L’indice CAC 40 est remonté au-dessus des 7 700 points avec un gain de 3,75 % sur la semaine. Il faut remonter au mois de septembre dernier pour observer une progression plus forte. Le rejet de la motion de censure et les résultats trimestriels de Richemont, qui en règle générale reflètent assez finement la tendance du secteur du luxe, ont rassuré les investisseurs. Les anticipations selon lesquelles la prochaine baisse de taux de la Réserve fédérale pourrait intervenir plus tôt que prévu ont également joué en faveur du marché des actions, tout comme les résultats du mois de décembre sur l’inflation au sein des pays de l’OCDE. Aux États-Unis, le début de la saison des résultats trimestriels est également encourageant. Les banques ont publié des résultats appréciés par les actionnaires. JPMorgan, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont ainsi fortement progressé à Wall Street. En 2024, JPMorgan Chase a notamment dégagé 58,5 milliards de dollars de profits et, si la marge d’intérêt a commencé à marquer le pas, les commissions de banque d’affaires, les activités de marché et la gestion d’actifs ont pris le relais. Les bons résultats sur le front de l’inflation ont également soutenu les cours.
Aux États-Unis, les prix à la consommation (CPI) ont augmenté comme prévu de 0,4 % sur un mois en décembre. Ils ont reculé à 0,2 % hors éléments volatils tels que l’énergie et l’alimentation, alors qu’une stagnation à +0,3 % était attendue par le consensus Bloomberg. En rythme annuel, l’inflation en données brutes s’est élevée à 2,9 %. La donnée « core » est ressortie à 3,2 %, soit un dixième de point de moins qu’anticipé.
Tous les indices actions des grandes places financières ont enregistré de fortes progressions cette semaine. À Londres, le FTSE 100 a atteint, vendredi 17 janvier, un record historique à 8 475,35 points, dépassant son précédent record établi en mai dernier.
La croissance chinoise de 5 % est légèrement supérieure aux attentes des derniers jours. Elle est néanmoins inférieure à celle de 2023 (5,2 %) et représente son plus faible niveau depuis 1990, hors période Covid. Le principal point positif de l’économie chinoise a été les exportations, ce qui laisse présager quelques difficultés en 2025, compte tenu du risque de hausse des droits de douane américains. En 2024, la population chinoise a diminué pour la troisième année consécutive. Le pays compte près de 1,4 million d’habitants en moins, atteignant 1,408 milliard. Le nombre de naissances a néanmoins progressé de 520 000 par rapport à 2023. Cette hausse s’expliquerait en partie par la croyance selon laquelle l’année 2024, placée sous le signe du Dragon dans le zodiaque chinois, est propice à la procréation. Le nombre de naissances en 2024 reste néanmoins l’un des plus faibles enregistrés depuis 1949. L’indice chinois Shanghai Composite a malgré tout progressé sur la semaine, alors que le Nikkei japonais s’est replié de plus de 4 %.
À quelques heures de l’investiture de Donald Trump, le bitcoin est en forte hausse, dépassant les 100 000 dollars. Un décret serait en cours de préparation afin de désigner la crypto comme un impératif national, une formulation stratégique prioritaire visant à guider les agences gouvernementales dans leur collaboration avec l’industrie de la crypto.
Le cours du pétrole subit des vents contraires. L’arrivée de Donald Trump rime avec une libéralisation de la réglementation pour les nouveaux gisements, pouvant entraîner une baisse des cours, mais, dans le même temps, les mesures prises contre la flotte fantôme russe les poussent à la hausse.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 17 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 709,75 | +4,06 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 43 487,83 | +3,83 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 996,66 | +3,01 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 630,20 | +2,63 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 897,46 | +3,78 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 505,22 | +3,42 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 5 148,30 | +3,92 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 451,46 | -4,04 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 241,82 | +0,38 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,308 % | -0,117 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,503 % | -0,071 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,623 % | -0,131 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0270 | -0,59 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 701,58 | +2,02 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 80,72 | +1,24 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 105 010,19 | +11,80 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
L’édito de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne
Les Français sont coupables d’épargner. Par leur comportement, ils nuiraient à la consommation, à la croissance et aux recettes de l’État. Plusieurs voix se font entendre afin que le gouvernement se serve de l’épargne des ménages en la taxant ou en l’orientant. Les Français consacrent 18 % de leurs revenus à l’épargne. C’est trois points de plus qu’avant l’épidémie de covid. Ils figurent parmi les fourmis de l’Europe avec les Allemands. La succession de chocs depuis cinq ans ainsi que le vieillissement de la population expliquent l’augmentation du taux d’épargne. L’épargne est, par nature, une renonciation à la consommation. Elles est une décision libre et personnelle des Françaises et des Français. Ces derniers effectuent le choix d’arbitrer une partie des revenus pour faire face à des aléas, préparer leur retraite, financer l’acquisition d’un logement ou un projet professionnel, etc. Certes, la consommation en pâtit avec, à la clef, moins de recettes de TVA. Néanmoins, ce comportement est-il condamnable ? Sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique, cette frugalité est bienvenue. Les ménages consomment moins de biens industriels dont la production est source d’émissions de gaz à effet de serre. Ils évitent, par ailleurs, une aggravation du déficit commercial de la France. En effet, toute augmentation de la consommation génère celle des importations.
De manière singulière, aux yeux de certains, épargner équivaut à placer son argent sous son matelas ou dans un coffre. L’image de l’argent qui dort demeure une idée largement partagée. Or, l’épargne placée ou même sur un compte courant n’est pas improductive. Elle est à la base du système économique moderne. Elle est la clef de voûte du crédit et, plus globalement, du financement des acteurs économiques. Sans épargne, les banque ne peuvent pas prêter aux ménages ni aux entreprises. Sans épargne, l’État serait bien à la peine pour financer son déficit public. Sans épargne, la transition écologique resterait lettre morte. Le Livret A finance le logement social, le Livret de Développement Durable et Social les PME, l’assurance vie et le PER, les États et les entreprises. Ces dernières bénéficient également des ressources du Plan d’Épargne en Actions. Si la France n’a pas été plus durement dégradée par les agences de notations, elle le doit, en partie, à l’abondance de son épargne. Compte tenu des besoins de financement publics et privés, l’excès d’épargne est avant tout une vue de l’esprit. Sa baisse signifierait automatiquement des taux d’intérêt plus élevés. Pour d’autres, l’épargne permettrait d’effacer la dette publique, autre vue de l’esprit d’autant plus surréaliste qu’une part non négligeable de cette épargne sert déjà à la financer. L’effacement souhaité par certains rimerait avec banqueroute. Le recours à une telle pratique s’accompagnerait d’un refus des investisseurs de prêter le moindre fifrelin à l’État qui serait placé, de facto, sous tutelle du FMI ou de la BCE.
À défaut de s’en prendre directement à l’épargne, des voix se font entendre pour orienter fermement les épargnants afin qu’ils choisissent des placements soi-disant utiles. L’épargne devrait être ainsi orienté vers l’industrie, la défense, la transition énergétique, les services publics ; une véritable liste à la Prévert ! Cette orientation ,e répond qu’à un seul objectif, donner à l’État des moyens qu’il ne dispose plus sur le plan budgétaire afin de mener sa politique économique. Cette tentation de l’orientation de l’épargne n’est pas une idée neuve en France qui est championne en la matière avec de nombreux produits d’épargne réglementée comme le Livret A ou le LDDS, produits qui n’existent pas chez nos principaux partenaires. Avec la Caisse des dépôts et les banques, l’État joue, un rôle d’intermédiation en transformant de l’épargne courte en emplois longs. La propension des Français pour l’épargne de court terme et sans risque est souvent raillée mais, dans le même temps, les gouvernements multiplient ce type de produits en les dotant d’avantages fiscaux significatifs. Les épargnants ont bien plus de maturité que certains ne le croient. Ils sont clairvoyants, contrairement à certaines antiennes, Ils choisissent leurs placements en fonction de leurs objectifs. Ils privilégient la sécurité et la liquidité sans regarder avec attention le rendement. Dans les années 1980, ils ont plébiscité les SICAV monétaire qui répondaient alors au mieux à leurs attentes avant de se tourner vers les fonds euros de l’assurance vie. Plus récemment avec la hausse de son rendement, le Livret A a reçu toutes leurs faveurs. La bonne tenue des marchés « actions » a conduit à l’augmentation de la collecte des unités de compte et du nombre de Plans d’Épargne en Actions. Le succès du Plan d’Épargne Retraite, depuis 2019, y contribue par ailleurs. L’épargnant doit rester libre de choisir ses placements, ses supports. Dans le passé, les pouvoirs publics n’ont pas toujours été des investisseurs inspirés. De nombreux projets ou programmes publics en faveur de la sidérurgie, ou bien encore le plan calcul, ont donné lieu à des échecs retentissants. Les économies les plus florissantes sont celles où le financement des agents économiques n’est pas administré. L’Union européenne souffre de l’absence d’un véritable marché unifié des capitaux. La création de nouveaux produits franco-français irait à l’encontre de cette nécessaire unification.
L’idée d’une augmentation de la taxe forfaitaire unique de 30 à 33%, voire 35 % fait son chemin. Elle vise les dividendes que les actionnaires reçoivent mais aussi les intérêts perçus par les épargnants sur leurs produits de taux, hors produits exonérés. Cette éventuelle mesure ne concerne pas que les contribuables les plus riches. Elle concerne la quasi-totalité des épargnants, soit 7 Français sur 10. L’écart entre des produits sans risque comme le Livret A et les actions augmentera au détriment des secondes. Le relèvement du prélèvement forfaitaire est indéniablement un mauvais signal adressé aux épargnants comme aux investisseurs. Les dirigeants de PME seront les premiers pénalisés. Les pouvoirs publics auraient tout avantage à limiter le nombre de niches fiscales dont le coût est bien plus élevé que le gain espéré de la hausse de la « flat tax ».
Les Français doivent rester des épargnants libres de choisir leurs placements et pouvoir bénéficier d’un régime fiscal stable et performant. La flat tax, système d’imposition simple et efficace, ne doit pas être écornée dans le cadre d’une négociation budgétaire sur fond d’Assemblée nationale fragmentée.
Philippe Crevel
Fini la trêve des confiseurs, la nouvelle année commence avec un retour aux fondamentaux. Les propos de Donald Trump et son programme inflationniste inquiètent les investisseurs contribuant à la hausse des taux des obligations souveraines et cela d’autant plus que les besoins croissants des États en financement sont élevés.
Des taux souverains à la hausse
Le taux à 10 ans américain a pris plus de 10 points de base (pb) pour atteindre 4,7 %, son plus haut depuis fin avril et celui à 30 ans est proche des 5 %, ce qui n’était pas arrivé depuis décembre 2023, alors que la Réserve fédérale avait mené l’un des plus forts relèvements des taux directeurs de son histoire. Le « 30 ans britannique » a atteint 5,35 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 1998 quand le rendement des obligations françaises à 10 ans s’est élevé à 3,4 %, un plus haut depuis 2011.
En début d’année, les États procèdent à d’importantes émissions d’obligation. En deux jours, les 7 et 8 janvier, sur la zone euro, près de 70 milliards d’euros ont été ainsi émis. Aux États-Unis, l’émission de 39 milliards de Treasuries – les obligations d’État – à 10 ans a n’a pas suscité l’enthousiasme des investisseurs. Les titres affichent un rendement de 4,68 %, au-dessus des prévisions initiales. Il faut remonter à 2007 pour retrouver de tels taux.
Les investisseurs semblent intégrer que Donald Trump pourrait appliquer son programme à compter du 20 janvier et notamment la majoration des droits de douane. Une montée du protectionnisme associée à des baisses d’impôts et à une réduction de l’immigration pourraient relancer l’inflation américaine. En réaction, les marchés misent sur un fort ralentissement des baisses de taux de la Fed. Leur réduction ne serait plus que de 0,5 point et non d’un point comme cela était envisagé en 2024. La menace inflationniste combinée à une moindre diminution des taux directeurs conduisent à une hausse des taux longs. L’évolution des rendements des Treasuries entraîne une répercussion sur l’ensemble des taux souverains. Avec des taux de près de 5 %, les États-Unis attirent les capitaux du monde entier ce qui conduit, par réaction, à la hausse des taux à l’échelle mondiale.
La hausse des taux, en France, répond également à des considérations d’ordre interne. La méfiance envers la trajectoire des finances publiques française se traduit au travers l’évolution de l’écart entre le rendement des obligations françaises et allemandes, (spread). Ce dernier a atteint 86 points de base jeudi, en hausse, depuis le début de l’année. L’hypothèse d’une remise en cause de la réforme des retraites inquiète les investisseurs. L’augmentation des taux souverains est une mauvaise nouvelle pour le déficit public.
Rebond du CAC 40
Les indices « actions » chinois et japonais ont connu une mauvaise semaine. Le Shanghai Composite a perdu pour le deuxième semaine consécutive plus de 5 %. Les marchés asiatiques sont pénalisés par les menaces protectionnistes. Après deux semaines de recul, la Bourse de Paris a affiche un bilan hebdomadaire flatteur, avec un Cac 40 en hausse de 2,04 %, son meilleur résultat depuis la semaine du 6 décembre (+2,65 %). Il a terminé la semaine 7 431,04 points malgré une baisse vendredi provoquée par la publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis. Ces résultats ont pesé sur le cours des actions américaines en raison de la crainte d’une moindre baisse des taux de la FED que prévu.
Dynamisme du marché de l’emploi aux Etats-Unis
En décembre, les Etats-Unis ont créé 256 000 emplois dans le secteur non agricole, soit bien plus que les 165 000 qui étaient attendus par le consensus Bloomberg et même que les 212 000 enregistrés en novembre. Le taux de chômage, revient à 4,1 % de la population active quand une stagnation à 4,2 % était anticipée. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0, 3% d’un mois sur l’autre et de 3,9 % sur une base annuelle, soit une décélération d’un dixième dans les deux cas. Une forte création d’emplois et un faible taux de chômage traduisent la vitalité de l’économie américaine mais pourraient dissuader la FED de baisser ses taux directeurs. Plusieurs indicateurs américains indiquent que l’évolution de l’économie est incertaine. L’’indice de confiance du consommateur américain, calculé par l’Université du Michigan, a légèrement diminué à 73,2 en janvier. Ses composantes d’anticipation d’inflation à un an et à 5-10 ans ont augmenté à 3,3 % quand une stagnation à respectivement 2,8 % et à 3 % était attendue par le marché.
Pétrole en hausse, euro en baisse
Le prix du baril de pétrole continue sa hausse en raison d’éventuelles sanctions américaines concernant la « flotte fantôme » qui achemine le pétrole russe. 200 navires ont été répertoriés par les autorités américaines qui entend prendre des sanctions à l’encontre des entreprises qui en sont propriétaires et des clients qui achètent le pétrole russe ainsi transporté.
L’euro s’oriente vers la parité avec le dollar. La faiblesse de la croissance européenne et l’évolution potentiellement divergente des taux directeurs des banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique expliquent la dépréciation de la monnaie américaine par rapport au dollar. L’euro a atteint un plus bas historique de 0,82 USD. Ce niveau reflétait une faiblesse de l’économie européenne par rapport aux États-Unis. Entre 2002 et 2021, l’euro a été au-dessus de la parité. Il est repassé en-dessous en septembre 2022 en lien avec la guerre en Ukraine qui a affaibli économiquement l’Europe. Le dollar joue par ailleurs son rôle de valeur refuge. . Depuis la fin de l’année 2022, il est légèrement au-dessus.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 10 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 431,04 | +2,04 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 41 938,45 | -1,31 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 827,04 | -1,09 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 161,63 | -1,21 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 221,34 | +1,80 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 248,49 | +0,30 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 977,90 | +2,19 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 190,40 | -1,77 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 168,52 | -5,47 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,425 % | +0,138 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,574 % | +0,152 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,754 % | +0,175 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0244 | -1,18 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 694,02 | +260 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 79,25 | +3,33 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 93 437,86 | -4,19 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
En novembre 2024, la rémunération globale des encours de dépôts bancaires enregistre, selon la Banque de France une baisse de 5 points de base par rapport à octobre et s’établit à 1,80%. La rémunération des dépôts des ménages est stable à 1,86 %, tandis que celle des sociétés non financières (SNF) diminue de 7 points de base à 1,82 % sous l’effet de la baisse des taux sur les comptes à terme inférieurs à 2 ans. La rémunération des livrets ordinaires des ménages est de 0,91 % en novembre contre 0,92 % en octobre. La rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires reste toutefois supérieure à celle de novembre 2023, de 3 points de base pour les ménages et de 4 points de base pour les SNF.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
nov- 2024 (p) | nov- 2023 | sept- 2024 | oct- 2024 (r) | nov- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 104 | 1,78 | 1,86 | 1,85 | 1,80 |
dont Ménages | 1 862 | 1,83 | 1,86 | 1,86 | 1,86 |
dont : – dépôts à vue | 542 | 0,05 | 0,07 | 0,06 | 0,06 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 90 | 3,41 | 3,47 | 3,52 | 3,21 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 97 | 1,80 | 2,37 | 2,39 | 2,38 |
– livrets à taux réglementés (d) | 695 | 3,26 | 3,06 | 3,07 | 3,07 |
dont : livret A | 392 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 217 | 0,83 | 0,93 | 0,92 | 0,91 |
– plan d’épargne-logement | 221 | 2,60 | 2,63 | 2,63 | 2,63 |
dont SNF | 863 | 1,78 | 1,94 | 1,89 | 1,82 |
dont : – dépôts à vue | 527 | 0,71 | 0,78 | 0,72 | 0,70 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 264 | 3,68 | 3,74 | 3,69 | 3,56 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 72 | 3,10 | 3,57 | 3,62 | 3,64 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 4,50 | 3,65 | 3,40 | 3,40 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,97 | 3,43 | 3,17 | 3,01 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 3,09 | 2,43 | 2,35 | 2,34 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 2,91 | 2,53 | 2,57 | 2,66 |
Données Banque de France
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
En novembre, l’assurance vie confirme et signe. Le premier produit d’épargne français a réalisé une collecte nette de 4 milliards d’euros, Il profite de la propension des ménages à épargner. Ces derniers se portent de plus en plus vers l’épargne longue. La baisse des taux des dépôts à terme et la perspective d’une diminution des taux de l’épargne réglementée les incitent à privilégier l’assurance vie. La pratique des taux bonifiés de la part des assureurs et la bonne tenue des marchés « actions » hors France les amènent à opter, en effet, pour ce placement. L’encours de l’assurance vie s’élève ainsi à milliards d’euros à fin novembre à 1985 milliards d’euros, en hausse de près de 5 % sur un an.
Novembre, un mois traditionnellement favorable à l’assurance vie
En novembre, la collecte nette de l’assurance vie s’est donc élevée à 4 milliards d’euros, selon France Assureurs, contre 2,9 milliards d’euros en octobre et 2,5 milliards d’euros en septembre. Un an auparavant, en novembre 2023, l’assurance vie avait connu une collecte nette de seulement 414 millions d’euros. En novembre, l’assurance vie signe ainsi sa onzième collecte nette positive consécutive.
Au mois de novembre, la collecte nette a été portée par les unités de compte(+3,3 milliards d’euros). La collecte nette des fonds euros est, de son côté, redevenue positive de 700 millions d’euros.
Depuis 1997, seulement trois décollectes ont été enregistrées en novembre :
Les décollectes de 2011 et 2012 sont intervenues en pleine crise des dettes souveraines.
Le montant moyen de la collecte de ces dix dernières années en novembre est d’un milliard d’euros. En onze mois, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 28,2 milliards d’euros.
Des cotisations brutes à haut niveau
En lien avec l’effort élevé d’épargne des ménages, les cotisations d’assurance vie ont atteint un niveau record à plus de 15 milliards d’euros, proche de leur niveau du mois d’octobre. Au mois de septembre, elles s’étaient élevées à 12,3 milliards d’euros. En novembre 2023, elles s’étaient élevée à 12,8 milliards d’euros. La collecte brute en fonds a été de 8,95 milliards d’euros et celle en unités de compte de 6,1 milliards d’euros.
Les assurés ont effectué d’importants versements sur leurs fonds en euros. Ils ont en revanche réduit leurs versements sur les unités de compte. Cette augmentation des cotisations brutes s’explique par la moindre attractivité des dépôts à terme dont les taux sont orientés à la baisse, dépôts qui, depuis 2022, concurrençaient les fonds euros. Ils bénéficient, comme les fonds euros en effet, d’une garantie en capital. Leur taux de rendement qui est connu à l’avance a été supérieur à ceux des fonds euros en 2023.
Sur les onze premiers mois de l’année, les cotisations brutes se sont élevées à 160 milliards d’euros, 99,1 milliards d’euros pour les fonds euros et ,60,4 milliards d’euros pour les unités de compte
La part des cotisations en UC est de 40 % sur le mois de novembre et sur les onze premiers mois de l’année soit un taux identique à celui de l’année 2023.
Des prestations en recul en lien avec la préférence pour l’épargne financière
Les prestations se sont élevées à 11 milliards d’euros en novembre, contre 12 milliards d’euros en octobre et 9,8 en septembre. Sur un onze mois, les prestations se sont élevées à 131 milliards d’euros.
Sur les onze premiers mois de l’année, les rachats ont atteint 131 milliards d’euros, contre 138 milliards d’euros sur la même période en 2023. . Cette baisse est imputable aux fonds euros qui sont moins sacrifiés par les ménages que précédemment. Les ménages sollicitent moins leur assurance vie pour acheter des biens immobiliers, le nombre de transactions ayant fortement baisse depuis deux ans (moins de 800 000 transactions en 2024 contre plus d’un million en 2022).
Le PER termine l’année sur les chapeaux de roue
Le Plan d’Epargne Retraite (PER) a enregistré en novembre de 1,312 milliard d’euros, en hausse de 25 % par rapport à novembre 2023. La fin de l’année est favorable au PER qui bénéficie d’un incitation fiscale. Les ménages effectuent des arbitrages en faveur de ce produit afin d’alléger leur facture fiscale l’année suivante. 6,7 millions de PER assurance individuels ont été souscrits avec un encours qui atteint désormais 90 milliards d’euros.
L’assurance vie, l’indétrônable placement numéro 1 des Français
Ls prochains mois devraient favorables à l’assurance vie qui bénéficient du fort taux d’épargne des ménages. Les taux bonifiés des fonds euros conduisent les ménages à réallouer une partie de leur épargne liquide sur ces placements. La baisse du rendement des dépôts à terme favorise cette réallocation. La diminution annoncée des taux de l’épargne réglementée conforte cette stratégie.
Cercle de l’Épargne – données France Assureurs
Cercle de l’Épargne – données France Assureurs
Paris commence mal l’année
Le CAC 40 est passé en-dessous des 7 300 points vendredi 3 décembre. L’indice parisien a poursuivi sa chute en cédant un eu plus de 1 % sur la semaine qui a été amputée d’une journée de cotation.
Les valeurs du luxe sont, en ce début d’année 2025 exposées à la Chine et ont subi un nouvel accès de faiblesse. Le marché détaxé de l’île de Hainan en Chine, un lieu connu pour la vente de produits de luxe, a connu une baisse des ventes de 29,3 % sur l’année écoulée selon les données des douanes chinoises. Les actions de Chine continentale ont connu un recul de plus de 5 % sur la semaine. Le rendement des obligations de l’Etat chinois à dix ans a glissé sous la barre des 1,6 % pour la première fois de son histoire. Les effets des différents plans de relance annoncés ces derniers mois demeurent faibles. La banque centrale chinoise pourrait être amenée à baisser ses taux directeurs.
Les valeurs automobiles sont toujours en souffrance en raison de la faiblesse des immatriculations notamment de véhicules électriques. En France, 1 718 417 immatriculations de voitures particulières neuves ont été enregistrées, soit une baisse de 3,17 % par rapport à 2023. En 2019, 2 214 279 voitures particulières avaient été immatriculées en France. En cinq ans, le marché s’est contracté de 22,39 %. En 2024, les ventes de véhicules électriques ont reculé.
Aux Etats-Unis, l’indice d’activité ISM du secteur manufacturier a dépassé les attentes du consensus Bloomberg en ressortant à 49,3, contre 48,4 en novembre et 48,2 anticipé. Le Président Joe Biden a mis son veto à la vente de U.S. Steel à Nippon Steel, ce qui a provoqué la chute du cours de l’entreprise américaine. Le rachat était perçu comme de manière positive par les investisseurs.
Les indices américains ont légèrement diminué cette semaine sur fond de doutes sur l’orientation de la politique économique américaine avec la future arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.
Petit bilan de l’année boursière 2024
2024 aura été une bonne année pour les actions, à l’exception de celles des entreprises cotées à Paris. Les indices des grandes places financières internationales ont affiché une croissance à deux chiffres et battu de nombreux records au cours de l’année. La baisse des taux d’intérêt a incité les investisseurs à privilégier les actions.
The winner is the United States of America
Les véritables vainqueurs de l’année 2024 sont les indices américains. Avec une croissance résiliente proche de 3 % et un secteur technologique dynamique, l’économie américaine continue d’attirer les capitaux du monde entier. Wall Street a consolidé son statut de première place financière mondiale. L’élection de Donald Trump au mois de novembre, loin d’inquiéter les marchés, a favorisé la hausse des cours. Les investisseurs estiment que les entreprises américaines bénéficieront de la baisse des impôts et de la déréglementation promises par le nouveau président. Ils espèrent que les mesures protectionnistes et anti-immigration, susceptibles de nuire à l’économie américaine, ne seront pas appliquées dans leur totalité.
Le S&P 500 a progressé de 25 % en un an, contre 6 % pour son équivalent européen, le Stoxx 600. En 2023, la valorisation boursière des sociétés américaines avait déjà augmenté plus rapidement que celle des entreprises européennes, avec un écart de 10 points. Compte tenu de la hausse du dollar face à l’euro (+6 %), un investisseur européen ayant placé son capital aux États-Unis aurait vu son investissement s’apprécier de plus de 30 %.
Les valeurs technologiques dopées par l’intelligence artificielle
Le marché des actions américaines a été porté par les grandes valeurs technologiques. Les « Sept Magnifiques » (Apple, Microsoft, Alphabet [Google], Amazon, Nvidia, Meta [Facebook], Tesla) ont enregistré une progression sans précédent grâce à l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. La capitalisation boursière de ces sept entreprises a atteint 12 000 milliards de dollars en 2024. Les actions sont valorisées à 23,5 fois leurs bénéfices anticipés dans deux ans. À titre de comparaison, ce ratio était deux fois plus élevé pour les sept premières capitalisations du S&P 500 en 2000, au sommet de la bulle Internet.
En 2025, l’engouement pour l’IA devrait se poursuivre. Tant que les bénéfices suivront, les valeurs technologiques devraient continuer à progresser, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2024. La croissance des profits des « Sept Magnifiques » devrait être de 6 ou 7 points de pourcentage supérieure à celle des 493 autres entreprises du S&P 500. Cet écart de performance opérationnelle pourrait être l’un des plus faibles de ces dernières années.
La contre-performance parisienne
Le CAC 40 est le grand perdant de l’année avec un recul de 2,15 %. Il est l’un des rares indices à avoir enregistré une baisse en 2024. Loin de son record du 10 mai 2024 à 8 259,19 points, le CAC a clôturé l’année à 7 380,74 points. L’indice parisien a été largement distancé par le DAX allemand (+18,85 % sur l’année) et par les indices américains, notamment le Nasdaq (+30 %). Après avoir atteint des sommets en mai, le marché parisien a été affecté par la crise politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin. Le CAC 40 a également souffert des difficultés du secteur du luxe, pénalisé par le ralentissement de l’économie chinoise.
Avec une dette publique atteignant 3 303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024 (soit 113,7 % du PIB), un gouvernement instable et un budget absent, la France a découragé les investisseurs internationaux. Le moral des chefs d’entreprise est au plus bas, tandis que les perspectives économiques et d’emploi restent incertaines. Les plans sociaux se sont multipliés (Michelin, Teleperformance, Boiron, Auchan, ArcelorMittal, etc.). En novembre, le spread OAT-Bund a dépassé les 90 points de base, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2012, avant de redescendre à environ 83 points en décembre.
