menu

Accueil > CAC40 > Page 3

Le Coin des Epargnants : des marchés automnaux

Coup de froid des marché sur fond de surchauffe des prix

L’annonce du taux d’inflation du mois d’août aux Etats-Unis a fait l’effet d’une douche froide pour les investisseurs qui espéraient une décrue plus prononcée. L’inflation est simplement passée de 8,5 à 8,3 % de juillet à août quand les analystes l’espéraient à 8 %. En Europe, l’inflation a dépassé les 9 % au mois d’août. L’arrivée de l’automne avec un risque de pénurie surmédiatisé accentue la tendance baissière des marchés. Le CAC 40 a perdu sur la semaine plus de 2 % ; ce recul est mesuré au vu de ceux du  Nasdaq, plus de 5 % et de celui du Dow Jones, plus de 4 %. Les indices américains anticipent la prochaine décision de la FED qui devrait relever ses taux directeurs de 75 points de base, voire de 100 points de base. La crainte d’une récession aux Etats-Unis prend de l’épaisseur. L’avertissement sur résultats de FedEx, qui plonge de 22% à New York, est un signe de dégradation de la conjoncture.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
16 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 077,30-2,17 %7 153,03 
Dow Jones 30 822,42-4,13 %36 338,30 
Nasdaq 11 448.40-5,48 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 741,26-2,659 %15 884,86 
Footsie 7 236,68-1,56 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 500,41-1,95 %4 298,41 
Nikkei 225 27 567,65-2,29 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 126,40-4,16 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,292 %+0,012 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1,743 %+0,035 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,449%+0,143 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0005-0,39 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 672,895-2,48 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,430-1,17 %78,140 

Epargne salariale, les changements de l’automne

Epargne salariale, les changements de l’automne

L’entrée en vigueur de la loi de finances rectificative et de la loi sur le pouvoir d’achat a plusieurs conséquences pour l’épargne salariale. Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fait l’objet à compter du mois de septembre d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise. Dans le passé, l’effet de ce dispositif avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.

Logiquement, l’octroi de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale est conditionné à un blocage des sommes durant 5 ans. Des cas de déblocage anticipés ont néanmoins été prévus par le législateur :

  • Mariage ou conclusion d’un PACS ;
  • Violence conjugale ;
  • Naissance ou adoption du 3ème enfant ;
  • Acquisition ou agrandissement de la résidence principale ;
  • Cessation du contrat de travail ;
  • Divorce, dissolution du PACS avec résidence d’au moins un enfant au domicile du bénéficiaire ;
  • Surendettement du bénéficiaire ;
  • Création ou reprise d’une entreprise par le bénéficiaire, ses enfants, son conjoint ou la personne liée à un PACS, l’exercice d’une profession non salariée ou l’acquisition de parts d’une SCOP ;
  • Invalidité de 2ème ou de 3ème catégorie du bénéficiaire, de ses enfants, du conjoint ou de la personne liée par un PACS ;
  • Décès du bénéficiaire ou de son conjoint ou de la personne liée par un PACS

Dans le cadre du déblocage version 2022, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Le déblocage est temporaire et prendra fin le 31 décembre 2022. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ». Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.

Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.

En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables.  En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués avec, à la clef, 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.

Le Gouvernement a également décidé d’assouplir les conditions de mise en œuvre de l’intéressement, en particulier dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ces dernières pourront instituer des accords d’intéressement par décision unilatérale de l’employeur, sous conditions, ce qui était jusqu’alors réservé à celles de moins de 11 salariés. La durée maximale des accords d’intéressement est allongée de trois à cinq ans afin que l’entreprise puisse opter pour la durée la plus adaptée à sa situation.

Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de toutes cotisations sociales patronales et salariales, dite prime Macron, est triplé. Les entreprises pourront verser à compter du 1er juillet 2022 jusqu’à 3.000 euros à leurs salariés. Le plafond atteint 6.000 euros pour celles ayant un dispositif d’intéressement ou de participation. La prime Macron sera totalement exonérée des prélèvements sociaux et fiscaux jusqu’au 31 décembre 2023 quand elle est versée à des salariés dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC.

Le Coin des Epargnants : des marchés chafouins pour la rentrée des classes

Une orageuse fin de mois d’août pour les places financières

Les mois d’août sont souvent agités pour les marchés « actions ». Le cru 2022 ne désobéit pas à cette règle. Après un rebond en juin et en juillet, les indices ont cédé à nouveau du terrain en août. Le Cac 40 a perdu 5 % effaçant ainsi de plus de moitié son important gain de juillet. L’essentiel de la rechute s’est fait dans les derniers jours du mois. L’humeur a clairement changé en Bourse avec les annonces des banquiers centraux de placer la lutte contre l’inflation parmi leurs priorités de la rentrée. Les dernières données sur l’inflation ne peuvent que leur donner raison. En zone euro, malgré une bonne surprise côté français (+6,5 % sur an, en ralentissement par rapport à +6,8 % en juillet et +6,7 % anticipé), l’augmentation de l’indice des prix à la consommation a atteint 9,1 % sur un an en août, un nouveau record, contre 8,9 % en juillet. Hors alimentation et énergie, elle ressort à 4,3 %, contre 4,1 % attendu et 4 % le mois précédent. Pour la première fois, les prix de l’alimentation, alcools et tabac affichent une hausse de plus de 10 %. L’inflation sous-jacente des produits manufacturés s’est accélérée, passant de 4,5 % à 5 %. L’inflation dans les services est, elle, passée de 3,7 % à 3,8 %. Selon plusieurs économistes, l’inflation de la zone euro devrait atteindre, avant la fin de l’année, la barre des 10 %.

Une semaine chaotique

Les résultats économiques ont pesé sur les cours « actions » en début de semaine, en  positif comme en négatif. Après le fort recul de la semaine précédente et des premiers jours de celle-ci, un rebond a été constaté vendredi 2 septembre. Le CAC a perdu 1,70 % sur la semaine mais cette perte a été limitée par un gain de 2,2 % sur la seule journée de vendredi. Le Daxx allemand a gagné 0,61 % sur la semaine.

En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction en août, l’indice privé définitif PMI-Caixin ressortant en dessous du seuil des 50 points, pour la première fois en trois mois. Il a été publié à 49,5 points, contre 50,4 en juillet. Cette baisse est imputable à la diminution de la demande, sur fond de rationnement de l’électricité et de regain de l’épidémie de Covid-19. Près de 4 millions d’habitants des villes de Chengde et Xinle, dans le Hebei, près de Pékin, ont été confinés.  Au nord de la ville, à Tianjin, plus de 13 millions d’habitants ont dû se soumettre à un test PCR après la détection de 80 cas positifs en l’espace de deux jours.

En zone euro, l’indice manufacturier définitif d’août a été annoncé à 49,6 points, en nouveau retrait de 0,1 point par rapport à juillet. La tendance est mauvaise en Allemagne où la composante industrielle a chuté de 49,8 à 49,1 points en l’espace d’un mois. Seule la France détonne avec un indice PMI en hausse à 50,6 points contre 49 en juillet, signifiant que l’économie est en zone d’expansion. Les industriels de la zone euro, toujours confrontés à de fortes difficultés, signalent un nouveau repli marqué de leurs volumes de production en août. L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du PIB au troisième trimestre. Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier s’est maintenu en territoire d’expansion. Il est même parvenu à rester stable en août, à 52,8 points, alors qu’un repli à 51,9 points était anticipé.

Les résultats de l’emploi américain rassurent

Au mois d’août, les Etats-Unis ont créé 315 000 emplois dans le secteur non agricole, soit un peu plus que les 298 000 attendus par le consensus, mais bien moins que les 528 000 de juillet. Le taux de chômage est, lui, en hausse de 0,2 point à 3,7 %, contre une stabilité anticipée, mais les salaires n’ont pas flambé. Sur un an, ils augmentent, certes, de 5,2 %. C’est moins que les 5,3 % attendus par les analystes. Le rythme plus lent des créations d’emplois en août, l’accroissement de la population active et l’augmentation plus modeste des salaires ont rassuré les investisseurs. Les résultats de l’emploi n’ont pas empêché le Nasdaq de perdre plus de 4 % sur la semaine et le Dow Jones près de 3 %. Depuis le 1er janvier, le Nasdaq a perdu 25 % de sa valeur.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
2 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 167,51-1,70 %7 153,03 
Dow Jones 31 318,44-2,99 %36 338,30 
Nasdaq 11 630,86-4,21 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13,050.27+0,61 %15 884,86 
Footsie 7 281,19-1,97 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3,544.38-1,65 %4 298,41 
Nikkei 225 27 650,84-3,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 186,48-1,54 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,150 %+0,147 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,522 %+0,134pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,239 %+0,207 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0020+0,57 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 714,128-1,34 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,990-6,90 %78,140 

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (-0,2 % après -1,6 %). Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après -1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après         -1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Le Coin des Epargnants : retour aux fondamentaux

Après quelques semaines d’éclaircies, les marchés redécouvrent en cette fin de mois d’août les lourdes incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.

La sombre rentrée des marchés

Dans le cadre du symposium de politique monétaire de Jackson Hole aux Etats-Unis, le Président de la Fed, Jerome Powell, a été lors de son intervention extrêmement net sans sa volonté de lutter contre l’inflation qui « nécessitera probablement une politique restrictive pendant un certain temps ». Ses propos ont entrainé le recul des indices « actions » et la progression des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans a franchi la barre des 2 % et celui de son homologue américain la barre des 3 %. Cette hausse des taux a été favorisé également par les rumeurs d’une forte hausse des taux directeurs de la BCE lors de la réunion du mois de septembre. Elle pourrait être de 75 points comme aux Etats-Unis.

Les menaces de récession dans un contexte d’approvisionnement énergétique problématique en Europe ont conduit à la baisse du cours des actions et au recul de l’euro. Le Dow Jones a cédé sur la semaine plus de 4 % portant la baisse à plus de 11 % depuis le 1erjanvier. Le Nasdaq a reculé de 4,44 % sur la semaine. Depuis le début de l’année, cet indice a perdu un quart de sa valeur. Le CAC40 a perdu de son côté 3,41 % cette semaine.

Accès de faiblesse euro sur fond de flambée électrique

L’euro est repassé au-dessous de 1 dollar cette semaine, les investisseurs anticipant une longue récession en Europe, conséquence de la raréfaction du gaz russe et de l’augmentation des cours de l’énergie. La dépréciation de la monnaie européenne,           -15 % en un an s’explique également par les écarts des taux directeurs pratiqués par les banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique. La FED a relevé ses taux dès le mois de mars quand la Banque centrale européenne ne l’a fait qu’à partir du mois de juillet. Compte tenu de l’écart de taux qui atteint désormais deux points, les investisseurs privilégient les placements américains au détriment de ceux de la zone euro ce qui provoque une baisse de la valeur de la monnaie européenne.

Si la dépréciation de l’euro favorise les exportations en dehors de l’Union européenne, elle renchérit, en revanche, le coût des importations et notamment celles en énergie. Elle contribue ainsi à l’augmentation de l’inflation. Pour les Européens, il est plus coûteux d’investir aux États-Unis quand, a contrario, les Américains peuvent le faire en Europe à moindre prix.

La semaine restera marquée par l’envolée sans précédent des prix de l’électricité en Europe et tout particulièrement en France. Les prix de gros de l’électricité pour 2023 en France ont dépassé 1 000 euros le mégawattheure (MWh) quand ces prix n’étaient que de 85 euros il y a un an. Avant la crise sanitaire, ils fluctuaient même autour des 50 euros.

La hausse des prix de l’électricité est imputable à la diminution des flux de gaz russe vers l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine et à l’augmentation du cours du gaz. De nombreuses centrales de production d’électricité sont alimentées au gaz en Europe ce qui induit des effets sur le cours de cette dernière. En France, par ailleurs,  32 des 56 réacteurs nucléaires que compte l’Hexagone sont à l’arrêt, notamment en raison d’un problème de corrosion, réduisant la production électrique française à un niveau historiquement bas. La France est contrainte d’importer son électricité quand logiquement elle est exportatrice. Les annonces d’EDF sur un report de la remise en réseau des centrales concernées a provoqué des tensions supplémentaires sur le marché de l’électricité.

Jusqu’à maintenant, les pays de la zone euro ont institué des boucliers tarifaires pour protéger leurs concitoyens des effets de la hausse du prix de l’électricité. Le coput budgétaire est exponentiel. Au Royaume-Uni, le régulateur a annoncé  vendredi 26 août que les tarifs réglementés de l’énergie augmenteraient de 80 % à partir d’octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d’électricité pourraient progresser encore « considérablement » en 2023.

En France, des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d’électricité vers l’énergéticien public, EDF , et son tarif fixe. En 2023, le bouclier tarifaire devrait céder la place à un système d’aides ciblées en faveur des ménages les plus modestes.

Face à l’augmentation des cours de l’énergie,  la Première  ministre tchèque, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a déclaré ce vendredi que son pays allait convoquer une réunion d’urgence pour faire face à la crise énergétique. Le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Sikela, a déclaré que le conseil européen de l’énergie devait se réunir « le plus tôt possible ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
26 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 274,26-3,41 %7 153,03 
Dow Jones 32 283,40-4,22 %36 338,30 
Nasdaq 12 141,71-4,44 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 971,47-4,23 %15 884,86 
Footsie 7 427,31-1,63 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 603,68-3,39 %4 298,41 
Nikkei 225 28 641,38-1,00  %28 791,71 
Shanghai Composite 3 236,22-0,70  %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,013 %+0,203 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,388 %+0,165 pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,032 %+0,051 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0000-0,34 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 734,670-0,70 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 99,730+3,53 %78,140 

Le Coin des Epargnants du 20 août 2022 : incertitudes, doutes et inquiétudes en attendant la rentrée

A quelques encablures de la rentrée, l’attentisme est de mise

Dans cette seconde partie du mois d’août, la Bourse de Paris n’a pas signé une septième semaine de hausse consécutive. Devant la montée des incertitudes et les résultats décevants sur le front de l’inflation, les investisseurs optent pour la prudence. Cette semaine, le CAC 40 a ainsi reculé de 0,9 %. Le recul a été plus prononcé en Allemagne, le Daxx perdant près de 2 %. Depuis le début de l’été, l’indice parisien connaît une évolution plus favorable que les autres indices européens. La bonne tenue du luxe et le regain d’intérêt pour les valeurs financières expliquent l’évolution du CAC 40 quand son homologue allemand est pénalisé par les difficultés de l’industrie automobile.

Le pessimisme des investisseurs pour l’Europe est lié, cette semaine, à de mauvais résultats pour le secteur de la construction. Selon Eurostat, la production dans la construction, corrigée des variations saisonnières, a diminué de 1,3 % dans la zone euro et de 1,2 % dans l’Union européenne. En mai, la production avait déjà diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,1% dans l’Union. En Allemagne, la hausse des prix à la production a dépassé les attentes en juillet. Ils ont augmenté de 37,2 % sur un an et de 5,3 % sur un mois. C’est la plus forte augmentation observée par l’Office fédéral de la statistique depuis le début des études en 1949. Sur le marché de gros en Allemagne, le prix de l’électricité a atteint un nouveau record à 550 euros le mégawattheure. Dans ce contexte, l’inflation ne peut que continuer sa route en avant sur le vieux continent. Selon Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, les perspectives d’inflation dans la zone euro ne se sont pas améliorées depuis la hausse des taux en juillet. Le prochain relèvement des taux directeurs en septembre pourrait être de 50 points de base après celui juillet. Au Royaume-Uni, l’inflation pourrait dépasser 15 %. Elle est à l’origine d’importantes grèves, sachant que les mesures de soutien du pouvoir d’achat outre-Manche sont rares. Dans l’ensemble de l’Europe, la décrue de l’inflation n’est pas attendue avant le début d’année prochaine.

Le durcissement de la politique monétaire fait craindre à de nombreux investisseurs la survenue d’une récession en Europe. Le PIB allemand pourrait se contracter au cours des trois prochains trimestres. Aux Etats-Unis, l’immobilier est dans une situation de quasi-récession. Les ventes de logements anciens ont reculé de 6 % de juin à juillet, soit une chute de 20 % en un an. Les reventes de biens immobiliers sont au plus bas depuis mai 2020.

Les acteurs de marché attendent la tenue du symposium de Jackson Hole qui réunit les banquiers centraux à la fin du mois d’août. Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, pourrait affirmer sa volonté de lutter contre l’inflation.

Avec la montée des incertitudes et la persistance de l’inflation, les taux des obligations d’Etat étaient orientés cette semaine à la hausse, le taux de l’OAT à 10 ans se rapprochant de 1,8 %. Les anticipations d’augmentation des taux directeurs américains et l’aversion aux risques pénalise l’euro qui est à nouveau à parité avec le dollar.

Le pétrole à la baisse, le gaz à la hausse

Depuis le mois de juin, le baril de pétrole (Brent) a perdu  25 % de sa valeur. La baisse du cours du pétrole s’explique par les anticipations sur la demande. Les mauvais chiffres de l’activité manufacturière aux Etats-Unis et le ralentissement attendu de l’économie chinoise laissent supposer une progression moindre de pétrole dans les prochains mois. Dans le raffinage qui est un des principaux indicateurs de demande de brut), la dynamique post-covid s’éteint. L’activité de transformation du pétrole brut est tombée en juillet au plus bas depuis mars 2020. La demande de produits raffinés est en retraite de 10 % sur un trimestre.

Au niveau de l’offre, la décision de puiser dans les réserves stratégiques et l’augmentation certes légère des quotas de production par l’OPEP ont pesé sur les prix. Les anticipations sur un éventuel accord sur le nucléaire iranien jouent également en faveur d’une détente sur les cours, la République islamique pouvant à terme revenir sur le marché international de pétrole. En cas de levée des sanctions, l’Iran pourrait augmenter sa production de 1,3 million de barils par jour, permettant une stabilisation des cours jusqu’en 2023.

La tendance baissière pourrait s’inscrire dans la durée mais reste malgré tout fragile. Le principal risque demeure les tensions sur le marché du gaz qui pourraient atteindre celui du pétrole. Le 16 août dernier, le cours du MWh de gaz à Rotterdam a dépassé 250 euros. Le gaz est ainsi onze fois plus cher que la moyenne saisonnière de ces cinq dernières années. Les Russes prétendent que le MWH atteindra près de 350 euros à l’automne. L’impossibilité de réaliser des livraisons fluviales en charbon et en fioul en Allemagne contraint à un recours plus important que prévu des centrales au gaz, ce qui pèse sur les prix. La Russie limite toujours ses exportations vers l’Europe en prétextant des problèmes techniques liés aux embargos qui lui sont imposés. Le prix du gaz devrait conduire les producteurs d’électricité à privilégier le charbon et le pétrole, ce qui augmentera le cours de ces deux matières premières.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
 19 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 495,83-0,89 %7 153,03 
Dow Jones 33 706,74-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 12 705,22-2,62 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 544,52-1,82  %15 884,86 
Footsie 7 550,37+0,66  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 730,32-1,23 %4 298,41 
Nikkei 225 28 930,33+1,34 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 258,08-0,44 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,797 %+0,252 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,223 %+0,236 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,981 %+0,121 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0039-2,20 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 750,560-2,80 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 97,290-0,64 %78,140 
CDE

Le Coin des Epargnants du 13 août 2022 : légère détente sur le front de l’inflation

 

Petits signes d’accalmie aux Etats-Unis sur le front de l’inflation

Le taux d’inflation, aux Etats-Unis, a été de 8,5 %, contre 9,1 % en juin, en raison de la  baisse de 20 %, des prix de l’essence. L’indice des prix à la consommation (CPI) a stagné le mois dernier après une hausse de 1,3 % en juin par rapport à mai, a annoncé le département du Travail. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un ralentissement moins marqué, avec en moyenne, une augmentation de 0,2 % d’un mois sur l’autre et de 8,7 % en rythme annuel. Il s’agit de la plus forte décélération de l’inflation d’un mois sur l’autre depuis 1973. L’indice d’inflation de base (« core CPI »), qui exclut l’énergie et les produits alimentaires, a augmenté de 0,3% le mois dernier et sur un an. Il est en augmentation de 5,9%, comme en juin.

La banque centrale américaine a indiqué qu’elle attendait les résultats des prochains mois pour apprécier l’évolution des prix. Ce recul a conduit les investisseurs à considérer que  la prochaine hausse des taux des directeurs de la FED sera de  50 points de base en septembre, et non plus de 75 points de base comme estimé avant la publication des chiffres de l’inflation.

Cette moindre augmentation des prix a provoqué une détente sur le marché obligataire américain .

Sixième semaine de hausse du CAC 40

La Bourse de Paris a enregistré une sixième semaine de hausse d’affilée. Entre les informations rassurantes sur l’inflation et la publication de l’indice sur la confiance du consommateur américain calculé par l’Université du Michigan, le contexte macro-économique a été ces derniers jours porteur. L’indice du Michigan est, en effet, en hausse, en août, à 55,1 points contre 52,5 points anticipés et 51 en données définitives de juillet. La bonne tenue des marchés « actions » reste fragile. Selon une enquête économique publiée  vendredi par l’antenne de Philadelphie de la FED, la croissance économique s’annonce faible pour les prochains trimestres avec une inflation qui devrait rester plus élevée que prévue. Au troisième trimestre, la croissance américaine est estimée à 1,4 %, contre 2,5 % auparavant, et, sur l’ensemble de l’année, le PIB devrait ne devrait progresser que de 1,6 %, contre 2,5 % précédemment, et de 1,3 % en 2023 (-1 point). Les perspectives d’inflation sur 12 mois pour le troisième trimestre, mesurées par l’indice des prix à la consommation, sont, de leur côté, relevées à 6,7 % (contre 4,5 %), tandis que la projection sur l’année entière ressort désormais à 7,5 % (contre 6,1 %). L’inflation PCE de base, mesure préférée de la Réserve fédérale, est évaluée à 4,5 % pour 2022, contre 4,1 % auparavant.

Le CAC 40 a gagné 1,26 % cette semaine et a franchi la barre des 6500 points. Sur un mois, la hausse atteint 9,3 % ramenant la perte depuis le 1er janvier à 8,38 %. Le Nasdaq a progressé de plus de 3 % sur la semaine. En un mois, il a réduit de moitié la baisse enregistrée depuis le 1er janvier.

Le prix du baril de pétrole était en progression ces cinq derniers jours. Il a gagné près de 4 % (baril de Brent). Malgré les craintes d’un ralentissement économique mondial, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a revu légèrement à la hausse la demande mondiale de pétrole pour cette année, ce qui a conduit à l’augmentation des cours . L’AIE table sur une demande de 380 000 barils supplémentaires par jour. Ces prévisions sont contredites par celles de l’OPEP qui prévoient une légère baisse de la demande cette année en raison d’une possible résurgence des restrictions sanitaires liées au Covid-19 et des incertitudes géopolitiques. Plusieurs experts dont les économistes de Goldman Sachs parient sur une hausse des cours à la rentrée dans un contexte de pénurie d’énergie en Europe. Cette augmentation pourrait atteindre plus de 30 % d’ici la fin décembre, avec un baril de référence Brent attendu à 130 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
12 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,86+1,26 %7 153,03 
Dow Jones 33 761,05+2,92%36 338,30 
Nasdaq 13 047,19+3,08 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 795,85+1,63  %15 884,86 
Footsie 7 500,89+0,82  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 776,81+1,38 %4 298,41 
Nikkei 225 28 546,98+1,32 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 276,89+1,55 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,545 %+0,067 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,987 %+0,044 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,860 %+0,009 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0259+0,81 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 796,022+1,30 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 98,050+3,77 %78,140 

Record absolu des ménages pour les dépôts à vue

Malgré l’inflation, les ménages laissent toujours plus d’argent sur leurs dépôts à vue. Fin juin, leur encours atteignait le niveau record de 536 milliards d’euros, soit 124 milliards d’euros de plus qu’au mois de février 2020 avant la crise sanitaire.

BdF

Le Coin des Epargnants du 29 juillet 2022 : les marchés en mode optimiste avant les vacances

Les marchés partent sur une note positive en vacances

La Bourse de Paris et Wall Street ont, en juillet progressé. Le Cac 40 comme le S&P 500 ont enregistré leur meilleur mois depuis  novembre 2020. Les résultats solides annoncés par des grands noms de la « tech », du luxe, de la banque et du pétrole permettent en effet de contrecarrer les craintes de récession de part et d’autre de l’Atlantique. La progression du CAC 40, près de 6 % en juillet, dépasse de loin celle des autres indices européens. Le poids des banques, du secteur du luxe et du tourisme explique cette belle performance. Le Nasdaq a connu une forte croissance, près de 5 % sur la semaine.

Aux Etats-Unis, le coût du travail a augmenté de 2,3 % au deuxième trimestre, gonflé par la hausse continue des traitements et salaires, tandis que la consommation réelle des ménages a timidement augmenté de 0,1 % en juin après son repli du mois précédent, toujours freinée par la hausse des prix. L’indice de confiance du consommateur américain de l’Université du Michigan a été révisé en hausse de 0,4 point à 51,5 en données définitives de juillet, tandis que la composante des anticipations d’inflation à un an a été confirmée à 5,2%, contre 5,3% en juin. Dans la zone euro, l’inflation a atteint un nouveau plus haut historique à 8,9 % sur un an en juillet, ce qui contraindra, sans nul doute, la BCE à relever de 50, voire 75 points de base ses taux directeurs. Le marché a salué l’accélération surprise de 0,7% de la croissance dans la région au deuxième trimestre, après 0,5% au premier, et ce en dépit de la stagnation de l’économie allemande.

