l’inflation, le relèvement des taux d’intérêt et la crainte de récession qui en résulte, avec en toile de fond la guerre en Ukraine et la menace persistante de l’épidémie, expliquent cette contraction qui fait suite à la progression exceptionnelle de 2021.

La peur de la récession induit une baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat, les investisseurs privilégiant les placements sans risque.

Les banques centrales en mode combattant

Le président de la Fed, Jerome Powell, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le gouverneur de la BoE anglaise, Andrew Bailey, ont tous réaffirmé leur intention de ramener l’inflation à son objectif lors d’un panel organisé au Forum de la BCE, le 29 juin dernier. Jerome Powell a admis qu’il y avait un risque que la Fed aille trop loin dans la hausse des taux, pouvant provoquer un réel ralentissement de l’activité, mais que ce risque n’était pas le plus important. Le pire des scénarios pour l’économie serait que la banque centrale échoue à restaurer la stabilité des prix. Jerome Powell et Christine Lagarde ont également mis en garde, hier, contre l’augmentation des risques liés à une inflation qui s’annonce durablement élevée, préparant ainsi les investisseurs à des moments « douloureux ».

En France, la hausse des prix à la consommation a atteint un nouveau record ce mois-ci, à 6,5 % sur un an en données préliminaires harmonisées de l’Union européenne. D’après les chiffres publiés le 1er juin, l’Allemagne a connu un répit temporaire de l’inflation (grâce à deux mesures gouvernementales : la réduction de la taxe sur les carburants et la mise en place d’un ticket de transport à prix réduit). En Espagne, l’inflation a atteint 10 % en juin (+1,5 point par rapport à mai).

L’inflation reste portée par les cours de l’énergie. Le pétrole a augmenté de 42 % depuis le 1er janvier 2022. La réduction des exportations de gaz russe amplifie le mouvement de hausse de cours, aidée en cela par une panne de compresseur dans le champ norvégien de Martin Linge qui a amputé la production.

Dans ce contexte difficile, Christine Lagarde a confirmé que la première hausse, depuis onze ans des taux directeurs de la BCE interviendra au mois de juillet et qu’elle sera de 25 points de base. La présidente de la BCE ne s’interdit pas d’effectuer des relèvements plus importants par la suite. En cas d’augmentation des anticipations d’inflation, elle a indiqué que « nous devrions alors retirer nos mesures accommodantes plus rapidement afin d’éliminer le risque d’une spirale autoréalisatrice ». Si l’inflation continuait à progresser rapidement, le recours à des hausses de 50 points de base – voire plus – est envisageable dès septembre. En parallèle, la BCE travaille à la création d’un nouvel outil anti-fragmentation pour limiter les écarts de taux au sien de la zone. Une première solution qui avait été évoquée passait par une sorte d’arbitrage. La BCE pourrait acheter des titres émis par l’Italie pour faire baisser le coût de financement de l’État italien et cèderait, pour un montant équivalent, des obligations allemandes qu’elle détient. Difficilement réalisable, cette idée ne semble pas avoir été retenue. Les obligations allemandes sont, en effet, logées à la Bundesbank qui les détient pour le compte de la BCE. Compte tenu de la hausse des taux, la Bundesbank aurait été amenée à les vendre à perte. Le mécanisme à l’étude viserait à neutraliser les achats des obligations des États périphériques en proposant aux banques de déposer un montant équivalent auprès de la BCE, en bénéficiant d’une rémunération plus attractive que le simple taux de dépôt actuel. La liquidité excédentaire ne serait pas détruite, mais elle serait durablement neutralisée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  1er juillet 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,06-2,34 %7 153,03 
Dow Jones 31 097,26-1,28 %36 338,30 
Nasdaq 11 127,85-4,13  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 813,03-2,33  %15 884,86 
Footsie 7 168,65-0,56  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 448,31-2,40 %4 298,41 
Nikkei 225 25 935,62-2,10 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 387,64+1,07 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,800 %-0,164 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,228 %-0,210 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,889 %-0,237 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0411-1,33 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 802,130-1,45 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 111,070-1,58 %78,140 
CdE

Le Coin des Epargnants du 24 juin 2022 : laisser le temps au temps

L’INSEE optimiste malgré tout

Selon la note de conjoncture de l’INSEE pour le mois de juin, l’inflation devrait se rapprocher des 6 % en juin (5,9 %) pour atteindre 7 % en septembre et se stabiliser autour de ce taux d’ici la fin de l’année. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation devrait être de 5,5 %, soit un niveau inconnu depuis 1985. Sans les mesures prises par les pouvoirs publics l’inflation serait supérieure de deux points à son niveau constaté actuellement.

Le taux de croissance devrait être, en 2022, de 2,3 % grâce à l’acquis de 2021. Le PIB qui a diminué de 0,2 % au premier trimestre augmenterait de 0,2 point au deuxième et de 0,3 % au troisième comme au quatrième. L’économie française retrouverait ainsi une croissance proche de celle d’avant la crise du Covid-19. Le marché du travail résisterait : 200.000 emplois seraient créés dans le secteur privé cette année.

Pour l’INSEE, le revenu brut disponible des ménages qui avait diminué au premier trimestre, en lien avec le versement de la prime inflation de 100 euros à la fin de l’année dernière, devrait se redresser sur la seconde moitié de l’année. En  2022, il augmenterait de 4,1 % en euros courants. L’institut statistique estime que l’augmentation des prix ne se transmet pas intégralement aux salaires, limitant les risques de spirale inflationniste. L’augmentation des prix provoquerait une baisse du pouvoir d’achat des ménages d’un point, ce qui constituerait une première depuis 2013, année durant laquelle il avait diminué de  1,8 %. 

Les ménages les plus touchés par la hausse des prix sont ceux constitués de retraités et ceux vivant en milieu rural.

La consommation des ménages, qui s’est contractée au cours du premier trimestre, pourrait enregistrer un rebond de 0,4 % au deuxième trimestre suivi d’une hausse de 0,2 % au cours des deux suivants. L’INSEE estime que le taux des ménages restera supérieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (16,3 % contre 15 % du revenu disponible brut).

Lors du premier trimestre, l’économie française a créé 80 000 emplois malgré le recul du PIB. Pour le deuxième trimestre, l’INSEE prévoit la création de 37 000 emplois, puis 44 000 au troisième et 41 000 au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, l’emploi salarié augmenterait donc de 200 000, retrouvant son rythme de progression d’avant la crise sanitaire. 60 000 emplois non-salariés seront également créés portant le total à 260 000. Fin 2022, la France devrait compter un million d’emplois de plus qu’en 2019. L’INSEE table sur un taux de chômage de 7 % à la fin de l’année.

Rebond boursier en trompe l’œil ?

 

Après trois semaines de repli, le CAC 40 a enregistré une hausse cette semaine et en a profité pour repasser au-dessus des 6000 points. Le Dow Jones a, de son côté, gagné plus de 5 % et le Nasdaq plus de 7 %. Ce rebond est avant tout lié à un effet d’opportunité, les investisseurs ayant acheté des valeurs qui avaient fortement baissé, en particulier celles du secteur du luxe et celles de la « tech ». Le climat n’en demeure pas moins lourd. Les indicateurs restent mal orientés avec la poursuite de la hausse des prix en zone euro. Les indices PMI publiés de part et d’autre de l’Atlantique ont souligné un ralentissement de la croissance dans le secteur privé et une contraction des commandes pour la première fois en deux ans. L’indice allemand Ifo de juin traduit une dégradation du climat des affaires. L’économie allemande est fortement exposée à l’arrêt des exportations russes de gaz. Aux Etats-Unis, l’indice de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs est tombé au plus-bas historique en juin. En revanche, les attentes d’inflation sur 12 mois reculeraient à 5,3 % selon l’étude de cette université américaine. Il n’en demeure pas moins qu’Outre Atlantique, le mot « récession » est de moins en moins un tabou. La crainte d’une récession a pesé sur les cours des matières premières et a provoqué la baisse du rendement des emprunts d’Etat. Le taux d’intérêt de l’OAT à dix ans est repassé en-dessous de 2 % quand il avait dépassé 2,3 % en début de semaine. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale n’a pas eu d’effets notables sur le cours des actions françaises, les entreprises du CAC40 opérant à l’échelle mondiale. Si l’écart de taux avec l’Allemagne s’est accru les jours suivants l’élection, il est revenu à 0,5 point, son niveau traditionnel depuis plusieurs semaines. La baisse des taux sur fond de ralentissement de la croissance a profité par ricochet aux actions, une moindre activité pouvant conduire les banques centrales à temporiser leur politique de relèvement de leurs taux directeurs.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
24 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 073,35+3,24 %7 153,03 
Dow Jones 31 500,68+5,39 %36 338,30 
Nasdaq 11 607,62+7,49  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 118,13-0,06  %15 884,86 
Footsie 7 208,81+2,74  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 533,17+2,75 %4 298,41 
Nikkei 225 26 491,97+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 349,75+1,13 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,964 %-0,247 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,438 %-0,227 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,126 %-0,103 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0545+0,50 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 826,871-0,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,020-0,79 %78,140 
CdE

Les rachats d’actions sont-ils anti-économiques ?

Depuis plusieurs années, les entreprises cotées pratiquent le rachat d’actions afin de soutenir leur cours. Cette politique donne lieu à d’importantes critiques. Elle nuirait aux intérêts des salariés et freinerait l’investissement. Elle favoriserait à court terme les actionnaires tout en privant les entreprises de capitaux pour préparer l’avenir.

L’augmentation des résultats des entreprises cotées les a incitées à effectuer des nombreux rachats d’actions afin d’améliorer la rémunération des actionnaires. En 2021, les rachats ont porté sur 166,52 milliards d’euros  aux États-Unis quand ce montant a atteint 44,36 milliards d’euros pour la zone euro.

Les rachats d’actions sont réalisés essentiellement en utilisant les bénéfices de l’entreprises. Ils s’effectuent donc au détriment des salariés. Depuis la crise des subprimes, les entreprises recourent de moins en moins à l’endettement pour financer leur plan de rachats d’actions. Cette pratique a été facilitée par l’augmentation des profits. Après impôts et intérêts mais avant dividendes, leur poids au sein du PIB est passé, au sein de l’OCDE, de 12 à 18 % de 1995 à 2021. Sur cette même période, la productivité par tête s’est accrue de 40 %, contre 20 % pour les salaires réels par tête.

Pour certains, les rachats d’actions sont accusés de réduire les capacités d’investissement. Pour d’autres, cet argument peut être relativisé. Si une entreprise juge ne pas avoir de projets d’investissement rentable, il vaut mieux qu’elle rende l’argent aux actionnaires afin que ces derniers puissent effectuer une réallocation des capitaux plus efficace. Ce choix permet ainsi de réorienter le capital vers des investissements à plus forte rentabilité et d’éviter son gaspillage. Lors de ces vingt-cinq dernières années, l’investissement global est néanmoins en recul, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, semblant donner raison aux adversaires des rachats d’autant plus que les gains de productivité ont tendance à baisser.

Les procédures de rachat ont, en revanche, favorisé l’augmentation des cours des actions. De 1995 à mars 2022, l’indice Nasdaq a été multiplié par 15, celui de Standard and Poors par 9 et celui de l’Eurostoxx par 4. Les États-Unis qui ont pratiqué les rachats avec gourmandise ont enregistré les augmentations de cours les plus importantes.

Les rachats d’actions ont a priori pénalisé l’investissement et joué, contre les augmentations de salaires, les entreprises privilégiant les actionnaires aux salariés, surtout aux États-Unis. Compte tenu des besoins d’investissement notamment en lien avec la transition énergétique, un ralentissement de cette pratique serait souhaitable.

Livret A : Toujours au sommet malgré une érosion de la collecte en mai

Pas de déstockage de l’épargne covid malgré l’inflation

Si les ménages ont moins placé sur leurs Livret A en mai que les mois précédents, ils n’ont pas puisé dans leur épargne de précaution qui se situe toujours à des niveaux historiquement élevés et cela malgré l’inflation qui érode leur pouvoir d’achat. Le rendement réel négatif du Livret A n’a pas, pour le moment, d’effet réel sur la collecte.

Au mois de mai 2022, la collecte du Livret A s’est élevée à 1,37 milliard d’euros en retrait par rapport aux collectes des mois précédents. Elle avait atteint 1,87 milliard d’euros au mois d’avril 2022 et 3,02 milliards d’euros au mois de mars 2022. La collecte de cette année est également inférieure à celle du mois de mai 2021, 1,82 milliard d’euros mais assez proche de celle de 2019 avant la crise sanitaire (1,22 milliards d’euros).

La collecte du mois de mai 2022 traduit un retour à la normale après plusieurs mois exceptionnels marqués par le relèvement du taux intervenu le 1er février dernier et par la crise ukrainienne. Le cru 2022 se situe néanmoins légèrement au-dessus de la moyenne décennale. Lors de ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte en mai est, en effet, d’un milliard d’euros (2012/2021). Lors de ces dix dernières années, le Livret A a connu deux décollectes en mai, en 2014 et en 2015, années qui se caractérisaient par une baisse du taux de rendement.

Depuis le début de l’année 2022, la collecte a été de 15,45 milliards d’euros, soit légèrement moins que pour la période de 2021, 16,74 milliards d’euros. Elle demeure néanmoins supérieure à celle de l’année 2020 (11,06 milliards d’euros de janvier à mai 2021). Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la collecte du mois de mai a été positive de 160 millions d’euros la portant sur les cinq premiers mois de l’année à 2,32 milliards d’euros. La collecte se réduit plus nettement pour le LDDS qui est plus en lien avec les comptes courants. Elle demeure néanmoins positive.

Retour à la normale en pleine période de hausse des prix

Si un retour à la normale est constatée, les ménages restent, malgré tout, en mode épargne. Ils ne puisent pas dans leur Livret A pour faire face à la hausse des prix. Cette appréciation est une moyenne. Les ménages les plus modestes sont contraints de réduire leur effort d’épargne quand ceux plus aisés continuent de mettre de l’argent de côté.

A la différence des consommateurs américains, les Français réduisent leur consommation en maintenant leur stock d’épargne dont celui constitué depuis le début de la crise sanitaire.

Dans ce contexte, l’encours du Livret A bat record sur record et atteint désormais 358,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. L’encours a ainsi progressé de 20 %. Sur la même période, l’encours du Livret de Développement Durable et Solidaire est passé de 112,4 à 128,6 milliards d’euros.

La sécurité, la liquidité avant le rendement

Avec un inflation en forte hausse, le rendement réel du Livret A est négatif de plus de quatre points. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un tel écart entre le taux d’inflation et le taux de rendement du Livret A (en 1980, inflation à 13,60 % et taux du Livret A à 7,25%). Le rendement réel négatif ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. La sécurité et la liquidité priment toujours sur le rendement. Cette priorité donnée aux deux premières valeurs est, en période de crise, traditionnelle.

Les équations difficiles de la revalorisation du taux

Le gouverneur de la Banque de France a confirmé le 22 juin, qu’il préconiserait une augmentation du taux du Livret A pour le 1er août prochain. Il formulera sa préconisation après la communication, à la mi-juillet, du taux d’inflation du mois de juin. Avec un taux d’inflation moyen sur six mois qui devrait avoisiner 5 % et avec des taux monétaires autour de -0,5 %, le taux du Livret A devrait, selon la formule en vigueur, se situer entre 2 et 2,2 %.

Le surcoût généré par ce potentiel relèvement, pour les banques et la Caisse des Dépôts, en charge d’une centralisation d’une grande parte de la collecte, serait d’au moins 3,5 milliards d’euros, en rythme annuel, pour le seul Livret A. Compte tenu du niveau des taux monétaires et des taux des emprunts, la rentabilité de la collecte du Livret A devrait être nulle voire négative. La hausse du taux du Livret A devrait également se traduire par celle des taux d’emprunt pour les bailleurs sociaux, les PME et les collectivités locales qui se financent en partie à partir de ce placement.

L’augmentation du taux du Livret A, le 1er août prochain, devrait avoir comme conséquences une augmentation de la collecte comme cela a été constaté entre janvier et mars de cette année. Le maintien d’un fort taux d’épargne de précaution pénalise la consommation qui est déjà touchée par l’inflation. Le gouvernement qui entend éviter la récession ne souhaite certainement pas encourager ce type d’épargne. Pour cette raison, il ne devrait pas aller au-delà du taux résultant de la formule.  Le taux du Livret d’Epargne Populaire qui suit logiquement l’inflation devrait être relevé à 4 voire 5 %.

La hausse des taux de l’épargne réglementée du 1er août devrait retarder la traditionnelle baisse de la décollecte qui intervient au second semestre marqué par les dépenses de rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

CdE – CdC

Le Coin des Epargnants du 18 juin 2022 : le retour du risque souverain ?

Les marchés, une affaire de taux et de banques centrales

La semaine a laissé des traces. Les tensions sur les taux en lien avec l’incrustation de l’inflation ont provoqué un repli massif des cours. L’indice japonais Nikkei a perdu plus de six points. Le CAC 40 a abandonné près de 5 % portant le total depuis le début de l’année à près de 18 %. Les indices américains ont subi une deuxième semaine de fort recul. Le Dow Jones a baissé de près de 5 % tout comme le Nasdaq. Ce dernier indice a perdu près du tiers de sa valeur depuis le 1er janvier. Les investisseurs anticipent un série de hausses  des taux directeurs de la part des banques centrales et réallouent une partie des actifs qui avaient été placés sur les actions. Par ailleurs, ce mouvement est amplifié par la crainte de la survenue d’une récession en lien avec l’augmentation des taux. Le différentiel de taux entre les Etats-Unis et l’Europe joue toujours contre les euros et les places boursières du Vieux continent. Seul l’indice chinois « Shangaï Composite » est ressorti en légère hausse cette semaine.

Les taux d’intérêt ont fortement augmenté en début de semaine avant de se détendre avec les annonces de la BCE face à la menace de la fragmentation financière de la zone euro et le retour du risque souverain sur le devant de la scène.

Le taux de l’OAT à 10 ans après avoir atteint 2,3 % au milieu de la semaine s’est replié vendredi à 2,2 %. Les écarts de taux (spreads) qui s’étaient accrus avec le taux allemand tant pour ceux de la France que de l’Italie se sont resserrés.  Le taux de l’obligation de l’Etat italien qui avait dépassé 4 % mardi s’élevait en vendredi, en fin de journée à 3,672 %. Après la décision de la FED de relever ses taux directeurs de 0,75 point, les taux américains se sont légèrement appréciés, la hausse ayant été anticipée.

La Fed donne la priorité à la lutte contre l’inflation

Mercredi 15 juin, la Réserve fédérale américaine a décidé de remonter ses taux d’intérêt de 0,75 point à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Une telle augmentation n’avait plus été pratiquée depuis 1994. Les taux de la Fed se situent désormais entre 1,5 et 1,75 %. Cette décision témoigne de la volonté de la Banque centrale de lutter plus fortement contre l’inflation. Le processus de remontée des taux devrait se poursuivre dans les prochains mois. La médiane des prévisions des membres du comité de politique monétaire de la Fed donne un taux directeur moyen à 3,4 % en fin d’année et à 3,8 % en 2023 quand les prévisions de mars le plaçaient à 1,9 % en décembre de cette année. Cette révision est en lien avec l’évolution de l’inflation. La hausse des prix a atteint 8,6 % en rythme annuel en mai quand, il y a un an, les économistes de la Fed prévoyaient une inflation de 2,1 % à la fin de cette année. Les dernières prévisions tablent sur une inflation sur l’année de 5,2 %. Le retour à un taux de 2 % n’est pas prévu avant 2025. Le taux d’inflation devrait être de 2,6 % en 2023 et de 2,2 % en 2024.

Pour la Fed, le taux de chômage pourrait augmenter avec la hausse des taux pour s’établir à 3,7 % d’ici à la fin de l’année, et 3,9 % fin 2023, contre 3,6 % en mai. Le taux de croissance serait de 1,7 % en 2022, les projections de mars derniers prévoyaient un taux de 2,8 %. La Fed ne retient pas pour le moment le scénario d’une récession aux États-Unis dans les prochains mois.

La BCE face à l’inflation et à la solvabilité des États du Sud de l’Europe

Mercredi 15 juin, le Conseil des gouverneurs de la BCE a été réuni en urgence pour trouver des réponses à la montée rapide des taux et des écarts de taux entre les États membres. Mardi 14 juin, le rendement de la dette italienne à 10 ans avait dépassé 4 % pour la première fois depuis 2014. Son écart avec le taux à 10 ans allemand avait atteint 240 points de base, ravivant la crainte d’une nouvelle crise des dettes publiques. En jouant les taux à la hausse, les investisseurs doutent de la capacité de la BCE à répondre à l’inflation. Ils testent également la détermination de la banque centrale à soutenir les États les plus endettés.

La Banque centrale européenne doit faire face à des défis majeurs. Elle doit tenter de maîtriser l’inflation au sein de la zone euro tout en ne provoquant pas une récession ni des problèmes de solvabilité pour les États le plus endettés. Sa tâche est d’autant plus compliquée que le taux d’inflation au sein de la zone varie du simple au double et que les niveaux d’endettement diffèrent également.

Les responsables de la banque centrale craignent une fragmentation de la zone euro avec à la clef une augmentation des taux pour les États d’Europe du Sud qui pourraient les mettre en difficulté.

Lors de sa réunion de mercredi 16 juin, la BCE a confirmé que les tombées des obligations d’État qu’elle a acquises ces dernières années, seront réinvesties sous forme de rachats de nouvelles obligations d’États en privilégiant ceux qui ont des problèmes de financement. Les rachats jusqu’à maintenant s’effectuaient, sauf dans le cadre du plan de relance, en fonction du PIB. La BCE a également annoncé la création d’un dispositif spécifique de lutte contre la fragmentation. Les modalités précises de ce dispositif n’ont pas été encore communiquées. Les équipes de l’Eurosystème (qui rassemble la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro) travaillent sur le sujet afin que le dispositif soit prêt pour le prochain Conseil des gouverneurs des 21 et 22 juillet. A priori, il serait prévu que la BCE puisse acheter des obligations souveraines italiennes en vendant en parallèle des titres allemands ou néerlandais pour un montant similaire. Ce mécanisme permettrait de soutenir un Etat en difficulté sans pour autant accroître le bilan de la banque centrale. Cette solution éviterait le réenclenchement d’un programme d’achat d’actifs et permettrait de lutter contre l’accroissement des écarts de taux. En revanche, elle pourrait soulever un problème d’ordre juridique. La BCE a fixé la part de chaque Etat dans ses achats en fonction de sa participation au capital de la banque centrale, qui correspond à son poids au sein de l’économie de la zone euro. Cette condition a toujours été considérée intangible par les Allemands et a été validée par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Pour se conforter à cette règle, la BCE serait condamnée, à terme, à revendre ses titres italiens et à racheter de la dette allemande. Ces opérations sont des sources d’incertitudes pour les investisseurs et pourraient donc amoindrir l’efficacité du dispositif anti-fragmentation. Les Allemands et les Néerlandais pourraient imposer que les Etats endettés s’engagent dans des plans d’assainissement et de réformes, ce qui pourrait alimenter des tensions au sein des Etats membres et au sein des populations concernées.

Eurostat

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  17 juin 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 882,65-4,92 %7 153,03 
Dow Jones 29 888,78-4,79 %36 338,30 
Nasdaq 10 798,35-4,78  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 126,26-4,62  %15 884,86 
Footsie 7 016,25-4,12  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 438,46-4,47 %4 298,41 
Nikkei 225 25 963,00-6,69 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 316,79+0,97 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,201 %+0,111 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,665 %+0,151 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,229 %+0,072 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0493-0 ?25 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 836,510-1,95 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,910-7,32 %78,140 

Pétrole, les réserves mises à contribution

Avec la réduction des achats européens à la Russie et le début de la campagne de reconstitution des stocks, les craintes d’une augmentation du cours du baril s’amplifient. Pour contrecarrer ce mouvement, le département américain de l’énergie a annoncé mardi 14 juin qu’il mettait sur le marché jusqu’à 45 millions de barils de pétrole issus de la réserve stratégique de pétrole. Les livraisons de brut devraient avoir lieu du 16 août au 30 septembre. L’administration Biden avait déjà annoncé, fin mars, qu’elle libérerait pendant six mois un volume d’un million de barils de pétrole par jour.

La libération du pétrole décidée par Washington conduit le niveau de la réserve stratégique à son point le plus bas depuis 1987. Cette situation inquiète le marché car les États-Unis seraient exposés en cas d’accident d’approvisionnement majeur. Même si le niveau de réserves demeure supérieur au minimum légal, leur baisse provoque par ricochet des tensions sur les cours. Malgré tout, sur la semaine, le pétrole a chuté de 7 % et est revenu autour de 110 dollars. Cette baisse est en partie imputable à la crainte de la récession qui ferait baisser la demande dans les prochains mois.

Le Coin des Epargnants du 10 juin 2022 : l’inflation dicte sa loi

L’inflation dicte sa loi

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 1 % sur le seul mois de mai et de 8,6 % sur un an, contre respectivement 0,7% et 8,3% anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Hors alimentation et énergie, la hausse des prix a atteint 0,6 % sur un mois et 6 % sur un an (0,5 % et 5,9 % estimés).

L’annonce des résultats de l’inflation aux Etats-Unis a fait chuter les indices « actions ». Le CAC 40 a subi un repli sur la semaine de 4,60 %, le Daxx Allemand a perdu de son côté plus de 4,8 %, le Dow Jones 4,6 % et le Nasdaq 5,6 %. Depuis le début de l’année, ce dernier indice a reculé de plus de 27 %. La hausse des prix qui demeure vive conforte les banques centrales dans leur volonté de durcissement de leur politique monétaire. La Fed pourrait être amenée à prolonger sa série de resserrements de 50 points de base durant l’automne. Une augmentation de 0,75 point est même envisagée désormais. Avec, par ailleurs, les déclarations de la BCE sur le futur durcissement de sa politique monétaire, les taux d’intérêt ont augmenté sensiblement sur la semaine. Le taux de l’OAT à dix ans de la France est passé au-dessus de 2 % tout comme celui de son homologue américain. La hausse des taux en Europe s’accompagne d’un accroissement des spreads entre l’Allemagne et les pays d’Europe périphérique, France comprise. L’écart du taux à 10 ans entre l’Allemagne et la France est de 0,5 point de pourcentage. Celui de l’Allemagne avec l’Italie est de 2,3 points de pourcentage.

