Le taux de rémunération des livrets ordinaires des ménages est, selon la Banque de France, resté stable en février à 0,09%. Compte tenu de l’augmentation de l’inflation, leur rendement réel est en territoire hautement négatif.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
févr- 2021 | déc- 2021 | janv- 2022 (e) | févr- 2022 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,45 | 0,40 | 0,40 | 0,51 |
Ménages | 0,67 | 0,63 | 0,62 | 0,80 |
dont : – dépôts à vue | 0,02 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,47 | 0,40 | 0,38 | 0,37 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,98 | 0,76 | 0,74 | 0,77 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,53 | 0,52 | 0,52 | 1,07 |
dont : livret A | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 1,00 |
– livrets ordinaires | 0,11 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
– plan d’épargne-logement | 2,61 | 2,59 | 2,54 | 2,58 |
SNF | 0,14 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
dont : – dépôts à vue | 0,08 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,14 | 0,13 | 0,14 | 0,13 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,85 | 0,62 | 0,62 | 0,61 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Euribor 3 mois (c) | -0,54 | -0,58 | -0,56 | -0,53 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | -0,54 | -0,42 | -0,21 | 0,16 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
Au mois de mars, la confiance des ménages baisse, selon l’INSEE, fortement. À 91, l’indicateur qui la synthétise se contracte de six points et se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Le conflit en Ukraine explique cette chute du mois de mars.
Situation financière personnelle future, le pessimisme est de retour
En mars, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future perd 16 points ; au niveau de sa moyenne de longue période en février, il s’en éloigne nettement. Le solde relatif à la situation financière personnelle passée des ménages baisse quant à lui d’un point et rejoint sa moyenne.
La crainte d’une diminution du pouvoir d’achat a comme conséquences une moindre propension à consommer. Les capacités d’épargne sont également atteinte même si les Français veulent majoritairement continuer à mettre de l’argent de côté.
La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants baisse : le solde correspondant perd trois points et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future perd neuf points. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle baisse plus légèrement, de deux points. Le solde d’opinion des ménages concernant l’opportunité d’épargner diminue aussi, de trois points. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leurs moyennes de longue période.
La proportion de ménages estimant que le niveau de vie en France s’améliorera au cours des douze prochains mois diminue de manière brutale. Le solde correspondant perd 21 points et reste très nettement inférieur à sa moyenne.
La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois augmente légèrement. Le solde correspondant gagne deux points mais reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.
Une inquiétude sans précédent face à la résurgence de l’inflation
L’inquiétude en matière de niveau de vie est à mettre en parallèle avec l’appréciation que porte les ménages sur l’évolution des prix. En mars, la part des ménages estimant que ces derniers accélèreront au cours des douze prochains mois augmente fortement. Le solde correspondant, qui était déjà bien au-dessus de sa moyenne de longue période, gagne 50 points et atteint ainsi son plus haut niveau jamais enregistré depuis le début de la série (1972).
La part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois baisse légèrement. Le solde correspondant perd quatre points mais reste largement au-dessus de sa moyenne de longue période.
Chômage : remontée des craintes
Dans un contexte économique plus incertain, les ménages sont moins confiants que les mois précédents en matière d’emploi. Le solde d’opinion sur le chômage correspondant est en hausse de neuf points. Il demeure néanmoins au-dessous de sa moyenne de longue période.
Tous les week-ends sur Europe 1, Thierry Dagiral reçoit un invité pour éclairer les consommateurs sur les sujets du moment. Ce samedi, Philippe Crevel, économiste, directeur du Cercle de l’Epargne, revient sur les placements à réaliser en cette période de forte inflation.
La semaine sur les marchés aura été erratique, évoluant toujours au gré des évènements militaires, des sanctions et des négociations. En une semaine, le CAC 40 a perdu 1,01 %. À la différence de ceux des places financières européennes, les indices américains ont été mieux orientés.
La triple réunion du G7, de l’Otan et du Conseil européen a abouti à de nouvelles annonces contre la Russie de Vladimir Poutine, sans que les responsables européens parviennent à s’entendre pour un embargo sur les hydrocarbures russes. Washington et Bruxelles ont toutefois officialisé vendredi un accord sur des livraisons américaines supplémentaires de gaz naturel liquéfié à l’Europe. Les nouvelles sanctions visent essentiellement des membres de la Douma (le parlement russe), des oligarques et une quarantaine d’entreprises du secteur de la défense. Les pays membres du G7 et de l’Union européenne vont ont également décidé de sanctionner les transactions en or avec la Russie qui possède la cinquième plus grosse réserve de métal jaune au monde.
Les marchés n’ont pas réagi à l’annonce, vendredi, relayée par l’agence Interfax selon laquelle la Russie se concentrerait sur la « libération » complète du Donbass, précisant qu’il s’agissait d’une des options de départ de leur « opération spéciale », l’autre étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine.
Cette semaine, les investisseurs ont pris note du recul sensible du climat des affaires tant au sein des pays occidentaux. En Allemagne, l’indice calculé par l’institut Ifo a reculé de 7,7 points, à 90,8. Tombée à 85,5, la composante des anticipations a connu la plus forte baisse mensuelle de son histoire. Aux Etats-Unis, l’indice mesurant la confiance du consommateur a diminué en mars, renouant avec son plus bas niveau depuis août 2011. De plus en plus d’experts craignent un déferlement inflationniste. Les taux d’intérêt des obligations publiques ont enregistré une forte hausse, le taux français à 10 passant le 1 % et celui de son homologue américain s’est rapproché des 2,5 %. L’inflation explique ce nouveau bond des taux.
Les cours du pétrole ont fortement progressé, sur la semaine, de 10 % en flirtant avec les 120 dollars, la faute incombant non pas à la Russie mais au Moyen Orient. Selon des informations de presse, une installation de stockage de Saudi Aramco aurait été visée par un attentat à Djeddah, en Arabie saoudite.
Résultats 25 mars 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 553,68 | -1,01 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 861,24 | +0,31 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 14 169,30 | +1,98 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 305,76 | -0,74 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 483,35 | +1,06 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 867,73 | -0,89 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 28 149,84 | +4,93 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 212,24 | -1,19 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,009 % | +0,082 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,578 % | +0,109 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,471 % | +0,321 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0992 | -0,54 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 953,180 | +1,76 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 3 867,73 | +10,81 % | 78,140 |
Selon la Banque de France, le surplus d’épargne provoqué par la crise sanitaire s’est élevé 175 milliards d’euros. Le flux global d’épargne financière total sur deux ans a été évalué, de son côté à 318 milliards d’euros 184 milliards en 2020, suivis de 134 milliards en 2021. Si l’effort d’épargne a été essentiellement réalisé par les ménages les plus aisés appartenant au dernier vingtile, une grande majorité de Français a mis de l’argent de côté. 80 % des ménages auraient épargné, selon les enquêtes du Cercle de l’Épargne réalisées en 2020 et 2021. Au début de l’année 2022, 70 % des ménages continuent à le faire essentiellement par précaution.
Les Français n’ont pas commencé à puiser dans leur cagnotte. Le stock d’épargne, mesuré par la somme des soldes des comptes courants et des soldes des comptes d’épargne continue de croître au‐dessus de son rythme « normal » comme en témoignent les résultats du Livret A au mois de janvier et au mois de février, plus de 9 milliards d’euros sur les deux mois.
Pour le Conseil d’Analyse Économique, le stock d’épargne brute des ménages serait supérieur de 6 % à celui qui correspondrait à la tendance pré‐crise. Prouvant que toute les catégories sociales ont accru leur stock d’épargne, le Conseil souligne que le pourcentage de ménages ayant un compte courant dont le solde est négatif en fin de mois, après avoir diminué lors du premier confinement, est resté stable par la suite à un niveau plus bas qu’avant la crise. 12 % des ménages ont un compte dans le rouge contre 14 % avant la crise. Selon le Conseil, à partir de septembre 2021, le surcroît d’épargne commence à diminuer pour tous les déciles de ménages sauf pour ceux du dernier décile pour lequel le surcroît d’épargne semble se stabiliser. Les deux premiers déciles auraient désormais un stock d’épargne proche de son niveau d’avant crise. La résurgence de l’inflation pourrait expliquer cette évolution.
La structure de l’épargne financière par type d’actifs est assez similaire entre les déciles avant et après-crise sauf pour les ménages du dernier décile qui ont renforcé leurs comptes titres. Le poids de ces derniers représente 13 % du stock d’épargne financière contre 6 % en moyenne pour les autres déciles. Les 10 % des ménages les plus aisés se caractérisent également par le poids plus faible au sein de leur patrimoine tenus les livrets.
Pour tous les déciles de ménages, à l’exception du dixième, le montant des comptes courant a augmenté. L’encours total des comptes courants est passé de à 406 à 513 milliards d’euros de fin 2019 à fin 2021.
Porté par la loi PACTE et les bons résultats des entreprises, l’épargne salariale a enregistré des résultats encourageants en 2021 avec la poursuite du déploiement du Plan d’Epargne Retraite au sein des entreprises. Dans son enquête annuelle relative à l’épargne salariale et l’épargne retraite collective d’entreprise à décembre 2021, l’AFG souligne que l’encours sur les plans d’épargne salariale et plans d’épargne retraite d’entreprise a atteint 167,6 milliards d’euros den hausse de 14 % sur un an. le taux de croissance annuelle est de + 7% depuis 2008. L’encours en épargne retraite collective d’entreprise est de 26 milliards d’euros en hausse de 15,6 % sur un an. Le PER collectif compte 1,75 million d’épargnants pour un encours de 14,8 milliards d’euros. Plus de 32 000 entreprises se sont équipées d’un PER Collectif en 2021.
En prenant en compte les PERCO, et les PER, l’ensemble des produits collectifs d’épargne retraite, représente 26 milliards d’euros d’encours (+15,6% en un an). L’ensemble des produits collectifs d’épargne retraite bénéficie à près de 3,4 millions de porteurs de parts dans plus de 189 000 entreprises.
Selon l’AFG, les versements bruts sur les dispositifs collectifs d’épargne retraite sont en augmentation par rapport à 2020 et s’établissent à 3,4 milliards d’euros, contre 3,28 milliards en 2020 :
➢550 millions d’euros au titre de la participation (-14%)
➢476 millions d’euros au titre de l’intéressement (-11%)
➢958 millions d’euros de versements volontaires (+38%) dont 324 millions d’euros de versements volontaires déductibles ;
➢1.135 milliards au titre de l’abondement vs 1,075 millions en 2020 ;
➢290 millions d’euros au titre des transferts de jours de repos ou depuis un compte-épargne temps (+22%).
En 2021, les rachats se sont élevés à 1,38 milliard d’euros (contre 1,08 milliard d’euros en 2020 et 580 millions en 2019), en raison de la réalisation de projets reportés par les épargnants pendant la crise Covid en 2020.
La collecte nette en épargne retraite affiche un solde positif de 2 milliards d’euros.
Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne décrypte les résultats du mois de février du Livret A.
C’est un chiffre vertigineux : plus de 350 milliards d’euros dorment sur les 55 millions de Livret A, d’après la Caisse des dépôts. Une collecte record pour un mois de février, où les ménages épargnent traditionnellement peu.
Pour Figaro Immobilier, Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne fait le point sur l’investissement locatif dans le neuf ou dans l’ancien, la location en meublé, la pierre papier…dans un contexte économique et géopolitique très mouvementé.
Interviewé par la rédaction de la Dépêche du Midi, l’économiste Philippe Crevel estime le recul de l’âge de départ à la retraite inéluctable au vu de l’allongement de l’espérance de vie.
Le Livret A toujours au sommet
Après le résultat exceptionnel du mois de janvier (+6,25 milliards d’euros), le Livret A confirme et signe en février avec une collecte nette de 2,94 milliards d’euros. Cette collecte a été portée par le relèvement du taux du Livret A à 1 %, intervenu le 1er février dernier et par le contexte sanitaire marqué par la résurgence du covid-19. La crise ukrainienne a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution. Le résultat de février 2022 est supérieur à celui de 2021 (+2,86 milliards d’euros) obtenu en plein confinement. Il est, par ailleurs, supérieur au montant moyen de ces dix dernières années, 1 milliard d’euros.
Le passage du taux du Livret A de 0,5 à1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. L’effet « taux » perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois. L’inflation joue en faveur du Livret A. Les ménages craignant de ne pas pouvoir faire face aux dépenses demain mettent aujourd’hui de l’argent de côté. Si l’inflation perdure, ils pourraient puiser dans un second temps dans leur cagnotte. Ce réflexe traditionnel en début de résurgence de l’inflation peut surprendre étant que les Français ont largement doté leurs produits d’épargne réglementée depuis le début de la crise sanitaire. L’effet anxiété domine encore les comportements.
De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 540 millions d’euros d’un montant comparable à celle de janvier (550 millions d’euros) et inférieure à celle de l’année dernière (910 millions d’euros).
L’encours du Livret A atteint un nouveau record, en février, à 352,5 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 127,4 milliards d’euros.
Un taux réel en territoire hautement négatif
Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A.
Compte tenu du niveau de l’inflation, le taux du Livret A devrait augmenter à nouveau le 1er août prochain. Il pourrait se situer entre 1,5 et 1,7 % sachant que désormais le gouvernement peut opérer des relèvements par dixième de point.
Les valeurs de marché fluctuent au gré des annonces concernant les opérations de guerre en Ukraine et en fonction de la teneur des négociations. Les investisseurs ont également réagi à la conversation téléphonique entre Joe Biden et Xi Jinping, vendredi 18 mars, la première depuis le début du conflit. Le président chinois a dit à son homologue que leurs deux pays doivent assumer leurs responsabilités internationales et œuvrer pour la paix mondiale. De son côté, Joe Biden aurait signifié que Pékin s’expose à des mesures de rétorsion en cas de soutien militaire à Moscou.
Vendredi 18 mars, Vladimir Poutine a informé le chancelier allemand Olaf Scholz que l’Ukraine cherchait à « faire traîner » les pourparlers en présentant des « demandes de plus en plus irréalistes ». Selon le Président russe, « l’Ukraine n’est pas pressée » de conclure un accord de cessez-le-feu quand les négociateurs russes sont prêts à travailler 24 heures sur 24 ». Malgré tout, les négociations se poursuivent, laissant espérer aux investisseurs qu’un accord sera trouvé. L’espoir est faible pour le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken qui lors d’une conférence de presse, a fait savoir qu’il ne voyait aucun signe indiquant que Vladimir Poutine était prêt à stopper l’invasion. D’après l’agence Bloomberg, les services secrets américains ont averti qu’il fallait s’attendre à ce que le président russe brandisse à nouveau la menace nucléaire dans le cas où son armée ne parviendrait pas à l’emporter rapidement sur la résistance ukrainienne. Dans une note communiquée par Bloomberg, le lieutenant-général Scott Berrier, directeur de la Défense Intelligence Agency du Pentagone, a écrit que la résistance « menace de saper les effectifs militaires russes et de réduire son arsenal, tandis que les sanctions économiques plongeront probablement la Russie dans une longue dépression et un isolement diplomatique ».
Les indices européens ont continué à regagner une partie du terrain perdu fin février. Le CAC 40 a ainsi augmenté de plus de 5 % sur la semaine tout comme Dow Jones. Le Nasdaq a repris de son côté plus de 8 %. Le baril de Brent s’est stabilisé, en fin de semaine, autour de 107 dollars après avoir connu de fortes fluctuations durant la semaine. Les taux d’intérêt ont poursuivi leur mouvement de hausse en lien avec les annonces des banques centrales.
La Réserve fédérale a décidé, mercredi 16 mars dernier, de remonter ses taux directeurs qui se situent entre 0,25 % et 0,5 % d’un quart de point. Ce relèvement est le premier depuis décembre 2018. Il devrait être suivi par six autres cette année, un à chaque réunion, selon les projections de la FED. Jerome Powell, son président, n’a pas exclu des hausses d’un demi-point, si besoin.
Pour 2023, trois relèvements supplémentaires sont prévus amenant les taux directeurs à 2,75 %. Ce niveau serait le plus élevé depuis mars 2008. Ces décisions de la banque centrale des Etats-Unis sont liées à la remontée de l’inflation. Depuis décembre 2021, la FED a revu à la hausse ses prévisions d’inflation. La hausse des prix devrait atteindre 4,3 % cette année, contre 2,8 % prévus en décembre 2021. En février, elle a atteint 7,9 %, sur un an, un record depuis janvier 1982. Avec la crise ukrainienne, le pic d’inflation devrait être atteint à la fin du premier semestre. Même si dans le passé, la lutte contre l’inflation s’est souvent accompagnée d’une récession, Jerome Powell est confiant en la matière en raison des bons bilans des entreprises et des ménages. Il a également souligné la bonne tenue du marché de l’emploi. Pour la FED, il était urgent d’agir en raison de la diffusion de l’inflation. Les salaires « évoluent à la hausse d’une manière qui n’est pas compatible avec notre objectif d’inflation de 2 % », a déclaré le président de la FED. S’il ne penche pas pour la récession, il prévoit une baisse de la croissance qui serait de 2,8 % en 2022, contre 4 % lors de l’estimation de décembre 2021. Le PIB augmenterait de 2,2 % en 2023, mais avec une situation durable de plein-emploi (3,5 % de chômage).
De son côté, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a estimé le jeudi 17 mars dernier que l’inflation ne reviendra pas à ses faibles niveaux d’avant la pandémie et la guerre en Ukraine. « Nous sommes de plus en plus convaincus que la dynamique de l’inflation à moyen terme ne reviendra pas au schéma que nous avons connu avant la pandémie », quand l’indicateur restait durablement sous l’objectif de 2% visé par la BCE, a-t-elle déclaré. L’institution monétaire a relevé ses prévisions d’inflation pour 2022 à 5,1 % en zone euro, sachant qu’en février la hausse des prix a atteint 5,8% sur un an en février, un niveau record depuis que l’office européen des statistiques la mesure en 1997. Selon Christine Lagarde, « la hausse des prix pourrait durer un certain temps ». La BCE prévoit actuellement un taux d’inflation redescendant à 2,1 % en 2023 puis 1,9 % en 2024. À moyen terme, au-delà de 2024, elle imagine l’agrégat se stabiliser autour la cible des 2 %.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 18 mars 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 620,24 | +5,75 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 754,93 | +5,50 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 893,84 | +8,18 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14.413,09 | +5,76 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 404,73 | +3,48 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 902,44 | +5,85 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 827,43 | +6,62 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 251,07 | -1,77 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,827 % | +0,118 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,369 % | +0,131 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +2,151 % | +0,154 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1056 | +1,35 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 928,460 | -2,90 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 107,740 | -4,23 % | 78,140 |
Les marchés évoluent au rythme des annonces concernant le conflit ukrainien, en fonction des opérations sur le terrain et de l’avancée des négociations. Si en l’état actuel, aucun embargo n’a été mis en œuvre en Europe, les investisseurs craignent que le conflit ne se traduise par une nouvelle progression de l’inflation amenant à un durcissement des politiques monétaires.
Les Bourses européennes ont terminé la semaine en hausse après avoir connu de fortes amplitudes au gré de l’évolution du conflit en Ukraine et des anticipations de normalisation des politiques monétaires des banques centrales.
Durant la semaine, Moscou a subi toute une série de nouvelles sanctions, la dernière en date étant la perte pour la Russie de son statut de partenaire commercial privilégié, ouvrant la possibilité à l’adoption de droits de douane sur de nombreux produits russes.
Sur la semaine, l’indice parisien a gagné 3,28 %, sa première hausse hebdomadaire en un mois (-12% depuis le début de l’année). Les autres indices européens ont regagné un peu de terrain cette année à la différences des indices américains pénalisés par les mesures prises par les pouvoirs publics à l’encontre de la Russie. Les marchés européens semblent s’habituer à la guerre quand ceux des Etats-Unis découvrent sa réalité dans un contexte d’inflation en progression.
Le prix du baril de pétrole Brent a, après avoir atteint un sommet à près de 140 dollars en début de semaine, s’est replié autour de 110 dollars. La demande Joe Biden de pratiquer un embargo des hydrocarbures russes a été compensée par la réouverture des négociations entre la Russie et l’Ukraine ainsi que par l’annonce de l’ambassadeur des Emirats Arabes unis à Washington. Qui se montre favorable à une augmentation de la production. Il souhaite un relèvement des niveaux de production de l’OPEP. Les Emirats arabes unis pourraient augmenter la leur de 800 000 barils de plus par jour. L’Arabie saoudite, qui dispose elle aussi de stocks inutilisés, pourrait, de son côté, contribuer à hauteur de deux millions de barils supplémentaires par jour.
Le ministre irakien du pétrole, Ihsan Abdul Jabbar Ismaael, a fait une déclaration de fin de non- recevoir en soulignant lors d’une conférence sur le pétrole à Houston que son pays n’avait pas constaté de demande supplémentaire de la part des consommateurs de pétrole. Dans ces conditions, Il ne voit donc pas d’urgence à augmenter davantage la production d’or noir, estimant même que des hausses supplémentaires pourraient nuire au marché.
En raison du teasing des banques centrales qui entendent lutter contre l’inflation, les taux d’intérêt sont repartis à la hausse. Le taux des obligations d’Etat américaines à 10 ans s’est rapproché des 2 %.
