La France est championne des produits d’épargne administrés. Après le Livret A, le LDDS, le LEP, le Livret Jeune, le PEL, et le CEL, le nouveau Premier ministre a décidé de créer un Livret Industrie destiné à faciliter le financement de ce secteur. Devant les députés, Michel Barnier a indiqué que « le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l’épargne des Français pour soutenir cette dynamique industrielle, par exemple à travers un nouveau livret d’épargne dédié à l’industrie. »
Actuellement, le Livret A sert notamment à financer le logement social et le renouvellement urbain, tandis que le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) est principalement dédié au financement des PME engagées dans la transition écologique. Ces fonds permettent également aux banques d’octroyer des prêts de développement durable à des taux attractifs, destinés à financer des travaux de rénovation énergétique des logements collectifs ou individuels.
Depuis plus d’un an, des parlementaires tentent d’orienter une partie de l’épargne du Livret A vers l’industrie de la défense. À deux reprises, le Conseil constitutionnel a abrogé cette disposition, la dernière fois lors de l’examen de la loi de finances pour 2024. Le Conseil avait jugé cette mesure comme étant un cavalier budgétaire. Des sénateurs ont ensuite réintroduit la proposition sous forme de loi, qui a été approuvée au Sénat en mars, mais n’a pas été examinée à l’Assemblée nationale avant la dissolution.
Dans le cadre de la loi Industrie verte, le précédent gouvernement avait également décidé de créer un Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), un produit d’épargne dédié aux jeunes, visant à contribuer au financement de la transition écologique. Bien que ce produit soit théoriquement accessible depuis le 1er juillet, aucun établissement financier ne le propose encore.
Le Premier ministre n’a pas encore défini les contours précis du futur Livret Industrie. Son succès dépendra de plusieurs facteurs : son régime fiscal, la sécurisation des fonds, son plafond et son rendement.
Initialement prévue pour le 1er janvier 2025, la revalorisation des retraites de base a été repoussée. Le nouveau gouvernement a décidé de reporter cette revalorisation au 1er juillet 2025, modifiant ainsi le calendrier habituel. À ce jour, le taux de revalorisation n’a pas encore été fixé, mais il pourrait être égal ou inférieur au taux d’inflation prévu pour 2025, estimé à 1,8 % selon les dernières tendances de l’évolution des prix.
Ce report devrait permettre aux régimes de retraite de réaliser une économie de 3 milliards d’euros en 2025. Cette technique, déjà utilisée à plusieurs reprises dans le passé, permet d’éviter l’annonce d’un gel des retraites, une mesure souvent mal perçue par les retraités, tout en ayant des effets similaires.
En comparaison, au 1er janvier 2024, les retraites de base avaient été revalorisées de 5,3 %, ce qui avait engendré un coût d’environ 14 milliards d’euros pour les finances publiques.
En août 2024, la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires augmente, selon la Banque de France, par rapport à août 2023, de 12 pb pour les ménages et de 51 pb pour les entreprises.
Par rapport à juillet, la rémunération pour les ménages diminue de 1,90 % à 1,86 % et celle des Sociétés non financières (SNF) augmente légèrement de 1,96 % à 1,98 %. En effet, la rémunération de chacun des supports baisse ou est stable, à l’exception notable de celle des comptes à terme à plus de 2 ans.
Le taux de rémunération des livrets bancaires ordinaires était en août de 0,94 % contre 0,93 % en juillet.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
août- 2024 (p) | août- 2023 | juin- 2024 | juil- 2024 (r) | août- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 129 | 1,62 | 1,88 | 1,89 | 1,87 |
dont Ménages | 1 889 | 1,74 | 1,90 | 1,90 | 1,86 |
– dépôts à vue | 557 | 0,06 | 0,07 | 0,07 | 0,07 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 89 | 3,18 | 3,60 | 3,54 | 3,52 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 96 | 1,53 | 2,28 | 2,31 | 2,36 |
– livrets à taux réglementés (d) | 696 | 3,22 | 3,17 | 3,17 | 3,06 |
dont : livret A | 393 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 223 | 0,73 | 0,94 | 0,93 | 0,94 |
– plan d’épargne-logement | 228 | 2,60 | 2,62 | 2,62 | 2,62 |
dont SNF | 857 | 1,47 | 1,96 | 1,96 | 1,98 |
– dépôts à vue | 523 | 0,55 | 0,75 | 0,75 | 0,76 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 264 | 3,27 | 3,92 | 3,95 | 3,93 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 70 | 2,88 | 3,64 | 3,64 | 3,67 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 4,25 | 4,25 | 4,25 | 4,25 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,78 | 3,72 | 3,69 | 3,55 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 3,17 | 3,11 | 2,97 | 2,62 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 2,92 | 2,96 | 2,89 | 2,63 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
La place de Shanghai a connu un rebond impressionnant en septembre, l’indice Shanghai Composite progressant de de 17 % sur le mois. Ce rebond s’explique par l’annonce du plan de relance de l’économie du gouvernement chinois.
Le CAC 40 est devancé par les autres grands indices. Au mois de septembre, il n’a progressé que de 0,78 % contre +2,95 % pour le Daxx allemand. Sur un an, l’écart est important du par et d’autre du Rhin avec respectivement un gain de 7,32 et 26,33 %. L’indice parisien souffre toujours des incertitudes politiques en France. De son côté, l’eurostoxx a augmenté de 2,10 % en septembre et de plus de 22 % en un an. Les indices américains ont enregistré de fortes progressions au mois d’octobre et sur l’année écoulée toujours en lien avec l’engouement pour l’intelligence artificielle. Les investisseurs ont également anticipé la baisse des taux d’intérêt. Le Nasdaq a gagné plus de 6 % en septembre et plus de 36 % en un an. Le S&P 500 a progressé de plus de 4 % en septembre et de 34 % en un an.
Les taux des obligations souveraines avec la diminution de ceux des banques centrales ont légèrement baissé. L’écart entre l’obligation 10 ans de la France avec celle équivalent de l’Allemagne atteint désormais 0,8 point, contre 0,6 point avant la crise politique. Le taux français est passé au cours du mois de septembre au-dessus de celui de l’Espagne, une première depuis 2006.
Le mois d’octobre a été marquée par la hausse de l’or et la baisse du pétrole. L’or a battu de nouveaux records, l’once s’échangeant à plus de 2600 dollars, en raison de la baisse des taux d’intérêt et des achats des banques centrales des pays émergents. Le baril de pétrole a perdu en septembre plus de 8 % et près de 25 % en un an. Cette baisse du cours du pétrole concourt à la désinflation en Europe.
Les places financières ont été à la fête cette semaine. La baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale la semaine dernière, l’annonce du plan de relance en Chine, ainsi que la confirmation de la désinflation, ont dopé les actions. Les chiffres encourageants de l’inflation aux États-Unis sont venus s’ajouter à ceux publiés en France et en Espagne. Aux États-Unis, l’indice PCE (Personal Consumption Expenditures) des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 2,2 % sur un an en août, en baisse de trois dixièmes par rapport au mois de juillet, alors que le consensus Bloomberg ne prévoyait qu’un recul de deux dixièmes. En excluant les coûts de l’alimentation et de l’énergie, l’inflation passe de 2,6 % à 2,7 %. Le CAC 40 a gagné près de 4 % sur la semaine, tout comme le DAX allemand. Il s’agit du meilleur résultat hebdomadaire du CAC depuis près d’un an. Les indices américains ont progressé moins rapidement que ceux du Vieux Continent, contrairement aux semaines précédentes.
En France, l’indice des prix à la consommation est passé sous la barre des 2 % pour la première fois depuis plus de trois ans. Sur un an, en septembre, l’inflation harmonisée aux normes européennes est de 1,5 %, contre 2,2 % le mois dernier et 1,9 % attendu, principalement en raison de la baisse des coûts de l’énergie. L’inflation espagnole suit une trajectoire similaire, reculant à 1,7 % sur un an, après 2,4 % précédemment. La BCE a souligné qu’un léger rebond de l’inflation était attendu en fin d’année, ce qui ne permettra pas d’atteindre l’objectif de 2 % en 2024.
La Banque centrale européenne a toutefois averti que la hausse des prix en zone euro reprendrait probablement cette année et que le retour à l’objectif de 2 % ne serait probablement pas atteint avant la fin 2025. La contraction de l’activité économique dans le secteur privé a relancé les pronostics d’une accélération du processus de baisse des taux directeurs en Europe. L’indice PMI global pour la zone euro est tombé à 48,9 points en septembre, contre 51 points le mois précédent. En passant sous le seuil des 50 points, cet indicateur signale une entrée potentielle de la zone euro en récession. À 48,9 points, l’indice atteint son plus bas niveau depuis janvier, malgré l’amorce de la baisse des taux directeurs. Cette situation laisse entrevoir une croissance très faible pour la fin de l’année, d’autant que l’indice recule aussi bien dans l’industrie que dans les services. La France, qui avait bénéficié d’un rebond économique durant l’été grâce aux Jeux Olympiques, enregistre un recul brutal. L’indice PMI des services est passé de 55 à 48,3 points entre août et septembre. En Allemagne, aucune amélioration n’est prévue. L’indice PMI de l’industrie y a atteint 40,3 points en septembre, son plus bas niveau depuis un an.
Les bourses asiatiques ont salué le plan de relance chinois en affichant des hausses significatives. L’indice Shanghai Composite a progressé de plus de 12 % sur la semaine, tandis que le Nikkei japonais a gagné plus de 4 %. Le plan de relance en Chine vise à endiguer le ralentissement de l’économie. Sans intervention publique, le taux de croissance aurait pu se rapprocher des 4 %, un niveau jugé inacceptable par les autorités chinoises.
Le taux d’intérêt de l’OAT à 10 ans est désormais supérieur à celui de l’obligation espagnole équivalente, atteignant respectivement 2,978 % et 2,962 % le vendredi 27 septembre. C’est une première depuis novembre 2006. La France est ainsi perçue comme un émetteur plus risqué que l’Espagne. Cette dernière bénéficie d’une croissance presque trois fois supérieure à celle de la France et parvient à réduire son endettement public, tandis que celui de la France atteint des niveaux records. En 2025, l’État français pourrait devoir emprunter jusqu’à 300 milliards d’euros sur les marchés, un niveau sans précédent qui commence à inquiéter les investisseurs. Ces derniers craignent un blocage budgétaire, renforçant leur scepticisme quant à la capacité du pays à assainir ses finances publiques.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 27 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 791,79 | +3,98 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 313,00 | +0,53 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 738,17 | +0,72 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 119,59 | +0,89 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 480,84 | +3,94 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 320,76 | +1,21 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 067,45 | +4,02 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 829,56 | +4,01 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 078,66 | +12,36 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,920 % | -0,044 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,127 % | -0,071 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,756 % | +0,026 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1157 | -0,03 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 649,07 | +1,29 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,22 | -4,32 % | 77,13 | 84,08 |
La collecte de l’assurance vie s’est tassée au mois d’août tout en restant positive pour le huitième mois consécutif. Les Français ont privilégié l’épargne de court terme durant la période estivale, les incertitudes politiques les incitant à la prudence et à l’attentisme.
Une collecte nette de 800 millions d’euros
En août 2024, l’assurance vie a enregistré une collecte nette positive de 782 millions d’euros, après +1,9 milliard d’euros en juillet et +2,5 milliards d’euros en juin. Un an auparavant, en août 2023, l’assurance vie avait connu une décollecte de 1,7 milliard d’euros.
Depuis 1997, quatre mois d’août ont enregistré une décollecte : 2011 (-337 millions d’euros), 2012 (-967 millions d’euros), 2022 (-795 millions d’euros), et 2023 (-1,8 milliard d’euros).
La collecte d’août 2024 se situe dans la fourchette basse des collectes enregistrées en août au cours des dix dernières années, la collecte moyenne étant légèrement au-dessus du milliard d’euros (1,15 milliard d’euros).
La collecte nette est négative pour les fonds en euros au mois d’août, pour le quatrième mois consécutif, avec -825 millions d’euros, tandis qu’elle demeure positive pour les unités de compte, avec +1,6 milliard d’euros.
Les cotisations brutes : les unités de compte en recul
Les cotisations brutes se sont élevées en août 2024 à 9,8 milliards d’euros contre 15,9 milliards d’euros en juillet. Cette baisse en août est classique et s’explique par les vacances (fermeture de nombreux cabinets d’assurances et vacances des assurés). En août 2023, la collecte brute s’était élevée à 8,3 milliards d’euros.
Sur les huit premiers mois de l’année 2024, la collecte a atteint 117,1 milliards d’euros, contre 101,5 milliards d’euros pour la même période en 2023. Traditionnellement, en août, le poids des unités de compte est faible au sein de la collecte globale. En 2024, il s’élève à 34 %, contre 41 % en juillet et 38 % en moyenne sur les huit premiers mois de l’année. Ce taux était de 31 % en août 2023. Les assurés versent souvent de manière automatique sur les fonds en euros, tandis que pour les unités de compte, ils sollicitent généralement l’avis de leur conseiller.
Ralentissement du côté des prestations
En parallèle aux cotisations, et pour les mêmes raisons, les prestations se sont établies à 8,968 milliards d’euros en août, contre 14 milliards d’euros en juillet. En août 2023, les prestations s’étaient élevées à 10 milliards d’euros.
Les Français toujours en mode épargne
Sur les huit premiers mois de l’année, l’assurance vie enregistre une collecte nette de +18,8 milliards d’euros, contre 791 millions sur la même période en 2023. Dans un environnement incertain, les ménages restent en mode épargne tout en effectuant des arbitrages. Ils se retirent des fonds en euros pour investir dans les unités de compte. Les taux promotionnels proposés par les assureurs commencent à porter leurs fruits, avec une collecte en fonds euros qui progresse, atteignant 64 milliards d’euros sur les huit premiers mois de 2024, contre 61 milliards en 2023. Si en 2023 l’assurance vie était distancée en termes de collecte par le Livret A, en 2024, sur les huit premiers mois, elle a repris l’avantage avec un écart de plus de 5 milliards d’euros.
L’encours de l’assurance vie au plus haut
L’encours enregistre un nouveau record, atteignant 1 970 milliards d’euros à fin août 2024, soit une hausse de +4,2 % sur un an.
Une fin d’année pleine d’incertitudes
Avec la baisse de l’inflation, les Français devraient orienter une part plus importante de leur épargne vers des placements longs ce qui devrait profiter à l’assurance vie. Cette dernière pourra compter sur le retour un rendement réel des fonds en euros, durant l’été, redevenu positif, ce qui n’avait pas été le cas depuis 2020.
La baisse des taux d’intérêt est en général favorable aux actions et donc aux unités de compte. Les taux directeurs ne devraient cependant pas revenir à leur niveau historiquement bas des années 2015/2022, ce qui est un gage de rendement pour les fonds en euros. En outre, les besoins des États, compte tenu de leurs dettes et de leurs déficits, devraient contribuer à la hausse des taux des obligations souveraines.
France Assureurs
France Assureurs
Légère baisse de la collecte du Livret A et du LDDS en août, mais l’effort d’épargne perdure
La collecte du Livret A et du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a légèrement diminué en août, mais les ménages ont maintenu un effort d’épargne important durant ce mois. Malgré les vacances, ils n’ont pas pioché dans leur épargne de précaution. Cette attitude prudente semble liée aux incertitudes politiques persistantes.
La collecte du Livret A en août 2024 s’est élevée à 1,5 milliard d’euros, contre 1,57 milliard en juillet et 1,23 milliard en juin. Un an plus tôt, elle était de 2,27 milliards d’euros. Le chiffre d’août 2024 se situe dans la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Traditionnellement, août est un mois correct pour le Livret A : depuis 2009, seules deux décollectes ont été observées en août (-0,41 milliard en 2015 et -0,48 milliard en 2014).
Sur les huit premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint 13,21 milliards d’euros, contre 30,27 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle. Aucun changement de taux n’a été appliqué au 1er août 2024, le dernier ayant eu lieu le 1er février 2023.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré une collecte de 490 millions d’euros en août, contre 730 millions en juillet et 590 millions en juin. En août 2023, la collecte s’élevait à 740 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de 2024, la collecte atteint 6,3 milliards d’euros, contre 10,41 milliards pour la même période en 2023.
Les résultats du LDDS en août sont légèrement supérieurs à la moyenne des dernières années (380 millions d’euros entre 2014 et 2023). Depuis que la Caisse des Dépôts et Consignations suit ces statistiques en 2009, une seule décollecte a été constatée pour le LDDS en août (-20 millions en 2009).
Le LDDS est plus volatile que le Livret A, souvent associé aux comptes courants des ménages. Ce lien tient au fait que le LDDS est généralement ouvert en même temps qu’un compte courant, tandis que le Livret A peut être détenu dans un autre établissement financier. Depuis sa création en 1983, le LDDS, contrairement au Livret A, est un livret banalisé et constitue souvent l’antichambre du compte courant.
Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LDDS
En juillet 2024, le Livret A et le LDDS ont atteint des niveaux d’encours record, avec respectivement 428,5 et 155,6 milliards d’euros, portant le total à 584,2 milliards d’euros pour les deux produits.
Le Livret d’Épargne Populaire : une collecte positive malgré la baisse du rendement
Malgré une baisse de rendement, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive en août, avec 390 millions d’euros, contre 460 millions en juillet et 570 millions en juin. La réduction du taux du LEP, passé de 5 % à 4 %, a eu un impact limité. Les ménages modestes continuent de privilégier l’épargne face à l’incertitude économique et politique. L’encours du LEP atteint également un record.
Sur les huit premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 5,37 milliards d’euros, contre 10,29 milliards en 2023.
Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée
Avec une inflation désormais proche de 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS, LEP) est devenu positif, se situant entre 1 et 2 points, un niveau inédit depuis 2009. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants depuis mars 2024. Ce gel, en vigueur jusqu’au 1er février 2025, permet aux Français de tirer un rendement positif de leur épargne.
Baisses probables des taux de l’épargne de l’épargne réglementée le 1er février 2025
Avec la baisse des taux d’intérêt et de l’inflation, une réduction du rendement de l’épargne réglementée semble inévitable en février 2025. Le gouvernement pourrait souhaiter réduire le coût des crédits adossés à cette épargne, notamment pour les bailleurs sociaux, tout en encourageant les ménages à consommer davantage. Cependant, les précédentes baisses du taux du Livret A ont eu des effets limités sur la consommation.
Le gel des taux du Livret A et du LDDS devrait prendre fin le 1er février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux ester des six derniers mois, avec un taux plancher à 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,75 %.
Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3,25 %, voire à 3,5 % si le gouvernement choisit de soutenir l’épargne populaire.
Vers une fin d’année plus consommation et moins épargne ?
À partir de septembre, les ménages réduisent traditionnellement leur effort d’épargne pour couvrir les dépenses de rentrée et de fin d’année. Le paiement de la taxe foncière, qui concerne environ la moitié des ménages, contribue également à une possible décollecte. Cependant, plusieurs facteurs pourraient contrecarrer cette tendance : les incertitudes politiques et la crainte d’une hausse des impôts pourraient inciter les ménages à épargner davantage. Une éventuelle hausse du prélèvement forfaitaire unique pourrait également les encourager à opter pour des placements défiscalisés, sous réserve qu’ils n’aient pas atteint les plafonds.
Mercredi 18 septembre, la Réserve fédérale américaine (Fed) a annoncé une première baisse de taux de 0,5 point de pourcentage. Il s’agit de la première baisse depuis le choc de la pandémie en mars 2020. Pour ralentir l’économie et tenter de juguler l’inflation, la Banque centrale américaine avait porté les taux en juillet 2023 à leur plus haut niveau depuis 2001, dans une fourchette de 5,25 % à 5,5 %.
La baisse était attendue depuis le milieu de l’été, mais son ampleur confirme que les priorités de la Fed ont évolué. La lutte contre l’inflation cède le pas à la préservation de l’emploi dans les objectifs de la banque centrale. Les taux directeurs de la Fed se situent désormais entre 4,75 % et 5 %, et devraient continuer à diminuer au cours des prochains mois. Selon les projections des membres de la Fed, une nouvelle baisse de 0,5 point est prévue d’ici la fin de l’année. En 2025, une baisse supplémentaire d’un point est envisagée. Le président de la Fed, Jerome Powell, a évoqué un « ajustement approprié » de la politique monétaire pour préserver « la solidité du marché de l’emploi », tout en se montrant prudent sur les prochaines étapes. Les décisions à venir seront prises « réunion par réunion », a-t-il souligné lors de sa conférence de presse, ajoutant : « Nous ne suivons pas une trajectoire prédéterminée ». Avec la baisse de ses taux directeurs, la Fed s’aligne sur les autres grandes banques centrales, à l’exception de celle du Japon. Cet alignement marque les progrès réalisés dans la lutte contre l’inflation. La pandémie et l’invasion russe de l’Ukraine avaient porté l’inflation à un pic de 9 % sur un an en juin 2022. En août 2024, la hausse des prix à la consommation est retombée à 2,5 % sur douze mois, son niveau le plus bas depuis février 2021. La Fed mise sur une poursuite de la baisse de l’inflation, espérant qu’elle atteindra 2,1 % en 2025.
La Fed porte également son attention sur le marché du travail. À 4,2 % en août, le taux de chômage américain reste faible vu d’Europe, mais il reflète une dégradation par rapport à son niveau historiquement bas de 3,4 % en 2023. Certes, cette hausse est en partie due à l’arrivée sur le marché du travail de nouvelles personnes qui ne cherchaient pas d’emploi auparavant. Cependant, la hausse du taux de chômage devrait se poursuivre dans les prochains mois, atteignant 4,4 % d’ici la fin de l’année. Les créations d’emplois ont nettement ralenti ces derniers mois, avec en moyenne 114 000 nouveaux postes par mois entre juin et août.
Bien que certaines craintes de récession aient émergé durant l’été, une telle perspective n’est pas imminente. Les Américains continuent de consommer malgré l’épuisement des réserves accumulées pendant la pandémie. Les ventes au détail ont augmenté de 0,1 % en août, alors que les économistes anticipaient une baisse de 0,2 %. La croissance américaine reste dynamique : au deuxième trimestre, le PIB a de nouveau accéléré, enregistrant une hausse de 3 % sur un an, selon les derniers chiffres révisés fin août.
L’or et les actions : en fête
Après avoir franchi la barre symbolique des 2 500 dollars l’once en août dernier, l’or a dépassé celle des 2 600 dollars à la suite de la décision de la Fed de baisser ses taux directeurs le mercredi 18 septembre.
