Jeudi 11 janvier, sur France 2, Christine Lagarde, la Présidente de la Banque Centrale européenne, a déclaré que « sauf chocs supplémentaires, les taux ne vont pas continuer à augmenter ». Cette phrase a été reçue cinq sur cinq par les investisseurs, ce qui a amené une détente sur les taux obligataires de long terme. Elle a, en outre, précisé que « si nous gagnons la bataille contre l’inflation, c’est-à-dire si nous avons la certitude que l’inflation sera bien à 2 %, alors les taux commenceront à baisser ». En revanche, elle n’a pas fixé de calendrier. De son côté, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a tenu à tempérer les propos de la Présidente de la BCE, vendredi 12 janvier, en soulignant que « la baisse des taux n’est pas un sujet à court terme ».
Aux Etats-Unis, les prix à la production ont diminué de 0,1 % en décembre, comme le mois précédent. En rythme annuel, la hausse s’est accélérée mais moins que prévu, à 1 % contre 0,8 % auparavant et 1,3 % attendu. Le taux d’inflation du mois de décembre a légèrement déçu les investisseurs. Il s’est élevé sur le mois à 0,3 %, contre 0,2 % espéré. Sur un an, cet indicateur progresse de 3,4 % contre 3,2 % de consensus. Hors alimentation et énergie, l’indice des prix à la consommation de décembre progresse de 0,3 % par rapport au mois précédent, en ligne avec les anticipations de marché, et de 3,9 % sur un an. Un mois plus tôt, l’indice des prix à la consommation avait progressé de 0,1 % par rapport au mois antérieur et de 3,1 % sur un an (+0,3 % et +4 % hors alimentation et énergie). Malgré cette légère hausse, les investisseurs considèrent toujours qu’une baisse des taux directeurs est probable au mois de mars. Jeudi 11 janvier, la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré : « je pense que mars est probablement trop tôt […], parce que je pense que nous avons besoin de voir plus de preuves que l’inflation diminue assez pour revenir à l’objectif de 2% ». Le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, a, de son côté, indiqué qu’il ne souhaitait pas « préjuger » d’une décision concernant le mois de mars. Si les prochaines statistiques sur les prix confirment que la cible des 2 % est atteignable, il est imaginable qu’une baisse intervienne en mars.
Depuis de nombreuses années, les valeurs nippones étaient orientées à la baisse dans un contexte de déflation. Or, depuis 2023, la bourse de Tokyo connaît une forte progression au point que son l’indice Nikkei a atteint le 10 janvier son plus haut niveau depuis près de 34 ans. Les actions des entreprises technologiques japonaises ont emboité le pas de leurs homologues américaines. Elles bénéficient en outre de la faiblesse du yen qui stimulent les exportateurs. Cette augmentation des valeurs japonaises incite les investisseurs à s’y intéresser, ce qui la renforce. Cette semaine, hormis, en Chine, les indices actions ont progressé. Le Nasdaq, l’indice technologique américain a gagné plus de 3 % en une semaine ; l’indice japonais Nikkei a augmenté de son côté de plus de 6 %.
Sur le marché du pétrole, les frappes conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni contre des cibles liées aux rebelles houthis au Yémen ont provoqué une hausse du cours du Brent qui a dépassé brièvement les 80 dollars le baril.
Résultats 12 jan. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 457,76 | +0,67 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 37 592,98 | +0,29 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 4 783,83 | +1,78 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 14 972,76 | +3,17 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 679,74 | +0,63 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 626,56 | -0,50 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 480,02 | +0,37 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 35 577,11 | +6,55 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 881,98 | -1,61 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
OAT France à 10 ans | +2,670 % | -0,025 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,143 % | -0,031 pt | +2,023% | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,940 % | -0,109 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0972 | +0,26 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 054,45 | +0,73 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,48 | +0,84 % | 77,13 | 84,08 |
Cercle de l’Épargne
Selon la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement déposés par les particuliers est passé de 220 836 en 2012 à 113 082 en 2022. Le nombre maximum de dossiers déposés a été atteint après la crise financière de 2008 avec 230 935 en 2014. Depuis, il est en baisse continue. Il est passé en-dessous des 200 000 en 2016, pour atteindre un point bas en 2020 durant la crise sanitaire (108 748).
Des facteurs économiques expliquent cette diminution comme la réduction du chômage et les mesures d’aide aux ménages. Des facteurs juridiques ont également joué. La loi Lagarde du 1er juillet 2010 a permis une meilleure régulation de la distribution des crédits avec notamment l’obligation pour les établissements financiers d’évaluer préalablement la solvabilité de l’emprunteur. Par ailleurs, la Banque de France a désormais la possibilité, dans le cadre des commissions de surendettement, d’effacer totalement ou partiellement des dettes pour les situations les plus compromises. Cette possibilité concerne près d’un tiers des dossiers déposés.
La Banque de France s’attend, cependant, à une augmentation des dépôts de dossiers de surendettement en 2023. Sur les onze premiers mois de l’année, elle a déjà recensé 112 087 dossiers de surendettement.
En 2023, selon le GIE Immostat 11,6 milliards d’euros ont été engagés par des investisseurs en immobilier d’entreprise en France (bureaux, commerces, locaux d’activité et entrepôts). Par rapport à 2022, ce montant est en recul de 57 %. En Île-de-France, l’investissement s’est élevé à 6,8 milliards d’euros, soit un niveau comparable à celui de 2009. Ce chiffre aurait été plus faible sans les opérations menées par Kering et LVMH ou Stellantis.
La demande placée de bureaux – location et vente à l’occupant – s’élève à 1,932 million m² en 2023. En recul de 17 % par rapport à 2022, ce chiffre inférieur de 12 % à la moyenne décennale selon le GIE. La situation diffère d’une région ou d’une ville à une autre. Paris ou plutôt quelques arrondissements résistent bien du fait d’un manque de surfaces répondant aux dernières normes environnementales et technologiques. À La Défense, la demande placée affiche une baisse de 33 % par rapport à 2022 avec 133 500 m² commercialisés, un chiffre inférieur de 28 % à la moyenne décennale. Ce sont principalement les opérations de grande surface (plus de 10 000 m²) qui ont été touchées. Le marché des petites surfaces, autour de 1 000 m² est resté dynamique. La première couronne nord de la Région parisienne dont l’offre de bureaux avait augmenté ces dernières années a dû faire face à une forte baisse de la demande placée (-50 % par rapport à la demande moyenne de ces dix dernières années). La baisse des loyers à La Défense et dans certains quartiers de Paris dissuade les entreprises de franchir le périphérique.
En 2023, 13 grandes opérations ont malgré tout été conclues. La plus importante a concerné le constructeur automobile, Stellantis qui a notamment signé pour environ 39 000 m2 à Poissy dans les Yvelines. Poissy, après avoir accueilli le centre d’entrainement du PSG enregistre un nouvel essor après des années marquées par la fermeture de nombreuses usines. Parmi les autres grandes opérations de bureaux, il faut citer Thalès pour 33 500 m2 à Meudon-la-Forêt, dans les Hauts-de-Seine et Publicis pour 27 000 m2 dans le 17e arrondissement de Paris.
Le développement du télétravail devrait dans les prochaines années influer sur le comportement des entreprises en matière de bureaux au fur à mesure du renouvellement des baux. Les grandes entreprises pourraient privilégier des espaces moins grands mais bien reliés aux réseaux de transports publics et bien équipés. Les critères environnementaux seront de plus en plus prégnants. L’immobilier de bureaux et commerces est un marché cyclique qui dépend de l’évolution – rarement linéaire – de l’offre et d’une demande qui fluctue en fonction des perspectives de croissance et des besoins des entreprises. L’offre a eu tendance à progresser ces dernières années avec la multiplication des espaces de bureaux et de commerce en périphérie des grandes agglomérations. La réalisation du réseau des lignes de métro du Grand Paris a généré de nombreuses opérations. Depuis 2021, la montée en puissance du dispositif « zéro artificialisation nette » (ZAN) pèse sur le marché en limitant les possibilités de construction de nouveaux bureaux ou centres commerciaux, et pourrait le toucher plus encore dans les prochaines années.
2023 : année faste pour les actions
Les années se suivent mas ne se ressemblent pas sur les marchés financiers. Après la baisse en 2022, les indices « actions » ont enregistré en 2023, une forte hausse, les indices chinois faisant exceptions.
Au cours du mois de décembre, plusieurs grands indices ont battu leur record historique : le CAC 40, le DAX allemand, le Dow Jones, le Nasdaq 100. Le CAC 40 a, de son côté, établi un nouveau record de clôture à 7 596,91 points le 15 décembre dernier. En séance, l’indice parisien a dépassé les 7 650 points le 14 décembre dernier. Sur l’ensemble de l’année 2023, le CAC40 a gagné 16,5 %, ce qui constitue sa 3e meilleure performance annuelle. Le Nasdaq a connu sa meilleure années depuis 1999, en pleine bulle Internet, l’intelligence artificielle ayant attiré de nombreux investisseurs. Le Nasdaq Composite a ainsi progressé de plus de 40 % en un an. Après des années de vaches maigres, l’indice japonais, Nikkei, a enregistré un gain de 28 %.
Les marchés « actions » ont ainsi effacé la contreperformance de 2022 provoquée par la guerre en Ukraine, la vague inflationniste et le durcissement des politiques monétaires. En 2023, les investisseurs ont salué la bonne tenue de l’économie américaine et le processus de désinflation. Ils ont anticipé la future baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales.
Après avoir dépassé les 10 % en rythme annualisé durant l’automne 2022, l’inflation est revenue, au mois de novembre, à 2,4 % en zone euro. Aux États-Unis, la hausse des prix à la consommation atteint 3,1 % en novembre, loin de son pic de plus de 9 % en 2022, pic inédit depuis les années 1980.
La vitalité de l’économie américaine a favorablement étonné les investisseurs. Le taux de croissance a atteint près de 5 % en rythme annualisé au troisième trimestre. L’économie de la première puissance mondiale a été portée par la consommation des ménages, qui n’ont pas hésité à puiser dans leur épargne de précaution accumulée durant la crise sanitaire. Elle a été également soutenue par les dépenses de l’État fédéral. Le déficit public devrait, en effet, dépasser en 2023, 7 % du PIB selon le Congressional Budget Office. La conséquence a été le maintien d’un faible taux de chômage malgré le durcissement de la politique monétaire.
La progression des indices « actions » est également la conséquence de la bonne tenue des résultats des entreprises. Elles ont réussi à préserver leurs marges malgré l’accumulation des chocs (ruptures des chaînes d’approvisionnement, inflation, embargos, etc.). Les entreprises ont répercuté, sur leurs prix, l’augmentation de leurs coûts ce qui leur a permis de sauvegarder leurs profits.
La Chine fait exception. L’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 3 % en 2023. Il s’agit de la troisième année de recul consécutif. L’indice CSI 300 des Bourses de Shanghai et de Shenzhen, lancé en 2003. Il affiche des pertes de plus de 40 % par rapport à son record de février 2021. La crise immobilière a incité les investisseurs internationaux à limiter leurs achats d’actions chinoises. Les deux promoteurs Evergrande et Country Garden, en difficulté financière, ont joué leur rôle d’épouvantail. Le marché indien a tiré profit du repli de celui de la Chine. La capitalisation boursière des marchés indiens rivalise désormais avec celle de Hong Kong.
L’intelligence artificielle sur le toit du monde
Après avoir subi, en 2022, le contrecoup de leur forte croissance des années Covid, les valeurs technologiques ont enregistré des augmentations impressionnantes en 2023. Les actions d’Apple, Microsoft, Alphabet (ex-Google), Amazon, Nvidia, Meta (ex-Facebook) et Tesla ont contribué à la hausse des indices newyorkais. Ces valeurs pèsent davantage dans l’indice global MSCI ACWI, qui regroupe 85 % des marchés mondiaux en valeur, que toutes les sociétés françaises, japonaises, britanniques et chinoises réunies. La capitalisation d’Apple, 3 000 milliards de dollars, est désormais équivalente à celle de toutes les sociétés cotées à Paris. L’action de Nvidia a gagné près de 240 % en un an. Cette société développe des microprocesseurs indispensables pour les applications d’intelligence artificielle. En Europe, le secteur de la santé a animé les marchés. Le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk a détrôné LVMH en tant que première valeur européenne grâce à ses coupe-faim de nouvelle génération. Le cours de son action a augmenté de près de 50 % en un an portant la valorisation de cette société à plus de 470 milliards de dollars.
La perspective d’une baisse des taux directeurs d’ici la fin du premier semestre a abouti à une détente sur les taux d’intérêt des obligations souveraines, taux qui ont fini l’année à un niveau inférieur à celui de l’année 2022.
L’or a prouvé son rôle de valeur refuge en s’appréciant de plus de 13 % en 2023. Le cours du métal précieux a été dopé par les achats des banques centrales des pays émergents dont la Chine et la Russie dans le cadre d’un processus de dédollarisation.
L’euro après avoir flirté en 2022 avec la parité au dollar s’est apprécié en 2023. Il a regagné plus de 3 % par rapport à la devise américaine.
La forte progression des indices « actions » s’est construite sur des anticipations de baisses des taux directeurs, baisses censées intervenir d’ici la fin du premier semestre. Ils ont ainsi intégré par avance les gains de ces baisses. Par ailleurs, les prévisions des investisseurs pourraient être contredites par un léger rebond de l’inflation au printemps. La hausse des coûts salariaux pourrait provoquer celle des prix à la consommation. Par ailleurs, la multiplication des tensions au Proche Orient pourrait amener une augmentation du cours de l’énergie. L’accélération attendue de la croissance en 2023 en particulier pour la zone reste sujette à caution compte tenu des difficultés de l’Allemagne dont l’économie est handicapée par les coûts élevés de l’énergie et par le ralentissement du commerce international.
L’Amérique du Nord a devancé, en 2023, l’OPEP pour la production de gaz et de pétrole. Les États-Unis ont représenté 16 % de la production mondiale de pétrole brut en 2023, contre 11 % en 2017. En raison des accords de régulation décidés dans le cadre de l’OPEP+, les parts de marché de l’Arabie Saoudite ont baissé à 11 %. Celles de la Russie sont restées relativement stables autour de 13 %.
Les États-Unis ont accru leur production en 2023 de près d’un million de barils par rapport à 2022, soit une hausse de plus de 8 %, pour dépasser les 13 millions de barils par jour en cette fin d’année. Le Canada a produit 4,9 millions de barils par jour, contre 2 millions de barils par jour il y a vingt ans. Les sables bitumineux ont permis au Canada de devenir le quatrième producteur mondial, et le premier fournisseur étranger de pétrole aux États-Unis. Les deux pays sont interdépendants concernant le pétrole. Les États-Unis en importent, en effet, deux fois plus du Canada qu’il y a quinze ans (3,9 millions de barils par jour, contre 1,9). Ces importations alimentent les raffineries équipées pour traiter le pétrole lourd. Elles représentent 60 % des importations de pétrole brut américaines.
En 2024, la production américaine de pétrole devrait continuer à augmenter. Les experts prévoient une hausse de 4 % soit 0,45 million de barils jour supplémentaires. Pour le gaz, la croissance de la production devrait se ralentir. En 2024, elle devrait être de 1 % après +4 % en 2023. La production de gaz naturel a atteint 2,9 milliards de mètre cube en 2023. La progression en 2024 est attendue essentiellement au second semestre avec la mise en service des pipelines et le démarrage des installations de GNL en 2025.
Un marché du gaz assagi mais toujours tendu
Le marché du gaz s’est normalisé en 2023. L’indice TTF des prix du gaz servant de référence au marché européen a diminué de 60 % en 2023 en passant de près de 85 euros le mégawattheure à moins de 35 euros, son niveau d’il y a deux ans. Ce niveau est supérieur à celui d’avant la crise sanitaire mais il est sans comparaison avec celui atteint en août 2022 (300 euros) quand la Russie a cessé d’approvisionner l’Europe par gazoduc.
La normalisation des prix est liée au fait que les réserves des États européens sont importantes et qu’ils peuvent compter sur le gaz naturel liquéfié américain. Au 13 décembre, les réserves de gaz européens étaient remplies à près de 90 %. L’Espagne disposait encore de 97 % de ses réserves, le Portugal de 99,5 %, l’Allemagne de 91 % et la France de 89 %. Les stocks sont supérieurs à ceux de l’année 2022.
Compte tenu des stocks et de l’évolution de la consommation, les prix à terme sont stables jusqu’à l’été 2024, ce qui témoigne d’une absence de tensions. La baisse de la consommation de gaz observée l’hiver dernier en Europe se poursuit. Sur la période allant du 1er août au 10 décembre, celle de la France a diminué de 22 % par rapport à la même période en 2018, selon les données de GRTGaz. Chez les grands industriels, la réduction atteint même 24,3 %.
Les États-Unis sont devenus le principal fournisseur de gaz de l’Europe. Leurs exportations sont en forte hausse. Ces dernières ont, sur les six premiers mois de l’année 2023, atteint 577 millions de mètres cubes par jour en moyenne. Le poids des États-Unis devrait s’accroître dans les prochains mois avec la mise en service de nouveaux terminaux de liquéfaction au Texas et en Louisiane. L’Europe est le premier client du gaz américain en absorbant 68 % des exportations américaines. L’Europe continue néanmoins de dépendre de la Russie pour 15 % de ses importations.
Le moindre incident sur le marché du gaz peut entraîner des conséquences rapides sur les prix. Des grèves dans des ports ou un problème sur un gazoduc comme ce fut le cas sur celui qui relie la Finlande à l’Estonie ont prouvé la volatilité du marché. Par ailleurs, la demande en gaz reste élevée car cette énergie est de plus en plus utilisée. Moins émetteur de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel dans le cadre de la production d’électricité, le gaz demeure un hydrocarbure très convoité.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 29 déc. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 543,18 | -0,46 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 37 689,54 | +0,79 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 769,83 | +0,39 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq Composite | 15 011,35 | +0,31 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 751.64 | +0,27 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 733,24 | +0,46 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 518,28 | +0,08 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 464,17 | +0,89 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 974,93 | +2,06 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +2,558 % | +0,077 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,023% | +0,044 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,866 % | -0,056 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1060 | +0,43 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 066,67 | +0,51 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 77,13 | -2,64 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Avec la normalisation de la situation sur le front de l’inflation, la Banque de France a annoncé le retour de la fixation trimestrielle des taux de l’usure. Depuis le début de l’année 2023, les taux étaient révisés chaque mois afin d’éviter que par le jeu de la hausse des taux, un nombre important de ménages ne puissent pas accéder au crédit. Entre janvier et décembre 2023, le taux d’usure, au-dessus duquel un établissement financier ne peut pas prêter, est passé de 3,57 % à 6,29 % pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus.
Les investisseurs étrangers détenaient, selon la Banque de France, au 31 décembre 2022, 40,3 % de la capitalisation des entreprises du CAC40, contre 40,4 % fin 2021. Ces 40,3 % représentent 770 milliards d’euros sur un total de 1 911 milliards, Entre 2013 et 2020, la part des non-résidents était passée de 48 à 39,5 %.
Les non-résidents sont majoritaires au capital d’environ un tiers des sociétés du CAC 40 (12 sur 35). 15 groupes du CAC 40 sont détenus à hauteur de 30 à 50 % par des investisseurs étrangers et 8 le sont à moins de 30 %. Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger, ne sont pas retenus dans le champ de l’étude.
Les étrangers sont en revanche moins intéressés par les sociétés françaises cotées ne faisant pas partie du CAC 40. Leur part au capital est passée de 28,8 % fin 2021 à 26 % fin 2022. Les investisseurs étrangers procèdent davantage, de manière générale, à des investissements de portefeuille (pour 91,4 %) qu’à des investissements en direct (8,6 % au total).
Au total, sur l’ensemble des actions françaises cotées par Euronext Paris, le taux de détention des non-résidents a baissé de 0,6 point pour s’établir à 36,7 % fin 2022. Cette présence reste faible par rapport aux autres pays. En Allemagne et en Espagne, les non-résidents possèdent 52 % du capital des sociétés cotées. Ce taux est de 85 % aux Pays-Bas.
En 2022, les investisseurs étrangers ont été vendeurs nets d’actions françaises du CAC 40. Les flux nets se sont établis à -2,4 milliards d’euros. Leurs cessions de titres ont surtout concerné des valeurs du secteur de la finance ou de l’immobilier. Dans une moindre mesure, les étrangers ont aussi vendu des actions du secteur des biens et des services de la consommation. Ils ont, en revanche, acheté des titres d’entreprises appartenant aux secteurs de l’industrie et de l’énergie.
Si la poids des non-résidents dans le CAC 40 est restée quasi stable en 2022 malgré ces ventes nettes de titres, cela est en partie la conséquence de la baisse de la capitalisation boursière en 2022. Celle-ci était passée de 2 139 à 1 911 milliards d’euros.
Le CAC40 enregistre une nouvelle hausse hebdomadaire lui permettant de dépasser les 7500 points sans battre son record atteint lors la séance du 24 avril dernier à 7 581,26 points. Tous les grandes indices européens « actions » étaient orientés à la hausse cette semaine. Aux Etats-Unis, les indices sont restés stables.
Les résultats américains de l’emploi rassurants
En novembre, la première économie mondiale a créé plus d’emplois que prévu 199 000 contre 185 000 attendu et 150.000 un mois plus tôt mais cette progression est la conséquence de la fin des grèves dans l’automobile et du syndicat des acteurs. Sans cet événement, les créations se seraient élevées à 152 000. L’augmentation du salaire horaire moyen s’est accélérée à 0,4 % après 0,2 % mais s’est stabilisée sur un an à 4 %, comme attendu, tandis que le taux de chômage a reculé de 0,2 point à 3,7 %. Les investisseurs estiment que l’inflation est sur la voie de la normalisation aux Etats-Unis qui pourraient connaître dans les prochains mois une légère récession. Près de la moitié d’entre eux considèrent que la Fed abaissera ses taux d’un quart de point en mars. Autre point de satisfaction qui pousse les actions à la hausse, la confiance du consommateur américain s’est améliorée, l’indice préliminaire établi par l’Université du Michigan remontant à 69,4 points, les ménages ayant fortement réduit leurs prévisions d’inflation pour l’année à venir. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est tombée à 3,1 %, au plus bas depuis mars 2021, contre 4,5 % en novembre.
Dans ce contexte, les investisseurs prévoient un statu quo en matière de taux directeurs, que ce soit pour la FED ou la BCE à l’occasion de la prochaine réunion de leur comité de politique monétaire. La probabilité d’une baisse pour la FED au printemps 2024 est de 45 %. Pour la BCE, des réductions de taux directeurs sont également pronostiquées l’année prochaine.
Le pétrole en roue libre
Le cours du baril de pétrole Brent a terminé la semaine en-dessous de 80 dollars et se situe à son niveau le plus bas depuis le mois de juillet dernier. Le niveau élevé des stocks américains et les décisions ambigües de la réunion de l’OPEP conduisent à une baisse des cours. Les acteurs du marché ne croit pas aux effets de la nouvelle réduction de la production en raison de la désolidarisation de certains producteurs du processus de régulation. Dans un contexte de ralentissement économique, la demande reste, par ailleurs, relativement atone.
La Chine toujours en proie avec la crise immobilière
Le 5 décembre dernier, l’agence de notation Moody’s a abaissé de « stable » à « négatif » la perspective de la note de la Chine. L’agence dénonce la hausse de la dette des collectivités locales et l’aggravation de la crise du secteur immobilier. En réponse à la décision de Moody’s, le gouvernement chinois a souligné que la croissance de l’économie devrait s’accélérer dans les prochains mois que les risques liés à l’immobilier et à la dette locale sont contrôlables. La situation des groupes Evergrande et Country Garden demeure problématique. Leurs ventes ont reculé de moitié par rapport à l’an dernier sur les trois premiers trimestres 2023. Cinq des plus grands groupes de promotion immobilière font quais défaut sur leur dette. La dette des collectivités locales atteint 92 000 milliards de yuans (11 900 milliards d’euros). Pour endiguer le ralentissement économique, les autorités de Pékin ont lancé une émission d’obligation de plus de 1 000 milliards de yuans. Le déficit budgétaire a été porté en 2023 à 3,8 % du PIB, contre 3 % initialement. Moody’s a indiqué que la croissance chinoise devrait être de 4 % en 2024 et 2025 et ne pas dépasser 3,8 % les années suivantes.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 8 déc. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 528,21 | +2,41 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 36 247,87 | -0,08 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 604,37 | +0,16 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 403,97 | +0,68 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 748,19 | +1,90 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 553,09 | +0,56 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 523,22 | +2,29 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 307,86 | -3,36 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 969,56 | -2,05 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +2,821 % | -0,107 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,270 % | -0,096 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,252 % | -0,005 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0754 | -1,00 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 004,95 | -2,90 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 75,77 | -4,60 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Le Cac 40 a terminé la semaine à 7 292,80 points avec un gain hebdomadaire de 0,81 % après avoir progressé de 2,7 % la semaine dernière. Il est revenu à 4 % de son record historique de 7 581,26 points atteint au cours de la séance du 24 avril dernier.
Les investisseurs ont été rassurés par la baisse de l’inflation aux Etats-Unis. Autre bonne nouvelle, l’indice PMI composite américain, qui mesure l’activité dans les services et l’industrie, est ressorti légèrement au-dessus des attentes, à 50,7 points pour le mois de novembre, comme en octobre, quand les économistes tablaient sur un niveau de 50,4 points. En Europe, les investisseurs ont pris acte de la confirmation de la baisse de 0,1 % de l’économie allemande, selon les chiffres définitifs de l’Office fédéral de la statistique, au troisième trimestre par rapport au deuxième. Pour l’année, le PIB est désormais attendu en diminution de 0,4 % contre -0,3% estimé initialement. De nombreux facteurs jouent contre la croissance en Allemagne : la hausse des taux d’intérêt, les tensions commerciales avec la Chine, le prix élevé de l’énergie, la faiblesse de l’investissement. Les perspectives de rebond à court terme sont faibles. Même si le climat des affaires s’est amélioré outre-Rhin, en novembre, avec un indice Ifo à 87,3 points après 86,9 en octobre, il reste en deçà des attentes des économistes, qui avaient prévu 87,5 points.
Les rendements des obligations souveraines sont en hausse, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Les investisseurs s’attendent à la poursuite de l’endettement en Europe pour les prochaines années
La réduction de la production de pétrole décidée par les pays de l’OPEP + (13 pays membres de l’OPEP et 10 autres Etats pétroliers dont la Russie) n’arrive pas à endiguer la baisse des cours provoquée par l’atonie de la croissance de l’économie mondiale. Les Etats membres de l’organisation peinent à trouver un nouvel accord de diminution des quotas. Lors des précédents accords, plusieurs pays africains comme le Nigeria, l’Angola ou la Guinée Équatoriale ainsi que la Russie, avaient accepté de réduire leurs quotas, aux côtés de l’Arabie saoudite. Ces pays s’opposent à de nouvelles réductions qui pèsent sur leurs finances publiques, la perte de production n’étant pas intégralement compensée par l’effet prix. L’Arabie Saoudite est ainsi de plus en plus isolée même si elle peut compter sur le soutien des Émirats arabes unis, du Koweït et de l’Irak. Comme elle l’a fait à plusieurs reprises dans le passé, l’Arabie Saoudite menace ses partenaires de ne plus respecter ses quotas, ce qui entraînerait une forte chute des prix mettant en danger les autres producteurs.
La guerre au Proche Orient n’a pas eu de conséquence sur le prix du pétrole qui a perdu 15 % de la mi-octobre à la mi-novembre. L’absence d’extension du conflit à l’Iran a rassuré les marchés. La demande reste faible quand l’offre augmente du fait des Etats-Unis. La production de cette dernière a dépassé, en novembre, son précédent record de 2019. Par ailleurs, toujours outre-Atlantique, les stocks stratégiques sont en cours de reconstitution ce qui pèse sur les prix du pétrole. L’Institut américain du pétrole a indiqué que les réserves avaient augmenté de 9,05 millions de barils la semaine dernière.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 24 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 292,80 | +0,81 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 35 390,15 | +1,27 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 559,34 | +1,13 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 250,85 | +0,97 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 029,49 | +0,69 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 488,20 | -0,21 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 372,10 | +0,70 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 625,53 | +0,12 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 040,97 | -0,44 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,197 % | +0,044 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,643 % | +0,055 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,483 % | +0,026 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0934 | +0,30 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 999,93 | +0,93 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 81,56 | +1,89 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, en effet, pas une seule collecte positive n’a été enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).
Le résultat du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.
Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.
La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.
Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation
Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier trimestre plus porté à l’épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser davantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.
La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.
Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.
Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.
Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP.
Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Selon la Banque de France, le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, quand le nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.
Les députés avaient adopté lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2024 un amendement permettant le fléchage des ressources du Livret A vers l’industrie de la défense. Cet amendement reprenait un article de la loi de programmation militaire de ce printemps, article qui avait été annulé par le Conseil Constitutionnel car il était sans objet avec le reste de la loi. Le gouvernement a accepté son intégration dans la loi de finances en le faisant valider par le 49-3 malgré les réticences de Bercy. Or, jeudi 23 novembre à France Info, le Ministre de l’Economie a fait part de son opposition à cette mesure rappelant que le Livret A doit avant tout servir au financement du logement social. Il a indiqué qu’il était favorable à un produit d’épargne dédié à la défense. Sa position intervient au moment où le Sénat examine le projet de loi de finances, ce qui laisse présager un amendement de suppression de cette mesure. Le Ministère de l’Economie est hostile à la multiplication des fléchages du Livret A qui complique la gestion de ce produit. Un financement par le Livret A aboutirait à accroître la sphère du crédit administré au profit d’un secteur concurrentiel. Cette mesure pourrait contrevenir au droit européen sachant que l’industrie de la défense française est fortement exportatrice.
