Au micro de France Info, Philippe Crevel est interrogé sur le risque pour les Français d’être spolié pour financer l’effort de défense. Il rappelle qu’il s’agit bien d’une fausse rumeur diffusée dans les réseaux sociaux. Il revient par ailleurs les moyens dont dispose les pouvoirs publics pour accroître les dépenses de défense et notamment à travers l’assurance vie et le PER, des produits de long terme.
Dans le journal Le Point, Philippe Crevel estime que le recours à l’épargne des Français à travers le lancement d’un Grand emprunt national ne constitue pas une solution crédible. Il considère « notamment car cela coûte plus cher que de se financer sur le marché : les coûts de gestion sont élevés quand il s’agit de distribuer de petits montants auprès des particuliers », et rappelle que cette solution ne ferait qu’accroître l’endettement de la France.
L’étude 2024 AG2R LA MONDIALE / AMPHITÉA / CERCLE DE L’ÉPARGNE souligne un intérêt accru des femmes pour des produits d’épargne comme le PER ou l’assurance-vie. Si des freins à l’épargne persistent, avec des choix d’investissement qui sont le reflet d’inégalités de revenus et de répartition des charges familiales au sein du couple, on observe aussi qu’elles sont de plus en plus enclines à prendre des risques en investissant en bourse, et à préparer leur avenir financier.
Le PER, de plus en plus attractif pour les femmes
Ce produit, qui s’impose dans le paysage de l’épargne française depuis les 5 dernières années, est jugé intéressant par 56% des femmes (contre 58% des hommes). En effet, la question du pouvoir d’achat à la retraite constitue, depuis de nombreuses années, un sujet de préoccupation majeur au sein de la population, et plus particulièrement chez les femmes. Si 66% des sondés expriment cette crainte, elle est ressentie plus fortement par les femmes : en 2024, 72% d’entre elles déclaraient que leurs pensions étaient ou seraient insuffisantes pour vivre correctement, soit 13 points de plus que les hommes.
Ainsi, pour 1 femme sur 2, la souscription d’un PER aurait pour objectif de se constituer un complément de revenu régulier à la retraite, contre 41% des hommes. Cette perception de l’avenir est notamment le reflet de parcours professionnels divergents, ou encore d’un recours au temps partiel plus important qui se répercutent sur le niveau de revenus et de patrimoine des femmes.

Si la constitution d’un capital, disponible au moment de la retraite, est l’une des premières raisons de souscriptions mentionnées à 43% par les hommes contre 37% par les femmes, elle est suivie de près par la possibilité de bénéficier de la déduction fiscale lors des versements (22% pour les hommes vs 27% pour les femmes).
L’assurance-vie reste le placement préféré des femmes et des hommes
L’assurance-vie arrive en tête des placements jugés « intéressants » pour 61% des femmes et des hommes. Elle précède l’immobilier locatif (60% de femmes contre 53% d’hommes) et le Livret A (59% pour les femmes vs 60% pour les hommes).

Enfin, habituellement considéré comme risqué, le placement actions intéresse de plus en plus les femmes
On observe un changement de comportement dans le rapport des femmes au risque. En effet, si elles sont habituellement moins enclines à en prendre, elles s’intéressent de plus en plus au placement actions. En 2024, 39% d’entre elles étaient prêtes à investir en bourse contre 47% pour les hommes. En hausse de 5 points sur un an, ce chiffre est à son plus haut niveau depuis 2016.
Entre 2016 et 2024, la part des femmes affichant un regard positif sur l’investissement en bourse a crû de 14 points.

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Méthodologie :
Cette étude s’appuie notamment sur les résultats de l’enquête AG2R LA MONIDALE / AMPHITÉA / CERCLE DE L’ÉPARGNE réalisée en mars 2024 auprès d’un échantillon de 1 035 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Le terrain d’enquête a été confié à l’Ifop.
Contacts presse :
AG2R LA MONDIALE
Cécile Bourganel : cecile.bourganel@ag2rlamondiale.fr – 07 85 24 27 15
Émmanuelle Renaudie : emmanuelle.renaudie@ag2rlamondiale.fr – 01 76 60 80 69 / 07 78 26 78 39
CERCLE DE L’ÉPARGNE
Philippe Crevel : pcrevel@cercledelepargne.fr – 06 03 84 70 36
Sarah Le Gouez : slegouez@cercledelepargne.fr – 06 13 90 75 48
À propos d’AG2R LA MONDIALE :
Spécialiste de la protection sociale et patrimoniale en France, AG2R LA MONDIALE assure les particuliers, les entreprises et les branches, pour protéger la santé, sécuriser le patrimoine et les revenus, prémunir contre les accidents de la vie et préparer la retraite. Le Groupe compte plus de 15 millions d’assurés et accompagne 500.000 entreprises au quotidien. Avec près de 15.000 collaborateurs, AG2R LA MONDIALE est présent sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin. Doté d’une gouvernance paritaire et mutualiste, le Groupe cultive un modèle de protection sociale unique qui conjugue étroitement rentabilité, solidarité et performance. Dans le cadre de l’action sociale AG2R Agirc-Arrco et AG2R Prévoyance, et plus globalement de son engagement sociétal, AG2R LA MONDIALE œuvre au quotidien pour le bien-vieillir au plus près des besoins des personnes et des territoires.
Suivez l’actualité : www.ag2rlamondiale.fr / @AG2RLAMONDIALE
À propos d’Amphitéa :
AMPHITÉA, association d’assurés, souscrit auprès d’AG2R LA MONDIALE au nom et au profit de ses adhérents, des contrats répondant à leurs besoins de protection sociale et patrimoniale (épargne, retraite, santé, prévoyance, dépendance, obsèques). Avec près de 450 000 adhérents, elle s’inscrit parmi les plus grandes associations d’assurés en France. AMPHITÉA s’appuie également sur un réseau de plus de 100 correspondants régionaux, qui représente une force de dialogue et de proposition auprès de son partenaire assureur. Suivez l’actualité : www.amphitea.fr /
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À propos du Cercle de l’Épargne :
Think tank dédié à l’épargne, à la retraite et à la prévoyance, le Cercle de l’Épargne est présidé par Jean-Pierre Thomas. Il mène des études à dimension économique et sociale et des actions de formation pour comprendre les grands enjeux de la protection sociale. Suivez l’actualité : www.cercledelepargne.fr / @twittcercle
Les Français, surtout ces dernières années, sont des fourmis. Les femmes ne se démarquent pas des hommes en la matière. Selon le baromètre 2022 de l’épargne et de l’investissement de l’Autorité des Marchés Financiers (AMF), près de 8 femmes sur 10 mettent de l’argent de côté, mais les sommes épargnées sont, en moyenne, plus faibles que celles des hommes (210 euros par mois pour les premières contre 280 euros pour les seconds). Elles sont, par ailleurs, moins nombreuses à investir en Bourse. En 2022, les femmes ne représentaient que 30 % des personnes ayant fait au moins une opération d’achat ou de vente en bourse dans l’année.
Au sommaire de cette étude
Épargne et placements : une réelle convergence des comportements
Les freins à l’épargne chez les femmes
Les Françaises diffèrent-elles de leurs homologues européennes ?
Au troisième trimestre 2024, le taux d’épargne des ménages est resté stable à 17,7 % du revenu disponible brut, contre 25,5 % au deuxième trimestre 2020 et 13,8 % en moyenne sur la période 2014-2019. Les ménages aisés réinvestissent davantage qu’auparavant leurs gains, alimentant ainsi leur épargne. La montée des incertitudes économiques pousse tous les Français à renforcer leur épargne de précaution. La vague inflationniste a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage afin de lutter contre l’érosion de leur patrimoine.

Les ménages français sont, juste derrière les allemands, ceux qui épargnent le plus au sein de la zone euro. En Allemagne, la situation économique dégradée explique le maintien d’un fort taux d’épargne. À partir de la fin d’année, la crise politique se surajoute à la récession.
En France, la dissolution du mois de juin dernier s’est traduite par un regain d’épargne de la part des ménages. Depuis 2020, tous les ans, la survenue d’un choc provoque une hausse de l’effort d’épargne : la crise covid, la guerre en Ukraine, la vague inflationniste, les crises politiques, le retour de Donald Trump. Le vieillissement démographique concourt également à la hausse structurelle du taux d’épargne.

Le taux d’épargne est constitué de deux composantes : le remboursement du capital des emprunts immobiliers et l’épargne financière (flux vers les placements financiers). Avec la hausse des taux d’intérêt, les ménages ont réduit leurs investissements dans l’immobilier et dans le recours aux emprunts. De ce fait, la part des remboursements tend à diminuer. A contrario, les placements financiers sont en hausse, en lien avec l’évolution des taux d’intérêt, de la bonne tenue des marchés « actions ».
Le taux d’épargne financière allemand est le plus élevé parmi les pays étudiés dans le graphique cité plus haut, évoluant autour de 8 à 10 % du revenu disponible brut en temps normal. Dans ce pays, la culture de l’épargne est forte. Les ménages allemands ont une faible propension à l’endettement et à la consommation. En France, le taux d’épargne financière est passé de 5 % avant covid à 9 % en 2024.
Le taux d’épargne italien est structurellement plus faible que celui de la France et de l’Allemagne. Par ailleurs, il fluctue davantage. En Espagne, avant 2020, le taux d’épargne financière était historiquement faible, proche de zéro voire négatif, signe d’une économie où les ménages ont une forte propension à consommer. Comme dans l’ensemble des pays étudiés, la crise covid a provoqué, en Espagne, une forte hausse du taux d’épargne financière (au-delà de 20 %). Mais, rapidement, ce taux s’est affaissé, les ménages espagnols privilégiant la consommation. Depuis 2023, une légère remontée est constatée, cependant, le taux reste bien inférieur aux autres pays européens.

En un an, l’encours des dépôts à vue a diminué de 19 milliards d’euros, revenant ainsi à 549 milliards d’euros. En 2023, la baisse avait été de 57 milliards d’euros. Depuis le point haut atteint en août 2022 (639 milliards d’euros), l’encours des dépôts à vue a reculé de 90 milliards d’euros. Cette diminution s’explique par la hausse des taux d’intérêt et l’inflation.
Les ménages, qui, durant la période de taux faibles entre 2016 et 2022, laissaient dormir leur argent sur leurs comptes courants, ont décidé d’en placer une partie sur des produits de placement de mieux en mieux rémunérés (Livret A, LDDS, LEP et contrats à terme). Cette réallocation a été principalement réalisée en 2023.
En 2024, avec l’amorce de la baisse des taux, les ménages ont moins retiré d’argent de leurs comptes courants que l’année précédente. Les transferts qui ont eu lieu ont davantage profité à l’assurance vie. Par ailleurs, l’inflation, en érodant la valeur des liquidités, a également incité les ménages à privilégier les placements rémunérés.
Malgré tout, l’encours des dépôts à vue reste, fin 2024, supérieur de 71 milliards d’euros à son niveau d’avant l’épidémie de Covid (fin décembre 2019). La succession de chocs (épidémie, guerre en Ukraine, vague inflationniste, crise politique) conduit les ménages à conserver plus de liquidités sur leurs comptes courants qu’auparavant, soit environ 18 000 euros par ménage.

Avec une collecte de 2,99 milliards d’euros, le Livret A a signé, en décembre, son meilleur résultat de l’année et a établi un nouveau record en matière d’encours à 442,5 milliards d’euros, soit 144 milliards d’euros de plus qu’en 2019, l’année d’avant la pandémie.
La collecte annuelle du Livret A s’est élevée, en 2024, à 14,87 milliards d’euros, contre 28,68 milliards d’euros en 2023. C’est la collecte annuelle la plus faible depuis 2019 (12,64 milliards d’euros). Elle est néanmoins de 3 milliards d’euros au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (11,48 milliards d’euros).
La baisse de la collecte entre 2023 et 2024 s’apparente à une normalisation en lien avec la baisse de l’inflation. Les ménages ont progressivement préféré, au cours de l’année, des placements de long terme comme l’assurance vie. Cette normalisation demeure incomplète en raison de la crise politique qui est survenue à compter du mois de juin 2024.

Le taux du Livret A qui avait été fixé à 3 % le 1er février 2023 a été abaissé à 2,4 % le 1er février 2025. Le taux élevé en 2024, combiné à un encours record, a conduit à un montant sans précédent pour les versements d’intérêts capitalisés, 12,32 milliards d’euros contre 11,23 en 2023 et 2,13 en 2019.

Le rendement réel (taux de rémunération – taux d’inflation) du Livret A a été positif en 2024 à compter du printemps après avoir été négatif de 2017 à 2023.

Sur l’ensemble de l’année, le LDDS enregistre une collecte de 6,55 milliards d’euros en retrait par rapport à celle de 2023 (11,24 milliards d’euros). Elle est néanmoins près de deux fois supérieure à celle de 2019 (3,91 milliards d’euros). Les intérêts capitalisés atteignent 4,48 milliards d’euros, soit près de 500 millions de plus qu’en 2023. Ce montant constitue un record absolu pour le LDDS.
L’encours du LDDS, à fin décembre, s’élevait à 160,6 milliards, également un record. Fin 2019, l’encours du LDDS était de 112,4 milliards d’euros.

Avec 11,7 millions de titulaires (fin octobre 2024), le LEP a enregistré une collecte positive en 2024 de 6,88 milliards d’euros, contre 20,67 milliards d’euros en 2023, une année qui avait été marquée par le relèvement du plafond de 7 700 à 10 000 euros. La baisse du rendement, passé de 6 à 4 %, a joué dans le recul de la collecte. Malgré tout, l’encours établit un nouveau record à 82,2 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés se sont élevés à 3,43 milliards d’euros en hausse par rapport à 2023 (3,29 milliards d’euros).

Toute personne âgée de 12 à 25 ans peut ouvrir un Livret Jeune et il est possible de cumuler un livret jeune avec d’autres livrets d’épargne (par exemple le livret A). Il n’est pas possible, en revanche, de détenir plusieurs Livret Jeune.
Le plafond du Livret est fixé à 1 600 euros (hors intérêts capitalisés). Seul le titulaire du Livret Jeune peut effectuer des opérations de dépôt (chèques, espèces, virements).
Pour les titulaires de moins de 16 ans, l’autorisation du représentant légal est nécessaire pour effectuer des retraits. Entre 16 à 18 ans, les retraits par le titulaire sont libres, sauf opposition du représentant légal. Le taux d’intérêt annuel est librement fixé par les banques, mais est au moins égal à celui du Livret A.
À compter du 25e anniversaire du détenteur, le Livret Jeune est clos. En cas de non retrait, l’épargne est versée sur un compte d’attente.
Fin décembre 2024, l’encours du Livret Jeune s’élevait à 4,8 milliards d’euros. Il est en baisse constante depuis le mois de mars 2009 (7,3 milliards d’euros). Ce produit est faiblement mis en avant par les banques. Il souffre de son faible plafond et de son taux de rémunération réduit.

Le PEL est en souffrance depuis 2018, année de sa fiscalisation. La baisse de son taux de rendement conduit également de nombreux ménages à s’en détourner.
Fin décembre 2024, l’encours s’élevait à 220 milliards d’euros en baisse de 33 milliards d’euros sur un an. De fin décembre 2019 à fin décembre 2024, le recul est de 45 milliards d’euros.


