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L’assurance vie au sommet en avril 2025

Résultats de l’assurance vie en avril

Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne

L’embellie de l’assurance vie se poursuit avec une collecte nette de 4,4 milliards d’euros au mois d’avril, après 3,9 milliards d’euros en mars et 5,7 milliards d’euros en février. Depuis le début de l’année, la collecte nette atteint, selon France Assureurs, 18,7 milliards d’euros. Le résultat du mois d’avril confirme la vigueur du rebond de l’assurance vie depuis janvier, et ce, malgré la baisse des cours boursiers consécutive aux déclarations de Donald Trump sur les droits de douane.

Un mois d’avril haut en couleur pour la collecte nette

Le cru 2025 est plus de deux fois supérieur à la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Il dépasse également le résultat du mois d’avril 2024 (+3,2 milliards d’euros). En règle générale, le mois d’avril réussit assez bien à l’assurance vie. Deux seules décollectes ont été enregistrées depuis 1996 pour ce mois : en 2012, annus horribilis de l’assurance vie (−548 millions d’euros), et en 2020, année du Covid (−1,948 milliard d’euros).

La collecte nette sur le premier quart de l’année atteint 18,7 milliards d’euros, dont +17,0 milliards pour les supports en unités de compte (UC) et +1,7 milliard pour les supports en euros. La collecte nette des supports en euros est ainsi positive pour le troisième mois consécutif, traduisant une rupture par rapport aux tendances récentes.

Des cotisations brutes à un niveau élevé

Les cotisations d’assurance vie ont atteint 16,5 milliards d’euros en avril, établissant un nouveau record. Depuis le début de l’année, les Français affichent une forte propension à l’épargne, avec une nette préférence pour les placements de long terme. La baisse des taux de rémunération des livrets réglementés et des dépôts à terme explique sans doute en partie le succès de l’assurance vie en 2025.

Ainsi, les cotisations s’élèvent à 66,3 milliards d’euros depuis janvier, en hausse de 3 % sur un an. Les cotisations des supports en UC progressent de 9 %, tandis que celles des supports en euros sont quasi stables. La part des UC dans les cotisations atteint 34 % sur le mois et 39 % depuis le début de l’année (contre 38 % pour l’ensemble de 2024).

Les soubresauts des marchés financiers, le 2 avril, après les annonces de Donald Trump, n’ont pas eu d’effet notable sur la collecte.

Des prestations en fort recul

À 12,1 milliards d’euros, les prestations ont diminué de 9 % en avril 2025 par rapport à avril 2024. Elles reculent de 13 % sur les supports en UC et de 8 % sur les supports en euros.

Depuis le début de l’année, les prestations se limitent à 47,6 milliards d’euros, en baisse de 9 %. Ce repli concerne à la fois les supports en euros (−9 %) et les supports en UC (−11 %).

La baisse des prestations est à mettre en lien avec le moindre attrait des contrats à terme, dans un contexte de recul des taux d’intérêt à court terme. En 2023 et 2024, les ménages avaient partiellement réorienté leur épargne depuis les fonds en euros vers ces contrats. Aujourd’hui, le mouvement s’inverse. La faiblesse du marché immobilier réduit par ailleurs les besoins de désinvestissement en assurance vie pour financer l’achat d’un bien.

Un encours de 2 028 milliards d’euros

L’encours de l’assurance vie s’établit à 2 028 milliards d’euros à fin avril 2025, en hausse de 4,2 % sur un an, mais en léger repli par rapport au record atteint en février dernier (2 037 milliards d’euros), en raison de la baisse des marchés actions.

L’assurance vie : le placement du moment

Les Français ne relâchent pas leur effort d’épargne, bien au contraire. Le taux d’épargne a atteint 18,8 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2025. Le taux d’épargne financière approche désormais 10 %, contre moins de 5 % au quatrième trimestre 2019, avant la crise sanitaire.

De 2020 à 2024, les livrets réglementés ont été les principaux bénéficiaires de la forte propension des ménages à épargner. Mais depuis début 2025, c’est l’assurance vie qui reprend la main. Les ménages réallouent une partie de leur épargne liquide, particulièrement abondante, vers l’assurance vie dont la rentabilité relative s’est renforcée. Cette réallocation devrait se poursuivre dans les mois à venir. La faible confiance dans l’avenir, les incertitudes sur les retraites et les inquiétudes liées aux déficits publics concourent à maintenir l’épargne à un niveau élevé.

Cercle de l’Épargne – données France assureurs

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Contact presse :

Sarah Le Gouez

06 13 90 75 48

slegouez@cercledelepargne.fr

Assurance vie : l’embellie confirmée

L’embellie de l’assurance vie se poursuit avec une collecte nette de 4,4 milliards d’euros au mois d’avril, après 3,9 milliards d’euros en mars et 5,7 milliards d’euros en février. Depuis le début de l’année, la collecte nette atteint, selon France Assureurs, 18,7 milliards d’euros. Le résultat du mois d’avril confirme la vigueur du rebond de l’assurance vie depuis janvier, et ce, malgré la baisse des cours boursiers consécutive aux déclarations de Donald Trump sur les droits de douane.

Un mois d’avril haut en couleur pour la collecte nette

Le cru 2025 est plus de deux fois supérieur à la moyenne des dix dernières années (1,6 milliard d’euros). Il dépasse également le résultat du mois d’avril 2024 (+3,2 milliards d’euros). En règle générale, le mois d’avril réussit assez bien à l’assurance vie. Deux seules décollectes ont été enregistrées depuis 1996 pour ce mois : en 2012, annus horribilis de l’assurance vie (−548 millions d’euros), et en 2020, année du Covid (−1,948 milliard d’euros).

La collecte nette sur le premier quart de l’année atteint 18,7 milliards d’euros, dont +17,0 milliards pour les supports en unités de compte (UC) et +1,7 milliard pour les supports en euros. La collecte nette des supports en euros est ainsi positive pour le troisième mois consécutif, traduisant une rupture par rapport aux tendances récentes.

Des cotisations brutes à un niveau élevé

Les cotisations d’assurance vie ont atteint 16,5 milliards d’euros en avril, établissant un nouveau record. Depuis le début de l’année, les Français affichent une forte propension à l’épargne, avec une nette préférence pour les placements de long terme. La baisse des taux de rémunération des livrets réglementés et des dépôts à terme explique sans doute en partie le succès de l’assurance vie en 2025.

Ainsi, les cotisations s’élèvent à 66,3 milliards d’euros depuis janvier, en hausse de 3 % sur un an. Les cotisations des supports en UC progressent de 9 %, tandis que celles des supports en euros sont quasi stables. La part des UC dans les cotisations atteint 34 % sur le mois et 39 % depuis le début de l’année (contre 38 % pour l’ensemble de 2024).

Les soubresauts des marchés financiers, le 2 avril, après les annonces de Donald Trump, n’ont pas eu d’effet notable sur la collecte.

Des prestations en fort recul

À 12,1 milliards d’euros, les prestations ont diminué de 9 % en avril 2025 par rapport à avril 2024. Elles reculent de 13 % sur les supports en UC et de 8 % sur les supports en euros.

Depuis le début de l’année, les prestations se limitent à 47,6 milliards d’euros, en baisse de 9 %. Ce repli concerne à la fois les supports en euros (−9 %) et les supports en UC (−11 %).

La baisse des prestations est à mettre en lien avec le moindre attrait des contrats à terme, dans un contexte de recul des taux d’intérêt à court terme. En 2023 et 2024, les ménages avaient partiellement réorienté leur épargne depuis les fonds en euros vers ces contrats. Aujourd’hui, le mouvement s’inverse. La faiblesse du marché immobilier réduit par ailleurs les besoins de désinvestissement en assurance vie pour financer l’achat d’un bien.

Un encours de 2 028 milliards d’euros

L’encours de l’assurance vie s’établit à 2 028 milliards d’euros à fin avril 2025, en hausse de 4,2 % sur un an, mais en léger repli par rapport au record atteint en février dernier (2 037 milliards d’euros), en raison de la baisse des marchés actions.

L’assurance vie : le placement du moment

Les Français ne relâchent pas leur effort d’épargne, bien au contraire. Le taux d’épargne a atteint 18,8 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2025. Le taux d’épargne financière approche désormais 10 %, contre moins de 5 % au quatrième trimestre 2019, avant la crise sanitaire.

De 2020 à 2024, les livrets réglementés ont été les principaux bénéficiaires de la forte propension des ménages à épargner. Mais depuis début 2025, c’est l’assurance vie qui reprend la main. Les ménages réallouent une partie de leur épargne liquide, particulièrement abondante, vers l’assurance vie dont la rentabilité relative s’est renforcée. Cette réallocation devrait se poursuivre dans les mois à venir. La faible confiance dans l’avenir, les incertitudes sur les retraites et les inquiétudes liées aux déficits publics concourent à maintenir l’épargne à un niveau élevé.

Cercle de l’Épargne – données France assureurs

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Niveau record du taux d’épargne en France au premier trimestre 2025

Le taux d’épargne des ménages s’est élevé, selon l’INSEE, en France au premier trimestre 2025 à 18,8 % du revenu disponible brut, en hausse de 0,3 point par rapport au dernier trimestre 2024. Hors période Covid, il faut remonter au troisième trimestre 1981 pour constater un taux d’épargne plus élevé.

Le taux d’épargne des ménages n’a, en France, pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %). La succession de chocs — Covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, crise politique, retour de Donald Trump — explique en partie cette propension à l’épargne. Le faible niveau de confiance des ménages ne les incite pas à consommer. Le montant élevé du déficit public conduit, par ailleurs, les ménages à épargner par crainte d’une augmentation des prélèvements (effet Ricardo-Barro ou équivalence ricardienne).

La désinflation n’a pas modifié le comportement des Français, pas plus que la hausse de leurs revenus. Au premier trimestre 2025, leur pouvoir d’achat a augmenté de 0,3 % (+0,1 % par unité de consommation). Dans le même temps, les ménages ont réduit leur consommation de 0,2 %, entraînant une hausse du taux d’épargne. C’est l’épargne financière qui bénéficie de cette progression, passant de 9,3 % à 9,8 % du revenu disponible brut entre le dernier trimestre 2024 et le premier trimestre 2025. Il faut remonter à 1950 pour retrouver (hors période Covid) un taux d’épargne financière plus élevé (10,7 % au deuxième trimestre 1950).

Cette hausse spectaculaire de l’épargne financière s’explique également par les craintes des Français concernant leur pouvoir d’achat à la retraite. Ils sont de plus en plus nombreux à épargner pour se constituer un complément de revenus ou de capital. Le vieillissement démographique joue en faveur de l’épargne. Ce phénomène est également observé en Allemagne, au Japon ou en Chine.

Une décrue significative du taux d’épargne ne pourra advenir qu’avec le retour de la confiance et d’une dynamique économique crédible. Mais le niveau de 2019 appartient sans doute déjà à l’histoire.

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Contacts presse

Niveau record de l’épargne en France au 1er trimestre 2025

L’épargne financière au sommet au 1er trimestre 2025

Le taux d’épargne des ménages s’est élevé, selon l’INSEE, en France au premier trimestre 2025 à 18,8 % du revenu disponible brut, en hausse de 0,3 point par rapport au dernier trimestre 2024. Hors période covid, il faut remonter au troisième trimestre de 1981 pour constater un taux d’épargne plus élevé.

Le taux d’épargne des ménages n’a en France, pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %). La succession de chocs, covid, guerre en Ukraine, vague inflationniste, crise politique, retour de Donald Trump, explique en partie cette propension à l’épargne. Le faible niveau de confiance des ménages, ces derniers, ne les incite pas à consommer. Le montant important du déficit public conduit, par ailleurs, les ménages à épargner par crainte d’une augmentation des prélèvements (effet Ricardo-Barro ou équivalence ricardienne).

La désinflation n’a pas modifié le comportements des Français ni même la hausse de leurs revenus. Au premier trimestre 2025, leur pouvoir d’achat a augmenté de 0,3 % (+0,1 % par unité de consommation). Dans le même temps, les ménages ont réduit leur consommation de 0,2 % entrainant la hausse du taux d’épargne. C’est l’épargne financière qui bénéficie de cette progression, passant de 9,3 à 9,8 % du revenu disponible brut du dernier trimestre 2024 au premier trimestre 2025. Il faut remonter à 1950 pour retrouver (hors période covid) un taux d’épargne financière plus élevé (10,7 % au deuxième trimestre 1950).

Cette hausse spectaculaire de l’épargne financière s’explique également par les craintes des Français en ce qui concerne leur pouvoir d’achat à la retraite. Ils sont de plus en plus nombreux à épargner pour se constituer un complément de revenus ou de capital à la retraite. Le vieillissement démographique joue en faveur de l’épargne. Ce phénomène est également constaté en Allemagne, au Japon ou en Chine.

Une baisse du taux d’épargne en France passe par une amélioration de la confiance et des perspectives de croissance. En revanche, il est peu probable qu’il ne retrouve son niveau de 2019.

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Le Coin des Epargnants du 23 mai 2025 : Donald Trump a encore frappé !

Le retour de la guerre commerciale

Les investisseurs pensaient bénéficier d’une période de répit jusqu’au 9 juillet, date fatidique pour les négociations commerciales avec les États-Unis, avant que ces derniers n’appliquent des droits dits « réciproques », synonymes de droits majorés. Or, avec Donald Trump, rien n’est jamais acquis, et l’imprévisible est la règle.

L’Union européenne jugée coupable par Donald Trump

Vendredi 23 mai, le président américain a menacé l’Union européenne d’instaurer des droits de douane à hauteur de 50 %. Très remonté, le locataire de la Maison-Blanche a exprimé sur son réseau Truth Social son impatience à l’égard des négociations commerciales avec Bruxelles. Il a ainsi déclaré que ces négociations « ne mènent nulle part […] Il est très difficile de traiter avec l’UE, créée en premier lieu pour profiter des États-Unis d’un point de vue commercial. Je recommande d’imposer 50 % de droits de douane sur l’Union à compter du 1er juin ». Le républicain a également dénoncé les « barrières commerciales, la TVA, les sanctions injustifiées contre les entreprises américaines, les barrières non douanières, les manipulations monétaires, qui ont conduit à un déficit commercial de plus de 250 milliards de dollars par an, ce qui est totalement inacceptable ». Cette déclaration a provoqué une forte baisse des indices européens. Le CAC 40 a touché un plus bas à 7 620,40 points, en retrait de 3,1 %, avant de limiter ses pertes à 1,65 % en clôture, terminant la semaine à 7 734,40 points. Aucun secteur n’a été épargné : ni le luxe, ni l’automobile, ni la banque, ni la tech. L’indice allemand a également reculé, mais dans une moindre mesure. Les indices américains ont reculé de plus de 2 % effaçant une partie des gains de la semaine précédente.  

Les menaces du Président américain ont eu pour effet d’effacer la hausse des taux des obligations souveraines, hausse enregistrée en début de semaine en raison des craintes de dérive budgétaire aux États-Unis, liées à l’adoption du budget fédéral.

L’euro résiste relativement bien, s’échangeant à 1,14 dollar, preuve que les investisseurs misent sur un accord, à terme, avec les Américains. Néanmoins, avec ces nouvelles tensions commerciales, l’or est reparti à la hausse.

Apple dans le viseur du Président américain

Donald Trump s’en est également pris, ce même 23 mai, à Apple, menaçant d’appliquer une surtaxe de 25 % si les iPhone ne sont pas fabriqués aux États-Unis. « Cela fait longtemps que j’ai informé Tim Cook d’Apple que je m’attendais à ce que les iPhone vendus aux États-Unis soient fabriqués aux États-Unis, et non en Inde ou ailleurs. Si ce n’est pas le cas, Apple devra payer des droits de douane d’au moins 25 % aux États-Unis », a déclaré le président républicain.

De nouveaux records pour le bitcoin

Le bitcoin a battu dans la semaine un nouveau record. Il a fêté dignement les quinze ans de sa première transaction commerciale. Le 22 mai 2010, un programmeur floridien, Laszlo Hanyecz, réalisait, en effet, la première transaction commerciale connue en bitcoin, en échangeant 10.000 BTC contre deux pizzas.  Jeudi 22 mai 2025, lors de cette date anniversaire désormais célébrée comme le « Bitcoin Pizza Day », l’actif numérique s’est échangé contre plus de 111 000 dollars. La commande de pizza vaudrait aujourd’hui plus de 1,1 milliard de dollars, contre les 41 dollars échangés en 2010.

Le bitcoin a connu ces dernières semaines une évolution en montage russe passant de 109 000 dollars, lors de l’investiture de Donald Trump à 80 000 dollars après les annonces de ce dernier sur les droits de douane au début du mois d’avril. Il est depuis porté le rétropédalage relatif du président américain et surtout par les apports réalisés par les institutionnels dans le cadre des fonds indiciels (ETF). Pour le seul mois de mai, plus de 4,2 milliards de dollars ont été injectés dans les fonds négociés en bourse aux Etats-Unis. La première des cryptoactifs profite du mouvement de dérégulation lancé par le Président américain. Le Genius Act, en cours d’examen au Sénat américain, propose un encadrement strict des stablecoins (cryptomonnaies adossées à des actifs traditionnels comme le dollar) : réserves obligatoires, supervision renforcée et cadre pour l’émission bancaire. Selon Standard Chartered, cette loi pourrait faire passer le marché des stablecoins de 240 milliards à 2 000 milliards de dollars d’ici à 2028. La banque JPMorgan Chase, longtemps prudente à l’égard des cryptoactifs, a annoncé début mai qu’elle autorisait désormais sa clientèle à acheter directement du bitcoin via sa plateforme.

Sur le front de la conjoncture : léger mieux en Allemagne, moral en berne en France

Sur le plan de la conjoncture, en Allemagne, l’indice Ifo du climat des affaires pour le mois de mai s’améliore. L’indicateur progresse à 87,5 points, contre 86,9 en avril (87,4 points étaient attendus selon le consensus). En revanche, le climat des affaires en France se dégrade, tout comme le moral des consommateurs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
23 mai 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 886,69-1,93 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 603,07-2,31 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 802,82-2,37 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite18 737,21-2,47 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 629,58-0,58 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 717,97+0,38 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 326,31-1,85 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 118,39-2,66 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 354,71+0,09 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,263 %+0,001 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,571 %-0,008 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,499 %+0,070 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1359+1,52 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 364,82+3,34 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars64,95-1,04 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars109 608,36+5,87 %38 252,5493 776,61

Placements verts : « je t’aime moi non plus » !

Si selon une étude de l’Autorité des Marchés Financiers de 2023, deux tiers des Français jugent nécessaire que leur épargne soit en phase avec les objectifs du développement durable, le passage à l’acte est plus difficile. Plus récemment, selon l’enquête de Toluna Harris Interactive réalisée pour le label ISR (pour investissement socialement responsable), publiée le 20 mai dernier, seulement 12 % des Français auraient déjà investi dans un produit d’épargne dit « responsable ». Une des raisons de ce faible score est la méconnaissance des produits « verts » par les Français. Seul « un Français sur cinq aurait déjà entendu parler de l’épargne responsable ». 73 % des sondés reconnaissent être « mal informés » sur ce type de produits. Les Français privilégient les placements connus et sans risque. 81 % du panel interrogé par l’institut Toluna Harris indique détenir un livret d’épargne réglementé, comme un Livret A, un Livret d’épargne populaire (LEP) ou un Livret de développement durable et solidaire (LDDS).

Plus de la moitié des salariés couverts par un produit d’épargne salariale en France

En 2023, 52,2 % des salariés du secteur privé non agricole sont, selon la Dares, le service statistique du ministère du Travail, couverts par au moins un dispositif d’épargne salariale (participation, intéressement, plan d’épargne entreprise – PEE –, plan d’épargne retraite collectif – Perco). Ce taux est en baisse de 0,7 point par rapport à 2022. Ainsi, 10,2 millions de salariés sont couverts par au moins un de ces quatre dispositifs. Le PEE reste le plus répandu, avec 44,3 % des salariés couverts en 2023, une part quasiment stable sur un an. La participation aux résultats de l’entreprise concerne 38,1 % des salariés, en recul de 1,0 point. L’intéressement couvre 34,6 % des salariés (part stable), tandis que la diffusion du Perco, en légère hausse, atteint 26,7 % des salariés (+0,4 point).

Une couverture liée à la taille de l’entreprise

En 2023, dans les entreprises de moins de 50 salariés, moins d’un salarié sur cinq est couvert par au moins un dispositif (18,1 %), contre 46,6 % dans celles de 50 à 99 salariés et 89,4 % dans celles de 1 000 salariés ou plus. Dans les très grandes entreprises, 95,6 % des salariés sont couverts. Le taux de couverture a diminué dans les plus petites structures (-1,8 point dans celles de moins de 50 salariés). Cette baisse peut s’expliquer par la forte croissance des créations d’entreprises ces dernières années. Les TPE, notamment au cours de leurs premières années, sont peu enclines à mettre en place des dispositifs d’épargne salariale.

Plus les entreprises versent des salaires élevés, plus la couverture en dispositifs d’épargne salariale est élevée. Elle atteint 68,4 % dans les entreprises où le salaire moyen est supérieur au 7e décile (soit 32 316 euros bruts). Dans les entreprises où le salaire moyen est inférieur au 3e décile (19 663 euros bruts), elle est de 23,6 %.

Près de 9 millions de bénéficiaires en 2023

En 2023, plus de 8,9 millions de salariés ont perçu une prime de participation ou d’intéressement au titre de l’exercice ou ont bénéficié d’un abondement sur leur PEE ou leur Perco. Ainsi, 45,2 % des salariés du secteur privé ont reçu une prime liée à l’épargne salariale, en recul de 1,1 point sur un an. Parmi les salariés couverts par au moins un dispositif, 86,7 % ont été concernés.

Le montant total des primes s’élève à 26,7 milliards d’euros bruts (y compris CSG et CRDS), en hausse de 0,4 milliard d’euros dans un contexte d’inflation persistante. Dans les entreprises de moins de 10 salariés, environ 350 000 personnes ont bénéficié d’une prime en 2023, soit 9,4 % des effectifs. Le montant total de ces primes atteint 0,8 milliard d’euros bruts. Dans les entreprises de 10 salariés ou plus, 8,5 millions de salariés ont bénéficié d’une prime ou d’un abondement en 2023, contre 8,4 millions en 2022. Le montant global atteint 25,9 milliards d’euros bruts, un nouveau record.

L’intéressement et l’abondement en hausse

En 2023, 5,6 millions de salariés d’entreprises de 10 salariés ou plus ont perçu une prime d’intéressement. Le nombre de bénéficiaires augmente légèrement par rapport à 2022 (+0,7 %, après +3,4 % en 2022). Les sommes versées au titre de l’intéressement atteignent 11,6 milliards d’euros bruts, en hausse de 1,8 %, et représentent 4,8 % de la masse salariale des bénéficiaires. Les entreprises ont également versé 2,0 milliards d’euros bruts d’abondement sur les PEE et 0,8 milliard sur les Perco. En 2023, 2,5 millions de salariés ont bénéficié d’un abondement sur leur PEE et 1,2 million sur leur Perco, représentant respectivement 1,7 % et 1,2 % de la masse salariale. Le complément de rémunération issu de ces dispositifs atteint en moyenne 3 039 euros bruts par bénéficiaire, après 2 920 euros en 2022.

Des sommes majoritairement placées

Les salariés peuvent choisir de percevoir immédiatement les sommes issues de la participation et de l’intéressement, ou de les placer sur un plan d’épargne ou un compte courant bloqué (pour la participation). En 2023, dans les entreprises de 10 salariés ou plus, les sommes perçues immédiatement atteignent 4,1 milliards d’euros nets pour la participation comme pour l’intéressement. Les sommes placées atteignent respectivement 6,2 et 6,4 milliards d’euros nets.

Les versements cumulés des salariés et des entreprises représentent 13,4 milliards d’euros nets (après CSG et CRDS), en forte progression pour la deuxième année consécutive (+10,4 %, après +17,0 % en 2022). Ces montants proviennent à 72,4 % des primes versées au titre de l’exercice 2022.

En 2023, 1,6 million de salariés ont épargné sur un Perco, pour un montant total de 2,9 milliards d’euros nets (+9,0 % sur un an). Les primes issues de l’exercice 2022 représentent 47,3 % des versements sur les Perco. La part des versements volontaires des salariés s’élève à 18,1 %.

L’épargne salariale confirme, en 2023, son rôle structurant dans la rémunération différée des salariés du secteur privé, avec des montants distribués en progression et une diffusion encore très liée à la taille et à la richesse des entreprises. Si la baisse du taux de couverture dans les petites structures témoigne des difficultés persistantes à démocratiser ces dispositifs, la stabilité, voire la hausse, des montants versés souligne leur ancrage dans les pratiques des entreprises établies. L’essor des plans d’épargne retraite collectifs, traduit un intérêt croissant des salariés pour une gestion de long terme de leur épargne, en lien avec les enjeux de pouvoir d’achat à la retraite. Reste que les inégalités d’accès, sociales comme sectorielles, appellent à des mesures d’incitation ciblées pour favoriser l’extension de ces outils aux publics les plus éloignés de la culture d’épargne en entreprise.

Livret A : une décollecte printanière

Livret A : touché mais pas coulé

Le Livret A, avec une décollecte de 200 millions d’euros, enregistre sa première sortie nette de fonds depuis le mois d’octobre dernier. Cette décollecte s’inscrit dans le processus d’atterrissage amorcé depuis l’annonce de la baisse de son taux de rémunération. La collecte avait été de 400 millions d’euros en mars et de 940 millions d’euros en février. Sur les quatre premiers mois de l’année 2025, la collecte atteint seulement 1,53 milliard d’euros, contre 7,64 milliards d’euros sur la même période de 2024.

Le résultat d’avril 2025 peut néanmoins surprendre : le quatrième mois de l’année est généralement favorable au Livret A. La collecte moyenne d’avril sur les dix dernières années s’élève à 1,929 milliard d’euros. En avril 2024, elle avait atteint 1,48 milliard d’euros. Depuis 2009, une seule décollecte avait été enregistrée au mois d’avril, en 2015, avec -170 millions d’euros. La collecte la plus élevée pour un mois d’avril reste celle de 2020, en plein confinement, avec 5,47 milliards d’euros.

Le Livret A continue d’être affecté par l’effet taux. Les ménages redéploient une partie de leur épargne de précaution vers des produits de long terme comme l’assurance vie, qui connaît un net rebond depuis le début de l’année. Cet ajustement est logique après plusieurs années de versements massifs sur le Livret A, dont l’encours est passé de 298 à 444 milliards d’euros.

L’encours du Livret A s’établit, après cette décollecte, à 444 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) fait bande à part

Contrairement au Livret A, le LDDS affiche une collecte positive en avril, avec +310 millions d’euros. Cela s’explique par sa fonction d’antichambre des comptes courants : les ménages y gèrent leur trésorerie en temps réel, tandis que le Livret A reste davantage perçu comme un produit d’épargne à moyen ou long terme.

La collecte du LDDS en avril 2025 s’élève à 310 millions d’euros, contre 400 millions en mars et 760 millions en avril 2024. Elle reste néanmoins inférieure à la moyenne des dix dernières années (586 millions d’euros). Sur les quatre premiers mois de l’année 2025, la collecte cumulée atteint 2,11 milliards d’euros, contre 3,68 milliards sur la même période en 2024.

L’encours du LDDS atteint un nouveau record en avril 2025, à 162,7 milliards d’euros.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : forte décollecte sur fond de régularisation

Le Livret d’Épargne Populaire connaît une décollecte marquée, à hauteur de 1,96 milliard d’euros. En avril 2024, il avait déjà enregistré une décollecte de 270 millions d’euros. Ces sorties s’expliquent par les vérifications annuelles des conditions d’éligibilité effectuées par les banques : elles doivent clôturer les LEP des épargnants dont le revenu fiscal de référence dépasse le plafond autorisé. Les revenus pris en compte pour 2025 sont ceux de 2023, année marquée par de fortes revalorisations salariales, notamment du SMIC.

La collecte cumulée sur les quatre premiers mois de l’année est négative de 1,37 milliard d’euros, contre une collecte positive de 3,99 milliards sur la même période en 2024.

Les ménages modestes réagissent rapidement aux variations de taux, passé de 4 % à 3,5 % le 1er février dernier.

L’encours du LEP s’établit ainsi, fin avril, à 80,8 milliards d’euros, contre 82,8 milliards fin mars.

Vers une baisse du taux du Livret A et du LEP en août prochain

Les deux composantes entrant dans le calcul du taux du Livret A — le taux €STR et l’inflation — sont orientées à la baisse. Sur la base des données disponibles pour les quatre premiers mois de 2025, le taux du Livret A pourrait être ramené de 2,4 % à 1,5 %.

Le taux du LEP pourrait, quant à lui, passer de 3,4 % à 2 %. Toutefois, ces dernières années, le gouvernement n’a pas toujours appliqué strictement la formule, préférant maintenir un avantage pour l’épargne populaire. Un taux de 2,5 % paraît ainsi plus probable.

