Accueil > Actualités > Economie > 2018 >
L’espérance de vie en bonne santé est un indicateur qui permet de déterminer le nombre d’années qu’une personne peut s’attendre à vivre (à la naissance ou à un âge donné), sans être limitée dans ses gestes de la vie quotidienne et sans souffrir d’incapacités. D’après les données tirées du rapport de l’OCDE, Panorama santé : Europe 2018, les citoyens de l’Union européenne peuvent, à leur naissance, espérer vivre environ 80 % de leur vie en bonne santé.
Reprenant les données communiquées par l’Office statistique européen Eurostat, l’OCDE note que l’écart d’espérance de vie en bonne santé entre hommes et femmes est faible avec, respectivement 64,2 ans pour les femmes contre 63,5 ans pour les hommes en 2016. Pour autant, en raison de leur espérance de vie plus élevée, les femmes sont amenées à vivre plus longtemps avec des incapacités. En 2016, les citoyennes européennes sont susceptibles de vivre 19 ans avec certaines incapacités contre moins de 15 ans pour les hommes. Les femmes, du fait d’une espérance de vie en moyenne plus élevée, sont dès lors davantage confrontées aux risques liés à l’entrée dans le grand âge et à la perte d’autonomie. Il convient à ce titre de rappeler, qu’en France trois quarts des bénéficiaires de l’allocation perte d’autonomie (APA) sont des femmes.
Malte et la Suède se distinguent en matière d’espérance de vie en bonne santé à la naissance. Dans ces deux pays, les femmes peuvent espérer vivre plus de 85 % de leur espérance de vie sans limitation ou incapacité contre 77 % en moyenne au sein de l’Union européenne. Cette proportion atteint, dans les pays précités, environ 90 % chez les hommes (81 % dans l’UE). Ainsi à la naissance, les Maltaises peuvent espérer vivre 84,2 ans dont 74 ans en bonne santé. Pour les Maltais, espérance de vie à la naissance et espérance de vie en bonne santé sont respectivement de 80 ans et 70 ans. À l’opposé, la Lettonie, l’Estonie et la République slovaque se caractérisent par une espérance de vie à la naissance et une espérance de vie en bonne santé parmi les plus basses (avec en moyenne une espérance de vie en bonne santé de l’ordre de 50/55 ans tous sexes confondus).
Sans surprise, les probabilités de vivre sans incapacité et limitation se réduisent à l’âge de 65 ans. Ainsi, à 65 ans, l’espérance de vie moyenne en bonne santé ne représente plus que 50 % des années restant à vivre. Une fois de plus, l’espérance de vie dans des conditions optimales est plus élevée chez les hommes au regard de leur espérance de vie restante. À 65 ans, les femmes peuvent s’attendre à vivre, en Europe, encore 21,6 ans dont environ 11,5 années avec des handicaps tandis que l’espérance de vie des hommes est de 18,2 ans dont 8,2 avec limitations.
La France se démarque avec l’espérance de vie à 65 ans la plus élevée parmi les États membres de l’Union européenne, tant pour les femmes que pour les hommes avec respectivement 23,7 ans pour les premières et 19,6 ans pour les seconds. En revanche, en matière d’espérance de vie en bonne santé, elle est précédée par la Suède, Malte, l’Irlande, l’Allemagne, le Danemark, la Belgique et le Royaume-Uni.
Les facteurs socio-économiques peuvent naturellement impacter l’espérance de vie en bonne santé. Ainsi, les femmes et les hommes moins scolarisés ou à faibles revenus sont plus susceptibles de signaler certaines limitations d’activité tout au long de leur vie que ceux dont le niveau d’éducation ou de revenus est plus élevé.
Afin d’accroître l’espérance de vie en bonne santé et réduire les inégalités constatées, l’OCDE invite les États membres de l’Union européenne à renforcer les politiques de prévention en matière de santé, à favoriser l’égalité d’accès aux soins sur les territoires et à mieux gérer les maladies chroniques afin de réduire leurs effets invalidants.
contact@cercledelepargne.com