Les indices américains ont également perdu du terrain en raison du pessimisme qui gagne les consommateurs. Le moral des ménages américains est lui aussi à des plus bas depuis plus de 40 ans. Selon les premières données pour le mois de juin, l’indice de confiance du consommateur, tel que calculé par l’Université du Michigan, a chuté à 50,2 points, contre 58,4 en mai et 58 attendus par le consensus.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
10 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 187,23-4,60  %7 153,03 
Dow Jones 31 392,79-4,58 %36 338,30 
Nasdaq 11 340,02-5,60  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 761,83-4,83  %15 884,86 
Footsie 7 317,52-2,86  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 599,20-4,88 %4 298,41 
Nikkei 225 27 824,29+0,23 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 284,83+0,08 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,090 % +0,312 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,514 % +0,254 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +3,157 %+0,216 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0522-1,86  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 869,740+1,04 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 121,120+0,66 %78,140 

Le Coin des Epargnants du 4 juin 2022

Forte création d’emplois aux Etats-Unis et inflation en hausse en Europe

Cette semaine, les indices « actions » ont reculé sur la grande majorité des places occidentales en lien avec la publication des résultats de l’emploi américain et des taux d’inflation du mois de mai.

Aux Etats-Unis, en mai, 390 000 emplois ont été créés dans le secteur non agricole, d’après les chiffres officiels publiés par le département du Travail, soit davantage que prévu par les économistes (le consensus Bloomberg prévoyait 320 000 embauches, après 436 000 en avril, révisé de 428 000). Ces fortes créations d’emploi s’accompagnant toujours de vives augmentations de salaires conforteront la FED dans son intention d’augmenter ses taux directeurs de 0,50 point à l’occasion de ses prochaines réunions. En anticipation de ces hausses et avec la poursuite de l’accélération de l’inflation en Europe, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont fortement augmenté sur la semaine. Le taux de l’OAT française a ainsi atteint 1,788 %, soit le taux le plus élevé constaté depuis le mois de mai 2014.

Sur le front du pétrole, le baril de Brent est repassé au-dessus des 120 dollars malgré la décision de l’OPEP +  d’augmenter leur production de 650 000 barils par jour en juillet, et encore du même montant en août. Ce montant est supérieur à celui de 430 000 par mois qui avait été initialement prévu. Si cette décision était attendue, elle traduit également la poursuite de l’accord qui lien les Etats membres de l’OPEP et la Russie. L’Arabie Saoudite a réussi à concilier à la fois les Etats-Unis et la Russie. Certains experts estiment que le pétrole pourrait se rapprocher de son cours record, autour de 140 dollars le baril au mois de septembre prochain.

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Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
3 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,485.30-0,47 %7 153,03 
Dow Jones 32 899,70-0,94 %36 338,30 
Nasdaq 12 012,73-0,98  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 460,09-0,01  %15 884,86 
Footsie 7 532,95-0,88  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 783,66-0,66 %4 298,41 
Nikkei 225 27 761,57+3,66 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 195,46+1,89 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,788 % +0,313 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,260 % +0,300 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,941 %+0,210 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0721-0,11  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 850,480-0,14%1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 120,320+1,10 %78,140 

Épargne et inflation

Selon l’INSEE, le taux d’épargne des ménages en France s’est établi à 18,7 % du revenu disponible brut en 2021, contre 21 % en 2020. Le taux d’épargne des ménages reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire (15 %).

Au cours du premier trimestre 2022, le taux d’épargne a continué son mouvement de baisse pour représenter 16,7 % du revenu disponible brut. La baisse du pouvoir d’achat pour les ménages les plus modestes les contraint à puiser dans leur épargne.

*: épargne hors remboursement du capital des emprunts immobiliers
Cercle de l’Épargne – données INSEE

Selon une enquête réalisée par l’IFOP présentée au mois de mai 2022, 72 % des Français épargnent au moins une fois tous les six mois ; les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes tout comme ceux du Centre-Val-de-Loire sont 81 % dans ce cas. C’est le chiffre le plus élevé au niveau national, tandis qu’il tombe à 65 % dans la région PACA et en Corse. Dans le Sud de la France, la priorité est donnée à l’immobilier au détriment de l’assurance vie.

Toujours selon cette enquête, 71 % des Français privilégient les produits sans risque. Les épargnants estiment que l’immobilier est le meilleur placement pour se protéger de l’inflation (46 %). Il devance l’assurance vie (26 %), l’or (19 %) et les actions (9 %). Le mauvais positionnement des actions s’explique sans nul doute par la baisse des cours constatée ces dernier mois. Pour autant, en prenant en compte les dividendes, les actions demeurent le placement qui protège le mieux les épargnants des effets de l’inflation.

Les livrets bancaires fiscalisés toujours en hausse

Malgré une très faible rémunération, en moyenne 0,09 % en avril 2022 selon la Banque de France, l’encours des livrets bancaires fiscalisés continue d’augmenter. Sur les trois premiers mois de l’année, il a progressé de 4 milliards d’euros. Depuis le début de la crise sanitaire, la progression atteint 54 milliards d’euros. Certains organismes financiers mettent à nouveau en avant des taux promotionnels valables sur de courtes périodes. Or, un taux de 3 % sur un trimestre aboutit, dans les faits à un taux de moins de 1 % sur l’année.

BdF

L’assurance vie surfe entre inflation et baisse des actions

L’assurance vie surfe entre inflation et baisse des cours boursiers

L’assurance vie, premier placement financier des ménages a, depuis la fin de l’année 2020, repris son rythme de croisière avec des collectes nettes, en moyenne, de deux milliards d’euros. Il n’y a pas de rattrapage par rapport à la décollecte enregistrée en  2020 et de réallocation de l’épargne covid liquide. Il y a un retour à la normale portée par une belle collecte brute qui s’accompagne, par ailleurs, d’un niveau élevé de rachats (prestations).

Les assurés acceptent le jeu des unités de compte dont le poids au sein de la collecte avoisine les 40 % et cela malgré la baisse des cours boursiers. Le CAC 40 a ainsi chut de plus de 10 % depuis le début de l’année. Les fonds euros sont, de leur côté, en pénitence. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette diminue en fonds euros qui subissent de plein fouet les affres de l’inflation. Le rendement réel des fonds euros est en territoire négatif (-4 points sur une base annuelle). Les fonds euros pourraient être deux fois moins rémunérés que le Livret A quand le taux de celui-ci sera relevé le 1er août prochain, ce qui constituera une première.

Une collecte nette positive

Au mois d’avril, selon France Assureurs, la collecte nette de l’assurance s’est élevé à à +2,2 milliards d’euros, soit le même montant qu’au mois de mars 2022 et +0,3 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Cette collecte nette est la 17e positive consécutive depuis le mois de décembre 2020. .Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit à 10,5 milliards d’euros, supérieure de +2,7 milliards d’euros à celle du premier quadrimestre de l’année 2021. Depuis le début de l’année la collecte nette en unités de compte (UC) a atteint +13,9 milliards d’euros ce qui signifie qu’il y a une décollecte nette en fonds euros.

Des cotisations brutes en légère baisse

En avril 2022, cotisations brutes en assurance vie se sont élevées à 12,5 milliards d’euros, en  baisse par rapport à celles du mois de mars (14,3 milliards d’euros) et par rapport à celles du mois d’avril 2021 (12,7 milliards d’euros). En avril 2022, elles diminuent sur la partie en euros, de −0,5 milliard d’euros à 7,7 milliards d’euros, et restent stables en unités de compte, à 4,9 milliards d’euros. Les unités de compte ont représenté 39 % de la collecte brute. Depuis le début de l’année, les cotisations en assurance vie s’élèvent à 53,7 milliards d’euros,

Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros en avril en baisse par rapport à mars 2022 (12,1 milliards d’euros). Elles sont aussi en baisse de −0,8 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Sur les quatre premiers mois de l’année,  43,2 milliards d’euros ont été versés depuis le début de l’année, en baisse de −0,6 milliard d’euros.

L’encours des contrats d’assurance vie atteint 1 847 milliards d’euros à fin avril, en croissance de +1,1 % sur un an.

Avec la résurgence de l’inflation et un marché « actions » volatil, l’assurance vie est confrontée à un contexte moins porteur qui pourrait amener à une diminution de la collecte dans les prochains mois. Cette tendance pourrait être contrariée par l’effet d’encaisse en vertu duquel les ménages souhaitent conserver constante la valeur réelle de leur épargne.

CdE – France Assureurs
CdE – France Assureurs

Le Coin des Epargnants : les marchés en mode optimiste

Sursaut boursier

Le CAC 40 a gagné plus de 3 % en une semaine dopé par les bons résultats américains. L’Eurostoxx a progressé de plus de 4 %. Les marchés américains ont connu une semaine en or avec un gain de plus de 6 % pour le Dow Jones et le Nasdaq. Pour New York, cette hausse met fin à deux mois de reculs hebdomadaires. Ce rebond est imputable à la publication de certains résultats économiques encourageants. Aux Etats-Unis, en avril, la hausse des prix a été de 6,3 % sur un an et de 4,9 % hors alimentation et énergie. Sur un mois, les prix ont progressé de 0,2% en données brutes et de 0,3% en excluant les éléments volatils. L’inflation marque le pas après des mois de hausse, permettant d’espérer une décrue dans les prochains mois. Par ailleurs, La consommation reste forte outre-Atlantique avec une augmentation en avril de 0,7 %, comme attendu, et plus que le gain de mars +0,2 %. La consommation au deuxième trimestre pourrait augmenter de près de 5 % en rythme annualisé, avec une croissance globale du PIB de l’ordre de 4 %, en hausse par rapport à notre précédente estimation de 3 % ». Aux Etats-Unis, les ménages puisant dans leur épargne, ce qui pourrait amener une moindre progression au second semestre.

Le pétrole a augmenté de près de 5 % sur la semaine en lien avec les menaces d’embargo des Européens à l’encontre de la Russie. Le cours du pétrole est orienté à la hausse en raison du début de la saison des déplacements estivaux synonymes de regain de consommation de carburants. Les effets de la décision américaine de puiser dans les réserves stratégiques s’estompent du fait d’une demande en augmentation. Les membres de l’OPEP devraient annoncer un nouveau relèvement de leur production identique aux mois précédents, soit 432 000 de barils par jour supplémentaires en juillet, selon l’agence Reuters. Les Etats membres refusent d’aller au-delà. Par ailleurs, ils sont loin d’avoir atteint leur plafond de production. Deux millions de barils jour manqueraient à l’appel faute de capacités suffisantes au sein de plusieurs Etats membres.

Les taux d’intérêt sont restés stables, l’euro continuant à s’apprécier légèrement par rapport au dollar.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
27 mai 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 515,75+3,67 %7 153,03 
Dow Jones 33 212,96+6,24 %36 338,30 
Nasdaq 12 131,13+6,84  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 462,19+3,44  %15 884,86 
Footsie 7 585,46+2,65  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 808,86+4,15 %4 298,41 
Nikkei 225 26 781,68+0,16 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 130,24-0,52 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,475 % +0,013 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,960 % +0,027 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,731 %-0,066 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0704+1,52  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 854,740+0,65%1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 118,180+4,92 %78,140 
CDE

Récession ou pas récession ?

Si plusieurs signaux témoignent d’un réel ralentissement de l’activité de la zone euro, d’autres indiquent que les agents économiques ne croient pas un effondrement de l’activité. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré dans le cadre du forum de Davos que « pour le moment, nous ne voyons pas de récession pour la zone euro ». En France, les chefs d’entreprise sont sur la même longueur d’onde comme en témoigne l’enquête mensuelle de l’INSEE sur le climat des affaires (voir ci-dessous). Un ralentissement est indéniablement à l’œuvre mais il ne prouve pas l’économie se dirige immanquablement vers la récession. L’indice des directeurs d’achat (PMI) composite global est ressorti à 54,9 contre 55,8 le mois précédent, soit un plus bas depuis deux mois mais au-dessus de 50 qui est la ligne de démarcation entre récession et croissance. L’indice de l’industrie manufacturière s’est replié à 54,4 contre 55,5 en avril pour s’établir au plus bas depuis dix-huit mois.

Dans l’industrie, la hausse de la production s’est légèrement renforcée au cours du mois mais a conservé un rythme très modéré. L’activité des fabricants ayant plus ou moins stagné en avril, le secteur manufacturier affiche sa plus faible croissance trimestrielle depuis les confinements sanitaires du deuxième trimestre 2020. Des difficultés d’approvisionnement continuent de peser sur la production. Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement engendrées par la pandémie ont été accentuées par la guerre en Ukraine et les confinements sanitaires en Chine. Dans les services, en revanche, bien qu’en repli aussi à 56,3 contre 57,7 en avril, l’indice révèle une expansion soutenue. En mai, en zone euro, ce secteur a enregistré sa deuxième plus forte croissance des huit derniers mois. La demande reste forte de la part des consommateurs. Depuis la levée des mesures contre le variant Omicron et la réouverture de l’économie, les activités touristiques connaissent un rapide essor de bon aloi dans la perspective de la période estivale.

Dans les prochains mois, la zone euro devrait échapper à la récession. Les chiffres laissent augurer d’une croissance du PIB de la zone de l’ordre de 0,6 % au deuxième trimestre 2022. Pour certains experts, le rebond des services pourrait ne pas dépasser l’été. La faiblesse du secteur manufacturier est jugée préoccupante et les difficultés des fabricants semblent déjà se propager à une partie du secteur des services. Dans ces conditions, la fin de l’année pourrait être difficile surtout si les tensions sur les marchés de l’énergie et des matières premières perdurent.

En Allemagne, première économie de la zone euro, la légère amélioration de l’activité industrielle ne doit pas occulter le fait que l’inflation et les problèmes d’approvisionnement commencent à peser sur la demande.  Pour la France, la croissance de l’activité du secteur privé a légèrement ralenti en mai en raison des pressions inflationnistes. L’indice PMI composite ressort à 57,1 après 57,5 en avril. L’indice du secteur des services s’est lui aussi replié à 58,4 après 58,9 le mois dernier.

En dehors de l’Union européenne, le net ralentissement de l’activité britannique fait craindre une récession. L’indice composite a chuté à 51,8 en mai, son plus bas niveau depuis février 2021, après 58,2 en avril. Celui des services a reculé à 51,8 après 58,9 et celui de l’industrie manufacturière a fléchi à 54,6, au plus bas depuis janvier 2021, après 55,8.

Livret A, retour en territoire connu

Retour aux fondamentaux

Au mois d’avril, la collecte du Livret A a été de 1,87 milliard d’euros en retrait par rapport à celles des deux mois précédents qui avaient été dopées par le relèvement du rendement de 0,5 à 1 point. En avril 2020, elle s’était élevée à 5,47 milliards d’euros et en avril 2021 à 2,95 milliards d’euros. Pour les quatre premiers mois de l’année 2022, la collecte atteint 14 milliards d’euros, soit un peu moins que sur la même période de 2021 (14,93 milliards d’euros) qui avait donné lieu à un confinement.

Le mois d’avril est, en règle générale, un mois correct pour le Livret A. En dix ans, une seule décollecte a été constatée (en avril 2015, en pleine période de baisse du taux de rendement). Avec le tassement constaté en 2022, la collecte du Livret A retrouve le niveau d’avant la crise sanitaire (1,94 milliard d’euros en avril 2019). Il y a un retour à la normale après un début d’année de forte collecte portée par la hausse du taux, la vague omicron et par la guerre en Ukraine qui a généré un fort climat d’incertitudes et d’anxiété.

Des ménages toujours en mode prudence

Les ménages maintiennent, depuis le début de l’année, un effort important d’épargne de précaution. Ils mettent de l’argent de côté pour se protéger des augmentations de prix à venir et donc de la baisse potentielle de leur pouvoir d’achat. Ils épargnent également pour maintenir constant la valeur réelle de leur épargne (effet Pigou). Dans le passé, en début de période d’inflation, le taux d’épargne a légèrement tendance à augmenter. Si les ménages les plus modestes qui traditionnellement épargnent peu ont pu commencer à puiser dans leurs livrets, la grande majorité des ménages continuent à les alimenter. Au mois d’avril, l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 357,4 milliards d’euros.

Le rendement réel négatif du Livret A ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. Avec une inflation qui sur les six derniers mois dépasse 4 %, le rendement réel est négatif de plusieurs points. Le capital n’est plus ainsi préservé. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir un tel écart entre taux d’inflation et taux de rendement du Livret A. Avec les livrets réglementés, les ménages ne cherchent pas le rendement mais la sécurité.

En appliquant la formule du Livret A, son taux pourrait être relevé, durant l’été, à 1,8 voire 2 %, ce qui ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Les taux faibles des marchés monétaires tirent le taux du Livret A vers le bas. Le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne pourrait atténuer légèrement cet effet dans le courant du second semestre 2022.

Le premier semestre 2022 devrait, au vu des quatre premiers mois, être marqué par une forte collecte. Comme les années précédentes, celle-ci devrait s’affaiblir au second semestre. Avec les dépenses liées aux vacances, de rentrées scolaires et de fin d’année, ce semestre est plus axé « dépenses » que le premier. Avec la hausse des prix, les ménages seront sans nul doute amenés à diminuer leur effort d’épargne.

CDE – CdC
CDE – INSEE

Le Coin des Epargnants du 13 mai 2022

Les investisseurs inquiets face à un éventuel ralentissement de l’économie mondiale

La semaine aura connu deux temps : le premier marqué par un recul important des cours « actions » sur fond de mauvais chiffres économiques ; puis un second temps caractérisé par le rebond des valeurs technologiques à l’exception de Twitter. Ce rebond a permis à la bourse de Paris d’échapper à une quatrième semaine consécutive de baisse. En revanche, il n’a pas été suffisant aux Etats-Unis pour empêcher une nouvelle semaine de baisse. Depuis le début de l’année, l’indice Nasdaq a perdu le quart de sa valeur. Il est à noter que l’envolée du cours du pétrole a permis à la compagnie pétrolière saoudienne Aramco de ravir à Apple la place de première capitalisation mondiale.

Les inquiétudes concernant l’inflation se doublent désormais de craintes sur la croissance économique. De plus en plus d’analystes en particulier aux Etats-Unis estiment que la bataille contre l’inflation passera par une récession. Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu que la possibilité d’un atterrissage en douceur dépendait de facteurs échappant au contrôle des banquiers centraux et que le retour de l’inflation à l’objectif de 2% se fera dans la douleur. 

Dans un contexte porteur pour les valeurs obligataires, les taux d’intérêt se sont légèrement repliés sur la semaine. Le taux de l’obligation d’Etat allemand est repassé en-dessous de 1 % quand celui de son homologue américain est repassé au-dessous de 3 %. Le pétrole s’est également inscrit en baisse tout comme l’or et l’euro.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
13 mai 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 362,68+1,67 %7 153,03 
Dow Jones 32 196,66-2,14 %36 338,30 
Nasdaq 11 805,00-2,80  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 027,93+2,59  %15 884,86 
Footsie 7 418,15+0,41  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 703,42+2,05 %4 298,41 
Nikkei 225 26 427,65-2,13 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 084,28+2,76 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,459 % -0,197 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,950 % +0,184 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,924 %-0,167 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0405-1,33  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 811,740-3,76 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 110,495-1,65 %78,140 
CDE

La hausse des taux aux quatre coins du monde

Après une certaine léthargie, les banques centrales ont décidé de réagir face à l’inflation qui semble prendre ses quartiers. En quelques semaines, les politiques monétaires non-conventionnelles reposant sur des rachats d’obligations et des taux bas sont progressivement abandonnées. Au début de l’année 2021, la FED ne prévoyait que des relèvements modérés de ses taux jusqu’au moins 2024. La BCE avait signifié alors que les premières décisions d’augmentation n’interviendraient pas avant la fin de 2023 voire 2024. Depuis, la FED a relevé de 0,75 point ses taux et la BCE pourrait s’engager dans cette voie dès l’été 2022.

La Reserve Bank of Australia qui prévoyait également de maintenir ses taux proches de zéro jusqu’en 2024 a surpris les investisseurs en les augmentant le 3 mai dernier d’un quart de point. La Banque d’Angleterre a également relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis 2009. Cette évolution des taux directeurs commence à se faire ressentir sur les taux des obligations d’État. Le rendement du Trésor américain à dix ans a atteint 3 %, soit près du double de son niveau du début de l’année. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé de 0,690 à 1,650 de fin décembre à mi-mai. Celui de son homologue allemand s’élevait toujours mi-mai à 1,134 % contre -0,180 % fin décembre. Dans le même temps, les cours des actions sont orientés à la baisse, les investisseurs privilégiant les produits de taux en dollars. La baisse sur les marchés occidentaux atteint près de 15 % depuis le début de l’année. L’une des conséquences du resserrement des conditions financières est une réévaluation des devises dont profite le dollar. La monnaie américaine s’est appréciée de 7 % contre un panier de devises au cours de l’année écoulée. L’Amérique a besoin de taux d’intérêt plus élevés que tout autre grand pays riche pour financer ses déficits extérieurs comme intérieurs sur fond d’épargne faible. La demande de dollars augmente en période d’incertitudes, les agents économiques souhaitant réduire leur exposition aux risques. La plus forte appréciation du dollar s’effectue par rapport au yen en raison de la volonté de la banque centrale japonaise de maintenir des taux bas aussi longtemps que possible. En termes réels, le yen est au plus bas par rapport au dollar depuis les années 1970. L’euro glisse de son côté progressivement vers la parité, ce qui favorise les exportations mais renchérit les importations en particulier de pétrole, de gaz et de matières premières.

Au niveau européen, le durcissement des politiques monétaires induit une augmentation de l’écart de taux entre les pays périphériques et l’Allemagne. La question des dettes souveraines qui avait disparu depuis le milieu de la décennie 2010 pourrait apparaître à nouveau en générant des tensions au sein de la zone euro. Les conséquences de la remontée des taux sont encore mal appréciées, que ce soit au niveau du rendement des portefeuilles financiers ou pour l’évolution de l’investissement. Avec la remontée des taux, le rendement des actions dépendra davantage des dividendes. Avec les faibles gains de productivité de ces dernières années, la stagnation de la consommation, l’augmentation des coûts provoquée par l’inflation, les dividendes pourraient s’éroder. La hausse des taux pourrait conduire à une diminution de l’investissement. Pour le moment, ce dernier est dopé par les plans de relance et par la demande qui a été forte après les confinements. Un retournement pourrait néanmoins intervenir si l’épisode inflationniste perdurait. L’investissement immobilier des ménages est traditionnellement très sensible à l’évolution des taux. A contrario, l’investissement immobilier est jugé assez résilient face à l’inflation.

Le resserrement de la politique monétaire est une source d’inquiétude pour les pays émergents et en développement qui sont également exposés, pour un grand nombre d’entre eux, à la crise ukrainienne. Leurs dettes souvent exprimées en dollars seront plus difficiles à rembourser. Ces pays pourraient éprouver des difficultés à acquérir des dollars pour s’acquitter de leurs importations.

L’assurance vie assure en mars

Livret A et assurance vie, même combat !

Lors de ce premier trimestre, les ménages ont été en mode « épargne ». La vague omicron et le conflit ukrainien ne les ont pas incités à ralentir leur effort d’épargne et à puiser dans celle constituée depuis le mois de mars 2020. L’inflation ne conduit pas pour le moment les ménages à réduire leur effort pour compenser l’érosion de leur pouvoir d’achat. Celle-ci peut avoir, par effet d’encaisse, également appelé effet Pigou, peut au contraire les amener à renforcer leur épargne afin de maintenir la valeur de leur capital. Ils peuvent par ailleurs épargner afin de disposer d’une cagnotte pour faire face à des dépenses dont le coût augmentera du fait de l’inflation dans les prochains mois.

Plus de 20 milliards d’euros pour le Livret A et l’assurance vie au premier trimestre

Pour le premier trimestre de l’année 2022, la collecte du Livret A a atteint 12,2 milliards d’euros et celle de l’assurance vie, 8,4 milliards d’euros. Pour cette dernière, ce résultat est le meilleure enregistré depuis 2011.

Les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 857 milliards d’euros à fin mars, en croissance de +2 % sur un an.

Une collecte du mois de mais somme toute classique pour l’assurance vie

Pour le mois de mars, la collecte nette a été de 2,2 milliards d’euros. Elle a été portée par un montant élevé de cotisations brutes, 14,3 milliards d’euros , contre 13,2 milliards d’euros en février 2022 comme en mars 2021). Cette collecte brute a augmenté en euros et en unités de compte. La proportion des unités de compte dans la collecte brute s’est élevé à 39 %, soit le taux moyen de l’année 2021. Le contexte boursier plus incertain n’a pas dissuadé les assurés de souscrire  des unités de compte. Les prestations ont été en légère hausse en mars à 12,1 milliards d’euros en mars 2022.

Le mois de mars est un mois globalement positif pour l’assurance vie. Deux décollectes en dix ans ont été enregistrées, en 2012 et en 2020. Ces deux années atypiques (crise des dettes publiques et crise sanitaire) pour le premier placement des ménages constituent des exceptions. La collecte moyenne tourne autour de 1,8 milliard d’euros en mars. Le cru du mois de mars 2022 est correct, en baisse néanmoins par rapport à ceux des mois de janvier et février.

Les ménages ont privilégié l’épargne en ce début d’année en jouant sur tous les tableaux, produits de court terme et de long terme. La survenue de la guerre en Ukraine devrait conduire, pour les prochains mois, les ménages à l’attentisme et à la prudence. La composante épargne de précaution devrait bénéficier du contexte géopolitique anxiogène. La baisse du nombre de transactions immobilières devrait, de son côté, favoriser l’assurance vie.