Lors de sa réunion de politique monétaire du 10 mars, la BCE a décidé d’ajuster le montant de ses achats dans le cadre de l’APP (le programme standard d’achats d’actifs) à 40 milliards d’euros en avril, 30 milliards en mai et 20 milliards en juin avant d’être à zéro « au troisième trimestre si les perspectives d’inflation à moyen terme ne s’affaiblissent pas », contre 40 milliards au deuxième trimestre, 30 milliards au troisième, puis 20 milliards au quatrième en 2021. La Banque centrale européenne a, par ailleurs, confirmé l’arrêt du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) à la fin du mois de mars. La BCE accélère ainsi le rythme de réduction de ses achats avec une possibilité d’y mettre un terme au troisième trimestre. Cette politique pourrait s’accompagner de hausses de taux à compter du second semestre. La BCE ne modifie pas son analyse sur l’inflation malgré les évènements ukrainiens et leurs conséquences sur la demande finale.
Résultats 11 mars 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 260,25 | +3,28 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 944,19 | -1,99 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 12 843,81 | -3,53 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 628,11 | +4,07 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 155,64 | +2,41 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 686,78 | +3,68 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 25 162,78 | -3,17 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 310,02 | -4,40 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,719 % | +0,290 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,238 % | +0,313 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,997 % | +0,273 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,0909 | -0,05 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 986,220 | +1,01 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 112,520 | -4,70 % | 78,140 |
Avec une collecte nette de 3 milliards d’euros, l’assurance vie commence l’année 2022 en beauté en enchainant son 14e résultat consécutif positif. La vague Omicron n’a pas dissuadé les ménages de placer une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie qui conforte ainsi sa première place au sein des produits financiers. Les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 871 milliards d’euros à fin janvier, en croissance de +4,3 % sur un an.
La collecte du mois de janvier qui est la plus élevée constatée depuis le mois d’avril 2019 est liée à la bonne tenue des cotisations 13,8 milliards d’euros, en hausse de +0,3 milliard d’euros par rapport à janvier 2021 et à la baisse des prestations de −0,4 milliard d’euros par rapport à janvier 2021. Ces dernières ont atteint ainsi 10,8 milliards d’euros. Le poids des unités de compte au sein de la collecte globale est stable en janvier à 39 % par rapport au mois précédent. Les assurés ont réduit de 0,8 milliard d’euros le montant de leurs engagements en fonds euros et ont accru ceux en unités de compte de 3,8 milliards d’euros.
Janvier, un mois en or pour l’assurance vie
Le mois de janvier est traditionnellement un mois favorable à l’assurance vie. Ces dix dernières années, une seule décollecte a été enregistrée, en 2012, au moment de la crise de la crise grecque. Au mois de janvier, après la perception des primes et des 13e mois de fin d’année, les ménages réalisent des arbitrages au niveau de leur épargne dont profitent l’assurance vie. La forte progression du cours des actions en 2021 et la baisse plus faible qu’escomptée des rendements des fonds euros ont certainement les incité à réallouer une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie. Il est à souligner qu’au mois de janvier, le Livret A a également connu une collecte très importante, +6,25 milliards d’euros. Les Français restent donc en ce début d’année en mode épargne. La prudence reste de mise dans un contexte sanitaire et géopolitique complexe.
Avec la crise ukrainienne et l’accélération de l’inflation, la propension à l’épargne devrait s’accroître dans les prochains mois avec une préférence pour l’épargne de précaution. Le taux d’épargne était toujours à la fin de l’année dernière supérieure à son niveau d’avant crise, 17 % du revenu disponible brut au 4e trimestre 2021 contre une moyenne de 15 % en 2019. Si une normalisation de l’épargne était attendue cette année par l’INSEE, celle-ci pourrait être retardée de quelques mois…. La collecte de l’assurance vie pourrait légèrement se tasser tout en restant en zone positive compte du désir des Français de mettre de l’argent de côté tant par précaution que pour préparer leur future retraite.
Pour la première semaine du mois de mars, la Bourse de Paris a enregistré son septième repli hebdomadaire en huit semaines. Les bons résultats de l’emploi aux Etats-Unis n’ont pas eu d’effets sur les places européennes. La France et l’Allemagne qui sont les deux pays européens le plus présents en Ukraine et en Russie sont de ce fait ceux dont les entreprises voient leurs cours le plus reculer. La France est le pays dont les entreprises ont le plus de salariés dans les deux pays concernés par le conflit. Plus de 500 entreprises françaises sont présentes en Russie et plus de 160 le sont en Ukraine.
Le CAC 40 abandonné plus de 10 % cette semaine. Il est ainsi revenu autour de 6000 points. Depuis le début de l’année, la baisse atteint 15,26 %. Le Daxx allemand s’est également replié de 10 % lors de cette semaine. Le mouvement de baisse est accéléré par les besoins de liquidités de certains investisseurs contraint de solder en toute hâte cette opérations.
La baisse du CAC 40 est la plus forte constatée sur une semaine depuis le premier confinement en mars 2020 (-19,86%). Tous les indices sectoriels européens Stoxx 600 sont dans le rouge, à commencer par ceux des banques et de l’automobile, et cèdent respectivement 4,9% et 4,4%. Le titre Michelin est en net recul en raison de la décision de la société d’arrêter pendant quelques jours la production dans certaines usines européennes à cause de difficultés d’approvisionnement dues à la crise en Ukraine. Renault subit de son côté sa forte exposition au marché russe son deuxième après la France. Les banques françaises présentes en Russie voient également leur titre baisser fortement.
Focalisés depuis des mois par sur la menace de l’inflation, les investisseurs redécouvrent le risque géopolitique. L’actuel conflit concerne la Russie, membre du Conseil de sécurité et dotée de l’arme atomique et l’Ukraine, un pays connu pour ses richesses naturelles et la force de son industrie. Elle constitue une première depuis 1945. La baisse des indices européens dans un contexte de pénuries potentielles d’énergie, d’engrais et de produits agricoles est assez logique et devrait se poursuivre tant que le conflit restera endémique et tant que ses conséquences n’auront pas été évaluées.
En période de crise, les investisseurs privilégient les valeurs jugées les plus sûres parmi lesquelles figurent les emprunts d’Etat. Dans ce contexte, les taux des obligations publiques ont fortement reculé. Le taux du Bund allemand à 10 ans est repassé en territoire négatif et le taux de l’OAT français à 10 ans est revenu à 0,4 % le vendredi 4 mars, contre +0,7 % il y a une semaine.
L’euro fait les frais du conflit ukrainien en passant sous la barre de 1,10 dollar pour la première fois depuis mars 2020. L’once d’or poursuit sa progression en se rapprochant de la barre des 2000 dollars. Son niveau record date du 6 août 2020 à 2059,8 dollars.
Les indices américains résistent mieux, l’économie américaine étant moins exposée au risque russe. En fin de semaine, ils ont également compté sur les bons résultats de l’emploi. L’économie américaine a, en effet créé 678 000 postes en février, contre 423.000 anticipés. Le solde de janvier a été revu en hausse de 14 000 à 481 000. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,8%, son plus bas niveau depuis février 2020. La croissance du salaire horaire moyen a par ailleurs enregistré un ralentissement surprise à 5,1 % sur un an, après 5,5 % en janvier. Ces résultats conforteront l’idée de la Banque centrale américaine de normaliser la situation monétaire. Compte tenu de la moindre progression des salaires, la pression en faveur d’un relèvement massif des taux est néanmoins en repli.
Le baril de pétrole Brent s’échangeait à plus de 113 dollars vendredi 4 mars en progression de plus de 45 % depuis le début de l’année.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 4 mars 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 061,66 | -10,23 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 614,80 | -1,30 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 313,44 | -2,78 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 094,54 | -10,11 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 006,99 | -6,44 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 556,01 | -10,44 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 25 985,47 | -1,85 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 447,65 | -0,11 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,429 % | -0,273 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,075 % | -0,293 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,724 % | -0,076 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,0910 | -3,14 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 962,570 | +3,79 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 113,510 | +15,42 % | 78,140 |
Les Français toujours en mode fourmis
En 2021, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021 (après +0,4 % en 2020), grâce à la progression des revenus d’activité en lien avec la baisse du chômage. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat a gagné 1,9 % en 2021.
Au quatrième trimestre 2021, le taux d’épargne des ménages, s’est établi à 17,4 % après 17,2 % au troisième trimestre. Cette légère hausse est imputable aux effets de la conjonction des vagues delta et omicron qui ont freiné certaines dépenses et à l’augmentation des revenus des ménages en fin d’année. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau très élevé (19,5 %), en baisse de 1,9 point par rapport au niveau historiquement haut de 2020 (21,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux d’épargne avoisinait 15 %.
Lors des deux chocs pétroliers de 1973 et de 1980 ainsi que lors de la crise financière de 2008, les ménages français avaient décidé d’augmenter leur effort d’épargne. Par précaution, ils avaient réduit leurs dépenses de consommation et d’investissement pour mettre de l’argent de côté. En 2022, avec la crise ukrainienne, ils devraient agir de même si, avant même l’invasion, leur taux d’épargne était au-dessus de son niveau de longue période. Fin 2021, il s’élevait à 17 % du revenu disponible brut, deux points au-dessus de son niveau de 2019. Le taux qui avait atteint au cœur du premier confinement 27 % diminue progressivement en épousant le rythme des mesures de restriction sanitaire imposées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie.
La résurgence de l’inflation constatée depuis le milieu de l’année 2021 favorise également l’épargne. Quand les prix augmentent, les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face aux dépenses de demain, même si leur épargne ne leur rapporte rien. La crise ukrainienne devrait se traduire par une nouvelle montée des prix qui devrait donc accentuer la propension à épargner. Compte tenu des contraintes de pouvoir d’achat, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles à l’infini. Les dépenses contraintes, logement, transports, devraient fortement peser sur le budget des ménages et amener un certain nombre d’entre eux à puiser dans leur cagnotte. Ces derniers devront faire des arbitrages entre leurs souhaits d’épargne et la nécessité de financer des dépenses de plus en plus coûteuses. Dans ce contexte, le taux d’épargne devrait rester élevé autour de 17/19 % durant le premier semestre avant de se tasser si la situation sanitaire et géopolitique se normalise autant que possible.
Selon la Banque de France, les taux de livrets bancaires sont restés stables à un niveau historiquement bas.
En janvier, la rémunération moyenne des dépôts est stable.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
jan- 2021 | nov- 2021 | déc- 2021 (e) | jan- 2022 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,45 | 0,40 | 0,40 | 0,40 |
Ménages | 0,68 | 0,63 | 0,63 | 0,62 |
dont : – dépôts à vue | 0,02 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,48 | 0,40 | 0,40 | 0,39 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 1,00 | 0,78 | 0,76 | 0,74 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,53 | 0,53 | 0,52 | 0,52 |
dont : livret A | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 0,50 |
– livrets ordinaires | 0,11 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
– plan d’épargne-logement | 2,61 | 2,59 | 2,59 | 2,54 |
SNF | 0,15 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
dont : – dépôts à vue | 0,08 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,14 | 0,13 | 0,13 | 0,14 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,86 | 0,63 | 0,62 | 0,61 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Euribor 3 mois (c) | -0,55 | -0,57 | -0,58 | -0,56 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | -0,63 | -0,41 | -0,42 | -0,21 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
En février, les indices « actions » ont reculé sur les grandes places boursières européennes pour le deuxième mois consécutif. Si en janvier l’inflation en était la cause, en février, celle-ci est à rechercher du côté de la crise ukrainienne. Le CAC 40 a abandonné plus de 5 % lors du mois de février le Daxx allemand près de 7 %. Depuis le début de l’année, ces deux indices ont perdu respectivement 6,91 et 8,96 %. Les indices américains résistent mieux, l’économie étant moins exposée au risque russe. Le Nasdaq qui avait entamé une correction en décembre et janvier est reparti à la hausse en février.
Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est une nouvelles source d’incertitudes pour les marchés sur fond de hausses des prix de l’énergie et des matières premières. Le baril de pétrole s’est échangé fin février à plus de 100 dollars, cous qui n’avait pas été atteint depuis 2014. Le cours du blé a également atteint des niveaux records du fait de la crainte d’un arrêt des livraisons en provenance de Russie et d’Ukraine, qui représentent environ 30 % des exportations mondiales.
Les marchés « actions » sont dans ce contexte très volatils. Moscou qui avait prévu une guerre éclaire et des réactions mesurées de la part des Occidentaux doit faire face à une population ukrainienne défendant pied à pied son territoire et à un front uni des pays européens et de l’Amérique du Nord. Les sanctions ont provoqué une panique bancaire en Russie, la population craignant une fermeture des banques et l’inflation. Le rouble a connu en février une chute de plus de 30 % de sa valeur par rapport au dollar. Afin de bloquer la dépréciation, la banque centrale russe a décidé de relever son principal taux directeur de 9,5 à 20 %, son plus-haut niveau depuis 2003. Elle a aussi suspendu les cotations sur les actions et les options à Moscou.
La crise ukrainienne a entraîné le rebond des valeurs liées à la défense et à la recherche. L’énergie nucléaire apparait de plus en plus comme une voie de passage obligée dans le mix énergétique des prochaines années ce qui favorise les valeurs des entreprises de ce secteur. Les entreprises implantées, comme Renault en Russie ont vu leur cours fortement chuter. Les banques sont également orientées à a baisse et notamment la Société Générale qui est l’établissement français le plus exposé à la Russie.
La crise ukrainienne et les épargnants, les conséquences
Avec la hausse du cours des matières premières, des céréales et de l’énergie, une hausse rapide des taux d’intérêt est-elle prévisible ?
Avant la crise ukrainienne, l’inflation était en nette accélération, plus de 7 % aux Etats-Unis, plus 5 % en zone euro et plus de 3,5 % en France en février. Les banques centrales s’apprêtaient plus vite que prévu à augmenter leurs taux directeurs. Certains envisageaient quatre à cinq hausses pour la FED et une augmentation pour la BCE avant la fin d’année sachant qu’elle ne devait initialement intervenir pas avant 2023 voire 2024.
Avec l’invasion ukrainienne, les tensions inflationnistes ne peuvent qu’augmenter avec la hausse du cours de l’énergie et des céréales. Le baril de pétrole a dépassé 100 dollars fin février, un niveau inconnu depuis 2014. L’inflation qui devait s’atténuer à partir de la fin du premier semestre devrait donc connaître une nouvelle poussée. Les banques centrales vont être pris en tenaille. L’invasion russe en Ukraine aura des effets récessionnistes du fait de l’augmentation du prix du pétrole et du gaz. Les entreprises pourraient réduire leurs investissement compte tenu du haut niveau d’incertitudes. Les ménages pourraient épargner davantage. Augmenter les taux brutalement pourrait accroître le ralentissement de l’économie. Entre inflation et activité, les banques centrales sont face à un dilemme qui ne sera pas simple à résoudre. Il est fort probable qu’elle fasse preuve de pragmatisme d’autant plus que cette crise s’accompagne d’un nouveau besoin de dépenses publiques. Les Etats occidentaux ont décidé d’augmenter en toute urgence leurs dépenses militaires, + 100 milliards d’euros pour la seule Allemagne qui a indiqué qu’elle s’endetterait pour les financer.
Si les taux d’intérêt devraient augmenter dans les prochains mois, ils devraient rester en valeur réelle négatifs, suivant de loin la remontée des prix.
Cette augmentation est une bonne nouvelles pour les détenteurs de produits de taux : livrets d’épargne dont le Livret A, l’assurance vie…
En restant inférieurs à l’inflation, les taux des produits de taux ne garantiront pas le maintien en valeur réelle du capital qui y est placé. Leur éventuelle augmentation ne compensa pas la hausse de l’inflation. Les fonds euros de l’assurance vie sont des tankers. Il y a une forte inertie. Ils mettent du temps à baisser et il en sera de même pour la remontée. Ce qu’il faut éviter, c’est une hausse brutale qui mettrait en tension les compagnies d’assurances. La BCE veillera à ce que la montée des taux soit la plus progressive possible pour éviter des effets de ciseaux sur la valeur des obligations.
Y-a-t-il un risque pour la garantie en capital des produits de taux et en particulier pour les fonds euros ?
Les établissements financiers, en Europe, sont capables de surmonter la crise ukrainienne. Ils respectent les normes prudentielles qui ont été durcies après la crise financière de 2008. Leur solvabilité est surveillée par les régulateurs. Ils ont été amenés à réaliser des crash-test afin de vérifier leur résilience. Par ailleurs, les conséquences de la crise ukrainienne, sont moindres, pour le moment que celles constatées lors de la crise grecque. L’exposition des banques à la Russie est, en moyenne, relativement faible. Dans ces conditions, il n’y pas de réelles inquiétudes sur la garantie offerte aux assurés dans le cadre des fonds euros des contrats d’assurance vie.
Les actions sont chahutées depuis le début de la crise. Est-ce un tournant pour le marché ?
Il y avait déjà de la volatilité avant la crise ukrainienne en raison des anticipations de hausses au niveau des taux directeurs. Elle est amplifiée depuis le début de l’invasion en raison des incertitudes que cette dernière fait peser sur la croissance. La baisse des cours reste néanmoins mesurée pour le moment. Elle concerne avant tout la zone euro du fait de sa proximité avec le théâtre d’opérations et des liens économiques avec la Russie. L’augmentation du prix du gaz et du pétrole touche avant tout les pays européens qui sont dépendants en la matière de la Russie.
Au-delà de l’effet de surprise, les conséquences de cette crise ne doivent pas être exagérées. La Russie comme l’Ukraine sont des clients marginaux pour les pays de la zone euro en ce qui concerne les échanges, de 1 à 3 % des échanges. Si 35 entreprises françaises du CAC 40 ont des filiales en Russie, ces dernières assurent en règle générale moins de 5 % du chiffre d’affaires total. Si l’Allemagne échange le plus avec la Russie, la France est le pays européen qui a le plus grand nombre d’entreprises implantées. Malgré tout pour l’un comme pour l’autre, la perte de ce marché n’est pas systémique. Cette crise intervient au moment où les résultats des entreprises sont bons, leur permettant d’encaisser plus facilement ses effets. Les valeurs bancaires sont les plus touchées par l’invasion en raison des sanctions financières qui ont été prises. Les valeurs liées aux transports, au tourisme, à l’énergie et à l’agro-alimentaire sont également pénalisées. Un rebond pourrait intervenir rapidement. Les valeurs liées à la défense devraient connaître une forte hausse en raison de l’augmentation des commandes d’équipements militaires.
Que faut-il faire acheter ou vendre des actions ?
Il faut être mobile et opportuniste. Les Français, actionnaires, sont de plus en plus matures. En 2020, face à la diffusion de l’épidémie, ils n’ont pas vendu comme en 2001 ou en 2008. Ils auraient tort, aujourd’hui de céder à la panique. Il y a certainement de bonnes opérations à réaliser, certaines valeurs ayant baissé devraient rebondir dans les prochains mois. En période de crise, les règles traditionnelles sont toujours de mise, diversification régionale et sectorielle, réalisation de plus-values et réallocation de son portefeuille en fonction des opportunités.
Les cryptomonnaies sont-elles touchées par la crise ukrainienne ?
La Russie et l’Ukraine étaient des zones de minage de cryptomonnaies importantes même si les autorités russes avaient officiellement indiqué ne plus vouloir miner. Cette situation ne peut que renforcer la volatilité déjà extrême de ce marché. La hausse des taux d’intérêt à venir constitue une pression à la baisse pour les cryptomonnaies. Par ailleurs, le tarissement des plus-values sur le marché des technologiques réduit le réinvestissement sur ce type d’actifs.
En février, selon l’INSEE, la confiance des ménages s’érode. L’indicateur qui la mesure baisse d’un point à 98 et demeure au-dessous de sa moyenne de longue période (100). La crise ukrainienne et la hausse des prix commençait à inquiéter au courant du mois de février les consommateurs français. La part des ménages qui considèrent, en effet, que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois est en très forte hausse.
De plus en plus de Français estiment que leur situation financière pourraient se dégrader dans les prochains mois. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée diminue de trois points et n’est plus qu’à un point au-dessus de sa moyenne de longue période. En février, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue de nouveau. Le solde correspondant perd quatre points et reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois diminue légèrement. Le solde correspondant perd un point, et reste lui aussi nettement inférieur à sa moyenne
En février, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois enregistre une très forte hausse. Le solde correspondant gagne seize points et se situe au plus haut niveau depuis avril 2011. Néanmoins, la proportion de ménages estimant que les la hausse des prix va s’accélérer au cours des douze prochains mois diminue. Le solde correspondant perd cinq points mais demeure largement au-dessus de sa moyenne de longue période.
En février, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente, le solde correspondant gagne un point mais reste légèrement au-dessous de sa moyenne de longue période.
En février, le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future diminue d’un point après un rebond de cinq points en janvier. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle augmente d’un point après trois mois de stabilité. Le solde d’opinion des ménages concernant l’opportunité d’épargner reste stable. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leurs moyennes de longue période.
En février, les Français en phase avec les derniers résultats du marché de l’emploi étaient de plus en plus nombreux à être confiants sur l’évolution du chômage. Le solde d’opinion en matière de perte d’emploi diminue de 10 points, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis juillet 2007. Il demeure largement au-dessous de sa moyenne de longue période.