Avec la décrue de l’inflation aux Etats-Unis comme en Europe, les investisseurs ont renoué avec l’optimisme depuis le début du mois de novembre, conduisant à la hausse des valeurs boursières. Le CAC 40 a ainsi gagné plus de 2,5 % en une semaine. Depuis le 1er janvier, la hausse atteint près de 12 %. Cette semaine, l’indice allemand Daxx a progressé de 4,5 %. De son côté, le Nasdaq a augmenté de près de 35 % depuis le début d’année.
Le recul de l’inflation aux Etats-Unis se conjugue avec la hausse des inscriptions au chômage et la baisse de la production industrielle, plus importante que prévue, preuve que le durcissement de la politique monétaire porte ses fruits. La baisse de la production aux Etats-Unis doit être néanmoins relativisée car elle est principalement la conséquence de la grève dans l’automobile. Toujours outre-Atlantique, les mises en chantier de logements ont augmenté de 1,35 à 1,37 million en rythme annualisé. Le nombre de permis de construire a progressé de 1,1% à 1,49 million quand le consensus Bloomberg tablait sur une baisse de 1,4 %. L’immobilier résiste contre vent et marée aux Etats-Unis malgré des taux hypothécaires atteignant les 7 %.
En Europe, les ventes au détail britanniques ont reculé de 0,3 % quand le consensus Bloomberg anticipait un léger rebond.
Pour la zone euro, Le taux d’inflation est revenu à son plus faible niveau de ces deux dernières années à 2,9 % en rythme annuel contre 4,3 % en septembre. Hors énergie, alimentation, alcool et tabac, les prix à la consommation progressent de 4,2 %, contre 4,5 % en septembre, toujours en rythme annuel. Pour la première fois, les marchés monétaires intègrent une baisse de taux de la BCE de 1 % en 2024, alors qu’une diminution de 75 points de base était anticipée il y a deux mois. Les investisseurs anticipent une baisse assez rapide des taux contrairement aux propos tenus par les banquiers centraux. Dans ce contexte, les taux des obligations d’Etat étaient orientés à la baisse cette semaine de part et d’autre de l’Atlantique.
Un pétrole en recul
Avec le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, les cours du pétrole demeurent orientés à la baisse pour la quatrième semaine consécutive. En un mois, le baril de Brent a perdu plus de 12 %. Les inquiétudes liées à la guerre entre Israël et le Hamas ont été oubliées. La perspective d’un marché où l’offre surpasse la demande est de plus en plus admise. Dans ce contexte, la réunion de l’OPEP du 26 novembre prochain devrait aboutir à la reconduction de l’accord de régulation de la production voire à son durcissement. L’effort de diminution de la production est avant tout réalisé par l’Arabie saoudite qui réduit de facto ses recettes. En cas de perte de production qui ne serait plus compensée par l’effet prix, l’Arabie Saoudite pourrait maintenir sa production stable et non la diminuer. Depuis quarante ans, ce pays hésite toujours entre la régulation ou la liberté de marché.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 17 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 233,91 | +2,66 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 947,28 | +1,94 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 514.02 | +2,24 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 125.48 | +2,37 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 919.16 | +4,52 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 504.25 | +1,83 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 340.77 | +3,41 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 585,20 | +3,12 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 054,37 | +0,51 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,153 % | -0,148 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,588 % | -0,128 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,457 % | -0,157 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0887 | +2,84 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 982,85 | +2,20 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,83 | -2,43 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Contraint par la majorité relative à l’Assemblée nationale, le gouvernement d’Elisabeth Borne a été obligé de réaliser des concessions pour obtenir l’adoption du projet de loi de finances de fin de gestion 2023, sans recourir à la procédure de l’article 49-3. L’Ukraine a ainsi bénéficié d’une majoration des concours de l’État de 200 millions d’euros. La prime de Noël a été majorée pour les familles monoparentales précaires (70 millions d’euros). La Corse a obtenu une augmentation de la dotation de continuité territoriale à hauteur de 40 millions d’euros. Le soutien aux associations d’aide alimentaire a été accru de 20 millions d’euros tout comme le fonds d’urgence pour les viticulteurs frappés par le mildiou. Une aide de 5 millions d’euros a été allouée aux agriculteurs spécialisés dans la production bio. 6,7 millions d’euros ont été affectés à l’hébergement d’urgence et 2 millions à la lutte contre les sargasses aux Antilles (2 millions). Les centres municipaux de santé recevront une aide de 8 millions d’euros quand un million d’euros est prévu pour la prévention contre l’endométriose. En 2023, le déficit public devrait dépasser après ces mesures supplémentaires, 172 milliards d’euros et être proche de 5 % du PIB.
Dans le même temps, Elisabeth Borne a lancé un exercice de recherche d’économies budgétaires pour 2025 et les années suivantes, sachant que la France doit revenir en-dessous de 3 % de PIB de déficit en 2027. À cette fin, une nouvelle revue des dépenses a été engagée. L’exercice avait déjà été tenté début 2023 par Bercy sans donner lieu à des résultats tangibles. L’objectif du gouvernement est de trouver 12 milliards d’euros d’économies en 2025, ce qui constitue un véritable défi au vu de la tradition française en matière de finances publiques. Ce montant d’économies devra être réalisé chaque année jusqu’en 2027. En 2024, 16 milliards d’euros d’économies ont certes été réalisés mais 14 provenaient de la non-reconduction de mesures temporaires adoptées pour faire face à la hausse de l’énergie après le mois de mars 2022. Parmi les pistes de réflexion sur lesquelles travaille gouvernement figurent la clarification de l’action publique au niveau des collectivités locales, l’adaptation des effectifs de professeurs au sein de l’Éducation nationale, la réduction des aides à l’apprentissage, la diminution du crédit d’impôt recherche, la remise en cause de certaines niches fiscales dont celle en faveur des emplois à domicile, les règles d’indexation des prestations sociales. Pour chacune de ces pistes, les oppositions risquent d’être nombreuses et violentes. En 2018, la réduction de 5 euros de l’Aide Personnalisée au Logement avait provoqué un émoi et contribué à la baisse de la popularité du Président de la République.
Depuis cinquante ans, l’État est en déficit permanent. De crise en crise, le déficit, s’accroît. En période de reprise économique, sa réduction est plus lente et plus faible que chez nos partenaires économiques. En France, il y a toujours eu une rigidité à la baisse des dépenses publiques, que la majorité parlementaire soit pléthorique ou relative. Les dépenses publiques absorbent plus de 58 % du PIB, les dépenses sociales représentant plus du tiers du PIB. Les dernières années ont été marquées par la progression de ces dernières et par celles des collectivités locales, essentiellement les communes et les groupements de communes. La réalisation d’économies budgétaires s’est avant tout concentrée sur les services de l’État au risque de réduire leur efficacité. L’investissement public tend également à servir de variable d’ajustement. Avec un taux de pauvreté en hausse, un chômage toujours élevé, un revenu médian faible, les marges de manœuvre des pouvoirs peuvent apparaître limitées. Une sélectivité accrue dans l’attribution des aides sociales et une maîtrise des finances locales constituent sans nul doute des pistes d’économies mais qui, pour le moment, ne font pas l’objet d’un réel consensus.
Les indices « actions » ont fluctué au gré des interventions des responsables des grandes banques centrales et au gré des inquiétudes persistantes sur le front des dettes publiques. Le CAC 40 est resté stable sur la semaine quand le Nasdaq a progressé de plus de 2,5 %.
Jeudi 9 novembre au FMI, le Président de la Fed, Jerome Powell, a refroidi les marchés boursiers en indiquant qu’il n’hésiterait pas à relever davantage ses taux en cas de besoin afin de contenir l’inflation. Malgré tout, les investisseurs continuent de parier sur un statu quo des taux directeurs en décembre et sur une première baisse autour de juin 2024.
Christine Lagarde, qui s’exprimait vendredi 10 novembre dans le cadre d’un évènement organisé par le Financial Times, a également indiqué que les responsables de l’institution de Francfort pourraient envisager, à nouveau, d’augmenter les taux directeurs si nécessaire. Elle a cependant précisé qu’un maintien suffisamment long du taux de dépôt à 4 % devrait suffire à maîtriser l’inflation. De son côté, le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé que, sauf choc inattendu sur l’inflation, les hausses de taux de la BCE sont terminées.
Les marchés boursiers ont été alarmés par la hausse des taux d’intérêt consécutive au semi-échec d’une émission de 24 milliards de dollars de bons du Trésor à 30 ans cette semaine. Le rendement des Treasuries à dix ans est remonté, jeudi 9 novembre, à 4,64 %. Les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT – institutions financières, banques ou maisons de courtage, habilitées à commercer directement avec le Trésor) ont été obligés de compenser la faible demande émanant des institutionnels étrangers pour le 30 ans US en effectuant des achats.
L’économie britannique en pleine stagnation
Sur le terrain des résultats économiques, l’économie britannique a stagné au troisième trimestre selon une première estimation publiée le 10 novembre. Le PIB britannique avait cru de 0,2 % au deuxième trimestre et de 0,1 % au premier. Malgré tout, ce résultat est supérieur aux prévisions des économistes qui s’attendaient à un recul de 0,1 % à 0,2 %. Cette performance est globalement en ligne avec celle du reste de l’Europe, légèrement meilleure que l’Allemagne (-0,1 %) et inférieure à la France (+0,1 %). La Banque d’Angleterre évalue à 50-50 la probabilité d’une récession d’ici au milieu de l’année 2024, sous l’effet de l’inflation persistante et de la guerre au Proche-Orient. Au troisième trimestre, selon l’Office national de statistiques (ONS), la consommation, l’investissement des entreprises et des administrations publiques sont en recul, si bien que l’économie n’a été soutenue que par le commerce extérieur. L’économie britannique continue d’être pénalisée par les grèves, notamment dans le secteur de la santé où ces mouvements ont été plus importants en septembre qu’en août. Le taux d’inflation au Royaume-Uni était de 6,3 % en septembre. Il demeure éloigné de la cible des 2 % fixée par la Banque d’Angleterre.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 10 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 045,04 | -0,03 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 283,10 | +0,47 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 415,24 | +1,05 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 15 529,12 | +2,68 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 233,43 | +0,37 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 360,55 | -1,13 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 197,36 | +0,54 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 568,11 | +60,43,09 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 038,97 | +0,27 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,301 % | +0,070 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,716 % | +0,076 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,614 % | -0,087 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0671 | -0,52 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 939,55 | -2,73 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 81,64 | -4,59 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Depuis le début de l’année 2022, les taux d’intérêt sont orientés à la hausse ce qui, traditionnellement, est peu favorable aux actions et à l’immobilier. Si l’année dernière, les indices « actions » ont accusé un fort recul après une année 2021 de fort rebond, ils enregistrent une hausse en 2023 bien que cette dernière soit atténuée depuis le milieu de l’été par un mouvement de correction. Malgré tout, du 1er janvier au 6 novembre mois de l’année, le gain est de plus de 8 % pour le CAC 40, de plus de 13 % pour le S&P 500 et de plus de 28 % pour le Nasdaq. Les investisseurs ont anticipé une baisse assez rapide de l’inflation et un effet limité de la hausse des taux d’intérêt sur les résultats des entreprises ce qui a conduit à une augmentation, au cours du premier semestre, du cours des actions.
Compte tenu des prévisions en matière de taux et de croissance, faut-il acheter des actions ou opter pour d’autres types de placements ?
Aux États-Unis, la croissance se montre résiliente à la hausse des taux d’intérêt, aidée en cela par une politique d’inspiration keynésienne se traduisant par un déficit public élevé. La croissance américaine devrait être supérieure à 2 % en 2023. Pour l’année prochaine, les différents instituts de conjoncture prévoient un taux autour de 1 %, sachant que, en règle générale, depuis de nombreuses années, les prévisions américaines sont revues à la hausse en cours d’exercice.
Cercle de l’Épargne – données FMI
Le cycle de hausse des taux directeurs est censé être arrivé à son terme, ou presque. Les États-Unis jouent toujours leur fonction de valeur refuge en période de tensions géopolitiques, ce qui favorise l’arrivée de capitaux étrangers. Les investisseurs ne parient plus sur la poursuite de la hausse des taux des obligations. Ils estiment que le processus de réduction de l’inflation est bien engagé. Le montant des achats d’actions américaines par les non-résidents représente 2 % du PIB soit bien plus que durant la période 2010/2020. Le marché « actions » américain demeure attractif pour les valeurs non technologiques. La valorisation des sept principales entreprises technologiques (Microsoft, Apple, Google, Amazon, Nvidia, Meta, et Tesla) explique l’essentiel de la hausse du marché américain. Leur valorisation a été multipliée par 15 en quatorze ans. Les autres valeurs américaines ont connu une croissance bien plus faible (+80 %).
Faible croissance dans la zone euro
A la différence des États-Unis, la croissance dans la zone euro sera faible en 2023 comme en 2024. L’Europe est pénalisée par le prix de l’énergie, par la chute des exportations vers la Russie et par la baisse de la productivité par tête.
Cercle de l’Épargne – données FMI
La décrue de l’inflation y est plus lente qu’aux États-Unis. Les taux d’intérêt réels à long terme sont, de ce fait, encore faibles par rapport à sa moyenne historique. Ils se situent autour de 1 % quand avant 2014, ils se situaient entre 2 et 3 %. Les achats d’obligations par les non-résidents sont faibles voire nuls.
Compte tenu de la situation économique et financière en zone euro, les probabilités de valorisation des actions y sont moindres qu’aux États-Unis (hors valeurs technologiques). Les actions européennes redeviendront attractives quand les taux d’intérêt arrêteront d’augmenter et que les perspectives de croissance s’amélioreront. La bonne tenue du dollar, en lien avec les entrées de capitaux, joue – pour le moment – en faveur des États-Unis. A contrario, sur moyenne période, l’euro devrait s’apprécier. Dans ce contexte, une entrée en bas de cycle sur les marchés européens est, d’ici quelques mois, envisageable en encaissant des plus-values des valeurs américaines. Aux États-Unis, plusieurs risques doivent être pris en compte : le protectionnisme, le problème récurrent du plafond de dettes et les incertitudes liées aux élections de novembre 2024. Pour la zone euro, l’accès à l’énergie, les divisions internes et le surendettement de certains États (Italie, Espagne, France) sont également des points de vigilance.
Les rachats d’actions animent les marchés depuis plusieurs années. Ils ont fait l’objet de contestations au point qu’Emmanuel Macron a été tenté d’encadrer plus durement cette pratique. Avec la hausse des taux d’intérêt qui renchérit le coût des emprunts, cette pratique tend à décliner aux États-Unis mais tend à se développer en France.
Sur le marché de New York, les rachats d’actions ont baissé de plus de 20 % au premier semestre pour les entreprises du S&P 500 par rapport à l’année dernière. Selon Bank of America, au troisième trimestre, le recul atteindrait 30 %. Le montant des opérations reste malgré tout conséquent. Plus de 215 milliards de dollars ont été investis pour racheter des actions au cours des trois premiers mois de l’année et 175 milliards de dollars au deuxième, selon les données consolidées de S&P Global. En 2022, le montant avait atteint le niveau record de 922 milliards de dollars.
Cette attrition des rachats n’est pas provoquée par l’instauration d’une taxe de 1 % en 2023 mais par la hausse des taux d’intérêt qui a renchéri les coûts de financement pour les entreprises. Le taux américain à 10 ans a été multiplié par plus de trois en moins de deux ans passant de 1,5 % à près de 5 %. Par ailleurs, les entreprises effectuant d’importants rachats ne sont pas celles dont la valorisation financière augmente le plus vite.
À la différence de New York, les rachats demeurent dynamiques à Paris. Les sociétés cotées françaises ont racheté, selon Natixis, pour 23,3 milliards d’euros de titres à la fin septembre. Sur l’année, ces rachats pourraient atteindre 28 milliards d’euros, soit un niveau équivalent à 2021 (28,7 milliards d’euros) et à 2022 (27,2 milliards d’euros). Avant la crise sanitaire, le montant annuel des rachats s’élevait en moyenne à une dizaine de milliards d’euros.
Contrairement à leurs homologues américaines, les entreprises européennes ne s’endettent pas pour acheter des actions. Elles utilisent leurs bénéfices. Parmi, les sociétés ayant réalisé les rachats les plus importants en 2024 figurent Total Energies, BNP PARIBAS, AXA, LVMH et Stellantis.
Avec la baisse attendue des bénéfices des entreprises françaises, un ralentissement des rachats pourrait se produire dans les prochains mois.
Le Livret A servait jusqu’à maintenant au financement du logement social et des collectivités locales, quand le Livret de Développement Durable et Solidaire est affecté au financement des PME investissant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Désormais, l’un et l’autre pourront contribuer à l’effort de défense nationale et plus précisément au financement des entreprises, notamment petites et moyennes, de l’industrie de défense française. Cet élargissement dans l’affectation des ressources du Livret A a fait l’objet d’un amendement au projet de loi de finances pour 2024 en cours de discussion. Cette disposition, déjà insérée dans le Loi de Programmation militaire, avait alors été annulée par le Conseil constitutionnel.
Le Ministère des Comptes publics était, jusqu’à maintenant opposé à cette mesure, considérant qu’il n’est pas possible de flécher l’épargne des Français vers toutes les priorités qui existent. Il s’est ainsi rangé du côté des parlementaires. Apriori, ce ne sont pas les ressources gérées par la Caisse des dépôts qui seront affectées au financement de la défense nationale, mais les 40 % restants gérés par les banques. Le logement social ne devrait donc pas pâtir de ce nouvel emploi du Livret A et du LDDS.
Les ressources du Livret A sont convoitées. Des demandes ont été formulées afin qu’elles puissent financer le programme de construction des centrales nucléaires françaises et la transition énergétique. Cette transformation d’une épargne de court terme en ressources longues est une spécificité française qui n’est pas sans défaut. Les établissements financiers doivent en permanence avoir un volant de liquidités suffisant pour faire face aux demandes de retrait des ménages. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont tendance à fixer des taux de rendement de l’épargne réglementée au-dessus des valeurs de marché. Concernant l’affectation du Livret A à la défense, les parlementaires ont prévu qu’un rapport sur l’efficacité de la mesure, qui évaluera « les moyens d’en renforcer l’application » sera réalisé par l’administration.
En octobre, les indices actions ont reculé pour le troisième mois consécutif. Le recul a été, dans la grande majorité des places, de l’ordre de 2 %. Ce repli devient conséquent. Ainsi, pour le CAC 40, la perte atteint près de 9 % sur les mois d’août à octobre. Depuis le 1er janvier, le bilan reste cependant positif avec un gain de plus de 6 %. La progression des cours au premier semestre avait été rapide. Elle nécessitait sans nul doute une correction. La multiplication des tensions internationales et la lente décrue de l’inflation ont eu raison de l’euphorie du printemps.
Un train d’enfer pour les indices « actions » pour la première semaine de novembre
Avec l’annonce de la FED de statu quo monétaire, le 1er novembre, les indices actions ont retrouvé des couleurs. Le CAC 40 a signé une de ses plus fortes progressions hebdomadaires de l’année avec un gain de 3,7 %. Les principaux indices américains ont progressé de plus de 5 %, le Nasdaq gagnant 6,5 % en cinq séances.
Pour la deuxième fois de suite, la Federal Reserve, la banque centrale américaine, a décidé de ne pas modifier ses taux directeurs lors de sa réunion du 1er novembre dernier. Elle a néanmoins précisé qu’elle n’excluait pas de relever à nouveau le loyer de l’argent après cette pause. Les taux directeurs américains demeurent ainsi dans la fourchette 5,25 %/5,5 %, un niveau record depuis vingt-deux ans. « Pour déterminer l’ampleur du resserrement politique supplémentaire qui pourrait être approprié pour ramener l’inflation à 2 %, le comité monétaire prendra en compte le resserrement cumulé de la politique monétaire, les décalages avec lesquels la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, ainsi que les facteurs économiques et financiers ».
Malgré la hausse des taux, l’économie américaine connaît encore une forte croissance (4,9 % au troisième trimestre en rythme annuel) et un faible taux de chômage (3,9% de la population active). De son côté, l’inflation est passé de 9,1 % en juin 2022 à 3,7 % en septembre. Selon le Président de la FED, Jerome Powel, « nous devrons assister à un ralentissement de la croissance et à une certaine détente du marché du travail pour rétablir pleinement la stabilité des prix ». Le prochain rendez-vous pour les taux directeurs américain est prévue les 12 et 13 décembre.
Les investisseurs ont été rassurés par la publication des résultats de l’emploi américain du mois d’octobre qui semblent confirmer que la politique monétaire commence à avoir des effets. Les créations d’emploi se sont légèrement ralenties aux États-Unis. Selon le rapport du Bureau of Labor Statistics (BLS), elles se sont élevées en octobre à 150 000 emplois (hors secteur agricole) quand 180 000 étaient attendus. Elles sont en recul par rapport à septembre (297 000 corrigées à la baisse par rapport à la publication initiale qui était de 336 000). Le taux de chômage est en hausse à 3,9 %, quand les économistes prédisaient une stabilité à 3,8 %. Le salaire horaire moyen, indicateur essentiel en ces temps d’inflation, n’a augmenté que 0,2 % sur un mois, ce qui est inférieur à l’estimation de 0,3 % formulée par le consensus. Le tassement de l’indice ISM américain des services, revenu à 51,8 en octobre, au plus bas depuis mai, contre 53,6 en septembre et 53 attendu, témoigne d’une dégradation des perspectives économiques outre-Atlantique. Ces résultats semblent conforter le jugement que le processus de hausse des taux est arrivé à son terme. Ce sentiment explique le net recul des taux des obligations d’État aux États-Unis et en Europe durant la semaine. Certains observateurs soulignent néanmoins que 150 000 créations d’emploi en un mois ne traduisent pas réellement un ralentissement. Il faudrait que ce nombre passe en-dessous de 100 000 pour entrevoir un réel ralentissement.
Les investisseurs s’inquiètent, par ailleurs, de l’évolution des finances publiques. Aux yeux de certains, le déficit budgétaire américain apparaît hors de contrôle. Il a atteint 6,3 % du PIB pour l’exercice clos le 30 septembre dernier, soit 1 700 milliards de dollars. Sans une opération comptable sur les prêts étudiants, le déficit aurait atteint 2 000 milliards de dollars, un montant deux fois plus élevé que celui de 2022. Les investisseurs ont néanmoins été rassurés par l’annonce du Trésor américain concernant un programme de levée de fonds pour le dernier trimestre, légèrement inférieur que prévu, à 776 milliards de dollars, contre 852 milliards attendus. Ce montant est aussi inférieur aux 1 000 milliards du troisième trimestre. Cette baisse s’explique par des rentrées fiscales moins mauvaises qu’anticipées. Le Trésor compte emprunter davantage à moyen terme, entre deux et cinq ans, pour ne pas être dépendants de taux longs de 5 %.
Sur fond de ralentissement de la croissance en Europe et de non-intervention, du moins pour le moment, du Hezbollah dans le conflit au Proche-Orient, le prix du baril de pétrole poursuit son mouvement de baisse. Celui de Brent s’échangeait, le 3 novembre, contre 85 dollars. La décision de la FED de ne pas relever ses taux directeurs a amené une hausse de l’euro qui gagne près de 1,5 % sur la semaine.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 3 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 047,50 | +3,71 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 061,32 | +5,07 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 358,34 | +5,85 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 15 099,49 | +6,48 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 189,25 | +3,42 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 417,73 | +1,70 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 174,67 | +4,07 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 949,89 | +3,09 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 030,80 | -0,28 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,231 % | -0,224 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,640 % | -0,192 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,527 % | -0,350 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0744 | +1,45 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 990,39 | -0,73 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 85,13 | -4,24 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Le CAC40 a signé sa cinquième semaine consécutive de baisse, une première en trois ans. Depuis son record du mois d’avril dernier, l’indice parisien a perdu 10 %. Les investisseurs fuient les actions dans un contexte marqué par les menaces de guerre au Proche Orient et la persistance de l’inflation. La crainte d’une extension du conflit entre Israël et le Hamas à d’autres pays, dont l’Iran et le Liban, est de plus en plus présente sur les marchés. La forte implication des Etats-Unis ne rassure qu’à moitié. A ce titre, le Pentagone a annoncé qu’un destroyer américain avait abattu, jeudi 19 octobre, trois missiles et plusieurs drones des rebelles houthis au Yémen soutenus par l’Iran qui « se dirigeaient potentiellement vers des cibles en Israël ». Dans une allocution aux Américains sur la politique étrangère, Joe Biden a annoncé qu’il demanderait au Congrès de voter en faveur d’un financement d’urgence pour soutenir à la fois Israël et l’Ukraine.
Le CAC 40 est ainsi redescendu en-dessous de 7000 points et a abandonné plus de 2,5 % sur la semaine comme la plupart des grands indices. En France, la baisse a été accentuée par le recul des valeurs du luxe qui sont confrontées à la moindre croissance de la demande en particulier celle en provenance de Chine.
Dans ce contexte difficile, les cours pétroliers et l’or sont en hausse. Le baril de Brent est repassé au-dessus de 90 dollars et le métal précieux se rapproche des 2000 dollars l’once à 1 985,7 dollars. La hausse du cours du pétrole est liée aux présomptions d’une prochaine offensive israélienne dans la bande de Gaza. Vendredi 20 octobre au soir, le baril de Brent s’échangeait à plus de 93 dollars.
De leur côté, les taux d’intérêt des obligations continuent à augmenter. Dans la semaine, le taux de l’obligation d’Etat américaine à 10 ans a franchi la barre des 5 % pour la première fois depuis 2007 avant de légèrement diminuer. La faible sensibilité de l’économie américaine au durcissement de la politique monétaire et les besoins importants de financement de l’Etat fédéral contribuent à la hausse des taux. La première économie mondiale a emprunté pour le seul mois de septembre 600 milliards de dollars en net conduisant les prêteurs à réclamer une prime de risque en hausse, d’autant que le risque d’un shutdown n’a pas été totalement réglé, mais seulement repoussé d’un peu plus d’un mois.
Sur le front de l’inflation, si les investisseurs parient sur un statu quo des taux directeurs américains en novembre, ils ont également bien intégré le message du Président de la FED qui lors de son intervention à l’Economic Club de New York, que la banque centrale américaine a indiqué son intention de ramener l’inflation, « encore trop élevée », vers la cible de 2%. Il a averti qu’une croissance économique et un marché du travail plus faibles étaient probablement nécessaires. Il a précisé « a-t-on l’impression que la politique est trop restrictive en ce moment ? Je dirais que non ».
En Allemagne, les prix à la production ont enregistré en septembre leur plus forte baisse en glissement annuel, -14,7%, signe positif pour la poursuite de la baisse de l’inflation. De plus en plus d’investisseurs estiment que la Banque centrale européenne a procédé en septembre à sa dernière hausse de taux dans le cadre du cycle actuel de lutte contre l’inflation.
Moody’s maintient la note de la France
L’agence de notation Moody’s, la première des trois grandes agences à fixer la note d’automne de la dette de la France a décidé de la maintenir, vendredi 20 octobre 2023, à « Aa2 » avec perspective stable.
Le 28 avril dernier, Fitch Ratings avait abaissé la note à long terme de l’Etat français de « AA » à « AA- », et révisé sa perspective de négative à stable doutant de la capacité de la France de respecter ses engagements en matière budgétaire compte tenu de la difficulté à faire adopter des réformes. En revanche, l’agence S&P Global avait maintenu la note de la France le vendredi 2 juin. Elle restait ainsi fixée à « AA ». Cette décision était motivée par la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement », en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures. Moody’s n’avait pas également changé la note de la France au mois d’avril dernier.
Sur les 140 pays dont la dette est évaluée, seuls neuf dont sept européens bénéficient d’un triple A par les trois grandes agences de notation : l’Australie, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, le Luxembourg, la Suisse et Singapour.
Le gouvernement peine à réaliser des économies budgétaires, moins de 16 milliards d’euros en 2024, essentiellement due à la fin des mesures exceptionnelles prises en 2023 pour atténuer la hausse des prix de l’énergie. Le déficit public de la France est un des plus élevés d’Europe et la dette publique de 3000 milliards d’euros n’a pas commencé sa décrue. La France prévoit d’emprunter un montant record de 285 milliards d’euros sur les marchés en 2024. Les hypothèses de croissance retenues par le Gouvernement sont jugées par certains observateurs comme optimistes. Le ministère compte sur une croissance économique de 1 % cette année, puis de 1,4 % en 2024. Il prévoit de ramener le déficit public de 4,9 % du PIB en 2023 à 4,4 % en 2024, puis à 2,7 % en 2027. L’endettement resterait stable à 109,7 % du PIB en 2024, pour atteindre 108,1 % en fin de quinquennat. Moody’s a jugé que la trajectoire des finances publiques pouvait être respectée. La France bénéficie de quelques atouts à mettre en avant dont un taux d’épargne élevé, une dette liquide appréciée par les investisseurs et un système financier performant.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 20 oct. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 816,22 | -2,67 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 127,28 | -1,42 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 224,16 | -2,35 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 560,88 | -2,56 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 14 798,47 | -2,25 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 402,14 | -2,60 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 024,68 | -2,69 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 259,36 | -2,74 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 981,60 | -3,55 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,510 % | +0,198 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,883 % | +0,149 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,910 % | +0,275 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0590 | +0,66 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 983,80 | +3,57 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,16 | +2,62 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
L’indice CAC 40 a enregistré, lors de cette deuxième semaine de septembre, son meilleur résultat hebdomadaire depuis la semaine du 14 juillet avec un gain de près de 2 %. Ce rebond après de nombreuses séances de léthargie s’explique par la conviction que le cycle de hausses des taux directeurs de la part des banques centrales arrive à son terme et par la publication d’indicateurs chinois supérieurs aux prévisions. La deuxième économie mondiale semble, en effet, réagir positivement aux mesures de soutien mises en place par le gouvernement. En août, la production industrielle a augmenté de 4,5 % sur un mois, après 3,7 % en juillet et contre 3,9 % attendue. Cette progression est la plus importante depuis le mois d’avril. Les ventes de détail ont augmenté de 4,6 % sur un an, contre 2,5 % en juillet et 3 % estimé par le consensus. En revanche, dans le secteur de l’immobilier, les prix ont continué de reculer en août, de 0,3 %, contre -0,2 % en juillet.
