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Le Coin des Epargnants : une fin de trimestre sur les chapeaux de roue

Une fin de trimestre sur les chapeaux de roue

Le CAC 40 a progressé de 4,56 % sur les cinq derniers jours du mois de mars, portant la hausse à 13,30 % depuis le 1er janvier. Sur les six derniers mois, elle atteint même 26,59 %. Sur le premier trimestre 2023, le Nasdaq a gagné plus de 16 % et l’indice S&P 500 plus de 7 %/

La crise bancaire des dernières semaines semble être déjà un mauvais souvenir. Les investisseurs semblent croire en la fin de la vague inflationniste et à l’arrêt prochain des hausses des taux directeurs décidées par des banques centrales. La baisse des indices des prix au mois de mars est avant tout due à des effets de base, l’inflation ayant été forte au printemps dernier. Le recul des prix de l’énergie depuis le début de l’année amplifie ce phénomène.  L’indice global des prix à la consommation est ainsi passé de février à mars de 8,5 à 6,9 % pour la zone euro, soit légèrement en-dessous du consensus (7,1 %). En revanche et cela devrait porter les acteurs économiques à la prudence, l’inflation sous-jacente, c’est-à-dire hors énergie, alimentation, alcool et tabac, a toujours pour la zone euro, légèrement augmenté en mars à 5,7 % contre 5,6 % en février. L’inflation globale devrait encore baisser en avril et en mai à mesure que l’inflation énergétique disparaîtra. Une décrue est également attendue au niveau des denrées alimentaires. Aux États-Unis, l’inflation ralentit, mais plus doucement. L’indice « core PCE » des dépenses de consommation personnelle, mesure la plus suivie par la Réserve fédérale, a diminué de 4,7 % à 4,6 % sur un an entre janvier et février et de 0,4 % à 0,3 % en glissement mensuel. L’inflation est attendue aux États-Unis autour de 4 % d’ici la fin de l’année laissant entrevoir la fin du programme de hausses des taux directeurs. Que ce soit en zone euro ou aux États-Unis, de nouvelles hausses sont néanmoins inévitables.

Cette semaine, le pétrole est au plus haut depuis le début de la crise bancaire aux Etats-Unis. Le cours du baril Brent a progressé de plus de 5 % en une semaine l’amenant aux portes des 80 dollars. La hausse des cours est liée à la crise politique en Irak, qui paralyse les exportations de brut vers la Turquie. Le contentieux qui oppose les autorités irakiennes et le gouvernement régional du Kurdistan irakien a provoqué ce blocage. Une part non négligeable des volumes du Kurdistan bénéficiait  à l’Europe et compensait la fin des exportations russes de pétrole.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
31 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 322,39+4,56 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 274,15+2,98 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 109.31+3,15 %3 839,504766,18
Nasdaq12 221,91+3,25 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 628,84+4,49 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 631,74+3,19 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 315.05+4,48 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)28 041,48+2,40 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 272,86+0,22  %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,794 %+0,146 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,292 %+0,118 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,519 %+0,154 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0862+1,02 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 977,90+0,09 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78.88+5,17 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Le Coin des Epargnants du 25 mars 2023 : les banques toujours sous pression

La lutte contre l’inflation continue

Mercredi 22 mars, la banque centrale américaine, la FED, a décidé de relever d’un quart de point ses taux directeurs qui évolueront désormais dans une fourchette entre 4,75 % et 5 %. Cette hausse marque la volonté de la FED de poursuivre le resserrement de sa politique monétaire afin de lutter contre l’inflation. Elle signifie également que le système bancaire américain est solide malgré les faillites de ces dernières semaines. Si elle est mesurée, cette augmentation n’est certainement pas la dernière. La FED a indiqué que d’autres pourraient être nécessaire pour faire revenir l’inflation sous-jacente dans la cible des 2 %. La hausse des prix demeure vive aux États-Unis. Elle a été de 0,4 % sur un mois en février, et de 6 % sur un an.

Selon les prévisions révisées de la FED, une majorité de membres du comité de politique monétaire anticipe toujours un niveau des taux directeurs entre 5 et 5,25 % à la fin de l’année, ce qui correspondrait à une seule hausse de taux supplémentaire mais Jerome Powell, son Président,  a prévenu « si nous avons besoin d’augmenter plus les taux, nous le ferons ».

Les banques toujours dans l’œil du cyclone

Après les États-Unis et la Suisse, les inquiétudes sur la santé des banques concernent l’Allemagne avec la Deutsche Bank, la première banque du pays qui depuis des années est confrontée à des problèmes. À Francfort, son titre a perdu jusqu’à 15 % en séance vendredi 23 mars. Le prix des crédits default swaps (CDS) à 5 ans, des produits dérivés qui assurent contre un incident de crédit, est passé au-dessus de 220 points de base, un niveau qui n’avait plus été observé depuis fin 2018. Les propos du chancelier Olaf Scholz, selon qui « il n’y a pas lieu de s’inquiéter », n’ont pas réussi à rassurer les investisseurs.  Lors du sommet des Chefs d’État et de gouvernement à Bruxelles, Il a ajouté que la « Deutsche Bank a fondamentalement modernisé et réorganisé son modèle économique, c’est une banque très rentable ». L’ensemble des valeurs bancaires ont baissé vendredi, -5,45 % pour la Commerzbank. -6,13 % pour la Société Générale et 5,27 % pour BNP Paribas. L’annonce par les autorités américaines d’une enquête pour déterminer si les banquiers de Crédit Suisse et d’UBS ont aidé des oligarques russes à contourner les sanctions n’a pas contribué à apaiser la situation de défiance. L’indice KBW des banques américaines est à son plus bas depuis octobre 2020. Les autorités surveillent de part et d’autre de l’Atlantique la situation. Janet Yellen, la Secrétaire d’État au Trésor, a déclaré jeudi soir devant les parlementaires qu’elle se tenait prête à prendre de nouvelles mesures pour garantir les dépôts bancaires contredisant ses propos de la veille selon lesquels elle avait écarté toute extension sur les dépôts au-delà du seuil en vigueur de 250 000 dollars.

Les indices actions s’ils ont accusé le coup vendredi ont néanmoins progressé sur la semaine. Le CAC 40 a ainsi gagné 1,30 % et le Dow Jones plus d’un point. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat sont restés stables, la hausse de 25 points de base des taux de la FED n’ayant surpris personne ou presque.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
24 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 015,10+1,30 %6 471,317 153,03
Dow Jones32 237,53+1,11 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 970,99+1,33 %3 839,504766,18
Nasdaq11 823,96+1,44 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 957,23+1,28 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 405,45-+0,86 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 130,62+1,31 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 385,25+0,19 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 265,65+1,11  %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,648 %-0,023 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,118 %+0,019 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,365 %-0,047 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0756-0,22 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 985,35-0,08 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,78+3,05 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Livret A : une nouvelle collecte record en février

Le Livret A, seul au monde ou presque

Avec 6,27 milliards d’euros de collecte au mois de février, le Livret A établit un record. Jamais au deuxième mois de l’année, le Livret A avait connu un telle collecte. Le produit d’épargne le plus diffusé confirme et signe ainsi son bel entame d’année 2023. En deux mois, il a colleté 15,54 milliards d’euros. Il faut remonter à 2009 au moment de la banalisation de la distribution du Livret A, pour avoir un tel montant de collecte en janvier et février (20,73 milliards d’euros). L’encours du Livret A bat un nouveau record en février à 391 milliards d’euros, en hausse de 50 % en dix ans.

Toujours l’effet taux

Le résultat de février s’inscrit dans le prolongement logique de celui du mois de janvier (+9,27 milliards d’euros) et trouve son origine dans le relèvement du taux du Livret A intervenu le 1er février dernier. La collecte de février 2023 est plus de cinq fois supérieure à la moyenne des mois de février de ces dix dernières années. Elle est deux fois plus importante que celle du mois de février 2022 qui avait été dopée par le premier relèvement intervenu depuis plus de dix ans, le taux étant alors passé de 0,5 à 1 %.

Une augmentation de taux a, en règle générale, un effet sur la collecte durant trois mois (mois de l’annonce et les deux qui suivent). La forte collecte de 2023 est liée à l’ampleur et la rapidité des hausses intervenues en un an. Le taux du livret A a été multiplié par six en douze mois. Ce rendement place le produit d’épargne le plus diffusé en France, parmi ceux qui sont les mieux rémunérés. Seul le Livret d’Epargne Populaire avec un taux de 6,1 % se classe au-dessus mais n’est pas accessible à tous les épargnants (18,6 millions de personnes éligibles – 7 millions qui en disposent d’un). Le Livret A tire sa force du triptyque, sécurité, liquidité et zéro prélèvement. Quand à ces trois facteurs, se rajoute une rentabilité relative attractive, il n’est pas surprenant que la collecte s’envole.

Une concurrence limitée

Plusieurs établissements financiers tentent de concurrencer le Livret A en proposant des taux promotionnels dans le cadre de superlivrets mais ces taux ne sont applicables que sur de courtes périodes. Ramenés sur l’année, ces taux sont moins compétitifs que le Livret A surtout en tenant compte de la fiscalité. Seuls les comptes à terme peuvent à la limite concurrencer le Livret A. Ils ne sont pas plafonnés mais l’argent est bloqué, en règle générale, de 12 à 24 moins et le versement doit intervenir souvent en une seule fois avec un montant qui peut se révéler élevé (10 000 à 20 000 euros).

Le paradoxe de l’épargne en période d’inflation

Le passage à 3 % du taux du Livret sur fond d’inflation incite les ménages à réduire leurs liquidités sur leurs comptes courants. Le Livret A apparait pour une large majorité des Français comme le meilleur placement pour se protéger de la hausse des prix même s’il en couvre que la moitié.

Face à la hausse des prix, les Français, en moyenne, ne puissent pas dans leur épargne de précaution. Au contraire, ils la renforcent en préférant diminuer leurs dépenses de consommation. Ils veulent renforcer leur épargne afin de pouvoir faire face à des dépenses qui pourraient coûter, à terme, plus chères. Implicitement, ils veulent également conserver en valeur réelle le montant de leur patrimoine financier ce qui les conduit à épargner d’avantage. Par ailleurs, leurs capacités d’épargne n’ont pas été atteintes car les pertes de pouvoir d’achat sont pour le moment limitées. Même si le ressenti est tout autre, selon la Banque de France et l’INSEE, ces pertes ont été évaluées en 2022 entre 0,1 et 0,2 %.

Reclassement des liquidités

Avec la résurgence de l’inflation, les ménages n’entendent plus laisser dormis leurs liquidités sur leurs comptes courants. Ils arbitrent les sommes accumulées sur ces derniers au profit de l’épargne réglementée. Depuis des années, l’encours des dépôts à vue augmentait au point de dépasser en 2022, 540 milliards d’euros. Depuis le mois de septembre dernier, pour la première fois depuis plus de 7 ans, une baisse est constatée. De fin 2019 à septembre 2022, l’encours des dépôts à vue avait augmenté de 140 milliards d’euros. Il est revenu à 514 milliards d’euros à fin janvier 2023.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire sur les pas de son grand frère

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré une collecte en février de 1,9 milliard d’euros. En deux mois, celle-ci a atteint 3,85 milliards d’euros portant l’encours à un niveau record de 138,1 milliards d’euros, en hausse de 40 % en dix ans.

Le LDDS est, en règle générale, associée aux comptes courants des ménages du fait, dès sa création en 1983, de la banalisation de sa distribution quand celle-ci n’est intervenue, pour le Livret A, qu’en 2009. Les ménages affectent plus rapidement leurs liquidités entre le LDDS et leurs comptes courants qu’avec le Livret A qui peut être ouvert dans un autre établissement.

Le LDDS ainsi que le Livret A ont pu bénéficier des versements des Primes de Pouvoir d’Achat de 2022 versées en décembre ou en janvier.

Vers une collecte record

Traditionnellement, le premier semestre est porteur pour le Livret A. Cette année, il est partie pour battre des records. Le mois de mars devrait encore être marqué par une collecte élevée toujours sous l’emprise de l’effet taux. Un tassement devrait se produire dans la seconde partie de l’année sauf si une nouvelle revalorisation du taux du Livret A était décidée. Compte tenu de la formule de calcul qui associé inflation et taux des marchés monétaires, le taux du Livret A pourrait atteindre plus de 3,5 %. Il est probable que les pouvoirs publics n’appliquent pas la formule sur la recommandation de la Banque de France comme lors du relèvement du 1er février dernier. En espérant une décrue rapide des prix au cours des prochains mois, les pouvoirs publics pourraient opter pour le statuquo ou pour 3,25 %.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – BdF

Le Coin des Epargnants du samedi 18 mars 2023

La semaine noire des banques

Les indices « actions » ont connu une semaine compliquée avec la succession de mauvaises nouvelles en provenance de quelques banques américaines et du Crédit Suisse. Le CAC 40 a reculé de plus de 4 % tout comme le Dax allemand ou le Footsie britannique. L’ensemble des valeurs bancaires ont reculé fortement au cours de la semaine comme BNP PARIBAS, la première banque de la zone euro qui a perdu 14 % et la Société générale qui a perdu 17 % sur la semaine. Par ailleurs, dans ce contexte chahuté, les craintes de récession se sont accentuées. L’indice européen des établissements bancaires a reculé de 11,5% sur la semaine.  

Les faillites de banques régionales aux Etats-Unis (Silvergate Bank le 8 mars, Silicon Valley Bank le 10, Signature Bank le 12) et les difficultés du Crédit Suisse ont entamé la confiance des déposants et des investisseurs des grandes places financières. Les autorités américaines et suisses ont pris rapidement des mesures pour garantir les dépôts et éviter un effet domino. Aux Etats-Unis, les investisseurs restaient nerveux malgré les annonces de la FED, du Président Joe Biden, et la décision de onze des plus grandes banques des États-Unis, dont JPMorgan, Citigroup, Bank of America et Wells Fargo, de déposer ensemble 30 milliards de dollars non garantis auprès de la First Republic Bank.

Les tensions concernant le secteur bancaire américain et européen ont replacé au cœur de l’actualité la question la stabilité financière et l’éventuelle survenue d’une récession. Traditionnellement, les crises bancaires se traduisent par des reculs de PIB car elles donnent lieu à des resserrements des prêts et à une aversion aux risques plus élevée. Aux Etats-Unis, les petites entreprises se financent souvent auprès de banques locales et sont potentiellement les plus exposées aux problèmes que ces dernières rencontrent. Par prudence liée à la crainte de retrait massif de la part de leurs clients, les banques limiteront le volume de leurs prêts pour préserver leurs liquidités.

Les taux des obligations d’Etat ont fortement reculé durant la semaine. Les obligations d’Etat tout comme l’or ont joué leur rôle de valeur refuge. Les investisseurs anticipent également une modération du programme de relèvement des taux directeurs. Le prix du pétrole a, de son côté, fortement reculé de plus de 10 % en raison d’une moindre croissance de l’économie mondiale.

BCE, « même pas peur ! »

Les soubresauts bancaires n’ont pas amené la Banque Centrale Européenne à différer la hausse de ses taux directeurs. Il ne pouvait en être autrement. L’inflation sous-jacente demeure élevée en Europe et tout arrêt du programme de relèvement aurait été interprété comme une reconnaissance de fait d’un danger imminent pour les banques européennes. Or, en l’état, les banques de la zone euro apparaissent saines et capables d’affronter des chocs extérieurs. L’inflation dans la zone euro a reculé en février pour le quatrième mois consécutif à 8,5 % en glissement annuel, mais l’inflation « sous-jacente » (hors prix volatils comme ceux de l’énergie et de l’alimentation) a atteint 5,6%. Dans ce contexte, jeudi 16 mars, la BCE a donc relevé de 0,5 point ses taux directeurs qui évoluent désormais entre 3 % et 3,75 %, niveau le plus haut constaté depuis octobre 2008. Christine Lagarde a rappelé son engagement de faire revenir le taux d’inflation à 2 % sans préciser le calendrier des éventuelles futures hausses des taux directeurs. La BCE a par ailleurs présenté ses nouvelles prévisions économiques. Pour 2023, grâce au repli des prix de l’énergie, l’inflation pourrait être moins élevée que prévu et s’élever à 5,3 %. Elle reviendrait à 2,9 % en 2024. La croissance serait de 1 % pour la zone euro en 2023 et de 1,6 % en 2024.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
17 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 925,40-4,09 %6 471,317 153,03
Dow Jones31 861,98-0,30 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 916,64+1,43 %3 839,504766,18
Nasdaq11 630,51+4,54 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 768,20-4,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 335,40-5,36 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 063,31-4,00 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 333,79-2,88 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 250,55+0,63  %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,671 %-0,308 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,099 %-0,371 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,412 %-0,306 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0673+0,26 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 973,57+5,21 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,09-11,95 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Le Coin des Epargnants : les marchés maintiennent le cap malgré les écueils

Quand février confirme janvier

Après avoir enregistré le meilleur mois de janvier de son histoire grâce à une progression de 9,4 %, le CAC 40 a gagné 2,62 % en février, à 7.267,93 points. Le 16 février dernier a été marqué par un nouveau record à 7.387,29 points. Sur les deux premiers mois de l’année, la hausse du CAC 40 a été de 12,27 %. Les valeurs les plus en pointe ont été STMicroelectronics et Renault avec des progressions de plus de 35 %, Publicis, Stellantis, BNP Paribas, Saint-Gobain, URW et Alstom ont augmenté de plus de 20 %. Le Cac 40 obtient depuis le début d’année de meilleurs résultats que les indices américains, le Dow Jones perd 1 % depuis le 1er janvier tandis que le S&P 500 ne gagne que 3,8 %.

Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 % entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4 % à l’horizon de février 2024, contre 3,5 % estimé en début d’année et 2,5 % actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’État français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic depuis 12 ans.

Un début de mois de mars prometteur

Moins de trois mois après la levée des restrictions sanitaires par les autorités de Pékin et après une période de fort ralentissement, plusieurs indicateurs semblent révéler un redémarrage de l’économie. Pour la première fois depuis le mois de juillet 2022, l’activité manufacturière chinoise a progressé en février. L’indice S&P Global est ressorti à 51,6, contre 49,2 en janvier et 50,7 attendu par le consensus, le seuil des 50 marquant la frontière entre la zone de contraction et la phase d’expansion. Dans le secteur des services, l’activité est également ressortie en hausse, portée par la demande intérieure et la croissance de l’emploi salarié. L’indice PMI S&P Global pour Caixin s’est établi à 55 points le mois dernier, contre 52,9 en janvier. Les entreprises chinoises ont créé des emplois pour la première fois en quatre mois. Les tensions inflationnistes demeurent par ailleurs limitées en Chine. Les investisseurs espèrent que le gouvernement chinois annonce de nouvelles mesures de relance à l’occasion du Congrès national du Peuple qui se réunit à partir du dimanche 5 mars. Ces mesures pourraient concerner le secteur immobilier toujours en difficulté en raison du durcissement des conditions d’accès au crédit.

Plusieurs statistiques favorables pour la zone euro ont également contribué à améliorer le moral des investisseurs. La hausse des prix à la production a été moins importante que prévu en janvier. Elle est revenue à 15 % sur un an, contre 24,5 % en décembre. Le consensus pariait sur 17,8 %. L’indice PMI S&P Global de la zone euro s’est élevé à 52,7 points, son meilleur niveau depuis juin. Cet indice semble conforter l’idée que l’Europe pourra échapper à la récession.

A la clôture vendredi 3 mars, le CAC 40 a terminé à 7 348,12 points avec une hausse de 2,21 % sur la semaine. Le CAC 40 est à moins de 40 points de son record absolu du 16 février à 7387,29 points. Le Dow Jones a progressé de 1,40 % et le S&P 500 de 1,8 %.

Les taux d’intérêt ont poursuivi leur mouvement de hausse en lien avec le maintien de fortes tensions inflationnistes notamment en Europe. Le taux de l’OAT français à 10 ans a dépassé 3,2 %. Le taux de son équivalent américain est désormais sur la ligne de crête des 4 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
3 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 348,12+2,21 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 390,97+1,40 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 045,64+1,81 %3 839,504766,18
Nasdaq11 689,01+2,27 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 578,39+2,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 947,11+0,87 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 294,80+2,59 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 927,47+1,73 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 328,39+1,87 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,201 %+0,185 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,717 %+0,178 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,991 %+0,024 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0618+0,53 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 848,12+1,79 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,46+0,66 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Lente décrue du taux d’épargne en France

En moyenne sur l’année 2022, selon l’INSEE, le taux d’épargne s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut. Il a reculé de deux points par rapport à 2021, mais reste supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,6 point par rapport à 2019). Les ménages n’ont pas encore réellement puisé dans leur cagnotte covid qui est évaluée à plus de 145 milliards d’euros. Ils ont maintenu un effort important d’épargne malgré ou à cause de l’inflation. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses à venir qui pourraient coûter plus chères. Il convient par ailleurs de souligner que les deux tiers de l’épargne représentent les remboursements du capital des emprunts immobiliers. En 2022, le taux d’épargne financière a été de 5,4 % du revenu disponible brut quand la composante immobilière s’élevait à 11,2 % du revenu disponible brut.

Cercle de l’Epargne – INSEE

La France, terre d’investissement pour les entreprises étrangères

En 2022, le nombre de projets d’implantation s’est élevé à 1 725 selon les chiffres publiés par Business France. Ce résultat est en hausse de 7 % par rapport à 2021. Ces projets d’investissement auraient permis le maintien ou la création de 58 810 emplois.

Les groupes étrangers ont, implanté ou développé des activités de production sur le territoire français qui représentent un quart des décisions d’investissement (457 projets) et 30 % des emplois recensés. 394 entreprises étrangères ont décidé d’installer des centres de décision en France. En 2022, les Américains sont redevenus les premiers investisseurs, (280 projets) en France, devant l’Allemagne (256) et le Royaume-Uni (176).

Résultats du mois de janvier 2023 : le Livret A surfe sur l’effet taux

Le Livret A boosté par l’effet taux

Le Livret A démarre l’année en trombe. Avec une collecte positive de 9,27 milliards d’euros en janvier, le Livret A enregistre sa meilleure performance depuis janvier 2009 (18,31 milliards d’euros) qui avait été alors réalisée au moment de la banalisation de sa distribution et en pleine crise financière. Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte a atteint, en janvier 1,95 milliard d’euros. Il faut remonter à octobre – décembre 2012 pour enregistrer des collectes supérieures. Ces dernières avaient été obtenues au moment du doublement du plafond du LDDS qui était alors passé de 6000 à 12 000 euros (octobre 2012).

Le Livret A et le LDDS ont été dopés par l’annonce au cours du mois de janvier du relèvement de leur taux de 2 à 3 %, hausse entrée en vigueur le 1er février 2023. Toute annonce de relèvement provoque une augmentation de la collecte, augmentation qui perdure entre deux et trois mois. Le rebond de janvier 2023 se distingue par sa force. Les ménages ont décidé, sans nul doute de profiter à plein du passage à 3 % en réduisant leurs liquidités non rémunérés sur leurs comptes courants.

Les ménages tentent de se protéger de l’inflation

Avec la baisse des taux de l’épargne réglementée et l’absence d’inflation, les ménages avaient, ces dernières années laissé, de plus en plus d’argent sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue était, en effet, selon la Banque de France, passé, de décembre 2014 à juillet 2022, de 257 milliards d’euros à plus de 543 milliards d’euros. A défaut de placements garantis suffisamment rémunérés, les Français avaient opté, défaut, pour le compte courant.

