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Le Coin des Epargnants : préférence absolue pour la liquidité

Epargne 24 octobre 2020

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 23 octobre 2020Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2019
CAC 404,909.64-0,53 %5 978,06
Dow Jones28 335,57-0,95 %28 538,44
Nasdaq11 548,28-1,06 %8 972,60
Dax Allemand12 645,75-2,04 %13 249,01
Footsie5 852,81-1,13 %7 542,44
Euro Stoxx 503 198,86-1,44 %3 745,15
Nikkei 22523 516,59+0,45 %23 656,62
Shanghai Composite3 276,98-0,72 %3 050,12
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,300 %+0,051 pt0,121 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,574 %+0,052 pt-0,188 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)0,851 %+0,102 pt1,921 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1839+1,05 %1,1224
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 896,585-0,12 %1 520,662
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)41,880-2,10 %66,300

Les investisseurs de plus en plus hésitants

La bourse de Paris a cédé du terrain les trois premiers jours de la semaine avec la succession de mauvaises nouvelles sur le plan de l’épidémie. La publication de résultats moins dégradés que prévus pour le troisième trimestre et de plusieurs indicateurs européens ainsi qu’américains ont rassuré les investisseurs qui récusent le scénario du pire, une croissance en W sur fond de reconfinement. Le CAC 40 sur la semaine ne lâche que 0,53 %.

L’indice PMI IHS Markit composite (synthèse entre l’industrie et les services) du secteur privé a progressé de 1,6 point 54,5 en octobre outre-Rhin, contre 53,2 attendu. L’accélération de la croissance de l’activité manufacturière à 58 points, au plus haut depuis début 2018, contrebalance en effet la contraction observée dans les services (48,9). Un chiffre supérieur à 50 traduit une croissance de l’activité, tandis qu’un indice inférieur signale une contraction. Aux Etats-Unis, le même indice composite PMI IHS Markit a progressé de 1,2 point à 55,5, soutenu aussi bien par l’activité manufacturière (53,2) que par celle des services (+1,4 point à 56).

Les taux d’intérêt sur les obligations d’Etat ont augmenté de 50 à 100 points de base. Aux Etats-Unis, entre la proximité des élections et l’accroissement attendu de la dette publique en raison de la conclusion d’un nouveau plan de relance, les taux ont vivement augmenté. Le mouvement est identique mais dans une moindre proportion en Europe, toujours en lien avec la reprise de l’épidémie qui devrait se traduire par une moindre croissance. Les investisseurs commencent à regarder avec plus d’attention le risque souverain. François Villeroy de Galhau, le Gouverneur de la Banque de France est alarmiste sur le sujet, «  nous ne savons pas si, ni quand la tragédie – un choc de confiance majeur, par exemple – peut se produire. Mais nous savons avec certitude que l’augmentation de la dette publique est un risque croissant qui pèse sur nous, et encore plus sur nos enfants et nos petits-enfants ». Une dette publique élevée accroît mécaniquement  la sensibilité des finances publiques à la hausse des taux d’intérêt due à un resserrement de la politique monétaire. L’abaissement du ratio de la dette sera un exercice d’autant plus difficile que le niveau de départ est élevé et que de mauvaises habitudes ont été prises. A un moment ou un autre, les investisseurs demanderont une prime de risque, qui poussera à la hausse les coûts d’emprunt et compliquera la stabilisation de la dette .Le risque n’est pas immédiat en raison des politiques mises en œuvre par les banques centrales. A la fin des processus de rachats, l’appréciation des risques changera. Certes, certains imaginent la poursuite sans fin des mécanismes de rachat ou l’inscription en dette perpétuelle des obligations ainsi rachetées. Quoi qu’il en soit, les Etats seront dans le futur en situation de fragilité en cas de survenue de récession compte tenu des niveaux atteints par l’endettement. Les marges de manœuvre seront réduites pour de nombreuses années.

Epargnants, un potentiel de déduction fiscale important en 2020

Les ménages français, après les vacances et malgré les dépenses de la rentrée scolaire continuent à renforcer leur poche d’épargne de précaution. Le Livret A reste avec les dépôts à vue le principal bénéficiaire de cette propension quand l’assurance vie demeure en retrait sans connaître de réelle remise en cause.

