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Assurance vie : un début d’année canon !

L’assurance vie démarre sur les chapeaux de roue avec une forte collecte nette et le passage de la barre symbolique des 2 000 milliards d’euros d’encours.

Un mois de janvier en mode « épargne longue »

Si, en janvier, la collecte du Livret A a été à la peine avec 350 millions d’euros, celle de l’assurance vie, à hauteur de 4,5 milliards d’euros, témoigne du retour en force du premier placement des ménages. Il faut remonter à 2010 pour retrouver une collecte nette plus forte au mois de janvier. Ce résultat a été porté par les unités de compte, dont la collecte nette s’est élevée à 5,2 milliards d’euros, tandis qu’en revanche, les fonds en euros ont enregistré une décollecte de 600 millions d’euros.

Le mois de janvier est traditionnellement favorable à l’assurance vie. En janvier 2024, la collecte avait atteint 2,258 milliards d’euros. Depuis 2008, une seule décollecte a été enregistrée au cours du premier mois de l’année, en 2012, avec -1,332 milliard d’euros. Cette année-là fut une annus horribilis pour l’assurance vie en raison des menaces pesant sur l’euro, dans un contexte de crise des dettes souveraines. La moyenne de la collecte en janvier, ces dix dernières années, s’élève à 2 milliards d’euros.

Record historique pour les cotisations

Les ménages restent en mode épargne, comme en témoigne le montant des cotisations, qui a atteint 17,3 milliards d’euros en janvier, soit une hausse de 10 % par rapport à janvier 2024. Ce montant constitue un record pour l’assurance vie. Les Français ont privilégié ce placement en début d’année, notamment après l’annonce des rendements des fonds en euros pour 2024, autour de 2,7 %, qui a renforcé l’attractivité du produit. De plus, la baisse du taux du Livret A, confirmée en janvier, a joué en faveur de l’assurance vie. La hausse des cotisations a été particulièrement marquée pour les fonds en euros (+12 %), tandis que celle des unités de compte s’établit à 6 %.

Des prestations en baisse

En janvier, les ménages ont peu puisé dans leur assurance vie pour financer leurs projets. Les prestations se sont élevées à 12,8 milliards d’euros, en baisse de 6 % par rapport à janvier 2024. Elles diminuent également de 6 % pour les supports en euros, preuve de l’attractivité retrouvée de ce type de placement.

Un encours au-dessus de 2 000 milliards d’euros

Pour la première fois de son histoire, l’assurance vie dépasse les 2 000 milliards d’euros d’encours. Cette augmentation est liée aux bonnes collectes des derniers mois et à la valorisation des actifs, tant en fonds en euros qu’en unités de compte.

Vent porteur pour l’assurance vie

L’assurance vie bénéficie d’un contexte favorable à l’épargne. Les ménages continuent de privilégier l’épargne en raison des nombreuses incertitudes économiques, géopolitiques et politiques. La baisse des rendements des livrets réglementés et des dépôts à terme, conséquence de la diminution des taux directeurs de la Banque centrale européenne et de l’inflation, rend les fonds en euros de l’assurance vie plus compétitifs.

France assureurs

Rémunération des livrets bancaires : 0,88 % en janvier 2025

En janvier 2025, selon la Banque de France, la rémunération globale des encours de dépôts bancaires est inchangée par rapport à décembre 2024 et s’établit à 1,78 %. Si la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires est stable pour les ménages, elle marque une progression de 4 points de base pour les sociétés non financières (SNF). Le taux de rémunération des livrets bancaires est en légère hausse en janvier à 0,90  %. la rémunération des dépôts à terme de moins de deux ans est en légère baisse à 2,98 %

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
janv- 2025 (p)janv- 2024nov- 2024déc- 2024 (r)janv- 2025 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1241,881,801,781,78
dont Ménages1 8871,901,861,861,86
dont : – dépôts à vue5400,070,060,060,06
– comptes à terme <= 2 ans (c)873,523,213,082,98
– comptes à terme > 2 ans (c)992,002,372,352,34
– livrets à taux réglementés (d)7213,283,073,073,07
dont : livret A4063,003,003,003,00
– livrets ordinaires2190,900,910,880,90
– plan d’épargne-logement2202,602,632,632,64
dont SNF8511,961,771,691,73
dont : – dépôts à vue5150,830,700,670,68
– comptes à terme <= 2 ans (c)2643,813,423,263,30
– comptes à terme > 2 ans (c)723,353,593,443,48
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,503,403,153,15
Euribor 3 mois (e)3,933,012,822,70
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,652,342,212,42
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,462,662,552,82

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Données Banque de France

Le Coin des Epargnants du 28 février 2025 : les marchés en plein doute

Les marchés sous la pression des droits de douane américains

Le CAC 40 conclut le mois de février avec une troisième hausse mensuelle consécutive (+2,03 %). Elle est inférieure à celle du mois de janvier (+7,72 %) mais comparable à celle de décembre 2024 (+2,01 %). Le CAC 40 s’est rapproché de son record du mois de mai mais sans l’atteindre. Au-delà de Paris, les résultats des marchés en février ont été plutôt favorables. L’indice allemand a progressé de 4,93 % sur un mois et l’Eurostoxx 50 de plus de 5 %. Ces performances flatteuses ne sauraient maquer les inquiétudes qui se font jours sur les conséquences de la guerre commerciale que Donald Trump a engagée.

A partir du 4 mars, les majorations décidées par le Président américain deviennent effectives. En principe, une taxe additionnelle de 10 % sera appliquée aux exportations de la Chine vers les Etats-Unis et une autre de 25 % sur les biens en provenance du Canada et du Mexique. Prochainement, l’Union européenne sera soumise au même régime que la Chine, le Mexique ou le Canada. Des droits de 25 % ont été annoncés.  Le Président a jeté un froid en s’en prenant à l’Europe.  « L’Union européenne n’accepte pas nos voitures ni nos produits agricoles. » Selon lui, le déficit commercial américain vis-à-vis des Vingt-Sept est de « 300 milliards de dollars », un chiffre que Bruxelles conteste. A terme, plus de 1.000 milliards de dollars d’importations américaines seront taxées.  

A Wall Street, les investisseurs ont mal réagi à la confrontation entre Volodymyr Zelenski et Donald Trump. Les indices actions ont terminé la semaine en baisse. Sur l’ensemble du mois, ils ont accusé des pertes non négligeables, le Nasdaq a reculé de plus de 6 %, le Dow Jones de plus de 3 % et le S&P 500 de plus de 2 % prouvant que l’euphorie post élection de Donald Trump est achevée.

Seule les données sur l’inflation ont pu réconforter, cette semaine, les investisseurs. L’indice américain PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée de la Réserve fédérale (Fed), a augmenté de 0,3 % sur un mois et de 2,5 % sur un an. En données « core » (hors alimentation et énergie), la hausse est aussi de 0,3 % en séquentiel et de 2,6 % en annuel. Les prix ds services hors logement s’assagissent. Leur hausse passe de 3,6% à 3,1%, soit le plus bas niveau depuis mars 2021. Cette bonne nouvelle pourrait rapidement s’estomper car la politique commerciale de Donald Trump pourrait générer un surcroit d’inflation évalué à 0,6 point de pourcentage sur l’indice PCE et jusqu’à 2 points sur les dépenses de consommation. Elle pourrait amputer la croissance de1,1 point de pourcentage.Au niveau des taux directeurs, une baisse est attendue de la part de la Banque centrale européenne la semaine prochaine. Cette baisse se justifie par l’atonie de l’activité et le caractère contenu de l’inflation. Le taux harmonisé de l’inflation en France a été divisé par deux à +0,9 % sur un an en février, son plus faible niveau depuis quatre ans. L’inflation en Allemagne a, de son côté, stagné en février, à 2,3 % sur un an, selon des chiffres provisoires.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
28 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 111,63-0,53 %7 543,187 380,74
Dow Jones43 840,91-0,39 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 954,50-1,20 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite18 847,28-5,15 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 495,28+1,04 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 809,74+1,63 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 463,54-0,21 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 155,50-5,38 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 320,90+0,13 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,144 %-0,073 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,387 %-0,178 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,224 %-0,215 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0380-0,45 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 846,21-2,90 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,19-1,45 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars83 312,30-12,49 %38 252,5493 776,61

Forte augmentation du taux d’épargne en France

En 2024, les Français ont privilégié l’épargne à la consommation. Sur l’ensemble de l’année, ils ont, selon l’INSEE, mis de côté 18,2 % de leur revenu disponible brut, soit 1,3 point de plus par rapport à 2023. Le taux d’épargne est supérieur de 3,6 points à son niveau d’avant la crise sanitaire (2019). En 2024, les Français ont bénéficié, avec le recul de l’inflation, de gains de pouvoir d’achat, +2,5 % (+1,9 % par unité de consommation).

Les ménages n’ont que marginalement utilisé leurs gains de pouvoir d’achat pour la consommation qui n’a enregistré, sur l’ensemble de l’année, qu’une hausse de 0,9 %. Ils ont opté pour la prudence et l’attentisme. La baisse de l’inflation n’a été appréhendée que tardivement en 2024. Les ménages ont continué à maintenir une importante épargne de précaution pour faire face à une éventuelle remontée des prix.

La crise politique, à compter du mois de juin, a provoqué, au troisième trimestre, une hausse du taux d’épargne. Les incertitudes tant nationales qu’internationales alimentent de manière traditionnelle l’épargne. Au dernier trimestre, un léger fléchissement a été constaté. La consommation des ménages en volume a augmenté plus vite que leur pouvoir d’achat avec, par voie de conséquence, un léger fléchissement du taux d’épargne qui est passé de 18,5 à 18,4 % du revenu disponible brut.

La préférence pour l’épargne s’est traduite par des recettes de TVA plus faibles que prévu ce qui a alimenté le déficit public. Les pouvoirs publics espèrent une reprise de la consommation en 2025, avec la persistance d’une inflation contenue. L’amélioration de la confiance et la levée de certaines hypothèques nationales et internationales seront nécessaires pour la réalisation de ce scénario.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Coup d’arrêt pour le Livret A en janvier

L’annonce de la baisse de la rémunération du Livret A, du Livret de Développement Durable et Solidaire et du Livret d’Épargne Populaire a eu un effet direct sur leur collecte.

Livret A : la plus mauvaise collecte de ces neuf dernières années

La collecte du Livret A s’est élevé à 350 millions d’euros en janvier, loin de son montant du mois de décembre 2024 (2,99 milliards d’euros) ou de celle du mois de janvier 2024 (2,27 milliards d’euros). Elle est sans comparaison avec celle de 2023 (9,27 milliards d’euros). Il faut remonter à 2016 pour retrouver, en janvier, un plus mauvais résultat (-850 millions d’euros).

Le premier mois de l’année est logiquement porteur pour les produits d’épargne réglementée. Les titulaires de Livret A, de LDDS et de LEP y versent une partie de leurs étrennes, de leurs primes et de leur treizième mois. Sur ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte pour le Livret A, en janvier, était de 3,4 milliards d’euros. Depuis 2009, seules deux décollectes ont été enregistrées en janvier (2015 et 2016).

L’annonce le 15 janvier dernier par le Ministre de l’Économie de la baisse du taux du Livret A de 3 à 2,4 %, baisse devenue effective le 1er février, a freiné les ardeurs des épargnants. Le Livret a subi un réel coup de froid traduisant la sensibilité des ménages à l’évolution du taux de rémunération. En règle générale, une baisse de la rémunération se fait ressentir sur la collecte pendant trois mois.

Malgré la faible collecte du mois de janvier, le Livret A bat un record d’encours à 442,9 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : baisse moins sévère de la collecte

La collecte du mois de janvier 2025 s’est élevée, pour le LDDS, à 460 millions d’euros soit un montant proche de la moyenne de ces dix dernières années (457 millions d’euros). Cette collecte est néanmoins en retrait par rapport à celle du mois de janvier 2024 (980 millions d’euros) et par rapport à celle du mois de décembre 2024 (940 millions d’euros). La meilleure résilience du LDDS par rapport au Livret A est liée à son association plus fréquente avec le compte courant. Le LDDS est en effet souvent détenu dans le même établissement financier que le compte courant principal de l’épargnant ce qui permet des aller-retour plus faciles qu’avec le Livret A dont la banalisation de la distribution n’est effective que depuis 2009.

Comme pour le Livret A, le LDDS n’a connu en 16 ans que deux décollectes en janvier, en 2015 (-200 millions d’euros) et en 2016 (-320 millions d’euros). L’encours du LDDS, à fin janvier 2025 bat également un nouveau record à 161 milliards d’euros.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) touché par la baisse de sa rémunération

Le Livret d’Épargne Populaire comme le Livret A a été touché par l’annonce de la baisse de sa rémunération en janvier. Celle-ci est passée le 1er février dernier de 4 à 3,5 %. La collecte qui s’était élevée à 630 millions d’euros au mois de décembre 2024 n’a atteint que 110 millions d’euros en janvier 2025. Un an auparavant, elle avait été de 1,92 milliard d’euros. Le LEP bat malgré tout un nouveau d’encours en janvier (82,3 milliards d’euros).

Un début d’année moins porteur que les années précédentes

Du 1er février 2023 au 1er février 2025, les épargnants ont bénéficié du gel du taux du Livret A à 3 %, sachant que ce taux était de 0,5 % en 2020. Le taux de 3 % et le contexte anxiogène – guerre en Ukraine – inflation – crise politique – ont conduit à une forte augmentation de la collecte. La baisse du taux du Livret A marque une rupture et pourrait augurer l’entrée dans un nouveau cycle plus favorable à l’épargne longue et à la consommation sous réserve que les incertitudes ne se multiplient pas sur les fronts économique, politique et international.

Surendettement en France : en hausse en 2024

En 2024, les commissions de surendettement en France métropolitaine ont reçu 134 803 dossiers, selon les données de la Banque de France. Cela représente une augmentation de 10,8 % par rapport à 2023, en raison d’un effet différé de l’inflation observée en 2022 et 2023. Toutefois, ce niveau demeure inférieur de 6 % à celui enregistré en 2019, avant la crise sanitaire, et nettement en-deçà du pic atteint en 2014 (-42 %). Cette tendance s’explique en partie par le renforcement de la réglementation encadrant le surendettement des ménages.

En 2024, le taux de dépôts de dossiers de surendettement s’élève à 245 pour 100 000 habitants âgés de 15 ans et plus, mais ce chiffre varie fortement selon les territoires, oscillant entre 125 et 459. Comme en 2023, ce taux est particulièrement bas en Lozère (125), en Haute-Savoie (152) et à Paris (154), tandis qu’il atteint des niveaux élevés dans l’Aisne (459), le Pas-de-Calais (455) et le Nord (389).

Les commissions ont examiné 131 080 dossiers en 2024, soit une hausse de 9,5 % sur un an. Les caractéristiques des ménages concernés montrent certaines spécificités :

  • 83 % des personnes concernées ont entre 25 et 64 ans (contre 62 % dans l’ensemble de la population) ;
  • 55 % sont des femmes (contre 52 %) ;
  • 52 % vivent seules (contre 38 %), avec une répartition de 24 % de femmes et 28 % d’hommes ;
  • 20 % sont des familles monoparentales (contre 10 %), comprenant 18 % de mères et 2 % de pères ;
  • 88 % sont locataires ou hébergés gratuitement (contre 42 % dans l’ensemble de la population).

Certaines catégories socioprofessionnelles sont particulièrement touchées : les employés (31 %) et les ouvriers (22 %) sont surreprésentés par rapport à leur part dans la population active (15 % et 11 % respectivement). La même tendance s’observe chez les demandeurs d’emploi, qui représentent 25 % des surendettés contre seulement 4 % de la population active.

Les revenus des ménages surendettés dépendent davantage des prestations sociales que la moyenne : près d’un quart de leurs ressources provient des allocations familiales, de l’aide au logement et des minima sociaux, contre seulement 5 % pour l’ensemble des ménages français.

Le niveau de vie médian des ménages surendettés est inférieur de 42 % à celui de la population générale, atteignant 1 180 euros par mois contre 2 028 euros. Parmi eux, 59 % vivent sous le seuil de pauvreté, une proportion encore plus élevée pour les familles monoparentales (67 %), alors que ces taux s’élèvent respectivement à 14,4 % et 31,4 % pour l’ensemble de la population.

L’endettement total des ménages surendettés traités en 2024 atteint 4,5 milliards d’euros. En hausse de 6,2 % sur un an, il reste, cependant, toujours en recul de 22 % par rapport à 2019 et de 46 % par rapport à 2014.

La structure de l’endettement évolue

Les dettes à la consommation (crédits renouvelables, prêts personnels, LOA, etc.) représentent désormais 43 % du total, en hausse de près de trois points sur un an. La part des dossiers comportant au moins une dette de ce type progresse également (+0,6 point, à 73 %).

L’endettement immobilier poursuit sa baisse pour la quatrième année consécutive, représentant 26 % du total (-0,7 point). La part des dossiers incluant une dette immobilière recule à 9 % (-0,7 point).

Les dettes liées aux charges courantes (loyer, énergie, etc.) se stabilisent à 14 % du total, étant présentes dans trois dossiers sur quatre. La part des dettes d’énergie et de communication reste faible, autour de 2 %.

Le reste des dettes (microcrédits, découverts…) diminue de plus de deux points, atteignant 17 %.

En 2024, 115 620 dossiers de surendettement ont été clôturés après l’aboutissement des procédures judiciaires. Plus de la moitié de ces dossiers ont bénéficié d’un effacement total ou partiel des dettes, pour un montant total de 1,2 milliard d’euros, soit 25 % de l’endettement total (proportion stable sur un an). Le montant moyen de la dette effacée par dossier s’élève à 19 728 euros, un niveau inchangé par rapport à l’année précédente.

Guerre monétaire en vue ?

Le président Donald Trump a décidé de se rendre, avec Elon Musk, à Fort Knox, le lieu où est entreposée la réserve d’or des États-Unis, qui s’élève à 425 milliards de dollars. Pour justifier sa visite, une première depuis celle de Franklin Roosevelt en 1943, il a indiqué vouloir vérifier si l’or était toujours dans les coffres… Au-delà de la boutade, le président aurait l’intention de prononcer un discours sur la politique monétaire. Ce dernier estime que le taux de change du dollar joue contre l’économie américaine. Donald Trump souhaite une monnaie et des taux d’intérêt faibles pour financer l’expansion et l’industrialisation de son pays. Sur son réseau Truth Social, il a déclaré : « Les taux d’intérêt devraient être abaissés, ce qui irait de pair avec les tarifs douaniers à venir !!! Allons faire du rock’n’roll, Amérique !!! » Partisan d’un déficit commercial à l’équilibre, il prône un dollar faible pour rendre les exportations américaines plus compétitives et renchérir les importations. D’un autre côté, il a besoin d’un dollar fort afin d’attirer les capitaux nécessaires au financement de l’imposant déficit public, qui s’élève à environ 7 points de PIB. Un dollar fort est aussi un outil de lutte contre l’inflation importée.

L’économiste et financier Stephen Miran, chef désigné du conseil d’analyse économique de la Maison-Blanche, prône une approche laissant craindre des manipulations monétaires : forcer les détenteurs étrangers de dollars à investir en bons du Trésor américain pour financer l’économie des États-Unis. Stephen Miran souligne que les détenteurs de capitaux du monde entier, en raison de la puissance de l’économie américaine, veulent y investir, contribuant ainsi à la hausse du dollar et des taux d’intérêt, ce qui pénalise les producteurs locaux. Il juge nécessaire de corriger cette situation. Face à cette contradiction, la tentation serait de recourir à des manipulations monétaires. L’obligation d’achat de titres de Trésor américain reviendrait à remettre en cause la liberté de placement sur le marché des changes. Elle permettrait tout à la fois d’abaisser les taux et de maintenir les flux de capitaux. Stephen Miran propose également la signature d’accords multilatéraux, comme ceux du Plaza en 1985, qui avaient conduit à faire baisser le dollar, puis ceux du Louvre en 1987, qui avaient abouti à sa stabilisation. Ces nouveaux accords, baptisés « accords de Mar-a-Lago », devraient être à la base d’un nouveau système monétaire international. L’objectif serait ainsi de faire payer les déficits aux partenaires économiques. L’économiste admet cependant la possibilité que les alliés refusent de tels accords. Les principaux détenteurs de dollars n’étant plus l’Europe mais les États asiatiques, et en premier lieu la Chine, les États-Unis ne pourront pas exercer de chantage sur la protection militaire. D’où l’idée d’imposer l’obligation d’achat des bons du Trésor sans concertation. La loi sur les pouvoirs économiques d’urgence internationaux, promulguée par le président Jimmy Carter en 1977, donne au président des pouvoirs étendus sur les transactions internationales en réponse aux menaces d’origine étrangère « à la sécurité nationale, à la politique étrangère ou à l’économie des États-Unis ». « De tels pouvoirs incluent la capacité de limiter ou d’interdire les transferts de crédit, de paiements ou de titres à l’échelle internationale », écrit l’économiste, qui avance plusieurs voies : instaurer une taxe sur l’usage du dollar, d’environ 1 %, différenciée selon les pays ; acheter des devises étrangères, éventuellement avec de l’or, pour les faire monter ; et surtout, pratiquer un chantage incessant aux droits de douane. Pour certains, cette proposition est inapplicable : les réserves de change ne pèsent pas suffisamment et le marché du dollar pourrait se délocaliser offshore, en dehors des États-Unis, pour échapper à l’obligation d’investissement en bons du Trésor américain. Le président américain aime jouer sur les peurs pour avancer ses pions. Il a ainsi récemment menacé de taxer à 100 % les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’ils tentaient de créer leur propre monnaie de réserve afin de concurrencer le dollar. Pour le moment, Donald Trump sait qu’aucun substitut au dollar n’existe et il entend profiter de cet atout. Les Américains ont toujours utilisé leur devise comme un levier pour défendre leurs intérêts. L’abandon de la convertibilité du dollar en or en 1971 par Richard Nixon en est un des meilleurs symboles. La guerre du Vietnam et l’inflation avaient entraîné une surévaluation du dollar. En supprimant la convertibilité et en imposant les changes flottants, les États-Unis ont provoqué une dévaluation de leur monnaie et une instabilité qui s’est révélée pernicieuse pour les économies européennes. Le secrétaire au Trésor, John Connally, avait alors prononcé cette phrase qui reste d’une criante actualité : « Le dollar, c’est notre monnaie, mais c’est votre problème. »

En ce début d’année 2025, le calme prévaut sur le marché des changes. Avec un euro coté à 1,04 dollar, le billet vert est relativement stable, loin des fluctuations du passé. L’euro avait connu un plus bas de 0,82 dollar en octobre 2000 et un plus haut de 1,60 dollar en juillet 2008, juste avant la crise financière. La progression du cours de l’or, de près de 60 % en deux ans et de près de 10 % au cours des deux premiers mois de l’année, témoigne d’une sourde inquiétude chez les investisseurs.

Le Coin des Epargnants du 21 février 2025 : les actions en baisse

Doute sur les actions

Après six semaines de hausse consécutive, le CAC 40 a marqué une pause cette semaine en abandonnant un peu moins de 0,3 %. Il est ainsi resté à quelques points de son record du mai dernier à 8 259,19 points. Les autres indices européens ont été également en légère baisse cette semaine. Les indices américains ont fléchi plus sévèrement en lien avec les anticipations d’inflation et les incertitudes liées à la politique économique de Donald Trump.

L’activité dans la zone euro est toujours atone. L’indice composite PMI s’est maintenu à 50,2, juste au-dessus du seuil de 50 qui sépare l’expansion de la contraction. Les investisseurs prévoyaient une valeur de 50,5. Le recul de l’activité s’est arrêté pour l’industrie mais les services sont désormais à la peine. Les élections en Allemagne laissent augurer un plan de relance mais les incertitudes demeurent importantes en France avec une crise politique latente et les conséquences de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Cette semaine, les anticipations d’inflation des consommateurs américains ont été confirmées à 4,3 % pour celles à un an, soit un point de plus qu’en janvier, mais relevées à 3,5% pour celles à 5-10 ans, ce qui est deux dixièmes de plus qu’en estimation flash. Le moral des ménages est, aux Etats-Unis, en baisse  avec un indice qui revient à 64,7 points, contre 67,8 pour le consensus et 71,7 le mois dernier. Les ventes de logements existants ont diminué en janvier pour la première fois depuis septembre, en raison des taux hypothécaires et des prix élevés ainsi qu’à une offre limitée d’annonces. L’indicateur d’activité PMI américain s’est maintenu de peu en croissance, à 50,4, en février, soit le rythme d’expansion le plus lent depuis septembre 2023. Il a été tiré vers le bas par la contraction surprise des services (49,7).

Les négociation russo-américaines concernant l’avenir de l’Ukraine n’ont pas provoqué de détente sur le marché de l’or, l’once se rapprochant de la barre symbolique des 3000 dollars. Les tensions entre les Etats européens et les Etats-Unis ainsi que les dernières annonces de Donald Trump concernant les droits de douane. Ont favorisé la hausse du cours de l’or.

Les prochains jours seront marqués par la constitution d’une nouvelle coalition en Allemagne après les élections législatives du 23 février, par le début du conclave sur la retraite en France.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
21 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 154,51-0,29 %7 543,187 380,74
Dow Jones43 428,02-2,49 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 013,13-1,55 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 524,01-2,49 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 264,29-0,97 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 659,37-0,84 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 474,85-0,40 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)38 776,94+0,06 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 379,11+1,84 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,217 %+0,090 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,465 %+0,034 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,439 %-0,014 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0464+0,84 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 940,65+1,35 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,98+0,44 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars97 049,12+1,22 %38 252,5493 776,61

Régimes des retraites en France : déficits confirmés !

Malgré la  réforme reportant l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans et accélérant le passage à 43 ans de la durée de cotisation, le système des pensions français risque d’être confronté selon le rapport de la Cour des Comptes commencé par le Premier Ministre François Bayrou et rendu public le 20 février une dégradation de sa situation financière sur les vingt prochaines années. Le déficit pourrait être proche de 30 milliards d’euros en 2045.

Dès 2025, le déficit du système des retraites devrait atteindre 6,6 milliards d’euros. Après une période de stabilité jusqu’en 2030, il pourrait s’accroître pour atteindre 15 milliards d’euros (hors inflation) en 2035 puis « autour de 30 milliards » d’euros en 2045.

Le diagnostic de la Cour des Comptes ne diffère guère de celui du Conseil d’orientation des retraites (COR) même si les hypothèses économiques sont légèrement différentes. La Cour des comptes a retenu « par prudence », l’hypothèse d’un taux de chômage à 7 % et celle d’un taux de croissance annuel de la productivité de 0,7 % quand les hypothèses respectives du COR sont 5 % et 1 %.

La dégradation du solde des régimes des retraites est en partie imputable à la caisse des collectivités locales. Le déficit de ce régime malgré la hause des cotisations décidées en 2025 repartira à la hausse aux environs de 2028 pour atteindre autour de 5 milliards d’euros en 2035 et jusqu’à 7 milliards d’euros dix ans plus tard.

L’accumulation des déficits des régimes de retraite pourrait, selon la Cour des Comptes, générer une dette de l’ordre de 350 milliards d’euros pour le régime général en 2045 et 125 milliards pour le régime des agents des collectivités locales et hôpitaux. Cette dette supplémentaire est susceptible de compromettre la trajectoire des finances publiques et serait contradictoire avec le principe même de la (retraite par) répartition

La Cour des comptes n’a pas retenu dans son rapport l’approche défendue par François Bayrou et l’ancien haut fonctionnaire, Jean-Pascal Beaufret, selon laquelle le montant du déficit des régimes de retraite devrait intégrer le solde entre cotisations et prestations pour le régime de retraites de ses fonctionnaires ainsi que toutes les dotations de l’Etat aux différents régimes. Le rapporteur de la Cour des Comptes a indiqué que le système public de retraite présente de telles divergences qu’ils ne peut pas assimilé aux autres régimes.

Plan d’Epargne Retraite : poursuite de la croissance

D’après les chiffres du Ministère de l’Économie, publiés le 18 février 2025, le nombre de titulaires d’un Plan d’Épargne Retraite (PER) en France a atteint 11,2 millions à la fin du troisième trimestre 2024. L’encours total s’élève désormais à 118,9 milliards d’euros, en hausse par rapport aux 113,8 milliards d’euros enregistrés au 30 juin 2024.

Répartition des encours par catégorie de PER

  • PER d’entreprise collectif : 27,2 milliards d’euros
  • PER d’entreprise obligatoire : 23,6 milliards d’euros
  • PER individuel : 68,1 milliards d’euros

À noter que près d’un PER sur deux correspond à une nouvelle souscription et ne résulte pas d’un transfert d’anciens dispositifs d’épargne retraite, instaurés avant la loi PACTE.

Un levier pour le financement des entreprises

Au-delà de son rôle d’épargne en vue de la retraite, le PER contribue activement au financement de l’économie. Plus de 80 % des actifs sont investis en France et dans l’Union européenne, et plus de la moitié des encours sont alloués à des titres de capital ou assimilés, incluant plus de 3,5 milliards d’euros dans des actifs non cotés.

Un succès qui ne se dément pas

Le PER s’impose comme un pilier incontournable de l’épargne retraite en France. Son développement constant illustre la confiance des épargnants dans ce dispositif, qui combine avantages fiscaux, souplesse d’investissement et impact positif sur l’économie réelle. Avec une dynamique de croissance soutenue, le PER conforte son rôle stratégique dans la préparation de la retraite des Français et le financement des entreprises.

Assurance Retraite : les chiffres clefs de 2024

L’Assurance retraite a publié en février 2024 ses données officielles sur la population des retraités relevant de son régime. Celle-ci atteint désormais 15,4 millions de bénéficiaires, incluant les retraités percevant une pension personnelle et ceux bénéficiant d’une pension de réversion. En comparaison, ils étaient 10 millions il y a 20 ans et 5 millions de moins il y a 40 ans. Toutefois, ces chiffres ne couvrent pas l’ensemble des retraités français, puisque les anciens fonctionnaires n’ayant jamais cotisé au régime général ne sont pas comptabilisés.

L’âge moyen des retraités du régime général s’établit à 75,1 ans en 2024, contre 74,9 ans en 2023. 14,7 millions de retraités perçoivent une pension personnelle et 2,8 millions bénéficient d’une pension de réversion.