Depuis le mois de juillet et surtout septembre de l’année dernière, les ménages ont changé leurs comportements. Le rendement est redevenu, du moins de manière faciale, attractif et l’inflation érode la valeur des sommes laissées sur les comptes courants qui ne sont pas rémunérés. L’encours des dépôts à vue s’est ainsi, sur le quatrième trimestre 2022, contracté de 18,9 milliards d’euros dont une grande partie au profit à l’épargne réglementée.

En privilégiant le Livret A et le LDDS, les ménages tentent de limiter les effets de l’inflation sur leurs liquidités. La protection n’est pas totale, le rendement réel du Livret A étant négatif d’au moins trois points. Il faut remonter aux années 80 pour constater un rendement réel négatif aussi important.

Un effort d’épargne toujours élevé

Face à la hausse des prix et l’érosion de leur pouvoir d’achat, les ménages ne puisent pas dans leur bas de laine, bien au contraire, ils le renforcent. Le rendement réel négatif du Livret A ou du LDDS ne les dissuade pas. Ils préfèrent réduire leur consommation que d’entamer leur épargne de précaution. La crainte d’une détérioration à venir de la situation économique explique cette attitude. Les débats sur les retraites et les menaces de blocage du pays s’accompagnent traditionnellement d’une remontée de l’épargne. A l’exception des Etats-Unis, la tendance de fond est, par ailleurs, dans les pays occidentaux comme dans les pays émergents, au maintien d’un fort taux d’épargne. La succession des crises et le vieillissement de la population expliqueraient en grande partie cette évolution.

Des encours au sommet au service demain, peut-être du nucléaire

L’encours du Livret A a atteint au mois de janvier un nouveau record absolu à 384,7 milliards d’euros ; celui du LDDS est également au plus haut à 136,2 milliards d’euros. Cette augmentation de l’encours du Livret A pourrait conforter le gouvernement dans son idée d’utiliser ce placement pour financer la construction des nouvelles centrales nucléaires. Les bailleurs sociaux sont à la peine pour utiliser l’ensemble des ressources disponibles faute de foncier en quantité suffisante.

Vers un premier semestre record

Traditionnellement, le premier trimestre est porteur pour le Livret A. En début d’année, les ménages y affectent une partie des primes perçues fin décembre. Par ailleurs, ce sont des mois à faibles dépenses et sans rendez-vous fiscaux. L’effet taux qui a joué en janvier devrait perdurer en février et en mars.

CdE – CDC
CdE – CdC

Le Coin des Epargnants du 28 janvier 2023 : en attendant la semaine prochaine…

Aux Etats-Unis, le ralentissement de la consommation a rassuré les investisseurs qui croient à la maîtrise relativement rapide de l’inflation. Le CAC 40 a gagné 1,22 % et a franchi à nouveau la barre des 7000 points et le S&P 500 plus de 3 % quand le Nasdaq a progressé de près de 5 %. L’indice américain des dépenses personnelles de consommation (PCE) n’a augmenté que de 0,1 % sur un mois en décembre, soit deux fois moins qu’attendu, et de 5 % sur un an, contre 5,5 % en novembre. Mesurée en excluant l’alimentation et l’énergie, la hausse est de 0,3 % sur un mois, comme anticipé, et à 4,4 % sur un an, en ralentissement rapport aux 4,7 % de novembre. L’ensemble des dépenses des ménages américains a diminué, signe d’une croissance plus faible pour 2023. Ces données confortent l’idée que la semaine prochaine, que la Réserve fédérale américaine (Fed) n’augmentera ses taux d’intérêt que de 25 points de base, après quatre relèvements de 75 points de base et un autre de 50 points de base.

Le 2 février sera également marquée par les réunions du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne et de celui de la Banque d’Angleterre (BoE). Christine Lagarde, la présidente de l’institution, a indiqué à plusieurs reprise sa volonté de lutter contre l’inflation. Une nouvelle hausse de 50 points de base des taux directeurs est donc probable. La BoE devrait opter pour un relèvement d’une même ampleur, les prix à la consommation ayant atteint 10,5 % sur un an en décembre, ceux des aliments et des boissons ayant augmenté à leur rythme le plus rapide depuis 1977.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
27 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 097,21+1,22 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 978,08+2,33 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 070,56+3,06 %3 839,504766,18
Nasdaq11 621,71+4,79 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 150,03+0,68 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 765,15-0,10 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 178,01+1,41 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 382,56+3,12 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 264,81+0,00 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,697 %+0,077 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,235 %+0,064 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,526 %+0,029 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0856+0,003 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 930,27+0,22 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,72-0,70 %84,0878,140
CdE

Le Livret A signe une de ses plus belles années en 2022

2022, la deuxième plus forte collecte de l’histoire du Livret A

Avec une collecte positive de 1,45 milliard d’euros en décembre, le Livret A signe, en 2022, sa deuxième meilleure année de son histoire. La collecte annuelle a, en effet, atteint, selon les données de la Caisse des Dépôts et Consignation, 27,23 milliards d’euros. Seule l’année 2012 fait mieux (28,16 milliards d’euros), année qui fut marquée par le relèvement du plafond à 22 950 euros et par la crise des dettes souveraines. En 2022, le Livret A aura donc enregistré une collecte supérieure à celle de 2020, l’année de la crise sanitaire (26,39 milliards d’euros).

La valeur refuge consacrée

Le contexte anxiogène en lien avec la guerre en Ukraine et la résurgence de l’inflation ainsi que les deux relèvements du taux rendement ont contribué aux excellents résultats du Livret A. En période de troubles et d’incertitudes, les Français épargnent en privilégiant la valeur refuge que représente le Livret A. Malgré l’érosion du pouvoir d’achat, les ménages ont maintenu un taux d’épargne élevé durant toute l’année. Ce dernier n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.

L’augmentation de l’épargne de précaution au début des vagues inflationnistes est traditionnelle, les ménages craignant de ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour faire face aux dépenses de demain et d’après-demain. Tout relèvement du taux du Livret A dope la collecte le mois de l’annonce et les deux ou trois mois qui suivent. En 2022, ce phénomène s’est une fois de plus vérifié.

Un rendement réel pourtant négatif

Le deux relèvement de son taux n’ont pas permis au Livret A de compenser les effets de l’inflation. Il n’aura pas complètement protégé les épargnants des effets de la hausse des prix. Sur l’année, son rendement moyen a été de 1,37 % quand l’inflation a été de 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de 3,8 points. Malgré tout, à l’exception du Livret d’Epargne Populaire, le Livret A figure parmi les produits de taux avec garantie du capital qui ont offert en 2022 une des meilleure protection face à l’inflation.

Le LDDS, une collecte mesurée mais un encours au plus haut

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, en 2022, une collecte de 6,26 milliards d’euros. Il s’agit de sa quatrième meilleure année. Le LDDS est plus tributaire des besoins de liquidités des ménages au quotidien en étant l’antichambre du compte courant. Le Livret A est considéré plus que le LDDS comme un placement d’épargne même si les deux produits obéissent aux mêmes règles.

Des encours au sommet

L’encours du Livret A bat un nouveau record, en fin d’année, avec près de 375,5 milliards d’euros. Le montant des intérêts capitalisés s’est élevé à 4,83 milliards d’euros.

L’encours du LDDS a atteint également, en fin d’année, un nouveau sommet à 134,3 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont atteint 1,73 milliard d’euros.

L’encours du LDDS et du Livret A s’élevait à 509,7 milliards d’euros, contre 469,7 milliards d’euros fin 2021. En décembre 2012, l’encours cumulé était de 342,6 milliards d’euros. En dix ans, cet encours a progressé de près de 50 % (48,7 %.

Décembre 2022, le Livret A et le LDDS terminent sur les chapeaux de roue

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été de 1,7 milliard d’euros. La collecte moyenne de ces dix dernières années (hors 2022) était négative. Logiquement, décembre rime avec dépenses de fin d’année. En 2022, la collecte a été de 1,45 milliard d’euros. Seule l’année 2012 (2,7 milliards d’euros) a connu une collecte du Livret A plus élevée lors de ces quinze dernières années. Le LDDS a également enregistré une forte collecte en décembre avec 1,24 milliard d’euros.

En cette fin d’année, les ménages ont opté pour la prudence, l’attentisme et la frugalité. Il est également possible que les préannonces d’un relèvement du taux du Livret A et LDDS aient joué en leur faveur.

Un début d’années sous de bons auspices

Le début d’année 2023 devrait être encore favorable aux couleurs du Livret A et du LDDS qui profiteront sans nul doute du relèvement de leur taux, relèvement qui sera effectif à compter du 1er février 2023.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – CDC

Le Coin des Epargnants : les marchés actions en plein boom

Les bourses à la fête

Les grandes places financières européennes ont progressé lors des douze des quinze dernières semaines. Le CAC 40 a terminé la séance du vendredi 13 janvier au-dessus de 7 000 points Depuis le début de l’année, la hausse est supérieure à 8,5 %. Sur trois mois, elle atteint près de 20 %. Le marché new-yorkais a également poursuivi sur la lancée de la semaine dernière, le Nasdaq progressant plus de 4 % et le S&P 500 de plus de 2 %.

La récession crainte, en Europe, pour la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 est reportée à plus tard ou à jamais. Selon les premiers résultats publiés par l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’Allemagne aurait enregistré en 2022 une croissance de son PIB de 1,9 %. Ce résultat marque une décrue par rapport à 2021 (2,6 %). Il est également inférieur à la moyenne de la croissance attendue pour l’Union européenne qui devrait être supérieure à 3 %. Le PIB allemand est, fin 2022, plus élevé de 0,7 % par rapport à son niveau de  2019, avant le début de la crise du Covid. En France, la Banque de France a, dans sa dernière enquête de conjoncture, souligné que l’économie avait continué à croître au dernier trimestre de l’année dernière. L’inflation semble avoir atteint un plafond dans plusieurs pays permettant des hausses moins importantes des taux directeurs des banques centrales, ce qui a été salué par les marchés « actions ». Aux États-Unis, la composante des anticipations d’inflation à un an est retombée à 4 %, au plus bas depuis avril 2021, contre 4,4 % en décembre et 4,3 % anticipé par les analystes

Aux États-Unis, les investisseurs ont réagi négativement aux résultats décevants de certaines banques comme JPMorgan Chase ou Wells Fargo. En revanche, ils ont été rassurés par la confiance du consommateur américain qui s’est améliorée en janvier, selon la première estimation de l’Université du Michigan, en hausse de 8,9 points à 64,6 pour le mois de janvier. Ils anticipent également un ralentissement du mouvement de hausse des taux directeurs.

Le baril de pétrole était orienté à la hausse cette semaine retrouvant ainsi son niveau de la fin de l’année dernière à plus de 80 dollars. La hausse s’explique par les  perspectives d’ouverture de la Chine mettant un terme à la politique du zéro covid. Les experts s’attendent à une croissance de la demande émanant de la Chine de 1 à 1,5 million de barils jour. Les fêtes du Nouvel An chinois devraient s’accompagner d’importants déplacements à l’intérieur du territoire. L’annonce de l’augmentation des stocks de brut américains n’a pas eu, en revanche, d’effet sur les cours. Les stocks ont augmenté de19 millions de barils supplémentaires, une hausse exceptionnelle due aux ruptures d’activité des raffineries ces dernières semaines en raison d’une tempête hivernale fin décembre. Si cette augmentation n’a pas provoqué de hausse sur les cours, la raison provient de la forte diminution au recours par les autorités américaines aux réserves stratégiques. Depuis un an et demi, elles ont pour peser sur les cours puisé dans ces réserves stratégiques. Depuis le mois de mars, la quantité injectée sur les marchés dépasse  200 millions de barils. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a indiqué que désormais le processus de retour à la normale est engagée, la ponction dans les réserves stratégiques étant passée de plusieurs millions de barils par semaine à 800 000 barils. L’arrêt du recours aux réserves stratégiques pourrait provoquer un rebond de  5 à 7 dollars du prix du baril.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
13 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 023,50+2,40 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 302,61+1,75 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 999,09+2,59 %3 839,504766,18
Nasdaq11 079,16+4,47 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 086,52+3,26 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 844,07+1,88 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 151,33+3,31 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)26 119,52+1,83 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 195,31+1,19 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,632 %-0,088 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,164 %-0,042 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,481 %-0,097 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0827+1,26 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 916,93+2,46 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,81+8,23 %84,0878,140
CdE

Le taux du Livret A à 3 % au 1er février 2023 : analyse du Cercle de l’Epargne

Le Livret A occupe une place à part dans l’imaginaire de l’épargne Possédé par quatre Français cinq (55 millions de livrets en circulation), il est de loin le premier produit d’épargne du moins en nombre. Son encours de 369,1 milliards d’euros (novembre 2022 – source Caisse des Dépôts et Consignation) le place loin derrière l’assurance vie (1856 milliards d’euros en novembre – source France Assureurs). Le succès du Livret A repose sur un triptyque : sécurité, liquidité et zéro fiscalité. Le Livret A est garanti par l’Etat ; l’épargnant peut entrer et sortit à sa guise et ne supporte ni impôt, ni prélèvement sociaux. Le Livret A est le produit phare de l’épargne de précaution que chaque Français connaît depuis son enfance.

Les taux des produits d’épargne réglementée sont fixés selon les dispositions prévues par l’arrêté du 27 janvier 2021.

Jusqu’en 2004, la fixation du taux des livrets de l’épargne réglementée relevait du pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Economie. Afin de mieux protéger les épargnants et de dépolitiser le débat, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a décidé l’adoption d’une formule reposant sur des paramètres économiques et financiers. La formule ne fut pas à plusieurs reprises respectées ; elles fut également modifiée plusieurs fois.

Le taux du Livret A a atteint un point bas le 1er février 2020 à 0,5 %, son record date d’octobre 1981 à 8,5 % en pleine inflationniste.

1. Les règles de fixation du taux du Livret A et du LDDS

Les taux des produits d’épargne réglementée sont fixés selon les dispositions prévues par l’arrêté du 27 janvier 2021.

Jusqu’en 2004, la fixation du taux des livrets de l’épargne réglementée relevait du pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Économie. Afin de mieux protéger les épargnants et de dépolitiser le débat, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin avait retenu une formule reposant sur des paramètres économiques et financiers. À plusieurs reprises, les gouvernements n’ont pas retenu les résultats de la formule qui a connu, par ailleurs, plusieurs évolutions.

Le taux du Livret A a atteint un point bas le 1er février 2020 à 0,5 %. Son record date d’octobre 1981 à 8,5 % en pleine vague inflationniste.

Le taux est logiquement révisé deux fois par an, le 1er février et le 1er août. En vertu de la formule en vigueur, il est égal à :

a) La moyenne arithmétique entre :

– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée (UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;

– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages ;

b) 0,5 % qui joue le rôle de taux plancher.

En synthèse, le taux du Livret A correspond à la moyenne de l’inflation et du principal taux des marchés monétaires des six derniers mois.

Les données utilisées sont celles relatives au dernier mois pour lequel ces données sont connues. La composante « inflation » qui entre dans le calcul du taux du Livret A correspond à la moyenne arithmétique, sur 6 mois, des glissements annuels de l’IPC hors tabac (IPCHT).

En cas de circonstances exceptionnelles, afin de préserver le pouvoir d’achat des épargnants, le Gouverneur peut transmettre au ministre de l’Économie un avis et des propositions de taux dérogeant à la règle.

Le gouverneur peut également, entre les deux modifications traditionnelles, prévoir une révision du taux du Livret A. Au 15 avril et au 15 octobre de chaque année, si la Banque de France estime que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie, son gouverneur peut, en effet, proposer au ministre chargé de l’Économie de réviser les taux au 1er mai ou au 1er novembre.

2. La situation économique et financière pour la révision du 1er février 2023

Après avoir été à son niveau  plancher de 0,5 % du 1er février 2020 au 1er février 2022, qui était également son niveau le plus bas depuis sa création en 1818, le taux du Livret A a connu, en 2022, deux hausses le portant successivement à 1 % le 1er février puis  à 2 % le 1er août. Ces relèvements étaient avant tout imputables à la remontée de l’inflation qui est passée de 1,6 % en 2021 à 5,2 % en 2022. La résurgence de l’inflation a été plus marquée au second semestre 2022 qu’au premier.

Le relèvement du 1er février sera la troisième en douze mois. Le mouvement de hausse est le plus rapide de l’histoire du Livret A.

Données Cercle de l’Épargne

3. Le rendement réel du Livret A reste négatif

Sur l’ensemble de l’année 2022, compte tenu des relèvements de la rémunération du placement, le taux moyen du Livret A a été de 1,37 % soit moins que l’inflation qui s’est élevée à 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de près de 4 % (3,83 %). Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver une tel rendement négatif.

En passant à 3 % au 1er février avec une inflation attendue à 5,5 %, le rendement réel devrait du Livret A rester négatif mais dans une moindre proportion qu’en 2022.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

4. Le LDDS, le petit frère du Livret A

Le Livrets de Développement Durable et Solidaire obéît aux mêmes caractéristiques que le Livret A. Il bénéficie du même taux que ce dernier. La France compte 24,5 millions de LDDS. L’encours moyen de ce produit est de 5 100 milliards d’euros. Au 30 novembre dernier, l’encours global s’élevait à 131,3 milliards d’euros.

5. Les conséquences de l’augmentation du taux du Livret A et du LDDS

Le relèvement du taux du Livret A et du LDDS a des conséquences non seulement pour les épargnants mais aussi pour les banques, la Caisse des dépôts et consignations, les bailleurs sociaux, les collectivités locales, les entreprises et l’État.

Quelles conséquences pour les épargnants ?

L’encours moyen des Livrets A est de 5 800 euros.  En retenant ce montant, le passage de 2 à 3,0 % génère sur un an un gain de 58 euros, l’ensemble de la rémunération étant alors porté de 116 à 174 euros.

Pour un livret ayant atteint le plafond de 22 950 euros, le gain est de 229,5 euros pour une rémunération globale de 688,5 euros. 4,3 millions de titulaires de Livret A sont au plafond. S’ils ne peuvent plus faire de versements, ils continuent néanmoins à capitaliser les intérêts.

Pour les 24,5 millions de titulaires de LDDS, la hausse est la même. Pour un LDDS ayant un encours de 5 100 euros, correspondant à l’encours moyen, le gain est de 51 euros pour une rémunération globale, toujours sur un an, de 153 euros.

L’attractivité relative du Livret A par rapport aux autres placements

Le taux du Livret A et du LDDS se situe au-dessus du taux moyen des livrets ordinaires (0,3 % en novembre 2022, selon la Banque de France). Les rendements des fonds euros l’assurance vie pour 2022 devraient se situer autour de 1,8 et 2 %. Net d’impôts, ils devraient se situer entre 1,2 et 1,4 % c’est-à-dire au même niveau que le taux du Livret A sur l’année écoulée. Pour 2023, le rendement du Livret A pourrait être supérieur à celui des fonds euros de l’assurance vie, ce qui constituera un précédent, un produit de court terme étant en principe moins bien rémunéré qu’un produit de long terme.

Les conséquences pour le logement social, les banques et l’État

L’augmentation des taux de l’épargne réglementée qui est plus rapide que celle des taux de marché renchérit les coûts de gestion des produits concernés (Livret A, LDDS, LEP et Livret Jeune). Cette augmentation a également des conséquences pour le logement social.

Le relèvement du taux du Livret A augmente le coût de la ressource pour les bailleurs sociaux qui se financent à partir du Livret A. Ce coût prend en compte le taux de rémunération auquel s’ajoute les frais de rémunération des réseaux (0,3 %) et ceux liés à la gestion des prêts. Le coût marginal pourrait dépasser 3,5 % ce qui est supérieur aux taux des emprunts sur les marchés. Le Livret A finance également les collectivités locales qui seront également touchées par la hausse des taux tout comme les PME qui peuvent accéder aux ressources du LDDS.

Le relèvement des taux de l’épargne réglementée génère un surcoût pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise 60 % de l’encours du Livret A et pour les banques en ce qui concerne le solde restant. Le coût global du relèvement pour le Livret A est de 3,69 milliards d’euros dont 1,5 milliard pris en charge par les banques et 2,2 par la Caisse des dépôts. Pour le LDDS, le surcoût est de 1,3 milliard d’euros. Au total, le surcoût pourrait être de 5 milliards d’euros.

L’augmentation du coût du Livret A peut diminuer les recettes de la Caisse des dépôts et, par voie de ricochet, les bénéfices qu’elle verse à l’État.

Une collecte en hausse dans les prochains mois ?

Toute augmentation du taux du Livret  A a un effet immédiat sur le collecte. Cet effet dure en règle générale trois mois avant de s’estomper. En 2022, les deux annonces de hausse ont été suivies d’une forte collecte.

Au mois de janvier 2022 (mois de l’annonce du passage à 1 %), la collecte du Livret A a été positive de 6,25 milliards d’euros. Elle a été de 2,94 milliards d’euros en février et de 3,02 milliards d’euros en mars. Elle a diminué en avril à 1,87 milliards d’euros. Elle est remontée au mois de juillet (mois d’annonce du passage à 2  %), atteignant 2,64 milliards d’euros quand, au mois d’août, elle s’est élevée à 4,49 milliards d’euros. Au mois de novembre, la collecte est devenue négative à -1,1 milliard d’euros.

Sur l’ensemble de l’année 2022, marquée par deux relèvements, la collecte a été fortement positive avec (dans l’attente des résultats du mois de décembre), un gain de plus de 25 milliards d’euros. La collecte de 2022 pourrait être pour le Livret A la troisième voire la deuxième (en fonction de décembre) plus importante de son histoire. Pour le moment, les deux collectes les plus importantes sont celles de 2012 (crise des dettes souveraines et relèvement du plafond de 15 300 à 22 950 euros) avec 28,16 milliards d’euros et celle de 2020 (crise sanitaire) avec 26,39 milliards d’euros. En 2022, au-delà de l’effet taux, la guerre en Ukraine et les incertitudes économiques qu’elle a générées ont incité les ménages à mettre de l’argent de côté. La remontée du taux au 1er février 2023 devrait provoquer comme l’année dernière une hausse passagère de la collecte. Elle sera d’autant plus forte que les placements concurrents, à l’exception du Livret d’Épargne Populaire ne peuvent pas offrir un rendement supérieur.

Cercle de l’Épargne –  données Caisse des dépôts et consignations

6. Le relèvement du taux du Livret d’Épargne Populaire à 6,1 %

Détenu par 6,9 millions de Français, le  Livret d’Épargne Populaire est réservé aux épargnants modestes dont le revenu fiscal de référence était, en 2021, de 21 393 euros  pour une part (+ 5 712 € par demi-part supplémentaire).

L’encours moyen du LEP est de 5 600 euros et son plafond est fixé à 7 700 euros. L’encours total de ce produit était, selon la Banque de France, au mois de novembre 2022 de 45,8 milliards d’euros.

Son taux est fonction soit de celui du Livret A soit de l’inflation. Il est fixé par l’arrêté du 27 janvier 2021 de la manière suivante :

La rémunération des LEP est égale au chiffre le plus élevé entre :

a) Le taux du livrets A majoré d’un demi-point ;

b) L’inflation en France.

Comme le taux du Livret A est inférieur à l’inflation c’est cette dernière qui est utilisée pour fixer le taux du LEP.

Le taux du LEP est ainsi passé de 1 à 2,2 % le 1er février 2022 puis à 4,6 % le 1er août 2022 avant d’être relevé à 6,1 % le 1er février 2023. Il est de loin le produit de taux le plus rémunérateur.

Les relèvements du taux du LEP a entraîné une forte hausse de son encours qui est passé de 38,3 à 45,8 milliards d’euros de décembre 2021 à novembre 2022.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

7. Le 1er août 2023, une nouvelle hausse possible  

Au vu de la hausse des taux des marchés monétaires et du maintien d’une inflation autour de 6 %, le taux du Livret A sera sans nul doute augmenté à nouveau le 1er août 2023. L’inflation étant censée se modérer durant le second semestre, une pause pourrait intervenir par la suite.

