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Le Livret A signe une de ses plus belles années en 2022

2022, la deuxième plus forte collecte de l’histoire du Livret A

Avec une collecte positive de 1,45 milliard d’euros en décembre, le Livret A signe, en 2022, sa deuxième meilleure année de son histoire. La collecte annuelle a, en effet, atteint, selon les données de la Caisse des Dépôts et Consignation, 27,23 milliards d’euros. Seule l’année 2012 fait mieux (28,16 milliards d’euros), année qui fut marquée par le relèvement du plafond à 22 950 euros et par la crise des dettes souveraines. En 2022, le Livret A aura donc enregistré une collecte supérieure à celle de 2020, l’année de la crise sanitaire (26,39 milliards d’euros).

La valeur refuge consacrée

Le contexte anxiogène en lien avec la guerre en Ukraine et la résurgence de l’inflation ainsi que les deux relèvements du taux rendement ont contribué aux excellents résultats du Livret A. En période de troubles et d’incertitudes, les Français épargnent en privilégiant la valeur refuge que représente le Livret A. Malgré l’érosion du pouvoir d’achat, les ménages ont maintenu un taux d’épargne élevé durant toute l’année. Ce dernier n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire.

L’augmentation de l’épargne de précaution au début des vagues inflationnistes est traditionnelle, les ménages craignant de ne pas disposer de ressources financières suffisantes pour faire face aux dépenses de demain et d’après-demain. Tout relèvement du taux du Livret A dope la collecte le mois de l’annonce et les deux ou trois mois qui suivent. En 2022, ce phénomène s’est une fois de plus vérifié.

Un rendement réel pourtant négatif

Le deux relèvement de son taux n’ont pas permis au Livret A de compenser les effets de l’inflation. Il n’aura pas complètement protégé les épargnants des effets de la hausse des prix. Sur l’année, son rendement moyen a été de 1,37 % quand l’inflation a été de 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de 3,8 points. Malgré tout, à l’exception du Livret d’Epargne Populaire, le Livret A figure parmi les produits de taux avec garantie du capital qui ont offert en 2022 une des meilleure protection face à l’inflation.

Le LDDS, une collecte mesurée mais un encours au plus haut

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, en 2022, une collecte de 6,26 milliards d’euros. Il s’agit de sa quatrième meilleure année. Le LDDS est plus tributaire des besoins de liquidités des ménages au quotidien en étant l’antichambre du compte courant. Le Livret A est considéré plus que le LDDS comme un placement d’épargne même si les deux produits obéissent aux mêmes règles.

Des encours au sommet

L’encours du Livret A bat un nouveau record, en fin d’année, avec près de 375,5 milliards d’euros. Le montant des intérêts capitalisés s’est élevé à 4,83 milliards d’euros.

L’encours du LDDS a atteint également, en fin d’année, un nouveau sommet à 134,3 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont atteint 1,73 milliard d’euros.

L’encours du LDDS et du Livret A s’élevait à 509,7 milliards d’euros, contre 469,7 milliards d’euros fin 2021. En décembre 2012, l’encours cumulé était de 342,6 milliards d’euros. En dix ans, cet encours a progressé de près de 50 % (48,7 %.

Décembre 2022, le Livret A et le LDDS terminent sur les chapeaux de roue

Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Lors de ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été de 1,7 milliard d’euros. La collecte moyenne de ces dix dernières années (hors 2022) était négative. Logiquement, décembre rime avec dépenses de fin d’année. En 2022, la collecte a été de 1,45 milliard d’euros. Seule l’année 2012 (2,7 milliards d’euros) a connu une collecte du Livret A plus élevée lors de ces quinze dernières années. Le LDDS a également enregistré une forte collecte en décembre avec 1,24 milliard d’euros.

En cette fin d’année, les ménages ont opté pour la prudence, l’attentisme et la frugalité. Il est également possible que les préannonces d’un relèvement du taux du Livret A et LDDS aient joué en leur faveur.

Un début d’années sous de bons auspices

Le début d’année 2023 devrait être encore favorable aux couleurs du Livret A et du LDDS qui profiteront sans nul doute du relèvement de leur taux, relèvement qui sera effectif à compter du 1er février 2023.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – CDC

Le Coin des Epargnants du 21 janvier 2023 : au temps des doutes

Rappel à l’ordre des marchés à Davos

 

A Davos, la secrétaire générale du FMI, Kristalina Georgieva et la Présidente de la Banque Centrale Européenne ont tenu à refroidir l’optimisme des investisseurs qui, ces derniers jours, voulaient croire que la fin de la bataille contre l’inflation était pour demain. La secrétaire générale du FMI a ainsi précisé que si avec sa réouverture, la Chine soutiendra la croissance de l’économie mondiale, elle provoquera par un accroissement de la demande une hausse des cours de l’énergie et des matières. Christine Lagarde a été dans le même sens, en rappelant que la fin de la politique du zéro covid renforcera les pressions inflationnistes. Elle a affirmé à plusieurs reprises que la BCE doit « maintenir le cap » dans sa lutte contre l’inflation, message également martelé par la vice-présidente de la Fed, Lael Brainard. Ces deux dirigeantes ont souligné que le coût du crédit restera élevé pendant un certain temps. Ces propos ont provoqué un repli des indices « actions » en milieu de semaine. L’indice CAC 40 qui a ainsi enregistré sa première baisse hebdomadaire de l’année est ainsi repassé en-dessous des 7000 points. Après une remontada engagé à la fin de l’année 2022, des signes d’essoufflement se font ressentir. Les craintes d’une prochaine récession sont à nouveau à l’ordre du jour (indicateurs PMI en baisse). Les tensions sur les places financières se manifestent par un regain de la volatilité. Aux Etats-Unis, la multiplication des annonces concernant des plans de licenciement chez les géants du numérique laisse présager une nette décélération de l’activité. Les résultats de nombreuses entreprises pour le quatrième trimestre 202 sont attendus à la baisse dans les prochains jours pouvant amener à un recul des cours.. La menace d’un défaut américain faute d’un accord politique sur le relèvement du plafond de la dette ne fait que renforcer les incertitudes concernant l’économie américaine et pourrait peser sur le moral des investisseurs.

Pour le moment l’Europe n’en finit pas l’heure de l’arrivée de la récession. L’inflation semble avoir atteint un sommet et l’activité économique résiste malgré un contexte difficile. La BCE a ainsi indiqué que la France pourrait échapper à la récession en 2023. Cette résilience incite es investisseurs à privilégier les valeurs européennes. Pour la première fois en près d’un an, les fonds investis sur les Bourses d’Europe ont enregistré une collecte nette positive de 200 millions de dollars la semaine dernière, selon Bank of America, alors que les fonds investis à Wall Street subissaient leur troisième semaine consécutive de sorties. Après avoir été injustement délaissés, les indices européens bénéficient, depuis quelques semaines, d’un engouement peut être exagéré. Une correction à la baisse est possible en cas de rebond d’ici le printemps de l’inflation et au moment de l’annonce des résultats des entreprises. Les traders de Bank America sont de loin les plus pessimistes tablant sur un recul de 20 % des indices européens d’ici l’été.

Si cette semaine, un léger ajustement s’est produit sur les marchés « actions », les taux des obligations d’Etat n’ont pas, en revanche, bougé d’un iota sur la semaine.

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Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
20 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 995,99-0,45 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 375,49-3,06 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 972,61-1,18 %3 839,504766,18
Nasdaq11 140.43+0,10 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 033,56-0,35 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 770,59-1,02 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 119,90-0,78 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)26 553,53+1,59 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3  261,46+2,17 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,620 %-0,012 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,171 %+0,007 pt+2,564 %0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,497 %+0,016 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0837+0,086 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 924,23+0,30 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,91+0,83 %84,0878,140

La France vieillit

Plus de seniors, moins d’enfants, plus de décès et moins de naissances, la France vieillit. Cette évolution sans surprise modifie néanmoins année après année la structure de la population.

Une croissance de la population en voie de ralentissement  

Dans les années, la France comptait, selon l’INSEE, une cinquantaine de millions d’habitants, au 1er janvier 2023, ce nombre atteint 68,0 millions d’habitants, 65,8 millions résident en France métropolitaine et 2,2 millions dans les cinq départements d’outre-mer. La population augmente de 0,3 % en 2022, après + 0,4 % en 2021 et + 0,3 % en 2020.

INSEE

Un solde naturel de plus en plus ténu

En 2022, le solde naturel, différence entre les nombres de naissances et de décès, atteint son plus bas niveau depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale à + 56 000. Il avait déjà atteint en 2020 un niveau historiquement bas du fait de la forte hausse du nombre de décès due à l’épidémie de Covid‑19. Remonté en 2021 grâce au rebond du nombre de naissances et à une baisse du nombre de décès, il est à nouveau orienté à la baisse en 2022. Le solde migratoire a été évalué par l’INSEE à + 161 000 personnes. Trois quarts à la hausse de la population proviendraient du solde migratoire.

INSEE

La France, le deuxième pays le plus peuplé de l’Union européenne

Au 1er janvier 2021, la France représente 15 % de la population de l’Union européenne à 27 pays. Elle occupe le deuxième rang au sein de l’Union européenne par son poids démographique, derrière l’Allemagne (19 %). Ce dernier pays plafonne depuis quatre ans à 83 millions d’habitants. Sans apport migratoire, l’Allemagne enregistrerait une décrue de sa population. Cette dernière devrait être amenée à se contracter dans les prochaines années quand celle de la France continuera à augmenter jusqu’en 2044 avant de décliner.

Le natalité en berne

En 2022, 723 000 bébés sont, selon l’INSEE, nés en, soit 19 000 de moins qu’en 2021 (– 2,6 %). Entre 2015 et 2020, les naissances ont été chaque année de moins en moins nombreuses. En 2021, un rebond avait été constaté après la forte contraction de 2020 marquée par la crise covid. La reprise de la natalité a été éphémère.

Le renouvellement des générations n’est plus assuré

En 2022, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’élevait, selon l’INSEE, à 1,80 enfant par femme, en baisse, après 1,84 en 2021. Il avait diminué chaque année entre 2015 et 2020, avant d’augmenter en 2021 toujours en rebond de 2020.

L’âge moyen à la maternité est de 31,0 ans en 2022, contre 29,4 ans en 2002. Le taux de fécondité des femmes de moins de 30 ans baisse depuis les années 2000. Cette diminution s’accentue depuis 2015 Après avoir augmenté, le taux de fécondité des femmes de 35 à 39 ans est également orienté à la baisse.

INSEE

En 2020, la France est le pays de l’Union européenne est le pays plus fécond (ICF de 1,82), suivie par la Roumanie (1,80). Trois pays ont des ICF inférieurs à 1,3 : Malte, l’Espagne et l’Italie. L’Allemagne se situe légèrement au-dessus de la moyenne européenne, 1,53, contre 1,50.

Un nombre de décès toujours en nette hausse

Le vieillissement de la population, l’épidémie de covid et les canicules expliquent la forte croissance du nombre décès en France. En 2022, 667 000 personnes sont, selon l’INSEE, décédées en France, soit 5 000 de plus qu’en 2021 et à peine moins qu’en 2020 (– 2 000). Par rapport à 2019, le surcroit de décès est de 54 000, soit l’équivalent d’une ville moyenne française. L’arrivée des générations nombreuses du baby‑boom à des âges de forte mortalité tend naturellement à accroître le nombre de décès (+ 0,7 % par an en moyenne entre 2004 et 2014, puis + 1,9 % entre 2014 et 2019). La pandémie est responsable de 48 000 décès en plus en 2020. En 2021, elle est à l’origine d’un surcroit de décès de 43 000 L’épidémie de grippe et les trois périodes de canicule (mi‑juin, du 10 au 25 juillet et la première quinzaine d’août) ont occasionné également un plus grand nombre de décès.

L’espérance de vie toujours inférieure à celle de 2019

En 2022, l’espérance de vie à la naissance s’élevait, selon l’INSEE, à 85,2 ans pour les femmes et de 79,3 ans pour les hommes. Par rapport à 2021, les hommes ont gagné 0,1 an d’espérance de vie quand pour les femmes, cette dernière est restée stable. En raison de sa forte baisse en 2020 (− 0,5 an pour les femmes, − 0,6 an pour les hommes), l’espérance de vie en France est inférieure de 0,4 an à celle de 2019, pour les femmes comme pour les hommes.

En 2021, l’espérance de vie, en France, est supérieure de plus de deux ans à la moyenne de l’Union européenne (82,8 ans pour les femmes, 77,2 ans pour les hommes).

En France, plus de 20 % de la population a plus de 65 an

Au 1er janvier 2023, en France, 21,3 % des habitants ont 65 ans ou plus. Depuis plus de trente ans, cette proportion est en hausse constante. Avec l’arrivée à ces âges des générations nombreuses du baby‑boom, le vieillissement s’accélère. Ce constat est partagé par tous les pays de l’Union. En 2021, les personnes de 65 ans ou plus représentent 20,8 % de la population de l’Union, contre 17,8 % en 2011. Leur part est supérieure à 22 % en Italie, en Finlande, en Grèce, au Portugal et en Allemagne.

INSEE

Les mariages en mode rattrapage

En 2022, 244 000 mariages ont été célébrés dont 237 000 entre personnes de sexe différent et 7 000 entre personnes de même sexe. Ce nombre est le plus élevé depuis 2012. Après une année 2020 marquée par un recul historique (– 31 % par rapport à 2019), un phénomène de rattrapage est en cours.

L’âge moyen des mariés de sexe différent continue à augmenter. Il est de 37,2 ans pour les femmes (+ 0,4 an) et de 39,6 ans pour les hommes (+ 0,3 an). Pour les couples de même sexe, l’âge au mariage est toujours supérieur à celui des conjoints de sexe différent mais a tendance à diminuer depuis 2013, première année d’ouverture du mariage aux conjoints de même sexe (à l’exception de 2020). En 2022, il est de 38,5 ans pour les femmes (+ 0,9 an), et de 44,0 ans pour les hommes (stable par rapport à 2021).

En 2021, 209 000 pactes civils de solidarité (Pacs) ont été conclus, soit une hausse de 20 % par rapport à 2020. Cette hausse s’inscrit dans le processus de rattrapage après la chute du nombre de PACS en 2020 de 11 %. En revanche, pour 2022, une première évaluation semble indiquer une baisse de 8 %

Le Coin des Epargnants : les marchés actions en plein boom

Les bourses à la fête

Les grandes places financières européennes ont progressé lors des douze des quinze dernières semaines. Le CAC 40 a terminé la séance du vendredi 13 janvier au-dessus de 7 000 points Depuis le début de l’année, la hausse est supérieure à 8,5 %. Sur trois mois, elle atteint près de 20 %. Le marché new-yorkais a également poursuivi sur la lancée de la semaine dernière, le Nasdaq progressant plus de 4 % et le S&P 500 de plus de 2 %.

La récession crainte, en Europe, pour la fin de l’année 2022 et le début de l’année 2023 est reportée à plus tard ou à jamais. Selon les premiers résultats publiés par l’Office fédéral de la statistique (Destatis), l’Allemagne aurait enregistré en 2022 une croissance de son PIB de 1,9 %. Ce résultat marque une décrue par rapport à 2021 (2,6 %). Il est également inférieur à la moyenne de la croissance attendue pour l’Union européenne qui devrait être supérieure à 3 %. Le PIB allemand est, fin 2022, plus élevé de 0,7 % par rapport à son niveau de  2019, avant le début de la crise du Covid. En France, la Banque de France a, dans sa dernière enquête de conjoncture, souligné que l’économie avait continué à croître au dernier trimestre de l’année dernière. L’inflation semble avoir atteint un plafond dans plusieurs pays permettant des hausses moins importantes des taux directeurs des banques centrales, ce qui a été salué par les marchés « actions ». Aux États-Unis, la composante des anticipations d’inflation à un an est retombée à 4 %, au plus bas depuis avril 2021, contre 4,4 % en décembre et 4,3 % anticipé par les analystes

Aux États-Unis, les investisseurs ont réagi négativement aux résultats décevants de certaines banques comme JPMorgan Chase ou Wells Fargo. En revanche, ils ont été rassurés par la confiance du consommateur américain qui s’est améliorée en janvier, selon la première estimation de l’Université du Michigan, en hausse de 8,9 points à 64,6 pour le mois de janvier. Ils anticipent également un ralentissement du mouvement de hausse des taux directeurs.

Le baril de pétrole était orienté à la hausse cette semaine retrouvant ainsi son niveau de la fin de l’année dernière à plus de 80 dollars. La hausse s’explique par les  perspectives d’ouverture de la Chine mettant un terme à la politique du zéro covid. Les experts s’attendent à une croissance de la demande émanant de la Chine de 1 à 1,5 million de barils jour. Les fêtes du Nouvel An chinois devraient s’accompagner d’importants déplacements à l’intérieur du territoire. L’annonce de l’augmentation des stocks de brut américains n’a pas eu, en revanche, d’effet sur les cours. Les stocks ont augmenté de19 millions de barils supplémentaires, une hausse exceptionnelle due aux ruptures d’activité des raffineries ces dernières semaines en raison d’une tempête hivernale fin décembre. Si cette augmentation n’a pas provoqué de hausse sur les cours, la raison provient de la forte diminution au recours par les autorités américaines aux réserves stratégiques. Depuis un an et demi, elles ont pour peser sur les cours puisé dans ces réserves stratégiques. Depuis le mois de mars, la quantité injectée sur les marchés dépasse  200 millions de barils. L’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) a indiqué que désormais le processus de retour à la normale est engagée, la ponction dans les réserves stratégiques étant passée de plusieurs millions de barils par semaine à 800 000 barils. L’arrêt du recours aux réserves stratégiques pourrait provoquer un rebond de  5 à 7 dollars du prix du baril.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
13 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 023,50+2,40 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 302,61+1,75 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 999,09+2,59 %3 839,504766,18
Nasdaq11 079,16+4,47 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 086,52+3,26 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 844,07+1,88 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 151,33+3,31 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)26 119,52+1,83 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 195,31+1,19 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,632 %-0,088 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,164 %-0,042 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,481 %-0,097 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0827+1,26 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 916,93+2,46 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,81+8,23 %84,0878,140
CdE

Le taux du Livret A à 3 % au 1er février 2023 : analyse du Cercle de l’Epargne

Le Livret A occupe une place à part dans l’imaginaire de l’épargne Possédé par quatre Français cinq (55 millions de livrets en circulation), il est de loin le premier produit d’épargne du moins en nombre. Son encours de 369,1 milliards d’euros (novembre 2022 – source Caisse des Dépôts et Consignation) le place loin derrière l’assurance vie (1856 milliards d’euros en novembre – source France Assureurs). Le succès du Livret A repose sur un triptyque : sécurité, liquidité et zéro fiscalité. Le Livret A est garanti par l’Etat ; l’épargnant peut entrer et sortit à sa guise et ne supporte ni impôt, ni prélèvement sociaux. Le Livret A est le produit phare de l’épargne de précaution que chaque Français connaît depuis son enfance.

Les taux des produits d’épargne réglementée sont fixés selon les dispositions prévues par l’arrêté du 27 janvier 2021.

Jusqu’en 2004, la fixation du taux des livrets de l’épargne réglementée relevait du pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Economie. Afin de mieux protéger les épargnants et de dépolitiser le débat, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin a décidé l’adoption d’une formule reposant sur des paramètres économiques et financiers. La formule ne fut pas à plusieurs reprises respectées ; elles fut également modifiée plusieurs fois.

Le taux du Livret A a atteint un point bas le 1er février 2020 à 0,5 %, son record date d’octobre 1981 à 8,5 % en pleine inflationniste.

1. Les règles de fixation du taux du Livret A et du LDDS

Les taux des produits d’épargne réglementée sont fixés selon les dispositions prévues par l’arrêté du 27 janvier 2021.

Jusqu’en 2004, la fixation du taux des livrets de l’épargne réglementée relevait du pouvoir discrétionnaire du ministre de l’Économie. Afin de mieux protéger les épargnants et de dépolitiser le débat, le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin avait retenu une formule reposant sur des paramètres économiques et financiers. À plusieurs reprises, les gouvernements n’ont pas retenu les résultats de la formule qui a connu, par ailleurs, plusieurs évolutions.

Le taux du Livret A a atteint un point bas le 1er février 2020 à 0,5 %. Son record date d’octobre 1981 à 8,5 % en pleine vague inflationniste.

Le taux est logiquement révisé deux fois par an, le 1er février et le 1er août. En vertu de la formule en vigueur, il est égal à :

a) La moyenne arithmétique entre :

– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée (UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;

– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages ;

b) 0,5 % qui joue le rôle de taux plancher.

En synthèse, le taux du Livret A correspond à la moyenne de l’inflation et du principal taux des marchés monétaires des six derniers mois.

Les données utilisées sont celles relatives au dernier mois pour lequel ces données sont connues. La composante « inflation » qui entre dans le calcul du taux du Livret A correspond à la moyenne arithmétique, sur 6 mois, des glissements annuels de l’IPC hors tabac (IPCHT).

En cas de circonstances exceptionnelles, afin de préserver le pouvoir d’achat des épargnants, le Gouverneur peut transmettre au ministre de l’Économie un avis et des propositions de taux dérogeant à la règle.

Le gouverneur peut également, entre les deux modifications traditionnelles, prévoir une révision du taux du Livret A. Au 15 avril et au 15 octobre de chaque année, si la Banque de France estime que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie, son gouverneur peut, en effet, proposer au ministre chargé de l’Économie de réviser les taux au 1er mai ou au 1er novembre.