CDE – France Assureurs
CDE – France Assureurs

Le Coin des Epargnants du 23 avril 2022

Une semaine chinoise et monétaire

Les indices « actions » chinois ont fortement reculé cette semaine tout comme les indices américains. Les prévisions de croissance sur fond de confinement à répétition, dont celui concernant Shanghai, ont refroidi les investisseurs. Sur les places occidentales, les déclarations du Président de la FED ont effacé en fin de semaine les gains des premiers jours. Jerome Powell ne s’interdit pas, en effet, d’augmenter plus fortement et plus rapidement des taux directeurs après une nouvelle annonce prévue en mai. Une hausse de 0,75 point serait sans précédent depuis 1994. Ces hausses de taux pourraient pénaliser l’activité et rendre les actions moins attractives. En Europe, au sein de la BCE, de plus en plus de voix se font entendre pour arrêter rapidement le programme de rachats et pour relever les taux d’ici la fin de l’année. Les taux d’intérêt ont continué leur hausse. Le taux à 10 ans pour l’obligation d’Etat américaine se rapproche des 3 %. En raison des anticipations sur le relèvement des taux américains, le dollar s’apprécie au détriment de l’euro avec en ligne de mire la parité entre les deux monnaies.

Le baril de pétrole s’est échangé entre 105 et 112 dollars. La crise institutionnelle en Lybie est un nouveau facteur de déstabilisation du marché.

Les cryptoactifs sous la surveillance de l’Autorité des Marchés financiers

Pour la première fois, le rapport de l’année 2021 du médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marielle Cohen-Branche, a mentionné des litiges liés à des prestations de services autour des cryptoactifs. « La reconversion des escrocs du Forex vers les cryptoactifs (…) se confirme de manière claire », a indiqué le médiateur de l’AMF. Parmi les 78 dossiers relevant d’une escroquerie (sur 1964 dossiers reçus au total par les services du médiateur l’an dernier), un quart est lié à des investissements frauduleux dans les cryptomonnaies (contre seulement 6 % en 2020) ou dans des dérivés sur cryptoactifs.

Depuis 2019, la loi Pacte oblige une société permettant d’acheter, de vendre, d’échanger, de conserver ou d’investir dans des cryptoactifs, à s’enregistrer auprès de l’AMF. 36 sociétés ont obtenu cet agrément. Si un particulier a démarché lui-même une plateforme non agréée, le régulateur est incompétent pour agir et le défendre. Des épargnants ayant égaré leur clef d’authentification ou se l’étant fait voler ne disposent d’aucun recours et perdent l’accès à leurs cryptoactifs. Selon le rapport, la moyenne des préjudices subis par les épargnants est de 4200 euros, avec des pertes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros pour certains investisseurs ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 581,42-0,12 %7 153,03 
Dow Jones 33 811,40-1,86 %36 338,30 
Nasdaq 12 836,30-3,86  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 142,09-0,15  %15 884,86 
Footsie 7 521,68-1,24  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 840,01+0,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 105,26+0,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 086,92-3,58 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,418 % +0,081 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,971 % +0,132 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,906 %+0,078 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0783-0,25  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 934,320-1,93 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 106,04–4,05 %78,140 
CDE

Un trimestre en or pour le Livret A

La collecte du premier trimestre pour le Livret A a atteint 12,22 milliards d’euros, le mois de mars (3,02 milliards d’euros) ayant confirmé les bons résultats des deux premiers mois de l’année (6,25 et 2,94 milliards d’euros). Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en mars une collecte de 650 millions d’euros portant celle du premier trimestre à milliards d’euros. L’encours du Livret A a atteint le niveau record de 355,6 milliards d’euros fin mars et celui du LDDS a été de 128 milliards d’euros.

La collecte du Livret A du mois de mars a bénéficié du caractère anxiogène de la situation internationale avec le déclenchement de la guerre en Ukraine. En période de tensions qu’elles soient économiques, sociales, sanitaires ou diplomatiques, le Livret A joue son rôle de valeur refuge. En mars, comme lors des deux mois précédents, la collecte a été également portée par la hausse du taux intervenue le premier février. Le passage du taux du Livret A de 0,5 à 1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. En règle générale, l’effet « taux » perdure entre trois à quatre mois.

L’augmentation de l’inflation depuis le mois de février pourrait dissuader les épargnants à placer leur argent sur le Livret A dont le rendement réel est négatif de plus de trois points. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver un écart plus important entre le taux d’inflation et le taux du Livret A. Le maintien d’une forte collecte en début de période d’inflation est cependant fréquent. Les ménages mettent de l’argent de côté pour pouvoir financer des biens et des services dans les prochains mois dont le prix pourrait augmenter. Il y a, par ailleurs un effet d’encaisses réelles appelé également « effet Pigou ». La valeur réelle du patrimoine diminuant en raison de la hausse des prix, les ménages sont contraints d’épargner davantage pour la maintenir constante. Cette théorie se matérialise également par le fait que les épargnants ont un objectif implicite de patrimoine. Si son rendement baisse, il faut épargner plus pour atteindre l’objectif fixé.

La question sensible du relèvement du taux du Livret A

Le gouvernement aurait la possibilité d’anticiper l’actualisation du taux du Livret A qui est logiquement prévue le premier août prochain. Compte tenu du taux d’inflation et des taux des marchés monétaires des six derniers mois, le taux du Livret A pourrait passer de 1 à 1,8%, voire à 2 %. Le coût annuel d’une augmentation de 0,8 point du taux du Livret A pour la Caisse des Dépôts et les banques serait de 2,8 milliards d’euros (60 % à la charge de la Caisse des Dépôts et 40 % à la charge des banques). En ce qui concerne le LDDS, le coût serait d’un milliard d’euros. Le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) qui est censé suivre l’inflation pourrait être porté à 4 voire 4,1 %. Compte tenu de l’encours, le coût annuel de ce relèvement serait de 720 millions d’euros. Une augmentation des taux de l’épargne réglementée renchérirait le coût des crédits destinés aux logement social, aux collectivités locales et aux entreprises bénéficiant des ressources du LDDS. Elle inciterait les ménages à épargner au moment où les pouvoirs publics essaient de sauver la croissance mise à mal par la crise ukrainienne. A contrario, pour refroidir l’économie et réduire les tensions inflationnistes, une augmentation de l’épargne pourrait être bienvenue. Le futur gouvernement devra donc trancher cette question du relèvement des taux de l’épargne réglementée et de sa date de mise en application. Une décision pourrait être prise avant les élections législatives du mois de juin

Enquête 2022 « Les Français, l’épargne et la retraite » ce qu’ils en ont retenu…

À l’occasion de la présentation , ce lundi 28 mars, des résultats de l’Enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et les Retraite » à la presse, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, Yvan Stolarczuk, Directeur d’Amphitéa, André Renaudin, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE, Bruno Angles, Directeur général délégué d’AG2R LA MONDIALE et Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion (CECOP) et membre du conseil scientifique du Cercle de l’Épargne reviennent sur les données marquantes de cette nouvelle édition de l’enquête annuelle du Cercle de l’Épargne et d’Amphitéa en partenariat avec AG2R LA MONDIALE réalisée avec le concours du CECOP et de l’IFOP.

Retour en image sur les temps forts et les données clés de l’enquête 2022

Épargne, retraite : que veulent les travailleurs indépendants et les professions libérales ?

Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Travailleurs indépendants, professions libérales : des besoins spécifiques en matière d’épargne ?

Yvan Stolarczuk, Directeur du Cercle de l’Épargne

La perte d’autonomie et son financement

André Renaudin, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE

L’enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et la Retraite » vue par Bruno Angles, Directeur général délégué d’AG2R LA MONDIALE

Bruno Angles, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE

L’enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et la Retraite » vue par Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion (CECOP)

Jérôme Jaffré, Directeur du CECOP

Résultats de l’assurance vie en février 2022 : cap maintenu !

L’assurance vie maintient le cap

Au mois de février, l’assurance vie fait aussi bien qu’en janvier avec une collecte nette, selon France Assureurs, de 2,9 milliards d’euros (3 milliards en janvier). Sur deux mois, elle atteint près de 6 milliards d’euros, ce qui est inférieur au Livret A dont la collecte a dépassé 9 milliards d’euros.

Le mois de février est, en règle générale, favorable à l’assurance vie, aucune décollecte n’ayant été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte s’est élevé, de 2012 à 2021, à 1,8 milliard d’euros. Il se situe dans le prolongement du mois de janvier.

En février 2022, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 13,2 milliards d’euros, en hausse de +1,3 milliard d’euros par rapport à février 2021. Elles sont en légère baisse par rapport à janvier, 13,8 milliards d’euros. La part des unités de compte continue à augmenter malgré la volatilité accrue des marchés financiers. Elle a atteint 43 % des cotisations brutes en février, contre 39 % en janvier. La proportion des unités de compte est au plus haut depuis le début du siècle.

Les prestations se sont élevées en février à 10,3 milliards d’euros, contre 10,8 milliards d’euros en janvier.

Les encours des contrats d’assurance vie représentent 1 858 milliards d’euros à fin février, en croissance de +3,1 % sur un an.

L’assurance vie maintient donc le cap en enchaînant sa 15e collecte nette positive dans un contexte qui reste favorable à l’épargne. En février, avant la survenue de la crise ukrainienne, les ménages ont poursuivi la réallocation d’une partie de leur épargne liquide avec une exposition plus importante aux risques en optant pour une part croissante d’unités de compte. Cette augmentation de la souscription des unités de compte s’explique notamment par la baisse de rendement des fonds euros. Par ailleurs, pour obtenir un rendement plus élevé au niveau de ces fonds, les ménages sont incités à accepter d’affecter une partie de leurs versements sur les unités de compte.

Le conflit ukrainien devrait renforcer la propension des ménages à l’épargne. Ces derniers tenteront de se préserver de l’inflation en mettant plus d’argent de côté. Ce comportement habituel en période de crise et qui avait été constaté lors des précédents chocs pétroliers devrait conforter l’épargne de précaution (livrets réglementés). L’assurance vie pourrait être marginalement affectée. Même si les cours « actions » sont plus volatils en 2022 qu’en 2021, malgré le contexte géopolitique compliqué, ils n’ont pas connu de fortes baisses. L’ajustement est resté mesuré et ne devrait pas avoir, en l’état trop de conséquences sur la collecte d’unités de compte.

France Assureurs – CDE
France Assureurs – CDE

Le Coin des Epargnants du 26 mars 2022 : la guerre encore la guerre !

La guerre, toujours la guerre

La semaine sur les marchés aura été erratique, évoluant toujours au gré des évènements militaires, des sanctions et des négociations. En une semaine, le CAC 40 a perdu 1,01 %.  À la différence de ceux des places financières européennes, les indices américains ont été mieux orientés.  

La triple réunion du G7, de l’Otan et du Conseil européen a abouti à de nouvelles annonces contre la Russie de Vladimir Poutine, sans que les responsables européens parviennent à s’entendre pour un embargo sur les hydrocarbures russes. Washington et Bruxelles ont toutefois officialisé vendredi un accord sur des livraisons américaines supplémentaires de gaz naturel liquéfié à l’Europe. Les nouvelles sanctions visent essentiellement des membres de la Douma (le parlement russe), des oligarques et une quarantaine d’entreprises du secteur de la défense. Les pays membres du G7 et de l’Union européenne vont ont également décidé de sanctionner les transactions en or avec la Russie qui possède la cinquième plus grosse réserve de métal jaune au monde.

Les marchés n’ont pas réagi à l’annonce, vendredi, relayée par l’agence Interfax selon laquelle la Russie se concentrerait  sur la « libération » complète du Donbass, précisant qu’il s’agissait d’une des options de départ de leur « opération spéciale », l’autre étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine.

Cette semaine, les investisseurs ont pris note du recul sensible du climat des affaires tant au sein des pays occidentaux. En Allemagne, l’indice calculé par l’institut Ifo a reculé de 7,7 points, à 90,8. Tombée à 85,5, la composante des anticipations a connu la plus forte baisse mensuelle de son histoire. Aux Etats-Unis, l’indice mesurant la confiance du consommateur a diminué en mars, renouant avec son plus bas niveau depuis août 2011. De plus en plus d’experts craignent un déferlement inflationniste. Les taux d’intérêt des obligations publiques ont enregistré une forte hausse, le taux français à 10 passant le 1 % et celui de son homologue américain s’est rapproché des 2,5 %. L’inflation explique ce nouveau bond des taux.

Les cours du pétrole ont fortement progressé, sur la semaine, de 10 % en flirtant avec les 120 dollars, la faute incombant non pas à la Russie mais au Moyen Orient. Selon des informations de presse, une installation de stockage de Saudi Aramco aurait été visée par un attentat à Djeddah, en Arabie saoudite.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
25 mars 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,68-1,01 %7 153,03 
Dow Jones 34 861,24+0,31 %36 338,30 
Nasdaq 14 169,30+1,98  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 305,76-0,74 %15 884,86 
Footsie 7 483,35+1,06  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 867,73-0,89 %4 298,41 
Nikkei 225 28 149,84+4,93 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 212,24-1,19 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,009 % +0,082 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans  +0,578 % +0,109 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,471 %+0,321 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  1,0992-0,54  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 953,180+1,76 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 3 867,73+10,81 %78,140 
CDE

Les Français et leur cagnotte « covid »

Selon la Banque de France, le surplus d’épargne provoqué par la crise sanitaire s’est élevé 175 milliards d’euros. Le flux global d’épargne financière total sur deux ans a été évalué, de son côté à 318 milliards d’euros 184 milliards en 2020, suivis de 134 milliards en 2021. Si l’effort d’épargne a été essentiellement réalisé par les ménages les plus aisés appartenant au dernier vingtile, une grande majorité de Français a mis de l’argent de côté. 80 % des ménages auraient épargné, selon les enquêtes du Cercle de l’Épargne réalisées en 2020 et 2021. Au début de l’année 2022, 70 % des ménages continuent à le faire essentiellement par précaution.

Les Français n’ont pas commencé à puiser dans leur cagnotte. Le stock d’épargne, mesuré par la somme des soldes des comptes courants et des soldes des comptes d’épargne continue de croître au‐dessus de son rythme « normal » comme en témoignent les résultats du Livret A au mois de janvier et au mois de février, plus de 9  milliards d’euros sur les deux mois.

Pour le Conseil d’Analyse Économique, le stock d’épargne brute des ménages serait supérieur de 6 % à celui qui correspondrait à la tendance pré‐crise. Prouvant que toute les catégories sociales ont accru leur stock d’épargne, le Conseil souligne que le pourcentage de ménages ayant un compte courant dont le solde est négatif en fin de mois, après avoir diminué lors du premier confinement, est resté stable par la suite à un niveau plus bas qu’avant la crise. 12 % des ménages ont un compte dans le rouge contre 14 % avant la crise. Selon le Conseil, à partir de septembre 2021, le surcroît d’épargne commence à diminuer pour tous les déciles de ménages sauf pour ceux du dernier décile pour lequel le surcroît d’épargne semble se stabiliser. Les deux premiers déciles auraient désormais un stock d’épargne proche de son niveau d’avant crise. La résurgence de l’inflation pourrait expliquer cette évolution.

La structure de l’épargne financière par type d’actifs est assez similaire entre les déciles avant et après-crise sauf pour les ménages du dernier décile qui ont renforcé leurs comptes titres. Le poids de ces derniers représente 13 % du stock d’épargne financière contre 6 % en moyenne pour les autres déciles. Les 10 % des ménages les plus aisés se caractérisent également par le poids plus faible au sein de leur patrimoine tenus les livrets.

Pour tous les déciles de ménages, à l’exception du dixième, le montant des comptes courant a augmenté. L’encours total des comptes courants est passé de à 406 à 513 milliards d’euros de fin 2019 à fin 2021.

Résultats du Livret A – février 2022 -toujours dans les sommets

Le Livret A toujours au sommet

Après le résultat exceptionnel du mois de janvier (+6,25 milliards d’euros), le Livret A confirme et signe en février avec une collecte nette de 2,94 milliards d’euros. Cette collecte a été portée par le relèvement du taux du Livret A à 1 %, intervenu le 1er février dernier et par le contexte sanitaire marqué par la résurgence du covid-19. La crise ukrainienne a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution. Le résultat de février 2022 est supérieur à celui de 2021 (+2,86 milliards d’euros) obtenu en plein confinement. Il est, par ailleurs,  supérieur au montant moyen de ces dix dernières années, 1 milliard d’euros.

Le passage du taux du Livret A de 0,5 à1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. L’effet « taux » perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois. L’inflation joue en faveur du Livret A. Les ménages craignant de ne pas pouvoir faire face aux dépenses demain mettent aujourd’hui de l’argent de côté. Si l’inflation perdure, ils pourraient puiser dans un second temps dans leur cagnotte. Ce réflexe traditionnel en début de résurgence de l’inflation peut surprendre étant que les Français ont largement doté leurs produits d’épargne réglementée depuis le début de la crise sanitaire. L’effet anxiété domine encore les comportements.

De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 540 millions d’euros d’un montant comparable à celle de janvier (550 millions d’euros) et inférieure à celle de l’année dernière (910 millions d’euros).

L’encours du Livret A atteint un nouveau record, en février, à 352,5 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 127,4 milliards d’euros.

Un taux réel en territoire hautement négatif

Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A.

Compte tenu du niveau de l’inflation, le taux du Livret A devrait augmenter à nouveau le 1er août prochain. Il pourrait se situer entre 1,5 et 1,7 % sachant que désormais le gouvernement peut opérer des relèvements par dixième de point.

CDE

L’assurance vie, une santé retrouvée

Avec une collecte nette de 3 milliards d’euros, l’assurance vie commence l’année 2022 en beauté en enchainant son 14e résultat  consécutif positif. La vague Omicron n’a pas dissuadé les ménages de placer une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie qui conforte ainsi sa première place au sein des produits financiers. Les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 871 milliards d’euros à fin janvier, en croissance de +4,3 % sur un an.

La collecte du mois de janvier qui est la plus élevée constatée depuis le mois d’avril 2019 est liée à la bonne tenue des cotisations 13,8 milliards d’euros, en hausse de +0,3 milliard d’euros par rapport à janvier 2021 et à la baisse des prestations de −0,4 milliard d’euros par rapport à janvier 2021. Ces dernières ont atteint ainsi 10,8 milliards d’euros. Le poids des unités de compte au sein de la collecte globale est stable en janvier à 39 % par rapport au mois précédent. Les assurés ont réduit de 0,8 milliard d’euros le montant de leurs engagements en fonds euros et ont accru ceux en unités de compte de 3,8 milliards d’euros.

Janvier, un mois en or pour l’assurance vie

Le mois de janvier est traditionnellement un mois favorable à l’assurance vie. Ces dix dernières années, une seule décollecte a été enregistrée, en 2012, au moment de la crise de la crise grecque. Au mois de janvier, après la perception des primes et des 13e mois de fin d’année, les ménages réalisent des arbitrages au niveau de leur épargne dont profitent l’assurance vie. La forte progression du cours des actions en 2021 et la baisse plus faible qu’escomptée des rendements des fonds euros ont certainement les incité à réallouer une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie. Il est à souligner qu’au mois de janvier, le Livret A a également connu une collecte très importante, +6,25 milliards d’euros. Les Français restent donc en ce début d’année en mode épargne. La prudence reste de mise dans un contexte sanitaire et géopolitique complexe.

Avec la crise ukrainienne et l’accélération de l’inflation, la propension à l’épargne devrait s’accroître dans les prochains mois avec une préférence pour l’épargne de précaution. Le taux d’épargne était toujours à la fin de l’année dernière supérieure à son niveau d’avant crise, 17 % du revenu disponible brut au 4e trimestre 2021 contre une moyenne de 15 % en 2019. Si une normalisation de l’épargne était attendue cette année par l’INSEE, celle-ci pourrait être retardée de quelques mois…. La collecte de l’assurance vie pourrait légèrement se tasser tout en restant en zone positive compte du désir des Français de mettre de l’argent de côté tant par précaution que pour préparer leur future retraite.

CDE – France Assureurs

Sur fond de guerre en Ukraine, une semaine difficile pour les places européennes

Une semaine noire pour les marchés européens

Pour la première semaine du mois de mars, la Bourse de Paris a enregistré son septième repli hebdomadaire en huit semaines. Les bons résultats de l’emploi aux Etats-Unis n’ont pas eu d’effets sur les places européennes. La France et l’Allemagne qui sont les deux pays européens le plus présents en Ukraine et en Russie sont de ce fait ceux dont les entreprises voient leurs cours le plus reculer. La France est le pays dont les entreprises ont le plus de salariés dans les deux pays concernés par le conflit. Plus de 500 entreprises françaises sont présentes en Russie et plus de 160 le sont en Ukraine.

Le CAC 40 abandonné plus de 10 % cette semaine. Il est ainsi revenu autour de 6000 points. Depuis le début de l’année, la baisse atteint 15,26 %. Le Daxx allemand s’est également replié de 10 % lors de cette semaine. Le mouvement de baisse est accéléré par les besoins de liquidités de certains investisseurs contraint de solder en toute hâte cette opérations.

La baisse du CAC 40 est la plus forte constatée sur une semaine depuis le premier confinement en mars 2020 (-19,86%). Tous les indices sectoriels européens Stoxx 600 sont dans le rouge, à commencer par ceux des banques et de l’automobile, et cèdent respectivement 4,9% et 4,4%. Le titre Michelin est en net recul en raison de la décision de la société d’arrêter pendant quelques jours la production dans certaines usines européennes à cause de difficultés d’approvisionnement dues à la crise en Ukraine. Renault subit de son côté sa forte exposition au marché russe son deuxième après la France. Les banques françaises présentes en Russie voient également leur titre baisser fortement.

Focalisés depuis des mois par sur la menace de l’inflation, les investisseurs redécouvrent le risque géopolitique. L’actuel conflit concerne la Russie, membre du Conseil de sécurité et dotée de l’arme atomique et l’Ukraine, un pays connu pour ses richesses naturelles et la force de son industrie. Elle constitue une première depuis 1945. La baisse des indices européens dans un contexte de pénuries potentielles d’énergie, d’engrais et de produits agricoles est assez logique et devrait se poursuivre tant que le conflit restera endémique et tant que ses conséquences n’auront pas été évaluées.

En période de crise, les investisseurs privilégient les valeurs jugées les plus sûres parmi lesquelles figurent les emprunts d’Etat. Dans ce contexte, les taux des obligations publiques ont fortement reculé. Le taux du Bund allemand à 10 ans est repassé en territoire négatif et le taux de l’OAT français à 10 ans est revenu à 0,4 % le vendredi 4 mars, contre +0,7 % il y a une semaine.

L’euro fait les frais du conflit ukrainien en passant sous la barre de 1,10 dollar pour la première fois depuis mars 2020. L’once d’or poursuit sa progression en se rapprochant de la barre des 2000 dollars. Son niveau record date du 6 août 2020 à 2059,8 dollars.

Les indices américains résistent mieux, l’économie américaine étant moins exposée au risque russe. En fin de semaine, ils ont également compté sur les bons résultats de l’emploi. L’économie américaine a, en effet créé 678 000 postes en février, contre 423.000 anticipés. Le solde de janvier a été revu en hausse de 14 000 à 481 000. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,8%, son plus bas niveau depuis février 2020. La croissance du salaire horaire moyen a par ailleurs enregistré un ralentissement surprise à 5,1 % sur un an, après 5,5 % en janvier. Ces résultats conforteront l’idée de la Banque centrale américaine de normaliser la situation monétaire. Compte tenu de la moindre progression des salaires, la pression en faveur d’un relèvement massif des taux est néanmoins en repli.

Le baril de pétrole Brent s’échangeait à plus de 113 dollars vendredi 4 mars en progression de plus de 45 % depuis le début de l’année.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  4 mars 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 061,66-10,23 %7 153,03 
Dow Jones 33 614,80-1,30  %36 338,30 
Nasdaq 13 313,44-2,78  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 094,54-10,11  %15 884,86 
Footsie 7 006,99-6,44  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 556,01-10,44 %4 298,41 
Nikkei 225 25 985,47-1,85 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 447,65-0,11 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,429 % -0,273 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) -0,075 % -0,293 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,724  %-0,076 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,0910-3,14  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 962,570+3,79 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 113,510+15,42 %78,140 
Cercle de l’EPargne

Les Français toujours en mode fourmis

En 2021, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021 (après +0,4 % en 2020), grâce à la progression des revenus d’activité en lien avec la baisse du chômage. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat a gagné 1,9 % en 2021.

Au quatrième trimestre 2021, le taux d’épargne des ménages, s’est établi à 17,4 % après 17,2 % au troisième trimestre. Cette légère hausse est imputable aux effets de la conjonction des vagues delta et omicron qui ont freiné certaines dépenses et à l’augmentation des revenus des ménages en fin d’année. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau très élevé (19,5 %), en baisse de 1,9 point par rapport au niveau historiquement haut de 2020 (21,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux d’épargne avoisinait 15 %.

La crise ukrainienne, vers une nouvelle hausse du taux d’épargne ?

Lors des deux chocs pétroliers de 1973 et de 1980 ainsi que lors de la crise financière de 2008, les ménages français avaient décidé d’augmenter leur effort d’épargne. Par précaution, ils avaient réduit leurs dépenses de consommation et d’investissement pour mettre de l’argent de côté. En 2022, avec la crise ukrainienne, ils devraient agir de même si, avant même l’invasion, leur taux d’épargne était au-dessus de son niveau de longue période. Fin 2021, il s’élevait à 17 % du revenu disponible brut, deux points au-dessus de son niveau de 2019. Le taux qui avait atteint au cœur du premier confinement 27 % diminue progressivement en épousant le rythme des mesures de restriction sanitaire imposées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie.