Le Coin des Epargnants du 7 janvier 2023 : un démarrage sur les chapeaux de roue

La première semaine de janvier a été marquée par une forte progression du cours des actions et par un repli des taux des obligations d’Etat. Le CAC 40 a gagné en cinq jours près de 6 % tout comme l’indice européen Eurostoxx 50. Le taux de l’Obligation assimilable du Trésor français est revenu sous la barre des 3 % à 2,7 %.

Les investisseurs ont plébiscité la légère décrue de l’inflation en décembre en zone euro et la décélération de la progression des salaires aux Etats-Unis. Vendredi 5 janvier, le département du travail a, en effet, publié les résultats de l’emploi pour le mois de décembre. Aux Etats-Unis, le secteur non-agricole a créé 223 000 emplois au mois de décembre alors que 200 000 étaient attendues. Il y en avait eu 256 000 en novembre. Le taux de chômage s’élève à 3,5 %, soit au-dessous des 3,7 % anticipés par les analystes, après 3,7 % le mois précédent. Le salaire horaire a augmenté de 4,6 % en décembre en rythme annuel, soit un peu moins que prévu +5 %. Au mois de novembre, la hausse avait été de 4,8 %.

Les investisseurs estiment que la hausse des taux directeurs par les banques centrales dans les prochains mois sera moins forte qu’escompté il y a encore quelques jours. Pour autant, les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne devraient poursuivre leur hausse. Le pic devrait être atteint d’ici l’été avant de se stabiliser le temps qu’il faudra selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Celui-ci a également estimé qu’il est encore trop tôt pour déterminer quel sera ce niveau terminal. Dans les minutes de sa réunion de décembre publiées mercredi soir, la banque centrale américaine a confirmé qu’elle n’en a pas terminé avec la lutte contre l’inflation et qu’il ne faut pas s’attendre à une baisse des taux cette année. Les marchés tablent désormais sur un taux des Fed funds à plus de 5 % en juin.

La baisse du cours du pétrole, -7,5 % sur la semaine, est imputable aux conséquences économiques de l’épidémie covid en Chine et au ralentissement de l’activité en Europe comme aux Etats-Unis.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
6 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 860,95+5,98 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 630,61+1,49 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 895,08+1,45 %3 839,504766,18
Nasdaq10 569,29+0,98 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 610,02+4,93 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 699,49+3,32 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 017,83+5,83 %3 792,284 298,41
Nikkei 225  (Japon)25 973,85-1,05 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 157,64+2,21 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,720 %-0,386 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,206 %-0,358 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,578 %-0,306 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0636-0,76 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 863,2+2,03 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79,29-7,49 %84,0878,140
CdE

Actions de part et d’autre de l’Atlantique

La propension des Américains à la détention d’actions est traditionnellement plus importante que celle des Européens. Dans le passé, elle se traduisait par un effet de richesse en actions plus élevé. Leur variation influait sur la consommation et la croissance. Au vu des dernières évolutions, cette dépendance de l’économie américaine aux marchés « actions » semble s’estomper.

La capitalisation boursière des États-Unis représente 220 % du revenu disponible des ménages, contre 110 % a sein de la zone euro. En vingt-cinq ans, ce ratio a été multiplié par 3,6 % aux États-Unis, contre 2,5% pour la zone euro. L’appréciation du cours des actions ne s’est pas traduite de part et d’autre de l’Atlantique par une baisse du taux d’épargne. Logiquement, une augmentation de la valeur des actions induit une augmentation de la valeur du patrimoine, ce qui doit amener les ménages à accroître leur consommation ou à réallouer une partie des plus-values dans d’autres types de placements. Aux États-Unis, les épargnants ont affecté jusqu’en 2021 une partie des plus-values issues de la valorisation des actions. À la différence des périodes d’appréciation d’avant la crise financière de 2007/2009, ils n’ont pas réduit leur effort d’épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation. Le vieillissement de la population peut expliquer cette évolution. Les marchés « actions » sont de plus en plus contrôlés par les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds d’investissement, fonds de pension). Les variations de cours ont, de ce fait, de moins en moins d’effet sur le comportement des ménages.

Assurance vie, rebond en novembre

Au mois de novembre 2022, selon France Assureurs, l’assurance vie a enregistré un rebond après la décollecte du mois d’octobre. La collecte nette de 1,4 milliard d’euros reste néanmoins inférieure à celle du mois de novembre 2021 (2,2 milliards d’euros).

Le mois de novembre est un mois moyen pour l’assurance vie. Sur ces dix dernières années, la collecte nette moyenne avoisine un milliard d’euros, trois décollectes ayant été constatées. Novembre est un mois creux pour l’épargne, sans aspérité particulière.

La collecte nette est portée, en novembre, par les unités de compte, +1,7 milliard d’euros quand les fonds euros sont en décollecte de 300 millions d’euros. Sur 11 mois, la collecte nette est de 13,7 milliards d’euros en recul de 6,2 milliards d’euros par rapport à la même période de  2021.

En 2022, les cotisations se sont élevées à 12,4 milliards d’euros au mois de novembre, soit un niveau équivalent à celui de 2021. .Depuis le début de l’année, elles s’établissent à 131,6 milliards d’euros, soit −3 milliards d’euros par rapport à la même période en 2021. Les unités de compte représentent 39 % de la collecte depuis le début de l’année. Leur poids est stable malgré la chute des cours boursiers enregistrée au cours de l’année 2022. Les prestations ont été de 10,9 milliards d’euros sur le mois de novembre. Sur onze mois, elle se sont élevées à 117,9 milliards d’euros depuis le début de l’année, en hausse de +3,2 milliards d’euros par rapport à la même période en 2021. À fin novembre, l’encours était de 1 856 milliards d’euros.

L’assurance vie, toujours entre deux eaux

Le retour d’une collecte positive conforte la position de l’assurance vie comme premier placement des ménages. Les ménages arbitrent toujours en faveur des unités de compte dans un contexte boursier moins favorable qu’en 2021. Les rendements des fonds euros, nets d’impôt, sont proches du niveau du taux du Livret A (1,37 % sur l’année 2022). En prenant en compte l’inflation, le rendement réel des fonds euros est en territoire négatif (plus de 3 points en moyenne). Cette situation sans précédent dans l’assurance vie explique tout à la fois le recul de la collecte par rapport aux années d’avant Covid et la montée en puissance des unités de compte, montée en puissance incitée, par ailleurs, par les assureurs.

Les annonces des rendements pour 2022, en hausse par rapport à 2021, devraient contribuer à un léger regain de la collecte. Les ménages pourraient être enclins à réorienter une partie de leurs abondantes liquidités sur des placements longs dont l’assurance vie. Cette réallocation sera d’autant plus facile si, au cours de l’année 2023, l’environnement économique se stabilise. 2022 aura été marquée par une préférence remarquée en faveur de l’épargne de précaution en raison des menaces sur le pouvoir d’achat. Le taux d’épargne est attendu en baisse légère dans les prochains mois mais sans pour autant pénaliser les produits de long terme.

France Assureurs

Novembre, le Livret A retrouve des couleurs

Le Livret A plus fort que l’inflation en novembre

Après la décollecte de 1,11 milliard d’euros en octobre, le Livret A a enregistré, selon le communiqué de la Caisse des Dépôts et Consignation, une petite collecte, positive, de 600 millions d’euros au mois de novembre. Le LDDS a également, de son côté, bénéficié d’une collecte positive de 430 millions d’euros. L’encours cumulé de ces deux produits atteint 500,5 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record (369,1 milliards d’euros pour le Livret A et 131,3 milliards d’euros pour le LDDS).

Novembre est, pour le Livret A, traditionnellement un mois de décollecte ou de faible collecte. Ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été modérée, -90 millions d’euros. Ce mois sans relief n’est pas marqué par des rendez-vous fiscaux ou par des versements de primes. En règle générale, les ménages modèrent leurs versements dans la perspective des fêtes. Le résultat de l’année 2022 souligne que, malgré l’accélération de l’inflation, les ménages ne puisent pas dans leur épargne de précaution ; bien au contraire ils ont effectué plus de versements que de retraits.

Le Livret A, le placement de crise

En 2022, sur les onze premiers mois de l’année 2022, la collecte du Livret A s’élève à 25,78 milliards d’euros ce qui la place parmi les collectes les plus importantes après celles de 2012 (crise des dettes souveraines) et de 2020 (crise sanitaire). En 2022, la guerre en Ukraine et la vague inflationniste qui en a résulté conduisent à une augmentation de la collecte qui a été, de plus, dopée par le relèvement du taux à deux reprises (1er février et 1er août).

Dans un climat anxiogène, les ménages ont maintenu, durant toute l’année, un effort important d’épargne de précaution. Malgré la baisse de leur pouvoir d’achat, ils ont tenu à accroître leur épargne liquide pour faire face à des imprévus et aux augmentations à venir des prix. Ce phénomène est assez traditionnel au début des périodes inflationnistes. L’effet « taux du Livret A » l’est également. Les ménages augmentent leurs versements sur le Livret A le mois de l’annonce du relèvement et durant les deux ou trois mois qui suivent.

« Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console »

La forte collecte du Livret A en 2022  est surprenante au vu de son rendement réel. Sur l’ensemble de l’année 2022, en tenant compte des deux relèvements, le taux de rémunération du Livret A aura été de 1,375 % quand le taux d’inflation devrait être de 6 %. Le rendement réel devrait donc être négatif de plus de 4,6 % ce qui constituera un record depuis le début des années 1980. Mais, par rapport aux autres produits de taux, le Livret A offre un rendement attractif. Ce dernier est ainsi supérieur, net d’impôt, à celui des fonds euros des contrats d’assurance vie. Seul le Livret d’Epargne Populaire offre un rendement supérieur (4,6 % depuis le 1er août) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. Le Livret A en conciliant sécurité, liquidité et zéro prélèvements demeurent la valeur refuge par excellence.

A l’aube d’un nouveau relèvement

Compte tenu des annonces du  Gouverneur de la Banque de France, un relèvement substantiel du taux du Livret A est attendu pour le 1er février 2023. Il devrait se situer entre 3 et 3,5 % ; le taux du Livret d’Epargne Populaire pourrait atteindre 6,5 %. Un effet « taux » est probable en début d’année même si les contraintes de pouvoir d’achat pourraient se faire ressentir un peu plus durement qu’en 2021. La collecte de 2023 devrait néanmoins rester positive tout en étant inférieure à celle de 2022.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – INSEE

Le Coin des Epargnants du 10 décembre 2022 : en attendant les fêtes

Le cours du pétrole en-dessous de 80 dollars le baril

Après neuf semaines consécutives de hausse, le CAC 40 a abandonné cette semaine près de 1 %. Les investisseurs sont toujours attentifs à l’évolution des prix et ont opté pour un profil attentiste en attendant la décision du comité monétaire de la banque centrale américaine sur les taux prévue en milieu de semaine prochaine. Les investisseurs profitent également des augmentations de ces dernières semaines sur les marchés actions pour engranger des plus-values avant la clôture de l’année.

Les taux d’intérêt sur les obligations d’Etat en Europe poursuivent leur mouvement de recul dans un contexte de ralentissement de la croissance qui pourrait amener la BCE à infléchir sa politique dans les prochains mois.

Pour la première fois depuis le mois de janvier, le cours du pétrole est repassé en-dessous des 80 dollars, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs et pour l’inflation. Le recul du cours s’explique par des prévisions de demande toujours orientée à baisse. Le redémarrage de trois réacteurs nucléaires français contribue par ailleurs à détendre le marché de l’électricité en Europe. Désormais, sur les 56 réacteurs dont la France dispose, 40 sont en fonctionnement, soit dix de plus qu’au milieu de l’été.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
9 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 677,64-0,96 %7 153,03
Dow Jones33 475,60-2,77 %36 338,30
Nasdaq11 004,62-3,59 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 370,72-1,09 %15 884,86
Footsie 7 476,63-1,05 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 939,22-0,90 %4 298,41
Nikkei 225 27 901,01-0,73 %28 791,71
Shanghai Composite 3 206,95+1,31 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,391 %+0,088 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,927 %+0,082 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,554 %-0,011 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0537+0,01 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 800,21+0,42 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,61-10,29 %78,140

Le Coin des Epargnants du 3 décembre 2022 : les marchés « actions » font une pause avant les fêtes

Novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé, en novembre, le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était ainsi revenu, à fin novembre, à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier 2022 quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement attendu de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements de leurs taux directeurs avant d’envisager, dans un second temps, leur arrêt. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés.

L’euro s’est redressé durant le mois de novembre. L’écart de taux avec les États-Unis est, en effet, amené à se réduire encore. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point même si la publication des derniers résultats de l’emploi aux Etats-Unis pourrait aller à l’encontre de ce souhait.

Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’État. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale revue en baisse, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a diminué sur l’ensemble du mois de novembre de près de 11 %.

Attentisme avant les décisions des banques centrales

Comment interpréter l’inversion des taux ?

Le passage des taux longs au-dessous des taux courts, ce qui est le cas, depuis le mois de juillet aux États-Unis pour les taux à 10 et à 2 ans, signifiait dans le passé l’arrivée prochaine d’une récession. Des doutes se font jour sur la validité de cette corrélation. Dans une situation normale, les taux « courts » sont inférieurs aux taux « longs ». Plus les agents économiques prêtent à long terme, plus ils attendent à être mieux rémunérés. La pente de la courbe est dite dans ce cas positive. La baisse des taux longs intervient quand les investisseurs optent par précaution pour les produits les plus sûrs : les obligations des États les mieux notés ou quand ces derniers anticipent une diminution des taux directeurs des banques centrales. La diminution des taux longs actuels semble provenir avant tout des anticipations sur les taux. Avec le ralentissement de l’économie et compte tenu des niveaux de l’endettement, les investisseurs estiment que le processus de hausse des taux directeurs arrive à son terme. Ils considèrent par ce fait que la bataille contre l’inflation est en voie d’être gagnée. Cette inversion peut également signifier que la récession est dorénavant certaine et qu’elle pourrait durer. Jusqu’en 2008, l’inversion des taux était un bon indicateur avancé des récessions. Depuis la crise financière et le développement des politiques monétaires expansives, le lien de causalité entre ces deux facteurs est plus incertain. La manipulation des taux et de l’évolution de la masse monétaire semblent l’avoir faussé.

Les marchés déçus par les bons résultats de l’emploi américain

Attendues à 200 000, les créations d’emploi, aux Etats-Unis, ont atteint 263 000 en novembre, après 284 000 en octobre. L’économie américaine refuse de ralentir malgré la hausse des taux. S’il s’agit du plus faible gain d’emplois depuis avril 2021, le marché du travail n’en reste pas moins tendu, supérieur à la moyenne de 150 000 à 200 000 emplois créés par mois avant la pandémie. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 % de la population active et le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % au cours du mois, soit le double de l’estimation du marché, et de 5,1 % sur un an, ce qui est également bien supérieur aux prévisions de 4,6 %. Pour la banque centrale américaine, la Réserve Fédérale, cette situation commence à devenir une énigme. Elle pensait pouvoir modérer les relèvements à 50 points de base mais la poursuite des créations d’emploi pourrait la conduire à opter pour une hausse de 75 points de base.

Après plusieurs semaines de hausses, en lien avec l’espoir d’une maîtrise rapide de l’inflation, les marchés ont opté, ces cinq derniers jours, pour l’attentisme. Le CAC 40 a terminé à 6 742,25 points, en légère hausse de 0,44 % sur la semaine. Cette hausse hebdomadaire est la neuvième consécutive, série inédite depuis la période mars-mai 2009. Outre-Atlantique, l’indice Dow Jones est resté stable quand le Nasdaq a progressé de 1,5 % sur la semaine.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
2 déc. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 742,250+0,44 %7 153,03
Dow Jones34 429,88+0,04 %36 338,30
Nasdaq11 461.50+1,50 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 529,9-0,20 %15 884,86
Footsie 7 556,23+0,98 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 977,28+0,16 %4 298,41
Nikkei 225 27 777,90-1,79 %28 791,71
Shanghai Composite 3 156,14+1,76 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,303 %-0,116 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,845 %-0,109 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,565 %-0,131 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0522+0,78 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 795,76+2,44  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,76+3,54 %78,140
CDE

Le mois de novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé en novembre le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était fin novembre à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements voire dans un second temps les arrêter. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés. L’euro s’est redressé durant le mois de novembre, l’écart de taux avec les Etats-Unis est, en effet, amené à se réduire. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point. Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale en faible croissance, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a baisse sur le mois de novembre de près de 11 %.

Tableau de bord des marchés financiers

 Résultats – novembre  2022
CAC au 31 décembre 2021
CAC au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 153,03
6 738,550
+7,4 %
-2,1 %
Daxx au 31 décembre 2021
DAXX   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 884,86
14 397,040
+8,6 %
-7,0 %
Footsie au 31 décembre 2021
Footsie   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 384,54
7 573,050
+6,0 %
-2,6 %
Euro Stoxx au 31 décembre 2021
Eurostoxx   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
4 298,41
3 964.72
+9,38 %
-2,62 %
Dow Jones au 31 décembre 2021
Dow Jones   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
36 338,30
34.589,77
+5,12 %
-0,22 %
Nasdaq au 31 décembre 2021
Nasdaq   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 644,97
11.468,00
+3,18 %
-27,03 %
Nikkei au 31 décembre 2021
Nikkei   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
28 791,71
27 968,99
+1,38 %
+0,53 %
Shanghai Composite au 31 décembre 2021
Shanghai Composite   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
3 639,78
3 151,34
+8,91 %
-11,58 %
Parité euro/dollar au 31 décembre 2021
Parité   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1,1378
1,032
+4,5 %
-9,2 %
Once d’or au 31 décembre 2022
Once d’or   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1 825,350
1 752,050
+7,1 %
-3,8 %
Pétrole au 31 décembre 2021
Pétrole   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
78,140
85,290
-10,7 %
+9,7 %

Le taux d’épargne des ménage en hausse

Le taux d’épargne des ménages a progressé au cours du troisième trimestre. Il s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut, après 15,8 % au deuxième trimestre. Cette progression est imputable à une augmentation du revenu disponible brut de 2,6 % supérieur à celle de la consommation, +1,6 %. Les ménages ont consacré une partie de leurs gains de pouvoir d’achat du troisième trimestre à l’épargne.

Les dépenses de consommation des ménages en valeur augmentent en effet de 1,6 % ce trimestre, soit un point de moins que leur revenu disponible brut (+2,6 %).

Le taux d’épargne des ménages reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire. L’inflation et les incertitudes économiques conduisent les Français à maintenir un important effort d’épargne de précaution.

CdE – INSEE

Le Coin des Epargnants du 19 novembre 2022 : la remontada du CAC 40 continue

Le CAC 40 en pleine « remontada »

Le CAC 40 a terminé la semaine à 6.644,46 points, s’adjugeant ainsi 0,76 % en cinq jours et a signé une septième séquence hebdomadaire de progression. Depuis son point-bas du 29 septembre, le Cac 40 rebondit désormais de 18,05 %. Depuis le 1er janvier, la perte n’est plus que de 7 %. Le rebond boursier en cours repose sur l’espoir d’une réouverture de l’économie chinoise grâce à l’allègement des contraintes sanitaires. Les investisseurs ont par ailleurs intégré la volonté de la FED de lutter contre l’inflation. Les propos de James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, soulignant que la hausse des taux directeurs n’a eu pour le moment « que des effets limités sur l’inflation observée » et qu’en conséquence, la fourchette actuelle des taux, comprise entre 3,75 % et 4 %, est inférieure au niveau « suffisamment restrictif » nécessaire pour ramener l’inflation à l’objectif de la Fed, soit 2 %, n’ont pas eu de conséquences négatives sur le cours des actions. Selon lui, le taux « terminal » de la FED serait, au minimum, de 5 % l’année prochaine, et pourrait aller jusqu’à 7 %. Le principe d’une récession en 2023 est admis de plus en plus par les experts économiques. Les économistes de JPMorgan prévoient une baisse du PIB au quatrième trimestre 2023, contraction qui pourrait se prolonger en 2024. La croissance serait ramenée à 1 % l’année prochaine, soit près de deux fois moins que le niveau anticipé pour 2022. Un tel ralentissement pourrait s’accompagner de la suppression de plus d’un million d’emplois d’ici mi-2024, ce qui conduirait, selon JP Morgan, la Fed à abaisser ses taux de 50 points de base par trimestre à compter du printemps de la même année.

L’exposition maîtrisée des banques à la remontée des taux

La Banque centrale européenne a indiqué, mardi 15 novembre, que les banques de la zone euro pourraient être confrontées à une augmentation des créances douteuses en raison de l’impact de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt sur le revenu des ménages, notamment les plus pauvres d’entre eux. La BCE reste néanmoins confiante sur la résilience de la sphère bancaire européenne du fait de la nature du risque. Celui-ci est concentré sur les foyers à bas revenus car une augmentation de 10 % du coût de la vie peut se traduire pour eux par une chute de 20 % du pouvoir d’achat, contre un recul de seulement 5 % pour les ménages se situant dans le milieu de la pyramide des revenus. Les foyers les plus menacés ne représentent que 13 % de la dette bancaire des ménages dans la zone euro, contre 70 % pour les foyers affichant les plus hauts revenus, moins affectés par l’inflation. L’exposition au risque de taux est d’autant plus faible en zone euro que les prêts à taux fixe représentent, selon la BCE, une part importante du stock de prêts. Les banques italiennes, portugaises, grecques et chypriotes sont les plus exposées à ce risque de détérioration de la qualité des portefeuilles de prêts. En revanche, les banques françaises, irlandaises et luxembourgeoises seraient, selon l’étude de la BCE, les moins affectées.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
18 nov. 2022
Évolution sur 5 joursRésultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 644,460+0,76 %7 153,03
Dow Jones33 745,69-0,21 %36 338,30
Nasdaq11 141,21-1,68 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 431,86+1,03 %15 884,86
Footsie 7 385,52+0,81 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 924,84+1,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 930,570+1,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 097,24+0,32 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,487 %-0,168 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,019 %-0,125 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,812 %+0,001 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0337+0,17 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39 %+0,3  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,580-9,06 %78,140
Cercle de l’Epargne

Paris, première place financière européenne

En ce mois de novembre, selon un indice compilé par Bloomberg, la capitalisation boursière de la place de Paris, exprimée en dollars, a dépassé celle de Londres. Le marché boursier français s’élève à plus de 2 823 milliards de dollars, contre 2 821 milliards de dollars pour Londres. En 2016, la City devançait Paris de 1 500 milliards de dollars.

La montée en puissance de Paris n’est pas sans lien avec le Brexit qui a isolé la place londonienne. Par ailleurs, les déboires économiques et politiques britanniques, depuis cinq ans, n’ont pas joué en la faveur de la City. Si l’indice Footsie 100 qui comprend les grandes entreprises exportatrices britanniques qui ont bénéficié de la dépréciation de la livre sterling, est stable, en revanche, l’indice plus large, Footsie 250 a perdu plus de 17 % de sa valeur depuis le début de l’année. La hausse des taux d’intérêt, beaucoup plus forte Outre-Manche que sur le continent, joue contre les actions britanniques. Dans le même temps, la place de Paris bénéficie de la bonne santé des entreprises du luxe et du rebond des valeurs bancaires.