L’or est soutenu par le cycle d’assouplissement monétaire des banques centrales. Bien qu’il ne génère ni intérêts ni dividendes, il reste une valeur refuge concurrente des obligations, notamment celles de l’État américain. Lorsque le rendement des emprunts d’État américains et la valeur du dollar diminuent, l’or tend à s’apprécier. Certains investisseurs estiment que le cours de l’or pourrait bientôt dépasser les 3 000 dollars, tandis que d’autres prévoient une accalmie. Ces derniers soulignent que les banques centrales, qui ont acquis plus de 1 000 tonnes d’or en 2022 et 2023, commencent à réduire leurs achats en raison du niveau élevé des prix.
Les indices boursiers ont été orientés à la hausse durant la semaine, en raison de la baisse des taux directeurs de la Fed. Vendredi, des prises de bénéfices, en Europe, ont atténué la hausse. Le CAC 40 n’a ainsi gagné que 0,55 % en une semaine. Jeudi 19 septembre, la hausse avait atteint 2,29 %. Elle a été suivie d’une baisse de 1,51 % vendredi. En revanche, le Nikkei japonais a ainsi progressé de plus de 3 % en une semaine. Les grands indices américains (Nasdaq, S&P 500 et Dow Jones) ont progressé de plus de 1,4 % sur la semaine.
Avec la multiplication des tensions au Liban et la crainte accrue d’une guerre entre Israël et le Hezbollah, le cours du pétrole était à la hausse cette semaine (+3,84 %).
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 20 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 500,26 | +0,55 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 063,36 | +1,50 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 702,55 | +1,41 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 948,32 | +1,69 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 730,86 | +0,23 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 229,99 | -0,46 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 871,54 | +0,74 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 723,91 | +3,12 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 736,81 | +1,28 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,964 % | +0,125 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,198 % | +0,050 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,730 % | +0,068 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1172 | +0,73 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 624,32 | +1,42 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,63 | +3,84 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
À partir du 24 octobre, les nouveaux Plans d’Épargne Retraite (PER) devront inclure des fonds non cotés pour les contrats en gestion pilotée. Ce mode de gestion, qui est activé par défaut, s’applique à tous les souscripteurs, sauf demande explicite de leur part pour choisir une gestion libre. La gestion pilotée ajuste automatiquement l’allocation des actifs du PER en fonction du profil de risque du souscripteur (équilibré, dynamique, offensif) et de son âge.
Les fonds non cotés, qui investissent dans des entreprises non cotées en bourse, offrent un potentiel de rendement plus élevé, mais sont aussi associés à un risque accru. Afin de protéger l’épargne à l’approche de la retraite, la part de ces fonds est progressivement réduite à mesure que l’épargnant se rapproche de l’âge de cessation d’activité.
Dans un profil équilibré, la part des fonds non cotés dans le PER variera entre 3 % et 8 % selon l’horizon de placement. Par exemple, pour une retraite prévue dans moins de cinq ans, cette proportion sera d’environ 3 %, alors qu’elle pourra atteindre 8 % pour un horizon de placement supérieur à 20 ans.
Cette mesure, mise en place dans le cadre des nouveaux PER, vise à favoriser la diversification des investissements tout en cherchant à dynamiser les rendements pour les épargnants. Elle prend cependant en compte les risques inhérents aux investissements non cotés afin de proposer une solution d’épargne adaptée à chaque profil.
Diminution des taux directeurs de la BCE
Après un premier assouplissement le 6 juin dernier et une pause en juillet, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé, le 12 septembre, de réduire son taux de dépôt de 25 points de base (25 pb), le portant à 3,5 %. Le taux de la facilité de refinancement et celui de la facilité de prêt marginal ont été abaissés de 60 pb, s’établissant respectivement à 3,65 % et 3,90 %. Cette décision était attendue et anticipée par les investisseurs. La baisse de l’inflation ces derniers mois rendait possible un nouveau relâchement de la politique monétaire. Le taux d’inflation sur 12 mois dans la zone euro, à 2,2 %, se rapproche de la cible des 2 % fixée par la BCE. La hausse des salaires, qui constituait au début de l’année une des principales préoccupations de la BCE, a ralenti. La rémunération par employé a augmenté de 4,3 % au deuxième trimestre, contre 4,8 % au cours des trois premiers mois de l’année. Quelques inquiétudes persistent, notamment dans le secteur des services, où l’inflation a atteint 4,2 % le mois dernier. L’inflation sous-jacente, qui exclut les prix très volatils de l’énergie et de l’alimentation, demeure à 2,8 %.
La stagnation de l’économie européenne a également plaidé en faveur d’un assouplissement monétaire. Le produit intérieur brut de la zone euro pour le deuxième trimestre a été révisé à la baisse, à 0,2 % contre 0,3 % initialement prévu. La consommation reste stable malgré une augmentation du revenu disponible des ménages, ces derniers préférant épargner, signe de la persistance des inquiétudes quant à l’évolution future de l’économie de la zone euro.
Lors de la conférence de presse du 12 septembre dernier, la présidente de la BCE a rappelé que, même si la banque centrale s’est engagée sur la voie d’un assouplissement de sa politique monétaire, le calendrier des baisses de taux et leur ampleur ne sont pas prédéterminés. Elle n’a pas souhaité ainsi donner d’indications sur une éventuelle baisse en octobre.
Une baisse attendue des taux de la FED
La semaine prochaine, la Réserve fédérale américaine devrait entamer son processus de baisse des taux. Une réduction de 50 points de base est attendue pour cette première étape.
Poursuite de la chute du cours du pétrole
Le baril de Brent est passé sous la barre des 70 dollars le mardi 10 septembre, atteignant ainsi son plus bas niveau depuis 2021. En un an, il a perdu plus de 20 % de sa valeur. Cette baisse s’explique par la faible croissance en Chine et dans la zone euro. La tendance a été renforcée par l’annonce, mercredi 11 septembre, d’une hausse des stocks commerciaux américains. Selon l’Agence américaine d’information sur l’énergie, ces réserves ont augmenté de 800 000 barils la semaine dernière, soit un volume inférieur aux prévisions, mais qui témoigne néanmoins du ralentissement de la demande. Par ailleurs, l’activité des raffineries a également diminué, avec un taux d’occupation tombé sous les 93 %. Le repli de la demande de carburant aux États-Unis, attendu avec la fin des vacances d’été, s’est avéré plus marqué que prévu.
L’Agence internationale de l’énergie (AIE) a révisé à la baisse, jeudi 12 septembre, ses prévisions de consommation de pétrole. Selon elle, la demande de pétrole ne devrait augmenter que de 900 000 barils par jour en 2024, soit 70 000 barils de moins que ses prévisions précédentes. Pour 2025, elle maintient sa prévision d’une croissance de 950 000 barils quotidiens.
Le léger rebond du pétrole en fin de semaine est imputable aux perturbations climatiques dans le golfe du Mexique, dues au passage de l’ouragan Francine. Le baril a ainsi repassé la barre des 70 dollars, mais cette remontée pourrait être temporaire, certains analystes prévoyant un baril à 60 dollars dans les prochaines semaines.
La baisse du cours du pétrole accentue la désinflation et réduit le montant des importations ainsi que les coûts de production pour les pays de la zone euro.
Des actions en hausse
Avec l’annonce de la baisse des taux de la BCE cette semaine et celle attendue la semaine prochaine aux États-Unis, les actions ont connu une hausse ces derniers jours. Le CAC 40 a progressé de près de 1,5 % et le DAX allemand de plus de 2,2 %. Les indices américains ont également fortement augmenté en anticipation de la baisse des taux directeurs. Le Nasdaq a gagné plus de 6 % et le S&P 500 près de 4 % en une semaine.
L’or : de record en record
Cette semaine, l’once d’or a atteint un nouveau record, dépassant les 2 570 dollars. Le métal précieux continue d’être soutenu par les achats des banques centrales et des épargnants chinois, ces derniers se détournant de l’immobilier en raison de la crise dans ce secteur, et multipliant les achats d’or. La baisse des taux d’intérêt par les banques centrales incite également à des arbitrages en faveur de l’or.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats du 13 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats du 29 déc. 2023 | Résultats du 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 465,25 | +1,46 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 41 393,78 | +2,51 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 626,02 | +3,91 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 683,98 | +6,03 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 688,81 | +2,23 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 273,09 | +1,23 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 843,99 | +1,37 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 36 581,76 | +0,51 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 704,09 | -1,73 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,839 % | -0,040 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,148 % | -0,056 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,662 % | -0,0630 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1085 | -0,01 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 580,91 | +3,29 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,60 | +1,83 % | 77,13 | 84,08 |
Après avoir atteint un record en juillet 2022 à 543 milliards d’euros, les dépôts à vue avaient connu une décroissance en lien avec la hausse de la rémunération des produits de taux, notamment celle du Livret A, du LDDS et du LEP. En avril 2024, l’encours était tombé à 468,6 milliards d’euros. Depuis, il a repris le chemin de la hausse, atteignant près de 479 milliards d’euros à la fin juillet 2024, soit une augmentation de 9 milliards d’euros depuis la fin mai. Les incertitudes politiques poussent peut-être les ménages à conserver davantage de liquidités. De plus, le nombre croissant de Livrets A et de LDDS ayant atteint leur plafond pourrait également expliquer la progression de l’encours des dépôts à vue. Entre la fin de l’année 2019 et juillet 2024, cet encours a augmenté de 72 milliards d’euros.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
Le gel du taux du Livret A, décidé par le ministre de l’Économie en 2023, est censé prendre fin en février 2025. Compte tenu de l’évolution de l’inflation et des taux directeurs de la Banque centrale européenne, le taux du Livret A devrait baisser. Selon l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée, ce taux est égal à la moyenne du taux d’inflation hors tabac et du taux « Ester » des six derniers mois. Le taux d’inflation pourrait être de 2 % en juillet et décembre, et le taux « Ester » de 3,5 %. Le taux du Livret A pourrait donc s’établir à 2,75 %.
De son côté, le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) devrait également diminuer. Ce taux est le plus élevé entre le taux d’inflation des six derniers mois ou le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Actuellement fixé à 4 %, il pourrait être abaissé à 3,25 % au 1er février 2025. Le gouvernement pourrait cependant faire un geste en ne le réduisant qu’à 3,5 %.
Au deuxième trimestre, les prix des logements anciens en France (hors Mayotte) sont, selon l’INSEE, à nouveau en baisse. Le recul atteint 0,5 % sur trois mois (données provisoires corrigées des variations saisonnières). Cette baisse est toutefois moins prononcée que celles observées lors des trimestres précédents (‑1,5 % au premier trimestre 2024 et ‑1,8 % au quatrième trimestre 2023).
Sur un an, les prix des logements anciens diminuent pour le quatrième trimestre consécutif : ‑4,9 % au deuxième trimestre 2024, après ‑5,2 % au premier trimestre 2024 et ‑3,9 % au quatrième trimestre 2023. La baisse est légèrement plus marquée pour les appartements (‑5,0 %) que pour les maisons (‑4,9 %).
Cercle de l’Épargne – données Insee, Notaires de France
En région parisienne, décélération de la baisse
Au deuxième trimestre 2024, les prix des logements anciens en Île-de-France continuent de diminuer, mais à un rythme moins soutenu qu’au cours des trimestres précédents : ‑0,9 %, après ‑2,4 % au premier trimestre 2024 et ‑2,0 % au quatrième trimestre 2023. La baisse est plus marquée pour les maisons (‑1,4 %) que pour les appartements (‑0,7 %), comme au trimestre précédent (‑2,8 % pour les maisons et ‑2,3 % pour les appartements). Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France continuent de baisser fortement : ‑7,2 % au deuxième trimestre 2024, après ‑8,1 % au premier trimestre 2024 et ‑6,9 % au quatrième trimestre 2023. La baisse est plus prononcée pour les maisons (‑8,0 % après ‑8,3 %) que pour les appartements (‑6,7 % après ‑7,9 %).
À Paris, la baisse des prix des appartements se poursuit
À Paris, les prix des appartements continuent de reculer : ‑0,9 % au deuxième trimestre 2024, après ‑2,4 % au premier trimestre 2024. Ils diminuent également en petite couronne (‑0,9 % après ‑2,5 %), tandis qu’ils se stabilisent en grande couronne après cinq trimestres consécutifs de baisse. Sur un an, les prix des appartements continuent de baisser nettement à Paris (‑6,7 % après ‑7,9 %), en petite couronne (‑7,4 % après ‑8,4 %) et en grande couronne (‑5,5 % après ‑7,0 %).
Cercle de l’Épargne – données Insee, Notaires de France
En régions, poursuite de la baisse
Au deuxième trimestre 2024, la baisse des prix des logements anciens en province ralentit. Elle s’établit à ‑0,4 %, après ‑1,3 % au premier trimestre 2024 et ‑1,8 % au quatrième trimestre 2023. Sur un an, les prix des logements anciens en province reculent de 4,3 %, comme au trimestre précédent. La baisse des prix se maintient au même rythme pour les maisons (‑4,4 % après ‑4,4 %) ainsi que pour les appartements (‑3,8 % après ‑3,9 %).
Cercle de l’Épargne – données Insee, Notaires de France –
Fin juin 2024, baisse continue des transactions
Fin juin 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est estimé à 792 000, contre 825 000 fin mars 2024 et 872 000 fin décembre 2023. Le volume annuel de transactions est en diminution continue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,1 % du stock de logements, une part en baisse depuis son pic au troisième trimestre 2021 (3,2 %), et qui reste, depuis un an, inférieure à celle observée au début des années 2000, avant la crise économique de 2008.
Cercle de l’Épargne – données Insee, Notaires de France –
Le marché immobilier en France reste soumis à des forces contradictoires. La hausse des taux d’intérêt et la fin de la politique monétaire accommodante ont mis fin à un cycle de hausse des prix, lequel était déconnecté des réalités économiques, notamment des revenus. Malgré la faible rentabilité de l’investissement locatif, le marché a longtemps été soutenu par l’espoir de plus-values. Le développement des locations saisonnières a également contribué à la hausse des prix dans les villes à fort potentiel touristique.
La baisse des prix, amorcée depuis plus d’un an, reste cependant relativement modérée au regard des hausses des dernières années. Les vendeurs ne sont pas enclins à réduire leurs prétentions financières, préférant attendre des conditions plus favorables. Le marché est aujourd’hui dominé par des vendeurs/acheteurs, tandis que les primo-accédants sont de moins en moins présents. Cette baisse des prix, associée à l’attentisme des propriétaires, se traduit par une diminution du nombre de transactions, qui est passé de 1,2 million en rythme annuel au troisième trimestre 2021 à 792 000 au deuxième trimestre 2024.
Parallèlement, le besoin de logements reste important. Le marché de la location traditionnelle est tendu en raison de la faiblesse de l’offre. Plus de 800 000 logements sont consacrés à la location saisonnière via les plateformes en ligne. Le recul de la construction de logements neufs contribue également à la pénurie. Malgré la baisse des prix observée depuis plus d’un an, l’immobilier reste trop cher pour une grande partie des Français. La raréfaction du foncier et les coûts élevés de la construction constituent des freins majeurs à l’augmentation du nombre de logements construits.
En cette première semaine de rentrée, les indices boursiers ne sont pas à la fête. Les perspectives peu encourageantes de la croissance chinoise et les doutes persistants quant à celle des États-Unis ont incité les investisseurs à la prudence, les poussant à se tourner vers les valeurs obligataires. Malgré la nomination d’un nouveau Premier ministre, le CAC 40 a perdu plus de 3,5 % sur la semaine. De son côté, l’indice européen Eurostoxx a chuté de près de 4 %. Le Nasdaq a enregistré sur la semaine une forte baisse, soit plus de 5 %. Le S&P 500 a, de son côté, perdu plus de 4 %. Les valeurs technologiques connaissent un mouvement de correction en raison de perspectives de bénéfices moins fortes qu’anticipées.
Les taux des obligations d’État ont reculé, plus aux États-Unis qu’en Europe, et notamment en France en lien avec des anticipations de baisse des taux directeurs et des achats des investisseurs se désengageant des actions.
Emploi américain : une lecture complexe
Le vendredi 6 août, les analystes ont suivi de près la publication des résultats du marché de l’emploi aux États-Unis. Cependant, ils peinent à en tirer des conclusions définitives quant à l’évolution des taux directeurs américains. En effet, au mois d’août, 142 000 emplois (hors secteur agricole) ont été créés. Ces créations sont supérieures à celles de juillet, mais inférieures aux 165 000 anticipées par les économistes interrogés par Bloomberg. Le taux de chômage est passé de 4,3 % à 4,2 % en un mois. Les salaires, quant à eux, ont augmenté de 3,8 % sur un an, contre 3,7 % prévu et 3,6 % en juillet. Face à ces résultats, la majorité des investisseurs penchent pour une réduction des taux directeurs par la Fed de 25 points de base en septembre. Toutefois, la proportion de ceux envisageant une baisse de 50 points est passée de 39 % à 41 % (indicateur CME fondé sur les contrats à terme des Fed funds). La réunion de la Fed est prévue pour les 17 et 18 septembre prochains.
En Europe, la sortie de la stagnation reste incertaine
L’économie de la zone euro a progressé moins rapidement que prévu entre avril et juin (+0,2 % contre +0,3 % initialement estimé). Bonne nouvelle pour l’inflation : la hausse des salaires s’est ralentie à 4,3 % au deuxième trimestre, contre 4,8 % au premier trimestre, selon les calculs de Bloomberg Economics. Cette morosité pourrait inciter la Banque centrale européenne à intensifier l’assouplissement de sa politique monétaire. La baisse de la production industrielle en Allemagne en juillet augmente le risque de récession pour la première puissance économique de la zone euro. La production manufacturière allemande s’est contractée de 2,4 % en juillet, un recul nettement supérieur à la baisse de 0,5 % anticipée par les économistes, annulant ainsi la hausse de 1,7 % enregistrée le mois précédent. En France, la production industrielle a également reculé de 0,9 % en juillet.
Le cours du pétrole au plus bas
Le prix du pétrole Brent a chuté de près de 10 % cette semaine, sous l’effet du ralentissement de l’économie chinoise, de la stagnation européenne et des incertitudes concernant l’économie américaine. Le baril de Brent s’échangeait à 70 dollars le vendredi 6 août. Dans ce contexte, huit membres de l’OPEP+, dont l’Arabie saoudite et la Russie, ont convenu de prolonger de deux mois leurs réductions volontaires de production, à hauteur de 2,2 millions de barils par jour. L’Irak, les Émirats arabes unis, le Koweït, le Kazakhstan, l’Algérie et Oman sont également concernés.
Le prix du pétrole est également en baisse en raison des déclarations des candidats à l’élection présidentielle américaine, qui ne prévoient aucune limitation de l’exploitation pétrolière aux États-Unis. De nouveaux acteurs, tels que le Brésil et le Guyana, émergent également sur le marché pétrolier. Certains membres de l’OPEP cherchent à s’affranchir des quotas de production, craignant que la demande de pétrole diminue dans les prochaines années avec la décarbonation progressive des économies.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 6 sept. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 352,30 | -3,65 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 40 345,41 | -2,75 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 408,42 | -4,32 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 690,83 | -5,62 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 280,49 | -3,19 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 181,47 | -2,33 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 738,06 | -3,93 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 36 391,47 | -5,84 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 765,81 | -2,42 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,879 % | -0,041 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,204 % | -0,104 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,725 % | -0,170 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1070 | +0,49 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 487,00 | +0,18 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 70,76 | -9,11 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
La rémunération moyenne des dépôts bancaires est, selon la Banque de France, quasi inchangée à 1,89 % en juillet 2024, après 1,88 % en juin. Ce taux s’établissait à 1,57 % en juillet 2023. La rémunération des livrets bancaires était en moyenne de 0,93 % en juillet, contre 0,94 % en juin. Le taux des dépôts à terme pour les ménages de moins de 2 ans s’élevait à 3,54 % en juillet, contre 3,6 % en juin.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
juil- 2024 (p) | juil- 2023 | mai- 2024 | juin- 2024 (r) | juil- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 136 | 1,57 | 1,90 | 1,88 | 1,89 |
dont Ménages | 1 885 | 1,72 | 1,90 | 1,90 | 1,90 |
– dépôts à vue | 558 | 0,05 | 0,07 | 0,07 | 0,07 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 88 | 3,04 | 3,62 | 3,60 | 3,54 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 96 | 1,47 | 2,24 | 2,29 | 2,32 |
– livrets à taux réglementés (d) | 694 | 3,22 | 3,17 | 3,17 | 3,17 |
dont : livret A | 391 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 221 | 0,71 | 0,93 | 0,94 | 0,93 |
– plan d’épargne-logement | 230 | 2,60 | 2,62 | 2,62 | 2,62 |
dont SNF | 856 | 1,38 | 2,02 | 1,97 | 1,99 |
– dépôts à vue | 525 | 0,52 | 0,78 | 0,75 | 0,78 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 261 | 3,11 | 3,96 | 3,94 | 3,98 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 70 | 2,71 | 3,87 | 3,65 | 3,65 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 4,00 | 4,50 | 4,25 | 4,25 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,67 | 3,81 | 3,72 | 3,71 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 3,28 | 3,08 | 3,11 | 2,97 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 2,93 | 2,86 | 2,96 | 2,89 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
Le mois d’août 2024 avait mal commencé sur le plan boursier en raison des craintes d’une récession aux États-Unis liées à la décision de la Réserve fédérale de ne pas baisser ses taux directeurs lors de sa dernière réunion en juillet. Cependant, les investisseurs ont rapidement retrouvé confiance grâce à la publication de données économiques encourageantes. Les résultats sur l’inflation, tant en Europe qu’aux États-Unis, semblent confirmer la vigueur de la désinflation, ouvrant ainsi la voie à des baisses de taux de part et d’autre de l’Atlantique. En Europe, le taux d’inflation dans la zone euro est passé de 2,6 % en juillet à 2,2 % en août sur un an, atteignant son plus bas niveau depuis mi-2021. Cette diminution est principalement attribuable à la baisse des coûts de l’énergie, mais elle témoigne également de la réalité du processus de désinflation. Le taux d’inflation sous-jacente (hors énergie, matières premières et alimentation) a également reculé, passant de 2,9 % à 2,8 %. Seul bémol à cette normalisation : l’inflation des services, qui s’est accrue, passant de 4 % à 4,2 %. Dans ce contexte, une réduction de 25 points de base des taux directeurs de la BCE est attendue en septembre.
