Les unités de compte compensent la décollecte sur les fonds euros
Au mois de novembre, l’assurance vie, le premier placement des ménages (1 917 milliards d’euros), a enregistré une petite collecte nette, +400 millions d’euros faisant suite à celle du mois d’octobre +1,3 milliard d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte nette atteint 3,4 milliards d’euros. Celle-ci n’a été rendue possible que par la collecte nette des unités de compte (28,8 milliards d’euros). En effet, les fonds euros ont enregistré, de leur côté, une décollecte nette de 25,4 milliards d’euros depuis le début de l’année.
Des ménages pragmatiques et opportunistes
Les ménages ont été en assurance vie assez pragmatiques et opportunistes en sortant des fonds euros dont le rendement était peu attractif tout en continuant d’acheter des unités de compte au moment où les marchés étaient haussiers. Le CAC 40 a gagné plus de 15 % sur l’année. Les unités de compte ont représenté 40 % de la collecte depuis le début de l’année et 43 % en novembre.
En matière de placement avec garantie en capital, les épargnants ont privilégié les livrets réglementés (37 milliards d’euros de collecte pour les Livrets A et les LDDS) et les dépôts à terme, ces derniers enregistrant des flux supérieurs 35 milliards d’euros sur les dix premiers mois de l’année.
Des cotisations brutes correctes, des rachats importants
L’assurance vie attire toujours les épargnants ; la preuve le montant des cotisations reste à un niveau relativement élevé, 12,9 milliards d’euros en novembre. En cumul depuis le début de l’année, les cotisations sont en hausse de +6 %, à 140,9 milliards d’euros. Si la collecte nette est faible, cela est lié au montant important de prestations. Ces dernières se sont ainsi élevées à 12,4 milliards d’euros en novembre, en hausse de +11 % par rapport au même mois de l’année précédente. En cumul sur onze mois, elles ont atteint 137,5 milliards d’euros en hausse de +15 % sur un an. Fin novembre 2023, les prestations représentent, sur un an, 8,2 % des encours, contre 7,4 % à fin 2022.
L’augmentation des prestations s’explique par le nombre plus élevé des décès, la situation du marché immobilier et la recherche d’un rendement plus important en transférant sur d’autres produits d’épargne (dépôts à terme, livrets réglementés).
Le nombre de décès en France est passé de 559 000 à 667 000 de 2014 à 2022. Cette augmentation conduit automatiquement à une progression du nombre des liquidations de contrats d’assurance vie.
Le durcissement de l’accès au crédit et l’augmentation de son coût obligent et incitent les ménages à augmenter leur apport pour acquérir un bien immobilier, ce qui les contraint à puiser sur leur contrat d’assurance vie.
Le Plan d’Epargne Retraite, nouveau produit coqueluche des ménages
La collecte nette du Plan d’Epargne Retraite assurance sur les onze premiers mois de l’année s’élève à 6,2 milliards d’euros, soit deux fois plus que l’assurance vie. Ce résultat est d’autant plus louable que l’encours de ce produit n’est que de 71 milliards et que le nombre de titulaires est de 5,4 millions.
La diffusion du PER se poursuit à un bon rythme. En un an, le nombre de titulaires a augmenté de 42 % et l’encours de 59 %.
Le succès du PER est porté par l’inquiétude récurrente des Français en ce qui concerne leur niveau de vie à la retraite et par l’avantage fiscal à l’entrée dont il est doté.
Assurance vie, 2024, un nouveau paradigme
L’assurance vie est à la peine depuis le début de l’année 2023 en raison d’un déficit de compétitivité par rapport aux livrets réglementés et aux dépôts à terme. Les annonces des résultats des rendements 2023 des fonds euros qui interviendront d’ici la fin du mois de janvier 2024 devraient redonner quelques couleurs à l’assurance vie. Une grande partie de l’écart avec les livrets réglementés devrait être comblée. Pour 2024, la baisse des taux directeurs des banques centrales prévue d’ici la fin du premier semestre et celle de l’inflation devraient également avantager les fonds euros. Leur rendement par effet d’inertie et par un meilleur respect de la hiérarchie des taux devraient continuer à augmenter. Si le taux du Livret A est gelé jusqu’au 1er février 2025, il en est tout autrement pour les taux des dépôts à terme qui devraient fléchir en cours d’année. La baisse de l’inflation devrait, par ailleurs, permettre le retour d’un rendement réel positif pour l’assurance vie. Les unités de compte devraient, en 2024, générer un peu moins de rendement qu’en 2023.
Le Conseil constitutionnel a censuré l’article du projet de loi de finances pour 2024 qui prévoyait le fléchage d’une partie des ressources de l’épargne réglementée vers l’industrie de la défense. Cette disposition avait été proposée par les députés par voie d’amendement. Le gouvernement l’avait accepté à son corps défendants. Le Conseil constitutionnel a considéré que cette disposition constituait un cavalier budgétaire car elle n’a pas d’effet sur les comptes publics. Elle avait été déjà été censurée au printemps quand elle avait été insérée dans le projet de loi de programmation militaire. Elle avait été alors jugée irrecevable car n’entrant pas dans le champ d’une loi de programmation.
Avant la trêve de Noël, les investisseurs ont salué, avec modération, les résultats encourageants de l’inflation du mois de novembre aux Etats-Unis. L’indice PCE américain des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus observée par la FED, a reculé de 0,1 % sur un mois en novembre et augmenté de 2,6 % en rythme annuel. En excluant les catégories de l’énergie et de l’alimentation, l’inflation dite alors sous-jacente (« core » en anglais) s’élève à 0,1 % en novembre et à 3,2 % sur un an (contre +0,2% et +3,3% estimé). Dans le même temps, le marché prend acte d’une hausse conforme aux attentes des revenus des ménages (+0,4 %) et d’une augmentation de 0,2 % de leurs dépenses, contre +0,3 % anticipé. Ces statistiques confortent les investisseurs que la banque centrale américaine réduira ses taux dès le printemps 2024. Ils estiment que sur l’ensemble de l’année prochaine le recul pourrait atteindre 175 points de base.
Après avoir battu des records la semaine précédente, le CAC 40 est resté stable cette semaine. Les indices « actions » des autres places financières ont connu également de faibles fluctuations. Les taux des obligations souveraines ont poursuivi leur recul. Le taux de l’obligation allemande à 10 ans est repassé au-dessous de la barre des 2 %. L’euro a, quant à lui, continué de s’apprécier par rapport au dollar.
Le pétrole sous pression
Le marché du pétrole a été agité en raison des évènements en Mer Rouge et de la décision de l’Angola de quitter l’OPEP.
Le cours du pétrole a augmenté avec la multiplication des attaques menées par les rebelles houthis du Yémen. En réaction au conflit dans la bande de gaza, ces derniers s’en prennent, avec des drones et des missiles, aux navires commerciaux passant par le détroit de Bab el-Mandeb, situé juste avant le canal de Suez et proche du Golfe Persique. Cette voie de passage est primordiale tant pour le transport de marchandises en provenance d’Asie ainsi que pour le pétrole et le gaz. Au cours du premier semestre 2023, environ 12 % du total du pétrole transporté par voie maritime et 8 % du commerce mondial de gaz naturel liquéfié (GNL) ont transité par cette zone selon l’Agence d’information sur l’énergie des États-Unis. Les Houthis, soutenus par l’Iran, réclament la fin du conflit à Gaza et la possibilité pour la population d’accéder à la nourriture et aux médicaments. Afin de sécuriser le passage, les Etats-Unis rejoints par plus de vingt pays mettent une flotte de protection maritime. Parmi les signataires figurent la Grèce, la France, le Royaume-Uni, Bahreïn, le Canada, l’Italie, les Pays-Bas, la Norvège, l’Espagne, et les Seychelles. Cette coalition militaire « doit faire office de gendarme routier, patrouillant en mer Rouge et dans le golfe d’Aden pour répondre aux appels de bateaux commerciaux qui passent par cette voie internationale vitale, et les aider si besoin » a souligné le porte-parole du Pentagone, Pat Ryder.
L’Angola a décidé de se retirer de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) considérant que les quotas de production que cette dernière impose aux Etats membres nuisaient à ses intérêts économiques et financiers. Lors de sa dernière réunion, l’OPEP avait indiqué à l’Angola que ses quotas de production seraient limités à 1,1 million de barils par jour or, le pays souhaitait un quota de 1,8 million de barils. Le retrait de l’Angola de l’organisation a provoqué un léger repli du prix du pétrole. L’OPEP a déclaré que le poids de l’Angola au niveau de la production est marginale et que son départ de l’organisation aura peu de conséquences. L’Angola qui a été longtemps le premier producteur de pétrole d’Afrique enregistre depuis une dizaine d’années une chute de sa production du fait de la faiblesse des investissements et d’une forte instabilité fiscale.
Mercredi 20 décembre 2023, les ministres des Finances des 27 États membres de l’Union européenne ont fixé les nouvelles règles budgétaires qui doivent entrer en vigueur à compter de 2024. L’objectif de maintenir un déficit public inférieur à 3 % du PIB et une dette publique inférieure à 60 % du PIB est réaffirmé.
Les États membres devront présenter leur propre trajectoire d’ajustement sur une période d’au moins quatre ans afin d’assurer la soutenabilité de leur dette. Les efforts de réformes et d’investissements permettraient aux États d’allonger cette période d’ajustement budgétaire à sept ans. Surtout, le pilotage porterait essentiellement sur l’évolution des dépenses, un indicateur jugé plus pertinent que les déficits qui peuvent fluctuer selon le niveau de croissance. Tous les pays en déficits excessifs devront les réduire au minimum de 0,5 point de PIB par an. La France a obtenu de Berlin un assouplissement de cet effort sur 2025-2027, la hausse du coût de la dette liée aux taux d’intérêt élevés sera prise en compte.
Comme dans le passé, les pays dont le déficit public dépasse 3 % du PIB pourront faire l’objet d’une procédure dite de déficit excessif initiée par la Commission européenne. Hors procédure pour déficits excessifs, l’Allemagne a obtenu l’ajout d’un objectif de déficit public structurel (hors impact de la conjoncture) à 1,5 % du PIB assigné à tous les États membres, afin de préserver une marge de sécurité par rapport au plafond de 3 %. Pour l’atteindre, un ajustement d’au moins 0,4 point de PIB par an sera exigé. Il pourra être réduit à 0,25 point en cas de réformes et d’investissements. La dette publique devra baisser d’un point par an en moyenne sur 4 ou 7 ans.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 22 déc. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 568,82 | -0,34 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 37 385,97 | +0,22 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 754,63 | +0,76 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 16 777,40 | +0,92 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 706,18 | -0,27 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 697,51 | +1,60 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 521,47 | -0,61 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 169,05 | +0,60 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 914,78 | -0,98 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +2,481 % | -0,064 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +1,979 % | -0,038 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,922 % | +0,003 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1011 | +1,09 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 054,99 | +1,68 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,37 | +2,68 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Le secteur du luxe marque de son empreinte croissante les quartiers aisés de Paris. La compétition entre les grandes enseignes fait rage à coup de centaines de millions d’euros. Elle permet ainsi à l’immobilier commercial d’éviter une lourde crise. La hausse des taux d’intérêt, l’essor du télétravail, l’inflation laissent de marbre les géants du luxe qui entendent proposer des surfaces toujours plus grandes dans la perspective des Jeux Olympiques à leurs clients en provenance des États-Unis ou d’Asie. Paris est désormais la troisième ville au monde avec 165 emplacements pour le nombre de boutiques de luxe après Tokyo et Séoul. L’avenue des Champs-Élysées (8e), l’avenue Montaigne (8e ) et la rue Saint-Honoré (1er) sont les artères les plus dynamiques concernant les ouvertures de boutiques de luxe. Les loyers annuels de celles-ci sont compris entre 14 000 et 16 000 euros du mètre carré au troisième trimestre 2023, selon BNP Paribas Real Estate. Afin de concurrencer Louis Vuitton place Vendôme, le groupe Kering a acheté, début 2023, le bâtiment des 12 et 14 rue Castiglione (1er) pour plus de 640 millions d’euros afin d’y installer Gucci, sa principale marque de luxe, Gucci. Kering a également dépensé 860 millions d’euros pour implanter Yves Saint Laurent au 35 avenue Montaigne dans le 8e, à la place de l’ancienne ambassade du Canada. Après en avoir été locataire, le groupe LVMH est devenu propriétaire de l’immeuble Louis Vuitton, situé au 101, avenue des Champs-Élysées (8e). la transaction aurait porté sur 750 millions d’euros. Ce même groupe devrait acquérir pour un milliard d’euros le 150 avenue des Champs-Élysées. En 2023, Kering et LVMH ont investi dans l’immobilier pour deux milliards d’euros, sachant que le marché de l’immobilier commercial s’est élevé à Paris à 3,3 milliards d’euros. Le marché commercial hors luxe même à Paris est, en revanche, toujours en difficulté. Le quartier Montparnasse – Rue de Rennes, longtemps florissant est confronté à un nombre croissant de commerces vacants. En dehors de Paris, le marché des commerces a chuté de plus de 50 % en 2023. Ce marché devrait être inférieur à celui de la seule ville de Paris.
Quand les taux d’intérêt augmentent, la valeur des actions doit baisser. Cette règle s’est vérifiée en 2022 mais pas en 2023. Les grands indices boursiers ont gagné plus de 10 % depuis le début de l’année.
Les taux d’intérêt réels à long terme ont beaucoup progressé depuis le début de 2022 (taux d’intérêt réels à long terme correspondant à l’écart entre les taux d’intérêt nominaux à 10 ans et les swaps d’inflation à 10 ans). Ils sont passés de -2 à +2 % aux États-Unis et de -1 à +1 % au sein de la zone euro. Après avoir baissé en 2022, les indices boursiers ont retrouvé leur niveau records de 2021.
Pour certains, la hausse actuelle est la conséquence indirecte de la forte baisse des taux intervenue entre 2016 et 2021. Cette dernière n’aurait pas été complètement digérée par les investisseurs qui douteraient, par ailleurs, du maintien sur la durée des taux d’intérêt réels à leur niveau actuel. Ils anticipent une baisse. Cet argument est à relativiser car si les investisseurs pensaient réellement que les taux obligataires allaient baisser, ils auraient dû, au contraire, acquérir des obligations dont la valeur est censée augmenter dans les prochains mois. D’autres mettent en avant que la bonne tenue du cours des actions et la conséquence du niveau élevé des marges bénéficiaires des entreprises. Le bénéfice par action tend, en effet, à progresser ce qui incite les investisseurs à privilégier ce type de placement.
Facteur qui aurait du également entraîner une baisse des cours, les achats nets d’actions restent faibles tant aux États-Unis qu’en zone euro. Ces faibles achats sont néanmoins compensé par les rachats d’actions qui permettent d’améliorer leur rendement.
Le marché « actions » est assez étroit. Le nombre d’acteurs étant limité, la volatilité y est accrue. La poursuite du processus de valorisation dans les prochains mois n’est pas d’une totale évidence compte tenu des incertitudes et des anticipations passées.
Le Livret A en roue libre
Au mois de novembre, le Livret A signe sa deuxième décollecte successive avec -280 millions d’euros. Ce résultat n’est pas en soi une surprise. Sur ces quinze dernières années, neuf décollectes ont été enregistrées en novembre. La décollecte de novembre est, en revanche, bien moindre de celle d’octobre (-3,77 milliards d’euros) qui avait été notamment occasionnée par le relèvement du plafond du Plan d’Epargne Populaire de de 7700 à 10 000 euros.
Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations
Le retour de la saisonnalité pour le Livret A
Le résultat du mois de novembre témoigne du retour de la saisonnalité de la collecte pour le Livret A avec un second semestre marqué par une augmentation des retraits quand le premier avait donné lieu à une abondante collecte (+24,5 milliards d’euros).
Avec la baisse de l’inflation, les ménages ont tendance à accroître leurs dépenses de consommation après les avoir réduites au cours du premier semestre. Un nombre croissant de ménages prépare les fêtes de fin d’année dès le mois de novembre notamment à l’occasion du « Black Friday ».
Le Livret de Développement Durable et Solidaire se démarque du Livret A en enregistrant une collecte positive de 210 millions d’euros. Le LDDS, étant souvent détenu dans la même établissement que le compte courant, il joue le rôle de compte rémunéré quand le Livret A prend davantage la forme d’un placement d’épargne.
Une année record malgré tout
Sur les onze premier mois de l’année, la collecte demeure exceptionnelle, +26,68 milliards d’euros pour le Livret A et 10,22 milliards d’euros pour le LDDS. L’encours du Livret A s’élevait fin novembre à 402,1 milliards d’euros et celui du LDDS à 144,5 milliards d’euros.
Un rendement réel positif pour le Livret A en 2024 ?
En 2023, le rendement réel du Livret A devrait être négatif. Sur 12 mois, le rendement brut s’élève à 2,9 % (un mois à 2 % et onze mois à 3 %). Selon la Banque de France, le taux d’inflation sur l’année devrait être de 5,7 %. Le rendement réel du Livret A devrait être négatif de 2,8 %.
En 2024, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France. Etant donné que le taux du Livret A doit rester à 3 % jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait être positif de 0,5 point ce qui n’est plus arrivé depuis 2020.
Le Livret A devrait rester attractif en 2024 en raison du gel du taux jusqu’au 1er février 2025. Or, à partir de la fin du premier semestre 2024, la Banque Centrale Européenne devrait s’engager dans une baisse de ses taux directeurs ce qui devrait induire celle des taux d’intérêt des livrets ordinaires et des dépôts à terme. Le Livret A et le LDDS devraient donc rester compétitifs. La concurrence devrait venir davantage des fonds euros de l’assurance vie dont le rendement devrait continuer à augmenter.
2023 et 2024 : prévisions – Cercle de l’Epargne – données Banque de France et INSEE pour l’inflation
Une baisse du taux du Livret d’Epargne Populaire le 1er février 2024 ?
Au mois de novembre, la collecte du Livret d’épargne populaire est resté dynamique +2,80 milliards d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’élève en cumulé à +18,67 milliards d’euros. Le LEP bénéficie toujours de son effet taux, 6 % et du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023.
Le taux du LEP devrait diminuer le 1er février 2024 si la formule de calcul est respecté. En vertue de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux du LEP est le taux le plus élevé entre celui de l’inflation des six derniers mois et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Le taux d’inflation du second semestre 2023 devrait se situer autour de 4,7 %. Le taux du LEP devrait être ainsi ramené le 1er février prochain entre 4,75 et 5 % contre 6 % actuellement.
Cette semaine, des records sont tombés pour les indices « actions ». Les investisseurs ont salué la fin probable du cycle de hausse des taux directeurs, rendue possible par la désinflation qui s’installe. De Paris à New York, des records sont tombés. Le mardi 12 décembre, le CAC 40 a battu son plus haut datant du 21 avril 2023 (7 582,47 points). Elle a terminé la semaine à 7 607 points, un nouveau record et a signé une cinquième semaine consécutive de progression, un record depuis le mois d’avril. À Wall Street, les indices étaient également en hausse. Le Dow Jones a terminé la semaine au-delà 37 300 points en hause de plus de 12 % depuis le 1er janvier. L’indice S&P 500 a retrouvé son niveau de janvier 2022. Depuis le 1er janvier, cet indice a progressé de plus de 22 %. Le Nasdaq, l’indice des valeurs technologiques est en hausse depuis le 1er janvier de plus de 44 %.
Les investisseurs sont confiants pour les prochains mois, optant pour le scénario d’un atterrissage en douceur de l’économie, avec le maintien des profits des entreprises à des niveaux historiquement élevés. Pour 2024, l’optimisme prédomine en ce qui concerne la progression possible des indices « actions ». La baisse des taux d’intérêt devrait, en effet, soutenir les valeurs « actions ». Il n’est néanmoins pas impossible que les investisseurs aient déjà fortement anticipé cette baisse des taux. Certains investisseurs rappellent toutefois l’existence de nombreuses incertitudes macroéconomiques et géopolitiques. La FED appelle à la raison des investisseurs afin d’éviter des désillusions. La croissance demeure atone dans de nombreux pays et la Chine reste confrontée à une crise immobilière.
Les deux plus grandes banques centrales mondiales ont opté cette semaine pour un statu quo sur le front des taux directeurs en lien avec les résultats encourageants en matière d’inflation.
Sans surprise, mercredi 13 décembre, la Réserve fédérale a maintenu ses taux d’intérêt inchangés à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire (FOMC). Les membres du comité de politique monétaire anticipent désormais trois baisses de taux l’an prochain, soit 0,75 point de pourcentage de baisse. Les marchés estiment que l’assouplissement monétaire pourrait être plus rapide. Les contrats à terme reflètent des attentes de six baisses de taux en 2024, soit 1,5 point de pourcentage de baisse sur l’année avec un taux directeur qui repasserait en-dessous des 4 %.
Les derniers chiffres sur l’inflation de novembre ont conforté la FED dans sa décision de ne pas relever ses taux. Les prix à la consommation n’ont, en effet, augmenté que de 0,1 % sur un mois et de 3,1 % sur un an. Certes, l’objectif des 2 % n’est pas encore respecté mais l’amélioration est sensible. Hors alimentation et énergie, deux postes aux évolutions volatiles, les prix sont en hausse de 4 % sur un an. L’indice privilégié de la Fed (« core PCE ») affiche de son côté une progression de 3,5 % en octobre, en recul de 0,8 point en trois mois.
