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Le Coin des Epargnants : vivement les vacances ?

Epargne 16 mai 2020

Le Gouvernement, moins d’une semaine après le début du confinement, pour rassurer les professionnels du tourisme et les Français, a annoncé que les vacances seront possibles en juillet et en août. Il reste donc quelques semaines pour mettre sur pied les bases d’une reprise de l’économie….

Le tableau financier de la semaine

  Résultats 15 mai 2020 Évolution Sur 5 jours Résultats 31 déc. 2019
CAC 40 4,277.63 -5,98 % 5 978,06
Dow Jones 23 685,42 -2,65 % 28 538,44
Nasdaq 9 014,56 -1,17 % 8 972,60
Dax Allemand 10 465,17 -4,03 % 13 249,01
Footsie 5 800,33 -2,29 % 7 542,44
Euro Stoxx 50 2 770,70 -4,73 % 3 745,15
Nikkei 225 20 037,47 -0,70 % 23 656,62
Shanghai Composite 2 868,46 -0,86 % 3 050,12
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) -0,030 % +0,007 pt 0,121 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) -0,534 % +0,004 pt -0,188 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +0,640% -0,019 pt 1,921 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures) 1,0817 -0,18 % 1,1224
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 748,708 +2,80 % 1 520,662
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) 31,940 +3,50 % 66,300

Mauvaise semaine pour les marchés

Avec le déconfinement progressif, l’espoir d’un nouveau rebond des marchés était imaginable. Les mauvaises nouvelles en provenance des Etats-Unis ont eu raison de cet espoir.

Les autorités américaines ont décidé de durcir l’approvisionnement en microprocesseurs et la fourniture de services pour Huawei. Depuis un an, Huawei s’était vu opposer des contraintes de plus en plus sévères au niveau de la fourniture de microprocesseurs et de services auprès d’entreprises américaines, (accès au système Android ou au Play Store de Google). L’embargo décidé en mai 2019 par Donald Trump a été prolongé jusqu’en mai 2021, embargo qui a été par ailleurs renforcé. Ces décisions interviennent dans un contexte de recrudescence des tensions entre les Etats-Unis et la Chine au sujet de la diffusion du covid-19. Les Etats-Unis accusent la Chine de n’avoir rien fait pour empêcher le développement de l’épidémie et menacent ce pays de sanctions.

La situation économique n’a toujours pas atteint son point bas aux Etats-Unis. Le Président de la FED a, en outre, refroidi les ardeurs des investisseurs en soulignant que la reprise économique serait longue à se dessiner. Au mois d’avril, les ventes de détail aux Etats-Unis ont diminué de 16,4 %, soit davantage que ce que les économistes craignaient (-12% selon Bloomberg). Des économistes tablent désormais sur une baisse de 50 % de la consommation au deuxième trimestre quand ils prévoyaient, il y a quelques jours, une contraction de 40 % en rythme annualisé. Les ventes des magasins de vêtements ont diminué de 90 % entre février et avril, et les services de restauration et de loisirs d’environ 50 %. Même les catégories qui avaient bien résisté en mars, notamment les épiceries et les magasins de produits de santé et de soins personnels, ont enregistré de fortes baisses en avril.

Dans ce contexte lourd, la confiance des consommateurs américains résiste plutôt bien. Selon l’indice de l’université du Michigan, la confiance s’est redressée ce mois-ci à 73,7, contre 71,8 en avril, et 68 anticipé par le consensus Bloomberg. La perte de 20 millions d’emplois en avril a été atténuée par les mesures de soutien des pouvoirs publics. En temps normal, les indemnités de chômage couvrent environ 40 % du revenu perdu. Or, le taux de remplacement a été porté, en moyenne, à 100% du salaire initial.

En Chine, la reprise est plus lente que prévu. Les ventes au détail ont baissé de 7,5 % en avril, plus que ce que les économistes attendaient.

