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Le Coin des Epargnants du 14 novembre 2020 : attention aux mirages

Epargne 14 novembre 2020

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 13 novembre 2020Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2019
CAC 405 380,16+8,45 %5 978,06
Dow Jones29 479,81+4,08 %28 538,44
Nasdaq11 829,29-0,55 %8 972,60
Dax Allemand13 076,72+4,78 %13 249,01
Footsie6 316,39+6,88 %7 542,44
Euro Stoxx 503 432,07+7,12 %3 745,15
Nikkei 22525 385,87+4,36 %23 656,62
Shanghai Composite3 310,10+0,80 %3 050,12
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,310 %+0,047 pt0,121 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,549 %+0,072 pt-0,188 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)0,886 %+0,066 pt1,921 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1823-0,42 %1,1224
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 891,264-3,09 %1 520,662
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)42,880+8,17 %66,300

Une euphorie en trompe l’œil  

La Bouse de Paris a connu en cette mi-novembre sa meilleure semaine depuis le mois de juin avec un gain de 8,45 %. Les valeurs « actions » ont été portées par l’espoir d’une reprise économique rendue possible par le lancement d’un vaccin contre la Covid-19 et par l’arrivée de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis. Les craintes liées à la dégradation de la situation sanitaire et la prolongation des restrictions en Europe ainsi qu’aux Etats-Unis sont passées, ces derniers jours, au second plan. Les investisseurs espèrent, par ailleurs, de nouvelles mesures de soutien budgétaires et monétaires. Dans leur communication, les banques centrales appellent au calme en soulignant que la situation économique demeure très compliquée à court terme. Le Président de la FED, Jerome Powell, a ainsi prévenu que « les prochains mois pourraient être difficiles ». La nécessité d’un nouveau plan de soutien du Congrès demeure toujours d’actualité aux Etats-Unis. Les parlementaires républicains ont, une nouvelle fois, rejeté les appels des responsables démocrates à voter un paquet de relance budgétaire. Aux Etats-Unis, la détérioration de la situation sanitaire préoccupe de plus en plus les élus. La maire de Chicago, Lori Lightfoot, a imposé jeudi un confinement de 30 jours, tandis que les gouverneurs de l’Illinois, du Maryland et de l’Etat de Washington envisagent publiquement de faire de même. Le Centre américain pour le contrôle et la prévention des maladies a déclaré que quasiment aucun Etat n’était épargné par la recrudescence de la pandémie.

En gagnant plus de 8 % sur la semaine, le baril de pétrole (Brent) est revenu au-dessus de 40 dollars, le prix étant soutenu par les espoirs d’un redémarrage de la croissance grâce à l’éventuel vaccin.

Epargne : quelles leçons tirées des réformes fiscales de 2018 ?

Le Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) introduit le 1er janvier 2018 et le Plan d’Épargne Retraite de la loi PACTE constituent les deux principales réformes concernant la sphère de l’épargne depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron à la Présidence de la République. Le PFU, combiné à la suppression de l’impôt sur la fortune sur le patrimoine financier, vise à faciliter la réorientation de l’épargne vers des placements dits productifs et à attirer des capitaux en France. Les résultats, après deux ans d’application, apparaissent globalement positifs tant sur l’attractivité de la France et sur le plan des recettes fiscales. Les pertes fiscales ont été bien moins importantes que celles attendues en raison d’une augmentation des produits financiers (dividendes en hausse) et du retour de certaines exilés fiscaux. Cette réforme semble en l’état actuel prouver une nouvelle fois le bienfondé de la courbe de Laffer qui a mis en évidence le fait qu’à partir d’un certain taux de taxation les recettes fiscales diminuent.

Une attractivité améliorée

La France se classait, en 2019, au 7e rang mondial pour les flux entrants avec 52 milliards d’euros (+40 % en un an), derrière le Royaume-Uni (-6 % en un an) en Europe mais devant l’Allemagne (source : Ministère de l’Économie).  Business France souligne que le nombre d’emplois créés ou maintenus en France par les investissements des groupes étrangers a augmenté de 30 % en 2019, à 39 542 contre 30 302 en 2018.