Le CEL vise comme le PEL à faciliter l’acquisition de la résidence principale ou d’y réaliser des travaux.
Moins contraignant que le PEL, il est, cependant, en règle générale, moins intéressant. Au même titre que le PEL, droits à prêts y sont attachés, mais ils sont d’une moindre ampleur.
Comme pour le PEL, tout particulier peut ouvrir un CEL qu’il soit majeur ou mineur. Une personne ne peut ouvrir qu’un seul CEL. Il est possible d’avoir en parallèle un PEL sous réserve qu’ils soient souscrits dans le même établissement financier. Au moment de la souscription, le titulaire du CEL doit verser au minimum 300 euros. À la différence du PEL, le CEL est un produit d’épargne disponible, non bloqué. Le titulaire d’un CEL peut, ainsi, effectuer des retraits à tout moment, sans frais, mais le compte doit toujours disposer d’un solde d’au moins de 300 euros. À défaut, le compte est clôturé. Hormis ce cas, le CEL a une durée illimitée. Sur l’année, un minimum de versement de 75 euros est demandé. Le plafond du CEL est de 15 300 euros.
Le taux du CEL est égal aux deux tiers du taux des livrets A, arrondi au quart de point le plus proche ou, à défaut, au quart de point supérieur. À la différence du PEL, le taux évolue dans le temps. En 2024, ce taux était de 2 % et au 1er février 2025, il a été abaissé à 1,6 %.
L’encours des CEL a atteint 35 milliards d’euros fin décembre 2024, en hausse de 900 millions d’euros sur un an et de 6 milliards d’euros depuis cinq ans. Le CEL a bénéficié d’un taux de rémunération correcte depuis 2022 et de la propension des ménages à épargner.

Un livret bancaire est un compte bancaire rémunéré par des intérêts. Les sommes qui y sont déposées restent disponibles. Des retraits peuvent ainsi être effectués à tout moment. Les intérêts sont calculés en fonction de la durée pendant laquelle les sommes sont restées sur le compte, suivant un barème prévu lors de la souscription.
Les livrets bancaires se distinguent ainsi des livrets réglementés, dont les principales caractéristiques sont fixées par les pouvoirs publics. Il n’y a pas de plafond de dépôt ou de montant maximum à ne pas dépasser pour les livrets d’épargne sauf indications fixées de manière contractuelle. Les établissements financiers peuvent proposer des produits dits super-livrets, qui ne sont que des livrets pouvant donner lieu – sous certaines conditions et pour un certain temps – à des intérêts majorés. Les livrets d’épargne sont accessibles en guichets ou en ligne.
Les taux de rémunération des livrets d’épargne sont fixés librement par les établissements bancaires, qui en informent les clients lors de la souscription. Ces taux d’intérêt sont qualifiés de taux bruts, car ils ne prennent pas en compte les prélèvements obligatoires.
Les taux des livrets bancaires sont variables. En 2024, ils se situent entre 0,8 et plus de 3 % pour les super-livrets. La moyenne s’élevait selon la Banque de France, au mois décembre 2024 de 0,88 %. Ils évoluent, en règle générale, en fonction des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne.

Entre 2011 et 2021, l’encours des contrats à terme détenus par les particuliers avait connu une forte contraction passant d’environ 60 milliards d’euros à environ 20 milliards d’euros. La baisse des taux d’intérêt à court terme a, en effet, amené les ménages à privilégier d’autres placements.
En 2022, la décision de la Banque centrale européenne, de relever ses taux directeurs afin de lutter contre l’inflation, a modifié la donne. L’encours des dépôts à terme passe de 23 à 131,3 milliards d’euros de fin décembre 2021 à fin décembre 2024. Les particuliers ont cherché à placer leur épargne excédentaire, accumulée pendant la pandémie, dans des supports mieux rémunérés. La réduction des taux directeurs depuis le milieu de l’année 2024 s’est traduite par une stabilisation de l’encours.

L’assurance vie a réalisé une belle année 2024 avec une collecte nette de 29,4 milliards d’euros, en hausse de 28,2 milliards d’euros par rapport à l’année 2023, qui avait été particulièrement médiocre. Le cru 2024 est le meilleur de ces quatorze dernières années.
L’assurance vie a bénéficié de l’appétence des ménages pour l’épargne et des taux promotionnels proposés par les assureurs. La bonne tenue des marchés actions à l’international a également pu conforter le premier produit d’épargne des ménages, dont l’encours a atteint 1 989 milliards d’euros à fin décembre 2024, en hausse de 4,2 % sur un an.

En 2024, la décollecte sur les fonds en euros s’est atténuée, s’élevant à 5 milliards d’euros contre 29 milliards en 2023. L’augmentation des taux de rendement et la pratique des bonifications ont porté leurs fruits.

L’assurance vie a été portée par d’importants versements depuis le début de l’année. Les Français ont, un peu plus que les années précédentes, arbitré leur épargne en faveur de placements de long terme. En 2024, les cotisations ont progressé de 20,9 milliards d’euros par rapport à 2023, pour s’élever à 173,3 milliards d’euros (+14 %). La part des unités de compte a atteint 38 % en 2024, légèrement en retrait par rapport à 2023 (40 %). Ce recul peut s’expliquer par les mauvaises performances des actions françaises au cours du second semestre.

Les prestations ont reculé de 5 % en 2024. Les ménages ont moins arbitré en défaveur de l’assurance vie. La baisse des transactions immobilières et la perte d’attractivité des contrats à terme dans la seconde partie de l’année expliquent cette diminution des rachats. Sur l’ensemble de l’année, les prestations se sont élevées à 143,8 milliards d’euros.
L’amélioration du rendement des fonds en euros a contribué à réduire les opérations de rachats sur ces derniers.

L’année 2024 a marqué le rebond de l’assurance vie après une année 2023 où la collecte de l’épargne réglementée avait atteint des sommets, en lien avec la hausse du taux du Livret A et des craintes des ménages vis-à-vis de l’inflation.
La désinflation et l’amorce de la baisse des taux ont redonné du souffle aux placements longs comme l’assurance vie. La diminution du taux du Livret A au 1er février devrait conforter ce processus en 2025. Les rendements des contrats à terme, qui ont concurrencé les fonds en euros entre 2022 et 2024, sont également orientés à la baisse. La forte propension des ménages à épargner, en l’absence de visibilité sur le front politique et économique, devrait profiter à l’assurance vie.
Le PER est entré dans sa cinquième année. Il a poursuivi, durant l’année 2024, sa montée en puissance, bénéficiant toujours de la transformation des anciens contrats d’épargne retraite. Cette source devrait se tarir dans les prochains mois, ce qui permettra de mesurer l’attractivité du PER auprès des ménages non équipés.
La collecte nette du PER assurantiel a augmenté, en 2024, de 17 % par rapport à l’année précédente, atteignant, selon France Assureurs, 9,9 milliards d’euros. À fin décembre 2024, ces PER comptabilisent, 6,9 millions d’assurés pour un encours de 92,8 milliards d’euros, dont 45 % en unités de compte.
En prenant en compte l’ensemble des PER (assurances et bancaires), le nombre de titulaires dépasse 11 millions et l’encours 130 milliards d’euros.


