Interrogé sur Planet.fr sur la pertinence d’acheter des actions FDJ, le directeur du Cercle de l’Epargne expose les atouts possibles d’un tel placement.
Les systèmes de retraite de chaque pays sont des miroirs de leur histoire économique et sociale. Le refus de la capitalisation est ainsi, en France, la conséquence de la prégnance de la lutte des classes et de la faillite des rentiers dans les années 30. Aux États-Unis, au contraire, les fonds de pension sont en phase avec le libéralisme économique et la méfiance de la population à l’égard de toute forme étatique. Un système de retraite relie les actifs aux retraités de manière directe dans le cadre de la répartition, ou de manière indirecte dans le cadre de la capitalisation. Dans tous les cas, ces liens créent des solidarités plus ou moins fortes. Si l’assurance-vieillesse est devenue un droit social fondamental dans l’ensemble des pays, elle prend des formes diverses, rendant difficiles les comparaisons. Malgré tout, tous les pays avancés sont confrontés depuis plus d’un quart de siècle aux conséquences du vieillissement. Les gouvernements sont obligés d’adopter des réformes afin de garantir la pérennité du système. Les mesures prises sont assez semblables d’un pays à un autre : report de l’âge de départ à la retraite, allongement de la durée de cotisation ou introduction de décote et de surcote. Plusieurs pays comme la Suède, l’Allemagne ou l’Italie ont mené des réformes systémiques sur le modèle de ce que le Gouvernement français entend réaliser.
La France est, avec l’Italie, le pays qui consacre la part la plus importante de sa richesse nationale au financement de la retraite obligatoire, 14 % du PIB (15 % pour l’Italie). Ce ratio est de 12,5 % en Espagne, de 9,5 % en Allemagne et en Belgique. Il est de 7,2 % en Suède, de 6 % au Royaume-Uni, de 5,3 % aux Pays-Bas, de 4,8 % aux États-Unis et de 4,3 % au Canada.
En 2017, les retraites des femmes sont inférieures de 38 % à celles des hommes avant prise en compte des droits dérivés. Après intégration des pensions de réversion et de l’allocation de veuvage, l’écart n’est plus que de 25 %. L’écart de pension s’explique par des niveaux de revenus pour les femmes plus faibles durant la vie professionnelle ainsi que par des carrières plus heurtées, avec des interruptions.
En 2017, la pension moyenne de droit direct des retraités résidant en France (y compris la majoration de pension pour enfants) s’élève à 1 123 euros par mois pour les femmes et à 1 933 euros pour les hommes. Après prise en compte des droits dérivés et de l’ensemble des ressources des retraités, à savoir les revenus du patrimoine, les prestations sociales, la fiscalité et les transferts sociaux, le niveau de vie moyen de l’ensemble des femmes retraitées demeure, selon le Conseil d’Orientation des retraites, inférieur de 4,7 points à celui de l’ensemble des hommes retraités.
La France compterait, selon Hélène Rossinot, médecin spécialiste des questions de dépendance, 11 millions d’aidants. Pour atteindre ce résultat, elle est partie de la dernière étude de la DREES [direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques du ministère des solidarités et de la santé] datant de 2008. Cette étude évaluait alors leur nombre à 8,3 millions. Hélène Rossinot estime que l’administration devrait être dotée d’indicateurs actualisés régulièrement sur ce sujet. Il est à ses yeux difficile de mener une réforme sur la dépendance sans avoir des données fiables. Or, depuis dix ans, tous les rapports reposent sur des statistiques non actualisées. Les principaux pays de l’OCDE ont développé des bases de données sur la dépendance afin d’avoir une vision aussi précise que possible de la situation. Hélène Rossinot considère que les études de la Santé sous-estiment l’implication des enfants et des petits-enfants.
Du fait des difficultés à avoir accès à des aides-soignants, les aidants familiaux sont contraints de remplir des missions pour lesquelles ils n’ont reçu aucune formation.
Du fait de cette absence de formation, les aidants sont confrontés à de nombreux risques : burn-out, anxiété, troubles du sommeil, dépression… Sur le plan physique ils peuvent souffrir de lombalgies, de troubles musculosquelettiques, mais aussi d’une baisse des fonctions immunitaires et de problèmes cardiaques. 20 % des aidants ayant une charge de travail supérieure à 20 heures par semaine sont concernés. Une étude de la Commission européenne de 2016 montrait que les aidants français étaient ceux qui rencontraient le plus grand nombre de problèmes de santé. Cette surexposition française est liée à l’espérance de vie élevée. Celle-ci a pour conséquence que les aidants y sont âgés et donc fragiles. Par ailleurs, la priorité donnée au maintien à domicile transfère une grande partie de la charge de travail liée à la dépendance sur les aidants. Les problèmes de santé de ces derniers génèrent des coûts importants à la charge de la Sécurité sociale et à celle des entreprises qui doivent faire face à un taux d’absence élevé. Au niveau mondial, selon l’OMS, 647 millions d’individus en âge d’être actifs ne travaillent pas car ils sont des « prestataires de soins non rémunérés à autrui », autrement dit des aidants. Parmi eux, on compte 606 millions de femmes. En France, la moitié des aidants familiaux travaillent en entreprise, et ils représentent au moins un salarié sur six. Dans le cadre de la réforme des retraites, certains estiment qu’il faudrait tenir compte des périodes d’inactivité provoquée par la dépendance d’un proche. Cela concerne pour le moment essentiellement les femmes qui ont déjà des pensions plus faibles que celles des hommes.
En France, 50 % des aidants travaillent. 79 % indiquent avoir des problèmes à concilier leur vie professionnelle et leur rôle d’aidant. 44 % sont contraints de poser des jours de congé pour s’occuper de leur proche alité. 72 % estiment que leur productivité au travail en pâtit (Baromètre des aidants de BVA – septembre 2018). Selon une étude de l’IGAS de 2017, les salariés en situation d’aidants ont 40 % de plus d’absence que ceux qui n’ont pas de personne à charge. Les aidants sont à l’origine de 24 % des arrêts de courte durée (3 à 5 jours).
À Taïwan, 64 centres de ressources pour aidants de personnes dépendantes ont été créés. À terme, le pays qui compte 23 millions d’habitants devrait être doté de 80 centres. Ces centres ont vocation à épauler les aidants dans le cadre des difficultés qu’ils peuvent rencontrer dans l’accompagnement de la personne dépendante. L’aide est à la fois technique et psychologique. Les collaborateurs de ces centres peuvent jouer le rôle d’intermédiaire et de médiateur auprès des établissements en charge des personnes dépendantes. Ils peuvent définir des parcours de soins et prendre en compte les impératifs professionnels de la famille, de même que ses ressources. L’Association taïwanaise des aidants familiaux joue un grand rôle en accompagnant les familles concernées. Les Taïwanais peuvent suivre des cours, des formations afin de pouvoir mieux aider les personnes dépendantes.
La France a d’importants progrès à réaliser pour humaniser ses établissements de santé. Le nombre d’intermédiaires entre le corps médical, les patients et les malades doit être accru. Face à une médecine de plus en plus technique, face à l’accroissement de la demande de soins, les médecins sont surchargés et peinent à maintenir un contact de qualité. Face à des situations de dépendance, de maladies invalidantes, les patients et les familles sont désemparés. Il est important de remettre du liant. Le traitement de la douleur, malgré des progrès réalisés ces dernières années, reste encore insuffisant. Quand les patients sont amenés à être hospitalisés à domicile, bien souvent les moyens dévolus à la lutte contre la douleur sont insuffisants. Si les moyens pour réduire les souffrances existent, bien souvent les professionnels, faute de temps et d’écoute des malades ainsi que des familles, ne mettent pas en place les protocoles.