Les Français toujours en mode épargne

Depuis plus de deux ans, les ménages épargnent des sommes importantes. Le taux d’épargne n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. Le poids des incertitudes conduit les ménages à placer une part importante de leurs revenus. Cet effort d’épargne intervient dans un contexte de baisse des cours boursiers et de début de hausse des taux d’intérêt.

Un patrimoine en baisse

Avec le repli des cours des valeurs mobilières, le patrimoine financiers des ménages a, selon la Banque de France, baissé au cours du deuxième trimestre 2022 à 5 726,6 milliards d’euros, contre 5 921,9 au premier trimestre. L’encours des produits de taux s’élevait à 3 618,6 milliards d’euros et représentait 61 % du total du patrimoine financier des ménages. L’encours des produits de fonds propres atteignait au deuxième trimestre 2022, 2 030,9 milliards d’euros.

BdF

L’encours du numéraire et des dépôts à vue s’élevait à la fin du deuxième trimestre à 810,7 milliards d’euros, contre 790,8 milliards à la fin du premier. Celui des dépôts bancaires rémunérés atteignait 1182 milliards d’euros dont 848,8 au titre de l’épargne réglementée. L’encours de l’assurance vie et épargne retraite en fonds euros est passé du premier au deuxième trimestre 2022 de 1598,7 à 1492,4 milliards d’euros. L’encours des actions s’est contractée du fait de la baisse des valeurs sur les marchés financiers. Il est revenu de 341,1 à 307,4 milliards d’euros. Celui des unités de compte de l’assurance vie et de l’épargne retraite est passé de 473,2 à 448,1 milliards d’euros.

Des flux d’épargne toujours élevés

Le taux d’épargne des ménages baisse graduellement depuis la fin des confinements tout en demeurant supérieur à son niveau de fin 2019 (15 % du revenu disponible brut). Il s’élevait à la fin du deuxième trimestre à 16 % dont  6 points au titre de l’épargne financière. A la fin du premier trimestre, les chiffres respectifs étaient 17,1 et 7.

BdF

Au deuxième trimestre 2022, le flux trimestriel de placements des ménages s’établit à 53,0 milliards, en hausse de 21,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Le flux d’épargne du deuxième trimestre 2022 est le troisième le plus élevé depuis le premier trimestre 2020. La guerre en Ukraine et l’accélération de l’inflation a occasionné un rebond de l’épargne. Les flux sont toujours supérieurs à leur niveau d’avant crise sanitaire.

BdF

En cumul sur quatre trimestres glissants, les flux de placements sont en légère hausse (153,9 milliards fin deuxième trimestre après 150,9 milliards fin premier trimestre), en lien avec l’accélération des placements en produits de fonds propres.

BdF

Le flux élevé du deuxième trimestre profit non seulement aux produits de taux (26,5 milliards d’euros, contre 15,7 milliards d’euros au premier trimestre) mais surtout aux produits de fonds propres (22,8 milliards d’euros contre 12 milliards d’euros). Les ménages ont acquis plus d’actions cotées et non cotées (26,7 milliards après 19,2 milliards d’euros).

Un troisième trimestre favorable à l’épargne réglementée

Les premières données couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le troisième trimestre 2022 affichent une augmentation des flux de dépôts bancaires rémunérés (24,8 milliards contre 9,1 milliards au deuxième trimestre), notamment une collecte positive soutenue sur les livrets d’épargne réglementée (en particulier sur les livrets A), en lien avec le relèvement des taux de rémunération de ces produits d’épargne. Cette collecte est nettement supérieure à la décollecte observée sur les contrats d’assurance-vie en euros (-2,6 milliards après -3,4 milliards d’euros). Par ailleurs, la collecte nette en assurance-vie ralentit pour les supports en unités de compte (5,8 milliards après 11,7 milliards d’euros).

Le Coin des Epargnants du 5 novembre 2022 : inflation et rumeurs au programme

Un beau mois d’octobre

Après un recul de 5,92 % au mois de septembre, le Cac 40 a gagné 8,75 % en octobre, proche du bon résultat de (+8,87 %). Depuis le début de l’année, la perte a été ramenée 12,39 %. Le Cac 40 était à 6 266,77 points à la clôture du 31 octobre. Ce bon résultat n’était pas évident au vu des résultats économiques. En zone euro, le taux d’inflation de la zone euro a dépassé la barre des deux chiffres en octobre, à 10,7 % en glissement annuel, contre 9,9 % en septembre, selon les données d’Eurostat. Le PIB a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre que ce soit en zone euro ou en France quand les taux respectifs au deuxième trimestre étaient de 0,8 % et 0,5 %. Les bons résultats des entreprises ont porté le cours des actions au cours du mois d’octobre. La progression des indices « actions » en octobre ne présage pas de leur évolution dans les prochains mois compte tenu des incertitudes élevées qui pèsent sur la conjoncture.

La première semaine de novembre s’est conclue par la publication des résultats de l’emploi américain. Si une décélération est constatée, elle demeure légère. Le taux de chômage a progressé à 3,7 % sur un mois en octobre (+0,2 %), restant cependant dans la fourchette observée depuis le mois de mars. Les créations d’emplois ont en revanche conservé un rythme quasi identique à septembre, avec 261 000 emplois créés le mois dernier, contre 263 000 en septembre, les créations concernant en premier lieu les secteurs de la santé, des services techniques et de l’industrie. Les rumeurs de déconfinement en Chine a conduit à une forte hausse des indices « actions » vendredi 4 novembre. Les autorités chinoises abandonneraient la politique du zéro covid en place depuis 2020, politique qui aboutit à un stop and go qui désorganise les chaines de valeurs. Les indices américains et notamment le Nasdaq ont fortement reculé sur la semaine en lien avec les décisions monétaires. Le Nasdaq a perdu plus de 5 % portant le repli à plus de 33 % depuis le 1er janvier. De son côté, les indices européens étaient orientés à la hausse, le CAC40 gagnant 2,29 %.

Les banques centrales à l’attaque

Pour la sixième fois depuis mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux mercredi 2 novembre, en les portant entre 3,75 % à 4 %. La FED a également décidé de poursuivre la réduction de la taille de son bilan, s’allégeant en bons du trésor, dettes et garanties hypothécaires. Le comité de politique monétaire « anticipe qu’une poursuite des augmentations des taux sera requise en vue d’atteindre un palier de politique monétaire suffisamment restrictif pour ramener l’inflation à 2 % ». Les analystes de marché s’attendent à une nouvelle augmentation de 0,50 à 0,75 point en décembre, et des taux qui pourraient atteindre voire dépasser 5 % au début de l’année prochaine. En septembre, l’inflation est encore de 8,2 %, avec une augmentation de l’indice hors énergie et alimentation à 6,6 %, un record depuis quarante ans. Le ralentissement de l’économie est lent à se dessiner, les créations d’emploi ayant augmenté en septembre, au lieu de régresser comme attendu. Le taux de chômage demeure à un niveau faible à 3,5 %. La plupart des économistes envisagent néanmoins une récession aux États-Unis au premier semestre 2023.

L’ex-secrétaire au Trésor Lawrence Summers estime que la hausse des taux est le seul remède possible. Cesser de les remonter par crainte d’une récession aurait un effet aussi dévastateur, selon lui, que d’arrêter les antibiotiques avant d’avoir fini la cure. Le Président de la FED a néanmoins suggéré un ralentissement à venir du rythme des futures augmentations du coût du crédit. Le rendement des bons du Trésor à dix ans était en hausse de plus de deux points de base à 4,0796 % et le dollar gagnait 0,48 % face à un panier de devises de référence. Première banque centrale à avoir entamé le processus de relèvement des taux directeurs, la Banque d’Angleterre les a augmentésà nouveau jeudi 3 novembre. Il s’agissait de la huitième hausse consécutive. Le relèvement a été de 0,75 point de pourcentage, une première depuis octobre 1989. Le taux directeur atteint ainsi 3 %, un niveau jamais atteint depuis la crise financière de 2008. La Banque d’Angleterre a, par ailleurs, commencé à revendre les obligations d’État accumulées ces dernières années dans son bilan, pour un montant de 750 millions de livres.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
4 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 416,44+2,29 %7 153,03
Dow Jones32 403,22-1,40 %36 338,30
Nasdaq10 475,25-5,65 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 459,85+1,63 %15 884,86
Footsie 7 334,84+4,07 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 688,33+2,08 %4 298,41
Nikkei 225 27 105,20+0,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 070,80+5,31 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,826 %+0,224 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,287%+0,194 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,165 %+0,078 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9917-0,38 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 674,100+1,85 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,890+4,35 %78,140

Épargne, de l’excès à l’insuffisance ?

Sur les marchés, épargne et investissement sont toujours à l’équilibre dit ex-post. Mais avant, cet équilibre peut prendre plusieurs formes. Si l’épargne dépasse l’investissement sur un territoire donné, elle sera placée à l’extérieur. Une épargne élevée conduit à des taux bas et à une allocation non-optimale. A contrario, un investissement élevé peut nécessiter des financements extérieurs et des hausses de taux. Par son effet multiplicateur, le crédit bancaire peut contribuer par ailleurs à assurer l’équilibre. Ces vingt dernières années, l’épargne a été jugée avant usage abondante. Le taux d’épargne est resté élevé en Asie comme en Europe. Il a eu même tendance à progresser aux États-Unis après la crise financière de 2008. Une inversion de tendance est-elle en train de se réaliser sur fond de vieillissement de la population et de transition énergétique ?

De 1995 à 2022, le taux d’épargne mondial est passé de 23 à 29 % du PIB, la hausse s’est accélérée après la crise de 2007/2009 pour s’amplifier avec l’épidémie de covid en 2020. La fin des confinements et le retour à la normale ne se sont pas caractérisés par une un repli de l’épargne. Le taux d’épargne est, ainsi, en 2022, de deux points supérieurs à son niveau de 2019. Cette progression de l’épargne, qui est une renonciation à la consommation, a favorisé le repli de l’inflation. Celle-ci est passée de plus de 10 % dans les années 1990, à l’échelle mondiale, à 3 %. L’abondance des liquidités a facilité la baisse des taux d’intérêts. En termes réels, ils sont passés de 2% à -4 % de 2000 à 2022. Ils sont tendanciellement à zéro depuis 2011.

Plusieurs signaux semblent indiquer qu’une inversion de tendance se produit. L’investissement qui est sur la pente descendante est depuis quelques années en forte hausse. La digitalisation et la transition énergétique imposent de la part des États et des entreprises un effort important d’équipements. La décarbonation des économies nécessite plusieurs milliers de milliards de dollars d’investissement chaque année et cela jusqu’en 2050. Le taux d’investissement qui était tombé à 20 % du PIB en 2003 est remonté à 24 % du PIB en 2022 pour l’ensemble de l’économie mondiale. Pour les seuls États membres de l’OCDE, le taux d’investissement s’élevait en 2021 à 21,5 % du PIB, contre 19 % en 2011.

Les ménages sont censés moins épargner dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population. Dans les pays émergents où les régimes de retraite sont peu généreux, les actifs épargnent pour préparer leur retraite. Le taux d’épargne chinois atteint 44 % du PIB. Il est alimenté par un fort taux d’épargne des ménages et les excédents commerciaux. Au fur et à mesure que le nombre de retraités augmentera, logiquement le taux d’épargne diminuera, ces derniers devant liquider leur patrimoine pour maintenir leur niveau de vie. Pour le moment, au sein des États de l’OCDE, les retraités demeurent des épargnants jusqu’à un âge avancé . La générosité des régimes de retraite par répartition peut expliquer le maintien d’un taux d’épargne élevé parmi les retraités. Compte tenu de la dégradation du rendement des régimes de retraite, une évolution en la matière n’est pas impossible dans les prochaines années. En France, si actuellement le niveau de vie des retraités dépasse de 2 à 5 points celui de l’ensemble de la population, en 2040, il devrait être inférieur de 5 à 10 points.

L’augmentation des dépenses publiques devrait accroître les besoins de financement des collectivités publiques. Les postes de dépenses liés à la transition énergétique, à la santé, à l’éducation, à la retraite, à la dépendance, aux relocalisations industrielles et aux dépenses militaires sont en forte hausse. La succession rapide de crises conduit les pouvoirs publics à intervenir de plus en plus fortement avec comme conséquence une montée des déficits et de la dette. Le déficit public au sein de l’OCDE dépasse 5 % du PIB quand, sur moyenne période 1995 à 2008, il se situait autour de 2 % du PIB.

Une insuffisance ex-ante de l’épargne amène à une hausse des taux d’intérêt et est par nature inflationniste. Les banques centrales seront contraintes de maintenir une politique monétaire expansionniste afin de faciliter le financement des États, et de leur éviter des problèmes de soutenabilité des dettes publiques.

Le Coin des Epargnants du 29 octobre 2022 : inflation, toujours l’inflation

Marchés, inflation et croissance, faites vos choix

L’indice CAC40 a enregistré un gain de 4 % sur la semaine, aidé par le rebond américain en fin de semaine. Le Daxx allemand a quant à lui gagné plus de 4 %. En Europe, l’inflation ne ralentit pas. Elle a progressé en France à 7,1 %, à 11,6 % en Allemagne et à 11,9 % en Italie pour le mois d’octobre, mais la croissance est restée présente au cours du troisième trimestre.  Le marché new yorkais après avoir encaissé les mauvais résultats trimestriels d’Amazon, d’Alphabet et de Meta, a salué ceux, meilleurs, d’Apple. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus suivie par la Fed, est remonté à 5,1 % sur un an en septembre, après 4,9 % en août. L’augmentation du coût de la main-d’œuvre a ralenti à 1,2 % sur un an au troisième trimestre, après 1,3 %. L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a progressé à 59,9 points en octobre, son meilleur niveau depuis le 30 avril. Le Dow Jones a progressé de près de 6 % sur la semaine et le Nasdaq a regagné plus de 2 %.

La BCE en mode offensif face à l’inflation

Jeudi 27 octobre, sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 75 points de base. Le taux de dépôt s’élève désormais à 1,5 %, celui de la facilité de refinancement à 2 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,25 %. Le taux de dépôts pour l’inflation étant évalué neutre à 2 %, la BCE sera certainement amenée à le porter au-delà de ce niveau pour juguler cette dernière.

La Banque centrale a également décidé de réduire la liquidité du marché monétaire. Plusieurs annonces ont été réalisées concernant les prêts accordés par l’institution de Francfort durant la crise sanitaire (TLTRO). Ces prêts aux banques commerciales d’un montant global de 2 100 milliards d’euros à des taux faibles voire négatifs pourront être remboursés par anticipation. Les taux applicables aux TLTRO existants seront durcis  pour les rendre moins favorables. La BCE a également décidé de diminuer la rémunération des réserves obligatoires, c’est-à-dire les montants que les banques doivent réglementairement déposer. Désormais le taux de dépôt s’appliquera (1,5 %) et non le taux de refinancement (2 %). Cette mesure sera une source d’économies pour la banque centrale. Cette dernière n’a pas donné d’indications sur un possible dégonflement de son bilan qui atteint près de 9 000 milliards d’euros, soit trois fois plus qu’en 2015.

Après les annonces de la BCE, les taux des obligations d’État se sont détendus. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,6 % contre 3 % la semaine dernière. Le taux de l’obligation américaine à 10 ans est également en recul et est repassé en-dessous des 4 %.

L’euro, un recul relatif

Mercredi 26 octobre, l’euro a retrouvé la parité avec le dollar avant de redescendre en-dessous vendredi (0,99 dollar pour un euro à 18 heures). Si depuis le début de l’année, l’euro a perdu 12 % par rapport au dollar, son taux de change global ne cède que 2,5 % par rapport aux autres grandes monnaies. L’euro gagne 3 % par rapport à la livre sterling, 12 % contre le yen et est stable contre le yuan. La baisse de l’euro par rapport au dollar s’explique par les flux de capitaux extérieurs. En août et sur les 12 derniers mois, les non-résidents avaient acheté 203 milliards d’euros d’actions de la zone euro, moitié moins que lors de la période précédente (425 milliards). Ils ont, par ailleurs, continué à vendre des obligations européennes pour 161 milliards d’euros.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  4 novembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 273,05+3,94 %7 153,03
Dow Jones32 861,80+5,72 %36 338,30
Nasdaq11 102,45+2,24 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 243,33+4,03 %15 884,86
Footsie 7 047,67+1,12 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 613,02+3,92 %4 298,41
Nikkei 225 27 105,20+0,80 %28 791,71
Shanghai Composite 2 915,93-4,05 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,602 %-0,361 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,093 %-0,321 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,985 %-0,246 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9942+1,02 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 641,170-0,77 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,780+0,56 %78,140

Le Livret A toujours plus fort !

Logiquement le mois de septembre est peu porteur pour le Livret A mais en 2022, entre l’effet taux et l’effet anxiété, les ménages ont succombé à ses charmes et y ont placé des sommes importantes.

Sur ces dix dernières années, le Livret A avait enregistré à cinq reprises une décollecte en septembre. À la sortie des vacances, en raison notamment des dépenses de rentrée scolaires, les ménages ont l’habitude de puiser dans leur épargne de précaution. En 2022, cette tradition n’est pas respectée. L’inflation aurait pourtant pu conduire à une décollecte mais le phénomène inverse a été constaté. Les ménages ont bénéficié de plusieurs mesures de soutien de leur pouvoir d’achat (chèques de rentrée scolaire, ristourne carburants, revalorisation des pensions de retraite, suppression de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle etc.) qui ont pu les amener à pouvoir placer un peu plus d’argent qu’auparavant. Les ménages ont également maintenu en septembre leur effort d’épargne de court terme par crainte d’une dégradation à venir.  Enfin, le passage du taux à 2 % le 1er août dernier explique aussi la forte collecte de septembre. Traditionnellement, l’augmentation du taux du Livret A dope la collecte durant trois ou quatre mois.

La collecte a ainsi atteint, en septembre 2,67 milliards d’euros, contre 4,49 milliards d’euros au mois d’août, premier mois du relèvement du taux à 2 %. Au mois de septembre 2021, la collecte n’avait été que de 240 millions d’euros.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 26,30 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,79 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, au mois de septembre, de 470 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 4,30 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits ont battu à nouveau leur record d’encours. Fin septembre, celui du Livret A s’élevait à 369,7 milliards d’euros quand celui du LDDS dépassait 130,6 milliards d’euros. De décembre 2019 à septembre 2022, l’encours du Livret A a augmenté de  71,1 milliards d’euros et celui du LDDS de 18,2 milliards d’euros.

Le Livret A, le placement de l’année

Grace aux deux relèvements de son taux, le Livret A est le placement de l’année en offrant tout à la fois la sécurité, la liquidité, le zéro fiscalité et un rendement honorable dans le contexte actuel. Certes, avec une inflation supérieure à 5 %, son rendement réel est négatif mais ce dernier est bien supérieur à la moyenne du rendement des autres produits d’épargne. Seul le Livret d’Épargne Populaire offre un taux supérieur, 4,6 %, mais il n’est réservé qu’à une partie des épargnants (revenu fiscal de référence inférieur à 20 297 euros pour un célibataire et de 31 137 euros pour un couple). Les avantages du Livret A pénalisent l’épargne longue, l’assurance vie ayant ainsi enregistré une décollecte en août. Même si d’ici la fin de l’année, la collecte devrait s’affaiblir, elle devrait rester positive.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février 2023

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdC- CdE
CdC – CdE

Le Coin des Epargnants : des marchés chafouins pour la rentrée des classes

Une orageuse fin de mois d’août pour les places financières

Les mois d’août sont souvent agités pour les marchés « actions ». Le cru 2022 ne désobéit pas à cette règle. Après un rebond en juin et en juillet, les indices ont cédé à nouveau du terrain en août. Le Cac 40 a perdu 5 % effaçant ainsi de plus de moitié son important gain de juillet. L’essentiel de la rechute s’est fait dans les derniers jours du mois. L’humeur a clairement changé en Bourse avec les annonces des banquiers centraux de placer la lutte contre l’inflation parmi leurs priorités de la rentrée. Les dernières données sur l’inflation ne peuvent que leur donner raison. En zone euro, malgré une bonne surprise côté français (+6,5 % sur an, en ralentissement par rapport à +6,8 % en juillet et +6,7 % anticipé), l’augmentation de l’indice des prix à la consommation a atteint 9,1 % sur un an en août, un nouveau record, contre 8,9 % en juillet. Hors alimentation et énergie, elle ressort à 4,3 %, contre 4,1 % attendu et 4 % le mois précédent. Pour la première fois, les prix de l’alimentation, alcools et tabac affichent une hausse de plus de 10 %. L’inflation sous-jacente des produits manufacturés s’est accélérée, passant de 4,5 % à 5 %. L’inflation dans les services est, elle, passée de 3,7 % à 3,8 %. Selon plusieurs économistes, l’inflation de la zone euro devrait atteindre, avant la fin de l’année, la barre des 10 %.

Une semaine chaotique

Les résultats économiques ont pesé sur les cours « actions » en début de semaine, en  positif comme en négatif. Après le fort recul de la semaine précédente et des premiers jours de celle-ci, un rebond a été constaté vendredi 2 septembre. Le CAC a perdu 1,70 % sur la semaine mais cette perte a été limitée par un gain de 2,2 % sur la seule journée de vendredi. Le Daxx allemand a gagné 0,61 % sur la semaine.

En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction en août, l’indice privé définitif PMI-Caixin ressortant en dessous du seuil des 50 points, pour la première fois en trois mois. Il a été publié à 49,5 points, contre 50,4 en juillet. Cette baisse est imputable à la diminution de la demande, sur fond de rationnement de l’électricité et de regain de l’épidémie de Covid-19. Près de 4 millions d’habitants des villes de Chengde et Xinle, dans le Hebei, près de Pékin, ont été confinés.  Au nord de la ville, à Tianjin, plus de 13 millions d’habitants ont dû se soumettre à un test PCR après la détection de 80 cas positifs en l’espace de deux jours.

En zone euro, l’indice manufacturier définitif d’août a été annoncé à 49,6 points, en nouveau retrait de 0,1 point par rapport à juillet. La tendance est mauvaise en Allemagne où la composante industrielle a chuté de 49,8 à 49,1 points en l’espace d’un mois. Seule la France détonne avec un indice PMI en hausse à 50,6 points contre 49 en juillet, signifiant que l’économie est en zone d’expansion. Les industriels de la zone euro, toujours confrontés à de fortes difficultés, signalent un nouveau repli marqué de leurs volumes de production en août. L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du PIB au troisième trimestre. Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier s’est maintenu en territoire d’expansion. Il est même parvenu à rester stable en août, à 52,8 points, alors qu’un repli à 51,9 points était anticipé.

Les résultats de l’emploi américain rassurent

Au mois d’août, les Etats-Unis ont créé 315 000 emplois dans le secteur non agricole, soit un peu plus que les 298 000 attendus par le consensus, mais bien moins que les 528 000 de juillet. Le taux de chômage est, lui, en hausse de 0,2 point à 3,7 %, contre une stabilité anticipée, mais les salaires n’ont pas flambé. Sur un an, ils augmentent, certes, de 5,2 %. C’est moins que les 5,3 % attendus par les analystes. Le rythme plus lent des créations d’emplois en août, l’accroissement de la population active et l’augmentation plus modeste des salaires ont rassuré les investisseurs. Les résultats de l’emploi n’ont pas empêché le Nasdaq de perdre plus de 4 % sur la semaine et le Dow Jones près de 3 %. Depuis le 1er janvier, le Nasdaq a perdu 25 % de sa valeur.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
2 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 167,51-1,70 %7 153,03 
Dow Jones 31 318,44-2,99 %36 338,30 
Nasdaq 11 630,86-4,21 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13,050.27+0,61 %15 884,86 
Footsie 7 281,19-1,97 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3,544.38-1,65 %4 298,41 
Nikkei 225 27 650,84-3,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 186,48-1,54 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,150 %+0,147 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,522 %+0,134pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,239 %+0,207 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0020+0,57 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 714,128-1,34 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,990-6,90 %78,140 

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (-0,2 % après -1,6 %). Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après -1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après         -1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (–0,2 % après –1,6 %).  Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après –1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après –1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Le Livret A dopé par l’effet taux

Le Livret A, avec une collecte positive de 2,64 milliards d’euros au mois de juillet, a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement du taux de 1 à 2 %, relèvement qui est entré en vigueur le 1er août dernier. Cet effet « taux » joue à chaque annonce quel que soit le contexte économique. La collecte de juillet est deux fois supérieur à celle de juin 2022 ou de juillet 2021. C’est la meilleure collecte pour un mois de juillet depuis plus de 10 ans. Même celle du mois de juillet 2020, en sortie de confinement, avait été plus faible (1,85 milliard d’euros).