Les entreprises françaises, qui étaient sorties renforcées de la crise sanitaire et avaient montré leur capacité à répercuter les hausses de prix, ont été rattrapées par la réalité économique en 2024. Le nombre de défaillances d’entreprises a légèrement dépassé son niveau d’avant la pandémie. Le secteur du luxe, qui représente un cinquième de l’indice parisien, a particulièrement souffert. En 2024, Kering a vu son cours de bourse chuter de 40,29 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, en baisse de 12 % sur un an. Le titre LVMH a perdu 13,37 %, et L’Oréal, 24,14 %. Seule Hermès a réalisé une performance notable avec une hausse de +21,01 %, sa clientèle fortunée étant moins affectée par les aléas économiques.
L’industrie automobile européenne, et donc française, a également traversé une période difficile. L’action Stellantis a chuté de 40,2 %, tandis que Michelin a affiché une quasi-stagnation (-2,03 %). Renault, grâce au lancement de plusieurs nouveaux modèles et à la vente d’une partie de ses actions Nissan, a enregistré un gain boursier de 27,49 %. En revanche, STMicroelectronics, un fabricant de semi-conducteurs dont près de la moitié des revenus provient des constructeurs automobiles, a subi une perte de 46,35 % sur son cours boursier.
Le retour du Japon
La Bourse de Tokyo, qui stagnait depuis trois décennies, a connu un rebond en 2024. L’indice Nikkei a progressé de près de 20 % sur l’année. De son côté, l’indice « Shanghai Composite », malgré le ralentissement de la croissance économique chinoise, a enregistré une hausse de près de 14 %, son meilleur résultat depuis 2020.
L’augmentation des valeurs japonaises s’explique en partie par la dépréciation du yen face au dollar. Le gain de 19,2 % pour le Nikkei 225 tombe à 7 % lorsqu’il est exprimé en dollars. L’indice a terminé l’année proche des 40 000 points, franchis pour la première fois en mars, atteignant un sommet de 42 426,77 points en juillet, et dépassant ainsi son record de 1989 (38 915,87 points).
La faiblesse du yen a favorisé les exportations japonaises, dopant les ventes et les bénéfices des grandes entreprises exportatrices. La Banque centrale du Japon est restée prudente, relevant ses taux directeurs à seulement 0,25 % malgré une inflation de 2,7 % en novembre. La Bourse japonaise a également bénéficié d’un regain d’intérêt des épargnants. La hausse des prix et les faibles taux d’intérêt ont incité les ménages à investir leurs liquidités en actions. Les achats par les ménages dans la trentaine et la quarantaine sont en forte hausse, tandis que ceux dans la cinquantaine, encore marqués par l’éclatement de la bulle économique des années 1990, restent prudents. Les mesures fiscales incitatives, telles que l’augmentation des plafonds du Nippon Individual Savings Account (NISA), ont également favorisé ces investissements.
2024, l’année où le bitcoin a atteint 100 000 dollars
En décembre 2024, le bitcoin s’est échangé à plus de 100 000 dollars, enregistrant une hausse de plus de 130 % en un an. Cette flambée s’explique par l’essor des ETF (fonds négociés en bourse) liés au bitcoin et par l’engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Ce dernier a promis une déréglementation du marché des cryptomonnaies et nommé Paul Atkins, un avocat favorable à ces actifs, à la tête de la Securities and Exchange Commission.
Au troisième trimestre, le fonds Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième ETF le plus important parmi les fonds spéculatifs, avec une position longue de 3,8 milliards de dollars. Selon PwC, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi dans des actifs numériques en 2024, contre 21 % en 2021.
Malgré cela, certains signaux de prudence apparaissent. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans des entreprises liées aux cryptomonnaies, a baissé de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Les NFT CryptoPunks, bien qu’en hausse de 20 % cette année, restent en baisse de près de 70 % par rapport à leur sommet de 2021.
L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait lisser leurs cours à l’avenir, rapprochant leurs dynamiques de celles des marchés traditionnels. Des corrélations sont déjà observées entre le bitcoin et l’indice Nasdaq, qui évoluent souvent en parallèle.
2024, une année en or
En 2024, le prix de l’once d’or a progressé de plus de 26 %, marquant sa plus forte hausse depuis 2010. L’or a retrouvé son rôle de valeur refuge dans un contexte de tensions internationales (guerre en Ukraine, conflit au Proche-Orient, guerre commerciale avec la Chine). Les banques centrales des pays émergents ont continué à acheter de l’or pour diversifier leurs réserves et réduire leur dépendance au dollar.
L’once d’or a atteint un sommet historique à 2 789,95 dollars le 30 octobre 2024 avant de terminer l’année à 2 614 dollars. En valeur actualisée, cependant, son cours reste inférieur à celui de 1980 lors du second choc pétrolier.
2025, une année encore américaine ?
En 2025, la performance du marché actions sera moins dépendante de l’évolution des taux d’intérêt. Elle reposera essentiellement sur les résultats des entreprises. En la matière, les entreprises américains ont un avantage certain. Les investisseurs anticipent 11 % de croissance des profits du S&P 500, contre seulement 3 % en Europe. Le marché boursier américain devrait bénéficier de la bonne tenue de l’activité de l’économie. L’écart avec l’Europe devrait encore s’accentuer. Les États-Unis devraient donc continuer à attirer les capitaux du monde entier. L’Europe est pénalisée par sa faible croissance potentielle. Le vieillissement démographique, l’insuffisance de l’investissement, le coût élevé de l’énergie et le mauvais positionnement du système productif pèsent sur l’activité. Néanmoins, les actions américaines commencent à être chères. Le ratio cours-bénéfices à 12 mois est au-dessus de leur médiane sur 20 ans, même en excluant les grandes valeurs technologiques. En comparaison, le Japon et l’Europe se situent au niveau de leur moyenne sur 20 ans, tandis que la Chine se situe en dessous de ce niveau.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 3 Jan. 2025 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 31 déc. 2024 | |
CAC 40 | 7 282,22 | -1,09 % | 7 543,18 | 7 380,74 |
Dow Jones | 42 732,13 | -0,58 % | 37 689,54 | 42 544,22 |
S&P 500 | 5 942,47 | -0,48 % | 4 769,83 | 5 881,63 |
Nasdaq Composite | 19 621,68 | -0,55 % | 15 011,35 | 19 310,79 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 909,12 | -0,29 % | 16 751,64 | 19 909,14 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 223,98 | +0,97 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 871,45 | +0,04 % | 4 518,28 | 4 895,98 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 894,54 | -0,96 % | 33 464,17 | 39 894,54 |
Shanghai Composite | 3 211,43 | -5,23 % | 2 974,93 | 3 351,76 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,287 % | +0,083 pt | +2,558 % | +3,194 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,422 % | +0,024 pt | +2,023 % | +2,362 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,579 % | -0,044 pt | +3,866 % | +4,528 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0287 | -1,28 % | 1,1060 | 1,0380 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 639,55 | +1,13 % | 2 066,67 | 2 613,95 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 76,50 | +3,25 % | 77,13 | 74,30 |
Cours du Bitcoin en dollars | 97 858,93 | +3,69 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
En 2024, les États-Unis sont à l’origine de près de la moitié des capitaux levés dans le monde, contre 37 % en 2023. Ces levées de fonds ont pris la forme d’introductions en Bourse (IPO), d’augmentations de capital, de placements accélérés grâce à des ventes de blocs, ou encore d’émissions obligataires convertibles, échangeables ou remboursables en actions (equity-linked). Les levées de fonds américaines ont représenté 321 milliards de dollars, en hausse de 63 % par rapport à 2023.
205 entreprises se sont fait coter sur le NYSE ou le NASDAQ. Ces appels au marché ont permis aux entreprises de récupérer 33,1 milliards de dollars (+45 % par rapport à 2023). Les États-Unis disposent d’un marché d’actions liquide avec une forte profondeur, grâce à un grand nombre d’entreprises cotées. La puissance du marché américain attire de plus en plus les entreprises européennes. TotalEnergies étudie la possibilité de se faire coter à New York. L’entreprise espagnole Ferrovial a franchi le pas en mars dernier.
Cette tentation devrait conduire les Européens à accélérer la mise en œuvre de « l’Union de l’épargne et des investissements ». Sur le sujet de l’unification du marché des capitaux, les Vingt-Sept ont récemment franchi une étape dans l’harmonisation de leur droit de l’insolvabilité. L’enjeu principal de cette réglementation est de lever les obstacles à l’investissement transfrontalier en harmonisant des règles qui diffèrent encore largement entre les États membres. Actuellement, 27 régimes d’insolvabilité distincts coexistent, compliquant l’évaluation des opportunités d’investissement.
La proposition de directive poursuit les objectifs suivants : garantir que les créanciers puissent récupérer la valeur maximale de la société liquidée, améliorer l’efficacité des procédures d’insolvabilité et accroître la prévisibilité ainsi que la répartition équitable de la valeur récupérée entre les créanciers. Cette proposition prévoit également l’interconnexion des registres bancaires à travers le système BRIS (« Business Registers Interconnection System »).
La présidence polonaise de l’Union européenne, qui a débuté le 1er janvier pour six mois, devra finaliser ce projet de directive. Ce dernier devra être adopté par le Parlement, puis transposé en droit interne.
L’équipe du Cercle de L’Epargne vous adresse ses meilleurs vœux pour 2025 !!!!!!
Petit retour sur 2024
2024 aura été une bonne année pour les actions, à l’exception de celles des entreprises cotées à Paris. Les indices des grandes places financières internationales ont affiché une croissance à deux chiffres et battu de nombreux records au cours de l’année. La baisse des taux d’intérêt a incité les investisseurs à privilégier les actions.
The winner is the United States of America
Les véritables vainqueurs de l’année 2024 sont les indices américains. Avec une croissance résiliente proche de 3 % et un secteur technologique dynamique, l’économie américaine continue d’attirer les capitaux du monde entier. Wall Street a consolidé son statut de première place financière mondiale. L’élection de Donald Trump au mois de novembre, loin d’inquiéter les marchés, a favorisé la hausse des cours. Les investisseurs estiment que les entreprises américaines bénéficieront de la baisse des impôts et de la déréglementation promises par le nouveau président. Ils espèrent que les mesures protectionnistes et anti-immigration, susceptibles de nuire à l’économie américaine, ne seront pas appliquées dans leur totalité.
Le S&P 500 a progressé de 25 % en un an, contre 6 % pour son équivalent européen, le Stoxx 600. En 2023, la valorisation boursière des sociétés américaines avait déjà augmenté plus rapidement que celle des entreprises européennes, avec un écart de 10 points. Compte tenu de la hausse du dollar face à l’euro (+6 %), un investisseur européen ayant placé son capital aux États-Unis aurait vu son investissement s’apprécier de plus de 30 %.
Les valeurs technologiques dopées par l’intelligence artificielle
Le marché des actions américaines a été porté par les grandes valeurs technologiques. Les « Sept Magnifiques » (Apple, Microsoft, Alphabet [Google], Amazon, Nvidia, Meta [Facebook], Tesla) ont enregistré une progression sans précédent grâce à l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. La capitalisation boursière de ces sept entreprises a atteint 12 000 milliards de dollars en 2024. Les actions sont valorisées à 23,5 fois leurs bénéfices anticipés dans deux ans. À titre de comparaison, ce ratio était deux fois plus élevé pour les sept premières capitalisations du S&P 500 en 2000, au sommet de la bulle Internet.
En 2025, l’engouement pour l’IA devrait se poursuivre. Tant que les bénéfices suivront, les valeurs technologiques devraient continuer à progresser, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2024. La croissance des profits des « Sept Magnifiques » devrait être de 6 ou 7 points de pourcentage supérieure à celle des 493 autres entreprises du S&P 500. Cet écart de performance opérationnelle pourrait être l’un des plus faibles de ces dernières années.
La contre-performance parisienne
Le CAC 40 est le grand perdant de l’année avec un recul de 2,15 %. Il est l’un des rares indices à avoir enregistré une baisse en 2024. Loin de son record du 10 mai 2024 à 8 259,19 points, le CAC a clôturé l’année à 7 380,74 points. L’indice parisien a été largement distancé par le DAX allemand (+18,85 % sur l’année) et par les indices américains, notamment le Nasdaq (+30 %). Après avoir atteint des sommets en mai, le marché parisien a été affecté par la crise politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin. Le CAC 40 a également souffert des difficultés du secteur du luxe, pénalisé par le ralentissement de l’économie chinoise.
Avec une dette publique atteignant 3 303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024 (soit 113,7 % du PIB), un gouvernement instable et un budget absent, la France a découragé les investisseurs internationaux. Le moral des chefs d’entreprise est au plus bas, tandis que les perspectives économiques et d’emploi restent incertaines. Les plans sociaux se sont multipliés (Michelin, Teleperformance, Boiron, Auchan, ArcelorMittal, etc.). En novembre, le spread OAT-Bund a dépassé les 90 points de base, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2012, avant de redescendre à environ 83 points en décembre.
Les entreprises françaises, qui étaient sorties renforcées de la crise sanitaire et avaient montré leur capacité à répercuter les hausses de prix, ont été rattrapées par la réalité économique en 2024. Le nombre de défaillances d’entreprises a légèrement dépassé son niveau d’avant la pandémie. Le secteur du luxe, qui représente un cinquième de l’indice parisien, a particulièrement souffert. En 2024, Kering a vu son cours de bourse chuter de 40,29 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, en baisse de 12 % sur un an. Le titre LVMH a perdu 13,37 %, et L’Oréal, 24,14 %. Seule Hermès a réalisé une performance notable avec une hausse de +21,01 %, sa clientèle fortunée étant moins affectée par les aléas économiques.
L’industrie automobile européenne, et donc française, a également traversé une période difficile. L’action Stellantis a chuté de 40,2 %, tandis que Michelin a affiché une quasi-stagnation (-2,03 %). Renault, grâce au lancement de plusieurs nouveaux modèles et à la vente d’une partie de ses actions Nissan, a enregistré un gain boursier de 27,49 %. En revanche, STMicroelectronics, un fabricant de semi-conducteurs dont près de la moitié des revenus provient des constructeurs automobiles, a subi une perte de 46,35 % sur son cours boursier.
Cercle de l’Epargne
Le retour du Japon
La Bourse de Tokyo, qui stagnait depuis trois décennies, a connu un rebond en 2024. L’indice Nikkei a progressé de près de 20 % sur l’année. De son côté, l’indice « Shanghai Composite », malgré le ralentissement de la croissance économique chinoise, a enregistré une hausse de près de 14 %, son meilleur résultat depuis 2020.
L’augmentation des valeurs japonaises s’explique en partie par la dépréciation du yen face au dollar. Le gain de 19,2 % pour le Nikkei 225 tombe à 7 % lorsqu’il est exprimé en dollars. L’indice a terminé l’année proche des 40 000 points, franchis pour la première fois en mars, atteignant un sommet de 42 426,77 points en juillet, et dépassant ainsi son record de 1989 (38 915,87 points).
La faiblesse du yen a favorisé les exportations japonaises, dopant les ventes et les bénéfices des grandes entreprises exportatrices. La Banque centrale du Japon est restée prudente, relevant ses taux directeurs à seulement 0,25 % malgré une inflation de 2,7 % en novembre. La Bourse japonaise a également bénéficié d’un regain d’intérêt des épargnants. La hausse des prix et les faibles taux d’intérêt ont incité les ménages à investir leurs liquidités en actions. Les achats par les ménages dans la trentaine et la quarantaine sont en forte hausse, tandis que ceux dans la cinquantaine, encore marqués par l’éclatement de la bulle économique des années 1990, restent prudents. Les mesures fiscales incitatives, telles que l’augmentation des plafonds du Nippon Individual Savings Account (NISA), ont également favorisé ces investissements.
2024, l’année où le bitcoin a atteint 100 000 dollars
En décembre 2024, le bitcoin s’est échangé à plus de 100 000 dollars, enregistrant une hausse de plus de 130 % en un an. Cette flambée s’explique par l’essor des ETF (fonds négociés en bourse) liés au bitcoin et par l’engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Ce dernier a promis une déréglementation du marché des cryptomonnaies et nommé Paul Atkins, un avocat favorable à ces actifs, à la tête de la Securities and Exchange Commission.
Au troisième trimestre, le fonds Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième ETF le plus important parmi les fonds spéculatifs, avec une position longue de 3,8 milliards de dollars. Selon PwC, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi dans des actifs numériques en 2024, contre 21 % en 2021.
Malgré cela, certains signaux de prudence apparaissent. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans des entreprises liées aux cryptomonnaies, a baissé de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Les NFT CryptoPunks, bien qu’en hausse de 20 % cette année, restent en baisse de près de 70 % par rapport à leur sommet de 2021.
L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait lisser leurs cours à l’avenir, rapprochant leurs dynamiques de celles des marchés traditionnels. Des corrélations sont déjà observées entre le bitcoin et l’indice Nasdaq, qui évoluent souvent en parallèle.
2024, une année en or
En 2024, le prix de l’once d’or a progressé de plus de 26 %, marquant sa plus forte hausse depuis 2010. L’or a retrouvé son rôle de valeur refuge dans un contexte de tensions internationales (guerre en Ukraine, conflit au Proche-Orient, guerre commerciale avec la Chine). Les banques centrales des pays émergents ont continué à acheter de l’or pour diversifier leurs réserves et réduire leur dépendance au dollar.
L’once d’or a atteint un sommet historique à 2 789,95 dollars le 30 octobre 2024 avant de terminer l’année à 2 614 dollars. En valeur actualisée, cependant, son cours reste inférieur à celui de 1980 lors du second choc pétrolier.
2025, une année encore américaine ?
En 2025, la performance du marché actions sera moins dépendante de l’évolution des taux d’intérêt. Elle reposera essentiellement sur les résultats des entreprises. En la matière, les entreprises américains ont un avantage certain. Les investisseurs anticipent 11 % de croissance des profits du S&P 500, contre seulement 3 % en Europe. Le marché boursier américain devrait bénéficier de la bonne tenue de l’activité de l’économie. L’écart avec l’Europe devrait encore s’accentuer. Les Etats-Unis devraient donc continuer à attirer les capitaux du monde entier. L’Europe est pénalisée par sa faible croissance potentielle. Le vieillissement démographique, l’insuffisance de l’investissement, le coût élevé de l’énergie et le mauvais positionnement du système productif pèsent sur l’activité. Néanmoins, les actions américaines commencent à être chers. Le ratio cours-bénéfices à 12 mois est au-dessus de leur médiane sur 20 ans, même en excluant les grandes valeurs technologiques. En comparaison, le Japon et l’Europe se situent au niveau de leur moyenne sur 20 ans, tandis que la Chine se situe en dessous de ce niveau.
Les taux d’usure du premier trimestre 2025 ont été publié au Journal Officiel.
aux d’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement (%) | ||
Catégorie | Taux effectif moyen pratiqué au 4ème trimestre 2024 | Taux d’usure applicable au 1er janvier 2025 |
CRÉDITS DE TRÉSORERIE Crédits de trésorerie aux ménages et prêts pour travaux d’un montant inférieur ou égal à 75 000 euros (1) | Séries | Séries |
Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros | 17,20 | 22,93 |
Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros et inférieur ou égal à 6 000 euros | 11,37 | 15,16 |
Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros | 6,38 | 8,51 |
CRÉDITS IMMOBILIERS Crédits immobiliers et prêts pour travaux d’un montant supérieur à 75 000 euros (2) | Séries | Séries |
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans | 3,46 | 4,61 |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans | 4,35 | 5,80 |
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus | 4,25 | 5,67 |
Prêts à taux variable | 4,40 | 5,87 |
Prêts relais | 4,98 | 6,64 |
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale | Séries | Séries |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 2 ans et moins de 10 ans | 4,59 | 6,12 |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans | 4,65 | 6,20 |
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus | 4,65 | 6,20 |
Prêts à taux variable d’une durée initiale supérieure à 2 ans (3) | 5,37 | 7,16 |
Découverts en compte | 14,28 | 19,04 |
Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans | 5,73 | 7,64 |
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale | Séries | Séries |
Découverts en compte | 14,28 | 19,04 |
Banque de France
La trêve des confiseurs est respectée par les investisseurs, qui ont déjà leurs regards tournés vers 2025. Les décisions de la Réserve fédérale, prises à la mi-décembre, ont eu peu d’effets sur les marchés. La prévision de deux petites réductions de ses taux directeurs l’année prochaine, au lieu des quatre initialement prévues, n’a pas provoqué d’importante onde de choc. Les investisseurs estiment que ce changement de rythme témoigne de la solidité de la croissance américaine.
Le CAC 40 a affiché un bilan hebdomadaire positif pour la deuxième fois consécutive, avec un gain de 1,11 %. Les valeurs bancaires, notamment BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole, ont porté la tendance. Les indices américains ont repris leur progression, confirmant la tradition de forte hausse des derniers jours de l’année.
Les contrats à terme de référence sur le gaz naturel européen ont augmenté de 5 % vendredi 27 décembre, après une déclaration du président russe Vladimir Poutine soulignant l’impossibilité de conclure, d’ici la fin de l’année, un nouveau contrat régissant les flux via le gazoduc entre la Russie et l’Ukraine, crucial pour l’alimentation d’une partie de l’Europe. Les pays d’Europe centrale, qui achètent encore du gaz russe, ont proposé des solutions pour que le combustible continue de traverser l’Ukraine, mais Kiev a rejeté tout arrangement permettant à Moscou de gagner de l’argent « pour financer la guerre ». Les contrats en cours arrivent à échéance le 31 janvier. Les flux concernés représentent environ 5 % de la demande européenne. La perte de ces volumes obligerait des pays comme la Slovaquie et la Hongrie à s’appuyer davantage sur le gaz en provenance de Norvège ou sur les approvisionnements des États-Unis.
Au Japon, la banque centrale pourrait relever ses taux à court terme. Le compte rendu des opinions exprimées lors de sa dernière réunion, publié dans la matinée, étaye la possibilité d’une hausse en janvier afin d’enrayer la dépréciation du yen. La BoJ avait choisi de ne pas intervenir lors de la réunion de décembre. L’indice Nikkei a gagné près de 2 %, profitant de la chute, hier, du yen à son plus bas niveau depuis cinq mois, à 158 pour un dollar. L’inflation à Tokyo s’est accélérée pour un deuxième mois consécutif, et les ventes au détail ont dépassé les estimations des économistes.
En Chine, les bénéfices des entreprises industrielles ont baissé en novembre pour le quatrième mois consécutif (-7,3 % sur un an). Cette contraction confirme le recul annuel des profits de l’industrie. Ils ont diminué de 4,7 % au cours des 11 premiers mois. L’année 2024 pourrait être la pire jamais enregistrée depuis le début des relevés en 2000 de cet indicateur, qui mesure la santé financière des usines, des mines et des services aux collectivités.
En Corée du Sud, le Parlement a destitué le président par intérim Han Duck-soo, l’accusant d’avoir « activement participé à l’insurrection » après la tentative avortée de son prédécesseur, désormais suspendu de ses fonctions, d’instaurer la loi martiale au début du mois. L’indice boursier Kospi a terminé en repli de 1 %, et la monnaie sud-coréenne s’est fortement dépréciée. Le won a atteint un point bas de 15 ans.
En France, le ralentissement de la croissance semble se confirmer. L’attentisme prédomine, tant du côté des consommateurs que des entreprises. Le taux d’épargne des premiers demeure élevé, preuve d’un manque de confiance en l’avenir. Pour l’instant, le commerce extérieur soutient la croissance française. Il devrait néanmoins pâtir dans les prochains mois des difficultés du premier partenaire économique de la France, l’Allemagne.
Résultats 27 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 355,37 | +1,14 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 992,21 | +1,65 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 970,84 | +2,14 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 722,03 | +2,77 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 958,63 | -1,46 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 149,78 | +0,58 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 898,88 | +0,95 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 40 281,16 | +2,33 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 400,14 | +1,17 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,204 % | +0,115 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,398 % | +0,111 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,623 % | +0,122 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0425 | -0,65 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 613,30 | -1,02 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,78 | +1,63 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 90 707,50 | -6,72 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Novembre, avec le début des dépenses des fêtes de fin d’année, n’est jamais un mois favorable pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS). Les ménages privilégient en fin d’année les produits d’épargne longue, comme l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne Retraite. Néanmoins, en 2024, le Livret A et le LDDS enregistrent tous deux une collecte positive, témoignant d’une forte propension à l’épargne de la part des ménages. Après plusieurs années d’épargne importante, les ménages ne relâchent guère leurs efforts. Après une décollecte en octobre, ils ont décidé de renforcer leur épargne, tant sur le Livret A que sur le Livret de Développement Durable et Solidaire ou encore sur le Livret d’Épargne Populaire.
Livret A: un résultat honorable pour le mois de novembre
Au mois de novembre, le Livret A a affiché une collecte positive de 400 millions d’euros, contrastant avec la décollecte du mois d’octobre dernier de 1,94 milliard d’euros. Le résultat du mois de novembre 2024 est supérieur à la moyenne des dix dernières années (2014-2023), qui était de 166 millions d’euros. En règle générale, le mois de novembre réussit peu au Livret A, avec neuf décollectes depuis 2009. L’année dernière, une décollecte de 280 millions d’euros avait été constatée. Les meilleures collectes pour un mois de novembre ont été enregistrées en 2012 et 2020, avec à chaque fois 2,4 milliards d’euros. En 2012, cette bonne collecte s’expliquait par le relèvement du plafond du Livret A, passé le 1er octobre de 15 300 à 19 125 euros. En 2020, les confinements ont contribué à une collecte favorable en novembre.
Sur les onze premiers mois de l’année 2024, la collecte cumulée atteint 11,87 milliards d’euros, contre 26,88 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette collecte cumulée est inférieure à celle de 2019, avant la crise sanitaire (14,24 milliards d’euros).
L’encours du Livret A, à fin novembre, s’élevait à 427,2 milliards d’euros, un niveau légèrement inférieur à son record de septembre 2024 (428,7 milliards d’euros).
Le LDDS vaillant en novembre
De son côté, le LDDS a enregistré, en novembre 2024, une collecte de 160 millions d’euros, contre une décollecte de 640 millions d’euros en octobre 2024 et une collecte positive de 210 millions d’euros en novembre 2023.
Entre 2009 et 2023, neuf décollectes avaient été constatées pour le LDDS au mois de novembre. La collecte moyenne des dix dernières années s’établissait à 50 millions d’euros. La meilleure collecte du LDDS pour un mois de novembre a été enregistrée en 2012, avec 2,82 milliards d’euros, un mois après le doublement du plafond de ce produit, passé de 6 000 à 12 000 euros.
Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte du LDDS atteint 5,61 milliards d’euros, contre 10,22 milliards d’euros sur la même période en 2023 et 3,14 milliards d’euros en 2019, avant l’épidémie de Covid.
L’encours du LDDS, à fin novembre, s’élevait à 155,2 milliards d’euros, légèrement en deçà de son record de septembre 2024 (155,6 milliards d’euros).
La résilience du Livret d’Épargne Populaire (LEP)
En octobre, le LEP avait enregistré une collecte positive de 210 millions d’euros. En novembre, celle-ci a progressé à 340 millions d’euros. L’année dernière, en novembre, la collecte atteignait 2,8 milliards d’euros, dopée par le relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu le 1er octobre 2023.
Sur les onze premiers mois de 2024, la collecte cumulée s’élève à 6,26 milliards d’euros, bien en deçà des 18,67 milliards d’euros constatés sur la même période en 2023.
L’encours atteint un niveau record au mois de novembre à 78,1 milliards d’euros.
