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Livret A : atterrissage en douceur

Le Livret A, un mois d’avril en retrait

La collecte du mois d’avril confirme l’atterrissage du Livret A, engagé depuis le début de l’année après les records de l’année 2023. Cette collecte s’élève à 1,48 milliard d’euros, contre 1,53 milliard d’euros en mars, 2,36 milliards d’euros en février et 2,27 milliards d’euros en janvier. Elle est inférieure à celle du mois d’avril 2023, 2,33 milliards d’euros. Le résultat de l’année 2024 est inférieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,8 milliard d’euros), sachant que le mois d’avril est, en règle générale, un mois favorable au Livret A. Une seule décollecte a été enregistrée depuis 2009 (170 millions en 2015).

Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a connu, en avril, une collecte de 760 millions d’euros, contre +910 millions d’euros en mars et 1,04 milliard d’euros en février. L’année dernière, en avril, la collecte avait été de 1,15 milliard d’euros. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du LDDS s’élève à 3,68 milliards d’euros, contre 6,82 milliards d’euros sur la même période en 2023. Depuis 2009, le LDDS n’a connu qu’une seule décollecte en avril (-2 millions d’euros en avril 2009).

Record d’encours pour le Livret A et le LLDS

Le Livret A et le LDDS battent en ce mois d’avril de nouveaux records d’encours à, respectivement, 423 et 153,2 milliards d’euros portant le total des deux placements à 576,2 milliards d’euros.

Normalisation en marche

Les résultats du Livret A et du LDDS du mois d’avril s’inscrivent dans la normalisation engagée depuis le début de l’année. L’épargne réglementée retrouve des niveaux de collectes plus traditionnels. Cette évolution s’explique par la disparition de l’effet taux, le rendement étant inchangé depuis le 1er février 2023 et la fin de la vague inflationniste qui réduit la propension des ménages à constituer une épargne de précaution. Malgré tout, après quatre ans d’épargne à court terme à bribe abattue, les Français n’ont pas décidé de puiser dans leur Livret A ou dans leur LDDS pour accroître leur consommation ou réaliser des investissements. Ils épargnent simplement un peu moins et ils privilégient un peu plus qu’auparavant l’assurance vie ou le Plan d’Épargne Retraite.

Dans les prochains mois, avec l’arrivée des vacances d’été, l’érosion de la collecte devrait se poursuivre surtout si la baisse de l’inflation se confirme.

Le Livret d’Épargne Populaire, première décollecte depuis mai 2022

Après avoir connu une forte croissance depuis 2022, dopé par son taux de rémunération élevé,  le Livret d’Épargne Populaire (LEP) enregistre une décollecte de 270 millions au mois d’avril (la première en près de deux ans), contre une collecte positive de 950 millions d’euros en mars, de 1,39 milliard d’euros en février et de 1,92 milliard d’euros en janvier. Au mois d’avril 2023, la collecte du LEP avait été de 460 millions d’euros. Cette rupture semble prouver que les ménages les plus modestes, ont puisé dans leur épargne de court terme. La baisse de l’inflation a pu les inciter à augmenter les dépenses de consommation, sachant qu’ils avaient réalisé d’importantes économies ces derniers mois. Il y a un effet rattrapage au niveau de la consommation qui amène à une sortie d’épargne.

Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du LEP reste positive, à 3,99 milliards d’euros, contre 7,69 milliards d’euros sur la même période en 2023.

L’encours du LEP s’élève, fin avril, à 75,9 milliards d’euros.

Le Coin de l’Epargne du samedi 18 mai 2024 : Les Etats-Unis, la course toujours en tête

Consolidation à un haut niveau

Après une pluie de records la semaine dernière, les investisseurs ont opté pour la prudence et la consolidation en ce milieu du mois de mai. Plusieurs données chinoises ont pesé sur les cours. En avril, si la production industrielle a progressé de 6,7 % sur un an, les ventes de détail, n’ont connu qu’une croissance de 2,3 %, contre + 3,1 % le mois précédent, et un consensus à 3,7%. L’économie chinoise reste toujours handicapée par l’atonie de la consommation et la multiplication des sanctions commerciales à son encontre.

Aux Etats-Unis, les interrogations sur la date de la baisse des taux directeurs par la FED demeurent. Si quelques signes prouvent un ralentissement de l’inflations sous-jacente, plusieurs responsables des banques centrales des Etats appellent à la prudence. Malgré tout, le Dow Jones pour la première fois de son histoire a franchi cette semaine la barre des 40 000 points. Sur la semaine, cet indice a progressé de 1,2 %.

Dans ce contexte, les grands indices boursiers européens ont légèrement reculé cette semaine. Le CAC 40 a évolué à une centaine de points de son record inscrit il y a tout juste une semaine et a perdu 0,7 % sur la semaine. Mercredi 15 mai, le Nasdaq a également touché un plus haut et a augmenté de plus de 2 % sur la semaine. Les valeurs américaines bénéficient toujours de l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle.

Le prix du pétrole a été hésitant sur la semaine. L’Agence Internationale de l’Energie a prévu une faible progression de la demande mais dans le même temps, la baisse de l’inflation laisse présager une baisse des taux directeurs des banques centrales, synonyme de reprise de l’économie. Le baril de Brent a terminé la semaine autour de 83 dollars en hausse de 1 % sur la semaine.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
24 mai 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 167,50-0,63 %7 543,186 471,31
Dow Jones40 003,59+1,17 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 303,27+1,31 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 685,97+2,10 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 707.28-0,32 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 420,26-0,07 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 064,14-0,39° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 787,38+1,81 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 130,24-1,02 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,007 %-0,013 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,511 %-0,009 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,406 %-0,102 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0870+0,87 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 408,23+1,36 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,64+0,96  %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Les Français en mode épargne

Fin 2023, selon la Banque de France, le patrimoine des ménages a atteint 6 185,5 milliards d’euros, contre 5 848,3 milliards d’euros en 2022. Cette augmentation est imputable aux flux de placements financiers (+109,5 milliards d’euros) et à l’appréciation des actifs (+227,8 milliards d’euros). En 2022, les flux de placements avaient plus importants (+166 milliards d’euros), mais la valeur des actifs avait reculé en lien avec les résultats en retrait des marchés « actions » (-310,5 milliards d’euros). Les flux nets d’épargne en 2023 ont été de 109 milliards d’euros en recul par rapport à 2022 (166 milliards d’euros). Les flux nets retrouvent quasiment leur niveau d’avant pandémie (111 milliards en 2018 et 100 milliards en 2019).

Un moindre recours à l’endettement pour financer les investissements

Les flux d’épargne brut demeurent élevés : 315 milliards d’euros en 2023, contre 291,7 milliards d’euros en 2022. Les ménages ont investi pour 173,7 milliards d’euros, essentiellement dans l’immobilier. La baisse avec 2022 est faible (62,7 milliards d’euros). Ils ont eu recours à des apports personnels plus importants pour investir afin d’être moins exposés à la hausse des taux. Les ménages ont réduit, en effet, en 2023, leur recours à l’endettement. Les flux d’endettement n’ont été que de 21,2 milliards d’euros contre 83,2 milliards d’euros en 2022. Pour le seul quatrième trimestre 2023, le flux d’endettement a été de 1,6 milliard d’euros quand la moyenne trimestrielle entre 2013 et 2023 est de 13,3 milliards d’euros.

Une préférence marquée pour le produits de taux

Le patrimoine financier des ménages est composé de 3 736,3 milliards d’euros de produits de taux et de 2 379,6 milliards d’euros de produits de fonds propres.

L’encours des produits de taux est en hausse en raison du succès de l’épargne réglementée. Les flux nets sur un an au quatrième trimestre 2023 ont été de 74,2 milliards d’euros contre 77,7 milliards d’euros au troisième trimestre. Les flux ont été négatifs pour le numéraire et les dépôts à vue, en 2023, de 48,4 milliards d’euros. À fin 2023, l’encours du numéraire et des dépôts à vue s’élevait à 751 milliards d’euros. Les ménages ont réduit les liquidités placées sur leurs dépôts à vue pour les réaffecter essentiellement sur les produits d’épargne réglementée. Sur un an, les flux de l’épargne réglementée ont atteint 61,4 milliards d’euros au quatrième trimestre 2023, contre 63,7 milliards d’euros en troisième trimestre. Au quatrième trimestre 2023, l’encours de l’épargne réglementée a atteint 935,5 milliards d’euros.

Les flux en faveur des contrats à terme et des livrets bancaires demeurent positifs en 2023 (+42,2 milliards d’euros au quatrième trimestre sur un an, contre 40,9 milliards d’euros au troisième trimestre). Ce résultat est imputable à la croissance des contrats à terme qui bénéficient de taux attractifs supérieurs à 3 % en lien avec la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne.

Les flux au profit des fonds euros de l’assurance vie et de l’épargne retraite ont été faibles : +3,6 milliards d’euros sur un an au quatrième trimestre 2023. Ce résultat positif est à mettre au crédit de l’épargne retraite, les fonds euros de l’assurance vie étant en décollecte. L’encours des fonds euros de l’assurance vie et de l’épargne s’élevait à 1482,7 milliards d’euros au quatrième trimestre 2023.

Les flux nets en faveur des produits de fonds propre sur un an au quatrième trimestre 2023 se sont élevés à 37,5 milliards d’euros, contre 52,6 milliards d’euros au troisième trimestre. Les unités de compte de l’assurance vie et des produits d’épargne retraite ont enregistré un flux net de 26,7 milliards d’euros sur un au quatrième trimestre 2023, contre 31,6 milliards d’euros sur un an au troisième trimestre 2023. Toujours en 2023, les flux en faveur des actions cotées ont été négatifs de 12,1 milliards d’euros sur un an au quatrième trimestre.

Un taux d’épargne toujours élevé en France

Le taux d’épargne des ménages en France reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire. Selon la Banque de France, il s’est élevé au quatrième trimestre 2023 à 17,5 % du revenu disponible brut en France, contre 15,2 % au quatrième trimestre 2019. Les ménages allemands sont ceux qui épargnent le plus en Europe (20,4 %) et quand ceux d’Italie ne mettent que 9 % de leurs revenus de côté.

Cercle de l’Épargne – Banque de France – Eurostat

Premiers résultats pour 2024

Selon la Banque de France, les premières données du premier trimestre 2024 soulignent une poursuite du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue                                (-10 milliards après -16,3 milliards au quatrième trimestre), un flux faiblement positif sur l’épargne réglementée, et un net rebond de l’assurance vie en UC (+12,5 milliards).

2023 : des flux d’épargne importants et un recours à l’endettement plus faible pour les ménages

Fin 2023, le patrimoine des ménages a atteint, selon la Banque de France, 6185,5 milliards d’euros, contre 5848,3 milliards d’euros en 2022. Cette augmentation est imputable aux flux de placements financiers (+109,5 milliards d’euros) et de l’appréciation des actifs (+227,8  milliards d’euros). En 2022, les flux de placements avaient plus importants (+166 milliards d’euros), mais la valeur des actifs avait reculé en lien avec les résultats des marcés « actions » (-310,5 milliards d’euros). Les flux nets d’épargne en 2023  ont été de 109 milliards d’euros en recul par rapport à 2022 (166 milliards d’euros). Les flux nets retrouvent quasiment leur niveau d’avant pandémie (111 milliards en 2018 et 100 milliards en 2019).

Un moindre recours à l’endettement pour financer les investissements

Les flux d’épargne brut demeurent élevés, 315 milliards d’euros en 2023, contre 291,7 milliards d’euros en 2022.  Les ménages ont investi pour 173,7 milliards d’euros, essentiellement dans l’immobilier. La baisse avec 2022 est faible (62,7 milliards d’euros). Ils ont eu recours à des apports personnels plus importants pour investir afin d’être moins exposés à la hausse des taux. Les ménages ont réduit, en effet, en 2023, leur recours à l’endettement. Les flux d’endettement n’ont été que de 21,2 milliards d’euros contre 83,2 milliards d’euros en 2022. Pour le seul quatrième trimestre 2023, le flux d’endettement a été de 1,6 milliard d’euros quand la moyenne trimestrielle entre 2013 et 2023 est de 13,3 milliards d’euros. La

Une préférence marquée pour le produits de taux

Le patrimoine financier des ménages est composé de 3736,3 milliards d’euros de produits de taux et de 2379,6 milliards d’euros de produits de fonds propres.

L’encours des produits de taux est en hausse en raison du succès de l’épargne réglementée. Les flux nets sur un an au 4e trimestre 2023 ont été 74,2 milliards d’euros contre 77,7 milliards d’euros au troisième trimestre. Les flux ont été négatifs pour le numéraire et les dépôts à vue, en 2023, de 48,4 milliards d’euros. A fin 2023, l’encours du numéraire et des dépôts à vie s’élevait à 751 milliards d’euros. Les ménages ont réduit les liquidités placés sur leurs dépôts à vue pour les réaffecter essentiellement sur les produits d’épargne réglementée. Les flux de l’épargne réglementée ont atteint sur un an au quatrième trimestre 2023, 61,4 milliards d’euros, contre 63,7 milliards d’euros en troisième trimestre. Au 4e trimestre 2023, l’encours de l’épargne réglementée a atteint 935,5 milliards d’euros.

Les flux en faveur des contrats à terme et des livrets bancaires demeure positif en 2023 (+42,2 milliards d’euros au quatrième trimestre sur un an, contre 40,9 milliards d’euros au troisième trimestre). Ce résultat est imputable à la croissance des contrats à terme qui bénéficient de taux attractifs supérieurs à 3 % en lien avec la hausse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne ;

Les flux au profit des fonds euros de l’assurance vie et de l’épargne retraite ont été faible  +3,6 milliards d’euros sur un an au quatrième trimestre 2023. Ce résultat positif est à mettre au crédit de l’épargne retraite, les fonds euros de l’assurance vie étant en décollecte. L’encours des fonds euros de l’assurance vie et de l’épargne s’élevait au 4e trimestre 2023 à 1482,7 milliards d’euros.

Les flux nets en faveur des produits de fonds propre a été sur un an au quatrième trimestre 2023, de 37,5 milliards d’euros, contre 52,6 milliards d’euros au troisième trimestre. Les unités de compte de l’assurance vie et des produits d’épargne retraite ont enregistré sur un au quatrième trimestre 2023 un flux net de 26,7 milliards d’euros, contre 31,6 milliards d’euros sur un an au troisième trimestre 2023. Les flux en faveur des actions cotées ont, en 2023, été négatifs de 12,1 milliards d’euros sur un an au quatrième trimestre.

Un taux d’épargne toujours élevé en France

Le taux d’épargne des ménages reste en France supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire. Selon la Banque de France, il s’est élevé au quatrième trimestre 2023 à 17,5 % du revenu disponible brut en France, contre 15,2 % au quatrième trimestre 2019. Les ménages allemands sont ceux qui épargnent le plus en Europe (20,4 %) et quand ceux d’Italie ne mettent que 9 % de leurs revenus de côté.

Cercle de l’Epargne – Banque de France – Eurostat

Premiers résultats pour 2024

Selon la Banque de France, les premières données du premier trimestre 2024 soulignent une poursuite du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-10 milliards après -16,3 milliards au T4), un flux faiblement positif sur l’épargne réglementée, et un net rebond de l’assurance-vie en UC (+12,5 milliards).

Le Coin des Epargnants du 11 mai 2025 : une pluie de records sur les marchés

Pluie de records sur les marchés « actions »

Cette semaine, les espoirs de reprise de la croissance en Europe et de baisse prochaine des taux directeurs ont porté les indices des grandes places financiers vers les sommets.  En cinq jours, le CAC 40 a gagné plus de 3,5 %. Vendredi 10 mai, le CAC 40 a battu en séance son record du 28 mars dernier à 8 259 points. Toujours vendredi, il a atteint son plus haut niveau jamais constaté en clôture qui datait, également du  28 mars à 8 219 points (ancien record 8 206 points). Les autres indices sont sur la même longueur d’onde, le Stoxx 600, l’indice large de référence ai niveau européen, a battu un nouveau record tout comme l’indice allemand Daxx ou celui de Londres, le Footsie. Les indices américains ont enfin enregistré une nouvelle progression hebdomadaire, +1,9 % pour le S&P 500 et +1,11% pour le Nasdaq.

Ces records interviennent à la fin de la saison de la publication des résultats du premier trimestre des entreprises, résultats qui ont indéniablement rassurés les investisseurs. Ces derniers estiment, par ailleurs, que la baisse des taux directeurs aux Etats-Unis est désormais envisageable compte du tenu du ralentissement des créations d’emploi. Les inscriptions au chômage ont augmenté cette semaine à leur niveau le plus élevé depuis août 2023, le nombre d’emplois disponibles se réduit et la progression des salaires (+3,9 %) désaccélére. La baisse des taux reste néanmoins conditionnée à celle de l’inflation sous-jacente. En Europe, la Banque d’Angleterre a confirmé une prochaine première baisse des taux qui pourrait intervenir en juin comme pour la Banque centrale européenne.

Signe d’une reprise de l’activité, les exportations allemandes en mars ont progressé de 0,9 % sur un mois, selon Destatis, l’agence statistique fédérale. Cette progression a surpris car une contraction était attendue. La hausse a été de 0,5 % pour les exportations à destination de l’Union Européenne et de 1,3 % pour celles vers le reste du monde et notamment les Etats-Unis qui restent le premier client de Berlin. Dans le même temps, les importations ont progressé de seulement 0,3 %, permettant à l’excédent commercial allemand d’atteindre 22,3 milliards d’euros.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
10 mai 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 219,14+3,24 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 512,84+2,13 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 222,68+1,90 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 340,87+1,11 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 756,86+4,26 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 433,76+2,70 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 085,08+3,30° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 229,11-0,42 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 154,55+1,63 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,020 %+0,028 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,520 %+0,026 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,508 %+0,003 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0779+0,29 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 369,13+2,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,11+0,48  %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du samedi 4 mai 2024 : l’emploi américain se calme

Emploi, le début d’un ralentissement aux Etats-Unis ?

En avril, les entreprises américaines ont créé moins d’emplois que les mois précédents. Le nombre de postes non agricoles créés en avril n’a été que de 175 000, soit moins que les 240.000 anticipés en moyenne par les économistes interrogés par l’agence Bloomberg et les 315.000 de mars. Le taux de chômage a diminué de 0,1 point à 3,9%. La croissance du salaire horaire moyen a ralenti passant de 4,1% à 3,9% sur un an, contre 4% attendu. Si un marché du travail solide est une bonne nouvelle pour les employés, les tensions liées aux pénuries de main-d’œuvre depuis près de trois ans contribuent à alimenter l’inflation. Les résultats du mois d’avril sont une bonne nouvelle pour ceux qui espèrent une baisse prochaine des taux directeurs. Mercredi 1er mai, sans surprise, la FED a laissé inchangé ses taux à leur plus haut niveau depuis plus de 20 ans, dans la fourchette de 5,25 à 5,50%. Son Président, Jerome Powell, a indiqué que « l’inflation a considérablement diminué au cours de l’année écoulée tandis que le marché du travail est resté solide, ce qui est une très bonne nouvelle, mais elle reste néanmoins trop élevée ». L’idée est que les taux devraient baisser avant l’élection présidentielle du mois de novembre…. Les taux des obligations souveraines se sont détendus avec l’annonce de l’emploi américain. Le taux de l’obligation à 10 ans est revenu à 4,5 % quand elle dépassait 4,6 % la semaine dernière. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé en-dessous des 3 %.

Cercle de l’Epargne – données Département du Travail américain

Les investisseurs ont réagi favorablement aux résultats de l’emploi américain, les indices actions reprenant quelques couleurs vendredi après avoir perdu du terrain en début de semaine. Le CAC 40 à 7 957,57 points a enregistré lors des cinq dernières séances une baisse de 1,2 %. En revanche, les indices américains ont réussi à conclure une nouvelle semaine de hausse. Le cours du baril de pétrole (Brent) a baissé de 6 % cette semaine du fait du ralentissement de la demande en lien avec la faible croissance mondiale. L’Agence Internationale de l’Energie a indiqué que les stocks étaient à des niveaux élevés.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
3 mai 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 957,57-1,19 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 675,68+1,14 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 127,79+0,65 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 156,33+1,44 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 993,69-1,04 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 213,49+0,83 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 921,48-1,20° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 236,07+0,79 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 104,82+0,52 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,992 %-0,072 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,494 %-0,084 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,505 %-0,167 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0770+0,66 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 293,97-1,82 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83.25-6,77  %77,1384,08
Cercle de l’Epargne

10 millions de Plans d’Epargne Retraite

En 2023, le Plan d’Épargne Retraite a franchi deux seuils, celui des 10 millions de titulaires et celui des 300 milliards d’euros d’encours. Quatre ans après son adoption, le PER connaît une croissance rapide en partie grâce aux transferts des anciens produits. Les résultats des prochaines années permettront d’apprécier le dynamisme réel de ce produit. Les enquêtes réalisées par le Cercle de l’Épargne semblent prouver l’existence d’une réelle appétence des épargnants à son égard.

Chiffres du PER en 2023
Nombre total de PER souscrits10.00 millions
Nombre de PER assurantiels (assurance-vie)5,50 millions
Nombre de PER bancaires (compte-titres)4,50 millions
Encours total sur les PER (tous confondus)102.80 Mds d’euros
Encours sur les PER Individuel (compartiment 1)59,9 Mds d’euros
Encours sur les PER entreprise (compartiment 2)23,4 Mds d’euros
Encours sur les PER obligatoire (compartiment 3)19,5 Mds d’euros
Encours total sur les PER assurantiels77.8 Mds d’euros
Encours total sur les PER bancaires25 Mds d’euros
Encours moyen par PER10.280 €
(source : Gouvernement, France Assureurs, FranceTransactions.com, en date du 31 décembre 2023)

Le segment individuel du PER est le plus important avec un encours, fin 2023, de 59,9 milliards d’euros. Ce segment a bénéficié d’importants transferts en provenance d’anciens contrats PERP, Madelin ou Préfon. Le segment 2 en lien avec l’épargne salariale comptabilisait un encours de 23,4 milliards d’euros et le segment 3 (retraite supplémentaire obligatoire d’entreprise) clôt la marche avec un encours de 19,5 milliards d’euros.

L’inquiétude des Français face à l’avenir du système de retraite conduit au succès du PER. Près de trois quarts d’entre eux (enquête Cercle de l’Épargne de 2023) estiment que leurs pensions ne leur permettront pas de vivre correctement lorsqu’ils seront à la retraite. Cette crainte est amplement partagée par toutes les catégories de ménages. Plus d’un Français sur deux déclarent épargner en vue de la retraite. Le Plan d’Épargne Retraite se place désormais parmi les produits les plus attractifs, après l’assurance vie et les livrets, pour préparer sa retraite, devançant désormais l’immobilier. La déduction fiscale à l’entrée et la sortie possible en capital expliquent également son succès.

Taux de rémunération des livrets stables en mars

Selon la Banque de France, la rémunération moyenne des dépôts bancaires confirme sa stabilisation sur les 3 derniers mois à 1,88 % en mars, après 1,87 % en février 2024. Au mois de mars 2023 ce taux était de 1,38 %. Le taux des livrets ordinaires était au mois de mars 2024 de 0,91 %/

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
mars- 2024 (p)mars- 2023janv- 2023févr- 2024 (r)mars- 2024 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1281,381,881,871,88
dont Ménages1 8721,631,901,871,89
– dépôts à vue5490,030,070,070,07
– comptes à terme <= 2 ans (c)802,483,573,613,63
– comptes à terme > 2 ans (c)911,162,002,062,18
– livrets à taux réglementés (d)6843,223,283,173,18
dont : livret A3863,003,003,003,00
– livrets ordinaires2250,540,900,870,91
– plan d’épargne-logement2432,562,602,552,61
dont SNF8751,031,972,012,02
– dépôts à vue5220,370,830,820,78
– comptes à terme <= 2 ans (c)2792,453,863,893,93
– comptes à terme > 2 ans (c)742,133,333,473,49
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème3,504,504,504,50
Euribor 3 mois (e)2,913,933,923,92
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,912,652,862,93
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,792,462,662,67
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Assurance vie : un premier trimestre prometteur

Le mois de mars 2024 a été marqué par le retour au premier plan des fonds euros qui étaient boudés, depuis de nombreux mois, par les assurés. En début d’année, la communication de leur rendement 2023 et les opérations de taux bonifiés lancées par les assureurs ont conduit les épargnants à revenir sur ce type de supports. La popularité de ces derniers demeure forte en raison de la garantie en capital qu’ils offrent.

L’assurance vie : toujours et encore

En mars, selon France Assureurs, l’assurance vie confirme son bon début d’année avec une collecte nette de 3,5 milliards d’euros faisant suite à celles des mois de janvier et février (respectivement 2,4 et 3,4 milliards d’euros). La collecte nette du mois de mars 2024 est supérieure à celle de l’année dernière pour le même mois (470 millions d’euros) et à sa moyenne décennale (1,2 milliard d’euros). Le mois de mars réussit en règle générale assez bien à l’assurance vie ; deux décollectes seulement ont été constatées lors de ces dix dernières années : en 2017 (-9 millions d’euros) et en 2020 (-1,8 milliard d’euros en raison des confinements covid).

Pour l’ensemble du premier trimestre 2024, la collecte nette a atteint plus de 9,2 milliards d’euros soit plus de trois fois son montant de 2023 (2,7 milliards d’euros).

Pour la première fois depuis novembre 2021, la collecte nette a été positive pour les fonds euros +0,8 milliard d’euros traduisant un regain d’intérêt de la part des assurés. Néanmoins, pour l’ensemble du premier trimestre, la collecte nette en fonds euros est négative de 1,5 milliard d’euros. Pour les unités de compte, la collecte nette a été de 2,6 milliards d’euros en mars. Pour l’ensemble du premier trimestre, elle dépasse 10,7 milliards d’euros.

Les ménages en mode épargne longue

En mars 2024, les cotisations brutes se sont élevées à 15,7 milliards d’euros, en hausse de 1 milliard d’euros par rapport à mars 2023. Les placements sur les fonds euros ont augmenté de 17 % quand ceux en faveur des unités de compte ont reculé de 8 %.

Sur l’ensemble du premier trimestre, les cotisations ont atteint près de 50 milliards d’euros (48,2 milliards d’euros), les fonds euros étant en hausse de 16 % et les unités de compte de 12 %. La part des cotisations en unités de compte s’établit à 35 % sur le mois de mars et à 39 % sur le 1er trimestre 2024, en légère baisse par rapport à l’ensemble de l’année 2023 (41 %)

Des prestations en léger recul grâce aux fonds en euros

Après une période de forte augmentation, les prestations ont enregistré un recul grâce aux moindres rachats sur les fonds euros. La diminution peut s’expliquer par la plus grande confiance accordée aux fonds euros. Ces derniers mois, les ménages étaient tentés de transférer une partie de leurs fonds euros vers des contrats  à terme plus rémunérateurs. Par ailleurs, la faiblesse des transactions immobilières restreint les besoins d’apports de la part des ménages.

Les prestations ont diminué en mars de 2 milliards d’euros en mars 2024 par rapport à mars 2023, à 12,2 milliards d’euros. Cette baisse concerne avant tout les supports en euros. Sur les trois premiers mois de l’année, les prestations sont en recul de 0,3 milliard d’euros par rapport à la même période de l’année dernière, à 39,0 milliards d’euros. Les rachats représentent 58 % des prestations, ratio identique à celui de l’année 2023 dans son ensemble.

Un encours record

L’encours de l’assurance vie se rapproche progressivement de la barre des 2000 milliards d’euros. Fin mars, il s’élevait à 1 965 milliards d’euros dopé par la bonne collecte et l’appréciation des unités de compte en lien avec la bonne tenue des marchés financiers.