Sur les sept premier mois de l’année, la collecte a atteint plus de 19 milliards d’euros, soit plus que sur la même période en 2021 (17,88 milliards d’euros). Elle est légèrement inférieure à celle de 2020 (22,25 milliards d’euros toujours sur les sept premiers mois).

En juillet l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 362,5 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte positive en juillet de 480 millions d’euros, contre 250 millions en juin portant son encours à 129,4 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement.

Les ménages, malgré ou à cause de l’inflation, reste en mode épargne. Craignant une augmentation à venir des prix voire des impôts, ils mettent de l’argent de côté. Dans leur globalité, ils ne puisent aucunement dans la cagnotte qu’ils ont constituée durant la période covid. Au contraire, ils la renforcent. Sachant qu’ils disposent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants (536 milliards d’euros fin juin 2022), ils ont décidé d’effectuer des transferts sur leur Livret A et leur LDDS dès l’annonce du relèvement du taux de rendement. Cet effet taux devrait encore être constaté en août avant de s’estomper durant l’automne. Traditionnellement, la fin d’année est marquée par des collectes moindres voire des décollectes en raison des dépenses de rentrées et de fin d’année. Les incertitudes économiques devraient néanmoins porter les ménages à la prudence. Les mesures de soutien du Gouvernement qui entrent en vigueur à compter du mois de septembre devraient également limiter les sorties pour le Livret A.

Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC

Le Coin des Epargnants du 13 août 2022 : légère détente sur le front de l’inflation

 

Petits signes d’accalmie aux Etats-Unis sur le front de l’inflation

Le taux d’inflation, aux Etats-Unis, a été de 8,5 %, contre 9,1 % en juin, en raison de la  baisse de 20 %, des prix de l’essence. L’indice des prix à la consommation (CPI) a stagné le mois dernier après une hausse de 1,3 % en juin par rapport à mai, a annoncé le département du Travail. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un ralentissement moins marqué, avec en moyenne, une augmentation de 0,2 % d’un mois sur l’autre et de 8,7 % en rythme annuel. Il s’agit de la plus forte décélération de l’inflation d’un mois sur l’autre depuis 1973. L’indice d’inflation de base (« core CPI »), qui exclut l’énergie et les produits alimentaires, a augmenté de 0,3% le mois dernier et sur un an. Il est en augmentation de 5,9%, comme en juin.

La banque centrale américaine a indiqué qu’elle attendait les résultats des prochains mois pour apprécier l’évolution des prix. Ce recul a conduit les investisseurs à considérer que  la prochaine hausse des taux des directeurs de la FED sera de  50 points de base en septembre, et non plus de 75 points de base comme estimé avant la publication des chiffres de l’inflation.

Cette moindre augmentation des prix a provoqué une détente sur le marché obligataire américain .

Sixième semaine de hausse du CAC 40

La Bourse de Paris a enregistré une sixième semaine de hausse d’affilée. Entre les informations rassurantes sur l’inflation et la publication de l’indice sur la confiance du consommateur américain calculé par l’Université du Michigan, le contexte macro-économique a été ces derniers jours porteur. L’indice du Michigan est, en effet, en hausse, en août, à 55,1 points contre 52,5 points anticipés et 51 en données définitives de juillet. La bonne tenue des marchés « actions » reste fragile. Selon une enquête économique publiée  vendredi par l’antenne de Philadelphie de la FED, la croissance économique s’annonce faible pour les prochains trimestres avec une inflation qui devrait rester plus élevée que prévue. Au troisième trimestre, la croissance américaine est estimée à 1,4 %, contre 2,5 % auparavant, et, sur l’ensemble de l’année, le PIB devrait ne devrait progresser que de 1,6 %, contre 2,5 % précédemment, et de 1,3 % en 2023 (-1 point). Les perspectives d’inflation sur 12 mois pour le troisième trimestre, mesurées par l’indice des prix à la consommation, sont, de leur côté, relevées à 6,7 % (contre 4,5 %), tandis que la projection sur l’année entière ressort désormais à 7,5 % (contre 6,1 %). L’inflation PCE de base, mesure préférée de la Réserve fédérale, est évaluée à 4,5 % pour 2022, contre 4,1 % auparavant.

Le CAC 40 a gagné 1,26 % cette semaine et a franchi la barre des 6500 points. Sur un mois, la hausse atteint 9,3 % ramenant la perte depuis le 1er janvier à 8,38 %. Le Nasdaq a progressé de plus de 3 % sur la semaine. En un mois, il a réduit de moitié la baisse enregistrée depuis le 1er janvier.

Le prix du baril de pétrole était en progression ces cinq derniers jours. Il a gagné près de 4 % (baril de Brent). Malgré les craintes d’un ralentissement économique mondial, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a revu légèrement à la hausse la demande mondiale de pétrole pour cette année, ce qui a conduit à l’augmentation des cours . L’AIE table sur une demande de 380 000 barils supplémentaires par jour. Ces prévisions sont contredites par celles de l’OPEP qui prévoient une légère baisse de la demande cette année en raison d’une possible résurgence des restrictions sanitaires liées au Covid-19 et des incertitudes géopolitiques. Plusieurs experts dont les économistes de Goldman Sachs parient sur une hausse des cours à la rentrée dans un contexte de pénurie d’énergie en Europe. Cette augmentation pourrait atteindre plus de 30 % d’ici la fin décembre, avec un baril de référence Brent attendu à 130 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
12 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,86+1,26 %7 153,03 
Dow Jones 33 761,05+2,92%36 338,30 
Nasdaq 13 047,19+3,08 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 795,85+1,63  %15 884,86 
Footsie 7 500,89+0,82  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 776,81+1,38 %4 298,41 
Nikkei 225 28 546,98+1,32 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 276,89+1,55 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,545 %+0,067 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,987 %+0,044 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,860 %+0,009 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0259+0,81 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 796,022+1,30 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 98,050+3,77 %78,140 

Record absolu des ménages pour les dépôts à vue

Malgré l’inflation, les ménages laissent toujours plus d’argent sur leurs dépôts à vue. Fin juin, leur encours atteignait le niveau record de 536 milliards d’euros, soit 124 milliards d’euros de plus qu’au mois de février 2020 avant la crise sanitaire.

BdF

Coup de froid en juin pour l’assurance vie

En juin, la collecte nette de l’assurance vie progresse de +0,6 milliard d’euros, contre 1,9 milliard d’euros au mois de mai et 2,2 milliards d’euros en avril. La collecte du mois de juin est la plus faible enregistrée depuis le mois de décembre 2020. L’année dernière, en juin 2021, la collecte nette avait atteint 1,7 milliard d’euros. Elle a été de +3,2 milliards d’euros en unités de compte (UC) et à de −2,6 milliards d’euros en fonds euros. L’encours des contrats d’assurance vie s’établit à 1 821 milliards d’euros à fin juin.

Juin est, pour l’assurance vie, un mois moyen. Lors de ces dix dernières années, trois décollectes ont été enregistrées, en 2012, 2013 et 2020. Hors décollecte, la collecte nette moyenne se situe autour de 1,7 milliard d’euros.

Une rupture en juin 2022

Le mois de juin 2022 marque donc une réelle rupture, sachant que depuis août 2021, la collecte nette moyenne était supérieure à 2 milliards d’euros. La dégradation du contexte économique a amené les ménages à privilégier l’épargne de précaution et notamment le Livret A dont le taux a été et sera réévalué. Le rendement des fonds euros est en valeur réelle négatif. En prenant en compte les prélèvements obligatoires, il est inférieur à celui du Livret A et du LDDS. Cette situation sans précédent explique, sans nul doute, la décollecte enregistrée sur les fonds euros. Malgré la baisse des cours des actions, la collecte demeure positive pour les unités de compte. Les épargnants continuent à placer leur épargne en partie sur les marchés financiers et à accepter une prise de risque accrue.

Au mois de juin 2022, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 11,9 milliards d’euros, en baisse de −1,4 milliard d’euros par rapport à juin 2021. Elles diminuent de −1,0 milliard d’euros sur les supports en euros, à 6,9 milliards d’euros, et de −0,4 milliard d’euros en unités de compte (UC), à 5,0 milliards d’euros. La part des cotisations en unités de compte reste néanmoins élevé à 42 % en juin. Les prestations sont également en baisse sur le mois par rapport à l’année dernière, à 11,3 milliards d’euros (−0,7 milliard d’euros par rapport à juin 2021).

Malgré tout un bon premier semestre 2022

Sur les six premiers mois de l’année 2022, les cotisations en assurance vie ont 76,4 milliards d’euros (+0,7 milliard d’euros par rapport au 1er semestre 2021. La part des cotisations en UC s’établit à 41 % sur le 1er semestre, à comparer à 39 % pour l’ensemble de l’année 2021. Le montant global des prestations a été de 64,3 milliards d’euros ont été versés (−1,1 milliard d’euros par rapport au 1er semestre 2021).

Pour le premier semestre, la collecte nette s’établit à +12,1 milliards d’euros, supérieure de +1,8 milliard d’euros à celle des 6 premiers mois de l’année 2021. Elle a été de +20,9 milliards d’euros pour les UC et de −8,8 milliards d’euros pour les fonds euros.

CDE – France Assureurs

Le Coin des Epargnants du 22 juillet 2022 : les taux directeurs à la hausse

Zone euro, un nouveau cycle monétaire ?

Le 21 juillet, pour la première fois depuis 2011, la Banque centrale européenne a remonté ses taux directeurs de 50 points de base, soit plus que ce qui était attendu. Après sept ans en territoire négatif, le taux de dépôt, qui rémunère les sommes placées par les banques auprès de la BCE, passe ainsi à 0 %. Le taux pour la facilité de refinancement est désormais de 0,5 % et la facilité de prêt marginale à 0,75 %. Cette augmentation est la plus forte jamais réalisée depuis la création de l’euro. La BCE s’aligne avec retard sur la FED et la Banque d’Angleterre qui ont relevé leurs taux depuis plusieurs mois pour endiguer l’inflation.

La surprise est venue de l’ampleur du relèvement des taux qui atteint 50 points de base quand une hausse de 25 points de base était attendue. Avec une inflation qui a atteint 8,6 % au mois de juin au sein de la zone euro et qui dépasse plus de 20 % dans certains États membres, la BCE a décidé de marquer le coup. Elle a longtemps différé cette décision car elle estimait que l’arme des taux était en partie inefficace face à une inflation essentiellement importée. En ce mois de juillet, elle a voulu marquer les esprits face aux risques d’emballement. Elle estime que désormais les risques de transmissions sur les prix des produits de consommation, les services et les salaires étaient élevés et qu’il était nécessaire de refroidir l’économie.

L’augmentation des taux directeurs qui constitue en soi une mesure récessive intervient en parallèle aux politiques de soutien du pouvoir d’achat engagées par les Etats, politiques qui sont, de leur côté, plutôt inflationnistes.

La décision du relèvement des taux directeurs est intervenue le jour de la démission de Mario Draghi de son poste de Premier Ministre de l’Italie après l’échec d’un vote de confiance. Cette démission a immédiatement provoqué une augmentation des taux italiens. L’écart de taux entre l’Italie et l’Allemagne pour les obligations à 10 ans était de 240 points vendredi 22 juillet. Face aux risques d’une divergence des taux pouvant mettre en danger la stabilité financière de la zone euro, la BCE a travaillé sur l’élaboration d’un bouclier anti-fragmentation, baptisé Transmission protection instrument (Instrument de protection de la transmission de la politique monétaire). Les investisseurs pourraient éprouver le nouveau dispositif de la BCE avec la crise italienne.

Les marchés européens ont plutôt bien réagi aux décisions de la BCE et cela malgré la crise politique en Italie. Le CAC 40 comme le Daxx allemand ont gagné 3 % en une semaine. La reprise des flux de gaz russe vers l’Europe a rassuré les investisseurs. La contraction annuelle du CAC est désormais inférieure à 13 %, contre environ 18 % fin juin. Il a signé cette semaine sa meilleure performance de ces trente derniers jours. Les indices américains ont également progressé. Le gain du Nasdaq a été de 3,33 %.

Sur la semaine, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont reculé en Europe (sauf pour l’Italie) comme aux Etats-Unis. Avec la décision de la BCE, l’euro s’est légèrement apprécié remontant à 1,02 dollar en hausse de près de 1,5 % sur la semaine. Les cours du pétrole ont été orientés à la hausse cette semaine en lien avec la communication d’une baisse plus importante des réserves américaines que prévue.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 juillet 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 216,82+3,00 %7 153,03 
Dow Jones 31 899,29+1,95 %36 338,30 
Nasdaq 11 834,11+3,33 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 253,68+3,02  %15 884,86 
Footsie 7 276,37+1,64  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 596,49+3,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 914,66+4,20 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 269,97+1,30 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,618 %-0,033 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,020%-0,107 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,780 %-0,141 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0218+1,37 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 729,200+1,44 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,180+3,89 %78,140 
CDE

Livret A, vers un taux à 2%

L’INSEE a confirmé que l’inflation avait atteint au mois de juin +0,7 % en juin et en rythme annuel, +5,8 %.

Quel taux du du Livret A au 1er août 2022

En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementé, le taux des livrets A et des livrets de développement durable et solidaire est égal, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :

a) La moyenne arithmétique entre :

– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée

(UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;

– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages  ;

b) 0,5 %.

Sur le premier semestre 2022, le taux d’inflation moyen a été de 4,46 % en rythme annuel. Le taux moyen sur six mois de l’€STR a été -0,58. La moyenne de ces deux valeurs est de 1,94 % ce qui mettrait le taux du Livret A à 1,9 ou à 2 %.

Taux du Livret A 
22 mai 1818 5,00% 
1er janvier 1851 4,75% 
1er janvier 1881 3,50% 
1er janvier 1905 3,00% 
1er janvier 1916 3,50% 
1er janvier 1929 3,50% 
1er janvier 1946 1,50% 
1er janvier 1960 3,25% 
1er janvier 1966 3,00% 
1er janvier 1968 3,50% 
1er juin 1969 4,00% 
1er janvier 1970 4,25% 
1er janvier 1974 6,00% 
1er janvier 1975 7,50% 
1er janvier 1976 6,50% 
16 octobre 1981 8,50% 
1er août 1983 7,50% 
16 août 1984 6,50% 
1er juillet 1985 6,00% 
16 mai 1986 4,50% 
1er mars 1996 3,50% 
16 juin 1998 3,00% 
1er août 1999 2,25% 
1er juillet 2000 3,00% 
1er août 2003 2,25% 
1er août 2005 2,00% 
1er février 2006 2,25% 
1er août 2006 2,75% 
1er août 2007 3,00% 
1er février 2008 3,50% 
1er août 2008 4,00% 
1er février 2009 2,50% 
1er mai 2009 1,75% 
1er août 2009 1,25% 
1er août 2010 1,75% 
1er février 2011 2,00% 
1er août 2011 2,25% 
1er février 2013 1,75% 
1er août 2013 1,25% 
1er août 2014 1,00% 
1er août 2015 0,75% 
1er février 2020 0,50% 
1er février 2022 1,00 % 
1er août 20222 % ?

Depuis le début des années 1980, il n’y avait jamais eu de relèvement d’un point. Le plus important avait réalisé le 1er juillet 2000 avec une hausse de 0,75 point.

Pour un épargnant ayant 10 000 euros sur son Livret A, le gain sera de 100 euros de plus, soit un total de 200 euros, l’inflation étant prévu pour l’ensemble de l’année 2022 à 5,5 % (prévision INSEE juin 2022), la perte réelle pour l’épargnant sera de 350 euros en euros constants.

Le relèvement du taux du Livret A d’un point coûtera pour ce seul produit 3,6 milliards d’euros aux banques et à la Caisse des Dépôts.

Compte tenu des règles de centralisation, le coût des banques sera de 1,44 milliard d’euros et de 2,16 milliards d’euros pour la Caisse des Dépôts. En diminuant la rentabilité de cette dernière, le relèvement du taux du Livret A réduit le montant des dividendes qu’elle verse à l’Etat son actionnaire.

L’augmentation du taux pourra se traduire par une hausse de taux pour les emprunts des bailleurs sociaux, des entreprises (à partir des ressources du LDDS) et des collectivités locales. A défaut de pouvoir jouer sur les taux, les banques pourraient accroître le montant des frais supportés par les clients.

L’augmentation du taux du Livret A devrait conduire à une augmentation de la collecte ce qui pénaliser, en période d’inflation, la consommation. Ce phénomène a été constaté lors du relèvement intervenu au 1er février 2022. Depuis le début de l’année, la collecte du Livret A est dynamique avec plus de 15 milliards d’euros, l’encours du Livret A ayant battu un nouveau record fin mai avec 358,8 milliards d’euros.

Le taux du Livret A sera deux fois supérieur à celui du taux moyen net d’impôt des fonds euros, ce qui est sans précédent. Il sera nettement supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés (0,09 % au mois de mai selon la Banque de France).

Le taux du Livret d’Epargne Populaire à 4,5 %

Le gouvernement pourrait décider de relever le taux du Livret d’Epargne Populaire à 4,5 % (taux de l’inflation arrondi au dixième supérieur). Il faut remonter à 1998 pour avoir un taux du LEP identique (4,5 %). Le LEP sera ainsi de loin le placement de court terme le mieux rémunéré permettant de compenser l’inflation. 7 millions de Français ont un LEP quand une vingtaine de millions pourraient potentiellement en ouvrir un.

 Taux du LEP
14-janv-838,50 %
16-août-847,50 %
1er juillet 19857,00 %
16-mai-865,50 %
1er mars 19964,75 %
16-juin-984,75 %
1er août 19994,00 %
1er juillet 20004,25 %
1er août 20034,25 %
1er août 20043,25 %
1er août 20053,00 %
1er février 20063,25 %
1er août 20063,75 %
1er août 20074,00 %
1er février 20084,25 %
1er août 20084,50 %
1er février 20093,00 %
1er mai 20092,25 %
1er août 20091,75 %
1er août 20102,25 %
1er février 20112,50 %
1er août 20112,75 %
1er août 20122,75 %
1er février 20132,25 %
1er août 20131,75 %
1er août 20141,50 %
1er août 20151,25 %
1er février 20201,00 %
1er février 20222,20 %

Le Coin des Epargnants du 8 juillet 2022 : vérité en deçà de l’Atlantique, erreur au-delà ?

L’euro à parité ou presque avec le dollar

Les anticipations de divergence des politiques monétaires européenne et américaine ainsi que les craintes d’une récession au sein de la zone euro sur fond de pénurie de pétrole et de gaz à l’automne, ont contribué à affaiblir l’euro par rapport au dollar. L’euro a terminé la semaine à 1,01 dollar, son plus bas niveau de ces vingt dernières années, en baisse de 10 % sur un mois. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique tend à s’accroître, ce qui amène des ventes d’euros au profit du dollars. Les résultats de l’emploi américain confortent cet arbitrage. Au mois de juin, l’économie américaine a créé, en effet, 372 000 postes en juin après 384 000 (révisé de 390 000) le mois précédent, selon les chiffres publiés par le Bureau of Labor Statistics (BLS), contre 265 000 anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Le taux de chômage est resté stable à 3,6 % comme prévu, tandis que la croissance du salaire horaire moyen a ralenti à 5,1 % sur un an, après 5,3 % en mai. La bonne tenue de l’emploi américain pourrait se traduire par une nouvelle hausse des taux de 75 points de base à l’occasion de la réunion de la Fed à la fin du mois, même si les signes d’un tassement de la croissance des salaires et la récente chute des prix des matières premières suggèrent que les perspectives d’inflation pourraient s’améliorer plus rapidement que prévu par les responsables de la banque centrale. Les investisseurs parient sur un relèvement substantiel. Le taux de l’obligation de l’Etat américain a 10 ans est repassé en fin de semaine au-dessus de 3 %.

Un euro faible renchérit le coût des importations et alimente de ce fait l’inflation. Pour la première fois depuis 1991, juste après la réunification, l’Allemagne a enregistré un déficit commercial en mai. L’augmentation du coût de l’énergie et les difficultés du secteur automobile expliquent la dégradation du solde commercial. Par ailleurs, l’Allemagne, premier fournisseur européen de la Russie avant la guerre en Ukraine, a vu ses exportations vers ce pays diminuer de plus de 30 % en quelques mois.

En milieu de semaine, le baril de pétrole Brent est repassé furtivement en-dessous de 100 dollars avant de se redresser légèrement en fin de semaine. Le ralentissement attendu de la croissance en 2022 à l’échelle mondiale est supposé peser sur la demande du pétrole, ce qui concourt à la baisse du cours du baril. Sur un mois, le baril de Brent a perdu 10 %.

Les marchés « actions » après une fin du mois de juin difficile ont, cette semaine, enregistré des hausses. Le CAC40 s’est valorisé de 1,72 % et le Nasdaq de 4,56 %. Les fortes baisses des dernières semaines ont incité les investisseurs à revenir sur le marché à la recherche de plus-values potentielles.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
8 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 033,13+1,72 %7 153,03 
Dow Jones 31 338,15+0,77 %36 338,30 
Nasdaq 11 635,31+4,56  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 015,23+1,58  %15 884,86 
Footsie 7 196,24+0,38  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 506,55+1,79 %4 298,41 
Nikkei 225 26 517,19+2,14 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 356,08-0,77 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,862 %+0,062 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,333 %+0,105 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,086 %+0,097 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0174-2,40 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 742,090-3,71 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 107,100-3,84 %78,140 

La difficile introduction en bourse de Deezer

L’action de Deezer, un fournisseur français de musique en ligne a, dans un contexte de marché difficile, baissé de 15 % lors de son introduction en bourse. Celle-ci était la deuxième tentative de la société après avoir essuyé un échec en 2015. Les dirigeants de cette start-up ont opté pour la cotation afin d’accéder aux capitaux nécessaires à son développement. Le marché de la musique en ligne est en plein essor mais demeure fragile, les internautes s’étant habitués à la gratuité. Par ailleurs, le marché est dominé par des grandes entreprises qui laissent peu de place aux seconds rôles.

En 2021, au niveau mondial, 523,9 millions de personnes sont abonnés à différentes offres payantes de musique en ligne. le nombre d’abonnés s’est accru de 109,5 millions l’année dernière, soit une hausse de +26,4 %. En France, une dizaine de millions de personnes auraient souscrit à un abonnement de musique en ligne. En comptant les utilisateurs sans abonnement (qui contribuent au chiffre d’affaires par la publicité des plateformes), la France compterait 22 millions d’utilisateurs.

Le marché de la musique en ligne est dominé par Spotify qui détient 31 % de parts de marché, suivie d’Apple Music (15 %), d’Amazon Music, Tencent Music (13 %) et YouTube Music (8 %). Le service musical de Google connait une forte croissance avec une progression de 50 % du nombre d’abonnés en 2021, une majorité étant de jeunes utilisateurs.