Un contexte anxiogène favorable à l’épargne de précaution
La collecte positive du Livret A et du LDDS en novembre, supérieure à la moyenne des dix dernières années, reflète le maintien d’un climat anxiogène. Le niveau de confiance en l’avenir des ménages, mesuré par l’INSEE, est en baisse ces derniers mois. La crise politique, le poids des déficits publics et les craintes d’une hausse des impôts encouragent une forte épargne de précaution. Le taux d’épargne des ménages, selon l’INSEE, s’élevait à 18,2 % du revenu disponible brut au troisième trimestre 2024, soit trois points de plus que sa moyenne d’avant la crise sanitaire. Rien n’indique pour l’instant qu’il pourrait réellement diminuer d’ici la fin de l’année.
Baisse attendue en février pour les taux du Livret A, du LDDS et du LEP
Le taux de rémunération du Plan d’Épargne Logement passera, le 1er janvier prochain, de 2,25 % à 1,75 %. Cette baisse pourrait inaugurer une série de diminutions des taux des produits d’épargne réglementée. En janvier, après la publication du taux définitif d’inflation pour décembre, le ministre de l’Économie, sur recommandation de la Banque de France, communiquera les nouveaux taux. Le taux du Livret A et du LDDS, indexé sur l’inflation et le taux de l’Ester (taux interbancaire de court terme), devrait avoisiner 2,5 %, contre 3 % actuellement. Quant au taux du LEP, calculé à partir de l’inflation ou du taux du Livret A majoré de 0,5 point (le plus favorable des deux), il pourrait être ramené à environ 3 %, contre 4 % aujourd’hui.
Novembre, avec le début des dépenses des fêtes de fin d’année, n’est jamais un mois favorable pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS). Les ménages privilégient en fin d’année les produits d’épargne longue, comme l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne Retraite. Néanmoins, en 2024, le Livret A et le LDDS enregistrent tous deux une collecte positive, témoignant d’une forte propension à l’épargne de la part des ménages. Après plusieurs années d’épargne importante, les ménages ne relâchent guère leurs efforts. Après une décollecte en octobre, ils ont décidé de renforcer leur épargne, tant sur le Livret A que sur le Livret de Développement Durable et Solidaire ou encore sur le Livret d’Épargne Populaire.
Livret A: un résultat honorable pour le mois de novembre
Au mois de novembre, le Livret A a affiché une collecte positive de 400 millions d’euros, contrastant avec la décollecte du mois d’octobre dernier de 1,94 milliard d’euros. Le résultat du mois de novembre 2024 est supérieur à la moyenne des dix dernières années (2014-2023), qui était de 166 millions d’euros. En règle générale, le mois de novembre réussit peu au Livret A, avec neuf décollectes depuis 2009. L’année dernière, une décollecte de 280 millions d’euros avait été constatée. Les meilleures collectes pour un mois de novembre ont été enregistrées en 2012 et 2020, avec à chaque fois 2,4 milliards d’euros. En 2012, cette bonne collecte s’expliquait par le relèvement du plafond du Livret A, passé le 1er octobre de 15 300 à 19 125 euros. En 2020, les confinements ont contribué à une collecte favorable en novembre.
Sur les onze premiers mois de l’année 2024, la collecte cumulée atteint 11,87 milliards d’euros, contre 26,88 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette collecte cumulée est inférieure à celle de 2019, avant la crise sanitaire (14,24 milliards d’euros).
L’encours du Livret A, à fin novembre, s’élevait à 427,2 milliards d’euros, un niveau légèrement inférieur à son record de septembre 2024 (428,7 milliards d’euros).
Le LDDS vaillant en novembre
De son côté, le LDDS a enregistré, en novembre 2024, une collecte de 160 millions d’euros, contre une décollecte de 640 millions d’euros en octobre 2024 et une collecte positive de 210 millions d’euros en novembre 2023.
Entre 2009 et 2023, neuf décollectes avaient été constatées pour le LDDS au mois de novembre. La collecte moyenne des dix dernières années s’établissait à 50 millions d’euros. La meilleure collecte du LDDS pour un mois de novembre a été enregistrée en 2012, avec 2,82 milliards d’euros, un mois après le doublement du plafond de ce produit, passé de 6 000 à 12 000 euros.
Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte du LDDS atteint 5,61 milliards d’euros, contre 10,22 milliards d’euros sur la même période en 2023 et 3,14 milliards d’euros en 2019, avant l’épidémie de Covid.
L’encours du LDDS, à fin novembre, s’élevait à 155,2 milliards d’euros, légèrement en deçà de son record de septembre 2024 (155,6 milliards d’euros).
La résilience du Livret d’Épargne Populaire (LEP)
En octobre, le LEP avait enregistré une collecte positive de 210 millions d’euros. En novembre, celle-ci a progressé à 340 millions d’euros. L’année dernière, en novembre, la collecte atteignait 2,8 milliards d’euros, dopée par le relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu le 1er octobre 2023.
Sur les onze premiers mois de 2024, la collecte cumulée s’élève à 6,26 milliards d’euros, bien en deçà des 18,67 milliards d’euros constatés sur la même période en 2023.
L’encours atteint un niveau record au mois de novembre à 78,1 milliards d’euros.
Un contexte anxiogène favorable à l’épargne de précaution
La collecte positive du Livret A et du LDDS en novembre, supérieure à la moyenne des dix dernières années, reflète le maintien d’un climat anxiogène. Le niveau de confiance en l’avenir des ménages, mesuré par l’INSEE, est en baisse ces derniers mois. La crise politique, le poids des déficits publics et les craintes d’une hausse des impôts encouragent une forte épargne de précaution. Le taux d’épargne des ménages, selon l’INSEE, s’élevait à 18,2 % du revenu disponible brut au troisième trimestre 2024, soit trois points de plus que sa moyenne d’avant la crise sanitaire. Rien n’indique pour l’instant qu’il pourrait réellement diminuer d’ici la fin de l’année.
Baisse attendue en février pour les taux du Livret A, du LDDS et du LEP
Le taux de rémunération du Plan d’Épargne Logement passera, le 1er janvier prochain, de 2,25 % à 1,75 %. Cette baisse pourrait inaugurer une série de diminutions des taux des produits d’épargne réglementée. En janvier, après la publication du taux définitif d’inflation pour décembre, le ministre de l’Économie, sur recommandation de la Banque de France, communiquera les nouveaux taux. Le taux du Livret A et du LDDS, indexé sur l’inflation et le taux de l’Ester (taux interbancaire de court terme), devrait avoisiner 2,5 %, contre 3 % actuellement. Quant au taux du LEP, calculé à partir de l’inflation ou du taux du Livret A majoré de 0,5 point (le plus favorable des deux), il pourrait être ramené à environ 3 %, contre 4 % aujourd’hui.
Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts
Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts
Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts
Aux États-Unis, le taux d’inflation annuel au mois de novembre a été de 2,8 % en données « core », c’est-à-dire hors alimentation et énergie, contre 2,9 % anticipé. Sur cette même base, il passe de 0,3 % en octobre à 0,1 % sur un mois, contre +0,3 % attendu. L’inflation n’en demeure pas moins élevée, ce qui devrait ralentir le programme de baisses des taux directeurs de la FED. Deux baisses sont anticipées en 2025, contre quatre initialement projetées.
Les dépenses réelles des ménages américains ont augmenté de 0,27 % en glissement mensuel en novembre, mais des révisions sur les mois antérieurs signifient que la croissance de la consommation au quatrième trimestre s’établit désormais à 3 %, soit légèrement plus qu’auparavant. Au quatrième trimestre, le taux de croissance annuelle aux États-Unis pourrait atteindre 3,3 %, contre 3,1 % au troisième trimestre. Les marchés américains ont été cette semaine dans l’expectative du déroulement de la crise budgétaire avec une menace de shutdown. Le texte visant à l’éviter a été rejeté jeudi 19 décembre par la Chambre des représentants. Sa dernière version de la résolution, qui a donc échoué, aurait suspendu pendant deux ans le plafond de la dette américaine. Ce plafond représente le montant maximum que le gouvernement fédéral peut emprunter pour financer ses dépenses.
Donald Trump s’en est pris à l’Union européenne en déclarant qu’elle devait réduire son excédent commercial avec les États-Unis en achetant davantage de pétrole et de gaz américains, sous peine de devoir payer des droits de douane. Sur les 10 premiers mois de 2024, le déficit commercial avec les pays de l’Union s’élève à plus de 190 milliards de dollars.
Le CAC 40 a encore cédé du terrain, avec une baisse de plus de 1 % en une semaine. Les autres indices européens étaient également orientés à la baisse. Le DAX allemand a perdu près de 2 %, en raison des craintes liées à la guerre commerciale avec les États-Unis, à la stagnation de l’économie germanique et à l’absence de gouvernement en France. Les indices américains ont également reculé en raison des annonces de la FED. La baisse des cours est en outre traditionnelle à cette période de l’année (rallye de Noël), les institutionnels terminant leurs programmes de prises de plus-values.
Le prix du baril de pétrole Brent a reculé cette semaine, autour de 72 dollars. L’attitude prudente de la FED, associée à des perspectives de demande faible et à une offre abondante, est un facteur de baisse des prix sur le marché pétrolier. Les autorisations de gisements de pétrole de schiste aux États-Unis devraient augmenter avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier prochain.
Le bitcoin a perdu sur la semaine 5 %, revenant sous les 100 000 dollars, et l’or près de 3 %.
Résultats 20 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 274,48 | -1,12 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 840,26 | -2,20 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 930,85 | -1,63 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 572,60 | -1,45 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 916,56 | -1,96 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 084,61 | -2,15 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 862,28 | -1,71 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 701,90 | -1,69 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 368,07 | -1,59 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,089 % | +0052 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,287 % | +0,032 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,501 % | +0,108 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0425 | -1,24 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 624,70 | -2,93 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,82 | -2,52% | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 97 434,74 | -4,29 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Dans les Provinces-Unies au début du XVIIᵉ siècle, une importante crise financière est survenue autour des bulbes de tulipes. La crise des bulbes de tulipes, également connue sous le nom de « Tulipomanie », est souvent considérée comme l’une des premières bulles spéculatives documentées de l’histoire.
Les tulipes, introduites en Europe depuis l’Empire ottoman au XVIᵉ siècle, sont rapidement devenues un symbole de richesse et de prestige, particulièrement en Hollande. La rareté de certaines variétés, notamment celles avec des motifs complexes, a provoqué une hausse de la demande. Les prix ont progressé rapidement, au point qu’un bulbe de tulipe pouvait valoir plus cher qu’une maison. Les acheteurs et les vendeurs échangeaient souvent des contrats à terme pour acquérir des bulbes à une date ultérieure, pariant sur la hausse continue des prix. Ces échanges se sont multipliés jusqu’en février 1637, lorsqu’une enchère n’a trouvé aucun acheteur. Les spéculateurs, pris de panique, ont commencé à vendre leurs contrats à perte. La notion de « Tulipomanie » est, depuis, souvent utilisée comme un avertissement contre les dynamiques spéculatives irrationnelles, où la valeur des actifs dépasse largement leur valeur intrinsèque.
En 2024, la question de la valeur intrinsèque peut également se poser pour l’or ou le Bitcoin. Depuis l’élection de Donald Trump le 5 novembre dernier, le Bitcoin a connu une forte appréciation, dépassant les 100 000 dollars, ce qui porte sa hausse sur l’année à plus de 130 %. L’encours des cryptomonnaies atteint, début décembre, 4 000 milliards de dollars, soit plus que la capitalisation de la place boursière de Paris (3 200 milliards de dollars).
L’augmentation du cours du Bitcoin s’explique par le nouvel engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Il entend déréglementer le marché et a nommé Paul Atkins, avocat et responsable d’un groupe de défense des cryptomonnaies, à la tête de la Securities and Exchange Commission, le principal régulateur financier américain. La proposition de Cynthia Lummis, sénatrice républicaine, de créer une réserve gouvernementale d’un million de bitcoins peut paraître incongrue, mais elle est sérieusement envisagée. Le Bitcoin serait ainsi placé aux côtés de l’or comme valeur refuge officielle.
Le succès du Bitcoin en 2024 provient également de la distribution d’ETF reproduisant son cours. Au troisième trimestre de l’année, le fonds négocié en bourse Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième plus important ETF dans le monde des fonds spéculatifs, avec une position longue d’une valeur de 3,8 milliards de dollars. Selon une étude de PwC et de l’Alternative Investment Management Association, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi, en 2024, dans des actifs numériques, contre 21 % en 2021. Malgré tout, certains signaux rappellent que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans un ensemble d’entreprises liées aux cryptomonnaies, est en baisse de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Le prix plancher des jetons non fongibles (NFT) émis par CryptoPunks sur la blockchain Ethereum a augmenté de 20 % cette année, mais il reste en baisse de près de 70 % par rapport à son sommet de 2021. L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait aboutir, dans les prochaines années, à un lissage de leurs cours. Ces derniers obéiraient de plus en plus aux dynamiques des marchés traditionnels et seraient plus dépendants d’autres indices qu’auparavant. Des corrélations ont déjà été constatées entre le cours du Bitcoin et l’indice Nasdaq, qui ont tendance à évoluer en parallèle.
La création de monnaies digitales de banques centrales pourrait profondément rebattre les cartes. Les banques centrales deviendraient alors les moteurs des marchés des cryptoactifs.
La dette publique française : plus de 113 % du PIB
À la fin du troisième trimestre 2024, la dette publique au sens de Maastricht a atteint, selon l’INSEE, 3 303,0 milliards d’euros, soit une augmentation de 71,7 milliards d’euros, après +69,0 milliards d’euros au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), elle s’établit à 113,7 %, après 112,2 % au deuxième trimestre 2024. La dette française bat ainsi de nouveaux records en montant absolu. Vint ans auparavant, la dette publique s’élevait à 1122 milliards d’euros. Actualisé de l’inflation entre 2004 et 2024, ce montant représenterait, cette année, de 1615 milliards d’euros. En vingt ans, la dette publique a été multipliée par deux en valeur réelle. Comme au trimestre précédent, l’augmentation de la dette publique s’accompagne d’une hausse de la trésorerie des administrations publiques (+6,4 milliards d’euros) et, dans une moindre mesure, des autres actifs, si bien que la dette nette augmente un peu moins que la dette brute (+64,0 milliards d’euros) et s’établit à 104,9 % du PIB.
INSEE
À partir du 1er janvier 2025, les nouveaux Plans d’Épargne Logement (PEL) offriront un taux de rémunération de 1,75 %, en baisse par rapport aux 2,25 % appliqués depuis le 1er janvier 2024. Contrairement au Livret A, le taux du PEL est fixé à l’ouverture et reste constant pendant toute la durée de vie du plan, qui ne peut dépasser 10 ans.
Les intérêts du PEL sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % pour les ménages ayant opté pour ce régime fiscal. Les autres ménages paient l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux. Avec la taxation au PFU, le rendement net des nouveaux PEL sera de 1,22 % en 2025, rendant ce produit moins compétitif face à d’autres solutions d’épargne.
Avec une inflation supérieure au taux de rémunération, le rendement réel du PEL est négatif. En comparaison, des produits d’épargne réglementée comme le Livret A, le LDDS ou le LEP conservent des taux plus attractifs. Bien que leurs rémunérations devraient baisser au 1er février 2025, elles resteront plus élevées :
La baisse du taux de rémunération impacte directement le taux des prêts immobiliers associés au PEL, qui passera de 3,45 % à 2,95 % à compter de janvier 2025. Cependant, ces prêts ne sont accessibles qu’après une période minimale de quatre ans et leur montant dépend des intérêts accumulés sur le plan. Avec des intérêts réduits, le montant empruntable via le PEL sera également limité.
Dans un contexte marqué par des incertitudes économiques et une crise immobilière persistante, ce taux d’emprunt réduit pourrait ne pas suffire à relancer l’intérêt pour le PEL.
Le PEL est en perte de vitesse depuis 2018, avec un encours passant de 270 milliards d’euros en janvier 2018 à 224 milliards d’euros en octobre 2024, selon la Banque de France. Malgré des annonces régulières des pouvoirs publics, aucune réforme majeure n’a été mise en œuvre pour redynamiser ce produit, qui fêtera bientôt ses 60 ans.
Conçu à l’origine pour faciliter l’accès à la propriété, le PEL ne parvient plus à répondre aux besoins des épargnants ni à soutenir efficacement le marché immobilier. Alors que la crise de l’immobilier s’intensifie en France, une reconfiguration complète du PEL semble indispensable pour redonner du sens à ce dispositif d’épargne.
Avec un rendement net faible, une fiscalité peu avantageuse et des taux d’emprunt peu compétitifs, le PEL ne se distingue plus des autres solutions d’épargne disponibles. Les épargnants lui préfèrent des produits tels que :
Le Plan d’Épargne Logement attend toujours sa refonte. Compte tenu de la crise immobilière en cours et des difficultés des ménages pour acquérir leur résidence principale, celle-ci apparaît nécessaire.
Dégradation de la note de la France
Vendredi soir, l’agence de notation Moody’s a dégradé d’un cran la note de la dette française à Aa3 avec une perspective stable, contre Aa2 avec perspective négative dans sa dernière évaluation fin octobre. L’abaissement de la note de la France est selon l’agence justifié par le fait que « les finances publiques françaises seront affaiblies de manière substantielle dans les années à venir », car « la fragmentation politique devrait probablement empêcher une consolidation budgétaire significative ».
Moody’s ne croit guère en la possibilité à ce qu’un gouvernement quel qu’il soit puisse améliorer la situation des finances publiques. L’agence craint qu’une spirale négative entre « déficits plus élevés, charge de la dette plus lourde et coûts de financement plus hauts ». Malgré tout Moody’s signale que la France possède des atouts, « une économie large, riche et diversifiée, la septième mondiale » La démographie demeure plus favorable que dans d’autres économies avancées. La dégradation de la note française intervient en plein changement de gouvernement. Sur le sujet des finances publiques, François Bayrou a lors de la passation de pouvoir avec Michel Barnier souligné qu’il était confronté à un « Himalaya budgétaire » et que les déficits et la dette posent un problème moral.
La BCE : volontaire mais prudente
Jeudi 12 décembre, la Banque centrale européenne a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs d’un quart de point. Le taux de dépôt s’établit désormais à 3 %, celui de la facilité de refinancement à 3,15 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 3,4 %. Plusieurs grandes voix de la BCE, dont celle du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avaient plaidé pour un assouplissement plus marqué, à hauteur de 50 points de base. La faiblesse de la croissance européenne en cette fin d’année, combinée à la décrue de l’inflation, aurait pu justifier une baisse plus importante. D’autres banques centrales, comme celles du Canada et de la Suisse, ont d’ailleurs opté pour des baisses de 50 points de base.
Cependant, la BCE a préféré la prudence, en tenant compte de l’amélioration conjoncturelle observée en novembre et de la légère reprise de l’inflation (2,3 % en novembre). Depuis juin, la BCE a effectué quatre baisses, réduisant le taux de dépôt d’un point. Dans son communiqué, l’institution a changé de ton, abandonnant la thématique des taux restrictifs pour combattre l’inflation. Désormais, elle envisage des taux neutres, voire accommodants, pour soutenir l’économie de la zone euro. Le débat porte sur le niveau d’atterrissage des taux estimé entre 1,5 % et 2 %.
En cette mi-décembre, la zone euro traverse des incertitudes politiques majeures : la France et l’Espagne peinent à adopter leurs budgets pour 2025, tandis que l’Allemagne fait face à une crise gouvernementale. À l’international, le retour de Donald Trump constitue une source d’inquiétude. La zone euro, très dépendante du commerce extérieur – deux fois plus que les États-Unis –, pourrait souffrir du protectionnisme américain en 2025. Les économistes de la BCE anticipent une croissance de 0,7 % cette année et de 1,1 % en 2025 pour la zone euro. En revanche, la France et l’Allemagne sont exposées à un risque de récession. La reprise pourrait venir d’une hausse des salaires stimulant la consommation, bien que le marché du travail soit susceptible de se dégrader.
Selon les prévisions, l’inflation devrait repasser sous la barre des 2 % en 2025 (1,9 %), ce qui représente une bonne nouvelle. La BCE mise également sur une augmentation progressive des investissements des entreprises, soutenue par l’atténuation des effets des politiques monétaires restrictives.
En attendant la FED
La Réserve fédérale américaine (FED) devrait réduire ses taux directeurs de 25 points de base la semaine prochaine. Outre cette décision attendue, les investisseurs seront attentifs au communiqué de presse pour interpréter les orientations de la banque centrale pour 2025. Si le positionnement pro-entreprise et anti-impôts de Donald Trump est perçu positivement, ses politiques commerciale et migratoire suscitent des inquiétudes, notamment quant à leurs effets sur l’inflation. Les investisseurs prévoient désormais un nombre réduit de baisses des taux en 2025 : soit deux, contre quatre initialement anticipées.
Les indices américains creusent l’écart
Le CAC 40 n’a pas réussi à enregistrer deux semaines consécutives de hausse. Après un gain de 2,65 % la semaine dernière, il perd cette semaine près de 0,5 %, clôturant à 7 409,57 points. Depuis le début de l’année, il recule de 2 %, alors que les grands indices internationaux progressent. Le DAX allemand a gagné plus de 21 % depuis janvier, l’Eurostoxx 50 progresse de 9,87 %, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq affichent des hausses respectives de 27 % et 32 %. Ces divergences reflètent à la fois les différences de croissance économique entre l’Europe et les États-Unis et les anticipations sur la croissance future. Les valeurs américaines bénéficient de l’enthousiasme pour l’intelligence artificielle et de l’élection de Donald Trump, ce qui permet au Nasdaq et au S&P 500 d’atteindre de nouveaux records.
Le pétrole à la hausse
Les cours du Brent ont gagné près de 5 % cette semaine, s’échangeant à plus de 74 dollars le vendredi 13 décembre. Cette hausse s’explique par la volonté des Européens d’intensifier les sanctions contre la Russie et d’accroître la pression sur l’Iran. Mercredi 11 décembre, les membres de l’Union européenne ont décidé de sanctionner 50 navires supplémentaires de la « flotte fantôme », utilisée par la Russie pour contourner les restrictions sur ses exportations de pétrole. Composée d’environ 600 navires, cette flotte transporte près de 1,7 million de barils de pétrole par jour. Les États-Unis envisagent de rejoindre les Européens dans une application plus stricte des sanctions. De son côté, Donald Trump cherche à bloquer les exportations de brut iranien pour obtenir des concessions sur les projets nucléaires de Téhéran.
Résultats 13 déc. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 409,57 | -0,48 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 828,06 | -1,81 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 050,83 | -0,62 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 926,72 | +0,52 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 391,58 | +0,03 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 300,33 | -0,29 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 967,95 | -0,28 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 470,44 | +0,35 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 391,88 | -0,32 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,037 % | +0161pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,255 % | +0,149 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,393 % | +0,234 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0494 | +0,74 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 659,92 | +0,61 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,32 | +4,83 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 101 271,03 | -0,43 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Patrimoine économique national de la France : 8,1 fois le PIB
En 2023, le patrimoine économique national qui regroupe le patrimoine des ménages, des sociétés non financières, des sociétés financières et des administrations publiques, s’élevait, selon l’INSEE, à 18 674 milliards d’euros, en recul de 4,2 % après huit années de croissance. Il représente 8,1 fois le produit intérieur net de l’année, en base 2020. En moyenne, entre 2014 et 2022, la progression avait été de 4,8 %. La baisse de 2023 est imputable à la diminution des prix immobiliers, tandis que, dans le même temps, les actifs et passifs financiers ont progressé.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
La diminution des prix de l’immobilier
Les prix des biens immobiliers ont reculé de 3,9 % en 2023, selon l’indice INSEE-Notaire. La diminution des prix des terrains a atteint 13,7 %, tandis que les bâtiments ont connu une augmentation de 3,8 %. De 2016 à 2021, les terrains bâtis constituaient le principal facteur de croissance du patrimoine total. En 2022, dans un contexte de fortes perturbations du marché immobilier, la très légère contraction du prix des terrains avait été plus que compensée par la hausse des prix de la construction.
En 2023, les actifs et les passifs financiers nationaux ont progressé après leur baisse en 2022 (+5,9 % et +6,0 %, respectivement, après -2,3 % et -2,6 %). Cette évolution s’explique par la hausse de la valeur des actions et parts de fonds d’investissement. Les flux nets d’acquisitions d’instruments financiers ont toutefois contribué un peu moins aux variations des actifs et des passifs financiers qu’en 2022 (contributions de +2,1 points à l’actif et +2,2 points au passif en 2023, contre +2,4 points à l’actif comme au passif en 2022). Ces évolutions se reflètent dans tous les secteurs institutionnels, avec des disparités liées à la nature de leurs avoirs et de leurs engagements financiers. Globalement, le patrimoine financier net de l’économie nationale s’est replié en 2023 à -410 milliards d’euros, après -324 milliards d’euros en 2022.
Diminution du patrimoine des ménages en 2023
Le patrimoine des ménages représente l’essentiel du patrimoine économique national (78,0 %). En 2023, il a diminué en valeur de 0,9 %, après -0,1 % en 2022. Fin 2023, il s’élevait à 14 567 milliards d’euros, soit environ 8,8 fois le revenu disponible net des ménages.
La baisse de 2023 s’explique par la diminution du patrimoine non financier des ménages (-4,9 %, après +4,0 %), évalué à 9 758 milliards d’euros. La valeur des biens immobiliers qui représentent 91,3 % des actifs non financiers des ménages a reculé de 4,7 %, après +4,0 % en 2022, sous l’effet d’une forte baisse des prix des terrains bâtis (-14,1 %, après -0,8 %), tandis que la valeur des bâtiments a continué de progresser (+3,9 %, après +8,8 %).
Le patrimoine financier net des ménages a progressé de 8,3 % en 2023, atteignant 4 809 milliards d’euros, après une baisse de 8,3 % en 2022. Avec la hausse des taux d’intérêt, l’allocation de l’épargne a évolué. Les flux nets de placements des ménages se sont établis à 74 milliards d’euros pour les produits de taux, soit près du double des placements en produits de fonds propres (actions et assurance vie en unités de compte), qui ont atteint 38 milliards d’euros. La progression des encours en numéraire et dépôts des ménages a ralenti (+2,6 %, après +4,5 %). Les flux se sont davantage orientés vers des produits réglementés et des dépôts à terme, mieux rémunérés, au détriment des dépôts à vue et des livrets ordinaires, qui ont enregistré des décollectes. Les placements sous forme d’actions et de parts de fonds d’investissement ont augmenté de 10,4 %, contre -6,7 % en 2022.
L’assurance vie et les droits à pension, représentant 29,1 % des actifs financiers totaux des ménages, ont progressé de 4,9 %, après une baisse de 13,1 % en 2022. Les fonds en assurance vie en euros ont bénéficié de flux positifs. Au passif des ménages, les crédits ont ralenti (+1,1 %, après +4,9 %). Les flux nets, principalement composés de crédits immobiliers, sont passés de 84 milliards d’euros en 2022 à 22 milliards d’euros en 2023.
Le patrimoine des sociétés : 3 300 milliards d’euros en 2023
Fin 2023, le patrimoine des sociétés non financières (SNF) a diminué de 367 milliards d’euros (-10,0 %) pour s’établir à 3 297 milliards d’euros, soit 17,7 % du patrimoine économique national.
Le patrimoine des sociétés financières faible par nature
Fin 2023, le patrimoine des sociétés financières (SF) s’est réduit à 25 milliards d’euros (0,1 % du patrimoine économique national). Le patrimoine non financier de 379 milliards d’euros a été presque contrebalancé par un patrimoine financier net de -354 milliards d’euros.
Le patrimoine net des administrations publiques (APU) en recul en 2023
Fin 2023, les actifs bruts des administrations publiques s’élevaient à 4 493 milliards d’euros, tandis que leurs passifs atteignaient 3 706 milliards d’euros. Le patrimoine net des administrations publiques a reculé de 27,5 %, après une forte hausse en 2022. Il s’établissait à 786 milliards d’euros, soit 4,2 % du patrimoine économique national. Cette baisse résulte à la fois de la diminution des actifs non financiers et de l’augmentation de l’endettement.
