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Epargne: les Livret A, LDDS et LEP à des niveaux records en 2023

Cité dans la Provence, Philippe Crevel revient sur le niveau record de la collecte du Livret A et du LEP. Il estime que « les ménages ont, durant l’année 2023, fait preuve de prudence et d’opportunisme […] prudence en privilégiant l’épargne de précaution au détriment de la consommation, opportunisme en optant pour le produit d’épargne offrant la meilleure rémunération possible face à l’inflation ».

2023, année en or du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire

Résultats du Livret A – LDDS – LEP

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Livret A et LEP, les placements réellement préférés des Français

L’année 2023 restera celle du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire, l’un et l’autre enregistrant des collectes records, 28,7 milliards d’euros pour le premier et 20,67 milliards d’euros pour le second. L’effet taux et l’effet inflation ont joué à plein. Les ménages ont, durant l’année 2023, fait preuve de prudence et d’opportunisme, prudence en privilégiant l’épargne de précaution au détriment de la consommation, opportunisme en optant pour le produit d’épargne offrant la meilleure rémunération possible face à l’inflation.

Avec 28,68 milliards d’euros, la collecte 2023 du Livret A est la plus importante enregistrée depuis 2009. Elle dépasse celle de 2012 (28,16 milliards d’euros), de 2022 (27,32 milliards d’euros) et celle de 2020 (26,39 milliards d’euros). En 2012, l’importante collecte avait été réalisée grâce au relèvement du plafond du Livret A. Celle de 2020 était imputable à la crise covid quand celle de 2022 résultait de la hausse du taux de rémunération dans un contexte géopolitique anxiogène avec le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Fin décembre 2023, l’encours du Livret A s’élève 415,3 milliards d’euros, contre 375,4 milliards d’euros fin décembre 2022. Il atteint ainsi un niveau historique. Les intérêts capitalisés explosent en raison du taux de rémunération. Ils atteignent, en 2023, 11,23 milliards d’euros contre 4,83 milliards d’euros en 2022.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire réalise de son côté, une collecte de 11,24 milliards d’euros en 2023 battant le précédent record de 2012 (5 milliards d’euros lié au relèvement du plafond). Les intérêts capitalisés ont atteint, en 2023, 4,01 milliards d’euros contre 1,73 milliard d’euros en 2022. L’encours à 149,5 milliards d’euros est à son plus haut historique.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Prudence et opportunisme

En 2023, le Livret A a bénéficié d’un effet taux et d’un effet inflation. Le taux de 3 % du Livret A a incité les ménages à réduire leurs liquidités disponibles sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue a ainsi baissé de 64 milliards d’euros sur les onze premiers mois de l’année 2023 (source Banque de France).

L’effet inflation a conduit les ménages à accroître leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Par crainte de ne pas pouvoir faire face aux dépenses à venir, ils ont continué à augmenter leur cagnotte. L’inflation génère également un effet d’encaisse réelle. Les ménages épargnent pour contrecarrer l’érosion monétaire que subit leur patrimoine.

La baisse de l’inflation, en fin d’année dernière, ne semble pas avoir été intégrée par les épargnants. Cette baisse est récente et n’a pas été, encore, réellement ressentie. Les ménages demeurent méfiants en ce qui concerne l’évolution de la croissance et des prix. Le faible niveau de confiance des ménages, mesuré par l’INSEE, en témoigne.  

Les contreperformances du Livret A des mois d’octobre (-3,77 milliards d’euros) et de novembre (-280 millions) s’expliquent par le relèvement du plafond du Livret d’Épargne Populaire qui est passé, le 1er octobre 2023, de 7 700 à 10 000 euros. Cela a induit des transferts du Livret A vers le LEP. La non-revalorisation du taux du Livret A en juillet a pu jouer à la marge sans réellement porter atteinte à l’attractivité du produit.

Une collecte record en 2023 malgré un rendement négatif

En 2023, l’épargne a subi les effets de l’inflation. Le taux du Livret A est resté durant toute l’année inférieur à l’inflation. Faute de meilleurs placements leur garantissant sécurité et liquidité, les ménages ont pourtant plébiscité le Livret A comme le LDDS malgré leur rendement négatif.

Avec une inflation qui sur l’ensemble de l’année s’est élevée à 4,9 %, le rendement réel du Livret A et du LDDS a été négatif de deux points. En 2022, le rendement réel était négatif de 3,8 points.

Cercle de l’Épargne – données INSEE pour l’inflation

Décembre, une collecte hors du commun

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Entre 2013 et 2023, le placement préféré des Français a, connu, en décembre, cinq décollectes (2014, 2017, 2019, 2020 et 2021). De 2009 à 2022, la collecte moyenne en décembre tourne autour de 222 millions d’euros. Avec une collecte de 2 milliards d’euros, décembre 2023 sort du lot. Logiquement en décembre, les ménages puisent dans leur bas de laine pour faire face aux dépenses de fin d’année (cadeaux, réveillons, vacances). Cette année, ils ont décidé au contraire d’opter pour la prudence en renforçant leur épargne de précaution au détriment de la consommation.

Les ménages semblent être dubitatifs face à l’évolution des prix. Les annonces de hausses sur les prix de l’électricité ou sur des biens alimentaires les incitent à demeurer sur leurs gardes. Concernant les dépenses de fin d’année, il est probable que de nombreux ménages les aient anticipées en novembre. Les Français continuent, par ailleurs, à optimiser leurs liquidités en les transférant vers le produits d’épargne réglementée.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré une collecte de 1,01 milliard d’euros qui est la plus élevée depuis le mois de mai 2023.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

Le LEP est le seul produit de taux à avoir préservé le pouvoir d’achat des épargnants en 2023. Son rendement réel a été positif de 1,1 point.

Au mois de décembre, la collecte a été positive de 2,01 milliards d’euros faisant suite aux fortes collectes d’octobre et de novembre. Les ménages à revenus modestes ont continué à épargner malgré les fêtes de fin d’année, sources de dépenses. Sur le dernier trimestre 2023, marqué par le relèvement du plafond, le LEP a collecté 9,58 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont représenté 3,29 milliards d’euros.

La baisse du taux du LEP de 6 à 5 % à compter du 1er février ne devrait pas nuire à sa compétitivité. Si un tassement de sa collecte est prévisible, celle-ci devrait demeurer positive.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Assurance-vie 2024 : les bonnes décisions et les erreurs à éviter

Les annonces de rendements redonnent quelques couleurs aux fonds en euros, et la baisse des taux directeurs des banques centrales prévue d’ici à la fin du premier semestre combinée à celle de l’inflation devrait avantager ces supports », anticipe Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne dans Les Echos.

Assurance-vie : les fonds euros retrouvent des couleurs

Dans les colonnes du journal Le Parisien, Philippe Crevel rappelle la forte inertie des fonds euros. Il explique ainsi que « si un fonds en euros pèse plusieurs dizaines de milliards d’euros et est gorgé d’obligations à faible taux, il sera long et difficile de faire remonter le taux de rendement ».  Aussi, poursuit-il « les compagnies d’assurances qui avaient moins puisé dans leurs réserves les années passées ont eu davantage de possibilités de bonifier leur taux servi en 2023 ».

La baisse de la natalité est-elle un problème économique ?

Philippe Crevel était ce 19 janvier au micro de France Culture dans l’émission Entendez-vous l’éco ? pour évoquer la baisse de la natalité et ses effets sur l’économie. Il était invité à débattre avec Hervé Le Bras Démographe, historien, directeur d’études à l’EHESS et chercheur émérite à l’INED, titulaire de la chaire territoire et population à la Fondation Maison des sciences de l’homme, il réalise une chronique pour le mensuel Zadig, « La France à la carte », Thomas Angeletti Sociologue et chargé de recherche au CNRS et Kenza Tahri Responsable du pôle égalité Femmes/Hommes à Terranova

« Cela a été survendu » : comment le maintien du livret A à 3 % lèse les épargnants

Dans les colonnes du journal Le Parisien, Philippe Crevel revient sur la rémunération des produits d’épargne réglementée. Si les détenteurs de LEP demeurent gagnants, il explique pourquoi le Livret A aurait pu être mieux rémunéré, si le gouvernement avait décidé d’appliquer la formule qu’il avait fixé.

Les invités d’Europe Soir week-end avec Philippe Crevel

Philippe Crevel répondait ce 12 janvier sur Europe 1 aux questions de Pierre de Vilno au sujet des placements à faire en 2024 dans l’émission les invités d’Europe Soir week-end.

Réécouter le poadcast de l’émission

Livret d’Épargne Populaire, Livret A : Quels taux au 1er février 2024 ? 

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Avec la publication du taux d’inflation du mois de décembre, le Gouverneur de la Banque de France est censé remettre ses propositions de taux pour le Livret A, le LDDS, le Compte d’Épargne Logement, le Livret Jeune et le Livret d’Épargne Populaire (LEP). Du fait de l’annonce au mois de juillet 2023 de Bruno Le Maire de geler le taux du Livret A jusqu’au 1er février 2025, seul le taux du LEP est censé être ajusté le 1er février prochain.

Le taux du LEP est le taux le plus élevé entre :

  • le taux du Livret A majoré de 0,5 point
  • le taux d’inflation (indice des prix hors tabacs) sur les six derniers mois

Compte tenu de l’inflation de ces derniers mois, le taux du LEP devrait être ramené de 6 à 4,1 %. Le Gouvernement a la possibilité de déroger à la simple application de la formule comme il l’a fait le 1er  août 2023 en choisissant un taux plus élevé. Un taux de 4,5 % pourrait être ainsi retenu.

Pour le Livret A et pour les livrets dont le taux dépend de ce dernier, en absence de gel, le taux devrait être relevé à 3,9 % en raison du maintien d’une inflation assez forte ces six derniers mois et de taux monétaires en hausse. Le taux du Livret A est la moyenne de l’inflation moyenne des six derniers mois (indice IPC hors tabacs) et de la moyenne des taux Ester des six derniers mois.

Le gel s’avère pour le moment une mauvaise affaire pour les épargnants d’autant plus que l’inflation demeure supérieure au taux du Livret A. En 2023, celle-ci a été de 4,9 % pour un rendement de 2,9 % pour le Livret A, soit un rendement négatif de deux points. En revanche, le taux de 3 % net de prélèvements obligatoires demeure le plus élevé proposé aux épargnants en matière de produits sans risque. Au vu de l’évolution de l’inflation, les épargnants peuvent espérer un rendement positif pour leur Livret A d’ici la fin du premier semestre, toute chose étant égale par ailleurs.

Epargne : Le taux du Livret d’Epargne populaire va-t-il bientôt dégringoler ?

Dans 20 Minutes, Philippe Crevel évoque la baisse annoncé du taux du LEP en lien avec le début de reflux de l’inflation.

Le taux du Livret d’épargne populaire restera «très supérieur à l’inflation» au 1er février

Cité dans Libération, Philippe Crevel rappelle que le taux du LEP est déterminé en fonction de l’inflation. Ainsi selon lui, avec une première estimation de l’Insee autour de 3,7 %, le taux du LEP aurait du s’élever entre 4,25 % et 4,5 %. Ainsi à 5 %, la rémunération de ce produit d’épargne destiné aux ménages modestes, demeure très supérieure à l’inflation.

Votre épargne en 2024 : bas de laine bad mood

Philippe Crevel et Olivier Garnier, directeur général des Statistiques, des Études et de l’International à la Banque de France étaient les invités du Téléphone sonne ce 8 janvier pour évoquer la place de l’épargne en France et les choix des Français en matière de placements.

Les nouveaux investisseurs français : changement et continuité

Depuis le début de l’épidémie de covid, en France, une nouvelle génération d’actionnaires est apparue. Plus jeunes, plus adeptes aux nouvelles technologies, plus opportunistes, ces nouveaux investisseurs changent en profondeur la communauté des actionnaires. Au total, entre 2020 et 2022, l’Autorité des Marchés Financiers a évalué que 800 000 nouveaux investisseurs ont commencé à investir en actions. L’OCDE a réalisé une enquête pour apprécier le profil de ces nouveaux investisseurs auprès d’un échantillon de 1 056 d’entre eux détenant depuis 2020 des actions, des fonds d’investissement, des titres dans le cadre du financement participatif ou des cryptoactifs et de 1 078 investisseurs traditionnels.

Cercle de l’Épargne – données AMF

Au sommaire de cette étude

  • Des épargnants plus souvent masculins que féminins
  • Une surreprésentation de la région parisienne
  • Un rajeunissement confirmé
  • Un élargissement à toutes les catégories sociales
  • Une question de formation
  • Les investisseurs sont plus riches que la moyenne mais les temps changent
  • L’assurance vie indémodable et le Plan d’Épargne Retraite en plein essor
  • Les actions détenues avant tout par les investisseurs aisés
  • La percée des cryptoactifs et des nouveaux produits financiers
  • Les nouveaux investisseurs, moins portés sur le long terme que les investisseurs traditionnels
  • Les nouveaux investisseurs férus d’arbitrages
  • Des interrogations sur la pertinence de leurs placements
  • Les nouveaux investisseurs adeptes des comptes en ligne
  • Les applications mobiles de plus en plus utilisées
  • Des motivations diverses
  • Des sources d’information multiples
  • La culture financière des nouveaux investisseurs
  • Des nouveaux investisseurs conscients de la cybercriminalité

Dépendance, la question du maintien à domicile

Plus d’un Français sur trois aura plus de 60 ans dès 2030. La génération des « baby-boomers », celle des 75-84 ans, devrait, pour sa part, augmenter de moitié. Celle des plus de 80 ans tripler. Dix ans plus tard, en 2040, 15 % de la population seront âgés de 75 ans ou plus, contre à peine 6 % en 1990. La probabilité de perte d’autonomie augmente avec l’âge.

Parmi les personnes vivant à leur domicile, 3 % sont en situation de perte d’autonomie entre 60 et 74 ans, 9 % entre 75 et 84 ans et 30 % parmi celles de 85 ans ou plus. En 2050, 2,2 millions de personnes âgées seront très dépendantes, contre 1,3 million aujourd’hui. À la demande des familles, la priorité est donnée au maintien à domicile. En 2021, en France, 7,3 % des personnes âgées de 60 ans ou plus en perte d’autonomie sont prises en charge à leur domicile, soit 1 270 000 personnes. Le nombre de seniors en institutions reste stable malgré le vieillissement, autour de 700 000.

L’adaptation des logements aux personnes âgées dépendantes sera l’un des défis majeurs des prochaines années. Tous les départements ne sont pas égaux en la matière. La part de seniors à domicile en perte d’autonomie varie, selon les départements de 4 % à 12 %. Dans 16 départements, plus de 9 % des seniors vivant à domicile sont en perte d’autonomie, soit une part significativement plus élevée que la moyenne nationale. Les quatre départements d’outre-mer historiques (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion) sont dans cette situation ainsi que la Seine-Saint-Denis, la Corse-du-Sud, les Bouches-du-Rhône, de plusieurs départements d’Occitanie, des Hauts-de-France, et de deux départements à l’est de la région Nouvelle Aquitaine. À l’inverse, dans 20 départements situés notamment en Bretagne et sur une diagonale allant de la Normandie aux Alpes, moins de 6 % des seniors vivant à domicile sont en perte d’autonomie, soit une part inférieure à la moyenne nationale.

Pauvreté, dépendance et état de santé

Dans la quasi-totalité des départements ayant une part élevée de seniors en perte d’autonomie à domicile, la pauvreté monétaire y est supérieure au niveau national. Dans les départements d’outre-mer et en Seine-Saint-Denis, le taux de pauvreté est particulièrement élevé et, à âge comparable, la part de seniors en mauvais ou très mauvais état de santé peut être jusqu’à deux fois supérieure à la moyenne nationale.

Les personnes modestes vivent en effet dans des conditions de vie plus précaires (de logement, d’alimentation, etc.) et ont plus souvent certaines pratiques à risque (tabagisme ou alcoolisme). Les difficultés financières peuvent aussi conduire à renoncer à certains soins et à certaines dépenses de prévention. Une santé défaillante peut freiner la poursuite d’études ou l’exercice d’un emploi, et donc limiter les revenus. Ces difficultés tout au long de la vie augmentent le risque de perte d’autonomie passé 60 ans.

Le maintien à domicile est parfois plus subi que volontaire. L’offre restreinte de places d’hébergement pour personnes âgées dépendantes conduit à ce que davantage de seniors en perte d’autonomie vivent à leur domicile. Cette situation prévaut dans les départements où plus de 9 % des seniors vivant à leur domicile sont en perte d’autonomie. En Guadeloupe, Martinique, Guyane, à La Réunion et en Corse, l’offre varie de 35 à 53 places pour 1 000 personnes de 75 ans ou plus, contre 115 au niveau national en 2021. Pour les autres départements, l’offre de places en institutions est plus variable, s’échelonnant de 81 à 196 places pour 1 000 personnes de 75 ans ou plus.

Avantage au milieu urbain pour le maintien à domicile

En 2021, 7,7 % des seniors à domicile vivant dans une commune urbaine sont en situation de perte d’autonomie, contre 6,7 % dans une commune rurale. Ce léger écart s’explique notamment par des caractéristiques différentes des populations qui y résident. Le taux de pauvreté est plus élevé dans les communes urbaines (17 %, contre 11 % dans les communes rurales). Les seniors y sont un peu plus âgés que dans les communes rurales (six mois de plus en moyenne) et les femmes y sont un peu plus représentées (57 % des seniors à domicile sont des femmes en milieu urbain, contre 53 % dans le rural).

En secteur urbain, l’accès aux soins ou à de l’aide sociale peut faciliter le maintien à domicile quand en zone rurale, la solution de l’hébergement collectif apparaît comme plus facile pour les familles. Qu’ils résident dans une commune urbaine ou une commune rurale, les seniors en perte d’autonomie reçoivent presque tous de l’aide (98 %). Il s’agit à la fois d’une aide professionnelle (77 %) et/ou une aide de l’entourage (91 %). Dans le rural, en revanche, la disponibilité des professionnels est moindre et le coût des transports y est plus élevé.