Les assistantes sociales dans les hôpitaux sont débordées, et malgré leur dévouement, peinent à résoudre les problèmes auxquels sont confrontées les familles. Elles rencontrent notamment des difficultés pour organiser les soins à domicile (infirmières, kinésithérapeutes, etc.). Avec les problèmes de transports que ce soit en milieu urbain ou en milieu rural ainsi que le souhait légitime du personnel soignant d’avoir des vies de famille aussi normales que possible, il est compliqué de bâtir des emplois du temps permettant de répondre aux besoins des personnes dépendantes à domicile.
Le renforcement des équipes d’accompagnement des familles constitue donc une nécessité pour faire face au défi du vieillissement dans les prochaines années. Des moyens seront indispensables pour créer des maisons de soins dédiées à la dépendance et pour former du personnel. Par ailleurs, les EHPAD devront certainement davantage jouer un rôle de centres de logistique pour la dépendance dans les prochaines années. Il faut que dans un seul lieu puissent se concentrer les équipements, et les compétences pour gérer le plus grand nombre de situations.
A lire dans Mensuel N°66 – Octobre 2019
En 2018, la France a battu un triste record, celui du nombre de décès enregistrés depuis la Seconde Guerre mondiale. En effet, 610 000 personnes sont décédées, soit 3 000 de plus qu’en 2017 et 16 000 de plus qu’en 2016. Cette augmentation est imputable à l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations du baby-boom. En 2004, un point bas avait été atteint avec 519 000 décès, après la forte hausse liée à la canicule de 2003. En 2018, L’épidémie de grippe de l’hiver a été, en outre, précoce et très longue : elle a débuté début décembre 2017 et s’est achevée fin mars 2018.

Près de la moitié des décès ont lieu dans le département de naissance du défunt
Parmi les personnes décédées en 2018, 47 % sont mortes dans leur département de naissance. Cette proportion est plus élevée dans les DOM qu’en métropole. 91 % des personnes décédées en Martinique en 2018 y étaient nées. En Guadeloupe et à La Réunion, c’est le cas de 86 % des personnes décédées. En métropole, dans le Pas-de-Calais, le Nord, la Manche et le Finistère, plus de 70 % des personnes décédées y étaient nées. Cette part est également élevée dans les départements ruraux du Massif Central (Cantal, Aveyron, Haute-Loire) et dans la région Grand Est (en particulier dans les Ardennes, les Vosges et la Moselle). Une proportion élevée signifie une plus faible mobilité entrante dans ces départements ou bien un retour des personnes originaires de ces départements dans leur département après avoir passé une partie de leur vie en dehors. Ce sont principalement des départements se situant aux extrémités de la France qui sont concernés. Ainsi, 70 % des décès constatés dans le département du Finistère concernent des personnes qui y sont nées.
À l’opposé, les huit départements d’Île-de-France figurent parmi les dix départements où le nombre de décédés nés en dehors du département est le plus important : c’est le cas de 90 % des décès dans le Val-de-Marne et 76 % à Paris. La région Île-de France est une région d’accueil et de brassage. Les autres départements, où plus de 70 % des décès concernent des personnes nées hors du département, sont situés dans le Sud (Var, Alpes-Maritimes, Alpes-de-Haute-Provence) et à l’Est (Territoire de Belfort). Les régions du Sud attirent une population plus âgée qui souhaite y vivre ses années de retraite. Le Territoire de Belfort dispose d’un hôpital de taille importante desservant un bassin de population qui s’étend sur les départements limitrophes, ce qui contribue à augmenter la part des décès de personnes nées en dehors de ce département.
Moins du quart des décès ont lieu à domicile
Seuls 24 % des décès ont lieu à domicile. Un peu plus de la moitié des décès (53 %) ont lieu dans un hôpital ou une clinique ; parmi ces décès, 23 % ont lieu dans la commune de résidence du patient décédé. Enfin, 13 % des décès ont lieu dans une maison de retraite et seulement 1 % dans des lieux ou voies publics. Le lieu de décès n’est toutefois pas précisé dans 9 % des bulletins de décès.
Décéder là où l’on habite est le plus fréquent dans les DOM. Plus de deux décès sur trois ont lieu dans la commune de résidence à Mayotte, en Guyane et à La Réunion. En métropole, dans le Sud et dans quelques départements ruraux de l’Ouest, plus de 60 % des décès ont lieu dans la commune de résidence (65 % dans le Tarn et les Alpes-Maritimes ; 63 % en Mayenne ; 62 % dans le Tarn-et-Garonne, la Corse-du-Sud et l’Aude). En Revanche, il est plus rare de décéder dans sa commune de résidence en Île-de-France, dans le Territoire de Belfort et dans le Rhône.
Dans les périodes de crise, l’or retrouve son caractère de valeur-refuge.
Ce fut le cas en 1973, 1980, 2009 ou en 2011. En 2011, l’once d’or s’était
rapprochée des 2 000 dollars. En dollars constants (montant actualisé
en fonction de l’inflation), le record date du mois de janvier 1980, en
plein deuxième choc pétrolier à 2 500 dollars (850 en valeur non
actualisée). Entre deux crises, l’or peut connaître de longues périodes de
stabilité autour de 900 à 1 200 dollars l’once. Depuis quelques mois,
l’or retrouve quelque lustre. La guerre commerciale entre la Chine et les
États-Unis, ainsi que les tensions au Moyen-Orient, concourent à son appréciation.
Les craintes de la survenue d’une nouvelle crise financière influent également
sur son prix. Ainsi, depuis le 1er janvier 2019, l’once d’or a
gagné près de 20 %.

Malgré la fin de la convertibilité du dollar en or le 15 août 1971, et les Accords de la Jamaïque des 7 et 8 janvier 1976 qui ont supprimé officiellement son rôle d’étalon, l’or demeure un des éléments de réserve des grandes banques centrales. Celles des États émergents ont, ces dernières années, acquis de l’or afin de se mettre au niveau de leur nouveau statut économique et financier.
L’or démonétisé, en raison de son histoire et de son aura, conserve un pouvoir. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que dans des périodes troublées, les ménages en acquièrent.
Stock d’or détenu par les banques centrales
| Stock d’or en tonnes (juillet 2019) | |
| États-Unis | 8 133 |
| Allemagne | 3 366 |
| FMI | 2 874 |
| Italie | 2 451 |
| France | 2 436 |
| Russie | 2 207 |
| Chine | 1 926 |
| Suisse | 1 040 |
| Japon | 765 |
Pourquoi l’or est-il, depuis des millénaires, la référence ultime au niveau des échanges ?
L’or a été une source de fascination du fait de sa rareté, de sa densité, de son éclat et de sa pérennité. Il y a plus de 6 000 ans, les Égyptiens exploitaient déjà l’or du Nil. Les premières mines ont été ouvertes il y a 5 000 ans. L’utilisation de l’or comme monnaie intervient six siècles avant notre ère, entre 561 et 546 av. J.-C. (dates de début et de fin de règne du roi Crésus sur la Lydie, pays d’Asie Mineure). Il tenait ses richesses du Pactole, la rivière qui cachait une multitude de paillettes d’or. Par sa rareté, l’or permettait une régulation assez facile par les autorités. Sa résistance et sa densité sont deux caractéristiques clés qui lui ont permis de jouer le rôle d’étalon et de réserve.
