menu

Accueil > Actualités > Epargne > 2020 > Le Coin des Epargnants : coup d’arrêt pour les technologiques

Le Coin des Epargnants : coup d’arrêt pour les technologiques

Epargne 4 septembre 2020

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 4 sept. 2020Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2019
CAC 404 965,07-0,76 %5 978,06
Dow Jones28 133,31-1,82 %28 538,44
Nasdaq11 313,13-3,27 %8 972,60
Dax Allemand12 842,66-1,46 %13 249,01
Footsie5 799,08-2,76 %7 542,44
Euro Stoxx 503 260,59-1,66 %3 745,15
Nikkei 22523 205,43+1,41 %23 656,62
Shanghai Composite3 355,37-1,42 %3 050,12
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,169 %-0,066 pt0,121 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,471 %-0,071 pt-0,188 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)0,690 %-0,046 pt1,921 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1819-0,70 %1,1224
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 920,690-2,70 %1 520,662
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)42,820-6,59 %66,300

New York, « too much ! »

Mercredi 2 septembre, le Dow Jones battait un nouveau record historique en franchissant la barre des 29 000 points. Avec la baisse des taux et le succès des « tech », la crise sanitaire fait le bonheur des investisseurs. Depuis plus d’un mois, l’ensemble des valeurs boursières américaines étaient à la hausse à l’exception des pétrolières, effaçant les pertes du mois de mars dernier. Le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques, a augmenté de plus de 25 % depuis le 1er janvier et cela malgré la baisse de jeudi et de vendredi.

La  hausse des cours s’est accélérée avec les dernières déclarations de Jerome Powel, le Président de la FED. Il a indiqué que la FED pourrait renoncer aux hausses des taux d’intérêt même si l’inflation dépassait la norme des 2 %. Dans son discours, il a rappelé les trois ères de la lutte contre l’inflation, à commencer par celle de Paul Volker, président mythique de la Fed, qui la terrassa à partir de 1979, au prix de taux élevés et de deux récessions, après le double choc pétrolier de 1973 et 1979 et des années d’inflation par les salaires. Puis est venu le temps de la normalité, dans les années 1990, où il a fallu éviter la surchauffe en fin de cycles économiques. Les banquiers centraux ont ensuite adopté une politique de transparence vis-à-vis des marchés en indiquant précisément leur objectif d’inflation de 2 %. Depuis, la crise financière de 2008, l’inflation semble avoir disparu avec la mondialisation et la digitalisation. La FED prend acte que le lien emploi et inflation s’est altéré ces dernières années.

Une correction a débuté jeudi 3 septembre avec une baisse sensible de plusieurs grandes valeurs technologiques comme Apple, Amazon, Google, Microsoft ou Zoom. Les grands indices américains ont connu, jeudi, leur plus mauvais résultat depuis le mois de juin. Cette correction est certainement salutaire, l’augmentation des cours de ces dernières semaines étant sans nul doute déconnectée des fondamentaux économiques. Des prises de gains expliquent également le mouvement de baisse, l’automne se prêtant bien à ce type d’opérations surtout quand les pertes de chiffres d’affaires se matérialisent avec de plus en plus de netteté. Sur la semaine, l’indice Dow Jones abandonne près de 2 % quand le Nasdaq baisse de plus de 3 %.

Des résultats sur l’emploi américain rassurants

Vendredi, les statistiques concernant l’emploi américain ont rasséréné les investisseurs sans pour autant stopper la correction sur les valeurs technologiques. Pour la première fois depuis avril, le taux de chômage aux Etats-Unis est passé sous la barre des 10 % en août (8,4%), diminuant bien plus que prévu par rapport à juillet. Les analystes tablaient en effet sur 9,8%. En juillet, le chômage était de 10,2%. En ligne avec les attentes, l’économie américaine a créé 1,4 million d’emplois en août. Le taux de participation de la population au marché du travail s’est amélioré de 0,3 point à 61,7 % en août, mais demeure inférieur de 1,7 point à son niveau de février. L’économie américaine comptant en août 11,5 millions d’emplois de moins qu’en février. Le taux de chômage s’élevait alors à 3,5 %.