Les nouveaux retraités en 2024

Au cours de l’année, 865 470 nouvelles pensions ont été attribuées, réparties comme suit :

  • 652 000 retraites personnelles,
  • 213 000 pensions de réversion.

Parmi ces nouvelles retraites personnelles, 118 252 ont été octroyées au titre des carrières longues, soit 18 % du total. En parallèle, près de 74 000 allocations de solidarité aux personnes âgées ont été accordées.

L’âge moyen des nouveaux bénéficiaires en 2024 s’élève à :

  • 63,6 ans pour les retraites personnelles,
  • 74,1 ans pour les pensions de réversion,
  • 66,3 ans pour l’ensemble des nouveaux retraités.

Concernant les retraites personnelles, 45,5 % des bénéficiaires ont effectué une carrière complète au sein du régime général (salariés et/ou indépendants), avec une pension moyenne mensuelle de 1 272 euros.

Le Coin des Epargnants du 14 février 2025 : entre peurs et espoirs

Peur d’un retour de l’inflation, espoir de paix en Ukraine mais à quel prix, peur d’une récession en Europe, espoir d’une baisse des taux de la BCE, à vous de choisir !

Le CAC 40 près de son record !

En gagnant 2,55 % sur la semaine, le CAC 40 se rapproche de son record du 15 mai 2024 (clôture à 8 239,99). Depuis le début de l’année, l’indice parisien a gagné plus de 10 %. Il progresse néanmoins plus lentement que les autres indices actions (+12 % depuis le 1er janvier pour le DAX allemand). Les indices américains ont progressé durant la semaine, le Nasdaq repassant au-dessus des 20 000 points, l’annonce Deepseek étant en voie d’être digérée.

L’once d’or a terminé la semaine à près de 2 900 dollars, battant de nouveaux records. Le prix du métal précieux est toujours orienté à la hausse en raison des menaces inflationnistes aux États-Unis et de la poursuite de la guerre commerciale engagée par Donald Trump.

Aux États-Unis, retour des tensions inflationnistes

Malgré la contraction des ventes au détail aux États-Unis en janvier, l’inflation demeure. Les ventes au détail ont, en effet, baissé de 0,9 % en janvier, alors que le consensus Bloomberg n’anticipait qu’un recul de 0,2 %, après une hausse de 0,7 % en décembre. Neuf des 13 catégories du rapport du département du Commerce ont enregistré des baisses, notamment les véhicules à moteur, les articles de sport et les magasins de meubles.

Un changement de rythme qui, outre les incendies de Los Angeles et les conditions météorologiques hivernales dans d’autres parties des États-Unis, s’explique par la hausse des prix et le coût des emprunts.

La guerre commerciale de Donald Trump repose toujours sur la dissuasion

Les dernières mesures proposées par le président américain, à savoir l’imposition de droits de douane réciproques aux pays coupables, à ses yeux, de comportements déloyaux, n’entreront en vigueur qu’au mois d’avril, laissant de la place pour l’engagement de négociations. L’Europe est particulièrement visée, car ses tarifs douaniers sont en moyenne supérieurs à ceux des États-Unis. Il en est de même pour de nombreux pays émergents. Le projet de Donald Trump est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui prévoit des négociations multilatérales pour la fixation des tarifs mais cela ne saurait l’effrayer.

La zone euro sauve son filet de croissance

L’économie de la zone euro a finalement réussi à maintenir une croissance à la fin de l’année dernière, Eurostat ayant revu à la hausse son estimation initiale. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,1 % entre octobre et décembre par rapport au trimestre précédent, un chiffre à comparer à la stagnation annoncée au préalable et à la croissance de 0,4 % entre juillet et septembre. Cette révision inattendue s’explique par la prise en compte d’un plus grand nombre de données provenant des différents pays de la zone euro. Les Pays-Bas, cinquième économie de la zone euro, ont connu une croissance de leur PIB au quatrième trimestre de 0,4 %. Le bilan des quatre autres puissances de la région est plus mitigé. Si la croissance espagnole s’est élevée à 0,8 %, l’économie italienne a stagné, tandis que l’Allemagne et la France se sont toutes deux contractées. La Banque centrale européenne (BCE) prévoit que l’activité redémarrera en 2025, pour atteindre 1,1 % sur l’ensemble de l’année, contre 0,7 % en 2024.

Le retour de l’inflation aux États-Unis

Aux États-Unis, les prix à la consommation ont augmenté, en janvier, de 3 % en moyenne sur un an et de 0,5 % sur un mois, selon le Bureau of Labor Statistics. Ce résultat traduit un arrêt du processus de désinflation, et ce, avant même le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

La résilience de l’inflation a conduit la banque centrale à opter pour une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire en janvier, après avoir abaissé son taux directeur à trois reprises en fin d’année dernière.

À Wall Street, les investisseurs se résignent peu à peu à une année blanche pour la Fed. Ceux qui s’attendent encore à des baisses de taux n’en prévoient plus qu’une en 2025. Les taux obligataires américains ont connu une hausse en milieu de semaine, et les indices boursiers ont, en contrepartie, diminué. Le président américain n’a pas encore exercé de pression explicite sur la Réserve fédérale (Fed), mais il ne cache pas son souhait d’une reprise rapide des baisses de taux. Il a ainsi publié sur son réseau Truth Social : « Les taux d’intérêt devraient être abaissés, ce qui irait de pair avec les droits de douane à venir. ». Dans le même temps, lors de son audition devant la Chambre des représentants, le président de la Fed, Jerome Powell, a répété qu’il ne voyait « pas d’urgence » à abaisser les taux directeurs, dans la mesure où la plupart des indicateurs économiques étaient au vert, hormis l’inflation, encore « quelque peu élevée ».

Inflation et pouvoir d’achat : un défi politique pour Donald Trump

Élu sur le thème de l’amélioration du pouvoir d’achat, Donald Trump doit faire face à une hausse des prix qui touche des produits de consommation courante, comme le café ou le jus d’orange. Le prix des œufs a progressé de 15 % en un mois, une hausse inédite depuis juin 2015. Sur un an, l’augmentation atteint 60 %, en raison d’une épizootie de grippe aviaire parmi les élevages de poules pondeuses américaines. Ces dernières semaines, il était même parfois difficile de trouver des œufs dans les rayonnages.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
14 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 176,30+2,55 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 546,08+0,92 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 114,63+1,53 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite20 026,77+2,58 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 482,50+3,29 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 732,46+0,37 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 493,40+3,05 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 149,43+0,90 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 346,72+3,63 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,127 %+0,036 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,431 %+0,070 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,453 %-0,039 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0496+1,14 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 896,15+1,92 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,83-0,07 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars92 871,82+0,75 %38 252,5493 776,61

L’épargne au plus haut !

Au troisième trimestre 2024, l’épargne brute des ménages est restée, selon la Banque de France, proche de ses plus hauts niveaux enregistrés pendant la période Covid. Le flux d’épargne brute s’est élevé à 86,8 milliards d’euros, contre 95,6 milliards d’euros au deuxième trimestre 2020. Le taux d’épargne, d’après les comptes publiés par l’INSEE, est resté stable à 17,7 %, contre 25,5 % au deuxième trimestre 2020 et 13,8 % en moyenne sur la période 2014-2019.

 

Les ménages aisés réinvestissent davantage qu’auparavant leurs gains, alimentant ainsi leur épargne. La montée des incertitudes économiques pousse tous les Français à renforcer leur épargne de précaution. La vague inflationniste a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage afin de lutter contre l’érosion de leur patrimoine.

 

Les données préliminaires (encore partielles) couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le quatrième trimestre 2024 mettent en évidence un léger mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-0,7 milliard d’euros) et une baisse des dépôts sur les livrets d’épargne. En revanche, les flux nets vers l’assurance-vie et les droits à pension, y compris en unités de compte (UC), sont élevés (16,8 milliards d’euros, contre 12 milliards d’euros au T3 et 10,3 milliards d’euros en moyenne sur la période 2013-2024).

La situation critique des finances publiques françaises

La Cour des comptes, dans son rapport sur les finances publiques en 2025, tire le signal d’alarme en soulignant que la résorption du déficit et la maîtrise de la dette publique ne sont pas garanties.

Après le niveau record de 2020 (-8,9 % du PIB), le déficit public de la France s’est réduit en 2021 et 2022 (-4,7 %) avant de repartir à la hausse. En 2023, il s’est accru de 0,7 point, atteignant 5,5 % du PIB, alors qu’une quasi-stabilité était attendue. En 2024, la dérive s’est accentuée, avec un déficit qui devrait atteindre 6,0 % du PIB, soit 1,6 point au-dessus de la cible inscrite dans le projet de loi de finances (PLF). Ce dérapage exceptionnel, en l’absence de choc extérieur, s’explique en partie par l’augmentation du déficit l’année précédente et par de moindres rentrées fiscales. Mais au-delà de ces facteurs, il est avant tout la conséquence directe de la gestion de 2024. La révision à la baisse de la croissance, surestimée dans la loi de finances initiale, a dégradé le déficit de 0,3 point en réduisant les recettes. L’élasticité des prélèvements obligatoires par rapport à la croissance s’est affaiblie (0,7 contre 1,1 prévu), entraînant un manque à gagner de 0,5 point de PIB par rapport aux prévisions. Parallèlement, les dépenses des administrations locales ont fortement augmenté, impactant le déficit à hauteur de 0,2 point de PIB. Les dépenses des administrations sociales ont également dépassé les prévisions, avec un dépassement de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) et une dégradation des comptes de l’Unédic en raison du ralentissement du marché du travail, aggravant le déficit de 0,1 point.

Ces dérapages n’ont été que partiellement compensés par une hausse des prélèvements obligatoires de 0,2 point de PIB, incluant notamment la progressive réintégration de la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE) à son niveau d’avant-crise. Par ailleurs, les annulations et gels de crédits décidés en gestion, ainsi qu’une hausse de la charge de la dette publique plus contenue que prévu (+6 Md€ au lieu de +9 Md€ attendus), ont permis de limiter l’aggravation du déficit. Pour la Cour des comptes, la dérive des dépenses publiques est manifeste, d’autant plus que l’extinction des mesures exceptionnelles liées à la crise énergétique a généré un gain de 0,7 point de PIB.

Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a une nouvelle fois repoussé l’objectif de retour du déficit sous 3 % du PIB, passant de 2027 à 2029, dès la première version du plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT) communiqué en octobre 2024 dans le cadre de la gouvernance européenne. Ce plan prévoyait un retour à 5,0 % de déficit en 2025, grâce notamment à une hausse de 30 Md€ des prélèvements obligatoires couplée à une maîtrise des dépenses. Cependant, la censure du gouvernement Michel Barnier en décembre 2024 a rendu ces prévisions obsolètes.

Le gouvernement de François Bayrou a été contraint d’amender le PSMT ainsi que les textes financiers pour 2025, avec un objectif de déficit revu à 5,4 %, tout en conservant les cibles pour 2026-2029. La réduction de 0,5 point du déficit, inscrite dans la loi de finances 2025, repose exclusivement sur des hausses de prélèvements obligatoires, plutôt que sur une réduction des dépenses, qui continuent d’augmenter au même rythme qu’avant la crise.

La Cour des comptes met en garde : la moitié des hausses de prélèvements prévues en 2025 sont présentées comme temporaires. À l’avenir, le gouvernement devra soit prolonger ces hausses d’impôts, soit mettre en place de nouvelles mesures d’économies.

La France est désormais la seule grande économie de la zone euro à ne pas entrevoir de retour du déficit sous 3 % du PIB, contrairement aux exigences du Pacte de stabilité et de croissance. Elle est également la seule à ne pas avoir réduit significativement son ratio d’endettement, alors que l’Italie a réalisé un effort budgétaire conséquent en 2024. Selon la Cour des comptes, les hypothèses de croissance retenues par le gouvernement sont excessivement optimistes. Dans ses propres scénarios, le ratio d’endettement pourrait dépasser 125 % du PIB en 2029 et frôler 130 % dès 2031. En parallèle, la charge de la dette continuerait de croître, atteignant 3,4 % du PIB en 2029 (112 milliards d’euros), devenant ainsi le premier poste budgétaire de l’État, devant l’Éducation nationale.

Le dérapage du déficit public depuis deux ans place la France dans une situation critique. L’effort d’ajustement budgétaire nécessaire pour ramener le déficit sous 3 % du PIB a plus que doublé, passant de 50 à 110 milliards d’euros.

L’année 2025 sera décisive pour amorcer un véritable redressement des finances publiques, après deux échecs successifs en 2023 et 2024. Quoi qu’il en soit, les budgets pour 2026 et 2027 s’annoncent comme un exercice périlleux, où chaque choix budgétaire sera scruté avec attention.

Le Coin des épargnants du 7 février 2025 : les marchés toujours à l’heure américaine

La semaine a été marquée par les décisions commerciales de Donald Trump, application des majorations des droits de douane à l’encontre du Mexique et du Canada suivi quelques heures plus tard par leur suspension. Les résultats de l’emploi américain en janvier et les anticipations d’inflation dans ce pays ont animé les marchés en fin de semaine.

Le CAC 40 a pour la première fois depuis le mois de juin dernier franchi la barre des 8000 points jeudi 6 février mais sans pouvoir se maintenir au-dessus. L’indice parisien a souffert vendredi 7 février du recul de 3,5 % la cote de l’Oréal après la publication de ventes inférieures aux prévisions au quatrième trimestre, en raison de la faiblesse persistante du marché chinois de la beauté et d’un ralentissement de la demande aux Etats-Unis. Les indices américains ont reculé pour la deuxième semaine consécutive.

Le moral des consommateurs américains s’est affaissé en ce début de mois de février, atteignant un plancher de sept mois, à cause d’une hausse des prévisions d’inflation à court terme en raison des craintes générées par la politique douanière de Donald Trump. Selon l’Université du Michigan, l’indice préliminaire du sentiment a reculé de 3,3 points pour atteindre 67,8. Un résultat inférieur à toutes les prévisions des économistes interrogés par Bloomberg. Les consommateurs s’attendent à ce que les prix progressent à un rythme annuel de 4,3% au cours des douze prochains mois, un point de pourcentage de plus que prévu et qu’en janvier.

En janvier, les Etats-Unis ont créé 143 000 emplois non agricoles, un résultat inférieur aux 175 000 attendus par le consensus Bloomberg. Le Bureau of Labor of Statistics a précisé que les incendies qui ont ravagé une partie de Los Angeles et les conditions météo très froides dans certaines régions n’ont eu « aucun effet perceptible » sur la statistique. Les chiffres de novembre et décembre ont été revus à la hausse, de 100 000 emplois au total. En janvier, la croissance du salaire horaire moyen américain s’est accélérée à 4,1 % sur un an, après 3,9 % en décembre quand les marchés misaient sur un tassement à 3,8%. Le taux de chômage a diminué à 4 % de la population active, quand une stagnation à 4,1 % était anticipée.

Les résultats de l’emploi américain confortent la position prudente de la banque centrale qui souhaite attendre de voir les effets de la politique de Donald Trump avant de se fixer un nouveau cap en matière de taux. Les investisseurs ne s’attendent pas à ce que la banque centrale modifie ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion en mars, ni même en mai, cependant une baisse reste anticipée pour le mois de juin,

Cette semaine, l’or était orienté à la hausse quand le bitcoin se tassait. Le pétrole a légèrement reculé tout comme l’euro face au dollar.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
7 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 973,03+0,29 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 303,40-0,40 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 025,99-0,24 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 523,40-0,63 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 21 762,81+0,24 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 700,53+0,25 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 325,40+0,73 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)38 787,02-0,59 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 303,67+2,51 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,091 %-0,112 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,361 %-0,096 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,492 %-0,20 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0332-0,99 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 863,15+3,40 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,75-2,72 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars98 245,89-4,37 %38 252,5493 776,61

Les principales mesures de la loi de finances pour 2025

Le Parlement a adopté, après application de l’article 49-3 de la Constitution, les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Cette adoption clôt la période ouverte le 1er janvier, durant laquelle l’État fonctionnait par simple reconduction des crédits de l’année 2024.

Les principales mesures de la loi de finances pour 2025

Revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu de 1,8 %

Les seuils des différentes tranches du barème de l’impôt sur le revenu sont relevés de 1,8 %. Les foyers dont les revenus n’augmentent pas plus vite que l’inflation ne subiront pas de hausse de leur impôt.

En l’absence d’indexation du barème de l’impôt sur le revenu en 2025, environ 380 000 foyers fiscaux supplémentaires auraient été imposables. De plus, 17,6 millions de ménages déjà imposables auraient pu potentiellement subir une hausse de leur impôt.

Barème 2025
Jusqu’à 11 497 €0,00 %
De 11 498 € à 29 315 €11,00 %
De 29 316 € à 83 823 €30,00 %
De 83 824 € à 180 294 €41,00 %
À partir de 180 295 €45,00 %

Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR)

Les personnes gagnant plus de 250 000 euros pour les célibataires ou 500 000 euros pour les couples devront payer un impôt moyen d’au moins 20 %. Si ce n’est pas le cas, elles devront s’acquitter d’une contribution différentielle pour atteindre ce seuil.

Cette imposition complémentaire concernera les revenus de 2025. Afin que les effets sur le budget de l’État soient perceptibles avant 2026, un acompte de 95 % sera versé par les personnes concernées entre le 1er et le 15 décembre 2025.

La mesure concerne essentiellement les contribuables ayant des revenus importants soumis au prélèvement forfaitaire unique (dividendes, plus-values…). Ces revenus sont soumis à une flat tax de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). La CDHR augmentera le taux d’imposition à 20 % pour ces contribuables, ce qui pourra porter la flat tax à 37,2 %.

La CDHR devrait concerner 24 300 foyers et ne s’appliquer qu’en 2025. Pour 2026, le ministre de l’Économie travaille sur une autre taxe sur le patrimoine, encore en réflexion. Le rendement de cette contribution pour 2025 a été évalué à 2 milliards d’euros.

Donations exonérées pour des achats immobiliers dans le neuf

Les achats dans le neuf sont encouragés avec la mise en place d’une exonération de 100 000 euros sur les donations faites aux descendants en ligne directe (enfants, petits-enfants…), voire aux neveux et nièces en l’absence de descendance. Les bénéficiaires doivent en retour investir dans un bien neuf ayant le statut de résidence principale (pour eux-mêmes ou pour un locataire).

Réforme du dispositif de Location en Meublé Non Professionnel (LMNP)

Le régime de la LMNP est modifié par la loi de finances pour 2025. Les amortissements ayant permis la réduction des revenus locatifs sont désormais pris en compte dans le calcul de la plus-value. Cette mesure accroît les plus-values taxables en cas de cession. Cette nouvelle règle s’applique aux cessions réalisées dès le lendemain de la promulgation de la loi de finances, mais ne concerne pas les biens en résidences étudiantes ou seniors.

Malus auto aggravé pour les véhicules à moteur thermique

Le malus auto augmentera progressivement jusqu’en 2027, avec une taxation maximale de 70 000 euros en 2025, 80 000 euros en 2026 et 90 000 euros en 2027. La nouvelle grille concernera les immatriculations effectuées à compter du 1er mars, le barème de 2024 restant en vigueur jusqu’à fin février.

Prêt à Taux Zéro élargi

Le prêt à taux zéro est élargi à tout le territoire pour les logements neufs. Il ne sera plus réservé aux zones dites tendues. Cette extension entre en vigueur deux mois après la promulgation de la loi et restera applicable jusqu’à fin 2027.

Augmentation des frais de notaire

Les droits de mutation à titre onéreux, appliqués en cas d’achat immobilier, sont susceptibles d’augmenter. Les départements sont en effet autorisés à relever jusqu’à 5 % (contre 4,5 % actuellement) la part de la taxe leur revenant.

Pour un achat de 250 000 euros, le surcoût sera par exemple de 1 250 euros et s’appliquera du 1er avril 2025 au 31 mars 2028. Les primo-accédants en seront dispensés.

Augmentation de la taxe sur les transactions financières

Le taux de cette ponction, appliqué aux achats d’actions des groupes capitalisant plus d’un milliard d’euros, passe de 0,3 % à 0,4 %, soit une hausse de 33 %. La mesure entre en vigueur deux mois après la promulgation de la loi. Le rendement attendu de cette mesure est évalué à 500 millions d’euros.

Surtaxe d’impôt sur les sociétés des grandes entreprises pour un an

La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises et son corollaire, qui vise le fret maritime, ont été limités à un an. Pour éviter les tentatives d’optimisation, les parlementaires ont lissé l’assiette des deux taxes en retenant, pour le calcul, la moyenne de l’impôt sur les sociétés et du résultat d’exploitation sur 2024 et 2025. Un mécanisme d’acompte à 98 % permet à l’État de récupérer dès cette année les 8,5 milliards d’euros espérés pour ces deux impôts.

Le montant de l’impôt sur les sociétés est accru de 20,6 % pour les entreprises réalisant entre un et trois milliards d’euros de chiffre d’affaires en France et de 41,2 % pour les groupes dont le chiffre d’affaires dépasse trois milliards d’euros.

Cette surtaxe devrait concerner 440 groupes. Selon le quotidien Les Échos, les entreprises les plus touchées par cette mesure sont LVMH (750 millions d’euros), EDF (500 millions d’euros), Vinci (400 millions d’euros), Crédit Mutuel (400 millions d’euros), Safran (environ 330 millions d’euros), Airbus (300 millions d’euros), Hermès (300 millions d’euros), L’Oréal (250 millions d’euros), Crédit Agricole (200 millions d’euros) et Eiffage (158 millions d’euros). Plusieurs grandes entreprises au profil très international, qui réalisent peu de profits dans l’Hexagone, sont, quant à elles, peu concernées par cette contribution exceptionnelle (comme TotalEnergies ou la Société Générale).

Cette surtaxe ne devrait s’appliquer que durant un an.

Augmentation de la taxe sur les billets d’avion

La « taxe de solidarité » sur les billets d’avion (TSBA) augmentera à compter du 1er mars 2025. Le tarif passera à 7,40 euros par billet pour les destinations européennes, contre 2,63 euros auparavant. La taxe sera portée à 15 euros pour une destination intermédiaire et à 40 euros pour les destinations lointaines (supérieures à 5 500 kilomètres), contre 7,51 euros actuellement. Cette mesure devrait rapporter 100 millions d’euros.

DestinationClasse économiqueClasse affaires/première
Vols intra-européens7,40 €20,27 €
Vols moyen-courriers15,00 €80,00 €
Vols long-courriers40,00 €120,00 €

Taxe sur les rachats d’actions

Une taxe de 8 % sur les rachats d’actions suivis d’une annulation, ciblant les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros, a été instituée. Cette mesure vise à générer environ 200 millions d’euros de recettes annuelles. La taxe s’applique sur la base de la somme de la réduction de capital et de la fraction des sommes qui revêtent, sur le plan comptable, le caractère de primes liées au capital.

Afin de ne pas entraver les dispositifs d’actionnariat salarié, la loi de finances prévoit de ne pas appliquer la taxe résultant de l’annulation de titres rachetés par la société qui les a émis ou attribués aux salariés dans le cadre de dispositifs d’actionnariat salarié, ou à un FCPE (fonds commun de placement d’entreprise) à travers lequel ces salariés détiennent indirectement ces titres.

Mesures concernant les dépenses

La loi de finances réduit les crédits dédiés à l’Aide Médicale d’État (AME) de 111 millions d’euros par rapport au projet de budget initial, portant ces crédits à 1,3 milliard d’euros. Ce montant permettra de maintenir les ressources allouées à cette aide, réservée aux soins des étrangers en situation irrégulière, à leur niveau de 2024.

La suppression de plus de 4 000 postes d’enseignants dans l’Éducation nationale, prévue dans le texte initial, a été abandonnée.

Les crédits du fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires, ou « fonds vert », diminuent néanmoins de 86 millions d’euros par rapport à la loi de finances initiale (LFI) 2024. Les crédits de la mission Écologie, de leur côté, ont été augmentés de 300 millions d’euros par rapport à la copie du Sénat, mais accusent une baisse de 2,1 milliards d’euros par rapport à la LFI 2024 (soit un milliard de moins par rapport au PLF Barnier).

La mission Cohésion des territoires, qui inclut la politique du logement, diminue de 680 millions d’euros par rapport au PLF, en raison notamment d’une baisse de 300 millions d’euros des APL, soit un montant inférieur à celui envisagé par le gouvernement, qui visait une réduction de 500 millions d’euros. Les crédits de MaPrimeRénov’ diminuent de 460 millions d’euros.

Le secteur du sport a échappé à une réduction supplémentaire de 34 millions d’euros envisagée par le gouvernement, mais ses crédits diminuent de 182 millions d’euros par rapport à 2024.

Le Service National Universel (SNU) a été maintenu, mais les crédits de son programme baissent de 89 millions d’euros, selon une source parlementaire.

Le budget du Ministère du Travail diminue de 1,6 milliard d’euros par rapport au PLF Barnier, soit 2,6 milliards d’euros de moins par rapport à la LFI 2024.

L’effort budgétaire demandé aux collectivités locales a été maintenu à 2,2 milliards d’euros, comme voté par le Sénat, contre 5 milliards dans le projet de loi initial.Les principales mesures concernant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025

Baisse du rendement des livrets ordinaires en décembre

En décembre 2024, la rémunération globale des encours de dépôts bancaires enregistre, selon la banque de France, une baisse de 2 points de base par rapport à novembre et s’établit à 1,78%.

La rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires est stable sur un an pour les ménages et en très légère baisse de 12 points de base pour les sociétés non financières (SNF).

La rémunération moyenne des livrets ordinaires était de 0,88 % en décembre, contre 0,91 % en novembre. La baisse des taux directeurs conduit à celle des produits d’épargne de court terme. La rémunération des comptes à terme de moins de deux ans est passée de 3,2 à 3,08 % de novembre à décembre.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours
(Md€)
Taux
de rémunération
déc- 2024déc- 2023oct- 2024nov- 2024déc- 2024
Dépôts bancaires (b)3 1581,821,851,801,78
dont Ménages1 8931,861,861,861,86
dont : – dépôts à vue5490,060,060,060,06
– comptes à terme <= 2 ans (c)903,483,523,203,08
– comptes à terme > 2 ans (c)981,912,382,372,35
– livrets à taux réglementés (d)7193,273,073,073,07
dont : livret A4063,003,003,003,00
– livrets ordinaires2180,820,920,910,88
– plan d’épargne-logement2202,602,632,632,63
dont SNF8831,841,891,811,72
dont : – dépôts à vue5400,730,720,700,67
– comptes à terme <= 2 ans (c)2713,763,693,553,37
– comptes à terme > 2 ans (c)723,283,583,593,44
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,503,403,403,15
Euribor 3 mois (e)3,943,173,012,82
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,612,352,342,21
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,382,572,662,55

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Données Banque de France

Le Coin des Epargnants du 31 janvier 2025 : actions en hausse malgré la montée des incertitudes

Un mois de janvier haut en couleur

Janvier ne fut pas avares de nouvelles économiques et financières. Les machés ont salué le volontarisme de Donald Trump tout en atténuant leur optimisme dans les derniers jours qui ont été également marqués par la rivalité technologique sino-américaine Les résultats de la croissance ont confirmé que les Etats-Unis faisaient toujours bande à part au sein des grands pays occidentaux, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France étant en plein marasme. L’inflation ne baisse plus mais reste à des niveaux acceptables. Dans ce contexte, la FED a temporisé en optant pour le statu quo en matière de taux directeurs quand la BCE a poursuivi ses baisses de 0,25 point.

A Paris, comme à Wall Street, les grands indices boursiers ont réalisé d belles performances en janvier. Pour le Cac 40, il est synonyme de sixième meilleur mois de janvier depuis sa création, grâce à un gain de 7,72 %, le rapprochant des 8 000 points. Les investisseurs ont digéré la motion de censure du mois de décembre et ne s’inquiète pas pour le moment d’une seconde en janvier. Malgré tout, les performances du CAC40 reste en-deçà des autres grands indices internationaux. Le  Daxx allemand a gagné plus de 8,5 % en janvier ce qui porte la hausse à près de 28,5 % sur un an, contre moins de 4 % pour le CAC 40.

Malgré le trouble jeté par les annonces de DeepSeek, la startup chinoise qui entend commercialiser un robot conversationnel pouvant rivaliser à moindres coûts avec ChatGPT, les indices américains ont encore battu des records en janvier. Le S&P500 a progressé en janvier de plus de 3 %. Le gain du Nasdaq a été plus faible (+1,7 %). Ces deux indices sont en recul sur la dernière semaine de janvier. Le Dow Jones de son côté, moins touché par la baisse des valeurs technologiques a gagné près de 5 %.

A la fin du mois de janvier, la progression des indices s’est ralenti avec la montée des inquiétudes concernant la guerre commerciale de Donald Trump qui commence dès le 1er février avec l’imposition des droits de douane de 25% sur les produits en provenance de ses deux voisins les plus proches, le Canada et le Mexique. Ses droits sont institués non seulement pour limiter les importations en provenance de ces pays mais aussi pour les sanctionner de leur inaction supposée face à l’immigration illégale. Le risque sous-jacent de cette politique est l’augmentation de l’inflation. En décembre, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a accéléré à 2,6 % en rythme annuel, selon les données du département du Commerce, contre 2,4 % en novembre. La composante sous-jacente « core PCE » s’est maintenue à 2,8 % sur un an, comme en novembre conformément aux attentes.

La FED temporise

Mercredi 29 janvier, la Réserve fédérale américaine a décidé de ne pas modifier ses taux après avoir communiqué sur son intention de faire une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire en début d’année. Entre septembre et décembre derniers, elle avait abaissé son taux directeur de 5,5 % à 4,5 %. La décision de la Fed était attendue, car elle intervient après la prise de fonction de Donald Trump et après la chute des marchés, dans la foulée de l’annonce de la start-up chinoise DeepSeek concernant la commercialisation d’un robot conversationnel.

Jerome Powell, lors de la conférence de presse, a confirmé la nécessité pour la Fed de prendre la mesure de la situation économique, tout particulièrement en matière d’inflation. Aux États-Unis, l’inflation est ressortie à 2,9 % sur un an en décembre, bien au-delà des 2 % ciblés par la Banque centrale, même si l’inflation « cœur », l’indicateur privilégié de la Fed, est plus proche de l’objectif. La croissance économique américaine, malgré des taux élevés, reste dynamique. Dans ce contexte, la Fed choisit la prudence, d’autant que les incertitudes liées à la politique commerciale de Donald Trump sont importantes. L’instauration de droits de douane aurait des effets inflationnistes non négligeables. Jerome Powell a mentionné n’avoir eu aucun contact avec le Président depuis son investiture et s‘est gardé de tout commentaire sur la politique du nouveau chef d’État. Ce dernier a, en revanche, condamné la décision de la Fed de ne pas abaisser ses taux. Il a déclaré qu’il connaissait les taux d’intérêt « bien mieux que la Fed, et certainement bien mieux que celui qui est le premier responsable de ces décisions ».