La FED toujours en mode attaque

La Banque centrale américaine a mercredi 27 juillet annoncé la quatrième hausse de ses taux directeurs depuis le mois de mars. Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale a décidé à l’unanimité d’augmenter ses taux d’intérêt de trois quarts de point, pour les porter entre 2,25 % et 2,50 %. Elle a aussi confirmé la réduction de son bilan, comme annoncé en mai. Le plafond de cette réduction sera porté en septembre à 95 milliards de dollars par mois, contre 47,5 milliards prévus jusqu’ici. De nouvelles hausses sont attendues dans les prochains mois. Les décisions de la Fed reflètent sa volonté d’endiguer l’inflation qui a atteint 9,1 % en juin.

Les taux de la Fed atteignent leur niveau neutre, selon les économistes de la banque centrale américaine, le niveau au-delà duquel ils cessent de soutenir l’activité.

l’inflation. La croissance américaine commence à s’essouffler avec un taux de chômage au plus bas, à 3,6 %. Certains analystes, comme ceux de Wells Fargo et Bank of America, considèrent que les États-Unis pourraient entrer en récession avant la fin de l’année.

 

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
29 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,448.50+3,73 %7 153,03 
Dow Jones 32 845,13+2,97 %36 338,30 
Nasdaq 12 390,69+4,70 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 484,05+1,74  %15 884,86 
Footsie 7 423,43+2,02  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 596,49+3,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27,801.64-0,40 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 253,24-0,51 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,369%-0,249 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,810 %-0,220 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,636 %-0,144 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0203+0,08 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 766,010+2,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,200+1,81 %78,140 
CDE

Loyer, l’indice d’actualisation en forte hausse avant le plafonnement

L’indice de référence des loyers du deuxième trimestre 2022 a, selon l’INSEE, progressé de 3,6 %. Cette hausse est la plus forte jamais observée depuis l’introduction de la nouvelle formule en 2008. Au premier trimestre, l’augmentation avait été de 2,48 %. Au dernier trimestre 2021, elle n’avait été que de +1,61 % Cet indice, calculé à partir de l’inflation hors tabac des 12 derniers mois, sert de base à la révision annuelle des loyers. À chaque date anniversaire du bail, le loyer peut être revu à la hausse en fonction du dernier indice connu. La révision se fait sur le loyer hors charges. Dans le cadre du projet de loi de mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, les prochaines hausses de l’indice devraient cependant être plafonnées à +3,5 % pour une durée temporaire d’un an. Ce plafonnement concernerait les contrats de location dont la date anniversaire se situe entre la mi-octobre 2022 et la mi-octobre 2023. Sans ce mécanisme exceptionnel, la hausse de l’IRL qui répercute l’évolution des prix à la consommation avec environ 12 mois de décalage, se serait située entre 5 et 6 %.

Les influenceurs financiers encadrés

Avec les réseaux sociaux, les influenceurs jouent un rôle croissant dans les pratiques commerciales. Ils sont devenus incontournables que ce soit au niveau de la mode, de la musique mais aussi au niveau des produits financiers. L’Autorité des Marchés Financiers s’inquiète des conséquences de ce nouveau type de promotion qui, jusqu’à maintenant, ne fait pas l’objet d’une réglementation. Si pour être courtier, agent d’assurance, des conditions sont exigées, tout le monde peut devenir influenceur et promouvoir des cryptomonnaies, des livrets d’épargne, des contrats d’assurance sachant que les publications ou vidéos font l’objet de rémunération dont le montant dépend du nombre des abonnés ou de du nombre de clics. Ces pratiques ont cours sur Instagram, Snapchat, TikTok, Facebook ou Twitter. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP) ont annoncé étendre leur partenariat pour travailler sur une responsabilisation des influenceurs financiers, avec une attention particulière sur les cryptomonnaies et la publicité autour de ces produits. Les deux organismes souhaitent établir une certification de l’influence responsable consacrée au domaine de l’investissement. En 2021, l’ARPP a créé un premier certificat de l’influence responsable afin de protéger les marques et les consommateurs. Compte tenu des enjeux, le dispositif devrait être adapté à la finance. Pour mettre en place ce certificat, l’ARPP se concentrera sur les aspects publicitaires, tandis que l’AMF travaillera davantage sur les produits financiers promus par les influenceurs. La mise en avant de produits financiers ne serait possible que pour les personnes ayant suivi un minimum de formation et qui auraient obtenu une certification, cette dernière devant faire l’objet de renouvellements réguliers. Actuellement, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut poursuivre des influenceurs pour pratiques commerciales trompeuses. L’ancienne star de la téléréalité Nabilla Benattia-Vergara, a été ainsi condamnée à acquitter 20 000 euros d’amende pour avoir en 2018, sur son compte Snapchat, fait la promotion d’une offre de trading en ligne, sans préciser qu’elle était rémunérée pour cela. De même Julien Bert, un influenceur issu de la téléréalité a créé sa propre société de trading en ligne, encourageant des prestations douteuses et mettant en valeur des rendements élevés. Des investisseurs, jeunes pour la plupart, n’ont pas récupéré leur mise. Pour éviter la multiplication des procédures contentieuses après la survenue d’un préjudice, l’AMF souhaite limiter les pratiques douteuses en amont.

Le Coin des Epargnants du 22 juillet 2022 : les taux directeurs à la hausse

Zone euro, un nouveau cycle monétaire ?

Le 21 juillet, pour la première fois depuis 2011, la Banque centrale européenne a remonté ses taux directeurs de 50 points de base, soit plus que ce qui était attendu. Après sept ans en territoire négatif, le taux de dépôt, qui rémunère les sommes placées par les banques auprès de la BCE, passe ainsi à 0 %. Le taux pour la facilité de refinancement est désormais de 0,5 % et la facilité de prêt marginale à 0,75 %. Cette augmentation est la plus forte jamais réalisée depuis la création de l’euro. La BCE s’aligne avec retard sur la FED et la Banque d’Angleterre qui ont relevé leurs taux depuis plusieurs mois pour endiguer l’inflation.

La surprise est venue de l’ampleur du relèvement des taux qui atteint 50 points de base quand une hausse de 25 points de base était attendue. Avec une inflation qui a atteint 8,6 % au mois de juin au sein de la zone euro et qui dépasse plus de 20 % dans certains États membres, la BCE a décidé de marquer le coup. Elle a longtemps différé cette décision car elle estimait que l’arme des taux était en partie inefficace face à une inflation essentiellement importée. En ce mois de juillet, elle a voulu marquer les esprits face aux risques d’emballement. Elle estime que désormais les risques de transmissions sur les prix des produits de consommation, les services et les salaires étaient élevés et qu’il était nécessaire de refroidir l’économie.

L’augmentation des taux directeurs qui constitue en soi une mesure récessive intervient en parallèle aux politiques de soutien du pouvoir d’achat engagées par les Etats, politiques qui sont, de leur côté, plutôt inflationnistes.

La décision du relèvement des taux directeurs est intervenue le jour de la démission de Mario Draghi de son poste de Premier Ministre de l’Italie après l’échec d’un vote de confiance. Cette démission a immédiatement provoqué une augmentation des taux italiens. L’écart de taux entre l’Italie et l’Allemagne pour les obligations à 10 ans était de 240 points vendredi 22 juillet. Face aux risques d’une divergence des taux pouvant mettre en danger la stabilité financière de la zone euro, la BCE a travaillé sur l’élaboration d’un bouclier anti-fragmentation, baptisé Transmission protection instrument (Instrument de protection de la transmission de la politique monétaire). Les investisseurs pourraient éprouver le nouveau dispositif de la BCE avec la crise italienne.

Les marchés européens ont plutôt bien réagi aux décisions de la BCE et cela malgré la crise politique en Italie. Le CAC 40 comme le Daxx allemand ont gagné 3 % en une semaine. La reprise des flux de gaz russe vers l’Europe a rassuré les investisseurs. La contraction annuelle du CAC est désormais inférieure à 13 %, contre environ 18 % fin juin. Il a signé cette semaine sa meilleure performance de ces trente derniers jours. Les indices américains ont également progressé. Le gain du Nasdaq a été de 3,33 %.

Sur la semaine, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont reculé en Europe (sauf pour l’Italie) comme aux Etats-Unis. Avec la décision de la BCE, l’euro s’est légèrement apprécié remontant à 1,02 dollar en hausse de près de 1,5 % sur la semaine. Les cours du pétrole ont été orientés à la hausse cette semaine en lien avec la communication d’une baisse plus importante des réserves américaines que prévue.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 juillet 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 216,82+3,00 %7 153,03 
Dow Jones 31 899,29+1,95 %36 338,30 
Nasdaq 11 834,11+3,33 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 253,68+3,02  %15 884,86 
Footsie 7 276,37+1,64  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 596,49+3,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 914,66+4,20 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 269,97+1,30 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,618 %-0,033 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,020%-0,107 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,780 %-0,141 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0218+1,37 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 729,200+1,44 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,180+3,89 %78,140 
CDE

Le Coin des Epargnants du 15 juillet 2022

Dans l’angoisse de la future rentrée

L’annonce de l’inflation américaine du mois de juin, +9,1 % en rythme annuel a laissé craindre dans un premier temps à un durcissement de la politique monétaire avec une augmentation de 100 points de base des taux directeurs. La communication des autorités américaines laissant entendre que la hausse des prix n’avait pas pris en compte la décrue intervenue sur le marché pétrolier a rassuré les investisseurs. Il en a résulté une détente sur les taux d’intérêt, aidés en Europe par la menace, à l’automne, d’un fort ralentissement de la croissance.

Aux Etats-Unis, les indicateurs économiques sont meilleurs que prévu. Les ventes au détail ont augmenté de 1 % le mois dernier (+0,9 % attendu), tandis que l’activité manufacturière a rebondi en juillet dans la région de New York, l’indice calculé par la succursale locale de la Fed ayant enregistré une progression surprise  à 11,1 points, contre -2 attendus après -1,2 en juin. L’indice de confiance des consommateurs, calculé par l’Université du Michigan, est en hausse en juillet à 51,1, contre 50 en juin et 49,9 attendu par le consensus.

Dans ce contexte encore confus, le CAC 40 est resté stable sur la semaine tout en connaissant durant des fluctuations journalières importantes. Le Daxx allemand a, de son côté, reculé de plus 1 %. L’économie allemande est fragilisée par sa forte exposition au gaz russe. Les indices américains ont également légèrement reculé.

Le prix du baril de pétrole a continué de baisser revenant vendredi 15 juillet à 101 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
15 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,036.00+0,05 %7 153,03 
Dow Jones 31 288,26-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 11 452,42-1,57 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 864,72-1,16  %15 884,86 
Footsie 7 159,01-0,52  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 477,20-0,84 %4 298,41 
Nikkei 225 26 788,47+1,02 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 228,06-3,81 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,651 %-0,211 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,127 %-0,296 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,921 %-0,165 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0086-0,86 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 704,620-2,15 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 101,450-5,28 %78,140 

Le Coin des Epargnants du 8 juillet 2022 : vérité en deçà de l’Atlantique, erreur au-delà ?

L’euro à parité ou presque avec le dollar

Les anticipations de divergence des politiques monétaires européenne et américaine ainsi que les craintes d’une récession au sein de la zone euro sur fond de pénurie de pétrole et de gaz à l’automne, ont contribué à affaiblir l’euro par rapport au dollar. L’euro a terminé la semaine à 1,01 dollar, son plus bas niveau de ces vingt dernières années, en baisse de 10 % sur un mois. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique tend à s’accroître, ce qui amène des ventes d’euros au profit du dollars. Les résultats de l’emploi américain confortent cet arbitrage. Au mois de juin, l’économie américaine a créé, en effet, 372 000 postes en juin après 384 000 (révisé de 390 000) le mois précédent, selon les chiffres publiés par le Bureau of Labor Statistics (BLS), contre 265 000 anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Le taux de chômage est resté stable à 3,6 % comme prévu, tandis que la croissance du salaire horaire moyen a ralenti à 5,1 % sur un an, après 5,3 % en mai. La bonne tenue de l’emploi américain pourrait se traduire par une nouvelle hausse des taux de 75 points de base à l’occasion de la réunion de la Fed à la fin du mois, même si les signes d’un tassement de la croissance des salaires et la récente chute des prix des matières premières suggèrent que les perspectives d’inflation pourraient s’améliorer plus rapidement que prévu par les responsables de la banque centrale. Les investisseurs parient sur un relèvement substantiel. Le taux de l’obligation de l’Etat américain a 10 ans est repassé en fin de semaine au-dessus de 3 %.

Un euro faible renchérit le coût des importations et alimente de ce fait l’inflation. Pour la première fois depuis 1991, juste après la réunification, l’Allemagne a enregistré un déficit commercial en mai. L’augmentation du coût de l’énergie et les difficultés du secteur automobile expliquent la dégradation du solde commercial. Par ailleurs, l’Allemagne, premier fournisseur européen de la Russie avant la guerre en Ukraine, a vu ses exportations vers ce pays diminuer de plus de 30 % en quelques mois.

En milieu de semaine, le baril de pétrole Brent est repassé furtivement en-dessous de 100 dollars avant de se redresser légèrement en fin de semaine. Le ralentissement attendu de la croissance en 2022 à l’échelle mondiale est supposé peser sur la demande du pétrole, ce qui concourt à la baisse du cours du baril. Sur un mois, le baril de Brent a perdu 10 %.

Les marchés « actions » après une fin du mois de juin difficile ont, cette semaine, enregistré des hausses. Le CAC40 s’est valorisé de 1,72 % et le Nasdaq de 4,56 %. Les fortes baisses des dernières semaines ont incité les investisseurs à revenir sur le marché à la recherche de plus-values potentielles.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
8 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 033,13+1,72 %7 153,03 
Dow Jones 31 338,15+0,77 %36 338,30 
Nasdaq 11 635,31+4,56  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 015,23+1,58  %15 884,86 
Footsie 7 196,24+0,38  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 506,55+1,79 %4 298,41 
Nikkei 225 26 517,19+2,14 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 356,08-0,77 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,862 %+0,062 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,333 %+0,105 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,086 %+0,097 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0174-2,40 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 742,090-3,71 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 107,100-3,84 %78,140 

La difficile introduction en bourse de Deezer

L’action de Deezer, un fournisseur français de musique en ligne a, dans un contexte de marché difficile, baissé de 15 % lors de son introduction en bourse. Celle-ci était la deuxième tentative de la société après avoir essuyé un échec en 2015. Les dirigeants de cette start-up ont opté pour la cotation afin d’accéder aux capitaux nécessaires à son développement. Le marché de la musique en ligne est en plein essor mais demeure fragile, les internautes s’étant habitués à la gratuité. Par ailleurs, le marché est dominé par des grandes entreprises qui laissent peu de place aux seconds rôles.

En 2021, au niveau mondial, 523,9 millions de personnes sont abonnés à différentes offres payantes de musique en ligne. le nombre d’abonnés s’est accru de 109,5 millions l’année dernière, soit une hausse de +26,4 %. En France, une dizaine de millions de personnes auraient souscrit à un abonnement de musique en ligne. En comptant les utilisateurs sans abonnement (qui contribuent au chiffre d’affaires par la publicité des plateformes), la France compterait 22 millions d’utilisateurs.

Le marché de la musique en ligne est dominé par Spotify qui détient 31 % de parts de marché, suivie d’Apple Music (15 %), d’Amazon Music, Tencent Music (13 %) et YouTube Music (8 %). Le service musical de Google connait une forte croissance avec une progression de 50 % du nombre d’abonnés en 2021, une majorité étant de jeunes utilisateurs.

Les applications de musique en ligne chinoises sont également en forte croissance tout en restant cantonnées sur le marché de leur pays d’origine et des pays limitrophes. Tencent Music et NeatEase ont ainsi accumulé 35,7 millions de nouveaux abonnés en l’espace d’un an alors qu’ils ne sont disponibles qu’en Chine.

Le Français Deezer ne détient que 2 % du marché du streaming avec 9,6 millions d’abonnés. Il reste franco-français avec un taux de pénétration faible dans les autres pays. Deezer a généré en 2021 un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros et a comme objectif d’atteindre le milliard d’euros d’ici à 2025, ainsi que la rentabilité opérationnelle. Le streaming est une activité peu rentable en raison des coûts informatiques et des coûts de diffusion croissants. Les compagnies de musique, « les majors » comme Universal ou Sony, négocient de plus en plus âprement l’accès à leur catalogue. Pour accroître leur pouvoir de négociation, elles achètent les portefeuilles musicaux aux artistes. Springsteen (500 millions de dollars), Bob Dylan (300 millions de dollars), Sting ou encore les héritiers de Bowie ont ainsi vendu les droits de leurs albums à des majors. Les Rolling Stones ont choisi un système différent. Ils concèdent pour une durée déterminée leur portefeuille musical et tous les droits afférents (e-commerce, merchandising) en contrepartie d’une certaine somme. Dans tous les cas, les compagnies sont appelées à rentabiliser leurs investissements, ce qui passe par des négociations serrées avec les diffuseurs que les applications de musique en ligne. Deezer a, lors de son introduction en bourse, également souffert du contexte, les investisseurs privilégiant les produits de taux sur les actions.

Le Coin des Epargnants : mobilisation générale contre l’inflation

Inflation toujours en hausse

Au mois de juin, l’inflation en France a atteint 5,8 % en rythme annuel, toujours en hausse. En Allemagne, elle a légèrement ralenti à 8,2 %. Outre-Rhin, elle s’était élevée à 8,7 % en mai. Pour l’ensemble de la zone euro, l’inflation a été de 8,6 % au mois de juin, contre 8,1 % en mai selon une estimation rapide publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juin (41,9 %, comparé à 39,1 % en mai), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (8,9 %, comparé à 7,5 % en mai), des biens industriels hors énergie (4,3 %, comparé à 4,2 % en mai) et des services (3,4 %, comparé à 3,5% en mai).

Des marchés dominés par la peur de la récession

Lors du premier semestre 2022, le CAC 40 a connu sa troisième plus forte baisse de son histoire avec un recul de 17,20 %. Les deux baisses plus importantes avaient été enregistrées en 2020 avec -17,43 % et en 2008 avec -21 %. Les autres places occidentales connaissent des évolutions comparables. L’indice allemand, le Daxx a perdu 19,52 % et l’Eurostoxx, 19,62 % en six mois. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur en six mois (-29,51 %). Le Dow Jones a de son côté baissé de 15,31 %.

La résurgence de l’inflation, le relèvement des taux d’intérêt et la crainte de récession qui en résulte, avec en toile de fond la guerre en Ukraine et la menace persistante de l’épidémie, expliquent cette contraction qui fait suite à la progression exceptionnelle de 2021.

La peur de la récession induit une baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat, les investisseurs privilégiant les placements sans risque.

Les banques centrales en mode combattant

Le président de la Fed, Jerome Powell, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le gouverneur de la BoE anglaise, Andrew Bailey, ont tous réaffirmé leur intention de ramener l’inflation à son objectif lors d’un panel organisé au Forum de la BCE, le 29 juin dernier. Jerome Powell a admis qu’il y avait un risque que la Fed aille trop loin dans la hausse des taux, pouvant provoquer un réel ralentissement de l’activité, mais que ce risque n’était pas le plus important. Le pire des scénarios pour l’économie serait que la banque centrale échoue à restaurer la stabilité des prix. Jerome Powell et Christine Lagarde ont également mis en garde, hier, contre l’augmentation des risques liés à une inflation qui s’annonce durablement élevée, préparant ainsi les investisseurs à des moments « douloureux ».

En France, la hausse des prix à la consommation a atteint un nouveau record ce mois-ci, à 6,5 % sur un an en données préliminaires harmonisées de l’Union européenne. D’après les chiffres publiés le 1er juin, l’Allemagne a connu un répit temporaire de l’inflation (grâce à deux mesures gouvernementales : la réduction de la taxe sur les carburants et la mise en place d’un ticket de transport à prix réduit). En Espagne, l’inflation a atteint 10 % en juin (+1,5 point par rapport à mai).

L’inflation reste portée par les cours de l’énergie. Le pétrole a augmenté de 42 % depuis le 1er janvier 2022. La réduction des exportations de gaz russe amplifie le mouvement de hausse de cours, aidée en cela par une panne de compresseur dans le champ norvégien de Martin Linge qui a amputé la production.

Dans ce contexte difficile, Christine Lagarde a confirmé que la première hausse, depuis onze ans des taux directeurs de la BCE interviendra au mois de juillet et qu’elle sera de 25 points de base. La présidente de la BCE ne s’interdit pas d’effectuer des relèvements plus importants par la suite. En cas d’augmentation des anticipations d’inflation, elle a indiqué que « nous devrions alors retirer nos mesures accommodantes plus rapidement afin d’éliminer le risque d’une spirale autoréalisatrice ». Si l’inflation continuait à progresser rapidement, le recours à des hausses de 50 points de base – voire plus – est envisageable dès septembre. En parallèle, la BCE travaille à la création d’un nouvel outil anti-fragmentation pour limiter les écarts de taux au sien de la zone. Une première solution qui avait été évoquée passait par une sorte d’arbitrage. La BCE pourrait acheter des titres émis par l’Italie pour faire baisser le coût de financement de l’État italien et cèderait, pour un montant équivalent, des obligations allemandes qu’elle détient. Difficilement réalisable, cette idée ne semble pas avoir été retenue. Les obligations allemandes sont, en effet, logées à la Bundesbank qui les détient pour le compte de la BCE. Compte tenu de la hausse des taux, la Bundesbank aurait été amenée à les vendre à perte. Le mécanisme à l’étude viserait à neutraliser les achats des obligations des États périphériques en proposant aux banques de déposer un montant équivalent auprès de la BCE, en bénéficiant d’une rémunération plus attractive que le simple taux de dépôt actuel. La liquidité excédentaire ne serait pas détruite, mais elle serait durablement neutralisée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  1er juillet 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,06-2,34 %7 153,03 
Dow Jones 31 097,26-1,28 %36 338,30 
Nasdaq 11 127,85-4,13  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 813,03-2,33  %15 884,86 
Footsie 7 168,65-0,56  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 448,31-2,40 %4 298,41 
Nikkei 225 25 935,62-2,10 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 387,64+1,07 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,800 %-0,164 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,228 %-0,210 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,889 %-0,237 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0411-1,33 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 802,130-1,45 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 111,070-1,58 %78,140 
CdE

Le Coin des Epargnants du 24 juin 2022 : laisser le temps au temps

L’INSEE optimiste malgré tout

Selon la note de conjoncture de l’INSEE pour le mois de juin, l’inflation devrait se rapprocher des 6 % en juin (5,9 %) pour atteindre 7 % en septembre et se stabiliser autour de ce taux d’ici la fin de l’année. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation devrait être de 5,5 %, soit un niveau inconnu depuis 1985. Sans les mesures prises par les pouvoirs publics l’inflation serait supérieure de deux points à son niveau constaté actuellement.

Le taux de croissance devrait être, en 2022, de 2,3 % grâce à l’acquis de 2021. Le PIB qui a diminué de 0,2 % au premier trimestre augmenterait de 0,2 point au deuxième et de 0,3 % au troisième comme au quatrième. L’économie française retrouverait ainsi une croissance proche de celle d’avant la crise du Covid-19. Le marché du travail résisterait : 200.000 emplois seraient créés dans le secteur privé cette année.

Pour l’INSEE, le revenu brut disponible des ménages qui avait diminué au premier trimestre, en lien avec le versement de la prime inflation de 100 euros à la fin de l’année dernière, devrait se redresser sur la seconde moitié de l’année. En  2022, il augmenterait de 4,1 % en euros courants. L’institut statistique estime que l’augmentation des prix ne se transmet pas intégralement aux salaires, limitant les risques de spirale inflationniste. L’augmentation des prix provoquerait une baisse du pouvoir d’achat des ménages d’un point, ce qui constituerait une première depuis 2013, année durant laquelle il avait diminué de  1,8 %. 

Les ménages les plus touchés par la hausse des prix sont ceux constitués de retraités et ceux vivant en milieu rural.

La consommation des ménages, qui s’est contractée au cours du premier trimestre, pourrait enregistrer un rebond de 0,4 % au deuxième trimestre suivi d’une hausse de 0,2 % au cours des deux suivants. L’INSEE estime que le taux des ménages restera supérieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (16,3 % contre 15 % du revenu disponible brut).

Lors du premier trimestre, l’économie française a créé 80 000 emplois malgré le recul du PIB. Pour le deuxième trimestre, l’INSEE prévoit la création de 37 000 emplois, puis 44 000 au troisième et 41 000 au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, l’emploi salarié augmenterait donc de 200 000, retrouvant son rythme de progression d’avant la crise sanitaire. 60 000 emplois non-salariés seront également créés portant le total à 260 000. Fin 2022, la France devrait compter un million d’emplois de plus qu’en 2019. L’INSEE table sur un taux de chômage de 7 % à la fin de l’année.

Rebond boursier en trompe l’œil ?