Le patrimoine non financier des administrations publiques a diminué de 107 milliards d’euros en 2023 pour s’établir à 2 790 milliards d’euros. Il est composé principalement de terrains, bâtiments et monuments peu cessibles. Les terrains bâtis (85,6 % du patrimoine non financier des APU) ont reculé (-13,0 %, après +0,8 %), malgré une hausse de 35 milliards d’euros des constructions non résidentielles (bureaux, gymnases, écoles, musées, etc.), ces dernières largement détenues par les collectivités locales (69,5 % en 2023).
Le patrimoine financier net des APU s’est établi à -2 004 milliards d’euros en 2023, après -1 812 milliards d’euros en 2022. Les actifs financiers ont progressé (+2,0 %, après -3,5 %), portés par une hausse des actions et fonds d’investissement (+12,5 %, après -6,9 %), tandis que les dépôts et numéraires ont chuté (-19,4 %, après -8,2 %). Le passif financier des APU a augmenté de 6,4 % en 2023, après une baisse de 9,3 % en 2022. Les titres de créance, principal mode de financement des APU, ont progressé (+9,0 %, après -13,1 % en 2022).
La revalorisation annuelle des pensions de base sera de 2,2 %, à compter le 1er janvier 2025 selon le ministère de l’Economie.
En vertu du Code de la Sécurité sociale, les retraites de base (hors complémentaires) sont chaque année revalorisées au 1er janvier, indexées sur l’inflation constatée par l’Insee pour l’année précédente. Pour économiser trois milliards d’euros, le gouvernement de Michel Barnier avait prévu initialement un report au 1er juillet de la revalorisation. Dans la dernière version, une augmentation de 0,8 % était prévu au 1er janvier avec un complément au 1er juillet pour les petites pensions.
Le CAC 40, après six semaines consécutives de recul, a renoué avec la hausse en gagnant 2,65 % sur cinq jours de séance. Il a même enchaîné sept séances consécutives dans le vert, une longévité inconnue depuis le mois de février. Malgré la chute du gouvernement de Michel Barnier, largement anticipée, les investisseurs ont retenu les signes positifs que représentent les perspectives de baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales. Une réduction des taux de 25 points de base est attendue pour la BCE le 12 décembre et pour la FED les 15 et 18 décembre prochains. Les investisseurs ont été rassurés par la promesse d’Emmanuel Macron de rester à son poste jusqu’à la fin de son mandat et par le recours à une « loi spéciale » pour permettre la continuité des services publics en attendant la reprise des discussions sur le budget l’an prochain. Ils ont également favorablement accueilli l’ouverture des socialistes à la formation d’un « gouvernement d’intérêt général » reposant sur des concessions réciproques.
Le spread (écart de rendement) entre l’emprunt français à dix ans et le Bund allemand de même échéance a reflué autour de 76 points de base vendredi 6 décembre, un plus bas depuis deux semaines, après avoir atteint en milieu de semaine près de 90 points. La demande pour la dette française reste soutenue, car il s’agit de la dette la plus liquide en Europe et dotée d’un taux de rendement attrayant. Les investisseurs ne croient pas à la survenue d’une crise des dettes souveraines avec la France comme acteur principal. Le poids du système financier européen ferait qu’une telle crise menacerait l’ensemble de la zone euro. Les États membres et les institutions européennes feraient tout pour éviter un emballement sur les taux obligataires. Pour le moment, le concept « too big to fail » prévaut. Malgré tout, le CAC 40 progresse moins vite que les autres indices occidentaux ; le Dax allemand a ainsi gagné près de 4 % sur la semaine. Entre l’annonce de la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin et le 5 décembre, le CAC 40 a perdu 8,4 %.
L’économie américaine, de son côté, continue à créer des emplois. Au mois de novembre, 227 000 emplois ont été créés, soit plus qu’attendu par le consensus (220 000). Le taux de chômage est néanmoins en augmentation, passant de 4,1 % à 4,2 % de la population active. La croissance du salaire horaire moyen reste de 4 % sur un an, alors que le consensus anticipait un tassement à 3,9 %. Le sentiment des ménages a atteint un pic depuis avril à 74 points, témoignant d’un regain de confiance, mais les attentes en matière d’inflation pour l’année à venir ont atteint leur niveau le plus élevé depuis cinq mois (2,9 %). Les consommateurs démocrates estiment qu’il existe un risque accru de pressions sur les prix en raison des droits de douane que Donald Trump souhaite mettre en place. Le Nasdaq et le S&P 500 ont encore battu des records cette semaine poursuivant sur leur lancée et ont fait fi des menaces inflationniste.
Cette semaine, le bitcoin a franchi la barre symbolique des 100 000 dollars, toujours porté par l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche et sa volonté de libéraliser le marché des cryptoactifs.
Résultats 29 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 426,88 | +2,65 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 642,52 | -0,63 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 090,27 | +0,86 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 859,77 | +3,14 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 20 385,79 | +3,86 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 308,61 | +0,30 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 977,78 | +3,61 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 091,17 | +1,69 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 404,08 | +4,43 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,876 % | -0,017 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,106 % | +0,022 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,159 % | -0,047 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0555 | +0,74 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 635,62 | +0,15 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 71,33 | -2,18 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 100 188 | +2,18 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Dans un rapport rendu public lundi 2 décembre, la Banque centrale européenne (BCE) a établi un point sur l’avancée de ses travaux concernant la mise en œuvre de la monnaie numérique de banque centrale de la zone euro. Ce rapport aborde les questions relatives à l’élaboration d’un règlement de l’e-monnaie, de la sélection des potentiels fournisseurs de la plateforme et de l’infrastructure technique.
L’euro numérique est un projet porté par la BCE dans le contexte de la transformation numérique de l’économie. Il s’inscrit dans une réflexion globale sur l’émergence des monnaies numériques de banque centrale (MNBC) et répond à des objectifs multiples, notamment en matière de souveraineté monétaire, d’efficacité des paiements et d’inclusion financière. Les autres banques centrales dont celle de Chine sont engagées sur des projets de monnaies numériques. Ces projets visent également à contrecarrer l’essor des cryptoactifs comme le bitcoin.
L’euro numérique serait une monnaie gérée par blockchain et émise directement par la BCE, conçue comme un complément, et non un substitut, aux espèces. Contrairement aux cryptomonnaies décentralisées comme le Bitcoin, l’actif entièrement adossé à la BCE, garantissant sa stabilité et son acceptation universelle. L’euro numérique serait aussi sûr que les billets en euros, car il bénéficierait de la garantie de la banque centrale. Il serait accessible aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Il pourrait être utilisé dans toute la zone euro. L’euro numérique pourrait offrir des paiements instantanés, à faible coût et accessibles en permanence, même dans les zones mal desservies par les infrastructures bancaires classiques.
Depuis 2021, la BCE mène une phase exploratoire pour évaluer la faisabilité technique et les implications pratiques de l’euro numérique. En octobre 2023, la BCE avait décidé de lancer la phase de préparation du projet qui doit durer jusqu’en octobre 2025. Au terme de ce processus, elle décidera ou non de lancer l’euro numérique qui ne devrait devenir accessible réellement qu’à compter de 2028.
La Banque centrale a, ces derniers mois, réalisé des appels d’offres pour les marchés techniques (informatique essentiellement). Ses offres sont à présent à l’étude au siège de la BCE à Francfort. La mise en place du recueil de règles est en cours pour étudier comment pourrait en pratique fonctionner un euro numérique avec les consommateurs, les commerçants et les banques. La question de la détention de l’e-euro fait l’objet d’une attention toute particulière. Les établissements de crédit sont inquiets de l’éventuelle remise en cause des dépôts des agents économiques qui leur permettent d’accord des crédits. Les banques commerciales souhaitent que la BCE fixe un plafond assez bas de détention de monnaie numérique pour le particuliers. Elles plaident pour un montant correspondant à celui des dépenses payées en numéraire par les ménages actuellement. A contrario, les représentants du secteur de la consommation ont souligné que, si la limite de détention était trop basse, elle pourrait décourager les consommateurs de s’en servir. Ces derniers estiment que la monnaie digitale incitera les banques à mieux rémunérer les dépôts.
La BCE travaille sur les moyens d’intégration de l’euro numérique au sein de l’univers des moyens de paiement européen déjà riche avec la carte bancaire, les portefeuilles électroniques comme ApplePay ou Wero qui a succédé à Paylib. Ce mode de paiement a été récemment lancé en France, en Belgique et en Allemagne. Il serait imaginable d’intégrer à Wero, l’euro numérique. Le rapport de la BCE souligne également que les frais que devraient payer les commerçants pour accepter l’euro numérique seraient « justes », compte tenu du fait qu’ils ne pourraient pas le refuser. Le redu de monnaie pourrait être effectué en e-euro ce qui en faciliterait la diffusion. Sur le sujet du respect de la vie privée, les rapporteurs indiquent que l’euro numérique devra ressembler autant que possible au numéraire.
Les enjeux pour les banques commerciales sont immenses. La e-monnaie pourrait modifier toutes les règles bancaires en obligeant les banques commerciales à se battre pour obtenir des dépôts. Elles seraient également amenés à se positionner avant tout comme conseillères et moins comme centres d’intermédiation.
En octobre 2024, la rémunération des dépôts des ménages reste, selon la Banque de France stable à 1,86 %, tandis que celle des sociétés non financières (SNF) se replie de 6 points de base à 1,87 %. Si la baisse du taux des dépôts à vue se poursuit, la rémunération de l’encours des comptes à terme augmente légèrement dans la plupart des catégories, notamment pour les maturités les plus longues (cf. tableau ci-dessous). La rémunération des livrets d’épargne ordinaire des particuliers revient, en octobre, à 0,92 % contre 0,93 % en septembre.
La rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires reste supérieure à celle d’octobre 2023, de 7 points de base pour les ménages et de 19 points de base pour les SNF.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
oct- 2024 (p) | oct- 2023 | août- 2024 | sept- 2024 (r) | oct- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 084 | 1,73 | 1,87 | 1,86 | 1,85 |
dont Ménages | 1 873 | 1,79 | 1,87 | 1,86 | 1,86 |
– dépôts à vue | 552 | 0,06 | 0,07 | 0,07 | 0,06 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 87 | 3,40 | 3,64 | 3,48 | 3,54 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 97 | 1,70 | 2,36 | 2,38 | 2,40 |
– livrets à taux réglementés (d) | 694 | 3,25 | 3,06 | 3,06 | 3,07 |
dont : livret A | 391 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 219 | 0,80 | 0,94 | 0,93 | 0,92 |
– plan d’épargne-logement | 224 | 2,60 | 2,62 | 2,63 | 2,63 |
dont SNF | 845 | 1,68 | 1,99 | 1,93 | 1,87 |
– dépôts à vue | 510 | 0,67 | 0,79 | 0,78 | 0,72 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 264 | 3,43 | 3,92 | 3,71 | 3,61 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 71 | 3,01 | 3,66 | 3,56 | 3,61 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 4,50 | 4,25 | 3,65 | 3,40 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,97 | 3,55 | 3,43 | 3,17 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 3,29 | 2,62 | 2,43 | 2,35 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 3,15 | 2,63 | 2,53 | 2,57 |
Données Banque de France
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
Depuis l’élection de Donald Trump, les indices boursiers américains atteignent des records historiques, tandis que les marchés européens peinent à suivre. Aux États-Unis, le Dow Jones et le S&P 500 continuent leur progression fulgurante, attirant les investisseurs du monde entier. En revanche, en Europe, et plus particulièrement en France, le CAC 40 est plombé par les incertitudes politiques et économiques nationales.
Un fait marquant : le taux de l’OAT à 10 ans en France a récemment dépassé son équivalent grec, symbolisant la perte de confiance des marchés dans la gestion économique française. L’écart entre les taux d’intérêt français et allemands s’élargit, atteignant 80 points de base contre 50 points quelques mois auparavant. En cas de tensions politiques supplémentaires, notamment avec l’adoption d’une motion de censure sur le budget, cet écart pourrait franchir la barre des 100 points.
Le CAC 40 en est à sa sixième semaines consécutives de pertes. Au total, le recul atteint près de 5 %. Pour le seul mois de novembre, la baisse est de près de 4 %. Sur les six derniers mois, l’indice à perdu 8 %. Sur un an, le bilan est désormais négatif, tranchant avec tous les autres grands indices. . Les investisseurs craignent l’éclatement d’une crise politique en France sur fond de dérive des comptes publics. De leur côté, les indices américains battent record sur record depuis l’élection de Donald Trump. Le Dow Jones a enregistré en novembre son gain mensuel le plus élevé de l’année. Le S&P 500 a dépassé les 6 000 points et a gagné près de 3,5 % en un mois. Depuis le 1er janvier, cet indice a progressé de plus de 25 %. Le bitcoin est également le grand gagnant de l’élection américaine : sa valeur est en effet passée de 68 000 à près de 100 000 dollars. Dans cette dynamique, le bitcoin se démarque également comme un actif gagnant. Depuis l’élection présidentielle américaine, sa valeur est passée de 68 000 à près de 100 000 dollars, consolidant sa position d’actif alternatif en période de volatilité économique.
Dans un contexte de croissance économique atone en Europe et d’inflation modérée, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait décider, lors de sa réunion du 12 décembre, d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base. En novembre, l’inflation globale dans la zone euro est passée de 2 % à 2,3 % sur un an, portée par une baisse des prix de l’énergie (-1,9 %) et un ralentissement des hausses des prix alimentaires. Cependant, l’inflation sous-jacente, qui exclut ces éléments volatils, est restée stable à 2,7 %, soit légèrement en deçà des attentes (2,8 %).
La situation politique et économique en France, associée à des écarts de taux grandissants avec l’Allemagne, inquiète les investisseurs. Ces tensions renforcent l’attractivité des marchés américains, mais accentuent la pression sur le gouvernement français pour redresser ses comptes publics. À l’échelle européenne, la baisse attendue des taux par la BCE pourrait offrir un répit à la zone euro, mais sans répondre aux défis structurels de compétitivité et de croissance.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 29 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 255,01 | -0,20 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 910,65 | +2,37 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 6 032,38 | +1,48 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 218,17 | +1,30 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 628,34 | +1,59 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 287,30 | +0,23 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 804,40 | +0,32 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 208,03 | -0,54 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 326,46 | -0,58 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,8933 % | -0,148 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,084 % | -0,160 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,206 % | -0,204 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0552 | -0,28 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 658,81 | +1,07 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,09 | -2,32 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 92 170,79 | -1,41 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
L’INSEE a confirmé la progression de 0,4 % du PIB au 3e trimestre 2024. Les ménages ont bénéficié d’une forte hausse de leur pouvoir d’achat de leur revenu disponible brut, par unité de consommation accélère, +0,7 % au 3e trimestre après +0,4 % au 2e. Ils n’ont utilisé ce gain pour consommer davantage préférant accroitre leur effort d’épargne. Le taux d’épargne des ménages est ainsi passé de 17,9 à 18,2 % du revenu disponible brut du deuxième au troisième trimestre. Le taux d’épargne financière a atteint 8,8 % du revenu disponible brut contre 8,2 % au trimestre précédent. Un an auparavant, il était de 6,2 %.
Le ressenti des ménages sur leur niveau de vie demeure négatif. Ils intègrent peu la baisse de l’inflation. Les incertitudes politiques les conduisent à opter pour un attentisme favorable à l’épargne. Sur un an, la progression de l’épargne financière est conséquente, 2 points de revenu disponible brut de plus.
Avec les fêtes de fin d’année, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation mais sans nul doute avec modération. Les craintes d’augmentation des impôts et la persistance d’un climat politique délétère les inciteront à maintenir un effort d’épargne important.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Le taux d’intérêt sur les obligations d’État grec à 10 ans est passé en-deçà de celui de la France le 27 novembre. Une telle situation était impensable avant les élections européennes de juin dernier. À l’époque, il atteignait 50 points de base, voire plus. La crise politique qui a suivi les élections européennes en France, ainsi que les révélations sur le dérapage du déficit public, se sont traduites par une augmentation du taux des emprunts français, au point que ce dernier dépasse ceux de plusieurs pays surnommés les « PIIGS ». Cet acronyme désignait, dans les années 2010, les pays de l’Europe du Sud confrontés à la crise des dettes souveraines, tels que le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne. La Grèce, alors au bord de la banqueroute, avait vu ses taux dépasser 10 %. Aujourd’hui, pour les obligations à échéance de 5 ans, ce pays emprunte à un taux inférieur à celui de la France.
La Grèce, comme l’Espagne et le Portugal, a réussi à assainir ses finances publiques grâce à un plan de rigueur sans précédent. En 2025, elle remboursera par anticipation 5 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance entre 2033 et 2042, preuve de la bonne santé financière du pays. Néanmoins, la qualité de la signature française demeure supérieure à celle de la Grèce. Le taux des CDS, ces produits dérivés permettant de se couvrir contre le risque de défaut d’un emprunteur, est deux fois plus élevé pour la Grèce que pour la France : respectivement 5 % et 2,6 %. Par ailleurs, le ratio dette publique sur PIB grec dépasse 152 %.
La dégradation de la qualité des obligations françaises par rapport à celles des pays d’Europe du Sud s’explique en partie par les volumes de dettes disponibles. La rareté des obligations espagnoles, portugaises ou grecques entraîne une diminution de leurs taux et une augmentation de leur valeur. Les pays du cœur de l’Europe, comme la France ou l’Allemagne, traversent actuellement une crise politique, ce qui joue en faveur des pays d’Europe du Sud. Les discussions en Allemagne concernant l’abandon du « frein à l’endettement public » contribuent également à la moindre attractivité de la dette allemande.
Il n’en demeure pas moins que l’écart entre le taux des obligations françaises et allemandes s’est également accru ces derniers mois, passant de 50 à 80 points de base. En cas de crise budgétaire en France, cet écart pourrait atteindre 100 points de base.
La légère baisse des taux d’intérêt n’a pas entraîné une véritable reprise du marché immobilier, qui reste complètement bloqué. D’un côté, les acheteurs se font rares, et de l’autre, les propriétaires hésitent à baisser leurs prix. Le nombre d’offres demeure relativement limité, témoignant de l’attentisme des propriétaires, qui préfèrent attendre une amélioration de la conjoncture avant de mettre leurs biens sur le marché. En conséquence, le nombre de transactions continue de diminuer, enregistrant un recul de 420 000 entre le 3ᵉ trimestre 2021 et le 3ᵉ trimestre 2024.
La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier et la crise politique qui s’en est suivie ont dissuadé de nombreux ménages de se lancer dans des projets immobiliers. Le marché des résidences secondaires est particulièrement touché. Dans ce contexte, les prix des logements ont, selon l’INSEE, légèrement baissé au troisième trimestre : ‑0,1 % (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après ‑0,5 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,5 % au premier trimestre 2024. Bien que la contraction soit plus modérée que lors des trimestres précédents, la tendance annuelle reste négative. Les prix des logements anciens reculent pour le cinquième trimestre consécutif, enregistrant une baisse de ‑3,9 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑5,2 % au premier trimestre 2024. Les prix diminuent de 3,8 % pour les appartements et de 3,9 % pour les maisons.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Au troisième trimestre 2024, les prix des logements anciens en Île-de-France ont enregistré une légère baisse de ‑0,1 %, après ‑0,9 % au deuxième trimestre et ‑2,4 % au premier trimestre.
La baisse des prix des appartements ralentit : ‑0,3 % contre ‑0,6 % au deuxième trimestre. À Paris, le recul est de ‑0,4 %, également en décélération par rapport au trimestre précédent (‑0,7 % au deuxième trimestre). En petite couronne, les prix diminuent de ‑0,2 % après ‑0,9 %, tandis qu’en grande couronne, les prix des appartements baissent après une quasi-stabilité au deuxième trimestre 2024 (‑0,4 % après +0,1 %). À l’inverse, après sept trimestres de recul, les prix des maisons en Île-de-France augmentent légèrement (+0,4 % au troisième trimestre 2024 après ‑1,3 % au deuxième trimestre).
Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont diminué de 5,3 % au troisième trimestre 2024, après ‑7,1 % au deuxième trimestre et ‑8,1 % au premier trimestre. Les baisses sont comparables pour les maisons (‑5,3 % après ‑8,0 %) et les appartements (‑5,2 % après ‑6,6 %). À Paris, les prix des appartements ont perdu 5,5 % de leur valeur, contre ‑6,6 % au deuxième trimestre. La même tendance est observée en petite couronne (‑5,5 % après ‑7,4 %) et en grande couronne (‑4,0 % après ‑5,5 %). À Paris, les évolutions sont contrastées selon les arrondissements. Les prix des logements au centre de la capitale résistent mieux, bien que le nombre de transactions soit en baisse. Les délais de vente, quant à eux, s’allongent.
En province, selon l’INSEE, les prix des logements anciens sont quasi stables au troisième trimestre 2024, après cinq trimestres consécutifs de baisse : ‑0,1 % après ‑0,4 % au deuxième trimestre et ‑1,3 % au premier trimestre. Sur un an, les prix des logements anciens en province reculent de 3,4 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,2 % au deuxième trimestre. La baisse reste plus marquée pour les maisons (‑3,6 % après ‑4,4 %) que pour les appartements (‑3,0 % après ‑3,8 %).
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Symbole d’un marché toujours en panne, au mois de septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est en recul. Il a été évalué à 780 000, après 792 000 fin juin 2024 et 825 000 fin mars 2024. Le volume annuel de transactions diminue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,0 % du stock de logements. Ce ratio reste est inférieur à son niveau du début des années 2000, avant la crise économique de 2008.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
En octobre L’assurance vie confirme et signe. Le premier produit d’épargne français enregistre une collecte nette de 2,9 milliards d’euros. Il profite de la propension des ménages à épargner. Ces derniers se portent de plus en plus vers l’épargne longue. La baisse des taux des dépôts à terme et la perspective d’une diminution des taux de l’épargne réglementée les incitent à privilégier en particulier l’assurance vie. La pratique des taux bonifiés de la part des assureurs et la bonne tenue des marchés « actions » hors France les amènent à opter, en effet, pour ce placement. L’encours de l’assurance vie s’élève ainsi à 1 975 milliards d’euros à fin octobre, en hausse de +5,7 % sur un an.
Octobre, un mois traditionnellement favorable à l’assurance vie
En octobre, la collecte nette de l’assurance vie s’est donc élevée à 2,9 milliards d’euros, selon France Assureurs, contre 2,5 milliards d’euros en septembre, 782 millions d’euros en août et 1,9 milliard d’euros en juillet. Un an auparavant, en octobre 2023, l’assurance vie avait connu une collecte nette de seulement 975 millions. En octobre 2024, la collecte nette a été portée par les unités de compte(+3,4 milliards d’euros). Les fonds euros ont, en revanche, renoué avec la décollecte ( −0,4 milliard d’euros).
En octobre, l’assurance vie signe ainsi sa dixième collecte nette positive consécutive. Depuis 2005, trois décollectes ont été seulement enregistrées au mois d’octobre (2008, 2011 et 2022). Le montant moyen de la collecte de ces dix dernières années pour le mois d’octobre est de 1,38 milliard d’euros. Le résultat de 2024 apparaît donc comme exceptionnel.
En dix mois, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 24,2 milliards d’euros, soit un résultat légèrement au-dessus de celui de 2023 (22,4 milliards d’euros).
Des cotisations brutes en forte hausse
En lien avec l’effort élevé d’épargne des ménages, les cotisations d’assurance vie ont atteint un niveau record à 15 milliards d’euros. Au mois de septembre, elles s’étaient élevées à 12,3 milliards d’euros. Le mois d’octobre 2023 avait déjà été marqué par une collecte record (14,3 milliards d’euros).
Les assurés ont effectué d’importants versements sur leurs fonds en euros. Ils ont en revanche réduit leurs versements sur les unités de compte. Cette augmentation des cotisations brutes s’explique par la moindre attractivité des dépôts à terme dont les taux sont orientés à la baisse, dépôts qui, depuis 2022, concurrençaient les fonds euros. Ils bénéficient, comme les fonds euros en effet, d’une garantie en capital. Leur taux de rendement qui est connu à l’avance a été supérieur à ceux des fonds euros en 2023.
Sur les dix premiers mois de l’année, les cotisations brutes se sont élevées à 144,5 milliards d’euros, en hausse de +17,3 milliards d’euros sur un an. Les unités de compte ont connu une hausse de 8 % avec un total de collecte brute de 54,2 milliards d’euros, quand les supports en euros progressent de 18 % (+90,2 milliards d’euros de collecte brute). La part des cotisations en UC est de 40 % sur le mois d’octobre et de 38 % depuis le début de l’année, en légère baisse par rapport à l’ensemble de l’année 2023 (40 %).
Des prestations en recul en lien avec la préférence pour l’épargne financière
Les prestations se sont élevées à 12,1 milliards d’euros en octobre, contre 9,8 en septembre. Sur un an, les prestations sont en baisse de 9 % un an, avec une diminution de 11 % sur les fonds euros et de 5 % les unités de compte.
Sur les dix premiers mois de l’année, les rachats ont atteint 120,2 milliards d’euros, en recul de 5,2 milliards d’euros sur un an. Cette baisse est imputable aux fonds euros qui sont moins sacrifiés par les ménages que précédemment. La baisse des rachats s’explique par la plus grande compétitivité des fonds euros et par l’atonie du marché immobilier, le nombre de transactions étant en forte baisse (-35 % entre le 3e trimestre 2021 et le 3e trimestre 2024). Les ménages sortent moins d’argent de l’assurance vie que dans le passé pour réaliser des achats immobiliers.
L’assurance vie en mode résilience
Les incertitudes concernant son régime fiscal n’ont pas, en octobre, nui à l’assurance vie. Cette dernière prouve sa résilience avec une collecte brute record. La fin de la vague inflationniste qui se traduit par la baisse des taux directeurs des banques centrales, améliore l’attractivité de l’assurance vie et en premier lieu des fonds euros. Ayant accumulé une épargne de précaution conséquente depuis 2020, les ménages français réalisent des arbitrages en faveur de l’assurance vie ou du Plan d’Épargne Retraite (PER). Ce dernier produit a enregistré en octobre une collecte nette de +954 millions d’euros sur le mois, soit +18 % par rapport à octobre 2023.
La fin de l’année devrait rester favorable à l’assurance vie et au Plan d’Epargne Retraite. De nombreux ménages attendent la fin de l’année pour effectuer des versements sur des produits de long terme. Le PER bénéficie toujours d’un effet fiscal en fin d’année avec la volonté des ménages de réduire leur impôt sur le revenu à acquitter en 2025 en profitant de la déduction qui est associée à ce produit.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
La légère baisse des taux d’intérêt n’a pas débouché sur une réelle reprise du marché immobilier qui apparaît complètement bloqué. D’un côté, les acheteurs sont rares et de l’autre les propriétaires rechignent à baisser leurs prix. Le nombre d’offres reste assez limité, prouvant que les propriétaires attendent une amélioration de la conjoncture avant de mettre sur le marché leurs biens. Le nombre de transactions continue de baisser. Il est en retrait de 420 000 entre le 3e trimestre 2021 et le 3e trimestre 2024.
La dissolution de l’Assemblée nationale du mois de juin et la crise politique qui s’en est suivi ont dissuadé de nombreux ménages à se lancer dans un projet immobilier. Le marché des résidences secondaires est le plus touché. Dans ce contexte, les prix des logements ont, selon l’INSEE, légèrement baissé au troisième trimestre, ‑0,1 % (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après ‑0,5 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,5 % au premier trimestre 2024. La contraction est certes plus faible que lors des trimestres précédents. Sur un an, les prix des logements anciens baissent pour le cinquième trimestre consécutif, ‑3,9 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑5,2 % au premier trimestre 2024. Les prix diminuent de 3,8 % pour les appartements et de 3,9 % pour les maisons.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Au troisième trimestre, les prix des logements anciens en Île-de-France ont enregistré une légère baisse de 0,1 % après ‑0,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑2,4 % au premier trimestre 2024.