2. La situation économique et financière pour la révision du 1er février 2023

Après avoir été à son niveau  plancher de 0,5 % du 1er février 2020 au 1er février 2022, qui était également son niveau le plus bas depuis sa création en 1818, le taux du Livret A a connu, en 2022, deux hausses le portant successivement à 1 % le 1er février puis  à 2 % le 1er août. Ces relèvements étaient avant tout imputables à la remontée de l’inflation qui est passée de 1,6 % en 2021 à 5,2 % en 2022. La résurgence de l’inflation a été plus marquée au second semestre 2022 qu’au premier.

Le relèvement du 1er février sera la troisième en douze mois. Le mouvement de hausse est le plus rapide de l’histoire du Livret A.

Données Cercle de l’Épargne

3. Le rendement réel du Livret A reste négatif

Sur l’ensemble de l’année 2022, compte tenu des relèvements de la rémunération du placement, le taux moyen du Livret A a été de 1,37 % soit moins que l’inflation qui s’est élevée à 5,2 %. Le rendement réel a donc été négatif de près de 4 % (3,83 %). Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver une tel rendement négatif.

En passant à 3 % au 1er février avec une inflation attendue à 5,5 %, le rendement réel devrait du Livret A rester négatif mais dans une moindre proportion qu’en 2022.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

4. Le LDDS, le petit frère du Livret A

Le Livrets de Développement Durable et Solidaire obéît aux mêmes caractéristiques que le Livret A. Il bénéficie du même taux que ce dernier. La France compte 24,5 millions de LDDS. L’encours moyen de ce produit est de 5 100 milliards d’euros. Au 30 novembre dernier, l’encours global s’élevait à 131,3 milliards d’euros.

5. Les conséquences de l’augmentation du taux du Livret A et du LDDS

Le relèvement du taux du Livret A et du LDDS a des conséquences non seulement pour les épargnants mais aussi pour les banques, la Caisse des dépôts et consignations, les bailleurs sociaux, les collectivités locales, les entreprises et l’État.

Quelles conséquences pour les épargnants ?

L’encours moyen des Livrets A est de 5 800 euros.  En retenant ce montant, le passage de 2 à 3,0 % génère sur un an un gain de 58 euros, l’ensemble de la rémunération étant alors porté de 116 à 174 euros.

Pour un livret ayant atteint le plafond de 22 950 euros, le gain est de 229,5 euros pour une rémunération globale de 688,5 euros. 4,3 millions de titulaires de Livret A sont au plafond. S’ils ne peuvent plus faire de versements, ils continuent néanmoins à capitaliser les intérêts.

Pour les 24,5 millions de titulaires de LDDS, la hausse est la même. Pour un LDDS ayant un encours de 5 100 euros, correspondant à l’encours moyen, le gain est de 51 euros pour une rémunération globale, toujours sur un an, de 153 euros.

L’attractivité relative du Livret A par rapport aux autres placements

Le taux du Livret A et du LDDS se situe au-dessus du taux moyen des livrets ordinaires (0,3 % en novembre 2022, selon la Banque de France). Les rendements des fonds euros l’assurance vie pour 2022 devraient se situer autour de 1,8 et 2 %. Net d’impôts, ils devraient se situer entre 1,2 et 1,4 % c’est-à-dire au même niveau que le taux du Livret A sur l’année écoulée. Pour 2023, le rendement du Livret A pourrait être supérieur à celui des fonds euros de l’assurance vie, ce qui constituera un précédent, un produit de court terme étant en principe moins bien rémunéré qu’un produit de long terme.

Les conséquences pour le logement social, les banques et l’État

L’augmentation des taux de l’épargne réglementée qui est plus rapide que celle des taux de marché renchérit les coûts de gestion des produits concernés (Livret A, LDDS, LEP et Livret Jeune). Cette augmentation a également des conséquences pour le logement social.

Le relèvement du taux du Livret A augmente le coût de la ressource pour les bailleurs sociaux qui se financent à partir du Livret A. Ce coût prend en compte le taux de rémunération auquel s’ajoute les frais de rémunération des réseaux (0,3 %) et ceux liés à la gestion des prêts. Le coût marginal pourrait dépasser 3,5 % ce qui est supérieur aux taux des emprunts sur les marchés. Le Livret A finance également les collectivités locales qui seront également touchées par la hausse des taux tout comme les PME qui peuvent accéder aux ressources du LDDS.

Le relèvement des taux de l’épargne réglementée génère un surcoût pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise 60 % de l’encours du Livret A et pour les banques en ce qui concerne le solde restant. Le coût global du relèvement pour le Livret A est de 3,69 milliards d’euros dont 1,5 milliard pris en charge par les banques et 2,2 par la Caisse des dépôts. Pour le LDDS, le surcoût est de 1,3 milliard d’euros. Au total, le surcoût pourrait être de 5 milliards d’euros.

L’augmentation du coût du Livret A peut diminuer les recettes de la Caisse des dépôts et, par voie de ricochet, les bénéfices qu’elle verse à l’État.

Une collecte en hausse dans les prochains mois ?

Toute augmentation du taux du Livret  A a un effet immédiat sur le collecte. Cet effet dure en règle générale trois mois avant de s’estomper. En 2022, les deux annonces de hausse ont été suivies d’une forte collecte.

Au mois de janvier 2022 (mois de l’annonce du passage à 1 %), la collecte du Livret A a été positive de 6,25 milliards d’euros. Elle a été de 2,94 milliards d’euros en février et de 3,02 milliards d’euros en mars. Elle a diminué en avril à 1,87 milliards d’euros. Elle est remontée au mois de juillet (mois d’annonce du passage à 2  %), atteignant 2,64 milliards d’euros quand, au mois d’août, elle s’est élevée à 4,49 milliards d’euros. Au mois de novembre, la collecte est devenue négative à -1,1 milliard d’euros.

Sur l’ensemble de l’année 2022, marquée par deux relèvements, la collecte a été fortement positive avec (dans l’attente des résultats du mois de décembre), un gain de plus de 25 milliards d’euros. La collecte de 2022 pourrait être pour le Livret A la troisième voire la deuxième (en fonction de décembre) plus importante de son histoire. Pour le moment, les deux collectes les plus importantes sont celles de 2012 (crise des dettes souveraines et relèvement du plafond de 15 300 à 22 950 euros) avec 28,16 milliards d’euros et celle de 2020 (crise sanitaire) avec 26,39 milliards d’euros. En 2022, au-delà de l’effet taux, la guerre en Ukraine et les incertitudes économiques qu’elle a générées ont incité les ménages à mettre de l’argent de côté. La remontée du taux au 1er février 2023 devrait provoquer comme l’année dernière une hausse passagère de la collecte. Elle sera d’autant plus forte que les placements concurrents, à l’exception du Livret d’Épargne Populaire ne peuvent pas offrir un rendement supérieur.

Cercle de l’Épargne –  données Caisse des dépôts et consignations

6. Le relèvement du taux du Livret d’Épargne Populaire à 6,1 %

Détenu par 6,9 millions de Français, le  Livret d’Épargne Populaire est réservé aux épargnants modestes dont le revenu fiscal de référence était, en 2021, de 21 393 euros  pour une part (+ 5 712 € par demi-part supplémentaire).

L’encours moyen du LEP est de 5 600 euros et son plafond est fixé à 7 700 euros. L’encours total de ce produit était, selon la Banque de France, au mois de novembre 2022 de 45,8 milliards d’euros.

Son taux est fonction soit de celui du Livret A soit de l’inflation. Il est fixé par l’arrêté du 27 janvier 2021 de la manière suivante :

La rémunération des LEP est égale au chiffre le plus élevé entre :

a) Le taux du livrets A majoré d’un demi-point ;

b) L’inflation en France.

Comme le taux du Livret A est inférieur à l’inflation c’est cette dernière qui est utilisée pour fixer le taux du LEP.

Le taux du LEP est ainsi passé de 1 à 2,2 % le 1er février 2022 puis à 4,6 % le 1er août 2022 avant d’être relevé à 6,1 % le 1er février 2023. Il est de loin le produit de taux le plus rémunérateur.

Les relèvements du taux du LEP a entraîné une forte hausse de son encours qui est passé de 38,3 à 45,8 milliards d’euros de décembre 2021 à novembre 2022.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

7. Le 1er août 2023, une nouvelle hausse possible  

Au vu de la hausse des taux des marchés monétaires et du maintien d’une inflation autour de 6 %, le taux du Livret A sera sans nul doute augmenté à nouveau le 1er août 2023. L’inflation étant censée se modérer durant le second semestre, une pause pourrait intervenir par la suite.

Le projet de réforme des retraites version 2023

La Première Ministre, Elisabeth Borne a présenté le mardi 10 janvier 2023 le projet de réforme des retraites qui a comme objectif de combler les déficits des différents régimes d’ici 2030. Au-delà de la question des déficits, le Gouvernement cherche à améliorer le taux d’emploi. Par ailleurs, la réforme, conformément aux engagements pris par Emmanuel Macron lors de la dernière campagne présidentielle, à relever le minimum contributif.

Faire face aux déficits du système de retraite

Le Gouvernement en s’appuyant sur les prévisions du Conseil d’Orientation des Retraites met en avant que sans réforme, le déficit du système de retraite serait de s : 12 milliards d’euros en 2027, de 14 milliards d’euros en 2030 et de 21 milliards d’euros en 2035.

La dégradation des comptes des régimes de retraite est liée au vieillissement de la population et à la faiblesse de la croissance potentielle.

En 1960, il y avait 4 cotisants pour un retraité, en 1970, 3 cotisants pour 1 retraité en 1970, en 2000,  2 cotisants pour 1 retraité en 2000, en 2023, 1,7 et en 2050, 1,4.

La France comptait 5 millions de retraités en 1981. En 2023, ils sont 17 millions en 2023 et seront 20 millions d’ici 2040.

La durée passée à la retraite en France atteint 25 ans, ce qui est la plus longue durée d’Europe. Le  taux d’emploi des seniors est particulièrement faible en France : seulement 33 % des 60-64 ans sont en emploi en France, contre environ 45 % dans l’ensemble de l’Union européenne et près de 60 % en Allemagne et 70 % en Suède.

.

Les seniors sont pourtant moins exposés au chômage que les autres (6,9 % pour les 60-64 ans contre 7,4 % pour la population générale).

Avec les réformes de 2010 et de 2014, le taux d’emploi des 60-64 ans a presque doublé, passant de 19 % à 33 %.

Le report de l’âge légal de 62 à 64 ans

L’âge légal à partir duquel il est possible de partir à la retraite sera progressivement relevé à compter du 1er septembre 2023, à raison de 3 mois par année de naissance. Il sera ainsi fixé à 63 ans et 3 mois en 2027 à la fin du quinquennat en 2027, puis atteindra 64 ans en 2030.

La réforme de 2014 du passage la durée de cotisation à 43 ans sera accélérée. Pour bénéficier de sa retraite à taux plein, il faudra, dès 2027, avoir travaillé 43 ans, durée de cotisation votée dans le cadre de la loi Touraine de 2014.

Le Gouvernement ne modifie par l’âge de la retraite à taux plein à 67 ans, âge à partir duquel il est possible de partir sans décote.

Doc Gouvernement

Le dispositif des carrières longues adapté au report de l’âge légal

Le dispositif de carrières longues demeure en vigueur.

Les personnes qui ont commencé à travailler avant 16 ans pourront partir à la retraite dès 58 ans ; entre 16 et 18 ans à partir 60 ans et entre 18 et 20 ans à partir de 62 ans.

Les périodes de congé parental seront prises en compte pour partir avec le dispositif de carrières longues ainsi que dans le calcul du minimum de pension de ceux qui ont travaillé plus de 30 ans.

Les départs anticipés pour invalidité maintenus

Comme aujourd’hui, les personnes en situation d’invalidité ou d’inaptitude pourront partir à 62 ans à taux plein, les travailleurs handicapés à compter de 55 ans.

Les salariés ayant subi un accident du travail ou une maladie professionnelle pourront sous conditions partir à la retraite 2 ans avant l’âge légal. Les conditions pour accéder à ce départ anticipé seront assouplies.

Le Compte professionnel de prévention modifié

1,9 million de comptes professionnels de prévention (C2P) ont été ouverts depuis la création du dispositif. Ce compte permet d’accumuler des droits pour chaque année d’exposition, qui servent ensuite à financer des formations, un passage à temps partiel payé temps plein ou à bénéficier d’un départ anticipé à la retraite.

Le Gouvernement semble avoir renoncé à réintégrer le facteur des «  port de charges lourdes » supprimé en 2018. En revanche, les seuils des principaux facteurs d’exposition aux risques professionnels seront abaissés pour permettre à davantage de salariés de bénéficier d’un compte. Le seuil de travail de nuit passera de 120 à 100 nuits par an et celui du travail en équipes successives alternantes passera de 50 à 30 nuits par an. Cela permettra, chaque année, à plus de 60 000 personnes supplémentaires de bénéficier d’un compte.

Les points seront acquis plus rapidement pour les salariés exposés à plusieurs risques et sans limite de nombre de points, contrairement à aujourd’hui,/

Une nouvelle utilisation du compte professionnel de prévention sera créée avec la possibilité de financer un congé de reconversion permettant de changer de métier plus facilement.

Un suivi médical renforcé sera mis en place auprès des salariés exerçant des métiers identifiés comme exposés à la pénibilité, afin de mener des actions de prévention et mieux détecter les situations d’inaptitude permettant un départ anticipé à 62 ans.

Un fonds d’investissement d’un milliard d’euros

Le Gouvernement a décidé d’instituer un fonds d’investissement dans la prévention de l’usure professionnelle doté d’un milliard d’euros sur le quinquennat. Il soutiendra les branches professionnelles pour identifier les métiers exposés aux risques ergonomiques (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations), et financer avec les employeurs des actions de prévention et de reconversion.

Les dispositions relatives à la fonction publique

Dans la fonction publique, l’âge d’ouverture des droits sera relevé progressivement de deux ans comme dans le privé. Ce relèvement concernera les différentes catégories de fonctionnaires. Les modalités de calcul des pensions ne sont pas modifiées

La retraite progressive en vigueur dans le privé sera étendue à la fonction publique.

Les fonctionnaires en catégories actives et les militaires conserveront un droit à partir plus tôt compte tenu de leurs sujétions particulières de service public et d’exposition aux risques. La durée de service et l’âge d’annulation de la décote seront inchangés.

La clause du grand père pour les régimes spéciaux

Le gouvernement prévoir de fermer les régimes spéciaux de retraite progressivement. Cela concerne la RATP, la branche des industries électriques et gazières (IEG), les clercs et employés de notaires, les personnels de la banque de France ainsi que les membres du Conseil économique social et environnemental (CESE). Les nouveaux embauchés recrutés à compter du 1er septembre 2023 dans les régimes spéciaux concernés seront affiliés au régime général pour la retraite. Cette méthode avait été retenu lors de la fermeture du régime spécial de la SNCF dans la réforme de 2018.

Les régimes autonomes (professions libérales et avocats) et ceux répondant à des sujétions spécifiques (marins, Opéra de Paris, Comédie Française) ne seront pas concernés par cette fermeture.

Les bénéficiaires des régimes spéciaux seront soumis au report de l’âge de départ à la retraite de  deux ans  et à l’accélération de la réforme Touraine mais des mesures d’adaptation sont prévues. La prise en compte des précédentes réformes, qui prévoient une augmentation de l’âge jusqu’en 2024, conduit à une entrée en vigueur des nouvelles règles relatives à l’âge de départ en 2025.

Une réforme de l’assiette sociale des indépendants

Le Gouvernement a prévu d’ici le PLFSS 2024 en concertation avec les professions concernées de réformer l’assiette sociale des indépendants, afin que son calcul soit simplifié et que les droits à la retraite des indépendants soient renforcés.

Le relèvement du minimum contributif et indexation en fonction du SMIC

Reprenant un des objectifs de la loi Fillon de 2003, le gouvernement prévoit que pour une carrière complète cotisée au SMIC, la pension ne pourra être inférieure à 85 % du SMIC net, soit environ 1 200 euros brut par mois. L’objectif est de revaloriser les petites pensions et de créer un écart avec le minimum vieillisse qui est de 963 euros depuis le 1er janvier 2023.

Le minimum de pension augmentera de 100 euros par mois pour une carrière complète dès 2023. Cette mesure concernera tous les retraités bénéficiaires du minimum contributif.

Des trimestres supplémentaires pour certaines catégories d’assurés

Les aidants familiaux, qui sont contraints de réduire leur activité pour s’occuper d’un proche parent ou d’un enfant, bénéficieront de validations de trimestres.

La réforme donnera des trimestres de retraite aux personnes ayant effectué des stages de travaux d’utilité collective

La création d’un index senior

Un index seniors sera créé pour inciter les entreprises à maintenir en emploi les salariés les plus âgés.

Pour aménager son temps de travail tout au long de la carrière, une négociation sera ouverte pour mettre en place un compte épargne-temps universel (CETU).

L’équilibre de la réforme

Le Coin des Epargnants du 7 janvier 2023 : un démarrage sur les chapeaux de roue

La première semaine de janvier a été marquée par une forte progression du cours des actions et par un repli des taux des obligations d’Etat. Le CAC 40 a gagné en cinq jours près de 6 % tout comme l’indice européen Eurostoxx 50. Le taux de l’Obligation assimilable du Trésor français est revenu sous la barre des 3 % à 2,7 %.

Les investisseurs ont plébiscité la légère décrue de l’inflation en décembre en zone euro et la décélération de la progression des salaires aux Etats-Unis. Vendredi 5 janvier, le département du travail a, en effet, publié les résultats de l’emploi pour le mois de décembre. Aux Etats-Unis, le secteur non-agricole a créé 223 000 emplois au mois de décembre alors que 200 000 étaient attendues. Il y en avait eu 256 000 en novembre. Le taux de chômage s’élève à 3,5 %, soit au-dessous des 3,7 % anticipés par les analystes, après 3,7 % le mois précédent. Le salaire horaire a augmenté de 4,6 % en décembre en rythme annuel, soit un peu moins que prévu +5 %. Au mois de novembre, la hausse avait été de 4,8 %.

Les investisseurs estiment que la hausse des taux directeurs par les banques centrales dans les prochains mois sera moins forte qu’escompté il y a encore quelques jours. Pour autant, les taux d’intérêt de la Banque centrale européenne devraient poursuivre leur hausse. Le pic devrait être atteint d’ici l’été avant de se stabiliser le temps qu’il faudra selon François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France. Celui-ci a également estimé qu’il est encore trop tôt pour déterminer quel sera ce niveau terminal. Dans les minutes de sa réunion de décembre publiées mercredi soir, la banque centrale américaine a confirmé qu’elle n’en a pas terminé avec la lutte contre l’inflation et qu’il ne faut pas s’attendre à une baisse des taux cette année. Les marchés tablent désormais sur un taux des Fed funds à plus de 5 % en juin.

La baisse du cours du pétrole, -7,5 % sur la semaine, est imputable aux conséquences économiques de l’épidémie covid en Chine et au ralentissement de l’activité en Europe comme aux Etats-Unis.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
6 jan. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 860,95+5,98 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 630,61+1,49 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 895,08+1,45 %3 839,504766,18
Nasdaq10 569,29+0,98 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 610,02+4,93 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 699,49+3,32 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 017,83+5,83 %3 792,284 298,41
Nikkei 225  (Japon)25 973,85-1,05 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 157,64+2,21 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,720 %-0,386 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,206 %-0,358 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,578 %-0,306 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0636-0,76 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 863,2+2,03 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79,29-7,49 %84,0878,140
CdE

Actions de part et d’autre de l’Atlantique

La propension des Américains à la détention d’actions est traditionnellement plus importante que celle des Européens. Dans le passé, elle se traduisait par un effet de richesse en actions plus élevé. Leur variation influait sur la consommation et la croissance. Au vu des dernières évolutions, cette dépendance de l’économie américaine aux marchés « actions » semble s’estomper.

La capitalisation boursière des États-Unis représente 220 % du revenu disponible des ménages, contre 110 % a sein de la zone euro. En vingt-cinq ans, ce ratio a été multiplié par 3,6 % aux États-Unis, contre 2,5% pour la zone euro. L’appréciation du cours des actions ne s’est pas traduite de part et d’autre de l’Atlantique par une baisse du taux d’épargne. Logiquement, une augmentation de la valeur des actions induit une augmentation de la valeur du patrimoine, ce qui doit amener les ménages à accroître leur consommation ou à réallouer une partie des plus-values dans d’autres types de placements. Aux États-Unis, les épargnants ont affecté jusqu’en 2021 une partie des plus-values issues de la valorisation des actions. À la différence des périodes d’appréciation d’avant la crise financière de 2007/2009, ils n’ont pas réduit leur effort d’épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation. Le vieillissement de la population peut expliquer cette évolution. Les marchés « actions » sont de plus en plus contrôlés par les investisseurs institutionnels (assureurs, fonds d’investissement, fonds de pension). Les variations de cours ont, de ce fait, de moins en moins d’effet sur le comportement des ménages.

Le rendement réel des livrets en territoire négatif

Le taux moyen de rémunération des dépôts continue de progresser. Le taux des livrets ordinaires qui était en 2021 de 0,09% est désormais de 0,3 %, ce qui est compte tenu de l’inflation très faible.