Tout l’or sorti de terre ou de l’eau est estimé à 177 200 tonnes qui se répartissent entre la bijouterie (85 900 tonnes), l’épargne (35 500 tonnes), les réserves des banques centrales et autres institutions officielles comme le FMI (30 500 tonnes) ainsi que les applications industrielles (21 600 tonnes). Les réserves des gisements encore à exploiter sont évaluées à 54 000 tonnes d’or (source : World Gold Council).
En 2018, la demande d’or s’est établie à 4 397,8 tonnes dont 2 241,3 tonnes pour le secteur de la bijouterie et 1 164,4 tonnes pour le secteur de l’investissement.
656,3 tonnes ont été acquises par les banques centrales quand 334,8 tonnes ont été utilisées par le secteur industriel.
Le secteur de l’électronique est le principal utilisateur industriel de l’or. Ce dernier est recherché du fait de sa bonne conductibilité électrique. C’est ainsi que smartphones, ordinateurs, télévisions contiennent de l’or. La demande d’or issue du secteur téléphonique atteint chaque année quelques dizaines de tonnes. La présence en quantités infinitésimales d’or dans les composants électroniques, conduit à un important gaspillage. Des centaines de millions de téléphones sont produits chaque année contenant environ 0,50 dollar d’or qui n’est pas recyclé.
L’or, du fait de sa résistance, est également utilisé par l’industrie aéronautique et spatiale. Les fabricants de satellites et de véhicules spatiaux recourent en quantité non négligeable à l’or. Les panneaux de film polystyrène plaqués d’or sont utilisés afin de réfléchir les rayons infrarouges et stabiliser la température des satellites. L’or est aussi utilisé comme lubrifiant pour les pièces mécaniques d’engins spatiaux. Les molécules d’or ont la capacité de glisser l’une sur l’autre sans se rompre, ce qui procure l’action lubrifiante.
Dans la construction, l’or est également utilisé. Il entre dans la composition de verres spéciaux, comme ceux qui équipent les façades des immeubles modernes. L’or sert à réfléchir les radiations solaires, ce qui limite la montée en température de l’immeuble, l’été. À l’inverse, il aide à réfléchir la chaleur interne vers l’intérieur, ce qui permet de conserver la chaleur d’un immeuble en hiver.
La grande malléabilité de l’or permet de le presser en feuilles d’un micron d’épaisseur. L’or sert alors d’élément de décoration comme pour le Dôme des Invalides. Il a l’avantage de ne pas se corroder.
Du fait de sa rareté et de son prix, les industriels tentent de remplacer l’or par d’autres matières premières. Les substituts industriels de l’or sont, le palladium, la platine et l’argent.
L’or est une valeur-refuge mais en tant que matière première, il ne rapporte rien. Il ne sert aucun intérêt, aucun dividende. Son attrait est double. Il peut être un moyen de paiement ultime et générer une plus-value potentielle, sous réserve de l’acheter et de le vendre au bon moment. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’or peut générer de frais de garde.
L’or se présente sous différentes formes. Sont considérés comme des placements « or » :
L’or se retrouve également dans les bijoux dits de famille, dans des montres et divers objets.
Le prix de l’or possédé n’est pas égal à son poids. Il faut
en effet prendre en compte des facteurs liés au support. Ainsi, le prix
incorpore ce qui est appelé la prime de l’or.
La prime de l’or = (la valeur de la pièce – sa valeur en or) / valeur en or
La prime d’or est fonction de la nature du support : plus les pièces sont petites et difficiles à produire et plus leur prime risque d’être élevée. Elle est également fonction de la qualité de l’épreuve. Une pièce de mauvaise qualité, mal conservée subira une perte de valeur.
La prime dépend enfin de l’offre et de la demande. Elle diffère en fonction du lieu où s’effectue la vente. Les pièces françaises sont moins recherchées à New York, ce qui entraîne une baisse du prix.
L’or est tout à la fois une valeur-refuge, sujet à la spéculation mais aussi une matière première.
Le prix de l’or repose sur des facteurs tout à la fois économiques, politiques, géostratégiques et psychologiques.
Le cours peut dépendre :
Celui qui veut investir dans l’or peut le faire en optant pour des actions de sociétés aurifères ou des trackers. L’or papier résout le problème des frais de garde de l’or physique. En outre, il peut générer des revenus. La liquidité est plus importante qu’avec de l’or physique. Plus de 300 entreprises minières d’or cotées sont présentes sur les places financières, essentiellement américaines, britanniques ou canadiennes.
Un épargnant peut acheter de l’or soit directement, auprès d’un guichet d’une agence bancaire, soit indirectement, auprès d’un bureau de numismatique et de change ou auprès d’un courtier spécialisé. Se développent également les sites de vente en ligne. Il convient de regarder si ces sites disposent de toutes les autorisations. Il convient d’éviter les sites installés à l’étranger.
L’épargnant qui a acheté de l’or physique doit gérer des problèmes logistiques.
Quelques conseils :
Il faut signaler que des vendeurs d’or physique se doivent d’être agréés. Ils proposent généralement une garde en coffres sécurisés. Dans ce cas, il faut s’assurer d’être réellement propriétaire de l’or acheté. Sinon, en cas de faillite du vendeur, les créanciers pourraient préempter l’or censé avoir été acheté. La détention d’un certificat ou titre de propriété permet de garantir au détenteur d’or qui souhaite faire garder son or que l’entreprise responsable de la garde ne l’intègre pas dans son actif ou dans son passif. En cas d’insolvabilité de l’entreprise de garde, cette dernière ne pourra donc pas l’utiliser à des fins de liquidation.
La loi Hamon de 2014 a renforcé la législation sur les ventes d’or (bijoux, pièces, objets…) afin de mieux protéger les vendeurs qui cèdent leurs biens contre de l’argent.
Afin de mieux informer le vendeur, un contrat de prévente est désormais obligatoire. Il doit comporter un certain nombre d’informations telles que le poids et le titrage des bijoux ou des objets, le cours officiel et le prix de vente détaillé (taxes et frais compris).
Les négociants doivent afficher les prix de rachat de manière visible. Cette obligation concerne aussi bien les magasins que les sites de rachat en ligne. À défaut, ils s’exposent à une amende de 3 000 euros ou de 15 000 euros si le négociant est une société.
Les particuliers qui vendent leur or ont droit à un délai de rétractation de 24 heures. Si, dans ce délai d’un jour, le vendeur souhaite récupérer son bien, il ne peut subir aucune pénalité.
Les sites de vente et d’achat d’or se rémunèrent de différentes manières, le plus souvent par le prélèvement d’un pourcentage sur les transactions effectuées. En moyenne, les vendeurs d’or se rémunèrent à hauteur de 2 à 4 % par transaction, et ceux effectuant les rachats entre 4 et 10 %.
Certains spécialistes prennent une commission moins importante, comme AuCOFFRE.com avec 1 % à la vente et 1 % à l’achat. Dans tous les cas, il faut se renseigner avant, pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Quand la cession du bien n’est pas exonérée, le calcul et l’imposition de la plus-value s’effectuent selon des principes comparables à ceux qui régissent les plus-values immobilières : imposition au taux forfaitaire de 19 % + 17,2 % (prélèvements sociaux) soit un total de 36,2 %.
La plus-value est réduite de 5 % par année de conservation au-delà de la deuxième. Il y a donc exonération totale après 22 ans de détention.