En 2021, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021 (après +0,4 % en 2020), grâce à la progression des revenus d’activité en lien avec la baisse du chômage. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat a gagné 1,9 % en 2021.
Au quatrième trimestre 2021, le taux d’épargne des ménages, s’est établi, selon l’INSEE, à 17,4 % après 17,2 % au troisième trimestre. Cette légère hausse est imputable aux effets de la conjonction des vagues delta et omicron qui ont freiné certaines dépenses et à l’augmentation des revenus des ménages en fin d’année. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau très élevé (19,5 %), en baisse de 1,9 point par rapport au niveau historiquement haut de 2020 (21,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux d’épargne avoisinait 15 %.
L’annonce de l’invasion de l’Ukraine a créé une onde de choc sur les marchés financiers, ceux de l’énergie ou bien encore des céréales. La violence de l’attaque rompant avec des semaines de négociation et d’attentisme a surpris et a provoqué un recul important des indices. Mais, dès vendredi, un mouvement correcteur est intervenu. Le CAC 40 néanmoins reculé de 2,56 % sur la semaine et le Daxx allemand de 3,16 % Au vu des premières annonces, certains investisseurs estiment que les sanctions occidentales contre la Russie n’auront qu’un impact limité sur l’économie mondiale. Les Etats-Unis moins exposés que l’Europe, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique, ont mieux résisté. Le Dow Jones n’a perdu sur la semaine de 0,06 % après une hausse de 2,51 % vendredi. Malgré l’affaire ukrainienne, le Nasdaq a gagné plus de 1 % sur cinq jours.
Avec le retour du baril de pétrole en dessous des 100 dollars et le repli des prix du gaz, dès vendredi, il semblerait que les traders anticipent des perturbations limitées sur les exportations russes, que ce soit sous l’effet direct de l’invasion ou du fait des sanctions imposées. Les mesures annoncées par les Etats-Unis et l’Union européenne ne sont en effet pas aussi fortes que redouté. Les Occidentaux ont ciblé plus durement les banques et les entreprises publiques, sans pour autant aller jusqu’à exclure la Russie du système international de transmission sécurisé des données bancaires (SWIFT) même si la France l’a proposé. SWIFT pour Society Worldwide Interbank Financial Telecommunication permet aux établissements financiers d’échanger en toute sécurité des données concernant des opérations interbancaires. Ces communications sont notamment indispensables pour le paiement des importations. Deux pays sont actuellement exclus du réseau, la Corée du Nord et l’Iran. Si la Russie était mis sur la liste des bannis, les ventes de gaz et de pétrole seraient plus complexes. La Russie qui développe son propre réseau de sécurisation de données bancaires devrait passer par des établissement qui y adhérent, par exemple des banques indiennes qui sont elles-mêmes reliées à SWIFT. Au sein de l’Union européenne, plusieurs pays sont opposés à l’exclusion de la Russie, en particulier ceux qui dépendent majoritairement de l’énergie russe. Washington n’a pas non plus souhaité viser directement les exportations de gaz et de pétrole russes. Le risque serait le développement d’un réseau parallèle réunissant la Russie, l’Inde et la Chine ainsi que de nombreux pays émergents qui par ailleurs sont favorables pour une dédollarisation des échanges.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 25 février 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 752,43 | -2,56 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 058,75 | -0,06 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 694,62 | +1,08 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 567,23 | -3,16 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 489,46 | -0,32 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 970,69 | -2,54 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 476,50 | -2,38 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 451,41 | -1,13 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0702 % | +0,020 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,218 % | +0,040 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +2,000 % | +0,073 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1245 | -0,74 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 888,390 | -0,41 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 96,540 | +3,08 % | 78,140 |
En collaboration avec l’Institut allemand de recherche DIW Econ, le courtier en ligne Trade Republic a réalisé une enquête auprès de 216 000 clients pour apprécier leur comportement en matière d’épargne.
Présent dans 6 pays européens dont la France, ce courtier en ligne et sur mobile se démarque par sa clientèle nettement plus jeune que celle des établissements financiers traditionnels. 68,4 % de ses clients ont moins de 35 ans, contre un âge moyen de 50 ans parmi les investisseurs français, selon une récente étude de l’Autorité des marchés financiers. 50 % des clients sont des nouveaux acteurs des marchés financiers. Les hommes sont surreprésentés dans les épargnants en ligne. 37 % des clients sont des femmes.
Au niveau des comportements, les clients en ligne privilégient les actions mais poursuivent les mêmes objectifs que les épargnants classiques. Interrogés sur la raison de leur investissement, 72 % d’entre eux expliquent placer sur le long terme pour préparer leur retraite. Seuls 20 % des investisseurs placent par « goût du frisson » et du gain rapide.
60 % des portefeuilles des clients du courtier sont investis en actions, 26 % en fonds indiciels et 2 % en produits à effet de levier. Le solde restant est sous forme de liquidités. Les clients qui débutent en Bourse privilégient davantage les ETF. Ces derniers représentent 31 % de leur portefeuille, contre 21,8 % pour les investisseurs plus expérimentés.
Après trois décollectes successives en fin d’année dernière, le Livret A a enregistré une collecte exceptionnelle pour le premier mois de 2022. Avec 6,25 milliards d’euros, il fait presque aussi bien qu’en pleine pandémie, en janvier 2021, 6,32 milliards d’euros. Le Livret A signe ainsi sa troisième plus forte collecte de ses dix dernières années (janvier 2013, janvier 2021 et janvier 2022). Il a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement de son taux au courant du mois de janvier. Dans le passé, le mois de l’annonce d’un relèvement et les mois qui suivent s’accompagnent d’une progression marquée de la collecte qui, après, retrouve son rythme traditionnel.
La résurgence de l’épidémie au début de l’année avec l’adoption de nouvelles mesures sanitaires a également conduit les ménages à accroître leur effort d’épargne de précaution.
L’inflation a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage. Dans un premier temps, ces derniers entendent mettre de l’argent de côté afin de faire face aux augmentations à venir. Dans un second temps, si l’inflation s’installe, ils seront peut être amenés à puiser dans leur épargne. En outre, comme la valeur de leur patrimoine diminue avec l’inflation, par effet d’encaisse, ils tentent le reconstituer en épargnant davantage.
De manière plus structurelle, le mois de janvier est traditionnellement un mois porteur pour le Livret A. Les ménages y affectent une partie de leurs primes de fin d’année ou de leur 13e mois. Le mois de janvier est également marqué par le versement d’une partie des réductions et crédits d’impôt dû par l’Etat au titre de l’impôt sur le revenu. 8,7 millions de foyers fiscaux ont reçu à compter du 17 janvier 5,3 milliards d’euros de réductions et de crédits d’impôt au titre de leurs revenus 2021.
En mettant un terme à un trimestre de décollecte, le Livret A est en phase avec sa saisonnalité en vertu de laquelle le premier trimestre est dévolu à l’épargne quand le second est plus cigale. Le Livret A commence donc l’année sur un rythme endiablé, dans un contexte sanitaire, économique et géopolitique compliqué. Si la situation sanitaire s’éclaircit, l’inflation et les problèmes géopolitiques devraient persister sur une partie au moins du premier semestre. Ajouté au relèvement du taux de rendement, la collecte devrait rester bien orientée dans les prochains mois.
De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 550 millions d’euros d’un montant comparable à décembre.
L’encours du Livret A atteint un nouveau record à 349,6 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 126,8 milliards d’euros.
Selon la Banque de France, au troisième trimestre 2021, le flux trimestriel de placements financiers des ménages s’est élevé à 41 milliards après 44,4 milliards au deuxième et 40,6 milliards au premier. Les ménages ont continué à épargner malgré le retour à une situation sanitaire moins tendue durant la période estivale.
Les ménages ont durant le troisième trimestre, selon la Banque de France, laisser des sommes importantes sur leurs comptes courants. Ils ont également conservé du numéraire (billets et pièces). Ces deux catégories ont bénéficié d’un flux de 19,6 milliards après 21,2 milliards d’euros au deuxième trimestre. Les livrets ordinaires ont bénéficié d’un flux de 11,3 milliards après 6,6 milliards au deuxième trimestre, tandis que les livrets d’épargne réglementée ont été un peu moins dynamiques (4,4 milliards contre 6,7 milliards au deuxième trimestre).
Les flux d’actifs sous forme de produits de fonds propres ont diminué à 5,9 milliards après 14,4 milliards d’euros au deuxième trimestre. Les ménages ont vendu en net des parts d’OPC non monétaires et des actions non cotées, et réduisent leurs souscriptions d’assurance-vie en unités de comptes (6,7 milliards contre 10,1 milliards d’euros au deuxième trimestre).
En cumul sur quatre trimestres glissants à fin troisième trimestre 2021, les flux de placements ont atteint 156,5 milliards d’euros, après 157,7 milliards d’euros au trimestre précédent. Ils sont toujours supérieurs à leur niveau d’avant covid-19.
Au quatrième trimestre, avec les fêtes de fin d’année, une relative normalisation semble s’être dessinée. Les placements en numéraire et dépôts à vue ont renoué avec un rythme plus proche de celui d’avant-crise (6,2 milliards après 19,6 milliards au troisième trimestre. Une décollecte a été constatée pour les livrets d’épargne réglementée (-0,2 milliard d’euros). Cette décollecte était assez traditionnelle. En revanche, les flux trimestriels en assurance-vie et épargne retraite en euros et en supports UC sont à nouveau en hausse (12,5 milliards contre 9,2 milliards au troisième trimestre).
Les ménages français restent très prudents ne puisant qu’avec beaucoup de parcimonie dans leur cagnotte covid. Ils ont légèrement réduit leur effort d’épargne en fin d’année, effort qui est resté en 2021 nettement supérieur à son niveau d’avant crise.
Les marchés entre guerre et paix en Ukraine
Entre les annonces de retraits de certaines troupes russes à la frontière ukrainienne et les bombardements dans le Donbass, la situation à l’Est de l’Union européenne est confuse et tendue. Des signaux inquiétants s’accumulent dans les régions ukrainiennes proches de la Russie. La perspective d’une issue diplomatique, qui avait rassuré les marchés financiers, s’estompe. Une rencontre est prévue en fin de semaine prochaine entre le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Le premier a toutefois conditionné l’entrevue à l’absence d’intrusion russe en Ukraine.
Les marchés « actions » étaient orientés à la baisse. Le CAC 40 a perdu plus de 1 % cette semaine. Depuis le début de l’année, l’indice parisien n’aura connu que deux semaines de hausse. Le Dow Jones et le Nasdaq sont également en recul. Depuis le début de l’année, ils ont perdu respectivement 6,22 %et 13,40 %.
Les taux d’intérêt des obligations d’Etat étaient néanmoins en recul, le taux de l’obligation du Trésor américain à 10 ans est repassé en-dessous de 2 %.
Sur le marché des matières premières, les cours du pétrole ont continué de se replier après avoir atteint des sommets vieux de sept ans en début de semaine. Ce retournement semble lié à l’espoir d’un prochain accord sur le nucléaire iranien qui pourrait ramener quelque 1,3 million de barils par jour sur le marché.
La BCE prépare son changement de cap monétaire
Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque Centrale Européenne, et François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, qui ne sont pas les défenseurs les plus zélés de l’orthodoxie monétaire ont, cette semaine, appelé à la fin des achats nets d’obligations dans le cadre du programme d’achats d’actifs (APP – asset purchase programme). Ils justifient leur position par la nouvelle hausse record de l’inflation en janvier et par la baisse du chômage qui a atteint son plus bas niveau historique de 7 % dans la zone euro. Isabel Schnabel a déclaré que « le risque d’agir trop tard a augmenté ». Lancé en 2015 pour éviter la déflation, le programme d’achats avait été arrêté en 2018 avant d’être repris avant même la crise sanitaire, à la fin de l’année 2019, dans un climat économique morose. Le taux d’inflation stagnait alors autour de 1,2 %. François Villeroy de Galhau dans un discours à la London School of Economics a indiqué qu’il fallait désormais faire redescendre l’inflation vers la cible de 2 %. Il a déclaré qu’il « n’y a plus vraiment de raison aujourd’hui d’appuyer sur la pédale d’accélérateur en augmentant notre stock d’actifs ». Il a ajouté également que « maintenir sans limitation les achats nets d’actifs jusqu’à octobre ne semble pas approprié, car cela nous lie les mains trop longtemps ». Le Gouverneur de la Banque de France propose de renforcer le rythme de réduction des achats annoncé lors de la réunion de décembre. À l’époque, pour atténuer les effets de la fin du programme spécial pandémie (PEPP), il avait été prévu une augmentation temporaire de l’enveloppe de l’APP en mars, puis une diminution progressive chaque trimestre. Il recommande de procéder à des ajustements tous les deux mois, voire tous les mois, afin d’arriver à un arrêt des acquisitions nettes « au cours du troisième trimestre ».
La perspective d’une fin des achats de l’APP a provoqué une hausse des taux d’intérêt des pays d’Europe du Sud. Le taux italien à 10 ans a atteint, mercredi, 2 %, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis mai 2020. Le pays est l’un des premiers bénéficiaires du soutien de la banque centrale.
Isabelle Schnabel n’a, par ailleurs, pas exclu une remontée des taux directeurs de la banque centrale d’ici la fin de l’année tout en temporisant. Elle a précisé que la remontée des taux pourrait survenir à la fin du processus d’arrêt des rachats nets d’actifs. François Villeroy de Galhau propose de supprimer cette indication temporelle pour offrir plus de souplesse à la BCE afin notamment de prendre en compte l’évolution des perspectives économiques à l’automne.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 18 février 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 929,63 | -1,17 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 079,18 | -1,90 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 548,07 | -1,76 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 15.042,51 | -2,48 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 513,62 | -1,92 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 074,28 | -1,95 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 122,07 | -2,07 %,93 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 490,76 | +0,80 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,682 % | -0,072 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,178 % | -0,109 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,927 % | -0,101 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1322 | -0,10 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 897,090 | +2,13 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,070 | -1,83 % | 78,140 |
Les cryptoactifs séduisent les Français
Une majorité de Français (77 %) a déjà entendu parler des cryptos. Ce résultat provient du sondage réalisé par KPMG/Ipsos, du mois de décembre 2021, pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan).15 % des sondés connaîtraient par ailleurs les NFT (jetons non fongibles). Selon la dernière enquête du Cercle de l’Épargne réalisée en septembre 2021, 11 % des Français estimaient que le bitcoin était un placement rentable contre 2 % en 2019. La forte appréciation du bitcoin et sa notoriété croissante ont contribué à cette évolution. Aux États-Unis, 11 % de la population auraient acquis des cryptoactifs. En France, en 2021, 8 % des Français ont déclaré avoir déjà investi dans les cryptos, selon le sondage précité réalisé par KPMG. Ils n’étaient que 3 % en 2020. Les détenteurs de cryptoactifs seraient ainsi plus nombreux que les détenteurs d’actions en direct (6,7 % des Français, selon l’Autorité des marchés financiers).
Les Français qui sont réticents à prendre des risques avec des actions le seraient moins à l’encontre des cryptoactifs. La « cryptomania » est une affaire de jeunes de moins de 35 ans. Selon l’enquête du cercle de l’Épargne, 22 % des 25/34 ans jugent cet actif particulièrement rentable, contre seulement 3 % des plus de 65 ans.
Parmi les 8 % de détenteurs de cryptoactifs, en France, 61 % se sont lancés il y a moins de trois ans, notamment pendant le premier confinement de 2020.
Ce sont les indépendants qui sont les plus susceptibles d’investir dans le bitcoin et autres cryptoactifs. Ils sont 37 % à juger ce placement rentable.
La Cour des comptes s’inquiète de l’évolution de la dette publique
Selon la Cour des comptes, le déficit public est passé de 75 milliards d’euros en 2019 (soit 3,1 points de PIB) à 209 milliards d’euros en 2020 (soit 9,1 points de PIB). Cette augmentation était la conséquence de la dégradation des recettes due à la récession et du coût pour les finances publiques des dispositifs de soutien. En 2021, selon la dernière loi de finances rectificative, le déficit public resterait élevé à 8,2 points de PIB, le rebond des recettes étant en grande partie compensé par des dépenses publiques toujours en forte hausse. Le Gouvernement espère que le déficit public final pour 2021 sera plus près de 7 % que de 8 % du PIB sous l’effet notamment d’un déficit budgétaire réduit de 34,5 milliards d’euros
En 2022, le déficit se maintiendrait à un niveau élevé, -129 milliards d’euros, soit -5 points de PIB. Il dépasserait de près de trois points le déficit (hors impact de la transformation du CICE en baisse de cotisations) d’avant la crise sanitaire. Le déficit attendu en 2022 dépasserait ainsi le critère de déclenchement de la procédure de déficit excessif. La clause dérogatoire du pacte de stabilité et de croissance permettant aux États membres de s’écarter des exigences budgétaires normalement applicables en raison des circonstances exceptionnelles sera toujours d’actualité pour l’année 2022.
Des impôts en repli relatif
Grâce aux réductions d’impôt, le taux de prélèvements obligatoires en France est orienté à la baisse. Il devrait passer de 44,5 % en 2020 à 43,8 % en 2021 puis 43,4 % du PIB en 2022. Sans ces réductions d’impôts, le taux de prélèvement obligatoire serait resté constant, à un niveau proche de celui de 2020.
Avec la reprise de l’économie, les recettes augmentent rapidement. Les recettes tirées droits de mutation à titre onéreux ont enregistré une hausse de 21,9 % en 2021, celles de la TVA ont progressé de 11,8 %, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) de +8,3 % et l’impôt sur les sociétés de 10,3 %. En 2022, l’impôt sur le revenu devrait augmenter de +8,5 % et la TVA de 6,3 %, soit des hausses supérieures à celle du PIB. La Cour des comptes souligne que le gouvernement a sous-évalué dans ses lois de finances le rebond des recettes publiques.
Les réductions d’impôt ont porté sur 15,6 milliards d’euros en 2021 et elles devraient atteindre 10,1 milliards d’euros en 2022 sur un montant total de prélèvements obligatoires de 1 125 milliards d’euros.
En 2021, la baisse des impôts à la production décidée dans le cadre du plan de relance (-10,6 milliards d’euros) est venue s’ajouter à celles décidées avant la crise, concernant l’impôt sur les sociétés (-3,7 milliards d’euros) et la taxe d’habitation (-2,6 milliards d’euros). En 2022, la principale baisse d’impôt concerne la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) pour faire face à la hausse des tarifs (« bouclier tarifaire »), adoptée par amendement au projet de loi de finances initiale pour 2022 pour un coût estimé de 5,9 milliards d’euros.
Selon la dernière prévision disponible, la limitation de la hausse des prix de l’électricité à 4 % coûterait 8 milliards d’euros au budget de l’État du fait de la quasi disparition de la TICFE, contre 5,9 milliards d’euros provisionnés au moment du Projet de loi de finances initiale de 2022, auxquels s’ajouteraient environ 8 milliards d’euros à la charge d’EDF à qui l’État a demandé d’augmenter de 20 % la production qu’elle vend à ses concurrents au tarif réglementé, soit à un niveau très inférieur aux prix de marché. La deuxième tranche de réduction de la taxe d’habitation sur les résidences principales des ménages des deux derniers déciles de revenus devrait réduire les recettes publiques de 2,8 milliards d’euros tandis que la dernière étape de baisse du taux d’impôt sur les sociétés pèserait sur son produit à hauteur de 2,9 milliards d’euros.
Un retour progressif à la normale pour les dépenses publiques
En 2021, les dépenses publiques sont restées supérieures à leur niveau d’avant-crise. Elles représenteraient 59,8 % du PIB et devraient s’élever à 55,7 % en 2022. Elles seraient ainsi supérieures de près de deux points de PIB, soit environ 50 milliards d’euros par rapport à leur niveau de 2019 (53,8 %).
Cette croissance s’explique, par les mesures de soutien et de relance prises pour faire face à la crise sanitaire surtout en 2021 et à un degré moindre en 2022. Après avoir atteint près de 70 milliards d’euros en 2020, elles ont atteint 90 milliards d’euros en 2021. En 2022, elles diminueraient tout en mobilisant 30 milliards d’euros, principalement au titre du plan de relance. Le niveau des mesures de soutien et de relance résiduelles en 2022 (1,1 point de PIB) n’expliquerait ainsi qu’en partie la hausse de près de deux points de PIB de la dépense publique entre 2019 et 2022.
Après avoir fortement augmenté en 2021, les dépenses totales de l’État (534,6 milliards d’euros en 2021) reculeraient de plus de 30 milliards d’euros du fait de la baisse des dépenses de soutien et de relance. Les dépenses hors crise de l’État seraient en hausse de près de 11 milliards d’euros en 2021 et de 8 milliards d’euros en 2022. Pour 2021, cette augmentation intègre l’indemnité inflation (+3,6 milliards d’euros) et la compensation par l’État des pertes de recettes, en raison de la crise, de certains organismes publics (2,6 milliards d’euros), dont France compétences (+2 milliards d’euros). Pour 2022, une partie significative (plus de 4 milliards d’euros) de cette progression provient de dépenses couvertes par des lois de programmation sectorielles. Pour 2022 toujours, de nouvelles mesures contribuent à la hausse des dépenses de l’État : mesures en faveur du personnel de l’enseignement scolaire (0,7 milliard d’euros), politique du handicap (0,6 milliard d’euros), accès au logement (0,6 milliard d’euros), hébergement d’urgence (0,5 milliard d’euros).