Une évaluation délicate du fait d’un contexte fluctuant

La mesure de l’efficacité des réformes fiscales en faveur de l’épargne, en 2017/2018, est difficile à réaliser en raison de l’évolution du contexte économique et financier. L’instauration du PFU est intervenue dans un climat de hausse de l’épargne des ménages en raison de la multiplication des incertitudes (« gilets jaunes ») et de vieillissement de la population. Les ménages ont, selon la Banque de France, mis de côté 143 milliards d’euros 2019 contre 95 en 2018 et 112 milliards d’euros en 2017.

Les recettes issues du PFU dépendent de l’évolution des marchés. Après une forte chute des cours en 2018 (-10,95 %), ces derniers ont fortement progressé en 2019 (+26,37 % pour le CAC 40). Le PFU est également fonction des taux d’intérêt. Leur recul entraîne une baisse des revenus de taux pour les ménages (4,2 milliards d’euros en 2019, contre 4,7 milliards d’euros en 2018 et 5,3 milliards en 2017). Cette érosion devrait se poursuivre dans les prochaines années notamment avec la baisse du rendement des fonds euros.

Une forte hausse des dividendes perçus

En 2019, les ménages ont déclaré pour 23 milliards d’euros de dividendes au titre de 2018, contre 14 milliards en 2017. Cette hausse est, en volume, comparable à la baisse de 2013 générée par l’assujettissement au barème de l’impôt sur le revenu des produits financiers perçus dans le cadre d’un compte titres. Selon les premières données concernant les dividendes de 2019, une nouvelle hausse de 3 milliards d’euros aurait été enregistrée. Les indépendants ont privilégié à nouveau le versement des dividendes à compter de 2018 quand auparavant ils avaient opté pour un accroissement des charges de leurs entreprises. Par ailleurs, de 2013 à 2017, pour échapper aux contraintes fiscales pesant sur les SARL, les indépendants avaient privilégié la forme de la société par actions simplifiée pour la création d’entreprises.

En 2018, 11 % des anciens redevables de l’ISF ont déclaré une valeur de biens immobiliers inférieure à celle de 2017. Le manque de données ne permet pas d’affirmer qu’il s’agit d’une réa          llocation de leur patrimoine. Par ailleurs, avec la hausse des prix de l’immobilier,  les recettes de l’IFI ont progressé en 2019 (1,56 milliard d’euros après 1,25 milliard en 2018, hors contrôle fiscal).

Une baisse du nombre d’expatriations et une hausse du nombre d’impatriations fiscales de ménages français fortunés ont été constatées. Le nombre de départs à l’étranger de redevables à l’ISF est passé de 400 à 150 de 2017 à 2018. Les retours de contribuables français disposant d’un patrimoine élevé sont en augmentation depuis deux ans. Le nombre est passé de 100 à 250. Depuis deux ans, le nombre de retour est supérieur à celui des départs, phénomène qui n’avait été constaté qu’une seule fois en vingt ans.

Des pertes fiscales moins importantes que prévues

Le coût budgétaire du PFU établi au moment de son adoption avait été évalué entre 1,4 et 1,7 milliards d’euros. Du fait de l’accroissement des dividendes, la moins-value fiscale serait, selon France Stratégie, estimée 500 millions d’euros. Des études en cours de finalisation considèrent que la perte de recettes pourrait être nulle (travaux en cours de l’INSEE).

L’IFI, mis en place pour remplacer l’impôt sur la fortune (ISF), a rapporté 2,1 milliards d’euros en 2019, soit 600 millions de plus qu’initialement prévu dans la loi de finances. En 2018, les recettes de cet impôt avaient atteint 1,3 milliard d’euros, contre 800 millions d’euros initialement prévues. En 2017, pour sa dernière année de perception avant sa suppression, l’ISF, avec une assiette bien plus large et donc un nombre de redevables bien plus important avait rapporté 4,1 milliards d’euros. Le nombre de foyers assujettis à l’IFI était, en 2019 de 139 149 alors que près de 358 200 foyers étaient assujettis à l’ISF en 2017.

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