Le Livret A toujours en pointe

Au mois de septembre, pour la neuvième fois consécutive, le Livret A enregistre, selon la Caisse des Dépôts et Consignation, une collecte positive de 1,26 milliard d’euros.  Ce résultat est en retrait par rapport à celui du mois d’août, 2,25 milliards d’euros, mais proche de celui du mois de septembre 2019 (1,06 milliard d’euros). Progressivement, le Livret A retrouve ainsi son rythme normal de collecte. Ce recul intervient après un semestre de forte collecte générée par le confinement et la chute de la consommation qui en a résulté. Ce retour à la normale est encore plus marqué pour le LDDS dont la collecte n’est que de 200 millions d’euros en septembre contre 600 millions en août. L’année dernière, en septembre, ce produit avait connu une décollecte de 40 millions d’euros. Le mois de septembre était traditionnellement un mauvais mois pour l’épargne réglementée. Le Livret A a enregistré cinq décollectes en dix ans. Septembre est synonyme de rentrée scolaire et s’accompagne de dépenses incontournables pour les ménages qui sont donc amenés à puiser dans leur épargne de court terme. Jusqu’en 2018, le versement du dernier tiers de l’impôt sur le revenu pesait également sur les résultats du mois de septembre. Le résultat de cette année souligne le souhait des ménages de disposer d’un montant important de liquidités afin de faire face à toute menace. Cette volonté était déjà l’œuvre en 2019, année post gilets jaunes et année de réforme des retraites. Ces deux évènements déstabilisants pour une partie de l’opinion avaient entraîné un rebond de l’épargne de court terme.

Sur les neufs premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint 25,76 milliards d’euros, ce qui constitue un record. Celle du LDDS s’est élevé à 6,98 milliards d’euros. Les encours de ces deux produits restent à des niveaux historiques à 324,3 milliards d’euros pour le Livret A et 119,3 milliards d’euros pour le LDDS. Pour retrouver un tel résultat, il faut remonter en 2012, année du relèvement des plafonds du Livret a et du LDDS ainsi que de la crise des dettes souveraines

L’assurance vie plie mais ne rompt pas

Pour le septième mois consécutif, l’assurance vie enregistre, selon la Fédération Française de l’Assurance, une décollecte au mois de septembre, de 800 millions d’euros. Sur les neufs premiers mois de l’année, la décollecte s’établit à -7,3 milliards d’euros quand, en 2019, la collecte nette était de 20,8 milliards d’euros sur la même période. Depuis le début de la crise sanitaire, l’assurance vie doit faire face à une raréfaction des cotisations, les rachats se maintenant à un niveau classique. Le produit ne souffre pas d’une défiance des épargnants mais de leur préférence absolue pour la liquidité.

En septembre, les cotisations brutes se sont élevées à 9,4 milliards d’euros, soit un montant supérieur à celui d’août (8,0 milliards d’euros). Elles sont, en revanche, nettement inférieures à celles du mois de septembre 2019 (12,4 milliards d’euros). Depuis le début de l’année, la collecte brute a atteint  82,2 milliards d’euros, contre 109,5 milliards d’euros sur la même période en 2019. Le cap est maintenu en ce qui concerne les unités de compte qui représentaient en septembre 33 % de la collecte. Ce taux est conforme à la moyenne observée depuis le début de l’année (34 %). Cette proportion de 33 % correspond aux objectifs que les assureurs se sont assignés. Les assurés acceptent en partie le défi. L’incitation à la souscription d’unités de compte peut expliquer en partie la baisse de la collecte brute.

Le montant des prestations versées a été en légère hausse en septembre à 10,2 milliards d’euros contre 8,1 milliards d’euros en août. L’année dernière, elle avait atteint 9,3 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, les prestations versées par les sociétés d’assurance s’élèvent à 89,5 milliards d’euros (88,8 milliards d’euros sur la même période en 2019).

Le poids des incertitudes

Le haut niveau d’incertitudes sanitaires et économiques dissuade les ménages de s’engager sur le long terme. Ils privilégient la liquidité totale avec les dépôts à vue et les comptes courants. Par crainte d’une baisse de revenus ou d’une perte d’emploi, l’épargne de précaution est de mise. L’assurance vie placement de moyen et long terme est dans ce contexte délaissé. Elle reste néanmoins de loin le premier placement avec un encours de 1760 milliards d’euros.

Si la consommation de biens a retrouvé, en août, son niveau d’avant crise, celle de services est en retrait en raison des contraintes qui pèsent sur les activités de loisirs et de tourisme. Le déficit de consommation entre mars et mai n’a pas été comblé dans les mois qui ont suivi. Les ménages ne sont pas en mode consommation mais en mode prudence. Ils veillent à ne pas s’engager dans des dépenses importantes en attendant l’évolution de la situation sanitaire et économique. Avec les nouvelles mesures prises pour limiter la diffusion du virus (couvre-feu, fermeture des bars, restrictions sur les évènements sportifs, culturels, etc.), les dépenses de consommation devraient ressortir en baisse à compter du mois d’octobre. Le supplément d’épargne généré par l’épidémie a atteint 55 milliards d’euros selon le Conseil d’Analyse Economique. Au total, les Français pourraient épargner plus de 200 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année. Les ménages auront tout intérêt de se poser la question de la réorientation d’une partie de cette cassette d’ici la fin de l’année en particulier pour bénéficier d’éventuels allègements fiscaux. Les arbitrages en faveur du Plan d’Epargne Retraite, des Fonds d’Investissement de Proximité ou des Fonds Communes de Placement pour l’Innovation devront intervenir d’ici le 31 décembre.

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