Dans les communes urbaines, 168 équivalents temps plein d’infirmiers et d’infirmières sont accessibles pour 100 000 habitants, contre 130 dans les communes rurales, et 4,1 consultations de médecins généralistes sont disponibles par an et par habitant, contre 3,2 dans les communes rurales. La politique de maintien à domicile suppose au préalable la réalisation de travaux d’adaptation des logements. Or, pour une personne âgée de plus de 75 ans, de tels travaux sont à la fois difficiles à réaliser et coûteux. Les familles sont de leur côté peu enclines à investir dans les travaux d’amélioration des logements de leurs aînés. Par ailleurs, le manque de professionnels du bâtiment capables de conduire de tels travaux constitue un réel problème. Le maintien à domicile suppose la présence de réseaux de soins efficaces. Or, de moins en moins de médecins réalisent des visites et le nombre d’infirmiers est insuffisant.

L’espérance de vie en bonne santé, une progression atténuée par la crise sanitaire

L’épidémie de covid a réduit l’espérance de vie des Français. Plus de trois ans après le début de la pandémie, cette dernière n’a pas retrouvé son niveau de 2019. Elle était, en 2022, à la naissance de 79,3 ans pour les hommes et de 85,2 ans pour les femmes, soit 0,4 an de moins qu’en 2019. À 65 ans, l’espérance de vie était, toujours en 2022, de 19,2 ans pour les hommes et de 25,1 ans pour les femmes, en deçà respectivement de 0,4 et de 0,3 an par rapport à 2019.

Le service des études et des statistiques du ministère de la Santé établit un indicateur pour mesurer l’espérance de vie en bonne santé. Contrairement aux données objectives de l’espérance de vie, cet indicateur est plus subjectif, car il est construit sur la prise en compte des réponses d’un échantillon de personnes à la question « Êtes-vous limité, depuis au moins six mois, à cause d’un problème de santé, dans les activités que les gens font habituellement ? » Les personnes interrogées doivent indiquer s’il s’agit de limitations fortes ou non, ce qui permet également de repérer les personnes handicapées et de calculer un indicateur d’espérance de vie sans incapacité forte.

À 65 ans, plus de 10 ans d’espérance de vie sans incapacité en France

En 2022, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans baisse et revient à son niveau de 2020. Elle s’élevait à 11,8 ans pour les femmes et 10,2 ans pour les hommes. Au même âge, l’espérance de vie sans incapacité forte atteignait quant à elle, 18,3 ans pour les femmes et 15,5 ans pour les hommes.

Cercle de l’Épargne – Données DREES

La baisse des dernières années ne doit pas masquer le fait qu’entre 2008 et 2022, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a augmenté de 1 an et 9 mois pour les femmes et de 1 an et 6 mois pour les hommes, soit respectivement 1,5 mois et 1,3 mois par an en moyenne.

L’espérance de vie sans incapacité forte à 65 ans augmente également au cours de la même période, de 1 an et 8 mois pour les femmes et de 1 an et 5 mois pour les hommes. Avec l’épidémie de covid, en 2022, les espérances de vie sans incapacité et sans incapacité forte à 65 ans baissent et retrouvent leur niveau de 2020. Avec la crise sanitaire, la sensibilité de la population aux questions de santé est accrue ce qui peut expliquer que dans le cadre des questionnaires, plus de personnes signalent des incapacités.

Entre 2008 et 2022 et malgré la baisse de 2022, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a augmenté plus vite que l’espérance de vie au même âge. En 2022, pour les hommes, les années sans incapacité représentaient 53,0 % des années restant à vivre à 65 ans, contre 47,7 % en 2008 et 52 % en 2019. Pour les femmes, la part d’années sans incapacité dans l’espérance de vie à 65 ans est passée de 44,7 % en 2008 à 49,1 % en 2019 puis à 51,0 % en 2022. Soit un gain moyen de 0,4 point de pourcentage par an pour les hommes et 0,5 point pour les femmes depuis 2008.

Cercle de l’Épargne – Données DREES

À la naissance, l’espérance de vie sans incapacité augmente également

Depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance augmente pour les hommes et les femmes. Cet indicateur permet de mesurer les incapacités apparaissant dès l’enfance ou au cours de la vie active. Elle permet d’avoir une vision globale de la santé de l’ensemble de la population. À la naissance, en 2022, les femmes peuvent espérer vivre 65,3 ans sans incapacité et 77,5 ans sans incapacité forte. Pour les hommes, l’espérance de vie sans incapacité est de 63,8 ans et de 73,5 ans sans incapacité forte. Depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance des femmes a augmenté de 9 mois et celle des hommes de 1 an et 1 mois. Les espérances de vie sans incapacité forte augmentent sur la même période de 9 mois pour les femmes et de 1 an et 6 mois pour les hommes. Contrairement aux indicateurs à 65 ans, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance a progressé sur cette période au même rythme que l’espérance de vie.

Cercle de l’Épargne – données DREES

La France au-dessus de la moyenne européenne

En 2021, l’espérance de vie sans incapacité des hommes à 65 ans est supérieure de 1 an et 10 mois à la moyenne européenne, qui s’établit à 9,5 ans. Pour les femmes, l’écart avec la moyenne européenne (9,9 ans) est plus important (+2 ans et 8 mois). En 2021, la France est 2e parmi les 27 pays de l’Union européenne pour l’espérance de vie des femmes à 65 ans et 3e pour l’espérance de vie des hommes à 65 ans. Elle est au 3e rang pour l’espérance de vie sans incapacité des femmes à 65 ans et au 4e rang pour celle des hommes.

À la naissance, en 2021, l’espérance de vie sans incapacité des hommes est supérieure (+2 ans et 5 mois) à la moyenne de l’Union européenne, qui est de 63,1 ans. L’espérance de vie sans incapacité des femmes à la naissance est également supérieure (+2 ans et 8 mois) à la moyenne européenne (64,2 ans). Si la France se situe, en 2021, au 2e rang dans l’Union européenne pour l’espérance de vie des femmes à la naissance, elle est, en revanche, au 6e rang pour l’espérance de vie sans incapacité. Pour les hommes, la France est placée, dans l’Union européenne, au 10e rang pour l’espérance de vie à la naissance et au 5e rang pour l’espérance de vie sans incapacité.

Les chiffres de 2021 doivent être appréciés avec prudence compte tenu des conséquences de l’épidémie de covid. Des variations non négligeables pourraient intervenir avec les données de 2022.

Cercle de l’Épargne – Eurostat – DREES

Cercle de l’Épargne – Eurostat – DREES

La crise sanitaire a entraîné un recul de l’espérance de vie en particulier de celle en bonne santé. Si la pandémie de covid a provoqué une augmentation du nombre de décès et désorganisé le système de soins, il serait, toutefois, hasardeux de se prononcer sur ses conséquences en matière d’espérance de vie. Avant même l’épidémie, les gains d’espérance de vie diminuaient. Aux États-Unis, celle-ci est même en recul depuis 2018. L’obésité, la drogue et les morts violentes contribuent à cette baisse de l’espérance de vie. Les maladies liées à la mauvaise hygiène de vie (sédentarité, obésité) peuvent obérer l’espérance de vie en bonne santé. Cette situation rend nécessaire un effort accru en matière de prévention.

Les causes de mortalité en France

Le Centre d’épidémiologie des causes médicales de décès de l’Inserm, la Direction de la recherche, des études et de l’évaluation des statistiques et Santé Publique France ont analysé les causes médicales de décès des personnes décédées en France en 2021. Il en ressort que la mortalité est en hausse en France et que le covid s’est installé comme une maladie à l’origine d’un nombre élevé de décès.

En 2021, 660 168 décès ont été enregistrés en France. En baisse par rapport à 2020 (667 497 décès), ce nombre demeure, cependant, nettement supérieur à celui des années précédentes même en tenant compte du vieillissement de la population.

 En 2021, le virus du Covid-19 est la 3e cause de décès en France (9,2 % de l’ensemble des décès) derrière les tumeurs (25,7 %) et les maladies de l’appareil circulatoire (20,9 %). La Covid-19 a directement causé le décès de 60 895 personnes en France en 2021, en majorité des personnes âgées. L’âge médian des décès liés au covid est de 84 ans. Les deux tiers des décès dus à la Covid-19 en 2021 ont eu lieu dans des établissements publics de santé, qui n’enregistrent par ailleurs que 43 % des décès toutes causes confondues. Tous les départements ne sont pas égaux en matière de covid. Les départements et régions d’outre-mer (DROM) apparaissent plus exposés à la maladie.

La mortalité due aux tumeurs continue de baisser tendanciellement, à l’exception des tumeurs du pancréas et des mélanomes, toujours en hausse.

Plusieurs ruptures sont constatées en 2021 avec la hausse de la mortalité due aux maladies de l’appareil circulatoire, aux maladies endocriniennes et de l’appareil digestif. Ces hausses sont en rupture par rapport aux tendances des années 2015-2019. Ces augmentations pourraient être liées à des effets indirects de l’épidémie de Covid-19 (retard de prise en charge, isolement social plus important jouant sur les comportements, hausse de la consommation nocive d’alcool, difficultés d’accès aux soins, séquelles pour ceux dont la Covid-19 est en cause associée…) mais pour le moment, les causalités ne sont pas certaines.

La crise sanitaire a accentué la tendance à la hausse de la proportion des décès qui surviennent à domicile. Plus de personnes souffrant d’un cancer décèdent à domicile avec le développement de l’hospitalisation à domicile et des soins ambulatoires. Les familles se retrouvent à gérer des personnes en phase terminale, ce qui est une source d’angoisse et de problèmes organisation.

Près de 700 000 bénéficiaires du minimum vieillesse

Fin 2022, en France, 691 210 personnes percevaient l’allocation supplémentaire du minimum vieillesse (ASV) ou l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) soit 4,1 % de plus qu’en 2021. Pendant une dizaine d’années jusqu’en 2017, le nombre de bénéficiaires était resté stable, entre 550 000 et 575 000, après avoir fortement diminué entre la fin des années 1960 et le début des années 2000 en raison de l’amélioration du niveau des pensions. La revalorisation du montant du minimum vieillesse entre 2018 et 2020 a conduit à une augmentation sensible du nombre de bénéficiaires. En trois ans, le minimum vieillesse a, en effet, augmenté de 100 euros. En 2023, ce minimum est au maximum de 916,78 euros pour une personne seule et de 1 423,31 euros pour un couple. Le minimum vieillesse a été revalorisé de 0,4 % en janvier 2021 (comme les pensions de retraite), puis de 5,1 % en 2022 (+1,1 % en janvier et +4,0 % en juillet). Fin 2022, les allocataires recevaient en moyenne 440 euros mensuels pour l’ASV et 490 euros pour l’Aspa (l’ASV étant l’ancienne prestation, encore servie à 131 860 bénéficiaires, et l’Aspa la nouvelle, entrée en vigueur en 2007). Plus d’un titulaire sur deux (51 %) est une femme seule (célibataire, veuve ou divorcée). Les personnes isolées représentent 76 % des allocataires.

Fin 2022, 66 690 nouveaux allocataires ont reçu l’Aspa (flux d’entrée dans le dispositif), soit 11 % de plus qu’en 2021. Cette augmentation concerne toutes les tranches d’âge et de montant (bien qu’un peu plus prononcée pour les personnes de 70 à 80 ans). Parmi les nouveaux allocataires, 36 % ont moins de 65 ans et sont donc dans une situation particulière : inaptitude au travail, ex-invalidité, handicap, ancien combattant, etc.

Cercle de l’Épargne – données DREES

Rapport sur les pensions de l’OCDE, la France peut mieux faire !

Au sein de l’OCDE, la proportion des 65 ans et plus parmi la population a doublé en 50 ans, passant de 9 % au début des années 1970 à 18 % en 2022. Elle devrait atteindre 27 % d’ici 2050. Comment financer les retraites quand la population active diminue ? face à cette mutation démographique, les pouvoirs publics sont contraints de réformer leur système de retraite et plus globalement l’économie et la société. La série de chocs subis par les États occidentaux rend plus compliquée la mise en œuvre de réformes.

Après s’être intéressée, en 2021, à la résilience des régimes de pensions de ses États membres à la suite de la crise sanitaire, l’OCDE a consacré son rapport 2023 « Panorama des Pensions » à la résurgence de l’inflation et à la pénurie de main-d’œuvre, apparues avec la pandémie et de l’invasion Russe en Ukraine. Elle analyse leurs effets sur les régimes de pensions et les conditions de vie des retraités. Elle s’attarde sur les réponses apportées par les décideurs publics. L’OCDE étudie à ce titre la réforme entrée en vigueur en France le 1er septembre 2023 et les évolutions engagées dans les autres pays membres de l’organisation internationale.

Les règles de revalorisation des pensions et donc leurs critères d’indexation sont un élément-clé pour déterminer le niveau de vie des retraités et l’équilibre des finances publiques. Les salaires augmentant traditionnellement plus vite que les prix (en raison des gains de productivité), de nombreux pays, dont la France, sont passés de l’indexation des pensions sur les salaires à l’indexation sur les prix pour contenir leurs dépenses de retraite. En effet, depuis la réforme des retraites adoptée en 1993, les pensions sont revalorisées en fonction de l’indice prévisionnel des prix à la consommation (hors tabacs) calculé par l’Insee.

L’adoption de règles d’indexation n’implique pas nécessairement, leur application stricte par les pouvoirs publics. En France, les pensions ont pu faire l’objet de sous-indexations voire de gels. La date de leur revalorisation a été reportée à plusieurs reprises. Au total, pour ceux qui étaient déjà à la retraite, la pension brute, en France, s’est érodée d’environ 4 % en termes réels, en moyenne, entre 2009 et 2019.

Le retour de l’inflation depuis l’invasion de l’Ukraine au mois de février 2022, a conduit les gouvernements à procéder à des revalorisations plus rapprochées que dans le passé des pensions.

L’étude présentée par l’OCDE montre que plus de la moitié des pays de l’OCDE ont fait le choix, pour soutenir le pouvoir d’achat des retraités, d’indexer les pensions de retraite sur les prix et sur (une partie de) la croissance des salaires réels si elle est positive, ou sur le plus élevé de la croissance des prix ou des salaires. Un grand nombre de retraités a ainsi été pleinement couvert contre les fluctuations de l’inflation.

La France figure parmi les 22 pays jugés protecteurs par l’organisation internationale. Après avoir procédé à deux revalorisations successives des pensions de base en 2022 (soit +5,1 % sur l’ensemble de l’année) puis de 0,8 % en 2023, les pouvoirs publics ont à nouveau décidé de soutenir le pouvoir d’achat des retraités avec une nouvelle hausse de 5,3 % entrée en vigueur au 1er janvier 2024. Les pensions complémentaires ont également fait l’objet de revalorisations.

Source : OCDE – Lecture du graphe : 22 : nombre de pays indexant leurs pensions en fonction des prix

La réforme des retraites adoptée au printemps 2023 améliore par ailleurs fortement le sort des bénéficiaires de petites retraites. En particulier, les personnes ayant cotisé 120 trimestres (30 ans) bénéficieront de l’augmentation du minimum contributif de 13,4 %, soit un niveau bien supérieur à l’inflation. L’OCDE note que les nouvelles règles d’indexation du minimum contributif permettront l’application, à terme, de l’objectif fixé par la réforme Fillon des retraites adoptée 20 ans plus tôt. L’article 4 de la loi précitée prévoyait d’allouer une pension minimale à 85 % du salaire minimum aux salariés du secteur privé ayant cotisé toute leur vie professionnelle au niveau du SMIC.

Selon le rapport de l’OCDE, sans la réforme 2023, ce ratio aurait baissé progressivement sous la barre des 75 %. Avec une indexation sur la durée du minimum contributif sur le salaire minimum, les pensions minimales représenteraient environ 80 % du SMIC pour les actifs nés en 2000.

L’OCDE souligne une hausse sur ces deux dernières décennies du niveau de vie relatif des 65 ans et plus par rapport à l’ensemble de la population dans une grande majorité des États membres (plus des deux tiers). En moyenne, le revenu disponible des plus de 65 ans a progressé de 6,7 points de pourcentage, entre 2000 et 2020, passant de 81 à 88 % sur l’intervalle.

Source : OCDE – Lecture : en 2020, le revenu des plus de 65 ans représente, en moyenne au sein de l’OCDE, 88 % du revenu disponible de la population totale.

Au sein de l’OCDE, la France figure, avec le Costa Rica, Israël, l’Italie, le Luxembourg et le Mexique, parmi les pays où le revenu disponible des plus de 65 ans est égal voire supérieur à celui de l’ensemble de la population. Le taux de pauvreté monétaire relative des retraités est en France, parmi les plus faibles de l’OCDE avec un niveau inférieur à 6 % contre plus de 25 % dans les États baltes et en Corée. En moyenne, ce taux est, dans les États membres de l’OCDE, de 12,5 % pour les 66-75 ans et de 16,6 % des 76 ans et plus.

Au sein de l’OCDE, les modalités de prise en compte, par les régimes de retraite, des emplois dangereux ou pénibles, et leur définition, diffèrent énormément d’un pays à l’autre. 15 pays dont la France, la Belgique, l’Espagne et l’Italie prévoient des dispositions spécifiques pour un large éventail d’emplois.

L’OCDE estime, en premier lieu, que la gestion de la pénibilité et des risques professionnels doit en priorité être traitée pendant la période d’activité. Elle insiste sur la nécessité d’améliorer des conditions de travail en adoptant des réglementations en matière de santé et de sécurité pour limiter l’exposition aux risques. Il faut selon les auteurs faciliter les transitions professionnelles lors de la vie active. Elle juge nécessaire de communiquer sur les risques propres à chaque activité, notamment pour aider les travailleurs à obtenir des compensations. Leur prise en compte par la branche vieillesse ne devrait intervenir qu’à titre complémentaire, et de manière ciblée.

Citant le cas du régime de l’Opéra de Paris, l’OCDE estime que « l’incapacité à occuper un emploi précis jusqu’à l’âge de la retraite standard ne suffit pas à justifier des dispositions spéciales de pensions de vieillesse. » L’organisation internationale note que de nombreux pays ont supprimé ou durci l’accès aux dispositions de retraite couvrant les emplois dangereux ou pénibles, notamment en raison d’importants problèmes de ciblage.