Les applications de musique en ligne chinoises sont également en forte croissance tout en restant cantonnées sur le marché de leur pays d’origine et des pays limitrophes. Tencent Music et NeatEase ont ainsi accumulé 35,7 millions de nouveaux abonnés en l’espace d’un an alors qu’ils ne sont disponibles qu’en Chine.

Le Français Deezer ne détient que 2 % du marché du streaming avec 9,6 millions d’abonnés. Il reste franco-français avec un taux de pénétration faible dans les autres pays. Deezer a généré en 2021 un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros et a comme objectif d’atteindre le milliard d’euros d’ici à 2025, ainsi que la rentabilité opérationnelle. Le streaming est une activité peu rentable en raison des coûts informatiques et des coûts de diffusion croissants. Les compagnies de musique, « les majors » comme Universal ou Sony, négocient de plus en plus âprement l’accès à leur catalogue. Pour accroître leur pouvoir de négociation, elles achètent les portefeuilles musicaux aux artistes. Springsteen (500 millions de dollars), Bob Dylan (300 millions de dollars), Sting ou encore les héritiers de Bowie ont ainsi vendu les droits de leurs albums à des majors. Les Rolling Stones ont choisi un système différent. Ils concèdent pour une durée déterminée leur portefeuille musical et tous les droits afférents (e-commerce, merchandising) en contrepartie d’une certaine somme. Dans tous les cas, les compagnies sont appelées à rentabiliser leurs investissements, ce qui passe par des négociations serrées avec les diffuseurs que les applications de musique en ligne. Deezer a, lors de son introduction en bourse, également souffert du contexte, les investisseurs privilégiant les produits de taux sur les actions.

Le Coin des Epargnants : mobilisation générale contre l’inflation

Inflation toujours en hausse

Au mois de juin, l’inflation en France a atteint 5,8 % en rythme annuel, toujours en hausse. En Allemagne, elle a légèrement ralenti à 8,2 %. Outre-Rhin, elle s’était élevée à 8,7 % en mai. Pour l’ensemble de la zone euro, l’inflation a été de 8,6 % au mois de juin, contre 8,1 % en mai selon une estimation rapide publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juin (41,9 %, comparé à 39,1 % en mai), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (8,9 %, comparé à 7,5 % en mai), des biens industriels hors énergie (4,3 %, comparé à 4,2 % en mai) et des services (3,4 %, comparé à 3,5% en mai).

Des marchés dominés par la peur de la récession

Lors du premier semestre 2022, le CAC 40 a connu sa troisième plus forte baisse de son histoire avec un recul de 17,20 %. Les deux baisses plus importantes avaient été enregistrées en 2020 avec -17,43 % et en 2008 avec -21 %. Les autres places occidentales connaissent des évolutions comparables. L’indice allemand, le Daxx a perdu 19,52 % et l’Eurostoxx, 19,62 % en six mois. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur en six mois (-29,51 %). Le Dow Jones a de son côté baissé de 15,31 %.

La résurgence de l’inflation, le relèvement des taux d’intérêt et la crainte de récession qui en résulte, avec en toile de fond la guerre en Ukraine et la menace persistante de l’épidémie, expliquent cette contraction qui fait suite à la progression exceptionnelle de 2021.

La peur de la récession induit une baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat, les investisseurs privilégiant les placements sans risque.

Les banques centrales en mode combattant

Le président de la Fed, Jerome Powell, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le gouverneur de la BoE anglaise, Andrew Bailey, ont tous réaffirmé leur intention de ramener l’inflation à son objectif lors d’un panel organisé au Forum de la BCE, le 29 juin dernier. Jerome Powell a admis qu’il y avait un risque que la Fed aille trop loin dans la hausse des taux, pouvant provoquer un réel ralentissement de l’activité, mais que ce risque n’était pas le plus important. Le pire des scénarios pour l’économie serait que la banque centrale échoue à restaurer la stabilité des prix. Jerome Powell et Christine Lagarde ont également mis en garde, hier, contre l’augmentation des risques liés à une inflation qui s’annonce durablement élevée, préparant ainsi les investisseurs à des moments « douloureux ».

En France, la hausse des prix à la consommation a atteint un nouveau record ce mois-ci, à 6,5 % sur un an en données préliminaires harmonisées de l’Union européenne. D’après les chiffres publiés le 1er juin, l’Allemagne a connu un répit temporaire de l’inflation (grâce à deux mesures gouvernementales : la réduction de la taxe sur les carburants et la mise en place d’un ticket de transport à prix réduit). En Espagne, l’inflation a atteint 10 % en juin (+1,5 point par rapport à mai).

L’inflation reste portée par les cours de l’énergie. Le pétrole a augmenté de 42 % depuis le 1er janvier 2022. La réduction des exportations de gaz russe amplifie le mouvement de hausse de cours, aidée en cela par une panne de compresseur dans le champ norvégien de Martin Linge qui a amputé la production.

Dans ce contexte difficile, Christine Lagarde a confirmé que la première hausse, depuis onze ans des taux directeurs de la BCE interviendra au mois de juillet et qu’elle sera de 25 points de base. La présidente de la BCE ne s’interdit pas d’effectuer des relèvements plus importants par la suite. En cas d’augmentation des anticipations d’inflation, elle a indiqué que « nous devrions alors retirer nos mesures accommodantes plus rapidement afin d’éliminer le risque d’une spirale autoréalisatrice ». Si l’inflation continuait à progresser rapidement, le recours à des hausses de 50 points de base – voire plus – est envisageable dès septembre. En parallèle, la BCE travaille à la création d’un nouvel outil anti-fragmentation pour limiter les écarts de taux au sien de la zone. Une première solution qui avait été évoquée passait par une sorte d’arbitrage. La BCE pourrait acheter des titres émis par l’Italie pour faire baisser le coût de financement de l’État italien et cèderait, pour un montant équivalent, des obligations allemandes qu’elle détient. Difficilement réalisable, cette idée ne semble pas avoir été retenue. Les obligations allemandes sont, en effet, logées à la Bundesbank qui les détient pour le compte de la BCE. Compte tenu de la hausse des taux, la Bundesbank aurait été amenée à les vendre à perte. Le mécanisme à l’étude viserait à neutraliser les achats des obligations des États périphériques en proposant aux banques de déposer un montant équivalent auprès de la BCE, en bénéficiant d’une rémunération plus attractive que le simple taux de dépôt actuel. La liquidité excédentaire ne serait pas détruite, mais elle serait durablement neutralisée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  1er juillet 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,06-2,34 %7 153,03 
Dow Jones 31 097,26-1,28 %36 338,30 
Nasdaq 11 127,85-4,13  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 813,03-2,33  %15 884,86 
Footsie 7 168,65-0,56  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 448,31-2,40 %4 298,41 
Nikkei 225 25 935,62-2,10 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 387,64+1,07 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,800 %-0,164 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,228 %-0,210 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,889 %-0,237 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0411-1,33 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 802,130-1,45 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 111,070-1,58 %78,140 
CdE

Le Coin des Epargnants du 24 juin 2022 : laisser le temps au temps

L’INSEE optimiste malgré tout

Selon la note de conjoncture de l’INSEE pour le mois de juin, l’inflation devrait se rapprocher des 6 % en juin (5,9 %) pour atteindre 7 % en septembre et se stabiliser autour de ce taux d’ici la fin de l’année. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation devrait être de 5,5 %, soit un niveau inconnu depuis 1985. Sans les mesures prises par les pouvoirs publics l’inflation serait supérieure de deux points à son niveau constaté actuellement.

Le taux de croissance devrait être, en 2022, de 2,3 % grâce à l’acquis de 2021. Le PIB qui a diminué de 0,2 % au premier trimestre augmenterait de 0,2 point au deuxième et de 0,3 % au troisième comme au quatrième. L’économie française retrouverait ainsi une croissance proche de celle d’avant la crise du Covid-19. Le marché du travail résisterait : 200.000 emplois seraient créés dans le secteur privé cette année.

Pour l’INSEE, le revenu brut disponible des ménages qui avait diminué au premier trimestre, en lien avec le versement de la prime inflation de 100 euros à la fin de l’année dernière, devrait se redresser sur la seconde moitié de l’année. En  2022, il augmenterait de 4,1 % en euros courants. L’institut statistique estime que l’augmentation des prix ne se transmet pas intégralement aux salaires, limitant les risques de spirale inflationniste. L’augmentation des prix provoquerait une baisse du pouvoir d’achat des ménages d’un point, ce qui constituerait une première depuis 2013, année durant laquelle il avait diminué de  1,8 %. 

Les ménages les plus touchés par la hausse des prix sont ceux constitués de retraités et ceux vivant en milieu rural.

La consommation des ménages, qui s’est contractée au cours du premier trimestre, pourrait enregistrer un rebond de 0,4 % au deuxième trimestre suivi d’une hausse de 0,2 % au cours des deux suivants. L’INSEE estime que le taux des ménages restera supérieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (16,3 % contre 15 % du revenu disponible brut).

Lors du premier trimestre, l’économie française a créé 80 000 emplois malgré le recul du PIB. Pour le deuxième trimestre, l’INSEE prévoit la création de 37 000 emplois, puis 44 000 au troisième et 41 000 au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, l’emploi salarié augmenterait donc de 200 000, retrouvant son rythme de progression d’avant la crise sanitaire. 60 000 emplois non-salariés seront également créés portant le total à 260 000. Fin 2022, la France devrait compter un million d’emplois de plus qu’en 2019. L’INSEE table sur un taux de chômage de 7 % à la fin de l’année.

Rebond boursier en trompe l’œil ?

 

Après trois semaines de repli, le CAC 40 a enregistré une hausse cette semaine et en a profité pour repasser au-dessus des 6000 points. Le Dow Jones a, de son côté, gagné plus de 5 % et le Nasdaq plus de 7 %. Ce rebond est avant tout lié à un effet d’opportunité, les investisseurs ayant acheté des valeurs qui avaient fortement baissé, en particulier celles du secteur du luxe et celles de la « tech ». Le climat n’en demeure pas moins lourd. Les indicateurs restent mal orientés avec la poursuite de la hausse des prix en zone euro. Les indices PMI publiés de part et d’autre de l’Atlantique ont souligné un ralentissement de la croissance dans le secteur privé et une contraction des commandes pour la première fois en deux ans. L’indice allemand Ifo de juin traduit une dégradation du climat des affaires. L’économie allemande est fortement exposée à l’arrêt des exportations russes de gaz. Aux Etats-Unis, l’indice de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs est tombé au plus-bas historique en juin. En revanche, les attentes d’inflation sur 12 mois reculeraient à 5,3 % selon l’étude de cette université américaine. Il n’en demeure pas moins qu’Outre Atlantique, le mot « récession » est de moins en moins un tabou. La crainte d’une récession a pesé sur les cours des matières premières et a provoqué la baisse du rendement des emprunts d’Etat. Le taux d’intérêt de l’OAT à dix ans est repassé en-dessous de 2 % quand il avait dépassé 2,3 % en début de semaine. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale n’a pas eu d’effets notables sur le cours des actions françaises, les entreprises du CAC40 opérant à l’échelle mondiale. Si l’écart de taux avec l’Allemagne s’est accru les jours suivants l’élection, il est revenu à 0,5 point, son niveau traditionnel depuis plusieurs semaines. La baisse des taux sur fond de ralentissement de la croissance a profité par ricochet aux actions, une moindre activité pouvant conduire les banques centrales à temporiser leur politique de relèvement de leurs taux directeurs.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
24 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 073,35+3,24 %7 153,03 
Dow Jones 31 500,68+5,39 %36 338,30 
Nasdaq 11 607,62+7,49  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 118,13-0,06  %15 884,86 
Footsie 7 208,81+2,74  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 533,17+2,75 %4 298,41 
Nikkei 225 26 491,97+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 349,75+1,13 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,964 %-0,247 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,438 %-0,227 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,126 %-0,103 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0545+0,50 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 826,871-0,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,020-0,79 %78,140 
CdE

Les rachats d’actions sont-ils anti-économiques ?

Depuis plusieurs années, les entreprises cotées pratiquent le rachat d’actions afin de soutenir leur cours. Cette politique donne lieu à d’importantes critiques. Elle nuirait aux intérêts des salariés et freinerait l’investissement. Elle favoriserait à court terme les actionnaires tout en privant les entreprises de capitaux pour préparer l’avenir.

L’augmentation des résultats des entreprises cotées les a incitées à effectuer des nombreux rachats d’actions afin d’améliorer la rémunération des actionnaires. En 2021, les rachats ont porté sur 166,52 milliards d’euros  aux États-Unis quand ce montant a atteint 44,36 milliards d’euros pour la zone euro.

Les rachats d’actions sont réalisés essentiellement en utilisant les bénéfices de l’entreprises. Ils s’effectuent donc au détriment des salariés. Depuis la crise des subprimes, les entreprises recourent de moins en moins à l’endettement pour financer leur plan de rachats d’actions. Cette pratique a été facilitée par l’augmentation des profits. Après impôts et intérêts mais avant dividendes, leur poids au sein du PIB est passé, au sein de l’OCDE, de 12 à 18 % de 1995 à 2021. Sur cette même période, la productivité par tête s’est accrue de 40 %, contre 20 % pour les salaires réels par tête.

Pour certains, les rachats d’actions sont accusés de réduire les capacités d’investissement. Pour d’autres, cet argument peut être relativisé. Si une entreprise juge ne pas avoir de projets d’investissement rentable, il vaut mieux qu’elle rende l’argent aux actionnaires afin que ces derniers puissent effectuer une réallocation des capitaux plus efficace. Ce choix permet ainsi de réorienter le capital vers des investissements à plus forte rentabilité et d’éviter son gaspillage. Lors de ces vingt-cinq dernières années, l’investissement global est néanmoins en recul, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, semblant donner raison aux adversaires des rachats d’autant plus que les gains de productivité ont tendance à baisser.

Les procédures de rachat ont, en revanche, favorisé l’augmentation des cours des actions. De 1995 à mars 2022, l’indice Nasdaq a été multiplié par 15, celui de Standard and Poors par 9 et celui de l’Eurostoxx par 4. Les États-Unis qui ont pratiqué les rachats avec gourmandise ont enregistré les augmentations de cours les plus importantes.

Les rachats d’actions ont a priori pénalisé l’investissement et joué, contre les augmentations de salaires, les entreprises privilégiant les actionnaires aux salariés, surtout aux États-Unis. Compte tenu des besoins d’investissement notamment en lien avec la transition énergétique, un ralentissement de cette pratique serait souhaitable.

Livret A : Toujours au sommet malgré une érosion de la collecte en mai

Pas de déstockage de l’épargne covid malgré l’inflation

Si les ménages ont moins placé sur leurs Livret A en mai que les mois précédents, ils n’ont pas puisé dans leur épargne de précaution qui se situe toujours à des niveaux historiquement élevés et cela malgré l’inflation qui érode leur pouvoir d’achat. Le rendement réel négatif du Livret A n’a pas, pour le moment, d’effet réel sur la collecte.

Au mois de mai 2022, la collecte du Livret A s’est élevée à 1,37 milliard d’euros en retrait par rapport aux collectes des mois précédents. Elle avait atteint 1,87 milliard d’euros au mois d’avril 2022 et 3,02 milliards d’euros au mois de mars 2022. La collecte de cette année est également inférieure à celle du mois de mai 2021, 1,82 milliard d’euros mais assez proche de celle de 2019 avant la crise sanitaire (1,22 milliards d’euros).

La collecte du mois de mai 2022 traduit un retour à la normale après plusieurs mois exceptionnels marqués par le relèvement du taux intervenu le 1er février dernier et par la crise ukrainienne. Le cru 2022 se situe néanmoins légèrement au-dessus de la moyenne décennale. Lors de ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte en mai est, en effet, d’un milliard d’euros (2012/2021). Lors de ces dix dernières années, le Livret A a connu deux décollectes en mai, en 2014 et en 2015, années qui se caractérisaient par une baisse du taux de rendement.

Depuis le début de l’année 2022, la collecte a été de 15,45 milliards d’euros, soit légèrement moins que pour la période de 2021, 16,74 milliards d’euros. Elle demeure néanmoins supérieure à celle de l’année 2020 (11,06 milliards d’euros de janvier à mai 2021). Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la collecte du mois de mai a été positive de 160 millions d’euros la portant sur les cinq premiers mois de l’année à 2,32 milliards d’euros. La collecte se réduit plus nettement pour le LDDS qui est plus en lien avec les comptes courants. Elle demeure néanmoins positive.

Retour à la normale en pleine période de hausse des prix

Si un retour à la normale est constatée, les ménages restent, malgré tout, en mode épargne. Ils ne puisent pas dans leur Livret A pour faire face à la hausse des prix. Cette appréciation est une moyenne. Les ménages les plus modestes sont contraints de réduire leur effort d’épargne quand ceux plus aisés continuent de mettre de l’argent de côté.

A la différence des consommateurs américains, les Français réduisent leur consommation en maintenant leur stock d’épargne dont celui constitué depuis le début de la crise sanitaire.

Dans ce contexte, l’encours du Livret A bat record sur record et atteint désormais 358,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. L’encours a ainsi progressé de 20 %. Sur la même période, l’encours du Livret de Développement Durable et Solidaire est passé de 112,4 à 128,6 milliards d’euros.

La sécurité, la liquidité avant le rendement

Avec un inflation en forte hausse, le rendement réel du Livret A est négatif de plus de quatre points. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un tel écart entre le taux d’inflation et le taux de rendement du Livret A (en 1980, inflation à 13,60 % et taux du Livret A à 7,25%). Le rendement réel négatif ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. La sécurité et la liquidité priment toujours sur le rendement. Cette priorité donnée aux deux premières valeurs est, en période de crise, traditionnelle.

Les équations difficiles de la revalorisation du taux

Le gouverneur de la Banque de France a confirmé le 22 juin, qu’il préconiserait une augmentation du taux du Livret A pour le 1er août prochain. Il formulera sa préconisation après la communication, à la mi-juillet, du taux d’inflation du mois de juin. Avec un taux d’inflation moyen sur six mois qui devrait avoisiner 5 % et avec des taux monétaires autour de -0,5 %, le taux du Livret A devrait, selon la formule en vigueur, se situer entre 2 et 2,2 %.

Le surcoût généré par ce potentiel relèvement, pour les banques et la Caisse des Dépôts, en charge d’une centralisation d’une grande parte de la collecte, serait d’au moins 3,5 milliards d’euros, en rythme annuel, pour le seul Livret A. Compte tenu du niveau des taux monétaires et des taux des emprunts, la rentabilité de la collecte du Livret A devrait être nulle voire négative. La hausse du taux du Livret A devrait également se traduire par celle des taux d’emprunt pour les bailleurs sociaux, les PME et les collectivités locales qui se financent en partie à partir de ce placement.

L’augmentation du taux du Livret A, le 1er août prochain, devrait avoir comme conséquences une augmentation de la collecte comme cela a été constaté entre janvier et mars de cette année. Le maintien d’un fort taux d’épargne de précaution pénalise la consommation qui est déjà touchée par l’inflation. Le gouvernement qui entend éviter la récession ne souhaite certainement pas encourager ce type d’épargne. Pour cette raison, il ne devrait pas aller au-delà du taux résultant de la formule.  Le taux du Livret d’Epargne Populaire qui suit logiquement l’inflation devrait être relevé à 4 voire 5 %.

La hausse des taux de l’épargne réglementée du 1er août devrait retarder la traditionnelle baisse de la décollecte qui intervient au second semestre marqué par les dépenses de rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.

CdE – CdC

Le Coin des Epargnants du 18 juin 2022 : le retour du risque souverain ?

Les marchés, une affaire de taux et de banques centrales

La semaine a laissé des traces. Les tensions sur les taux en lien avec l’incrustation de l’inflation ont provoqué un repli massif des cours. L’indice japonais Nikkei a perdu plus de six points. Le CAC 40 a abandonné près de 5 % portant le total depuis le début de l’année à près de 18 %. Les indices américains ont subi une deuxième semaine de fort recul. Le Dow Jones a baissé de près de 5 % tout comme le Nasdaq. Ce dernier indice a perdu près du tiers de sa valeur depuis le 1er janvier. Les investisseurs anticipent un série de hausses  des taux directeurs de la part des banques centrales et réallouent une partie des actifs qui avaient été placés sur les actions. Par ailleurs, ce mouvement est amplifié par la crainte de la survenue d’une récession en lien avec l’augmentation des taux. Le différentiel de taux entre les Etats-Unis et l’Europe joue toujours contre les euros et les places boursières du Vieux continent. Seul l’indice chinois « Shangaï Composite » est ressorti en légère hausse cette semaine.

Les taux d’intérêt ont fortement augmenté en début de semaine avant de se détendre avec les annonces de la BCE face à la menace de la fragmentation financière de la zone euro et le retour du risque souverain sur le devant de la scène.

Le taux de l’OAT à 10 ans après avoir atteint 2,3 % au milieu de la semaine s’est replié vendredi à 2,2 %. Les écarts de taux (spreads) qui s’étaient accrus avec le taux allemand tant pour ceux de la France que de l’Italie se sont resserrés.  Le taux de l’obligation de l’Etat italien qui avait dépassé 4 % mardi s’élevait en vendredi, en fin de journée à 3,672 %. Après la décision de la FED de relever ses taux directeurs de 0,75 point, les taux américains se sont légèrement appréciés, la hausse ayant été anticipée.

La Fed donne la priorité à la lutte contre l’inflation

Mercredi 15 juin, la Réserve fédérale américaine a décidé de remonter ses taux d’intérêt de 0,75 point à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Une telle augmentation n’avait plus été pratiquée depuis 1994. Les taux de la Fed se situent désormais entre 1,5 et 1,75 %. Cette décision témoigne de la volonté de la Banque centrale de lutter plus fortement contre l’inflation. Le processus de remontée des taux devrait se poursuivre dans les prochains mois. La médiane des prévisions des membres du comité de politique monétaire de la Fed donne un taux directeur moyen à 3,4 % en fin d’année et à 3,8 % en 2023 quand les prévisions de mars le plaçaient à 1,9 % en décembre de cette année. Cette révision est en lien avec l’évolution de l’inflation. La hausse des prix a atteint 8,6 % en rythme annuel en mai quand, il y a un an, les économistes de la Fed prévoyaient une inflation de 2,1 % à la fin de cette année. Les dernières prévisions tablent sur une inflation sur l’année de 5,2 %. Le retour à un taux de 2 % n’est pas prévu avant 2025. Le taux d’inflation devrait être de 2,6 % en 2023 et de 2,2 % en 2024.

Pour la Fed, le taux de chômage pourrait augmenter avec la hausse des taux pour s’établir à 3,7 % d’ici à la fin de l’année, et 3,9 % fin 2023, contre 3,6 % en mai. Le taux de croissance serait de 1,7 % en 2022, les projections de mars derniers prévoyaient un taux de 2,8 %. La Fed ne retient pas pour le moment le scénario d’une récession aux États-Unis dans les prochains mois.

La BCE face à l’inflation et à la solvabilité des États du Sud de l’Europe

Mercredi 15 juin, le Conseil des gouverneurs de la BCE a été réuni en urgence pour trouver des réponses à la montée rapide des taux et des écarts de taux entre les États membres. Mardi 14 juin, le rendement de la dette italienne à 10 ans avait dépassé 4 % pour la première fois depuis 2014. Son écart avec le taux à 10 ans allemand avait atteint 240 points de base, ravivant la crainte d’une nouvelle crise des dettes publiques. En jouant les taux à la hausse, les investisseurs doutent de la capacité de la BCE à répondre à l’inflation. Ils testent également la détermination de la banque centrale à soutenir les États les plus endettés.