Le Président de la FED, Jerome Powell, a indiqué que le cycle de hausse des taux « est à son pic ou proche de son pic » tout en soulignant que le travail n’était pas terminé pour ramener l’inflation autour de 2 %. La dernière hausse ayant porté les taux directeurs dans une fourchette de 5,25 % à 5,50 %, remonte désormais à juillet dernier. La question à la mode sur les marchés est de pronostiquer la date de la première baisse de ces taux, certains misant désormais sur le premier trimestre quand il y a peu elle était prévue seulement pour le troisième. Les investisseurs s’attendent à trois baisses en 2024 avec à moyen terme, des taux d’intérêt évoluant autour de 2,5 %.
La BCE a lors de sa réunion du jeudi 14 décembre dernier, opté également pour le statu quo. Le taux de dépôt reste à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Ce statu quo est le deuxième après celui intervenu en octobre, le dernier relèvement d’une série de onze datant de septembre. La décision de la BCE s’appuie sur le recul de l’inflation qui qui est, en novembre, au sein de la zone euro redescendue à 2,4 %, contre 2,9 % en octobre. Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, ne s’est engagée sur aucun calendrier de baisse de taux. Les investisseurs parient malgré tout sur une première baisse des taux directeurs européens à l’été voire au printemps. La prudence de Christine Lagarde sur la question de la baisse des taux s’explique par le fait que la lutte contre l’inflation constitue la première des priorités pour la BCE. Par ailleurs, celle-ci a commencé à relever ses taux directeurs après la FED, le décalage de calendrier se fait encore ressentir.
Sur le marché obligataire, les taux obligataires ont fortement baissé en lien avec les espoirs de diminution des taux directeurs. Le taux de l’obligation de l’Etat fédéral américain à 10 ans est repassé en-dessous de 4 %.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 15 déc. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 607,95 | +1,05 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 37 305,16 | +2,70 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 719,19 | +2,28 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 813,92 | +2,85 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 771,73 | -0,01 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 576,36 | +0,32 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 549,44 | +0,58 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 970,55 | +2,05 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 942,56 | -0,36 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +2,545 % | -0,276 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,017 % | -0,253 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,919 % | -0,333 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0902 | +1,36 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 033,75 | +1,49 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,39 | +0,30 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Tous les Plans d’Épargne Logement (PEL) ouverts à compter du 1er janvier 2024 bénéficieront d’un taux de rémunération de 2,25 %, contre 2 % actuellement. Le taux net d’impôt sera de 1,575 % contre 1,4 % actuellement. À 2,25 %, le PEL reste moins attractif que le Livret A ou le LDDS. Il l’est également moins que les dépôts à terme ou les fonds euros des contrats d’assurance vie.
Le PEL ouvre droit à des prêts pour le logement dont le montant dépend des intérêts accumulés. Leur taux sera de 3,45 % à compter du 1er janvier 2024, contre 3,20 % actuellement. Au vu des taux de marché, celui du PEL est attractif. Le PEL n’est en l’état intéressant que pour l’obtention de prêts.
Pour la première fois depuis 2015, sur une base annuelle, les prix de l’immobilier sont, en France, en baisse.
Selon le Conseil supérieur du notariat, en 2023, les prix des logements devraient baisser sur l’ensemble de la France. La baisse serait de de 3 % pour les appartements et de 3,4 % pour les maisons. En Île-de-France, elle atteindrait 6 % pour les appartements et 6,9 % pour les maisons. En régions, elle serait plus limitée, et ne serait respectivement que de 0,7 % et 2,8 %. Au regard des hausses passées (+30 % depuis 2015) cette diminution peu apparaître faible. L’augmentation des taux n’a pas provoqué d’ajustement réel des prix en raison d’un déficit d’offres. Sur cinq ans, l’augmentation des prix reste importante +8 % à Bordeaux, +9 % à Paris, +21 % à Grenoble, +23 % à Reims, +26 % à Toulouse et à Lyon, +27 % à Toulon et à Lille et +28 % à Nice. Neuf villes ont enregistré sur cette période des hausses supérieures à 30 % : Montpellier (+32 %), Strasbourg, Nantes et Dijon (+33 %), Le Havre (+34 %), Marseille (+37 %), Orléans (+38 %), Saint-Étienne (+41 %) et Rennes (+49 %). En France, une seule grande ville – Saint-Étienne – a des prix inférieurs à 2 000 euros du mètre carré, quand quatre – Bordeaux, Nice, Lyon et Paris – ont des prix supérieurs à 4 500 euros.
En 2022, , la carte bancaire était, le premier moyen de paiement en France (hors espèces), en nombre de transactions, quand les virements occupent la première place en volume. Les paiements en espèces continuent d’être largement utilisés par les ménages en représentant la moitié des transactions au point de vente. Elles permettent de régler un peu plus d’un cinquième des dépenses.
29,5 milliards de transactions, représentant environ 42 500 milliards d’euros échangés ont donné lieu à des paiements par des moyens scripturaux en 2022. Depuis dix ans, la part des paiements effectués par carte progresse en lien avec le développement du e-commerce et du paiement sans contact. Elle représente dorénavant plus de 60 % du nombre des paiements scripturaux, contre 46 % en 2012. Pour les ménages l’usage des virements et des prélèvements est stable quand le recours aux chèques décline. Le nombre de paiements par chèque a baissé de 64 % depuis 2012. Plus de six paiements par carte de proximité sur dix sont réalisés en mode sans contact, pour des montants moyens inférieurs à 20 euros. Le sans contact occupe désormais une place importante dans le paysage des moyens de paiement des ménages et réduit le recours aux espèces. Le paiement par carte à partir d’un téléphone mobile augmente également (+ 177 % en 2021 et + 137 % en 2022), pour atteindre une part de près de 6 % des paiements par carte de proximité, et un peu moins d’un paiement sans contact sur dix. Du fait de l’essor des paiements par carte ou par mobile, les commerçants s’équipent de plus en plus. Le nombre de terminaux de point de vente a ainsi augmenté de 27 % entre 2020 et 2022.
En prenant en compte le volume des paiements, le virement demeure le premier moyen de paiement notamment en raison de son utilisation professionnelle. Sur les trois dernières années, le virement a représenté plus de 90 % des montants échangés avec des moyens de paiement scripturaux. L’usage du chèque continue de diminuer, avec un recul de 9 % du nombre de transactions et de 8 % des montants échangés en 2022. Le chèque est remplacé par les moyens de paiement électroniques, et notamment les virements qui sont de plus en plus accessibles depuis les espaces de banque en ligne ou les applications de paiement. Malgré tout, la France fait figure d’exception en matière d’utilisation des chèques comme moyens de paiement. 88 % du nombre de chèques de l’Union européenne sont émis en France, loin devant l’Italie (6 %), deuxième utilisateur en volume. Les virements instantanés connaissent un rapide développement depuis leur lancement en 2018. Si leur part de marché reste modeste (4 % du nombre de virements en 2022, contre 2 % en 2021) leur poids devrait se renforcer rapidement, l’Union européenne ayant décidé d’encourager ce mode de paiement. Un alignement de sa facturation sur celle du virement SEPA devrait en pratique conduire à une gratuité d’usage pour les consommateurs français.
En 2022, les pays en développement ont remboursé pour 450 milliards de dollars de dettes. Ce montant devrait dépasser 500 milliards de dollar en 2023, soit une hausse de 10 % sur un an. Pour certains pays à faibles revenus, la progression a pu atteindre 40 %. Avec la hausse des taux d’intérêt, le coût de de la dette des pays pauvres a augmenté lors de ces deux dernières années. De nombreux pays pauvres rencontrent de plus en plus de problèmes pour faire face à leurs échéances. La Banque mondiale s’attend à une augmentation des incidents de paiement. La Grenade et le Laos sont avec l’Afrique subsaharienne fortement exposés. La République du Congo, le Ghana, le Malawi, Sao Tomé, la Somalie, le Soudan, la Zambie ou encore le Zimbabwe sont également en situation de surendettement. Les petits États insulaires comme les Îles Marshall, les Maldives, Kiribati, Tuvalu, les Tonga sont également en grandes difficultés. Parmi les pays émergents, notamment ceux qui sont présents sur les marchés financiers, l’Argentine, le Sri Lanka et le Liban sont déjà en difficulté. La Tunisie et le Pakistan pourraient rejoindre cette liste.
La Banque mondiale est amenée à intervenir de plus en plus fréquemment pour aider des pays en difficulté. En 2022, l’organisation internationale a fourni aux pays pauvres 17 milliards de dollars de plus que ce qu’ils ont dû rembourser. Elle a également accordé 6 milliards de dollars de dons, soit trois fois le montant d’il y a 10 ans.
La résolution du surendettement des pays pauvres est plus complexe à élaborer en 2023 qu’il y a vingt ou trente ans. Ces pays se sont endettés auprès d’États dont la Chine qui ne participe pas au Club de Paris, structure réunissant les créanciers publics occidentaux. Les pays africains ou d’Amérique latine ont eu recours, ces dernières années, à des financements privés ou en provenance de Chine et de Russie. 80 % de la dette des pays en développement sont désormais détenus par des entités qui ne sont pas membres du Club de Paris. Les processus d’étalement ou de restructuration sont de ce fait plus complexes à mettre en place en raison de la multiplicité des acteurs qui n’ont pas obligatoirement des intérêts convergents.
Tous les Plans d’Epargne Logement ouverts à compter du 1er janvier 2024 bénéficieront d’un taux de rémunération de 2,25%, contre 2 % actuellement. Le taux net d’impôt sera de 1,575 % contre 1,4% actuellement. A 2,25%, le PEL reste moins attractif que le Livret A ou le LDDS. Il l’est également moins que les dépôts à terme ou les fonds euros de l’assurance vie.
Le PEL ouvre droit à des prêts pour le logement dont le montant dépend des intérêts accumulés. Leur taux sera à compter du 1er janvier 2024 de 3,45 % contre 3,20 % actuellement. Au vu des taux de marché, celui du PEL est attractif. Le PEL n’est en l’état intéressant que pour l’obtention de prêts.
La France connaît une crise immobilière qui s’est accrue avec la hausse des taux d’intérêt. Le nombre de propriétaires de résidences principales est stable depuis de nombreuses années (58 %) en raison des difficultés rencontrées par les primo-accédants pour acheter un logement. L’augmentation rapide des prix de l’immobilier, ces vingt-cinq dernières années (doublement des prix) est déconnectée de celle des revenus. Les ménages, dans les grandes agglomérations, en bord de mer, peinent également à louer à des tarifs acceptables en raison du développement des locations saisonnières. Sur 38 millions de logements en France, 750 000 seraient loués en saisonnier dont plus de 400 000 placés sur la seule plateforme d’Airbnb. À Paris plus de 80 000 logements seraient concernés. En Corse, sur un total de 250 000 logements, plus de 30 000 donneraient lieu à de la location saisonnière empêchant de nombreux résidents de se loger à proximité de leur lieu de travail.
Une étude de l’Agence parisienne d’urbanisme (Apur) souligne, par ailleurs, que 262 000 logements de la capitale, soit 19 % du parc immobilier, sont vacants ou utilisés occasionnellement. Cette évaluation réalisée en 2020 peut sans nul doute être révisée à la hausse avec le développement du télétravail qui a conduit des Parisiens à s’installer en régions ou en périphérie de la région parisienne. Le nombre de logement pas ou faiblement occupés est en croissance depuis de nombreuses années. En 2011, 191 000 logements parisiens étaient alors inoccupés (14 % du parc immobilier). Neuf ans plus tard, 128 000 seraient vacants et 134 000 seraient des résidences secondaires. La proportion de ces dernières a été multipliée par plus de deux depuis 1990 et par plus de quatre depuis 1968. Ces résidences secondaires sont fréquemment louées à titre saisonniers. Cette utilisation des logements réduit le parc locatif privé renchérissant le montant des loyers. Paris est la deuxième ville française où se trouve la plus importante part de logements inoccupés, selon l’Apur après Nice (28 %) et devant Grenoble (17 %) et Nancy (16 %).
Le CAC40 enregistre une nouvelle hausse hebdomadaire lui permettant de dépasser les 7500 points sans battre son record atteint lors la séance du 24 avril dernier à 7 581,26 points. Tous les grandes indices européens « actions » étaient orientés à la hausse cette semaine. Aux Etats-Unis, les indices sont restés stables.
Les résultats américains de l’emploi rassurants
En novembre, la première économie mondiale a créé plus d’emplois que prévu 199 000 contre 185 000 attendu et 150.000 un mois plus tôt mais cette progression est la conséquence de la fin des grèves dans l’automobile et du syndicat des acteurs. Sans cet événement, les créations se seraient élevées à 152 000. L’augmentation du salaire horaire moyen s’est accélérée à 0,4 % après 0,2 % mais s’est stabilisée sur un an à 4 %, comme attendu, tandis que le taux de chômage a reculé de 0,2 point à 3,7 %. Les investisseurs estiment que l’inflation est sur la voie de la normalisation aux Etats-Unis qui pourraient connaître dans les prochains mois une légère récession. Près de la moitié d’entre eux considèrent que la Fed abaissera ses taux d’un quart de point en mars. Autre point de satisfaction qui pousse les actions à la hausse, la confiance du consommateur américain s’est améliorée, l’indice préliminaire établi par l’Université du Michigan remontant à 69,4 points, les ménages ayant fortement réduit leurs prévisions d’inflation pour l’année à venir. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est tombée à 3,1 %, au plus bas depuis mars 2021, contre 4,5 % en novembre.
Dans ce contexte, les investisseurs prévoient un statu quo en matière de taux directeurs, que ce soit pour la FED ou la BCE à l’occasion de la prochaine réunion de leur comité de politique monétaire. La probabilité d’une baisse pour la FED au printemps 2024 est de 45 %. Pour la BCE, des réductions de taux directeurs sont également pronostiquées l’année prochaine.
Le pétrole en roue libre
Le cours du baril de pétrole Brent a terminé la semaine en-dessous de 80 dollars et se situe à son niveau le plus bas depuis le mois de juillet dernier. Le niveau élevé des stocks américains et les décisions ambigües de la réunion de l’OPEP conduisent à une baisse des cours. Les acteurs du marché ne croit pas aux effets de la nouvelle réduction de la production en raison de la désolidarisation de certains producteurs du processus de régulation. Dans un contexte de ralentissement économique, la demande reste, par ailleurs, relativement atone.
La Chine toujours en proie avec la crise immobilière
Le 5 décembre dernier, l’agence de notation Moody’s a abaissé de « stable » à « négatif » la perspective de la note de la Chine. L’agence dénonce la hausse de la dette des collectivités locales et l’aggravation de la crise du secteur immobilier. En réponse à la décision de Moody’s, le gouvernement chinois a souligné que la croissance de l’économie devrait s’accélérer dans les prochains mois que les risques liés à l’immobilier et à la dette locale sont contrôlables. La situation des groupes Evergrande et Country Garden demeure problématique. Leurs ventes ont reculé de moitié par rapport à l’an dernier sur les trois premiers trimestres 2023. Cinq des plus grands groupes de promotion immobilière font quais défaut sur leur dette. La dette des collectivités locales atteint 92 000 milliards de yuans (11 900 milliards d’euros). Pour endiguer le ralentissement économique, les autorités de Pékin ont lancé une émission d’obligation de plus de 1 000 milliards de yuans. Le déficit budgétaire a été porté en 2023 à 3,8 % du PIB, contre 3 % initialement. Moody’s a indiqué que la croissance chinoise devrait être de 4 % en 2024 et 2025 et ne pas dépasser 3,8 % les années suivantes.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 8 déc. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 528,21 | +2,41 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 36 247,87 | -0,08 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 604,37 | +0,16 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 403,97 | +0,68 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 748,19 | +1,90 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 553,09 | +0,56 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 523,22 | +2,29 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 307,86 | -3,36 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 969,56 | -2,05 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +2,821 % | -0,107 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,270 % | -0,096 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,252 % | -0,005 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0754 | -1,00 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 004,95 | -2,90 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 75,77 | -4,60 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Selon la Banque de France, la rémunération moyenne des dépôts bancaires continue sa progression à 1,73 % en octobre, après 1,67 % en septembre. En octobre 2022, ce taux était de 0,8 %. Le taux des livrets bancaires ordinaires était, en octobre de 0,81 %.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
oct-23 (g) | oct-22 | août-23 | sept-23 (f) | oct-23 (g) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 087 | 0,80 | 1,62 | 1,67 | 1,73 |
dont Ménages | 1 861 | 1,15 | 1,74 | 1,76 | 1,79 |
– dépôts à vue | 578 | 0,02 | 0,06 | 0,05 | 0,06 |
– comptes à terme <= 2 ans (h) | 65 | 0,96 | 3,18 | 3,31 | 3,38 |
– comptes à terme > 2 ans (h) | 75 | 0,74 | 1,51 | 1,60 | 1,69 |
– livrets à taux réglementés (c) | 645 | 2,16 | 3,22 | 3,22 | 3,25 |
dont : livret A | 368 | 2,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 242 | 0,28 | 0,74 | 0,76 | 0,81 |
– plan d’épargne-logement | 257 | 2,58 | 2,60 | 2,60 | 2,60 |
dont SNF | 858 | 0,28 | 1,49 | 1,62 | 1,73 |
– dépôts à vue | 533 | 0,10 | 0,55 | 0,63 | 0,67 |
– comptes à terme <= 2 ans (h) | 265 | 0,81 | 3,33 | 3,50 | 3,59 |
– comptes à terme > 2 ans (h) | 59 | 0,89 | 2,86 | 2,90 | 3,03 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 1,25 | 4,25 | 4,50 | 4,50 | |
Euribor 3 mois (d) | 1,43 | 3,78 | 3,88 | 3,97 | |
Rendement du TEC 2 ans (d), (e) | 2,05 | 3,17 | 3,29 | 3,29 | |
Rendement du TEC 5 ans (d), (e) | 2,34 | 2,92 | 3,04 | 3,15 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Moyenne mensuelle.
e. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
f. Données révisées.
g. Données provisoires.
h. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
En novembre, les indices « actions » ont connu une forte progression. Le CAC 40 a signé ainsi sa meilleure performance mensuelle depuis le mois de janvier, en gagnant plus de 6 %. Depuis le début de l’année, l’indice parisien a gagné près de 14 %. La bonne tenue des marchés « actions » est à mettre au crédit de la désinflation constatée de part et d’autre de l’Atlantique.
Pour la zone euro, au mois de novembre, le taux d’inflation a été de 2,4 % sur un an, contre 2,9 % en octobre. Il s’agit du taux le plus faible enregistré depuis l’été 2021. Ce chiffre est inférieur au consensus des économistes qui s’attendaient à une augmentation des prix à la consommation de 2,7 %. Le recul résulte avant tout de la récente baisse des prix des carburants et d’un effet de base favorable sur le coût de l’électricité et du gaz. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est également en recul passant de 4,2 % en octobre à 3,6 % en novembre. La baisse de l’inflation après avoir tardé à arriver semble s’accélérer sur fond de ralentissement de la croissance. Dans ce climat encourageant, de plus en plus d’experts parient sur une première baisse des taux directeurs de la part de la BCE dès 2024 et non plus en 2025 comme prévu. Cela reste à confirmer.
Aux États-Unis, les nouvelles en matière d’inflation sont également positives. L’indice des prix PCE de base (indice des prix à la consommation des ménages américains), indicateur suivi en priorité par la Réserve fédérale, n’a augmenté que de 0,16 % sur un mois en octobre, ramenant l’inflation de base à 3,5 %, sous la projection médiane de 3,7 % formulée pour le quatrième trimestre par les responsables de la banque centrale en septembre. En termes annualisés sur trois mois, l’indice PCE de base n’augmente plus que de 2,4 % et le taux annualisé sur six mois est tombé à 2,5 %. Les prix des services de base hors logement n’ont progressé que de 0,1 % en octobre ramenant la hausse annuelle mesurée sur trois mois à 2,7 %, soit le taux le plus bas enregistré depuis la fin de l’année 2020. Les pronostics en faveur d’une baisse des taux directeurs au cours du printemps 2024 s’amplifient, les taux actuels évoluant entre 5,25 % et 5,5 %.
La baisse de l’inflation et les anticipations de celle des taux directeurs ont amené à une décrue des taux d’intérêt sur les dettes souveraines en Europe comme aux Etats-Unis. Le taux de l’OAT à 10 ans est repassé en dessous de 3 %.