La baisse des appartements ralentit, -0,3 % contre -0,6 % au deuxième trimestre. A Paris, le recul est de 0,4 %, également en décélération par rapport au trimestre précédent , -0,7 % au deuxième trimestre. En petite couronne, la diminution est de 0,2 % après ‑0,9 % quand en grande couronne, les prix des appartements baissent après une quasi-stabilité au deuxième trimestre 2024 (‑0,4 % après +0,1 %). A contrario, après sept trimestres de recul, les prix des maisons en Île-de-France augmentent légèrement (+0,4 % au troisième trimestre 2024 après ‑1,3 % au deuxième trimestre 2024).
Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont diminué de 5,3 % au troisième trimestre 2024, après ‑7,1 % au deuxième trimestre 2024 et ‑8,1 % au premier trimestre 2024. Les prix baissent à un rythme comparable pour les maisons (‑5,3 % après ‑8,0 %) et les appartements (‑5,2 % après ‑6,6 %). Les prix des appartements ont perdu 5,5 % de leur valeur à Paris, contre ‑6,6 % au deuxième trimestre, tout comme en petite couronne (‑5,5 % après ‑7,4 %) et en grande couronne (‑4,0 % après ‑5,5 %). A Paris, les évolutions sont contrastées en fonction des arrondissements. Le prix des logements au centre de Paris résiste mieux même si le nombre de transactions est en baisse. Les délais de vente ont tendance à s’accroître.
Au troisième trimestre 2024, les prix des logements anciens en province sont, selon l’INSEE, quasi stables après cinq trimestres de baisse, ‑0,1 %, après ‑0,4 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,3 % au premier trimestre 2024. Sur un an, les prix des logements anciens en province diminuent de 3,4 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,2 % au deuxième trimestre 2024. La baisse des prix reste plus importante pour les maisons (‑3,6 % après ‑4,4 %) que pour les appartements (‑3,0 % après ‑3,8 %).
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Symbole d’un marché toujours en panne, au mois de septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est en recul. Il a été évalué à 780 000, après 792 000 fin juin 2024 et 825 000 fin mars 2024. Le volume annuel de transactions diminue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,0 % du stock de logements. Ce ratio reste est inférieur à son niveau du début des années 2000, avant la crise économique de 2008.
CVS : données corrigées des variations saisonnières
Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.
Les craintes d’augmentation des impôts en lien avec la situation budgétaire de la France ainsi que les menaces persistantes de blocage politique sont susceptibles de geler le marché immobilier. Les baisses des taux directeurs de la Banque centrale européenne pourrait créer une détente sur le front du crédit sous condition que la situation financière ne se dégrade pas dans les prochaines semaines. Compte tenu de la pénurie de logements au sein des grandes agglomérations, les prix demeurent élevés. Néanmoins, les acheteurs n’hésitent pas à négocier de plus en plus durement afin d’obtenir des remises. La rentabilité de l’immobilier est toujours handicapée par des prix élevés et par des coûts en augmentation (charges, impôts fonciers). L’alourdissement des droits de mutation à titre onéreux (frais de notaires) pourrait également pénaliser le marché en 2025.
Pour la cinquième semaine consécutive, l’indice parisien CAC 40 est en recul. Il a perdu cette semaine, tandis que les indices américains restent orientés favorablement.
Le contexte économique outre-Atlantique demeure porteur. L’enquête S&P Global réalisée auprès des directeurs d’achat souligne que l’activité des entreprises américaines progressait en novembre à son rythme le plus rapide depuis avril 2022, et les perspectives de demande s’améliorent. L’indice PMI composite est passé de 54,1 à 55,3 en première estimation, soit un point au-dessus du consensus Bloomberg. Bien que cette progression soit largement tirée par une croissance plus rapide dans le secteur des services, les professionnels du secteur manufacturier ont exprimé leur plus grand optimisme concernant la production pour l’année à venir. La perspective de taux d’intérêt plus bas et une approche perçue comme plus favorable aux entreprises de la part de l’administration entrante contribuent à une confiance accrue.
En revanche, en Europe, les mêmes indices ne témoignent pas d’une réelle reprise. Les crises politiques en Allemagne et en France érodent la confiance des investisseurs. L’indice composite, qui englobe les secteurs des services et manufacturier, est à 48,1 points, nettement en zone récessive, marquant un creux de dix mois. Par ailleurs, la croissance du PIB allemand entre juillet et septembre a été revue à la baisse d’un dixième, à 0,1 %. La politique à venir de Donald Trump est toujours jugée handicapante pour les États européens, particulièrement pour l’Allemagne, dont les États-Unis sont le principal partenaire commercial.
Les investisseurs s’attendent à un écart croissant des taux d’intérêt de part et d’autre de l’Atlantique. La BCE pourrait être contrainte de les baisser pour favoriser la croissance, tandis que la FED adoptera probablement une approche plus prudente par crainte de l’inflation. Cet écart favorisera les transferts de capitaux vers les États-Unis. Ces anticipations provoquent une baisse de l’euro, qui s’est échangé cette semaine à 1,0335 dollar, son plus bas niveau depuis deux ans. Compte tenu des incertitudes budgétaires en France, l’écart de taux sur les obligations souveraines avec l’Allemagne est revenu à 0,8 point pour le 10 ans, niveau atteint juste après l’annonce de la dissolution.
Les tensions géopolitiques se sont accrues cette semaine avec le tir d’un missile balistique de portée intermédiaire à Dnipro par la Russie, en réponse aux frappes de missiles de fabrication occidentale sur le territoire russe. Ces tensions ont provoqué une remontée du cours de l’or. Le bitcoin, de son côté, a frôlé la barre symbolique des 100 000 dollars. Vendredi 22 novembre, à 18 heures, il s’échangeait à 99 200 dollars.
En butte à l’hostilité de Donald Trump, Gary Gensler, le président de l’Autorité américaine de régulation des marchés financiers, a annoncé qu’il quitterait son poste de manière anticipée le 20 janvier prochain, le jour de l’investiture du président élu. Gary Gensler, fervent partisan d’une régulation stricte des cryptomonnaies, était dans le collimateur d’Elon Musk. Donald Trump envisagerait, par ailleurs, de créer un poste inédit entièrement consacré aux politiques sur les cryptomonnaies. Chris Giancarlo, l’ancien président de la Commodity Futures Trading Commission, pourrait être nommé. Donald Trump, longtemps sceptique vis-à-vis des crypto-actifs, semble s’être converti, d’autant que 20 % des dons à sa campagne ont été réalisés en monnaies digitales.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 22 nov. 2024 | Évolution sur une semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 255,01 | -0,20 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 44 296,51 | +1,82 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 969,34 | +1,61 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 003,65 | +1,58 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 305,79 | +0,45 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 262,08 | +2,52 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 789,08 | -0,18 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 283,85 | +0,06 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 267,19 | -2,32 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,041 % | -0,043 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,244 % | -0,094 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,410 % | -0,026 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0404 | -2,11 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 706,07 | +4,07 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 74,97 | +4,98 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 99 221,76 | +10,45 % | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
En un quart de siècle, de 2000 à 2024, en France métropolitaine, les prix immobiliers des logements anciens ont été multipliés par 2,6. L’augmentation des prix des logements a été durement ressentie par les ménages les plus jeunes. La proportion de propriétaires de leur résidence principale tend à légèrement diminuer depuis 2014. Près de 60 % des ménages sont néanmoins propriétaires de leur résidence principale, et un sur quatre est propriétaire de plusieurs logements.
Le niveau des prix des logements vendus entre 2020 et 2022 varie fortement d’un territoire à un autre en fonction de l’offre et de la demande. L’accroissement du nombre de ménages et l’attractivité touristique du territoire constituent des facteurs importants pouvant influer sur les prix.
Entre 2020 et 2022, en France métropolitaine (hors Alsace-Moselle), le prix médian au m² d’une maison ancienne (maison de plus d’un an) ayant fait l’objet d’une mutation s’élève, selon l’INSEE à 2 040 euros, tandis que celui d’un appartement ancien atteint 3 170 euros. Une maison sur dix est vendue à moins de 850 euros le m², tandis qu’une sur dix l’est à plus de 4 360 euros le m², soit un rapport interdécile D9/D1 de 5,1. Ce rapport était de 4,2 entre 2010 et 2012. L’écart des prix des appartements est encore plus marqué. Le rapport interdécile D9/D1 est passé de 4,9 entre 2010 et 2012 à 6,1 entre 2020 et 2022. Un dixième des appartements sont vendus à moins de 1 350 euros le m², tandis qu’à l’autre extrémité, un dixième sont vendus à plus de 8 240 euros le m².
Le prix des maisons est particulièrement bas dans les communes de la « diagonale des faibles densités », allant du sud du Massif central aux Ardennes, jusqu’à l’est des Hauts-de-France, ainsi qu’à l’intérieur de la Bretagne. La Creuse, la Haute-Marne, l’Indre, la Meuse et la Nièvre sont les départements où les maisons sont les moins chères : le prix médian au m² n’y dépasse pas 1 000 euros. À l’opposé, le prix médian au m² dépasse 3 000 euros dans les départements d’Île-de-France, des Alpes-Maritimes, de la Corse-du-Sud, de la Haute-Savoie, des Bouches-du-Rhône, du Rhône, de la Gironde et du Var. Les prix sont élevés dans les grandes agglomérations, le long des côtes et dans les zones alpines. La proximité de la frontière suisse porte également les prix vers le haut dans le Genevois et le canton de Gex, et dans une moindre mesure dans le Jura ou le Doubs. Les zones touristiques connaissent des prix de logements élevés. Par exemple, Val-d’Isère est la ville où les appartements sont les plus chers de France métropolitaine : la moitié des appartements y ont un prix au m² supérieur à 11 400 euros. Sur dix ans, les prix au m² des maisons et appartements anciens ont augmenté respectivement de 1,4 % et 1,7 % par an en moyenne. Cette hausse est plus marquée dans les très grandes agglomérations régionales et dans l’aire de Paris, où elle atteint 3 % par an. Depuis fin 2022, les prix sont néanmoins orientés en légère baisse, en lien avec la hausse des taux d’intérêt.
L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a publié le jeudi 21 novembre la Recommandation 2024-R-02 concernant le devoir de conseil que les assureurs doivent exercer vis-à-vis des assurés. Cette recommandation font suite à plusieurs contrôles menés par l’ACPR et sont dans le prolongement des dispositions de la loi relative à l’industrie verte qui accroit ce devoir de conseil. L’ACPR fixe ainsi un cadre renforcé au recueil des informations et à l’exercice du devoir de conseil par les distributeurs d’assurance. Il s’inscrit dans la continuité des exigences européennes et de la directive IDD (Insurance Distribution Directive), tout en apportant des précisions adaptées au contexte français. Le texte prévoit un calendrier d’entrée en vigueur des nouvelles obligations entre 2025 et 2028.
L’ensemble des produits d’assurance individuels et de groupe, à l’exception des grands risques et des contrats collectifs obligatoires souscrits par les employeurs sont concernés. En revanche, sont exclus des recommandations, les produits de capitalisation et d’assurance-vie non susceptibles de versements ou arbitrages.
Les recommandations visent à garantir un conseil approprié, une protection renforcée des clients, et la traçabilité des informations collectées. Elles s’appliquent aux distributeurs en France, y compris en libre prestation de services.
Les distributeurs sont appelés à recueillir des informations via des questions claires, précises et compréhensibles, notamment par des arbres de décision adaptés.
Ils devront être amenés à identifier les exigences spécifiques du souscripteur, son niveau de couverture souhaité, et éviter les doublons inutiles (cumul d’assurances).
Pour les produits de capitalisation et d’assurance-vie avec valeur de rachat, les distributeurs devront :
Les distributeurs devront également recueillir les préférences des clients concernant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en conformité avec les réglementations européennes.
Les informations recueillies doivent être conservées tout au long de la durée du contrat et justifiables en cas de contrôle. Des contacts périodiques avec les clients sont recommandés pour s’assurer que le contrat reste adapté à leurs besoins évolutifs.
Les distributeurs devont « déterminer objectivement le profil de risque » du client au regard du niveau de risque qu’il est prêt à supporter en « attirant son attention, par exemple au moyen de plusieurs scénarios d’évolution de l’épargne, sur le fait qu’un support pouvant offrir un rendement élevé est généralement la contrepartie d’une prise de risque plus élevée » ou encore en « définissant de manière compréhensible et précise les différents profils de risque et, le cas échéant ». La recommandation étend « le conseil dans la durée en assurance vie à la plupart des contrats pour des raisons d’équité ». L’ACPR « prône une vigilance accrue des distributeurs sur la commercialisation de certains supports en unités de compte comportant des conditions au rachat, en particulier lorsque des indemnités de rachat sont prévues ».
Les distributeurs auront le devoir d’expliquer en détail leurs recommandations, notamment en cas d’incohérences dans les réponses du client. L’accompagnement doit inclure des exemples chiffrés et des explications claires sur les garanties et restrictions.
Le personnel de vente doit disposer d’une formation continue sur les produits et les processus de recueil des informations pour assurer la qualité des conseils.
L’APCR encourage le développement des outils en ligne pour faciliter le recueil des informations et accélérer la fourniture de conseils adaptés.
D’ici à 2028, les distributeurs devront prendre contact avec leurs clients en cas d’absence d’opération pendant 4 années ou 2 années lorsqu’un service de recommandation personnalisée avait été fourni, afin d’actualiser l’ensemble des informations recueillies antérieurement et « s’assurer que le contrat et ses options d’investissement sont toujours cohérents avec ses exigences et besoins ».
Les distributeurs devront également informer les clients des conséquences fiscales d’une demande de rachat dans le délai de huit années suivant la conclusion du contrat et du versement de primes après les 70 ans du souscripteur.
La mise à jour de la recommandation prend aussi en compte « l’intégration des préférences des clients en matière de durabilité dans le devoir de conseil » en assurance vie. « A ce titre, elle préconise de fournir aux clients une information claire, exacte et non trompeuse leur permettant d’investir en connaissance de cause en fonction de leurs préférences en matière extra-financière », souligne l’APCR.
En ce qui concerne plus spécifiquement le Plan d’Epargne Retraite, le distributeur devra, notamment, attirer l’attention de l’adhérent quant au caractère non disponible de l’épargne investie et sur les modalités de sortie anticipée ; l’informer sur les options de sortie du plan (rente ou capital) ainsi que sur les incidences fiscales de chacune des options. Quand le conseil porte sur un transfert des droits individuels en cours de constitution d’un produit de retraite fermé à la commercialisation vers un contrat PER, les distributeurs devront exposer les raisons qui motivent la préconisation de cette opération au regard des caractéristiques propres au nouveau contrat et notamment de ses frais.
Les nouvelles règles de l’APCR relèvent le niveau d’exigence pour les distributeurs de produits d’assurance. Ils seront amenés à revoir leurs processus afin d’éviter les sanctions liées à une mauvaise évaluation des besoins ou des profils des clients.
La conformité au règlement général de protection des données (RGPD) est essentielle pour garantir la pertinence et la proportionnalité des données collectées.
La mise en œuvre nécessitera des investissements dans la formation, les systèmes d’information, et la création de processus internes pour assurer une traçabilité et un suivi rigoureux.
La Recommandation ACPR 2024-R-02 oblige à une professionnalisation du conseil en assurance. Elle augmente un peu plus les obligations en matière de recueil d’informations, de personnalisation des recommandations et de suivi client. Pour les distributeurs, elle représente un défi opérationnel mais aussi une opportunité d’améliorer la satisfaction client et d’accroître leur compétitivité dans un marché en pleine mutation.
Octobre est un mois damné pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LLDS).
De 2015 à 2024, le Livret A a enregistré dix décollectes consécutives en octobre. Depuis 2009, première année de la base statistique de la Caisse des dépôts, la collecte n’a été positive en octobre qu’en 2012 (+7,35 milliards d’euros). Cette collecte exceptionnelle et atypique s’expliquait par le relèvement, au 1er octobre, du plafond du Livret A de 15 300 à 19 125 euros.
De son côté, le LDDS n’a connu une collecte positive qu’à deux reprises depuis 2009 : en 2012 (+13,84 milliards d’euros grâce à un relèvement de son plafond de 6 000 à 12 000 euros) et en 2022 (+290 millions d’euros, dans un contexte d’inflation et d’incertitudes liées à la guerre en Ukraine).
En 2024, pour le Livret A, la tradition se maintient avec une décollecte de 2,58 milliards d’euros, en ligne avec la moyenne des mois d’octobre de la dernière décennie (-2,1 milliards d’euros). En 2023, elle avait atteint -3,77 milliards d’euros, un chiffre élevé lié au relèvement du plafond du Livret d’Épargne Populaire à 10 000 euros.
Le LDDS a également enregistré, en octobre 2024, une décollecte de 640 millions d’euros, légèrement supérieure à la moyenne des dix dernières années (-430 millions d’euros).
Atterrissage pour le Livret A et le LDDS après des années fastes
Depuis le début de l’année 2024, les collectes du Livret A et du LDDS se normalisent, marquant la fin d’une période faste liée à une succession de chocs (Covid-19, guerre en Ukraine, inflation, relèvement du taux de rémunération). L’effet « taux » ne joue plus, les ménages anticipant même la baisse prévue en février prochain.
En octobre, les épargnants propriétaires, confrontés à la taxe foncière, ont puisé dans leur Livret A ou leur LDDS pour s’en acquitter. Par ailleurs, la baisse de l’inflation s’accompagne d’une légère reprise de la consommation, entraînant un arbitrage défavorable à l’épargne de court terme. La collecte du Livret A tend, depuis le début de l’année, à revenir à son niveau d’avant covid.
Le second semestre est traditionnellement plus favorable aux produits d’épargne de long terme, comme l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne Retraite (PER). Les versements se concentrent sur les derniers mois de l’année. Le PER bénéficie notamment d’un effet fiscal attractif, la fin d’année étant synonyme de déductions pour l’impôt sur le revenu à payer en 2025. La baisse annoncée du taux du Livret A en février 2025 pourrait également inciter à des arbitrages en faveur des fonds en euros de l’assurance-vie.
La résilience du Livret d’Épargne Populaire (LEP)
En octobre, le LEP a enregistré une collecte positive de 210 millions d’euros, en nette baisse par rapport à octobre 2023 (+4,7 milliards d’euros, sous l’effet du relèvement de son plafond à 10 000 euros). Sur les dix premiers mois de 2024, la collecte cumulée atteint 5,91 milliards d’euros, contre 15,87 milliards sur la même période en 2023.
Le maintien d’une collecte positive s’explique par l’attractivité du taux de rémunération du LEP (4 %). Les ménages modestes, souvent locataires et moins touchés par la taxe foncière, continuent de privilégier ce placement dans un contexte économique incertain.
Le taux du LEP devrait toutefois baisser au 1er février 2025, pour s’établir autour de 3 %.
Le retour des cycles de l’épargne réglementée
La fin de l’année est marquée par une augmentation des dépenses des ménages, notamment pour les fêtes de Noël et les vacances. Le Black Friday, fin novembre, lance la saison des achats de Noël, poussant souvent les ménages à puiser dans leurs Livrets A pour financer ces dépenses.
À partir de janvier, le cycle s’inverse. Les primes de fin d’année et les étrennes relancent la collecte, avec un pic habituel en janvier.
Le 14 novembre dernier, les partenaires sociaux ont franchi une étape importante en concluant deux accords majeurs : l’un sur l’assurance-chômage et l’autre sur l’emploi des seniors. Ces avancées offrent au gouvernement la possibilité d’agréer le premier et de transposer le second d’ici la fin de l’année 2024.
Le texte sur l’emploi des seniors introduit une mesure phare : l’ouverture de la retraite progressive dès 60 ans, soit quatre ans avant l’âge légal fixé par la réforme des retraites de 2023. Toutefois, ce droit n’est pas encore opposable. En cas de refus « écrit et motivé » de l’employeur, les salariés auront la possibilité de saisir le comité social et économique (CSE) de leur entreprise.
L’accord réintroduit le principe du contrat de valorisation de l’expérience (ex-CDI senior), invalidé en 2023 par le Conseil constitutionnel. Ce contrat, destiné aux chômeurs âgés de 57 à 60 ans dans le cadre d’une expérimentation de cinq ans, présente des caractéristiques spécifiques :
La mise à la retraite d’office reste maintenu à 70 ans.
Pour encadrer les fins de carrière, l’accord intègre une disposition sur le délai de carence. Ainsi, un salarié devra attendre six mois avant de reprendre une activité chez le même employeur après avoir liquidé ses droits à la retraite.
Les partenaires sociaux ont également validé une obligation de négociation triennale sur l’emploi des seniors dans les branches professionnelles et les entreprises de plus de 300 salariés. Par ailleurs, l’entretien professionnel à 45 ans est renforcé, et un nouvel entretien est introduit avant le 60e anniversaire pour discuter des conditions de maintien dans l’emploi.
L’accord permet désormais aux salariés de demander un temps partiel spécifique, facilitant une transition progressive vers la retraite.
Ces accords marquent un tournant pour l’emploi des seniors en France, en conciliant flexibilité pour les employeurs et garanties pour les salariés. Ils devraient répondre à l’enjeu crucial du vieillissement de la population active tout en favorisant une meilleure transition entre activité et retraite.
Dans le sillage de l’élection américaine
Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté de 0,4 % en octobre, dépassant le consensus d’un dixième de point. La surprise est venue de la révision à la hausse des résultats de septembre, la progression étant portée à 0,8 %, soit une correction de 0,4 point. Quant au groupe dit de « contrôle des ventes », qui exclut les données liées à l’automobile, aux matériaux de construction et aux services alimentaires – et qui reflète le mieux la composante de la consommation des ménages intégrée au calcul du PIB –, une baisse de 0,1 % a été enregistrée en octobre, contre une progression de 0,3 % attendue. En septembre, la hausse avait été de 1,2 %, un chiffre lui aussi révisé à la hausse par rapport à l’estimation initiale de +0,7 %.
Ces résultats semblent justifier la prudence de la banque centrale américaine dans les prochaines semaines. La probabilité que celle-ci procède à une nouvelle baisse des taux directeurs dans un mois est passée de 82 % à 59 % au cours de la semaine, une évolution largement attribuable aux déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Il a en effet affirmé qu’il n’y avait pas lieu de se précipiter pour réduire l’objectif cible des Fed funds, actuellement dans la fourchette de 4,5 % à 4,75 %. Selon lui, « l’économie n’envoie pas de signaux indiquant que nous devons nous hâter de baisser les taux ». Il a ajouté que « la vigueur que nous observons actuellement dans l’économie nous permet d’aborder nos décisions avec prudence ».
En lien avec ces déclarations, mais aussi en raison des perspectives d’aggravation du déficit public liées à l’application du programme de Donald Trump, les taux d’intérêt américains ont augmenté cette semaine.
La mise en place de la future administration républicaine à Washington commence à susciter des inquiétudes chez les investisseurs, d’autant que Donald Trump pourra compter sur le soutien du Sénat et de la Chambre des représentants. À la crainte de droits de douane élevés s’ajoute la nomination probable au Département de la Santé d’un vaccino-sceptique, Robert F. Kennedy Jr. En plus de s’opposer aux vaccins, celui-ci est connu pour son hostilité à l’ajout de fluor dans l’eau potable, qu’il accuse de réduire le niveau intellectuel des enfants. Il dénonce également régulièrement la « corruption » des agences de santé américaines. Bien que sa nomination doive encore être confirmée par le Sénat, l’annonce de sa candidature a entraîné une baisse notable des valeurs pharmaceutiques, notamment européennes.
Ainsi, l’action du laboratoire Sanofi a perdu plus de 3 % sur la semaine, tout comme AstraZeneca et GlaxoSmithKline. L’équipementier pour la biotechnologie Sartorius Stedim Biotech a chuté de 6,7 %. Novo Nordisk, devenue la plus grande entreprise cotée en Europe grâce au succès de ses traitements contre l’obésité, a vu son action reculer de 5,4 % à Copenhague. Dans ce contexte, les indices européens ont poursuivi leur repli. Ce recul est également attribuable aux difficultés actuelles et à venir en Chine, notamment si l’administration américaine met en œuvre des droits de douane à 100 %.
Aux États-Unis, après les records post-électoraux, les indices ont cédé du terrain. Le recul des valeurs américaines s’explique à la fois par les craintes d’un report de la baisse des taux directeurs et par les incertitudes politiques. Après un fort mouvement de hausse, des prises de bénéfices ont également été observées.
L’euro est tombé à son plus bas niveau de l’année face au dollar, les investisseurs estimant que l’économie de la zone euro pourrait être pénalisée par les politiques de Donald Trump. Le cours du baril de pétrole a encore baissé cette semaine, en raison des perspectives d’augmentation de la production américaine, conformément aux engagements pris par Donald Trump lors de sa campagne électorale.
En Asie, les indices boursiers, notamment chinois, ont reculé cette semaine, toujours sous l’effet de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Son programme protectionniste pourrait peser sur la croissance chinoise. Cependant, quelques signaux positifs ont été observés en Chine : les ventes au détail ont affiché en octobre leur plus forte croissance annuelle depuis huit mois, en hausse de 4,8 %, soit un point de pourcentage au-dessus du consensus Bloomberg. En revanche, la production industrielle (+5,3 %, contre +5,6 % attendu) et les investissements (+3,4 %, contre +3,5 %) ont déçu les prévisions.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 15 nov. 2024 | Évolution sur 5 jours | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 269,63 | -0,94 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 444,99 | -1n39 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 870,62 | -2,30 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 680,12 | -3,49 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 210,81 | -1,30 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 063,61 | -0,11 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 794,85 | -0,64 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 642,91 | -1,96 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 330,73 | -2,96 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,084 % | -0,036 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,338 % | -0,028 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,436 % | +0,121 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0552 | -3,48 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 563,32 | -6,42 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 71,16 | -3,43 % | 77,13 | 84,08 |
Cours du Bitcoin en dollars | 84 872,14 | +13,11 | 38 252,54 | 15 406,87 |
Source : Cercle de l’Épargne
Le cours du bitcoin a dépassé les 88 000 dollars le 13 novembre 2024, un niveau historique qui illustre la vigueur actuelle du marché des cryptoactifs. Depuis le début de l’année, le bitcoin a progressé de plus de 90 %. 2024 a été marquée par l’essor des ETF en bitcoins conduisant de nombreux institutionnels à entrer sur ce marché. En fin de semaine, le bitcoin s’est légèrement replié tout en terminant au-dessus de 84 000 dollars, en hausse de 13 % sur la semaine et de 112 % depuis le début de l’année.
La récente victoire de Donald Trump à la Maison-Blanche et des Républicains au Congrès a apaisé les craintes d’une régulation stricte du marché des cryptoactifs. Pendant la campagne électorale, Donald Trump a promis de faire des États-Unis le fer de lance de l’industrie des actifs numériques, avec notamment la création d’une réserve monétaire stratégique en bitcoins. Cette position marque une évolution notable pour Donald Trump, potentiellement influencé par des personnalités comme Elon Musk. S’il maintenait cette position, la politique américaine en la matière s’éloignerait de la ligne qu’avait choisie l’administration Biden qui n’avait pas hésité à soutenir les poursuites engagées par les régulateurs contre des entreprises comme Binance, .
L’industrie des cryptos a été un contributeur financier majeur pour les Républicains lors de cette élection, se plaçant en deuxième position après le secteur des hydrocarbures. Cette alliance politique pourrait favoriser l’expansion du marché des cryptoactifs aux États-Unis, bien que la volatilité du bitcoin reste un sujet de préoccupation pour les investisseurs et les régulateurs. Le bitcoin, comme d’autres cryptoactifs, dépend largement de facteurs externes tels que les décisions politiques, les mouvements des marchés financiers traditionnels et l’évolution des technologies liées à la blockchain. En dépit de ces risques, le secteur des cryptomonnaies continue à progresser, en particulier aux États-Unis, où un quart de la population aurait acheté au moins un bitcoin.
