menu

Accueil > Archives pour Philou > Page 12

Le taux de rémunération des livrets d’épargne demeure extrêmement faible

Selon la Banque de France, le taux de rémunération des livrets d’épargne ordinaire (hors livrets réglementés comme le Livret A) est resté stable en mars à 0,09 %, ce qui demeure son niveau le plus faible.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

mars- 2021janv- 2022févr- 2022 (e)mars- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,440,400,510,50
Ménages0,670,620,800,80
dont : – dépôts à vue0,020,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,450,390,390,39
– comptes à terme > 2 ans (g)0,960,750,780,73
– livrets à taux réglementés (b)0,530,521,071,07
dont : livret A0,500,501,001,00
– livrets ordinaires0,100,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,612,542,582,58
SNF0,140,090,090,09
dont : – dépôts à vue0,080,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,140,130,12
– comptes à terme > 2 ans (g)0,820,620,610,60
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,54-0,56-0,53-0,50
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,52-0,210,160,23

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Les Français et leur patrimoine : une grande stabilité

La crise sanitaire a provoqué une forte progression du taux d’épargne des ménages. Ces derniers ont, selon la Banque de France, mis de côté environ 170 milliards d’euros de plus qu’en temps normal entre 2020 et 2021. Cette épargne covid a été placée essentiellement sur des produits de court terme voire elle a été laissée sur les comptes courants. A la différence des crises précédentes, celle-ci n’a pas donné lieu à une sortie des ménages du marché »actions ». Ces derniers ont même été opportunistes réalisant des achats durant la brève période de baisse des cours entre le mois de mars et de mai 2020. Dans ce contexte, l’épidémie de covid-19 a, comme le souligne l’INSEE, dans une note publiée le 3 mai dernier changé, le panorama de l’épargne française.

Au début de l’année 2021, selon l’INSEE, 93,3 % des ménages vivant en France hors Mayotte possédaient au moins un actif financier (autre qu’un compte-chèques), immobilier ou professionnel. 89,2 % détenaient des produits financiers, 61,2 % sont propriétaires d’un bien immobilier et 16,2 % disposent d’actifs professionnels. 12,6 % des ménages possèdent les trois à la fois et 57,6 % à la fois du patrimoine financier et immobilier.

INSEE

Depuis 2018, la stabilité prédomine en ce qui concerne la possession des différents éléments constituant le patrimoine. La crise n’a pas, malgré, la forte hausse du taux d’épargne, modifié la composition du patrimoine. Les ménages n’ont pas décidé d’ouvrir de nouveaux produits. Ils ont privilégié les placements qu’ils possédaient.

Parmi les produits financiers, 7,8 % des ménages possédaient t en 2021 un portefeuille diversifié, comprenant au moins un livret d’épargne, un produit d’épargne logement, des valeurs mobilières, et un produit d’épargne retraite ou d’assurance-vie. À l’opposé, 11,3 % des ménages ne détiennent aucun de ces produits financiers.

Sans surprise, les livrets d’épargne sont les produits restant les plus diffusés. 83,9 % des ménages déclarent en posséder au moins un. Près des trois quarts (73,5 %) des ménages disposent d’un Livret A ou d’un Livret Bleu. 35,9 % des ménages détiennent un Livret de développement durable et solidaire (LDDS), 16,4 % un livret d’épargne populaire (LEP) et 10,9 % un livret jeune.

L’assurance-vie, le premier produit en volume  est le deuxième placement financier le plus diffusé en France. 40,5 % des ménages possèdent au moins un contrat. Ce ratio a augmenté de 1,3 point depuis début 2018. Il a progressé de 5,5 points depuis 2010. Sur ces huit dernières années, la croissance de l’assurance vie est portée par les contrats multisupports. En 2021, ils représentent 41 % des contrats d’assurance vie, contre 33 % en 2015. 17 % des ménages possèdent désormais un tel contrat.

L’assurance vie est le placement privilégie par les plus de 50 ans. Son taux de possession augmente avec l’âge. Il est de 48,2 % pour les ménages dont la personne de référence a 70 ans, contre 22,1 % parmi les moins de 30 ans. Depuis 2018,

INSEE

Début 2021, 16,4 % des ménages détiennent une épargne retraite (plan d’épargne populaire − PEP – compris). Ce ratio a augmenté de 0,9 point depuis 2018. Cette augmentation par les produits de retraite surcomplémentaire proposés par les employeurs et détenus par 6,9 % des ménages (+ 0,7 point depuis 2018), et par les produits d’épargne retraite individuels détenus par 5,7 % des ménages (+ 1,3 point depuis 2018).

INSEE

Début 2021, 30,4 % des ménages détiennent un produit d’épargne logement (compte épargne logement −  CEL − ou plan d’épargne logement − PEL). Parmi eux, 58,9 % ne détiennent qu’un PEL, 18,6 % uniquement un CEL et 22,4 % ont les deux produits. En raison de sa faible rémunération et de sa fiscalisation, l’épargne logement est en baisse. La détention de CEL diminue de manière constante depuis 2010 (– 4,3 points), alors que celle de PEL, en hausse entre 2010 et 2018 (+ 4,6 points), marque le pas entre 2018 et 2021 (– 2,8 points). En 2018, les nouveaux PEL sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique et le taux de rémunération a été fixé à 1 %.

Les jeunes qui étaient dans le passé des souscripteurs importants du PEL délaissent ce produit. Depuis 2018, son taux de détention a diminué de 9,6 points pour les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans.

INSEE

Début 2021, 16,7 % des ménages détiennent des valeurs mobilières sur un compte titres. Après le repli important imputable à la crise financière et économique de 2008, leur détention est stable depuis 2015. La propension à détenir ces valeurs risquées est fonction du revenu et du niveau de patrimoine. Il varie selon la catégorie socioprofessionnelle. Les ménages dont la personne de référence est agriculteur, cadre ou profession libérale sont ceux qui possèdent le plus souvent des valeurs mobilières (autour de 30 %, voire plus de 40 % pour les agriculteurs). Moins de 10 % des ménages dont la personne de référence est ouvrière ou employée en détiennent.

INSEE

Début 2021, 61,2 % des ménages possèdent un patrimoine immobilier. Cette part est stable depuis dix ans. 57,5 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale et 19,2 % possèdent un autre logement (résidence secondaire, logement vacant, loué ou mis à disposition gratuitement). La détention d’autres logements augmente légèrement depuis 2018 (+ 0,9 point), surtout du fait des résidences secondaires. La détention de la résidence principale baisse légèrement, – 0,5 point.

La possession d’un bien immobilier augmente avec l’âge. 19,8 % des ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans sont propriétaires, contre 73,4 % des ménages de 70 ans ou plus. Entre 2010 et 2018 les écarts s’étaient resserrés : favorisé par un meilleur accès au crédit, le taux de détention avait progressé de 5 points pour l’ensemble des ménages dont la personne de référence avait moins de 40 ans, alors qu’il avait diminué pour leurs aînés. À l’inverse, depuis 2018, la détention immobilière baisse de 2,4 points chez les moins de 30 ans et de 3,8 points pour les trentenaires. L’augmentation des prix explique la difficulté pour les primo-accédants d’acquérir un bien immobilier. alors qu’elle est plutôt stable chez les ménages plus âgés.

Depuis 2010, la détention immobilière a diminué de 7,3 points pour les ménages dont la personne de référence a entre 50 et 59 ans et de 6,2 points pour les sexagénaires. Ces diminutions pourraient traduire un accès à la propriété plus difficile pour les générations nées au tournant des années 1960, mais aussi résulter d’une désaccumulation au moment du passage à la retraite. Les plus touchés sont les retraités, en particulier les anciens salariés non-cadres (– 6 points), et les inactifs n’ayant jamais travaillé (– 7,7 points).

Fort logiquement, es indépendants et les agriculteurs détiennent davantage de patrimoine professionnel Début 2021, 16,2 % des ménages détiennent un patrimoine professionnel. Plus de 75 % des ménages dont la personne de référence ou le conjoint est indépendant en activité (soit 11 % de la population) en possèdent et 97,1 % des agriculteurs

Le Coin des épargnants du 30 avril 2022 : des marchés ébranlés par l’onde de choc de la crise ukrainienne

Les marchés ébranlés !

La succession rapide de crises ébranle les marchés. Si les investisseurs avaient rapidement pris la mesure de l’épidémie, ils sont plus dubitatifs face à la réponse des pouvoirs publics vis-à-vis de la guerre en Ukraine. La superposition de plusieurs chocs sur fond d’abondantes liquidités constitue un défi pour les gouvernements et les banques centrales. Une hausse brutale des taux pourrait provoquer des récessions et des tensions financières de grande ampleur. Après la levée de l’hypothèque française avec la victoire d’Emmanuel Macron, les investisseurs focalisent, désormais, leurs regards, sur les menaces de plus en plus précises qui pèsent sur la croissance internationale. L’onde choc de la guerre en Ukraine ne s’arrête pas de se transmettre à de nombreux pans de l’économie mondiale. En avril, comme en mars, les grands indices « actions » ont baissé, en Europe (à l’exception de Londres), en Asie et en Amérique. Les Etats-Unis obtenant de plus mauvais résultats en la matière que l’Europe. L’inflation et la hausse des taux de la FED sur fond de ralentissement de l’activité expliquent évidemment cette évolution. Le Nasdaq a reculé de plus de 10 % en avril. Depuis le début de l’année, cet indice a perdu plus d’un cinquième de sa valeur. Le Dow Jones a diminué de son côté de près de 10 %.Si lors de la crise sanitaire, la chute des cours avait été temporaire, l’ajustement en cours donne l’impression de s’inscrire dans un temps long. Le programme de hausse des taux d’intérêt devrait peser durant toute l’année sur la valorisation des sociétés, en particulier aux Etats-Unis où elle avait atteint des sommets. 

Du fait du décalage entre les taux américains et les taux européens ainsi qu’en raison de la plus forte exposition économique de l’Europe à la guerre en Ukraine, l’euro se rapproche de la parité avec le dollar.

Le pétrole est resté stable sur l’ensemble du mois d’avril grâce à la décision des Américains de puiser dans leurs stocks stratégiques. Le ralentissement de l’économie mondiale devrait légèrement détendre le marché. Le rendez-vous clef pour l’énergie interviendra au cours de l’été avec la constitution des réserves pour l’hiver. Le marché du pétrole a réagi avec circonspection à la décision de Moscou de priver de gaz la Pologne et la Bulgarie. Vladimir Poutine a, en effet, annoncé qu’à compter du 27 avril, ces deux Etats de l’Union européenne ne seraient plus approvisionnés en réaction à leur décision de refuser le nouveau système de paiement des matières premières en roubles mise en place par la Russie. Un décret du Kremlin, du mois de mars impose aux acheteurs européens d’ouvrir des comptes en roubles auprès de Gazprom Bank. S’ils peuvent honorer leurs contrats avec Gazprom en euros ou en dollars, les paiements sont convertis en devise russe avant d’être versés au producteur Gazprom. La Commission européenne, tout en excluant les paiements directs en roubles, a estimé que ce système était compatible avec les sanctions en vigueur. Bruxelles autorise ainsi de fait les compagnies européennes comme l’entreprise française Engie ou celle d’Allemagne Uniper à se conformer à ces conditions de paiement. La Pologne a décidé de ne pas appliquer ce protocole. Elle peut le faire car elle avait prévu avant la guerre de ne plus acheter de gaz russe à compter du 31 décembre 2022, en ne renouvelant pas son contrat avec Gazprom. Elle ne fait qu’anticiper cette fin de contrat. La Pologne a engagé une réorientation de ses importations de gaz en optant pour l’achat de gaz liquéfié et la livraison de gaz en provenance de Norvège à partir de l’automne grâce à la mise en service du gazoduc reliant les deux pays. A la fin avril, la Pologne a constitué des réserves suffisantes pour tenir jusqu’à la fin de l’année. Les stockages souterrains sont déjà remplis à hauteur de 76 % (contre 32 % pour l’ensemble de l’Union européenne). Pour la Bulgarie, l’équation est plus complexe car le pays importe plus de 70 % de son gaz de Russie. Les réserves sont à un faible niveau, 17 % seulement, et le pays est mal interconnecté au réseau gazier européen. Le nouveau chef gouvernement de Bulgarie a décidé de s’opposer à la politique russe à la différence de son prédécesseur qui était plus accommodant. La Pologne et la Bulgarie ne représentant que 8 % des importations de gaz russe des Vingt-Sept.