L’année 2024 a confirmé la préférence des ménages français pour l’épargne avec néanmoins un début de normalisation sur le Livret A et un rebond de l’assurance vie. Les épargnants français savent adapter leur stratégie de placements en fonction de l’évolution des rendements proposés. La baisse de l’inflation et la baisse amorcée des taux d’intérêt qui en résulte pourraient infléchir les comportements en faveur de la consommation et une reprise de l’investissement dans l’immobilier. La question des retraites et de leur financement pourrait être profitable, en 2025, au PER et plus globalement à l’épargne longue. La persistance des incertitudes politiques et économiques sur fond de tensions internationales pourrait, par ailleurs, se traduire par un regain d’attentisme.
Un fonds de pension est une structure juridique qui a pour objectif de recueillir les cotisations versées par les adhérents en vue de leur constituer des compléments de revenus ou de capital pour leur retraite. Les cotisations recueillies sont allouées à l’acquisition de valeurs mobilières ou immobilières. Pour favoriser le développement de la retraite par capitalisation et donc des fonds de pension, des dispositions fiscales et sociales incitatives sont mises en œuvre par les pouvoirs publics.
La France, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, a fait le choix du « tout répartition » dans le cadre de la mise en place de la Sécurité sociale. Le Conseil de la Résistance reprenait, dans les faits, le système institué, en 1941, par le Régime de Vichy. En effet, le décret-loi du 14 mars 1941 avait institué l’Assurance Vieillesse du Travailleur Salarié qui reposait sur un minimum vieillesse et sur une pension de retraite par répartition au bénéfice des assurés du commerce et de l’industrie ainsi que pour les professions agricoles. Cette réforme a été mise en œuvre par le Ministre du Travail, René Belin qui était un ancien dirigeant de la CGT. Avant la Seconde Guerre mondiale, la grande majorité des régimes de retraite reposait sur la capitalisation. Ces régimes ne couvraient qu’une partie des salariés en France. Durant l’entre-deux-guerres, l’Assemblée nationale avait échoué, faute de consensus, à instaurer un régime couvrant l’ensemble de la population active.
Le Régime de Vichy souhaitait instituer une couverture générale en matière de retraite après l’échec du dispositif adopté en 1930 qui reposait sur un système de retraite par capitalisation. Le système de 1941 prévoyait que la pension soit calculée en fonction du nombre d’années de cotisations et du montant des salaires soumis à cotisations comme cela est le cas dans le système actuel. Pour amorcer le nouveau régime par répartition, le Régime de Vichy décida de préempter les fonds de retraite capitalisés qui avaient été créés depuis 1930. À la Libération, après avoir déclaré que toutes les lois de Vichy étaient « nulles et non avenues », le législateur reprit dans les faits le système des retraites en vigueur depuis 1941.
Le programme du Conseil National de la Résistance publié le 15 mars 1944 avait fixé comme objectif l’instauration « d’un plan complet de Sécurité Sociale visant à assurer à tous les citoyens les moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, la gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ». Il indiquait également qu’« une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours » devait être instituée. Ces engagements ont été repris dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, préambule qui est également celui de la Ve République.
La montée en puissance de la répartition a été facilitée par la forte croissance de la masse salariale et par le nombre réduit de personnes âgées durant les 30 Glorieuses. Les saignées de la Première Guerre Mondiale, la Grippe Espagnole puis les classes creuses de l’entre-deux-guerres ont pesé lourdement sur le nombre de retraités jusque dans les années 90. De ce fait, la répartition procurait un meilleur rendement que la capitalisation. En outre, la France avait besoin de capitaux pour reconstruire ses équipements. Par ailleurs, le poids du secteur public rendait moins nécessaire le financement en capitaux privés d’une économie qui est restée fortement administrée jusque dans les années 80.
À la différence d’autres pays, le deuxième pilier de retraite mis en place par les partenaires sociaux, sur une base professionnelle, a également retenu le principe de la répartition. Il s’agit essentiellement de l’AGIRC et de l’ARRCO. La méfiance vis-à-vis des marchés financiers, la mauvaise réputation de la rente et les données démographiques et économiques mentionnées ci-dessus expliquent ce choix.
La capitalisation a été, dès le départ, cantonnée à un rôle marginal au sein du système de retraite français. Certes, certains secteurs comme l’assurance, la banque ou la pétro-raffinerie ont conservé des dispositifs par capitalisation – soit au niveau de la branche professionnelle soit au niveau des entreprises – mais cela est longtemps resté anecdotique.
Le faible poids de la capitalisation en France
Petit tour des fonds de pension existants
Quels objectifs et pistes pour l’épargne retraite en France ?
Pour conclure : de l’intérêt des fonds de pension
C’est un succès remarquable puisque désormais plus de 11 millions de personnes détiennent un Plan d’Épargne Retraite (PER). La dynamique est essentiellement portée par le PER individuel qui représente plus de 4 millions de détenteurs et pèse plus de la moitié des encours (57,3 % soit 68,1 Mds €).
La croissance se mesure sur les nouveaux contrats souscrits mais également sur les transferts d’anciens contrats de retraite (Madelin, PERP…).
Au sein du Groupe AG2R LA MONDIALE, la même démarche a été menée puisque d’une part, on a transféré nos anciennes gammes de produits Madelin vers des PER individuels et, d’autre part, on a créé des nouveaux produits commercialisés par notre réseau interne et désormais aussi par des partenaires de distribution externes.
Notre chiffre d’affaires 2024 a encore progressé sur cette gamme de produits pour s’établir à plus de 600 millions d’euros et nous maintenons des objectifs de croissance pour l’année 2025. Le mois de janvier est prometteur puisque nous avons une augmentation significative du nombre de nouvelles affaires à +24 % par rapport à janvier 2024 !
L’attractivité du PER individuel s’explique bien sûr par la prise de conscience de nos concitoyens de la nécessité de se constituer un complément de retraite mais aussi par la grande flexibilité offerte par le produit au moment de la liquidation puisqu’on peut choisir une sortie en rentes ou une sortie en capital avec, dans ce dernier cas, une option de capital fractionné qui rencontre un grand succès auprès de notre clientèle.
Avec le PER, on peut aussi attirer une clientèle plus jeune qui sera sensible à la possibilité de sortir le capital en cas d’acquisition d’une résidence principale.
Les transferts sont très présents sur le marché du PER individuel. Il est donc essentiel de donner envie à nos clients de rester chez nous !
Dans le plan d’entreprise en cours, Nouvelle Donne, la satisfaction de l’ensemble des clients du Groupe est un des 8 objectifs majeurs et les actions entreprises en ce sens sont très nombreuses.
La mesure de la satisfaction est généralisée et les retours de nos clients sont analysés pour orienter nos plans d’actions. On peut noter qu’en 2024, les NPS (« Net Promoter Score ») sont en progression et que la culture client se développe partout dans le Groupe avec notamment l’organisation de temps forts dédiés à la satisfaction client et le déploiement du Lean Management.
L’amélioration de la satisfaction client est aussi à l’ordre du jour du comité parcours client existant dans notre association souscriptrice AMPHITEA. Dans ce comité, un panel de correspondants adhérents et des représentants du Groupe AG2R LA MONDIALE examinent ensemble les projets, les parcours ou les courriers à destination de nos clients pour recueillir les suggestions, pistes d’améliorations ou critiques de « vrais » clients ! C’est toujours très enrichissant.
La meilleure satisfaction de nos clients passe aussi, évidemment, par une plus forte industrialisation et digitalisation et c’est ainsi qu’un vaste programme de plateformisation est déployé depuis deux ans pour rénover notre système d’information et enrichir nos espaces clients. De belles avancées ont déjà été réalisées pour mieux suivre les opérations, accéder aux documents ou réaliser des demandes en ligne. Les systèmes de gestion des contrats vont très prochainement être changés au profit d’outils plus facilement adaptables et paramétrables.
Si on analyse notre portefeuille dans son ensemble, on observe que depuis la création des PER AMBITION RETRAITE PRO (ARP) et AMBITION RETRAITE INDIVIDUELLE (ARI) les femmes représentent 44 % des titulaires maisavec une différence significative entre nos 2 produits :
La part moyenne des femmes à la souscription n’évolue pas beaucoup depuis 4 ans, en revanche, en analysant par classe d’âge, notre portefeuille se féminise grâce aux cohortes les plus jeunes :
Pour la production 2024, nous observons 45,3 % de femmes et la répartition suivante :
Il est important de souligner qu’une inégalité forte subsiste sur leur capacité d’épargne et elle est bien visible sur nos produits :
… ce qui correspond aux écarts identifiés par l’INSEE en 2022 : le revenu salarial moyen des femmes est inférieur de 23,5 % à celui des hommes dans le secteur privé. Cet écart s’explique en partie par le moindre volume de travail annuel des femmes, qui sont à la fois moins souvent en emploi au cours de l’année, et davantage à temps partiel. Cependant, à temps de travail identique, le salaire moyen des femmes est inférieur de 14,9 % à celui des hommes.
Enfin, concernant l’appétence aux risques, les femmes de nos portefeuilles adoptent globalement un profil de gestion pilotée plus prudent (même tendance sur nos 2 produits) tandis que les hommes sont surreprésentés dans la gestion libre.
Pour Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne cité dans les Echos, « financer la défense par l’épargne ne ferait que fournir des investissements au secteur, mais n’augmenterait pas le budget de la défense ». Il préconise la sollicitation de l’épargne longue à travers la création d’un fonds de défense nationale, logés dans des enveloppes telle que l’assurance vie ou le PER.
L’Allocation Personnalisée d’Autonomie (APA) est une prestation sociale clef pour les personnes âgées en perte d’autonomie en France. Elle est essentiellement perçue en fin de vie. En moyenne, un retraité en France perçoit une pension durant 25,1 ans, mais ne bénéficie de l’APA que sur une période de 2,4 ans, soit environ 10 % de la durée totale de retraite.
L’accès à l’APA varie selon les niveaux de pension et les catégories socioprofessionnelles. Les retraités à plus faible pension commencent à percevoir l’APA, en moyenne, cinq ans plus tôt que les plus aisés. Parmi les 20 % de retraités aux pensions les plus faibles, 14 % de leur durée totale de retraite est passée avec l’APA, contre seulement 6 % pour les 20 % les plus aisés.
L’âge moyen d’accès à l’APA à domicile est de 85,2 ans pour les hommes aisés contre 77,7 ans pour ceux aux pensions les plus faibles. Les femmes aisées entrent tardivement dans le dispositif de l’APA (87,5 ans) que pour celles plus modestes (84 ans). La proportion de femmes bénéficiaires de l’APA est plus importante que les hommes, 69 % des femmes contre 44 % des hommes perçoivent durant leur retraite l’APA. La longévité plus importante des femmes explique leur surreprésentation dans l’accès à l’APA. Dans ce contexte, la durée moyenne de perception de l’APA est plus longue pour les femmes 3,3 ans soit 12 % de leur retraite contre respectivement 1,4 an et 6 % pour les hommes.
Les bénéficiaires d’une retraite pour inaptitude accèdent à l’APA cinq ans plus tôt que les autres retraités. Les cadres et professions libérales passent en moyenne moins de temps dans l’APA que les ouvriers et employés non qualifiés. Les anciens agriculteurs ont une durée moyenne de perception plus longue (3,9 ans pour les femmes, 1,8 an pour les hommes).
L’âge moyen d’entrée dans le dispositif APA en établissement est plus tardif pour les femmes que pour les hommes respectivement, 88,3 ans et 86,1 ans. Les retraités aisés passent moins de temps dans l’APA à domicile mais plus en APA établissement. Disposant de moyens supérieurs, ils optent pour un établissement spécialisé plus rapidement que les personnes modestes. Les plus aisés passent davantage de temps en GIR 1 et 2, reflétant une dépendance plus sévère en fin de vie. Cette situation s’explique par leur espérance de vie plus élevée.
Des inégalités liées au niveau de pension, au genre et à la carrière sont constatées au niveau de l’APA. Alors que les plus aisés entrent plus tardivement dans l’APA et y passent moins de temps, les plus modestes y recourent plus précocement. Ces inégalités posent la question de l’accessibilité de l’APA et des aides sociales en général, notamment pour les personnes en perte d’autonomie vivant à domicile. Un suivi des tendances dans les années à venir sera essentiel pour ajuster les politiques publiques en matière de dépendance et de retraite.
En 2021, 13,9 millions de personnes âgées de 65 ans ou plus, appelées seniors, résident en France. Elles représentent 21 % de la population totale, contre 14 % en 1990, et pourraient atteindre 27 % en 2050. En 2021, 54 % des seniors ont moins de 75 ans, 30 % ont entre 75 et 84 ans et 16 % ont 85 ans ou plus.
Au-delà de l’augmentation de la mortalité avec l’âge, la taille des générations influence également la répartition par âge des seniors. Nés entre 1946 et 1955, les seniors de moins de 75 ans appartiennent aux premières générations du baby-boom. Avec le vieillissement de ces générations, la proportion des personnes de 85 ans ou plus pourrait atteindre 24 % des seniors en 2050.
En raison d’une mortalité plus élevée que celle des femmes à tous les âges, les hommes sont minoritaires parmi les seniors, en particulier parmi les plus âgés. En 2021, ils représentent 43 % des 65 ans ou plus et seulement 32 % des 85 ans ou plus.
L’évolution de la composition de la population senior a une incidence sur les lieux de résidence. La préférence marquée pour le maintien à domicile se renforce. Les personnes âgées tendent à se concentrer dans les grandes agglomérations et sur le littoral. Le maintien à domicile dépend notamment du statut matrimonial du senior (célibataire ou en couple), de ses liens familiaux et de ses revenus.
Parmi les personnes de 65 ans ou plus, en raison des différences d’espérance de vie et des écarts d’âge au sein des couples, les hommes vivent plus souvent en couple que les femmes (71 % contre 45 %). Après 85 ans, 55 % des hommes vivent encore en couple, contre seulement 14 % des femmes.
Vivre en couple est plus fréquent en 2021 qu’il y a trente ans. À l’inverse, vivre avec des proches, principalement ses enfants, est devenu plus rare. Aux âges les plus avancés, vivre seul à son domicile ou résider en établissement est plus fréquent qu’auparavant. Après 85 ans, vivre avec des proches est plus répandu dans les DOM, en Corse et dans le Sud-Ouest. Vivre en établissement est plus fréquent dans une ceinture sud-est du Massif central et dans le Nord-Ouest.
En 2021, 57 % des seniors vivent en couple dans leur logement, 32 % résident seuls et 6 % vivent exclusivement avec un ou plusieurs proches autres qu’un conjoint. Ces proches peuvent être leurs enfants, mais aussi d’autres membres de leur famille (frère, sœur, nièce, neveu, etc.) ou encore des personnes sans lien familial (ami, colocataire, etc.).
Par ailleurs, 5 % des seniors résident en dehors d’un logement ordinaire, dont 97 % en établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) ou en maison de retraite.
Parmi les seniors, vivant en couple ou non, un sur dix partage son logement avec un ou plusieurs de ses enfants, qui peuvent eux-mêmes être en couple ou avoir des enfants.
Vivre avec un enfant est nettement plus fréquent pour les personnes qui ne vivent pas en couple. Cette situation concerne sept seniors sur dix parmi ceux vivant uniquement avec des proches, contre un sur dix parmi ceux vivant en couple.
Le mode de résidence diffère considérablement selon l’âge et la situation conjugale. Avant 82 ans, la vie en couple est majoritaire, mais elle devient de moins en moins fréquente par la suite, en raison du risque accru de décès du conjoint.
En 2021, 66 % des 65-74 ans, 56 % des 75-84 ans et 27 % des 85 ans ou plus vivent en couple. Après 95 ans, moins d’un senior sur dix vit encore avec un conjoint.
Vivre seul à domicile concerne un peu plus d’un quart des 65-74 ans, près d’un senior sur deux entre 90 et 94 ans, et légèrement moins au-delà. Pour les personnes seules, la perte d’autonomie et les problèmes de santé nécessitent souvent une prise en charge par des proches ou une structure adaptée. La vie en établissement progresse rapidement avec l’âge :
En général plus âgés que leur conjointe et ayant une mortalité plus élevée, les hommes vivent davantage en couple dans leur logement (71 %) que les femmes (45 %).
Parmi les 65-84 ans, 74 % des hommes et 53 % des femmes vivent en couple, soit un écart de 21 points. Après 85 ans, cet écart se creuse : 55 % des hommes vivent en couple contre seulement 14 % des femmes.
Par conséquent, les femmes vivent plus souvent seules : 53 % des femmes de 85 ans ou plus résident seules contre 28 % des hommes. Après 85 ans, 12 % des hommes vivent en établissement, contre 22 % des femmes.
En 2021, à âge donné, la part des femmes de 65 ans ou plus vivant en couple varie assez peu selon le groupe social, sauf pour les anciennes agricultrices, qui vivent plus souvent en couple entre 65 et 84 ans. Les anciennes cadres vivent légèrement plus souvent en couple après 85 ans, alors qu’aux âges actifs, elles étaient plus fréquemment célibataires. Cette tendance s’explique par le fait qu’elles ont souvent un conjoint également cadre, bénéficiant ainsi d’une espérance de vie plus élevée.
Chez les hommes, la vie en couple est d’autant plus fréquente que le statut social est élevé :
Les hommes n’ayant jamais travaillé, souvent confrontés à des problèmes de santé ou de handicap, vivent nettement moins souvent en couple (50 % entre 65 et 84 ans) et plus fréquemment en établissement ou avec des proches.
Dans les DOM, en Corse et en Seine-Saint-Denis, la cohabitation avec des proches après 85 ans est bien plus répandue (29 % dans les DOM, 22 % en Corse, 13 % en Seine-Saint-Denis), tandis que la vie en établissement y est moins fréquente. À l’inverse, l’hébergement en établissement est plus courant dans l’Ouest (Pays de la Loire, Deux-Sèvres, Côtes-d’Armor), le sud-est du Massif central et certaines zones de Bourgogne. Paris se distingue par une forte proportion de seniors vivant seuls (55 %) et un recours moindre aux établissements (11 %). Cette singularité s’explique par un nombre important de célibataires à tous les âges et un accès aux soins facilité.
L’évolution des modes de résidence des seniors en France reflète les transformations démographiques et sociétales en cours. Le vieillissement de la population, amplifié par l’arrivée progressive des générations du baby-boom dans les tranches d’âge les plus avancées, modifie la structure et les besoins de cette catégorie de la population.
Si la vie en couple reste majoritaire jusqu’à environ 80 ans, son recul progressif avec l’avancée en âge met en évidence la fragilité des trajectoires résidentielles des seniors isolés. Le maintien à domicile, qui s’impose comme un modèle privilégié, repose sur un équilibre complexe entre ressources financières, état de santé et réseaux de solidarité. Les inégalités de genre restent marquées, les femmes vivant plus souvent seules et entrant plus fréquemment en établissement.
Au-delà des différences individuelles, des disparités territoriales notables apparaissent : dans certaines régions, la cohabitation intergénérationnelle demeure ancrée dans les pratiques, tandis que d’autres privilégient le recours aux établissements spécialisés. Ces tendances traduisent des dynamiques culturelles, sociales et économiques qui doivent être intégrées dans les politiques publiques en matière d’habitat, de santé et de prise en charge de la dépendance.
Face à ces évolutions, les enjeux sont multiples : adaptation du parc immobilier aux besoins d’une population vieillissante, renforcement des dispositifs de maintien à domicile, développement d’offres d’hébergement intermédiaires et anticipation du financement de la dépendance. La soutenabilité du modèle actuel repose sur une articulation efficace entre solidarités familiales, intervention publique et solutions privées.
La France procrastine depuis une trentaine d’années en matière de retraite. Élu jeune député des Vosges en 1993, je me suis investi dans le dossier de l’épargne retraite, qui était l’une des voies préconisées par le Livre blanc de Michel Rocard, publié deux ans auparavant. J’ai rapidement déposé, avec l’appui de mon groupe parlementaire et du président de l’Assemblée nationale de l’époque, Philippe Séguin, une proposition de loi visant à créer des fonds de pension. Que ce soit à Matignon ou à Bercy, il m’a été demandé d’être prudent, de temporiser, de ne pas précipiter les choses par crainte de susciter l’hostilité des partenaires sociaux. Cette proposition de loi ne devait pas interférer avec les mesures en préparation destinées à modifier le régime par répartition, déjà déficitaire.
Grâce au soutien du président de la Commission des finances de l’Assemblée, Jacques Barrot, du rapporteur général du Sénat, Philippe Marini, ainsi que du président du Sénat, Christian Poncelet, après plusieurs années de négociations, la proposition de loi a été adoptée et publiée au Journal officiel. Elle prévoyait la création d’un système à deux étages : un collectif, avec une gestion paritaire, et un autre individuel. Faute de décrets d’application, ce texte est resté lettre morte, avant d’être abrogé en 2001 par Lionel Jospin. En 2003, le gouvernement de François Fillon a créé le Plan d’Épargne Retraite Populaire et le Plan d’Épargne Retraite Collectif, mais ces deux produits ne couvraient qu’une partie des actifs. En 2019, la loi PACTE, avec la création du Plan d’Épargne Retraite, a simplifié et rationalisé le paysage de l’épargne retraite.
En 2025, un actif sur quatre a accès, à titre collectif ou individuel, à un supplément d’épargne retraite. La capitalisation représente 2,3 % des prestations de retraite et moins de 6 % des cotisations. L’encours est inférieur à 300 milliards d’euros, soit moins que le Livret A (443 milliards d’euros) et bien moins que l’assurance vie (1 900 milliards d’euros). Chez nos partenaires, les suppléments par capitalisation fournissent, en moyenne, 15 % des revenus des retraités.
La capitalisation n’est pas la solution qui résoudra d’un coup de baguette magique les problèmes structurels du régime par répartition, liés au vieillissement démographique et à la faiblesse de la croissance. En revanche, elle permet, grâce aux résultats des entreprises à l’échelle mondiale, de générer des suppléments de revenus. Aujourd’hui, les entreprises françaises, avec leurs bénéfices, financent les retraités américains, britanniques ou néerlandais, alors que les nôtres ne peuvent pas bénéficier des dividendes des entreprises mondiales. Un étrange paradoxe !
Nous ne rattraperons pas le temps perdu, mais il serait absurde de considérer, une fois de plus, que ce n’est pas le moment d’agir ! Les objectifs sont simples : ne pas déshabiller Pierre pour habiller Jacques, c’est-à-dire qu’il ne s’agit en aucun cas de substituer la capitalisation à la répartition ; permettre à tous les actifs d’avoir accès à un produit d’épargne retraite, quel que soit leur statut ou leur entreprise ; mettre en place une gestion paritaire, comme à l’AGIRC-ARRCO, le régime complémentaire des salariés, dont la qualité de la gestion est reconnue.
Chaque actif devrait avoir un compte d’épargne retraite dès son premier emploi, comme il dispose d’un compte personnel de formation. Ce compte retracerait tous les versements effectués au titre de l’épargne retraite. L’épargne salariale et les primes de partage de la valeur ajoutée devraient être, par défaut, affectées à l’épargne retraite. Des accords de branche devraient être négociés afin de créer des fonds de pension paritaires couvrant toutes les entreprises, petites ou grandes. Le régime additionnel de la fonction publique, qui perçoit des cotisations de la part des fonctionnaires et des collectivités publiques assises sur une partie des primes et qui fonctionne comme un fonds de pension, devrait être étendu. L’État pourrait loger dans un fonds de pension l’ensemble de ses participations – environ 200 milliards d’euros d’actifs – pour accélérer sa montée en puissance. Les fruits de sa gestion seraient reversés aux retraités.
Le développement de la capitalisation pourrait favoriser l’émergence, enfin, d’une retraite à la carte. Permettre à ceux qui le souhaitent de partir plus tôt à la retraite pour des raisons personnelles, physiques ou mentales n’est pas déraisonnable. Il convient de mieux prendre en compte les parcours de vie. La capitalisation doit être instillée pour fluidifier les rouages complexes du système de retraite. Il n’est pas interdit d’être ambitieux en ce début d’année 2025 !
Jean-Pierre Thomas
Président du Cercle de l’Épargne
Dans son allocution, Emmanuel Macron a réitéré l’importance de l’épargne. Il va falloir trouver des moyens pour financer la défense, et l’option la plus souvent évoquée est de faire appel à l’épargne des Français. On en parle avec Philippe Crevel, directeur général du Cercle de l’Épargne sur RMC.
Assurance vie | Résultats janvier 2025
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
L’assurance vie démarre sur les charbons ardents avec une forte collecte nette et le passage de la barre symbolique des 2 000 milliards d’euros d’encours.
Si, en janvier, la collecte du Livret A a été à la peine avec 350 millions d’euros, celle de l’assurance vie (+4,5 milliards d’euros) témoigne du retour en force du premier placement des ménages. Il faut remonter en 2010 pour retrouver une collecte nette plus forte au mois de janvier. Ce résultat a été porté par les unités de compte dont la collecte nette a été de 5,2 milliards d’euros quand, en revanche, les fonds euros sont en décollecte de 600 millions d’euros.
Le mois de janvier est un bon mois pour l’assurance vie. En janvier 2024, la collecte avait atteint 2,258 milliards d’euros. Depuis 2008, une seule décollecte a été enregistrée au cours du premier mois de l’année, en 2012 avec -1,332 milliard d’euros, 2012, l’année horribilis de l’assurance vie avec les menaces pesant sur l’euro en lien avec la crise des dettes souveraines. La moyenne de la collecte en janvier, ces dix dernières années s’élève à 2 milliards d’euros.
Les ménages sont toujours en mode épargne comme en témoigne le montant des cotisations qui a atteint, en janvier, 17,3 milliards d’euros, en hausse de +10 % par rapport à janvier 2024. Ce montant constitue un record pour l’assurance vie. Les Français ont privilégié l’assurance vie en janvier. Les annonces des rendements des fonds euros pour 2024, autour de 2,7 %, ont d’autant plus joué en faveur de l’assurance vie qu’au cours du mois de janvier, la baisse du taux du Livret A a été confirmée. La hausse des cotisations a été, en effet, en forte hausse pour les fonds euros (+12 %), celle des unités de compte étant de 6 %.
En janvier, les ménages ont peu puisé sur leur assurance vie pour financer leurs projets. Les prestations se sont élevées à 12,8 milliards d’euros, en baisse de 6 % par rapport à janvier 2024. Elles diminuent de 6 % pour les supports en euros, preuve de l’attractivité retrouvée de ce type de support.
Pour la première fois de son histoire, l’assurance vie dépasse 2 000 milliards d’euros d’encours. Cette augmentation est liée aux bonnes collectes des derniers mois et à la valorisation des actifs, fonds euros et unités de compte.
L’assurance vie bénéficie d’un contexte favorable à l’épargne. Les ménages sont toujours portés à mettre de l’argent de côté en raison des nombreuses incertitudes, économiques, géopolitiques et politiques. La baisse des rendements des livrets réglementés et des dépôts à terme du fait de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne et de l’inflation rendent les fonds euros de l’assurance vie plus compétitifs.