 

Après trois semaines de repli, le CAC 40 a enregistré une hausse cette semaine et en a profité pour repasser au-dessus des 6000 points. Le Dow Jones a, de son côté, gagné plus de 5 % et le Nasdaq plus de 7 %. Ce rebond est avant tout lié à un effet d’opportunité, les investisseurs ayant acheté des valeurs qui avaient fortement baissé, en particulier celles du secteur du luxe et celles de la « tech ». Le climat n’en demeure pas moins lourd. Les indicateurs restent mal orientés avec la poursuite de la hausse des prix en zone euro. Les indices PMI publiés de part et d’autre de l’Atlantique ont souligné un ralentissement de la croissance dans le secteur privé et une contraction des commandes pour la première fois en deux ans. L’indice allemand Ifo de juin traduit une dégradation du climat des affaires. L’économie allemande est fortement exposée à l’arrêt des exportations russes de gaz. Aux Etats-Unis, l’indice de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs est tombé au plus-bas historique en juin. En revanche, les attentes d’inflation sur 12 mois reculeraient à 5,3 % selon l’étude de cette université américaine. Il n’en demeure pas moins qu’Outre Atlantique, le mot « récession » est de moins en moins un tabou. La crainte d’une récession a pesé sur les cours des matières premières et a provoqué la baisse du rendement des emprunts d’Etat. Le taux d’intérêt de l’OAT à dix ans est repassé en-dessous de 2 % quand il avait dépassé 2,3 % en début de semaine. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale n’a pas eu d’effets notables sur le cours des actions françaises, les entreprises du CAC40 opérant à l’échelle mondiale. Si l’écart de taux avec l’Allemagne s’est accru les jours suivants l’élection, il est revenu à 0,5 point, son niveau traditionnel depuis plusieurs semaines. La baisse des taux sur fond de ralentissement de la croissance a profité par ricochet aux actions, une moindre activité pouvant conduire les banques centrales à temporiser leur politique de relèvement de leurs taux directeurs.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
24 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 073,35+3,24 %7 153,03 
Dow Jones 31 500,68+5,39 %36 338,30 
Nasdaq 11 607,62+7,49  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 118,13-0,06  %15 884,86 
Footsie 7 208,81+2,74  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 533,17+2,75 %4 298,41 
Nikkei 225 26 491,97+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 349,75+1,13 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,964 %-0,247 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,438 %-0,227 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,126 %-0,103 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0545+0,50 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 826,871-0,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,020-0,79 %78,140 
CdE

Les rachats d’actions sont-ils anti-économiques ?

Depuis plusieurs années, les entreprises cotées pratiquent le rachat d’actions afin de soutenir leur cours. Cette politique donne lieu à d’importantes critiques. Elle nuirait aux intérêts des salariés et freinerait l’investissement. Elle favoriserait à court terme les actionnaires tout en privant les entreprises de capitaux pour préparer l’avenir.

L’augmentation des résultats des entreprises cotées les a incitées à effectuer des nombreux rachats d’actions afin d’améliorer la rémunération des actionnaires. En 2021, les rachats ont porté sur 166,52 milliards d’euros  aux États-Unis quand ce montant a atteint 44,36 milliards d’euros pour la zone euro.

Les rachats d’actions sont réalisés essentiellement en utilisant les bénéfices de l’entreprises. Ils s’effectuent donc au détriment des salariés. Depuis la crise des subprimes, les entreprises recourent de moins en moins à l’endettement pour financer leur plan de rachats d’actions. Cette pratique a été facilitée par l’augmentation des profits. Après impôts et intérêts mais avant dividendes, leur poids au sein du PIB est passé, au sein de l’OCDE, de 12 à 18 % de 1995 à 2021. Sur cette même période, la productivité par tête s’est accrue de 40 %, contre 20 % pour les salaires réels par tête.

Pour certains, les rachats d’actions sont accusés de réduire les capacités d’investissement. Pour d’autres, cet argument peut être relativisé. Si une entreprise juge ne pas avoir de projets d’investissement rentable, il vaut mieux qu’elle rende l’argent aux actionnaires afin que ces derniers puissent effectuer une réallocation des capitaux plus efficace. Ce choix permet ainsi de réorienter le capital vers des investissements à plus forte rentabilité et d’éviter son gaspillage. Lors de ces vingt-cinq dernières années, l’investissement global est néanmoins en recul, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, semblant donner raison aux adversaires des rachats d’autant plus que les gains de productivité ont tendance à baisser.

Les procédures de rachat ont, en revanche, favorisé l’augmentation des cours des actions. De 1995 à mars 2022, l’indice Nasdaq a été multiplié par 15, celui de Standard and Poors par 9 et celui de l’Eurostoxx par 4. Les États-Unis qui ont pratiqué les rachats avec gourmandise ont enregistré les augmentations de cours les plus importantes.

Les rachats d’actions ont a priori pénalisé l’investissement et joué, contre les augmentations de salaires, les entreprises privilégiant les actionnaires aux salariés, surtout aux États-Unis. Compte tenu des besoins d’investissement notamment en lien avec la transition énergétique, un ralentissement de cette pratique serait souhaitable.

Le Coin des Epargnants du 18 juin 2022 : le retour du risque souverain ?

Les marchés, une affaire de taux et de banques centrales

La semaine a laissé des traces. Les tensions sur les taux en lien avec l’incrustation de l’inflation ont provoqué un repli massif des cours. L’indice japonais Nikkei a perdu plus de six points. Le CAC 40 a abandonné près de 5 % portant le total depuis le début de l’année à près de 18 %. Les indices américains ont subi une deuxième semaine de fort recul. Le Dow Jones a baissé de près de 5 % tout comme le Nasdaq. Ce dernier indice a perdu près du tiers de sa valeur depuis le 1er janvier. Les investisseurs anticipent un série de hausses  des taux directeurs de la part des banques centrales et réallouent une partie des actifs qui avaient été placés sur les actions. Par ailleurs, ce mouvement est amplifié par la crainte de la survenue d’une récession en lien avec l’augmentation des taux. Le différentiel de taux entre les Etats-Unis et l’Europe joue toujours contre les euros et les places boursières du Vieux continent. Seul l’indice chinois « Shangaï Composite » est ressorti en légère hausse cette semaine.

Les taux d’intérêt ont fortement augmenté en début de semaine avant de se détendre avec les annonces de la BCE face à la menace de la fragmentation financière de la zone euro et le retour du risque souverain sur le devant de la scène.

Le taux de l’OAT à 10 ans après avoir atteint 2,3 % au milieu de la semaine s’est replié vendredi à 2,2 %. Les écarts de taux (spreads) qui s’étaient accrus avec le taux allemand tant pour ceux de la France que de l’Italie se sont resserrés.  Le taux de l’obligation de l’Etat italien qui avait dépassé 4 % mardi s’élevait en vendredi, en fin de journée à 3,672 %. Après la décision de la FED de relever ses taux directeurs de 0,75 point, les taux américains se sont légèrement appréciés, la hausse ayant été anticipée.

La Fed donne la priorité à la lutte contre l’inflation

Mercredi 15 juin, la Réserve fédérale américaine a décidé de remonter ses taux d’intérêt de 0,75 point à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Une telle augmentation n’avait plus été pratiquée depuis 1994. Les taux de la Fed se situent désormais entre 1,5 et 1,75 %. Cette décision témoigne de la volonté de la Banque centrale de lutter plus fortement contre l’inflation. Le processus de remontée des taux devrait se poursuivre dans les prochains mois. La médiane des prévisions des membres du comité de politique monétaire de la Fed donne un taux directeur moyen à 3,4 % en fin d’année et à 3,8 % en 2023 quand les prévisions de mars le plaçaient à 1,9 % en décembre de cette année. Cette révision est en lien avec l’évolution de l’inflation. La hausse des prix a atteint 8,6 % en rythme annuel en mai quand, il y a un an, les économistes de la Fed prévoyaient une inflation de 2,1 % à la fin de cette année. Les dernières prévisions tablent sur une inflation sur l’année de 5,2 %. Le retour à un taux de 2 % n’est pas prévu avant 2025. Le taux d’inflation devrait être de 2,6 % en 2023 et de 2,2 % en 2024.

Pour la Fed, le taux de chômage pourrait augmenter avec la hausse des taux pour s’établir à 3,7 % d’ici à la fin de l’année, et 3,9 % fin 2023, contre 3,6 % en mai. Le taux de croissance serait de 1,7 % en 2022, les projections de mars derniers prévoyaient un taux de 2,8 %. La Fed ne retient pas pour le moment le scénario d’une récession aux États-Unis dans les prochains mois.

La BCE face à l’inflation et à la solvabilité des États du Sud de l’Europe

Mercredi 15 juin, le Conseil des gouverneurs de la BCE a été réuni en urgence pour trouver des réponses à la montée rapide des taux et des écarts de taux entre les États membres. Mardi 14 juin, le rendement de la dette italienne à 10 ans avait dépassé 4 % pour la première fois depuis 2014. Son écart avec le taux à 10 ans allemand avait atteint 240 points de base, ravivant la crainte d’une nouvelle crise des dettes publiques. En jouant les taux à la hausse, les investisseurs doutent de la capacité de la BCE à répondre à l’inflation. Ils testent également la détermination de la banque centrale à soutenir les États les plus endettés.

La Banque centrale européenne doit faire face à des défis majeurs. Elle doit tenter de maîtriser l’inflation au sein de la zone euro tout en ne provoquant pas une récession ni des problèmes de solvabilité pour les États le plus endettés. Sa tâche est d’autant plus compliquée que le taux d’inflation au sein de la zone varie du simple au double et que les niveaux d’endettement diffèrent également.

Les responsables de la banque centrale craignent une fragmentation de la zone euro avec à la clef une augmentation des taux pour les États d’Europe du Sud qui pourraient les mettre en difficulté.

Lors de sa réunion de mercredi 16 juin, la BCE a confirmé que les tombées des obligations d’État qu’elle a acquises ces dernières années, seront réinvesties sous forme de rachats de nouvelles obligations d’États en privilégiant ceux qui ont des problèmes de financement. Les rachats jusqu’à maintenant s’effectuaient, sauf dans le cadre du plan de relance, en fonction du PIB. La BCE a également annoncé la création d’un dispositif spécifique de lutte contre la fragmentation. Les modalités précises de ce dispositif n’ont pas été encore communiquées. Les équipes de l’Eurosystème (qui rassemble la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro) travaillent sur le sujet afin que le dispositif soit prêt pour le prochain Conseil des gouverneurs des 21 et 22 juillet. A priori, il serait prévu que la BCE puisse acheter des obligations souveraines italiennes en vendant en parallèle des titres allemands ou néerlandais pour un montant similaire. Ce mécanisme permettrait de soutenir un Etat en difficulté sans pour autant accroître le bilan de la banque centrale. Cette solution éviterait le réenclenchement d’un programme d’achat d’actifs et permettrait de lutter contre l’accroissement des écarts de taux. En revanche, elle pourrait soulever un problème d’ordre juridique. La BCE a fixé la part de chaque Etat dans ses achats en fonction de sa participation au capital de la banque centrale, qui correspond à son poids au sein de l’économie de la zone euro. Cette condition a toujours été considérée intangible par les Allemands et a été validée par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Pour se conforter à cette règle, la BCE serait condamnée, à terme, à revendre ses titres italiens et à racheter de la dette allemande. Ces opérations sont des sources d’incertitudes pour les investisseurs et pourraient donc amoindrir l’efficacité du dispositif anti-fragmentation. Les Allemands et les Néerlandais pourraient imposer que les Etats endettés s’engagent dans des plans d’assainissement et de réformes, ce qui pourrait alimenter des tensions au sein des Etats membres et au sein des populations concernées.

Eurostat

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  17 juin 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 5 882,65-4,92 %7 153,03 
Dow Jones 29 888,78-4,79 %36 338,30 
Nasdaq 10 798,35-4,78  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 126,26-4,62  %15 884,86 
Footsie 7 016,25-4,12  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 438,46-4,47 %4 298,41 
Nikkei 225 25 963,00-6,69 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 316,79+0,97 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,201 %+0,111 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,665 %+0,151 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,229 %+0,072 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0493-0 ?25 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 836,510-1,95 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,910-7,32 %78,140 

Pétrole, les réserves mises à contribution

Avec la réduction des achats européens à la Russie et le début de la campagne de reconstitution des stocks, les craintes d’une augmentation du cours du baril s’amplifient. Pour contrecarrer ce mouvement, le département américain de l’énergie a annoncé mardi 14 juin qu’il mettait sur le marché jusqu’à 45 millions de barils de pétrole issus de la réserve stratégique de pétrole. Les livraisons de brut devraient avoir lieu du 16 août au 30 septembre. L’administration Biden avait déjà annoncé, fin mars, qu’elle libérerait pendant six mois un volume d’un million de barils de pétrole par jour.

La libération du pétrole décidée par Washington conduit le niveau de la réserve stratégique à son point le plus bas depuis 1987. Cette situation inquiète le marché car les États-Unis seraient exposés en cas d’accident d’approvisionnement majeur. Même si le niveau de réserves demeure supérieur au minimum légal, leur baisse provoque par ricochet des tensions sur les cours. Malgré tout, sur la semaine, le pétrole a chuté de 7 % et est revenu autour de 110 dollars. Cette baisse est en partie imputable à la crainte de la récession qui ferait baisser la demande dans les prochains mois.

Le Coin des Epargnants du 10 juin 2022 : l’inflation dicte sa loi

L’inflation dicte sa loi

Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 1 % sur le seul mois de mai et de 8,6 % sur un an, contre respectivement 0,7% et 8,3% anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Hors alimentation et énergie, la hausse des prix a atteint 0,6 % sur un mois et 6 % sur un an (0,5 % et 5,9 % estimés).

L’annonce des résultats de l’inflation aux Etats-Unis a fait chuter les indices « actions ». Le CAC 40 a subi un repli sur la semaine de 4,60 %, le Daxx Allemand a perdu de son côté plus de 4,8 %, le Dow Jones 4,6 % et le Nasdaq 5,6 %. Depuis le début de l’année, ce dernier indice a reculé de plus de 27 %. La hausse des prix qui demeure vive conforte les banques centrales dans leur volonté de durcissement de leur politique monétaire. La Fed pourrait être amenée à prolonger sa série de resserrements de 50 points de base durant l’automne. Une augmentation de 0,75 point est même envisagée désormais. Avec, par ailleurs, les déclarations de la BCE sur le futur durcissement de sa politique monétaire, les taux d’intérêt ont augmenté sensiblement sur la semaine. Le taux de l’OAT à dix ans de la France est passé au-dessus de 2 % tout comme celui de son homologue américain. La hausse des taux en Europe s’accompagne d’un accroissement des spreads entre l’Allemagne et les pays d’Europe périphérique, France comprise. L’écart du taux à 10 ans entre l’Allemagne et la France est de 0,5 point de pourcentage. Celui de l’Allemagne avec l’Italie est de 2,3 points de pourcentage.

Les indices américains ont également perdu du terrain en raison du pessimisme qui gagne les consommateurs. Le moral des ménages américains est lui aussi à des plus bas depuis plus de 40 ans. Selon les premières données pour le mois de juin, l’indice de confiance du consommateur, tel que calculé par l’Université du Michigan, a chuté à 50,2 points, contre 58,4 en mai et 58 attendus par le consensus.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
10 juin 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 187,23-4,60  %7 153,03 
Dow Jones 31 392,79-4,58 %36 338,30 
Nasdaq 11 340,02-5,60  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 761,83-4,83  %15 884,86 
Footsie 7 317,52-2,86  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 599,20-4,88 %4 298,41 
Nikkei 225 27 824,29+0,23 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 284,83+0,08 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,090 % +0,312 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,514 % +0,254 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +3,157 %+0,216 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0522-1,86  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 869,740+1,04 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 121,120+0,66 %78,140 

Le Coin des Epargnants : les marchés en mode optimiste

Sursaut boursier

Le CAC 40 a gagné plus de 3 % en une semaine dopé par les bons résultats américains. L’Eurostoxx a progressé de plus de 4 %. Les marchés américains ont connu une semaine en or avec un gain de plus de 6 % pour le Dow Jones et le Nasdaq. Pour New York, cette hausse met fin à deux mois de reculs hebdomadaires. Ce rebond est imputable à la publication de certains résultats économiques encourageants. Aux Etats-Unis, en avril, la hausse des prix a été de 6,3 % sur un an et de 4,9 % hors alimentation et énergie. Sur un mois, les prix ont progressé de 0,2% en données brutes et de 0,3% en excluant les éléments volatils. L’inflation marque le pas après des mois de hausse, permettant d’espérer une décrue dans les prochains mois. Par ailleurs, La consommation reste forte outre-Atlantique avec une augmentation en avril de 0,7 %, comme attendu, et plus que le gain de mars +0,2 %. La consommation au deuxième trimestre pourrait augmenter de près de 5 % en rythme annualisé, avec une croissance globale du PIB de l’ordre de 4 %, en hausse par rapport à notre précédente estimation de 3 % ». Aux Etats-Unis, les ménages puisant dans leur épargne, ce qui pourrait amener une moindre progression au second semestre.

Le pétrole a augmenté de près de 5 % sur la semaine en lien avec les menaces d’embargo des Européens à l’encontre de la Russie. Le cours du pétrole est orienté à la hausse en raison du début de la saison des déplacements estivaux synonymes de regain de consommation de carburants. Les effets de la décision américaine de puiser dans les réserves stratégiques s’estompent du fait d’une demande en augmentation. Les membres de l’OPEP devraient annoncer un nouveau relèvement de leur production identique aux mois précédents, soit 432 000 de barils par jour supplémentaires en juillet, selon l’agence Reuters. Les Etats membres refusent d’aller au-delà. Par ailleurs, ils sont loin d’avoir atteint leur plafond de production. Deux millions de barils jour manqueraient à l’appel faute de capacités suffisantes au sein de plusieurs Etats membres.

Les taux d’intérêt sont restés stables, l’euro continuant à s’apprécier légèrement par rapport au dollar.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
27 mai 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 515,75+3,67 %7 153,03 
Dow Jones 33 212,96+6,24 %36 338,30 
Nasdaq 12 131,13+6,84  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 462,19+3,44  %15 884,86 
Footsie 7 585,46+2,65  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 808,86+4,15 %4 298,41 
Nikkei 225 26 781,68+0,16 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 130,24-0,52 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,475 % +0,013 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,960 % +0,027 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,731 %-0,066 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0704+1,52  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 854,740+0,65%1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 118,180+4,92 %78,140 
CDE

Récession ou pas récession ?

Si plusieurs signaux témoignent d’un réel ralentissement de l’activité de la zone euro, d’autres indiquent que les agents économiques ne croient pas un effondrement de l’activité. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré dans le cadre du forum de Davos que « pour le moment, nous ne voyons pas de récession pour la zone euro ». En France, les chefs d’entreprise sont sur la même longueur d’onde comme en témoigne l’enquête mensuelle de l’INSEE sur le climat des affaires (voir ci-dessous). Un ralentissement est indéniablement à l’œuvre mais il ne prouve pas l’économie se dirige immanquablement vers la récession. L’indice des directeurs d’achat (PMI) composite global est ressorti à 54,9 contre 55,8 le mois précédent, soit un plus bas depuis deux mois mais au-dessus de 50 qui est la ligne de démarcation entre récession et croissance. L’indice de l’industrie manufacturière s’est replié à 54,4 contre 55,5 en avril pour s’établir au plus bas depuis dix-huit mois.

Dans l’industrie, la hausse de la production s’est légèrement renforcée au cours du mois mais a conservé un rythme très modéré. L’activité des fabricants ayant plus ou moins stagné en avril, le secteur manufacturier affiche sa plus faible croissance trimestrielle depuis les confinements sanitaires du deuxième trimestre 2020. Des difficultés d’approvisionnement continuent de peser sur la production. Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement engendrées par la pandémie ont été accentuées par la guerre en Ukraine et les confinements sanitaires en Chine. Dans les services, en revanche, bien qu’en repli aussi à 56,3 contre 57,7 en avril, l’indice révèle une expansion soutenue. En mai, en zone euro, ce secteur a enregistré sa deuxième plus forte croissance des huit derniers mois. La demande reste forte de la part des consommateurs. Depuis la levée des mesures contre le variant Omicron et la réouverture de l’économie, les activités touristiques connaissent un rapide essor de bon aloi dans la perspective de la période estivale.

Dans les prochains mois, la zone euro devrait échapper à la récession. Les chiffres laissent augurer d’une croissance du PIB de la zone de l’ordre de 0,6 % au deuxième trimestre 2022. Pour certains experts, le rebond des services pourrait ne pas dépasser l’été. La faiblesse du secteur manufacturier est jugée préoccupante et les difficultés des fabricants semblent déjà se propager à une partie du secteur des services. Dans ces conditions, la fin de l’année pourrait être difficile surtout si les tensions sur les marchés de l’énergie et des matières premières perdurent.

En Allemagne, première économie de la zone euro, la légère amélioration de l’activité industrielle ne doit pas occulter le fait que l’inflation et les problèmes d’approvisionnement commencent à peser sur la demande.  Pour la France, la croissance de l’activité du secteur privé a légèrement ralenti en mai en raison des pressions inflationnistes. L’indice PMI composite ressort à 57,1 après 57,5 en avril. L’indice du secteur des services s’est lui aussi replié à 58,4 après 58,9 le mois dernier.

En dehors de l’Union européenne, le net ralentissement de l’activité britannique fait craindre une récession. L’indice composite a chuté à 51,8 en mai, son plus bas niveau depuis février 2021, après 58,2 en avril. Celui des services a reculé à 51,8 après 58,9 et celui de l’industrie manufacturière a fléchi à 54,6, au plus bas depuis janvier 2021, après 55,8.

Le Coin des Epargnants du 13 mai 2022

Les investisseurs inquiets face à un éventuel ralentissement de l’économie mondiale

La semaine aura connu deux temps : le premier marqué par un recul important des cours « actions » sur fond de mauvais chiffres économiques ; puis un second temps caractérisé par le rebond des valeurs technologiques à l’exception de Twitter. Ce rebond a permis à la bourse de Paris d’échapper à une quatrième semaine consécutive de baisse. En revanche, il n’a pas été suffisant aux Etats-Unis pour empêcher une nouvelle semaine de baisse. Depuis le début de l’année, l’indice Nasdaq a perdu le quart de sa valeur. Il est à noter que l’envolée du cours du pétrole a permis à la compagnie pétrolière saoudienne Aramco de ravir à Apple la place de première capitalisation mondiale.

Les inquiétudes concernant l’inflation se doublent désormais de craintes sur la croissance économique. De plus en plus d’analystes en particulier aux Etats-Unis estiment que la bataille contre l’inflation passera par une récession. Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu que la possibilité d’un atterrissage en douceur dépendait de facteurs échappant au contrôle des banquiers centraux et que le retour de l’inflation à l’objectif de 2% se fera dans la douleur. 

Dans un contexte porteur pour les valeurs obligataires, les taux d’intérêt se sont légèrement repliés sur la semaine. Le taux de l’obligation d’Etat allemand est repassé en-dessous de 1 % quand celui de son homologue américain est repassé au-dessous de 3 %. Le pétrole s’est également inscrit en baisse tout comme l’or et l’euro.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
13 mai 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 362,68+1,67 %7 153,03 
Dow Jones 32 196,66-2,14 %36 338,30 
Nasdaq 11 805,00-2,80  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 027,93+2,59  %15 884,86 
Footsie 7 418,15+0,41  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 703,42+2,05 %4 298,41 
Nikkei 225 26 427,65-2,13 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 084,28+2,76 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,459 % -0,197 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,950 % +0,184 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,924 %-0,167 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0405-1,33  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 811,740-3,76 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 110,495-1,65 %78,140 
CDE

La hausse des taux aux quatre coins du monde

Après une certaine léthargie, les banques centrales ont décidé de réagir face à l’inflation qui semble prendre ses quartiers. En quelques semaines, les politiques monétaires non-conventionnelles reposant sur des rachats d’obligations et des taux bas sont progressivement abandonnées. Au début de l’année 2021, la FED ne prévoyait que des relèvements modérés de ses taux jusqu’au moins 2024. La BCE avait signifié alors que les premières décisions d’augmentation n’interviendraient pas avant la fin de 2023 voire 2024. Depuis, la FED a relevé de 0,75 point ses taux et la BCE pourrait s’engager dans cette voie dès l’été 2022.

La Reserve Bank of Australia qui prévoyait également de maintenir ses taux proches de zéro jusqu’en 2024 a surpris les investisseurs en les augmentant le 3 mai dernier d’un quart de point. La Banque d’Angleterre a également relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis 2009. Cette évolution des taux directeurs commence à se faire ressentir sur les taux des obligations d’État. Le rendement du Trésor américain à dix ans a atteint 3 %, soit près du double de son niveau du début de l’année. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé de 0,690 à 1,650 de fin décembre à mi-mai. Celui de son homologue allemand s’élevait toujours mi-mai à 1,134 % contre -0,180 % fin décembre. Dans le même temps, les cours des actions sont orientés à la baisse, les investisseurs privilégiant les produits de taux en dollars. La baisse sur les marchés occidentaux atteint près de 15 % depuis le début de l’année. L’une des conséquences du resserrement des conditions financières est une réévaluation des devises dont profite le dollar. La monnaie américaine s’est appréciée de 7 % contre un panier de devises au cours de l’année écoulée. L’Amérique a besoin de taux d’intérêt plus élevés que tout autre grand pays riche pour financer ses déficits extérieurs comme intérieurs sur fond d’épargne faible. La demande de dollars augmente en période d’incertitudes, les agents économiques souhaitant réduire leur exposition aux risques. La plus forte appréciation du dollar s’effectue par rapport au yen en raison de la volonté de la banque centrale japonaise de maintenir des taux bas aussi longtemps que possible. En termes réels, le yen est au plus bas par rapport au dollar depuis les années 1970. L’euro glisse de son côté progressivement vers la parité, ce qui favorise les exportations mais renchérit les importations en particulier de pétrole, de gaz et de matières premières.