La BCE poursuit sa baisse des taux

A la différence de la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de réduire le 30 janvier ses taux directeurs. Son taux de référence, le taux de dépôt, est ainsi passé de 3 % à 2,75 %. Il s’agit de sa cinquième baisse depuis juin et la quatrième consécutive. A partir du 5 février, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal seront ramenés à respectivement 2,75 %, 2,90 % et 3,15 %. Cette décision ne constitue en rien une surprise. Lors de la dernière réunion de politique monétaire, la Présidente de l’institution de Francfort, Christine Lagarde, avait estimé que le loyer de l’argent était encore en territoire restrictif et qu’il freinait l’économie plus qu’il n’était nécessaire.

Malgré la légère progression de l’inflation  en zone euro au dernier trimestre de 2024, les banquiers centraux des différents des Etats membres sont convaincus que l’objectif des 2 % d’inflation sera atteint cette année. Le taux d’inflation était en décembre, à 2,4  %, après 2,2 % en novembre et 2 % en octobre pour la zone euro. La faible croissance au sein de la zone euro incite la BCE à desserrer la contrainte monétaire. Le PIB a reculé en France et en Allemagne au dernier trimestre.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
31 Jan. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 950,17+0,13 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 544,66+0,40 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 040,53-0,52 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 627,44-1,58 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 21 711,43+1,52 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 673,96+2,02 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 286,87+1,07 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 572,49+1,40 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 250,60+0,25 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,203 %-0,101 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,457 %-0,087 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,512 %-0,102 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0421-0,28 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 807,35+2,29 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,80-2,13 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars101 572,488-2,96 %38 252,5493 776,61

Assurance vie : 2024, l’année du rebond

L’assurance-vie a réalisé une belle année 2024 avec une collecte nette de 29,4 milliards d’euros, en hausse de 28,2 milliards d’euros par rapport à l’année 2023, qui avait été particulièrement médiocre. Le cru 2024 est le meilleur de ces quatorze dernières années. L’assurance-vie a bénéficié de l’appétence des ménages pour l’épargne et des taux promotionnels proposés par les assureurs. La bonne tenue des marchés actions à l’international a également pu conforter le premier produit d’épargne des ménages, dont l’encours a atteint 1 989 milliards d’euros à fin décembre 2024, en hausse de 4,2 % sur un an.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

En 2024, la décollecte sur les fonds en euros s’est atténuée, s’élevant à 5 milliards d’euros contre 29 milliards en 2023. L’augmentation des taux de rendement et la pratique des bonifications ont porté leurs fruits.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des versements dynamiques

L’assurance-vie a été portée par d’importants versements depuis le début de l’année. Les Français ont arbitré leur épargne un peu plus que les années précédentes en faveur de placements de long terme. En 2024, les cotisations ont progressé de 20,9 milliards d’euros par rapport à 2023, pour s’élever à 173,3 milliards d’euros (+14 %). La part des unités de compte a atteint 38 % en 2024, légèrement en retrait par rapport à 2023 (40 %). Ce recul peut s’expliquer par les mauvaises performances des actions françaises au cours du second semestre.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des prestations en recul

Les prestations ont reculé de 5 % en 2024. Les ménages ont moins arbitré en défaveur de l’assurance-vie. La baisse des transactions immobilières et la perte d’attractivité des contrats à terme dans la seconde partie de l’année expliquent cette diminution des rachats. Ces derniers se sont élevés, sur l’ensemble de l’année, à 143,8 milliards d’euros.

L’amélioration du rendement des fonds en euros a contribué à réduire les opérations de rachats sur ces derniers.

Un mois de décembre très honorable

La collecte nette, au mois de décembre, a atteint 1,2 milliard d’euros, en retrait par rapport à novembre (+4 milliards d’euros), mais nettement supérieure à celle de l’année dernière (-941 millions d’euros).

Le mois de décembre est traditionnellement un mois sans saveur pour l’assurance-vie, la collecte moyenne de ces dix dernières années s’établissant à 560 millions d’euros. Depuis 2008, sept décollectes en décembre ont été constatées.

Au mois de décembre 2024, les ménages ont effectué des versements importants, à hauteur de 13,9 milliards d’euros (en hausse de 12 % par rapport à décembre 2023), avec une proportion d’unités de compte supérieure à la moyenne de l’année (44 % contre 38 %).

Les prestations ont, de leur côté, diminué de 5 % par rapport à décembre 2023. Elles s’établissent à 12,6 milliards d’euros.

Données France Assureurs

Des vents porteurs pour 2025

L’année 2024 a marqué le rebond de l’assurance-vie après une année 2023 où la collecte de l’épargne réglementée avait atteint des sommets. Celle-ci avait alors bénéficié de la hausse du taux du Livret A et des craintes des ménages vis-à-vis de l’inflation.

La désinflation et l’amorce de la baisse des taux ont redonné du souffle aux placements longs comme l’assurance-vie. La diminution du taux du Livret A au 1er février devrait conforter ce processus en 2025. Les rendements des contrats à terme, qui ont concurrencé les fonds en euros entre 2022 et 2024, sont également orientés à la baisse. La forte propension des ménages à épargner, en l’absence de visibilité sur le front politique et économique, devrait bénéficier à l’assurance-vie.

Le Coin des Epargnants du 24 janvier 2025 : c’est la fête

Dès son investiture, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets concernant essentiellement l’immigration, le climat, la justice et l’administration. En revanche, il s’est abstenu de modifier les droits de douane tout en soulignant qu’il ne renonçait pas à les augmenter. Cette relative temporisation a rassuré les investisseurs et favorisé les valeurs actions.

Come-back du CAC 40

Après avoir souffert durant tout le second semestre 2024, le CAC 40 connaît un rebond depuis le début de l’année. Il a ainsi enregistré sa troisième semaine de hausse consécutive depuis le 1er janvier. L’indice a aligné neuf séances consécutives de progression, sa plus longue séquence positive depuis celle du 8 au 20 juillet 2015. Il a frôlé la barre des 8 000 points vendredi 24 janvier. Sur la semaine, le CAC 40 gagne plus de 2,5 % et porte son avance à plus de 7 % depuis le début de l’année. Les valeurs du luxe, des spiritueux et de l’automobile ont été les moteurs de cette reprise après des semaines difficiles.

États-Unis : des négociations avant les droits de douane

Les droits de douane feront l’objet de négociations. Dans une interview accordée à Fox News, Donald Trump a indiqué qu’il préférait éviter d’y recourir, tout en affirmant que « c’est un pouvoir énorme sur la Chine ». Lors d’une allocution au Forum économique mondial de Davos, donnée en visioconférence depuis Washington, il a exprimé son souhait de voir les relations commerciales entre les deux grandes puissances devenir « équitables ». Trump a également exhorté les entreprises étrangères à produire aux États-Unis pour éviter d’éventuels droits de douane. En parallèle, il a réclamé une baisse du prix du pétrole de l’OPEP et une diminution des taux directeurs de la FED.

Une bonne nouvelle pour Donald Trump et les États-Unis réside dans l’intérêt du Fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF), qui pourrait contribuer à hauteur de 600 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis sur les quatre prochaines années. Ce montant dépasse de 100 milliards le projet Stargate, piloté par les géants de la tech. Doté de 980 milliards de dollars, le PIF est le 4ᵉ plus grand fonds souverain mondial, derrière ceux de la Norvège, de la Chine et d’Abou Dhabi. Il pourrait atteindre les 2 000 milliards de dollars d’actifs d’ici 2030. Ce fonds est censé financer la transition écologique de l’Arabie saoudite, bien que ses investissements à l’étranger devraient représenter entre 18 et 20 % de son capital total.

Le fonds souverain saoudien a toujours soutenu Donald Trump. Après sa défaite en 2020, le PIF avait investi 2 milliards de dollars dans un fonds de capital-investissement créé par Jared Kushner, le gendre de Trump, notamment dans le secteur immobilier.

Les indices américains ont également fortement progressé cette semaine, le S&P 500 atteignant de nouveaux records. Les valeurs chinoises ont elles aussi été en hausse ces cinq derniers jours. En revanche, le dollar, en l’absence de hausses douanières, enregistre sa plus mauvaise semaine depuis plus d’un an face à un panier de devises de référence.

Hausse des taux au Japon

Au Japon, la Banque centrale a relevé son taux directeur de 0,25 % à 0,5 %, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Dans un communiqué accompagnant cette décision, publiée vendredi, la BoJ a indiqué que l’activité économique et les prix évoluaient conformément à ses prévisions. Les investisseurs spéculent sur une possible nouvelle mesure de normalisation monétaire en  .

Bonnes nouvelles pour la zone euro

Pour l’ensemble des pays de la zone euro, l’indice PMI composite (une moyenne pondérée des indices de la production manufacturière et de l’activité du secteur des services) est repassé en janvier en zone d’expansion, atteignant 50,2, contre 49,6 en décembre. Ce résultat dépasse les prévisions du consensus Bloomberg, qui anticipait 49,7.

Cette amélioration repose principalement sur les performances de l’Allemagne, dont l’activité est en hausse en ce début d’année. En revanche, en France, l’enquête de S&P Global continue de signaler une contraction du secteur privé, bien que celle-ci soit moins marquée que lors des mois précédents. Dans la zone euro, le secteur manufacturier montre des signes d’amélioration, et l’activité du secteur des services a progressé pour le deuxième mois consécutif en janvier, bien qu’à un rythme plus modéré qu’en  décembre. Les prévisions de croissance restent toutefois modestes : le PIB aurait progressé de 0,1 % au quatrième trimestre 2024 et devrait croître au même rythme au premier trimestre 2025.

Retour des fusions dans le secteur bancaire

La banque Monte dei Paschi, dont l’État italien détient 11 % du capital, a lancé une offre de 13,3 milliards d’euros pour racheter l’ensemble des actions de sa concurrente Mediobanca. Si cette opération aboutissait, elle pourrait avoir des conséquences importantes sur la structure financière de nombreuses entreprises italiennes, notamment Generali.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
24 Jan. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 927,62+2,51 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 424,25+2,15 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 101,24+1,58 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 954,30+1,50 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 21 390,39+2,20 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 499,86-0,05 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 219,37+1,06 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 931,98+1,26 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 252,63+0,36 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,304 %-0,004 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,544 %+0,041 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,614 %-0,009 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0515+1,05 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 776,45+3,22 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,31-3,18 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars105 956,07+1,07 %38 252,5415 406,87

Livret A : une pluie de records pour 2024

Le Livret A termine l’année en fanfare

Avec une collecte de 2,99 milliards d’euros, le Livret A signe son meilleur résultat de l’année. Elle lui permet d’établir un nouveau record en matière d’encours à 442,5 milliards d’euros, soit 144 milliards d’euros de plus qu’en 2019, l’année d’avant la pandémie. L’année 2024 est également marquée par un record absolu en matière de versement d’intérêts capitalisés, 12,32 milliards d’euros contre 11,23 en 2023 et 2,13 en 2019. Ce montant record d’intérêts s’explique par le taux de rendement de 3 % et par le niveau sans précédent de l’encours.

Un mois de décembre atypique

Le mois de décembre 2024 a été exceptionnel pour le Livret A. La collecte sur les dix dernières années avait été en effet nulle, les ménages ayant l’habitude de puiser sur leurs livrets d’épargne réglementée pour financer leurs dépenses de fin d’année (cadeaux, vacances, etc.). De 2009 (début de la base statistique de la Caisse des dépôts et consignations) à 2024, six décollectes ont été, en décembre, enregistrées. La dernière date de 2021, après la période covid (-1,7 milliard d’euros). Les meilleurs résultats en décembre ont été constatés ces dernières années, en 2022 et 2023 (respectivement 1,54 et 2 milliards d’euros).

La collecte record du mois de décembre 2024 peut s’expliquer par une montée des inquiétudes après l’adoption de la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier à l’Assemblée nationale le 4 décembre dernier. Par ailleurs, les annonces de plans de licenciements ont pu conduire les ménages à opter pour la prudence en matière de dépenses. Ces inquiétudes se sont matérialisées par la chute de l’indice de confiance des ménages calculé par l’INSEE. Les informations sur la future baisse du rendement du Livret A qui ont commencé à se diffuser à la fin de l’année n’ont pas, en revanche, dissuadé les Français à y placer leurs liquidités.

Une collecte annuelle en voie de lente normalisation

La collecte annuelle du Livret A s’est élevée en 2024 à 14,87 milliards d’euros, contre 28,68 milliards d’euros en 2023. C’est la collecte annuelle la plus faible depuis 2019 (12,64 milliards d’euros). Elle est néanmoins de 3 milliards d’euros au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (11,48 milliards d’euros).

La baisse de la collecte entre 2023 et 2024 s’apparente à une normalisation en lien avec la baisse de l’inflation. Les ménages ont, au cours de l’année, progressivement préféré des placements de long terme comme l’assurance vie. Cette normalisation demeure incomplète en raison de la crise politique survenue à compter du mois de juin 2024.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) dans la foulée de son grand frère

De son côté, le LDDS a enregistré, en décembre 2024, une collecte de 940 millions d’euros contre +160 millions d’euros en novembre. En décembre 2023, la collecte avait été également positive de 1,01 milliard d’euros. Depuis 2009, aucune décollecte n’a été constatée en décembre pour LDDS. La collecte moyenne, pour le dernier mois de l’année de ces dix dernières années (2014/2023) était de 800 millions d’euros. Celle de l’année 2024 est donc légèrement au-dessus. Le LDDS qui est souvent connecté avec le compte courant réagit plus rapidement aux versements des primes et des treizièmes mois du mois de décembre.

Sur l’ensemble de l’année, le LDDS enregistre une collecte de 6,55 milliards d’euros, en retrait par rapport à celle de 2023 (11,24 milliards d’euros). Elle est néanmoins près de deux fois supérieure à celle de 2019 (3,91 milliards d’euros). Les intérêts capitalisés atteignent 4,48 milliards d’euros soit près de 500 millions de plus qu’en 2023. Ce montant constitue un record absolu pour le LDDS.

L’encours du LDDS, à fin décembre, s’élevait à 160,6 milliards, également un record. Fin 2019, l’encours du LDDS était de 112,4 milliards d’euros.

Le  Livret d’Épargne Populaire (LEP) un bon cru 2024

Avec 11,7 millions de titulaires (fin octobre 2024), le Livret d’Épargne Populaire a enregistré une collecte positive en 2024, de 6,88 milliards d’euros contre 20,67 milliards d’euros en 2023 qui avait été marquée par le relèvement du plafond de 7 700 à 10 000 euros. La baisse du rendement, passé de 6 à 4 %, a joué dans le recul de la collecte. Malgré tout, l’encours établit un nouveau record à 82,2 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés se sont élevés à 3,43 milliards d’euros en hausse par rapport à 2023 (3,29 milliards d’euros).

Quels effets de la baisse des taux de l’épargne réglementée en février sur la collecte ?

Le 1er février, le taux du Livret A et du LDDS passera de 3 à 2,4 % et celui du LEP de 4 à 3,5 %. Dans le passé, les baisses de rendement ne se sont pas toujours accompagnés de décollecte. Il en fut ainsi en février 2011 et février 2013. En revanche, en février 2015 et févier 2020, des décollectes ont été enregistrées mais le taux était alors passé en-dessous de 1 %. Les années 2014 et 2015 ont été marquées par des décollectes records (-6,13 et -11,02 milliards d’euros pour le Livret A).

La baisse du rendement du Livret A en 2025 se caractérise par son importance 0,6 point. Il faut remonter à mai 2009 en pleine crise financière pour avoir une baisse plus importante (0,75 point de 2,5 à 1,75 point). Il est à noter que le taux était passé de 4 à 2,5 % le 1er février 2009. Cette série de baisses, en 2009, avait provoqué un mouvement de décollecte.

Pour 2025, le contexte économique et politique devrait rester incertain incitant les ménages à poursuivre leur effort d’épargne contrariant le souhait du Ministre de l’Économie d’un rebond de la consommation, nécessaire à la bonne tenue des recettes de TVA. Par ailleurs, le premier semestre est logiquement favorable à la collecte, le mois de janvier étant dominé par le versement des étrennes de la fin d’année précédente. La persistance d’un contexte politique et économique incertain pourrait amener les ménages à maintenir leurs versements à un niveau élevé sur le Livret A ou le LDDS.

source : CDC

source : CDC

source : CDC

Le Coin des épargnants du 17 janvier 2025 : les actions en plein boom

Le CAC 40 au-dessus des 7 700 points

L’indice CAC 40 est remonté au-dessus des 7 700 points avec un gain de 3,75 % sur la semaine. Il faut remonter au mois de septembre dernier pour observer une progression plus forte. Le rejet de la motion de censure et les résultats trimestriels de Richemont, qui en règle générale reflètent assez finement la tendance du secteur du luxe, ont rassuré les investisseurs. Les anticipations selon lesquelles la prochaine baisse de taux de la Réserve fédérale pourrait intervenir plus tôt que prévu ont également joué en faveur du marché des actions, tout comme les résultats du mois de décembre sur l’inflation au sein des pays de l’OCDE. Aux États-Unis, le début de la saison des résultats trimestriels est également encourageant. Les banques ont publié des résultats appréciés par les actionnaires. JPMorgan, Citigroup, Goldman Sachs et Morgan Stanley ont ainsi fortement progressé à Wall Street. En 2024, JPMorgan Chase a notamment dégagé 58,5 milliards de dollars de profits et, si la marge d’intérêt a commencé à marquer le pas, les commissions de banque d’affaires, les activités de marché et la gestion d’actifs ont pris le relais. Les bons résultats sur le front de l’inflation ont également soutenu les cours.

Aux États-Unis, les prix à la consommation (CPI) ont augmenté comme prévu de 0,4 % sur un mois en décembre. Ils ont reculé à 0,2 % hors éléments volatils tels que l’énergie et l’alimentation, alors qu’une stagnation à +0,3 % était attendue par le consensus Bloomberg. En rythme annuel, l’inflation en données brutes s’est élevée à 2,9 %. La donnée « core » est ressortie à 3,2 %, soit un dixième de point de moins qu’anticipé.

Tous les indices actions des grandes places financières ont enregistré de fortes progressions cette semaine. À Londres, le FTSE 100 a atteint, vendredi 17 janvier, un record historique à 8 475,35 points, dépassant son précédent record établi en mai dernier.

La croissance chinoise de 5 % est légèrement supérieure aux attentes des derniers jours. Elle est néanmoins inférieure à celle de 2023 (5,2 %) et représente son plus faible niveau depuis 1990, hors période Covid. Le principal point positif de l’économie chinoise a été les exportations, ce qui laisse présager quelques difficultés en 2025, compte tenu du risque de hausse des droits de douane américains. En 2024, la population chinoise a diminué pour la troisième année consécutive. Le pays compte près de 1,4 million d’habitants en moins, atteignant 1,408 milliard. Le nombre de naissances a néanmoins progressé de 520 000 par rapport à 2023. Cette hausse s’expliquerait en partie par la croyance selon laquelle l’année 2024, placée sous le signe du Dragon dans le zodiaque chinois, est propice à la procréation. Le nombre de naissances en 2024 reste néanmoins l’un des plus faibles enregistrés depuis 1949. L’indice chinois Shanghai Composite a malgré tout progressé sur la semaine, alors que le Nikkei japonais s’est replié de plus de 4 %.

À quelques heures de l’investiture de Donald Trump, le bitcoin est en forte hausse, dépassant les 100 000 dollars. Un décret serait en cours de préparation afin de désigner la crypto comme un impératif national, une formulation stratégique prioritaire visant à guider les agences gouvernementales dans leur collaboration avec l’industrie de la crypto.

Le cours du pétrole subit des vents contraires. L’arrivée de Donald Trump rime avec une libéralisation de la réglementation pour les nouveaux gisements, pouvant entraîner une baisse des cours, mais, dans le même temps, les mesures prises contre la flotte fantôme russe les poussent à la hausse.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
17 Jan. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 709,75+4,06 %7 543,187 380,74
Dow Jones43 487,83+3,83 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 996,66+3,01 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 630,20+2,63 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 20 897,46+3,78 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 505,22+3,42 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 148,30+3,92 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)38 451,46-4,04 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 241,82+0,38 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,308 %-0,117 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,503 %-0,071 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,623 %-0,131 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0270-0,59 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 701,58+2,02 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars80,72+1,24 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars105 010,19+11,80 %38 252,5415 406,87

Ne touche pas à ma cassette

L’édito de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne

Les Français sont coupables d’épargner. Par leur comportement, ils nuiraient à la consommation, à la croissance et aux recettes de l’État. Plusieurs voix se font entendre afin que le gouvernement se serve de l’épargne des ménages en la taxant ou en l’orientant. Les Français consacrent 18 % de leurs revenus à l’épargne. C’est trois points de plus qu’avant l’épidémie de covid. Ils figurent parmi les fourmis de l’Europe avec les Allemands. La succession de chocs depuis cinq ans ainsi que le vieillissement de la population expliquent l’augmentation du taux d’épargne. L’épargne est, par nature, une renonciation à la consommation. Elles est une décision libre et personnelle des Françaises et des Français. Ces derniers effectuent le choix d’arbitrer une partie des revenus pour faire face à des aléas, préparer leur retraite, financer l’acquisition d’un logement ou un projet professionnel, etc. Certes, la consommation en pâtit avec, à la clef, moins de recettes de TVA. Néanmoins, ce comportement est-il condamnable ?  Sur le plan de la lutte contre le réchauffement climatique, cette frugalité est bienvenue. Les ménages consomment moins de biens industriels dont la production est source d’émissions de gaz à effet de serre. Ils évitent, par ailleurs, une aggravation du déficit commercial de la France. En effet, toute augmentation de la consommation génère celle des importations.

De manière singulière, aux yeux de certains, épargner équivaut à placer son argent sous son matelas ou dans un coffre. L’image de l’argent qui dort demeure une idée largement partagée. Or, l’épargne placée ou même sur un compte courant n’est pas improductive. Elle est à la base du système économique moderne. Elle est la clef de voûte du crédit et, plus globalement, du financement des acteurs économiques. Sans épargne, les banque ne peuvent pas prêter  aux ménages ni aux entreprises. Sans épargne, l’État serait bien à la peine pour financer son déficit public. Sans épargne, la transition écologique resterait lettre morte. Le Livret A finance le logement social, le Livret de Développement Durable et Social les PME, l’assurance vie et le PER, les États et les entreprises. Ces dernières bénéficient également des ressources du Plan d’Épargne en Actions. Si la France n’a pas été plus durement dégradée par les agences de notations, elle le doit, en partie, à l’abondance de son épargne. Compte tenu des besoins de financement publics et privés, l’excès d’épargne est avant tout une vue de l’esprit. Sa baisse signifierait automatiquement des taux d’intérêt plus élevés. Pour d’autres, l’épargne permettrait d’effacer la dette publique, autre vue de l’esprit d’autant plus surréaliste qu’une part non négligeable de cette épargne sert déjà à la financer. L’effacement souhaité par certains rimerait avec banqueroute. Le recours à une telle pratique s’accompagnerait d’un refus des investisseurs de prêter le moindre fifrelin à l’État qui serait placé, de facto, sous tutelle du FMI ou de la BCE.

À défaut de s’en prendre directement à l’épargne, des voix se font entendre pour orienter fermement les épargnants afin qu’ils choisissent des placements soi-disant utiles. L’épargne devrait être ainsi orienté vers l’industrie, la défense, la transition énergétique, les services publics ; une véritable liste à la Prévert ! Cette orientation ,e répond qu’à un seul objectif, donner à l’État des moyens qu’il ne dispose plus sur le plan budgétaire afin de mener sa politique économique. Cette tentation de l’orientation de l’épargne n’est pas une idée neuve en France qui est  championne en la matière avec de nombreux produits d’épargne réglementée comme le Livret A ou le LDDS,  produits qui n’existent pas chez nos principaux partenaires. Avec la Caisse des dépôts et les banques, l’État joue, un rôle d’intermédiation en transformant de l’épargne courte en emplois longs. La propension des Français pour l’épargne de court terme et sans risque est souvent raillée mais, dans le même temps, les gouvernements multiplient ce type de produits en les dotant d’avantages fiscaux significatifs. Les épargnants ont bien plus de maturité que certains ne le croient. Ils sont clairvoyants, contrairement à certaines antiennes, Ils choisissent leurs placements en fonction de leurs objectifs. Ils privilégient la sécurité et la liquidité sans regarder avec attention le rendement. Dans les années 1980, ils ont plébiscité les SICAV monétaire qui répondaient alors au mieux à leurs attentes avant de se tourner vers les fonds euros de l’assurance vie. Plus récemment avec la hausse de son rendement, le Livret A a reçu toutes leurs faveurs. La bonne tenue des marchés « actions » a conduit à l’augmentation de la collecte des unités de compte et du nombre de Plans d’Épargne en Actions. Le succès du Plan d’Épargne Retraite, depuis 2019, y contribue par ailleurs. L’épargnant doit rester libre de choisir ses placements, ses supports. Dans le passé, les pouvoirs publics n’ont pas toujours été des investisseurs inspirés. De nombreux projets ou programmes publics en faveur de la sidérurgie, ou  bien encore le plan calcul, ont donné lieu à des échecs retentissants. Les économies les plus florissantes sont celles où le financement des agents économiques n’est pas administré. L’Union européenne souffre de l’absence d’un véritable marché unifié des capitaux. La création de nouveaux produits franco-français irait à l’encontre de cette nécessaire unification.

L’idée d’une augmentation de la taxe forfaitaire unique de 30 à 33%, voire 35 % fait son chemin. Elle vise les dividendes que les actionnaires reçoivent mais aussi les intérêts perçus par les épargnants sur leurs produits de taux, hors produits exonérés. Cette éventuelle mesure ne concerne pas que les contribuables les plus riches. Elle concerne la quasi-totalité des épargnants, soit 7 Français sur 10. L’écart entre des produits sans risque comme le Livret A et les actions augmentera au détriment des secondes. Le relèvement du prélèvement forfaitaire est indéniablement un mauvais signal adressé aux épargnants comme aux investisseurs. Les dirigeants de PME seront les premiers pénalisés. Les pouvoirs publics auraient tout avantage à limiter le nombre de niches fiscales dont le coût est bien plus élevé que le gain espéré de la hausse de la « flat tax ».

Les Français doivent rester des épargnants libres de choisir leurs placements et pouvoir bénéficier d’un régime fiscal stable et performant. La flat tax, système d’imposition simple et efficace, ne doit pas être écornée dans le cadre d’une négociation budgétaire sur fond d’Assemblée nationale fragmentée.

Philippe Crevel

Le Coin de l’épargne – Retour sur terre

Retour sur terre

Fini la trêve des confiseurs, la nouvelle année commence avec un retour aux fondamentaux. Les propos de Donald Trump et son programme inflationniste inquiètent les investisseurs contribuant à la hausse des taux des obligations souveraines et cela d’autant plus que les besoins croissants des États en financement sont élevés.

Des taux souverains à la hausse

Le taux à 10 ans américain a pris plus de 10 points de base (pb) pour atteindre 4,7 %, son plus haut depuis fin avril et celui à 30 ans est proche des 5 %, ce qui n’était pas arrivé depuis décembre 2023, alors que la Réserve fédérale avait mené l’un des plus forts relèvements des taux directeurs de son histoire. Le « 30 ans britannique » a atteint 5,35 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 1998 quand le rendement des obligations françaises à 10 ans s’est élevé à 3,4 %, un plus haut depuis 2011.

En début d’année, les États procèdent à d’importantes émissions d’obligation. En deux jours, les 7 et 8 janvier, sur la zone euro, près de 70 milliards d’euros ont été ainsi émis. Aux États-Unis, l’émission de 39 milliards de Treasuries – les obligations d’État – à 10 ans a n’a pas suscité l’enthousiasme des investisseurs. Les titres affichent un rendement de 4,68 %, au-dessus des prévisions initiales. Il faut remonter à 2007 pour retrouver de tels taux.

Les investisseurs semblent intégrer que Donald Trump pourrait appliquer son programme à compter du 20 janvier et notamment la majoration des droits de douane. Une montée du protectionnisme associée à des baisses d’impôts et à une réduction de l’immigration pourraient relancer l’inflation américaine. En réaction, les marchés misent sur un fort ralentissement des baisses de taux de la Fed. Leur réduction ne serait plus que de 0,5 point et non d’un point comme cela était envisagé en 2024. La menace inflationniste combinée à une moindre diminution des taux directeurs conduisent à une hausse des taux longs. L’évolution des rendements des Treasuries entraîne une répercussion sur l’ensemble des taux souverains. Avec des taux de près de 5 %, les États-Unis attirent les capitaux du monde entier ce qui conduit, par réaction, à la hausse des taux à l’échelle mondiale.

La hausse des taux, en France, répond également à des considérations d’ordre interne. La méfiance envers la trajectoire des finances publiques française se traduit au travers l’évolution de l’écart entre le rendement des obligations françaises et allemandes, (spread).  Ce dernier a atteint 86 points de base jeudi, en hausse, depuis le début de l’année. L’hypothèse d’une remise en cause de la réforme des retraites inquiète les investisseurs. L’augmentation des taux souverains est une mauvaise nouvelle pour le déficit public.

Rebond du CAC 40

Les indices « actions » chinois et japonais ont connu une mauvaise semaine. Le Shanghai Composite a perdu pour le deuxième semaine consécutive plus de 5 %. Les marchés asiatiques sont pénalisés par les menaces protectionnistes. Après deux semaines de recul, la Bourse de Paris a affiche un bilan hebdomadaire flatteur, avec un Cac 40 en hausse de 2,04 %, son meilleur résultat depuis la semaine du 6 décembre (+2,65 %). Il a terminé la semaine 7 431,04 points malgré une baisse vendredi provoquée par la publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis. Ces résultats ont pesé sur le cours des actions américaines en raison de la crainte d’une moindre baisse des taux de la FED que prévu.

