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Le rapport des Européens et des Asiatiques à l’ESG diverge fortement de celui des Américains

Epargne 10 décembre 2020

Les critères en matière environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) sont aujourd’hui centraux pour la gestion d’actifs. Ces critères peuvent être par exemple pour l’environnement l’empreinte carbone ou la gestion des déchets, pour le social l’emploi des personnes handicapées et pour les aspects de gouvernance la lutte contre la corruption.

Les résultats de récentes études de Morningstar et de RBC Global Asset Management nous montrent que l’intérêt pour les fonds ESG est bien plus fort en Europe qu’aux États-Unis.

Dans un contexte de forte croissance en 2020 de l’ESG pour la gestion d’actifs, l’Europe reste le continent le plus en avance dans ce domaine

L’ESG est avant tout un mouvement européen. D’après des données de Morningstar, 82 % des actifs gérés étaient concentrés en Europe à la fin du mois de septembre 2020 contre seulement 14,2 % aux États-Unis. En Europe, la gestion active domine la collecte pour l’ESG alors qu’aux États-Unis, c’est la gestion indicielle qui est majoritaire.

L’ESG a connu une forte dynamique de croissance en 2020. Selon Morningstar, l’encours des fonds ESG ouverts commercialisés en Europe était à la fin du troisième trimestre 2020 de 882 milliards d’euros soit une hausse de 41 % en un an. Une grande partie de cette croissance s’explique par des conversions de fonds classiques aux critères ESG. À noter que les stratégies actions correspondent à 58 % de la collecte ESG de début janvier à fin septembre 2020.

Une forte dualité entre les continents dans le rapport à l’ESG

RBC Global Asset Management a publié en octobre les résultats 2020 de son enquête annuelle auprès des professionnels de la finance sur la finance responsable. 800 personnes ont été questionnées en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.

Les Américains apparaissent plus sceptiques pour ce qui est de la croyance en la possibilité d’une surperformance des portefeuilles intégrant l’ESG par rapport à des portefeuilles n’intégrant pas l’ESG. Quand seulement 28 % des Américains pensent que les portefeuilles intégrant l’ESG surperformeront en 2020, le chiffre est de 68 % pour les Européens et de 63 % pour les Asiatiques.

La différence est aussi importante quant à la croyance dans une réduction des risques par le biais d’une approche ESG. En effet, 53 % des Américains pensent en 2020 que les portefeuilles intégrant l’ESG permettent de réduire les risques contre 85 % des Européens et 65 % des Asiatiques.

Enfin, le niveau d’adoption des critères ESG est plus élevé en Europe et en Asie qu’aux États-Unis, avec respectivement 94 et 72 % des investisseurs institutionnels européens et asiatiques qui utilisent les critères ESG dans leurs prises de décision contre 65 % des Américains en 2020.

Conclusion

Dans ce contexte, l’harmonisation des normes européennes en matière d’information extra-financière est fondamentale. Le Groupe consultatif pour l’information financière en Europe (EFRAG) travaille actuellement sur le sujet.

Alors que l’administration Trump avait freiné l’inclusion de l’ESG dans les produits d’épargne retraite, l’arrivée de l’administration Biden pourrait permettre de développer la gestion responsable aux États-Unis. Il est toutefois impératif que l’Union européenne évite de se faire imposer des normes américaines sur le sujet.

A lire dans le Mensuel n°80 de décembre 2020

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