Au niveau européen, le durcissement des politiques monétaires induit une augmentation de l’écart de taux entre les pays périphériques et l’Allemagne. La question des dettes souveraines qui avait disparu depuis le milieu de la décennie 2010 pourrait apparaître à nouveau en générant des tensions au sein de la zone euro. Les conséquences de la remontée des taux sont encore mal appréciées, que ce soit au niveau du rendement des portefeuilles financiers ou pour l’évolution de l’investissement. Avec la remontée des taux, le rendement des actions dépendra davantage des dividendes. Avec les faibles gains de productivité de ces dernières années, la stagnation de la consommation, l’augmentation des coûts provoquée par l’inflation, les dividendes pourraient s’éroder. La hausse des taux pourrait conduire à une diminution de l’investissement. Pour le moment, ce dernier est dopé par les plans de relance et par la demande qui a été forte après les confinements. Un retournement pourrait néanmoins intervenir si l’épisode inflationniste perdurait. L’investissement immobilier des ménages est traditionnellement très sensible à l’évolution des taux. A contrario, l’investissement immobilier est jugé assez résilient face à l’inflation.

Le resserrement de la politique monétaire est une source d’inquiétude pour les pays émergents et en développement qui sont également exposés, pour un grand nombre d’entre eux, à la crise ukrainienne. Leurs dettes souvent exprimées en dollars seront plus difficiles à rembourser. Ces pays pourraient éprouver des difficultés à acquérir des dollars pour s’acquitter de leurs importations.

Le Coin des Epargnants du 23 avril 2022

Une semaine chinoise et monétaire

Les indices « actions » chinois ont fortement reculé cette semaine tout comme les indices américains. Les prévisions de croissance sur fond de confinement à répétition, dont celui concernant Shanghai, ont refroidi les investisseurs. Sur les places occidentales, les déclarations du Président de la FED ont effacé en fin de semaine les gains des premiers jours. Jerome Powell ne s’interdit pas, en effet, d’augmenter plus fortement et plus rapidement des taux directeurs après une nouvelle annonce prévue en mai. Une hausse de 0,75 point serait sans précédent depuis 1994. Ces hausses de taux pourraient pénaliser l’activité et rendre les actions moins attractives. En Europe, au sein de la BCE, de plus en plus de voix se font entendre pour arrêter rapidement le programme de rachats et pour relever les taux d’ici la fin de l’année. Les taux d’intérêt ont continué leur hausse. Le taux à 10 ans pour l’obligation d’Etat américaine se rapproche des 3 %. En raison des anticipations sur le relèvement des taux américains, le dollar s’apprécie au détriment de l’euro avec en ligne de mire la parité entre les deux monnaies.

Le baril de pétrole s’est échangé entre 105 et 112 dollars. La crise institutionnelle en Lybie est un nouveau facteur de déstabilisation du marché.

Les cryptoactifs sous la surveillance de l’Autorité des Marchés financiers

Pour la première fois, le rapport de l’année 2021 du médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marielle Cohen-Branche, a mentionné des litiges liés à des prestations de services autour des cryptoactifs. « La reconversion des escrocs du Forex vers les cryptoactifs (…) se confirme de manière claire », a indiqué le médiateur de l’AMF. Parmi les 78 dossiers relevant d’une escroquerie (sur 1964 dossiers reçus au total par les services du médiateur l’an dernier), un quart est lié à des investissements frauduleux dans les cryptomonnaies (contre seulement 6 % en 2020) ou dans des dérivés sur cryptoactifs.

Depuis 2019, la loi Pacte oblige une société permettant d’acheter, de vendre, d’échanger, de conserver ou d’investir dans des cryptoactifs, à s’enregistrer auprès de l’AMF. 36 sociétés ont obtenu cet agrément. Si un particulier a démarché lui-même une plateforme non agréée, le régulateur est incompétent pour agir et le défendre. Des épargnants ayant égaré leur clef d’authentification ou se l’étant fait voler ne disposent d’aucun recours et perdent l’accès à leurs cryptoactifs. Selon le rapport, la moyenne des préjudices subis par les épargnants est de 4200 euros, avec des pertes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros pour certains investisseurs ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 581,42-0,12 %7 153,03 
Dow Jones 33 811,40-1,86 %36 338,30 
Nasdaq 12 836,30-3,86  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 142,09-0,15  %15 884,86 
Footsie 7 521,68-1,24  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 840,01+0,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 105,26+0,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 086,92-3,58 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,418 % +0,081 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,971 % +0,132 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,906 %+0,078 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0783-0,25  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 934,320-1,93 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 106,04–4,05 %78,140 
CDE

Un trimestre en or pour le Livret A

La collecte du premier trimestre pour le Livret A a atteint 12,22 milliards d’euros, le mois de mars (3,02 milliards d’euros) ayant confirmé les bons résultats des deux premiers mois de l’année (6,25 et 2,94 milliards d’euros). Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en mars une collecte de 650 millions d’euros portant celle du premier trimestre à milliards d’euros. L’encours du Livret A a atteint le niveau record de 355,6 milliards d’euros fin mars et celui du LDDS a été de 128 milliards d’euros.

La collecte du Livret A du mois de mars a bénéficié du caractère anxiogène de la situation internationale avec le déclenchement de la guerre en Ukraine. En période de tensions qu’elles soient économiques, sociales, sanitaires ou diplomatiques, le Livret A joue son rôle de valeur refuge. En mars, comme lors des deux mois précédents, la collecte a été également portée par la hausse du taux intervenue le premier février. Le passage du taux du Livret A de 0,5 à 1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. En règle générale, l’effet « taux » perdure entre trois à quatre mois.

L’augmentation de l’inflation depuis le mois de février pourrait dissuader les épargnants à placer leur argent sur le Livret A dont le rendement réel est négatif de plus de trois points. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver un écart plus important entre le taux d’inflation et le taux du Livret A. Le maintien d’une forte collecte en début de période d’inflation est cependant fréquent. Les ménages mettent de l’argent de côté pour pouvoir financer des biens et des services dans les prochains mois dont le prix pourrait augmenter. Il y a, par ailleurs un effet d’encaisses réelles appelé également « effet Pigou ». La valeur réelle du patrimoine diminuant en raison de la hausse des prix, les ménages sont contraints d’épargner davantage pour la maintenir constante. Cette théorie se matérialise également par le fait que les épargnants ont un objectif implicite de patrimoine. Si son rendement baisse, il faut épargner plus pour atteindre l’objectif fixé.

La question sensible du relèvement du taux du Livret A

Le gouvernement aurait la possibilité d’anticiper l’actualisation du taux du Livret A qui est logiquement prévue le premier août prochain. Compte tenu du taux d’inflation et des taux des marchés monétaires des six derniers mois, le taux du Livret A pourrait passer de 1 à 1,8%, voire à 2 %. Le coût annuel d’une augmentation de 0,8 point du taux du Livret A pour la Caisse des Dépôts et les banques serait de 2,8 milliards d’euros (60 % à la charge de la Caisse des Dépôts et 40 % à la charge des banques). En ce qui concerne le LDDS, le coût serait d’un milliard d’euros. Le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) qui est censé suivre l’inflation pourrait être porté à 4 voire 4,1 %. Compte tenu de l’encours, le coût annuel de ce relèvement serait de 720 millions d’euros. Une augmentation des taux de l’épargne réglementée renchérirait le coût des crédits destinés aux logement social, aux collectivités locales et aux entreprises bénéficiant des ressources du LDDS. Elle inciterait les ménages à épargner au moment où les pouvoirs publics essaient de sauver la croissance mise à mal par la crise ukrainienne. A contrario, pour refroidir l’économie et réduire les tensions inflationnistes, une augmentation de l’épargne pourrait être bienvenue. Le futur gouvernement devra donc trancher cette question du relèvement des taux de l’épargne réglementée et de sa date de mise en application. Une décision pourrait être prise avant les élections législatives du mois de juin

Le Coin des Epargnants du 9 avril 2022 : inflation et élections au menu des marchés

Les marchés, l’inflation et les élections

Le marché parisien a reculé plus fortement que les autres places européennes, la proximité de l’élection présidentielle se faisant ressentir. Si aucun candidat n’a ouvertement pris le parti d’une sortie de l’euro, certains programmes sont jugés par les investisseurs peu compatibles avec les règles de l’Union européenne potentiellement néfastes pour la croissance des entreprises. Les indices américains sont également en retrait, les investisseurs craignant un ralentissement de la croissance dans les prochains mois.

Au-delà de l’élection française, l’inflation et la volonté des banques centrales de l’endiguer du moins en partie pèsent sur le cours des actions. La lecture des « minutes » du comité de politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine confirme que ses membres souhaitent maitriser autant que possible la résurgence de l’inflation. Pour les participants, la Fed pourrait réduire son bilan jusqu’à 95 milliards de dollars par mois. Cela signifie que la FED rachètera des obligations pour un montant inférieur à celui des obligations arrivant à terme. Elle ne réinvestira pas la totalité des sommes qu’elle obtiendra des remboursement des obligations acquises ces dernières années. Son bilan pourrait ainsi se dégonfler de 1 100 milliards de dollars par an, son bilan ayant atteint près de 9 000 milliards de dollars. Des participants du comité de politique monétaire ont fait part de leur souhait de mettre en œuvre une ou plusieurs hausses de 50 points de base pour les taux directeurs de la FED. Ce durcissement inattendu du ton de la Fed a provoqué une poussée de fièvre sur le marché des obligations d’Etat. Le taux américain à 10 ans avait gagné jusqu’à 10 points de base mercredi pour atteindre 2,65 % mercredi 6 avril. Malgré tout, les taux restent très faibles par rapport au niveau atteint par l’inflation. En mars, la Fed a simplement augmenté de 0,25 point ses taux qui évoluent désormais dans la fourchette de 0,25 % à 0,50 %. L’invasion de l’Ukraine par la Russie à la fin février a dissuadé la FED d’agir plus fortement bien que le taux d’inflation se soit rapproché des 8 %. En zone euro, les taux poursuivent leur hausse, le taux de l’emprunt d’Etat à 10 ans en France a dépassé 1,2 %, et celui de son équivalent allemand a atteint 0,7 %. L’écart de taux entre les deux pays tend à s’accroître en lien avec la montée des incertitudes électorales en France.

Le pétrole, en mode yoyo

Le prix du pétrole obéit à des facteurs économiques et géopolitiques. Il est le produit d’anticipations et de spéculations. Son évolution peut apparaître erratique et déconnectée de la réalité de la conjoncture économique ainsi que de l’état réel de l’offre et de la demande.

Le pétrole est repassé sous la barre des 100 dollars malgré une nouvelle série de sanctions imposées à la Russie. Les acteurs du marché pétrolier ont réagi favorablement à l’engagement de Joe Biden de libérer 180 millions de barils supplémentaires dans les prochains mois. Au vu de ces quantités, les inquiétudes antérieures concernant la pénurie d’approvisionnement se sont atténuées même si cette initiative ne devrait toutefois pas compenser le déficit provoqué par l’abandon du pétrole russe, attendu entre 2,5 et 3 millions de barils par jour. La multiplication des confinements pourrait également contribuer à la détente des prix du pétrole en pesant sur la demande.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
8 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 548,22-2,04 %7 153,03 
Dow Jones 34 721,12-0,28 %36 338,30 
Nasdaq 13 711,00-3,86  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14.283,67-1,13  %15 884,86 
Footsie 7 669,56+1,75  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 858,37-1,54 %4 298,41 
Nikkei 225 26 985,80-2,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 251,85-0,94 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,260 % +0,239 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,700 % +0,149 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,696%+0,321 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0874-1,50  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 943,220+0,97 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 101,069-2,96 %78,140 
CDE

Le Coin de l’épargne du 2 avril 2022 : les marchés face au mur des prix

Un mois de mars dominé par la guerre en Ukraine

Le CAC 40 a reculé de 1,39 % au mois de mars, portant la baisse à 6,89 % depuis le début de l’année. Sur le premier trimestre, les autres grands indices de la zone euro sont dans le rouge, l’Eurostoxx cédant plus de 9 %, tout comme le Daxx allemand. L’inflation en lien avec le conflit en Ukraine a contribué à cette contraction qui est intervenue après de forts gains enregistrés en 2021. En revanche, le Footsie britannique est en hausse de 0,35 % en mars et de 1,78 % sur le premier trimestre. Le Dow Jones américain gagne 1,82 % en mars mais cède 4,57 % sur le premier trimestre. Le Nasdaq a été en hausse de 3,84 % en mars mais perd 9,10 % sur les trois premiers mois de l’année.

La bataille de l’énergie ne fait que commencer

La fin du mois aura été marquée par la décision des Etats-Unis de puiser massivement dans leurs réserves stratégiques de pétrole pendant les six prochains mois, à raison d’un million de barils par jour, jusqu’à atteindre l’objectif d’environ 180 millions d’unités. Les réserves stratégiques de ce pays s’élèvent à 568 millions de barils, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Le site de la Maison Blanche mentionne que  « l’ampleur de ce mouvement est sans précédent : le monde n’a jamais vu un tel déversement de pétrole au rythme de 1 million par jour depuis longtemps. Cela fournira une quantité historique d’approvisionnements qui fera le lien jusqu’à la fin de l’année, quand la production intérieure augmentera » Il est précisé que « le président Biden coordonne cette action avec ses alliés et partenaires du monde entier, et s’attend à ce que d’autres pays se joignent à cette action ». Le Président américain a également annoncé des mesures en faveur de la production nationale de minéraux critiques pour les batteries de véhicules électriques. L’initiative de Washington intervient au moment où les membres de l’Opep+, pourtant pressés par les pays occidentaux, n’ont décidé que d’un relèvement modeste de leur production de 432 000 barils par jour à partir du 1er mai.

L’inflation et les banques centrales

En mars, l’inflation a atteint des niveaux inconnus depuis plus de 40 ans. L’indice américain PCE des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 6,4 % sur un an en mars et de 5,4 % (hors alimentation et énergie). Cet indice est celui qui est privilégiée par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour évaluer l’évolution de l’inflation. Pour la zone euro, l’inflation a été de 7,5 % en rythme annuel en mars. Les prix à la consommation ont augmenté de 9,8 % en Espagne, de 8,3 % en Belgique, de 7,3 % en Allemagne et de 5,1 % en France.

Pour la première fois depuis 1999, la Banque Centrale Européenne est confrontée à une crise inflationniste. En Europe, les taux progressent assez vite du fait de l’élévation des cours du pétrole, du gaz, des matières premières et des produits agricoles. Face à cette hausse des prix, elle est confrontée à un dilemme : soit recourir à l’arme des taux sachant qu’elle pourrait être inefficiente et risquerait de tuer la croissance, soit laisser les prix s’accroître avec un danger d’emballement. Un relèvement immédiat des taux directeurs n’aurait que peu d’effets sur l’inflation, les hausses des prix résultant d’évènements extérieurs aux États membres de la zone euro. Les agents économiques ne peuvent pas se soustraire à l’augmentation des prix des produits importés. En revanche, ce relèvement pourrait occasionner un net ralentissement de la croissance qui est déjà menacée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Pour le moment, la BCE ne prévoit que deux augmentations de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

Une semaine compliquée

Cette semaine, malgré les mauvais résultats de l’inflation, les investisseurs ont tenté de voir le bon grain plutôt que l’ivraie. Les indices « actions » ont ainsi renoué avec la hausse. Après avoir perdu 6,89% au premier trimestre, le Cac 40 a terminé la semaine en augmentation de 0,37 %, permettant un gain sur la semaine de près de 2 % à 6.684,31 points. L’attaque du dépôt de carburant de Belgorod en Russie a jeté un froid dans les négociations en cours sur une éventuelle neutralisation de l’Ukraine, même si Kiev n’a pas officiellement reconnu en être à l’origine. Jeudi et vendredi, la tension est montée d’un cran entre la Russie et ceux qu’elle qualifie de « pays inamicaux », c’est-à-dire les pays appliquant des sanctions qui sont censées désormais acquitter  leur achats à Gazprom en roubles et non plus en euros ou en dollars. Un décret en ce sens a été signé hier. Les livraisons au prix et dans les volumes prévus par les contrats déjà en cours vont se poursuivre, a précisé Moscou, même si elle se réserve la possibilité de les interrompre en cas de non-respect des nouvelles conditions. Un compromis aurait été trouvé permettant aux clients de payer en euros et en devises selon le prix convenu dans ses monnaies auprès de la banque de Gazprom qui n’a pas été exclue de Shift. Cette banque opèrera dans un second temps la conversion en roubles.

Aux États-Unis, les revenus des ménages ont, comme prévu, augmenté de 0,5 % en février, tandis que leurs dépenses se sont appréciées de seulement 0,2 %. L’indice des prix à la consommation a été de 6,4 % sur un an, conformément aux attentes. En données core (hors alimentation et énergie), mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, la hausse ressort à 5,4 % sur un an, niveau inédit depuis 1983. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont quant à elles augmenté de 14 000 à 202 000, là où le marché tablait sur 196 000 demandes.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
1er avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 684,31+1,99 %7 153,03 
Dow Jones 34 818,27-0,12 %36 338,30 
Nasdaq 14 261,50+0,65  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 446,48+0,98  %15 884,86 
Footsie 7 537,90+0,73  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 918,68+1,32 %4 298,41 
Nikkei 225 27 665,98-1,72 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 282,72+1,24 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,021 % +0,012 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,551 % -0,027 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,375 %-0,096 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,1042+0,53  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 925,000-1,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,588-11,55 %78,140 
CDE

Faut-il augmenter le taux du Livret A avant le 1er août 2022

Avec un taux d’inflation qui a atteint 4,5 % en mars et autour de 3 % depuis le début de l’année, la question d’un relèvement anticipé du taux du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire (LEP) pourrait se poser. Si logiquement, les révisions de taux sont prévues le 1er février et le 1er août, rien n’interdit les pouvoirs publics d’effectuer des corrections entre ces deux dates. Au regard de l’inflation autour de 3 % ces six derniers mois, le taux du Livret A devrait être au minimum de 1,25 % et celui du LEP de 3 % au lieu respectivement de 1 et 2,2 %.

Une telle hausse aurait comme inconvénient de renchérir le coût de l’épargne de court terme pour les banques et la Caisse des Dépôts, ainsi que le coût des emprunts destinés en particulier au logement social. Ce relèvement aurait comme autre défaut d’encourager l’épargne au détriment de la consommation au moment où celle-ci est mise à mal par la hausse des prix. Les ménages, malgré le taux réel négatif de près de trois points du Livret A, continuent à y placer des sommes importantes, plus de 9 milliards d’euros depuis le début de l’année. Les pouvoirs publics pourraient ne pas toucher au taux du Livret A et se contenter d’augmenter celui du Livret d’Épargne Populaire.

Le patrimoine « actions » des administrations publiques en hausse

Au quatrième trimestre 2021, la valeur totale des actions cotées et des titres d’organismes de placement collectif détenus par les administrations publiques (APU) s’élève à 314,3 milliards d’euros, contre 269,5 milliards d’euros un an auparavant. La forte appréciation des cours boursiers explique cette évolution. Le portefeuille de l’État est passé de 65 à 78 milliards d’euros et celui des organismes divers d’administration centrale de 49 à 68 milliards d’euros.

INSEE

Le Coin des Epargnants du 26 mars 2022 : la guerre encore la guerre !

La guerre, toujours la guerre

La semaine sur les marchés aura été erratique, évoluant toujours au gré des évènements militaires, des sanctions et des négociations. En une semaine, le CAC 40 a perdu 1,01 %.  À la différence de ceux des places financières européennes, les indices américains ont été mieux orientés.  

La triple réunion du G7, de l’Otan et du Conseil européen a abouti à de nouvelles annonces contre la Russie de Vladimir Poutine, sans que les responsables européens parviennent à s’entendre pour un embargo sur les hydrocarbures russes. Washington et Bruxelles ont toutefois officialisé vendredi un accord sur des livraisons américaines supplémentaires de gaz naturel liquéfié à l’Europe. Les nouvelles sanctions visent essentiellement des membres de la Douma (le parlement russe), des oligarques et une quarantaine d’entreprises du secteur de la défense. Les pays membres du G7 et de l’Union européenne vont ont également décidé de sanctionner les transactions en or avec la Russie qui possède la cinquième plus grosse réserve de métal jaune au monde.

Les marchés n’ont pas réagi à l’annonce, vendredi, relayée par l’agence Interfax selon laquelle la Russie se concentrerait  sur la « libération » complète du Donbass, précisant qu’il s’agissait d’une des options de départ de leur « opération spéciale », l’autre étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine.

Cette semaine, les investisseurs ont pris note du recul sensible du climat des affaires tant au sein des pays occidentaux. En Allemagne, l’indice calculé par l’institut Ifo a reculé de 7,7 points, à 90,8. Tombée à 85,5, la composante des anticipations a connu la plus forte baisse mensuelle de son histoire. Aux Etats-Unis, l’indice mesurant la confiance du consommateur a diminué en mars, renouant avec son plus bas niveau depuis août 2011. De plus en plus d’experts craignent un déferlement inflationniste. Les taux d’intérêt des obligations publiques ont enregistré une forte hausse, le taux français à 10 passant le 1 % et celui de son homologue américain s’est rapproché des 2,5 %. L’inflation explique ce nouveau bond des taux.

Les cours du pétrole ont fortement progressé, sur la semaine, de 10 % en flirtant avec les 120 dollars, la faute incombant non pas à la Russie mais au Moyen Orient. Selon des informations de presse, une installation de stockage de Saudi Aramco aurait été visée par un attentat à Djeddah, en Arabie saoudite.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
25 mars 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,68-1,01 %7 153,03 
Dow Jones 34 861,24+0,31 %36 338,30 
Nasdaq 14 169,30+1,98  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 305,76-0,74 %15 884,86 
Footsie 7 483,35+1,06  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 867,73-0,89 %4 298,41 
Nikkei 225 28 149,84+4,93 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 212,24-1,19 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,009 % +0,082 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans  +0,578 % +0,109 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,471 %+0,321 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  1,0992-0,54  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 953,180+1,76 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 3 867,73+10,81 %78,140 
CDE

Les Français et leur cagnotte « covid »

Selon la Banque de France, le surplus d’épargne provoqué par la crise sanitaire s’est élevé 175 milliards d’euros. Le flux global d’épargne financière total sur deux ans a été évalué, de son côté à 318 milliards d’euros 184 milliards en 2020, suivis de 134 milliards en 2021. Si l’effort d’épargne a été essentiellement réalisé par les ménages les plus aisés appartenant au dernier vingtile, une grande majorité de Français a mis de l’argent de côté. 80 % des ménages auraient épargné, selon les enquêtes du Cercle de l’Épargne réalisées en 2020 et 2021. Au début de l’année 2022, 70 % des ménages continuent à le faire essentiellement par précaution.

Les Français n’ont pas commencé à puiser dans leur cagnotte. Le stock d’épargne, mesuré par la somme des soldes des comptes courants et des soldes des comptes d’épargne continue de croître au‐dessus de son rythme « normal » comme en témoignent les résultats du Livret A au mois de janvier et au mois de février, plus de 9  milliards d’euros sur les deux mois.

Pour le Conseil d’Analyse Économique, le stock d’épargne brute des ménages serait supérieur de 6 % à celui qui correspondrait à la tendance pré‐crise. Prouvant que toute les catégories sociales ont accru leur stock d’épargne, le Conseil souligne que le pourcentage de ménages ayant un compte courant dont le solde est négatif en fin de mois, après avoir diminué lors du premier confinement, est resté stable par la suite à un niveau plus bas qu’avant la crise. 12 % des ménages ont un compte dans le rouge contre 14 % avant la crise. Selon le Conseil, à partir de septembre 2021, le surcroît d’épargne commence à diminuer pour tous les déciles de ménages sauf pour ceux du dernier décile pour lequel le surcroît d’épargne semble se stabiliser. Les deux premiers déciles auraient désormais un stock d’épargne proche de son niveau d’avant crise. La résurgence de l’inflation pourrait expliquer cette évolution.

La structure de l’épargne financière par type d’actifs est assez similaire entre les déciles avant et après-crise sauf pour les ménages du dernier décile qui ont renforcé leurs comptes titres. Le poids de ces derniers représente 13 % du stock d’épargne financière contre 6 % en moyenne pour les autres déciles. Les 10 % des ménages les plus aisés se caractérisent également par le poids plus faible au sein de leur patrimoine tenus les livrets.

