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Le tableau financier de la semaine
Résultats 30 avril /1er MAI 2020 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2019 | |
CAC 40 | 4 572,18 | +1,49 % | 5 978,06 |
Dow Jones | 23 723,69 | -0,22 % | 28 538,44 |
Nasdaq | 8 604,95 | -0,34 % | 8 972,60 |
Dax Allemand | 10 861,64 | +1,89 % | 13 249,01 |
Footsie | 5 763,06 | +0,19 % | 7 542,44 |
Euro Stoxx 50 | 2 927,93 | +4,23 % | 3 745,15 |
Nikkei 225 | 19 619,35 | +1,86 % | 23 656,62 |
Shanghai Composite | 2 860,08 | +1,84 % | 3 050,12 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (22 heures) | -0,108 % | -0,128 pt | 0,121 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (22 heures) | -0,586 % | -0,104 pt | -0,188 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (22 heures) | +0,623% | +0,028 pt | 1,921 % |
Cours de l’euro / dollar (22 heures) | 1,0976 | +1,42 % | 1,1224 |
Cours de l’once d’or en dollars (22 heures) | 1 699,598 | -1,56 % | 1 520,662 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (22 heures) | 26,520 | +20,88 % | 66,300 |
Les marchés « actions » avaient connu des baisses records en mars avec la diffusion internationale du covid-19. En avril, en pleine période de confinement, les investisseurs ont fait le pari de la reprise. Après la chute de mars, les principaux indicateurs ont renoué avec la hausse : +5 % pour le CAC 40, +12 % pour le Daxx allemand, plus de 12 % pour le Dow Jones, plus de 18 % pour le Nasdaq. Ces résultats tranchent avec ceux du PIB du premier trimestre. Les marchés estiment que les engagements pris par les banques centrales et les États devraient déboucher sur un rebond de l’activité au cours du second semestre. Ils veulent croire au rebond après les confinements qui ont concerné plus de la moitié de la population mondiale. Les taux d’intérêt des dettes souveraines avec les interventions des banques centrales sont en nette baisse en avril par rapport au mois de mars. Les perspectives du déconfinement contribuent à ce petit vent d’optimisme.
Le pétrole a repris de toutes petites couleurs cette semaines avec une hausse du cours du baril Brent de plus de 20 %. Cette remontée est la conséquence de la mise en place de l’accord de régulation de la production et de la mise en place dans plusieurs pays du déconfinement.
Selon la Fédération Française de l’Assurance, la crise du coronavirus a entraîné une décollecte de 2,2 milliards d’euros pour l’assurance vie au mois de mars. C’est la première depuis le mois de décembre 2018. Il faut remonter à décembre 2011, en pleine crise grecque, pour avoir une collecte nette négative d’une ampleur plus forte (-3,8 milliards d’euros). Compte tenu du contexte anormal, cette décollecte n’est pas illogique.
Ce résultat est la conséquence du fort recul des cotisations qui sont passées de 11,2 à 9 milliards d’euros de février à mars 2020. En mars 2019, les cotisations s’élevaient à 12,3 milliards d’euros. De leur côté, les prestations ont atteint 11,2 milliards d’euros au mois de mars contre 9,7 milliards d’euros en février et 10 milliards d’euros en mars 2019.
L’assurance vie a été victime du confinement. Les épargnants ont été entravés dans leur mouvement du fait du confinement qui a été appliqué à compter du 17 mars. Ils n’ont pas, de ce fait, durant la deuxième quinzaine du mois de mars, eu la possibilité de rencontrer leur assureur, ce qui a limité le nombre d’opérations. La proportion des assurés qui utilisent Internet pour effectuer des arbitrages est plus faible que celle des titulaires du Livret A.
L’assurance vie ne profite pas de l’envolée du taux d’épargne. Depuis le milieu de mois de mars, de manière subie, les ménages épargnent faute de pouvoir consommer. Le taux d’épargne aurait atteint, selon l’OFCE, 27 % du revenu disponible brut contre 15 % en fin d’année dernière. Au-delà des problèmes de déplacement, la violence de la crise sanitaire et économique conduit les épargnants à privilégier les liquidités et la sécurité. En mars, le résultat positif du Livret A, +2,71 milliards d’euros (3,82 milliards d’euros avec le LDDS), traduit bien cet état d’esprit.
Face au risque de pertes de revenus et en raison d’un niveau élevé d’incertitudes, les ménages renforcent logiquement leur épargne de précaution. Les commerçants, les artisans et les professions libérales qui sont, en moyenne, bien équipés en contrats d’assurance vie, doivent faire face à des pertes de revenus, nombre d’entre eux ne pouvant plus exercer leur métier. Cette situation explique également la progression des prestations, certains assurés pouvant avoir besoin de liquidités pour faire face à des échéances incontournables.
Si la décollecte de mars est importante, elle ne témoigne pas d’un mouvement de panique. Elle est assez logique au regard de la situation. Le montant des versements certainement réalisés avant le confinement est correct. La part des unités de compte dans la collecte brute est de 35 %, contre 45 % en février. Ce résultat n’est pas en soi interprétable du fait du caractère dual du mois de mars. Est-ce que des assurés ont profité de la chute des cours pour réaliser des bonnes opérations ou ces souscriptions ont-elles été réalisées avant le confinement ? Il est certain que, malgré la crise, les assurés ne se sont pas complètement détournés des unités de compte en mars. La chute des cours des actions est pour le moment maîtrisée. La solidité de la sphère financière a été soulignée, ce qui ne place pas les épargnants dans la même situation qu’en 2008/2009 ou qu’en 2011/2013.
Les mois d’avril et de mai sont marqués par le confinement. Avril devrait logiquement se traduire par une forte baisse de la collecte. Pour apprécier le comportement des assurés face à la crise du covid-19, il faudra attendre les résultats de juin et des mois suivants. Les conditions de sortie de la crise sanitaire et de reprise économique seront déterminantes pour l’évolution de la collecte du premier produit de placement financier en France.
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