Au micro de France Info, Philippe Crevel réagit aux déclarations du Ministre des Armées sur la possible mobilisation de l’épargne des Français pour soutenir l’effort de défense.
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
En 2024, les Français ont privilégié l’épargne à la consommation. Sur l’ensemble de l’année, ils ont, selon l’INSEE, mis de côté 18,2 % de leur revenu disponible brut, soit 1,3 point de plus par rapport à 2023. Le taux d’épargne est supérieur de 3,6 points à son niveau d’avant la crise sanitaire (2019). En 2024, les Français ont bénéficié, avec le recul de l’inflation, de gains de pouvoir d’achat, +2,5 % (+1,9 % par unité de consommation).
Les ménages n’ont que marginalement utilisé leurs gains de pouvoir d’achat pour la consommation qui n’a enregistré, sur l’ensemble de l’année, qu’une hausse de 0,9 %. Ils ont opté pour la prudence et l’attentisme. La baisse de l’inflation n’a été appréhendée que tardivement en 2024. Les ménages ont continué à maintenir une importante épargne de précaution pour faire face à une éventuelle remontée des prix.
La crise politique, à compter du mois de juin, a provoqué, au troisième trimestre, une hausse du taux d’épargne. Les incertitudes tant nationales qu’internationales alimentent de manière traditionnelle l’épargne. Au dernier trimestre, un léger fléchissement a été constaté. La consommation des ménages en volume a augmenté plus vite que leur pouvoir d’achat avec, par voie de conséquence, un léger fléchissement du taux d’épargne qui est passé de 18,5 à 18,4 % du revenu disponible brut.
La préférence pour l’épargne s’est traduite par des recettes de TVA plus faibles que prévu ce qui a alimenté le déficit public. Les pouvoirs publics espèrent une reprise de la consommation en 2025, avec la persistance d’une inflation contenue. L’amélioration de la confiance et la levée de certaines hypothèques nationales et internationales seront nécessaires pour la réalisation de ce scénario.

Boursorama revient sur l’étude AG2R LA MONDIALE AMPHITEA CERCLE DE L’EPARGNE consacrée aux jeunes et leur comportements en matière de placements.
Sur TF1, Philippe Crevel est invité à commenter les propos du Président de la République sur l’éventuelle création d’un nouveau produit destiné à financer les dépenses de défense. Le Directeur du Cercle de l’Epargne, explique ainsi que « l‘idée est de permettre à l’État de moins dépenser, en faisant financer la politique de défense par les épargnants, qui se substituent aux contribuables. On pourrait penser à un livret défense, sous la forme d’un Livret A ».
L’argus de l’assurance revient sur l’étude consacrée aux placements des jeunes réalisée par AG2R LA MONDIALE, AMPHITEA et le Cercle de l’Epargne. L’épargne retraite et la finance durable figurent ainsi parmi les priorités des moins de 35 ans.
| Résultats du Livret A – LDDS – LEP janvier 2025 Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne |
L’annonce de la baisse de la rémunération du Livret A, du Livret de Développement Durable et Solidaire et du Livret d’Épargne Populaire a eu un effet direct sur leur collecte.
Livret A : la plus mauvaise collecte de ces neuf dernières années
La collecte du Livret A s’est élevé à 350 millions d’euros en janvier, loin de son montant du mois de décembre 2024 (2,99 milliards d’euros) ou de celle du mois de janvier 2024 (2,27 milliards d’euros). Elle est sans comparaison avec celle de 2023 (9,27 milliards d’euros). Il faut remonter à 2016 pour retrouver, en janvier, un plus mauvais résultat (-850 millions d’euros).
Le premier mois de l’année est logiquement porteur pour les produits d’épargne réglementée. Les titulaires de Livret A, de LDDS et de LEP y versent une partie de leurs étrennes, de leurs primes et de leur treizième mois. Sur ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte pour le Livret A, en janvier, était de 3,4 milliards d’euros. Depuis 2009, seules deux décollectes ont été enregistrées en janvier (2015 et 2016).
L’annonce, le 15 janvier dernier, par le Ministre de l’Économie, de la baisse du taux du Livret A de 3 à 2,4 %, baisse devenue effective le 1er février, a freiné les ardeurs des épargnants. Le Livret a subi un réel coup de froid traduisant la sensibilité des ménages à l’évolution du taux de rémunération. En règle générale, une baisse de la rémunération se fait ressentir sur la collecte pendant trois mois.
Malgré la faible collecte du mois de janvier, le Livret A bat un record d’encours à 442,9 milliards d’euros.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : baisse moins sévère de la collecte
La collecte du mois de janvier 2025 s’est élevée, pour le LDDS, à 460 millions d’euros soit un montant proche de la moyenne de ces dix dernières années (457 millions d’euros). Cette collecte est néanmoins en retrait par rapport à celle du mois de janvier 2024 (980 millions d’euros) et par rapport à celle du mois de décembre 2024 (940 millions d’euros). La meilleure résilience du LDDS par rapport au Livret A est liée à son association plus fréquente avec le compte courant. Le LDDS est en effet souvent détenu dans le même établissement financier que le compte courant principal de l’épargnant ce qui permet des aller-retour plus faciles qu’avec le Livret A dont la banalisation de la distribution n’est effective que depuis 2009.
Comme pour le Livret A, le LDDS n’a connu en 16 ans que deux décollectes en janvier, en 2015 (-200 millions d’euros) et en 2016 (-320 millions d’euros).
L’encours du LDDS, à fin janvier 2025 bat également un nouveau record à 161 milliards d’euros.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) touché par la baisse de sa rémunération
Le Livret d’Épargne Populaire comme le Livret A a été touché par l’annonce de la baisse de sa rémunération en janvier. Celle-ci est passée le 1er février dernier de 4 à 3,5 %. La collecte qui s’était élevée à 630 millions d’euros au mois de décembre 2024 n’a atteint que 110 millions d’euros en janvier 2025. Un an auparavant, elle avait été de 1,92 milliard d’euros. Le LEP bat malgré tout un nouveau d’encours en janvier (82,3 milliards d’euros).
Un début d’année moins porteur que les années précédentes
Du 1er février 2023 au 1er février 2025, les épargnants ont bénéficié du gel du taux du Livret A à 3 %, sachant que ce taux était de 0,5 % en 2020. Le taux de 3 % et le contexte anxiogène – guerre en Ukraine – inflation – crise politique – ont conduit à une forte augmentation de la collecte. La baisse du taux du Livret A marque une rupture et pourrait augurer l’entrée dans un nouveau cycle, plus favorable à l’épargne longue et à la consommation, sous réserve que les incertitudes ne se multiplient pas sur les fronts économique, politique et international.
ANNEXES

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations
Dans le Figaro, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne explique que les pouvoirs publics cherchent depuis plusieurs années des ressources pour accroître les dépenses militaires. Il rappelle ainsi qu’«il y avait déjà eu plusieurs propositions ces derniers temps dans la même tonalité que celle d’Emmanuel Macron, comme celle de flécher l’épargne du Livret A vers la défense, mais rien n’a été concrétisé».
Philippe Crevel était invité sur Europe 1 à commenter le rapport présenté par la Cour des Comptes sur les besoins financiers du système de retraite.
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Un fonds de pension est une structure juridique qui a pour objectif de recueillir les cotisations versées par les adhérents en vue de leur constituer des compléments de revenus ou de capital pour leur retraite. Les cotisations recueillies sont allouées à l’acquisition de valeurs mobilières ou immobilières. Pour favoriser le développement de la retraite par capitalisation et donc des fonds de pension, des dispositions fiscales et sociales incitatives sont mises en œuvre par les pouvoirs publics.
La France, à la fin de la Seconde Guerre Mondiale, a fait le choix du « tout répartition » dans le cadre de la mise en place de la Sécurité sociale. Le Conseil de la Résistance reprenait, dans les faits, le système institué, en 1941, par le Régime de Vichy. En effet, le décret-loi du 14 mars 1941 avait institué l’Assurance Vieillesse du Travailleur Salarié qui reposait sur un minimum vieillesse et sur une pension de retraite par répartition au bénéfice des assurés du commerce et de l’industrie ainsi que pour les professions agricoles. Cette réforme a été mise en œuvre par le Ministre du Travail, René Belin qui était un ancien dirigeant de la CGT. Avant la Seconde Guerre mondiale, la grande majorité des régimes de retraite reposaient sur la capitalisation. Ces régimes ne couvraient qu’une partie des salariés en France. Durant l’entre-deux-guerres, l’Assemblée nationale avait échoué, faute de consensus, à instaurer un régime couvrant l’ensemble de la population active.
Le Régime de Vichy souhaitait instituer une couverture générale en matière de retraite après l’échec du dispositif adopté en 1930 qui reposait sur un système de retraite par capitalisation. Le système de 1941 prévoyait que la pension soit calculée en fonction du nombre d’années de cotisations et du montant des salaires soumis à cotisations comme cela est le cas dans le système actuel. Pour amorcer le nouveau régime par répartition, le Régime de Vichy décida de préempter les fonds de retraite capitalisés qui avaient été créés depuis 1930. À la Libération, après avoir déclaré que toutes les lois de Vichy étaient nulles et non avenues, le législateur reprit dans les faits le système des retraites en vigueur depuis 1941.
Le programme du Conseil National de la Résistance publié le 15 mars 1944 avait fixé comme objectif l’instauration « d’un plan complet de Sécurité Sociale visant à assurer à tous les citoyens les moyens d’existence, dans tous les cas où ils sont incapables de se les procurer par le travail, la gestion appartenant aux représentants des intéressés et de l’État ». Il indiquait également qu’« une retraite permettant aux vieux travailleurs de finir dignement leurs jours » devait être instituée. Ces engagements ont été repris dans le préambule de la Constitution du 27 octobre 1946, préambule qui est également celui de la Ve République.
La montée en puissance de la répartition a été facilitée par la forte croissance de la masse salariale et par le nombre réduit de personnes âgées durant les 30 Glorieuses. Les saignées de la Première Guerre Mondiale, la Grippe Espagnole puis les classes creuses de l’entre-deux-guerres ont pesé lourdement sur le nombre de retraités jusque dans les années 90. De ce fait, la répartition procurait un meilleur rendement que la capitalisation. En outre, la France avait besoin de capitaux pour reconstruire ses équipements. Par ailleurs, le poids du secteur public rendait moins nécessaire le financement en capitaux privés d’une économie qui est restée fortement administrée jusque dans les années 80.
À la différence d’autres pays, le deuxième pilier de retraite mis en place par les partenaires sociaux, sur une base professionnelle, a également retenu le principe de la répartition. Il s’agit essentiellement de l’AGIRC et de l’ARRCO. La méfiance vis-à-vis des marchés financiers, la mauvaise réputation de la rente et les données démographiques et économiques mentionnées ci-dessus expliquent ce choix.
La capitalisation a été, dès le départ, cantonnée à un rôle marginal au sein du système de retraite français. Certes, certains secteurs comme l’assurance, la banque ou la pétro-raffinerie ont conservé des dispositifs par capitalisation – soit au niveau de la branche professionnelle soit au niveau des entreprises – mais cela est longtemps resté anecdotique.
Le choix de la répartition en 1944 n’a pas empêché la mise en place de produits d’épargne retraite soit individuels ou collectifs. Cette mise en place a été réalisée au fil de l’eau sans plan d’ensemble. Il en a résulté une kyrielle de produits ayant chacun leurs spécificités. Certaines branches professionnelles ont ainsi transformé leur ancien régime de retraite devenu inutile en supplément par capitalisation. Ce fut le cas dans la pétro-chimie qui a institué un régime à prestations définies pour tous ses salariés. D’autres entreprises ont préféré conserver le régime de retraite qui avait été institué avant la guerre. Ces derniers sont devenus des régimes spéciaux essentiellement géré en répartition, à l’exception de celui de la Banque de France.
L’épargne retraite reste, en France, malgré l’adoption de la loi PACTE et la création du Plan d’Epargne Retraite, embryonnaire. Les cotisations versées sur les différents produits d’épargne retraite représentaient, en 2022 selon la DREES, 5,1 % de l’ensemble des cotisations retraite. Les prestations d’épargne retraite versées aux retraités représentaient de leur côté 2,3 % de l’ensemble des prestations servies. Au sein de l’OCDE, la moyenne est de 15 %. Toujours selon la DREES, l’encours de l’épargne retraite s’élevait, en 2022, à 260 milliards d’euros, loin derrière l’assurance vie (1 900 milliards d’euros)) ou même le Livret A (440 milliards d’euros).