Le compte professionnel de prévention (C2P) né de la réforme du 20 janvier 2014 garantissant l’avenir et la justice du système de retraite prévoit une meilleure prise en compte des périodes d’exposition aux risques (ex : travail de nuit, travail répétitif ou exercice d’activités en milieu hyperbare…). Amendé depuis, il permet de suivre l’exposition des individus aux facteurs de risques et non en fonction de leur catégorie professionnelle. Cette logique limite, selon l’OCDE, le risque de mauvais ciblage. Le C2P permet d’accumuler des points en fonction de l’exposition à six facteurs de risque, qui peuvent être utilisés notamment pour la formation ou pour partir à la retraite 2 ans avant l’âge minimum.

La Cour des comptes, dans un récent rapport, a cependant estimé que moins d’un tiers des salariés exposés aux facteurs de risque sont déclarés au C2P en raison de la complexité du système. Rappelant l’existence d’un dispositif spécifique pour les fonctionnaires dits de catégorie active, les auteurs du rapport de l’OCDE mettent en évidence les inégalités en matière de droit à pensions liées à la fragmentation du système français.

S’appuyant sur le traitement différencié des aides-soignants, l’OCDE rappelle que les conditions d’accès à la retraite diffèrent selon que l’aide-soignant relève de la fonction publique hospitalière ou du secteur privé. Ceux qui dépendent de la fonction hospitalière appartenant à la catégorie active de la fonction publique peuvent, à ce titre, partir à la retraite 5 ans avant l’âge minimum légal, quand les aides-soignants affiliés au régime général ne peuvent partir via le C2P que 2 ans avant. Évoquant la réforme systémique voulue par le Président de la République lors de son élection en 2017, l’OCDE rappelle que le régime universel envisagé avant la crise Covid prévoyait de supprimer 80 % des catégories actives pour lesquelles existent des fonctions comparables dans le privé et de leur ouvrir l’accès au C2P.

Le rapport de l’OCDE souligne des avancées dans les aménagements apportés par la réforme 2023 au C2P tels que l’abaissement des seuils des principaux facteurs d’exposition pour acquérir des points, la prise en compte des points utilisés pour le départ anticipé dans le calcul de la pension, le déplafonnement du nombre des points pouvant être accumulés, la possibilité d’utiliser le C2P pour financer un projet de reconversion professionnelle ou encore la création d’un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle.

L’OCDE considère que le relèvement de l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, l’accélération de l’entrée en vigueur du passage aux 43 ans de cotisations pour le taux plein (avancé de 8 ans) et l’extinction à terme de certains régimes spéciaux contribuent au rééquilibrage des comptes des régimes de retraite.

Les mesures adoptées devraient augmenter le taux d’emploi en France, augmentation nécessaire pour accroître la croissance potentielle du pays. La part des séniors en emploi, en progression depuis le début des années 2000, demeure en France nettement inférieure à la moyenne constatée au sein de l’OCDE. Le taux d’emploi des 60-64 ans bien qu’ayant été multiplié par trois entre 2000 et 2020, avoisine les 36 %., contre 54 % en moyenne au sein de l’OCDE. Ce taux dépasse 63 % en Allemagne, au Danemark, aux Pays-Bas ou encore en Suède.

L’OCDE indique que de nouvelles mesures seront indispensables pour garantir la viabilité, en France, des régimes de retraite.

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Dans le cadre de son rapport annuel, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) a souligné que le niveau de vie des retraités rapporté à celui de l’ensemble de la population serait, en 2070, compris entre 75,4 % et 87,7 % contre 101,5 % en 2019 selon les scénarios de croissance retenus. Pour éviter cette baisse, le COR préconise soit un effort accru d’épargne pendant la vie active, soit un report volontaire de l’âge de départ à la retraite. Comme le rappelle l’enquête 2023 AG2R LA MONDIALE-AMPHITEA-Cercle de l’Épargne, si les Français aspirent à un départ précoce à la retraite, ils sont en la matière sans illusion en mentionnant que de nouveaux reports sont probables à terme.

C’est l’or, c’est l’or

Au début du mois de décembre 2023, le cours de l’once d’or dépassait 2 000 dollars. En un an, l’once a gagné 15 % et sur dix ans, près de 70 %. L’or, même s’il a perdu son rôle d’étalon monétaire, demeure une valeur-refuge. Ce fut le cas en 1973, en 1980, en 2009, en 2011 et depuis 2020. Le record date du mois de janvier 1980, en plein deuxième choc pétrolier, à 2 500 dollars l’once en valeur actualisée (dollar 2023) et 850 dollars en valeur non actualisée. Entre deux crises, l’or peut connaître de longues périodes de prix bas (inférieurs à 1 500 dollars).

Depuis quelques mois, l’or retrouve quelques lustres. La guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis, ainsi que les tensions au Moyen-Orient, concourent à son appréciation. Les craintes de la survenue d’une nouvelle crise financière influent également sur son prix. L’or est une valeur refuge mais c’est aussi une matière première qui s’échange sur les marchés. La bijouterie reste le principal vecteur d’achat de l’or devant les banques centrales, les investisseurs privés et l’industrie de l’électronique-informatique.

L’or de l’étalon monétaire à sa démonétisation

L’or a été une source de fascination du fait de sa rareté, de sa densité, de son éclat et de sa pérennité. Il y a plus de 6 000 ans, les Égyptiens exploitaient déjà l’or du Nil. Les premières mines ont été ouvertes il y a 5 000 ans. L’utilisation de l’or comme monnaie intervient six siècles avant notre ère, entre 561 et 546 av. J.-C. (dates de début et de fin de règne du roi Crésus sur la Lydie, pays d’Asie Mineure). Il tenait ses richesses du Pactole, la rivière qui cachait une multitude de paillettes d’or. Par sa rareté, l’or permettait une régulation assez facile par les autorités. Sa résistance et sa densité sont deux caractéristiques clés qui lui ont permis de jouer le rôle d’étalon et de réserve.

Du fait de ses caractéristiques, l’or s’est progressivement imposé comme étalon pour définir la valeur des devises. L’étalon-or (en anglais : Gold Standard) est un système monétaire dans lequel l’unité de compte ou l’étalon monétaire correspond à un poids fixe d’or. Dans un tel système, les devises sont toutes convertibles par la comparaison de leur valeur en or. Dans ce système, toute émission de monnaie se fait avec une contrepartie et une garantie d’échange en or. L’or constitue de fait une monnaie internationale, qui sert au règlement des échanges et comme instrument de réserve pour les banques centrales des pays qui l’ont adopté.

Les partisans de l’étalon-or mettent en avant la stabilité de ce système et l’obligation des États à gager leur émission de monnaie. Dans les faits, ce système n’empêche pas l’inflation et les variations de change à travers la dépréciation de la monnaie. Il avantage les pays bien dotés en or au détriment de ceux qui en sont dépourvus. L’or est par ailleurs une matière première utilisée par de nombreux secteurs d’activité et qui dépend de l’extraction des mines. Son cours peut fluctuer indépendamment de la situation financière des États. L’étalon-or, s’il a traversé plusieurs siècles, est apparu inadapté en période de crise. Il correspond à une économie à faible croissance reposant sur des échanges internationaux limités.

Les accords de Bretton Woods en 1944 avaient réintroduit l’or comme étalon monétaire international mais de manière indirecte. Seul le dollar était convertible en or (35 dollars par once), tandis que les autres monnaies étaient indexées sur le dollar. Les réserves des banques centrales pouvaient être constituées de devises et non plus d’or. Le gouvernement américain garantit la valeur du dollar, mais n’est pas obligé d’avoir une contrepartie en or aux dollars émis.

Face à la multiplication des déficits extérieurs américains et pour lutter contre l’inflation, de nombreux États dont l’Allemagne fédérale et la France demandent la conversion des dollars qu’ils détiennent en or. Or, les États-Unis, ne souhaitant pas perdre leur stock d’or cessent de manière unilatérale d’effectuer la convertibilité le 15 août 1971. Le passage aux changes flottants scelle la fin des accords de Bretton Woods qui sont définitivement abandonnés avec la démonétisation de l’or intervenue dans le cadre des Accords de la Jamaïque les 7 et 8 janvier 1976.

Si l’or a perdu son rôle officiel d’étalon et de réserve de change, les banques centrales en conservent toujours en stock, voire, en ce qui concerne les pays émergents en achètent. L’or est un outil de crédibilisation et de diversification pour les banques centrales.

L’or, valeur de réserve pour les banques centrales

Malgré la fin de la convertibilité du dollar en or et les Accords de la Jamaïque qui ont supprimé officiellement son rôle d’étalon, l’or demeure un des éléments de réserve des grandes banques centrales. Ces derniers mois, les banques centrales de plusieurs pays émergents (Chine, Russie, Inde, Pays du Golfe) effectuent des achats d’or. Pour certains, l’or est un moyen de réduire leur exposition au dollar. Il demeure un actif de réserve et un symbole de puissance.

Le plus gros acheteur déclaré en 2022 a été la Turquie dont la banque centrale possède près de 500 tonnes d’or. La Banque populaire de Chine (BPoC) reste très présente sur ce marché, son stock d’or dépassant 2 100 tonnes. La Banque nationale du Kazakhstan est également active et possède un stock de plus de 300 tonnes.

Réserves d’or banques centrales en milliards de dollars (septembre 2023)
États-Unis8 133
Allemagne3 353
Italie2 452
France2 437
Russie2 333
Chine2 192
Suisse1 040
Japon846
Inde801
Pays-Bas612
Zone Euro507
Turquie479
Taïwan424
Ouzbékistan384
Portugal383
Pologne334
Arabie Saoudite323
Royaume-Uni310
Kazakhstan309
Liban287
Espagne282
Autriche280
Thaïlande244
Singapour230
Belgique227
Algérie174

Un prix contraint par le stock d’or disponible

Tout l’or sorti de terre ou de l’eau est estimé à 177 200 tonnes qui se répartissent entre la bijouterie (85 900 tonnes), l’épargne (35 500 tonnes), les réserves des banques centrales et autres institutions officielles comme le FMI (30 500 tonnes) ainsi que les applications industrielles (21 600 tonnes). Les réserves des gisements encore à exploiter sont évaluées à 54 000 tonnes d’or (source : World Gold Council).

L’or est une matière première pour l’industrie

Le secteur de l’électronique est le principal utilisateur industriel d’or. Ce dernier est recherché du fait de sa bonne conductibilité électrique. C’est ainsi que smartphones, ordinateurs, télévisions contiennent de l’or. La demande d’or issue du secteur téléphonique atteint chaque année quelques dizaines de tonnes. La présence en quantités infinitésimales d’or dans les composants électroniques conduit à un important gaspillage. Des centaines de millions de téléphones sont produits chaque année contenant environ 0,50 dollar d’or qui n’est pas recyclé.

L’or, du fait de sa résistance, est également utilisé par l’industrie aéronautique et spatiale. Les fabricants de satellites et de véhicules spatiaux recourent, en quantité non négligeable, à l’or. Les panneaux de film polystyrène plaqués d’or sont utilisés afin de réfléchir les rayons infrarouges et stabiliser la température des satellites. L’or est aussi utilisé comme lubrifiant pour les pièces mécaniques d’engins spatiaux. Les molécules d’or ont la capacité de glisser l’une sur l’autre sans se rompre, ce qui procure l’action lubrifiante.

Dans la construction, l’or entre dans la composition de verres spéciaux, comme ceux qui équipent les façades des immeubles modernes. L’or sert à réfléchir les radiations solaires, ce qui limite la montée en température de l’immeuble, l’été. À l’inverse, il aide à réfléchir la chaleur interne vers l’intérieur, ce qui permet de conserver la chaleur d’un immeuble en hiver. La grande malléabilité de l’or permet de le presser en feuilles d’un micromètre d’épaisseur. L’or sert alors d’élément de décoration comme pour le Dôme des Invalides. Il a l’avantage de ne pas se corroder. Du fait de sa rareté et de son prix, les industriels tentent de remplacer l’or par d’autres matières premières. Les substituts industriels de l’or sont, le palladium, la platine et l’argent.

L’or, une demande fluctuante

Le cours de l’or dépend de l’offre et de la demande qui peuvent émaner des banques centrales, des investisseurs institutionnels, des ménages, de l’industrie électronique et des mines aurifères. En 2023, la demande en or a connu des fluctuations non négligeables. Elle a été orientée plutôt à la baisse au cours des trois premiers trimestres avant de repartir à la hausse. L’augmentation des taux d’intérêt a conduit les investisseurs à s’orienter vers les produits de taux. L’appréciation du dollar a joué contre le cours de l’or. Pour neutraliser l’effet de change, le cours de l’or tend à baisser quand le dollar monte.

Au troisième trimestre, en rythme annuel, la demande en or s’est établie à 1 147 tonnes, en baisse de 6 % selon le rapport trimestriel du Conseil mondial de l’or (CMO). Les achats des banques centrales ont de leur côté baissé de 27 % par rapport au troisième trimestre de l’an dernier, à 337,1 tonnes. Ce recul est surtout dû à un effet de comparaison défavorable avec des achats exceptionnels de 459 tonnes au troisième trimestre 2022. Dans le secteur de la bijouterie, la demande d’or a légèrement baissé (de 2 % en glissement annuel), à 516,2 tonnes. La faiblesse de la demande de bijoux en or en Chine (-6 %) a compensé le rebond de la demande en Inde (+6 %).

L’investissement physique en pièces et lingots a diminué au troisième trimestre (-14 %), totalisant 296,2 tonnes. Les investisseurs individuels préfèrent de plus en plus les fonds indiciels à la possession directe de l’or. la demande d’or dans le secteur technologique – le métal jaune se retrouvant dans les composants de nombreux appareils – a également un peu reculé (-3 %) pour atteindre 75,3 tonnes au troisième trimestre. Au cours du quatrième trimestre, la demande en or a, en revanche, été plus soutenue. Les achats des banques centrales ont progressé. Les anticipations au niveau des taux d’intérêt jouent désormais en faveur de l’or. Les investisseurs s’attendent à une stabilisation puis à une décrue de l’or en 2024. La baisse attendue du dollar contribue à la hausse du cours de l’or tout comme le maintien des tensions géopolitiques (Ukraine, Proche-Orient, relations sino-américaines).

En 2022, la demande en or avait atteint son niveau le plus élevé depuis 2011, en lien avec les achats records des banques centrales qui avaient plus que doublé en un an, selon le rapport du Conseil mondial de l’or (CMO). La demande s’était établie à 4 740,7 tonnes, en augmentation de 18 % par rapport à 2021. En lien avec les importants excédents commerciaux réalisés par les pays producteurs de pétrole et les velléités de dédollarisation, la demande en or des banques centrales a atteint en 2022, 1 135,7 tonnes ; contre 450,1 l’année précédente. Les achats de lingots d’or et les pièces de monnaie avaient été, en 2022, importants notamment de la part d’investisseurs chinois. Au total, les investissements en lingots et pièces avaient totalisé 1 217,1 tonnes en 2022, contre 1 190,9 en 2021.

Les secteurs de la bijouterie et de la technologie avaient, en revanche, enregistré une légère baisse de la demande, respectivement de 2 et 7 % sur l’année (2 189,8 tonnes pour les bijoux et 308,5 tonnes pour la technologie). L’essoufflement de la demande du secteur technologique s’explique par une diminution de la production d’équipements informatiques en lien avec le repli de ce secteur après les achats provoqués par la crise sanitaire (télétravail).

L’or est-il un bon placement ?

L’or est une valeur-refuge mais en tant que matière première, il ne rapporte rien. Il ne sert aucun intérêt, aucun dividende. Son attrait est double. Il peut être un moyen de paiement ultime et générer une plus-value potentielle, sous réserve de l’acheter et de le vendre au bon moment. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que l’or peut générer de frais de garde.

L’or se présente sous différentes formes. Sont considérés comme des placements « or » :

  • les barres ou les lingots ou les plaquettes d’une pureté égale ou supérieure à 995 millièmes, de plus de 1 gramme ;
  • des pièces de monnaie comme le Napoléon ;
  • l’or physique, sous réserve d’un certain degré de pureté ;
  • l’or papier représenté par des titres de mines aurifères, des options, des trackers.
  • L’or se retrouve également dans les bijoux dits de famille, dans des montres et divers objets.

Le prix de l’or possédé n’est pas égal à son poids. Il faut en effet prendre en compte des facteurs liés au support. Ainsi, le prix incorpore ce qui est appelé la prime de l’or.

La prime de l’or = (la valeur de la pièce – sa valeur en or)/valeur en or

La prime d’or est fonction de la nature du support : plus les pièces sont petites et difficiles à produire et plus leur prime risque d’être élevée. Elle est également fonction de la qualité de l’épreuve. Une pièce de mauvaise qualité, mal conservée subira une perte de valeur. La prime dépend enfin de l’offre et de la demande. Elle diffère en fonction du lieu où s’effectue la vente. Les pièces françaises sont moins recherchées à New York, ce qui entraîne une baisse du prix.

L’or est tout à la fois une valeur-refuge, sujet à la spéculation mais aussi une matière première. Le prix de l’or repose sur des facteurs tout à la fois économiques, politiques, géostratégiques et psychologiques.

Le cours peut dépendre :

  • De la situation de l’économie, de la probabilité de la survenue d’une crise, d’une récession ;
  • Des politiques monétaires mises en œuvre par les banques centrales (des taux bas favorisent, en règle générale, l’or) ;
  • De la situation internationale (des menaces de guerre par exemple au Proche-Orient conduisent à son appréciation).

Celui qui veut investir dans l’or peut le faire en optant pour des actions de sociétés aurifères ou des trackers. L’or papier résout le problème des frais de garde de l’or physique. En outre, il peut générer des revenus. La liquidité est plus importante qu’avec de l’or physique. Plus de 300 entreprises minières d’or cotées sont présentes sur les places financières, essentiellement américaines, britanniques ou canadiennes.

Un épargnant peut acheter de l’or soit directement, auprès d’un guichet d’une agence bancaire, soit indirectement, auprès d’un bureau de numismatique et de change ou auprès d’un courtier spécialisé. Se développent également les sites de vente en ligne. Il convient de regarder si ces sites disposent de toutes les autorisations. Il convient d’éviter les sites installés à l’étranger.

Comment vendre son or ?