L’assurance vie retrouve des couleurs

L’assurance vie a gagné, ces derniers mois, en attractivité. Depuis 2022, le premier placement des ménages était challengé par les livrets réglementés (Livret A, LDDS) et par les contrats à terme. Ces produits qui bénéficient tout comme les fonds euros de la garantie en capital, offraient des rendements plus élevés. Les produits d’épargne à courte terme sont devenus, en raison du relèvement rapide des taux directeurs de la Banque centrale européenne, mieux rémunérés que des produits longs comme l’assurance vie. La hausse des taux longs et la fin de celle des taux directeurs permet progressivement de retrouver la hiérarchie logique des taux. L’assurance vie devrait, de ce fait, dans les prochains mois, continuer sur sa lancée d’autant plus que les ménages disposent d’importantes liquidités à réaffecter. La diminution des taux pratiqués sur les contrats à terme par anticipation des décisions à venir des banques centrales devrait, en effet, jouer en faveur des fonds euros. L’assurance vie profite enfin du maintien d’un fort taux d’épargne en France, taux qui reste pour le moment supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire.

Assurance vie – résultats du mois de mars 2024 : le retour des fonds euros en première ligne

Le mois de mars 2024 a été marqué par le retour au premier plan des fonds euros qui étaient boudés, depuis de nombreux mois, par les assurés. En début d’année, la communication de leur rendement 2023 et les opérations de taux bonifiés lancées par les assureurs ont conduit les épargnants à revenir sur ce type de supports. La popularité de ces derniers demeure forte en raison de la garantie en capital qu’ils offrent.

L’assurance vie : toujours et encore

En mars, selon France Assureurs, l’assurance vie confirme son bon début d’année avec une collecte nette de 3,5 milliards d’euros faisant suite à celles des mois de janvier et février (respectivement 2,4 et 3,4 milliards d’euros). La collecte nette du mois de mars 2024 est supérieure à celle de l’année dernière pour le même mois (470 millions d’euros) et à sa moyenne décennale (1,2 milliard d’euros). Le mois de mars réussit en règle générale assez bien à l’assurance vie ; deux décollectes seulement ont été constatées lors de ces dix dernières années : en 2017 (-9 millions d’euros) et en 2020 (-1,8 milliard d’euros en raison des confinements covid).

Pour l’ensemble du premier trimestre 2024, la collecte nette a atteint plus de 9,2 milliards d’euros soit plus de trois fois son montant de 2023 (2,7 milliards d’euros).

Pour la première fois depuis novembre 2021, la collecte nette a été positive pour les fonds euros +0,8 milliard d’euros traduisant un regain d’intérêt de la part des assurés. Néanmoins, pour l’ensemble du premier trimestre, la collecte nette en fonds euros est négative de 1,5 milliard d’euros. Pour les unités de compte, la collecte nette a été de 2,6 milliards d’euros en mars. Pour l’ensemble du premier trimestre, elle dépasse 10,7 milliards d’euros.

Les ménages en mode épargne longue

En mars 2024, les cotisations brutes se sont élevées à 15,7 milliards d’euros, en hausse de 1 milliard d’euros par rapport à mars 2023. Les placements sur les fonds euros ont augmenté de 17 % quand ceux en faveur des unités de compte ont reculé de 8 %.

Sur l’ensemble du premier trimestre, les cotisations ont atteint près de 50 milliards d’euros (48,2 milliards d’euros), les fonds euros étant en hausse de 16 % et les unités de compte de 12 %. La part des cotisations en unités de compte s’établit à 35 % sur le mois de mars et à 39 % sur le 1er trimestre 2024, en légère baisse par rapport à l’ensemble de l’année 2023 (41 %)

Des prestations en léger recul grâce aux fonds en euros

Après une période de forte augmentation, les prestations ont enregistré un recul grâce aux moindres rachats sur les fonds euros. La diminution peut s’expliquer par la plus grande confiance accordée aux fonds euros. Ces derniers mois, les ménages étaient tentés de transférer une partie de leurs fonds euros vers des contrats  à terme plus rémunérateurs. Par ailleurs, la faiblesse des transactions immobilières restreint les besoins d’apports de la part des ménages.

Les prestations ont diminué en mars de 2 milliards d’euros en mars 2024 par rapport à mars 2023, à 12,2 milliards d’euros. Cette baisse concerne avant tout les supports en euros. Sur les trois premiers mois de l’année, les prestations sont en recul de 0,3 milliard d’euros par rapport à la même période de l’année dernière, à 39,0 milliards d’euros. Les rachats représentent 58 % des prestations, ratio identique à celui de l’année 2023 dans son ensemble.

Un encours record

L’encours de l’assurance vie se rapproche progressivement de la barre des 2000 milliards d’euros. Fin mars, il s’élevait à 1 965 milliards d’euros dopé par la bonne collecte et l’appréciation des unités de compte en lien avec la bonne tenue des marchés financiers.

L’assurance vie retrouve des couleurs

L’assurance vie a gagné, ces derniers mois, en attractivité. Depuis 2022, le premier placement des ménages était challengé par les livrets réglementés (Livret A, LDDS) et par les contrats à terme. Ces produits qui bénéficient tout comme les fonds euros de la garantie en capital, offraient des rendements plus élevés. Les produits d’épargne à courte terme sont devenus, en raison du relèvement rapide des taux directeurs de la Banque centrale européenne, mieux rémunérés que des produits longs comme l’assurance vie. La hausse des taux longs et la fin de celle des taux directeurs permet progressivement de retrouver la hiérarchie logique des taux. L’assurance vie devrait, de ce fait, dans les prochains mois, continuer sur sa lancée d’autant plus que les ménages disposent d’importantes liquidités à réaffecter. La diminution des taux pratiqués sur les contrats à terme par anticipation des décisions à venir des banques centrales devrait, en effet, jouer en faveur des fonds euros. L’assurance vie profite enfin du maintien d’un fort taux d’épargne en France, taux qui reste pour le moment supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire.

CdE – France – Assureurs

CdE – France Assureurs

Le Coin des Epargnants du samedi 27 avril 2024 : La France touchée mais pas dégradée

La France sauve sa note

Déficit public plus élevé que prévu, croissance plus faible qu’estimée, les agences de notation avaient de la matière pour réviser à la baisse de la France mais Ficht comme Moodys ne l’ont pas fait en prenant en compte d’autres critères économiques et financiers.

La France a perdu son premier  triple A en 2012 (Standard & Poors). En janvier 2013, elle n’est plus triple A pour aucune des agences Depuis, elle a reculé dans le classement des bons Etats tout en restant parmi les meilleures signatures. Lors de sa dernière révision en 2023, Moody’s a attribué la note Aa2 à la France, soit le 3e cran le plus élevé (après Aaa et Aa1), qui correspond à une « qualité haute » de la dette. Fitch Ratings a attribué la note « AA –« , soit le 4e cran le plus élevé, qui correspond là aussi à une « qualité haute ». Pour chacune des deux agences, cette note s’accompagne d’une perspective « stable ». Cette mention indique une probabilité faible que la note soit réévaluée à la baisse ou à la hausse lors de la révision suivante. En revanche, S&P avait lors de sa dernière révisions accolé une perspective négative à son AA (« qualité haute »)

En 2023, le déficit public a été de 5,5 % du PIB, contre 4,9 % espéré ; en 2024, la croissance ne devrait pas dépasser 1 % quand le projet de loi de finances a été bâti sur un taux de 1,4 %. Dans ce contexte, le gouvernement a dû admettre que le déficit public, en 2024, serait de 5,1 % du PIB et non de 4,4 %. Face au risque de dérive des comptes publics, le Ministre des Finances a promis la réalisation de 20 milliards d’euros d’économies. Moodys et Ficht ont pris en compte les réformes engagées ces dernières années en particulier celles qui concernent le marché de l’emploi. Plus d’actifs au travail signifie plus de croissance et plus de recettes publiques. Le prochain rendez-vous est désormais fixé en mai avec la note de S&P. Quoi qu’il arrive, la France reste une signature recherchée en Europe. L’Etat a la capacité de lever des emprunts et de les rembourser. Il peut compter sur un système fiscal efficace et sur un taux d’épargne élevé.

Des marchés veulent croire à la reprise

Les indices « actions » continuent sur leur lancée de la semaine dernière en progressant faiblement. L’indice parisien, le CAC 40, a été porté par TotalEnergies et Saint Gobain. Les investisseurs estiment que le plus dur du ralentissement de la croissance est passé. Une reprise est espérée pour la seconde partie de l’année avec notamment un rebond de la construction. TotalEnergies profite de la bonne tenue du cours du pétrole. La compagnie pétrolière française a enregistré un bénéfice de 5,7 milliards de dollars au premier trimestre, soit en hausse de 3 % par rapport aux trois premiers mois de 2023. Les dirigeants de TotalEnergies réfléchissent éventuellement pour sortir du marché financier français au profit d’une cotation à Wall Street. Cette réflexion est liée au poids croissant des actionnaires américains et au fait que les investisseurs européens se détournent des entreprises en lien avec les énergies fossiles.

Les indices américains ont repris, de leur côté, leur marche en avant les investisseurs étant rassurés par le ralentissement de la croissance qui rend possible une prochaine réduction des taux directeurs. Le taux d’intérêt des obligations souveraines continuent d’augmenter. L’écart entre la France et l’Allemagne pour les taux à 10 ans reste stable (0,5 point de pourcentage).

Inflation américaine, une lecture plurielle des résultats

L’indice des prix américain « PCE » a augmenté de 0,3 % sur un mois en mars et de 2,7% sur un an. En écartant l’alimentation et l’énergie, cette mesure d’inflation sert d’indicateur de référence par la Réserve fédérale pour l’élaboration de sa politique monétaire. En rythme annuel, cet indice est en hausse de +2,8 %. C’est 0,1 point de pourcentage de plus que les chiffres du consensus pour la variation annuelle, mais conforme aux anticipations entre février et mars. Compte tenu de l’évolution de ces derniers mois, ce résultats de mars est presque une bonne nouvelle. L’ensemble du premier trimestre a été néanmoins marqué par une accélération de l’inflation sous-jacente (+3,7 % contre +3,4 % attendu). Au vu de ces résultats, la lutte contre l’inflation n’est pas finie mais la situation apparaît globalement maîtrisée. Si la détente monétaire mettra plus du temps à se matérialiser, elle ne semble pas être reportée sine die.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
26 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 088,24+0,60 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 239,66+0,81 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 099,96+2,79 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 927,90+4,41 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 166,91+1,77 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 139,83+3,09 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 006,85+1,8° %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)37 934,76+1,51 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 087,53-0,40 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+3,064 %+0,059 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,578 %+0,083 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,672 %+0,066 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0707+0,36 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 339,74-2,06 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars89,35+2,54 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour une relance du marché unique européen

Jeudi 18 avril, Enrico Letta, l’ancien Président du Conseil italien, a remis un rapport sur l’avenir du marché unique européen qui assure en théorie depuis 1993 la libre circulation des biens, des services, des personnes et des capitaux au sein des États membres.

Le rapport Letta insiste sur la nécessité d’un « marché financier européen plus intégré et plus robuste », « essentiel pour exploiter le plein potentiel » économique de l’Union. Il suggère une « union de l’épargne et des investissements » afin de retenir en Europe les flux de capitaux. À cette fin, il préconise une harmonisation réglementaire, la création d’un produit d’épargne de long terme européen, un garantie publique européenne pour soutenir l’investissement dans la transition écologique, des réformes pour favoriser les partenariats public-privé, le développement de la titrisation, la création d’une Bourse européenne pour les start-up de la « Deep Tech » (intelligence artificielle, quantique, biotechnologie). Ces idées sont amplement partagées par Bruno Le Maire, le ministre de l’économie français, mais ne font pas consensus au sein des 27 États membres, aucune avancée sur ce sujet n’ayant été enregistrée depuis dix ans. Le rapport demande également de rediriger une partie des aides publiques accordées aux entreprises par les États membres vers « le financement d’initiatives et d’investissements paneuropéens ». Actuellement, les États membres pratiquent une surenchère au niveau des aides pour attirer des entreprises. Dans le projet d’Enrico Letta, ils seraient contraints de consacrer « une portion » de leurs aides vers des financements européens. L’objectif serait la mise en œuvre d’une politique industrielle européenne cohérente. Le rapport souligne que des progrès doivent notamment être réalisés au niveau des télécommunication et l’énergie. Dans le domaine des télécommunications, le marché n’a pas été réellement unifié et prend la forme de 27 marchés nationaux. Cette « fragmentation » freine la croissance des opérateurs paneuropéens et les pénalise face à la concurrence internationale. Elle génère des surcoûts pour les entreprises et les ménages. L’Europe compte plus de 100 opérateurs téléphoniques ayant en moyenne 5 millions d’abonnés. Aux États-Unis, le nombre moyen d’abonnés est de 107 millions. En Chine, ce nombre avoisine les 500 millions. Dans l’énergie, la faiblesse de la concurrence se traduit par des divergences de prix entre les États. Les réseaux sont insuffisamment interconnectés. Enrico Letta préconise la réalisation d’investissements financés par l’émission d’obligations européennes vertes.

Des progrès sont nécessaires sur le terrain de la défense. Si l’ensemble des budgets cumulés en la matière atteignent 240 milliards d’euros, soit un niveau proche de celui de la  Chine (275 milliards) et trois fois supérieur à celui de la Russie, il reste néanmoins inférieur à celui des États-Unis, près de 850 milliards de dollars.

L’Union européenne souffre d’un sous-investissement chronique en matière d’équipements militaires. 80 % de ceux qui ont été fournis à l’Ukraine, depuis le début du conflit, ont été achetés en dehors de l’Union. Enrico Letta demande « un soutien direct à travers le budget de l’Union » pour financer des initiatives communes de R&D et d’achats communs. Il souhaite la création d’un marché commun pour l’industrie de défense.

En France, Christian Noyer, ancien Gouverneur de la Banque de France, a présenté un rapport sur la nature des principaux obstacles à lever pour mieux mobiliser les investissements privés dans la transition écologique et numérique de l’Europe. Comme Enrico Letta, il plaide en faveur d’un marché unique des capitaux européens. Le marché des capitaux en Europe est sous-dimensionné. Pour être concurrentiel au niveau mondial, il devrait s’accroître de 60 %. Le rapport Noyer préconise le développement d’un produit d’épargne paneuropéen de long terme. Ce produit devrait avoir les caractéristiques suivantes : déblocage au moment du départ à la retraite ou à l’occasion de certains évènements de la vie, souscription au sein de l’entreprise avec abondement possible de l’employeur, octroi d’avantages fiscaux, allocation de l’épargne avec 80 % en supports d’actifs européens. Comme Enrico Letta, l’ancien gouverneur propose de faciliter la titrisation. Cette pratique financière permet de transformer des créances ou des prêts détenus par une banque en titres financiers négociables. Cette opération libère le bilan des établissements bancaires, ce qui leur permet de redéployer leurs fonds propres. Le rapport Noyer propose aussi d’assouplir le cadre réglementaire et prudentiel des banques et des compagnies d’assurances en revoyant les directives en vigueur. Les grandes zones économiques sont plus souples que l’Europe ce qui leur permet d’attirer plus facilement des capitaux. Christian Noyer se prononce également en faveur d’une supervision unique des marchés de capitaux européens. L’Autorité européenne des marchés financiers (Esma) n’a actuellement que des pouvoirs limités. Sa gouvernance devrait être revue, avec la création d’un comité exécutif composé d’un nombre restreint de membres permanents.

Le rapport Noyer insiste enfin sur la nécessité d’améliorer le fonctionnement du « post-marché » (les opérations qui sécurisent et valident une transaction boursière) dans la mesure où la chaîne de traitement des opérations sur titres fait intervenir en Europe bien plus d’acteurs qu’aux États-Unis.

1110 milliards de dollars de rachats d’actions

En 2023, les rachats d’actions se sont élevés à 1 110 milliards de dollars dans le monde, selon l’étude annuelle réalisée par le gérant Janus Henderson,  en baisse de 14 % sur un an. Cette contraction est imputable aux entreprises américaines et en premier lieu à celles du secteur de la haute technologie. L’année dernière Apple a réduit  ses rachats d’actions d’un septième, et Microsoft et Meta d’un tiers. Néanmoins, Apple a dépensé 77,6 milliards de dollars pour racheter ses propres titres, représentant 10 % des montants engagés à Wall Street. La hausse des taux d’intérêt  a pesé sur les rachats qui sont souvent réalisés par emprunts.

Aux États-Unis comme ailleurs dans le reste du monde, les opérations de rachat d’actions demeurent concentrées. 45 entreprises ont réalisé la moitié des dépenses mondiales l’an dernier en matière de rachat d’actions. En France, BNP Paribas et TotalEnergies ont été à l’origine de plus de la moitié des rachats d’actions, plus de 9 milliards de dollars  pour chacune d’entre elle sur un total de 33 milliards de dollars. Ces opérations appréciées des investisseurs donnent lieu à une contestation croissante de la part des pouvoirs publics et des populations. Des projets  sont en cours pour en augmenter les coûts ou pour les limiter. Les rachats d’actions sont critiqués car ils favoriseraient les actionnaires au détriment des salariés et des consommateurs. Ils contribuent à financer indirectement d’autres entreprises. Les gains réalisés par les actionnaires peuvent être investis dans des sociétés en forte croissance. Ces rachats participent à la dynamisation des places financières. Ils ont, en revanche, comme inconvénients de réduire le nombre d’actions disponibles. En raison de la faiblesse des émissions, les rachats en Europe, qui ont porté sur 210 milliards de dollars en 2023, ont amené à la plus forte réduction du nombre d’actions de ces trente dernières années. Ils ont conduit a contrario à l’amélioration du rendement des actions européennes, 5 % soit un point de plus que celui constaté aux États-Unis selon S&P 500. Cet écart est une bonne nouvelle pour l’attractivité des places financières européennes.

Livret A : atterrissage en douceurs

La fin des effets taux

La collecte du mois de mars pour le Livret A, s’élève à 1,53 milliard d’euros. Elle est en retrait par rapport à celles du mois de janvier,  2,27 milliards d’euros et de février, 2,36 milliards d’euros. Elle est également nettement inférieure à celle de mars 2023, 4,17 milliards d’euros, dopée alors par le passage (le mois précédent) du taux de rendement de 2 à 3 %. Le Livret A semble rentrer progressivement dans le rang après une période faste.

En règle générale, le mois de mars réussit au Livret A, aucune décollecte n’ayant été enregistrée depuis 2009. Le résultat du mois de mars 2023 est en retrait par rapport à la moyenne de ces dix dernières années (1,9 milliard d’euros).

Sur l’ensemble du premier trimestre, la collecte a été de 9,08 milliards d’euros, bien moins élevée que celle de 2023 qui était exceptionnelle (19,71 milliards d’euros). Le recul atteint 51 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, de son côté, une collecte de 910 millions d’euros contre 1,04 milliard d’euros au mois de février. L’année dernière, en mars, la collecte avait atteint 1,82 milliard d’euros. Sur les trois premiers mois de l’année 2024, la collecte du LDDS a atteint 2,92 milliards d’euros, contre 5,67 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le recul est de 48 %.

Le Livret A et le LDDS battent en ce mois de mars de nouveaux records d’encours à, respectivement, 421,5 et 152,5 milliards d’euros.

Un rendement réel positif pour le Livret A

Avec un taux d’inflation de 2,4 % en mars, le rendement réel du Livret A est, pour la première fois depuis 2020, redevenu positif. Les épargnants gagnent à nouveau de l’argent avec leur Livret A. Traditionnellement, un rendement réel positif a peu d’influence sur le niveau de la collecte, les épargnants regardant avant tout le taux nominal et le taux des autres placements.

Le taux du Livret A étant gelé jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait rester positif, sauf évènement extérieur, jusqu’à cette date. Il pourrait alors, compte tenu de l’évolution des taux des marchés monétaires et des prix, revenir, selon la formule, autour de 2,25/2,5 %.

Un retour à la normale ? Pas tout à fait !

Après deux années atypiques marquées par le passage du taux de 0,5 à 3 % et par l’augmentation des prix, le Livret A retrouve, en ce début d’année 2024, un rythme de croissance plus classique. Durant la vague inflationniste, les ménages ont privilégié l’épargne de court terme et cela d’autant plus que sa rémunération était en progression. Avec la décrue du taux d’inflation, revenu à 2,4 % au mois de mars dernier, les ménages réduisent leur effort d’épargne sur les livrets.

Le point surprenant n’est pas la normalisation de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur cagnotte. Depuis 2019, l’encours du Livret A a progressé de plus de 120 milliards d’euros et celui du LDDS de plus de 40 milliards d’euros. Les ménages conservent plus de liquidités sur leurs livrets que dans le passé. Cela témoigne d’une baisse de confiance dans l’avenir. Cette évolution peut également s’expliquer par le vieillissement de la population. Les Français diffèrent en la matière des Américains et des Espagnols qui ont fortement consommé leur cagnotte covid. Les Allemands adoptent, en revanche, un comportement assez proche de celui des Français.

Perspectives des prochains mois, un retour de la consommation et de l’épargne de long terme ?

Jusqu’à la fin du premier semestre, tout en restant positives, les collectes devraient être moins élevées qu’en 2023. En cas de confirmation de la désinflation et de baisse des taux d’intérêt au cours du second semestre, un rebond de consommation est à attendre avec, à la clef, un recul du taux d’épargne. Celui-ci pourrait s’accompagner de décollectes sur le Livret A. Plusieurs indices semblent indiquer une légère inflexion dans le comportement des ménages. Le niveau de confiance des ménages était, selon l’INSEE, en hausse en mars, avec en outre une augmentation de de l’opportunité de réaliser des achats importants (enquête mensuelle de conjoncture auprès des ménages – INSEE – mars 2024).

Le Livret d’Épargne Populaire rentre dans le rang

Après avoir connu une forte croissance, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) décélère. Sa collecte a été, en mars, de 950 millions d’euros, contre 1,39 milliard d’euros en février et 7,24 milliards d’euros en mars 2023. Les effets « taux » et « relèvement du plafond » cessent d’alimenter la collecte. Sur les trois premiers mois de l’année, celle-ci atteint 4,26 milliards d’euros, contre 7,24 milliards d’euros sur la même période en 2023. L’encours du LEP s’élève fin mars.

Cercle de l’Epargne – CDC

Le Coin des Epargnants du 20 avril 2024 : avis de fraicheur

Les frimas du printemps

Après un hiver clément, le printemps se révèle pour le moment agité pour les marchés financiers. Entre les doutes sur le calendrier des baisses des taux directeurs et la persistance des tensions internationales, les investisseurs jouent la prudence tout en conservant leur flegme. Ils engrangent doucement les plus-values enregistrées depuis six mois. Les indices « actions » sont stables comme à Paris et en léger recul comme en Allemagne. Aux Etats-Unis, le Nasdaq a connu un recul de près de 6 points sur la semaine en raison du recul de l’action de Netflix et de celles du secteur des microprocesseurs. Les investisseurs n’ont pas été convaincus par les annonces de la poursuite de la croissance dans le secteur de l’information et de la communication, voire commencent à exprimer de légers doutes sur le potentiel de l’intelligence artificielle.

Les investisseurs n’ont pas surréagi aux explosions à Ispahan en Iran créditées à Israël. Les deux pays montrent avant tout leurs muscles dans le cadre d’un savant ballet diplomatique.  Sur la semaine, le cours du baril a baissé et est repassé en-dessous des 90 dollars, laissant suggérer que les marchés ne croient pas réellement à un embrasement du Proche et Moyen Orient.

Du côté des Etats-Unis, de nouvelles mesures protectionnistes ont été adoptées. La décision de Joe Biden de taxer les aciers chinois n’est pas sans lien avec la campagne électorale mais contribue un peu plus à freiner les échanges mondiaux. Les investisseurs s’inquiètent également du risque de surchauffe de l’économie américaine, synonyme d’inflation. Ils ont ainsi mal reçu les résultats des ventes au détail de mars aux Etats-Unis en hausse de 0,7 % sur un mois quand les économistes s’attendaient à une hausse de 0,4 %. Dans la semaine, les taux américains à 10 ans ont déjà dépassé les 4,65 %. Leur niveau le plus élevé depuis 2007 en dehors d’une période de six semaines entre octobre et novembre dernier, souligne Jim Reid de Deutsche Bank. « Je reste persuadé qu’il sera extrêmement difficile de faire atterrir sans turbulences ce cycle économique aux Etats-Unis, étant donné que l’on est passé de la plus forte hausse de la masse monétaire depuis la Seconde Guerre mondiale à sa plus forte contraction depuis 1930 ». Les taux des obligations d’Etat à 10 ans sont également en hausse en Europe, le taux français passant au-dessus de la barre des 3 %.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
19 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 023,88+0,14 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 986,40-0,25 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 967,23-3,15 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 282,01-5,65 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 742,36-0,83 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 895,85-1,26 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 918,09-0,62 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)37 068,35-6,21 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 065,26+1,52 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+3,005 %+0,139 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,495 %+0,132 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,606 %+0,090 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0659+0,20 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 393,80+1,62 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars87,12-3,22 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Progression de l’investissement responsable géré en France

À la fin de l’année 2023, l’Investissement Responsable en France a atteint, 2 531 milliards d’euros, selon l’Association Française de gestion (AFG), contre 2 443 milliards d’euros en 2022, en hausse de 5,8 %.

Les encours de l’investissement responsable, en progression continue pour les fonds et les mandats, représentent 59 % des encours gérés en France.

Les 2 531 milliards d’investissement responsable se répartissent de la manière suivante :

  • 1 277 milliards d’euros (+14,3% en un an) dans des fonds de droit français, soit 50% du total ;
  • 953 milliards d’euros dans mandats de gestion, soit 38 % du total ;
  • 301 milliards d’euros dans des fonds de droit étranger, soit 12% du total.
  • 88 milliards d’euros d’encours dans des fonds classés « article 8 » au titre de la « Sustainable Finance Disclosure Regulation » (SFDR) de l’Union européenne.

72 % des encours sont détenus par des institutionnels (fonds ou mandats). Les fonds ouverts aux particuliers sont, malgré tout, en progression.

Les mandats d’investissements responsables sont essentiellement gérés pour des investisseurs institutionnels (97 %) alors que les fonds investissements responsables se partagent entre la clientèle institutionnelle (55 %) et la clientèle des particuliers (45 %).

La part des fonds responsables au sens de SFDR en France progresse. Près des deux tiers des fonds de droits français relèvent désormais des articles 8 et 9 (63 % contre 53 % en 2022).

Près de 2500 milliards d’euros d’actifs financiers verts

A la fin de l’année 2023, l’Investissement Responsable a, selon l’Association Française de gestion (AFG) atteint 2 531 milliards d’euros, en France, contre 2 443 milliards d’euros en 2022, en hausse de 5,8%.

Des encours IR en progression continue pour les fonds et les mandats, et qui représentent 59% des encours gérés en France.

Les 2 531 milliards d’investissement responsable se répartissent de la manière suivante :

  • Les fonds de droit français, 1 277 milliards d’euros (+14,3% en un an), soit 50% du total ;
  • Les mandats de gestion, 953 milliards d’euros, soit 38 % du total ;
  • Les fonds de droit étranger 301 milliards d’euros, soit 12% du total.
  • Les encours classés « article 8 » au titre de la Sustainable Finance Disclosure Regulation de l’Union européenne, (SFDR), 88 milliards d’euros.

72% des encours sont détenus par des institutionnels (fonds ou mandats). Les fonds ouverts aux particuliers sont malgré tout en progression.

Les mandats d’investissements responsables sont essentiellement gérés pour des investisseurs institutionnels (97 %) alors que les fonds investissements responsables se partagent entre la clientèle institutionnelle (55 %)  et la clientèle des particuliers (45 %). La part des fonds responsables au sens de SFDR en France progresse. Près des deux tiers des fonds de droits français relèvent désormais des articles 8 et 9 (63 % contre 53% en 2022).