La France est en retrait en matière d’épargne retraite vis-à-vis de ses partenaires. La spécificité française provient du choix opéré à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. À l’époque, l’objectif des pouvoirs publics était le versement immédiat de prestations aux retraités. Le système de retraite par répartition était le seul à même à répondre à cet objectif. En outre, la forte croissance démographique et économique rendait le financement des régimes par répartition aisé d’autant plus que le nombre de retraités était faible. L’équation s’est retournée à partir des années 1990 avec le vieillissement démographique et le ralentissement des gains de productivité.
Encours des fonds de pension et de l’épargne retraite au sein de l’OCDE

Le financement de la retraite est assuré en quasi-totalité ou presque par les régimes publics obligatoires en France. En France, les fonds de pension ont été connotés négativement pour des raisons en grande partie idéologiques. L’opposition à la capitalisation n’a pas existé au sein des autres États de l’OCDE que ce soit la Suède, les Pays-Bas, le Royaume-Uni ou les États-Unis.
Part des dépenses (publiques et privées) de retraite dans le PIB

L’épargne retraite n’est pas, contrairement à certains clichés, un sujet de conflits. Il n’y a pas d’opposition réelle à la mise en place de suppléments de retraite par capitalisation, sachant que les régimes par répartition assurent une grande part des revenus des retraités. 56 % des Français, selon l’enquête AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – Cercle de l’Épargne réalisée en 2023, sont favorables à la mise en place d’un système de retraite mixte ou en capitalisation pure (41 % pour un système mixte, 15 % pour un système 100 % par capitalisation). Quels que soient les sensibilités politiques ou l’âge des sondés, l’épargne retraite fait l’objet d’un large consensus. Les plus jeunes y sont les plus favorables, tout comme les cadres. Près des trois quarts des 18/24 ans se prononcent en faveur d’un tel système. Leur forte adhésion à la capitalisation n’est pas sans lien avec leurs doutes sur la pérennité de la répartition même si, dans les faits, cette dernière ne peut pas techniquement faire faillite. 70 % des cadres supérieurs et 59 % des cadres moyens indiquent leurs préférences pour un système mixte.
De manière assez originale, les fonctionnaires furent les premiers (hors anciens régimes d’entreprise) à se doter de compléments de retraite par capitalisation (COREM pour l’éducation nationale, CRH pour les hospitaliers, Préfon pour l’ensemble de la fonction publique). Les indépendants et les professions libérales ainsi que les exploitants agricoles ont eu accès, en 1994, à un produit d’épargne retraite dédié avec les contrats Madelin. La loi Fillon a créé le Plan d’Épargne Retraite Populaire (PERP), un produit d’épargne retraite individuel dédié à l’ensemble de la population. Sur le plan collectif, à côté des supplément de retraite à prestations définies (article 39) cohabitaient les régimes obligatoires à cotisations définies (article 83) et les Plans d’Épargne Retraite Collectifs (PERCO) créés par la loi Fillon en 2003 et qui s’inscrivent dans la logique de l’épargne salariale.
Le Plan d’Épargne Retraite créé en 2019 par la loi PACTE réunit sous une même réglementation les régimes individuels et collectifs hors régimes à prestations définies.
Moins du quart de la population active est couverte par un produit d’épargne retraite en France. L’épargne retraite concerne essentiellement les cadres, les indépendants et les professions libérales ainsi que les salariés des grandes entreprises.


Le montant des cotisations demeure faible, ne permettant pas en moyenne d’offrir des compléments de revenus substantiels. Les cotisations s’élèvent à un peu plus de 18 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données DREES
Les prestations versées par les différents régimes de retraite ont atteint 8 milliards d’euros en 2022.

Le montant des rentes annuelles pour les bénéficiaires demeure trop faible pour prétendre à jouer le rôle de véritable supplément. Cette situation est en lien avec la modicité des cotisations.

La situation est identique pour les sorties en capital.

Dans la fonction publique, les fonctionnaires disposent déjà d’un produit qui est de facto par capitalisation, la retraite additionnelle de la fonction publique. Ils cotisent sur leurs primes (cotisations fonctionnaires et cotisations employeurs)
L’Établissement du Régime Additionnel de la Fonction Publique gère le Régime de Retraite additionnelle de la Fonction publique qui a été institué par la loi n°2003-775 du 21 août 2003 portant réforme des retraites dite loi Fillon. Chaque bénéficiaire dispose ainsi d’un compte individuel retraite RAFP accessible et consultable via son espace personnel dans lequel sont cumulés ses points RAFP. 4,5 millions de fonctionnaires des trois fonctions publiques disposent d’un compte.
L’employeur déclare chaque année les cotisations de ses agents (le taux de cotisation étant réparti à parts égales entre l’agent, 5 %, et l’employeur, 5 %) calculées sur leurs rémunérations accessoires dans la limite de 20 % du traitement indiciaire brut.
Les primes qui peuvent représenter, pour certains corps de fonctionnaires, plus de 20 % des traitements perçus n’étaient pas intégrées pour le calcul de la pension. Afin d’améliorer les futures pensions des fonctionnaires, il a été institué le Régime Additionnel de la Fonction Publique (RAFP). Comme pour les complémentaires du privé, les cotisations servent à acquérir des points dont la valeur à la liquidation permettra de calculer le montant de la pension. Si la liquidation intervient après 60 ans, une majoration est appliquée.
L’actif net du RAFP s’élevait, fin 2023, à 43,3 milliards d’euros. En 2023, il a perçu, 2,15 milliards d’euros de cotisations et versé 423 millions d’euros. 43 000 employeurs publics y sont affiliés. Le taux de rendement des placements était, depuis la création du régime en 2005, de 4,2 %. Il était de 8,8 % en 2023.
La Préfon est une association qui a comme mission de proposer un supplément d’épargne retraite individuel aux fonctionnaires et aux contractuels des fonctions publiques. Le conseil d’administration est majoritairement composé de membres issus des différents syndicats représentatifs au sein des fonctions publiques. Ce supplément est disponible depuis le 1er janvier 1968. Il est géré par la CNP. Le produit d’épargne retraite de la Préfon est, depuis 2020, dans les faits un Plan d’Épargne Retraite.
La Préfon compte 220 000 cotisants et 150 000 allocataires. Elle gère 14 milliards d’euros.
Le Fonds de Réserve des Retraites (FRR) fut créé par la loi de financement de la Sécurité Sociale de 1999. Ce fonds était destiné à lisser, entre 2020 et 2040, les effets du papy-boom en limitant la hausse des cotisations sociales. La loi rappelait que les sommes devaient rester indisponibles jusqu’en 2020 et ne devaient servir qu’au régime général et aux régimes alignés. D’autres pays comme les Pays-Bas, l’Espagne, le Portugal et la Belgique ont également, au même moment, créé des fonds de réserve.
Le FRR fonctionne comme un fonds de pension ou comme un fonds souverain. Afin de pouvoir jouer pleinement son rôle, il était prévu initialement de le doter de plus de 150 milliards d’euros provenant des recettes de privatisation et de plusieurs taxes.
Le Fonds a connu une montée en charge rapide jusqu’en 2003 avant de connaître une inflexion à partir de 2004-2005 avec la disparition des ressources non pérennes en lien avec la fin des produits des privatisations, des excédents de la CNAV et du FSV et de la vente des licences de téléphonie mobile.
La réforme des retraites de 2010 a modifié son rôle. Le FRR est désormais en charge de financer la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) qui reçoit la dette de la Sécurité Sociale.
Les actifs du Fonds de Réserve des Retraites atteignent 22 milliards d’euros. Le rendement moyen de 2004 à 2023 est de 3,59 % annuel. En 2023, le rendement a été de 9,68 %.
Le FRR est devenu un fonds souverain qui est utilisé non pas pour améliorer les retraites des assurés mais pour éponger les dettes passées. C’est pour cette raison que le recours à un fonds géré par l’État pour instaurer des suppléments de retraite serait une erreur. La menace d’un dévoiement des ressources affectées serait importante.
Créé par la loi PACTE de 2019, le Plan d’Epargne Retraite (PER) est depuis le 1er octobre 2020 le seul produit d’épargne à cotisations définies pouvant être commercialisés. Le PER peut être :
À la fin du 3e trimestre, selon les données du Ministère de l’Économie publiées le 18 février 2025, la France comptait 11,2 millions de titulaires du PER, pour un total de 118,9 milliards d’euros d’encours, contre 113,8 milliards d’euros enregistrés au 30 juin 2024. Cet encours se décompose de la manière suivante :
Près d’un PER sur deux correspond à l’ouverture d’un nouveau contrat et n’est pas issu d’un transfert de produits d’épargne retraite antérieur à la loi PACTE.
Ces produits apportent une contribution au financement des entreprises, avec plus de 80 % des actifs investis en France et dans l’Union européenne et plus de la moitié des actifs investis en titres de capital ou assimilé, dont plus de 3,5 milliards d’euros en actifs non cotés.
Le PER a réalisé une percée qui reste à confirmer. Durant ces premières années, il a bénéficié des transferts des anciens produits d’épargne retraite (PERP, Contrat Madelin Préfon, UMR, PERCO, etc.). La déduction fiscale à l’entrée le rend attractif pour les ménages imposées dans les tranches élevées de l’impôt sur le revenu. Le PER peine, cependant, à élargir sa sphère de diffusion.
L’épargne retraite ne doit pas venir en substitution mais en supplément de la retraite par répartition. Il ne faut pas déshabiller Pierre pour habiller Jacques. Hors de question de prendre les réserves des régimes complémentaires, bien au contraire ! Ces deniers pourraient être incités à développer des fonds de pension en supplément des régimes par répartition qu’ils proposent.
L’ensemble des actifs publics et privés doivent être couverts par un produit d’épargne retraite. À cette fin, chaque actif devrait être doté d’un compte épargne retraite retraçant les droits capitalisés que ce soit à titre individuel ou collectif. Il serait le pendant du compte retraite pour la répartition. Les fonctionnaires disposent déjà d’un compte de retraite par capitalisation avec le RAFP.
Ce compte devra suivre l’actif durant toute sa vie professionnelle. Il retracera les opérations effectuées au titre de la capitalisation.
L’assurance retraite retrace déjà tous les plans d’épargne retraite souscrits par les assurés. Il suffirait qu’un compte soit ouvert dès la première affiliation professionnelle.
Tous les salariés doivent bénéficier de l’épargne retraite. À cette fin, une partie des primes, l’épargne salariale seraient par défaut versées sur les plans d’épargne retraite en franchise d’impôts et de charges sociales. Les salariés pourraient également effectuer des versements individuels donnant lieu à crédits d’impôt.
Au niveau des entreprises ou au niveau des branches, des accords pourraient être négociés pour préciser les modalités des versements et permettre un large accès à l’épargne retraite.
Aujourd’hui, les fonctionnaires ne cotisant qu’à hauteur de 20 % de leurs primes. Ils devraient a minima le faire sur l’ensemble de leurs primes sachant que celles-ci jouent un rôle croissant dans leur rémunération. Une partie des primes pourrait être affectée à l’épargne retraite.
Le compte épargne retraite des actifs pourrait comporter un segment lié à la gestion des entreprises publiques. Les participations détenues par l’État dans les entreprises publiques pourraient être placées dans un fonds de pension qui en aurait la gestion. Les Français bénéficieraient des gains issus des privatisations et des dividendes perçues. Cette option aurait l’avantage de pouvoir doter tous les Français d’un minimum de capital rapidement. L’État détenait pour environ 200 milliards d’euros de participations dans des entreprises publiques en 2023.
Les partenaires sociaux devraient avoir la charge de négocier les modalités d’adhésion des entreprises à des fonds de pension dans lesquels les représentants des salariés et des employeurs seraient présents.
Actuellement, la Préfon qui propose un supplément d’épargne retraite est gérée par une association à laquelle participe tous les syndicats de la fonction publique.
Les partenaires sociaux doivent conserver la liberté de choisir les gestionnaires de l’épargne retraite. Cette concurrence est indispensable pour limiter les frais.
Les fonds de pension ont comme objectif de verser des suppléments de revenus ou de capital à leurs adhérents. Ils gèrent un risque long. Ils ne doivent pas avoir des contraintes autres que cette gestion passif/actif. Les gouvernements ne doivent pas leur imposer des règles de gestion spécifiques en matière d’investissement, règles qui diminueraient la rentabilité des placements. Ils n’ont pas vocation à être le prolongement de l’État. il ne faut pas oublier qu’en économie, un instrument qui poursuit deux objectifs en même temps en atteint aucun.
Une actif qui reçoit sur son compte épargne retraite 1 200 euros pendant 43 ans avec un rendement moyen de 5 % disposera à terme de 180 172 euros dont 51 600 euros au titre des versements et 128 572 euros au titre des intérêts.
Avec un versement annuel de 4 000 euros sur 43 ans, la personne aura :
Avec un versement annuel de 6 000 euros sur 43 ans, la personne aura :
Au moment de la retraite, versement pension sous forme de capital ou de rente :
Le bénéficiaire d’un fonds de pension ayant capitalisé 900 000 euros pourrait choisir entre une rente et une sortie en capital fractionnée ou pas. Même sans toucher au patrimoine dont le rendement de 4 %, le bénéficiaire pourrait par ailleurs compter sur un revenu annuel de 36 000 euros soit 3000 euros par mois.
Interrogé dans le journal Les Echos sur les frais appliqués aux produits d’épargne retraite, Philippe Crevel évoque les évolutions de la réglementation dans ce domaine. Outre l’introduction d’un tableau standardisé permettant de regrouper les frais par catégorie, à la suite d’un un accord de place, la loi Industrie verte a, en 2024, « a accru la communication et la transparence sur les frais, ce qui a permis une certaine harmonisation ».
5 ans après son lancement, le PER séduit une part croissante d’épargnants. Dans le journal Les Echos, Philippe Crevel explique que « En prenant en compte l’ensemble des PER assurances et bancaires, les encours pourraient dépasser les 130 milliards d’euros« .
Sur France Info, Sarah Le Gouez, Secrétaire général du Cercle de l’Epargne est interrogée sur l’appétence des jeunes pour les cryptoactifs.
Merci pour l’info! s’intéresse à l’épargne des jeunes et cite à cette occasion l’étude réalisée par AG2R LA MONDIALE-AMPHITEA-LE CERCLE DE L’EPARGNE consacré aux attentes des moins de 35 ans en matière de placements.
Dans le journal Les Echos, le Directeur du Cercle de l’Epargne estime que la rémunération des fonds euros devraient rester attractive « compte tenu des besoins de financement des administrations publiques de part et d’autre de l’Atlantique, l’orientation haussière des taux d’intérêt longs devrait se maintenir ».
Dans un article consacré à l’assurance vie, l’AGEFI reprend l’analyse du Directeur du Cercle de l’Epargne sur les raisons du succès de placement financier en 2024. Philippe Crevel explique ainsi que « la baisse des taux des dépôts à terme et la perspective d’une diminution des taux de l’épargne réglementée les incitent effectivement [les épargnants] à privilégier l’assurance-vie. La pratique des taux bonifiés de la part des assureurs et la bonne tenue des marchés actions hors France les amènent à opter, en effet, pour ce placement ».
Une étude AG2R LA MONDIALE, AMPHITÉA et le CERCLE DE L’ÉPARGNE sur les jeunes et leur rapport à l’épargne met en lumière les priorités des moins de 35 ans sur la gestion de leurs finances personnelles afin de préparer leur avenir financier.
| Les chiffres clés de l’étude – Le Plan d’Épargne Retraite (PER) est fortement plébiscité par les 18-24 ans (62%) par rapport à la moyenne nationale (57%) ; – 49 % des 25-34 ans privilégient l’introduction d’un avantage fiscal afin de soutenir l’épargne en faveur de la transition énergétique ; – Un 1/3 des trentenaires détient une assurance-vie ; – 58 % des 18-24 ans et 48 % des 25-34 ans déclarent qu’il est intéressant d’investir en bourse ;Plus d’1/3 des moins de 35 ans est prêt à investir dans un cryptoactif ; – 65 % des 18-24 ans et 63 % des 25-34 ans considèrent l’investissement immobilier comme essentiel à leur stratégie patrimoniale. – 70 % des 18-24 ans et 58 % des 25 -34 ans estiment qu’il est intéressant de placer son argent dans un Livret A. |
Dans un environnement économique instable marqué par des crises successives et l’inflation, les jeunes se démarquent par une approche à la fois pragmatique et innovante sur la manière de placer leurs économies. En effet, davantage confrontés à la précarité professionnelle et au renchérissement du coût de la vie que les générations précédentes, ils font preuve de plus d’adaptabilité et d’une prise de risque plus affirmée tout en cherchant désormais à concilier contraintes économiques, aspirations personnelles et construction patrimoniale.
Le Plan d’Épargne Retraite : un outil privilégié pour préparer l’avenir
Les jeunes générations prennent conscience de la nécessité d’anticiper leur retraite. Le Plan d’Épargne Retraite, qui a célébré ses 5 ans en octobre 2024, bénéficie d’une réelle aura auprès des jeunes, se hissant parmi leurs placements préférés. Ainsi, 62 % des 18-24 ans le jugent attractif (un taux supérieur à la moyenne nationale à 57 %). Sa flexibilité et ses avantages fiscaux, notamment pour l’acquisition d’une résidence principale, expliquent cet engouement. Le PER répond aux attentes des plus jeunes qui expriment, année après année, leur inquiétude à l’égard de leur pouvoir d’achat à l’âge de la retraite.
L’assurance-vie : une référence, appréciée même chez les jeunes
Premier placement financier des Français en termes d’encours, l’assurance-vie a retrouvé sa première place sur le podium des placements préférés des Français. Chez les moins de 35 ans aussi l’assurance-vie est populaire puisqu’elle est détenue par un trentenaire sur trois et séduit même 63 % des 18-24 ans et 58 % des jeunes de la tranche d’âge supérieure. Sa disponibilité et la faculté d’accéder à une grande diversité de fonds expliquent ce succès. En effet, elle leur permet de concilier sécurité (avec le fonds euros) et investissements grâce aux potentiels de rendements plus élevés (à travers les unités de comptes).
L’épargne au service des engagements personnels des jeunes
L’enquête met en évidence un fort attrait pour la finance durable. Celui-ci témoigne d’une réelle dynamique de sensibilisation aux enjeux environnementaux et d’une volonté d’aligner investissements et valeurs personnelles. Afin de soutenir l’épargne en faveur de la transition énergétique, les moins de 35 ans privilégient, comme leurs aînés, l’introduction d’un avantage fiscal. La réduction de la taxation sur ce type de placement a la faveur de 43 % des 18-24 ans (49 % des 25-34 ans). Les jeunes sont aussi plus prompts, que les générations précédentes, à vouloir taxer les placements dans les énergies fossiles. Cette solution, avancée par 30 % des moins de 25 ans, n’est citée que par 22 % de l’ensemble des Français.
Des placements innovants plébiscités : ETF (Exchange Traded Funds) et cryptomonnaies en tête
Les jeunes générations se démarquent également par leur attrait pour les placements innovants. Ils se tournent davantage vers des plateformes en ligne pour investir dans les ETF et les cryptomonnaies. Accessibles depuis un smartphone, celles-ci permettent à cette génération agile et ultra-connectée de gérer de manière instantanée et autonome leurs portefeuilles d’investissement. Les ETF connaissent ainsi une adoption croissante, grâce à leur simplicité et leur accessibilité, et 35 % des 18-24 ans jugent les cryptomonnaies intéressantes, contre seulement 11 % des 65 ans et plus.
Les investissements en bourse plébiscités par les jeunes
Le placement actions rencontre un vif succès chez les jeunes. En 2024, 58 % des 18-24 ans et 48 % des 25-34 ans déclarent qu’il est intéressant d’investir en bourse là où, en moyenne, seuls 43 % des Français partagent ce jugement. Cette tendance tiendrait notamment à la démocratisation des plateformes d’investissement en ligne et à l’influence des réseaux sociaux.
La pierre est toujours perçue comme un placement sûr et durable par les jeunes
L’achat d’un bien immobilier constitue une priorité majeure pour les jeunes, même si celui-ci semble souvent hors de portée en raison de son prix élevé et de la restriction des conditions d’emprunt. Ainsi, la pierre récolte les faveurs de 65 % des 18-24 ans et de 63 % de jeunes actifs (25-34 ans) quand, dans l’ensemble de la population, elle, ne recueille plus que 56 % de citations. À défaut d’acquérir un bien immobilier en direct, les jeunes peuvent investir dans la « pierre papier » à travers des produits comme les SCPI (Sociétés Civiles de Placement Immobilier). Ce placement, jugé intéressant par 42 % des Français, semble séduire plus particulièrement les 18-24 ans (45 %) et les 25-34 ans (43 %).
Le livret d’épargne : le point de départ
La disponibilité et la sécurité qu’offre le Livret A sont particulièrement appréciées des plus jeunes. 70 % des 18-24 ans et 58 % des 25-34 ans estiment qu’il est intéressant de placer son argent dans ce produit.
AG2R LA MONDIALE, AMPHITÉA et le CERCLE DE L’ÉPARGNE poursuivent leur engagement en faveur de l’éducation financière et de l’accompagnement des jeunes dans leurs stratégies d’épargne, afin de mieux anticiper les défis économiques et sociaux à venir.
Méthodologie :
Cette étude s’appuie notamment sur les résultats de l’enquête AG2R LA MONIDALE / AMPHITÉA / CERCLE DE L’ÉPARGNE réalisée en mars 2024 auprès d’un échantillon de 1 035 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, constitué d’après la méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération. Le terrain d’enquête a été confié à l’Ifop.
Contacts presse :
AG2R LA MONDIALE
Cécile Bourganel : cecile.bourganel@ag2rlamondiale.fr – 07 85 24 27 15
Émmanuelle Renaudie : emmanuelle.renaudie@ag2rlamondiale.fr – 01 76 60 80 69 / 07 78 26 78 39
CERCLE DE L’ÉPARGNE
Philippe Crevel : pcrevel@cercledelepargne.fr – 06 03 84 70 36
Sarah Le Gouez : slegouez@cercledelepargne.fr – 06 13 90 75 48
À propos d’AG2R LA MONDIALE :
Spécialiste de la protection sociale et patrimoniale en France, AG2R LA MONDIALE assure les particuliers, les entreprises et les branches, pour protéger la santé, sécuriser le patrimoine et les revenus, prémunir contre les accidents de la vie et préparer la retraite. Le Groupe compte plus de 15 millions d’assurés et accompagne 500.000 entreprises au quotidien. Avec près de 15.000 collaborateurs, AG2R LA MONDIALE est présent sur l’ensemble du territoire métropolitain et ultramarin. Doté d’une gouvernance paritaire et mutualiste, le Groupe cultive un modèle de protection sociale unique qui conjugue étroitement rentabilité, solidarité et performance. Dans le cadre de l’action sociale AG2R Agirc-Arrco et AG2R Prévoyance, et plus globalement de son engagement sociétal, AG2R LA MONDIALE œuvre au quotidien pour le bien-vieillir au plus près des besoins des personnes et des territoires.
Suivez l’actualité : www.ag2rlamondiale.fr / @AG2RLAMONDIALE
À propos d’Amphitéa :
AMPHITÉA, association d’assurés, souscrit auprès d’AG2R LA MONDIALE au nom et au profit de ses adhérents, des contrats répondant à leurs besoins de protection sociale et patrimoniale (épargne, retraite, santé, prévoyance, dépendance, obsèques). Avec près de 450 000 adhérents, elle s’inscrit parmi les plus grandes associations d’assurés en France. AMPHITÉA s’appuie également sur un réseau de plus de 100 correspondants régionaux, qui représente une force de dialogue et de proposition auprès de son partenaire assureur. Suivez l’actualité : www.amphitea.fr / @amphitea
À propos du Cercle de l’Épargne :
Think tank dédié à l’épargne, à la retraite et à la prévoyance, le Cercle de l’Épargne est présidé par Jean-Pierre Thomas. Il mène des études à dimension économique et sociale et des actions de formation pour comprendre les grands enjeux de la protection sociale. Suivez l’actualité : www.cercledelepargne.fr / @twittcercle
La gestion de ses finances et de son épargne personnelle est, en France, terre d’épargnants, un sujet important. Dans un environnement économique contraint, marqué par des crises à répétition (crise covid, guerre en Ukraine, retour de l’inflation, crise au Proche-Orient…), les Français préfèrent se constituer une cagnotte plutôt que de consommer, à la fois pour faire face à l’imprévu (épargne de précaution) ou pour anticiper une baisse de pouvoir d’achat à la retraite. Les jeunes (moins de 35 ans) ne font pas exception et accordent une place croissante à l’épargne pour préparer leur avenir. Alors que l’insertion professionnelle et l’émancipation financière des jeunes sont plus difficiles aujourd’hui que pour les générations qui les ont précédés, les moins de 35 ans sont davantage confrontés à la précarité sur le marché du travail et au renchérissement du coût de la vie. Ces facteurs influencent profondément leurs comportements financiers et leurs choix d’épargne.
Les jeunes et la construction de leur patrimoine
Les jeunes, des épargnants pragmatiques et malins
Pas de suspension, pas d’abrogation mais une remise sur le gril de la retraite version 2023. C’est la première fois depuis 1993 qu’une réforme fait l’objet d’une remise en cause aussi forte deux ans après son adoption. Les précédentes, celles de 1993, de 2003, de 2007, de 2010 ou de 2014 avaient pu susciter des oppositions parfois vives mais avaient fini par être acceptées, le cas échéant après des ajustements mineurs.
Dans le cadre de la réflexion que le Gouvernement de François Bayrou a engagée sur les retraites, le Cercle de l’Épargne entend tout à la fois revenir sur plus de 30 ans de réforme et sur les défis auxquels est confronté notre système de retraite en 2025.
En 2040, les seniors de 65 ans et plus représenteront en France un habitant sur quatre. Une large majorité d’entre eux souhaitent vivre le plus longtemps à domicile. Selon l’enquête 2024, Amphitéa-Cercle de l’Épargne, seulement 13 % des Français imaginent vivre en maison seniors ou en maison de retraite. Dans le même temps, près de la moitié des personnes de plus de 65 ans craignent d’être confrontés à la dépendance. La question d’adaptation du logement constitue donc une priorité.
MaPrimeAdapt’, lancée en janvier 2024 et diffusée par l’ANAH (Agence nationale de l’habitat), est la seule aide prévue pour aménager les logements des seniors. Les pouvoirs publics ont retenu comme objectif une adaptation de 680 000 logements dans les dix prochaines années pour permettre à chacun de vivre chez soi confortablement en prévenant les fragilités, notamment les chutes.
Selon une étude du CRÉDOC réalisée pour la CNAV auprès de plus de 5 000 retraités et rendue publique au mois de janvier 2025, près d’un sur cinq a déjà entrepris des travaux d’adaptation dans son logement. 14 % n’envisagent pas, en revanche, d’aménager leur logement quand bien même cela s’avèrerait nécessaire. Les principaux freins sont le déni du besoin, le coût, la gestion des travaux et les nuisances occasionnées. Les locataires préfèrent ne pas demander à leur propriétaire d’effectuer des travaux de peur de perdre leur logement. Dans le parc social, l’enquête menée par le CRÉDOC pour l’ANCOLS auprès des bailleurs dévoile une prise de conscience des enjeux liés au vieillissement de leurs occupants. Huit sur dix considèrent que l’adaptation du parc à cette problématique est une priorité.