La loi Hamon de 2014 a renforcé la législation sur les ventes d’or (bijoux, pièces, objets…) afin de mieux protéger les vendeurs qui cèdent leurs biens contre de l’argent.

Afin de mieux informer le vendeur, un contrat de prévente est désormais obligatoire. Il doit comporter un certain nombre d’informations telles que le poids et le titrage des bijoux ou des objets, le cours officiel et le prix de vente détaillé (taxes et frais compris). Les négociants doivent afficher les prix de rachat de manière visible. Cette obligation concerne aussi bien les magasins que les sites de rachat en ligne. À défaut, ils s’exposent à une amende de 3 000 euros ou de 15 000 euros si le négociant est une société. Les particuliers qui vendent leur or ont droit à un délai de rétractation de 24 heures. Si, dans ce délai d’un jour, le vendeur souhaite récupérer son bien, il ne peut subir aucune pénalité.

Les sites de vente et d’achat d’or se rémunèrent de différentes manières, le plus souvent par le prélèvement d’un pourcentage sur les transactions effectuées. En moyenne, les vendeurs d’or se rémunèrent de 1 à 4 % par transaction, et ceux effectuant les rachats entre 2 et 10 %.

Quelle fiscalité sur les ventes d’or ?

La fiscalité en cas d’achat d’or physique

L’achat de pièces frappées après 1800 et de lingots est exonéré du paiement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA). Les pièces en or de collection (frappées avant 1800) sont soumises à la TVA de 20 % car elles ne sont pas considérées comme des moyens de paiement légaux. La TVA s’applique également sur les pièces frappées après 1800 si la prime (différence entre le prix de la pièce et le prix de son poids en or) est supérieure à 80 %.

La fiscalité en cas d’achat et de vente d’or papier

En ce qui concerne l’or papier (certificats, trackers, actions de société aurifère, fonds d’actions de sociétés aurifères), aucune taxe n’est due à l’achat. Pour autant, des frais de transactions sont perçus par le courtier.

La fiscalité applicable est celle des revenus et des plus-values de cession des valeurs mobilières. Depuis le 1er janvier 2018, les plus-values sont taxées par défaut au titre du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU) de 30 %. Le détenteur de titres peut opter pour l’Impôt sur le Revenu (IR) mais dans ce cas tous ses placements seront soumis à ce type d’imposition. Les gains sont imposés au taux marginal d’imposition. Les prélèvements sociaux (17,2 %) sont dus dès le premier euro de gain.

La fiscalité en cas de revente d’or physique

Les particuliers ont le choix entre la taxe forfaitaire et le régime de la plus-value.

La taxe forfaitaire s’élève à 11 % du montant total de la transaction, décomposés comme suit : 10,5 % de Taxe sur les Métaux Précieux (TMP) et 0,5 % au titre de la Contribution au Remboursement de la Dette Sociale (CRDS). L’éventuelle plus-value ne rentre donc pas en compte dans le calcul de l’impôt.

À l’inverse, la taxation au régime de la plus-value porte sur la différence entre le prix de vente et le prix d’achat. Si celle-ci est nulle ou négative, aucun impôt est à acquitter. Si elle est positive, la taxe s’élève à 36,2 %, (19 % d’impôt sur la plus-value et 17,2 % de prélèvements sociaux). La plus-value imposable bénéficie d’un abattement de 5 % par année de détention à partir de la troisième année de détention. Après 22 ans, la vente d’or est totalement exonérée d’impôt.

Le régime de la plus-value s’applique seulement si le propriétaire peut justifier de la date et du prix d’acquisition de son or. Les factures pour être valables doivent être nominatives. Les pièces ou lingots vendus doivent être mentionnés explicitement avec leur numéro sur la facture.

La vente de bijoux contenant de l’or et les pièces de collection

La vente d’un bijou ou d’une montre contenant de l’or est exonérée de taxes à condition que sa valeur soit inférieure à 5 000 euros. Au-delà de ce montant, une taxe forfaitaire de 6,5 % est appliquée. Ce régime fiscal s’applique également pour la vente de pièces de monnaie antérieures à 1800 qui ne sont pas considérées comme de l’or d’investissement. Elles sont assimilées à des objets de collection.

Placements financiers, du bilan 2023 aux perspectives pour 2024

Questions à Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Le taux d’épargne des ménages français est resté, en 2023, supérieur à 17 % du revenu disponible brut, soit deux points au-dessus de la moyenne de longue période d’avant la crise sanitaire (15 %). Les flux d’épargne demeurent au-dessus de 100 milliards d’euros par an, soit nettement plus qu’avant 2019.

Les ménages, loin d’avoir puisé dans la cagnotte constituée durant la période de covid, l’ont renforcée. Ce réflexe est fréquent en période d’inflation. Par crainte de nouvelles hausses de prix, les ménages tentent de s’en prémunir en épargnant davantage. Par ailleurs, ils mettent de l’argent de côté pour compenser la dépréciation de la valeur de leurs actifs. L’augmentation des taux d’intérêt et le durcissement de l’accès aux crédits conduit les ménages à accroître leurs apports personnels pour acheter un bien immobilier, ce qui passe au préalable par la constitution d’une épargne. Évidemment, tous les ménages n’ont pas pu épargner en 2023. L’épargne est avant tout réalisée par les 20 % des ménages les plus aisés. 20 à 30 % des ménages n’ont pas pu épargner. Certains d’entre eux ont même dû désépargner.

Les Américains ont eu un comportement différent de celui des Européens. Ils ont privilégié la consommation en puisant dans leur cagnotte covid. Ce comportement leur est assez traditionnel. Leur niveau de confiance dans l’avenir, supérieur à celui des Européens, peut expliquer cette différence. Les Américains utilisent les plus-values générées par leurs placements pour consommer quand les Européens les capitalisent.

L’année 2023 constitue indéniablement un bon cru pour les détenteurs d’actions. Ces dernières se sont, en moyenne, fortement valorisées et ont offert des dividendes élevés.

Au cours du mois de décembre, plusieurs grands indices ont battu leur record historique : le CAC 40, le DAX allemand, le Dow Jones, le Nasdaq 100. Ce dernier a connu sa meilleure année depuis 1999, en pleine bulle Internet. L’intelligence artificielle a attiré de nombreux investisseurs. Le Nasdaq a progressé ainsi de plus de 50 % en un an et le Nasdaq Composite de plus de 40 %. Le CAC 40 a, de son côté, établi un nouveau record de clôture à 7 596,91 points le 15 décembre dernier. En séance, l’indice parisien a dépassé les 7 650 points le 14 décembre dernier. Sur l’ensemble de l’année 2023, le CAC 40 a gagné 16,5 %, ce qui constitue sa troisième meilleure performance annuelle. Après des années de vaches maigres, l’indice japonais, Nikkei, a enregistré un gain de 28 %.

Cercle de l’Épargne

Les marchés « actions » ont ainsi effacé la contre-performance de 2022 marquée par la guerre en Ukraine, la vague inflationniste et le durcissement des politiques monétaires. En 2023, les investisseurs ont salué la bonne tenue de l’économie américaine et le processus de désinflation. Ils ont anticipé la future baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales.

Après avoir dépassé les 10 % en rythme annualisé durant l’automne 2022, l’inflation est revenue à 2,4 % en zone euro au mois de novembre. Aux États-Unis, la hausse des prix à la consommation atteint 3,1 % en novembre, loin de son pic de plus de 9 % en 2022, inédit depuis les années 1980.

La vitalité de l’économie américaine a étonné favorablement les investisseurs. Le taux de croissance a atteint près de 5 % en rythme annualisé au troisième trimestre. L’économie de la première puissance mondiale a été portée par la consommation des ménages, qui n’ont pas hésité à puiser dans leur épargne de précaution accumulée durant la crise sanitaire et par les dépenses de l’État fédéral. Le déficit public devrait dépasser en 2023, 7 % du PIB selon le Congressional Budget Office. La conséquence a été le maintien d’un faible taux de chômage malgré le durcissement de la politique monétaire.

La progression des indices « actions » est également la conséquence de la bonne tenue des résultats des entreprises. Elles ont réussi à préserver leurs marges malgré l’accumulation des chocs (ruptures des chaînes d’approvisionnement, inflation, embargos, etc.). Les entreprises ont répercuté sur leurs prix l’augmentation de leurs coûts, ce qui leur a permis de sauvegarder leurs profits.

Après avoir subi, en 2022, le contrecoup de leur forte croissance des années Covid, les valeurs technologiques ont enregistré des augmentations impressionnantes en 2023. Les actions d’Apple, Microsoft, Alphabet (ex-Google), Amazon, Nvidia, Meta (ex-Facebook) et Tesla ont contribué à la hausse des indices new-yorkais. Ces valeurs pèsent davantage dans l’indice global MSCI ACWI, qui regroupe 85 % des marchés mondiaux en valeur, que toutes les sociétés françaises, japonaises, britanniques et chinoises réunies. La capitalisation d’Apple qui s’élève à 3 000 milliards de dollars, est désormais équivalente à celle de toutes les sociétés cotées à Paris. L’action de Nvidia a gagné près de 240 % en un an. Cette société développe des microprocesseurs indispensables pour les applications d’intelligence artificielle.

En Europe, le secteur de la santé a animé les marchés. Le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk a détrôné LVMH en tant que première valeur européenne grâce à ses coupe-faim de nouvelle génération. Le cours de son action a augmenté de près de 50 % en un an, portant la valorisation de cette société à plus de 470 milliards de dollars.

La Chine fait exception. L’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 3 % en 2023. Il s’agit de la troisième année consécutive de recul. L’indice CSI 300 des Bourses de Shanghai et de Shenzhen, lancé en 2003, affiche des pertes de plus de 40 % par rapport à son record de février 2021. La crise immobilière a incité les investisseurs internationaux à limiter leurs achats d’actions chinoises. Les deux promoteurs Evergrande et Country Garden, en difficulté financière, ont joué leur rôle d’épouvantail. Le marché indien a tiré profit du repli de celui de la Chine. La capitalisation boursière des marchés indiens rivalise désormais avec celle de Hong Kong.

L’inflation et la hausse des taux ont modifié le comportement des ménages. Ils ont réduit les liquidités qui dormaient sur leurs comptes courants en les réorientant vers l’épargne réglementée et les contrats à terme. L’encours des dépôts à vue, qui était passé de 406 à 542 milliards d’euros de décembre 2019 à septembre 2022, est repassé en dessous de 500 milliards d’euros en 2023.

L’épargne réglementée a bénéficié à plein de l’effet « taux ». Elle n’est pas la seule à avoir attiré l’attention des ménages. Les contrats à terme ont connu un réel regain de forme tout comme les Organismes de Placement Monétaire.

La collecte du Livret A et du LDDS a atteint, sur les onze premiers mois, de l’année 37 milliards d’euros, ce qui constitue un record. Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a, de son côté, enregistré une collecte de plus de 18 milliards d’euros toujours sur les onze premiers mois de l’année. Le passage du taux de rendement du Livret et du LDDS de 0,5 à 3 % en un an a, dans un contexte géopolitique anxiogène et de remontée rapide de l’inflation, conduit les ménages à privilégier ce type de placements. Après des années de décollecte, le LEP dont le taux est passé de 1 à 6,1 % (ramené à 6 % le 1er août 2023) a connu un rebond notoire. Le Livret A et le LDDS n’ont pas attendu le relèvement de leur taux de rémunération pour enregistrer des collectes élevées. Depuis la crise sanitaire, ces deux produits jouent leur rôle traditionnel de valeur refuge. Leur encours cumulé est passé de décembre 2019 à novembre 2023 de 410 à 546,5 milliards d’euros.

Les dépôts ou contrats à terme ont été également les grands gagnants de l’année 2023. Délaissés durant la période de taux bas, ces placements ont les faveurs de la part des épargnants. Non plafonnés mais fiscalisés (prélèvement forfaitaire unique), ils ont offert des rendements autour de 3,5 %. Comme pour le Livret A ou les fonds euros de l’assurance vie, ils bénéficient d’une garantie en capital mais à la différence de ces deux produits, ils ne sont pas totalement liquides, une durée minimum d’immobilisation est fixée dans le cadre du contrat. Celle-ci peut varier en moyenne de 3 mois à deux ans. Sur les dix premiers mois, les flux en faveur des dépôts ont atteint 38 milliards d’euros. L’encours s’élevait, fin octobre 2023, à 413 milliards d’euros, contre 360 milliards d’euros en octobre 2021.

Les SICAV monétaires ont également connu un nouvel essor toujours grâce à la remontée des taux d’intérêt. Les livrets bancaires ordinaires n’en ont pas profité, les banques ne souhaitant pas s’engager dans une bataille des rendements avec le Livret A. Enfin, plusieurs établissements ont proposé des taux bonifiés dans le cadre de leurs superlivrets. Ces taux pouvant dépasser 4 % sont proposés sur des périodes relativement courtes, trois mois en moyenne avant de repasser en dessous de 3 %.

Le premier produit financier des ménages avec un encours de 1 900 milliards d’euros a fait preuve d’une réelle résilience. Les unités de compte ont plus que compensé la décollecte de plus de 25 milliards d’euros enregistrée par les fonds euros (de janvier à novembre 2023). Ces derniers ont souffert de la concurrence de l’épargne réglementée et des dépôts à terme. Les unités de compte ont représenté, en moyenne, 40 % de la collecte totale de l’assurance vie. Ce choix des assurés s’est révélé gagnant compte tenu de l’évolution des produits de marché (actions, fonds obligataires et titres monétaires). Le rendement des fonds euros, après avoir atteint un point bas en 2021 (rendement moyen de 1,28 %) a commencé à croître, en 2022 (1,9 %). Cette progression s’est poursuivie en 2023 avec la hausse des taux des obligations. Elle devrait se prolonger dans les prochaines années. Avec le retour d’une hiérarchie des taux plus logique, les obligations devraient rapporter davantage, ce qui sera positif pour les fonds euros. La décrue des taux directeurs et de l’inflation devrait, par ailleurs, dans les prochains mois, amener une baisse des taux de court terme. Il en résultera une compétitivité accrue pour les fonds euros. La hiérarchie des taux devrait être mieux respectée, ce dont profiteront les fonds euros.

Commercialisé depuis l’automne 2019, le Plan d’Épargne Retraite (PER) traverse les crises sans sourciller. En quatre ans, plus de 7 millions de PER ont été souscrits et l’encours dépasse 90 milliards d’euros.

Le PER répond à un réel besoin des ménages français, celui de se constituer un supplément de revenu ou de capital pour la retraite. La crainte justifiée d’une baisse sensible du pouvoir d’achat conduit les Français à mettre de l’argent de côté. Le PER dispose de réels atouts : déduction fiscale, liberté au niveau de la sortie (rente, capital, combinaison des deux, sorties fractionnées), gestion pilotée. De plus en plus de ménages privilégient ce placement, ce qui peut expliquer, en partie, la faible collecte de l’assurance vie.

Avec la baisse possible des taux directeurs d’ici la fin du premier semestre, les épargnants devront se montrer agiles. Les vérités de 2023 ne seront pas obligatoirement celles de 2024. La fin de vague inflationniste, si elle est confirmée, devrait déboucher sur un nouveau cycle pour les taux directeurs et pour l’économie.

Pour les produits de taux, alors que le taux du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire ne devrait pas être actualisé d’ici le 1er février 2025, il en sera différemment pour le Livret d’Epargne Populaire. Son rendement actuellement de 6 % devrait se situer autour de 5 % à compter du 1er février 2024. Les dépôts et contrats à terme tout comme les OPC monétaires devraient voir leur rendement baisser à partir du second semestre. Concernant le Plan d’Épargne Logement (PEL), son taux de rémunération est passé de 2 à 2,25 % le 1er janvier 2024. Ce taux s’applique à tous les plans ouverts depuis le 1er janvier Cette augmentation n’améliore que marginalement l’attractivité de ce produit dont les revenus sont fiscalisés (Prélèvement forfaitaire Unique ou impôt sur le revenu et prélèvements sociaux). Net de prélèvements, le rendement du PEL est de 1,57 %, soit près de deux fois moins que le Livret A et un point en dessous du rendement des fonds euros de l’assurance vie. Le PEL ouvre certes des droits à prêts pour l’acquisition d’un logement ou la réalisation de travaux. Le taux des prêts pour les nouveaux PEL ouverts à compter du 1er janvier 2024 est de 3,45 %. Les droits à prêts sont ouverts quatre ans après l’ouverture du plan donc pas avant 2028. Si aujourd’hui, le taux de 3,45 % est attractif, il pourrait en être autrement dans le futur, compte tenu de la normalisation attendue sur le terrain de l’inflation.

De son côté, l’évolution du cours de l’or dépendra de la situation géopolitique. En cas de désescalade au Proche-Orient et de baisse de l’inflation, le cours du métal précieux pourrait se détendre.

Compte tenu de l’appétence croissante des jeunes investisseurs pour les cryptoactifs, ces derniers devraient continuer à connaître d’amples fluctuations. La forte progression des valeurs technologiques, en lien avec l’essor de l’intelligence artificielle, devrait alimenter les marchés des cryptoactifs en liquidités. En revanche, si ces valeurs venaient à baisser, cela pourrait jouer à l’encontre des cryptoactifs.

La valorisation des actions en 2024 ne devrait pas être, en moyenne, aussi forte que celle de 2023. L’augmentation de l’année dernière s’est construite, en partie, sur des anticipations de baisses des taux directeurs, baisses censées intervenir d’ici la fin du premier semestre. Les investisseurs ont ainsi intégré par avance les gains de ces baisses. Les marchés pourraient être néanmoins soutenus par la reprise de l’activité attendue pour le second semestre. Les secteurs des énergies renouvelables, de la finance, de l’automobile et du tourisme devraient animer les marchés. La décarbonation des activités devrait s’accélérer en 2024. Les constructeurs d’automobiles ont prévu le lancement de nombreux modèles électriques. Le nombre de touristes internationaux devrait dépasser le niveau d’avant crise sanitaire. Enfin, la finance devrait tirer profit de la stabilisation des taux d’intérêt.

Les marchés pourraient néanmoins être sujets à plusieurs secousses. 2024 sera marquée par plusieurs élections nationales importantes (Royaume-Uni, États-Unis, Inde, etc.). L’évolution des conflits au Proche-Orient et en Ukraine pourrait influer sur le cours des actions.