Le 30 novembre après un report de quatre jours, les pays de l’OPEP et leurs alliés dans la Russie se sont réunis en visioconférence. Malgré des divergences de vue croissante au sein de l’OPEP, le principe de la régulation de la production de pétrole pour soutenir les prix a été maintenu au moins jusqu’à la fin de mars 2024. L’Arabie saoudite retire du marché, depuis le mois de juillet, 1 million de barils par jour et prolongera cette mesure au premier trimestre de 2024. La Russie prévoit désormais 500 000 barils en moins à compter du 1er janvier, et non plus 300 000 comme actuellement. D’autres pays comme l’Irak, les Emirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman ont annoncé des réductions de production mais de moindre ampleur. Lé réduction totale de l’OPEP+ a été ainsi portée à 2,2 millions de barils quotidiens. L’effet sur les prix a été faible car les Etats membres n’ont pas réussi à s’entendre sur une stratégie à l’unanimité et ont dû s’en remettre à des réductions volontaires unilatérales. L’Angola et le Nigeria ont ainsi refusé de nouvelles réductions de production. L’OPEP+ malgré ces divergences pourrait accueillir un 24e membre en présence du Brésil qui est un des pays dont la production pétrolière croît le plus.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 1er décembre 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 346,15 | +0,73 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 36 245,50 | +2,42 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 594,63 | +0,77 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 305,03 | +0,38 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 397,52 | +2,20 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 529,35 | +0,43 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 418,51 | +1,03 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 431,51 | -0,58 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 031,64 | -0,31 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +2,928 % | -0,269 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,366 % | -0,277 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,257 % | -0,226 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0876 | -0,88 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 058,80 | +2,65 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 81,10 | +1,13 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Pour la première fois depuis plus de dix ans, le taux d’usure, c’est-à-dire le taux plafond, tous frais compris, au-delà duquel les banques n’ont pas le droit de prêter, s’élèvera à 6,11 % au mois de décembre pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus. Au mois de janvier, ce taux était de 3,57 %. Depuis le mois de février pour accompagner la hausse des taux d’intérêt, la révision de celui de l’usure est, au moins jusqu’en décembre, mensuelle au lieu d’être, comme auparavant, actualisée à un rythme trimestriel. La remontée du taux d’usure permet de limiter le nombre de dossiers refusés en raison d’un dépassement de ce taux plafond. Il convient de souligner que le taux d’usure n’est pas un taux sanction mais un taux destiné à protéger les emprunteurs afin d’éviter le surendettement des ménages.
L’assurance commence le quatrième trimestre sous de meilleurs hospices que le précédent avec le retour, en octobre, d’une collecte positive de 1,5 milliard d’euros portant celle-ci à 2,9 milliards d’euros depuis le début de l’année. L’assurance vie a ainsi mis un terme à trois mois consécutifs de décollecte (-345 millions d’euros en septembre, -1,7 milliard d’euros en août et -756 milliard d’euros en juillet). Fortement challengée depuis des mois par les produits d’épargne réglementée et par les dépôts à terme, l’assurance vie retrouve quelques couleurs.
Octobre réussit, en règle générale, assez bien à l’assurance vie. En vingt ans, trois décollectes ont eu lieu en octobre, en 2022 (-247 millions d’euros), en 2011 et en 2008. Dans le passé, octobre était un mois correct pour l’assurance vie, collecte moyenne de 1,5 milliard d’euros lors de ces dix dernières années, soit le montant de la collecte du mois d’octobre 2023. Ce bon résultat de l’assurance vie est à mettre en parallèle avec la décollecte subie par le Livret A (-3,77 milliards d’euros en octobre).
Une collecte brute en hausse
La collecte brute a été de 14,7 milliards d’euros au mois d’octobre 2023, contre 10,8 milliards d’euros en septembre 2023 et 11,6 milliards d’euros un an auparavant en octobre 2022. Depuis le début de l’année, les cotisations se sont élevées à près de 128 milliards d’euros. La collecte en unités de compte a été particulièrement dynamique. Elle a représenté 45 % de la collecte totale soit cinq points de plus que la moyenne constatée depuis le début de l’année. La bonne tenue des valeurs de marché peut expliquer cette progression. Il faut néanmoins souligner que le poids des unités de compte dans la collecte est désormais peu sensible aux fluctuations des indices « actions » ce qui n’était pas le cas auparavant.
Les rachats toujours dynamiques
Les prestations sont demeurées dynamiques au mois d’octobre en atteignant 13,1 milliards d’euros en hausse de 10 % par rapport au mois d’octobre. Sur les dix premiers mois de l’année, elles se sont élevées à 125 milliards d’euros en hausse de 15 % sur un an.
Le haut niveau des prestations s’explique par les besoins d’apport financier en hausse des ménages pour leur acquisition de logement. Ces besoins accrus sont la conséquence du durcissement des conditions d’accès au crédit et de la hausse des taux d’intérêt. Le vieillissement de la population induit également à l’augmentation des prestations. Le nombre de décès est passé de 2012 à 2022 de 570 000 à 670 000 ce qui provoque un nombre de liquidation de contrats plus important.
Les fonds euros toujours en décollecte, les unités de compte au sommet
Les fonds euros on été en décollecte de -2,5 milliards d’euros au mois d’octobre. Sur les dix premiers mois de l’année, celle-ci atteint -22,9 milliards d’euros. Les ménages allègent leur exposition en fonds euros soit en arbitrant en faveur des unités de compte, soit en effectuant des sorties afin de se positionner sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, etc.). A contrario, la collecte nette des unités de compte s’est accrue en octobre (+4,1 milliards d’euros). De janvier à octobre, elle a atteint 24,6 milliards d’euros. L’assurance vie est portée depuis le début de l’année par les unités de compte.
L’assurance vie en mode reconquête
Avec un encours de 1890 milliards d’euros l’assurance vie demeure toujours le premier placement des ménages. Depuis le début de l’année, elle connaît une collecte nette faible imputable au recul des fonds euros en lien avec leur faible rendement. Dans les prochaines semaines, les assureurs communiqueront les rendements 2023 qui devrait s’afficher en hausse de 0,5 à 0,8 point par rapport à 2022. Ces rendements devraient se rapprocher de ceux générés par l’épargne réglementée et par les dépôts à terme. Par ailleurs, de nombreuses compagnies pour améliorer la collecte ont annoncé des taux promotionnels qui peuvent soumis à conditions. Les rendements en hausse devraient conduire à une diminution de la décollecte sur les fonds euros et une meilleure attractivité de l’assurance vie. Le contexte économique pourrait être plus porteur pour l’assurance vie dans les prochains mois. La baisse de l’inflation devrait réduire la propension à l’épargne de précaution et favoriser l’épargne de long terme. La restauration attendue de la hiérarchie des taux devrait avantager l’assurance vie en 2024 et surtout en 2025.
Cercle de l’Épargne – données France Assureurs
Cercle de l’Épargne – données France assureurs
Le Cac 40 a terminé la semaine à 7 292,80 points avec un gain hebdomadaire de 0,81 % après avoir progressé de 2,7 % la semaine dernière. Il est revenu à 4 % de son record historique de 7 581,26 points atteint au cours de la séance du 24 avril dernier.
Les investisseurs ont été rassurés par la baisse de l’inflation aux Etats-Unis. Autre bonne nouvelle, l’indice PMI composite américain, qui mesure l’activité dans les services et l’industrie, est ressorti légèrement au-dessus des attentes, à 50,7 points pour le mois de novembre, comme en octobre, quand les économistes tablaient sur un niveau de 50,4 points. En Europe, les investisseurs ont pris acte de la confirmation de la baisse de 0,1 % de l’économie allemande, selon les chiffres définitifs de l’Office fédéral de la statistique, au troisième trimestre par rapport au deuxième. Pour l’année, le PIB est désormais attendu en diminution de 0,4 % contre -0,3% estimé initialement. De nombreux facteurs jouent contre la croissance en Allemagne : la hausse des taux d’intérêt, les tensions commerciales avec la Chine, le prix élevé de l’énergie, la faiblesse de l’investissement. Les perspectives de rebond à court terme sont faibles. Même si le climat des affaires s’est amélioré outre-Rhin, en novembre, avec un indice Ifo à 87,3 points après 86,9 en octobre, il reste en deçà des attentes des économistes, qui avaient prévu 87,5 points.
Les rendements des obligations souveraines sont en hausse, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Les investisseurs s’attendent à la poursuite de l’endettement en Europe pour les prochaines années
La réduction de la production de pétrole décidée par les pays de l’OPEP + (13 pays membres de l’OPEP et 10 autres Etats pétroliers dont la Russie) n’arrive pas à endiguer la baisse des cours provoquée par l’atonie de la croissance de l’économie mondiale. Les Etats membres de l’organisation peinent à trouver un nouvel accord de diminution des quotas. Lors des précédents accords, plusieurs pays africains comme le Nigeria, l’Angola ou la Guinée Équatoriale ainsi que la Russie, avaient accepté de réduire leurs quotas, aux côtés de l’Arabie saoudite. Ces pays s’opposent à de nouvelles réductions qui pèsent sur leurs finances publiques, la perte de production n’étant pas intégralement compensée par l’effet prix. L’Arabie Saoudite est ainsi de plus en plus isolée même si elle peut compter sur le soutien des Émirats arabes unis, du Koweït et de l’Irak. Comme elle l’a fait à plusieurs reprises dans le passé, l’Arabie Saoudite menace ses partenaires de ne plus respecter ses quotas, ce qui entraînerait une forte chute des prix mettant en danger les autres producteurs.
La guerre au Proche Orient n’a pas eu de conséquence sur le prix du pétrole qui a perdu 15 % de la mi-octobre à la mi-novembre. L’absence d’extension du conflit à l’Iran a rassuré les marchés. La demande reste faible quand l’offre augmente du fait des Etats-Unis. La production de cette dernière a dépassé, en novembre, son précédent record de 2019. Par ailleurs, toujours outre-Atlantique, les stocks stratégiques sont en cours de reconstitution ce qui pèse sur les prix du pétrole. L’Institut américain du pétrole a indiqué que les réserves avaient augmenté de 9,05 millions de barils la semaine dernière.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 24 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 292,80 | +0,81 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 35 390,15 | +1,27 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 559,34 | +1,13 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 250,85 | +0,97 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 16 029,49 | +0,69 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 488,20 | -0,21 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 372,10 | +0,70 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 625,53 | +0,12 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 040,97 | -0,44 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,197 % | +0,044 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,643 % | +0,055 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,483 % | +0,026 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0934 | +0,30 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 999,93 | +0,93 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 81,56 | +1,89 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, en effet, pas une seule collecte positive n’a été enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).
Le résultat du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.
Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.
La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.
Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation
Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier trimestre plus porté à l’épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser davantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.
La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.
Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.
Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.
Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP.
Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Selon la Banque de France, le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, quand le nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.
Les députés avaient adopté lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2024 un amendement permettant le fléchage des ressources du Livret A vers l’industrie de la défense. Cet amendement reprenait un article de la loi de programmation militaire de ce printemps, article qui avait été annulé par le Conseil Constitutionnel car il était sans objet avec le reste de la loi. Le gouvernement a accepté son intégration dans la loi de finances en le faisant valider par le 49-3 malgré les réticences de Bercy. Or, jeudi 23 novembre à France Info, le Ministre de l’Economie a fait part de son opposition à cette mesure rappelant que le Livret A doit avant tout servir au financement du logement social. Il a indiqué qu’il était favorable à un produit d’épargne dédié à la défense. Sa position intervient au moment où le Sénat examine le projet de loi de finances, ce qui laisse présager un amendement de suppression de cette mesure. Le Ministère de l’Economie est hostile à la multiplication des fléchages du Livret A qui complique la gestion de ce produit. Un financement par le Livret A aboutirait à accroître la sphère du crédit administré au profit d’un secteur concurrentiel. Cette mesure pourrait contrevenir au droit européen sachant que l’industrie de la défense française est fortement exportatrice.
Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, pas une seule collecte positive n’a été, en effet, enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).
Le résultats du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.
Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.
La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.
Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation
Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier plus épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser d’avantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.
La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.
Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.
Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations
Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations
Le Livret d’Épargne Populaire accélère avec le relèvement de son plafond !
Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.
Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, selon la Banque de France quand nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.
Avec la décrue de l’inflation aux Etats-Unis comme en Europe, les investisseurs ont renoué avec l’optimisme depuis le début du mois de novembre, conduisant à la hausse des valeurs boursières. Le CAC 40 a ainsi gagné plus de 2,5 % en une semaine. Depuis le 1er janvier, la hausse atteint près de 12 %. Cette semaine, l’indice allemand Daxx a progressé de 4,5 %. De son côté, le Nasdaq a augmenté de près de 35 % depuis le début d’année.
Le recul de l’inflation aux Etats-Unis se conjugue avec la hausse des inscriptions au chômage et la baisse de la production industrielle, plus importante que prévue, preuve que le durcissement de la politique monétaire porte ses fruits. La baisse de la production aux Etats-Unis doit être néanmoins relativisée car elle est principalement la conséquence de la grève dans l’automobile. Toujours outre-Atlantique, les mises en chantier de logements ont augmenté de 1,35 à 1,37 million en rythme annualisé. Le nombre de permis de construire a progressé de 1,1% à 1,49 million quand le consensus Bloomberg tablait sur une baisse de 1,4 %. L’immobilier résiste contre vent et marée aux Etats-Unis malgré des taux hypothécaires atteignant les 7 %.
En Europe, les ventes au détail britanniques ont reculé de 0,3 % quand le consensus Bloomberg anticipait un léger rebond.
Pour la zone euro, Le taux d’inflation est revenu à son plus faible niveau de ces deux dernières années à 2,9 % en rythme annuel contre 4,3 % en septembre. Hors énergie, alimentation, alcool et tabac, les prix à la consommation progressent de 4,2 %, contre 4,5 % en septembre, toujours en rythme annuel. Pour la première fois, les marchés monétaires intègrent une baisse de taux de la BCE de 1 % en 2024, alors qu’une diminution de 75 points de base était anticipée il y a deux mois. Les investisseurs anticipent une baisse assez rapide des taux contrairement aux propos tenus par les banquiers centraux. Dans ce contexte, les taux des obligations d’Etat étaient orientés à la baisse cette semaine de part et d’autre de l’Atlantique.
Un pétrole en recul
Avec le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale, les cours du pétrole demeurent orientés à la baisse pour la quatrième semaine consécutive. En un mois, le baril de Brent a perdu plus de 12 %. Les inquiétudes liées à la guerre entre Israël et le Hamas ont été oubliées. La perspective d’un marché où l’offre surpasse la demande est de plus en plus admise. Dans ce contexte, la réunion de l’OPEP du 26 novembre prochain devrait aboutir à la reconduction de l’accord de régulation de la production voire à son durcissement. L’effort de diminution de la production est avant tout réalisé par l’Arabie saoudite qui réduit de facto ses recettes. En cas de perte de production qui ne serait plus compensée par l’effet prix, l’Arabie Saoudite pourrait maintenir sa production stable et non la diminuer. Depuis quarante ans, ce pays hésite toujours entre la régulation ou la liberté de marché.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 17 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 233,91 | +2,66 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 947,28 | +1,94 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 514.02 | +2,24 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 125.48 | +2,37 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 919.16 | +4,52 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 504.25 | +1,83 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 340.77 | +3,41 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 585,20 | +3,12 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 054,37 | +0,51 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,153 % | -0,148 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,588 % | -0,128 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,457 % | -0,157 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0887 | +2,84 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 982,85 | +2,20 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,83 | -2,43 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Contraint par la majorité relative à l’Assemblée nationale, le gouvernement d’Elisabeth Borne a été obligé de réaliser des concessions pour obtenir l’adoption du projet de loi de finances de fin de gestion 2023, sans recourir à la procédure de l’article 49-3. L’Ukraine a ainsi bénéficié d’une majoration des concours de l’État de 200 millions d’euros. La prime de Noël a été majorée pour les familles monoparentales précaires (70 millions d’euros). La Corse a obtenu une augmentation de la dotation de continuité territoriale à hauteur de 40 millions d’euros. Le soutien aux associations d’aide alimentaire a été accru de 20 millions d’euros tout comme le fonds d’urgence pour les viticulteurs frappés par le mildiou. Une aide de 5 millions d’euros a été allouée aux agriculteurs spécialisés dans la production bio. 6,7 millions d’euros ont été affectés à l’hébergement d’urgence et 2 millions à la lutte contre les sargasses aux Antilles (2 millions). Les centres municipaux de santé recevront une aide de 8 millions d’euros quand un million d’euros est prévu pour la prévention contre l’endométriose. En 2023, le déficit public devrait dépasser après ces mesures supplémentaires, 172 milliards d’euros et être proche de 5 % du PIB.
Dans le même temps, Elisabeth Borne a lancé un exercice de recherche d’économies budgétaires pour 2025 et les années suivantes, sachant que la France doit revenir en-dessous de 3 % de PIB de déficit en 2027. À cette fin, une nouvelle revue des dépenses a été engagée. L’exercice avait déjà été tenté début 2023 par Bercy sans donner lieu à des résultats tangibles. L’objectif du gouvernement est de trouver 12 milliards d’euros d’économies en 2025, ce qui constitue un véritable défi au vu de la tradition française en matière de finances publiques. Ce montant d’économies devra être réalisé chaque année jusqu’en 2027. En 2024, 16 milliards d’euros d’économies ont certes été réalisés mais 14 provenaient de la non-reconduction de mesures temporaires adoptées pour faire face à la hausse de l’énergie après le mois de mars 2022. Parmi les pistes de réflexion sur lesquelles travaille gouvernement figurent la clarification de l’action publique au niveau des collectivités locales, l’adaptation des effectifs de professeurs au sein de l’Éducation nationale, la réduction des aides à l’apprentissage, la diminution du crédit d’impôt recherche, la remise en cause de certaines niches fiscales dont celle en faveur des emplois à domicile, les règles d’indexation des prestations sociales. Pour chacune de ces pistes, les oppositions risquent d’être nombreuses et violentes. En 2018, la réduction de 5 euros de l’Aide Personnalisée au Logement avait provoqué un émoi et contribué à la baisse de la popularité du Président de la République.
Depuis cinquante ans, l’État est en déficit permanent. De crise en crise, le déficit, s’accroît. En période de reprise économique, sa réduction est plus lente et plus faible que chez nos partenaires économiques. En France, il y a toujours eu une rigidité à la baisse des dépenses publiques, que la majorité parlementaire soit pléthorique ou relative. Les dépenses publiques absorbent plus de 58 % du PIB, les dépenses sociales représentant plus du tiers du PIB. Les dernières années ont été marquées par la progression de ces dernières et par celles des collectivités locales, essentiellement les communes et les groupements de communes. La réalisation d’économies budgétaires s’est avant tout concentrée sur les services de l’État au risque de réduire leur efficacité. L’investissement public tend également à servir de variable d’ajustement. Avec un taux de pauvreté en hausse, un chômage toujours élevé, un revenu médian faible, les marges de manœuvre des pouvoirs peuvent apparaître limitées. Une sélectivité accrue dans l’attribution des aides sociales et une maîtrise des finances locales constituent sans nul doute des pistes d’économies mais qui, pour le moment, ne font pas l’objet d’un réel consensus.
Les indices « actions » ont fluctué au gré des interventions des responsables des grandes banques centrales et au gré des inquiétudes persistantes sur le front des dettes publiques. Le CAC 40 est resté stable sur la semaine quand le Nasdaq a progressé de plus de 2,5 %.
Jeudi 9 novembre au FMI, le Président de la Fed, Jerome Powell, a refroidi les marchés boursiers en indiquant qu’il n’hésiterait pas à relever davantage ses taux en cas de besoin afin de contenir l’inflation. Malgré tout, les investisseurs continuent de parier sur un statu quo des taux directeurs en décembre et sur une première baisse autour de juin 2024.
Christine Lagarde, qui s’exprimait vendredi 10 novembre dans le cadre d’un évènement organisé par le Financial Times, a également indiqué que les responsables de l’institution de Francfort pourraient envisager, à nouveau, d’augmenter les taux directeurs si nécessaire. Elle a cependant précisé qu’un maintien suffisamment long du taux de dépôt à 4 % devrait suffire à maîtriser l’inflation. De son côté, le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé que, sauf choc inattendu sur l’inflation, les hausses de taux de la BCE sont terminées.
Les marchés boursiers ont été alarmés par la hausse des taux d’intérêt consécutive au semi-échec d’une émission de 24 milliards de dollars de bons du Trésor à 30 ans cette semaine. Le rendement des Treasuries à dix ans est remonté, jeudi 9 novembre, à 4,64 %. Les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT – institutions financières, banques ou maisons de courtage, habilitées à commercer directement avec le Trésor) ont été obligés de compenser la faible demande émanant des institutionnels étrangers pour le 30 ans US en effectuant des achats.
L’économie britannique en pleine stagnation
Sur le terrain des résultats économiques, l’économie britannique a stagné au troisième trimestre selon une première estimation publiée le 10 novembre. Le PIB britannique avait cru de 0,2 % au deuxième trimestre et de 0,1 % au premier. Malgré tout, ce résultat est supérieur aux prévisions des économistes qui s’attendaient à un recul de 0,1 % à 0,2 %. Cette performance est globalement en ligne avec celle du reste de l’Europe, légèrement meilleure que l’Allemagne (-0,1 %) et inférieure à la France (+0,1 %). La Banque d’Angleterre évalue à 50-50 la probabilité d’une récession d’ici au milieu de l’année 2024, sous l’effet de l’inflation persistante et de la guerre au Proche-Orient. Au troisième trimestre, selon l’Office national de statistiques (ONS), la consommation, l’investissement des entreprises et des administrations publiques sont en recul, si bien que l’économie n’a été soutenue que par le commerce extérieur. L’économie britannique continue d’être pénalisée par les grèves, notamment dans le secteur de la santé où ces mouvements ont été plus importants en septembre qu’en août. Le taux d’inflation au Royaume-Uni était de 6,3 % en septembre. Il demeure éloigné de la cible des 2 % fixée par la Banque d’Angleterre.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 10 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 045,04 | -0,03 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 283,10 | +0,47 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 415,24 | +1,05 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 15 529,12 | +2,68 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 233,43 | +0,37 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 360,55 | -1,13 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 197,36 | +0,54 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 568,11 | +60,43,09 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 038,97 | +0,27 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,301 % | +0,070 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,716 % | +0,076 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,614 % | -0,087 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0671 | -0,52 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 939,55 | -2,73 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 81,64 | -4,59 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Depuis le début de l’année 2022, les taux d’intérêt sont orientés à la hausse ce qui, traditionnellement, est peu favorable aux actions et à l’immobilier. Si l’année dernière, les indices « actions » ont accusé un fort recul après une année 2021 de fort rebond, ils enregistrent une hausse en 2023 bien que cette dernière soit atténuée depuis le milieu de l’été par un mouvement de correction. Malgré tout, du 1er janvier au 6 novembre mois de l’année, le gain est de plus de 8 % pour le CAC 40, de plus de 13 % pour le S&P 500 et de plus de 28 % pour le Nasdaq. Les investisseurs ont anticipé une baisse assez rapide de l’inflation et un effet limité de la hausse des taux d’intérêt sur les résultats des entreprises ce qui a conduit à une augmentation, au cours du premier semestre, du cours des actions.