Qui en veut au Plan d’Epargne Retraite ?
Le rapport de la Cour des comptes sur l’épargne retraite, publié au mois de novembre 2024, se concentre sur l’évolution, la gestion et les effets financiers du Plan d’Epargne Retraite (PER) créé par la loi Pacte en 2019. La Cour des Comptes critique plusieurs aspects du PER en particulier son coût fiscal, sa diffusion inégalitaire et son allocation d’actifs insuffisamment tournée vers les entreprises. Les critiques avancées sont sévères pour un produit qui vient juste de fêter son cinquième anniversaire et cela d’autant plus qu’il a été confronté à plusieurs crises depuis sa naissance, l’épidémie de covid, la guerre en Ukraine et la vague inflationniste. Ces différents chocs ont favorisé l’épargne de court terme au détriment de celle de long terme à laquelle appartient le PER.
Retour sur les objectifs de la loi PACTE
L’épargne retraite en France s’est construite de façon progressive et fragmentée, avec l’introduction au fil des années de plusieurs dispositifs destinés à des publics spécifiques :
Ces dispositifs individuels cohabitaient avec des produits collectifs comme l’article retraite ou le Plan d’Epargne Retraite Collectif, ce dernier dépendant de l’épargne salariale.
A l’exception du PERCO et sauf circonstances exceptionnelles, la sortie en rente était de mise. A la fin des années 2010, le système montrait des signes d’essoufflement. La complexité des règles fiscales et des modalités de souscription pénalisaient les produits d’épargne retraite. La loi Pacte, adoptée en mai 2019, a transformé le paysage de l’épargne retraite en introduisant un produit unique, le Plan d’épargne retraite (PER), subdivisé en PER individuel (PERIN), PER collectif (PERCOL), et PER obligatoire (PERO). La loi poursuivait plusieurs objectifs :
En 2022, selon la DREES, 5,536 millions d’adhérents aux dispositifs d’épargne retraite individuels sont dénombrés et 10,5 millions à des contrats collectifs d’entreprise.
Malgré l’augmentation des encours, l’épargne retraite conserve une place marginale dans le système des retraites en France :
Le coût fiscal du PER
L’épargne retraite bénéficie d’une fiscalité attractive, avec notamment des déductions fiscales lors des versements (PERI, PERO), estimées à 1,8 milliard d’euros en 2022. Cet avantage fiscal inclut :
La Cour des comptes soulignent que ces avantages fiscaux donnent lieu à des effets d’aubaine en profitant surtout aux contribuables aisés. Ces derniers peuvent optimiser les plafonds de déduction fiscale, en cumulant les plafonds avec ceux de leur conjoint ou en reportant les déductions non utilisées sur trois années. Le rapport recommande un resserrement des plafonds pour limiter ces avantages à ceux ayant un revenu élevé. La Cour des Comptes oublient que le PER vise à améliorer le taux de remplacement (pensions/revenus d’activités avant la liquidation) de certaines catégories pour lesquelles il est faible (indépendants, professions agricoles, cadres supérieurs, agriculteurs). Le taux de remplacement de ces catégories est souvent inférieur à 50 % quand il est d’environ 75 % en moyenne pour l’ensemble des Français. En raison des règles de leurs régimes de retraite et du plafonnement des pensions, ces catégories ont des pensions au regard de leurs revenus plutôt faibles. L’épargne retraite a été conçue comme un outil pour améliorer leur taux de remplacement. A ce sujet, la déduction fiscale s’inscrit dans le prolongement du régime de déduction des cotisations sociales aux régimes obligatoires. Ces dernières sont déductibles de revenus dans lalimite d’un plafond.
Le rendement des produits d’épargne et poids des frais de gestion
La Cour des Comptes souligne que le rendement des PER est souvent diminué par des frais de gestion significatifs sans pour autant mentionner que ces produits sont complexes. Des progrès de transparence ont été avec la loi Pacte et la loi Industrie Verte réalisés afin d’informer les titulaires des PER des frais supportés et du rendement réel de leur produit.
. La Cour propose une révision de ces plafonds, en particulier pour les PER collectifs, afin d’éviter que le dispositif ne serve principalement les intérêts des contribuables aisés et de renforcer l’inclusion des foyers aux revenus moyens.
La Contribution à l’investissement productif
Un des objectifs de la loi PACTE et du PER était de favoriser le financement des entreprises. Or, la Cour des Comptes souligne que cet objectif n’a pas été complètement atteint.
La Cour note que 30 % des actifs sont investis en actions, soit légèrement plus que pour ceux des anciens produits d’épargne retraite. Une grande partie des fonds est encore investie dans des obligations et des fonds euros, avec une part importante en dette souveraine ou dette de grandes entreprises. La Cour encourage une révision des allocations pour que les fonds soient mieux orientés vers des entreprises à fort potentiel de croissance. Cette surreprésentation des fonds euros est la conséquence des transferts issus des anciens produits. Les nouveaux versements sont plus dynamiques. La gestion profilée permet en outre une plus forte exposition aux risques.
La Cour des Comptes recommande de s’appuyer sur la loi Industrie verte pour inciter les gestionnaires à investir davantage dans des actifs productifs, notamment des actions de PME/ETI, afin de renforcer la contribution de l’épargne retraite à la croissance économique. À.
Les orientations recommandées par la Cour
La Cour des Comptes recommande :
Conclusions
Cinq ans après sa création, le Plan d’Epargne Retraite a surtout besoin de stabilité et non d’un changement de régime fiscal. La Cour des Comptes souligne à juste titre que l’épargne retraite reste, en France, modeste par rapport à son poids dans les autres pays européens ; or, celle-ci entend en diminuer les avantages fiscaux. Ces derniers sont la contrepartie d’un renoncement à la consommation sachant que l’épargne retraite est sauf cas exceptionnels bloquée jusqu’à la liquidation des droits à pension. Si l’épargne investie en actions est plus faible en France qu’ailleurs, c’est en grande partie en raison justement de la faiblesse des fonds de pension. A ce titre, dans tous les pays ces derniers bénéficient d’un traitement fiscal et social spécifique (401K aux Etats-Unis par exemple). En cas de réduction des avantages fiscaux, les épargnants privilégieront l’assurance vie au détriment de l’épargne retraite. La question d’une diffusion plus large des produits collectifs se pose sans nul doute. Des incitations en faveur des PME pourraient être imaginées tout comme l’élaboration d’accord de branche sur le sujet.
L’élection de Donald Trump avait été en partie anticipée depuis trois semaines par les investisseurs qui ne croyaient plus à un match serré avec Kamala Harris. Aux Etats-Unis, ils ont salué majoritairement les résultats de manière positive. Ils se sont souvenus que le premier mandat de Donald Trump avait été favorable aux actions. La présence d’Elon Musk aux côtés du nouveau Président semble rassurer les actionnaires des entreprises du secteur de la haute technologie. La situation actuelle n’a néanmoins rien de semblable à celle de 2016/2020 qui étaient marquée par les faibles taux d’intérêt et un fort mouvement de créations d’emplois. En 2025, le nouveau Président sera confronté à plusieurs crises internationales : l’Ukraine et le Moyen Orient ainsi que des tensions de plus en plus vives avec la Chine. Le programme économique du nouveau Président est plus protectionniste que le précédent, sa rhétorique sur l’immigration est plus violente. Sa mise en œuvre ferait courir un risque non négligeable sur la croissance américaine et sur celle de la planète. Pour le moment, les investisseurs aux Etats-Unis n’y croient pas réellement. Dans ce contexte, les grands indices américains ont gagné plus de 4 % cette semaine, le Nasdaq augmentant de 5,85 %.
Après l’élection de Donald Trump, les marchés européens ont néanmoins accusé plus durement le coup que les autres. A Paris, le Cac 40, qui avait cédé du terrain après la victoire de Donald Trump, a mal réagi à l’annonce du plan chinois de relance. L’indice a cédé 1,17 % vendredi 8 novembre et a terminé à 7.338,67 points, son plus-bas niveau depuis le 14 août. Il enchaine une troisième semaine consécutive de recul. Les autres indices européens ont également reculé. En revanche, les indices américains ont salué la victoire de Donald Trump.
Un nouveau plan chinois pour sortir de la stagnation
Le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine a décidé un relèvement du plafond de la dette des gouvernements locaux de 6 000 milliards de yuans (environ 780 milliards d’euros), afin d’apurer les dettes cachées existantes », de permettre aux collectivités de « mieux développer l’économie et d’assurer les moyens de subsistance de la population. » Ce dispositif, auquel s’ajoute un volet de 4 000 milliards de yuans d’obligations spécifiques, n’est pas considéré comme suffisant pour relancer l’économie chinoise qui risque de faire face à l’augmentation des droits douane à partir du mois de janvier prochain. Donald Trump a promis des droits de douane inédits depuis 1945 : 60 % pour les produits chinois et 10% pour le reste du monde, des taux.
Les valeurs boursières exposées à la Chine, notamment celles du luxe, ont enregistré des baisses sensibles en Bourse LVMH, Hermès et Kering ont terminé la séance du vendredi 8 novembre en baisse de 3,33 à 7,96 %, tandis que L’Oréal, perdait 3,25%.
La FED maintient son cap de baisse des taux directeurs
Jeudi 7 novembre, la Réserve Fédérale américaine a abaissé d’un quart de point de la fourchette cible des Fed funds, à 4,5 %-4,75 %. Le Président de la FED, Jerome Powell, a souligné, à l’issu de la réunion du comité de politique monétaire, la vitalité et la force de l’économie américaine. Il a mentionné qu’une nouvelle baisse des taux en décembre n’était ni exclue, ni garantie. De manière logique, il a refusé de se prononcer sur la manière dont la banque centrale réagirait à la prochaine administration républicaine, estimant que l’élection n’aurait aucun effet sur la politique à court terme et que de toute façon il était trop tôt pour juger de la de la politique qui serait mise en œuvre. Bien que la Fed soit une institution indépendante, le président élu a reproché à ses responsables de ne pas avoir réduit suffisamment les coûts d’emprunt assez rapidement au cours de son premier mandat. Le Républicain aura la possibilité de nommer un nouveau Président de la Fed en mai 2026 ou de reconduire Jerome Powell. A la question sur une possible démission si Donald Trump le lui demandait, le président de la Fed a répondu par la négative, précisant que celui-ci n’avait pas le pouvoir de le licencier.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 8 nov. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 338,67 | -0,65 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 988,99 | +4,83 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 995,54 | +4,72 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 19 286,78 | +5,85 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 204,91 | -0,22 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 072,39 | -1,28 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 877,75 | -1,90 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 500,37 | +2,99 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 452,30 | +5,39 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,120 % | -0,042 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,366 % | -0,037 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,315 % | -0,034 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0717 | -1,44 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 686,80 | -3,03 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,60 | +0,85 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
En octobre, la grande majorité des indices boursiers ont enregistré une légère baisse. Le CAC 40 continue son chemin de croix entre les résultats décevants de certains groupes de luxe et les incertitudes politiques. Il perd ainsi sur le mois plus de 3,7 % et termine en-dessous de 7400 points. Sa performance sur 12 mois reste positive (près de 7 %) mais en retrait par rapport aux autres grands indices. Le Dax a perdu 1,28 % en octobre mais progresse de plus de 28 % sur un an malgré les difficultés de l’économie allemande. De son côté, l’indice Eurostoxx recule de 3,46 % en octobre, mais gagne près de 19 % sur l’année. Aux Etats-Unis, le Dow Jones et le S&P 500 ont légèrement baissé en octobre, respectivement -1,34 % et -0,99 %. Toutefois, leurs performances sur 12 mois demeurent impressionnantes : +26,35 % et +36,04 %. Le marché américain est toujours porté par les valeurs technologiques. Le Nasdaq gagne sur un an plus de 40 % malgré un léger recul en octobre. L’indice japonais a affiché une croissance en octobre (+3,06 %), en contraste avec les marchés occidentaux. Sur l’année, l’indice a gagné +26,65 %. Malgré les annonces sur le plan de relance, l’indice chinois Shanghai Composite diminue en octobre de 1,70 %. Malgré tout, sur un an, le gain est de +8,65 %. L’atonie de la demande intérieure et la multiplication des sanctions occidentales pèsent sur l’activité.
En octobre, l’or a battu de nombreux records pour s’établir à plus de 2700 dollars l’once. Sur ce même mois, le métal précieux a gagné plus de +4 %; sur un an, elle atteint plus de 37 %.
Les risques d’embrasement au Proche et Moyen Orient n’ont pas d’importantes conséquences sur le cours du baril de pétrole. Le baril de Brent a perdu 1,69 % sur un moins et plus de 16 % sur un an. Le ralentissement de l’économie chinoise, l’atonie de celle de l’Europe et l’augmentation de la production américaine expliquent l’évolution du cours du pétrole. Par ailleurs, plusieurs pays ne respectent plus l’accord de régulation de l’OPEP+. La Russie réussit par ailleurs à écouler sa production relativement facilement.
L’emploi américain à l’arrêt
L’économie américaine a créé seulement 12 000 postes non agricoles en octobre, un plus bas depuis décembre 2020, marquant un net ralentissement par rapport aux 223 000 (révisé de 254 000) de septembre. Les marchés s’attendaient à un tassement (le consensus Bloomberg était de 100 000). Cette forte diminution des créations d’emploi s’explique en partie par les ouragans Helene et Milton et par la grève de Boeing qui a soustrait 44 000 emplois dans le secteur de la fabrication de matériel de transport. Ce résultat tombe au plus mauvais moment pour l’administration démocrate, à quelques jours de l’élection présidentielle.
Le taux de chômage s’est maintenu à 4,1 % en octobre et la croissance annuelle du salaire horaire moyen s’est établie à 4 % après 3,9% en septembre. Le Bureau of Labor Statistics s’attend à la poursuite de la décélération des créations d’emploi, la politique monétaire restant restrictive. Cette situation devrait conduire la Fed à réduire ses taux directeurs de 25 points de base en novembre et en décembre. Malgré tout, la hausse des salaires et du prix des logements demeure dynamique ce qui pourrait inciter à la prudence la Banque centrale.
Des marchés en baisse sur la semaine
Les indices européens ont conclu une nouvelle fois en baisse la dernière semaine d’octobre. Ils ont, en revanche, bien réagi aux résultats de l’emploi aux Etats-Unis en enregistrant un petit rebond vendredi 1er novembre. Les indices américains sont en baisse cette semaine. Les résultats de Microsoft et Meta Platforms publiés cette semaine n’ont pas convaincu les investisseurs à la différence de ceux d’Amazon. L’indice Nasdaq a perdu du terrain sur la semaine avec un recul de plus de 2 %
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 1er nov. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 409,11 | -1,76 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 052,19 | -0,52 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 728,80 | -1,80 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 239,92 | -2,18 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 252,31 | -1,37 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 177,15 | -0,87 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 877,75 | -1,90 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 053,67 | -1,30 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 272,01 | -0,86% | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,162 % | +0,116 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,403 % | +0,110 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,349 % | +0,130 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0854 | +0,54 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 743,10 | +0,01 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 73,53 | -3,49 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Après un point haut en mai 2024 à 1,90 %, la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires diminue, selon la Banque de France légèrement et atteint 1,86 % en septembre 2024.
Par rapport à août 2024, la rémunération des dépôts des ménages reste stable à 1,86 %, tout comme celle des dépôts des sociétés non financières (SNF) à 1,98 %. En effet, la rémunération de chacun des supports n’a que très peu évolué sur la période. Le taux moyen de rémunération des livrets ordinaires baisse de 0,1 point à 0,93 %
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
Encours (Md€) | Taux de rémunération | ||||
sept- 2024 (p) | sept- 2023 | juil- 2024 | août- 2024 (r) | sept- 2024 (p) | |
Dépôts bancaires (b) | 3 128 | 1,67 | 1,89 | 1,87 | 1,86 |
dont Ménages | 1 885 | 1,76 | 1,90 | 1,86 | 1,86 |
– dépôts à vue | 557 | 0,05 | 0,07 | 0,07 | 0,07 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 87 | 3,31 | 3,54 | 3,51 | 3,51 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 96 | 1,61 | 2,32 | 2,36 | 2,38 |
– livrets à taux réglementés (d) | 697 | 3,22 | 3,17 | 3,06 | 3,06 |
dont : livret A | 393 | 3,00 | 3,00 | 3,00 | 3,00 |
– livrets ordinaires | 221 | 0,75 | 0,93 | 0,94 | 0,93 |
– plan d’épargne-logement | 226 | 2,60 | 2,63 | 2,62 | 2,63 |
dont SNF | 853 | 1,60 | 1,95 | 1,98 | 1,98 |
– dépôts à vue | 515 | 0,63 | 0,75 | 0,79 | 0,78 |
– comptes à terme <= 2 ans (c) | 268 | 3,43 | 3,92 | 3,91 | 3,88 |
– comptes à terme > 2 ans (c) | 70 | 2,92 | 3,65 | 3,65 | 3,53 |
Pour mémoire : | |||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 4,50 | 4,25 | 4,25 | 3,65 | |
Euribor 3 mois (e) | 3,88 | 3,69 | 3,55 | 3,43 | |
Rendement du TEC 2 ans (e), (f) | 3,29 | 2,97 | 2,62 | 2,43 | |
Rendement du TEC 5 ans (e), (f) | 3,04 | 2,89 | 2,63 | 2,53 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.
Les pensions complémentaires AGIRC ARRCO sont revalorisées à hauteur de 1,6 % à compter du 1er novembre 2024. 13,5 millions de retraités sont concernés. En 2023, la hausse avait été de 4,9 % et de 5,2 % en 2022.
Septembre est un mois qui rime avec dépenses et non avec épargne. Le mois de septembre 2024 s’est soldé par une faible collecte sur le Livret A, soit 210 millions d’euros, et une collecte nulle pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), selon les résultats publiés par la Caisse des Dépôts et Consignations.
Retour aux fondamentaux
La collecte de 210 millions d’euros sur le Livret A en septembre est en retrait par rapport aux mois précédents : 1,5 milliard d’euros en août et 1,57 milliard en juillet. Elle est nettement plus faible que celle de septembre 2023 (450 millions d’euros).
Depuis 2009, le Livret A a enregistré six décollectes en septembre (2009, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018). Les plus importantes ont été constatées en 2014 et 2015 avec respectivement -2,37 et -2,38 milliards d’euros. Depuis le Covid en 2020, les collectes de septembre avaient toujours été positives, en lien avec la succession de chocs que le pays a connus (Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste). Sur les dix dernières années, la moyenne des collectes du Livret A pour septembre est de 54 millions d’euros.
La collecte sur les trois premiers trimestres de 2024 a été divisée par deux par rapport à celle de 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint en effet 13,42 milliards d’euros, contre 30,73 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.
Pour le LDDS, septembre est un mois honni
La collecte nulle de septembre pour le LDDS marque une rupture par rapport au mois précédent. Elle s’élevait à 490 millions d’euros en août et à 730 millions en juillet. En septembre 2023, la collecte avait atteint 270 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 6,1 milliards d’euros, contre 10,69 milliards pour la même période en 2023, qui avait été une année atypique pour l’épargne réglementée.
Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la décollecte est la règle en septembre, à l’exception des années 2020 et 2021 marquées par le Covid, et 2023 marquée par la hausse du taux de rémunération à 3 %. Sur ces dix dernières années, le LDDS connaît en septembre une décollecte moyenne de 261 millions d’euros.
Les mauvais résultats pour le LDDS en septembre s’expliquent par le fait qu’il est accouplé plus fréquemment que le Livret A aux comptes courants des ménages. Ces derniers, en cas de besoin, puisent principalement dans leur LDDS.
Un mois de septembre classique à souhait
En 2024, les ménages ont donc puisé dans leurs livrets pour faire face aux dépenses de rentrée et s’acquitter des dernières dépenses de vacances. La consommation a par ailleurs augmenté en août comme en septembre.
La baisse de l’inflation, notable en septembre (1,2 %), a incité les ménages à reprendre le chemin de la consommation, abandonné depuis de longs mois. L’amélioration de leur pouvoir d’achat les conduit à réduire leur effort d’épargne de précaution. Par ailleurs, en septembre, ils ont privilégié l’épargne de long terme. La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en septembre, 2,5 milliards d’euros.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) porté par son taux de rémunération
Le LEP a enregistré une collecte positive de 330 millions d’euros en septembre, en retrait par rapport à l’année dernière (800 millions en septembre 2023). Sur neuf mois, la collecte pour ce produit s’élève à 5,7 milliards d’euros, contre 11,1 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le maintien d’une collecte positive s’explique par le caractère attractif du taux de rémunération du LEP (4 %).
Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée
Avec une inflation inférieure à 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS) est positif depuis le mois de mars, une situation inédite depuis 2019. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants. Ce gel devrait cesser le 1er février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux Ester des six derniers mois, avec un taux plancher de 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,5 %.
Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3 %. Le gouvernement conserve cependant la possibilité de ne pas suivre totalement la formule, comme il l’a fait à plusieurs reprises, notamment pour le LEP ces dernières années.
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC
Septembre est un mois qui rime avec dépenses et non avec épargne. Le mois de septembre 2024 s’est soldé par une faible collecte sur le Livret A, soit 210 millions d’euros, et une collecte nulle pour le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), selon les résultats publiés par la Caisse des Dépôts et Consignations.
Retour aux fondamentaux
La collecte de 210 millions d’euros sur le Livret A en septembre est en retrait par rapport aux mois précédents : 1,5 milliard d’euros en août et 1,57 milliard en juillet. Elle est nettement plus faible que celle de septembre 2023 (450 millions d’euros).
Depuis 2009, le Livret A a enregistré six décollectes en septembre (2009, 2013, 2014, 2015, 2017, 2018). Les plus importantes ont été constatées en 2014 et 2015 avec respectivement -2,37 et -2,38 milliards d’euros. Depuis le Covid en 2020, les collectes de septembre avaient toujours été positives, en lien avec la succession de chocs que le pays a connus (Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste). Sur les dix dernières années, la moyenne des collectes du Livret A pour septembre est de 54 millions d’euros.
La collecte sur les trois premiers trimestres de 2024 a été divisée par deux par rapport à celle de 2023. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte du Livret A atteint en effet 13,42 milliards d’euros, contre 30,73 milliards sur la même période en 2023, une année exceptionnelle.
Pour le LDDS, septembre est un mois honni
La collecte nulle de septembre pour le LDDS marque une rupture par rapport au mois précédent. Elle s’élevait à 490 millions d’euros en août et à 730 millions en juillet. En septembre 2023, la collecte avait atteint 270 millions d’euros. Sur les neuf premiers mois de 2024, la collecte s’élève à 6,1 milliards d’euros, contre 10,69 milliards pour la même période en 2023, qui avait été une année atypique pour l’épargne réglementée.
Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la décollecte est la règle en septembre, à l’exception des années 2020 et 2021 marquées par le Covid, et 2023 marquée par la hausse du taux de rémunération à 3 %. Sur ces dix dernières années, le LDDS connaît en septembre une décollecte moyenne de 261 millions d’euros.
Les mauvais résultats pour le LDDS en septembre s’expliquent par le fait qu’il est accouplé plus fréquemment que le Livret A aux comptes courants des ménages. Ces derniers, en cas de besoin, puisent principalement dans leur LDDS.
Un mois de septembre classique à souhait
En 2024, les ménages ont donc puisé dans leurs livrets pour faire face aux dépenses de rentrée et s’acquitter des dernières dépenses de vacances. La consommation a par ailleurs augmenté en août comme en septembre.
La baisse de l’inflation, notable en septembre (1,2 %), a incité les ménages à reprendre le chemin de la consommation, abandonné depuis de longs mois. L’amélioration de leur pouvoir d’achat les conduit à réduire leur effort d’épargne de précaution. Par ailleurs, en septembre, ils ont privilégié l’épargne de long terme. La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en septembre, 2,5 milliards d’euros.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) porté par son taux de rémunération
Le LEP a enregistré une collecte positive de 330 millions d’euros en septembre, en retrait par rapport à l’année dernière (800 millions en septembre 2023). Sur neuf mois, la collecte pour ce produit s’élève à 5,7 milliards d’euros, contre 11,1 milliards d’euros sur la même période en 2023. Le maintien d’une collecte positive s’explique par le caractère attractif du taux de rémunération du LEP (4 %).
Un rendement réel positif pour l’épargne réglementée
Avec une inflation inférieure à 2 %, le rendement réel de l’épargne réglementée (Livret A, LDDS) est positif depuis le mois de mars, une situation inédite depuis 2019. Le gel des taux du Livret A et du LDDS, décidé par l’ancien ministre de l’Économie, profite désormais aux épargnants. Ce gel devrait cesser le 1er février 2025. Selon la formule définie par l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux sera calculé sur la base de la moyenne de l’inflation et du taux Ester des six derniers mois, avec un taux plancher de 0,5 %. Sur cette base, le taux du Livret A et du LDDS pourrait passer de 3 % à 2,5 %.
Le taux du LEP, quant à lui, est fixé soit par l’inflation des six derniers mois, soit par le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Avec la baisse de l’inflation, le taux du LEP pourrait passer de 4 % à 3 %. Le gouvernement conserve cependant la possibilité de ne pas suivre totalement la formule, comme il l’a fait à plusieurs reprises, notamment pour le LEP ces dernières années.
Cercle de l’Epargne – CDC
Cercle de l’Epargne – CDC
Cercle de l’Epargne – CDC
Selon la dernière enquête de la DREES, intitulée Les retraités et les retraites – édition 2024, le système de retraite français a versé des pensions à 17,0 millions de personnes en 2022. Ces bénéficiaires, résidant en France ou à l’étranger, perçoivent tous au moins une pension de droit direct d’un régime français. Ce chiffre représente une augmentation de 175 000 personnes par rapport à 2021, confirmant une croissance annuelle d’environ 1 % depuis 2010. Parmi ces retraités, environ un quart (25,5 %) sont polypensionnés, ce qui signifie qu’ils touchent des pensions issues de plusieurs régimes, notamment en raison de carrières entrecoupées entre le secteur privé, le public et le statut d’indépendant.
Les dépenses de retraite en 2022 : 13,4 % du PIB
En 2022, les dépenses de pensions de vieillesse et de survie se sont élevées à 353 milliards d’euros, soit 13,4 % du produit intérieur brut (PIB) de la France. Ce montant comprend les régimes obligatoires et les prestations de réversion. La part des dépenses de retraite dans le PIB est restée stable depuis 2019, malgré une hausse ponctuelle en 2020 liée au ralentissement économique causé par la crise sanitaire.
Répartition des pensions par régime
Le régime général des salariés du secteur privé constitue le pilier principal du système de retraite en France, versant des pensions de droit direct à 15,1 millions de personnes. D’autres régimes jouent également un rôle clé, notamment le régime Agirc-Arrco, qui couvre les retraités du secteur privé avec 12,4 millions de bénéficiaires. Les régimes de la fonction publique, couvrant les fonctionnaires d’État et des collectivités locales, versent des pensions à 3,7 millions de retraités. Les régimes spéciaux, comme ceux de la SNCF et de la RATP, comptent un peu moins d’un million de bénéficiaires, tandis que la Mutualité sociale agricole (MSA) assure le versement de 2,3 millions de pensions aux anciens travailleurs agricoles.
L’évolution de l’âge de départ à la retraite et les effets des réformes
En 2022, l’âge conjoncturel de départ à la retraite en France était de 62 ans et 8 mois, soit une augmentation de 2 ans et 2 mois depuis 2010. Cette hausse est principalement due aux réformes de 2010 et 2014, qui ont respectivement relevé l’âge d’ouverture des droits (AOD) et l’âge d’annulation de la décote (AAD). Ces réformes ont pour objectif d’encourager les actifs à prolonger leur carrière pour alléger la pression sur le système de retraite par répartition. En 2022, 19 % des départs à la retraite au régime général étaient motivés par des dispositifs de départ anticipé pour carrière longue, bien que cette proportion diminue progressivement depuis 2017.