La Banque centrale européenne doit faire face à des défis majeurs. Elle doit tenter de maîtriser l’inflation au sein de la zone euro tout en ne provoquant pas une récession ni des problèmes de solvabilité pour les États le plus endettés. Sa tâche est d’autant plus compliquée que le taux d’inflation au sein de la zone varie du simple au double et que les niveaux d’endettement diffèrent également.

Les responsables de la banque centrale craignent une fragmentation de la zone euro avec à la clef une augmentation des taux pour les États d’Europe du Sud qui pourraient les mettre en difficulté.

Lors de sa réunion de mercredi 16 juin, la BCE a confirmé que les tombées des obligations d’État qu’elle a acquises ces dernières années, seront réinvesties sous forme de rachats de nouvelles obligations d’États en privilégiant ceux qui ont des problèmes de financement. Les rachats jusqu’à maintenant s’effectuaient, sauf dans le cadre du plan de relance, en fonction du PIB. La BCE a également annoncé la création d’un dispositif spécifique de lutte contre la fragmentation. Les modalités précises de ce dispositif n’ont pas été encore communiquées. Les équipes de l’Eurosystème (qui rassemble la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro) travaillent sur le sujet afin que le dispositif soit prêt pour le prochain Conseil des gouverneurs des 21 et 22 juillet. A priori, il serait prévu que la BCE puisse acheter des obligations souveraines italiennes en vendant en parallèle des titres allemands ou néerlandais pour un montant similaire. Ce mécanisme permettrait de soutenir un Etat en difficulté sans pour autant accroître le bilan de la banque centrale. Cette solution éviterait le réenclenchement d’un programme d’achat d’actifs et permettrait de lutter contre l’accroissement des écarts de taux. En revanche, elle pourrait soulever un problème d’ordre juridique. La BCE a fixé la part de chaque Etat dans ses achats en fonction de sa participation au capital de la banque centrale, qui correspond à son poids au sein de l’économie de la zone euro. Cette condition a toujours été considérée intangible par les Allemands et a été validée par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Pour se conforter à cette règle, la BCE serait condamnée, à terme, à revendre ses titres italiens et à racheter de la dette allemande. Ces opérations sont des sources d’incertitudes pour les investisseurs et pourraient donc amoindrir l’efficacité du dispositif anti-fragmentation. Les Allemands et les Néerlandais pourraient imposer que les Etats endettés s’engagent dans des plans d’assainissement et de réformes, ce qui pourrait alimenter des tensions au sein des Etats membres et au sein des populations concernées.

Eurostat

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  17 juin 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 882,65-4,92 %7 153,03 
Dow Jones 29 888,78-4,79 %36 338,30 
Nasdaq 10 798,35-4,78  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 126,26-4,62  %15 884,86 
Footsie 7 016,25-4,12  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 438,46-4,47 %4 298,41 
Nikkei 225 25 963,00-6,69 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 316,79+0,97 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,201 %+0,111 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,665 %+0,151 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,229 %+0,072 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0493-0 ?25 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 836,510-1,95 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,910-7,32 %78,140 

Pétrole, les réserves mises à contribution

Avec la réduction des achats européens à la Russie et le début de la campagne de reconstitution des stocks, les craintes d’une augmentation du cours du baril s’amplifient. Pour contrecarrer ce mouvement, le département américain de l’énergie a annoncé mardi 14 juin qu’il mettait sur le marché jusqu’à 45 millions de barils de pétrole issus de la réserve stratégique de pétrole. Les livraisons de brut devraient avoir lieu du 16 août au 30 septembre. L’administration Biden avait déjà annoncé, fin mars, qu’elle libérerait pendant six mois un volume d’un million de barils de pétrole par jour.

La libération du pétrole décidée par Washington conduit le niveau de la réserve stratégique à son point le plus bas depuis 1987. Cette situation inquiète le marché car les États-Unis seraient exposés en cas d’accident d’approvisionnement majeur. Même si le niveau de réserves demeure supérieur au minimum légal, leur baisse provoque par ricochet des tensions sur les cours. Malgré tout, sur la semaine, le pétrole a chuté de 7 % et est revenu autour de 110 dollars. Cette baisse est en partie imputable à la crainte de la récession qui ferait baisser la demande dans les prochains mois.

Le Coin des Epargnants du 10 juin 2022 : l’inflation dicte sa loi

L’inflation dicte sa loi

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 1 % sur le seul mois de mai et de 8,6 % sur un an, contre respectivement 0,7% et 8,3% anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Hors alimentation et énergie, la hausse des prix a atteint 0,6 % sur un mois et 6 % sur un an (0,5 % et 5,9 % estimés).

L’annonce des résultats de l’inflation aux Etats-Unis a fait chuter les indices « actions ». Le CAC 40 a subi un repli sur la semaine de 4,60 %, le Daxx Allemand a perdu de son côté plus de 4,8 %, le Dow Jones 4,6 % et le Nasdaq 5,6 %. Depuis le début de l’année, ce dernier indice a reculé de plus de 27 %. La hausse des prix qui demeure vive conforte les banques centrales dans leur volonté de durcissement de leur politique monétaire. La Fed pourrait être amenée à prolonger sa série de resserrements de 50 points de base durant l’automne. Une augmentation de 0,75 point est même envisagée désormais. Avec, par ailleurs, les déclarations de la BCE sur le futur durcissement de sa politique monétaire, les taux d’intérêt ont augmenté sensiblement sur la semaine. Le taux de l’OAT à dix ans de la France est passé au-dessus de 2 % tout comme celui de son homologue américain. La hausse des taux en Europe s’accompagne d’un accroissement des spreads entre l’Allemagne et les pays d’Europe périphérique, France comprise. L’écart du taux à 10 ans entre l’Allemagne et la France est de 0,5 point de pourcentage. Celui de l’Allemagne avec l’Italie est de 2,3 points de pourcentage.

Les indices américains ont également perdu du terrain en raison du pessimisme qui gagne les consommateurs. Le moral des ménages américains est lui aussi à des plus bas depuis plus de 40 ans. Selon les premières données pour le mois de juin, l’indice de confiance du consommateur, tel que calculé par l’Université du Michigan, a chuté à 50,2 points, contre 58,4 en mai et 58 attendus par le consensus.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
10 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 187,23-4,60  %7 153,03 
Dow Jones 31 392,79-4,58 %36 338,30 
Nasdaq 11 340,02-5,60  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 761,83-4,83  %15 884,86 
Footsie 7 317,52-2,86  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 599,20-4,88 %4 298,41 
Nikkei 225 27 824,29+0,23 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 284,83+0,08 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,090 % +0,312 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,514 % +0,254 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +3,157 %+0,216 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0522-1,86  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 869,740+1,04 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 121,120+0,66 %78,140 

Le Coin des Epargnants du 4 juin 2022

Forte création d’emplois aux Etats-Unis et inflation en hausse en Europe

Cette semaine, les indices « actions » ont reculé sur la grande majorité des places occidentales en lien avec la publication des résultats de l’emploi américain et des taux d’inflation du mois de mai.

Aux Etats-Unis, en mai, 390 000 emplois ont été créés dans le secteur non agricole, d’après les chiffres officiels publiés par le département du Travail, soit davantage que prévu par les économistes (le consensus Bloomberg prévoyait 320 000 embauches, après 436 000 en avril, révisé de 428 000). Ces fortes créations d’emploi s’accompagnant toujours de vives augmentations de salaires conforteront la FED dans son intention d’augmenter ses taux directeurs de 0,50 point à l’occasion de ses prochaines réunions. En anticipation de ces hausses et avec la poursuite de l’accélération de l’inflation en Europe, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont fortement augmenté sur la semaine. Le taux de l’OAT française a ainsi atteint 1,788 %, soit le taux le plus élevé constaté depuis le mois de mai 2014.

Sur le front du pétrole, le baril de Brent est repassé au-dessus des 120 dollars malgré la décision de l’OPEP +  d’augmenter leur production de 650 000 barils par jour en juillet, et encore du même montant en août. Ce montant est supérieur à celui de 430 000 par mois qui avait été initialement prévu. Si cette décision était attendue, elle traduit également la poursuite de l’accord qui lien les Etats membres de l’OPEP et la Russie. L’Arabie Saoudite a réussi à concilier à la fois les Etats-Unis et la Russie. Certains experts estiment que le pétrole pourrait se rapprocher de son cours record, autour de 140 dollars le baril au mois de septembre prochain.

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Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
3 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,485.30-0,47 %7 153,03 
Dow Jones 32 899,70-0,94 %36 338,30 
Nasdaq 12 012,73-0,98  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 460,09-0,01  %15 884,86 
Footsie 7 532,95-0,88  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 783,66-0,66 %4 298,41 
Nikkei 225 27 761,57+3,66 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 195,46+1,89 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,788 % +0,313 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,260 % +0,300 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,941 %+0,210 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0721-0,11  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 850,480-0,14%1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 120,320+1,10 %78,140 

Épargne et inflation

Selon l’INSEE, le taux d’épargne des ménages en France s’est établi à 18,7 % du revenu disponible brut en 2021, contre 21 % en 2020. Le taux d’épargne des ménages reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire (15 %).

Au cours du premier trimestre 2022, le taux d’épargne a continué son mouvement de baisse pour représenter 16,7 % du revenu disponible brut. La baisse du pouvoir d’achat pour les ménages les plus modestes les contraint à puiser dans leur épargne.

*: épargne hors remboursement du capital des emprunts immobiliers
Cercle de l’Épargne – données INSEE

Selon une enquête réalisée par l’IFOP présentée au mois de mai 2022, 72 % des Français épargnent au moins une fois tous les six mois ; les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes tout comme ceux du Centre-Val-de-Loire sont 81 % dans ce cas. C’est le chiffre le plus élevé au niveau national, tandis qu’il tombe à 65 % dans la région PACA et en Corse. Dans le Sud de la France, la priorité est donnée à l’immobilier au détriment de l’assurance vie.

Toujours selon cette enquête, 71 % des Français privilégient les produits sans risque. Les épargnants estiment que l’immobilier est le meilleur placement pour se protéger de l’inflation (46 %). Il devance l’assurance vie (26 %), l’or (19 %) et les actions (9 %). Le mauvais positionnement des actions s’explique sans nul doute par la baisse des cours constatée ces dernier mois. Pour autant, en prenant en compte les dividendes, les actions demeurent le placement qui protège le mieux les épargnants des effets de l’inflation.

Les livrets bancaires fiscalisés toujours en hausse

Malgré une très faible rémunération, en moyenne 0,09 % en avril 2022 selon la Banque de France, l’encours des livrets bancaires fiscalisés continue d’augmenter. Sur les trois premiers mois de l’année, il a progressé de 4 milliards d’euros. Depuis le début de la crise sanitaire, la progression atteint 54 milliards d’euros. Certains organismes financiers mettent à nouveau en avant des taux promotionnels valables sur de courtes périodes. Or, un taux de 3 % sur un trimestre aboutit, dans les faits à un taux de moins de 1 % sur l’année.

BdF

L’assurance vie surfe entre inflation et baisse des actions

L’assurance vie surfe entre inflation et baisse des cours boursiers

L’assurance vie, premier placement financier des ménages a, depuis la fin de l’année 2020, repris son rythme de croisière avec des collectes nettes, en moyenne, de deux milliards d’euros. Il n’y a pas de rattrapage par rapport à la décollecte enregistrée en  2020 et de réallocation de l’épargne covid liquide. Il y a un retour à la normale portée par une belle collecte brute qui s’accompagne, par ailleurs, d’un niveau élevé de rachats (prestations).

Les assurés acceptent le jeu des unités de compte dont le poids au sein de la collecte avoisine les 40 % et cela malgré la baisse des cours boursiers. Le CAC 40 a ainsi chut de plus de 10 % depuis le début de l’année. Les fonds euros sont, de leur côté, en pénitence. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette diminue en fonds euros qui subissent de plein fouet les affres de l’inflation. Le rendement réel des fonds euros est en territoire négatif (-4 points sur une base annuelle). Les fonds euros pourraient être deux fois moins rémunérés que le Livret A quand le taux de celui-ci sera relevé le 1er août prochain, ce qui constituera une première.

Une collecte nette positive

Au mois d’avril, selon France Assureurs, la collecte nette de l’assurance s’est élevé à à +2,2 milliards d’euros, soit le même montant qu’au mois de mars 2022 et +0,3 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Cette collecte nette est la 17e positive consécutive depuis le mois de décembre 2020. .Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit à 10,5 milliards d’euros, supérieure de +2,7 milliards d’euros à celle du premier quadrimestre de l’année 2021. Depuis le début de l’année la collecte nette en unités de compte (UC) a atteint +13,9 milliards d’euros ce qui signifie qu’il y a une décollecte nette en fonds euros.

Des cotisations brutes en légère baisse

En avril 2022, cotisations brutes en assurance vie se sont élevées à 12,5 milliards d’euros, en  baisse par rapport à celles du mois de mars (14,3 milliards d’euros) et par rapport à celles du mois d’avril 2021 (12,7 milliards d’euros). En avril 2022, elles diminuent sur la partie en euros, de −0,5 milliard d’euros à 7,7 milliards d’euros, et restent stables en unités de compte, à 4,9 milliards d’euros. Les unités de compte ont représenté 39 % de la collecte brute. Depuis le début de l’année, les cotisations en assurance vie s’élèvent à 53,7 milliards d’euros,

Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros en avril en baisse par rapport à mars 2022 (12,1 milliards d’euros). Elles sont aussi en baisse de −0,8 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Sur les quatre premiers mois de l’année,  43,2 milliards d’euros ont été versés depuis le début de l’année, en baisse de −0,6 milliard d’euros.

L’encours des contrats d’assurance vie atteint 1 847 milliards d’euros à fin avril, en croissance de +1,1 % sur un an.

Avec la résurgence de l’inflation et un marché « actions » volatil, l’assurance vie est confrontée à un contexte moins porteur qui pourrait amener à une diminution de la collecte dans les prochains mois. Cette tendance pourrait être contrariée par l’effet d’encaisse en vertu duquel les ménages souhaitent conserver constante la valeur réelle de leur épargne.

CdE – France Assureurs
CdE – France Assureurs

Le Coin des Epargnants : les marchés en mode optimiste

Sursaut boursier

Le CAC 40 a gagné plus de 3 % en une semaine dopé par les bons résultats américains. L’Eurostoxx a progressé de plus de 4 %. Les marchés américains ont connu une semaine en or avec un gain de plus de 6 % pour le Dow Jones et le Nasdaq. Pour New York, cette hausse met fin à deux mois de reculs hebdomadaires. Ce rebond est imputable à la publication de certains résultats économiques encourageants. Aux Etats-Unis, en avril, la hausse des prix a été de 6,3 % sur un an et de 4,9 % hors alimentation et énergie. Sur un mois, les prix ont progressé de 0,2% en données brutes et de 0,3% en excluant les éléments volatils. L’inflation marque le pas après des mois de hausse, permettant d’espérer une décrue dans les prochains mois. Par ailleurs, La consommation reste forte outre-Atlantique avec une augmentation en avril de 0,7 %, comme attendu, et plus que le gain de mars +0,2 %. La consommation au deuxième trimestre pourrait augmenter de près de 5 % en rythme annualisé, avec une croissance globale du PIB de l’ordre de 4 %, en hausse par rapport à notre précédente estimation de 3 % ». Aux Etats-Unis, les ménages puisant dans leur épargne, ce qui pourrait amener une moindre progression au second semestre.

Le pétrole a augmenté de près de 5 % sur la semaine en lien avec les menaces d’embargo des Européens à l’encontre de la Russie. Le cours du pétrole est orienté à la hausse en raison du début de la saison des déplacements estivaux synonymes de regain de consommation de carburants. Les effets de la décision américaine de puiser dans les réserves stratégiques s’estompent du fait d’une demande en augmentation. Les membres de l’OPEP devraient annoncer un nouveau relèvement de leur production identique aux mois précédents, soit 432 000 de barils par jour supplémentaires en juillet, selon l’agence Reuters. Les Etats membres refusent d’aller au-delà. Par ailleurs, ils sont loin d’avoir atteint leur plafond de production. Deux millions de barils jour manqueraient à l’appel faute de capacités suffisantes au sein de plusieurs Etats membres.

Les taux d’intérêt sont restés stables, l’euro continuant à s’apprécier légèrement par rapport au dollar.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
27 mai 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 515,75+3,67 %7 153,03 
Dow Jones 33 212,96+6,24 %36 338,30 
Nasdaq 12 131,13+6,84  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 462,19+3,44  %15 884,86 
Footsie 7 585,46+2,65  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 808,86+4,15 %4 298,41 
Nikkei 225 26 781,68+0,16 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 130,24-0,52 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,475 % +0,013 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,960 % +0,027 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,731 %-0,066 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0704+1,52  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 854,740+0,65%1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 118,180+4,92 %78,140 
CDE

Récession ou pas récession ?

Si plusieurs signaux témoignent d’un réel ralentissement de l’activité de la zone euro, d’autres indiquent que les agents économiques ne croient pas un effondrement de l’activité. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré dans le cadre du forum de Davos que « pour le moment, nous ne voyons pas de récession pour la zone euro ». En France, les chefs d’entreprise sont sur la même longueur d’onde comme en témoigne l’enquête mensuelle de l’INSEE sur le climat des affaires (voir ci-dessous). Un ralentissement est indéniablement à l’œuvre mais il ne prouve pas l’économie se dirige immanquablement vers la récession. L’indice des directeurs d’achat (PMI) composite global est ressorti à 54,9 contre 55,8 le mois précédent, soit un plus bas depuis deux mois mais au-dessus de 50 qui est la ligne de démarcation entre récession et croissance. L’indice de l’industrie manufacturière s’est replié à 54,4 contre 55,5 en avril pour s’établir au plus bas depuis dix-huit mois.

Dans l’industrie, la hausse de la production s’est légèrement renforcée au cours du mois mais a conservé un rythme très modéré. L’activité des fabricants ayant plus ou moins stagné en avril, le secteur manufacturier affiche sa plus faible croissance trimestrielle depuis les confinements sanitaires du deuxième trimestre 2020. Des difficultés d’approvisionnement continuent de peser sur la production. Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement engendrées par la pandémie ont été accentuées par la guerre en Ukraine et les confinements sanitaires en Chine. Dans les services, en revanche, bien qu’en repli aussi à 56,3 contre 57,7 en avril, l’indice révèle une expansion soutenue. En mai, en zone euro, ce secteur a enregistré sa deuxième plus forte croissance des huit derniers mois. La demande reste forte de la part des consommateurs. Depuis la levée des mesures contre le variant Omicron et la réouverture de l’économie, les activités touristiques connaissent un rapide essor de bon aloi dans la perspective de la période estivale.

Dans les prochains mois, la zone euro devrait échapper à la récession. Les chiffres laissent augurer d’une croissance du PIB de la zone de l’ordre de 0,6 % au deuxième trimestre 2022. Pour certains experts, le rebond des services pourrait ne pas dépasser l’été. La faiblesse du secteur manufacturier est jugée préoccupante et les difficultés des fabricants semblent déjà se propager à une partie du secteur des services. Dans ces conditions, la fin de l’année pourrait être difficile surtout si les tensions sur les marchés de l’énergie et des matières premières perdurent.

En Allemagne, première économie de la zone euro, la légère amélioration de l’activité industrielle ne doit pas occulter le fait que l’inflation et les problèmes d’approvisionnement commencent à peser sur la demande.  Pour la France, la croissance de l’activité du secteur privé a légèrement ralenti en mai en raison des pressions inflationnistes. L’indice PMI composite ressort à 57,1 après 57,5 en avril. L’indice du secteur des services s’est lui aussi replié à 58,4 après 58,9 le mois dernier.

En dehors de l’Union européenne, le net ralentissement de l’activité britannique fait craindre une récession. L’indice composite a chuté à 51,8 en mai, son plus bas niveau depuis février 2021, après 58,2 en avril. Celui des services a reculé à 51,8 après 58,9 et celui de l’industrie manufacturière a fléchi à 54,6, au plus bas depuis janvier 2021, après 55,8.

Livret A, retour en territoire connu

Retour aux fondamentaux

Au mois d’avril, la collecte du Livret A a été de 1,87 milliard d’euros en retrait par rapport à celles des deux mois précédents qui avaient été dopées par le relèvement du rendement de 0,5 à 1 point. En avril 2020, elle s’était élevée à 5,47 milliards d’euros et en avril 2021 à 2,95 milliards d’euros. Pour les quatre premiers mois de l’année 2022, la collecte atteint 14 milliards d’euros, soit un peu moins que sur la même période de 2021 (14,93 milliards d’euros) qui avait donné lieu à un confinement.

Le mois d’avril est, en règle générale, un mois correct pour le Livret A. En dix ans, une seule décollecte a été constatée (en avril 2015, en pleine période de baisse du taux de rendement). Avec le tassement constaté en 2022, la collecte du Livret A retrouve le niveau d’avant la crise sanitaire (1,94 milliard d’euros en avril 2019). Il y a un retour à la normale après un début d’année de forte collecte portée par la hausse du taux, la vague omicron et par la guerre en Ukraine qui a généré un fort climat d’incertitudes et d’anxiété.

Des ménages toujours en mode prudence

Les ménages maintiennent, depuis le début de l’année, un effort important d’épargne de précaution. Ils mettent de l’argent de côté pour se protéger des augmentations de prix à venir et donc de la baisse potentielle de leur pouvoir d’achat. Ils épargnent également pour maintenir constant la valeur réelle de leur épargne (effet Pigou). Dans le passé, en début de période d’inflation, le taux d’épargne a légèrement tendance à augmenter. Si les ménages les plus modestes qui traditionnellement épargnent peu ont pu commencer à puiser dans leurs livrets, la grande majorité des ménages continuent à les alimenter. Au mois d’avril, l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 357,4 milliards d’euros.

Le rendement réel négatif du Livret A ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. Avec une inflation qui sur les six derniers mois dépasse 4 %, le rendement réel est négatif de plusieurs points. Le capital n’est plus ainsi préservé. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir un tel écart entre taux d’inflation et taux de rendement du Livret A. Avec les livrets réglementés, les ménages ne cherchent pas le rendement mais la sécurité.

En appliquant la formule du Livret A, son taux pourrait être relevé, durant l’été, à 1,8 voire 2 %, ce qui ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Les taux faibles des marchés monétaires tirent le taux du Livret A vers le bas. Le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne pourrait atténuer légèrement cet effet dans le courant du second semestre 2022.

Le premier semestre 2022 devrait, au vu des quatre premiers mois, être marqué par une forte collecte. Comme les années précédentes, celle-ci devrait s’affaiblir au second semestre. Avec les dépenses liées aux vacances, de rentrées scolaires et de fin d’année, ce semestre est plus axé « dépenses » que le premier. Avec la hausse des prix, les ménages seront sans nul doute amenés à diminuer leur effort d’épargne.

CDE – CdC
CDE – INSEE

Le Coin des Epargnants du 13 mai 2022

Les investisseurs inquiets face à un éventuel ralentissement de l’économie mondiale

La semaine aura connu deux temps : le premier marqué par un recul important des cours « actions » sur fond de mauvais chiffres économiques ; puis un second temps caractérisé par le rebond des valeurs technologiques à l’exception de Twitter. Ce rebond a permis à la bourse de Paris d’échapper à une quatrième semaine consécutive de baisse. En revanche, il n’a pas été suffisant aux Etats-Unis pour empêcher une nouvelle semaine de baisse. Depuis le début de l’année, l’indice Nasdaq a perdu le quart de sa valeur. Il est à noter que l’envolée du cours du pétrole a permis à la compagnie pétrolière saoudienne Aramco de ravir à Apple la place de première capitalisation mondiale.