Compte tenu des prévisions en matière de taux et de croissance, faut-il acheter des actions ou opter pour d’autres types de placements ?
Aux États-Unis, la croissance se montre résiliente à la hausse des taux d’intérêt, aidée en cela par une politique d’inspiration keynésienne se traduisant par un déficit public élevé. La croissance américaine devrait être supérieure à 2 % en 2023. Pour l’année prochaine, les différents instituts de conjoncture prévoient un taux autour de 1 %, sachant que, en règle générale, depuis de nombreuses années, les prévisions américaines sont revues à la hausse en cours d’exercice.
Cercle de l’Épargne – données FMI
Le cycle de hausse des taux directeurs est censé être arrivé à son terme, ou presque. Les États-Unis jouent toujours leur fonction de valeur refuge en période de tensions géopolitiques, ce qui favorise l’arrivée de capitaux étrangers. Les investisseurs ne parient plus sur la poursuite de la hausse des taux des obligations. Ils estiment que le processus de réduction de l’inflation est bien engagé. Le montant des achats d’actions américaines par les non-résidents représente 2 % du PIB soit bien plus que durant la période 2010/2020. Le marché « actions » américain demeure attractif pour les valeurs non technologiques. La valorisation des sept principales entreprises technologiques (Microsoft, Apple, Google, Amazon, Nvidia, Meta, et Tesla) explique l’essentiel de la hausse du marché américain. Leur valorisation a été multipliée par 15 en quatorze ans. Les autres valeurs américaines ont connu une croissance bien plus faible (+80 %).
Faible croissance dans la zone euro
A la différence des États-Unis, la croissance dans la zone euro sera faible en 2023 comme en 2024. L’Europe est pénalisée par le prix de l’énergie, par la chute des exportations vers la Russie et par la baisse de la productivité par tête.
Cercle de l’Épargne – données FMI
La décrue de l’inflation y est plus lente qu’aux États-Unis. Les taux d’intérêt réels à long terme sont, de ce fait, encore faibles par rapport à sa moyenne historique. Ils se situent autour de 1 % quand avant 2014, ils se situaient entre 2 et 3 %. Les achats d’obligations par les non-résidents sont faibles voire nuls.
Compte tenu de la situation économique et financière en zone euro, les probabilités de valorisation des actions y sont moindres qu’aux États-Unis (hors valeurs technologiques). Les actions européennes redeviendront attractives quand les taux d’intérêt arrêteront d’augmenter et que les perspectives de croissance s’amélioreront. La bonne tenue du dollar, en lien avec les entrées de capitaux, joue – pour le moment – en faveur des États-Unis. A contrario, sur moyenne période, l’euro devrait s’apprécier. Dans ce contexte, une entrée en bas de cycle sur les marchés européens est, d’ici quelques mois, envisageable en encaissant des plus-values des valeurs américaines. Aux États-Unis, plusieurs risques doivent être pris en compte : le protectionnisme, le problème récurrent du plafond de dettes et les incertitudes liées aux élections de novembre 2024. Pour la zone euro, l’accès à l’énergie, les divisions internes et le surendettement de certains États (Italie, Espagne, France) sont également des points de vigilance.
Les rachats d’actions animent les marchés depuis plusieurs années. Ils ont fait l’objet de contestations au point qu’Emmanuel Macron a été tenté d’encadrer plus durement cette pratique. Avec la hausse des taux d’intérêt qui renchérit le coût des emprunts, cette pratique tend à décliner aux États-Unis mais tend à se développer en France.
Sur le marché de New York, les rachats d’actions ont baissé de plus de 20 % au premier semestre pour les entreprises du S&P 500 par rapport à l’année dernière. Selon Bank of America, au troisième trimestre, le recul atteindrait 30 %. Le montant des opérations reste malgré tout conséquent. Plus de 215 milliards de dollars ont été investis pour racheter des actions au cours des trois premiers mois de l’année et 175 milliards de dollars au deuxième, selon les données consolidées de S&P Global. En 2022, le montant avait atteint le niveau record de 922 milliards de dollars.
Cette attrition des rachats n’est pas provoquée par l’instauration d’une taxe de 1 % en 2023 mais par la hausse des taux d’intérêt qui a renchéri les coûts de financement pour les entreprises. Le taux américain à 10 ans a été multiplié par plus de trois en moins de deux ans passant de 1,5 % à près de 5 %. Par ailleurs, les entreprises effectuant d’importants rachats ne sont pas celles dont la valorisation financière augmente le plus vite.
À la différence de New York, les rachats demeurent dynamiques à Paris. Les sociétés cotées françaises ont racheté, selon Natixis, pour 23,3 milliards d’euros de titres à la fin septembre. Sur l’année, ces rachats pourraient atteindre 28 milliards d’euros, soit un niveau équivalent à 2021 (28,7 milliards d’euros) et à 2022 (27,2 milliards d’euros). Avant la crise sanitaire, le montant annuel des rachats s’élevait en moyenne à une dizaine de milliards d’euros.
Contrairement à leurs homologues américaines, les entreprises européennes ne s’endettent pas pour acheter des actions. Elles utilisent leurs bénéfices. Parmi, les sociétés ayant réalisé les rachats les plus importants en 2024 figurent Total Energies, BNP PARIBAS, AXA, LVMH et Stellantis.
Avec la baisse attendue des bénéfices des entreprises françaises, un ralentissement des rachats pourrait se produire dans les prochains mois.
Le Livret A servait jusqu’à maintenant au financement du logement social et des collectivités locales, quand le Livret de Développement Durable et Solidaire est affecté au financement des PME investissant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Désormais, l’un et l’autre pourront contribuer à l’effort de défense nationale et plus précisément au financement des entreprises, notamment petites et moyennes, de l’industrie de défense française. Cet élargissement dans l’affectation des ressources du Livret A a fait l’objet d’un amendement au projet de loi de finances pour 2024 en cours de discussion. Cette disposition, déjà insérée dans le Loi de Programmation militaire, avait alors été annulée par le Conseil constitutionnel.
Le Ministère des Comptes publics était, jusqu’à maintenant opposé à cette mesure, considérant qu’il n’est pas possible de flécher l’épargne des Français vers toutes les priorités qui existent. Il s’est ainsi rangé du côté des parlementaires. Apriori, ce ne sont pas les ressources gérées par la Caisse des dépôts qui seront affectées au financement de la défense nationale, mais les 40 % restants gérés par les banques. Le logement social ne devrait donc pas pâtir de ce nouvel emploi du Livret A et du LDDS.
Les ressources du Livret A sont convoitées. Des demandes ont été formulées afin qu’elles puissent financer le programme de construction des centrales nucléaires françaises et la transition énergétique. Cette transformation d’une épargne de court terme en ressources longues est une spécificité française qui n’est pas sans défaut. Les établissements financiers doivent en permanence avoir un volant de liquidités suffisant pour faire face aux demandes de retrait des ménages. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont tendance à fixer des taux de rendement de l’épargne réglementée au-dessus des valeurs de marché. Concernant l’affectation du Livret A à la défense, les parlementaires ont prévu qu’un rapport sur l’efficacité de la mesure, qui évaluera « les moyens d’en renforcer l’application » sera réalisé par l’administration.
Le Livret A servait jusqu’à maintenant au financement du logement social et des collectivités locales ; le Livret de Développement Durable et Solidaire au financement des PME investissant dans la lutte contre le réchauffement climatique ; désormais l’un et l’autre pourront contribuer à l’effort de défense nationale et plus précisément au financement des entreprises, notamment petites et moyennes, de l’industrie de défense française. Cet élargissement dans l’affectation des ressources du Livret A a fait l’objet d’un amendement au projet de loi de finances pour 2024 en cours de discussion. Cette disposition avait été déjà insérée dans le Loi de Programmation militaire mais avait été annulée par le Conseil constitutionnel.
Le Ministère des Comptes Publics était jusqu’à maintenant opposé à cette mesure considérant qu’il n’est pas possible de flécher l’épargne des Français vers toutes les priorités qui existent. Il s’est rangé du côté des parlementaires . Apriori, ce ne sont pas les ressources gérées par la Caisse des dépôts qui seront affectées, mais les 40 % restants gérés par les banques. Le logement social ne devrait pas pâtir de ce nouvel emploi du Livret A et du LDDS.
Les ressources du Livret A sont convoitées. Des demandes ont été formulées afin qu’elles puissent financer le programme de construction des centrales nucléaires françaises et la transition énergétique. Cette transformation d’une épargne de court en ressources longues, des emprunts de 30 à 50 ans est une spécificité française qui n’est pas sans défaut. Les établissements financiers doivent en permanence avoir un volant de liquidités suffisant pour faire face aux demandes de retrait des ménages. Par ailleurs, les pouvoirs ont tendance à fixer des taux de rendement de l’épargne réglementée au-dessus des valeurs de marché. Concernant l’affectation à la défense, les parlementaires ont prévu qu’un rapport sur l’efficacité de la mesure, qui évaluera « les moyens d’en renforcer l’application sera réalisé par l’administration.
En octobre, les indices actions ont reculé pour le troisième mois consécutif. Le recul a été, dans la grande majorité des places, de l’ordre de 2 %. Ce repli devient conséquent. Ainsi, pour le CAC 40, la perte atteint près de 9 % sur les mois d’août à octobre. Depuis le 1er janvier, le bilan reste cependant positif avec un gain de plus de 6 %. La progression des cours au premier semestre avait été rapide. Elle nécessitait sans nul doute une correction. La multiplication des tensions internationales et la lente décrue de l’inflation ont eu raison de l’euphorie du printemps.
Un train d’enfer pour les indices « actions » pour la première semaine de novembre
Avec l’annonce de la FED de statu quo monétaire, le 1er novembre, les indices actions ont retrouvé des couleurs. Le CAC 40 a signé une de ses plus fortes progressions hebdomadaires de l’année avec un gain de 3,7 %. Les principaux indices américains ont progressé de plus de 5 %, le Nasdaq gagnant 6,5 % en cinq séances.
Pour la deuxième fois de suite, la Federal Reserve, la banque centrale américaine, a décidé de ne pas modifier ses taux directeurs lors de sa réunion du 1er novembre dernier. Elle a néanmoins précisé qu’elle n’excluait pas de relever à nouveau le loyer de l’argent après cette pause. Les taux directeurs américains demeurent ainsi dans la fourchette 5,25 %/5,5 %, un niveau record depuis vingt-deux ans. « Pour déterminer l’ampleur du resserrement politique supplémentaire qui pourrait être approprié pour ramener l’inflation à 2 %, le comité monétaire prendra en compte le resserrement cumulé de la politique monétaire, les décalages avec lesquels la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, ainsi que les facteurs économiques et financiers ».
Malgré la hausse des taux, l’économie américaine connaît encore une forte croissance (4,9 % au troisième trimestre en rythme annuel) et un faible taux de chômage (3,9% de la population active). De son côté, l’inflation est passé de 9,1 % en juin 2022 à 3,7 % en septembre. Selon le Président de la FED, Jerome Powel, « nous devrons assister à un ralentissement de la croissance et à une certaine détente du marché du travail pour rétablir pleinement la stabilité des prix ». Le prochain rendez-vous pour les taux directeurs américain est prévue les 12 et 13 décembre.
Les investisseurs ont été rassurés par la publication des résultats de l’emploi américain du mois d’octobre qui semblent confirmer que la politique monétaire commence à avoir des effets. Les créations d’emploi se sont légèrement ralenties aux États-Unis. Selon le rapport du Bureau of Labor Statistics (BLS), elles se sont élevées en octobre à 150 000 emplois (hors secteur agricole) quand 180 000 étaient attendus. Elles sont en recul par rapport à septembre (297 000 corrigées à la baisse par rapport à la publication initiale qui était de 336 000). Le taux de chômage est en hausse à 3,9 %, quand les économistes prédisaient une stabilité à 3,8 %. Le salaire horaire moyen, indicateur essentiel en ces temps d’inflation, n’a augmenté que 0,2 % sur un mois, ce qui est inférieur à l’estimation de 0,3 % formulée par le consensus. Le tassement de l’indice ISM américain des services, revenu à 51,8 en octobre, au plus bas depuis mai, contre 53,6 en septembre et 53 attendu, témoigne d’une dégradation des perspectives économiques outre-Atlantique. Ces résultats semblent conforter le jugement que le processus de hausse des taux est arrivé à son terme. Ce sentiment explique le net recul des taux des obligations d’État aux États-Unis et en Europe durant la semaine. Certains observateurs soulignent néanmoins que 150 000 créations d’emploi en un mois ne traduisent pas réellement un ralentissement. Il faudrait que ce nombre passe en-dessous de 100 000 pour entrevoir un réel ralentissement.
Les investisseurs s’inquiètent, par ailleurs, de l’évolution des finances publiques. Aux yeux de certains, le déficit budgétaire américain apparaît hors de contrôle. Il a atteint 6,3 % du PIB pour l’exercice clos le 30 septembre dernier, soit 1 700 milliards de dollars. Sans une opération comptable sur les prêts étudiants, le déficit aurait atteint 2 000 milliards de dollars, un montant deux fois plus élevé que celui de 2022. Les investisseurs ont néanmoins été rassurés par l’annonce du Trésor américain concernant un programme de levée de fonds pour le dernier trimestre, légèrement inférieur que prévu, à 776 milliards de dollars, contre 852 milliards attendus. Ce montant est aussi inférieur aux 1 000 milliards du troisième trimestre. Cette baisse s’explique par des rentrées fiscales moins mauvaises qu’anticipées. Le Trésor compte emprunter davantage à moyen terme, entre deux et cinq ans, pour ne pas être dépendants de taux longs de 5 %.
Sur fond de ralentissement de la croissance en Europe et de non-intervention, du moins pour le moment, du Hezbollah dans le conflit au Proche-Orient, le prix du baril de pétrole poursuit son mouvement de baisse. Celui de Brent s’échangeait, le 3 novembre, contre 85 dollars. La décision de la FED de ne pas relever ses taux directeurs a amené une hausse de l’euro qui gagne près de 1,5 % sur la semaine.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 3 nov. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 047,50 | +3,71 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 061,32 | +5,07 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 358,34 | +5,85 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 15 099,49 | +6,48 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 189,25 | +3,42 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 417,73 | +1,70 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 174,67 | +4,07 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 949,89 | +3,09 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 030,80 | -0,28 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,231 % | -0,224 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,640 % | -0,192 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,527 % | -0,350 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0744 | +1,45 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 990,39 | -0,73 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 85,13 | -4,24 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
En octobre, les indices actions ont reculé pour le troisième mois consécutif. Le recul a été sur la grande majorité des places de l’ordre de 2 %. Ce repli devient conséquent. Ainsi, pour le CAC 40, la perte atteint près de 9 % sur les mois d’août à octobre. Depuis le 1er janvier, le bilan reste positif avec un gain de plus de 6 %. La progression des cours au premier semestre avait été rapide. Elle nécessitait sans nul doute une correction. La multiplication des tensions internationales et la lente décrue de l’inflation ont eu raison de l’euphorie du printemps.
Selon la Banque de France, 10 millions de personnes détiennent un Livret d’Epargne Populaire (LEP) en France sur les 18 millions qui sont éligibles. Le LEP connait un essor en raison de son taux de rémunération qui est depuis le 1er août dernier de 6%, soit supérieur au taux d’inflation. Le nombre de LEP est passé de 6,9 millions à 10,1 million de 2021 à août 2023. Le nombre de LEP baissait depuis de nombreuses années avant de connaître une nouvelle progression en lien avec la simplification des règles d’éligibilité et la revalorisation de son taux.
Le LEP est soumis à des conditions de ressources. Le revenu fiscal de référence de l’année 2021 (avis d’imposition 2022) ou le revenu fiscal de référence de l’année 2022 (avis d’imposition 2023) ne doit pas dépasser les limites suivantes :
Nombre de parts de quotient familial | Plafond de revenus |
---|---|
1 | 21 393 € |
1,25 | 24 250 € |
1,5 | 27 107 € |
1,75 | 29 964 € |
2 | 32 818 € |
2,25 | 35 678 € |
2,5 | 38 532 € |
2,75 | 41 389 € |
3 | 44 249 € |
3,25 | 47 106 € |
3,5 | 49 963 € |
3,75 | 52 820 € |
4 | 55 677 € |
4,25 | 58 534 € |
4,5 | 61 391 € |
4,75 | 64 248 € |
5 | 67 105 € |
5,25 | 69 962 € |
5,5 | 72 819 € |
5,75 | 75 676 € |
6 | 78 533 € |
Quart de part supplémentaire | 2 857 € |
Demi-part supplémentaire | 5 714 € |
Un trimestre de décollecte
En septembre, avec -345 millions, l’assurance vie signe sa troisième décollecte successive, faisant suite à celles des mois d’août (-1,7 milliard d’euros) et de juillet(-1 milliard d’euros). Pour le troisième trimestre, la décollecte est de 2,8 milliards d’euros. Dans le passé, l’assurance vie a connu trois trimestres consécutifs de décollecte en 2020 lors de l’épidémie covid et en 2011/2012 lors de la crise des dettes souveraines. Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte reste positive de 1,3 milliard d’euros. Sur la même période en 2022, elle était positive de 12 milliards d’euros.
L’assurance vie fait du surplace toujours pénalisée par la préférence des ménages pour l’épargne de précaution et les faibles rendements des fonds euros. Avec la hausse des taux d’intérêt, les acheteurs de biens immobiliers puisent par ailleurs d’avantage dans leur contrat d’assurance vie afin d’atténuer le coût de l’endettement.
Le mois de septembre est logiquement un mois sans saveur pour l’assurance vie, la collecte moyenne de ces dix dernières années était de 717 millions d’euros. En vingt ans, avant celle de 2023, quatre décollectes ont été enregistrées, en 2011, 2012, 2016 et 2020.
Une décollecte portée par les prestations
Au niveau de la collecte brute, l’assurance vie tient son rang. Elle s’est élevée, au mois de septembre, à 10,8 milliards d’euros, en légère hausse par rapport à septembre 2022 (+1 %). Depuis le début de l’année, elle a atteint 113,2 milliards d’euros, en hausse de +4 % par rapport à la même période en 2022. Les unités de compte (UC) progressent, de leur côté, plus vite que les fonds euros (+6 % contre +4 %). La part des cotisations en UC s’établit à 40 % en septembre et depuis le début de l’année. Ce taux est constant depuis plus d’un an.
Les prestations demeurent dynamiques. Elles ont atteint 1,2 milliard d’euros au mois de septembre. Sur les trois premiers trimestres, elles se sont élevées à 111,9 milliards d’euros en hausse de +5 % par rapport à septembre 2022. Les ménages continuent à réaliser des arbitrages au sein de leur patrimoine en se délestant des fonds euros.
Les fonds euros, toujours en recul
La décollecte est la conséquence du recul persistant des fonds euros. Leur décollecte a été de 2,3 milliards d’euros en septembre la portant, sur les neuf premiers mois de l’année, à 22,8 milliards d’euros. De leur côté, les unités de compte engrangent une collecte nette de près de 2 milliards d’euros en septembre et de 24,1 milliards d’euros sur neuf mois.
Un encours de près de 1900 milliards d’euros
L’encours s’établit à 1 895 milliards d’euros à fin septembre, en hausse de +4,7 % sur un an. Sa croissance est due à la bonne tenue des marchés financiers en début d’année. Ceux-ci sont, en revanche, en recul depuis le milieu de l’été.
L’assurance vie, le premier placement des ménages en mode transition
L’assurance vie connaît une année de transition avec des fonds euros toujours lestés par les anciennes obligations faiblement rémunératrices. La hausse des taux d’intérêt permettra une amélioration de leur rendement en 2023. Celui-ci devrait se situer en moyenne autour de 2,5/2,7 %. L’écart avec le taux du Livret A se réduira, sachant que les fonds euros ne sont pas soumis à des règles de plafonds. Depuis le début de l’année, ces derniers sont soumis également à la concurrence des dépôts à terme qui offre des rendements de 3,5 %. L’attractivité des fonds euros devrait s’améliorer en 2024 sachant que les taux d’intérêt devraient rester à leur niveau actuel sur l’ensemble de l’année prochaine. Les unités de compte sont entrés dans les mœurs des détenteurs des contrats d’assurance vie. Leur part dans la collecte est relativement insensible aux fluctuations des marchés. Les assurés sont de plus en plus agiles avec leurs contrats n’hésitant pas à réaliser des arbitrages, en réduisant par exemple leur exposition aux fonds euros. Compte tenu des besoins d’apport accrus pour l’achat de biens immobiliers, ils puisent dans leur assurance vie.