Dynamisme du marché de l’emploi aux Etats-Unis

En décembre, les Etats-Unis ont créé 256 000 emplois dans le secteur non agricole, soit bien plus que les 165 000 qui étaient attendus par le consensus Bloomberg et même que les 212 000 enregistrés en novembre. Le taux de chômage, revient à 4,1 % de la population active quand une stagnation à 4,2 % était anticipée. Le salaire horaire moyen n’a augmenté que de 0, 3% d’un mois sur l’autre et de 3,9 % sur une base annuelle, soit une décélération d’un dixième dans les deux cas. Une forte création d’emplois et un faible taux de chômage traduisent la vitalité de l’économie américaine mais pourraient dissuader la FED de baisser ses taux directeurs. Plusieurs indicateurs américains indiquent que l’évolution de l’économie est incertaine. L’’indice de confiance du consommateur américain, calculé par l’Université du Michigan, a légèrement diminué à 73,2 en janvier. Ses composantes d’anticipation d’inflation à un an et à 5-10 ans ont augmenté à 3,3 % quand une stagnation à respectivement 2,8 % et à 3 % était attendue par le marché.

Pétrole en hausse, euro en baisse

Le prix du baril de pétrole continue sa hausse en raison d’éventuelles sanctions américaines concernant la « flotte fantôme » qui achemine le pétrole russe. 200 navires ont été répertoriés par les autorités américaines qui entend prendre des sanctions à l’encontre des entreprises qui en sont propriétaires et des clients qui achètent le pétrole russe ainsi transporté.

L’euro s’oriente vers la parité avec le dollar. La faiblesse de la croissance européenne et l’évolution potentiellement divergente des taux directeurs des banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique expliquent la dépréciation de la monnaie américaine par rapport au dollar. L’euro a atteint un plus bas historique de 0,82 USD. Ce niveau reflétait une faiblesse de l’économie européenne par rapport aux États-Unis. Entre 2002 et 2021, l’euro a été au-dessus de la parité. Il est repassé en-dessous en septembre 2022 en lien avec la guerre en Ukraine qui a affaibli économiquement l’Europe. Le dollar joue par ailleurs son rôle de valeur refuge. . Depuis la fin de l’année 2022, il est légèrement au-dessus.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
10 Jan. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 431,04+2,04 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 938,45-1,31 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 827,04-1,09 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 161,63-1,21  %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 20 221,34+1,80 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 248,49+0,30 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 977,90+2,19 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 190,40-1,77 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 168,52-5,47 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,425 %+0,138 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,574 %+0,152 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,754 %+0,175 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0244-1,18 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 694,02+260 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars79,25+3,33 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars93 437,86-4,19 %38 252,5415 406,87

Taux de rémunération des livrets en baisse

En novembre 2024, la rémunération globale des encours de dépôts bancaires enregistre, selon la Banque de France une baisse de 5 points de base par rapport à octobre et s’établit à 1,80%. La rémunération des dépôts des ménages est stable à 1,86 %, tandis que celle des sociétés non financières (SNF) diminue de 7 points de base à 1,82 % sous l’effet de la baisse des taux sur les comptes à terme inférieurs à 2 ans. La rémunération des livrets ordinaires des ménages est de 0,91 % en novembre contre 0,92 % en octobre. La rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires reste toutefois supérieure à celle de novembre 2023, de 3 points de base pour les ménages et de 4 points de base pour les SNF.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
nov- 2024 (p)nov- 2023sept- 2024oct- 2024 (r)nov- 2024 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1041,781,861,851,80
dont Ménages1 8621,831,861,861,86
dont : – dépôts à vue5420,050,070,060,06
– comptes à terme <= 2 ans (c)903,413,473,523,21
– comptes à terme > 2 ans (c)971,802,372,392,38
– livrets à taux réglementés (d)6953,263,063,073,07
dont : livret A3923,003,003,003,00
– livrets ordinaires2170,830,930,920,91
– plan d’épargne-logement2212,602,632,632,63
dont SNF8631,781,941,891,82
dont : – dépôts à vue5270,710,780,720,70
– comptes à terme <= 2 ans (c)2643,683,743,693,56
– comptes à terme > 2 ans (c)723,103,573,623,64
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,503,653,403,40
Euribor 3 mois (e)3,973,433,173,01
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)3,092,432,352,34
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,912,532,572,66

Données Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

L’assurance vie en pleine forme

En novembre, l’assurance vie confirme et signe. Le premier produit d’épargne français a réalisé une collecte nette de 4 milliards d’euros, Il profite de la propension des ménages à épargner. Ces derniers se portent de plus en plus vers l’épargne longue. La baisse des taux des dépôts à terme et la perspective d’une diminution des taux de l’épargne réglementée les incitent à privilégier l’assurance vie. La pratique des taux bonifiés de la part des assureurs et la bonne tenue des marchés « actions » hors France les amènent à opter, en effet, pour ce placement. L’encours de l’assurance vie s’élève ainsi à milliards d’euros à fin novembre à 1985 milliards d’euros, en hausse de près de 5 % sur un an.

Novembre, un mois traditionnellement favorable à l’assurance vie

En novembre, la collecte nette de l’assurance vie s’est donc élevée à 4 milliards d’euros, selon France Assureurs, contre 2,9 milliards d’euros en octobre et 2,5 milliards d’euros en septembre. Un an auparavant, en novembre 2023, l’assurance vie avait connu une collecte nette de seulement 414 millions d’euros. En novembre, l’assurance vie signe ainsi sa onzième collecte nette positive consécutive.

Au mois de novembre, la collecte nette a été portée par les unités de compte(+3,3 milliards d’euros). La collecte nette des fonds euros est, de son côté, redevenue positive de 700 millions d’euros.

Depuis 1997, seulement trois décollectes ont été enregistrées en novembre :

  • 2011 : -2,555 milliards d’euros ;
  • 2012 : -465 millions d’euros ;
  • 2017 : -424 million d’euros.

Les décollectes de 2011 et 2012 sont intervenues en pleine crise des dettes souveraines.

Le montant moyen de la collecte de ces dix dernières années en novembre est d’un milliard d’euros. En onze mois, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 28,2 milliards d’euros.

Des cotisations brutes à haut niveau

En lien avec l’effort élevé d’épargne des ménages, les cotisations d’assurance vie ont atteint un niveau record à plus de 15 milliards d’euros, proche de leur niveau du mois d’octobre. Au mois de septembre, elles s’étaient élevées à 12,3 milliards d’euros. En novembre 2023, elles s’étaient élevée à 12,8 milliards d’euros. La collecte brute en fonds a été de 8,95 milliards d’euros et celle en unités de compte de 6,1 milliards d’euros.

Les assurés ont effectué d’importants versements sur leurs fonds en euros. Ils ont en revanche réduit leurs versements sur les unités de compte. Cette augmentation des cotisations brutes s’explique par la moindre attractivité des dépôts à terme dont les taux sont orientés à la baisse, dépôts qui, depuis 2022, concurrençaient les fonds euros. Ils bénéficient, comme les fonds euros en effet, d’une garantie en capital. Leur taux de rendement qui est connu à l’avance a été supérieur à ceux des fonds euros en 2023.

Sur les onze premiers mois de l’année, les cotisations brutes se sont élevées à 160 milliards d’euros, 99,1 milliards d’euros pour les fonds euros et ,60,4 milliards d’euros pour les unités de compte

La part des cotisations en UC est de 40 % sur le mois de novembre et sur les onze premiers mois de l’année soit un taux identique à celui de l’année 2023.

Des prestations en recul en lien avec la préférence pour l’épargne financière

Les prestations se sont élevées à 11 milliards d’euros en novembre, contre 12 milliards d’euros en octobre et 9,8 en septembre. Sur un onze mois, les prestations se sont élevées à 131 milliards d’euros.

Sur les onze premiers mois de l’année, les rachats ont atteint 131 milliards d’euros, contre 138 milliards d’euros sur la même période en 2023. . Cette baisse est imputable aux fonds euros qui sont moins sacrifiés par les ménages que précédemment. Les ménages sollicitent moins leur assurance vie pour acheter des biens immobiliers, le nombre de transactions ayant fortement baisse depuis deux ans (moins de 800 000 transactions en 2024 contre plus d’un million en 2022).  

Le PER termine l’année sur les chapeaux de roue

Le Plan d’Epargne Retraite (PER)  a enregistré en novembre de 1,312 milliard d’euros, en hausse de 25 % par rapport à novembre  2023. La fin de l’année est favorable au PER qui bénéficie d’un incitation fiscale. Les ménages effectuent des arbitrages en faveur de ce produit afin d’alléger leur facture fiscale l’année suivante.  6,7 millions de PER assurance individuels ont été souscrits avec un encours qui atteint désormais 90 milliards d’euros.

L’assurance vie, l’indétrônable placement numéro 1 des Français

Ls prochains mois devraient favorables à l’assurance vie qui bénéficient du fort taux d’épargne des ménages. Les taux bonifiés des fonds euros conduisent les ménages à réallouer une partie de leur épargne liquide sur ces placements. La baisse du rendement des dépôts à terme favorise cette réallocation. La diminution annoncée des taux de l’épargne réglementée conforte cette stratégie.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Le Coin des Epargnants du 3 janvier 2025 : une année sur fonds d’incertitudes

Paris commence mal l’année

Le CAC 40 est passé en-dessous des  7 300 points vendredi 3 décembre. L’indice parisien a poursuivi sa chute en cédant un eu plus de 1 % sur la semaine qui a été amputée d’une journée de cotation.

Les valeurs du luxe sont, en ce début d’année 2025 exposées à la Chine et ont subi un nouvel accès de faiblesse. Le marché détaxé de l’île de Hainan en Chine, un lieu connu pour la vente de produits de luxe, a connu une baisse des ventes de  29,3 % sur l’année écoulée selon les données des douanes chinoises. Les actions de Chine continentale ont connu un recul de plus de 5 % sur la semaine. Le rendement des obligations de l’Etat chinois à dix ans a glissé sous la barre des 1,6 % pour la première fois de son histoire. Les effets des différents plans de relance annoncés ces derniers mois demeurent faibles. La banque centrale chinoise pourrait être amenée à baisser ses taux directeurs.

Les valeurs automobiles sont toujours en souffrance en raison de la faiblesse des immatriculations notamment de véhicules électriques. En France, 1 718 417 immatriculations de voitures particulières neuves ont été enregistrées, soit une baisse de 3,17 % par rapport à 2023. En 2019, 2 214 279 voitures particulières avaient été immatriculées en France. En cinq ans, le marché s’est contracté de 22,39 %. En 2024, les ventes de véhicules électriques ont reculé.

Aux Etats-Unis, l’indice d’activité ISM du secteur manufacturier a dépassé les attentes du consensus Bloomberg en ressortant à 49,3, contre 48,4 en novembre et 48,2 anticipé. Le Président Joe Biden a mis son veto à la vente de U.S. Steel à Nippon Steel, ce qui a provoqué la chute du cours de l’entreprise américaine. Le rachat était perçu comme de manière positive par les investisseurs.

Les indices américains ont légèrement diminué cette semaine sur fond de doutes sur l’orientation de la politique économique américaine avec la future arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

Petit bilan de l’année boursière 2024

2024 aura été une bonne année pour les actions, à l’exception de celles des entreprises cotées à Paris. Les indices des grandes places financières internationales ont affiché une croissance à deux chiffres et battu de nombreux records au cours de l’année. La baisse des taux d’intérêt a incité les investisseurs à privilégier les actions.

The winner is the United States of America

Les véritables vainqueurs de l’année 2024 sont les indices américains. Avec une croissance résiliente proche de 3 % et un secteur technologique dynamique, l’économie américaine continue d’attirer les capitaux du monde entier. Wall Street a consolidé son statut de première place financière mondiale. L’élection de Donald Trump au mois de novembre, loin d’inquiéter les marchés, a favorisé la hausse des cours. Les investisseurs estiment que les entreprises américaines bénéficieront de la baisse des impôts et de la déréglementation promises par le nouveau président. Ils espèrent que les mesures protectionnistes et anti-immigration, susceptibles de nuire à l’économie américaine, ne seront pas appliquées dans leur totalité.

Le S&P 500 a progressé de 25 % en un an, contre 6 % pour son équivalent européen, le Stoxx 600. En 2023, la valorisation boursière des sociétés américaines avait déjà augmenté plus rapidement que celle des entreprises européennes, avec un écart de 10 points. Compte tenu de la hausse du dollar face à l’euro (+6 %), un investisseur européen ayant placé son capital aux États-Unis aurait vu son investissement s’apprécier de plus de 30 %.

Les valeurs technologiques dopées par l’intelligence artificielle

Le marché des actions américaines a été porté par les grandes valeurs technologiques. Les « Sept Magnifiques » (Apple, Microsoft, Alphabet [Google], Amazon, Nvidia, Meta [Facebook], Tesla) ont enregistré une progression sans précédent grâce à l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. La capitalisation boursière de ces sept entreprises a atteint 12 000 milliards de dollars en 2024. Les actions sont valorisées à 23,5 fois leurs bénéfices anticipés dans deux ans. À titre de comparaison, ce ratio était deux fois plus élevé pour les sept premières capitalisations du S&P 500 en 2000, au sommet de la bulle Internet.

En 2025, l’engouement pour l’IA devrait se poursuivre. Tant que les bénéfices suivront, les valeurs technologiques devraient continuer à progresser, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2024. La croissance des profits des « Sept Magnifiques » devrait être de 6 ou 7 points de pourcentage supérieure à celle des 493 autres entreprises du S&P 500. Cet écart de performance opérationnelle pourrait être l’un des plus faibles de ces dernières années.

La contre-performance parisienne

Le CAC 40 est le grand perdant de l’année avec un recul de 2,15 %. Il est l’un des rares indices à avoir enregistré une baisse en 2024. Loin de son record du 10 mai 2024 à 8 259,19 points, le CAC a clôturé l’année à 7 380,74 points. L’indice parisien a été largement distancé par le DAX allemand (+18,85 % sur l’année) et par les indices américains, notamment le Nasdaq (+30 %). Après avoir atteint des sommets en mai, le marché parisien a été affecté par la crise politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin. Le CAC 40 a également souffert des difficultés du secteur du luxe, pénalisé par le ralentissement de l’économie chinoise.

Avec une dette publique atteignant 3 303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024 (soit 113,7 % du PIB), un gouvernement instable et un budget absent, la France a découragé les investisseurs internationaux. Le moral des chefs d’entreprise est au plus bas, tandis que les perspectives économiques et d’emploi restent incertaines. Les plans sociaux se sont multipliés (Michelin, Teleperformance, Boiron, Auchan, ArcelorMittal, etc.). En novembre, le spread OAT-Bund a dépassé les 90 points de base, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2012, avant de redescendre à environ 83 points en décembre.

Les entreprises françaises, qui étaient sorties renforcées de la crise sanitaire et avaient montré leur capacité à répercuter les hausses de prix, ont été rattrapées par la réalité économique en 2024. Le nombre de défaillances d’entreprises a légèrement dépassé son niveau d’avant la pandémie. Le secteur du luxe, qui représente un cinquième de l’indice parisien, a particulièrement souffert. En 2024, Kering a vu son cours de bourse chuter de 40,29 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, en baisse de 12 % sur un an. Le titre LVMH a perdu 13,37 %, et L’Oréal, 24,14 %. Seule Hermès a réalisé une performance notable avec une hausse de +21,01 %, sa clientèle fortunée étant moins affectée par les aléas économiques.

L’industrie automobile européenne, et donc française, a également traversé une période difficile. L’action Stellantis a chuté de 40,2 %, tandis que Michelin a affiché une quasi-stagnation (-2,03 %). Renault, grâce au lancement de plusieurs nouveaux modèles et à la vente d’une partie de ses actions Nissan, a enregistré un gain boursier de 27,49 %. En revanche, STMicroelectronics, un fabricant de semi-conducteurs dont près de la moitié des revenus provient des constructeurs automobiles, a subi une perte de 46,35 % sur son cours boursier.

Le retour du Japon

La Bourse de Tokyo, qui stagnait depuis trois décennies, a connu un rebond en 2024. L’indice Nikkei a progressé de près de 20 % sur l’année. De son côté, l’indice « Shanghai Composite », malgré le ralentissement de la croissance économique chinoise, a enregistré une hausse de près de 14 %, son meilleur résultat depuis 2020.

L’augmentation des valeurs japonaises s’explique en partie par la dépréciation du yen face au dollar. Le gain de 19,2 % pour le Nikkei 225 tombe à 7 % lorsqu’il est exprimé en dollars. L’indice a terminé l’année proche des 40 000 points, franchis pour la première fois en mars, atteignant un sommet de 42 426,77 points en juillet, et dépassant ainsi son record de 1989 (38 915,87 points).

La faiblesse du yen a favorisé les exportations japonaises, dopant les ventes et les bénéfices des grandes entreprises exportatrices. La Banque centrale du Japon est restée prudente, relevant ses taux directeurs à seulement 0,25 % malgré une inflation de 2,7 % en novembre. La Bourse japonaise a également bénéficié d’un regain d’intérêt des épargnants. La hausse des prix et les faibles taux d’intérêt ont incité les ménages à investir leurs liquidités en actions. Les achats par les ménages dans la trentaine et la quarantaine sont en forte hausse, tandis que ceux dans la cinquantaine, encore marqués par l’éclatement de la bulle économique des années 1990, restent prudents. Les mesures fiscales incitatives, telles que l’augmentation des plafonds du Nippon Individual Savings Account (NISA), ont également favorisé ces investissements.

2024, l’année où le bitcoin a atteint 100 000 dollars

En décembre 2024, le bitcoin s’est échangé à plus de 100 000 dollars, enregistrant une hausse de plus de 130 % en un an. Cette flambée s’explique par l’essor des ETF (fonds négociés en bourse) liés au bitcoin et par l’engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Ce dernier a promis une déréglementation du marché des cryptomonnaies et nommé Paul Atkins, un avocat favorable à ces actifs, à la tête de la Securities and Exchange Commission.

Au troisième trimestre, le fonds Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième ETF le plus important parmi les fonds spéculatifs, avec une position longue de 3,8 milliards de dollars. Selon PwC, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi dans des actifs numériques en 2024, contre 21 % en 2021.

Malgré cela, certains signaux de prudence apparaissent. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans des entreprises liées aux cryptomonnaies, a baissé de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Les NFT CryptoPunks, bien qu’en hausse de 20 % cette année, restent en baisse de près de 70 % par rapport à leur sommet de 2021.

L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait lisser leurs cours à l’avenir, rapprochant leurs dynamiques de celles des marchés traditionnels. Des corrélations sont déjà observées entre le bitcoin et l’indice Nasdaq, qui évoluent souvent en parallèle.

2024, une année en or

En 2024, le prix de l’once d’or a progressé de plus de 26 %, marquant sa plus forte hausse depuis 2010. L’or a retrouvé son rôle de valeur refuge dans un contexte de tensions internationales (guerre en Ukraine, conflit au Proche-Orient, guerre commerciale avec la Chine). Les banques centrales des pays émergents ont continué à acheter de l’or pour diversifier leurs réserves et réduire leur dépendance au dollar.

L’once d’or a atteint un sommet historique à 2 789,95 dollars le 30 octobre 2024 avant de terminer l’année à 2 614 dollars. En valeur actualisée, cependant, son cours reste inférieur à celui de 1980 lors du second choc pétrolier.

2025, une année encore américaine ?

En 2025, la performance du marché actions sera moins dépendante de l’évolution des taux d’intérêt. Elle reposera essentiellement sur les résultats des entreprises. En la matière, les entreprises américains ont un avantage certain. Les investisseurs anticipent 11 % de croissance des profits du S&P 500, contre seulement 3 % en Europe. Le marché boursier américain devrait bénéficier de la bonne tenue de l’activité de l’économie. L’écart avec l’Europe devrait encore s’accentuer. Les États-Unis devraient donc continuer à attirer les capitaux du monde entier. L’Europe est pénalisée par sa faible croissance potentielle. Le vieillissement démographique, l’insuffisance de l’investissement, le coût élevé de l’énergie et le mauvais positionnement du système productif pèsent sur l’activité. Néanmoins, les actions américaines commencent à être chères. Le ratio cours-bénéfices à 12 mois est au-dessus de leur médiane sur 20 ans, même en excluant les grandes valeurs technologiques. En comparaison, le Japon et l’Europe se situent au niveau de leur moyenne sur 20 ans, tandis que la Chine se situe en dessous de ce niveau.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
3 Jan. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 282,22-1,09 %7 543,187 380,74
Dow Jones42 732,13-0,58 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 942,47-0,48 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 621,68-0,55  %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 19 909,12-0,29 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 223,98+0,97 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 871,45+0,04 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 894,54-0,96 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 211,43-5,23 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,287 %+0,083 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,422 %+0,024 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,579 %-0,044 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0287-1,28 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 639,55+1,13 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,50+3,25 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars97 858,93+3,69 %38 252,5415 406,87

Les États-Unis : en pointe pour les levées de fonds

En 2024, les États-Unis sont à l’origine de près de la moitié des capitaux levés dans le monde, contre 37 % en 2023. Ces levées de fonds ont pris la forme d’introductions en Bourse (IPO), d’augmentations de capital, de placements accélérés grâce à des ventes de blocs, ou encore d’émissions obligataires convertibles, échangeables ou remboursables en actions (equity-linked). Les levées de fonds américaines ont représenté 321 milliards de dollars, en hausse de 63 % par rapport à 2023.

205 entreprises se sont fait coter sur le NYSE ou le NASDAQ. Ces appels au marché ont permis aux entreprises de récupérer 33,1 milliards de dollars (+45 % par rapport à 2023). Les États-Unis disposent d’un marché d’actions liquide avec une forte profondeur, grâce à un grand nombre d’entreprises cotées. La puissance du marché américain attire de plus en plus les entreprises européennes. TotalEnergies étudie la possibilité de se faire coter à New York. L’entreprise espagnole Ferrovial a franchi le pas en mars dernier.

Cette tentation devrait conduire les Européens à accélérer la mise en œuvre de « l’Union de l’épargne et des investissements ». Sur le sujet de l’unification du marché des capitaux, les Vingt-Sept ont récemment franchi une étape dans l’harmonisation de leur droit de l’insolvabilité. L’enjeu principal de cette réglementation est de lever les obstacles à l’investissement transfrontalier en harmonisant des règles qui diffèrent encore largement entre les États membres. Actuellement, 27 régimes d’insolvabilité distincts coexistent, compliquant l’évaluation des opportunités d’investissement.

La proposition de directive poursuit les objectifs suivants : garantir que les créanciers puissent récupérer la valeur maximale de la société liquidée, améliorer l’efficacité des procédures d’insolvabilité et accroître la prévisibilité ainsi que la répartition équitable de la valeur récupérée entre les créanciers. Cette proposition prévoit également l’interconnexion des registres bancaires à travers le système BRIS (« Business Registers Interconnection System »).

La présidence polonaise de l’Union européenne, qui a débuté le 1er janvier pour six mois, devra finaliser ce projet de directive. Ce dernier devra être adopté par le Parlement, puis transposé en droit interne.

Vive 2025 !

L’équipe du Cercle de L’Epargne vous adresse ses meilleurs vœux pour 2025 !!!!!!

Petit retour sur 2024
2024 aura été une bonne année pour les actions, à l’exception de celles des entreprises cotées à Paris. Les indices des grandes places financières internationales ont affiché une croissance à deux chiffres et battu de nombreux records au cours de l’année. La baisse des taux d’intérêt a incité les investisseurs à privilégier les actions.

The winner is the United States of America

Les véritables vainqueurs de l’année 2024 sont les indices américains. Avec une croissance résiliente proche de 3 % et un secteur technologique dynamique, l’économie américaine continue d’attirer les capitaux du monde entier. Wall Street a consolidé son statut de première place financière mondiale. L’élection de Donald Trump au mois de novembre, loin d’inquiéter les marchés, a favorisé la hausse des cours. Les investisseurs estiment que les entreprises américaines bénéficieront de la baisse des impôts et de la déréglementation promises par le nouveau président. Ils espèrent que les mesures protectionnistes et anti-immigration, susceptibles de nuire à l’économie américaine, ne seront pas appliquées dans leur totalité.

Le S&P 500 a progressé de 25 % en un an, contre 6 % pour son équivalent européen, le Stoxx 600. En 2023, la valorisation boursière des sociétés américaines avait déjà augmenté plus rapidement que celle des entreprises européennes, avec un écart de 10 points. Compte tenu de la hausse du dollar face à l’euro (+6 %), un investisseur européen ayant placé son capital aux États-Unis aurait vu son investissement s’apprécier de plus de 30 %.

Les valeurs technologiques dopées par l’intelligence artificielle

Le marché des actions américaines a été porté par les grandes valeurs technologiques. Les « Sept Magnifiques » (Apple, Microsoft, Alphabet [Google], Amazon, Nvidia, Meta [Facebook], Tesla) ont enregistré une progression sans précédent grâce à l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. La capitalisation boursière de ces sept entreprises a atteint 12 000 milliards de dollars en 2024. Les actions sont valorisées à 23,5 fois leurs bénéfices anticipés dans deux ans. À titre de comparaison, ce ratio était deux fois plus élevé pour les sept premières capitalisations du S&P 500 en 2000, au sommet de la bulle Internet.

En 2025, l’engouement pour l’IA devrait se poursuivre. Tant que les bénéfices suivront, les valeurs technologiques devraient continuer à progresser, mais à un rythme moins soutenu qu’en 2024. La croissance des profits des « Sept Magnifiques » devrait être de 6 ou 7 points de pourcentage supérieure à celle des 493 autres entreprises du S&P 500. Cet écart de performance opérationnelle pourrait être l’un des plus faibles de ces dernières années.

La contre-performance parisienne

Le CAC 40 est le grand perdant de l’année avec un recul de 2,15 %. Il est l’un des rares indices à avoir enregistré une baisse en 2024. Loin de son record du 10 mai 2024 à 8 259,19 points, le CAC a clôturé l’année à 7 380,74 points. L’indice parisien a été largement distancé par le DAX allemand (+18,85 % sur l’année) et par les indices américains, notamment le Nasdaq (+30 %). Après avoir atteint des sommets en mai, le marché parisien a été affecté par la crise politique liée à la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin. Le CAC 40 a également souffert des difficultés du secteur du luxe, pénalisé par le ralentissement de l’économie chinoise.

Avec une dette publique atteignant 3 303 milliards d’euros au troisième trimestre 2024 (soit 113,7 % du PIB), un gouvernement instable et un budget absent, la France a découragé les investisseurs internationaux. Le moral des chefs d’entreprise est au plus bas, tandis que les perspectives économiques et d’emploi restent incertaines. Les plans sociaux se sont multipliés (Michelin, Teleperformance, Boiron, Auchan, ArcelorMittal, etc.). En novembre, le spread OAT-Bund a dépassé les 90 points de base, atteignant son niveau le plus élevé depuis 2012, avant de redescendre à environ 83 points en décembre.

Les entreprises françaises, qui étaient sorties renforcées de la crise sanitaire et avaient montré leur capacité à répercuter les hausses de prix, ont été rattrapées par la réalité économique en 2024. Le nombre de défaillances d’entreprises a légèrement dépassé son niveau d’avant la pandémie. Le secteur du luxe, qui représente un cinquième de l’indice parisien, a particulièrement souffert. En 2024, Kering a vu son cours de bourse chuter de 40,29 %. Sur les neuf premiers mois de l’année, le groupe a enregistré un chiffre d’affaires de 12,8 milliards d’euros, en baisse de 12 % sur un an. Le titre LVMH a perdu 13,37 %, et L’Oréal, 24,14 %. Seule Hermès a réalisé une performance notable avec une hausse de +21,01 %, sa clientèle fortunée étant moins affectée par les aléas économiques.

L’industrie automobile européenne, et donc française, a également traversé une période difficile. L’action Stellantis a chuté de 40,2 %, tandis que Michelin a affiché une quasi-stagnation (-2,03 %). Renault, grâce au lancement de plusieurs nouveaux modèles et à la vente d’une partie de ses actions Nissan, a enregistré un gain boursier de 27,49 %. En revanche, STMicroelectronics, un fabricant de semi-conducteurs dont près de la moitié des revenus provient des constructeurs automobiles, a subi une perte de 46,35 % sur son cours boursier.

Cercle de l’Epargne

Le retour du Japon

La Bourse de Tokyo, qui stagnait depuis trois décennies, a connu un rebond en 2024. L’indice Nikkei a progressé de près de 20 % sur l’année. De son côté, l’indice « Shanghai Composite », malgré le ralentissement de la croissance économique chinoise, a enregistré une hausse de près de 14 %, son meilleur résultat depuis 2020.

L’augmentation des valeurs japonaises s’explique en partie par la dépréciation du yen face au dollar. Le gain de 19,2 % pour le Nikkei 225 tombe à 7 % lorsqu’il est exprimé en dollars. L’indice a terminé l’année proche des 40 000 points, franchis pour la première fois en mars, atteignant un sommet de 42 426,77 points en juillet, et dépassant ainsi son record de 1989 (38 915,87 points).

La faiblesse du yen a favorisé les exportations japonaises, dopant les ventes et les bénéfices des grandes entreprises exportatrices. La Banque centrale du Japon est restée prudente, relevant ses taux directeurs à seulement 0,25 % malgré une inflation de 2,7 % en novembre. La Bourse japonaise a également bénéficié d’un regain d’intérêt des épargnants. La hausse des prix et les faibles taux d’intérêt ont incité les ménages à investir leurs liquidités en actions. Les achats par les ménages dans la trentaine et la quarantaine sont en forte hausse, tandis que ceux dans la cinquantaine, encore marqués par l’éclatement de la bulle économique des années 1990, restent prudents. Les mesures fiscales incitatives, telles que l’augmentation des plafonds du Nippon Individual Savings Account (NISA), ont également favorisé ces investissements.

2024, l’année où le bitcoin a atteint 100 000 dollars

En décembre 2024, le bitcoin s’est échangé à plus de 100 000 dollars, enregistrant une hausse de plus de 130 % en un an. Cette flambée s’explique par l’essor des ETF (fonds négociés en bourse) liés au bitcoin et par l’engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Ce dernier a promis une déréglementation du marché des cryptomonnaies et nommé Paul Atkins, un avocat favorable à ces actifs, à la tête de la Securities and Exchange Commission.

Au troisième trimestre, le fonds Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième ETF le plus important parmi les fonds spéculatifs, avec une position longue de 3,8 milliards de dollars. Selon PwC, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi dans des actifs numériques en 2024, contre 21 % en 2021.