La France innovante n’est pas une illusion

Entre 2019 et 2020, l’économie française est passée de la 16e à la 12e place de l’index mondial de l’innovation établi chaque année par l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’Institut européen d’administration des affaires (Insead) et l’université américaine de Cornell. Cette progression s’explique par la montée en puissance des établissements supérieurs, la bonne qualité des infrastructures numériques et les mesures de soutien à l’innovation adoptées récemment. Au sein de ce classement qui évalue les moyens à disposition pour innover dans chaque pays – et non les résultats en nombre de brevets –  la Suisse arrive en première position, suivie de la Suède et des États-Unis. La France devance la Chine pour la première fois depuis des nombreuses années.

Les progrès de la France sont constants. Elle se situait, en effet, à la 21e place en 2015. L’effort de financement public des start-ups via la Banque publique d’investissement (BPI) – encore renforcé par les 4 milliards d’euros d’aide fléchés vers les jeunes pousses pour les sauver de la crise post-épidémie de Covid-19 – a dynamisé la création d’entreprises innovantes et multiplié les débouchés possibles en France. Les succès de BlaBlaCar, Veepee ou plus récemment de Voodoo dans le jeu vidéo sont à mettre au crédit de cette stratégie.

De plus en plus de grandes entreprises s’engagent en faveur de l’innovation. Ainsi, AG2R LA MONDIALE dispose d’’un fonds d’investissement de 10 millions d’euros dédié à l’innovation et à la R&D qui s’adresse aux jeunes entreprises innovantes en phase d’accélération dont l’activité est liée à la e-santé, la fintech, l’assurtech ou encore à l’efficacité opérationnelle. Grâce à la qualité de la formation dans le domaine informatique, la France attire les grandes sociétés américaines comme Microsoft, Facebook ou Google qui ont y installé des centres d’innovation.

Pour ne pas rater les talents français, et attirer les étrangers qui ont plutôt une bonne image de la culture française, les géants américains, de Facebook à Google, ont eux aussi installé des centres d’innovation dans l’Hexagone. Françaises et étrangères, les sociétés innovantes profitent aussi du crédit impôt recherche, une mesure fiscale dont la montée en puissance depuis 2013 est saluée par tous leurs patrons.

L’assurance vie et la préférence absolue pour la liquidité

Le mois de juillet réussissait traditionnellement bien à l’assurance vie. Entre 2010 et 2019, aucune décollecte n’avait été enregistrée. En 2019, la collecte nette avait atteint 2,3 milliards d’euros. En 2020, le contexte particulier de la crise sanitaire doublé de la récession a changé la donne. Pour le 5ème mois consécutif, l’assurance vie a ainsi connu une décollecte s’élevant à 500 millions d’euros. Depuis le début de la crise sanitaire, en mars, la décollecte a été de 7,5 milliards d’euros. Sur les sept premiers mois de l’année, elle atteint 5,2 milliards d’euros.

En juillet, la collecte brute a presque retrouvé son niveau d’avant crise à 10,4 milliards d’euros, contre 9,9 milliards d’euros en juin et 5,7 en mai. La proportion des unités de compte au sein de la collecte reste constante à 33,6 %. Dans le même temps, les sommes versées par les assureurs à leurs clients demeurent relativement stables, 10,9 milliards d’euros en juillet contre 10,5 en juin et 11,1 en juillet 2019.

L’assurance vie pâtit toujours de la préférence pour la liquidité des ménages. Ces derniers privilégient le Livret A et les dépôts à vue. Ils refusent de s’engager sur le moyen et le long terme tant que le contexte sanitaire et économique ne s’est pas clarifié. Les craintes portant sur l’emploi et l’évolution des revenus dans les prochains mois expliquent le comportement prudent et attentiste des épargnants. La nécessité de placer un tiers de ses versements sur l’assurance vie en unités de compte échaude certains assurés qui ne veulent prendre aucun risque avec leur épargne. Malgré tout, l’assurance vie avec un encours de 1 766 milliards d’euros à fin juillet reste le premier placement des ménages dont le taux d’équipement est de 42 %. Tant que le contexte économique sera marqué par le sceau de l’incertitude, l’assurance vie devrait toujours être pénalisée, les ménages demeurant attachés à la liquidité et la sécurité. Le Livret A et les dépôts à vue devraient rester les principaux réceptacles de l’épargne de précaution constituée depuis le début de l’épidémie. Le Plan d’Épargne Retraite qui offre un avantage fiscal pourrait également profiter de la situation en jouant sur la carte de la préparation

Partagez cet article

Suivez le cercle

recevez notre newsletter

le cercle en réseau

contact@cercledelepargne.com