Les dépenses des administrations publiques locales devraient avoir atteint 280 milliards d’euros en 20211, en hausse de 4,7 %. Pour 2022, une augmentation de 2,7 % est attendue. Le dynamisme de 2021 s’explique principalement par la forte progression de l’investissement en 2021 (+12,3 %). Cette expansion fait plus que compenser le repli de l’investissement local en 2020 (-5,5 %), année marquée par l’arrêt des chantiers en raison de la crise sanitaire et des élections municipales. Les dépenses hors investissement des administrations publiques locales augmenteraient également en 2021 et 2022, de près de +2,3 % en moyenne sur les deux années, soit bien plus qu’en 2020 (+0,7 %).
Les dépenses des administrations de sécurité sociale (environ 660 milliards d’euros en 2021) progresseraient de 3,6 % en 2021 avant de se stabiliser en 2022 malgré la très forte baisse des dépenses de crise en matière de santé et d’assurance chômage. Les dépenses de santé dans le champ de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) progresseraient en 2021 de 8,2 % à périmètre constant, tirées par les dépenses du « Ségur de la santé » (9,9 milliards d’euros). Elles reculeraient en 2022 (-1 %) sous l’effet du repli attendu de près de 10 milliards d’euros des mesures pour faire face à la crise sanitaire (vaccins, tests principalement). En neutralisant cet effet, les dépenses de santé progresseraient de 3,8 %, soutenues par les mesures décidées dans le cadre du « Ségur de la santé » (2,7 milliards d’euros de dépenses supplémentaires). Les dépenses de santé sont dépendantes de l’évolution de la crise sanitaire, la cinquième vague épidémique pouvant conduire, selon sa durée et son intensité, à dépasser les prévisions pour 2021 et la provision de 5 milliards d’euros prévue dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 pour faire face à l’épidémie. Après avoir atteint un pic en 2020 (50,1 milliards d’euros), les dépenses d’assurance chômage reculeraient nettement pour s’établir à 46,1 milliards d’euros en 2021 et à 37,2 milliards d’euros en 2022, sous l’effet de l’amélioration du marché du travail, de la réduction du recours à l’activité partielle (-8,4 milliards d’euros entre 2020 et 2022) et de la réforme de l’assurance chômage (-1,9 milliards d’euros en 2022).
Au total, en 2022, la progression en volume des dépenses, hors dépenses de crise qui se seraient accrues de +1,1 %, serait légèrement inférieure à la croissance potentielle (+1,35 %). Cette situation reflète toutefois en partie l’évolution des charges d’intérêts, qui reculeraient de 4,2 milliards d’euros (-13,1 %) en 2022, sous l’effet de la baisse régulière des taux depuis plusieurs années et des charges payées sur les titres indexés plus faibles.
Hors cet effet sur les charges d’intérêts, la croissance en volume des dépenses non directement liées à la crise n’aurait pas été de 1,1 % mais de 1,5 %, soit un niveau proche de l’estimation de la croissance du PIB potentiel (1,35 %). Ainsi, en 2022, l’évolution de la dépense hors soutien et relance et hors charges d’intérêts ne permettrait pas de réduire le déficit structurel.
La trajectoire de la dette publique française pourrait poser un problème
Rapportée au PIB, la dette publique s’établirait à 113,5 % en 2022 (après 115,3 % en 2021). Elle se situerait près de 16 points au-dessus de son niveau d’avant-crise. Elle atteindrait ainsi 2 940 milliards d’euros à la fin de l’année 2022, supérieure de plus de 560 milliards d’euros à son montant de fin 2019. En 2021 et 2022, l’évolution du ratio de dette traduit l’effet de facteurs jouant en sens opposé, l’augmentation du déficit et la progression rapide du PIB.
Au sein de la zone euro, deux groupes de pays peuvent être distingués selon leur situation en matière de finances publiques. D’un côté, se trouvent les pays qui sortent de la crise avec une dette très élevée (proche de 120 points de PIB voire au-delà) mais également avec des niveaux de déficits structurels importants (de l’ordre de 5 points de PIB). Ce groupe comprend la France, la Belgique, l’Espagne et l’Italie. D’un autre côté, figurent des pays qui, en sortie de crise, ont un niveau de dette plus modéré, compris entre 60 points et 80 points de PIB, et des niveaux de déficit structurels beaucoup plus faibles que les pays du premier groupe, de l’ordre de 3 points de PIB. Dans ce second groupe figurent notamment l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche. Le Portugal est dans une situation intermédiaire, avec une dette élevée mais un déficit structurel modéré. Il bénéficie notamment du fait d’être entré dans la crise sanitaire avec un solde structurel moins dégradé que celui de la France. La situation française est la conséquence d’un mouvement de divergence vis-à-vis de son partenaire allemand qui a commencé il y a quinze ans, l’écart s’accroissant d’année en année. Si les deux pays avaient des niveaux de dettes publiques similaires en 2006, avant le déclenchement de la crise financière, celle de la France était en 2020 près de 45 points au-dessus du niveau de celle de l’Allemagne (respectivement 115 % et 69 % du PIB). Cette divergence en termes de finances publiques représente un risque significatif de cohésion au sein d’une zone économique regroupant des États partageant la même monnaie. La France devrait être amenée à réaliser des efforts importants pour converger vers l’Allemagne dans les prochaines années.
La Cour des comptes émet quelques doutes sur la diminution de la dette publique à compter de 2027. Le Gouvernement a présenté une trajectoire de finances publiques jusqu’en 2027 pour ramener le déficit sous 3 % à cet horizon. En 2027, le déficit effectif atteindrait 2,7 points de PIB et le déficit structurel 3,2 points de PIB. Avec ce niveau de déficit en fin de période, la dette publique rapportée au PIB commencerait à refluer légèrement en 2027. Pour autant, le niveau de dette publique attendu pour 2027, à 115,4 points de PIB, serait identique à celui de 2021. Cette trajectoire intègre notamment le plan d’investissement France 2030 qui s’élève à plus de 30 milliards d’euros selon le Gouvernement.
Le Gouvernement table sur la croissance afin de réduire le poids de la dette publique. Après 7 % en 2021, elle devrait être de 4 % en 2022, puis de 1,6 % en 2023 et de 1,4 % entre 2024 et 2027, soit un niveau très légèrement supérieur à la croissance potentielle. Avec ce scénario de croissance, l’activité économique effective dépasserait son potentiel dès 2022. Sous ces hypothèses, l’ajustement structurel moyen sur 2023-2027 serait de 0,35 point de PIB potentiel par an. En 2027, le déficit structurel serait encore très élevé à 3,2 points de PIB. Il serait donc supérieur à son niveau d’avant-crise (2,5 points de PIB en 2019) et demeurerait 2,8 points au-dessus de l’objectif de moyen terme des administrations publiques, fixé avant la crise à 0,4 point de PIB.
Selon la Cour des comptes, la trajectoire retenue risque d’accroître les écarts au sein de la zone euro. Entre 2021 et 2024, période commune aux projections des trois pays, l’amélioration structurelle pour la France serait de 2,3 points de PIB, contre 3,8 points en Italie et 5 ¾ points en Allemagne. Par conséquent, en 2024, l’Allemagne devrait être presque revenue à l’équilibre structurel de ses finances publiques quand la France et l’Italie conserveraient encore des niveaux de déficits structurels élevés, proches de 4 points de PIB. Cette divergence se traduit également sur les niveaux respectifs de dette publique. En 2025, la dette publique française serait plus élevée que la dette publique allemande de près de 50 points de PIB.
Le retour à une inflation inférieure à 2 % est différé de quelques mois selon la Commission européenne, le temps de résoudre les goulets d’étranglement et la hausse de l’énergie provoquée par une forte demande et par l’exacerbation des tensions géopolitiques.
La Commission européenne a estimé, jeudi 9 février, que la hausse des prix repassera dès 2023 sous la barre des 2 %, l’objectif de moyen terme de la Banque centrale européenne (BCE). Selon les services de Paolo Gentiloni, le commissaire à l’Économie, l’inflation de la zone euro devrait se situer à 4,8 % au premier trimestre de cette année, et se maintenir au-dessus de 3 % jusqu’au troisième trimestre. Elle devrait revenir à 2,1 % au dernier trimestre, ce qui donnerait un taux de 3,5 % pour l’ensemble de l’année 2022. Pour 2023, il prévoit une inflation de 1,7 % en 2023. La Commission considère qu’« après l’été, la hausse des prix de l’énergie devrait ralentir et les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement se résorber ». Il reconnaît toutefois que la Commission a dû « considérablement revoir à la hausse ses prévisions d’inflation par rapport à celles de l’automne 2021, en raison de l’extension des hausses de prix du secteur de l’énergie vers d’autres catégories de biens ». En 2022, l’inflation devrait ainsi s’établir à 6,7 % en Lituanie, à 6,4 % en Slovaquie, à 6,1 % en Estonie et à 5,9 % en Lettonie. Hors zone euro, la Pologne est la plus touchée, à 6,8 % cette année. Pour la France, la Commission prévoit un taux de 2,8 % en 2022 et de 1,7 % en 2023, à des niveaux significativement plus bas qu’en Allemagne. Outre-Rhin, la Commission s’attend respectivement à 3,7 % et à 2,1 %
L’inflation a rythmé la semaine des marchés financiers. En fin de semaine, l’annonce de la progression de 7,5 % sur un an des prix aux Etats-Unis, un niveau inconnu depuis quarante ans, a jeté un léger froid. Cette annonce pourrait amener la FED à relever ces taux qui passeraient de 0-0,25% actuellement à 0,5-0,75 %. Certains membres du Conseil de Politique Monétaire plaident pour une augmentation vigoureuse afin de casser l’inflation. James Bullard, le membres de la FED de Saint Louis, se déclare favorable à une hausse de 100 points de base du taux d’intérêt directeur d’ici au 1er juillet et n’écarte pas la possibilité de relèvements en dehors des réunions programmées du FOMC, ce qui n’est plus arrivé depuis 1994. Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans a dépassé la barre des 2 %, barre franchie jeudi 9 février pour la première fois depuis août 2019. Celui à deux ans évolue autour de 1,6 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est désormais au-dessus de 0,7 %, l’écart avec l’Allemagne augmente légèrement en atteignant 467 points de base. Le pétrole a continué sa progression en se rapprochant de 95 dollars le baril pour le Brent.
Si les marchés européens étaient orientés à la baisse vendredi, sur la semaine pour la première fois depuis un mois, ils ont enregistré de très légères hausses, +0,87 % pour le CAC 40. En revanche, les indices américains ont reculé sous la pression de l’inflation.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 11 février 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 011,60 | +0,87 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 738,06 | -1,00 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 791,15 | -2,18 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 15 425,12 | +2,16 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 661,02 | +1,92 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 155,23 | +1,68 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 696,08 | +0,93 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 462,95 | +3,70 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,754 % | +0,107 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,287 % | +0,082 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +2,026 % | +0,117 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1357 | -0,79 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 850,075 | +2,39 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 94,680 | +1,41 % | 78,140 |
Thibault Lanxade a proposé de rendre obligatoire la participation dans toutes les entreprises. Toute distribution de bénéfices par une entreprise devrait s’accompagner d’une participation pour les salariés. L’ancien vice-président du Medef qui anime avec François Perret et Agnès Bricard, une mission pour le compte de l’État visant à favoriser la diffusion de la participation au sein des PME, souhaite mobiliser les branches professionnelles pour signer des accords type d’intéressement ou de participation permettant aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place un dispositif de façon unilatérale. Trente branches ont déjà signé. Il espère que 80 autres suivront d’ici 2023. Thibault Lanxade souhaite la création d’un « dividende salarié » pérennisé qui pourrait prendre la forme de la prime « Macron » au sein des plus petites entreprises. Il propose qu’une entreprise, quelle que soit sa taille, ne puisse plus distribuer de dividendes aux actionnaires sans en même temps introduire une mécanisme de participation pour tous les salariés. Il prône aussi la suppression de la règle du « un demi » dans le calcul de la réserve de participation, ce qui pourrait doubler les montants. Cette mesure pourrait s’accompagner d’une baisse du forfait social qui est de 20 %. Les sommes reçues par les salariés devraient être assujetties non pas au barème de l’impôt sur le revenu mais au prélèvement forfaitaire unique. En cas de versement de la participation dans un plan d’épargne et bloquée cinq ans, la neutralité fiscale serait maintenue.
Selon la Caisse des Dépôts, 7,18 milliards d’euros provenant de 10,7 millions de comptes et contrats ont été transférés à la Caisse des Dépôts entre juillet 2016 et fin 2021 au titre des comptes et contrats inactifs non réclamées. Sur cette somme, 6,4 milliards d’euros sont toujours en attente d’être réclamés. Les Français qui ont fait les démarches ces cinq dernières années pour récupérer les sommes qui leur sont dues se sont vus restituer pour leur part 2876 euros en moyenne par compte. Il s’agissait à 66,3% de comptes bancaires, à 25,5% de contrats d’assurance-vie et à 8,2% de plans épargne entreprise.
Quelles obligations pour les banques et les établissements financiers?
Depuis le 1er janvier 2016, date d’entrée en vigueur de la loi, banques et assureurs sont tenus de réaliser un suivi et effort de recherche des titulaires des contrats qu’ils ont en gestion. A ce titre ils ont l’obligation de :
Les moyens mis à la disposition les détenteurs et/ou leur ayant-droits
La Caisse des dépôts s’est vue confiée la mission de le conserver les fonds non-réclamés, de permettre sa recherche aux titulaires, bénéficiaires et héritiers avec Ciclade et de gérer les demandes de restitution. A cet effet,, début 2017, elle a mis à disposition des assurés un service en ligne gratuit destiné à faciliter leur recherche : ciclade
La loi Eckert qui s’appliquait aux comptes courants, aux livrets et plan d’épargne a été élargie aux produits d’épargne retraite.
ans le prolongement de la loi Eckert, la loi n° 2021-219 du 26 février 2021 relative à la déshérence des contrats de retraite supplémentaire portée par le député Daniel Labaronne visait à faciliter la recherche par les détenteurs et bénéficiaires de contrats d’épargne-retraite.
Cette loi introduit une obligation pour les gestionnaires de produits d’épargne retraite de renvoyer chaque année au Groupement d’intérêt public (GIP) Union Retraite les informations nécessaires à l’identification des bénéficiaires. Elle prévoit, par ailleurs, de renforcer le devoir d’information des employeurs vis à vis de leurs salariés avant que ces derniers n’aient quitté l’entreprise afin de limiter en amont le nombre de contrats de déshérence.
La loi renvoyait à un décret d’application le soin de préciser les modalités et le calendrier de mise en œuvre du dispositif . Ce décret, cosigné du premier ministre, du ministre de l’économie, des finances et de la relance et du ministre des solidarités et de la santé a été publié au journal officiel du 27 juin.
Il énumère la liste des produits d’épargne retraite supplémentaire soumis à l’obligation de déclaration par les gestionnaires des contrats au GIP Union-retraite précisant notamment que les produits d’épargne retraite individuels et collectifs antérieurs à la loi Pacte sont intégrés dans le dispositif tout comme le PER dans ses différentes déclinaisons. Le décret précise enfin la date d’entrée en vigueur des dispositions législatives précitées qu’il fixe au 1er juillet 2022.
En décembre, 139 000 nouvelles souscriptions de PER ont été enregistrées pour 1,9 milliard d’euros de cotisation. La collecte nette des PER a atteint +1,708 milliard d’euros sur le mois, après +713 millions d’euros en novembre et +365 millions d’euros en octobre. Sur l’ensemble de l’année, la collecte nette a été de +5,6 milliards d’euros.
A ces chiffres s’ajoutent les transferts d’anciens contrats d’épargne retraite vers un PER qui, en décembre, représentent 18 000 nouveaux assurés pour 404 millions d’euros
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Fin décembre, 2,6 millions de Français disposaient d’un PER auprès d’une société d’assurance pour un encours de 29,6 milliards d’euros.
À fin septembre 2021, 4,3 millions de Français détenaient un PER pour un encours de 48,5 milliards d’euros, dont un peu plus de la moitié auprès d’un assureur. Hors transferts d’anciens contrats, la part de marché des assureurs s’élève à 87%.
La première semaine de février ressemble à janvier. Les investisseurs s’inquiètent des répercussions d’un éventuel conflit en Ukraine et d’une inflation al maîtrisée. Le rapport sur l’emploi américain, publié vendredi A février, a montré une franche accélération de la croissance des salaires en janvier. La hausse est de 0,7 % sur un mois, ce qui porte leur progression à 5,7 % sur un an, contre 4,7 % en décembre. Au cours des trois derniers mois, les salaires ont augmenté de 7,7 % par rapport aux trois mois précédents. Les arguments pour un resserrement monétaire se multiplient. Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a dépassé 1,9 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé au-dessus de 0,6 % quand celui de son homologue allemand s’élevait vendredi soit à plus de 0,1 %. L’euro s’est apprécié durant la semaine s’échangeant contre 1,14 dollar.
Même si sur la semaine, les indices américains terminent en hausse, celle-ci aura été marquée par un jeudi sombre à défaut d’être noir avec une chute du Nasdaq de près de 4 % en lien avec la déconfiture de Meta après l’annonce d’une baisse du nombre de ses abonnés. Le site Facebook n’attire plus, les jeunes préférant TikTok. Pour la première fois depuis sa création, en 2004, Facebook a perdu, en effet, 4 millions d’utilisateurs entre septembre et décembre 2021. Le réseau social reste néanmoins de loin le leader mondial, avec 1,929 milliard d’usagers quotidiens, et sa famille d’applications, incluant Instagram et WhatsApp, continue de croître à 2,82 milliards. Ce retournement a provoqué une contractualisation de la capitalisation de 200 milliards d’euros le jeudi 3 février. Les résultats ont été, en outre, inférieurs aux prévisions des analystes.Les tensions entre l’Ukraine et l’Otan ont par ailleurs, conduit les cours du pétrole à la hausse, le baril de Brent dépassant les 93 dollars.
Au mois de janvier, le CAC40 a perdu de 2,45 %. Le Dow Jones a connu son plus forte recul depuis octobre 2020, tandis que le Nasdaq Composite a enregistré une baisse d’environ 10 %. Il faut remonter à novembre 2008 pour observer une telle contre-performance. Pour le premier mois de l’année, les sources d’inquiétudes ont été nombreuses. Arrivent en premier, les tensions géopolitiques en Ukraine se sont accrues avec la concentration de troupes russes à la frontière. L’idée de nouvelles sanctions financières est avancée en cas d’invasion de l’Ukraine. Deuxième raison, la perspective d’une hausse imminente des taux d’intérêt aux États-Unis en lien avec le rebond de l’inflation. Troisième raison, la persistance de la menace épidémiologique pèse sur la croissance.
Lors de la conférence de presse après la réunion du Comité de politique monétaire de la Banque centrale Européenne, Christine Lagarde a déclaré que « l’inflation se maintient à un niveau élevé plus longtemps que nous ne le pensions » ajoutant que les « risques sont orientés à la hausse, plus particulièrement à moyen terme […] Le conseil des gouverneurs est unanimement préoccupé par l’inflation ».
Cette annonce est intervenue après la publication de l’indice des prix à la consommation de la zone euro qui a atteint 5,1 % sur un an en janvier, bien au-delà de l’objectif de la BCE de 2 % et, surtout, des estimations des économistes, qui tablaient sur 4,4 %. Christine Lagarde a souligné que pour l’heure, cette inflation ne génère que peu d’effets de second tour, c’est-à-dire de hausse des salaires.
La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés lors de cette réunion et à la question d’un relèvement futur, Christine Lagarde a indiqué « je ne prends jamais d’engagements sans les assortir de conditions et il est encore plus important en ce moment d’être très attentif. Nous évaluerons la situation très attentivement en fonction des données. Nous effectuerons ce travail en mars ». D’improbable, le scénario d’un relèvement du loyer de l’argent cette année, semble désormais possible du moins pour les investisseurs. Selon les anticipations compilées par Bloomberg, la probabilité d’une hausse des taux de la BCE en juin est évaluée à 80 %. Celle de deux relèvements d’ici octobre est évaluée à 100 %.
S’il faudra attendre mars pour en savoir davantage sur les intentions de la BCE, cette dernière continue de réduire ses rachats de titre. Le programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) prendra fin à la fin du mois de mars et les rachats réalisés dans le cadre de l’APP (programme d’achat d’actifs) seront progressivement ramenés de 40 milliards d’euros par mois au deuxième trimestre à 20 milliards d’euros en octobre.