L’Europe toujours sous la menace de l’inflation

Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été estimé, en avril, à 7,5 %, contre 7,4 % en mars selon une estimation rapide publiée par Eurostat. Sans surprise, en avril, la principale composante de l’inflation de la zone euro a été l’énergie (+38,0 %, comparé à +44,4 % en mars), suivie de l’alimentation, l’alcool & tabac (6,4 %, comparé à 5,0 % en mars), des biens industriels hors énergie (3,8 %, comparé à 3,4 % en mars) et des services (3,3 %, comparé à 2,7 % en mars).L’inflation a atteint 19 % en Estonie, 16,6 % en Lituanie et 13,2 % en Lettonie. Les trois Pays baltes sont fortement exposés aux conséquences de la guerre en Ukraine. Elle s’élève à 9,4 % en Grèce, à 9 % au Luxembourg et à 7,8 % en Allemagne. La France figure toujours parmi les pays à relative faible inflation grâce au bouclier tarifaire gouvernemental.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
29 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 533,77-0,72 %7 153,03 
Dow Jones 32 977,21-2,47 %36 338,30 
Nasdaq 12 334,64-3,93  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 097,88-0,31  %15 884,86 
Footsie 7 544,55+0,30  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 802,86-0,97 %4 298,41 
Nikkei 225 26 847,90-0,95 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 047,06-1,29 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,461 % +0,043 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,940 % -0,031pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,901 %-0,005 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0535-2,34  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 907,898-1,31 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 108,756+2,87 %78,140 
CDE 29 avril 2022

17 millions de retraités

Fin 2020, 16,9 millions de personnes étaient, en France, selon le service des statistiques du Ministère des Solidarités et des Santé, des retraitées de droit direct des régimes français. Leur nombre a augmenté de 1,2 % par rapport à fin 2019. Ce taux reste inférieur à celui observé entre 2005 et 2010 mais se situe dans la tendance des dernières années. Les femmes représentent 53 % des retraités.

Parmi les retraités d’un régime de base, 83 %, soit 14,1 millions de retraités, perçoivent une pension de droit direct de la CNAV. 12,0 millions reçoivent une pension complémentaire du régime unifié des salariés Agirc-Arrco. Tous régimes confondus, 716 000 retraités ont liquidé un premier droit direct à la retraite en 2020.

 Fin  2020, 4,3 millions de personnes bénéficient d’une pension de retraite de droit dérivé (aussi appelée « pension de réversion »). Pour 1,0 million de ces bénéficiaires, cette pension de réversion constitue leur unique pension de retraite – certains d’entre eux peuvent avoir des droits directs de retraite mais ils n’ont pas encore liquidé leur pension. Les femmes, plus souvent veuves, représentent 88 % des bénéficiaires d’une pension de droit dérivé. Le régime général verse 2,8 millions de pensions de droit dérivé et l’Agirc-Arrco 3,0 millions.

Fin 2020, le montant mensuel moyen brut de la pension de droit direct des retraités résidant en France, après la prise en compte de l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus, s’élève à 1 509 euros (soit 1 400 euros nets des prélèvements sociaux). Pour l’ensemble des retraités des régimes français, y compris ceux résidant à l’étranger, ce montant est de 1 444 euros bruts. Les femmes résidant en France ont une pension de droit direct (y compris l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus) inférieure de 40 % à celle des hommes.

Le montant moyen de pension a diminué de 0,7 % en euros constants depuis 2015, en raison notamment de revalorisations ponctuellement inférieures à l’inflation sur la période dans certains régimes. En 2020, la pension brute moyenne a progressé de 0,3 % en euros courants et de 0,4 % en euros constants par rapport à 2019, car les prix à la consommation sont restés quasi stables entre la fin 2019 et la fin 2020. Cette évolution reflète la revalorisation différenciée des retraites de base (les pensions ont été revalorisées de 1,0 % au 1er janvier pour les retraités dont la pension tous régimes est inférieure à 2 000 euros bruts par mois, et de 0,3 % pour les retraités dont la pension tous régimes est supérieure à ce seuil) et l’absence de revalorisation des retraites complémentaires Agirc-Arrco.La pension nette moyenne augmente également, de 0,5 % en euros constants entre fin 2019 et fin 2020.

Depuis la réforme des retraites de 2010 fixant l’âge légal à 62 ans, l’âge de départ à la retraite a augmenté de 1 an et 9 mois. Fin 2020, l’âge conjoncturel de départ à la retraite s’élève à 62 ans et 4 mois pour les retraités de droit direct résidant en France. Les femmes liquident leurs droits à la retraite en moyenne 7 mois après les hommes en 2020. Elles prennent leur retraite en moyenne à 62 ans et 7 mois, contre 62 ans pour les hommes. L’écart se réduit toutefois progressivement au fil des générations. Les femmes du fait de périodes non travaillées sont contraintes de poursuivre leurs activités afin d’obtenir le nombre de trimestres suffisants ou atteindre 67 ans, âge à partir duquel la retraite est accordée à taux plein sans référence aux trimestres.

Plus de 3 millions de Plans d’Epargne Retraite individuels

Selon France Assureurs, en mars 2022, 62 400 nouveaux assurés ont souscrit un PER auprès d’une entreprise d’assurance. Les cotisations se sont élevées à  513 millions d’euros. Sur le même mois, 17 500 assurés ont transféré d’anciens contrats vers un PER individuels pour un montant de 612 millions d’euros. Au total, 79 900 assurés supplémentaires et 1,1 milliard d’euros de versements au cours du mois de mars.

Depuis le début de l’année 2022, 442 000 PER ont été commercialisés. 8,3 milliards d’euros de cotisations ont été versés sur les PER individuels

A la fin du premier trimestre, le nombre de souscripteurs de PER dépasse 3 millions et l’encours s’élevait à 37,8 milliards d’euros.

L’assurance vie assure en mars

Livret A et assurance vie, même combat !

Lors de ce premier trimestre, les ménages ont été en mode « épargne ». La vague omicron et le conflit ukrainien ne les ont pas incités à ralentir leur effort d’épargne et à puiser dans celle constituée depuis le mois de mars 2020. L’inflation ne conduit pas pour le moment les ménages à réduire leur effort pour compenser l’érosion de leur pouvoir d’achat. Celle-ci peut avoir, par effet d’encaisse, également appelé effet Pigou, peut au contraire les amener à renforcer leur épargne afin de maintenir la valeur de leur capital. Ils peuvent par ailleurs épargner afin de disposer d’une cagnotte pour faire face à des dépenses dont le coût augmentera du fait de l’inflation dans les prochains mois.

Plus de 20 milliards d’euros pour le Livret A et l’assurance vie au premier trimestre

Pour le premier trimestre de l’année 2022, la collecte du Livret A a atteint 12,2 milliards d’euros et celle de l’assurance vie, 8,4 milliards d’euros. Pour cette dernière, ce résultat est le meilleure enregistré depuis 2011.

Les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 857 milliards d’euros à fin mars, en croissance de +2 % sur un an.

Une collecte du mois de mais somme toute classique pour l’assurance vie

Pour le mois de mars, la collecte nette a été de 2,2 milliards d’euros. Elle a été portée par un montant élevé de cotisations brutes, 14,3 milliards d’euros , contre 13,2 milliards d’euros en février 2022 comme en mars 2021). Cette collecte brute a augmenté en euros et en unités de compte. La proportion des unités de compte dans la collecte brute s’est élevé à 39 %, soit le taux moyen de l’année 2021. Le contexte boursier plus incertain n’a pas dissuadé les assurés de souscrire  des unités de compte. Les prestations ont été en légère hausse en mars à 12,1 milliards d’euros en mars 2022.

Le mois de mars est un mois globalement positif pour l’assurance vie. Deux décollectes en dix ans ont été enregistrées, en 2012 et en 2020. Ces deux années atypiques (crise des dettes publiques et crise sanitaire) pour le premier placement des ménages constituent des exceptions. La collecte moyenne tourne autour de 1,8 milliard d’euros en mars. Le cru du mois de mars 2022 est correct, en baisse néanmoins par rapport à ceux des mois de janvier et février.

Les ménages ont privilégié l’épargne en ce début d’année en jouant sur tous les tableaux, produits de court terme et de long terme. La survenue de la guerre en Ukraine devrait conduire, pour les prochains mois, les ménages à l’attentisme et à la prudence. La composante épargne de précaution devrait bénéficier du contexte géopolitique anxiogène. La baisse du nombre de transactions immobilières devrait, de son côté, favoriser l’assurance vie.

CDE – France Assureurs
CDE – France Assureurs

Le moral des ménages atteint par la crise ukrainienne

En avril, la confiance des ménages a, selon l’INSEE, continué de diminuer, mais moins fortement qu’en mars. À 88, l’indicateur qui la synthétise est en retrait de deux points et reste ainsi au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Il est à un niveau voisin des points bas atteints fin 2018 lors du mouvement des gilets jaunes et en 2020 lors des confinements. Le conflit ukrainien et la hausse des prix qui en résulte mine le moral des ménages.

INSEE

En avril, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants recule nettement, le solde correspondant perd neuf points et se situe au-dessous de sa moyenne de longue période.

Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée perd quatre points et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde relatif à la situation financière personnelle future des ménages augmente de trois points, après une forte baisse en mars, et reste au-dessous de sa moyenne.

Les ménages français entendent, dans un contexte complexe, rester en mode épargne.

En avril, le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future augmente de deux points. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle baisse de quatre points. Le solde d’opinion concernant l’opportunité d’épargner augmente de deux points. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leur moyenne de longue période.

INSEE

La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue. Le solde correspondant perd sept points et reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. La proportion des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois progresse  après une forte baisse en mars. Le solde correspondant regagne cinq points mais reste très nettement inférieur à sa moyenne.

En matière d’emploi, l’optimisme demeure. En avril, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent à peine. Le solde correspondant progresse d’un point, tout en demeurant nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.

Les ménages ont revu à la hausse leur opinion sur l’évolution passée des prix, mais ils sont moins nombreux que le mois dernier à considérer que la hausse va être plus rapide au cours des prochains mois  En avril, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois progresse nettement. Le solde correspondant gagne sept points et se situe au plus haut depuis l’été 2008. La part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois diminue nettement

Le Coin des Epargnants du 23 avril 2022

Une semaine chinoise et monétaire

Les indices « actions » chinois ont fortement reculé cette semaine tout comme les indices américains. Les prévisions de croissance sur fond de confinement à répétition, dont celui concernant Shanghai, ont refroidi les investisseurs. Sur les places occidentales, les déclarations du Président de la FED ont effacé en fin de semaine les gains des premiers jours. Jerome Powell ne s’interdit pas, en effet, d’augmenter plus fortement et plus rapidement des taux directeurs après une nouvelle annonce prévue en mai. Une hausse de 0,75 point serait sans précédent depuis 1994. Ces hausses de taux pourraient pénaliser l’activité et rendre les actions moins attractives. En Europe, au sein de la BCE, de plus en plus de voix se font entendre pour arrêter rapidement le programme de rachats et pour relever les taux d’ici la fin de l’année. Les taux d’intérêt ont continué leur hausse. Le taux à 10 ans pour l’obligation d’Etat américaine se rapproche des 3 %. En raison des anticipations sur le relèvement des taux américains, le dollar s’apprécie au détriment de l’euro avec en ligne de mire la parité entre les deux monnaies.

Le baril de pétrole s’est échangé entre 105 et 112 dollars. La crise institutionnelle en Lybie est un nouveau facteur de déstabilisation du marché.

Les cryptoactifs sous la surveillance de l’Autorité des Marchés financiers

Pour la première fois, le rapport de l’année 2021 du médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marielle Cohen-Branche, a mentionné des litiges liés à des prestations de services autour des cryptoactifs. « La reconversion des escrocs du Forex vers les cryptoactifs (…) se confirme de manière claire », a indiqué le médiateur de l’AMF. Parmi les 78 dossiers relevant d’une escroquerie (sur 1964 dossiers reçus au total par les services du médiateur l’an dernier), un quart est lié à des investissements frauduleux dans les cryptomonnaies (contre seulement 6 % en 2020) ou dans des dérivés sur cryptoactifs.

Depuis 2019, la loi Pacte oblige une société permettant d’acheter, de vendre, d’échanger, de conserver ou d’investir dans des cryptoactifs, à s’enregistrer auprès de l’AMF. 36 sociétés ont obtenu cet agrément. Si un particulier a démarché lui-même une plateforme non agréée, le régulateur est incompétent pour agir et le défendre. Des épargnants ayant égaré leur clef d’authentification ou se l’étant fait voler ne disposent d’aucun recours et perdent l’accès à leurs cryptoactifs. Selon le rapport, la moyenne des préjudices subis par les épargnants est de 4200 euros, avec des pertes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros pour certains investisseurs ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 581,42-0,12 %7 153,03 
Dow Jones 33 811,40-1,86 %36 338,30 
Nasdaq 12 836,30-3,86  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 142,09-0,15  %15 884,86 
Footsie 7 521,68-1,24  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 840,01+0,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 105,26+0,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 086,92-3,58 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,418 % +0,081 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,971 % +0,132 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,906 %+0,078 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0783-0,25  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 934,320-1,93 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 106,04–4,05 %78,140 
CDE

Un trimestre en or pour le Livret A

La collecte du premier trimestre pour le Livret A a atteint 12,22 milliards d’euros, le mois de mars (3,02 milliards d’euros) ayant confirmé les bons résultats des deux premiers mois de l’année (6,25 et 2,94 milliards d’euros). Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en mars une collecte de 650 millions d’euros portant celle du premier trimestre à milliards d’euros. L’encours du Livret A a atteint le niveau record de 355,6 milliards d’euros fin mars et celui du LDDS a été de 128 milliards d’euros.

La collecte du Livret A du mois de mars a bénéficié du caractère anxiogène de la situation internationale avec le déclenchement de la guerre en Ukraine. En période de tensions qu’elles soient économiques, sociales, sanitaires ou diplomatiques, le Livret A joue son rôle de valeur refuge. En mars, comme lors des deux mois précédents, la collecte a été également portée par la hausse du taux intervenue le premier février. Le passage du taux du Livret A de 0,5 à 1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. En règle générale, l’effet « taux » perdure entre trois à quatre mois.