Le CAC 40 a enregistré une progression de plus de 2 % en août. Pour retrouver une hausse plus marquée, il faut remonter à mars dernier (+3,5 %). L’indice parisien reste néanmoins pénalisé par les incertitudes politiques. Dans le reste de l’Europe, le DAX allemand et l’indice paneuropéen STOXX 600 ont atteint des niveaux records. Pour sa part, le CAC 40 n’a pas réussi à compenser les effets de la dissolution de l’Assemblée nationale. Sa progression est désormais plus lente que celle des autres grands indices européens ou américains, alors qu’en 2023, elle était équivalente, voire supérieure. Au mois d’août, l’indice américain S&P 500 a progressé de 3,5 % et le Nasdaq de plus de 2,6 %.
Le mois d’août a également été marqué par de nouveaux records pour l’or. Le 20 août, l’once d’or a ainsi atteint 2 530,30 dollars. Sur un an, le cours de l’once d’or a progressé de plus de 4 %, et la hausse avoisine les 30 % sur deux ans. Le métal précieux est toujours soutenu par les achats des banques centrales, notamment celles des pays émergents, ainsi que par la persistance des tensions internationales.
Le baril de pétrole Brent s’est échangé à moins de 80 dollars au cours du mois d’août, contribuant ainsi à la désinflation. Le ralentissement de la croissance en Chine et les doutes concernant celle des États-Unis expliquent la faiblesse actuelle du cours du pétrole.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 30 août 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 630,95 | +0,71 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 41 563,08 | +0,40 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 648,40 | -0,14 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 713,62 | -1,52 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 907,66 | +1,63 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 376,63 | +0,63 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 957,98 | +1,07 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 647,75 | +0,00 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 842,21 | -0,36 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,020 % | +0,042 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,308 % | +0,068 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,895 % | -0,018 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1185 | +1,46 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 503,90 | -0,05 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,88 | -0,29 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Au premier trimestre de cette année, les Français disposaient de près de 190 milliards d’euros en numéraire (pièces et billets). Ce montant était en légère baisse par rapport au quatrième trimestre 2024 (193 milliards d’euros). Avant la crise sanitaire, le montant de cash détenu était plus faible, s’élevant à 136 milliards d’euros au quatrième trimestre 2023. Cette volonté de conserver de l’argent liquide sous forme de billets et de pièces illustre la défiance des ménages face à la situation économique, d’autant qu’ils recourent de plus en plus au paiement sans contact pour leurs achats. La détention de liquide peut s’apparenter à une épargne de précaution. Une autre explication à cette augmentation du numéraire pourrait être le développement de l’économie informelle (paiement en liquide de certains travaux ou locations, par exemple).
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
En juillet 2024, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 1,8 milliard d’euros, en baisse par rapport au mois de juin (2,6 milliards d’euros). L’année dernière, en 2023, l’assurance vie avait enregistré une décollecte de 819 millions d’euros. Le résultat de la collecte nette de l’assurance vie se situe au-dessus de la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a enregistré sa septième collecte nette positive consécutive.
Une collecte nette toujours portée par les unités de compte
Comme en juin, la collecte nette a été exclusivement portée par les unités de compte, avec une collecte nette de 2,8 milliards d’euros, contre une décollecte nette des fonds en euros de 1 milliard d’euros.
La collecte sur les sept premiers mois de l’année s’est élevée à +17,9 milliards d’euros, soit une hausse de +15,3 milliards d’euros par rapport à celle enregistrée l’année dernière sur la même période. De janvier à juillet, la décollecte nette pour les fonds en euros atteint 4,6 milliards d’euros, tandis que la collecte nette des unités de compte s’élève à 22,5 milliards d’euros.
16 milliards d’euros de cotisations en juillet
En juillet 2024, les cotisations ont atteint 16 milliards d’euros, contre 14,4 milliards d’euros en juin. Elles sont en hausse de 3,7 milliards d’euros par rapport à juillet 2023. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte brute a atteint 107,4 milliards d’euros, soit une hausse de 14 milliards d’euros sur un an. La collecte brute en fonds en euros est en forte augmentation (+19 % sur un an), témoignant de l’effet rendement sur le comportement des assurés. Les taux promotionnels ont incité les Français à investir ces derniers mois en fonds en euros. La collecte brute en unités de compte est également en hausse (+9 % sur sept mois). Les unités de compte ont bénéficié de 6,2 milliards d’euros de cotisations, représentant ainsi 38 % de la collecte brute. De janvier à juillet, la part des unités de compte dans la collecte brute globale est également de 38 %, en recul de deux points par rapport au taux constaté en 2023.
Des prestations toujours soutenues
Les prestations se sont élevées à 14,2 milliards d’euros en juillet 2024, contre 11,8 milliards d’euros en juin. En juillet 2023, elles s’étaient élevées à 13,1 milliards d’euros. Le niveau des prestations et des rachats reste important, ce qui montre que les ménages français n’hésitent pas à arbitrer entre leurs différents placements. Il y a indéniablement une gestion de l’assurance vie plus dynamique que par le passé. Le montant des prestations augmente également en raison du nombre plus élevé de décès (liquidation de contrats).
Un encours à plus de 1 950 milliards d’euros
L’encours atteint 1 956 milliards d’euros à fin juillet 2024, en hausse de +2,9 % sur un an.
L’assurance vie, une gestion de plus en plus dynamique
Malgré la succession de crises, l’assurance vie fait preuve d’une réelle résilience. Les incertitudes politiques n’ont pas eu d’impact sur la collecte de juillet.
Les résultats de l’assurance vie depuis le début de l’année traduisent bien son retour en grâce auprès des épargnants. Ces résultats confirment ceux de l’enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Épargne, selon laquelle l’assurance vie a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient relégué l’assurance vie à la troisième place du podium.
En termes de comportements, les ménages reviennent sur les fonds en euros, incités par les taux plus élevés proposés par les assureurs. Dans le même temps, ils n’hésitent pas à s’alléger en fonds en euros, témoignant d’une mobilité accrue en ce qui concerne la gestion de leur patrimoine. Les rachats peuvent être liés à un changement d’allocation au sein de leurs contrats d’assurance vie ou donner lieu à des versements sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, autres contrats d’assurance vie, etc.).
En juillet 2024, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 1,8 milliard d’euros, en baisse par rapport au mois de juin (2,6 milliards d’euros). L’année dernière, en 2023, l’assurance vie avait enregistré une décollecte de 819 millions d’euros. Le résultat de la collecte nette de l’assurance vie se situe au-dessus de la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a enregistré sa septième collecte nette positive consécutive.
Une collecte nette toujours portée par les unités de compte
Comme en juin, la collecte nette a été exclusivement portée par les unités de compte, avec une collecte nette de 2,8 milliards d’euros, contre une décollecte nette des fonds en euros de 1 milliard d’euros.
La collecte sur les sept premiers mois de l’année s’est élevée à +17,9 milliards d’euros, soit une hausse de +15,3 milliards d’euros par rapport à celle enregistrée l’année dernière sur la même période. De janvier à juillet, la décollecte nette pour les fonds en euros atteint 4,6 milliards d’euros, tandis que la collecte nette des unités de compte s’élève à 22,5 milliards d’euros.
16 milliards d’euros de cotisations en juillet
En juillet 2024, les cotisations ont atteint 16 milliards d’euros, contre 14,4 milliards d’euros en juin. Elles sont en hausse de 3,7 milliards d’euros par rapport à juillet 2023. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte brute a atteint 107,4 milliards d’euros, soit une hausse de 14 milliards d’euros sur un an. La collecte brute en fonds en euros est en forte augmentation (+19 % sur un an), témoignant de l’effet rendement sur le comportement des assurés. Les taux promotionnels ont incité les Français à investir ces derniers mois en fonds en euros. La collecte brute en unités de compte est également en hausse (+9 % sur sept mois). Les unités de compte ont bénéficié de 6,2 milliards d’euros de cotisations, représentant ainsi 38 % de la collecte brute. De janvier à juillet, la part des unités de compte dans la collecte brute globale est également de 38 %, en recul de deux points par rapport au taux constaté en 2023.
Des prestations toujours soutenues
Les prestations se sont élevées à 14,2 milliards d’euros en juillet 2024, contre 11,8 milliards d’euros en juin. En juillet 2023, elles s’étaient élevées à 13,1 milliards d’euros. Le niveau des prestations et des rachats reste important, ce qui montre que les ménages français n’hésitent pas à arbitrer entre leurs différents placements. Il y a indéniablement une gestion plus dynamique de l’assurance vie que par le passé. Le montant des prestations augmente également en raison du nombre plus élevé de décès (liquidation de contrats).
Un encours à plus de 1 950 milliards d’euros
L’encours atteint 1 956 milliards d’euros à fin juillet 2024, en hausse de +2,9 % sur un an.
L’assurance vie, une gestion de plus en plus dynamique
Malgré la succession de crises, l’assurance vie fait preuve d’une réelle résilience. Les incertitudes politiques n’ont pas eu d’impact sur la collecte de juillet. Celle-ci, ainsi que celle du Livret A, témoigne du maintien de la propension des ménages à l’épargne en ce milieu d’année 2024.
Les résultats de l’assurance vie depuis le début de l’année traduisent bien son retour en grâce auprès des épargnants. Ces résultats confirment ceux de l’enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne, selon laquelle l’assurance vie a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient relégué l’assurance vie hors des deux premières places du podium.
En termes de comportements, les ménages reviennent sur les fonds en euros, incités par les taux plus élevés proposés par les assureurs. Dans le même temps, ils n’hésitent pas à s’alléger en fonds en euros, témoignant d’une mobilité accrue en ce qui concerne la gestion de leur patrimoine. Les rachats peuvent être liés à un changement d’allocation au sein de leurs contrats d’assurance vie ou donner lieu à des versements sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, autres contrats d’assurance vie, etc.).
France Assureurs
France Assureurs
En juillet, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 1,8 milliard d’euros, en baisse par rapport au mois de juin (2,6 milliards d’euros). L’année dernière, en 2023, l’assurance vie avait enregistré une décollecte de 819 millions d’euros. Le résultat de la collecte nette de l’assurance vie se situe au-dessus de la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a enregistré sa septième collecte nette positive consécutive.
Une collecte nette toujours portée par les unités de compte
Comme en juin, la collecte nette a été exclusivement portée par les unités de compte, avec une collecte nette de 2,8 milliards d’euros, contre une décollecte nette des fonds en euros de 1 milliard d’euros.
La collecte sur les sept premiers mois de l’année s’est élevée à +17,9 milliards d’euros, soit une hausse de +15,3 milliards d’euros par rapport à celle enregistrée l’année dernière sur la même période. De janvier à juillet, la décollecte nette pour les fonds en euros atteint 4,6 milliards d’euros, tandis que la collecte nette des unités de compte s’élève à 22,5 milliards d’euros.
16 milliards d’euros de cotisations en juillet
En juillet 2024, les cotisations ont atteint 16 milliards d’euros, contre 14,4 milliards d’euros en juin. Elles sont en hausse de 3,7 milliards d’euros par rapport à juillet 2023. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte brute a atteint 107,4 milliards d’euros, soit une hausse de 14 milliards d’euros sur un an. La collecte brute en fonds en euros est en forte augmentation (+19 % sur un an), témoignant de l’effet rendement sur le comportement des assurés. Les taux promotionnels ont incité les Français à investir ces derniers mois en fonds en euros. La collecte brute en unités de compte est également en hausse (+9 % sur sept mois). Les unités de compte ont bénéficié de 6,2 milliards d’euros de cotisations, représentant ainsi 38 % de la collecte brute. De janvier à juillet, la part des unités de compte dans la collecte brute globale est également de 38 %, en recul de deux points par rapport au taux constaté en 2023.
Des prestations toujours soutenues
Les prestations se sont élevées à 14,2 milliards d’euros en juillet 2024, contre 11,8 milliards d’euros en juin. En juillet 2023, elles s’étaient élevées à 13,1 milliards d’euros. Le niveau des prestations et des rachats reste important, ce qui montre que les ménages français n’hésitent pas à arbitrer entre leurs différents placements. Il y a indéniablement une gestion plus dynamique de l’assurance vie que par le passé. Le montant des prestations augmente également en raison du nombre plus élevé de décès (liquidation de contrats).
Un encours à plus de 1 950 milliards d’euros
L’encours atteint 1 956 milliards d’euros à fin juillet 2024, en hausse de +2,9 % sur un an.
L’assurance vie, une gestion de plus en plus dynamique
Malgré la succession de crises, l’assurance vie fait preuve d’une réelle résilience. Les incertitudes politiques n’ont pas eu d’impact sur la collecte de juillet. Celle-ci, ainsi que celle du Livret A, témoigne du maintien de la propension des ménages à l’épargne en ce milieu d’année 2024.
Les résultats de l’assurance vie depuis le début de l’année traduisent bien son retour en grâce auprès des épargnants. Ces résultats confirment ceux de l’enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne, selon laquelle l’assurance vie a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient relégué l’assurance vie hors des deux premières places du podium.
En termes de comportements, les ménages reviennent sur les fonds en euros, incités par les taux plus élevés proposés par les assureurs. Dans le même temps, ils n’hésitent pas à s’alléger en fonds en euros, témoignant d’une mobilité accrue en ce qui concerne la gestion de leur patrimoine. Les rachats peuvent être liés à un changement d’allocation au sein de leurs contrats d’assurance vie ou donner lieu à des versements sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, autres contrats d’assurance vie, etc.).
France Assureurs
France Assureurs
L’épargne salariale est un système d’épargne collectif mis en place dans certaines entreprises. Les salariés bénéficiaires peuvent recevoir une prime liée à la performance de tout ou partie de l’entreprise (intéressement) ou représentant une quote-part des bénéfices de cette dernière (participation).
Les sommes attribuées peuvent, au choix du salarié, lui être versées directement où être déposées sur un Plan d’Épargne Entreprise (PEE) ou sur un Plan d’Épargne Retraite (PERCO ou PERECO). Les sommes versées sur un PEE sont logiquement bloquées cinq ans même si plusieurs cas de déblocages anticipés existent.
La liste des cas de déblocage a été élargie par un décret du 5 juillet 2024 à trois nouveaux cas: la rénovation énergétique de la résidence principale (isolation, installation d’un équipement de chauffage utilisant une énergie renouvelable…), l’achat d’un véhicule dit « propre » et la situation de proche aidant.
Le déblocage des fonds d’un PEE avant échéance s’effectue sur demande. La requête doit être envoyée par le titulaire du PEE à l’organisme gestionnaire du dispositif pour l’entreprise. Pour être valide, la demande de déblocage doit être effectuée au plus tard dans les six mois suivant la réception de la première facture de l’entreprise qui effectue les travaux de rénovation ou l’achat d’un véhicule propre éligible et être accompagnée de documents justificatifs (factures, bons de commande, etc.). Dans la situation d’un proche aidant, les fonds peuvent être débloqués à tout moment.
Les cas de déblocage les plus utilisés sont celui lié à la rupture du contrat de travail, 430 000 fois en 2023 suivi par celui lié à l’acquisition de la résidence principale. Le déblocage faisant suite à des violences conjugales a été utilisé qu’à 374 reprises en 2023.
La liste des déblocages de l’épargne salariale
La semaine a été marquée par la hausse de l’euro, profitant des anticipations de baisses des taux directeurs de la Banque centrale américaine. À près de 1,12 dollar vendredi, l’euro a atteint son plus haut niveau depuis le début de l’année. Cette appréciation de l’euro diminue le coût des importations libellées en dollars, notamment pour le pétrole. Le prix de ce dernier est également orienté à la baisse en raison du ralentissement économique en Chine et des craintes concernant l’activité aux États-Unis. L’effet combiné de la baisse des prix et de la hausse du taux de change constitue une bonne nouvelle pour les automobilistes européens.
Jerome Powell, président de la Réserve fédérale américaine, a déclaré lors du symposium de Jackson Hole, qui réunit chaque année à la fin du mois d’août les banquiers centraux, que « le temps était venu » de baisser les taux directeurs, qui sont actuellement à leur plus haut niveau depuis plus de vingt-trois ans. Bien qu’il n’ait pas précisé le calendrier ni l’ampleur des baisses, il a confirmé que les conditions étaient réunies pour les mettre en œuvre. « L’inflation a considérablement diminué. Le marché du travail n’est plus en surchauffe », a-t-il ajouté. Le rythme de la hausse des prix a été de 2,5 % sur un an en juillet, bien en dessous de son sommet à plus de 7 % il y a deux ans, a souligné le président de la FED. Il s’est dit « de plus en plus convaincu que l’inflation est sur la bonne voie pour revenir à 2 % ». Concernant l’emploi, il a évoqué des signes « incontestables » de fragilisation du marché du travail. Le taux de chômage a atteint 4,3% en juillet, selon le Bureau of Labor Statistics (BLS), son niveau le plus élevé depuis octobre 2021. Les créations d’emplois ont, par ailleurs, récemment été révisées en baisse de plus de 800 000 postes sur les douze mois se terminant en mars dernier, a indiqué le BLS mercredi. Une première baisse de taux semble acquise lors de la prochaine réunion de la banque centrale, les 17 et 18 septembre prochains.
La perspective d’une prochaine baisse des taux directeurs américains a été favorablement accueillie par les investisseurs. Les grands indices boursiers ont progressé cette semaine : +1,63 % pour le CAC 40 et +1,4 % pour le DAX allemand, +1,23 % pour le Dow Jones et 1,14 % pour le Nasdaq. .
Europe : croissance des services et stagnation de l’industrie
Selon les indicateurs PMI publiés par S&P Global, la croissance de la zone euro s’est améliorée au cours du mois d’août, atteignant son rythme le plus élevé depuis trois mois. Lors de la première évaluation, l’indice PMI est passé à 51,2 pour cette période, contre 50,2 en juillet. L’amélioration est nette tant dans les services que dans le secteur manufacturier. La France a largement contribué à cette progression, la composante « services » enregistrant sa plus forte augmentation depuis mai 2022, en raison de l’organisation des Jeux Olympiques. Cependant, les perspectives restent médiocres dans le secteur manufacturier. Globalement, l’économie française a connu un véritable rebond, avec un indice PMI global atteignant 52,7, contre 49,1 en juillet, soit un plus haut depuis 17 mois. L’indice du climat des affaires en France, publié le vendredi 23 août, confirme ce rebond estival de l’activité.
En revanche, la situation demeure sombre pour l’industrie en Europe. L’indicateur PMI, à 45,6, est à son plus bas niveau depuis huit mois. La baisse des nouvelles commandes à l’exportation a particulièrement pesé sur le volume global des nouvelles affaires, les ventes à l’exportation enregistrant leur plus forte baisse mensuelle depuis février. Le volume des nouvelles affaires obtenues par les entreprises a diminué pour le troisième mois consécutif, une situation principalement imputable à l’Allemagne. Son indice PMI pour l’industrie manufacturière est passé de 43,2 en juillet à 42,1 en août. La faiblesse du secteur manufacturier allemand commence à se répercuter sur celui des services. En France, l’industrie n’a pas bénéficié d’un effet Jeux Olympiques, selon S&P Global. Son indice de production manufacturière s’est replié à son plus bas niveau depuis huit mois, à 42,1, contre 44,9 en juillet.
La faiblesse de la conjoncture économique européenne pourrait inciter la Banque centrale européenne (BCE) à abaisser ses taux directeurs en septembre, d’autant plus que l’inflation ne montre pas de signes réels de reprise. Les coûts des prestataires de services ont progressé en août à leur rythme le plus faible depuis quarante mois. Les indicateurs PMI soulignent que les pressions inflationnistes diminuent. Les statistiques sur les salaires au deuxième trimestre, publiées le jeudi 22 août par la BCE, confirment cette tendance, avec des salaires négociés en hausse de 3,6 % par rapport à l’année précédente, contre une hausse de 4,7 % au premier trimestre.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 23 août 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 577,04 | +1,63 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 41 175,08 | +1,23 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 634,61 | +1,16 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 877,79 | +1,14 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 635,53 | +1,40 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 327,78 | +0,50 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 907,85 | +1,39 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 364,27 | +0,79 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 854,37 | -0,87 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,978 % | +0,014 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,250 % | +0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,913 % | -0,022 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,1185 | +1,46 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 515,76 | +0,22 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,89 | -1,59 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Au cours de la semaine du 19 au 24 août, l’once d’or a atteint de nouveaux records en dépassant la barre des 2 500 dollars. Depuis le 1er janvier, l’once d’or a progressé de plus de 20 %, surpassant ainsi l’indice des actions américaines S&P 500, qui a toutefois augmenté de plus de 16 %. La valeur de l’or s’accroît en raison des tensions géopolitiques, de la baisse des taux directeurs et de la crise immobilière en Chine.
La baisse des taux d’intérêt conduit les investisseurs à effectuer des arbitrages en faveur de l’or, qui, par définition, ne génère pas d’intérêts. Le cours de l’or est également soutenu par les tensions géopolitiques, notamment au Proche et Moyen-Orient, où le risque d’un embrasement demeure possible. La guerre en Ukraine, marquée par l’invasion limitée du territoire russe, contribue également à la hausse de l’or, tout comme les incertitudes électorales aux États-Unis. Le retour potentiel de Donald Trump à la Maison blanche pourrait signifier une exacerbation du conflit commercial avec la Chine. Les banques centrales jouent un rôle clé dans l’augmentation du cours de l’or. Selon les données du Conseil mondial de l’or (CMO), les banques centrales ont accru leurs réserves de 1 037 tonnes en 2023 et de 1 081 tonnes en 2022, un rythme inédit depuis une cinquantaine d’années. Au début des années 2010, les volumes d’achats oscillaient autour de 500 tonnes par an. Ces achats proviennent essentiellement des banques centrales des pays émergents, en premier lieu celle de la Chine. Les pays émergents cherchent à réduire leur dépendance au dollar et à diversifier leurs actifs de réserve. À la différence du dollar, l’or n’est soumis à aucun risque de contrepartie et ne peut pas faire l’objet de sanctions. Au deuxième trimestre 2024, les instituts d’émission ont acheté 183 tonnes selon le CMO, soit 39 % de moins qu’au premier trimestre, mais 6 % de plus par rapport à l’année précédente. Au premier semestre, ils ont acquis 483 tonnes, soit 5 % de plus que le précédent record établi au premier semestre 2023. La Banque nationale de Pologne a été l’une des plus actives avec 19 tonnes achetées ce trimestre, tout comme la Banque centrale indienne qui a acquis le même volume. Le prix de l’or est également en hausse en raison des achats effectués par les ménages chinois. Confrontés à une crise immobilière de grande ampleur, ces derniers consacrent une part croissante de leur épargne à l’achat de pièces, de lingots ou de parts de fonds investis en or. En 2023, ces achats ont augmenté de 28 % en Chine, atteignant 280 tonnes. Les fonds indiciels (ETF-or) rencontrent un succès croissant.