Aux Etats-Unis, la production industrielle a augmenté de 0,4 % sur un an en août, tandis que l’indice d’activité manufacturière de la Fed de New York est en hausse à +1,9 point, contre -19 le mois précédent et -10 attendu. La grève dans le secteur automobile pourrait avoir des effets négatifs pour le mois de septembre. La production informatique serait en recul au vu du ralentissement de la production annoncée par les TSMC, un des principaux producteurs de microprocesseurs. Cette annonce a conduit à la baisse des valeurs technologiques. Le Nasdaq a ainsi reculé de 0,55 % sur la semaine.
L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a diminué, en revanche, de 1,8 point à 67,7 en septembre, mais la composante des anticipations d’inflation à un an n’est plus que de 3,1 %, son plus bas niveau depuis mars 2021. Celle des anticipations à 5-10 ans a reculé à 2,7 %, soit son plus faible score depuis le mois de septembre 2022. Ces résultats pourraient inciter la FED, le 20 septembre prochain, à réaliser une pause dans la hausse des taux. Certes comme pourla BCE, elle pourrait effectuer une hausse de précaution.
Le cours du pétrole a, de son côté, continué de se raffermir en se rapprochant des 95 dollars le baril. La hausse de cette semaine est liée aux déclarations émanant de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui s’attend à un déficit d’offre par rapport à la demande mondiale sans précédent depuis 2007, déficit qu’elle a sciemment organisé avec des accords de régulation de la production. Dans son rapport mensuel, publié mardi12 septembre dernier, l’OPEP a évalué le déficit potentiel à 3,3 millions de barils jours. Si la croissance aux Etats-Unis persiste et la Chine connait un rebond de croissance, la barre des 95 dollars pourrait être assez rapidement franchie et dépassée. L’Europe et le Japon seraient les plus exposés au sein des pays de l’OCDE à cette augmentation qui ralentirait le processus de décrue de l’inflation.
La Banque centrale européenne a, jeudi 14 septembre, porté le taux de la facilité de financement (« refi ») à 4,5 %, celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %, et le taux de dépôt à 4 %, son plus haut niveau depuis la naissance de l’euro. Depuis le mois de juillet 2022, les taux ont ainsi augmenté de 4,5 points.
La BCE n’a pas opté pour une pause en septembre malgré la baisse des indices PMI qui semblent indiquer l’arrivée rapide d’une récession. Le Comité de politique monétaire de la banque centrale a pris en compte le maintien d’une inflation élevée, 5,3 % en août pour la zone euro. Au sein de celle-ci, plusieurs pays dont la France ont connu un rebond de l’indice des prix le mois dernier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui est surveillée par la BCE, reste également à des niveaux élevés. Selon les nouvelles projections de la BCE, l’inflation serait plus élevée qu’initialement prévue en 2023 (5,6 %) comme en 2024 (3,2 %). Le retour dans la zone cible des 2 % n’est envisagée qu’en 2025. Face à cette situation, la BCE a voulu prouver sa volonté de casser les anticipations inflationnistes. Elle a préféré réaliser cette hausse dès maintenant pour éviter d’être sous pression en octobre en cas de concrétisation de la récession. Il lui serait en effet plus difficile d’augmenter ses taux en cas de réduction du PIB. Pour une majorité d’investisseurs, l’augmentation du mois de septembre pourrait être la dernière ce qui a abouti à une décrispation sur les taux des obligations d’État. Sur ce sujet, Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, n’a pris aucun engagement. La banque centrale n’a pas, par ailleurs, communiqué sur une possible accélération de la réduction de son bilan par la fin des réinvestissements liés à son programme « urgence pandémie » (PEPP) ou par une cession des titres détenus dans le cadre de son principal programme d’achats d’actifs (APP). Elle pourrait utiliser ses outils à l’occasion des prochaines réunions si l’arme des taux devenait moins facile à manier.
La fin du dollar est une antienne vieille d’un demi-siècle. Depuis la fin des accords de Bretton Woods intervenue en 1976, faisant suite à l’arrêt de sa convertibilité en or le 15 août 1971, le dollar n’en finit pas de défier les mauvais augures. De la crise financière de 2008, à la guerre en Ukraine, en passant par la mise en place des sanctions contre la Chine, la dédollarisation à maintes fois été annoncée sans, à ce jour, se concrétiser. Le dollar reste de loin la première monnaie de réserve, autour de 60 % loin devant l’euro, autour de 20 %.
L’euro, en raison de la guerre en Ukraine et des menaces de récession, avait perdu du terrain face au dollar au point de tomber en-dessous de la parité en septembre 2022. Avec la hausse des taux directeurs décidée par la BCE, la monnaie européenne avait regagné une partie du terrain. Elle s’était ainsi apprécié de 15 % revenant à 1,12 dollar au mois de juillet 2023. Depuis, l’euro a perdu 5 %. Cette baisse est imputable à des prises de bénéfices de la part des hedge funds. Ces derniers ne prévoient pas une amélioration du taux de change de l’euro dans les prochains mois, le cycle de hausse des taux directeurs s’achevant.
Le dollar reste une valeur refuge en période trouble. La monnaie américaine bénéfice par ailleurs de la frénésie d’investissements que génère l’intelligence artificielle (IA). Le dollar profite également de la bonne tenue de la croissance américaine qui est deux fois plus importante que celle de la zone euro depuis 2019. Les investisseurs s’attendent à un ralentissement économique plus long et plus profond en zone euro qu’aux États-Unis.
La monnaie européenne si elle est en souffrance par rapport au dollar résiste néanmoins par rapport à l’ensemble des monnaies. En 2023, son taux de change réel (après inflation) a progressé de 3,4 % et s’établit à son plus haut niveau depuis cinq ans. Depuis sa création en 1999, la monnaie européenne n’a cédé que 6,5 % et a réussi à surmonter de nombreuses crises : crise des subprimes en 2008/2009, crise des dettes souveraines 2010/2014, épidémie de Covid en 2020, guerre en Ukraine en 2022.
Sur les marchés des changes, l’inconnu demeure la monnaie chinoise. Les autorités de Pékin pourraient être tenté de déprécier le yuan pour endiguer la baisse de l’activité et la menace déflationniste et pour favoriser la compétitivité des exportations. Il pourrait en résulter des tensions accrues entre les pays occidentaux et la Chine.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 15 sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 378,82 | +1,91 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 618.24 | +0,25 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 450.32 | -0,07 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 708,33 | -0,55 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 893,53 | +0,91 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 711,38 | +3,12 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 294,95 | +1,28 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 533,09 | +2,84 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 117,74 | +0,03 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,214 % | +0,071 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,671 % | +0,060 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,324 % | +0,057 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0671 | -0,29 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 924,45 | +0,32 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,66 | +3,79 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Ralentissement économique confirmé, hausse du prix du pétrole, persistance des tensions sino-américaines : les investisseurs ne voient pas la vie en rose depuis le début du mois de septembre. Les indices « actions » sont en léger recul sur la semaine de -0,90 % pour le CAC40 à -2,08 % pour le Nasdaq. Le Footsie britannique est le seul à faire exception avec une hausse de 0,20 %.
La croissance est annoncée en baisse un peu partout pour les prochains mois. En France, l’INSEE a prévu une croissance qui ne dépasserait pas 0,1 % au troisième trimestre. Avec l’annonce de Ryad et de Moscou de proroger jusqu’à la fin de l’année, l’accord de réduction de la production de pétrole, les cours de ce dernier ont été orientés à la hausse. Le prix du baril de Brent a dépassé les 90 dollars durant la semaine écoulée. Il a ainsi augmenté de près de 2 % sur la semaine et de 20% en trois mois. Cette remontée du prix du pétrole contrarie le processus de baisse de l’inflation. Celle-ci demeure vive est pourrait conduire les banques centrales à relever, une nouvelle fois, leurs taux directeurs à l’occasion de leur prochaine réunion, le 14 et le 19 septembre. Les investisseurs ont accusé le coup après la décision de l’administration chinoise d’interdire l’usage de l’iPhone et de tout autre smartphone de marque étrangère à ses hauts fonctionnaires et employés gouvernementaux. L’action d’Apple a perdu 6,4 % mercredi 7 et jeudi 8 septembre avant de rebondir de 1 % vendredi 9.
La perspective de nouvelles hausses des taux directeurs de la part de la FED et de la BCE a conduit à une augmentation des taux pour les obligations souveraines. Le taux de l’OAT à 10 ans a dépassé 3,1 % et celui de son homologue américain 4,2 %. Le taux des obligations « corporate » dépasse se situe désormais entre 4 et 6 %. L’euro s’est légèrement déprécié sur la semaine passant en-dessous de 1,08 dollar.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 8 sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 240,77 | -0,90 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 576,59 | -0,92 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 457,49 | -1,40 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 761,53 | -2,08 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 740,30 | -0,68 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 478,19 | +0,20 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 237,19 | -1,06 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 606,84 | -0,32 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 116,72 | -0,53 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,143 % | +0,088 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,611 % | +0,079 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,267 % | +0,090 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0702 | -1,24 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 917,68 | -1,14 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 90,85 | +2,10 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Lors du symposium de Jackson Hole qui se tient chaque année à la fin du mois d’août aux Etats-Unis et réunit les banquiers centraux, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a confirmé que la politique monétaire restera restrictive jusqu’à ce que l’inflation décélère de manière significative. Il a souligné que la banque centrale était prête à augmenter ses taux directeurs une nouvelle fois, mais les décisions seront prises avec la plus grande « précaution ». La Réserve fédérale américaine pourrait être contrainte de relever davantage que prévu les taux d’intérêt pour s’assurer que l’inflation est contenue, a-t-il ainsi déclaré. L’objectif de la FED reste de faire revenir l’inflation à 2 %. Jerome Powell reste prudent par rapport aux bons résultats de ces deux derniers mois. La Présidente de la BCE doit faire face à une situation plus complexe que celle de son homologue américain. La croissance de la zone euro s’étiole de mois en mois, faisant craindre une récession. Or, si l’inflation baisse, elle demeure élevée. Par ailleurs, la diminution constatée depuis deux mois est avant tout liée à un effet base. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste éloignée de la cible des 2 % et tarde à diminuer. La BCE souhaite sans nul doute marquer sa résolution à casser les anticipations inflationnistes en relevant au moins encore une fois ses taux directeurs. Elle devra le faire rapidement afin de ne pas se placer sous la pression des gouvernements en cas d’installation de la récession. Cela pourrait conduire à une nouvelle hausse en septembre quand, il y a quelques temps, l’idée d’une pause avait été émise.
Dans ce contexte, les investisseurs ont, durant la semaine, opté pour la prudence intégrant de plus en plus de nouveaux relèvements des taux directeurs afin de lutter contre l’inflation. Les indices boursiers ont légèrement augmenté les cinq derniers jours. Le CAC40 a gagné 0,89 % et le S&P 500, 0,87 %. Le baril de pétrole Brent est resté stable autour de 84 dollars, les signes de ralentissement de l’activité au niveau mondial s’étant multipliés. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans se sont légèrement détendus en Europe.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 25 août 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 229,60 | +0,89 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 346,90 | -0,55 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 405,71 | +0,87 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 941,83 | +1,72% | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 631,82 | +0,52 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 338,58 | +0,94 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 236,25 | +0,44 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 624,28 | +2,66 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 064,07 | -1,59 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,087 % | -0,070 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,559 % | -0,054 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,251 % | +0,018pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0792 | -1,04 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 908,35 | +1,02 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84,09 | -0,70 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Avec l’aggravation de la crise immobilière en Chine et la montée de nombreux doutes sur l’évolution de la vague inflationniste de part et d’autre de l’Atlantique, les indices boursiers ont été en baisse cette semaine. Le CAC40 a ainsi perdu plus de 2 % et le Dow Jones près de 3 %.
La Chine semble s’enfoncer jour après jour dans la crise. En juillet, les ventes au détail et la production industrielle ont connu des progressions inférieures aux attentes. Les premières, qui constituent un baromètre assez fin de la consommation des ménages, n’ont augmenté que de 2,5 % sur un an le mois dernier. Le consensus Bloomberg visait une accélération à 3,6 % après les 3,1 % de juin. Les Chinois restent frileux en matière de consommation en raison de la crise immobilière qui les incite à épargner. La décision de Pékin d’abaisser le taux de ses prêts à un an n’a pas eu d’effets réels sur les marchés. La production industrielle a été plus faible que prévue le mois dernier, en hausse simplement de 3,7 % sur un an, contre 4,4 % en juin et 4 % attendu par les économistes.
Les taux américains d’intérêt ont augmenté cette semaine sur le marché secondaire de la dette. Celui du papier à dix ans a frôlé son plus haut niveau depuis 2007 jeudi, à plus de 4,2 %, et celui à 30 ans a inscrit un pic depuis 2011, à 4,426 %. Les minutes de la Fed, publiées mercredi en début de soirée, ont révélé que la banque centrale est toujours préoccupée par les niveaux de l’inflation et estime que de nouvelles hausses de taux seront peut-être nécessaires. Les membres du comité monétaire (FOMC) se montrent très divisés. Si une pause est probable pour la réunion de septembre, une ou deux augmentations sont possibles durant l’automne. Parmi les bonnes nouvelles aux Etats-Unis, il faut souligner le résultat de la production industrielle. Cette dernière a augmenté plus que prévu en juillet (+1 % contre +0,3 % anticipé et après un recul de 0,8 % le mois précédent). Pour la zone euro, l’évolution de l’inflation demeure incertaine. Si le taux d’inflation est passé de 5,5 à 5,3 % sur un an de juin à juillet, l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est restée stable d’un moins sur l’autre à 5,5 %.
En Russie, le mardi 15 août dernier, la banque centrale a été contrainte de relever son taux directeur de 8,5 à 12 % afin d’arrêter la dépréciation du rouble. Lundi 14 août, un dollar s’échangeait conte 100 roubles, contre moins de 80 avant la guerre en Ukraine. L’augmentation du taux directeur a permis une appréciation de 7 % du rouble face au dollar. La décision de relever les taux directeurs vise avant tout à empêcher le retour de l’inflation. Après avoir atteint 14 % en 2022, l’inflation était en recul depuis le début de l’année avant de connaître une nouvelle augmentation à compter de l’été. Les sanctions internationales et le plein emploi génèrent un accroissement des prix. L’objectifs des pouvoirs publics est de maintenir l’inflation en dessous de 6 % afin de limiter les tensions sociales au sein de la population. Les autorités russes sont contraintes de puiser dans leurs fonds souverains afin de financer l’effort de guerre et les prestations sociales. Si le déficit public demeure limité, autour de deux points de PIB, en revanche, les ponctions sur les fonds s’accélèrent. Par ailleurs, les recettes d’exportations tendent à se réduire ce qui pèse sur les finances publiques et la croissance.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 18 août 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 164,11 | -2,79 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 500.66 | -2,99 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 369,71 | -1,92 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 290,78 | -2,59% | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 574,26 | -1,59 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 262,43 | -3,42 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 212,95 | -3,02 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 450,76 | -1,90 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 131,95 | -1,89 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,157 % | +0,010 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,613 % | -0,005 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,233 % | +0,083pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0875 | -0,85 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 890,80 | -1,08 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84,27 | -2,52 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Selon le rapport sur la richesse mondiale de Crédit Suisse et UBS, La France se classe à la troisième place au nveau mondial, derrière les États-Unis et la Chine et devant le Japon pour le nombre de millionnaires. Selon cette étude, près de 1 Français sur 20 serait millionnaire, soit trois millions de personnes. Si dans la grande majorité des pays, le nombre de millionnaires a baissé en 2022, il a augmenté en France. Le patrimoine des ménages français est avant tout de nature immobilière quand chez ses partenaires le poids des actifs financiers y est plus important. La valeur de ces derniers ayant diminué quand celle de l’immobilier a continué à augmenter, il en résulte que les Français ont enregistré une valorisation de leur patrimoine supérieure à celle de leurs voisins.
Selon l’INSEE, les 10 % des ménages les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 607 700 euros. Ceux qui détiennent plus d’un million d’euros constituent une sous-partie de cet ensemble. Selon une étude de l’INSEE de 2021 (fondée sur des chiffres de 2018), seuls 3 % des ménages ont un patrimoine brut dépassant le million d’euros. Ces 3 % détiennent près d’un quart du patrimoine national. Pour deux tiers d’entre eux, les actifs immobiliers représentent plus de la moitié de leur fortune. Les 1 % les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 2 millions d’euros. Il atteint, en moyenne, 4,3 millions d’euros. Ces ménages possèdent 16 % du patrimoine national. La structure patrimoniale des 1 % des plus riches diffère de celle des autres millionnaires avec un poids plus important des actifs financiers. Ces derniers représentent 34 % de leur patrimoine, contre 30 % pour les actifs immobiliers et 28 % pour les actifs professionnels. Pour les 10 % des ménages les mieux dotés, le poids des actifs financiers n’est que de 16 %.
27 % des ménages les mieux dotés en patrimoine sont des travailleurs indépendants ; 14 % sont des commerçants et chefs d’entreprise, 8 % sont des professions intermédiaires et 6 % sont des agriculteurs. 39 % sont retraités.
La région francilienne ne représente que 19 % de population nationale mais 43 % des personnes à très haut revenu (les 1 % des plus riches) et 54 % des très aisées (les 0,1 % des plus riches). Paris possède 20 % des très hauts revenus français et les Hauts-de-Seine 10 %.
La forte valorisation des prix de l’immobilier au sein des grandes agglomérations explique la progression des millionnaires. Les prix des logements ont, en effet, doublé en vingt ans.
Le cours des actions a pâti de la dégradation par Fitch de la note de la dette souveraine américaine intervenue cette semaine. Les moindres créations d’emploi aux Etats-Unis en juillet ont permis un rebond des cours vendredi. Selon le Bureau des statistiques du travail, la première économie mondiale a, en effet, créé moins de postes qu’anticipé par les économistes dans le secteur non agricole en juillet : 187 000, contre 185.000 en juin. Le consensus avait parié sur 200 000 créations. Le taux de chômage aux Etats-Unis est en baisse à 3,5 %, contre 3,6 % en juin, revenant ainsi à son niveau le plus bas depuis 50 ans. Ce taux est inférieur à la dernière estimation médiane de la Fed, de 4,1 % pour le quatrième trimestre de cette année. Les salaires ont continué à augmenter à un rythme soutenu avec un gain de 0,4 % en juillet comme en juin, alors que le consensus tablait sur une hausse de 0,3 %. Il affiche sur un an une progression de 4,4 %.
Les indices européens ont perdu en moyenne plus de 2 % durant la semaine. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur hausse, le taux de l’OAT à 10 ans repassant au-dessus des 3 % quand celui de son homologue américain dépassait les 4 %. Le cours du pétrole demeure élevé avec la prorogation de la réduction de la production saoudienne d’un million de baril/jour et de la forte réduction des stocks américains.
Mardi 1er août, l’agence de notation financière Fitch a annoncé la dégradation de la note de crédit des États-Unis. Celle-ci passe de AAA à AA +, seule la perspective restant « stable ». « Les impasses politiques répétées sur le plafond de la dette et les résolutions de dernière minute ont érodé la confiance dans la gestion budgétaire », a mentionné l’agence Fitch Ratings pour justifier la baisse de la note. Elle a ajouté que « le gouvernement ne dispose pas d’un cadre budgétaire à moyen terme, contrairement à la plupart de ses pairs, et son processus budgétaire est complexe ». L’administration américaine a réagi immédiatement à cette décision en soulignant que les fondamentaux de l’économie étaient bien orientés avec une croissance plus forte que dans les autres pays de l’OCDE.
Le déficit budgétaire devrait atteindre 6,3 % du PIB cette année, contre 3,7 % l’an dernier en raison du plan en faveur de la transition énergétique. L’augmentation des taux d’intérêt devrait peser sur les comptes publics. La dernière dégradation de la note américaine date de 2011 après la crise des subprimes quand l’agence S&P avait privé le pays de son triple A, abaissant aussi la note d’un cran. Seule Moody’s accorde encore son triple A aux États-Unis.
L’annonce de Fitch a provoqué une baisse des indices actions sur plusieurs places financières. Cette mesure n’avait pas été anticipée. Elle s’est traduite par une augmentation des taux d’intérêt américains favorisant des arbitrages en faveur des obligations. Le dollar s’est ainsi apprécié contre les autres devises.
Le Royaume-Uni traverse une mauvaise passe avec une inflation qui résiste au traitement de choc de la banque centrale et une atonie économique qui perdure depuis trois ans.
La Banque d’Angleterre a décidé en ce début de mois d’août, pour a quatorzième fois, de relever son taux directeur de 5 % à 5,25 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2008. Depuis sa création en 1694, la banque centrale d’Angleterre n’avait jamais augmenté à un tel rythme ses taux.
Même si les autorités monétaires croient à la baisse de l’inflation pour l’automne, la situation britannique se démarque des Etats-Unis et de la zone euro avec une inflation qui demeure plus élevée 7,9 %. Le Royaume-Uni a été fortement touché par l’augmentation du prix du gaz qui assure 40 % de la production de l’électricité du pays. Comme aux Etats-Unis, le marché du travail est, Outre-Manche, tendu, le taux de chômage s’élevant à 4 %. Cette tension conduit à des hausses importantes des salaires. Ceux-ci ont progressé de 7,7 % sur un an, compensant presque intégralement l’inflation. Après avoir subi une violente chute de leur pouvoir d’achat (– 4 % entre avril 2021 et mai 2023), les Britanniques devraient connaître une légère progression d’ici à la fin de 2023. L’inflation au Royaume-Uni s’explique également par les difficultés d’approvisionnement provoquées par le Brexit. Ce dernier a également renchéri le prix des importations en provenance de l’Union européenne.
La hausse des taux d’intérêt est durement ressentie par les ménages britanniques. Sur les 8,5 millions de ménages qui ont contracté un emprunt immobilier, 1,4 million l’ont fait à taux variables. Par ailleurs, 2,2 millions de foyers qui doivent renégocier leur prêt d’ici à la fin de 2024, soit environ 130 000 tous les mois. En moyenne, la hausse de leurs remboursements devrait être de 3 000 livres (3 500 euros) par an.
Le Royaume-Uni est un des pays où la croissance est la plus faible en Europe depuis la crise sanitaire au point que son PIB vient juste de retrouver son niveau de 2019. Le pays a été pénalisé par la baisse des échanges avec l’Union européenne après le Brexit.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 4 août 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 315,07 | -2,30 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 35 065,62 | -0,50 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 478,22 | -2,12 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 909,4 | -2,76 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 951,86 | -3,61 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 564,37 | -1,97 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 332,91 | -2,96 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 192,75 | -1,83 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 288,08 | +0,75 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,086 % | +0,054 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,528 % | +0,065 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,079 % | +0,104 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1038 | +0,21 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 943,75 | -0,78 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,10 | +0,92 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Les ménages continuent de puiser sur leurs comptes courants pour financer leurs dépenses de consommation et pour alimenter leurs produits d’épargne réglementée.
Depuis le point haut du mois de juillet 2022, l’encours des dépôts à vue a diminué de 43 milliards d’euros à fin juin 2023 soit un montant équivalent à la collecte du Livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) sur la même période (45 milliards d’euros). L’encours est ainsi revenu à 500 milliards d’euros. Il s’élevait à 522 milliards d’euros fin décembre 2022. Fin décembre 2019, avant la crise sanitaire cet encours était de 406 milliards d’euros.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
En lien avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse de 5 points de base à 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,70 %, selon la Banque de France. De juin 2022 à juin 2023, la rémunération des livrets ordinaires fiscalisés est passée de 0,09 % à 0,68 %. Durant cette période, le taux moyen des livrets réglementés est passé de 1,07 % à 3,22 %. Le taux du PEL est en revanche stable à 2,59 %.
La rémunération des dépôts des Société Non Financières s’établit à 1,32 %, portée à la fois par la remontée des taux des comptes à terme et celle, plus limitée, des dépôts à vue. Les banques recommencent à proposer aux PME des dépôts à terme rémunérés.
En Europe, les rachats d’actions ont été importantes au premier trimestre en lien avec les bons résultats des entreprises cotées. Les sociétés françaises ont annoncé pour plus de 19 milliards d’euros de rachats d’actions au premier trimestre ce qui constitue un record. Sur la même période l’an dernier, les programmes de rachats d’actions avaient atteint 7,4 milliards d’euros. Depuis la mi-mars, les annonces ont été plus rares. La polémique sur les « surprofits » et la condamnation par Emmanuel Macron des rachats d’actions ont peut-être incité les entreprises à différer leur programme. Pour l’ensemble de l’année, un volume de 25 milliards d’euros de rachats semble atteignable pour la Bourse de Paris. En 2016, 15 milliards d’euros de rachats d’actions avaient été réalisés.
Les rachats d’actions en utilisant une partie du bénéfice de l’entreprise sont critiqués car ils visent à augmenter le cours des actions en diminuant le nombre de ces dernières. Ces rachats iraient à l’encontre des intérêts des salariés et de l’investissement. En revanche, en redonnant de l’argent aux actionnaires, ces rachats permettent à ces derniers de financer d’autres projets en-dehors de l’entreprise.
Juste après le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020, au moment où les cours des actions des entreprises cotées baissaient fortement, de nombreux jeunes avaient décidé d’entrer en bourse afin de se constituer un portefeuille de valeurs. Ils avaient eu alors un comportement opportuniste qui s’est révélé gagnant compte tenu de la remontée rapide des cours. Depuis trois ans, les millenials et les représentants de la génération Z sont de plus en plus nombreux à être des investisseurs actifs en bourse comme le confirme la récente étude de l’institut Kantar pour l’Autorité des Marchés Financiers. Selon cette enquête, près de 40 % des nouveaux venus sur les marchés financiers ont moins de 35 ans. Entre 2019 et 2023, 1,5 million de particuliers se sont lancés dans l’investissement en actions pour la première fois. En quatre ans, la moyenne d’âge des nouveaux arrivants a fortement diminué. Les moins de 25 ans représentaient 14 % des nouveaux investisseurs en 2023, contre 3 % en 2019. A contrario, la proportion des 45-54 ans est passée de 20 % à 13 %. Une tendance à la baisse qui se confirme pour les catégories d’âge supérieures. La part des moins de 25 ans réalisant fréquemment des opérations, a triplé, passant de 1,4 % en 2019 à 4,1 % aujourd’hui. Les moins de 35 ans représentaient 16,8 % des investisseurs actifs au premier semestre 2023. En excluant les stock-options auxquelles les plus jeunes ont rarement accès, la proportion des jeunes de 15-24 ans investisseurs en actions est de 11,2 % soit un taux supérieur à celui des 25-34 ans (8,1 %). Les Français âgés de 45 à 54 ans sont moins nombreux à détenir des actions en 2023 (7,6 %), contre 8 % l’année d’avant. Après avoir délaissé la Bourse en 2008, puis au moment de la crise des dettes souveraines, nombreux sont ceux qui ont été marqués par les crises à répétition.
L’engouement des jeunes pour les actions s’explique par une moindre aversion aux risques que leurs aînés. Ayant connu une longue période de taux d’intérêt bas, l’investissement « actions » se révèle plus lucratif que les produits de taux. Ils sont également ceux qui investissent le plus dans les cryptoactifs. Ils sont friands de nouvelle technologie et passent par les comptes en ligne pour acquérir des actions ou des parts de fonds. Ils plébiscitent, en particulier, les ETF (Exchange Traded Fund, également appelé tracker) qui répliquent les indices et sont peu chargés en frais. Ils ont une approche plus joueuse en lien avec les jeux vidéo que leurs aînés de la bourse. Ils peuvent acheter et vendre rapidement afin de prendre leurs plus-values.
Entre les hausses attendues des taux directeurs et les bons résultats de la croissance ainsi que la poursuite de la baisse de l’inflation dans plusieurs pays, les investisseurs demeurent relativement confiants. Le cours des actions ont continué cette semaine à progresser à petit trot.
L’inflation a été de 5 % en juillet en France en données harmonisées de l’Union européenne). Le taux d’inflation en Allemagne devrait être de 6,2 % en juillet 2023 après 6,4 % en juin, a indiqué Destatis. Le taux d’inflation hors alimentation et énergie, devrait être de +5,5% contre 5,8 % en juin 2023. En Espagne, l’inflation a atteint en juillet 2,3 % sur un an en Espagne, soit légèrement plus qu’au moins de juin, en raison notamment d’un rebond du prix des carburants, selon une estimation provisoire publiée vendredi par l’Institut national des statistiques (INE). Ce taux est supérieur de 0,4 point au niveau du mois de juin (1,9%), qui avait permis à l’Espagne de revenir pour la première fois depuis mars 2021 dans la cible de 2 % fixée par la Banque centrale européenne (BCE). Malgré cette légère hausse, l’inflation espagnole demeure en dessous de celle de la zone euro, L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCA), qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, s’est lui aussi établi à 2,1%, soit 0,5 point de plus qu’en juin (1,6%), selon l’institut de statistiques. L’inflation sous-jacente a progressé de 0,3 point, pour atteindre 6,2% sur un an.
Sur le plan de la croissance, la France fait la course en tête avec une progression de son PIB, au deuxième trimestre, de 0,5 %. L’Espagne la suit de près avec un gain de 0,4 %. En revanche, l’Allemagne après deux trimestres de baisse de son PIB enregistre une croissance nulle. Le PIB de l’Autriche a diminué au deuxième trimestre de 0,4 % et celui de la Suède de 1,5 %.
Aux Etats-Unis, l’indice sur la confiance des consommateurs établi par l’Université du Michigan a progressé de 64,4 points en juin à 71,6 en juillet. Il s’agit de son plus haut niveau depuis octobre 2021. La composante de la perception des conditions actuelles s’est également améliorée, passant de 69 points le mois dernier à 76,6 en juillet. Celle des attentes du consommateur s’est elle aussi appréciée à 68,3 points, contre 61,5 en juin. Quant aux anticipations d’inflation, elles ont légèrement augmenté à 3,4 % sur un an, soit une hausse de 0,1 point de pourcentage. Elles se maintiennent à 3 % pour ce qui est de l’horizon à 5 à 10 ans.