Le Coin des Epargnants : les marchés toujours dans le tempo de Donald Trump

A ne plus savoir sur quel pied danser

Les investisseurs oscillent entre espoirs et désillusions… D’un côté, ils ont accueilli favorablement la désescalade des droits de douane entre la Chine et les États-Unis, ainsi que l’amorce d’un dialogue entre Russes et Ukrainiens en Turquie. De l’autre, ils restent circonspects quant aux résultats des négociations, tant commerciales que militaires, actuellement en cours.

Sur le front de la guerre commerciale, la proposition américaine d’un relèvement à 30 % des droits sur les importations chinoises a été perçue comme un levier de négociation. L’accord trouvé entre Washington et Pékin a temporairement réduit les craintes d’une récession mondiale et a contribué à la forte progression des indices actions américains. Néanmoins, les investisseurs prennent conscience que Donald Trump, avec ses mesures protectionnistes, a profondément modifié les règles du commerce international. La taxe moyenne sur les importations aux États-Unis atteint son plus haut niveau depuis 1934, en dépit d’une trêve de 90 jours. Par ailleurs, beaucoup redoutent que les accords commerciaux nécessaires ne puissent être finalisés avant la date butoir du 9 juillet. Les États-Unis doivent en effet renégocier avec plus de 150 pays. Pour accélérer ce processus, Donald Trump n’hésite pas à souffler le chaud et le froid, en laissant entendre qu’il pourrait de nouveau relever les tarifs douaniers.

Le début des discussions entre Russes et Ukrainiens, sous l’œil attentif des Américains, en Turquie, constitue une première étape. Il souligne toutefois l’ampleur du chemin restant à parcourir avant un éventuel accord.

Dans ce contexte, les marchés actions ont progressé. Le CAC 40 a gagné plus de 1,5 % sur la semaine, tandis que la hausse a été plus marquée encore aux États-Unis. Le S&P 500 a progressé de plus de 5 % et le Nasdaq de près de 7 %. Le bitcoin, bénéficiant de la hausse des valeurs technologiques, dépasse désormais les 104 000 dollars.

La confiance des ménages américains au plus bas depuis juin 2022

Après trois années de montagnes russes tarifaires, le moral des consommateurs américains est en forte baisse. L’indice préliminaire de confiance, établi par l’université du Michigan, est tombé en mai à 50,8 points – son deuxième niveau le plus bas jamais enregistré, après celui de juin 2022 – contre 52,2 en avril. Le consensus anticipait pourtant une légère amélioration. Près de trois quarts des personnes interrogées mentionnent spontanément la question des droits de douane, y compris dans les rangs républicains. L’enquête a été menée essentiellement avant l’accord conclu avec la Chine. Les consommateurs anticipent une inflation moyenne de 4,6 % au cours des cinq à dix prochaines années, un niveau record depuis 1991.

Le Royaume-Uni, champion de la croissance au sein du G7

Depuis le Brexit, jamais le Royaume-Uni n’avait retrouvé la première place des économies du G7 en matière de croissance. Au premier trimestre 2025, il met un terme à cette disette avec une croissance de 0,7 % sur trois mois, contre 0,1 % au trimestre précédent, selon l’Office national des statistiques (ONS).

Cette performance s’explique « en grande partie par les services, bien que la production de biens ait également rebondi de manière significative après une période de ralentissement ». Les investissements des entreprises repartent à la hausse, et le commerce extérieur contribue positivement à la croissance.

Le deuxième trimestre devrait être moins dynamique, en raison des tensions commerciales mondiales, malgré l’accord signé avec les États-Unis. Sur l’ensemble de l’année 2025, le Royaume-Uni pourrait afficher une croissance autour de 1 %.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
16 mai 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 886,69+1,67 % %7 543,187 380,74
Dow Jones42 654,74+3,33 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 958,38+5,14 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 211,10+6,96 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 749,21+0,89 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 684,56+1,48 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 309,74+0,47 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 777,65+2,48 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 364,92+1,50 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,262 %-0,003 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,580 %+0,030 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,429 %+0,071 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1133-2,07 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 184,22-7,31 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars65,39+2,17 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars104 026,84+1,00 %38 252,5493 776,61

Investissements internationaux : la France malgré tout attractive

En 2024, malgré la crise politique survenue au mois de juin, la France est restée, selon le baromètre du cabinet EY, le pays européen le plus attractif en matière d’investissements internationaux.

L’an passé, le nombre de projets internationaux sur le sol européen a reculé, en raison notamment de la concurrence accrue des États-Unis. Ces derniers attirent les entreprises étrangères grâce au programme d’incitations fiscales connu sous le nom d’Inflation Reduction Act (IRA) mis en place par Joe Biden. Si la France a enregistré une baisse notable des investissements étrangers, elle est néanmoins parvenue à conserver la première place en Europe. En 2024, les décisions d’investissements internationaux sur son sol ont diminué de 14 %, avec 1 025 projets recensés. L’Allemagne a connu un recul de 17 % (607 projets), et le Royaume-Uni de 13 % (853 projets).

Les projets allemands en France ont chuté de 34 %. Les États-Unis, premier investisseur dans l’Hexagone, ont réduit leurs investissements de 12 %, tout comme la Chine (-11 %). L’image de la France, malgré les tensions politiques et les déséquilibres budgétaires, demeure globalement positive. À trois ans, 70 % des investisseurs interrogés considèrent que l’attractivité du pays s’améliorera ; un chiffre en baisse de 5 points sur un an.

La France conserve plusieurs atouts majeurs : sa position géographique centrale, son énergie décarbonée, et la qualité de ses infrastructures. Elle bénéficie également d’une bonne image dans des secteurs d’avenir comme la défense, le quantique et l’intelligence artificielle. Lors du sommet sur l’IA, un programme d’investissement de 109 milliards d’euros a été annoncé en février.

Concernant l’implantation d’usines, un quart des investissements internationaux  en Europe en 2024 ont été réalisés en France (415 projets, dont 74 dans l’énergie). Toutefois, les investissements industriels portés par des capitaux étrangers ont reculé de 22 % par rapport à 2023, en raison notamment des difficultés rencontrées dans des secteurs comme la chimie et l’automobile.

Dans les faits, les projets menés par des investisseurs étrangers sont majoritairement des extensions ou des réaménagements d’installations existantes. Seuls 15 % des projets relèvent de créations ex nihilo. De plus, ces investissements génèrent peu d’emplois : 29 000 créations annoncées pour 2024, soit une baisse de 27 % par rapport à 2023. En moyenne, chaque projet d’investissement en France crée 30 emplois, contre 48 au Royaume-Uni et en Allemagne, et 125 en Espagne. Ce faible contenu en emplois s’explique notamment par le coût du travail et la complexité des règles sociales.

D’après Rexecode, en 2024, le coût horaire du travail en France dans l’industrie et les services s’élevait à 44,11 euros, contre 43,97 euros en Allemagne, 25,79 euros en Espagne et 16,70 euros en Pologne. Ces deux derniers pays ont enregistré une progression significative des projets d’investissements internationaux (+15 % pour l’Espagne, +13 % pour la Pologne).

La France reste en tête en Europe pour l’accueil de centres de R&D, même si le nombre de projets y a baissé de 15 %. En revanche, pour l’implantation des sièges sociaux, elle reste nettement devancée par le Royaume-Uni. Malgré le Brexit et les efforts des autorités françaises, la place financière de Paris ne parvient pas à concurrencer celle de Londres.

Si la France conserve sa première place en Europe en matière d’attractivité pour les investissements étrangers, ce leadership est désormais plus fragile. La baisse du nombre de projets, leur moindre intensité en emploi et la faible part des créations ex nihilo traduisent un essoufflement structurel. Plusieurs freins pèsent encore sur l’attractivité française : l’accès au foncier, le coût de l’énergie, le niveau de qualification moyen des actifs, et la faible robotisation des sites industriels. L’atonie de la croissance économique et de la consommation intérieure constitue également un sujet d’inquiétude. À l’heure où la compétition mondiale s’intensifie, notamment sous l’effet des stratégies offensives des États-Unis et des pays d’Europe centrale, la France doit impérativement lever les freins persistants : complexité administrative, coût du travail, faible productivité industrielle. Le pari d’une montée en gamme dans les secteurs d’avenir, comme l’intelligence artificielle, la défense ou l’aéronautique, ne pourra être gagné sans un effort en matière de formation, d’innovation et d’efficacité de l’action publique.

Le Coin des Epargnants du 10 mai 2025 : les marchés, les yeux rivés sur les négociations commerciales

Donald Trump, avec le pacte commercial signé avec le Royaume-Uni, a suscité un petit vent d’optimisme sur les marchés financiers.

Ce premier accord témoigne de la volonté de Washington de sortir de la spirale des droits de douane, même si, dans les faits, les tarifs appliqués aux États-Unis resteront à des niveaux supérieurs à ceux en vigueur avant le retour de Donald Trump au pouvoir. Ce dernier s’est félicité que le Royaume-Uni s’ouvre davantage aux produits américains, pour plusieurs milliards de dollars. De son côté, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, a évoqué un accord « extrêmement important », notamment pour l’industrie automobile. Les constructeurs britanniques sont en effet autorisés à exporter 100 000 voitures vers les États-Unis avec une taxe réduite à 10 %, contre un taux de 27,5 % auparavant. La taxe plancher de 10 % annoncée le 2 avril sur l’ensemble des marchandises reste toutefois en vigueur.

Le Royaume-Uni, l’un des rares pays à afficher une balance commerciale équilibrée avec les États-Unis, demeure un cas particulier en raison des liens historiques unissant les deux nations. Donald Trump entend par ailleurs éviter un rapprochement entre le Royaume-Uni et l’Union européenne, dont il reste un adversaire résolu. Il est, en effet, un fervent soutien du Brexit.

Autre signe encourageant : une réunion officielle entre représentants américains et chinois est prévue le samedi 10 mai. Il s’agit de la première rencontre depuis l’escalade tarifaire entre les deux pays. Donald Trump viserait à ramener les droits de douane de 145 % à 80 %. Plusieurs séances de travail seront nécessaires pour rapprocher les positions des deux premières puissances économiques mondiales.

La situation commerciale, en cette fin de printemps, reste contrastée. Les exportations totales chinoises ont augmenté de 8,1 % en avril sur un an, bien au-delà des prévisions des économistes. En revanche, celles à destination des États-Unis ont chuté de 21 % sur un an. Les entreprises chinoises ont redirigé leurs flux commerciaux vers d’autres marchés. Les exportations vers l’Inde et les dix pays de l’ASEAN ont progressé de plus de 20 %, tandis que celles vers l’Union européenne ont augmenté de 8 %. Les importations de biens américains en Chine, quant à elles, ont diminué de près de 14 %. Faute de produits de substitution, les importateurs américains continuent à acheter chinois, tout en s’acquittant des droits de douane.

En clôture, vendredi 9 mai, le CAC 40 a terminé à 7 743,75 points. Sur la semaine, il cède 0,34 %. À Francfort, le DAX a inscrit un nouveau record, avec un gain de près de 2 %. Les investisseurs anticipent par ailleurs une nouvelle baisse des taux directeurs de la part de la Banque centrale européenne. Les grands indices américains sont restés stables cette semaine. Les marchés demeurent prudents, dans l’attente de précisions sur le contenu des négociations américano-chinoises.

Le bitcoin a franchi, cette semaine, à nouveau la barre des 100 000 dollars. Son cours a été porté par l’accord commercial entre Washington et Londres, qui rassure les investisseurs sur les actifs risqués, comme les cryptomonnaies. Le bitcoin avait atteint son record historique à 109 000 dollars le 20 janvier, jour de l’investiture de Donald Trump à la Maison-Blanche. La chute des valeurs technologiques et des prises de bénéfice a provoqué un repli du bitcoin de près de 20 % en quelques semaines.

Le cours du pétrole a légèrement augmenté avec la signature de l’accord américano-britannique. En cas de multiplication d’accords commerciaux, le ralentissement de la croissance serait plus faible ce qui serait favorable à la demande de pétrole.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
9 mai 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 743,75-0,34 % %7 543,187 380,74
Dow Jones41 249,38-0,15 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 659,91-0,28 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite17 928,92-0,23 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 499,32+1,73 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 554,80-0,51 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 309,74+0,47 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 503,33+4,64 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 342,00+1,38 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,265 %+0,018 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,550 %+0,020 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,358 %+0,042 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1265-0,99 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 339,85+0,58 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars63,58+3,45 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars102 779,95+6,52 %38 252,5493 776,61

Taux de rémunération des dépôts bancaires : toujours en baisse

En mars 2025, la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires des ménages et des sociétés non financières (SNF) a, selon la Banque de France, diminué de 3 points de base (pb) par rapport à février 2025 et s’établit à 1,56 %.

Si la rémunération des dépôts des ménages reste stable (-1 pb entre février et mars à 1,62 %) elle diminue de -7 pb pour les SNF à 1,42% sous l’effet notamment de la baisse du taux des dépôts à terme à moins de deux ans de -15 pb. Le taux de rémunération des livrets ordinaires des ménages était de 0,84 % en mars pour les particuliers.

Les taux de rémunération sur les contrats nouveaux poursuivent par ailleurs leur repli pour les ménages comme pour les SNF, les baisses étant là aussi les plus marquées pour les dépôts à terme à moins de deux ans (-15 pb entre février et mars pour les ménages et -16 pb pour les SNF).

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération des dépôtsContrats nouveaux (Mds€)Taux de rémunération sur contrats nouveaux
mars- 2025 (p)mars- 2024févr- 2025 (r)mars- 2025 (p)mars- 2025 (p)mars- 2024févr- 2025 (r)mars- 2025 (p)
Dépôts bancaires des Ménages et SNF2 5861,871,591,56
dont Ménages1 8751,881,631,62
dont : – dépôts à vue (b)5420,070,060,05
– livrets à taux réglementés (b,c)7193,182,492,49
dont : livret A4033,002,402,40
– livrets ordinaires2160,910,870,84
– dépôts à terme <= 2 ans (d)843,572,922,86143,692,512,36
– dépôts à terme > 2 ans (d)1012,142,372,3523,462,672,55
– plan d’épargne-logement2142,612,632,6312,221,751,74
dont SNF7101,821,491,42
dont : – dépôts à vue (b)4820,790,610,57
– dépôts à terme <= 2 ans (d)1534,013,263,11383,812,712,55
– dépôts à terme > 2 ans (d)753,533,403,4223,883,052,94
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,502,902,65
Euribor 3 mois (e)3,922,532,44
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,932,252,29
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,672,642,80

Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Le Coin des Epargnants du 2 mai 2025 : petit mieux sur les marchés

Les investisseurs ont choisi d’être optimistes en ce début de mois de mai. La publication des chiffres de l’emploi aux États-Unis les a rassurés. Le marché du travail ralentit outre-Atlantique, mais moins fortement que prévu.

Les créations d’emplois non agricoles pour le mois se sont établies à 177 000, en baisse par rapport au chiffre révisé de 185 000 en mars, selon les données du Bureau des statistiques du travail du Département du Travail publiées vendredi. Ce chiffre est supérieur aux attentes, les économistes anticipant seulement 138 000 créations d’emplois. En avril, le taux de chômage est resté stable à 4,2 % de la population active par rapport à mars. La croissance du salaire horaire moyen a augmenté de 0,2 % sur une base mensuelle, en dessous des 0,3 % enregistrés en mars. Les résultats de l’emploi devraient conforter la Réserve fédérale dans sa stratégie d’attentisme.

Les indices PMI d’activité en zone euro pour le mois d’avril avaient également rassuré les investisseurs vendredi 2 mai. La production manufacturière a augmenté au rythme le plus rapide en un peu plus de trois ans, tout en restant en zone de contraction, l’indicateur passant de 48,6 à 49 points. Les nouvelles commandes ont continué de diminuer, mais à un rythme moins soutenu qu’auparavant, la composante ressortant à 49,5 points, soit tout près de la stabilisation.

Le CAC 40 a gagné cette semaine près de 3 %, portant le gain depuis le 1er janvier à 4,7 %. L’indice allemand continue de progresser plus vite que son homologue français, avec une hausse de près de 4,5 % sur la semaine, portant sa progression à plus de 15 % depuis le début de l’année.

Sur le marché américain, les bons résultats trimestriels de Microsoft et Meta ont été positivement accueillis par les investisseurs. Ces derniers nourrissent des espoirs d’une éventuelle désescalade sur le front commercial. Le ministère chinois du Commerce a en effet déclaré être en train d’évaluer une offre de Washington en vue de négociations concernant les droits de douane imposés par Donald Trump. Les autorités chinoises ont néanmoins réaffirmé que Washington devrait supprimer tous les tarifs unilatéraux, affirmant que « si les États-Unis veulent discuter, ils doivent montrer leur sincérité et être prêts à corriger leurs mauvaises pratiques et à annuler ces surtaxes ».

Les investisseurs n’ont pas surinterprété le recul du PIB américain au premier trimestre, imputable à une forte croissance des importations, réalisées en anticipation du relèvement des tarifs douaniers. Les grands indices américains ont connu une semaine honorable, avec une progression autour de 3 %.

Les cours du pétrole ont baissé cette semaine. Le baril de Brent a perdu près de 8 % en cinq jours et s’échangeait, vendredi 2 mai, contre 61 dollars. Les prévisions de croissance de la production de l’Opep+ à compter du mois de juin ont pesé sur les cours. L’Arabie saoudite, membre le plus influent de l’Opep+, est passée d’un objectif de « stabilité du marché » à une véritable offensive sur les parts de marché, au moment où la demande pourrait être moins dynamique en raison du ralentissement de l’économie mondiale.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
2 mai 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 770,48+2,98 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 317,43+2,93 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 686,67+3,07 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite17 977,73+3,37 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 057,34+4,48 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 596,35+2,15 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 285,19+2,22 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)36 807,78+7,65 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 279,03-0,63 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,247 %+0,060 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,530 %+0,061 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,316 %+0,049 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1322-0,07 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 235,30-3,51 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars61,35-7,95 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars97 357,93+3,40 %38 252,5493 776,61

Assurance vie : un premier trimestre de haute tenue

L’assurance vie réussit la passe de trois au premier trimestre 2025

L’assurance vie a réalisé la passe de trois au cours du premier trimestre 2025, avec des collectes nettes supérieures à 4 milliards d’euros chaque mois. Les ménages plébiscitent ce placement qui, grâce à l’amélioration du rendement des fonds en euros, a retrouvé des couleurs. Ils réallouent une partie de l’épargne accumulée ces dernières années sur des produits de court terme, devenus moins rémunérateurs avec la baisse des taux.

Un mois de mars de haute tenue

La collecte nette a atteint 4,0 milliards d’euros en mars, après 5,8 milliards en février et 4,5 milliards en janvier. À titre de comparaison, elle s’élevait à 3,2 milliards d’euros en mars 2024. Il faut remonter à mars 2010 pour retrouver un niveau plus élevé sur ce mois, avec une collecte nette de 6,284 milliards d’euros — un record sur quinze ans.

Depuis 1997, seules trois décollectes nettes ont été enregistrées en mars : en 2020 (−1,842 milliard d’euros, en lien avec la crise du Covid), en 2017 (−9 millions d’euros) et en 2012 (−1,378 milliard d’euros, en lien avec la crise des dettes souveraines). Sur les dix dernières années, la collecte moyenne du mois de mars s’établit à environ 1 milliard d’euros. Celle de 2025 est donc quatre fois supérieure à cette moyenne décennale.

La collecte nette a été positive à hauteur de +3,4 milliards d’euros pour les supports en unités de compte (UC), et de +0,6 milliard pour les supports en euros. Ces derniers enregistrent ainsi deux collectes nettes consécutives, traduisant un retour en territoire positif.

Des cotisations dynamiques

Depuis plusieurs mois, l’assurance vie bénéficie de cotisations soutenues. Les ménages réaffectent une partie de leur épargne de court terme vers ce placement. En 2023 et 2024, ils avaient privilégié les dépôts à vue et les livrets réglementés, qui offraient des rendements attractifs. L’encours des dépôts à vue est passé de 406 milliards à plus de 500 milliards d’euros entre 2019 et 2023.

Avec la décrue des taux directeurs, ces placements deviennent mois après mois moins intéressants. La baisse du rendement du Livret A incite désormais les ménages à privilégier les placements de long terme, au premier rang desquels figure l’assurance vie.

En mars, le montant des cotisations brutes a atteint 15,5 milliards d’euros, un niveau record. En mars 2024, il avait déjà atteint un sommet comparable à 15,504 milliards d’euros.

Des prestations plutôt stables

Les prestations versées en mars 2025 se sont élevées à 11,5 milliards d’euros, contre 12,321 milliards en mars 2024. Elles demeurent relativement stables d’un mois sur l’autre. Le redémarrage encore lent du marché immobilier ne conduit pas les ménages à effectuer des retraits sur leurs contrats d’assurance vie pour financer l’achat d’un logement.

Un premier trimestre prometteur

Le contexte du premier trimestre 2025 a été porteur pour l’assurance vie. Avec un Livret A en perte d’attractivité, l’assurance vie s’impose comme le placement gagnant du premier trimestre. Sur les trois premiers mois, la collecte nette atteint 14,4 milliards d’euros, soit +5,6 milliards d’euros par rapport à la même période en 2024. Elle s’élève à +13,3 milliards pour les supports en UC, et à +1,1 milliard pour les supports en euros.

Depuis le début de l’année, les cotisations brutes s’élèvent à 49,8 milliards d’euros, en hausse de +1,9 milliard par rapport à la même période en 2024. Les prestations, quant à elles, atteignent 35,4 milliards d’euros, en baisse de −9 %, soit −3,7 milliards d’euros.

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Un encours au-dessus des 2 000 milliards d’euros

L’encours de l’assurance vie s’établit à 2 025 milliards d’euros à fin mars 2025, en hausse de +3,7 % sur un an.

L’assurance vie face à l’effet Trump

L’année 2025 a débuté sur les chapeaux de roue pour l’assurance vie, portée par le recul des rendements de l’épargne de court terme et la bonne tenue des marchés financiers. Mais les annonces du 2 mars dernier par Donald Trump concernant un relèvement des droits de douane rebattent en partie les cartes. Les marchés actions enregistrent de fortes variations au gré des déclarations du président américain, avec une tendance baissière. En revanche, les taux d’intérêt à long terme restent élevés, notamment en raison des besoins de financement croissants des États européens, en particulier dans le domaine de la défense.

Le climat économique et géopolitique anxiogène pourrait conduire certains ménages à se tourner à nouveau vers des placements de court terme, comme le Livret A. Toutefois, le taux de ce dernier devrait être abaissé à environ 1,7 % au 1er août prochain, ce qui pourrait limiter cet attrait.

Données France Assureurs

Légère reprise du PIB, mais une croissance toujours fragile

Selon l’INSEE, le produit intérieur brut (PIB) en volume a progressé de 0,1 % au premier trimestre 2025, après un recul de 0,1 % au quatrième trimestre 2024. La croissance de l’économie française demeure fragile, plusieurs composantes étant en territoire négatif, comme l’investissement ou le commerce extérieur. La consommation reste atone, avec un fort repli des achats de biens en mars.

La demande intérieure finale (hors variations de stocks) a stagné au premier trimestre, après une hausse de 0,2 % au quatrième trimestre 2024. La consommation des ménages est restée stable sur les trois premiers mois de l’année, contre une hausse de 0,2 % fin 2024. La formation brute de capital fixe (FBCF) est à nouveau en baisse : -0,2 % après -0,1 %. Le commerce extérieur continue de peser sur la croissance, avec une contribution négative de -0,4 point, après -0,1 point. Les exportations ont diminué de 0,7 % (après +0,2 %), tandis que les importations ont progressé de 0,4 % (après +0,5 %). En revanche, les variations de stocks ont soutenu la croissance, contribuant pour +0,5 point (après -0,2 point).


Une production portée par l’industrie

La production totale (biens et services) a augmenté de 0,2 % au premier trimestre, après +0,1 % au trimestre précédent. Dans l’industrie manufacturière, la hausse atteint 0,4 %, après +0,1 %. Les industries agroalimentaires ont enregistré une forte progression (+1,6 % après +0,9 %), tirée par la fabrication de boissons. La production de matériels de transport est également en nette hausse (+1,4 % après +0,1 %), bien qu’elle reste inférieure de 5 % à son niveau de fin 2023. En revanche, la production recule dans les biens d’équipement (-0,8 % après +0,5 %), notamment dans la fabrication d’équipements électriques, ainsi que dans le raffinage (-3,2 % après +6,8 %). La production d’électricité est également en baisse ce trimestre.

La production de services marchands a progressé de 0,4 % après +0,1 %. Les services aux ménages enregistrent une hausse de 0,5 % (après -2,5 %), conséquence du contrecoup des Jeux olympiques et paralympiques. Les services aux entreprises progressent également (+0,6 % après +0,2 %), en lien avec l’amélioration de l’activité industrielle. À l’inverse, la construction poursuit son recul (-0,5 % après -0,7 %).


Une consommation des ménages étale

La consommation des ménages est restée stable au premier trimestre 2025, après une hausse de 0,2 %. Les achats de biens ont diminué de 0,6 % (après +0,1 %), pénalisés par la chute de la consommation de matériels de transport (-4,4 % après +2,6 %), impactée par la réduction du bonus écologique et le durcissement du malus.

La consommation alimentaire (y compris tabac) a reculé de 0,8 % (après +0,1 %), en partie à cause de la baisse des achats de tabac consécutive à la hausse des prix en janvier. Hors tabac, la consommation diminue également (-0,2 % après stabilité).

En revanche, les dépenses de services sont en hausse (+0,5 % après -0,1 %). Les services aux ménages progressent de 0,3 %, après un fort recul de 6,1 % au quatrième trimestre. Les services de transport augmentent de 1,0 % (après +0,4 %). À l’inverse, la consommation dans l’hébergement-restauration est moins dynamique (+0,2 % après +0,5 %), de même que dans l’information-communication (+0,5 % après +0,9 %).


Recul de l’investissement

La formation brute de capital fixe a reculé de 0,2 % au premier trimestre 2025, après -0,1 % fin 2024. L’investissement en construction poursuit sa baisse (-0,8 % après -0,9 %), tandis que celui en produits manufacturés repart à la baisse (-0,5 % après stabilité).

La FBCF en biens d’équipement chute de 1,6 % (après -0,3 %), tout comme celle en autres produits manufacturés (-1,1 % après -1,2 %). En revanche, l’investissement en matériels de transport reste dynamique (+1,3 % après +1,4 %).


Perspectives moroses pour 2025

L’objectif de croissance de 0,7 % pour 2025 fixé par le gouvernement apparaît difficile à atteindre. La tendance est au ralentissement, dans un contexte de commerce mondial perturbé par les mesures douanières initiées par Donald Trump. En France, les ménages restent prudents, freinés par les craintes d’une hausse du chômage, ce qui limite les dépenses importantes.

L’OFCE anticipe pour sa part une croissance de 0,5 % en 2025. La baisse récente des taux directeurs décidée par la Banque centrale pourrait soutenir une reprise progressive de l’investissement, sous réserve d’un allègement des incertitudes économiques et géopolitiques.

INSEE

Le Coin des Epargnants du 26 avril 2025 : Volatilité présidentielle à tous les étages

Accalmie sur le front de la guerre commerciale

Désescalade est le mot de la semaine. Après avoir menacé le président de la Réserve fédérale, Donald Trump a finalement déclaré qu’il n’avait pas l’intention de le limoger. Après une escalade des droits de douane entre la Chine et les États-Unis, si la détente n’est pas encore pleinement d’actualité, l’heure semble être aux petits pas. Le gouvernement chinois envisagerait de suspendre ses droits de douane de 125 % sur certaines importations américaines, selon Bloomberg. Il pourrait notamment supprimer les prélèvements additionnels sur les équipements médicaux et certains produits chimiques industriels, comme l’éthane. La Chine réfute cependant, pour l’instant, mener toute négociation avec les États-Unis.

Par ailleurs, les États-Unis et la Corée du Sud pourraient parvenir à un protocole d’entente dès la semaine prochaine. La Corée du Sud, allié clé de Washington, pourrait être soumise à des droits de douane de 25 % sur certaines importations, temporairement ramenés à 10 % pendant la « pause » de 90 jours décrétée par Donald Trump. S’y ajouteraient des taxes de 25 % sur les livraisons de voitures, d’acier et d’aluminium. Des progrès significatifs auraient également été réalisés avec l’Inde, pays où Apple prévoit de transférer l’assemblage de l’ensemble de ses iPhone d’ici 2026.

La Bourse de Paris a enchaîné quatre séances consécutives de hausse cette semaine, terminant à 7 536,26 points. Le CAC 40 affiche désormais une progression d’environ 2 % depuis le 1er janvier. Surtout, depuis son point bas du 7 avril, atteint quelques jours après l’annonce des nouveaux droits « réciproques » par Donald Trump, l’indice a repris près de 9 %. D’autres indices européens font encore mieux : le DAX allemand a progressé de plus de 4 % cette semaine, portant sa hausse depuis le début de l’année à plus de 11 %.