L’augmentation de l’inflation depuis le mois de février pourrait dissuader les épargnants à placer leur argent sur le Livret A dont le rendement réel est négatif de plus de trois points. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver un écart plus important entre le taux d’inflation et le taux du Livret A. Le maintien d’une forte collecte en début de période d’inflation est cependant fréquent. Les ménages mettent de l’argent de côté pour pouvoir financer des biens et des services dans les prochains mois dont le prix pourrait augmenter. Il y a, par ailleurs un effet d’encaisses réelles appelé également « effet Pigou ». La valeur réelle du patrimoine diminuant en raison de la hausse des prix, les ménages sont contraints d’épargner davantage pour la maintenir constante. Cette théorie se matérialise également par le fait que les épargnants ont un objectif implicite de patrimoine. Si son rendement baisse, il faut épargner plus pour atteindre l’objectif fixé.

La question sensible du relèvement du taux du Livret A

Le gouvernement aurait la possibilité d’anticiper l’actualisation du taux du Livret A qui est logiquement prévue le premier août prochain. Compte tenu du taux d’inflation et des taux des marchés monétaires des six derniers mois, le taux du Livret A pourrait passer de 1 à 1,8%, voire à 2 %. Le coût annuel d’une augmentation de 0,8 point du taux du Livret A pour la Caisse des Dépôts et les banques serait de 2,8 milliards d’euros (60 % à la charge de la Caisse des Dépôts et 40 % à la charge des banques). En ce qui concerne le LDDS, le coût serait d’un milliard d’euros. Le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) qui est censé suivre l’inflation pourrait être porté à 4 voire 4,1 %. Compte tenu de l’encours, le coût annuel de ce relèvement serait de 720 millions d’euros. Une augmentation des taux de l’épargne réglementée renchérirait le coût des crédits destinés aux logement social, aux collectivités locales et aux entreprises bénéficiant des ressources du LDDS. Elle inciterait les ménages à épargner au moment où les pouvoirs publics essaient de sauver la croissance mise à mal par la crise ukrainienne. A contrario, pour refroidir l’économie et réduire les tensions inflationnistes, une augmentation de l’épargne pourrait être bienvenue. Le futur gouvernement devra donc trancher cette question du relèvement des taux de l’épargne réglementée et de sa date de mise en application. Une décision pourrait être prise avant les élections législatives du mois de juin

Les chefs d’entreprise résilients malgré le contexte économique et géopolitique

En avril, le climat des affaires, mesuré par l’INSEE, est en baisse. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, a perdu un point. À 106, il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation du climat des affaires résulte notamment de la détérioration de la situation conjoncturelle dans le commerce de détail en lien avec la hausse des prix. Dans le commerce de détail, le climat des affaires se détériore nettement pour le deuxième mois consécutif. Les anticipations des chefs d’entreprise du secteur concernant leurs perspectives d’activité sont de nouveau orientées à la baisse. Le climat des affaires est stable dans les services. Il est en revache, en légère hausse dans l’industrie, soutenu par les soldes d’opinion sur les carnets de commandes, globaux comme étrangers. Dans le bâtiment, l’indicateur synthétique de climat des affaires s’améliore, mais en partie du fait de la hausse du solde d’opinion sur les prix prévus, tandis que les perspectives d’activité sont jugées moins favorables qu’en mars et que les entreprises sont plus nombreuses à déclarer des difficultés d’approvisionnement.

Compte tenu du contexte, les chefs d’entreprise reste relativement optimiste ce qui témoigne d’une réelle résilience. La hausse des cours des matières, de l’énergie et de certains biens intermédiaires n’affecte que marginalement leur appréciation sur le climat des affaires.

Le climat de l’emploi se dégrade légèrement en avril. L’indicateur perd un point et se situe à 112, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services hors agences d’intérim.

Données INSEE

Le Coin des Epargnants du 15 avril 2022

Quand les banques centrales font la bourse

En raison du Vendredi Saint, la semaine boursière a été réduite à quatre jours pour les places américaines et européennes. En Europe, les indices « actions » ont été orientés en légère hausse sur la semaine portés par la modération de la réponse de la BCE en ce qui concerne le durcissement à venir de sa politique monétaire. En revanche, sur le marché des changes, la réaction est inverse, l’euro perdant 1 %. La monnaie européenne est passée, jeudi 14 avril, sous la barre de 1,08 dollar, son plus bas niveau depuis mai 2020.

Cette semaine, le baril de pétrole Brent a été en hausse en dépassant en fin de semaine les 110 dollars. Le ralentissement de l’économie chinoise et l’absence d’embargo européen pour le pétrole russe devraient détendre le marché dans les prochains jours.

Les taux d’intérêt ont, de leur côté, continué à augmenter. Celui de l’obligation de l’Etat américain à 10 ans dépassait vendredi 15 avril 2,8 % quand ceux de ses homologues allemands et français dépassaient respectivement 0,8 et 1,3 %.

La Banque centrale européenne joue la montre

La Banque centrale européenne (BCE) a décidé, jeudi 14 avril, de ne pas changer de ligne de conduite malgré l’accélération de l’inflation. Elle a simplement confirmé l’arrêt progressif des mesures exceptionnelles de soutien à l’économie. L’Institution de Francfort n’a pas augmenté ses taux directeurs. L’enveloppe de rachat d’obligations, qui est actuellement de 40 milliards d’euros, passera à 30 milliards en mai, puis à 20 milliards en juin. Le taux de dépôt reste à -0,5 %, le taux de refinancement à 0  % et le taux marginal à 0,25 %.

Le débat est ouvert au sein du Conseil des gouverneurs au sujet de la politique monétaire à suivre dans les prochains mois. Lors de la réunion de mars, déjà, les partisans de l’orthodoxie monétaire avaient demandé la fixation d’une date précise de fin pour l’Asset Purchase Programme (APP). Ce programme d’achat d’actifs a soutenu le marché obligataire européen et a permis des conditions de financement favorables aux États européens quasiment sans interruption depuis 2015. La BCE a reporté à juin cette décision tout en précisant qu’elle prévoyait a priori d’y mettre un terme au troisième trimestre. Cette date conditionne celle d’un éventuel relèvement des taux directeurs. La BCE a toujours indiqué que la hausse des taux n’interviendrait qu’un « certain temps » après ses derniers rachats. Si elle mettait un terme à l’APP en juillet, elle pourrait procéder à une hausse en septembre et une deuxième en décembre. Les investisseurs parient pour ce scénario. Le taux de dépôt serait ainsi ramené à 0 % à la fin de l’année, une première depuis 2013.

La BCE temporise à la différence des autres grandes banques centrales qui se sont engagées dans le resserrement de leur politique monétaire. Celles des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Nouvelle-Zélande et, tout récemment, celles de la Corée du Sud et de Singapour ont déjà remonté leurs taux directeurs. En revanche, les autorités chinoises pourraient envisager des mesures de soutien à l’activité passant par un abaissement du taux des réserves obligatoires des grandes banques afin de relancer une économie affaiblie par les reconfinements dus à la résurgence de l’épidémie.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
15 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 589,35+0,79 %7 153,03 
Dow Jones 34 451,23+0,42 %36 338,30 
Nasdaq 13.351,08-0,45  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 163,85+0,28  %15 884,86 
Footsie 7,616.38+0,52  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 848,68+0,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 093,19+0,40 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 211,24-0,81 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,337 % +0,077 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,839 % +0,139 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,828%+0,232 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0805-0,72  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 972,470+1,46 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 110,900+8,08 %78,140 
résultats du 14 avril 2022 pour les indices actions des places européennes et américaines

Un crédit plus cher et plus rare

Selon une enquête publiée mardi 12 avril par la Banque centrale européenne, les banques de la zone euro prévoient, de restreindre l’accès des entreprises au crédit au deuxième trimestre pour freiner l’endettement. Les critères internes d’octroi de crédit des banques avaient été durcis au premier trimestre tant pour les entreprises que pour les ménages. De leur côté, les ménages commencent à constater une légère hausse des taux d’intérêt sur les crédits immobiliers qui sont passés à 1,18 %, selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ils pourraient atteindre, en moyenne, 1,21 % en avril, soit une hausse de 16 points de base par rapport au mois de décembre 2021. Cette augmentation est faible au vu de celle des prix à la consommation, des taux d’intérêt des obligations d’État ou des taux interbancaires. Ces derniers ont gagné 60 points de base depuis le début de l’année quand la hausse des prix s’est élevée à 4,5 % en mars. Au cours du premier trimestre, les durées d’emprunt ont augmenté pour atteindre 241 mois, soit une progression de 7 mois depuis septembre dernier. Pour les taux d’intérêt des crédits, ils pourraient se situer entre 1,50 % et 1,55 % sur l’ensemble de l’année. Avec la guerre en Ukraine, les ménages optent, par ailleurs, pour l’attentisme et diffèrent leurs investissements immobiliers. Le nombre de transactions diminue et les délais de vente s’allongent.

Hommage à Jean-Paul Fitoussi

Photo Jean-Paul Fitoussi

Le Cercle de l’Epargne tient à rendre hommage à Jean-Paul Fitoussi qui vient de nous quitter. Jean-Paul Fitoussi a participé dès sa création à l’aventure du Cercle en étant membre du Conseil scientifique. Lors de nos rencontres, il nous faisait part, avec finesse et humour, de ses analyses, de ses convictions sur la situation économique. Au-delà du Cercle, Jean-Paul Fitoussi a marqué de nombreuses générations d’étudiants de Sciences Po et a contribué à l’essor de l’Observatoire Français de Conjoncture Economique qui avait été créé par Raymond Barre. Il a été un des acteurs clefs de la pensée keynésienne au sein de notre pays. Il a été également un économiste qui a travaillé avec les autorités italiennes avec comme objectif le renforcement de la coopération avec la France. Les membres du Cercle tiennent à adresser leurs plus sincères condoléances à sa famille.

Le Coin des Epargnants du 9 avril 2022 : inflation et élections au menu des marchés

Les marchés, l’inflation et les élections

Le marché parisien a reculé plus fortement que les autres places européennes, la proximité de l’élection présidentielle se faisant ressentir. Si aucun candidat n’a ouvertement pris le parti d’une sortie de l’euro, certains programmes sont jugés par les investisseurs peu compatibles avec les règles de l’Union européenne potentiellement néfastes pour la croissance des entreprises. Les indices américains sont également en retrait, les investisseurs craignant un ralentissement de la croissance dans les prochains mois.

Au-delà de l’élection française, l’inflation et la volonté des banques centrales de l’endiguer du moins en partie pèsent sur le cours des actions. La lecture des « minutes » du comité de politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine confirme que ses membres souhaitent maitriser autant que possible la résurgence de l’inflation. Pour les participants, la Fed pourrait réduire son bilan jusqu’à 95 milliards de dollars par mois. Cela signifie que la FED rachètera des obligations pour un montant inférieur à celui des obligations arrivant à terme. Elle ne réinvestira pas la totalité des sommes qu’elle obtiendra des remboursement des obligations acquises ces dernières années. Son bilan pourrait ainsi se dégonfler de 1 100 milliards de dollars par an, son bilan ayant atteint près de 9 000 milliards de dollars. Des participants du comité de politique monétaire ont fait part de leur souhait de mettre en œuvre une ou plusieurs hausses de 50 points de base pour les taux directeurs de la FED. Ce durcissement inattendu du ton de la Fed a provoqué une poussée de fièvre sur le marché des obligations d’Etat. Le taux américain à 10 ans avait gagné jusqu’à 10 points de base mercredi pour atteindre 2,65 % mercredi 6 avril. Malgré tout, les taux restent très faibles par rapport au niveau atteint par l’inflation. En mars, la Fed a simplement augmenté de 0,25 point ses taux qui évoluent désormais dans la fourchette de 0,25 % à 0,50 %. L’invasion de l’Ukraine par la Russie à la fin février a dissuadé la FED d’agir plus fortement bien que le taux d’inflation se soit rapproché des 8 %. En zone euro, les taux poursuivent leur hausse, le taux de l’emprunt d’Etat à 10 ans en France a dépassé 1,2 %, et celui de son équivalent allemand a atteint 0,7 %. L’écart de taux entre les deux pays tend à s’accroître en lien avec la montée des incertitudes électorales en France.

Le pétrole, en mode yoyo

Le prix du pétrole obéit à des facteurs économiques et géopolitiques. Il est le produit d’anticipations et de spéculations. Son évolution peut apparaître erratique et déconnectée de la réalité de la conjoncture économique ainsi que de l’état réel de l’offre et de la demande.