Malgré cela, certains signaux de prudence apparaissent. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans des entreprises liées aux cryptomonnaies, a baissé de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Les NFT CryptoPunks, bien qu’en hausse de 20 % cette année, restent en baisse de près de 70 % par rapport à leur sommet de 2021.

L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait lisser leurs cours à l’avenir, rapprochant leurs dynamiques de celles des marchés traditionnels. Des corrélations sont déjà observées entre le bitcoin et l’indice Nasdaq, qui évoluent souvent en parallèle.

2024, une année en or

En 2024, le prix de l’once d’or a progressé de plus de 26 %, marquant sa plus forte hausse depuis 2010. L’or a retrouvé son rôle de valeur refuge dans un contexte de tensions internationales (guerre en Ukraine, conflit au Proche-Orient, guerre commerciale avec la Chine). Les banques centrales des pays émergents ont continué à acheter de l’or pour diversifier leurs réserves et réduire leur dépendance au dollar.

L’once d’or a atteint un sommet historique à 2 789,95 dollars le 30 octobre 2024 avant de terminer l’année à 2 614 dollars. En valeur actualisée, cependant, son cours reste inférieur à celui de 1980 lors du second choc pétrolier.

2025, une année encore américaine ?

En 2025, la performance du marché actions sera moins dépendante de l’évolution des taux d’intérêt. Elle reposera essentiellement sur les résultats des entreprises. En la matière, les entreprises américains ont un avantage certain. Les investisseurs anticipent 11 % de croissance des profits du S&P 500, contre seulement 3 % en Europe. Le marché boursier américain devrait bénéficier de la bonne tenue de l’activité de l’économie. L’écart avec l’Europe devrait encore s’accentuer. Les Etats-Unis devraient donc continuer à attirer les capitaux du monde entier. L’Europe est pénalisée par sa faible croissance potentielle. Le vieillissement démographique, l’insuffisance de l’investissement, le coût élevé de l’énergie et le mauvais positionnement du système productif pèsent sur l’activité. Néanmoins, les actions américaines commencent à être chers. Le ratio cours-bénéfices à 12 mois est au-dessus de leur médiane sur 20 ans, même en excluant les grandes valeurs technologiques. En comparaison, le Japon et l’Europe se situent au niveau de leur moyenne sur 20 ans, tandis que la Chine se situe en dessous de ce niveau.

Taux d’usure du premier trimestre 2025

Les taux d’usure du premier trimestre 2025 ont été publié au Journal Officiel.

aux d’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement (%)
CatégorieTaux effectif moyen pratiqué au
4ème trimestre 2024
Taux d’usure applicable au
1er janvier 2025
CRÉDITS DE TRÉSORERIE
Crédits de trésorerie aux ménages et prêts pour travaux d’un montant inférieur ou
égal à 75 000 euros (1)
SériesSéries
Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros17,2022,93
Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros et inférieur ou égal à 6 000 euros11,3715,16
Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros6,388,51
CRÉDITS IMMOBILIERS
Crédits immobiliers et prêts pour travaux d’un montant supérieur à 75 000 euros (2)
SériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans3,464,61
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans4,355,80
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus4,255,67
Prêts à taux variable4,405,87
Prêts relais4,986,64
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 2 ans et moins de 10 ans4,596,12
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans4,656,20
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus4,656,20
Prêts à taux variable d’une durée initiale supérieure à 2 ans (3)5,377,16
Découverts en compte14,2819,04
Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans5,737,64
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Découverts en compte14,2819,04

Banque de France

Le Coin des Epargnants du 27 décembre 2024 : trêve des confiseurs respectée

En attendant 2025

La trêve des confiseurs est respectée par les investisseurs, qui ont déjà leurs regards tournés vers 2025. Les décisions de la Réserve fédérale, prises à la mi-décembre, ont eu peu d’effets sur les marchés. La prévision de deux petites réductions de ses taux directeurs l’année prochaine, au lieu des quatre initialement prévues, n’a pas provoqué d’importante onde de choc. Les investisseurs estiment que ce changement de rythme témoigne de la solidité de la croissance américaine.

Le CAC 40 a affiché un bilan hebdomadaire positif pour la deuxième fois consécutive, avec un gain de 1,11 %. Les valeurs bancaires, notamment BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole, ont porté la tendance. Les indices américains ont repris leur progression, confirmant la tradition de forte hausse des derniers jours de l’année.

Les contrats à terme de référence sur le gaz naturel européen ont augmenté de 5 % vendredi 27 décembre, après une déclaration du président russe Vladimir Poutine soulignant l’impossibilité de conclure, d’ici la fin de l’année, un nouveau contrat régissant les flux via le gazoduc entre la Russie et l’Ukraine, crucial pour l’alimentation d’une partie de l’Europe. Les pays d’Europe centrale, qui achètent encore du gaz russe, ont proposé des solutions pour que le combustible continue de traverser l’Ukraine, mais Kiev a rejeté tout arrangement permettant à Moscou de gagner de l’argent « pour financer la guerre ». Les contrats en cours arrivent à échéance le 31 janvier. Les flux concernés représentent environ 5 % de la demande européenne. La perte de ces volumes obligerait des pays comme la Slovaquie et la Hongrie à s’appuyer davantage sur le gaz en provenance de Norvège ou sur les approvisionnements des États-Unis.

Au Japon, la banque centrale pourrait relever ses taux à court terme. Le compte rendu des opinions exprimées lors de sa dernière réunion, publié dans la matinée, étaye la possibilité d’une hausse en janvier afin d’enrayer la dépréciation du yen. La BoJ avait choisi de ne pas intervenir lors de la réunion de décembre. L’indice Nikkei a gagné près de 2 %, profitant de la chute, hier, du yen à son plus bas niveau depuis cinq mois, à 158 pour un dollar. L’inflation à Tokyo s’est accélérée pour un deuxième mois consécutif, et les ventes au détail ont dépassé les estimations des économistes.

En Chine, les bénéfices des entreprises industrielles ont baissé en novembre pour le quatrième mois consécutif (-7,3 % sur un an). Cette contraction confirme le recul annuel des profits de l’industrie. Ils ont diminué de 4,7 % au cours des 11 premiers mois. L’année 2024 pourrait être la pire jamais enregistrée depuis le début des relevés en 2000 de cet indicateur, qui mesure la santé financière des usines, des mines et des services aux collectivités.

En Corée du Sud, le Parlement a destitué le président par intérim Han Duck-soo, l’accusant d’avoir « activement participé à l’insurrection » après la tentative avortée de son prédécesseur, désormais suspendu de ses fonctions, d’instaurer la loi martiale au début du mois. L’indice boursier Kospi a terminé en repli de 1 %, et la monnaie sud-coréenne s’est fortement dépréciée. Le won a atteint un point bas de 15 ans.

En France, le ralentissement de la croissance semble se confirmer. L’attentisme prédomine, tant du côté des consommateurs que des entreprises. Le taux d’épargne des premiers demeure élevé, preuve d’un manque de confiance en l’avenir. Pour l’instant, le commerce extérieur soutient la croissance française. Il devrait néanmoins pâtir dans les prochains mois des difficultés du premier partenaire économique de la France, l’Allemagne.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
27 déc. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 355,37+1,14 %7 543,186 471,31
Dow Jones42 992,21+1,65 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 970,84+2,14 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite19 722,03+2,77 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 958,63-1,46 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 149,78+0,58 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 898,88+0,95 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 281,16+2,33 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 400,14+1,17 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,204 %+0,115 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,398 %+0,111 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,623 %+0,122 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0425-0,65 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 613,30-1,02 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,78+1,63 %77,1384,08
Cours du Bitcoin en dollars90 707,50-6,72 %38 252,5415 406,87

 

Retour d’une collecte positive pour le Livret A en novembre

Novembre, avec le début des dépenses des fêtes de fin d’année, n’est jamais un mois favorable pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS). Les ménages privilégient en fin d’année les produits d’épargne longue, comme l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne Retraite. Néanmoins, en 2024, le Livret A et le LDDS enregistrent tous deux une collecte positive, témoignant d’une forte propension à l’épargne de la part des ménages. Après plusieurs années d’épargne importante, les ménages ne relâchent guère leurs efforts. Après une décollecte en octobre, ils ont décidé de renforcer leur épargne, tant sur le Livret A que sur le Livret de Développement Durable et Solidaire ou encore sur le Livret d’Épargne Populaire.

Livret A: un résultat honorable pour le mois de novembre

Au mois de novembre, le Livret A a affiché une collecte positive de 400 millions d’euros, contrastant avec la décollecte du mois d’octobre dernier de 1,94 milliard d’euros. Le résultat du mois de novembre 2024 est supérieur à la moyenne des dix dernières années (2014-2023), qui était de 166 millions d’euros. En règle générale, le mois de novembre réussit peu au Livret A, avec neuf décollectes depuis 2009. L’année dernière, une décollecte de 280 millions d’euros avait été constatée. Les meilleures collectes pour un mois de novembre ont été enregistrées en 2012 et 2020, avec à chaque fois 2,4 milliards d’euros. En 2012, cette bonne collecte s’expliquait par le relèvement du plafond du Livret A, passé le 1er octobre de 15 300 à 19 125 euros. En 2020, les confinements ont contribué à une collecte favorable en novembre.

Sur les onze premiers mois de l’année 2024, la collecte cumulée atteint 11,87 milliards d’euros, contre 26,88 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette collecte cumulée est inférieure à celle de 2019, avant la crise sanitaire (14,24 milliards d’euros).

L’encours du Livret A, à fin novembre, s’élevait à 427,2 milliards d’euros, un niveau légèrement inférieur à son record de septembre 2024 (428,7 milliards d’euros).

Le LDDS vaillant en novembre

De son côté, le LDDS a enregistré, en novembre 2024, une collecte de 160 millions d’euros, contre une décollecte de 640 millions d’euros en octobre 2024 et une collecte positive de 210 millions d’euros en novembre 2023.

Entre 2009 et 2023, neuf décollectes avaient été constatées pour le LDDS au mois de novembre. La collecte moyenne des dix dernières années s’établissait à 50 millions d’euros. La meilleure collecte du LDDS pour un mois de novembre a été enregistrée en 2012, avec 2,82 milliards d’euros, un mois après le doublement du plafond de ce produit, passé de 6 000 à 12 000 euros.

Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte du LDDS atteint 5,61 milliards d’euros, contre 10,22 milliards d’euros sur la même période en 2023 et 3,14 milliards d’euros en 2019, avant l’épidémie de Covid.

L’encours du LDDS, à fin novembre, s’élevait à 155,2 milliards d’euros, légèrement en deçà de son record de septembre 2024 (155,6 milliards d’euros).

La résilience du Livret d’Épargne Populaire (LEP)

En octobre, le LEP avait enregistré une collecte positive de 210 millions d’euros. En novembre, celle-ci a progressé à 340 millions d’euros. L’année dernière, en novembre, la collecte atteignait 2,8 milliards d’euros, dopée par le relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu le 1er octobre 2023.

Sur les onze premiers mois de 2024, la collecte cumulée s’élève à 6,26 milliards d’euros, bien en deçà des 18,67 milliards d’euros constatés sur la même période en 2023.

L’encours atteint un niveau record au mois de novembre à 78,1 milliards d’euros.

Un contexte anxiogène favorable à l’épargne de précaution

La collecte positive du Livret A et du LDDS en novembre, supérieure à la moyenne des dix dernières années, reflète le maintien d’un climat anxiogène. Le niveau de confiance en l’avenir des ménages, mesuré par l’INSEE, est en baisse ces derniers mois. La crise politique, le poids des déficits publics et les craintes d’une hausse des impôts encouragent une forte épargne de précaution. Le taux d’épargne des ménages, selon l’INSEE, s’élevait à 18,2 % du revenu disponible brut au troisième trimestre 2024, soit trois points de plus que sa moyenne d’avant la crise sanitaire. Rien n’indique pour l’instant qu’il pourrait réellement diminuer d’ici la fin de l’année.

Baisse attendue en février pour les taux du Livret A, du LDDS et du LEP

Le taux de rémunération du Plan d’Épargne Logement passera, le 1er janvier prochain, de 2,25 % à 1,75 %. Cette baisse pourrait inaugurer une série de diminutions des taux des produits d’épargne réglementée. En janvier, après la publication du taux définitif d’inflation pour décembre, le ministre de l’Économie, sur recommandation de la Banque de France, communiquera les nouveaux taux. Le taux du Livret A et du LDDS, indexé sur l’inflation et le taux de l’Ester (taux interbancaire de court terme), devrait avoisiner 2,5 %, contre 3 % actuellement. Quant au taux du LEP, calculé à partir de l’inflation ou du taux du Livret A majoré de 0,5 point (le plus favorable des deux), il pourrait être ramené à environ 3 %, contre 4 % aujourd’hui.

Le Livret A en pleine résilience

Novembre, avec le début des dépenses des fêtes de fin d’année, n’est jamais un mois favorable pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS). Les ménages privilégient en fin d’année les produits d’épargne longue, comme l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne Retraite. Néanmoins, en 2024, le Livret A et le LDDS enregistrent tous deux une collecte positive, témoignant d’une forte propension à l’épargne de la part des ménages. Après plusieurs années d’épargne importante, les ménages ne relâchent guère leurs efforts. Après une décollecte en octobre, ils ont décidé de renforcer leur épargne, tant sur le Livret A que sur le Livret de Développement Durable et Solidaire ou encore sur le Livret d’Épargne Populaire.

Livret A: un résultat honorable pour le mois de novembre

Au mois de novembre, le Livret A a affiché une collecte positive de 400 millions d’euros, contrastant avec la décollecte du mois d’octobre dernier de 1,94 milliard d’euros. Le résultat du mois de novembre 2024 est supérieur à la moyenne des dix dernières années (2014-2023), qui était de 166 millions d’euros. En règle générale, le mois de novembre réussit peu au Livret A, avec neuf décollectes depuis 2009. L’année dernière, une décollecte de 280 millions d’euros avait été constatée. Les meilleures collectes pour un mois de novembre ont été enregistrées en 2012 et 2020, avec à chaque fois 2,4 milliards d’euros. En 2012, cette bonne collecte s’expliquait par le relèvement du plafond du Livret A, passé le 1er octobre de 15 300 à 19 125 euros. En 2020, les confinements ont contribué à une collecte favorable en novembre.

Sur les onze premiers mois de l’année 2024, la collecte cumulée atteint 11,87 milliards d’euros, contre 26,88 milliards d’euros sur la même période en 2023. Cette collecte cumulée est inférieure à celle de 2019, avant la crise sanitaire (14,24 milliards d’euros).

L’encours du Livret A, à fin novembre, s’élevait à 427,2 milliards d’euros, un niveau légèrement inférieur à son record de septembre 2024 (428,7 milliards d’euros).

Le LDDS vaillant en novembre

De son côté, le LDDS a enregistré, en novembre 2024, une collecte de 160 millions d’euros, contre une décollecte de 640 millions d’euros en octobre 2024 et une collecte positive de 210 millions d’euros en novembre 2023.

Entre 2009 et 2023, neuf décollectes avaient été constatées pour le LDDS au mois de novembre. La collecte moyenne des dix dernières années s’établissait à 50 millions d’euros. La meilleure collecte du LDDS pour un mois de novembre a été enregistrée en 2012, avec 2,82 milliards d’euros, un mois après le doublement du plafond de ce produit, passé de 6 000 à 12 000 euros.

Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte du LDDS atteint 5,61 milliards d’euros, contre 10,22 milliards d’euros sur la même période en 2023 et 3,14 milliards d’euros en 2019, avant l’épidémie de Covid.

L’encours du LDDS, à fin novembre, s’élevait à 155,2 milliards d’euros, légèrement en deçà de son record de septembre 2024 (155,6 milliards d’euros).

La résilience du Livret d’Épargne Populaire (LEP)

En octobre, le LEP avait enregistré une collecte positive de 210 millions d’euros. En novembre, celle-ci a progressé à 340 millions d’euros. L’année dernière, en novembre, la collecte atteignait 2,8 milliards d’euros, dopée par le relèvement du plafond à 10 000 euros intervenu le 1er octobre 2023.

Sur les onze premiers mois de 2024, la collecte cumulée s’élève à 6,26 milliards d’euros, bien en deçà des 18,67 milliards d’euros constatés sur la même période en 2023.

L’encours atteint un niveau record au mois de novembre à 78,1 milliards d’euros.

Un contexte anxiogène favorable à l’épargne de précaution

La collecte positive du Livret A et du LDDS en novembre, supérieure à la moyenne des dix dernières années, reflète le maintien d’un climat anxiogène. Le niveau de confiance en l’avenir des ménages, mesuré par l’INSEE, est en baisse ces derniers mois. La crise politique, le poids des déficits publics et les craintes d’une hausse des impôts encouragent une forte épargne de précaution. Le taux d’épargne des ménages, selon l’INSEE, s’élevait à 18,2 % du revenu disponible brut au troisième trimestre 2024, soit trois points de plus que sa moyenne d’avant la crise sanitaire. Rien n’indique pour l’instant qu’il pourrait réellement diminuer d’ici la fin de l’année.

Baisse attendue en février pour les taux du Livret A, du LDDS et du LEP

Le taux de rémunération du Plan d’Épargne Logement passera, le 1er janvier prochain, de 2,25 % à 1,75 %. Cette baisse pourrait inaugurer une série de diminutions des taux des produits d’épargne réglementée. En janvier, après la publication du taux définitif d’inflation pour décembre, le ministre de l’Économie, sur recommandation de la Banque de France, communiquera les nouveaux taux. Le taux du Livret A et du LDDS, indexé sur l’inflation et le taux de l’Ester (taux interbancaire de court terme), devrait avoisiner 2,5 %, contre 3 % actuellement. Quant au taux du LEP, calculé à partir de l’inflation ou du taux du Livret A majoré de 0,5 point (le plus favorable des deux), il pourrait être ramené à environ 3 %, contre 4 % aujourd’hui.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts

Le Coin des Epargnants du 20 décembre 2024 : bientôt la trêve des confiseurs

Le tempo américain

Aux États-Unis, le taux d’inflation annuel au mois de novembre a été de 2,8 % en données « core », c’est-à-dire hors alimentation et énergie, contre 2,9 % anticipé. Sur cette même base, il passe de 0,3 % en octobre à 0,1 % sur un mois, contre +0,3 % attendu. L’inflation n’en demeure pas moins élevée, ce qui devrait ralentir le programme de baisses des taux directeurs de la FED. Deux baisses sont anticipées en 2025, contre quatre initialement projetées.

Les dépenses réelles des ménages américains ont augmenté de 0,27 % en glissement mensuel en novembre, mais des révisions sur les mois antérieurs signifient que la croissance de la consommation au quatrième trimestre s’établit désormais à 3 %, soit légèrement plus qu’auparavant. Au quatrième trimestre, le taux de croissance annuelle aux États-Unis pourrait atteindre 3,3 %, contre 3,1 % au troisième trimestre. Les marchés américains ont été cette semaine dans l’expectative du déroulement de la crise budgétaire avec une menace de shutdown. Le texte visant à l’éviter a été rejeté jeudi 19 décembre par la Chambre des représentants. Sa dernière version de la résolution, qui a donc échoué, aurait suspendu pendant deux ans le plafond de la dette américaine. Ce plafond représente le montant maximum que le gouvernement fédéral peut emprunter pour financer ses dépenses.

Donald Trump s’en est pris à l’Union européenne en déclarant qu’elle devait réduire son excédent commercial avec les États-Unis en achetant davantage de pétrole et de gaz américains, sous peine de devoir payer des droits de douane. Sur les 10 premiers mois de 2024, le déficit commercial avec les pays de l’Union s’élève à plus de 190 milliards de dollars.

Le CAC 40 a encore cédé du terrain, avec une baisse de plus de 1 % en une semaine. Les autres indices européens étaient également orientés à la baisse. Le DAX allemand a perdu près de 2 %, en raison des craintes liées à la guerre commerciale avec les États-Unis, à la stagnation de l’économie germanique et à l’absence de gouvernement en France. Les indices américains ont également reculé en raison des annonces de la FED. La baisse des cours est en outre traditionnelle à cette période de l’année (rallye de Noël), les institutionnels terminant leurs programmes de prises de plus-values.

Le prix du baril de pétrole Brent a reculé cette semaine, autour de 72 dollars. L’attitude prudente de la FED, associée à des perspectives de demande faible et à une offre abondante, est un facteur de baisse des prix sur le marché pétrolier. Les autorisations de gisements de pétrole de schiste aux États-Unis devraient augmenter avec l’arrivée de Donald Trump à la Maison-Blanche en janvier prochain.

Le bitcoin a perdu sur la semaine 5 %, revenant sous les 100 000 dollars, et l’or près de 3 %.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
20 déc. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 274,48-1,12 %7 543,186 471,31
Dow Jones42 840,26-2,20 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 930,85-1,63 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite19 572,60-1,45 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 916,56-1,96 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 084,61-2,15 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 862,28-1,71 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 701,90-1,69 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 368,07-1,59 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,089 %+0052 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,287 %+0,032 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,501 %+0,108 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0425-1,24 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 624,70-2,93 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars72,82-2,52%77,1384,08
Cours du Bitcoin en dollars97 434,74-4,29 %38 252,5415 406,87

Le bitcoin, les bulbes de tulipes des temps modernes ?

Dans les Provinces-Unies au début du XVIIᵉ siècle, une importante crise financière est survenue autour des bulbes de tulipes. La crise des bulbes de tulipes, également connue sous le nom de « Tulipomanie », est souvent considérée comme l’une des premières bulles spéculatives documentées de l’histoire.

Les tulipes, introduites en Europe depuis l’Empire ottoman au XVIᵉ siècle, sont rapidement devenues un symbole de richesse et de prestige, particulièrement en Hollande. La rareté de certaines variétés, notamment celles avec des motifs complexes, a provoqué une hausse de la demande. Les prix ont progressé rapidement, au point qu’un bulbe de tulipe pouvait valoir plus cher qu’une maison. Les acheteurs et les vendeurs échangeaient souvent des contrats à terme pour acquérir des bulbes à une date ultérieure, pariant sur la hausse continue des prix. Ces échanges se sont multipliés jusqu’en février 1637, lorsqu’une enchère n’a trouvé aucun acheteur. Les spéculateurs, pris de panique, ont commencé à vendre leurs contrats à perte. La notion de « Tulipomanie » est, depuis, souvent utilisée comme un avertissement contre les dynamiques spéculatives irrationnelles, où la valeur des actifs dépasse largement leur valeur intrinsèque.

En 2024, la question de la valeur intrinsèque peut également se poser pour l’or ou le Bitcoin. Depuis l’élection de Donald Trump le 5 novembre dernier, le Bitcoin a connu une forte appréciation, dépassant les 100 000 dollars, ce qui porte sa hausse sur l’année à plus de 130 %. L’encours des cryptomonnaies atteint, début décembre, 4 000 milliards de dollars, soit plus que la capitalisation de la place boursière de Paris (3 200 milliards de dollars).

L’augmentation du cours du Bitcoin s’explique par le nouvel engouement de Donald Trump pour les cryptoactifs. Il entend déréglementer le marché et a nommé Paul Atkins, avocat et responsable d’un groupe de défense des cryptomonnaies, à la tête de la Securities and Exchange Commission, le principal régulateur financier américain. La proposition de Cynthia Lummis, sénatrice républicaine, de créer une réserve gouvernementale d’un million de bitcoins peut paraître incongrue, mais elle est sérieusement envisagée. Le Bitcoin serait ainsi placé aux côtés de l’or comme valeur refuge officielle.

Le succès du Bitcoin en 2024 provient également de la distribution d’ETF reproduisant son cours. Au troisième trimestre de l’année, le fonds négocié en bourse Bitcoin de BlackRock était devenu le quatrième plus important ETF dans le monde des fonds spéculatifs, avec une position longue d’une valeur de 3,8 milliards de dollars. Selon une étude de PwC et de l’Alternative Investment Management Association, 47 % des hedge funds traditionnels ont investi, en 2024, dans des actifs numériques, contre 21 % en 2021. Malgré tout, certains signaux rappellent que les arbres ne montent pas jusqu’au ciel. L’ETF VanEck Digital Transformation, qui investit dans un ensemble d’entreprises liées aux cryptomonnaies, est en baisse de plus de 40 % par rapport à son record de 2021. Le prix plancher des jetons non fongibles (NFT) émis par CryptoPunks sur la blockchain Ethereum a augmenté de 20 % cette année, mais il reste en baisse de près de 70 % par rapport à son sommet de 2021. L’institutionnalisation des cryptoactifs devrait aboutir, dans les prochaines années, à un lissage de leurs cours. Ces derniers obéiraient de plus en plus aux dynamiques des marchés traditionnels et seraient plus dépendants d’autres indices qu’auparavant. Des corrélations ont déjà été constatées entre le cours du Bitcoin et l’indice Nasdaq, qui ont tendance à évoluer en parallèle.

La création de monnaies digitales de banques centrales pourrait profondément rebattre les cartes. Les banques centrales deviendraient alors les moteurs des marchés des cryptoactifs.

La dette publique française : plus de 113 % du PIB

À la fin du troisième trimestre 2024, la dette publique au sens de Maastricht a atteint, selon l’INSEE, 3 303,0 milliards d’euros, soit une augmentation de 71,7 milliards d’euros, après +69,0 milliards d’euros au trimestre précédent. Exprimée en pourcentage du produit intérieur brut (PIB), elle s’établit à 113,7 %, après 112,2 % au deuxième trimestre 2024. La dette française bat ainsi de nouveaux records en montant absolu. Vint ans auparavant, la dette publique s’élevait à 1122 milliards d’euros. Actualisé de l’inflation entre 2004 et 2024, ce montant représenterait, cette année, de 1615 milliards d’euros. En vingt ans, la dette publique a été multipliée par deux en valeur réelle. Comme au trimestre précédent, l’augmentation de la dette publique s’accompagne d’une hausse de la trésorerie des administrations publiques (+6,4 milliards d’euros) et, dans une moindre mesure, des autres actifs, si bien que la dette nette augmente un peu moins que la dette brute (+64,0 milliards d’euros) et s’établit à 104,9 % du PIB.

INSEE

Rémunération du Plan d’Epargne Logement : 1,75 % au 1er janvier 2025

À partir du 1er janvier 2025, les nouveaux Plans d’Épargne Logement (PEL) offriront un taux de rémunération de 1,75 %, en baisse par rapport aux 2,25 % appliqués depuis le 1er janvier 2024. Contrairement au Livret A, le taux du PEL est fixé à l’ouverture et reste constant pendant toute la durée de vie du plan, qui ne peut dépasser 10 ans.

Une rémunération soumis aux prélèvements

Les intérêts du PEL sont soumis au prélèvement forfaitaire unique (PFU) de 30 % pour les ménages ayant opté pour ce régime fiscal. Les autres ménages paient l’impôt sur le revenu et les prélèvements sociaux. Avec la taxation au PFU, le rendement net des nouveaux PEL sera de 1,22 % en 2025, rendant ce produit moins compétitif face à d’autres solutions d’épargne.

Un rendement réel négatif face à l’inflation

Avec une inflation supérieure au taux de rémunération, le rendement réel du PEL est négatif. En comparaison, des produits d’épargne réglementée comme le Livret A, le LDDS ou le LEP conservent des taux plus attractifs. Bien que leurs rémunérations devraient baisser au 1er février 2025, elles resteront plus élevées :

  • Livret A : baisse prévue de 3 % à 2,5 %.
  • LEP : baisse envisagée de 4 % à une fourchette comprise entre 3 % et 3,5 %.

Des prêts associés au PEL peu attractifs

La baisse du taux de rémunération impacte directement le taux des prêts immobiliers associés au PEL, qui passera de 3,45 % à 2,95 % à compter de janvier 2025. Cependant, ces prêts ne sont accessibles qu’après une période minimale de quatre ans et leur montant dépend des intérêts accumulés sur le plan. Avec des intérêts réduits, le montant empruntable via le PEL sera également limité.

Dans un contexte marqué par des incertitudes économiques et une crise immobilière persistante, ce taux d’emprunt réduit pourrait ne pas suffire à relancer l’intérêt pour le PEL.

Le déclin du Plan d’Épargne Logement se poursuit

Le PEL est en perte de vitesse depuis 2018, avec un encours passant de 270 milliards d’euros en janvier 2018 à 224 milliards d’euros en octobre 2024, selon la Banque de France. Malgré des annonces régulières des pouvoirs publics, aucune réforme majeure n’a été mise en œuvre pour redynamiser ce produit, qui fêtera bientôt ses 60 ans.

Un produit qui ne remplit plus sa mission

Conçu à l’origine pour faciliter l’accès à la propriété, le PEL ne parvient plus à répondre aux besoins des épargnants ni à soutenir efficacement le marché immobilier. Alors que la crise de l’immobilier s’intensifie en France, une reconfiguration complète du PEL semble indispensable pour redonner du sens à ce dispositif d’épargne.

Pourquoi le PEL perd de son intérêt face à d’autres placements ?

Avec un rendement net faible, une fiscalité peu avantageuse et des taux d’emprunt peu compétitifs, le PEL ne se distingue plus des autres solutions d’épargne disponibles. Les épargnants lui préfèrent des produits tels que :

  • Le Livret A et le LDDS, pour leur liquidité et leurs taux attractifs.
  • Le LEP, qui reste le produit le mieux rémunéré pour les ménages modestes.

Conclusion : Quel avenir pour le PEL ?

Le Plan d’Épargne Logement attend toujours sa refonte. Compte tenu de la crise immobilière en cours et des difficultés des ménages pour acquérir leur résidence principale, celle-ci apparaît nécessaire.

Le Coin des Epargnants du 13 décembre 2024 : les marchés européens distancés

La semaine a été marquée par la décision de la BCE de baisser de 25 points de base ses taux directeurs. Cependant, les investisseurs espéraient davantage, ce qui a influencé négativement le cours des actions. Le marché français, de son côté, est resté globalement insensible au feuilleton de la nomination du Premier ministre, tout en traînant sa peine loin des records de ses homologues américains. Les investisseurs attendent désormais la décision de la banque centrale américaine, la semaine prochaine, concernant une nouvelle baisse de ses taux directeurs.