  • La rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse à 0,88 % en novembre, après 0,80 % en octobre, soit une hausse de 8 points de base (4,4 points de base mensuellement en moyenne sur 11 mois 2022).
  • La hausse est portée principalement par les dépôts des SNF, dont la rémunération s’établit à 0,45 % après 0,28% en octobre.
  • Le taux de rémunération des dépôts des ménages s’établit à 1,17 % en novembre, après 1,15 % en octobre.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de
rémunération
nov-22 (g)nov-21sep-22oct-22 (f)nov-22 (g)
Dépôts bancaires (b)3 1230,410,740,800,88
dont Ménages1 8230,631,131,151,17
– dépôts à vue6200,010,010,020,02
– comptes à terme <= 2 ans (h)120,400,570,981,27
– comptes à terme > 2 ans (h)580,780,710,720,73
– livrets à taux réglementés (c)5750,532,162,162,16
dont : livret A3370,502,002,002,00
– livrets ordinaires2780,090,220,280,33
– plan d’épargne-logement2802,592,562,582,57
dont SNF8920,090,160,280,45
– dépôts à vue6620,040,070,100,17
– comptes à terme <= 2 ans (h)1740,130,390,811,29
– comptes à terme > 2 ans (h)560,630,710,851,10
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,001,251,252,00
Euribor 3 mois (d)-0,571,011,431,83
Rendement du TEC 5 ans (d), (e)-0,411,952,342,27
Source BdF

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Moyenne mensuelle.
e. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
f. Données révisées.
g. Données provisoires.
h. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Assurance vie, rebond en novembre

Au mois de novembre 2022, selon France Assureurs, l’assurance vie a enregistré un rebond après la décollecte du mois d’octobre. La collecte nette de 1,4 milliard d’euros reste néanmoins inférieure à celle du mois de novembre 2021 (2,2 milliards d’euros).

Le mois de novembre est un mois moyen pour l’assurance vie. Sur ces dix dernières années, la collecte nette moyenne avoisine un milliard d’euros, trois décollectes ayant été constatées. Novembre est un mois creux pour l’épargne, sans aspérité particulière.

La collecte nette est portée, en novembre, par les unités de compte, +1,7 milliard d’euros quand les fonds euros sont en décollecte de 300 millions d’euros. Sur 11 mois, la collecte nette est de 13,7 milliards d’euros en recul de 6,2 milliards d’euros par rapport à la même période de  2021.

En 2022, les cotisations se sont élevées à 12,4 milliards d’euros au mois de novembre, soit un niveau équivalent à celui de 2021. .Depuis le début de l’année, elles s’établissent à 131,6 milliards d’euros, soit −3 milliards d’euros par rapport à la même période en 2021. Les unités de compte représentent 39 % de la collecte depuis le début de l’année. Leur poids est stable malgré la chute des cours boursiers enregistrée au cours de l’année 2022. Les prestations ont été de 10,9 milliards d’euros sur le mois de novembre. Sur onze mois, elle se sont élevées à 117,9 milliards d’euros depuis le début de l’année, en hausse de +3,2 milliards d’euros par rapport à la même période en 2021. À fin novembre, l’encours était de 1 856 milliards d’euros.

L’assurance vie, toujours entre deux eaux

Le retour d’une collecte positive conforte la position de l’assurance vie comme premier placement des ménages. Les ménages arbitrent toujours en faveur des unités de compte dans un contexte boursier moins favorable qu’en 2021. Les rendements des fonds euros, nets d’impôt, sont proches du niveau du taux du Livret A (1,37 % sur l’année 2022). En prenant en compte l’inflation, le rendement réel des fonds euros est en territoire négatif (plus de 3 points en moyenne). Cette situation sans précédent dans l’assurance vie explique tout à la fois le recul de la collecte par rapport aux années d’avant Covid et la montée en puissance des unités de compte, montée en puissance incitée, par ailleurs, par les assureurs.

Les annonces des rendements pour 2022, en hausse par rapport à 2021, devraient contribuer à un léger regain de la collecte. Les ménages pourraient être enclins à réorienter une partie de leurs abondantes liquidités sur des placements longs dont l’assurance vie. Cette réallocation sera d’autant plus facile si, au cours de l’année 2023, l’environnement économique se stabilise. 2022 aura été marquée par une préférence remarquée en faveur de l’épargne de précaution en raison des menaces sur le pouvoir d’achat. Le taux d’épargne est attendu en baisse légère dans les prochains mois mais sans pour autant pénaliser les produits de long terme.

France Assureurs

Le Cercle de l’Epargne vous souhaite une excellente année 2023

Le Coin des Epargnants : une année 2022 sous tension

Les marchés boursiers, une année à lecture multiple

En 2021, le CAC 40 avait progressé de 28,9 % faisant suite à un recul de 7,1 % en 2020, recul provoqué alors par l’épidémie de covid-19. La place parisienne avait connu alors une véritable « remontada » lui permettant de battre me vieux record datant du 4 septembre 2020, au mois de novembre 2021. Le 5 janvier 2022, le CAC 40 a atteint son plus haut niveau à 7 376 points. La résurgence de l’inflation, la hausse des taux directeurs qui en a résulté et la guerre en Ukraine ont provoqué une chute des cours des actions cotées. A la sortie de l’été, la chute du CAC 40 était de plus de 15 %. Grâce à une belle progression durant l’automne, le CAC 40 n’a abandonné cette année moins de 10 % (-8,95 %). La bourse de Paris comme celle des autres pays européens se distinguent par rapport à la place de New York par des reculs mesurés. Le S&P 500 s’est contracté d’environ 20 % et le Nasdaq plus de 33 %.

Malgré les difficultés économiques et politique, le Footsie londonien a gagné cette année près de 1 % grâce à la dépréciation de la livre sterling (cette baisse est neutralisée par la hausse des cours) et l’appréciation des valeurs des compagnies minières et pétrolières. Les indices boursiers européens sont fin 2022 au-dessus de leur niveau ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant pandémie. Pour le CAC40, le gain est de 7 %.

Les entreprises européennes pourtant exposées à l’augmentation des coûts de l’énergie, aux pénuries de biens intermédiaires ont réussi à sauvegarder leur rentabilité. La croissance dopée par les plans de relance et les mesures de soutien des entreprises et des ménages explique la bonne tenue des bourses européennes. La résilience des entreprises a également prouvé que les actions résistent en période d’inflation à la différence des produits de taux. Les profits des entreprises du CAC 40 ont dépassé 72 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, en hausse de 26 % par rapport au premier semestre 2021. Les chiffres d’affaires publiés au troisième trimestre ont confirmé la bonne santé des entreprises européennes. Plusieurs secteurs ont contribué à la progression des cours au cours du second semestre : l’énergie, la défense, l’automobile, le transport aérien, le luxe. La récession annoncée à de nombreuses reprises n’est pas encore survenue. De nombreux économistes prédisent qu’elle est imminente, en particulier en Europe. En revanche, les analystes demeurent toujours optimistes, s’attendant à une nouvelle hausse des profits, d’environ 2 %. Pour certains, l’année 2023 connaîtra encore une volatilité sur le front des actions quand pour d’autres, elle donnera lieu à une appréciation de leurs cours, le ralentissement de l’économie ayant déjà été anticipé.

Les obligations d’Etat ont quitté le territoire des taux négatifs

L’année 2022 a été marquée par la progression des taux mettant un terme à une dizaine d’années de décrue. Le taux de l’OAT à 10 ans est ainsi passé, en France de 0,2 à 3,1 % du 1er janvier au 31 décembre. L’obligation à 10 ans allemande a quitté le territoire des taux négatifs pour conclure l’année à 2,1 % quand son homologue américain évolue à plus de 3,8 %.

Le pétrole en mode montagnes russes

Sur l’ensemble de l’année, le cours du baril de Brent a progressé de 8,5 % en terminant à moins de 85 dollars quand au mois de mars et au mois de juin il a dépassé les 120 dollars. L’arrêt des importations européennes de pétrole russe ont pesé sur les cours. Le grand nombre de fournisseurs possibles ainsi que le ralentissement de l’économie chinoise et plus globalement mondiale ont conduit le cours du baril à revenir progressivement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine.

Le retour des politiques monétaires conventionnelles

Depuis la crise financière de 2007-2009, les banques centrales avaient mis en œuvre des politiques monétaires non conventionnelles reposant sur des taux d’intérêt historiquement bas et sur de massifs rachats d’obligations afin d’éviter la déflation et de relancer l’économie. Lors de la crise sanitaire de 2020, ces politiques ont été accentuées aboutissant à un gonflement des bilans des banques centrales. Avec la résurgence de l’inflation fin 2021 et surtout en 2022 avec la guerre en Ukraine, elles ont été amenées à revenir à des politiques monétaires classiques. Elles ont progressivement arrêté leurs rachats d’obligations, voire décidé de réduire la taille de leur bilan, notamment pour la FED. Pour casser l’inflation, elles ont procédé à des relèvements. Partant de très bas, ces derniers sont jugés importants même s’ils doivent être relativisés au vu de l’inflation.

Mardi 27 décembre, le taux des obligations françaises à 10 ans a dépassé les 3 %, terminant la séance à 3,048 %. Un niveau inédit depuis le printemps 2012. Une première alerte avait eu lieu en octobre, mais le taux français de référence avait finalement reflué sous ce seuil symbolique avant la clôture. Cette augmentation signifie que le service de la dette augmentera, sachant que l’Etat devrait émettre pour 270 milliards d’euros d’obligations sur les marchés en 2022. Cette hausse est la conséquence du relèvement des taux directeurs par la Banque centrale européenne ainsi que de l’arrêt des rachats d’obligation par cette dernière. Par ailleurs, la progression de l’endettement des Etats incite les investisseurs à demander des intérêts plus élevés, investisseurs qui n’anticipent pas, en outre, une baisse rapide de l’inflation. Pour la juguler, les banques centrales sont contraintes de durcir de plus en plus leur politique monétaire. La Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux de 375 points de base en six mois, réalisant son resserrement monétaire le plus violent depuis les années 1980. La Banque centrale européenne (BCE) a fait passer son taux de dépôt de -0 50 % en juin à 2 %, un rythme de relèvement sans précédent depuis la création de l’euro. La Banque du Japon, qui était la dernière à n’avoir pas augmenter ses taux, a dû s’y résoudre à la fin du mois de décembre.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
30 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 471,31+0,12 %7 153,03
Dow Jones33 147,25-0,99 %36 338,30
S&P 5003 839,50-0,14 %4766,18
Nasdaq10 466,48-1,34 %15 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 13 923,59-0,12 %15 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 451,74-0,28 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 792,28-0,65 %4 298,41
Nikkei 225  (Japon)26 094,50-0,54 %28 791,71
Shanghai Composite 3 089,26+1,42 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,106 %+0,094 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,564 %+0,172 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,884 %+0,141 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0697+0,35 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 815,38+0,64 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,08+0,75 %78,140
CDE
CDE

Etats-Unis/ Europe : où les actionnaires sont-ils les mieux traités ?

Le rendement des actions se mesure comme la somme du taux de dividende (ratio des dividendes versés au cours boursier) et de la plus-value en capital réalisée sur le cours boursier (sur les actions)

Le rendement total de la détention d’actions sur la période 1995-2022 est supérieur aux Etats-Unis avec un ratio de 11,9 %, contre 9,4 % pour la zone euro. Cet écart provient de la hausse plus rapide des cours boursiers aux Etats-Unis. En revanche, le taux de dividendes est plus élevé en zone euro, sans pour autant compenser l’effet cours. En raison du nombre d’actionnaires et d’entreprises cotées plus important aux Etats-Unis qu’en zone euros, le poids des dividendes au sein du PIB y est bien plus important, 7 % contre 4 %. La rémunération globale des actionnaires est également plus importante. Elle atteint 8 % du PIB, contre 4 % en zone euro. Ce résultat est différent du rendement pour les actionnaires de la détention d’actions. La part des profits bruts qui est distribuée (le taux de distribution), sous forme de dividendes ou de rachats d’actions atteint 50 % aux Etats-Unis, contre 25 % dans la zone euro. Les actionnaires sont ainsi privilégiés outre-Atlantique. Le poids des profits distribués (dividendes et rachats d’actions) en fonction de l’investissement est de 60 % aux États-Unis contre 35 % dans la zone euro.

Les actionnaires sont mieux traités aux Etats-Unis qu’en Europe. Le rendement des actions y est supérieur, la rémunération y est plus élevée et la part des profits distribués y est deux fois plus importante. Les entreprises américaines rémunèrent donc leurs actionnaires nettement mieux que les entreprises européennes. Cette distribution ne pénalise pas pour autant l’investissement qui est plus élevé outre-Atlantique qu’en Europe.

Forte chute des émissions en bourse

En 2022, dans un contexte économique et financier difficile, seulement 1 333 sociétés se sont fait coter à l’échelle mondiale, selon le cabinet EY. Elles ont levé 179,5 milliards de dollars, soit 62 % de moins qu’en 2021. A Wall Street, le nombre d’opérations a reculé de 78 % et leur montant a diminué de 94 % pour s’élever à 9 milliards de dollars, contre 156 milliards en 2021. Ce résultat est le plus bas de ces vingt dernières années. Les SPAC (Special Purpose Acquisition Company, en français société d’acquisition à vocation spécifique) qui portaient ces dernières années le marché des émissions ont été les grandes absentes de l’année (7 % des émissions aux Etats-Unis en 2022, contre 60 % en 2021). Les SPAC sont des sociétés dont les titres sont émis sur un marché boursier en vue d’une acquisition d’une entreprise ou d’une fusion future dans un secteur particulier et avant une échéance déterminée. Les investisseurs n’ont pas souhaité prendre de risque en 2022. Investir dans une entreprise qui décide d’être cotéeconstitue un risque surtout dans un contexte de hausse de prix et de taux.

En Europe, le marché des émissions n’a été animé que par l’introduction en Bourse de Porsche. En quelques heures, Volkswagen a levé la somme record de 9,4 milliards d’euros d’actions ne donnant aucun droit de vote. Mais après Porsche, la deuxième opération a été l’émission des actions de Var Energi, une filiale du pétrolier Eni qui a levé 776 millions d’euros à la Bourse d’Oslo. Au total, en Europe, le nombre d’introductions en Bourse a diminué de 53 %. En revanche, le marché des émissions a été dynamique en Asie Pacifique avec 845 premières cotations. 67 % des fonds levés en 2022 l’ont été au sein de cette zone. 120 milliards de dollars ont été ainsi émis. Cinq des dix plus importantes opérations mondiales se sont déroulées dans cette région.

Les branches professionnelles, un acteur clef dans la gestion de l’emploi

Depuis la fin de la phase aigüe de la crise sanitaire, la France se distingue de ses partenaires par un taux de chômage qui demeure élevé et par l’apparition de fortes tensions de recrutement. Quand l’Allemagne, les Pays-Bas ou la République tchèque sont en situation de plein emploi, la France a toujours un taux de chômage supérieur à la moyenne de la zone euro. Mais à la différence de l’Espagne ou de l’Italie qui sont dans la même situation, plusieurs secteurs économiques sont confrontés à des pénuries de main d’œuvre. La France pourrait être ainsi confrontée à une inadéquation de l’offre et de la demande de travail.

Un déficit d’emploi sur fond de chômage encore élevé

La France qui se caractérise par un faible taux d’emploi au sein de l’Union européenne enregistre sur ce front une réelle amélioration. Le taux d’emploi bat depuis plus d’un an record sur record en dépassant désormais 68 %. Il demeure néanmoins nettement inférieur à celui de l’Allemagne (77 %). Avec un taux de chômage de 7,1 % contre 3 % en Allemagne, la France est confrontée à des pénuries de main d’œuvre importantes dans un grand nombre de secteurs : hébergement, restauration, bâtiment, transports, informatique, etc. A la différence des Etats-Unis, en 2021, il n’y a pas eu de réelle Grande Démission en France. Certes, le taux de démission est élevé mais il a simplement retrouvé son niveau d’avant 2008. Les Français qui démissionnent le font non pas pour arrêter de travailler mais pour changer de travail. Les tensions sur le marché du travail ne sont pas spécifiques à la France et concernent de nombreux Etats européens.

Les entreprises à la chasse des bons éléments

Le secteur des transports qui emploie près de 780 000 salariés en France illustre les difficultés de recrutement que rencontre l’économie française. Les entreprises de ce secteur éprouvent des problèmes à recruter aussi bien pour des postes de conducteurs que de sédentaires. L’arrêt des recrutements à partir de la crise financière de 2008 et des formations a abouti à ce goulot d’étranglement. La pyramide des âges est déséquilibrée avec des départs à la retraite nombreux au moment où les jeunes se détournent de ce secteur qui n’est pas jugé attractif. Parmi les critères entrant en ligne de compte pour expliquer les difficultés de recrutement figurent sans surprise le manque d’attractivité des métiers (conditions de travail difficiles, horaires décalés, bas salaires, etc.), l’inadéquation des compétences (manque de travailleurs avec les qualifications attendues), l’absence de candidats sur certains territoires et l’intensité des embauches en lien avec une concurrence accrue des entreprises. Selon la Dares, l’intensité des embauches serait la principale cause principale des tensions sur le marché de l’emploi en 2021 ; suivi du manque de main d’œuvre, la non-durabilité de l’emploi, les conditions de travail, puis l’inadéquation géographique. Parmi les motifs pouvant expliquer l’inadéquation entre offre et demande de travail figurent les problèmes de logement et de transports. Que ce soit au sein des grandes agglomérations ou en zones touristiques, les entreprises peinent à recruter du fait des difficultés de logement. Ainsi, à Ajaccio, les locations saisonnières réduisent le parc locatif classique provoquant une hausse des loyers. Les entreprises du bâtiment, de la restauration ou de l’hébergement sont conduites bien souvent à loger elles-mêmes leur personnel. L’absence de transports publics peut amener des actifs à renoncer à des emplois.

Les branches professionnelles comme acteur des bonnes pratiques sociales

Les différentes branches concernées par les problèmes de recrutement se sont engagées par négociations collectives à améliorer l’attractivité des métiers. L’amélioration de la protection sociale et notamment de la prévoyance, un effort de prévention accru ainsi que des revalorisations salariales sont les outils les plus utilisés. Dans un contexte concurrentiel, les entreprises doivent en outre travailler à la fidélisation de leurs salariés. En période d’inflation, la question des rémunérations devient plus sensible. Si le SMIC peut être réévalué à plusieurs reprises dans l’année, il n’en est pas de même logiquement pour les autres salaires. Il peut en découler de l’amertume et des frustrations conduisant à des démissions. Les salariés sont par ailleurs de plus en plus sensibles aux avantages accessoires comme la prise en charge totale ou partielle de certains postes de dépenses (transport, logement, garde d’enfants). Le législateur a prévu des mécanismes d’exonération de cotisations sociales pour inciter les entreprises à verser ce type d’aide (exemple de l’aide pour financer des activités de service à la personne ou de garde d’enfants : exonération de cotisations jusqu’à 2 265 euros pour l’année 2022). Les salariés demandent de plus en plus que les formations auxquelles ils peuvent accéder leur permettent d’évoluer au sein de l’entreprise. La gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) devient pour les entreprises un outil important dans l’optique de la fidélisation de leur personnel. La question du temps de travail est également un facteur de plus en plus déterminant dans le choix des salariés. Ces derniers refusent souvent les postes avec des horaires décalés ou des temps de travail éclaté en de nombreuses plages horaires. Ils souhaitent une concentration de leur période de travail. La branche des hôtels/café-restaurants réfléchit ainsi à l’instauration de la semaine de quatre jours. Certaines entreprises mettent en place des congés de long terme rémunérés (par exemple chez Accenture). Le télétravail s’est imposé en particulier et devient pour certains salariés un élément déterminant dans leur choix professionnel. Les actifs, en particulier, les plus jeunes, sont de plus en plus exigeants en ce qui concerne le respect des normes environnementales, sociales et de gouvernance (ESG). Plusieurs entreprises ont dû faire face à des demandes de retrait de la part de salariés qui considéraient que leur travail ou leur entreprise pouvaient porter atteinte à l’environnement.

Les tensions de recrutement que rencontrent les entreprises témoignent d’une amélioration de la situation du marché de l’emploi, après une quarantaine d’années de chômage massif. En raison de problèmes de formation et de problèmes d’inadéquation territoriale, la France n’a pas renoué avec un chômage faible à la différence d’un grand nombre de ses partenaires européens. Les tensions actuelles peuvent être dangereuses en particulier pour les PME qui ne disposent pas des mêmes marges de manœuvre que les grandes entreprises pour attirer et fidéliser les salariés. En la matière, les branches professionnelles ont un rôle à jouer pour canaliser et mutualiser les pratiques.

Hausse du taux d’usure à compter du 1er janvier 2023

Le taux d’usure correspond au taux d’intérêt maximum légal que les établissements de crédit sont autorisés à pratiquer lorsqu’ils accordent un prêt. Le taux d’usure vise à protéger les emprunteurs. La Banque de France est en charge du calcul trimestriel du taux d’usure.

Avec la hausse des taux constatée depuis le début de l’année, certains emprunteurs ont pu être confrontés au plafond du taux de l’usure et se voir refuser leurs prêts.

Taux d’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement (%)
CatégorieTaux effectif moyen pratiqué au
4ème trimestre 2022
Taux d’usure applicable au
1er janvier 2023
CRÉDITS DE TRÉSORERIE
Crédits de trésorerie aux ménages et prêts pour travaux d’un montant inférieur ou
égal à 75 000 euros (1)
SériesSéries
Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros15,7821,04
Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros et inférieur ou égal à 6 000 euros7,9110,55
Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros4,345,79
CRÉDITS IMMOBILIERS
Crédits immobiliers et prêts pour travaux d’un montant supérieur à 75 000 euros (2)
SériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans2,563,41
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans2,653,53
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus2,683,57
Prêts à taux variable2,513,35
Prêts relais2,823,76
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 2 ans et moins de 10 ans3,194,25
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans3,184,24
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus3,234,31
Prêts à taux variable d’une durée initiale supérieure à 2 ans (3)3,364,48
Découverts en compte12,3516,47
Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans3,084,11
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Découverts en compte12,3516,47
Source Banque de France

(1) Définition – Crédits de trésorerie : crédits aux ménages n’entrant pas dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation ou ne constituant pas une opération de crédit d’un montant supérieur à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien.
(2) Définition – Crédit Immobiliers : crédits aux ménages entrant dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation ou d’un montant supérieur à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien
(3) Taux moyen pratiqué (TMP) : le taux moyen pratiqué est le taux effectif des prêts aux entreprises d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux variable, d’un montant inférieur ou égal à 152 449 euros. Ce taux est utilisé par la Direction générale des impôts pour le calcul du taux maximum des intérêts déductibles sur les comptes courants associés.