Les inquiétudes concernant l’inflation se doublent désormais de craintes sur la croissance économique. De plus en plus d’analystes en particulier aux Etats-Unis estiment que la bataille contre l’inflation passera par une récession. Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu que la possibilité d’un atterrissage en douceur dépendait de facteurs échappant au contrôle des banquiers centraux et que le retour de l’inflation à l’objectif de 2% se fera dans la douleur. 

Dans un contexte porteur pour les valeurs obligataires, les taux d’intérêt se sont légèrement repliés sur la semaine. Le taux de l’obligation d’Etat allemand est repassé en-dessous de 1 % quand celui de son homologue américain est repassé au-dessous de 3 %. Le pétrole s’est également inscrit en baisse tout comme l’or et l’euro.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
13 mai 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 362,68+1,67 %7 153,03 
Dow Jones 32 196,66-2,14 %36 338,30 
Nasdaq 11 805,00-2,80  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 027,93+2,59  %15 884,86 
Footsie 7 418,15+0,41  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 703,42+2,05 %4 298,41 
Nikkei 225 26 427,65-2,13 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 084,28+2,76 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,459 % -0,197 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,950 % +0,184 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,924 %-0,167 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0405-1,33  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 811,740-3,76 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 110,495-1,65 %78,140 
CDE

La hausse des taux aux quatre coins du monde

Après une certaine léthargie, les banques centrales ont décidé de réagir face à l’inflation qui semble prendre ses quartiers. En quelques semaines, les politiques monétaires non-conventionnelles reposant sur des rachats d’obligations et des taux bas sont progressivement abandonnées. Au début de l’année 2021, la FED ne prévoyait que des relèvements modérés de ses taux jusqu’au moins 2024. La BCE avait signifié alors que les premières décisions d’augmentation n’interviendraient pas avant la fin de 2023 voire 2024. Depuis, la FED a relevé de 0,75 point ses taux et la BCE pourrait s’engager dans cette voie dès l’été 2022.

La Reserve Bank of Australia qui prévoyait également de maintenir ses taux proches de zéro jusqu’en 2024 a surpris les investisseurs en les augmentant le 3 mai dernier d’un quart de point. La Banque d’Angleterre a également relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis 2009. Cette évolution des taux directeurs commence à se faire ressentir sur les taux des obligations d’État. Le rendement du Trésor américain à dix ans a atteint 3 %, soit près du double de son niveau du début de l’année. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé de 0,690 à 1,650 de fin décembre à mi-mai. Celui de son homologue allemand s’élevait toujours mi-mai à 1,134 % contre -0,180 % fin décembre. Dans le même temps, les cours des actions sont orientés à la baisse, les investisseurs privilégiant les produits de taux en dollars. La baisse sur les marchés occidentaux atteint près de 15 % depuis le début de l’année. L’une des conséquences du resserrement des conditions financières est une réévaluation des devises dont profite le dollar. La monnaie américaine s’est appréciée de 7 % contre un panier de devises au cours de l’année écoulée. L’Amérique a besoin de taux d’intérêt plus élevés que tout autre grand pays riche pour financer ses déficits extérieurs comme intérieurs sur fond d’épargne faible. La demande de dollars augmente en période d’incertitudes, les agents économiques souhaitant réduire leur exposition aux risques. La plus forte appréciation du dollar s’effectue par rapport au yen en raison de la volonté de la banque centrale japonaise de maintenir des taux bas aussi longtemps que possible. En termes réels, le yen est au plus bas par rapport au dollar depuis les années 1970. L’euro glisse de son côté progressivement vers la parité, ce qui favorise les exportations mais renchérit les importations en particulier de pétrole, de gaz et de matières premières.

Au niveau européen, le durcissement des politiques monétaires induit une augmentation de l’écart de taux entre les pays périphériques et l’Allemagne. La question des dettes souveraines qui avait disparu depuis le milieu de la décennie 2010 pourrait apparaître à nouveau en générant des tensions au sein de la zone euro. Les conséquences de la remontée des taux sont encore mal appréciées, que ce soit au niveau du rendement des portefeuilles financiers ou pour l’évolution de l’investissement. Avec la remontée des taux, le rendement des actions dépendra davantage des dividendes. Avec les faibles gains de productivité de ces dernières années, la stagnation de la consommation, l’augmentation des coûts provoquée par l’inflation, les dividendes pourraient s’éroder. La hausse des taux pourrait conduire à une diminution de l’investissement. Pour le moment, ce dernier est dopé par les plans de relance et par la demande qui a été forte après les confinements. Un retournement pourrait néanmoins intervenir si l’épisode inflationniste perdurait. L’investissement immobilier des ménages est traditionnellement très sensible à l’évolution des taux. A contrario, l’investissement immobilier est jugé assez résilient face à l’inflation.

Le resserrement de la politique monétaire est une source d’inquiétude pour les pays émergents et en développement qui sont également exposés, pour un grand nombre d’entre eux, à la crise ukrainienne. Leurs dettes souvent exprimées en dollars seront plus difficiles à rembourser. Ces pays pourraient éprouver des difficultés à acquérir des dollars pour s’acquitter de leurs importations.

L’assurance vie assure en mars

Livret A et assurance vie, même combat !

Lors de ce premier trimestre, les ménages ont été en mode « épargne ». La vague omicron et le conflit ukrainien ne les ont pas incités à ralentir leur effort d’épargne et à puiser dans celle constituée depuis le mois de mars 2020. L’inflation ne conduit pas pour le moment les ménages à réduire leur effort pour compenser l’érosion de leur pouvoir d’achat. Celle-ci peut avoir, par effet d’encaisse, également appelé effet Pigou, peut au contraire les amener à renforcer leur épargne afin de maintenir la valeur de leur capital. Ils peuvent par ailleurs épargner afin de disposer d’une cagnotte pour faire face à des dépenses dont le coût augmentera du fait de l’inflation dans les prochains mois.

Plus de 20 milliards d’euros pour le Livret A et l’assurance vie au premier trimestre

Pour le premier trimestre de l’année 2022, la collecte du Livret A a atteint 12,2 milliards d’euros et celle de l’assurance vie, 8,4 milliards d’euros. Pour cette dernière, ce résultat est le meilleure enregistré depuis 2011.

Les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 857 milliards d’euros à fin mars, en croissance de +2 % sur un an.

Une collecte du mois de mais somme toute classique pour l’assurance vie

Pour le mois de mars, la collecte nette a été de 2,2 milliards d’euros. Elle a été portée par un montant élevé de cotisations brutes, 14,3 milliards d’euros , contre 13,2 milliards d’euros en février 2022 comme en mars 2021). Cette collecte brute a augmenté en euros et en unités de compte. La proportion des unités de compte dans la collecte brute s’est élevé à 39 %, soit le taux moyen de l’année 2021. Le contexte boursier plus incertain n’a pas dissuadé les assurés de souscrire  des unités de compte. Les prestations ont été en légère hausse en mars à 12,1 milliards d’euros en mars 2022.

Le mois de mars est un mois globalement positif pour l’assurance vie. Deux décollectes en dix ans ont été enregistrées, en 2012 et en 2020. Ces deux années atypiques (crise des dettes publiques et crise sanitaire) pour le premier placement des ménages constituent des exceptions. La collecte moyenne tourne autour de 1,8 milliard d’euros en mars. Le cru du mois de mars 2022 est correct, en baisse néanmoins par rapport à ceux des mois de janvier et février.

Les ménages ont privilégié l’épargne en ce début d’année en jouant sur tous les tableaux, produits de court terme et de long terme. La survenue de la guerre en Ukraine devrait conduire, pour les prochains mois, les ménages à l’attentisme et à la prudence. La composante épargne de précaution devrait bénéficier du contexte géopolitique anxiogène. La baisse du nombre de transactions immobilières devrait, de son côté, favoriser l’assurance vie.

CDE – France Assureurs
CDE – France Assureurs

Le Coin des Epargnants du 23 avril 2022

Une semaine chinoise et monétaire

Les indices « actions » chinois ont fortement reculé cette semaine tout comme les indices américains. Les prévisions de croissance sur fond de confinement à répétition, dont celui concernant Shanghai, ont refroidi les investisseurs. Sur les places occidentales, les déclarations du Président de la FED ont effacé en fin de semaine les gains des premiers jours. Jerome Powell ne s’interdit pas, en effet, d’augmenter plus fortement et plus rapidement des taux directeurs après une nouvelle annonce prévue en mai. Une hausse de 0,75 point serait sans précédent depuis 1994. Ces hausses de taux pourraient pénaliser l’activité et rendre les actions moins attractives. En Europe, au sein de la BCE, de plus en plus de voix se font entendre pour arrêter rapidement le programme de rachats et pour relever les taux d’ici la fin de l’année. Les taux d’intérêt ont continué leur hausse. Le taux à 10 ans pour l’obligation d’Etat américaine se rapproche des 3 %. En raison des anticipations sur le relèvement des taux américains, le dollar s’apprécie au détriment de l’euro avec en ligne de mire la parité entre les deux monnaies.

Le baril de pétrole s’est échangé entre 105 et 112 dollars. La crise institutionnelle en Lybie est un nouveau facteur de déstabilisation du marché.

Les cryptoactifs sous la surveillance de l’Autorité des Marchés financiers

Pour la première fois, le rapport de l’année 2021 du médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marielle Cohen-Branche, a mentionné des litiges liés à des prestations de services autour des cryptoactifs. « La reconversion des escrocs du Forex vers les cryptoactifs (…) se confirme de manière claire », a indiqué le médiateur de l’AMF. Parmi les 78 dossiers relevant d’une escroquerie (sur 1964 dossiers reçus au total par les services du médiateur l’an dernier), un quart est lié à des investissements frauduleux dans les cryptomonnaies (contre seulement 6 % en 2020) ou dans des dérivés sur cryptoactifs.

Depuis 2019, la loi Pacte oblige une société permettant d’acheter, de vendre, d’échanger, de conserver ou d’investir dans des cryptoactifs, à s’enregistrer auprès de l’AMF. 36 sociétés ont obtenu cet agrément. Si un particulier a démarché lui-même une plateforme non agréée, le régulateur est incompétent pour agir et le défendre. Des épargnants ayant égaré leur clef d’authentification ou se l’étant fait voler ne disposent d’aucun recours et perdent l’accès à leurs cryptoactifs. Selon le rapport, la moyenne des préjudices subis par les épargnants est de 4200 euros, avec des pertes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros pour certains investisseurs ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 581,42-0,12 %7 153,03 
Dow Jones 33 811,40-1,86 %36 338,30 
Nasdaq 12 836,30-3,86  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 142,09-0,15  %15 884,86 
Footsie 7 521,68-1,24  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 840,01+0,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 105,26+0,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 086,92-3,58 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,418 % +0,081 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,971 % +0,132 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,906 %+0,078 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0783-0,25  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 934,320-1,93 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 106,04–4,05 %78,140 
CDE

Un trimestre en or pour le Livret A

La collecte du premier trimestre pour le Livret A a atteint 12,22 milliards d’euros, le mois de mars (3,02 milliards d’euros) ayant confirmé les bons résultats des deux premiers mois de l’année (6,25 et 2,94 milliards d’euros). Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en mars une collecte de 650 millions d’euros portant celle du premier trimestre à milliards d’euros. L’encours du Livret A a atteint le niveau record de 355,6 milliards d’euros fin mars et celui du LDDS a été de 128 milliards d’euros.

La collecte du Livret A du mois de mars a bénéficié du caractère anxiogène de la situation internationale avec le déclenchement de la guerre en Ukraine. En période de tensions qu’elles soient économiques, sociales, sanitaires ou diplomatiques, le Livret A joue son rôle de valeur refuge. En mars, comme lors des deux mois précédents, la collecte a été également portée par la hausse du taux intervenue le premier février. Le passage du taux du Livret A de 0,5 à 1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. En règle générale, l’effet « taux » perdure entre trois à quatre mois.

L’augmentation de l’inflation depuis le mois de février pourrait dissuader les épargnants à placer leur argent sur le Livret A dont le rendement réel est négatif de plus de trois points. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver un écart plus important entre le taux d’inflation et le taux du Livret A. Le maintien d’une forte collecte en début de période d’inflation est cependant fréquent. Les ménages mettent de l’argent de côté pour pouvoir financer des biens et des services dans les prochains mois dont le prix pourrait augmenter. Il y a, par ailleurs un effet d’encaisses réelles appelé également « effet Pigou ». La valeur réelle du patrimoine diminuant en raison de la hausse des prix, les ménages sont contraints d’épargner davantage pour la maintenir constante. Cette théorie se matérialise également par le fait que les épargnants ont un objectif implicite de patrimoine. Si son rendement baisse, il faut épargner plus pour atteindre l’objectif fixé.

La question sensible du relèvement du taux du Livret A

Le gouvernement aurait la possibilité d’anticiper l’actualisation du taux du Livret A qui est logiquement prévue le premier août prochain. Compte tenu du taux d’inflation et des taux des marchés monétaires des six derniers mois, le taux du Livret A pourrait passer de 1 à 1,8%, voire à 2 %. Le coût annuel d’une augmentation de 0,8 point du taux du Livret A pour la Caisse des Dépôts et les banques serait de 2,8 milliards d’euros (60 % à la charge de la Caisse des Dépôts et 40 % à la charge des banques). En ce qui concerne le LDDS, le coût serait d’un milliard d’euros. Le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) qui est censé suivre l’inflation pourrait être porté à 4 voire 4,1 %. Compte tenu de l’encours, le coût annuel de ce relèvement serait de 720 millions d’euros. Une augmentation des taux de l’épargne réglementée renchérirait le coût des crédits destinés aux logement social, aux collectivités locales et aux entreprises bénéficiant des ressources du LDDS. Elle inciterait les ménages à épargner au moment où les pouvoirs publics essaient de sauver la croissance mise à mal par la crise ukrainienne. A contrario, pour refroidir l’économie et réduire les tensions inflationnistes, une augmentation de l’épargne pourrait être bienvenue. Le futur gouvernement devra donc trancher cette question du relèvement des taux de l’épargne réglementée et de sa date de mise en application. Une décision pourrait être prise avant les élections législatives du mois de juin

Enquête 2022 « Les Français, l’épargne et la retraite » ce qu’ils en ont retenu…

À l’occasion de la présentation , ce lundi 28 mars, des résultats de l’Enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et les Retraite » à la presse, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, Yvan Stolarczuk, Directeur d’Amphitéa, André Renaudin, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE, Bruno Angles, Directeur général délégué d’AG2R LA MONDIALE et Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion (CECOP) et membre du conseil scientifique du Cercle de l’Épargne reviennent sur les données marquantes de cette nouvelle édition de l’enquête annuelle du Cercle de l’Épargne et d’Amphitéa en partenariat avec AG2R LA MONDIALE réalisée avec le concours du CECOP et de l’IFOP.

Retour en image sur les temps forts et les données clés de l’enquête 2022

Épargne, retraite : que veulent les travailleurs indépendants et les professions libérales ?

Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Travailleurs indépendants, professions libérales : des besoins spécifiques en matière d’épargne ?

Yvan Stolarczuk, Directeur du Cercle de l’Épargne

La perte d’autonomie et son financement

André Renaudin, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE

L’enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et la Retraite » vue par Bruno Angles, Directeur général délégué d’AG2R LA MONDIALE

Bruno Angles, Directeur général d’AG2R LA MONDIALE

L’enquête 2022 « Les Français, l’Épargne et la Retraite » vue par Jérôme Jaffré, Directeur du Centre d’Études et de Connaissances sur l’Opinion (CECOP)

Jérôme Jaffré, Directeur du CECOP

Résultats de l’assurance vie en février 2022 : cap maintenu !

L’assurance vie maintient le cap

Au mois de février, l’assurance vie fait aussi bien qu’en janvier avec une collecte nette, selon France Assureurs, de 2,9 milliards d’euros (3 milliards en janvier). Sur deux mois, elle atteint près de 6 milliards d’euros, ce qui est inférieur au Livret A dont la collecte a dépassé 9 milliards d’euros.

Le mois de février est, en règle générale, favorable à l’assurance vie, aucune décollecte n’ayant été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte s’est élevé, de 2012 à 2021, à 1,8 milliard d’euros. Il se situe dans le prolongement du mois de janvier.

En février 2022, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 13,2 milliards d’euros, en hausse de +1,3 milliard d’euros par rapport à février 2021. Elles sont en légère baisse par rapport à janvier, 13,8 milliards d’euros. La part des unités de compte continue à augmenter malgré la volatilité accrue des marchés financiers. Elle a atteint 43 % des cotisations brutes en février, contre 39 % en janvier. La proportion des unités de compte est au plus haut depuis le début du siècle.

Les prestations se sont élevées en février à 10,3 milliards d’euros, contre 10,8 milliards d’euros en janvier.

Les encours des contrats d’assurance vie représentent 1 858 milliards d’euros à fin février, en croissance de +3,1 % sur un an.

L’assurance vie maintient donc le cap en enchaînant sa 15e collecte nette positive dans un contexte qui reste favorable à l’épargne. En février, avant la survenue de la crise ukrainienne, les ménages ont poursuivi la réallocation d’une partie de leur épargne liquide avec une exposition plus importante aux risques en optant pour une part croissante d’unités de compte. Cette augmentation de la souscription des unités de compte s’explique notamment par la baisse de rendement des fonds euros. Par ailleurs, pour obtenir un rendement plus élevé au niveau de ces fonds, les ménages sont incités à accepter d’affecter une partie de leurs versements sur les unités de compte.

Le conflit ukrainien devrait renforcer la propension des ménages à l’épargne. Ces derniers tenteront de se préserver de l’inflation en mettant plus d’argent de côté. Ce comportement habituel en période de crise et qui avait été constaté lors des précédents chocs pétroliers devrait conforter l’épargne de précaution (livrets réglementés). L’assurance vie pourrait être marginalement affectée. Même si les cours « actions » sont plus volatils en 2022 qu’en 2021, malgré le contexte géopolitique compliqué, ils n’ont pas connu de fortes baisses. L’ajustement est resté mesuré et ne devrait pas avoir, en l’état trop de conséquences sur la collecte d’unités de compte.

France Assureurs – CDE
France Assureurs – CDE

Le Coin des Epargnants du 26 mars 2022 : la guerre encore la guerre !

La guerre, toujours la guerre

La semaine sur les marchés aura été erratique, évoluant toujours au gré des évènements militaires, des sanctions et des négociations. En une semaine, le CAC 40 a perdu 1,01 %.  À la différence de ceux des places financières européennes, les indices américains ont été mieux orientés.  

La triple réunion du G7, de l’Otan et du Conseil européen a abouti à de nouvelles annonces contre la Russie de Vladimir Poutine, sans que les responsables européens parviennent à s’entendre pour un embargo sur les hydrocarbures russes. Washington et Bruxelles ont toutefois officialisé vendredi un accord sur des livraisons américaines supplémentaires de gaz naturel liquéfié à l’Europe. Les nouvelles sanctions visent essentiellement des membres de la Douma (le parlement russe), des oligarques et une quarantaine d’entreprises du secteur de la défense. Les pays membres du G7 et de l’Union européenne vont ont également décidé de sanctionner les transactions en or avec la Russie qui possède la cinquième plus grosse réserve de métal jaune au monde.

Les marchés n’ont pas réagi à l’annonce, vendredi, relayée par l’agence Interfax selon laquelle la Russie se concentrerait  sur la « libération » complète du Donbass, précisant qu’il s’agissait d’une des options de départ de leur « opération spéciale », l’autre étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine.

Cette semaine, les investisseurs ont pris note du recul sensible du climat des affaires tant au sein des pays occidentaux. En Allemagne, l’indice calculé par l’institut Ifo a reculé de 7,7 points, à 90,8. Tombée à 85,5, la composante des anticipations a connu la plus forte baisse mensuelle de son histoire. Aux Etats-Unis, l’indice mesurant la confiance du consommateur a diminué en mars, renouant avec son plus bas niveau depuis août 2011. De plus en plus d’experts craignent un déferlement inflationniste. Les taux d’intérêt des obligations publiques ont enregistré une forte hausse, le taux français à 10 passant le 1 % et celui de son homologue américain s’est rapproché des 2,5 %. L’inflation explique ce nouveau bond des taux.

Les cours du pétrole ont fortement progressé, sur la semaine, de 10 % en flirtant avec les 120 dollars, la faute incombant non pas à la Russie mais au Moyen Orient. Selon des informations de presse, une installation de stockage de Saudi Aramco aurait été visée par un attentat à Djeddah, en Arabie saoudite.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
25 mars 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,68-1,01 %7 153,03 
Dow Jones 34 861,24+0,31 %36 338,30 
Nasdaq 14 169,30+1,98  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 305,76-0,74 %15 884,86 
Footsie 7 483,35+1,06  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 867,73-0,89 %4 298,41 
Nikkei 225 28 149,84+4,93 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 212,24-1,19 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,009 % +0,082 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans  +0,578 % +0,109 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,471 %+0,321 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  1,0992-0,54  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 953,180+1,76 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 3 867,73+10,81 %78,140 
CDE

Les Français et leur cagnotte « covid »

Selon la Banque de France, le surplus d’épargne provoqué par la crise sanitaire s’est élevé 175 milliards d’euros. Le flux global d’épargne financière total sur deux ans a été évalué, de son côté à 318 milliards d’euros 184 milliards en 2020, suivis de 134 milliards en 2021. Si l’effort d’épargne a été essentiellement réalisé par les ménages les plus aisés appartenant au dernier vingtile, une grande majorité de Français a mis de l’argent de côté. 80 % des ménages auraient épargné, selon les enquêtes du Cercle de l’Épargne réalisées en 2020 et 2021. Au début de l’année 2022, 70 % des ménages continuent à le faire essentiellement par précaution.

Les Français n’ont pas commencé à puiser dans leur cagnotte. Le stock d’épargne, mesuré par la somme des soldes des comptes courants et des soldes des comptes d’épargne continue de croître au‐dessus de son rythme « normal » comme en témoignent les résultats du Livret A au mois de janvier et au mois de février, plus de 9  milliards d’euros sur les deux mois.

Pour le Conseil d’Analyse Économique, le stock d’épargne brute des ménages serait supérieur de 6 % à celui qui correspondrait à la tendance pré‐crise. Prouvant que toute les catégories sociales ont accru leur stock d’épargne, le Conseil souligne que le pourcentage de ménages ayant un compte courant dont le solde est négatif en fin de mois, après avoir diminué lors du premier confinement, est resté stable par la suite à un niveau plus bas qu’avant la crise. 12 % des ménages ont un compte dans le rouge contre 14 % avant la crise. Selon le Conseil, à partir de septembre 2021, le surcroît d’épargne commence à diminuer pour tous les déciles de ménages sauf pour ceux du dernier décile pour lequel le surcroît d’épargne semble se stabiliser. Les deux premiers déciles auraient désormais un stock d’épargne proche de son niveau d’avant crise. La résurgence de l’inflation pourrait expliquer cette évolution.

La structure de l’épargne financière par type d’actifs est assez similaire entre les déciles avant et après-crise sauf pour les ménages du dernier décile qui ont renforcé leurs comptes titres. Le poids de ces derniers représente 13 % du stock d’épargne financière contre 6 % en moyenne pour les autres déciles. Les 10 % des ménages les plus aisés se caractérisent également par le poids plus faible au sein de leur patrimoine tenus les livrets.

Pour tous les déciles de ménages, à l’exception du dixième, le montant des comptes courant a augmenté. L’encours total des comptes courants est passé de à 406 à 513 milliards d’euros de fin 2019 à fin 2021.

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