Dégradation de la note de la France

Vendredi soir, l’agence de notation Moody’s a dégradé d’un cran la note de la dette française à Aa3 avec une perspective stable, contre Aa2 avec perspective négative dans sa dernière évaluation fin octobre. L’abaissement de la note de la France est selon l’agence justifié par le fait que « les finances publiques françaises seront affaiblies de manière substantielle dans les années à venir », car « la fragmentation politique devrait probablement empêcher une consolidation budgétaire significative ».

Moody’s ne croit guère en la possibilité à ce qu’un gouvernement quel qu’il soit puisse améliorer la situation des finances publiques. L’agence craint qu’une spirale négative entre « déficits plus élevés, charge de la dette plus lourde et coûts de financement plus hauts ». Malgré tout Moody’s signale que la France possède des atouts, « une économie large, riche et diversifiée, la septième mondiale » La démographie demeure plus favorable que dans d’autres économies avancées. La dégradation de la note française intervient en plein changement de gouvernement. Sur le sujet des finances publiques, François Bayrou a lors de la passation de pouvoir avec Michel Barnier souligné qu’il était confronté à un « Himalaya budgétaire » et que les déficits et la dette posent un problème moral.

La BCE : volontaire mais prudente

Jeudi 12 décembre, la Banque centrale européenne a annoncé une nouvelle baisse de ses taux directeurs d’un quart de point. Le taux de dépôt s’établit désormais à 3 %, celui de la facilité de refinancement à 3,15 %, et celui de la facilité de prêt marginal à 3,4 %. Plusieurs grandes voix de la BCE, dont celle du gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, avaient plaidé pour un assouplissement plus marqué, à hauteur de 50 points de base. La faiblesse de la croissance européenne en cette fin d’année, combinée à la décrue de l’inflation, aurait pu justifier une baisse plus importante. D’autres banques centrales, comme celles du Canada et de la Suisse, ont d’ailleurs opté pour des baisses de 50 points de base.

Cependant, la BCE a préféré la prudence, en tenant compte de l’amélioration conjoncturelle observée en novembre et de la légère reprise de l’inflation (2,3 % en novembre). Depuis juin, la BCE a effectué quatre baisses, réduisant le taux de dépôt d’un point. Dans son communiqué, l’institution a changé de ton, abandonnant la thématique des taux restrictifs pour combattre l’inflation. Désormais, elle envisage des taux neutres, voire accommodants, pour soutenir l’économie de la zone euro. Le débat porte sur le niveau d’atterrissage des taux estimé entre 1,5 % et 2 %.

En cette mi-décembre, la zone euro traverse des incertitudes politiques majeures : la France et l’Espagne peinent à adopter leurs budgets pour 2025, tandis que l’Allemagne fait face à une crise gouvernementale. À l’international, le retour de Donald Trump constitue une source d’inquiétude. La zone euro, très dépendante du commerce extérieur – deux fois plus que les États-Unis –, pourrait souffrir du protectionnisme américain en 2025. Les économistes de la BCE anticipent une croissance de 0,7 % cette année et de 1,1 % en 2025 pour la zone euro. En revanche, la France et l’Allemagne sont exposées à un risque de récession. La reprise pourrait venir d’une hausse des salaires stimulant la consommation, bien que le marché du travail soit susceptible de se dégrader.

Selon les prévisions, l’inflation devrait repasser sous la barre des 2 % en 2025 (1,9 %), ce qui représente une bonne nouvelle. La BCE mise également sur une augmentation progressive des investissements des entreprises, soutenue par l’atténuation des effets des politiques monétaires restrictives.

En attendant la FED

La Réserve fédérale américaine (FED) devrait réduire ses taux directeurs de 25 points de base la semaine prochaine. Outre cette décision attendue, les investisseurs seront attentifs au communiqué de presse pour interpréter les orientations de la banque centrale pour 2025. Si le positionnement pro-entreprise et anti-impôts de Donald Trump est perçu positivement, ses politiques commerciale et migratoire suscitent des inquiétudes, notamment quant à leurs effets sur l’inflation. Les investisseurs prévoient désormais un nombre réduit de baisses des taux en 2025 : soit deux, contre quatre initialement anticipées.

Les indices américains creusent l’écart

Le CAC 40 n’a pas réussi à enregistrer deux semaines consécutives de hausse. Après un gain de 2,65 % la semaine dernière, il perd cette semaine près de 0,5 %, clôturant à 7 409,57 points. Depuis le début de l’année, il recule de 2 %, alors que les grands indices internationaux progressent. Le DAX allemand a gagné plus de 21 % depuis janvier, l’Eurostoxx 50 progresse de 9,87 %, tandis que le S&P 500 et le Nasdaq affichent des hausses respectives de 27 % et 32 %. Ces divergences reflètent à la fois les différences de croissance économique entre l’Europe et les États-Unis et les anticipations sur la croissance future. Les valeurs américaines bénéficient de l’enthousiasme pour l’intelligence artificielle et de l’élection de Donald Trump, ce qui permet au Nasdaq et au S&P 500 d’atteindre de nouveaux records.

Le pétrole à la hausse

Les cours du Brent ont gagné près de 5 % cette semaine, s’échangeant à plus de 74 dollars le vendredi 13 décembre. Cette hausse s’explique par la volonté des Européens d’intensifier les sanctions contre la Russie et d’accroître la pression sur l’Iran. Mercredi 11 décembre, les membres de l’Union européenne ont décidé de sanctionner 50 navires supplémentaires de la « flotte fantôme », utilisée par la Russie pour contourner les restrictions sur ses exportations de pétrole. Composée d’environ 600 navires, cette flotte transporte près de 1,7 million de barils de pétrole par jour. Les États-Unis envisagent de rejoindre les Européens dans une application plus stricte des sanctions. De son côté, Donald Trump cherche à bloquer les exportations de brut iranien pour obtenir des concessions sur les projets nucléaires de Téhéran.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats 13 déc. 2024Évolution sur une semaineRésultats 29 déc. 2023Résultats 30 déc. 2022
CAC 40 7 409,57-0,48 %7 543,186 471,31
Dow Jones43 828,06-1,81 %37 689,5433 147,25
S&P 5006 050,83-0,62 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite19 926,72+0,52 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 20 391,58+0,03 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 300,33-0,29 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 967,95-0,28 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 470,44+0,35 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 391,88-0,32 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,037 %+0161pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,255 %+0,149 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,393 %+0,234 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0494+0,74 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 659,92+0,61 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,32+4,83 %77,1384,08
Cours du Bitcoin en dollars101 271,03-0,43 %38 252,5415 406,87

Patrimoine économique national de la France : 8,1 fois le PIB

En 2023, le patrimoine économique national qui regroupe le patrimoine des ménages, des sociétés non financières, des sociétés financières et des administrations publiques, s’élevait, selon l’INSEE, à 18 674 milliards d’euros, en recul de 4,2 % après huit années de croissance. Il représente 8,1 fois le produit intérieur net de l’année, en base 2020. En moyenne, entre 2014 et 2022, la progression avait été de 4,8 %. La baisse de 2023 est imputable à la diminution des prix immobiliers, tandis que, dans le même temps, les actifs et passifs financiers ont progressé.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

La diminution des prix de l’immobilier

Les prix des biens immobiliers ont reculé de 3,9 % en 2023, selon l’indice INSEE-Notaire. La diminution des prix des terrains a atteint 13,7 %, tandis que les bâtiments ont connu une augmentation de 3,8 %. De 2016 à 2021, les terrains bâtis constituaient le principal facteur de croissance du patrimoine total. En 2022, dans un contexte de fortes perturbations du marché immobilier, la très légère contraction du prix des terrains avait été plus que compensée par la hausse des prix de la construction.

En 2023, les actifs et les passifs financiers nationaux ont progressé après leur baisse en 2022 (+5,9 % et +6,0 %, respectivement, après -2,3 % et -2,6 %). Cette évolution s’explique par la hausse de la valeur des actions et parts de fonds d’investissement. Les flux nets d’acquisitions d’instruments financiers ont toutefois contribué un peu moins aux variations des actifs et des passifs financiers qu’en 2022 (contributions de +2,1 points à l’actif et +2,2 points au passif en 2023, contre +2,4 points à l’actif comme au passif en 2022). Ces évolutions se reflètent dans tous les secteurs institutionnels, avec des disparités liées à la nature de leurs avoirs et de leurs engagements financiers. Globalement, le patrimoine financier net de l’économie nationale s’est replié en 2023 à -410 milliards d’euros, après -324 milliards d’euros en 2022.

Diminution du patrimoine des ménages en 2023

Le patrimoine des ménages représente l’essentiel du patrimoine économique national (78,0 %). En 2023, il a diminué en valeur de 0,9 %, après -0,1 % en 2022. Fin 2023, il s’élevait à 14 567 milliards d’euros, soit environ 8,8 fois le revenu disponible net des ménages.

La baisse de 2023 s’explique par la diminution du patrimoine non financier des ménages (-4,9 %, après +4,0 %), évalué à 9 758 milliards d’euros. La valeur des biens immobiliers qui représentent 91,3 % des actifs non financiers des ménages a reculé de 4,7 %, après +4,0 % en 2022, sous l’effet d’une forte baisse des prix des terrains bâtis (-14,1 %, après -0,8 %), tandis que la valeur des bâtiments a continué de progresser (+3,9 %, après +8,8 %).

Le patrimoine financier net des ménages a progressé de 8,3 % en 2023, atteignant 4 809 milliards d’euros, après une baisse de 8,3 % en 2022. Avec la hausse des taux d’intérêt, l’allocation de l’épargne a évolué. Les flux nets de placements des ménages se sont établis à 74 milliards d’euros pour les produits de taux, soit près du double des placements en produits de fonds propres (actions et assurance vie en unités de compte), qui ont atteint 38 milliards d’euros. La progression des encours en numéraire et dépôts des ménages a ralenti (+2,6 %, après +4,5 %). Les flux se sont davantage orientés vers des produits réglementés et des dépôts à terme, mieux rémunérés, au détriment des dépôts à vue et des livrets ordinaires, qui ont enregistré des décollectes. Les placements sous forme d’actions et de parts de fonds d’investissement ont augmenté de 10,4 %, contre -6,7 % en 2022.

L’assurance vie et les droits à pension, représentant 29,1 % des actifs financiers totaux des ménages, ont progressé de 4,9 %, après une baisse de 13,1 % en 2022. Les fonds en assurance vie en euros ont bénéficié de flux positifs. Au passif des ménages, les crédits ont ralenti (+1,1 %, après +4,9 %). Les flux nets, principalement composés de crédits immobiliers, sont passés de 84 milliards d’euros en 2022 à 22 milliards d’euros en 2023.

Le patrimoine des sociétés : 3 300 milliards d’euros en 2023

Fin 2023, le patrimoine des sociétés non financières (SNF) a diminué de 367 milliards d’euros (-10,0 %) pour s’établir à 3 297 milliards d’euros, soit 17,7 % du patrimoine économique national.

Le patrimoine des sociétés financières faible par nature

Fin 2023, le patrimoine des sociétés financières (SF) s’est réduit à 25 milliards d’euros (0,1 % du patrimoine économique national). Le patrimoine non financier de 379 milliards d’euros a été presque contrebalancé par un patrimoine financier net de   -354 milliards d’euros.

Le patrimoine net des administrations publiques (APU) en recul en 2023

Fin 2023, les actifs bruts des administrations publiques s’élevaient à 4 493 milliards d’euros, tandis que leurs passifs atteignaient 3 706 milliards d’euros. Le patrimoine net des administrations publiques a reculé de 27,5 %, après une forte hausse en 2022. Il s’établissait à 786 milliards d’euros, soit 4,2 % du patrimoine économique national. Cette baisse résulte à la fois de la diminution des actifs non financiers et de l’augmentation de l’endettement.

Le patrimoine non financier des administrations publiques a diminué de 107 milliards d’euros en 2023 pour s’établir à 2 790 milliards d’euros. Il est composé principalement de terrains, bâtiments et monuments peu cessibles. Les terrains bâtis (85,6 % du patrimoine non financier des APU) ont reculé (-13,0 %, après +0,8 %), malgré une hausse de 35 milliards d’euros des constructions non résidentielles (bureaux, gymnases, écoles, musées, etc.), ces dernières largement détenues par les collectivités locales (69,5 % en 2023).

Le patrimoine financier net des APU s’est établi à -2 004 milliards d’euros en 2023, après -1 812 milliards d’euros en 2022. Les actifs financiers ont progressé (+2,0 %, après -3,5 %), portés par une hausse des actions et fonds d’investissement (+12,5 %, après -6,9 %), tandis que les dépôts et numéraires ont chuté (-19,4 %, après -8,2 %). Le passif financier des APU a augmenté de 6,4 % en 2023, après une baisse de 9,3 % en 2022. Les titres de créance, principal mode de financement des APU, ont progressé (+9,0 %, après -13,1 % en 2022).

Revalorisation des pensions de base de 2,2 % au 1er janvier 2025

La revalorisation annuelle des pensions de base  sera de 2,2 %, à compter le 1er janvier 2025 selon le ministère de l’Economie.

En vertu du Code de la Sécurité sociale, les retraites de base (hors complémentaires) sont chaque année revalorisées au 1er janvier, indexées sur l’inflation constatée par l’Insee pour l’année précédente. Pour économiser trois milliards d’euros, le gouvernement de Michel Barnier avait prévu initialement un report au 1er juillet de la revalorisation. Dans la dernière version, une augmentation de 0,8 % était prévu au 1er janvier avec un complément au 1er juillet pour les petites pensions.

Le Coin des Epargnants du 6 décembre 2024 : « Too big to fail »

Too big to fail ?

Le CAC 40, après six semaines consécutives de recul, a renoué avec la hausse en gagnant 2,65 % sur cinq jours de séance. Il a même enchaîné sept séances consécutives dans le vert, une longévité inconnue depuis le mois de février. Malgré la chute du gouvernement de Michel Barnier, largement anticipée, les investisseurs ont retenu les signes positifs que représentent les perspectives de baisse des taux directeurs de la part des grandes banques centrales. Une réduction des taux de 25 points de base est attendue pour la BCE le 12 décembre et pour la FED les 15 et 18 décembre prochains. Les investisseurs ont été rassurés par la promesse d’Emmanuel Macron de rester à son poste jusqu’à la fin de son mandat et par le recours à une « loi spéciale » pour permettre la continuité des services publics en attendant la reprise des discussions sur le budget l’an prochain. Ils ont également favorablement accueilli l’ouverture des socialistes à la formation d’un « gouvernement d’intérêt général » reposant sur des concessions réciproques.

Le spread (écart de rendement) entre l’emprunt français à dix ans et le Bund allemand de même échéance a reflué autour de 76 points de base vendredi 6 décembre, un plus bas depuis deux semaines, après avoir atteint en milieu de semaine près de 90 points. La demande pour la dette française reste soutenue, car il s’agit de la dette la plus liquide en Europe et dotée d’un taux de rendement attrayant. Les investisseurs ne croient pas à la survenue d’une crise des dettes souveraines avec la France comme acteur principal. Le poids du système financier européen ferait qu’une telle crise menacerait l’ensemble de la zone euro. Les États membres et les institutions européennes feraient tout pour éviter un emballement sur les taux obligataires. Pour le moment, le concept « too big to fail » prévaut. Malgré tout, le CAC 40 progresse moins vite que les autres indices occidentaux ; le Dax allemand a ainsi gagné près de 4 % sur la semaine. Entre l’annonce de la dissolution surprise de l’Assemblée nationale le 9 juin et le 5 décembre, le CAC 40 a perdu 8,4 %.

L’économie américaine, de son côté, continue à créer des emplois. Au mois de novembre, 227 000 emplois ont été créés, soit plus qu’attendu par le consensus (220 000). Le taux de chômage est néanmoins en augmentation, passant de 4,1 % à 4,2 % de la population active. La croissance du salaire horaire moyen reste de 4 % sur un an, alors que le consensus anticipait un tassement à 3,9 %. Le sentiment des ménages a atteint un pic depuis avril à 74 points, témoignant d’un regain de confiance, mais les attentes en matière d’inflation pour l’année à venir ont atteint leur niveau le plus élevé depuis cinq mois (2,9 %). Les consommateurs démocrates estiment qu’il existe un risque accru de pressions sur les prix en raison des droits de douane que Donald Trump souhaite mettre en place. Le Nasdaq et le S&P 500 ont encore battu des records cette semaine poursuivant sur leur lancée et ont fait fi des menaces inflationniste.

Cette semaine, le bitcoin a franchi la barre symbolique des 100 000 dollars, toujours porté par l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche et sa volonté de libéraliser le marché des cryptoactifs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
29 nov. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 426,88+2,65 %7 543,186 471,31
Dow Jones44 642,52-0,63 %37 689,5433 147,25
S&P 5006 090,27+0,86 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite19 859,77+3,14 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 20 385,79+3,86 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 308,61+0,30 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 977,78+3,61 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 091,17+1,69 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 404,08+4,43 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+2,876 %-0,017 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,106 %+0,022 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,159 %-0,047 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0555+0,74 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 635,62+0,15 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars71,33-2,18 %77,1384,08
Cours du Bitcoin en dollars100 188+2,18 %38 252,5415 406,87

Source : Cercle de l’Épargne

L’euro numérique sur les rails ?

Dans un rapport rendu public lundi 2 décembre, la Banque centrale européenne (BCE) a établi un point sur l’avancée de ses travaux concernant la mise en œuvre de la monnaie numérique de banque centrale de la zone euro. Ce rapport aborde les questions relatives à l’élaboration d’un règlement de l’e-monnaie, de la sélection des potentiels fournisseurs de la plateforme et de l’infrastructure technique.

L’euro numérique est un projet porté par la BCE dans le contexte de la transformation numérique de l’économie. Il s’inscrit dans une réflexion globale sur l’émergence des monnaies numériques de banque centrale (MNBC) et répond à des objectifs multiples, notamment en matière de souveraineté monétaire, d’efficacité des paiements et d’inclusion financière. Les autres banques centrales dont celle de Chine sont engagées sur des projets de monnaies numériques. Ces projets visent également à contrecarrer l’essor des cryptoactifs comme le bitcoin.

L’euro numérique serait une monnaie gérée par blockchain et émise directement par la BCE, conçue comme un complément, et non un substitut, aux espèces. Contrairement aux cryptomonnaies décentralisées comme le Bitcoin, l’actif entièrement adossé à la BCE, garantissant sa stabilité et son acceptation universelle.  L’euro numérique serait aussi sûr que les billets en euros, car il bénéficierait de la garantie de la banque centrale. Il serait accessible aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises. Il pourrait être utilisé dans toute la zone euro. L’euro numérique pourrait offrir des paiements instantanés, à faible coût et accessibles en permanence, même dans les zones mal desservies par les infrastructures bancaires classiques.

Depuis 2021, la BCE mène une phase exploratoire pour évaluer la faisabilité technique et les implications pratiques de l’euro numérique. En octobre 2023, la BCE avait décidé de lancer la phase de préparation du projet qui doit durer jusqu’en octobre 2025. Au terme de ce processus, elle décidera ou non de lancer l’euro numérique qui ne devrait devenir accessible réellement qu’à compter de 2028.

La Banque centrale a, ces derniers mois, réalisé des appels d’offres pour les marchés techniques (informatique essentiellement). Ses offres sont à présent à l’étude au siège de la BCE à Francfort. La mise en place du recueil de règles est en cours pour étudier comment pourrait en pratique fonctionner un euro numérique avec les consommateurs, les commerçants et les banques. La question de la détention de l’e-euro fait l’objet d’une attention toute particulière. Les établissements de crédit sont inquiets de l’éventuelle remise en cause des dépôts des agents économiques qui leur permettent d’accord des crédits. Les banques commerciales souhaitent que la BCE fixe un plafond assez bas de détention de monnaie numérique pour le particuliers. Elles plaident pour un montant correspondant à celui des dépenses payées en numéraire par les ménages actuellement. A contrario, les représentants du secteur de la consommation ont souligné que, si la limite de détention était trop basse, elle pourrait décourager les consommateurs de s’en servir. Ces derniers estiment que la monnaie digitale incitera les banques à mieux rémunérer les dépôts.

La BCE travaille sur les moyens d’intégration de l’euro numérique au sein de l’univers des moyens de paiement européen déjà riche avec la carte bancaire, les portefeuilles électroniques comme ApplePay ou Wero qui a succédé à Paylib. Ce mode de paiement a été récemment lancé en  France, en Belgique et en Allemagne. Il serait imaginable d’intégrer à Wero, l’euro numérique. Le rapport de la BCE souligne également que les frais que devraient payer les commerçants pour accepter l’euro numérique seraient « justes », compte tenu du fait qu’ils ne pourraient pas le refuser. Le redu de monnaie pourrait être effectué en e-euro ce qui en faciliterait la diffusion. Sur le sujet du respect de la vie privée, les rapporteurs indiquent que l’euro numérique devra ressembler autant que possible au numéraire.

Les enjeux pour les banques commerciales sont immenses. La e-monnaie pourrait modifier toutes les règles bancaires en obligeant les banques commerciales à se battre pour obtenir des dépôts. Elles seraient également amenés à se positionner avant tout comme conseillères et moins comme centres d’intermédiation.

Légère baisse de la rémunération des livrets ordinaires

En octobre 2024, la rémunération des dépôts des ménages reste, selon la Banque de France stable à 1,86 %, tandis que celle des sociétés non financières (SNF) se replie de 6 points de base à 1,87 %. Si la baisse du taux des dépôts à vue se poursuit, la rémunération de l’encours des comptes à terme augmente légèrement dans la plupart des catégories, notamment pour les maturités les plus longues (cf. tableau ci-dessous). La rémunération des livrets d’épargne ordinaire des particuliers revient, en octobre, à 0,92 % contre 0,93 % en septembre.

La rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires reste supérieure à celle d’octobre 2023, de 7 points de base pour les ménages et de 19 points de base pour les SNF.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
oct- 2024 (p)oct- 2023août- 2024sept- 2024 (r)oct- 2024 (p)
Dépôts bancaires (b)3 0841,731,871,861,85
dont Ménages1 8731,791,871,861,86
– dépôts à vue5520,060,070,070,06
– comptes à terme <= 2 ans (c)873,403,643,483,54
– comptes à terme > 2 ans (c)971,702,362,382,40
– livrets à taux réglementés (d)6943,253,063,063,07
dont : livret A3913,003,003,003,00
– livrets ordinaires2190,800,940,930,92
– plan d’épargne-logement2242,602,622,632,63
dont SNF8451,681,991,931,87
– dépôts à vue5100,670,790,780,72
– comptes à terme <= 2 ans (c)2643,433,923,713,61
– comptes à terme > 2 ans (c)713,013,663,563,61
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,504,253,653,40
Euribor 3 mois (e)3,973,553,433,17
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)3,292,622,432,35
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)3,152,632,532,57

Données Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Le Coin des Epargnants du 29 novembre 2024 : le CAC 40 distancé

Les indices boursiers : des performances contrastées entre les États-Unis et l’Europe

Depuis l’élection de Donald Trump, les indices boursiers américains atteignent des records historiques, tandis que les marchés européens peinent à suivre. Aux États-Unis, le Dow Jones et le S&P 500 continuent leur progression fulgurante, attirant les investisseurs du monde entier. En revanche, en Europe, et plus particulièrement en France, le CAC 40 est plombé par les incertitudes politiques et économiques nationales.

Un fait marquant : le taux de l’OAT à 10 ans en France a récemment dépassé son équivalent grec, symbolisant la perte de confiance des marchés dans la gestion économique française. L’écart entre les taux d’intérêt français et allemands s’élargit, atteignant 80 points de base contre 50 points quelques mois auparavant. En cas de tensions politiques supplémentaires, notamment avec l’adoption d’une motion de censure sur le budget, cet écart pourrait franchir la barre des 100 points.

Le CAC 40 à la peine face à l’envolée des marchés américains

Le CAC 40 en est à sa sixième semaines consécutives de pertes. Au total, le recul atteint près de 5 %. Pour le seul mois de novembre, la baisse est de près de 4 %. Sur les six derniers mois, l’indice à perdu 8 %. Sur un an, le bilan est désormais négatif, tranchant avec tous les autres grands indices. . Les investisseurs craignent l’éclatement d’une crise politique en France sur fond de dérive des comptes publics. De leur côté, les indices américains battent record sur record depuis l’élection de Donald Trump. Le Dow Jones a enregistré en novembre son gain mensuel le plus élevé de l’année. Le S&P 500 a dépassé les 6 000 points et a gagné près de 3,5 % en un mois. Depuis le 1er janvier, cet indice a progressé de plus de 25 %. Le bitcoin est également le grand gagnant de l’élection américaine : sa valeur est en effet passée de 68 000 à près de 100 000 dollars. Dans cette dynamique, le bitcoin se démarque également comme un actif gagnant. Depuis l’élection présidentielle américaine, sa valeur est passée de 68 000 à près de 100 000 dollars, consolidant sa position d’actif alternatif en période de volatilité économique.

Zone euro : vers une baisse des taux directeurs par la BCE ?

Dans un contexte de croissance économique atone en Europe et d’inflation modérée, la Banque centrale européenne (BCE) pourrait décider, lors de sa réunion du 12 décembre, d’abaisser ses taux directeurs de 25 points de base. En novembre, l’inflation globale dans la zone euro est passée de 2 % à 2,3 % sur un an, portée par une baisse des prix de l’énergie (-1,9 %) et un ralentissement des hausses des prix alimentaires. Cependant, l’inflation sous-jacente, qui exclut ces éléments volatils, est restée stable à 2,7 %, soit légèrement en deçà des attentes (2,8 %).

Quels impacts pour les investisseurs et l’économie française ?

La situation politique et économique en France, associée à des écarts de taux grandissants avec l’Allemagne, inquiète les investisseurs. Ces tensions renforcent l’attractivité des marchés américains, mais accentuent la pression sur le gouvernement français pour redresser ses comptes publics. À l’échelle européenne, la baisse attendue des taux par la BCE pourrait offrir un répit à la zone euro, mais sans répondre aux défis structurels de compétitivité et de croissance.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
29 nov. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 255,01-0,20 %7 543,186 471,31
Dow Jones44 910,65+2,37 %37 689,5433 147,25
S&P 5006 032,38+1,48 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite19 218,17+1,30 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 628,34+1,59 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 287,30+0,23 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 804,40+0,32 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 208,03-0,54 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 326,46-0,58 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+2,8933 %-0,148 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,084 %-0,160 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,206 %-0,204 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0552-0,28 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 658,81+1,07 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,09-2,32 %77,1384,08
Cours du Bitcoin en dollars92 170,79-1,41 %38 252,5415 406,87

Source : Cercle de l’Épargne

Les ménages en mode épargne au 3e trimestre 2024

L’INSEE a confirmé la progression de 0,4 % du PIB au 3e trimestre 2024. Les ménages ont bénéficié d’une forte hausse de leur pouvoir d’achat de leur revenu disponible brut, par unité de consommation accélère, +0,7 % au 3e trimestre après +0,4 % au 2e. Ils n’ont utilisé ce gain pour consommer davantage préférant accroitre leur effort d’épargne. Le taux d’épargne des ménages est ainsi passé  de 17,9  à 18,2 % du revenu disponible brut du deuxième au troisième trimestre. Le taux d’épargne financière a atteint 8,8 % du revenu disponible brut contre 8,2 % au trimestre précédent. Un an auparavant, il était de 6,2 %.

Le ressenti des ménages sur leur niveau de vie demeure négatif. Ils intègrent peu la baisse de l’inflation. Les incertitudes politiques les conduisent à opter pour un attentisme favorable à l’épargne. Sur un an, la progression de l’épargne financière est conséquente, 2 points de revenu disponible brut de plus.

Avec les fêtes de fin d’année, les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation mais sans nul doute avec modération. Les craintes d’augmentation des impôts et la persistance d’un climat politique délétère les inciteront à maintenir un effort d’épargne important.

Cercle de l’Epargne – données INSEE

La dette publique française maltraitée

Le taux d’intérêt sur les obligations d’État grec à 10 ans est passé en-deçà de celui de la France le 27 novembre. Une telle situation était impensable avant les élections européennes de juin dernier. À l’époque, il atteignait 50 points de base, voire plus. La crise politique qui a suivi les élections européennes en France, ainsi que les révélations sur le dérapage du déficit public, se sont traduites par une augmentation du taux des emprunts français, au point que ce dernier dépasse ceux de plusieurs pays surnommés les « PIIGS ». Cet acronyme désignait, dans les années 2010, les pays de l’Europe du Sud confrontés à la crise des dettes souveraines, tels que le Portugal, l’Italie, la Grèce et l’Espagne. La Grèce, alors au bord de la banqueroute, avait vu ses taux dépasser 10 %. Aujourd’hui, pour les obligations à échéance de 5 ans, ce pays emprunte à un taux inférieur à celui de la France.

La Grèce, comme l’Espagne et le Portugal, a réussi à assainir ses finances publiques grâce à un plan de rigueur sans précédent. En 2025, elle remboursera par anticipation 5 milliards d’euros d’obligations arrivant à échéance entre 2033 et 2042, preuve de la bonne santé financière du pays. Néanmoins, la qualité de la signature française demeure supérieure à celle de la Grèce. Le taux des CDS, ces produits dérivés permettant de se couvrir contre le risque de défaut d’un emprunteur, est deux fois plus élevé pour la Grèce que pour la France : respectivement 5 % et 2,6 %. Par ailleurs, le ratio dette publique sur PIB grec dépasse 152 %.

La dégradation de la qualité des obligations françaises par rapport à celles des pays d’Europe du Sud s’explique en partie par les volumes de dettes disponibles. La rareté des obligations espagnoles, portugaises ou grecques entraîne une diminution de leurs taux et une augmentation de leur valeur. Les pays du cœur de l’Europe, comme la France ou l’Allemagne, traversent actuellement une crise politique, ce qui joue en faveur des pays d’Europe du Sud. Les discussions en Allemagne concernant l’abandon du « frein à l’endettement public » contribuent également à la moindre attractivité de la dette allemande.

Il n’en demeure pas moins que l’écart entre le taux des obligations françaises et allemandes s’est également accru ces derniers mois, passant de 50 à 80 points de base. En cas de crise budgétaire en France, cet écart pourrait atteindre 100 points de base.