Les différences d’âge de départ entre hommes et femmes
D’après la DREES, en 2022, les femmes partaient en moyenne à la retraite à un âge plus avancé que les hommes : 63 ans contre 62 ans et 4 mois pour ces derniers. Cette différence s’explique notamment par les interruptions de carrière plus fréquentes chez les femmes, mais aussi par une tendance croissante de celles-ci à prolonger leur activité professionnelle, rapprochant progressivement leurs âges de départ de ceux des hommes.
Cercle de l’Epargne – données DREES
Le montant des pensions de retraite et les disparités entre hommes et femmes en 2022
En 2022, la pension moyenne brute des retraités en France s’élevait, selon la DREES, à 1 626 euros par mois, soit 1 512 euros nets après prélèvements sociaux. Lorsque l’on inclut les pensions de réversion, le montant brut moyen atteint 1 662 euros. Cependant, les pensions des femmes demeurent en moyenne inférieures de 38 % à celles des hommes. Cet écart se réduit à 26 % lorsque les pensions de réversion sont prises en compte.
Cette différence entre les pensions des hommes et des femmes s’explique principalement par des disparités de carrière : les femmes ont souvent des trajectoires professionnelles moins continues, avec des interruptions et des périodes de temps partiel plus fréquentes. Néanmoins, depuis 2004, l’écart de pension entre les sexes s’est réduit, passant de 50 % à 38 %. Cette amélioration est attribuable à l’augmentation de la participation des femmes au marché du travail et à une meilleure prise en compte des interruptions de carrière dans le calcul des droits à la retraite.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Érosion du pouvoir d’achat des pensions de retraite en 2022
Malgré une revalorisation de 4 % appliquée le 1er juillet 2022 pour compenser l’inflation, le pouvoir d’achat des pensions de retraite a connu une baisse en termes réels. En effet, la pension brute moyenne a diminué de 0,4 % en euros constants entre fin 2021 et fin 2022. Ce recul souligne la vulnérabilité des retraités face aux fluctuations économiques, et met en lumière le défi de préserver leur niveau de vie tout en limitant les pressions financières sur le système de retraite.
Cercle de l’Epargne – données DREES
Niveau de vie des retraités en France en 2021 : disparités et impact des minima sociaux
En 2021, le niveau de vie médian des retraités en France métropolitaine atteignait 1 970 euros par mois, soit 2,1 % de plus que le niveau de vie médian de l’ensemble de la population (1 930 euros). Ce chiffre s’explique en partie par l’absence de charges familiales pour la majorité des retraités et par une part plus importante de revenus du patrimoine. Toutefois, cette moyenne masque des disparités importantes : les retraités ayant des carrières incomplètes ou des revenus modestes durant leur vie active affichent un niveau de vie inférieur. De nombreux retraités continuent ainsi de vivre avec des ressources limitées, soulignant l’importance des minima sociaux tels que l’Aspa (Allocation de solidarité aux personnes âgées), qui bénéficiait à 691 000 personnes en 2022.
Cercle de l’Epargne – données DREES
Disparités territoriales chez les retraités en France
La proportion de retraités au sein de la population âgée de plus de 15 ans varie considérablement selon les régions. En Île-de-France, les retraités représentent moins de 22 % de la population, tandis qu’ils constituent plus de 26 % de la population dans les régions de l’Ouest, du Sud et du Centre de la France. Ces disparités régionales reflètent des différences historiques en termes de structure démographique et d’espérance de vie, mais elles influencent également la dynamique économique des territoires concernés, avec un impact direct sur les services et les besoins locaux.
Les polypensionnés : un quart des retraités en 2022
En 2022, la proportion de polypensionnés atteignait 25,5 %, bien que cette part ait diminué depuis la fusion de la Sécurité sociale des indépendants (SSI) avec le régime général en 2020 et l’instauration de la liquidation unique des régimes alignés (LURA) pour les assurés nés après 1953. Cette mesure vise à simplifier la gestion des retraites pour les personnes ayant cotisé à plusieurs régimes, facilitant ainsi le calcul et le versement des pensions.
Les compléments d’épargne retraite : un poids limité mais en croissance
En 2022, les cotisations pour la retraite supplémentaire représentaient seulement 5 % de l’ensemble des cotisations retraite, tandis que les prestations versées en épargne retraite additionnelle s’élevaient à 2 % du total. Bien que la retraite supplémentaire représente encore une part marginale du système, son rôle pourrait croître avec l’évolution des politiques de retraite et la recherche de compléments de revenus pour les futurs retraités.
Cercle de l’Epargne – données DREES
Les principaux défis du système de retraite français
L’étude révèle plusieurs défis majeurs pour le système de retraite en France, illustrant la complexité de maintenir un équilibre durable entre équité et soutenabilité financière.
Vieillissement démographique et pression sur le ratio actifs/retraités
Avec l’espérance de vie qui augmente et un ratio actifs/retraités en baisse, le système de retraite français fait face à des tensions croissantes. En 2022, ce ratio est d’environ 1,71 actif pour chaque retraité, un chiffre bien inférieur aux 2,02 observés en 2004. Cette évolution questionne la soutenabilité financière du modèle actuel, nécessitant des ajustements pour garantir la pérennité des pensions dans un contexte de vieillissement démographique.
Réduction des écarts de pension entre hommes et femmes
Malgré des progrès visant à réduire les inégalités de pension entre hommes et femmes, des disparités importantes demeurent, et leur réduction reste progressive. Les écarts sont souvent liés à des différences de carrière et de rémunération, avec une plus grande proportion de temps partiel et d’interruptions chez les femmes. Le défi est de poursuivre les efforts pour atteindre une plus grande équité dans le calcul des droits à la retraite.
Érosion du pouvoir d’achat des retraités
L’inflation et les réformes passées exercent une pression sur le pouvoir d’achat des retraités, qui voit sa valeur diminuer tant en termes relatifs qu’absolus. Cette érosion pourrait aggraver le risque de pauvreté parmi les retraités les plus âgés, rendant essentielle une indexation des pensions adaptée et une réflexion sur les mécanismes de revalorisation pour soutenir le niveau de vie des retraités.
Selon le service statistique du Ministère de la Santé et de la Prévention (DREES), l’âge moyen de départ à la retraite en France atteignait 62 ans et 8 mois en 2022. Depuis 2010, cet âge moyen a progressé de deux ans et deux mois. Avec l’application de la réforme des retraites, cet âge devrait continuer à augmenter de manière progressive.
En 2022, la pension moyenne brute des retraités résidant en France, hors pensions de réversion, s’élevait à 1 626 euros brut (soit 1 512 euros net). Le montant moyen des pensions perçues par les femmes reste inférieur de 38 % à celui des hommes. Cet écart se réduit toutefois à 26 % si l’on prend en compte les pensions de réversion. Ces disparités s’expliquent principalement par des différences de rémunération et de parcours de carrière entre les sexes.
Le niveau de vie des retraités était « légèrement supérieur à celui de l’ensemble de la population » en 2021, selon la DREES. Le niveau de vie médian des retraités vivant en France métropolitaine dans un logement ordinaire (hors Ehpad, etc.) était de 1 970 euros par mois, soit 2,1 % de plus que celui de l’ensemble de la population (1 930 euros).
De fin 2012 à fin 2022, les retraités ont connu une certaine érosion de leur pouvoir d’achat, en dépit des revalorisations annuelles. La pension brute des retraités résidant en France et ayant liquidé leur pension avant 2012 a diminué de 5,5 % en euros constants au cours de cette période.
La France a enregistré une accélération de sa croissance durant l’été, portée par les Jeux Olympiques et Paralympiques. Le PIB a progressé de 0,4 %, contre 0,2 % au deuxième trimestre. Les Jeux ont entraîné une hausse de la demande intérieure, notamment grâce à la vente des billets pour les nombreuses épreuves sportives et à la comptabilisation des droits de diffusion télévisée.
INSEE
Production en hausse portée par les Jeux Olympiques
La production totale de biens et services en France a enregistré une légère accélération au troisième trimestre 2024, avec une croissance de 0,4 % contre 0,3 % au trimestre précédent. Cette augmentation est principalement due à la dynamique des services marchands, en particulier ceux destinés aux ménages, qui ont progressé de 3,5 % grâce à l’impact direct des Jeux Olympiques et Paralympiques. La production dans le secteur de l’information et de la communication a également augmenté de 2,3 %. À l’inverse, l’hébergement et la restauration ont connu un ralentissement de leur croissance au troisième trimestre (+0,2 % après +0,7 %), en partie en raison d’un mois de juillet moins favorable pour le secteur touristique. Les conditions climatiques dégradées dans certaines régions n’ont pas stimulé l’activité touristique. La production s’est repliée dans les services de transport (-0,6 % après +0,2 %) et dans le commerce (-0,4 % après -0,2 %). En revanche, la production dans le secteur de l’énergie, de l’eau et des déchets a connu une forte croissance (+2,1 % après +1,7 %), soutenue par un rebond amorcé le trimestre précédent. Dans l’industrie manufacturière, la production a reculé de 0,1 %, freinée par une baisse de 0,8 % dans les raffineries, après une croissance de 3,4 % au trimestre précédent. La production de biens d’équipement a progressé de 0,5 %, mettant fin à une période de quatre trimestres consécutifs de recul. Quant à la construction, elle s’est stabilisée (+0,0 %), après une baisse continue sur les quatre trimestres précédents.
Léger rebond de la consommation des ménages
Au troisième trimestre, la consommation des ménages en France a augmenté de 0,5 % après une stagnation au deuxième trimestre. La moitié de cette hausse provient des services récréatifs liés aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris, avec une consommation en services en hausse de 1,0 % au troisième trimestre. La consommation en services d’information-communication a également accéléré (+2,4 % après +0,8 %). En revanche, la consommation dans les services d’hébergement-restauration a ralenti (+0,2 % après +0,9 %), tandis que les dépenses en services de transport ont diminué (-0,4 % après +0,3 %).
Les achats de biens, après une baisse de 0,2 % au deuxième trimestre, ont progressé de 0,3 %, interrompant une tendance de baisse de trois trimestres. La consommation alimentaire s’est redressée légèrement (+0,3 % après -1,5 %), et les dépenses en énergie ont continué leur progression (+0,9 %). À l’inverse, les dépenses en matériels de transport ont diminué ce trimestre (-2,3 % après +1,3 %).
Repli des investissements en France
La formation brute de capital fixe (FBCF) a diminué de 0,8 % au troisième trimestre 2024, après un recul de 0,1 % au deuxième trimestre. La baisse est en grande partie due au recul de l’investissement en matériels de transport (-9,2 % après -0,6 %), conséquence de l’application de la nouvelle norme européenne « GSR2 » sur les véhicules. L’investissement en services marchands a également ralenti, en raison du recul des investissements dans l’information-communication (+1,0 % après +1,5 %) et des baisses dans les services immobiliers (-2,3 % après +0,5 %) et les services aux entreprises (-0,1 % après +1,2 %). L’investissement dans la construction est resté stable, compensé par la croissance dans le génie civil face au recul persistant dans le bâtiment.
Commerce extérieur : une contribution positive à la croissance
Le commerce extérieur a contribué positivement à la croissance du PIB au troisième trimestre 2024 (+0,1 point après +0,2 point). Les importations ont diminué de 0,7 % (contre une hausse de 0,1 % au trimestre précédent), notamment dans les matériels de transport (-1,7 %), les biens d’équipement (-1,2 %) et les autres produits manufacturés (-1,3 %). En parallèle, les exportations ont reculé de 0,5 % après une hausse de 0,5 %. Cette baisse s’explique par un recul des exportations de produits manufacturés (-1,7 %) et agricoles (-11,6 %), touchés par des mauvaises récoltes. En revanche, les exportations de services ont progressé (+1,8 %), stimulées par la forte demande en services de transport (+4,4 %) et d’information-communication (+9,5 %), notamment les droits de diffusion des Jeux Olympiques et Paralympiques.
Croissance atypique et perspective de ralentissement
La croissance de 0,4 % observée au troisième trimestre reste atypique, fortement influencée par les Jeux Olympiques et Paralympiques. En excluant cet effet exceptionnel, la tendance économique française semble être davantage orientée vers la stagnation. Les difficultés dans le secteur manufacturier et le ralentissement des investissements suscitent des inquiétudes. La croissance française pour l’ensemble de 2024 devrait atteindre environ 1 %, un niveau insuffisant pour freiner la dégradation des comptes publics.
En septembre, la collecte nette de l’assurance vie a atteint, selon France Assureurs, 2,5 milliards d’euros, contre 782 millions d’euros en août et 1,9 milliard d’euros en juillet. Un an auparavant, en septembre 2023, l’assurance vie avait connu une collecte nette de seulement 30 millions d’euros. L’assurance vie signe ainsi sa neuvième collecte nette positive consécutive.
Le résultat du mois de septembre 2024 est exceptionnel au regard de ceux des dernières années. En effet, septembre réussit, en règle générale, assez mal à l’assurance vie. Depuis 1997, quatre mois de décollectes ont été enregistrés en septembre : 2011 (-1,8 milliard d’euros), 2012 (-3,08 milliards d’euros), 2016 (-553 millions d’euros) et 2020 (-246 millions d’euros). Le montant moyen des collectes du neuvième mois de l’année n’a pas excédé 700 millions d’euros au cours des dix dernières années.
En neuf mois, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 21,3 milliards d’euros, soit un résultat proche de celui de 2023, qui était de 20,5 milliards d’euros.
Des cotisations brutes de plus de 12 milliards d’euros en septembre
En septembre, les cotisations de l’assurance vie ont atteint 12,3 milliards d’euros, contre 9,7 milliards d’euros en août. En septembre 2023, les cotisations s’étaient élevées à 11,2 milliards d’euros. Les ménages ont augmenté sensiblement leurs versements en rentrant de vacances. Sur les neuf premiers mois de l’année, les cotisations ont atteint 129,5 milliards d’euros, soit une hausse de 15 % sur un an. En septembre, 8,2 milliards d’euros ont été versés sur les fonds euros, contre 6,5 milliards d’euros en août.
Des prestations en baisse
Les ménages ont versé davantage sur leurs contrats d’assurance vie tout en effectuant moins de rachats. Les prestations se sont élevées à 9,8 milliards d’euros, en baisse de 12 % sur un an, avec une diminution de 13 % sur les fonds euros et de 10 % sur les unités de compte. Sur les neuf premiers mois de l’année, les rachats ont atteint 108,1 milliards d’euros, en recul de 3,9 milliards d’euros. Les ménages effectuent moins de rachats sur leurs fonds euros qu’en 2023. Ce changement de comportement s’explique par la hausse du rendement de ce type de support, les assureurs ayant consenti des efforts en ayant recours à des taux bonifiés. Par ailleurs, la baisse des taux des dépôts à terme rend l’assurance vie plus compétitive.
Les fonds euros retrouvent des couleurs
Les cotisations des fonds euros ont progressé de 18 % en septembre et, pour la première fois depuis le mois d’avril, la collecte nette pour ce support est positive, à hauteur de 877 millions d’euros.
Des unités de compte moins dynamiques
Les unités de compte (UC) enregistrent une progression plus faible que les fonds euros en septembre, en raison des performances médiocres de la bourse de Paris. Les souscriptions d’UC ont représenté 4,1 milliards d’euros. La part des UC dans la collecte brute n’a été que de 33 % en septembre, contre 37 % depuis le début de l’année et 40 % en 2023. La collecte nette en UC s’est élevée en septembre à 1,6 milliard d’euros.
L’assurance vie en mode reconquête
Concurrencée par les livrets réglementés et les dépôts à terme, en 2022 comme en 2023, l’assurance vie a souffert sans jamais rompre. Elle demeure de loin le premier produit d’épargne en France, avec un encours de 1 977 milliards d’euros en septembre. Depuis le début de l’année, l’amélioration des rendements des fonds euros contribue à rendre le principal placement des ménages français plus attractif. La fin de la vague inflationniste se traduit par la baisse des taux directeurs des banques centrales, ce qui conduit à celle des dépôts à terme. En 2025, les taux de l’épargne réglementée devraient également diminuer. Par ailleurs, le recul de l’inflation incite les ménages à se repositionner sur l’épargne de long terme. Ayant accumulé une épargne de précaution conséquente depuis 2020, ces derniers peuvent réaliser des arbitrages en faveur de l’assurance vie ou du Plan d’Épargne Retraite (PER). Ce dernier produit a enregistré en septembre une augmentation de sa collecte de 20 % sur un an. L’encours des PER assurances atteint désormais près de 90 milliards d’euros (87,1 milliards d’euros).
La fin de l’année devrait rester favorable à l’assurance vie, d’autant plus que le marché de l’immobilier reste atone. Les ménages devraient accroître leur effort d’épargne longue. Les incertitudes politiques ne semblent pas, pour le moment, les dissuader d’épargner, voire bien au contraire. La remontée des fonds euros témoigne malgré tout de leur volonté de se prémunir contre les aléas des marchés financiers.
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Cercle de l’Epargne – données France Assureurs
Les doutes sur la croissance soulignés par la récente note du FMI incitent les investisseurs à la prudence, ce qui contribue à la hausse du cours de l’or, lequel a battu de nouveaux records. Les incertitudes géopolitiques persistantes, la proximité des élections présidentielles américaines et les spéculations autour des politiques monétaires sont des facteurs importants de cette hausse, également alimentée par les achats des banques centrales des pays émergents.
Entre le 21 et le 25 octobre 2024, le CAC 40 a reculé de près de 1,3 % en raison d’une baisse de confiance dans les perspectives économiques européennes et des performances mitigées de plusieurs grandes entreprises. L’indice parisien a baissé plus fortement que les autres indices européens, en raison du recul de certaines valeurs du secteur du luxe et de celui des travaux publics. Les indices américains, à l’exception du Nasdaq, ont également enregistré une baisse cette semaine.
Sur le front obligataire, la tendance était à la hausse cette semaine. Le taux de l’OAT a de nouveau franchi la barre des 3 % dans un contexte budgétaire toujours incertain.
À 76 dollars le baril le vendredi 25 octobre, le Brent a gagné plus de 3 % sur la semaine. Le marché reste hésitant, maintenu sous tension par la forte instabilité géopolitique au Proche-Orient et la difficulté pour les investisseurs de prévoir l’évolution de la situation. Pour l’instant, le risque d’embrasement entre Israël et l’Iran est contrebalancé par les pressions américaines en faveur d’une désescalade. Par ailleurs, les perspectives de demande de pétrole ont été revues à la baisse par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Celle-ci anticipe également une production abondante en 2025, ce qui pèse sur les cours.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 25 oct. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 497,54 | -1,29 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 114,40 | -2,45 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 808,12 | -0,88 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 518,60 | +0,78 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 463,59 | -0,99 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 248,84 | -1,31 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 943,09 | -0,63 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 37 913,92 | -2,47 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 299,70 | +0,72% | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,046 % | +0,148 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,293 % | +0,110 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,219 % | +0,143 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0804 | -0,59 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 742,06 | +2,81 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 75,94 | -+3,64 % | 77,13 | 84,08 |
Le 31 octobre 2024, nous célébrons le centenaire de la Journée mondiale de l’épargne. Proclamée à la suite du 1er Congrès international des Caisses d’épargne qui rassemblait 27 nations à Milan le 31 octobre 1924, cette journée mondiale avait pour objectifs premiers de favoriser la collaboration entre les établissements financiers et de promouvoir les vertus et les bienfaits de l’épargne.
La France, un pays d’épargnants
La France est un pays d’épargnants. 70 % des Français déclarent épargner au moins une fois dans l’année (Enquête 2022 AG2R LA MONDIALE/Amphitéa/Cercle de l’Épargne « Les Français, l’épargne et la retraite »). 82,2 % des Français ont un Livret A (Observatoire de l’épargne rapport annuel 2024) et 41 % des ménages ont un contrat d’assurance vie. Le taux d’épargne est, en France, de 17,9 % du revenu disponible au 2e trimestre 2024 (INSEE), le deuxième le plus élevé de l’Union européenne après celui de l’Allemagne.
L’abondance de l’épargne est un atout pour la France. Elle finance les dépenses publiques et l’investissement des entreprises. Le Livret A contribue à la construction des logements sociaux et aux investissements des collectivités locales. L’assurance vie et le Plan d’Épargne Retraite sont des vecteurs clefs du financement de l’État et des entreprises. L’épargne d’aujourd’hui, c’est l’investissement de demain, l’emploi et la croissance d’après-demain. La tentation est grande d’augmenter les prélèvements sur l’épargne celle-ci étant, à tort, considérée comme de l’argent qui dort. Or, il ne dort pas loin de là !
L’épargne : une tradition française
Pourquoi les Français épargnent-ils ? ils le font à la fois par précaution, pour préparer l’avenir et par habitude. Il est fréquemment répété que les racines paysannes expliqueraient la propension à l’épargne. Les paysans étaient contraints de mettre de l’argent et des semences de côté durant la belle saison, mais ces racines sont de plus en plus lointaines…
L’épargne repose sur des traditions familiales profondément ancrées. Les parents ou les grands parents ouvrent un Livret A à leurs enfants ou petits-enfants dès leur naissance et y versent leurs étrennes.
La France est un des rares pays à pratiquer, avec un zèle tout particulier, l’épargne réglementée, une épargne dont les modalités de fonctionnement et de rémunération sont fixées par l’État. Il y a plus de 200 ans, le Livret A a été créé à des fins pédagogiques afin d’inciter les Français à tenir une comptabilité et à mettre de l’argent de côté. Il l’a été également pour financer l’État après les guerres napoléoniennes qui avaient gravement déséquilibré les comptes publics. L’épargne est en France, plus qu’ailleurs, associée aux politiques publiques. L’assurance vie, s’est développée durant la Restauration en lien avec les besoins de l’État.
Quand la peur des lendemains alimente l’effort d’épargne
L’État providence est particulièrement développé, les dépenses sociales représentant plus d’un tiers du PIB ; or cela n’empêche pas les Français d’épargner massivement par crainte d’être confrontés à un problème de revenus. Les Français sont naturellement inquiets. 71 % des actifs déclarent ainsi que leur futures pensions seront insuffisantes pour vivre correctement à la retraite (enquête 2024 Amphitéa/Cercle de l’Épargne). Plus de la moitié d’entre eux épargnent en vue de leur retraite (58 % dans l’enquête précitée).
Depuis 2019, le taux d’épargne des ménages s’est accru de plus de trois points. La succession des crises (Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste) a amené les Français à épargner davantage. De manière contre-intuitive, quand les prix augmentent, malgré la baisse de leur pouvoir d’achat, ils mettent plus d’argent de côté. Par crainte de ne pas pouvoir faire face aux dépenses de demain et d’après-demain, ils économisent aujourd’hui. Cela vaut également quand les impôts sont orientés à la hausse.
À la différence des États-Unis, les ménages, en France, n’ont pas puisé dans leur cagnotte covid. Ils l’ont même renforcée depuis 2021. Si des facteurs conjoncturels expliquent ce comportement, le vieillissement démographique joue également un rôle indéniable.
Les Français, des épargnants avisés
Les épargnants français sont souvent décriés pour leur refus de la prise de risques. Ils sont souvent considérés comme des rentiers. Fréquemment, ils sont accusés de mal gérer leur argent et de ne pas disposer de connaissances financières. Or, ils sont plus aguerris qu’il n’y paraît et ne diffèrent guère des ressortissants des autres pays de la zone euro. Les Français veulent une épargne sûre, liquide et, autant que possible, bien rémunérée. Ils adaptent leurs placements pour concilier au mieux ces différents objectifs.
Dans les années 1980, ils avaient massivement investi dans les SICAV monétaires avant de privilégier les fonds euros de l’assurance vie dans les années 1990/2000. En 2022 et 2023, ils ont opté pour les livrets réglementés et les dépôts à terme qui offraient un bon rendement. Avec la baisse des taux courts en cours, ils changeront sans nul doute leurs préférences.
Les épargnants français auraient comme principal défaut de ne pas prendre de risques et de ne pas investir suffisamment dans l’économie réelle ; mais à qui la faute ? Les gouvernements successifs ont créé de nombreux de produits d’épargne réglementée : Livret A, LDDS, LEP, Livret Jeune, etc. dotés d’avantages fiscaux. La France aide toutes les catégories de placements, du court au long terme.
Des changements de comportement
Malgré l’appétence des Français pour les produits de taux, depuis plusieurs années, ils sont de plus en plus nombreux à opter pour les placements « actions ». Le succès des contrats multisupports d’assurance vie, la progression du nombre de PEA (près de 5,3 millions de détenteurs en juin 2024 selon la Banque de France, soit 1,2 million de plus qu’en juin 2017) et le bon démarrage du Plan d’Épargne Retraite sont autant de signes encourageants.
Le PER est, en 2024, le troisième produit préféré des Français après l’assurance vie qui a retrouvé, cette année, la tête du classement et le Livret A (Enquête 2024 Amphitéa/Cercle de l’Épargne). Il se hisse sur le podium 5 ans après le début de sa commercialisation. Il répond aux besoins et aux attentes des ménages français inquiets pour leur niveau de vie à la retraite. En constante progression depuis sa création, il comptait plus de 10 millions de titulaires et un encours avoisinant les 110 milliards d’euros à la fin mars 2024 (source : Direction général du Trésor). Le PER tire son succès de sa grande souplesse. La faculté de choisir entre une sortie en rente ou en capital, l’accès à une gestion profilée (prenant en compte l’âge du titulaire et son appétence aux risques) ainsi que le régime de déduction fiscal du PER ont ainsi séduit un actif sur quatre.
La stabilité avant tout
L’assurance vie, premier placement financier des ménages en volume, avec 1 970 milliards d’euros d’encours à la fin août. Elle est le principal vecteur de l’épargne longue en France. L’amélioration du rendement des fonds euros depuis 2022 et la bonne tenue des unités de compte qui représentent près de 40 % de la collecte lui permettent de maintenir sa place de choix.
La poursuite de la réorientation de l’épargne des ménages vers les placements longs afin de soutenir le financement des entreprise et de la transition écologique suppose une stabilité juridique et fiscale. À ce titre, l’alourdissement des impôts et taxes, par nature anxiogène, serait susceptible de contrarier cette réallocation. Aujourd’hui, la France ne manque pas d’épargne mais d’épargne longue.
Au troisième trimestre, le PIB de la Chine a progressé de 4,6 % sur un an, soit 0,1 point au-dessus de la prévision du consensus Bloomberg. Ce taux traduit néanmoins un ralentissement par rapport aux 4,7 % observés au deuxième trimestre. Avec une croissance du PIB de 4,8 % au cours des trois premiers trimestres de l’année, l’objectif des 5 % pour l’année reste réalisable, compte tenu des mesures de relance supplémentaires récemment annoncées.
Les ventes au détail en Chine ont augmenté de 3,2 % sur un an en septembre, dépassant les 2,5 % anticipés et les 2,1 % enregistrés en août. La production industrielle a progressé de 5,4 %, contre 4,5 % attendus. Le taux de chômage urbain a reculé de 0,2 point en septembre, pour atteindre 5,1 % de la population active.
Accélération de la baisse des taux par la BCE
Depuis le siège de la Banque de Slovénie, la Banque Centrale Européenne a annoncé, le jeudi 17 octobre, la troisième baisse de 25 points de base de ses taux directeurs après celles de juin et septembre derniers. Le taux de dépôt s’établit désormais à 3,25 %, celui de la facilité de refinancement à 3,4 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 3,65 %. C’est la première fois depuis 2014 que l’institution de Francfort réduit ses taux lors de deux réunions consécutives. Initialement, cette baisse était prévue pour décembre, mais trois facteurs ont poussé la BCE à accélérer son programme de diminution des taux :
Actions en hausse et record pour l’or
Les indices boursiers européens ont bien réagi à la décision de la BCE de baisser ses taux. Le CAC 40, malgré un léger retard par rapport à d’autres grands indices, a gagné près de 0,5 % sur la semaine, soutenu en partie par le secteur du luxe, qui bénéficie de l’amélioration des perspectives économiques en Chine. Le CAC 40 a terminé la semaine à 7 617,10 points. Les taux des obligations souveraines ont baissé, notamment celui de l’OAT française à 10 ans, qui est repassé sous les 3 %. L’euro s’est déprécié face au dollar, enregistrant une baisse de 1,1 % sur la semaine en raison de la diminution des taux directeurs de la BCE.