Le pétrole est repassé sous la barre des 100 dollars malgré une nouvelle série de sanctions imposées à la Russie. Les acteurs du marché pétrolier ont réagi favorablement à l’engagement de Joe Biden de libérer 180 millions de barils supplémentaires dans les prochains mois. Au vu de ces quantités, les inquiétudes antérieures concernant la pénurie d’approvisionnement se sont atténuées même si cette initiative ne devrait toutefois pas compenser le déficit provoqué par l’abandon du pétrole russe, attendu entre 2,5 et 3 millions de barils par jour. La multiplication des confinements pourrait également contribuer à la détente des prix du pétrole en pesant sur la demande.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
8 avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 548,22-2,04 %7 153,03 
Dow Jones 34 721,12-0,28 %36 338,30 
Nasdaq 13 711,00-3,86  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14.283,67-1,13  %15 884,86 
Footsie 7 669,56+1,75  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 858,37-1,54 %4 298,41 
Nikkei 225 26 985,80-2,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 251,85-0,94 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,260 % +0,239 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,700 % +0,149 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,696%+0,321 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,0874-1,50  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 943,220+0,97 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 101,069-2,96 %78,140 
CDE

La déclaration des revenus de 2021 en ligne dès le 7 avril

Le 7 avril prochain débute la campagne 2022 de déclaration de revenus 2021. Celle-ci va se poursuivre jusqu’à fin mai ou début juin selon les départements des contribuables et les modes de déclaration.

L’échéance pour les contribuables qui déclarent via le formulaire papier a été fixée au jeudi 19 mai 2022, le cachet de la Poste faisant foi.

Pour les contribuables effectuant la déclaration de revenus en ligne, ces derniers bénéficient d’un délai supplémentaire. La date dépend du numéro de département de résidence : 

  • Zone 1 (départements 01 à 19) le mardi 24 mai 2022 à minuit ;
  • Zone 2 (départements 20 à 54) le mardi 31 mai 2022 à minuit ;
  • Zone 3 (départements 55 à 976) : mercredi 8 juin 2022 à minuit.

Pour rappel, la déclaration de revenus reste obligatoire. La déclaration d’impôt permet à l’administration de prendre en compte certaines réductions et déductions fiscales ainsi que des revenus exceptionnels qui ne font pas l’objet de la retenue à la source.

Le Coin de l’épargne du 2 avril 2022 : les marchés face au mur des prix

Un mois de mars dominé par la guerre en Ukraine

Le CAC 40 a reculé de 1,39 % au mois de mars, portant la baisse à 6,89 % depuis le début de l’année. Sur le premier trimestre, les autres grands indices de la zone euro sont dans le rouge, l’Eurostoxx cédant plus de 9 %, tout comme le Daxx allemand. L’inflation en lien avec le conflit en Ukraine a contribué à cette contraction qui est intervenue après de forts gains enregistrés en 2021. En revanche, le Footsie britannique est en hausse de 0,35 % en mars et de 1,78 % sur le premier trimestre. Le Dow Jones américain gagne 1,82 % en mars mais cède 4,57 % sur le premier trimestre. Le Nasdaq a été en hausse de 3,84 % en mars mais perd 9,10 % sur les trois premiers mois de l’année.

La bataille de l’énergie ne fait que commencer

La fin du mois aura été marquée par la décision des Etats-Unis de puiser massivement dans leurs réserves stratégiques de pétrole pendant les six prochains mois, à raison d’un million de barils par jour, jusqu’à atteindre l’objectif d’environ 180 millions d’unités. Les réserves stratégiques de ce pays s’élèvent à 568 millions de barils, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Le site de la Maison Blanche mentionne que  « l’ampleur de ce mouvement est sans précédent : le monde n’a jamais vu un tel déversement de pétrole au rythme de 1 million par jour depuis longtemps. Cela fournira une quantité historique d’approvisionnements qui fera le lien jusqu’à la fin de l’année, quand la production intérieure augmentera » Il est précisé que « le président Biden coordonne cette action avec ses alliés et partenaires du monde entier, et s’attend à ce que d’autres pays se joignent à cette action ». Le Président américain a également annoncé des mesures en faveur de la production nationale de minéraux critiques pour les batteries de véhicules électriques. L’initiative de Washington intervient au moment où les membres de l’Opep+, pourtant pressés par les pays occidentaux, n’ont décidé que d’un relèvement modeste de leur production de 432 000 barils par jour à partir du 1er mai.

L’inflation et les banques centrales

En mars, l’inflation a atteint des niveaux inconnus depuis plus de 40 ans. L’indice américain PCE des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 6,4 % sur un an en mars et de 5,4 % (hors alimentation et énergie). Cet indice est celui qui est privilégiée par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour évaluer l’évolution de l’inflation. Pour la zone euro, l’inflation a été de 7,5 % en rythme annuel en mars. Les prix à la consommation ont augmenté de 9,8 % en Espagne, de 8,3 % en Belgique, de 7,3 % en Allemagne et de 5,1 % en France.

Pour la première fois depuis 1999, la Banque Centrale Européenne est confrontée à une crise inflationniste. En Europe, les taux progressent assez vite du fait de l’élévation des cours du pétrole, du gaz, des matières premières et des produits agricoles. Face à cette hausse des prix, elle est confrontée à un dilemme : soit recourir à l’arme des taux sachant qu’elle pourrait être inefficiente et risquerait de tuer la croissance, soit laisser les prix s’accroître avec un danger d’emballement. Un relèvement immédiat des taux directeurs n’aurait que peu d’effets sur l’inflation, les hausses des prix résultant d’évènements extérieurs aux États membres de la zone euro. Les agents économiques ne peuvent pas se soustraire à l’augmentation des prix des produits importés. En revanche, ce relèvement pourrait occasionner un net ralentissement de la croissance qui est déjà menacée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Pour le moment, la BCE ne prévoit que deux augmentations de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

Une semaine compliquée

Cette semaine, malgré les mauvais résultats de l’inflation, les investisseurs ont tenté de voir le bon grain plutôt que l’ivraie. Les indices « actions » ont ainsi renoué avec la hausse. Après avoir perdu 6,89% au premier trimestre, le Cac 40 a terminé la semaine en augmentation de 0,37 %, permettant un gain sur la semaine de près de 2 % à 6.684,31 points. L’attaque du dépôt de carburant de Belgorod en Russie a jeté un froid dans les négociations en cours sur une éventuelle neutralisation de l’Ukraine, même si Kiev n’a pas officiellement reconnu en être à l’origine. Jeudi et vendredi, la tension est montée d’un cran entre la Russie et ceux qu’elle qualifie de « pays inamicaux », c’est-à-dire les pays appliquant des sanctions qui sont censées désormais acquitter  leur achats à Gazprom en roubles et non plus en euros ou en dollars. Un décret en ce sens a été signé hier. Les livraisons au prix et dans les volumes prévus par les contrats déjà en cours vont se poursuivre, a précisé Moscou, même si elle se réserve la possibilité de les interrompre en cas de non-respect des nouvelles conditions. Un compromis aurait été trouvé permettant aux clients de payer en euros et en devises selon le prix convenu dans ses monnaies auprès de la banque de Gazprom qui n’a pas été exclue de Shift. Cette banque opèrera dans un second temps la conversion en roubles.

Aux États-Unis, les revenus des ménages ont, comme prévu, augmenté de 0,5 % en février, tandis que leurs dépenses se sont appréciées de seulement 0,2 %. L’indice des prix à la consommation a été de 6,4 % sur un an, conformément aux attentes. En données core (hors alimentation et énergie), mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, la hausse ressort à 5,4 % sur un an, niveau inédit depuis 1983. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont quant à elles augmenté de 14 000 à 202 000, là où le marché tablait sur 196 000 demandes.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
1er avril 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 684,31+1,99 %7 153,03 
Dow Jones 34 818,27-0,12 %36 338,30 
Nasdaq 14 261,50+0,65  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 446,48+0,98  %15 884,86 
Footsie 7 537,90+0,73  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 918,68+1,32 %4 298,41 
Nikkei 225 27 665,98-1,72 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 282,72+1,24 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,021 % +0,012 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,551 % -0,027 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,375 %-0,096 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar 1,1042+0,53  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 925,000-1,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,588-11,55 %78,140 
CDE

Faut-il augmenter le taux du Livret A avant le 1er août 2022

Avec un taux d’inflation qui a atteint 4,5 % en mars et autour de 3 % depuis le début de l’année, la question d’un relèvement anticipé du taux du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire (LEP) pourrait se poser. Si logiquement, les révisions de taux sont prévues le 1er février et le 1er août, rien n’interdit les pouvoirs publics d’effectuer des corrections entre ces deux dates. Au regard de l’inflation autour de 3 % ces six derniers mois, le taux du Livret A devrait être au minimum de 1,25 % et celui du LEP de 3 % au lieu respectivement de 1 et 2,2 %.

Une telle hausse aurait comme inconvénient de renchérir le coût de l’épargne de court terme pour les banques et la Caisse des Dépôts, ainsi que le coût des emprunts destinés en particulier au logement social. Ce relèvement aurait comme autre défaut d’encourager l’épargne au détriment de la consommation au moment où celle-ci est mise à mal par la hausse des prix. Les ménages, malgré le taux réel négatif de près de trois points du Livret A, continuent à y placer des sommes importantes, plus de 9 milliards d’euros depuis le début de l’année. Les pouvoirs publics pourraient ne pas toucher au taux du Livret A et se contenter d’augmenter celui du Livret d’Épargne Populaire.

Le patrimoine « actions » des administrations publiques en hausse

Au quatrième trimestre 2021, la valeur totale des actions cotées et des titres d’organismes de placement collectif détenus par les administrations publiques (APU) s’élève à 314,3 milliards d’euros, contre 269,5 milliards d’euros un an auparavant. La forte appréciation des cours boursiers explique cette évolution. Le portefeuille de l’État est passé de 65 à 78 milliards d’euros et celui des organismes divers d’administration centrale de 49 à 68 milliards d’euros.

INSEE

Résultats de l’assurance vie en février 2022 : cap maintenu !

L’assurance vie maintient le cap

Au mois de février, l’assurance vie fait aussi bien qu’en janvier avec une collecte nette, selon France Assureurs, de 2,9 milliards d’euros (3 milliards en janvier). Sur deux mois, elle atteint près de 6 milliards d’euros, ce qui est inférieur au Livret A dont la collecte a dépassé 9 milliards d’euros.

Le mois de février est, en règle générale, favorable à l’assurance vie, aucune décollecte n’ayant été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte s’est élevé, de 2012 à 2021, à 1,8 milliard d’euros. Il se situe dans le prolongement du mois de janvier.

En février 2022, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 13,2 milliards d’euros, en hausse de +1,3 milliard d’euros par rapport à février 2021. Elles sont en légère baisse par rapport à janvier, 13,8 milliards d’euros. La part des unités de compte continue à augmenter malgré la volatilité accrue des marchés financiers. Elle a atteint 43 % des cotisations brutes en février, contre 39 % en janvier. La proportion des unités de compte est au plus haut depuis le début du siècle.

Les prestations se sont élevées en février à 10,3 milliards d’euros, contre 10,8 milliards d’euros en janvier.

Les encours des contrats d’assurance vie représentent 1 858 milliards d’euros à fin février, en croissance de +3,1 % sur un an.

L’assurance vie maintient donc le cap en enchaînant sa 15e collecte nette positive dans un contexte qui reste favorable à l’épargne. En février, avant la survenue de la crise ukrainienne, les ménages ont poursuivi la réallocation d’une partie de leur épargne liquide avec une exposition plus importante aux risques en optant pour une part croissante d’unités de compte. Cette augmentation de la souscription des unités de compte s’explique notamment par la baisse de rendement des fonds euros. Par ailleurs, pour obtenir un rendement plus élevé au niveau de ces fonds, les ménages sont incités à accepter d’affecter une partie de leurs versements sur les unités de compte.

Le conflit ukrainien devrait renforcer la propension des ménages à l’épargne. Ces derniers tenteront de se préserver de l’inflation en mettant plus d’argent de côté. Ce comportement habituel en période de crise et qui avait été constaté lors des précédents chocs pétroliers devrait conforter l’épargne de précaution (livrets réglementés). L’assurance vie pourrait être marginalement affectée. Même si les cours « actions » sont plus volatils en 2022 qu’en 2021, malgré le contexte géopolitique compliqué, ils n’ont pas connu de fortes baisses. L’ajustement est resté mesuré et ne devrait pas avoir, en l’état trop de conséquences sur la collecte d’unités de compte.

France Assureurs – CDE
France Assureurs – CDE

L’inflation toujours plus haut

La Banque Centrale Européenne est confrontée pour la première fois depuis 1999 à une crise inflationniste. En Europe, les taux progressent assez vite du fait de l’élévation des cours du pétrole, du gaz, des matières premières et des produits agricoles. Face à cette hausse des prix, elle est confrontée à un dilemme, recourir à l’arme des taux sachant qu’elle pourrait être inefficiente et au risque de tuer la croissance ou laisser les prix s’accroître avec un danger d’emballement. Un relèvement immédiat des taux directeurs n’aurait que peu d’effets sur l’inflation, les hausses des prix résultant d’évènements extérieurs aux Etats membres de la zone euro. Les agents économiques ne peuvent pas se soustraire à l’augmentation des prix des produits importés. En revanche, ce relèvement pourrait occasionner un net ralentissement de la croissance qui est déjà menacée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Pour le moment, la BCE ne prévoit que deux augmentations de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.