 

Immobilier : un marché encalminé

La légère baisse des taux d’intérêt n’a pas entraîné une véritable reprise du marché immobilier, qui reste complètement bloqué. D’un côté, les acheteurs se font rares, et de l’autre, les propriétaires hésitent à baisser leurs prix. Le nombre d’offres demeure relativement limité, témoignant de l’attentisme des propriétaires, qui préfèrent attendre une amélioration de la conjoncture avant de mettre leurs biens sur le marché. En conséquence, le nombre de transactions continue de diminuer, enregistrant un recul de 420 000 entre le 3ᵉ trimestre 2021 et le 3ᵉ trimestre 2024.

La dissolution de l’Assemblée nationale en juin dernier et la crise politique qui s’en est suivie ont dissuadé de nombreux ménages de se lancer dans des projets immobiliers. Le marché des résidences secondaires est particulièrement touché. Dans ce contexte, les prix des logements ont, selon l’INSEE, légèrement baissé au troisième trimestre : ‑0,1 % (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après ‑0,5 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,5 % au premier trimestre 2024. Bien que la contraction soit plus modérée que lors des trimestres précédents, la tendance annuelle reste négative. Les prix des logements anciens reculent pour le cinquième trimestre consécutif, enregistrant une baisse de ‑3,9 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑5,2 % au premier trimestre 2024. Les prix diminuent de 3,8 % pour les appartements et de 3,9 % pour les maisons.

CVS : données corrigées des variations saisonnières

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

Au troisième trimestre 2024, les prix des logements anciens en Île-de-France ont enregistré une légère baisse de ‑0,1 %, après ‑0,9 % au deuxième trimestre et ‑2,4 % au premier trimestre.

La baisse des prix des appartements ralentit : ‑0,3 % contre ‑0,6 % au deuxième trimestre. À Paris, le recul est de ‑0,4 %, également en décélération par rapport au trimestre précédent (‑0,7 % au deuxième trimestre). En petite couronne, les prix diminuent de ‑0,2 % après ‑0,9 %, tandis qu’en grande couronne, les prix des appartements baissent après une quasi-stabilité au deuxième trimestre 2024 (‑0,4 % après +0,1 %). À l’inverse, après sept trimestres de recul, les prix des maisons en Île-de-France augmentent légèrement (+0,4 % au troisième trimestre 2024 après ‑1,3 % au deuxième trimestre).

Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont diminué de 5,3 % au troisième trimestre 2024, après ‑7,1 % au deuxième trimestre et ‑8,1 % au premier trimestre. Les baisses sont comparables pour les maisons (‑5,3 % après ‑8,0 %) et les appartements (‑5,2 % après ‑6,6 %). À Paris, les prix des appartements ont perdu 5,5 % de leur valeur, contre ‑6,6 % au deuxième trimestre. La même tendance est observée en petite couronne (‑5,5 % après ‑7,4 %) et en grande couronne (‑4,0 % après ‑5,5 %). À Paris, les évolutions sont contrastées selon les arrondissements. Les prix des logements au centre de la capitale résistent mieux, bien que le nombre de transactions soit en baisse. Les délais de vente, quant à eux, s’allongent.

En province, selon l’INSEE, les prix des logements anciens sont quasi stables au troisième trimestre 2024, après cinq trimestres consécutifs de baisse : ‑0,1 % après ‑0,4 % au deuxième trimestre et ‑1,3 % au premier trimestre. Sur un an, les prix des logements anciens en province reculent de 3,4 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,2 % au deuxième trimestre. La baisse reste plus marquée pour les maisons (‑3,6 % après ‑4,4 %) que pour les appartements (‑3,0 % après ‑3,8 %).

CVS : données corrigées des variations saisonnières

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

Symbole d’un marché toujours en panne, au mois de septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est en recul. Il a été évalué à 780 000, après 792 000 fin juin 2024 et 825 000 fin mars 2024. Le volume annuel de transactions diminue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,0 % du stock de logements. Ce ratio reste est inférieur à son niveau du début des années 2000, avant la crise économique de 2008.

CVS : données corrigées des variations saisonnières

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

L’assurance vie : championne d’automne de l’épargne

En octobre L’assurance vie confirme et signe. Le premier produit d’épargne français enregistre une collecte nette de 2,9 milliards d’euros. Il profite de la propension des ménages à épargner. Ces derniers se portent de plus en plus vers l’épargne longue. La baisse des taux des dépôts à terme et la perspective d’une diminution des taux de l’épargne réglementée les incitent à privilégier en particulier l’assurance vie. La pratique des taux bonifiés de la part des assureurs et la bonne tenue des marchés « actions » hors France les amènent à opter, en effet, pour ce placement. L’encours de l’assurance vie s’élève ainsi à 1 975 milliards d’euros à fin octobre, en hausse de +5,7 % sur un an.

Octobre, un mois traditionnellement favorable à l’assurance vie

En octobre, la collecte nette de l’assurance vie s’est donc élevée à 2,9 milliards d’euros, selon France Assureurs, contre 2,5 milliards d’euros en septembre, 782 millions d’euros en août et 1,9 milliard d’euros en juillet. Un an auparavant, en octobre 2023, l’assurance vie avait connu une collecte nette de seulement 975 millions. En octobre 2024, la collecte nette a été portée par les unités de compte(+3,4 milliards d’euros). Les fonds euros ont, en revanche, renoué avec la décollecte ( −0,4 milliard d’euros).

En octobre, l’assurance vie signe ainsi sa dixième collecte nette positive consécutive. Depuis 2005, trois décollectes ont été seulement enregistrées au mois d’octobre (2008, 2011 et 2022). Le montant moyen de la collecte de ces dix dernières années pour le mois d’octobre est de 1,38 milliard d’euros. Le résultat de 2024 apparaît donc comme exceptionnel.

En dix mois, la collecte nette de l’assurance vie s’est élevée à 24,2 milliards d’euros, soit un résultat légèrement au-dessus de celui de 2023 (22,4 milliards d’euros).

Des cotisations brutes en forte hausse

En lien avec l’effort élevé d’épargne des ménages, les cotisations d’assurance vie ont atteint un niveau record à 15 milliards d’euros. Au mois de septembre, elles s’étaient élevées à 12,3 milliards d’euros. Le mois d’octobre 2023 avait déjà été marqué par une collecte record (14,3 milliards d’euros).

Les assurés ont effectué d’importants versements sur leurs fonds en euros. Ils ont en revanche réduit leurs versements sur les unités de compte. Cette augmentation des cotisations brutes s’explique par la moindre attractivité des dépôts à terme dont les taux sont orientés à la baisse, dépôts qui, depuis 2022, concurrençaient les fonds euros. Ils bénéficient, comme les fonds euros en effet, d’une garantie en capital. Leur taux de rendement qui est connu à l’avance a été supérieur à ceux des fonds euros en 2023.

Sur les dix premiers mois de l’année, les cotisations brutes se sont élevées à 144,5 milliards d’euros, en hausse de +17,3 milliards d’euros sur un an. Les unités de compte ont connu une hausse de 8 % avec un total de collecte brute de 54,2 milliards d’euros, quand les supports en euros progressent de 18  % (+90,2 milliards d’euros de collecte brute). La part des cotisations en UC est de 40 % sur le mois d’octobre et de 38 % depuis le début de l’année, en légère baisse par rapport à l’ensemble de l’année 2023 (40 %).

Des prestations en recul en lien avec la préférence pour l’épargne financière

Les prestations se sont élevées à 12,1 milliards d’euros en octobre, contre 9,8 en septembre. Sur un an, les prestations sont  en baisse de 9 % un an, avec une diminution de 11 % sur les fonds euros et de 5 % les unités de compte.

Sur les  dix premiers mois de l’année, les rachats ont atteint 120,2 milliards d’euros, en recul de 5,2 milliards d’euros sur un an. Cette baisse est imputable aux fonds euros qui sont moins sacrifiés par les ménages que précédemment. La baisse des rachats s’explique par la plus grande compétitivité des fonds euros et par l’atonie du marché immobilier, le nombre de transactions étant en forte baisse (-35 % entre le 3e trimestre 2021 et le 3e trimestre 2024). Les ménages sortent moins d’argent de l’assurance vie que dans le passé pour réaliser des achats immobiliers.

L’assurance vie en mode résilience

Les incertitudes concernant son régime fiscal n’ont pas, en octobre, nui à l’assurance vie. Cette dernière prouve sa résilience avec une collecte brute record. La fin de la vague inflationniste qui se traduit par la baisse des taux directeurs des banques centrales, améliore l’attractivité de l’assurance vie et en premier lieu des fonds euros. Ayant accumulé une épargne de précaution conséquente depuis 2020, les ménages français réalisent des arbitrages en faveur de l’assurance vie ou du Plan d’Épargne Retraite (PER). Ce dernier produit a enregistré en octobre une collecte nette  de +954 millions d’euros sur le mois, soit +18 % par rapport à octobre 2023.

La fin de l’année devrait rester favorable à l’assurance vie et au Plan d’Epargne Retraite. De nombreux ménages attendent la fin de l’année pour effectuer des versements sur des produits de long terme. Le PER bénéficie toujours d’un effet fiscal en fin d’année avec la volonté des ménages de réduire leur impôt sur le revenu à acquitter en 2025 en profitant de la déduction qui est associée à ce produit.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Immobilier : un marché encalminé

La légère baisse des taux d’intérêt n’a pas débouché sur une réelle reprise du marché immobilier qui apparaît complètement bloqué. D’un côté, les acheteurs sont rares et de l’autre les propriétaires rechignent à baisser leurs prix. Le nombre d’offres reste assez limité, prouvant que les propriétaires attendent une amélioration de la conjoncture avant de mettre sur le marché leurs biens. Le nombre de transactions continue de baisser. Il est en retrait de 420 000 entre le 3e trimestre 2021 et le 3e trimestre 2024.

La dissolution de l’Assemblée nationale du mois de juin et la crise politique qui s’en est suivi ont dissuadé de nombreux ménages à se lancer dans un projet immobilier. Le marché des résidences secondaires est le plus touché. Dans ce contexte, les prix des logements ont, selon l’INSEE, légèrement baissé au troisième trimestre, ‑0,1 % (données provisoires corrigées des variations saisonnières), après ‑0,5 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,5 % au premier trimestre 2024. La contraction est certes plus faible que lors des trimestres précédents. Sur un an, les prix des logements anciens baissent pour le cinquième trimestre consécutif,  ‑3,9 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑5,2 % au premier trimestre 2024. Les prix diminuent de 3,8 % pour les appartements et de 3,9 % pour les maisons.

CVS : données corrigées des variations saisonnières

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

Au troisième trimestre, les prix des logements anciens en Île-de-France ont enregistré une légère baisse de 0,1 % après ‑0,9 % au deuxième trimestre 2024 et ‑2,4 % au premier trimestre 2024.

La baisse des appartements ralentit, -0,3 % contre -0,6 % au deuxième trimestre. A Paris, le recul est de 0,4 %, également en décélération par rapport au trimestre précédent , -0,7 % au deuxième trimestre. En petite couronne, la diminution est de 0,2 % après ‑0,9 % quand en grande couronne, les prix des appartements baissent après une quasi-stabilité au deuxième trimestre 2024 (‑0,4 % après +0,1 %). A contrario, après sept trimestres de recul, les prix des maisons en Île-de-France augmentent légèrement (+0,4 % au troisième trimestre 2024 après ‑1,3 % au deuxième trimestre 2024).

Sur un an, les prix des logements anciens en Île-de-France ont diminué de 5,3 % au troisième trimestre 2024, après ‑7,1 % au deuxième trimestre 2024 et ‑8,1 % au premier trimestre 2024. Les prix baissent à un rythme comparable pour les maisons (‑5,3 % après ‑8,0 %) et les appartements (‑5,2 % après ‑6,6 %). Les prix des appartements ont perdu 5,5 % de leur valeur à Paris, contre ‑6,6 % au deuxième trimestre, tout comme en petite couronne (‑5,5 % après ‑7,4 %) et en grande couronne (‑4,0 % après ‑5,5 %). A Paris, les évolutions sont contrastées en fonction des arrondissements. Le prix des logements au centre de Paris résiste mieux même si le nombre de transactions est en baisse. Les délais de vente ont tendance à s’accroître.

Au troisième trimestre 2024, les prix des logements anciens en province sont, selon l’INSEE, quasi stables après cinq trimestres de baisse, ‑0,1 %, après ‑0,4 % au deuxième trimestre 2024 et ‑1,3 % au premier trimestre 2024. Sur un an, les prix des logements anciens en province diminuent de 3,4 % au troisième trimestre 2024, après ‑4,2 % au deuxième trimestre 2024. La baisse des prix reste plus importante pour les maisons (‑3,6 % après ‑4,4 %) que pour les appartements (‑3,0 % après ‑3,8 %).

CVS : données corrigées des variations saisonnières

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

Symbole d’un marché toujours en panne, au mois de septembre 2024, le nombre de transactions réalisées au cours des 12 derniers mois est en recul. Il a été évalué à 780 000, après 792 000 fin juin 2024 et 825 000 fin mars 2024. Le volume annuel de transactions diminue depuis fin septembre 2021. Les ventes représentent 2,0 % du stock de logements. Ce ratio reste est inférieur à son niveau du début des années 2000, avant la crise économique de 2008.

CVS : données corrigées des variations saisonnières

Cercle de l’Epargne – données Insee, Notaires de France – Groupe ADSN, Notaires du Grand Paris – PNS.

Les craintes d’augmentation des impôts en lien avec la situation budgétaire de la France ainsi que les menaces persistantes de blocage politique sont susceptibles de geler le marché immobilier. Les baisses des taux directeurs de la Banque centrale européenne pourrait créer une détente sur le front du crédit sous condition que la situation financière ne se dégrade pas dans les prochaines semaines. Compte tenu de la pénurie de logements au sein des grandes agglomérations, les prix demeurent élevés. Néanmoins, les acheteurs n’hésitent pas à négocier de plus en plus durement afin d’obtenir des remises. La rentabilité de l’immobilier est toujours handicapée par des prix élevés et par des coûts en augmentation (charges, impôts fonciers). L’alourdissement des droits de mutation à titre onéreux (frais de notaires) pourrait également pénaliser le marché en 2025.

Le Coin des Epargnants du 22 novembre 2024

L’Europe à la peine, le bitcoin au plus haut

Pour la cinquième semaine consécutive, l’indice parisien CAC 40 est en recul. Il a perdu cette semaine, tandis que les indices américains restent orientés favorablement.

Le contexte économique outre-Atlantique demeure porteur. L’enquête S&P Global réalisée auprès des directeurs d’achat souligne que l’activité des entreprises américaines progressait en novembre à son rythme le plus rapide depuis avril 2022, et les perspectives de demande s’améliorent. L’indice PMI composite est passé de 54,1 à 55,3 en première estimation, soit un point au-dessus du consensus Bloomberg. Bien que cette progression soit largement tirée par une croissance plus rapide dans le secteur des services, les professionnels du secteur manufacturier ont exprimé leur plus grand optimisme concernant la production pour l’année à venir. La perspective de taux d’intérêt plus bas et une approche perçue comme plus favorable aux entreprises de la part de l’administration entrante contribuent à une confiance accrue.

En revanche, en Europe, les mêmes indices ne témoignent pas d’une réelle reprise. Les crises politiques en Allemagne et en France érodent la confiance des investisseurs. L’indice composite, qui englobe les secteurs des services et manufacturier, est à 48,1 points, nettement en zone récessive, marquant un creux de dix mois. Par ailleurs, la croissance du PIB allemand entre juillet et septembre a été revue à la baisse d’un dixième, à 0,1 %. La politique à venir de Donald Trump est toujours jugée handicapante pour les États européens, particulièrement pour l’Allemagne, dont les États-Unis sont le principal partenaire commercial.

Les investisseurs s’attendent à un écart croissant des taux d’intérêt de part et d’autre de l’Atlantique. La BCE pourrait être contrainte de les baisser pour favoriser la croissance, tandis que la FED adoptera probablement une approche plus prudente par crainte de l’inflation. Cet écart favorisera les transferts de capitaux vers les États-Unis. Ces anticipations provoquent une baisse de l’euro, qui s’est échangé cette semaine à 1,0335 dollar, son plus bas niveau depuis deux ans. Compte tenu des incertitudes budgétaires en France, l’écart de taux sur les obligations souveraines avec l’Allemagne est revenu à 0,8 point pour le 10 ans, niveau atteint juste après l’annonce de la dissolution.

Les tensions géopolitiques se sont accrues cette semaine avec le tir d’un missile balistique de portée intermédiaire à Dnipro par la Russie, en réponse aux frappes de missiles de fabrication occidentale sur le territoire russe. Ces tensions ont provoqué une remontée du cours de l’or. Le bitcoin, de son côté, a frôlé la barre symbolique des 100 000 dollars. Vendredi 22 novembre, à 18 heures, il s’échangeait à 99 200 dollars.

En butte à l’hostilité de Donald Trump, Gary Gensler, le président de l’Autorité américaine de régulation des marchés financiers, a annoncé qu’il quitterait son poste de manière anticipée le 20 janvier prochain, le jour de l’investiture du président élu. Gary Gensler, fervent partisan d’une régulation stricte des cryptomonnaies, était dans le collimateur d’Elon Musk. Donald Trump envisagerait, par ailleurs, de créer un poste inédit entièrement consacré aux politiques sur les cryptomonnaies. Chris Giancarlo, l’ancien président de la Commodity Futures Trading Commission, pourrait être nommé. Donald Trump, longtemps sceptique vis-à-vis des crypto-actifs, semble s’être converti, d’autant que 20 % des dons à sa campagne ont été réalisés en monnaies digitales.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
22 nov. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 255,01-0,20 %7 543,186 471,31
Dow Jones44 296,51+1,82 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 969,34+1,61 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite19 003,65+1,58 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 305,79+0,45 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 262,08+2,52 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 789,08-0,18 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 283,85+0,06 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 267,19-2,32 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,041 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,244 %-0,094 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,410 %-0,026 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0404-2,11 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 706,07+4,07 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,97+4,98 %77,1384,08
Cours du Bitcoin en dollars99 221,76+10,45 %38 252,5415 406,87

Source : Cercle de l’Épargne

Cher immobilier

En un quart de siècle, de 2000 à 2024, en France métropolitaine, les prix immobiliers des logements anciens ont été multipliés par 2,6. L’augmentation des prix des logements a été durement ressentie par les ménages les plus jeunes. La proportion de propriétaires de leur résidence principale tend à légèrement diminuer depuis 2014. Près de 60 % des ménages sont néanmoins propriétaires de leur résidence principale, et un sur quatre est propriétaire de plusieurs logements.

Le niveau des prix des logements vendus entre 2020 et 2022 varie fortement d’un territoire à un autre en fonction de l’offre et de la demande. L’accroissement du nombre de ménages et l’attractivité touristique du territoire constituent des facteurs importants pouvant influer sur les prix.

Entre 2020 et 2022, en France métropolitaine (hors Alsace-Moselle), le prix médian au m² d’une maison ancienne (maison de plus d’un an) ayant fait l’objet d’une mutation s’élève, selon l’INSEE à 2 040 euros, tandis que celui d’un appartement ancien atteint 3 170 euros. Une maison sur dix est vendue à moins de 850 euros le m², tandis qu’une sur dix l’est à plus de 4 360 euros le m², soit un rapport interdécile D9/D1 de 5,1. Ce rapport était de 4,2 entre 2010 et 2012. L’écart des prix des appartements est encore plus marqué. Le rapport interdécile D9/D1 est passé de 4,9 entre 2010 et 2012 à 6,1 entre 2020 et 2022. Un dixième des appartements sont vendus à moins de 1 350 euros le m², tandis qu’à l’autre extrémité, un dixième sont vendus à plus de 8 240 euros le m².

Le prix des maisons est particulièrement bas dans les communes de la « diagonale des faibles densités », allant du sud du Massif central aux Ardennes, jusqu’à l’est des Hauts-de-France, ainsi qu’à l’intérieur de la Bretagne. La Creuse, la Haute-Marne, l’Indre, la Meuse et la Nièvre sont les départements où les maisons sont les moins chères : le prix médian au m² n’y dépasse pas 1 000 euros. À l’opposé, le prix médian au m² dépasse 3 000 euros dans les départements d’Île-de-France, des Alpes-Maritimes, de la Corse-du-Sud, de la Haute-Savoie, des Bouches-du-Rhône, du Rhône, de la Gironde et du Var. Les prix sont élevés dans les grandes agglomérations, le long des côtes et dans les zones alpines. La proximité de la frontière suisse porte également les prix vers le haut dans le Genevois et le canton de Gex, et dans une moindre mesure dans le Jura ou le Doubs. Les zones touristiques connaissent des prix de logements élevés. Par exemple, Val-d’Isère est la ville où les appartements sont les plus chers de France métropolitaine : la moitié des appartements y ont un prix au m² supérieur à 11 400 euros. Sur dix ans, les prix au m² des maisons et appartements anciens ont augmenté respectivement de 1,4 % et 1,7 % par an en moyenne. Cette hausse est plus marquée dans les très grandes agglomérations régionales et dans l’aire de Paris, où elle atteint 3 % par an. Depuis fin 2022, les prix sont néanmoins orientés en légère baisse, en lien avec la hausse des taux d’intérêt.

Assurance vie – Plan d’Epargne Retraite : les nouvelles obligations des distributeurs

L’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR) a publié le jeudi 21 novembre la Recommandation 2024-R-02 concernant le devoir de conseil que les assureurs doivent exercer vis-à-vis des assurés. Cette recommandation font suite à plusieurs contrôles menés par l’ACPR et sont dans le prolongement des dispositions de la loi relative à l’industrie verte qui accroit ce devoir de conseil. L’ACPR fixe ainsi un cadre renforcé au recueil des informations et à l’exercice du devoir de conseil par les distributeurs d’assurance. Il s’inscrit dans la continuité des exigences européennes et de la directive IDD (Insurance Distribution Directive), tout en apportant des précisions adaptées au contexte français. Le texte prévoit un calendrier d’entrée en vigueur des nouvelles obligations entre 2025 et 2028.

  • Contexte et périmètre

L’ensemble des produits d’assurance individuels et de groupe, à l’exception des grands risques et des contrats collectifs obligatoires souscrits par les employeurs sont concernés. En revanche, sont exclus des recommandations, les produits de capitalisation et d’assurance-vie non susceptibles de versements ou arbitrages.

Les recommandations visent à garantir un conseil approprié, une protection renforcée des clients, et la traçabilité des informations collectées. Elles s’appliquent aux distributeurs en France, y compris en libre prestation de services.

  • Recueil des informations

Les distributeurs sont appelés à recueillir des informations via des questions claires, précises et compréhensibles, notamment par des arbres de décision adaptés.

Ils devront être amenés à identifier les exigences spécifiques du souscripteur, son niveau de couverture souhaité, et éviter les doublons inutiles (cumul d’assurances).

Pour les produits de capitalisation et d’assurance-vie avec valeur de rachat, les distributeurs devront :

  • Analyser la situation financière, familiale et professionnelle du client ;
  • Évaluer sa capacité à subir des pertes et ses connaissances financières ;
  • Déterminer ses objectifs de souscription et son horizon d’investissement ;
  • Expliquer clairement les risques associés aux profils d’investissement et options disponibles.

Les distributeurs devront également recueillir les préférences des clients concernant les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG) en conformité avec les réglementations européennes.

Les informations recueillies doivent être conservées tout au long de la durée du contrat et justifiables en cas de contrôle. Des contacts périodiques avec les clients sont recommandés pour s’assurer que le contrat reste adapté à leurs besoins évolutifs.

Les distributeurs devont « déterminer objectivement le profil de risque » du client au regard du niveau de risque qu’il est prêt à supporter en « attirant son attention, par exemple au moyen de plusieurs scénarios d’évolution de l’épargne, sur le fait qu’un support pouvant offrir un rendement élevé est généralement la contrepartie d’une prise de risque plus élevée » ou encore en « définissant de manière compréhensible et précise les différents profils de risque et, le cas échéant ». La recommandation étend « le conseil dans la durée en assurance vie à la plupart des contrats pour des raisons d’équité ». L’ACPR « prône une vigilance accrue des distributeurs sur la commercialisation de certains supports en unités de compte comportant des conditions au rachat, en particulier lorsque des indemnités de rachat sont prévues ».

  • Implications et obligations pour les distributeurs

Les distributeurs auront le devoir d’expliquer en détail leurs recommandations, notamment en cas d’incohérences dans les réponses du client. L’accompagnement doit inclure des exemples chiffrés et des explications claires sur les garanties et restrictions.

Le personnel de vente doit disposer d’une formation continue sur les produits et les processus de recueil des informations pour assurer la qualité des conseils.

L’APCR encourage le développement des outils en ligne pour faciliter le recueil des informations et accélérer la fourniture de conseils adaptés.

D’ici à 2028, les distributeurs devront prendre contact avec leurs clients en cas d’absence d’opération pendant 4 années ou 2 années lorsqu’un service de recommandation personnalisée avait été fourni, afin d’actualiser l’ensemble des informations recueillies antérieurement et « s’assurer que le contrat et ses options d’investissement sont toujours cohérents avec ses exigences et besoins ».

Les distributeurs devront également informer les clients des conséquences fiscales d’une demande de rachat dans le délai de huit années suivant la conclusion du contrat et du versement de primes après les 70 ans du souscripteur.

La mise à jour de la recommandation prend aussi en compte « l’intégration des préférences des clients en matière de durabilité dans le devoir de conseil » en assurance vie. « A ce titre, elle préconise de fournir aux clients une information claire, exacte et non trompeuse leur permettant d’investir en connaissance de cause en fonction de leurs préférences en matière extra-financière », souligne  l’APCR.

En ce qui concerne plus spécifiquement le Plan d’Epargne Retraite, le distributeur devra, notamment, attirer l’attention de l’adhérent quant au caractère non disponible de l’épargne investie et sur les modalités de sortie anticipée ; l’informer sur les options de sortie du plan (rente ou capital) ainsi que sur les incidences fiscales de chacune des options. Quand le conseil porte sur un transfert des droits individuels en cours de constitution d’un produit de retraite fermé à la commercialisation vers un contrat PER, les distributeurs devront exposer les raisons qui motivent la préconisation de cette opération au regard des caractéristiques propres au nouveau contrat et notamment de ses frais.

  • Enjeux pour le secteur

Les nouvelles règles de l’APCR relèvent le niveau d’exigence pour les distributeurs de produits d’assurance. Ils seront amenés à revoir leurs processus afin d’éviter les sanctions liées à une mauvaise évaluation des besoins ou des profils des clients.

La conformité au règlement général de protection des données (RGPD) est essentielle pour garantir la pertinence et la proportionnalité des données collectées.

La mise en œuvre nécessitera des investissements dans la formation, les systèmes d’information, et la création de processus internes pour assurer une traçabilité et un suivi rigoureux.

La Recommandation ACPR 2024-R-02 oblige à une professionnalisation du conseil en assurance. Elle augmente un peu plus les obligations en matière de recueil d’informations, de personnalisation des recommandations et de suivi client. Pour les distributeurs, elle représente un défi opérationnel mais aussi une opportunité d’améliorer la satisfaction client et d’accroître leur compétitivité dans un marché en pleine mutation.

Lire les recommandations de l’ACPR

Retour à la normale pour le Livret A

Octobre est un mois damné pour le Livret A et le Livret de Développement Durable et Solidaire (LLDS).

De 2015 à 2024, le Livret A a enregistré dix décollectes consécutives en octobre. Depuis 2009, première année de la base statistique de la Caisse des dépôts, la collecte n’a été positive en octobre qu’en 2012 (+7,35 milliards d’euros). Cette collecte exceptionnelle et atypique s’expliquait par le relèvement, au 1er octobre, du plafond du Livret A de 15 300 à 19 125 euros.

De son côté, le LDDS n’a connu une collecte positive qu’à deux reprises depuis 2009 : en 2012 (+13,84 milliards d’euros grâce à un relèvement de son plafond de 6 000 à 12 000 euros) et en 2022 (+290 millions d’euros, dans un contexte d’inflation et d’incertitudes liées à la guerre en Ukraine).

En 2024, pour le Livret A, la tradition se maintient avec une décollecte de 2,58 milliards d’euros, en ligne avec la moyenne des mois d’octobre de la dernière décennie (-2,1 milliards d’euros). En 2023, elle avait atteint -3,77 milliards d’euros, un chiffre élevé lié au relèvement du plafond du Livret d’Épargne Populaire à 10 000 euros.

Le LDDS a également enregistré, en octobre 2024, une décollecte de 640 millions d’euros, légèrement supérieure à la moyenne des dix dernières années (-430 millions d’euros).

Atterrissage pour le Livret A et le LDDS après des années fastes

Depuis le début de l’année 2024, les collectes du Livret A et du LDDS se normalisent, marquant la fin d’une période faste liée à une succession de chocs (Covid-19, guerre en Ukraine, inflation, relèvement du taux de rémunération). L’effet « taux » ne joue plus, les ménages anticipant même la baisse prévue en février prochain.
En octobre, les épargnants propriétaires, confrontés à la taxe foncière, ont puisé dans leur Livret A ou leur LDDS pour s’en acquitter. Par ailleurs, la baisse de l’inflation s’accompagne d’une légère reprise de la consommation, entraînant un arbitrage défavorable à l’épargne de court terme. La collecte du Livret A tend, depuis le début de l’année, à revenir à son niveau d’avant covid.

Le second semestre est traditionnellement plus favorable aux produits d’épargne de long terme, comme l’assurance-vie ou le Plan d’Épargne Retraite (PER). Les versements se concentrent sur les derniers mois de l’année. Le PER bénéficie notamment d’un effet fiscal attractif, la fin d’année étant synonyme de déductions pour l’impôt sur le revenu à payer en 2025. La baisse annoncée du taux du Livret A en février 2025 pourrait également inciter à des arbitrages en faveur des fonds en euros de l’assurance-vie.

La résilience du Livret d’Épargne Populaire (LEP)

En octobre, le LEP a enregistré une collecte positive de 210 millions d’euros, en nette baisse par rapport à octobre 2023 (+4,7 milliards d’euros, sous l’effet du relèvement de son plafond à 10 000 euros). Sur les dix premiers mois de 2024, la collecte cumulée atteint 5,91 milliards d’euros, contre 15,87 milliards sur la même période en 2023.

Le maintien d’une collecte positive s’explique par l’attractivité du taux de rémunération du LEP (4 %). Les ménages modestes, souvent locataires et moins touchés par la taxe foncière, continuent de privilégier ce placement dans un contexte économique incertain.

Le taux du LEP devrait toutefois baisser au 1er février 2025, pour s’établir autour de 3 %.

