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Dans sa note de conjoncture du mois d’octobre, l’INSEE prévoit, en 2018, pour la France, une croissance de 1,6 % grâce à une accélération de l’activité au second semestre. Après une quasi-stagnation au 1er et 2e trimestre, l’institut statistique reste optimiste en se fondant sur le maintien à un haut niveau des indicateurs qui mesurent le climat des affaires tant en France que dans l’ensemble des économies avancées. Cette prévision est en retrait par rapport à sa précédente prévision de 0,1 point. La France devrait faire moins bien que la moyenne de la zone euro.
Plusieurs points noirs pourraient remettre en cause cet optimisme. L’INSEE considère que l’activité aux États-Unis pourrait se ralentir avec une croissance de +0,7 % par trimestre. Elle serait soutenue par la consommation des ménages et l’investissement des entreprises mais freinée par le commerce extérieur. Au second semestre 2018, l’économie japonaise devrait également être moins fringante qu’au printemps. Au Royaume-Uni, l’activité serait pénalisée dans l’attente d’un éventuel accord pour le Brexit.
Pour la Chine, l’INSEE ne croit pas une décélération brutale de la croissance. Si les exportations peuvent être affectées par une demande extérieure moins dynamique qu’en 2017, en raison des mesures américaines, l’investissement immobilier et la consommation des ménages restera dynamiques.
La Turquie, le Brésil et la Russie et d’autres pays émergents d’Asie et d’Amérique latine verraient leur activité nettement plus pénalisée au second semestre par les tensions financières. Ces pays émergents doivent faire face à la hausse des taux et à la dépréciation de leur monnaie.
Une amélioration espérée pour la zone euro
Dans le prolongement du premier semestre 2018 marqué par le repli du climat des affaires, la croissance du PIB de la zone euro demeurerait plus modérée au second semestre (0,4 % par trimestre) qu’en 2017 (0,7 % par trimestre). Le PIB s’accroîtrait de 0,4 % à 0,5 % par trimestre en Allemagne et en Espagne, mais seulement de 0,1 % par trimestre en Italie. Cette situation ne devrait pas faciliter l’exécution du budget 2019 qui a été bâti sur des hypothèses économiques très optimistes.
L’INSEE prévoit une hausse de la consommation au cours des prochains mois, hausse qui s’est fait attendre durant tout le premier semestre. Cela suppose que les cours du pétrole se stabilisent voire baissent légèrement. Pour fonder son analyse, l’INSEE met en avant la confiance des ménages qui demeure à un haut niveau. En France, cette confiance tend néanmoins à s’effriter. La consommation serait favorisée par la baisse du chômage et par l’augmentation des salaires et cela malgré la hausse des prix.
Au second semestre 2018, l’investissement en construction ralentirait un peu en zone euro, le nombre de permis de construire n’augmentant plus depuis le début d’année. Dans un contexte de tensions croissantes sur l’appareil productif, l’investissement en équipement serait porté par les perspectives de demande et l’amélioration de la situation financière des entreprises. Les résultats des premiers du second semestres ne confirme pas pour le moment cette prévision.
Pour la France, l’INSEE note qu’en septembre, le climat des affaires en France, à 106, est au-dessus de sa moyenne de long terme (100). Il est néanmoins e retraite de 5 points par rapport à son niveau de décembre 2017, son sommet depuis 10 ans. Durant les derniers mois, le moral des entrepreneurs s’est stabilisé dans les principaux secteurs malgré la baisse observée en septembre dans l’industrie et le commerce de détail.
L’INSEE considère que la contre-performance de la France au 2e trimestre est imputable en partie aux grèves dans les transports qui ont pesé sur la consommation des ménages et gêné la production intérieure. L’arrêt pour maintenance de raffineries ainsi que la faible consommation d’énergie ont également modéré la production. Le retour à la normale devrait créer un rebond favorable au cours du 3e trimestre. La production manufacturière renouerait ainsi avec la croissance au second semestre après la baisse observée au premier. Par ailleurs, la consommation des ménages devrait bénéficier de l’augmentation du pouvoir d’achat. Il est à noter qu’au cours du 2e trimestre, les ménages ont affecté quasi totalement à l’épargne. Les achats importants de voitures en juillet et en août par anticipation du changement de procédure d’homologation des véhicules neufs (WLTP) devraient également contribuer à la hausse de la croissance. Selon l’INSEEE, le PIB français progresserait de 0,5 % au troisième trimestre puis de 0,4 % à l’automne. La croissance annuelle pourrait alors atteindre 1,6 % après 2,3 % en 2017.
Une nette décrue des créations d’emploi
En 2017, la France avait enregistré la création nette de 342 000. Pour 2018, le résultat serait moins florissant avec simplement 129 000 créations en lien avec le ralentissement de l’activité. L’emploi dans les services devrait conserver un rythme de croissance moins dynamique qu’en 2017 quand l’industrie continuerait de réduire ses effectifs d’ici la fin de l’année.
De son côté l’emploi non marchand a baissé avec la diminution du nombre de bénéficiaires de contrats aidés au premier semestre. Au second semestre, cette diminution serait atténuée par la montée en charge graduelle du nouveau dispositif de contrats aidés « Parcours emploi compétences ». Malgré ce tassement des créations d’emploi, le taux de chômage repasserait en-dessous de la barre des 9 % à 8,9 %.
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