Le vendeur peut opter pour une taxation forfaitaire de 11 % sur le prix de vente au titre de la taxe sur les Métaux Précieux, à laquelle il faut ajouter la CRDS à 0,5 %. Ainsi, la taxation totale est de 11,5 %. Cette imposition s’applique en cas d’absence de preuve de la date d’achat. La vente des bijoux contenant de l’or est exonérée de taxes dans la limite de 5 000 euros.
La TVA s’applique sur les ventes d’or pour les pièces dont la prime est supérieure ou égale à 80 %.
Cette mutation financière aboutira à un moment ou un autre à une remise en cause des fondamentaux que nous avons hérités du siècle dernier. La garantie en capital qui fait que le risque est porté par l’assureur dans le cadre des fonds euros de l’assurance vie est un service qui coûte très cher et qui n’est pas pour le moment réellement facturé à l’épargnant. Il ne sera pas possible d’accumuler, année après année, des milliards d’euros sur les fonds euros. Les règles de solvabilité nécessitent la fixation d’un juste prix. Sur une courte période de deux à trois ans, il est possible pour les professionnels d’absorber le choc en jouant sur les plus-values générées sur les vieilles obligations et les gains obtenus dans les autres classes d’actifs. Il en est, en revanche, autrement quand les taux bas deviennent la règle. Le plus délicat à gérer serait que les taux restent bas et stables durant une longue période.
Cette situation nécessite l’élaboration de nouveaux produits mixant différentes classes d’actifs. Il convient de démystifier les actions qui sont trop souvent présentées comme un placement à risques. Le Plan d’Épargne Retraite (PER), avec sa vocation d’épargne longue, répond tout à la fois à la nécessité de renforcer les fonds propres des entreprises et à celle de financer un supplément de revenus pour la retraite. Le PER dont l’entrée en vigueur est intervenue le 1er octobre 2019 constitue, au-delà de sa complexité, une véritable opportunité pour développer un nouveau support dans le monde de l’épargne en France. La capitalisation n’assure que 2,3 % des revenus des retraités quand, chez nos partenaires, ce taux est de 15 %. Quel que soit le système de retraite – qu’il soit à points, en compte notionnel ou à annuités – il est, en raison des équations démographiques et économiques, impossible de maintenir le pouvoir d’achat des retraités d’ici 2060. Le coût du travail est déjà tel que notre compétitivité est bien entamée. Par ailleurs, en France, le refus du report de l’âge de la retraite contraint les pouvoirs publics, faute d’alternative, à diminuer, de manière implicite, le taux de remplacement (ratio entre le montant des pensions et celui des revenus d’activité). Aussi, le recours à l’épargne retraite est aujourd’hui la seule solution pour enrayer la baisse programmée du pouvoir d’achat des retraités de demain.
Tant sur le sujet de la retraite que sur celui de la notion de risques en matière de placements, un puissant effort de pédagogie est à mener. La Banque de France et l’Autorité des Marchés Financiers y travaillent en France. Il conviendrait sans nul doute que leurs travaux soient plus et mieux diffusés.
Jean-Pierre Thomas
Dans cet article publié dans le journal Le Monde, Philippe Crevel évoque la baisse possible de la rémunération du Livret A à compter du 1er février prochain.
D’après les premières estimations publiées ce jour par l’office statistique européen, Eurostat, le taux d’épargne des ménages a progressé de 0,3 % sur le deuxième trimestre 2019 pour s’établir à 13,3 % en zone euro.
Les incertitudes économiques que traversent la zone euro, semblent inciter les ménages européens à renforcer leur effort d’épargne malgré des rendements contraints sur les produits de taux du fait de la généralisation des taux directeurs négatifs.
Il faut remonter au premier trimestre 2010 pour retrouver un tel niveau d’épargne au sein de la zone euro, une période alors marquée par la crise des dettes souveraines engendrée par le déficit et la dette publique grecs.

Dans le même temps, le taux d’investissement des ménages est en recul à 9,0% contre 9,2% au trimestre précédent.

Philippe Crevel explique dans Capital les règles introduites dans le cadre de la nouvelle formule du Livret A. Il revient sur les raisons qui ont conduit à cette révision de la formule adoptée en 2016 et son impact sur le rendement du placement.
Philippe Crevel est cité dans cet articles du journal Les Echos consacré aux taux négatifs et à leur impact pour les ménages. Il considère que les risques liés au gonflement des liquidités sur les comptes n’est pas neutre et rappelle « les encours des dépôts à vue ont doublé depuis la crise financière de 2008″.
Contestés par les « gilets jaunes », l’introduction de la Flat Tax sur les revenus du capital, et de l’Impôt sur la Fortune Immobilière sont au banc d’essai du Comité d’évaluation de la réforme de la fiscalité du capital pour un premier bilan un an près leur entrée en vigueur.
Malgré des données jugées insuffisantes pour permettre de mesurer précisément l’impact économique de la réforme, les membres du comité réunis autour du Président de France Stratégie, font néanmoins état de
« quelques indicateurs positifs en termes d’attractivité ».
S’il n’a pas été possible de déterminer un lieu de causalité avec les mesures adoptées fin 2017, les auteurs du rapport notent néanmoins un rebond des des dividendes versés aux ménages sans que cela porte pour autant préjudice à l’investissement des entreprises, puisque leur taux d’investissement a continué de progresser dans le même temps. Par ailleurs, ils observent une contraction du nombre de départs de ménages assujettis à l’ISF (-40 % par rapport à 2017). Enfin, ces mesures ont permis de générer près d’un milliard de recettes sociales supplémentaires générées sur sur un an, grâce à une hausse des dividendes versés qui viennent ainsi compenser les pertes d’impôt sur le revenu pour l’Etat.
Le Comité met par ailleurs en exergue le fait que cet impôt payé par moins de 360 000 contribuables, avait avant tout une valeur symbolique, en raison du plafonnement de l’impôt à 75 % des revenus. Ainsi, contrairement aux idées reçus cet impôt était peu progressif puisque le taux d’imposition au titre de l’ISF diminuait pour les très hauts revenus (les 0,01 % de plus riches).
Le comité ne conteste pas cependant que la réforme de la fiscalité du capital a principalement profité aux ménages les plus aisés. Ainsi, 5 % des foyers aux revenus les plus élevés perçoivent 57 % des gains pour la réforme de l’ISF. Pour la « flat tax » sur les revenus du capital, les gains sont concentrés sur les 15 % de foyers aux plus hauts revenus. Si ces dernières données peuvent alimenter les revendications égalitaristes des « gilets jaunes », le Gouvernement considère quant à lui ce premier bilan plutôt favorable au maintien des dispositifs en l’état précisant que » ce document démontre le caractère aberrant de notre fiscalité du capital avant la réforme, ainsi que l’hypocrisie de l’ISF et de la mise au barème progressif des revenus du capital. Tout ceci porte, à notre sens, la réforme « .
Consulter le rapport du Comité d’évaluation de la fiscalité du capital
Quel impact des taux négatifs sur les liquidités des ménages ? Retrouver l’analyse de Philippe Crevel dans cet article de cBanque consacré aux effets de l’installation sur la durée des taux négatifs pour les épargnants.
Retour sur la collecte de l’assurance vie en août avec les explications de Philippe Crevel.
Paris, le 27 septembre 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Résultats de l’assurance vie du mois d’août 2019
L’ASSURANCE VIE À LA CROISÉE DES CHEMINS
Comme pour le Livret A, l’assurance a passé un bel été de 2019. Ainsi, au mois d’août, la collecte nette a été de 2,1 milliards d’euros. Ce résultat est comparable à celui du mois d’août 2018 (2,3 milliards d’euros) et est supérieur à celui du mois de juillet 2019 (1,6 milliard d’euros).