Aux États-Unis, les indices ont pleinement profité des inflexions du président américain sur les droits de douane et de ses déclarations sur l’indépendance de la banque centrale. Le Nasdaq a gagné plus de 7 % sur la semaine et le S&P 500 plus de 6 %.

Sur le plan de la politique monétaire, des membres de la Réserve fédérale commencent à infléchir leur position, préoccupés par l’impact potentiel des tensions commerciales sur l’emploi. Beth Hammack, présidente de la Fed de Cleveland, a estimé qu’une baisse des taux pourrait être envisagée dès le mois de juin, sous réserve de données économiques allant dans ce sens. L’activité sur les contrats à terme sur les fonds fédéraux indique désormais une probabilité d’environ 60 % d’une détente monétaire dans deux mois. Une éventuelle baisse des taux qui réjouirait Donald Trump, qui la réclame avec insistance depuis plusieurs semaines.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
25 avril 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 536,26+2,93 %7 543,187 380,74
Dow Jones40 113,50+2,25 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 525,21+7,12 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite17 382,94+6,64 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 242,45+4,43 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 415,25+1,04 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 154,12+3,87 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)35 705,74+5,17 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 295,06+0,71 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,187 %-0,052 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,469 %+0,002 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,267 %-0,062 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1371-0,18 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 283,10-1,69 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars66,81-1,08 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars95 531,7+9,25 %38 252,5493 776,61

Petit mois de mars pour le Livret A

Le Livret A est touché par l’effet taux mais conserve néanmoins une collecte positive en mars. Les ménages se détournent de ce placement depuis l’annonce du passage de son taux de rémunération de 3 % à 2,4 %. Compte tenu du niveau de l’inflation (0,8 % en février et en mars), ainsi que de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, une nouvelle diminution de son taux de rémunération est probable au 1er août prochain.

Une collecte modeste mais positive

Le Livret A, avec une collecte de 400 millions d’euros, enregistre en mars 2025 son plus mauvais mois de mars depuis 2016 (310 millions d’euros). Ce résultat tranche avec ceux des années précédentes : en mars 2024, le Livret A avait bénéficié d’une collecte de 1,53 milliard d’euros, et en 2023 de 4,17 milliards d’euros. La collecte de mars 2025 s’inscrit dans le processus de décélération constaté depuis le début de l’année. En février, la collecte s’élevait à 940 millions d’euros, et en janvier à 350 millions d’euros.

Sur le premier trimestre 2025, la collecte atteint 1,73 milliard d’euros, contre 8,91 milliards d’euros sur la même période en 2024.

La collecte de mars 2025 pour le Livret A est nettement inférieure à sa moyenne des dix dernières années (2 milliards d’euros).

En mars, le Livret A bat néanmoins un nouveau record d’encours avec 444,2 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) mieux que le Livret A

Le LDDS fait mieux que le Livret A en mars, avec une collecte de 610 millions d’euros, soit un montant proche de celui de février (640 millions d’euros). Ce résultat reste néanmoins inférieur à celui de mars 2024 (910 millions d’euros). Sur les trois premiers mois de l’année, le LDDS enregistre une collecte de 1,81 milliard d’euros, contre 2,92 milliards d’euros sur la même période en 2023. La collecte de mars 2025 est assez proche de la moyenne de ses dix dernières années (700 millions d’euros). Aucune décollecte n’a été enregistrée au mois de mars pour le LDDS.

L’encours du LDDS atteint, avec 162,4 milliards d’euros, un nouveau record.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : une érosion de la collecte

Comme le Livret A et le LDDS, le Livret d’Épargne Populaire est en repli en mars, avec une collecte de 140 millions d’euros, contre 350 millions d’euros en février. Cette collecte est en net retrait par rapport à celle de mars 2024 (950 millions d’euros).

Avec un encours de 82,8 milliards d’euros, le LEP atteint néanmoins un plus haut historique.

Une indéniable normalisation de l’épargne réglementée

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse de la collecte du Livret A en ce début d’année. La diminution du taux de rémunération conduit les ménages à réorienter leur épargne vers d’autres placements, notamment l’assurance vie, qui connaît un excellent début d’année. Par ailleurs, certaines rumeurs évoquant une mobilisation de l’épargne pour financer la défense, perçue comme une forme de prélèvement, ont pu jouer en sa défaveur. Enfin, le nombre de Livrets A plafonnés a fortement augmenté ces dernières années (environ 13 %), ce qui pousse les épargnants disposant de liquidités à se tourner vers d’autres produits.

La baisse de la collecte du Livret A ne semble pas, en revanche, traduire un arbitrage en faveur de la consommation.

Une baisse des taux de rémunération attendue le 1er  août 2025

Les deux composantes utilisées pour calculer le taux du Livret A — le taux ester et le taux d’inflation — sont orientées à la baisse. Compte tenu des données des trois premiers mois de l’année, le taux du Livret A pourrait passer de 2,4 % à 1,7 %.

Le taux du Livret d’Épargne Populaire pourrait quant à lui baisser de 3,4 % à 2,3 %. Pour ce dernier, le gouvernement n’a pas appliqué strictement la formule ces dernières années, préférant donner un avantage à l’épargne populaire.

CDC

CDC

Livret A – mars 2025 – A petit trot

Le Livret A est touché par l’effet taux mais conserve néanmoins une collecte positive en mars. Les ménages se détournent de ce placement depuis l’annonce du passage de son taux de rémunération de 3 % à 2,4 %. Compte tenu du niveau de l’inflation (0,8 % en février et en mars), ainsi que de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, une nouvelle diminution de son taux de rémunération est probable au 1er août prochain.

Une collecte modeste mais positive

Le Livret A, avec une collecte de 400 millions d’euros, enregistre en mars 2025 son plus mauvais mois de mars depuis 2016 (310 millions d’euros). Ce résultat tranche avec ceux des années précédentes : en mars 2024, le Livret A avait bénéficié d’une collecte de 1,53 milliard d’euros, et en 2023 de 4,17 milliards d’euros. La collecte de mars 2025 s’inscrit dans le processus de décélération constaté depuis le début de l’année. En février, la collecte s’élevait à 940 millions d’euros, et en janvier à 350 millions d’euros.

Sur le premier trimestre 2025, la collecte atteint 1,73 milliard d’euros, contre 8,91 milliards d’euros sur la même période en 2024.

La collecte de mars 2025 pour le Livret A est nettement inférieure à sa moyenne des dix dernières années (2 milliards d’euros).

En mars, le Livret A bat néanmoins un nouveau record d’encours avec 444,2 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) mieux que le Livret A

Le LDDS fait mieux que le Livret A en mars, avec une collecte de 610 millions d’euros, soit un montant proche de celui de février (640 millions d’euros). Ce résultat reste néanmoins inférieur à celui de mars 2024 (910 millions d’euros). Sur les trois premiers mois de l’année, le LDDS enregistre une collecte de 1,81 milliard d’euros, contre 2,92 milliards d’euros sur la même période en 2023. La collecte de mars 2025 est assez proche de la moyenne de ses dix dernières années (700 millions d’euros). Aucune décollecte n’a été enregistrée au mois de mars pour le LDDS.

L’encours du LDDS atteint, avec 162,4 milliards d’euros, un nouveau record.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : une érosion de la collecte

Comme le Livret A et le LDDS, le Livret d’Épargne Populaire est en repli en mars, avec une collecte de 140 millions d’euros, contre 350 millions d’euros en février. Cette collecte est en net retrait par rapport à celle de mars 2024 (950 millions d’euros).

Avec un encours de 82,8 milliards d’euros, le LEP atteint néanmoins un plus haut historique.

Une indéniable normalisation de l’épargne réglementée

Plusieurs facteurs peuvent expliquer la baisse de la collecte du Livret A en ce début d’année. La diminution du taux de rémunération conduit les ménages à réorienter leur épargne vers d’autres placements, notamment l’assurance vie, qui connaît un excellent début d’année. Par ailleurs, certaines rumeurs évoquant une mobilisation de l’épargne pour financer la défense, perçue comme une forme de prélèvement, ont pu jouer en sa défaveur. Enfin, le nombre de Livrets A plafonnés a fortement augmenté ces dernières années (environ 13 %), ce qui pousse les épargnants disposant de liquidités à se tourner vers d’autres produits.

La baisse de la collecte du Livret A ne semble pas, en revanche, traduire un arbitrage en faveur de la consommation.

Une baisse des taux de rémunération attendue le 1er  août 2025

Les deux composantes utilisées pour calculer le taux du Livret A — le taux ester et le taux d’inflation — sont orientées à la baisse. Compte tenu des données des trois premiers mois de l’année, le taux du Livret A pourrait passer de 2,4 % à 1,7 %.

Le taux du Livret d’Épargne Populaire pourrait quant à lui baisser de 3,4 % à 2,3 %. Pour ce dernier, le gouvernement n’a pas appliqué strictement la formule ces dernières années, préférant donner un avantage à l’épargne populaire.

France info : baisse des taux de la BCE – une bonne nouvelle pour les emprunts immobiliers, moins pour l’épargne

Face à l’incertitude économique, la Banque centrale européenne choisit une nouvelle fois de baisser ses taux. Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne, décrypte l’impact sur les emprunts immobiliers et l’épargne des Français.

La Banque centrale européenne (BCE) a abaissé une nouvelle fois ses taux d’intérêt directeurs afin de soutenir la fragile croissance économique de la zone euro désormais confrontée aux incertitudes sur l’impact des droits de douane américains. Le taux de la facilité de dépôt a été abaissé de 25 points de base, à 2,25%.

Il s’agit de la septième baisse du coût du crédit en un an de la part de l’institut de Francfort qui avait porté en septembre 2023 le taux de dépôt à un record de 4% pour juguler une inflation galopante après la pandémie de COVID-19 et le déclenchement de la guerre en Ukraine.

Ecouter l’interview

Immobilier : les stratégies pour investir et épargner avec Philippe Crevel

Entre les compléments de revenus, la constitution d’un patrimoine pour la retraite, l’immobilier offre des solutions. Philippe Crevel, économiste, directeur du Cercle de l’épargne et Benjamin Lefébure, cofondateur des secrets de l’Immo, partagent leurs idées dans l’émission Figaro Immo, animée par Olivier Marin.

Le Coin des Epargnants du 19 avril 2025 : des marchés à la recherche d’un cap

Trêve Pascale sur les marchés

En raison du Vendredi saint, cette semaine, les Bourses européennes et américaines n’ont été ouvertes que quatre jours. Les espoirs d’un accord entre l’Europe et les États-Unis sur les droits de douane ont conduit à une progression des indices « actions » sur le Vieux Continent. Sur la semaine, le CAC 40 a progressé de 2,55 % et le DAX allemand de plus de 4 %.

Si les craintes de ralentissement de l’économie mondiale sont justifiées, elles ne devraient pas déboucher sur une récession, selon le FMI. D’après sa directrice générale, Kristalina Georgieva, « les tensions commerciales sont comme une marmite qui bouillonne depuis longtemps et qui maintenant déborde ». À quelques jours de l’ouverture des réunions de printemps du Fonds monétaire international (FMI), elle a porté un jugement sans concession sur les raisons de la guerre commerciale actuelle. Elle a ainsi souligné que « dans une large mesure, ce que nous constatons aujourd’hui est le résultat d’une érosion de la confiance dans le système international et entre les pays ». Elle a admis que, si « la mondialisation a permis de sortir de la pauvreté des millions de personnes, tout le monde n’en a pas bénéficié ». Elle a ajouté que « nombreux sont ceux qui imputent au système économique international la responsabilité de l’injustice perçue dans leurs vies ».

Elle a condamné le recours aux barrières tarifaires (droits de douane) et non tarifaires (réglementation sanitaire, environnementale…) qui vident de sa substance le système multilatéral, lequel n’a pas réussi à offrir des conditions de concurrence équitables. Elle estime que la non-correction des déséquilibres commerciaux a conduit à une impasse. Logiquement, les excédents commerciaux auraient dû provoquer l’appréciation des monnaies des pays concernés et une augmentation de leur demande interne. Or, cela n’a pas été le cas.

Pour le FMI, la Chine doit stimuler sa consommation privée, limiter l’essor excessif de son industrie et favoriser une baisse de l’épargne de précaution des ménages. L’Union européenne, quant à elle, doit améliorer sa compétitivité et approfondir le marché unique. « L’Europe a besoin d’une union bancaire, d’une union des marchés de capitaux et de moins de restrictions au commerce intérieur des services. » Pour le FMI, les États-Unis doivent réduire considérablement le déficit budgétaire fédéral par des réformes du côté des dépenses. Le déficit de la balance courante serait alors moins élevé.

L’once d’or toujours plus haut

L’once d’or a encore battu des records cette semaine et a dépassé 3300 dollars. Depuis le 1er janvier, le cours a gagné plus de 25 %.et sur un an la hausse atteint près de 40 %. Les prévisions sur l’évolution des cours sont de plus en plus difficiles à réaliser. Certains experts estiment possible un cours à plus de 3600 dollars dans les prochains semaines, voire 4000 dollars. D’autres estiment que la conclusion d’accords pour les droits de douane mettrait un terme à l’envolée du métal précieux. De même, un cessez le feu en Ukraine pourrait provoquer une baisse de l’once d’or.

Septième baisse consécutive des taux directeurs par la Banque centrale européenne

La Banque centrale européenne a réalisé, jeudi 17 avril, sa septième baisse de taux directeurs depuis le début de son cycle d’assouplissement monétaire au mois de juin dernier. Le taux de dépôt a été ainsi ramené de 2,5 % à 2,25 %. Cette décision était anticipée après l’annonce par Donald Trump, le 2 avril, de relever les droits de douane américains. Malgré le revirement du président américain sur les surtaxes « réciproques », diminuées à un seuil plancher de 10 % pour tous les pays sauf la Chine (le taux y est de 145 % pour la majeure partie des importations en provenance de ce pays.

La poursuite de la baisse des taux directeurs constitue une réponse face à la menace de nouveau ralentissement de croissance qui menace la zone euro avec la mise en œuvre de politiques protectionnistes par le Président américain. Le communiqué de la BCE souligne que « les perspectives de croissance se sont détériorées du fait de l’intensification des tensions commerciales. L’incertitude accrue devrait affaiblir la confiance des ménages et des entreprises, tandis que les réactions négatives et volatiles des marchés aux tensions commerciales devraient entraîner un durcissement des conditions de financement. Ces facteurs pourraient par ailleurs peser sur les perspectives économiques de la zone euro ». Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, a souligné que les perturbations croissantes du commerce mondial ont accru l’incertitude concernant l’inflation. Des facteurs jouent à la baisse -ralentissement de l’économie mondiale, baisse des prix des importations chinoises pour gagner des parts de marché, appréciation de l’euro – mais d’autres jouent à la hausse – fragmentation des chaînes d’approvisionnement, augmentation des dépenses publiques en matière de défense et d’infrastructures.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
17/18 avril 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 285,86+2,55 %7 543,187 380,74
Dow Jones39 142,23-2,66 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 282,70-1,50 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite16 286,45-2,62 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 21 205,86+4,11 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 275,66+3,91 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 935,34+3,09 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)34 730,28+4,13 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 280,34+4,29 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,239 %-0,111 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,467 %-0,100 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,329 %-0,223 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1371+3,75 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 324,89+11,52 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars67,89+4,96 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars85 064,63+1,63 %38 252,5493 776,61

Le Coin des épargnants du 11 avril 2025 : les marchés pris en otage par les droits de douane

La semaine folle des marchés

Suspension des droits de douane  majorés pendant une période de 90 jours réservée à la négociation : les nerfs des investisseurs sont mis à rude épreuve depuis le 2 avril dernier. Si la suspension des majorations a été appréciée, la poursuite de la guerre commerciale avec la Chine et le haut niveau d’incertitude pour la suite pèsent évidemment sur les valeurs « actions ». Le passage des droits à 10 % pour toutes les importations américaines, qui ne devrait pas être remis en cause, reste une mauvaise nouvelle pour les échanges.

La Bourse de Paris a connu le repli le plus important en Europe cette semaine. L’indice CAC 40 a, en effet, reculé de près de 4 %, quand le DAX allemand n’a perdu que 1,5 %. Les valeurs du luxe, de la finance et de l’automobile ont été les plus touchées. Aux États-Unis, le moratoire du président américain a été suivi d’un rebond impressionnant des indices actions. Le Nasdaq a progressé de plus de 7 % sur la semaine et le S&P 500 de près de 6 %. Le président américain, ayant invité à acheter des actions avant sa déclaration du 9 avril relative aux droits de douane, est suspecté d’être à l’origine d’un délit d’initié. Les démocrates au Congrès ont demandé, sur ce sujet, la création d’une commission d’enquête.

La spirale protectionniste s’emballe entre les Etats-Unis et la Chine

La spirale protectionniste bat son plein avec un bras de fer inédit entre les États-Unis et la Chine. Vendredi 11 avril, la Chine a décidé d’appliquer des droits de douane de 125 % sur les importations américaines, en réaction aux droits de 145 % institués par Donald Trump. Ces taux sont synonymes d’un quasi-embargo mutuel. Les Chinois n’entendent pas négocier sous la pression et la menace américaines. Ils estiment que l’économie américaine ne peut pas se passer de leurs importations. Celle-ci peut compter sur des stocks constitués en janvier et février, mais ceux-ci ne couvrent pas les besoins des entreprises au-delà du mois de mai.

Les autorités chinoises envisagent de réduire leurs exportations de métaux rares vers les États-Unis. Cette limitation risquerait néanmoins de peser sur les recettes d’exportation et d’inciter les Américains à se tourner vers d’autres fournisseurs. Vendredi 11 avril, le ministère du Commerce chinois a indiqué que les taux des droits de douane ne devraient plus évoluer : « étant donné qu’il n’y a plus aucune possibilité d’acceptation du marché pour les produits américains exportés vers la Chine aux niveaux tarifaires actuels, si la partie américaine continue par la suite à imposer des droits de douane sur les produits chinois exportés vers les États-Unis, la partie chinoise n’y prêtera aucune attention ». Les États-Unis pourraient eux aussi décider d’en rester là, pensent certains experts, leur surtaxe de 145 % sur les biens chinois étant supérieure à celle imposée par Pékin.

Le moral des consommateurs en berne aux États-Unis

Sur le plan économique, aux États-Unis, la dernière enquête de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs, réalisée entre le 25 mars et le 8 avril, c’est-à-dire avant le revirement de Donald Trump sur les droits de douane, a confirmé que les ménages restent préoccupés par la guerre tarifaire engagée par leur président. Leur moral est tombé à son plus bas niveau depuis juin 2022, à 50,8 points — trois points de moins qu’anticipé —, tandis que les attentes en matière d’inflation à court et à long terme ont atteint des niveaux inégalés depuis plusieurs décennies. Les ménages s’attendent à ce que les prix augmentent à un rythme annuel de 6,7 % sur les douze prochains mois (contre 5 % auparavant), soit le niveau le plus élevé enregistré depuis novembre 1981. À l’horizon de 5 à 10 ans, les anticipations montent à 4,4 %.

La « remontada » de l’euro

En fin de semaine, le dollar s’échangeait contre 1,13 euro. La devise européenne est à son plus haut niveau depuis février 2022, c’est-à-dire depuis le début de la guerre en Ukraine. Sur une semaine, elle a gagné 5 % face au dollar. Depuis le début de l’année, l’euro a repris 10 % par rapport à la monnaie américaine.Cette semaine, l’euro a été porté par plusieurs facteurs. La conclusion d’un accord de coalition en Allemagne, mercredi 9 avril, met fin à une incertitude politique européenne. Ce pacte augure des mesures de relance pour l’économie allemande, en perte de vitesse depuis de nombreuses années. La hausse de l’euro est avant tout la conséquence de la dépréciation du dollar qui a reculé de 8,5 % vis-à-vis des principales monnaies depuis le début de l’année. Le billet vert est affecté par la guerre commerciale et notamment par la montée aux extrêmes avec la Chine. La hausse des taux d’intérêt sur les obligations d’État américaines — le dix ans atteignant 4,5 % en fin de semaine — n’a pas suffi à enrayer la glissade du dollar.

Logiquement, quand les taux obligataires d’un pays augmentent, la devise de ce même pays s’apprécie : la rémunération augmente, ce qui incite normalement les investisseurs à placer leur argent et donc à « acheter » la devise. Mais ces derniers, compte tenu du contexte économique et politique des États-Unis, se détournent des actifs financiers américains. Ils privilégient les placements dans d’autres devises : le franc suisse, le yen et l’euro. Le dollar perd ainsi de son attrait, avec une érosion de son statut de « valeur refuge ». Les investisseurs perçoivent des risques de récession et d’inflation aux États-Unis. Ils vendent en conséquence des actifs américains pour redéployer leurs fonds vers des titres d’autres pays. Les États-Unis ont néanmoins un réel besoin de capitaux étrangers pour financer leurs imposants déficits publics et extérieurs. Cette dépendance peut peser sur les choix de Donald Trump. L’appréciation de l’euro renchérit le prix des exportations et diminue celui des importations. Pour la France, c’est plutôt une bonne nouvelle.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
11 avril 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 104,80-3,86 %7 543,187 380,74
Dow Jones40 212,71+5,08 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 363,36+5 ;75 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite16 724,46+7,15 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 20 368,53-1,48 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 964,18-0,79 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 5020 368,53-1,46 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)33 585,58-5,76 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 238,23-3,29 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,350 %+0,018 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,567 %+0,004 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,501 %+0,552 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,1286+5,05 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 234,15+3,86 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars64,03-3,72 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars82 263,80-2,46 %38 252,5493 776,61

Le PER face à l’épreuve de la volatilité des marchés

Le Plan d’Épargne Retraite à l’épreuve de la volatilité

Depuis les annonces fracassantes de Donald Trump, début avril, sur les droits de douane, les marchés financiers évoluent en dents de scie. La nervosité gagne les investisseurs, pris de court par l’ampleur des relèvements tarifaires et inquiets d’un possible ralentissement économique mondial. Résultat : les actifs risqués, comme les actions, sont délaissés au profit d’actifs jugés plus sûrs, à commencer par les obligations. L’avenir des marchés dépendra de l’issue des négociations commerciales entre les États-Unis et leurs partenaires. En attendant, l’incertitude domine.

Quelles conséquences pour les Plans d’Épargne Retraite (PER), ces placements de long terme de plus en plus prisés par les Français ? Faut-il s’inquiéter des secousses boursières ?

Un placement de long terme, par définition exposé

Le PER repose sur une logique d’épargne longue, souvent sur plusieurs décennies. Les versements sont investis dans différents supports, dont une part en actions, plus volatiles. Il est donc normal d’observer des variations, parfois marquées, à la hausse comme à la baisse. Mais c’est précisément parce qu’il s’inscrit dans la durée que le PER peut traverser ces épisodes sans dommage structurel. En 2020, la chute brutale des marchés lors des confinements avait été effacée en quelques mois. L’histoire financière montre que les crises finissent presque toujours par être surmontées.

La gestion pilotée : un bouclier contre la panique

La plupart des PER sont sous gestion pilotée : l’épargne est automatiquement répartie entre actifs dynamiques (actions) et sécurisés (fonds en euros, obligations), selon l’âge du titulaire. Plus on approche de la retraite, plus l’exposition aux marchés actions est réduite. En cas de krach, les jeunes actifs, plus exposés, ont le temps de voir les marchés remonter. Quant aux épargnants proches de la retraite, leur épargne est en grande partie protégée, ce qui limite les pertes.

Chaque titulaire peut par ailleurs choisir un profil de risque – prudent, équilibré ou dynamique – en fonction de sa sensibilité aux fluctuations. Cette flexibilité est l’un des atouts majeurs du PER.

Le bon réflexe : investir régulièrement, surtout quand ça baisse

Pour amortir les variations de marché, la régularité des versements est essentielle. En investissant chaque mois, on profite des périodes de baisse pour acheter à meilleur prix. Cela permet, sur le long terme, de lisser le coût moyen d’acquisition des parts et de renforcer les perspectives de plus-values.

À retenir
✅ Le PER est un produit d’épargne long terme : inutile de paniquer à la moindre turbulence.
✅ La gestion pilotée protège naturellement les épargnants à l’approche de la retraite.
✅ Investir régulièrement, surtout quand les marchés baissent, est souvent la meilleure stratégie.

Le Coin des épargnants du 4 avril 2025 : les marchés touchés par la guerre commerciale

Et les Chinois ont remis une pièce dans le jukebox du protectionnisme

La spirale maléfique du protectionnisme semble bel et bien enclenchée.

Jusqu’au dernier moment, les investisseurs pensaient que Donald Trump bluffait, et que ses menaces de relèvement des droits de douane visaient avant tout à obtenir des concessions de la part de ses partenaires. Or, ils ont découvert un tout autre scénario. Lors de sa conférence de presse du 2 avril dernier, Donald Trump a renvoyé ad patres quatre-vingts ans de libéralisation des échanges commerciaux. Les investisseurs ont été surpris par l’ampleur des droits de douane imposés au reste du monde.

En outre, la réponse de la Chine, avec des mesures de rétorsion de grande ampleur, semble indiquer qu’une spirale protectionniste est bel et bien en train de se mettre en place, synonyme de baisse des échanges mondiaux et, par conséquent, de ralentissement de la croissance. Les investisseurs jugent désormais plausible une récession mondiale, ou du moins une récession aux États-Unis.

Les autorités chinoises ont déclaré vendredi 4 avril qu’elles imposeraient, à compter du 10 avril, des droits de douane de 34 % sur les produits américains, en réaction à ceux que les États-Unis appliqueront aux produits chinois dès le 9 avril. Compte tenu de l’accumulation des taxes, les produits chinois pourraient être taxés à hauteur de 54 % aux États-Unis. Les produits en provenance de l’Union européenne s’en sortent pour l’instant mieux, avec un taux moyen de 20 %, même si certains articles sont frappés d’un droit de 25 %. Par ailleurs, la Chine a annoncé qu’elle saisirait l’Organisation mondiale du commerce (OMC) et a déclaré mettre en place des contrôles à l’exportation sur sept éléments de terres rares, tels que le gadolinium — utilisé notamment en imagerie par résonance magnétique — et l’yttrium, présent dans l’électronique grand public.

L’Union européenne a de son côté averti qu’une réponse forte serait apportée, avec à la clé des mesures ciblant les entreprises technologiques américaines et une possible limitation des investissements en direction des États-Unis. Le Canada a également réagi en imposant des droits de 25 % sur les véhicules fabriqués aux États-Unis.

Le CAC 40 a chuté de 4 % le vendredi 4 avril, portant son recul hebdomadaire à 7,40 %. Il a terminé à 7 274 points. Ce sont les valeurs bancaires qui ont le plus souffert : Société Générale a perdu plus de 10 %. Des industriels comme ArcelorMittal, Saint-Gobain ou Stellantis ont également enregistré des baisses significatives, en raison de l’importance de leurs exportations vers les États-Unis. Le DAX allemand a lui aussi connu une semaine difficile, avec un recul supérieur à 8 %. 

Outre-Atlantique, la correction est encore plus sévère. Les valeurs technologiques, particulièrement exposées en raison de leur dépendance aux importations asiatiques, sont sous pression. Elles sont également susceptibles de faire l’objet de mesures de rétorsion, notamment de la part de l’Europe. Le Nasdaq a reculé de près de 9 % sur la semaine, et de plus de 18 % depuis le 1er janvier. Le S&P 500 a perdu 8,66 % sur la semaine, et le Dow Jones 7,13 %. La capitalisation du S&P 500 a fondu de 5 400 milliards de dollars au cours des séances des 3 et 4 avril. Les trois grands indices de la Bourse de New York ont ainsi enregistré, jeudi et vendredi, leur plus forte baisse en deux jours depuis la pandémie de Covid-19. 

Dans ce contexte, les bons chiffres de l’emploi sont passés inaperçus, éclipsés par la tempête provoquée par le relèvement des droits de douane. En mars, l’économie américaine a créé 228 000 emplois, selon les données publiées vendredi par le ministère du Travail. Les analystes tablaient sur environ 140 000 créations. Donald Trump s’est attribué ce résultat, estimant qu’il est la conséquence directe de sa politique économique. 

Face aux tensions mondiales, les taux des obligations souveraines — valeurs refuge traditionnelles — sont en baisse. Le taux de l’obligation d’État américaine à 10 ans est repassé sous la barre des 4 %. L’or, autre valeur refuge, a battu de nouveaux records au cours de la semaine, atteignant jusqu’à 3 168 dollars l’once.

 Avec des perspectives de ralentissement de la croissance mondiale, le prix du pétrole est également en forte baisse : le baril de Brent a reculé de 10 % sur la semaine, descendant sous la barre des 65 dollars.