Le Coin des Epargnants du 24 décembre 2022 : en attendant les fêtes de fin d’année

Les investisseurs ont commencé la trêve des confiseurs en avance, le volume des transactions étant faible durant la semaine. Ils sont restés relativement insensibles aux rares résultats économiques. En Asie, les places financières ont, en revanche plus affectés par le changement de politique monétaire intervenu au Japon.

Le mois dernier, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,4 % sur un mois, tandis que leurs dépenses, qui représentent plus des deux tiers du PIB n’ont progressé que de 0,1 %, soit deux moins qu’attendu. Très surveillée par la Réserve fédérale américaine (Fed), la composante du déflateur « core », ou PCE « core », a augmenté de 0,1 % sur un mois et de 4,7 % sur un an, en phase avec le consensus  (+4,6 %). La consommation réelle demeure solide, avec une croissance d’environ 3,5% en rythme annuel au quatrième trimestre, mais elle semble décélérer en fin d’année. La baisse de la demande en biens durables le mois dernier semble prouver que l’économie américaine ralentit, ce qui était l’objectif de la FED. En novembre, les commandes ont diminué 2,1 %, bien plus que le repli de 0,6 % escompté. Selon l’indice de l’Université du Michigan pour le mois de décembre, les ménages américains s’attendent à une inflation de 4,4 %, contre 4,9 % en novembre. Le CAC40 a terminé la séance du vendredi 23 décembre à 6504,90 points en hausse de 0,81 % sur la semaine quand l’indice phare de la place de Tokyo perdait plus de 4 %. Depuis le début de l’année, les pertes pour le CAC 40 ou le Dow Jones atteignent 8 %. Pour le Nasdaq, la contraction est de toujours de 33 % et pour le S&P500, elle s’élève à près de 20 %.

La Banque centrale du Japon était une des dernières à n’avoir pas procédé au relèvement de ses taux directeurs. Le mardi 20 décembre dernier, face à l’accélération de la hausse des prix, à la dépréciation du yen, son Gouverneur, Haruhiko Kuroda a finalement décidé de se rallier à la politique de hausse des taux. Ce changement de cap met fin de manière relative à la spécificité de la politique monétaire japonaise. L’écart de taux entre le Japon et les Etats-Unis restent néanmoins importantes. La banque centrale japonaise en fixant le plafond du taux des obligations d’Etat à 10 ans à 0,5 % au lieu de 0,25 % reste sur une position accommodante, sachant que le taux équivalent aux Etats-Unis dépasse 3,5 %. Ce changement de cap a néanmoins été durement ressenti par les investisseurs au sein de toutes les grandes places financières. Dans son communiqué, la Banque du Japon a tenté d’apaiser les marchés, assurant que l’élargissement de sa bande de fluctuation n’était qu’un ajustement technique de sa stratégie et non une remise en cause de sa philosophie. Elle a aussi rappelé qu’elle maintenait son objectif de taux d’intérêt à court terme à -0,1 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
23 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 504,90+0,81 %7 153,03
Dow Jones33 203,93+0,62 %36 338,30
S&P5003 844,82-18,69 %4766,18
Nasdaq10 497,86-2,04 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 940,93+0,34 %15 884,86
Footsie 7 473,01+1,92 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 817,01+0,34 %4 298,41
Nikkei 225 26 235,25-4,69 %28 791,71
Shanghai Composite 3 045,87-3,58 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,922 %+0,259 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,392 %+0,251 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,743 %+0,268 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0628+0,35 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 800,94+0,34 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,68+5,65 %78,140
CdE

Le numéraire de moins en moins utilisé mais toujours présent

Selon une enquête réalisée par la Banque centrale européenne, le paiement en espèces représentait, en 2022,  59 % des transactions dans les commerces, contre 72 % en 2019 et 79 % en 2016. La pandémie de Covid a accéléré la baisse, le paiement par carte ou par téléphone se substituant à celui par numéraire. En France, 50 % des transactions sont payées en espèce.

Selon l’étude, la majorité des transactions en espèces sont utilisées pour des achats de moins de cinq euros. Au-delà de 50 euros, les Européens privilégient la carte bancaire . Le paiement par carte au point de vente est passé de 25 % en 2019 à 34 % en 2022. Désormais, la valeur totale des paiements par carte est supérieur à celle des paiements en numéraire. Le sans contact pour le paiement par carte s’est généralisé aidé en cela par le relèvement de son plafond à 50 euros en 2019, il représente aujourd’hui 62 % des transactions par carte, contre 41 % en 2010. En France, ce taux est inférieur (51 %). Le paiement sur mobile progresse en Europe mais de manière moins rapide qu’en Asie ou aux Etats-Unis. Si le paiement par smartphone en magasin a été multiplié par trois depuis 2019 en Europe, il ne représente que 3 % des transactions. Le commerce en ligne favorisé par les confinements se confirme. En 2022, ils représentent 17 % des achats, contre 6 % en 2019.

La diminution de l’usage du numéraire pour les paiements ne se traduit pas par une baisse de leur encours au sein des ménages. A la fin du premier semestre 2022, les ménages détenaient 275 milliards d’euros en pièces et en billets, contre soit près de 10 milliards d’euros de plus qu’à fin décembre 2021. Depuis le début de la crise covid, l’encours des numéraires des ménages a augmente de 63 milliards d’euros (décembre 2019 – juin 2022 : données Banque de France). Les ménages conservent une proportion plus importante de liquidités à leur domicile par précaution. Par ailleurs, certaines activités (services domestiques, petits travaux de bâtiment, location saisonnières) donnent lieu à des paiements en liquide.

Analyse des résultats du mois de novembre du Livret A

Le Livret A plus fort que l’inflation en novembre

Après la décollecte de 1,11 milliard d’euros en octobre, le Livret A a, selon la Caisse des Dépôts et Consignation, enregistré une petite collecte, positive, de 600 millions d’euros au mois de novembre. Le LDDS a également, de son côté, bénéficié d’une collecte positive de 430 millions d’euros. L’encours cumulé de ces deux produits atteint 500,5 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record (369,1 milliards d’euros pour le Livret A et 131,3 milliards d’euros pour le LDDS).

Novembre est, pour le Livret A, traditionnellement un mois de décollecte ou de faible collecte. Ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été modérée, -90 millions d’euros. Ce mois sans relief n’est pas marqué par des rendez-vous fiscaux ou par des versements de primes. En règle générale, les ménages modèrent leurs versements dans la perspective des fêtes. Le résultat de l’année 2022 souligne que, malgré l’accélération de l’inflation, les ménages ne puisent pas dans leur épargne de précaution ; bien au contraire ils ont effectué plus de versements que de retraits.

Le Livret A, le placement de crise

En 2022, sur les onze premiers mois de l’année 2022, la collecte du Livret A s’élève à 25,78 milliards d’euros ce qui la place parmi les collectes les plus importantes après celles de 2012 (crise des dettes souveraines) et de 2020 (crise sanitaire). En 2022, la guerre en Ukraine et la vague inflationniste qui en a résulté conduisent à une augmentation de la collecte qui a été, de plus, dopée par le relèvement du taux à deux reprises (1er février et 1er août).

Dans un climat anxiogène, les ménages ont maintenu, durant toute l’année, un effort important d’épargne de précaution. Malgré la baisse de leur pouvoir d’achat, ils ont tenu à accroître leur épargne liquide pour faire face à des imprévus et aux augmentations à venir des prix. Ce phénomène est assez traditionnel au début des périodes inflationnistes. L’effet « taux du Livret A » l’est également. Les ménages augmentent leurs versements sur le Livret A le mois de l’annonce du relèvement et durant les deux ou trois mois qui suivent.

« Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console »

La forte collecte du Livret A en 2022  est surprenante au vu de son rendement réel. Sur l’ensemble de l’année 2022, en tenant compte des deux relèvements, le taux de rémunération du Livret A aura été de 1,375 % quand le taux d’inflation devrait être de 6 %. Le rendement réel devrait donc être négatif de plus de 4,6 % ce qui constituera un record depuis le début des années 1980. Mais, par rapport aux autres produits de taux, le Livret A offre un rendement attractif. Ce dernier est ainsi supérieur, net d’impôt, à celui des fonds euros des contrats d’assurance vie. Seul le Livret d’Epargne Populaire offre un rendement supérieur (4,6 % depuis le 1er août) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. Le Livret A en conciliant sécurité, liquidité et zéro prélèvements demeurent la valeur refuge par excellence.

A l’aube d’un nouveau relèvement

Compte tenu des annonces du  Gouverneur de la Banque de France, un relèvement substantiel du taux du Livret A est attendu pour le 1er février 2023. Il devrait se situer entre 3 et 3,5 % ; le taux du Livret d’Epargne Populaire pourrait atteindre 6,5 %. Un effet « taux » est probable en début d’année même si les contraintes de pouvoir d’achat pourraient se faire ressentir un peu plus durement qu’en 2021. La collecte de 2023 devrait néanmoins rester positive tout en étant inférieure à celle de 2022.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – INSEE

Novembre, le Livret A retrouve des couleurs

Le Livret A plus fort que l’inflation en novembre

Après la décollecte de 1,11 milliard d’euros en octobre, le Livret A a enregistré, selon le communiqué de la Caisse des Dépôts et Consignation, une petite collecte, positive, de 600 millions d’euros au mois de novembre. Le LDDS a également, de son côté, bénéficié d’une collecte positive de 430 millions d’euros. L’encours cumulé de ces deux produits atteint 500,5 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record (369,1 milliards d’euros pour le Livret A et 131,3 milliards d’euros pour le LDDS).

Novembre est, pour le Livret A, traditionnellement un mois de décollecte ou de faible collecte. Ces dix dernières années, cinq décollectes ont été enregistrées. En 2021, elle avait été modérée, -90 millions d’euros. Ce mois sans relief n’est pas marqué par des rendez-vous fiscaux ou par des versements de primes. En règle générale, les ménages modèrent leurs versements dans la perspective des fêtes. Le résultat de l’année 2022 souligne que, malgré l’accélération de l’inflation, les ménages ne puisent pas dans leur épargne de précaution ; bien au contraire ils ont effectué plus de versements que de retraits.

Le Livret A, le placement de crise

En 2022, sur les onze premiers mois de l’année 2022, la collecte du Livret A s’élève à 25,78 milliards d’euros ce qui la place parmi les collectes les plus importantes après celles de 2012 (crise des dettes souveraines) et de 2020 (crise sanitaire). En 2022, la guerre en Ukraine et la vague inflationniste qui en a résulté conduisent à une augmentation de la collecte qui a été, de plus, dopée par le relèvement du taux à deux reprises (1er février et 1er août).

Dans un climat anxiogène, les ménages ont maintenu, durant toute l’année, un effort important d’épargne de précaution. Malgré la baisse de leur pouvoir d’achat, ils ont tenu à accroître leur épargne liquide pour faire face à des imprévus et aux augmentations à venir des prix. Ce phénomène est assez traditionnel au début des périodes inflationnistes. L’effet « taux du Livret A » l’est également. Les ménages augmentent leurs versements sur le Livret A le mois de l’annonce du relèvement et durant les deux ou trois mois qui suivent.

« Quand je me regarde je me désole, quand je me compare je me console »

La forte collecte du Livret A en 2022  est surprenante au vu de son rendement réel. Sur l’ensemble de l’année 2022, en tenant compte des deux relèvements, le taux de rémunération du Livret A aura été de 1,375 % quand le taux d’inflation devrait être de 6 %. Le rendement réel devrait donc être négatif de plus de 4,6 % ce qui constituera un record depuis le début des années 1980. Mais, par rapport aux autres produits de taux, le Livret A offre un rendement attractif. Ce dernier est ainsi supérieur, net d’impôt, à celui des fonds euros des contrats d’assurance vie. Seul le Livret d’Epargne Populaire offre un rendement supérieur (4,6 % depuis le 1er août) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. Le Livret A en conciliant sécurité, liquidité et zéro prélèvements demeurent la valeur refuge par excellence.

A l’aube d’un nouveau relèvement

Compte tenu des annonces du  Gouverneur de la Banque de France, un relèvement substantiel du taux du Livret A est attendu pour le 1er février 2023. Il devrait se situer entre 3 et 3,5 % ; le taux du Livret d’Epargne Populaire pourrait atteindre 6,5 %. Un effet « taux » est probable en début d’année même si les contraintes de pouvoir d’achat pourraient se faire ressentir un peu plus durement qu’en 2021. La collecte de 2023 devrait néanmoins rester positive tout en étant inférieure à celle de 2022.

CdE – CDC
CdE – CDC
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Revalorisation du Plafond Annuel de la Sécurité Sociale pour 2023

Après 3 années de gel, en 2020, 2021 et 2022, le plafond de la Sécurité sociale (PASS) sera revalorisé de 6,9% à compter du 1er janvier 2023.

Base de calcul du montant des indemnités journalières pour maladie, accident du travail ou maternité, des pensions d’invalidité, des retraites. du plafond de l’épargne retraite, le plafond de la Sécurité sociale (PASS) est réévalué chaque année au 1er janvier en fonction de l’évolution des salaires. Pour 2023, le plafond mensuel est fixé à 3 666 €, soit une augmentation de 6,9 % par rapport au niveau de 2022 selon l’arrêté publié au Journal officiel du 16 décembre 2022.

Le plafond annuel de la sécurité sociale (PASS) est fixé à 43 992 € en 2023, et le plafond mensuel à 3 666 €, soit une augmentation de 6,9 % par rapport au niveau de 2022.

Le plafond de la Sécurité sociale pour l’année 2023 est fixé à :

  • 43 992 € en valeur annuelle ;
  • 3 666 € en valeur mensuelle ;
  • 202 € en valeur journalière.
  • 27 € en valeur horaire.

Le Coin des Epargnants du 17 décembre 2022 : hausse des taux directeurs, marchés en berne

Banques centrales à la manœuvre, marchés en berne

Après un rebond qui aura duré deux mois, le Cac 40 est reparti à la baisse depuis deux semaines avec une accélération en quelques jours du fait des décisions des banques centrales de relever leurs taux directeurs. En deux jours, l’indice parisien a perdu plus de 4 %. Le Cac 40 a terminé la semaine à 6.452,63 points, au plus bas depuis plus d’un mois. Depuis le début de l’année, les pertes sont à nouveau supérieures à 10 %. Les investisseurs ont intégré la poursuite du durcissement de la politique monétaire dans les prochains mois avec, à la clef, un ralentissement plus marqué de l’activité. L’atterrissage était attendu, la hausse depuis la fin du mois d’octobre étant en partie déconnectée des réalités économiques. L’inflation sera plus dure à éliminer que prévu et le poids des incertitudes demeure élevé.

Après les annonces de la BCE, les taux des obligations des Etats européens sont repartis à la hausse et, par ricochet, l’euro s’est également apprécié.

La semaine a été, en effet, marquée par les relèvements de taux directeurs effectués par de nombreuses banques centrales (BCE, FED, Banque d’Angleterre, etc.). Depuis le début de l’année, les banques centrales du monde entier ont procédé à 284 hausses de taux, selon le calcul de la Bank of America Securities.

Comme anticipé par les opérateurs, la Réserve fédérale américaine a relevé ses taux directeurs de 50 points de base qui évoluent désormais dans la fourchette de 4,25 à 4,50 %. Ce relèvement est le septième consécutif, les quatre précédents avaient été de 75 points de base. Les taux directeurs américains sont désormais à leur plus haut niveau depuis 15 ans. Les responsables de la Fed prévoient un taux médian à 4,4 % fin 2022, à 5,1 % fin 2023 et à 4,1 % en 2024. Leurs estimations sont supérieures de 0,5 point à celles formulées au mois de septembre. La banque centrale américaine ne prévoit plus qu’une croissance du PIB de 0,5 % l’année prochaine, contre 1,2 % auparavant. La prévision d’inflation PCE est fixée à 3,1 % fin 2023, contre 2,8 % précédemment. Le taux de chômage devrait, de son côté, passer de 3,7 % fin 2022 à 4,6 % fin 2023 et se stabiliser à ce niveau en 2024 avant de reculer légèrement à 4,5% en 2025.

Durant la conférence de presse du 14 décembre, le Président de la FED, Jerome Powell, a tenu des propos relativement pessimistes en ce qui concerne l’inflation. Il ainsi indiqué que « nous allons entrer dans une nouvelle année avec une inflation supérieure à nos attentes ». Il a souligné que la Fed attendait « des progrès plus importants sur le front des prix » Il a néanmoins reconnu que les résultats de l’inflation du mois de novembre témoignent d’une accalmie, ajoutant que « nous pensons qu’il est désormais approprié de passer à un rythme de hausse des taux plus lent ». Jerome Powell a affirmé malgré tout que la politique monétaire restera restrictive tant que l’inflation dans les services ne ralentira pas.

La Banque centrale européenne a imité la FED en relevant également ses taux directeurs de 50 points de base. Le taux de dépôt est ainsi passé à 2 %, celui de la facilité de refinancement à 2,5 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,75 %. Ce relèvement de 50 points de base rompt avec les deux hausses de 75 points de base intervenues en septembre et en octobre. En six mois, les taux directeurs ont augmenté de 200 points de base. Une intensité jamais vue depuis la création de la banque centrale en 1999. Comme aux Etats-Unis, le pic d’inflation serait atteint ou en voie d’être atteint. Elle est passée de 10,6 % sur 12 mois en octobre à 10 % en novembre. Les dernières prévisions macroéconomiques de la banque centrale européenne ont été revues à la hausse concernant l’évolution des prix. L’inflation se situerait à 6,3 % en 2023 et s’élèverait encore à 2,4 % en 2025. Dans ce contexte, les taux directeurs devraient dépasser 3 % en 2023. La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a indiqué jeudi 15 décembre que le bilan de la banque centrale sera amené à se réduire. Cette dernière a acquis un portefeuille de 5 000 milliards d’euros d’obligations depuis 2015, afin de soutenir l’économie. Dans un contexte de flambée de l’inflation, la BCE a mis fin à ses achats nets mais continue à réinvestir chaque mois les montants issus du remboursement des obligations arrivées à échéance. Ces opérations constituent une pression à la baisse sur les coûts de financement en zone euro, quand la banque centrale souhaite au contraire les faire progresser pour réduire la hausse des prix. D’après le communiqué, la banque centrale diminuera progressivement les réinvestissements à compter de mars 2023. La réduction sera plafonnée à 15 milliards d’euros par mois jusqu’à la fin du deuxième trimestre, correspondant à la moitié du montant des remboursements mensuels sur cette période. Cette réduction du bilan sera réalisée avec précaution car elle peut générer des écarts de taux pour les emprunts des États de la zone euro. François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France et membre de droit de la BCE, a indiqué vendredi 16 décembre que le combat contre l’inflation n’était pas encore gagné. Il a précisé que La deuxième mi-temps pourrait durer plus longtemps que la première. » Elle se mène un peu différemment, il y a un jeu plus sophistiqué. Sur les taux d’intérêt, on ne joue pas seulement sur le rythme, que nous avons réduit, mais on joue sur la hauteur, c’est-à-dire le niveau terminal, puis on joue sur la durée », a-t-il ajouté.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
16 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 452,63-3,37 %7 153,03
Dow Jones32 920,46-2,31 %36 338,30
S&P5003 852,36-2,66 %4766,18
Nasdaq10 705,4-2,89 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 893,07-3,29 %15 884,86
Footsie 7 332,12-1,99 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 803,97-3,51 %4 298,41
Nikkei 225 27 527,12-1,34 %28 791,71
Shanghai Composite 3 167,86-1,22 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,663 %+0,272 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,141 %+0,214 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,475 %-0,079 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1.0605+0,65 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 787.82-0,40 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79.25+3,69 %78,140

L’or, stop ou encore

En période d’inflation, des épargnants, sont tentés de se protéger en investissant une partie de leurs liquidités dans l’or. Cette tentation est plus forte encore quand l’inflation est due à un conflit militaire. Le métal précieux qui a perdu depuis plus de cinquante ans son rôle d’étalon monétaire continue néanmoins de jouer celui de valeur refuge. Si le cours de l’or a connu une augmentation rapide au début de la crise sanitaire, il demeure stable depuis la résurgence de l’inflation, et cela malgré la chute des cryptoactifs.

Depuis le début de l’année 2022, l’once d’or s’échange à environ 1 800 dollars. Au 13 décembre 2022, sur un an, son cours est stable (-0,30 %). Sur 3 ans, en revanche, la hausse est de 20,71 % et de 43,03 % sur cinq ans, offrant d’importantes plus-values pour les détenteurs d’or sur moyenne période.

La crise sanitaire explique les cours actuels de l’or en ayant provoqué un afflux de liquidité sur le métal jaune. La guerre en Ukraine n’a pas, en revanche, entraîné une forte hausse malgré son caractère inflationniste. Le relèvement des taux directeurs par les grandes banques centrales amène les investissements à se porter sur les obligations d’État.

Les tensions inflationnistes et les incertitudes économiques ainsi que géopolitiques favorisent néanmoins le maintien d’un prix élevé de l’or. L’appréciation du dollar depuis le début de la crise sanitaire a minoré facialement le cours de l’or pour deux raisons : les investisseurs ont privilégié les placements en dollars et la valeur de l’or, exprimée dans les autres devises, a augmenté.

Cours de l’or en dollars

Boursorama

Le cours de l’or dépend de la production d’or, de la demande émanant des banques centrales et de celles des investisseurs privés ainsi que des besoins de l’industrie et de la bijouterie/orfèvrerie. L’or sorti de terre ou de l’eau est estimé à 177 200 tonnes qui se répartissent entre la bijouterie (85 900 tonnes), l’épargne (35 500 tonnes), les réserves des banques centrales et autres institutions officielles comme le FMI (30 500 tonnes) ainsi que les applications industrielles (21 600 tonnes). Les réserves des gisements encore à exploiter sont évaluées à 54 000 tonnes d’or (source : World Gold Council).