Le tableau financier de la semaine
Résultats 4 février 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 951,38 | -0,21 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 35 089,74 | +1,05 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 14 098,01 | +2,38 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 15 099,56 | -1,43 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 516,40 | +0,47 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 086,58 | -1,22 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 439,99 | +2,70 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 361,44 | +0,00 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,647 % | +0,283 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | +0,205 % | +0,254 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,919 % | +0,143 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1457 | +2,83 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 807,268 | +1,14 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 93,440 | +3,52 % | 78,140 |
La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Solidarités et de la Santé a publié les données statistiques sur la retraite supplémentaire de l’année 2020. Malgré la crise sanitaire, 16,4 milliards d’euros de cotisations ont été collectés, en 2020, dans le cadre de contrats de retraite supplémentaire, un montant en hausse de plus de 20 % par rapport à 2019. Cette progression s’explique à la fois par la fin de l’effet prélèvement à la source qui a affecté durant deux années les cotisations de retraite supplémentaire et par le développement du plan d’épargne retraite (PER) individuel. Ces derniers ont représenté, en 2020 (première année de commercialisation du nouveau produit), près de la moitié des cotisations sur les dispositifs individuels (48 %). Les PER individuels, PER d’entreprise collectifs et PER d’entreprise obligatoires ont enregistré respectivement 4,1 milliards, 1,2 milliard et 320 millions d’euros de cotisations fin 2020. Ils représentent ainsi respectivement 25 %, 7 % et 2 % du total des cotisations. Le PER a bénéficié de nombreux transferts en 2020 en provenance des anciens produits d’épargne retraite (PERP, contrats Madelin, etc.).
En 2020, le montant des prestations versées au titre de contrats de retraite supplémentaire s’est élevé à 6,9 milliards d’euros, quasiment autant qu’en 2019. 2,6 millions de personnes ont reçu des prestations de retraite supplémentaire fin 2020, dont 2,4 millions sous la forme de rentes viagères (soit 12 % du nombre de retraités de droit direct des régimes légalement obligatoires).
Ventilation des cotisations de retraite supplémentaire en 2019 et 2020
Au mois de décembre 2021, l’assurance vie a signé sa 13e collecte nette positive témoignant de son regain de forme après le passage à vie lors du premier confinement de 2020. Sur l’ensemble de l’année 2021, la collecte nette a été de 23,7 milliards d’euros. Si la collecte nette n’a pas retrouvé le faste des années 1990 et 2000, elle a renoué avec le rythme qu’elle connaissait avant la crise sanitaire.
Preuve que les Français réorientent une partie de leur épargne covid, en décembre, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 14,4 milliards d’euros, ce qui constitue un niveau record depuis plus de 10 ans. Sur l’ensemble de l’année, les cotisations ont atteint 151,1 milliards d’euros. Il y a eu un réel effet de rattrapage par rapport à 2020 qui avait été fortement perturbé par les confinements.
Au mois de décembre, la part des Unités de Compte (UC) dans la collecte totale s’élevait à 44 %. Elle a atteint 39% sur l’ensemble de l’année. La bonne tenue des marchés « actions » et la baisse des rendements des fonds euros concourent à la montée en puissance des unités de compte dans la collecte. La proportion d’UC a retrouvé le niveau atteint durant la période de la bulle Internet et qui n’avait été de nouveau battu depuis.
Les prestations sont relativement stables, en décembre, à 11,7 milliards d’euros. Sur l’année 2021, elles se sont établies à 127,4 milliards d’euros en légère hausse.
A la fin de l’année 2021, l’assurance vie conforte sa place de numéro 1 des placements avec un encours de 1876 milliards d’euros en croissance de +4,4% sur un an.
L’assurance vie malgré la baisse du rendement des fonds euros reste de loin le premier placement des ménages. Après avoir privilégié l’épargne de précaution (comptes courants et livrets d’épargne), ces derniers la réaffecte sur des supports plus longs. L’assurance vie reste incontournable et indémodable. Elle n’entre en concurrence qu’avec l’immobilier qui, en 2021, a également un réel succès avec 1,2 million de transactions. Le recyclage de l’épargne covid devrait continuer sur les premiers mois de 2022. En règle générale, dans un premier temps, l’inflation renforce l’effort d’épargne, les ménages essayant de s’en préserver en épargnants plus. Dans un second temps, si elle venait à s’installer, cela pourrait avoir des incidences sur les placements d’autant plus que le rendement moyen des fonds euros devrait rester durablement faible. La propension à souscrire des Unités de Compte reste conditionnée à la bonne tenue des marchés qui sont attendues plus volatils cette année tout en restant néanmoins haussier.
Le taux moyen des livrets bancaires est resté en fin d’année 2021 à son niveau historiquement bas, 0,09 %.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
déc- 2020 | oct- 2021 | nov- 2021 (e) | déc- 2021 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,45 | 0,41 | 0,40 | 0,40 |
Ménages | 0,67 | 0,63 | 0,63 | 0,63 |
dont : – dépôts à vue | 0,02 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,51 | 0,39 | 0,40 | 0,41 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 1,01 | 0,80 | 0,79 | 0,76 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,52 |
dont : livret A | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 0,50 |
– livrets ordinaires | 0,12 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
– plan d’épargne-logement | 2,61 | 2,58 | 2,59 | 2,59 |
SNF | 0,15 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
dont : – dépôts à vue | 0,08 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,15 | 0,13 | 0,13 | 0,13 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,90 | 0,65 | 0,62 | 0,61 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Euribor 3 mois (c) | -0,54 | -0,55 | -0,57 | -0,58 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | -0,66 | -0,35 | -0,41 | -0,42 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
Le mercredi 2 février, le Ministre de l’Economie a annoncé que par un accord de place, les professionnels de l’assurance se sont engagés à renforcer la transparence des frais du Plan d’Epargne Retraite. Cet accord fait suite à une commande par le Ministère d’un rapport à la présidente du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) sur les frais du PER. Le nouveau cadre fixant la publicité des frais s’appliquera non seulement au PER, mais aussi à l’assurance-vie, qui est le premier placement financier des Français. Un tableau standard regroupant les frais par catégorie sera ainsi mis en ligne, dès le 1er juin, sur le site de chaque producteur de PER ou d’assurance vie. Le Gouvernement a, par ailleurs, prévu de renforcer, par voie réglementaire, l’information précontractuelle et l’information annuelle fournie à l’épargnant. Le total des frais supportés par chaque unité de compte ou chaque actif sera désormais affiché, dès le 1er juillet 2022 en matière d’information précontractuelle et à partir de 2023 pour la campagne d’information annuelle de l’exercice 2022.
Deux ans après le lancement du PER, plus de 4,3 millions de Français disposent d’un PER dont 2,4 million à titre individuel. L’encours dépasse 48 milliards d’euros dont 27 pour le Plan d’Epargne Retraite Individuel.
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La Réserve Fédérale et la fin des politiques monétaires accommodantes
Mercredi 26 janvier, la banque centrale américaine a, comme prévu, maintenu ses taux inchangés (fixés entre 0 et 0,25 % depuis mars 2020) mais a précisé son calendrier de relèvement. « Avec une inflation bien supérieure à 2 % et un marché du travail solide », le communiqué de presse de la FED a précisé qu’il sera « bientôt approprié de relever la fourchette cible du taux des fonds fédéraux ». « Le comité de politique monétaire est d’avis de relever le taux des fonds fédéraux lors de la réunion de mars », a précisé Jerome Powell, le président de la FED. Le Comité a par ailleurs décidé de continuer la réduction du montant mensuel de ses achats nets d’actifs, pour y mettre fin début mars. Ces achats d’actifs qui ont servi à fluidifier les circuits financiers pendant la pandémie, ont porté le bilan de la Réserve fédérale autour de 9 000 milliards de dollars. Les investisseurs ont jugé que le ton de la conférence de presse a cependant été plus agressif que prévu, créant des tensions sur les taux de marché et entraînant une volatilité accrue sur les marchés « actions ». La disparition dans le communiqué de presse du « resserrement graduel » est perçue sur le marché comme le présage d’augmentations plus rapides et non d’une hausse par trimestre, comme lors du cycle de hausses des années 2004-2006 au cours duquel la Fed a procédé à un resserrement à chaque réunion.
Les places boursières ballotées entre les hausses de taux à venir, l’inflation et l’Ukraine
Entre les annonces de la Réserve Fédérale et les tensions persistantes sur la frontière russo-ukrainienne, le CAC abandonne plus de 1,4 % sur la semaine dans un contexte hautement volatil. Après de fortes baisses en fin de semaine dernière et en début de semaine, Wall Street, en revanche, a réussi à conclure celle-ci en légère hausse malgré des résultats économiques en demi-teinte et les annonces de la FED. Les taux des obligation d’Etat à dix ans poursuivent leur hausse tout en restant en valeur réelle en territoire hautement négatif. L’euro est orienté à la baisse du fait des perspectives de remontée des taux aux Etats-Unis. Le baril de pétrole continue sa progression et franchit la barre des 90 dollars pour la première fois depuis le mois d’octobre 2014 en raison des tensions entre l’OTAN et la Russie. La publication des stocks de pétrole des États-Unis plus élevés que prévu n’a pas eu d’incidence sur les cours.
Le tableau financier de la semaine
Résultats 28 janvier 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 965,88 | -1,45 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 725,47 | +1,34 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 770,57 | +0,01 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 15 318,95 | -1,83 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 466,07 | -0,37 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 136,91 | -2,19 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 717,34 | -2,92 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 361,44 | -4,57 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,364 % | +0,037 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,049 % | +0,017 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,786 % | +0,033 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1161 | -1,57 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 782,590 | -2,66 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 90,610 | +3,35 % | 78,140 |
Pourquoi les actions pourraient-elles bien résister face à l’inflation ?
L’inflation n’est pas nécessairement mauvaise pour les actions ; elle pourrait même leur être favorable. La hausse des prix est vigoureuse aux États-Unis et commence à s’amplifier en Europe.
Pour de nombreux économistes, l’inflation restera forte jusqu’à l’été 2022 voire au-delà en raison de l’inertie de la transmission des hausses des prix de production aux prix de consommation. Le pétrole et le gaz attendus en baisse continuent à augmenter du fait des tensions entre la Russie et l’Ukraine. Par ailleurs, les pays producteurs éprouvent des difficultés réelles ou volontaires à augmenter leur production pour l’ajuster à la demande. Les prix des semi-conducteurs début 2022 sont trois fois plus élevés qu’avant la crise sanitaire. Compte tenu de l’évolution de la demande, les prix devraient se maintenir à un haut niveau. Les valeurs « actions » peuvent-elles souffrir face à l’augmentation des prix qui pourraient amener à une baisse de la rentabilité des entreprises ? Cette équation n’est pas automatique. Les salaires nominaux sont loin d’être complètement indexés sur les prix. Pour le moment, même si un frémissement sur les salaires est constaté, ils ne suivent pas l’évolution des prix à la consommation, que ce soit aux États-Unis ou au sein de la zone euro. Les entreprises pouvant répercuter la hausse des prix de production devraient donc être gagnantes et améliorer leurs marges. Par ailleurs, les banques centrales réagissent peu à l’inflation. Les taux d’intérêt nominaux ne suivent que faiblement la hausse des prix. L’écart entre le taux d’inflation et le taux des obligations d’État à 10 ans atteint 5 points au début de l’année 2022 en zone euro comme aux États-Unis contre moins de deux points en 2019. Dans ce contexte, les taux d’intérêts réels sont fortement négatifs, ce qui est logiquement favorable aux indices boursiers.
Tant que les salaires nominaux et les taux d’intérêt nominaux demeurent faibles, l’inflation favorise la hausse des indices boursiers. Pour provoquer une baisse, il faudrait une indexation des salaires sur les prix ou une remontée rapide des taux d’intérêt.
Les cryptos en mode chute libre
Après avoir battu un record historique en novembre dernier, le bitcoin a perdu près de la moitié de sa valeur. Si en fin d’année, la première des cryptomonnaies, le bitcoin, avait dépassé le seuil des 58 000 dollars, il s’échangeait, le 24 janvier, à moins de 30 000 dollars. En 2021, le bitcoin a connu un essor grâce à son acceptation en tant que moyen de paiement sur plusieurs plateformes dont PayPal ou Lydia ; des entreprises telles que Tesla et SpaceX en ont également acheté avant parfois les revendre. Le Salvador a même décidé de reconnaître le bitcoin comme monnaie légale (aux côtés du dollar).
Depuis le début du mois de janvier, les cryptomonnaies souffrent en raison de la baisse des cours des valeurs technologiques. Les investisseurs dans les cryptoactifs sont en partie les mêmes, surtout aux États-Unis, que ceux qui acquièrent des valeurs technologiques. Les plus-values issues de ces dernières ont alimenté le marché du bitcoin. Dans une période de volatilité boursière accrue, la sécurisation est de mise, ce qui conduit à privilégier des produits de taux qui, toujours, Outre-Atlantique, remontent. Par ailleurs, le 21 janvier, la banque centrale russe a décidé l’interdiction du minage des cryptomonnaies, ainsi que des investissements et des paiements dans ces actifs numériques. La proposition n’entrera en vigueur que si le parlement russe l’approuve mais cela a créé une onde de choc dans le monde des traders de bitcoin, car la Russie est la troisième zone de minage de cryptomonnaies. Cette décision intervient à la suite de celle de la Chine qui a interdit, au mois de juin dernier, le minage de cryptomonnaies sur son territoire. Le pays réalisait alors entre 65 et 75 % du minage de bitcoin. Les banques centrales envisagent, par ailleurs, de réguler plus strictement le marché des bitcoins ce qui pourrait à terme limiter leur attrait. La FED, la banque centrale américaine, pourrait commencer dès le mois de février à adopter des mesures de régulation. Le gouvernement américain a demandé aux agences fédérales d’évaluer précisément quelles opportunités et quels risques présentaient ces nouveaux actifs numériques.
Ces dernières années, en fonction des comportements de certains acteurs économiques et de l’évolution des taux ou des valeurs boursières, le cours du bitcoin a connu d’amples fluctuations dont celle en cours n’est qu’un exemple parmi d’autres. L’intervention néanmoins croissante des banques centrales et des agences publiques pourrait à terme entraîner la normalisation de ce marché qui jusqu’à maintenant était hautement spéculatif.
Après un recul historique de 8 % en 2020, le PIB de la France a enregistré, selon l’INSEE, un gain de 7 % en 2021. Ce taux est le plus élevé enregistré depuis 1950. Malgré tout, le niveau moyen du PIB en 2021 se situe 1,6 % en deçà de son niveau moyen en 2019. L’économie française a mieux terminé l’année que prévu. Avec la résurgence de l’épidémie, les prévisionnistes avaient craint une quais stagnation de PIB au quatrième trimestre. Les Français ont souhaité se faire plaisir en fin d’année en puisant notamment dans leur Livret A. Le PIB s’est ainsi accru de 0,7 % sur le strois derniers mois, soit 0,3 point au-dessus des attentes.
Un ralentissement attendu de la croissance au quatrième trimestre
Au quatrième trimestre 2021, la hausse du produit intérieur brut (PIB) a été de +0,7 % après +3,1 %. Le troisième trimestre avat été exceptionnel du fait de la réouverture des lieux de loisirs, des bars et restaurants ainsi que de la bonne tenue de la saison estivale. Après avoir retrouvé son niveau d’avant-crise au troisième trimestre (+0,2 % par rapport au quatrième trimestre 2019), le PIB trimestriel l’a dépassé de 0,9 %.
La croissance en fin d’année a été portée par la consommation et par l’investissement. Du fait d’une forte progression des importations, les échanges extérieurs ont contribué négativement à la croissance. La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB a été positive au cours du quatrième trimestre.
Les différentes contributions à la croissance du PIB sont plus homogènes ce trimestre. La demande intérieure finale (hors stocks) contribue à hauteur de +0,5 point, après +3,6 points au trimestre précédent : en particulier, le rythme de croissance des dépenses de consommation des ménages (+0,4 % après +5,6 % au T3 2021) est similaire à celui de la formation brute de capital fixe (FBCF, +0,5 % après +0,1 %).
Les échanges extérieurs, toujours en phase de rattrapage, progressent plus vite que la demande intérieure. La hausse est davantage marquée du côté des importations (+3,6 % après +0,8 %) que des exportations (+3,2 % après +1,7 %). Ainsi, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB est légèrement négative ce trimestre : –0,2 point, après +0,2 point au trimestre précédent.
La production de biens et services poursuit sa hausse au quatrième trimestre
La production totale a augmenté de +0,9 %, après +2,9 % au trimestre précédent. La croissance des services marchands demeure élevé (+1,6 % après +5,0 %). Après le rebond logique lié aux réouvertures, la production en services d’hôtellerie-restauration s’est stabilisé au quatrième trimestre (+0,4 % après + 44,5 % au troisième trimestre), tandis que la croissance de la production demeure vigoureuse dans les branches « information-communication » (+2,9 % après +3,0 %) ou dans les services aux entreprises (+1,2 % après +2,9 %). La production dans la construction diminue quant à elle pour le deuxième trimestre consécutif (–0,6 % après –0,3 %). Le phénomène de rattrapage après le premier confinement s’estompe. Les dépôts de permis de construire sont freinés par le manque de foncier disponible.
Par rapport aux services, la production en biens apparaît relativement plus en retrait. Elle est toujours entravé par les problèmes d’approvisionnement. Elle n’a augmenté que de +0,2 % au quatrième trimestre, faisant suite à une stagnation au troisième.
Sur l’ensemble de l’année 2021, la production totale s’accroît de +7,4 %,après –8,5 % en 2020. Elle demeure 1,7 % en deçà de son niveau moyen de 2019. La production de biens est loin d’avoir compensé la chute de 2020 en restant à –5,6 % de son niveau moyen de 2019. Le déficit est important pour les matériels de transport (–27,2 % par rapport à 2019). La production de services est, en revanche, proche de son niveau moyen d’avant-crise (–0,5 % par rapport à 2019).
La consommation a retrouvé son niveau d’avant crise
La consommation des ménages a progressé de 0,4 % au quatrième trimestre 2021 après une hausse de +5,6 % au troisième. Elle a ainsi retrouvé son niveau d’avant-crise (+0,0 % en écart au quatrième trimestre 2019). La consommation se maintient dans l’hébergement–restauration (+0,0 % après +59,9 % au troisième trimestre). Elle était inférieur de 1,8 % en deçà de son niveau du quatrième trimestre 2019, celle en services de transport demeure, de son côté, en deçà de 15,9 % de son niveau d’avant-crise. Elle poursuit néanmoins son rattrapage avec un gain de +5,7 % au quatrième trimestre après une progression de +46,1 % au troisième.
Sur l’ensemble de l’année 2021, le rebond de la consommation des ménages apparaît plus limité que celui de la production, +4,8 % après –7,2 % en 2020. En 2021, la consommation des ménages, est restée pénalisée par la situation sanitaire au premier semestre. Son niveau moyen a été inférieure de 2,7 % à celui de 2019.
Les services informatiques poussent l’investissement vers le haut
La formation brute de capital fixe (FBCF) a enregistré une croissance de 0,5 % au quatrième trimestre 2021 après un gain de 01 ? % au troisième principalement tirée par l’investissement en services informatiques (+3,9 % après +2,8 %). Les entreprises françaises accélèrent leur digitalisation. L’investissement en services marchands a connu une progression de 2,3 % au quatrième trimestre après +1,9 % au troisième. À l’inverse, la FBCF en produits manufacturés a baissé de –1,2 % après –2,2 % tout comme celle dsu secteur de la construction (–0,4 %, après –0,5 %).
Sur l’ensemble de l’année 2021, la FBCF a connu une hausse de +11,6 % après –8,9 % en 2020. Elle se situe ainsi 1,7 % au-dessus de son niveau moyen de 2019. Pour les services marchands, l’écart atteint même +9,1 %.
Le commerce extérieur, une augmentation des importations avec le rebond de la consommation en fin d’année
Avec la reprise de la consommation, le commerce extérieur est en croissance. Celle-ci est avant tout due aux importations qui ont progressé au quatrième trimestre de +3,6 % après +0,8%, les exportations n’augmentant que de 3,2 % après +1,7 %). Les importations en matériels de transport sont en forte hausse (+8,8 % après –6,9 %), tandis que les exportations sont tirées par les services de transport (+13,6 % après –9,4 %), notamment maritime, et les autres produits industriels (+2,7 % après –0,6 %). Les échanges liés au tourisme international renouent avec la croissance notamment du côté des exportations (+17,3 %, contre +7,7 % pour les importations). Au total, la contribution des échanges extérieurs à la croissance du PIB a été négative a quatrième trimestre (–0,2 point, après +0,2 point au trimestre précédent).
Sur l’année 2021, la contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB est légèrement positive (+0,2 point après –1,1 point en 2020). En moyenne annuelle, les exportations et les importations demeurent en 2021 à un niveau particulièrement dégradé, respectivement inférieures de 8,5 % et 5,5 % à leur niveau moyen de 2019.
Les entreprises ont refait leurs stocks en fin d’année
Dans un contexte inflationniste, de pénuries, et de reprise de la consommation, les entreprises ont regarni en fin d’années leurs stocks. La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB a été ainsi positive de +0,4 point au quatrième trimestre 2021, après –0,7 point au trimestre précédent. Sur l’année 2021, les variations de stocks contribuent pour –0,1 point à la croissance du PIB.
Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a enregistré une croissance de 5,7 % en 2021, sa plus forte hausse depuis 1984, faisant suite au recul de 3,5 % en 2020, la baisse la plus importante constatée depuis 1946. La croissance de 2021 a été plus forte qu’attendu. La banque centrale américaine (Fed) anticipait un taux de 5,5 % et le Fonds monétaire international (FMI), un taux de 5,6 %.Les dépenses de consommation des ménages, qui représentent près des trois quarts de l’économie américaine, ont augmenté de 7,9 %. Elles avaient chuté de 3,9% en 2020.