Les deux grandes banques centrales, la BCE et la FED, ont relevé en cette fin de mois de juillet leurs taux directeurs sur fond de décrue des taux globaux d’inflation. Leurs présidents respectifs ont martelé leur objectif est de réduire l’inflation sous-jacente (inflation hors prix de l’alimentation et de l’énergie) qui demeure élevée. Ils ne veulent pas relâcher l’effort de peur d’un redémarrage de la hausse des prix à la rentrée. Leurs décisions avaient été anticipées par les investisseurs et n’ont pas donné lieu à des turbulences sur les marchés « actions ».
Les taux de la BCE, un niveau sans précédent depuis 2001
Jeudi 27 juillet, la Banque centrale européenne a relevé, pour la neuvième fois en un an, ses taux directeurs d’un quart de point jeudi. À partir du 2 août, ces taux seront de 3,75 % pour le taux de dépôt, 4,25 % pour le « refi » (le taux de refinancement des banques auprès de la BCE) et 4,50 % pour celui de la facilité de prêt marginal. Pour retrouver un taux de dépôts aussi élevé, il faut remonter à la période d’octobre 2000 à mai 2001. Le « refi », retrouve son niveau de 2008, juste avant la faillite de Lehman Brothers.
La réunion du Comité de Politique Monétaire de jeudi marque tournant car la BCE a annoncé qu’elle ne relèvera plus systématiquement ses taux à chaque réunion. La décision de septembre et les suivantes dépendront des données publiées. Christine Lagarde a, en effet, indiqué lors de la conférence de presse « lors des prochaines réunions, nous pourrons choisir soit de relever les taux, soit de faire une pause. Cela pourra varier d’une réunion à l’autre ». Le communiqué de presse de la BCE mentionne, par ailleurs, que « les futures décisions du Conseil des gouverneurs feront en sorte que les taux d’intérêt directeurs de la BCE soient fixés à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi longtemps que nécessaire, pour assurer un retour au plus tôt de l’inflation au niveau de notre objectif de 2 % à moyen terme ».
Les investisseurs prédisent encore une hausse des taux avant la fin de l’année. Ces derniers resteraient stables durant plusieurs mois afin d’éviter toute résurgence de l’inflation.
La Réserve fédérale face à la force de l’économie américaine
La Réserve fédérale américaine a relevé, mercredi 26 juillet, pour la onzième fois depuis le mois de mars ses taux directeurs les portant à leur plus haut niveau depuis 2001. Ils se situent désormais entre 5,25 % et 5,5 % quand il y a un an et demi, ils évoluaient entre 0 % et 0,25 %.
La banque centrale a justifié cette nouvelle hausse en soulignant que l’activité progresse, les créations d’emploi restent « robustes » et que l’inflation est « élevée ». Elle a noté que le système bancaire demeure « sain et résistant » malgré la crise du printemps. En sens inverse, elle mentionne que l’accès plus difficile au crédit pourrait « peser sur l’activité économique, le recrutement, l’inflation ».
Le Président de la FED lors de la conférence de presse a souligné qu’une ou deux augmentation des taux directeurs étaient envisageables d’ici la fin de l’année et qu’il n’avait pas prévu de les baisser avant 2024. Il a expliqué que la FED allait piloter aux instruments, « réunion après réunion » afin d’éviter de trop resserrer ou de trop relâcher. Il y aura deux mois supplémentaires de statistiques de l’emploi d’ici à la prochaine réunion de la FED. Il a indiqué qu’il sera alors « possible de relever encore » les taux, ou de les « stabiliser ».
Les investisseurs pensent que la fin du processus de durcissement de la politique est proche. Face à cet optimisme, Jerome Powell est dans son rôle de banquier en répétant inlassablement les objectifs de la banque centrale, le retour de l’inflation dans la cible des 2 %. L’euphorie des marchés, aux États-Unis, est liée à un recul rapide de l’inflation qui s’est contractée de 6 points en un an et est revenue à 3 % en juin sur douze mois. Le nombre de créations d’emplois s’il est élevé tend néanmoins à baisser. En revanche, le retournement de l’immobilier est perçu comme une mauvaise nouvelle car pouvant déboucher sur une hausse des loyers. L’hypothèse d’une récession en fin d’année aux États-Unis n’est plus jugée inéluctable. Goldman Sachs a révisé sa prévision en la matière de 30 % à 20 % de risque.
Après les décisions des banques centrales, les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont légèrement augmenté de part et d’autre de l’Atlantique.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 28 juillet 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 476,47 | +0,59 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 35 459,29 | +0,28 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 582,23 | +0,90 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 316,66 | +2,15 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 469,75 | +1,71 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 694,27 | +0,51 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 466,50 | +1,60 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 759,23 | +1,41 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 275,93 | +3,42 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,032 % | +0,041 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,463 % | +0,027 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,975 % | +0,145 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1031 | -0,94 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 963,51 | -0,61 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 83,84 | +3,75 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Inflation, des jours avec, des jours sans
Cette semaine a donné lieu à plusieurs publications marquant le recul de l’inflation. Aux Etats-Unis, En juin aux États-Unis, le taux d’inflation s’élevait à 3,0 % sur un an contre 4 % le mois précédent. Il est revenu à son plus bas niveau depuis mars 2021, selon l’indice CPI publié mercredi par le département du Travail. Ce niveau qui reste toutefois encore au-dessus de la cible des 2 % fixée par la FED. Les investisseurs ont favorablement réagi à cette publication. La baisse de l’inflation concerne, par ailleurs, la zone euro. En France, l’INSEE a confirmé qu’en juin, elle n’était que de 4,5 %. Le moral des ménages américains s’est encore s’amélioré en juillet, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan. L’indice a gagné 8,2 points, à 72,6, son meilleur niveau depuis septembre 2021. Cette amélioration est imputable au ralentissement général de l’inflation et par la résistance du marché de l’emploi. » Le loyer de l’argent culminant déjà entre 5% et 5,25% aux Etats-Unis, un nombre croissant d’économistes prévoient que les prochains relèvements de taux de la Réserve fédérale (Fed) seront peu nombreux et de faible d’ampleur. Les taux auraient à leurs yeux pratiquement atteint leur plus haut niveau. Les mesures de Pékin afin de relancer son économie ont contribué à la progression du cours des actions. Les banques et le secteur du luxe ont été en pointe durant cette semaine. Le CAC a gagné en cinq jours plus de 3 % tout comme le Dax ou l’Eurostoxx. Le Nasdaq a également, aux Etats-Unis, gagné plus de 3 %.
Les taux des obligations souveraines ont légèrement baissé et l’euro s’est apprécié par rapport au dollar passant la barre de 1,10 dollar pour un euro. Cette remontée s’explique par la volonté affichée de la BCE de relever ses taux directeurs la semaine prochaine quand la probabilité d’une stabilité aux Etats-Unis augmente avec la publication des dernières statistiques de l’inflation.
Le baril de Brent s’est apprécié en franchissant les 80 dollars durant la semaine. La fermeture de nombreux gisements libyens ainsi que des incidents sur des champs pétroliers au Nigeria a créé des tensions sur l’offre quand dans le même temps la demande était orientée à la hausse notamment celle des Etats-Unis.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 14 juillet 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 374,54 | +3,69 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 509,03 | +2,37 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 505,42 | +2,49 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 113,70 | +3,15 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 105,07 | +3,21 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 434,57 | +3,40 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 400,11 | +3,91 % | 3 792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 391,26 | +0,01 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 237,70 | +1,25 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,039 % | -0,134 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,479 % | -0,145 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,817 % | -0,219 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1236 | +2,307 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 957,70 | +1,75 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 80,24 | +1,95 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Selon le calcul émanant de la formule du taux du Livret A, ce dernier aurait dû être de 4,1 % le 1er août prochain. Le ministre de L’Économie a suivant les recommandations du Gouverneur de la Banque de France visant à maintenir le taux de 3 % en vigueur depuis le 1er février dernier. En contrepartie, ce taux sera gelé dix-huit mois au lieu d’être révisé tous les six mois. Le taux du Livret d’Epargne Populaire est certes abaissé mais moins que ce que permettait l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux des produits d’épargne réglementée. Le ministre de L’Économie a, en effet, retenu pour ce produit, un taux de 6 % quand il aurait pu retenir 5,6 % correspondant à la moyenne de l’inflation de ses six derniers mois. Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) ne baissera donc que de 0,1 point le 1er août prochain. Le plafond de ce produit passera, par ailleurs, de 7700 à 10 000 euros.
Privilégier la consommation et faire le pari de la baisse de l’inflation
Les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.
Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009. En ajoutant le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte, toujours sur les cinq premiers mois de 2023, a dépassé 32 milliards d’euros.
En ne relevant pas le taux du Livret A, Bruno Le Maire entend donner la priorité de la consommation qui est le principal moteur de la croissance. Il appelle de ses vœux une reprise de cette dernière. Avec le gel à 3 % du taux du Livret A durant 18 mois, le Ministre fait le pari de la poursuite de la baisse de l’inflation. Au fil des mois, l’inflation, le taux d’inflation devrait se rapprocher de celui de du taux du Livret A, le rendement réel sera ainsi de moins en moins négatif. En bloquant le Livret A à 3 %, il se préserve de l’impopularité qu’aurait occasionné sa baisse le 1er février ou le 1er aout prochain.
Ne pas désespérer les emprunteurs
En maintenant le Livret A à 3 %, Bruno Le Maire souhaite ne pas pénaliser les bénéficiaires des ressources de l’épargne réglementée, en particulier les bailleurs sociaux. Une augmentation du taux du Livret A constitue une charge pour les banques et pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise jusqu’à 60 % des ressources collectées. Par sa décision, le ministre de l’Économie a voulu éviter de nouveaux surcoûts pour les banques afin d’éviter une augmentation accrue des taux d’intérêt.
Respecter la hiérarchie des taux
Une des raisons de la non-application de la formule est liée également au respect de la hiérarchie des taux. Un taux autour de 4 % pour le Livret A aurait constitué un pic au sein des différents placements. Le Livret A aurait été rémunéré de manière plus élevé qu’un grand nombre de produits d’épargne. Le taux moyen des livrets ordinaires de banque est inférieur à 0,7 %. Le Livret A, produit d’épargne de court terme, liquide et sans risque, serait également mieux rémunéré que de nombreux produits de long terme, qui peuvent comporter une part de risque. Il aurait été, par ailleurs, mieux rémunéré que les fonds euros de l’assurance vie qui sont déjà en décollecte depuis le début de l’année.
Préserver l’équilibre budgétaire
Les intérêts des Livrets A, du LDDS et du Livret d’Épargne Populaire étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, l’augmentation du taux du Livret A aurait constitué un surcoût pour les finances publiques au moment où le gouvernement est invité à sortir du « quoi qu’il en coûte ».
Pas de rebond estival pour le Livret A en perspective
La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.
Le Livret d’Epargne Populaire améliore, en revanche, son attractivité avec un rendement de 6 %, supérieur à l’inflation et un plafond remonté à 10 000 euros.
Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.
3000 milliards d’euros d’un côté pour la dette publique française et 3000 milliards de dollars pour la capitalisation d’Apple : voilà qui pourrait résumer le premier semestre. Les marchés actions ont connu une croissance vive déjouant les pronostics quand, dans le même temps, les Etats sont de plus en plus confrontés au problème du financement de leurs dette. Les Etats-Unis ont évité le défaut de paiement au début du mois de juin avec un accord au dernier moment entre Républicains et Démocrates. En Europe, la France a été dégradé par l’agence Fitch mais a sauvé son double A chez Standard and Poors, pour combien de temps ?
Au cours du premier semestre, le CAC 40 a battu plusieurs records et a gagné au total 14 % porté notamment par le secteur du luxe. La hausse des taux d’intérêt et les craintes d’une récession ont pu freiner la hausse mais sans jamais l’interrompre durablement. Pour le mois de juin, l’indice parisien a progressé de 1,8 % sachant que sur la dernière les gains ont atteint 3,3 %.
Les grands indices « actions » internationaux ont fortement progressé durant le premier semestre. L’indice allemand, Daxx, a gagné 16 % en six mois. L’indice japonais s’est apprécié de son côté de 27 %. A New York, l’indice S&P 500 a progressé de 16 % quand le Nasdaq a augmenté de plus de 30 %, preuve du retour en force des valeurs technologiques.
Les investisseurs ont salué les bons résultats des entreprises tout en anticipant un retour rapide à la normale de l’inflation éludant les risques de récession. Cette analyse a été confortée à la fin du mois de juin par la baisse de l’inflation même si elle est avant tout provoquée par un effet de base (les prix de l’énergie avaient fortement augmenté en mai et juin 2022). Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, la hausse des prix continue à être soutenue. Pour la zone euro, elle a augmenté, en juin, à 5,4 % contre 5,3 % en mai. Pour Christine Lagarde, l’inflation demeure encore présente et nécessite le maintien d’une politique monétaire restrictive.
Aux Etats-Unis, l’indice PCE des dépenses de consommation a augmenté de 3,8 % sur un an après 4,3 % en avril. Hors alimentation et énergie, critère considéré comme le plus pertinent par la Fed, le déflateur marque même un ralentissement surprise à 4,6 % sur un an, après 4,7 % en avril. Quant à la composante des anticipations d’inflation à 1 an, elle a été confirmée à 3,3%, après 4,2 % en mai et celle des anticipations à 5-10 ans est également maintenue à 3 %, après 3,1 % le mois précédent.
En six mois, le cours du baril de Brent a perdu près de 13 %. Plus globalement, les cours de l’énergie et des matières premières sans totalement retrouver leur cours d’avant la guerre en Ukraine ont enregistré ces six derniers mois une forte décrue qui se répercute en partie sur l’inflation des pays de l’OCDE.
Les taux des obligations d’Etat ont peu évolué, malgré la hausse des taux directeurs des banques centrales, les investisseurs ayant anticipé une grande partie de ces dernières. Les obligations bénéficient par ailleurs toujours de l’aversion aux risques des détenteurs de capitaux.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 30 juin 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 400,06 | -3,05 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 407,60 | +2,0 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 450.38 | +2,45 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 787,92 | 2,2 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 147,90 | +2,0 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 531,53 | +0,9 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 401,39 | +2,98 % | 3 792,28 | 4 ,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 189,04 | +1,24% | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 202,06 | +0,13 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,930 % | +0,046 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,392 % | +0,031 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,821 % | +0,081 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0914 | -0,23 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 917,96 | +0,00 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,92 | -3,42 % | 84,08 | 78,140 |
Mauvaise, passe, le Cac 40 a enchainé cinq séances de recul. Sur la semaine, l’indice parisien a ainsi perdu 3,05 %, soit son plus mauvais résultat depuis les annonces mi-mars, de faillites bancaires aux Etats-Unis. Les indices des grandes places financières ont également été en baisse sur la semaine.
La publication de mauvais indicateurs économiques en zone euro et aux Etats-Unis a amené les investisseurs à se dégager du marché actions pour privilégier les obligations. Selon l’indice avancé PMI de Standard and Poors, la croissance économique du secteur privé dans la zone euro a fortement ralenti en juin, tombant à un niveau proche de zéro, En France, l’activité économique a subi en juin sa plus forte contraction en 28 mois, avec notamment un repli dans le secteur des services.
La semaine a été encore très animée par les banques centrales, avec plusieurs réunions au cours de la semaine, et deux prises de parole du président de la Banque centrale américaine (Fed) Jerome Powell devant le Congrès américain. La Banque de Norvège, de Suisse et d’Angleterre ont, cette semaine, suivant la BCE, relevé leurs taux directeurs. Les augmentations ont été supérieures aux attentes. Le Forum de Sintra, au Portugal, qui rassemblera, à partir du 26 juin, quelques grands argentiers de la planète est attendu par les investisseurs.
Les taux des obligations d’Etat se sont détendus du fait des arbitrages en leur faveur des investisseurs. Compte tenu du contexte économique peu porteur, le pétrole a perdu sur la semaine plus de 3 %.
Baisse des taux en Chine
Si les banques centrales occidentales augmentent leurs taux directeurs, celle de Chine pour ranimer la croissance, a abaissé les siens. Le 19 juin, le taux préférentiel des prêts à un an, qui constitue la référence des taux les plus avantageux que les banques peuvent offrir aux entreprises et aux ménages, a été réduit de 3,65 % à 3,55 %, et celui à cinq ans, référence pour les prêts hypothécaires, a été abaissé de 4,3 % à 4,2 %. Ces deux taux sont désormais à leur plus bas historique. Ils avaient été réduits pour la dernière fois en août 2022.
Ce desserrement de la politique monétaire vise à endiguer le ralentissement de l’économie chinoise qui est pénalisée par le surendettement du secteur immobilier et par une consommation atone dans un contexte international peu porteur pour les exportations. Pour décourager l’épargne et favoriser les dépenses de consommation ou d’investissement, les principales banques publiques ont déjà, en début de mois, abaissé les taux d’une série de produits de dépôt. Le gouvernement chinois espère un taux de croissance d’environ 5 % en 2023, un taux qui serait pour le pays l’un des plus faibles depuis des décennies.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 23 juin 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 163,42 | -3,05 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 727,43 | -1,98 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 348,33 | -1,39 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 891,48 | -1,28 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 829,94 | -3,23 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 461,87 | -2,37 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 271,61 | -2,80 % | 3 792,28 | 4 ,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 781,54 | -2,74 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 197,90 | -2,30 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,884 % | -0,087 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,361 % | -0,107 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,740 % | -0,040 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0892 | -0,72 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 919,57 | -1,84 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,92 | -3,42 % | 84,08 | 78,140 |
Selon l’enquête réalisée par MIS Groupe pour le salon Patrimonia, 82 % des Français sont inquiets face à l’inflation. 55 % craignent tout particulièrement l’impact de la hausse des prix des produits alimentaires. Cette enquête souligne néanmoins que par rapport à 2022 moins de Français déclarent être contraints de puiser dans leur épargne. Selon l’enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – CERCLE DE L’ÉPARGNE, les Français préfèrent diminuer leurs dépenses de consommation que de puiser dans leur bas de laine.
44 % se sentent également préoccupés par l’évolution des taux d’intérêt. 30 % des Français craignent de ne plus pouvoir emprunter ou rembourser leur prêt immobilier, tandis que 14 % redoutent de ne pas pouvoir vendre leur bien ou de devoir en baisser le prix. En revanche 24 % estiment que la hausse des taux permet une meilleure rémunération de leur épargne. 32 % des Français déclarent ne pas être touchés par la hausse des taux.
Les Français restent pessimistes : 39 % pensent qu’une crise financière et économique est inévitable. Cette proportion est néanmoins en recul par rapport à 2022.
Face à l’inflation et la hausse des taux, 53 % n’ont toujours pas modifié leurs placements Seuls un quart des sondés ont effectué de réels changements. 19 % sont à la recherche de solutions pour sécuriser leur patrimoine et 15 % ont renoncé à investir dans l’immobilier.
La Bourse de Paris a fini la semaine mieux qu’elle ne l’avait commencée, malgré les menaces de dégradation de la note française. Les différentes places boursières ont salué l’adoption de la loi reportant de deux ans la question du relèvement du plafond de la dette américaine et la décrue de l’inflation en Europe. La hausse de la fin de la semaine n’empêche pas les indices actions, tant le CAC 40 que l’Eurostoxx ou le Footsie londonien, de reculer légèrement sur la semaine, confirmant leur tendance du mois de mai. Après avoir enregistré des sommets, le marché parisien est dans une phase de consolidation post publication des résultats des entreprises. Les doutes sur la croissance tant au sein de l’OCDE qu’en Chine incitent à la prudence. Aux Etats-Unis, la levée de l’hypothèque du plafond de la dette a contribué à la hausse des cours.
Les résultats de l’emploi américain au mois de mai ont été jugés plutôt encourageants, le maintien d’un fort mouvement de création d’emplois s’étant accompagné d’une modération des salaires. Le secteur non agricole a créé 339 000 postes le mois dernier, contre 294 000 en avril, confirmant que l’économie américaine reste résiliente. Le consensus formé par Bloomberg pariait sur 195 000 créations de postes. Le taux de chômage a légèrement augmenté en mai de 0,3 point à 3,7 % de la population active, contre 3,5 % attendu. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % sur un mois, après +0,4 % en avril, et de 4,3 % sur un an, quand le marché attendait une stabilisation à 4,4 %. Si la fermeté des embauches ne va pas dans le sens d’une pause dans le cycle de hausse des taux de la Fed, l’accalmie sur les salaires et la hausse du taux de chômage sont néanmoins des signaux positifs. Ces derniers pourraient conduire la banque centrale à modérer ses prochains relèvements de taux.
Le Congrès a joué à se faire peur cette semaine en adoptant dans la nuit du 1er au 2 juin la loi relevant le plafond de la dette publique. Par sécurité, l’échéance avant un défaut de paiement du pays, celle du 1er juin, avait été décalée au 5 juin vendredi soir par la secrétaire au Trésor Janet Yellen. En échange d’une suspension du plafond jusqu’en 2025, l’exécutif a accepté un maintien strict des dépenses à leur niveau actuel pour 2024 avec une légère augmentation dans la défense et pour les anciens combattants, avant une hausse plafonnée à 1 % l’année suivante. Les fonds non utilisés dans le cadre du Covid seront réintégrés pour près de 30 milliards de dollars. À la demande des Républicains, l’accord prévoit que les Américains âgés de 49 à 54 ans bénéficiant d’une aide alimentaire devront répondre à certaines exigences en matière de travail s’ils sont valides et sans personne à charge.
Dans ce contexte, les taux d’intérêt sur les obligations d’État sont en recul. Le taux de l’OAT français à 10 ans est repassé en-dessous de 3 %. L’écart avec l’Allemagne est relativement stable à 0,546 point en fin de semaine.
La semaine a également été marquée par la décrue de l’inflation au sein de l’Union européenne en lien avec le recul des prix de l’énergie. La baisse du cours de pétrole a provoqué une vive réaction du prince Abdelaziz ben Salmane, le ministre saoudien de l’énergie. Il condamne l’action des traders et fonds qui spéculeraient sur la chute des cours du pétrole. Pour tenter de relever les cours du pétrole ou tout au moins de les stabiliser, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourrait décider, le 4 juin, une nouvelle baisse de sa production. L’Arabie saoudite a besoin d’un baril au moins supérieur à 80 dollars pour assurer l’équilibre de son budget, or celui-ci évolue autour de 72 dollars. En 2022, elle avait estimé qu’un niveau de 90 dollars était un « bon prix ». Le ralentissement de la croissance de la Chine conduit à une détente sur les prix. Une partie du pétrole russe trouve preneurs soit dans les pays émergents ou via des circuits parallèles. La Russie doit vendre son pétrole pour financer ses dépenses militaires, ce qui favorise une baisse des cours.
Le tableau de la semaine des marchés
Résultats 2 juin 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 270,69 | -0,66 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 762,76 | +2,082 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 282,37 | +1,90 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 240,77 | +2,02 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 051,23 | +0,48 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 607,28 | -0,30 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 323,52 | -0,37 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 524,22 | +0,75 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 229,53 | +0,57 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,859 % | -0,251 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,313 % | -0,306 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,691 % | -0,146 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0716 | -0,03 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 956,05 | +0,91 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,12 | +1,30 % | 84,08 | 78,140 |
Les investisseurs ont, durant cette semaine, fait preuve d’une prudence teintée d’optimisme dans l’attente d’une conclusion espérée heureuse, sur le dossier du plafond de la dette américaine. Les indices « actions » ont ainsi progressé, avec modération, cette semaine. A noter néanmoins que l’indice Nikkei 225 est au plus haut depuis 33 ans avec un gain de plus de 4 % en cinq jours. La hausse des cours au Japon est portée par les bons résultats des entreprises, la bonne tenue de la croissance et le retour de l’inflation dans un pays en déflation depuis des décennies. Le Cac 40 a clôturé, la semaine des « trois sorcières » à 7 491,96 points avec une progression sur la semaine de 1,04 %.
Cette progression des indices européens a été obtenue malgré les incertitudes sur le relèvement de la dette publique américaine, les investisseurs croyant qu’un accord sera obtenu dans les prochaines heures. Si le leader républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, un accord est toujours possible d’ici à ce week-end, ce qui autoriserait un vote au Congrès dès la semaine prochaine, le républicain Garret Graves a déclaré, ce vendredi 19 mai, que l’équipe de la Maison Blanche était « déraisonnable ». il a ajouté que « nous n’allons pas nous asseoir ici et parler tout seuls ». Le « shutdown » se rapprochant, le président américain Joe Biden a décidé d’écourter son déplacement à Hiroshima, au Japon ville dans laquelle se tient le sommet du G7, afin d’être de retour sur le sol américain dimanche. Le président américain a prévu de tenir dimanche une conférence de presse pour faire état des avancées entre les clans républicain et démocrate. Si de nombreux éléments doivent encore être réglés, le schéma général semble être celui d’un relèvement du plafond de la dette jusqu’en 2025 (après l’élection présidentielle de 2024) en échange de l’incorporation de plafonds de certaines dépenses, de la réaffectation des fonds Covid non utilisés et d’une rationalisation des permis d’infrastructure énergétique.
Les tergiversations du Congrès aux Etats-Unis et la persistance de l’inflation en zone euro ont conduit, cette semaine, à une augmentation sensible des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Le taux de l’OAT français à 10 ans a ainsi dépassé les 3 %, taux qui n’avait plus été atteint depuis le début du mois de mars.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 19 mai 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 491,96 | +1,04 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 426,43 | +0,23 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 191,91 | +1,63 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 12 657,90 | +2,83 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 275,38 | +2,60 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 756,87 | +0,19 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 395,30 | +1,79 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 30 817,17 | +4,03 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 286,80 | +0,76 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,019 % | +0,153 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,429 % | +0,155 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,681 % | +0,235 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0821 | -1,02 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 978,50 | -1,79 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 75,69 | +2,13 % | 84,08 | 78,140 |
La transition énergétique exige des investissements importants afin de réduire l’empreinte carbone des activités humaines. L’effort est évalué entre 1 et 3 % du PIB chaque année. Pour financer ces investissements, une réorientation de l’épargne est souhaitée par les pouvoirs publics. Dans le cadre du projet de loi relatif à l’industrie verte, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a décidé la création d’un nouveau plan d’épargne avenir climat dédié aux jeunes de moins de 18 ans et destiné au financement de la transition énergétique. Ce plan pourra être ouvert auprès des banques ou des assureurs et les versements seront plafonnés à 23 000 euros, soit un peu plus que le Livret A (22 950 euros).
Ce plan qui pourra être ouvert dès la naissance des enfants et jusqu’à leur 18e anniversaire est un mix entre les livrets réglementés et le Plan d’Épargne Retraite (PER). L’argent versé sur ce plan sera bloqué jusqu’à la majorité, les sommes d’un PER le sont jusqu’à l’âge de départ à la retraite). Le régime fiscal sera celui du Livret A avec zéro fiscalité et zéro prélèvements sociaux.
Les fonds ne seront pas garantis en temps réel comme c’est le cas pour les livrets réglementés ou les fonds euros de l’assurance vie. En revanche, une possible garantie en capital à terme est évoquée, ce qui ressemble aux fonds eurocroissance des contrats d’assurance vie. Une sécurisation progressive en fonction de l’âge sera réalisée par les gestionnaires, ce qui s’apparente à la gestion profilée des PER.
La rémunération ne sera pas fixée, à la différence du Livret A, par les pouvoirs publics. Le ministre de l’Economie a simplement indiqué que le placement étant à long terme, son rendement était susceptible d’être relativement attractif.
Le plan d’épargne avenir climat surfe sur la volonté des jeunes générations de s’engager en faveur de la transition énergétique. Le gouvernement entend inciter les parents à ouvrir ces plans en lieu et place ou en complément des livrets A ou des livrets jeunes.
Les livrets jeunes sont réservés à toute personne âgée de 12 à 25 ans. Leur plafond est faible : 1 600 euros (hors intérêts capitalisés). Le taux d’intérêt annuel est librement fixé par les banques, mais est au moins égal à celui du Livret A, soit au minimum au 1er février 2023, 3 %. À compter du 25e anniversaire, le Livret jeune est clos. À la différence du nouveau plan de Bruno Le Maire, le Livret jeune est complètement liquide. L’encours des livrets jeunes est en baisse constante depuis 2007 et est inférieur à 5 milliards d’euros (4,7 milliards d’euros à fin mars 2023 selon la Banque de France).
Le plan d’épargne avenir climat n’est pas le premier produit fléché développement durable. Figurent dans cette catégorie le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et les fonds ISR (investissement socialement responsable). Depuis l’adoption de la loi PACTE, les assureurs sont tenus de proposer aux assurés des fonds ISR dans le cadre des contrats multi-supports (assurance vie ou PER). Dans le cadre des Plans d’Épargne Entreprise, les gestionnaires d’actifs doivent également faire figurer des fonds ISR dans leurs offres.
Le ministre de l’Économie s’est fixé un objectif de collecte d’un milliard d’euros pour la première année. Les parents et grands-parents pourront être sensibles à l’idée de bloquer l’argent jusqu’à la majorité du titulaire même si, en France, la liquidité est sacrée. La question de la garantie du capital à terme sera sans nul doute regardée de près par les parents. Ce nouveau produit d’épargne épouse parfaitement les spécificités de l’épargne française faite de niches fiscales et de dispositifs plus ou moins réglementés.
Aux Etats-Unis, l’indice de confiance du consommateur, calculé par l’Université du Michigan, est ressorti en dessous des prévisions, à 57,7 points contre 63 escompté, et 63,5 le mois précédent. Le moral des ménages est ainsi au plus bas depuis le mois de novembre. Les investisseurs ont également noté que les anticipations d’inflation à un an, un facteur clef pris en compte par la Réserve fédérale américaine dans le cadre de sa politique monétaire, a été annoncée à 4,5 % pour mai quand elle était attendue en décélération à 4,4 % sur un an, contre 4,6 % en avril. Les anticipations à cinq ans, sont de nouveau en hausse à 3,2 %, contre 3 % en avril. Les prix à l’importation ont augmenté de 0,4 % sur un mois en avril, marquant leur première hausse de l’année. La banque centrale américaine, la Fed doit faire face à un ralentissement de l’économie pouvant amener une récession dans un contexte d’inflation élevée. Pour certains de ses membres, la politique monétaire n’est pas suffisamment restrictive pour casser les transmissions de hausses de prix. Pour un certain temps, le maintien de taux élevés apparaît nécessaire.