Avec le conflit ukrainien, l’ensemble des Etats membres enregistrent une nouvelle poussée inflationniste. En Allemagne le taux d’inflation a atteint, en mars, 7,3 % sur un an, selon les premières estimations de l’Office fédérale de la statistique (Destatis). Le conseil économique des Sages anticipe cependant une inflexion cette automne permettant de limiter l’inflation à 6,1 % cette année. Sous l’effet du rattrapage des salaires, elle devrait atteindre à 3,4 % l’an prochain. Toujours selon les prévisions de ce conseil, en cas de rupture d’approvisionnement en gaz russe, les pourraient augmenter de  9 % en 2022. L’Allemagne doit s’habituer à vivre avec une inflation plus forte qu’auparavant. La réalisation d’investissements importants pour accélérer la transition énergétique devrait entraîner une hausse des prix à moyen terme. Dans ce contexte inflationniste, le Conseil des sages a réduit de près de deux tiers ses prévisions de croissance. Le produit intérieur brut ne devrait plus augmenter que de 1,8 % en 2022. En cas de rupture d’embargo sur le pétrole et le gaz russe, le PIB allemand pourrait encore être amputé de 3 à 5 points de pourcentage cette année par rapport aux prévisions, ce qui impliquerait un recul de -1,2 % à -3,2 % du PIB.

Dans les autres pays de la zone euro, l’inflation est également en forte hausse. Elle a atteint 9,8 % sur un an en Espagne et 8,3 % en Belgique. La France reste toujours en-deçà du fait de la mise en place du bouclier tarifaire. L’Etat prend en charge une partie de l’inflation générée par la hausse du cours du pétrole et du gaz.

Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 4,5 % en mars 2022, après +3,6 % le mois précédent. Cette hausse marquée de l’inflation résulterait d’une accélération des prix de l’énergie, de l’alimentation et, dans une moindre mesure, des services. Les prix des produits manufacturés ralentiraient légèrement. La baisse des prix du tabac sur un an serait de même ampleur qu’en février.

Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 1,4 %, après +0,8 % en février. Les prix de l’énergie accéléreraient en lien avec la hausse des prix des produits pétroliers. Ceux des produits manufacturés et de l’alimentation augmenteraient nettement. Les prix des services ralentiraient, notamment en raison du repli des prix des services de transports.

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 5,1 %, après +4,2 % en février.

CDE – INSEE

Les taux de rémunération des livrets ordinaires restent faibles et stables

Le taux de rémunération des livrets ordinaires des ménages est, selon la Banque de France, resté stable en février à 0,09%. Compte tenu de l’augmentation de l’inflation, leur rendement réel est en territoire hautement négatif.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

févr-
2021
déc-
2021
janv-
2022 (e)
févr-
2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,450,400,400,51
Ménages0,670,630,620,80
dont : – dépôts à vue0,020,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,470,400,380,37
– comptes à terme > 2 ans (g)0,980,760,740,77
– livrets à taux réglementés (b)0,530,520,521,07
dont : livret A0,500,500,501,00
– livrets ordinaires0,110,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,612,592,542,58
SNF0,140,090,090,09
dont : – dépôts à vue0,080,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,140,130,140,13
– comptes à terme > 2 ans (g)0,850,620,620,61
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,54-0,58-0,56-0,53
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,54-0,42-0,210,16

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Le moral des consommateurs frappé de plein fouet par la crise ukrainienne

Au mois de mars, la confiance des ménages baisse, selon l’INSEE, fortement. À 91, l’indicateur qui la synthétise se contracte de six points et se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Le conflit en Ukraine explique cette chute du mois de mars.

INSEE – CDE

Situation financière personnelle future, le pessimisme est de retour

En mars, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future perd 16 points ; au niveau de sa moyenne de longue période en février, il s’en éloigne nettement. Le solde relatif à la situation financière personnelle passée des ménages baisse quant à lui d’un point et rejoint sa moyenne.

La crainte d’une diminution du pouvoir d’achat a comme conséquences une moindre propension à consommer. Les capacités d’épargne sont également atteinte même si les Français veulent majoritairement continuer à mettre de l’argent de côté.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants baisse : le solde correspondant perd trois points et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future perd neuf points. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle baisse plus légèrement, de deux points. Le solde d’opinion des ménages concernant l’opportunité d’épargner diminue aussi, de trois points. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leurs moyennes de longue période.

La proportion de ménages estimant que le niveau de vie en France s’améliorera  au cours des douze prochains mois diminue de manière brutale. Le solde correspondant perd 21 points et reste très nettement inférieur à sa moyenne.

La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois augmente légèrement. Le solde correspondant gagne deux points mais reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.

Une inquiétude sans précédent face à la résurgence de l’inflation

L’inquiétude en matière de niveau de vie est à mettre en parallèle avec l’appréciation que porte les ménages sur l’évolution des prix. En mars, la part des ménages estimant que ces derniers accélèreront au cours des douze prochains mois augmente fortement. Le solde correspondant, qui était déjà bien au-dessus de sa moyenne de longue période, gagne 50 points et atteint ainsi son plus haut niveau jamais enregistré depuis le début de la série (1972).

La part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois baisse légèrement. Le solde correspondant perd quatre points mais reste largement au-dessus de sa moyenne de longue période.

Chômage : remontée des craintes

Dans un contexte économique plus incertain, les ménages sont moins confiants que les mois précédents en matière d’emploi. Le solde d’opinion sur le chômage correspondant est en hausse de neuf points. Il demeure néanmoins au-dessous de sa moyenne de longue période.

Les Français sont des épargnants !

Tous les week-ends sur Europe 1, Thierry Dagiral reçoit un invité pour éclairer les consommateurs sur les sujets du moment. Ce samedi, Philippe Crevel, économiste, directeur du Cercle de l’Epargne, revient sur les placements à réaliser en cette période de forte inflation.

Le Coin des Epargnants du 26 mars 2022 : la guerre encore la guerre !

La guerre, toujours la guerre

La semaine sur les marchés aura été erratique, évoluant toujours au gré des évènements militaires, des sanctions et des négociations. En une semaine, le CAC 40 a perdu 1,01 %.  À la différence de ceux des places financières européennes, les indices américains ont été mieux orientés.  

La triple réunion du G7, de l’Otan et du Conseil européen a abouti à de nouvelles annonces contre la Russie de Vladimir Poutine, sans que les responsables européens parviennent à s’entendre pour un embargo sur les hydrocarbures russes. Washington et Bruxelles ont toutefois officialisé vendredi un accord sur des livraisons américaines supplémentaires de gaz naturel liquéfié à l’Europe. Les nouvelles sanctions visent essentiellement des membres de la Douma (le parlement russe), des oligarques et une quarantaine d’entreprises du secteur de la défense. Les pays membres du G7 et de l’Union européenne vont ont également décidé de sanctionner les transactions en or avec la Russie qui possède la cinquième plus grosse réserve de métal jaune au monde.

Les marchés n’ont pas réagi à l’annonce, vendredi, relayée par l’agence Interfax selon laquelle la Russie se concentrerait  sur la « libération » complète du Donbass, précisant qu’il s’agissait d’une des options de départ de leur « opération spéciale », l’autre étant la conquête de l’ensemble de l’Ukraine.

Cette semaine, les investisseurs ont pris note du recul sensible du climat des affaires tant au sein des pays occidentaux. En Allemagne, l’indice calculé par l’institut Ifo a reculé de 7,7 points, à 90,8. Tombée à 85,5, la composante des anticipations a connu la plus forte baisse mensuelle de son histoire. Aux Etats-Unis, l’indice mesurant la confiance du consommateur a diminué en mars, renouant avec son plus bas niveau depuis août 2011. De plus en plus d’experts craignent un déferlement inflationniste. Les taux d’intérêt des obligations publiques ont enregistré une forte hausse, le taux français à 10 passant le 1 % et celui de son homologue américain s’est rapproché des 2,5 %. L’inflation explique ce nouveau bond des taux.

Les cours du pétrole ont fortement progressé, sur la semaine, de 10 % en flirtant avec les 120 dollars, la faute incombant non pas à la Russie mais au Moyen Orient. Selon des informations de presse, une installation de stockage de Saudi Aramco aurait été visée par un attentat à Djeddah, en Arabie saoudite.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
25 mars 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,68-1,01 %7 153,03 
Dow Jones 34 861,24+0,31 %36 338,30 
Nasdaq 14 169,30+1,98  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 305,76-0,74 %15 884,86 
Footsie 7 483,35+1,06  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 867,73-0,89 %4 298,41 
Nikkei 225 28 149,84+4,93 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 212,24-1,19 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,009 % +0,082 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans  +0,578 % +0,109 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans +2,471 %+0,321 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  1,0992-0,54  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 953,180+1,76 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 3 867,73+10,81 %78,140 
CDE

Les Français et leur cagnotte « covid »

Selon la Banque de France, le surplus d’épargne provoqué par la crise sanitaire s’est élevé 175 milliards d’euros. Le flux global d’épargne financière total sur deux ans a été évalué, de son côté à 318 milliards d’euros 184 milliards en 2020, suivis de 134 milliards en 2021. Si l’effort d’épargne a été essentiellement réalisé par les ménages les plus aisés appartenant au dernier vingtile, une grande majorité de Français a mis de l’argent de côté. 80 % des ménages auraient épargné, selon les enquêtes du Cercle de l’Épargne réalisées en 2020 et 2021. Au début de l’année 2022, 70 % des ménages continuent à le faire essentiellement par précaution.

Les Français n’ont pas commencé à puiser dans leur cagnotte. Le stock d’épargne, mesuré par la somme des soldes des comptes courants et des soldes des comptes d’épargne continue de croître au‐dessus de son rythme « normal » comme en témoignent les résultats du Livret A au mois de janvier et au mois de février, plus de 9  milliards d’euros sur les deux mois.

Pour le Conseil d’Analyse Économique, le stock d’épargne brute des ménages serait supérieur de 6 % à celui qui correspondrait à la tendance pré‐crise. Prouvant que toute les catégories sociales ont accru leur stock d’épargne, le Conseil souligne que le pourcentage de ménages ayant un compte courant dont le solde est négatif en fin de mois, après avoir diminué lors du premier confinement, est resté stable par la suite à un niveau plus bas qu’avant la crise. 12 % des ménages ont un compte dans le rouge contre 14 % avant la crise. Selon le Conseil, à partir de septembre 2021, le surcroît d’épargne commence à diminuer pour tous les déciles de ménages sauf pour ceux du dernier décile pour lequel le surcroît d’épargne semble se stabiliser. Les deux premiers déciles auraient désormais un stock d’épargne proche de son niveau d’avant crise. La résurgence de l’inflation pourrait expliquer cette évolution.

La structure de l’épargne financière par type d’actifs est assez similaire entre les déciles avant et après-crise sauf pour les ménages du dernier décile qui ont renforcé leurs comptes titres. Le poids de ces derniers représente 13 % du stock d’épargne financière contre 6 % en moyenne pour les autres déciles. Les 10 % des ménages les plus aisés se caractérisent également par le poids plus faible au sein de leur patrimoine tenus les livrets.

Pour tous les déciles de ménages, à l’exception du dixième, le montant des comptes courant a augmenté. L’encours total des comptes courants est passé de à 406 à 513 milliards d’euros de fin 2019 à fin 2021.

L’épargne retraite collective, en réel progrès en 2021

Porté par la loi PACTE et les bons résultats des entreprises, l’épargne salariale a enregistré des résultats encourageants en 2021 avec la poursuite du déploiement du Plan d’Epargne Retraite au sein des entreprises. Dans son enquête annuelle relative à l’épargne salariale et l’épargne retraite collective d’entreprise à décembre 2021, l’AFG souligne que l’encours sur les plans d’épargne salariale et plans d’épargne retraite d’entreprise a atteint 167,6 milliards d’euros den hausse de 14 % sur un an. le taux de croissance annuelle est de + 7% depuis 2008. L’encours en épargne retraite collective d’entreprise est de 26 milliards d’euros en hausse de 15,6 % sur un an. Le PER collectif compte 1,75 million d’épargnants pour un encours de 14,8 milliards d’euros. Plus de 32 000 entreprises se sont équipées d’un PER Collectif en 2021.

En prenant en compte les PERCO, et les PER, l’ensemble des produits collectifs d’épargne retraite, représente 26 milliards d’euros d’encours (+15,6% en un an). L’ensemble des produits collectifs d’épargne retraite bénéficie à près de 3,4 millions de porteurs de parts dans plus de 189 000 entreprises.

Source AFG

Selon l’AFG, les versements bruts sur les dispositifs collectifs d’épargne retraite sont en augmentation par rapport à 2020 et s’établissent à 3,4 milliards d’euros, contre 3,28 milliards en 2020 :


➢550 millions d’euros au titre de la participation (-14%)
➢476 millions d’euros au titre de l’intéressement (-11%)
➢958 millions d’euros de versements volontaires (+38%) dont 324 millions d’euros de versements volontaires déductibles ;
➢1.135 milliards au titre de l’abondement vs 1,075 millions en 2020 ;
➢290 millions d’euros au titre des transferts de jours de repos ou depuis un compte-épargne temps (+22%).


En 2021, les rachats se sont élevés à 1,38 milliard d’euros (contre 1,08 milliard d’euros en 2020 et 580 millions en 2019), en raison de la réalisation de projets reportés par les épargnants pendant la crise Covid en 2020.


La collecte nette en épargne retraite affiche un solde positif de 2 milliards d’euros.

La collecte du Livret A du mois de février 2022

Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne décrypte les résultats du mois de février du Livret A.

C’est un chiffre vertigineux : plus de 350 milliards d’euros dorment sur les 55 millions de Livret A, d’après la Caisse des dépôts. Une collecte record pour un mois de février, où les ménages épargnent traditionnellement peu.