Premier trimestre 2025 : fin de la fête pour les marchés

Sur les trois premiers mois de l’année, le CAC 40 a gagné plus de 5 %. Le gain avait atteint, au cours du mois de février, plus de 8 %. Depuis, l’accélération de la guerre commerciale a conduit à une érosion de l’indice parisien comme ceux des grandes places européennes. En mars, le CAC 40 a perdu près de 5 %. Le Daxx allemand a néanmoins progressé plus vite sur le premier trimestre que le CAC, près de 11 % malgré un recul de 4,61 % en mars. L’Eurostoxx 50 fait également mieux que le CAC 40 avec un gain de 7,82 % sur trois mois. Il s’est déprécié de 5,24 % en mars. Les indices américains sont en nette baisse sur l’ensemble du premier trimestre. Le Nasdaq a ainsi diminué sur trois mois de plus de 10 %, le S&P 500 de 4,5 % et le Dow Jones de 0,92 %. Les valeurs technologiques sont contestées après avoir connu une forte croissance à la fin de l’année 2024.

Les indices américains ont fortement reculé du fait de la montée des incertitudes commerciales. Après avoir battu des records dans la foulée du retour au pouvoir de Donald Trump, les indices subissent une correction qui, si elle continue, pourrait porter atteinte au moral des ménages.

Dans un contexte économique et géopolitique d’une rare complexité, l’or se négocie à des niveaux sans précédent. L’once d’or s’échangeait le 31 mars contre plus de 3 100 dollars. Il a gagné en trois mois près de 20 %. Sur un an, la hausse atteint plus de 40 %. L’or valeur refuge par excellence profite des craintes inflationnistes, des menaces de ralentissement de l’économie américaines, des tensions commerciales et des incertitudes internationales en Ukraine comme au Proche-Orient.

Les taux des obligations souveraines européennes ont fortement augmenté au cours du premier trimestre en lien avec les annonces d’augmentation de l’effort de défense. La suppression du frein budgétaire allemand a été compris comme un signal d’augmentation de la dette publique en Europe. La hausse des taux européens s’est accompagnée d’une appréciation logique de l’euro.

Le cours du pétrole est resté sur le premier trimestre stable mais a enregistré une augmentation de près de 5 % au cours d mois de mars en lien avec les menaces de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran prononcées par Donald Trump.

Le bitcoin après avoir atteint plus de 100 000 dollars dans les jours qui ont suivi la nomination de Donald Trump à la présidence est en recul de plus de 10 % sur le trimestre. Porté en janvier par les annonces de déréglementation des cryptoactifs, il est depuis pénalisé par le recul des valeurs technologiques et pas des prises de bénéfices.

Vers de nouvelles baisses de taux directeurs par la BCE

Confiante dans le reflux de l’inflation, la BCE a baissé ses taux à six reprises depuis juin 2024, après les avoir relevés drastiquement pendant deux ans pour combattre l’envolée des prix. Mercredi, elle scrutera avec attention l’annonce concernant les droits de douane américains. Ces tensions commerciales font en effet planer une grande incertitude sur la poursuite de l’assouplissement monétaire de la BCE.

La banque centrale a évalué à 0,3 point de PIB l’impact récessif sur la zone euro des hausses potentielles de droits de douane américains, un taux qui monterait à 0,5 point en cas de riposte de l’Union eurpéene Dans ce contexte économique devenu complexe et instable, la BCE pourrait décider lors de sa prochaine réunion de réduire pour la septième fois depuis le mois de juin 2024, ses taux directeurs. Un tel scénario serait conforté par les statistiques rassurantes sur l’inflation.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
4 avril 2025
Évolution
ur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 274,95-7,80 %7 543,187 380,74
Dow Jones 38 314,86-7,13 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 074,08-8,66 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite15 587,79-8,99 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 20 641,72-8,08 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 054,98-6,97 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 878,31-8,20 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)33 780,58-10,59 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 342,01-0,83 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,332 %-0,102 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,563 %-0,206 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,951 %-0,576 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,093+1,95 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 022,98+0,16 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars65,40-10,44 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars83 338,65-1,56 %38 252,5493 776,61

La finance responsable en forte hausse en 2024

En 2024, les encours gérés, en France, selon les principes de l’investissement responsable ont atteint 2 701 milliards d’euros. Ils ont enregistré une croissance de +15,2 % à périmètre constant, contre +5,8 % en 2023 et +6,9 % en 2022.

Ces encours relèvent des classifications Article 8 ou Article 9 du règlement européen SFDR (Sustainable Finance Disclosure Regulation). Le règlement SFDR agit comme le socle normatif de cette évolution. Il distingue deux catégories : les produits Article 8, qui promeuvent des caractéristiques environnementales et/ou sociales, et les produits Article 9, plus exigeants, dont l’objectif principal est l’investissement durable.  

Les encours Article 8 représentent 2 603 milliards d’euros (+15,9 %) et les Article 9 atteignent 98 milliards d’euros (+7,4 %). Cette répartition souligne la montée en puissance des produits à visée de durabilité, même si la catégorie Article 9 reste plus restreinte, en partie en raison des contraintes réglementaires accrues et du recentrage de nombreux fonds vers le statut Article 8.

Les encours « investissement responsable » des fonds domiciliés en France représentent 1 283 milliards d’euros d’encours. Ils ont progressé de +14,1 % en 2024, soit bien plus que l’ensemble des fonds de droit français (+9,8 %). Désormais, 61 % de ces fonds sont classés Article 8 ou 9. La pénétration est particulièrement élevée pour les OPCVM (81 %), tandis que les FIA (fonds d’investissement alternatifs) restent en retrait (44 %).

L’investissement responsable demeure aujourd’hui majoritairement une affaire d’institutionnels, qui détiennent 73 % des encours. Ces derniers, par leur horizon long et leur besoin de gestion des risques systémiques, sont naturellement enclins à intégrer des critères de durabilité. La part des particuliers (soit 27 %) n’est néanmoins pas négligeable notamment grâce à l’essor de l’épargne salariale, de l’épargne retraite, et à la diffusion des labels qui facilitent la lisibilité des produits. Pour les seuls fonds IR domiciliés en France, 43 % des encours sont détenus par des investisseurs particuliers.

Avec 5 000 milliards d’euros d’encours gérés (tous types confondus), la France demeure le premier pays de l’Union européenne en matière de gestion d’actifs. Elle s’impose également comme un leader européen de l’investissement responsable, tant par la taille de son marché IR que par la structuration de son écosystème (labels, régulation, engagement des acteurs).

L’assurance vie confirme et signe

L’assurance vie avec un encours de 2038 milliards d’euros assume parfaitement son rôle de leader de l’épargne française en accumulant en ce début d’année d’excellents résultats en lien avec l’amélioration du rendement des fonds euros et la baisse des taux de rémunérations des placements bancaires dont le Livret A. Les ménages ont, en février, poursuivi ainsi la réorientation de leur épargne en faveur des placements de long terme plus rémunérateurs. La guerre commerciale engagée de Donald Trump peut -elle en revanche rebattre les cartes dans les prochains mois ?

Un mois de février « canon »

La collecte nette de l’assurance vie a atteint, en février, 5,8 milliards d’euros. Il faut remonter à février 2006 pour enregistrer un résultat supérieur (7,2 milliards d’euros). En janvier 2025, la la collecte nette avait été déjà importante (4,5 milliards d’euros). En deux mois, l’assurance vie a bénéficié d’une collecte nette de près de plus de 10 milliards d’euros, soit un niveau deux fois plus élevé qu’en 2024. En février 2024, la collecte nette avait été de 3,3 milliards d’euros.

Février est traditionnellement un mois favorable pour l’assurance ; depuis 1996, aucune décollecte n’y a été constatée. Sur ces dix dernières années, la collecte moyenne, en février, atteint deux milliards d’euros. En 2025, la collecte nette a néanmoins été près de trois fois supérieur à la moyenne décennale.

L’assurance vie profite à plein de la baisse du taux de rémunération du Livret A et de la préférence des ménages pour l’épargne de long terme.

Les cotisations à un haut niveau

En février 2025, les cotisations d’assurance vie sont en légère hausse de +2 % par rapport à février 2024, soit +0,4 milliard d’euros, et se sont élevées à 17,0 milliards d’euros, leur plus haut niveau historique pour un mois de février. Elles augmentent pour les supports en unités de compte (UC, +14 %) et diminuent pour ceux en euros (−5 %).

Depuis le début de l’année, les cotisations ont progressé de 6 % pour atteindre 34,2 milliards d’euros. La hausse est de 10 % pour les unités de compte et de 3 % pour les fonds euros. La part des UC dans les cotisations a été, en février, de 41 % contre 43 % en janvier.

Les ménages français ne relâchent pas leur effort d’épargne dans un contexte qui demeure anxiogène.

Des prestations en nette baisse

Les ménages ont moins retiré d’argent en février 2025 qu’un an auparavant. Les prestations se sont élevées à 11,1 milliards d’euros au cours du deuxième mois de l’année en baisse de 16 % par rapport à février 2024. Elles diminuent à la fois pour les supports en euros (−1,7 milliard d’euros, soit −16 %) et ceux en unités de compte (−0,4 milliard d’euros, soit −14 %). Sur les deux premiers mois de l’année, les prestations sont en recul de 11 % à 23,9 milliards d’euros.

Les moindres rachats témoignent d’une attractivité plus forte de l’assurance vie et du faible niveau de l’investissement immobilier.

Le retour des fonds euros dans le vert

Au mois de février, la collecte nette des fonds a été positive de 1,3 milliard d’euros quand elle était négative en décembre et janvier derniers. Celle des unités de compte dépasse de son côté 4 milliards d’euros.

L’assurance vie : the place to be ?

Le premier placement des ménages profite du rendement des fonds euros, redevenu plus compétitif avec la baisse des rémunérations des livrets bancaires et des dépôts à terme ainsi qu’avec la hausse des taux obligataires. Ces derniers influent directement sur le rendement des fonds euros. Celui-ci pourrait se rapprocher de 3 % cette année, creusant l’écart avec celui du Livret A. en effet, ce dernier devrait à nouveau baisser le 1er août. Il devrait passer en-dessous des 2 % compte tenu de l’évolution de l’inflation et des taux directeurs de la Banque centrale européenne.

L’assurance vie pourrait être en revanche pénalisée par la guerre commerciale lancée le 2 avril dernier par Donald Trump. Le caractère anxiogène de la situation économique et géopolitique pourrait amener les ménages à se tourner une fois de plus vers les placements de court terme comme le Livret A.

La forte baisse des valeurs boursières peut-elle occasionner un reflux des unités de compte ?. Lors des dernières périodes de baisse, épidémie covid, guerre en Ukraine ou crise politique en France, les assurés avaient été relativement stoïques voire opportunistes. La baisse des cours constituent une opportunité pour acheter des valeurs. Cela suppose que la crise soit courte ce qui n’est pas en l’état actuel une garantie. Une réponse commune des Européens avec la réaffirmation de l’Union à travers le lancement de plans de relance et de soutien à l’activité pourrait y aider.

France Assureurs

France Assureurs

Baisse des rémunérations des dépôts bancaires en février 2025

En février 2025, la rémunération globale des dépôts bancaires a, selon la Banque de France, diminué de 16 points de base (pb) et s’établit à 1,62% (après 1,78 % en janvier). Le repli de la rémunération des dépôts est particulièrement marqué pour les ménages (-17 pb à 1,63 %), compte tenu notamment de la baisse du taux du Livret A (-60 pb). Il est plus limité pour les sociétés non financières (SNF ; -7 pb), qui enregistrent en particulier une diminution de la rémunération des comptes à terme à moins de deux ans de 12 pb. Le taux de rémunération des livrets ordinaires est passé de 0,9 à 0,85 % de janvier à février.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
févr- 2025 (p)févr- 2024déc- 2024janv- 2025 (r)févr- 2025 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1101,871,781,781,62
dont Ménages1 8831,861,861,861,63
dont : – dépôts à vue5390,070,060,060,06
– comptes à terme <= 2 ans (c)863,513,082,982,93
– comptes à terme > 2 ans (c)992,052,352,352,33
– livrets à taux réglementés (d)7233,173,073,072,49
dont : livret A4073,003,003,002,40
– livrets ordinaires2200,870,880,900,85
– plan d’épargne-logement2172,552,632,642,63
dont SNF8501,981,691,731,66
dont : – dépôts à vue5160,820,670,680,65
– comptes à terme <= 2 ans (c)2603,833,263,333,21
– comptes à terme > 2 ans (c)733,393,443,413,35
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,503,153,152,90
Euribor 3 mois (e)3,922,822,702,53
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,862,212,422,25
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,662,552,822,64

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Premier trimestre boursier : les incertitudes ont pris le dessus

Sur les trois premiers mois de l’année, le CAC 40 a gagné plus de 5 %. Le gain a atteint au cours du mois de février plus de 8 %. L’accélération de la guerre commerciale a conduit à une érosion de l’indice parisien comme ceux des grandes places européennes. En mars, le CAC 40 a perdu près de 5 %

Le Daxx allemand a néanmoins progressé plus vite sur le premier trimestre que le CAC, près de 11 % malgré un recul de 4,61 % en mars. L’Eurostoxx 50 fait également mieux que le CAC 40 avec un gain de 7,82 % sur trois mois. Il s’est déprécié de 5,24 % en mars. Les indices américains sont en nette baisse sur l’ensemble du premier trimestre. Le Nasdaq a ainsi diminué sur trois mois de plus de 10 %, le S&P 500 de 4,5 % et le Dow Jones de 0,92 %. Les valeurs technologiques sont contestées après avoir connu une forte croissance à la fin de l’année 2024.

Les indices américains ont fortement reculé du fait de la montée des incertitudes commerciales. Après avoir battu des records dans la foulée de le retour au pouvoir de Donald Trump, les indices subissent une correction qui si elle continue pourrait porter atteinte au moral des ménages.

Dans un contexte économique et géopolitique d’une rare complexité, l’or se négocie à des niveaux sans précédent. L’once d’or s’échangeait le 31 mars contre plus de 3100 dollars. Il a gagné en trois mois près de 20 %. Sur un an, la hausse atteint plus de 40 %. L’or valeur refuge par excellence profite des craintes inflationnistes, des menaces de ralentissement de l’économie américaines, des tensions commerciales et des incertitudes internationales en Ukraine comme au Proche Orient.

Les taux des obligations souveraines européennes ont fortement augmenté au cours du premier trimestre en lien avec les annonces d’augmentation de l’effort de défense. La suppression du frein budgétaire allemand a été compris comme un signal d’augmentation de la dette publique en Europe. La hausse des taux européens s’est accompagnée d’une appréciation logique de l’euro.

Le cours du pétrole est resté sur le premier trimestre stable mais avec une augmentation de près de 5 % au cours d mois de mars en lien avec les menaces de nouvelles sanctions à l’encontre de l’Iran prononcées par Donald Trump.

Le bitcoin après avoir atteint plus de 100 000 dollars dans les jours qui ont suivi la nomination de Donald Trump à la présidence est en recul de plus de 10  sur le trimestre. Il a été porté en janvier par les annonces de déréglementation des cryptoactifs. Il est depuis pénalisé par le recul des valeurs technologiques et pas des prises de bénéfices.

Le Coin des épargnants : les marchés face à la danse des droits de douane

Les annonces de Donald Trump sur les droits de douane concernant les exportations automobiles (droits de 25 %) ont, cette semaine, touché de plein fouet les Bourses mondiales. En Europe comme en Asie, les principales places ont connu des accès de faiblesse, avec le recul des valeurs des constructeurs automobiles. Les titres des entreprises d’électronique ont également été affectés, les véhicules comportant en effet un grand nombre de composants technologiques, comme les microprocesseurs. Les sociétés japonaises et sud-coréennes, deux pays qui représentent respectivement 16 % et 15 % du total des importations automobiles des États-Unis, sont fortement exposées. En 2024, l’automobile représentait 28 % des exportations nippones vers les États-Unis, soit 1,35 million de véhicules pour un montant de 40 milliards de dollars. Les États-Unis demeurent un marché crucial pour les constructeurs japonais. Toyota, numéro un mondial, y a écoulé l’an dernier 2,33 millions de véhicules, soit 23 % de ses ventes mondiales.

Le prochain rendez-vous est fixé au 2 avril, dit « jour de Libération » (Libération Day). Dans l’esprit du locataire de la Maison-Blanche, à compter de cette date, l’équité dans les relations commerciales entre les États-Unis et le reste du monde sera assurée par l’application de droits réciproques. Compte tenu des déclarations du président américain — il est vrai fluctuantes — sur le sujet tarifaire, le plan des droits de douane réciproques ne constitue pas un substitut aux mesures déjà annoncées, qu’elles soient en vigueur (Chine, acier, aluminium) ou à venir (automobile, Canada, Mexique, droits de douane secondaires en lien avec les importations de pétrole vénézuélien, etc.) : il s’ajoute aux autres mesures. En aucun cas, la règle de la réciprocité ne sera garantie.

Les investisseurs ont donc poursuivi leur allègement sur les marchés actions tout au long de la semaine. Le CAC 40 a perdu 1,58 % et repasse sous la barre des 8 000 points. Sur le trimestre, il ne reste plus qu’une séance — celle du 31 mars —, et le baromètre gagne néanmoins 7,25 %, soit bien plus que le S&P 500, dont la perte atteint près de 5 %. L’indice phare allemand DAX a également reculé, de près de 1,7 % sur la semaine. L’indice américain S&P 500 a perdu plus de 1,5 % en cinq jours, et le Nasdaq 2,63 %. Depuis le début de l’année, ce dernier a reculé de plus de 10 %. En raison d’un redéploiement vers les obligations souveraines, leurs taux se sont orientés à la baisse ces derniers jours. Le cours de l’or reste dynamique dans ce contexte anxiogène. L’once s’est rapprochée des 3 100 dollars, gagnant 1,5 % sur la semaine.

Les derniers indicateurs macroéconomiques n’ont pas permis d’amortir la baisse des valeurs boursières. La statistique relative aux revenus et dépenses des ménages américains en février, qui inclut l’indice des prix PCE, montre que la consommation se tasse, tandis que les tensions sur les prix persistent. Le taux de l’indice PCE s’est établi à 2,5 % sur un an. En données « core » (hors alimentation et énergie), cette mesure de l’inflation privilégiée par la Réserve fédérale a progressé de 2,8 %. Le baromètre de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs s’est à nouveau dégradé en mars, tout comme les anticipations d’inflation à court et à long terme. Les consommateurs prévoient une hausse annuelle des prix de 4,1 % au cours des cinq à dix prochaines années — un record depuis février 1993 et supérieur aux 3,9 % de l’estimation préliminaire —, et une inflation de 5 % au cours des 12 prochains mois, soit le taux le plus élevé depuis 2022. Le taux d’inflation PCE n’est pas exceptionnellement élevé, mais il n’incite pas la Fed à accélérer son calendrier d’assouplissement de ses taux d’intérêt.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
28 mars 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 916,08-1,58 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 583,90-1,00 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 580,94-1,59 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite17 322,99-2,63 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 455,90-1,69 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 658,85+0,16 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 331,40-1,94 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 120,33-1,92 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 351,31-2,29 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,434 %-0,031 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,729 %-0,035 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,257 %+0,003 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0818-1,05 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 085,64+1,48 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,62+2,12 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars83 694,63+0,32 %38 252,5493 776,61

Le Livret A plie mais ne rompt pas en février

Le Livret A poursuit sur la lancée du mois de janvier avec une collecte modeste mais positive en février. La baisse du taux de rémunération le 1er février ne s’est pas accompagnée d’une sanction de la part des épargnants. La collecte se normalise, les ménages semblant préférer l’assurance vie au potentiel de rendement supérieur.

Livret A : une collecte de 940 millions d’euros en février

Le Livret A a fait mieux en février qu’en janvier avec une collecte de 940 millions d’euros, contre 350 millions d’euros. Ce résultat est néanmoins inférieur à la moyenne de ces dix dernières années, qui était de 1,8 milliard d’euros. En février 2024, elle avait atteint 2,3 milliards d’euros, et en février 2023, le niveau astronomique de 6,27 milliards d’euros. À l’époque, le Livret A était porté par son rendement de 3 % et par le caractère anxiogène de la guerre en Ukraine.

Ces dix dernières années, le Livret A n’a connu en février que deux décollectes, en 2016 (-0,51 milliard d’euros) et en 2015 (-0,97 milliard d’euros), années marquées par la baisse du taux de rendement.

Avec la collecte du mois de février, l’encours du Livret A bat un nouveau record à 442,5 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : une collecte de 640 millions d’euros en février

Le LDDS affiche également une collecte plus élevée en février, à 640 millions d’euros, contre 460 millions d’euros en janvier. Ce résultat est néanmoins inférieur à celui de février 2024 (1,04 milliard d’euros).

La collecte de février 2025 est légèrement supérieure à la moyenne de ces dix dernières années (500 millions d’euros). Deux décollectes ont été enregistrées sur cette période, en 2016 (-120 millions d’euros) et en 2015 (-230 millions d’euros).

L’encours du LDDS atteint, avec 161,7 milliards d’euros, un nouveau sommet.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : un léger mieux en février

Comme le Livret A et le LDDS, le Livret d’Épargne Populaire améliore sa collecte en février par rapport à janvier, avec 350 millions d’euros contre 110 millions. Ce chiffre est cependant loin du résultat de février 2024 (+1,39 milliard d’euros). Avec un encours de 82,7 milliards d’euros, le LEP est à son plus haut historique.

Normalisation sur fond de baisse du rendement

La collecte du Livret A, comme celle du LDDS et du LEP, se banalise. Elle n’a pas été excessivement affectée par la diminution des taux de rémunération. Les ménages semblent accepter cette baisse, mais ils sont désormais plus enclins à regarder ailleurs si l’herbe est plus verte. L’assurance vie a ainsi commencé l’année sur les chapeaux de roue.

Les prochains mois pourraient réserver quelques évolutions, voire des surprises. La multiplication des fausses informations concernant l’utilisation par l’État de l’argent des ménages pour financer la défense va-t-elle provoquer une défiance des épargnants ? À l’inverse, l’augmentation des tensions internationales en Europe pourrait-elle conduire à une nouvelle hausse de l’épargne de précaution ? Il faudra attendre le mois de mars pour disposer de premiers éléments de réponse.

Le contexte ne pousse pas à un réel relâchement de l’effort d’épargne. Avec la baisse de l’inflation et la diminution du rendement de l’épargne réglementée, les ménages pourraient laisser à nouveau plus d’argent sur leurs comptes courants. La bonne tenue du rendement des fonds euros de l’assurance vie pourrait continuer à doper la collecte de ce produit, qui reste en volume le premier placement financier des ménages.

La collecte du Livret A comme du LDDS en février traduit donc une certaine normalisation après plusieurs années exceptionnelles.

Cercle de l’Epargne – CdC

Cercle de l’Epargne – CdC

Le Coin des Epargnants du 21 mars 2025 : des marchés encalminés

Les indices actions européens sont restés atones cette semaine. Le CAC 40 est parvenu à progresser modestement de 0,18 % sur cinq séances. Ce résultat a été obtenu dans un contexte marqué par un volume élevé de transactions lié aux « Quatre sorcières », phénomène technique correspondant à l’arrivée à échéance simultanée de contrats à terme et d’options sur indices et actions. De leur côté, les indices américains ont légèrement progressé cette semaine, mais les pertes depuis le début de l’année restent significatives : près de 8 % pour le Nasdaq et plus de 3,5 % pour le S&P 500.

Les investisseurs demeurent prudents dans l’attente de nouveaux développements concernant la guerre commerciale. Donald Trump s’apprête à instaurer, dès le 2 avril, des droits de douane dits « réciproques », accompagnés de surtaxes ciblant spécifiquement certains secteurs économiques. Les politiques protectionnistes du président américain génèrent ainsi une vague d’incertitude inédite depuis plusieurs années.

Dans ce contexte troublé, l’or apparaît comme le grand gagnant avec une hausse hebdomadaire de 3,4 %. L’once d’or s’échange désormais au-dessus de 3 000 dollars, enregistrant depuis le 1er janvier une progression de près de 15 %. À l’inverse, le bitcoin poursuit son recul, suivant la tendance négative observée sur l’indice américain des valeurs technologiques.

Les cours du pétrole ont connu une tendance haussière cette semaine, influencés par l’annonce de nouvelles sanctions américaines visant à réduire les exportations de pétrole iranien. Le gouvernement américain a notamment sanctionné, jeudi 20 mars, une raffinerie indépendante chinoise accusée de traiter illégalement du brut iranien, réaffirmant ainsi sa volonté de « réduire à zéro » les exportations pétrolières de Téhéran. Ces nouvelles mesures visent à contraindre l’Iran à négocier un nouvel accord sur son programme nucléaire. Toutefois, la hausse du prix du baril devrait rester limitée en raison de l’augmentation constante de la production américaine.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
21 mars 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 042,95+0,18 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 985,35+0,83 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 667,56+0,51 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite17 784,05+0,17 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 891,38-0,45 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 646,79+0,16 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 423,83+0,45 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 677,06+2,40 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 364,83-0,44 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,465 %-0,101 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,764 %-0,109 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,254 %-0,052 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0826-0,84 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars3 015,75+3,41 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars72,22+2,12 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars83 998,79-0,88%38 252,5493 776,61

Des fonds « verts kakis » pour les épargnants

Le Ministère de l’Économie a opté pour la mobilisation de l’épargne en faveur de la défense à travers la mise en place de fonds d’investissement. La Banque Publique d’Investissement créera un fonds accessible au grand public qui pourra acquérir des parts ou des unités de compte pour une valeur d’émission de 500 euros. Ces titres seront logeables dans des contrats d’assurance vie (unités de compte) ou dans des comptes titres (parts).

Ce fonds dont le capital pourrait atteindre 450 millions d’euros aura la faculté de prendre des participations ou de prêter de l’argent aux entreprises du secteur de la défense. Il aura à ce titre vocation à faciliter le financement des investissements rendus nécessaires par l’augmentation des commandes publiques de matériels de défense au sein de l’Union européenne. Le Ministre de l’Économie a évoqué un besoin de 5 milliards d’euros pour l’industrie de la défense.

D’autres fonds mis en œuvre par des acteurs de la place financière française et européenne devraient être également accessibles

En collectant autour de 600 millions d’euros par effet de levier, les fonds pourraient prêter 5 milliards d’euros. Il est fort probable que les fonds n’interviendront pas exclusivement sous la forme de prêts ou d’émission pour le compte de tiers d’obligations, ils prendront des participations (actions).

Un choix logique

Le choix des fonds d’investissement est la réponse la plus rapide pour mobiliser de manière volontaire l’épargne des ménages. En pouvant loger ces fonds dans l’assurance vie, l’industrie de la défense accède ainsi au premier placement des ménages dont l’encours a dépassé 2000 milliards d’euros en janvier 2025. Les assurés sont de plus en plus prompts à investir en unités de compte, ces dernières années. Ces unités de compte ont représenté 40 % de la collecte de l’assurance vie en 2024, les 60 % restant étant dévolus aux fonds en euros.

Un placement volontaire de la part des épargnants

Pas de ponction, de prélèvement, d’orientation obligatoire de l’épargne des ménages ne sont prévus. Le gouvernement n’a pas opté pour un grand emprunt national qui n’aurait ajouté que de la dette publique à la dette publique. Un tel emprunt aurait été en outre compliqué à mettre en œuvre tout comme la création d’un nouveau Livret d’épargne. Le Livret A n’est pas un outil adapté pour financer sur le long cours des entreprises qui interviennent sur le secteur concurrentiel de l’industrie de la défense. Le Livret A ne permet pas des prises de participation dans des entreprises non cotées. Produit liquide par nature, il n’est pas armé pour des investissements de long terme dans des entreprises.

Les épargnants pourront donc opter pour les unités de compte ou les parts des fonds défense. De manière indirecte, dans le cadre de la diversification, les assureurs pourraient insérer dans leurs fonds euros des parts des fonds « défense ».

Un placement par nature de long terme et potentiellement attractif

La montée en puissance de l’industrie de la défense européenne nécessitera du temps. Il est de ce fait logique que le retour sur investissement ne soit pas immédiat. Le Ministre de l’Économie a prévu une période de blocage de 5 ans, le temps nécessaire pour la réalisation des investissements. Cela signifie que les acheteurs ne pourraient pas céder leurs parts durant ce délai. Un tel blocage existe par exemple pour des produits comme le FCPI, des fonds qui financent des entreprises à forte croissance, en particulier dans le secteur technologique. En revanche, à la différence des FCPI, le gouvernement n’a pas associé d’avantage fiscal pour l’achat de parts de son fonds vert kaki.

Compte tenu de la progression de la demande en équipements militaires, le rendement de ce fonds pourrait être attractif et se situer au-dessus de la moyenne sur longue période.

La longue marche vers le marché unique de l’épargne

La Commission européenne a adopté, mercredi 19 mars, sa stratégie pour l’union de l’épargne et des investissements (UEI), une initiative visant à améliorer la manière dont le système financier de l’Union européenne (UE) oriente l’épargne vers des investissements productifs. Cette stratégie s’inscrit dans le prolongement des rapports Draghi et Letta ainsi que des prises de positions de l’ancien ministre de l’Économie, Bruno Lemaire.