Un krach pas comme les autres

Depuis un quart de siècle, les épargnants ont connu plusieurs krachs. En 1987, en une seule journée, les indices ont perdu 20 %. C’était le premier krach de réelle importance depuis celui de 1929. En 1999/2000, l’éclatement de la bulle Internet interrompit un mouvement haussier sans précédent. Le CAC 40 n’a jamais retrouvé le niveau atteint le 4 septembre 2000 à 6 944,77 points. En 2008, lors de la crise des subprimes, les indices boursiers connaissent une chute forte qui s’étale entre le mois de janvier et octobre. Pour l’ensemble de l’année, le CAC 40 perd près de 43 %.

Cercle de l’Épargne

La crise des dettes souveraines de 2011/2012 entraîne une contraction des indices « actions » en Europe, soit près de -17 % pour le CAC 40. La crise sanitaire provoque la plus forte baisse de l’histoire du CAC 40, avec un recul le 12 mars 2020 de 12,28 %. Sur l’ensemble du mois de mars, la baisse atteint près de 33 %. La violence de l’arrêt des grandes économies occidentales doublée des incertitudes pesant sur l’évolution de l’épidémie expliquent ces chutes des indices boursiers. Dès le début du mois d’avril, les cours sont repartis à la hausse. L’augmentation du nombre de décès, la dégradation de la situation de l’emploi, les sombres prévisions économiques n’ont pas entamé le moral des investisseurs. Les indices boursiers américains ont récupéré rapidement la moitié de leurs pertes. En Grande-Bretagne et en Europe continentale, les indices sont également remontés mais dans une moindre proportion. Aux États-Unis, même si le chômage est passé de 4 à 16 %, le taux le plus élevé depuis le début de la série statistique en 1948, les investisseurs ont surtout pris en compte la politique de la banque centrale, la FED. L’engagement de cette dernière a été plus important que celui des autres banques centrales. Elle a lancé un programme de 2 000 milliards de dollars, Elle a décidé d’acheter des dettes publiques et des dettes d’entreprises, y compris des obligations « à haut rendement ». Dans ce contexte, le marché des nouvelles émissions d’obligations de sociétés, mis en sommeil en février, connaît depuis plusieurs semaines un réel rebond. Les entreprises ont émis 560 milliards de dollars d’obligations de début avril à mi-mai, soit le double du niveau normal. Même les compagnies de croisières, fortement touchées par la crise du Covid-19, ont réussi à lever des fonds, certes avec des taux élevés. Les aides consenties par les États en faveur des grandes entreprises contribuent, elles aussi, à la hausse des cours. Ces derniers sont également portés par les très faibles rendements des obligations d’État. En maintenant des taux historiquement bas, les banques centrales favorisent les placements « actions ». Avec des taux négatifs, les investisseurs sont assurés de perdre de l’argent s’ils conservent leurs obligations d’État jusqu’à l’échéance, surtout si l’inflation augmente.

L’écart de performance entre les États-Unis et l’Europe est lié au poids des entreprises des technologies de l’information et de la communication – Alphabet, Amazon, Apple, Facebook et Microsoft – qui constituent désormais un cinquième de l’indice S&P 500. Ces entreprises ressortent gagnantes de cette expérience, même si certaines ont pu été touchées par la crise. Les actions américaines sont maintenant plus élevées qu’elles ne l’étaient en août. Cette situation paradoxale est, de ce fait, fragile. Le risque d’une réplique est à prendre en compte en cas de deuxième vague d’infections. Les investisseurs pourraient revoir leurs positions si la récession s’avérait plus profonde et longue. La situation actuelle peut révéler des fraudes de grande ampleur masquées par l’argent facile de ces dernières années. La faillite d’un ou deux fleurons pourraient peser lourdement sur les cours comme ce fut le cas avec Enron en 2001 ou Lehman Brothers en 2008.

La question du financement des aides déversées durant la crise se posera à un moment ou un autre. L’augmentation de la fiscalité applicable aux entreprises réduirait leur rentabilité et diminuerait la valeur des actions.

À plus long terme, la crise risque d’accélérer la concentration des entreprises en raison de la faillite de nombre d’entre elles. Si la diminution de la concurrence favorise dans un premier temps les actionnaires, elle se retourne assez vite contre eux en raison de la baisse de l’intensité concurrentielle.

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