L’immobilier, un placement toujours incontournable ?

Pour Figaro Immobilier, Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne fait le point sur l’investissement locatif dans le neuf ou dans l’ancien, la location en meublé, la pierre papier…dans un contexte économique et géopolitique très mouvementé.

Le recul de l’âge de départ à la retraite en question

Interviewé par la rédaction de la Dépêche du Midi, l’économiste Philippe Crevel estime le recul de l’âge de départ à la retraite inéluctable au vu de l’allongement de l’espérance de vie.

Résultats du Livret A – février 2022 -toujours dans les sommets

Le Livret A toujours au sommet

Après le résultat exceptionnel du mois de janvier (+6,25 milliards d’euros), le Livret A confirme et signe en février avec une collecte nette de 2,94 milliards d’euros. Cette collecte a été portée par le relèvement du taux du Livret A à 1 %, intervenu le 1er février dernier et par le contexte sanitaire marqué par la résurgence du covid-19. La crise ukrainienne a, par ailleurs, conforté les ménages français à maintenir un fort volant d’épargne de précaution. Le résultat de février 2022 est supérieur à celui de 2021 (+2,86 milliards d’euros) obtenu en plein confinement. Il est, par ailleurs,  supérieur au montant moyen de ces dix dernières années, 1 milliard d’euros.

Le passage du taux du Livret A de 0,5 à1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. L’effet « taux » perdure, en règle générale, entre trois et quatre mois. L’inflation joue en faveur du Livret A. Les ménages craignant de ne pas pouvoir faire face aux dépenses demain mettent aujourd’hui de l’argent de côté. Si l’inflation perdure, ils pourraient puiser dans un second temps dans leur cagnotte. Ce réflexe traditionnel en début de résurgence de l’inflation peut surprendre étant que les Français ont largement doté leurs produits d’épargne réglementée depuis le début de la crise sanitaire. L’effet anxiété domine encore les comportements.

De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 540 millions d’euros d’un montant comparable à celle de janvier (550 millions d’euros) et inférieure à celle de l’année dernière (910 millions d’euros).

L’encours du Livret A atteint un nouveau record, en février, à 352,5 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 127,4 milliards d’euros.

Un taux réel en territoire hautement négatif

Le Livret A est le placement de référence des périodes de crise, le relèvement du taux amplifiant ce réflexe. Pour autant, avec une inflation se rapprochant des 4 %, le taux réel du Livret A est négatif de près de 3 points. Il faut remonter au début des années 1980 pour retrouver un tel écart entre l’inflation et le rendement du Livret A.

Compte tenu du niveau de l’inflation, le taux du Livret A devrait augmenter à nouveau le 1er août prochain. Il pourrait se situer entre 1,5 et 1,7 % sachant que désormais le gouvernement peut opérer des relèvements par dixième de point.

CDE

Le Coin des Epargnants du 19 mars 2022

Les marchés au rythme des négociations et de la guerre

Les valeurs de marché fluctuent au gré des annonces concernant les opérations de guerre en Ukraine et en fonction de la teneur des négociations. Les investisseurs ont également réagi à la conversation téléphonique entre Joe Biden et Xi Jinping, vendredi 18 mars, la première depuis le début du conflit. Le président chinois a dit à son homologue que leurs deux pays doivent assumer leurs responsabilités internationales et œuvrer pour la paix mondiale. De son côté, Joe Biden aurait signifié que Pékin s’expose à des mesures de rétorsion en cas de soutien militaire à Moscou.

Vendredi 18 mars, Vladimir Poutine a informé le chancelier allemand Olaf Scholz que l’Ukraine cherchait à « faire traîner » les pourparlers en présentant des « demandes de plus en plus irréalistes ». Selon le Président russe, « l’Ukraine n’est pas pressée » de conclure un accord de cessez-le-feu quand les négociateurs russes sont prêts à travailler 24 heures sur 24 ». Malgré tout, les négociations se poursuivent, laissant espérer aux investisseurs qu’un accord sera trouvé. L’espoir est faible pour le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken qui lors d’une conférence de presse,  a fait savoir qu’il ne voyait aucun signe indiquant que Vladimir Poutine était prêt à stopper l’invasion.  D’après l’agence Bloomberg, les services secrets américains ont averti  qu’il fallait s’attendre à ce que le président russe brandisse à nouveau la menace nucléaire dans le cas où son armée ne parviendrait pas à l’emporter rapidement sur la résistance ukrainienne. Dans une note communiquée par Bloomberg, le  lieutenant-général Scott Berrier, directeur de la Défense Intelligence Agency du Pentagone, a écrit que la résistance « menace de saper les effectifs militaires russes et de réduire son arsenal, tandis que les sanctions économiques plongeront probablement la Russie dans une longue dépression et un isolement diplomatique ».

Les indices européens ont continué à regagner une partie du terrain perdu fin février. Le CAC 40 a ainsi augmenté de plus de 5 % sur la semaine tout comme Dow Jones. Le Nasdaq a repris de son côté plus de 8 %. Le baril de Brent s’est stabilisé, en fin de semaine, autour de 107 dollars après avoir connu de fortes fluctuations durant la semaine. Les taux d’intérêt ont poursuivi leur mouvement de hausse en lien avec les annonces des banques centrales.

Sans surprise, la Fed relève ses taux

La Réserve fédérale a décidé, mercredi 16 mars dernier, de remonter ses taux directeurs qui se situent entre 0,25 % et 0,5 % d’un quart de point. Ce relèvement est le premier depuis décembre 2018. Il devrait être suivi par six autres cette année, un à chaque réunion, selon les projections de la FED. Jerome Powell, son président, n’a pas exclu des hausses d’un demi-point, si besoin.

Pour 2023, trois relèvements supplémentaires sont prévus amenant les taux directeurs à 2,75 %. Ce niveau serait le plus élevé depuis mars 2008. Ces décisions de la banque centrale des Etats-Unis sont liées à la remontée de l’inflation. Depuis décembre 2021, la FED a revu à la hausse ses prévisions d’inflation. La hausse des prix devrait atteindre 4,3 % cette année, contre 2,8 % prévus en décembre 2021. En février, elle a atteint 7,9 %, sur un an, un record depuis janvier 1982. Avec la crise ukrainienne, le pic d’inflation devrait être atteint à la fin du premier semestre. Même si dans le passé, la lutte contre l’inflation s’est souvent accompagnée d’une récession, Jerome Powell est confiant en la matière en raison des bons bilans des entreprises et des ménages. Il a également souligné la bonne tenue du marché de l’emploi. Pour la FED, il était urgent d’agir en raison de la diffusion de l’inflation. Les salaires « évoluent à la hausse d’une manière qui n’est pas compatible avec notre objectif d’inflation de 2 % », a déclaré le président de la FED. S’il ne penche pas pour la récession, il prévoit une baisse de la croissance qui serait de 2,8 % en 2022, contre 4 % lors de l’estimation de décembre 2021. Le PIB augmenterait de 2,2 % en 2023, mais avec une situation durable de plein-emploi (3,5 % de chômage).

De son côté, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, a estimé le jeudi 17 mars dernier que l’inflation ne reviendra pas à ses faibles niveaux d’avant la pandémie et la guerre en Ukraine. « Nous sommes de plus en plus convaincus que la dynamique de l’inflation à moyen terme ne reviendra pas au schéma que nous avons connu avant la pandémie », quand l’indicateur restait durablement sous l’objectif de 2% visé par la BCE, a-t-elle déclaré. L’institution monétaire a relevé ses prévisions d’inflation pour 2022 à 5,1 % en zone euro, sachant qu’en février la hausse des prix a atteint 5,8% sur un an en février, un niveau record depuis que l’office européen des statistiques la mesure en 1997. Selon Christine Lagarde, « la hausse des prix pourrait durer un certain temps ». La BCE prévoit actuellement un taux d’inflation redescendant à 2,1 % en 2023 puis 1,9 % en 2024. À moyen terme, au-delà de 2024, elle imagine l’agrégat se stabiliser autour la cible des 2 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
18 mars 2022 
Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 620,24+5,75 %7 153,03 
Dow Jones 34 754,93+5,50 %36 338,30 
Nasdaq 13 893,84+8,18  %15 644,97 
Dax Xetra allemand 14.413,09+5,76  %15 884,86 
Footsie 7 404,73+3,48  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 902,44+5,85 %4 298,41 
Nikkei 225 26 827,43+6,62 %28 791,71 
Shanghai Composite 3  251,07-1,77 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,827 % +0,118 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) +0,369 % +0,131 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +2,151  %+0,154 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1056+1,35  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 928,460-2,90 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 107,740-4,23 %78,140 
CDE

Le Coin de l’Epargne du 11 mars 2022

Les marchés au temps de la crise ukrainienne

Les marchés évoluent au rythme des annonces concernant le conflit ukrainien, en fonction des opérations sur le terrain et de l’avancée des négociations. Si en l’état actuel, aucun embargo n’a été mis en œuvre en Europe, les investisseurs craignent que le conflit ne se traduise par une nouvelle progression de l’inflation amenant à un durcissement des politiques monétaires.

Les Bourses européennes ont terminé la semaine en hausse après avoir connu de fortes amplitudes  au gré de l’évolution du conflit en Ukraine et des anticipations de normalisation des politiques monétaires des banques centrales.  

Durant la semaine, Moscou a subi toute une série de nouvelles sanctions, la dernière en date étant la perte pour la Russie de  son statut de partenaire commercial privilégié, ouvrant la possibilité à l’adoption de droits de douane sur de nombreux produits russes.

Sur la semaine, l’indice parisien a gagné 3,28 %, sa première hausse hebdomadaire en un mois (-12% depuis le début de l’année). Les autres indices européens ont regagné un peu de terrain cette année à la différences des indices américains pénalisés par les mesures prises par les pouvoirs publics à l’encontre de la Russie. Les marchés européens semblent s’habituer à la guerre quand ceux des Etats-Unis découvrent sa réalité dans un contexte d’inflation en progression.

Le prix du baril de pétrole Brent a, après avoir atteint un sommet à près de 140 dollars en début de semaine, s’est replié autour de 110 dollars. La demande Joe Biden de pratiquer un embargo des hydrocarbures russes a été compensée par la réouverture des négociations entre la Russie et l’Ukraine ainsi que par l’annonce de l’ambassadeur des Emirats Arabes unis à Washington. Qui se montre favorable à une augmentation de la production. Il souhaite un relèvement des niveaux de production de l’OPEP. Les Emirats arabes unis pourraient augmenter la leur de 800 000 barils de plus par jour. L’Arabie saoudite, qui dispose elle aussi de stocks inutilisés, pourrait, de son côté,  contribuer à hauteur de deux millions de barils supplémentaires par jour.

Le ministre irakien du pétrole, Ihsan Abdul Jabbar Ismaael, a fait une déclaration de fin de non- recevoir en soulignant lors d’une conférence sur le pétrole à Houston que son pays n’avait pas constaté de demande supplémentaire de la part des consommateurs de pétrole. Dans ces conditions, Il ne voit donc pas d’urgence à augmenter davantage la production d’or noir, estimant même que des hausses supplémentaires pourraient nuire au marché.

En raison du teasing des banques centrales qui entendent lutter contre l’inflation, les taux d’intérêt sont repartis à la hausse. Le taux des obligations d’Etat américaines à 10 ans s’est rapproché des 2 %.

La BCE entend endiguer l’inflation

Lors de sa réunion de politique monétaire du 10 mars, la BCE a décidé d’ajuster le montant de ses achats dans le cadre de l’APP (le programme standard d’achats d’actifs) à 40 milliards d’euros en avril, 30 milliards en mai et 20 milliards en juin avant d’être à zéro « au troisième trimestre si les perspectives d’inflation à moyen terme ne s’affaiblissent pas », contre 40 milliards au deuxième trimestre, 30 milliards au troisième, puis 20 milliards au quatrième en 2021. La Banque centrale européenne a, par ailleurs, confirmé l’arrêt du programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) à la fin du mois de mars. La BCE accélère ainsi le rythme de réduction de ses achats avec une possibilité d’y mettre un terme au troisième trimestre. Cette politique pourrait s’accompagner de hausses de taux à compter du second semestre. La BCE ne modifie pas son analyse sur l’inflation malgré les évènements ukrainiens et leurs conséquences sur la demande finale.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
11 mars 2022 
Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 260,25+3,28 %7 153,03 
Dow Jones 32 944,19-1,99  %36 338,30 
Nasdaq 12 843,81-3,53 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 628,11+4,07  %15 884,86 
Footsie 7 155,64+2,41  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 686,78+3,68 %4 298,41 
Nikkei 225 25 162,78-3,17 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 310,02-4,40 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,719 %+0,290 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) +0,238 %+0,313 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,997  %+0,273 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,0909-0,05  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 986,220+1,01 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 112,520-4,70 %78,140 
CDE

L’assurance vie, une santé retrouvée

Avec une collecte nette de 3 milliards d’euros, l’assurance vie commence l’année 2022 en beauté en enchainant son 14e résultat  consécutif positif. La vague Omicron n’a pas dissuadé les ménages de placer une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie qui conforte ainsi sa première place au sein des produits financiers. Les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 871 milliards d’euros à fin janvier, en croissance de +4,3 % sur un an.