Le mois d’août réussit en règle générale assez bien à l’assurance vie. En dix ans, seules deux décollectes ont été constatées, en 2011 et 2012, deux mauvaises années pour le premier placement financier français.
Le résultat du mois d’août 2019 a été obtenu grâce à la forte baisse des rachats qui sont passés de juillet à août de 11,1 à 8,1 milliards d’euros. Les cotisations sont également en net retrait à 10,2 milliards d’euros contre 13,1 milliards d’euros en juillet et 10,8 milliards d’euros en août 2018. Au mois d’août, les assurés étaient en vacances et se sont peu préoccupés de leur assurance vie.
De janvier à août, la collecte nette est de 19,4 milliards d’euros depuis le début de l’année contre 16,5 milliards d’euros sur la même période en 2018. L’assurance vie, à l’image du Livret A, profite de l’appétence des ménages pour l’épargne. Ce bon résultat de l’assurance vie est surtout celui des fonds euros. Les unités de compte représentaient en août 21 % de la collecte mensuelle contre un taux de 28 % constaté en 2018. Depuis le début de l’année, ce taux est de 24 %. Malgré la hausse du cours des actions depuis le début de l’année, les ménages restent très averses aux risques et privilégient les fonds euros. Cette situation n’est pas sans lien avec les annonces de certains assureurs concernant une possible limitation d’accès aux fonds euros. La baisse des taux, associée à la garantie en capital, renchérit les coûts notamment en fonds propres pour les assureurs. De plus en plus de voix se font entendre afin de réduire la poche en fonds euros. Du fait que les taux d’intérêt risquent d’être bas encore pendant plusieurs années, le rendement des fonds euros devrait continuer à baisser dans les prochaines années en passant assez rapidement en-dessous de 1,5 %. Aujourd’hui, les épargnants privilégient la sécurité et la liquidité au rendement. Une forte baisse de ce dernier est-elle à même de changer la donne ? Cela pourrait inciter les ménages à augmenter leurs dépôts à vue, ce qui pourrait par ricochet poser la question de leur éventuelle taxation par application de taux négatifs.
En l’absence de mesures drastiques de limitation d’accès aux fonds euros, l’assurance vie dont l’encours a atteint, fin août, 1 765 milliards d’euros devrait, d’ici la fin de l’année, poursuivre sa croissance même si un petit tassement de la collecte nette est attendu. Le deuxième semestre est, en effet, plus sujet aux dépenses qu’elles soient liées aux fêtes de fin d’année ou à l’engagement de dépenses d’équipement.
Contacts presse :
Sarah
Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr
L’INSEE vient de publier les résultats de son enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages. En septembre, l’indice permettant de mesurer la confiance des ménages dans la situation économique progresse à nouveau pour atteindre le son plus haut niveau depuis janvier 2018. L’indicateur est à 104, soit un niveau supérieur à sa moyenne de longue période (100).

Les ménages, pour le troisième mois consécutifs, semblent considérer que le situation financière future s’améliore quand le solde d’opinion sur leur situation financière passée reste stable. Les deux indicateurs sont au-dessus de leur moyenne de longue période.
Cette embellie conjoncturelle dans l’opinion des ménages s’illustre par ailleurs par la proportion croissante de ménages jugeant opportun de faire des achats importants.
Traditionnellement les ménages remplissent leur bas de laine pour se prémunir d’une éventuelle dégradation de leur situation dans un contexte économique incertain. En septembre, les soldes relatif à la capacité d’épargne actuelle et future progressent tous deux. Cependant, la part
des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner recule de 2 points. Ce recul conforte l’idée que les ménages reprennent progressivement le chemin de la consommation.
En septembre, les ménages sont plus nombreux à considérer que le niveau de vie passé en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois augmente. Ce regain de confiance (+ 3 points) fait suite un recul enregistré pendant l’été (-2 points en août).
Le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France est stable, légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période.
Les ménages semblent avoir par ailleurs pris acte de la baisse tendancielle du chômage. De fait, leurs craintes concernant l’évolution du chômage diminuent fortement en septembre (-5 points après -6 points en août ) L’indicateur correspondant, atteint ainsi son plus bas niveau depuis janvier 2018, bien au-dessous de sa moyenne de longue période.
Les ménages sont moins nombreux à considérer plausible une hausse des prix au cours des douze prochains mois. Le solde correspondant perd 4 points. Cependant, il demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. Dans le même temps, la part des ménages estimant que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois reste nettement au-dessous de sa moyenne de long terme.
BFMTV revient sur la collecte du Livret A en août dernier et évoque les raisons du succès de ce placement malgré son rendement réel négatif.
Paris, le 23 septembre 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Résultats du Livret A du mois d’août 2019
LE LIVRET A N’A PAS PRIS DE VACANCES EN AOÛT !
Août 2019 a bien réussi au Livret A qui a enregistré une collecte positive de 1,71 milliard d’euros, contre 1,44 milliard d’euros au mois de juillet et 1,35 milliard d’euros en août 2018. À l’exception de 2014 et de 2015 qui furent des années « horribilis » pour le Livret A, lors de ces dix dernières années, la collecte a toujours été positive août. Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte atteint 14,71 milliards d’euros contre 11,34 milliards d’euros. L’encours du Livret A bat un nouveau record et se rapproche de la barre symbolique des 300 milliards d’euros (298,5 milliards d’euros).
De son côté, le LDDS a connu en août une collecte de 350 millions portant celle enregistrée depuis le début de l’année à 3,6 milliards d’euros. Son encours a atteint fin août 111,2 milliards d’euros.
Cette bonne collecte estivale s’explique par le fait qu’en vacances, les ménages réalisent peu d’achats de biens durables. Les rencontres familiales sont, par ailleurs, l’occasion de cadeaux aux enfants qui peuvent prendre la forme de versements sur des Livrets A.
Les ménages français continuent à affecter une grande partie de leurs gains de pouvoir d’achat à l’épargne de précaution. Le taux d’épargne reste à un niveau élevé, plus de 15 % du revenu disponible brut. Les incertitudes pesant sur la croissance, le contexte international et peut-être les pressions anti-consommation en lien avec le dérèglement climatique n’incitent pas à la consommation.
La saisonnalité de la collecte sera-t-elle respectée ?
Depuis plusieurs années, une saisonnalité s’est installée dans la collecte du Livret A. La collecte de l’année se construit au cours du premier semestre. Au second, les ménages doivent faire face à une série de dépenses : dépenses de rentrées et de fin d’année, prélèvements obligatoires. Pour le second semestre, plusieurs facteurs pourraient modifier le comportement des épargnants. Cette année, avec l’instauration du prélèvement à la source, il n’y a plus le dernier tiers de l’impôt sur le revenu qui auparavant était à payer avant le 15 septembre. Par ailleurs, en 2019, 80 % des contribuables n’auront plus à acquitter la taxe d’habitation. Les ménages devraient donc avoir moins besoin de puiser sur leur Livret A. Demeurent, en revanche, les dépenses de rentrées et celles de fin d’année.
Compte tenu du contexte économique, il est fort probable que la collecte du Livret A soit positive dans les prochains mois en léger retrait par rapport au début de l’année.
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Planet revient sur les baisse d’impôts promises par le Gouvernement en réponse à la crise des gilets jaunes. Un engagement qui profitera, selon Philippe Crevel, aux contribuables appartenant à la première tranche d’imposition.
retrouvez sur BFMTV.fr la chronique épargne de Philippe Crevel. Il revient dans cet article à la progression de l’or et évoque les facteurs qui y ont contribué.
dépôts à vue, où s’arrêteront-ils ?