À court terme, le prix de l’or dépend de plusieurs facteurs : l’inflation, la politique des taux pratiquée par les banques centrales, les tensions internationales, la situation économique et la solvabilité des États.

Le consensus estime que l’inflation devrait s’assagir dans le courant de l’année 2023 en raison d’un effet base (la hausse des cours de l’énergie étant intervenue à la fin du premier trimestre 2022) et du ralentissement de l’économie mondiale en lien avec la hausse des taux d’intérêt. Cette décrue attendue de l’inflation devrait amener à une baisse du cours de l’or.

Malgré tout, plusieurs facteurs pourraient favoriser le maintien d’une inflation élevée : la poursuite de la guerre en Ukraine et des tensions internationales, l’enclenchement d’une spirale prix/salaire, la réaction modérée des banques centrales en lien avec les problèmes de solvabilité des États et des établissements financiers.  

Augmentation de la dette publique en France

À la fin du troisième trimestre, la dette publique au sens de Maastricht s’établit, selon l’INSEE, à 2 956,8 milliards d’euros, soit une augmentation de 40,0 milliards d’euros par rapport au trimestre précédent. Elle s’élève désormais à 113,7 % du PIB, après 113,3 % au trimestre précédent.

L’augmentation de la dette brute des administrations publiques résulte de celles de l’État et des administrations de sécurité sociale. Au troisième trimestre, la contribution de l’État à la dette publique augmente de plus de 36 milliards d’euros. L’État continuant de puiser dans sa trésorerie ce trimestre (‑23,6 milliards d’euros), sa dette nette  est en forte augmentation, + 60,6 milliards d’euros sur un trimestre. La contribution des administrations de sécurité sociale (Asso) à la dette publique s’accroît ce trimestre de 8,8 milliards d’euros. en revanche, la contribution des administrations publiques locales est en baisse (-6,2 milliards d’euros). Les collectivités locales se sont désendettées de 5,7 milliards d’euros dont 2,4 milliards d’euros pour les communes, 2,2 milliards d’euros pour les régions et 1,1 milliard d’euros pour les départements.

INSEE

Plan d’Epargne Logement : les nouveaux taux en vigueur au 1er janvier 2023

Le taux de rémunération du Plan d’Epargne Logement qui était de 1% pour tous les plans ouverts depuis le 1er août 2016 passera à 2 %. Après application du prélèvement forfaire unique, le taux net sera de 1,4 % contre 0,7 % précédemment. Le taux des prêts consentis dans le cadre des PEL passera de 2,20 à 3,20 % également à compter du 1er janvier 2023. Ce taux s’applique également aux Plans ou verts après le 1er janvier et pour la totalité de leur durée. Les ménages qui ont ouvert récemment un PEL pourraient avoir intérêt à le fermer pour bénéficier du meilleur de taux de rémunération surtout si leur objectif n’est pas l’obtention d’un prêt. La fermeture des plans de moins de deux ans entraine leur transformation en Compte d’Epargne Logement qui est rémunéré actuellement à 1,25 % (deux tiers du taux du Livret A). Les détenteurs de PEL récents sont même gagnants en cas de fermeture.

Le Coin des Epargnants du 10 décembre 2022 : en attendant les fêtes

Le cours du pétrole en-dessous de 80 dollars le baril

Après neuf semaines consécutives de hausse, le CAC 40 a abandonné cette semaine près de 1 %. Les investisseurs sont toujours attentifs à l’évolution des prix et ont opté pour un profil attentiste en attendant la décision du comité monétaire de la banque centrale américaine sur les taux prévue en milieu de semaine prochaine. Les investisseurs profitent également des augmentations de ces dernières semaines sur les marchés actions pour engranger des plus-values avant la clôture de l’année.

Les taux d’intérêt sur les obligations d’Etat en Europe poursuivent leur mouvement de recul dans un contexte de ralentissement de la croissance qui pourrait amener la BCE à infléchir sa politique dans les prochains mois.

Pour la première fois depuis le mois de janvier, le cours du pétrole est repassé en-dessous des 80 dollars, ce qui constitue une bonne nouvelle pour les consommateurs et pour l’inflation. Le recul du cours s’explique par des prévisions de demande toujours orientée à baisse. Le redémarrage de trois réacteurs nucléaires français contribue par ailleurs à détendre le marché de l’électricité en Europe. Désormais, sur les 56 réacteurs dont la France dispose, 40 sont en fonctionnement, soit dix de plus qu’au milieu de l’été.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
9 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 677,64-0,96 %7 153,03
Dow Jones33 475,60-2,77 %36 338,30
Nasdaq11 004,62-3,59 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 370,72-1,09 %15 884,86
Footsie 7 476,63-1,05 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 939,22-0,90 %4 298,41
Nikkei 225 27 901,01-0,73 %28 791,71
Shanghai Composite 3 206,95+1,31 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,391 %+0,088 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,927 %+0,082 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,554 %-0,011 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0537+0,01 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 800,21+0,42 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,61-10,29 %78,140

Le taux du Plan d’Epargne Logement revalorisé à compter du 1er janvier 2023

Environ 14 millions de Français détiennent un Plan d’Epargne Logement. L’encours de ce produit s’élevait à 281 milliards d’euros. Son faible rendement et sa fiscalisation intervenue depuis le 1er janvier 2018 ont entraîné son déclin au niveau de la collecte et à la stagnation de son encours.

Le 1er janvier 2023, le taux du Plan d’Épargne Logement passera de 1 à 2 %. Il était à 1 % depuis le 1er août 2016.
 
En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2011, le taux du Plan d’Épargne Logement est calculé à partir des taux de contrat d’échange de taux d’intérêt (« taux swap ») à 2 ans, 5 ans et 10 ans en application de la formule suivante : la somme des sept dixièmes du taux swap à 5 ans et des trois dixièmes de la différence entre le taux swap à 10 ans et le taux swap à 2 ans, arrondie au quart de point supérieur.
 
Avec l’augmentation des taux d’intérêt, la formule conduit à un rendement de taux de 2 % pour le PEL. À la différence du Livret A, du LDDS ou du LEP, ce taux s’appliquera à tous les nouveaux plans ouverts à compter du 1er janvier 2023 et durant leur durée de vie. En revanche, les plans qui seront ou qui ont été ouverts avant le 1er janvier 2023, conservent le taux de rendement en vigueur au moment de leur ouverture.
 
À 2 %, le taux du PEL demeure peu attractif d’autant plus que ce produit est assujetti aux prélèvements obligatoires (prélèvement forfaitaire unique de 30 % ou prélèvements sociaux et impôt sur le revenu). Net de prélèvements, le taux est de 1,4 %, soit bien moins que celui du Livret A. Compte tenu de l’inflation en cours, son rendement réel restera fortement négatif.
 
Certains épargnants pourraient avoir néanmoins avantage à fermer leur PEL pour basculer sur un nouveau PEL à 2 %. Cela concerne ceux qui ont souscrit un PEL ouvert depuis le 1er août 2016 et encore plus ceux qui l’ont ouvert après le 1er janvier 2018. Seuls ceux qui souhaitent bénéficier du prêt associé au PEL pourraient trouver avantage à le conserver pour bénéficier d’un taux de crédit plus faible. En revanche, ceux qui ont ouvert leur PEL dans une optique d’épargne pure devraient basculer sur un nouveau PEL.
  
En outre, en cas de fermeture des plans de moins de quatre ans, ces derniers sont transformés en Compte d’Epargne Logement qui, actuellement, bénéficie d’une meilleur rémunération que le PEL (1,25 % car son taux est égal à deux tiers de celui du Livret A). Il sera même intéressant d’attendre le 1er février 2023 qui sera marqué par l’augmentation du taux du CEL. En effet, logiquement, le taux du Livret A et du LDDS devraient passer à 3 % et celui du CEL à 2 %. Le PEL devrait de ce fait rester peu compétitif. Seuls les détenteurs de vieux Plans d’Épargne Logement bénéficiant de taux élevés ont intérêt à conserver leur placement.

Le Coin des Epargnants du 3 décembre 2022 : les marchés « actions » font une pause avant les fêtes

Novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé, en novembre, le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était ainsi revenu, à fin novembre, à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier 2022 quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement attendu de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements de leurs taux directeurs avant d’envisager, dans un second temps, leur arrêt. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés.

L’euro s’est redressé durant le mois de novembre. L’écart de taux avec les États-Unis est, en effet, amené à se réduire encore. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point même si la publication des derniers résultats de l’emploi aux Etats-Unis pourrait aller à l’encontre de ce souhait.

Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’État. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale revue en baisse, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a diminué sur l’ensemble du mois de novembre de près de 11 %.

Attentisme avant les décisions des banques centrales

Comment interpréter l’inversion des taux ?

Le passage des taux longs au-dessous des taux courts, ce qui est le cas, depuis le mois de juillet aux États-Unis pour les taux à 10 et à 2 ans, signifiait dans le passé l’arrivée prochaine d’une récession. Des doutes se font jour sur la validité de cette corrélation. Dans une situation normale, les taux « courts » sont inférieurs aux taux « longs ». Plus les agents économiques prêtent à long terme, plus ils attendent à être mieux rémunérés. La pente de la courbe est dite dans ce cas positive. La baisse des taux longs intervient quand les investisseurs optent par précaution pour les produits les plus sûrs : les obligations des États les mieux notés ou quand ces derniers anticipent une diminution des taux directeurs des banques centrales. La diminution des taux longs actuels semble provenir avant tout des anticipations sur les taux. Avec le ralentissement de l’économie et compte tenu des niveaux de l’endettement, les investisseurs estiment que le processus de hausse des taux directeurs arrive à son terme. Ils considèrent par ce fait que la bataille contre l’inflation est en voie d’être gagnée. Cette inversion peut également signifier que la récession est dorénavant certaine et qu’elle pourrait durer. Jusqu’en 2008, l’inversion des taux était un bon indicateur avancé des récessions. Depuis la crise financière et le développement des politiques monétaires expansives, le lien de causalité entre ces deux facteurs est plus incertain. La manipulation des taux et de l’évolution de la masse monétaire semblent l’avoir faussé.

Les marchés déçus par les bons résultats de l’emploi américain

Attendues à 200 000, les créations d’emploi, aux Etats-Unis, ont atteint 263 000 en novembre, après 284 000 en octobre. L’économie américaine refuse de ralentir malgré la hausse des taux. S’il s’agit du plus faible gain d’emplois depuis avril 2021, le marché du travail n’en reste pas moins tendu, supérieur à la moyenne de 150 000 à 200 000 emplois créés par mois avant la pandémie. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 % de la population active et le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % au cours du mois, soit le double de l’estimation du marché, et de 5,1 % sur un an, ce qui est également bien supérieur aux prévisions de 4,6 %. Pour la banque centrale américaine, la Réserve Fédérale, cette situation commence à devenir une énigme. Elle pensait pouvoir modérer les relèvements à 50 points de base mais la poursuite des créations d’emploi pourrait la conduire à opter pour une hausse de 75 points de base.

Après plusieurs semaines de hausses, en lien avec l’espoir d’une maîtrise rapide de l’inflation, les marchés ont opté, ces cinq derniers jours, pour l’attentisme. Le CAC 40 a terminé à 6 742,25 points, en légère hausse de 0,44 % sur la semaine. Cette hausse hebdomadaire est la neuvième consécutive, série inédite depuis la période mars-mai 2009. Outre-Atlantique, l’indice Dow Jones est resté stable quand le Nasdaq a progressé de 1,5 % sur la semaine.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
2 déc. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 742,250+0,44 %7 153,03
Dow Jones34 429,88+0,04 %36 338,30
Nasdaq11 461.50+1,50 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 529,9-0,20 %15 884,86
Footsie 7 556,23+0,98 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 977,28+0,16 %4 298,41
Nikkei 225 27 777,90-1,79 %28 791,71
Shanghai Composite 3 156,14+1,76 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,303 %-0,116 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,845 %-0,109 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,565 %-0,131 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0522+0,78 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 795,76+2,44  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,76+3,54 %78,140
CDE

La Première Ministre précise le contour de la réforme des retraites

Après l’élection présidentielle, malgré l’opposition des syndicats sur la question de l’âge de départ à la retraite, un nouveau cycle de concertation a été engagé. Parmi les thèmes de concertation figurent  : l’emploi des seniors et l’usure professionnelle; l’équilibre des régimes de retraite ; l’équité entre les femmes et les hommes, les petites pensions, les carrières interrompues ; les régimes spéciaux ; l’équilibre des systèmes de retraite ; le déficit et les mesures à adopter.

La fin des concertations est attendue pour la mi-décembre, le gouvernement devant présenté au Parlement un projet de loi avant la fin du mois de mars. La Première Ministre Elisabeth Borne a présenté lors d’une interview au quotidien Le Parisien ses premières propositions de réforme.

Report de l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans

La Première Ministre a confirmé le principe d’un report à 65 ans de l’âge légal qui commencerait à s’appliquer dès la génération 1961. aurait l’intention de porter progressivement à 65 ans l’âge légal de départ à la retraites. Cet âge serait augmenté de quatre mois chaque année à compter de 2023.

 GénérationAge légal de départ à la retraite
2023Génération 196162 ans et 4 mois
2024Génération 196262 ans et 8 mois
2025Génération 196363 ans
2026Génération 196463 ans et 4 mois
2027Génération 196563 ans et 8 mois
2028Génération 196664 ans
2029Génération 196764 ans et 4 mois
2030Génération 196864 ans et 8 mois
2031Génération 196965 ans
   
CDE

Accélération de la réforme Touraine ?

La Première Ministre n’est pas complètement fermée à l’idée de jouer également sur le paramètre de la durée de cotisation avec une accélération de la mise en œuvre de la réforme Touraine. Celle-ci prévoit de porter progressivement le nombre de trimestres cotisés ou validés à 172. Initialement, cette durée est censée s’appliquer totalement à compter de la génération 1973.

L’âge d’annulation de la décote resterait à 67 ans

Le Gouvernement ne modifierait pas l’âge de la retraite à taux plein sans décote qui est actuellement fixé à 67 ans. Actuellement, les assurés qui n’ont pas le nombre requis de trimestres au moment de la liquidation de leur retraite et ayant l’âge d’ouverture des droits subissent une décote. Elle est de 1,25 % par trimestre manquant, sans pouvoir excéder 12,5 % Cette décote ne s’applique plus à compter de 67 ans.

Carrière longue et report de l’âge de départ à la retraite

L’âge de départ des carrières longues devrait être reculé si l’âge légal passe à 64 ou 65 ans. Un dispositif spécifique serait néanmoins prévu pour les carrières « super longues », entamées avant 16 ans.

La clause du grand père pour les régimes spéciaux

En s’inspirant de la réforme de la SNCF en vigueur depuis le 1er janvier 2020, les régimes spéciaux des industries électriques et gazières et de la RATP s’éteindraient progressivement, les nouveaux entrants dans les entreprises concernées étant rattachés au régime général.

Réforme du Compte Professionnel de Prévention (C2P)

À la fin novembre, selon le ministère du Travail, les partenaires sociaux convergeraient sur certaines évolutions du C2P proposées par le gouvernement. Le nombre de facteurs serait notamment accru en reprenant une partie de ceux éliminés en 2017 (port de charges lourdes, postures pénibles, vibrations mécaniques) et le compte serait déplafonné. Actuellement, les salariés exposés à certains risques (travail de nuit, bruit, températures extrêmes…) ne peuvent pas accumuler plus de 100 points. Ce plafond serait relevé avec à la clef une « meilleure valorisation de la poly-exposition ». Le C2P pourrait financer une reconversion après une certaine période d’exposition. À la différence du compte de pénibilité, les critères d’application du nouveau C2P seraient plus individualisés et pourraient faire l’objet d’accord au niveau des branches professionnelles.

L’objectif serait de redonner corps au C2P sachant que depuis 2015 moins de 10 000 salariés l’ont utilisé pour partir plus tôt à la retraite.

Création d’un index senior non-contraignant

Parmi les pistes permettant de lutter contre l’usure professionnelle, le gouvernement étudie la possibilité d’instaurer un index senior, qui mesurerait le taux d’emploi des plus de 50 ans, par entreprise ou par branche. À la différence de l’index de l’égalité professionnelle femmes-hommes, il pourrait ne pas être accompagné de sanctions.

Revalorisation de la pension minimale servie par les régimes par répartition

Le gouvernement veut fixer le minimum contributif  applicable aux assurés ayant une pension à taux plein à 1 130 euros, soit 85 % du Smic net.

**

*

Le calendrier retenu par le gouvernement est serré et pourrait dériver sur l’ensemble du premier semestre. Ce dernier devra obtenir une majorité relative pour l’adoption de son projet de loi ce qui suppose le ralliement ou l’abstention des Républicains à l’Assemblée nationale, Républicains qui sont logiquement favorables au report de l’âge légal. Néanmoins, le soutien sur un texte majeur souhaité par le Président de la République pourrait être interprété comme la création d’une coalition implicite. Le gouvernement pourrait recourir au 49-3 (adoption sans vote avec engagement de la responsabilité du gouvernement). Ce recours est possible hors projets de loi de finances pour un texte par session. Néanmoins, compte tenu de la sensibilité de l’opinion sur le sujet du report de l’âge de départ à la retraite, cette option n’est pas sans danger.

Augmentation de la rémunération des livrets bancaires

Avec la hausse des taux, le taux de rémunération des livrets ordinaires est en augmentation au mois d’octobre et a, selon la Banque de France, atteint 0,28% contre 0,09% en début d’année.

La rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse à nouveau à 0,80 % en octobre, après 0,74 % en septembre.

La hausse est portée principalement par les dépôts des SNF, dont la rémunération s’établit à 0,28 % après 0,16% en septembre.

Le taux de rémunération des dépôts des ménages s’établit à 1,15 % en octobre, après 1,12 % en septembre.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

oct- 2021août-2022sept- 2022 (e)oct- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,410,710,740,80
Ménages0,631,121,131,15
dont : – dépôts à vue0,010,010,010,02
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,390,420,570,98
– comptes à terme > 2 ans (g)0,790,700,710,71
– livrets à taux réglementés (b)0,532,152,162,16
dont : livret A0,502,002,002,00
– livrets ordinaires0,090,170,220,28
– plan d’épargne-logement2,582,582,562,58
SNF0,090,110,160,28
dont : – dépôts à vue0,040,050,070,10
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,220,390,80
– comptes à terme > 2 ans (g)0,650,660,710,86
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,501,251,25
Euribor 3 mois (c)-0,550,401,011,43
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,351,111,952,34

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

L’assurance vie, du surplace, en octobre

L’assurance vie entre deux eaux
 
En octobre, la collecte nette en assurance vie est négative, selon France Assureurs, de 300 millions d’euros, faisant suite à la collecte positive de 500 millions du mois de septembre. Depuis le mois de juin, le premier placement des ménages fait du surplace alternant entre collectes positives et négatives. Les assurés ne manifestent pas une défiance à l’égard du placement mais optent pour un attentisme. Le taux d’épargne étant en hausse ces derniers mois, la décollecte n’est pas imputable directement à l’inflation ou à la baisse du pouvoir d’achat. La faiblesse du rendement des fonds euros qui est désormais inférieur, en moyenne, à celui du Livret A et la volatilité des marchés boursiers dissuadent les ménages d’effectuer des versements sur leurs contrats. Par ailleurs, en période d’inflation, les livrets d’épargne de précaution sont traditionnellement privilégiés.

France Assureurs – CdE

Lors de ces dix dernières années, le mois d’octobre n’avait jamais connu de décollecte, même en 2012, lors de l’annus horribilis de l’assurance vie et en 2020, avec la crise sanitaire, où des petites collectes positives avaient été enregistrées. 2022 marque donc une rupture. Le résultat négatif du mois d’octobre est avant tout imputable à la contraction des cotisations. Elles se sont élevé à 11,5 milliards d’euros en baisse de 1,5 milliard d’euros par rapport à octobre 2021. Depuis le début de l’année, elles atteignent 119,3 milliards d’euros, en recul de 2,5 % par rapport à la même période en 2021. La part des cotisations en unités de compte demeure à 39 % depuis le début de l’année.

En octobre, les prestations ont été en légère augmentation à 11,8 milliards d’euros (+1,3 milliard d’euros par rapport à octobre 2021). Depuis le début de l’année, elles s’établissent à 107,0 milliards d’euros, en hausse de 2,4 milliards d’euros. Cette progression concerne uniquement les supports euros (+2,8 milliards d’euros).

Depuis le début de l’année, la collecte a été +12,3 milliards d’euros, inférieure de 5,4 milliards d’euros par rapport à la même période de 2021. Les fonds euros sont en décollecte de 17,1 milliards d’euros quand les unités de compte enregistrent une collecte nette positive de 29,4 milliards d’euros. Les ménages diminuent à la marge leur exposition au fonds euros, ces derniers demeurant de loin le premier support de l’assurance vie (78 %) au niveau de l’encours qui était de 1 827 milliards d’euros à fin octobre.

L’assurance vie devrait poursuivre son surplace jusqu’à la fin de l’année en raison des incertitudes économique et dans l’attente des communications des rendements sur les fonds euros qui devraient intervenir entre la fin décembre et la fin janvier. Une hausse des taux de rendement est attendue grâce à une mobilisation des réserves des assureurs. Le taux moyen des fonds euros devrait se situer autour de 1,8 % – 2 %. En prenant en compte l’inflation, il sera en territoire négatif mais devrait être proche de celui du Livret A.