Les seniors qui ont déjà réalisé des travaux mettent prioritairement en avant l’anticipation de l’avancée en âge, argument cité par 72 % des enquêtés. Le but est de rester le plus longtemps possible à domicile et d’envisager en dernier lieu une mobilité vers un établissement médicalisé ou spécifiquement adapté. La famille et les proches jouent un rôle clef dans la prise de conscience de la nécessité de réaliser des travaux. 17 % des retraités l’ont fait sur conseil de leurs proches. Les problèmes de santé d’un membre du foyer, qu’il s’agisse d’un problème de santé chronique, de limitations physiques (17 %) ou d’une situation de handicap (7 %) conduisent à étudier la question de l’accessibilité de leur logement. Des seniors se sont préoccupés de leur habitat à la suite d’un aléa de santé transitoire mais particulièrement handicapant : sortie d’hospitalisation (7 %) ou accident limitant les déplacements (4 %).

La priorité dans les travaux d’accessibilité est donnée à la salle de bains. L’installation d’une douche arrive largement en tête. 77 % des retraités ayant effectué des travaux, tandis que 9 % ont opté pour aménager la baignoire. Un retraité sur cinq mentionne avoir aménagé une pièce au rez-de-chaussée, soit une salle d’eau ou une chambre dans la perspective d’une vie autonome et organisée sur un seul niveau. La moitié des retraités ont opté pour la pose de volets électriques (47 %) afin d’éviter une manipulation rendue difficile avec l’âge. Un cinquième se sont orientés vers des adaptations spécifiques tels que le rehaussement des toilettes (22 %), l’installation d’une main courante ou barre d’appui (19 %), ou encore d’une rampe d’escalier (15 %). D’autres types d’aménagements sont moins mentionnés comme l’installation de meubles à hauteur adaptée ou réglables, de portes coulissantes ou automatiques, de prises à hauteur adaptées ou encore le déclenchement automatique de l’éclairage.
Grâce aux travaux réalisés, les deux tiers des retraités (68 %) jugent que leur domicile est devenu plus confortable et un tiers (36 %) se sentent plus en sécurité. Par ailleurs, 18 % estiment avoir gagné en autonomie, tandis que 12 % se déplacent plus aisément à l’intérieur de leur logement.

Chez les retraités qui n’ont pas réalisé de travaux, la première raison invoquée est le fait de ne pas en avoir besoin pour le moment (45 %). La majorité (57 %) se déclare en bonne santé et 33 % en assez bonne santé. Ce ressenti ne facilite pas la prise de conscience face aux conséquences du vieillissement et des éventuelles incapacités qui peuvent être associées. Le coût des travaux est un facteur souvent souligné pour ne pas réaliser des travaux. Il est cité en deuxième position par 41 % des enquêtés. Sur ce sujet, les aides financières sont peu connues, un retraité sur deux (53 %) n’en connaissant aucune.
Un enquêté sur cinq (18 %) dit ne pas avoir été autorisé à effectuer ces travaux. Les locataires sont les plus concernés par ce problème. 19 % des retraités citent l’ampleur des travaux à réaliser comme facteur dissuasif et 15 % les nuisances qui leur sont liées. Un retraité sur dix environ évoque la complexité des démarches à effectuer, qu’il s’agisse d’identifier les artisans, de solliciter des aides financières…

Les personnes âgées qui n’ont ni entrepris ni envisagé de travaux dans leur logement semblent principalement motivées à le faire en cas de problème de santé d’un membre du foyer (36 % des retraités). Un quart d’entre elles soulignent qu’elles seraient incitées à effectuer des aménagements si le coût était moindre, et 21 % si elles étaient mieux informées sur les aides financières disponibles.