Le Coin des Epargnants du samedi 13 avril 2024 : Jeu de taux en cours

Statuquo monétaire prolongé ?

Jeudi 11 avril dernier, La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion de son Conseil des Gouverneurs. Le taux de dépôt reste à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Cette décision de statuquo n’est pas une surprise et avait été largement anticipée par les investisseurs. La BCE s’en tient à son calendrier et devrait annoncer sa première baisse de taux le 6 juin prochain, à l’occasion de sa prochaine réunion de politique monétaire. La BCE a indiqué dans son communiqué que si l’analyse des prochaines statistiques renforçaient la « confiance dans la convergence durable de l’inflation vers l’objectif, il serait opportun de réduire le caractère restrictif actuel de la politique monétaire ». En mars, le taux d’inflation de la zone euro s’est élevé à 2,4 % sur un an, contre +2,8 % en janvier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) a également reculé à 2,9 % (son plus bas depuis février 2022), après 3,1 % en février. Le seul point de vigilance pour la BCE demeure les services dont la hausse des prix a cessé de se réduire depuis six mois. L’inflation pour les services se maintient ainsi à 4 %. Cette progression s’explique par la revalorisation des salaires. Aux Etats-Unis, l’inflation dépasse depuis trois mois les prévisions en raison justement des services et des salaires, ce qui a conduit la FED à différer la baisse de ses taux. La BCE suit avec attention l’évolution des prix aux Etats-Unis pour caler sa politique. Une différence de taille est néanmoins à souligner de part et d’autre de l’Atlantique. La croissance américaine est dynamique quand celle de la zone euro est atone. L’indice d’activité « PMI composite » de la zone euro a tout juste dépassé les 50 points en mars, seuil au-delà duquel l’activité est en expansion. En Europe, la croissance est portée l’Espagne et l’Italie, l’Allemagne et la France, eux, restant à la traîne. Les acteurs des marchés monétaires n’anticipaient plus, au maximum, que trois baisses de taux d’un quart de point de la part de la BCE cette année, alors qu’en début de semaine, ils évaluaient à 50 % la probabilité d’une quatrième. Dans le cas de la Banque d’Angleterre, les marchés ne prévoient plus que deux baisses de taux cette année, alors qu’ils en prévoyaient jusqu’à trois il y a quelques jours. Aux Etats-Unis, des voix se font entendre au sujet d’une baisse des taux directeurs reportés au moins de septembre. Sur fond de tensions entre Israël et l’Iran, le cours de l’or a battu de nouveaux records se rapprochant des 2400 dollars l’once. L’euro s’est déprécié sur la semaine tombant à son plus bas niveau depuis le début de l’année. Le dollar a bénéficié des rumeurs de reports de la baisse des taux et des bruits de bottes au Proche Orient en jouant son rôle de valeur refuge. Dans ce contexte, le cours du baril de pétrole (Brent) est resté au-dessus de 90 dollars. Les indices « actions » européens et américains ont perdu du terrain à l’exception de celui de Londres.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
12 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 010,83-0,86 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 983,24-2,35 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,41-1,79 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 175,09-0,65 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 904,15-1,09 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 995,58+1,23 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 955,01-1,32 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 523,55+1,36 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 019,47-1,62 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,866 %-0,042 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,363 %-0,033 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,516 %+0,150 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0650-1,77 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 394,21+2,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars90,99+0,18 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour l’Union des marchés de capitaux en Europe

La monnaie unique a plus de 25 ans mais elle cherche toujours son marché des capitaux. A la différence des Etats-Unis, l’Union européenne ne bénéficie d’un marché des capitaux unifié qu’en raison de la persistance de réglementations différentes et de l’absence d’une dette mutualisée importante. L’Europe aurait tout à gagner de se doter d’un espace unique des capitaux afin de faciliter le financement de ses entreprises et également mieux rémunérer l’épargne.

Les fédérations des banques françaises et allemandes ont adressé aux ministres de l’économie et des finances des deux pays, Bruno Le Maire et Christian Lindner, une lettre demandant la réalisation de progrès dans l’union des marchés de capitaux. Ils souhaitent que la prochaine Commission européenne s’empare du dossier considérant qu’un marché unifié constituerait un avantage concurrentiel pour les entreprises. Un tel marché augmenterait le volume des capitaux privés disponibles en faveur de l’investissement et permettraient aux banques d’offrir une plus grande variété de produits et de services. La Fédération bancaire française propose que la Banque centrale européenne intègre dans ses missions, l’amélioration de la compétitivité du secteur financier. A cette fin, avec son partenaire allemand, elle réclame la mise en place d’un « cadre juridique européen uniformisé, fondé sur des règles simples et claires, là où des règles nationales différentes nuisent à l’attrait des marchés de capitaux ». Les deux fédérations demandent  par ailleurs une meilleure « rationalisation de la réglementation », jugée « trop étendue et trop stricte », afin de ne pas décourager l’accès aux marchés de capitaux pour les investisseurs. Ils souhaitent une législation plus favorable à la titrisation, législation qui a été durcie après la crise des subprimes en 2008/2009. « La titrisation reste un outil essentiel mais sous-utilisé pour financer l’économie réelle et gérer les risques bancaires », soulignent les deux fédérations. La technique, visant à transformer des actifs peu liquides en titres financier, permet aux banques de libérer du capital pouvant être réinvesti dans de nouveaux projets. Ils proposent d’intégrer la Banque européenne d’investissement (BEI) dans le dispositif, sous la forme d’un garant, « ce qui permettrait d’attirer des investisseurs et de financer l’achat de prêts titrisés ». Cette option rapprocherait l’Europe des Etats-Unis qui peut compter sur des structures financières comme Freddie Mac ou Fannie Mae, permettent aux banques américaines de se défaire de leurs crédits immobiliers.

L’initiative des fédérations bancaires prolonge les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire en faveur de l’union des marchés des capitaux. En début d’année, Le Ministre de l’Economie français a confié une mission sur ce sujet à l’ancien gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Au niveau communautaire, l’Eurogroup s’est également saisi du dossier. Des propositions sont en cours d’élaboration. Elles devraient concerner la création de fonds de capital-risque européens, d’un registre unifié des sociétés cotées en Bourse afin de faciliter les transactions la titrisation et l’unification de la supervision des marchés européens.  L’ancien premier ministre italien Enrico Letta, doit également  faire des propositions dans le cadre de son rapport sur la modernisation du marché unique attendu en avril. Son successeur et ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a également une mission sur les défis à la compétitivité de l’Europe, dont les financements sont un des éléments.

L’augmentation des besoins d’investissement avec la transition écologique, la modernisation des armées, la numérisation des activités, etc., nécessite une allocation plus optimale de l’épargne européenne qui a l’avantage d’être abondante. Selon la Commission européenne, 620 milliards d’euros par an d’investissements seront nécessaires pour la transition climatique et 125 milliards d’euros pour le numérique. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, malgré l’échec du Plan d’Epargne Paneuropéen souhaite la création d’un nouveau produit d’épargne qui pourrait être diffusé dans l’ensemble des Etats membres. Au-delà des produits d’épargne, un des problèmes du marché européen des capitaux est son manque de profondeur. Aux Etats-Unis, le marché s’appuie sur la dette fédérale quand en Europe, la dette des Etats n’est pas communautarisée. Seul l’emprunt émis par la Commission après la crise Covid dans le cadre du plan « Next Generation » l’est.

Le Coin des Epargnants du samedi 6 avril 2024 : en attendant la baisse des taux directeurs

Les investisseurs n’ont guère apprécié les derniers résultats de l’emploi de l’économie américaine qui refuse de ralentir. Le nombre de créations d’emploi, en mars, a atteint 303 000 dans les secteurs non-agricoles) et le celui de février a été révisé en légère baisse à 270 000. Le consensus Bloomberg misait pour mars sur 214 000 créations. L’écart est important. Le taux de chômage a reculé de 0,1 point à 3,8 % de la population active, comme attendu, et les salaires moyens ont accéléré sur une base mensuelle (+0,3 % après +0,2 %), mais décéléré en rythme annuel (+4,3 % après +4,1 %), conformément aux anticipations du consensus Bloomberg. Le cours est au plus haut depuis le mois d’octobre. Cette hausse du cours du pétrole est la conséquence du surcroît de tension au Moyen Orient depuis qu’une frappe attribuée à Israël qui ne l’a pas reconnue, a détruit l’aile consulaire de l’ambassade iranienne en Syrie. Par ailleurs, l’accord de régulation de l’offre de l’OPEP et de la Russie pèse sur les cours.

Entre l’exception économique américaine et le retour du pétrole cher, les investisseurs ont boudé les actions. Le CAC 40 a perdu près de 1 % sur la semaine. Le S&P 500 américain a baissé de son côté de 0,70 % et le Dow Jones de 1,71 %. Les investisseurs commencent à douter d’une baisse des taux directeurs de la FED en juin. Ils ont été échaudés par les propos de son Président, Jerome Powell, le Président de la Reserve Federal qui a lors de son intervention à la Business School de l’Université de Stanford le 3 avril dernier, indiqué que les chiffres de l’inflation étaient plus élevés qu’attendu en janvier et en février. Même s’il ne prévoit pas de changer de scénario, il a néanmoins insisté sur l’absence d’urgence dans l’assouplissement monétaire. Il a ainsi déclaré « nous avons le temps de laisser les données à venir guider nos décisions en matière de politique économique,  les perspectives sont encore très incertaines ». Le baromètre FedWatch de CME Group calcule désormais à seulement 57 % la probabilité implicite que la Fed abaisse ses taux en juin. La probabilité de trois baisses dans l’année est également en recul. Par ailleurs, le président de l’antenne régionale de la FED de Minneapolis, Neel Kashkari qui n’entrevoyait le mois dernier que deux réductions en 2024, a évoqué cette semaine, pour la première fois, l’hypothèse d’absence d’assouplissement. « Si l’inflation continue de stagner, cela m’amènera à me demander s’il est nécessaire de procéder à ces baisses de taux »  a-t-il déclaré. De son côté, le professeur d’économie à l’Université de Cornell, Eswar Prasad a souligné que « la force remarquable du marché du travail, la persistance de l’inflation et l’assouplissement continu des conditions financières ne plaident pas en faveur d’une baisse imminente des taux ».

Dans ce contexte, les taux des obligations d’Etat sont de nouveau orientés à la hausse. Le taux de l’emprunt d’Etat américain est ainsi repassé au-dessus des 4,3 % et celui de son homologue français s’est rapproché des 3 %. Avec l’augmentation des tensions internationales, l’or a battu de nouveaux records et a dépassé 2300 dollars l’once portant la hausse à plus de 12 % depuis le 1er janvier.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
5 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 061,31-0,92 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 904,04-1,71 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 204,34-0,70 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 248,52-0,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 163,94-0,79 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 911,16-0,30 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 014,75-0,54 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 992,08-3,41 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 069,30+0,92 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,908 %+0,107 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,396 %+0,104 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,366 %+0,156 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0836+0,39 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 326,33+4,22 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars91,73+2,56 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Baisse de la rémunération des dépôts bancaires


En anticipation de la baisse des taux directeurs par la Banque Centrale Européenne, la rémunération moyenne des dépôts bancaires diminue, selon la Banque de France, légèrement à 1,87 % en février, après 1,88 % en janvier 2024. Ce taux s’établissait à 1,32 % en février 2023. Le rendement des livrets bancaires est en recul passant de 0,89 à 0,87 %. La rémunération des dépôts à terme continue à augmenter légèrement.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
févr- 2024 (p)févr- 2023déc- 2023janv- 2024 (r)févr- 2024 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1161,321,821,881,87
dont Ménages1 8571,601,861,901,87
– dépôts à vue5430,030,060,070,07
– comptes à terme <= 2 ans (c)762,253,553,573,61
– comptes à terme > 2 ans (c)881,021,892,002,05
– livrets à taux réglementés (d)6813,213,273,283,17
dont : livret A3853,003,003,003,00
– livrets ordinaires2240,500,820,890,87
– plan d’épargne-logement2462,582,592,592,54
dont SNF8690,911,861,961,99
– dépôts à vue5240,340,730,830,82
– comptes à terme <= 2 ans (c)2742,293,823,863,89
– comptes à terme > 2 ans (c)721,853,173,203,26
Pour mémoire :
Taux des opérations principales de refinancement Eurosystème3,004,504,504,50
Euribor 3 mois (e)2,643,943,933,92
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,872,612,652,86
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,722,382,462,66
Source : Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Assurance vie : le vent en poupe en février

En février 2024, selon France Assureurs, l’assurance vie confirme son bon début d’année avec une collecte nette de +2,5 milliards d’euros proche de celle du mois de janvier (+2,4 milliards d’euros). Cette collecte est nettement supérieure à celle du mois de février 2023 (1,1 milliard d’euros).

Le mois de février réussit traditionnellement bien à l’assurance vie, aucune décollecte n’ayant été constatée durant ce mois depuis 1997. La collecte moyenne de février entre 2014 et 2023 a été de 2 milliards d’euros. L’année 2024 se situe donc dans la moyenne haute. Depuis le début de l’année, l’assurance vie bénéficie de la bonne tenue des marchés financiers et des annonces concernant le rendement des fonds euros. Les ménages continue, par ailleurs, à recycler leurs abondantes liquidités. De janvier 2023 à janvier 2024, l’encours des dépôts à vie des ménages a baissé de plus de 38 milliards d’euros (source Banque de France).

Un montant important de cotisations

En février, les cotisations ont été importantes, 16,0 milliards d’euros, en hausse de +22 % sur un an .Les cotisations en unités de compte (UC) ont atteint 6,0 milliards d’euros, soit 37 % de la collecte brute. Elles ont progressé de 15 % par rapport à février 2023. Les cotisations sur les supports euros sont  à 10,1 milliards d’euros ont augmenté de 27 %. Ce montant élevé de collecte brute s’explique par la forte propension des ménages à l’épargne. En février, ces derniers ont également placé en net 2,4 milliards d’euros sur leur Livret A et 1,04 milliard d’euros sur leur Livret de Développement Durable et Solidaire.

Des prestations toujours dynamiques

Les prestations se sont élevées en février à 13,5 milliards d’euros en hausse de +12 % sur un an. Cette hausse concerne aussi bien les supports euros (+12 %) que les supports en UC (+14 %). Ce niveau élevé des prestations est en lien avec les besoins d’apport plus importants pour les achats immobiliers et par la progression des liquidations de contrats pour succession en raison du vieillissement de la population.

La collecte nette portée par les unités de compte

La collecte nette comme depuis de nombreux mois est toujours portée par les unités de compte (collecte nette de 3,4 milliards d’euros) quand dans le même temps, la décollecte sur les fonds euros se réduit (-0,9 milliard d’euros en février). Sur un an (mars 2023 – février 2024), la décollecte nette au niveau des fonds euros atteint 26,5 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte dépasse 31,5 milliards d’euros. Il faut remonter à novembre 2019 pour une collecte nette positive sur les supports euros.

La moindre décollecte sur les fonds euros, en février, s’explique par les annonces de rendements en hausse intervenues au mois de janvier (2,6 % en moyenne pour l’année 2023). Par ailleurs, de nombreux assureurs proposent des taux bonifiés pour 2024 pouvant dépasser 4 %. Les rendements des fonds euros se rapprochent ainsi du taux du Livret A voire le dépassent ce qui contribue à l’augmentation de la collecte.

Vers 2000 milliards d’euros d’encours

A fin février 2024, les encours des contrats d’assurance vie s’établissent à 1 947 milliards d’euros, en hausse de +3,2 % sur un an.

Un bon tempo pour l’assurance vie en 2024

Les Français restant en mode fourmis, les produits d’épargne continuent à enregistrer de bons résultats. Pour le moment, les ménages n’entendent pas puiser dans la cagnotte qu’ils ont constituée depuis le début de l’épidémie de covid. Le taux d’épargne demeure deux à trois points au-dessus de son niveau de 2019. Si de 2020 à 2023, l’épargne réglementée a profité de cet effort accru d’épargne, depuis le début de l’année, l’assurance vie semble retrouver les faveurs des épargnants. L’amélioration du rendement des fonds euros et la forte appréciation du cours des actions jouent en faveur de ce placement. La baisse des transactions immobilières le favorise également, par ricochet.

Le Coin des Epargnants du 30 mars 2024 : un trimestre triomphant

Un premier trimestre de rêve pour les marchés actions

Le premier trimestre boursier s’est achevé le jeudi 28 mars, Vendredi Saint oblige, avec un bilan exceptionnel. Le CAC 40 a gagné 9 % en un trimestre confirmant la progression de la fin de l’année dernière. Pour le seul mois de mars, il enregistre une hausse de plus de 3 %. L’indice parisien a durant ce dernier mois battu plusieurs records. En séance, il a ainsi dépassé, jeudi 28 mars, 8 253 points. L’indice allemand le Daxx, s’est apprécié, de son côté, de plus de 10 % sur trois mois. Le Footsie britannique a connu une croissance plus faible au premier trimestre d’un peu plus de 3 % , mais la hausse dépasse 4 % sur le mois de mars. L’indice japonais a enregistré une augmentation de 20 % en trois mois lui permettant de battre des records vieux de 1989. Wall Street a connu son meilleur premier trimestre depuis cinq ans. Le Dow Jones atteint presque 40 000 points pour la première fois de son histoire. Quant au S&P 500, à son plus haut historique, il a déjà augmenté  de 10 % depuis le 1er janvier.

Les indices actions ont été dopés par les anticipations de baisse des taux directeurs des banques centrales censées intervenir d’ici la fin du premier semestre. Les bons résultats des entreprises ont également porté la valeur des cours. L’intelligence artificielle bénéficie toujours de l’engouement des investisseurs. Le montant élevé des liquidités contribue enfin à l’envolée des actifs que ce soient les actions, le bitcoin ou l’or.

Les Américains qui rient, les Allemands qui pleurent

L’économie américaine a habitué, depuis une dizaine d’années, les économistes de se jouer de leurs prévisions, en particulier quand celles-ci annoncent un ralentissement de la croissance. En 2023, elle a terminé l’année sur un rythme endiablé. La croissance de la première économie mondiale s’est établie, au dernier trimestre, à 3,4 % en rythme annualisé sur la période, contre 3,2 % estimé précédemment. Les dépenses de consommation, qui contribuent aux deux tiers du PIB, ont augmenté à un rythme de 3,3 %, ce qui est également plus élevé que ce qui avait été annoncé initialement.

L’année 2024 s’annonce également meilleure que prévu. Après une croissance en 2023 de 2,5 % ; un ralentissement était prévu pour cette année. Or, au vu des premiers résultats et des indicateurs avancés, les instituts de conjoncture ont, en ce mois de mars, révisé à la hausse le taux de croissance à 2,1 %, contre1,4 % initialement prévu. Le consensus parie même sur une croissance de plus de 2,2 %. Selon le consensus Bloomberg, les dépenses des ménages américains ont dû progresser de 0,5 % en mars, après +0,2 % en février. Les revenus auraient augmenté de 0,4 % contre +1 % en février. Sur un an, les prix devraient avoir encore progressé de 2,5 % après +2,4 % en février.Ces derniers mois, l’activité butait sur les pénuries de main-d’œuvre mais le taux de participation au marché du travail semble s’améliorer., permettant d’accompagner le mouvement de créations d’emploi qui reste dynamique (265 000 créations nettes par mois en moyenne de décembre à février). La consommation des ménages est toujours appelée à soutenir l’activité. Elle serait en augmentation de 2,2 % en 2024, sachant qu’elle représente les deux tiers du PIB. Les taux d’intérêt devraient rester durablement élevés, à 4,6 % à la fin de l’année et à 3,9 % fin 2025, selon les projections médianes de la Fed. L’économie américaine semble s’être adaptée à ces taux plus élevés. Par ailleurs, leur baisse progressive est amenée à provoquer un rebond de la croissance en fin d’année avec une reprise de l’investissement dans les entreprises et dans l’immobilier.

Sur le Vieux continent, la situation est tout autre ; en particulier pour la première puissance économique de la zone euro, l’Allemagne. Les principaux instituts de conjoncture allemands ont abaissé leur prévision de croissance économique du pays pour 2024. Le produit intérieur brut augmenterait seulement de 0,1 %. Ces instituts prévoyaient encore cet automne une croissance de 1,3 %. L’atonie de la consommation des ménages tire la croissance vers le bas. De son côté, le gouvernement allemand prévoit une croissance de 0,2 % cette année. Le débat en Allemagne porte sur la nécessité ou non de relancer l’économie et de réaliser des réformes structurelles.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
29 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 205.81+0,66 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 807.37+0,84 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 254.35+0,39 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 379.46-0,30 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 504.51+1,60 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 952,62+0,27%7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 083.42+1,04 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 369,44-1,76 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 041,17-1,23 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,801 %+0,008 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,292 %-0,029 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,210 %-0,002 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0788-0,29 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 232.90+3,12 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars87.50+2,12 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le cacao, l’autre or noir !

Le cours du cacao a franchi la barre des 10 000 dollars la tonne au mois de mars 2024 quand il ne dépassait pas 4 000 euros la tonne un an auparavant. Dans les années 2010, la tonne de cacao a longtemps évolué entre 2 000 et 3 000 dollars. L’envolée des cours s’explique par les mauvaises récoltes dans les deux principaux pays producteurs, la Côte d’Ivoire et le Ghana, qui représentent respectivement 40 % et 15 % de l’offre mondiale. Les plantations ont subi de mauvaises conditions météorologiques et une prolifération de maladies en lien avec El Nino. La demande excédant l’offre, les prix augmentent rapidement.

L’augmentation des cours conduit de nouveaux producteurs à s’intéresser à ce marché. Les pays d’Amérique latine sont de plus en plus présents. Leur poids dans la production mondiale est passé de 13 à 21 % de 2000 à 2023. Leur production durant cette période a progressé de 130 %. Les producteurs d’Amérique latine disposent de deux atouts : contrairement à la Côte d’Ivoire et au Ghana, où les planteurs vendent leurs récoltes au prix bord champ, fixé par les autorités, les agriculteurs sud-américains vendent leurs fèves au prix spot du marché. Ils bénéficient ainsi directement de la hausse des cours. Les planteurs d’Amérique latine ont des rendements plus élevés grâce à une variété hybride (CCN51) de cacao développée dans les années 1960. Cette variété, utilisée dès les années 1980, résiste par ailleurs mieux aux maladies. Les États-Unis incitent les pays d’Amérique latine à favoriser la culture de fèves de cacao dans le cadre de la lutte contre la coca. En Afrique, de nouveaux pays s’intéressent également au cacao comme le Nigeria, la République démocratique du Congo ou l’Ouganda. Le problème du cacao est qu’il obéit à un cycle long. Les cacaoyers traditionnels ne donnent des cabosses qu’au bout de trois à cinq ans et atteignent leurs pleines capacités de rendement sept à huit ans plus tard. L’évolution rapide des cours dissuade les producteurs à investir dans la culture de nouveaux plants. Néanmoins, la généralisation de la variété équatorienne permet de réduire les délais. Le Nigeria entend doubler sa production en dix ans qui atteindrait alors plus de 750 000 tonnes.

Le Coin des Epargnants du samedi 23 mars 2024 : le temps de la baisse des taux se précise

Quand le luxe tousse, le CAC40 recule

Le CAC 40 a reculé cette semaine en raison de Kering, le groupe de luxe dont le cours de l’action s’est contracté après l’annonce de prévisions de résultats décevants. Les autres valeurs du luxe ont également souffert. Les autres indices européens moins exposés au luxe que celui de Paris ont, en revanche, poursuivi leur marche en avant tout comme les indices américains.

La publication des indices PMI a laissé entrevoir une reprise possible de l’activité en zone euro pour les prochains mois. L’indice flash PMI composite HCOB de l’activité globale dans la zone euro s’est, en effet, établi à 49,9 en mars contre 49,2 en février, signalant ainsi une quasi-stabilisation des niveaux d’activité en mars.

En Europe comme aux Etats-Unis, les taux des obligations d’Etat ont reculé en ligne avec les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales. En France, la question des finances publiques devient de plus en plus prégnante. Le Président de la République et le gouvernement préparent l’opinion tant à l’annonce d’un déficit public conséquence pour 2023 que sur la nécessité d’assainir les finances publiques. Compte tenu de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, l’adoption de mesures risque d’être extrêmement compliquée.

Les grandes manœuvres sur les taux directeurs se précisent

La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale Américaine (FED) et la Banque d’Angleterre ont opté, sans surprise, pour le statu quo en ce qui concerne leurs taux directeurs mais la banque centrale suisse a décidé de les abaisser marquant ainsi l’entrée dans un nouveau cycle.

Après la BCE le 7 mars dernier, la Réserve fédérale a décidé, mercredi 20 mars,  de maintenir ses taux directeurs dans la fourchette 5,25/5,5 %, ce niveau étant inchangé depuis le mois de juillet 2023. Ce statu quo était attendu. La publication des derniers indices des prix à la consommation souligne que la désinflation sera plus longue que prévu. L’objectif des 2 % ne sera pas atteint en 2024. Le taux d’inflation pourrait se situer entre 2,5 et 2,75 % cette année. Par ailleurs, l’économie américaine demeure dynamique. La banque centrale a ainsi révisé à la hausse ses prévisions de croissance. Celle-ci a été porté à 2,1 % contre 1,4 % prévu en décembre.  La réduction du bilan de la FED qui avait atteint avec la pandémie 9000 milliards de dollars est relativement lente ce qui contribue à maintenir sur le marché de fortes liquidités. Depuis 2022, la banque centrale n’a réduit son bilan que de 15,3 %.

Jeudi 21 mars, la Banque d’Angleterre a décidé de laisser inchangé ses taux directeurs maintenus  5,25 % pour la cinquième fois consécutive, après un cycle de resserrement visant à lutter contre ayant atteint 11,2 % en octobre 2022. La hausse des prix à la consommation a depuis diminué pour revenir en février à 3,4 %. Au sein du Comité de politique monétaire, huit membres ont voté pour le statu quo et un pour une baisse. Lors de la réunion de ce comité, les membres ont révisé à la hausse leurs prévisions de croissance en prenant en compte les effets du budget présenté par le gouvernement. Celui-ci est censé amené un surcroît de croissance de 0,25 % et sortir l’économie britannique de la récession. Les investisseurs s’attendent à une baisse des taux directeurs pour le mois d’août.

La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé jeudi 21 mars la diminution de son principal taux directeur de 25 points de base. La banque centrale suisse a pris cette décision au vu des résultats de l’inflation. Selon ses nouvelles prévisions de la banque centrale, la hausse des prix à la consommation ne dépasserait pas 1,5 %, au moins jusqu’en 2026. Cette baisse a surpris les investisseurs qui ne s’y attendaient pas, la banque centrale suisse n’ayant pas l’habitude d’agir de la sorte quand l’inflation dépasse 1 %. En outre, l’économie helvète – toujours en croissance semblait supporter l’augmentation des taux directeurs de ces derniers mois. L’assouplissement monétaire aurait avant tout un objectif de change. Le franc suisse s’est apprécié en 2022 et en 2023, ce qui affecte la compétitivité des exportations.