Le PER, un produit d’épargne automnal

En octobre, les cotisations sur un PER assurantiel ont atteint 762 millions d’euros. Le produit continue sa montée en puissance avec une hausse de ses cotisation de 55 % en un an. Il bénéficie des transferts en provenance des anciens produits d’épargne retraite. Depuis le début de l’année, les cotisations sur le PER individuels s’élèvent à 5,7 milliards d’euros, en hausse de +38 % par rapport à 2021 sur la même période.

Sur le mois d’octobre, 65 400 nouveaux assurés ont souscrit un PER auprès d’une entreprise d’assurance et 12 700 assurés ont également transféré d’anciens contrats vers un PER.

La collecte nette des PER s’est élevé à +628 millions d’euros en octobre et à +4,5 milliards d’euros depuis le début de l’année. À la fin du mois d’octobre, 3,6 millions d’assurés détenaient un PER pour un encours de 44,4 milliards d’euros.

Le PER qui bénéficie d’un avantage fiscal important est un produit d’épargne d’automne, les ménages effectuant des versements en fin d’année afin de pouvoir bénéficier d’un allégement fiscal en 2023. Le débat sur les retraites qui est par nature anxiogène favorise également la collecte. Une large majorité de Français craint une forte baisse du pouvoir d’achat au moment du passage à la retraite. Selon le sondage du Cercle de l’Épargne (avril 2022), 72 % estiment que leurs pensions seront insuffisantes pour vivre correctement à la retraite.

Le mois de novembre sourit aux marchés

Les places boursières ont confirmé en novembre le rebond du mois d’octobre au point d’effacer une grande partie des pertes enregistrées depuis le début de l’année. Le CAC 40 était fin novembre à moins de 6 % de son niveau du 1er janvier quand le recul dépassait 15 % il y a encore quelques semaines. Les investisseurs estiment que la phase d’amplification de l’inflation est en passe d’être surmontée et qu’une décrue est possible. Avec le ralentissement de la croissance, les banques centrales sont censées réduire les relèvements voire dans un second temps les arrêter. Les perspectives d’un assouplissement de la politique du zéro covid en Chine explique également l’optimisme raisonné des marchés. L’euro s’est redressé durant le mois de novembre, l’écart de taux avec les Etats-Unis est, en effet, amené à se réduire. La BCE devrait remonter ses taux directeurs de 0,75 point quand la FED devrait passer à des hausses de 0,5 point. Le changement d’appréciation des investisseurs sur la politique monétaire des banques centrales a provoqué une légère décrue des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,4 % au 20 novembre quand il avait surfé sur la crête des 3 % en septembre. Celui de son homologue américain est désormais inférieur à 4 %.

Avec une demande mondiale en faible croissance, les prix du pétrole sont orientés à la baisse. Le cours du baril Brent est repassé en-dessous des 90 dollars. Il a baisse sur le mois de novembre de près de 11 %.

Tableau de bord des marchés financiers

 Résultats – novembre  2022
CAC au 31 décembre 2021
CAC au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 153,03
6 738,550
+7,4 %
-2,1 %
Daxx au 31 décembre 2021
DAXX   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 884,86
14 397,040
+8,6 %
-7,0 %
Footsie au 31 décembre 2021
Footsie   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
7 384,54
7 573,050
+6,0 %
-2,6 %
Euro Stoxx au 31 décembre 2021
Eurostoxx   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
4 298,41
3 964.72
+9,38 %
-2,62 %
Dow Jones au 31 décembre 2021
Dow Jones   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
36 338,30
34.589,77
+5,12 %
-0,22 %
Nasdaq au 31 décembre 2021
Nasdaq   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
15 644,97
11.468,00
+3,18 %
-27,03 %
Nikkei au 31 décembre 2021
Nikkei   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
28 791,71
27 968,99
+1,38 %
+0,53 %
Shanghai Composite au 31 décembre 2021
Shanghai Composite   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
3 639,78
3 151,34
+8,91 %
-11,58 %
Parité euro/dollar au 31 décembre 2021
Parité   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1,1378
1,032
+4,5 %
-9,2 %
Once d’or au 31 décembre 2022
Once d’or   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
1 825,350
1 752,050
+7,1 %
-3,8 %
Pétrole au 31 décembre 2021
Pétrole   au 30 novembre 2022
Évolution en novembre 2022
Évolution sur 12 mois
78,140
85,290
-10,7 %
+9,7 %

Le taux d’épargne des ménage en hausse

Le taux d’épargne des ménages a progressé au cours du troisième trimestre. Il s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut, après 15,8 % au deuxième trimestre. Cette progression est imputable à une augmentation du revenu disponible brut de 2,6 % supérieur à celle de la consommation, +1,6 %. Les ménages ont consacré une partie de leurs gains de pouvoir d’achat du troisième trimestre à l’épargne.

Les dépenses de consommation des ménages en valeur augmentent en effet de 1,6 % ce trimestre, soit un point de moins que leur revenu disponible brut (+2,6 %).

Le taux d’épargne des ménages reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire. L’inflation et les incertitudes économiques conduisent les Français à maintenir un important effort d’épargne de précaution.

CdE – INSEE

Le Coin des Epargnants du 25 novembre 2022 : les bourses en hausse, le pétrole en baisse

Pour la semaine du « Black Friday », les places boursières occidentales ont conservé leur allant. Les opérations sur les marchés ont été modestes, les investisseurs attendant les résultats de l’inflation du mois de novembre qui seront communiqués la semaine prochaine. Sur la semaine, le Cac 40 est parvenu à progresser de 1 %, avec une poussée jeudi 24 novembre au meilleur de la séance, à 6 730,16 points, au plus haut depuis sept mois, soit un rebond de près de 20% depuis le point bas de septembre (5 628,42 points le 29 septembre). Le CAC 40 a terminé la semaine à 6712 points. La perte sur un an n’est plus désormais que de 0,4 % et de 6,2 % depuis le 1er janvier. Pour le Nasdaq, en revanche, la baisse demeure importante, autour de 27 %.

Le prix du pétrole est toujours orienté à la baisse en raison des menaces qui pèsent sur la croissance de l’économie mondiale et les négociations au sein du G7 concernant les exportations russes. L’augmentation sensible du nombre de cas de covid avec les risques associés de confinement et d’arrêt des usines fait craindre une baisse de la demande en pétrole. Selon le bureau national de la Santé chinois, le pays compterait 31 454 cas de coronavirus, mercredi 25 novembre ; ce chiffre dépasse le précédent record atteint au mois d’avril 2022 quand Shanghai était sous confinement. La Chine, qui compte plus de 1,2 milliard d’habitants, demeure la seule grande économie ayant maintenu un système de confinement s’accompagnant de mesures de restriction de circulation au sein du pays et à l’extérieur.  A Pékin, des dizaines d’immeubles résidentiels ont été confinés et les entreprises généralisent le télétravail. Les écoles, les restaurants et les commerces sont à nouveau fermés. Face ces confinements à répétition, des mouvements de contestation commencent à poindre au sein de la population.

Le repli du prix du pétrole a également été favorisé par les informations issues des négociations au sein du G7 concernant le mécanisme de plafonnement des prix du pétrole russe. Les Etats membres du G7 auraient évoqué une fourchette de prix comprise entre 65 et 70 dollars le baril. Ils autoriseraient ainsi la Russie à vendre et exporter son brut à ce prix-là ou en deçà, lui permettant d’échapper partiellement à l’embargo européen qui doit prendre effet le 5 décembre prochain. Ce plafond correspond un peu près au prix de vente actuel du pétrole par les Russes. Il n’y aurait donc pas de réelles conséquences sur le marché. Pour la Russie, ce prix lui garantit sa rente, sachant que le  coût de production de son pétrole est estimé à 20 dollars le baril. Si les Russes essayaient de vendre au-dessus du prix plafond, ils ne pourraient pas trouver des transporteurs et des assureurs. La quasi-totalité d’entre eux sont occidentaux et seraient susceptibles d’être soumis à des sanctions de la part des Etats ; pour les autres, il y aurait un risque de ne plus pouvoir commercer au sein des pays membres du G7 et ceux qui accepteront le plafonnement. La fixation du prix autour de 60 dollars a pour objectifs, au-delà de ne pas déstabiliser le marché du pétrole, de ne pas léser les armateurs grecs et les assureurs britanniques. A contrario, le prix du gaz a augmenté ces derniers jours du fait d’une légère baisse des réserves en Europe amenant à de nouveaux achats sur un marché qui reste tendu. Les nouveaux retards dans la remise en réseau des centrales nucléaires françaises a également pesé sur le cours du gaz.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
25 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6  712,480+1,00 %7 153,03
Dow Jones34 347,03+1,78 %36 338,30
Nasdaq11 226,36+0,80 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 541,38+0,70 %15 884,86
Footsie 7 486,67+1,37 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 962,41+0,89 %4 298,41
Nikkei 225 28 383,090+1,62 %28 791,71
Shanghai Composite 3 101,69-0,26 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,419 %-0,068 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+1,954 %-0,065 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,6962 %-0,116 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0399+0,70 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39+0,24 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,01-3,83 %78,140

Livret A en mode déprime automnale

Le Livret A en décollecte automnale traditionnelle

Octobre est le mois maudit du Livret A. Pas une seule collecte positive depuis 2013. La décollecte de 2022 est néanmoins une des plus faibles enregistrée lors de ces dix dernières années. Elle s’est élevée à 1,11 milliard d’euros quand elle avait atteint 2,93 milliards d’euros en 2014. En octobre 2021, elle avait été de 2,83 milliards d’euros et en octobre 2020 de 0,94 milliard d’euros (en pleine crise sanitaire).

La décollecte du mois d’octobre 2022 traduit, en partie, la fin de l’effet taux qui était nette depuis le début de l’année. Le passage de 0,5 à 1 % puis à 2 % du rendement du Livret A a conduit des épargnants à privilégier le Livret A. Cet effet taux a été accentué par le contexte anxiogène qui incite les ménages à accroître leur épargne de précaution. Au début des périodes d’inflation, le taux d’épargne a tendance à se maintenir à un niveau élevé, les ménages souhaitant se prémunir des futures augmentations de prix.

Le résultat du mois d’octobre 2022 marque également un retour au cycle normal du Livret A. Ce dernier obéît, de longue date, à une saisonnalité, le premier semestre étant plus favorable à la collecte quand le second l’est beaucoup moins. Le paiement de certains impôts (taxes foncières, taxes d’habitation) et les dépenses de consommation des ménages en hausse (rentrées scolaires et universitaires, fêtes de fin d’année) pèsent sur l’effort d’épargne. L’année dernière, le Livret A avait enregistré  d’octobre à décembre trois décollectes avant de rebondir en janvier 2022.

La tendance demeure favorable à l’épargne de précaution

Si elle interrompt une série de neuf mois consécutifs de collecte positive, la décollecte version octobre 2022 ne remet pas en cause la tendance de l’année qui reste exceptionnelle pour le Livret A. Sur les dix premiers mois, la collecte atteint, en effet, 25,18 milliards d’euros, contre 16,9 milliards d’euros en 2021. Elle demeure même supérieure à celle de l’année 2020 marquée par la crise sanitaire (24,82 milliards d’euros). Le Livret A reste la valeur refuge des périodes troublées. Depuis le début de la crise sanitaire, l’encours a augmenté de 61,9 milliards d’euros (de février 2020 à octobre 2022).

Le Livret de Développement Durable continue, en revanche, à enregistrer une collecte positive de 290 millions d’euros. Ce livret est plus que son grand frère le Livret A, l’antichambre des comptes courants des ménages, ayant été distribué, dès sa création en 1983, par tous les établissements financiers quand la banalisation du Livret A n’est intervenue qu’en 2009. Les ménages réalisent des ajustements entre leurs comptes courants et leurs LDDS, sachant que les premiers atteignent un niveau d’encours sans précédent (542 milliards d’euros à fin septembre selon la Banque de France). L’encours du LDDS atteint ainsi un nouveau sommet à 130,9 milliards d’euros, celui du Livret A revenant à 368,5 milliards d’euros.

Pour les prochains mois, la collecte devrait rester voisine de zéro sachant que le probable relèvement du taux au mois de février 2023 dopera à nouveau la collecte en début d’année prochaine.

CdC
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Le Coin des Epargnants du 19 novembre 2022 : la remontada du CAC 40 continue

Le CAC 40 en pleine « remontada »

Le CAC 40 a terminé la semaine à 6.644,46 points, s’adjugeant ainsi 0,76 % en cinq jours et a signé une septième séquence hebdomadaire de progression. Depuis son point-bas du 29 septembre, le Cac 40 rebondit désormais de 18,05 %. Depuis le 1er janvier, la perte n’est plus que de 7 %. Le rebond boursier en cours repose sur l’espoir d’une réouverture de l’économie chinoise grâce à l’allègement des contraintes sanitaires. Les investisseurs ont par ailleurs intégré la volonté de la FED de lutter contre l’inflation. Les propos de James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, soulignant que la hausse des taux directeurs n’a eu pour le moment « que des effets limités sur l’inflation observée » et qu’en conséquence, la fourchette actuelle des taux, comprise entre 3,75 % et 4 %, est inférieure au niveau « suffisamment restrictif » nécessaire pour ramener l’inflation à l’objectif de la Fed, soit 2 %, n’ont pas eu de conséquences négatives sur le cours des actions. Selon lui, le taux « terminal » de la FED serait, au minimum, de 5 % l’année prochaine, et pourrait aller jusqu’à 7 %. Le principe d’une récession en 2023 est admis de plus en plus par les experts économiques. Les économistes de JPMorgan prévoient une baisse du PIB au quatrième trimestre 2023, contraction qui pourrait se prolonger en 2024. La croissance serait ramenée à 1 % l’année prochaine, soit près de deux fois moins que le niveau anticipé pour 2022. Un tel ralentissement pourrait s’accompagner de la suppression de plus d’un million d’emplois d’ici mi-2024, ce qui conduirait, selon JP Morgan, la Fed à abaisser ses taux de 50 points de base par trimestre à compter du printemps de la même année.

L’exposition maîtrisée des banques à la remontée des taux

La Banque centrale européenne a indiqué, mardi 15 novembre, que les banques de la zone euro pourraient être confrontées à une augmentation des créances douteuses en raison de l’impact de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt sur le revenu des ménages, notamment les plus pauvres d’entre eux. La BCE reste néanmoins confiante sur la résilience de la sphère bancaire européenne du fait de la nature du risque. Celui-ci est concentré sur les foyers à bas revenus car une augmentation de 10 % du coût de la vie peut se traduire pour eux par une chute de 20 % du pouvoir d’achat, contre un recul de seulement 5 % pour les ménages se situant dans le milieu de la pyramide des revenus. Les foyers les plus menacés ne représentent que 13 % de la dette bancaire des ménages dans la zone euro, contre 70 % pour les foyers affichant les plus hauts revenus, moins affectés par l’inflation. L’exposition au risque de taux est d’autant plus faible en zone euro que les prêts à taux fixe représentent, selon la BCE, une part importante du stock de prêts. Les banques italiennes, portugaises, grecques et chypriotes sont les plus exposées à ce risque de détérioration de la qualité des portefeuilles de prêts. En revanche, les banques françaises, irlandaises et luxembourgeoises seraient, selon l’étude de la BCE, les moins affectées.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
18 nov. 2022
Évolution sur 5 joursRésultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 644,460+0,76 %7 153,03
Dow Jones33 745,69-0,21 %36 338,30
Nasdaq11 141,21-1,68 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 431,86+1,03 %15 884,86
Footsie 7 385,52+0,81 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 924,84+1,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 930,570+1,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 097,24+0,32 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,487 %-0,168 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,019 %-0,125 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,812 %+0,001 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0337+0,17 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39 %+0,3  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,580-9,06 %78,140
Cercle de l’Epargne

Paris, première place financière européenne

En ce mois de novembre, selon un indice compilé par Bloomberg, la capitalisation boursière de la place de Paris, exprimée en dollars, a dépassé celle de Londres. Le marché boursier français s’élève à plus de 2 823 milliards de dollars, contre 2 821 milliards de dollars pour Londres. En 2016, la City devançait Paris de 1 500 milliards de dollars.

La montée en puissance de Paris n’est pas sans lien avec le Brexit qui a isolé la place londonienne. Par ailleurs, les déboires économiques et politiques britanniques, depuis cinq ans, n’ont pas joué en la faveur de la City. Si l’indice Footsie 100 qui comprend les grandes entreprises exportatrices britanniques qui ont bénéficié de la dépréciation de la livre sterling, est stable, en revanche, l’indice plus large, Footsie 250 a perdu plus de 17 % de sa valeur depuis le début de l’année. La hausse des taux d’intérêt, beaucoup plus forte Outre-Manche que sur le continent, joue contre les actions britanniques. Dans le même temps, la place de Paris bénéficie de la bonne santé des entreprises du luxe et du rebond des valeurs bancaires.

Les Français toujours en mode épargne

Depuis plus de deux ans, les ménages épargnent des sommes importantes. Le taux d’épargne n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. Le poids des incertitudes conduit les ménages à placer une part importante de leurs revenus. Cet effort d’épargne intervient dans un contexte de baisse des cours boursiers et de début de hausse des taux d’intérêt.

Un patrimoine en baisse

Avec le repli des cours des valeurs mobilières, le patrimoine financiers des ménages a, selon la Banque de France, baissé au cours du deuxième trimestre 2022 à 5 726,6 milliards d’euros, contre 5 921,9 au premier trimestre. L’encours des produits de taux s’élevait à 3 618,6 milliards d’euros et représentait 61 % du total du patrimoine financier des ménages. L’encours des produits de fonds propres atteignait au deuxième trimestre 2022, 2 030,9 milliards d’euros.

BdF

L’encours du numéraire et des dépôts à vue s’élevait à la fin du deuxième trimestre à 810,7 milliards d’euros, contre 790,8 milliards à la fin du premier. Celui des dépôts bancaires rémunérés atteignait 1182 milliards d’euros dont 848,8 au titre de l’épargne réglementée. L’encours de l’assurance vie et épargne retraite en fonds euros est passé du premier au deuxième trimestre 2022 de 1598,7 à 1492,4 milliards d’euros. L’encours des actions s’est contractée du fait de la baisse des valeurs sur les marchés financiers. Il est revenu de 341,1 à 307,4 milliards d’euros. Celui des unités de compte de l’assurance vie et de l’épargne retraite est passé de 473,2 à 448,1 milliards d’euros.

Des flux d’épargne toujours élevés

Le taux d’épargne des ménages baisse graduellement depuis la fin des confinements tout en demeurant supérieur à son niveau de fin 2019 (15 % du revenu disponible brut). Il s’élevait à la fin du deuxième trimestre à 16 % dont  6 points au titre de l’épargne financière. A la fin du premier trimestre, les chiffres respectifs étaient 17,1 et 7.

BdF

Au deuxième trimestre 2022, le flux trimestriel de placements des ménages s’établit à 53,0 milliards, en hausse de 21,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Le flux d’épargne du deuxième trimestre 2022 est le troisième le plus élevé depuis le premier trimestre 2020. La guerre en Ukraine et l’accélération de l’inflation a occasionné un rebond de l’épargne. Les flux sont toujours supérieurs à leur niveau d’avant crise sanitaire.

BdF

En cumul sur quatre trimestres glissants, les flux de placements sont en légère hausse (153,9 milliards fin deuxième trimestre après 150,9 milliards fin premier trimestre), en lien avec l’accélération des placements en produits de fonds propres.

BdF

Le flux élevé du deuxième trimestre profit non seulement aux produits de taux (26,5 milliards d’euros, contre 15,7 milliards d’euros au premier trimestre) mais surtout aux produits de fonds propres (22,8 milliards d’euros contre 12 milliards d’euros). Les ménages ont acquis plus d’actions cotées et non cotées (26,7 milliards après 19,2 milliards d’euros).

Un troisième trimestre favorable à l’épargne réglementée

Les premières données couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le troisième trimestre 2022 affichent une augmentation des flux de dépôts bancaires rémunérés (24,8 milliards contre 9,1 milliards au deuxième trimestre), notamment une collecte positive soutenue sur les livrets d’épargne réglementée (en particulier sur les livrets A), en lien avec le relèvement des taux de rémunération de ces produits d’épargne. Cette collecte est nettement supérieure à la décollecte observée sur les contrats d’assurance-vie en euros (-2,6 milliards après -3,4 milliards d’euros). Par ailleurs, la collecte nette en assurance-vie ralentit pour les supports en unités de compte (5,8 milliards après 11,7 milliards d’euros).

Le Coin des Epargnants du 12 novembre 2022

Euphorie boursière sur fond de décrispation chinoise

Pour la sixième semaine consécutive, le CAC 40 a progressé, (+ 2,78 % cette semaine) et a atteint 6594 points à quelques encablures des 6000 points. Il revient ainsi à son niveau du début du mois d’août. Depuis le point-bas du 29 septembre, le Cac 40 a regagné pas moins de 17,2 %. Les pertes depuis le 1er janvier ne s’élèvent plus qu’à 7,8 %. L’indice allemand Daxx gagne sur la semaine près de 6 % et l’indice Eurostoxx 50, plus de 5 %.  ux Etats-Unis, le Nasdaq progresse de près de 9 % et le Dow Jones de plus de 4 %.

Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis et l’assouplissement de la politique du zéro covid en Chine ont largement contribué à l’augmentation des cours boursiers. Les investisseurs espèrent que les prochaines hausses des taux directeurs de la FED seront d’une moindre ampleur que les précédentes.