Pour tous les déciles de ménages, à l’exception du dixième, le montant des comptes courant a augmenté. L’encours total des comptes courants est passé de à 406 à 513 milliards d’euros de fin 2019 à fin 2021.

Sur fond de guerre en Ukraine, une semaine difficile pour les places européennes

Une semaine noire pour les marchés européens

Pour la première semaine du mois de mars, la Bourse de Paris a enregistré son septième repli hebdomadaire en huit semaines. Les bons résultats de l’emploi aux Etats-Unis n’ont pas eu d’effets sur les places européennes. La France et l’Allemagne qui sont les deux pays européens le plus présents en Ukraine et en Russie sont de ce fait ceux dont les entreprises voient leurs cours le plus reculer. La France est le pays dont les entreprises ont le plus de salariés dans les deux pays concernés par le conflit. Plus de 500 entreprises françaises sont présentes en Russie et plus de 160 le sont en Ukraine.

Le CAC 40 abandonné plus de 10 % cette semaine. Il est ainsi revenu autour de 6000 points. Depuis le début de l’année, la baisse atteint 15,26 %. Le Daxx allemand s’est également replié de 10 % lors de cette semaine. Le mouvement de baisse est accéléré par les besoins de liquidités de certains investisseurs contraint de solder en toute hâte cette opérations.

La baisse du CAC 40 est la plus forte constatée sur une semaine depuis le premier confinement en mars 2020 (-19,86%). Tous les indices sectoriels européens Stoxx 600 sont dans le rouge, à commencer par ceux des banques et de l’automobile, et cèdent respectivement 4,9% et 4,4%. Le titre Michelin est en net recul en raison de la décision de la société d’arrêter pendant quelques jours la production dans certaines usines européennes à cause de difficultés d’approvisionnement dues à la crise en Ukraine. Renault subit de son côté sa forte exposition au marché russe son deuxième après la France. Les banques françaises présentes en Russie voient également leur titre baisser fortement.

Focalisés depuis des mois par sur la menace de l’inflation, les investisseurs redécouvrent le risque géopolitique. L’actuel conflit concerne la Russie, membre du Conseil de sécurité et dotée de l’arme atomique et l’Ukraine, un pays connu pour ses richesses naturelles et la force de son industrie. Elle constitue une première depuis 1945. La baisse des indices européens dans un contexte de pénuries potentielles d’énergie, d’engrais et de produits agricoles est assez logique et devrait se poursuivre tant que le conflit restera endémique et tant que ses conséquences n’auront pas été évaluées.

En période de crise, les investisseurs privilégient les valeurs jugées les plus sûres parmi lesquelles figurent les emprunts d’Etat. Dans ce contexte, les taux des obligations publiques ont fortement reculé. Le taux du Bund allemand à 10 ans est repassé en territoire négatif et le taux de l’OAT français à 10 ans est revenu à 0,4 % le vendredi 4 mars, contre +0,7 % il y a une semaine.

L’euro fait les frais du conflit ukrainien en passant sous la barre de 1,10 dollar pour la première fois depuis mars 2020. L’once d’or poursuit sa progression en se rapprochant de la barre des 2000 dollars. Son niveau record date du 6 août 2020 à 2059,8 dollars.

Les indices américains résistent mieux, l’économie américaine étant moins exposée au risque russe. En fin de semaine, ils ont également compté sur les bons résultats de l’emploi. L’économie américaine a, en effet créé 678 000 postes en février, contre 423.000 anticipés. Le solde de janvier a été revu en hausse de 14 000 à 481 000. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,8%, son plus bas niveau depuis février 2020. La croissance du salaire horaire moyen a par ailleurs enregistré un ralentissement surprise à 5,1 % sur un an, après 5,5 % en janvier. Ces résultats conforteront l’idée de la Banque centrale américaine de normaliser la situation monétaire. Compte tenu de la moindre progression des salaires, la pression en faveur d’un relèvement massif des taux est néanmoins en repli.

Le baril de pétrole Brent s’échangeait à plus de 113 dollars vendredi 4 mars en progression de plus de 45 % depuis le début de l’année.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  4 mars 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 061,66-10,23 %7 153,03 
Dow Jones 33 614,80-1,30  %36 338,30 
Nasdaq 13 313,44-2,78  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 094,54-10,11  %15 884,86 
Footsie 7 006,99-6,44  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 556,01-10,44 %4 298,41 
Nikkei 225 25 985,47-1,85 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 447,65-0,11 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,429 % -0,273 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) -0,075 % -0,293 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,724  %-0,076 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,0910-3,14  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 962,570+3,79 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 113,510+15,42 %78,140 
Cercle de l’EPargne

Les Français toujours en mode fourmis

En 2021, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021 (après +0,4 % en 2020), grâce à la progression des revenus d’activité en lien avec la baisse du chômage. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat a gagné 1,9 % en 2021.

Au quatrième trimestre 2021, le taux d’épargne des ménages, s’est établi à 17,4 % après 17,2 % au troisième trimestre. Cette légère hausse est imputable aux effets de la conjonction des vagues delta et omicron qui ont freiné certaines dépenses et à l’augmentation des revenus des ménages en fin d’année. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau très élevé (19,5 %), en baisse de 1,9 point par rapport au niveau historiquement haut de 2020 (21,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux d’épargne avoisinait 15 %.

La crise ukrainienne, vers une nouvelle hausse du taux d’épargne ?

Lors des deux chocs pétroliers de 1973 et de 1980 ainsi que lors de la crise financière de 2008, les ménages français avaient décidé d’augmenter leur effort d’épargne. Par précaution, ils avaient réduit leurs dépenses de consommation et d’investissement pour mettre de l’argent de côté. En 2022, avec la crise ukrainienne, ils devraient agir de même si, avant même l’invasion, leur taux d’épargne était au-dessus de son niveau de longue période. Fin 2021, il s’élevait à 17 % du revenu disponible brut, deux points au-dessus de son niveau de 2019. Le taux qui avait atteint au cœur du premier confinement 27 % diminue progressivement en épousant le rythme des mesures de restriction sanitaire imposées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie.

La résurgence de l’inflation constatée depuis le milieu de l’année 2021 favorise également l’épargne.  Quand les prix augmentent, les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face aux dépenses de demain, même si leur épargne ne leur rapporte rien. La crise ukrainienne devrait se traduire par une nouvelle montée des prix qui devrait donc accentuer la propension à épargner. Compte tenu des contraintes de pouvoir d’achat, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles à l’infini. Les dépenses contraintes, logement, transports, devraient fortement peser sur le budget des ménages et amener un certain nombre d’entre eux à puiser dans leur cagnotte. Ces derniers devront faire des arbitrages entre leurs souhaits d’épargne et la nécessité de financer des dépenses de plus en plus coûteuses. Dans ce contexte, le taux d’épargne devrait rester élevé autour de 17/19 % durant le premier semestre avant de se tasser si la situation sanitaire et géopolitique se normalise autant que possible.

Le Coin des Epargnants du 26 février 2022 : les marchés surpris mais réalistes face à la guerre en Ukraine

L’annonce de l’invasion de l’Ukraine a créé une onde de choc sur les marchés financiers, ceux de l’énergie ou bien encore des céréales. La violence de l’attaque rompant avec des semaines de négociation et d’attentisme a surpris et a provoqué un recul important des indices. Mais, dès vendredi, un mouvement correcteur est intervenu. Le CAC 40 néanmoins reculé de 2,56 % sur la semaine et le Daxx allemand de 3,16 % Au vu des premières annonces, certains investisseurs estiment que les sanctions occidentales contre la Russie n’auront qu’un impact limité sur l’économie mondiale. Les Etats-Unis moins exposés que l’Europe, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique, ont mieux résisté. Le Dow Jones n’a perdu sur la semaine de 0,06 % après une hausse de 2,51 % vendredi. Malgré l’affaire ukrainienne, le Nasdaq a gagné plus de 1 % sur cinq jours.

Avec le retour du baril de pétrole en dessous des 100 dollars et le repli des prix du gaz, dès vendredi, il semblerait que les traders anticipent des perturbations limitées sur les exportations russes, que ce soit sous l’effet direct de l’invasion ou du fait des sanctions imposées. Les mesures annoncées par les Etats-Unis et l’Union européenne ne sont en effet pas aussi fortes que redouté. Les Occidentaux ont ciblé plus durement les banques et les entreprises publiques, sans pour autant aller jusqu’à exclure la Russie du système international de transmission sécurisé des données bancaires (SWIFT) même si la France l’a proposé. SWIFT pour Society Worldwide Interbank Financial Telecommunication permet aux établissements financiers d’échanger en toute sécurité des données concernant des opérations interbancaires. Ces communications sont notamment indispensables pour le paiement des importations. Deux pays sont actuellement exclus du réseau, la Corée du Nord et l’Iran. Si la Russie était mis sur la liste des bannis, les ventes de gaz et de pétrole seraient plus complexes. La Russie qui développe son propre réseau de sécurisation de données bancaires devrait passer par des établissement qui y adhérent, par exemple des banques indiennes qui sont elles-mêmes reliées à SWIFT. Au sein de l’Union européenne, plusieurs pays sont opposés à l’exclusion de la Russie, en particulier ceux qui dépendent majoritairement de l’énergie russe.  Washington n’a pas non plus souhaité viser directement les exportations de gaz et de pétrole russes. Le risque serait le développement d’un  réseau parallèle réunissant la Russie, l’Inde et la Chine ainsi que de nombreux pays émergents qui par ailleurs sont favorables pour une dédollarisation des échanges.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  25 février 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 752,43-2,56 % 7 153,03 
Dow Jones 34 058,75-0,06  % 36 338,30 
Nasdaq 13 694,62+1,08  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 567,23-3,16  % 15 884,86 
Footsie 7 489,46-0,32  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 970,69-2,54  % 4 298,41 
Nikkei 225 26 476,50-2,38 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 451,41-1,13 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0702 % +0,020 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) +0,218  % +0,040 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +2,000  %+0,073 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1245-0,74  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 888,390-0,41 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 96,540+3,08 % 78,140 

Qui sont les épargnants en ligne ?

En collaboration avec l’Institut allemand de recherche DIW Econ, le courtier en ligne Trade Republic a réalisé une enquête auprès de 216 000 clients pour apprécier leur comportement en matière d’épargne.

Présent dans 6 pays européens dont la France, ce courtier en ligne et sur mobile se démarque par sa clientèle nettement plus jeune que celle des établissements financiers traditionnels. 68,4 % de ses clients ont moins de 35 ans, contre un âge moyen de 50 ans parmi les investisseurs français, selon une récente étude de l’Autorité des marchés financiers. 50 % des clients sont des nouveaux acteurs des marchés financiers. Les hommes sont surreprésentés dans les épargnants en ligne. 37 % des clients sont des femmes.

Au niveau des comportements, les clients en ligne privilégient les actions mais poursuivent les mêmes objectifs que les épargnants classiques. Interrogés sur la raison de leur investissement, 72 % d’entre eux expliquent placer sur le long terme pour préparer leur retraite. Seuls 20 % des investisseurs placent par « goût du frisson » et du gain rapide.

60 % des portefeuilles des clients du courtier sont investis en actions, 26 % en fonds indiciels et 2 % en produits à effet de levier. Le solde restant est sous forme de liquidités. Les clients qui débutent en Bourse privilégient davantage les ETF. Ces derniers représentent 31 % de leur portefeuille, contre 21,8 % pour les investisseurs plus expérimentés.

Le Coin des Epargnants du 11 février 2022 : les marchés face à l’inflation

Les marchés toujours en proie aux tensions inflationnistes

Le retour à une inflation inférieure à 2 % est différé de quelques mois selon la Commission européenne, le temps de résoudre les goulets d’étranglement et la hausse de l’énergie provoquée par une forte demande et par l’exacerbation des tensions géopolitiques.

La Commission européenne a estimé, jeudi 9 février, que la hausse des prix repassera dès 2023 sous la barre des 2 %, l’objectif de moyen terme de la Banque centrale européenne (BCE). Selon les services de Paolo Gentiloni, le commissaire à l’Économie, l’inflation de la zone euro devrait se situer à 4,8 % au premier trimestre de cette année, et se maintenir au-dessus de 3 % jusqu’au troisième trimestre. Elle devrait revenir à 2,1 % au dernier trimestre, ce qui donnerait un taux de 3,5 % pour l’ensemble de l’année 2022. Pour 2023, il prévoit une inflation de 1,7 % en 2023. La Commission considère qu’« après l’été, la hausse des prix de l’énergie devrait ralentir et les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement se résorber ». Il reconnaît toutefois que la Commission a dû « considérablement revoir à la hausse ses prévisions d’inflation par rapport à celles de l’automne 2021, en raison de l’extension des hausses de prix du secteur de l’énergie vers d’autres catégories de biens ». En 2022, l’inflation devrait ainsi s’établir à 6,7 % en Lituanie, à 6,4 % en Slovaquie, à 6,1 % en Estonie et à 5,9 % en Lettonie. Hors zone euro, la Pologne est la plus touchée, à 6,8 % cette année. Pour la France, la Commission prévoit un taux de 2,8 % en 2022 et de 1,7 % en 2023, à des niveaux significativement plus bas qu’en Allemagne. Outre-Rhin, la Commission s’attend respectivement à 3,7 % et à 2,1 %

L’inflation a rythmé la semaine des marchés financiers. En fin de semaine, l’annonce de la progression de 7,5 % sur un an des prix aux Etats-Unis, un niveau inconnu depuis quarante ans, a jeté un léger froid. Cette annonce pourrait amener la FED à relever ces taux qui passeraient de 0-0,25% actuellement à 0,5-0,75 %. Certains membres du Conseil de Politique Monétaire plaident pour une augmentation vigoureuse afin de casser l’inflation. James Bullard, le membres de la FED de Saint Louis, se déclare favorable à une hausse de 100 points de base du taux d’intérêt directeur d’ici au 1er juillet et n’écarte pas la possibilité de relèvements en dehors des réunions programmées du FOMC, ce qui n’est plus arrivé depuis 1994. Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans a dépassé la barre des 2 %, barre franchie jeudi 9 février pour la première fois depuis août 2019. Celui à deux ans évolue autour de 1,6 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est désormais au-dessus de 0,7 %, l’écart avec l’Allemagne augmente légèrement en atteignant 467 points de base. Le pétrole a continué sa progression en se rapprochant de 95 dollars le baril pour le Brent.

Si les marchés européens étaient orientés à la baisse vendredi, sur la semaine pour la première fois depuis un mois, ils ont enregistré de très légères hausses, +0,87 % pour le CAC 40. En revanche, les indices américains ont reculé sous la pression de l’inflation.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  11 février 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 7 011,60+0,87  % 7 153,03 
Dow Jones  34 738,06-1,00  % 36 338,30 
Nasdaq  13 791,15-2,18  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 15 425,12+2,16  % 15 884,86 
Footsie 7 661,02+1,92  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 4 155,23+1,68  % 4 298,41 
Nikkei 225 27 696,08+0,93 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 462,95+3,70 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,754  % +0,107 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans   (18 heures) +0,287  % +0,082 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +2,026  %+0,117 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1357-0,79  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 850,075+2,39 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars  94,680+1,41 % 78,140 

Relance de la participation, vers un bénéfice partagé

Thibault Lanxade a proposé de rendre obligatoire la participation dans toutes les entreprises. Toute distribution de bénéfices par une entreprise devrait s’accompagner d’une participation pour les salariés. L’ancien vice-président du Medef qui anime avec François Perret et Agnès Bricard, une mission pour le compte de l’État visant à favoriser la diffusion de la participation au sein des PME, souhaite mobiliser les branches professionnelles pour signer des accords type d’intéressement ou de participation permettant aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place un dispositif de façon unilatérale. Trente branches ont déjà signé. Il espère que 80 autres suivront d’ici 2023. Thibault Lanxade souhaite la création d’un « dividende salarié » pérennisé qui pourrait prendre la forme de la prime « Macron » au sein des plus petites entreprises. Il propose qu’une entreprise, quelle que soit sa taille, ne puisse plus distribuer de dividendes aux actionnaires sans en même temps introduire une mécanisme de participation pour tous les salariés. Il prône aussi la suppression de la règle du « un demi » dans le calcul de la réserve de participation, ce qui pourrait doubler les montants. Cette mesure pourrait s’accompagner d’une baisse du forfait social qui est de 20 %. Les sommes reçues par les salariés devraient être assujetties non pas au barème de l’impôt sur le revenu mais au prélèvement forfaitaire unique. En cas de versement de la participation dans un plan d’épargne et bloquée cinq ans, la neutralité fiscale serait maintenue.

Le Coin des Epargnants du 4 février 2022 : des marchés en plein brouillard

Les marchés chahutés par l’inflation et l’Ukraine

La première semaine de février ressemble à janvier. Les investisseurs s’inquiètent des répercussions d’un éventuel conflit en Ukraine et d’une inflation al maîtrisée. Le rapport sur l’emploi américain, publié vendredi A février, a montré une franche accélération de la croissance des salaires en janvier. La hausse est de 0,7 % sur un mois, ce qui porte leur progression à 5,7 % sur un an, contre 4,7 % en décembre. Au cours des trois derniers mois, les salaires ont augmenté de 7,7 % par rapport aux trois mois précédents. Les arguments pour un resserrement monétaire se multiplient. Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a dépassé 1,9 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé au-dessus de 0,6 % quand celui de son homologue allemand s’élevait vendredi soit à plus de 0,1 %. L’euro s’est apprécié durant la semaine s’échangeant contre 1,14 dollar.

Même si sur la semaine, les indices américains terminent en hausse, celle-ci aura été marquée par un jeudi sombre à défaut d’être noir avec une chute du Nasdaq de près de 4 % en lien avec la déconfiture de Meta après l’annonce d’une baisse du nombre de ses abonnés. Le site Facebook n’attire plus, les jeunes préférant TikTok. Pour la première fois depuis sa création, en 2004, Facebook a perdu, en effet, 4 millions d’utilisateurs entre septembre et décembre 2021. Le réseau social reste  néanmoins de loin le leader mondial, avec 1,929 milliard d’usagers quotidiens, et sa famille d’applications, incluant Instagram et WhatsApp, continue de croître à 2,82 milliards. Ce retournement a provoqué une contractualisation de la capitalisation de 200 milliards d’euros le jeudi 3 février. Les résultats ont été, en outre, inférieurs aux  prévisions des analystes.Les tensions entre l’Ukraine et l’Otan ont par ailleurs, conduit les cours du pétrole à la hausse, le baril de Brent dépassant les 93 dollars.

Un mois de janvier tout gris pour les marchés

Au mois de janvier, le CAC40 a perdu de 2,45 %. Le Dow Jones a connu son plus forte recul depuis octobre 2020, tandis que le Nasdaq Composite a enregistré une baisse d’environ 10 %. Il faut remonter à novembre 2008 pour observer une telle contre-performance. Pour le premier mois de l’année, les sources d’inquiétudes ont été nombreuses. Arrivent en premier, les tensions géopolitiques en Ukraine se sont accrues avec la concentration de troupes russes à la frontière. L’idée de nouvelles sanctions financières est avancée en cas d’invasion de l’Ukraine. Deuxième raison, la perspective d’une hausse imminente des taux d’intérêt aux États-Unis en lien avec le rebond de l’inflation. Troisième raison, la persistance de la menace épidémiologique pèse sur la croissance.

La BCE ne change rien mais cela pourrait ne pas durer

Lors de la conférence de presse après la réunion du Comité de politique monétaire de la Banque centrale Européenne, Christine Lagarde a déclaré que « l’inflation se maintient à un niveau élevé plus longtemps que nous ne le pensions » ajoutant que les « risques sont orientés à la hausse, plus particulièrement à moyen terme […] Le conseil des gouverneurs est unanimement préoccupé par l’inflation ».

Cette annonce est intervenue après la publication de l’indice des prix à la consommation de la zone euro qui a atteint 5,1 % sur un an en janvier, bien au-delà de l’objectif de la BCE de 2 % et, surtout, des estimations des économistes, qui tablaient sur 4,4 %. Christine Lagarde a souligné que pour l’heure, cette inflation ne génère que peu d’effets de second tour, c’est-à-dire de hausse des salaires.

La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés lors de cette réunion et à la question d’un relèvement futur, Christine Lagarde a indiqué « je ne prends jamais d’engagements sans les assortir de conditions et il est encore plus important en ce moment d’être très attentif. Nous évaluerons la situation très attentivement en fonction des données. Nous effectuerons ce travail en mars ». D’improbable, le scénario d’un relèvement du loyer de l’argent cette année, semble désormais possible du moins pour les investisseurs. Selon les anticipations compilées par Bloomberg, la probabilité d’une hausse des taux de la BCE en juin est évaluée à 80 %. Celle de deux relèvements d’ici octobre est évaluée à 100 %.

S’il faudra attendre mars pour en savoir davantage sur les intentions de la BCE, cette dernière continue de réduire ses rachats de titre.  Le programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) prendra fin  à la fin du mois de mars et les rachats réalisés dans le cadre de l’APP (programme d’achat d’actifs) seront progressivement ramenés de 40 milliards d’euros par mois au deuxième trimestre à 20 milliards d’euros en octobre.

Le tableau financier de la semaine 

 Résultats  4 février 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 951,38-0,21  % 7 153,03 
Dow Jones  35 089,74+1,05  % 36 338,30 
Nasdaq  14 098,01+2,38  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 15 099,56-1,43  % 15 884,86 
Footsie 7 516,40+0,47  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 4 086,58-1,22  % 4 298,41 
Nikkei 225 27 439,99+2,70 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 361,44+0,00 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,647  % +0,283 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans   (18 heures) +0,205  % +0,254 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,919  %+0,143 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1457+2,83  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 807,268+1,14 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars  93,440+3,52 % 78,140 

Le PER en pointe pour les cotisations de retraite supplémentaire

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Solidarités et de la Santé a publié les données statistiques sur la retraite supplémentaire de l’année 2020. Malgré la crise sanitaire, 16,4 milliards d’euros de cotisations ont été collectés, en 2020, dans le cadre de contrats de retraite supplémentaire, un montant en hausse de plus de 20 % par rapport à 2019. Cette progression s’explique à la fois par la fin de l’effet prélèvement à la source qui a affecté durant deux années les cotisations de retraite supplémentaire et par le développement du plan d’épargne retraite (PER) individuel. Ces derniers ont représenté, en 2020 (première année de commercialisation du nouveau produit), près de la moitié des cotisations sur les dispositifs individuels (48 %). Les PER individuels, PER d’entreprise collectifs et PER d’entreprise obligatoires ont enregistré respectivement 4,1 milliards, 1,2 milliard et 320 millions d’euros de cotisations fin 2020. Ils représentent ainsi respectivement 25 %, 7 % et 2 % du total des cotisations. Le PER a bénéficié de nombreux transferts en 2020 en provenance des anciens produits d’épargne retraite (PERP, contrats Madelin, etc.).

En 2020, le montant des prestations versées au titre de contrats de retraite supplémentaire s’est élevé à 6,9 milliards d’euros, quasiment autant qu’en 2019. 2,6 millions de personnes ont reçu des prestations de retraite supplémentaire fin 2020, dont 2,4 millions sous la forme de rentes viagères (soit 12 % du nombre de retraités de droit direct des régimes légalement obligatoires).

Ventilation des cotisations de retraite supplémentaire en 2019 et 2020

Le Coin des Epargnants du 1er janvier 2022

Une année en or

La bourse de Paris a connu une année 2021 en or malgré la persistance de la crise sanitaire. Le CAC 40 a progressé de 28,85 % et a dépassé son record datant du 4 septembre 2000. Il a achevé l’année à 7153,03 à quelques encablures de son record de 7181 points réalisé mardi 28 décembre. Le CAC40 a connu la plus forte hausse parmi les grands indices boursiers mondiaux. 2021 enregistre la plus forte augmentation du CAC40 depuis 1999 (+51,12 %).

Si en 2000, les valeurs technologiques portaient l’indice de la place de Paris, ce rôle est désormais joué par celles du luxe. Malgré un contexte complexe, la volatilité des actions a été faible, 6,3 % pour les valeurs du CAC40. Le succès de la bourse de Paris est lié non seulement à l’ampleur des liquidités disponibles mais aussi au prompt rétablissement des entreprises qui ont retrouvé leur niveau de bénéfices d’avant-crise. Les plus fortes appréciation pour les cours sont à mettre au crédit de Vivendi, de la Société Générale, Hermès et Cap Gemini. En raison des problèmes d’approvisionnement en microprocesseurs et de la transition énergétique, les valeurs automobiles ont été orientées à la baisse durant l’année 2021.

CDE

Les investisseurs ont appris à gérer la pandémie et sont restés relativement stoïques face au variant Omicron. La plupart des gouvernements se sont abstenus, pour l’instant, d’imposer de nouveaux confinements ce qui a contribué à les rassurer. Les responsables des grands pays industrialisés ont au contraire concentré leurs efforts sur la vaccination et annulé les festivités de la Saint-Sylvestre pour la deuxième année consécutive.

Sur les autres grandes places financières, le Footsie a progressé de +14,3% en 2021 et le Dax de la Bourse de Francfort de 15,8 %. Le ratio cours sur bénéfices aux alentours de 15 en Europe est proche de la moyenne des années d’avant-crise.