La stratégie de l’Union vise à offrir aux citoyens de l’UE un accès plus large aux marchés des capitaux et de meilleures possibilités de financement pour les entreprises afin d’améliorer la compétitivité de l’économie européenne. Les ménages auront des possibilités plus nombreuses et plus sûres d’investir sur les marchés des capitaux et d’accroître la valeur de leur épargne. Dans le même temps, les entreprises pourront se financer plus facilement et à moindres coûts.

Le rapport Draghi estimait entre 750 et 800 milliards d’euros supplémentaires par an d’ici à 2030, les besoins d’investissement sans prendre en compte l’effort en faveur de la défense. Ces besoins concernent, en priorité, les petites et moyennes entreprises (PME) et les entreprises innovantes, qui ne peuvent pas compter uniquement sur le financement bancaire. En développant des marchés des capitaux intégrés, parallèlement à un système bancaire intégré, l’UEI peut relier efficacement l’épargne aux besoins d’investissement.

L’épargne financière des ménages européens est abondante. Elle peut s’appuyer sur 10 000 milliards d’euros en dépôts bancaires. Les dépôts bancaires sont sûrs et faciles d’accès, mais ils rapportent généralement moins d’argent que les investissements sur les marchés des capitaux. Un des objectifs de l’UEI est d’orienter vers des placements longs et plus rémunérateurs cette épargne actuellement liquide.

La mise en œuvre de l’UEI relève de la responsabilité partagée des institutions de l’UE, des États membres et de toutes les principales parties prenantes. Quatre axes de travail ont été retenus :

  • Citoyens et épargne : l’objectif est de permettre aux épargnants d’accéder plus facilement aux instruments des marchés des capitaux offrant un meilleur rendement, notamment dans la perspective de leur retraite ;
  • Investissement et financement : afin de stimuler les investissements, en particulier dans les secteurs critiques, la Commission lancera des initiatives visant à améliorer la disponibilité des capitaux et l’accès à ces derniers pour toutes les entreprises, y compris les petites et moyennes entreprises ;
  • Intégration et échelle : la réduction des inefficacités dues à la fragmentation suppose la levée des obstacle réglementaires ou prudentiels aux activités transfrontières des infrastructures de marché, à la gestion des actifs et à la répartition des fonds ;
  • Surveillance efficace au sein du marché unique : la Commission entend proposer des mesures afin que tous les acteurs des marchés financiers puissent bénéficier d’un même traitement, quel que soit leur lieu d’implantation dans l’UE.

L’UEI vise également à renforcer l’intégration et la compétitivité du secteur bancaire en avançant sur le terrain de l’union bancaire. La Commission évaluera également la situation globale du système bancaire dans le marché unique, y compris sa compétitivité.

La mise en œuvre de l’UEI reposera sur des mesures tant législatives que non législatives, ainsi que sur des mesures qu’il conviendra aux États membres d’élaborer. Au deuxième trimestre de 2027, la Commission publiera un examen à mi-parcours des progrès globaux accomplis dans la réalisation de l’union de l’épargne et des investissements.

Pertes historiques de la Banque de France en 2024

La Banque de France a enregistré, en 2024, selon les résultats publiés mercredi 19 mars dernier, une perte nette historique de 7,7 milliards d’euros. « C’est un chiffre qui n’a pas existé dans l’histoire de la Banque de France », a souligné le gouverneur de la banque, François Villeroy de Galhau, lors d’une conférence de presse, « et qui n’existera plus non plus dans l’avenir prévisible ».

L’année dernière, a Banque de France a réalisé une perte opérationnelle de 17,9 milliards d’euros compensée à hauteur de 10,1 milliards d’euros par des réserves constituées par le passé. En 2023, elle avait déjà connu un perte opérationnelle qui avait atteint 12,4 milliards d’euros, mais celle-ci avait intégralement compensée permettant les résultats d’être à l’équilibre.

La perte nette, privant l’État d’impôts et de dividendes, est la conséquence de collision de deux cycles de taux atypiques. La Banque de France a géré successivement une crise déflationniste ayant atteint son paroxysme avec l’épidémie de Covid et une vague inflationniste après le déclenchement de la guerre en Ukraine en février 2022. La Banque de France a été contrainte, dans le cadre de la politique monétaire non conventionnelle de la BCE d’acquérir des obligations à faibles taux, en moyenne 0,7 % entre 2019 et 2022. À compter du milieu de l’année 2022, la Banque de France a été contrainte de mieux rémunérer les dépôts des banques en raison du relèvement des taux directeurs de la BCE qui ont atteint plus de 4 %. L’écart ces deux taux a conduit à une perte importante pour la Banque de France. Le gouverneur a prévenu que la perte pour 2025 serait moindre et a écarté tout besoin de recapitalisation de la part de l’État actionnaire. La Banque de France n’est pas la seule, en zone euro, à être confrontée à ce problème. Les comptes de la banque centrale allemande a enregistré également une perte historique de 19,2 milliards d’euros en 2024, sa première depuis 1979.

Le Coin des Epargnants du 14 mai 2025 : les marchés face à la tempête Trump

Un lundi noir pour la tech

25 ans après l’explosion de la bulle du « Dot.com » en 2000, le Nasdaq a connu un lundi noir, le 10 mars dernier. Les Sept Magnifiques – Apple, Nvidia, Microsoft, Meta, Amazon, Google et Tesla – ont enregistré un recul important de leur cours en Bourse. Tesla a perdu 15 % en une séance, soit sa plus forte baisse journalière depuis 2020. Apple a cédé 4,85 %, Nvidia 5 %, Alphabet (Google) 4,5 %, Meta 4,4 %, Microsoft 3,3 % et Amazon 2,3 %. Le Nasdaq 100, qui regroupe les principales valeurs technologiques, a clôturé en baisse de 3,8 %, une contraction inédite depuis 2022. Les gains boursiers enregistrés juste après l’investiture de Trump, le 20 janvier dernier, ont été effacés.

Malgré les promesses de dérégulation dont pourrait bénéficier le secteur, les craintes liées à la conduite d’une politique commerciale agressive par le locataire de la Maison-Blanche ont changé la donne. La mise en place de barrières douanières inquiète les milieux économiques. Cette politique pourrait peser sur la croissance et favoriser le retour de l’inflation. Depuis le 21 janvier, l’ensemble des « Sept Magnifiques », à l’exception d’Apple, a basculé en territoire négatif, avec une baisse notable de près de 50 % pour Tesla, 22 % pour Nvidia et entre 10 % et 15 % pour Amazon, Microsoft et Google.

Le constructeur automobile dirigé par Elon Musk souffre d’un effondrement des ventes en Europe. Tesla pâtit autant du vieillissement de sa gamme que des prises de position de son directeur général. En Allemagne, son soutien à l’AfD s’est accompagné d’un quasi-boycott de la part de nombreux consommateurs. Seuls Meta et Apple résistent au naufrage avec une baisse limitée à 1 %. Depuis le début de l’année, les Sept Magnifiques ont perdu près de 1 570 milliards de dollars de capitalisation boursière.

La bourrasque Trump s’accompagne de doutes sur les retombées de l’intelligence artificielle en matière boursière. Les Sept Magnifiques ont investi et continuent d’investir des centaines de milliards de dollars pour développer leurs modèles d’IA ainsi que l’infrastructure informatique nécessaire à leur déploiement. La rentabilisation de ces investissements sera d’autant plus difficile que la croissance économique reste faible.

Une semaine marquée, une fois de plus, par Donald Trump

Le Cac 40 a terminé la semaine au-dessus des 8 000 points, à 8 028,28 points, lui permettant de réduire sa perte hebdomadaire à 1 %. La guerre commerciale a touché le marché « actions » cette semaine. Les indices européens étaient également en recul. L’euro continue de s’apprécier face au dollar. La devise européenne bénéficie des errements de la politique américaine et des craintes inflationnistes qu’elle inspire. Les plans de réarmement européens incitent les investisseurs internationaux à acheter des actions des entreprises de la défense du Vieux continent ce qui contribue à augmenter la demande en euros. Les taux d’intérêt souverains européens ont continué à augmenter avec la perspective de la fin du frein budgétaire allemand. Les indices américains ont continué, cette semaine, leur repli. Le S&P 500 perd désormais près de 5 % depuis le début de l’année, le Nasdaq, plus de 6 % et le Dow Jones plus de 2 %.

En fin de semaine, les investisseurs ont été soulagé par les nouvelles positives sur le dossier du « shutdown » américain et l’entente trouvée en Allemagne entre le futur chancelier et les députés écologistes sur le programme d’investissements  destiné à réarmer et moderniser le pays. Les écologistes ayant affirmé qu’un « accord sur le fonds spécial » avait été conclu, Friedrich Merz devrait disposer de la majorité des deux tiers nécessaire pour faire adopter les changements constitutionnels permettant un assouplissement des règles d’endettement pour les dépenses militaires et les Länder, ainsi qu’un fonds spécial de 500 milliards d’euros sur dix ans pour rénover les infrastructures.

L’épée de Damoclès au-dessus du Congrès des Etats-Unis semble également levée avec la décisions du chef de file des sénateurs démocrates sur le texte budgétaire républicain afin éviter la paralysie de l’administration fédérale. Ce revirement de position réduit la probabilité d’un « shutdown », car des sénateurs démocrates devraient emboiter ses pas. A l’annonce de ce pseudo-accord, les grands indices américains ont enregistré un gain de plus de 1 %. Le moral des ménages américains est pourtant tombé en mars à un point bas inconnu depuis novembre 2022 à 57,9 points, un chiffre inférieur aux estimations de tous les économistes interrogés par Bloomberg. Autre signe d’inquiétude face à la politique de Donald Trump, les anticipations d’inflation se multiplient. Les consommateurs s’attendent à une hausse des prix à un taux annuel de 3,9 % au cours des cinq à dix prochaines années, soit une hausse de 0,6 point de pourcentage par rapport au mois précédent et le plus élevé depuis plus de trois décennies. Les projections d’inflation sur un an sont passées de 4,3 % à 4,9 %, le plus haut élevé depuis 2022.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
14 mars 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 028,28-1,05 %7 543,187 380,74
Dow Jones41 488,19-2,99 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 638,94-2,53 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 704,64-2,63 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 939,39-0,16 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 632,33-0,49 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 404,18-1,21 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 053,10-0,74 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 419,56+2,77 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,566 %+0,019 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,873 %+0,043 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,302 %+0,077 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0883+2,45 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 988,81+2,24 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars70,42-0,03 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars84 598,43-6,56 %38 252,5493 776,61

L’épineuse question de la saisie des avoirs russes

Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine en février 2022, les États occidentaux ont pris des mesures drastiques à l’encontre des actifs russes. Dès les premiers mois du conflit, les États-Unis, l’Union européenne et leurs alliés ont gelé une partie des actifs russes afin de limiter les capacités financières du Kremlin. Environ 300 milliards de dollars d’actifs en devises et obligations ont ainsi été bloqués dans divers pays occidentaux (UE, États-Unis, Japon, Canada, Royaume-Uni, Suisse). Ces actifs sont essentiellement placés dans des banques centrales étrangères, principalement sous forme d’obligations d’État (américaines, européennes, etc.). La Russie détenait également des participations dans des entreprises étrangères et des fonds d’investissement, qui ont été gelés.

Le gel des actifs n’implique pas leur confiscation. Ils restent la propriété de la Russie ou des individus concernés. Ils  ne peuvent ni être utilisés ni vendus Les revenus qu’ils génèrent ne sont pas distribués aux propriétaires  Les Occidentaux réfléchissent depuis plusieurs mois au devenir des actifs russes gelés. Deux options sont étudiées : l’utilisation des seuls revenus ou la saisie pure et simple des actifs.

L’Union européenne (UE) et ses alliés envisagent d’utiliser uniquement les revenus générés par les 300 milliards d’euros d’actifs russes gelés (dont 200 milliards d’euros pour l’UE). Les intérêts et les dividendes pourraient rapporter entre 3 et 5 milliards d’euros par an. Ces revenus pourraient être affectés à l’Ukraine (achat d’armes, reconstruction, aide humanitaire) sans toucher au capital initial. Cette solution permettrait d’éviter une violation frontale du droit international relatif à l’immunité des États. Les actifs, notamment ceux de la Banque centrale russe placés dans les banques centrales occidentales, sont des actifs souverains protégés par le droit international. L’utilisation exclusive des revenus réduirait également le risque de représailles financières de la Russie.

Contrairement au gel, la saisie d’actifs entraînerait un transfert de propriété définitif, permettant leur utilisation au profit de l’Ukraine ou des États appliquant la confiscation. Cette option fait l’objet d’un intense débat juridique et politique. Un tel transfert pourrait financer la reconstruction de l’Ukraine – dont le coût est estimé à plus de 400 milliards de dollars – et sanctionner durablement la Russie en la privant de ressources financières.

Une confiscation sans base juridique claire pourrait toutefois créer un précédent risqué et fragiliser la confiance dans le système financier international. D’autres États, comme la Chine, pourraient réagir en réduisant leurs investissements en Occident, de peur de voir leurs actifs gelés en cas de tensions géopolitiques.

L’idée de la saisie fait son chemin au sein des parlements occidentaux, même si les gouvernements restent prudents. Aux États-Unis, le Congrès a adopté en 2024 un projet de loi facilitant la confiscation des actifs russes pour aider l’Ukraine. Le Canada a également adopté une loi permettant la saisie de certains actifs russes.

En Europe, certains pays (Estonie, Lituanie, Pologne) sont favorables à une saisie totale, tandis que d’autres (France, Allemagne) restent plus prudents en raison des implications juridiques. Néanmoins, en France, l’Assemblée nationale a adopté, contre l’avis du gouvernement, une résolution, le 12 mars, en première lecture, visant à permettre la saisie des biens russes. Au Royaume-Uni, un projet similaire pourrait être prochainement discuté. La Russie a menacé de saisir des actifs occidentaux en représailles. Depuis mars 2022, des entreprises étrangères présentes en Russie ont déjà vu leurs participations placées sous contrôle étatique.

Dans l’histoire, les saisies d’actifs financiers sont rares et sont généralement liées à des événements exceptionnels.

Durant la Seconde Guerre mondiale, à partir de 1941, les États-Unis ont saisi des actifs appartenant à des ressortissants allemands, italiens et japonais, notamment des entreprises et des comptes bancaires.

En 1960, après la révolution cubaine, le gouvernement américain a saisi des avoirs cubains en réaction à la nationalisation des entreprises américaines par Fidel Castro. En 1980, lors de la crise des otages américains à Téhéran, certains actifs iraniens ont été définitivement confisqués et utilisés pour indemniser les victimes. En 1982, pendant la guerre des Malouines, le Royaume-Uni, en plus du gel, a saisi certains actifs argentins en représailles.

Des nationalisations d’actifs étrangers ont également eu lieu dans plusieurs pays. Ainsi, au Mexique, en 1938, le gouvernement a nationalisé les compagnies pétrolières étrangères, notamment britanniques et américaines, expropriant leurs actifs. En Libye, en 1970, Mouammar Kadhafi a exproprié les compagnies pétrolières occidentales et confisqué leurs infrastructures. Plus récemment, entre 2007 et 2010, Hugo Chávez a nationalisé plusieurs entreprises étrangères au Venezuela, notamment dans les secteurs pétrolier et industriel, transférant leurs actifs à l’État.

Le Coin des Epargnants du 7 mars : les marchés financiers : entre protectionnisme et effort de guerre

Des marchés à la recherche du Nord

Les premières semaines de la présidence de Donald Trump mettent les investisseurs sous pression. Les ordres et contre-ordres dans la guerre commerciale rendent toute prévision et projection impossibles. Dans le désordre global dans lequel le président américain plonge le monde, l’économie américaine plie sans rompre. Ainsi, au mois de février, elle a créé 151 000 emplois. Ce nombre est légèrement inférieur aux projections, mais ces dernières heures, les investisseurs craignaient qu’il soit encore plus mauvais. Le taux de chômage est en légère hausse, à 4,1 % de la population active. Concernant la rémunération, la croissance du salaire horaire moyen s’est établie à 4 % en rythme annuel, après +3,9 % en janvier (chiffre révisé à la baisse de deux dixièmes de point) et +4,1 % attendu.

 

Les stratégies de l’administration Trump pour réduire les effectifs du gouvernement fédéral et la guerre commerciale décousue minent le moral des dirigeants d’entreprise et des ménages. La position édulcorée vis-à-vis du Canada et du Mexique – la Maison-Blanche ayant suspendu les droits de douane sur une partie de leurs exportations – n’a pas rassuré les milieux économiques. La suspension ne court que jusqu’au 2 avril, date à laquelle des tarifs réciproques et l’alignement des tarifs américains sur ceux des pays étrangers sont censés entrer en application. D’ailleurs, Donald Trump menace désormais de s’en prendre économiquement à la Russie en relevant le niveau des sanctions et des droits de douane. Donald Trump apparaît de plus en plus difficile à suivre. 

Les indices américains ont de nouveau reculé cette semaine. Le S&P 500 a perdu plus de 3 %, tout comme le Nasdaq. Ce dernier est en recul de plus de 5 % depuis le début de l’année. Les indices européens, quant à eux, ont connu cette semaine de faibles variations. 

La semaine a été marquée, par ailleurs, par le recul du prix du pétrole malgré les menaces de nouvelles sanctions américaines à l’encontre de la Russie. Le baril de Brent s’échangeait à 70 dollars vendredi 7 mars, son plus bas niveau depuis 2021, en lien avec la progression à venir de la production des pays de l’OPEP et les stocks élevés aux États-Unis. À partir du mois d’avril, la production des pays exportateurs et de leurs alliés (OPEP+) devrait aboutir au retour sur le marché de 2,2 millions de barils quotidiens. Si le programme de hausse est respecté, au vu de la demande actuelle, un baril à 60 dollars n’est pas impossible. 

Baisse des taux directeurs par la BCE

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé, jeudi 6 mars, une baisse de ses taux directeurs d’un quart de point, la sixième depuis juin. À partir du 13 mars, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal seront ramenés respectivement à 2,5 %, 2,65 % et 2,9 %.

Ce nouvel assouplissement était anticipé par les investisseurs, d’autant plus que l’inflation de la zone euro s’établit à 2 %, soit la cible que s’est fixée la Banque centrale. L’inflation sur douze mois s’est établie en février à 2,4 %, contre 2,5 % en janvier. L’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie et des produits agroalimentaires non transformés) a également baissé à 2,6 %, après des mois de stagnation. Les nouvelles projections des économistes de la Banque centrale anticipent une hausse des prix limitée à 2 % début 2026.

Au sein du Conseil des gouverneurs, plusieurs voix s’élèvent en faveur d’un ralentissement du rythme des baisses des taux directeurs, compte tenu des annonces de relance des dépenses publiques de plusieurs gouvernements. L’Allemagne aurait l’ambition d’investir 500 milliards d’euros sur cinq ans dans les infrastructures et la modernisation du pays, et de lever le frein constitutionnel à la dette pour financer le réarmement. Le projet de plan de 800 milliards d’euros au niveau européen, destiné au renforcement de la défense sur fond de désengagement américain, pourrait accroître les tensions sur les taux longs et sur l’inflation. La politique de Donald Trump pourrait également avoir des effets négatifs sur les prix : la guerre commerciale risque de s’accompagner d’une hausse des prix des produits importés. Dans ce contexte, une seule baisse des taux directeurs est désormais attendue d’ici la fin de l’année, contre deux auparavant.

Hausse des taux souverains européens

L’augmentation des besoins financiers des États, liée au réarmement, conduit à une hausse des taux des obligations souveraines. Les taux allemands à 10 ans se sont tendus de 40 points de base durant la semaine, évoluant autour de 2,9 % jeudi 6 mars. Les taux français ont grimpé à 3,60 %, leur plus haut niveau depuis 2011, lors de la crise de la zone euro. En parallèle, la réduction du bilan de la Banque centrale, par laquelle la BCE retire de la liquidité du système financier, constitue également une mesure restrictive.

Aux États-Unis, les contrats à terme sur les Fed funds de la Réserve fédérale continuent de projeter trois baisses des taux directeurs d’ici la fin de l’année (en juin, juillet et octobre). Néanmoins, le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a déclaré lors d’un événement organisé par la Booth School of Business de l’Université de Chicago à New York que les responsables de la Fed n’avaient pas besoin de se précipiter pour ajuster leur politique, malgré l’incertitude accrue des perspectives économiques américaines.
Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
7 mars 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 120,80-0,03 %7 543,187 380,74
Dow Jones42 801,72-2,50 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 770,20-3,32 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite18 196,22-3,84 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 23 001,04+2,25 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 679,88-1,39 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 50-0,21 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)36 887,17-3,53 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 372,55+0,79 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,547 %+0,403 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,830387 %+0,443 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,225 %+0,001 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0854+3,24 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 913,75-0,03 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars70,33-3,65 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars87 042,97+5,27 %38 252,5493 776,61

Mobilisation générale pour la défense

Les États européens se sont engagés à accroître sensiblement leur effort de défense pour atteindre a minima 2 % du PIB, voire 3 %. La marche à franchir est haute et suppose une forte mobilisation financière.

La réaction de l’Europe face au défi américain

La plan de la Présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, présenté, le mardi 4 mars dernier à la presse, a été adopté par le Conseil européen exceptionnel du 6 mars. Ce plan prévoit de mobiliser près de 800 milliards d’euros. « L’Europe est prête à fortement augmenter ses dépenses pour la défense, devant les urgences à court terme, l’urgence à soutenir l’Ukraine, mais aussi à faire face aux besoins à long terme d’assumer une plus grande responsabilité pour notre propre sécurité européenne », a déclaré la présidente de la Commission européenne.  Elle a confirmé sa volonté de suspendre les règles du Pacte de stabilité et de croissance afin que les États membres puissent augmenter leurs dépenses pour la défense sans engager un processus de déficit excessif. La France qui est déjà placée sous la contrainte de ce processus n’est, de ce fait, pas concernée.

La Présidente de la Commission a annoncé la création d’un « nouvel instrument permettant de dégager 150 milliards de prêts aux États membres » pour investir « mieux et ensemble » dans la défense antiaérienne, les systèmes d’artillerie, les missiles, les munitions, les drones, les systèmes de défenses anti-drones, mais aussi pour faire face à d’autres besoins dans le domaine cyber et dans la mobilité militaire. L’UE veut aussi proposer « des possibilités et des incitations supplémentaires pour les États membres afin qu’ils puissent décider eux-mêmes s’ils souhaitent utiliser les programmes de politiques de cohésion pour renforcer leurs dépenses en matière de défense ». Des mesures visant à mobiliser les capitaux privés sont également prévu avec une accélération de la mise en place d’un grand marché des capitaux et de l’épargne au niveau européens. Le mandat de la Banque européenne d’investissement devrait évoluer afin qu’elle puisse fournir des prêts en matière de défense.

Mobilisation générale de l’épargne  

La loi de finances pour 2025 a prévu 60 milliards d’euros pour la défense, soit 2 % du PIB (dont 9 milliards de contributions aux pensions de retraite des militaires). La Loi de Programmation Militaire prévoit une augmentation des dépenses de 3 milliards d’euros par an jusqu’en 2030. Or, cette montée en puissance devra être accélérée afin de pouvoir relever à 3/3,5 % du PIB l’effort de défense comme le demande le Président de la République. Pour respecter cet objectif, chaque année, les dépenses pour les armées devront donc augmenter d’environ 10 milliards d’euros. Elles atteindraient ainsi 100 milliards d’euros en 2029. Or, dans le même temps, l’État doit ramener le déficit public de 6 à 3 % du PIB.

Les pouvoirs publics espèrent sans nul doute qu’une partie de l’effort puisse reposer sur l’Union européenne. Des fonds de cohésion structurels, des fonds de programmes existants non utilisés pourraient être utilisés. La possibilité pour la Commission de lancer des emprunts communs ou d’avoir recours au Mécanisme européen de stabilité a été évoqué.

La piste de l’appel à l’épargne des Français  a été avancée par Emmanuel Macron. Plusieurs pistes sont possibles. La première consisterait à reprendre le fléchage du Livret A vers l’industrie de la défense. Cette proposition a déjà fait l’objet d’amendements dans le cadre de la loi de programmation militaire et de la loi de finances pour 2024, amendements adoptés mais annulés par le Conseil Constitutionnel pour une raison de forme, ils n’avaient pas lieu d’être dans les textes en question (cavaliers législatif et budgétaire). Le sénateur Pascal Allizard a déposé une proposition de loi qui reprend le principe de ce fléchage du Livret A ainsi que du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) en faveur de la défense, proposition qui a été adoptée au Palais du Luxembourg fin 2023 mais qui attend toujours une première lecture à l’Assemblée nationale. Le fléchage proposé est censé de ne pas réduire l’enveloppe de prêts destinés aux bailleurs sociaux. Le Ministère de l’Économie n’est guère favorable à ce fléchage. Il considère que rien n’interdit les banques de prêter à partir des ressources du Livret A aux PME de la défense. Il craint la multiplication des demandes corporatistes et une gestion de plus en plus complexe du Livret A.

Un Livret Bleu Blanc Rouge ou vert kaki

À défaut du fléchage, l’idée de la création d’un Livret d’épargne défense, LED ou Livret Bleu Blanc Rouge à défaut d’être vert kaki a été avancée. Ce Livret pourrait reprendre la philosophie du Livret A. Les ressources collectées pourraient servir de base à des prêts aux entreprises de la défense. Néanmoins, l’équation d’un tel livret n’est pas évidente. Pour attirer les épargnants, un taux de rémunération convenable doit être proposée or plus celui-ci est élevé, plus le coût de la ressource l’est. Or, les entreprises doivent pouvoir bénéficier de prêts avec des taux compétitifs. L’exonération fiscale et sociale qui pourrait être associée à ce type de produit est, de son côté, un manque à gagner pour l’État au moment où il recherche des recettes pour réduire son imposant déficit public.

La création d’un ou plusieurs supports de placement « défense nationale »

La création d’un fonds « défense nationale » qui prendrait la forme d’un Organisme de Placement Collectif. Les investisseurs institutionnels pourraient être appelés à souscrire à ce fonds qui pourrait être également proposé aux épargnants (unités de compte dans l’assurance vie ou le Plan d’Épargne Retraite, parts d’OPC sur les comptes titres ou PEA).

Ce fonds pourrait prendre notamment des participations dans des entreprises de la défense ou souscrire à des obligations émises par ces dernières. Les épargnants bénéficieraient des revenus de ce fonds.

Labellisation « entreprises souveraines »

Au côté du Label ISR pour la protection de l’environnement pourrait être imaginé un label « souveraineté nationale » qui aurait vocation à inciter les épargnants à choisir les fonds concernés.

Actuellement, selon les chiffres de l’Otan seuls les Pays baltes, la Pologne et la Grèce consacrent plus de 3 % de leur richesse nationale aux dépenses militaires. De leur côté, l’Italie ou l’Espagne réalisent un effort inférieur à 1,5 % de leur PIB.

Les grands emprunts « une fausse bonne idée »

Les gouvernements dans les périodes de conflit militaire ont fait appel public à l’épargne. En novembre 1915 fut lancé le Premier emprunt de la Défense nationale (novembre 1915). Un taux de 5 % était alors offert. Un deuxième fut lancé en octobre 1916 et a rapporté 11 milliards de francs à l’État. Le troisième emprunt de la Défense nationale, lancé en novembre 1917 a rapporté  près de 15 milliards de francs. Enfin, un quatrième fut lancé en octobre 1918 à la fin de la guerre. Il  a permis à l’État de récupérer plus de 20 milliards de francs. Ces emprunts étaient soutenus par des campagnes de communication avec des affiches et des slogans patriotiques destinés à convaincre les Français de soutenir l’effort de guerre. Après la fin de celle-ci, les gouvernements mobilisèrent l’épargne des ménages en faveur de la reconstruction. Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de Vichy lancé également des grands emprunts notamment pour financer les contributions imposées par l’Allemagne nazie. Après 1945, des emprunts pour la modernisation du pays et de l’armée ont été lancés. En 1952, Antoine Pinay, Président du Conseil, décide la création d’un emprunt pour rassurer les épargnants et stabiliser la monnaie. Cet emprunt est indexé sur l’or, garantissant aux souscripteurs une protection contre l’inflation. La hausse du cours de l’or dans les années suivantes a alourdi le remboursement, rendant cet emprunt très coûteux pour l’État. Il en sera de même avec l’emprunt Giscard d’Estaing de 1973.

Avec l’augmentation de ses besoins financiers et la mutation des marchés financiers avec notamment leur digitalisation, l’État a abandonné le recours aux grands emprunts publics préférant recourir à des émissions d’Obligations assimilables du Trésor qui sont souscrites par les établissements financiers de la place. Ces derniers les replacent sur le marché secondaire. Les particuliers n’accèdent aux obligations d’État que de manière indirecte (fonds euros, parts d’Organismes de Placements Collectifs).