La vieille relique n’en finit pas de briller

Mercredi 10 mars, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 2200 dollars. Le métal précieux bénéficie d’un contexte favorable. Les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales amènent les investisseurs à arbitrer leurs positions sur les marchés monétaires en se repliant sur l’or. Le contexte géopolitique tendu favorise toujours la hausse de son cours. Par ailleurs, les banques centrales des pays émergents et de l’OPEP augmentent leurs réserves en or. En 2023, les instituts d’émission ont ajouté plus de 1 000 tonnes de lingots dans leurs réserves comme en 2022. Les pays du Golfe engrangeant d’importants excédents commerciaux avec le pétrole et le gaz sont acheteurs d’or, tout comme la Chine qui entend réduire son exposition du dollar. Pour ces mêmes raisons, la Russie est dans une situation similaire. La baisse du dollar soutient également le prix de l’or car ce dernier devient moins cher dans les pays dans lesquels la monnaie américaine n’est pas la devise officielle. Enfin, en Chine, les ménages placent de plus en plus leur épargne en or, délaissant l’immobilier qui connaît une grave crise.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
22 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 152,79-0,27 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 475,90+2,06 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 234,18+2,34 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 428,82+2,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 211,92+1,56 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 930,92+2,72%7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 031,15+0,90 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 888,43+5,63 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 048,03-0,22 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,793 %-0,089 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,321 %-0,118 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,212 %-0,099 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0808-0,65 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 164,84+0,59 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,49+0,32 %77,1384,08

2,6 % le rendement moyen des fonds euros de l’assurance vie

Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le rendement moyen des fonds euros s’est élevé, en 2023, à 2,6 % (résultat provisoire établi sur deux tiers de l’encours de l’assurance vie). En 2022, le rendement avait été de 1,9 % et en 2021 de 1,28 %. Le rendement des fonds euros se sont rapprochés du taux du Livret A (2,9 % sur l’ensemble de l’année 2023) et de ceux des dépôts à terme (3,6 % fin décembre 2023). Pour retrouver un taux de rendement plus élevé, il faut remonter à 2013. La rémunération brute des fonds euros (avant prélèvements sociaux et fiscaux) reste inférieure aux 3 % nets offerts par le Livret A et aux 3,6 % bruts des comptes à terme à fin 2023,

En fonction du montant des réserves (provisions pour participations aux bénéfices, PPB) et de leur utilisation par les compagnies, le rendement des fonds euros varie selon les contrats de 1 à 4 %.

Cercle de l’Epargne

Epargne salariale : une belle croissance en 2023

Les encours des plans d’épargne salariale et des plans d’épargne retraite collectifs d’entreprise ont, selon l’Association Française de Gestion (AFG) progressé en 2023 de près de 16 % (+ 15,7 %) pour s’élever à 187,8 milliards d’euros. Depuis 2008, le taux de croissance annuel moyen des encours est de + 6,7 %. La progression de l’encours en 2023 est imputable à la bonne tenue de la collecte et à la forte augmentation de la valeur des actions.

En 2023, la collecte brute a été de  20,2 milliards d’euros, contre + 19 milliards d’euros en 2021 et  16,3 milliards d’euros en 2021. La bonne tenue des résultats des entreprises expliquent cette progression tout comme les mesures prises en 2018 et 2019 en faveur de l’épargne salariale.

Poursuite de la diffusion de l’épargne salariale

Le nombre d’entreprises équipées d’un dispositif d’épargne salariale ou d’épargne retraite était, selon l’AFG, en 2023 de 397 200 entreprises en hausse de 5 % sur un an. En 2012, 269 600 entreprises étaient équipées.

63 500 entreprises disposent d’un dispositif PERCO, au bénéfice de 948 600 salariés et pour un encours de 6,7 milliards d’euros. 158 700 entreprises sont équipées d’un dispositif PER, au bénéfice de 3 millions de salariés disposant de 23 milliards d’euros d’encours.  Sur l’année 2023, la création de nouveaux PER et les transformations d’anciens PERCO / PERCOI en nouveaux PERCOL / PERCOLI ont concerné 38 100 entreprises, contre 30 600 en 2022, 45 700 entreprises en 2021 et 66 100 entreprises en 2020.

Près de 13 milliards d’euros de versement pour l’intéressement et la participation

Les flux versés par les salariés issus de l’intéressement et / ou de la participation ont progressé de  5,8  % et ont atteint 12,3 milliards d’euros, contre 11,6 milliards d’euros en 2022 et + 9 milliards d’euros en 2021. La collecte nette atteint + 2,4 milliards d’euros  après +  2,5 milliards d’euros en 2022. Les fonds actions  et mixtes ont bénéficié de 2,8 milliards d’euros de versements en 2023, contre 3,1 en 2022 et 2,4 en 2031. Les fonds ISR ont enregistré un flux de 9,1 milliards d’euros en brut, contre + 6,9 en 2022. Ces flux représentent 58 % des flux bruts des fonds diversifiés en 2023, contre 47 % en 2022 et 37 % en 2021. Leur collecte nette s’est établi à + 3,1 milliards d’euros. La collecte brute des fonds solidaires a atteint 1,9milliards d’euros soit 12 % des souscriptions brutes des fonds diversifiés, tandis que leur collecte nette est de 0,5 milliards d’euros.

Le  niveau des rachats a été important, 17,8 milliards d’euros, en augmentation par rapport aux deux années précédentes 16,4 milliards d’euros en 2022 et 15,5 milliards d’euros en 2021. En 2020, avec les confinements, les rachats avait atteint un point bas à 11,4 milliards d’euros. Les déblocages anticipés représentent 35 % des montants des rachats (stable par rapport à 2022) soutenus par les motifs de cessation du contrat de travail et d’acquisition ou d’agrandissement de la résidence principale. Ces deux raisons représentent respectivement 39  % et 37 % des montants des déblocages anticipés.

Poursuite de la progression de l’épargne retraite PERCO et PER collectif

Les encours sur les PERCO et PER Collectif ont atteint, en 2023, 29,7 milliards d’euros en hausse de + 16,9 % sur un an. Les versements bruts sur les dispositifs collectifs d’épargne retraite se sont élevés à 4,0 milliards d’euros et la collecte nette à 2,5 milliards d’euros. Les PER Collectifs se substituent progressivement aux PERCO. Ils représentent désormais 77  % des encours des produits d’épargne retraite collectifs en comptes-titres en décembre 2023, contre seulement 15 % en juin 2020.

Les deux tiers des porteurs de parts d’un PERCO ou d’un PER d’entreprise Collectif ont opté, sur une partie ou l’ensemble de leurs avoirs, pour la gestion pilotée, permettant ainsi une désensibilisation progressive du risque en fonction de l’âge et du profil de l’épargnant. Les encours de la gestion pilotée représentent 37,8  des encours d’épargne retraite en 2023, contre 36,5 % en 2022 et 29,3 % en 2013. 51 % des encours d’épargne retraite des porteurs de moins de 30 ans est en gestion pilotée en 2023, contre 49 % en 2022 et 28 % en 2016. Cette progression de la gestion pilotée s’explique par son caractère par défaut au sein des nouveaux PER.

Chez les moins de 30 ans, l’exposition aux actions est plus marquée dans les portefeuilles soumis à la gestion pilotée. 63 % des encours des moins de 30 ans sont investis en actions, contre 33 % pour l’ensemble des classes d’âge en gestion pilotée.

Livret A : pas de relâchement de l’effort

Après les collectes exceptionnelles  de 2022 et de 2023 en lien avec le relèvement de son taux, le Livret A se normalise certes, tout en restant, néanmoins, à un haut niveau. La surprise n’est pas le montant de la collecte mais le fait que les ménages ne puisent pas dans leur épargne depuis quatre ans pour consommer ou pour investir sur des produits de long terme.

Pas de relâchement dans l’effort

Le Livret A n’a pas failli en février avec une collecte de 2,36 milliards d’euros, soit un niveau supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Depuis 2009, trois décollectes ont été enregistrées en février (2014, 2015, 2016) dans une période de faibles rendements pour le Livret A. La collecte du mois de février 2024 est sans rapport avec celle de l’année dernière (6,27 milliards d’euros) mais celle-ci avait été portée par le relèvement du taux du Livret A de 2 à 3 %. Cette année, le taux est resté inchangé à 3 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire connait également une collecte positive en février (+1,04 milliard d’euros). La collecte du Livret d’Épargne Populaire a été, en février, de 1,39 milliard d’euros, contre 1,92 milliard d’euros en janvier et 3,16 milliard d’euros en février 2023. La collecte de ce dernier produit s’assagit avec la fin de l’effet relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu au mois d’octobre 2023. Les titulaires ayant la possibilité de saturer leur LEP l’ont réalisé. Les capacités d’épargne limitées des personnes éligibles au LEP pèsent par nature sur la collecte.

La collecte de janvier et de février s’inscrit dans la normalité saisonnière du Livret A et du LDDS, le premier semestre étant favorable à l’épargne quand le second est plus propice aux dépenses.

Pas de rupture dans la préférence à l’épargne

Les ménages français continuent à accroître leur cagnotte d’épargne de précaution, l’encours du Livret A et du LDDS battant de nouveaux records (respectivement 419,9 et 151,6 milliards d’euros). La désinflation ne les incite pas – pour le moment – à puiser dans leurs réserves pour augmenter leurs dépenses de consommation. Les Français diffèrent en cela des Américains qui ont utilisé la quasi-totalité de leur cagnotte constituée durant la période covid. En France, les ménages, au contraire, continuent de l’augmenter.

Défiance, vieillissement et rendement, les trois piliers de la collecte du Livret A

La préférence pour l’épargne en France s’explique par une défiance face à la situation économique, par le vieillissement de la population et par la bonne rémunération de l’épargne sans risque.

Le moral des ménages, mesuré mensuellement par l’INSEE, demeure faible depuis près de deux ans. La crise covid et la guerre en Ukraine ont conduit les ménages à mettre plus d’argent de côté. La résurgence de l’inflation a accru cette tendance. Les Français restent dubitatifs face à la désinflation ce qui induit un attentisme en matière de consommation. Les gains de pouvoir d’achat sont, en grande partie, épargnés. Le ralentissement de la croissance ne les incite pas à relâcher leurs efforts.

Le vieillissement de la population est un facteur structurel de hausse de l’épargne. Les ménages craignant une baisse sensible de leur pouvoir d’achat à la retraite mettent de l’argent de côté. le caractère compétitif du taux du Livret A est également un facteur favorisant la collecte.

L’attractivité du Livret A s’améliore, par ailleurs, avec le recul de l’inflation qui s’est élevée à 3 % en février 2024. Logiquement, le rendement réel du Livret A (comme du LDDS) redeviendra positif dans les prochains mois. La baisse des rendements des dépôts à terme, constatée depuis le début de l’année, avantage le Livret A comme le LDDS.

Le dernier facteur jouant en faveur du Livret A est l’importance des liquidités encore disponibles sur les comptes courants : plus de 470 milliards d’euros. Les ménages diminuent progressivement cette enveloppe de liquidités qui ne rapporte rien.

Un premier semestre couleur « fourmis »

Dans les prochains mois, la collecte du Livret A restera portée par l’amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Le contexte économique et géopolitique demeurant anxiogène, les Français resteront sans nul doute attentistes. Les effets de la désinflation sur leur comportement se feront certainement ressentir à la fin du premier semestre avec à la clef un arbitrage plus favorable à la consommation.

Le Coin de l’épargne du samedi 16 mars 2024 : les actions, la hausse s’essouffle

Des records malgré des tensions inflationnistes persistantes

Cette semaine, à Paris comme à Frankfort, les indices « actions » ont continué de battre des records et cela malgré des résultats décevants en matière d’inflation.  Aux Etats-Unis, un léger repli a été enregistré pour le Nasdaq et le S&P 500 quand le Dow Jones est resté stable. Sur la semaine, malgré la déconvenue sur l’inflation en France et aux Etats-Unis, le CAC 40 a gagné 1,7 %, portant la hausse à 3 % sur le mois de mars et à plus de 8 % depuis le début de l’année. La Bourse de Paris a ainsi clôturé la semaine non loin de son nouveau record datant de jeudi 14 mars à 8 218,07 points. La bourse de Paris a été porté ces derniers jours par plusieurs de ses valeurs phares dont Air Liquide, Airbus, Schneider Electric, Hermès International, Essilor Luxottica et Publicis. L’action Air Liquide continue de profiter des annonces de ces dernières semaines qui soulignaient que l’entreprises avait atteint avec deux ans d’avances, ses objectifs d’amélioration de marges. Air Liquide est devenue, la semaine passée, la 11e multinationale française à franchir le seuil des 100 milliards d’euros de capitalisation.

L’économie américaine en phase de ralentissement

L’indice de confiance du consommateur américain pour le mois de mars calculé par l’Université du Michigan a été publié vendredi 15 mars, et a reculé à 74,5 points, contre 76,9 en février et 77,1 points espéré. La composante des anticipations d’inflation à un an est restée stable, à 3 % tandis que le consensus craignait une réaccélération à 3,1 %. De son côté, l’enquête Empire Manufacturing a révélé une dégradation plus forte que prévu au titre de mars dans la région de New York, l’indice chutant de -2,4 à -20,9 points en un mois, contre -7 attendu par le consensus. La production industrielle de février a, progressé de 0,1%, après un repli de même ampleur symbolique en janvier. Une récession n’est pas anticipée par les investisseurs mais ils s’attendent un net ralentissement de l’activité dans les prochains mois. Toujours aux Etats-Unis, en février, les prix à la consommation ont augmenté de 0,4 % par rapport au mois précédent, selon les chiffres du département du Travail. Ce rythme soutenu provoque la remontée du taux d’inflation sur douze mois à 3,2 % (+0,1 point). Depuis l’été dernier, l’inflation est stable aux Etats-Unis. Hors énergie et alimentation, l’inflation a également progressé de 0,4 % sur un mois et de 3,8 % sur un an témoignant de la difficulté à revenir à 2 %, l’objectif fixé par la banque centrale.

Le comité de politique monétaire de la Fed, qui se réunit la semaine prochaine, ne modifiera sans doute pas ses taux directeurs (actuellement évoluant entre 5,25 % et 5,5 %) comme c’est le cas depuis le mois de juillet dernier. Les analystes financiers et les investisseurs estiment désormais que la première baisse n’interviendra qu’en juin.
Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
15 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 164,35+1,70 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 714,77+0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 117,09-0,13 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 973,17-0,70 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 936,65+0,84 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 727,42+1,02%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 986,02+0,76 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 707,64-2,22 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 054,64-0,26 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,882 %+0,164 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,439 %+0,178 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,311 %+0,223 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0886-0,47 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 159,25+0,76 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,44+4,30 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Coin de l’épargne et du patrimoine du samedi 9 mars 2023 : le CAC 40 et l’or au plus haut !

Le CAC 40 au-dessus de 8000 points

Jeudi 7 mars, en séance, le CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8 000 points. Ce franchissement a été facilité par les annonces de la Banque Centrale Européenne (BCE), les bons résultats des entreprises et l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Vendredi 8 mars, les résultats de l’emploi américain ont également contribué à la bonne tenue des marchés. Après un pic absolu en cours de séance à 8 048,09 points, le CAC 40 a conclu la semaine à 8 028,01 points. Sur une semaine, le gain a été de 1,18 %. Depuis le début de l’année, la progression atteint 6,43 %. Sur un an, elle dépasse 9 %. Aux Etats-Unis, les grands indices ont néanmoins légèrement reculé sur la semaine, les grandes valeurs technologiques ont cédé du terrain  en lien avec le durcissement des législations à leur encontre. Des prises de bénéfices ont été sans nul doute réalisées après plusieurs mois de fortes hausses.

La hausse rapide des cours des actions depuis le second semestre 2024 se nourrit d’anticipations sur la baisse des taux directeurs et les retombées de l’intelligence artificielle. En cas de déception sur l’un ou l’autre sujet, une correction pourrait intervenir. Le contexte géopolitique demeure toujours anxiogène et est susceptible d’interférer sur le cours des valeurs mobilières. En cas de ralentissement économique plus fort et plus long que prévu, les entreprises rencontreront des difficultés à maintenir leurs  résultats à des niveaux élevés. L’augmentation du cours de l’or traduit la persistance des craintes des investisseurs tant sur le plan économique que géopolitique. L’or a, en effet, atteint un nouveau sommet historique. L’once d’or a terminé la semaine a plus de 2183 dollars. En un an, l’or a gagné près de 20 %.

Ralentissement possible de l’économie américaine

La publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis pour le mois de février a été bien accueillie par les investisseurs. Le pays a créé, en février, 275 000 postes non agricoles, soit plus que les 200 000 anticipés en moyenne par le consensus Bloomberg, mais, selon les données du département du Travail, il y a eu moins de créations en janvier et en décembre qu’initialement annoncées. Elles se sont établies en cumulé à 519 000 au lieu de 686 000. Le taux de chômage a augmenté de 0,2 point, à 3,9 %, un plus haut depuis janvier 2022, quand la croissance du salaire horaire moyen a décéléré à 0,1 % sur un mois, contre +0,2 % attendu, et à 4,3 % sur un an, comme prévu. Ces résultats semblent témoigner d’un ralentissement de l’économie américaine de bon augure pour l’inflation et une future baisse des taux directeurs. Le consensus parie de plus en plus sur une décision en ce sens en juin.

La BCE révise à la baisse ses hypothèses de croissance

Lors de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 7 mars, la BCE, tout en maintenant inchangés ses taux directeurs, a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette révision rend possible une diminution prochaine des taux directeurs. La hausse des prix s’établirait à 2,3 % en 2023 (contre 2,7 % anticipé en décembre), à 2 % en 2025 et à 1,9 % en 2026. La croissance de l’économie en zone euro s’élèverait à 0,6 % en 2024 (contre 0,8 % précédemment), à 1,5 % l’an prochain et à 1,6 % dans deux ans.

Cercle de l’Épargne – données BCE

Une offre de pétrole toujours bridée

Dimanche 3 mars, plusieurs pays de l’OPEP ont décidé de renouveler les mesures de réduction de leur production de pétrole. L’Arabie saoudite, dont les engagements représentent environ la moitié des 2,2 millions de barils jour de limitation de la production, le Koweït, l’Algérie et Oman, ont ainsi annoncé la reconduction des quotas du mois de novembre dernier. La Russie a, de son côté, décidé de réduire progressivement sa production pour atteindre 471 000 barils d’ici à la fin du mois de juin.

Ces baisses de production visent à maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé au moment où les marchés mondiaux doivent absorber davantage de pétrole issu du schiste américain. Par ailleurs, le ralentissement économique en Europe et en Chine pèse sur la demande. La Russie a besoin d’un prix du pétrole élevé pour financer son effort de guerre tout comme l’Arabie saoudite qui s’est engagée dans des investissements gigantesques (tourisme, industrie, bâtiment).

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
8 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 028,01+1,18 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 722,69-0,46 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,69+0,08 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 085,11-0,79 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 814.51+0,51 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 659,74-0,16%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 961,11+1,40 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 688,94-0,56 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 046,02+0,63 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,718 %-0,185 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,265%-0,150 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,088 %-0,119 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0945+1,99 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 183,60+4,14 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars82,14-1,28 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le CAC 40 au-dessus des 8000 points

Jeudi 7 mars, en séance, le CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8000 points aidé par les annonces de la Banque Centrale Européenne BCE), par les bons résultats des entreprises et par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Depuis le début de l’année, le CAC 40 a progressé de plus de 6 % et de plus de 9 % en un an. Sur l’ensemble de l’année 2023, il s’était apprécié de 16,5 %. Les indices des grandes places financières battent record sur record ces dernières semaines. Le Nasdaq porté par les valeurs technologiques a gagné près de 50 % en un an.

 Lors de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 7 mars, la BCE tout en maintenant inchangés ses taux directeurs a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette révision rend possible une diminution prochaine des taux directeurs. La hausse des prix devrait ainsi s’établir à 2,3 % en 2023 (contre 2,7% anticipé en décembre), à 2 % en 2025 et à 1,9 % en 2026. La croissance de l’économie en zone euro est estimée à 0,6 % en 2024 (contre 0,8 % précédemment), à 1,5 % l’an prochain et à 1,6 % dans deux ans.

Sources : BCE

La hausse rapide des cours des actions se nourrit d’anticipations sur la baisse des taux directeurs et sur les retombées de l’intelligence artificielle. En cas de déception sur l’un ou l’autre sujet, une correction pourrait intervenir. Le contexte géopolitique demeure anxiogène et peut à tout moment générer un choc sur les places boursières. En cas de ralentissement économique plus fort et long que prévu, les entreprises ne pourront pas maintenir des résultats aussi élevés que ceux de ces dernières années. L’augmentation du cours de l’or traduit la persistance des craintes des investisseurs tant sur le plan économique que géopolitique.

Le Coin de l’Epargne du samedi 2 mars 2024 : l’inflation toujours au cœur des débats

L’inflation n’a pas dit son dernier mot

Si les investisseurs n’ont pas surréagi au discours belliqueux de Vladimir Poutine, ils ont été marqués par le ralentissement plus lent que prévu de l’inflation au sein de la zone euro. L’indice des prix à la consommation a progressé de 2,6 % en rythme annuel en février et non de 2,5 %, comme anticipé par le consensus Bloomberg. L’écart est plus net pour l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui s’est élevée à 3,1 % contre 2,9 % prévu. De plus en plus de membres de la Banque Centrale Européenne souhaitent laisser un peu plus de temps au temps avant de baisser les taux directeurs afin d’être certain que la désinflation se soit bien installée dans la zone euro. La première réduction des taux directeurs est attendue par le marché non plus en avril mais en juin. Aux Etats-Unis, un ralentissement de l’activité manufacturière semble se confirmer. L’indice établi par l’Institute for supply Management a reculé de 1,3 point à 47,8 contre une amélioration à 49,5 attendue. Le moral des consommateurs a diminué, en février, pour la première fois en trois mois et même plus qu’en première estimation. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est confirmée à 3 %, contre 2,9 % un mois plus tôt. Le principe d’une baisse des taux directeurs en juin est également retenue. Les indicateurs avancés de l’inflation, comme les loyers et les prix des voitures d’occasion suggèrent que la désinflation se poursuivra au cours des prochains mois. Le CAC 40 a légèrement baissé cette semaine de 0,47 %. En février, la hausse a été assez forte, +3,75 %. Sur un an, le CAC 40 s’est apprécié de près de 10 %. Le Nasdaq sur les deux premiers mois de l’année a gagné plus de 8 % et sur un an plus de 43 % toujours par l’engouement dans l’intelligence artificielle.

Nouvelle vague pour les cryptoactifs

Les cryptoactifs continuent leur mouvement de hausse. Leur capitalisation s’est accrue de plus de 500 milliards de dollars depuis le mois de janvier pour dépasser 2 300 milliards de dollars dont plus de 1 200 milliards pour le bitcoin et 400 milliards pour l’ether. Cette capitalisation se rapproche de son sommet historique de 3 000 milliards atteint le 9 novembre 2021. Cette semaine, le cours du bitcoin a franchi la barre des 60 000 dollars.

La hausse des cours des cryptoactifs s’explique par le lancement de plusieurs fonds indiciels (ETF) qui répliquent notamment la valeur du bitcoin. La collecte de ces fonds a dépassé les 14 milliards de dollars entre le 11 janvier et le 27 février. L’ether devrait, à son tour, prochainement pouvoir compter sur des ETF. Huit émetteurs ont déposé une demande de création de fonds auprès du régulateur américain (la SEC).

Les cryptoactifs bénéficient également de la forte progression des cours des valeurs technologiques toujours dopées par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Ces derniers réallouent une partie des gains réalisés sur les marchés actions dans les cryptoactifs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
2 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 934,17-0,47 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 087,38-0,21 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 137,08+0,96 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 274,94+1,74 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 738,001,57 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 686,95-0,32%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 894,86+0,63 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 910,82+2,08 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 027,02+0,74 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,903 %+0,078 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,415 %+0,055 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,207 %-0,048 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0831-0,18 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 079,15+0,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,18+2,73 %77,1384,08

Cercle de l’Epargne

La pierre papier, retour aux fondamentaux

Durant la dernière décennie, la pierre papier a eu le vent en poupe, favorisée par des taux historiquement bas. Avec la hausse de ces derniers et la baisse des prix de l’immobilier, la collecte a baissé en 2023 tout en restant élevée. Les rendements en 2023 des SCPI restent, en revanche, en phase avec ceux des années précédentes. Certains fonds immobiliers ont néanmoins dû faire face à des rachats importants de parts et ont pu être contraints de limiter ces derniers. Ces problèmes de liquidité rappellent que l’immobilier est soumis à des cycles et qu’il n’est pas un placement sans risque. Dans le passé et en particulier dans les années 1990, la chute des prix avait été bien plus importante

Des décollectes nettes pour les SCI et les OPCI

Dans un contexte de crise immobilière et de ralentissement de l’activité, après plusieurs années de fortes collectes, des investisseurs ont préféré procéder à des rachats de leurs parts de fonds immobiliers. Ces rachats ont provoqué une chute de la valeur des parts et ont posé pour certains fonds des problèmes de liquidités pouvant les amener à geler certaines opérations.

En 2023, les sociétés civiles supports d’unités de compte immobilières ont ainsi enregistré une décollecte nette de 543 millions d’euros. L’actif net des sociétés civiles en unités de compte immobilières s’établit à 23,5 milliards d’euros au 31 décembre 2023. 

Pour les OPCI grand public, distribués essentiellement en unités de compte d’assurance vie, la décollecte nette a atteint de 3 milliards d’euros. L’actif net des OPCI grand public s’établit à 15,3 milliards d’euros. au 31 décembre 2023, reflétant une valorisation globale comparable à celle de 2018.

Les SCPI plient mais ne rompent pas

Sur l’ensemble de l’année 2023, les Sociétés de Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont restées en collecte nette positive à hauteur de 5,7 milliards d’euros (7,7 milliards d’euros de collecte brute et 2 milliards d’euros de rachats). Après une année record en 2022, la collecte nette de 2023 est comparable à celle de 2020 ou à celle de 2016 pour prendre une année non touchée par les effets de la pandémie. Au 31 décembre 2023, la capitalisation des SCPI s’établit à 90,1 milliards d’euros.

La collecte brute des Société civile de placement immobilier (SCPI) s’est élevée à 7,7 milliards d’euros, contre 10,20 milliards d’euros en 2022. Elle est revenue à son niveau de 2021 (7,37 milliards d’euros). En 2023, plus de la moitié de collecte a été effectué par les SCPI diversifiées, celles spécialisées en bureaux reculant fortement.

Le taux de distribution moyen servi par les SCPI, toutes catégories confondues, s’établit à +4,52 % en 2023, un taux stable par rapport à l’année 2022 (4,53 %). Les SCPI par catégorie offrant le meilleur rendement sont celles spécialisées dans la logistique (5,9 %) qui devancent celles spécialisées dans les hôtels et le tourisme (5,1 %).

Des performances globales en baisse pour la pierre papier

Compte tenu de la baisse de la valeur des parts, en 2023, la performance globale des sociétés civiles en unités de compte immobilières a été de -6,8 % et celles des OPCI grand public de -7,6 %. Concernant les SCPI, le prix de part moyen pondéré de la capitalisation a diminué de 4,9 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023. Cette baisse moyenne intègre l’essentiel des ajustements des prix de l’immobilier constatés en 2023.

Assurance vie, le retour du boss

Après plusieurs mois difficiles, l’assurance vie, le premier des placements des ménages, démarre l’année 2024 sur de bons auspices en renouant avec une collecte nette positive.

Le mois de janvier réussit à l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte nette entre 2014 et 2023 s’élève à 1,6 milliard d’euros. 2024 ne déroge pas à la règle avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Comme les mois précédents, cette collecte nette est portée par les unités de compte (+4,7 milliards d’euros) quand les fonds euros demeurent en décollecte nette (-2,3 milliards d’euros). Sur un an, la décollecte des fonds euros atteint 27 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte s’élève à 31 milliards d’euros.

Après plusieurs mois difficiles, l’assurance vie, le premier des placements des ménages, démarre l’année 2024 sur de bons auspices en renouant avec une collecte nette positive.