En Asie, le Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a perdu 14,08 %, soit sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2011. De son côté, le CSI 300 des principales capitalisations des Bourses de Shanghai et Shenzhen a enregistré un repli de 5,20% en 2021, le premier en trois ans. Les places chinoises ont pâti des goulets d’étranglement pour certaines productions en lien avec l’application de strictes mesures sanitaires et de la  reprise en main par Pékin des secteurs de la technologie, des jeux vidéo et de l’immobilier. Les indices américains ont également une forte progression ; le S&P a  battu à 70 reprises son record durant l’année et augmenté de plus de 26 %. Dans leur ensemble, les marchés mondiaux regroupés au sein de l’indice ACWI de MSCI ont connu une hausse de près de 17 % en 2021 et leur valorisation s’approche désormais des 100 000 milliards de dollars. Sur l’année, le bitcoin s’est apprécié de 70 % avec de fortes fluctuations (-50 % au cours du printemps).

Sur un an, le pétrole a gagné plus de 50 %. Au mois d’octobre, le baril de Brent a  atteint plus de 85 dollars avant de se replier avec la résurgence de l’épidémie et la décision des autorités américaines de puiser dans les réserves stratégiques. La forte hausse du cours de l’énergie et des matières premières ont, avec les problèmes d’approvisionnements, favorisé un mouvement global de hausse des prix qui restera une des caractéristiques de l’année 2021. Malgré les annonces de sortie des politiques monétaires expansives et le regain d’inflation, les taux d’intérêt demeurent très faibles. En valeur réelle, ils sont fortement négatifs facilitant le financement de la dette publique.

Pour 2022, la prudence est de mise. Les incertitudes sur la pérennité de la croissance et de l’inflation sont importantes. Une accélération de l’inflation pourrait contraindre les banques centrales à resserrer plus rapidement que prévu leurs politiques monétaires, et peser en parallèle sur les marges des entreprises. Malgré tout, les profits sont attendus en hausse ce qui devrait jouer favorablement sur les cours. La croissance de l’économie mondiale devrait rester élevée.

CDE

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 31 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 153,03+0,94 %5 551,41
Dow Jones36 338,30+1,08 %30 409,56
Nasdaq15 644,97-0,05 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 884,86+0,31 %13 718,78
Footsie7 384,54+0,17%6 460,52
Euro Stoxx 504 298,41+1,02 %3 552,64
Nikkei 22528 791,71+0,03 %27 444,17
Shanghai Composite3 639,78+0,03 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,193 %+0,074 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,181 %+0,072 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,505 %+0,012 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1378+0,60 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 825,350+1,30 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)78,140+3,08 %51,290

La révolution des ETF

Les Exchange-Traded Fund (ETF), appelés également trackers, sont des fonds indiciels cotés en continu et négociés en Bourse de la même façon qu’une action. Ils ont tous le même objectif de répliquer à la hausse ou à la baisse l’évolution d’un indice ou d’un actif. Certains ETF répliquent la performance d’un indice boursier (NASDAQ, S&P 500, CAC 40, etc.) quand d’autres vont se focaliser sur un actif en particulier (les matières premières, la technologie, etc.). Depuis plusieurs années, les ETF rencontrent un réel engouement. Leur encours serait de 10 000 milliards de dollars à l’échelle mondiale. La part des ETF resterait néanmoins modeste, environ 4% des actifs financiers mondiaux évalués à plus de 200 000 milliards de dollars. Depuis le mois de janvier 2021, les fonds placés sur ces instruments financiers ont augmenté de près de 25 %. Sur 5 ans, la progression atteint 179 %. En 2005, ces placements ne représentaient que 426 millions de dollars, soit 23 fois moins.

Le succès des ETF repose sur leur simplicité. Il est possible d’acheter et de vendre des parts facilement car ils sont cotés en continu. Ils sont accessibles même avec un petit budget, par exemple 100 euros. Ils sont ainsi plébiscités par les jeunes épargnants qui en acquièrent en ligne. Le choix d’ETF est très large, permettant de répliquer un très grand nombre d’indices. Il est possible d’acheter un ETF sur les nouvelles technologies ou un ETF bas carbone. Les frais de gestion sont enfin particulièrement faibles, autour de  0,3 % par an. Par nature, les ETF sont des produits pouvant connaître d’amples fluctuations. Les ETF thématiques sont plus volatils que les ETF répliquant les grands indices.  Ils ne sont pas toujours liquides. Pour réduire ce dernier risque, il est conseillé d’acheter des ETF avec des encours importants. Selon une note de la Banque Richelieu, près de 50 % des ETF thématiques lancés au cours des dix dernières années ont disparu. Si l’encours placé baisse trop fortement, avec les faibles frais appliqués, les gestionnaires d’ETF préfèrent liquider le fonds.

L’année en or du CAC 40

La bourse de Paris a connu une année en or malgré la persistance de la crise sanitaire. Le CAC 40 a progressé 28,85 % et a dépassé son record datant du 4 septembre 2000 ainsi que les 7000 points. Il a ainsi connu la plus forte hause parmi les grands indices boursiers mondiaux. Si en 2000, les valeurs technologiques portaient l’indice de la place de Paris, ce rôle est désormais joué par celles du luxe. Malgré un contexte complexe, la volatilité des actions a été faible, 6,3 % pour les valeurs du CAC40. Le succès de la bourse de Paris est liée non seulement à l’ampleur des liquidités disponibles mais aussi au prompt rétablissement des entreprises qui ont retrouvé leur niveau de bénéfices d’avant crise. Les plus fortes appréciation pour les cours sont à mettre au crédit de la Société Générale, Hermès et Cap Gemini. En raison des problèmes d’approvisionnement en microprocesseurs et de la transition énergétique, les valeurs automobiles ont été orientées à la baisse durant l’année 2021.

CDE

Le Coin de l’Epargne du 18 décembre 2021

Quand Erdogan plonge dans les marchés « actions » dans le doute

Les investisseurs n’ont pas été surpris, plus qu’outre mesure, des annonces des banques centrales qui avaient été anticipées depuis plusieurs semaines. Ils ont, en revanche, réagi négativement aux déboires turques. Les valeurs bancaires ont fortement souffert de la décisions d’Erdogan de baisser à nouveau ses taux d’intérêt au moment même où l’inflation atteint un niveau élevé en Turquie, +7,4 % sur un an pour le troisième trimestre. La livre turque s’est dépréciée dès l’annonce de la baisse du taux directeur. Si au mois de janvier, un dollar s’échangeait contre 7 livres, vendredi 17 décembre, il valait plus de 15 livres. Cette chute rapide de la monnaie turque a entraîné celle de la bourse, -9 % pour la seule journée du vendredi 17 décembre. Compte tenu de la présence de nombreuses banques européennes en Turquie, le cours de leurs actions a été fortement affecté tout comme certaines entreprises industrielles y ayant des établissements. Les indices européens ont, de ce fait, reculé modestement durant cette semaine. Le marché américain, entre menace de ralentissement économique et accélération du programme de sortie de la politique monétaire exceptionnelle, a connu un recul plus marqué des valeurs « actions ». Les valeurs technologiques ont subi des prises de bénéfices et ont été délaissés par les investisseurs qui privilégient des valeurs plus traditionnelles. Le Nasdaq a diminué de près de 3 % sur la semaine. Malgré les annonces des banques centrales de réduire le soutien monétaire, les taux des obligations d’Etat étaient orientés à la baisse.

Les banques centrales à la manœuvre face à l’inflation

Les deux grandes banques centrales mondiales, la Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque centrale européenne (BCE) ont, cette semaine, décidé de fixer leur cadre respectif de sortie des politiques monétaires de crise. Les annonces interviennent dans un contexte de reprise marquée de l’inflation.

Le mercredi 15 décembre, la FED a décidé de ne pas toucher à ses taux directeurs qui fixent le loyer de l’argent à court terme. Ces derniers restent fixés entre zéro et 0,25 %, taux en vigueur depuis le mois de mars 2020. En revanche, la FED a tracé un chemin de normalisation plus rapide que prévu. Les taux directeurs devraient passer en moyenne à 0,9 % fin 2022, un chiffre supérieur à leur prévision de septembre, qui était de 0,4 %. Fin 2023, le loyer de l’argent est censé atteindre 1,6 % avec deux hausses prévues dans l’année, puis 2,1 % en 2024 (deux hausses aussi) et 2,5 % à long terme. Le montant de la réduction des achats d’actifs est, par ailleurs, relevé de 15 à 30 milliards de dollars par mois. Ces derniers devraient prendre fin en mars en lieu et place de juin.

Le Président de la FED a admis, lors de la conférence de presse faisant suite aux deux journées du comité de politique monétaire, que l’inflation qui s’est élevée à 6,8 % en novembre est plus forte et plus générale que prévu. La crainte d’une spirale inflation-salaires n’est pas complètement exclue d’autant plus que le taux de chômage s’est abaissé à 4,2 % en novembre. Jusqu’à présent, les augmentations de salaire n’ont pas été moteurs dans la résurgence de l’inflation. Les États-Unis sont confrontés à un faible taux de participation au marché du travail, du fait du vieillissement de la population et de la crainte du Covid. Des actifs préfèrent pour le moment rester en retrait du marché du travail. La banque centrale américaine a également révisé à la baisse, ses prévisions pour la croissance américaine, qui devrait être en 2021 de 5,5 %, contre 5,9 % anticipés lors des prévisions de septembre. En revanche, elle espère une croissance plus rapide en 2022, à 4,0 % contre 3,8 % estimés auparavant.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé, jeudi 16 décembre, qu’elle mettrait progressivement fin à son programme d’achats « urgence pandémie » (PEPP), doté d’une enveloppe de 1 850 milliards d’euros d’ici la fin du mois de mars 2022. La banque centrale continuera néanmoins à réinvestir « au moins jusqu’à la fin de 2024 » les montants correspondant aux intérêts et aux remboursements des titres qu’elle détient dans son portefeuille. Ces réinvestissements devraient représenter un peu moins de 15 milliards d’euros mensuels d’achats, contre environ 60 milliards actuellement dans le cadre du PEPP. Pour compenser partiellement cette différence et éviter un sevrage trop brutal des marchés, le programme d’achat « classique » de la BCE (APP, assets purchasing program) sera doublé au cours du deuxième trimestre. Il passera à 40 milliards d’euros par mois, avant de redescendre à 30 milliards au troisième trimestre 2022. Le retour à la normale interviendra au quatrième trimestre 2022 avec un volume d’achat ramené à 20 milliards par mois à partir d’octobre.

Par ailleurs, pour éviter toute tension sur le marché de la dette, la BCE a précisé qu’elle se laisserait une grande souplesse dans les réinvestissements du PEPP, notamment dans les situations à risque. Elle pourra ainsi continuer à acheter de la dette d’État grecque, qui n’est pas éligible à l’APP. Elle se réserve aussi le droit de relancer le programme d’urgence si nécessaire. La décision de la BCE a pu surprendre en intervenant en pleine 5e vague de l’épidémie. Elle s’inscrit avant tout dans la volonté de rassurer ceux qui craignent un emballement de l’inflation en zone euro, inflation qui a atteint le niveau record de 4,9 % au mois de novembre.

Confrontées à une hausse des prix à la consommation importante,  la Reserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre ont pris des mesures plus drastiques. La Banque d’Angleterre a ainsi décidé également jeudi 16 décembre une hausse de son taux directeur de 15 points de bases, à 0,25 %. De son côté, la Fed a annoncé mercredi soir qu’elle allait accélérer son tapering (l’extinction progressive de son programme d’achat) qui s’achèvera en mars. Ses membres prévoient désormais deux à trois hausses de taux l’an prochain. Pour la BCE, aucune hausse de taux n’est pour le moment prévue. Le taux de dépôt reste à -0,5 %, le taux de refinancement  0 % et le taux de la facilité de prêt marginal à 0,25 %.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 17 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 926,63-0,93 %5 551,41
Dow Jones35 365,44-1,68 %30 409,56
Nasdaq15 169,68-2,95 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 531,69-0,59 %13 718,78
Footsie7 269,92-0,30 %6 460,52
Euro Stoxx 504 161,35-0,90 %3 552,64
Nikkei 22528 437,77+1,46 %27 444,17
Shanghai Composite3 666,35+1,63 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,028 %-0,027 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,380 %-0,033 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,409 %-0,056 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1252-0,51 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 801,446+1,08 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)73,480-2,29 %51,290

Le Coin des Epargnants du 11 décembre 2021 – les marchés en mode positif

En attendant mieux

Après un mois de novembre marqué par la 5e vague de covid, l’apparition du variant Omicron et par la montée de l’inflation, les investisseurs espèrent que l’époque des fêtes sera porteuse de bonnes nouvelles. Les indices actions étaient orientées résolument à la hausse cette semaine.

 La publication des résultats de l’inflation du mois de décembre aux Etats-Unis n’a pas donné lieu à des réactions négatives. Les prix à la consommation ont augmenté de 0,8 % le mois dernier, après une hausse de 0,9 % en octobre. Sur un an, la barre des 7 % n’a pas été franchie.  Avec 6,8 %, l’inflation n’en reste pas moins à un niveau inconnu depuis quarante ans. Avec la forte baisse des prix de l’énergie, ces dernières semaines, les économistes estiment que le mois dernier a probablement marqué un pic, tout en prévenant que la décrue ne devrait n’être que progressive.

Les marchés s’interrogent sur les conséquences économiques d’un éventuel durcissement des contraintes sanitaires face à l’émergence d’Omicron qui selon certaines études serait quatre fois plus transmissible que le variant Delta. La crainte d’un engorgement des hôpitaux contraignant à l’instauration de confinements au mois de janvier 2022 n’est pas complètement écartée même si les Etats occidentaux se sont lancés dans l’organisation d’une rapide campagne de rappel en matière de vaccination.

Même si le CAC 40 reste vendredi 10 décembre en-dessous des 7000 points, il a gagné plus de 3 % sur la semaine en phase avec les progressions des autres indices européens. Le Dow Jones a gagné de son côté 4 % et le Nasdaq plus de 3,5 %.

Sur le front des politiques monétaires, les investisseurs anticipent une accélération de la réduction des achats d’obligations lors de la réunion du comité de politique monétaire de la FED des 14 et 15 décembre. Nul n’évoque pour le moment une remontée des taux directeurs.  Les taux des obligations à dix ans ont, de leur côté, très légèrement remonté.

Le pétrole après plusieurs semaines de baisse a connu une augmentation de son cours de 7 % sur la semaine. Le marché est animé par des signaux contradictoires. La faible avancée du dossier sur le nucléaire avec l’Iran ne laisse pas augurer le retour de ce pays sur le marché pétrolier. La multiplication des restrictions sanitaires fait craindre, de son côté, une diminution de de la demande de carburant ?

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 10 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 991,68+3,34 %5 551,41
Dow Jones35 970,99+4,02 %30 409,56
Nasdaq15 629,72+3,62 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 623,31+2,99 %13 718,78
Footsie7 291,78+238 %6 460,52
Euro Stoxx 504 199,16+2,92 %3 552,64
Nikkei 22528 437,77+1,46 %27 444,17
Shanghai Composite3 666,35+1,63 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,001 %+0,031 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,347 %+0,043 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,465 %+0,082 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1320+0,04 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 783,285-0,03 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)74,790+7,69 %51,290

L’Europe, à l’heure des start-up

En 2021, sur les dix premiers mois de l’année, plus de 100 milliards de dollars ont été levés afin de financer le développement des start-up, contre 40 milliards de dollars en 2020 et 22 milliards de dollars en 2017. Le Vieux Continent rattrape ainsi son retard vis-à-vis des États-Unis  (230 milliards de dollars levés sur la même période) et les pays émergents d’Asie (110 milliards de dollars). La capitalisation boursière des entreprises technologiques européennes atteint désormais 3 000 milliards de dollars. Aux États-Unis, cette capitalisation s’élève à près de 20 000 milliards de dollars. La montée en puissance est notable car l’Europe a mis dix ans pour atteindre ses premiers 1 000 milliards de capitalisation, deux ans pour les 2 000 milliards, et seulement une année pour les 3 000. Le nombre de licornes (entreprise valorisée à plus d’un milliard de dollars) est de 321 en Europe, soit une progression de 98 % en un an. Celles valorisées à plus de dix milliards de dollars sont désormais au nombre de 26. De nombreuses start-up européennes se sont spécialisées dans la transition énergétique. En 2021, 11 % des montants levés ont servi à financer des projets définis comme « positifs pour la planète », soit une croissance de 600 % par rapport à 2017.  48 % des LPs (Limited Partners), 29 % des fonds de capital-risque et 32 % des business Angels européens assurent vouloir investir sur cette thématique l’an prochain, En France, 8,9 milliards de dollars ont été levés lors des neuf premiers mois de l’année 2020 avec l’espoir de franchir la barre des 10 milliards de dollars d’ici la fin de l’année. Avec le Royaume-Uni et l’Allemagne, la France est l’un des pays européens ayant réalisé les plus importantes opérations de levées de fonds pour les start-up. Au Royaume-Uni, en 2021, plus de 68 opérations portant sur plus de 100 millions de dollars ont été réalisées, contre 37 en Allemagne et 26 en France.

L’écart avec les États-Unis demeure considérable tant au niveau des capitalisations qu’au niveau de la densité de start-up. Parmi les obstacles au développement des start-up européennes figure le faible engagement des fonds de pension. Cette faiblesse tiendrait notamment à des contraintes d’ordre prudentiel.

En Europe, la création d’entreprises ne contribue pas suffisamment à l’intégration des minorités. Les start-ups européenne restent ainsi peu ouvertes à la diversité. Seulement 11 % d’entre elles ont parmi leurs membres fondateurs, des personnes issues des minorités quand ce ratio est trois fois supérieur aux États-Unis. Les investisseurs institutionnels financent avec difficulté ces entreprises, moins de 2 % des apports de capitaux. Les start-up jouent un rôle d’intégration plus important aux États-Unis et au Royaume-Uni qu’en Europe continentale.

Le Coin des Epargnants du 4 décembre 2021

Après la surchauffe, la peur du ralentissement

Les places boursières après la forte chute de la semaine dernière ont stabilisé leurs positions. La résurgence de l’épidémie ainsi que l’apparition du variant omicron inquiètent les investisseurs. Ces derniers craignent un ralentissement de la croissance. Les résultats de l’emploi américain ne les a pas rassurés. Seulement 210 000 emplois ont été créés en novembre, contre 550 000 attendus. Le taux de chômage a néanmoins diminué de 0,4 point à 4,2 %, contre 4,5 % prévu. Le ralentissement de la création d’emplois a été amorcé avant la survenue du nouveau variant. Même si la hausse des salaires a été, en novembre moins forte que prévue, la Fed, pour contrecarrer l’inflation qui n’est plus jugée temporaire, devrait accélérer le processus de sortie de la politique monétaire exceptionnelle. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3 % sur un mois et s’est stabilisé à 4,8 % sur un an (+0,4 % et +5 % estimés respectivement).

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 3 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 765,52+0,38 %5 551,41
Dow Jones34 580,08-0,91 %30 409,56
Nasdaq15 085,47-2,62 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 169,98-0,57 %13 718,78
Footsie7 122,32+1,11 %6 460,52
Euro Stoxx 504 080,15-0,23 %3 552,64
Nikkei 22528 029,57-2,51 %27 444,17
Shanghai Composite3 607,43+0,24 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,032 %-0,064 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,3905 %-0,051 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,383 %-0,121 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1306-0,06 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 778,600-0,74 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)70,960-2,64 %51,290

Repli du taux d’épargne au troisième trimestre

Le taux d’épargne des ménages a, en France, diminué, au troisième trimestre 2021 de 3,8 points avec l’accélération de la consommation. Il s’élevait à 17,3 % du revenu disponible, contre 21,3 % au deuxième trimestre.

Le net rebond des dépenses de consommation consécutif à l’assouplissement des restrictions sanitaires, +5,7 % au troisième trimestre 2021 en euros courants, a conduit les ménages à réduire leur effort d’épargne financière dont le taux est passé de 10,3  à 6,5 % du revenu disponible brut. Néanmoins, le taux d’épargne global reste encore supérieur à son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

INSEE

Le Coin des Epargnants du 26 novembre 2021 : coup de froid sur les marchés

Coup de froid sur les marchés

 

Après avoir battu son record vieux de vingt et un an au début du mois de novembre, la bourse de Paris a connu un jour noir pour le « Black Friday » avec un recul sans précédent depuis le mois de mars 2020. Durant la seule journée du vendredi 26 novembre 2021, le CAC 40 a reculé de 4,75 %, à 6 739,73 points. Les volumes d’échanges ont été importants avec près de 8 milliards d’euros. Tous les autres grands indices ont perdu, cette semaine, du terrain. Le Dow Jones a reculé de près de 2 % et le Nasdaq de plus de 3,5 %.

La résurgence de l’épidémie et surtout l’apparition d’un nouveau variant, le B.1.1.529 qui est une combinaison d’une trentaine de mutations identifiées, a créé un petit vent de panique sur les places financières chassant la crainte du retour de l’inflation au second plan. Les investisseurs se sont placés en position de vendeurs dans l’attente des résultats des études de l’Organisation Mondiale de la Santé sur l’efficacité des vaccins face à ce variant et sur la dangerosité de ce dernier. Après plusieurs mois de reprise de leurs activités, les compagnies aériennes sont contraintes à nouveau de fermer des lignes. La France, l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-Uni ont d’ores et déjà interdit les vols en provenance d’Afrique du Sud et des pays voisins. Israël et Singapour ont également annoncé des restrictions sur les voyages. Le Maroc interdit de son côté les touristes en provenance de France. Les valeurs touristiques ont, par voie de ricochet, diminué fortement tout comme celles liées à l’énergie. En revanche, les valeurs « santé » sont en hausse. Les investisseurs, à la recherche de valeurs refuges, se sont rabattus sur les obligations souveraines.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 26 novembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 739,73-5,24 %5 551,41
Dow Jones34 899,34-1,97 %30 409,56
Nasdaq15 491,66-3,52 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15,257.04-5,59 %13 718,78
Footsie7 044,03 (-2,49 %6 460,52
Euro Stoxx 504 089,59-6,13 %3 552,64
Nikkei 22528 751,62-3,34 %27 444,17
Shanghai Composite3 564,09+0,10 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,032 %+0,030 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,3395 %+0,005 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,504 %-0,025 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1300+0,12 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 786,319-3,42 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)73,890-6,05 %51,290

Immobilier, toujours plus haut

En 2021, les prix de l’immobilier ne faiblissent pas. Ainsi, au troisième trimestre, la hausse des prix des logements anciens en France (hors Mayotte) a atteint, selon l’INSEE, +2,0 % par rapport au deuxième trimestre (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après +1,9 % et +1,2 % aux trimestres précédents.

Sur un an, la hausse s’élève désormais à +7,4 %, après +6,3 % et +6,0 %. Depuis le quatrième trimestre 2020, la hausse est plus marquée pour les maisons (+9,0 % en un an au troisième trimestre 2021) que pour les appartements (+5,2 %), ce qui ne s’était pas produit depuis fin 2016. Cette évolution marque la préférence des Français pour les résidence individuelle, préférence accentuée avec la crise sanitaire. La raréfaction de l’offre en la matière joue en faveur de la hausse des prix.

INSEE

La région parisienne qui a longtemps été en pointe au niveau de l’immobilier est devancée depuis la crise sanitaire par les autres régions. Au troisième trimestre, les prix des logements anciens en Île-de-France n’ont augmenté que de 1,3 % par rapport au deuxième trimestre, après +0,5 % et +0,5 % aux trimestres précédents. Sur un an, les prix ont néanmoins augmenté de +4,0 % entre le troisième trimestre 2020 et le troisième trimestre 2021, après +3,5 % au deuxième trimestre et +4,8 % au premier trimestre. Cette hausse est nettement plus marquée pour le prix des maisons (+7,0 % sur un an, après +6,0 % au deuxième trimestre et +7,3 % au premier trimestre) que pour celui des appartements (+2,5 % sur un an, après +2,4 % et +3,6 %). Comme pour l’ensemble du territoire, en Île-de-France la hausse annuelle des prix des maisons est davantage marquée que celle des appartements depuis le quatrième trimestre 2020, ce qui ne s’était pas produit depuis 2016. À Paris, les prix des appartements sont à nouveau en légère hausse après deux trimestres de légère baisse, +0,8 % entre le deuxième et le troisième trimestre 2021, après -0,4 % au deuxième trimestre et -1,1 % au premier trimestre. Sur un an, les prix des appartements parisiens restent stables. La désaffection de la capitale avec le départ de 10 000 habitants par an ne se traduit pas encore sur les prix de l’immobilier. Les investisseurs parient toujours sur la capitale. Par ailleurs, les préemptions de la mairie réduisent le stock de logements disponibles pour les acheteurs privés. 

Au troisième trimestre, les prix des logements anciens en province augmentent de +2,3 %, après +2,4 % au deuxième trimestre et +1,5 % au premier trimestre. Sur un an, la hausse des prix a été de +8,8 % entre le troisième trimestre 2020 et le troisième trimestre 2021, après +7,3 % et +6,4 %. Depuis le début de l’année 2021, la hausse des prix des maisons (+9,4 % sur l’année au troisième trimestre) est plus forte que celle des appartements (+7,5 %), ce qui ne s’était pas produit depuis 2018.