Le lancement d’un grand emprunt national pourrait s’avérer coûteux pour l’État tant au niveau de sa distribution que de sa gestion.

Le gouvernement pourrait avoir l’idée d’un emprunt obligatoire auquel devraient souscrire tous les contribuables. Cette option a été utilisée en 1976 avec l’impôt sécheresse qui était remboursé l’année suivante et en 1983. Ce type d’opération n’est pas, pour le moins, très populaire.

« Effort de défense et épargne » par Philippe Crevel

La loi de finances pour 2025 a prévu 60 milliards d’euros pour la défense, soit 2 % du PIB (dont 9 milliards de contributions aux pensions de retraite des militaires). La Loi de Programmation Militaire prévoit une augmentation des dépenses de 3 milliards d’euros par an jusqu’en 2030. Or, cette montée en puissance devra être accélérée afin de pouvoir relever à 3/3,5 % du PIB l’effort de défense comme le demande le Président de la République. Pour respecter cet objectif, chaque année, les dépenses pour les armées devront donc augmenter d’environ 10 milliards d’euros. Elles atteindraient ainsi 100 milliards d’euros en 2029. Or, dans le même temps, l’État doit ramener le déficit public de 6 à 3 % du PIB.

Les pouvoirs publics espèrent sans nul doute qu’une partie de l’effort puisse reposer sur l’Union européenne. Des fonds de cohésion structurels, des fonds de programmes existants non utilisés pourraient être utilisés. La possibilité pour la Commission de lancer des emprunts communs ou d’avoir recours au Mécanisme européen de stabilité a été évoqué.

La piste de l’appel à l’épargne des Français  a été avancée par Emmanuel Macron. Plusieurs pistes sont possibles. La première consisterait à reprendre le fléchage du Livret A vers l’industrie de la défense. Cette proposition a déjà fait l’objet d’amendements dans le cadre de la loi de programmation militaire et de la loi de finances pour 2024, amendements adoptés mais annulés par le Conseil Constitutionnel pour une raison de forme, ils n’avaient pas lieu d’être dans les textes en question (cavaliers législatif et budgétaire). Le sénateur Pascal Allizard a déposé une proposition de loi qui reprend le principe de ce fléchage du Livret A ainsi que du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) en faveur de la défense, proposition qui a été adoptée au Palais du Luxembourg fin 2023 mais qui attend toujours une première lecture à l’Assemblée nationale. Le fléchage proposé est censé de ne pas réduire l’enveloppe de prêts destinés aux bailleurs sociaux. Le Ministère de l’Économie n’est guère favorable à ce fléchage. Il considère que rien n’interdit les banques de prêter à partir des ressources du Livret A aux PME de la défense. Il craint la multiplication des demandes corporatistes et une gestion de plus en plus complexe du Livret A.

Un Livret Bleu Blanc Rouge ou vert kaki

À défaut du fléchage, l’idée de la création d’un Livret d’épargne défense, LED ou Livret Bleu Blanc Rouge à défaut d’être vert kaki a été avancée. Ce Livret pourrait reprendre la philosophie du Livret A. Les ressources collectées pourraient servir de base à des prêts aux entreprises de la défense. Néanmoins, l’équation d’un tel livret n’est pas évidente. Pour attirer les épargnants, un taux de rémunération convenable doit être proposée or plus celui-ci est élevé, plus le coût de la ressource l’est. Or, les entreprises doivent pouvoir bénéficier de prêts avec des taux compétitifs. L’exonération fiscale et sociale qui pourrait être associée à ce type de produit est, de son côté, un manque à gagner pour l’État au moment où il recherche des recettes pour réduire son imposant déficit public.

La création d’un ou plusieurs supports de placement « défense nationale »

La création d’un fonds « défense nationale » qui prendrait la forme d’un Organisme de Placement Collectif. Les investisseurs institutionnels pourraient être appelés à souscrire à ce fonds qui pourrait être également proposé aux épargnants (unités de compte dans l’assurance vie ou le Plan d’Épargne Retraite, parts d’OPC sur les comptes titres ou PEA).

Ce fonds pourrait prendre notamment des participations dans des entreprises de la défense ou souscrire à des obligations émises par ces dernières. Les épargnants bénéficieraient des revenus de ce fonds.

Labellisation « entreprises souveraines »

Au côté du Label ISR pour la protection de l’environnement pourrait être imaginé un label « souveraineté nationale » qui aurait vocation à inciter les épargnants à choisir les fonds concernés.

Actuellement, selon les chiffres de l’Otan seuls les Pays baltes, la Pologne et la Grèce consacrent plus de 3 % de leur richesse nationale aux dépenses militaires. De leur côté, l’Italie ou l’Espagne réalisent un effort inférieur à 1,5 % de leur PIB.

Les grands emprunts « une fausse bonne idée »

Les gouvernements dans les périodes de conflit militaire ont fait appel public à l’épargne. En novembre 1915 fut lancé le Premier emprunt de la Défense nationale (novembre 1915). Un taux de 5 % était alors offert. Un deuxième fut lancé en octobre 1916 et a rapporté 11 milliards de francs à l’État. Le troisième emprunt de la Défense nationale, lancé en novembre 1917 a rapporté  près de 15 milliards de francs. Enfin, un quatrième fut lancé en octobre 1918 à la fin de la guerre. Il  a permis à l’État de récupérer plus de 20 milliards de francs. Ces emprunts étaient soutenus par des campagnes de communication avec des affiches et des slogans patriotiques destinés à convaincre les Français de soutenir l’effort de guerre. Après la fin de celle-ci, les gouvernements mobilisèrent l’épargne des ménages en faveur de la reconstruction. Durant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de Vichy lancé également des grands emprunts notamment pour financer les contributions imposées par l’Allemagne nazie. Après 1945, des emprunts pour la modernisation du pays et de l’armée ont été lancés. En 1952, Antoine Pinay, Président du Conseil, décide la création d’un emprunt pour rassurer les épargnants et stabiliser la monnaie. Cet emprunt est indexé sur l’or, garantissant aux souscripteurs une protection contre l’inflation. La hausse du cours de l’or dans les années suivantes a alourdi le remboursement, rendant cet emprunt très coûteux pour l’État. Il en sera de même avec l’emprunt Giscard d’Estaing de 1973.

Avec l’augmentation de ses besoins financiers et la mutation des marchés financiers avec notamment leur digitalisation, l’État a abandonné le recours aux grands emprunts publics préférant recourir à des émissions d’Obligations assimilables du Trésor qui sont souscrites par les établissements financiers de la place. Ces derniers les replacent sur le marché secondaire. Les particuliers n’accèdent aux obligations d’État que de manière indirecte (fonds euros, parts d’Organismes de Placements Collectifs).

Le lancement d’un grand emprunt national pourrait s’avérer coûteux pour l’État tant au niveau de sa distribution que de sa gestion.

Le gouvernement pourrait avoir l’idée d’un emprunt obligatoire auquel devraient souscrire tous les contribuables. Cette option a été utilisée en 1976 avec l’impôt sécheresse qui était remboursé l’année suivante et en 1983. Ce type d’opération n’est pas, pour le moins, très populaire.

Philippe Crevel

Assurance vie : un début d’année canon !

L’assurance vie démarre sur les chapeaux de roue avec une forte collecte nette et le passage de la barre symbolique des 2 000 milliards d’euros d’encours.

Un mois de janvier en mode « épargne longue »

Si, en janvier, la collecte du Livret A a été à la peine avec 350 millions d’euros, celle de l’assurance vie, à hauteur de 4,5 milliards d’euros, témoigne du retour en force du premier placement des ménages. Il faut remonter à 2010 pour retrouver une collecte nette plus forte au mois de janvier. Ce résultat a été porté par les unités de compte, dont la collecte nette s’est élevée à 5,2 milliards d’euros, tandis qu’en revanche, les fonds en euros ont enregistré une décollecte de 600 millions d’euros.

Le mois de janvier est traditionnellement favorable à l’assurance vie. En janvier 2024, la collecte avait atteint 2,258 milliards d’euros. Depuis 2008, une seule décollecte a été enregistrée au cours du premier mois de l’année, en 2012, avec -1,332 milliard d’euros. Cette année-là fut une annus horribilis pour l’assurance vie en raison des menaces pesant sur l’euro, dans un contexte de crise des dettes souveraines. La moyenne de la collecte en janvier, ces dix dernières années, s’élève à 2 milliards d’euros.

Record historique pour les cotisations

Les ménages restent en mode épargne, comme en témoigne le montant des cotisations, qui a atteint 17,3 milliards d’euros en janvier, soit une hausse de 10 % par rapport à janvier 2024. Ce montant constitue un record pour l’assurance vie. Les Français ont privilégié ce placement en début d’année, notamment après l’annonce des rendements des fonds en euros pour 2024, autour de 2,7 %, qui a renforcé l’attractivité du produit. De plus, la baisse du taux du Livret A, confirmée en janvier, a joué en faveur de l’assurance vie. La hausse des cotisations a été particulièrement marquée pour les fonds en euros (+12 %), tandis que celle des unités de compte s’établit à 6 %.

Des prestations en baisse

En janvier, les ménages ont peu puisé dans leur assurance vie pour financer leurs projets. Les prestations se sont élevées à 12,8 milliards d’euros, en baisse de 6 % par rapport à janvier 2024. Elles diminuent également de 6 % pour les supports en euros, preuve de l’attractivité retrouvée de ce type de placement.

Un encours au-dessus de 2 000 milliards d’euros

Pour la première fois de son histoire, l’assurance vie dépasse les 2 000 milliards d’euros d’encours. Cette augmentation est liée aux bonnes collectes des derniers mois et à la valorisation des actifs, tant en fonds en euros qu’en unités de compte.

Vent porteur pour l’assurance vie

L’assurance vie bénéficie d’un contexte favorable à l’épargne. Les ménages continuent de privilégier l’épargne en raison des nombreuses incertitudes économiques, géopolitiques et politiques. La baisse des rendements des livrets réglementés et des dépôts à terme, conséquence de la diminution des taux directeurs de la Banque centrale européenne et de l’inflation, rend les fonds en euros de l’assurance vie plus compétitifs.

France assureurs

Rémunération des livrets bancaires : 0,88 % en janvier 2025

En janvier 2025, selon la Banque de France, la rémunération globale des encours de dépôts bancaires est inchangée par rapport à décembre 2024 et s’établit à 1,78 %. Si la rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires est stable pour les ménages, elle marque une progression de 4 points de base pour les sociétés non financières (SNF). Le taux de rémunération des livrets bancaires est en légère hausse en janvier à 0,90  %. la rémunération des dépôts à terme de moins de deux ans est en légère baisse à 2,98 %

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
janv- 2025 (p)janv- 2024nov- 2024déc- 2024 (r)janv- 2025 (p)
Dépôts bancaires (b)3 1241,881,801,781,78
dont Ménages1 8871,901,861,861,86
dont : – dépôts à vue5400,070,060,060,06
– comptes à terme <= 2 ans (c)873,523,213,082,98
– comptes à terme > 2 ans (c)992,002,372,352,34
– livrets à taux réglementés (d)7213,283,073,073,07
dont : livret A4063,003,003,003,00
– livrets ordinaires2190,900,910,880,90
– plan d’épargne-logement2202,602,632,632,64
dont SNF8511,961,771,691,73
dont : – dépôts à vue5150,830,700,670,68
– comptes à terme <= 2 ans (c)2643,813,423,263,30
– comptes à terme > 2 ans (c)723,353,593,443,48
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,503,403,153,15
Euribor 3 mois (e)3,933,012,822,70
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,652,342,212,42
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,462,662,552,82

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Données Banque de France

Le Coin des Epargnants du 28 février 2025 : les marchés en plein doute

Les marchés sous la pression des droits de douane américains

Le CAC 40 conclut le mois de février avec une troisième hausse mensuelle consécutive (+2,03 %). Elle est inférieure à celle du mois de janvier (+7,72 %) mais comparable à celle de décembre 2024 (+2,01 %). Le CAC 40 s’est rapproché de son record du mois de mai mais sans l’atteindre. Au-delà de Paris, les résultats des marchés en février ont été plutôt favorables. L’indice allemand a progressé de 4,93 % sur un mois et l’Eurostoxx 50 de plus de 5 %. Ces performances flatteuses ne sauraient maquer les inquiétudes qui se font jours sur les conséquences de la guerre commerciale que Donald Trump a engagée.

A partir du 4 mars, les majorations décidées par le Président américain deviennent effectives. En principe, une taxe additionnelle de 10 % sera appliquée aux exportations de la Chine vers les Etats-Unis et une autre de 25 % sur les biens en provenance du Canada et du Mexique. Prochainement, l’Union européenne sera soumise au même régime que la Chine, le Mexique ou le Canada. Des droits de 25 % ont été annoncés.  Le Président a jeté un froid en s’en prenant à l’Europe.  « L’Union européenne n’accepte pas nos voitures ni nos produits agricoles. » Selon lui, le déficit commercial américain vis-à-vis des Vingt-Sept est de « 300 milliards de dollars », un chiffre que Bruxelles conteste. A terme, plus de 1.000 milliards de dollars d’importations américaines seront taxées.  

A Wall Street, les investisseurs ont mal réagi à la confrontation entre Volodymyr Zelenski et Donald Trump. Les indices actions ont terminé la semaine en baisse. Sur l’ensemble du mois, ils ont accusé des pertes non négligeables, le Nasdaq a reculé de plus de 6 %, le Dow Jones de plus de 3 % et le S&P 500 de plus de 2 % prouvant que l’euphorie post élection de Donald Trump est achevée.

Seule les données sur l’inflation ont pu réconforter, cette semaine, les investisseurs. L’indice américain PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée de la Réserve fédérale (Fed), a augmenté de 0,3 % sur un mois et de 2,5 % sur un an. En données « core » (hors alimentation et énergie), la hausse est aussi de 0,3 % en séquentiel et de 2,6 % en annuel. Les prix ds services hors logement s’assagissent. Leur hausse passe de 3,6% à 3,1%, soit le plus bas niveau depuis mars 2021. Cette bonne nouvelle pourrait rapidement s’estomper car la politique commerciale de Donald Trump pourrait générer un surcroit d’inflation évalué à 0,6 point de pourcentage sur l’indice PCE et jusqu’à 2 points sur les dépenses de consommation. Elle pourrait amputer la croissance de1,1 point de pourcentage.Au niveau des taux directeurs, une baisse est attendue de la part de la Banque centrale européenne la semaine prochaine. Cette baisse se justifie par l’atonie de l’activité et le caractère contenu de l’inflation. Le taux harmonisé de l’inflation en France a été divisé par deux à +0,9 % sur un an en février, son plus faible niveau depuis quatre ans. L’inflation en Allemagne a, de son côté, stagné en février, à 2,3 % sur un an, selon des chiffres provisoires.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
28 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 111,63-0,53 %7 543,187 380,74
Dow Jones43 840,91-0,39 %37 689,5442 544,22
S&P 5005 954,50-1,20 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite18 847,28-5,15 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 495,28+1,04 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 809,74+1,63 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 463,54-0,21 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)37 155,50-5,38 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 320,90+0,13 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,144 %-0,073 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,387 %-0,178 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,224 %-0,215 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0380-0,45 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 846,21-2,90 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,19-1,45 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars83 312,30-12,49 %38 252,5493 776,61

Forte augmentation du taux d’épargne en France

En 2024, les Français ont privilégié l’épargne à la consommation. Sur l’ensemble de l’année, ils ont, selon l’INSEE, mis de côté 18,2 % de leur revenu disponible brut, soit 1,3 point de plus par rapport à 2023. Le taux d’épargne est supérieur de 3,6 points à son niveau d’avant la crise sanitaire (2019). En 2024, les Français ont bénéficié, avec le recul de l’inflation, de gains de pouvoir d’achat, +2,5 % (+1,9 % par unité de consommation).

Les ménages n’ont que marginalement utilisé leurs gains de pouvoir d’achat pour la consommation qui n’a enregistré, sur l’ensemble de l’année, qu’une hausse de 0,9 %. Ils ont opté pour la prudence et l’attentisme. La baisse de l’inflation n’a été appréhendée que tardivement en 2024. Les ménages ont continué à maintenir une importante épargne de précaution pour faire face à une éventuelle remontée des prix.

La crise politique, à compter du mois de juin, a provoqué, au troisième trimestre, une hausse du taux d’épargne. Les incertitudes tant nationales qu’internationales alimentent de manière traditionnelle l’épargne. Au dernier trimestre, un léger fléchissement a été constaté. La consommation des ménages en volume a augmenté plus vite que leur pouvoir d’achat avec, par voie de conséquence, un léger fléchissement du taux d’épargne qui est passé de 18,5 à 18,4 % du revenu disponible brut.

La préférence pour l’épargne s’est traduite par des recettes de TVA plus faibles que prévu ce qui a alimenté le déficit public. Les pouvoirs publics espèrent une reprise de la consommation en 2025, avec la persistance d’une inflation contenue. L’amélioration de la confiance et la levée de certaines hypothèques nationales et internationales seront nécessaires pour la réalisation de ce scénario.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Coup d’arrêt pour le Livret A en janvier

L’annonce de la baisse de la rémunération du Livret A, du Livret de Développement Durable et Solidaire et du Livret d’Épargne Populaire a eu un effet direct sur leur collecte.

Livret A : la plus mauvaise collecte de ces neuf dernières années

La collecte du Livret A s’est élevé à 350 millions d’euros en janvier, loin de son montant du mois de décembre 2024 (2,99 milliards d’euros) ou de celle du mois de janvier 2024 (2,27 milliards d’euros). Elle est sans comparaison avec celle de 2023 (9,27 milliards d’euros). Il faut remonter à 2016 pour retrouver, en janvier, un plus mauvais résultat (-850 millions d’euros).

Le premier mois de l’année est logiquement porteur pour les produits d’épargne réglementée. Les titulaires de Livret A, de LDDS et de LEP y versent une partie de leurs étrennes, de leurs primes et de leur treizième mois. Sur ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte pour le Livret A, en janvier, était de 3,4 milliards d’euros. Depuis 2009, seules deux décollectes ont été enregistrées en janvier (2015 et 2016).

L’annonce le 15 janvier dernier par le Ministre de l’Économie de la baisse du taux du Livret A de 3 à 2,4 %, baisse devenue effective le 1er février, a freiné les ardeurs des épargnants. Le Livret a subi un réel coup de froid traduisant la sensibilité des ménages à l’évolution du taux de rémunération. En règle générale, une baisse de la rémunération se fait ressentir sur la collecte pendant trois mois.

Malgré la faible collecte du mois de janvier, le Livret A bat un record d’encours à 442,9 milliards d’euros.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : baisse moins sévère de la collecte

La collecte du mois de janvier 2025 s’est élevée, pour le LDDS, à 460 millions d’euros soit un montant proche de la moyenne de ces dix dernières années (457 millions d’euros). Cette collecte est néanmoins en retrait par rapport à celle du mois de janvier 2024 (980 millions d’euros) et par rapport à celle du mois de décembre 2024 (940 millions d’euros). La meilleure résilience du LDDS par rapport au Livret A est liée à son association plus fréquente avec le compte courant. Le LDDS est en effet souvent détenu dans le même établissement financier que le compte courant principal de l’épargnant ce qui permet des aller-retour plus faciles qu’avec le Livret A dont la banalisation de la distribution n’est effective que depuis 2009.

Comme pour le Livret A, le LDDS n’a connu en 16 ans que deux décollectes en janvier, en 2015 (-200 millions d’euros) et en 2016 (-320 millions d’euros). L’encours du LDDS, à fin janvier 2025 bat également un nouveau record à 161 milliards d’euros.

Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) touché par la baisse de sa rémunération

Le Livret d’Épargne Populaire comme le Livret A a été touché par l’annonce de la baisse de sa rémunération en janvier. Celle-ci est passée le 1er février dernier de 4 à 3,5 %. La collecte qui s’était élevée à 630 millions d’euros au mois de décembre 2024 n’a atteint que 110 millions d’euros en janvier 2025. Un an auparavant, elle avait été de 1,92 milliard d’euros. Le LEP bat malgré tout un nouveau d’encours en janvier (82,3 milliards d’euros).

Un début d’année moins porteur que les années précédentes

Du 1er février 2023 au 1er février 2025, les épargnants ont bénéficié du gel du taux du Livret A à 3 %, sachant que ce taux était de 0,5 % en 2020. Le taux de 3 % et le contexte anxiogène – guerre en Ukraine – inflation – crise politique – ont conduit à une forte augmentation de la collecte. La baisse du taux du Livret A marque une rupture et pourrait augurer l’entrée dans un nouveau cycle plus favorable à l’épargne longue et à la consommation sous réserve que les incertitudes ne se multiplient pas sur les fronts économique, politique et international.

Surendettement en France : en hausse en 2024

En 2024, les commissions de surendettement en France métropolitaine ont reçu 134 803 dossiers, selon les données de la Banque de France. Cela représente une augmentation de 10,8 % par rapport à 2023, en raison d’un effet différé de l’inflation observée en 2022 et 2023. Toutefois, ce niveau demeure inférieur de 6 % à celui enregistré en 2019, avant la crise sanitaire, et nettement en-deçà du pic atteint en 2014 (-42 %). Cette tendance s’explique en partie par le renforcement de la réglementation encadrant le surendettement des ménages.

En 2024, le taux de dépôts de dossiers de surendettement s’élève à 245 pour 100 000 habitants âgés de 15 ans et plus, mais ce chiffre varie fortement selon les territoires, oscillant entre 125 et 459. Comme en 2023, ce taux est particulièrement bas en Lozère (125), en Haute-Savoie (152) et à Paris (154), tandis qu’il atteint des niveaux élevés dans l’Aisne (459), le Pas-de-Calais (455) et le Nord (389).

Les commissions ont examiné 131 080 dossiers en 2024, soit une hausse de 9,5 % sur un an. Les caractéristiques des ménages concernés montrent certaines spécificités :

  • 83 % des personnes concernées ont entre 25 et 64 ans (contre 62 % dans l’ensemble de la population) ;
  • 55 % sont des femmes (contre 52 %) ;
  • 52 % vivent seules (contre 38 %), avec une répartition de 24 % de femmes et 28 % d’hommes ;
  • 20 % sont des familles monoparentales (contre 10 %), comprenant 18 % de mères et 2 % de pères ;
  • 88 % sont locataires ou hébergés gratuitement (contre 42 % dans l’ensemble de la population).

Certaines catégories socioprofessionnelles sont particulièrement touchées : les employés (31 %) et les ouvriers (22 %) sont surreprésentés par rapport à leur part dans la population active (15 % et 11 % respectivement). La même tendance s’observe chez les demandeurs d’emploi, qui représentent 25 % des surendettés contre seulement 4 % de la population active.

Les revenus des ménages surendettés dépendent davantage des prestations sociales que la moyenne : près d’un quart de leurs ressources provient des allocations familiales, de l’aide au logement et des minima sociaux, contre seulement 5 % pour l’ensemble des ménages français.

Le niveau de vie médian des ménages surendettés est inférieur de 42 % à celui de la population générale, atteignant 1 180 euros par mois contre 2 028 euros. Parmi eux, 59 % vivent sous le seuil de pauvreté, une proportion encore plus élevée pour les familles monoparentales (67 %), alors que ces taux s’élèvent respectivement à 14,4 % et 31,4 % pour l’ensemble de la population.

L’endettement total des ménages surendettés traités en 2024 atteint 4,5 milliards d’euros. En hausse de 6,2 % sur un an, il reste, cependant, toujours en recul de 22 % par rapport à 2019 et de 46 % par rapport à 2014.

La structure de l’endettement évolue

Les dettes à la consommation (crédits renouvelables, prêts personnels, LOA, etc.) représentent désormais 43 % du total, en hausse de près de trois points sur un an. La part des dossiers comportant au moins une dette de ce type progresse également (+0,6 point, à 73 %).

L’endettement immobilier poursuit sa baisse pour la quatrième année consécutive, représentant 26 % du total (-0,7 point). La part des dossiers incluant une dette immobilière recule à 9 % (-0,7 point).

Les dettes liées aux charges courantes (loyer, énergie, etc.) se stabilisent à 14 % du total, étant présentes dans trois dossiers sur quatre. La part des dettes d’énergie et de communication reste faible, autour de 2 %.

Le reste des dettes (microcrédits, découverts…) diminue de plus de deux points, atteignant 17 %.

En 2024, 115 620 dossiers de surendettement ont été clôturés après l’aboutissement des procédures judiciaires. Plus de la moitié de ces dossiers ont bénéficié d’un effacement total ou partiel des dettes, pour un montant total de 1,2 milliard d’euros, soit 25 % de l’endettement total (proportion stable sur un an). Le montant moyen de la dette effacée par dossier s’élève à 19 728 euros, un niveau inchangé par rapport à l’année précédente.

Guerre monétaire en vue ?

Le président Donald Trump a décidé de se rendre, avec Elon Musk, à Fort Knox, le lieu où est entreposée la réserve d’or des États-Unis, qui s’élève à 425 milliards de dollars. Pour justifier sa visite, une première depuis celle de Franklin Roosevelt en 1943, il a indiqué vouloir vérifier si l’or était toujours dans les coffres… Au-delà de la boutade, le président aurait l’intention de prononcer un discours sur la politique monétaire. Ce dernier estime que le taux de change du dollar joue contre l’économie américaine. Donald Trump souhaite une monnaie et des taux d’intérêt faibles pour financer l’expansion et l’industrialisation de son pays. Sur son réseau Truth Social, il a déclaré : « Les taux d’intérêt devraient être abaissés, ce qui irait de pair avec les tarifs douaniers à venir !!! Allons faire du rock’n’roll, Amérique !!! » Partisan d’un déficit commercial à l’équilibre, il prône un dollar faible pour rendre les exportations américaines plus compétitives et renchérir les importations. D’un autre côté, il a besoin d’un dollar fort afin d’attirer les capitaux nécessaires au financement de l’imposant déficit public, qui s’élève à environ 7 points de PIB. Un dollar fort est aussi un outil de lutte contre l’inflation importée.

L’économiste et financier Stephen Miran, chef désigné du conseil d’analyse économique de la Maison-Blanche, prône une approche laissant craindre des manipulations monétaires : forcer les détenteurs étrangers de dollars à investir en bons du Trésor américain pour financer l’économie des États-Unis. Stephen Miran souligne que les détenteurs de capitaux du monde entier, en raison de la puissance de l’économie américaine, veulent y investir, contribuant ainsi à la hausse du dollar et des taux d’intérêt, ce qui pénalise les producteurs locaux. Il juge nécessaire de corriger cette situation. Face à cette contradiction, la tentation serait de recourir à des manipulations monétaires. L’obligation d’achat de titres de Trésor américain reviendrait à remettre en cause la liberté de placement sur le marché des changes. Elle permettrait tout à la fois d’abaisser les taux et de maintenir les flux de capitaux. Stephen Miran propose également la signature d’accords multilatéraux, comme ceux du Plaza en 1985, qui avaient conduit à faire baisser le dollar, puis ceux du Louvre en 1987, qui avaient abouti à sa stabilisation. Ces nouveaux accords, baptisés « accords de Mar-a-Lago », devraient être à la base d’un nouveau système monétaire international. L’objectif serait ainsi de faire payer les déficits aux partenaires économiques. L’économiste admet cependant la possibilité que les alliés refusent de tels accords. Les principaux détenteurs de dollars n’étant plus l’Europe mais les États asiatiques, et en premier lieu la Chine, les États-Unis ne pourront pas exercer de chantage sur la protection militaire. D’où l’idée d’imposer l’obligation d’achat des bons du Trésor sans concertation. La loi sur les pouvoirs économiques d’urgence internationaux, promulguée par le président Jimmy Carter en 1977, donne au président des pouvoirs étendus sur les transactions internationales en réponse aux menaces d’origine étrangère « à la sécurité nationale, à la politique étrangère ou à l’économie des États-Unis ». « De tels pouvoirs incluent la capacité de limiter ou d’interdire les transferts de crédit, de paiements ou de titres à l’échelle internationale », écrit l’économiste, qui avance plusieurs voies : instaurer une taxe sur l’usage du dollar, d’environ 1 %, différenciée selon les pays ; acheter des devises étrangères, éventuellement avec de l’or, pour les faire monter ; et surtout, pratiquer un chantage incessant aux droits de douane. Pour certains, cette proposition est inapplicable : les réserves de change ne pèsent pas suffisamment et le marché du dollar pourrait se délocaliser offshore, en dehors des États-Unis, pour échapper à l’obligation d’investissement en bons du Trésor américain. Le président américain aime jouer sur les peurs pour avancer ses pions. Il a ainsi récemment menacé de taxer à 100 % les BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud) s’ils tentaient de créer leur propre monnaie de réserve afin de concurrencer le dollar. Pour le moment, Donald Trump sait qu’aucun substitut au dollar n’existe et il entend profiter de cet atout. Les Américains ont toujours utilisé leur devise comme un levier pour défendre leurs intérêts. L’abandon de la convertibilité du dollar en or en 1971 par Richard Nixon en est un des meilleurs symboles. La guerre du Vietnam et l’inflation avaient entraîné une surévaluation du dollar. En supprimant la convertibilité et en imposant les changes flottants, les États-Unis ont provoqué une dévaluation de leur monnaie et une instabilité qui s’est révélée pernicieuse pour les économies européennes. Le secrétaire au Trésor, John Connally, avait alors prononcé cette phrase qui reste d’une criante actualité : « Le dollar, c’est notre monnaie, mais c’est votre problème. »

En ce début d’année 2025, le calme prévaut sur le marché des changes. Avec un euro coté à 1,04 dollar, le billet vert est relativement stable, loin des fluctuations du passé. L’euro avait connu un plus bas de 0,82 dollar en octobre 2000 et un plus haut de 1,60 dollar en juillet 2008, juste avant la crise financière. La progression du cours de l’or, de près de 60 % en deux ans et de près de 10 % au cours des deux premiers mois de l’année, témoigne d’une sourde inquiétude chez les investisseurs.

