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Le Coin des Epargnants : volatilité, attentisme et précaution

Epargne 18 avril 2020

Le tableau financier de la semaine

  Résultats 17 avril 2020 Évolution Sur 5 jours Résultats 31 déc. 2019
CAC 40 4 499,01 -0,17 % 5 978,06
Dow Jones 24 242,49 +2,21 % 28 538,44
Nasdaq 8 650,14 +6,09 % 8 972,60
Dax Allemand 10 625,78 +0,58 % 13 249,01
Footsie 5 786,96 -0,95 % 7 542,44
Euro Stoxx 50 2 888,30 -0,16 % 3 745,15
Nikkei 225 19 897,26 +2,05 % 23 656,62
Shanghai Composite 2 838,49 +0,40 % 3 050,12
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,026 %% -0,075 pt 0,121 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) -0,474 % -0,132 pt -0,188 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +0,610 % -0,119 pt 1,921 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures) 1,0882 -0,49 % 1,1224
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 690,100 -0,28 % 1 520,662
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 28,380 -11,03 % 66,300

Marchés toujours en mode douche écossaise

Au gré des nouvelles, les investisseurs changent d’humeur. Vendredi 17 avril, les marchés ont enregistré de fortes hausses avec les annonces de reprise de l’activité aux Etats-Unis par Donald Trump, même si ce dernier n’a pas donné de réel calendrier. Les Etats du Montana, le Wyoming ou le Dakota du Nord, relativement épargnés par le Covid-19, pourraient décider la réouverture avant le 1er mai de certains commerces et activités. Le déconfinement pourrait commencer par les restaurants et les salles de sport sous certaines conditions, mais pas les écoles ni les bars. Le port du masque serait vivement conseillé pour l’ensemble de la population. Les investisseurs ont réagi positivement aux informations sur un médicament de Gilead Sciences, le « remdesivir », l’un des premiers médicaments identifiés comme candidat au traitement du virus. Il avait été développé après l’épidémie de Sras. Pour certains analystes, l’engouement est exagéré et pourrait vite retomber. La hausse des cours à New York a été également portée par l’annonce de la reprise de l’activité de Boeing la semaine prochaine. Au niveau des pays occidentaux, le point bas de la production industrielle semble avoir été atteint. En France, les capacités de production utilisées remontent progressivement de 40 à 70 % selon les secteurs. Les entreprises s’adaptent en équipant leur personnel de masques et en isolant les postes de travail.

Ces bonnes nouvelles ont compensé en partie les mauvaises du début de la semaine sur la chute de l’activité au premier trimestre pour les grands pays avancés. Si à New-York, le Dow Jones et le Nasdaq ont été fortes hausses, les indices européens sont restés stables.

Recul record du PIB en Chine au 1er trimestre

Sans surprise, le PIB chinois s’est contracté au 1er trimestre. Son ampleur, -6,8 % en rythme annuel, est légèrement supérieure à la prévision du consensus (- 6,5 %). Il s’agit d’une première en Chine depuis 1992, année de l’introduction d’outils statistiques sur la croissance trimestrielle dans le pays. Par rapport au dernier trimestre 2019, la chute est sévère. Encore touchée par l’épidémie, en mars, les ventes au détail ont chuté de 15,8 % et la production a diminué de 1,1 %.

Le PIB a décliné de 9,8 % sur la période janvier-mars, contre une croissance de 1,5 % au trimestre précédent, selon les données communiquées par le Bureau national de la statistique (BNS).

Des analystes s’attendent à ce que la crise sanitaire provoque cette année une perte de plus de 30 millions d’emplois en Chine. Face au risque de tensions sociales, les autorités chinoises ont promis l’augmentation des dépenses budgétaires.

Marchés pétroliers, un accord pour sauver le prix du baril

Le 12 avril dernier, l’OPEP et ses partenaires ont décidé de réduire de près de 10 millions de barils par jour (bpj) la production de pétrole avec une entrée en vigueur le 1er mai, pour une période de deux mois. Cette diminution correspond à une contraction du PIB de 10 % de la production mondiale.