Le marché de l’immobilier reste très dynamique. Le volume annuel de transactions augmente à nouveau en septembre, le nombre de transactions réalisées au cours des douze derniers mois est estimé à 1 204 000, après 1 156 000 fin juin. Le volume annuel de transactions est en hausse depuis le quatrième trimestre 2020, après une décrue entre fin 2019 et le troisième trimestre 2020. Si l’on rapporte ce nombre de transactions au stock de logements disponibles, qui augmente d’environ 1 % par an, la proportion de ventes dépasse depuis 2019 le niveau élevé observé au début des années 2000.

Le Coin des Epargnants du 20 novembre 2021

Les marchés rattrapés par l’épidémie

En ce milieu du mois de novembre, les investisseurs s’inquiètent de la résurgence en Europe de l’épidémie de covid19. L’annonce du confinement général en Autriche, la forte progression du nombre de cas en Allemagne comme en France font craindre une généralisation des mesures restrictives et un ralentissement de la croissance. Le ministre allemand de la Santé n’a pas exclu la mise en place d’un confinement outre-Rhin dans les prochaines semaines. Les valeurs liées à l’énergie sont le plus affectées par la recrudescence du nombre de cas, l’éventuelle multiplication des mesures sanitaires pouvant peser sur la demande. Les valeurs liées au tourisme sont également touchées tout comme le secteur financier qui est pénalisé par la baisse des taux que provoque le regain de l’épidémie. Le taux de l’OAT à 10 ans était, vendredi soir, de nouveau proche de 0 % quand celui du Bund allemand s’élève à -0,345 %. Les pertes de la fin de semaine ont effacé les gains du début. Sur la semaine, le CAC40 progresse néanmoins de 0,29 % et le Daxx allemand de 0,41 %. En revanche, l’Eurostoxx 50 recule de 0,32 %. Au Royaume-Uni, les craintes inflationnistes ont pesé sur les valeurs « actions », l’indice Footsie abandonnant plus de 1 %. Aux Etats-Unis, avec des résultats moins bons que prévus de la production industrielle en octobre, le Dow Jones se contracte. En revanche, les inquiétudes sur la situation sanitaire jouent en faveur des valeurs technologiques, le Nasdaq progressant de plus de 1,2 % sur la semaine.

L’euro a poursuit sa dépréciation en perdant plus de 1 % sur la semaine face au dollar. La dépréciation de la monnaie européenne s’explique par le décalage des calendriers des banques centrales pour la sortie des politiques monétaires exceptionnelles. La BCE ne devrait s’engager dans cette voie qu’en 2023/2024 quand la Fed entamée ce processus dès la fin de l’année 2021. Le rebond de la crise sanitaire accentue également cette tendance avec la crainte que la croissance se ralentisse plus vite en Europe qu’aux Etats-Unis.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 19 novembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 112,29+0,29 %5 551,41
Dow Jones35 601,98-1,38 %30 409,56
Nasdaq16 057,44+1,24 %12 870,00
Dax Xetra Allemand16 159,97+0,41 %13 718,78
Footsie7 223,57-1,69 %6 460,52
Euro Stoxx 504 356,47-0,32 %3 552,64
Nikkei 22529 745,87+0,46 %27 444,17
Shanghai Composite3 560,37+0,60 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,002 %-0,098 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,345 %-0,084 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,529 %-0,061 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1318-1,19 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 856,048-0,39 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)78,320-4,70 %51,290

L’épargne liquide toujours au sommet

La Banque de France a confirmé que montant du patrimoine financier brut des ménages s’élevait, à la fin du premier semestre, à 5 870 milliards d’euros. Le montant cumulé des flux nets d’épargne financière a atteint au deuxième trimestre 157,7 milliards d’euros, en recul par rapport au premier trimestres (185 milliards d’euros). Ces flux restent nettement supérieurs au niveau d’avant crise (111 milliards d’euros en 2019).

Le flux trimestriel de placement des ménages pour le deuxième trimestre s’est établi en France, à 44,4 milliards d’euros, en hausse de 3,8 milliards d’euros par rapport au trimestre précédent.

Le patrimoine des ménages investi en produits de taux représente 3 689 milliards d’euros. Sur douze mois, à fin juin, les flux vers ces produits ont atteint 123,5 milliards d’euros. Du premier au deuxième trimestre, le flux d’épargne sur les produits de taux est passé de 26,7 à 32,7milliards d’euros en raison de flux élevés de numéraire et dépôts à vue (21,2 milliards d’euros au deuxième, contre 17,4 milliards d’euros au premier)

Les produits de fonds propres (actions, unités de compte, etc.) représentaient fin juin un patrimoine de 2 098 milliards d’euros pour les ménages, contre 2 000 milliards d’euros à fin mars. Cette augmentation est imputable à des flux positifs (14,8 milliards d’euros) et à l’appréciation du cours des actions. Dans le patrimoine des ménages, l’encours des actions cotées atteignait fin juin 356,6 milliards d’euros. Celui des unités de compte de l’assurance vie et des produits retraite s’élevait à 457,9 milliards d’euros et celui des actions détenues directement par les Organismes de Placement Collectif était de 137,1 milliards d’euros.

Au deuxième trimestre, le taux d’épargne des ménages était de 20,1 %, contre 21,7 % du revenu disponible brut au premier quand celui de l’épargne financière était de respectivement de 10,6 et 12,9 %

Les premières données disponibles pour le troisième trimestre montrent une légère augmentation du flux en numéraire et dépôts. Les flux trimestriels en assurance vie et épargne retraite en euros redeviennent positifs (2,2 milliards après -0,6 milliards au deuxième trimestre) et ceux en support Unités de Compte se réduisent (6,7 milliards après 10,1 milliards au deuxième trimestre.

Le Coin des Epargnants du 6 novembre 2021 : l’ivresse des sommets

Vingt et un an après…, l’ivresse des sommets

Les records sont faits pour être battus mais certains durent plus longtemps que d’autres. Le record du CAC 40 a tenu 21 ans. Parmi les grands indices boursiers, il était de loin le plus vieux. Après l’éclatement de la bulle Internet, les déboires de Vivendi et d’Orange, l’indice boursier parisien avait souffert de la forte présence des valeurs financières qui ont été touchées par la crise de 2008, puis par celle de 2012. La désindustrialisation française marquée par le recul du secteur automobile et le nombre réduit de grandes entreprises de haute technologie expliquent la longévité du record du 4 septembre 2000. Mercredi 3 novembre 2021, le mythique 6 944,77 points est tombé. Le CAC 40 qui a gagné plus de 3 % sur la semaine et plus de 40 % depuis le 1er janvier a même réussi à franchir la barre des 7000 points pour terminer à 7.040,79 points. Avec une hausse de 0,76 % vendredi, il a au passage enregistré une septième séance consécutive de gains, une série inédite depuis avril 2019. L’indice parisien est dopé par les bons résultats des entreprises, en particulier celles du secteur du luxe ainsi que celles du secteur bancaire. Il fait fi pour le moment des menaces inflationnistes et de l’annonce de la réduction progressive des rachats d’obligations de la FED. Les investisseurs estiment que les banques centrales ne sortiront que très progressivement des politiques monétaires accommodantes. Les taux d’intérêt à long terme ont, par ailleurs, reculé fortement cette semaine. Les  investisseurs ont été également rassurés par les bons résultats, en octobre, de l’emploi américain. Aux Etats-Unis, le taux de chômage a reculé à 4,6 % (-0,2 point), et 531 000 emplois ont  été créés le mois dernier, secteurs public et privé confondus. Ce résultat est supérieur à celui des prévisions des analystes (400 000 attendus). Après la contreperformance de septembre, le dynamisme du marché du travail semble être de retour. Les créations d’emplois ont été particulièrement élevées dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, dans les services professionnels et commerciaux, dans l’industrie de fabrication, ainsi que dans le transport et l’entreposage. Ces créations sont en phase avec les derniers chiffres de la confiance des consommateurs et de l’activité dans le secteur des services.

Si 18,2 millions d’emplois détruits pendant la pandémie ont été recréés, il en manque toujours 4,2 millions à l’appel, mais, comme dans de nombreux pays,  paradoxalement, les travailleurs ne sont pas assez nombreux pour occuper les millions de postes vacants dans les restaurants, entrepôts, services de livraison, usines, crèches, etc. 5 millions de personnes auraient déserté le monde du travail depuis le début de la crise sanitaire.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 5 novembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 040,79+3,08 %5 551,41
Dow Jones36 327,95+1,42 %30 409,56
Nasdaq15 971,59+3,05 %12 870,00
Dax Xetra Allemand16 054,36+2,33 %13 718,78
Footsie7 303,96+0,92 %6 460,52
Euro Stoxx 504 363,04+2,65 %3 552,64
Nikkei 22529 611,57+2,49 %27 444,17
Shanghai Composite3 491,57-1,57 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,054 %-0,218 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,282 %-0,174 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,460 %-0,106 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1559-0,01 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 813,900+1,81 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)82,68-1,17 %51,290

Les banques centrales et la sortie des politiques monétaires exceptionnelles

Mercredi 3 avril, la Réserve fédérale américaine a annoncé qu’elle commencerait dès le mois de novembre à réduire ses achats d’actifs réalisés depuis le début de la pandémie afin de soutenir l’activité. Depuis plus de dix-huit mois, la Fed achète mensuellement pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires (MBS). A compter du mois de novembre, les achats mensuels de bons du Trésor seront réduits de 10 milliards de dollars et les MBS de 5 milliards, Ce processus de réduction s’étalera sur plusieurs mois pour s’achever l’an prochain.

Les investisseurs avaient anticipé cette décision, la Fed ayant envoyé des messages clairs sur le sujet depuis plusieurs semaines. Le ralentissement de la croissance au troisième trimestre à 2 % (contre 6,7 % au deuxième) n’a pas modifié sa position. Elle estime que ce ralentissement est la conséquence des goulots d’étranglement. Les craintes sur l’inflation ont pris le dessus dans le débat public, avec une hausse des prix à la consommation de 4,4 % sur un an (3,6 % hors alimentation et énergie). Malgré tout, la Fed se veut rassurante sur le sujet. Le communiqué précise ainsi que « l’inflation est élevée, reflétant en grande partie des facteurs qui devraient être transitoires ».

Les investisseurs spéculent désormais sur la date de la remontée des taux d’intérêt. Fin septembre, la prévision médiane des directeurs de la Fed évoquait des taux d’intérêt à 0,3 % fin 2022. D’autres banques centrales ont commencé à infléchir leur politique monétaire, y compris en matière de taux d’intérêt. La Banque du Canada a notamment avancé son horizon de remontée des taux.

La Banque d’Angleterre a laissé inchangé son taux directeur à 0,1 %, à contre-courant des attentes des investisseurs qui avaient pronostiqué une augmentation de 15 points de base à 0,25 %. Elle a également maintenu son programme de rachats d’actifs inchangé à 895 milliards de livres, à l’issue de sa réunion du 4 novembre 2021. L’annonce a provoqué un recul de la livre. La Banque centrale a privilégié la croissance face au risque de dérapage inflationniste. Les perspectives économiques sont moins favorables qu’envisagées en août. « La croissance est quelque peu freinée par les perturbations dans la chaîne logistique », explique le communiqué, signalant également des signes d’un ralentissement de la demande chez les consommateurs. De son côté, la présidente de la BCE, Christine Lagarde considère qu’une hausse de taux serait « un vent contraire injustifié pour la reprise ».

La pierre de plus en plus inaccessible

Selon la dernière enquête du Cercle de l’Épargne et Amphitéa, 62 % des Français jugent le placement immobilier intéressant. Ils sont 92 % à considérer qu’il est important d’être propriétaire de sa résidence principale. Si 58 % le sont effectivement, les 42 % restant ont de plus en plus de difficultés à acquérir un logement en raison de l’augmentation des prix. Selon une récente enquête réalisée par Harris Interactive pour l’agence immobilière en ligne Imop, 66 % des sondés estiment ne pas disposer des revenus suffisants pour devenir propriétaires, dont 47 % qui en seraient convaincus. Pour près de 7 Français sur 10, le manque d’apport personnel est le problème numéro un. Parmi les personnes actuellement non-propriétaires, seules 26 % pensent avoir à la fois des revenus et un apport suffisants pour devenir propriétaire.

Selon cette même étude, 48 % des sondés préfèrent renoncer à la propriété afin de pouvoir dépenser davantage au quotidien. Les plus jeunes considèrent que l’investissement immobilier n’est plus une voie de passage obligée. 65 % ne seraient pas disposés à réaliser des sacrifices financiers afin de devenir propriétaires. L’augmentation des prix de l’immobilier est citée, sans surprise, comme facteur dissuasif. Deux tiers des Français ne croient pas à une baisse ou même à une stabilisation des prix dans les prochains mois.

Le CAC a effacé un record vieux de 21 ans

Mardi 2 novembre, le CAC 40 a battu son plus haut en fin de séance son record datant du 4 septembre 2000 (6 922 points) à 6.927,03 points. L’indice parisien était parmi les grands indices le dernier à n’avoir pas battu le record atteint durant la bulle Internet au tournant du siècle dernier. A la différence de l’indice allemand, l’indice CAC 40 ne prend pas en compte les dividendes versés, ce qui explique partiellement le retard par rapport aux autres indices. La place financière parisienne a été longtemps handicapé par le poids important des valeurs financières qui ont été lourdement pénalisées lors de la crise des subprimes et des dettes souveraines. La faible présence des valeurs technologiques a également contribué à la sous-performance parisienne.

Depuis le mois d’août, dans un contexte de forte reprise marquée par les bons résultats des entreprises, en particulier celles du secteur du luxe, le CAC 40 se rapprochait de son record même si en septembre, avec les craintes générées par l’inflation, un repli temporaire avait été enregistré. Après un bon mois d’octobre, il a franchi la dernière marche à franchir le 2 novembre, pour la Toussaint. Depuis le 1er janvier, l’indice parisien a gagné 25 % et sur un an le gain atteint près de 50 %.

Le Coin des Epargnants du 23 octobre 2021

Attentisme sur le marché « action » et la fête continue pour le bitcoin

La crainte d’un krach immobilier s’est estompée en Chine, rassurant les investisseurs internationaux. De son côté, le Bitcoin a battu un nouveau record cette semaine en se rapprochant des 67 000 dollars. La création d’ETF (Exchange Traded Funds) sur le bitcoin dope le marché tout comme les menaces inflationnistes. Sur les marchés « actions » entre bonnes et mauvaises nouvelles, l’attentisme prime dans l’attente de l’évolution des politiques monétaires. Le CAC 40 a progressé de 0,09 % sur la semaine quand le Daxx allemand et le Footsie britannique ont été en très légère baisse. Les indices américains ont continué à progresser plus vivement. Les taux d’intérêt continuent, de leur côté, à augmenter. Par ailleurs, il est à noter que l’euro s’apprécie légèrement depuis deux semaines, revenant au-dessus de 1,16 dollar.

La croissance semble buter en Europe sur les hausses de prix des matières premières et de l’énergie ainsi que sur les pénuries. Les enquêtes de l’institut IHS Markit auprès des entreprises européennes indique une moindre progression de l’activité. L’indice PMI dans la zone euro a reculé à 54,3 points en octobre contre 56,2 points le mois précédent. Il s’agit d’un plus bas depuis six mois. L’indice restant au-dessus de 50 signifie néanmoins que, du point de vue des chefs d’entreprise, l’activité économique croît toujours. Simplement, elle progresse moins vite que cet été. Les économistes d’IHS Markit soulignent que « l’allongement des délais de livraison des consommations intermédiaires signalé au cours du mois par les répondants à l’enquête a été le deuxième plus important enregistré en plus de vingt ans d’enquête, les pénuries d’approvisionnement et les problèmes de transport s’étant à nouveau aggravés en octobre ». L’industrie automobile est la plus touchée par les problèmes d’approvisionnement, ce qui pénalise avant tout l’Allemagne, la plus exposée à cette activité. La production manufacturière dans la zone euro a ainsi le taux de croissance le plus faible depuis les confinements du printemps 2020. L’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie commencent à se faire ressentir de plus en plus nettement. En Allemagne, les prix à la production ont progressé en octobre de 14,2 %, selon l’institut de statistique du pays, Destatis. Il s’agit de la plus forte hausse depuis octobre 1974, c’est-à-dire lors du premier choc pétrolier. Dans la zone euro, les prix moyens facturés pour les biens et les services ont augmenté à un rythme inégalé depuis plus de vingt ans. Cette inflation pourrait remettre en cause les prévisions de croissance pour 2022. Néanmoins, plusieurs indicateurs restent bien orientés. Les commandes à l’industrie sont toujours soutenues et le marché du travail reste dynamique. Selon IHS Markit, en octobre, l’emploi a affiché sa plus forte croissance depuis 21 ans, à égalité avec juillet 2021. Ces créations d’emplois vont renforcer encore la demande à terme et nourrir la croissance de la zone euro.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 22 octobre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 733,69+0,09 %5 551,41
Dow Jones35 677,02+1,08 %30 409,56
Nasdaq15 090,20+1,29 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 542,98-0,28 %13 718,78
Footsie7 204,55-0,41 %6 460,52
Euro Stoxx 504 188,81+0,14 %3 552,64
Nikkei 22528 804,85-0,91 %27 444,17
Shanghai Composite3 582,60+0,29 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,242 %+0,070 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,103 %+0,064 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,662 %+0,090 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1627+0,21 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 783,890+0,95 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)84,780+0,04 %51,290

Le Coin des Epargnants du 27 août 2021 : nouveaux records à New York

Lors du symposium de Jackson Hole aux Etats-Unis, Jerome Powell, le Président de la FED, a confirmé que, conformément aux prévisions, les achats d’actifs de la banque centrale (actuellement 120 milliards de dollars par mois) seraient réduits dès cette année. En revanche, il a souligné que du chemin restait à parcourir pour la hausse des taux directeurs. Il a indiqué que « nous continuerons nos achats d’actifs au rythme actuel jusqu’à ce que nous voyions de nouveaux progrès substantiels vers nos objectifs maximaux d’emploi et de stabilité des prix, mesurés depuis décembre dernier, lorsque nous avons formulé cette orientation pour la première fois. Mon point de vue est que des progrès substantiels ont été constatés pour l’inflation. Il y a également eu des progrès évidents en ce qui concerne l’emploi ». Le Président de la FED n’a fait que reprendre le contenu du compte-rendu de la réunion du mois de juillet du Conseil de politique monétaire (FOMC). Les tenants de la ligne dure d’une réduction rapide des rachats d’obligations peuvent apparaître déçus car le Président de la FED n’a pas fixé de calendrier. Compte tenu de la menace du variant Delta, il semble vouloir gagner du temps, certainement jusqu’en novembre.

Les indices « actions » ont été peu touchés par les propos du Président de la FED. Ils sont restés globalement stables sur la semaine, à l’exception du Nasdaq qui a progressé de près de 3 %. La bourse de New York a battu de nouveaux records vendredi 27 août pour le Nasdaq et le S&P500. Les différents indices économiques (PMI, indices INSEE sur le climat des affaires ou la confiance des ménages) traduisent un effritement de l’activité sans tomber dans un pessimisme excessif. Les indices « actions » évoluent en fonction du sac et du ressac de l’épidémie et des déclarations sur la politique monétaire. De son côté, le baril de pétrole a gagné plus de 10 % cette semaine dopé par la future réunion de l’OPEP.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 27 août 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 681,92+0,84 %5 551,41
Dow Jones35 455,80+0,96 %30 409,56
Nasdaq15 129,50+2,82 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 851,75+0,28 %13 718,78
Footsie7 148,01+0,85 %6 460,52
Euro Stoxx 504 190,98+1,05 %3 552,64
Nikkei 22527 641,14+2,32 %27 444,17
Shanghai Composite3 522,16+2,77 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,068 %+0,081 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,422 %+0,073 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,316 %+0,063 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1792+0,83 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 814,080+1,77 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)72,460+11,37 %51,290

Le Coin des Epargnants : le record du CAC 40 fait de la résistance

Un sommet trop loin

A quelques encablures de son record du 4 septembre 2000 (6944 points), le CAC 40 n’aura pas réussi à le dépasser malgré la dynamique du début du mois d’août. Ce record, vieux de vingt et un an, attendra encore, la faute au variant delta et aux banques centrales qui souhaitent sortir des politiques ultra-accommodantes. Près de dix-huit mois après le début de l’épidémie, les banques centrales commencent, en effet, à réfléchir en ordre dispersé à l’arrêt des mesures exceptionnelles de l’économie et des Etats. Les incertitudes sur l’évolution de l’épidémie les poussent néanmoins à la prudence. Les intentions ne se traduisent pas pour le moment en acte. Ainsi, la Banque centrale de Nouvelle Zélande ou celle d’Angleterre ont renoncé à relever leur taux en raison de la quatrième vague. Les minutes de la dernière réunion de la Réserve Fédérale américaine indiquent que celle-ci souhaiterait réduire d’ici la fin de l’année les  rachats d’obligations. Cette semaine, cette annonce a suffi pour entraîner un recul des marchés. La virulence de la quatrième vague et les résultats en demi-teinte de l’économie chinoise ont conduit les investisseurs au pessimisme. Ces derniers resteront méfiants jusqu’au symposium de Jackson Hole réunissant du 26 au 28 août les banquiers centraux. Après quelques semaines euphoriques, la fin du mois d’août, avec la préparation de la rentrée, s’annonce difficile, ce qui est assez traditionnel, ces dernières années.

Les signaux de ralentissement de l’économie chinoise ont amené à une forte baisse des cours des matières premières et de l’énergie. Le cours du baril de pétrole Brent a perdu sur la semaine plus de 6 %, baisse également provoquée par la hausse du dollar et l’annonce de stocks plus importants aux Etats-Unis. Les métaux industriels ont connu également une diminution sensible de leurs cours. Le cuivre est retombé sous la barre des 9 000 dollars la tonne. Depuis son record historique à 10 460 dollars atteint en mai dernier, ce métal a perdu 15 %. Le zinc, le nickel et l’aluminium sont orientés à la baisse. Le minerai de fer a connu une contraction de près de 40 % sur le marché à terme de Singapour. Les actions des compagnies minières ont, de ce fait, chuté cette semaine. La résurgence de l’épidémie en Asie conduit les investisseurs à craindre de nouveaux confinements et un ralentissement de la croissance. Par ailleurs, les autorités chinoises ont décidé de plafonner la production d’acier afin de limiter ses émissions de gaz à effet de serre.

Si le dollar s’est apprécié face à l’euro dans la perspective à terme d’une augmentation des taux aux Etats-Unis, les taux d’intérêt des obligations d’Etat à dix ans étaient orientés à la baisse cette semaine, la crainte du ralentissement de la croissance ayant primé sur le changement de pied des banques centrales. Les investisseurs ont souhaité se protéger en acquérant des obligations en lieu et place des actions. En cette semaine post 15 août, le CAC 40 a enregistré sa plus forte baisse de l’année (-3,91 %). La bourse de Paris qui avait fortement augmenté ces dernières semaines a connu une des plus fortes chutes de la semaine avec la place de Tokyo. Au-delà du CAC 40 et du Nikkei, tous les grands indices ont cédé du terrain cette semaine.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 20 août 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 626,11-3,91 %5 551,41
Dow Jones35 120,08-1,11 %30 409,56
Nasdaq14 714,66-0,73 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 808,04-1,06 %13 718,78
Footsie7,087,90-1,81 %6 460,52
Euro Stoxx 504,147.50-1,94 %3 552,64
Nikkei 22527 013,25-3,45 %27 444,17
Shanghai Composite3 427,33-2,53 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,149 %-0,022 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,495 %-0,028 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,253 %-0,045 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1696-0,82 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 785,440+0,50 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)65,420-6,54 %51,290

Le Coin de l’Epargne du 24 juillet 2021 : cohabitons avec le virus

La bourse reprend des couleurs

Après trois semaines consécutives de recul, le CAC 40 a regagné 1,68 %cette semaine  et cela malgré une contraction de 2,54 % lundi dernier. L’indice parisien a terminé à quelques encablures de la ligne des 6600 points (6 568,82 points). Ce regain de forme a été rendu possible par la publication de bons résultats de la part de plusieurs entreprises et d’indices d’activité ainsi que par le discours très accommodant de la Présidente de la  Banque centrale européenne. La baisse rapide de la fin de semaine dernière et du début de cette semaine a conduit des investisseurs à réaliser des achats provoquant un rebond.

En juillet, l’indice composite calculé par IHS Markit, qui mesure l’activité manufacturière comme celle des services, a battu un record vieux de 21 ans, à 60,6 points, en version préliminaire. La situation diffère néanmoins entre l’Allemagne où la reprise se confirme, et la France qui connaît un ralentissement en raison d’une pénurie de matériaux et de retards de livraisons. Si en fin de semaine, les investisseurs ont voulu oublier la menace du variant delta, elle reste néanmoins présente et pourrait entraîner une nouvelle rechute des marchés « actions ». Ces derniers ont par ailleurs compris que la politique monétaire dans la zone euro devrait rester ultra-accommodante, pour reprendre la tonalité du communiqué de la BCE. Cette dernière semble désormaisaccepter une inflation au-dessus de l’objectif de 2 %. Les prévisions d’inflation pour la zone euro prévoit que celle-ci restera assez faible à la sortie de la période de normalisation. Elle pourrait n’être que de 1,4 % en 2023. Les investisseurs suivront avec attention la réunion de la Réserve Fédérale prévue mercredi prochain. La question d’une réduction du montant des achats d’actifs, actuellement de 120 milliards de dollars par mois, devrait être largement débattue. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont continué de baisser, le taux de l’OAT étant désormais de -0,085 %.