Le vieillissement de la population impose une adaptation progressive du parc immobilier afin de répondre aux besoins des seniors souhaitant rester à domicile. Si une partie des retraités a déjà entrepris des aménagements, souvent par anticipation ou en réponse à un problème de santé, une majorité reste réticente en raison du coût, du manque d’information sur les aides ou d’un déni du besoin.
Les résultats de l’étude du Credoc montrent que l’adaptation du logement est une priorité reconnue, mais qu’elle peine encore à s’imposer comme un réflexe systématique. L’initiative MaPrimeAdapt’ et l’implication des bailleurs sociaux vont dans le bon sens, mais leur déploiement et leur accessibilité devront être renforcés pour répondre aux attentes des seniors.
L’enjeu est double : améliorer le confort et la sécurité des logements pour prévenir la perte d’autonomie, tout en sensibilisant les retraités à l’importance d’anticiper ces adaptations avant qu’une situation d’urgence ne les y contraigne. L’information, la simplification des démarches et un accompagnement renforcé seront essentiels pour favoriser cette transition et permettre aux seniors de vieillir sereinement chez eux.
Avec le départ à la retraite des générations des années 1960, la France entre de plain-pied dans vieillissement de sa démographie. Longtemps redouté, ce défi s’impose au pays. D’ici 2040, toutes les classes d’âges du baby-boom, des classes à plus de 800 000 personnes partiront à la retraite. 2025 marque, par ailleurs, l’arrivée des premières générations du baby-boom dans les 80 ans, synonyme de montée de la perte potentielle d’autonomie. La situation démographique de la France se complique en raison de la rapide baisse de la natalité en lien avec celle de la fécondité. Longtemps, le pays a pu compter sur un solde naturel élevé par rapport à ses partenaires européens ; or depuis le Covid, le pays est, sur ce sujet, en voie de normalisation. La diminution des naissances rendra plus complexe d’ici une vingtaine d’années le financement de la protection sociale d’autant plus en cas de recours limité à l’immigration.
Au 1er janvier2025, la population résidant en France a été évaluée par l’INSEE à 68,6 millions d’habitants. 66,4 millions vivent en France métropolitaine et 2,3 millions dans les cinq départements d’outre-mer. La population a, en 2024, augmenté de 169 000 habitants, soit +0,25 % sur un an, à un rythme très légèrement inférieur à 2023 et 2022.
En 2024, le solde naturel n’a été que de 17 000, son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Il diminue entre 2023 et 2024 sous l’effet combiné d’une baisse des naissances et d’une hausse des décès. En baisse régulière depuis 2007, le solde naturel avait chuté en 2020 à cause d’une baisse des naissances, mais surtout d’une forte hausse des décès, imputable à la pandémie de Covid-19. Après un rebond en 2021, le solde naturel a baissé en 2022 et en 2023, les naissances diminuant et les décès restant à un niveau élevé. Le solde migratoire a été estimé, provisoirement, à +152 000 personnes pour 2024.

Au 1er janvier 2023, la France représentait 15 % de la population de l’Union européenne à 27 pays (UE27) et en était le deuxième pays le plus peuplé derrière l’Allemagne (19 %). Avec l’Italie, l’Espagne et la Pologne, pays les plus peuplés après eux, ils représentaient les deux tiers de la population de l’UE27.
Le nombre de naissances en France est estimé à 663 000 en 2024, en baisse de 2,2 % par rapport à 2023. D’une ampleur moindre que celle enregistrée entre 2022 et 2023 (6,6 %), cette baisse reste, cependant, plus forte que celle observée en moyenne chaque année entre 2010 et 2022 (1,3 % sur le champ de la France hors Mayotte), 2010 étant le dernier point haut des naissances. Au total, le nombre de naissances en 2024 est inférieur de 21,5 % à son niveau de 2010 et est le plus bas niveau observé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.

Depuis 2011, le nombre de décès a tendance à augmenter avec l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom, nées de 1946 à 1974.
La période 2020-2022 a été marquée par une forte mortalité due essentiellement à l’épidémie de Covid-19. En 2024, le nombre de décès est supérieur de 5 % à son niveau prépandémique de 2019. En 2024, le nombre de décès en France est estimé à 646 000, en hausse de 1,1 % par rapport à 2023. Depuis 2011, le nombre de décès a tendance à augmenter du fait de l’arrivée à des âges de forte mortalité des générations nombreuses du baby-boom, nées de 1946 à 1974. En 2024, le nombre de décès est supérieur de 5 % à son niveau prépandémique de 2019.
En 2024, le taux de mortalité infantile est de 4,1 décès pour 1 000 naissances vivantes représentant 2 700 enfants décédés avant leur premier anniversaire. Après avoir reculé très fortement au cours du vingtième siècle, ce taux ne baisse plus depuis 2005. Il est même en légère augmentation depuis 2021, où il atteignait 3,7 ‰.
En 2024, l’espérance de vie à la naissance s’élève à 85,6 ans pour les femmes et à 80,0 ans pour les hommes, stable par rapport à 2023, année durant laquelle elle avait augmenté de 0,5 an pour les femmes et de 0,6 an pour les hommes. De 2010 à 2019, l’espérance de vie à la naissance augmentait chaque année en moyenne de 0,1 an pour les femmes et 0,2 an pour les hommes. De 2020 à 2022, avec le covid, l’espérance de vie était restée inférieure à son niveau de 2019.
Depuis le milieu des années 1990, l’espérance de vie à la naissance croît moins vite pour les femmes que pour les hommes, réduisant ainsi l’écart entre les deux sexes : il est de 5,6 ans en 2024, contre 7,1 ans en 2004.
L’espérance de vie à 60 ans est également demeurée stable en 2024. Elle s’élève à 27,8 ans pour les femmes et 23,7 ans pour les hommes.

En 2023, dernière année de disponibilité des données, l’espérance de vie à la naissance est, en France, supérieure à la moyenne européenne : 85,6 ans pour les femmes (contre 84,2 ans dans l’UE27) et 79,9 ans pour les hommes (contre 78,9 ans). En France, l’espérance de vie des femmes est une des plus élevées de l’UE27 ; celle des hommes est en 11e position. Les femmes vivent le plus longtemps en Espagne (86,7 ans), et les hommes vivent le plus longtemps à Malte (81,8 ans).
L’indice conjoncturel de fécondité recule à 1,62 enfant par femme en 2024 contre 1,66 en 2023. Cette baisse s’inscrit dans une tendance de moyen terme : l’ICF diminue depuis 2010, où il s’élevait à 2,02 enfants par femme en France métropolitaine. Il faut remonter à la fin de la Première Guerre mondiale pour retrouver un ICF aussi bas qu’en 2024. En 1919, en France métropolitaine, l’ICF était de 1,59 enfant par femme, après être descendu à 1,23 en 1916. En 1993 et 1994, lors de son dernier point bas, l’ICF était plus élevé qu’en 2024 (1,66 enfant par femme en France métropolitaine). Depuis 2008, les femmes de 30 à 34 ans ont la fécondité la plus élevée. Leur taux de fécondité en 2024 s’établit à 11,1 enfants pour 100 femmes de cette tranche d’âge, contre 12,0, vingt ans plus tôt.
En 2022, dernière année disponible pour les comparaisons à l’échelle européenne, l’ICF s’établissait à 1,46 enfant par femme dans l’ensemble de l’Union européenne, après 1,53 en 2021. En 2022, l’ICF était le plus élevé de l’UE27 en France (1,78), puis en Roumanie, en Bulgarie et en Tchéquie (ICF supérieur à 1,6). À l’inverse, il était le plus bas en Espagne et à Malte (moins de 1,2). L’Allemagne était en position intermédiaire avec un ICF égal à celui de la moyenne européenne.

En France, comme dans l’Union européenne, une personne sur cinq a au moins 65 ans Au 1er janvier2025, en France, 21,8 % des habitants ont au moins 65 ans, contre 16,3 % en 2005. Cette part augmente depuis plus de trente ans. Le vieillissement de la population s’accélère depuis le milieu des années 2010, avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby-boom dont les plus anciennes auront 79 ans en 2025 (et les plus jeunes 51 ans).

Les personnes âgées d’au moins 75 ans représentent désormais 10,7 % de la population, contre 8,0 % en 2005. En 2023, dans l’UE27, les personnes d’au moins 65 ans représentent 21,3 % de la population. En Italie, cette part atteint 24,0 %. Fortes de leur fécondité relativement élevée ces quinze dernières années, l’Irlande, la Suède et la France ont les parts de jeunes de moins de 15 ans les plus élevées de l’UE27 (respectivement 19,3 %, 17,4 % et 17,3 %, contre 14,9 % pour l’ensemble de l’UE27 en 2023). Au 1er janvier 2025, en France, cette part diminue à 16,7 %, en lien avec la baisse des naissances.

En 2024, le nombre de mariages en France est estimé à 247 000, dont 240 000 entre personnes de sexe différent et 7 000 entre personnes de même sexe. Par rapport à 2023, il augmente légèrement (+2 %), alors que la tendance était plutôt à la baisse avant la crise sanitaire. Cette hausse est liée à un effet retard après la pandémie qui a contraint de nombreux couples à différer leur mariage. Le nombre de mariages conclus en 2024 est supérieur de 10 % à son niveau de 2019. En 2023, 204 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus, dont 193 400 entre personnes de sexe différent et 10 600 entre personnes de même sexe. Le nombre de Pacs conclus diminue par rapport à 2022 (3 %), mais s’établit néanmoins toujours à un niveau élevé, ayant augmenté tendanciellement depuis 2002.