Entre perspectives de croissance et incertitudes, 2024 s’inscrira sans nul doute dans le prolongement des dernières années. Point positif, les entreprises et les ménages ont prouvé leur grande résilience face à l’accumulation des chocs en tout genre.

« 2024, une année de défis »

2024 sera une année phare pour la France avec l’organisation, pour la première fois depuis cent ans, des Jeux Olympiques et Paralympiques. Durant un mois, toute la France vibrera aux sons d’un des plus grands évènements sportifs mondiaux, évènement dont la renaissance au XXe siècle a été rendue possible par la ténacité d’un Français, le baron Pierre de Coubertin. Des milliers d’athlètes pourront exprimer tout leur talent dans les 32 sports retenus, à Paris et sur l’ensemble du territoire. Et le Groupe AG2R LA MONDIALE est très fier de soutenir Ysaora Thibus et Yohan Peter, deux escrimeurs français qui concourront cet été pour une médaille olympique.

Au-delà de la compétition olympique, en 2024, l’inflation devrait poursuivre sa décrue, après avoir atteint des niveaux plus vus depuis cinquante ans à la suite des chocs sanitaires et géopolitiques successifs. Cela devrait conduire la Banque Centrale à réduire les taux directeurs qu’elle avait massivement augmentés pour endiguer la vague inflationniste.

Même s’ils ne devraient pas redescendre à leurs niveaux d’avant crise, cela devrait prévenir le risque de récession tout en permettant aux taux d’intérêt de retrouver leurs fonctions d’aiguillon de l’investissement et de rémunération de l’épargne.

En 2024, l’épargne jouera donc un rôle clé. Elle doit notamment permettre les investissements pour la décarbonation des activités afin de lutter contre le réchauffement climatique. La refonte du label ISR, qui devrait être opérationnelle d’ici la fin du premier trimestre, sera un signal fort adressé tant aux investisseurs qu’aux gestionnaires de fonds. Dans le cadre de sa Politique Climat, le Groupe AG2R LA MONDIALE a d’ores et déjà décidé d’exclure progressivement de sa gestion d’actifs les entreprises réalisant tout ou partie de leur chiffre d’affaires grâce au charbon ou aux hydrocarbures. Nous avons aussi pris l’engagement de limiter la contribution de nos portefeuilles d’actifs au réchauffement climatique.

L’épargne fait également partie de la palette de solutions pour faire face à l’autre grand défi auquel nous sommes collectivement confrontés, celui du « bien vieillir ». D’ici 2050, il y aura deux millions de personnes dépendantes de plus de soixante ans, c’est 50 % de plus qu’aujourd’hui. AG2R LA MONDIALE prend pleinement sa responsabilité sociétale en portant le sujet de la transition démographique dans le débat public et en apportant des solutions concrètes pour répondre au défi de la société des « quatre générations » et favoriser le « bien vieillir ». Parmi celles-ci, notre Groupe propose des Plans d’Épargne Retraite qui permettent à nos clients de préparer leur retraite et financer les enjeux de leur avancée en âge en épargnant dès à présent.

C’est donc une année de défis qui nous attend en 2024 : sportifs avec les Jeux Olympiques, mais aussi générationnels avec la transition énergétique et le « bien-vieillir ». Pour ces deux derniers, l’épargne doit jouer un rôle central, ce qui suppose de la flécher et la diriger en cohérence.

Bruno Angles

Credit photo : Pierre Olivier – Capa Pictures

L’assurance-vie ralentit l’allure face à la concurrence mais garde des atouts

Dans Investir, Philippe commente les résultats de l’assurance vie. Pour le directeur du Cercle de l’Épargne, « l’assurance-vie est à la peine depuis le début de l’année 2023 en raison d’un déficit de compétitivité par rapport aux livrets réglementés et aux dépôts à terme » pour autant elle demeure un placement attractif, premier produit financier des Français en terme d’encours.

Cinq choses à savoir sur l’épargne des Français

En lien avec la baisse annoncée du taux d’inflation, quel sera le rendement des produits de taux sur l’année 2024 ? Réponses de Philippe Crevel à lire dans cet article de Ouest France.

Assurance vie en novembre : pragmatisme et opportunisme

Assurance vie | Analyse des résultats de novembre

par Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Les unités de compte compensent la décollecte sur les fonds euros

Au mois de novembre, l’assurance vie, le premier placement des ménages (1 917 milliards d’euros), a enregistré une petite collecte nette, +400 millions d’euros faisant suite à celle du mois d’octobre +1,3 milliard d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte nette atteint 3,4 milliards d’euros. Celle-ci n’a été rendue possible que par la collecte nette des unités de compte (28,8 milliards d’euros). En effet, les fonds euros ont enregistré, de leur côté, une décollecte nette de 25,4 milliards d’euros depuis le début de l’année.

Des ménages pragmatiques et opportunistes

Les ménages ont été en assurance vie assez pragmatiques et opportunistes en sortant des fonds euros dont le rendement était peu attractif tout en continuant d’acheter des unités de compte au moment où les marchés étaient haussiers. Le CAC 40 a gagné plus de 15 % sur l’année. Les unités de compte ont représenté 40 % de la collecte depuis le début de l’année et 43 % en novembre.

En matière de placement avec garantie en capital, les épargnants ont privilégié les livrets réglementés  (37 milliards d’euros de collecte pour les Livrets A et les LDDS) et les dépôts à terme, ces derniers enregistrant des flux supérieurs 35 milliards d’euros sur les dix premiers mois de l’année.

Des cotisations brutes correctes, des rachats importants

L’assurance vie attire toujours les épargnants ; pour preuve le montant des cotisations reste à un niveau relativement élevé à 12,9 milliards d’euros en novembre. En cumul depuis le début de l’année, les cotisations sont en hausse de +6 %, à 140,9 milliards d’euros. Si la collecte nette est faible, cela tient au montant important de prestations. Ces dernières se sont ainsi élevées à 12,4 milliards d’euros en novembre, en hausse de +11 % par rapport au même mois de l’année précédente. En cumul sur onze mois, elles ont atteint 137,5 milliards d’euros en hausse de +15 % sur un an. Fin novembre 2023, les prestations représentent, sur un an, 8,2 % des encours, contre 7,4 % à fin 2022.

L’augmentation des prestations s’explique par le nombre plus élevé des décès, la situation du marché immobilier et la recherche d’un rendement plus important en transférant sur d’autres produits d’épargne (dépôts à terme, livrets réglementés).

Le nombre de décès en France est passé de 559 000 à 667 000 de 2014 à 2022. Cette augmentation conduit automatiquement à une progression du nombre des liquidations de contrats d’assurance vie.

Le durcissement de l’accès au crédit et l’augmentation de son coût incitent, voire obligent, les ménages à augmenter leur apport pour acquérir un bien immobilier, ce qui les contraint à puiser dans leur contrat d’assurance vie.

Le Plan d’Épargne Retraite, la nouvelle coqueluche des ménages

La collecte nette du Plan d’Épargne Retraite (PER) assurance sur les onze premiers mois de l’année s’élève à 6,2 milliards d’euros, soit deux fois plus que l’assurance vie. Ce résultat est d’autant plus louable que l’encours de ce produit n’est que de 71 milliards pour 5,4 millions de titulaires.

La diffusion du PER se poursuit à un bon rythme. En un an, le nombre de titulaires a augmenté de 42 % et l’encours de 59 %.

Le succès du PER est porté par l’inquiétude récurrente des Français en ce qui concerne leur niveau de vie à la retraite et par l’avantage fiscal à l’entrée dont il est doté.

Assurance vie, 2024, un nouveau paradigme

L’assurance vie est à la peine depuis le début de l’année 2023 en raison d’un déficit de compétitivité par rapport aux livrets réglementés et aux dépôts à terme. Les annonces des résultats des rendements 2023 des fonds euros qui interviendront d’ici la fin du mois de janvier 2024 devraient redonner quelques couleurs à l’assurance vie. Une grande partie de l’écart avec les livrets réglementés devrait être comblée. Pour 2024, la baisse des taux directeurs des banques centrales prévue d’ici la fin du premier semestre et celle de l’inflation devraient également avantager les fonds euros. Leur rendement, par effet d’inertie et par un meilleur respect de la hiérarchie des taux, devrait continuer à augmenter. Si le taux du Livret A est gelé jusqu’au 1er février 2025, il en est tout autrement pour les taux des dépôts à terme qui devraient fléchir en cours d’année. La baisse de l’inflation devrait, par ailleurs, permettre le retour d’un rendement réel positif pour l’assurance vie. Les unités de compte devraient, en 2024, générer un peu moins de rendement qu’en 2023.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Pouvoir d’achat : tout ce qui change pour vos finances en 2024

Le Point revient sur les principaux changement à attendre pour 2024. Côté épargne, il évoque la revalorisation de la rémunération du PEL et du taux offert au prêt associé au produit d’épargne logement.

Épargne : le Livret A stagne en novembre, le LEP en profite

Dans le Télégramme, le Directeur du Cercle de l’Épargne comment les résultats des produits d’épargne réglementée en novembre.

Résultats du Livret A – LDDS – LEP : Avantage au Livret d’Épargne Populaire en novembre

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne

Le Livret A en roue libre

Au mois de novembre, le Livret A signe sa deuxième décollecte successive avec -280 millions d’euros. Ce résultat n’est pas en soi une surprise. Sur ces quinze dernières années, neuf décollectes ont été enregistrées en novembre. La décollecte de novembre est, en revanche, bien moindre de celle d’octobre (-3,77 milliards d’euros) qui avait été notamment occasionnée par le relèvement du plafond du Plan d’Epargne Populaire de de 7700 à 10 000 euros.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le retour de la saisonnalité pour le Livret A

Le résultat du mois de novembre témoigne du retour de la saisonnalité de la collecte pour le Livret A avec un second semestre marqué par une augmentation des retraits quand le premier avait donné lieu à une abondante collecte (+24,5 milliards d’euros).

Avec la baisse de l’inflation, les ménages ont tendance à accroître leurs dépenses de consommation après les avoir réduites au cours du premier semestre. Un nombre croissant de ménages prépare les fêtes de fin d’année dès le mois de novembre notamment à l’occasion du « Black Friday ».

Le Livret de Développement Durable et Solidaire se démarque du Livret A en enregistrant une collecte positive de 210 millions d’euros. Le LDDS, étant souvent détenu dans la même établissement que le compte courant, il joue le rôle de compte rémunéré quand le Livret A prend davantage la forme d’un placement d’épargne.

Une année record malgré tout

Sur les onze premier mois de l’année, la collecte demeure exceptionnelle, +26,68 milliards d’euros pour le Livret A et 10,22 milliards d’euros pour le LDDS. L’encours du Livret A s’élevait fin novembre à 402,1 milliards d’euros et celui du LDDS à 144,5 milliards d’euros.

Un rendement réel positif pour le Livret A en 2024 ?

En 2023, le rendement réel du Livret A devrait être négatif. Sur 12 mois, le rendement brut s’élève à 2,9 % (un mois à 2 % et onze mois à 3 %). Selon la Banque de France, le taux d’inflation sur l’année devrait être de 5,7 %. Le rendement réel du Livret A devrait être négatif de 2,8 %.

En 2024, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France. Étant donné que le taux du Livret A doit rester à 3 % jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait être positif de 0,5 point ce qui n’est plus arrivé depuis 2020.

Le Livret A devrait rester attractif en 2024 en raison du gel du taux jusqu’au 1er février 2025. Or, à partir de la fin du premier semestre 2024, la Banque Centrale Européenne devrait s’engager dans une baisse de ses taux directeurs ce qui devrait induire celle des taux d’intérêt des livrets ordinaires et des dépôts à terme. Le Livret A et le LDDS devraient donc rester compétitifs. La concurrence devrait venir davantage des fonds euros de l’assurance vie dont le rendement devrait continuer à augmenter.

2023 et 2024 : prévisions – Cercle de l’Epargne – données Banque de France et INSEE pour l’inflation

Une baisse du taux du Livret d’Epargne Populaire le 1er février 2024 ?

Au mois de novembre, la collecte du Livret d’Épargne Populaire est resté dynamique à +2,80 milliards d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’élève, en cumulé, à +18,67 milliards d’euros. Le LEP bénéficie toujours de son effet taux, 6 % et du relèvement de son plafond de 7 700 à 10 000 euros. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023. Le taux du LEP devrait  diminuer le 1er février 2024 si la formule de calcul est respectée. En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux du LEP est le taux le plus élevé entre celui de l’inflation des six derniers mois et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Le taux d’inflation du second semestre 2023 devrait se situer autour de 4,7 %. Le taux du LEP devrait être ainsi ramené le 1er février prochain entre 4,75 et 5 % contre 6 % actuellement.

LEP : les particuliers se ruent sur le placement star de cette fin d’année

Dans les colonnes de Capital, le Cercle de l’Epargne est cité. En particulier, l’analyse de son directeur général qui évoque les raisons de la décollecte, traditionnelle en novembre, du Livret A. Ainsi il explique que «les ménages ont tendance à accroître leurs dépenses de consommation au mois de novembre».

Europe 1 Matin 1 | Épargne : le taux du PEL bientôt revalorisé, cela vaut-il vraiment le coup ?

Au Micro d’Europe 1, Philippe Crevel estime qu’à « À 2,25%, le PEL sera peu attractif, surtout que net d’impôts, cela fait un taux de 1,57%. Il y a sur le marché de nombreux produits, et en premier lieu le Livret A, qui sont bien plus rémunérateurs ».

Pourquoi les Français sont les champions du monde du pessimisme économique pour 2024

Invité à commenter une étude menée par l’IFOP, Philippe Crevel explique qu’ « au sujet de l’économie, il y a toujours eu un certain côté dépressif français. Nous sommes l’un des Etats-providence les plus développés au monde, ce qui augmente forcément les attentes et le sentiment d’injustice. On a toujours l’impression que le voisin reçoit plus d’aides que nous de l’Etat, créant de la jalousie et de la négativité. »

Le taux des nouveaux PEL atteindra 2,25 % en 2024 : une bonne affaire ?

Cet article consacré au PEL et au relèvement de son taux pour les futurs souscripteurs, cite le Directeur du Cercle de l’Epargne. Il évoque les attraits du PEL à 2,25 % malgré un rendement réel nettement plus faible que le Livret A.

L’or au sommet: faut-il en acheter ou en vendre?

Dans le Figaro, Philippe Crevel alerte les investisseurs désireux d’investir dans le métal jaune. Il explique que le prix de l’or étant à un niveau historiquement haut, aussi « à court ou moyen terme, les perspectives de plus-value sont faibles.

Le taux de rémunération du PEL passera à 2,25% en janvier

Appelé à commenter la hausse du taux du PEL , Philippe Crevel estime que le PEL demeurera nettement moins attractif que le Livret A. Son rendement net, après impôt et prélèvement sociaux sera de 1,575%.

Il estime en revanche que le taux du droit au prêt qui passera à 3,45%, restera intéressant « si on souhaite souscrire un emprunt, […] car le taux du prêt demeure inférieur à ceux du marché ».

Plan épargne logement : voici le taux au 1er janvier 2024, publié au Journal officiel

Money Vox cite Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne dans cet article consacré au relèvement du PEL au 1er janvier prochain. Il évoque une hausse « a minima » du rendement et rappelle que la Cour des comptes avait critiqué ce produit d’épargne « du fait de ses anciens taux élevés ».

Faudra-t-il ouvrir un PEL au nouveau taux de 2,25 % ?

Cité dans les colonnes du Monde, Philippe Crevel est interrogé sur le PEL dont la rémunération va passer, pour les futurs souscripteurs, à 2,25 %. Il évoque les avantages et les inconvenants du placement, en comparaison avec les autres produits d’épargne.

Comment les « boomers » sont passés de la consommation à l’épargne

Dans le journal Les Echos, Philippe Crevel explique pourquoi les séniors sont traditionnellement plus fourmis que leurs cadets.

 Livret A : les Français ne veulent pas que leur argent finance la défense

Dans Money Vox, le Directeur du Cercle de l’Epargne explique que « le Livret A est un symbole, un totem en France. Il est associé au logement social, son affectation principale. Toute modification de ce produit d’épargne créée une suspicion. Et financer l’armée ce n’est pas une valeur positive en soi comme l’est le logement social. Il n’est pas certain que cela rentre dans la philosophie du Livret A. » Il précise par ailleurs que « les ressources du Livret A sont convoitées. Des demandes ont été formulées afin qu’elles puissent financer le programme de construction des centrales nucléaires françaises et la transition énergétique »

PER : faut-il ouvrir un plan d’épargne retraite avant fin décembre 2023?

Sur le site de BFM TV, est interrogé sur le PER. Il précise qu’à compter de 2024, il ne sera plus possible ce placement au profit de ses enfants.

Le Bien Vieillir vu par AG2R LA MONDIALE

En 2050, selon les dernières estimations de l’INSEE, près de 4 millions de personnes pourraient être concernées par la perte d’autonomie. À ce titre, la question de la perte d’autonomie constitue le défi social des 30 prochaines années, tant sur plan financier que moral. Dans une société en quête de sens, il est primordial de s’occuper de ses aînés et d’anticiper ce risque pour soi-même.

Face aux grands défis de société que sont la retraite, la santé et le bien vieillir, les acteurs de la protection sociale et notamment les assureurs ont évidemment un rôle à jouer, aux côtés des pouvoirs publics. Plus particulièrement, la question du bien vieillir fait partie de l’ADN de notre groupe, AG2R LA MONDIALE. AG2R, acronyme d’Association générale de retraites par répartition, fondée en 1951, fut ainsi la première caisse de retraite par répartition pour les salariés non-cadres.

Pour répondre aux besoins exprimés par nos assurés de couvrir les risques de pertes financières engendrées par une perte d’autonomie, notre groupe a été le premier à investir le champ de l’assurance dépendance, en proposant dès 1984, une assurance perte d’autonomie. Au sein d’AG2R LA MONDIALE nous avons toujours souhaité accompagner nos assurés à la fois dans la préparation de leur retraite et chercher à les sensibiliser aux risques associés au grand âge. Nous mettons aujourd’hui à leur disposition des outils tels que « Ma retraite en liberté » qui permet de préparer son passage à la retraite avec sérénité ou encore des stages de préparation à la retraite pour envisager cette nouvelle étape de vie de manière positive.