La résurgence de l’inflation constatée depuis le milieu de l’année 2021 favorise également l’épargne.  Quand les prix augmentent, les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face aux dépenses de demain, même si leur épargne ne leur rapporte rien. La crise ukrainienne devrait se traduire par une nouvelle montée des prix qui devrait donc accentuer la propension à épargner. Compte tenu des contraintes de pouvoir d’achat, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles à l’infini. Les dépenses contraintes, logement, transports, devraient fortement peser sur le budget des ménages et amener un certain nombre d’entre eux à puiser dans leur cagnotte. Ces derniers devront faire des arbitrages entre leurs souhaits d’épargne et la nécessité de financer des dépenses de plus en plus coûteuses. Dans ce contexte, le taux d’épargne devrait rester élevé autour de 17/19 % durant le premier semestre avant de se tasser si la situation sanitaire et géopolitique se normalise autant que possible.

Les épargnants français doivent-ils avoir peur de la crise ukrainienne ?

La crise ukrainienne et les épargnants, les conséquences

Avec la hausse du cours des matières premières, des céréales et de l’énergie, une hausse rapide des taux d’intérêt est-elle prévisible ?

Avant la crise ukrainienne, l’inflation était en nette accélération, plus de 7 % aux Etats-Unis, plus 5 % en zone euro et plus de 3,5 % en France en février. Les banques centrales s’apprêtaient plus vite que prévu à augmenter leurs taux directeurs. Certains envisageaient quatre à cinq hausses pour la FED et une augmentation pour la BCE avant la fin d’année sachant qu’elle ne devait initialement intervenir pas avant 2023 voire 2024.

Avec l’invasion ukrainienne, les tensions inflationnistes ne peuvent qu’augmenter avec la hausse du cours de l’énergie et des céréales. Le baril de pétrole a dépassé 100 dollars fin février, un niveau inconnu depuis 2014. L’inflation qui devait s’atténuer à partir de la fin du premier semestre devrait donc connaître une nouvelle poussée. Les banques centrales vont être pris en tenaille. L’invasion russe en Ukraine aura des effets récessionnistes du fait de l’augmentation du prix du pétrole et du gaz. Les entreprises pourraient réduire leurs investissement compte tenu du haut niveau d’incertitudes. Les ménages pourraient épargner davantage. Augmenter les taux brutalement pourrait accroître le ralentissement de l’économie. Entre inflation et activité, les banques centrales sont face à un dilemme qui ne sera pas simple à résoudre. Il est fort probable qu’elle fasse preuve de pragmatisme d’autant plus que cette crise s’accompagne d’un nouveau besoin de dépenses publiques. Les Etats occidentaux ont décidé d’augmenter en toute urgence leurs dépenses militaires, + 100 milliards d’euros pour la seule Allemagne qui a indiqué qu’elle s’endetterait pour les financer.   

Si les taux d’intérêt devraient augmenter dans les prochains mois, ils devraient rester en valeur réelle négatifs, suivant de loin la remontée des prix.

Cette augmentation est une bonne nouvelles pour les détenteurs de produits de taux : livrets d’épargne dont le Livret A, l’assurance vie…

En restant inférieurs à l’inflation, les taux des produits de taux ne garantiront pas le maintien en valeur réelle du capital qui y est placé. Leur éventuelle augmentation ne compensa pas la hausse de l’inflation. Les fonds euros de l’assurance vie sont des tankers. Il y a une forte inertie. Ils mettent du temps à baisser et il en sera de même pour la remontée. Ce qu’il faut éviter, c’est une hausse brutale qui mettrait en tension les compagnies d’assurances. La BCE veillera à ce que la montée des taux soit la plus progressive possible pour éviter des effets de ciseaux sur la valeur des obligations.

Y-a-t-il un risque pour la garantie en capital des produits de taux et en particulier pour les fonds euros ?

Les établissements financiers, en Europe, sont capables de surmonter la crise ukrainienne. Ils respectent les normes prudentielles qui ont été durcies après la crise financière de 2008. Leur solvabilité est surveillée par les régulateurs. Ils ont été amenés à réaliser des crash-test afin de vérifier leur résilience. Par ailleurs, les conséquences de la crise ukrainienne, sont moindres, pour le moment que celles constatées lors de la crise grecque. L’exposition des banques à la Russie est, en moyenne, relativement faible. Dans ces conditions, il n’y pas de réelles inquiétudes sur la garantie offerte aux assurés dans le cadre des fonds euros des contrats d’assurance vie.

Les actions sont chahutées depuis le début de la crise. Est-ce un tournant pour le marché ?

Il y avait déjà de la volatilité avant la crise ukrainienne en raison des anticipations de hausses au niveau des taux directeurs. Elle est amplifiée depuis le début de l’invasion en raison des incertitudes que cette dernière fait peser sur la croissance. La baisse des cours reste néanmoins mesurée pour le moment. Elle concerne avant tout la zone euro du fait de sa proximité avec le théâtre d’opérations et des liens économiques avec la Russie. L’augmentation du prix du gaz et du pétrole touche avant tout les pays européens qui sont dépendants en la matière de la Russie.

Au-delà de l’effet de surprise, les conséquences de cette crise ne doivent pas être exagérées. La Russie comme l’Ukraine sont des clients marginaux pour les pays de la zone euro en ce qui concerne les échanges, de 1 à 3 % des échanges. Si 35 entreprises françaises du CAC 40 ont des filiales en Russie, ces dernières assurent en règle générale moins de 5 % du chiffre d’affaires total. Si l’Allemagne échange le plus avec la Russie, la France est le pays européen qui a le plus grand nombre d’entreprises implantées. Malgré tout pour l’un comme pour l’autre, la perte de ce marché n’est pas systémique. Cette crise intervient au moment où les résultats des entreprises sont bons, leur permettant d’encaisser plus facilement ses effets. Les valeurs bancaires sont les plus touchées par l’invasion en raison des sanctions financières qui ont été prises. Les valeurs liées aux transports, au tourisme, à l’énergie et à l’agro-alimentaire sont également pénalisées. Un rebond pourrait intervenir rapidement. Les valeurs liées à la défense devraient connaître une forte hausse en raison de l’augmentation des commandes d’équipements militaires.

Que faut-il faire acheter ou vendre des actions ?

Il faut être mobile et opportuniste. Les Français, actionnaires, sont de plus en plus matures. En 2020, face à la diffusion de l’épidémie, ils n’ont pas vendu comme en 2001 ou en 2008. Ils auraient tort, aujourd’hui de céder à la panique. Il y a certainement de bonnes opérations à réaliser, certaines valeurs ayant baissé devraient rebondir dans les prochains mois. En période de crise, les règles traditionnelles sont toujours de mise, diversification régionale et sectorielle, réalisation de plus-values et réallocation de son portefeuille en fonction des opportunités.

Les cryptomonnaies sont-elles touchées par la crise ukrainienne ?

La Russie et l’Ukraine étaient des zones de minage de cryptomonnaies  importantes même si les autorités russes avaient officiellement indiqué ne plus vouloir miner. Cette situation ne peut que renforcer la volatilité déjà extrême de ce marché. La hausse des taux d’intérêt à venir constitue une pression à la baisse pour les cryptomonnaies. Par ailleurs, le tarissement des plus-values sur le marché des technologiques réduit le réinvestissement sur ce type d’actifs.

Le Coin des Epargnants du 26 février 2022 : les marchés surpris mais réalistes face à la guerre en Ukraine

L’annonce de l’invasion de l’Ukraine a créé une onde de choc sur les marchés financiers, ceux de l’énergie ou bien encore des céréales. La violence de l’attaque rompant avec des semaines de négociation et d’attentisme a surpris et a provoqué un recul important des indices. Mais, dès vendredi, un mouvement correcteur est intervenu. Le CAC 40 néanmoins reculé de 2,56 % sur la semaine et le Daxx allemand de 3,16 % Au vu des premières annonces, certains investisseurs estiment que les sanctions occidentales contre la Russie n’auront qu’un impact limité sur l’économie mondiale. Les Etats-Unis moins exposés que l’Europe, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique, ont mieux résisté. Le Dow Jones n’a perdu sur la semaine de 0,06 % après une hausse de 2,51 % vendredi. Malgré l’affaire ukrainienne, le Nasdaq a gagné plus de 1 % sur cinq jours.

Avec le retour du baril de pétrole en dessous des 100 dollars et le repli des prix du gaz, dès vendredi, il semblerait que les traders anticipent des perturbations limitées sur les exportations russes, que ce soit sous l’effet direct de l’invasion ou du fait des sanctions imposées. Les mesures annoncées par les Etats-Unis et l’Union européenne ne sont en effet pas aussi fortes que redouté. Les Occidentaux ont ciblé plus durement les banques et les entreprises publiques, sans pour autant aller jusqu’à exclure la Russie du système international de transmission sécurisé des données bancaires (SWIFT) même si la France l’a proposé. SWIFT pour Society Worldwide Interbank Financial Telecommunication permet aux établissements financiers d’échanger en toute sécurité des données concernant des opérations interbancaires. Ces communications sont notamment indispensables pour le paiement des importations. Deux pays sont actuellement exclus du réseau, la Corée du Nord et l’Iran. Si la Russie était mis sur la liste des bannis, les ventes de gaz et de pétrole seraient plus complexes. La Russie qui développe son propre réseau de sécurisation de données bancaires devrait passer par des établissement qui y adhérent, par exemple des banques indiennes qui sont elles-mêmes reliées à SWIFT. Au sein de l’Union européenne, plusieurs pays sont opposés à l’exclusion de la Russie, en particulier ceux qui dépendent majoritairement de l’énergie russe.  Washington n’a pas non plus souhaité viser directement les exportations de gaz et de pétrole russes. Le risque serait le développement d’un  réseau parallèle réunissant la Russie, l’Inde et la Chine ainsi que de nombreux pays émergents qui par ailleurs sont favorables pour une dédollarisation des échanges.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  25 février 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 752,43-2,56 % 7 153,03 
Dow Jones 34 058,75-0,06  % 36 338,30 
Nasdaq 13 694,62+1,08  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 567,23-3,16  % 15 884,86 
Footsie 7 489,46-0,32  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 970,69-2,54  % 4 298,41 
Nikkei 225 26 476,50-2,38 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 451,41-1,13 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0702 % +0,020 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) +0,218  % +0,040 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +2,000  %+0,073 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1245-0,74  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 888,390-0,41 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 96,540+3,08 % 78,140 

Qui sont les épargnants en ligne ?

En collaboration avec l’Institut allemand de recherche DIW Econ, le courtier en ligne Trade Republic a réalisé une enquête auprès de 216 000 clients pour apprécier leur comportement en matière d’épargne.

Présent dans 6 pays européens dont la France, ce courtier en ligne et sur mobile se démarque par sa clientèle nettement plus jeune que celle des établissements financiers traditionnels. 68,4 % de ses clients ont moins de 35 ans, contre un âge moyen de 50 ans parmi les investisseurs français, selon une récente étude de l’Autorité des marchés financiers. 50 % des clients sont des nouveaux acteurs des marchés financiers. Les hommes sont surreprésentés dans les épargnants en ligne. 37 % des clients sont des femmes.

Au niveau des comportements, les clients en ligne privilégient les actions mais poursuivent les mêmes objectifs que les épargnants classiques. Interrogés sur la raison de leur investissement, 72 % d’entre eux expliquent placer sur le long terme pour préparer leur retraite. Seuls 20 % des investisseurs placent par « goût du frisson » et du gain rapide.

60 % des portefeuilles des clients du courtier sont investis en actions, 26 % en fonds indiciels et 2 % en produits à effet de levier. Le solde restant est sous forme de liquidités. Les clients qui débutent en Bourse privilégient davantage les ETF. Ces derniers représentent 31 % de leur portefeuille, contre 21,8 % pour les investisseurs plus expérimentés.

Livret A : un démarrage en trombe

Après trois décollectes successives en fin d’année dernière, le Livret A a enregistré une collecte exceptionnelle pour le premier mois de 2022. Avec 6,25 milliards d’euros, il fait presque aussi bien qu’en pleine pandémie, en janvier 2021, 6,32 milliards d’euros. Le Livret A signe ainsi sa troisième plus forte collecte de ses dix dernières années (janvier 2013, janvier 2021 et janvier 2022). Il a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement de son taux  au courant du mois de janvier. Dans le passé, le mois de l’annonce d’un relèvement et les mois qui suivent s’accompagnent d’une progression marquée de la collecte qui, après, retrouve son rythme traditionnel.

La résurgence de l’épidémie au début de l’année avec l’adoption de nouvelles mesures sanitaires a également conduit les ménages à accroître leur effort d’épargne de précaution.

L’inflation a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage. Dans un premier temps, ces derniers entendent mettre de l’argent de côté afin de faire face aux augmentations à venir. Dans un second temps, si l’inflation s’installe, ils seront peut être amenés à puiser dans leur épargne. En outre, comme la valeur de leur patrimoine diminue avec l’inflation, par effet d’encaisse, ils tentent le reconstituer en épargnant davantage.

De manière plus structurelle, le mois de janvier est traditionnellement un mois porteur pour le Livret A. Les ménages y affectent une partie de leurs primes de fin d’année ou de leur 13e mois. Le mois de janvier est également marqué par le versement d’une partie des réductions et crédits d’impôt dû par l’Etat au titre de l’impôt sur le revenu. 8,7 millions de foyers fiscaux ont reçu à compter du 17 janvier 5,3 milliards d’euros de réductions et de crédits d’impôt au titre de leurs revenus 2021.

En mettant un terme à un trimestre de décollecte, le Livret A est en phase avec sa saisonnalité en vertu de laquelle le premier trimestre est dévolu à l’épargne quand le second est plus cigale. Le Livret A commence donc l’année sur un rythme endiablé, dans un contexte sanitaire, économique et géopolitique compliqué. Si la situation sanitaire s’éclaircit, l’inflation et les problèmes géopolitiques devraient persister sur une partie au moins du premier semestre. Ajouté au relèvement du taux de rendement, la collecte devrait rester bien orientée dans les prochains mois.

De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 550 millions d’euros d’un montant comparable à décembre.

L’encours du Livret A atteint un nouveau record à 349,6 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 126,8 milliards d’euros.

CDE – CDC
CDE- CDC

Les Français toujours en mode épargne

Selon la Banque de France, au troisième trimestre 2021, le flux trimestriel de placements financiers des ménages s’est élevé à 41 milliards après 44,4 milliards au deuxième et 40,6 milliards au premier. Les ménages ont continué à épargner malgré le retour à une situation sanitaire moins tendue durant la période estivale.


Les ménages ont durant le troisième trimestre, selon la Banque de France, laisser des sommes importantes sur leurs comptes courants. Ils ont également conservé du numéraire (billets et pièces). Ces deux catégories ont bénéficié d’un flux de 19,6 milliards après 21,2 milliards d’euros au deuxième trimestre. Les livrets ordinaires ont bénéficié d’un flux de 11,3 milliards après 6,6 milliards au deuxième trimestre, tandis que les livrets d’épargne réglementée ont été un peu moins dynamiques (4,4 milliards contre 6,7 milliards au deuxième trimestre).

Les flux d’actifs sous forme de produits de fonds propres ont diminué à 5,9 milliards après 14,4 milliards d’euros au deuxième trimestre. Les ménages ont vendu en net des parts d’OPC non monétaires et des actions non cotées, et réduisent leurs souscriptions d’assurance-vie en unités de comptes (6,7 milliards contre 10,1 milliards d’euros au deuxième trimestre).


En cumul sur quatre trimestres glissants à fin troisième trimestre 2021, les flux de placements ont atteint 156,5 milliards d’euros, après 157,7 milliards d’euros au trimestre précédent. Ils sont toujours supérieurs à leur niveau d’avant covid-19.

Au quatrième trimestre, avec les fêtes de fin d’année, une relative normalisation semble s’être dessinée. Les placements en numéraire et dépôts à vue ont renoué avec un rythme plus proche de celui d’avant-crise (6,2 milliards après 19,6 milliards au troisième trimestre. Une décollecte a été constatée pour les livrets d’épargne réglementée (-0,2 milliard d’euros). Cette décollecte était assez traditionnelle. En revanche, les flux trimestriels en assurance-vie et épargne retraite en euros et en supports UC sont à nouveau en hausse (12,5 milliards contre 9,2 milliards au troisième trimestre).

Les ménages français restent très prudents ne puisant qu’avec beaucoup de parcimonie dans leur cagnotte covid. Ils ont légèrement réduit leur effort d’épargne en fin d’année, effort qui est resté en 2021 nettement supérieur à son niveau d’avant crise.

Le Coin des Epargnants du 19 février 2022 : les marchés entre guerre et paix

Les marchés entre guerre et paix en Ukraine

Entre les annonces de retraits de certaines troupes russes à la frontière ukrainienne et les bombardements dans le Donbass, la situation à l’Est de l’Union européenne est confuse et tendue. Des signaux inquiétants s’accumulent dans les régions ukrainiennes proches de la Russie. La perspective d’une issue diplomatique, qui avait rassuré les marchés financiers, s’estompe.  Une rencontre est prévue en fin de semaine prochaine entre le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Le premier a toutefois conditionné l’entrevue à l’absence d’intrusion russe en Ukraine.

Les marchés « actions » étaient orientés à la baisse. Le CAC 40 a perdu plus de 1 % cette semaine. Depuis le début de l’année, l’indice parisien n’aura connu que deux semaines de hausse. Le Dow Jones et le Nasdaq sont également en recul. Depuis le début de l’année, ils ont perdu respectivement 6,22 %et 13,40 %.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat étaient néanmoins en recul, le taux de l’obligation du Trésor américain à 10 ans est repassé en-dessous de 2 %.

Sur le marché des matières premières, les cours du pétrole ont continué de se replier après avoir atteint des sommets vieux de sept ans en début de semaine. Ce retournement semble lié à l’espoir d’un prochain accord sur le nucléaire iranien qui pourrait ramener quelque 1,3 million de barils par jour sur le marché.

La BCE prépare son changement de cap monétaire

Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque Centrale Européenne, et François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, qui ne sont pas les défenseurs les plus zélés de l’orthodoxie monétaire ont, cette semaine, appelé à la fin des achats nets d’obligations dans le cadre du programme d’achats d’actifs (APP – asset purchase programme). Ils justifient leur position par la nouvelle hausse record de l’inflation en janvier et par la baisse du chômage qui a atteint son plus bas niveau historique de 7 % dans la zone euro. Isabel Schnabel a déclaré que « le risque d’agir trop tard a augmenté ». Lancé en 2015 pour éviter la déflation, le programme d’achats avait été arrêté en 2018 avant d’être repris avant même la crise sanitaire, à la fin de l’année 2019, dans un climat économique morose. Le taux d’inflation stagnait alors autour de 1,2 %. François Villeroy de Galhau dans un discours à la London School of Economics a indiqué qu’il fallait désormais faire redescendre l’inflation vers la cible de 2 %. Il a déclaré qu’il « n’y a plus vraiment de raison aujourd’hui d’appuyer sur la pédale d’accélérateur en augmentant notre stock d’actifs ». Il a ajouté également que « maintenir sans limitation les achats nets d’actifs jusqu’à octobre ne semble pas approprié, car cela nous lie les mains trop longtemps ». Le Gouverneur de la Banque de France propose de renforcer le rythme de réduction des achats annoncé lors de la réunion de décembre. À l’époque, pour atténuer les effets de la fin du programme spécial pandémie (PEPP), il avait été prévu une augmentation temporaire de l’enveloppe de l’APP en mars, puis une diminution progressive chaque trimestre. Il recommande de procéder à des ajustements tous les deux mois, voire tous les mois, afin d’arriver à un arrêt des acquisitions nettes « au cours du troisième trimestre ».

La perspective d’une fin des achats de l’APP a provoqué une hausse des taux d’intérêt des pays d’Europe du Sud. Le taux italien à 10 ans a atteint, mercredi, 2 %, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis mai 2020. Le pays est l’un des premiers bénéficiaires du soutien de la banque centrale.

Isabelle Schnabel n’a, par ailleurs, pas exclu une remontée des taux directeurs de la banque centrale d’ici la fin de l’année tout en temporisant. Elle a précisé que la remontée des taux pourrait survenir à la fin du processus d’arrêt des rachats nets d’actifs. François Villeroy de Galhau propose de supprimer cette indication temporelle pour offrir plus de souplesse à la BCE afin notamment de prendre en compte l’évolution des perspectives économiques à l’automne.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  18 février 2022 Évolution 
sur 5 jours 
Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 929,63-1,17 % 7 153,03 
Dow Jones 34 079,18-1,90  % 36 338,30 
Nasdaq 13 548,07-1,76  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 15.042,51-2,48  % 15 884,86 
Footsie 7 513,62-1,92  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 4 074,28-1,95  % 4 298,41 
Nikkei 225 27 122,07-2,07 %,93 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 490,76+0,80 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,682  % -0,072 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) +0,178  % -0,109 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,927  %-0,101 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1322-0,10  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 897,090+2,13 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,070-1,83 % 78,140 
CDE

Les cryptoactifs séduisent les Français

Une majorité de Français (77 %) a déjà entendu parler des cryptos. Ce résultat provient du sondage réalisé par  KPMG/Ipsos, du mois de décembre 2021, pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan).15 % des sondés connaîtraient par ailleurs les NFT (jetons non fongibles). Selon la dernière enquête du Cercle de l’Épargne réalisée en septembre 2021, 11 % des Français estimaient que le bitcoin était un placement rentable contre 2 % en 2019. La forte appréciation du bitcoin  et sa notoriété croissante ont contribué à cette évolution. Aux États-Unis, 11 % de la population auraient acquis des cryptoactifs. En France, en 2021, 8 % des Français ont déclaré avoir déjà investi dans les cryptos, selon le sondage précité réalisé par KPMG. Ils n’étaient que 3 % en 2020. Les détenteurs de cryptoactifs seraient ainsi plus nombreux que les détenteurs d’actions en direct (6,7 % des Français, selon l’Autorité des marchés financiers).

Les Français qui sont réticents à prendre des risques avec des actions le seraient moins à l’encontre des cryptoactifs. La « cryptomania » est une affaire de jeunes de moins de 35 ans. Selon l’enquête du cercle de l’Épargne, 22 % des 25/34 ans jugent cet actif particulièrement rentable, contre seulement 3 % des plus de 65 ans.

Parmi les 8 % de détenteurs de cryptoactifs, en France, 61 % se sont lancés il y a moins de trois ans, notamment pendant le premier confinement de 2020.

Ce sont les indépendants qui sont les plus susceptibles d’investir dans le bitcoin et autres cryptoactifs. Ils sont 37 % à juger ce placement rentable.

La Cour des comptes s’inquiète de l’évolution de la dette publique

Selon la Cour des comptes, le déficit public est passé de 75 milliards d’euros en 2019 (soit 3,1 points de PIB) à 209 milliards d’euros en 2020 (soit 9,1 points de PIB). Cette augmentation était la conséquence de la dégradation des recettes due à la récession et du coût pour les finances publiques des dispositifs de soutien. En 2021, selon la dernière loi de finances rectificative, le déficit public resterait élevé à 8,2 points de PIB, le rebond des recettes étant en grande partie compensé par des dépenses publiques toujours en forte hausse. Le Gouvernement espère que le déficit public final pour 2021 sera plus près de 7 % que de 8 % du PIB sous l’effet notamment d’un déficit budgétaire réduit de 34,5 milliards d’euros

En 2022, le déficit se maintiendrait à un niveau élevé, -129 milliards d’euros, soit -5 points de PIB. Il dépasserait de près de trois points le déficit (hors impact de la transformation du CICE en baisse de cotisations) d’avant la crise sanitaire. Le déficit attendu en 2022 dépasserait ainsi le critère de déclenchement de la procédure de déficit excessif. La clause dérogatoire du pacte de stabilité et de croissance permettant aux États membres de s’écarter des exigences budgétaires normalement applicables en raison des circonstances exceptionnelles sera toujours d’actualité pour l’année 2022.

Des impôts en repli relatif

Grâce aux réductions d’impôt, le taux de prélèvements obligatoires en France est orienté à la baisse. Il devrait passer de 44,5 % en 2020 à 43,8 % en 2021 puis 43,4 % du PIB en 2022. Sans ces réductions d’impôts, le taux de prélèvement obligatoire serait resté constant, à un niveau proche de celui de 2020.

Avec la reprise de l’économie, les recettes augmentent rapidement. Les recettes tirées droits de mutation à titre onéreux ont enregistré une hausse de 21,9 % en 2021, celles de la TVA ont progressé de 11,8 %, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) de +8,3 % et l’impôt sur les sociétés de 10,3 %. En 2022, l’impôt sur le revenu devrait augmenter de +8,5 % et la TVA de 6,3 %, soit des hausses supérieures à celle du PIB. La Cour des comptes souligne que le gouvernement a sous-évalué dans ses lois de finances le rebond des recettes publiques.

Les réductions d’impôt ont porté sur 15,6 milliards d’euros en 2021 et elles devraient atteindre 10,1 milliards d’euros en 2022 sur un montant total de prélèvements obligatoires de 1 125 milliards d’euros.

En 2021, la baisse des impôts à la production décidée dans le cadre du plan de relance (-10,6 milliards d’euros) est venue s’ajouter à celles décidées avant la crise, concernant l’impôt sur les sociétés (-3,7 milliards d’euros) et la taxe d’habitation (-2,6 milliards d’euros). En 2022, la principale baisse d’impôt concerne la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) pour faire face à la hausse des tarifs (« bouclier tarifaire »), adoptée par amendement au projet de loi de finances initiale pour 2022 pour un coût estimé de 5,9 milliards d’euros.

Selon la dernière prévision disponible, la limitation de la hausse des prix de l’électricité à 4 % coûterait 8 milliards d’euros au budget de l’État du fait de la quasi disparition de la TICFE, contre 5,9 milliards d’euros provisionnés au moment du Projet de loi de finances initiale de 2022, auxquels s’ajouteraient environ 8 milliards d’euros à la charge d’EDF à qui l’État a demandé d’augmenter de 20 % la production qu’elle vend à ses concurrents au tarif réglementé, soit à un niveau très inférieur aux prix de marché. La deuxième tranche de réduction de la taxe d’habitation sur les résidences principales des ménages des deux derniers déciles de revenus devrait réduire les recettes publiques de 2,8 milliards d’euros tandis que la dernière étape de baisse du taux d’impôt sur les sociétés pèserait sur son produit à hauteur de 2,9 milliards d’euros.