À fin juin 2019, l’encours des dépôts à vue des particuliers était de 395,9 milliards d’euros contre 199,6 milliards d’euros en juin 2009. Sur les six premiers mois, les flux en faveur des dépôts à vue ont été de 29,849 milliards d’euros, en hausse de plus de 6 milliards d’euros par rapport à la même période de 2018. Les ménages continuent à laisser une part croissante de leurs liquidités sur leurs comptes courants. Ces derniers ont pu être gonflés par les versements des primes et de l’acompte des réductions d’impôt. Les ménages, en raison du faible rendement des produits de taux, sont moins incités qu’auparavant à y affecter une partie de leurs liquidités. Selon la dernière enquête du Cercle de l’Épargne/Amphitéa, 30 % des sondés estiment qu’actuellement aucun placement n’est rentable. Par ailleurs, la nécessité d’être connecté à Internet pour effectuer un nombre croissant d’opérations bancaires, rend plus difficile la réalisation des placements par les personnes âgées. Cette situation est davantage criante en milieu rural où les agences bancaires se raréfient et où il faut prendre rendez-vous au préalable avec un conseiller financier.

Le Livret A, toujours au sommet de sa form
Le Livret A n’en finit pas de battre des records. Avec le Livret Bleu (produit distribué par le Crédit Mutuel qui fonctionne selon le même principe), l’encours du Livret A a dépassé, fin juin 2019, 275,6 milliards d’euros.
Le succès du Livret A repose toujours sur le triptyque, sécurité, liquidité, exonération fiscale et sociale. Sur les six premiers mois de l’année, la collecte du Livret A est, selon la Caisse des Dépôts, de 11,57 milliards d’euros.
Le produit d’épargne le plus largement diffusé au sein de la
population (55 millions de Livret A en circulation) a profité de
l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages au cours du premier semestre. Ces
derniers ont opté pour la prudence en épargnant une part non négligeable des
revenus exceptionnels dont ils ont bénéficié (primes exonérées, versements de
l’acompte pour les réductions d’impôt, etc.). Par ailleurs, les personnes ayant
retrouvé un emploi reconstituent dans un premier temps leur épargne de
précaution avant de s’engager dans des achats.
Source : Banque de France

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDs) suit le mouvement du Livret A
Selon la Banque de France, la collecte du LDDS a atteint, au cours du premier semestre 2019, 2,929 milliards d’euros portant l’encours à un niveau record de 110,02 milliards d’euros à fin juin 2019. Le LDDS connaît une évolution assez proche du Livret A dont il est la déclinaison. Plus largement diffusé au sein des réseaux bancaires que son grand frère, le LDDS est souvent utilisé comme annexe rémunéré du compte courant. Il épouse donc plus fidèlement les évolutions de pouvoir d’achat et le rythme des dépenses des ménages.

Le Livret Jeune ne séduit pas les Jeunes
L’encours du Livret Jeune n’en finit pas de décliner. Il s’élevait à la fin du mois de juin 2019 à 5,827 milliards d’euros contre 6,842 milliards d’euros en juin 2012. Malgré un taux légèrement supérieur à celui du Livret A, les jeunes de moins de 25 ans le désertent de plus en plus. Pour l’ensemble du premier semestre, la décollecte a atteint 107 millions d’euros.
Le Livret Jeune est réservé aux jeunes de 12 à 25 ans. Le plafond est fixé de 1 600 euros (hors intérêts capitalisés). Le taux d’intérêt annuel est librement fixé par les banques, mais ne peut être inférieur à 0,75 %. Selon les banques, les taux varient de 1 à 2 %. Comme pour le Livret A, les intérêts du Livret Jeune sont totalement exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux.
Ce livret est pénalisé par son faible plafond. Par ailleurs, ce sont bien souvent les parents qui mettent de l’argent sur les livrets de mineurs or, ils privilégient généralement le Livret A. Les banques mettent, par ailleurs, peu en avant ce produit.

Le Livret d’Épargne Populaire ne fait
toujours pas recette
L’encours des Livrets d’Épargne Populaire (LEP) est toujours en recul. Il atteint fin juin 41,114 milliards d’euros contre 61,921 milliards d’euros en septembre 2008. En un peu plus de vingt ans, l’encours a diminué d’un tiers.
Sur les six premiers mois de l’année, la décollecte s’est poursuivie et s’est élevée à 2,16 milliards d’euros.
Le LEP est un placement réservé aux personnes disposant de revenus modestes. Il bénéficie d’une exonération d’impôt et de prélèvements sociaux pour les intérêts.
Pour ouvrir un LEP en 2019, le revenu fiscal de l’année 2017 ne doit pas dépasser, pour une part, 19 779 euros. Ce revenu est majoré de 5 282 euros pour chaque demi-part supplémentaire. Quand les revenus dépassent ces plafonds au cours d’une année, le LEP peut être conservé à la condition que les revenus de l’année suivante repassent en dessous du plafond.
Le plafond est de 7 770 euros (hors intérêts capitalisés). Le taux
d’intérêt annuel associé à ce produit est de 1,25 % (le taux du Livret A
majoré de 0,5 point).
En dix ans, le nombre de Livrets d’Épargne Populaire s’est contracté de 3 millions. Il s’élève à 8,5 millions. 260 000 LEP ont été fermés selon l’Observatoire de l’Épargne Réglementée en 2018. Cette désaffection traduit non seulement les difficultés financières que peuvent rencontrer les personnes à revenus modestes mais aussi la complexité de la gestion du produit. En effet, le Livret doit être clos en cas de dépassement du seuil. La Direction générale des Finances publiques (DGFiP) a, au cours du premier semestre 2019, adressé un e-mail « info-service » aux foyers fiscaux éligibles aux LEP en 2019 afin de les inciter à en souscrire un. Pour le moment, cette campagne n’a guère été suivie d’effets.

Le Compte d’Épargne Logement (CEL) en voie de
stabilisation
Depuis deux ans, le Compte d’Épargne Logement se situe sur un palier. Après avoir connu un long déclin de 2012 à 2016, ce produit semble avoir stabilisé son encours qui était, à fin juin 2019, de 29,490 milliards d’euros. Cet encours dépassait 38,9 milliards d’euros en juin 2005. La collecte sur les six premiers mois de l’année 2019 s’est élevée à 153 millions d’euros. Le Compte d’Épargne Logement pâtit de sa faible rémunération (0,5 %) et de la suppression de la prime d’État. Les Comptes d’Épargne Logement souscrits depuis le 1er janvier 2018 sont soumis à l’impôt, le prélèvement forfaitaire de 30 %. Les contribuables peuvent choisir l’assujettissement des intérêts au barème de l’impôt sur le revenu.

Le Plan d’Épargne Logement (PEL) touché mais
pas coulé
Sur les six premiers mois de l’année, la collecte du Plan d’Épargne Logement a été de 437 millions d’euros très loin des résultats des années 2015-2017 (années durant lesquelles la collecte pouvait dépasser, sur un semestre, 10 milliards d’euros).
L’encours du PEL a atteint, à fin juin 2019, 276,919 milliards d’euros, en léger retrait par rapport au mois d’avril (277,118 milliards d’euros) qui avait constitué un nouveau record.