CdE – France Assureurs
cdE – France Assureurs
L’économie française a, au cours du troisième trimestre, fait du surplace avec une petite croissance de 0,1 % qui tranche avec celle du deuxième, +0,6 %. Ce ralentissement était attendu en raison du contexte international et du resserrement de la politique monétaire.
A la différence du deuxième trimestre, l’activité a été portée par la demande intérieure et non par le commerce extérieur. La consommation des ménages a progressé, au troisième trimestre de 0,7 % contre 0 % au deuxième. La formation brute de capital fixe a augmenté de 1 % après une hausse de 0,5 % au deuxième trimestre. Le commerce extérieur se contracte au troisième trimestre avec un recul des exportations de1,4 % faisant suite à une progression de 2,4 % au deuxième trimestre. Les importations sont également en légère baisse (-0,5 % après +2,5 %). Dans ce contexte, le commerce extérieur contribue négativement à la croissance du PIB ce trimestre (-0,3 point après -0,1 point). La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est négative ce trimestre. Elle s’établit à -0,3 point, après +0,5 point au deuxième trimestre.
La production totale (biens et services) a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre contre +0,8 % au deuxième. La production de l’industrie manufacturière se contracte légèrement (-0,3 % après +1,1 %), tirée à la baisse par des replis dans les matériels de transport (-1,7 % après +3,7 %), l’agro-alimentaire (-1,3 % après +0,7 %) et les « autres produits manufacturés » (-0,3 % après +0,4 %) et malgré la forte accélération de l’activité dans les raffineries (+7,0 % après +1,6 %). Par ailleurs, la production d’« énergie-eaux-déchets » ralentit nettement ce trimestre : elle croît de +0,9 % après +3,1 %. La production de services marchands décélère (+0,3 % au troisième trimestre après +0,7 % au deuxième) du fait notamment de la baisse de la production dans les services de transport (-1,2 % après 0,0 %) et dans l’hébergement-restauration (-0,3 % après +1,1 %). En revanche, l’activité dans l’information-communication reste dynamique (+1,5 % après +1,8 %)
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Le taux de croissance devrait atteindre 1 % cette année grâce au résultat du deuxième trimestre. Pour la fin de l’année, tout dépendra de l’évolution de la consommation. Son redémarrage au troisième trimestre pourrait se poursuivre aidé en cela par la moindre inflation. La progression des salaires devrait contribuer à améliorer le niveau de vie des Français et favoriser la consommation. Pour 2024, le gouvernement parie sur un taux de croissance de 1,4 % ce qui apparaît aux yeux de nombreux experts comme optimiste. Les incertitudes demeurent importantes en particulier en ce qui concerne l’évolution du cours de l’énergie.
Le CAC 40 a reculé pour la sixième semaine consécutive. Une première depuis la semaine close au 10 juin 2011. L’indice parisien a été affecté par le recul de deux valeurs phares : Sanofi, la troisième capitalisation de la place de Paris et Worldline, la quatrième entreprise mondiale des paiements. Mercredi 25 octobre, le titre Worldline a perdu près de 60 %, une première pour l’indice CAC40 depuis sa création fin 1987. Cette chute historique fait écho à la publication de mauvais résultats pour le troisième trimestre en lien avec une dégradation de la conjoncture économique, en particulier en Allemagne. L’entreprise a été contrainte d’abaisser ses objectifs de croissance comme de marges. Le chiffre d’affaires ne devrait augmenter que de 6 % à 7 % cette année, contre 8 % à 10 % escompté. La rentabilité devrait se dégrader de 1,5 point (excédent brut d’exploitation) quand une amélioration d’un point été attendue. L’action de Sanofi a perdu, de son côté, près de 20 % de sa valeur vendredi 27 octobre. Ce recul est lié à des résultats légèrement inférieurs aux attentes au troisième trimestre, et surtout à une baisse des perspectives de 2024. L’entreprise a annoncé l’abandon de son objectif stratégique pour 2025 et une séparation de l’activité Santé Grand Public (produits sans ordonnance), dès la fin de l’année prochaine. Cette décision qui aurait dû avoir un effet positif en Bourse, n’a pas permis de compenser les mauvaises nouvelles.
Aux États-Unis, la publication des résultats des entreprises a pesé sur les indices « actions ». Les principaux indices reculent de plus de 2 %. L’intensification des combats dans la bande de Gaza est une source d’inquiétudes, celle-ci pouvant provoquer un effet de contagion au Liban et en Cisjordanie. Les bonnes nouvelles sur le front de l’inflation ont eu peu d’influence sur les investisseurs. L’indice des prix PCE, regardé de près par la Réserve fédérale, s’est stabilisé, comme attendu, à 3,4 % sur un an en septembre. En excluant les prix alimentaires et de l’énergie, il est parfaitement conforme aux prévisions, en hausse de 0,3 % sur un mois et de 3,7 % en rythme annuel, soit 0,2 point de moins que les 3,9 % d’août.
Après avoir relevé à dix reprises ses taux directeurs, la Banque centrale européenne (BCE) a opté pour une pause en cette fin de mois d’octobre. Le taux de la facilité de dépôt reste maintenu à 4 %, son plus haut niveau historique, celui des opérations principales de refinancement à 4,50 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Le durcissement monétaire engagé à compter du mois de juillet 2022 a été le plus rapide et le plus violent (4,5 points de pourcentage en cumulé) que la zone euro ait connu depuis sa création. En septembre, le relèvement a été jugé inopportun par certains. Il a été certainement été réalisé par précaution. Le comité de politique monétaire a pensé, sans nul doute, qu’il serait plus difficile d’augmenter les taux en fin d’année en raison de la pression publique qui se fait jour. L’institution monétaire note que le rythme de progression des prix à la consommation est « en net recul », notamment grâce à de forts effets de base. La BCE demeure vigilante en raison d’un taux d’inflation qui demeure élevé et qui pourrait remonter avec les tensions au Proche-Orient.
Pour de nombreux investisseurs, la phase de resserrement monétaire est arrivée à son terme. Les taux devraient rester à leur niveau actuel durant l’année 2024. La BCE maintient l’idée qu’une nouvelle hausse n’est pas impossible et a souligné qu’une baisse des taux était « totalement prématurée pour le moment »
Les investisseurs ont plutôt apprécié la décision de la Banque centrale européenne de stabiliser les taux directeurs. Cette annonce a permis un léger recul des taux obligataires, d’autant plus que la réduction du bilan de la BCE n’a pas été abordée lors de la conférence de presse.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 27 oct. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 795,38 | -0,31 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 417,59 | -2,19 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 117,37 | -2,58 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 180,42 | -2,61 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 14 687,41 | -0,31 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 291,28 | -1,62 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 014,36 | -0,10 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 30 991,69 | -0,86 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 017,78 | +1,16 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,455 % | -0,055 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,832 % | -0,051 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,877 % | -0,033 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0586 | -0,12 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 980,55 | +0,11 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 88,74 | -3,90 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Pour la première fois depuis 2020, au troisième trimestre, le nombre d’inscrits à Pôle Emploi est en augmentation. L’affaiblissement de la croissance commence à se faire ressentir. La Banque de France et l’OFCE prévoient une remontée du chômage qui pourrait concerner jusqu’à 7,9 % de la population active d’ici la fin de l’année au lieu de 7,1 % au premier trimestre.
En moyenne au troisième trimestre 2023, en France métropolitaine, le nombre de personnes inscrites à Pôle emploi et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) était de 5 076 600. Selon la DARES, 2 818 800 personnes sont sans emploi (catégorie A) et 2 257 800 exercent une activité réduite (catégories B, C). Au troisième trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a augmenté de 0,7 % (+19 300) mais baisse de 3,8 % sur un an. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C augmente de 0,2 % sur ce trimestre (+8 900) et recule de 1,3 % sur un an.
En France (y compris les départements-régions d’outre-mer, hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 028 500 pour la catégorie A en hausse de 0,6 % sur le trimestre (-3,8 % sur un an). Pour les catégories A, B, C ce nombre s’établit à 5 352 000 en augmentation de 0,2 % sur ce trimestre et en baisse de 1,3 % sur un an.
INSEE
La collecte du Livret A, au mois de septembre dernier, a été positive de 450 millions d’euros. Au regard des résultats de ces derniers mois, cette collecte peut apparaître comme une contreperformance. La collecte avait, en effet, atteint 2,27 milliards d’euros en août et 2,16 milliards d’euros en juillet. L’année dernière, elle avait été de 2,67 milliards d’euros en lien avec le relèvement du taux du Livret A de 1 à 2 % intervenu le 1er août. Mais, de manière traditionnelle, le mois de septembre ne réussit pas au Livret A. Après les vacances, les ménages puisent dans leur bas de laine pour faire face à une série de dépenses et notamment celles liées à la rentrée scolaire. Cette année, les dépenses sont, en outre, majorées par l’inflation. Sur ces dix dernières années, quatre décollectes ont été constatées. La dernière date de 2017 (-120 millions d’euros). Elle avait été précédée de celles de 2013 (-1,56 milliard d’euros), 2014 (-2,13 milliards d’euros) et 2015 (-2,38 milliards d’euros). En 2013, 2014 et 2015, le taux du Livret A avait été diminué le 1er août précédent. Il était ainsi passé de 1,75 à 0,75 %. Sur dix, la collecte moyenne de septembre est négative à -147 millions d’euros.
Avec une collecte de 270 millions d’euros au mois de septembre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A. La collecte avait été de 740 millions en août et de 470 millions en septembre 2022.
La collecte sur les neuf premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, 30,73 milliards d’euros pour le Livret A et 10,69 milliards d’euros pour le LDDS. Il en est de même sur le plan des encours qui respectivement ont atteint, fin septembre, 406 et 145 milliards d’euros. L’année 2023 restera un excellent cru pour l’épargne réglementée.
Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle, un second semestre plus dépenses suivant un premier plus épargne. Les dépenses de fin d’année et les vacances d’hiver devraient peser sur la collecte dans les prochains mois. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les superlivrets. Le pari du Ministre de l’Economie de réduire la collecte de l’épargne réglementée est a priori, pour le plus grand plaisir des banques, commence à être gagné.
Le Livret d’Epargne Populaire continue sa marché en avant
Si le Livret A et le LDDS marque le coup, il en est tout autrement du Livret d’Epargne Populaire (LEP) dont la collecte a été de 800 millions en septembre, soit presque aussi bien qu’en août. De janvier à septembre, la collecte nette a été de 11,1 milliards d’euros soit deux fois plus qu’en 2022 sur la même période. Son encours était à fin septembre de 59 milliards d’euros retrouvant un niveau inconnu depuis 2009. Le LEP bénéficie de sa forte rémunération, 6 % ainsi que d’un surcroît de médiatisation. Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles étaient jusqu’à peu assez faible. Le taux de détention du LEP des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 %, selon la Banque de France en 2022. Le nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles avaient ainsi un LEP.
Le CAC40 a signé sa cinquième semaine consécutive de baisse, une première en trois ans. Depuis son record du mois d’avril dernier, l’indice parisien a perdu 10 %. Les investisseurs fuient les actions dans un contexte marqué par les menaces de guerre au Proche Orient et la persistance de l’inflation. La crainte d’une extension du conflit entre Israël et le Hamas à d’autres pays, dont l’Iran et le Liban, est de plus en plus présente sur les marchés. La forte implication des Etats-Unis ne rassure qu’à moitié. A ce titre, le Pentagone a annoncé qu’un destroyer américain avait abattu, jeudi 19 octobre, trois missiles et plusieurs drones des rebelles houthis au Yémen soutenus par l’Iran qui « se dirigeaient potentiellement vers des cibles en Israël ». Dans une allocution aux Américains sur la politique étrangère, Joe Biden a annoncé qu’il demanderait au Congrès de voter en faveur d’un financement d’urgence pour soutenir à la fois Israël et l’Ukraine.
Le CAC 40 est ainsi redescendu en-dessous de 7000 points et a abandonné plus de 2,5 % sur la semaine comme la plupart des grands indices. En France, la baisse a été accentuée par le recul des valeurs du luxe qui sont confrontées à la moindre croissance de la demande en particulier celle en provenance de Chine.
Dans ce contexte difficile, les cours pétroliers et l’or sont en hausse. Le baril de Brent est repassé au-dessus de 90 dollars et le métal précieux se rapproche des 2000 dollars l’once à 1 985,7 dollars. La hausse du cours du pétrole est liée aux présomptions d’une prochaine offensive israélienne dans la bande de Gaza. Vendredi 20 octobre au soir, le baril de Brent s’échangeait à plus de 93 dollars.
De leur côté, les taux d’intérêt des obligations continuent à augmenter. Dans la semaine, le taux de l’obligation d’Etat américaine à 10 ans a franchi la barre des 5 % pour la première fois depuis 2007 avant de légèrement diminuer. La faible sensibilité de l’économie américaine au durcissement de la politique monétaire et les besoins importants de financement de l’Etat fédéral contribuent à la hausse des taux. La première économie mondiale a emprunté pour le seul mois de septembre 600 milliards de dollars en net conduisant les prêteurs à réclamer une prime de risque en hausse, d’autant que le risque d’un shutdown n’a pas été totalement réglé, mais seulement repoussé d’un peu plus d’un mois.
Sur le front de l’inflation, si les investisseurs parient sur un statu quo des taux directeurs américains en novembre, ils ont également bien intégré le message du Président de la FED qui lors de son intervention à l’Economic Club de New York, que la banque centrale américaine a indiqué son intention de ramener l’inflation, « encore trop élevée », vers la cible de 2%. Il a averti qu’une croissance économique et un marché du travail plus faibles étaient probablement nécessaires. Il a précisé « a-t-on l’impression que la politique est trop restrictive en ce moment ? Je dirais que non ».
En Allemagne, les prix à la production ont enregistré en septembre leur plus forte baisse en glissement annuel, -14,7%, signe positif pour la poursuite de la baisse de l’inflation. De plus en plus d’investisseurs estiment que la Banque centrale européenne a procédé en septembre à sa dernière hausse de taux dans le cadre du cycle actuel de lutte contre l’inflation.
Moody’s maintient la note de la France
L’agence de notation Moody’s, la première des trois grandes agences à fixer la note d’automne de la dette de la France a décidé de la maintenir, vendredi 20 octobre 2023, à « Aa2 » avec perspective stable.
Le 28 avril dernier, Fitch Ratings avait abaissé la note à long terme de l’Etat français de « AA » à « AA- », et révisé sa perspective de négative à stable doutant de la capacité de la France de respecter ses engagements en matière budgétaire compte tenu de la difficulté à faire adopter des réformes. En revanche, l’agence S&P Global avait maintenu la note de la France le vendredi 2 juin. Elle restait ainsi fixée à « AA ». Cette décision était motivée par la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement », en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures. Moody’s n’avait pas également changé la note de la France au mois d’avril dernier.
Sur les 140 pays dont la dette est évaluée, seuls neuf dont sept européens bénéficient d’un triple A par les trois grandes agences de notation : l’Australie, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, le Luxembourg, la Suisse et Singapour.
Le gouvernement peine à réaliser des économies budgétaires, moins de 16 milliards d’euros en 2024, essentiellement due à la fin des mesures exceptionnelles prises en 2023 pour atténuer la hausse des prix de l’énergie. Le déficit public de la France est un des plus élevés d’Europe et la dette publique de 3000 milliards d’euros n’a pas commencé sa décrue. La France prévoit d’emprunter un montant record de 285 milliards d’euros sur les marchés en 2024. Les hypothèses de croissance retenues par le Gouvernement sont jugées par certains observateurs comme optimistes. Le ministère compte sur une croissance économique de 1 % cette année, puis de 1,4 % en 2024. Il prévoit de ramener le déficit public de 4,9 % du PIB en 2023 à 4,4 % en 2024, puis à 2,7 % en 2027. L’endettement resterait stable à 109,7 % du PIB en 2024, pour atteindre 108,1 % en fin de quinquennat. Moody’s a jugé que la trajectoire des finances publiques pouvait être respectée. La France bénéficie de quelques atouts à mettre en avant dont un taux d’épargne élevé, une dette liquide appréciée par les investisseurs et un système financier performant.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 20 oct. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 816,22 | -2,67 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 127,28 | -1,42 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 224,16 | -2,35 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 560,88 | -2,56 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 14 798,47 | -2,25 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 402,14 | -2,60 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 024,68 | -2,69 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 259,36 | -2,74 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 2 981,60 | -3,55 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,510 % | +0,198 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,883 % | +0,149 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,910 % | +0,275 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0590 | +0,66 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 983,80 | +3,57 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,16 | +2,62 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Selon l’Association Français de Gestion, au 30 juin 2023, l’encours de l’épargne salariale et des plans d’épargne retraite d’entreprise a atteint 180 milliards d’euros en progression sur un an de 13,2 %. Cette augmentation est imputable à la bonne tenue au cours du premier semestre de la bourse et à la collecte dynamique des différents produits relevant du périmètre de l’épargne salariale et de l’épargne retraite collective.
Au cours des six premiers mois de l’année 2023, plus de 14 milliards d’euros ont été versés sur les plans d’épargne d’entreprise (PEE) et les plans d’épargne retraite collectifs (PERCO/ PER COLLECTIF). Les flux sont en hausse par rapport au 30 juin 2022 de 9,3 %.
Les flux se répartissent de la manière suivante :
Les rachats sont en hausse à 9,16 milliards d’euros (contre 8,5 milliards d’euros en juin 2022). Ils se répartissent entre 8,4 milliards d’euros sur les PEE et 0,8 milliards d’euros sur les PERCO et PER Collectifs.
Les deux tiers des flux sont placés vers des fonds orientés actions (y compris la part actions dans les fonds diversifiés). La gestion pilotée représente désormais au global 38 % des encours de l’épargne retraite. Avec le PER créé par la loi PACTE, la gestion pilotée est proposée par défaut aux épargnants.
La collecte nette des produits d’épargne salariale/ d’épargne retraite collective a être au cours du premier semestre de 5,2 milliards d’euros. Les encours ont atteint à fin juin 2023, 180 milliards d’euros.
Le nombre d’entreprises équipées d’un dispositif d’épargne salariale ou d’épargne retraite est en augmentation, en particulier dans les TPE/PME :
Les encours diversifiés (hors actionnariat salarié) atteignent désormais 112 milliards d’euros (+10,1% sur un an). Les fonds « articles 8 » au titre de la règlementation SFDR (fonds qui ont pour objectif la durabilité, mais qui ne sont pas soumis à des critères de durabilité contraignants) représentent 59,6 milliards d’euros et les fonds « article 9 » 7 milliards d’euros (fonds ayant un objectif d’investissement durable ou un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre). Les encours des fonds durables (selon la règlementation SFDR) s’établissent à 66,6 milliards d’euros (61% du stock des encours diversifiés, c’est-à-dire hors actionnariat salarié). Les versements vers se sont élevés à plus de 2,8 milliards d’euros au premier semestre (+14 % par rapport à juin 2022). Les fonds solidaires progressent également avec un encours en hausse de 16,9 milliards d’euros sur un an (+29 % par rapport à juin 2022).
Les encours en actionnariat salarié ont atteint 67,3 milliards d’euros à fin juin 2023 (+19% par rapport à juin 2022). La collecte nette est négative sur les six premiers mois de l’année (-303 millions d’euros), les salariés ayant vendu des actions afin d’engranger en début d’année des plus-values.
Progression des Plan d’Epargne Retraite Collectif
L’encours des Plan d’Epargne Retraite Collectif a atteint, selon l’AFG, fin juin 2023, 21,5 milliards d’euros. Plus de 150 000 entreprises sont dotés d’un PER Collectif qui concerne 3 millions de salariés.
L’ensemble des produits collectifs d’épargne retraite, à savoir PERCO et PER Collectifs au format compte-titres issus de la Loi PACTE, représente 28 milliards d’euros d’encours (+13,7% en un an). Ces produits d’épargne retraite bénéficient à 3,9 millions de porteurs de parts (+5,4 % sur un an).
Les versements bruts sur les dispositifs collectifs d’épargne retraite s’établissent à 2,4milliards d’euros (en hausse de 7,6 % par rapport au premier semestre 2022). La collecte nette en épargne retraite affiche un solde positif de 1,6 milliards d’euros (+8,1% par rapport au premier semestre 2022).
Pour la quatrième semaine consécutive, le CAC 40 est en baisse. L’indice a néanmoins sauvé, vendredi 13 octobre, in extremis la barre des 7000 points mais il a perdu 0,8 % sur la semaine. Compte tenu des évènements en cours et des doutes persistants sur l’inflation, ce recul apparaît limité. Les indices américains sont, en revanche, en légère hausse malgré les résultats ambigus de l’inflation et les interrogations concernant une nouvelle augmentation des taux directeurs par la FED à l’occasion de sa prochaine réunion prévue le 1er novembre prochain.
Les investisseurs ont réagi négativement à la publication de l’indice de confiance du consommateur américain d’octobre qui s’est dégradé plus que prévu et à la remontée des anticipations d’inflation aux Etats-Unis. Le cours du baril du pétrole est en hausse, cette semaine, en raison du conflit entre le Hamas et Israël et le renforcement des sanctions des Etats-Unis à l’encontre du pétrole russe. Le retour de la guerre au Proche Orient a conduit à la baisse des taux d’intérêt des obligations d’Etat qui jouent le rôle de valeur refuge en période de crise. Le dollar a continué à s’apprécier cette semaine, bénéficiant de son rôle de monnaie de réserve internationale.