Un retour progressif à la normale pour les dépenses publiques

En 2021, les dépenses publiques sont restées supérieures à leur niveau d’avant-crise. Elles représenteraient 59,8 % du PIB et devraient s’élever à 55,7 % en 2022. Elles seraient ainsi supérieures de près de deux points de PIB, soit environ 50 milliards d’euros par rapport à leur niveau de 2019 (53,8 %).

Cette croissance s’explique,  par les mesures de soutien et de relance prises pour faire face à la crise sanitaire surtout en 2021 et à un degré moindre en 2022. Après avoir atteint près de 70 milliards d’euros en 2020, elles ont atteint 90 milliards d’euros en 2021. En 2022, elles diminueraient tout en mobilisant 30 milliards d’euros, principalement au titre du plan de relance. Le niveau des mesures de soutien et de relance résiduelles en 2022 (1,1 point de PIB) n’expliquerait ainsi qu’en partie la hausse de près de deux points de PIB de la dépense publique entre 2019 et 2022.

Après avoir fortement augmenté en 2021, les dépenses totales de l’État (534,6 milliards d’euros en 2021) reculeraient de plus de 30 milliards d’euros du fait de la baisse des dépenses de soutien et de relance. Les dépenses hors crise de l’État seraient en hausse de près de 11 milliards d’euros en 2021 et de 8 milliards d’euros en 2022. Pour 2021, cette augmentation intègre l’indemnité inflation (+3,6 milliards d’euros) et la compensation par l’État des pertes de recettes, en raison de la crise, de certains organismes publics (2,6 milliards d’euros), dont France compétences (+2 milliards d’euros). Pour 2022, une partie significative (plus de 4 milliards d’euros) de cette progression provient de dépenses couvertes par des lois de programmation sectorielles. Pour 2022 toujours, de nouvelles mesures contribuent à la hausse des dépenses de l’État : mesures en faveur du personnel de l’enseignement scolaire (0,7 milliard d’euros), politique du handicap (0,6 milliard d’euros), accès au logement (0,6 milliard d’euros), hébergement d’urgence (0,5 milliard d’euros).

Les dépenses des administrations publiques locales devraient avoir atteint 280 milliards d’euros en 20211, en hausse de 4,7 %. Pour 2022, une augmentation de 2,7 % est attendue. Le dynamisme de 2021 s’explique principalement par la forte progression de l’investissement en 2021 (+12,3 %). Cette expansion fait plus que compenser le repli de l’investissement local en 2020 (-5,5 %), année marquée par l’arrêt des chantiers en raison de la crise sanitaire et des élections municipales. Les dépenses hors investissement des administrations publiques locales augmenteraient également en 2021 et 2022, de près de +2,3 % en moyenne sur les deux années, soit bien plus qu’en 2020 (+0,7 %).

Les dépenses des administrations de sécurité sociale (environ 660 milliards d’euros en 2021) progresseraient de 3,6 % en 2021 avant de se stabiliser en 2022 malgré la très forte baisse des dépenses de crise en matière de santé et d’assurance chômage. Les dépenses de santé dans le champ de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) progresseraient en 2021 de 8,2 % à périmètre constant, tirées par les dépenses du « Ségur de la santé » (9,9 milliards d’euros). Elles reculeraient en 2022 (-1 %) sous l’effet du repli attendu de près de 10 milliards d’euros des mesures pour faire face à la crise sanitaire (vaccins, tests principalement). En neutralisant cet effet, les dépenses de santé progresseraient de 3,8 %, soutenues par les mesures décidées dans le cadre du « Ségur de la santé » (2,7 milliards d’euros de dépenses supplémentaires). Les dépenses de santé sont dépendantes de l’évolution de la crise sanitaire, la cinquième vague épidémique pouvant conduire, selon sa durée et son intensité, à dépasser les prévisions pour 2021 et la provision de 5 milliards d’euros prévue dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 pour faire face à l’épidémie. Après avoir atteint un pic en 2020 (50,1 milliards d’euros), les dépenses d’assurance chômage reculeraient nettement pour s’établir à 46,1 milliards d’euros en 2021 et à 37,2 milliards d’euros en 2022, sous l’effet de l’amélioration du marché du travail, de la réduction du recours à l’activité partielle (-8,4 milliards d’euros entre 2020 et 2022) et de la réforme de l’assurance chômage (-1,9 milliards d’euros en 2022).

Au total, en 2022, la progression en volume des dépenses, hors dépenses de crise qui se seraient accrues de +1,1 %, serait légèrement inférieure à la croissance potentielle (+1,35 %). Cette situation reflète toutefois en partie l’évolution des charges d’intérêts, qui reculeraient de 4,2 milliards d’euros (-13,1 %) en 2022, sous l’effet de la baisse régulière des taux depuis plusieurs années et des charges payées sur les titres indexés plus faibles.

Hors cet effet sur les charges d’intérêts, la croissance en volume des dépenses non directement liées à la crise n’aurait pas été de 1,1 % mais de 1,5 %, soit un niveau proche de l’estimation de la croissance du PIB potentiel (1,35 %). Ainsi, en 2022, l’évolution de la dépense hors soutien et relance et hors charges d’intérêts ne permettrait pas de réduire le déficit structurel.

La trajectoire de la dette publique française pourrait poser un problème

Rapportée au PIB, la dette publique s’établirait à 113,5 % en 2022 (après 115,3 % en 2021). Elle se situerait près de 16 points au-dessus de son niveau d’avant-crise. Elle atteindrait ainsi 2 940 milliards d’euros à la fin de l’année 2022, supérieure de plus de 560 milliards d’euros à son montant de fin 2019. En 2021 et 2022, l’évolution du ratio de dette traduit l’effet de facteurs jouant en sens opposé, l’augmentation du déficit et la progression rapide du PIB.

Au sein de la zone euro, deux groupes de pays peuvent être distingués selon leur situation en matière de finances publiques. D’un côté, se trouvent les pays qui sortent de la crise avec une dette très élevée (proche de 120 points de PIB voire au-delà) mais également avec des niveaux de déficits structurels importants (de l’ordre de 5 points de PIB). Ce groupe comprend la France, la Belgique, l’Espagne et l’Italie. D’un autre côté, figurent des pays qui, en sortie de crise, ont un niveau de dette plus modéré, compris entre 60 points et 80 points de PIB, et des niveaux de déficit structurels beaucoup plus faibles que les pays du premier groupe, de l’ordre de 3 points de PIB. Dans ce second groupe figurent notamment l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche. Le Portugal est dans une situation intermédiaire, avec une dette élevée mais un déficit structurel modéré. Il bénéficie notamment du fait d’être entré dans la crise sanitaire avec un solde structurel moins dégradé que celui de la France. La situation française est la conséquence d’un mouvement de divergence vis-à-vis de son partenaire allemand qui a commencé il y a quinze ans, l’écart s’accroissant d’année en année. Si les deux pays avaient des niveaux de dettes publiques similaires en 2006, avant le déclenchement de la crise financière, celle de la France était en 2020 près de 45 points au-dessus du niveau de celle de l’Allemagne (respectivement 115 % et 69 % du PIB). Cette divergence en termes de finances publiques représente un risque significatif de cohésion au sein d’une zone économique regroupant des États partageant la même monnaie. La France devrait être amenée à réaliser des efforts importants pour converger vers l’Allemagne dans les prochaines années.

La Cour des comptes émet quelques doutes sur la diminution de la dette publique à compter de 2027. Le Gouvernement a présenté une trajectoire de finances publiques jusqu’en 2027 pour ramener le déficit sous 3 % à cet horizon. En 2027, le déficit effectif atteindrait 2,7 points de PIB et le déficit structurel 3,2 points de PIB. Avec ce niveau de déficit en fin de période, la dette publique rapportée au PIB commencerait à refluer légèrement en 2027. Pour autant, le niveau de dette publique attendu pour 2027, à 115,4 points de PIB, serait identique à celui de 2021. Cette trajectoire intègre notamment le plan d’investissement France 2030 qui s’élève à plus de 30 milliards d’euros selon le Gouvernement.

Le Gouvernement table sur la croissance afin de réduire le poids de la dette publique. Après 7 % en 2021, elle devrait être de 4 % en 2022, puis de 1,6 % en 2023 et de 1,4 % entre 2024 et 2027, soit un niveau très légèrement supérieur à la croissance potentielle. Avec ce scénario de croissance, l’activité économique effective dépasserait son potentiel dès 2022. Sous ces hypothèses, l’ajustement structurel moyen sur 2023-2027 serait de 0,35 point de PIB potentiel par an. En 2027, le déficit structurel serait encore très élevé à 3,2 points de PIB. Il serait donc supérieur à son niveau d’avant-crise (2,5 points de PIB en 2019) et demeurerait 2,8 points au-dessus de l’objectif de moyen terme des administrations publiques, fixé avant la crise à 0,4 point de PIB.

Selon la Cour des comptes, la trajectoire retenue risque d’accroître les écarts au sein de la zone euro. Entre 2021 et 2024, période commune aux projections des trois pays, l’amélioration structurelle pour la France serait de 2,3 points de PIB, contre 3,8 points en Italie et 5 ¾ points en Allemagne. Par conséquent, en 2024, l’Allemagne devrait être presque revenue à l’équilibre structurel de ses finances publiques quand la France et l’Italie conserveraient encore des niveaux de déficits structurels élevés, proches de 4 points de PIB. Cette divergence se traduit également sur les niveaux respectifs de dette publique. En 2025, la dette publique française serait plus élevée que la dette publique allemande de près de 50 points de PIB.

Comptes non réclamés : 7,18 milliards d’euros transférés à la CDC depuis 2016

Selon la Caisse des Dépôts, 7,18 milliards d’euros provenant de 10,7 millions de comptes et contrats ont été transférés à la Caisse des Dépôts entre juillet 2016 et fin 2021 au titre des comptes et contrats inactifs non réclamées. Sur cette somme, 6,4 milliards d’euros sont toujours en attente d’être réclamés. Les Français qui ont fait les démarches ces cinq dernières années pour récupérer les sommes qui leur sont dues se sont vus restituer pour leur part 2876 euros en moyenne par compte. Il s’agissait à 66,3% de comptes bancaires, à 25,5% de contrats d’assurance-vie et à 8,2% de plans épargne entreprise.

Quelles obligations pour les banques et les établissements financiers?

Depuis le 1er janvier 2016, date d’entrée en vigueur de la loi, banques et assureurs sont tenus de réaliser un suivi et effort de recherche des titulaires des contrats qu’ils ont en gestion. A ce titre ils ont l’obligation de :

  • s’assurer que les titulaires sont vivants : les banques doivent s’informer de l’éventuel décès des titulaires, en croisant les fichiers clients avec le registre national d’identification des personnes physiques (RNIPP) de l’Insee ;
  • informer les titulaires ou leurs représentants légaux ou ayant-droits de l’état d’inactivité des comptes ;
  • limiter les frais de tenue de compte ;
  • transférer la gestion des comptes à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) 10 ans après la dernière opération ou la dernière manifestation du client. Pour les plans d’épargne logement, le délai est de 20 ans. Dans le cas du décès du titulaire, le délai est ramené à trois ans. Le titulaire, ses représentants ou ses héritiers doivent s’adresser à la CDC pour récupérer les sommes. Celle-ci les conserve pendant 20 ans (27 ans si l’inactivité fait suite au décès connu du titulaire) avant leur transfert définitif à l’Etat ;
  • publier annuellement le nombre de comptes bancaires inactifs et le montant des encours détenus ou transférés à la CDC. Cette dernière doit faire la publicité de l’identité des titulaires des comptes bancaires transférés ;

Les moyens mis à la disposition les détenteurs et/ou leur ayant-droits

La Caisse des dépôts  s’est vue confiée la mission de le conserver les fonds non-réclamés, de permettre sa recherche aux titulaires, bénéficiaires et héritiers avec Ciclade et de gérer les demandes de restitution. A cet effet,, début 2017, elle a mis à disposition des assurés un service en ligne gratuit destiné à faciliter leur recherche : ciclade

La loi Eckert qui s’appliquait aux comptes courants, aux livrets et plan d’épargne a été élargie aux produits d’épargne retraite.

ans le prolongement de la loi Eckert, la loi n° 2021-219 du 26 février 2021 relative à la déshérence des contrats de retraite supplémentaire portée par le député Daniel Labaronne visait à faciliter la recherche par les détenteurs et bénéficiaires de contrats d’épargne-retraite.

Cette loi introduit une obligation pour les gestionnaires de produits d’épargne retraite de renvoyer chaque année au Groupement d’intérêt public (GIP) Union Retraite les informations nécessaires à l’identification des bénéficiaires. Elle prévoit, par ailleurs, de renforcer le devoir d’information des employeurs vis à vis de leurs salariés avant que ces derniers n’aient quitté l’entreprise afin de limiter en amont le nombre de contrats de déshérence.

La loi renvoyait à un décret d’application le soin de préciser les modalités et le calendrier de mise en œuvre du dispositif . Ce décret, cosigné du premier ministre, du ministre de l’économie, des finances et de la relance et du ministre des solidarités et de la santé a été publié au journal officiel du 27 juin.

Il énumère la liste des produits d’épargne retraite supplémentaire soumis à l’obligation de déclaration par les gestionnaires des contrats au GIP Union-retraite précisant notamment que les produits d’épargne retraite individuels et collectifs antérieurs à la loi Pacte sont intégrés dans le dispositif tout comme le PER dans ses différentes déclinaisons. Le décret précise enfin la date d’entrée en vigueur des dispositions législatives précitées qu’il fixe au 1er juillet 2022.

Consulter le décret n° 2021-814 du 25 juin 2021 portant la liste des produits d’épargne couverts par la loi n° 2021-219 du 26 février 2021 relative à la déshérence des contrats d’épargne retraite supplémentaire

Livret A : première hausse du taux depuis plus de 10 ans

Le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a annoncé, vendredi 14 janvier qu’à compter du 1er février 2022, le taux du Livret A passera de 0,5 % à 1,0 % en application de la formule adoptée en 2017.

Première augmentation du taux du Livret A depuis 2011

La hausse de 2022 est la première depuis près de 11 ans. Le taux du Livret A avait été, en effet, remonté de 2 à 2,25 % le 1er août 2011. Il avait depuis constamment baissé au point d’atteindre 0,5 % ce qui constituait le niveau le plus bas de son histoire. La remontée de l’inflation depuis le milieu de l’année 2021 a conduit le Gouvernement à opérer le relèvement, qui en outre, intervient à quelques semaines de l’élection présidentielle.

La hausse du taux décidé par le gouvernement concerne le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire ainsi que le Livret Jeune.

 Taux du Livret A
22 mai 18185,00%
1er janvier 18514,75%
1er janvier 18813,50%
1er janvier 19053,00%
1er janvier 19163,50%
1er janvier 19293,50%
1er janvier 19461,50%
1er janvier 19603,25%
1er janvier 19663,00%
1er janvier 19683,50%
1er juin 19694,00%
1er janvier 19704,25%
1er janvier 19746,00%
1er janvier 19757,50%
1er janvier 19766,50%
16 octobre 19818,50%
1er août 19837,50%
16 août 19846,50%
1er juillet 19856,00%
16 mai 19864,50%
1er mars 19963,50%
16 juin 19983,00%
1er août 19992,25%
1er juillet 20003,00%
1er août 20032,25%
1er août 20052,00%
1er février 20062,25%
1er août 20062,75%
1er août 20073,00%
1er février 20083,50%
1er août 20084,00%
1er février 20092,50%
1er mai 20091,75%
1er août 20091,25%
1er août 20101,75%
1er février 20112,00%
1er août 20112,25%
1er février 20131,75%
1er août 20131,25%
1er août 20141,00%
1er août 20150,75%
1er février 20200,50%
1er février 20221,00 %

Le Livret A, le produit d’épargne le plus diffusé en France

La forte portée symbolique du relèvement du taux est lié à la place qu’occupe dans la population le Livret A qui demeure le produit d’épargne le plus diffusé en France.

Au 31 décembre 2020, le nombre de livrets A s’élevait, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée, e à 55,7 millions, dont 54,9 millions détenus par des personnes physiques et 0,82 million détenus par des personnes morales. Plus de quatre Français sur cinq détiennent un Livret A.

Au 31 décembre 2020, le nombre de LDDS s’élevait, de son côté, à 24,3 millions. Le taux de détention de ce produit est de 46 %.

L’encours du Livret A était au 30 novembre 2021 de 343 milliards d’euros et celui du LDDS de 125,2 milliards d’euros. Ces deux produits ont connu, malgré un faible taux de rémunération, une vigoureuse collecte depuis le début de la crise sanitaire. La collecte du mois de mars 2020 à novembre 2021 atteint, pour le Livret A 38 milliards d’euros et 11,5 milliards d’euros pour le LDDS.

Si le Livret A est le produit d’épargne le plus largement diffusé en France, son encours est nettement inférieur à celui de l’assurance vie (plus de 1800 milliards d’euros), ce dernier produit n’étant pas plafonné.

La première hausse avec la nouvelle formule de calcul

La fixation du Livret A reste une décision discrétionnaire du Gouvernement. En 2003, dans un contexte de très légère augmentation des prix, le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, a décidé la mise en place d’une formule de calcul du taux du Livret A. Cette formule a été modifiée à plusieurs reprises pour tenir compte de la situation économique et financière. En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe a décidé de retenir une nouvelle afin de mieux prendre en compte la baisse des taux d’intérêts.

En vertu de la formule de 2017, le taux du livret A est fixé comme la moyenne  du taux d’inflation des six derniers mois et des taux interbancaires à court terme à 6 mois, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %.

L’inflation hors tabac a atteint en moyenne 2,2 % entre juillet et décembre dernier et le taux €STR des marchés interbancaires était de -0,571 % sur la même période. L’application de la formule aboutit donc à un taux de 0,8145 % (2,2 – 0,571)/2). Le gouvernement a décidé de porter le taux à 1 % ce qui constitue un petit coup de pouce par rapport au taux issu de la formule. Ce geste prend en compte l’accélération de l’inflation de ces derniers mois. Par ailleurs, il s’agit aussi un petit geste électoral. Pour le Livret d’Epargne Populaire, le Gouvernement a relevé le taux au niveau de l’inflation des six derniers mois conformément à la réglementation, 2,2 %..

Des gains et des coûts

Des gains limités pour les épargnants

Le passage du taux à 1,00 % pour un titulaire d’un Livret A dont l’encours est de 15 000 euros, sa rémunération annuelle totale passera ainsi de 76,5 à 153 euros. Pour un détenteur d’un Livret A doté de 22 950 euros, sa rémunération annuelle totale passera de 114,75 à 220,5 euros.

Malgré la hausse de son taux, le rendement réel, après prise en compte de l’inflation, reste négatif de plus d’un point. Cette situation est sans précédent depuis le début des années 2000. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir des rendements réels plus importants.

Le lien complexe inflation et épargne

Sur un plan financier, il n’est pas logique de comparer le rendement d’un placement financier avec les prix à la consommation, sachant que l’épargne est la renonciation justement à la consommation.

Logiquement, un regain d’inflation devrait inciter les ménages à moins épargner sur des produits de taux qui répercutent mal cette dernière. Dans les faits, le phénomène inverse est souvent constaté. Par effet d’encaisse, les épargnants, au contraire, mettent plus d’argent de côté afin de compenser la perte de rendement provoqué par la hausse des prix. Les faibles taux du Livret A n’ont pas dissuadé les épargnants français. Leur objectif n’était pas la recherche d’un rendement mais la sécurité et la liquidité.

Cercle de l’Epargne

Des charges pour les banques et la Caisse des Dépôts

La collecte du Livret A est centralisée à hauteur de 60 % à la Caisse des Dépôts, le solde étant conservé par les établissement financiers.

Le coût pour la Caisse des Dépôts et les banques de la majoration de 0,5 point est évalué pour le seul Livret A à 1,7 milliard d’euros. En prenant en compte le LDDS, le coût serait de 2,34 milliard d’euros. Le coût fiscal et social de cette mesure en prenant en compte le manque à gagner pour l’Etat et les régimes sociaux est de 700 millions (en retenant le principe d’une taxation au prélèvement forfaitaire unique).

Des prêts plus chers pour les bailleurs sociaux et les autres bénéficiaires des ressources des livrets réglementés

Les prêts consentis par la Caisse des dépôts et les organismes collecteurs au profit des bailleurs sociaux, des collectivités locales et des entreprises entrant dans le champ du LDDS seront légèrement plus chers du fait du relèvement de taux. Le coût restera limité car les prêts en question sont, en règle générale, des prêts à long terme.

La hiérarchie des taux mise à dure épreuve

Le relèvement du taux du Livret A pourrait poser  un problème de hiérarchie des taux, les rendements de certains produits longs passant en-dessous de celui du Livret A. Après fiscalité, le rendement des fonds euros en 2021 seraient proches de celui du Livret A, or es derniers sont censés être des produits de moyen et long terme. Le relèvement du taux du Livret A peut inciter les compagnies d’assurances à puiser dans leurs réserves pour atténuer la baisse en cours depuis plusieurs années.

Le taux du Livret A n’obéit pas qu’à des considérations d’ordre économique et financière, il est de nature politique et sociale.

Quels effets sur la collecte

La hausse du taux du Livret A conduit, en règle générale, à une hausse durant deux à trois mois, de la collecte. En 2011, celle-ci a dépassé un milliard d’euros en juillet, août et septembre avant de retrouver son rythme d’avant l’annonce de la hausse (collecte de 2,07 milliards d’euros en juillet 2011, de 2,91 en août, de 1,13 en septembre et de 0,41 en octobre).

Le Livret d’Epargne Populaire, un réel coup de pousse

Le Gouvernement a décidé de porter le taux du Livret d’Epargne populaire de 1 à 2,2 % permettant à ses bénéficiaires d’avoir un rendement réel nul. Ce produit qui est réservé aux ménages modestes (revenu fiscal de référence pour un célibataire inférieur à 20 000 euros) est plafonné à 7 700 euros. Sur les 15 millions de personnes susceptibles d’avoir un LEP, seuls millions en disposent d’un. A l’exception de 2020, le LEP enregistre une décollecte depuis une dizaine d’années.

Le Coin des Epargnants du 1er janvier 2022

Une année en or

La bourse de Paris a connu une année 2021 en or malgré la persistance de la crise sanitaire. Le CAC 40 a progressé de 28,85 % et a dépassé son record datant du 4 septembre 2000. Il a achevé l’année à 7153,03 à quelques encablures de son record de 7181 points réalisé mardi 28 décembre. Le CAC40 a connu la plus forte hausse parmi les grands indices boursiers mondiaux. 2021 enregistre la plus forte augmentation du CAC40 depuis 1999 (+51,12 %).

Si en 2000, les valeurs technologiques portaient l’indice de la place de Paris, ce rôle est désormais joué par celles du luxe. Malgré un contexte complexe, la volatilité des actions a été faible, 6,3 % pour les valeurs du CAC40. Le succès de la bourse de Paris est lié non seulement à l’ampleur des liquidités disponibles mais aussi au prompt rétablissement des entreprises qui ont retrouvé leur niveau de bénéfices d’avant-crise. Les plus fortes appréciation pour les cours sont à mettre au crédit de Vivendi, de la Société Générale, Hermès et Cap Gemini. En raison des problèmes d’approvisionnement en microprocesseurs et de la transition énergétique, les valeurs automobiles ont été orientées à la baisse durant l’année 2021.

CDE

Les investisseurs ont appris à gérer la pandémie et sont restés relativement stoïques face au variant Omicron. La plupart des gouvernements se sont abstenus, pour l’instant, d’imposer de nouveaux confinements ce qui a contribué à les rassurer. Les responsables des grands pays industrialisés ont au contraire concentré leurs efforts sur la vaccination et annulé les festivités de la Saint-Sylvestre pour la deuxième année consécutive.

Sur les autres grandes places financières, le Footsie a progressé de +14,3% en 2021 et le Dax de la Bourse de Francfort de 15,8 %. Le ratio cours sur bénéfices aux alentours de 15 en Europe est proche de la moyenne des années d’avant-crise.

En Asie, le Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a perdu 14,08 %, soit sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2011. De son côté, le CSI 300 des principales capitalisations des Bourses de Shanghai et Shenzhen a enregistré un repli de 5,20% en 2021, le premier en trois ans. Les places chinoises ont pâti des goulets d’étranglement pour certaines productions en lien avec l’application de strictes mesures sanitaires et de la  reprise en main par Pékin des secteurs de la technologie, des jeux vidéo et de l’immobilier. Les indices américains ont également une forte progression ; le S&P a  battu à 70 reprises son record durant l’année et augmenté de plus de 26 %. Dans leur ensemble, les marchés mondiaux regroupés au sein de l’indice ACWI de MSCI ont connu une hausse de près de 17 % en 2021 et leur valorisation s’approche désormais des 100 000 milliards de dollars. Sur l’année, le bitcoin s’est apprécié de 70 % avec de fortes fluctuations (-50 % au cours du printemps).

Sur un an, le pétrole a gagné plus de 50 %. Au mois d’octobre, le baril de Brent a  atteint plus de 85 dollars avant de se replier avec la résurgence de l’épidémie et la décision des autorités américaines de puiser dans les réserves stratégiques. La forte hausse du cours de l’énergie et des matières premières ont, avec les problèmes d’approvisionnements, favorisé un mouvement global de hausse des prix qui restera une des caractéristiques de l’année 2021. Malgré les annonces de sortie des politiques monétaires expansives et le regain d’inflation, les taux d’intérêt demeurent très faibles. En valeur réelle, ils sont fortement négatifs facilitant le financement de la dette publique.