Le Plan d’Épargne Logement a souffert du durcissement de son régime fiscal. Les plans ouverts depuis le 1er janvier 2018 sont assujettis soit au Prélèvement Forfaitaire Unique, soit au barème de l’impôt sur le revenu. Par ailleurs, la prime d’État a été supprimée. Enfin, pour les plans souscrits depuis le 1er janvier 2018, le taux de rémunération est fixé à 1 %. Si les anciens plans continuent à bénéficier de rendements plus attractifs, il n’en demeure pas moins que la collecte a rapidement décru après l’entrée en vigueur du nouveau régime.

Les Livrets bancaires retrouvent quelques lustres malgré leurs très faibles rendements
Selon la Banque de France, le rendement moyen des livrets fiscalisés était, au mois de juin 2019, de 0,24 %. Malgré tout, depuis l’instauration du Prélèvement Forfaitaire Unique de 30 %, la collecte est redevenue positive. L’encours à fin juin 2019 a atteint 155,173 milliards d’euros en hausse de plus de 5 milliards d’euros sur six mois. Ils ont ainsi retrouvé leur niveau de 2012, année de l’assujettissement des revenus des livrets bancaires au barème de l’impôt sur le revenu. Les ménages recourent aux livrets fiscalisés quand ils ont saturé leurs livrets défiscalisés. Dans le cadre des transactions immobilières, nombreuses actuellement, les livrets bancaires sont utilisés en situation d’attente, entre la revente d’un logement et le rachat d’un nouveau.

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) institué par la loi PACTE a vocation à remplacer les anciens produits d’épargne retraite qui ont été créés au fil des décennies.
Le PER est avant tout une enveloppe juridique et fiscale qui rassemble plusieurs dispositifs de suppléments de retraite par capitalisation.
L’épargne française se modèle ainsi de plus en plus autour d’enveloppes, l’assurance vie, le Plan d’Épargne en Actions (PEA), le Plan d’Épargne Retraite (PER) et l’épargne réglementée avec le Livret A comme navire amiral.
Avec la loi PACTE, le Gouvernement a complètement revu la législation de la retraite supplémentaire. L’ensemble des produits connaissent une refonte de leur régime juridique. Les produits individuels comme collectifs sont concernés, les régimes à cotisations définies comme ceux à prestations définies. Ces derniers ont fait l’objet d’une ordonnance spécifique.
La réforme du PER vise à assurer :
LES PLANS ÉPARGNE RETRAITE
LE NOUVEAU RÉGIME DE RETRAITE À PRESTATIONS DÉFINIES
Paris, le 10 septembre 2019
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Pour la première fois, les pouvoirs publics ont décidé de redessiner l’ensemble de la législation applicable à l’épargne retraite avec la loi PACTE. Tous les produits, bien souvent créés au fil de l’eau, sont concernés par la réforme qui poursuit quatre objectifs :
Après la promulgation de la loi PACTE, puis la publication de l’ordonnance et des textes réglementaires, durant l’été, la commercialisation du Plan d’Épargne Retraite (PER) débutera à compter du 1er octobre prochain.
Le PER est avant tout une enveloppe juridique et fiscale qui rassemble plusieurs dispositifs de suppléments de retraite par capitalisation, le Plan d’Épargne Retraite Individuel, le Plan d’Épargne Retraite Entreprise collectif et le Plan d’Épargne Retraite Entreprise obligatoire. Il peut être également analysé à travers les modes d’alimentation par compartiment (versements volontaires, versements liés à l’épargne salariale et versements obligatoires).
L’épargne française se modèle ainsi de plus en plus autour d’enveloppes : l’assurance vie, le Plan d’Épargne en Actions (PEA), le Plan d’Épargne Retraite (PER) et l’épargne réglementée avec le Livret A comme navire amiral.
Le dispositif retenu en embrassant l’ensemble des produits existants apparaît assez complexe. La cohabitation de différentes fiscalités associées à plusieurs modes de sortie est une source de complexité.
L’étude réalisée par le Cercle de l’Épargne est un premier décryptage du nouveau Plan d’Épargne Retraite. Elle insiste sur les liens avec les anciens produits ainsi que sur la structuration des futurs PER.
Contacts presse :
Sarah Le Gouez
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slegouez@cercledelepargne.fr
49,9 % des salariés du secteur marchand non agricole, soit 8,8 millions de salariés, avaient, selon la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (DARES) du Ministère du Travail, en 2017, accès à au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, plan d’épargne entreprise). Toujours en 2017, 7,5 millions d’entre eux ont reçu un complément de rémunération sous la forme d’une prime de participation ou d’intéressement ou d’un abondement de l’employeur sur un plan d’épargne entreprise ou un plan d’épargne retraite collectif. L’épargne salariale passe de plus en plus via le Plan d’Épargne Entreprise (PEE), qui couvre 42,8 % des salarié. Il est le premier dispositif d’épargne salariale.
Retour sur la collecte de juillet de l’assurance vie avec les éléments d’explications de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne.
Le rendement ne constitue pas une fin en soi, retrouver dans le Figaro les clés qui guident les choix des Français en matière d’épargne.
Retrouvez sur Investir les commentaires de Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Épargne comme suite à la publication par la FFA des résultats de la collecte de l’assurance vie en juillet. Il explique le ralentissement constaté le mois dernier par la relance de la consommation.
L’AFP reprend l’analyse du Cercle de l’Épargne pour expliquer l’accès de faiblesse enregistré par l’assurance vie en juillet 2019.
Pourquoi les jeunes éligibles au nouveau dispositif introduit dans le PACTE devrait privilégier ce placement aux traditionnels Livret A et autres produits de taux ? Réponse du Directeur du Cercle de l’Épargne qui présente les attraits de ce nouveau né dans la famille des PEA dédié au 18-25 ans qui sont toujours rattachés au foyer fiscal de leurs parents.
Dans un article consacré à l’épargne des européens, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne donne quelques raisons expliquant le niveau élevé des allemands qui disposent notamment d’un pouvoir d’achat supérieur comparativement aux Français .
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
L’assurance vie tout en restant dans le vert en juillet connaît un petit accès de faiblesse avec une collecte nette de 1,6 milliard d’euros ce qui constitue le plus mauvais mois de l’année 2019. Ce résultat est décevant pour un mois de juillet. Lors de ces dix dernières années, la collecte moyenne de l’assurance vie en juillet est de 3,3 milliards d’euros. En juillet 2018, elle s’était par ailleurs établie à 2,5 milliards d’euros.
Les ménages ont été très actifs en juillet avec leurs contrats d’assurance vie tant sur le plan des versements que des rachats. La collecte brute s’est élevée à 13,1 milliards d’euros (près d’un milliard de plus qu’en juin dernier) et les prestations ont atteint 11,5 milliards d’euros contre 9,8 milliards en juin dernier et 9,7 milliards d’euros un an plus tôt. Ces rachats ont profité aux biens de consommation durables qui ont progressé de 1,6 % en juillet dernier avec principalement une relance des dépenses en biens d’équipement du logement qui ont progressé de 1,9 % sur le mois. Après avoir différé leurs dépenses de consommation et après avoir épargné fortement au premier trimestre, les ménages ont retrouvé le chemin des magasins.
Dans un contexte économique et financier toujours compliqué, les ménages optent pour la prudence et investissent moins que dans le passé en unités de compte. Leur poids dans la collecte a atteint au mois de juillet 23,6 % contre 28 % en moyenne l’année dernière.
Le second semestre 2019 comme en 2018 devrait être moins porteur pour la collecte de l’assurance vie du fait des dépenses de rentrée scolaire et de fin d’années. Par ailleurs, les dépenses en biens d’équipement et en biens durables devraient s’accroître. L’assurance vie dont l’encours a atteint 1 754 milliards d’euros au mois de juillet devrait conforter sa position de premier placement des ménages.