La hausse rapide du cours de l’or, qui a surpris de nombreux analystes, devrait se modérer avec la fin des anticipations sur la baisse des taux et le ralentissement des achats des banques centrales. Néanmoins, plusieurs facteurs pourraient encore, dans les prochaines semaines, favoriser l’augmentation du cours du métal précieux : les tensions internationales et les incertitudes politiques. Certains analystes évoquent un cours à 3 000 dollars l’once, mais la tendance moyenne du marché se situe plutôt autour de 2 500/2 600 dollars. Le prix plancher de l’or, longtemps estimé à 1 000 dollars, se situerait aujourd’hui entre 1 850 et 2 000 dollars l’once. Cette hausse du prix plancher s’explique par l’augmentation des coûts de production de l’or, autour de 1 300 dollars l’once, et par les achats des banques centrales, qui absorbent entre 25 et 27 % de la production annuelle des mines aurifères.
Cercle de l’Épargne – données CMO
Les ménages continuent d’épargner durant l’été 2024. Le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), ainsi que le Livret d’Épargne Populaire (LEP) ont tous enregistré des collectes positives en juillet. Avec la baisse de l’inflation, ces produits offrent désormais un rendement réel positif.
Une collecte en hausse pour le Livret A
La collecte de juillet s’est élevée à 1,7 milliard d’euros, contre 1,23 milliard d’euros en juin et 2,16 milliards d’euros en juillet 2023. Depuis 2009, seulement trois décollectes ont été enregistrées en juillet pour le Livret A (-0,97 milliard d’euros en 2015, -1,08 milliard d’euros en 2014 et -1,07 milliard d’euros en 2009). Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte du Livret A atteint 11,71 milliards d’euros, contre 28 milliards d’euros sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.
Les résultats de juillet montrent l’attrait continu des ménages pour l’épargne réglementée. Cette collecte est nettement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (1 milliard d’euros pour le mois de juillet entre 2014 et 2023). Les Français semblent réticents à puiser dans leur épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation, contrairement aux Américains, par exemple. Face aux incertitudes politiques nées des élections législatives des 30 juin et 7 juillet derniers, les ménages privilégient l’attentisme et la prudence, faisant du Livret A une valeur refuge.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire toujours dynamique
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en juillet une collecte de 730 millions d’euros, contre 590 millions d’euros en juin et 600 millions d’euros en mai. En juillet 2023, la collecte pour ce produit s’élevait à 970 millions d’euros. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte atteint 5,61 milliards d’euros.
Comme pour le Livret A, les résultats du LDDS sont supérieurs à la moyenne des dernières années. Entre 2014 et 2023, la collecte moyenne était de 300 millions d’euros. Depuis la création de la base statistique par la Caisse des dépôts et consignations, seules deux décollectes ont été constatées pour le LDDS en juillet (2009 et 2015).
Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LDDS
En juillet, le Livret A et le LDDS ont une nouvelle fois battu des records d’encours, atteignant respectivement 427 et 155,1 milliards d’euros, portant le total des deux placements à 582,2 milliards d’euros.
Livret d’Épargne Populaire : une collecte en légère baisse en juillet
En juillet, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive de 460 millions d’euros, en baisse par rapport aux 570 millions d’euros de juin. Cette collecte succède à deux décollectes (-40 millions d’euros en mai et -270 millions d’euros en avril).
La baisse du taux de rendement du LEP, de 5 % à 4 %, annoncée en juillet et effective depuis le 1er août, n’a pas eu d’effet notable sur la collecte. Les ménages à revenus modestes continuent de vouloir épargner dans un contexte économique et politique incertain. L’encours du LEP atteint également un record, à 76,9 milliards d’euros.
Une normalisation contrariée
Le taux d’épargne des ménages en France en 2024 reste près de trois points au-dessus de celui d’avant la crise sanitaire de 2020. Le Livret A est le principal bénéficiaire de cette propension à l’épargne, avec un encours en progression de 129 milliards d’euros entre décembre 2019 et juillet 2024. Une baisse du taux d’épargne et de la collecte d’épargne réglementée est attendue depuis plusieurs mois sans jamais se concrétiser. Durant la période d’inflation, les ménages ont privilégié l’épargne, comme c’est souvent le cas, au détriment de la consommation. Cette dernière ne profite pas encore de la désinflation car les ménages doutent de l’amélioration de la situation économique, leur moral, mesuré par l’INSEE, restant faible.
Traditionnellement, le second semestre, avec la rentrée scolaire, le paiement des impôts locaux et les fêtes de fin d’année, est davantage orienté vers les dépenses que vers l’épargne, bien que cette tendance ait été perturbée ces dernières années. Cette année, le contexte politique, avec de possibles hausses d’impôts, pourrait inciter les ménages à choisir une fois de plus la prudence.
Plus de 700 000 bénéficiaires, en 2021, de l’actionnariat salarié en France
En 2021, parmi les entreprises de 10 salariés ou plus ainsi que les sociétés cotées de moins de 10 salariés du secteur privé, 1,5 %, soit environ 3 700 entreprises, ont mis en place un dispositif d’actionnariat salarié. Plus de 700 000 salariés en ont bénéficié. Cette même année, 44 % des entreprises ayant mis en œuvre au moins une opération d’actionnariat salarié l’ont fait via un Plan d’Épargne Entreprise (PEE). Parmi celles ayant mené au moins une opération d’actionnariat salarié en 2021, 52 %, soit environ 1 900 entreprises, ont opté pour d’autres dispositifs sans recourir au PEE. Parmi celles-ci, 33 % ont exclusivement instauré une attribution gratuite d’actions (AGA) et 19 % ont eu recours à d’autres mécanismes, tels que les bons de souscription de parts de créateur d’entreprise (BSPCE), les stock-options, ou une combinaison de ces dispositifs.
L’actionnariat salarié est plus fréquent dans l’industrie (1,7 % des entreprises) que dans la construction (1,3 %) ou le secteur tertiaire (1,5 %). Certains secteurs des services y recourent toutefois davantage, notamment les activités financières et d’assurance (5,7 %) ainsi que le secteur de l’information et de la communication (4,8 %). Dans ces secteurs, 16,2 % des salariés des activités financières et d’assurance en bénéficient, contre 15,2 % dans l’information-communication.
L’actionnariat salarié tend à se développer avec la taille de l’entreprise. Ainsi, 19,3 % des entreprises de 1 000 salariés ou plus y ont recours, contre seulement 0,9 % des entreprises de 10 à 49 salariés. Parmi les sociétés cotées, 30,6 % ont réalisé au moins une opération d’actionnariat salarié en 2021, bénéficiant à 74,0 % de leurs salariés. Par ailleurs, 73,9 % des entreprises pratiquant l’actionnariat salarié ont également mis en place au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, PEE, ou plan d’épargne retraite collectif). En 2021, 97,7 % des bénéficiaires de l’actionnariat salarié étaient ainsi couverts par au moins un dispositif d’épargne salariale, dont 71,2 % par l’ensemble des quatre dispositifs. Le cumul de l’actionnariat salarié avec les dispositifs d’épargne salariale est beaucoup plus fréquent dans les grandes entreprises. Seules 54,4 % des entreprises de moins de 50 salariés pratiquant l’actionnariat salarié ont également mis en place un ou plusieurs dispositifs d’épargne salariale. Ces dispositifs couvrent 52,4 % des bénéficiaires d’au moins une opération d’actionnariat salarié dans les entreprises de cette taille. Dans les entreprises de 1 000 salariés ou plus, le cumul est quasi systématique.
Les ménages continuent d’épargner durant l’été 2024. Le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), ainsi que le Livret d’Épargne Populaire (LEP) ont tous enregistré des collectes positives en juillet. Avec la baisse de l’inflation, ces produits offrent désormais un rendement réel positif.
Une collecte en hausse pour le Livret A
La collecte de juillet s’est élevée à 1,7 milliard d’euros, contre 1,23 milliard d’euros en juin et 2,16 milliards d’euros en juillet 2023. Depuis 2009, seulement trois décollectes ont été enregistrées en juillet pour le Livret A (-0,97 milliard d’euros en 2015, -1,08 milliard d’euros en 2014 et -1,07 milliard d’euros en 2009). Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte du Livret A atteint 11,71 milliards d’euros, contre 28 milliards d’euros sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.
Les résultats de juillet montrent l’attrait continu des ménages pour l’épargne réglementée. Cette collecte est nettement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (un milliard d’euros pour le mois de juillet entre 2014 et 2023). Les Français semblent réticents à puiser dans leur épargne pour augmenter leurs dépenses de consommation, contrairement aux Américains, par exemple. Face aux incertitudes politiques nées des élections législatives des 30 juin et 7 juillet derniers, les ménages privilégient l’attentisme et la prudence, faisant du Livret A une valeur refuge.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire toujours dynamique
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en juillet une collecte de 730 millions d’euros, contre 590 millions d’euros en juin et 600 millions d’euros en mai. En juillet 2023, la collecte pour ce produit s’élevait à 970 millions d’euros. Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte atteint 5,61 milliards d’euros.
Comme pour le Livret A, les résultats du LDDS sont supérieurs à la moyenne des dernières années. Entre 2014 et 2023, la collecte moyenne était de 300 millions d’euros. Depuis la création de la base statistique par la Caisse des Dépôts, deux décollectes ont été constatées pour le LDDS en juillet (2009 et 2015).
Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LDDS
En juillet, le Livret A et le LDDS ont une nouvelle fois battu des records d’encours, atteignant respectivement 427 et 155,1 milliards d’euros, portant le total des deux placements à 582,2 milliards d’euros.
Livret d’Épargne Populaire : une collecte en légère baisse en juillet
En juillet, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive de 460 millions d’euros, en baisse par rapport aux 570 millions d’euros de juin. Cette collecte succède à deux décollectes (-40 millions d’euros en mai et -270 millions d’euros en avril).
La baisse du taux de rendement du LEP, de 5 % à 4 %, annoncée en juillet et effective depuis le 1er août, n’a pas eu d’effet notable sur la collecte. Les ménages à revenus modestes continuent de vouloir épargner dans un contexte économique et politique incertain. L’encours du LEP atteint également un record, à 76,9 milliards d’euros.
Une normalisation contrariée
Le taux d’épargne des ménages en France en 2024 reste près de trois points au-dessus de celui d’avant la crise sanitaire de 2020. Le Livret A est le principal bénéficiaire de cette propension à l’épargne, avec un encours ayant augmenté de 129 milliards d’euros entre décembre 2019 et juillet 2024. Une baisse du taux d’épargne et de la collecte d’épargne réglementée est attendue depuis plusieurs mois sans jamais se concrétiser. Durant la période d’inflation, les ménages ont privilégié l’épargne, comme c’est souvent le cas, au détriment de la consommation. Cette dernière ne profite pas encore de la désinflation, car les ménages doutent de l’amélioration de la situation économique, leur moral, mesuré par l’INSEE, restant faible.
Traditionnellement, le second semestre, avec la rentrée scolaire, le paiement des impôts locaux et les fêtes de fin d’année, est davantage orienté vers les dépenses que vers l’épargne, bien que cette tendance ait été perturbée ces dernières années. Cette année, le contexte politique, avec de possibles hausses d’impôts, pourrait inciter les ménages à choisir une fois de plus la prudence.
Au cours de la semaine du 19 au 24 août, l’once d’or a atteint de nouveaux records en dépassant la barre des 2 500 dollars. Depuis le 1er janvier, l’once d’or a progressé de plus de 20 %, surpassant ainsi l’indice des actions américaines S&P 500, qui a toutefois augmenté de plus de 16 %. La valeur de l’or s’accroît en raison des tensions géopolitiques, de la baisse des taux directeurs et de la crise immobilière en Chine.
La baisse des taux d’intérêt conduit les investisseurs à effectuer des arbitrages en faveur de l’or, qui, par définition, ne génère pas d’intérêts. Le cours de l’or est également soutenu par les tensions géopolitiques, notamment au Proche et Moyen-Orient, où le risque d’un embrasement demeure possible. La guerre en Ukraine, marquée par l’invasion limitée du territoire russe, contribue également à la hausse de l’or, tout comme les incertitudes électorales aux États-Unis. Le retour potentiel de Donald Trump à la présidence pourrait signifier une exacerbation du conflit commercial avec la Chine. Les banques centrales jouent un rôle clé dans l’augmentation du cours de l’or. Selon les données du Conseil mondial de l’or (CMO), les banques centrales ont accru leurs réserves de 1 037 tonnes en 2023 et de 1 081 tonnes en 2022, un rythme inédit depuis une cinquantaine d’années. Au début des années 2010, les volumes d’achats oscillaient autour de 500 tonnes par an. Ces achats proviennent essentiellement des banques centrales des pays émergents, en premier lieu celle de la Chine. Les pays émergents cherchent à réduire leur dépendance au dollar et à diversifier leurs actifs de réserve. À la différence du dollar, l’or n’est soumis à aucun risque de contrepartie et ne peut pas faire l’objet de sanctions. Au deuxième trimestre 2024, les instituts d’émission ont acheté 183 tonnes selon le CMO, soit 39 % de moins qu’au premier trimestre, mais 6 % de plus par rapport à l’année précédente. Au premier semestre, ils ont acquis 483 tonnes, soit 5 % de plus que le précédent record établi au premier semestre 2023. La Banque nationale de Pologne a été l’une des plus actives avec 19 tonnes achetées ce trimestre, tout comme la Banque centrale indienne qui a acquis le même volume. Le prix de l’or est également en hausse en raison des achats effectués par les ménages chinois. Confrontés à une crise immobilière de grande ampleur, ces derniers consacrent une part croissante de leur épargne à l’achat de pièces, de lingots ou de parts de fonds investis en or. En 2023, ces achats ont augmenté de 28 % en Chine, atteignant 280 tonnes. Les fonds indiciels (ETF-or) rencontrent un succès croissant.
La hausse rapide du cours de l’or, qui a surpris de nombreux analystes, devrait se modérer avec la fin des anticipations sur la baisse des taux et le ralentissement des achats des banques centrales. Néanmoins, plusieurs facteurs pourraient encore, dans les prochaines semaines, favoriser l’augmentation du cours du métal précieux : les tensions internationales et les incertitudes politiques. Certains analystes évoquent un cours à 3 000 dollars l’once, mais la tendance moyenne du marché se situe plutôt autour de 2 500/2 600 dollars. Le prix plancher de l’or, longtemps estimé à 1 000 dollars, se situerait aujourd’hui entre 1 850 et 2 000 dollars l’once. Cette hausse du prix plancher s’explique par l’augmentation des coûts de production de l’or, autour de 1 300 dollars l’once, et par les achats des banques centrales, qui absorbent entre 25 et 27 % de la production annuelle des mines aurifères.
CMO
Après avoir craint le pire, les investisseurs espèrent désormais le meilleur pour l’économie américaine. Dans un marché étroit et volatil, les fluctuations à la baisse et à la hausse sont significatives. Le CAC 40 a conclu, vendredi 16 août, sa meilleure semaine depuis le début du mois de juillet en gagnant plus de 2 %. L’indice allemand DAX a fait mieux, progressant de plus de 3 %, tout comme le S&P 500. Le Nasdaq a enregistré, sur la semaine, une hausse de 5,24 %.
Outre-Atlantique, les statistiques sont toujours contrastées. En juillet, la construction de logements neufs a baissé plus que prévu en raison de la faiblesse de la demande. Le nombre total de mises en chantier a reculé de 6,8 %, atteignant un taux annualisé de 1,24 million, soit le niveau le plus bas depuis 2020, contre 1,33 million attendu. Le nombre de permis de construire délivrés a diminué de 4 %, pour atteindre 1,4 million, soit deux points de moins qu’anticipé. Cependant, les craintes d’une récession aux États-Unis se sont éloignées après la publication de plusieurs indicateurs cette semaine, de l’inflation aux demandes d’allocations chômage, en passant par les ventes au détail.
Les résultats de l’inflation du mois de juillet aux États-Unis ont été bien accueillis par les investisseurs. Les prix à la consommation ont, en effet, augmenté, comme prévu, de 0,2 % en juillet par rapport au mois précédent et de 2,9 % sur un an, alors que le consensus prévoyait une progression légèrement plus marquée de 3 %. C’est la première fois depuis 2021 qu’ils passent sous ce seuil. L’indice annuel de référence, qui exclut les denrées alimentaires et l’énergie, s’est établi à +3,2 %, un dixième de moins qu’attendu. Ces données devraient permettre à la Réserve fédérale de réduire ses taux en septembre, trois mois après la Banque centrale européenne et six mois après la Banque nationale suisse. Le débat dans les salles de marché ne porte donc plus sur le calendrier de la première baisse, mais plutôt sur son ampleur. Le marché parie désormais sur un assouplissement de 25 points de base, un scénario évalué à 58,5 %. La probabilité d’une réduction plus forte, d’un demi-point, est, en revanche, en baisse.
Au Royaume-Uni, les prix à la consommation ont moins augmenté que prévu le mois dernier. Cette moindre progression concerne en premier lieu le prix des services. L’inflation dans ce secteur est passée de 5,7 % à 5,2 %, soit le chiffre le plus bas depuis plus de deux ans et en dessous des 5,6 % prévus par la Banque d’Angleterre.
En Nouvelle-Zélande, la banque centrale a baissé son taux d’escompte de 5,5 % à 5,25 %, alors qu’en mai, elle n’envisageait pas de le faire avant le second semestre 2025. Cet assouplissement est justifié par la baisse plus rapide que prévue de l’inflation, une augmentation du chômage et une économie atone.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 16 août 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 449,70 | +2,23 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 40 659,76 | +2,95 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 554,25 | +3,92 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 631,72 | +5,24 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 328,85 | +3,46 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 311,41 | +1,73 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 839,83 | +3,47 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 062,67 | +8,67 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 879,43 | +0,60 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,978 % | +0,014 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,250 % | +0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,913 % | -0,022 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0993 | +0,66 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 487,60 | +2,47 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,50 | -0,11 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Le mois d’octobre serait celui de tous les dangers pour les investisseurs en raison du cuisant souvenir du krach de 1929 ou de de celui de 1987. Dans les faits, les marchés connaissent des chutes bien plus fréquentes en août : la crise financière asiatique en 1997, la crise des subprimes de 2008, la crise des dettes souveraines en Europe en 2021, la correction des marchés en 2015 avec l’annonce de mauvais résultats économiques en provenance en Chine. Plusieurs facteurs expliquent la malédiction du huitième mois de l’année. Les échanges sur les marchés étant réduits en raison des vacances estivales, la volatilité est plus forte. Avant d’amorcer la rentrée, toujours synonyme de tensions, les traders réalisent leurs plus-values durant l’été. En août, ces derniers peuvent s’appuyer sur les résultats du premier semestre des entreprises et sur leurs projections pour le second afin de réaliser des arbitrages.
En 2024, le début du mois d’août a été agité pour les marchés. Le lundi 5 août, l’indice phare de la bourse de Tokyo a reculé de 12,4 %, la plus forte baisse en points de son histoire. Le Topix, plus large, a chuté de 12,3 %. Le CAC 40 et le Dax allemand ont fini la journée en repli de 1,42 % et 1,82 %. Le « Footsie » britannique a cédé 2,04 %. A New York, le Nasdaq a perdu 3,43 % et le S&P 500 3 %. L’explosion du VIX, l’indice de volatilité des marchés américains, surnommé « indice de la peur », est monté, le 5 août, jusqu’à 65, un niveau atteint à deux reprises dans l’histoire récente, en 2020 au moment du krach du Covid et fin 2008, lors de la grande crise financière.
A l’origine de cette correction figure la dégradation du marché de l’emploi aux Etats-Unis. Vendredi dernier, le Département du Travail a fait état d’une hausse du chômage en juillet. En vertu de la « règle de Sahm », quand la moyenne des trois derniers mois du taux de chômage dépasse de 0,5 % son niveau le plus bas des douze derniers mois, l’économie américaine entre en récession. Or, ce chiffre a atteint 0,53 % en juillet. Le refus de la FED d’abaisser ses taux directeurs en juillet a renforcé les craintes des investisseurs. Alors que la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre (BoE) ont déjà assoupli leurs politiques monétaires, la Réserve fédérale américaine demeure la dernière grande banque centrale avec celle du Japon à ne pas avoir abaissé ses taux avec le risque d’arriver trop tard pour enrayer le refroidissement de la croissance américaine. La forte réaction du marché japonais est également liée à des facteurs internes. Les valeurs japonaises après des années de léthargies ont connu depuis un an une forte augmentation conduisant l’indice Nikkei à battre des records vieux de trente ans. Un ajustement était donc attendu. Par ailleurs, la banque centrale japonaise entend normaliser sa politique monétaire qui est accommodante depuis les années 1990. L’augmentation de ses taux directeurs conduit à une appréciation du yen qui est jugée handicapante pour les exportations nippones. Après des mois d’engouement pour l’intelligence artificielle, les investisseurs révisent leur jugement. Forte consommatrice de capitaux, l’IA offre pour le moment des retours sur investissement faibles ou incertains. Les valorisations des entreprises de ce secteur apparaissent déconnectées des réalités. Les Sept Magnifiques ont cédé près de 18 % depuis le 10 juillet.
La baisse du 5 août était en grande partie excessive. La crainte d’une récession aux Etats-Unis apparaît, en l’état, exagérée. Assez logiquement, les marchés ont compensé la chute de lundi les jours suivants. Les pertes sur les cinq derniers jours sont de ce fait assez limitées, le CAC 40 ne reculant que de 0,25 %. L’indice allemande, Dax a même enregistré une hausse de 0,24 % sur la semaine. Le gain de l’indice européen Eurostoxx atteint plus de 3,5 %. Les indices américains ont réussi à se stabiliser sur la semaine. Les places asiatiques ont en revanche était plus affectées par le coup de Trafalgar de lundi, le Nikkei japonais perdant 2,5 %.