Le mois de janvier réussit à l’assurance vie. Aucune décollecte n’a été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte nette entre 2014 et 2023 s’élève à 1,6 milliard d’euros. 2024 ne déroge pas à la règle avec une collecte nette de 2,4 milliards d’euros. Comme les mois précédents, cette collecte nette est portée par les unités de compte (+4,7 milliards d’euros) quand les fonds euros demeurent en décollecte nette (-2,3 milliards d’euros). Sur un an, la décollecte des fonds euros atteint 27 milliards d’euros quand la collecte nette des unités de compte s’élève à 31 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Le résultat du mois de janvier fait suite à la décollecte de décembre (-939 millions d’euros). La collecte du mois de janvier 2024 est supérieure à celle de l’année dernière (1,149 milliard d’euro).

Un fort taux d’épargne et la bonne tenue des marchés, les deux moteurs de l’assurance vie

La bonne tenue des marchés « actions » en janvier et les annonces de rendement des fonds euros pour 2023 ainsi que la multiplication des taux bonifiés pour 2024 ont incité les ménages à revenir vers l’assurance vie. En janvier, les ménages réalisent traditionnellement des arbitrages financiers en affectant une partie de leurs liquidités sur des placements à long terme. L’assurance vie bénéficie par ailleurs du maintien d’un fort taux d’épargne. Celui-ci s’est élevé à 17,6 % du revenu disponible brut en 2023 et même à 17,9 % sur le seul dernier trimestre 2023.

En janvier 2024, les encours des contrats d’assurance vie poursuivent leur marche en avant et se rapprochent des 2000 milliards d’euros (1 933 milliards d’euros). Sur un an, ils ont augmenté de +2,5 %.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Une collecte brute portée par les unités de compte

Les cotisations brutes au mois de janvier se sont élevées à 15,9 milliards d’euros, en augmentation de +12 % sur un an. Avec la bonne tenue de la bourse, les épargnants ont souscrit en masse des unités de compte (UC), La collecte de ces dernières est en hausse de 28 %. Elle représente 44 % de l’ensemble de la collecte brute (39 % en janvier 2023).

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des prestations toujours élevées

Au mois de janvier, les prestations se sont élevées à 13,5 milliards d’euros contre 13,29 milliards d’euros au mois de décembre 2023. En janvier de l’année dernière, elles avaient atteint 13,11 milliards d’euros. Le maintien à un haut niveau des prestations s’explique par les besoins d’apports personnels plus importants que dans le passé pour l’acquisition d’un logement. Par ailleurs, l’augmentation du nombre de décès conduit automatiquement à celui des liquidations de contrats dans le cadre des succession.

2024, l’année de l’assurance vie ?

La hausse des rendements des fonds euros ne s’est pas encore traduite par la fin de leur décollecte. Néanmoins, l’écart avec le taux du Livret A ou des contrats à terme tend à se réduire d’autant plus que les assureurs proposent des taux bonifiés pouvant atteindre 4 %, voire plus. La bonne tenue du marché « actions » concourt également à la hausse de la collecte comme le prouvent les fortes souscriptions des unités de compte.

Avec la baisse annoncée des taux directeurs par les banques centrales, la hiérarchie des taux devrait être mieux respectée dans les prochains mois ce qui devrait être favorable à l’assurance vie.

Le Coin des Epargnants du samedi 24 février 2024 : pluie de records sur les marchés « actions »

Toujours plus haut….

Les marchés « actions » n’en finissent pas de battre des records. A Tokyo, le Nikkei a dépassé un record vieux de près de 35 ans après avoir progressé de plus de 17 % depuis le début du mois de janvier et de plus de 1,5 % sur la semaine. A Wall Street, le S&P 500, le Dow Jones et le Nasdaq 100 ont tous atteint de nouveaux sommets lors de ces derniers jours. En Europe, l’indice Stoxx 600 a effacé son pic de janvier 2022, tandis qu’à Paris, le CAC 40 a ajouté, à son actif, un septième record de clôture d’affilée à 7 966 points. Le CAC 40 a ainsi augmenté de plus de 5 % depuis le début de l’année. L’indice MSCI All Country Wide, qui regroupe 85 % des marchés mondiaux, a également effacé son record de novembre 2021. Les marchés sont toujours portés par l’intelligence artificielle (IA) avec en point d’orgue, cette semaine, les résultats exceptionnels du concepteur de puces Nvidia, le champion incontesté de l’IA en Bourse. L’envolée spectaculaire du géant américain cette année (+60 %), dont la capitalisation a dépassé en séance les 2 000 milliards de dollars vendredi 23 février, a entraîné dans son sillage la hausse des autres grandes valeurs technologiques. Au-delà de l’intelligence artificielle, le cours des entreprises est tiré vers le haut par la publication de leurs résultats. Les profits sont en augmentation et supérieurs aux attentes. En dehors du secteur de l’énergie, pénalisé par la baisse des prix des hydrocarbures, ils s’inscrivent, selon la banque Barclays, en hausse, en moyenne, de 5 % pour le Stoxx 600, et de 10 % pour le S&P 500. Les profits des entreprises du CAC 40 ont atteint près de 140 milliards d’euros en hausse de 10 % pour un chiffre d’affaires en progression de 3,5 %.

Pour le moment, les investisseurs prennent peu en compte le ralentissement de la croissance. Le climat des affaires du mois de février s’est légèrement dégradé en France et reste à un niveau faible en Allemagne même si une légère hausse a été constatée. L’indice allemand Ifo est, passé à 85,5 en février, en ligne avec les attentes, après 85,2 en janvier. « Cette amélioration s’explique par des attentes un peu moins pessimistes », souligne l’institut de recherche économique de l’université de Munich. Ce dernier considère néanmoins que « l’économie allemande se stabilise à un bas niveau ». L’indice du climat des affaires allemand a continué de reculer dans le secteur manufacturier, atteignant un plus bas depuis septembre 2020. La baisse des carnets de commandes s’est poursuivie. Les entreprises ont annoncé de nouvelles réductions de production. Le climat des affaires s’est, en revanche, amélioré dans le secteur des services. Les prévisions pour les prochains mois demeurent pessimistes mais un peu moins qu’en janvier.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
23 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 966,68+2,56 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 131,53+1,25 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 088,80+1,68 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 996,82+1,35 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 419,331,79 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 706,28+0,01%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 872,57+2,40 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 098,68+1,59 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 004,88+3,24 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,825 %-0,052 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,360 %+0,066 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,2551 %-0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0828+0,42 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 038,19+1,23 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,91-1,68 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour la création d’un marché unique des capitaux européens

Vendredi 23 février, à l’occasion du conseil informel de l’Ecofin qui rassemblait les vingt-sept ministres des Finances de l’Union européenne à Gand, en Belgique, Bruno Le Maire, a souligné la nécessité de relancer le projet d’Union des marchés de capitaux avec comme objectif, la mobilisation de l’épargne des Européens. « L’argent des Européens dort au lieu de travailler pour la croissance, pour l’innovation, pour les entreprises, pour l’emploi » a indiqué à cette occasion le ministre français, qui évalue le montant d’épargne sur le continent à 35 000 milliards d’euros, dont « plus de 10 000 milliards dorment sur des comptes bancaires ». Si l’Europe s’est dotée d’une monnaie unique, elle n’a pas réellement de marché des capitaux unifié ce qui constitue un réel inconvénient pour le financement des entreprises. Les États-Unis, de leur côté peuvent compter sur un grand marché couvrant tout leur territoire. Afin de favoriser l’émergence d’un marché unique des capitaux, Bruno Le Maire a proposé la création d’un produit d’épargne européen. Les détails de ce produit n’ont pas été précisés. Ce vœu intervient deux ans après le lancement du produit d’épargne paneuropéen (PEPP), dont l’initiative revenait à la Commission européenne, et dont les caractéristiques ressemblent globalement au PER (plan d’épargne retraite) français. Ce PEPP n’a pas, pour le moment rencontré, le succès escompté, aucun établissement financier le distribuant. Les spécificités législatives et réglementaires des États membres notamment sur le plan fiscal constituent un frein à la création d’un produit réellement européen.

Le retour de la maison individuelle ?

La France est confrontée à une pénurie de logements sur fond de baisse de la construction. Le Gouvernement a annoncé de prochaines mesures afin de relancer le secteur du bâtiment, handicapé par la hausse des taux d’intérêt et par la raréfaction du foncier ainsi que par le coût croissant de la construction en raison notamment des dernières normes environnementales.

En déclarant en 2021 que « le modèle à l’ancienne du pavillon avec jardin dont on peut faire le tour n’est plus soutenable et nous mène à une impasse », la ministre déléguée au logement Emmanuelle Wargon avait pris le risque de heurter une grande majorité des résidents français. Selon un sondage de l’institut Kantar réalisé en juin 2022 pour La Fabrique de la cité (think tank créé par le groupe Vinci), 8 Français sur 10 préféreraient vivre dans une maison individuelle. Plus de la moitié des ménages habitent, par ailleurs, dans une maison individuelle.

Depuis plusieurs années, la maison individuelle fait l’objet de critiques, accusée d’être une source d’étalement urbain et d’artificialisation des sols. Elle obligerait ses occupants à recourir à des modes de transports individuels susceptibles de générer des émissions de gaz à effet de serre importantes. Ces arguments peuvent être retournés. Les espaces urbanisés, donc artificialisés, génèrent d’importantes pollutions et accentuent les effets du réchauffement climatique. Les lotissements de maisons individuelles peuvent être plus facilement arborés que les centres villes. Les embouteillages dans les grandes agglomérations sont des sources d’émission de gaz à effet de serre non négligeables. Par ailleurs, la construction de maisons en milieu rural ou en périphérie des grands centres urbains contribuerait au réaménagement du territoire.

Le Premier Ministre, Gabriel Attal, entend sans revenir sur le principe de la zéro artificialisation nette d’ici 2050, faciliter la  division parcellaire permettant ainsi à un propriétaire de scinder son terrain en plusieurs lots qui pourront donner lieu à des constructions. « Si seulement 1 % des Français qui vivent en pavillon font cela, c’est un potentiel de 160 000 logements supplémentaires qui sont possibles », a-t-il calculé. Dans certaines conditions et dans certaines communes, les propriétaires de terrains peuvent déjà procéder à la parcellisation de ce dernier. Pour faciliter la parcellisation, le gouvernement a promis une simplification des procédures en permettant aux maires d’autoriser les constructions sur les terrains parcellisés, sans changer les plans locaux d’urbanisme. Ce projet risque de buter sur la frilosité des élus qui ne souhaitent pas densifier les zones pavillonnaires et sur l’opposition des riverains. Les professionnels du bâtiment préféraient le retour du prêt à taux zéro pour les maisons individuelles neuves. Parmi les autres propositions susceptibles d’être reprises par le gouvernement figure la « surélévation » qui avait été appliquée à la fin du mandat de Nicolas Sarkozy avant d’être supprimée par son successeur. L’actuel gouvernement a, par ailleurs, retenu vingt-deux « territoires engagés pour le logement » censés accueillir, d’ici à trois ans, quelque 1 500 logements neufs chacun (dont au moins 25 % de logements sociaux), soit au total 30 000 logements. Parmi ces territoires figurent notamment Villejuif (Val-de-Marne), Versailles, Dunkerque (Nord), Dieppe (Seine-Maritime), Toulouse, Bordeaux, Marseille, Nice, Saint-Etienne, Strasbourg, Saint-Malo (Ille-et-Vilaine), Nantes ou la communauté d’agglomération du Pays basque. Ces zones ont été sélectionnées en raison d’une forte tension immobilière ou de l’arrivée de projets économiques d’envergure.

Retour en grâce du bitcoin avec la création de fonds indiciels

Mi-février, le bitcoin s’échangeait au-dessus des 50 000 dollars quand il n’en valait que 20 000 un an auparavant. Depuis le 1er janvier 2024, ce cryptoactif s’est apprécié de plus de 22 % (période 1er janvier – 21 février 2024). Pour la première fois, depuis avril 2022, la valeur de l’ensemble des actifs numériques en circulation a dépassé les 2 000 milliards de dollars. Le bitcoin représente à lui seul un encours de 1 000 milliards de dollars.

La hausse du bitcoin s’explique par la forte augmentation des valeurs technologiques en lien avec l’essor de l’intelligence artificielle. Les actionnaires des entreprises du digital investissent une partie de leurs gains dans les cryptoactifs. En règle générale, le cours du bitcoin suit l’indice Nasdaq. Par ailleurs, le lancement de fonds indiciels (ETF) aux États-Unis dédiés au bitcoin a conduit à l’augmentation du cours de ce dernier. BlackRock et Fidelity ont capté 3,9 milliards de dollars depuis le lancement de leurs produits ouverts au grand public. Cette collecte est la plus importante enregistrée par des fonds indiciels ces trente dernières années. L’augmentation de la valeur du bitcoin en 2024 ressemble à celle qui avait eu lieu au moment de l’effervescence autour des NFT en 2021. Le développement des fonds indiciels en bitcoins fait espérer une institutionnalisation ces cryptoactifs. Dans le passé, les envolées de leur cours avaient été suivies de violentes corrections. En dehors du bitcoin, d’autres cryptoactifs profitent du mouvement haussier actuel. L’ether constitue toujours le deuxième cryptoactif le plus valorisé. Il s’échange autour de 2.830 dollars, en hausse de 80 % sur an. Le jeton du réseau Ethereum est néanmoins encore loin de ses records de 2021 au-dessus de de 3 400 dollars.

Monnaies digitales des banques centrales, le débat fait rage

Depuis plusieurs années, les banques centrales travaillent sur les monnaies digitales. Ainsi, en janvier dernier, la Banque Centrale Européenne a lancé un appel d’offres pour sélectionner des prestataires de marché capables de développer la plateforme et l’infrastructure technique amenée à supporter l’euro numérique. Les appels d’offre portent sur plus d’un milliard d’euros de budget, preuve de la volonté de la BCE de mettre en œuvre son projet. Depuis le début de l’aventure, les banques commerciales se montrent réservées par crainte de perdre une grande partie de leurs activités. La blockchain permet de se passer d’intermédiaires de confiance, rôle que jouent par nature les banques. Elles craignaient notamment une fuite des dépôts. La BCE a, ces derniers mois, rassuré les banques commerciales en soulignant que la monnaie digitale n’avait pas vocation à remplacer la monnaie actuelle. Elle a précisé que les entreprises et les organismes publics pourraient recevoir et traiter des paiements en euros numériques, mais ne pourraient pas en stocker. Ils seraient donc automatiquement transférés en euros classiques. Les particuliers pourraient payer avec des euros numériques sans avoir à préfinancer leur portefeuille ; leur compte en euros numériques serait relié à leur compte classique. Les banques plaident pour que les dépôts en monnaie numérique soit limités (moins de 500 euros pour BNP PARIBAS par exemple).

La décision de développer, ou non, l’euro numérique sera prise par la BCE d’ici la fin de l’année 2025 pour un éventuel lancement à partir de 2028. L’objectif de la BCE est d’empêcher que les échanges interbancaires européens ne basculent sur une plateforme privée fondée sur la blockchain que pourraient proposer par exemple des banques américaines comme JP Morgan. Elle souhaite éviter qu’un cryptoactif s’impose comme monnaie d’échanges et de réserve en-dehors de tout contrôle des banques centrales. Au-delà des oppositions des banques commerciales, les monnaies numériques soulèvent des problèmes de confidentialité.

Si cette question est encore évanescente en Europe, elle est devenue un thème de campagne présidentielle aux États-Unis. Donald Trump a indiqué sa totale opposition au déploiement du dollar numérique considérant que cela donnerait des pouvoirs exorbitants au pouvoir central, ce dernier étant capable de suivre en temps réel les achats des Américains. Il a évoqué une menace tyrannique du « big government ».  Les Républicains estiment que les Démocrates veulent supprimer le numéraire. Pour conjurer cette menace, le Gouverneur de Floride, ancien candidat aux primaires républicaines, Ron DeSantis, a interdit toute monnaie digitale dans son État avant même qu’elle ne soit créée. 

Pour le moment, ni la Réserve fédérale (FED) ni la Maison-Blanche n’ont projeté officiellement le lancement d’une monnaie numérique de banque centrale (MNBC). La FED a néanmoins engagé une réflexion sur le sujet et a publié un premier rapport, expliquant notamment qu’une telle monnaie numérique pourrait « favoriser des paiements plus rapides et moins chers » et « élargir l’accès des consommateurs au système financier ».  À la demande de Joe Biden, le département du Trésor a également publié, à la fin de l’année 2022, un rapport sur « le futur de la monnaie et des paiements ».

Un produit européen d’épargne pour un marché unifié des capitaux !

Bruno Le Maire, à l’occasion du conseil informel de l’Ecofin, qui rassemble les vingt-sept ministres des Finances de l’Union européenne, vendredi 23 février, à Gand, en Belgique, a souligné la nécessité de relancer le projet d’Union des marchés de capitaux avec comme objectif, la mobilisation de l’épargne des Européens. « L’argent des Européens dort au lieu de travailler pour la croissance, pour l’innovation, pour les entreprises, pour l’emploi » a indiqué à cette occasion le ministre français, qui évalue le montant d’épargne sur le continent à 35 000 milliards d’euros, dont « plus de 10 000 milliards dorment sur des comptes bancaires ». Si l’Europe s’est dotée d’une monnaie unique, elle n’a pas réellement de marché des capitaux unifié ce qui constitue un réel inconvénient pour le financement des entreprises. Les États-Unis, de leur côté peuvent compter sur un grand marché couvrant tout leur territoire. Bruno Le Maire a proposé, afin de favoriser l’émergence d’un marché unique des capitaux, la création d’un produit d’épargne européen. Les détails de ce produit n’ont pas été précisés. Ce vœu intervient deux ans après le lancement du produit d’épargne paneuropéen (PEPP), dont l’initiative revenait à la Commission européenne, et dont les caractéristiques ressemblent globalement au PER (plan d’épargne retraite) français. Ce PEPP n’a pas, pour le moment rencontré, le succès escompté, aucun établissement financier le distribuant. Les spécificités législatives et réglementaires des États membres notamment sur le plan fiscal constituent un frein à la création d’un produit réellement européen.

Fin de l’effet taux pour le Livret A au mois de janvier !

Pas d’effet taux en 2024 pour le Livret A

La collecte du livret A au mois de janvier 2024 n’a pas été affectée, à la différence des années précédentes, par des effets d’annonce concernant son taux de rémunération, celui-ci étant gelé jusqu’au 1er février 2025.

Janvier sourit en règle générale au Livret A, les Français mettant de côté une partie des étrennes et des primes reçues à la fin de l’année précédente. 2024 ne démord pas à cette tradition avec une collecte de 2,27 milliards d’euros mais celle-ci n’est en rien comparable avec celle de 2023 (9,23 milliards d’euros) ou celle du mois de janvier 2022 (6,25 milliards d’euros).

Ces deux dernières années, la collecte du Livret A du mois de janvier avait bénéficié des annonces concernant le taux de rémunération de ce dernier. Le taux est passé de 0,5 à 1 % le 1er février 2022 et de 2 à 3 % le 1er février 2023. En 2021, malgré un taux de 0,5 %, la collecte avait été forte en raison de la crise sanitaire (6,32 milliards d’euros). En 2024, l’absence de relèvement au 1er février explique la moindre collecte de janvier. Cette dernière est ainsi plus en phase avec les collectes d’avant crise sanitaire (1,13 milliard d’euros en janvier 2020).

Normalisation également à l’œuvre pour le LDDS

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré, au mois de janvier 2024, une collecte de 0,98 milliard d’euros, comparable à celle du mois de décembre 2023 (1,01 milliard d’euros). En janvier 2023, la collecte du LDDS avait été de 1,95 milliard d’euros. Comme pour le Livret A, il y a un retour à la normale. La collecte du mois de janvier 2019 avait été de 630 millions d’euros et celle de janvier 2020 de 410 millions.

Des encours au zénith

L’encours du Livret A a atteint 417,6 milliards d’euros et celui du LDDS à 150,2 milliards d’euros. Pour ces deux produits, ces montants constituent de nouveaux records absolus.

Un tempo moins épargne pour les prochains mois

Après quatre années de forte épargne, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation. Pour cela, ils attendent la confirmation de la baisse de l’inflation. Jusqu’à maintenant, l’atonie de la croissance et la légère augmentation du chômage les a incité à la prudence. En fonction des résultats de l’inflation et de l’évolution du pouvoir d’achat, le taux d’épargne devrait diminuer avec comme conséquence une collecte plus faible pour le Livret A. Par ailleurs, les annonces de rendements des fonds euros de plus en plus attractifs devraient conduire les ménages à revenir sur l’assurance vie, placement qu’ils avaient eu tendance à délaisser ces derniers mois.

Le Livret d’Épargne Populaire, toujours populaire auprès des épargnants

Après une collecte exceptionnelle en décembre dernier (2,01 milliards d’euros), le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sur sa lancée au mois de janvier. La collecte a atteint pour le premier mois de l’année 2024, 1,92 milliard d’euros contre 1,96 milliard d’euros en janvier 2023 et 480 millions d’euros en janvier 2022.

L’annonce de la baisse de son taux de rendement à 5 % contre 6 % depuis le 1er juillet 2023, baisse devenue effective le 1er février, n’a pas eu d’incidence notable sur la collecte. Le taux de 5 % reste supérieur à l’inflation permettant au LEP d’avoir un rendement réel positif. Il bénéficie par ailleurs du relèvement de son plafond de 7 700 à 10 000 euros, entré en vigueur le 1er octobre dernier. L’encours du LEP a atteint, au mois de janvier 2024, 73,8 milliards d’euros.

Les ménages à revenus modestes ont ainsi continué à épargner malgré l’inflation. La détérioration de la situation économique joue certainement en faveur du maintien d’un effort d’épargne parmi les ménages des deux premiers quintiles qui sont ceux éligibles au LEP. Si les ménages du premier quintile ont été relativement préservé par la baisse du pouvoir d’achat, il en est différemment pour celui du deuxième quintile.

Le Coin des Epargnants du 17 février 2024 : un œil toujours sur l’inflation

Quand l’inflation fait de la résistance  

Vendredi 16 février, pour la première fois de son histoire, le CAC40 a dépassé les 7800 points en début de séance mais a perdu du terrain dans la journée du fait des doutes concernant le calendrier de la baisse des taux directeurs de la part de la FED. Il a ainsi clôturé à 7 768,18 points. La bourse de Paris bénéficie des bons résultats des entreprises du CAC 40 et surmonte sans problème les annonces peu enthousiasmantes concernant la croissance. En revanche, les investisseurs ont réagi négativement à la publication des prix producteurs (PPI) pour janvier aux Etats-Unis. Ils ont augmenté de 0,3 % en janvier et de 0,9 % sur un an, contre respectivement 0,1 % et 0,6 % anticipé. Cette augmentation traduit un rebond des coûts dans les services (+0,6 %), dont les soins hospitaliers ambulatoires. Elle marque la persistance d’une inflation sous-jacente. Cette publication a provoqué un recul des indices « actions » de New York et une augmentation du taux des obligations d’Etat américaine.

Cette persistance de l’inflation semble renvoyer la première baisse des taux directeurs au mois de juin. Malgré cette inflation rampante, le moral des consommateurs américains demeure élevé comme en témoigne l’indice de l’Université du Michigan qui a atteint son plus haut niveau en février depuis juillet 2022.

L’écart de taux sur les obligations d’Etat entre la France et l’Allemagne tend à s’accroître légèrement. Il est passé de 0,5 à 0,6 point depuis le début de l’année. La trajectoire incertaine des finances publiques et une anticipation de la dégradation de la note de la dette souveraine de la France au printemps expliquent cette petite dégradation.

En Asie, la bourse de Tokyo continue de progresser. Vendredi 16 février, l’indice Nikkei japonais a clôturé à un nouveau sommet de 34 ans. Depuis le 1er janvier, cet indice a gagné plus de 15 %. Il est toujours porté par les valeurs technologiques.

Révision à la baisse de la croissance en Europe

Eurostat a confirmé cette semaine que la croissance a été nulle au cours du dernier trimestre 2023, la première puissance économique de la zone euro enregistrant une contraction de son PIB de 0,3 point. Le Royaume-Uni a connu un recul équivalent de sn PIB au quatrième trimestre. Il est ainsi entré en récession, son PIB ayant déjà diminué de 0,1 point au troisième trimestre 2023.

Dans un contexte économique peu porteur, jeudi 15 février, la Commission européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2024. Après une croissance atone de 0,5 % pour l’Union et la zone euro l’année dernière, la Commission prévoit, pour 2024, une progression du PIB de 0,9 % dans l’Union et de 0,8 % dans la zone euro. Ces prévisions ont été corrigées à la baisse par rapport à celles de l’automne dernier (respectivement 1,3 % et 1,2 %).

L’Allemagne enregistrerait une croissance limitée à 0,3 % cette année. Une légère amélioration étant attendue en 2025 (1,2 %). La deuxième économie, la France, fait un peu mieux (0,9 % en 2024, 1,3 % en 2025). La croissance de l’Italie serait de 0,7 % en 2024 et de 1,2 % en 2025, les taux respectifs pour l’Espagne étant de 1,7 % et 2 %. Parmi les grands pays de l’Union, ce pays resterait pour les deux prochaines années le plus dynamique. La Commission ne prévoit pas de contraction du PIB sur un an pour aucun Etat membre. Le plus faible taux de croissance serait celui de la Suède (0,2 % en 2024 et 1,6 % en 2025). Ce pays a connu en 2023 une diminution de son PIB de 0,1 %.

Pour la Commission, la faible croissance serait due aux difficultés de pouvoir d’achat des ménages en lien avec le resserrement monétaire ainsi qu’au recul des exportations.

L’inflation devrait reculer en 2024 à 2,7 % dans la zone euro, puis revenir à 2,2 % en 2025, se rapprochant ainsi de l’objectif de la Banque centrale européenne (2 %). Dans l’Union, elle restera plus élevée, à 3 % en 2024 et 2,5 % en 2025. Le taux d’inflation devrait être en France de 2,8 % en 2024 et de 2 % en 2025. Les prix continueraient à augmenter plus vite que la moyenne en Belgique (3,5 % en 2024), en Autriche (4 %), en Hongrie (4,5 %), en Pologne (5,2 %) et en Bulgarie (3,4 %).

L’Allemagne, troisième puissance économique mondiale

Par effet de change avant tout, l’Allemagne ravit la troisième place du podium des puissances économiques mondiale au Japon. En 2023, le PIB nominal de l’Allemagne s’est élevé à 4 500 milliards de dollars contre 4 200 milliards de dollars pour le Japon. Ce dépassement a été obtenu malgré un taux de croissance, en 2023, au Japon de 1,9 % quand le PIB allemand déclinait de 0,3 %. La dépréciation du yen par rapport à l’euro explique le recul du Japon. La perte de change est imputable à une politique monétaire bien plus accommodante au Japon qu’en Europe. Il n’en demeure pas moins que le Japon est confronté à un déclin sur fond de diminution de sa population et de faibles gains de productivité.