Les investisseurs s’inquiètent également de la fixation du plafond de la dette avec un risque de shutdown en cas d’absence dans les prochains jours d’un accord au Congrès. La nouvelle rencontre de Joe Biden avec les responsables démocrates et républicains a été reportée à la semaine prochaine. Des membres du Congrès et des responsables de l’administration ont néanmoins engagé des discussions pour établir les grandes lignes d’un accord portant sur un relèvement du plafond de la dette et une limitation des dépenses publiques ainsi que sur une possible augmentation des impôts.
Dans cet environnement incertain, les investisseurs ont opté cette semaine la prudence. Les indices des grandes places financières sont en léger recul sur la semaine à l’exception du Nasdaq en légère hausse. Le CAC 40 a ainsi enregistré sa troisième semaine consécutive de baisse, cédant 0,24 % en cinq séances. Les taux des obligations d’Etat sont restés stables cette semaine. En revanche, l’euro s’est légèrement déprécié face au dollar.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 12 mai 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 414,85 | -0,24 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 300,62 | -1,12 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 124,08 | -0,29 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 12 284,74 | +0,40 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 913,82 | -0,30 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 754,62 | -0,31 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 317,88 | -0,37 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 29 388,30 | +1,51 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 272,36 | -1,86 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,857 % | -0,012 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,274 % | -0,008 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,446 % | -0,006 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0853 | -2,43 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 010,03 | -0,29 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,36 | -1,14 % | 84,08 | 78,140 |
Les professionnels de l’immobilier soulignent la chute de la construction et des transactions. La Fédération française du bâtiment a de son côté alerté : si rien n’est fait, 100 000 emplois sont menacés dans le secteur d’ici à 2024-2025. Dans le même temps, selon la Fondation de l’Abbé Pierre, plus de 14 millions de Français rencontreraient des problèmes pour se loger.
Avec des prix de l’immobilier élevés, la hausse des taux constitue une deuxième peine. La crise ne se résume pas à la question des taux d’intérêt. Au premier trimestre 2023, ils ont retrouvé leur niveau de 2012. En valeur réelle, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, ils demeurent négatifs. Il n’en demeure pas moins que le taux moyen des crédits immobiliers est passé de 1,06 % en décembre 2021 à 3,15 % en avril, selon l’observatoire Crédit Logement CSA. Associé à des conditions d’accès plus strictes, la production de crédits à l’habitat a diminué en avril de 44,4 % sur un an, selon les estimations de la Banque de France. Le problème numéro 1 est le prix de l’immobilier qui a doublé en vingt ans. Le marché des logements, en France, est un marché de pénurie. La rareté du foncier et l’augmentation des coûts de construction ont favorisé une hausse de l’immobilier, hausse qui a été, par ailleurs, alimentée par la faiblesse des taux d’intérêt entre 2016 et 2021.
Le marché de la location est sous tension en raison de la raréfaction de l’offre. Le développement des locations saisonnières dans les grandes villes et dans les villes touristiques limite les locations à l’année. Plus de 800 000 logements seraient proposés, en France, en location saisonnière. Ce nombre aurait augmenté de près de 20 % en moins de deux ans. Les mesures visant à empêcher la location de logements ne respectant pas les normes énergétiques conduisent les propriétaires à les retirer de l’offre locative ou les vendre. L’offre de biens à louer aurait diminué de 46 % entre 2019 et 2023. La tension serait vive pour les deux pièces, 30 % de l’offre de logements et 40 % des demandes. La raréfaction des logements en location dans le parc privé provoque le gonflement du nombre de candidats pour un logement social. 70 % de la population y est éligible et en un an, 100 000 nouvelles demandes ont été déposées, portant à 2,3 millions le nombre total de ménages en attente d’une HLM. Même si la France a un des parcs les plus importants de logements sociaux d’Europe, la construction est insuffisante. 100 000 constructions ont été engagées en 2022 soit moins que prévu (120 000).
Les besoins en logement sont importants en raison de l’augmentation de la population et de sa concentration croissante sur certaines parties du territoire, grandes agglomérations et régions côtières. Par ailleurs, les divorces et l’essor des familles monoparentales contribuent également à accroître la demande en logements.
La France consacre chaque année plus de 38 milliards d’euros au logement sans pour autant que cela ne contribue à résoudre une crise vieille de plusieurs décennies. Le nombre de logements neufs construits se situe en fonction des années entre 350 000 et 400 000 quand il en faudrait au minimum 500 000. Les lois visant à lutter contre l’artificialisation des sols et à limiter l’urbanisation provoquent une raréfaction du foncier. En outre, les maires en lien avec les souhaits de leur population sont de plus en plus réticents à accroître l’offre de logements. Des candidats, lors des dernières élections municipales, se sont fait élire sur le thème de l’arrêt des constructions. La construction est également freinée par l’augmentation des coûts de construction en lien avec le durcissement des normes énergétiques. La faible industrialisation des process de construction ne facilite pas l’obtention de gains de productivité dans le secteur du bâtiment. Cette industrialisation qui passe par un recours plus important à des éléments préfabriqués nécessite, par ailleurs, un effort de formation en faveur des salariés du secteur du bâtiment.
Le gouvernement devrait dans le prolongement des travaux sur le logement du Conseil national de la refondation (CNR) annoncer plusieurs mesures. Un grand plan d’acquisition de logements neufs par CDC Habitat, filiale de la Caisse des Dépôts, auprès des promoteurs, est à l’étude.
Le gouvernement devra également indiquer s’il maintient plusieurs dispositifs en faveur de l’immobilier qui doivent s’éteindre en 2023 comme le Prêt à taux zéro (PTZ) ou en 2024 pour le Pinel qui vise à favoriser l’investissement locatif. En lieu et place de ces dispositifs, des experts plaident pour la création d’un statut de bailleur qui permettrait l’amortissement des biens immobiliers voués à la location, ce dispositif est aujourd’hui réservé aux logements loués meublés (statut LMNP). La Cour des Comptes a, à plusieurs reprises, souligné que les aides fiscales en faveur de l’immobilier locatif avaient une faible efficacité et qu’elles contribuent avant tout à la hausse des prix de l’immobilier.
Une refonte de la fiscalité des plus-values pourrait être imaginée. Les abattements en fonction de la durée de détention (23 ans pour la fiscalité et 30 ans pour les prélèvements sociaux) ne favorisent pas la fluidité du marché. Une taxation accrue pour les plus-values de moins de quatre ans et des abattements sur une période de 8 ans seraient certainement souhaitables à la fois pour concilier lutte contre la spéculation et fluidifier davantage le marché. L’instauration d’un régime de plus-values pour les résidences principale bien qu’impopulaire est certainement souhaitable pour limiter les effets d’aubaine, et pourrait donc être imaginée.
Cercle de l’Épargne – données SDES, Sit@del2, estimations à fin mars 2023
L’inflation continue à augmenter en Europe. L’emploi américain reste positif tout comme celui de la France. Les banques centrales américaine et européenne relèvent leurs taux directeurs mais le processus de hausses semble se rapprocher de son terme. Dans ce contexte chahuté, le Cac 40 a clôturé ce vendredi 5 mai sur un gain de 1,26 % à 7 432,93 points, mais en petite baisse sur l’ensemble de la semaine. Les indices des grandes places financières ont perdu également un peu de terrain.
L’économie américaine a créé 253 000 postes dans le secteur non agricole au mois d’avril, soit nettement plus que les 185 000 attendus. Les soldes des mois de mars et de février ont été révisés en baisse, de respectivement de 236 000 postes à 165 000 et de 311 000 à 248 000. Le taux de chômage a diminué de 0,1 point à 3,4 %, là où le marché tablait sur une hausse à 3,6 %, tandis que la hausse du salaire horaire moyen a accéléré à 4,4 %, contre une stabilisation à 4,2 % estimée.
Les taux des obligations souveraines ont été peu affectés par les relèvements des taux directeurs qui avaient été largement anticipés. Les investisseurs ont été sensibles à l’idée que les banques centrales allaient bientôt arrêter de resserrer la politique monétaire.
Le prix du pétrole a continué de reculer cette semaine pour s’établir à 75 dollars le baril. Cette baisse intervient malgré la réduction d’un million de barils supplémentaires décidée par l’OPEP+. Le ralentissement de l’économie mondiale explique cet accès de faiblesse. Le rebond économique chinois serait moins fort qu’escompté. Par ailleurs, le pétrole russe arriverait à déjouer les embargos et se retrouverait sur le marché notamment en passant par la Turquie.
Mercredi 3 mai 2023, la FED a décidé de relever ses taux directeurs pour la dixième fois consécutive depuis le début de l’année 2022. Ce processus de relèvement est le plus rapide enregistré depuis quarante ans. La hausse d’un quart de point est néanmoins modérée. Après cette décision du comité de politique monétaire, la fourchette de taux s’établit désormais entre 5 % et 5,25 %.
Les marchés n’ont pas été surpris par l’annonce de la banque centrale américaine FED qui avait été largement anticipée. En revanche, les investisseurs espéraient que la banque centrale sonne la fin du cycle haussier avec une possible décrue des taux à partir de l’automne. En la matière, la FED est restée prudente. Son communiqué officiel de mai ne mentionne pas de nouvelles hausses pour les prochaines réunions à la différence du précédent communiqué. Le comité de politique monétaire a précisé qu’il prendra en compte « les restrictions cumulées de la politique monétaire, le retard avec lequel la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, et les développements économiques et financiers » avant de prendre une éventuelle décision de relèvement. En revanche, Jerome Powell a exclu l’hypothèse d’une baisse des taux cette année. Il a déclaré que « nous pensons que l’inflation va diminuer, mais pas si vite ». Dans son communiqué, la Fed indique également qu’elle « serait prête à ajuster sa position de politique monétaire de façon appropriée si des risques émergeaient qui pouvaient empêcher l’atteinte de ses objectifs ». Ces objectifs sont « un taux d’emploi maximal et une inflation qui progresse de 2 % sur le long terme ». Jerome Powell a toutefois souligné qu’en dépit d’une hausse de 5 points des taux directeurs depuis mars 2022, « le chômage est aussi bas qu’avant », et « au plus bas depuis 15 ans ». Le Président de la FED pense qu’il est « possible de refroidir le marché du travail sans grosse augmentation du chômage » tout en soulignant que l’histoire économique a plutôt montré l’inverse.
Parmi les « développements » que la Fed intègrera dans son analyse, figurent la situation des banques et l’évolution de l’accès au crédit qui est en baisse depuis le mois de mars pour les entreprises.
Les prochaines semaines aux États-Unis seront marquées par le problème du relèvement du plafond de la dette publique avec un risque de défaut de paiement en cas de persistance du désaccord politique entre Républicains et Démocrates. La date butoir est fixée au 1er juin.
Jeudi 4 mai 2023, la BCE a relevé ses taux directeurs. La hausse a été de 25 points de base après avoir déjà connu six hausses consécutives entre 0,50 et 0,75 point depuis juillet. Les taux directeurs de la BCE se situent désormais dans une fourchette comprise entre 3,25 et 4 %, au plus haut depuis octobre 2008.
La BCE a rappelé que son objectif de réduction de l’inflation était intangible. « Les décisions futures du Conseil des gouverneurs garantiront que les taux directeurs seront ramenés à des niveaux suffisamment restrictifs pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2 % et seront maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire », précise le communiqué de la Banque centrale européenne.
Le relèvement avait été anticipé comme aux États-Unis. L’inflation est, en effet, toujours élevée et a même enregistré une légère progression en avril, passant de 6,9 à 7 % sur 12 mois. En revanche, l’inflation sous-jacente – qui exclut les prix très volatils de l’alimentation et de l’énergie, et qui, de fait, est privilégiée par la BCE – a légèrement reculé le mois dernier, passant de 5,7 à 5,6 %. Le choix d’une hausse de 25 points de base a néanmoins surpris un certain nombre d’analystes comme ceux de JP Morgan et de Bank of America qui tablaient sur un relèvement de 50 points de base, comme lors des réunions précédentes. La BCE a certainement pris en compte la dernière enquête publiée mardi sur la distribution du crédit en zone euro au premier trimestre, qui souligne un ralentissement notable du financement de l’économie par les banques. Le relèvement a minima des taux directeurs peut également s’expliquer par le fait qu’en parallèle la BCE a décidé d’arrêter entièrement ses réinvestissements au titre de son principal programme d’achat obligataire, l’Asset purchase programme (APP) à compter du mois de juillet. Depuis deux mois, elle avait commencé à réduire ses achats d’obligations en s’abstenant de réinvestir – pour 15 milliards d’euros par mois – les montants issus du remboursement des obligations inscrites à son bilan. Une forte hausse des taux directeurs aurait pu fragiliser les banques au moment où la BCE réduit les liquidités sur le marché en dégonflant son bilan. Elle a aussi accéléré les remboursements des TLTRO (targeted longer-term refinancing operations), des prêts ciblés de long terme accordés aux banques à des conditions avantageuses lors de la crise sanitaire. Près de 500 milliards d’euros de ces financements arrivent à échéance en juin.
La hausse du début de mois de mai décidée par la BCE ne devrait pas être la dernière. Les marchés parient sur un relèvement de 0,5 point des taux directeurs d’ici la fin de l’été en une ou deux fois.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 5 mai 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 432,93 | -0,78 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 674.38 | -1,24 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 136,25 | -0,60 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 12 235,41 | +0,21 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 961,02 | -0,06 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 778,38 | -1,15 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 340,43 | -0,47 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 29 157,95 | +2,46 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 334,50 | +0,34 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,869 % | -0,017 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,282 % | -0,032 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,452 % | +0,015 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1025 | -0,96 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 015.80 | +1,11 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 75,12 | -5,77 % | 84,08 | 78,140 |
Le CAC 40 a signé un quatrième mois consécutif de hausse, une série qui n’a été observée qu’à trois reprises depuis la création de l’indice en 1988. Sur les mois de janvier à avril, le marché français a progressé de plus de 15 %, ce qui constitue le quatrième meilleur début d’année en trente-trois ans. L’indice parisien est toujours porté par la forte appréciation des valeurs du luxe, LVMH étant devenue la première capitalisation européenne. Aux Etats-Unis, le Dow Jones a effacé les pertes de la fin de l’année dernière en enregistrant un gain de près de 0,5 %.
Sur la semaine, le CAC40 a perdu un peu de terrain après avoir battu plusieurs fois son record la semaine précédente. Les résultats économiques n’étaient pas une source d’optimisme démesuré. Aux Etats-Unis, l’indice « core PCE » des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus suivie par la Fed et composante de la statistique des revenus et dépenses des ménages, n’a que légèrement diminué de 0,1 point de base à 4,6 % sur un an. Il se maintient nettement au-dessus de l’objectif de la banque centrale, dont le comité de politique monétaire rendra sa décision sur l’évolution du loyer de l’argent mercredi prochain. De son côté, l’indice du coût du travail a augmenté de 1,2 % au premier trimestre après une hausse 1,1 % trois mois plus tôt. Ces résultats devraient conduire à une nouvelle hausse de 25 points de base les taux directeurs américains à l’occasion de la prochaine réunion de la FED, début mai.
Dans la zone euro, le ralentissement de l’économie est confirmé. Le PIB s’est accru de 0,1 % au cours du premier trimestre, soit moins que prévu par le consensus (+0,2 %). En glissement annuel, la croissance n’est plus que de 1,3 %, contre 1,8 % sur les trois premiers mois de 2022. L’inflation ne donne toujours pas de signes d’accalmie. En France, elle est encore en hausse de +0,2 point à 6,9 % sur un an. En hausse, elle gagne 0,7 point à 3,8 %. En Allemagne, elle n’a reculé que de 0,2 point à 7,6 %. Philip Lane, l’économiste en chef de la Banque centrale européenne (BCE), réclame une nouvelle hausse des taux directeurs qui pourrait intervenir à la réunion des gouverneurs prévue le 4 mai, estimant que la lutte contre l’inflation est loin d’être finie. Il souhaite également une réduction des aides publiques de soutien au pouvoir d’achat qui retardent le recul de l’inflation. Ces aides soutiennent la demande et incitent les entreprises à répercuter la hausse des prix. La récession a été évitée en zone euro au premier trimestre grâce à la décrue des prix énergétiques et à l’atténuation des goulets d’étranglement. L’économiste de la BCE parie toujours sur une croissance de 1 % en 2023 tout en soulignant que les incertitudes demeurent importantes.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 28 avril 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 491.50 | -1,13 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 098.36 | +0,66 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 169.58 | +0,63 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 12 226.58 | +0,99 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 922.38 | +0,17 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 870.57 | -0,55 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 359.31 | -1,30 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 28 856,44 | +1,02 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 302,62 | +0,87 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,886 % | -0,094 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,314 % | -0,158 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,437 % | -0,123 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1.1032 | -0,41 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 993.00 | +0,43 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79.57 | -2,73 % | 84,08 | 78,140 |
Vendredi 28 avril, l’agence de notation Fitch a abaissé d’un cran la note de la France à «AA-». Cette dégradation de la note française est imputable aux tensions sociales récentes qui réduisent la capacité du gouvernement à maitriser les finances publiques. L’agence souligne que « l’impasse politique et les mouvements sociaux (parfois violents) constituent un risque pour le programme de réformes d’Emmanuel Macron et pourraient créer des pressions en faveur d’une politique budgétaire plus expansionniste ou d’un renversement des réformes précédentes».
Cette semaine, le CAC 40 a une nouvelle fois battu son record en atteignant 7 577 points en clôture, vendredi 21 avril. Avec un gain de 0,76% en cinq jours, l’indice parisien signe ainsi une cinquième semaine de hausse consécutive. La place de Paris est toujours soutenue par les valeurs du secteur du luxe (LVMH, Hermès, Kering, L’Oréal) et par EssilorLuxottica. Le numéro un mondial de l’optique enregistre une forte croissance tant pour les verres que pour les montures. Cette société est de plus en plus assimilée à une marque de luxe. La hausse de cette semaine est plus modérée que les précédentes, les investisseurs attendant les résultats de vingt entreprises la semaine prochaine ainsi que les décisions des banques centrales. Aux Etats-Unis, cet attentisme s’est traduit par un léger recul des indices. La FED devrait procéder à une nouvelle hausse de ses taux de 25 points de base. Pour de nombreux experts, cette hausse pourrait être la dernière du cycle enclenché au début de l’année 2022. En zone euro, la solidité de l’indice PMI composite en avril, à 54,4 en première estimation, soulignant que l’activité reste encore dynamique pourrait conduire la BCE à relever ses taux de 50 points de base le mois prochain.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 21 avril 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 577,00 | +0,76 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 809,03 | -0,27 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 133,55 | -0,24 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 12 072,38 | -0,54 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 881,66 | +0,41 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 914,13 | +0,51 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 390,75 | +1,20 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 28 564,37 | +0,58 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 302,62 | +0,87 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,980 % | +0,045 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,472 % | +0,036 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,560 % | +0,040 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0976 | -1,13 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 975,61 | -1,46 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 81,71 | -5,76 % | 84,08 | 78,140 |
Le label ISR est un label d’État créé en 2016 par le ministère de l’Économie destiné à répertorier des fonds d’investissement ainsi que des supports immobiliers (OPCI/SCPI) en fonction de critères environnementaux. Ce label atteste que les gestionnaires ont effectué une sélection d’investissements en fonction de critères environnementaux sociaux et de gouvernance, abrégés critères ESG. Plus de 1 200 fonds sont labellisés. Selon le site du label ISR, l’ensemble de ces fonds labellisés pèse 695 milliards d’euros, (440 milliards d’euros pour les fonds de droit français et 255 milliards d’euros de fonds étrangers).
Compte tenu de l’évolution de la réglementation européenne, le gouvernement a décidé de renforcer le label ISR avec comme objectifs de limiter le greenwashing et d’assurer la crédibilité du label. Jusqu’à maintenant, le label reposait sur un cahier des charges comportant six catégories d’exigences. En fonction des réponses, les certifications sont délivrées par des organismes indépendants agréés par le Comité français d’accréditation.
Le nouveau référentiel du label ISR est soumis à la consultation publique durant six semaines, permettant aux parties prenantes, sociétés de gestion, investisseurs, conseillers financiers, ONG et lobbies de donner leurs opinions. La proposition de référentiel définitif sera soumise au ministre de l’Économie et des Finances, Bruno Le Maire.
Dans le cadre de la nouvelle procédure, les candidats à la labellisation devraient soumettre un plan d’action concret concernant la réduction de leurs émissions de gaz à effet de serre. Le comité du label propose d’exclure les producteurs de charbon ou d’énergies fossiles non conventionnelles pour plus de 5 % de leur production, ainsi que ceux qui investissent dans tout nouveau projet de ce type. Des indicateurs devraient obligatoirement être mis en place pour mesurer les effets réels des portefeuilles sur les questions sociales, environnementales et de bonne gouvernance.
Dans l’hypothèse d’une publication de la décision du ministre en septembre, le nouveau référentiel entrerait en vigueur en janvier prochain pour les nouvelles labellisations. Les sociétés de gestion auront un an pour mettre les fonds déjà labellisés en conformité avec les nouvelles normes. Valable trois ans, le label est en principe revu tous les ans par les auditeurs de labellisation des fonds (Afnor Certification, EY France et depuis 2020, Deloitte).
La nouvelle version du label devrait être plus exigeante, l’approche reste basée sur des process assez lourds. L’insuffisance d’exclusion sur les énergies fossiles fait l’objet de critiques, tout comme l’absence de gradation des fonds en fonction de leur degré d’exigence. Ce label ISR ne permet toujours pas une harmonisation européenne. Les gérants souhaitent qu’un label européen soit adopté. Actuellement, un fonds distribué dans plusieurs pays doit répondre aux exigences d’exclusion des différents labels, ce qui restreint le choix d’investissement et génère des coûts.
Les marchés ont connu de faibles évolutions en cette semaine sainte. Le CAC 40 n’a progressé que de 0,03 % sur quatre jours, la bourse de Paris comme les autres places occidentales étant fermées vendredi.
L’or au plus haut
Cette semaine, l’once d’or a franchi la barre symbolique des 2 000 dollars et se trouve à un niveau record. Le métal précieux, valeur refuge par excellence, est en hausse de 10 % sur les trente derniers jours. Les problèmes rencontrés par certaines banques, la persistance des tensions internationales et les politiques d’achats de certaines banques centrales expliquent cette hausse. Ces derniers jours, l’once d’or s’est appréciée en lien avec la baisse du dollar et des taux des obligations.
L’emploi américain ne faiblit pas
En mars, les États-Unis ont créé 236 000 postes dans le secteur non agricole, contre +326 000 en février. Ce résultat est conforme à celui attendu par le consensus. Le salaire horaire a augmenté de 0,3 % sur un mois. La hausse sur un an est de 4,2 %, soit un peu moins que celle de 4,3 % qui était anticipée. Le taux de chômage a reculé de 0,1 point, à 3,5 % de la population active.
L’augmentation de 236 000 emplois non agricoles en mars semble traduire un ralentissement de la croissance. Elle confirme que le nombre de créations d’emploi élevé de janvier et février était en partie lié aux conditions météorologiques. En décembre, des entreprises avaient différé la création de nombreux postes en raison de la vague de froid qui s’était abattue sur les États-Unis. La baisse des offres d’emplois et la progression de la demande d’allocations chômage montrent également un ralentissement de la demande de main-d’œuvre. Un ralentissement plus marqué des créations d’emploi est attendu dans les prochains mois. Malgré tout la persistance de l’inflation devrait conduire à une ou plusieurs nouvelles hausses de ses taux directeurs.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 6/7 avril 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 324,75 | +0,03 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 485,29 | +0,63 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 105,02 | -0,10 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 12 087,96 | -1,10 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 597,89 | -0,20 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 741,56 | +1,44 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 309.45 | -0,13 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 518,31 | -2,03 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 327,65 | +1,22 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,700 % | -0,094 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,174 % | -0,118 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,305 % | -0,214 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1.0919 | +0,44 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 007,61 | +1,93 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84.88 | -0,12 % | 84,08 | 78,140 |
Après plus de dix ans de hausse, l’encours des dépôts à vue des ménages est en recul depuis le mois de juillet dernier. Cet encours est passé de 543 à 509 milliards d’euros de juillet 2022 à février 2023. Les ménages réaffectent une partie de leurs liquidités sur les produits d’épargne réglementée, sachant que les plus modestes puisent dans leur épargne pour faire face à l’augmentation des prix. En revanche, en moyenne, les Français tendent à réduire leurs dépenses de consommation et à maintenir leur épargne.
Mercredi 22 mars, la banque centrale américaine, la FED, a décidé de relever d’un quart de point ses taux directeurs qui évolueront désormais dans une fourchette entre 4,75 % et 5 %. Cette hausse marque la volonté de la FED de poursuivre le resserrement de sa politique monétaire afin de lutter contre l’inflation. Elle signifie également que le système bancaire américain est solide malgré les faillites de ces dernières semaines. Si elle est mesurée, cette augmentation n’est certainement pas la dernière. La FED a indiqué que d’autres pourraient être nécessaire pour faire revenir l’inflation sous-jacente dans la cible des 2 %. La hausse des prix demeure vive aux États-Unis. Elle a été de 0,4 % sur un mois en février, et de 6 % sur un an.
Selon les prévisions révisées de la FED, une majorité de membres du comité de politique monétaire anticipe toujours un niveau des taux directeurs entre 5 et 5,25 % à la fin de l’année, ce qui correspondrait à une seule hausse de taux supplémentaire mais Jerome Powell, son Président, a prévenu « si nous avons besoin d’augmenter plus les taux, nous le ferons ».
Après les États-Unis et la Suisse, les inquiétudes sur la santé des banques concernent l’Allemagne avec la Deutsche Bank, la première banque du pays qui depuis des années est confrontée à des problèmes. À Francfort, son titre a perdu jusqu’à 15 % en séance vendredi 23 mars. Le prix des crédits default swaps (CDS) à 5 ans, des produits dérivés qui assurent contre un incident de crédit, est passé au-dessus de 220 points de base, un niveau qui n’avait plus été observé depuis fin 2018. Les propos du chancelier Olaf Scholz, selon qui « il n’y a pas lieu de s’inquiéter », n’ont pas réussi à rassurer les investisseurs. Lors du sommet des Chefs d’État et de gouvernement à Bruxelles, Il a ajouté que la « Deutsche Bank a fondamentalement modernisé et réorganisé son modèle économique, c’est une banque très rentable ». L’ensemble des valeurs bancaires ont baissé vendredi, -5,45 % pour la Commerzbank. -6,13 % pour la Société Générale et 5,27 % pour BNP Paribas. L’annonce par les autorités américaines d’une enquête pour déterminer si les banquiers de Crédit Suisse et d’UBS ont aidé des oligarques russes à contourner les sanctions n’a pas contribué à apaiser la situation de défiance. L’indice KBW des banques américaines est à son plus bas depuis octobre 2020. Les autorités surveillent de part et d’autre de l’Atlantique la situation. Janet Yellen, la Secrétaire d’État au Trésor, a déclaré jeudi soir devant les parlementaires qu’elle se tenait prête à prendre de nouvelles mesures pour garantir les dépôts bancaires contredisant ses propos de la veille selon lesquels elle avait écarté toute extension sur les dépôts au-delà du seuil en vigueur de 250 000 dollars.
Les indices actions s’ils ont accusé le coup vendredi ont néanmoins progressé sur la semaine. Le CAC 40 a ainsi gagné 1,30 % et le Dow Jones plus d’un point. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat sont restés stables, la hausse de 25 points de base des taux de la FED n’ayant surpris personne ou presque.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 24 mars 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 015,10 | +1,30 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 237,53 | +1,11 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 970,99 | +1,33 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 823,96 | +1,44 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 14 957,23 | +1,28 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 405,45 | -+0,86 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 130,62 | +1,31 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 385,25 | +0,19 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 265,65 | +1,11 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,648 % | -0,023 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,118 % | +0,019 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,365 % | -0,047 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0756 | -0,22 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 985,35 | -0,08 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,78 | +3,05 % | 84,08 | 78,140 |
Quand février confirme janvier
Après avoir enregistré le meilleur mois de janvier de son histoire grâce à une progression de 9,4 %, le CAC 40 a gagné 2,62 % en février, à 7.267,93 points. Le 16 février dernier a été marqué par un nouveau record à 7.387,29 points. Sur les deux premiers mois de l’année, la hausse du CAC 40 a été de 12,27 %. Les valeurs les plus en pointe ont été STMicroelectronics et Renault avec des progressions de plus de 35 %, Publicis, Stellantis, BNP Paribas, Saint-Gobain, URW et Alstom ont augmenté de plus de 20 %. Le Cac 40 obtient depuis le début d’année de meilleurs résultats que les indices américains, le Dow Jones perd 1 % depuis le 1er janvier tandis que le S&P 500 ne gagne que 3,8 %.
Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 % entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4 % à l’horizon de février 2024, contre 3,5 % estimé en début d’année et 2,5 % actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’État français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic depuis 12 ans.
Un début de mois de mars prometteur
Moins de trois mois après la levée des restrictions sanitaires par les autorités de Pékin et après une période de fort ralentissement, plusieurs indicateurs semblent révéler un redémarrage de l’économie. Pour la première fois depuis le mois de juillet 2022, l’activité manufacturière chinoise a progressé en février. L’indice S&P Global est ressorti à 51,6, contre 49,2 en janvier et 50,7 attendu par le consensus, le seuil des 50 marquant la frontière entre la zone de contraction et la phase d’expansion. Dans le secteur des services, l’activité est également ressortie en hausse, portée par la demande intérieure et la croissance de l’emploi salarié. L’indice PMI S&P Global pour Caixin s’est établi à 55 points le mois dernier, contre 52,9 en janvier. Les entreprises chinoises ont créé des emplois pour la première fois en quatre mois. Les tensions inflationnistes demeurent par ailleurs limitées en Chine. Les investisseurs espèrent que le gouvernement chinois annonce de nouvelles mesures de relance à l’occasion du Congrès national du Peuple qui se réunit à partir du dimanche 5 mars. Ces mesures pourraient concerner le secteur immobilier toujours en difficulté en raison du durcissement des conditions d’accès au crédit.
