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Les régimes de base de retraite en France

Retraite 15 octobre 2020

Les pensions servies par les régimes de retraite de base se sont élevées à 236,8 milliards d’euros en 2019 et atteindraient 242,6 milliards d’euros en 2020, soit une hausse de 2,4 %, après 2,0 % en 2019.

Évolution des dépenses de retraite de base en France

Les pensions de base sont versées à 57 % par les régimes alignés (régime général et régime des salariés agricoles), à 32 % par les régimes de fonctionnaires, à 7 % par les régimes spéciaux et à 4 % par les autres régimes de base (essentiellement des régimes de non-salariés).

Répartition des différents régimes de base

Depuis plusieurs années, les dépenses de retraite augmentent assez vivement. Le nombre de retraités est en hausse avec la poursuite de l’arrivée à l’âge de la retraite des générations nombreuses du baby-boom, qui remplacent les classes creuses nées dans l’entre-deux-guerres. L’allongement de l’espérance de vie contribue également à la progression des dépenses. Le ratio démographique des régimes se dégrade progressivement. Il a atteint 1,3 cotisant pour un retraité au régime général au milieu de la décennie 2010 contre 1,6 au début des années 2000. Le relèvement progressif de l’âge légal de départ à la retraite s’est traduit par un ralentissement des départs même si ce processus a été atténué par les assouplissements successifs de la retraite anticipée pour carrière longue. Par effet de noria, les nouveaux retraités ont des pensions, en moyenne, plus élevées, en raison de carrières plus favorables, en lien notamment avec une participation plus élevée des femmes au marché du travail. En revanche, ces dernières années ont été marquées par de faibles revalorisations, ce qui a pesé sur l’évolution des dépenses. Les prestations servies par les régimes de base ont progressé en 2019 mais de manière plus contenue qu’en 2018 (+2,0 % après +2,5 %). Ce ralentissement résulte aussi bien de celui des pensions de droits propres (+2,3 % après 2,8 % en 2018) que de celui des pensions de droits dérivés (+0,2 % après 0,5 %).

Pour l’année 2019, la réforme de l’AGIRC/ARRCO avec l’introduction du mécanisme de bonus/malus a eu un effet réel sur les demandes de liquidation des droits pour les salariés du privé. Au total, 470 000 nouveaux pensionnés ont liquidé leur pension au seul régime général en 2019, hors retraite anticipée, après 491 000 en 2018, soit une baisse de -4,1 %, qui s’explique en partie par les coefficients dits de « solidarité » à l’Agirc-Arrco. Pour ce régime, la mise en œuvre en 2018 de ces coefficients aurait conduit une minorité des personnes ayant atteint l’âge légal à décaler la date de liquidation de leur pension.

Pour les régimes spéciaux, les règles d’évolution sont un peu différentes. Les modalités de liquidation des retraites ont été réformées en 2008 et le relèvement de l’âge légal n’a débuté qu’en 2017. Les flux de départs en retraite sont en forte hausse même si une décélération a été constatée en 2019 (+1,4 % après +1,6 % en 2018).

La progression de la pension moyenne

La pension annuelle moyenne du flux de nouveaux retraités au régime général s’est élevée à 8 509 euros tandis que celle du flux de décédés était de 7 173 euros. La pension moyenne de l’ensemble des retraités du régime général a atteint 7 706 euros après 7 642 euros en 2018 (soit +0,8 %).

Les retraites anticipées en déclin

Les pensions pour retraite anticipée ont poursuivi leur repli en 2019. Les pensions versées pour retraite anticipée ne représentent qu’une petite fraction des pensions servies, 5,9 milliards d’euros en 2019, soit 2,3 % du total des pensions versées, dont la moitié pour le seul régime général des salariés. Après une décennie de progression du fait de plusieurs vagues d’assouplissement des conditions de départ en retraite anticipée, les pensions versées à ce titre ont stagné en 2018 avant d’amorcer une nette baisse en 2019 (-6,5 %), qui se confirmerait en 2020 (-1,5 %). Les effectifs de bénéficiaires sont en net déclin. Ils avaient atteint un pic en 2017 (311 000 bénéficiaires) et décroissent depuis pour s’établir à 253 000 en 2019. Les nouveaux bénéficiaires diminuent fortement depuis 2018 (-12 % en 2018 puis -11 % en 2019) sous l’effet de l’augmentation d’un trimestre de la durée d’assurance cotisée nécessaire pour bénéficier de la retraite anticipée à partir de la génération 1958 (en application de la loi du 20 janvier 2014).

A lire dans le Mensuel n°78 d’octobre 2020 

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