Le Japon avait dû céder sa deuxième place en 2010 à la Chine. Il pourrait être dans les prochaines années être dépassé par l’Inde.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
16 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 768,18+1,58 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 627,99-0,03 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 005,57-0,23 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 775,65-1,10 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 117,441,11 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 711,71+1,84%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 765,65+1,02 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 487,24+3,42 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+6,06 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,877 %-0,016 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,294 %-0,085 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,301 %+0,114 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0775-0,08 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 012,65-0,64 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,27+1,57 %77,1384,08
Cercle de l’Epargne

Les ménages privilégient toujours l’épargne

Selon la Banque de France, les ménages français restent en mode « fourmis ». Au troisième trimestre 2023, le flux trimestriel net de placements des ménages s’est élevé à 34,9 milliards, en hausse de 1,7 milliard par rapport au trimestre précédent. Il demeure à un niveau historiquement élevé. Les flux d’épargne investis en produits de taux ont augmenté au troisième trimestre (24,6 milliards après 17,4 milliards au deuxième trimestre), notamment en raison d’une moindre décollecte sur les dépôts à vue et sur l’assurance vie en euros. Les flux d’épargne orientés vers les produits de fonds propres diminuent. En cumul sur quatre trimestres glissants, le flux net de placements financiers des ménages s’établit à 121,2 milliards au troisième trimestre, restant toujours au-dessus de sa moyenne de long terme. Avant la crise sanitaire, ce flux évoluant entre 90 et 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Epargne – données Banque de France

Les premières données collectées par la Banque de France concernant le quatrième trimestre 2023 indiquent une reprise du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-17,2 milliards contre -0,7 milliard au troisième), une augmentation des dépôts sur les livrets d’épargne et un rebond de l’assurance-vie (9,2 milliards après 2,4 milliards au troisième trimestre).

Le Compte Epargne Temps au service du PER Collectif

Le compte épargne-temps (CET) permet au salarié d’accumuler des droits à congé rémunéré ou de bénéficier d’une rémunération (immédiate ou différée), en contrepartie des périodes de congé ou de repos non prises, ou des sommes qu’il y a affectées. Les modalités de fonctionnement du CET dépendent de l’accord ou de la convention qui l’a mis en place a sein de l’entreprise

Le salarié peut, à sa convenance, affecter sur son CET des droits issus :

  • de la 5e semaine de congés annuels ;
  • de congés supplémentaires pour fractionnement ou issus de droits conventionnels ;
  • de périodes de repos non pris (exemple : journées de RTT) ;
  • de rémunérations diverses (exemples : prime d’ancienneté, 13eme mois).

L’employeur peut affecter sur le CET les heures accomplies au-delà de la durée collective comme des heures supplémentaires par le salarié.

Les conditions d’utilisation du CET sont librement définies par la convention ou l’accord.  Le salarié peut, à sa demande et en accord avec son employeur, utiliser son CET pour compléter sa rémunération ou pour cesser de manière progressive son activité. Des jours de congés peuvent être convertis sous forme de complément de rémunération si le salarié a affecté des jours de congés au-delà des 5 semaines de congés annuels.

Le salarié peut utiliser les sommes issues de son CET pour alimenter son plan d’épargne retraite (PER). L’utilisation des droits inscrits sur un CET pour alimenter un PER Collectif peut se faire dans la limite de 10 jours par an et par salarié. Ce transfert est exonéré d’impôt sur le revenu. En revanche, les sommes concernées sont assujetties à la CSG et à la CRDS.

Un  Plan d’Epargne Retraite peut être alimenté par des jours de congé non pris en dehors de tout CET dans la limite de 10 jours par an et par salarié.

Le Coin des Epargnants du 10 février 2024 : en attendant la baisse des taux

En attendant la baisse des taux directeurs !

Les indices actions ont été assez atones cette semaine. Les investisseurs cherchent le sens du vent. Entre les bons résultats des entreprises, l’affaiblissement de la croissance, les tergiversations sur la date de la baisse des taux directeurs, les incertitudes géopolitiques, ils optent pour la prudence. Le CAC 40 a gagné 0,7 % durant la semaine et l’Eurostoxx 50, près de 1,3 %. L’indice des valeurs technologiques continuent sur la lancée de l’année dernière avec une progression de plus de 2 % sur la semaine et de plus de 6 % depuis le début de l’année. Le pétrole, de son côté, a augmenté durant la semaine, de près de 6 %, en raison des doutes sur la capacité des Etats-Unis à accroître leur production.

En ce début d’année, les banques américaines recommencent à faire parler d’elles. La New York Community Bancorp (NYCB) a annoncé une perte financière inattendue et une importante provision pour pertes sur prêts à cause de son exposition au marché en difficulté de l’immobilier commercial amenant Moody’s à abaisser sa note de crédit en catégorie spéculative (« junk »). La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a fait savoir que les autorités de régulation suivaient avec attention la situation des banques et travaillaient avec elles pour les aider à gérer les risques qu’elles encourent sur les prêts immobiliers. Pour le moment, les problèmes de la banque newyorkaise n’affectent pas les autres banques par effet domino, l’espoir d’une future baisse des taux directeurs étant anticipé. Le débat reste, sur ce sujet, ouvert. Plusieurs responsables de la Fed ont relayé le message de Jerome Powell selon lequel la banque centrale n’est pas pressée d’assouplir sa politique monétaire. La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, et son homologue de Minneapolis, Neel Kashkari, ont indiqué que des baisses de taux sont possibles plus tard dans l’année. Deux ou trois baisses sont envisagées. Ils soulignent que la désinflation doit être consolidée avant de s’engager dans un processus de taux. En Europe, si les banques ont enregistré des niveaux de bénéfices élevés en 2023, les annonces de prévisions revues à la baisse pour 2024 ont provoqué le recul du cours de leurs actions. En revanche, les investisseurs ont été rassurés par la publication de la hausse des prix en décembre aux Etats-Unis qui a été corrigée à la baisse à 0,2 % contre +0,3 % initialement présenté. L’indice hors alimentation et énergie a augmenté à un taux annualisé de 3,3 % au quatrième trimestre, ce qui correspond à l’estimation préliminaire. Ce résultat laisse présager une baisse des taux directeurs en mai.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
9 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 647,31+0,73 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 671,69-0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 026,61+1,31 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 990,66+2,24 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,550,00 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 572,58-0,54%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 715,87+1,29 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 897,42+2,04 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+4,97 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,893 %+0,105 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,379 %+0,082 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,187 %+0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0783-0,03 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 021,96-0,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,70+5,74 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Plan d’Épargne Retraite, un succès à confirmer

En 2023, le PER assurance a séduit un million de nouveaux assurés et bénéficié de 14,7 milliards d’euros de versements dont 10,9 milliards d’euros de cotisations et 3,7 milliards d’euros issus de transferts d’anciens contrats d’épargne retraite. La collecte nette des PER a atteint +8,4 milliards d’euros, en hausse de +1,1 milliard d’euros par rapport à celle enregistré en 2022.

À la fin de l’année 2023, les PER assurantiels comptabilisaient 5,5 millions d’assurés pour 74,6 milliards d’euros d’encours, dont 41 % en unités de compte. En prenant en compte tous les PER (bancaires et assurantiels), le nombre de titulaires s’élevait à près de 10 millions en 2023, pour un encours proche des 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Surendettement en France, une augmentation du nombre de dossiers en 2023

En 2023, le nombre de dossiers de surendettement déposés à la banque de France est en augmentation de 8 % par rapport à 2022. 121 617 dossiers ont été ainsi enregistrés l’année dernière. Le niveau des dépôts de 2023 reste néanmoins inférieur de 15 % à celui de 2019 avant la crise sanitaire.

Sur les dix dernières années, les dossiers déposés ont reculé de 6 % par an en moyenne, soit une baisse de 50 % depuis 2014. Le durcissement de la réglementation pour l’accès aux crédits à la consommation, une meilleure information des emprunteurs et la baisse du chômage expliquent cette diminution du nombre de cas de surendettement.

En 2023, l’encours de crédits des ménages surendettés s’élevait à 4,2 milliards d’euros, montant stable sur un an, mais en recul de 27 % par rapport à 2019. Hors dettes immobilières, l’endettement médian s’établit à 16 898 euros et l’endettement moyen à 30 429 euros.

Comme les années précédentes, la population des ménages ou personnes surendettés demeure caractérisée par la prédominance de :

  • personnes vivant seules (52 %) ;
    • personnes âgées de 25 à 64 ans (83 %) ;
    • familles monoparentales (20 %)
    • personnes divorcées et séparées (26 %) ;
    • personnes (débiteurs ou codébiteurs) en recherche d’emploi (25 %) ;
    • employés et ouvriers (52 %) ;
    • ménages locataires (76 %) ;
    • personnes pauvres (58 %) ;
    • ménages dont le niveau de vie est inférieur au SMIC net mensuel (69 %) ;
    • ménages ne disposant d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes (50 %).

Sur le plan géographique, le taux de dépôts de dossiers de surendettement des particuliers est plus important dans les régions Hauts-de-France, Normandie, Bourgogne-Franche Comté et Centre-Val de Loire.

Le Coin des Epargnants du samedi 3 février 2024 : les investisseurs malgré tout confiants

Semaine polyphonique pour les investisseurs

Croissance en berne en zone euro, mise en liquidation du promoteur chinois Evergrande, créations d’emploi élevées et statu quo monétaire aux Etats-Unis : la semaine a été difficile pour les marchés financiers. En Chine, l’indice Shanghai Composite recule ainsi de plus de 6 % en une semaine. Le CAC40 comme le DAXX allemand ont reculé mais de manière modeste au vu du flot de mauvaises nouvelles. Les principaux indices américains ont poursuivi leur marche en avant.

Les créations d’emploi aux Etats-Unis n’en finissent pas de surprendre

Au mois de janvier, les Etats-Unis ont créé plus de 350 000 emplois dans le secteur non agricole, soit près de deux fois plus que ce que les 185 000 attendues.  Le taux de chômage est resté stable à 3,7% de la population active. Quant aux salaires horaires, ils ont connu une hausse de 4,5% sur un an, contre 4,1% attendu et observé en décembre. Ces résultats obtenus malgré des taux élevés témoignent de la vitalité de l’économie américaine. Ils n’incitent pas la banque centrale à se précipiter pour les diminuer.

Statu quo monétaire de la part de la FED

Mercredi 31 janvier, Jerome Powell a écarté l’idée d’une première baisse des taux directeurs américains en mars, une perspective qui avait été anticipée par les investisseurs amenant à une forte progression des valeurs « actions » depuis le début de l’année.

La hightech, in et out

Plusieurs valeurs technologiques américaines ont marqué le pas avec l’annonce des résultats et surtout de leurs prévisions de chiffre d’affaires en-deçà des espérances des investisseurs. Le cours des entreprises de la haute technologie a progressé rapidement en un an avec l’engouement autour de l’intelligence artificielle (+60 % pour Microsoft, +40 % pour Google en un an). Une pause voire une légère correction n’est pas impossible pour les entreprises qui ont le plus progressé. Google a connu un ajustement de son cours les investisseurs prenant en compte la progression plus lente que prévu de ses revenus publicitaires. L’action de Microsoft a également souffert malgré la publication de bons résultats pour 2023 tirés par ses activités liées à l’intelligence artificielle. Ces résultats avaient été anticipés et n’ont pas constitué une surprise. Apple a été pénalisée par une baisse de 13 % de ses ventes d’iPhone en Chine, baisse plus importante que prévu. En revanche, Meta, la maison-mère de Facebook, Instagram et WhatsApp, a enregistré une forte augmentation de son cours grâce à l’annonce du paiement de son tout premier dividende, d’un programme de rachat d’action de 50 milliards de dollars et de bons résultats pour le quatrième trimestre, (hausse des revenus de 25 %, triplement du bénéfice et prévisions de croissance de chiffre d’affaires supérieure aux attentes pour la période en cours). Le groupe de e-commerce et de cloud Amazon a également dépassé toutes les attentes des investisseurs sur les trois derniers mois de 2023. En revanche,

Regain de tension pour les banques

La semaine a été marquée par quelques déconvenues au niveau du secteur bancaire. Le cours de la banque américaine « New York Community Bancorp » a chuté en milieu de semaine, en raison de craintes portant sur son portefeuille obligataire. La hausse des taux de ces derniers mois se fait toujours ressentir sur des banques de taille moyenne. En France, malgré un bénéfice de 11 milliards d’euros en 2023, BNP Paribas, la première banque de la zone euro, a enregistré une forte baisse du cours de son action après une correction des objectifs par la direction générale.

Le brut en retrait

La faible croissance en zone euro et les négociations concernant la bande de Gaza ont provoqué un repli du cours du pétrole (-8 % sur la semaine pour le Brent). Les valeurs du secteur pétrolier comme Total Énergies ont connu des baisses.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
2 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 592,26-0,55 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 654,42+1,74 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 958,61+1,55 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 628,95+1,30 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,21-0,26 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 615,54+2,36 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 654,55+0,38 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 158,02+1,14 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 730,15-6,19 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,788 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,297 %-0,014 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,141 %-0,033 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0785-0,48 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 036,40+0,65 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars77,24-7,96 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Atterrissage rapide sur le marché du crédit immobilier

Selon les chiffres dévoilés par la Banque de France, la production de crédit immobilier hors renégociations en France s’est élevée à 8,2 milliards d’euros en décembre (10,2 milliards d’euros avec les crédits renégociés). La baisse par rapport à décembre 2022 est de 41 %. Pour retrouver un montant plus faible, il faut remonter en 2014. Le taux de croissance annuel des encours de crédits à la consommation en décembre fléchit légèrement à +1,8 %, après +2,1 % en novembre.

Banque de France

Sur l’année, la production hors renégociations s’élève donc à 129 milliards d’euros, soit une baisse de 40 % par rapport à 2022. Il faut remonter à 2015 (120 milliards d’euros) pour trouver un niveau de production annuel comparable, soit avant l’engagement de la politique monétaire non-conventionnelle marquée par des taux historiquement bas. Le taux de croissance annuel des encours poursuit son ralentissement (+0,9 % en décembre 2023, après +1,3 % en novembre) tout en restant supérieur à la moyenne de la zone euro.

Le taux d’intérêt moyen, hors frais et assurances, des nouveaux crédits à l’habitat (hors renégociations) est stable en décembre, (4,04 %, après 3,99 % en novembre). Les taux sont en légère baisse dans plusieurs pays européens.

Banque de France

Assurance vie -: la petite année 2023

En 2023, l’assurance vie a été victime de l’inversion des taux, les taux courts étant devenus supérieurs aux taux longs en raison du durcissement de la politique monétaire décidé par la Banque Centrale Européenne. Sur l’ensemble de l’année, la collecte nette de l’assurance vie, tout juste positive, a, été de 2,4 milliards d’euros. Il s’agit de la troisième plus faible collecte de l’assurance vie depuis 1997. Ce résultat est imputable à la décollecte importante sur les fonds euros. En revanche, l’assurance vie demeure de loin le premier placement des ménages avec un encours de 1923 milliards d’euros ce qui constitue un nouveau record.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Les unités de compte supplantent les fonds euros

La décollecte nette pour les fonds euros a été, en 2023, de plus de 27 milliards d’euros. Il s’agit de la plus importante décollecte de ces dix dernières années. En 2022, elle s’était élevée à 25 milliards d’euros. Elle a été plus que compensée par la collecte nette des unités de compte (30 milliards d’euros).

Les unités de compte ont représenté, en 2023, 41 % de l’ensemble de la collecte de l’assurance, soit mieux qu’en 2022 (40 %). Leur collecte, en progression de 8 % par rapport à 2022, a porté celle de l’assurance vie, les fonds euros ne connaissant qu’une croissance de 4 %.

Les cotisations brutes ont ainsi atteint 153 milliards d’euros, ce qui constitue un bon résultat.

Des rachats plus importants

L’année 2023 a été marquée par de forts rachats. Les prestations se sont élevées à 150,8 milliards d’euros, en hausse de +14 %. Les assurés ont fait des rachats essentiellement sur leurs fonds euros au profit des contrats à terme ou des livrets réglementés mieux rémunérés. Ils ont également utilisé plus fréquemment que dans le passé l’argent de leur assurance vie pour financer leurs achats immobiliers. Le poids des apports est, en effet, en augmentation, en réaction à la hausse des taux d’intérêt. La progression des prestations est enfin provoquée par le vieillissement de la population. L’augmentation du nombre de décès s’accompagne de celle des liquidations de contrat dans le cadre des successions.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Une fin d’année en roue libre pour l’assurance vie

La collecte nette a été négative en décembre de 900 millions d’euros pour la quatrième fois de l’année. En novembre, elle avait été positive de 551 millions d’euros et en décembre 2022 de 188 millions d’euros. Depuis 2013, la décollecte de 2023 est la troisième enregistrée pour un mois de décembre qui est traditionnellement un mois moyen pour l’assurance vie. Sur les dix dernières années, la collecte moyenne était de 500 millions d’euros. Le mauvais résultat de 2023 s’explique par un niveau élevé des prestations et un tassement des cotisations. Les ménages n’ont pas été sensibles, en fin d’année, aux taux promotionnels des compagnies d’assurance vie te leur ont préféré les livrets réglementés.

Des ménages pragmatiques et opportunistes

En 2023, les assurés ont été pragmatiques et opportunistes en sortant des fonds euros dont le rendement est peu attractif tout en continuant d’acheter des unités de compte au moment où les marchés sont haussiers. Le CAC 40 a gagné plus de 15 % sur l’ensemble de l’année 2023.

En matière de placement avec garantie en capital, les épargnants ont privilégié les livrets réglementés (39 milliards d’euros de collecte pour l’ensemble Livret A et les LDDS ainsi que 20 milliards pour le LEP). Les contrats à terme ont également enregistré des flux entrants importants, supérieurs 40 milliards d’euros.

Un comeback en 2024 ?

L’assurance vie a été à la peine en 2023 en raison d’un déficit de compétitivité par rapport aux livrets réglementés et aux dépôts à terme. Les annonces des résultats des rendements 2023 des fonds euros devraient redonner quelques couleurs à l’assurance vie. Une partie de l’écart avec les livrets réglementés devrait être comblée. Pour 2024, la baisse des taux directeurs des banques centrales, prévue d’ici la fin du premier semestre, et celle de l’inflation devraient également avantager les fonds euros. Leur rendement, par effet d’inertie et par un meilleur respect de la hiérarchie des taux, devrait continuer à augmenter. Pour 2024, les fonds euros peuvent espérer, avant impôt, faire jeu égal avec le Livret A. Ils devraient prendre l’avantage sur les contrats à terme dont les rendements devraient être moins attractifs avec la baisse des taux directeurs des banques centrales. La diminution de l’inflation devrait, par ailleurs, permettre le retour d’un rendement réel positif pour l’assurance vie.

Taux de rémunération des liquidités en légère hausse en décembre en France

    Selon la Banque de France, la rémunération moyenne des dépôts bancaires continue sa progression à 1,83 % en décembre, après 1,78 % en novembre. Ce taux était de 0,95 % en décembre 2022. Le taux de rémunération des livrets ordinaires restent faible à 0,82 % stable sur un mois. Le taux des comptes à terme de moins de 2 ans était de 3,55 % en décembre contre 3,46 en novembre.

    Encours (Md€)Taux de rémunération
    déc- 2023 (p)déc- 2022oct- 2023nov- 2023 (r)déc- 2023 (p)
    Dépôts bancaires (b)3?1470,951,731,781,83
    dont Ménages1?8781,181,791,831,86
    – dépôts à vue5680,030,060,050,08
    – comptes à terme <= 2 ans (c)741,703,383,463,55
    – comptes à terme > 2 ans (c)810,801,701,801,91
    – livrets à taux réglementés (d)6702,173,253,263,27
    dont : livret A3802,003,003,003,00
    – livrets ordinaires2320,340,800,820,82
    – plan d’épargne-logement2532,572,602,602,59
    dont SNF8950,611,711,781,85
    – dépôts à vue5560,210,670,710,73
    – comptes à terme <= 2 ans (c)2761,743,513,693,78
    – comptes à terme > 2 ans (c)631,373,083,103,18
    Pour mémoire :
    Taux des opérations principales de refinancement Eurosystème2,504,504,504,50
    Euribor 3 mois (e)2,063,973,973,94
    Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,413,293,092,61
    Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,363,152,912,38
    Source : Banque de France

    Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

    a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
    b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
    c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
    d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
    e. Moyenne mensuelle.
    f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
    r. Données révisées.
    p. Données provisoires

    Petite croissance de l’économie française en attendant les JO

    En moyenne sur l’année 2023, le PIB a, selon l’INSEE, augmenté de 0,9 %, après +2,5 % en 2022 et +6,4 % en 2021. Cette croissance annuelle n’a été rendue possible que par la forte hausse au deuxième trimestre, sur le reste de l’année, l’activité ayant été étale. À l’issue du quatrième trimestre 2023, l’acquis de croissance pour 2024 s’élève à +0,1 % ce qui complique l’atteinte de l’objectif de croissance retenu par le gouvernement de 1,4 %. La grande majorité des experts prédisent une croissance inférieure à 1 %.

    INSEE

    Le produit intérieur brut (PIB) en volume est stable au quatrième trimestre 2023 (0,0 % après 0,0 % au trimestre précédent). Sur les cinq derniers trimestre, quatre ont connu une croissance nulle et un une croissance de 0,7 % assez étonnante en lien avec une bonne activité touristique et la livraison de navires de croisière.  

    Cercle de l’Epargne – données INSEE

    Au quatrième trimestre, la consommation des ménages et l’investissement ont pesé négativement sur la croissance.

    La consommation des ménages a diminué au quatrième trimestre 2023 de -0,1 % après +0,5%). Les achats de biens par les ménages ont baissé de 0,6 % après une hausse de +0,6 % au troisième trimestre. La consommation alimentaire s’est contractée de 1,1 % après une hausse de  +0,2 %. La consommation énergétique a diminué de 2,5 % après +0,1 %, en lien avec des températures plus clémentes cet automne. En revanche, les dépenses en matériels de transport continuent ont fortement progressé (+3,3 % après +2,6 %).

    La consommation des ménages en services continue d’augmenter, +0,3 % au quatrième trimestre, contre +0,4 % au quatrième. La consommation en services de transport accélère (+2,0 % après +0,4 %), notamment en transport ferroviaire. En revanche, la consommation en services d’hébergement et restauration se contracte de 1,3 % après une hausse de 0,1 % au troisième trimestre.

    Au total sur 2023, la consommation des ménages a progressé de +0,7 %, contre +2,1 % en 2022. La consommation des ménages en services a été de +2,4 % en 2023 après +8,5 % en 2022 du fait de la baisse des dépenses dans l’hébergement-restauration. La consommation de biens a diminué, en 2023, de 1,6 % après -2,6 % en 2022, du fait du recul des dépenses alimentaires (-4,7 % après -3,6 %) et malgré le rebond des matériels de transport (+7,4 % après -2,8 %).

    L’investissement a recul de 0,7 % au quatrième trimestre 2023 après un gain de 0,2 % au troisième. Ce recul provient d’une diminution à la fois de la formation brute de capital fixe (FCBF) en produits manufacturés (-0,8 % après +1,1 %) et de celle en services marchands (-0,2 % après +0,3 %). Du côté des produits manufacturés, l’investissement en matériels de transport diminue (-0,8 % après +4,7 %) tout comme dans les biens d’équipement (-0,9 % après +0,1 %) et dans les « autres produits manufacturés » (-0,7 % après -1,5 %).

    Le recul de l’investissement en construction s’est accru au quatrième trimestre 2023 (-1,0 % après -0,4 %). L’investissement en services immobiliers s’est replié de 1,6 % au quatrième trimestre, après -5,7 % au troisième. L’investissement en information-communication a diminué sur le strois derniers mois de l’année (-0,6 % après +0,9 %) pour la première fois depuis le deuxième trimestre 2020.

    Au total sur 2023, l’investissement n’a progressé que de+1,2 % après +2,3 % en 2022, freiné par un nouveau recul de l’investissement en construction (-1,4 % après -0,9 %), et par un ralentissement de l’investissement en information-communication (+7,3 % après +10,4 %). En revanche, l’investissement en matériels de transport a fortement progressé (+14,3 % en 2023, après -5,6 % en 2022).

    Le commerce extérieur a, au cours du quatrième trimestre, contribué positivement à la croissance du PIB (+1,2 point, contre -0,1 point au trimestre précédent), du fait d’une forte baisse des importations. Les importations ont, en effet, baissé de 3,1 % au quatrième trimestre après -0,4 % au troisième. Elles sont tirées à la baisse par les importations de produits manufacturés (-4,0 % après -1,7 %), notamment de pétrole raffiné (-9,8 % après -12,5 %), de biens d’équipement (-4,6% après -2,7 %) et de matériels de transport (-4,1 % après +3,7%).

    Les exportations ont diminué de 0,1 % au quatrième trimestre 2023, contre une baisse de 0,6 % au troisième. Les exportations de  produits agricoles se sont repliées de 2,6 % après +0,1 % au troisième trimestre. Celles des pproduits agro-alimentaires ont baissé de 1,8 % après -2,0 %). Les exportations des matériels de transport ont diminué (-2,7 % après -4,6 %) tout comme celles des « autres produits manufacturés » (-1,5 % après +0,6 %). En revanche, les exportations de services rebondissent (+1,4 % après -0,5 %), notamment des services de transport (+3,9 % après -1,4 %).

    Au total sur 2023, les importations ont baissé de -0,3 % après +8,8 %) quand les exportations ont augmenté de +1,5 % après +7,4 %). La contribution annuelle du commerce extérieur a donc été positive +0,6 point en 2023 après -0,6 point en 2022.

    Les variations de stocks contribuent de nouveau négativement à la croissance du PIB ce trimestre  à hauteur de -1,1 point au quatrième trimestre, après -0,3 point au troisième trimestre 2023. Les contributions négatives sont particulièrement marquées pour le pétrole raffiné, les biens d’équipements et les « autres biens manufacturés ». Sur l’ensemble de l’année, la contribution des stocks a été négative de 0,5 point à la croissance.

    Pour 2024, y-aura-il un effet Jeux Olympiques. Durant le premier semestre, la nécessité d’achever les chantiers et de réaliser les derniers préparatifs devraient donner lieu à un léger regain d’activité. A contrario, certains chantiers sont reportés pour ne pas gêner le bon déroulement des Jeux ce qui portera légèrement atteinte à la croissance. En matière de retombées touristiques, les effets se feront ressentir non pas en 2024 mais plutôt en 2025 et 2026. A l’aune des expériences précédentes, les Jeux Olympiques génèrent un surcroit d’activité durant les mois qui précèdent de leur déroulement pour le pays organisateur qui en revanche subit un contrecoup dans les mois qui suivent.

    Le Coin des Epargnants du samedi 27 janvier 2024 : les marchés toujours en mode festif

    Les actions toujours à la fête

    Les marchés « actions » n’en finissent pas de surprendre en battant de nouveaux records. À Paris, le CAC 40 a clôturé à 7634 points vendredi 26 juin  nouveau record.  Il n’a pas battu le record absolu touché au cours de la séance du 14 décembre dernier à 7 653,99 points. Malgré la décision de la Banque Centrale Européenne de ne pas modifier ses taux, les investisseurs restent, en effet, confiants aidés en cela par la publication des premiers résultats 2023 des grandes entreprises. Cette confiance a été confortée par la publication, aux États-Unis de l’indice « core PCE », qui constitue l’indicateur d’inflation privilégié de la Fed. En décembre, cet indice a été de 2,9 % en glissement annuel. Depuis juin, il a reculé de près de 1,5 point de pourcentage. Ce taux est perçu positivement par les investisseurs qui estiment qu’une baisse des taux directeurs de la FED durant les premiers mois de l’année est de plus en plus probable.