Face à l’allongement de l’espérance de vie, il convient de se préparer individuellement et collectivement. On estime à près de 300 000 le nombre de centenaires à l’horizon 2070 quand on en comptait un peu plus d’un millier dans les années 60-70 et autour de 30 000 aujourd’hui. S’il faut naturellement se réjouir de ces évolutions, il est important d’anticiper les aléas associés à l’avancée en âge et notamment de se préparer financièrement au risque d’être un jour en situation de dépendance. C’est notamment le rôle d’un groupe comme le nôtre, d’informer et prévenir les assurés sur ces risques et de leur offrir des solutions adaptées afin de ne pas laisser à leurs proches la responsabilité d’assumer cette charge.

On ne peut pas évoquer le bien vieillir sans évoquer les questions liées à l’habitat. Si les Français aspirent à vivre le plus longtemps chez eux, la question de l’adaptation du logement se pose évidemment. En outre, face à une situation de perte d’autonomie, selon le niveau de dépendance, le maintien à domicile n’est pas toujours possible. À côté des établissements spécialisés, AG2R LA MONDIALE, à travers sa filiale Domitys, a souhaité proposer des solutions. Ces résidences services séniors, dotées d’une conciergerie, d’un tissu d’associations et de services à la personne, offrent à leurs résidents des lieux de vie conviviaux qui leur permettent notamment d’accueillir leurs enfants et leurs petits-enfants. Or, on vit plus longtemps quand on est bien entouré.

Actuellement, les dépenses de dépendance sont évaluées à 34 milliards d’euros dont 24 milliards sont pris en charge par les pouvoirs publics. À l’échelle individuelle, le coût de la perte d’autonomie est estimé, en moyenne, entre 2 300 et 2 700 euros par mois. Derrière ces moyennes, les montants peuvent fortement varier selon la pathologie, le degré de perte d’autonomie et du lieu de résidence. Sans surprise les montants seront plus élevés en région parisienne qu’en province par exemple. Il convient également de prendre en compte les solutions d’accompagnement mises en place, au niveau du soin comme de l’hébergement.

Il faut par ailleurs avoir conscience que la durée de la prise en charge peut être, selon les pathologies, relativement longue. De 4 ans environ, en moyenne, elle peut s’étendre et cette moyenne passe à 8 ans pour les personnes atteintes de maladies neurodégénératives. Il est donc important d’anticiper le risque de se retrouver à devoir assumer des montants importants sur une durée prolongée.

Quand on évoque la perte d’autonomie, il s’agit d’abord de répondre aux besoins des personnes en termes d’accès aux services et aux soins de qualité et de proximité au quotidien, peu importe leur situation géographique.

Parmi les principaux postes de dépenses, figurent les dépenses d’hébergement, si la personne est placée dans un établissement spécialisé, ou d’adaptation de l’habitat, en cas de maintien à domicile (douche, escalier, serrures), celles liées aux soins à la personne (médecins, infirmiers, aides-soignants, kinésithérapeutes…) et enfin celles d’accompagnement et de surveillance au quotidien.

Il existe plusieurs types d’aides auxquelles les personnes en situation de dépendance peuvent prétendre, selon leur degré d’autonomie et leur niveau de ressources. L’allocation personnalisée d’autonomie (APA) constitue la principale aide à destination des personnes en situation de perte d’autonomie. Son montant varie en fonction du degré de dépendance, passant de 746 euros en GIR 4 (pour des personnes faiblement dépendantes) à près de 2 000 euros en GIR 1 (très dépendantes). Au sein d’AG2R LA MONDIALE on a souhaité développer des dispositifs pour faciliter l’accès à ces aides et la compréhension des dispositifs existants.

AG2R LA MONDIALE a souhaité que la situation des salariés aidants soit mieux prise en compte avec la création du service « Aux côtés des aidants ». Ce dispositif, gratuit au sein des entreprises, permet aux salariés concernés d’accéder à un « care manager » chargé de coconstruire avec eux un plan d’action personnalisé. Après avoir analysé la situation individuelle de l’aidant et évalué ses besoins, l’expert lui apporte un appui sur les démarches à réaliser et les aides financières à mobiliser. Ce soutien à la fois logistique et psychologique, s’inscrit sur la durée puisque le salarié aidant bénéficiera d’un suivi sur plusieurs mois avec des points d’étapes et, si besoin, une réadaptation du plan d’action.

Enfin depuis plusieurs années, AG2R LA MONDIALE a mis en place un portail communautaire, « aidons les nôtres », qui rassemble des articles, des avis d’experts et des conseils à destination des aidants. Ce site ouvert à tous est entièrement gratuit. En plus d’être un site d’informations, il constitue un espace de discussions à travers un forum de partage et d’entraide dans lequel les aidants peuvent poser des questions, de manière anonyme, aux experts et aux membres de la communauté.

Les indépendants en France, effectifs et revenus

En 2021, selon l’INSEE, en France, 3,9 millions de personnes exercent une activité non salariée. Les travailleurs non-salariés comprennent les indépendants classiques (professions libérales, entrepreneurs individuels, gérants d’entreprises) et les micro-entrepreneurs. Le nombre total de non‑salariés a augmenté de 1,5 million par rapport à fin 2008, soit +65 %, du fait de l’instauration de ce dernier statut. En 2021, la hausse a été hors secteur agricole de 8,4 %, après +4,0 % en 2020 et +6,4 % en 2019. Cette hausse est avant tout imputable aux micro-entrepreneurs. Avec la crise sanitaire, le nombre de micro-entreprises a poursuivi son augmentation.

Hors secteur agricole, les non‑salariés se concentrent principalement dans les services aux entreprises (26 %) ou aux particuliers (21 %), la santé (16 %), le commerce (16 %) et la construction (12 %). Les indépendants représentent 5 % des effectifs de l’industrie et 5 % de ceux des transports.

Augmentation du nombre d’indépendants « classiques » en 2021

Les non‑salariés « classiques » représentaient 1,8 million de personnes fin 2021 (51 % d’entrepreneurs individuels et 49 % de gérants majoritaires de sociétés). Ils se concentraient principalement dans les secteurs de la santé (25 %) et des services aux entreprises (22 %), où les effectifs ont augmenté de 1,7 % sur un an.

Les effectifs de non‑salariés classiques, qui avaient diminué de près de 10 % entre 2013 et 2019 avant de pratiquement se stabiliser en 2020 (-0,2 %), ont légèrement progressé en 2021 (+0,5 %). Cette augmentation est en grande partie imputable à la diminution des défaillances d’entreprises en lien avec la mise en place de dispositifs de soutien durant la crise sanitaire (fonds de solidarité, aides exceptionnelles, reports et réductions de cotisations). Une augmentation des défaillances est à prévoir en 2023 et 2024. Elle devrait aboutir à une régression du nombre d’indépendants « classiques ».

Poursuite de la forte augmentation du nombre de micro-entrepreneurs

Le nombre de micro-entrepreneurs dits économiquement actifs a augmenté, en 2021, de 18,9 %, après +10,2 % en 2020 et +18,1 % en 2019. Près de la moitié des non-salariés (47 %) sont micro-entrepreneurs (1,6 million). Dans certains secteurs, les micro-entrepreneurs représentent de 70 % des TNS. Il en est ainsi dans services aux particuliers (comme les activités artistiques, récréatives ou l’enseignement), dans le commerce de détail hors magasin ainsi que dans des services de transport. Les micro‑entrepreneurs sont au contraire quasi absents des secteurs principalement composés de professions réglementées n’ouvrant pas droit à ce statut (avocats, infirmiers, médecins, etc.).

Le nombre de micro‑entrepreneurs augmente dans presque tous les secteurs en 2021. Comme en 2020, la hausse est très marquée dans les secteurs de la vente à distance (+46 %) et dans les autres activités de poste et de courrier (+39 %), dont la principale activité est la livraison à domicile, fortement sollicitée pendant la crise sanitaire du fait de la fermeture de certains magasins et de restaurants (encore en vigueur au cours du premier semestre 2021).

Des revenus d’activité très dispersés

Pour l’ensemble des non‑salariés, le revenu moyen augmente de 3,6 % en 2021, en euros constants. Par rapport à 2019, le revenu moyen de l’ensemble des non‑salariés était, en 2021, inférieur de 5,6 % en euros constants.

En 2021, les non‑salariés classiques ont perçu en moyenne un revenu d’activité de 4 030 euros par mois. 11 % ont déclaré un revenu d’activité nul (ou déficitaire), faute d’avoir dégagé des bénéfices ou de s’être versé une rémunération. Cette part est plus importante qu’en 2019 (8 %). Elle est de 2 % chez les professionnels de santé et de 25 % pour les TNS travaillant dans l’enseignement, les activités immobilières, les arts, spectacles ou les activités récréatives.

Les taxis et VTC obtiennent les revenus les plus faibles (1 260 euros par mois en moyenne), derrière le commerce de détail hors magasin, l’enseignement et les services personnels (de 1 560 à 1 600 euros mensuels). Les médecins et dentistes perçoivent, en moyenne, les revenus les plus élevés (9 910 euros), devant les juristes et comptables (8 540 euros) et les pharmaciens (7 220 euros).

Le revenu d’activité moyen des non‑salariés classiques a progressé de 9,6 % en 2021 après un recul de 5,8 % en 2020 en lien avec la crise sanitaire. Il a ainsi dépassé de 3,3 % son niveau de 2019.

Le revenu moyen des non-salariés a augmenté dans tous les secteurs. Les hausses les plus fortes concernent des secteurs dont l’activité avait été largement affectée par les restrictions pendant les périodes de confinement en 2020 : +24 % en euros constants pour les taxis et VTC, +17 % dans les arts et spectacles. Pour autant, les revenus moyens de ces deux secteurs restent inférieurs à leurs niveaux d’avant-crise (respectivement -15 % et -4 % par rapport à 2019).

En 2021, les micro‑entrepreneurs ont perçu, en moyenne, 630 euros par mois de leur activité non salariée, soit 6,4 fois moins que les non‑salariés classiques. Leur faible revenu est lié à la nature même de leur régime qui impose des plafonds sur les chiffres d’affaires à ses bénéficiaires. En 2021, un micro-entrepreneur sur quatre (hors revenus nuls) gagnait moins de 80 euros par mois, un sur deux moins de 320 euros, et un sur dix plus de 1 650 euros.

Le micro-entrepreneuriat constitue souvent à une activité d’appoint. Fin 2021, 30 % des micro‑entrepreneurs cumulent cette activité avec un travail salarié, contre 9 % des non‑salariés classiques. La part des micro-entrepreneurs pluriactifs, qui était stable entre 2017 et 2020, a augmenté de 2 points en 2021. Le revenu d’activité global de ces micro‑entrepreneurs pluriactifs (incluant leurs salaires) atteint 2 290 euros mensuels en 2021, dont seuls 360 euros proviennent de leur activité non salariée. Les micro‑entrepreneurs n’exerçant pas d’activité salariée percevaient en moyenne 740 euros par mois.

Après un recul de 7,2 % en 2020, le revenu moyen des micro‑entrepreneurs augmente de 12,8 % en euros constants en 2021, dépassant ainsi de 4,6 % son niveau d’avant-crise. Le revenu moyen des micro-entrepreneurs augmente dans tous les secteurs en 2021, à l’exception de celles relevant de la catégorie « autres activités de transport » qui comprend notamment les livreurs à domicile notamment. Dans ce secteur, le revenu moyen affiche une baisse de 17 %.

Le repli dans ce secteur, déjà très peu rémunérateur (un micro-entrepreneur sur deux y gagne moins de 100 euros par mois en 2021) est en partie lié à la forte proportion de nouveaux entrants (30 %), ces derniers percevant un revenu de 22 % inférieur à celui des plus anciens du secteur. Parmi les micro-entrepreneurs, le revenu moyen a progressé pour les VTC de 25 % à 580 euros. Leurs revenus, en 2021, restaient nettement inférieurs à ceux de 2019 (-30 %).

Les revenus d’activités non-salariées des femmes inférieurs de 31 % à ceux des hommes

Les femmes représentaient 40 % des TNS en 2021. Leur part augmente. Elles ne comptaient que pour 31 % des travailleurs indépendants en 2008. Les femmes non salariées classiques perçoivent en moyenne 19 % de moins que leurs confrères en 2021 (3 510 euros par mois, contre 4 350 euros). Dans les secteurs les plus rémunérateurs, elles sont relativement plus nombreuses (entre 43 % et 56 % chez les médecins, professions du droit, pharmaciens) : si elles se répartissaient de la même façon que les hommes dans les différents secteurs, leur revenu moyen serait inférieur de 31 % à celui des hommes.

Une partie de l’écart s’explique par un volume de travail moins important ; elles sont aussi plus jeunes et dirigent des entreprises en moyenne plus petites. Parmi les micro-entrepreneurs, le salaire mensuel perçu par les femmes, en 2021, était inférieur de 100 euros à celui de leurs homologues masculins (570 contre 670 euros), soit 15 % de moins.

Plus de 420 000 non-salariés agricoles

Fin 2021, 422 000 personnes exerçaient, en France, une activité non salariée dans l’agriculture, la sylviculture ou les services d’aménagement paysager, soit près de 5 000 de moins qu’un an auparavant (-1,2 %). Une personne sur cinq bénéficiait du régime du micro-bénéfice agricole, avec un revenu moyen de 670 euros par mois en 2021, en considérant que leur revenu était nul lorsque l’exercice est déficitaire. La part des autres non-salariés du secteur, imposés au régime réel, est en recul de 1,3 % en 2021. Ils ont perçu en moyenne 1 910 euros par mois de leur activité (2 110 euros en considérant nul le revenu en cas de déficit). 15,0 % d’entre eux déclaraient un revenu nul ou déficitaire. Cette part était particulièrement élevée dans la production d’ovins, caprins, équidés et autres animaux (28,3 %), ainsi que dans l’arboriculture (20,6 %).

Dans la production agricole, les revenus sont variables d’une année sur l’autre, en lien avec les fluctuations des prix, les aléas climatiques qui pèsent sur les récoltes, et les aléas épizootiques. Les revenus (y compris déficits) ont progressé de 11,7 % en moyenne en 2021 après deux années de baisse (-6,0 % en 2020 et -2,3 % en 2019). L’année 2020 avait été marquée par des conditions climatiques particulièrement défavorables (hiver pluvieux, succession de tempêtes à la fin de l’hiver et au début du printemps, sécheresses printanières et estivales marquées, inondations en fin d’année). Le revenu moyen a augmenté, dans les céréales et grandes cultures de +41,1 % et de 26 % dans l’arboriculture. Il a diminué dans la production de granivores (-26,6 %), en lien avec la hausse des coûts de production, notamment des prix de l’aliment.


Dépendance et résidences autonomie

Depuis le 1er janvier 2016, date d’entrée en vigueur de la loi relative à l’adaptation de la société au vieillissement (ASV), les logements-foyers sont appelés « résidences autonomie ». La DREES a publié au mois d’octobre la première étude sur ces résidences depuis leur changement de nom.

Les résidences autonomie offrent des logements intermédiaires, se trouvant à mi-chemin entre le domicile et l’établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD). Constituées de chambres ou d’appartements non médicalisés proposés en location, à coût modéré, elles donnent la faculté aux résidents d’accéder à des équipements et services. Pour en bénéficier, les personnes doivent être âgées d’au moins 60 ans et être autonomes ou semi-autonomes (GIR de 4 à 6), sauf dérogation.

Fin 2019, avant la crise sanitaire, la France comptait environ 2 260 résidences autonomie, un nombre stable depuis 2011. 67 % sont des établissements publics et 29 % relèvent du secteur privé à but non lucratif. 4 % du parc relèvent du secteur lucratif. Le secteur privé est peu présent sur ce créneau, mais l’est plus fortement sur celui des résidences-services (non encadrées par la réglementation médico-sociale). Le nombre de structures privées a augmenté, notamment avec la multiplication des établissements privés à but non lucratif (+4,8 % depuis 2015). Les nombres de places sont passés de 108 330 en 2011 à 114 120 en 2019. En France, les EHPAD, de leur côté, accueillaient 600 000 personnes au 31 décembre 2019 dont 570 000 en hébergement permanent. Le nombre de personnes accueillies en résidences-services pour seniors (RSS) est estimé à plus de 30 000 en 2019.

Cet accroissement concerne toutes les catégories de résidences autonomie, mais plus particulièrement les établissements privés à but non lucratif (+7,5 % par rapport à 2015). Les petits établissements (20 places ou moins) sont moins nombreux qu’en 2015 ; ils représentent 10 % des établissements, contre 13 % en 2015.

Parallèlement, la part des établissements à forte capacité (plus de 60 places) a progressé, passant de 31 % à 36 %. À la veille de la crise sanitaire, la croissance des places installées ne se traduisait ni par une augmentation du nombre de personnes accueillies -100 000 (pour la quasi-totalité en hébergement permanent), ni par celle du personnel. Les structures à forte capacité ont subi ces dernières années une diminution de leur taux d’occupation. Entre 2015 et 2019, les établissements de 60 à 75 places ont ainsi perdu 6 points de taux d’occupation, ceux de plus de 75 places, 10 points. Le maintien à domicile et le transfert sur les EHPAD voire les hôpitaux des cas de dépendance les plus graves expliquent cette évolution.

Les jeunes aidants, une population à part !

En France, 9,3 millions d’aidants non professionnels sont investis dans l’accompagnement d’un proche fragilisé par une perte d’autonomie liée à l’âge, à la maladie ou au handicap. En règle générale, il s’agit d’une femme de plus de 50 ans en soutien de ses parents, de ses enfants ou de son conjoint. Le Crédoc a réalisé avec la MACIF, partenaire d’AG2R LA MONDIALE, une étude sur une catégorie particulière d’aidants, les jeunes de moins de 25 ans. Une enquête quantitative et qualitative menée en juin 2023 auprès de 3 000 jeunes de 16 à 25 ans vivant en France métropolitaine, dont plus de 1 000 anciens et actuels aidants, a servi de base à cette étude. Les jeunes aidants souffrent des mêmes problèmes que ceux qui sont plus âgés. Leur soutien peut de plus les pénaliser dans leurs études et dans leur vie personnelle.

