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Economie mondiale : ces incertitudes qui pèsent sur la croissance

Economie 20 septembre 2018

Dans la dernière édition des Perspectives économiques intermédiaires de l’OCDE, l’organisation internationale revoit ses prévisions de croissance à la baisse et table sur une progression de 3,7  % du PIB mondial en 2018 comme en 2019.

Après un bon premier semestre, la croissance mondiale ayant atteint 3,75 % sur les six premiers mois de l’année, l’économie à l’échelle du globe devrait stagner. Prenant acte d’une moindre hausse des échanges et de l’investissement qu’attendu, les auteurs du rapport considèrent que la confiance s’est érodée. Par ailleurs,  malgré une reprise de l’activité ayant permis une amélioration des taux de chômages dans de nombreux Etats membres de l’OCDE – aujourd’hui ramené à des niveaux inférieurs à ce qu’ils étaient avant la crise – la progression des salaires est restée modeste dans la plupart des pays.

De fait, l’OCDE corrige ses prévisions à la baisse pour de nombreux pays. Pour la zone euro elle table, pour 2018, sur une hausse du PIB de 2% cette année (-0,2% par rapport à mai) contre 2,5 % en 2017. En Allemagne, la croissance du PIB s’établirait à 1,9%  (-0,2%) et 1,8 % en 2019 (-0,3 %). En France, la croissance sur 2018 serait de 1,6 % en France (contre 1,9 % en mai dernier). De fait, l’OCDE se veut plus prudente que le Gouvernement qui anticipe un gain de croissance de 1,7 % cette année. Pour 2019, elle tablerait sur 1,8 % comme pour l’Allemagne.  Les pays émergents ne sont pas épargnés. Parmi, l’Argentine, l’Afrique du Sud et le Brésil seraient les plus impactés. En effet, les économistes de l’OCDE estiment que l’Argentine devrait subir une récession de 1,9 % cette année quand, en mai dernier, ils prévoyaient une croissance de 2%. En Afrique du Sud, la croissance ne serait plus que de 0,9 en 2018 soit 1 %  de moins qu’espéré en mai dernier et la croissance brésilienne ne serait plus que 1,2 % contre 2%  attendu en mai dernier. Pour la Chine, l’organisation internationale maintient ses prévisions de mai dernier qui faisaient état d’un ralentissement de l’économie chinoise par rapport à 2017 avec une croissance attendue à 6,7 % en 2018 après 6,9 % l’année dernière.

Il convient de noter, que les perspectives économiques des États-Unis, restent bien orientées puisque l’OCDE maintient ses prévisions de mai dernier à 2,9%.  Les experts de l’organisation internationale s’appuient sur les réductions d’impôt et l’augmentation des dépenses publiques selon eux donnent « un solide coup de pouce à court terme à la demande intérieure ». Par ailleurs ils notent que la robustesse des créations d’emplois, le niveau élevé des prix des actifs et les résultats records de la production pétrolière renforcent l’économie américaine. Ils précisent néanmoins que « le relèvement des droits de douane et les incertitudes quant aux politiques qui seront menées à l’avenir sont toutefois susceptibles d’atténuer la hausse de l’investissement ».

L’OCDE souligne dans ce rapport les incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale et  les dangers d’une montée du protectionnisme, rappelant les effets négatifs des restrictions commerciale sur le terrain de l’emploi et des niveaux des ménages, en particulier les plus modestes. Le Chef économiste de l’OCDE,Mme Laurence Boone, estime insiste ainsi sur l’urgence pour  les pays de  rompre « avec la tendance à l’augmentation du protectionnisme, renforcent le système commercial mondial fondé sur des règles et favorisent le dialogue international, donnant ainsi aux entreprises la confiance nécessaire pour qu’elles investissent »

La sortie progressive des politiques monétaires non-conventionnelles pourrait, selon les auteurs du rapport engendrer de nouvelles vulnérabilités financières.  Ils estiment en effet que les marchés financiers, immobilier compris, sont surévalués et alertent sur les risques engendrés par la croissance d’un système bancaire parallèle (« shadow banking »), moins surveillé, en matière de crédit. L’OCDE invite par ailleurs les  Etats à agir pour réduire l’endettement, public et privé, à porter l’accent des réformes sur les compétences et l’insertion sur le marché du travail, afin d’offrir à tous des perspectives améliorées.et  à prendre les mesures nécessaires pour accroître la résilience aux chocs dans les économies émergentes comme dans les économies avancées.

 

Consulter le rapport de l’OCDE

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