Pour 2022, la prudence est de mise. Les incertitudes sur la pérennité de la croissance et de l’inflation sont importantes. Une accélération de l’inflation pourrait contraindre les banques centrales à resserrer plus rapidement que prévu leurs politiques monétaires, et peser en parallèle sur les marges des entreprises. Malgré tout, les profits sont attendus en hausse ce qui devrait jouer favorablement sur les cours. La croissance de l’économie mondiale devrait rester élevée.

CDE

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 31 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 153,03+0,94 %5 551,41
Dow Jones36 338,30+1,08 %30 409,56
Nasdaq15 644,97-0,05 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 884,86+0,31 %13 718,78
Footsie7 384,54+0,17%6 460,52
Euro Stoxx 504 298,41+1,02 %3 552,64
Nikkei 22528 791,71+0,03 %27 444,17
Shanghai Composite3 639,78+0,03 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,193 %+0,074 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,181 %+0,072 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,505 %+0,012 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1378+0,60 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 825,350+1,30 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)78,140+3,08 %51,290

La révolution des ETF

Les Exchange-Traded Fund (ETF), appelés également trackers, sont des fonds indiciels cotés en continu et négociés en Bourse de la même façon qu’une action. Ils ont tous le même objectif de répliquer à la hausse ou à la baisse l’évolution d’un indice ou d’un actif. Certains ETF répliquent la performance d’un indice boursier (NASDAQ, S&P 500, CAC 40, etc.) quand d’autres vont se focaliser sur un actif en particulier (les matières premières, la technologie, etc.). Depuis plusieurs années, les ETF rencontrent un réel engouement. Leur encours serait de 10 000 milliards de dollars à l’échelle mondiale. La part des ETF resterait néanmoins modeste, environ 4% des actifs financiers mondiaux évalués à plus de 200 000 milliards de dollars. Depuis le mois de janvier 2021, les fonds placés sur ces instruments financiers ont augmenté de près de 25 %. Sur 5 ans, la progression atteint 179 %. En 2005, ces placements ne représentaient que 426 millions de dollars, soit 23 fois moins.

Le succès des ETF repose sur leur simplicité. Il est possible d’acheter et de vendre des parts facilement car ils sont cotés en continu. Ils sont accessibles même avec un petit budget, par exemple 100 euros. Ils sont ainsi plébiscités par les jeunes épargnants qui en acquièrent en ligne. Le choix d’ETF est très large, permettant de répliquer un très grand nombre d’indices. Il est possible d’acheter un ETF sur les nouvelles technologies ou un ETF bas carbone. Les frais de gestion sont enfin particulièrement faibles, autour de  0,3 % par an. Par nature, les ETF sont des produits pouvant connaître d’amples fluctuations. Les ETF thématiques sont plus volatils que les ETF répliquant les grands indices.  Ils ne sont pas toujours liquides. Pour réduire ce dernier risque, il est conseillé d’acheter des ETF avec des encours importants. Selon une note de la Banque Richelieu, près de 50 % des ETF thématiques lancés au cours des dix dernières années ont disparu. Si l’encours placé baisse trop fortement, avec les faibles frais appliqués, les gestionnaires d’ETF préfèrent liquider le fonds.

Le Coin de l’Epargne du 18 décembre 2021

Quand Erdogan plonge dans les marchés « actions » dans le doute

Les investisseurs n’ont pas été surpris, plus qu’outre mesure, des annonces des banques centrales qui avaient été anticipées depuis plusieurs semaines. Ils ont, en revanche, réagi négativement aux déboires turques. Les valeurs bancaires ont fortement souffert de la décisions d’Erdogan de baisser à nouveau ses taux d’intérêt au moment même où l’inflation atteint un niveau élevé en Turquie, +7,4 % sur un an pour le troisième trimestre. La livre turque s’est dépréciée dès l’annonce de la baisse du taux directeur. Si au mois de janvier, un dollar s’échangeait contre 7 livres, vendredi 17 décembre, il valait plus de 15 livres. Cette chute rapide de la monnaie turque a entraîné celle de la bourse, -9 % pour la seule journée du vendredi 17 décembre. Compte tenu de la présence de nombreuses banques européennes en Turquie, le cours de leurs actions a été fortement affecté tout comme certaines entreprises industrielles y ayant des établissements. Les indices européens ont, de ce fait, reculé modestement durant cette semaine. Le marché américain, entre menace de ralentissement économique et accélération du programme de sortie de la politique monétaire exceptionnelle, a connu un recul plus marqué des valeurs « actions ». Les valeurs technologiques ont subi des prises de bénéfices et ont été délaissés par les investisseurs qui privilégient des valeurs plus traditionnelles. Le Nasdaq a diminué de près de 3 % sur la semaine. Malgré les annonces des banques centrales de réduire le soutien monétaire, les taux des obligations d’Etat étaient orientés à la baisse.

Les banques centrales à la manœuvre face à l’inflation

Les deux grandes banques centrales mondiales, la Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque centrale européenne (BCE) ont, cette semaine, décidé de fixer leur cadre respectif de sortie des politiques monétaires de crise. Les annonces interviennent dans un contexte de reprise marquée de l’inflation.

Le mercredi 15 décembre, la FED a décidé de ne pas toucher à ses taux directeurs qui fixent le loyer de l’argent à court terme. Ces derniers restent fixés entre zéro et 0,25 %, taux en vigueur depuis le mois de mars 2020. En revanche, la FED a tracé un chemin de normalisation plus rapide que prévu. Les taux directeurs devraient passer en moyenne à 0,9 % fin 2022, un chiffre supérieur à leur prévision de septembre, qui était de 0,4 %. Fin 2023, le loyer de l’argent est censé atteindre 1,6 % avec deux hausses prévues dans l’année, puis 2,1 % en 2024 (deux hausses aussi) et 2,5 % à long terme. Le montant de la réduction des achats d’actifs est, par ailleurs, relevé de 15 à 30 milliards de dollars par mois. Ces derniers devraient prendre fin en mars en lieu et place de juin.

Le Président de la FED a admis, lors de la conférence de presse faisant suite aux deux journées du comité de politique monétaire, que l’inflation qui s’est élevée à 6,8 % en novembre est plus forte et plus générale que prévu. La crainte d’une spirale inflation-salaires n’est pas complètement exclue d’autant plus que le taux de chômage s’est abaissé à 4,2 % en novembre. Jusqu’à présent, les augmentations de salaire n’ont pas été moteurs dans la résurgence de l’inflation. Les États-Unis sont confrontés à un faible taux de participation au marché du travail, du fait du vieillissement de la population et de la crainte du Covid. Des actifs préfèrent pour le moment rester en retrait du marché du travail. La banque centrale américaine a également révisé à la baisse, ses prévisions pour la croissance américaine, qui devrait être en 2021 de 5,5 %, contre 5,9 % anticipés lors des prévisions de septembre. En revanche, elle espère une croissance plus rapide en 2022, à 4,0 % contre 3,8 % estimés auparavant.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé, jeudi 16 décembre, qu’elle mettrait progressivement fin à son programme d’achats « urgence pandémie » (PEPP), doté d’une enveloppe de 1 850 milliards d’euros d’ici la fin du mois de mars 2022. La banque centrale continuera néanmoins à réinvestir « au moins jusqu’à la fin de 2024 » les montants correspondant aux intérêts et aux remboursements des titres qu’elle détient dans son portefeuille. Ces réinvestissements devraient représenter un peu moins de 15 milliards d’euros mensuels d’achats, contre environ 60 milliards actuellement dans le cadre du PEPP. Pour compenser partiellement cette différence et éviter un sevrage trop brutal des marchés, le programme d’achat « classique » de la BCE (APP, assets purchasing program) sera doublé au cours du deuxième trimestre. Il passera à 40 milliards d’euros par mois, avant de redescendre à 30 milliards au troisième trimestre 2022. Le retour à la normale interviendra au quatrième trimestre 2022 avec un volume d’achat ramené à 20 milliards par mois à partir d’octobre.

Par ailleurs, pour éviter toute tension sur le marché de la dette, la BCE a précisé qu’elle se laisserait une grande souplesse dans les réinvestissements du PEPP, notamment dans les situations à risque. Elle pourra ainsi continuer à acheter de la dette d’État grecque, qui n’est pas éligible à l’APP. Elle se réserve aussi le droit de relancer le programme d’urgence si nécessaire. La décision de la BCE a pu surprendre en intervenant en pleine 5e vague de l’épidémie. Elle s’inscrit avant tout dans la volonté de rassurer ceux qui craignent un emballement de l’inflation en zone euro, inflation qui a atteint le niveau record de 4,9 % au mois de novembre.

Confrontées à une hausse des prix à la consommation importante,  la Reserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre ont pris des mesures plus drastiques. La Banque d’Angleterre a ainsi décidé également jeudi 16 décembre une hausse de son taux directeur de 15 points de bases, à 0,25 %. De son côté, la Fed a annoncé mercredi soir qu’elle allait accélérer son tapering (l’extinction progressive de son programme d’achat) qui s’achèvera en mars. Ses membres prévoient désormais deux à trois hausses de taux l’an prochain. Pour la BCE, aucune hausse de taux n’est pour le moment prévue. Le taux de dépôt reste à -0,5 %, le taux de refinancement  0 % et le taux de la facilité de prêt marginal à 0,25 %.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 17 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 926,63-0,93 %5 551,41
Dow Jones35 365,44-1,68 %30 409,56
Nasdaq15 169,68-2,95 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 531,69-0,59 %13 718,78
Footsie7 269,92-0,30 %6 460,52
Euro Stoxx 504 161,35-0,90 %3 552,64
Nikkei 22528 437,77+1,46 %27 444,17
Shanghai Composite3 666,35+1,63 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,028 %-0,027 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,380 %-0,033 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,409 %-0,056 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1252-0,51 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 801,446+1,08 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)73,480-2,29 %51,290

Le Coin des Epargnants du 11 décembre 2021 – les marchés en mode positif

En attendant mieux

Après un mois de novembre marqué par la 5e vague de covid, l’apparition du variant Omicron et par la montée de l’inflation, les investisseurs espèrent que l’époque des fêtes sera porteuse de bonnes nouvelles. Les indices actions étaient orientées résolument à la hausse cette semaine.

 La publication des résultats de l’inflation du mois de décembre aux Etats-Unis n’a pas donné lieu à des réactions négatives. Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8 % le mois dernier, après une hausse de 0,9 % en octobre. Sur un an, la barre des 7 % n’a pas été franchie.  Avec 6,8 %, l’inflation n’en reste pas moins à un niveau inconnu depuis quarante ans. Avec la forte baisse des prix de l’énergie, ces dernières semaines, les économistes estiment que le mois dernier a probablement marqué un pic, tout en prévenant que la décrue ne devrait n’être que progressive.

Les marchés s’interrogent sur les conséquences économiques d’un éventuel durcissement des contraintes sanitaires face à l’émergence d’Omicron qui selon certaines études serait quatre fois plus transmissible que le variant Delta. La crainte d’un engorgement des hôpitaux contraignant à l’instauration de confinements au mois de janvier 2022 n’est pas complètement écartée même si les Etats occidentaux se sont lancés dans l’organisation d’une rapide campagne de rappel en matière de vaccination.

Même si le CAC 40 reste vendredi 10 décembre en-dessous des 7000 points, il a gagné plus de 3 % sur la semaine en phase avec les progressions des autres indices européens. Le Dow Jones a gagné de son côté 4 % et le Nasdaq plus de 3,5 %.

Sur le front des politiques monétaires, les investisseurs anticipent une accélération de la réduction des achats d’obligations lors de la réunion du comité de politique monétaire de la FED des 14 et 15 décembre. Nul n’évoque pour le moment une remontée des taux directeurs.  Les taux des obligations à dix ans ont, de leur côté, très légèrement remonté.

Le pétrole après plusieurs semaines de baisse a connu une augmentation de son cours de 7 % sur la semaine. Le marché est animé par des signaux contradictoires. La faible avancée du dossier sur le nucléaire avec l’Iran ne laisse pas augurer le retour de ce pays sur le marché pétrolier. La multiplication des restrictions sanitaires fait craindre, de son côté, une diminution de de la demande de carburant ?

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 10 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 991,68+3,34 %5 551,41
Dow Jones35 970,99+4,02 %30 409,56
Nasdaq15 629,72+3,62 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 623,31+2,99 %13 718,78
Footsie7 291,78+238 %6 460,52
Euro Stoxx 504 199,16+2,92 %3 552,64
Nikkei 22528 437,77+1,46 %27 444,17
Shanghai Composite3 666,35+1,63 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,001 %+0,031 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,347 %+0,043 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,465 %+0,082 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1320+0,04 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 783,285-0,03 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)74,790+7,69 %51,290

L’Europe, à l’heure des start-up

En 2021, sur les dix premiers mois de l’année, plus de 100 milliards de dollars ont été levés afin de financer le développement des start-up, contre 40 milliards de dollars en 2020 et 22 milliards de dollars en 2017. Le Vieux Continent rattrape ainsi son retard vis-à-vis des États-Unis  (230 milliards de dollars levés sur la même période) et les pays émergents d’Asie (110 milliards de dollars). La capitalisation boursière des entreprises technologiques européennes atteint désormais 3 000 milliards de dollars. Aux États-Unis, cette capitalisation s’élève à près de 20 000 milliards de dollars. La montée en puissance est notable car l’Europe a mis dix ans pour atteindre ses premiers 1 000 milliards de capitalisation, deux ans pour les 2 000 milliards, et seulement une année pour les 3 000. Le nombre de licornes (entreprise valorisée à plus d’un milliard de dollars) est de 321 en Europe, soit une progression de 98 % en un an. Celles valorisées à plus de dix milliards de dollars sont désormais au nombre de 26. De nombreuses start-up européennes se sont spécialisées dans la transition énergétique. En 2021, 11 % des montants levés ont servi à financer des projets définis comme « positifs pour la planète », soit une croissance de 600 % par rapport à 2017.  48 % des LPs (Limited Partners), 29 % des fonds de capital-risque et 32 % des business Angels européens assurent vouloir investir sur cette thématique l’an prochain, En France, 8,9 milliards de dollars ont été levés lors des neuf premiers mois de l’année 2020 avec l’espoir de franchir la barre des 10 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. Avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France est l’un des pays européens ayant réalisé les plus importantes opérations de levées de fonds pour les start-up. Au Royaume-Uni, en 2021, plus de 68 opérations portant sur plus de 100 millions de dollars ont été réalisées, contre 37 en Allemagne et 26 en France.

L’écart avec les États-Unis demeure considérable tant au niveau des capitalisations qu’au niveau de la densité de start-up. Parmi les obstacles au développement des start-up européennes figure le faible engagement des fonds de pension. Cette faiblesse tiendrait notamment à des contraintes d’ordre prudentiel.

En Europe, la création d’entreprises ne contribue pas suffisamment à l’intégration des minorités. Les start-ups européenne restent ainsi peu ouvertes à la diversité. Seulement 11 % d’entre elles ont parmi leurs membres fondateurs, des personnes issues des minorités quand ce ratio est trois fois supérieur aux États-Unis. Les investisseurs institutionnels financent avec difficulté ces entreprises, moins de 2 % des apports de capitaux. Les start-up jouent un rôle d’intégration plus important aux États-Unis et au Royaume-Uni qu’en Europe continentale.

Trois question à Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne: Placements, épargne, comment bien finir l’année ?

L’année 2021 se termine avec un rebond de l’inflation qui cohabite, pour le moment, avec des taux d’intérêt très bas. Les épargnants ayant investi en produits de taux sont ainsi mis à la diète. Est-ce que cette situation qualifiable en économie de « répression financière » est amenée à perdurer ?

En cette fin d’année, les épargnants qui ont privilégié, depuis le début de la crise sanitaire, les produits comme les livrets bancaires, les livrets d’épargne réglementée ou les fonds euros sont confrontés tout à la fois à la faiblesse récurrente des taux d’intérêt et à la hausse des prix. Les faibles taux sont la conséquence des politiques monétaires exceptionnelles ont mises en œuvre par les banques centrales au début de l’épidémie. Elles sont censées s’achever avec le retour à la normale de la situation tant sanitaire qu’économique. Si, aux États-Unis, une réduction progressive des rachats d’obligation doit intervenir à compter du mois de décembre, pour la zone euro, elle ne devrait débuter, au mieux, qu’en 2023. Pour la hausse des taux directeurs, les banques centrales se montrent, pour le moment, très prudentes. Depuis le milieu de l’année, avec le rebond économique qui se nourrit des plans de relance et de l’épargne stockée depuis le début de la pandémie, les prix sont orientés à la hausse. L’à-coup brutal de la demande génère des frictions car l’offre est encore pénalisée par la désorganisation des circuits d’approvisionnement engendrée par l’épidémie. Des pénuries de matières premières et de biens intermédiaires pèsent sur la production de biens de consommation. Elles provoquent des allongements des délais dans les livraisons. Dans ce contexte, l’inflation a dépassé, en octobre, 5 % aux États-Unis et 4 % au sein de la zone euro. Cette situation est une mauvaise nouvelle pour les épargnants qui ont investi dans des produits non-indexés.

Le CAC40 a battu au mois de novembre un record vieux de 21 ans. Les actions ne sont-elles pas surévaluées avec un risque de krach non négligeable ?

Les records sont faits pour être battus mais certains durent plus longtemps que d’autres. Le record du CAC40 de 2000 a tenu 21 ans. Parmi les grands indices boursiers, le CAC40 était le seul à ne pas avoir effacé les conséquences de l’éclatement de la bulle Internet. Les déboires de Vivendi et d’Orange, des valeurs financières après les crises de 2008 et de 2012 expliquent, en partie, cette anomalie. La désindustrialisation française, marquée par le recul du secteur automobile et le nombre réduit de grandes entreprises de haute technologie, a également pesé sur l’indice. Les politiques monétaires accommodantes, le fort rebond de l’économie après le confinement et les bons résultats des entreprises ont permis au CAC40 de dépasser, le 3 novembre 2021 le record de 6 944,77 points, établi le 4 septembre 2000. Il a depuis franchi la barre des 7 000 points.

Un krach est par nature difficile à prévoir. En l’état, la valeur des entreprises n’est pas exagérée au vu de leurs résultats. Les cours restent, par ailleurs, soutenus par la faiblesse des taux d’intérêt. Avec le regain d’inflation, des hypothèses de remontée plus rapide des taux ont été lancées. Il convient en la matière de ne pas surréagir. L’inflation est en hausse en lien avec les plans de relance engagés au sein de nombreux États et en particulier aux États-Unis. Dans ce pays, la consommation a connu un gain de 15 % par rapport à la période d’avant pandémie. Un tel bond ne peut conduire qu’à des tensions sur l’offre. Nous aurons une idée plus précise de la réalité durable de l’inflation dans le courant de l’année 2022. De toute façon, il faudra à un moment ou un autre sortir des politiques monétaires exceptionnelles. Les banques centrales sont conscientes que cette sortie sera un exercice périlleux afin d’éviter tout dérapage financier. Le cours des actions dépendra de la croissance européenne et mondiale, de l’évolution des relations entre les grandes zones économiques ainsi que de celle la pandémie. Ces facteurs d’incertitude incitent à opter pour une diversification de bon aloi au niveau de ces placements en privilégiant des valeurs résilientes.

Une part non négligeable des ménages se détourne des produits d’épargne traditionnels en optant soit pour le compte courant, soit pour des placements alternatifs comme le bitcoin. Comment appréciez-vous cette évolution et quelles sont les conséquences à terme ?

De nouveaux placements apparaissent en lien avec la blockchain. Les jeunes de moins de 35 ans sont de plus en plus attirés par ce type de placements digitaux alternatifs, ainsi que par les actions. Ils plébiscitent les ETF et le bitcoin. Selon l’enquête Cercle de l’Épargne/ Amphitéa, 20 % placent ce dernier parmi les placements les plus intéressants. En soi, ce cryptoactif ne rapporte ni intérêt, ni dividende. Le gain potentiel est purement spéculatif. Les jetons non fongibles (nft) constituent également un nouvel espace pour l’épargne. Un nft est un enregistrement, généralement sur la blockchain Ethereum, qui représente sous forme numérique, une image, un texte, ou une vidéo.

Le monde des cryptoactifs est propice à toutes les dérives et toutes les spéculations. Il est, cependant, indéniable qu’ils seront amenés à jouer un rôle croissant au sein de l’économie. En raison du système peu normé et peu encadré des cryptoactifs, les risques pris par les acquéreurs sont importants. Les banques centrales réfléchissent à la mise en place de monnaies digitales qui leur permettront de superviser l’espace financier digital. Si des gains sont réalisables avec le bitcoin et les nft, ils ne doivent pas masquer le fait que les risques sont importants et que le poids de ce type d’actifs dans une allocation se doit d’être marginal sous peine d’être exposé à d’importantes déconvenues.

A lire dans le Mensuel N°92 de décembre 2021

Le Coin des Epargnants du 4 décembre 2021

Après la surchauffe, la peur du ralentissement

Les places boursières après la forte chute de la semaine dernière ont stabilisé leurs positions. La résurgence de l’épidémie ainsi que l’apparition du variant omicron inquiètent les investisseurs. Ces derniers craignent un ralentissement de la croissance. Les résultats de l’emploi américain ne les a pas rassurés. Seulement 210 000 emplois ont été créés en novembre, contre 550 000 attendus. Le taux de chômage a néanmoins diminué de 0,4 point à 4,2 %, contre 4,5 % prévu. Le ralentissement de la création d’emplois a été amorcé avant la survenue du nouveau variant. Même si la hausse des salaires a été, en novembre moins forte que prévue, la Fed, pour contrecarrer l’inflation qui n’est plus jugée temporaire, devrait accélérer le processus de sortie de la politique monétaire exceptionnelle. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3 % sur un mois et s’est stabilisé à 4,8 % sur un an (+0,4 % et +5 % estimés respectivement).

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 3 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 765,52+0,38 %5 551,41
Dow Jones34 580,08-0,91 %30 409,56
Nasdaq15 085,47-2,62 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 169,98-0,57 %13 718,78
Footsie7 122,32+1,11 %6 460,52
Euro Stoxx 504 080,15-0,23 %3 552,64
Nikkei 22528 029,57-2,51 %27 444,17
Shanghai Composite3 607,43+0,24 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,032 %-0,064 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,3905 %-0,051 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,383 %-0,121 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1306-0,06 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 778,600-0,74 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)70,960-2,64 %51,290

Repli du taux d’épargne au troisième trimestre

Le taux d’épargne des ménages a, en France, diminué, au troisième trimestre 2021 de 3,8 points avec l’accélération de la consommation. Il s’élevait à 17,3 % du revenu disponible, contre 21,3 % au deuxième trimestre.

Le net rebond des dépenses de consommation consécutif à l’assouplissement des restrictions sanitaires, +5,7 % au troisième trimestre 2021 en euros courants, a conduit les ménages à réduire leur effort d’épargne financière dont le taux est passé de 10,3  à 6,5 % du revenu disponible brut. Néanmoins, le taux d’épargne global reste encore supérieur à son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

INSEE

Les taux des livrets bancaires restent très, très bas

Au mois d’octobre, le taux des livrets bancaires était, selon la Banque de France, stable à 0,09 %, soit à un niveau historiquement bas. Le taux moyen des plans d’épargne logement continue de baisser. Il était, en octobre, de 2,58 %.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

oct- 2020août-2021sept- 2021 (e)oct- 2021 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,460,410,410,41
Ménages0,680,630,630,63
dont : – dépôts à vue0,020,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,540,420,410,39
– comptes à terme > 2 ans (g)1,050,840,820,80
– livrets à taux réglementés (b)0,530,530,530,53
dont : livret A0,500,500,500,50
– livrets ordinaires0,120,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,632,602,592,58
SNF0,160,100,100,09
dont : – dépôts à vue0,090,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,160,130,130,12
– comptes à terme > 2 ans (g)0,950,680,670,65
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,51-0,55-0,55-0,55
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,65-0,59-0,48-0,35
BdF

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Rémunération des placements 

Inflation, épidémie, les marchés pris entre deux maux en novembre

Au mois de novembre, l’inflation a atteint près de 5 % au sein de la zone euro. Aux Etats-Unis, elle dépasse 6 %. Le Président de la FED a indiqué que l’inflation n’était plus transitoire donnant l’impression que l’arrêt progressif des rachats pourrait être accéléré. Depuis le milieu du mois de novembre, la reprise de l’épidémie de covid puis l’arrivée d’un nouveau variant pèsent également sur les cours des actions. Les investisseurs privilégient les placements sans et délaissent les valeurs pouvant faire les frais de cette reprise de l’épidémie. Les valeurs technologiques souffrent moins pour les mêmes raisons qu’au printemps 2020.

L’assurance vie en mode offensif

Au mois d’octobre 2021, la collecte nette de l’assurance vie a été positive, selon la Fédération Française de l’Assurance, de 2,7 milliards d’euros, contre 1,8 milliard d’euros au mois de septembre. La collecte nette du mois dernier est la plus élevée constatée depuis celle du mois de septembre 2019 (2,8 milliards d’euros). Depuis le début de l’année, la collecte nette de l’assurance vie a atteint 18,5 milliards d’euros, en hausse de +22,1 milliards d’euros par rapport à la même période de 2020 qui avait été marquée par le premier confinement. Elle reste en recul de près de 4 milliards d’euros par rapport à celle de 2019 sur la même période.

La collecte du mois d’octobre a été portée par les cotisations qui ont atteint 13,2 milliards d’euros, contre 11,5 milliards d’euros au mois de septembre. Depuis le début de l’année, les cotisations s’établissent à 124,5 milliards d’euros, en hausse de +31,4 milliards d’euros et +2,9 milliards d’euros par rapport à la même période de 2020 et 2019 respectivement. Les unités de comptes ont représenté 38 % de la collecte, soit le taux moyen de ces dix derniers mois.  

Le montant des prestations versées sur le mois d’octobre 2021 s’est élevé à 10,5 milliards d’euros, contre 9,8 milliards d’euros au mois de septembre.