700 000 à 1 000 000 jeunes de 16 à 25 ans sont aidants ou co-aidants de proches fragiles en lien avec la famille. Ils sont amenés à gérer des situations difficiles et à prendre des décisions délicates concernant des personnes bien souvent âgées. Dans 50 % des cas, les personnes souffrent d’un handicap physique et dans 38 % des cas de problèmes psychologiques ou psychiatriques.

Enfin dans un tiers des situations, les jeunes aidants sont confrontés à la maladie grave d’un proche. 31 % sont également amenés à gérer des problèmes d’addictions. Près d’un tiers des jeunes concernés épaulent un de leurs parents (32 %), 18 % un grand-parent, 17 % un conjoint, 9 % un enfant, 7 % un frère ou une sœur, 2 % un beau-parent. 8 % des jeunes apportent leur soutien à un ami. La moitié (48 %) des jeunes aidants résident avec la personne aidée, tandis que 21 % cohabitent de façon discontinue.

24 % des jeunes aidants apportent une aide quasi quotidienne, 38 % interviennent plusieurs fois par semaine, 27 % une fois par semaine et 11 % deux fois par mois. 54 % des jeunes aidants se considèrent comme aidant principal et 7 % estiment être le seul aidant. 18 % des jeunes aidants se retrouvent seuls à prendre des décisions importantes concernant la personne aidée, qu’il s’agisse sa santé, son logement, sa situation financière. 70 % des jeunes aidants interviennent plusieurs fois par semaine pour réaliser ces tâches ménagères. 54 % réalisent des soins de santé ; 43 % effectuent des actes de sécurisation de la personne aidée et 40 % l’aident à se déplacer. 49 % apportent un soutien moral et 28 % une aide financière.

Une majorité des jeunes se déclarent fiers de venir en aide à un proche en situation de dépendance. 42 % considèrent que l’aide apportée a permis un rapprochement avec la personne aidée. En revanche, ils sont nombreux à estimer que cette aide n’est pas sans conséquence sur la vie personnelle. 32 % des jeunes perçoivent leur situation d’aide comme une charge mentale difficile voire très difficile à supporter. 28 % des aidants jugent être « souvent » dans un état d’épuisement intense qui se traduit par le sentiment d’être à bout. 49 % des jeunes soulignent que leur soutien est une source de grande fatigue. Leur aide provoque une perte ou une prise de poids dans 40 % des cas. 35 % des aidants interrogés estiment également souffrir de problèmes de dos. 29 % présentent des signes dépressifs et 27 % souffrent d’isolement.

Selon l’enquête du Credoc, 47 % des aidants interrogés sont élèves ou étudiants. Ils doivent donc concilier scolarité et travail d’aide. Compte tenu des contraintes liées à l’aide prodiguée, ils sont 4 fois plus nombreux à ne pas avoir pu se présenter à un examen et près d’un quart d’entre eux ont déjà redoublé une année. Parmi les jeunes aidants en études ou à l’école, 37 % ont été également obligés à occuper un emploi à temps partiel pour faire face aux dépenses générées par le soutien à la personne dépendante. Un tiers des jeunes aidants contribuent, en effet, aux dépenses de la personne qu’ils aident plusieurs fois par mois. 30 % des jeunes ont été contraints de modifier leur projet d’orientation en poursuivant des études plus courtes que celles envisagées avant de devenir aidants.

Parmi ceux qui sont entrés dans la vie professionnelle, les trois quarts ont dû adapter leur situation de travail en modifiant leurs horaires de travail, en adoptant de nouvelles modalités de travail ou en changeant le contenu de leur poste. 19 % des aidants interrogés ont ainsi dû réduire le nombre d’heures travaillées. A contrario, 21 % des actifs-aidants ont augmenté leur volume de travail, afin de disposer d’une rémunération plus importante. 18 % des aidants-actifs ont demandé à bénéficier de jours supplémentaires de télétravail. Pour se consacrer davantage au proche aidé, 12 % des interrogés ont pris des congés. Seulement 8 % ont déjà eu recours au congé proches aidants. Dans une minorité de cas (4 %) l’aidant a dû cesser son activité professionnelle pour se consacrer à la personne dépendante.

Les attentes des jeunes aidants Les jeunes aidants se sentent un peu seuls face à la dépendance d’une de leurs proches. Ils aimeraient recevoir plus de soutien de la part de leur entourage (35 %). Ils souhaiteraient pouvoir être épaulés par des professionnels (32 %). 20 % aimeraient que la personne aidée puisse être accueillie en hébergement temporaire, ou accueil de jour et 18 % en établissement hébergeant des personnes en situation de handicap. 10 % des jeunes aidants n’ont mis personne au courant de leur situation et 20 % des aidants souhaiteraient pouvoir échanger sur leur situation. 61 % des aidants interrogés éprouvent une gêne à parler de leur mission auprès d’une personne dépendante. Une majorité des jeunes aidants demandent que leur situation soit mieux prise en compte tant sur le plan des études que dans la vie professionnelle.

Face au mur de la dépendance

Depuis près de vingt ans, le financement de la dépendance est un problème que les gouvernements tendent d’éluder en le reportant de législature en législature. Avec la montée en âge des premières générations de baby-boomers, la nécessité d’adapter les moyens humains et financiers s’impose. Le Gouvernement s’est engagé, le 17 novembre dernier, à déposer dans les meilleurs délais un projet de loi de programmation sur la question du grand âge. Il convient d’espérer que cette promesse ne subisse pas le même sort que celles qui lui ont précédé sur ce sujet, à savoir un report sine die.

Malgré la création de la cinquième branche de la Sécurité sociale dédiée à la perte d’autonomie en 2020, les statistiques sur le sujet demeurent parcellaires et ne font pas l’objet d’une actualisation récente rendant complexe l’évaluation des besoins à venir. Il serait sans nul doute nécessaire qu’à l’image des retraites, un rapport annuel soit réalisé par des experts indépendants.

En 2021, selon la DREES, le service statistique du Ministère de la Santé, près de 2 millions de personnes âgées de 60 ans ou plus déclaraient être limitées dans les activités de la vie quotidienne (11 % de la population concernée) et 1,3 million étaient bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie (APA), soit 7,5 % de la population concernée. En lien avec le vieillissement global de la population, le nombre de personnes dépendantes est amené à progresser et, avec lui, celui des bénéficiaires. La DREES prévoit une hausse de plus de 350 000 le nombre des bénéficiaires de l’APA d’ici à 2040, soit une augmentation de 29 % par rapport à 2020.

Les dépenses liées à la perte d’autonomie ne peuvent que progresser : adaptation des logements, construction de nouveaux EHPAD, emplois d’aides à la personne, médecins, aides-soignants, infirmiers, etc. L’APA qui ne couvre qu’une partie de ces postes de dépenses pourrait voir son montant doubler entre 2020 et 2040 pour atteindre 12,4 milliards d’euros.

Selon l’Institut des Politiques Publiques, en 2040, sur les 1,7 million de bénéficiaires de l’APA, 586 200 seront en EHPAD et 74 000 en résidences autonomie. Une part croissante des personnes dépendantes resteraient à domicile, ce qui exigera une organisation des soins de plus en plus complexe à gérer. Les EHPAD devraient accueillir les cas les plus graves de dépendance ce qui posera la question de leur médicalisation accrue.

D’ici à 2040, pour s’adapter aux besoins, l’offre à domicile devrait augmenter de 42 %, qui se répartissent en 40 800 emplois à temps plein supplémentaires d’aides à domicile au sein des Services d’aide et d’accompagnement à domicile (SAAD), 43 700 emplois à temps plein d’infirmières libérales, 49 900 places supplémentaires au sein des Services de soins infirmiers à domicile (SSIAD) et 3 800 places supplémentaires en Hospitalisation à domicile (HAD) par rapport à 2020. Les évolutions en termes de personnel actuellement constatées ne permettent pas d’atteindre ces objectifs.

La priorité donnée au maintien à domicile pourrait coûter 4,6 milliards d’euros de plus en 2040. Les dépenses d’APA pourraient passer de 5,9 (2,4 milliards en établissement et 3,5 milliards à domicile) à 7,7 milliards d’euros de 2020 à 2040. La partie à domicile serait en grande partie responsable de la hausse de l’APA passant à 4,9 milliards d’euros (4,6 milliards d’euros en ménage ordinaire et 0,3 milliard d’euros en résidence autonomie). Les EHPAD bénéficient de 12,2 milliards d’euros dans le cadre de l’objectif global des dépenses personnes âgées (OGD). Cet objectif devrait passer, en 2040, à 13,7 milliards d’euros, soit une augmentation de 12 % (en euros réels) par rapport à 2020.

La dépense d’APA par bénéficiaire en ménage ordinaire pourrait atteindre jusqu’à 6 500 euros, en fonction des scénarios, contre 4 500 euros en 2020. La hausse la plus élevée concernerait les personnes dépendantes à domicile. La dépense annuelle d’APA par point GIR à domicile augmenterait ainsi de 50 % entre 2020 et 2040. Une politique de revalorisation salariale pourrait, selon l’Institut des Politiques Publiques, augmenter la dépense d’APA par bénéficiaire de 40 % d’ici à 2040.

Parmi les solutions envisagées pour favoriser la prise en charge à domicile, les habitats intermédiaires, permettant l’accès à une large palette de services sans impliquer l’institutionnalisation, pourraient être développés. Un tel recours pourrait aboutir à une augmentation de l’APA qui pourrait alors atteindre 10,9 milliards d’euros. La dépense annuelle par bénéficiaire de l’APA habitant en résidence autonomie serait alors de 7 900 € en 2040. Cette augmentation s’explique par le fait qu’actuellement une partie des soins et des aides à domicile sont réalisées à titre bénévole par des aidants.

La France fait le pari du maintien à domicile le plus longtemps possible des personnes dépendantes. Ce choix qui reçoit l’assentiment d’une large majorité de la population n’est pas sans générer des coûts non négligeables. Ces derniers pourraient se révéler plus importants que prévu en cas de diminution du nombre des aidants. Les besoins en personnel seront dans les vingt prochaines années importants, +42 % pour l’aide à domicile et +14 % pour les EHPAD. Les pouvoirs publics seront également amenés à gérer l’isolement croissant des personnes âgées.

Le gouvernement doit faire face à la demande croissante des élus et des acteurs du secteur pour augmenter les budgets consacrés au financement des EHPAD, des services d’aide à domicile et autres politiques liées à l’autonomie. Dans le cadre de la discussion du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2024, les sénateurs ont ainsi adopté un amendement augmentant de 250 millions d’euros les moyens alloués aux départements par la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) pour financer des allocations pour les personnes âgées ou handicapées. Cet amendement répond à la demande pressante des élus départementaux qui soulignent la montée des charges liées au vieillissement de la population.

Malgré ou à cause de la création de la cinquième branche de la Sécurité sociale, le système de financement des politiques de soutien aux personnes âgées est complexe. Il fait intervenir un grand nombre d’acteurs, État, départements, Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie, communes, Assurance maladie, etc.

En période d’inflation et de revalorisation salariale, de nombreux établissements hébergeant des personnes âgées dépendantes rencontrent des difficultés financières croissantes, qu’ils soient privés ou publics, obligeant le gouvernement à débloquer une aide d’urgence de 100 millions d’euros. Les responsables de ces établissements ont fait savoir que cette aide était insuffisante.

Les départements souhaitent de leur côté recevoir davantage de recettes de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie. Le gouvernement s’est engagé de les soutenir davantage, en finançant 50 % des nouvelles dépenses liées à l’autonomie, mais au préalable, une clarification des financements devra être conduite. En attendant, la CNSA devrait dégager 150 millions d’euros de plus pour l’autonomie, dès l’année prochaine, en faveur des départements.

Pour faire face à la montée des dépenses de dépendance, la CNSA bénéficiera en 2024 de ressources supplémentaires, 0,15 point de CSG soit 2,6 milliards d’euros D’ici 2026, les crédits de la branche autonomie devraient atteindre 45 milliards d’euros, contre 35 milliards d’euros en 2022, ce qui représente une augmentation de 30 %. Compte tenu des besoins, ce transfert de CSG ne suffira pas. L’adoption de nouvelles ressources sera donc indispensable. L’espoir d’affecter à la CNSA les recettes de la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale semble, par ailleurs, illusoire ; la dette ne devant pas être remboursée au mieux avant 2033.

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La dépendance est tout à la fois un défi et un sujet tabou. Elle renvoie à la fin de vie. Elle est une source de coûts importants et met sous tension, sur une période plus ou moins longue, les familles. Avec l’allongement de l’espérance de vie, les aidants qui sont souvent les enfants des personnes dépendantes sont de plus en plus âgés et de moins en moins aptes à s’occuper de ces dernières.

L’éclatement des familles, la progression du nombre de divorces, la multiplication des familles monoparentales rendent plus complexes que dans le passé la gestion des personnes dépendantes, obligeant le recours accru à des structures publiques ou privées. Le manque de revenus peut empêcher certaines personnes dépendantes d’accéder à des services de qualité, ce qui met en danger leur vie ou peut rendre cette dernière pénible. Les réponses apportées à ces problèmes demeurent parcellaires. Les pouvoirs publics ont semblé hésiter empêchant l’émergence d’une offre concurrentielle, offre qui pourrait être régulée pour permettre à toutes et à tous d’y accéder.

L’amélioration de l’emploi des séniors, un défi pour la croissance ?

La France est connue pour son faible taux d’emploi des seniors. La retraite à 60 ans mise en œuvre le 1er avril 1983, considérée comme une conquête sociale de premier ordre, explique en partie cette situation. La forte intensité du travail sur les 30/50 ans est le corollaire de la faible participation au travail des plus de 55 ans. Depuis une quinzaine d’années, les pouvoirs publics ont entrepris d’augmenter le taux d’emploi des seniors tant pour réduire le montant du déficit des régimes de retraite que pour fortifier la croissance économique de la France.

Le taux d’emploi des 55-64 ans qui avoisinait, en France, 50 % jusqu’à la fin de la décennie 1970, a décliné de manière continue pendant près de 20 ans pour s’établir, à moins de 30 % à la fin des années 1990, (le point bas ayant été atteint en 1998 à 29,7 %). Les deux chocs pétroliers, mais plus encore l’abaissement de l’âge légal de départ à la retraite de 65 à 60 ans décidé en 1983 et la multiplication des dispositifs de préretraites ont éloigné les séniors de l’emploi et plus particulièrement les 60-64 ans. Pour ces derniers, le recul entre 1975 et 2000 est de près de 30 points.

À partir de 1993, les gouvernements ont agi afin d’améliorer le taux d’activité des plus de 55 ans en supprimant les dispositifs de préretraite, en allongeant la durée de cotisation et en reportant l’âge légal de départ à la retraite.

Cercle de l’Épargne – Données DARES

Au cours de ces vingt dernières années, taux d’emploi des 55/64 ans a progressé de 16 points. Des progrès ont ainsi été réalisés dans la tranche 55/59 ans (+15 points) tout comme chez les plus de 59 ans (+26 points). Le report de l’âge de la retraite de 60 à 62 ans a contribué à ce relèvement. Par ailleurs, de manière plus lente, l’allongement de la durée de cotisation a joué un rôle.

Malgré l’augmentation du taux d’emploi des seniors à partir 2001, la France reste en deçà de la moyenne européenne qui est de 62,4 % en 2022. Avec un taux de 56,9 % pour la tranche d’âge 55/64 ans, la France se situe ainsi 5,5 points en dessous de la moyenne européenne et occupe la 17e place au sein de l’Union européenne (27 membres).

Cercle de l’Épargne – Données Eurostat

Le taux d’emploi baisse nettement, en France, à partir de 60 ans. En 2022, ce dernier est de 82,5 % pour les 25-49 ans, de 76,4 % pour les 55-59 ans et de 36,2 % pour les 60-64 ans. Le taux d’emploi des séniors se maintient autour de 80 % jusqu’à 55 ans, recule de près de 10 points les quatre années qui suivent pour s’établir à 70,2 % à 59 ans, avant de chuter à 55,4 % à 60 ans et moins de 20 % au-delà de 63 ans.

Cercle de l’Épargne – Données DARES

les départs à la retraite expliquent la baisse du taux d’emploi. Si jusqu’à 55 ans, la part de personnes en retraite est marginale, à 60 ans, près d’une personne sur six (15,7 % exactement) est retraitée, et plus de 65 % à 63 ans.

Comme dans la quasi-totalité des pays membres de l’Union européenne, pour les personnes âgées de 55 à 64 ans, le taux d’emploi des femmes est en France, plus faible que celui des hommes (respectivement 55,5 % pour les premières contre 58,3 % pour les seconds en 2022). L’écart hommes/femmes, de 2,8 points, est particulièrement faible en France (l’écart moyen au sein de l’Union européen étant de 12,5 points). De fait, en France, le taux d’emploi des femmes seniors est proche de la moyenne de l’Union européenne qui est de 56,2 %, quand il est inférieur de près de 10 points pour les hommes. Le taux d’emploi des hommes de plus de 55 ans est faible en comparaison des ratios constatés en Europe. La France se classe en la matière au 24e rang. Elle devance la Roumanie (58 %), la Croatie (55,7 %) et le Luxembourg (54,2 %).

Cercle de l’Épargne – Données Eurostat

Le plus fort taux d’emploi des femmes de plus 55 ans est lié à leur départ plus tardif à la retraite. Pour valider une retraite à taux plein, elles sont contraintes de poursuivre leur activité professionnelle plus longtemps que les hommes. Parmi les 55/64 ans, 27,9 % des hommes sont en retraite contre seulement 23,6 % des femmes.

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La France, en comparaison avec la situation qui prévaut chez ses partenaires européens, dispose encore de marges de progression en matière de taux d’emploi des séniors sous réserve d’une adaptation des postes de travail à des salariés plus âgés. Si jusqu’à maintenant le taux de chômage des plus de 55 ans est plus faible que celui de l’ensemble de la population active, l’écart tend néanmoins à se réduire. L’emploi des seniors sera en 2024 au cœur des négociations sociales. Les questions liées à l’employabilité des seniors et à la pénibilité seront sans nul doute à l’ordre du jour des discussions menées par les partenaires sociaux.