Aux États-Unis, l’inflation a progressé de 7,7 % sur un an au mois d’octobre, selon les chiffres révélés par le Bureau du travail, et a augmenté de 0,4 point d’un mois sur l’autre. Ce résultat est inférieur aux prévisions des économistes, qui tablaient sur une hausse respective de 7,9 % et 0,6 %. Le résultat de septembre est le plus bas depuis un an, après le pic de 9,1 points atteint en juin. L’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, est en nette baisse à 6,3 % sur un an. Entre le mois de septembre et octobre, les prix n’ont progressé que de 0,3 point, à un rythme deux fois moins élevé qu’en août et septembre. L’indice qui exclut en plus les véhicules d’occasion et le logement est désormais inférieur à 1,8 %. Ce chiffre semble indiquer une modération de l’inflation. La probabilité d’une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en décembre est évaluée à 85,4%, selon les calculs de CME Group, contre 56,8 % jeudi avant la publication des chiffres de l’inflation. La banque centrale américaine a procédé à quatre resserrements successifs de 75 points de base de ses taux directeurs pour le porter dans une marge de 3,75% à 4 %, contre 0 %-0,25 % en début d’année. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat se sont détendus. Le taux de l’obligation d’Etat des Etats-Unis à 10 ans est repassé au-dessous de 4 %. L’euro est de son côté au-dessus de la parité avec le dollar avec un gain de plus de 4 % sur la semaine. Il ne cède plus que 10 % par rapport au dollar sur un an.

La Chine commence à admettre que sa stratégie du zéro covid est intenable sur le plan économique et sanitaire. S’il n’est pas question d’un abandon général, un assouplissement est engagé dont une réduction de la durée de la quarantaine à l’arrivée sur le territoire et la fin de l’annulation brutale des vols. La quarantaine est désormais limitée à huit jours, contre dix auparavant. Les responsables économiques et les délégations sportives seront exemptés de quarantaine s’ils restent dans une bulle sanitaire durant leur séjour. L’agence sanitaire du gouvernement a également annoncé la fin des confinements stricts à but préventif. Les fermetures d’écoles non approuvées par les autorités seront interdites. La quarantaine des personnes au contact de potentiels malades, comme les employés d’hôtels de quarantaine ou le personnel navigant des avions, sera également réduite. Les personnes voyageant depuis des zones à haut risque (où des contaminations ont été recensées) vers des zones à faible risque pourront également effectuer à leur domicile leur quarantaine de sept jours  et non plus dans des centres fermés.

En Europe, la Commission européenne a révisé à la hausse, vendredi 11 novembre,  sa prévision de croissance pour 2022 tout en prévoyant un ralentissement plus marqué en 2023. Si une récession est envisagée entre la fin d’année et le début de l’année prochaine, elle ne devrait toutefois affecter que légèrement l’emploi et les finances publiques de la zone euro.

Pour l’ensemble de l’année 2022, la Commission prévoit une croissance de 3,2 % alors qu’elle tablait sur un chiffre de 2,7 % en juillet. La croissance économique devrait s’établir à 0,3 % seulement en 2023, contre +1,4% prévu en juillet. En 2024, la croissance serait de 1,5 %. Le taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro ne devrait croître que de 40 points de base entre 2022 et 2023, pour passer de 6,8 à 7,2 %, avant de reculer à 7 % en 2024. Le déficit budgétaire de la zone euro devrait passer de 3,5 % du PIB cette année à 3,7 % en 2023, avant de revenir à 3,3 % en 2024. Le taux d’endettement des 19 pays de la zone euro devrait baisser en 2023 à 92,3% du PIB, contre 93,6% cette année. Il s’établirait à 91,4 % en 2024. L’inflation devrait revenir à 6,1 % en 2023 après avoir atteint 8,5 % cette année. En 2024, elle est attendue à 2,6 %, une estimation qui reste toutefois supérieure à l’objectif de la Banque centrale européenne, fixé à 2,0 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
11 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 594,62+2,78 %7 153,03
Dow Jones33 747,86+4,15 %36 338,30
Nasdaq11 817,01+8,84 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 224,86+5,89 %15 884,86
Footsie 7 318,04+0,08 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 868,50+5,06 %4 298,41
Nikkei 225 27 446,100+0,91 %28 791,71
Shanghai Composite 3 087,29+0,54 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,655 %-0,171 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,144 %-0,137 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,811 %-0,354 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,034+4,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 764,22 %+4,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars95,55-3,08 %78,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 5 novembre 2022 : inflation et rumeurs au programme

Un beau mois d’octobre

Après un recul de 5,92 % au mois de septembre, le Cac 40 a gagné 8,75 % en octobre, proche du bon résultat de (+8,87 %). Depuis le début de l’année, la perte a été ramenée 12,39 %. Le Cac 40 était à 6 266,77 points à la clôture du 31 octobre. Ce bon résultat n’était pas évident au vu des résultats économiques. En zone euro, le taux d’inflation de la zone euro a dépassé la barre des deux chiffres en octobre, à 10,7 % en glissement annuel, contre 9,9 % en septembre, selon les données d’Eurostat. Le PIB a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre que ce soit en zone euro ou en France quand les taux respectifs au deuxième trimestre étaient de 0,8 % et 0,5 %. Les bons résultats des entreprises ont porté le cours des actions au cours du mois d’octobre. La progression des indices « actions » en octobre ne présage pas de leur évolution dans les prochains mois compte tenu des incertitudes élevées qui pèsent sur la conjoncture.

La première semaine de novembre s’est conclue par la publication des résultats de l’emploi américain. Si une décélération est constatée, elle demeure légère. Le taux de chômage a progressé à 3,7 % sur un mois en octobre (+0,2 %), restant cependant dans la fourchette observée depuis le mois de mars. Les créations d’emplois ont en revanche conservé un rythme quasi identique à septembre, avec 261 000 emplois créés le mois dernier, contre 263 000 en septembre, les créations concernant en premier lieu les secteurs de la santé, des services techniques et de l’industrie. Les rumeurs de déconfinement en Chine a conduit à une forte hausse des indices « actions » vendredi 4 novembre. Les autorités chinoises abandonneraient la politique du zéro covid en place depuis 2020, politique qui aboutit à un stop and go qui désorganise les chaines de valeurs. Les indices américains et notamment le Nasdaq ont fortement reculé sur la semaine en lien avec les décisions monétaires. Le Nasdaq a perdu plus de 5 % portant le repli à plus de 33 % depuis le 1er janvier. De son côté, les indices européens étaient orientés à la hausse, le CAC40 gagnant 2,29 %.

Les banques centrales à l’attaque

Pour la sixième fois depuis mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux mercredi 2 novembre, en les portant entre 3,75 % à 4 %. La FED a également décidé de poursuivre la réduction de la taille de son bilan, s’allégeant en bons du trésor, dettes et garanties hypothécaires. Le comité de politique monétaire « anticipe qu’une poursuite des augmentations des taux sera requise en vue d’atteindre un palier de politique monétaire suffisamment restrictif pour ramener l’inflation à 2 % ». Les analystes de marché s’attendent à une nouvelle augmentation de 0,50 à 0,75 point en décembre, et des taux qui pourraient atteindre voire dépasser 5 % au début de l’année prochaine. En septembre, l’inflation est encore de 8,2 %, avec une augmentation de l’indice hors énergie et alimentation à 6,6 %, un record depuis quarante ans. Le ralentissement de l’économie est lent à se dessiner, les créations d’emploi ayant augmenté en septembre, au lieu de régresser comme attendu. Le taux de chômage demeure à un niveau faible à 3,5 %. La plupart des économistes envisagent néanmoins une récession aux États-Unis au premier semestre 2023.

L’ex-secrétaire au Trésor Lawrence Summers estime que la hausse des taux est le seul remède possible. Cesser de les remonter par crainte d’une récession aurait un effet aussi dévastateur, selon lui, que d’arrêter les antibiotiques avant d’avoir fini la cure. Le Président de la FED a néanmoins suggéré un ralentissement à venir du rythme des futures augmentations du coût du crédit. Le rendement des bons du Trésor à dix ans était en hausse de plus de deux points de base à 4,0796 % et le dollar gagnait 0,48 % face à un panier de devises de référence. Première banque centrale à avoir entamé le processus de relèvement des taux directeurs, la Banque d’Angleterre les a augmentésà nouveau jeudi 3 novembre. Il s’agissait de la huitième hausse consécutive. Le relèvement a été de 0,75 point de pourcentage, une première depuis octobre 1989. Le taux directeur atteint ainsi 3 %, un niveau jamais atteint depuis la crise financière de 2008. La Banque d’Angleterre a, par ailleurs, commencé à revendre les obligations d’État accumulées ces dernières années dans son bilan, pour un montant de 750 millions de livres.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
4 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 416,44+2,29 %7 153,03
Dow Jones32 403,22-1,40 %36 338,30
Nasdaq10 475,25-5,65 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 459,85+1,63 %15 884,86
Footsie 7 334,84+4,07 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 688,33+2,08 %4 298,41
Nikkei 225 27 105,20+0,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 070,80+5,31 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,826 %+0,224 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,287%+0,194 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,165 %+0,078 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9917-0,38 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 674,100+1,85 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,890+4,35 %78,140

Épargne, de l’excès à l’insuffisance ?

Sur les marchés, épargne et investissement sont toujours à l’équilibre dit ex-post. Mais avant, cet équilibre peut prendre plusieurs formes. Si l’épargne dépasse l’investissement sur un territoire donné, elle sera placée à l’extérieur. Une épargne élevée conduit à des taux bas et à une allocation non-optimale. A contrario, un investissement élevé peut nécessiter des financements extérieurs et des hausses de taux. Par son effet multiplicateur, le crédit bancaire peut contribuer par ailleurs à assurer l’équilibre. Ces vingt dernières années, l’épargne a été jugée avant usage abondante. Le taux d’épargne est resté élevé en Asie comme en Europe. Il a eu même tendance à progresser aux États-Unis après la crise financière de 2008. Une inversion de tendance est-elle en train de se réaliser sur fond de vieillissement de la population et de transition énergétique ?

De 1995 à 2022, le taux d’épargne mondial est passé de 23 à 29 % du PIB, la hausse s’est accélérée après la crise de 2007/2009 pour s’amplifier avec l’épidémie de covid en 2020. La fin des confinements et le retour à la normale ne se sont pas caractérisés par une un repli de l’épargne. Le taux d’épargne est, ainsi, en 2022, de deux points supérieurs à son niveau de 2019. Cette progression de l’épargne, qui est une renonciation à la consommation, a favorisé le repli de l’inflation. Celle-ci est passée de plus de 10 % dans les années 1990, à l’échelle mondiale, à 3 %. L’abondance des liquidités a facilité la baisse des taux d’intérêts. En termes réels, ils sont passés de 2% à -4 % de 2000 à 2022. Ils sont tendanciellement à zéro depuis 2011.

Plusieurs signaux semblent indiquer qu’une inversion de tendance se produit. L’investissement qui est sur la pente descendante est depuis quelques années en forte hausse. La digitalisation et la transition énergétique imposent de la part des États et des entreprises un effort important d’équipements. La décarbonation des économies nécessite plusieurs milliers de milliards de dollars d’investissement chaque année et cela jusqu’en 2050. Le taux d’investissement qui était tombé à 20 % du PIB en 2003 est remonté à 24 % du PIB en 2022 pour l’ensemble de l’économie mondiale. Pour les seuls États membres de l’OCDE, le taux d’investissement s’élevait en 2021 à 21,5 % du PIB, contre 19 % en 2011.

Les ménages sont censés moins épargner dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population. Dans les pays émergents où les régimes de retraite sont peu généreux, les actifs épargnent pour préparer leur retraite. Le taux d’épargne chinois atteint 44 % du PIB. Il est alimenté par un fort taux d’épargne des ménages et les excédents commerciaux. Au fur et à mesure que le nombre de retraités augmentera, logiquement le taux d’épargne diminuera, ces derniers devant liquider leur patrimoine pour maintenir leur niveau de vie. Pour le moment, au sein des États de l’OCDE, les retraités demeurent des épargnants jusqu’à un âge avancé . La générosité des régimes de retraite par répartition peut expliquer le maintien d’un taux d’épargne élevé parmi les retraités. Compte tenu de la dégradation du rendement des régimes de retraite, une évolution en la matière n’est pas impossible dans les prochaines années. En France, si actuellement le niveau de vie des retraités dépasse de 2 à 5 points celui de l’ensemble de la population, en 2040, il devrait être inférieur de 5 à 10 points.

L’augmentation des dépenses publiques devrait accroître les besoins de financement des collectivités publiques. Les postes de dépenses liés à la transition énergétique, à la santé, à l’éducation, à la retraite, à la dépendance, aux relocalisations industrielles et aux dépenses militaires sont en forte hausse. La succession rapide de crises conduit les pouvoirs publics à intervenir de plus en plus fortement avec comme conséquence une montée des déficits et de la dette. Le déficit public au sein de l’OCDE dépasse 5 % du PIB quand, sur moyenne période 1995 à 2008, il se situait autour de 2 % du PIB.

Une insuffisance ex-ante de l’épargne amène à une hausse des taux d’intérêt et est par nature inflationniste. Les banques centrales seront contraintes de maintenir une politique monétaire expansionniste afin de faciliter le financement des États, et de leur éviter des problèmes de soutenabilité des dettes publiques.

Revalorisation des pensions complémentaires AGIRC/ARRCO

Les 13 millions de retraités du privé relavant de l’AGIRC/ARRCO bénéficient  à compter du 1er novembre d’une revalorisation de leurs pensions complémentaires de 5,12 %. La valeur du point Agirc-Arrco est ainsi passé à 1,3498 euros contre 1,2841 euros précédemment. En 2021, la hausse n’avait été que de 1 %. Pour mémoire, les pensions de base avaient été revalorisées de 4 % à compter du 1er juillet 2022.

Un ancien salarié du privé bénéficiant d’une pension nette en janvier 2022 de 1 500 euros dont 1 000 euros versés par la Cnav et 500 euros par l’Agirc-Arrco a vu sa retraite de base passer à 1 040 euros après l’augmentation de juillet. La complémentaire est de son côté passée en novembre à 525,60 euros. Le montant total est donc  de 1 565,60 euros. Une nouvelle hausse des pensions de base est prévue en janvier. Elle devrait se situer entre 0,8 et 1 %.

Petite progression de la rémunération des livrets ordinaires

La rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse légèrement à 0,74 % en septembre, après 0,71 % en août.
Au sein des dépôts, la remontée des taux d’intérêt se répercute sur les maturités courtes. La rémunération des comptes à terme de maturité inférieure à 2 ans des SNF progresse ainsi de 17 points de base à 0,39 %, celle des ménages progressent de 14 points de base à 0,56 %. Le taux des livrets ordinaires fiscalisés atteint désormais 0,22% contre 0,09% en début d’année.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

sept- 2021juil- 2022août-2022 (e)sept- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,410,490,710,74
Ménages0,630,771,121,13
dont : – dépôts à vue0,010,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,410,420,420,56
– comptes à terme > 2 ans (g)0,810,690,700,70
– livrets à taux réglementés (b)0,531,072,152,16
dont : livret A0,501,002,002,00
– livrets ordinaires0,090,090,170,22
– plan d’épargne-logement2,592,572,582,56
SNF0,100,100,110,16
dont : – dépôts à vue0,040,050,050,07
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,140,220,39
– comptes à terme > 2 ans (g)0,670,620,660,69
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,500,501,25
Euribor 3 mois (c)-0,550,040,401,01
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,481,141,111,95
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Le Coin des Epargnants du 29 octobre 2022 : inflation, toujours l’inflation

Marchés, inflation et croissance, faites vos choix

L’indice CAC40 a enregistré un gain de 4 % sur la semaine, aidé par le rebond américain en fin de semaine. Le Daxx allemand a quant à lui gagné plus de 4 %. En Europe, l’inflation ne ralentit pas. Elle a progressé en France à 7,1 %, à 11,6 % en Allemagne et à 11,9 % en Italie pour le mois d’octobre, mais la croissance est restée présente au cours du troisième trimestre.  Le marché new yorkais après avoir encaissé les mauvais résultats trimestriels d’Amazon, d’Alphabet et de Meta, a salué ceux, meilleurs, d’Apple. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus suivie par la Fed, est remonté à 5,1 % sur un an en septembre, après 4,9 % en août. L’augmentation du coût de la main-d’œuvre a ralenti à 1,2 % sur un an au troisième trimestre, après 1,3 %. L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a progressé à 59,9 points en octobre, son meilleur niveau depuis le 30 avril. Le Dow Jones a progressé de près de 6 % sur la semaine et le Nasdaq a regagné plus de 2 %.

La BCE en mode offensif face à l’inflation

Jeudi 27 octobre, sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 75 points de base. Le taux de dépôt s’élève désormais à 1,5 %, celui de la facilité de refinancement à 2 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,25 %. Le taux de dépôts pour l’inflation étant évalué neutre à 2 %, la BCE sera certainement amenée à le porter au-delà de ce niveau pour juguler cette dernière.

La Banque centrale a également décidé de réduire la liquidité du marché monétaire. Plusieurs annonces ont été réalisées concernant les prêts accordés par l’institution de Francfort durant la crise sanitaire (TLTRO). Ces prêts aux banques commerciales d’un montant global de 2 100 milliards d’euros à des taux faibles voire négatifs pourront être remboursés par anticipation. Les taux applicables aux TLTRO existants seront durcis  pour les rendre moins favorables. La BCE a également décidé de diminuer la rémunération des réserves obligatoires, c’est-à-dire les montants que les banques doivent réglementairement déposer. Désormais le taux de dépôt s’appliquera (1,5 %) et non le taux de refinancement (2 %). Cette mesure sera une source d’économies pour la banque centrale. Cette dernière n’a pas donné d’indications sur un possible dégonflement de son bilan qui atteint près de 9 000 milliards d’euros, soit trois fois plus qu’en 2015.

Après les annonces de la BCE, les taux des obligations d’État se sont détendus. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,6 % contre 3 % la semaine dernière. Le taux de l’obligation américaine à 10 ans est également en recul et est repassé en-dessous des 4 %.

L’euro, un recul relatif

Mercredi 26 octobre, l’euro a retrouvé la parité avec le dollar avant de redescendre en-dessous vendredi (0,99 dollar pour un euro à 18 heures). Si depuis le début de l’année, l’euro a perdu 12 % par rapport au dollar, son taux de change global ne cède que 2,5 % par rapport aux autres grandes monnaies. L’euro gagne 3 % par rapport à la livre sterling, 12 % contre le yen et est stable contre le yuan. La baisse de l’euro par rapport au dollar s’explique par les flux de capitaux extérieurs. En août et sur les 12 derniers mois, les non-résidents avaient acheté 203 milliards d’euros d’actions de la zone euro, moitié moins que lors de la période précédente (425 milliards). Ils ont, par ailleurs, continué à vendre des obligations européennes pour 161 milliards d’euros.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  4 novembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 273,05+3,94 %7 153,03
Dow Jones32 861,80+5,72 %36 338,30
Nasdaq11 102,45+2,24 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 243,33+4,03 %15 884,86
Footsie 7 047,67+1,12 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 613,02+3,92 %4 298,41
Nikkei 225 27 105,20+0,80 %28 791,71
Shanghai Composite 2 915,93-4,05 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,602 %-0,361 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,093 %-0,321 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,985 %-0,246 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9942+1,02 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 641,170-0,77 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,780+0,56 %78,140

Résultats de l’assurance vie du mois de septembre 2022 : une rentrée poussive

Après la décollecte du mois d’août de de 700 millions d’euros, l’assurance vie a, selon France Assureurs, enregistré, en septembre, une collecte positive de + 500 millions d’euros. Cette dernière est néanmoins en net recul par rapport à celle de 2021, +1,8 milliard d’euros. La collecte nette du mois de septembre repose sur les unités de compte, les fonds euros étant en décollecte.

Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,6 milliards d’euros mais elle est inférieure de 2,5 milliards d’euros à celle de 2021.

France Assureurs

Une collecte brute toujours poussive

La collecte brute a été faible en août 2020 à 10,8 milliards d’euros en retrait de 0,5 milliard d’euros par rapport au résultat de l’année dernière. Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte a été de 107,8 milliards d’euros en retraite de 1,5 milliard d’euros par rapport à celle de la même période de 2021. Les unités de compte représentent 39 % de la collecte brute depuis le début de l’année.

Des prestations en hausse

Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros au mois de septembre, soit un milliard d’euros de plus qu’en août et 600 millions de plus qu’en septembre 2021. Depuis le début de l’année, elles atteignent 95,2 milliards d’euros, en hausse de +1,0 milliard d’euros par rapport à celles de la même période de 2021.

L’encours de l’assurance chahuté par les marchés

L’encours de l’assurance vie s’élevait à 1808 milliards d’euros à la fin du mois de septembre, contre 1847 milliards d’euros un an auparavant. La baisse des cours actions explique le recul de l’encours.

Une assurance vie concurrencée par l’épargne réglementée

Le mois de septembre réussit moyennement à l’assurance vie, trois décollectes en 10 ans, (2020, 2016, 2012). La rentrée, avec ses dépenses contraintes (rentrées scolaires, impôts locaux, etc.) ne profite pas au premier placement en volume des ménages. Si en 2022, la collecte est positive, elle reste modeste. L’assurance vie est concurrencée par les produits de l’épargne réglementée, le Livret A et le LDDS offrent un rendement de 2 % supérieur à celui des fonds euros. Avec une inflation à 6 %, le rendement réel des fonds euros sera, en 2022, négatif, en moyenne de plus de 4 points ce qui conduit les assurés soit à l’abstention, soit à des arbitrages en faveur des unités de compte.

Un contexte peu porteur pour les engagements de long terme

La résurgence de l’inflation, le climat anxiogène provoqué par la guerre en Ukraine et les menaces de pénuries d’énergie n’incitent pas les ménages à s’engager sur le long terme. Les ménages privilégient l’épargne de précaution comme le Livret A voire maintiennent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants.