Fin octobre 2021, les encours des contrats d’assurance vie atteignaient 1 861 milliards d’euros, en progression de +6 % sur un an.

L’assurance vie profite du regain d’optimisme des ménages avec l’amélioration de la situation sanitaire entre le mois de juin et d’octobre de cette année. En octobre, les ménages ont privilégié un peu plus que lors des derniers mois les placements à plus long terme comme l’assurance vie. Ce choix demeure encore mesuré sachant que la situation sanitaire reste complexe comme malheureusement le prouvent les dernières annonces sur le front de l’épidémie. Les ménages français ont durant l’été tout à la fois accru leur dépenses de consommation entrainant une baisse de leur taux d’épargne autour de 17 % du revenu disponible brut et placer à long terme sans pour autant toujours à leurs liquidités. L’encours dépôts à vue des ménages demeure à un niveau toujours historique, plus de 511 milliards d’euros au mois de septembre selon la Banque de France, preuve que le dégonflement de la cagnotte covid n’a pas encore commencé.

La résurgence de l’épidémie depuis le mois de novembre pourrait infléchir légèrement le montant de la collecte dans les prochains mois.

FFA

Le Coin des Epargnants du 6 novembre 2021 : l’ivresse des sommets

Vingt et un an après…, l’ivresse des sommets

Les records sont faits pour être battus mais certains durent plus longtemps que d’autres. Le record du CAC 40 a tenu 21 ans. Parmi les grands indices boursiers, il était de loin le plus vieux. Après l’éclatement de la bulle Internet, les déboires de Vivendi et d’Orange, l’indice boursier parisien avait souffert de la forte présence des valeurs financières qui ont été touchées par la crise de 2008, puis par celle de 2012. La désindustrialisation française marquée par le recul du secteur automobile et le nombre réduit de grandes entreprises de haute technologie expliquent la longévité du record du 4 septembre 2000. Mercredi 3 novembre 2021, le mythique 6 944,77 points est tombé. Le CAC 40 qui a gagné plus de 3 % sur la semaine et plus de 40 % depuis le 1er janvier a même réussi à franchir la barre des 7000 points pour terminer à 7.040,79 points. Avec une hausse de 0,76 % vendredi, il a au passage enregistré une septième séance consécutive de gains, une série inédite depuis avril 2019. L’indice parisien est dopé par les bons résultats des entreprises, en particulier celles du secteur du luxe ainsi que celles du secteur bancaire. Il fait fi pour le moment des menaces inflationnistes et de l’annonce de la réduction progressive des rachats d’obligations de la FED. Les investisseurs estiment que les banques centrales ne sortiront que très progressivement des politiques monétaires accommodantes. Les taux d’intérêt à long terme ont, par ailleurs, reculé fortement cette semaine. Les  investisseurs ont été également rassurés par les bons résultats, en octobre, de l’emploi américain. Aux Etats-Unis, le taux de chômage a reculé à 4,6 % (-0,2 point), et 531 000 emplois ont  été créés le mois dernier, secteurs public et privé confondus. Ce résultat est supérieur à celui des prévisions des analystes (400 000 attendus). Après la contreperformance de septembre, le dynamisme du marché du travail semble être de retour. Les créations d’emplois ont été particulièrement élevées dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, dans les services professionnels et commerciaux, dans l’industrie de fabrication, ainsi que dans le transport et l’entreposage. Ces créations sont en phase avec les derniers chiffres de la confiance des consommateurs et de l’activité dans le secteur des services.

Si 18,2 millions d’emplois détruits pendant la pandémie ont été recréés, il en manque toujours 4,2 millions à l’appel, mais, comme dans de nombreux pays,  paradoxalement, les travailleurs ne sont pas assez nombreux pour occuper les millions de postes vacants dans les restaurants, entrepôts, services de livraison, usines, crèches, etc. 5 millions de personnes auraient déserté le monde du travail depuis le début de la crise sanitaire.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 5 novembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 040,79+3,08 %5 551,41
Dow Jones36 327,95+1,42 %30 409,56
Nasdaq15 971,59+3,05 %12 870,00
Dax Xetra Allemand16 054,36+2,33 %13 718,78
Footsie7 303,96+0,92 %6 460,52
Euro Stoxx 504 363,04+2,65 %3 552,64
Nikkei 22529 611,57+2,49 %27 444,17
Shanghai Composite3 491,57-1,57 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,054 %-0,218 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,282 %-0,174 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,460 %-0,106 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1559-0,01 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 813,900+1,81 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)82,68-1,17 %51,290

Les banques centrales et la sortie des politiques monétaires exceptionnelles

Mercredi 3 avril, la Réserve fédérale américaine a annoncé qu’elle commencerait dès le mois de novembre à réduire ses achats d’actifs réalisés depuis le début de la pandémie afin de soutenir l’activité. Depuis plus de dix-huit mois, la Fed achète mensuellement pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires (MBS). A compter du mois de novembre, les achats mensuels de bons du Trésor seront réduits de 10 milliards de dollars et les MBS de 5 milliards, Ce processus de réduction s’étalera sur plusieurs mois pour s’achever l’an prochain.

Les investisseurs avaient anticipé cette décision, la Fed ayant envoyé des messages clairs sur le sujet depuis plusieurs semaines. Le ralentissement de la croissance au troisième trimestre à 2 % (contre 6,7 % au deuxième) n’a pas modifié sa position. Elle estime que ce ralentissement est la conséquence des goulots d’étranglement. Les craintes sur l’inflation ont pris le dessus dans le débat public, avec une hausse des prix à la consommation de 4,4 % sur un an (3,6 % hors alimentation et énergie). Malgré tout, la Fed se veut rassurante sur le sujet. Le communiqué précise ainsi que « l’inflation est élevée, reflétant en grande partie des facteurs qui devraient être transitoires ».

Les investisseurs spéculent désormais sur la date de la remontée des taux d’intérêt. Fin septembre, la prévision médiane des directeurs de la Fed évoquait des taux d’intérêt à 0,3 % fin 2022. D’autres banques centrales ont commencé à infléchir leur politique monétaire, y compris en matière de taux d’intérêt. La Banque du Canada a notamment avancé son horizon de remontée des taux.

La Banque d’Angleterre a laissé inchangé son taux directeur à 0,1 %, à contre-courant des attentes des investisseurs qui avaient pronostiqué une augmentation de 15 points de base à 0,25 %. Elle a également maintenu son programme de rachats d’actifs inchangé à 895 milliards de livres, à l’issue de sa réunion du 4 novembre 2021. L’annonce a provoqué un recul de la livre. La Banque centrale a privilégié la croissance face au risque de dérapage inflationniste. Les perspectives économiques sont moins favorables qu’envisagées en août. « La croissance est quelque peu freinée par les perturbations dans la chaîne logistique », explique le communiqué, signalant également des signes d’un ralentissement de la demande chez les consommateurs. De son côté, la présidente de la BCE, Christine Lagarde considère qu’une hausse de taux serait « un vent contraire injustifié pour la reprise ».

La pierre de plus en plus inaccessible

Selon la dernière enquête du Cercle de l’Épargne et Amphitéa, 62 % des Français jugent le placement immobilier intéressant. Ils sont 92 % à considérer qu’il est important d’être propriétaire de sa résidence principale. Si 58 % le sont effectivement, les 42 % restant ont de plus en plus de difficultés à acquérir un logement en raison de l’augmentation des prix. Selon une récente enquête réalisée par Harris Interactive pour l’agence immobilière en ligne Imop, 66 % des sondés estiment ne pas disposer des revenus suffisants pour devenir propriétaires, dont 47 % qui en seraient convaincus. Pour près de 7 Français sur 10, le manque d’apport personnel est le problème numéro un. Parmi les personnes actuellement non-propriétaires, seules 26 % pensent avoir à la fois des revenus et un apport suffisants pour devenir propriétaire.

Selon cette même étude, 48 % des sondés préfèrent renoncer à la propriété afin de pouvoir dépenser davantage au quotidien. Les plus jeunes considèrent que l’investissement immobilier n’est plus une voie de passage obligée. 65 % ne seraient pas disposés à réaliser des sacrifices financiers afin de devenir propriétaires. L’augmentation des prix de l’immobilier est citée, sans surprise, comme facteur dissuasif. Deux tiers des Français ne croient pas à une baisse ou même à une stabilisation des prix dans les prochains mois.

Le Coin des Epargnants du 29 octobre 2021 : un beau mois d’octobre

Le beau mois d’octobre

Contrairement à sa légende, octobre a réussi aux marchés « actions » après un mois de septembre chafouin. Si la fin de l’été avait été un peu complexe en raison des craintes inflationnistes et de la persistance de l’épidémie, le début de l’automne prend la forme d’un été indien avec des cours qui ont repris le chemin de la hausse. Ils ont signé leur plus forte progression mensuelle depuis le mois de mars. Sur un mois, le CAC 40 a augmenté de près de 5 %. A 6 830 points, le CAC 40 est à nouveau à proximité de son record absolu datant du mois de septembre 2000 (6944 points). Les deux principaux indices boursiers américains, le S & P 500 et le Nasdaq, ont enregistré de nouveaux plus hauts jeudi avec des progressions, de plus de 6 % en octobre. Ces derniers jours, les marchés ont été dopés par les résultats des entreprises meilleurs qu’attendus, résultats qui ont compensé ceux concernant les prix et les indicateurs annonçant un ralentissement de la croissance.

Si les taux des obligations d’Etat aux Etats-Unis ont baissé au cours de la dernière semaine d’octobre, en Europe, les écarts entre les Etats du Sud, France comprise, et l’Allemagne, se sont accrus avec les tensions inflationnistes.

Microsoft, la première capitalisation boursière mondiale

Dans les années 1990, Microsoft symbolisait la toute-puissance de l’informatique pré-Internet des ordinateurs individuels avec le succès planétaire des différentes versions de Windows. Un temps éclipsée par Google et Apple, la firme de Bill Gates a été contrainte de à revoir son modèle de fond en comble. De vendeur de logiciels, Microsoft est devenu une société de services qui tire désormais ses ressources des abonnements et du « cloud ».

Vendredi 29 octobre, Microsoft affichait à l’ouverture des marchés américains une capitalisation boursière de 2 444 milliards de dollars grâce à une augmentation de 45 % de son titre depuis le début de l’année. Les profits ont atteint 20 milliards de dollars lors du dernier trimestre, battant de 4 milliards son précédent record inscrit trois mois plus tôt. Le groupe dirigé par Satya Nadella depuis 2014 bénéficie de l’engouement des entreprises pour l’informatique dématérialisée en période de pandémie. Microsoft conquiert des parts de marché dans les ordinateurs personnels, en se positionnant sur du haut de gamme et sur les consoles de jeux qui représentent plus d’un tiers de ses revenus. Au niveau des ordinateurs, Microsoft est en concurrence avec Apple qui peine à moderniser ses IMac et ses MacBook ; la firme de Redmond ose même défier cette dernière sur le terrain des Smartphone avec son tout nouveau Surface Duo comportant deux écrans. Apple, qui affichait il y encore peu près de 2 600 milliards de dollars de capitalisation, subit le contrecoup des difficultés d’approvisionnement. Les pénuries de semi-conducteurs lui ont coûté plus de 6 milliards de dollars de chiffre d’affaires au cours du dernier trimestre. Depuis le début de l’année, le titre n’a gagné que 15 %, une performance trois fois plus faible que celle de son concurrent historique.


 Résultats 29 octobre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 830,34+1,44 %5 551,41
Dow Jones35 819,56+0,40 %30 409,56
Nasdaq15 498,39+2,70 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 688,77+0,94 %13 718,78
Footsie7 237,57+0,46 %6 460,52
Euro Stoxx 504 250,56+1,47 %3 552,64
Nikkei 22528 892,69+0,30 %27 444,17
Shanghai Composite3 547,34-0,98 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,272 %+0,030 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,108 %-0,005 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,566 %-0,096 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1543-0,80 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 779,040-0,85 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)83,640-2,31 %51,290

L’assurance vie, une rentrée en douceur

L’assurance vie a enregistré, au mois de septembre 2021, sa 12e collecte nette positive avec un gain, selon la Fédération Française de l’Assurance, de 1,8 milliard d’euros, en retraite de 0,3 milliard d’euros par rapport au mois d’août. Au mois de septembre 2020, la décollecte avait atteint 0,2 milliard d’euros. En 2019, avant l’épidémie, la collecte nette en septembre s’était élevé à 2,8 milliards d’euros. Le mois de septembre est, en règle générale, assez moyen pour l’assurance vie, les ménages devant faire face aux dépenses de rentrées. Quatre décollectes ont été enregistrées ces dix dernières années pour le mois de septembre.

Sur les neuf premiers mois de l’année 2021, la collecte nette s’élève  à +15,8 milliards d’euros, contre −4,0 milliards d’euros par rapport à la même période de 2020 marquée par les effets de la crise sanitaire.

Les cotisations brutes de l’assurance vie ont presque retrouvé leur niveau d’avant crise. En septembre, elles se sont élevées à  11,5 milliards d’euros, en hausse de +2,1 milliards d’euros par rapport au même mois de 2020 (9,4 milliards d’euros) et en léger retrait par rapport au résultat de septembre 2019 (12 milliards d’euros). Depuis le début de l’année, elles s’établissent à 111,4 milliards d’euros. Le montant des prestations versées sur le mois de septembre 2021 a atteint 9,7 milliards d’euros contre 8,1 milliards d’euros au mois d’août. Ce résultat est proche de celui du mois de septembre 2020 (9,6 milliards d’euros) et de celui de septembre 2019 (9,3 milliards d’euros).

La part des unités de compte dans la collecte brute se maintient à un haut niveau, 37 % en septembre et 38 % sur les neuf premiers mois de l’année. Ce résultat s’explique par la bonne tenue des marchés financiers et par les consignes données aux réseaux commerciaux visant à encourager ce type de supports.

Les résultats de l’assurance vie de ces derniers mois confirme le retour à la normale. Elle conforte ainsi sa place de premier placement financier des ménages. L’enquête du Cercle de l’Epargne/Amphitéa du mois de septembre 2021 indiquait, à ce propos, que l’assurance vie, après l’immobilier, est le placement le plus attractif pour les Français (48 %). Elle devance de loin tous les autres produits d’épargne. La crise sanitaire n’a pas affecté la hiérarchie des placements même si le Livret A est en légère hausse jouant son rôle de valeur refuge.

L’enquête du Cercle de l’Epargne / Amphitéa souligne également que 47 % des sondés souhaitent conserver l’argent mis de côté, en raison de la crise sanitaire, 157 milliards d’euros, sous forme liquide et mobilisable à tout moment. 33 % souhaitent même augmenter leur effort d’épargne. Seulement 26 % seraient prêts à utiliser tout ou partie de leur cagnotte pour réaliser des achats et 12 % sont disposés à réallouer cette épargne liquide vers des placements à long terme (assurance vie, actions, Plan d’Épargne Retraite, etc.). Cet attentisme explique l’absence de rebond post covid pour l’assurance vie.

Dans les prochains mois, l’assurance vie devrait continuer à enregistrer des collectes nettes positives, d’autant plus qu’après l’euphorie immobilière post-covid, une accalmie semble se dessiner à l’automne.

Le Coin des Epargnants du 23 octobre 2021

Attentisme sur le marché « action » et la fête continue pour le bitcoin

La crainte d’un krach immobilier s’est estompée en Chine, rassurant les investisseurs internationaux. De son côté, le Bitcoin a battu un nouveau record cette semaine en se rapprochant des 67 000 dollars. La création d’ETF (Exchange Traded Funds) sur le bitcoin dope le marché tout comme les menaces inflationnistes. Sur les marchés « actions » entre bonnes et mauvaises nouvelles, l’attentisme prime dans l’attente de l’évolution des politiques monétaires. Le CAC 40 a progressé de 0,09 % sur la semaine quand le Daxx allemand et le Footsie britannique ont été en très légère baisse. Les indices américains ont continué à progresser plus vivement. Les taux d’intérêt continuent, de leur côté, à augmenter. Par ailleurs, il est à noter que l’euro s’apprécie légèrement depuis deux semaines, revenant au-dessus de 1,16 dollar.

La croissance semble buter en Europe sur les hausses de prix des matières premières et de l’énergie ainsi que sur les pénuries. Les enquêtes de l’institut IHS Markit auprès des entreprises européennes indique une moindre progression de l’activité. L’indice PMI dans la zone euro a reculé à 54,3 points en octobre contre 56,2 points le mois précédent. Il s’agit d’un plus bas depuis six mois. L’indice restant au-dessus de 50 signifie néanmoins que, du point de vue des chefs d’entreprise, l’activité économique croît toujours. Simplement, elle progresse moins vite que cet été. Les économistes d’IHS Markit soulignent que « l’allongement des délais de livraison des consommations intermédiaires signalé au cours du mois par les répondants à l’enquête a été le deuxième plus important enregistré en plus de vingt ans d’enquête, les pénuries d’approvisionnement et les problèmes de transport s’étant à nouveau aggravés en octobre ». L’industrie automobile est la plus touchée par les problèmes d’approvisionnement, ce qui pénalise avant tout l’Allemagne, la plus exposée à cette activité. La production manufacturière dans la zone euro a ainsi le taux de croissance le plus faible depuis les confinements du printemps 2020. L’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie commencent à se faire ressentir de plus en plus nettement. En Allemagne, les prix à la production ont progressé en octobre de 14,2 %, selon l’institut de statistique du pays, Destatis. Il s’agit de la plus forte hausse depuis octobre 1974, c’est-à-dire lors du premier choc pétrolier. Dans la zone euro, les prix moyens facturés pour les biens et les services ont augmenté à un rythme inégalé depuis plus de vingt ans. Cette inflation pourrait remettre en cause les prévisions de croissance pour 2022. Néanmoins, plusieurs indicateurs restent bien orientés. Les commandes à l’industrie sont toujours soutenues et le marché du travail reste dynamique. Selon IHS Markit, en octobre, l’emploi a affiché sa plus forte croissance depuis 21 ans, à égalité avec juillet 2021. Ces créations d’emplois vont renforcer encore la demande à terme et nourrir la croissance de la zone euro.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 22 octobre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 733,69+0,09 %5 551,41
Dow Jones35 677,02+1,08 %30 409,56
Nasdaq15 090,20+1,29 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 542,98-0,28 %13 718,78
Footsie7 204,55-0,41 %6 460,52
Euro Stoxx 504 188,81+0,14 %3 552,64
Nikkei 22528 804,85-0,91 %27 444,17
Shanghai Composite3 582,60+0,29 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,242 %+0,070 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,103 %+0,064 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,662 %+0,090 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1627+0,21 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 783,890+0,95 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)84,780+0,04 %51,290

Les Français n’ont pas commencé à puiser dans leur cassette « covid »

Avec le maintien de leur pouvoir d’achat, les ménages ont pu maintenir un fort taux d’épargne au cours du deuxième trimestre. Le troisième confinement les a, en effet, conduits à renoncer de manière forcée à certaines dépenses. La levée des contraintes sanitaires à partir du mois de mai a certes permis un rebond des dépenses de la consommation à la fin du trimestre, expliquant la légère décrue du taux d’épargne qui est passé du premier au deuxième trimestre 2021 de 21,6 à 21,4 % du revenu disponible brut. Il reste plus de cinq points au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15 %).

INSEE

Les Français n’ont pas durant le deuxième trimestre puisé dans leur bas de laine. Ils ont simplement réduit, de manière très modérée, leur effort d’épargne. Ils demeurent prudents et attentistes face à un contexte économique et sanitaire incertain. Le retour au taux d’épargne de longue tendance, autour de 15 % suppose une normalisation de la situation.

Les ménages ont durant le premier semestre privilégié la liquidité et la sécurité au rendement, les premiers placements étant les dépôts à vue, les livrets d’épargne réglementée et les livrets bancaires fiscalisés. La bonne tenue des actions et des unités de compte reste marginale par rapport à la tendance de fond. Elle dénote néanmoins l’acceptation d’une prise de risques en contrepartie d’un rendement potentiel plus élevé de la part de certains épargnants.

Confiance en baisse, épargne en hausse

Au mois d’août, avec la montée en puissance de la quatrième vague de Covid, la confiance des ménages, en France, a, selon l’INSEE légèrement diminué. A 99, l’indicateur qui la synthétise perd un point et repasse en-dessous de sa moyenne de longue période (100).

CDE – INSEE

En août, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future a diminué de deux points. Celui relatif à leur situation financière personnelle passée perd également  un point. Ces deux soldes demeurent néanmoins bien au-dessus de leur moyenne de longue période.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est stable, au-dessus de sa moyenne de longue période. En août, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente à nouveau, après trois mois consécutifs de baisse. Le solde correspondant gagne trois points, et reste très au-dessus de sa moyenne. Cette remontée de l’opportunité d’épargner traduit la crainte d’une détérioration de la situation dans les prochains mois. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne actuelle augmente de trois points. Preuve d’une inquiétude en augmentation, le solde d’opinion relatif à leur capacité d’épargne future perd deux points. Ces deux soldes restent très au-dessus de leur moyenne de longue période.

CDE – INSEE

En août, dans le prolongement des résultats précédents, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’améliorera au cours des douze prochains mois est en nette baisse pour le deuxième mois consécutif. Le solde correspondant perd neuf points et passe en dessous de sa moyenne. À l’inverse, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois augmente très légèrement. Le solde correspondant gagne un point mais reste très en dessous de sa moyenne de longue période.

Les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage sont stables en août. Le solde correspondant se maintient en dessous de sa moyenne de longue période.

En août, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois augmente légèrement. Le solde correspondant gagne deux points et se situe au-dessus de sa moyenne, franchie en juillet après une nette hausse.

Les ménages estimant que les prix augmenteront au cours des douze prochains mois sont un peu plus nombreux en août. Le solde correspondant gagne deux points et reste au-dessus de sa moyenne de longue période.

L’enquête de l’INSEE souligne que les Français restent très sensibles à l’évolution de la situation sanitaire. La crainte d’une dégradation au moment de la rentrée est partagée par un nombre croissant de ménages. Le retour de l’attentisme pourrait peser sur la consommation en septembre. En revanche, les Français restent globalement optimistes en ce qui concerne l’emploi.

Les ménages français, l’épargne avant tout

Le taux d’épargne des ménages s’est élevé au premier trimestre 2021 à 21,7 % du revenu disponible brut contre 21 % au cours du dernier trimestre 2020. Ce taux était de 15 % avant la crise sanitaire. Le taux d’épargne financière est à l’origine de cette progression. Il est, en effet, passé de 5 à 12,9 % de 2019 au premier trimestre 2021. De manière forcée et par précaution, les ménages ont accru leur épargne. Les produits de taux, le numéraire et les dépôts à vue sont les grands gagnants de la période atypique dans laquelle nous évoluons depuis le mois de mars 2020.

Banque de France

A la fin du premier trimestre 2021, les placements financiers des ménages, en France atteignaient 5755,8 milliards d’euros, contre 5665,5 milliards d’euros à la fin de l’année dernière. Cette progression s’explique par le taux d’épargne qui demeure élevé en lien avec le confinement qui s’est appliqué jusqu’au mois de mai et également par la bonne tenue des marchés financiers.

Banque de France

Cercle de l’Epargne – données Banque de France

L’encours des produits de taux représentait au premier trimestre 2021 3667 milliards d’euros, soit 63 % des placements financiers. Le numéraire et les dépôts à vue à fin mars 2021 s’élevaient à 724,4 milliards d’euros. Les dépôts bancaires rémunérés ont atteint 1125 milliards d’euros dont 825,9 milliards d’euros pour l’épargne réglementée. L’encours de l’assurance vie et de l’épargne retraite en fonds euros était de 1678,8 milliards d’euros. Les unités de compte de l’assurance vie et de l’épargne retraite ont atteint, de leur côté 436 milliards d’euros à la fin du premier trimestre 2021.

Au premier trimestre 2021, le flux de placements financiers a atteint 42 milliards d’euros, contre 36,9 milliards d’euros au dernier trimestre 2020. Le premier confinement avait donné lieu au deuxième trimestre 2020 à un flux d’épargne de 79,8 milliards d’euros. Pour l’ensemble de l’année 2020, les flux de placement avaient atteint 205,2 milliards d’euros, contre 129,7 milliards d’euros en 2019.

Banque de France

Sur un an, les flux de placements des ménages restent toujours à des niveaux historiques, 202,9 milliards d’euros. Ils sont toujours orientés très majoritairement vers les actifs sous forme de produits de taux (162,9 milliards d’euros), ce qui constitue un nouveau record.

Les ménages ont, au cours du premier trimestre, continué à privilégier le numéraire, les dépôts à vue et sur livrets d’épargne réglementée (26,9 milliards d’euros après 25,5 milliards au quatrième trimestre 2020). Les flux d’actifs sous forme de produits de fonds propres sont portés par l’accroissement des flux en actions non cotées et autres participations et surtout par une progression des placements d’assurance-vie en unités de compte (7,6 milliards après 4,1 milliards au quatrième trimestre).

Au deuxième trimestre, les ménages ont continué d’augmenter leurs liquidités, les dépôts à vue atteignant près de 500 milliards d’euros à la fin du mois de juin. Avec le déconfinement intervenu à partir du mois de mai, les livrets réglementés ont connu une moindre collecte, voire une décollecte pour certains d’entre eux (Livrets Jeunes, Plan d’Epargne Populaire). L’assurance vie a renoué avec son rythme de croisière d’avant crise sans pour autant compenser les pertes enregistrées en 2020. En revanche, la proportion des unités de compte au sein de la collecte brute a atteint des niveaux sans précédent depuis l’éclatement de la bulle Internet.

Le Coin de l’Epargne du 24 juillet 2021 : cohabitons avec le virus

La bourse reprend des couleurs

Après trois semaines consécutives de recul, le CAC 40 a regagné 1,68 %cette semaine  et cela malgré une contraction de 2,54 % lundi dernier. L’indice parisien a terminé à quelques encablures de la ligne des 6600 points (6 568,82 points). Ce regain de forme a été rendu possible par la publication de bons résultats de la part de plusieurs entreprises et d’indices d’activité ainsi que par le discours très accommodant de la Présidente de la  Banque centrale européenne. La baisse rapide de la fin de semaine dernière et du début de cette semaine a conduit des investisseurs à réaliser des achats provoquant un rebond.