Le Coin des Epargnants du 21 février 2025 : les actions en baisse

Doute sur les actions

Après six semaines de hausse consécutive, le CAC 40 a marqué une pause cette semaine en abandonnant un peu moins de 0,3 %. Il est ainsi resté à quelques points de son record du mai dernier à 8 259,19 points. Les autres indices européens ont été également en légère baisse cette semaine. Les indices américains ont fléchi plus sévèrement en lien avec les anticipations d’inflation et les incertitudes liées à la politique économique de Donald Trump.

L’activité dans la zone euro est toujours atone. L’indice composite PMI s’est maintenu à 50,2, juste au-dessus du seuil de 50 qui sépare l’expansion de la contraction. Les investisseurs prévoyaient une valeur de 50,5. Le recul de l’activité s’est arrêté pour l’industrie mais les services sont désormais à la peine. Les élections en Allemagne laissent augurer un plan de relance mais les incertitudes demeurent importantes en France avec une crise politique latente et les conséquences de la guerre commerciale lancée par Donald Trump.

Cette semaine, les anticipations d’inflation des consommateurs américains ont été confirmées à 4,3 % pour celles à un an, soit un point de plus qu’en janvier, mais relevées à 3,5% pour celles à 5-10 ans, ce qui est deux dixièmes de plus qu’en estimation flash. Le moral des ménages est, aux Etats-Unis, en baisse  avec un indice qui revient à 64,7 points, contre 67,8 pour le consensus et 71,7 le mois dernier. Les ventes de logements existants ont diminué en janvier pour la première fois depuis septembre, en raison des taux hypothécaires et des prix élevés ainsi qu’à une offre limitée d’annonces. L’indicateur d’activité PMI américain s’est maintenu de peu en croissance, à 50,4, en février, soit le rythme d’expansion le plus lent depuis septembre 2023. Il a été tiré vers le bas par la contraction surprise des services (49,7).

Les négociation russo-américaines concernant l’avenir de l’Ukraine n’ont pas provoqué de détente sur le marché de l’or, l’once se rapprochant de la barre symbolique des 3000 dollars. Les tensions entre les Etats européens et les Etats-Unis ainsi que les dernières annonces de Donald Trump concernant les droits de douane. Ont favorisé la hausse du cours de l’or.

Les prochains jours seront marqués par la constitution d’une nouvelle coalition en Allemagne après les élections législatives du 23 février, par le début du conclave sur la retraite en France.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
21 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 154,51-0,29 %7 543,187 380,74
Dow Jones43 428,02-2,49 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 013,13-1,55 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 524,01-2,49 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 264,29-0,97 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 659,37-0,84 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 474,85-0,40 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)38 776,94+0,06 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 379,11+1,84 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,217 %+0,090 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,465 %+0,034 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,439 %-0,014 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0464+0,84 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 940,65+1,35 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,98+0,44 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars97 049,12+1,22 %38 252,5493 776,61

Régimes des retraites en France : déficits confirmés !

Malgré la  réforme reportant l’âge légal de départ en retraite de 62 à 64 ans et accélérant le passage à 43 ans de la durée de cotisation, le système des pensions français risque d’être confronté selon le rapport de la Cour des Comptes commencé par le Premier Ministre François Bayrou et rendu public le 20 février une dégradation de sa situation financière sur les vingt prochaines années. Le déficit pourrait être proche de 30 milliards d’euros en 2045.

Dès 2025, le déficit du système des retraites devrait atteindre 6,6 milliards d’euros. Après une période de stabilité jusqu’en 2030, il pourrait s’accroître pour atteindre 15 milliards d’euros (hors inflation) en 2035 puis « autour de 30 milliards » d’euros en 2045.

Le diagnostic de la Cour des Comptes ne diffère guère de celui du Conseil d’orientation des retraites (COR) même si les hypothèses économiques sont légèrement différentes. La Cour des comptes a retenu « par prudence », l’hypothèse d’un taux de chômage à 7 % et celle d’un taux de croissance annuel de la productivité de 0,7 % quand les hypothèses respectives du COR sont 5 % et 1 %.

La dégradation du solde des régimes des retraites est en partie imputable à la caisse des collectivités locales. Le déficit de ce régime malgré la hause des cotisations décidées en 2025 repartira à la hausse aux environs de 2028 pour atteindre autour de 5 milliards d’euros en 2035 et jusqu’à 7 milliards d’euros dix ans plus tard.

L’accumulation des déficits des régimes de retraite pourrait, selon la Cour des Comptes, générer une dette de l’ordre de 350 milliards d’euros pour le régime général en 2045 et 125 milliards pour le régime des agents des collectivités locales et hôpitaux. Cette dette supplémentaire est susceptible de compromettre la trajectoire des finances publiques et serait contradictoire avec le principe même de la (retraite par) répartition

La Cour des comptes n’a pas retenu dans son rapport l’approche défendue par François Bayrou et l’ancien haut fonctionnaire, Jean-Pascal Beaufret, selon laquelle le montant du déficit des régimes de retraite devrait intégrer le solde entre cotisations et prestations pour le régime de retraites de ses fonctionnaires ainsi que toutes les dotations de l’Etat aux différents régimes. Le rapporteur de la Cour des Comptes a indiqué que le système public de retraite présente de telles divergences qu’ils ne peut pas assimilé aux autres régimes.

Plan d’Epargne Retraite : poursuite de la croissance

D’après les chiffres du Ministère de l’Économie, publiés le 18 février 2025, le nombre de titulaires d’un Plan d’Épargne Retraite (PER) en France a atteint 11,2 millions à la fin du troisième trimestre 2024. L’encours total s’élève désormais à 118,9 milliards d’euros, en hausse par rapport aux 113,8 milliards d’euros enregistrés au 30 juin 2024.

Répartition des encours par catégorie de PER

  • PER d’entreprise collectif : 27,2 milliards d’euros
  • PER d’entreprise obligatoire : 23,6 milliards d’euros
  • PER individuel : 68,1 milliards d’euros

À noter que près d’un PER sur deux correspond à une nouvelle souscription et ne résulte pas d’un transfert d’anciens dispositifs d’épargne retraite, instaurés avant la loi PACTE.

Un levier pour le financement des entreprises

Au-delà de son rôle d’épargne en vue de la retraite, le PER contribue activement au financement de l’économie. Plus de 80 % des actifs sont investis en France et dans l’Union européenne, et plus de la moitié des encours sont alloués à des titres de capital ou assimilés, incluant plus de 3,5 milliards d’euros dans des actifs non cotés.

Un succès qui ne se dément pas

Le PER s’impose comme un pilier incontournable de l’épargne retraite en France. Son développement constant illustre la confiance des épargnants dans ce dispositif, qui combine avantages fiscaux, souplesse d’investissement et impact positif sur l’économie réelle. Avec une dynamique de croissance soutenue, le PER conforte son rôle stratégique dans la préparation de la retraite des Français et le financement des entreprises.

Assurance Retraite : les chiffres clefs de 2024

L’Assurance retraite a publié en février 2024 ses données officielles sur la population des retraités relevant de son régime. Celle-ci atteint désormais 15,4 millions de bénéficiaires, incluant les retraités percevant une pension personnelle et ceux bénéficiant d’une pension de réversion. En comparaison, ils étaient 10 millions il y a 20 ans et 5 millions de moins il y a 40 ans. Toutefois, ces chiffres ne couvrent pas l’ensemble des retraités français, puisque les anciens fonctionnaires n’ayant jamais cotisé au régime général ne sont pas comptabilisés.

L’âge moyen des retraités du régime général s’établit à 75,1 ans en 2024, contre 74,9 ans en 2023. 14,7 millions de retraités perçoivent une pension personnelle et 2,8 millions bénéficient d’une pension de réversion.

Les nouveaux retraités en 2024

Au cours de l’année, 865 470 nouvelles pensions ont été attribuées, réparties comme suit :

  • 652 000 retraites personnelles,
  • 213 000 pensions de réversion.

Parmi ces nouvelles retraites personnelles, 118 252 ont été octroyées au titre des carrières longues, soit 18 % du total. En parallèle, près de 74 000 allocations de solidarité aux personnes âgées ont été accordées.

L’âge moyen des nouveaux bénéficiaires en 2024 s’élève à :

  • 63,6 ans pour les retraites personnelles,
  • 74,1 ans pour les pensions de réversion,
  • 66,3 ans pour l’ensemble des nouveaux retraités.

Concernant les retraites personnelles, 45,5 % des bénéficiaires ont effectué une carrière complète au sein du régime général (salariés et/ou indépendants), avec une pension moyenne mensuelle de 1 272 euros.

Le Coin des Epargnants du 14 février 2025 : entre peurs et espoirs

Peur d’un retour de l’inflation, espoir de paix en Ukraine mais à quel prix, peur d’une récession en Europe, espoir d’une baisse des taux de la BCE, à vous de choisir !

Le CAC 40 près de son record !

En gagnant 2,55 % sur la semaine, le CAC 40 se rapproche de son record du 15 mai 2024 (clôture à 8 239,99). Depuis le début de l’année, l’indice parisien a gagné plus de 10 %. Il progresse néanmoins plus lentement que les autres indices actions (+12 % depuis le 1er janvier pour le DAX allemand). Les indices américains ont progressé durant la semaine, le Nasdaq repassant au-dessus des 20 000 points, l’annonce Deepseek étant en voie d’être digérée.

L’once d’or a terminé la semaine à près de 2 900 dollars, battant de nouveaux records. Le prix du métal précieux est toujours orienté à la hausse en raison des menaces inflationnistes aux États-Unis et de la poursuite de la guerre commerciale engagée par Donald Trump.

Aux États-Unis, retour des tensions inflationnistes

Malgré la contraction des ventes au détail aux États-Unis en janvier, l’inflation demeure. Les ventes au détail ont, en effet, baissé de 0,9 % en janvier, alors que le consensus Bloomberg n’anticipait qu’un recul de 0,2 %, après une hausse de 0,7 % en décembre. Neuf des 13 catégories du rapport du département du Commerce ont enregistré des baisses, notamment les véhicules à moteur, les articles de sport et les magasins de meubles.

Un changement de rythme qui, outre les incendies de Los Angeles et les conditions météorologiques hivernales dans d’autres parties des États-Unis, s’explique par la hausse des prix et le coût des emprunts.

La guerre commerciale de Donald Trump repose toujours sur la dissuasion

Les dernières mesures proposées par le président américain, à savoir l’imposition de droits de douane réciproques aux pays coupables, à ses yeux, de comportements déloyaux, n’entreront en vigueur qu’au mois d’avril, laissant de la place pour l’engagement de négociations. L’Europe est particulièrement visée, car ses tarifs douaniers sont en moyenne supérieurs à ceux des États-Unis. Il en est de même pour de nombreux pays émergents. Le projet de Donald Trump est contraire aux règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui prévoit des négociations multilatérales pour la fixation des tarifs mais cela ne saurait l’effrayer.

La zone euro sauve son filet de croissance

L’économie de la zone euro a finalement réussi à maintenir une croissance à la fin de l’année dernière, Eurostat ayant revu à la hausse son estimation initiale. Le produit intérieur brut (PIB) a progressé de 0,1 % entre octobre et décembre par rapport au trimestre précédent, un chiffre à comparer à la stagnation annoncée au préalable et à la croissance de 0,4 % entre juillet et septembre. Cette révision inattendue s’explique par la prise en compte d’un plus grand nombre de données provenant des différents pays de la zone euro. Les Pays-Bas, cinquième économie de la zone euro, ont connu une croissance de leur PIB au quatrième trimestre de 0,4 %. Le bilan des quatre autres puissances de la région est plus mitigé. Si la croissance espagnole s’est élevée à 0,8 %, l’économie italienne a stagné, tandis que l’Allemagne et la France se sont toutes deux contractées. La Banque centrale européenne (BCE) prévoit que l’activité redémarrera en 2025, pour atteindre 1,1 % sur l’ensemble de l’année, contre 0,7 % en 2024.

Le retour de l’inflation aux États-Unis

Aux États-Unis, les prix à la consommation ont augmenté, en janvier, de 3 % en moyenne sur un an et de 0,5 % sur un mois, selon le Bureau of Labor Statistics. Ce résultat traduit un arrêt du processus de désinflation, et ce, avant même le retour de Donald Trump à la Maison-Blanche.

La résilience de l’inflation a conduit la banque centrale à opter pour une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire en janvier, après avoir abaissé son taux directeur à trois reprises en fin d’année dernière.

À Wall Street, les investisseurs se résignent peu à peu à une année blanche pour la Fed. Ceux qui s’attendent encore à des baisses de taux n’en prévoient plus qu’une en 2025. Les taux obligataires américains ont connu une hausse en milieu de semaine, et les indices boursiers ont, en contrepartie, diminué. Le président américain n’a pas encore exercé de pression explicite sur la Réserve fédérale (Fed), mais il ne cache pas son souhait d’une reprise rapide des baisses de taux. Il a ainsi publié sur son réseau Truth Social : « Les taux d’intérêt devraient être abaissés, ce qui irait de pair avec les droits de douane à venir. ». Dans le même temps, lors de son audition devant la Chambre des représentants, le président de la Fed, Jerome Powell, a répété qu’il ne voyait « pas d’urgence » à abaisser les taux directeurs, dans la mesure où la plupart des indicateurs économiques étaient au vert, hormis l’inflation, encore « quelque peu élevée ».

Inflation et pouvoir d’achat : un défi politique pour Donald Trump

Élu sur le thème de l’amélioration du pouvoir d’achat, Donald Trump doit faire face à une hausse des prix qui touche des produits de consommation courante, comme le café ou le jus d’orange. Le prix des œufs a progressé de 15 % en un mois, une hausse inédite depuis juin 2015. Sur un an, l’augmentation atteint 60 %, en raison d’une épizootie de grippe aviaire parmi les élevages de poules pondeuses américaines. Ces dernières semaines, il était même parfois difficile de trouver des œufs dans les rayonnages.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
14 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 8 176,30+2,55 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 546,08+0,92 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 114,63+1,53 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite20 026,77+2,58 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 22 482,50+3,29 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 732,46+0,37 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 493,40+3,05 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 149,43+0,90 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 346,72+3,63 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,127 %+0,036 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,431 %+0,070 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,453 %-0,039 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0496+1,14 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 896,15+1,92 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,83-0,07 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars92 871,82+0,75 %38 252,5493 776,61

L’épargne au plus haut !

Au troisième trimestre 2024, l’épargne brute des ménages est restée, selon la Banque de France, proche de ses plus hauts niveaux enregistrés pendant la période Covid. Le flux d’épargne brute s’est élevé à 86,8 milliards d’euros, contre 95,6 milliards d’euros au deuxième trimestre 2020. Le taux d’épargne, d’après les comptes publiés par l’INSEE, est resté stable à 17,7 %, contre 25,5 % au deuxième trimestre 2020 et 13,8 % en moyenne sur la période 2014-2019.

 

Les ménages aisés réinvestissent davantage qu’auparavant leurs gains, alimentant ainsi leur épargne. La montée des incertitudes économiques pousse tous les Français à renforcer leur épargne de précaution. La vague inflationniste a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage afin de lutter contre l’érosion de leur patrimoine.

 

Les données préliminaires (encore partielles) couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le quatrième trimestre 2024 mettent en évidence un léger mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-0,7 milliard d’euros) et une baisse des dépôts sur les livrets d’épargne. En revanche, les flux nets vers l’assurance-vie et les droits à pension, y compris en unités de compte (UC), sont élevés (16,8 milliards d’euros, contre 12 milliards d’euros au T3 et 10,3 milliards d’euros en moyenne sur la période 2013-2024).

La situation critique des finances publiques françaises

La Cour des comptes, dans son rapport sur les finances publiques en 2025, tire le signal d’alarme en soulignant que la résorption du déficit et la maîtrise de la dette publique ne sont pas garanties.

Après le niveau record de 2020 (-8,9 % du PIB), le déficit public de la France s’est réduit en 2021 et 2022 (-4,7 %) avant de repartir à la hausse. En 2023, il s’est accru de 0,7 point, atteignant 5,5 % du PIB, alors qu’une quasi-stabilité était attendue. En 2024, la dérive s’est accentuée, avec un déficit qui devrait atteindre 6,0 % du PIB, soit 1,6 point au-dessus de la cible inscrite dans le projet de loi de finances (PLF). Ce dérapage exceptionnel, en l’absence de choc extérieur, s’explique en partie par l’augmentation du déficit l’année précédente et par de moindres rentrées fiscales. Mais au-delà de ces facteurs, il est avant tout la conséquence directe de la gestion de 2024. La révision à la baisse de la croissance, surestimée dans la loi de finances initiale, a dégradé le déficit de 0,3 point en réduisant les recettes. L’élasticité des prélèvements obligatoires par rapport à la croissance s’est affaiblie (0,7 contre 1,1 prévu), entraînant un manque à gagner de 0,5 point de PIB par rapport aux prévisions. Parallèlement, les dépenses des administrations locales ont fortement augmenté, impactant le déficit à hauteur de 0,2 point de PIB. Les dépenses des administrations sociales ont également dépassé les prévisions, avec un dépassement de l’Objectif national des dépenses d’assurance maladie (Ondam) et une dégradation des comptes de l’Unédic en raison du ralentissement du marché du travail, aggravant le déficit de 0,1 point.

Ces dérapages n’ont été que partiellement compensés par une hausse des prélèvements obligatoires de 0,2 point de PIB, incluant notamment la progressive réintégration de la taxe intérieure de consommation finale d’électricité (TICFE) à son niveau d’avant-crise. Par ailleurs, les annulations et gels de crédits décidés en gestion, ainsi qu’une hausse de la charge de la dette publique plus contenue que prévu (+6 Md€ au lieu de +9 Md€ attendus), ont permis de limiter l’aggravation du déficit. Pour la Cour des comptes, la dérive des dépenses publiques est manifeste, d’autant plus que l’extinction des mesures exceptionnelles liées à la crise énergétique a généré un gain de 0,7 point de PIB.

Face à cette situation préoccupante, le gouvernement a une nouvelle fois repoussé l’objectif de retour du déficit sous 3 % du PIB, passant de 2027 à 2029, dès la première version du plan budgétaire et structurel à moyen terme (PSMT) communiqué en octobre 2024 dans le cadre de la gouvernance européenne. Ce plan prévoyait un retour à 5,0 % de déficit en 2025, grâce notamment à une hausse de 30 Md€ des prélèvements obligatoires couplée à une maîtrise des dépenses. Cependant, la censure du gouvernement Michel Barnier en décembre 2024 a rendu ces prévisions obsolètes.

Le gouvernement de François Bayrou a été contraint d’amender le PSMT ainsi que les textes financiers pour 2025, avec un objectif de déficit revu à 5,4 %, tout en conservant les cibles pour 2026-2029. La réduction de 0,5 point du déficit, inscrite dans la loi de finances 2025, repose exclusivement sur des hausses de prélèvements obligatoires, plutôt que sur une réduction des dépenses, qui continuent d’augmenter au même rythme qu’avant la crise.

La Cour des comptes met en garde : la moitié des hausses de prélèvements prévues en 2025 sont présentées comme temporaires. À l’avenir, le gouvernement devra soit prolonger ces hausses d’impôts, soit mettre en place de nouvelles mesures d’économies.

La France est désormais la seule grande économie de la zone euro à ne pas entrevoir de retour du déficit sous 3 % du PIB, contrairement aux exigences du Pacte de stabilité et de croissance. Elle est également la seule à ne pas avoir réduit significativement son ratio d’endettement, alors que l’Italie a réalisé un effort budgétaire conséquent en 2024. Selon la Cour des comptes, les hypothèses de croissance retenues par le gouvernement sont excessivement optimistes. Dans ses propres scénarios, le ratio d’endettement pourrait dépasser 125 % du PIB en 2029 et frôler 130 % dès 2031. En parallèle, la charge de la dette continuerait de croître, atteignant 3,4 % du PIB en 2029 (112 milliards d’euros), devenant ainsi le premier poste budgétaire de l’État, devant l’Éducation nationale.

Le dérapage du déficit public depuis deux ans place la France dans une situation critique. L’effort d’ajustement budgétaire nécessaire pour ramener le déficit sous 3 % du PIB a plus que doublé, passant de 50 à 110 milliards d’euros.

L’année 2025 sera décisive pour amorcer un véritable redressement des finances publiques, après deux échecs successifs en 2023 et 2024. Quoi qu’il en soit, les budgets pour 2026 et 2027 s’annoncent comme un exercice périlleux, où chaque choix budgétaire sera scruté avec attention.

Le Coin des épargnants du 7 février 2025 : les marchés toujours à l’heure américaine

La semaine a été marquée par les décisions commerciales de Donald Trump, application des majorations des droits de douane à l’encontre du Mexique et du Canada suivi quelques heures plus tard par leur suspension. Les résultats de l’emploi américain en janvier et les anticipations d’inflation dans ce pays ont animé les marchés en fin de semaine.

Le CAC 40 a pour la première fois depuis le mois de juin dernier franchi la barre des 8000 points jeudi 6 février mais sans pouvoir se maintenir au-dessus. L’indice parisien a souffert vendredi 7 février du recul de 3,5 % la cote de l’Oréal après la publication de ventes inférieures aux prévisions au quatrième trimestre, en raison de la faiblesse persistante du marché chinois de la beauté et d’un ralentissement de la demande aux Etats-Unis. Les indices américains ont reculé pour la deuxième semaine consécutive.

Le moral des consommateurs américains s’est affaissé en ce début de mois de février, atteignant un plancher de sept mois, à cause d’une hausse des prévisions d’inflation à court terme en raison des craintes générées par la politique douanière de Donald Trump. Selon l’Université du Michigan, l’indice préliminaire du sentiment a reculé de 3,3 points pour atteindre 67,8. Un résultat inférieur à toutes les prévisions des économistes interrogés par Bloomberg. Les consommateurs s’attendent à ce que les prix progressent à un rythme annuel de 4,3% au cours des douze prochains mois, un point de pourcentage de plus que prévu et qu’en janvier.

En janvier, les Etats-Unis ont créé 143 000 emplois non agricoles, un résultat inférieur aux 175 000 attendus par le consensus Bloomberg. Le Bureau of Labor of Statistics a précisé que les incendies qui ont ravagé une partie de Los Angeles et les conditions météo très froides dans certaines régions n’ont eu « aucun effet perceptible » sur la statistique. Les chiffres de novembre et décembre ont été revus à la hausse, de 100 000 emplois au total. En janvier, la croissance du salaire horaire moyen américain s’est accélérée à 4,1 % sur un an, après 3,9 % en décembre quand les marchés misaient sur un tassement à 3,8%. Le taux de chômage a diminué à 4 % de la population active, quand une stagnation à 4,1 % était anticipée.

Les résultats de l’emploi américain confortent la position prudente de la banque centrale qui souhaite attendre de voir les effets de la politique de Donald Trump avant de se fixer un nouveau cap en matière de taux. Les investisseurs ne s’attendent pas à ce que la banque centrale modifie ses taux d’intérêt lors de sa prochaine réunion en mars, ni même en mai, cependant une baisse reste anticipée pour le mois de juin,

Cette semaine, l’or était orienté à la hausse quand le bitcoin se tassait. Le pétrole a légèrement reculé tout comme l’euro face au dollar.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
7 février 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 973,03+0,29 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 303,40-0,40 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 025,99-0,24 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 523,40-0,63 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 21 762,81+0,24 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 700,53+0,25 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 325,40+0,73 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)38 787,02-0,59 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 303,67+2,51 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,091 %-0,112 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,361 %-0,096 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,492 %-0,20 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0332-0,99 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 863,15+3,40 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,75-2,72 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars98 245,89-4,37 %38 252,5493 776,61

Les principales mesures de la loi de finances pour 2025

Le Parlement a adopté, après application de l’article 49-3 de la Constitution, les projets de loi de finances et de financement de la Sécurité sociale pour 2025. Cette adoption clôt la période ouverte le 1er janvier, durant laquelle l’État fonctionnait par simple reconduction des crédits de l’année 2024.

Les principales mesures de la loi de finances pour 2025

Revalorisation du barème de l’impôt sur le revenu de 1,8 %

Les seuils des différentes tranches du barème de l’impôt sur le revenu sont relevés de 1,8 %. Les foyers dont les revenus n’augmentent pas plus vite que l’inflation ne subiront pas de hausse de leur impôt.

En l’absence d’indexation du barème de l’impôt sur le revenu en 2025, environ 380 000 foyers fiscaux supplémentaires auraient été imposables. De plus, 17,6 millions de ménages déjà imposables auraient pu potentiellement subir une hausse de leur impôt.

Barème 2025
Jusqu’à 11 497 €0,00 %
De 11 498 € à 29 315 €11,00 %
De 29 316 € à 83 823 €30,00 %
De 83 824 € à 180 294 €41,00 %
À partir de 180 295 €45,00 %

Contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR)

Les personnes gagnant plus de 250 000 euros pour les célibataires ou 500 000 euros pour les couples devront payer un impôt moyen d’au moins 20 %. Si ce n’est pas le cas, elles devront s’acquitter d’une contribution différentielle pour atteindre ce seuil.

Cette imposition complémentaire concernera les revenus de 2025. Afin que les effets sur le budget de l’État soient perceptibles avant 2026, un acompte de 95 % sera versé par les personnes concernées entre le 1er et le 15 décembre 2025.

La mesure concerne essentiellement les contribuables ayant des revenus importants soumis au prélèvement forfaitaire unique (dividendes, plus-values…). Ces revenus sont soumis à une flat tax de 30 % (12,8 % d’impôt sur le revenu et 17,2 % de prélèvements sociaux). La CDHR augmentera le taux d’imposition à 20 % pour ces contribuables, ce qui pourra porter la flat tax à 37,2 %.

La CDHR devrait concerner 24 300 foyers et ne s’appliquer qu’en 2025. Pour 2026, le ministre de l’Économie travaille sur une autre taxe sur le patrimoine, encore en réflexion. Le rendement de cette contribution pour 2025 a été évalué à 2 milliards d’euros.

Donations exonérées pour des achats immobiliers dans le neuf

Les achats dans le neuf sont encouragés avec la mise en place d’une exonération de 100 000 euros sur les donations faites aux descendants en ligne directe (enfants, petits-enfants…), voire aux neveux et nièces en l’absence de descendance. Les bénéficiaires doivent en retour investir dans un bien neuf ayant le statut de résidence principale (pour eux-mêmes ou pour un locataire).

Réforme du dispositif de Location en Meublé Non Professionnel (LMNP)

Le régime de la LMNP est modifié par la loi de finances pour 2025. Les amortissements ayant permis la réduction des revenus locatifs sont désormais pris en compte dans le calcul de la plus-value. Cette mesure accroît les plus-values taxables en cas de cession. Cette nouvelle règle s’applique aux cessions réalisées dès le lendemain de la promulgation de la loi de finances, mais ne concerne pas les biens en résidences étudiantes ou seniors.

Malus auto aggravé pour les véhicules à moteur thermique

Le malus auto augmentera progressivement jusqu’en 2027, avec une taxation maximale de 70 000 euros en 2025, 80 000 euros en 2026 et 90 000 euros en 2027. La nouvelle grille concernera les immatriculations effectuées à compter du 1er mars, le barème de 2024 restant en vigueur jusqu’à fin février.

Prêt à Taux Zéro élargi

Le prêt à taux zéro est élargi à tout le territoire pour les logements neufs. Il ne sera plus réservé aux zones dites tendues. Cette extension entre en vigueur deux mois après la promulgation de la loi et restera applicable jusqu’à fin 2027.

Augmentation des frais de notaire

Les droits de mutation à titre onéreux, appliqués en cas d’achat immobilier, sont susceptibles d’augmenter. Les départements sont en effet autorisés à relever jusqu’à 5 % (contre 4,5 % actuellement) la part de la taxe leur revenant.

Pour un achat de 250 000 euros, le surcoût sera par exemple de 1 250 euros et s’appliquera du 1er avril 2025 au 31 mars 2028. Les primo-accédants en seront dispensés.