L’inflation reste toujours un facteurs d’incertitude. Si sa baisse est enclenchée de part et d’autre de l’Atlantique sa décrue est moins rapide qu’attendue provoquant quelques soubresauts sur les marchés financiers. Aux Etats-Unis, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 0,4 % en septembre, soit une hausse de 3,7 % en rythme annuel, selon les chiffres publiés par le département du Travail. Cette hausse est légèrement supérieure aux attentes des économistes. Elle est la conséquence de la remontée des prix de l’énergie et des loyers, dans un marché immobilier tendu pour l’accès au logement. Hors énergie et alimentation, la hausse des prix a reflué, en septembre, à 4,1 % sur un an, soit 2,5 points de moins qu’à son pic de septembre 2022. Point négatif, les ménages américains ne croient plus un retour rapide de l’inflation dans sa zone cible des 2 %. La dernière enquête de la Réserve fédérale montre même « que les anticipations d’inflation ont légèrement augmenté à court et moyen terme ». Les ménages misent ainsi sur une hausse des prix de 3,7 % dans un an, et encore de 3 % à un horizon de trois ans. Pour lutter contre l’inflation, l’administration américaine entend favoriser la concurrence. A ce titre, elle veut réduire ainsi les frais cachés dans l’ensemble de l’économie. Joe Biden demande que les entreprises indiquent, aux consommateurs, le prix global des services. Les pratiques actuelles, en ajoutant les frais au dernier moment, biaisent la concurrence avec des « entreprises malhonnêtes qui trompent les clients en leur faisant croire que leurs prix sont plus bas, alors qu’ils ne le sont pas » a souligné le Président des Etats-Unis. Des entreprises, comme Ticketmaster ou Airbnb, se sont déjà engagées à présenter un prix « tous frais compris » sur leurs billets de concert ou locations de maison. Ce dossier des frais cachés fait suite à celui sur les médicaments pour lesquels les autorités ont demandé des baisses de tarifs. La Maison Blanche souhaite également que les banques limitent leurs frais.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 13 oct. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 000,75 | -0,80 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 670,29 | +0,71 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 327,78 | +0,45 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 995,12 | +0,11 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 178,90 | +0,06 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 599,60 | +1,39 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 136,12 | -0,22 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 315,99 | +4,26 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 088,10 | -0,28 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
OAT France à 10 ans | +3,312 % | -0,173 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,734 % | -0,154 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,635 % | -0,144 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1.0501 | -0,63 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 922.75 | +4,81 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 89.50 | +6,16 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Faisant suite à l’annonce de la revalorisation de 5,2 % des pensions de base, par le gouvernement, les partenaires sociaux ont décidé d’augmenter, à compter du 1er novembre prochain, les pensions complémentaires Agirc-Arrco. Ils ont par ailleurs décidé de supprimer le dispositif de malus et bonus en vigueur pour ces mêmes pensions depuis le 1er janvier 2019.
Gérés par les partenaires sociaux, les régimes de retraites complémentaires du privé (Agirc-Arrco) versent chaque année plus de 87 milliards d’euros de pensions à 13 millions de retraités. Cette part complémentaire représente entre 20 % de la pension totale pour les salariés précaires et jusqu’à 60 % pour certains cadres.
La revalorisation des pensions complémentaires
À compter du 1er novembre 2023, les pensions complémentaires des ex-salariés du privé sont revalorisées de 4,9 % correspondant au niveau de l’inflation. Entre 2024 et 2026, la revalorisation des pensions pourrait être moindre. En fonction de la croissance, la hausse pourrait être sous-indexée de maximum 0,4 point par rapport à l’inflation. Il reviendra au conseil d’administration de l’organisme paritaire d’appliquer ou non cette mesure.
L’accord de 2023 a également repris deux règles qui existaient dans l’accord de 2019 :
La constitution de nouveaux droits pour les cumulants emploi/retraite
Comme pour le régime général avec les pensions de base, les salariés en situation de cumul emploi/retraite pourront à nouveau améliorer leurs pensions complémentaires. Leurs cotisations donneront lieu à la création de points qui seront liquidés au moment de la cessation définitive de leur activité.
La suppression du malus
Le malus institué 2019 visant à inciter les salariés à travailler quatre trimestres au-delà de l’âge à partir duquel ils peuvent obtenir une retraite à taux plein (dans la limite des 67 ans) sera supprimé de manière rétroactive à partir du 1er septembre 2023, pour tous les futurs retraités, qu’ils soient concernés ou non par la réforme des retraites et à partir du 1er avril 2024 pour tous les retraités déjà partis à la retraite et touchés par un malus. 700 000 retraités sont concernés par cette suppression. Le malus avait été fixé à 10 % du montant de la pension et s’appliquait durant trois ans (avec 67 ans comme âge limite).
Un bonus avait été introduit également en 2019. Il était accordé aux salariés poursuivant leurs activités professionnelles de deux à quatre ans au-delà de l’âge à partir duquel ils pouvaient bénéficier de leur retraite à taux plein. Le bonus est conservé pour ceux qui ne sont pas touchés par la réforme des retraites. Il continuera à jouer en faveur des personnes nées avant le 1er septembre 1961 et qui ont déjà liquidé leur retraite ou les personnes qui auront obtenu les conditions requises pour le taux plein avant le 1er décembre 2023. La bonification de pension applicable un an était de 10 % pour les assurés ayant travaillé deux ans de plus, de 20 % pour ceux ayant travaillé trois ans de plus et de 30 % pour ceux ayant travaillé quatre ans de plus.
Le rejet de la participation de l’ Agirc-Arrco à l’équilibre du régime général
Les partenaires sociaux ont rejeté de manière unanime une ponction sur les réserves de l’Agirc-Arrco pour financer le régime général. Le gouvernement demande un versement annuel de 1 à 3 milliards d’euros jusqu’en 2030 considérant que la réforme des retraites entraîne un gain pour le régime complémentaire. Cette ponction a pour objectif de contribuer au financement du relèvement du minimum contributif du régime général.
Le gouvernement a souligné le niveau élevé des réserves Agirc-Arrco, 68 milliards d’euros et précisé que ces réserves devraient augmenter de 22 milliards d’euros sur quinze ans, du fait de la réforme des retraites. En réponse, les partenaires sociaux ont signalé qu’un prélèvement d’un milliard d’euros était l’équivalent d’une revalorisation des pensions de 1,1 %. La ponction prévue par le gouvernement pourrait, par ailleurs, à terme remettre en cause la « règle d’or » du régime en vertu de laquelle il doit disposer de six mois de versements d’avance en réserve, sur un horizon de 15 ans.
Après un bon premier semestre, le cours des actions sur les différentes places financières est orienté à la baisse. Durant la première semaine d’octobre, le CAC 40 est ainsi tombé en-dessous des 7 000 points. Il s’est légèrement repris en fin de semaine pour terminer à 7060 points. Le recul de l’indice parisien comme celui des autres grands indices « actions » européens s’explique par la hausse des taux d’intérêt qui amène des arbitrages favorables aux obligations dans un contexte d’aversion croissante aux risques. L’augmentation des taux directeurs qui n’est pas, a priori, totalement arrivée à son terme conduit à des anticipations plus pessimistes concernant la croissance. Par ailleurs, en fin d’année, surtout après un cycle de hausses rapides, les investisseurs engrangent des plus-values en vendant des actions, ce qui génère mécaniquement des baisses de cours. A noter qu’aux Etats-Unis, les indices « actions » ont légèrement progressé cette semaine, les investisseurs considérant que l’économie fait preuve d’une réelle résilience.
Les Etats-Unis n’arrêtent pas de créer des emplois
Les hausses des taux d’intérêt n’aboutissent pas à inverser réellement le processus de créations d’emploi aux Etats-Unis. En septembre, la première économie mondiale a créé 336 000 emplois, pratiquement le double de l’estimation du consensus Bloomberg qui prévoyait 170 000 embauches nettes dans le secteur non agricole. Le secteur public a recruté 73 000 personnes, celui des loisirs et de l’hôtellerie 96 000 et celui de la santé 41 000. Les embauches ont été un peu moins nombreuses dans la construction, l’industrie manufacturière ou le commerce de détail, tandis que le secteur du divertissement, frappé par la grève des scénaristes et acteurs à Hollywood, a supprimé 5 000 emplois le mois dernier (45 000 depuis le mois de mai). L’accord en cours de finalisation devrait se traduire par une reprise de l’emploi dans ce secteur dans les prochaines semaines. Les résultats de l’emploi ne seront pas perçus sur le plan de la lutte contre l’inflation comme rassurants même si le salaire horaire moyen américain n’a augmenté que de 0,2 % en septembre, comme en août, limitant sa progression sur un an à 4,2 %, contre 4,3 % attendu. Les investisseurs à Wall Street sont de plus en plus nombreux à tabler sur une nouvelle des taux directeurs de la FED. Les taux américains à 10 ans ont poursuivi leur progression pour atteindre près de 4,9 %, soit un plus haut depuis 2007.
La semaine a été également marquée par une forte baisse du cours du pétrole intervenue après la publication des stocks hebdomadaires d’essence, en forte hausse, aux États-Unis. L’appréciation du dollar joue également en défaveur des cours du pétrole. Leur baisse s’explique également par les craintes d’un ralentissement économique plus marqué et plus long que prévu. Les ventes au détail en baisse de -1,2% en août après s’être déjà contractées de -0,1% en juillet jettent un doute sur les perspectives de croissance européenne de 2023.
Selon les dernières prévisions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en 2023, le commerce international ne progresserait que de 0,8 % en volume cette année (3 % en 2022 et 9,6 % en 2021) et non plus de 1,7 % comme espéré en avril dernier. Le commerce mondial croît désormais moins vite que le PIB dont la croissance pour 2023 est estimée, au niveau mondial, à 2,6 %. L’OMC s’attend à une légère amélioration en 2024 avec une croissance de 3,3 % des échanges.
Le commerce et l’activité mondiale ont ralenti à compter du quatrième trimestre 2022. Avec le resserrement des politiques monétaires, les difficultés économiques de la Chine et l’augmentation du protectionnisme ont freiné la croissance des échanges. Les volumes d’importations en 2023 devraient se contracter entre 0,4 % et 1,2 % en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe et en Asie.
L’OMC souligne que l’activité de transport par container stagne. Seul le trafic dans les ports chinois a continué de croître quand les expéditions via les ports européens ont diminué. En revanche, les vols commerciaux entre le 1er janvier et le 20 septembre sont en forte progression, +23 %, dépassant les niveaux d’avant la pandémie du covid.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 6 oct. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 060,15 | -1,05 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 407,58 | +0,11 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 308,50 | +0,65 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 431,34 | +1,88 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 229,77 | -1,59 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 494,58 | -1,63 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 144,43 | -0,72 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 30 994,67 | -2,46 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 110,48 | -0,16 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,485 % | +0,084 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,888 % | +0,043 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,779 % | +0,209 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0578 | -0,02 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 831,35 | -1,41 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 84,84 | -11,67 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Adeptes des niches fiscales, les ménages les plus aisés échapperaient à l’impôt. Au moment où l’idée d’un prélèvement de 5 % sur le patrimoine financier des 10 % des ménages les plus aisés fait l’objet d’une proposition de loi, cette antienne est loin d’être vérifiée.
Selon une note du site Fipeco, les 10 % des ménages les plus aisés arrivent en deuxième position pour le poids des prélèvements obligatoires au sein de l’OCDE. L’étude prend en compte les prélèvements payés à la fois par les ménages et par les entreprises à l’origine des revenus des premiers. Sont ainsi pris en compte l’impôt sur le revenu, les cotisations salariales, mais également les cotisations patronales. Pour les dividendes, le calcul intègre les taxes acquittées par les ménages et ceux payées par les entreprises au titre de l’impôt sur les bénéfices.
Un salarié français payé 64 000 euros brut par mois est soumis selon cette méthode à un prélèvement représentant 64 % de ses gains. Seule la Belgique pratique un taux de prélèvement plus élevé (67 %). Les grands pays de l’OCDE ont des taux de prélèvement inférieurs pour les revenus du travail : Royaume-Uni (52 %), Italie (50 %), Allemagne (47 %), États-Unis (44 %).
Pour un Français percevant 64 000 euros sous forme de dividendes, le taux d’imposition atteint 51 % (en incluant l’impôt sur les bénéfices payé par l’entreprise avant versement du dividende). Seuls trois pays dans l’OCDE ont un taux plus élevé : le Canada, le Danemark et l’Espagne.
Les dividendes sont ainsi mieux traités que les revenus du travail, l’écart de prélèvement étant de 13 points. Cet écart est la conséquence de l’introduction en 2018 du prélèvement forfaitaire unique (PFU). Auparavant, la France était de loin le pays qui taxait le plus les revenus du capital. Mais même avec le PFU, il reste au-dessus de la moyenne.
Jeudi 28 septembre, des tensions sont apparues sur le marché obligataire européen avec la publication du projet de loi de finances italien laissant apparaître un déficit public en hausse. Le taux des BTP – les obligations d’Etat transalpines – à 10 ans a augmenté de de 16 points de base (pb), se rapprochant des 5 %. L’écart de taux entre l’Allemagne et l’Italie (spread) a atteint 200 points de base, pour la première fois depuis le mois de mars. Il a progressé de 35 pb en un mois, sa plus forte hausse mensuelle en trois ans et demi. Le taux de l’OAT française a également augmenté pour dépasser 3,5 % au plus haut depuis novembre 2011, période marquée par les derniers soubresauts de la crise de la zone euro. Le taux allemand s’est de son côté rapproché des 3 %.
L’arrêt des efforts de réduction de la dette décidé par le gouvernement italien a créé l’émoi sur les marchés d’autant plus que depuis plusieurs années, l’Italie avait été plutôt une bonne élève en matière de finances publiques en dégageant des excédents primaires (soldes positifs avant le paiement des intérêts de la dette). Les investisseurs ont également constaté que la France s’engageait avec lenteur dans la réduction de son déficit public, la Cour des Comptes soulignant sur ce sujet le manque d’ambition du gouvernement.
La zone euro n’a pas l’exclusivité de la remontée des taux d’intérêt. Aux Etats-Unis, les taux à 10 ans ont augmenté d’un point de pourcentage depuis le début de l’année, sachant que la moitié de la hausse a été réalisée depuis le début du mois de septembre. Ils évoluent désormais autour de 4,65 %, leur plus haut niveau depuis 2007. Et en Angleterre, le rendement des Gilts – les obligations souveraines – à 10 ans a progressé de 20 points de base. Même au Japon, où la banque centrale refuse toujours officiellement d’abandonner sa politique de contrôle de la courbe des taux, le rendement de la dette japonaise à 10 ans a atteint jeudi son plus haut niveau depuis 2013, à 0,76 %.
Les investisseurs ont un autre sujet d’inquiétude avec l’absence d’accord aux Etats-Unis entre républicains et démocrates sur le financement des administrations fédérales, ces dernières risquant d’être fermées dès la semaine prochaine (shutdown). Cette situation pourrait provoquer une nouvelle hausse des taux et une baisse du cours des actions.
Un troisième trimestre décevant pour les actions
Après un premier semestre de bon aloi, les marchés « actions » ont souffert durant l’été. Le CAC 40 a reculé de près de 2,5 % et le Dax allemand de plus de 3 %. Le Nikkei a perdu de son côté plus de 4 % au troisième trimestre. Les menaces de récession associées à une inflation qui résiste aux hausses des taux directeurs des banques centrales explique cette orientation à la baisse des indices boursiers. S’y ajoute, en particulier en Asie, le ralentissement de l’économie chinoise. Sur le seul mois de décembre, les grands indices « actions » ont perdu du terrain mais la baisse demeure mesurée sachant que le neuvième mois de l’année est, en règle générale, décevant.
L’objectif des 2 % demeure lointain même si la publication des taux d’inflation du mois de septembre en zone euro a rassuré les investisseurs. Malgré la hausse du cours du pétrole, la décrue se poursuit même si elle s’effectue à petite vitesse. En Allemagne, l’indice des prix à la consommation n’a augmenté que de 4,3 % sur un an en septembre, contre 5,2 % en août, son plus bas niveau en près de deux ans. L’inflation sous-jacente s’y est élevée à 4,5 %, après 5,3 % le mois précédent. Le maintien du cours du pétrole entre 95 et 100 dollars le baril pourrait contrarier, dans les prochains mois, ce processus de baisse. Aux Etats-Unis, l’indice « core » PCE (inflation hors éléments volatils), le plus surveillé par la Réserve fédérale, a augmenté de 0,1 % sur un mois – et non de 0,2% comme attendu. Sur un an, il s’élève à 3,9 % en septembre.
L’euro continue de se déprécier par rapport au dollar. Il s’échangeait vendredi 29 septembre contre 1,05 dollar. Il se rapproche ainsi de sa parité. La hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis combinée avec un potentiel de croissance moins élevé que chez ces derniers explique ce mouvement à la baisse de la monnaie européenne.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 29 sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 135,06 | -0,61 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 507,50 | -1,34 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 288,05 | -0,67 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 219,32 | +0,06 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 386,58 | -1,03 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 608,08 | -0,71 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 174,66 | -0,27 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 31 857,62 | -1,64 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 110,48 | -0,70 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,401 % | +0,124 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,845 % | +0,116 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,570 % | +0,142 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0585 | -0,73 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 855,25 | -3,64 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 95,47 | +1,92 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
En août, l’assurance vie signe sa troisième décollecte de l’année avec -1,7 milliard d’euros faisant suite à celle du mois de juillet de -1 milliard d’euros. L’assurance vie est toujours confrontée à la désaffection des ménages à l’encontre des fonds euros. La décollecte sur les fonds euros atteint 2,5 milliards d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, elle s’élève à 20,5 milliards d’euros. L’assurance vie est toujours challengée par les livrets réglementés et par les dépôts ou contrats à terme dont les rendements sont en hausse.
Traditionnellement, le mois d’août est assez favorable à l’assurance vie. En dehors de cette année, seules trois décollectes ont été constatées lors de ces vingt dernières années : en 2011, 2012 et 2022. L’année dernière, elle avait été de -791 millions d’euros. La collecte mensuelle moyenne, en août, de ces dix dernières années a été de 1,3 milliard d’euros. Cependant, ce mois d’août est toujours un peu particulier en raison de la fermeture pour congés de nombreux agences d’assurances conduisant à un faible nombre d’opérations.
Une collecte nette encore positive mais en baisse
En 2023, sur les huit premiers mois de l’année, la collecte nette est de 1,7 milliard d’euros quand l’année dernière, elle avait atteint, de janvier à août, près de 12 milliards d’euros. En 2019, avant la crise sanitaire, elle s’élevait sur la même période à 18 milliards d’euros.
La collecte nette positive des unités de compte de +800 millions d’euros en août n’arrive plus à compenser les retraits sur les fonds euros.
Des cotisations en recul sur les unités de compte
Traditionnellement, les cotisations brutes sont relativement faibles en août en raison des vacances. Elles se sont élevées à 8,3 milliards d’euros en août 2023 contre 8,6 milliards d’euros un an plus tôt. Il n’y a donc pas de réelle rupture d’une année sur l’autre. Pour rappel, les cotisations brutes étaient de 12,1 milliards d’euros en juillet et de 15 milliards d’euros en juin dernier.
Des prestations toujours dynamiques
En août 2023, les prestations ont atteint 10 milliards d’euros contre 9,4 milliards d’euros un an plus tôt. Les prestations et rachats demeurent importants en lien avec les liquidations de contrat après le décès de leur titulaire et en lien à une réaffectation des fonds euros vers d’autres placements. La hausse des taux d’intérêt et le durcissement des conditions d’octroi des prêts conduisent également les ménages à augmenter leurs apports pour leurs achats immobiliers.
L’assurance vie en attendant 2024
L’assurance vie connaît une érosion de sa collecte nette s’expliquant essentiellement par le niveau de rendement des fonds euros. Il n’y pas, néanmoins, de sorties importantes sur le premier placement des ménages dont l’encours a atteint 1907 milliards d’euros fin août, en hausse de 4,2 % sur un an. Les rendements 2023 qui seront annoncés à la fin de l’année et au début de l’année prochaine devraient conduire à une amélioration de la collecte. Ils devaient se situer autour de 2,5/2,7 % en lien avec la hausse des taux d’intérêt. Les fonds euros par leur structure connaissent un effet d’inertie important mais qui a contrario a toujours permis de maintenir un rendement positif même durant les années 2019/2021. Par ailleurs, leur remontée devrait se poursuivre en 2024. Ils devraient passer au-dessus de l’inflation en 2024 et du Livret A en 2025.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Au Journal Officiel du 29 septembre figure le décret portant de 7700 à 10000 euros le plafond du Livret d’Epargne Populaire. Le relèvement du plafond s’accompagne d’un changement dans les modalités d’application du plafond. Jusqu’au 1er octobre, le plafond concernait les versements sans prendre en compte les intérêts. Avec le nouvel arrêté, le titulaire ne pourra pas effectuer de versements aboutissant à dépasser 10 000 euros.