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Dans le cadre de la loi PACTE adoptée en mai dernier, le ministre de l’économie et des finances a apporté de nombreuses modifications au PEA afin de relancer ce placement long terme. Au côté du PEA et du PEA PME, voit ainsi le jour le PEA « Jeunes », nouveau dispositif dédié aux 18-25 ans fiscalement rattachés à leurs parents.
Ce produit qui bénificie du même cadre fiscal que le Plan d’Épargne en Actions classique et du PEA dédié aux PME et aux ETI sera plafonné à 20 000 euros contre respectivement 150 000 et 75 000 euros pour ses aînés.
Les modalités du nouveaux dispositif ont été précisé par un décret adopté le 22 août dernier. Ainsi pourront ouvrir droit au produit les jeunes de 18 à 21 ans (25 ans pour les étudiants) fiscalement rattaché au foyer fiscal de ses parents. Passé cet cet âge, le PEA Jeunes se transforme en PEA classique.
Dans une récente étude consacrée au regard porté par les jeunes adultes sur notre système de protection sociale, le sociologue Adrien Papuchon notait, que « tout se passe comme si les jeunes […] appréhendaient une dégradation de leur situation sociale ou doutaient de la capacité du système à assurer à l’avenir des prestations suffisantes pour faire face à la pauvreté » (Papuchon, A. (2018). Les jeunes adultes : des points de vue hétérogènes sur le système de protection sociale. Informations sociales, 196-197(1), 144-154.). L’examen des réponses des jeunes et des jeunes actifs (18-34 ans) dans le cadre de l’enquête 2019 du Cercle de l’Épargne et d’Amphitéa semble confirmer cette analyse. Que pensent par conséquent les jeunes des recommandations de Jean-Paul Delevoye pour la retraite ? Cette réforme répondra-t-elle aux attentes des « millenials » nés entre le début des années 80 et le milieu des années 90 et à leurs cadets qui arrivent progressivement sur le marché du travail ?
A lire dans l’Express, cet article consacré aux amendements apportés à la réforme des retraites par le Président de la République. Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne évoque les raisons qui ont guidé le Président à soutenir un allongement de la durée de cotisation, conformément aux attentes de la CFDT et contre les préconisations du Haut-Commissaire à la Réforme des Retraites. Il rappelle les avantages respectifs des deux dispositifs destinés à assurer la pérennité à long terme du futur régime universel.
Philippe Crevel réagit sur RFI aux annonces du Président de la République en matière de réforme des retraites. Réecouter l’interview dans lequel Philippe Crevel explique les raisons qui ont inciter le Président de la République à privilégier le rallongement de la durée de cotisation à la constitution d’un âge pivot.
Pour quelles raisons les États s’endettent-ils toujours plus ? Retrouvez dans Capital, l’analyse de Philippe Crevel, économiste et directeur du Cercle de l’Épargne.
A la veille de l’apparition du nouveau plan d’épargne retraite, Philippe Crevel rappelle dans Capital, le rôle d’ « alerte et de contrôle » des associations d’épargnants.
Dans le Particulier, Philippe Crevel commente les bons résultats du Livret en juillet.
Retour sur la collecte du Livret A en juillet avec les explications du Directeur du Cercle de l’Epargne.
La France tente de s’engager dans la plus importante réforme de son système de retraite de ses soixante-dix dernières années. L’ambition est de rassembler les 42 régimes de bases et les régimes complémentaires qui y sont associés afin de bâtir un régime universel par points. D’autres pays européens ont entrepris des réformes systémiques de grande ampleur : la Suède, l’Italie et l’Allemagne ont opté avant nous pour des régimes par points.
Jean-Paul Delevoye a ainsi présenté, le 18 juillet dernier, ses préconisations pour la réforme des retraites. Depuis 1993, les gouvernements avaient opté pour des réformes paramétriques modifiant le système sans en changer fondamentalement les règles. Un processus d’alignement avait néanmoins été engagé avec une harmonisation progressive des modalités de liquidation de la pension au sein des différents régimes, fruit de notre histoire sociale.
Le maintien de spécificités était, à tort ou à raison, de plus en plus mal perçu par l’opinion publique au point qu’elle juge le système de retraite français injuste et inéquitable (71 % des Français selon un sondage Cercle de l’Épargne/Amphitéa de 2018).
La promesse du Président de la République, Emmanuel Macron, de créer un régime universel selon le principe « un euro cotisé donne les mêmes droits pour tous », a reçu un accueil très favorable durant la dernière campagne présidentielle même si la crainte d’un report de l’âge de départ à la retraite a, depuis, érodé l’ampleur du soutien à la réforme.
La réforme pourrait s’étaler sur une quinzaine d’années. Elle aurait comme conséquence la suppression des régimes spéciaux et un changement complet du mode de calcul des pensions. Les systèmes de solidarité dont la réversion seraient profondément modifiés.
Retour sur la forte collecte enregistrée par le Livret A en juillet dans cet article qui reprend l’analyse de Philippe Crevel.
L’engouement pour le Livret A se poursuit. Dans les Échos, Philippe Crevel explique les raisons de ce succès et évoque les résultats prévisibles dans les prochains mois du placement le plus répandu en France.
Le mois de juillet 2019 a bien réussi au Livret A avec une collecte de 1,44 milliard d’euros contre 880 millions en juillet 2018. L’encours a ainsi atteint à la fin du mois de juillet 296,8 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. Lors de ces dix dernières années, trois décollectes ont été enregistrées pour le Livret A au mois de juillet, en 2009, 2014 et 2015. La collecte moyenne en juillet sur ces dix dernières années s’établit à 520 millions d’euros. Le cru de 2019 est donc nettement supérieur.
Le mois de juillet est logiquement un mois de bascule pour le Livret A. En effet, si le premier semestre est, en règle générale, porteur pour le produit d’épargne le plus répandu de France, le second l’est moins en raison de l’accumulation des dépenses : vacances, rentrées scolaires et universitaires, fêtes de fin d’année.
Au mois de juillet 2019, 3 millions de contribuables ont bénéficié du versement de 2,5 milliards comme solde de tout compte des réductions d’impôt auxquels ils avaient le droit au titre de l’exercice 2018. Cela a pu les conduire à la fin du mois à effectuer des versements sur leur Livret A.
Au-delà de ce facteur lié à la mise en place de la retenue à la source pour l’impôt sur le revenu, depuis le début de l’année, les ménages ont tendance à accroître leur effort d’épargne et à privilégier les placements liquides et garantis. Le Livret A correspond parfaitement à ce souhait.
Par ailleurs, le contexte économique reste anxiogène avec les annonces répétées d’une probable récession ainsi que les tensions internationales entre la Chine et les Etats-Unis. Acontrario, la baisse du chômage conduit les titulaires de Livret A ayant retrouvé un emploi à reconstituer leur épargne de précaution.
Un facteur structurel joue également en faveur de l’augmentation du taux d’épargne, le vieillissement de la population. En effet, l’effort d’épargne est avant tout réalisé par les plus de 45 ans, or cette partie de la population augmente du fait de l’évolution de la pyramide des âges. En Allemagne, le taux d’épargne est plus élevé qu’en France en raison du poids plus important des seniors au sein de la population totale.
L’épargne de précaution constitue le premier letmotiv’ des Français qui alimentent leurs bas de laine. Explications dans cet article qui cite le directeur du Cercle de l’Epargne.
Retour dans cet article qui cite Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, sur les milliards d’euros que les Français préfèrent conserver dans leurs comptes courant plutôt que de les investir.
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