Plusieurs statistiques favorables pour la zone euro ont également contribué à améliorer le moral des investisseurs. La hausse des prix à la production a été moins importante que prévu en janvier. Elle est revenue à 15 % sur un an, contre 24,5 % en décembre. Le consensus pariait sur 17,8 %. L’indice PMI S&P Global de la zone euro s’est élevé à 52,7 points, son meilleur niveau depuis juin. Cet indice semble conforter l’idée que l’Europe pourra échapper à la récession.
A la clôture vendredi 3 mars, le CAC 40 a terminé à 7 348,12 points avec une hausse de 2,21 % sur la semaine. Le CAC 40 est à moins de 40 points de son record absolu du 16 février à 7387,29 points. Le Dow Jones a progressé de 1,40 % et le S&P 500 de 1,8 %.
Les taux d’intérêt ont poursuivi leur mouvement de hausse en lien avec le maintien de fortes tensions inflationnistes notamment en Europe. Le taux de l’OAT français à 10 ans a dépassé 3,2 %. Le taux de son équivalent américain est désormais sur la ligne de crête des 4 %.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 3 mars 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 348,12 | +2,21 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 390,97 | +1,40 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 045,64 | +1,81 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 689,01 | +2,27 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 578,39 | +2,30 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 947,11 | +0,87 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 294,80 | +2,59 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 927,47 | +1,73 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 328,39 | +1,87 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,201 % | +0,185 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,717 % | +0,178 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,991 % | +0,024 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0618 | +0,53 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 848,12 | +1,79 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 85,46 | +0,66 % | 84,08 | 78,140 |
En moyenne sur l’année 2022, selon l’INSEE, le taux d’épargne s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut. Il a reculé de deux points par rapport à 2021, mais reste supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,6 point par rapport à 2019). Les ménages n’ont pas encore réellement puisé dans leur cagnotte covid qui est évaluée à plus de 145 milliards d’euros. Ils ont maintenu un effort important d’épargne malgré ou à cause de l’inflation. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses à venir qui pourraient coûter plus chères. Il convient par ailleurs de souligner que les deux tiers de l’épargne représentent les remboursements du capital des emprunts immobiliers. En 2022, le taux d’épargne financière a été de 5,4 % du revenu disponible brut quand la composante immobilière s’élevait à 11,2 % du revenu disponible brut.
En 2022, le nombre de projets d’implantation s’est élevé à 1 725 selon les chiffres publiés par Business France. Ce résultat est en hausse de 7 % par rapport à 2021. Ces projets d’investissement auraient permis le maintien ou la création de 58 810 emplois.
Les groupes étrangers ont, implanté ou développé des activités de production sur le territoire français qui représentent un quart des décisions d’investissement (457 projets) et 30 % des emplois recensés. 394 entreprises étrangères ont décidé d’installer des centres de décision en France. En 2022, les Américains sont redevenus les premiers investisseurs, (280 projets) en France, devant l’Allemagne (256) et le Royaume-Uni (176).
Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 % entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4% à l’horizon de février 2024, contre 3,5% estimé en début d’année et 2,5% actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’Etat français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic de 12 ans.
Aux Etats-Unis, les ménages continuent de consommer favorisant le maintien de l’inflation à un niveau élevé et cela malgré les efforts de la Réserve fédérale pour freiner la croissance, L’indice PCE des dépenses de consommation personnelle, indicateur d’inflation privilégié par la Fed, a augmenté de 0,6 % sur un mois en janvier et de 5,4 % en rythme annuel contre respectivement 0,5 % et 5 % anticipés par le consensus formé par Bloomberg. En données core (hors alimentation et énergie), la hausse est de 0,6 % en janvier, et de 4,7 % sur un an (+0,4 % et 4,3 % estimés, après 4,6 % en décembre). Toujours en janvier, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,6 % et leurs dépenses de 1,8 %, soit plus que prévu. Ces chiffres confirment les différents indices et indicateurs avancés publiés récemment (emploi, ventes au détail, inflation, PMI) qui justifient la poursuite des hausses des taux directeurs de la part de la FED. De nouveaux relèvements des taux directeurs de 50 points de base sont à prévoir, la fin du cycle de resserrement n’étant plus attendue que pour la seconde partie de l’année. En Allemagne, la baisse du PIB au quatrième trimestre 2022 a été plus forte qu’initialement annoncée ; elle a atteint 0,4 % ravivant les menaces de récession pour la première économie européenne. Le Président de la Bundesbank en appelle néanmoins à des relèvements des taux directeurs significatifs, l’inflation baissant à ses yeux que trop lentement. Dans ce contexte, les indices « actions » ont été, cette semaine, en recul. Le CAC40 a perdu 1,27 %, le Nasdaq près de 3,5 % et le S&P500 près de 3 %. Les taux des obligations sont, en revanche, en hausse. Le taux de l’OAT à 10 ans de la France est passé au-dessus des 3 % quand son équivalent aux Etats-Unis se rapproche de 4 %.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 24 fév. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 187,27 | -1,27 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 816,92 | -3,20 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 970,04 | -2,93 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 394,94 | -3,47 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 209,74 | -1,34 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 878,66 | -1,43 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 178,82 | -2,02 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 453,48 | -0,22 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 267,16 | +1,34 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,016 % | +0,119 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,539 % | +0,102 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,967 % | +0,129 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0550 | -1,50 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 811,95 | -1,67 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 83,18 | -1,76 % | 84,08 | 78,140 |
L’encours des Organisme de Placement Collectif (OPC) dépasse 2 100 milliards d’euros. Ces fonds qu’ils soient monétaires, obligataires, actions, mixtes ou indiciels sont présents dans l’assurance vie, les Plans d’Épargne en Actions, les Plans d’Épargne Retraite ou sur les comptes titres. Après une année 2021 qui avait été favorables aux fonds actions et aux fonds indiciels, 2022 a été marquée par la baisse des rendements de tous les fonds à l’exception de ceux à dominante monétaire, qui après des années de taux nuls voire négatifs, sont repassés légèrement au-dessus de 0 %. La baisse des fonds obligataires ont, l’année dernière, s’explique par la hausse des taux qui ont provoqué la diminution des cours des obligations.
Le CAC 40 a battu, à 7387,29 points, dans la matinée du jeudi 16 février 2023, son record historique du 5 janvier 2022, soit une année, un mois et onze jours après le précédent qui avait tenu plus de vingt ans. Depuis le début de l’année, le CAC40 a gagné près de 14 % portant son rebond à près de 30 % depuis son point bas atteint le 27 septembre dernier à 5 753 points. La forte chute des cours provoquée par la guerre en Ukraine et la remontée des taux après a été effacée en quelques semaines. L’économie européenne condamnée par de nombreux experts à la récession se révèle plus résiliente que prévu. Le cours de l’énergie est en repli, les résultats des entreprises demeurent bien orientés. Les marchés européens connaissent ainsi leur meilleure début d’année en plus de 20 ans. Même l’indice britannique est en forte hausse. Il a dépassé pour la première fois de son histoire le seuil des 8 000 points. Les indices « actions » qui étaient portés ces dernières années par les valeurs technologiques le sont désormais par celles du luxe l’énergie et la défense (Thales, Total Energy). Certaines valeurs bancaires sont également recherchées comme BNP PARIBAS. Malgré une baisse vendredi 17 février, le CAC40 a gagné plus de 3 % sur la semaine.
Aux Etats-Unis, les indices actions sont restés relativement stables, la publication d’indicateurs économiques soulignant la résistance de l’inflation a refroidi les ardeurs des investisseurs. Les chiffres des prix à la production (PPI) pour le mois de janvier sont ainsi ressortis en rebond de 0,7% sur un mois. Deux des membres les plus « faucons » de la Réserve fédérale américaine, Loretta Mester, présidente de la FED de Cleveland, et son collègue de St. Louis, James Bullard ont pris position pour le durcissement de la politique monétaire. La première a ainsi déclaré qu’elle percevait « des arguments économiques convaincants » pour une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en mars. Le second a indiqué qu’il était favorable à une hausse des taux directeurs à 5,375 % le plus tôt possible avec à la clef des relèvements de 50 points de base, plutôt que le 25de points de base. La probabilité d’une hausse de 50 points de base en mars est désormais évaluée à 21 %, contre seulement 9,2 % vendredi dernier et 0 % en début de mois avant la publication de chiffres de l’emploi jugés peu compatibles avec une décrue de l’inflation. Au sein de la zone euro, Schnabel, membre du conseil des gouverneurs de la BCE, s’est alarmé du risque que les marchés ne sous-estiment la force de l’inflation et la réponse nécessaire pour la ramener au sein de l’objectif cible. « Nous sommes encore loin de pouvoir crier victoire », a-t-elle déclaré lors d’un entretien accordé à Bloomberg.
Les taux des obligations d’Etat ont continué leur progression se rapprochant, en France, des 2,9 % pour l’OAT à 10 ans, des 2,5 % et des 3,9 % pour ses homologues allemand et américain. Le cours du baril de pétrole a reculé de près de 5 % sur la semaine avec la publication de stocks plus importants aux Etats-Unis témoignant d’une baisse de la demande.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 17 fév. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 347,72 | +3,10 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 826.69 | -0,30 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 079.09 | -0,43 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 787,27 | +0,31 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 482,00 | +1,11 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 8 004,36 | +1,59 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 274,92 | +1,93 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 513,13 | -0,47 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 224,02 | -1,12 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,897 % | +0,071 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,437 % | +0,077 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,838 % | +0,108 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0686 | -0,09 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 840,56 | -1,62 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 82,99 | -4,46 % | 84,08 | 78,140 |
Selon la neuvième édition du tableau de bord des investisseurs particuliers actifs de l’Autorité des marchés financiers (AMF), les Français malgré une volatilité accrue des cours de bourse ne sont pas retirés du marché « actions ». 1,5 million d’épargnants français ont réalisé au moins une opération d’achat ou de vente sur des actions, sur l’ensemble de l’année 2022. Cette proportion est en baisse de 5,5 % par rapport à 2021 qui avait été marquée par une hausse records des indices « actions ».
L’indice CAC40 (dividendes réinvestis) a limité ses pertes à 6,7 % en 2022, contre un gain de 31,9 % en 2021. Durant la crise sanitaire, en 2020, les Français, contrairement aux précédentes crises n’étaient pas sortis du marché « actions ». Au contraire, ils avaient alors fait preuve d’opportunisme en effectuant des achats durant le mois d’avril et mai, attirés par la baisse des marchés liée. 1,3 million d’épargnants avaient alors exécuté des opérations en bourse.
En 2022, l’AMF a recensé 195 000 nouveaux investisseurs, qui n’avaient jamais passé d’ordre de Bourse jusqu’ici ou étaient inactifs depuis janvier 2018. En quatre ans, sur la période 2019-2022, plus de 1,3 million de nouveaux investisseurs ont été décomptés.
Le nombre de transactions réalisées par des particuliers sur des actions de l’Union européenne s’est élevé à 42,2 millions sur l’année 2022, en recul de 24 % par rapport à l’année précédente. Ce niveau reste néanmoins supérieur aux volumes moyens enregistrés dans l’ensemble de la 2018-2019 (environ 24 millions de transactions par an en moyenne).
L’AMF souligne que les fonds indiciels cotés (ETF) continuent à attirer un nombre croissant d’épargnants. (250 000 de plus en 2022, en progression de 14 % en un an). Dans un contexte de remontée des taux d’intérêt et de baisse des marchés d’actions, les investisseurs particuliers en obligations ont augmenté en 2022, retrouvant le niveau de 2019, à 107 000 (+67 %).
Les marchés financiers évoluent toujours au gré des annonces des banquiers centraux. Après s’être réjouis la semaine dernière de la modération des hausses de taux par la FED et la BCE, les investisseurs, cette semaine, ont entendu un chant inverse, celui du combat contre l’inflation qui n’est pas gagné et qui pourrait durer plus longtemps que prévu. Selon certains responsables de la FED, le plafond des taux directeurs pourrait atteindre jusqu’à 5,4 %, contre 4,5 % actuellement, quand le consensus penchait pour 5,1/5,2 %. L’espoir d’une pause dans le cycle de resserrement monétaire s’est atténué provoquant le repli des valeurs technologiques et celles du luxe
Le processus de hausse de taux se poursuit comme en témoignent les décisions de la Banque de Suède et celle du Mexique qui ont relevé les leurs jeudi 9 février 2023. De son côté, la banque centrale russe a maintenu son principal taux directeur à 7,5% vendredi 10 février, tout en prévenant qu’elle pourrait resserrer le loyer de l’argent à l’occasion d’une prochaine réunion. Le Premier ministre nippon Fumio Kishida, pourrait nommer Kazuo Ueda à la tête de la Banque du Japon mardi prochain, qui est connu pour être moins favorable que son prédécesseur Haruhiko Kuroda aux politiques accommodantes. Dans l’attente de la confirmation de cette nomination, sur le marché des changes, le yen s’est apprécié de 0,6 % par rapport au dollar.
Après avoir connu une forte progression au mois de janvier, les indices actions de toutes les grandes places financières ont reculé cette semaine. Le CAC 40 a reculé de près de 1,5 % en une semaine. Les taux des obligations d’Etat sont orientés à la hausse dans la perspective de prochains relèvements des taux directeurs. En fin de semaine, le taux de l’OAT à 10 ans a ainsi dépassé 2,8 % et son équivalent américain 3,7 %.
Le cours du baril de pétrole Brent a gagné près de 8 % cette semaine. Cette augmentation est la conséquence de la décision de la Russie de réduire sa production en mars. Cette décision a été prise en réponse aux sanctions occidentales. La réduction « volontaire » s’élèvera à 500 000 barils par jour en mars, soit environ 5 % de la production russe. Les autorités russes ont également annoncé qu’elles ne vendront pas de pétrole à ceux qui adhèrent directement ou indirectement aux principes du prix plafond. Ce dernier a été mis en place par le G7, l’Union européenne et l’Australie depuis le mois de décembre pour le pétrole brut et depuis le début du mois de février pour les produits pétroliers raffinés.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 10 fév. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 129,73 | -1,44 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 869,27 | -0,06 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 090,46 | -0,50 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 718,12 | -1,42 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 307,98 | -1,09 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 882,45 | -0,24 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 197,94 | -1,41 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 670,98 | +0,59 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 260,67 | -0,08 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,826 % | +0,189 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,360 % | +0,176 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,730 % | +0,209 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0674 | -1,11 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 862,85 | -0,24 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,08 | +7,86 % | 84,08 | 78,140 |
Aux Etats-Unis, le ralentissement de la consommation a rassuré les investisseurs qui croient à la maîtrise relativement rapide de l’inflation. Le CAC 40 a gagné 1,22 % et a franchi à nouveau la barre des 7000 points et le S&P 500 plus de 3 % quand le Nasdaq a progressé de près de 5 %. L’indice américain des dépenses personnelles de consommation (PCE) n’a augmenté que de 0,1 % sur un mois en décembre, soit deux fois moins qu’attendu, et de 5 % sur un an, contre 5,5 % en novembre. Mesurée en excluant l’alimentation et l’énergie, la hausse est de 0,3 % sur un mois, comme anticipé, et à 4,4 % sur un an, en ralentissement rapport aux 4,7 % de novembre. L’ensemble des dépenses des ménages américains a diminué, signe d’une croissance plus faible pour 2023. Ces données confortent l’idée que la semaine prochaine, que la Réserve fédérale américaine (Fed) n’augmentera ses taux d’intérêt que de 25 points de base, après quatre relèvements de 75 points de base et un autre de 50 points de base.
Le 2 février sera également marquée par les réunions du comité de politique monétaire de la Banque centrale européenne et de celui de la Banque d’Angleterre (BoE). Christine Lagarde, la présidente de l’institution, a indiqué à plusieurs reprise sa volonté de lutter contre l’inflation. Une nouvelle hausse de 50 points de base des taux directeurs est donc probable. La BoE devrait opter pour un relèvement d’une même ampleur, les prix à la consommation ayant atteint 10,5 % sur un an en décembre, ceux des aliments et des boissons ayant augmenté à leur rythme le plus rapide depuis 1977.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 27 jan. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 097,21 | +1,22 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 978,08 | +2,33 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 070,56 | +3,06 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 621,71 | +4,79 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 150,03 | +0,68 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 765,15 | -0,10 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 178,01 | +1,41 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 27 382,56 | +3,12 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 264,81 | +0,00 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,697 % | +0,077 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,235 % | +0,064 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,526 % | +0,029 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0856 | +0,003 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 930,27 | +0,22 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,72 | -0,70 % | 84,08 | 78,140 |
Les grandes places financières européennes ont progressé lors des douze des quinze dernières semaines. Le CAC 40 a terminé la séance du vendredi 13 janvier au-dessus de 7 000 points Depuis le début de l’année, la hausse est supérieure à 8,5 %. Sur trois mois, elle atteint près de 20 %. Le marché new-yorkais a également poursuivi sur la lancée de la semaine dernière, le Nasdaq progressant plus de 4 % et le S&P 500 de plus de 2 %.
La récession crainte, en Europe, pour la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 est reportée à plus tard ou à jamais. Selon les premiers résultats publiés par l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’Allemagne aurait enregistré en 2022 une croissance de son PIB de 1,9 %. Ce résultat marque une décrue par rapport à 2021 (2,6 %). Il est également inférieur à la moyenne de la croissance attendue pour l’Union européenne qui devrait être supérieure à 3 %. Le PIB allemand est, fin 2022, plus élevé de 0,7 % par rapport à son niveau de 2019, avant le début de la crise du Covid. En France, la Banque de France a, dans sa dernière enquête de conjoncture, souligné que l’économie avait continué à croître au dernier trimestre de l’année dernière. L’inflation semble avoir atteint un plafond dans plusieurs pays permettant des hausses moins importantes des taux directeurs des banques centrales, ce qui a été salué par les marchés « actions ». Aux États-Unis, la composante des anticipations d’inflation à un an est retombée à 4 %, au plus bas depuis avril 2021, contre 4,4 % en décembre et 4,3 % anticipé par les analystes
Aux États-Unis, les investisseurs ont réagi négativement aux résultats décevants de certaines banques comme JPMorgan Chase ou Wells Fargo. En revanche, ils ont été rassurés par la confiance du consommateur américain qui s’est améliorée en janvier, selon la première estimation de l’Université du Michigan, en hausse de 8,9 points à 64,6 pour le mois de janvier. Ils anticipent également un ralentissement du mouvement de hausse des taux directeurs.
Le baril de pétrole était orienté à la hausse cette semaine retrouvant ainsi son niveau de la fin de l’année dernière à plus de 80 dollars. La hausse s’explique par les perspectives d’ouverture de la Chine mettant un terme à la politique du zéro covid. Les experts s’attendent à une croissance de la demande émanant de la Chine de 1 à 1,5 million de barils jour. Les fêtes du Nouvel An chinois devraient s’accompagner d’importants déplacements à l’intérieur du territoire. L’annonce de l’augmentation des stocks de brut américains n’a pas eu, en revanche, d’effet sur les cours. Les stocks ont augmenté de19 millions de barils supplémentaires, une hausse exceptionnelle due aux ruptures d’activité des raffineries ces dernières semaines en raison d’une tempête hivernale fin décembre. Si cette augmentation n’a pas provoqué de hausse sur les cours, la raison provient de la forte diminution au recours par les autorités américaines aux réserves stratégiques. Depuis un an et demi, elles ont pour peser sur les cours puisé dans ces réserves stratégiques. Depuis le mois de mars, la quantité injectée sur les marchés dépasse 200 millions de barils. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a indiqué que désormais le processus de retour à la normale est engagée, la ponction dans les réserves stratégiques étant passée de plusieurs millions de barils par semaine à 800 000 barils. L’arrêt du recours aux réserves stratégiques pourrait provoquer un rebond de 5 à 7 dollars du prix du baril.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 13 jan. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 023,50 | +2,40 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 302,61 | +1,75 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 999,09 | +2,59 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 11 079,16 | +4,47 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 086,52 | +3,26 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 844,07 | +1,88 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 151,33 | +3,31 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 26 119,52 | +1,83 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 195,31 | +1,19 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,632 % | -0,088 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,164 % | -0,042 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,481 % | -0,097 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0827 | +1,26 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 916,93 | +2,46 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84,81 | +8,23 % | 84,08 | 78,140 |
La première semaine de janvier a été marquée par une forte progression du cours des actions et par un repli des taux des obligations d’Etat. Le CAC 40 a gagné en cinq jours près de 6 % tout comme l’indice européen Eurostoxx 50. Le taux de l’Obligation assimilable du Trésor français est revenu sous la barre des 3 % à 2,7 %.
Les investisseurs ont plébiscité la légère décrue de l’inflation en décembre en zone euro et la décélération de la progression des salaires aux Etats-Unis. Vendredi 5 janvier, le département du travail a, en effet, publié les résultats de l’emploi pour le mois de décembre. Aux Etats-Unis, le secteur non-agricole a créé 223 000 emplois au mois de décembre alors que 200 000 étaient attendues. Il y en avait eu 256 000 en novembre. Le taux de chômage s’élève à 3,5 %, soit au-dessous des 3,7 % anticipés par les analystes, après 3,7 % le mois précédent. Le salaire horaire a augmenté de 4,6 % en décembre en rythme annuel, soit un peu moins que prévu +5 %. Au mois de novembre, la hausse avait été de 4,8 %.
Les investisseurs estiment que la hausse des taux directeurs par les banques centrales dans les prochains mois sera moins forte qu’escompté il y a encore quelques jours. Pour autant, les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne devraient poursuivre leur hausse. Le pic devrait être atteint d’ici l’été avant de se stabiliser le temps qu’il faudra selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Celui-ci a également estimé qu’il est encore trop tôt pour déterminer quel sera ce niveau terminal. Dans les minutes de sa réunion de décembre publiées mercredi soir, la banque centrale américaine a confirmé qu’elle n’en a pas terminé avec la lutte contre l’inflation et qu’il ne faut pas s’attendre à une baisse des taux cette année. Les marchés tablent désormais sur un taux des Fed funds à plus de 5 % en juin.
La baisse du cours du pétrole, -7,5 % sur la semaine, est imputable aux conséquences économiques de l’épidémie covid en Chine et au ralentissement de l’activité en Europe comme aux Etats-Unis.
Résultats 6 jan. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 860,95 | +5,98 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 630,61 | +1,49 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 895,08 | +1,45 % | 3 839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 10 569,29 | +0,98 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 14 610,02 | +4,93 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 699,49 | +3,32 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 017,83 | +5,83 % | 3 792,28 | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 25 973,85 | -1,05 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 157,64 | +2,21 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,720 % | -0,386 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,206 % | -0,358 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,578 % | -0,306 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0636 | -0,76 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 863,2 | +2,03 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,29 | -7,49 % | 84,08 | 78,140 |
La propension des Américains à la détention d’actions est traditionnellement plus importante que celle des Européens. Dans le passé, elle se traduisait par un effet de richesse en actions plus élevé. Leur variation influait sur la consommation et la croissance. Au vu des dernières évolutions, cette dépendance de l’économie américaine aux marchés « actions » semble s’estomper.
La capitalisation boursière des États-Unis représente 220 % du revenu disponible des ménages, contre 110 % a sein de la zone euro. En vingt-cinq ans, ce ratio a été multiplié par 3,6 % aux États-Unis, contre 2,5% pour la zone euro. L’appréciation du cours des actions ne s’est pas traduite de part et d’autre de l’Atlantique par une baisse du taux d’épargne. Logiquement, une augmentation de la valeur des actions induit une augmentation de la valeur du patrimoine, ce qui doit amener les ménages à accroître leur consommation ou à réallouer une partie des plus-values dans d’autres types de placements. Aux États-Unis, les épargnants ont affecté jusqu’en 2021 une partie des plus-values issues de la valorisation des actions. À la différence des périodes d’appréciation d’avant la crise financière de 2007/2009, ils n’ont pas réduit leur effort d’épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation. Le vieillissement de la population peut expliquer cette évolution. Les marchés « actions » sont de plus en plus contrôlés par les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds d’investissement, fonds de pension). Les variations de cours ont, de ce fait, de moins en moins d’effet sur le comportement des ménages.
En 2021, le CAC 40 avait progressé de 28,9 % faisant suite à un recul de 7,1 % en 2020, recul provoqué alors par l’épidémie de covid-19. La place parisienne avait connu alors une véritable « remontada » lui permettant de battre me vieux record datant du 4 septembre 2020, au mois de novembre 2021. Le 5 janvier 2022, le CAC 40 a atteint son plus haut niveau à 7 376 points. La résurgence de l’inflation, la hausse des taux directeurs qui en a résulté et la guerre en Ukraine ont provoqué une chute des cours des actions cotées. A la sortie de l’été, la chute du CAC 40 était de plus de 15 %. Grâce à une belle progression durant l’automne, le CAC 40 n’a abandonné cette année moins de 10 % (-8,95 %). La bourse de Paris comme celle des autres pays européens se distinguent par rapport à la place de New York par des reculs mesurés. Le S&P 500 s’est contracté d’environ 20 % et le Nasdaq plus de 33 %.
Malgré les difficultés économiques et politique, le Footsie londonien a gagné cette année près de 1 % grâce à la dépréciation de la livre sterling (cette baisse est neutralisée par la hausse des cours) et l’appréciation des valeurs des compagnies minières et pétrolières. Les indices boursiers européens sont fin 2022 au-dessus de leur niveau ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant pandémie. Pour le CAC40, le gain est de 7 %.
Les entreprises européennes pourtant exposées à l’augmentation des coûts de l’énergie, aux pénuries de biens intermédiaires ont réussi à sauvegarder leur rentabilité. La croissance dopée par les plans de relance et les mesures de soutien des entreprises et des ménages explique la bonne tenue des bourses européennes. La résilience des entreprises a également prouvé que les actions résistent en période d’inflation à la différence des produits de taux. Les profits des entreprises du CAC 40 ont dépassé 72 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, en hausse de 26 % par rapport au premier semestre 2021. Les chiffres d’affaires publiés au troisième trimestre ont confirmé la bonne santé des entreprises européennes. Plusieurs secteurs ont contribué à la progression des cours au cours du second semestre : l’énergie, la défense, l’automobile, le transport aérien, le luxe. La récession annoncée à de nombreuses reprises n’est pas encore survenue. De nombreux économistes prédisent qu’elle est imminente, en particulier en Europe. En revanche, les analystes demeurent toujours optimistes, s’attendant à une nouvelle hausse des profits, d’environ 2 %. Pour certains, l’année 2023 connaîtra encore une volatilité sur le front des actions quand pour d’autres, elle donnera lieu à une appréciation de leurs cours, le ralentissement de l’économie ayant déjà été anticipé.
Les obligations d’Etat ont quitté le territoire des taux négatifs
L’année 2022 a été marquée par la progression des taux mettant un terme à une dizaine d’années de décrue. Le taux de l’OAT à 10 ans est ainsi passé, en France de 0,2 à 3,1 % du 1er janvier au 31 décembre. L’obligation à 10 ans allemande a quitté le territoire des taux négatifs pour conclure l’année à 2,1 % quand son homologue américain évolue à plus de 3,8 %.
Le pétrole en mode montagnes russes
Sur l’ensemble de l’année, le cours du baril de Brent a progressé de 8,5 % en terminant à moins de 85 dollars quand au mois de mars et au mois de juin il a dépassé les 120 dollars. L’arrêt des importations européennes de pétrole russe ont pesé sur les cours. Le grand nombre de fournisseurs possibles ainsi que le ralentissement de l’économie chinoise et plus globalement mondiale ont conduit le cours du baril à revenir progressivement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine.
Depuis la crise financière de 2007-2009, les banques centrales avaient mis en œuvre des politiques monétaires non conventionnelles reposant sur des taux d’intérêt historiquement bas et sur de massifs rachats d’obligations afin d’éviter la déflation et de relancer l’économie. Lors de la crise sanitaire de 2020, ces politiques ont été accentuées aboutissant à un gonflement des bilans des banques centrales. Avec la résurgence de l’inflation fin 2021 et surtout en 2022 avec la guerre en Ukraine, elles ont été amenées à revenir à des politiques monétaires classiques. Elles ont progressivement arrêté leurs rachats d’obligations, voire décidé de réduire la taille de leur bilan, notamment pour la FED. Pour casser l’inflation, elles ont procédé à des relèvements. Partant de très bas, ces derniers sont jugés importants même s’ils doivent être relativisés au vu de l’inflation.
Mardi 27 décembre, le taux des obligations françaises à 10 ans a dépassé les 3 %, terminant la séance à 3,048 %. Un niveau inédit depuis le printemps 2012. Une première alerte avait eu lieu en octobre, mais le taux français de référence avait finalement reflué sous ce seuil symbolique avant la clôture. Cette augmentation signifie que le service de la dette augmentera, sachant que l’Etat devrait émettre pour 270 milliards d’euros d’obligations sur les marchés en 2022. Cette hausse est la conséquence du relèvement des taux directeurs par la Banque centrale européenne ainsi que de l’arrêt des rachats d’obligation par cette dernière. Par ailleurs, la progression de l’endettement des Etats incite les investisseurs à demander des intérêts plus élevés, investisseurs qui n’anticipent pas, en outre, une baisse rapide de l’inflation. Pour la juguler, les banques centrales sont contraintes de durcir de plus en plus leur politique monétaire. La Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux de 375 points de base en six mois, réalisant son resserrement monétaire le plus violent depuis les années 1980. La Banque centrale européenne (BCE) a fait passer son taux de dépôt de -0 50 % en juin à 2 %, un rythme de relèvement sans précédent depuis la création de l’euro. La Banque du Japon, qui était la dernière à n’avoir pas augmenter ses taux, a dû s’y résoudre à la fin du mois de décembre.