Le retour des cycles de l’épargne réglementée

La fin de l’année est marquée par une augmentation des dépenses des ménages, notamment pour les fêtes de Noël et les vacances. Le Black Friday, fin novembre, lance la saison des achats de Noël, poussant souvent les ménages à puiser dans leurs Livrets A pour financer ces dépenses.

À partir de janvier, le cycle s’inverse. Les primes de fin d’année et les étrennes relancent la collecte, avec un pic habituel en janvier.

Accord en faveur de l’emploi des seniors

Le 14 novembre dernier, les partenaires sociaux ont franchi une étape importante en concluant deux accords majeurs : l’un sur l’assurance-chômage et l’autre sur l’emploi des seniors. Ces avancées offrent au gouvernement la possibilité d’agréer le premier et de transposer le second d’ici la fin de l’année 2024.

Retraite progressive ouverte dès 60 ans

Le texte sur l’emploi des seniors introduit une mesure phare : l’ouverture de la retraite progressive dès 60 ans, soit quatre ans avant l’âge légal fixé par la réforme des retraites de 2023. Toutefois, ce droit n’est pas encore opposable. En cas de refus « écrit et motivé » de l’employeur, les salariés auront la possibilité de saisir le comité social et économique (CSE) de leur entreprise.

Le contrat de valorisation de l’expérience pour les chômeurs seniors

L’accord réintroduit le principe du contrat de valorisation de l’expérience (ex-CDI senior), invalidé en 2023 par le Conseil constitutionnel. Ce contrat, destiné aux chômeurs âgés de 57 à 60 ans dans le cadre d’une expérimentation de cinq ans, présente des caractéristiques spécifiques :

  • Il peut être rompu à l’initiative de l’employeur lorsque le salarié atteint l’âge légal de départ à la retraite avec des droits à taux plein.
  • Le salarié peut cumuler son allocation chômage avec son nouveau revenu si ce dernier est inférieur d’au plus 30 % à son précédent emploi.
  • L’employeur bénéficie d’une exonération progressive de cotisations chômage, à raison d’un point par an à partir de 60 ans, avec remboursement en cas de rupture anticipée du contrat.

La mise à la retraite d’office reste maintenu à 70 ans.

Gestion des fins de carrières : un cadre renforcé

Pour encadrer les fins de carrière, l’accord intègre une disposition sur le délai de carence. Ainsi, un salarié devra attendre six mois avant de reprendre une activité chez le même employeur après avoir liquidé ses droits à la retraite.

Un dialogue social renforcé pour l’emploi des seniors

Les partenaires sociaux ont également validé une obligation de négociation triennale sur l’emploi des seniors dans les branches professionnelles et les entreprises de plus de 300 salariés. Par ailleurs, l’entretien professionnel à 45 ans est renforcé, et un nouvel entretien est introduit avant le 60e anniversaire pour discuter des conditions de maintien dans l’emploi.

Temps partiel spécifique et accompagnement

L’accord permet désormais aux salariés de demander un temps partiel spécifique, facilitant une transition progressive vers la retraite.


Un tournant pour les politiques d’emploi des seniors

Ces accords marquent un tournant pour l’emploi des seniors en France, en conciliant flexibilité pour les employeurs et garanties pour les salariés. Ils devraient répondre à l’enjeu crucial du vieillissement de la population active tout en favorisant une meilleure transition entre activité et retraite.

Le Coin de l’épargne du 15 novembre 2024 : les marchés sous effet Trump

Dans le sillage de l’élection américaine

Les ventes au détail aux États-Unis ont augmenté de 0,4 % en octobre, dépassant le consensus d’un dixième de point. La surprise est venue de la révision à la hausse des résultats de septembre, la progression étant portée à 0,8 %, soit une correction de 0,4 point. Quant au groupe dit de « contrôle des ventes », qui exclut les données liées à l’automobile, aux matériaux de construction et aux services alimentaires – et qui reflète le mieux la composante de la consommation des ménages intégrée au calcul du PIB –, une baisse de 0,1 % a été enregistrée en octobre, contre une progression de 0,3 % attendue. En septembre, la hausse avait été de 1,2 %, un chiffre lui aussi révisé à la hausse par rapport à l’estimation initiale de +0,7 %.

Ces résultats semblent justifier la prudence de la banque centrale américaine dans les prochaines semaines. La probabilité que celle-ci procède à une nouvelle baisse des taux directeurs dans un mois est passée de 82 % à 59 % au cours de la semaine, une évolution largement attribuable aux déclarations du président de la Réserve fédérale, Jerome Powell. Il a en effet affirmé qu’il n’y avait pas lieu de se précipiter pour réduire l’objectif cible des Fed funds, actuellement dans la fourchette de 4,5 % à 4,75 %. Selon lui, « l’économie n’envoie pas de signaux indiquant que nous devons nous hâter de baisser les taux ». Il a ajouté que « la vigueur que nous observons actuellement dans l’économie nous permet d’aborder nos décisions avec prudence ».

En lien avec ces déclarations, mais aussi en raison des perspectives d’aggravation du déficit public liées à l’application du programme de Donald Trump, les taux d’intérêt américains ont augmenté cette semaine.

La mise en place de la future administration républicaine à Washington commence à susciter des inquiétudes chez les investisseurs, d’autant que Donald Trump pourra compter sur le soutien du Sénat et de la Chambre des représentants. À la crainte de droits de douane élevés s’ajoute la nomination probable au Département de la Santé d’un vaccino-sceptique, Robert F. Kennedy Jr. En plus de s’opposer aux vaccins, celui-ci est connu pour son hostilité à l’ajout de fluor dans l’eau potable, qu’il accuse de réduire le niveau intellectuel des enfants. Il dénonce également régulièrement la « corruption » des agences de santé américaines. Bien que sa nomination doive encore être confirmée par le Sénat, l’annonce de sa candidature a entraîné une baisse notable des valeurs pharmaceutiques, notamment européennes.

Ainsi, l’action du laboratoire Sanofi a perdu plus de 3 % sur la semaine, tout comme AstraZeneca et GlaxoSmithKline. L’équipementier pour la biotechnologie Sartorius Stedim Biotech a chuté de 6,7 %. Novo Nordisk, devenue la plus grande entreprise cotée en Europe grâce au succès de ses traitements contre l’obésité, a vu son action reculer de 5,4 % à Copenhague. Dans ce contexte, les indices européens ont poursuivi leur repli. Ce recul est également attribuable aux difficultés actuelles et à venir en Chine, notamment si l’administration américaine met en œuvre des droits de douane à 100 %.

Aux États-Unis, après les records post-électoraux, les indices ont cédé du terrain. Le recul des valeurs américaines s’explique à la fois par les craintes d’un report de la baisse des taux directeurs et par les incertitudes politiques. Après un fort mouvement de hausse, des prises de bénéfices ont également été observées.

L’euro est tombé à son plus bas niveau de l’année face au dollar, les investisseurs estimant que l’économie de la zone euro pourrait être pénalisée par les politiques de Donald Trump. Le cours du baril de pétrole a encore baissé cette semaine, en raison des perspectives d’augmentation de la production américaine, conformément aux engagements pris par Donald Trump lors de sa campagne électorale.

En Asie, les indices boursiers, notamment chinois, ont reculé cette semaine, toujours sous l’effet de l’élection de Donald Trump à la présidence des États-Unis. Son programme protectionniste pourrait peser sur la croissance chinoise. Cependant, quelques signaux positifs ont été observés en Chine : les ventes au détail ont affiché en octobre leur plus forte croissance annuelle depuis huit mois, en hausse de 4,8 %, soit un point de pourcentage au-dessus du consensus Bloomberg. En revanche, la production industrielle (+5,3 %, contre +5,6 % attendu) et les investissements (+3,4 %, contre +3,5 %) ont déçu les prévisions.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
15 nov. 2024
Évolution
sur 5 jours
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 269,63-0,94 %7 543,186 471,31
Dow Jones43 444,99-1n39 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 870,62-2,30 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite18 680,12-3,49 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 210,81-1,30 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 063,61-0,11 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 794,85-0,64 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 642,91-1,96 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 330,73-2,96 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,084 %-0,036 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,338 %-0,028 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,436 %+0,121 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0552-3,48 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 563,32-6,42 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars71,16-3,43 %77,1384,08
Cours du Bitcoin en dollars84 872,14+13,1138 252,5415 406,87

Source : Cercle de l’Épargne

Quand Donald Trump fait le bonheur des cryptoactifs !

Le cours du bitcoin a dépassé les 88 000 dollars le 13 novembre 2024, un niveau historique qui illustre la vigueur actuelle du marché des cryptoactifs. Depuis le début de l’année, le bitcoin a progressé de plus de 90 %. 2024 a été marquée par l’essor des ETF en bitcoins conduisant de nombreux institutionnels à entrer sur ce marché. En fin de semaine, le bitcoin s’est légèrement replié tout en terminant au-dessus de 84 000 dollars, en hausse de 13 % sur la semaine et de 112 % depuis le début de l’année.

La récente victoire de Donald Trump à la Maison-Blanche et des Républicains  au Congrès a apaisé les craintes d’une régulation stricte du marché des cryptoactifs. Pendant la campagne électorale, Donald Trump a promis de faire des États-Unis le fer de lance de l’industrie des actifs numériques, avec notamment la création d’une réserve monétaire stratégique en bitcoins. Cette position marque une évolution notable pour Donald Trump, potentiellement influencé par des personnalités comme Elon Musk. S’il maintenait cette position, la politique américaine en la matière s’éloignerait de la ligne qu’avait choisie  l’administration Biden qui n’avait pas hésité à soutenir les poursuites engagées par les régulateurs contre des entreprises comme Binance, .

L’industrie des cryptos a été un contributeur financier majeur pour les Républicains lors de cette élection, se plaçant en deuxième position après le secteur des hydrocarbures. Cette alliance politique pourrait favoriser l’expansion du marché des cryptoactifs aux États-Unis, bien que la volatilité du bitcoin reste un sujet de préoccupation pour les investisseurs et les régulateurs. Le bitcoin, comme d’autres cryptoactifs, dépend largement de facteurs externes tels que les décisions politiques, les mouvements des marchés financiers traditionnels et l’évolution des technologies liées à la blockchain. En dépit de ces risques, le secteur des cryptomonnaies continue à progresser, en particulier aux États-Unis, où un quart de la population aurait acheté au moins un bitcoin.

Qui en veut à l’épargne retraite ?

Qui en veut au Plan d’Epargne Retraite ?

Le rapport de la Cour des comptes sur l’épargne retraite, publié au mois de novembre 2024, se concentre sur l’évolution, la gestion et les effets financiers du Plan d’Epargne Retraite (PER) créé par la loi Pacte en 2019. La Cour des Comptes critique plusieurs aspects du PER en particulier  son coût fiscal, sa diffusion inégalitaire et son allocation d’actifs insuffisamment tournée vers les entreprises. Les critiques avancées sont sévères pour un produit qui vient juste de fêter son cinquième anniversaire et cela d’autant plus qu’il a été confronté à plusieurs crises depuis sa naissance, l’épidémie de covid, la guerre en Ukraine et la vague inflationniste. Ces différents chocs ont favorisé l’épargne de court terme au détriment de celle de long terme à laquelle appartient le PER.

Retour sur les objectifs de la loi PACTE

L’épargne retraite en France s’est construite de façon progressive et fragmentée, avec l’introduction au fil des années de plusieurs dispositifs destinés à des publics spécifiques :

  • Fonctionnaires et élus locaux : La Préfon (créée en 1967) et le Corem étaient initialement destinés aux fonctionnaires, tandis que les élus bénéficiaient du Fonpel et du Carel-Mudel depuis les années 1980 ;
  • Travailleurs indépendants : Le contrat Madelin (1994) et le contrat des exploitants agricoles (1997) ont été créés pour les non-salariés, comblant un vide pour ces populations qui ne bénéficiaient pas de dispositifs collectifs ;
  • Le Plan d’épargne retraite populaire (PERP) : Créé en 2003, il s’adressait pour la première fois à l’ensemble de la population.

Ces dispositifs individuels cohabitaient avec des produits collectifs comme l’article retraite ou le Plan d’Epargne Retraite Collectif, ce dernier dépendant de l’épargne salariale.

A l’exception du PERCO et sauf circonstances exceptionnelles, la sortie en rente était de mise. A la fin des années 2010, le système montrait des signes d’essoufflement. La complexité des règles fiscales et des modalités de souscription pénalisaient les produits d’épargne retraite. La loi Pacte, adoptée en mai 2019, a transformé le paysage de l’épargne retraite en introduisant un produit unique, le Plan d’épargne retraite (PER), subdivisé en PER individuel (PERIN), PER collectif (PERCOL), et PER obligatoire (PERO). La loi poursuivait plusieurs objectifs :

  • L’harmonisation des règles : les épargnants bénéficient désormais d’une déduction fiscale sur les versements volontaires pour tous les types de PER. Les sorties en capital ont été généralisées à l’exception du PERO. En 2022, cette simplification a contribué à une augmentation des encours d’épargne retraite, qui ont atteint 292,7 milliards d’euros fin 2023 ;
  • La transférabilité : la loi permet le transfert d’un PER vers un PER et des des anciens contrats comme le PERP ou le contrat Madelin vers le nouveau PER. Cette flexibilité a facilité la montée en puissance du PER grâce transferts d’anciens contrats ;
  • Développement de la gestion pilotée : le PER impose une gestion pilotée par défaut permettant une allocation d’actifs diversifiée et une réduction des risques à l’approche de la retraite. Trois profils sont proposés aux titulaires, plus ou moins risqués.

En 2022, selon la DREES, 5,536 millions d’adhérents aux dispositifs d’épargne retraite individuels sont dénombrés et 10,5 millions à des contrats collectifs d’entreprise.

Malgré l’augmentation des encours, l’épargne retraite conserve une place marginale dans le système des retraites en France :

  • Part des cotisations : En 2022, les cotisations d’épargne retraite représentent 5,1 % du total des cotisations retraites, contre une moyenne de 10 % dans plusieurs pays européens. Cette contribution a cependant augmenté depuis 2019, mais reste faible face aux régimes obligatoires de retraite par répartition.
  • Part des prestations : La part des prestations de retraite supplémentaire est encore plus réduite, représentant 2,3 % des prestations totales en 2022. Cette faible part limite l’apport de l’épargne retraite comme complément de revenu pour les retraités français, comparativement aux dispositifs d’autres pays où la retraite par capitalisation est davantage intégrée au revenu de remplacement.

Le coût fiscal du PER

L’épargne retraite bénéficie d’une fiscalité attractive, avec notamment des déductions fiscales lors des versements (PERI, PERO), estimées à 1,8 milliard d’euros en 2022. Cet avantage fiscal inclut :

  • Les exonérations sur les cotisations : les versements sont déductibles du revenu imposable, mais la fiscalité sur les prestations en sortie, imposées au barème de l’impôt sur le revenu ou au prélèvement forfaitaire unique (PFU), limite en partie cet avantage ;
  • Les exonérations spécifiques aux versements issus de l’épargne salariale : : les versements issus de l’épargne salariale et les abondements de l’entreprise bénéficient d’une exonération d’impôt sur le revenu.

La Cour des comptes soulignent que ces avantages fiscaux donnent lieu à des effets d’aubaine en profitant surtout aux contribuables aisés. Ces derniers peuvent optimiser les plafonds de déduction fiscale, en cumulant les plafonds avec ceux de leur conjoint ou en reportant les déductions non utilisées sur trois années. Le rapport recommande un resserrement des plafonds pour limiter ces avantages à ceux ayant un revenu élevé. La Cour des Comptes oublient que le PER vise à améliorer le taux de remplacement (pensions/revenus d’activités avant la liquidation) de certaines catégories pour lesquelles il est faible (indépendants, professions agricoles, cadres supérieurs, agriculteurs). Le taux de remplacement de ces catégories est souvent inférieur à 50 % quand il est d’environ 75 % en moyenne pour l’ensemble des Français. En raison des règles de leurs régimes de retraite et du plafonnement des pensions, ces catégories ont des pensions au regard de leurs revenus plutôt faibles. L’épargne retraite a été conçue comme un outil pour améliorer leur taux de remplacement. A ce sujet, la déduction fiscale s’inscrit dans le prolongement du régime de déduction des cotisations sociales aux régimes obligatoires. Ces dernières sont déductibles de revenus dans lalimite d’un plafond.

Le rendement des produits d’épargne et poids des frais de gestion

La Cour des Comptes souligne que le rendement des PER est souvent diminué par des frais de gestion significatifs sans pour autant mentionner que ces produits sont complexes. Des progrès de transparence ont été avec la loi Pacte et la loi Industrie Verte réalisés afin d’informer les titulaires des PER des frais supportés et du rendement réel de leur produit.

. La Cour propose une révision de ces plafonds, en particulier pour les PER collectifs, afin d’éviter que le dispositif ne serve principalement les intérêts des contribuables aisés et de renforcer l’inclusion des foyers aux revenus moyens.

La Contribution à l’investissement productif

Un des objectifs de la loi PACTE et du PER était de favoriser le financement des entreprises. Or, la Cour des Comptes souligne que cet objectif n’a pas été complètement atteint.

La Cour note que 30 % des actifs sont investis en actions, soit légèrement plus que pour ceux des anciens produits d’épargne retraite. Une grande partie des fonds est encore investie dans des obligations et des fonds euros, avec une part importante en dette souveraine ou dette de grandes entreprises. La Cour encourage une révision des allocations pour que les fonds soient mieux orientés vers des entreprises à fort potentiel de croissance. Cette surreprésentation des fonds euros est la conséquence des transferts issus des anciens produits. Les nouveaux versements sont plus dynamiques. La gestion profilée permet en outre une plus forte exposition aux risques.

La Cour des Comptes recommande de s’appuyer sur la loi Industrie verte  pour inciter les gestionnaires à investir davantage dans des actifs productifs, notamment des actions de PME/ETI, afin de renforcer la contribution de l’épargne retraite à la croissance économique. À.

Les orientations recommandées par la Cour

La Cour des Comptes recommande :

  • La clarification des objectifs : Une meilleure définition du rôle de l’épargne retraite comme complément au système par répartition serait nécessaire pour améliorer sa cohérence ;
  • Le renforcement de la transparence des frais : Une visibilité accrue sur les frais permettrait de limiter leur impact sur les rendements nets ;
  • La révision des avantages fiscaux : Limiter les plafonds et réorienter les avantages fiscaux vers les contribuables modestes ;
  • La stimulation de l’investissement productif : Encourager les gestionnaires à investir davantage dans les PME et ETI serait une manière de renforcer l’impact de cette épargne sur l’économie réelle.

Conclusions

Cinq ans après sa création, le Plan d’Epargne Retraite a surtout besoin de stabilité et non d’un changement de régime fiscal. La Cour des Comptes souligne à juste titre que l’épargne retraite reste, en France, modeste par rapport à son poids dans les autres pays européens ; or, celle-ci entend en diminuer les avantages fiscaux. Ces derniers sont la contrepartie d’un renoncement à la consommation sachant que l’épargne retraite est sauf cas exceptionnels bloquée jusqu’à la liquidation des droits à pension. Si l’épargne investie en actions est plus faible en France qu’ailleurs, c’est en grande partie en raison justement de la faiblesse des fonds de pension. A ce titre, dans tous les pays ces derniers bénéficient d’un traitement fiscal et social spécifique (401K aux Etats-Unis par exemple). En cas de réduction des avantages fiscaux, les épargnants privilégieront l’assurance vie au détriment de l’épargne retraite. La question d’une diffusion plus large des produits collectifs se pose sans nul doute. Des incitations en faveur des PME pourraient être imaginées tout comme l’élaboration d’accord de branche sur le sujet.  

Le Coin des Epargnants : les marchés et la victoire de Donald Trump

L’élection de Donald Trump avait été en partie anticipée depuis trois semaines par les investisseurs qui ne croyaient plus à un match serré avec Kamala Harris. Aux Etats-Unis, ils ont salué majoritairement les résultats de manière positive. Ils se sont souvenus que le premier mandat de Donald Trump avait été favorable aux actions. La présence d’Elon Musk aux côtés du nouveau Président semble rassurer les actionnaires des entreprises du secteur de la haute technologie. La situation actuelle n’a néanmoins rien de semblable à celle de 2016/2020 qui étaient marquée par les faibles taux d’intérêt et un fort mouvement de créations d’emplois. En 2025, le nouveau Président sera confronté à plusieurs crises internationales : l’Ukraine et le Moyen Orient ainsi que des tensions de plus en plus vives avec la Chine. Le programme économique du nouveau Président est plus protectionniste que le précédent, sa rhétorique sur l’immigration est plus violente. Sa mise en œuvre ferait courir un risque non négligeable sur la croissance américaine et sur celle de la planète. Pour le moment, les investisseurs aux Etats-Unis n’y croient pas réellement. Dans ce contexte, les grands indices américains ont gagné plus de 4 % cette semaine, le Nasdaq augmentant de 5,85 %.

Après l’élection de Donald Trump, les marchés européens ont néanmoins accusé plus durement le coup que les autres. A Paris, le Cac 40, qui avait cédé du terrain après la victoire de Donald Trump, a mal réagi à l’annonce du plan chinois de relance. L’indice a cédé 1,17 % vendredi 8 novembre et a terminé à 7.338,67 points, son plus-bas niveau depuis le 14 août. Il enchaine une troisième semaine consécutive de recul. Les autres indices européens ont également reculé. En revanche, les indices américains ont salué la victoire de Donald Trump.

Un nouveau plan chinois pour sortir de la stagnation

Le Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale de Chine a décidé un relèvement du plafond de la dette des gouvernements locaux de 6 000 milliards de yuans (environ 780 milliards d’euros), afin d’apurer les dettes cachées existantes », de permettre aux collectivités de « mieux développer l’économie et d’assurer les moyens de subsistance de la population. » Ce dispositif, auquel s’ajoute un volet de 4 000 milliards de yuans d’obligations spécifiques, n’est pas considéré comme suffisant pour relancer l’économie chinoise qui risque de faire face à l’augmentation des droits douane à partir du mois de janvier prochain. Donald Trump a promis des droits de douane inédits depuis  1945 : 60 % pour les produits chinois et 10% pour le reste du monde, des taux. 

Les valeurs boursières exposées à la Chine, notamment celles du luxe, ont enregistré des baisses sensibles en Bourse  LVMH, Hermès et Kering ont terminé la séance du vendredi 8 novembre en baisse de 3,33 à 7,96 %, tandis que L’Oréal, perdait  3,25%.

La FED maintient son cap de baisse des taux directeurs

Jeudi 7 novembre, la Réserve Fédérale américaine a abaissé d’un quart de point de la fourchette cible des Fed funds, à 4,5 %-4,75 %. Le Président de la FED, Jerome Powell, a souligné, à l’issu de la réunion du comité de politique monétaire,  la vitalité et la force de l’économie américaine. Il a mentionné qu’une nouvelle baisse des taux  en décembre n’était ni exclue, ni garantie. De manière logique, il a refusé de se prononcer sur la manière dont la banque centrale réagirait à la prochaine administration républicaine, estimant que l’élection n’aurait aucun effet sur la politique à court terme et que de toute façon il était trop tôt pour juger de la de la politique qui serait mise en œuvre. Bien que la Fed soit une institution indépendante, le président élu a reproché à ses responsables de ne pas avoir réduit suffisamment les coûts d’emprunt assez rapidement au cours de son premier mandat. Le Républicain aura la possibilité de nommer un nouveau Président de la Fed en mai 2026 ou de reconduire Jerome Powell. A la question sur une possible démission si Donald Trump le lui demandait, le président de la Fed a répondu par la négative, précisant que celui-ci n’avait pas le pouvoir de le licencier.   

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
8 nov. 2024
Évolution
sur la semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 338,67-0,65 %7 543,186 471,31
Dow Jones43 988,99+4,83 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 995,54+4,72 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite19 286,78+5,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 204,91-0,22 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 072,39-1,28 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 877,75-1,90 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 500,37+2,99 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 452,30+5,39 %2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,120 %-0,042 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,366 %-0,037 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,315 %-0,034 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0717-1,44 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 686,80-3,03 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,60+0,85 %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 2 novembre 2024 : un début d’automne en demi-teinte

Un mois d’octobre sans saveur pour les marchés

En octobre, la grande majorité des indices boursiers ont enregistré une légère baisse. Le CAC 40 continue son chemin de croix entre les résultats décevants de certains groupes de luxe et les incertitudes politiques. Il perd ainsi sur le mois plus de 3,7 % et termine en-dessous de 7400 points. Sa performance sur 12 mois reste positive (près de 7 %) mais en retrait par rapport aux autres grands indices. Le Dax a perdu 1,28 % en octobre mais progresse de plus de 28 % sur un an malgré les difficultés de l’économie allemande. De son côté, l’indice Eurostoxx recule de 3,46 % en octobre, mais gagne près de 19 %  sur l’année. Aux Etats-Unis, le Dow Jones et le S&P 500  ont légèrement baissé en octobre, respectivement -1,34 % et -0,99 %. Toutefois, leurs performances sur 12 mois demeurent impressionnantes : +26,35 % et +36,04 %. Le marché américain est toujours porté par les valeurs technologiques. Le Nasdaq gagne sur un an plus de 40 % malgré un léger recul en octobre. L’indice japonais a affiché une croissance en octobre (+3,06 %), en contraste avec les marchés occidentaux. Sur l’année, l’indice a gagné +26,65 %. Malgré les annonces sur le plan de relance, l’indice chinois Shanghai Composite diminue en octobre de 1,70 %. Malgré tout, sur un an, le gain est de +8,65 %. L’atonie de la demande intérieure et la multiplication des sanctions occidentales pèsent sur l’activité.

En octobre, l’or a battu de nombreux records pour s’établir à plus de 2700 dollars l’once. Sur ce même mois, le métal précieux a gagné plus de +4 %; sur un an, elle atteint plus de 37 %.

Les risques d’embrasement au Proche et Moyen Orient n’ont pas d’importantes conséquences sur le cours du baril de pétrole. Le baril de Brent a perdu 1,69 % sur un moins et plus de 16 % sur un an. Le ralentissement de l’économie chinoise, l’atonie de celle de l’Europe et l’augmentation de la production américaine expliquent l’évolution du cours du pétrole. Par ailleurs, plusieurs pays ne respectent plus l’accord de régulation de l’OPEP+. La Russie réussit par ailleurs à écouler sa production relativement facilement.

L’emploi américain à l’arrêt

L’économie américaine a créé seulement 12 000 postes non agricoles en octobre, un plus bas depuis décembre 2020, marquant un net ralentissement par rapport aux 223 000 (révisé de 254 000) de septembre. Les marchés s’attendaient à un tassement (le consensus Bloomberg était de 100 000). Cette forte diminution des créations d’emploi s’explique en partie par les ouragans Helene et Milton et par la grève de Boeing qui  a soustrait 44 000 emplois dans le secteur de la fabrication de matériel de transport. Ce résultat tombe au plus mauvais moment pour l’administration démocrate, à quelques jours de l’élection présidentielle.

Le  taux de chômage s’est maintenu à 4,1 % en octobre et la croissance annuelle du salaire horaire moyen s’est établie à 4 % après 3,9% en septembre. Le Bureau of Labor Statistics s’attend à la poursuite de la décélération des créations d’emploi, la politique monétaire restant restrictive. Cette situation devrait conduire la Fed à réduire ses taux directeurs de 25 points de base en novembre et en décembre. Malgré tout, la hausse des salaires et du prix des logements demeure dynamique ce qui pourrait inciter à la prudence la Banque centrale.

Des marchés en baisse sur la semaine

Les indices européens ont conclu une nouvelle fois en baisse la dernière semaine d’octobre. Ils ont, en revanche, bien réagi aux résultats de l’emploi aux Etats-Unis en enregistrant un petit rebond vendredi 1er novembre. Les indices américains sont en baisse cette semaine. Les résultats de Microsoft et Meta Platforms publiés cette semaine n’ont pas convaincu les investisseurs à la différence de ceux d’Amazon. L’indice Nasdaq a perdu du terrain sur la semaine avec un recul de plus de 2 %

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
1er nov. 2024
Évolution
sur la semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 409,11-1,76 %7 543,186 471,31
Dow Jones42 052,19-0,52 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 728,80-1,80 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite18 239,92-2,18 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 19 252,31-1,37 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 177,15-0,87 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 877,75-1,90 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 053,67-1,30 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 272,01-0,86%2 974,933 089,26
Taux OAT France à 10 ans+3,162 %+0,116 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,403 %+0,110 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,349 %+0,130 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0854+0,54 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 743,10+0,01 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,53-3,49 %77,1384,08

Source : Cercle de l’Épargne

Baisse en septembre de la rémunération des liquidités bancaires

Après un point haut en mai 2024 à 1,90 %, la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires diminue, selon la Banque de France légèrement et atteint 1,86 % en septembre 2024.

Par rapport à août 2024, la rémunération des dépôts des ménages reste stable à 1,86 %, tout comme celle des dépôts des sociétés non financières (SNF) à 1,98 %. En effet, la rémunération de chacun des supports n’a que très peu évolué sur la période. Le taux moyen de rémunération des livrets ordinaires baisse de 0,1 point à 0,93 %

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
sept- 2024 (p)sept- 2023juil- 2024août- 2024 (r)sept- 2024 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1281,671,891,871,86
dont Ménages1 8851,761,901,861,86
– dépôts à vue5570,050,070,070,07
– comptes à terme <= 2 ans (c)873,313,543,513,51
– comptes à terme > 2 ans (c)961,612,322,362,38
– livrets à taux réglementés (d)6973,223,173,063,06
dont : livret A3933,003,003,003,00
– livrets ordinaires2210,750,930,940,93
– plan d’épargne-logement2262,602,632,622,63
dont SNF8531,601,951,981,98
– dépôts à vue5150,630,750,790,78
– comptes à terme <= 2 ans (c)2683,433,923,913,88
– comptes à terme > 2 ans (c)702,923,653,653,53
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,504,254,253,65
Euribor 3 mois (e)3,883,693,553,43
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)3,292,972,622,43
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)3,042,892,632,53
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Revalorisation des pensions complémentaires AGIRC / ARRCO

Les pensions complémentaires AGIRC ARRCO sont revalorisées à hauteur de 1,6 % à compter du 1er novembre 2024. 13,5 millions de retraités sont concernés. En 2023, la hausse avait été de 4,9 % et de 5,2 % en 2022.

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