    Le luxe mène la danse

    À Paris, les entreprises du luxe ont ainsi confirmé leur bonne santé. LVMH a annoncé jeudi 25 janvier un chiffre d’affaires record à plus de 86 milliards d’euros et des profits de plus de 15 milliards pour 2023. Le cours de l’entreprises numéro 1 du luxe au niveau mondial a augmenté de plus de 12 % vendredi, sa plus forte hausse quotidienne en près de quinze ans. Les autres valeurs du secteur ont également enregistré de fortes hausses. Le secteur de la haute technologie demeure attractif. Les résultats de l’entreprise néerlandaise ASML, le principal fabricant de machines de production pour l’industrie des semi-conducteurs, ont été largement salués par les investisseurs. Son titre a progressé de 16 % cette semaine,

    Tesla victime de sa Y dépendance

    L’action Tesla a perdu 30 % de sa valeur depuis la fin du mois de décembre. La publication de résultats inférieurs aux prévisions a, cette semaine, amplifié la baisse des dernières semaines. L’entreprise américaine doit faire face à la concurrence de ses homologues chinoises ainsi qu’à la montée en puissance des constructeurs européens sur le segment des voitures électriques. Tesla qui était devenue la première capitalisation du secteur automobile était sans nul doute survalorisée. Elle a bénéficié d’un engouement en raison de son avance sur le créneau des voitures électriques. En raison de l’essor de nouveaux concurrents, pour maintenir ses parts de marché, Tesla est contrainte de diminuer ses prix, ce qui à terme pèsera sur les résultats. Il est également reproché au constructeur américain un nombre réduit de modèles quand, de semaine en semaine, ses concurrents étoffent leur catalogue.

    Au-delà des déceptions des investisseurs, les responsables de Tesla peuvent se féliciter que leur Model Y ait été la voiture la plus vendue dans le monde en 2023. Le constructeur a vendu 1,23 million d’exemplaires de son SUV l’année dernière, devançant ainsi le Toyota RAV 4 (1,07 million) et la Corolla (1,01 million). C’est la première fois qu’un véhicule électrique s’impose à la tête du classement des ventes. En 2023, Tesla a vendu 456 000 Model Y en Chine (+45 % en un an). Au sein de l’Union européenne, 255 000 ventes ont été réalisées, soit près de 20 000 de plus que la Dacia Sandero qui arrive en deuxième position. En France, le Model Y s’est classé en huitième place des ventes, toutes motorisations confondues. Ce résultat a été obtenu au prix d’une baisse du prix qui était en novembre inférieur de 18 % au prix moyen d’une voiture électrique en Allemagne, et de 23 % aux États-Unis. Ce modèle a généré deux tiers des ventes de Tesla. Cette dépendance devrait se poursuivre dans les prochaines années ce qui ne rassure pas les investisseurs.

    Statu quo sans surprise de la BCE

    Sans surprise, la Banque centrale européenne n’a pas modifié ses taux directeurs lors de la réunion du comité de politique monétaire du 25 janvier 2024. Ils restent à 4 % pour la facilité de dépôt, à 4,5 % pour la facilité de refinancement et à 4,75 % pour celle de prêt marginal.

    Depuis plusieurs semaines, les responsables de la BCE préparent les investisseurs au statu quo. La première baisse ne semble pas prévue avant le mois de juin même si 80 % des traders l’imaginent en avril. Christine Lagarde, la Présidente de la BCE a rappelé qu’elle souhaitait avant tout être certaine de la désinflation et qu’elle surveillait avec attention l’évolution des salaires. Lors de la conférence de presse du 25 janvier, elle a confirmé qu’elle « conservait le cap ».

    Cette période d’incertitude sur le calendrier de baisses des taux directeurs provoque une volatilité accrue sur les marchés obligataires en raison des fortes attentes des marchés et de l’attitude prudente de la BCE. Les taux longs sont orientés à la hausse en Europe depuis le début du mois de janvier. Ils ont retrouvé leur niveau de fin novembre.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    26 jan. 2024
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    29 déc. 2023
    Résultats
    30 déc. 2022
    CAC 40 7 634,14+3,56 %7 543,186 471,31
    Dow Jones38 109,43+0,60 %37 689,5433 147,25
    S&P 5004 890,97+1,06 %4 769,833839,50
    Nasdaq Composite15 455,36+0,88 %15 011,3510 466,48
    Dax Xetra (Allemagne) 16 961,39+2,43 %16 751,6413 923,59
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 635,09+2,36 %7 733,247 451,74
    Eurostoxx 504 635.47+4,20 %4 518,283792,28
    Nikkei 225 (Japon)35 751,07-0,59 %33 464,1726 094,50
    Shanghai Composite 2 910,22+2,75 %2 974,933 089,26
    OAT France à 10 ans+2,788 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,297 %-0,014 pt+2,023%+2,564 %
    Taux Trésor US à 10 ans+4,141 %-0,033 pt+3,866 %+3,884 %
    Cours de l’euro/dollar1,0866-0,31 %1,10601,0697
    Cours de l’once d’or en dollars2 018,20-0,53 %2 066,671 815,38
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,61+4,37 %77,1384,08

    Cercle de l’Épargne

    Tensions sur le marché du gaz

    Face à la montée en puissance de Donald Trump, Joe Biden entend mobiliser son électorat plutôt pro-environnement ainsi que les consommateurs. Il a ainsi annoncé un plan visant à renforcer les mesures environnementales concernant les terminaux de liquéfaction de gaz. Ce plan a également comme objectif de favoriser les consommateurs américains en exportant moins notamment en Europe. En 2023, les États-Unis

    ont exporté vers l’Europe 88,9 millions de tonnes de gaz liquéfié. Ce montant a enregistré une hausse de près de 1 % sur un an. 61 % des exportations de GNL américain étaient destinées au Vieux Continent, et même 68 % en novembre. Ils sont devenus ainsi le premier fournisseur de la France.

    Quatre projets déjà approuvés par la FERC (Federal Energy Regulatory Commission), le régulateur du secteur, mais toujours à l’étude au sein du Département de l’énergie, pourraient faire l’objet d’un moratoire selon un responsable de l’administration. Le projet Calcasieu Pass 2, d’une capacité de 20 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL), n’est pas concerné car il n’a pas été encore approuvé par le régulateur. Ce projet devrait accroître les capacités d’exportation de gaz de 22 %. Parmi les quatre projets pouvant être gelés, figurent deux projets de taille significative et deux plus petits, a indiqué l’administration, sans préciser leur nom.

    La réalisation de tous les projets de terminaux de gaz liquéfié aurait comme conséquence de faire revenir le prix du gaz en Europe à son niveau d’avant-crise. En 2025, le marché mondial du GNL pourrait potentiellement bénéficier de 35 milliards de mètres cubes supplémentaires, puis de 50 milliards en 2026 et 50 milliards en 2027. Les autorités américaines craignent une possible baisse du cours du gaz avec le développement des énergies renouvelables, ce qui nuirait aux producteurs locaux.

    Les annonces de l’administration américaine ont provoqué une hausse du prix du gaz sur les marchés de 8 %. Celui-ci reste à un niveau sans comparaison avec celui atteint durant l’été 2022.

    Livret A et Livret d’Epargne Populaire : 2023, l’année de tous les records

    Livret A et LEP, les placements réellement préférés des Français

    L’année 2023 restera celle du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire, l’un et l’autre enregistrant des collectes records, 28,7 milliards d’euros pour le premier et 20,67 milliards d’euros pour le second. L’effet taux et l’effet inflation ont joué à plein. Les ménages ont, durant l’année 2023, fait preuve de prudence et d’opportunisme, prudence en privilégiant l’épargne de précaution au détriment de la consommation, opportunisme en optant pour le produit d’épargne offrant la meilleure rémunération possible face à l’inflation.

    Pluie de records pour le Livret A et le LDDS

    Avec 28,68 milliards d’euros, la collecte 2023 du Livret A est la plus importante enregistrée depuis 2009. Elle dépasse celle de 2012 (28,16 milliards d’euros), de 2022 (27,32 milliards d’euros) et celle de 2020 (26,39 milliards d’euros). En 2012, l’importante collecte avait été réalisée grâce au relèvement du plafond du Livret A. Celle de 2020 était imputable à la crise covid quand celle de 2022 résultait de la hausse du taux de rémunération dans un contexte géopolitique anxiogène avec le déclenchement de la guerre en Ukraine.

    Fin décembre 2023, l’encours du Livret A s’élève 415,3 milliards d’euros, contre 375,4 milliards d’euros fin décembre 2022. Il atteint ainsi un niveau historique. Les intérêts capitalisés explosent en raison du taux de rémunération. Ils atteignent, en 2023, 11,23 milliards d’euros contre 4,83 milliards d’euros en 2022.

    Le Livret de Développement Durable et Solidaire réalise de son côté, une collecte de 11,24 milliards d’euros en 2023 battant le précédent record de 2012 (5 milliards d’euros lié au relèvement du plafond). Les intérêts capitalisés ont atteint, en 2023, 4,01 milliards d’euros contre 1,73 milliard d’euros en 2022. L’encours à 149,5 milliards d’euros est à son plus haut historique.

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Prudence et opportunisme

    En 2023, le Livret A a bénéficié d’un effet taux et d’un effet inflation. Le taux de 3 % du Livret A a incité les ménages à réduire leurs liquidités disponibles sur leurs comptes courants. L’encours des dépôts à vue a ainsi baissé de 64 milliards d’euros sur les onze premiers mois de l’année 2023 (source Banque de France).

    L’effet inflation a conduit les ménages à accroître leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Par crainte de ne pas pouvoir faire face aux dépenses à venir, ils ont continué à augmenter leur cagnotte. L’inflation génère également un effet d’encaisse réelle. Les ménages épargnent pour contrecarrer l’érosion monétaire que subit leur patrimoine.

    La baisse de l’inflation, en fin d’année dernière, ne semble pas avoir été intégrée par les épargnants. Cette baisse est récente et n’a pas été, encore, réellement ressentie. Les ménages demeurent méfiants en ce qui concerne l’évolution de la croissance et des prix. Le faible niveau de confiance des ménages, mesuré par l’INSEE, en témoigne.  

    Les contreperformances du Livret A des mois d’octobre (-3,77 milliards d’euros) et de novembre (-280 millions) s’expliquent par le relèvement du plafond du Livret d’Épargne Populaire qui est passé, le 1er octobre 2023, de 7 700 à 10 000 euros. Cela a induit des transferts du Livret A vers le LEP. La non-revalorisation du taux du Livret A en juillet a pu jouer à la marge sans réellement porter atteinte à l’attractivité du produit.

    Une collecte record en 2023 malgré un rendement négatif

    En 2023, l’épargne a subi les effets de l’inflation. Le taux du Livret A est resté durant toute l’année inférieur à l’inflation. Faute de meilleurs placements leur garantissant sécurité et liquidité, les ménages ont pourtant plébiscité le Livret A comme le LDDS malgré leur rendement négatif.

    Avec une inflation qui sur l’ensemble de l’année s’est élevée à 4,9 %, le rendement réel du Livret A et du LDDS a été négatif de deux points. En 2022, le rendement réel était négatif de 3,8 points.

    Cercle de l’Épargne – données INSEE pour l’inflation

    Décembre, une collecte hors du commun

    Décembre est traditionnellement un mauvais mois pour le Livret A. Entre 2013 et 2023, le placement préféré des Français a, connu, en décembre, cinq décollectes (2014, 2017, 2019, 2020 et 2021). De 2009 à 2022, la collecte moyenne en décembre tourne autour de 222 millions d’euros. Avec une collecte de 2 milliards d’euros, décembre 2023 sort du lot. Logiquement en décembre, les ménages puisent dans leur bas de laine pour faire face aux dépenses de fin d’année (cadeaux, réveillons, vacances). Cette année, ils ont décidé au contraire d’opter pour la prudence en renforçant leur épargne de précaution au détriment de la consommation. Les ménages semblent être dubitatifs face à l’évolution des prix. Les annonces de hausses sur les prix de l’électricité ou sur des biens alimentaires les incitent à demeurer sur leurs gardes. Concernant les dépenses de fin d’année, il est probable que de nombreux ménages les aient anticipées en novembre. Les Français continuent, par ailleurs, à optimiser leurs liquidités en les transférant vers le produits d’épargne réglementée.

    Le Livret de Développement Durable et Solidaire a, de son côté, enregistré une collecte de 1,01 milliard d’euros qui est la plus élevée depuis le mois de mai 2023.

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

    En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

    La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

    Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

    2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

    Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Quelles perspectives pour le Livret A en 2024 ?

    En 2024, avec l’engagement du Ministre de l’Économie de maintenir le taux à 3 %, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France, ce qui n’était plus arrivé depuis 2020.

    La collecte devrait être moins soutenue qu’en 2023 avec une légère reprise de la consommation sur fond de désinflation si celle-ci se confirme. Les ménages qui ont fortement accru leur épargne de précaution pourraient dépenser un peu plus que les années précédentes. Compte tenu du poids des incertitudes et de la prudence des ménages en France, un fort mouvement de décollecte semble, en revanche exclu à la différence de ce qui est constaté aux États-Unis où le taux d’épargne est en fort recul. La prudence devrait ainsi rester de mise.

    Si le rendement des contrats à terme devrait diminuer avec l’assouplissement prévu de la politique monétaire. Celui des fonds euros des contrats d’assurance vie devrait, quant à lui, augmenter en 2024 rendent ce produit plus compétitif.

    2023, le grand retour du Livret d’Épargne Populaire

    Après vingt-trois années de décollecte entre 2009 et 2021, la collecte du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est positive en 2023 pour la deuxième année consécutive. Elle s’est élevée à 20,67 milliards d’euros contre +8,28 milliards d’euros. Depuis 2000 (date de début de la série du Cercle de l’Épargne) jamais le LEP n’avait connu une telle collecte. Ce record s’explique par le taux de rémunération de 6 %, le relèvement du plafond qui est passé de 7 700 à 10 000 euros le 1er octobre dernier et le nombre croissant de titulaires. Le relèvement du plafond a créé un appel d’air. En 2022, 47 % des LEP dépassaient le plafond de 7 700 euros. 10,1 millions de personnes ont en France un Livret d’Épargne Populaire sur les 18,6 millions éligibles (revenu fiscal de référence inférieur à 21 393 euros pour une personne seule).

    Cercle de l’Épargne – données Banque de France

    Le LEP est le seul produit de taux à avoir préservé le pouvoir d’achat des épargnants en 2023. Son rendement réel a été positif de 1,1 point.

    Au mois de décembre, la collecte a été positive de 2,01 milliards d’euros faisant suite aux fortes collectes d’octobre et de novembre. Les ménages à revenus modestes ont continué à épargner malgré les fêtes de fin d’année, sources de dépenses. Sur le dernier trimestre 2023, marqué par le relèvement du plafond, le LEP a collecté 9,58 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés ont représenté 3,29 milliards d’euros.

    La baisse du taux du LEP de 6 à 5 % à compter du 1er février ne devrait pas nuire à sa compétitivité. Si un tassement de sa collecte est prévisible, celle-ci devrait demeurer positive.

    Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

    Le barème 2024 des rachats de trimestres

    Les assurés, de plus de 20 ans et de moins de 67 ans ont, pour leur retraite, la possibilité de racheter des trimestres de cotisation. Le barème des rachats pour 2024 a été publié par la Cnav. Ce barème prend en compte l’âge et les revenus de l’assuré. Il est possible de racheter 12 trimestres au maximum. L’assuré a le choix entre deux options (taux seul et taux + durée d’assurance). Trois tranches de rémunération sont prises en compte : la moyenne annuelle des salaires inférieure à 75 % du Pass, celle comprise entre 75 et 100 % du Pass et celle supérieure au plafond. Le barème des versements concerne le régime général et les régimes alignés ( régime de base des retraites salariées, des salariés agricoles, des Artisans et Commerçants, aux indépendants). Ils concerne également les rachats de cotisations ouverts aux personnes ayant exercé une activité de travailleur indépendant hors du territoire français à compter du 1er janvier 1949.

    Demande déposée en 2024 Versement pour un trimestre
    Age en 2024Au titre du taux seulAu titre du taux et de la durée d’assurance
    Salaire ou revenuSalaire ou revenu
    < 34 776 €34 776 à 46368 €> 46 368 €< 34 776 €34 776 à 46368 €> 46 368 €
    20 ans1 055 €3,80%1 407 €1 564 €5,63%2 085 €
    21 ans1 076 €3,87%1 434 €1 594 €5,74%2 126 €
    22 ans1 097 €3,95%1 462 €1 625 €5,85%2 167 €
    23 ans1 118 €4,03%1 491 €1 657 €5,96%2 209 €
    24 ans1 168 €4,20%1 557 €1 731 €6,23%2 308 €
    25 ans1 219 €4,39%1 625 €1 806 €6,50%2 408 €
    26 ans1 271 €4,58%1 694 €1 883 €6,78%2 511 €
    27 ans1 324 €4,77%1 765 €1 961 €7,06%2 615 €
    28 ans1 377 €4,96%1 836 €2 041 €7,35%2 721 €
    29 ans1 432 €5,16%1 909 €2 122 €7,64%2 829 €
    30 ans1 487 €5,35%1 983 €2 204 €7,93%2 938 €
    31 ans1 543 €5,55%2 057 €2 286 €8,23%3 048 €
    32 ans1 599 €5,76%2 132 €2 370 €8,53%3 160 €
    33 ans1 656 €5,96%2 208 €2 454 €8,84%3 272 €
    34 ans1 713 €6,17%2 284 €2 539 €9,14%3 385 €
    35 ans1 771 €6,38%2 361 €2 624 €9,45%3 499 €
    36 ans1 828 €6,58%2 438 €2 709 €9,76%3 613 €
    37 ans1 886 €6,79%2 515 €2 795 €10,06%3 727 €
    38 ans1 945 €7,00%2 593 €2 882 €10,38%3 843 €
    39 ans2 005 €7,22%2 673 €2 971 €10,70%3 961 €
    40 ans2 065 €7,43%2 753 €3 060 €11,02%4 080 €
    41 ans2 126 €7,65%2 834 €3 150 €11,34%4 201 €
    42 ans2 187 €7,87%2 915 €3 240 €11,67%4 320 €
    43 ans2 247 €8,09%2 995 €3 329 €11,99%4 439 €
    44 ans2 306 €8,30%3 075 €3 418 €12,30%4 557 €
    45 ans2 366 €8,52%3 154 €3 506 €12,62%4 674 €
    46 ans2 426 €8,74%3 235 €3 596 €12,95%4 794 €
    47 ans2 488 €8,96%3 317 €3 687 €13,27%4 915 €
    48 ans2 549 €9,18%3 398 €3 777 €13,60%5 036 €
    49 ans2 610 €9,40%3 479 €3 867 €13,92%5 156 €
    50 ans2 672 €9,62%3 563 €3 960 €14,26%5 279 €
    51 ans2 734 €9,84%3 646 €4 052 €14,59%5 402 €
    52 ans2 796 €10,07%3 728 €4 143 €14,92%5 525 €
    53 ans2 857 €10,29%3 810 €4 234 €15,25%5 646 €
    54 ans2 919 €10,51%3 891 €4 325 €15,57%5 767 €
    55 ans2 980 €10,73%3 973 €4 416 €15,90%5 888 €
    56 ans3 041 €10,95%4 055 €4 507 €16,23%6 009 €
    57 ans3 103 €11,17%4 138 €4 599 €16,56%6 132 €
    58 ans3 162 €11,39%4 216 €4 686 €16,87%6 248 €
    59 ans3 220 €11,59%4 294 €4 772 €17,18%6 363 €
    60 ans3 275 €11,79%4 367 €4 854 €17,48%6 472 €
    61 ans3 329 €11,99%4 439 €4 933 €17,76%6 578 €
    62 ans3 383 €12,18%4 510 €5 013 €18,05%6 684 €
    63 ans3 298 €11,87%4 397 €4 888 €17,60%6 517 €
    64 ans3 214 €11,57%4 285 €4 762 €17,15%6 350 €
    65 ans3 129 €11,27%4 172 €4 637 €16,70%6 183 €
    66 ans3 044 €10,96%4 059 €4 512 €16,24%6 015 €

    Le Coin des Epargnants du samedi 20 janvier 2024 : la baisse des taux directeurs, demain ou après-demain ?

    Temps d’hiver pour les marchés

    Les fêtes de fin d’année sont terminées. Avec la rentrée et le retour aux fondamentaux, l’euphorie boursière a disparu. Cette semaine, les marchés « actions » ont été chahutés avec l’annonce de la croissance décevante de la Chine pour 2023 (5,2 %), inférieure aux prévisions du gouvernement. Les indices chinois « actions » ont été en baisse sur la semaine. Sur un an, l’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 12 %. Les indices européens ont également perdu du terrain sur la semaine à la différence des indices américains toujours portés par les valeurs technologiques et la croissance américaine.

    A Davos, dans leurs discours, les banquiers centraux ont fait preuve d’une réelle prudence concernant le calendrier des baisses des taux directeurs et leur nombre. Robert Holzmann, le gouverneur de la banque nationale d’Autriche et membre du conseil des gouverneurs de la BCE a indiqué qu’il était prématuré de « débattre déjà de la baisse des taux » tout en soulignant que « je pourrais même prévoir qu’il n’y aura pas de réduction du tout cette année ». La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a, de son côté,  évoqué un repli « probable » des taux d’intérêt au mois de juin, et non au printemps comme espéré par certains investisseurs. Dans un entretien à Bloomberg Television à Davos, elle a néanmoins admise qu’une baisse d’ici l’été était envisageable. De l’autre côté de l’Atlantique, la tonalité des déclarations est identique. Raphael Bostic, le président de la Fed d’Atlanta, s’est prononcé en faveur d’une réduction des taux directeurs… au troisième trimestre. Il a ajouté que « des baisses de taux prématurées pourraient déclencher une hausse de la demande qui pourrait entraîner une pression à la hausse sur les prix ». Le président de la FED de Chicago, Austan Goolsbee, a estimé que le tassement continu de l’inflation n’interdit pas une discussion sur éventuelle baisse mais il a précisé que la Fed prendra ses décisions réunion après réunion. Ces différentes prises de position ont entraîné le recul des indices « actions » et l’augmentation des taux d’intérêt souverains. Le taux américain à 10 ans est repassé au-dessus de 4 %. Au Royaume-Uni, En raison d’un niveau élevé d’inflation, la probabilité d’une baisse des taux de la Banque d’Angleterre dès le mois de mai est en forte baisse.

    Aux Etats-Unis, la croissance ne semble pas faiblir, ce qui pourrait inciter la banque centrale à jouer la prudence. Les ventes au détail ont surpris en progressant de 0,6 % en décembre, dépassant la prévision du consensus (+0,4 %). Elles avaient augmenté de 0,3% en novembre. Cette statistique est particulièrement surveillée car la consommation représente les deux-tiers de l’activité aux Etats-Unis. La production industrielle américaine a augmenté de 0,1 % en décembre quand elle était attendue stable après une hausse de 0,2% en novembre.

    La Banque centrale européenne et l’inflation : la prudence est de mise

    Depuis le milieu de l’année 2022, la Banque centrale européenne a engagé le combat contre l’inflation en lançant un cycle inédit de relèvement des taux d’intérêt. Elle a ainsi procédé à dix hausses d’affilée en les amenant de 0 % début 2022 à 4 % et 4,75 %, avant d’effectuer une pause en octobre. Elle a arrêté ses rachats d’obligations et a décidé de réduire la taille de son bilan ce qui revient à peser sur la masse monétaire.

    Depuis la fin de l’année 2023, les investisseurs parient sur une baisse des taux directeurs dès le printemps. Les marchés monétaires anticipent actuellement une baisse de 150 points de base sur l’ensemble de l’année ce qui amène un processus de léger des taux sur ce marché. Ces anticipations sont liées à la baisse de l’inflation qui est passée, au sein de la zone euro, de 10 % à l’automne 2022 à 2,9 % en décembre. Si le mois de décembre a connu un léger rebond après les 2,4% de novembre, Christine Lagarde a néanmoins affirmé que l’inflation était « sur la bonne voie ». Elle a néanmoins précisé qu’il était « trop tôt pour crier victoire ». En zone euro, la BCE prévoit une hausse des prix à 2,7 % en 2024, 2,1 % en 2025, puis 1,9 % en 2026. Parmi les facteurs pouvant mettre mal le retour de l’inflation dans sa cible de 2 % figurent les salaires qui ont tendance à augmenter assez rapidement. Leur hausse n’est pas en outre compensé par des gains de productivité. Cette situation amène les responsables de la BCE à rester prudents sur le calendrier des baisses des taux directeurs. Philip Lane, le chef économiste de la BCE a ainsi déclaré « une fois que nous aurons acquis une confiance suffisante dans notre capacité à atteindre notre objectif d’une inflation à 2 %, la question des baisses de taux reviendra au premier plan. Mais pour l’instant, nous ne disposons que de conjectures, et nous devrons attendre la publication de nouvelles données avant d’aller plus loin ».

    Emmanuel Macron, le marché des capitaux et les eurobonds

    Transition énergétique, vieillissement démographique, éducation, santé, défense, les postes de dépenses publiques ne manquent pas. S’exprimant à Davos, le mercredi 17 janvier Le Président de la République, Emmanuel Macron, a appelé les Européens à approfondir l’union des marchés de capitaux. Il s’est prononcé pour un financement européen des investissements à travers l’émission de nouvelles obligations européennes. En 2021, dans le prolongement de l’épidémie de Covid, les États membres de l’Union européenne avait accepté que le plan de relance Next Generation(750 milliards d’euros) soit financé à partir d’obligations européenne de nature fédérale.

    Emmanuel Macron a souligné qu’il était nécessaire de réaliser « plus d’investissements publics européens en osant à nouveau des eurobonds ». Il a demandé une « Europe financière plus intégrée ». Il s’est déclaré prêt à opter pour une coopération renforcée permettant à des États membres de constituer un sous-ensemble et dépasser le blocage de tel ou tel partenaire. Il a également indiqué que l’Europe avait « beaucoup d’épargne » mais que « cette épargne est mal allouée. Elle ne circule pas vers les bonnes géographies, elle ne circule pas vers les bons secteurs ».

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    19 jan. 2024
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    29 déc. 2023
    Résultats
    30 déc. 2022
    CAC 40 7 371,64+-1,25 %7 543,186 471,31
    Dow Jones37 863,80+0,69 %37 689,5433 147,25
    S&P 5004 839,81+1,12 %4 769,833839,50
    Nasdaq Composite15 310,97+2,08 %15 011,3510 466,48
    Dax Xetra (Allemagne) 16 555,13-1,01 %16 751,6413 923,59
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 461,93-1,80 %7 733,247 451,74
    Eurostoxx 504 448,83-0,13 %4 518,283792,28
    Nikkei 225 (Japon)35 963,27-0,31 %33 464,1726 094,50
    Shanghai Composite 2 832,28-1,72 %2 974,933 089,26
    OAT France à 10 ans+2,831 %+0,161 pt+2,558 %+3,106 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,311 %+0,168 pt+2,023%+2,564 %
    Taux Trésor US à 10 ans+4,174 %+0,234 pt+3,866 %+3,884 %
    Cours de l’euro/dollar1,0885-0,63 %1,10601,0697
    Cours de l’once d’or en dollars2 025,65-1,14 %2 066,671 815,38
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,71+1,09 %77,1384,08

    Cercle de l’Épargne

    Baisse du taux de rémunération du Livret d’Epargne Populaire à compter du 1er février 2024

    A compter du 1er février 2024, le taux de rémunération du Livret d’épargne populaire passera de 6 à 5%. L’application de la formule aurait permis au gouvernement d’abaisser le taux du LEP à 4,4%. Le LEP , « alors que l’inflation baisse rapidement, la formule de calcul devrait conduire le taux du LEP à baisser à 4,4% au 1er février » Le taux était à 6 % depuis le 1er juillet 2023. Il était de 6,1 % entre février et juillet 2023, de 4,6 % entre août 2022 et janvier 2023, et de 2,2 % entre février et août 2022. 

    Selon la Banque de France, 10,7 millions de personnes détiennent un Livret d’Epargne Populaire (LEP) en France sur les 18 millions qui sont éligibles. Le nombre de LEP était de 6,9 millions en 2021. Les personnes éligibles au LEP doivent avoir un revenu fiscal de référence inférieur à 22.419 euros pour un célibataire et 33.393 pour un couple, en métropole.