Les nouveaux retraités, un départ pas toujours anticipé et quelques désillusions

La DREES, le service statistique du Ministère de la Santé, réalise chaque année une enquête sur les motivations de départ à la retraite des nouveaux retraités. Elle vient de publier son enquête 2021 qui porte sur les personnes ayant liquidé leur retraite entre juillet 2019 et juin 2020.

Selon l’enquête Motivations de départ à la retraite de 2021 que la DREES, le service statistique du Ministère de la Santé vient de publier, les personnes ayant liquidé leur retraite entre juillet 2019 et juin 2020 (hors départs pour invalidité et inaptitude) ont déclaré, en moyenne, avoir commencé à réfléchir sérieusement à leur départ à la retraite à l’âge de 58 ans et 5 mois, soit environ trois ans et onze mois avant leur départ effectif à l’âge de 62 ans et 5 mois. Un quart des personnes réfléchissent à leur départ moins d’un an et cinq mois avant la liquidation effective, et un autre quart plus de cinq ans avant.

Plus les personnes liquident tôt leur retraite, moins elles tendent à anticiper leur départ par rapport à leur âge de liquidation. Un départ à la retraite à 60 ans a été anticipé, en moyenne, à 56 ans et 11 mois, soit trois ans et un mois avant, contre trois ans et dix mois pour les départs à 62 ans et quatre ans et huit mois pour ceux à 66 ans. Les départs précoces sont réalisés sans préparation quand pour les départs tardifs, la préparation apparaît plus importante. À compter de 60 ans, les Français réfléchissent de plus en plus aux modalités de leur départ à la retraite.

Les femmes partent à la retraite en moyenne cinq mois après les hommes. Ce départ plus tardif s’explique par le fait que les femmes sont plus fréquemment amenées que les hommes à avoir des interruptions de carrière. Elles sont donc plus souvent contraintes d’attendre l’âge d’annulation de la décote. Elles peuvent également moins souvent bénéficier de départs anticipés pour carrières longues. En raison de revenus plus faibles, elles sont conduites à travailler plus longtemps pour espérer améliorer le niveau de leur pension.

Leur degré d’anticipation est plus faible que les hommes. Elles commencent à réfléchir sérieusement à ce départ trois ans et sept mois avant leur départ effectif, quand cette réflexion intervient en moyenne quatre ans et quatre mois avant chez les hommes. L’âge auquel les femmes déclarent réfléchir à leur retraite est encore plus tardif que celui des hommes, plus d’un an d’écart.

La réflexion sur le départ à la retraite est avant tout déclenchée par des considérations professionnelles (27 % des cas) et par l’état de santé de l’individu (19 % des cas). La situation familiale intervient dans 16 % des cas. Le degré d’anticipation est moindre pour ceux dont le départ est lié à l’état de santé.

Un quart des personnes suivies par l’enquête de la DREES, perçoit moins de 784 euros bruts de pension par mois (premier quartile), un quart perçoit entre 784 et 1 404 euros (deuxième quartile), un quart entre 1 404 et 1 955 euros (troisième quartile) et le dernier quart plus de 1 955 euros (quatrième quartile). Les retraités situés dans le premier quartile de pension sont ceux qui liquident en moyenne leurs droits le plus tard (à 64 ans en moyenne). Dans cette catégorie, de nombreux retraités ont liquidé leurs pensions avec des carrières incomplètes.

46 % des nouveaux liquidants ont anticipé convenablement leur montant de pension. Si 72 % des nouveaux retraités déclarent qu’ils avaient une idée précise ou approximative du montant de leur pension, 46 % des nouveaux retraités ont finalement touché un montant à peu près équivalent à celui qui avait été anticipé, 20 % un montant moins élevé et 7 % un montant plus élevé. 54 % des nouveaux retraités ont donc une pension différente de celle qu’ils imaginaient. Cela peut être lié à la complexité du calcul du montant des pensions et à un déficit d’information. Sans surprise, les polypensionnés éprouvent plus de difficultés à estimer le montant de leur pension future et sont également plus nombreux à déclarer ne pas pouvoir le faire du tout. A contrario, en raison d’un mode de calcul plus simple, les retraités de la fonction publique sont ceux qui arrivent à estimer le plus convenablement leur retraite. Pour les salariés du secteur privé, le calcul sur la base des vingt-cinq meilleures années passées revalorisées selon l’inflation, et dans la limite d’un plafond, est plus délicat. Ils doivent, en outre, prendre en compte les retraites complémentaires.

La complexité du système de retraite est également imputable à l’existence de multiples dispositifs de solidarité. 55 % des nouveaux retraités touchant le minimum contributif (MICO) ou le minimum garanti (MIGA) déclarent ainsi, en 2021, ne jamais en avoir entendu parler et seulement 21 % déclarent savoir de quoi il s’agit.

Une personne a 4 fois plus de chances de n’avoir aucune idée du montant qu’elle percevra si elle s’estime mal informée, et 3,3 fois plus de chances de surestimer sa future pension. Malgré les dispositifs mis en place pour favoriser l’information des assurés, 24 % des retraités ont indiqué ne pas être satisfaits du niveau d’information dont ils ont bénéficié pour la liquidation de leurs droits

Il apparaît que, pour 36 % des nouveaux retraités, le niveau de satisfaction s’est accru avec le passage à la retraite ; il s’est détérioré pour 28 % et est resté identique pour les 36 % restants. Parmi les 55 % de personnes ayant déclaré avoir, avant la retraite, un niveau élevé de satisfaction (supérieur ou égal à 8), une très grande majorité indique que leur situation s’est stabilisée voire dégradée lors du passage à la retraite (49 % parmi ces 55 %). A contrario, parmi les 45 % de ceux faisant état d’une satisfaction inférieure à 8 avant la retraite, les deux tiers (30 % parmi ces 45 %) ont déclaré que leur satisfaction après la retraite avait progressé. Les personnes qui avaient surestimé le montant de leur pension déclarent plus fréquemment une baisse de leur niveau de satisfaction à la différence de ceux qui l’avaient sous-estimé (32 %, contre 23 % pour le reste de la population). Les personnes qui avaient sous-estimé leur niveau de pension déclarent plus souvent une amélioration de leur satisfaction avec la retraite (39 % au lieu de 30 %).

Les revenus ne sont pas le seul facteur à influer sur la satisfaction des nouveaux retraités. L’état de santé, les loisirs, les relations personnelles ou encore le cadre de vie jouent un rôle non négligeable. Les retraités modestes regrettent plus souvent de ne pas être partis plus tard pour améliorer leur pension ; Ces variations du niveau de satisfaction peuvent par ailleurs conduire les assurés à regretter, a posteriori, le choix de leur âge de départ. 21 % des assurés déclarent qu’avec le recul ils auraient préféré partir plus tard afin de toucher une pension plus élevée, tandis que 5 % auraient préféré partir plus tôt, quitte à subir une perte de pension. Les personnes célibataires, notamment les femmes (27 %) et les personnes aux niveaux de pension relativement modestes (26 %) figurent parmi celles qui regrettent plus souvent de ne pas être parties plus tard.

Les personnes ayant une carrière complète – c’est-à-dire ayant validé tous leurs trimestres nécessaires pour bénéficier d’une retraite à taux plein au titre de la durée – déclarent plus souvent être satisfaites de leur âge de départ. Parmi celles qui étaient au chômage avant leur liquidation seulement 65 % déclarent être satisfaites de leur âge de départ qui a pu être contraint.

Les ouvriers sont, quant à eux, plus nombreux que les cadres à subir une détérioration de leur satisfaction au moment du passage à la retraite (33 %, contre 21 %) mais ils ne regrettent pas, pour autant, d’être partis à la retraite.

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L’étude de la DREES souligne la nécessité de préparer en amont son départ à la retraite et d’utiliser les outils d’évaluation de la pension pour éviter toute surprise. Le recours à un conseiller peut s’avérer utile en particulier pour les assurés à la carrière complexe. La retraite se prépare non seulement sur le plan financier mais également sur le terrain des activités et des loisirs. Sans programmation de la retraite, le nouveau retraité peut être confronté à un sentiment d’inutilité et de solitude.

La finance verte peut-elle conquérir le monde ?

Depuis le début de l’année, les titres finançant la lutte contre le réchauffement de la planète rencontrent un indéniable succès. 164 milliards de dollars d’obligations vertes (150 milliards d’euros) auraient été souscrits au cours du seul premier trimestre, soit une hausse de 32 % par rapport à la même période en 2022. Selon Bloomberg, l’Inde a levé un milliard de dollars pour son émission inaugurale. L’Union européenne a, quant à elle, obtenu 6 milliards d’euros à 25 ans en une seule émission le 28 mars dernier. Les entreprises émettent également un nombre croissant d’obligations vertes. Comcast, le câblo-opérateur américain, a emprunté pour un milliard de dollars de green bonds à 10 ans. Stellantis, le constructeur automobile, a émis pour 1,25 milliard d’euros d’obligations à 7 ans. Pour BNP Paribas, les obligations vertes pourraient atteindre, à l’échelle mondiale, 600 milliards de dollars en 2023.

Au niveau européen, la transition énergétique devrait coûter plus de 11 000 milliards d’euros d’ici 2030. Pour la financer, la Commission européenne compte mobiliser l’épargne des ménages. Pour renforcer la confiance des investisseurs dans les titres qu’ils achètent, et accélérer le financement de la transition énergétique, l’Union européenne a élaboré un standard pour les green bonds. Un accord a été trouvé entre la Commission, le Parlement et le Conseil sur un cadre exigeant qui pourrait entrer en vigueur en 2024.

En France, plusieurs dispositions sont en cours de déploiement, que ce soit à travers le règlement européen sur la transparence financière, SFDR pour « Sustainable Finance Disclosure Regulation », la taxonomie ou encore la refonte du label ISR. La taxonomie européenne désigne une classification des activités économiques en fonction de leurs conséquences sur l’environnement. Son objectif est d’inciter à la réalisation d’investissements accélérant la décarbonation.

Selon la Banque de France, la finance verte vise à favoriser la transition énergétique et la lutte contre le réchauffement climatique, notamment via le fléchage d’investissements vers des activités plus durables et portant moins atteinte à l’environnement.

La finance durable n’est pas toujours évidente à appréhender en raison de sa complexité. Trois catégories peuvent être distinguées :

  • la finance solidaire qui représente moins de 0,5 % de l’épargne des ménages ;
  • la finance ISR-ESG qui se développe du fait de la transformation des fonds proposés par les acteurs financiers ;
  • la finance verte au sens européen du terme, en vertu du règlement européen sur la transparence financière et de ses articles 8 et 9.

Trois grands labels permettent de classer les fonds :

  • Le label Finansol est le plus ancien. Créé en 1997, il favorise les aspects sociaux et environnementaux et vise à soutenir des entreprises solidaires (création d’emplois durables, accès au logement, soutien à l’agriculture bio…). Près de 170 fonds sont aujourd’hui labellisés.
  • Le label Greenfin est un label d’État lancé en 2015 par le ministère de l’Écologie. Pour l’obtenir, les fonds doivent œuvrer pour la transition écologique et investir dans un des 8 secteurs clés. On y trouve les énergies renouvelables, le bâtiment, la gestion des déchets, l’industrie, les transports propres, les nouvelles technologies, l’agriculture et la forêt ainsi que l’adaptation au changement climatique. 95 fonds sont titulaires de ce label.
  • Le label ISR est également un label d’État, créé en 2016 par le ministère de l’Économie. Destiné aux fonds d’investissements et aux supports immobiliers type SCPI et OPCI, il atteste que les gestionnaires effectuent une sélection d’investissements en fonction de critères environnementaux sociaux et de gouvernance, critères ESG en abrégé. Ce label est en cours de refonte avec comme objectif un durcissement des règles d’attribution.

Les titres verts sont avant tout acquis par les institutionnels même si depuis plusieurs années, les épargnants individuels se montrent de plus en plus intéressés. L’épargne salariale, en particulier, constitue un vecteur important de placement auprès des particuliers des titres verts.

Selon l’AFG, l’encours de l’investissement Responsable en France atteint 2 240 milliards d’euros en progression de 6,9 % sur un an. 74 % de cet encours est possédé par les investisseurs institutionnels.

Source AFG

En 2022, les encours des fonds gérés en France disposant d’au moins un label s’élèvent à 792,6 milliards d’euros.

  • 77 % sont labélisés ISR ;
  • 26 % Label européen (hors Label ISR, Greenfin ou Finansol) ;
  • 1,4 % Greenfin ;
  • 0,7 % Finansol.

Selon la Banque de France, fin 2021, l’encours des actifs des ménages « verts », socialement responsables ou solidaires, y compris les fonds Relance, s’élevait à 262,5 milliards d’euros. Ils sont constitués aux trois quarts (74,8 %) de fonds labellisés ISR et au cinquième (19,9 %) d’obligations vertes. Les 5,3 % restants sont composés de fonds labellisés Relance (2,0 %), de fonds labellisés Greenfin (1,0 %), de fonds labellisés Finansol (0,2 %) et de fonds multi-labellisés (2,1 %).

Selon Finansol, en 2022, l’encours des placements solidaires détenus par les ménages s’élevait à 26,3 milliards d’euros soit 0,45 % de leur épargne. Cet encours a augmenté de 1,8 milliard d’euros sur un an.

L’épargne salariale accueille pour 15,3 milliards d’euros de titre solidaires. Elle est, de loin, le premier vecteur d’accueil de ce type de placements. L’épargne bancaire avec 10 milliards d’euros d’encours, constitue le deuxième vecteur.

Les épargnants ont de nombreuses possibilités pour accéder à des produits verts que ce soit via leurs comptes titres, leurs contrats d’assurance vie, leurs Plan d’Epargne Retraite (PER) ou par leur Plan d’Épargne Entreprise.

Depuis le 1er janvier 2022, les assureurs doivent présenter à leurs clients dans le cadre des contrats multi-supports (assurance vie, PER) au moins une unité de compte adossée à un fonds bénéficiant du label ISR, au moins une unité de compte adossée à un fonds labellisé Greenfin et au moins une unité de compte adossée à un fonds solidaire labellisé Finansol. Certains assureurs proposent également des fonds euros labellisés « verts ». Il est ainsi possible d’avoir une gestion ISR complète dans les contrats d’assurance vie ou dans les PER.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire tend également à financer des PME ayant des projets visant à réduire leur empreinte carbone.

Dans les enquêtes d’opinion, les épargnants déclarent être favorables à la finance verte mais avouent être un peu perdus face à la multitude de labels. Si selon une enquête IFOP, 60 % de Français déclaraient accorder une importance à l’impact environnemental et social de leurs placements, la notion d’épargne « responsable » reste floue pour 2 Français sur 3 selon une autre enquête menée par Opinionway pour l’Autorité des marchés financiers (AMF).

En 2018, la Commission européenne a adopté son premier plan d’action pour la finance durable. Elle avait comme objectifs de réorienter les flux de capitaux vers des investissements durables en matière environnementale, sociale et de gouvernance. Ses deux priorités étaient :

  • d’intégrer la durabilité dans la gestion des risques ;
  • de favoriser la transparence et une vision à long terme. Le règlement « Taxonomie » fixe un cadre commun aux entreprises financières et non financières membres l’Union européenne, afin de partager une même définition de la durabilité, et de lutter contre les pratiques d’écoblanchiment (connu sous le nom de « greenwashing »).

Le règlement européen sur la transparence financière (SFDR) établit un classement en fonction des déclarations des gestionnaires des labels qui certifient les fonds. Trois catégories de fonds ou placements sont distinguées :

  • les placements dits « Article 8 » qui déclarent la prise en compte de critères sociaux et/ou environnementaux ;
  • les placements dits « Article 9 » qui présentent un objectif d’investissement durable, à savoir un investissement dans une activité économique qui contribue à un objectif environnemental ou social, sans causer de préjudice significatif à d’autres objectifs environnementaux ou sociaux, et dans une entreprise qui applique de bonnes pratiques de gouvernance ;
  • les placements dits « Article 6 », concernent, par élimination, tous les autres placements (qui ne sont donc ni « Article 8 » ni « Article 9 »).

Au 31 octobre 2022, 195 sociétés de gestion ont reçu le label ISR, 1 174 fonds pour un encours total de 773 milliards d’euros. Deux tiers de l’encours concernent des fonds sont de droit français et un tiers des fonds de droit étranger.

Bruno Le Maire avait demandé, fin 2021, à un comité rassemblant l’ensemble des parties prenantes, de réfléchir à l’évolution des critères du label ISR qui n’avaient pas été modifiés depuis 2016. Les critères d’éligibilité seront nettement plus stricts. Seuls les fonds excluant les entreprises qui exploitent du charbon ou des hydrocarbures non conventionnels ou qui lancent de nouveaux projets d’exploration, d’exploitation ou de raffinage d’hydrocarbures (pétrole ou gaz), ne pourront, à l’avenir, être labellisés ISR. Près de la moitié des fonds détenant le label ISR français devraient revoir leur politique de placement ou renoncer à cette appellation.

Jusqu’à présent, aucun seuil d’exclusion n’avait été imposé aux fonds labellisés. Selon Morningstar, le nombre de fonds labellisés devrait se réduire en 2024. Guillaume Prache, Président de la Faider, s’oppose à la technique d’exclusion pour les fonds ISR. Cette technique serait, à ses yeux, contre-productive en ne facilitant pas la transition énergétique, les entreprises recourant aux énergies fossiles se voyant entraver dans leur accès aux capitaux. Le nouveau label ISR entrera en vigueur le 1er mars 2024.

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La transition énergétique exige une mobilisation et une réorientation de l’épargne. Sur le terrain de la finance durable, deux logiques s’opposent. La première vise à exclure des labels « ISR » ou « ESG » les entreprises dont l’activité dépend des énergies fossiles. Cela aboutit à exclure l’ensemble des compagnies pétrolières et des producteurs de gaz. La seconde a pour objectif de les inciter à décarboner leurs activités. BlackRock, le premier gestionnaire d’actifs mondial semble opter pour la deuxième logique en acceptant de financer des entreprises qui s’engagent de passer du brun au vert.

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