La collecte du mois de janvier qui est la plus élevée constatée depuis le mois d’avril 2019 est liée à la bonne tenue des cotisations 13,8 milliards d’euros, en hausse de +0,3 milliard d’euros par rapport à janvier 2021 et à la baisse des prestations de −0,4 milliard d’euros par rapport à janvier 2021. Ces dernières ont atteint ainsi 10,8 milliards d’euros. Le poids des unités de compte au sein de la collecte globale est stable en janvier à 39 % par rapport au mois précédent. Les assurés ont réduit de 0,8 milliard d’euros le montant de leurs engagements en fonds euros et ont accru ceux en unités de compte de 3,8 milliards d’euros.

Janvier, un mois en or pour l’assurance vie

Le mois de janvier est traditionnellement un mois favorable à l’assurance vie. Ces dix dernières années, une seule décollecte a été enregistrée, en 2012, au moment de la crise de la crise grecque. Au mois de janvier, après la perception des primes et des 13e mois de fin d’année, les ménages réalisent des arbitrages au niveau de leur épargne dont profitent l’assurance vie. La forte progression du cours des actions en 2021 et la baisse plus faible qu’escomptée des rendements des fonds euros ont certainement les incité à réallouer une partie de leurs liquidités sur l’assurance vie. Il est à souligner qu’au mois de janvier, le Livret A a également connu une collecte très importante, +6,25 milliards d’euros. Les Français restent donc en ce début d’année en mode épargne. La prudence reste de mise dans un contexte sanitaire et géopolitique complexe.

Avec la crise ukrainienne et l’accélération de l’inflation, la propension à l’épargne devrait s’accroître dans les prochains mois avec une préférence pour l’épargne de précaution. Le taux d’épargne était toujours à la fin de l’année dernière supérieure à son niveau d’avant crise, 17 % du revenu disponible brut au 4e trimestre 2021 contre une moyenne de 15 % en 2019. Si une normalisation de l’épargne était attendue cette année par l’INSEE, celle-ci pourrait être retardée de quelques mois…. La collecte de l’assurance vie pourrait légèrement se tasser tout en restant en zone positive compte du désir des Français de mettre de l’argent de côté tant par précaution que pour préparer leur future retraite.

CDE – France Assureurs

Sur fond de guerre en Ukraine, une semaine difficile pour les places européennes

Une semaine noire pour les marchés européens

Pour la première semaine du mois de mars, la Bourse de Paris a enregistré son septième repli hebdomadaire en huit semaines. Les bons résultats de l’emploi aux Etats-Unis n’ont pas eu d’effets sur les places européennes. La France et l’Allemagne qui sont les deux pays européens le plus présents en Ukraine et en Russie sont de ce fait ceux dont les entreprises voient leurs cours le plus reculer. La France est le pays dont les entreprises ont le plus de salariés dans les deux pays concernés par le conflit. Plus de 500 entreprises françaises sont présentes en Russie et plus de 160 le sont en Ukraine.

Le CAC 40 abandonné plus de 10 % cette semaine. Il est ainsi revenu autour de 6000 points. Depuis le début de l’année, la baisse atteint 15,26 %. Le Daxx allemand s’est également replié de 10 % lors de cette semaine. Le mouvement de baisse est accéléré par les besoins de liquidités de certains investisseurs contraint de solder en toute hâte cette opérations.

La baisse du CAC 40 est la plus forte constatée sur une semaine depuis le premier confinement en mars 2020 (-19,86%). Tous les indices sectoriels européens Stoxx 600 sont dans le rouge, à commencer par ceux des banques et de l’automobile, et cèdent respectivement 4,9% et 4,4%. Le titre Michelin est en net recul en raison de la décision de la société d’arrêter pendant quelques jours la production dans certaines usines européennes à cause de difficultés d’approvisionnement dues à la crise en Ukraine. Renault subit de son côté sa forte exposition au marché russe son deuxième après la France. Les banques françaises présentes en Russie voient également leur titre baisser fortement.

Focalisés depuis des mois par sur la menace de l’inflation, les investisseurs redécouvrent le risque géopolitique. L’actuel conflit concerne la Russie, membre du Conseil de sécurité et dotée de l’arme atomique et l’Ukraine, un pays connu pour ses richesses naturelles et la force de son industrie. Elle constitue une première depuis 1945. La baisse des indices européens dans un contexte de pénuries potentielles d’énergie, d’engrais et de produits agricoles est assez logique et devrait se poursuivre tant que le conflit restera endémique et tant que ses conséquences n’auront pas été évaluées.

En période de crise, les investisseurs privilégient les valeurs jugées les plus sûres parmi lesquelles figurent les emprunts d’Etat. Dans ce contexte, les taux des obligations publiques ont fortement reculé. Le taux du Bund allemand à 10 ans est repassé en territoire négatif et le taux de l’OAT français à 10 ans est revenu à 0,4 % le vendredi 4 mars, contre +0,7 % il y a une semaine.

L’euro fait les frais du conflit ukrainien en passant sous la barre de 1,10 dollar pour la première fois depuis mars 2020. L’once d’or poursuit sa progression en se rapprochant de la barre des 2000 dollars. Son niveau record date du 6 août 2020 à 2059,8 dollars.

Les indices américains résistent mieux, l’économie américaine étant moins exposée au risque russe. En fin de semaine, ils ont également compté sur les bons résultats de l’emploi. L’économie américaine a, en effet créé 678 000 postes en février, contre 423.000 anticipés. Le solde de janvier a été revu en hausse de 14 000 à 481 000. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,8%, son plus bas niveau depuis février 2020. La croissance du salaire horaire moyen a par ailleurs enregistré un ralentissement surprise à 5,1 % sur un an, après 5,5 % en janvier. Ces résultats conforteront l’idée de la Banque centrale américaine de normaliser la situation monétaire. Compte tenu de la moindre progression des salaires, la pression en faveur d’un relèvement massif des taux est néanmoins en repli.

Le baril de pétrole Brent s’échangeait à plus de 113 dollars vendredi 4 mars en progression de plus de 45 % depuis le début de l’année.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  4 mars 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 061,66-10,23 %7 153,03 
Dow Jones 33 614,80-1,30  %36 338,30 
Nasdaq 13 313,44-2,78  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 094,54-10,11  %15 884,86 
Footsie 7 006,99-6,44  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 556,01-10,44 %4 298,41 
Nikkei 225 25 985,47-1,85 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 447,65-0,11 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,429 % -0,273 pt+0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) -0,075 % -0,293 pt-0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,724  %-0,076 pt+1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,0910-3,14  %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 962,570+3,79 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 113,510+15,42 %78,140 
Cercle de l’EPargne

Les Français toujours en mode fourmis

En 2021, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021 (après +0,4 % en 2020), grâce à la progression des revenus d’activité en lien avec la baisse du chômage. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat a gagné 1,9 % en 2021.

Au quatrième trimestre 2021, le taux d’épargne des ménages, s’est établi à 17,4 % après 17,2 % au troisième trimestre. Cette légère hausse est imputable aux effets de la conjonction des vagues delta et omicron qui ont freiné certaines dépenses et à l’augmentation des revenus des ménages en fin d’année. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau très élevé (19,5 %), en baisse de 1,9 point par rapport au niveau historiquement haut de 2020 (21,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux d’épargne avoisinait 15 %.

La crise ukrainienne, vers une nouvelle hausse du taux d’épargne ?

Lors des deux chocs pétroliers de 1973 et de 1980 ainsi que lors de la crise financière de 2008, les ménages français avaient décidé d’augmenter leur effort d’épargne. Par précaution, ils avaient réduit leurs dépenses de consommation et d’investissement pour mettre de l’argent de côté. En 2022, avec la crise ukrainienne, ils devraient agir de même si, avant même l’invasion, leur taux d’épargne était au-dessus de son niveau de longue période. Fin 2021, il s’élevait à 17 % du revenu disponible brut, deux points au-dessus de son niveau de 2019. Le taux qui avait atteint au cœur du premier confinement 27 % diminue progressivement en épousant le rythme des mesures de restriction sanitaire imposées dans le cadre de la lutte contre l’épidémie.

La résurgence de l’inflation constatée depuis le milieu de l’année 2021 favorise également l’épargne.  Quand les prix augmentent, les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face aux dépenses de demain, même si leur épargne ne leur rapporte rien. La crise ukrainienne devrait se traduire par une nouvelle montée des prix qui devrait donc accentuer la propension à épargner. Compte tenu des contraintes de pouvoir d’achat, les marges de manœuvre ne sont pas extensibles à l’infini. Les dépenses contraintes, logement, transports, devraient fortement peser sur le budget des ménages et amener un certain nombre d’entre eux à puiser dans leur cagnotte. Ces derniers devront faire des arbitrages entre leurs souhaits d’épargne et la nécessité de financer des dépenses de plus en plus coûteuses. Dans ce contexte, le taux d’épargne devrait rester élevé autour de 17/19 % durant le premier semestre avant de se tasser si la situation sanitaire et géopolitique se normalise autant que possible.

Le taux de rémunération des livrets bancaires restent toujours à un niveau historiquement bas

Selon la Banque de France, les taux de livrets bancaires sont restés stables à un niveau historiquement bas.

En janvier, la rémunération moyenne des dépôts est stable.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

jan- 2021nov- 2021déc- 2021 (e)jan- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,450,400,400,40
Ménages0,680,630,630,62
dont : – dépôts à vue0,020,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,480,400,400,39
– comptes à terme > 2 ans (g)1,000,780,760,74
– livrets à taux réglementés (b)0,530,530,520,52
dont : livret A0,500,500,500,50
– livrets ordinaires0,110,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,612,592,592,54
SNF0,150,090,090,09
dont : – dépôts à vue0,080,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,140,130,130,14
– comptes à terme > 2 ans (g)0,860,630,620,61
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,55-0,57-0,58-0,56
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,63-0,41-0,42-0,21

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Les marchés « actions » ont reculé pour le deuxième mois consécutif en février

En février, les indices « actions » ont reculé sur les grandes places boursières européennes pour le deuxième mois consécutif. Si en janvier l’inflation en était la cause, en février, celle-ci est à rechercher du côté de la crise ukrainienne. Le CAC 40 a abandonné plus de 5 % lors du mois de février le Daxx allemand près de 7 %. Depuis le début de l’année, ces deux indices ont perdu respectivement 6,91 et 8,96 %. Les indices américains résistent mieux, l’économie étant moins exposée au risque russe. Le Nasdaq qui avait entamé une correction en décembre et janvier est reparti à la hausse en février.

Le conflit entre la Russie et l’Ukraine est une nouvelles source d’incertitudes pour les marchés sur fond de hausses des prix de l’énergie et des matières premières. Le baril de pétrole s’est échangé fin février à plus de 100 dollars, cous qui n’avait pas été atteint depuis 2014. Le cours du blé a également atteint des niveaux records du fait de la crainte d’un arrêt des livraisons en provenance de Russie et d’Ukraine, qui représentent environ 30 % des exportations mondiales.

 Les marchés « actions » sont dans ce contexte très volatils. Moscou qui avait prévu une guerre éclaire et des réactions mesurées de la part des Occidentaux doit faire face à une population ukrainienne défendant pied à pied son territoire et à un front uni des pays européens et de l’Amérique du Nord. Les sanctions ont provoqué une panique bancaire en Russie, la population craignant une fermeture des banques et l’inflation. Le rouble a connu en février une chute de plus de 30 % de sa valeur par rapport au dollar. Afin de bloquer la dépréciation, la banque centrale russe a décidé de relever son principal taux directeur de 9,5 à 20 %, son plus-haut niveau depuis 2003. Elle a aussi suspendu les cotations sur les actions et les options à Moscou.

La crise ukrainienne a entraîné le rebond des valeurs liées à la défense et à la recherche. L’énergie nucléaire apparait de plus en plus comme une voie de passage obligée dans le mix énergétique des prochaines années ce qui favorise les valeurs des entreprises de ce secteur. Les entreprises implantées, comme Renault en Russie ont vu leur cours fortement chuter. Les banques sont également orientées à a baisse et notamment la Société Générale qui est l’établissement français le plus exposé à la Russie.

Les épargnants français doivent-ils avoir peur de la crise ukrainienne ?

La crise ukrainienne et les épargnants, les conséquences

Avec la hausse du cours des matières premières, des céréales et de l’énergie, une hausse rapide des taux d’intérêt est-elle prévisible ?

Avant la crise ukrainienne, l’inflation était en nette accélération, plus de 7 % aux Etats-Unis, plus 5 % en zone euro et plus de 3,5 % en France en février. Les banques centrales s’apprêtaient plus vite que prévu à augmenter leurs taux directeurs. Certains envisageaient quatre à cinq hausses pour la FED et une augmentation pour la BCE avant la fin d’année sachant qu’elle ne devait initialement intervenir pas avant 2023 voire 2024.