Au cours de la semaine, le résultat des inscriptions hebdomadaires au chômage, aux Etats-Unis a rassuré les investisseurs. Elles sont ressorties à 233 000, soit 17 000 de moins que la semaine précédente et 7 000 de moins qu’attendu par le consensus Bloomberg. La semaine prochaine sera publiée une série d’indicateurs économiques concernant les prix américains. Le président de la Fed de Kansas City a déclaré que la baisse récente de l’inflation était encourageante, mais pas encore suffisante. Les investisseurs estiment que la FED baissera ses taux en septembre. Ils se partagent en revanche sur le montant de la baisse, 0,5 ou 0,25 point.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 9 août 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 268,42 | -0,25% | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 497,54 | -0,66 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 344,16 | -0,06 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 745,30 | -0,35 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 17 702,03 | +0,24 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 168,10 | -2,27 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 675,28 | +3,67 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 35 025,00 | -2,46 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 862,19 | -1,48 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,964 % | +0,006 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,222 % | +0,068 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,935 % | +0,121 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0927 | +0,11 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 432,25 | -0,44 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,55 | +2,57 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
La dette des ménages est constituée des crédits souscrits, tels que les crédits immobiliers et les crédits à la consommation. Au premier trimestre 2024, elle s’élevait, en France, selon la Banque de France, à 61,4 % du PIB en légère baisse par rapport au trimestre précédent (62 %). Le patrimoine financier des ménages comprend l’épargne bancaire (livrets d’épargne et dépôts), ainsi que les placements financiers (en actions ou auprès d’organismes de placement collectifs). Au premier trimestre 2024, il s’élevait, en France, à 171,5 % du PIB. De ce fait, le patrimoine net des ménages est de près de 110 % du PIB.
Banque de France
Avec
Le CAC 40 a reculé au mois de juillet de 0,40 % quand l’indice allemand Dax et le britannique Footsie continuaient leur marche en avant. Sur un an, le CAC 40 est stable quand l’indice phare de Francfort progresse de plus de 12 %. Cet écart est imputable à la crise politique qui s’est ouverte le 9 juin dernier, jour des élections européennes. Par ailleurs, les valeurs du luxe ont perdu du terrain en raison de perspectives de ventes jugées décevantes. A souligner qu’au mois de juillet, l’indice des valeurs technologiques américaines, le Nasdaq, est en recul de 1,6 %. Les investisseurs commencent à réviser à la baisse les gains espérés de l’intelligence artificielle et engrangent de substantielles plus-values.
A la fin du mois de juillet, le baril de pétrole (BRENT) s’échangeait à 80 dollars en baisse de plus de 7 % sur un mois, notamment en lien avec le ralentissement de la croissance chinoise.
En ce début du mois d’août, le taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont fortement diminué en raison des anticipations sur les taux directeurs américains. Celui des obligations américaines est repassé en dessous de 4 % perdant près de 0,5 point. Celui de la France est en baisse mais de manière assez réduite conduisant à un écart avec celui de l’Allemagne à près de 0,8 point. Cette baisse des taux est également liée aux inquiétudes sur l’évolution de la croissance américaine. Les investisseurs estiment qu’en ne diminuant pas ses taux ces derniers mois, la Banque centrale a accru le risque de récession. Face à ce risque, ils ont privilégié les achats d’actions voire de l’or. Le cours du métal précieux a progressé en fin de semaine en raison des tensions croissantes au Proche et Moyen Orient. Dans ce contexte, le CAC 40 a reculé de plus de 2,5 % sur la semaine, le Dax allemand de plus de 4 % et le Footsie britannique de plus de 1 %. Les indices américains ont également connu de fortes baisses, le Dow Jones, -2,5 %, le S&P 500, -2,4 % et le Nasdaq, -3,5 %.
Sans surprise, lors de sa réunion du 31 juillet 2024, le comité de politique monétaire de la Federal Reserve a annoncé le maintien à leur niveau des taux directeurs de cette dernière. Ces derniers évoluent dans la fourchette 5,25 %-5,5 % depuis un an. Leur ascension avait commencé en mars 2022 jusqu’à une dernière hausse intervenue en juillet 2023.
Ce statu quo monétaire attendu a été néanmoins durement ressenti par les investisseurs vendredi 3 août avec la publication des résultats de l’emploi du mois de juillet aux Etats-Unis.
Le taux de chômage a augmenté de deux dixièmes à 4,3 % en juillet, un plus haut en quasiment trois ans. 114 000 postes ont été créés par l’économie américaine durant le 7e mois de l’année, soit 61 000 de moins que prévu. Le solde des mois de juin et mai a été abaissé par ailleurs de 29 000. Des voix se font entendre sur la frilosité de la FED qui aurait manqué l’occasion de baisser ses taux dès le mois de juillet. Pour le mois de septembre, les jeux semblent faits. De nombreux indicateurs rendent, en effet, possible la diminution des taux directeurs aux Etats-Unis : la modération des créations d’emploi, la hausse du chômage et la baisse de l’inflation même si elle demeure un peu élevée ces derniers mois. La consommation s’essouffle légèrement. Les grandes enseignes pour maintenir leurs ventes sont contraintes de multiplier les opérations de promotion. Les Américains ne disposent plus de réserves comme en 2023, ayant largement puisé dans leur cagnotte covid à la différence des Européens. Si la croissance a été vive au deuxième trimestre, elle pourrait être bien plus faible au troisième.
Dans sa conférence de presse du 31 juillet, le Président de la Fed, Jerome Powell, a indiqué que le comité ne se décide pas par avance. Il a précisé que « nous nous rapprochons du moment où la baisse pourra être enclenchée ». Il a néanmoins souligné que si l’inflation s’avérait plus résistante, avec des anticipations d’inflation de long terme plus fortes, la politique monétaire ne pourrait pas être assouplie. Dans son communiqué, la banque centrale américaine a rappelé qu’elle cherche à la fois à maximiser l’emploi et à atteindre sa cible d’inflation de 2 %. La FED a été contrainte de réviser son plan de baisse de ses taux directeurs en 2024 en raison du rebond de l’inflation au printemps. Au lieu des trois baisses, une seule en 2024 devrait être mise en œuvre. Donald Trump, s’en est pris récemment à Jerome Powell ainsi qu’aux autres banquiers centraux estimant que la baisse des taux directeurs pourraient fausser les élections du mois de novembre. Il a même dans un premier temps indiqué qu’il limogerait Jerome Powell avant de se raviser tout en soulignant que son éventuel maintien sera conditionné à la mise en œuvre d’une politique monétaire en phase avec son programme. Ces annonces remettant en cause l’indépendance de la Banque centrale ont évidemment choqué. La question des taux d’intérêt est sensible en raison de la propension des Américains à s’endetter pour acheter des biens de consommation. En outre, la décrue des taux contribuerait à relancer le marché immobilier bloqué.
Toujours mercredi 31 juillet, la Banque Centrale d’Angleterre (BoE) a décidé de baisser ses taux directeurs. Cette baisse intervient après 14 hausses réalisées entre décembre 2021 et août 2023. A 5,25 %, son principal taux directeur était à son plus haut niveau depuis 15 ans. La diminution des taux a donné lieu à un âpre débat au sein de la banque centrale, la décision ayant été votée à seulement 5 voix contre 4. Si l’inflation totale est retombée à 2 %, sa composante hors éléments volatils (comme les prix de l’énergie), l’inflation « cœur » était de 3,5 % en juin. Dans les services, elle atteint 5,7 %. Malgré tout, la Banque centrale a décidé de diminuer les taux afin de faciliter la reprise de l’économie qui a été en récession en 2023.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 2 août 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 251,80 | -2,58% | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 737,26 | -2,50 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 346,56 | -2,41 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 776,16 | -3,49 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 17 642,14 | -4,27 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 165,23 | -1,26 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | -0,71 % | 4 518,28 | 3792,28 | |
Nikkei 225 (Japon) | 35 909,70 | +1,22 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 907,87 | +0,60 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,958 % | -0,152 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,164 % | -0,242 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,814 % | -0,466 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0923 | +0,51 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 423,75 | +3,29 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,88 | -4,16 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient, en France, de 2,3 % en juillet, après +2,2 % en juin. Cette légère hausse de l’inflation s’expliquerait par l’augmentation des prix de l’énergie, notamment ceux du gaz, qui serait en partie compensée par un ralentissement des prix des services et de l’alimentation. Les prix des produits manufacturés et du tabac évolueraient sur un an au même rythme que le mois précédent.
Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient légèrement en juillet 2024 (+0,1 % comme en juin), au même rythme qu’au mois précédent. Les prix des services augmenteraient, en lien avec la hausse saisonnière de ceux des transports et de l’hébergement. Les prix de l’énergie augmenteraient aussi du fait de la hausse de ceux du gaz. À l’inverse, les prix des produits manufacturés se replieraient sous l’effet des soldes d’été. Les prix de l’alimentation seraient en légère baisse sur un mois, et ceux du tabac seraient stables.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 2,6 % en juillet 2024, après +2,5 % en juin. Sur un mois, il augmenterait de 0,2 % comme le mois précédent.
INSEE
La rémunération moyenne des dépôts bancaires diminue, selon la Banque de France légèrement à 1,88 % en juin, après 1,90 % en mai 2024. Ce taux s’établissait cependant à 1,53 % en juin 2023. Le taux de rémunération des livrets ordinaires était en juin de 0,94 %
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
juin- 2024 (p) | juin- 2023 | avr- 2024 | mai- 2024 (r) | juin- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 149 | 1,53 | 1,90 | 1,90 | 1,88 |
dont Ménages | 1 879 | 1,70 | 1,90 | 1,90 | 1,90 |
– dépôts à vue | 554 | 0,04 | 0,07 | 0,07 | 0,07 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 86 | 2,97 | 3,65 | 3,62 | 3,60 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 94 | 1,37 | 2,20 | 2,24 | 2,29 |
– livrets à taux réglementés (d) | 691 | 3,22 | 3,17 | 3,17 | 3,17 |
dont : livret A | 390 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 222 | 0,67 | 0,92 | 0,93 | 0,94 |
– plan d’épargne-logement | 233 | 2,60 | 2,61 | 2,61 | 2,62 |
dont SNF | 866 | 1,32 | 2,06 | 2,02 | 1,96 |
– dépôts à vue | 529 | 0,48 | 0,83 | 0,78 | 0,72 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 267 | 3,10 | 4,05 | 3,97 | 3,96 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 69 | 2,58 | 3,49 | 3,88 | 3,68 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 4,00 | 4,50 | 4,50 | 4,25 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,54 | 3,89 | 3,81 | 3,72 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 3,10 | 3,00 | 3,08 | 3,11 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 2,79 | 2,80 | 2,86 | 2,96 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
La France a enregistré une croissance au deuxième trimestre en ligne avec celle des trimestres précédents. Celle-ci a été portée par le commerce extérieur et l’investissement quand la consommation des ménages est restée atone. Le résultat du deuxième trimestre rend possible une croissance de 1 % en 2024 ce qui correspond aux prévisions du gouvernement. L’après Jeux Olympiques pourrait générer un effet dépressif qui pourrait être compensé, à l’automne, par la reprise de l’activité rendue possible par la baisse des taux d’intérêt. Logiquement, les ménages devraient renouer avec la consommation au cours du second semestre avec la désinflation. En l’état, les conséquences économiques de la crise politique actuelle en France sont difficiles à apprécier.
Un taux de croissance de 0,3 % au deuxième trimestre 2024
Le produit intérieur brut (PIB) en volume a augmenté, selon l’INSEE, au deuxième trimestre de +0,3 % après +0,3 % au trimestre précédent et de 0,4 % au dernier trimestre 2023. L’INSEE a procédé à une révision à la hausse de la croissance de ces deux derniers trimestres.
La demande intérieure finale (hors stocks) repart légèrement à la hausse et contribue positivement à la croissance du PIB ce trimestre (+0,1 point après 0,0 point au premier trimestre 2024), du fait du léger rebond de la formation brute de capital fixe (FBCF, +0,1 % après -0,4 %). La consommation des ménages est stable ce trimestre (0,0 % après -0,1 %). La contribution du commerce extérieur à la croissance est également positive au deuxième trimestre 2024 (+0,2 point après +0,3 point). En effet, les importations sont stables (0,0 % après -0,3 %), et les exportations sont toujours dynamiques (+0,6 % après +0,7 %). Enfin, la contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est de nouveau nulle ce trimestre (0,0 point après 0,0 point au premier trimestre 2024).
INSEE
Une production en forte hausse grâce aux services marchands
La production totale a progressé au deuxième trimestre 2024 de +0,5 % après -0,1 %. Ce bon résultat est imputable aux services. En effet, la production de l’industrie manufacturière a diminué de 0,4 % au deuxième trimestre dans le prolongement de la baisse de 0,7 % du trimestre précédent. Elle a baissé dans le secteur du matériel des transports et dans l’agro-alimentaire. La production continue de se contracter dans la construction, -0,7 % après -1,1 %) et pour le quatrième trimestre consécutif. La production agricole diminue également. Celle de l’industrie manufacturière est de nouveau en baisse (-0,4 % après -0,7 %).
La production de services marchands a connu au deuxième trimestre une hausse de +0,8 % après +0,7 %. La hausse de la production dans les services aux entreprises demeure forte (+1,2 % après +0,8 %). Le secteur de l’hébergement et de la restauration a également enregistré une croissance élevée (+0,7 % après +0,1 %). Le secteur de l’information et communication grâce à la digitalisation et à l’intelligence artificielle a enregistré une croissance importante (+1,4 % après +1,6 %)
La consommation toujours en panne
Les ménages, malgré la baisse de l’inflation, n’ont pas repris le chemin des magasins réels ou virtuels. La préférence reste donnée à l’épargne. Ils demeurent méfiants sur l’évolution de la conjoncture. Le contexte politique pourrait influer sur leurs comportements au cours du second semestre. La consommation des ménages est ainsi restée stable au deuxième trimestre (0,0 % après -0,1 %).
La consommation alimentaire a une nouvelle fois diminué (-1,6 % après -0,1 %). La consommation en carburants est également en retrait (-1,0 % après +1,8 %). En revanche, la consommation en gaz et électricité accélère (+3,5 % après +0,3 %), dû à un printemps plus frais que les années précédentes, et la consommation en matériel de transports, notamment en automobiles, est en hausse (+1,6 % après -3,5 %).
Si la consommation des ménages en biens est en recul, celle en services continue de progresser. Elle a augmenté de 0,5 % au deuxième trimestre, contre +0,3 % au premier. Elle est portée par l’accélération de la consommation en services de transport (+1,8 % après +0,6 %). Le tourisme est également une source de dépenses pour les ménages, +0,8 % pour les services d’hébergement et restauration après +0,1 % au trimestre précédent.
Reprise de l’investissement au deuxième trimestre
La Formation Brute de Capital Fixe (FCBF) est en hausse au deuxième trimestre de +0,1 % contre un recule de 0,4 % au précédent. La FCBF en services marchands ea été vive (+1,7 % après +0,5 %), quand la FBCF en produits manufacturés continue de baisser (-1,0 % après -0,6 %). L’accélération de l’investissement en services marchands est liée au dynamisme de l’investissement en information-communication (+2,3 %) et à celui de l’investissement en services juridiques, scientifiques, techniques, administratifs et de soutien (+1,2 %). L’investissement en construction continue de baisser (-0,6 % après -0,9 %).
Le commerce extérieur moteur de la croissance
La contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB est positive au deuxième trimestre 2024 de 0,2 point, après +0,3 point au trimestre précédent. Ce bon résultat est lié à la progression des exportations de 0,6 % (+0,7 % au trimestre précédent). Elles ont été une nouvelles fois portées par les ventes de matériels de transports (+1,8 % après +1,5 %). La France a, en effet, livré durant cette période un nouveau navire et de nombreux avions. De leur côté, les importations sont restées stables (+0,0 % après -0,3 %).
Variations de stocks nulles au deuxième trimestre
Les variations de stocks ne contribuent pas à la croissance du PIB ce trimestre : 0,0 point, comme au premier trimestre 2024.
Un second semestre incertain
La croissance du premier semestre aura été plus élevée que prévu. Elle s’accompagne d’une stabilisation du chômage. Les deux points noirs sont l’atonie de la consommation et le recul de la construction. La baisse de l’inflation et la diminution des taux d’intérêt pourraient faciliter la reprise de l’’une et l’autre. Pour autant, l’économie française devra faire face, dans les prochains mois, à un petit effet dépressif post Jeux. La préparation et le tenue des compétitions sont des sources d’activités (réalisation d’infrastructures, équipements, services, dépenses des touristes étrangers, etc.). Ce surcroît de dépenses disparaîtra à partir de septembre. Le PIB du troisième trimestre pourrait, de ce fait, enregistrer une croissance plus faible. Le contexte politique en France pourrait peser sur l’activité en raison de l’attentisme possible des investisseurs et des consommateurs. L’élection, du mois de novembre aux Etats-Unis est susceptible d’avoir des effets négatifs sur la conjoncture mondiale. Enfin l’évolution, la croissance dépendra de la situation de l’économie chinoise en proie à un ralentissement depuis plusieurs mois.
L’assurance vie a su faire face, en juin, aux vents contraires, avec un résultat plus qu’honorable. L’assurance vie a, en effet, enregistré, en juin, sa sixième collecte nette positive successive. Avec 2,8 milliards d’euros, cette dernière est supérieure à celle de juin 2023 (1,7 milliard d’euros). Elle est supérieure à celle de mai mais inférieure à celles des mois de février, mars et avril.
Le résultat de 2024 est au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (1,1 milliard d’euros). Depuis 1997, trois décollectes ont été enregistrées au mois de juin, en 2012, 2013 et en 2020. Les deux premières sont imputables à la crise des dettes souveraines et la dernière à la crise covid.
La collecte nette du mois de juin 2024 est donc d’un bon niveau d’autant plus que le contexte politique aurait pu se traduire par des retraits plus importants. La collecte nette reste portée par les unités de compte (+3,5 milliards d’euros) malgré le recul du CAC40 quand les fonds euros demeurent en décollecte (−0,7 milliard d’euro).
Les ménages n’ont pas mis plus d’argent sur l’assurance vie, ils en ont surtout moins retiré. Ils n’ont pas paniqué face aux évènements mais ils sont néanmoins opté pour une certaine prudence. Ainsi, les cotisations en unités de compte ont reculé de 18 % quand celles en fonds euros ont augmenté de 4 %. Les prestations ont, en juin, diminué de 15 % par rapport à juin 2023, à 11,6 milliards d’euros. Cette baisse est imputable aux fonds euros (−18 %) et, dans une moindre mesure, aux unités de compte (−3 %).
Un premier semestre positif pour l’assurance vie
Après plusieurs années difficiles, l’assurance vie a retrouvé des couleurs au cours du premier semestre. De janvier à juin, la collecte nette a atteint 16,3 milliards d’euros, contre 12,9 milliards d’euros sur la même période en 2023.
Les ménages ont au cours du premier semestre légèrement réduit leur effort d’épargne en faveur des produits de court terme comme les livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS, LEP, etc.) au profit de placements plus long et notamment l’assurance vie.
De janvier à juin, les cotisations sont en hausse de +10,3 milliards d’euros par rapport à la même période de 2023, soit +13 %, à 91,4 milliards d’euros. Les fonds euros ont enregistré de 18 % et les unités de compte de 5 %.
Sur les six premiers mois de l’année, les prestations ont diminué de 3 % par rapport à la même période de 2023, à 75,1 milliards d’euros. Les rachats sur les fonds euros diminuent de 4,2 milliards d’euros) tandis que les prestations des unités de compte augmentent de 1,5 milliard d’euros. L’amélioration du rendement des fonds euros a certainement conduit à une diminution des rachats par rapport à l’année précédente.
Les 2000 milliards d’euros d’encours en perspective
L’encours de l’assurance vie continue de se rapprocher des 2000 milliards d’euros en ayant atteint fin juin 1 949 milliards d’euros.
Un second semestre sous le sceau des incertitudes
L’assurance vie est, depuis le début de l’année 2024, en phase de rebond après deux années difficiles. La désinflation et l’amélioration du rendement des fonds euros ont incité les ménages à revenir sur l’assurance vie qui est, en France, de loin, le premier placement. Il est aussi celui qui est préféré par les Français (enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne). Il a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient délogé l’assurance vie de cette place.
Les incertitudes politiques nées de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale pourraient-elles modifier le comportement des épargnants et jouer, dans les prochains mois, contre l’assurance vie. La crainte numéro un serait la survenue d’une crise financière comme dans les années 2010/2012. Pour le moment, l’Etat a pu se financer sur les marchés sans rencontrer de problèmes. L’écart de taux entre les obligations françaises et allemandes s’est accru légèrement mais tout en demeurant inférieur à ce qu’il était au début des années 2010. Le recul du marché « actions » après des mois de hausse devrait favoriser les fonds euros qui sont, en période troublée, également des valeurs refuges.
L’assurance vie a su faire face, en juin, aux vents contraires, avec un résultat plus qu’honorable. L’assurance vie a, en effet, enregistré, en juin, sa sixième collecte nette positive successive. Avec 2,8 milliards d’euros, cette dernière est supérieure à celle de juin 2023 (1,7 milliard d’euros). Elle est supérieure à celle de mai mais inférieure à celles des mois de février, mars et avril.
Le résultat de 2024 est au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (1,1 milliard d’euros). Depuis 1997, trois décollectes ont été enregistrées au mois de juin, en 2012, 2013 et en 2020. Les deux premières sont imputables à la crise des dettes souveraines et la dernière à la crise covid.
La collecte nette du mois de juin 2024 est donc d’un bon niveau d’autant plus que le contexte politique aurait pu se traduire par des retraits plus importants. La collecte nette reste portée par les unités de compte (+3,5 milliards d’euros) malgré le recul du CAC40 quand les fonds euros demeurent en décollecte (−0,7 milliard d’euro).
Les ménages n’ont pas mis plus d’argent sur l’assurance vie, ils en ont surtout moins retiré. Ils n’ont pas paniqué face aux évènements mais ils sont néanmoins opté pour une certaine prudence. Ainsi, les cotisations en unités de compte ont reculé de 18 % quand celles en fonds euros ont augmenté de 4 %. Les prestations ont, en juin, diminué de 15 % par rapport à juin 2023, à 11,6 milliards d’euros. Cette baisse est imputable aux fonds euros (−18 %) et, dans une moindre mesure, aux unités de compte (−3 %).
Un premier semestre positif pour l’assurance vie
Après plusieurs années difficiles, l’assurance vie a retrouvé des couleurs au cours du premier semestre. De janvier à juin, la collecte nette a atteint 16,3 milliards d’euros, contre 12,9 milliards d’euros sur la même période en 2023.
Les ménages ont au cours du premier semestre légèrement réduit leur effort d’épargne en faveur des produits de court terme comme les livrets d’épargne réglementés (Livret A, LDDS, LEP, etc.) au profit de placements plus long et notamment l’assurance vie.
De janvier à juin, les cotisations sont en hausse de +10,3 milliards d’euros par rapport à la même période de 2023, soit +13 %, à 91,4 milliards d’euros. Les fonds euros ont enregistré de 18 % et les unités de compte de 5 %.