Le décret indique que « Les versements effectués sur un compte sur livret d’épargne populaire ne peuvent porter le montant inscrit sur le livret au-delà de 10 000 euros. » quand le précédent indiquait « Le plafond des sommes qui peuvent être déposées sur un compte sur livret d’épargne populaire est fixé à 7 700 euros. »
Le Ministre de l’Economie a annoncé la revalorisation de 5,2 % des pensions de base, revalorisation qui sera effective le 1er janvier 2024. Elle fait suite à la hausse de 0,8% du 1er janvier 2023 et de 4 % le 1er juillet 2023. Cette revalorisation sera suivie par celle des pensions complémentaires en cours de négociation et qui devrait intervenir dès le 1er novembre 2023. La hausse des pensions est la conséquence de l’augmentation des prix enregistrée ces derniers mois. Elle concerne plus de 16 millions de retraités. Le coût de la revalorisation des pensions de base est de 14 milliards d’euros en 2024 dont 3 milliards d’euros pour les pensions des agents de l’Etat.
Après une hausse de 1,9 % la semaine dernière, le CAC 40 a perdu 2,63 % cette semaine, repassant sous le seuil des 7 200 points, à 7 184,82 points. Les indices « actions » des autres grandes places financières occidentales ont également reculé ces derniers jours. Sur la semaine, le Nasdaq comme le S&P 500 ont perdu plus de 2 %. Ce mouvement baissier s’explique par les déclarations du Président de la FED, laissant que de nouvelles hausses de taux directeurs sont possibles et par la confirmation du ralentissement économique de la zone euro. Les entreprises européennes sont plus exposées à la hausse des taux que leurs homologues américaines, les premières se finançant avant tout par emprunts bancaires quand les secondes recourent aux marchés. Par ailleurs, la zone euro est plus touchée par l’augmentation du cours du pétrole qui induit des transferts financiers à l’extérieur quand ces transferts sont internes aux Etats-Unis. Ils profitent, en effet, aux producteurs de pétrole américains. Les chiffres PMI préliminaires d’activité dans l’industrie et les services publiés vendredi 22 septembre pour le mois de septembre semblent indiquer une entrée en récession de la zone euro. L’indice composite, synthèse entre l’industrie manufacturière et les services, est certes ressorti à 47,1 points, après 46,7 en août. Mais l’indice reste en territoire négatif (en-dessous de 50) malgré cette hausse. Ce niveau serait cohérent avec une contraction de l’ordre de 0,3 % du PIB de la zone euro au troisième trimestre.
Aux Etats-Unis, l’économie demeure dynamique mais un nombre croissant d’experts s’attendent à un net ralentissement pour la fin de l’année. Ils estiment dans ce contexte que la consommation qui porte la croissance devrait fléchir dans les prochains moins du fait de l’épuisement de la cagnotte covid. Il resterait moins de 500 milliards de dollars dans cette cagnotte sur les 2 200 milliards économisés en 2021.
Dans ce contexte, les propos du Président de la FED ont fait l’effet d’une douche froide. En indiquant que de nouvelles hausses de taux directeurs sont possibles dans les prochains mois, il a occulté sa décision de ne pas les relever en septembre. Le Président de la banque centrale américaine Jerome Powell, a, en effet, affirmé que « nous sommes prêts à relever à nouveau les taux si c’est approprié » et que « nous voulons des preuves convaincantes que nous avons atteint le bon niveau ». Les taux directeurs restent, pour le moment, dans la fourchette 5,25 % – 5,5 %. Il s’agit de la deuxième pause depuis l’engagement du processus de hausse des taux directeurs.
La FED a, par ailleurs, actualisé ses prévisions macroéconomiques. Le PIB réel devrait augmenter de 2,1 % en 2023, contre 1 % attendu en juin, avec un taux de chômage à 3,8 % au lieu de 4,1 % escompté toujours en juin. La croissance américaine apparaît meilleure que prévu malgré les onze hausses des taux directeurs. L’indice des prix des produits de consommation individuelle essentiels (inflation « core PCE ») devrait s’élever à 3,7 % en 2023, au lieu des 3,9 % prévus. En revanche, le niveau des taux de la FED a été revu à la hausse pour 2024, à 5,1 % au lieu de 4,6 %. En 2023, la projection de taux demeure inchangée à 5,6 %, soit un cran plus haut qu’aujourd’hui. En 2025, ils demeureraient élevés, à 3,9 %, et en 2025 ils resteraient à 2,9 %. La baisse des taux directeurs n’interviendrait qu’au milieu de l’année 2024.
Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur ascension. Vendredi 22 septembre, celui de l’OAT français à 10 ans s’élevait près de 3,3 %. Le taux de son homologue américain était de 4,5 %. Après avoir flirté avec les 100 dollars, le pétrole est redescendu à 93 dollars en fin de semaine en raison des menaces qui planent sur la croissance. Compte tenu d’un maintien d’une politique monétaire américaine restrictive, le dollar s’apprécie face à l’euro.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 22 sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 184,82 | -2,63 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 963,84 | -1,89 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 320,06 | -2,41 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 701,10 | -2,87 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 557,29 | -2,12 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 683,91 | -0,36 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 207,16 | -2,05 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 402,41 | -3,37 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 132,43 | +0,43 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,277 % | +0,063 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,729 % | +0,058 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,428 % | +0,104 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0655 | -0,16 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 925,56 | +0,20 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,29 | -1,01 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
L’année de tous les records
Au mois d’août 2023, même sans relèvement de son taux, le Livret A a enregistré, selon la Caisse des dépôts, encore une forte, collecte, 2,27 milliards d’euros. Elle est supérieure à celle du mois de juillet (2,16 milliards d’euros). Elle est certes moins exceptionnelle que celle du mois d’août 2022 (4,49 milliards d’euros) mais celle-ci était intervenue après le passage du taux de rémunération de 1 à 2 %. Le résultat du mois d’août 2023 n’en demeure pas moins exceptionnel en étant nettement supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,3 milliard d’euros). Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte dépasse 30 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. L’année dernière, sur la même période, la collecte était de 23,62 milliards d’euros.
De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte de bon aloi en s’élevant à 740 millions d’euros, portant le total sur les huit premiers mois de l’année à 10,41 milliards d’euros.
Les deux produits d’épargne réglementée ont, ensemble, enregistré une collecte nette en août de 3,02 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, la collecte se monte ainsi à pris de 40,5 milliards d’euros, record à battre.
L’encours du Livret A fin août, a atteint 405,7 milliards d’euros et celui du LDDS 144,7 milliards d’euros pour le LDDS. Pour les deux livrets, ces encours sont une nouvelle fois historiques.
Les Français plus fourmis que cigales au cœur de l’été
En ce début de second semestre, le Livret A ne faiblit donc pas. Les Français ont été au cœur de l’été plus fourmis que cigales. Ils ont continué à restreindre leurs dépenses de consommation et réorienter les liquidités présentes sur leurs comptes courants qui ne rapportent rien sur le Livret A et sur le LDDS.
Le comportement des ménages français tranche avec celui des Américains qui vident scrupuleusement leur cagnotte Covid. La cagnotte française demeure voire continue à grossir. Même si le ressenti est tout autre, l’effort d’épargne est entretenu par une bonne résistance du pouvoir d’achat des ménages. La faible confiance des ménages dans l’évolution de la situation économique du pays comme le souligne depuis de nombreux mois l’indice de l’INSEE explique certainement la primauté donnée à l’épargne de précaution. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses de demain et d’après-demain. Un phénomène d’encaisse réelle peut également jouer, les ménages voulant maintenir constant le pouvoir d’achat de leur épargne. Des facteurs structurels comme le vieillissement de la population sont également à prendre en compte.
Une collecte en légère modération pour la fin de l’année, peut-être mais pas sûre
Le succès du Livret A n’en finit pas de surprendre. Le passage de son taux de rémunération à 3 % a électrisé les épargnants qui se délestent des placements à faible rentabilité. Tant que les incertitudes économiques seront nombreuses et que la vague inflationniste ne sera pas retombée, la collecte restera forte. La crainte d’augmentation des impôts et la hausse des prix des carburants jouent en sa faveur. En fin d’année, la baisse attendue de l’inflation pourrait redonner quelques couleurs à la consommation, actuellement atone, ce qui pourrait alors amener une diminution de la collecte du Livret A et du LDDS.
CdE – CDC
CdE – CDC
Fin 2022, le patrimoine économique national s’élevait, selon l’INSEE, à 20 052 milliards d’euros en France, soit 9,5 fois le produit intérieur net de l’année. Son augmentation a été de 5,6 % en 2022, contre +9,1 % en 2021. Les actifs non financiers ontconnu une hausse de +5,2 % après +8,9 %. Le prix du foncier a baissé de -0,8 % en 2022 après +8,3 % en 2021. En revanche, les prix de la construction ont augmenté notamment pour le non résidentielle (+9,3 % après 7,0 %).
En 2022, dans le sillage de la baisse des marchés boursiers (-10,3 % pour le SBF 120, après +26,2 % en 2021), les actifs et passifs sous forme d’actions se sont repliés de respectivement -6,2 % après +17,8 %, et -5,8 % après +18,9 %. Il en a résulté une baisse du patrimoine financier net des ménages. En revanche, celui des sociétés non financières et des administrations publiques a augmenté. Quant à celui des sociétés financières, il est devenu négatif en 2022, alors qu’il était positif en 2021.
Le patrimoine des ménages s’est stabilisé en 2022
Fin 2022, le patrimoine des ménages (73,8 % du patrimoine économique national) est resté stable après une forte augmentation en 2021 (+0,3 % après +8,7 %). Il s’élevait à fin 2022 à 14 791 milliards d’euros, soit 9,3 fois le revenu disponible net des ménages contre 9,1 fois en 2021.
Le patrimoine non financier des ménages a augmenté de +3,8 % après +9,2 % pour atteindre 10 435 milliards d’euros. La moindre progression s’explique notamment par celui des prix des biens immobiliers (+3,5 % après +9,1 %). Ces biens constituent 90,8 % des actifs non financiers des ménages. L’augmentation du prix des terrains bâtis n’a téé que +0,6 % après +9,7 % en 2021, tandis que la valeur des logements (hors terrains) est restée portée par la hausse du prix des matières premières (+6,2 % après +8,6 %).
Le patrimoine financier net des ménages a diminué de 7,1 % en 2022, à 4 356 milliards d’euros, après avoir augmenté de 7,7 % en 2021. Cette baisse st imputable à la diminution des actifs, les passifs progressant au même rythme qu’en 2021. Les actifs des ménages en assurance-vie représentant 30 % de leurs actifs financiers totaux, ont diminué de -12,1 % après +1,6 %, sous l’effet de la baisse des cours boursiers et de la hausse des taux d’intérêt et en dépit de flux de collecte nets positifs. Les flux nets d’assurance-vie (+36,4 milliards) sont restés importants, en accélération par rapport à 2021 (+29,0 milliards), en particulier pour les contrats en unités de compte (+35,5 milliards après 27,8 milliards), tandis que les flux nets de contrats en euros sont demeurés faiblement positifs (+0,9 milliard, après 1,1 milliard en 2021). Les placements sous forme d’actions et de parts de fonds d’investissement ont reculé (-4,6 % après +13,5 %).
Au passif des ménages, la progression des crédits a légèrement ralenti (+4,9 % après +5,3 %). Les flux nets de crédits, constitués essentiellement de crédits immobiliers, se sont élevés à 84 milliards d’euros en 2022. Au cours du premier semestre, les crédits ont fortement augmenté, puis leur progression s’est normalisée au second semestre.
L’indice CAC 40 a enregistré, lors de cette deuxième semaine de septembre, son meilleur résultat hebdomadaire depuis la semaine du 14 juillet avec un gain de près de 2 %. Ce rebond après de nombreuses séances de léthargie s’explique par la conviction que le cycle de hausses des taux directeurs de la part des banques centrales arrive à son terme et par la publication d’indicateurs chinois supérieurs aux prévisions. La deuxième économie mondiale semble, en effet, réagir positivement aux mesures de soutien mises en place par le gouvernement. En août, la production industrielle a augmenté de 4,5 % sur un mois, après 3,7 % en juillet et contre 3,9 % attendue. Cette progression est la plus importante depuis le mois d’avril. Les ventes de détail ont augmenté de 4,6 % sur un an, contre 2,5 % en juillet et 3 % estimé par le consensus. En revanche, dans le secteur de l’immobilier, les prix ont continué de reculer en août, de 0,3 %, contre -0,2 % en juillet.
Aux Etats-Unis, la production industrielle a augmenté de 0,4 % sur un an en août, tandis que l’indice d’activité manufacturière de la Fed de New York est en hausse à +1,9 point, contre -19 le mois précédent et -10 attendu. La grève dans le secteur automobile pourrait avoir des effets négatifs pour le mois de septembre. La production informatique serait en recul au vu du ralentissement de la production annoncée par les TSMC, un des principaux producteurs de microprocesseurs. Cette annonce a conduit à la baisse des valeurs technologiques. Le Nasdaq a ainsi reculé de 0,55 % sur la semaine.
L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a diminué, en revanche, de 1,8 point à 67,7 en septembre, mais la composante des anticipations d’inflation à un an n’est plus que de 3,1 %, son plus bas niveau depuis mars 2021. Celle des anticipations à 5-10 ans a reculé à 2,7 %, soit son plus faible score depuis le mois de septembre 2022. Ces résultats pourraient inciter la FED, le 20 septembre prochain, à réaliser une pause dans la hausse des taux. Certes comme pourla BCE, elle pourrait effectuer une hausse de précaution.
Le cours du pétrole a, de son côté, continué de se raffermir en se rapprochant des 95 dollars le baril. La hausse de cette semaine est liée aux déclarations émanant de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui s’attend à un déficit d’offre par rapport à la demande mondiale sans précédent depuis 2007, déficit qu’elle a sciemment organisé avec des accords de régulation de la production. Dans son rapport mensuel, publié mardi12 septembre dernier, l’OPEP a évalué le déficit potentiel à 3,3 millions de barils jours. Si la croissance aux Etats-Unis persiste et la Chine connait un rebond de croissance, la barre des 95 dollars pourrait être assez rapidement franchie et dépassée. L’Europe et le Japon seraient les plus exposés au sein des pays de l’OCDE à cette augmentation qui ralentirait le processus de décrue de l’inflation.
La Banque centrale européenne a, jeudi 14 septembre, porté le taux de la facilité de financement (« refi ») à 4,5 %, celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %, et le taux de dépôt à 4 %, son plus haut niveau depuis la naissance de l’euro. Depuis le mois de juillet 2022, les taux ont ainsi augmenté de 4,5 points.
La BCE n’a pas opté pour une pause en septembre malgré la baisse des indices PMI qui semblent indiquer l’arrivée rapide d’une récession. Le Comité de politique monétaire de la banque centrale a pris en compte le maintien d’une inflation élevée, 5,3 % en août pour la zone euro. Au sein de celle-ci, plusieurs pays dont la France ont connu un rebond de l’indice des prix le mois dernier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui est surveillée par la BCE, reste également à des niveaux élevés. Selon les nouvelles projections de la BCE, l’inflation serait plus élevée qu’initialement prévue en 2023 (5,6 %) comme en 2024 (3,2 %). Le retour dans la zone cible des 2 % n’est envisagée qu’en 2025. Face à cette situation, la BCE a voulu prouver sa volonté de casser les anticipations inflationnistes. Elle a préféré réaliser cette hausse dès maintenant pour éviter d’être sous pression en octobre en cas de concrétisation de la récession. Il lui serait en effet plus difficile d’augmenter ses taux en cas de réduction du PIB. Pour une majorité d’investisseurs, l’augmentation du mois de septembre pourrait être la dernière ce qui a abouti à une décrispation sur les taux des obligations d’État. Sur ce sujet, Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, n’a pris aucun engagement. La banque centrale n’a pas, par ailleurs, communiqué sur une possible accélération de la réduction de son bilan par la fin des réinvestissements liés à son programme « urgence pandémie » (PEPP) ou par une cession des titres détenus dans le cadre de son principal programme d’achats d’actifs (APP). Elle pourrait utiliser ses outils à l’occasion des prochaines réunions si l’arme des taux devenait moins facile à manier.
La fin du dollar est une antienne vieille d’un demi-siècle. Depuis la fin des accords de Bretton Woods intervenue en 1976, faisant suite à l’arrêt de sa convertibilité en or le 15 août 1971, le dollar n’en finit pas de défier les mauvais augures. De la crise financière de 2008, à la guerre en Ukraine, en passant par la mise en place des sanctions contre la Chine, la dédollarisation à maintes fois été annoncée sans, à ce jour, se concrétiser. Le dollar reste de loin la première monnaie de réserve, autour de 60 % loin devant l’euro, autour de 20 %.
L’euro, en raison de la guerre en Ukraine et des menaces de récession, avait perdu du terrain face au dollar au point de tomber en-dessous de la parité en septembre 2022. Avec la hausse des taux directeurs décidée par la BCE, la monnaie européenne avait regagné une partie du terrain. Elle s’était ainsi apprécié de 15 % revenant à 1,12 dollar au mois de juillet 2023. Depuis, l’euro a perdu 5 %. Cette baisse est imputable à des prises de bénéfices de la part des hedge funds. Ces derniers ne prévoient pas une amélioration du taux de change de l’euro dans les prochains mois, le cycle de hausse des taux directeurs s’achevant.
Le dollar reste une valeur refuge en période trouble. La monnaie américaine bénéfice par ailleurs de la frénésie d’investissements que génère l’intelligence artificielle (IA). Le dollar profite également de la bonne tenue de la croissance américaine qui est deux fois plus importante que celle de la zone euro depuis 2019. Les investisseurs s’attendent à un ralentissement économique plus long et plus profond en zone euro qu’aux États-Unis.
La monnaie européenne si elle est en souffrance par rapport au dollar résiste néanmoins par rapport à l’ensemble des monnaies. En 2023, son taux de change réel (après inflation) a progressé de 3,4 % et s’établit à son plus haut niveau depuis cinq ans. Depuis sa création en 1999, la monnaie européenne n’a cédé que 6,5 % et a réussi à surmonter de nombreuses crises : crise des subprimes en 2008/2009, crise des dettes souveraines 2010/2014, épidémie de Covid en 2020, guerre en Ukraine en 2022.
Sur les marchés des changes, l’inconnu demeure la monnaie chinoise. Les autorités de Pékin pourraient être tenté de déprécier le yuan pour endiguer la baisse de l’activité et la menace déflationniste et pour favoriser la compétitivité des exportations. Il pourrait en résulter des tensions accrues entre les pays occidentaux et la Chine.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 15 sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 378,82 | +1,91 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 618.24 | +0,25 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 450.32 | -0,07 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 708,33 | -0,55 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 893,53 | +0,91 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 711,38 | +3,12 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 294,95 | +1,28 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 33 533,09 | +2,84 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 117,74 | +0,03 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,214 % | +0,071 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,671 % | +0,060 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,324 % | +0,057 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0671 | -0,29 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 924,45 | +0,32 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,66 | +3,79 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Ralentissement économique confirmé, hausse du prix du pétrole, persistance des tensions sino-américaines : les investisseurs ne voient pas la vie en rose depuis le début du mois de septembre. Les indices « actions » sont en léger recul sur la semaine de -0,90 % pour le CAC40 à -2,08 % pour le Nasdaq. Le Footsie britannique est le seul à faire exception avec une hausse de 0,20 %.
La croissance est annoncée en baisse un peu partout pour les prochains mois. En France, l’INSEE a prévu une croissance qui ne dépasserait pas 0,1 % au troisième trimestre. Avec l’annonce de Ryad et de Moscou de proroger jusqu’à la fin de l’année, l’accord de réduction de la production de pétrole, les cours de ce dernier ont été orientés à la hausse. Le prix du baril de Brent a dépassé les 90 dollars durant la semaine écoulée. Il a ainsi augmenté de près de 2 % sur la semaine et de 20% en trois mois. Cette remontée du prix du pétrole contrarie le processus de baisse de l’inflation. Celle-ci demeure vive est pourrait conduire les banques centrales à relever, une nouvelle fois, leurs taux directeurs à l’occasion de leur prochaine réunion, le 14 et le 19 septembre. Les investisseurs ont accusé le coup après la décision de l’administration chinoise d’interdire l’usage de l’iPhone et de tout autre smartphone de marque étrangère à ses hauts fonctionnaires et employés gouvernementaux. L’action d’Apple a perdu 6,4 % mercredi 7 et jeudi 8 septembre avant de rebondir de 1 % vendredi 9.
La perspective de nouvelles hausses des taux directeurs de la part de la FED et de la BCE a conduit à une augmentation des taux pour les obligations souveraines. Le taux de l’OAT à 10 ans a dépassé 3,1 % et celui de son homologue américain 4,2 %. Le taux des obligations « corporate » dépasse se situe désormais entre 4 et 6 %. L’euro s’est légèrement déprécié sur la semaine passant en-dessous de 1,08 dollar.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 8 sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 240,77 | -0,90 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 576,59 | -0,92 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 457,49 | -1,40 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 13 761,53 | -2,08 % | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 740,30 | -0,68 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 478,19 | +0,20 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 237,19 | -1,06 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 606,84 | -0,32 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 116,72 | -0,53 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,143 % | +0,088 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,611 % | +0,079 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,267 % | +0,090 pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0702 | -1,24 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 917,68 | -1,14 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 90,85 | +2,10 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
Après un léger rebond en juin (+1,8 milliard d’euros) l’assurance vie enregistre, selon France Assureurs, une nouvelle décollecte nette en juillet (-1 milliard d’euros) après celle de mai (-1,7 milliard d’euros). L’assurance vie est, depuis le début de l’année, concurrencée non seulement par les produits d’épargne réglementée (Livret A et LDDS) mais aussi par les contrats et dépôts à terme. Ces produits d’épargne de court terme offrent actuellement des rémunérations qui sont, en règle générale, supérieures à celles des fonds euros de l’assurance vie.
Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte nette n’a été que de 3,1 milliards d’euros contre +12,7 milliards d’euros sur la même période en 2022. Lors de ces vingt dernières années, seules deux en ont enregistré de plus mauvais (2012 avec la crise des dettes souveraines : – 6 milliards d’euros de janvier à juillet ; 2020 avec l’épidémie de covid : -4 milliards d’euros de janvier à juillet). En juillet, jusqu’à maintenant, l’assurance vie connaissait des collectes nettes plutôt correctes. Une seule décollecte (en 2020 avec l’épidémie de covid) avait été constaté en dix ans (2013/2022).
Des prestations en hausse
Les cotisations brutes en assurance vie se sont élevées à 12,1 milliards d’euros en légère hausse de +1 % par rapport à juillet 2022. Elles sont néanmoins en baisse par rapport au moins de juin (15 milliards d’euros). La progression, en juillet, a été de 0,5 % pour les supports en euros de 1 % pour ceux en unités de compte. La part des unités de compte dans la collecte brute est de 37 %.
Au mois de juillet, les prestations s’établissent à 13,1 milliards d’euros, en hausse de +16 % par rapport à juillet 2022. Elles sont stables par rapport à juin. Cette augmentation souligne que des ménages sortent de l’argent de leur assurance vie afin de la réallouer sur d’autres placements.
La collecte nette est ainsi négative sur le mois, à −1,0 milliard d’euros. Elle demeure positive en UC, à +1,7 milliard d’euros.
Sur les sept premiers mois de l’année, les cotisations atteignent 93,7 milliards d’euros, en hausse de +4,6 milliards d’euros . Les prestations se sont élevées, sur la même période, à 90,6 milliards d’euros, en hausse de +14,2 milliards d’euros (soit +19 %) par rapport à la même période de 2022.
Poursuite de la décollecte nette pour les fonds euros
Au mois de juillet, la décollecte en fonds euros a atteint -2,7 milliards d’euros portant ce montant, sur les sept premiers mois de l’année, à 18 milliards d’euros. Les titulaires d’assurance vie continuent à s’alléger en fonds euros au profit des unités de compte ou d’autres produits de taux (épargne réglementée, dépôts à terme).
La collecte nette en unités compte a été de 1,7 milliards d’euros. De janvier à juillet, elle s’est élevée à 21,2 milliards d’euros.
Depuis le début de l’année, l’assurance vie est sauvée par les unités de compte qui permettent d’éviter une décollecte.
En attendant 2024…
Les Français privilégient toujours l’épargne de précaution qui leur garantit sécurité, liquidité et rendement. Ils se montrent ainsi pragmatiques en optant pour les placements les plus rémunérateurs et sans risque. Cette préférence pour le court terme s’explique également par la persistance des incertitudes économiques avec une inflation qui demeure élevée.
L’assurance vie est condamnée à attendre 2024 pour retrouver quelques couleurs. Concurrencée tout à la fois par le Livret A et les dépôts à terme, sur le segment des fonds euros, le premier produit d’épargne des ménages dont l’encours a atteint fin juillet 1919 milliards d’euros, connaît depuis le début de l’année une petite croissance émaillée de décollectes. Pour la première fois en plus de trente ans, le rendement des fonds euros de l’assurance vie est inférieure à celui de produits d’épargne de court terme et à l’inflation. Cette situation est imputable à l’inertie des fonds euros liée à la duration des obligations d’Etat qui constituent leur socle. Avec la hausse des taux d’intérêt entamée en 2022, une éclaircie devrait se profiler au début de l’année 2024 avec l’annonce des rendements des fonds euros qui seront en hausse et qui se rapprocheront du taux du Livret A. D’
Le Plan d’Épargne Retraite (PER) trace toujours la route
L’assurance vie est à la peine depuis le début de l’année mais le Plan d4Epargne Retraite continue de progresser grâce à des transferts issus des anciens produits retraite et aux souscriptions réalisées par de nouveaux assurés. En juillet, les cotisations sur les PER assurantiels s’élèvent à 675 millions d’euros. 55 700 nouveaux assurés ont été enregistrés. Par ailleurs, 8 200 assurés ont transféré 219 millions d’euros d’anciens contrats d’assurance retraite vers un PER.
Depuis le début de l’année, les cotisations versées s’élèvent à 4,7 milliards d’euros pour 503 200 nouveaux assurés. La collecte nette des PER s’établit à +3,3 milliards d’euros.
Fin juillet 2023, 5,1 millions d’assurés détiennent un PER pour un encours de 67,7 milliards d’euros, dont 39 % correspondent à des UC.
France Assureurs
France Assureurs
Au mois d’août, les indices « actions » ont sur toutes les grandes places financières abandonné du terrain. Le recul a été en moyenne de 2 %. Il a atteint plus de 5 % à Shanghai sur fond de crise immobilière. Les investisseurs commencent à craindre la stagflation, ce mélange corrosif d’inflation et de stagnation économique voire de récession.
Les investisseurs n’aiment pas le mois de septembre qui est traditionnellement le plus mauvais mois de l’année boursière. En 2022, septembre s’est clôturé sur une perte de plus de 9 % pour le S&P 500, le Cac 40 perdant de son côté près de 6 %. Depuis 1928, septembre s’est traduit, une fois sur deux, par un recul de l’indice S& P500. Mais, en jouant avec les statistiques, il s’avère que le mois de septembre est positif pour cet indice quand il a augmenté au cours du premier semestre de plus de 10 % ce qui est le cas cette année.
La malédiction du mois de septembre s’explique par la volonté des traders de réaliser leurs programmes de plus-values sur actions (ventes d’actions et sécurisation des gains). En septembre, les investisseurs commencent à avoir une vision assez fine des résultats des entreprises et une idée de l’année à venir. Ils sont ainsi amenés à effectuer des arbitrages. L’automne après la période estivale émolliente est la saison des prises de conscience et de corrections de trajectoires parfois brutales. Le contexte économique, en ce début de mois de septembre, est source de doutes avec des incertitudes sur la baisse de l’inflation et l’évolution de la croissance. La remontée du cours du pétrole est à nouveau un sujet d’inquiétude tout comme la résurgence du covid.
Le cours du pétrole (BRENT) s’est rapproché des 90 dollars malgré le ralentissement de l’économie mondiale. En trois mois, le baril s’est apprécié de 20 %. Ce rebond du cours du pétrole s’explique par la décision de l’OPEP + de restreindre sa production. Cette semaine, La Russie a avalisé une nouvelle diminution de ses exportations de pétrole, en lien avec ses partenaires de l’OPEP +.de 300 000 b/j en septembre. La décision de la Russie intervient après la prorogation d’un mois, jusqu’en octobre, de la réduction de la production de l’Arabie saoudite, à hauteur d’un million de barils par jour (b/j).
LVMH n’est plus la première capitalisation boursière européenne. Le groupe de luxe est devancé par l’entreprise pharmaceutique danoise Novo Nordisk), spécialisée dans le traitement du diabète et dont le cours s’est accru de près de 40 % depuis le début de l’année.
Les créations d’emploi, aux Etats-Unis se sont élevées à 187 000 en août, soit plus que les 170 000 attendus par le consensus des économistes mais pour le troisième mois consécutif, elles ont été inférieures au seuil des 200 000. Par ailleurs, le nombre de créations de postes pour juillet a été révisé en baisse, à 157 000 contre 187 000 annoncé initialement. Parallèlement, le taux de chômage est en hausse à 3,8 % grâce en partie à une hausse de la participation quand le consensus tablait sur une stabilisation à 3,5 %. La croissance du salaire horaire moyen a ralenti plus que prévu sur un mois à 0,2 % contre 0,3% anticipé. Sur un an, elle revient de 4,4 % à 4,3 %. Ces résultats constituent une bonne nouvelle pour la FED. Sa politique de relèvement des taux directeurs commencent à porter ses fruits. La probabilité que l’institution monétaire américaine fasse une pause lors de sa prochaine réunion n’a jamais été aussi élevée. De plus en plus d’économistes estiment que les taux ont atteint un sommet et qu’une baisse pourrait intervenir au cours du premier semestre de l’année 2024. Néanmoins, certains pensent qu’une hausse est encore possible d’ici la fin de l’année.
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Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 1er sept. 2023 | Évolution sur une semaine | Résultats 30 déc. 2022 | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 296,77 | +0,93 % | 6 471,31 | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 837,71 | +1,28 % | 33 147,25 | 36 338,30 |
S&P 500 | 4 515,77 | +2,29 % | 3839,50 | 4766,18 |
Nasdaq | 14 031,81 | +3,13% | 10 466,48 | 15 644,97 |
Dax Xetra (Allemagne) | 15 840,34 | +1,33 % | 13 923,59 | 15 884,86 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 7 464,54 | +1,83 % | 7 451,74 | 7 384,54 |
Eurostoxx 50 | 4 282,64 | +1,10 % | 3792,28 | 4,298,41 |
Nikkei 225 (Japon) | 32 710,62 | +3,44 % | 26 094,50 | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 133,25 | +1,82 % | 3 089,26 | 3 639,78 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,055 % | -0,032 pt | +3,106 % | +0,193 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,532 % | -0,027 pt | +2,564 % | -0,181 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,177 % | -0,074pt | +3,884 % | +1,505 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0846 | +0,45 % | 1,0697 | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 938,10 | +1,35 % | 1 815,38 | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 88,39 | +3,89 % | 84,08 | 78,140 |
Cercle de l’Épargne
En matière d’actions, ce qui compte c’est non seulement le cours mais aussi – voire surtout – le dividende. Leur montant dépend des résultats des entreprises et de la politique de distribution décidée par le Conseil d’administration.
Au deuxième trimestre, les grandes entreprises mondiales ont versé l’équivalent de 568 milliards de dollars de dividendes à leurs actionnaires, d’après le gestionnaire d’actifs Janus Henderson. Ces dividendes sont en hausse de 5 % sur un an. En France, les dividendes ont progressé toujours sur un an de 13,3 %. Au niveau de la zone euro, la hausse est de 10 % en moyenne. Au premier trimestre 2023, les versements étaient déjà en hausse de 12 % sur un an, à 327 milliards de dollars.
En France, les versements ont atteint 49,6 milliards d’euros. Parmi les entreprises ayant versé les plus importants dividendes figurent BNP Paribas, Sanofi, AXA, LVMH et Engie. Au niveau mondial, les groupes Nestlé, HSBC et Mercedes ont distribué les dividendes les plus élevés. Les banques ont été à l’origine des dividendes les plus importants (85 milliards de dollars au deuxième trimestre), suivies par les compagnies d’assurances(37 milliards de dollars) et les producteurs de pétrole (36 milliards de dollars).
Au deuxième trimestre 2023, la zone euro a été à l’origine de 37 % des versements de dividendes contre 33 % pour les États-Unis. Ce résultat doit être relativiser car en Europe, les dividendes sont souvent versés en une seule fois quand, aux États-Unis, ils peuvent donner lieu à plusieurs versements. Sur l’ensemble de l’année 2022, les États-Unis arrivaient en tête pour les versements. En Europe, les entreprises espagnoles ont accru leurs versements de dividendes de 29 % entre avril et juin par rapport à 2022. La hausse est de 9 % en Allemagne, et de près de 19 % en Italie.
En 2022, les dividendes à l’échelle mondiale avaient atteint 1 560 milliards de dollars. Ils étaient en progression de 8,4 % par rapport à 2021. L’année 2023, après un premier semestre exceptionnel, devrait néanmoins enregistrer une moindre progression en raison du tassement de la croissance. Les résultats du premier semestre étaient la traduction de l’activité de 2022 qui était encore en hausse. L’année dernière, les entreprises du CAC 40 ont dégagé plus de 142 milliards d’euros de bénéfices.
Selon la Banque de France, la rémunération moyenne des dépôts bancaires a, en juillet, continué sa progression à 1,57 %, après 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,72 % ; il est quasi stable par rapport à juin (1,71 %). Le taux de rémunération des livrets bancaires fiscalisés était de 0,71 %. La rémunération des dépôts des SNF progresse de 10 points de base à 1,43 %, portée notamment par la remontée des taux des comptes à terme.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
juil-2023 (g) | juil-2022 | mai- 2023 | juin-2023 (f) | juil-2023 (g) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 111 | 0,48 | 1,48 | 1,53 | 1,57 |
dont Ménages | 1 867 | 0,77 | 1,68 | 1,71 | 1,72 |
– dépôts à vue | 591 | 0,01 | 0,04 | 0,04 | 0,05 |
– comptes à terme <= 2 ans (h) | 52 | 0,42 | 2,81 | 2,97 | 3,04 |
– comptes à terme > 2 ans (h) | 70 | 0,70 | 1,29 | 1,37 | 1,47 |
– livrets à taux réglementés (c) | 639 | 1,07 | 3,22 | 3,22 | 3,22 |
dont : livret A | 369 | 1,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 251 | 0,09 | 0,64 | 0,68 | 0,71 |
– plan d’épargne-logement | 264 | 2,57 | 2,60 | 2,60 | 2,60 |
dont SNF | 860 | 0,11 | 1,20 | 1,33 | 1,43 |
– dépôts à vue | 566 | 0,05 | 0,45 | 0,48 | 0,52 |
– comptes à terme <= 2 ans (h) | 237 | 0,14 | 2,89 | 3,11 | 3,25 |
– comptes à terme > 2 ans (h) | 57 | 0,69 | 2,34 | 2,59 | 2,83 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,50 | 3,50 | 3,75 | 4,00 | |
Euribor 3 mois (d) | 0,04 | 3,37 | 3,54 | 3,67 | |
Rendement du TEC 5 ans (d), (e) | 1,14 | 2,69 | 2,79 | 2,93 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Moyenne mensuelle.
e. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
f. Données révisées.
g. Données provisoires.
h. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
La réforme des retraites entre en vigueur le 1er septembre
La réforme des retraites, adoptée au printemps, entre en vigueur à compter du 1er septembre. L’âge légal de départ à la retraite sera progressivement repoussé de 62 ans aujourd’hui à 64 ans en 2030, à raison de trois mois par an. Les actifs nés entre le 1er septembre et le 31 décembre 1961 sont les premiers concernés. L’âge légal sera de 64 ans pour la génération 1968. Par ailleurs, le passage de la durée de cotisation de 42 à 43 ans est accéléré. Cette mesure sera effective dès la génération 1965 quand initialement elle ne devait s’appliquer totalement qu’à partir de la génération 1973.À compter du 1er septembre, les nouveaux salariés des entreprises bénéficiant d’un régime spécial de retraite ne pourront plus y prétendre, seuls les anciens continueront à en bénéficier.
La retraite minimale sera revalorisée pour être portée à 848 euros brut pour une carrière complète. Le dispositif «carrières longues» sera désormais ouvert, sous conditions, aux assurés qui ont démarré dans la vie active avant 21 ans (contre 20 ans auparavant). Ce dispositif comportera dorénavant quatre bornes d’âge d’entrée. Pour atténuer les effets négatifs de la réforme pour les mères de famille, une surcote a été instituée pour certaines d’entre elles. Le dispositif de retraite progressive est étendu au 1er septembre aux fonctionnaires, aux professionnels libéraux et aux avocats. Son recours sera facilité. Dorénavant, les cotisations retraite versées par les actifs en situation de cumul emploi-retraite ouvriront droit à pension comme cela était le cas avant 2015.
Au deuxième trimestre, le taux d’épargne des ménages a atteint 18,8 % du revenu disponible brut en hausse de 0,6 point par rapport au taux du premier trimestre (18,2 %). Cette augmentation du taux d’épargne traduit le niveau élevé d’inquiétude des ménages face à la vague inflationniste. Les Français, en moyenne, n’ont pas touché à la cagnotte qu’ils ont constitué depuis le début de la crise sanitaire en 2020.
INSEE
La hausse du taux d’épargne est rendue possible par la résistance du pouvoir d’achat des ménages face à la hausse des prix. Au deuxième trimestre, il a augmenté de 0,1 % faisant suite au repli de 0,6 % du premier trimestre. Cette évolution du pouvoir d’achat s’explique par la hausse des salaires et par la légère décrue de l’inflation. Comme dans le même temps, les dépenses de consommation se sont repliés de 0,5 %, la part des revenus consacrée à l’épargne a augmenté de 0,6 point.
Les ménages continuent de privilégier l’épargne de précaution et en particulier les produits réglementés comme le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire(LDDS) ainsi que le Livret d’Epargne Populaire (LEP). Ces produits offrent une rémunération jugée attractive même si elle ne compense pas totalement l’inflation (à l’exception de celle du LEP). Ces produits répondent en matière de sécurité, liquidité et fiscalité aux attentes des Français. Il convient également de souligner que les ménages se tournent de plus en plus vers les dépôts à terme qui ne sont pas soumis à des règles de plafonds et qui offrent des rendements de plus en plus élevés.
Cette préférence pour l’épargne de court s’effectue au détriment des produits de longs termes comme les fonds euros de l’assurance vie ou le Plan d’Epargne Logement.
Au cours du second semestre, une baisse du taux d’épargne devrait intervenir en lien avec une reprise de la consommation attendue avec les vacances, la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année. Par ailleurs, la décrue de l’inflation, sous réserve qu’elle se confirme pourrait améliorer le moral des ménages et les conduire à consommer davantage.
Sur un an, selon l’estimation provisoire de l’INSEE, réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 4,8 % en août 2023, après +4,3 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation s’explique par la remontée des prix du pétrole. Les prix de l’alimentation seraient en baisse pour le cinquième mois consécutif, ainsi que, dans une moindre mesure, ceux des produits manufacturés et des services.
INSEE
Sur un mois, les prix à la consommation seraient en hausse de 1,0 % en août, après +0,1 % en juillet. Les prix de l’énergie contribuerait en grande partie à cette augmentation avec en particulier la hausse des prix des produits pétroliers et des tarifs réglementés de l’électricité à compter du 1er août 2023. Les prix des produits manufacturés seraient également orientés à la hausse avec la fin des soldes d’été. Les prix des produits frais augmenteraient quand ceux de l’alimentation hors frais ralentiraient. Les prix des services ralentiraient aussi, du fait notamment du repli des prix des services de transport et de la décélération des prix des « autres services ».
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 5,7 % en août, contre +5,1 % en juillet. Sur un mois, il croîtrait de 1,1 %, après avoir été stable en juillet.
La bataille de l’inflation n’est pas terminée. L’augmentation des prix de l’énergie pourrait conduire à un petit rebond obligeant la Banque Centrale à poursuivre sa politique de relèvement des taux directeurs dans les prochains mois avec comme écueil un risque de récession avéré au sein de la zone euro.
De manière dérogatoire, les taux d’usure sont fixés de manière mensuelle. Ceux en vigueur à compter du 1er septembre sont les suivants :
Taux d’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement (%) | ||
Catégorie | Taux effectif moyen pratiqué au cours des trois mois précédent le 1er septembre 2023 | Taux d’usure applicable au 1er septembre 2023 |
CRÉDITS DE TRÉSORERIE Crédits de trésorerie aux ménages et prêts pour travaux d’un montant inférieur ou égal à 75 000 euros (1) | Séries | Séries |
Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros | 16,21 | 21,61 |
Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros et inférieur ou égal à 6 000 euros | 9,01 | 12,01 |
Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros | 5,14 | 6,85 |
CRÉDITS IMMOBILIERS Crédits immobiliers et prêts pour travaux d’un montant supérieur à 75 000 euros (2) | Séries | Séries |
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans | 3,17 | 4,23 |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans | 3,96 | 5,28 |
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus | 4,17 | 5,56 |
Prêts à taux variable | 3,85 | 5,13 |
Prêts relais | 4,15 | 5,53 |
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale | Séries | Séries |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 2 ans et moins de 10 ans | 4,72 | 6,29 |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans | 4,68 | 6,24 |
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus | 4,75 | 6,33 |
Prêts à taux variable d’une durée initiale supérieure à 2 ans (3) | 5,69 | 7,59 |
Découverts en compte | 13,19 | 17,59 |
Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans | 5,01 | 6,68 |
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale | Séries | Séries |
Découverts en compte (4) | – | – |
(1) Définition – Crédits de trésorerie : crédits aux ménages n’entrant pas dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation ou ne constituant pas une opération de crédit d’un montant supérieur à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien.
(2) Définition – Crédit Immobiliers : crédits aux ménages entrant dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation ou d’un montant supérieur à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien
(3) Taux moyen pratiqué (TMP) : le taux moyen pratiqué est le taux effectif des prêts aux entreprises d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux variable, d’un montant inférieur ou égal à 152 449 euros. Ce taux est utilisé par la Direction générale des impôts pour le calcul du taux maximum des intérêts déductibles sur les comptes courants associés.
(4) Le taux d’usure des découverts en compte des personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale reste fixé sur une base trimestrielle. Sa valeur de 17.33 % au 1er juillet 2023 reste inchangée jusqu’au 1er octobre 2023.
contact@cercledelepargne.com