Sur le seul quatrième trimestre, la croissance a atteint 6,9 % en rythme annualisé, bien plus qu’attendu par les analystes (5,6 %). Le PIB du quatrième trimestre est, par ailleurs, supérieur de 3,1 % à celui du quatrième trimestre 2019, le dernier avant la pandémie de Covid-19.
En prenant le mode de calcul sur une base trimestrielle utilisé en Europe, la croissance d’octobre à décembre a été, aux Etats-Unis de 1,7 %. En comparant le quatrième trimestre 2021 au quatrième trimestre 2020, comme le fait la Chine par exemple, elle s’est élevée à 5,5 %.
La croissance américaine a bénéficié l’année dernière des plans de soutien des pouvoirs publics qui ont dopé les dépenses de consommation. Dès le deuxième trimestre, la première économie mondiale avait même retrouvé son niveau d’avant la pandémie. Avec la résurgence de l’épidémie à partir du mois de septembre, la croissance a faibli. Elle devrait continuer de ralentir au premier trimestre 2022 du fait de la diffusion du variant Omicron.
En 2021, les prix à la consommation ont augmenté de 3,9 % ce qui constitue la plus forte hausse depuis 1990, avec une accélération au dernier trimestre (+6,5%), selon l’indice PCE du département du Commerce, privilégié par la banque centrale américaine (Fed). L’autre indice de l’inflation, celui du département du Travail (PCI), publié le 12 janvier, avait fait état d’une inflation de 7 % en 2021, soit la plus forte hausse depuis juin 1982.
Au mois de janvier, les ménages français restent relativement confiant sur leur situation économique même si un léger tassement est constaté par rapport au mois de décembre. La vague omicron avec un nombre record de cas de contamination inquiète sans pour autant engendrer une réelle panique. L’indicateur de l’INSEE qui mesure la confiance des consommateurs baisse ainsi d’un point en janvier et à 99 passe au-dessous de sa moyenne de longue période (100).
Le retour de l’épargne de précaution
En janvier, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants baisse. Le solde correspondant perd trois points et passe au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée augmente d’un point et demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. Celui relatif à leur situation financière personnelle future augmente aussi d’un point, mais reste inférieur à sa moyenne.
Dans un contexte économique incertain marqué par le rebond de l’épidémie et par la montée de l’inflation, les ménages estiment qu’il est nécessaire d’épargner. Ainsi, en janvier, le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future rebondit de cinq points. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle augmente d’un point. Le solde d’opinion des ménages concernant l’opportunité d’épargner augmente de deux points. Ces trois soldes restent bien au-dessus de leur moyenne de longue période.
L’inflation érode le pouvoir d’achat
En janvier, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois continue d’augmenter après la très forte hausse de novembre. Le solde correspondant gagne deux points, à son plus haut niveau depuis juillet 2011.La part des ménages estimant que les prix vont augmenter au cours des douze prochains mois augmente légèrement. Le solde correspondant gagne un point et demeure largement au-dessus de sa moyenne de longue période.
La proportion des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois baisse. Le solde correspondant perd trois points et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. De même, les ménages considèrent de plus en plus que leur pouvoir d’achat ne s’améliorera pas dans les prochains mois. La montée des prix commence à se faire ressentir. Le solde des opinions sur le niveau de vie dans les 12 prochains mois est en baisse de trois points et se retrouve au-dessous de sa moyenne de longue période.
Statu quo sur le chômage
En janvier, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage sont stables. Le solde correspondant demeure largement au-dessous de sa moyenne de longue période.
Le Livret A a terminé l’année dans le rouge en signant une décollecte importante témoignant du retour de la vie d’avant du moins dans les comportements d’épargne. Si au mois de décembre, le temps était à la consommation, les ménages sont restés néanmoins très prudents en ne piochant qu’avec circonspection dans leur cagnotte.
Un trimestre de décollecte
Au mois de décembre, le Livret A enregistre sa troisième décollecte successive avec -1,70 milliard d’euros. Sur le dernier trimestre, cette dernière aura atteint 4,62 milliards d’euros.
Le mois de décembre est, en règle générale, un mois de petite collecte ou de décollecte. Lors de dix dernières années, cinq ont été ainsi marquées par un montant supérieur de retraite à celui des versements (2021, 2020, 2019, 2017, 2014). La décollecte de 2021 est le plus élevée pour un mois de décembre.
La décollecte 2021, au-delà de son caractère quasi-traditionnelle, intervient dans un contexte de crise sanitaire et de regain de l’inflation. Après près de deux ans d’épidémie, les ménages ont, avec les fêtes, effectué des achats plaisir, aidés en cela par l’épargne qu’ils ont accumulée, la force de la consommation en étant la traduction. Ils doivent également faire face à l’augmentation du prix de l’énergie ce qui peur les amener à puiser dans leur épargne de précaution.
Livret A, une nouvelle belle année marquée par le retour de la saisonnalité de la collecte
Le Livret A a réalisé, malgré la décollecte du dernier trimestre, une belle année 2021 avec une collecte totale de 15,17 milliards d’euros qui est la troisième meilleure collecte de ces dix dernières années. le Livret A a retrouvé en 2021 sa traditionnelle saisonnalité avec un premier semestre de forts versements et un second semestre propice à la décollecte. Cette saisonnalité a été d’autant plus contrastée par les effets du troisième confinement. A partir du milieu de l’année, un retour à la normale pour l’épargne de précaution semble se dessiner. Malgré tout, l’encours du Livret A a fortement progressé depuis le début de la crise sanitaire passant de 303,9 à 343,4 milliards d’euros, soit un gain de près de 40 milliards d’euros. Les titulaires du Livret A, quatre Français sur cinq, n’ont que marginalement puisé dans leur épargne « covid ». Ils demeurent face au contexte économique et financier très prudents et attentistes. S’ils ont souhaité se faire en fin d’année, ils l’ont fait avec modération.
La collecte du Livret A devrait bénéficier, comme cela a été constaté dans le passé, d’un petit dans les premiers de 2022, avec l’annonce du relèvement à 1 % de son taux qui interviendra le 1er février. Les hausses de taux dopent temporairement les versements mais ont peu d’effets sur la durée.
De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS)a terminé l’année avec une collecte positive de 600 millions d’euros. Ce produit qui est souvent associé au compte courant de l’épargnant profite plus rapidement que le Livret A du versement des primes de fin d’année. La plasticité entre les comptes courants et les LDDS s’expliquent par le fait que leur titulaires en disposent souvent dans la même banque quand pour des raisons historiques, ce n’est pas le cas pour le Livret A dont un grand nombre est logé au sein des Caisses d’Epargne et de la Banque Postale.
Sur la semaine, le CAC 4O a perdu un peu plus de 1 %, sa première baisse hebdomadaire en un mois. Aux Etats-Unis, les indices « actions » sont également en retrait, et cela pour la deuxième semaine consécutive. La rechute de 1,9% des ventes au détail et la contraction surprise de 0,1 % de la production industrielle américaine le mois dernier ont refroidi les investisseurs. Les résultats contrastés des banques américaines au quatrième trimestre 2021 ont également pesé sur les indices outre-Atlantique. A Wall Street, JPMorgan a ainsi vu son cours se contracter de plus de 5% après avoir mentionné le recul de son activité de trading de 13 % même si ses revenus dans la banque d’investissement ont augmenté de 28 %. A Paris, BNP Paribas, Crédit Agricole et Société Générale, si elles ont eu un accès de faiblesse vendredi, ont néanmoins gagné de 2 à 3 % sur la semaine. Leur cours est porté par les perspectives de hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis désormais attendues au nombre de quatre contre trois en fin d’année dernière. En dehors des titres du CAC40, la place de Paris a été animé par les déconvenues d’EDF. Le cours de l’action a perdu jusqu’à 25 % en raison des annonces du Ministre de l’Economie concernant l’encadrement des tarifs de l’électricité qui pourrait réduire l’excédent brut d’exploitation de 7,7 à 8,4 milliards d’euros en 2022. Par ailleurs, EDF a réduit sa prévision de production du fait de l’arrêt de plusieurs centrales nucléaires et doit faire face à nouveau report dans la construction de l’EPR.
Le prix du pétrole est toujours orienté à la hausse malgré la faible demande chinoise. Des doutes se font jour sur la capacité de l’OPEP d’augmenter sa production, pour suivre l’évolution de la demande mondiale en 2022.
Le tableau financier de la semaine
Résultats 14 janvier 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 143,00 | -1,06 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 35 911,81 | -0,88 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 14 893,75 | -0,28 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 15 883,24 | -0,40 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 542,95 | +0,77 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 272,19 | -0,78 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 28 124,28 | -1,24 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 521,26 | -1,63 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,340 % | +0,059 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,0395 % | +0,054 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,765 % | -0,002 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1408 | +0,14 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 816,780 | 1,14 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 85,940 | +5,32 % | 78,140 |
Vendredi 14 janvier, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a annoncé qu’à compter du 1er février 2022, le taux du Livret A passera de 0,5 % à 1,0 % en application de la formule adoptée en 2017.
Première augmentation du taux du Livret A depuis 2011
La hausse de 2022 est la première depuis près de 11 ans. Le taux du Livret A avait été, en effet, remonté de 2 à 2,25 % le 1er août 2011. Il avait depuis constamment baissé au point d’atteindre 0,5 %, ce qui constituait le niveau le plus bas de son histoire. La remontée de l’inflation depuis le milieu de l’année 2021 a conduit le Gouvernement à opérer le relèvement qui, en outre, intervient à quelques semaines de l’élection présidentielle.
La hausse du taux, décidée par le gouvernement, concerne le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) ainsi que le Livret Jeune.
Taux du Livret A | |
22 mai 1818 | 5,00% |
1er janvier 1851 | 4,75% |
1er janvier 1881 | 3,50% |
1er janvier 1905 | 3,00% |
1er janvier 1916 | 3,50% |
1er janvier 1929 | 3,50% |
1er janvier 1946 | 1,50% |
1er janvier 1960 | 3,25% |
1er janvier 1966 | 3,00% |
1er janvier 1968 | 3,50% |
1er juin 1969 | 4,00% |
1er janvier 1970 | 4,25% |
1er janvier 1974 | 6,00% |
1er janvier 1975 | 7,50% |
1er janvier 1976 | 6,50% |
16 octobre 1981 | 8,50% |
1er août 1983 | 7,50% |
16 août 1984 | 6,50% |
1er juillet 1985 | 6,00% |
16 mai 1986 | 4,50% |
1er mars 1996 | 3,50% |
16 juin 1998 | 3,00% |
1er août 1999 | 2,25% |
1er juillet 2000 | 3,00% |
1er août 2003 | 2,25% |
1er août 2005 | 2,00% |
1er février 2006 | 2,25% |
1er août 2006 | 2,75% |
1er août 2007 | 3,00% |
1er février 2008 | 3,50% |
1er août 2008 | 4,00% |
1er février 2009 | 2,50% |
1er mai 2009 | 1,75% |
1er août 2009 | 1,25% |
1er août 2010 | 1,75% |
1er février 2011 | 2,00% |
1er août 2011 | 2,25% |
1er février 2013 | 1,75% |
1er août 2013 | 1,25% |
1er août 2014 | 1,00% |
1er août 2015 | 0,75% |
1er février 2020 | 0,50% |
1er février 2022 | 1,00 % |
La forte portée symbolique du relèvement du taux est liée à la place qu’occupe dans la population le Livret A qui demeure le produit d’épargne le plus diffusé en France.
Au 31 décembre 2020, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée, le nombre de livrets A s’élevait à 55,7 millions, dont 54,9 millions détenus par des personnes physiques et 0,82 million détenu par des personnes morales. Plus de quatre Français sur cinq détiennent un Livret A.
Au 31 décembre 2020, le nombre de LDDS s’élevait, de leur côté, à 24,3 millions. Le taux de détention de ce produit est de 46 %.
L’encours du Livret A était au 30 novembre 2021 de 343 milliards d’euros et celui du LDDS de 125,2 milliards d’euros. Malgré un faible taux de rémunération, ces deux produits ont connu, une vigoureuse collecte depuis le début de la crise sanitaire. La collecte du mois de mars 2020 à novembre 2021 atteint ainsi 38 milliards d’euros pour le Livret A et 11,5 milliards d’euros pour le LDDS.
Si le Livret A est le produit d’épargne le plus largement diffusé en France, son encours est nettement inférieur à celui de l’assurance vie (plus de 1800 milliards d’euros), ce dernier produit n’étant pas plafonné.
La fixation du Livret A reste une décision discrétionnaire du Gouvernement. En 2003, dans un contexte de très légère augmentation des prix, le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, a décidé la mise en place d’une formule de calcul du taux du Livret A. Cette formule a été modifiée à plusieurs reprises pour tenir compte de la situation économique et financière. En 2017, le gouvernement d’Édouard Philippe a décidé d’en retenir une nouvelle afin de mieux prendre en compte la baisse des taux d’intérêts.
En vertu de la formule de 2017, le taux du livret A correspond à la moyenne du taux d’inflation des six derniers mois et des taux interbancaires à court terme à 6 mois, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %.
L’inflation hors tabac a atteint en moyenne 2,2 % entre juillet et décembre dernier et le taux €STR des marchés interbancaires était de -0,571 % sur la même période. L’application de la formule aboutit donc à un taux de 0,8145 % (2,2 – 0,571)/2). Le gouvernement a décidé de porter le taux à 1 %, ce qui constitue un petit coup de pouce par rapport au taux issu de la formule. Ce geste prend en compte l’accélération de l’inflation de ces derniers mois. Par ailleurs, il s’agit aussi d’un petit geste électoral. Pour le Livret d’Epargne Populaire, le Gouvernement a relevé le taux au niveau de l’inflation des six derniers mois conformément à la réglementation, soit 2,2 %.
Du fait du passage du taux à 1,00 % pour un titulaire d’un Livret A dont l’encours est de 15 000 euros, sa rémunération annuelle totale passera ainsi de 76,5 à 153 euros. Pour un détenteur d’un Livret A doté de 22 950 euros, sa rémunération annuelle totale passera de 114,75 à 220,5 euros.
Malgré la hausse de son taux, le rendement réel, après prise en compte de l’inflation, reste négatif de plus d’un point. Cette situation est sans précédent depuis le début des années 2000. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir des rendements réels plus importants.
Sur un plan financier, il n’est pas logique de comparer le rendement d’un placement financier avec les prix à la consommation, sachant que l’épargne est justement la renonciation à la consommation.
Logiquement, un regain d’inflation devrait inciter les ménages à moins épargner sur des produits de taux qui répercutent mal cette dernière. Dans les faits, le phénomène inverse est souvent constaté. Par effet d’encaisse, les épargnants, au contraire, mettent plus d’argent de côté afin de compenser la perte de rendement provoqué par la hausse des prix. Les faibles taux du Livret A n’ont pas dissuadé les épargnants français. Leur objectif n’était pas la recherche d’un rendement mais la sécurité et la liquidité.
La collecte du Livret A est centralisée à hauteur de 60 % à la Caisse des Dépôts, le solde étant conservé par les établissement financiers.
Le coût pour la Caisse des Dépôts et les banques de la majoration de 0,5 point est évalué pour le seul Livret A à 1,7 milliard d’euros. En prenant en compte le LDDS, le coût serait de 2,34 milliards d’euros. En prenant en compte le manque à gagner pour l’État et les régimes sociaux, le coût fiscal et social de cette mesure est de 700 millions (en retenant le principe d’une taxation au prélèvement forfaitaire unique).
Les prêts consentis par la Caisse des dépôts et les organismes collecteurs au profit des bailleurs sociaux, des collectivités locales et des entreprises entrant dans le champ du LDDS seront légèrement plus chers du fait du relèvement de taux. Le coût restera limité car les prêts en question sont, en règle générale, des prêts à long terme.
Le relèvement du taux du Livret A pourrait poser un problème de hiérarchie des taux, les rendements de certains produits longs passant en-dessous de celui du Livret A. Après fiscalité, le rendement des fonds euros en 2021 seraient proches de celui du Livret A. Or ces derniers sont censés être des produits de moyen et long terme. Le relèvement du taux du Livret A peut inciter les compagnies d’assurances à puiser dans leurs réserves pour atténuer la baisse en cours depuis plusieurs années.
Le taux du Livret A n’obéit pas qu’à des considérations d’ordre économique et financière, il est de nature politique et sociale.
La hausse du taux du Livret A conduit, en règle générale, à une hausse durant deux à trois mois, de la collecte. En 2011, celle-ci a dépassé un milliard d’euros en juillet, août et septembre avant de retrouver son rythme d’avant l’annonce de la hausse (collecte de 2,07 milliards d’euros en juillet 2011, de 2,91 en août, de 1,13 en septembre et de 0,41 en octobre).
Le Gouvernement a décidé de porter le taux du Livret d’Epargne Populaire de 1 à 2,2 % permettant à ses bénéficiaires d’avoir un rendement réel nul. Ce produit qui est réservé aux ménages modestes (revenu fiscal de référence pour un célibataire inférieur à 20 000 euros) est plafonné à 7 700 euros. Sur les 15 millions de personnes susceptibles d’avoir un LEP, seuls millions en disposent d’un. À l’exception de 2020, le LEP enregistre une décollecte depuis une dizaine d’années.
Le Ministre de l’Economie, Bruno Le Maire a annoncé, vendredi 14 janvier qu’à compter du 1er février 2022, le taux du Livret A passera de 0,5 % à 1,0 % en application de la formule adoptée en 2017.
Première augmentation du taux du Livret A depuis 2011
La hausse de 2022 est la première depuis près de 11 ans. Le taux du Livret A avait été, en effet, remonté de 2 à 2,25 % le 1er août 2011. Il avait depuis constamment baissé au point d’atteindre 0,5 % ce qui constituait le niveau le plus bas de son histoire. La remontée de l’inflation depuis le milieu de l’année 2021 a conduit le Gouvernement à opérer le relèvement, qui en outre, intervient à quelques semaines de l’élection présidentielle.
La hausse du taux décidé par le gouvernement concerne le Livret A, le Livret de Développement Durable et Solidaire ainsi que le Livret Jeune.
Taux du Livret A | |
22 mai 1818 | 5,00% |
1er janvier 1851 | 4,75% |
1er janvier 1881 | 3,50% |
1er janvier 1905 | 3,00% |
1er janvier 1916 | 3,50% |
1er janvier 1929 | 3,50% |
1er janvier 1946 | 1,50% |
1er janvier 1960 | 3,25% |
1er janvier 1966 | 3,00% |
1er janvier 1968 | 3,50% |
1er juin 1969 | 4,00% |
1er janvier 1970 | 4,25% |
1er janvier 1974 | 6,00% |
1er janvier 1975 | 7,50% |
1er janvier 1976 | 6,50% |
16 octobre 1981 | 8,50% |
1er août 1983 | 7,50% |
16 août 1984 | 6,50% |
1er juillet 1985 | 6,00% |
16 mai 1986 | 4,50% |
1er mars 1996 | 3,50% |
16 juin 1998 | 3,00% |
1er août 1999 | 2,25% |
1er juillet 2000 | 3,00% |
1er août 2003 | 2,25% |
1er août 2005 | 2,00% |
1er février 2006 | 2,25% |
1er août 2006 | 2,75% |
1er août 2007 | 3,00% |
1er février 2008 | 3,50% |
1er août 2008 | 4,00% |
1er février 2009 | 2,50% |
1er mai 2009 | 1,75% |
1er août 2009 | 1,25% |
1er août 2010 | 1,75% |
1er février 2011 | 2,00% |
1er août 2011 | 2,25% |
1er février 2013 | 1,75% |
1er août 2013 | 1,25% |
1er août 2014 | 1,00% |
1er août 2015 | 0,75% |
1er février 2020 | 0,50% |
1er février 2022 | 1,00 % |
Le Livret A, le produit d’épargne le plus diffusé en France
La forte portée symbolique du relèvement du taux est lié à la place qu’occupe dans la population le Livret A qui demeure le produit d’épargne le plus diffusé en France.
Au 31 décembre 2020, le nombre de livrets A s’élevait, selon l’Observatoire de l’épargne réglementée, e à 55,7 millions, dont 54,9 millions détenus par des personnes physiques et 0,82 million détenus par des personnes morales. Plus de quatre Français sur cinq détiennent un Livret A.
Au 31 décembre 2020, le nombre de LDDS s’élevait, de son côté, à 24,3 millions. Le taux de détention de ce produit est de 46 %.
L’encours du Livret A était au 30 novembre 2021 de 343 milliards d’euros et celui du LDDS de 125,2 milliards d’euros. Ces deux produits ont connu, malgré un faible taux de rémunération, une vigoureuse collecte depuis le début de la crise sanitaire. La collecte du mois de mars 2020 à novembre 2021 atteint, pour le Livret A 38 milliards d’euros et 11,5 milliards d’euros pour le LDDS.
Si le Livret A est le produit d’épargne le plus largement diffusé en France, son encours est nettement inférieur à celui de l’assurance vie (plus de 1800 milliards d’euros), ce dernier produit n’étant pas plafonné.