Sur les six premiers mois de l’année, les prestations ont diminué de 3 % par rapport à la même période de 2023, à 75,1 milliards d’euros. Les rachats sur les fonds euros diminuent de 4,2 milliards d’euros) tandis que les prestations des unités de compte augmentent de 1,5 milliard d’euros. L’amélioration du rendement des fonds euros a certainement conduit à une diminution des rachats par rapport à l’année précédente.
Les 2000 milliards d’euros d’encours en perspective
L’encours de l’assurance vie continue de se rapprocher des 2000 milliards d’euros en ayant atteint fin juin 1 949 milliards d’euros.
Un second semestre sous le sceau des incertitudes
L’assurance vie est, depuis le début de l’année 2024, en phase de rebond après deux années difficiles. La désinflation et l’amélioration du rendement des fonds euros ont incité les ménages à revenir sur l’assurance vie qui est, en France, de loin, le premier placement. Il est aussi celui qui est préféré par les Français (enquête 2024 Amphitéa – Cercle de l’Epargne). Il a retrouvé, pour la première fois depuis 2016, la première place dans le classement des produits d’épargne les plus intéressants. Ces dernières années, le Livret A et l’investissement immobilier locatif avaient délogé l’assurance vie de cette place.
Les incertitudes politiques nées de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale pourraient-elles modifier le comportement des épargnants et jouer, dans les prochains mois, contre l’assurance vie. La crainte numéro un serait la survenue d’une crise financière comme dans les années 2010/2012. Pour le moment, l’Etat a pu se financer sur les marchés sans rencontrer de problèmes. L’écart de taux entre les obligations françaises et allemandes s’est accru légèrement mais tout en demeurant inférieur à ce qu’il était au début des années 2010. Le recul du marché « actions » après des mois de hausse devrait favoriser les fonds euros qui sont, en période troublée, également des valeurs refuges.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
En juillet, le climat des affaires en France se dégrade fortement par rapport à juin. À 94, l’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd cinq points et se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Il atteint son plus bas niveau depuis février 2021. Tous les secteurs d’activité contribuent à cette détérioration. Ce trou d’air d’avant Jeux Olympiques est lié à une faible fréquentation touristique et par l’attentisme généré par la situation politique.
INSEE
Le climat des affaires dans le commerce de gros, se dégrade entre mai et juillet, pénalisé par le recul des soldes d’opinion sur les ventes passées et les perspectives générales d’activité du secteur. Dans les services, le climat des affaires est en net recul en lien avec la baisse du tourisme. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires se dégrade également à la suite de la détérioration des soldes sur les intentions de commandes et les perspectives générales. Dans l’industrie, le climat des affaires est aussi en retrait en raison de la baisse du solde d’opinion sur les carnets de commandes étrangers. Dans le bâtiment, l’indicateur de climat des affaires baisse légèrement et passe sous sa moyenne de longue période.
En juillet 2024, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi se dégrade également nettement. À 96, il perd quatre points par rapport à juin et s’écarte de sa moyenne de longue période (100). Cette détérioration résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services (intérim, comme hors intérim).
La baisse du moral des dirigeants d’entreprise est en phase avec les mauvaises nouvelles en provenance de l’étranger : le ralentissement de l’économie chinoise, la croissance plus faible que prévu dans la zone euro, les incertitudes américaines. Les responsables économiques sont également inquiets de l’évolution de la situation économique et financière de la France après les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet derniers. Ces derniers mois, la croissance avait été portée en France par les travaux rendus nécessaires par les Jeux Olympiques. Leur achèvement devrait provoquer un contrecoup à l’automne. La croissance pourrait donc d’affadir dans les prochains mois.
Pas d’essoufflement pour le Livret A au mois de juin
La collecte du mois de juin a été de 1,23 milliard d’euros, contre 1,26 milliard d’euros en mai, 1,48 milliard d’euros en avril et 1,53 milliard d’euros en mars. Au mois de juin 2023, la collecte avait été de 1,34 milliard d’euros.
Traditionnellement, le mois de juin marque le passage d’une phase d’épargne à une phase de désépargne avec la proximité des vacances d’été. La collecte moyenne de ces dix dernières années (2014/2023) pour le mois de juin était de 700 millions d’euros. Dans les années 2010, il était assez fréquent d’avoir des décollectes en juin (2009, 2010, 2014, 2015).
Le mois de juin 2024 est donc un bon cru pour le Livret A. Les ménages continuent à affecter d’importantes liquidités sur le produit d’épargne le plus diffusé en France. Les incertitudes politiques ont sans nul doute incité les Français à la prudence. Le Livret A a pu, ainsi, une nouvelle fois joué son rôle de valeur refuge.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré, en juin une collecte de 590 millions d’euros, contre 600 millions d’euros en mai et 760 millions d’euros en avril. Au mois de juin 2023, la collecte pour ce produit était de 830 millions d’euros. La collecte du mois du LDDS est traditionnellement faible voire négative comme ce fut le cas à quatre reprises depuis 2009 (2009,2010, 2011, 2012). L’année 2024 apparaît donc correct et témoigne de la prudence des ménages, sachant que le LDDS est géré souvent en phase avec le compte courant.
Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LLDS
Le Livret A et le LDDS battent, une nouvelle fois, en ce mois de juin, des records d’encours avec, respectivement, 425,5 et 154,4 milliards d’euros ; portant le total des deux placements à 579,9 milliards d’euros.
Normalisation sans rupture pour le Livret A et le LDDS au cours du premier semestre
Au cours du premier semestre 2024, la collecte du Livret A s’est élevée à 10,14 milliards d’euros, contre 25,84 milliards d’euros sur la même période de 2023. Sur le premier semestre, la collecte du LDDS s’élève à 4,88 milliards d’euros, contre 8,7 milliards d’euros sur la même période en 2023.
Au cours du premier semestre 2024, une normalisation de la collecte du Livret A est constatée après celles records de 2023 dopées par le relèvement du taux de rémunération. La diminution de l’inflation a sur les six premiers mois de l’année conduit les ménages à épargner davantage sur des produits de long terme comme l’assurance vie. Si la collecte s’est amoindrie durant le premier semestre, elle est néanmoins restée positive, les ménages français n’ayant pas décidé de puiser dans leurs livrets d’épargne réglementée pour consommer ou pour accroître leurs placements à long terme. Le volant d’épargne de précaution demeure extrêmement élevé. En 10 ans, l’encours du Livret A et du LDDS a progressé de 209 milliards d’euros (371 à 579,9 milliards d’euros – sources Cercle de l’Epargne – CDC).
Un second semestre 2024 sous le sceau des incertitudes
En règle générale, les ménages épargnent au premier semestre et consomment au second. Les vacances d’été, la rentrée scolaire, les fêtes de fin d’année jalonnent la deuxième partie de l’année et amènent les Français à puiser dans leur poche d’épargne de précaution. Ces dernières années, même si quelques décollectes mensuelles ont été constatées lors des seconds semestres, les Français ont fait preuve de retenue. La succession de crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste) les ont amenés à maintenir, toute l’année, un important effort d’épargne. En 2024, la désinflation devrait les conduire sur les voies de la consommation mais le contexte politique plus qu’incertain pourrait au contraire les inciter à la prudence.
Livret d’Epargne Populaire, une collecte positive en juin !
Au mois de juin, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) a enregistré une collecte positive de 570 millions d’euros mettant un terme à deux décollectes (-40 millions d’euros en mai et -270 millions d’euros en avril). Les ménages ayant des revenus modestes continuent à vouloir mettre de l’argent de côté dans un contexte économique et politique incertain.
De janvier à juin, la collecte du LEP a été de 4,52 milliards d’euros, contre 8,75 milliards d’euros sur la même période 2023. La baisse de la collecte par la fin de l’effet relèvement du plafond de 7700 à 10 000 euros. Avec la baisse du taux du LEP à 4 % à compter du 1er août 2024, ce produit perdra en attractivité tout en restant attractif.
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
La plus importante panne informatique de l’histoire a touché tous les continents du jeudi 18 au vendredi 19 juillet. Cette panné a concerné en premier l’Australie, avant de se propager à la planète entière. La société CrowdStrike, spécialisée dans la cybersécurité est responsable de cette panne. C’est la mise à jour de Falcon Sensor, son outil servant à détecter et bloquer les attaques, qui a bloqué les ordinateurs sous Microsoft Windows. Microsoft et CrowdStrike ont rapidement réagi mais pas au point d’échapper à une forte correction en bourse.
Durant toute la journée de vendredi, de nombreuses entreprises ont été confrontées à d’importantes perturbations sur leurs systèmes informatiques. De nombreux vols aériens ont été ainsi annulés ou retardés. Toujours pour des raisons informatiques, certaines cotations ont été interrompues sur le London Stock Exchange et l’opérateur télécoms australien Telstra a indiqué que certains de ses systèmes étaient affectés. En France, le réseau de Free était en panne vendredi soir.
Aux Etats-Unis, les supputations sur un éventuel abandon de Joe Biden se multiplient. Son renoncement à la candidature ne serait pas pour le moment susceptible d’inverser les sondages favorables à Donald Trump. Dans ce contexte, les actions américaines du secteur pétrolier sont en hausse, le candidat républicain ayant indiqué qu’il autorisera tous les permis pour les gisements de pétrole. D’autres secteurs dont celui de l’intelligence artificielle craignent en revanche le retour de Donald Trump.
Entre incertitudes politiques et panne informatique, les marchés actions ont reculé cette semaine. Le CAC 40 a ainsi abandonné 2,46 % avec quatre séances de recul successives. Le Daxx allemand a baissé de plus de 3 % et l’Eurostoxx 50 de plus de 4 %. Les indices américains comportant des valeurs technologiques ont reculé sur la semaine, -3,65 % pour le Nasdaq et -2 % pour le S&P 500.
L’or se maintient, en revanche, à des niveaux historiques à plus de 2400 dollars l’once. Le bitcoin est le grand gagnant de la semaine avec une valorisation accrue de plus de 14 %. Vendredi 19 juillet, un bitcoin s’échangeait contre plus de 60 000 dollars.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 19 juillet 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 534,52 | -2,46 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 40 287,53 | +0,72 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 505,00 | -2,02 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 726,94 | -3,65 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 165,59 | -3,17% | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 155,72 | -1,18 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 827,24 | -4,28 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 40 063,79 | -2,74 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 982,31 | -1,18 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,130 % | -0,021 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,467 % | -0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,239 % | +0,044 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0887 | -0,17 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 401,58 | -0,18 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 83,42 | -1,07 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Jeudi 18 juillet, la Banque centrale européenne a opté pour le statu quo en matière de taux directeurs. Après avoir baissé d’un quart de point de pourcentage le 6 juin dernier, le taux de dépôt, le « refi » et le taux de la facilité de prêt marginal de la BCE restent ainsi à 3,75 %, 4,25 % et 4,50 %.
Les investisseurs sont partagés sur le rythme des prochaines baisses des taux directeurs. Certains tablent sur une seule baisse soit en septembre, soit en décembre d’autres parient sur deux.
Au sein de la zone euro, l’inflation est désormais sur une pente descendante – à 2,5 % en juin contre 2,6 % en mai, mais la hausse des prix reste élevée dans le secteur des services, plus sensibles à la hausse des salaires. Les rémunérations ont continué à augmenter les mois derniers pouvant justifier une certaine prudence monétaire. Le communiqué rappelle que les futures décisions sur les taux « seront dépendantes des données » et se feront « réunion par réunion ». « Le Conseil des gouverneurs ne s’engage pas à l’avance sur une trajectoire de taux particulière ». La France est devenue un sujet d’inquiétude pour les investisseurs et pour la BCE. Malgré une baisse généralisée des rendements, la prime de risque de la dette française par rapport à celle de l’Allemagne (spreads) reste bien plus élevée qu’avant le scrutin européen. L’assainissement des finances publiques françaises apparaît incertain d’autant plus que les résultats des élections législatives ne permettent pas pour le moment de composer un gouvernement stable. La France risque rapidement de se trouver en porte à faux avec les exigences de la Commission européenne. La France peut être sommée de prendre des mesures conduisant à une crise au sein de l’Europe et en France avec, à la clef, une possible transmission à la monnaie.
Selon le rapport de l’épargne réglementée publié le 18 juillet 2024 par la Banque de France, les flux en faveur des principaux placements financiers des ménages ont atteint, en 2023, 109,5 milliards d’euros. Ils ont été inférieurs à ceux exceptionnels des années précédentes (166 milliards d’euros en 2022 par exemple). Ils restent néanmoins supérieurs à la moyenne sur 2010-2019 (91,7 milliards). Les flux vers les se sont élevés, en 2023, à 76,8 milliards d’euros en baisse de plus de vingt euros. Ils se sont ainsi rapprochés de leur niveau moyen constaté entre 2010 et 2019.
Près de 6200 milliards d’euros d’encours de placements financiers
L’encours des placements financiers des ménages a progressé, en 2023, de 5,8 % pour atteindre 6 185,7 milliards d’euros, contre 5 848,4 milliards en 2022. L’encours du patrimoine financier a, en 2023, augmenté en raison d’effets de valorisation positifs. L’effet valorisation explique les deux tiers de l’augmentation de l’augmentation du patrimoine (227 milliards d’euros, les flux annuels expliquant le tiers restant (109,5 milliards d’euros).
La structure du patrimoine financier des ménages est restée, en 2023, stable en termes d’encours, les dépôts bancaires représentent 34 % de l’encours, l’assurance-vie 32 % et les actions et assimilés 28 %. La part des dépôts bancaires et de l’assurance-vie ont légèrement diminué par rapport à 2022, au profit des actions, portées par des effets de valorisation positifs. Les dépôts à vue ont représenté 12,1 % du patrimoine en 2023, contre 13,7 % fin 2022, tandis que la part des comptes à terme a progressé à 2,6 %, contre 1,4 % fin 2022. L’épargne réglementée détenue par les ménages, et hors PEL, s’élevait à 682,6 milliards d’euros en encours fin 2023 (+ 16 % sur un an). Sa rémunération moyenne a augmenté à 3,12 %, soutenue par la hausse au 1er février 2023 des taux du livret A et du LDDS à 3 %, et par celle du LEP à 6,1 %, taux ramené à 5 % au 1er août, soit des niveaux de rendement inégalés depuis la création de ce livret en 1986.
Les encours des produits de fonds propres (actions) augmentent de 10,9 % par rapport à l’année précédente, atteignant 2 379,6 milliards d’euros. la hausse significative de leur valorisation a représenté 194,8 milliards en 2023, contre – 242,4 milliards en 2022. Les placements nets en produits de fonds propres sont moins élevés qu’en 2022 (37,5 milliards d’euros en 2023, après 60,8 milliards en 2022), mais restent bien supérieurs aux flux d’avant 2020. Les flux vers l’assurance-vie en unités de compte baissent à 26,7 milliards en 2023, après 34,7 milliards en 2022
Les encours des produits de taux n’ont, en 2023, augmenté que de 2,9 %, à 3 736,3 milliards d’euros. Cette augmentation est due à une légère hausse de leur valorisation (+ 31,9 milliards, après – 252,8 milliards en 2022), et à des flux importants bien qu’un peu plus modestes qu’en 2022 (74,2 milliards, après 100,2 milliards en 2022). La valorisation positive des produits de taux est essentiellement due à celle des fonds en euros de l’assurance-vie (28 milliards), tandis que les flux ont surtout concerné les comptes à terme, le livret A, le LDDS et le LEP.
Les encours de numéraire et les dépôts à vue diminuent de 6,1 % en 2023, comme ceux des livrets ordinaires (– 15,4 %, après une légère hausse en 2022). C’est également le cas du Plan d’Epargne Lgfement (PEL), qui accentue sa tendance baissière avec une diminution de 10,7 % en 2023. Le livret A connait une hausse de 13,6 % et le LDDS de 11,3 %. L’encours du Livret d’Epargne Populaire (LEP) enregistre une hausse de 49,9 % et les comptes à terme de 106,1 %. Les encours des comptes à vue et sur livret ordinaire sont en baisse
2023, réallocation favorable à l’épargne réglementée
Si entre 2015 et 2022, les ménages avaient en France accru leurs dépôts à vue, depuis les ménages ont réaffecté une partie de leurs liquidités sur les livrets réglementés (livret A, livret de développement durable et solidaire et livret d’épargne populaire, etc.). Cette baisse de la part des dépôts à vue est constatée dans la grande majorité des Etats membres de l’Union européenne. Cette réallocation est imputable à la hausse des prix qui érode les dépôts à vue et à l’augmentation des rendements de l’épargne réglementée. Les flux de numéraire et de dépôts à vue ont été ainsi négatifs de 48,4 milliards d’euros en 2023, quand les dépôts bancaires rémunérés ont progressé de 33,7 milliards. Les organismes de placement collectif (OPC) monétaires, après des années de déshérence ont connu un rebond (+ 8,4 milliards de flux nets en 2023, après 1,8 milliard en 2022, pour un encours de 14,4 milliards). L’épargne réglementée a été la grande gagnante en 2023 avec des flux de 61,4 milliards d’euros sur l’année, dont + 28,4 milliards pour le seul premier trimestre. les comptes à terme ont enregistré une forte croissance (84,3 milliards de flux en 2023, après 19,4 milliards en 2022), et ont été en partie alimentés par des sorties des livrets ordinaires (– 42,2 milliards en 2023, après + 10 milliards en 2022). Les fonds euros dont la rémunération a moins augmenté que cellle du Livret A entre 2022 et 2023 a connu une augmentation plus faible (+ 3,6 milliards en 2023, après + 0,9 milliard en 2022). En revanche, les obligations – détenues directement ou indirectement via des OPC – n’ont pas bénéficié, en 2023 de cette réallocation
Les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet ont débouché sur une absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale. L’arrivée en tête des députés du Nouveau Front Populaire n’a pas occasionné de réactions violentes de la part des investisseurs. L’écart de taux entre l’Allemagne et la France est resté constant durant la semaine passée. Malgré tout, la place de Paris est pénalisée depuis le 7 juin dernier par les évènements électoraux. Le CAC 40 est en recul sur un mois de 2,16 % quand les autres grands indices européens et américains continuent leur marche en avant. Le S&P 500 américain a ainsi gagné sur la même période plus de 4 %. L’attentisme est donc de mise. Les investisseurs ne souhaitent pas s’engager outre mesure sur des actifs français. Le Dow Jones a franchi cette semaine la barre 40 000 points établissant ainsi un nouveau record.
Cette semaine, le marché parisien comme les autres marchés occidentaux a profité des anticipations d’une future baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) qui pourrait intervenir en septembre. En juin, à 3% et 3,3% respectivement, le taux annuel des prix à la consommation et sa mesure sous-jacente (hors alimentation et énergie, deux données volatiles) sont revenus à leur plus bas niveau depuis plus de trois ans.
La première estimation des résultats de l’enquête mensuelle de l’Université du Michigan montre, vendredi, que la confiance des consommateurs américains s’est dégradée plus qu’attendu en juillet. L’indice de confiance est retombé à 66 ce mois-ci contre 68,2 en juin, alors que les économistes et analystes prévoyaient un repli plus limité vers 67. Le détail des premiers résultats de l’enquête montre que le jugement des consommateurs sur leur situation actuelle s’est replié à 64,1 contre 65,9 le mois dernier. La composante mesurant les anticipations des ménages a baissé de manière encore plus soutenue, revenant à 67,2 après 69,6 en juin. Cette baisse serait la conséquence de la montée des incertitudes à l’approche de l’élection présidentielle de novembre. Point positif, les anticipations d’inflation des consommateurs s’inscrivent en baisse pour le deuxième consécutif, pour s’établir à 2,9% sur un an.
Après son record historique en mars à 73 000 dollars, le bitcoin est passé en-dessous de 51 000 dollars le lundi 8 juillet. Il est légèrement remonté durant la semaine pour terminer vendredi à 53 348,88 dollars. Cette forte baisse est la conséquence d’un afflux de bitcoins sur le marché, en particulier ceux en provenance de la plateforme Mt. Gox en faillite. Le gouvernement allemand a procédé à des ventes dans le cadre de la procédure de défaut de cette plateforme, concourant ainsi à la baisse des cours. La diminution du cours du bitcoin est aussi occasionnée par la fin des achats des fonds indiciels. Le marché est devenu plutôt vendeur, des investisseurs étant tentés d’engranger leurs plus-values.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 12 Juillet 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 737,15 | +0,25 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 40 000,90 | +2,06 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 615,35 | +1,43 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 398,44 | +0,98 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 770,70 | +1,56% | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 252,91 | +0,59 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 979,39 | +1,73 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 41 190,68 | +0,68 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 971,30 | +0,72 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,151 % | -0,055 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,495 % | -0,041 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,195 % | -0,089 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0907 | +0,59 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 410,83 | +0,82 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 85,84 | -1,16 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Après la publication mi-juillet du taux d’inflation définitif pour le mois de juin 2024, la rémunération de plusieurs produits d’épargne réglementée, Livret A, LDDS, Livret Jeune et du Livret d’Épargne Populaire, est susceptible d’être modifiée. Le processus de fixation des taux est compliqué par les élections législatives du 30 juin et du 7 juillet.
La fixation des taux de l’épargne réglementée
La fixation des taux de l’épargne réglementée relève du domaine réglementaire et, plus précisément, du Ministre de l’Économie. Celui-ci arrête les taux après avoir reçu les calculs de la Banque de France établis à partir des formules prévues par l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt et des préconisations du Gouverneur. Même si l’arrêté ne le prévoit pas explicitement, le Ministre de l’Économie dispose d’un pouvoir discrétionnaire qui l’a amené, à de nombreuses reprises, à ne pas suivre la formule de calcul ou les préconisations du Gouverneur.
Pour le Livret A, le LDDS et de ce fait le Livret Jeune, le taux est égal à :
La moyenne arithmétique entre :
Ou au minimum 0,5 %.
Compte tenu de la formule, le taux du Livret A, au 1er août, aurait pu être avec un taux €STR moyen de 3,86 % et un taux d’inflation moyen de 2,3 % de 3,08 % soit 3 %.
Pour le Livret d’Épargne Populaire, le taux est égal au chiffre le plus élevé entre:
Si depuis 2022, le taux d’inflation était retenu pour la fixation du taux du LEP, pour la fixation du taux applicable au 1er août 2024, c’est le taux du Livret A qui devrait servir de référent.
Dans ce contexte, le taux du LEP devrait passer de 5 à 3,5 % au 1er août 2024.