Augmentation de la taxe sur les transactions financières

Le taux de cette ponction, appliqué aux achats d’actions des groupes capitalisant plus d’un milliard d’euros, passe de 0,3 % à 0,4 %, soit une hausse de 33 %. La mesure entre en vigueur deux mois après la promulgation de la loi. Le rendement attendu de cette mesure est évalué à 500 millions d’euros.

Surtaxe d’impôt sur les sociétés des grandes entreprises pour un an

La contribution exceptionnelle sur les bénéfices des grandes entreprises et son corollaire, qui vise le fret maritime, ont été limités à un an. Pour éviter les tentatives d’optimisation, les parlementaires ont lissé l’assiette des deux taxes en retenant, pour le calcul, la moyenne de l’impôt sur les sociétés et du résultat d’exploitation sur 2024 et 2025. Un mécanisme d’acompte à 98 % permet à l’État de récupérer dès cette année les 8,5 milliards d’euros espérés pour ces deux impôts.

Le montant de l’impôt sur les sociétés est accru de 20,6 % pour les entreprises réalisant entre un et trois milliards d’euros de chiffre d’affaires en France et de 41,2 % pour les groupes dont le chiffre d’affaires dépasse trois milliards d’euros.

Cette surtaxe devrait concerner 440 groupes. Selon le quotidien Les Échos, les entreprises les plus touchées par cette mesure sont LVMH (750 millions d’euros), EDF (500 millions d’euros), Vinci (400 millions d’euros), Crédit Mutuel (400 millions d’euros), Safran (environ 330 millions d’euros), Airbus (300 millions d’euros), Hermès (300 millions d’euros), L’Oréal (250 millions d’euros), Crédit Agricole (200 millions d’euros) et Eiffage (158 millions d’euros). Plusieurs grandes entreprises au profil très international, qui réalisent peu de profits dans l’Hexagone, sont, quant à elles, peu concernées par cette contribution exceptionnelle (comme TotalEnergies ou la Société Générale).

Cette surtaxe ne devrait s’appliquer que durant un an.

Augmentation de la taxe sur les billets d’avion

La « taxe de solidarité » sur les billets d’avion (TSBA) augmentera à compter du 1er mars 2025. Le tarif passera à 7,40 euros par billet pour les destinations européennes, contre 2,63 euros auparavant. La taxe sera portée à 15 euros pour une destination intermédiaire et à 40 euros pour les destinations lointaines (supérieures à 5 500 kilomètres), contre 7,51 euros actuellement. Cette mesure devrait rapporter 100 millions d’euros.

DestinationClasse économiqueClasse affaires/première
Vols intra-européens7,40 €20,27 €
Vols moyen-courriers15,00 €80,00 €
Vols long-courriers40,00 €120,00 €

Taxe sur les rachats d’actions

Une taxe de 8 % sur les rachats d’actions suivis d’une annulation, ciblant les entreprises dont le chiffre d’affaires dépasse 1 milliard d’euros, a été instituée. Cette mesure vise à générer environ 200 millions d’euros de recettes annuelles. La taxe s’applique sur la base de la somme de la réduction de capital et de la fraction des sommes qui revêtent, sur le plan comptable, le caractère de primes liées au capital.

Afin de ne pas entraver les dispositifs d’actionnariat salarié, la loi de finances prévoit de ne pas appliquer la taxe résultant de l’annulation de titres rachetés par la société qui les a émis ou attribués aux salariés dans le cadre de dispositifs d’actionnariat salarié, ou à un FCPE (fonds commun de placement d’entreprise) à travers lequel ces salariés détiennent indirectement ces titres.

Mesures concernant les dépenses

La loi de finances réduit les crédits dédiés à l’Aide Médicale d’État (AME) de 111 millions d’euros par rapport au projet de budget initial, portant ces crédits à 1,3 milliard d’euros. Ce montant permettra de maintenir les ressources allouées à cette aide, réservée aux soins des étrangers en situation irrégulière, à leur niveau de 2024.

La suppression de plus de 4 000 postes d’enseignants dans l’Éducation nationale, prévue dans le texte initial, a été abandonnée.

Les crédits du fonds d’accélération de la transition écologique dans les territoires, ou « fonds vert », diminuent néanmoins de 86 millions d’euros par rapport à la loi de finances initiale (LFI) 2024. Les crédits de la mission Écologie, de leur côté, ont été augmentés de 300 millions d’euros par rapport à la copie du Sénat, mais accusent une baisse de 2,1 milliards d’euros par rapport à la LFI 2024 (soit un milliard de moins par rapport au PLF Barnier).

La mission Cohésion des territoires, qui inclut la politique du logement, diminue de 680 millions d’euros par rapport au PLF, en raison notamment d’une baisse de 300 millions d’euros des APL, soit un montant inférieur à celui envisagé par le gouvernement, qui visait une réduction de 500 millions d’euros. Les crédits de MaPrimeRénov’ diminuent de 460 millions d’euros.

Le secteur du sport a échappé à une réduction supplémentaire de 34 millions d’euros envisagée par le gouvernement, mais ses crédits diminuent de 182 millions d’euros par rapport à 2024.

Le Service National Universel (SNU) a été maintenu, mais les crédits de son programme baissent de 89 millions d’euros, selon une source parlementaire.

Le budget du Ministère du Travail diminue de 1,6 milliard d’euros par rapport au PLF Barnier, soit 2,6 milliards d’euros de moins par rapport à la LFI 2024.

L’effort budgétaire demandé aux collectivités locales a été maintenu à 2,2 milliards d’euros, comme voté par le Sénat, contre 5 milliards dans le projet de loi initial.Les principales mesures concernant le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025

Baisse du rendement des livrets ordinaires en décembre

En décembre 2024, la rémunération globale des encours de dépôts bancaires enregistre, selon la banque de France, une baisse de 2 points de base par rapport à novembre et s’établit à 1,78%.

La rémunération moyenne des encours de dépôts bancaires est stable sur un an pour les ménages et en très légère baisse de 12 points de base pour les sociétés non financières (SNF).

La rémunération moyenne des livrets ordinaires était de 0,88 % en décembre, contre 0,91 % en novembre. La baisse des taux directeurs conduit à celle des produits d’épargne de court terme. La rémunération des comptes à terme de moins de deux ans est passée de 3,2 à 3,08 % de novembre à décembre.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours
(Md€)
Taux
de rémunération
déc- 2024déc- 2023oct- 2024nov- 2024déc- 2024
Dépôts bancaires (b)3 1581,821,851,801,78
dont Ménages1 8931,861,861,861,86
dont : – dépôts à vue5490,060,060,060,06
– comptes à terme <= 2 ans (c)903,483,523,203,08
– comptes à terme > 2 ans (c)981,912,382,372,35
– livrets à taux réglementés (d)7193,273,073,073,07
dont : livret A4063,003,003,003,00
– livrets ordinaires2180,820,920,910,88
– plan d’épargne-logement2202,602,632,632,63
dont SNF8831,841,891,811,72
dont : – dépôts à vue5400,730,720,700,67
– comptes à terme <= 2 ans (c)2713,763,693,553,37
– comptes à terme > 2 ans (c)723,283,583,593,44
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème4,503,403,403,15
Euribor 3 mois (e)3,943,173,012,82
Rendement du TEC 2 ans (e), (f)2,612,352,342,21
Rendement du TEC 5 ans (e), (f)2,382,572,662,55

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
d. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
e. Moyenne mensuelle.
f. Taux de l’Échéance Constante 2 ans et 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
r. Données révisées.
p. Données provisoires.

Données Banque de France

Le Coin des Epargnants du 31 janvier 2025 : actions en hausse malgré la montée des incertitudes

Un mois de janvier haut en couleur

Janvier ne fut pas avares de nouvelles économiques et financières. Les machés ont salué le volontarisme de Donald Trump tout en atténuant leur optimisme dans les derniers jours qui ont été également marqués par la rivalité technologique sino-américaine Les résultats de la croissance ont confirmé que les Etats-Unis faisaient toujours bande à part au sein des grands pays occidentaux, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France étant en plein marasme. L’inflation ne baisse plus mais reste à des niveaux acceptables. Dans ce contexte, la FED a temporisé en optant pour le statu quo en matière de taux directeurs quand la BCE a poursuivi ses baisses de 0,25 point.

A Paris, comme à Wall Street, les grands indices boursiers ont réalisé d belles performances en janvier. Pour le Cac 40, il est synonyme de sixième meilleur mois de janvier depuis sa création, grâce à un gain de 7,72 %, le rapprochant des 8 000 points. Les investisseurs ont digéré la motion de censure du mois de décembre et ne s’inquiète pas pour le moment d’une seconde en janvier. Malgré tout, les performances du CAC40 reste en-deçà des autres grands indices internationaux. Le  Daxx allemand a gagné plus de 8,5 % en janvier ce qui porte la hausse à près de 28,5 % sur un an, contre moins de 4 % pour le CAC 40.

Malgré le trouble jeté par les annonces de DeepSeek, la startup chinoise qui entend commercialiser un robot conversationnel pouvant rivaliser à moindres coûts avec ChatGPT, les indices américains ont encore battu des records en janvier. Le S&P500 a progressé en janvier de plus de 3 %. Le gain du Nasdaq a été plus faible (+1,7 %). Ces deux indices sont en recul sur la dernière semaine de janvier. Le Dow Jones de son côté, moins touché par la baisse des valeurs technologiques a gagné près de 5 %.

A la fin du mois de janvier, la progression des indices s’est ralenti avec la montée des inquiétudes concernant la guerre commerciale de Donald Trump qui commence dès le 1er février avec l’imposition des droits de douane de 25% sur les produits en provenance de ses deux voisins les plus proches, le Canada et le Mexique. Ses droits sont institués non seulement pour limiter les importations en provenance de ces pays mais aussi pour les sanctionner de leur inaction supposée face à l’immigration illégale. Le risque sous-jacent de cette politique est l’augmentation de l’inflation. En décembre, l’indice des prix à la consommation aux Etats-Unis a accéléré à 2,6 % en rythme annuel, selon les données du département du Commerce, contre 2,4 % en novembre. La composante sous-jacente « core PCE » s’est maintenue à 2,8 % sur un an, comme en novembre conformément aux attentes.

La FED temporise

Mercredi 29 janvier, la Réserve fédérale américaine a décidé de ne pas modifier ses taux après avoir communiqué sur son intention de faire une pause dans son cycle d’assouplissement monétaire en début d’année. Entre septembre et décembre derniers, elle avait abaissé son taux directeur de 5,5 % à 4,5 %. La décision de la Fed était attendue, car elle intervient après la prise de fonction de Donald Trump et après la chute des marchés, dans la foulée de l’annonce de la start-up chinoise DeepSeek concernant la commercialisation d’un robot conversationnel.

Jerome Powell, lors de la conférence de presse, a confirmé la nécessité pour la Fed de prendre la mesure de la situation économique, tout particulièrement en matière d’inflation. Aux États-Unis, l’inflation est ressortie à 2,9 % sur un an en décembre, bien au-delà des 2 % ciblés par la Banque centrale, même si l’inflation « cœur », l’indicateur privilégié de la Fed, est plus proche de l’objectif. La croissance économique américaine, malgré des taux élevés, reste dynamique. Dans ce contexte, la Fed choisit la prudence, d’autant que les incertitudes liées à la politique commerciale de Donald Trump sont importantes. L’instauration de droits de douane aurait des effets inflationnistes non négligeables. Jerome Powell a mentionné n’avoir eu aucun contact avec le Président depuis son investiture et s‘est gardé de tout commentaire sur la politique du nouveau chef d’État. Ce dernier a, en revanche, condamné la décision de la Fed de ne pas abaisser ses taux. Il a déclaré qu’il connaissait les taux d’intérêt « bien mieux que la Fed, et certainement bien mieux que celui qui est le premier responsable de ces décisions ».

La BCE poursuit sa baisse des taux

A la différence de la Réserve fédérale, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de réduire le 30 janvier ses taux directeurs. Son taux de référence, le taux de dépôt, est ainsi passé de 3 % à 2,75 %. Il s’agit de sa cinquième baisse depuis juin et la quatrième consécutive. A partir du 5 février, les taux d’intérêt de la facilité de dépôt, des opérations principales de refinancement et de la facilité de prêt marginal seront ramenés à respectivement 2,75 %, 2,90 % et 3,15 %. Cette décision ne constitue en rien une surprise. Lors de la dernière réunion de politique monétaire, la Présidente de l’institution de Francfort, Christine Lagarde, avait estimé que le loyer de l’argent était encore en territoire restrictif et qu’il freinait l’économie plus qu’il n’était nécessaire.

Malgré la légère progression de l’inflation  en zone euro au dernier trimestre de 2024, les banquiers centraux des différents des Etats membres sont convaincus que l’objectif des 2 % d’inflation sera atteint cette année. Le taux d’inflation était en décembre, à 2,4  %, après 2,2 % en novembre et 2 % en octobre pour la zone euro. La faible croissance au sein de la zone euro incite la BCE à desserrer la contrainte monétaire. Le PIB a reculé en France et en Allemagne au dernier trimestre.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
31 Jan. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 950,17+0,13 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 544,66+0,40 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 040,53-0,52 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 627,44-1,58 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 21 711,43+1,52 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 673,96+2,02 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 286,87+1,07 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 572,49+1,40 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 250,60+0,25 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,203 %-0,101 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,457 %-0,087 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,512 %-0,102 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0421-0,28 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 807,35+2,29 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,80-2,13 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars101 572,488-2,96 %38 252,5493 776,61

Assurance vie : 2024, l’année du rebond

L’assurance-vie a réalisé une belle année 2024 avec une collecte nette de 29,4 milliards d’euros, en hausse de 28,2 milliards d’euros par rapport à l’année 2023, qui avait été particulièrement médiocre. Le cru 2024 est le meilleur de ces quatorze dernières années. L’assurance-vie a bénéficié de l’appétence des ménages pour l’épargne et des taux promotionnels proposés par les assureurs. La bonne tenue des marchés actions à l’international a également pu conforter le premier produit d’épargne des ménages, dont l’encours a atteint 1 989 milliards d’euros à fin décembre 2024, en hausse de 4,2 % sur un an.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

En 2024, la décollecte sur les fonds en euros s’est atténuée, s’élevant à 5 milliards d’euros contre 29 milliards en 2023. L’augmentation des taux de rendement et la pratique des bonifications ont porté leurs fruits.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des versements dynamiques

L’assurance-vie a été portée par d’importants versements depuis le début de l’année. Les Français ont arbitré leur épargne un peu plus que les années précédentes en faveur de placements de long terme. En 2024, les cotisations ont progressé de 20,9 milliards d’euros par rapport à 2023, pour s’élever à 173,3 milliards d’euros (+14 %). La part des unités de compte a atteint 38 % en 2024, légèrement en retrait par rapport à 2023 (40 %). Ce recul peut s’expliquer par les mauvaises performances des actions françaises au cours du second semestre.

Cercle de l’Epargne – données France Assureurs

Des prestations en recul

Les prestations ont reculé de 5 % en 2024. Les ménages ont moins arbitré en défaveur de l’assurance-vie. La baisse des transactions immobilières et la perte d’attractivité des contrats à terme dans la seconde partie de l’année expliquent cette diminution des rachats. Ces derniers se sont élevés, sur l’ensemble de l’année, à 143,8 milliards d’euros.

L’amélioration du rendement des fonds en euros a contribué à réduire les opérations de rachats sur ces derniers.

Un mois de décembre très honorable

La collecte nette, au mois de décembre, a atteint 1,2 milliard d’euros, en retrait par rapport à novembre (+4 milliards d’euros), mais nettement supérieure à celle de l’année dernière (-941 millions d’euros).

Le mois de décembre est traditionnellement un mois sans saveur pour l’assurance-vie, la collecte moyenne de ces dix dernières années s’établissant à 560 millions d’euros. Depuis 2008, sept décollectes en décembre ont été constatées.

Au mois de décembre 2024, les ménages ont effectué des versements importants, à hauteur de 13,9 milliards d’euros (en hausse de 12 % par rapport à décembre 2023), avec une proportion d’unités de compte supérieure à la moyenne de l’année (44 % contre 38 %).

Les prestations ont, de leur côté, diminué de 5 % par rapport à décembre 2023. Elles s’établissent à 12,6 milliards d’euros.

Données France Assureurs

Des vents porteurs pour 2025

L’année 2024 a marqué le rebond de l’assurance-vie après une année 2023 où la collecte de l’épargne réglementée avait atteint des sommets. Celle-ci avait alors bénéficié de la hausse du taux du Livret A et des craintes des ménages vis-à-vis de l’inflation.

La désinflation et l’amorce de la baisse des taux ont redonné du souffle aux placements longs comme l’assurance-vie. La diminution du taux du Livret A au 1er février devrait conforter ce processus en 2025. Les rendements des contrats à terme, qui ont concurrencé les fonds en euros entre 2022 et 2024, sont également orientés à la baisse. La forte propension des ménages à épargner, en l’absence de visibilité sur le front politique et économique, devrait bénéficier à l’assurance-vie.

Le Coin des Epargnants du 24 janvier 2025 : c’est la fête

Dès son investiture, Donald Trump a signé une kyrielle de décrets concernant essentiellement l’immigration, le climat, la justice et l’administration. En revanche, il s’est abstenu de modifier les droits de douane tout en soulignant qu’il ne renonçait pas à les augmenter. Cette relative temporisation a rassuré les investisseurs et favorisé les valeurs actions.

Come-back du CAC 40

Après avoir souffert durant tout le second semestre 2024, le CAC 40 connaît un rebond depuis le début de l’année. Il a ainsi enregistré sa troisième semaine de hausse consécutive depuis le 1er janvier. L’indice a aligné neuf séances consécutives de progression, sa plus longue séquence positive depuis celle du 8 au 20 juillet 2015. Il a frôlé la barre des 8 000 points vendredi 24 janvier. Sur la semaine, le CAC 40 gagne plus de 2,5 % et porte son avance à plus de 7 % depuis le début de l’année. Les valeurs du luxe, des spiritueux et de l’automobile ont été les moteurs de cette reprise après des semaines difficiles.

États-Unis : des négociations avant les droits de douane

Les droits de douane feront l’objet de négociations. Dans une interview accordée à Fox News, Donald Trump a indiqué qu’il préférait éviter d’y recourir, tout en affirmant que « c’est un pouvoir énorme sur la Chine ». Lors d’une allocution au Forum économique mondial de Davos, donnée en visioconférence depuis Washington, il a exprimé son souhait de voir les relations commerciales entre les deux grandes puissances devenir « équitables ». Trump a également exhorté les entreprises étrangères à produire aux États-Unis pour éviter d’éventuels droits de douane. En parallèle, il a réclamé une baisse du prix du pétrole de l’OPEP et une diminution des taux directeurs de la FED.

Une bonne nouvelle pour Donald Trump et les États-Unis réside dans l’intérêt du Fonds souverain saoudien, le Public Investment Fund (PIF), qui pourrait contribuer à hauteur de 600 milliards de dollars d’investissements aux États-Unis sur les quatre prochaines années. Ce montant dépasse de 100 milliards le projet Stargate, piloté par les géants de la tech. Doté de 980 milliards de dollars, le PIF est le 4ᵉ plus grand fonds souverain mondial, derrière ceux de la Norvège, de la Chine et d’Abou Dhabi. Il pourrait atteindre les 2 000 milliards de dollars d’actifs d’ici 2030. Ce fonds est censé financer la transition écologique de l’Arabie saoudite, bien que ses investissements à l’étranger devraient représenter entre 18 et 20 % de son capital total.

Le fonds souverain saoudien a toujours soutenu Donald Trump. Après sa défaite en 2020, le PIF avait investi 2 milliards de dollars dans un fonds de capital-investissement créé par Jared Kushner, le gendre de Trump, notamment dans le secteur immobilier.

Les indices américains ont également fortement progressé cette semaine, le S&P 500 atteignant de nouveaux records. Les valeurs chinoises ont elles aussi été en hausse ces cinq derniers jours. En revanche, le dollar, en l’absence de hausses douanières, enregistre sa plus mauvaise semaine depuis plus d’un an face à un panier de devises de référence.

Hausse des taux au Japon

Au Japon, la Banque centrale a relevé son taux directeur de 0,25 % à 0,5 %, son plus haut niveau depuis la crise financière de 2008. Dans un communiqué accompagnant cette décision, publiée vendredi, la BoJ a indiqué que l’activité économique et les prix évoluaient conformément à ses prévisions. Les investisseurs spéculent sur une possible nouvelle mesure de normalisation monétaire en  .

Bonnes nouvelles pour la zone euro

Pour l’ensemble des pays de la zone euro, l’indice PMI composite (une moyenne pondérée des indices de la production manufacturière et de l’activité du secteur des services) est repassé en janvier en zone d’expansion, atteignant 50,2, contre 49,6 en décembre. Ce résultat dépasse les prévisions du consensus Bloomberg, qui anticipait 49,7.

Cette amélioration repose principalement sur les performances de l’Allemagne, dont l’activité est en hausse en ce début d’année. En revanche, en France, l’enquête de S&P Global continue de signaler une contraction du secteur privé, bien que celle-ci soit moins marquée que lors des mois précédents. Dans la zone euro, le secteur manufacturier montre des signes d’amélioration, et l’activité du secteur des services a progressé pour le deuxième mois consécutif en janvier, bien qu’à un rythme plus modéré qu’en  décembre. Les prévisions de croissance restent toutefois modestes : le PIB aurait progressé de 0,1 % au quatrième trimestre 2024 et devrait croître au même rythme au premier trimestre 2025.

Retour des fusions dans le secteur bancaire

La banque Monte dei Paschi, dont l’État italien détient 11 % du capital, a lancé une offre de 13,3 milliards d’euros pour racheter l’ensemble des actions de sa concurrente Mediobanca. Si cette opération aboutissait, elle pourrait avoir des conséquences importantes sur la structure financière de nombreuses entreprises italiennes, notamment Generali.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
24 Jan. 2025
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
31 déc. 2024
CAC 40 7 927,62+2,51 %7 543,187 380,74
Dow Jones44 424,25+2,15 %37 689,5442 544,22
S&P 5006 101,24+1,58 %4 769,835 881,63
Nasdaq Composite19 954,30+1,50 %15 011,3519 310,79
Dax Xetra (Allemagne) 21 390,39+2,20 %16 751,6419 909,14
Footsie 100 (Royaume-Uni) 8 499,86-0,05 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 219,37+1,06 %4 518,284 895,98
Nikkei 225 (Japon)39 931,98+1,26 %33 464,1739 894,54
Shanghai Composite 3 252,63+0,36 %2 974,933 351,76
Taux OAT France à 10 ans+3,304 %-0,004 pt+2,558 %+3,194 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,544 %+0,041 pt+2,023 %+2,362 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,614 %-0,009 pt+3,866 %+4,528 %
Cours de l’euro/dollar1,0515+1,05 %1,10601,0380
Cours de l’once d’or en dollars2 776,45+3,22 %2 066,672 613,95
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,31-3,18 %77,1374,30
Cours du Bitcoin en dollars105 956,07+1,07 %38 252,5415 406,87

Livret A : une pluie de records pour 2024

Le Livret A termine l’année en fanfare

Avec une collecte de 2,99 milliards d’euros, le Livret A signe son meilleur résultat de l’année. Elle lui permet d’établir un nouveau record en matière d’encours à 442,5 milliards d’euros, soit 144 milliards d’euros de plus qu’en 2019, l’année d’avant la pandémie. L’année 2024 est également marquée par un record absolu en matière de versement d’intérêts capitalisés, 12,32 milliards d’euros contre 11,23 en 2023 et 2,13 en 2019. Ce montant record d’intérêts s’explique par le taux de rendement de 3 % et par le niveau sans précédent de l’encours.

Un mois de décembre atypique

Le mois de décembre 2024 a été exceptionnel pour le Livret A. La collecte sur les dix dernières années avait été en effet nulle, les ménages ayant l’habitude de puiser sur leurs livrets d’épargne réglementée pour financer leurs dépenses de fin d’année (cadeaux, vacances, etc.). De 2009 (début de la base statistique de la Caisse des dépôts et consignations) à 2024, six décollectes ont été, en décembre, enregistrées. La dernière date de 2021, après la période covid (-1,7 milliard d’euros). Les meilleurs résultats en décembre ont été constatés ces dernières années, en 2022 et 2023 (respectivement 1,54 et 2 milliards d’euros).

La collecte record du mois de décembre 2024 peut s’expliquer par une montée des inquiétudes après l’adoption de la motion de censure contre le gouvernement de Michel Barnier à l’Assemblée nationale le 4 décembre dernier. Par ailleurs, les annonces de plans de licenciements ont pu conduire les ménages à opter pour la prudence en matière de dépenses. Ces inquiétudes se sont matérialisées par la chute de l’indice de confiance des ménages calculé par l’INSEE. Les informations sur la future baisse du rendement du Livret A qui ont commencé à se diffuser à la fin de l’année n’ont pas, en revanche, dissuadé les Français à y placer leurs liquidités.

Une collecte annuelle en voie de lente normalisation

La collecte annuelle du Livret A s’est élevée en 2024 à 14,87 milliards d’euros, contre 28,68 milliards d’euros en 2023. C’est la collecte annuelle la plus faible depuis 2019 (12,64 milliards d’euros). Elle est néanmoins de 3 milliards d’euros au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (11,48 milliards d’euros).

La baisse de la collecte entre 2023 et 2024 s’apparente à une normalisation en lien avec la baisse de l’inflation. Les ménages ont, au cours de l’année, progressivement préféré des placements de long terme comme l’assurance vie. Cette normalisation demeure incomplète en raison de la crise politique survenue à compter du mois de juin 2024.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) dans la foulée de son grand frère

De son côté, le LDDS a enregistré, en décembre 2024, une collecte de 940 millions d’euros contre +160 millions d’euros en novembre. En décembre 2023, la collecte avait été également positive de 1,01 milliard d’euros. Depuis 2009, aucune décollecte n’a été constatée en décembre pour LDDS. La collecte moyenne, pour le dernier mois de l’année de ces dix dernières années (2014/2023) était de 800 millions d’euros. Celle de l’année 2024 est donc légèrement au-dessus. Le LDDS qui est souvent connecté avec le compte courant réagit plus rapidement aux versements des primes et des treizièmes mois du mois de décembre.

Sur l’ensemble de l’année, le LDDS enregistre une collecte de 6,55 milliards d’euros, en retrait par rapport à celle de 2023 (11,24 milliards d’euros). Elle est néanmoins près de deux fois supérieure à celle de 2019 (3,91 milliards d’euros). Les intérêts capitalisés atteignent 4,48 milliards d’euros soit près de 500 millions de plus qu’en 2023. Ce montant constitue un record absolu pour le LDDS.

L’encours du LDDS, à fin décembre, s’élevait à 160,6 milliards, également un record. Fin 2019, l’encours du LDDS était de 112,4 milliards d’euros.

Le  Livret d’Épargne Populaire (LEP) un bon cru 2024

Avec 11,7 millions de titulaires (fin octobre 2024), le Livret d’Épargne Populaire a enregistré une collecte positive en 2024, de 6,88 milliards d’euros contre 20,67 milliards d’euros en 2023 qui avait été marquée par le relèvement du plafond de 7 700 à 10 000 euros. La baisse du rendement, passé de 6 à 4 %, a joué dans le recul de la collecte. Malgré tout, l’encours établit un nouveau record à 82,2 milliards d’euros. Les intérêts capitalisés se sont élevés à 3,43 milliards d’euros en hausse par rapport à 2023 (3,29 milliards d’euros).

Quels effets de la baisse des taux de l’épargne réglementée en février sur la collecte ?

Le 1er février, le taux du Livret A et du LDDS passera de 3 à 2,4 % et celui du LEP de 4 à 3,5 %. Dans le passé, les baisses de rendement ne se sont pas toujours accompagnés de décollecte. Il en fut ainsi en février 2011 et février 2013. En revanche, en février 2015 et févier 2020, des décollectes ont été enregistrées mais le taux était alors passé en-dessous de 1 %. Les années 2014 et 2015 ont été marquées par des décollectes records (-6,13 et -11,02 milliards d’euros pour le Livret A).

La baisse du rendement du Livret A en 2025 se caractérise par son importance 0,6 point. Il faut remonter à mai 2009 en pleine crise financière pour avoir une baisse plus importante (0,75 point de 2,5 à 1,75 point). Il est à noter que le taux était passé de 4 à 2,5 % le 1er février 2009. Cette série de baisses, en 2009, avait provoqué un mouvement de décollecte.

Pour 2025, le contexte économique et politique devrait rester incertain incitant les ménages à poursuivre leur effort d’épargne contrariant le souhait du Ministre de l’Économie d’un rebond de la consommation, nécessaire à la bonne tenue des recettes de TVA. Par ailleurs, le premier semestre est logiquement favorable à la collecte, le mois de janvier étant dominé par le versement des étrennes de la fin d’année précédente. La persistance d’un contexte politique et économique incertain pourrait amener les ménages à maintenir leurs versements à un niveau élevé sur le Livret A ou le LDDS.

source : CDC

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