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Le tableau financier de la semaine
Résultats 8 mai 2020 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2019 | |
CAC 40 | 4 549,64 | -0,49 % | 5 978,06 |
Dow Jones | 24 331,32 | +2,56 % | 28 538,44 |
Nasdaq | 9 121,32 | +6,00 % | 8 972,60 |
Dax Allemand | 10 904,48 | +0,39 % | 13 249,01 |
Footsie | 5 935,98 | +3,17 % | 7 542,44 |
Euro Stoxx 50 | 2 908,11 | -0,68 % | 3 745,15 |
Nikkei 225 | 20 179,09 | +2,85 % | 23 656,62 |
Shanghai Composite | 2 895,34 | +1,23 % | 3 050,12 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | -0,037 % | +0,071 pt | 0,121 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,538 % | +0,049 pt | -0,188 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +0,659% | +0,036 pt | 1,921 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,0844 | -1,22 % | 1,1224 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 710,800 | +0,70 % | 1 520,662 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 30,120 | +13,26 % | 66,300 |
Les marchés regardent demain pour oublier aujourd’hui
Les investisseurs n’ont pas surréagi à l’annonce des résultats catastrophiques de l’emploi américain. Le taux de chômage qui était au plus bas depuis cinquante ans en début d’année (à 3,5 % de la population active) est passé à 14,7 % de la population active au mois d’avril. Selon les chiffres publiés vendredi par le Bureau of Labor Statistics (BLS), plus de 23 millions de personnes sont désormais demandeurs d’emploi. Ce taux est le plus élevé et marque la plus forte hausse sur un mois dans l’histoire de la série. 20,5 millions d’emplois ont été détruits en avril. Compte tenu des problèmes de comptabilisation des personnes en emploi mais sans travail, le taux de chômage réel pourrait dépasser 20 %. Le taux d’emploi des plus de 16 ans, traditionnellement bas aux Etats-Unis, a diminué de 8,7 points en un mois pour s’établir à 51,3 %, soit un taux inférieur à celui constaté de la crise financière de 2008 (58 %). Le basculement d’un cinquième de la population active pose le problème de la couverture sociale. Selon une étude de Urban Institute, 12 millions de personnes pourraient être assurées par le système public Medicaid, 6 millions pourraient souscrire une assurance privée, mais 7 millions pourraient ne plus être assurés. Les pouvoirs publics comptent sur la reprise pour réduire ce risque de non-couverture. Les premières mesures de déconfinement semblent se traduire par un rebond rapide de l’activité. Selon la Réserve fédérale de Cleveland, une forte demande pour certains services comme la logistique, la livraison et certains types de vente au détail est constatée. Le chômage pourrait refluer d’ici la fin de l’année à 7,5 %.
Les investisseurs n’ont pas davantage paniqué face à l’accumulation de mauvais résultats des pays européens dont ceux concernant les exportations allemandes qui ont diminué de 11,8 % en données ajustées des variations saisonnières au mois de mars, les importations reculant pour leur part de 5,1 %. En revanche, ils se sont réjouis des propos du secrétaire américain au Trésor Steven Mnuchin et du représentant américain au commerce Robert Lighthizer après leur entretien avec le vice-premier ministre chinois Liu He pour la mise en application de la phase 1 de l’accord commercial signé en janvier. En dépit de l’urgence sanitaire mondiale actuelle, les deux parties s’attendent à remplir leurs obligations en vertu de l’accord en temps voulu. Ces propos d’apaisement mettent fin à une tension croissante entre Pékin et Washington,
Si les places européennes ont maintenu les positions de la semaine dernière, New York a enregistré de belles progressions, + 6 % pour le Nasdaq et + 2,5% pour le Dow Jones. Les Etats-Unis restent toujours plus optimistes que les Européens.
Karlsruhe face à la BCE
Le Bundestag avait, il y a quelques jours, accepté le principe d’un appui sélectif de la BCE aux Etats membres. Ce vote indiquait que les autorités allemandes étaient prêtes à ce que l’Europe vienne en aide plus fortement aux Etats en difficulté. La Cour constitutionnelle allemande de Karlsruhe a en partie remis en cause cette avancée. Si les juges n’ont pas relevé de violation de l’interdiction d’un financement monétaire des Etats, ils soulignent que certaines décisions de la BCE outrepassent ses compétences, telles que définies par l’Union européenne. La Cour donne ainsi trois mois à la BCE pour justifier son programme, faute de quoi la Bundesbank ne pourra plus y participer au regard de la loi fondamentale allemande.
Les huit juges constitutionnels allemands ont conclu que les autorités européennes auraient ignoré les effets de politique économique résultant des programmes de rachats par la BCE. Dans les faits, les politiques monétaire, budgétaire et économique sont intimement liées. Une politique monétaire accommodante conduit à une politique budgétaire expansionniste.
Après la publication de l’arrêt rendu par la Cour de Karlsruhe, les spreads des obligations d’État italiennes se sont légèrement élargis face aux obligations allemandes, mais, la réaction des marchés est restée limitée dans l’ensemble. Les investisseurs estiment que la BCE arrivera à expliquer le bienfondé de sa politique. Cet arrêt est intervenu au moment même où la Commission publiait de sombres prévisions économiques pour la zone euro. Compte tenu des futurs besoins des Etats membres, il pourrait constituer un frein à la mise en place de politiques plus volontaristes.
Face à la décision de la cour constitutionnelle allemande, la Cour de justice de l’Union européenne qui logiquement ne s’immisce pas dans les affaires internes des Etats membres et ne commente jamais un arrêt d’une juridiction nationale, a publié un communiqué le 8 mai. Ce communiqué souligne que « selon une jurisprudence constante de la Cour de justice, un arrêt rendu à titre préjudiciel par cette Cour lie le juge national pour la solution du litige au principal. Afin d’assurer une application uniforme du droit de l’Union, seule la Cour de justice, créée à cette fin par les États membres, est compétente pour constater qu’un acte d’une institution de l’Union est contraire au droit de l’Union. Des divergences entre les juridictions des États membres quant à la validité de tels actes seraient en effet susceptibles de compromettre l’unité de l’ordre juridique de l’Union et de porter atteinte à la sécurité juridique. Tout comme d’autres autorités des États membres, les juridictions nationales sont obligées de garantir le plein effet du droit de l’Union. Ce n’est qu’ainsi que l’égalité des États membres dans l’Union créée par eux peut être assurée ». Ce communiqué entend faire prévaloir le droit européen sur le droit national dans les domaines entrant dans le champ de compétences de l’Union.
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