Aux États-Unis, les marchés ont été volatils. Le S&P 500 a connu une légère hausse sur la semaine, tandis que le Nasdaq a reculé légèrement. Le secteur technologique montre des signes de ralentissement, notamment en raison des valorisations élevées, bien que certaines entreprises, comme Nvidia, continuent de bénéficier de la forte demande en semi-conducteurs.
Le cours du pétrole a fortement chuté cette semaine (-7 %), en raison de l’absence de menaces immédiates sur les installations pétrolières iraniennes, malgré les tensions géopolitiques.
Vendredi 18 octobre, l’or a atteint un nouveau record, dépassant les 2 710 dollars l’once. Cette hausse a été alimentée par la baisse des taux directeurs de la BCE, qui a incité les investisseurs à se tourner vers le métal précieux au détriment des obligations. Par ailleurs, l’or continue d’être soutenu par les achats des banques centrales des pays émergents ainsi que par les investisseurs chinois, qui se détournent de l’immobilier.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 18 oct. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 613,05 | +0,15 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 43 275,91 | +1,05 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 864,67 | +0,20 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 489,55 | -0,28 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 658,01 | +0,80 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 358,25 | +1,27 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 986,27 | -0,38 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 981,75 | -1,41 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 261,56 | -1,59% | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,898 % | -0,141 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,183 % | -0,081 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,076 % | -0,001 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0856 | -1,09 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 717,35 | +3,71 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 72,91 | -7,92% | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
La Commission des finances dans le cadre de la discussion du projet de loi de finances pour 2025 a adopté un amendement qui remet en cause le régime fiscal de l’assurance vie en matière de succession. L’assurance vie dont l’encours dépasse 1900 milliards d’euros est après le Livret A le produit de placement le plus diffusé au sein de la population française. Plus de 42 % des ménages ont un contrat d’assurance vie.
L’amendement de député des Pyrénées-Atlantiques, Jean-Paul Mattei membre du groupe Les Démocrates prévoit «d’aligner la fiscalité de la transmission des contrats d’assurance vie après abattement sur le modèle des droits de succession en ligne directe.
Pour les versements effectués avant 70 ans, un abattement de 152 500 euros s’applique à chacun des bénéficiaires désignés du contrat. En dessous de ce montant, aucun droit n’est à acquitter. Au-delà de ce montant, elles sont taxées à 20 % dans la limite d’un plafond fixé à 700 000 euros. Au-delà, elles sont taxées à 31,25 %. Quand les versements ont lieu après 70 ans, un abattement limité à 30 500 euros est partagé entre tous les bénéficiaires, avant de laisser la place aux droits de succession, dont le barème varie selon le degré de parenté entre le défunt et le bénéficiaire.
L’amendement adopté prévoit que pour les versements effectués avant les 70 ans du défunt, les taux appliqués au titre des droits de succession seront les même que ceux en vigueur pour les successions en ligne directe. Le barème est plus progressif que l’actuel en vigueur pour l’assurance vie. Après application de l’abattement de 152 500 euros, l’éventuel solde serait taxé à 20 % jusqu’à 552 324 euros, puis à 30 % jusqu’à 902 838 euros, à 40 % jusqu’à 1 805 677 euros et à 45% au-delà de ce montant.
Le régime fiscal des successions dans le cadre de l’assurance vie a fait l’objet de plusieurs réformes depuis 1991 avec à chaque fois un alourdissement.
Avant 1991, les contrats d’assurance-vie étaient exonérés de tout impôt lors de la transmission aux bénéficiaires.
La loi de finances de 1991 a instauré une taxation partielle sur les primes versées après l’âge de 70 ans, rendant imposable une partie des primes dans le cadre des successions. Une franchise de 30 500 euros a été introduite, au-delà de laquelle les primes étaient soumises aux droits de succession ordinaires (barème progressif). En revanche, les produits (intérêts) générés par ces primes restaient exonérés. Avec la loi de finances rectificative de 1998, un dispositif de taxation spécifique a été introduit via l’article 990 I du Code général des impôts (CGI). Ce dispositif prévoyait une taxation distincte des droits de succession pour les primes versées avant 70 ans, au taux de
20 % au-delà d’un abattement de 152 500 euros par bénéficiaire, applicable à chaque contrat d’assurance-vie. En 2007, une modification importante a été introduite avec un nouveau seuil de taxation à 25% pour les par des sommes transmises excédant 902 838 euros par bénéficiaire, le taux de 20% s’appliquant pour les montants inférieurs. La loi de finances pour 2014 a durci à nouveau la fiscalité sur les contrats d’assurance-vie en augmentant le taux supérieur de 25 % à 31,25 % pour les montants transmis au-delà de 902 838 euros, toujours après application de l’abattement de 152 500 euros par bénéficiaire. Pour des raisons de non-rétroactivité fiscale, certains versements effectués avant 1998 pour des contrats datant d’avant le 20 novembre 1991 peuvent encore totalement exonérés de droits de succession.
Le régime fiscal dérogatoire de l’assurance est un élément de souplesse pour les successions qui sont, en France, plus taxées en moyenne que chez ses partenaires. L’assurance vie permet tout à la fois de s’affranchir dans certaines limites des règles successorales et de limiter les droits de succession. Le durcissement du régime nuirait au premier placement d’épargne de long terme en France. Il ne ferait qu’accentuer la propension des Français à opter pour des produits de taux réglementés qui bénéficient d’avantages fiscaux importants (exonération d’impôts et de prélèvements sociaux).
L’amendement adopté par la Commission des finances fera l’objet d’une discussion en séance publique à l’Assemblée nationale et sera le cas échéant examiné par le Sénat. In fine, compte tenu de la forte probabilité d’une adoption de la loi de finances par l’article 49-3 ce sera au gouvernement de décider s’il retient ou pas cette disposition.
Vendredi 18 octobre, l’or a battu un nouveau record à plus de 2 710 dollars l’once. Le cours du métal précieux a été, cette semaine, porté par la baisse des taux directeurs de la Banque Centrale Européenne. Les investisseurs ont privilégié le métal précieux en se détournant des obligations. Par ailleurs, l’or est toujours soutenu par les achats des banques centrales des pays émergents ainsi que par ceux des Chinois qui se détournent de l’immobilier.
Au cours de la semaine du 6 au 11 octobre 2024, les marchés actions mondiaux ont affiché des performances contrastées, influencées par des tensions géopolitiques et des incertitudes économiques.
Le CAC 40 a progressé de près de 0,6 %, clôturant la semaine autour de 7465 points. Ce mouvement positif a été soutenu par de bons résultats des entreprises françaises et la solidité des actions énergétiques européennes, profitant de la hausse des prix du pétrole due aux tensions au Moyen-Orient. La présentation du budget, incluant les augmentations d’impôts sur les entreprises, n’a pas eu d’effet notable.
Le DAX 40 allemand a gagné près de 1,3 %, malgré la révision à la baisse des prévisions de croissance économique en Allemagne.
Le FTSE 100 britannique a légèrement progressé, enregistrant une hausse d’environ 0,3 % sur la semaine. L’indice a bénéficié de son exposition aux entreprises du secteur énergétique, qui ont profité de la hausse des prix du pétrole. Toutefois, les inquiétudes persistantes concernant l’inflation et les attentes relatives aux taux d’intérêt ont limité les gains.
Le Nikkei japonais a légèrement reculé, les investisseurs réagissant à des données économiques mitigées au Japon et à l’inquiétude concernant l’environnement macroéconomique mondial. La faiblesse du yen et les tensions géopolitiques ont pesé sur le cours des valeurs mobilières.
Le Shanghai Composite a terminé la semaine en baisse après deux semaines de forte hausse. La crise immobilière persistante a affecté les cours des actions.
Aux États-Unis, le S&P 500 a progressé, soutenu par des données solides sur l’emploi, la baisse de l’inflation et la reprise continue du secteur technologique. Les indices américains continuent de battre des records.
Baisse confirmée de l’inflation aux États-Unis
L’inflation, un sujet clé de la campagne présidentielle, a été confirmée en baisse en septembre aux États-Unis. Cependant, cette baisse a été légèrement inférieure aux attentes, avec une inflation annuelle de 2,4 % contre 2,5 % en août, selon l’indice CPI publié jeudi par le Département du Travail. Sur un mois, les prix ont augmenté de 0,2 %, un rythme similaire à celui des deux mois précédents, légèrement supérieur aux prévisions.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 11 oct. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 577,89 | +0,54 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 863,86 | +1,25 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 815,03 | +1,10 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 342,94 | +1,288 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 355,73 | +1,23 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 253,65 | -0,28 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 954,94 | -2,25 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 39 605,80 | +2,73 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 301,93 | -1,04 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +3,039 % | +0,051 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,264 % | +0,054 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +4,077 % | +0,109 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0942 | -1,15 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 657,63 | -0,41 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,92 | +1,06% | 77,13 | 84,08 |
Guerres au Proche Orient et en Ukraine, tensions avec la Chine, retour du protectionnisme, autant de facteurs négatifs susceptibles de provoquer une baisse du cours des actions ; or tel n’est pas le cas. Depuis le début de l’année, de nombreux indices « actions » battent des records. Seul le CAC 40 en raison des incertitudes politiques françaises fait bande à part. A Wall Street, le S&P 500 a battu mercredi 9 octobre un nouveau record en séance à 5 792 points. L’indice Dow Jones a dépassé pour la première fois les 42.500 points. Toujours aux Etats-Unis, sur le marché où s’échange la dette émise par les entreprises les moins solides, celui de la dette « high yield » (à haut rendement), les primes de risques n’ont jamais été aussi réduites. Les investisseurs se soucient d’avantage de l’élection présidentielle du mois de novembre des évènements au Liban, en Israël ou en Iran. Malgré la menace d’une attaque des puits iraniens de pétrole par la chasse américaine, le cours du baril n’a que progressé ces derniers jours. Pour le moment, la guerre menée par Israël n’a pas de conséquences sur la croissance mondiale. Elle pourrait, en théorie, l’affecter à travers la perturbation de la chaîne d’approvisionnement ou l’augmentation des prix de l’énergie, certes, mais ce n’est pas le cas pour l’instant. Le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a déclaré sur France Info que la BCE regardait « avec attention » l’évolution des prix du pétrole, dans un contexte de vives tensions entre Israël et l’Iran, tout en précisant que si cette hausse « reste relativement limitée et temporaire, cela ne devrait pas avoir d’effets trop négatifs sur l’inflation et la croissance ». Les investisseurs sont plus sensibles aux données économiques. L’annonce du plan de relance de l’économie chinoise a été saluée positivement tout comme la trajectoire de l’inflation au sein des pays de l’OCDE. La publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis est jugée plus importante sur le plan économique que l’envoi de missiles par l’Iran sur Israël. Les investisseurs réagissent aux risques géopolitiques quand ils se matérialisent. Il peut y avoir des anticipations mais en la matière elles sont faibles surtout dans une période ou les incertitudes sont permanentes.
Avec l’annonce d’un possible report de l’indexation des pensions sur les prix de six mois, la question du niveau de vie des retraités revient au cœur du débat public. Pour certains observateurs, le niveau de vie des retraités serait supérieur à la moyenne nationale, justifiant ainsi un report de la revalorisation. Cependant, d’autres pointent du doigt les faibles pensions perçues par de nombreux retraités.
L’évaluation du niveau de vie des retraités est une question complexe et sujette à diverses interprétations. Les facteurs comme les charges familiales, la propriété d’une résidence principale et les revenus du patrimoine influencent fortement cette évaluation.
Selon l’INSEE, en 2021, le niveau de vie des retraités était supérieur de 5 % à celui de l’ensemble de la population lorsqu’on prend en compte les loyers imputés et les intérêts d’emprunt nets. Si ces deux éléments sont exclus, les retraités se situent légèrement en dessous de la moyenne, avec 1,3 point de moins, alors que les actifs se trouvent 9,5 points au-dessus. En ne considérant que les revenus, l’écart est plus marqué : les retraités sont 21,7 points en dessous de la moyenne nationale, contre 12,5 points au-dessus pour les actifs.
Entre 1970 et le milieu des années 1990, le niveau de vie des retraités a progressé de 30 points. Cette hausse s’explique par l’augmentation continue des pensions brutes en euros constants, notamment grâce à l’effet noria (le renouvellement progressif de la population des retraités). Cependant, entre 2017 et 2021, les pensions ont évolué plus lentement que l’inflation, en raison des mesures de désindexation.
Selon les projections du Conseil d’Orientation des Retraites (COR) pour 2024, le niveau de vie relatif des retraités devrait connaître une baisse au cours des prochaines décennies. Cette baisse s’explique par les réformes adoptées depuis 1993. Entre 2021 et 2040, le niveau de vie des retraités devrait passer de 98,7 % à 90 % de celui de l’ensemble de la population, pour atteindre 83 % en 2070.
Le rapport du COR de 2024 indique également que les retraités ont subi, au cours des vingt-cinq dernières années, une érosion de leur pouvoir d’achat, variable selon les générations et proportionnelle à la taille de leur pension. Par exemple, un cadre né en 1937 a vu son pouvoir d’achat diminuer de plus de 10 % entre son départ à la retraite et 2024. Pour un cadre né en 1952, cette baisse est proche de 8 %, principalement en raison des règles d’indexation des pensions.
La pension médiane en France est inférieure à 1 300 euros par mois, tandis que la moyenne nationale se situe à 1 531 euros (1 178 euros pour les femmes et 1 951 euros pour les hommes). Plus de 60 % des retraités perçoivent une pension inférieure à 1 600 euros par mois. Par ailleurs, 760 000 personnes bénéficient du minimum vieillesse, ce qui signifie que leurs revenus ne dépassent pas 11 533 euros par an, soit 961,08 euros par mois.
Le débat autour du niveau de vie des retraités en 2024 met en lumière les disparités importantes au sein de cette population. Alors que certains retraités bénéficient d’un niveau de vie supérieur à la moyenne, d’autres doivent composer avec de faibles pensions. Les projections montrent une tendance à la baisse du niveau de vie des retraités, renforçant la nécessité d’un débat sur l’indexation des pensions et la prise en compte de l’inflation.
Un mois de septembre faste sauf pour la France
La place de Shanghai a connu un rebond impressionnant en septembre, l’indice Shanghai Composite progressant de 17 % sur le mois. Ce rebond s’explique par l’annonce du plan de relance économique du gouvernement chinois.
Le CAC 40 est à la traîne par rapport aux autres grands indices. En septembre, il n’a progressé que de 0,78 %, contre +2,95 % pour le DAX allemand. Sur un an, l’écart est significatif de part et d’autre du Rhin, avec respectivement un gain de 7,32 % et 26,33 %. L’indice parisien souffre toujours des incertitudes politiques en France. De son côté, l’Eurostoxx a augmenté de 2,10 % en septembre et de plus de 22 % sur un an. Les indices américains ont enregistré de fortes progressions en septembre et sur l’année écoulée, toujours portés par l’engouement pour l’intelligence artificielle. Les investisseurs ont également anticipé une baisse des taux d’intérêt. Le Nasdaq a gagné plus de 6 % en septembre et plus de 36 % sur un an. Le S&P 500 a progressé de plus de 4 % en septembre et de 34 % sur un an.
Les taux des obligations souveraines ont légèrement baissé en raison de la diminution des taux directeurs des banques centrales. L’écart entre l’obligation à 10 ans de la France et son équivalent allemand atteint désormais 0,8 point, contre 0,6 point avant la crise politique. Le taux français est passé, au cours du mois de septembre, au-dessus de celui de l’Espagne, une première depuis 2006.
Le mois de septembre a été marqué par la hausse de l’or et la baisse du pétrole. L’or a battu de nouveaux records, l’once s’échangeant à plus de 2 600 dollars, en raison de la baisse des taux d’intérêt et des achats massifs des banques centrales des pays émergents. Le baril de pétrole a perdu plus de 8 % en septembre et près de 25 % sur un an. Cette baisse du cours du pétrole contribue à la désinflation en Europe.
Un début octobre géopolitique
Sur la première semaine d’octobre, la bourse chinoise poursuit sa remontada avec une progression de plus de 16 % toujours en lien avec l’annonce par les autorités du plan de relance.
Depuis le mois d’août, la capacité à précipiter les marchés d’actions mondiaux dans la tourmente n’est plus à démontrer. Surtout lorsque les chiffres, à première vue plutôt dégradés, s’ajoutent à la crainte d’une divergence de politique monétaire entre deux grandes puissances, en l’occurrence les Etats-Unis et le Japon, et au débouclement précipité des positions de carry trade. Ce vendredi, le rapport a rassuré. Après sa publication, les investisseurs ont acquis la quasi-certitude que les Etats-Unis s’engagent sur la voie d’un atterrissage en douceur de l’économie (« soft landing »), c’est-à-dire sans récession.
En septembre, l’économie américaine a créé selon le rapport officiel sur l’emploi du Bureau of Labor Statistics (BLS), 254 000 emplois, soit 104 000 de plus que prévu et 95 000 de plus qu’en août. Le chiffre, le plus élevé depuis six mois, s’est accompagné d’une baisse du taux de chômage à 4,1 % de la population active, le taux le plus bas depuis trois mois. Les salaires sont toujours orientés à la hausse. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,4 % sur un mois – à 35,36 dollars – et de 4 % sur un an, contre 3,9 % en août et 3,8 % anticipé par le marché. La menace de la récession s’éloigne. L’atterrissage de l’économie américaine s’effectue en douceurs. A la lecture de ces chiffres, la Réserve fédérale américaine ne devrait pas abaisser ses taux de 50 points de base en novembre. Ce scénario n’est plus crédité que d’une probabilité de 12 % selon l’outil FedWatch de CME Group fondé sur les futures Fed funds, contre 88 % pour celui d’une baisse plus modérée de 25 points de base.
L’escalade des hostilités entre Israël et l’Iran fait craindre aux investisseurs un conflit généralisé pouvant entraîner d’autres pays, dont les Etats-Unis. En cas d’attaque des infrastructures pétrolières iraniennes, l’Europe serait la première concernée par la hausse des cours en raison de sa dépendance énergétique. Selon les analystes de Citigroup, une attaque majeure priverait le marché de quelque 1,5 million de barils par jour. Les investisseurs espèrent néanmoins que les Israéliens ne passeront pas à l’action sous la pression des Américains favorables à des prix stables sur le marché du pétrole. A la veille du week-end, le Brent de mer du Nord, référence européenne, se rapproche des 79 dollars, en hausse de 8,5 % sur la semaine.
Dans ce contexte tourmenté, les indices européens ont abandonné du terrain. Le CAC 40 reculé de plus de 3 % et le Dax allemand de 1,74 %. Les indices américains ont également baissé mais de manière modérée.
Le tableau de la semaine des marchés financiers
Résultats 4 oct. 2024 | Évolution sur la semaine | Résultats 29 déc. 2023 | Résultats 30 déc. 2022 | |
CAC 40 | 7 541,36 | -3,16 % | 7 543,18 | 6 471,31 |
Dow Jones | 42 352,75 | -01,19 % | 37 689,54 | 33 147,25 |
S&P 500 | 5 751,01 | +0,01 % | 4 769,83 | 3839,50 |
Nasdaq Composite | 18 137,85 | -0,28 % | 15 011,35 | 10 466,48 |
Dax Xetra (Allemagne) | 19 120,38 | -1,74 % | 16 751,64 | 13 923,59 |
Footsie 100 (Royaume-Uni) | 8 280,63 | -0,48 % | 7 733,24 | 7 451,74 |
Eurostoxx 50 | 4 954,94 | -2,25 % | 4 518,28 | 3792,28 |
Nikkei 225 (Japon) | 38 635,62 | +1,79 % | 33 464,17 | 26 094,50 |
Shanghai Composite | 3 336,50 | +16,53 % | 2 974,93 | 3 089,26 |
Taux OAT France à 10 ans | +2,988 % | +0,068 pt | +2,558 % | +3,106 % |
Taux Bund allemand à 10 ans | +2,210 % | +0,073 pt | +2,023 % | +2,564 % |
Taux Trésor US à 10 ans | +3,968 % | +0,212 pt | +3,866 % | +3,884 % |
Cours de l’euro/dollar | 1,0956 | -0,91 % | 1,1060 | 1,0697 |
Cours de l’once d’or en dollars | 2 651,19 | -0,41 % | 2 066,67 | 1 815,38 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 78,63 | +8,38 % | 77,13 | 84,08 |
Source : Cercle de l’Épargne
Selon l’Association Française de Gestion, l’encours de l’épargne salariale (Plans d’Épargne Entreprise, plans d’épargne retraite) a atteint, fin juin 2024, 198 milliards d’euros, en hausse de 10,3 % sur un an. Les versements ont totalisé 15,2 milliards d’euros sur un an (+800 millions d’euros par rapport à juin 2023). La collecte nette s’élève à 4,7 milliards d’euros, en baisse de 10,5 % sur douze mois.
L’épargne retraite collective d’entreprise (PERCO et PER Collectifs) a enregistré une croissance de 16 % sur un an, atteignant 32,5 milliards d’euros, et bénéficie à 4,2 millions de personnes (+6,9 % sur un an). Près de 40 % de l’épargne retraite collective d’entreprise est placée en gestion pilotée.
Selon l’Association Française de Gestion, les encours d’investissement responsable (IR) ont atteint 2 531 milliards d’euros en 2023, enregistrant une progression de +5,8 % par rapport à 2022 à périmètre constant. Cette évolution, bien que légèrement inférieure aux 7 % de croissance observés en 2022, souligne l’importance croissante des investissements durables en France.
Les investissements responsables représentent désormais 59 % des encours totaux des actifs sous gestion, contre 53 % en 2022, un chiffre en forte augmentation qui reflète l’intérêt croissant pour les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable).
Sur ces 2 531 milliards d’euros d’encours :
Les fonds labellisés ISR : une part importante des encours IR
Les fonds labellisés représentent 805 milliards d’euros d’encours, dont 77 % sont labellisés Investissement Socialement Responsable. Cette distinction montre l’engagement des acteurs financiers à proposer des solutions d’investissement conformes aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).
Les obligations vertes et durables en forte croissance
L’encours des obligations vertes, durables, sociales et de transition a atteint 150 milliards d’euros en 2023, en hausse de +11 %, dont 67 % sous forme de « Green bonds ». Cette croissance est une réponse aux enjeux environnementaux et à la demande croissante des investisseurs pour des actifs alignés avec des objectifs de durabilité.
Les fonds à impact, préférés par les investisseurs institutionnels
Les fonds à impact ont vu leur encours croître de +11 %, atteignant 79 milliards d’euros en 2023. Ces fonds sont particulièrement appréciés par les investisseurs institutionnels, qui représentent 72 % des encours.
Les indicateurs ESG : une adoption croissante
Aujourd’hui, 67 % des sociétés de gestion utilisent des indicateurs climatiques dans leurs stratégies d’investissement. De plus, 83 % des gestionnaires intègrent désormais des critères environnementaux dans leur politique de vote. Cela montre une intégration plus systématique des critères ESG dans la gouvernance des entreprises.
Politique d’investissement et énergies fossiles
Enfin, 82 % des sociétés de gestion ont adopté une politique d’investissement sur le charbon pour l’ensemble de leurs actifs sous gestion, limitant leur exposition à seulement 0,7 % des encours. Par ailleurs, 60 % des sociétés ont mis en place des politiques concernant les énergies fossiles non conventionnelles, et 42 % sur les énergies fossiles conventionnelles (hors charbon). L’exposition au pétrole et au gaz reste limitée à 2,5 % de l’ensemble des encours gérés.
La France est championne des produits d’épargne administrés. Après le Livret A, le LDDS, le LEP, le Livret Jeune, le PEL et le CEL, le nouveau Premier ministre a décidé de créer un Livret Industrie destiné à faciliter le financement de ce secteur. Devant les députés, Michel Barnier a indiqué que « le gouvernement encouragera une meilleure mobilisation de l’épargne des Français pour soutenir cette dynamique industrielle, par exemple à travers un nouveau livret d’épargne dédié à l’industrie ».
Actuellement, le Livret A sert notamment à financer le logement social et le renouvellement urbain, tandis que le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) est principalement dédié au financement des PME engagées dans la transition écologique et l’économie sociale et solidaire. Ces fonds permettent également aux banques d’octroyer des prêts de développement durable à des taux attractifs, destinés à financer des travaux de rénovation énergétique des logements collectifs ou individuels.
Depuis plus d’un an, des parlementaires tentent d’orienter une partie de l’épargne du Livret A vers l’industrie de la défense. À deux reprises, le Conseil constitutionnel a abrogé cette disposition, la dernière fois lors de l’examen de la loi de finances pour 2024. Le Conseil avait jugé cette mesure comme étant un cavalier budgétaire. Des sénateurs ont ensuite réintroduit la proposition sous forme de loi, qui a été approuvée au Sénat en mars, mais qui n’a pas été examinée à l’Assemblée nationale avant la dissolution.
Dans le cadre de la loi Industrie verte, le précédent gouvernement avait également décidé de créer un Plan d’Épargne Avenir Climat (PEAC), un produit d’épargne dédié aux jeunes, visant à contribuer au financement de la transition écologique. Bien que ce produit soit théoriquement accessible depuis le 1er juillet, aucun établissement financier ne le propose encore.
Le Premier ministre n’a pas encore défini les contours précis du futur Livret Industrie. Son succès dépendra de plusieurs facteurs : son régime fiscal, la sécurisation des fonds, son plafond et son rendement.
L’investissement responsable (IR) en France : évolution en 2023 et perspectives
Selon l’Association Française de Gestion, les encours d’investissement responsable (IR) ont atteint 2 531 milliards d’euros en 2023, enregistrant une progression de +5,8 % par rapport à 2022 à périmètre constant. Cette évolution, bien que légèrement inférieure aux 7 % de croissance observés en 2022, souligne l’importance croissante des investissements durables en France.
Les investissements responsables représentent désormais 59 % des encours totaux des actifs sous gestion, contre 53 % en 2022, un chiffre en forte augmentation qui reflète l’intérêt croissant pour les fonds ISR (Investissement Socialement Responsable).
Sur ces 2 531 milliards d’euros d’encours :
Les fonds labellisés ISR représentent 805 milliards d’euros d’encours, dont 77 % sont labellisés Investissement Socialement Responsable. Cette distinction montre l’engagement des acteurs financiers à proposer des solutions d’investissement conformes aux critères ESG (Environnementaux, Sociaux et de Gouvernance).
L’encours des obligations vertes, durables, sociales et de transition a atteint 150 milliards d’euros en 2023, en hausse de +11 %, dont 67 % sous forme de « Green bonds ». Cette croissance est une réponse aux enjeux environnementaux et à la demande croissante des investisseurs pour des actifs alignés avec des objectifs de durabilité.
Les fonds à impact ont vu leur encours croître de +11 %, atteignant 79 milliards d’euros en 2023. Ces fonds sont particulièrement appréciés par les investisseurs institutionnels, qui représentent 72 % des encours.
Aujourd’hui, 67 % des sociétés de gestion utilisent des indicateurs climatiques dans leurs stratégies d’investissement. De plus, 83 % des gestionnaires intègrent désormais des critères environnementaux dans leur politique de vote. Cela montre une intégration plus systématique des critères ESG dans la gouvernance des entreprises.
Enfin, 82 % des sociétés de gestion ont adopté une politique d’investissement sur le charbon pour l’ensemble de leurs actifs sous gestion, limitant leur exposition à seulement 0,7 % des encours. Par ailleurs, 60 % des sociétés ont mis en place des politiques concernant les énergies fossiles non conventionnelles, et 42 % sur les énergies fossiles conventionnelles (hors charbon). L’exposition au pétrole et au gaz reste limitée à 2,5 % de l’ensemble des encours gérés.
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