Malgré l’accord OPEP + prévoyant une augmentation de l’offre, le prix du baril de pétrole Brent est resté au-dessus des 70 dollars grâce à une bonne tenue de la demande. Les responsables de plusieurs compagnies aériennes américaines ont déclaré que le redémarrage de l’activité aérienne était plus soutenu que prévu.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 23 juillet 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 568,82+1,68 %5 551,41
Dow Jones35 061,55+1,08 %30 409,56
Nasdaq14 836,992,84 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 669,29+0,83 %13 718,78
Footsie7 027,58+0,28 %6 460,52
Euro Stoxx 504 109,10+1,82 %3 552,64
Nikkei 22527 548,00-1,63 %27 444,17
Shanghai Composite3 550,40+1,00 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,085 %-0,066 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,417 %-0,062 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,285 %-0,022 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1768-0,35 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 802,240-0,61 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)73,970+0,83 %51,290

Le Livret A entre deux eaux

Au mois de juin, la collecte nette du Livret A a été nulle, les versements ont parfaitement équilibré les retraits. La collecte de juin est inférieure à celle du mois de mai (1,81 milliard d’euros) et à celle de juin 2020 (2,96 milliards d’euros). Le mois de juin est traditionnellement médiocre pour le Livret A avec des collectes qui sont, en moyenne, inférieures à 1 milliard d’euros lors de ces dix dernières années. Le résultat de juin 2021 tranche avec les cinq mois précédents qui avaient été marqués par les mesures sanitaires et le troisième confinement. Les Français se sont fait plaisir en investissant les restaurants, les bars et les lieux de loisirs. Ils ont retrouvé le chemin de la consommation et ont préparé leurs vacances. Malgré tout, ils n’ont pas touché à leur cagnotte Covid, preuve qu’ils demeurent prudents face à une situation sanitaire et économique hautement instable. Compte tenu du niveau historique atteint par le Livret A, un mouvement de décollecte n’aurait pas été surprenant si les conditions économiques et sanitaires s’y étaient prêtées.

Lors du premier semestre 2021, la collecte du Livret A s’est élevée à 16,74 milliards d’euros, soit légèrement moins que sur la même période de 2020 (20,41 milliards d’euros). Le premier confinement avait entraîné un afflux important sur les livrets défiscalisés.

Depuis le début de la crise sanitaire (mars 2020), la collecte du Livret A a atteint 37,75 milliards d’euros faisant de ce produit le principal réceptacle de l’épargne Covid juste derrière les dépôts à vue (50 milliards d’euros).

De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu une collecte nette positive de 40 millions d’euros en juin, contre 510 millions d’euros en mai dernier et 730 millions en juin 2020. Pour le premier semestre, la collecte a été de 4,03 milliards d’euros sur ce produit.

L’encours du Livret A reste toujours à un niveau historique de 343,3 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élève désormais à 125,8 milliards d’euros.

Si les Français devraient continuer à se faire plaisir durant la saison estivale en consommant, la recrudescence de l’épidémie devrait cependant les inciter à conserver un niveau élevé d’épargne de précaution. La collecte du Livret A devrait donc se situer autour de zéro dans les prochains mois. Les Français attendront la suite de l’histoire avant de toucher réellement à leur cassette. En cas de durcissement des mesures sanitaires, une remontée de la collecte n’est pas impossible.

Dans le passé, le second semestre est davantage axé sur les dépenses que sur l’épargne. La rentrée scolaire et les fêtes de fin d’années conduisent généralement les ménages à puiser dans leurs produits d’épargne. Il en sera certainement de même en 2021 mais les Français conserveront un regard sur l’évolution de la situation sanitaire.

Cercle de l’Épargne – données CDC

Comment lutter contre la hausse de l’immobilier ?

Aux États-Unis comme au sein de la zone euro, de plus en plus de voix s’élèvent pour souligner les dangers de l’augmentation des prix de l’immobilier. Eric Rosengren, le Président de la Réserve fédérale de Boston,  et James Bullard, Président de la Réserve fédérale de Saint-Louis, ont ainsi réclamé une évolution de la politique monétaire qui évite les hausses excessives des prix des logements.

Depuis 1998, le prix des logements a été multiplié par plus de trois aux États-Unis et par plus de deux au sein de la zone euro. Sur la même période, la base monétaire a été multipliée par huit aux États-Unis et par six au sein de la zone euro. La hausse s’accélère avec la baisse des taux d’intérêts et le recours massif des banques à des rachats d’obligations. L’abondance de liquidités et les faibles taux se traduisent automatiquement par une hausse des prix et cela d’autant plus que l’offre de logements est contrainte par une réglementation de plus en plus stricte. 

Jusqu’à maintenant, les banques centrales ne se préoccupent pas de l’évolution des prix de l’immobilier. Elles ont pour objectif la lutte contre l’inflation ou la déflation et, de manière plus ou moins explicite, le retour au plein emploi. Elles visent à garantir la pérennité du système financier. À ce titre, elles doivent éviter la constitution de bulles spéculatives qui pourraient se transformer en crise. Or, dans le passé, les hausses excessives des prix de l’immobilier se terminent toujours en crises financières, comme en 2008. Lors de la crise des subprimes, le taux de défaut des ménages, en raison des emprunts immobiliers, avait atteint 10 %. Ce taux était revenu à 4 % en 2019. Il remonte depuis pour atteindre 6 % en 2021. La zone euro n’a pas connu la même croissance du taux de défaut grâce à un système de financement de l’immobilier différent se caractérisant par un moindre recours aux prêts hypothécaires.

La hausse de l’immobilier génère une forte tension sociale avec des difficultés croissantes d’accès au logement pour les classes moyennes ainsi que pour les jeunes qui ne disposent pas d’apport.

Plus l’application des politiques monétaires expansionnistes perdure, plus les prix augmentent. La progression est vive en cas de remontée de la croissance qui conduit les ménages disposant d’une épargne suffisante à se positionner sur le marché de l’immobilier.

Les banques centrales ont de plus en plus de mal à s’émanciper des politiques monétaires accommodantes du fait du niveau de l’endettement des États et de la pression des gouvernements qui craignent un ralentissement de la croissance en cas de hausse des taux. Les banques centrales pourraient restreindre le crédit immobilier pour éviter un emballement des prix mais cela se retournerait dans un premier temps contre les ménages souhaitant s’endetter pour acheter un logement. Elles pourraient appeler de leurs vœux une taxation accrue des plus-values pour dissuader la hausse des prix. L’autre voie consisterait à augmenter l’offre mais cela exige du temps et entre en opposition avec la volonté de préserver le foncier.

Le Coin des Epargnants du 10 juillet 2021

Entre reprise de l’épidémie et de la croissance

Dans de nombreux pays occidentaux, le virus fait de la résistance voire repart à l’attaque. Une quatrième vague s’annonce avec un doute sur sa dureté. Les laboratoires Pfizer et BioNTech préconisent même une troisième dose pour leur vaccin afin de maintenir un haut niveau de protection de la population vaccinée. Cette reprises épidémique a entraîné les indices « actions » à la baisse jeudi, ces derniers rebondissant vendredi grâce à des indicateurs économiques qui restent bien orientés en ce début de période estivale.  La Banque de France a revu à la hausse ses prévisions de croissance pour le deuxième trimestre, 1 % au lieu de 0,5 %. Si les défaillances d’entreprises ont progressé de 14,2 % au deuxième trimestre par rapport à l’année dernière où elles avaient atteint un point bas, elles demeurent inférieures à leur niveau de 2019 en raison d’une prolongation des aides.

Le retour du virus sur le devant de la scène a entraîné un recul des taux d’intérêts car il signifie potentiellement une moindre croissance et une moindre inflation.

De la FED à la BCE, la politique monétaire, toujours au cœur des débats

Les divisions au sein de la FED, la Banque centrale américaine, alimentent les débats dans les salles de marché. Les membres du comité monétaire et financier de la Banque centrale américaine ont été surpris par la vitesse et l’ampleur de la poussée inflationniste mais ils sont divisés concernant son analyse. Ils estiment que l’inflation est la conséquence des goulets d’étranglement et de la désorganisation des chaînes de valeur. Elle aurait été favorisée par la demande qui a été soutenue par le plan de Joe Biden. Certains membres estiment que l’augmentation des prix durera jusqu’en 2022 quand d’autres pensent que l’inflation moyenne sur ces derniers mois reste inférieure à 2 % et qu’elle devrait rapidement revenir à son niveau de longue tendance. La majorité des membres considère qu’il est trop tôt pour établir un diagnostic sérieux sur l’évolution des prix compte tenu des incertitudes qui pèsent sur le marché de l’emploi. L’absence de consensus au sein du comité monétaire concerne également la politique de rachat d’actifs. Plusieurs participants ont mentionné qu’ils s’attendaient à ce que les conditions pour commencer à réduire le rythme des achats d’actifs soient réunies un peu plus tôt que ce qui était prévu lors des réunions précédentes, à la lumière des dernières données économique, mais certains souhaitent attendre la publication de nouveaux indicateurs au cours des prochains mois avant d’arriver à une conclusion.

Si au sein de la FED, l’attentisme est de mise, la Banque Centrale Européenne a décidé dans le cadre de sa revue de détail de modifier sa cible d’inflation. Désormais, le « bon » niveau d’inflation permettant à la BCE d’assurer la stabilité des prix qui constitue le cœur de sa mission, reste fixé à 2 % sur le moyen terme. L’institution a ainsi abandonné la nuance « proche de, mais inférieure à 2 % ». La BCE a opté pour une approche plus restreinte que la FED pour ne pas effrayer les partisans d’une politique monétaire traditionnelle. Le Conseil des gouverneurs considère que le meilleur moyen de maintenir la stabilité des prix est de viser une cible d’inflation de 2 % à moyen terme. « Cet objectif est symétrique, ce qui signifie que les écarts négatifs et positifs de l’inflation par rapport à l’objectif sont tout aussi indésirables », souligne la BCE dans son communiqué. Ce qui veut dire qu’une action particulièrement énergique ou persistante de la politique monétaire peut être nécessaire pour éviter que l’inflation ne s’installe durablement en dessous de la cible. « Cela peut également impliquer une période transitoire pendant laquelle l’inflation est modérément supérieure à la cible », confirme la banque centrale.

La BCE a, par ailleurs, annoncé que le coût du prix du logement sera mieux pris en compte dans le calcul de l’inflation. Une modification analysée comme une concession faite aux faucons pour qu’ils acceptent l’idée d’une cible d’inflation symétrique. La banque centrale s’est également engagée à mettre en œuvre un plan d’action pour lutter contre le changement climatique « qui a de profondes implications pour la stabilité des prix ». Parmi ces mesures, figure une plus grande sélectivité des obligations acquises dans le cadre de ses programmes d’achat de dette d’entreprises. Il est ainsi précisé qu’« à l’avenir, la BCE adaptera le cadre guidant la répartition des achats d’obligations d’entreprises afin d’y intégrer des critères liés au changement climatique, conformément à son mandat. Il s’agira notamment de l’alignement des émetteurs sur, au minimum, la législation de l’Union européenne mettant en œuvre l’accord de Paris, par le biais de paramètres liés au changement climatique ou d’engagements des émetteurs en faveur de tels objectifs ».

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 9 juillet 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 529,42-0,36 %5 551,41
Dow Jones34 870,16+0,24 %30 409,56
Nasdaq14 701,92+0,43 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 687,93+0,24 %13 718,78
Footsie7 121,88-0,02 %6 460,52
Euro Stoxx 504 068,09-0,40 %3 552,64
Nikkei 22527 940,42-2,93 %27 444,17
Shanghai Composite3 524.82+0,18 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,053 %-0,039 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,291 %-0,056 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,351 %-0,091 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1868+0,02 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 810,120+1,13 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)75,460-1,15 %51,290

Le Coin des Epargnants : inflation ou pas inflation, that’s the question

Inflation, « Anne, ma sœur Anne, ne vois-tu rien venir ? »

Aux Etats-Unis, l’indice des dépenses de consommation personnelle des ménages, également appelé déflateur PCE, qui est l’indicateur privilégié de la Réserve fédérale américaine (Fed), est ressorti, en mai, conforme aux attentes des économistes, progressant de 3,9 % sur un an. Hors éléments volatils comme l’alimentation et l’énergie, il s’est élevé à 3,4 %, soit le rythme le plus rapide depuis le début des années 90. La statistique étant en ligne avec les attentes, elle n’a pas suscité de réaction particulière sur le marché obligataire, Le rendement de l’emprunt américain à 10 ans restant en-atout de 1,5 %.

Le prix du pétrole poursuit sa hausse. Le baril de Brent a dépassé cette semaine 75 dollars. En un an, il a augmenté de 89 %. Les répercussions pour les consommateurs commencent à poindre. Le 1er juillet, le tarif réglementé du gaz augmentera de 10 % en France. Le cours du pétrole est porté par une forte demande et par l’élection du Président iranien, Ebrahim Raïss, qui appartient au clan des conservateurs. Son arrivée à la présidence ne devrait pas faciliter la conclusion d’un accord avec les Etats-Unis ni le retour de l’Iran sur le marché pétrolier.

Sur le marché actions, les indices S&P500 et Nasdaq Composite poursuivent leur ascension sur des pics historiques. Le Dow Jones a gagné plus de 3,5 % en une semaine et le Nasdaq, plus de 2 %. Ils ont été dopés par l’accord du groupe bipartisan du Congrès sur le projet d’investissement de Joe Biden dans les infrastructures de 1 200 milliards de dollars. Le Président des États-Unis a dû faire des concessions, notamment sur son projet de relèvement des impôts des entreprises et des Américains les plus riches pour parvenir à un compromis qui a abouti à une réduction de l’ampleur du plan qui initialement devait porter sur 2 300 milliards de dollars.

Le marché américain a été également porté par le succès des banques américaines aux stress tests de la Réserve fédérale. Les 23 principales banques, dont les « Big Six » (Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, Morgan Stanley, JPMorgan Chase et Wells Fargo) ont résisté aux scénarios de crise élaborés par la Fed. Ces simulations portent notamment sur un crash des marchés américains, une forte baisse du PIB et un bouleversement du secteur de l’immobilier commercial. Selon les résultats de ces tests, les banques pourraient résister à des pertes de près de 500 milliards de dollars tout en respectant les exigences capitalistiques et prudentielles. Ce succès ouvre la voie à une reprise du versement des dividendes et des programmes de rachats d’actions.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 25 juin 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 622,87+0,82 %5 551,41
Dow Jones34 434,96+3,44 %30 409,56
Nasdaq14 362,28+2,37 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 607,97+1,04 %13 718,78
Footsie7 136,07+1,69 %6 460,52
Euro Stoxx 504 120,66+0,91 %3 552,64
Nikkei 22529 066,18+0,35 %27 444,17
Shanghai Composite3 607,56+1,18 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,196 %+0,033 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,156 %+0,046 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,529 %+0,072 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1934+0,55 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 777,010+0,33 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)76,070+3,54 %51,290

Le Coin des Epargnants du 12 juin 2021 : optimisme de rigueur

CAC 40, toujours plus haut !

Cette semaine, la Bourse de Paris a franchi la barre des 6600 points. Les indices « actions » ont été dopés par avec le maintien par les grandes banques centrales des politiques monétaires accommodantes malgré les craintes de remontée de l’inflation. Le CAC 40 a gagné 1,3 % en une semaine, terminant à 6 600,66 points, et fait mieux que le Dax allemand qui est resté stable. Si le Nasdaq a progressé faiblement cette semaine, en revanche, le Dow Jones enregistre un léger recul dans l’attente des décisions de la Réserve Fédérale.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans s’est stabilisé autour de 1,46 /1,47 %. Le taux de l’OAT à 10 ans français est passé en-dessous de 0,1 % vendredi 11 juin. Les investisseurs attendent les conclusions du prochain Conseil de politique monétaire de la Réserve fédérale qui doit se réunir mardi et mercredi prochains. Pour une majorité d’observateurs, les discussions sur un ralentissement des achats d’actifs ne devraient pas débuter sérieusement avant la fin du mois d’août et le symposium de politique monétaire de Jackson Hole.

La BCE en mode temporisation

Lors de sa réunion du jeudi 10 juin, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir son programme de soutien monétaire. Pour éviter une remontée trop de rapide des taux, la BCE avait annoncé en mars qu’elle allait effectuer ses achats de dettes à un rythme « significativement plus élevé », passant d’environ 17 milliards d’euros à 20 milliards d’euros par semaine. Elle a confirmé le 10 juin qu’elle conserverait ce rythme. Sa Présidente, Christine Lagarde, a reconnu que les vingt-cinq membres du conseil des gouverneurs ne sont pas tous d’accord. « Il y a eu un débat sur le rythme des achats. (…) Il y avait ici et là quelques opinions divergentes. ». Les représentants des Etats d’Europe du Nord s’inquiète d’une résurgence de l’inflation.

L’option prudente de la BCE est liée au caractère encore fragile de la reprise et de la levée progressive des restrictions sanitaires. La saison touristique demeure incertaine même si les premiers chiffres sont encourageants. Les déplacements internationaux sont toujours difficiles. Le rythme auquel les ménages dépenseront l’épargne qu’ils ont accumulée pendant la pandémie demeure un mystère.  Actuellement, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro reste 5,1 % en dessous de son niveau d’avant la crise. La BCE a retenu dans ce contexte une croissance de 4,6 % en 2021, contre une prévision de 4 % en mars. Pour 2022, elle mise sur 4,7 %. Toutefois, Christine Lagarde souligne que la zone euro n’en est pas au même point de la reprise que les Etats-Unis où la vaccination est plus avancée.

A propos de l’inflation qui atteint 2 %, la présidente de la BCE souligne qu’elle est passagère. Elle explique que les prix étaient en baisse il y a un an, en pleine pandémie, ce qui déforme la comparaison ; le coût de l’énergie, notamment du pétrole, ayant rapidement effacé leur recul. Par ailleurs, la fin de la baisse de la TVA entraîne un ressaut sur les prix dans ce pays. « L’inflation devrait baisser de nouveau au début de l’année prochaine », estime Christine Lagarde. La hausse des prix est également la conséquence des dysfonctionnements constaté en particulier au niveau de la production et des transports. Les ménages s’équipent en masse de matériel informatique, améliore leur logement et achètent des vélos, générant des goulets d’étranglement. Pour Christine Lagarde, ces goulets logistiques se résorberont d’ici la fin de l’année de 2021. La BCE prédit que l’inflation ne sera que de 1,9 % à la fin de l’année et de 1,5 % fin 2022. Par ailleurs, le Conseil des Gouverneurs a laissé inchangé les taux directeurs dont celui des dépôts à – 0,5 %.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 11 juin 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 600,66+1,30 %5 551,41
Dow Jones34 479,60-0,80 %30 409,56
Nasdaq14 069,42+1,85 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 693,27+0,00 %13 718,78
Footsie7 134,06+0,92 %6 460,52
Euro Stoxx 504 126,70+0,91 %3 552,64
Nikkei 22528 948,73+0,02 %27 444,17
Shanghai Composite3 589,75+0,53 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,093 %-0,057 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,2775 %+0,06 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,459 %-0,100 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,2095-0,58 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 877,685-0,72 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)4 126,70+1,35 %51,290

Rapport du COR 2021, un optimisme indéfectible

En 2020, selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), 338 milliards d’euros de pensions ont été versés à plus de 16 millions de retraités. Le système de retraite a enregistré un déficit de 18 milliards d’euros, ramené à 13 milliards d’euros après un transfert de 5 milliards d’euros issus du Fond de Réserve des Retraites. Ce déficit est inférieur aux prévisions du mois de juillet (-29 milliards d’euros) et de novembre                        (-25 milliards d’euros). Ce moindre déficit est imputable à la reprise de l’activité intervenue à compter du troisième trimestre 2020. Pour 2021, le COR évalue le déficit entre 7 et 10 milliards d’euros, soit 0,3 % à 0,4 % du PIB.

Selon le COR, le besoin de financement du système de retraite pour les vingt-cinq prochaines années, en moyenne annuelle, serait compris entre zéro et 0,6 point de PIB (autour de 14 milliards d’euros avec pour référence le PIB 2019), pour une croissance des revenus d’activité de 1,3 % sur le long terme. Le COR a révisé à la baisse le taux de fécondité en retenant un taux de 1,83 enfant par femme. Les gains d’espérance de vie à 65 ans ont été réduits, ce qui améliore les résultats du système retraite sur longue période. En revanche, avec une diminution du solde migratoire, la croissance de la population se ralentira plus vite que prévu. Le nombre de personnes actives progresserait de 46 000 par an entre 2021 et 2040, contre +173 000 entre 1990 et 2005. À partir de 2040, la population active baisserait de 40 000 par an jusqu’en 2070. Cette diminution de la population active pourrait être compensée par une augmentation du taux d’emploi qui est bien plus faible en France que chez nos partenaires. Cela suppose une forte augmentation de l’emploi des seniors. Selon le COR, le taux d’emploi des seniors de 60 à 64 ans devrait passer de 35,5 à 63 % de 2021 à 2040. Le COR estime toujours que la croissance sur longue période devrait se situer autour de 1,3 %, sachant que de 2011 à 2021, le taux moyen a été de 0,7 %. Le taux de chômage cible reste fixé à 7 %. Le nombre de cotisants par rapport à celui des retraités devrait quant à lui passer de 1,7 à 1,3 de 2019 à 2070. Les retraités seront, dans cinquante ans, 23 millions contre 16,4 millions en 2019.

Après avoir atteint 14,7 % du PIB, le poids des dépenses de retraite baisserait à 13,7 % du PIB d’ici 2025, contre 14 % prévu en juillet dernier. Le niveau serait proche de celui qui avait été projeté avant la crise sanitaire. Le Conseil d’Orientation des Retraites estime que les dépenses progresseront moins vite en raison de moindres gains d’espérance de vie. En 2070, pour les femmes, l’espérance de vie à 65 ans ne serait plus de 24,2 ans, mais de 23,7 ans. Pour les hommes, elle serait ramenée de 20,5 à 20 ans. Par ailleurs, l’accroissement de mortalité de 9 % en 2020 a légèrement réduit les dépenses. Les prévisions de croissance pour les prochaines années sont revues à la hausse, ce qui induit un surcroît de recettes. Le PIB devrait augmenter de 5 % en 2021 de 4 % en 2022, de 2,3 % en 2023 et de 1,6 % en 2024.vÀ long terme, le solde du système de retraite varierait entre +2,1 % et -0,7 % du PIB en 2070. Pour équilibrer le système de retraite, le COR estime que l’âge effectif de départ à la retraite devrait atteindre 64 ans en 2030, contre 62,2 ans en 2019. Les deux autres moyens seraient de diminuer les pensions de 2,2 % par rapport à leur évolution normale ou d’augmenter les cotisations de 1,4 point.

Selon le COR, la pension moyenne brute de l’ensemble des retraités passerait de 50,1 % à moins de 35 % du revenu moyen d’activité de 2019 à 2070. Entre les générations des années 1950 et celles des années 1980, le taux de remplacement net à la liquidation baisserait de 10 points pour les salariés non-cadres. Pour les cadres, la baisse serait encore plus marquée.

En 2018, le niveau de vie médian des retraités était de 1 828 euros par mois et par unité de consommation. Un retraité sur dix dispose d’un niveau de vie inférieur à 1 103 euros quand un sur dix a un niveau de vie supérieur à 3 170 euros. Pour ces derniers, les revenus du patrimoine représentent 21 % de leurs revenus contre 14 % pour l’ensemble des retraités. Depuis 2014, le pouvoir d’achat des pensions est en baisse et, depuis 2017, le niveau de vie des retraités s’érode.

Si en 2014, le niveau de vie des retraités était de 7 points supérieur à celui de la moyenne de la population, l’écart n’est plus que de 2 points en 2020 bien que les pensions n’aient pas été touchées par la crise sanitaire. Le niveau de vie relatif des retraités s’établirait entre 90,2 et 94,6 % en 2040 et entre 77,2 % et 86 % en 2070.

Le Conseil d’Orientation des Retraites est fidèle à sa ligne de conduite en vertu de laquelle, sur longue période, rien n’est dramatique. Il retient des hypothèses économiques et démographiques plutôt optimistes. S’il ne nie pas les conséquences à court terme de la crise sanitaire, ses effets à long terme seraient mesurés. Le déficit de 18 milliards d’euros devrait néanmoins perdurer même s’il est amené à se réduire. À la lecture de ce rapport, le Gouvernement peut tout à la fois justifier le report d’une réforme paramétrique et, inversement, défendre la nécessité d’en faire une. Compte tenu du contexte économique et politique, il devrait faire passer quelques mesures en faveur des retraités les plus modestes dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022.

Suivez le cercle

recevez notre newsletter

le cercle en réseau

contact@cercledelepargne.com