En juillet, l’indice composite calculé par IHS Markit, qui mesure l’activité manufacturière comme celle des services, a battu un record vieux de 21 ans, à 60,6 points, en version préliminaire. La situation diffère néanmoins entre l’Allemagne où la reprise se confirme, et la France qui connaît un ralentissement en raison d’une pénurie de matériaux et de retards de livraisons. Si en fin de semaine, les investisseurs ont voulu oublier la menace du variant delta, elle reste néanmoins présente et pourrait entraîner une nouvelle rechute des marchés « actions ». Ces derniers ont par ailleurs compris que la politique monétaire dans la zone euro devrait rester ultra-accommodante, pour reprendre la tonalité du communiqué de la BCE. Cette dernière semble désormaisaccepter une inflation au-dessus de l’objectif de 2 %. Les prévisions d’inflation pour la zone euro prévoit que celle-ci restera assez faible à la sortie de la période de normalisation. Elle pourrait n’être que de 1,4 % en 2023. Les investisseurs suivront avec attention la réunion de la Réserve Fédérale prévue mercredi prochain. La question d’une réduction du montant des achats d’actifs, actuellement de 120 milliards de dollars par mois, devrait être largement débattue. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont continué de baisser, le taux de l’OAT étant désormais de -0,085 %.

Malgré l’accord OPEP + prévoyant une augmentation de l’offre, le prix du baril de pétrole Brent est resté au-dessus des 70 dollars grâce à une bonne tenue de la demande. Les responsables de plusieurs compagnies aériennes américaines ont déclaré que le redémarrage de l’activité aérienne était plus soutenu que prévu.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 23 juillet 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 568,82+1,68 %5 551,41
Dow Jones35 061,55+1,08 %30 409,56
Nasdaq14 836,992,84 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 669,29+0,83 %13 718,78
Footsie7 027,58+0,28 %6 460,52
Euro Stoxx 504 109,10+1,82 %3 552,64
Nikkei 22527 548,00-1,63 %27 444,17
Shanghai Composite3 550,40+1,00 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,085 %-0,066 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,417 %-0,062 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,285 %-0,022 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1768-0,35 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 802,240-0,61 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)73,970+0,83 %51,290

Le Livret A entre deux eaux

Au mois de juin, la collecte nette du Livret A a été nulle, les versements ont parfaitement équilibré les retraits. La collecte de juin est inférieure à celle du mois de mai (1,81 milliard d’euros) et à celle de juin 2020 (2,96 milliards d’euros). Le mois de juin est traditionnellement médiocre pour le Livret A avec des collectes qui sont, en moyenne, inférieures à 1 milliard d’euros lors de ces dix dernières années. Le résultat de juin 2021 tranche avec les cinq mois précédents qui avaient été marqués par les mesures sanitaires et le troisième confinement. Les Français se sont fait plaisir en investissant les restaurants, les bars et les lieux de loisirs. Ils ont retrouvé le chemin de la consommation et ont préparé leurs vacances. Malgré tout, ils n’ont pas touché à leur cagnotte Covid, preuve qu’ils demeurent prudents face à une situation sanitaire et économique hautement instable. Compte tenu du niveau historique atteint par le Livret A, un mouvement de décollecte n’aurait pas été surprenant si les conditions économiques et sanitaires s’y étaient prêtées.

Lors du premier semestre 2021, la collecte du Livret A s’est élevée à 16,74 milliards d’euros, soit légèrement moins que sur la même période de 2020 (20,41 milliards d’euros). Le premier confinement avait entraîné un afflux important sur les livrets défiscalisés.

Depuis le début de la crise sanitaire (mars 2020), la collecte du Livret A a atteint 37,75 milliards d’euros faisant de ce produit le principal réceptacle de l’épargne Covid juste derrière les dépôts à vue (50 milliards d’euros).

De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu une collecte nette positive de 40 millions d’euros en juin, contre 510 millions d’euros en mai dernier et 730 millions en juin 2020. Pour le premier semestre, la collecte a été de 4,03 milliards d’euros sur ce produit.

L’encours du Livret A reste toujours à un niveau historique de 343,3 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élève désormais à 125,8 milliards d’euros.

Si les Français devraient continuer à se faire plaisir durant la saison estivale en consommant, la recrudescence de l’épidémie devrait cependant les inciter à conserver un niveau élevé d’épargne de précaution. La collecte du Livret A devrait donc se situer autour de zéro dans les prochains mois. Les Français attendront la suite de l’histoire avant de toucher réellement à leur cassette. En cas de durcissement des mesures sanitaires, une remontée de la collecte n’est pas impossible.

Dans le passé, le second semestre est davantage axé sur les dépenses que sur l’épargne. La rentrée scolaire et les fêtes de fin d’années conduisent généralement les ménages à puiser dans leurs produits d’épargne. Il en sera certainement de même en 2021 mais les Français conserveront un regard sur l’évolution de la situation sanitaire.

Cercle de l’Épargne – données CDC

Comment lutter contre la hausse de l’immobilier ?

Aux États-Unis comme au sein de la zone euro, de plus en plus de voix s’élèvent pour souligner les dangers de l’augmentation des prix de l’immobilier. Eric Rosengren, le Président de la Réserve fédérale de Boston,  et James Bullard, Président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, ont ainsi réclamé une évolution de la politique monétaire qui évite les hausses excessives des prix des logements.

Depuis 1998, le prix des logements a été multiplié par plus de trois aux États-Unis et par plus de deux au sein de la zone euro. Sur la même période, la base monétaire a été multipliée par huit aux États-Unis et par six au sein de la zone euro. La hausse s’accélère avec la baisse des taux d’intérêts et le recours massif des banques à des rachats d’obligations. L’abondance de liquidités et les faibles taux se traduisent automatiquement par une hausse des prix et cela d’autant plus que l’offre de logements est contrainte par une réglementation de plus en plus stricte. 

Jusqu’à maintenant, les banques centrales ne se préoccupent pas de l’évolution des prix de l’immobilier. Elles ont pour objectif la lutte contre l’inflation ou la déflation et, de manière plus ou moins explicite, le retour au plein emploi. Elles visent à garantir la pérennité du système financier. À ce titre, elles doivent éviter la constitution de bulles spéculatives qui pourraient se transformer en crise. Or, dans le passé, les hausses excessives des prix de l’immobilier se terminent toujours en crises financières, comme en 2008. Lors de la crise des subprimes, le taux de défaut des ménages, en raison des emprunts immobiliers, avait atteint 10 %. Ce taux était revenu à 4 % en 2019. Il remonte depuis pour atteindre 6 % en 2021. La zone euro n’a pas connu la même croissance du taux de défaut grâce à un système de financement de l’immobilier différent se caractérisant par un moindre recours aux prêts hypothécaires.

La hausse de l’immobilier génère une forte tension sociale avec des difficultés croissantes d’accès au logement pour les classes moyennes ainsi que pour les jeunes qui ne disposent pas d’apport.

Plus l’application des politiques monétaires expansionnistes perdure, plus les prix augmentent. La progression est vive en cas de remontée de la croissance qui conduit les ménages disposant d’une épargne suffisante à se positionner sur le marché de l’immobilier.

Les banques centrales ont de plus en plus de mal à s’émanciper des politiques monétaires accommodantes du fait du niveau de l’endettement des États et de la pression des gouvernements qui craignent un ralentissement de la croissance en cas de hausse des taux. Les banques centrales pourraient restreindre le crédit immobilier pour éviter un emballement des prix mais cela se retournerait dans un premier temps contre les ménages souhaitant s’endetter pour acheter un logement. Elles pourraient appeler de leurs vœux une taxation accrue des plus-values pour dissuader la hausse des prix. L’autre voie consisterait à augmenter l’offre mais cela exige du temps et entre en opposition avec la volonté de préserver le foncier.

Le Coin des Epargnants du 16 juillet 2021 : quand le variant delta dicte sa loi

Quand le variant delta impose sa loi

Le sujets d’inquiétude se multiplient, de la montée en puissance du variant delta aux menaces d’inflation en passant par le ralentissement de l’économie chinoise. Vendredi 16 juillet, l’indice parisien est revenu sous la barre des 6500 points et a perdu en cinq jours, 1,06 %. Il accuse ainsi une troisième semaine consécutive de repli, ce qui n’était plus arrivé depuis le mois de janvier. Les indices américains sont également en baisse sur cette semaine.

L’économie chinoise a connu une croissance plus faible que prévu au deuxième trimestre 7,9 % quand les économistes tablaient sur une augmentation de 8,5 %. Les exportations chinoises ont continué à tirer la croissance, mais la hausse des prix des matières premières a pesé sur les profits des entreprises et la consommation des ménages reste timide. Cette moindre croissance est également imputable à un effet base, l’économie chinoise avait fortement rebondi au deuxième trimestre 2020 quand le reste du monde était à l’arrêt.

Aux Etats-Unis, les résultats économiques sont en demi-teinte. Les ventes au détail ont néanmoins enregistré un rebond surprise de 0,6 % le mois dernier, quand le marché anticipait une contraction de 0,3 %, après une baisse de 1,7 % en mai. L’amélioration serait en trompe l’œil car elle est due à la hausse de 0,9 % des prix à la consommation en juin. Par ailleurs, l’augmentation de 2,3 % des ventes de vêtements et de matériel électronique pourrait encore résulter des chèques de soutien reçus en avril, En revanche, la confiance du consommateur s’est dégradée en juillet, l’indice établi par l’Université du Michigan se contractant de 4,7 points (80,8 en première estimation de juillet, contre 86,5 anticipés par le consensus formé par Bloomberg). Dans ce contexte anxiogène, les taux des obligations d’Etat sont en recul, le taux de l’OAT à 10 ans repassant même en territoire négatif.

Les cours du pétrole étaient, cette semaine, également orientés à la baisse après la publication des chiffres de stocks américains montrant un affaiblissement de la demande d’essence. La perspective d’un accord à l’Opep+ pourrait provoquer une forte augmentation de l’offre, plus de 850 000 baris jours seraient remis sur le marché.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 16 juillet 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 460,08-1,06 %5 551,41
Dow Jones34 687,85-0,52 %30 409,56
Nasdaq14 427,24-1,87 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 540,31-0,97 %13 718,78
Footsie7 008,09-1,60 %6 460,52
Euro Stoxx 504 035,77-0,79 %3 552,64
Nikkei 22528 003,08+0,22 %27 444,17
Shanghai Composite3 539,30+0,43 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,019 %-0,072 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,355 %-0,064 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,307 %-0,044 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1804-0,60 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 815,430+0,17 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)73,64-2,57 %51,290

Le Coin des Epargnants du 10 juillet 2021

Entre reprise de l’épidémie et de la croissance

Dans de nombreux pays occidentaux, le virus fait de la résistance voire repart à l’attaque. Une quatrième vague s’annonce avec un doute sur sa dureté. Les laboratoires Pfizer et BioNTech préconisent même une troisième dose pour leur vaccin afin de maintenir un haut niveau de protection de la population vaccinée. Cette reprises épidémique a entraîné les indices « actions » à la baisse jeudi, ces derniers rebondissant vendredi grâce à des indicateurs économiques qui restent bien orientés en ce début de période estivale.  La Banque de France a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour le deuxième trimestre, 1 % au lieu de 0,5 %. Si les défaillances d’entreprises ont progressé de 14,2 % au deuxième trimestre par rapport à l’année dernière où elles avaient atteint un point bas, elles demeurent inférieures à leur niveau de 2019 en raison d’une prolongation des aides.

Le retour du virus sur le devant de la scène a entraîné un recul des taux d’intérêts car il signifie potentiellement une moindre croissance et une moindre inflation.

De la FED à la BCE, la politique monétaire, toujours au cœur des débats

Les divisions au sein de la FED, la Banque centrale américaine, alimentent les débats dans les salles de marché. Les membres du comité monétaire et financier de la Banque centrale américaine ont été surpris par la vitesse et l’ampleur de la poussée inflationniste mais ils sont divisés concernant son analyse. Ils estiment que l’inflation est la conséquence des goulets d’étranglement et de la désorganisation des chaînes de valeur. Elle aurait été favorisée par la demande qui a été soutenue par le plan de Joe Biden. Certains membres estiment que l’augmentation des prix durera jusqu’en 2022 quand d’autres pensent que l’inflation moyenne sur ces derniers mois reste inférieure à 2 % et qu’elle devrait rapidement revenir à son niveau de longue tendance. La majorité des membres considère qu’il est trop tôt pour établir un diagnostic sérieux sur l’évolution des prix compte tenu des incertitudes qui pèsent sur le marché de l’emploi. L’absence de consensus au sein du comité monétaire concerne également la politique de rachat d’actifs. Plusieurs participants ont mentionné qu’ils s’attendaient à ce que les conditions pour commencer à réduire le rythme des achats d’actifs soient réunies un peu plus tôt que ce qui était prévu lors des réunions précédentes, à la lumière des dernières données économique, mais certains souhaitent attendre la publication de nouveaux indicateurs au cours des prochains mois avant d’arriver à une conclusion.

Si au sein de la FED, l’attentisme est de mise, la Banque Centrale Européenne a décidé dans le cadre de sa revue de détail de modifier sa cible d’inflation. Désormais, le « bon » niveau d’inflation permettant à la BCE d’assurer la stabilité des prix qui constitue le cœur de sa mission, reste fixé à 2 % sur le moyen terme. L’institution a ainsi abandonné la nuance « proche de, mais inférieure à 2 % ». La BCE a opté pour une approche plus restreinte que la FED pour ne pas effrayer les partisans d’une politique monétaire traditionnelle. Le Conseil des gouverneurs considère que le meilleur moyen de maintenir la stabilité des prix est de viser une cible d’inflation de 2 % à moyen terme. « Cet objectif est symétrique, ce qui signifie que les écarts négatifs et positifs de l’inflation par rapport à l’objectif sont tout aussi indésirables », souligne la BCE dans son communiqué. Ce qui veut dire qu’une action particulièrement énergique ou persistante de la politique monétaire peut être nécessaire pour éviter que l’inflation ne s’installe durablement en dessous de la cible. « Cela peut également impliquer une période transitoire pendant laquelle l’inflation est modérément supérieure à la cible », confirme la banque centrale.

La BCE a, par ailleurs, annoncé que le coût du prix du logement sera mieux pris en compte dans le calcul de l’inflation. Une modification analysée comme une concession faite aux faucons pour qu’ils acceptent l’idée d’une cible d’inflation symétrique. La banque centrale s’est également engagée à mettre en œuvre un plan d’action pour lutter contre le changement climatique « qui a de profondes implications pour la stabilité des prix ». Parmi ces mesures, figure une plus grande sélectivité des obligations acquises dans le cadre de ses programmes d’achat de dette d’entreprises. Il est ainsi précisé qu’« à l’avenir, la BCE adaptera le cadre guidant la répartition des achats d’obligations d’entreprises afin d’y intégrer des critères liés au changement climatique, conformément à son mandat. Il s’agira notamment de l’alignement des émetteurs sur, au minimum, la législation de l’Union européenne mettant en œuvre l’accord de Paris, par le biais de paramètres liés au changement climatique ou d’engagements des émetteurs en faveur de tels objectifs ».

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 9 juillet 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 529,42-0,36 %5 551,41
Dow Jones34 870,16+0,24 %30 409,56
Nasdaq14 701,92+0,43 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 687,93+0,24 %13 718,78
Footsie7 121,88-0,02 %6 460,52
Euro Stoxx 504 068,09-0,40 %3 552,64
Nikkei 22527 940,42-2,93 %27 444,17
Shanghai Composite3 524.82+0,18 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,053 %-0,039 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,291 %-0,056 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,351 %-0,091 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1868+0,02 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 810,120+1,13 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)75,460-1,15 %51,290

Le Coin de l’Epargne du 3 juillet 2021, entre attentisme et optimisme

Quand Paris fait la course en tête

Une fois n’est pas coutume, l’indice parisien a enregistré la meilleure performance parmi les grands indices « action ». Le CAC 40 a, en effet, gagné plus de 17 % en six mois et a franchi aisément la barre des 6000 points pour terminer le 30 juin à 6507 points. Durant ce premier semestre, l’indice parisien a effacé les pertes du printemps dernier et s’est rapproché de son record absolu datant du 4 septembre 2000 à 6 944,77 points. La progression de l’indice phare parisien est supérieure à celles de l’Eurostoxx (+14,4 %), du Daxx allemand (+13,21 %), du Dow Jones (+12,73 %) ou du Nasdaq (+12,54 %).

Depuis deux mois, la progression s’est ralentie, les effets du rebond ayant été largement anticipés. Les menaces de retour de l’inflation ainsi que la crainte d’une nouvelle vague de covid-19 à l’automne ont également pesé sur la progression des cours. 

Le premier semestre aura été marqué par la hausse du cours du pétrole, plus de 45 % pour le baril de Brent. Une légère remontée des taux aura été également constatée, le taux de l’OAT français repassant au-dessus de 0 % pour la première fois depuis le début de l’année 2020.

L’emploi américain laisse de marbre les marchés

Les indices « actions » sont restés stoïques face aux résultats meilleurs que prévu de l’emploi américain et à la hausse conforme aux attentes du salaire horaire. Les créations de postes dans le secteur non agricole ont atteint 850 000 en juin, selon le Bureau of Labor Statistics, quand le consensus formé par Bloomberg en attendait 720 000, après 583 000 en mai (révisé de 559 000). Le taux de chômage a cependant augmenté de 0,1 point à 5,9 %, contre un repli à 5,6 % escompté. Le salaire horaire moyen s’est, comme prévu, apprécié de 3,6 % sur un an, contre 2 % en mai. Les Etats-Unis comptaient 9,3 millions de chômeurs le mois dernier, nettement moins que lors du pic d’avril 2020, mais largement plus que les 5,7 millions recensés juste avant l’émergence de la pandémie de coronavirus, en février 2020, lorsque le taux de chômage était à 3,5%, soit un plus bas de plus de 50 ans. L’augmentation des salaires suit une trajectoire conforme aux attentes, donnant à la Réserve fédérale du temps afin d’apprécier la nécessité de réduire le montant de ses achats d’actifs, puis d’augmenter ses taux d’intérêt. Le mois dernier, elle avait relevé ses prévisions de croissance et d’inflation pour 2021, ce qui l’a amenée dans le même temps à avancer d’un an, soit à 2023, l’horizon estimé pour sa première hausse des taux.

Les investisseurs n’ont pas surréagi aux résultats américains, les banques centrales ayant répondu, ces derniers jours, à leurs attentes sur la poursuite des politiques monétaires accommodantes. Les menaces de résurgence de l’épidémie cet été ou à l’automne commencent à peser sur l’évolution des cours. La prudence est à nouveau de mise, d’où de faibles variations cette semaine.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 2 juillet 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 552,86-1,06 %5 551,41
Dow Jones34 786,35+1,02 %30 409,56
Nasdaq14 639,33+1,94 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 650,09+0,27 %13 718,78
Footsie7 123,27+0,60 %6 460,52
Euro Stoxx 504 084,31-0,88 %3 552,64
Nikkei 22528 783,28-0,97 %27 444,17
Shanghai Composite3 525,88-0,52 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,092 %-0,104 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,235 %-0,079 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,442 %-0,087 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1840-0,75 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 781,726+0,21 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)75,920-0,11 %51,290

L’assurance vie, une sortie en douceur du troisième confinement

L’assurance vie achève le troisième confinement avec une collecte positive de 1,2 milliards d’euros, la cinquième positive. Elle est malgré tout plus faible que celles du mois d’avril et du mois de mars (1,5 milliard d’euros). Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte nette cumulée a atteint 7,6 milliards d’euros, soit un niveau proche de celui constaté avant la crise sanitaire.

Le mois de mai a été marqué par le déconfinement qui s’est traduit par une forte progression des dépenses de consommation. Les achats et les sorties plaisirs ont repris leurs droits. Les ménages avec le recul de l’épidémie ont programmé leurs vacances d’été, sources de dépenses. L’épargne longue en a un peu pâti avec une collecte brute en retrait à 11,4 milliards d’euros, contre plus de 13 milliards en avril ainsi qu’en mars. Les Français n’ont pas encore décidé de l’affectation de leur cagnotte Covid qui dépasse les 100 milliards d’euros. Ils attendent l’évolution de la crise sanitaire avant d’effectuer des arbitrages. Si la collecte brute a été relativement faible, les rachats l’ont été également. Ils sont passés de 11,6 à 10,1 milliards d’euros. En mai, la bonne tenue des marchés « actions » a favorisé la collecte en unités de compte qui a représenté 40 % de la collecte globale.

L’encours de l’assurance a atteint 1827 milliards d’euros à la fin mai, en hausse de 4,6 % sur un an. Cette progression s’explique notamment par la bonne tenue des marchés.

Au mois de mai, 117 000 personnes ont souscrit un Plan d’Epargne Retraite avec, à la clef, un milliard d’euros de versements. Depuis le 1er octobre 2019, 1,7 million de PER ont été souscrits.

Santé financière de la France, des inquiétudes sous contrôle ?

Dans son rapport sur l’évaluation des risques du système financier français, la Banque de France est relativement confiante, sous réserve que les variants à la rentrée de septembre ne dictent par leur loi. Elle souligne néanmoins que la France évolue dans un contexte à fortes vulnérabilités. Le pays n’est pas à l’abri d’une rechute qui serait grave. Elle estime que la poursuite du programme de vaccination et la maîtrise de la situation sanitaire devraient permettre à l’économie de renouer avec la croissance. Il en résulterait une amélioration de la situation financière des entreprises leur permettant de rembourser leurs prêts de précaution.

La Banque de France note que l’État s’est fortement endetté et continue de le faire à un rythme plus rapide que celui constaté chez ses partenaires européens. La faiblesse des taux d’intérêts rend la situation soutenable. La progression rapide des dépenses publiques peut constituer un élément d’inquiétude, la période électorale à venir ne conduisant pas à la mesure. La banque centrale souligne également que les ménages recourent de manière importante au crédit pour acheter de l’immobilier. Elle juge que le risque est néanmoins limité car les ménages recourent à des prêts à taux fixes.

La Banque de France suit avec attention les « valorisations élevées des prix des actifs financiers, qui augmentent la probabilité d’une correction désordonnée », et la persistance des taux faibles qui pèsent sur la rentabilité des banques et la gestion par les assureurs de leurs engagements. Elle admet que ces points d’inquiétude sont moins prégnants en raison du maintien des rachats d’obligations par la Banque centrale européenne. Pour la première fois, la Banque de France souligne le danger de l’exposition de la finance au risque climatique.

La Banque de France trace un tableau plutôt rassurant de la situation financière du pays même si elle soulève plusieurs points de vigilance.

Le Coin des Epargnants : inflation ou pas inflation, that’s the question

Inflation, « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »

Aux Etats-Unis, l’indice des dépenses de consommation personnelle des ménages, également appelé déflateur PCE, qui est l’indicateur privilégié de la Réserve fédérale américaine (Fed), est ressorti, en mai, conforme aux attentes des économistes, progressant de 3,9 % sur un an. Hors éléments volatils comme l’alimentation et l’énergie, il s’est élevé à 3,4 %, soit le rythme le plus rapide depuis le début des années 90. La statistique étant en ligne avec les attentes, elle n’a pas suscité de réaction particulière sur le marché obligataire, Le rendement de l’emprunt américain à 10 ans restant en-atout de 1,5 %.

Le prix du pétrole poursuit sa hausse. Le baril de Brent a dépassé cette semaine 75 dollars. En un an, il a augmenté de 89 %. Les répercussions pour les consommateurs commencent à poindre. Le 1er juillet, le tarif réglementé du gaz augmentera de 10 % en France. Le cours du pétrole est porté par une forte demande et par l’élection du Président iranien, Ebrahim Raïss, qui appartient au clan des conservateurs. Son arrivée à la présidence ne devrait pas faciliter la conclusion d’un accord avec les Etats-Unis ni le retour de l’Iran sur le marché pétrolier.

Sur le marché actions, les indices S&P500 et Nasdaq Composite poursuivent leur ascension sur des pics historiques. Le Dow Jones a gagné plus de 3,5 % en une semaine et le Nasdaq, plus de 2 %. Ils ont été dopés par l’accord du groupe bipartisan du Congrès sur le projet d’investissement de Joe Biden dans les infrastructures de 1 200 milliards de dollars. Le Président des États-Unis a dû faire des concessions, notamment sur son projet de relèvement des impôts des entreprises et des Américains les plus riches pour parvenir à un compromis qui a abouti à une réduction de l’ampleur du plan qui initialement devait porter sur 2 300 milliards de dollars.

Le marché américain a été également porté par le succès des banques américaines aux stress tests de la Réserve fédérale. Les 23 principales banques, dont les « Big Six » (Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley, JPMorgan Chase et Wells Fargo) ont résisté aux scénarios de crise élaborés par la Fed. Ces simulations portent notamment sur un crash des marchés américains, une forte baisse du PIB et un bouleversement du secteur de l’immobilier commercial. Selon les résultats de ces tests, les banques pourraient résister à des pertes de près de 500 milliards de dollars tout en respectant les exigences capitalistiques et prudentielles. Ce succès ouvre la voie à une reprise du versement des dividendes et des programmes de rachats d’actions.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 25 juin 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 622,87+0,82 %5 551,41
Dow Jones34 434,96+3,44 %30 409,56
Nasdaq14 362,28+2,37 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 607,97+1,04 %13 718,78
Footsie7 136,07+1,69 %6 460,52
Euro Stoxx 504 120,66+0,91 %3 552,64
Nikkei 22529 066,18+0,35 %27 444,17
Shanghai Composite3 607,56+1,18 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,196 %+0,033 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,156 %+0,046 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,529 %+0,072 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1934+0,55 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 777,010+0,33 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)76,070+3,54 %51,290

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