Résultats 30 déc. 2022 | Évolution sur une semaine | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 471,31 | +0,12 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 147,25 | -0,99 % | 36 338,30 |
S&P 500 | 3 839,50 | -0,14 % | 4766,18 |
Nasdaq | 10 466,48 | -1,34 % | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 13 923,59 | -0,12 % | 15 884,86 |
Footsie (Royaume-Uni) | 7 451,74 | -0,28 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 792,28 | -0,65 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 26 094,50 | -0,54 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 089,26 | +1,42 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,106 % | +0,094 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,564 % | +0,172 pt | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,884 % | +0,141 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0697 | +0,35 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 815,38 | +0,64 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84,08 | +0,75 % | 78,140 |
Le rendement des actions se mesure comme la somme du taux de dividende (ratio des dividendes versés au cours boursier) et de la plus-value en capital réalisée sur le cours boursier (sur les actions)
Le rendement total de la détention d’actions sur la période 1995-2022 est supérieur aux Etats-Unis avec un ratio de 11,9 %, contre 9,4 % pour la zone euro. Cet écart provient de la hausse plus rapide des cours boursiers aux Etats-Unis. En revanche, le taux de dividendes est plus élevé en zone euro, sans pour autant compenser l’effet cours. En raison du nombre d’actionnaires et d’entreprises cotées plus important aux Etats-Unis qu’en zone euros, le poids des dividendes au sein du PIB y est bien plus important, 7 % contre 4 %. La rémunération globale des actionnaires est également plus importante. Elle atteint 8 % du PIB, contre 4 % en zone euro. Ce résultat est différent du rendement pour les actionnaires de la détention d’actions. La part des profits bruts qui est distribuée (le taux de distribution), sous forme de dividendes ou de rachats d’actions atteint 50 % aux Etats-Unis, contre 25 % dans la zone euro. Les actionnaires sont ainsi privilégiés outre-Atlantique. Le poids des profits distribués (dividendes et rachats d’actions) en fonction de l’investissement est de 60 % aux États-Unis contre 35 % dans la zone euro.
Les actionnaires sont mieux traités aux Etats-Unis qu’en Europe. Le rendement des actions y est supérieur, la rémunération y est plus élevée et la part des profits distribués y est deux fois plus importante. Les entreprises américaines rémunèrent donc leurs actionnaires nettement mieux que les entreprises européennes. Cette distribution ne pénalise pas pour autant l’investissement qui est plus élevé outre-Atlantique qu’en Europe.
En 2022, dans un contexte économique et financier difficile, seulement 1 333 sociétés se sont fait coter à l’échelle mondiale, selon le cabinet EY. Elles ont levé 179,5 milliards de dollars, soit 62 % de moins qu’en 2021. A Wall Street, le nombre d’opérations a reculé de 78 % et leur montant a diminué de 94 % pour s’élever à 9 milliards de dollars, contre 156 milliards en 2021. Ce résultat est le plus bas de ces vingt dernières années. Les SPAC (Special Purpose Acquisition Company, en français société d’acquisition à vocation spécifique) qui portaient ces dernières années le marché des émissions ont été les grandes absentes de l’année (7 % des émissions aux Etats-Unis en 2022, contre 60 % en 2021). Les SPAC sont des sociétés dont les titres sont émis sur un marché boursier en vue d’une acquisition d’une entreprise ou d’une fusion future dans un secteur particulier et avant une échéance déterminée. Les investisseurs n’ont pas souhaité prendre de risque en 2022. Investir dans une entreprise qui décide d’être cotéeconstitue un risque surtout dans un contexte de hausse de prix et de taux.
En Europe, le marché des émissions n’a été animé que par l’introduction en Bourse de Porsche. En quelques heures, Volkswagen a levé la somme record de 9,4 milliards d’euros d’actions ne donnant aucun droit de vote. Mais après Porsche, la deuxième opération a été l’émission des actions de Var Energi, une filiale du pétrolier Eni qui a levé 776 millions d’euros à la Bourse d’Oslo. Au total, en Europe, le nombre d’introductions en Bourse a diminué de 53 %. En revanche, le marché des émissions a été dynamique en Asie Pacifique avec 845 premières cotations. 67 % des fonds levés en 2022 l’ont été au sein de cette zone. 120 milliards de dollars ont été ainsi émis. Cinq des dix plus importantes opérations mondiales se sont déroulées dans cette région.
Après un rebond qui aura duré deux mois, le Cac 40 est reparti à la baisse depuis deux semaines avec une accélération en quelques jours du fait des décisions des banques centrales de relever leurs taux directeurs. En deux jours, l’indice parisien a perdu plus de 4 %. Le Cac 40 a terminé la semaine à 6.452,63 points, au plus bas depuis plus d’un mois. Depuis le début de l’année, les pertes sont à nouveau supérieures à 10 %. Les investisseurs ont intégré la poursuite du durcissement de la politique monétaire dans les prochains mois avec, à la clef, un ralentissement plus marqué de l’activité. L’atterrissage était attendu, la hausse depuis la fin du mois d’octobre étant en partie déconnectée des réalités économiques. L’inflation sera plus dure à éliminer que prévu et le poids des incertitudes demeure élevé.
Après les annonces de la BCE, les taux des obligations des Etats européens sont repartis à la hausse et, par ricochet, l’euro s’est également apprécié.
La semaine a été, en effet, marquée par les relèvements de taux directeurs effectués par de nombreuses banques centrales (BCE, FED, Banque d’Angleterre, etc.). Depuis le début de l’année, les banques centrales du monde entier ont procédé à 284 hausses de taux, selon le calcul de la Bank of America Securities.
Comme anticipé par les opérateurs, la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux directeurs de 50 points de base qui évoluent désormais dans la fourchette de 4,25 à 4,50 %. Ce relèvement est le septième consécutif, les quatre précédents avaient été de 75 points de base. Les taux directeurs américains sont désormais à leur plus haut niveau depuis 15 ans. Les responsables de la Fed prévoient un taux médian à 4,4 % fin 2022, à 5,1 % fin 2023 et à 4,1 % en 2024. Leurs estimations sont supérieures de 0,5 point à celles formulées au mois de septembre. La banque centrale américaine ne prévoit plus qu’une croissance du PIB de 0,5 % l’année prochaine, contre 1,2 % auparavant. La prévision d’inflation PCE est fixée à 3,1 % fin 2023, contre 2,8 % précédemment. Le taux de chômage devrait, de son côté, passer de 3,7 % fin 2022 à 4,6 % fin 2023 et se stabiliser à ce niveau en 2024 avant de reculer légèrement à 4,5% en 2025.
Durant la conférence de presse du 14 décembre, le Président de la FED, Jerome Powell, a tenu des propos relativement pessimistes en ce qui concerne l’inflation. Il ainsi indiqué que « nous allons entrer dans une nouvelle année avec une inflation supérieure à nos attentes ». Il a souligné que la Fed attendait « des progrès plus importants sur le front des prix » Il a néanmoins reconnu que les résultats de l’inflation du mois de novembre témoignent d’une accalmie, ajoutant que « nous pensons qu’il est désormais approprié de passer à un rythme de hausse des taux plus lent ». Jerome Powell a affirmé malgré tout que la politique monétaire restera restrictive tant que l’inflation dans les services ne ralentira pas.
La Banque centrale européenne a imité la FED en relevant également ses taux directeurs de 50 points de base. Le taux de dépôt est ainsi passé à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,5 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,75 %. Ce relèvement de 50 points de base rompt avec les deux hausses de 75 points de base intervenues en septembre et en octobre. En six mois, les taux directeurs ont augmenté de 200 points de base. Une intensité jamais vue depuis la création de la banque centrale en 1999. Comme aux Etats-Unis, le pic d’inflation serait atteint ou en voie d’être atteint. Elle est passée de 10,6 % sur 12 mois en octobre à 10 % en novembre. Les dernières prévisions macroéconomiques de la banque centrale européenne ont été revues à la hausse concernant l’évolution des prix. L’inflation se situerait à 6,3 % en 2023 et s’élèverait encore à 2,4 % en 2025. Dans ce contexte, les taux directeurs devraient dépasser 3 % en 2023. La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a indiqué jeudi 15 décembre que le bilan de la banque centrale sera amené à se réduire. Cette dernière a acquis un portefeuille de 5 000 milliards d’euros d’obligations depuis 2015, afin de soutenir l’économie. Dans un contexte de flambée de l’inflation, la BCE a mis fin à ses achats nets mais continue à réinvestir chaque mois les montants issus du remboursement des obligations arrivées à échéance. Ces opérations constituent une pression à la baisse sur les coûts de financement en zone euro, quand la banque centrale souhaite au contraire les faire progresser pour réduire la hausse des prix. D’après le communiqué, la banque centrale diminuera progressivement les réinvestissements à compter de mars 2023. La réduction sera plafonnée à 15 milliards d’euros par mois jusqu’à la fin du deuxième trimestre, correspondant à la moitié du montant des remboursements mensuels sur cette période. Cette réduction du bilan sera réalisée avec précaution car elle peut générer des écarts de taux pour les emprunts des États de la zone euro. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre de droit de la BCE, a indiqué vendredi 16 décembre que le combat contre l’inflation n’était pas encore gagné. Il a précisé que La deuxième mi-temps pourrait durer plus longtemps que la première. » Elle se mène un peu différemment, il y a un jeu plus sophistiqué. Sur les taux d’intérêt, on ne joue pas seulement sur le rythme, que nous avons réduit, mais on joue sur la hauteur, c’est-à-dire le niveau terminal, puis on joue sur la durée », a-t-il ajouté.
Résultats 16 déc. 2022 | Évolution sur une semaine | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 452,63 | -3,37 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 920,46 | -2,31 % | 36 338,30 |
S&P500 | 3 852,36 | -2,66 % | 4766,18 |
Nasdaq | 10 705,4 | -2,89 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 893,07 | -3,29 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 332,12 | -1,99 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 803,97 | -3,51 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 527,12 | -1,34 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 167,86 | -1,22 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,663 % | +0,272 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,141 % | +0,214 pt | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,475 % | -0,079 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1.0605 | +0,65 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 787.82 | -0,40 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79.25 | +3,69 % | 78,140 |
En période d’inflation, des épargnants, sont tentés de se protéger en investissant une partie de leurs liquidités dans l’or. Cette tentation est plus forte encore quand l’inflation est due à un conflit militaire. Le métal précieux qui a perdu depuis plus de cinquante ans son rôle d’étalon monétaire continue néanmoins de jouer celui de valeur refuge. Si le cours de l’or a connu une augmentation rapide au début de la crise sanitaire, il demeure stable depuis la résurgence de l’inflation, et cela malgré la chute des cryptoactifs.
Depuis le début de l’année 2022, l’once d’or s’échange à environ 1 800 dollars. Au 13 décembre 2022, sur un an, son cours est stable (-0,30 %). Sur 3 ans, en revanche, la hausse est de 20,71 % et de 43,03 % sur cinq ans, offrant d’importantes plus-values pour les détenteurs d’or sur moyenne période.
La crise sanitaire explique les cours actuels de l’or en ayant provoqué un afflux de liquidité sur le métal jaune. La guerre en Ukraine n’a pas, en revanche, entraîné une forte hausse malgré son caractère inflationniste. Le relèvement des taux directeurs par les grandes banques centrales amène les investissements à se porter sur les obligations d’État.
Les tensions inflationnistes et les incertitudes économiques ainsi que géopolitiques favorisent néanmoins le maintien d’un prix élevé de l’or. L’appréciation du dollar depuis le début de la crise sanitaire a minoré facialement le cours de l’or pour deux raisons : les investisseurs ont privilégié les placements en dollars et la valeur de l’or, exprimée dans les autres devises, a augmenté.
Cours de l’or en dollars
Le cours de l’or dépend de la production d’or, de la demande émanant des banques centrales et de celles des investisseurs privés ainsi que des besoins de l’industrie et de la bijouterie/orfèvrerie. L’or sorti de terre ou de l’eau est estimé à 177 200 tonnes qui se répartissent entre la bijouterie (85 900 tonnes), l’épargne (35 500 tonnes), les réserves des banques centrales et autres institutions officielles comme le FMI (30 500 tonnes) ainsi que les applications industrielles (21 600 tonnes). Les réserves des gisements encore à exploiter sont évaluées à 54 000 tonnes d’or (source : World Gold Council).
À court terme, le prix de l’or dépend de plusieurs facteurs : l’inflation, la politique des taux pratiquée par les banques centrales, les tensions internationales, la situation économique et la solvabilité des États.
Le consensus estime que l’inflation devrait s’assagir dans le courant de l’année 2023 en raison d’un effet base (la hausse des cours de l’énergie étant intervenue à la fin du premier trimestre 2022) et du ralentissement de l’économie mondiale en lien avec la hausse des taux d’intérêt. Cette décrue attendue de l’inflation devrait amener à une baisse du cours de l’or.
Malgré tout, plusieurs facteurs pourraient favoriser le maintien d’une inflation élevée : la poursuite de la guerre en Ukraine et des tensions internationales, l’enclenchement d’une spirale prix/salaire, la réaction modérée des banques centrales en lien avec les problèmes de solvabilité des États et des établissements financiers.
Après neuf semaines consécutives de hausse, le CAC 40 a abandonné cette semaine près de 1 %. Les investisseurs sont toujours attentifs à l’évolution des prix et ont opté pour un profil attentiste en attendant la décision du comité monétaire de la banque centrale américaine sur les taux prévue en milieu de semaine prochaine. Les investisseurs profitent également des augmentations de ces dernières semaines sur les marchés actions pour engranger des plus-values avant la clôture de l’année.
Les taux d’intérêt sur les obligations d’Etat en Europe poursuivent leur mouvement de recul dans un contexte de ralentissement de la croissance qui pourrait amener la BCE à infléchir sa politique dans les prochains mois.
Pour la première fois depuis le mois de janvier, le cours du pétrole est repassé en-dessous des 80 dollars, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs et pour l’inflation. Le recul du cours s’explique par des prévisions de demande toujours orientée à baisse. Le redémarrage de trois réacteurs nucléaires français contribue par ailleurs à détendre le marché de l’électricité en Europe. Désormais, sur les 56 réacteurs dont la France dispose, 40 sont en fonctionnement, soit dix de plus qu’au milieu de l’été.
Résultats 9 déc. 2022 | Évolution sur une semaine | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 677,64 | -0,96 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 475,60 | -2,77 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 004,62 | -3,59 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 370,72 | -1,09 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 476,63 | -1,05 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 939,22 | -0,90 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 901,01 | -0,73 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 206,95 | +1,31 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,391 % | +0,088 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +1,927 % | +0,082 pt | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,554 % | -0,011 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0537 | +0,01 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 800,21 | +0,42 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,61 | -10,29 % | 78,140 |
Les places boursières ont confirmé, en novembre, le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était ainsi revenu, à fin novembre, à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier 2022 quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement attendu de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements de leurs taux directeurs avant d’envisager, dans un second temps, leur arrêt. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés.
L’euro s’est redressé durant le mois de novembre. L’écart de taux avec les États-Unis est, en effet, amené à se réduire encore. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point même si la publication des derniers résultats de l’emploi aux Etats-Unis pourrait aller à l’encontre de ce souhait.
Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’État. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.
Avec une demande mondiale revue en baisse, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a diminué sur l’ensemble du mois de novembre de près de 11 %.
Comment interpréter l’inversion des taux ?
Le passage des taux longs au-dessous des taux courts, ce qui est le cas, depuis le mois de juillet aux États-Unis pour les taux à 10 et à 2 ans, signifiait dans le passé l’arrivée prochaine d’une récession. Des doutes se font jour sur la validité de cette corrélation. Dans une situation normale, les taux « courts » sont inférieurs aux taux « longs ». Plus les agents économiques prêtent à long terme, plus ils attendent à être mieux rémunérés. La pente de la courbe est dite dans ce cas positive. La baisse des taux longs intervient quand les investisseurs optent par précaution pour les produits les plus sûrs : les obligations des États les mieux notés ou quand ces derniers anticipent une diminution des taux directeurs des banques centrales. La diminution des taux longs actuels semble provenir avant tout des anticipations sur les taux. Avec le ralentissement de l’économie et compte tenu des niveaux de l’endettement, les investisseurs estiment que le processus de hausse des taux directeurs arrive à son terme. Ils considèrent par ce fait que la bataille contre l’inflation est en voie d’être gagnée. Cette inversion peut également signifier que la récession est dorénavant certaine et qu’elle pourrait durer. Jusqu’en 2008, l’inversion des taux était un bon indicateur avancé des récessions. Depuis la crise financière et le développement des politiques monétaires expansives, le lien de causalité entre ces deux facteurs est plus incertain. La manipulation des taux et de l’évolution de la masse monétaire semblent l’avoir faussé.
Les marchés déçus par les bons résultats de l’emploi américain
Attendues à 200 000, les créations d’emploi, aux Etats-Unis, ont atteint 263 000 en novembre, après 284 000 en octobre. L’économie américaine refuse de ralentir malgré la hausse des taux. S’il s’agit du plus faible gain d’emplois depuis avril 2021, le marché du travail n’en reste pas moins tendu, supérieur à la moyenne de 150 000 à 200 000 emplois créés par mois avant la pandémie. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 % de la population active et le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % au cours du mois, soit le double de l’estimation du marché, et de 5,1 % sur un an, ce qui est également bien supérieur aux prévisions de 4,6 %. Pour la banque centrale américaine, la Réserve Fédérale, cette situation commence à devenir une énigme. Elle pensait pouvoir modérer les relèvements à 50 points de base mais la poursuite des créations d’emploi pourrait la conduire à opter pour une hausse de 75 points de base.
Après plusieurs semaines de hausses, en lien avec l’espoir d’une maîtrise rapide de l’inflation, les marchés ont opté, ces cinq derniers jours, pour l’attentisme. Le CAC 40 a terminé à 6 742,25 points, en légère hausse de 0,44 % sur la semaine. Cette hausse hebdomadaire est la neuvième consécutive, série inédite depuis la période mars-mai 2009. Outre-Atlantique, l’indice Dow Jones est resté stable quand le Nasdaq a progressé de 1,5 % sur la semaine.
Résultats 2 déc. 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 742,250 | +0,44 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 429,88 | +0,04 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 461.50 | +1,50 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 529,9 | -0,20 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 556,23 | +0,98 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 977,28 | +0,16 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 777,90 | -1,79 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 156,14 | +1,76 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,303 % | -0,116 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +1,845 % | -0,109 pt | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,565 % | -0,131 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0522 | +0,78 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 795,76 | +2,44 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,76 | +3,54 % | 78,140 |
Pour la semaine du « Black Friday », les places boursières occidentales ont conservé leur allant. Les opérations sur les marchés ont été modestes, les investisseurs attendant les résultats de l’inflation du mois de novembre qui seront communiqués la semaine prochaine. Sur la semaine, le Cac 40 est parvenu à progresser de 1 %, avec une poussée jeudi 24 novembre au meilleur de la séance, à 6 730,16 points, au plus haut depuis sept mois, soit un rebond de près de 20% depuis le point bas de septembre (5 628,42 points le 29 septembre). Le CAC 40 a terminé la semaine à 6712 points. La perte sur un an n’est plus désormais que de 0,4 % et de 6,2 % depuis le 1er janvier. Pour le Nasdaq, en revanche, la baisse demeure importante, autour de 27 %.
Le prix du pétrole est toujours orienté à la baisse en raison des menaces qui pèsent sur la croissance de l’économie mondiale et les négociations au sein du G7 concernant les exportations russes. L’augmentation sensible du nombre de cas de covid avec les risques associés de confinement et d’arrêt des usines fait craindre une baisse de la demande en pétrole. Selon le bureau national de la Santé chinois, le pays compterait 31 454 cas de coronavirus, mercredi 25 novembre ; ce chiffre dépasse le précédent record atteint au mois d’avril 2022 quand Shanghai était sous confinement. La Chine, qui compte plus de 1,2 milliard d’habitants, demeure la seule grande économie ayant maintenu un système de confinement s’accompagnant de mesures de restriction de circulation au sein du pays et à l’extérieur. A Pékin, des dizaines d’immeubles résidentiels ont été confinés et les entreprises généralisent le télétravail. Les écoles, les restaurants et les commerces sont à nouveau fermés. Face ces confinements à répétition, des mouvements de contestation commencent à poindre au sein de la population.
Le repli du prix du pétrole a également été favorisé par les informations issues des négociations au sein du G7 concernant le mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe. Les Etats membres du G7 auraient évoqué une fourchette de prix comprise entre 65 et 70 dollars le baril. Ils autoriseraient ainsi la Russie à vendre et exporter son brut à ce prix-là ou en deçà, lui permettant d’échapper partiellement à l’embargo européen qui doit prendre effet le 5 décembre prochain. Ce plafond correspond un peu près au prix de vente actuel du pétrole par les Russes. Il n’y aurait donc pas de réelles conséquences sur le marché. Pour la Russie, ce prix lui garantit sa rente, sachant que le coût de production de son pétrole est estimé à 20 dollars le baril. Si les Russes essayaient de vendre au-dessus du prix plafond, ils ne pourraient pas trouver des transporteurs et des assureurs. La quasi-totalité d’entre eux sont occidentaux et seraient susceptibles d’être soumis à des sanctions de la part des Etats ; pour les autres, il y aurait un risque de ne plus pouvoir commercer au sein des pays membres du G7 et ceux qui accepteront le plafonnement. La fixation du prix autour de 60 dollars a pour objectifs, au-delà de ne pas déstabiliser le marché du pétrole, de ne pas léser les armateurs grecs et les assureurs britanniques. A contrario, le prix du gaz a augmenté ces derniers jours du fait d’une légère baisse des réserves en Europe amenant à de nouveaux achats sur un marché qui reste tendu. Les nouveaux retards dans la remise en réseau des centrales nucléaires françaises a également pesé sur le cours du gaz.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 25 nov. 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 712,480 | +1,00 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 347,03 | +1,78 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 226,36 | +0,80 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 541,38 | +0,70 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 486,67 | +1,37 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 962,41 | +0,89 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 28 383,090 | +1,62 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 101,69 | -0,26 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,419 % | -0,068 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +1,954 % | -0,065 pt | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,6962 % | -0,116 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0399 | +0,70 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 753,39 | +0,24 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84,01 | -3,83 % | 78,140 |
Le CAC 40 a terminé la semaine à 6.644,46 points, s’adjugeant ainsi 0,76 % en cinq jours et a signé une septième séquence hebdomadaire de progression. Depuis son point-bas du 29 septembre, le Cac 40 rebondit désormais de 18,05 %. Depuis le 1er janvier, la perte n’est plus que de 7 %. Le rebond boursier en cours repose sur l’espoir d’une réouverture de l’économie chinoise grâce à l’allègement des contraintes sanitaires. Les investisseurs ont par ailleurs intégré la volonté de la FED de lutter contre l’inflation. Les propos de James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, soulignant que la hausse des taux directeurs n’a eu pour le moment « que des effets limités sur l’inflation observée » et qu’en conséquence, la fourchette actuelle des taux, comprise entre 3,75 % et 4 %, est inférieure au niveau « suffisamment restrictif » nécessaire pour ramener l’inflation à l’objectif de la Fed, soit 2 %, n’ont pas eu de conséquences négatives sur le cours des actions. Selon lui, le taux « terminal » de la FED serait, au minimum, de 5 % l’année prochaine, et pourrait aller jusqu’à 7 %. Le principe d’une récession en 2023 est admis de plus en plus par les experts économiques. Les économistes de JPMorgan prévoient une baisse du PIB au quatrième trimestre 2023, contraction qui pourrait se prolonger en 2024. La croissance serait ramenée à 1 % l’année prochaine, soit près de deux fois moins que le niveau anticipé pour 2022. Un tel ralentissement pourrait s’accompagner de la suppression de plus d’un million d’emplois d’ici mi-2024, ce qui conduirait, selon JP Morgan, la Fed à abaisser ses taux de 50 points de base par trimestre à compter du printemps de la même année.
La Banque centrale européenne a indiqué, mardi 15 novembre, que les banques de la zone euro pourraient être confrontées à une augmentation des créances douteuses en raison de l’impact de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt sur le revenu des ménages, notamment les plus pauvres d’entre eux. La BCE reste néanmoins confiante sur la résilience de la sphère bancaire européenne du fait de la nature du risque. Celui-ci est concentré sur les foyers à bas revenus car une augmentation de 10 % du coût de la vie peut se traduire pour eux par une chute de 20 % du pouvoir d’achat, contre un recul de seulement 5 % pour les ménages se situant dans le milieu de la pyramide des revenus. Les foyers les plus menacés ne représentent que 13 % de la dette bancaire des ménages dans la zone euro, contre 70 % pour les foyers affichant les plus hauts revenus, moins affectés par l’inflation. L’exposition au risque de taux est d’autant plus faible en zone euro que les prêts à taux fixe représentent, selon la BCE, une part importante du stock de prêts. Les banques italiennes, portugaises, grecques et chypriotes sont les plus exposées à ce risque de détérioration de la qualité des portefeuilles de prêts. En revanche, les banques françaises, irlandaises et luxembourgeoises seraient, selon l’étude de la BCE, les moins affectées.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 18 nov. 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 644,460 | +0,76 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 745,69 | -0,21 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 141,21 | -1,68 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 431,86 | +1,03 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 385,52 | +0,81 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 924,84 | +1,19 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 930,570 | +1,80 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 097,24 | +0,32 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,487 % | -0,168 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,019 % | -0,125 pt | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,812 % | +0,001 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0337 | +0,17 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 753,39 % | +0,3 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,580 | -9,06 % | 78,140 |
En ce mois de novembre, selon un indice compilé par Bloomberg, la capitalisation boursière de la place de Paris, exprimée en dollars, a dépassé celle de Londres. Le marché boursier français s’élève à plus de 2 823 milliards de dollars, contre 2 821 milliards de dollars pour Londres. En 2016, la City devançait Paris de 1 500 milliards de dollars.
La montée en puissance de Paris n’est pas sans lien avec le Brexit qui a isolé la place londonienne. Par ailleurs, les déboires économiques et politiques britanniques, depuis cinq ans, n’ont pas joué en la faveur de la City. Si l’indice Footsie 100 qui comprend les grandes entreprises exportatrices britanniques qui ont bénéficié de la dépréciation de la livre sterling, est stable, en revanche, l’indice plus large, Footsie 250 a perdu plus de 17 % de sa valeur depuis le début de l’année. La hausse des taux d’intérêt, beaucoup plus forte Outre-Manche que sur le continent, joue contre les actions britanniques. Dans le même temps, la place de Paris bénéficie de la bonne santé des entreprises du luxe et du rebond des valeurs bancaires.
Pour la sixième semaine consécutive, le CAC 40 a progressé, (+ 2,78 % cette semaine) et a atteint 6594 points à quelques encablures des 6000 points. Il revient ainsi à son niveau du début du mois d’août. Depuis le point-bas du 29 septembre, le Cac 40 a regagné pas moins de 17,2 %. Les pertes depuis le 1er janvier ne s’élèvent plus qu’à 7,8 %. L’indice allemand Daxx gagne sur la semaine près de 6 % et l’indice Eurostoxx 50, plus de 5 %. ux Etats-Unis, le Nasdaq progresse de près de 9 % et le Dow Jones de plus de 4 %.
Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis et l’assouplissement de la politique du zéro covid en Chine ont largement contribué à l’augmentation des cours boursiers. Les investisseurs espèrent que les prochaines hausses des taux directeurs de la FED seront d’une moindre ampleur que les précédentes.
Aux États-Unis, l’inflation a progressé de 7,7 % sur un an au mois d’octobre, selon les chiffres révélés par le Bureau du travail, et a augmenté de 0,4 point d’un mois sur l’autre. Ce résultat est inférieur aux prévisions des économistes, qui tablaient sur une hausse respective de 7,9 % et 0,6 %. Le résultat de septembre est le plus bas depuis un an, après le pic de 9,1 points atteint en juin. L’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, est en nette baisse à 6,3 % sur un an. Entre le mois de septembre et octobre, les prix n’ont progressé que de 0,3 point, à un rythme deux fois moins élevé qu’en août et septembre. L’indice qui exclut en plus les véhicules d’occasion et le logement est désormais inférieur à 1,8 %. Ce chiffre semble indiquer une modération de l’inflation. La probabilité d’une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en décembre est évaluée à 85,4%, selon les calculs de CME Group, contre 56,8 % jeudi avant la publication des chiffres de l’inflation. La banque centrale américaine a procédé à quatre resserrements successifs de 75 points de base de ses taux directeurs pour le porter dans une marge de 3,75% à 4 %, contre 0 %-0,25 % en début d’année. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat se sont détendus. Le taux de l’obligation d’Etat des Etats-Unis à 10 ans est repassé au-dessous de 4 %. L’euro est de son côté au-dessus de la parité avec le dollar avec un gain de plus de 4 % sur la semaine. Il ne cède plus que 10 % par rapport au dollar sur un an.
La Chine commence à admettre que sa stratégie du zéro covid est intenable sur le plan économique et sanitaire. S’il n’est pas question d’un abandon général, un assouplissement est engagé dont une réduction de la durée de la quarantaine à l’arrivée sur le territoire et la fin de l’annulation brutale des vols. La quarantaine est désormais limitée à huit jours, contre dix auparavant. Les responsables économiques et les délégations sportives seront exemptés de quarantaine s’ils restent dans une bulle sanitaire durant leur séjour. L’agence sanitaire du gouvernement a également annoncé la fin des confinements stricts à but préventif. Les fermetures d’écoles non approuvées par les autorités seront interdites. La quarantaine des personnes au contact de potentiels malades, comme les employés d’hôtels de quarantaine ou le personnel navigant des avions, sera également réduite. Les personnes voyageant depuis des zones à haut risque (où des contaminations ont été recensées) vers des zones à faible risque pourront également effectuer à leur domicile leur quarantaine de sept jours et non plus dans des centres fermés.