Les scénarii possibles pour le 1er août 2024
Logiquement, le taux du Livret A et du LDDS est censé rester stable jusqu’au 1er février 2025 compte tenu de l’engagement pris par Bruno Le Maire en 2023. Pour le moment, ce dernier restant en poste, il n’a pas vocation à renier son engagement, d’autant plus que la formule aboutit au taux de 3 %.
Si au milieu du mois de juillet, un nouveau gouvernement est nommé, ce dernier aurait la possibilité de modifier le taux de rémunération du taux du Livret A. Il apparaît, cependant, peu probable qu’il le fasse compte tenu du résultat de la formule. Abaisser le taux serait peu populaire, l’augmenter renchérirait le coût du crédit.
Pour le LEP, au vu de la formule, un ajustement du taux pourrait intervenir à la mi-juillet. Si le gouvernement de Gabriel Attal est encore en fonction, prendra-t-il le risque de baisser le taux du LEP ou préfèrera-t-il laisser à son successeur cette mission ? Le passage de 5 à 3,5 % serait évidemment mal perçu au moment où la question du pouvoir d’achat des ménages modestes est au cœur du débat public. Bruno Le Maire pourrait certes vouloir partir en ayant respecté la formule. Néanmoins, comme lors du passage de 6 à 5 % le 1er février dernier, le Ministre de l’Économie pourrait ne pas suivre totalement la préconisation du Gouverneur de la Banque de France. Il pourrait ainsi retenir un taux de 4 %.
En cas de nouveau gouvernement d’ici la mi-juillet ou en cas de non décision de la part de l’actuel, quel pourrait être le taux retenu ? Un nouveau gouvernement aura certainement d’autres priorités que celle de fixer le taux du LEP. Par ailleurs, le nouveau Ministre de l’Économie, surtout s’il est de gauche, ne voudra pas prendre, dans les premiers jours après sa prise de fonction, une mesure de baisse du taux du LEP. Il sera ainsi tenté d’opter pour le statu quo.
Au mois de juin, les Etats-Unis ont créé 206 000 postes, 16 000 de plus qu’anticipé par les économistes interrogés par Bloomberg, mais les chiffres des deux mois précédents ont baissé de 111 000 au total. Le taux de chômage Outre-Atlantique a atteint 4,1 % de la population active quand une stabilisation à 4 % était anticipée. La croissance du salaire horaire moyen a ralenti, comme attendu, de deux deuxièmes à 3,9 % sur un an. Ces résultats associés à ceux de l’activité tertiaire en contraction pourraient conduire la banque centrale américaine à abaisser ses taux directeurs à l’occasion de la prochaine réunion de son comité monétaire en août. Dans ce contexte, le taux d’intérêt de l’obligation d’Etat à 10 ans américain a diminué, passant en-dessous de 4,3 %. De son côté, le dollar s’est légèrement déprécié par rapport à l’euro. Les grands indices « actions » américains continuent leur progression avec un gain de plus de 2 % pour le Nasdaq et de près de 1,5 % pour le S&P 500.
La bourse de Londres a bien accueilli la victoire des Travaillistes qui ont remporté à la Chambre des Communes plus de 410 sièges sur 650. Avec son programme modéré, Keir Starmer, le nouveau Premier Ministre, rassure les investisseurs qui espèrent, en outre, une amélioration des relations avec l’Union européenne. Le Labour s’est donné pour mission de relancer la croissance et d’améliorer le pouvoir d’achat des Britanniques. Le nouveau gouvernement aura comme objectif de réduire l’inflation qui atteint 10 %, contre 2,5 % en zone euro. Le nouveau Premier Ministre a opté pour une ligne « pro-business » et a promis de ne pas augmenter les impôts des sociétés. Il s’est prononcé sur le rétablissement des comptes publics. Le parti travailliste semble avoir ainsi renoué avec la ligne qui fut la sienne avec Tony Blair de 1997 à 2007.
La publication de sondages en France indiquant qu’aucune majorité absolue ne se dégagerait du second tour des législatives du 7 juillet a rassuré les investisseurs. Le CAC 40 a gagné 2,6 %sur la semaine. Il n’a pas néanmoins remonté le chemin perdu après les élections européennes du 9 juin dernier. Sur un mois, la perte est supérieure à 4 %. Elle avait atteint 8 % dans les jours qui avaient suivi l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 5 Juillet 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 675,62 | +2,62 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 375,87 | +0,51 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 567,19 | +1,48 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 352,76 | +2,75 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 461,29 | +1,30% | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 203,93 | +0,35 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 979,39 | +1,73 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 40 912,37 | +3,36 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 951,11 | -0,33 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,206 % | -0,089 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,536 % | +0,036 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,284 % | -0,066 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0825 | +1,05 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 386,24 | +2,64 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 87,46 | +1,69 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Selon la Banque de France, la rémunération moyenne de l’encours de dépôts bancaires demeure stable à 1,89% en mai, comme en avril 2024. Ce taux s’établissait à 1,48 % en mai 2023. le taux de rémunération des livrets bancaires ordinaires est de 0,93% en mai, contre 0,92% en avril et 0,64% en mai 2023.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
mai- 2024 (p) | mai- 2023 | mars- 2024 | avr- 2024 (r) | mai- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 111 | 1,48 | 1,88 | 1,89 | 1,89 |
dont Ménages | 1 876 | 1,68 | 1,89 | 1,90 | 1,90 |
– dépôts à vue | 551 | 0,04 | 0,07 | 0,07 | 0,07 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 83 | 2,81 | 3,63 | 3,65 | 3,59 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 94 | 1,31 | 2,15 | 2,21 | 2,26 |
– livrets à taux réglementés (d) | 688 | 3,22 | 3,18 | 3,17 | 3,17 |
dont : livret A | 389 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 224 | 0,64 | 0,91 | 0,92 | 0,93 |
– plan d’épargne-logement | 236 | 2,60 | 2,61 | 2,61 | 2,61 |
dont SNF | 852 | 1,21 | 2,03 | 2,05 | 2,02 |
– dépôts à vue | 517 | 0,45 | 0,81 | 0,83 | 0,82 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 260 | 2,89 | 3,93 | 4,05 | 3,97 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 75 | 2,43 | 3,43 | 3,43 | 3,47 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 3,75 | 4,50 | 4,50 | 4,50 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,37 | 3,92 | 3,89 | 3,81 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 2,83 | 2,93 | 3,00 | 3,08 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 2,69 | 2,67 | 2,80 | 2,86 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
L’intelligence artificielle fait des miracles en bourse grâce à l’entreprise Nvidia spécialisée dans la production de multiprocesseurs haut de gamme. Depuis le début de l’année, Nvidia est responsable, à elle seule, d’un tiers de la progression de l’indice S&P 500. Au-delà de la pluie de records enregistrée par cet indice, cette dépendance n’est pas sans risque. Sans le soutien des Sept Magnifiques, le S&P 500 aurait clôturé ce deuxième trimestre en baisse. En 2010, Microsoft, Apple et Nvidia, soit les principales capitalisations mondiales valaient, en cumulé, environ 500 milliards de dollars. Leur capitalisation a été, depuis, multipliée par 20 pour atteindre près des 10 000 milliards de dollars. Chacun des trois membres de ce « club des 3.000 » est davantage valorisé que toute la Bourse allemande et autant que la Bourse de Paris ou de Londres. La capitalisation de Nvidia, qui domine 80 % du marché des puces ultrapuissantes pour l’intelligence artificielle, a augmenté de plus de 2 000 milliards de dollars en moins de six mois. La demande croissante pour ses puces d’IA, sa présence accrue dans les ETF technologiques et le soutien des analystes financiers ont propulsé Nvidia au sommet.
Le CAC 40 a reculé durant la dernière semaine de juin de près de 2 %. Sur l’ensemble du mois de juin, la baisse atteint près de 7,2 %.Sur le premier semestre, l’indice parisien est également en retrait de près de 1 % quand l’indice allemand Daxx est en hausse de près de 9 %. L’indice européen Eurostoxx a gagné plus de 8 % sur le premier semestre.
Le recul français est évidemment à mettre en relation avec les résultats des élections européennes et l’annonce de la dissolution de l’Assemblée nationale. Pour la première fois depuis 1981, la politique fait son grand retour à la corbeille. L’incertitude concernant l’évolution de la situation politique du pays et la nature des programmes de deux principaux blocs en compétition ont provoqué des ventes d’actions de la part des investisseurs. L’écart de taux entre la France et l’Allemagne s’est profondément accru au cours du mois de juin passant de 0,5 à 0,8 point. Le taux à 10 ans de la France se situe désormais au même niveau que celui de l’Espagne et est supérieur à celui du Portugal.
Aux Etats-Unis, les indices n’en finissent pas de progresser. Au cours du premier semestre, le Nasdaq a gagné plus de 18 %, le S&P 500 près de 15 % et le Dow Jones près de 3,5 %.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 28 juin 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 479,40 | -1,96 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 118,86 | -0,39 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 460,48 | +0,15 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 17 732,60 | -0,68 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 234,12 | +0,27 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 164,12 | -0,76 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 894,02 | -0,34 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 583,08 | -2,56 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 2 967,40 | -1,03 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,295 % | +0,132 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,500 % | +0,103 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,350 % | +0,097 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0722 | +0,20 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 330,32 | +0,45 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 86,41 | +1,50 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
L’économie allemande n’est pas encore sortie de sa torpeur. Calculé à partir d’un échantillon de quelque 9 000 entreprises, l’indice Ifo du climat des affaires publié le 24 juin a reculé à 88,6 contre 89,3 en mai. Il s’agit d’un plus bas de trois mois. Le consensus espérait un recul moins prononcé. Malgré tout, le PIB devrait avoir progressé légèrement permettant à l’Allemagne de connaître en 2024 une croissance de 0,2 %. En France, le climat des affaires comme l’indice de confiance des ménages restent également bas, sachant qu’ils ont été mesurés avant l’annonce de la dissolution.
L’assurance vie qui est redevenue, en 2024, le produit d’épargne préféré des Français selon le 10e baromètre Amphitéa – Cercle de l’Epargne, a connu un mois de mai tranquille. Les fonds ont néanmoins enregistré une nouvelle décollecte prouvant que le retour à la normale n’est pas total.
Accès de faiblesse pour les fonds euros en mai
Au mois de mai, l’assurance vie a dégagé une collecte nette de 1,5 milliard d’euros en retrait par rapport à celle d’avril (3,4 milliards d’euros) mais supérieure à celle de l’année dernière (-1,7 milliard d’euros en mai 2023). L’assurance vie signe ainsi sa cinquième collecte nette positive. Le résultat du mois de mai est supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (0,7 milliard d’euros).
Au mois de mai, la collecte nette a été positive de 2,4 milliards d’euros pour les unités de compte. Après trois mois de collecte nette positive, les fonds euros renouent avec une décollecte de 900 millions d’euros en mai.
Depuis le début de l’année, la collecte nette de l’assurance vie est de +14,2 milliards d’euros, supérieure de 11,9 milliards d’euros à celle de 2023 sur la même période.
Des cotisations brutes en retrait
En mai 2024, les cotisations en assurance vie ont atteint 12,7 milliards d’euros. Par rapport au mois précédents, elles sont en net retrait. Elles s’étaient élevées à 16,5 milliards d’euros en avril et à 15,6 milliards d’euros en mars. Elles sont certes supérieures à leur montant du mois de mai 2023 (10,2 milliards d’euros).
Sur les cinq premiers mois de l’année, les cotisations se sont élevées à 77,4 milliards d’euros, en hausse de +11,2 milliards d’euros par rapport à la même période de 2023 (soit +17 %). La part des unités de compte est de 37 % de janvier à mai en baisse par rapport au taux moyen de 2023 (41 %).
Une stabilisation des prestations et des rachats
Les prestations se sont élevées à 11,1 milliards d’euros au mois de mai, en baisse de −0,8 milliard d’euros par rapport à mai 2023. Elles sont inférieures à celles du mois d’avril 2024 (13,2 milliards d’euros). Depuis le début de l’année, les prestations ont atteint 63,2 milliards d’euros, en baisse de 1 % par rapport à l’an dernier.
L’encours à quelques pas des 2000 milliards d’euros
L’encours atteint 1 971 milliards d’euros à fin mai 2024, en hausse de +4,2 % sur un an. Les unités de compte représentent désormais 29 % de l’encours global.
Demain sera un autre monde
Depuis le début de l’année, l’assurance vie était en phase de rebond après deux années difficiles qui s’étaient caractérisées par la forte collecte de l’épargne réglementée et en premier lieu du Livret A. L’amélioration du rendement des fonds euros, la bonne tenue de la bourse et la fin de la vague inflationniste ont conduit à l’amélioration de l’attractivité de l’assurance vie. Dans la dernière enquête Amphitéa – Cercle de l’Epargne, pour la première fois depuis 2016, l’assurance vie est ainsi redevenue le placement le plus intéressant (61 % de jugements positifs pour l’assurance vie qui devance le Livret A, 60 % et le Plan d’Epargne Retraite, 57 %). L’assurance vie bénéficie également, depuis plusieurs mois, du recul de l’immobilier.
Avec la dissolution de l’Assemblée nationale annoncée le 9 juin dernier, les épargnants risquent d’opter pour l’attentisme et de privilégier les placements liquides comme l’épargne réglementée. La réaction de la bourse après l’annonce du Président et les incertitudes politiques, économiques et fiscale qui en résultent, comme des précédents chocs, incitent, en effet, les Français à la prudence.
L’assurance vie qui est redevenue, en 2024, le produit d’épargne préféré des Français selon le 10e baromètre Amphitéa – Cercle de l’Epargne, a connu un mois de mai tranquille. Les fonds ont néanmoins enregistré une nouvelle décollecte prouvant que le retour à la normale n’est pas total.
Accès de faiblesse pour les fonds euros en mai
Au mois de mai, l’assurance vie a dégagé une collecte nette de 1,5 milliard d’euros en retrait par rapport à celle d’avril (3,4 milliards d’euros) mais supérieure à celle de l’année dernière (-1,7 milliard d’euros en mai 2023). L’assurance vie signe ainsi sa cinquième collecte nette positive. Le résultat du mois de mai est supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (0,7 milliard d’euros).
Au mois de mai, la collecte nette a été positive de 2,4 milliards d’euros pour les unités de compte. Après trois mois de collecte nette positive, les fonds euros renouent avec une décollecte de 900 millions d’euros en mai.
Depuis le début de l’année, la collecte nette de l’assurance vie est de +14,2 milliards d’euros, supérieure de 11,9 milliards d’euros à celle de 2023 sur la même période.
Des cotisations brutes en retrait
En mai 2024, les cotisations en assurance vie ont atteint 12,7 milliards d’euros. Par rapport au mois précédents, elles sont en net retrait. Elles s’étaient élevées à 16,5 milliards d’euros en avril et à 15,6 milliards d’euros en mars. Elles sont certes supérieures à leur montant du mois de mai 2023 (10,2 milliards d’euros).
Sur les cinq premiers mois de l’année, la cotisations se sont élevées à 77,4 milliards d’euros, en hausse de +11,2 milliards d’euros par rapport à la même période de 2023 (soit +17 %). La part des unités de compte est de 37 % de janvier à mai en baisse par rapport au taux moyen de 2023 (41 %).
Une stabilisation des prestations et des rachats
Les prestations se sont élevées au mois de mai à 11,1 milliards d’euros en baisse de −0,8 milliard d’euros par rapport à mai 2023. Elles sont inférieures à celles du mois d’avril 2024 (13,2 milliards d’euros). Depuis le début de l’année, les prestations ont atteint 63,2 milliards d’euros en baisse de 1 % par rapport à l’an dernier.
L’encours à quelques pas des 2000 milliards d’euros
L’encours atteint 1 971 milliards d’euros à fin mai 2024, en hausse de +4,2 % sur un an. Les unités de compte représentent désormais 29 % de l’encours global.
Demain sera un autre monde
L’assurance vie était, depuis le début de l’année, en phase de rebond après deux années difficiles qui s’étaient caractérisées par la forte collecte de l’épargne réglementée et en premier lieu du Livret A. L’amélioration du rendement des fonds euros, la bonne tenue de la bourse et la fin de la vague inflationniste ont conduit à l’amélioration de l’attractivité de l’assurance vie. Dans la dernière enquête Amphitéa – Cercle de l’Epargne, pour la première fois depuis 2016, l’assurance vie est ainsi redevenue le placement le plus intéressant (61 % de jugements positifs pour l’assurance vie qui devance le Livret A, 60 % et le Plan d’Epargne Retraite, 57 %). L’assurance vie bénéficie également, depuis plusieurs mois, du recul de l’immobilier.
Avec la dissolution de l’Assemblée nationale, annoncée par le Président de la République le 9 juin dernier, les épargnants risquent d’opter pour l’attentisme et privilégier les placements liquides comme l’épargne réglementée. La réaction de la bourse après l’annonce du Président et les incertitudes politiques, économiques et fiscale qui en résultent, comme des précédents chocs, incitent, en effet, les Français à la prudence.
France Assureurs
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Contact presse :
Sarah Le Gouez – 06 13 90 75 48 – slegouez@cercledelepargne.fr
Philippe Crevel – 06 03 84 70 36
Un mois de mai dans la norme
La collecte du mois de mai a été de 1,26 milliard d’euros. Cette collecte s’inscrit parfaitement dans le processus de normalisation engagé depuis le début de l’année, après les records de l’année 2023. La collecte de mai 2024 est deux fois plus faible que celle de 2023 (2,47 milliards d’euros) et également inférieure à celle des mois précédents, sur 2024, (1,48 milliard d’euros en avril, 1,53 milliard d’euros en mars, 2,36 milliards d’euros en février et 2,27 milliards d’euros en janvier). Elle demeure, néanmoins, légèrement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (1,1 milliard d’euros).
Le mois de mai est traditionnellement un mois de transition pour le Livret A. Si au début d’année, ce produit enregistre de bonnes collectes, à partir du mois de mai, les titulaires du Livret A relâchent leurs efforts en raison de l’augmentation des dépenses et, notamment, celles liées aux vacances.
Depuis 2009, le Livret A a enregistré quatre décollectes en mai :
Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du Livret A est de 8,91 milliards d’euros, contre 24,50 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette forte diminution de la collecte traduit bien un retour à la normale du Livret A dans un contexte de baisse d’inflation.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire dans le sillage du Livret A
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré, en mai, une petite collecte de 600 millions d’euros contre une collecte de 760 millions d’euros en avril. Au mois de mai 2023, la collecte pour ce produit était de 1,05 milliard d’euros.
Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du LDDS s’élève à 4,28 milliards d’euros, contre 7,87 milliards d’euros sur la même période en 2023.
Le mois de mai ne réussit pas, en règle générale, au LDDS. Depuis 2009, il a enregistré 8 décollectes durant ce mois. Le LDDS étant souvent connecté au compte courant, les ménages réalisent des arbitrages plus rapidement qu’avec le Livret A. le LDDS est l’antichambre du compte courant quand le Livret A est avant tout un produit d’épargne.
Nouveaux records d’encours pour le Livret A et le LLDS
Le Livret A et le LDDS battent, une nouvelle fois, en ce mois de mai, des records d’encours avec, respectivement, 424,2 et 153,8 milliards d’euros ; portant le total des deux placements à 578 milliards d’euros.
C’était avant les évènements du 9 juin 2024
Le processus de normalisation en matière d’épargne, constaté depuis le début de l’année, risque d’être mis à mal par les résultats des élections européennes et la dissolution de l’Assemblée nationale.
Depuis le début de l’année, les ménages relâchaient leur effort d’épargne de précaution au profit de l’épargne longue et notamment de l’assurance vie. S’ils avaient opté pour une réorientation de leur épargne, ils n’avaient pas, en revanche, décidé de puiser dans leur bas de laine pour accroître leurs dépenses de consommation. La prudence restait de mise en ce début d’année. Le taux d’épargne reste nettement au-dessus de la moyenne d’avant crise sanitaire (17,6 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2024, contre 15 % avant 2020 – INSEE). A la différence des Américains, les Français ont décidé de maintenir un fort encours d’épargne de précaution. L’encours cumulé du Livret A et du LDDS est ainsi passé de 371 à 578 milliards d’euros de mai 2014 à mai 2024.
Les incertitudes politiques, dont l’ampleur est sans précédent depuis 1981, constituent pour de nombreux épargnants un nouveau choc. Au vu des réactions constatées lors des dernières crises (covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste), les ménages opteront pour l’attentisme et privilégieront les liquidités, notamment le Livret A qui joue traditionnellement un rôle de valeur refuge. Complètement liquide, bénéficiant de la garantie de l’État, le Livret A est, pour de nombreux Français, le produit idoine en période d’incertitudes. Ils pourraient également maintenir des sommes plus importantes que dans le passé sur leurs comptes courants sachant que l’inflation s’est atténuée.
Les épargnants modestes dans le dur !
Après avoir connu une forte croissance en 2022 et en 2023, dopé par son taux de rémunération élevé, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) enregistre, au mois de mai, une deuxième décollecte successive, -40 millions faisant suite à -270 millions du mois d’avril
Les ménages les plus modestes sont contraints de puiser dans leur épargne de court terme pour faire face à leurs dépenses courantes. Les effets « taux » et « relèvement du plafond » semblent arriver à leur terme, les considérations économiques s’imposant à nouveau. Le produit renoue avec sa tendance de long terme. Avant l’augmentation du taux du LEP en 2022, ce produit était chroniquement en décollecte.
Sur les cinq premiers mois de l’année, la collecte du LEP reste positive, à 3,94 milliards d’euros, contre 7,91 milliards d’euros sur la même période en 2023.
L’encours du LEP s’élève, fin mai, à 75,8 milliards d’euros.
Le Conseil des gouverneurs de la Banque Centrale Européenne a décidé, jeudi 6 juin 2024, d’abaisser ses trois taux d’intérêt directeurs de 25 points de base. En conséquence, les taux d’intérêt des opérations principales de refinancement, de la facilité de prêt marginal et de la facilité de dépôt seront réduits à respectivement 4,25 %, 4,50 % et 3,75 % à compter du 12 juin 2024. Le Conseil a assorti cette décision d’un communiqué soulignant que l’inflation n’était pas encore revenue dans la zone cible des 2 %. Conseil des gouverneurs est « déterminé à assurer le retour au plus tôt de l’inflation » au niveau de cet objectif. Il a a indiqué qu’il « conservera les taux directeurs à un niveau suffisamment restrictif, aussi longtemps que nécessaire, pour atteindre cet objectif ». Le Conseil des gouverneurs s’est refusé de s’engager sur un calendrier de baisse.