La France est entrée dans une nouvelle ère démographique marquée par un vieillissement accéléré de sa population, couplé à une baisse persistante de la natalité. Ce double phénomène, déjà perceptible depuis plusieurs années, aura des implications majeures sur le plan économique, social et institutionnel.
D’ici 2040, les générations du baby-boom auront largement quitté le marché du travail, accentuant la pression sur les systèmes de retraite et de protection sociale. En parallèle, l’arrivée à des âges avancés de ces mêmes générations engendrera une hausse significative des besoins en soins liés à la perte d’autonomie, posant un défi colossal à un secteur médico-social déjà sous tension. Le recul de la natalité et de l’indice conjoncturel de fécondité fragilise la dynamique démographique de la France, autrefois une force par rapport à ses voisins européens. À moyen et long terme, cette tendance menace la soutenabilité du modèle social français, notamment en matière de financement des retraites, des soins de santé et de l’éducation. La transformation démographique exige une réflexion stratégique sur le modèle social français. Il devient impératif d’adapter les politiques publiques pour répondre aux besoins d’une population âgée tout en favorisant le renouvellement des générations. Une anticipation insuffisante risquerait d’accentuer les fractures sociales et économiques dans les décennies à venir. En somme, la démographie française se trouve à un tournant : les décisions prises aujourd’hui auront des conséquences déterminantes sur la résilience du pays face aux défis de demain.
En matière d’épargne, les comportements des ménages sont souvent analysés à travers le prisme des produits financiers traditionnels tels que les livrets d’épargne, les comptes à terme, les contrats d’assurance vie ou encore les placements boursiers. Sont également pris en compte dans l’épargne les investissements directs dans l’immobilier, qu’il s’agisse de résidence principale ou secondaire, ou d’investissements immobiliers locatifs. Toutefois, l’épargne ne se limite pas à ces placements. Une forme d’épargne en nature, consistant à accumuler des biens de consommation non périssables comme les boîtes de conserve, les vêtements ou les produits surgelés, constitue une stratégie particulièrement répandue.
Qu’est-ce que l’épargne en nature ? L’épargne en nature renvoie à l’accumulation de biens tangibles destinés à être consommés à moyen ou long terme. Ces biens incluent des produits alimentaires non périssables (boîtes de conserve, produits lyophilisés, surgelés), des biens vestimentaires souvent achetés en solde ou en anticipation des besoins futurs, ainsi que des produits d’hygiène ou de nettoyage achetés en grande quantité lors de promotions.
Avec le passage de la vie nomade à la sédentarisation, il y a environ 10 000 ans, les premières communautés humaines ont commencé à produire et à stocker des excédents agricoles. L’épargne prenait alors la forme de réserves alimentaires : stockage de céréales, de légumineuses et de tubercules dans des silos ou des jarres pour prévenir les pénuries. Une partie des récoltes était conservée pour les saisons futures.
Les premières formes d’épargne agricole sont apparues dans les régions où l’agriculture a émergé, principalement dans le Croissant fertile, une région située au Moyen-Orient englobant le sud-est de la Turquie, la Syrie, l’Irak, l’Iran occidental, le Liban, Israël et l’Égypte. Elles sont étroitement liées à la révolution néolithique. Cette période marque la transition des sociétés humaines de chasseurs-cueilleurs nomades à des communautés sédentaires pratiquant l’agriculture et l’élevage.
L’élevage constitue également une forme d’épargne. À la différence de la chasse, qui impose une consommation rapide, l’élevage permet de gérer dans le temps l’apport en protéines. Les moutons, les chèvres et les bovins servaient donc de réserves alimentaires (lait, viande) mais aussi de biens d’échange ou de ressources pour les cérémonies religieuses. Les animaux, , pouvant être vendus ou échangés en cas de besoin, constituaient également une assurance.
De telles pratiques ont été constatées également en Chine avec le stockage du riz, qui commence vers 7 000 avant notre ère, en Amérique centrale avec les Mayas et les Aztèques qui stockaient du maïs, et en Afrique subsaharienne avec les sociétés pratiquant l’agriculture de l’igname et du mil, en utilisant des greniers en terre cuite.
Cette pratique de l’épargne en nature s’est perpétuée à travers les siècles. Les guerres et les épidémies ont incité les ménages à constituer des réserves. Malgré le développement de la société de consommation et la modernisation de la distribution, ce comportement perdure.
L’épargne en nature est une épargne de précaution. Les ménages qui la pratiquent souhaitent éviter tout manque ou toute pénurie. Ils cherchent à se prémunir des hausses de prix futures ou imprévues. Cette forme d’épargne offre une valeur d’usage immédiate et palpable, contrairement à des actifs financiers abstraits. Elle était largement pratiquée en période de guerre : sucre, conserves, sel, confitures et carburant étaient stockés par précaution.
Lors du déclenchement de la guerre en Ukraine en 2022, 20 % des ménages français ont déclaré avoir augmenté leurs achats de produits non périssables. La crise sanitaire de 2020 a renforcé ce comportement, avec une augmentation notable des stocks alimentaires dans les foyers (+15 % entre 2019 et 2021, selon le Crédoc).
En dehors des périodes de guerre et d’épidémies, les ménages ayant cette pratique profitent des promotions et des soldes. Ils achètent à contre-courant afin de bénéficier de prix plus faibles. Ils peuvent consacrer une pièce au stockage et possèdent généralement un ou deux congélateurs. En France, près de 35 % des achats alimentaires en grande distribution sont réalisés lors d’offres promotionnelles (Kantar, 2023).
Selon une étude de l’INSEE (2023), près de 25 % des ménages du premier quintile de revenus pratiquent régulièrement ce type d’épargne, soit environ 2,5 millions de foyers en France. Près de 70 % des ménages français estiment que constituer des stocks est une manière responsable de gérer leur budget (Crédoc, 2022). Cette pratique est plus développée en milieu rural, où les espaces de stockage sont plus importants et les racines agricoles plus proches qu’en milieu urbain.
Les comportements liés à l’épargne en nature varient d’un pays à un autre. En France, la priorité est donnée à l’achat de biens alimentaires non périssables. Les foyers consacrent 4 % de leur budget à des achats de précaution. Aux États-Unis, la culture du stockage est importante, notamment via le « bulk buying » (achats en gros) dans des enseignes comme Costco ou Sam’s Club. En 2022, 42 % des foyers américains ont déclaré pratiquer le stockage alimentaire en prévision de crises futures (Pew Research).
Au Japon, l’épargne en nature inclut des dispositifs de survie (kits d’urgence) en raison des risques sismiques : 78 % des ménages possèdent des stocks d’urgence (Ministère de la Résilience, 2023). Cette pratique est courante également en Israël en raison de la fréquence élevée des conflits militaires. En Europe du Nord, la pratique de l’épargne en nature est moins répandue. En Suède, seuls 12 % des foyers déclarent constituer des stocks alimentaires.
Cette épargne n’est pas sans inconvénient. En dehors des périodes d’inflation, elle rapporte peu ou rien. Pire, une étude de l’ADEME (2021) souligne que 20 % des produits stockés par les ménages français ne sont jamais consommés et finissent jetés. Contrairement à l’épargne financière, ces biens sont difficilement mobilisables, car ils ne peuvent pas être convertis immédiatement en liquidités.
L’épargne en nature illustre la diversité des stratégies mises en place par les ménages pour sécuriser leur avenir. Si elle est particulièrement prégnante chez les foyers modestes, cette pratique transcende les frontières et les cultures. Elle a traversé les siècles, malgré la société de consommation et l’avènement de l’État-providence.
Interview d’Yvan STOLARCZUK, Directeur d’AMPHITÉA, l’association des assurés d’AG2R LA MONDIALE
AMPHITÉA est une association d’assurés qui a été créée il y a tout juste 50 ans et qui souscrivait dès son origine des contrats auprès de LA MONDIALE. À l’époque, elle était connue sous le nom d’Association Mondiale de Prévoyance (AMP), avant d’adopter son appellation actuelle en juin 2001. Depuis ses débuts et jusqu’à ce jour, elle joue un rôle essentiel d’intermédiaire entre ses adhérents et AG2R LA MONDIALE, spécialiste de la protection sociale et patrimoniale en France. Avec près de 450 000 adhérents, AMPHITÉA s’inscrit aujourd’hui parmi les plus grandes associations d’assurés de France, présente sur tous les territoires de métropole et d’outre-mer.
Avant tout, notre association a pour principale mission de souscrire des contrats d’assurance de groupe auprès d’AG2R LA MONDIALE, afin d’offrir à ses membres les solutions les plus adaptées en matière d’épargne, de retraite, de prévoyance et de santé. Elle négocie ces contrats collectifs dans l’intérêt de ses adhérents, garantissant ainsi des offres compétitives sur le marché, tout en veillant au respect des évolutions réglementaires.
Par ailleurs, AMPHITÉA joue un rôle clé dans la représentation des assurés auprès d’AG2R LA MONDIALE. Pour mener à bien cette mission, elle s’appuie sur un réseau constitué de plus de 100 Correspondants régionaux, présents dans toutes les régions. Tout en étant bénévoles, ces membres actifs de l’association consacrent du temps pour faire le lien entre les adhérents et les représentants du partenaire assureur. Ceci permet au Groupe de recueillir leurs attentes et de prendre en considération leurs avis sur les évolutions de produits, de services et d’accompagnement du client.
Enfin, AMPHITÉA entend aider ses adhérents à mieux comprendre les enjeux de la protection sociale et patrimoniale. Dans cette optique, elle organise régulièrement des réunions en région, en collaboration avec ses partenaires, dont le Cercle de l’Épargne, pour informer ses adhérents sur des thématiques liées à l’épargne, la retraite et la prévoyance. Elle met également à disposition une information pédagogique, accessible et à jour grâce à des outils de communication disponibles sous différents formats : édition papier (magazine, guides, fiches pratiques…), numérique (site Internet, réseaux sociaux…) et audiovisuel (émissions Web, captation vidéo…).
En effet, l’année 2024 a été marquée par un moment symbolique pour AMPHITÉA avec la célébration de son 50e anniversaire le 19 décembre dernier. Depuis sa création, l’association a toujours su évoluer et s’adapter aux transformations de l’assurance et de la protection sociale, tout en restant fidèle à sa mission première : souscrire les meilleurs contrats, tout en accompagnant et en informant au mieux ses adhérents.
Née dans les années 70, AMPHITÉA a connu des développements importants, notamment lors des grandes évolutions de l’épargne retraite dans notre pays. Parmi celles-ci, on note bien sûr l’arrivée de la loi Madelin en 1995 pour les travailleurs non-salariés, puis en 2003, le lancement du Plan d’Épargne Retraite Populaire (PERP). Dernière grande date à noter, c’est celle de la loi PACTE en 2019, avec le lancement réussi du Plan d’Épargne Retraite (PER) que l’association a souscrit pour son volet individuel (PERi). Au-delà de ces évolutions de l’environnement de la protection sociale, il faut aussi rappeler que le rapprochement en 2008 entre LA MONDIALE et AG2R a donné un nouvel et formidable élan à notre association.
Pour revenir enfin sur le Jubilé, c’est bien sûr un moment important pour notre équipe, nos Correspondants régionaux et toux ceux qui travaillent régulièrement à nos côtés. Mais nous souhaitons aussi y associer un grand nombre de nos adhérents. C’est pourquoi, nous lancerons de mars à fin mai, un grand jeu concours afin de pouvoir rappeler les valeurs de l’association, son organisation et ses actions concrètes. Sans dévoiler ici les lots à gagner, qui sont plus que sympathiques, j’encourage donc le maximum de nos adhérents à y participer, sachant qu’ils pourront également booster leur chance d’être tirés au sort en répondant à une étude de lectorat concernant notre magazine.
L’épargne et la retraite sont des sujets complexes avec une multitude de régimes, de produits, de fiscalité, et ce, en constante évolution. Ce sont de véritables maquis corses où il est facile de se perdre. Avec notre partenaire du Cercle de l’Épargne, nous avons donc décidé de rédiger des guides à visée éminemment pédagogique, en prenant pour principe de répondre aux principales questions que peuvent se poser nos adhérents, agrémentés de schémas et d’infographies. Le lecteur peut facilement trouver une réponse, tout en bénéficiant de conseils pratiques, d’un lexique synthétique et des adresses utiles pour compléter ses recherches.
Le premier guide, rédigé en 2021, était consacré à l’épargne retraite, et plus particulièrement au Plan d’Épargne Retraite dans son volet individuel (PERi). Nous venons de publier un deuxième guide destiné à répondre aux interrogations des ménages français concernant la constitution de leur épargne. Cet ouvrage vise à accompagner les adhérents dans leurs choix financiers et la bonne gestion de leurs placements. Le fonctionnement des différents produits est ainsi décrypté en intégrant notamment les principales règles fiscales.
Nous avons d’ores et déjà prévu de rédiger un prochain guide, faisant suite à celui sur l’épargne, qui abordera dans ce nouveau volet la protection et la transmission du patrimoine. À l’heure où l’on réaborde le sujet du patrimoine et de ceux qui le détiennent en France pour financer les déficits, il nous a semblé important de revenir sur les principes de donations et successions dans notre pays, tout en rappelant les bonnes pratiques à anticiper avec son notaire et son assureur.
En 1981, la France comptait 5 millions de retraités ; en 2024, plus de 17 millions ; en 2070, elle en comptera 23 millions. Le vieillissement démographique est devenu une réalité. Il n’est en aucun cas une surprise. Dominique Strauss-Kahn et le regretté Denis Kessler s’en étaient fait l’écho auprès de François Mitterrand afin de le dissuader d’avancer l’âge légal de départ à la retraite à 60 ans. En 1991, Michel Rocard, dans son Livre blanc sur les retraites, avait souligné que ce dossier était explosif et qu’il pourrait bien provoquer la chute de plusieurs gouvernements.
Il a fallu attendre 2024 pour que sa prophétie se réalise avec le vote de la motion de censure à l’occasion de la discussion du projet de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Mais il n’est pas dit que ce soit le dernier gouvernement à souffrir du vieillissement démographique. « Laisser le temps au temps » a été longtemps la doctrine des gouvernements en la matière. Reporter et ajuster a minima est le fil directeur de ces quarante dernières années.
La réforme de la dépendance a été ainsi reportée de septennat en quinquennat. Le système de santé fait l’objet de rafistolages depuis, malgré la multiplication des voies d’eau. Pour les retraites, certains gouvernements ont été tentés par la formule « circulez, il n’y a rien à voir » tandis que d’autres se sont contentés de bouger quelques curseurs sans venir à bout des déficits. Le système des retraites reste ainsi composé d’une kyrielle de régimes, sources de surcoûts de gestion et d’inégalités. Il est assez surréaliste qu’en 2025, le montant réel des pertes ne soit pas clairement défini.
François Bayrou a, lors de sa déclaration de politique générale, le 14 janvier dernier, annoncé qu’il soumettrait la réforme des retraites de 2023 – qui porte l’âge légal à 64 ans et accélère le passage à une durée de cotisation de 43 ans – à renégociation entre partenaires sociaux. Remettre en jeu les syndicats et le patronat sur un dossier éminemment social est évidemment une bonne nouvelle. L’étatisation de la Sécurité sociale, amorcée en 1995 avec la création des projets de loi de financement de la Sécurité sociale, s’est accompagnée d’une dégradation des comptes et d’une déresponsabilisation de tous les acteurs. L’AGIRC-ARRCO, avec ses résultats positifs et ses réserves, prouve qu’un régime paritaire est viable dans le temps. Son système par points offre, en outre, des solutions de gestion bien plus fines que celui par annuités des régimes de base.
La relance de la réforme systémique est une option que les partenaires sociaux ne devraient pas s’interdire. Mais, au lieu d’un système unique et bureaucratique, le recours à plusieurs régimes à points, comme c’est le cas en Allemagne, en Italie et en Suède, pourrait être envisagé.
La création d’un véritable étage par capitalisation devrait être envisagée : un étage ouvert à toutes et à tous, quel que soit le statut professionnel, la taille de l’entreprise ou les revenus. Longtemps, la France a récusé les fonds de pension, diabolisés en tant que représentants du capitalisme financier. Or, les fonds de pension ne peuvent pas être assimilés à des fonds vautours ou à des hedge funds ; ce sont des investisseurs au long cours. Leur objectif est d’assurer des revenus à des générations de retraités.
Une nouvelle étape est nécessaire en matière de capitalisation. La création du Plan d’Épargne Retraite par la loi PACTE en 2019 constitue une réponse encore imparfaite à la création d’un étage de retraite par capitalisation. Chaque actif devrait être doté, dès le début de sa carrière professionnelle, d’un plan retraite pouvant être abondé individuellement ou collectivement. Des accords de branche pourraient être imaginés, afin que les entreprises s’engagent à effectuer des versements au profit de tous leurs salariés sur ces plans. À terme, la capitalisation devrait assurer autour de 10 % des revenus des retraités, contre 2,6 % en 2024. Certains affirment qu’il est trop tard, d’autres que nous n’y arriverons pas. Le fatalisme est une des plaies de la France, mais ce n’est pas une raison pour s’y complaire.
Depuis l’adoption de ma loi sur l’épargne retraite en 1997, du temps a été perdu, mais il serait stupide de continuer d’en perdre. Concevoir un étage par capitalisation, ouvert à toutes et à tous, associant les partenaires sociaux, serait une réelle avancée pour les futurs retraités et pour l’ensemble de l’économie.
Jean-Pierre Thomas
Dans le journal Investir, le Directeur du Cercle de l’Epargne rappelle que toute remise en cause du cadre fiscal de l’assurance vie peut pénalisé ce produit qui constitue, en encours, le premier placement financiers des Français.
Dans cet article consacré à la baisse des produits d’épargne réglementée, Philippe Crevel rappelle que ces produits demeurent attractif et cite les autres placements aux potentiels de rendements supérieurs.
Cet article consacré aux placements favoris des Français cite le Cercle de l’Epargne qui rappelait dans une récente publication le nombre de détenteur de Livret A et de LDDS (respectivement plus de 4 Français sur 5 détiennent le premier produit quand le second compte plus de 26 millions de détenteurs).
Les PEL souscrits à compter du 1er janvier 2025 sont rémunérés à1,75 % brut, contre 2,25 % pour ceux souscrits en 2024. Dans le journal Le Monde, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne précise que « le rendement net n’atteint que 1,22 %, moitié moins que le Livret A, dont le taux a été abaissé à 2,4 % le 1er février » et estime qu’il convient par conséquent de lui préférer d’autres placements.
Au Micro de RMC Philippe Crevel est interrogé sur la baisse de la rémunération du Livret A et du LDDS à compter du 1er février. Il explique pourquoi ces placements demeurent attractifs malgré ce recul et évoque les placements à privilégier en 2025.
Cité dans le journal Le Monde, le Directeur du Cercle de l’Epargne rappelle les conditions d’accès au PERCol, dispositif destiné aux salariés né de la loi PACTE en remplacement du PERCO.
Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne était au micro d’Europe 1 pour commenter la baisse, à compter du 1er février du rendement du Livret A. Il explique pourquoi le Livret A demeure attractif malgré ce recul et propose des solutions alternatives pour obtenir une rémunération supérieure.
Dans Le Revenu, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne explique pourquoi, après une année 2024 couronnée favorable à l’assurance vie, 2025 devrait rester porteuse pour le premier produit financier des Français.
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
L’assurance vie a réalisé une belle année 2024 avec une collecte nette de 29,4 milliards d’euros, en hausse de 28,2 milliards d’euros par rapport à l’année 2023, qui avait été particulièrement médiocre. Le cru 2024 est le meilleur de ces quatorze dernières années. L’ assurance vie a bénéficié de l’appétence des ménages pour l’épargne et des taux promotionnels proposés par les assureurs. La bonne tenue des marchés actions à l’international a également pu conforter le premier produit d’épargne des ménages, dont l’encours a atteint 1 989 milliards d’euros à fin décembre 2024, en hausse de 4,2 % sur un an.

En 2024, la décollecte sur les fonds en euros s’est atténuée, s’élevant à 5 milliards d’euros contre 29 milliards en 2023. L’augmentation des taux de rendement et la pratique des bonifications ont porté leurs fruits.

L’assurance vie a été portée par d’importants versements depuis le début de l’année. Les Français ont, un peu plus que les années précédentes, arbitré leur épargne en faveur de placements de long terme. En 2024, les cotisations ont progressé de 20,9 milliards d’euros par rapport à 2023, pour s’élever à 173,3 milliards d’euros (+14 %). La part des unités de compte a atteint 38 % en 2024, légèrement en retrait par rapport à 2023 (40 %). Ce recul peut s’expliquer par les mauvaises performances des actions françaises au cours du second semestre.

Les prestations ont reculé de 5 % en 2024. Les ménages ont moins arbitré en défaveur de l’assurance vie. La baisse des transactions immobilières et la perte d’attractivité des contrats à terme dans la seconde partie de l’année expliquent cette diminution des rachats. Ces derniers se sont élevés, sur l’ensemble de l’année, à 143,8 milliards d’euros.
L’amélioration du rendement des fonds en euros a contribué à réduire les opérations de rachats sur ces derniers.
La collecte nette, au mois de décembre, a atteint 1,2 milliard d’euros, en retrait par rapport à novembre (+4 milliards d’euros), mais nettement supérieure à celle de l’année dernière (-941 millions d’euros).
Le mois de décembre est traditionnellement un mois sans saveur pour l’assurance vie, la collecte moyenne de ces dix dernières années s’établissant à 560 millions d’euros. Depuis 2008, sept décollectes en décembre ont été constatées.
Au mois de décembre 2024, les ménages ont effectué des versements importants, à hauteur de 13,9 milliards d’euros (en hausse de 12 % par rapport à décembre 2023), avec une proportion d’unités de compte supérieure à la moyenne de l’année (44 % contre 38 %).
Les prestations ont, de leur côté, diminué de 5 % par rapport à décembre 2023. Elles s’établissent à 12,6 milliards d’euros.

L’année 2024 a marqué le rebond de l’assurance vie après une année 2023 où la collecte de l’épargne réglementée avait atteint des sommets. Celle-ci avait alors bénéficié de la hausse du taux du Livret A et des craintes des ménages vis-à-vis de l’inflation.
La désinflation et l’amorce de la baisse des taux ont redonné du souffle aux placements longs comme l’assurance vie. La diminution du taux du Livret A au 1er février devrait conforter ce processus en 2025. Les rendements des contrats à terme, qui ont concurrencé les fonds en euros entre 2022 et 2024, sont également orientés à la baisse. La forte propension des ménages à épargner, en l’absence de visibilité sur le front politique et économique, devrait profiter à l’assurance vie.
Le PER est entré dans sa cinquième année. Il a poursuivi, durant l’année 2024, sa montée en puissance, bénéficiant toujours de la transformation des anciens contrats d’épargne retraite. Cette source devrait se tarir dans les prochains mois, ce qui permettra de mesurer l’attractivité du PER auprès des ménages non équipés.
La collecte nette du PER assurantiel a augmenté, en 2024, de 17 % par rapport à l’année précédente, atteignant 9,9 milliards d’euros.
À fin décembre 2024, les PER comptabilisent 6,9 millions d’assurés pour un encours de 92,8 milliards d’euros, dont 45 % en unités de compte.


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