La Russie a également annoncé, par la voix de son Ministre de l’Énergie Alexander Novak, que l’accord avait l’appui des États-Unis. « Les Américains soutiennent eux-mêmes l’accord et disent qu’ils sont prêts à contribuer à la baisse de la production : on a entendu des chiffres allant de 2 à 3 milliards de barils par jour », a-t-il déclaré auprès de l’agence TASS, avant la réunion de ce dimanche.

L’accord n’a pas conduit pour le moment à un relèvement du prix du baril qui vendredi 17 avril restait inférieur à 30 dollars (Brent). Depuis le 1er janvier, le pétrole a baissé de plus de 57 %.

Livret A, la valeur refuge des temps difficiles

Selon le Ministre de l’Économie, la collecte du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, au mois de mars, une progression de 50 % par rapport à celle du même mois en 2019. La Caisse des Dépôts a annoncé une collecte globale de 3,82 milliards d’euros en mars 2020 pour ces deux placements.

Face à une crise sanitaire et économique sans précédent, le Livret A joue son rôle traditionnel de valeur refuge de l’épargne française. En mars la collecte du Livret A, seule, s’élève à 2,71 milliards d’euros contre 1,97 milliard un an plus tôt. La collecte nette s’établit par conséquent à 8 milliards d’euros sur les trois premiers mois de l’année 2020, portant ainsi l’encours du Livret A à un niveau inégalé de 306,6 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) enregistre également une collecte importante de 1,12 milliard d’euros après 370 millions d’euros en février dernier et 540 millions d’euros en mars 2019. Son encours a atteint ainsi, fin mars, 114,3 milliards d’euros.

La baisse du taux de rendement de 0,75 à 0,5 % intervenue le 1er février a eu peu d’effets sur la collecte à la différence du précédent ajustement qui avait conduit à plusieurs mois de décollecte. Ce phénomène de forte collecte en période de crise est classique. Lors des précédentes crises entre 2008 et 2009, ainsi qu’entre 2011 et 2013, le Livret A avait connu de fortes collectes (aidées en cela par le relèvement de son plafond en 2012). Avant même la survenue de la crise du COVID-19, les Français avaient tendance à accroître leur effort d’épargne de précaution. Les « gilets jaunes » comme le projet de réforme des retraites et les grèves qu’il avait provoquées, avaient conduit à une hausse du taux d’épargne et de la collecte du Livret A.

Pour le mois de mars 2020, le Livret A et le LDDS bénéficient du contexte fortement anxiogène. La crainte de la maladie et de la perte de revenus incite les ménages à se constituer un volant de sécurité. En fonction de l’évolution de la situation économique et des modalités du déconfinement, certains seront contraints de puiser dans leurs réserves d’épargne, en particulier les commerçants, les artisans et les professions libérales qui sont plus exposés à court terme à la perte de revenus.

La collecte du mois de mars aurait pu être plus élevée compte tenu de l’ampleur du choc subi par la population. Avec la fermeture des commerces non-alimentaires, des cafés et des restaurants, les dépenses des ménages se sont contractées d’au moins 30 % selon l’INSEE et ont augmenté d’autant leurs capacités d’épargne. Le taux d’épargne des ménages a certainement dépassé 50 % en mars. Pour certains, le pouvoir d’achat a pu, certes, être érodé par la diminution des salaires avec la mise en place du chômage partiel. Même si de plus en plus de Français recourent à Internet pour effectuer leurs versements sur leur Livret A ou sur leur LDDS, une partie d’entre eux a pu en être dissuadée en raison de l’accès difficile aux agences bancaires. Les Français ont sans nul doute laissé une grande partie de leurs liquidités sur leurs comptes courants. À fin février, les dépôts à vue des ménages avaient déjà atteint un sommet historique à 411 milliards d’euros.

L’appel du Ministre de l’Économie et des Finances en faveur de l’investissement et des placements productifs ne pourra être entendu qu’après le déconfinement et sous réserve de réelles avancées en matière d’endiguement de l’épidémie. Le retour de la confiance est un préalable à tout placement sur le long terme. Les ménages éprouvent les pires difficultés à se projeter, ce qui ne les incite pas à prendre des risques en matière d’épargne. L’évolution du chômage, l’ampleur du rebond économique, la capacité à gérer financièrement la sortie de crise ainsi que la bonne tenue des placements financiers sont autant de facteurs qui seront pris en compte par les épargnants dans les prochains mois.

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