France Assureurs

Petite rentrée pour l’assurance vie en septembre 2022

Après la décollecte du mois d’août de de 700 millions d’euros, l’assurance vie a, selon France Assureurs, enregistré une collecte positive en septembre de + 500 millions d’euros. Cette dernière est néanmoins en net recul par rapport à celle de 2021, +1,8 milliard d’euros. La collecte nette du mois de septembre repose sur les unités de compte, les fonds euros étant en décollecte.

Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,6 milliards d’euros mais elle est inférieure  de 2,5 milliards d’euros à celle de 2021.

France Assureurs

Après la décollecte du mois d’août de de 700 millions d’euros, l’assurance vie a, selon France Assureurs, enregistré une collecte positive en septembre de + 500 millions d’euros. Cette dernière est néanmoins en net recul par rapport à celle de 2021, +1,8 milliard d’euros. La collecte nette du mois de septembre repose sur les unités de compte, les fonds euros étant en décollecte.

Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,6 milliards d’euros mais elle est inférieure  de 2,5 milliards d’euros à celle de 2021.

Une collecte brute toujours poussive

La collecte brute a été faible en août 2020 à 10,8 milliards d’euros en retrait de 0,5 milliard d’euros par rapport au résultat de l’année dernière. Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte a été de 107,8 milliards d’euros en retraite de 1,5 milliard d’euros par rapport à celle de la même période de 2021. Les unités de compte représentent 39 % de la collecte brute depuis le début de l’année.

Des prestations en hausse

Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros au mois de septembre, soit un milliard d’euros de plus qu’en août et 600 millions de plus qu’en septembre 2021. Depuis le début de l’année, elles atteignent 95,2 milliards d’euros, en hausse de +1,0 milliard d’euros par rapport à celles de la même période de 2021.

L’encours de l’assurance chahuté par les marchés

L’encours de l’assurance vie s’élevait à 1808 milliards d’euros à la fin du mois de septembre, contre 1847 milliards d’euros un an auparavant. La baisse des cours actions explique le recul de l’encours.

Une assurance vie concurrencée par l’épargne réglementée

Le mois de septembre réussit moyennement à l’assurance vie, trois décollectes en 10 ans, (2020, 2016, 2012). La rentrée, avec ses dépenses contraintes (rentrées scolaires, impôts locaux, etc.) ne profite pas au premier placement en volume des ménages. Si en 2022, la collecte est positive, elle reste modeste. L’assurance vie est concurrencée par les produits de l’épargne réglementée, le Livret A et le LDDS offrent un rendement de 2 % supérieur à celui des fonds euros. Avec une inflation à 6 %, le rendement réel des fonds euros sera, en 2022, négatif en moyenne de plus de 4 points ce qui conduit les assurés soit à l’abstention, soit à des arbitrages en faveur des unités de compte.

Un contexte peu porteur pour les engagements de long terme

La résurgence de l’inflation, le climat anxiogène provoqué par la guerre en Ukraine et les menaces de pénuries d’énergie n’incitent pas les ménages à s’engager sur le long terme. Les ménages privilégient l’épargne de précaution comme le Livret A voire maintiennent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants.

France Assureurs

Les Français plus optimistes en octobre

L’été indien que connaît la France en ce mois d’octobre concourt-il à l’amélioration du moral des ménages ? Si le lien n’est pas avérée, il n’en demeure pas moins que l’indicateur calculé par l’INSEE augmente de trois points. Il demeure néanmoins au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021).

INSEE

Les ménages moins pessimistes sur leur situation financière

En octobre, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future a progressé augmente de cinq points. Le solde associé à leur situation financière passé est en hausse de trois points, et celui associé à l’opportunité de faire des achats importants d’un point. Ces trois soldes restent néanmoins nettement au-dessous de leurs moyennes de longue période. Cette amélioration peut s’expliquer par les mesures du gouvernement de soutien au pouvoir d’achat dont certaines sont entrées en vigueur en septembre.

Opportunité d’épargne en baisse

En octobre, le solde d’opinion concernant la capacité d’épargne actuelle gagne trois points. Celui relatif à la capacité d’épargne future reste stable. Les deux soldes se situent légèrement au-dessus de leur moyenne de longue période. En revanche, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner baisse de cinq points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. Les ménages ont épargné des sommes importantes depuis le début de l’année. Ils pourraient d’ici la fin de l’année arbitrer un peu plus en faveur de la consommation.

Niveau de vie en France, léger vent d’optimisme

En octobre, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois est inchangée. Le solde correspondant se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France progressera au cours des douze prochains mois augmente nettement. Le solde correspondant gagne sept points et retrouve son niveau d’août 2022. Il reste bien en dessous de sa moyenne de longue période.

Statuquo pour le chômage

En octobre, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage restent stables. Le solde correspondant demeure à un niveau bas par rapport à sa moyenne de longue période.

Les Français bénéficient du plus faible taux d’inflation de l’Union européenne et de mesures de soutien importantes de la part des pouvoirs publics. Même si collectivement la défiance reste de mise, sur un plan plus individuel, la confiance est en hausse.

Le Coin des Epargnants du 22 octobre 2022 : l’inflation mène toujours la danse

Les marchés face à l’épouvantail de l’inflation

La semaine aura été marquée par la démission de Liz Truss de son poste de Première Ministre, poste qu’elle n’a occupé que  44 jours, soit le plus bref passage au 10 Downing Street de l’histoire. La présentation du mini budget lui a été fatale. La dépréciation de la livre sterling qui en a résulté a contraint la banque centrale à intervenir. Sur fond de polémique sur les bénéficiaires des réductions d’impôt, la Première Ministre a dû renoncer à ses projets. La démission du ministre de l’Echiquier n’a pas suffi à rétablir la situation. Le Parti conservateur divisé a décidé de ne plus soutenir sa Première Ministre qui avait dû accepter la démission de sa ministre de l’Intérieur accusée d’avoir utilisé une adresse mail personnel pour diffuser des documents officiels.   La chute du gouvernement de Liz Truss laisse entrevoir un retour à une politique économique et budgétaire plus orthodoxe. Les taux des emprunts de l’Etat britannique à 30 ans sont ainsi retombés à 4 % après avoir dépassé 5 %. Sur les principaux marchés obligataires, les taux des obligations souveraines se tendent à nouveau. Le mouvement demeure à la hausse sur les taux des emprunts d’Etat. Celui de l’OAT à 10 ans a dépassé dans la semaine la barre des 3 %, à son plus haut niveau depuis 2012.  Aux Etats-Unis, les taux souverains de même échéance dépassent désormais 4,2 % et reviennent aux niveaux qui étaient les leurs en 2008 pendant la crise des subprimes et avant l’effondrement de Lehman Brothers. Le taux  du Bund allemand de même maturité se situait autour de 2,415 %. Cette semaine, il a dépassé 2,5 % en séance, un point haut qui n’avait pas été atteint depuis 2011. La poursuite de la hausse des taux souverains intervient avant le cycle des réunions des comités de politique monétaire des grandes banques centrales : jeudi 28 octobre pour la Banque centrale européenne (BCE), vendredi 29 octobre pour la Banque du Japon (BoJ), mercredi 2 novembre pour la Réserve fédérale américaine (Fed) et jeudi 3 novembre pour la Banque d’Angleterre (BoE). Actuellement, seule la banque centrale du Japon n’a pas procédé à des relèvements. Dans ce pays, jusqu’à maintenant, l’inflation demeurait mesurée mais, ces dernières semaines, des tensions sur les prix ont commencé à se faire jour. En ce qui concerne les autres grandes banques centrales, peu de surprises à attendre. Compte tenu du maintien des taux d’inflation à des niveaux inconnus depuis les années 1980, elles procéderont à des relèvements. Les derniers chiffres de l’inflation – que ce soit en zone euro (9,9 % sur un an en septembre), au Royaume-Uni (à nouveau au-dessus de 10 %) et aux Etats-Unis (à 8,2 %, supérieur aux attentes, avec la mesure de la Fed d’Atlanta) – ne laissent aucun doute sur les décisions qui seront prises. La question est de savoir si la hausse sera de 50 ou 75 points de base. Pour la BCE, l’option à 75 points est la plus probable. Dans ce contexte complexe, les indices « actions » ont poursuivi leur hausse, les résultats des entreprises pour le 3e trimestre restant encourageant. Les cours « actions » ont surtout réagi positivement à une information du Wall Street Journal selon laquelle certains banquiers centraux américains s’inquiètent des conséquences sur l’économie d’une remontée excessive des taux. Cette information contredit celles en provenance du président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker. Ce dernier a déclaré s’attendre à ce que les taux soient « bien supérieurs » à 4 % d’ici à la fin de l’année, ce qui a renforcé les attentes des investisseurs de voir les taux atteindre 4,5-4,75 % en décembre. Les contrats à terme sur Fed Funds ont même franchi le seuil des 5 %. La place de New York a souhaité retenir les propos positifs sur l’évolution des taux. Le Dow Jones a gagné près de 5 % sur la semaine et le Nasdaq plus de 5 %, la moitié du gain ayant été réalisé vendredi.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
21 octobre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 035,39+1,74 %7 153,03
Dow Jones31 082,56+4,89 %36 338,30
Nasdaq10 862,02+5,24 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 730,90+2,36 %15 884,86
Footsie 6 969,73+1,62 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 476,63+2,81 %4 298,41
Nikkei 225 26 890,58-0,74 %28 791,71
Shanghai Composite 3 038,93-0,99 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,963 %+0,008 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,414 %+0,056 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,229 %+0,219 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9843+1,23 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 651,200+0,53 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,250+1,59 %78,140
CdE

Vers la fin de la hausse des prix de l’immobilier ?

Dans le passé, les prix de l’immobilier résidentiel tendaient à la baisse dès le début des retournements de cycle en lien avec la hausse des taux d’intérêt. Or, que ce soit aux États-Unis ou au sein de la zone euro, les prix de l’immobilier continuent depuis le début de l’année à progresser malgré l’annonce d’une prochaine récession.

En 1993, en 2000, en 2007 et en 2020, les récessions se sont traduites par des baisses de prix au niveau de l’immobilier résidentiel. Le retournement des prix de l’immobilier intervenait généralement dès le début des crises. Il en était un des signaux avancés. Les ménages surréagissaient rapidement aux augmentation de taux d’intérêt en réduisant le volume des crédits. En 2022, de part et d’autre de l’Atlantique, malgré des signes manifestes de récession, l’immobilier résidentiel continue d’enregistrer de vives augmentations, autour de 5 % en rythme annuel. Les crédits immobiliers sont en hausse de 8 % en rythme annuel aux États-Unis et de 6 % en Europe. En revanche, les mises en chantier sont en recul de plus de 20 % au sein des deux zones économiques. En zone euro, elles sont même inférieures en 2022 à leur niveau de 2012 de plus de 30 %.

La résistance du secteur immobilier peut s’expliquer par la réaction tardive des banques centrales et par la persistance de taux réels négatifs. En 2000 ou en 2007, les taux d’intérêt des crédits immobiliers avaient rapidement dépassé les taux d’inflation, ce qui n’est pas le cas actuellement. La faiblesse de la construction en particulier en zone euro favorise la hausse des prix. L’offre reste inférieure à la demande, la crise covid ayant en outre faire évoluer celle-ci en faveur des maisons ou d’appartements plus grands avec terrasses ou balcons. Par ailleurs, le marché est tenu par des acquéreurs-vendeurs et non par les primo-accédants. Les premiers, dotés d’apports personnels plus importants, sont moins sensibles que les seconds aux variations de taux.

La baisse des prix de l’immobilier suppose que les taux d’intérêt réels soient positifs. Cette situation pourrait intervenir d’ici la fin de l’année aux États-Unis. Pour la zone euro, il faudra certainement attendre le milieu de l’année 2023.

Le Livret A toujours plus fort !

Logiquement le mois de septembre est peu porteur pour le Livret A mais en 2022, entre l’effet taux et l’effet anxiété, les ménages ont succombé à ses charmes et y ont placé des sommes importantes.

Sur ces dix dernières années, le Livret A avait enregistré à cinq reprises une décollecte en septembre. À la sortie des vacances, en raison notamment des dépenses de rentrée scolaires, les ménages ont l’habitude de puiser dans leur épargne de précaution. En 2022, cette tradition n’est pas respectée. L’inflation aurait pourtant pu conduire à une décollecte mais le phénomène inverse a été constaté. Les ménages ont bénéficié de plusieurs mesures de soutien de leur pouvoir d’achat (chèques de rentrée scolaire, ristourne carburants, revalorisation des pensions de retraite, suppression de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle etc.) qui ont pu les amener à pouvoir placer un peu plus d’argent qu’auparavant. Les ménages ont également maintenu en septembre leur effort d’épargne de court terme par crainte d’une dégradation à venir.  Enfin, le passage du taux à 2 % le 1er août dernier explique aussi la forte collecte de septembre. Traditionnellement, l’augmentation du taux du Livret A dope la collecte durant trois ou quatre mois.

La collecte a ainsi atteint, en septembre 2,67 milliards d’euros, contre 4,49 milliards d’euros au mois d’août, premier mois du relèvement du taux à 2 %. Au mois de septembre 2021, la collecte n’avait été que de 240 millions d’euros.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 26,30 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,79 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, au mois de septembre, de 470 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 4,30 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits ont battu à nouveau leur record d’encours. Fin septembre, celui du Livret A s’élevait à 369,7 milliards d’euros quand celui du LDDS dépassait 130,6 milliards d’euros. De décembre 2019 à septembre 2022, l’encours du Livret A a augmenté de  71,1 milliards d’euros et celui du LDDS de 18,2 milliards d’euros.

Le Livret A, le placement de l’année

Grace aux deux relèvements de son taux, le Livret A est le placement de l’année en offrant tout à la fois la sécurité, la liquidité, le zéro fiscalité et un rendement honorable dans le contexte actuel. Certes, avec une inflation supérieure à 5 %, son rendement réel est négatif mais ce dernier est bien supérieur à la moyenne du rendement des autres produits d’épargne. Seul le Livret d’Épargne Populaire offre un taux supérieur, 4,6 %, mais il n’est réservé qu’à une partie des épargnants (revenu fiscal de référence inférieur à 20 297 euros pour un célibataire et de 31 137 euros pour un couple). Les avantages du Livret A pénalisent l’épargne longue, l’assurance vie ayant ainsi enregistré une décollecte en août. Même si d’ici la fin de l’année, la collecte devrait s’affaiblir, elle devrait rester positive.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février 2023

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdC- CdE
CdC – CdE

Le Coin des Epargnants du 15 octobre 2022, l’inflation toujours au menu des marchés

Les marchés toujours sous la menace inflationniste

Espérée en réel repli, l’inflation aux États-Unis a fait de la résistance en septembre en se maintenant à 8,2 % sur un an outre-Atlantique, soit 0,1 point de moins que le mois précédent. Les prix de l’énergie ont augmenté de près de 20 % sur un an tandis que ceux des produits alimentaires affichent une augmentation de 11,2 %. Pour ces deux postes de dépenses importants pour les ménages, la hausse est un peu moins élevée qu’en août. L’inflation sous-jacente aux États-Unis continue à augmenter. Le prix du logement, des services médicaux, des médicaments, ou encore des transports ont accéléré en septembre. Ainsi, l’indice des prix hors énergie et alimentation, est en hausse de 6,6 % sur un an et se retrouve à son plus haut depuis 1982. Les valeurs technologiques américaines ont réagi négativement à la hausse des prix, le Nasdaq perdant sur la semaine plus de 3 %. Au vu des premiers résultats trimestriels, globalement bons, les marchés « actions » ont été orientés à la hausse. L’indice CAC 40 a gagné plus de 1 % sur la semaine mais n’a réussi vendredi à rester au-dessus de la barre des 6000 points. Le marché londonien a cédé du terrain même si la crise gouvernementale s’est dénoué avec l’éviction  du Chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances) Kwasi Kwarteng et son remplacement par Jeremy Hunt, ex-secrétaire d’Etat à la Santé. Un changement qui pourrait présager un changement de cap budgétaire après le tremblement de terre financier qu’a provoqué l’annonce du « mini budget » prévoyant une baisse de la fiscalité sur les hauts revenus. Cette annonce a été à l’origine des interventions d’urgence de la Banque d’Angleterre, qui se sont achevées vendredi 14 octobre.

Les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse par anticipation des décisions des banques centrales. Le taux de l’OAT français s’est rapproché des 3 % quand celui de son homologue américain a dépassé les 4 %.

Après la hausse de 15 % de la semaine dernière, le prix du baril de pétrole Brent a perdu 6 % cette semaine, l’émotion de la réduction de deux millions de barils jour par l’OPEP+ étant passée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  14 octobre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,92+1,11 %7 153,03
Dow Jones29 634,83+1,15 %36 338,30
Nasdaq10 321,39-3,11 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 437,81+1,34 %15 884,86
Footsie 6 858,79-1,89 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 381,73+0,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 090,76-0,09 %28 791,71
Shanghai Composite 3 071,99+1,57 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,955 %+0,159 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,358 %+0,166 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,018 %+0,167 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9740+0,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 646,860-2,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars92,230-6,20 %78,140
CdE

40 % des sociétés du CAC 40 détenues par des actionnaires non-résidents

La part des sociétés françaises du CAC 40 détenue par les investisseurs non-résidents représentait, à la fin de l’année 2021, 40,5 % de la capitalisation boursière totale du CAC 40, soit 866 milliards d’euros sur 2 137 milliards. Entre 2013 et 2020, cette proportion avait baissé passant de 48 % à 39,5 %.

Pour l’ensemble des sociétés françaises cotées sur Euronext, le taux de détention par les investisseurs étrangers s’élève à 37,6 % (+1,1 point de pourcentage entre 2020 et 2021). Les entreprises cotées françaises sont moins internationalisées que leurs consœurs européennes. Le taux est de 46 % en Italie, 52 % en Espagne, 55 % en Allemagne, 61 % en Belgique, 65 % au Royaume-Uni et de 87 % aux Pays-Bas. Le poids moins important des investisseurs étrangers traduit une moindre compétitivité de la place financière de Paris et un attrait plus faible des entreprises françaises.

Les non-résidents sont majoritaires dans environ un tiers des sociétés françaises du CAC 40 (12 sur 35). Ils détiennent entre 30 et 50 % du capital de 16 sociétés, et moins de 30 % de 7 d’entre elles. Il convient de souligner que ne figurent pas dans l’étude Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger.

91 % des participations correspondent à des placements de portefeuille, les investissements directs étant inférieurs à 10 % en 2021. Les investisseurs étrangers s’intéressent en priorité aux groupes opérant dans le secteur des matières premières (dont ils détiennent près de 50 % des parts), aux sociétés financières et aux entreprises de services aux consommateurs (où leur poids est supérieur à 40 %). Pour la première fois depuis 2016, les achats nets (achats bruts – ventes brutes) des investisseurs étrangers ont été positifs pour s’élever à 13,3 milliards d’euros. En 2021, la place de Paris avait connu une excellente année avec une performance supérieure à celle des autres grandes places européennes. Le CAC 40 avait progressé de de 29 %, contre 16 % pour le Dax allemand ou 14 % pour le Footsie 100 britannique.

Le neuf résiste

En France le prix moyen d’un appartement neuf est de 5 123€/m2, un prix en augmentation selon le site « seloger.com » de +10,9 % en 2 ans et de +6,5 % en un an). Cette croissance dépasse celle de l’ancien qui est de 4,6 % sur un an. Si pour les logements anciens, le marché est hésitant voire déjà baissier dans plusieurs grandes villes, les logements neufs bénéficient, en raison de la rareté de l’offre, d’une évolution de prix favorable.

En France, le prix du mètre carré neuf est supérieur de 27 % à celui de l’ancien. À Paris, le prix du neuf est de 15 564€/m2, contre 10 401€/m2 pour l’ancien. Le nombre d’appartements neufs à vendre dans la Capitale demeure faible conduisant à une hausse mécanique des prix quand dans le même temps le prix de l’ancien est orienté à la baisse.

PER, près de 70 milliards d’euros d’encours

Trois ans après son lancement, le 1er octobre 2019, plus de six millions de personnes disposaient, fin juin 2022, d’un PER qu’il individuel ou collectif. L’encours global atteint près de 70 milliards d’euros dont 43,6 milliards d’euros au titre des plans individuels, 10,7 milliards d’euros au titre des PER collectifs (dans le cadre de l’épargne salarial) et 15,7 milliards d’euros dans le cadre des PER obligatoires (ex article 83).

Epargne retraite, la fin de la déshérence

Le ministère de l’Economie a mis en ligne un nouveau service en ligne, « mes contrats épargne retraite » qui permet aux assurés de retrouver l’ensemble des contrats d’épargne retraite dont il peut bénéficier. Ce service résulte de la loi du 26 février 2021 qui a créé, pour faire face à cette situation, un droit à l’information sur les droits acquis dans le cadre des régimes de retraite supplémentaire. Il est disponible sur le compte retraite (info-retraite.fr) et son application mobile (Mon compte retraite).

Ce droit permet aux Français de retrouver tous leurs produits d’épargne retraite supplémentaire, les coordonnées des organismes qui les gèrent et, le cas échéant, de faire valoir leurs droits. Tous les salariés, à la retraite ou encore en activité, peuvent désormais savoir, de façon simple, s’ils sont bénéficiaires d’un ou plusieurs contrats d’épargne retraite supplémentaire souscrits pour eux par leurs employeurs ou ex-employeurs. Jusqu’ici, le seul moyen pour un salarié de connaître les contrats ouverts en son nom consistait à retrouver et contacter tous ses anciens employeurs.

Le service a identifié plus de 11 millions de contrats de retraite supplémentaire. La base de contrats recensés devrait continuer à s’enrichir au cours des prochains mois. L’objectif est de lutter contre la déshérence en matière de contrats d’épargne retraite. Dans son rapport remis en 2018 au Parlement, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (APCR) estimait que les contrats d’épargne retraite non liquidés passé l’âge de 65 ans représentaient 5,4 milliards d’euros d’encours.

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