La BCE a revu en légère hausse ses projections d’inflation. Elles prévoient désormais que l’inflation globale s’établira en moyenne à 2,5 % en 2024, 2,2 % en 2025 et 1,9 % en 2026. S’agissant de l’évolution des prix hors énergie et produits alimentaires, les services de l’Eurosystème tablent sur une hausse moyenne de 2,8 % en 2024, 2,2 % en 2025 et 2,0 % en 2026. La croissance économique devrait se redresser et s’établir à 0,9 % en 2024, 1,4 % en 2025 et 1,6 % en 2026.
La baisse des taux directeurs de la BCE était largement anticipée par l’ensemble des acteurs financiers. Ces derniers ont été refroidis par la faiblesse de la réduction et par le communiqué. Ils ne s’attendent plus à une nouvelle baisse d’ici à septembre. La Banque centrale a décide d’abaisser ses taux afin de soutenir l’économique de la zone euro qui a connu un fort ralentissement depuis le milieu de l’année 2023, même si cela ne figure pas parmi ses objectifs. En outre, la décision intervient juste avant les élections européennes où les partis de gouvernement sont en position délicate.
La baisse des taux directeurs est globalement une bonne nouvelle pour les emprunteurs et une moins bonne pour les épargnants investis à court terme.
En raison des anticipations, les taux des crédits immobiliers sont orientés, depuis plusieurs mois, à la baisse. Les taux des nouveaux crédits à l’habitat pour les ménages sont passés de 4,2 à 3,9 % du mois de janvier à mars (source Banque de France). Le taux moyen du marché des crédits à 10 ans est passé, du 31 décembre 2023 au 31 mai 2024, de 3,9 à 3,65 % (source Empruntis).
Dans les prochains mois, en fonction des annonces du Comité de politique monétaire de la BCE, ce mouvement de baisse devrait se poursuivre. Avec des taux directeurs pouvant revenir dans la fourchette 3,25/4 %, les taux de crédits pourraient revenir autour de 3,2 % (3 % pour les crédits à 10 ans).
Cette baisse des taux de crédits devrait favoriser une reprise du marché immobilier au cours du second semestre, avec une augmentation du nombre de transactions et une stabilisation des prix.
Pour les entreprises, cette baisse des taux est également une bonne nouvelle. Elle pourrait les inciter à accroître leur effort d’investissement.
Pour les épargnants
La baisse des taux d’intérêt n’aura pas de conséquence sur la rémunération du Livret A et du Livret de Développement et Solidaire, bloquée à 3 % jusqu’au 1er février 2025.
Le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) est, en revanche, amené à baisser, non pas en raison des taux d’intérêt mais de l’inflation. Le taux du LEP est le taux plus élevé entre celui de l’inflation des six derniers mois et celui du Livret A majoré de 0,5 point. Compte tenu de la baisse de l’inflation, c’est ce second taux qui pourrait s’appliquer, sachant que le gouvernement peut en retenir un autre. L’application de la formule pourrait conduire à passer le taux du LEP de 5 à 3,5 %. Le gouvernement pourrait choisir un taux intermédiaire, de 3,75 ou 4 %. Il convient de souligner que le LEP a renoué avec une collecte nette négative en avril (-270 millions d’euros).
Pour les produits d’épargne réagissant directement aux fluctuations des taux des marchés monétaires, comme les contrats à terme ou les SICAV monétaires, leur rémunération s’est stabilisée au cours du premier trimestre 2024. Elle est en baisse légère depuis. Avec la diminution des taux directeurs, le taux des contrats à terme de moins de deux ans devrait passer de 3,8 % à 3 %, entre mars et décembre 2024. La collecte des dépôts à terme est en baisse depuis le début de l’année, après avoir battu des records en 2023. La rémunération des livrets bancaires ordinaires, qui est restée faible depuis deux ans, autour de 0,9 %, ne devrait pas évoluer fortement.
L’assurance vie devrait être le placement gagnant de la baisse des taux directeurs. Les fonds euros de l’assurance vie dépendent davantage des taux longs, ceux pratiqués notamment pour les obligations d’État, que des taux des marchés monétaires. Dans les années 2010, les taux longs avaient baissé, en raison des politiques de rachats d’obligations menées par les banques centrales. Celles-ci n’ayant pas l’intention de procéder à de tels rachats, la hiérarchie des taux devrait être mieux respectée. En outre, les besoins de financement, en particulier ceux des États, étant importants, les taux longs devraient rester soutenus. Avec la baisse de l’inflation, les ménages devraient réorienter une partie de leur épargne de précaution vers des placements de long terme. Depuis 2020, ils ont privilégié les placements liquides, par crainte de l’avenir. La hausse du taux du Livret A, à partir de 2022, a accentué cette préférence. Depuis le début de l’année 2024, une inflexion est constatée. La collecte de l’assurance vie est en forte hausse. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette dépasse 12,6 milliards d’euros contre 8,3 milliards d’euros pour la même période de 2023. Dans le même temps, celle du Livet A se normalise (7,5 milliards d’euros de janvier à avril 2024 contre 22 milliards d’euros sur la même période en 2023). Les fonds euros qui étaient en décollecte nette depuis novembre 2021 ont affiché, en mars et avril, une collecte nette positive. Les assureurs, voulant profiter de l’embellie obligataire, proposent des taux bonifiés pour attirer les épargnants. Dans ce contexte, le rendement des fonds euros devrait se situer autour de 3 % en 2024.
Pour les actions, les investisseurs ont largement anticipé la baisse des taux directeurs, ce qui a conduit les indices à battre des records en avril et en mai, aidés, par ailleurs, par la bonne tenue des résultats des entreprises. Le mouvement d’appréciation pourrait se poursuivre dans le cours de l’année, mais à un rythme moins soutenu.
La rémunération moyenne de l’encours de dépôts bancaires a, selon la Banque de France, augmenté en avril à 1,90 % en avril, après 1,88 % en mars 2024. Ce taux s’établissait à 1,44 % en avril 2023
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
avril- 2024 (p) | avril- 2023 | févr- 2024 | mars- 2024 (r) | avril- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 109 | 1,44 | 1,87 | 1,88 | 1,90 |
dont Ménages | 1 873 | 1,66 | 1,86 | 1,89 | 1,90 |
– dépôts à vue | 549 | 0,04 | 0,07 | 0,07 | 0,07 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 82 | 2,65 | 3,61 | 3,63 | 3,65 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 93 | 1,24 | 2,05 | 2,17 | 2,23 |
– livrets à taux réglementés (d) | 686 | 3,22 | 3,17 | 3,18 | 3,17 |
dont : livret A | 387 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 224 | 0,60 | 0,87 | 0,91 | 0,92 |
– plan d’épargne-logement | 240 | 2,59 | 2,55 | 2,61 | 2,61 |
dont SNF | 864 | 1,15 | 1,99 | 2,04 | 2,06 |
– dépôts à vue | 521 | 0,43 | 0,82 | 0,81 | 0,83 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 269 | 2,73 | 3,83 | 3,96 | 4,07 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 74 | 2,34 | 3,47 | 3,49 | 3,48 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 3,50 | 4,50 | 4,50 | 4,50 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,18 | 3,92 | 3,92 | 3,89 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 2,90 | 2,86 | 2,93 | 3,00 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 2,73 | 2,66 | 2,67 | 2,80 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
Contrairement à Fitch et à Moody’s, Standard & Poor’s a décidé vendredi 31 mai de dégrader la note de la dette française, la faisant passer du statut « AA » à « AA- » avec une perspective stable. Plusieurs facteurs expliquent cette baisse de la note de la France : le déficit public de 2023 révisé à la hausse à 5,5 % du PIB et une prévision de dette publique à 112 % du PIB en 2027. L’agence ne croit pas en la capacité des pouvoirs publics à revenir à 3 points de PIB de déficit d’ici 2027 avec une croissance potentielle de plus en plus faible. Cette dégradation intervient douze ans après la perte du triple « A » de la France en 2012
La baisse de la note de la France n’aura pas de conséquence sur les taux d’intérêt, les investisseurs ayant intégré, depuis des mois, les problèmes financiers de la France. Le taux de l’OAT à 10 ans était de 3,145 % avec un écart stable avec l’Allemagne de 0,5 point. Les investisseurs ont besoin de placer leurs liquidités dans des emprunts jugés encore relativement sûrs. La charge d’intérêts pour 2024 a été même corrigé à la baisse, à 45,3 milliards d’euros, contre 48,1 milliards d’euros initialement prévu. Dans le plan d’économies de 10 milliards annoncé en avril, 800 millions en moins sur les coûts d’emprunt ont d’ailleurs été anticipés. Ces derniers jours, Bercy espérait même encore gagner quelques centaines de millions. L’exercice budgétaire de 2025 risque en revanche être d’une rare complexité. Le Ministère de l’économie devra réaliser entre 20 à 25 milliards d’euros d’économies….
Une accalmie sur le front des marchés « actions »
Le CAC 40 n’a progressé que de 1 % sur le mois de mai quand l’Eurostoxx a augmenté de1,9 % et le Daxx allemand de 3,23 %. Le CAC 40 finit le mois en-dessous des 8000 points à 7 992 points et en perdant 1,26 % sur la semaine. En cette fin de mois mai, entre interrogations sur le calendrier de la baisse des taux et les bons résultats des entreprises, les investisseurs ont opté pour la prudence digérant ainsi une succession de records. Depuis le début de l’année, le bilan reste malgré tout positif. Le CAC 40 a progressé de près de 6 % sur les cinq premiers mois. Le Daxx allemand comme l’Eurostoxx ont fait mieux avec un gain de 10 %. L’indice parisien a été pénalisé par le recul des valeurs du luxe en raison des perspectives de résultats inférieures aux attentes en lien avec le ralentissement de la croissance en Chine.
Les indices américains sont en recul ces deux dernières semaines mais le bilan reste positif sur l’ensemble du mois de mai. L’indice S&P 500 a progressé de près de 5,2 % et le Nasdaq de plus de 6 %. Ces deux indices ont été portés en début de mois par les résultats des valeurs technologiques.
L’or a été la grande vedette des cinq premiers mois, l’once s’adjugeant un gain de près de 13 % depuis le 1er janvier avec à la clef de nombreux records (près de 2450 dollars l’once le 20 mai dernier). Il s’échangeait le 31 mai à plus de 2363 dollars.
Malgré les évènements au Proche Orient, le cours du pétrole est resté relativement sage avec une progression de moins de 6 % pour le baril Brent. Le ralentissement de la croissance de la Chine et de l’Europe a pesé sur les cours.
Sur le marché des changes, l’euro n’a pas regagné de terrain par rapport au dollar. La monnaie européenne a abandonné 1,8 % entre le 1er janvier et le 31 mai. Le dollar bénéficie toujours de la forte croissance américaine et d’un différentiel de taux favorable.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 31 mai 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 992,87 | -1,26 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 38 218.08 | -2,18 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 277.51 | -0,51 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 735,02 | -1,91 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 497,94 | -1,05 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 275,38 | -0,51% | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 983,67 | -1,03° % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 487,90 | -1,53 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 086,81 | +0,09 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,146 % | +0,074 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,678 % | +0,009 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,512 % | +0,039 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,08447 | 0,00 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 333,82 | -0,19 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 82,16 | -2,81 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Au premier trimestre, l’INSEE a confirmé la croissance de 0,2 % du produit intérieur brut (PIB) pour la France. Le pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages par unité de consommation a progressé moins vite (+0,5 % après +0,8 %). Le taux d’épargne des ménages a augmenté pour atteindre 17,6 % de leur RDB au cours du premier trimestre, après 17,2 % au trimestre précédent. Le taux de marge des sociétés non financières (SNF) se contracte au premier trimestre 2024 : il s’établit à 32,1 % de leur valeur ajoutée, après 33,3 % au trimestre précédent.
Au premier trimestre 2024, le PIB en volume a donc augmenté de 0,2 % en variation trimestrielle après +0,3 %. La consommation des ménages a ralenti (+0,1 % après +0,2 % au quatrième trimestre 2023), tempérée en particulier par une chute des dépenses en matériels de transport (-3,4 % après +2,8 %), notamment de voitures neuves. La formation brute de capital fixe (FBCF), c’est-à-dire l’investissement, a diminué de nouveau au premier trimestre 2024 (-0,4 % après -1,0 %), sous l’effet essentiellement du recul de la FBCF en construction (-1,3 % après -1,3 %) et en biens d’équipement (-1,7 % après -1,7 %). Les dépenses des administrations publiques restent dynamiques (+0,6 % après +0,4 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks a contribué légèrement à la croissance du PIB ce trimestre (+0,1 point après 0,0 point). Les exportations ont progressé un peu plus vite au cours du premier trimestre 2024 (+1,2 % après +1,0 %). Elles sont portées par le rebond des exportations de produits agricoles, de matériels de transport et des « autres produits manufacturés ». Quant aux importations, elles se sont accrues de 0,4 % après -1,7 %, soutenues par les importations de pétrole raffiné et de matériels de transport. Au total, la contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB a été positive au premier trimestre 2024 (+0,2 point après +1,0 point). La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB a été de nouveau négative ce trimestre (-0,2 point après -0,7 point au quatrième trimestre 2023).
Le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants a continué de progresser au premier trimestre avec une hausse de 1,2 %, après +1,3 % au trimestre précédent. Les prestations sociales sont en hausse de +2,5 % après +1,3 %, en lien avec la revalorisation des retraites de base au 1er janvier. En revanche, la masse salariale reçue par les ménages a progressé moins vite (+0,5 %, après +1,2 %) avec le contrecoup du versement, au trimestre précédent, de la prime de pouvoir d’achat des fonctionnaires. Les impôts versés par les ménages ont augmenté de +2,2 % après -1,2 %, du fait de l’impôt sur le revenu et des prélèvements sur les revenus du capital. Dans le même temps, le prix de la consommation des ménages a augmenté de +0,6 % après +0,3 %). Le pouvoir d’achat du RDB des ménages a augmenté de 0,6 % après +1,0 % au quatrième trimestre 2023. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il a progressé de 0,5 %, après +0,8 %.
Le taux d’épargne des ménages a, de son côté, augmenté de nouveau, leur consommation en volume croissant moins que leur pouvoir d’achat. Il s’est élevé à 17,6 %, après 17,2 % au quatrième trimestre 2023.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Le nombre total d’heures travaillées en France a diminué au premier trimestre 2024 : -0,1 %, après +0,2 % au trimestre précédent. L’emploi total a, en revanche, continué de progresser (+0,1 % après +0,1 %), mais le nombre d’heures travaillées par emploi recule (-0,2 % après +0,1 %), en raison notamment d’un rebond des arrêts maladie.
Au premier trimestre 2024, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) a baissé à 32,1 %, contre 33,3 % au trimestre précédent. Ce repli concerne principalement les branches manufacturières. Dans l’énergie, le taux de marge est resté stable et élevé. Le repli reflète la baisse du prix de valeur ajoutée, ainsi que le repli des subventions (en particulier des subventions du dispositif d’aide au paiement des factures d’énergie). En revanche, les impôts sur la production versés par les sociétés reculent, d’une part par contrecoup de la hausse de la taxe foncière au trimestre dernier, et d’autre part du fait d’une nouvelle baisse de la cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises (CVAE).
Au premier trimestre 2024, le besoin de financement des administrations publiques (APU) a baissé de 0,3 point de PIB. Il s’élevait à 5,6 % du PIB après 5,9 % au quatrième trimestre 2023.
Malgré la faible croissance économique, les entreprises ont amélioré leurs résultats de 9 % au cours du premier trimestre par rapport au dernier trimestre de l’année dernière. Les annonces des grandes entreprises cotées ont conduit à la hausse des indices « actions » des différentes places européennes. À Paris, le CAC 40 a ainsi, augmenté de 7,4 % lors des trois premiers mois de l’année. À Francfort, le DAX s’est apprécié de plus de 12 %, tout comme l’indice paneuropéen Euro Stoxx 50. Ce dernier a connu l’un de ses cinq meilleurs démarrages sur ces 25 dernières années.
Les profits restent néanmoins en retrait sur un an mais une partie de l’écart enregistré à la fin de l’année dernière a été comblé. Les perspectives de croissance des profits 2024 sont en nette amélioration. La baisse des profits sur un an est, en grande partie, imputable aux entreprises du secteur de l’énergie (dont les pétrolières). La baisse des cours, en 2023, explique ce recul. Ces entreprises avaient dégagé des bénéfices exceptionnels jusqu’au premier trimestre 2023.
Au premier trimestre, les entreprises malgré de faibles évolutions des ventes ont réussi à maintenir leurs marges. Ces dernières ont atteint plus de 11 %, hors secteur de l’énergie, selon la Société Générale. Les entreprises réagissent de plus en plus rapidement aux fluctuations de la demande, afin de maintenir leur rentabilité. Au premier trimestre, les entreprises financières et de la santé ont porté les indices « actions ». Pour les prochains mois, les chefs d’entreprise sont relativement confiants. Ils s’attendent à une légère reprise de la consommation en Europe. Ce regain d’optimisme s’est traduit par une hausse des dividendes et des annonces de rachats d’actions. À ce titre, 70 % des programmes annoncés restent à exécuter, ce qui pourrait soutenir les indices boursiers européens d’ici la fin de l’année.
Les indicateurs avancés « PMI » sont en hausse pour la zone euro. Les investisseurs attendent la baisse prochaine des taux directeurs de la BCE. Néanmoins, plusieurs signaux appellent à la vigilance. Le secteur du luxe, après avoir connu trois années d’expansion rapide, marque le pas, les consommateurs chinois et américains réduisant leurs achats. Les marges pourraient s’éroder avec la multiplication des revendications salariales surtout en période d’absence de gains de productivité. La croissance des salaires est désormais supérieure à l’inflation. Les cours élevé des actions commence à inquiéter en particulier aux États-Unis où certains prévoient un net ralentissement de la croissance.
Cette semaine, le CAC 40 a baissé de 0,9 % après un recul, la semaine dernière, de 0,6 %. L’attentisme est de mise en Europe avec des interrogations sur la sortie de la stagnation et le redécollage de l’industrie. A Wall Street, S&P 500 et le Nasdaq Composite ont battu de nouveaux records jeudi 23 mai, à respectivement 5 341,88 points et 16 996,38 points, dans le sillage de l’envolée des fabricants de microprocesseurs pour l’Intelligence Artificielle. Les bons résultats des entreprises poussent vers le haut le cours des actions mais ce qui n’a pas empêché la baisse sur la semaine du Dow Jones. Les interrogations sur la baisse des taux directeurs ont pesé une fois de plus sur les marchés « actions ».
Un report de la première baisse des taux directeurs aux Etats-Unis ?
Aux Etats-Unis, l’indice de confiance du consommateur, calculé par l’Université du Michigan, a reculé à 69,1 points en mai, contre 77,2 en avril. « Le moral des ménages a baissé d’environ 10%, après trois mois consécutifs de très faible variation, note l’Université du Michigan. Cette baisse de 8,1 points est statistiquement significative et porte le sentiment à son niveau le plus bas depuis environ cinq mois ». Les perspectives à un an de la conjoncture se dégrade, le consommateur se déclarant également préoccupé par le marché de l’emploi. Il s’attend à une hausse du taux de chômage et à un ralentissement des revenus. Les prévisions d’inflation à un an ont légèrement augmenté, passant de 3,2 % le mois dernier à 3,3 % ce mois-ci, restant au-dessus de la fourchette de 2,3 % à 3 % observée au cours des deux années précédant la pandémie ». Les prévisions d’inflation à long terme, elles, sont stables à 3% pour le deuxième mois consécutif, toujours au-delà, là encore de la fourchette de 2,2%-2,6 % qui prévalait durant les deux années pré-Covid. Ces chiffres ne devraient pas lever les incertitudes sur la baisse des taux directeurs par la FED. Ces derniers jours, plusieurs responsables de la Réserve fédérale américaine ont tenté de calmer les ardeurs du marché et de le ramener à plus de raison sur le rythme du desserrement monétaire. La banque d’affaires Goldman Sachs estime que la première réduction des taux pourrait n’intervenir qu’en septembre en lieu et place de juillet. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat sont restés stables durant la semaine, preuve de la force de l’attentisme.
L’or porté vers les sommets par les banques centrales
L’or a battu un nouveau record, lundi 20 mai, à 2 350 dollars l’once avant de redescendre en fin de semaine. De son côté, l’argent est monté au-delà de la barre des 30 dollars l’once, au plus haut depuis 2012. L’or est toujours en phase ascendante en raison des tensions géopolitiques persistantes et des achats des banques centrales. Certains experts prévoient que l’once pourrait atteindre dans l’année 3000 dollars. L’or demeure une valeur refuge. Les tensions au Proche et Moyen Orient contribuent ainsi à sa hausse. La mort du président iranien dans un accident d’hélicoptère en fin de semaine dernière est source d’incertitudes. Par ailleurs, le lancement par les Houthi d’un missile contre un pétrolier à destination de la Chine a également contribué à augmenter les achats de précaution. L’or est également porté par la demande des banques centrales. En 2022 et en 2023, ces dernières ont acheté plus de 1 000 tonnes d’or. Durant le premier trimestre 2024, les achats sont restés massifs. Ces achats sont réalisés dans un souci de diversification des actifs de réserve et pour certains pays dans un but de dédollarisation. L’or représente désormais plus de 5 % des actifs de réserve de la Chine. Par ailleurs, les ménages de ce pays acquièrent de plus en plus d’or en raison de la forte chute des valeurs mobilières et immobilières. Sachant que les Chinois épargnent 40 % de leurs revenus, ils disposent d’importantes liquidités pour acheter de l’or. L’argent suit traditionnellement le cours du métal jaune mais, en outre, il bénéficie d’une forte demande industrielle. Il est en effet utilisé pour la fabrication de panneaux photovoltaïques. La demande d’argent en tant que matière première n’est pas sans limite car il existe des métaux de substitution qui pourraient s’avérer moins onéreux en cas de poursuite de la hausse de son cours. En 2011, quand les prix sont montés à 50 dollars l’once, la quantité d’argent utilisée dans les panneaux solaires a diminué de 80 %.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 24 mai 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 8 094,97 | -0,89 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 39 069,59 | -2,38 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 304,72 | +0,02 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 16 920,80 | +1,36 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 18 694,42 | -0,12 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 317,59 | -118 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 064,14 | -0,39° % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 5 035,41 | -0,68 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 088,87 | -2,07 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,072 % | +0,075 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,581 % | +0,070 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,473 % | +0,073 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0848 | -0,16 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 334,71 | -3,51 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 82,16 | -2,81 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
contact@cercledelepargne.com