La première hausse avec la nouvelle formule de calcul
La fixation du Livret A reste une décision discrétionnaire du Gouvernement. En 2003, dans un contexte de très légère augmentation des prix, le Premier Ministre, Jean-Pierre Raffarin, a décidé la mise en place d’une formule de calcul du taux du Livret A. Cette formule a été modifiée à plusieurs reprises pour tenir compte de la situation économique et financière. En 2017, le gouvernement d’Edouard Philippe a décidé de retenir une nouvelle afin de mieux prendre en compte la baisse des taux d’intérêts.
En vertu de la formule de 2017, le taux du livret A est fixé comme la moyenne du taux d’inflation des six derniers mois et des taux interbancaires à court terme à 6 mois, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %.
L’inflation hors tabac a atteint en moyenne 2,2 % entre juillet et décembre dernier et le taux €STR des marchés interbancaires était de -0,571 % sur la même période. L’application de la formule aboutit donc à un taux de 0,8145 % (2,2 – 0,571)/2). Le gouvernement a décidé de porter le taux à 1 % ce qui constitue un petit coup de pouce par rapport au taux issu de la formule. Ce geste prend en compte l’accélération de l’inflation de ces derniers mois. Par ailleurs, il s’agit aussi un petit geste électoral. Pour le Livret d’Epargne Populaire, le Gouvernement a relevé le taux au niveau de l’inflation des six derniers mois conformément à la réglementation, 2,2 %..
Des gains et des coûts
Des gains limités pour les épargnants
Le passage du taux à 1,00 % pour un titulaire d’un Livret A dont l’encours est de 15 000 euros, sa rémunération annuelle totale passera ainsi de 76,5 à 153 euros. Pour un détenteur d’un Livret A doté de 22 950 euros, sa rémunération annuelle totale passera de 114,75 à 220,5 euros.
Malgré la hausse de son taux, le rendement réel, après prise en compte de l’inflation, reste négatif de plus d’un point. Cette situation est sans précédent depuis le début des années 2000. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir des rendements réels plus importants.
Le lien complexe inflation et épargne
Sur un plan financier, il n’est pas logique de comparer le rendement d’un placement financier avec les prix à la consommation, sachant que l’épargne est la renonciation justement à la consommation.
Logiquement, un regain d’inflation devrait inciter les ménages à moins épargner sur des produits de taux qui répercutent mal cette dernière. Dans les faits, le phénomène inverse est souvent constaté. Par effet d’encaisse, les épargnants, au contraire, mettent plus d’argent de côté afin de compenser la perte de rendement provoqué par la hausse des prix. Les faibles taux du Livret A n’ont pas dissuadé les épargnants français. Leur objectif n’était pas la recherche d’un rendement mais la sécurité et la liquidité.
Des charges pour les banques et la Caisse des Dépôts
La collecte du Livret A est centralisée à hauteur de 60 % à la Caisse des Dépôts, le solde étant conservé par les établissement financiers.
Le coût pour la Caisse des Dépôts et les banques de la majoration de 0,5 point est évalué pour le seul Livret A à 1,7 milliard d’euros. En prenant en compte le LDDS, le coût serait de 2,34 milliard d’euros. Le coût fiscal et social de cette mesure en prenant en compte le manque à gagner pour l’Etat et les régimes sociaux est de 700 millions (en retenant le principe d’une taxation au prélèvement forfaitaire unique).
Des prêts plus chers pour les bailleurs sociaux et les autres bénéficiaires des ressources des livrets réglementés
Les prêts consentis par la Caisse des dépôts et les organismes collecteurs au profit des bailleurs sociaux, des collectivités locales et des entreprises entrant dans le champ du LDDS seront légèrement plus chers du fait du relèvement de taux. Le coût restera limité car les prêts en question sont, en règle générale, des prêts à long terme.
La hiérarchie des taux mise à dure épreuve
Le relèvement du taux du Livret A pourrait poser un problème de hiérarchie des taux, les rendements de certains produits longs passant en-dessous de celui du Livret A. Après fiscalité, le rendement des fonds euros en 2021 seraient proches de celui du Livret A, or es derniers sont censés être des produits de moyen et long terme. Le relèvement du taux du Livret A peut inciter les compagnies d’assurances à puiser dans leurs réserves pour atténuer la baisse en cours depuis plusieurs années.
Le taux du Livret A n’obéit pas qu’à des considérations d’ordre économique et financière, il est de nature politique et sociale.
Quels effets sur la collecte
La hausse du taux du Livret A conduit, en règle générale, à une hausse durant deux à trois mois, de la collecte. En 2011, celle-ci a dépassé un milliard d’euros en juillet, août et septembre avant de retrouver son rythme d’avant l’annonce de la hausse (collecte de 2,07 milliards d’euros en juillet 2011, de 2,91 en août, de 1,13 en septembre et de 0,41 en octobre).
Le Livret d’Epargne Populaire, un réel coup de pousse
Le Gouvernement a décidé de porter le taux du Livret d’Epargne populaire de 1 à 2,2 % permettant à ses bénéficiaires d’avoir un rendement réel nul. Ce produit qui est réservé aux ménages modestes (revenu fiscal de référence pour un célibataire inférieur à 20 000 euros) est plafonné à 7 700 euros. Sur les 15 millions de personnes susceptibles d’avoir un LEP, seuls millions en disposent d’un. A l’exception de 2020, le LEP enregistre une décollecte depuis une dizaine d’années.
Durant la première semaine du mois de janvier, en pleine vague Omicron, les investisseurs ont été surpris par la teneur des minutes de la banque centrale américaine qui soulignent la nécessité de sortir plus rapidement qu’escompté de la politique monétaire expansionniste compte tenu du niveau de l’inflation. Après avoir été en hausse assez marquée en début de semaine, jeudi et vendredi, les marchés ont cédé du terrain avec la crainte d’un durcissement des politiques monétaires et après la publication décevante de la statistique de l’emploi aux Etats-Unis. Celle-ci avait été précédée, en milieu de matinée, par l’annonce d’un taux d’inflation record de 5 % sur un an en décembre dans la zone euro. Le département américain du Travail a fait état de 199 000 créations d’emplois dans le secteur non agricole en décembre, contre 447 000 anticipées par le consensus et 249 000 en novembre. Le taux de chômage a diminué de 0,3 point à 3,9 % de la population active, contre 4,1 % estimé. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,6 % sur un mois et de 4,7 % sur un an, après une poussée à 5,1 % en novembre. La statistique sur l’emploi ne devrait pas modifier la stratégie de la FED qui entend surveiller de près l’évolution de l’inflation.
Sur la semaine, les indices européens ont néanmoins enregistré une petite hausse. Le CAC 40 a battu mercredi un nouveau record à 7 376,37 points avant de se replier à 7 219 points. Les indices américains sont, en revanche, en recul, recul qui dépasse 4 % pour le Nasdaq. Les valeurs technologiques qui ont vivement réagi à la hausse possible des taux directeurs ont amené dans leur chute les cryptoactifs. De plus en plus d’Américains du secteur informatique quittent les grandes entreprises pour se lancer sur les cryptoactifs. Une remontée des taux rendraient ces dernières moins attractives.
Les taux d’intérêt à 10 ans ont progressé assez vivement. Pour l’OAT française, le taux s’est rapproché de 0,3 %, celui du Bund allemand est presque revenu à 0 %, et celui du Trésor US est au-dessus de 1,7 %. Il est à noter que malgré la décision de l’OPEP et de la Russie d’augmenter leur production, le cours du baril de Brent est repassé au-dessus de 80 dollars. Cette hausse est en lien avec les évènements au Kazakhstan. L’économie du Kazakhstan repose essentiellement sur les exportations de pétrole. Le pays avec une production de plus de 1,6 millions de barils jour se situe au 12ème rang mondial en matière de réserves pétrolières et au 22ème rang pour les réserves gazières. Le pétrole et le gaz fournissent 75 % des recettes d’exportation et 55 % des recettes du budget de l’État. Le pays détient 75 % des réserves de pétrole de la mer Caspienne (soit 3 % des réserves mondiales). Les troubles dans ce pays ont été provoqués par le doublement du prix du gaz et du pétrole vendus à la population. Cette dernière accuse le gouvernement de ne pas redistribuer le produit des exportations pétrolières.
Résultats 7 janvier 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 7 219,48 | +0,93 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 36 231,66 | -0,29 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 14 935,90 | -4,53 % | 15 644,97 |
Dax Xetra Allemand | 15 947,74 | +0,40 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 485,28 | +1,36 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 4 305,83 | +0,17 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 28 478,56 | -1,09 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 579,54 | -1,48 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,281 % | +0,088 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,0451 % | +0,136 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,767 % | +0,262 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1363 | -0,18 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 796,400 | -1,67 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 81,600 | +4,76 % | 78,140 |
En 2021, 1,2 million de transactions immobilières auraient été réalisées selon la note de conjoncture du mois de janvier de Century 21. Au niveau du prix, les régions enregistrant les plus forte hausse sont la Grande Aquitaine, la Bretagne et la Normandie. Il convient de souligner que les Hauts-de-France connaissent également une nette augmentation des prix pour les appartements (+17 % sur un an). L’Île-de-France, la région Centre-Val de Loire et le Grand Est sont en retrait. Au sein de la région parisienne, des départements périphériques connaissent des hausses importantes, plus de 10 % pour les Yvelines, quand les prix diminuent de 2 % à Paris. Avec la crise sanitaire et le développement du télétravail, la demande est en forte augmentation pour les maisons, entraînant une hausse rapide de leur prix.
Les agglomérations de 100 000 à 250 000 habitants sont de plus en plus recherchées par les ménages. L’évolution des prix de l’immobilier permet de mesurer cet engouement même si elle est également liée au niveau de l’offre disponible. Du fait de leur forte attractivité, les agglomérations de l’Ouest de la France enregistrent de fortes hausses de prix de l’immobilier. En 2021, le prix des logements à Tours et à Angers aurait augmenté de plus de 15 %, devançant Aix-en-Provence et Orléans (plus de 11 % pour ces deux villes). A contrario, les prix à Mulhouse continuent de baisser. Les Français privilégient les villes bénéficiant de conditions de vie réputées et disposant de toute la gamme des services (santé, éducation, loisirs, etc.).
La crise sanitaire a accentué les courants migratoires à l’intérieur de la France. Trois phénomènes de migration sont à l’œuvre. Des habitants du cœur des agglomérations et notamment de Paris déménagent en périphérie pour bénéficier d’un espace plus grand. Des habitants des grandes agglomérations choisissent de s’installer dans des villes de taille moyenne en recherchant une qualité de vie supérieure. Rennes, Nantes, Bordeaux, Marseille ou Ajaccio bénéficient de ce flux migratoire. La troisième catégorie de migrants, plus faible, est constituée d’urbains qui décident de vivre à la campagne. Ces phénomènes génèrent des tensions parmi les populations des villes d’accueil. Ainsi, des mouvements écologistes bretons en reprenant une demande récurrente des nationalistes corses réclament un statut de résident. À Bayonne, 8 000 manifestants ont revendiqué, le 20 novembre 2021, « le droit de vivre et de se loger dans le Pays Basque ».
Les nouvelles règles fixées par le Haut Conseil de stabilité financière sur les prêts immobiliers afin de réguler la demande sont entrées en vigueur le 1er janvier 2022. Le taux d’effort est désormais plafonné à 35 % et la durée d’emprunt maximale fixée a été plafonnée à 25 ans (ou 27 ans en cas de construction). Les banques pourront déroger dans la limite de 20 % de leurs dossiers à ces règles afin de venir en aide notamment aux primo-accédants.
Pour les ménages déjà propriétaires d’un bien à louer, le dispositif fiscal Cosse, aussi appelé « Louer abordable », destiné à dédommager les particuliers acceptant de baisser leur loyer, a été modifié. La déduction fiscale a été transformée en réduction d’impôt. L’avantage fiscal ne sera plus dépendant du taux d’imposition des bailleurs mais uniquement de la décote de loyer consentie. La réduction d’impôt varie de 15 à 65 % des loyers bruts perçus. Le nouveau mécanisme pénalise les contribuables plus aisés qui en bénéficiaient d’autant plus que la réduction d’impôt est soumise au plafonnement global des niches fiscales de 10 000 euros.
La loi de finances de 2022 a modifié le régime fiscal applicable aux cryptoactifs comme le bitcoin en rapprochant leur imposition de celle des autres placements. Jusqu’en 2022, les plus-values générées par l’achat et la vente des actifs numériques étaient taxées nécessairement au prélèvement forfaitaire unique de 30 %, dont 12,8 % d’impôt
sur le revenu. Avec la loi de finances pour 2022, les contribuables ont la possibilité de soumettre tous ses gains au barème progressif de l’impôt sur le revenu. Ce choix entraîne que tous les placements financiers du contribuable soient assujettis au barème de l’impôt sur le revenu. Cette disposition avantage ceux ayant un faible taux marginal d’imposition. Dans les faits, ce nouveau régime fiscal ne sera effectif qu’à compter de 2023.
Les dispositifs d’exonération des plus-values professionnelles à l’occasion d’un départ à la retraite et d’exonération des transmissions d’une valeur inférieure à 500 000 euros sont étendus à la cession d’une activité mise en location-gérance à une personne autre que le locataire-gérant. Par ailleurs, entre le départ à la retraite et la transmission, le délai maximal passe de deux à trois ans. Par ailleurs, le terme de ce dispositif a été porté au 31 décembre 2024.
À compter du 1er janvier 2022, toutes les contrats d’assurance vie doivent comporter au moins un fonds solidaire consacrant entre 5 et 10 % de son encours au financement d’acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESUS), un fonds Greenfin et un fonds ISR.
La loi Pacte de 2019 a institué un avantage fiscal temporaire afin d’inciter les titulaires de contrat d’assurance vie de plus de 8 ans à transférer tout ou partie de l’épargne capitalisée sur un Plan d’Épargne Retraite. Sous certaines conditions, notamment d’âge, les assurés bénéficient d’un doublement de l’abattement fiscal sur les gains prévu pour les rachats. Celui-ci passe ainsi de 4 600 à 9 200 euros pour une personne seule et de 9 200 à 18 400 pour un couple. Les sommes transférées sur le PER sont déductibles des revenus dans les limites classiques. Cette possibilité prendra fin le 31 décembre 2022.
À compter du 1er juillet 2022, sur Info-retraite.fr (et sur l’application mobile liée), le compte retraite intégrera les informations relatives aux plans d’épargne retraite souscrits par les assurés. Ce dispositif devrait permettre de réduire le nombre de plans non réclamés dont l’encours est évalué à plus de 5 milliards d’euros.
Le 1er février 2022, le taux du Livret A, du Livret de Développement Durable et Solidaire, du Livret d’Épargne Populaire et celui du Livret Jeune devraient être majorés. L’inflation hors tabac a atteint en moyenne 2,2 % entre juillet et décembre dernier et le taux €STR des marchés interbancaires était de -0,571 % sur la même période. L’application de la formule de 2017 aboutit à un taux de 0,8145 % (2,2 – 0,571)/2). Après arrondi, le taux du Livret A et du LDDS qui devrait être proposé par la Banque de France au gouvernement, s’élèverait à 0,8 %.
Le passage du taux à 0,8 % devrait générer un gain supplémentaire sur un an de 45 euros pour un titulaire d’un Livret A de 15 000 euros. Sa rémunération totale passerait ainsi de 75 à 120 euros. Pour un détenteur d’un Livret A doté de 22 950 euros, le gain total passerait de 114,75 à 183,6 euros. Le coût pour la Caisse des Dépôts et les banques de la majoration de 0,3 point est évalué pour le seul Livret A à un milliard d’euros. En prenant en compte le LDDS, le coût serait de 1,4 milliard d’euros.
Le taux de rémunération des livrets ordinaires était, en novembre, selon la Banque de France, de 0,09 % stable par rapport à octobre.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
nov- 2020 | sept- 2021 | oct- 2021 (e) | nov- 2021 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,46 | 0,41 | 0,41 | 0,40 |
Ménages | 0,68 | 0,63 | 0,63 | 0,63 |
dont : – dépôts à vue | 0,02 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,53 | 0,41 | 0,39 | 0,40 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 1,03 | 0,82 | 0,80 | 0,79 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,53 | 0,53 | 0,53 | 0,53 |
dont : livret A | 0,50 | 0,50 | 0,50 | 0,50 |
– livrets ordinaires | 0,12 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
– plan d’épargne-logement | 2,62 | 2,59 | 2,59 | 2,59 |
SNF | 0,16 | 0,10 | 0,09 | 0,09 |
dont : – dépôts à vue | 0,08 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,17 | 0,13 | 0,13 | 0,13 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,92 | 0,67 | 0,65 | 0,62 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Euribor 3 mois (c) | -0,52 | -0,55 | -0,55 | -0,57 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | -0,65 | -0,48 | -0,35 | -0,41 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
La bourse de Paris a connu une année 2021 en or malgré la persistance de la crise sanitaire. Le CAC 40 a progressé de 28,85 % et a dépassé son record datant du 4 septembre 2000. Il a achevé l’année à 7153,03 à quelques encablures de son record de 7181 points réalisé mardi 28 décembre. Le CAC40 a connu la plus forte hausse parmi les grands indices boursiers mondiaux. 2021 enregistre la plus forte augmentation du CAC40 depuis 1999 (+51,12 %).
Si en 2000, les valeurs technologiques portaient l’indice de la place de Paris, ce rôle est désormais joué par celles du luxe. Malgré un contexte complexe, la volatilité des actions a été faible, 6,3 % pour les valeurs du CAC40. Le succès de la bourse de Paris est lié non seulement à l’ampleur des liquidités disponibles mais aussi au prompt rétablissement des entreprises qui ont retrouvé leur niveau de bénéfices d’avant-crise. Les plus fortes appréciation pour les cours sont à mettre au crédit de Vivendi, de la Société Générale, Hermès et Cap Gemini. En raison des problèmes d’approvisionnement en microprocesseurs et de la transition énergétique, les valeurs automobiles ont été orientées à la baisse durant l’année 2021.
Les investisseurs ont appris à gérer la pandémie et sont restés relativement stoïques face au variant Omicron. La plupart des gouvernements se sont abstenus, pour l’instant, d’imposer de nouveaux confinements ce qui a contribué à les rassurer. Les responsables des grands pays industrialisés ont au contraire concentré leurs efforts sur la vaccination et annulé les festivités de la Saint-Sylvestre pour la deuxième année consécutive.
Sur les autres grandes places financières, le Footsie a progressé de +14,3% en 2021 et le Dax de la Bourse de Francfort de 15,8 %. Le ratio cours sur bénéfices aux alentours de 15 en Europe est proche de la moyenne des années d’avant-crise.
En Asie, le Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a perdu 14,08 %, soit sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2011. De son côté, le CSI 300 des principales capitalisations des Bourses de Shanghai et Shenzhen a enregistré un repli de 5,20% en 2021, le premier en trois ans. Les places chinoises ont pâti des goulets d’étranglement pour certaines productions en lien avec l’application de strictes mesures sanitaires et de la reprise en main par Pékin des secteurs de la technologie, des jeux vidéo et de l’immobilier. Les indices américains ont également une forte progression ; le S&P a battu à 70 reprises son record durant l’année et augmenté de plus de 26 %. Dans leur ensemble, les marchés mondiaux regroupés au sein de l’indice ACWI de MSCI ont connu une hausse de près de 17 % en 2021 et leur valorisation s’approche désormais des 100 000 milliards de dollars. Sur l’année, le bitcoin s’est apprécié de 70 % avec de fortes fluctuations (-50 % au cours du printemps).
Sur un an, le pétrole a gagné plus de 50 %. Au mois d’octobre, le baril de Brent a atteint plus de 85 dollars avant de se replier avec la résurgence de l’épidémie et la décision des autorités américaines de puiser dans les réserves stratégiques. La forte hausse du cours de l’énergie et des matières premières ont, avec les problèmes d’approvisionnements, favorisé un mouvement global de hausse des prix qui restera une des caractéristiques de l’année 2021. Malgré les annonces de sortie des politiques monétaires expansives et le regain d’inflation, les taux d’intérêt demeurent très faibles. En valeur réelle, ils sont fortement négatifs facilitant le financement de la dette publique.
Pour 2022, la prudence est de mise. Les incertitudes sur la pérennité de la croissance et de l’inflation sont importantes. Une accélération de l’inflation pourrait contraindre les banques centrales à resserrer plus rapidement que prévu leurs politiques monétaires, et peser en parallèle sur les marges des entreprises. Malgré tout, les profits sont attendus en hausse ce qui devrait jouer favorablement sur les cours. La croissance de l’économie mondiale devrait rester élevée.
Résultats 31 décembre 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 7 153,03 | +0,94 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 36 338,30 | +1,08 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 15 644,97 | -0,05 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 884,86 | +0,31 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 384,54 | +0,17% | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 298,41 | +1,02 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 791,71 | +0,03 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 639,78 | +0,03 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +0,193 % | +0,074 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,181 % | +0,072 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,505 % | +0,012 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1378 | +0,60 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 825,350 | +1,30 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 78,140 | +3,08 % | 51,290 |
Les Exchange-Traded Fund (ETF), appelés également trackers, sont des fonds indiciels cotés en continu et négociés en Bourse de la même façon qu’une action. Ils ont tous le même objectif de répliquer à la hausse ou à la baisse l’évolution d’un indice ou d’un actif. Certains ETF répliquent la performance d’un indice boursier (NASDAQ, S&P 500, CAC 40, etc.) quand d’autres vont se focaliser sur un actif en particulier (les matières premières, la technologie, etc.). Depuis plusieurs années, les ETF rencontrent un réel engouement. Leur encours serait de 10 000 milliards de dollars à l’échelle mondiale. La part des ETF resterait néanmoins modeste, environ 4% des actifs financiers mondiaux évalués à plus de 200 000 milliards de dollars. Depuis le mois de janvier 2021, les fonds placés sur ces instruments financiers ont augmenté de près de 25 %. Sur 5 ans, la progression atteint 179 %. En 2005, ces placements ne représentaient que 426 millions de dollars, soit 23 fois moins.