En Europe, la Commission européenne a révisé à la hausse, vendredi 11 novembre, sa prévision de croissance pour 2022 tout en prévoyant un ralentissement plus marqué en 2023. Si une récession est envisagée entre la fin d’année et le début de l’année prochaine, elle ne devrait toutefois affecter que légèrement l’emploi et les finances publiques de la zone euro.
Pour l’ensemble de l’année 2022, la Commission prévoit une croissance de 3,2 % alors qu’elle tablait sur un chiffre de 2,7 % en juillet. La croissance économique devrait s’établir à 0,3 % seulement en 2023, contre +1,4% prévu en juillet. En 2024, la croissance serait de 1,5 %. Le taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro ne devrait croître que de 40 points de base entre 2022 et 2023, pour passer de 6,8 à 7,2 %, avant de reculer à 7 % en 2024. Le déficit budgétaire de la zone euro devrait passer de 3,5 % du PIB cette année à 3,7 % en 2023, avant de revenir à 3,3 % en 2024. Le taux d’endettement des 19 pays de la zone euro devrait baisser en 2023 à 92,3% du PIB, contre 93,6% cette année. Il s’établirait à 91,4 % en 2024. L’inflation devrait revenir à 6,1 % en 2023 après avoir atteint 8,5 % cette année. En 2024, elle est attendue à 2,6 %, une estimation qui reste toutefois supérieure à l’objectif de la Banque centrale européenne, fixé à 2,0 %.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 11 nov. 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 594,62 | +2,78 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 747,86 | +4,15 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 817,01 | +8,84 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 224,86 | +5,89 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 318,04 | +0,08 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 868,50 | +5,06 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 446,100 | +0,91 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 087,29 | +0,54 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,655 % | -0,171 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,144 % | -0,137 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,811 % | -0,354 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,034 | +4,06 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 764,22 % | +4,94 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 95,55 | -3,08 % | 78,140 |
Après un recul de 5,92 % au mois de septembre, le Cac 40 a gagné 8,75 % en octobre, proche du bon résultat de (+8,87 %). Depuis le début de l’année, la perte a été ramenée 12,39 %. Le Cac 40 était à 6 266,77 points à la clôture du 31 octobre. Ce bon résultat n’était pas évident au vu des résultats économiques. En zone euro, le taux d’inflation de la zone euro a dépassé la barre des deux chiffres en octobre, à 10,7 % en glissement annuel, contre 9,9 % en septembre, selon les données d’Eurostat. Le PIB a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre que ce soit en zone euro ou en France quand les taux respectifs au deuxième trimestre étaient de 0,8 % et 0,5 %. Les bons résultats des entreprises ont porté le cours des actions au cours du mois d’octobre. La progression des indices « actions » en octobre ne présage pas de leur évolution dans les prochains mois compte tenu des incertitudes élevées qui pèsent sur la conjoncture.
La première semaine de novembre s’est conclue par la publication des résultats de l’emploi américain. Si une décélération est constatée, elle demeure légère. Le taux de chômage a progressé à 3,7 % sur un mois en octobre (+0,2 %), restant cependant dans la fourchette observée depuis le mois de mars. Les créations d’emplois ont en revanche conservé un rythme quasi identique à septembre, avec 261 000 emplois créés le mois dernier, contre 263 000 en septembre, les créations concernant en premier lieu les secteurs de la santé, des services techniques et de l’industrie. Les rumeurs de déconfinement en Chine a conduit à une forte hausse des indices « actions » vendredi 4 novembre. Les autorités chinoises abandonneraient la politique du zéro covid en place depuis 2020, politique qui aboutit à un stop and go qui désorganise les chaines de valeurs. Les indices américains et notamment le Nasdaq ont fortement reculé sur la semaine en lien avec les décisions monétaires. Le Nasdaq a perdu plus de 5 % portant le repli à plus de 33 % depuis le 1er janvier. De son côté, les indices européens étaient orientés à la hausse, le CAC40 gagnant 2,29 %.
Pour la sixième fois depuis mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux mercredi 2 novembre, en les portant entre 3,75 % à 4 %. La FED a également décidé de poursuivre la réduction de la taille de son bilan, s’allégeant en bons du trésor, dettes et garanties hypothécaires. Le comité de politique monétaire « anticipe qu’une poursuite des augmentations des taux sera requise en vue d’atteindre un palier de politique monétaire suffisamment restrictif pour ramener l’inflation à 2 % ». Les analystes de marché s’attendent à une nouvelle augmentation de 0,50 à 0,75 point en décembre, et des taux qui pourraient atteindre voire dépasser 5 % au début de l’année prochaine. En septembre, l’inflation est encore de 8,2 %, avec une augmentation de l’indice hors énergie et alimentation à 6,6 %, un record depuis quarante ans. Le ralentissement de l’économie est lent à se dessiner, les créations d’emploi ayant augmenté en septembre, au lieu de régresser comme attendu. Le taux de chômage demeure à un niveau faible à 3,5 %. La plupart des économistes envisagent néanmoins une récession aux États-Unis au premier semestre 2023.
L’ex-secrétaire au Trésor Lawrence Summers estime que la hausse des taux est le seul remède possible. Cesser de les remonter par crainte d’une récession aurait un effet aussi dévastateur, selon lui, que d’arrêter les antibiotiques avant d’avoir fini la cure. Le Président de la FED a néanmoins suggéré un ralentissement à venir du rythme des futures augmentations du coût du crédit. Le rendement des bons du Trésor à dix ans était en hausse de plus de deux points de base à 4,0796 % et le dollar gagnait 0,48 % face à un panier de devises de référence. Première banque centrale à avoir entamé le processus de relèvement des taux directeurs, la Banque d’Angleterre les a augmentésà nouveau jeudi 3 novembre. Il s’agissait de la huitième hausse consécutive. Le relèvement a été de 0,75 point de pourcentage, une première depuis octobre 1989. Le taux directeur atteint ainsi 3 %, un niveau jamais atteint depuis la crise financière de 2008. La Banque d’Angleterre a, par ailleurs, commencé à revendre les obligations d’État accumulées ces dernières années dans son bilan, pour un montant de 750 millions de livres.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 4 nov. 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 416,44 | +2,29 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 403,22 | -1,40 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 10 475,25 | -5,65 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 459,85 | +1,63 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 334,84 | +4,07 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 688,33 | +2,08 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 105,20 | +0,80 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 070,80 | +5,31 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,826 % | +0,224 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,287% | +0,194 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,165 % | +0,078 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 0,9917 | -0,38 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 674,100 | +1,85 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 97,890 | +4,35 % | 78,140 |
Sur les marchés, épargne et investissement sont toujours à l’équilibre dit ex-post. Mais avant, cet équilibre peut prendre plusieurs formes. Si l’épargne dépasse l’investissement sur un territoire donné, elle sera placée à l’extérieur. Une épargne élevée conduit à des taux bas et à une allocation non-optimale. A contrario, un investissement élevé peut nécessiter des financements extérieurs et des hausses de taux. Par son effet multiplicateur, le crédit bancaire peut contribuer par ailleurs à assurer l’équilibre. Ces vingt dernières années, l’épargne a été jugée avant usage abondante. Le taux d’épargne est resté élevé en Asie comme en Europe. Il a eu même tendance à progresser aux États-Unis après la crise financière de 2008. Une inversion de tendance est-elle en train de se réaliser sur fond de vieillissement de la population et de transition énergétique ?
De 1995 à 2022, le taux d’épargne mondial est passé de 23 à 29 % du PIB, la hausse s’est accélérée après la crise de 2007/2009 pour s’amplifier avec l’épidémie de covid en 2020. La fin des confinements et le retour à la normale ne se sont pas caractérisés par une un repli de l’épargne. Le taux d’épargne est, ainsi, en 2022, de deux points supérieurs à son niveau de 2019. Cette progression de l’épargne, qui est une renonciation à la consommation, a favorisé le repli de l’inflation. Celle-ci est passée de plus de 10 % dans les années 1990, à l’échelle mondiale, à 3 %. L’abondance des liquidités a facilité la baisse des taux d’intérêts. En termes réels, ils sont passés de 2% à -4 % de 2000 à 2022. Ils sont tendanciellement à zéro depuis 2011.
Plusieurs signaux semblent indiquer qu’une inversion de tendance se produit. L’investissement qui est sur la pente descendante est depuis quelques années en forte hausse. La digitalisation et la transition énergétique imposent de la part des États et des entreprises un effort important d’équipements. La décarbonation des économies nécessite plusieurs milliers de milliards de dollars d’investissement chaque année et cela jusqu’en 2050. Le taux d’investissement qui était tombé à 20 % du PIB en 2003 est remonté à 24 % du PIB en 2022 pour l’ensemble de l’économie mondiale. Pour les seuls États membres de l’OCDE, le taux d’investissement s’élevait en 2021 à 21,5 % du PIB, contre 19 % en 2011.
Les ménages sont censés moins épargner dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population. Dans les pays émergents où les régimes de retraite sont peu généreux, les actifs épargnent pour préparer leur retraite. Le taux d’épargne chinois atteint 44 % du PIB. Il est alimenté par un fort taux d’épargne des ménages et les excédents commerciaux. Au fur et à mesure que le nombre de retraités augmentera, logiquement le taux d’épargne diminuera, ces derniers devant liquider leur patrimoine pour maintenir leur niveau de vie. Pour le moment, au sein des États de l’OCDE, les retraités demeurent des épargnants jusqu’à un âge avancé . La générosité des régimes de retraite par répartition peut expliquer le maintien d’un taux d’épargne élevé parmi les retraités. Compte tenu de la dégradation du rendement des régimes de retraite, une évolution en la matière n’est pas impossible dans les prochaines années. En France, si actuellement le niveau de vie des retraités dépasse de 2 à 5 points celui de l’ensemble de la population, en 2040, il devrait être inférieur de 5 à 10 points.
L’augmentation des dépenses publiques devrait accroître les besoins de financement des collectivités publiques. Les postes de dépenses liés à la transition énergétique, à la santé, à l’éducation, à la retraite, à la dépendance, aux relocalisations industrielles et aux dépenses militaires sont en forte hausse. La succession rapide de crises conduit les pouvoirs publics à intervenir de plus en plus fortement avec comme conséquence une montée des déficits et de la dette. Le déficit public au sein de l’OCDE dépasse 5 % du PIB quand, sur moyenne période 1995 à 2008, il se situait autour de 2 % du PIB.
Une insuffisance ex-ante de l’épargne amène à une hausse des taux d’intérêt et est par nature inflationniste. Les banques centrales seront contraintes de maintenir une politique monétaire expansionniste afin de faciliter le financement des États, et de leur éviter des problèmes de soutenabilité des dettes publiques.
L’indice CAC40 a enregistré un gain de 4 % sur la semaine, aidé par le rebond américain en fin de semaine. Le Daxx allemand a quant à lui gagné plus de 4 %. En Europe, l’inflation ne ralentit pas. Elle a progressé en France à 7,1 %, à 11,6 % en Allemagne et à 11,9 % en Italie pour le mois d’octobre, mais la croissance est restée présente au cours du troisième trimestre. Le marché new yorkais après avoir encaissé les mauvais résultats trimestriels d’Amazon, d’Alphabet et de Meta, a salué ceux, meilleurs, d’Apple. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus suivie par la Fed, est remonté à 5,1 % sur un an en septembre, après 4,9 % en août. L’augmentation du coût de la main-d’œuvre a ralenti à 1,2 % sur un an au troisième trimestre, après 1,3 %. L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a progressé à 59,9 points en octobre, son meilleur niveau depuis le 30 avril. Le Dow Jones a progressé de près de 6 % sur la semaine et le Nasdaq a regagné plus de 2 %.
La BCE en mode offensif face à l’inflation
Jeudi 27 octobre, sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 75 points de base. Le taux de dépôt s’élève désormais à 1,5 %, celui de la facilité de refinancement à 2 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,25 %. Le taux de dépôts pour l’inflation étant évalué neutre à 2 %, la BCE sera certainement amenée à le porter au-delà de ce niveau pour juguler cette dernière.
La Banque centrale a également décidé de réduire la liquidité du marché monétaire. Plusieurs annonces ont été réalisées concernant les prêts accordés par l’institution de Francfort durant la crise sanitaire (TLTRO). Ces prêts aux banques commerciales d’un montant global de 2 100 milliards d’euros à des taux faibles voire négatifs pourront être remboursés par anticipation. Les taux applicables aux TLTRO existants seront durcis pour les rendre moins favorables. La BCE a également décidé de diminuer la rémunération des réserves obligatoires, c’est-à-dire les montants que les banques doivent réglementairement déposer. Désormais le taux de dépôt s’appliquera (1,5 %) et non le taux de refinancement (2 %). Cette mesure sera une source d’économies pour la banque centrale. Cette dernière n’a pas donné d’indications sur un possible dégonflement de son bilan qui atteint près de 9 000 milliards d’euros, soit trois fois plus qu’en 2015.
Après les annonces de la BCE, les taux des obligations d’État se sont détendus. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,6 % contre 3 % la semaine dernière. Le taux de l’obligation américaine à 10 ans est également en recul et est repassé en-dessous des 4 %.
L’euro, un recul relatif
Mercredi 26 octobre, l’euro a retrouvé la parité avec le dollar avant de redescendre en-dessous vendredi (0,99 dollar pour un euro à 18 heures). Si depuis le début de l’année, l’euro a perdu 12 % par rapport au dollar, son taux de change global ne cède que 2,5 % par rapport aux autres grandes monnaies. L’euro gagne 3 % par rapport à la livre sterling, 12 % contre le yen et est stable contre le yuan. La baisse de l’euro par rapport au dollar s’explique par les flux de capitaux extérieurs. En août et sur les 12 derniers mois, les non-résidents avaient acheté 203 milliards d’euros d’actions de la zone euro, moitié moins que lors de la période précédente (425 milliards). Ils ont, par ailleurs, continué à vendre des obligations européennes pour 161 milliards d’euros.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 4 novembre 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 273,05 | +3,94 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 861,80 | +5,72 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 102,45 | +2,24 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 243,33 | +4,03 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 047,67 | +1,12 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 613,02 | +3,92 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 105,20 | +0,80 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 915,93 | -4,05 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,602 % | -0,361 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,093 % | -0,321 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,985 % | -0,246 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 0,9942 | +1,02 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 641,170 | -0,77 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,780 | +0,56 % | 78,140 |
Espérée en réel repli, l’inflation aux États-Unis a fait de la résistance en septembre en se maintenant à 8,2 % sur un an outre-Atlantique, soit 0,1 point de moins que le mois précédent. Les prix de l’énergie ont augmenté de près de 20 % sur un an tandis que ceux des produits alimentaires affichent une augmentation de 11,2 %. Pour ces deux postes de dépenses importants pour les ménages, la hausse est un peu moins élevée qu’en août. L’inflation sous-jacente aux États-Unis continue à augmenter. Le prix du logement, des services médicaux, des médicaments, ou encore des transports ont accéléré en septembre. Ainsi, l’indice des prix hors énergie et alimentation, est en hausse de 6,6 % sur un an et se retrouve à son plus haut depuis 1982. Les valeurs technologiques américaines ont réagi négativement à la hausse des prix, le Nasdaq perdant sur la semaine plus de 3 %. Au vu des premiers résultats trimestriels, globalement bons, les marchés « actions » ont été orientés à la hausse. L’indice CAC 40 a gagné plus de 1 % sur la semaine mais n’a réussi vendredi à rester au-dessus de la barre des 6000 points. Le marché londonien a cédé du terrain même si la crise gouvernementale s’est dénoué avec l’éviction du Chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances) Kwasi Kwarteng et son remplacement par Jeremy Hunt, ex-secrétaire d’Etat à la Santé. Un changement qui pourrait présager un changement de cap budgétaire après le tremblement de terre financier qu’a provoqué l’annonce du « mini budget » prévoyant une baisse de la fiscalité sur les hauts revenus. Cette annonce a été à l’origine des interventions d’urgence de la Banque d’Angleterre, qui se sont achevées vendredi 14 octobre.
Les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse par anticipation des décisions des banques centrales. Le taux de l’OAT français s’est rapproché des 3 % quand celui de son homologue américain a dépassé les 4 %.
Après la hausse de 15 % de la semaine dernière, le prix du baril de pétrole Brent a perdu 6 % cette semaine, l’émotion de la réduction de deux millions de barils jour par l’OPEP+ étant passée.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 14 octobre 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 5 931,92 | +1,11 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 29 634,83 | +1,15 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 10 321,39 | -3,11 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 12 437,81 | +1,34 % | 15 884,86 |
Footsie | 6 858,79 | -1,89 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 381,73 | +0,19 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 090,76 | -0,09 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 071,99 | +1,57 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,955 % | +0,159 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,358 % | +0,166 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,018 % | +0,167 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 0,9740 | +0,06 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 646,860 | -2,94 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 92,230 | -6,20 % | 78,140 |
La part des sociétés françaises du CAC 40 détenue par les investisseurs non-résidents représentait, à la fin de l’année 2021, 40,5 % de la capitalisation boursière totale du CAC 40, soit 866 milliards d’euros sur 2 137 milliards. Entre 2013 et 2020, cette proportion avait baissé passant de 48 % à 39,5 %.
Pour l’ensemble des sociétés françaises cotées sur Euronext, le taux de détention par les investisseurs étrangers s’élève à 37,6 % (+1,1 point de pourcentage entre 2020 et 2021). Les entreprises cotées françaises sont moins internationalisées que leurs consœurs européennes. Le taux est de 46 % en Italie, 52 % en Espagne, 55 % en Allemagne, 61 % en Belgique, 65 % au Royaume-Uni et de 87 % aux Pays-Bas. Le poids moins important des investisseurs étrangers traduit une moindre compétitivité de la place financière de Paris et un attrait plus faible des entreprises françaises.
Les non-résidents sont majoritaires dans environ un tiers des sociétés françaises du CAC 40 (12 sur 35). Ils détiennent entre 30 et 50 % du capital de 16 sociétés, et moins de 30 % de 7 d’entre elles. Il convient de souligner que ne figurent pas dans l’étude Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger.
91 % des participations correspondent à des placements de portefeuille, les investissements directs étant inférieurs à 10 % en 2021. Les investisseurs étrangers s’intéressent en priorité aux groupes opérant dans le secteur des matières premières (dont ils détiennent près de 50 % des parts), aux sociétés financières et aux entreprises de services aux consommateurs (où leur poids est supérieur à 40 %). Pour la première fois depuis 2016, les achats nets (achats bruts – ventes brutes) des investisseurs étrangers ont été positifs pour s’élever à 13,3 milliards d’euros. En 2021, la place de Paris avait connu une excellente année avec une performance supérieure à celle des autres grandes places européennes. Le CAC 40 avait progressé de de 29 %, contre 16 % pour le Dax allemand ou 14 % pour le Footsie 100 britannique.
En France le prix moyen d’un appartement neuf est de 5 123€/m2, un prix en augmentation selon le site « seloger.com » de +10,9 % en 2 ans et de +6,5 % en un an). Cette croissance dépasse celle de l’ancien qui est de 4,6 % sur un an. Si pour les logements anciens, le marché est hésitant voire déjà baissier dans plusieurs grandes villes, les logements neufs bénéficient, en raison de la rareté de l’offre, d’une évolution de prix favorable.
En France, le prix du mètre carré neuf est supérieur de 27 % à celui de l’ancien. À Paris, le prix du neuf est de 15 564€/m2, contre 10 401€/m2 pour l’ancien. Le nombre d’appartements neufs à vendre dans la Capitale demeure faible conduisant à une hausse mécanique des prix quand dans le même temps le prix de l’ancien est orienté à la baisse.
Au mois de septembre, l’économie américaine a, en effet, créé 263 000 emplois dans le secteur non agricole, chiffre le plus faible depuis avril 2021, après 315 000 en août, mais supérieurs aux attentes, le consensus formé par Bloomberg tablait sur 255 000 emplois. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,5 %, alors que le marché l’attendait stable à 3,7 %. Le taux de chômage est au plus bas depuis 50 ans. La croissance du salaire horaire moyen a continué de ralentir, passant de 5,2 % à 5 % sur un an, comme prévu. Ces résultats ne traduisent pas un réel ralentissement du marché du travail pour que la Réserve fédérale estime un freinage de la hausse de salaires. Celle-ci se maintient au-dessus des 4 % depuis juin 2021. Dans ce contexte, les investisseurs considèrent que la FED ne ralentira pas son programme de hausse de taux. Les principaux responsables de la FED ont déclaré que l’inflation n’avait pas encore atteint son sommet aux États-Unis et que dans ces conditions, le combat ne pouvait que se poursuivre. Après un bon début de semaine, les indices « actions » ont cédé du terrain après l’annonce des résultats de l’emploi américain. Sur la semaine, le CAC 40 a repris malgré tout 1,82% mettant ainsi fin à sept semaines successives de repli. Les autres grands indices européens ont fait de même. Le Dow Jones a gagné sur 5 jours 1,99 % malgré un recul de 2,11 % vendredi. Le Nasdaq a réussi à renouer avec une légère hausse de 0,73 % en dépit d’un repli de 3,80 % également vendredi.
Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse se rapprochant de 2,8 % pour le Français et des 4 % pour l’Américain. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique favorise toujours le dollar. Dans cette période troublée, l’or se raffermit un peu.
L’OPEP+ a décidé, le mercredi 4 octobre dernier, la réduction de 2 millions de barils par jour la production pour contrecarrer les effets du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et soutenir ainsi les cours. Cette contraction est la plus forte variation depuis les diminutions historiques de 10 millions décidées au printemps 2020 pour faire face à l’effondrement de la demande, aux premiers jours de la pandémie. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive des objectifs de l’OPEP+ mais la première, intervenue début septembre, était plus symbolique en ne portant que sur 100 000 barils par jour. Cette décision des pays producteurs est un camouflet pour les États-Unis et les Occidentaux qui demandaient au contraire une augmentation de la production. L’administration américaine craint une hausse des prix de l’essence à quelques semaines des élections de mi-mandat. En Europe, l’augmentation du baril va s’ajouter à celle du gaz naturel. L’Arabie saoudite entend lutter contre la volatilité des prix. Certains voient toutefois dans cette attitude une sorte d’alliance objective avec la Russie, qui a intérêt à maintenir des prix hauts pour financer sa guerre. Les pays producteurs tentent de gérer leur rente au mieux sachant qu’elle est amenée à diminuer à terme avec le développement des énergies renouvelables. La guerre en Ukraine leur a redonné un pouvoir sur les cours qu’ils avaient perdu après 2015 au moment de l’essor du pétrole de schiste.
Le cours du pétrole a gagné cette semaine près de 15 %. Les cours avaient commencé à progresser depuis le début de mois d’octobre faisant suite à une baisse continue depuis le début de l’été. Le prix du baril de Brent, qui avoisinait en septembre 80 dollars est remonté au-dessus des 97 dollars vendredi 7 octobre 2022. L’incidence sur les prix pourrait toutefois être limitée dans un premier temps, la production réelle des pays de l’OPEP restant en-deçà de ses objectifs, de quelque 3,5 millions de barils par jour sur le mois d’août. Les pays ont réduit leur production sans attendre la fixation des nouveaux quotas, certains ayant de toute façon des problèmes techniques pour les atteindre.
Le gouvernement a annoncé avoir rempli l’ensemble des réserves de gaz disponibles soit un total de 130 TWh de gaz naturel représentant un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle de gaz, qui s’établit à environ 450 TWh. Au nom de la solidarité européenne, une partie de ses réserves pourra être affectée à des États qui n’en disposent pas ou peu comme la Belgique ou l’Autriche. Par ailleurs, la France sera amenée à céder une partie de son gaz à l’Allemagne afin que cette dernière puisse produire l’électricité qu’elle lui fournira durant la période d’indisponibilité du parc nucléaire. Dans ce contexte, les réserves de gaz seront utilisées durant toute la durée de l’hiver avec une gestion fine pour éviter leur épuisement prématurément.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 7 octobre 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 5 866,94 | +1,82 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 29 296,79 | +1,99 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 10.652,40 | +0,73 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 12 273,00 | +1,31 % | 15 884,86 |
Footsie | 6 991,09 | +1,41 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 375,46 | +1,73 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 116,11 | +4,55 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 024,39 | 0,00 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,796 % | +0,081 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,192 % | +0,084 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,861 % | +0,123 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 0,9775 | -0,32 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 703,080 | +2,45 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 97,930 | +14,89 % | 78,140 |
La persistance de l’inflation, la remontée des taux et les perspectives de récession marquent, de plus en plus, de leur empreinte les marchés financiers. La décision de la Réserve fédérale américaine, mercredi 21 septembre, d’opérer une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la quatrième depuis le début de l’année et la troisième de cette ampleur, a confirmé que la lutte contre l’inflation serait certainement plus longue que prévu. Les taux directeurs de la FED évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Avec trois relèvements successifs de 75 points de base, la banque centrale américaine n’a jamais durci sa politique monétaire aussi rapidement depuis l’ère Volcker dans les années 1980. Même si elle était en partie anticipée, cette hausse a provoqué un net recul des actions sur le marché américain. Les investisseurs ont avant tout pris en compte que de nouvelles hausses de taux interviendront d’ici la fin de l’année. Le taux des Fed funds pourrait atteindre fin décembre ,4 %, selon la prévision médiane de la banque centrale, avec une fourchette allant de 3,9 % à 4,6 %. Ces relèvements devraient peser sur l’activité. La croissance du PIB américain serait quasi-nulle en fin d’année (+0,2 %) selon cette même prévision. En juin, la réserve fédérale espérait encore sur une croissance de 1,7 %. En 2023, l’activité augmenterait de 1,2 %, contre 1,7 % prévu en juin. Des experts considèrent que ces prévisions sont exagérément optimistes et qu’une récession est inévitable. En parallèle de la hausse des taux, la banque centrale américaine a annoncé, au printemps, une accélération de la réduction de la taille de son bilan. De quoi limiter les liquidités sur le marché et ainsi participer au mouvement visant à tempérer l’inflation. La Fed peine toutefois à atteindre ses objectifs, avec seulement la moitié du chemin parcouru à fin août. Le Président de la FED a indiqué qu’un rééquilibrage des marchés en particulier ceux du logement et du travail devait intervenir. Il estime que la résorption de l’inflation passe par un chômage plus élevé. La Fed prévoit un taux de chômage à 4,4 % fin 2023, contre 3,7 % en août. La Banque d’Angleterre a également décidé cette semaine de relever ses taux directeurs. Elle avait été, fin 2021, l’une des premières à se lancer dans un politique monétaire plus restrictive. Jeudi 22 septembre, elle a opté pour un relèvement de 0,5 point à 2,25 %. Il s’agit de la septième hausse consécutive depuis que la banque centrale anglaise a entamé son resserrement monétaire en décembre dernier. Par ailleurs, comme annoncé le mois dernier, le comité a voté en faveur d’une diminution de 80 milliards de livres du stock d’obligations d’État détenu dans son bilan. La Première ministre Liz Truss a annoncé un plafonnement des prix réglementaires, de façon à protéger les ménages et les entreprises des hausses de prix attendues cet hiver. Ce plan, dont le coût pour les finances publiques pourrait atteindre 150 milliards de livres, modifie les anticipations en matière d’inflation, sans que ses impacts aient pu encore être bien appréhendés. D’ores et déjà, la Banque d’Angleterre a revu à la baisse sa prévision d’inflation. Alors que le pic avait été estimé à 13 %, la hausse des prix pourrait rester contenue à 11 % en octobre. En août, elle se situait à 9,9 %.
Les marchés « actions » sont entrés dans une phase d’ajustement notoire. Avec des coûts de production en hausse et des taux plus élevés pesant sur la demande, les bénéfices des entreprises devraient se contracter dans les prochains mois. Après l’euphorie surjouée de 2021, le retour aux fondamentaux s’opère. Après un recul de 2,27 % vendredi, le Cac 40 a est ainsi tombé sous le seuil des 5 800 points (5 783,41 points). Sur la semaine, l’indice parisien a cédé 4,84%, son plus fort repli hebdomadaire depuis le mois de juin, et sur l’année, il abandonne désormais 19 %. Par rapport à son pic de 7 384,86 points du 5 janvier dernier, il perd 21,6 %. Un tel mouvement de baisse de plus de 20 % par rapport à un dernier plus haut correspond à la définition d’une entrée en phase de « bear market », marché baissier, dans lequel les vendeurs sur le marché, ont pris l’ascendant sur les acheteurs. Le Dow Jones a perdu plus de 4 % sur la semaine et le Nasdaq plus de 5 %. Depuis le début de l’année, les pertes respectives s’élèvent désormais à 18,57 % et 30,53 %. Le Dow Jones est ainsi repassé sous la barre symbolique des 30 000 points.
Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur mouvement de hausse, Le taux de l’obligation d’Etat américain à 10 ans a dépassé 3,5 % et les taux à 2 ans sont montés au-dessus de 4 %. Le taux de l’OAT français à 10 ans était vendredi 23 septembre à 2,78 % contre 0,93 % en début d’année. L’euro a continué son mouvement de baisse par rapport au dollar ce qui contribue en partie à la baisse du cours du baril de pétrole. Ce dernier a connu une forte diminution cette semaine, plus de 6 %, l’amenant en-dessous de 80 dollars (baril de Brent). La crainte d’une forte récession pèse sur le prix du pétrole. La force du dollar est également lié à la hausse des taux de la FED, à la bonne résistance de l’économie américaine et à la valeur refuge des Etats-Unis en période de troubles.
Résultats 23 septembre 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 5 783,41 | -4,84 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 29 590,41 | -4,00 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 10 867,93 | -5,07 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 12 284,19 | -3,59 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 018,60 | -3,01 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 348,60 | -4,34 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 153,83 | -1,50 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 088,37 | -1,15 % | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,572 % | +0,280 pt | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,030 % | +0,286 pt | –0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,667% | +0,218 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 0,9707 | -2,93 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 645,950 | -1,78 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 85,620 | -6,35 % | 78,140 |
contact@cercledelepargne.com