    Sur les onze premiers mois de l’année 2023, la collecte du LEP s’est élevé, en cumulé, à +18,67 milliards d’euros. Le LEP connait une forte croissance en raison de son taux élevé et du passage de son plafond de 7700 à 10 000 euros depuis le 1er octobre 2024. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023.

    Le taux du LEP reste supérieur à l’inflation permettant un rendement réel positif. Le rendement du LEP en 2023 a été de 5,9 % quand l’inflation s’est élevée à 4,9 %. Le rendement réel a été positif d’un point. En 2024, l’inflation devrait avoisiner 2,4 % permettant un gain de 2,6 % si le taux restait à 5 % toute l’année. Malgré tout, une révision devrait intervenir le 1er juillet prochain.

    Le Coin des Epargnants du 13 janvier 2024 : espoirs et craintes de début d’année

    Espoirs de baisses des taux, craintes de rebond de l’inflation

    Jeudi 11 janvier, sur France 2, Christine Lagarde, la Présidente de la Banque Centrale européenne, a déclaré que « sauf chocs supplémentaires, les taux ne vont pas continuer à augmenter ». Cette phrase a été reçue cinq sur cinq par les investisseurs, ce qui a amené une détente sur les taux obligataires de long terme. Elle a, en outre, précisé que « si nous gagnons la bataille contre l’inflation, c’est-à-dire si nous avons la certitude que l’inflation sera bien à 2 %, alors les taux commenceront à baisser ». En revanche, elle n’a pas fixé de calendrier. De son côté, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a tenu à tempérer les propos de la Présidente de la BCE, vendredi 12 janvier, en soulignant que « la baisse des taux n’est pas un sujet à court terme ».

    Aux Etats-Unis, les prix à la production ont diminué de 0,1 % en décembre, comme le mois précédent. En rythme annuel, la hausse s’est accélérée mais moins que prévu, à 1 % contre 0,8 % auparavant et 1,3 % attendu. Le taux d’inflation du mois de décembre a légèrement déçu les investisseurs. Il s’est élevé sur le mois à 0,3 %, contre 0,2 % espéré. Sur un an, cet indicateur progresse de 3,4 % contre 3,2 % de consensus. Hors alimentation et énergie, l’indice des prix à la consommation de décembre progresse de 0,3 % par rapport au mois précédent, en ligne avec les anticipations de marché, et de 3,9 % sur un an. Un mois plus tôt, l’indice des prix à la consommation avait progressé de 0,1 % par rapport au mois antérieur et de 3,1 % sur un an (+0,3 % et +4 % hors alimentation et énergie). Malgré cette légère hausse, les investisseurs considèrent toujours qu’une baisse des taux directeurs est probable au mois de mars. Jeudi 11 janvier, la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré : « je pense que mars est probablement trop tôt […], parce que je pense que nous avons besoin de voir plus de preuves que l’inflation diminue assez pour revenir à l’objectif de 2% ». Le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, a, de son côté, indiqué qu’il ne souhaitait pas « préjuger » d’une décision concernant le mois de mars. Si les prochaines statistiques sur les prix confirment que la cible des 2 % est atteignable, il est imaginable qu’une baisse intervienne en mars.

    Depuis de nombreuses années, les valeurs nippones étaient orientées à la baisse dans un contexte de déflation. Or, depuis 2023, la bourse de Tokyo connaît une forte progression au point que son l’indice Nikkei a atteint le 10 janvier son plus haut niveau depuis près de 34 ans. Les actions des entreprises technologiques japonaises ont emboité le pas de leurs homologues américaines. Elles bénéficient en outre de la faiblesse du yen qui stimulent les exportateurs. Cette augmentation des valeurs japonaises incite les investisseurs à s’y intéresser, ce qui la renforce. Cette semaine, hormis, en Chine, les indices actions ont progressé. Le Nasdaq, l’indice technologique américain a gagné plus de 3 % en une semaine ; l’indice japonais Nikkei a augmenté de son côté de plus de 6 %.

    Sur le marché du pétrole, les frappes conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni contre des cibles liées aux rebelles houthis au Yémen ont provoqué une hausse du cours du Brent qui a dépassé brièvement les 80 dollars le baril.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    12 jan. 2024
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    29 déc. 2023
    Résultats
    30 déc. 2022
    CAC 40 7 457,76+0,67 %7 543,186 471,31
    Dow Jones37 592,98+0,29 %37 689,5433 147,25
    S&P 5004 783,83+1,78 %4 769,833839,50
    Nasdaq Composite14 972,76+3,17 %15 011,3510 466,48
    Dax Xetra (Allemagne) 16 679,74+0,63 %16 751,6413 923,59
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 626,56-0,50 %7 733,247 451,74
    Eurostoxx 504 480,02+0,37 %4 518,283792,28
    Nikkei 225 (Japon)35 577,11+6,55 %33 464,1726 094,50
    Shanghai Composite 2 881,98-1,61 %2 974,933 089,26
    OAT France à 10 ans+2,670 %-0,025 pt+2,558 %+3,106 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,143 %-0,031 pt+2,023%+2,564 %
    Taux Trésor US à 10 ans+3,940 %-0,109 pt+3,866 %+3,884 %
    Cours de l’euro/dollar1,0972+0,26 %1,10601,0697
    Cours de l’once d’or en dollars2 054,45+0,73 %2 066,671 815,38
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,48+0,84 %77,1384,08

    Cercle de l’Épargne

    Le surendettement des ménages en net recul depuis 2014

    Selon la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement déposés par les particuliers est passé de 220 836 en 2012 à 113 082 en 2022. Le nombre maximum de dossiers déposés a été atteint après la crise financière de 2008 avec 230 935 en 2014. Depuis, il est en baisse continue. Il est passé en-dessous des 200 000 en 2016, pour atteindre un point bas en 2020 durant la crise sanitaire (108 748).

    Des facteurs économiques expliquent cette diminution comme la réduction du chômage et les mesures d’aide aux ménages. Des facteurs juridiques ont également joué. La loi Lagarde du 1er juillet 2010 a permis une meilleure régulation de la distribution des crédits avec notamment l’obligation pour les établissements financiers d’évaluer préalablement la solvabilité de l’emprunteur. Par ailleurs, la Banque de France a désormais la possibilité, dans le cadre des commissions de surendettement, d’effacer totalement ou partiellement des dettes pour les situations les plus compromises. Cette possibilité concerne près d’un tiers des dossiers déposés.

    La Banque de France s’attend, cependant, à une augmentation des dépôts de dossiers de surendettement en 2023. Sur les onze premiers mois de l’année, elle a déjà recensé 112 087 dossiers de surendettement.

    L’immobilier commercial et de bureaux : un marché tourmenté

    En 2023, selon le GIE Immostat 11,6 milliards d’euros ont été engagés par des investisseurs en immobilier d’entreprise en France (bureaux, commerces, locaux d’activité et entrepôts). Par rapport à 2022, ce montant est en recul de 57 %. En Île-de-France, l’investissement s’est élevé à 6,8 milliards d’euros, soit un niveau comparable à celui de 2009. Ce chiffre aurait été plus faible sans les opérations menées par Kering et LVMH ou Stellantis.

    La demande placée de bureaux – location et vente à l’occupant – s’élève à 1,932 million m² en 2023. En recul de 17 % par rapport à 2022, ce chiffre inférieur de 12 % à la moyenne décennale selon le GIE. La situation diffère d’une région ou d’une ville à une autre. Paris ou plutôt quelques arrondissements résistent bien du fait d’un manque de surfaces répondant aux dernières normes environnementales et technologiques. À La Défense, la demande placée affiche une baisse de 33 % par rapport à 2022 avec 133 500 m² commercialisés, un chiffre inférieur de 28 % à la moyenne décennale. Ce sont principalement les opérations de grande surface (plus de 10 000 m²) qui ont été touchées. Le marché des petites surfaces, autour de 1 000 m² est resté dynamique. La première couronne nord de la Région parisienne dont l’offre de bureaux avait augmenté ces dernières années a dû faire face à une forte baisse de la demande placée (-50 % par rapport à la demande moyenne de ces dix dernières années). La baisse des loyers à La Défense et dans certains quartiers de Paris dissuade les entreprises de franchir le périphérique.

    En 2023, 13 grandes opérations ont malgré tout été conclues. La plus importante a concerné le constructeur automobile, Stellantis qui a notamment signé pour environ 39 000 m2 à Poissy dans les Yvelines. Poissy, après avoir accueilli le centre d’entrainement du PSG enregistre un nouvel essor après des années marquées par la fermeture de nombreuses usines. Parmi les autres grandes opérations de bureaux, il faut citer Thalès pour 33 500 m2 à Meudon-la-Forêt, dans les Hauts-de-Seine et Publicis pour 27 000 m2 dans le 17e arrondissement de Paris.

    Le développement du télétravail devrait dans les prochaines années influer sur le comportement des entreprises en matière de bureaux au fur à mesure du renouvellement des baux. Les grandes entreprises pourraient privilégier des espaces moins grands mais bien reliés aux réseaux de transports publics et bien équipés. Les critères environnementaux seront de plus en plus prégnants. L’immobilier de bureaux et commerces est un marché cyclique qui dépend de l’évolution – rarement linéaire – de l’offre et d’une demande qui fluctue en fonction des perspectives de croissance et des besoins des entreprises. L’offre a eu tendance à progresser ces dernières années avec la multiplication des espaces de bureaux et de commerce en périphérie des grandes agglomérations. La réalisation du réseau des lignes de métro du Grand Paris a généré de nombreuses opérations. Depuis 2021, la montée en puissance du dispositif « zéro artificialisation nette » (ZAN) pèse sur le marché en limitant les possibilités de construction de nouveaux bureaux ou centres commerciaux, et pourrait  le toucher plus encore dans les prochaines années.

    Taux de l’épargne réglementée : quels changements le 1er février 2024

    Avec la publication du taux d’inflation du mois de décembre, le Gouverneur de la Banque de France est censé remettre ses propositions de taux pour le Livret A, le LDDS, le Compte d’Épargne Logement, le Livret Jeune et le Livret d’Épargne Populaire (LEP). Du fait de l’annonce au mois de juillet 2023 de Bruno Le Maire de geler le taux du Livret A jusqu’au 1er février 2025, seul le taux du LEP est censé être ajusté le 1er février prochain.

    Le taux du LEP est le taux le plus élevé entre :

    • le taux du Livret A majoré de 0,5 point
    • le taux d’inflation (indice des prix hors tabacs) sur les six derniers mois

    Compte tenu de l’inflation de ces derniers mois, le taux du LEP devrait être ramené de 6 à 4,1 %. Le Gouvernement a la possibilité de déroger à la simple application de la formule comme il l’a fait le 1er  août 2023 en choisissant un taux plus élevé. Un taux de 4,5 % pourrait être ainsi retenu.

    Pour le Livret A et pour les livrets dont le taux dépend de ce dernier, en absence de gel, le taux devrait être relevé à 3,9 % en raison du maintien d’une inflation assez forte ces six derniers mois et de taux monétaires en hausse. Le taux du Livret A est la moyenne de l’inflation moyenne des six derniers mois (indice IPC hors tabacs) et de la moyenne des taux Ester des six derniers mois.

    Le gel s’avère pour le moment une mauvaise affaire pour les épargnants d’autant plus que l’inflation demeure supérieure au taux du Livret A. En 2023, celle-ci a été de 4,9 % pour un rendement de 2,9 % pour le Livret A, soit un rendement négatif de deux points. En revanche, le taux de 3 % net de prélèvements obligatoires demeure le plus élevé proposé aux épargnants en matière de produits sans risque. Au vu de l’évolution de l’inflation, les épargnants peuvent espérer un rendement positif pour leur Livret A d’ici la fin du premier semestre, toute chose étant égale par ailleurs.

    Revalorisation des pensions de base

    À compter du 1er janvier 2024, les pensions du régime général sont revalorisées de 5,3 %. Initialement annoncée à 5,2 %, cette augmentation a été réhaussée de 0,1 point pour tenir compte de l’évolution de l’inflation. Le taux définitif est arrêté une fois connue la hausse des prix mesurée par l’Insee en octobre. Mi-novembre, à la lumière des données définitives de l’Insee, la formule de calcul aboutissait finalement à 5,3 %, soit un peu plus que la prévision réalisée par Bercy pour le projet de financement de la sécurité sociale pour 2024.

    Cette augmentation s’appliquera pour toutes les pensions de base à partir du mois de janvier mais ne sera visible par les assurés qu’à compter du vendredi 9 février. Seront concernés les anciens fonctionnaires relevant du Service des Retraites de l’État (SRE), les anciens fonctionnaires et agents publics affiliés à la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) ainsi que les personnes relevant du régime général. Cette augmentation s’appliquera également aux retraités dépendant de la Mutualité Sociale Agricole (MSA) et ceux du régime spécial de la Caisse nationale de retraite des industries électriques et gazières (CNIEG).

    L’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa), ou « minimum vieillesse », la retraite de réversion et l’allocation veuvage sont elles aussi revalorisées au rythme des pensions de base, soit de 5,3 % au 1er janvier 2024.

    La fin de la mensualisation du taux de l’usure

    Avec la normalisation de la situation sur le front de l’inflation, la Banque de France a annoncé le retour de la fixation trimestrielle des taux de l’usure. Depuis le début de l’année 2023, ces taux étaient révisés chaque mois afin d’éviter que par le jeu de la hausse des taux, un nombre important de ménages ne puissent pas accéder au crédit. Entre janvier et décembre 2023, le taux d’usure, au-dessus duquel un établissement financier ne peut pas prêter, est passé de 3,57 % à 6,29 % pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus.

    Le Coin des Epargnants du 30 décembre 2023 : Une pluie de records pour les marchés actions en 2023

    2023 : année faste pour les actions

    Les années se suivent mas ne se ressemblent pas sur les marchés financiers. Après la baisse en 2022, les indices « actions » ont enregistré en 2023, une forte hausse, les indices chinois faisant exceptions.

    Au cours du mois de décembre, plusieurs grands indices ont battu leur record historique : le CAC 40, le DAX allemand, le Dow Jones, le Nasdaq 100. Le CAC 40 a, de son côté, établi un nouveau record de clôture à 7 596,91 points le 15 décembre dernier. En séance, l’indice parisien a dépassé les 7 650 points le 14 décembre dernier. Sur l’ensemble de l’année 2023, le CAC40 a gagné 16,5 %, ce qui constitue sa 3e meilleure performance annuelle. Le Nasdaq a connu sa meilleure années depuis 1999, en pleine bulle Internet, l’intelligence artificielle ayant attiré de nombreux investisseurs. Le Nasdaq Composite a ainsi progressé de plus de 40 % en un an. Après des années de vaches maigres, l’indice japonais, Nikkei, a enregistré un gain de 28 %.

    Les marchés « actions » ont ainsi effacé la contreperformance de 2022 provoquée par la guerre en Ukraine, la vague inflationniste et le durcissement des politiques monétaires. En 2023, les investisseurs ont salué la bonne tenue de l’économie américaine et le processus de désinflation. Ils ont anticipé la future baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales.

    Après avoir dépassé les 10 % en rythme annualisé durant l’automne 2022, l’inflation est revenue, au mois de novembre, à 2,4 % en zone euro. Aux États-Unis, la hausse des prix à la consommation atteint 3,1 % en novembre, loin de son pic de plus de 9 % en 2022, pic inédit depuis les années 1980.

    La vitalité de l’économie américaine a favorablement étonné les investisseurs. Le taux de croissance a atteint près de 5 % en rythme annualisé au troisième trimestre. L’économie de la première puissance mondiale a été portée par la consommation des ménages, qui n’ont pas hésité à puiser dans leur épargne de précaution accumulée durant la crise sanitaire. Elle a été également soutenue par les dépenses de l’État fédéral. Le déficit public devrait, en effet, dépasser en 2023, 7 % du PIB selon le Congressional Budget Office. La conséquence a été le maintien d’un faible taux de chômage malgré le durcissement de la politique monétaire.

    La progression des indices « actions » est également la conséquence de la bonne tenue des résultats des entreprises. Elles ont réussi à préserver leurs marges malgré l’accumulation des chocs (ruptures des chaînes d’approvisionnement, inflation, embargos, etc.). Les entreprises ont répercuté, sur leurs prix, l’augmentation de leurs coûts ce qui leur a permis de sauvegarder leurs profits.

    La Chine fait exception. L’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 3 % en 2023. Il s’agit de la troisième année de recul consécutif. L’indice CSI 300 des Bourses de Shanghai et de Shenzhen, lancé en 2003. Il affiche des pertes de plus de 40 % par rapport à son record de février 2021. La crise immobilière a incité les investisseurs internationaux à limiter leurs achats d’actions chinoises. Les deux promoteurs Evergrande et  Country Garden, en difficulté financière, ont joué leur rôle d’épouvantail. Le marché indien a tiré profit du repli de celui de la Chine. La  capitalisation boursière des marchés indiens rivalise désormais avec celle de Hong Kong.

    L’intelligence artificielle sur le toit du monde

    Après avoir subi, en 2022, le contrecoup de leur forte croissance des années Covid, les valeurs technologiques ont enregistré des augmentations impressionnantes en 2023. Les actions d’Apple, Microsoft, Alphabet (ex-Google), Amazon, Nvidia, Meta (ex-Facebook) et Tesla ont contribué à la hausse des indices newyorkais. Ces valeurs   pèsent davantage dans l’indice global MSCI ACWI, qui regroupe 85 % des marchés mondiaux en valeur, que toutes les sociétés françaises, japonaises, britanniques et chinoises réunies. La capitalisation d’Apple, 3 000 milliards de dollars, est désormais équivalente à celle de toutes les sociétés cotées à Paris. L’action de Nvidia a gagné près de 240 % en un an. Cette société développe des microprocesseurs indispensables pour les applications d’intelligence artificielle. En Europe, le secteur de la santé a animé les marchés. Le laboratoire pharmaceutique danois Novo Nordisk a détrôné LVMH en tant que première valeur européenne grâce à ses coupe-faim de nouvelle génération. Le cours de son action a augmenté de près de 50 % en un an portant la valorisation de cette société à plus de 470 milliards de dollars.

    La perspective d’une baisse des taux directeurs d’ici la fin du premier semestre a abouti à une détente sur les taux d’intérêt des obligations souveraines, taux qui ont fini l’année à un niveau inférieur à celui de l’année 2022.

    L’or a prouvé son rôle de valeur refuge en s’appréciant de plus de 13 % en 2023. Le cours du métal précieux a été dopé par les achats des banques centrales des pays émergents dont la Chine et la Russie dans le cadre d’un processus de dédollarisation.

    L’euro après avoir flirté en 2022 avec la parité au dollar s’est apprécié en 2023. Il a regagné plus de 3 % par rapport à la devise américaine.

    2024, une année plus incertaine

    La forte progression des indices « actions » s’est construite sur des anticipations de baisses des taux directeurs, baisses censées intervenir d’ici la fin du premier semestre. Ils ont ainsi intégré par avance les gains de ces baisses. Par ailleurs, les prévisions des investisseurs pourraient être contredites par un léger rebond de l’inflation au printemps. La hausse des coûts salariaux pourrait provoquer celle des prix à la consommation. Par ailleurs, la multiplication des tensions au Proche Orient pourrait amener une augmentation du cours de l’énergie. L’accélération attendue de la croissance en 2023 en particulier pour la zone reste sujette à caution compte tenu des difficultés de l’Allemagne dont l’économie est handicapée par les coûts élevés de l’énergie et par le ralentissement du commerce international.

    Hydrocarbures, l’Amérique du Nord devant l’OPEP

    L’Amérique du Nord a devancé, en 2023, l’OPEP pour la production de gaz et de pétrole. Les États-Unis ont représenté 16 % de la production mondiale de pétrole brut en 2023, contre 11 % en 2017. En raison des accords de régulation décidés dans le cadre de l’OPEP+, les parts de marché de l’Arabie Saoudite ont baissé à 11 %. Celles de la Russie sont restées relativement stables autour de 13 %.

    Les États-Unis ont accru leur production en 2023 de près d’un million de barils par rapport à 2022, soit une hausse de plus de 8 %, pour dépasser les 13 millions de barils par jour en cette fin d’année. Le Canada a produit 4,9 millions de barils par jour, contre 2 millions de barils par jour il y a vingt ans. Les sables bitumineux ont permis au Canada de devenir le quatrième producteur mondial, et le premier fournisseur étranger de pétrole aux États-Unis. Les deux pays sont interdépendants concernant le pétrole. Les États-Unis en importent, en effet, deux fois plus du Canada qu’il y a quinze ans (3,9 millions de barils par jour, contre 1,9). Ces importations alimentent les  raffineries équipées pour traiter le pétrole lourd. Elles représentent 60 % des importations de pétrole brut américaines.

    En 2024, la production américaine de pétrole devrait continuer à augmenter. Les experts prévoient une hausse de 4 % soit 0,45 million de barils jour supplémentaires. Pour le gaz, la croissance de la production devrait se ralentir. En 2024, elle devrait être de 1 % après +4 % en 2023. La production de gaz naturel a atteint 2,9 milliards de mètre cube en 2023. La progression en 2024 est attendue essentiellement au second semestre avec la mise en service des pipelines et le démarrage des installations de GNL en 2025.

    Un marché du gaz assagi mais toujours tendu

    Le marché du gaz s’est normalisé en 2023. L’indice TTF des prix du gaz servant de référence au marché européen a diminué de 60 % en 2023 en passant de près de 85 euros le mégawattheure à moins de 35 euros, son niveau d’il y a deux ans. Ce niveau est supérieur à celui d’avant la crise sanitaire mais il est sans comparaison avec celui atteint en août 2022 (300 euros) quand la Russie a cessé d’approvisionner l’Europe par gazoduc.

    La normalisation des prix est liée au fait que les réserves des États européens sont importantes et qu’ils peuvent compter sur le gaz naturel liquéfié américain. Au 13 décembre, les réserves de gaz européens étaient remplies à près de 90 %. L’Espagne disposait encore de 97 % de ses réserves, le Portugal de 99,5 %, l’Allemagne de 91 % et la France de 89 %. Les stocks sont supérieurs à ceux de l’année 2022.

    Compte tenu des stocks et de l’évolution de la consommation, les prix à terme sont stables jusqu’à l’été 2024, ce qui témoigne d’une absence de tensions. La baisse de la consommation de gaz observée l’hiver dernier en Europe se poursuit. Sur la période allant du 1er août au 10 décembre, celle de la France a diminué de 22 % par rapport à la même période en 2018, selon les données de GRTGaz. Chez les grands industriels, la réduction atteint même 24,3 %.

    Les États-Unis sont devenus le principal fournisseur de gaz de l’Europe. Leurs exportations sont en forte hausse. Ces dernières ont, sur les six premiers mois de l’année 2023, atteint 577 millions de mètres cubes par jour en moyenne. Le poids des États-Unis devrait s’accroître dans les prochains mois avec la mise en service de nouveaux terminaux de liquéfaction au Texas et en Louisiane. L’Europe est le premier client du gaz américain en absorbant 68 % des exportations américaines. L’Europe continue néanmoins de dépendre de la Russie pour 15 % de ses importations.

    Le moindre incident sur le marché du gaz peut entraîner des conséquences rapides sur les prix. Des grèves dans des ports ou un problème sur un gazoduc comme ce fut le cas sur celui qui relie la Finlande à l’Estonie ont prouvé la volatilité du marché. Par ailleurs, la demande en gaz reste élevée car cette énergie est de plus en plus utilisée. Moins émetteur de gaz à effet de serre que le charbon ou le fuel dans le cadre de la production d’électricité, le gaz demeure un hydrocarbure très convoité.

    Le tableau de la semaine des marchés financiers

     Résultats
    29 déc. 2023
    Évolution
    sur une semaine
    Résultats
    30 déc. 2022
    Résultats
    31 déc. 2021
    CAC 40 7 543,18-0,46 %6 471,317 153,03
    Dow Jones37 689,54+0,79 %33 147,2536 338,30
    S&P 5004 769,83+0,39 %3839,504766,18
    Nasdaq Composite15 011,35+0,31 %10 466,4815 644,97
    Dax Xetra (Allemagne) 16 751.64+0,27 %13 923,5915 884,86
    Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 733,24+0,46 %7 451,747 384,54
    Eurostoxx 504 518,28+0,08 %3792,284,298,41
    Nikkei 225 (Japon)33 464,17+0,89 %26 094,5028 791,71
    Shanghai Composite 2 974,93+2,06 %3 089,263 639,78
    OAT France à 10 ans+2,558 %+0,077 pt+3,106 %+0,193 %
    Taux Bund allemand à 10 ans+2,023%+0,044 pt+2,564 %-0,181 %
    Taux Trésor US à 10 ans+3,866 %-0,056 pt+3,884 %+1,505 %
    Cours de l’euro/dollar1,1060+0,43 %1,06971,1378
    Cours de l’once d’or en dollars2 066,67+0,51 %1 815,381 825,350
    Cours du baril de pétrole Brent en dollars77,13-2,64 %84,0878,140

    Cercle de l’Épargne

    La fin de la mensualisation de l’actualisation des taux de l’usure

    Avec la normalisation de la situation sur le front de l’inflation, la Banque de France a annoncé le retour de la fixation trimestrielle des taux de l’usure. Depuis le début de l’année 2023, les taux étaient révisés chaque mois afin d’éviter que par le jeu de la hausse des taux, un nombre important de ménages ne puissent pas accéder au crédit. Entre janvier et décembre 2023, le taux d’usure, au-dessus duquel un établissement financier ne peut pas prêter, est passé de 3,57 % à 6,29 % pour les prêts immobiliers de 20 ans et plus.

    Les non-résidents détiennent 40 % de la capitalisation des entreprises du CAC 40

    Les investisseurs étrangers détenaient, selon la Banque de France, au 31 décembre 2022, 40,3 % de la capitalisation des entreprises du CAC40, contre 40,4 % fin 2021. Ces 40,3 % représentent 770 milliards d’euros sur un total de 1 911 milliards, Entre 2013 et 2020, la part des non-résidents était passée de 48 à 39,5 %.

    Les non-résidents sont majoritaires au capital d’environ un tiers des sociétés du CAC 40 (12 sur 35). 15 groupes du CAC 40 sont détenus à hauteur de 30 à 50 % par des investisseurs étrangers et 8 le sont à moins de 30 %. Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger, ne sont pas retenus dans le champ de l’étude.

    Les étrangers sont en revanche moins intéressés par les sociétés françaises cotées ne faisant pas partie du CAC 40. Leur part au capital est passée de 28,8 % fin 2021 à 26 % fin 2022. Les investisseurs étrangers procèdent davantage, de manière générale, à des investissements de portefeuille (pour 91,4 %) qu’à des investissements en direct (8,6 % au total).

    Au total, sur l’ensemble des actions françaises cotées par Euronext Paris, le taux de détention des non-résidents a baissé de 0,6 point pour s’établir à 36,7 % fin 2022. Cette présence reste faible par rapport aux autres pays. En Allemagne et en Espagne, les non-résidents possèdent 52 % du capital des sociétés cotées. Ce taux est de 85 % aux Pays-Bas.

    En 2022, les investisseurs étrangers ont été vendeurs nets d’actions françaises du CAC 40. Les flux nets se sont établis à -2,4 milliards d’euros. Leurs cessions de titres ont surtout concerné des valeurs du secteur de la finance ou de l’immobilier. Dans une moindre mesure, les étrangers ont aussi vendu des actions du secteur des biens et des services de la consommation. Ils ont, en revanche, acheté des titres d’entreprises appartenant aux secteurs de l’industrie et de l’énergie.

    Si la poids des non-résidents dans le CAC 40 est restée quasi stable en 2022 malgré ces ventes nettes de titres, cela est en partie la conséquence de la baisse de la capitalisation boursière en 2022. Celle-ci était passée de 2 139 à 1 911 milliards d’euros.

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