Le succès des ETF repose sur leur simplicité. Il est possible d’acheter et de vendre des parts facilement car ils sont cotés en continu. Ils sont accessibles même avec un petit budget, par exemple 100 euros. Ils sont ainsi plébiscités par les jeunes épargnants qui en acquièrent en ligne. Le choix d’ETF est très large, permettant de répliquer un très grand nombre d’indices. Il est possible d’acheter un ETF sur les nouvelles technologies ou un ETF bas carbone. Les frais de gestion sont enfin particulièrement faibles, autour de 0,3 % par an. Par nature, les ETF sont des produits pouvant connaître d’amples fluctuations. Les ETF thématiques sont plus volatils que les ETF répliquant les grands indices. Ils ne sont pas toujours liquides. Pour réduire ce dernier risque, il est conseillé d’acheter des ETF avec des encours importants. Selon une note de la Banque Richelieu, près de 50 % des ETF thématiques lancés au cours des dix dernières années ont disparu. Si l’encours placé baisse trop fortement, avec les faibles frais appliqués, les gestionnaires d’ETF préfèrent liquider le fonds.
La bourse de Paris a connu une année en or malgré la persistance de la crise sanitaire. Le CAC 40 a progressé 28,85 % et a dépassé son record datant du 4 septembre 2000 ainsi que les 7000 points. Il a ainsi connu la plus forte hause parmi les grands indices boursiers mondiaux. Si en 2000, les valeurs technologiques portaient l’indice de la place de Paris, ce rôle est désormais joué par celles du luxe. Malgré un contexte complexe, la volatilité des actions a été faible, 6,3 % pour les valeurs du CAC40. Le succès de la bourse de Paris est liée non seulement à l’ampleur des liquidités disponibles mais aussi au prompt rétablissement des entreprises qui ont retrouvé leur niveau de bénéfices d’avant crise. Les plus fortes appréciation pour les cours sont à mettre au crédit de la Société Générale, Hermès et Cap Gemini. En raison des problèmes d’approvisionnement en microprocesseurs et de la transition énergétique, les valeurs automobiles ont été orientées à la baisse durant l’année 2021.
L’assurance vie confirme et signe
Au mois de novembre 2021, la collecte nette de l’assurance vie, pour le douzième mois consécutif, a été positive, selon la Fédération Française de l’Assurance, de 2,3 milliards d’euros, contre 2,7 milliard d’euros en octobre. Depuis le début de l’année, la collecte nette de l’assurance vie a atteint 21 milliards d’euros en hausse de 24 milliards d’euros sur la même période de 2020. Par rapport à 2019, la collecte nette est supérieur de plus d’un milliard d’euros témoignant de l’engouement retrouvé des ménages pour le premier placement français.
La collecte du mois de novembre a été portée par les cotisations qui ont atteint 12,4 milliards d’euros, contre 13,2 milliards d’euros au mois en octobre. Depuis le début de l’année, les cotisations s’établissent à 136,7 milliards d’euros. La collecte en unités de compte s’est élevée à 4,9 milliards d’euros soit 39 % de la collecte globale. Depuis le début de l’année, la collecte en unités de compte représente 38 % de la collecte. La bonne tenue des marchés et la baisse du rendement des fonds euros expliquent le maintien à haut niveau de la collecte en unités de compte, collecte qui est encouragée, par ailleurs, par les assureurs.
Le montant des prestations versées sur le mois de novembre 2021 s’est élevé à 10,1 milliards d’euros, contre 10,5 milliards d’euros en octobre. Elle se situe à un niveau traditionnel.
Fin octobre 2021, les encours des contrats d’assurance vie atteignaient 1 861 milliards d’euros, en progression de +4 % sur un an.
A la différence du Livret A qui a enregistré deux décollectes consécutives, l’assurance vie bénéficie d’un regain d’intérêt de la part des ménages qui réorientent une partie de leur épargne. Au mois de novembre, l’épidémie était relativement sous contrôle, même si les premiers signes de reprise se faisaient jour. Ce relatif optimisme a favorisé un engagement sur le long terme de l’épargne. L’amélioration de la situation économique, avec une rapide décrue du chômage, explique également, du moins en partie, la bonne tenue de l’assurance vie.
La résurgence de l’épidémie pourrait peser sur la collecte des prochains mois, la priorité pouvant alors être donnée à l’épargne de précaution.
Contact presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
slegouez@cercledelepargne.fr
Au mois de novembre 2021, la collecte nette de l’assurance vie, pour le douzième mois consécutif, a été positive, selon la Fédération Française de l’Assurance, de 2,3 milliards d’euros, contre 2,7 milliard d’euros en octobre. Depuis le début de l’année, la collecte nette de l’assurance vie a atteint 21 milliards d’euros en hausse de 24 milliards d’euros sur la même période de 2020. Par rapport à 2019, la collecte nette est supérieur de plus d’un milliard d’euros témoignant de l’engouement retrouvé des ménages pour le premier placement français.
La collecte du mois de novembre a été portée par les cotisations qui ont atteint 12,4 milliards d’euros, contre 13,2 milliards d’euros au mois en octobre. Depuis le début de l’année, les cotisations s’établissent à 136,7 milliards d’euros. La collecte en unités de compte s’est élevée à 4,9 milliards d’euros soit 39 % de la collecte globale. Depuis le début de l’année, la collecte en unités de compte représente 38 % de la collecte. La bonne tenue des marchés et la baisse du rendement des fonds euros expliquent le maintien à haut niveau de la collecte en unités de compte, collecte qui est encouragée, par ailleurs, par les assureurs.
Le montant des prestations versées sur le mois de novembre 2021 s’est élevé à 10,1 milliards d’euros, contre 10,5 milliards d’euros en octobre. Elle se situe à un niveau traditionnel.
Fin octobre 2021, les encours des contrats d’assurance vie atteignaient 1 861 milliards d’euros, en progression de +4 % sur un an.
A la différence du Livret A qui a enregistré deux décollectes consécutives, l’assurance vie bénéficie d’un regain d’intérêt de la part des ménages qui réorientent une partie de leur épargne. Au mois de novembre, l’épidémie était relativement sous contrôle, même si les premiers signes de reprise se faisaient jour. Ce relatif optimisme a favorisé un engagement sur le long terme de l’épargne. L’amélioration de la situation économique, avec une rapide décrue du chômage, explique également, du moins en partie, la bonne tenue de l’assurance vie.
La résurgence de l’épidémie pourrait peser sur la collecte des prochains mois, la priorité pouvant alors être donnée à l’épargne de précaution.
Après plusieurs semaines d’inquiétude autour du variant Omicron et de l’inflation, la raison est de retour sur les marchés financiers. Les investisseurs n’ont pas voulu manquer le rally de Noël permettant à l’indice S&P 500 de clôturer, jeudi 23 décembre, à un nouveau record. Selon des études menées en Afrique du Sud, les personnes infectées par Omicron sont 80 % moins susceptibles d’être hospitalisées qu’avec les autres variants. Une autre étude menée en Ecosse souligne qu’Omicron est aux deux tiers moins susceptible d’entraîner une hospitalisation par rapport au Delta. L’Agence britannique de sécurité sanitaire a confirmé ces résultats, affirmant qu’une personne atteinte par la nouvelle souche avait 50 % à 70 % moins de risque d’être admise à l’hôpital. Ces enquêtes ont rassuré les investisseurs américains et européens en pleine 5ème vague. Par ailleurs, ils ont pris bonne note de l’évolution de la consommation des ménages américains qui a progressé à un rythme conforme aux attentes en novembre, après une forte hausse en octobre dans un contexte de hausse des prix et de pénuries dans les magasins. Les dépenses de consommation, qui représentent plus des deux tiers de l’activité économique aux Etats-Unis ont augmenté de 0,6 % le mois dernier, après une hausse de 1,4 % (révisée) en octobre, selon les statistiques publiées par le département du Commerce. Hors énergie et alimentation, l’indice des prix « core PCE » a augmenté de 0,5 %, un chiffre supérieur aux attentes qui étaient d’une hausse de 0,4 %. Sur un an, cette mesure de l’inflation privilégiée par la Réserve fédérale a augmenté de 4,7%, après une croissance de 4,2% en octobre. Le consensus était de 4,5% Les revenus des ménages ont parallèlement progressé de 0,4%, un chiffre conforme aux attentes, après une hausse de 0,5% en octobre.
Le CAC 40 a terminé la semaine au-dessus de 7000 points en hausse sur cinq jours de plus de 2,3 %. Les autres grands indices européens ont également enregistré des progressions sensibles. Les taux d’intérêt étaient orientés à la hausse, celui de l’obligation d’Etat à 10 ans pour la France est repassé en territoire positif.
Résultats 31 décembre 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 7 086,58 | +2,31 % | 5 551,41 |
Dow Jones (23 décembre) | 35 950,56 | +2,92 % | 30 409,56 |
Nasdaq (23 décembre) | 15,653.37 | +4,49 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 756,31 | +3,39 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 372,10 | +1,41% | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 255,01 | +2,25 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 782,59 | +0,83 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 618.05 | -0,39 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | 0,119 % | +0,120 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,253 % | +0,94 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,493 % | +0,028 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1308 | +0,50 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 801,900 | +0,03 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 75,880 | +3,27 % | 51,290 |
Comme au mois d’octobre, sur fond de rebond de la consommation, les ménages ont, le mois dernier, puisé dans leur Livret A. La décollecte a ainsi atteint, selon la Caisse des Dépôts et Consignation, 90 millions d’euros, contre -2,83 milliards d’euros en octobre. Ce résultat n’est pas une surprise. Le mois de novembre est traditionnellement un mois de décollecte. Lors de ces dix dernières années, le mois de novembre a, donné lieu, à cinq reprises, à une décollecte ou à une toute petite collecte (autour de 200 millions d’euros). Avec la proximité des fêtes et notamment le « black Friday », les Français se sont faits plaisir. En outre, en novembre, ils ont dû s’acquitter des impôts locaux (taxe d’habitation pour les 20 % des ménages qui y sont encore assujettis et taxe foncière).
La décollecte du Livret A traduit la baisse du taux d’épargne des ménages qui est passé de 21 % du revenu disponible brut à 17 % de la fin 2020 au troisième trimestre 2021. Malgré tout, l’encours du Livret A en novembre, s’établit à 343,4 milliards d’euros. Il reste supérieur de 40 milliards d’euros à son niveau d’avant crise. Les ménages puisent avec parcimonie dans leur cagnotte.
Sur les onze premiers mois de l’année, la collecte cumulée du Livret A a atteint 16,87 milliards d’euros, contre 27,83 milliards d’euros sur la même période en 2020. Pour l’année 2019, avant la crise sanitaire, la collecte cumulée s’était élevée à 14,24 milliards d’euros.
Pour les prochains mois, l’évolution du Livret A risque d’être affectée par la résurgence de l’épidémie. La baisse du moral des ménages pourrait conduire au retour de fortes collectes pour le Livret A et cela d’autant plus si des mesures sanitaires restrictives étaient mises en œuvre. Les premiers mois de l’année prochaine devraient donc être favorables à la collecte du Livret A qui devrait, en outre, bénéficier d’une légère revalorisation de son taux. Compte tenu des taux des marchés monétaires et de l’inflation, le Gouvernement pourrait retenir un taux entre 0,8 et 1 %. Le rendement réel du Livret A resterait malgré tout négatif. Si le taux était fixé à 1 %, le gain sur un an pour un Livret A de 5 000 euros serait de 25 euros. Pour un Livret A au plafond, 22 950 euros, le gain serait de 114 euros. Le coût global pour les banques et la Caisse des dépôts du surcroit de rémunération pour le seul Livret A serait de 1,7 milliard d’euros.
Les investisseurs n’ont pas été surpris, plus qu’outre mesure, des annonces des banques centrales qui avaient été anticipées depuis plusieurs semaines. Ils ont, en revanche, réagi négativement aux déboires turques. Les valeurs bancaires ont fortement souffert de la décisions d’Erdogan de baisser à nouveau ses taux d’intérêt au moment même où l’inflation atteint un niveau élevé en Turquie, +7,4 % sur un an pour le troisième trimestre. La livre turque s’est dépréciée dès l’annonce de la baisse du taux directeur. Si au mois de janvier, un dollar s’échangeait contre 7 livres, vendredi 17 décembre, il valait plus de 15 livres. Cette chute rapide de la monnaie turque a entraîné celle de la bourse, -9 % pour la seule journée du vendredi 17 décembre. Compte tenu de la présence de nombreuses banques européennes en Turquie, le cours de leurs actions a été fortement affecté tout comme certaines entreprises industrielles y ayant des établissements. Les indices européens ont, de ce fait, reculé modestement durant cette semaine. Le marché américain, entre menace de ralentissement économique et accélération du programme de sortie de la politique monétaire exceptionnelle, a connu un recul plus marqué des valeurs « actions ». Les valeurs technologiques ont subi des prises de bénéfices et ont été délaissés par les investisseurs qui privilégient des valeurs plus traditionnelles. Le Nasdaq a diminué de près de 3 % sur la semaine. Malgré les annonces des banques centrales de réduire le soutien monétaire, les taux des obligations d’Etat étaient orientés à la baisse.
Les deux grandes banques centrales mondiales, la Réserve fédérale américaine (FED) et la Banque centrale européenne (BCE) ont, cette semaine, décidé de fixer leur cadre respectif de sortie des politiques monétaires de crise. Les annonces interviennent dans un contexte de reprise marquée de l’inflation.
Le mercredi 15 décembre, la FED a décidé de ne pas toucher à ses taux directeurs qui fixent le loyer de l’argent à court terme. Ces derniers restent fixés entre zéro et 0,25 %, taux en vigueur depuis le mois de mars 2020. En revanche, la FED a tracé un chemin de normalisation plus rapide que prévu. Les taux directeurs devraient passer en moyenne à 0,9 % fin 2022, un chiffre supérieur à leur prévision de septembre, qui était de 0,4 %. Fin 2023, le loyer de l’argent est censé atteindre 1,6 % avec deux hausses prévues dans l’année, puis 2,1 % en 2024 (deux hausses aussi) et 2,5 % à long terme. Le montant de la réduction des achats d’actifs est, par ailleurs, relevé de 15 à 30 milliards de dollars par mois. Ces derniers devraient prendre fin en mars en lieu et place de juin.
Le Président de la FED a admis, lors de la conférence de presse faisant suite aux deux journées du comité de politique monétaire, que l’inflation qui s’est élevée à 6,8 % en novembre est plus forte et plus générale que prévu. La crainte d’une spirale inflation-salaires n’est pas complètement exclue d’autant plus que le taux de chômage s’est abaissé à 4,2 % en novembre. Jusqu’à présent, les augmentations de salaire n’ont pas été moteurs dans la résurgence de l’inflation. Les États-Unis sont confrontés à un faible taux de participation au marché du travail, du fait du vieillissement de la population et de la crainte du Covid. Des actifs préfèrent pour le moment rester en retrait du marché du travail. La banque centrale américaine a également révisé à la baisse, ses prévisions pour la croissance américaine, qui devrait être en 2021 de 5,5 %, contre 5,9 % anticipés lors des prévisions de septembre. En revanche, elle espère une croissance plus rapide en 2022, à 4,0 % contre 3,8 % estimés auparavant.
De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) a confirmé, jeudi 16 décembre, qu’elle mettrait progressivement fin à son programme d’achats « urgence pandémie » (PEPP), doté d’une enveloppe de 1 850 milliards d’euros d’ici la fin du mois de mars 2022. La banque centrale continuera néanmoins à réinvestir « au moins jusqu’à la fin de 2024 » les montants correspondant aux intérêts et aux remboursements des titres qu’elle détient dans son portefeuille. Ces réinvestissements devraient représenter un peu moins de 15 milliards d’euros mensuels d’achats, contre environ 60 milliards actuellement dans le cadre du PEPP. Pour compenser partiellement cette différence et éviter un sevrage trop brutal des marchés, le programme d’achat « classique » de la BCE (APP, assets purchasing program) sera doublé au cours du deuxième trimestre. Il passera à 40 milliards d’euros par mois, avant de redescendre à 30 milliards au troisième trimestre 2022. Le retour à la normale interviendra au quatrième trimestre 2022 avec un volume d’achat ramené à 20 milliards par mois à partir d’octobre.
Par ailleurs, pour éviter toute tension sur le marché de la dette, la BCE a précisé qu’elle se laisserait une grande souplesse dans les réinvestissements du PEPP, notamment dans les situations à risque. Elle pourra ainsi continuer à acheter de la dette d’État grecque, qui n’est pas éligible à l’APP. Elle se réserve aussi le droit de relancer le programme d’urgence si nécessaire. La décision de la BCE a pu surprendre en intervenant en pleine 5e vague de l’épidémie. Elle s’inscrit avant tout dans la volonté de rassurer ceux qui craignent un emballement de l’inflation en zone euro, inflation qui a atteint le niveau record de 4,9 % au mois de novembre.
Confrontées à une hausse des prix à la consommation importante, la Reserve fédérale américaine et la Banque d’Angleterre ont pris des mesures plus drastiques. La Banque d’Angleterre a ainsi décidé également jeudi 16 décembre une hausse de son taux directeur de 15 points de bases, à 0,25 %. De son côté, la Fed a annoncé mercredi soir qu’elle allait accélérer son tapering (l’extinction progressive de son programme d’achat) qui s’achèvera en mars. Ses membres prévoient désormais deux à trois hausses de taux l’an prochain. Pour la BCE, aucune hausse de taux n’est pour le moment prévue. Le taux de dépôt reste à -0,5 %, le taux de refinancement 0 % et le taux de la facilité de prêt marginal à 0,25 %.
Résultats 17 décembre 2021 | Évolution Sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2020 | |
CAC 40 | 6 926,63 | -0,93 % | 5 551,41 |
Dow Jones | 35 365,44 | -1,68 % | 30 409,56 |
Nasdaq | 15 169,68 | -2,95 % | 12 870,00 |
Dax Xetra Allemand | 15 531,69 | -0,59 % | 13 718,78 |
Footsie | 7 269,92 | -0,30 % | 6 460,52 |
Euro Stoxx 50 | 4 161,35 | -0,90 % | 3 552,64 |
Nikkei 225 | 28 437,77 | +1,46 % | 27 444,17 |
Shanghai Composite | 3 666,35 | +1,63 % | 3 473,07 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | -0,028 % | -0,027 pt | -0,304 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | -0,380 % | -0,033 pt | -0,550 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | +1,409 % | -0,056 pt | 0,926 % |
Cours de l’euro / dollar (18 heures) | 1,1252 | -0,51 % | 1,2232 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 801,446 | +1,08 % | 1 898,620 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 73,480 | -2,29 % | 51,290 |
A TF1 et à LCI, le mercredi 15 décembre dernier, le Président de la République Emmanuel Macron a, sur le dossier des retraites, tracé les pistes d’une éventuelle réforme qu’il pourrait être amené à présenter s’il était au mois d’avril prochain réélu. Il a pris parti en faveur de départs plus tardifs à la retraite sans en préciser les modalités. La candidate LR, Valérie Pécresse, s’est prononcée en faveur d’un report à 65 ans de l’âge légal qui est aujourd’hui de 62 ans. Le Rassemblement national ou la France Insoumise sont favorables au rétablissement à 60 ans de l’âge légal. L’idéal aux yeux des Français, sondés par le ministère de la Santé, selon une étude publiée jeudi 16 décembre, serait de partir à 61 ans – une moyenne qui a progressé de cinq mois depuis le dernier sondage, en 2017. Pour tenir compte de la pénibilité de certains métiers, le le Président de la République a indiqué dit qu’il y aura lieu de prévoir des départs anticipés pour certaines catégories de Français. Il a cité l’exemple des conducteurs de poids lourds, des manutentionnaires, des travailleurs à la chaîne. Il a également appelé à « repenser le travail des seniors » afin qu’ils puissent rester en poste plus longtemps.
Au niveau de l’organisation des régimes de retraite, il souhaite une réelle simplification sans pour autant reprendre le principe du système universel qui avait prévalu lors de l’élaboration de la réforme dont la discussion a été arrêtées avec la survenue de l’épidémie de covid-19. Il a réaffirmé son souhait de sortir des régimes spéciaux et des « spécificités qui avaient produit des inégalités au fil du temps ». Il préconise trois régimes de retraite, un dédié aux salariés du secteur du privé, un pour les fonctionnaires et un pour les indépendants. Pour autant, Emmanuel Macron ne vise plus un seul régime de retraite. Il se prononce en faveur de la convergence qui est à l’œuvre depuis la première réforme engagée en 1993. L’objectif de la future réforme sera de mettre « plus de jeunes et plus de seniors sur le marché du travail »
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