Avec l’invasion ukrainienne, les tensions inflationnistes ne peuvent qu’augmenter avec la hausse du cours de l’énergie et des céréales. Le baril de pétrole a dépassé 100 dollars fin février, un niveau inconnu depuis 2014. L’inflation qui devait s’atténuer à partir de la fin du premier semestre devrait donc connaître une nouvelle poussée. Les banques centrales vont être pris en tenaille. L’invasion russe en Ukraine aura des effets récessionnistes du fait de l’augmentation du prix du pétrole et du gaz. Les entreprises pourraient réduire leurs investissement compte tenu du haut niveau d’incertitudes. Les ménages pourraient épargner davantage. Augmenter les taux brutalement pourrait accroître le ralentissement de l’économie. Entre inflation et activité, les banques centrales sont face à un dilemme qui ne sera pas simple à résoudre. Il est fort probable qu’elle fasse preuve de pragmatisme d’autant plus que cette crise s’accompagne d’un nouveau besoin de dépenses publiques. Les Etats occidentaux ont décidé d’augmenter en toute urgence leurs dépenses militaires, + 100 milliards d’euros pour la seule Allemagne qui a indiqué qu’elle s’endetterait pour les financer.   

Si les taux d’intérêt devraient augmenter dans les prochains mois, ils devraient rester en valeur réelle négatifs, suivant de loin la remontée des prix.

Cette augmentation est une bonne nouvelles pour les détenteurs de produits de taux : livrets d’épargne dont le Livret A, l’assurance vie…

En restant inférieurs à l’inflation, les taux des produits de taux ne garantiront pas le maintien en valeur réelle du capital qui y est placé. Leur éventuelle augmentation ne compensa pas la hausse de l’inflation. Les fonds euros de l’assurance vie sont des tankers. Il y a une forte inertie. Ils mettent du temps à baisser et il en sera de même pour la remontée. Ce qu’il faut éviter, c’est une hausse brutale qui mettrait en tension les compagnies d’assurances. La BCE veillera à ce que la montée des taux soit la plus progressive possible pour éviter des effets de ciseaux sur la valeur des obligations.

Y-a-t-il un risque pour la garantie en capital des produits de taux et en particulier pour les fonds euros ?

Les établissements financiers, en Europe, sont capables de surmonter la crise ukrainienne. Ils respectent les normes prudentielles qui ont été durcies après la crise financière de 2008. Leur solvabilité est surveillée par les régulateurs. Ils ont été amenés à réaliser des crash-test afin de vérifier leur résilience. Par ailleurs, les conséquences de la crise ukrainienne, sont moindres, pour le moment que celles constatées lors de la crise grecque. L’exposition des banques à la Russie est, en moyenne, relativement faible. Dans ces conditions, il n’y pas de réelles inquiétudes sur la garantie offerte aux assurés dans le cadre des fonds euros des contrats d’assurance vie.

Les actions sont chahutées depuis le début de la crise. Est-ce un tournant pour le marché ?

Il y avait déjà de la volatilité avant la crise ukrainienne en raison des anticipations de hausses au niveau des taux directeurs. Elle est amplifiée depuis le début de l’invasion en raison des incertitudes que cette dernière fait peser sur la croissance. La baisse des cours reste néanmoins mesurée pour le moment. Elle concerne avant tout la zone euro du fait de sa proximité avec le théâtre d’opérations et des liens économiques avec la Russie. L’augmentation du prix du gaz et du pétrole touche avant tout les pays européens qui sont dépendants en la matière de la Russie.

Au-delà de l’effet de surprise, les conséquences de cette crise ne doivent pas être exagérées. La Russie comme l’Ukraine sont des clients marginaux pour les pays de la zone euro en ce qui concerne les échanges, de 1 à 3 % des échanges. Si 35 entreprises françaises du CAC 40 ont des filiales en Russie, ces dernières assurent en règle générale moins de 5 % du chiffre d’affaires total. Si l’Allemagne échange le plus avec la Russie, la France est le pays européen qui a le plus grand nombre d’entreprises implantées. Malgré tout pour l’un comme pour l’autre, la perte de ce marché n’est pas systémique. Cette crise intervient au moment où les résultats des entreprises sont bons, leur permettant d’encaisser plus facilement ses effets. Les valeurs bancaires sont les plus touchées par l’invasion en raison des sanctions financières qui ont été prises. Les valeurs liées aux transports, au tourisme, à l’énergie et à l’agro-alimentaire sont également pénalisées. Un rebond pourrait intervenir rapidement. Les valeurs liées à la défense devraient connaître une forte hausse en raison de l’augmentation des commandes d’équipements militaires.

Que faut-il faire acheter ou vendre des actions ?

Il faut être mobile et opportuniste. Les Français, actionnaires, sont de plus en plus matures. En 2020, face à la diffusion de l’épidémie, ils n’ont pas vendu comme en 2001 ou en 2008. Ils auraient tort, aujourd’hui de céder à la panique. Il y a certainement de bonnes opérations à réaliser, certaines valeurs ayant baissé devraient rebondir dans les prochains mois. En période de crise, les règles traditionnelles sont toujours de mise, diversification régionale et sectorielle, réalisation de plus-values et réallocation de son portefeuille en fonction des opportunités.

Les cryptomonnaies sont-elles touchées par la crise ukrainienne ?

La Russie et l’Ukraine étaient des zones de minage de cryptomonnaies  importantes même si les autorités russes avaient officiellement indiqué ne plus vouloir miner. Cette situation ne peut que renforcer la volatilité déjà extrême de ce marché. La hausse des taux d’intérêt à venir constitue une pression à la baisse pour les cryptomonnaies. Par ailleurs, le tarissement des plus-values sur le marché des technologiques réduit le réinvestissement sur ce type d’actifs.

Erosion de la confiance des Français en février

En février, selon l’INSEE, la confiance des ménages s’érode. L’indicateur qui la mesure baisse d’un point à 98 et demeure au-dessous de sa moyenne de longue période (100). La crise ukrainienne et la hausse des prix commençait à inquiéter au courant du mois de février les consommateurs français. La part des ménages qui considèrent, en effet, que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois est en très forte hausse.

INSEE

De plus en plus de Français estiment que leur situation financière pourraient se dégrader dans les prochains mois. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée diminue de trois points et n’est plus qu’à un point au-dessus de sa moyenne de longue période. En février, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue de nouveau. Le solde correspondant perd quatre points et reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois diminue légèrement. Le solde correspondant perd un point, et reste lui aussi nettement inférieur à sa moyenne

En février, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois enregistre une très forte hausse. Le solde correspondant gagne seize points et se situe au plus haut niveau depuis avril 2011. Néanmoins, la proportion de ménages estimant que les la hausse des prix va s’accélérer au cours des douze prochains mois diminue. Le solde correspondant perd cinq points mais demeure largement au-dessus de sa moyenne de longue période.

En février, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente, le solde correspondant gagne un point mais reste légèrement au-dessous de sa moyenne de longue période.

En février, le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future diminue d’un point après un rebond de cinq points en janvier. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle augmente d’un point après trois mois de stabilité. Le solde d’opinion des ménages concernant l’opportunité d’épargner reste stable. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leurs moyennes de longue période.

INSEE

En février, les Français en phase avec les derniers résultats du marché de l’emploi étaient de plus en plus nombreux à être confiants sur l’évolution du chômage.  Le solde d’opinion en matière de perte d’emploi diminue de 10 points, atteignant ainsi son niveau le plus bas depuis juillet 2007. Il demeure largement au-dessous de sa moyenne de longue période.

Lent retour à la normale du taux d’épargne des ménages

En 2021, le pouvoir d’achat des ménages a augmenté de 2,3 % en 2021 (après +0,4 % en 2020), grâce à la progression des revenus d’activité en lien avec la baisse du chômage. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat a gagné 1,9 % en 2021.

Au quatrième trimestre 2021, le taux d’épargne des ménages, s’est établi, selon l’INSEE, à 17,4 % après 17,2 % au troisième trimestre. Cette légère hausse est imputable aux effets de la conjonction des vagues delta et omicron qui ont freiné certaines dépenses et à l’augmentation des revenus des ménages en fin d’année. En moyenne sur l’année, le taux d’épargne des ménages demeure à un niveau très élevé (19,5 %), en baisse de 1,9 point par rapport au niveau historiquement haut de 2020 (21,4 %). Avant la crise sanitaire, le taux d’épargne avoisinait 15 %.

CDE – INSEE

Le Coin des Epargnants du 26 février 2022 : les marchés surpris mais réalistes face à la guerre en Ukraine

L’annonce de l’invasion de l’Ukraine a créé une onde de choc sur les marchés financiers, ceux de l’énergie ou bien encore des céréales. La violence de l’attaque rompant avec des semaines de négociation et d’attentisme a surpris et a provoqué un recul important des indices. Mais, dès vendredi, un mouvement correcteur est intervenu. Le CAC 40 néanmoins reculé de 2,56 % sur la semaine et le Daxx allemand de 3,16 % Au vu des premières annonces, certains investisseurs estiment que les sanctions occidentales contre la Russie n’auront qu’un impact limité sur l’économie mondiale. Les Etats-Unis moins exposés que l’Europe, en particulier en ce qui concerne l’approvisionnement énergétique, ont mieux résisté. Le Dow Jones n’a perdu sur la semaine de 0,06 % après une hausse de 2,51 % vendredi. Malgré l’affaire ukrainienne, le Nasdaq a gagné plus de 1 % sur cinq jours.

Avec le retour du baril de pétrole en dessous des 100 dollars et le repli des prix du gaz, dès vendredi, il semblerait que les traders anticipent des perturbations limitées sur les exportations russes, que ce soit sous l’effet direct de l’invasion ou du fait des sanctions imposées. Les mesures annoncées par les Etats-Unis et l’Union européenne ne sont en effet pas aussi fortes que redouté. Les Occidentaux ont ciblé plus durement les banques et les entreprises publiques, sans pour autant aller jusqu’à exclure la Russie du système international de transmission sécurisé des données bancaires (SWIFT) même si la France l’a proposé. SWIFT pour Society Worldwide Interbank Financial Telecommunication permet aux établissements financiers d’échanger en toute sécurité des données concernant des opérations interbancaires. Ces communications sont notamment indispensables pour le paiement des importations. Deux pays sont actuellement exclus du réseau, la Corée du Nord et l’Iran. Si la Russie était mis sur la liste des bannis, les ventes de gaz et de pétrole seraient plus complexes. La Russie qui développe son propre réseau de sécurisation de données bancaires devrait passer par des établissement qui y adhérent, par exemple des banques indiennes qui sont elles-mêmes reliées à SWIFT. Au sein de l’Union européenne, plusieurs pays sont opposés à l’exclusion de la Russie, en particulier ceux qui dépendent majoritairement de l’énergie russe.  Washington n’a pas non plus souhaité viser directement les exportations de gaz et de pétrole russes. Le risque serait le développement d’un  réseau parallèle réunissant la Russie, l’Inde et la Chine ainsi que de nombreux pays émergents qui par ailleurs sont favorables pour une dédollarisation des échanges.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  25 février 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 752,43-2,56 % 7 153,03 
Dow Jones 34 058,75-0,06  % 36 338,30 
Nasdaq 13 694,62+1,08  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 14 567,23-3,16  % 15 884,86 
Footsie 7 489,46-0,32  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 970,69-2,54  % 4 298,41 
Nikkei 225 26 476,50-2,38 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 451,41-1,13 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0702 % +0,020 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) +0,218  % +0,040 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +2,000  %+0,073 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1245-0,74  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 888,390-0,41 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 96,540+3,08 % 78,140 

Qui sont les épargnants en ligne ?

En collaboration avec l’Institut allemand de recherche DIW Econ, le courtier en ligne Trade Republic a réalisé une enquête auprès de 216 000 clients pour apprécier leur comportement en matière d’épargne.

Présent dans 6 pays européens dont la France, ce courtier en ligne et sur mobile se démarque par sa clientèle nettement plus jeune que celle des établissements financiers traditionnels. 68,4 % de ses clients ont moins de 35 ans, contre un âge moyen de 50 ans parmi les investisseurs français, selon une récente étude de l’Autorité des marchés financiers. 50 % des clients sont des nouveaux acteurs des marchés financiers. Les hommes sont surreprésentés dans les épargnants en ligne. 37 % des clients sont des femmes.

Au niveau des comportements, les clients en ligne privilégient les actions mais poursuivent les mêmes objectifs que les épargnants classiques. Interrogés sur la raison de leur investissement, 72 % d’entre eux expliquent placer sur le long terme pour préparer leur retraite. Seuls 20 % des investisseurs placent par « goût du frisson » et du gain rapide.

60 % des portefeuilles des clients du courtier sont investis en actions, 26 % en fonds indiciels et 2 % en produits à effet de levier. Le solde restant est sous forme de liquidités. Les clients qui débutent en Bourse privilégient davantage les ETF. Ces derniers représentent 31 % de leur portefeuille, contre 21,8 % pour les investisseurs plus expérimentés.

Livret A : un démarrage en trombe

Après trois décollectes successives en fin d’année dernière, le Livret A a enregistré une collecte exceptionnelle pour le premier mois de 2022. Avec 6,25 milliards d’euros, il fait presque aussi bien qu’en pleine pandémie, en janvier 2021, 6,32 milliards d’euros. Le Livret A signe ainsi sa troisième plus forte collecte de ses dix dernières années (janvier 2013, janvier 2021 et janvier 2022). Il a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement de son taux  au courant du mois de janvier. Dans le passé, le mois de l’annonce d’un relèvement et les mois qui suivent s’accompagnent d’une progression marquée de la collecte qui, après, retrouve son rythme traditionnel.

La résurgence de l’épidémie au début de l’année avec l’adoption de nouvelles mesures sanitaires a également conduit les ménages à accroître leur effort d’épargne de précaution.

L’inflation a, par ailleurs, incité les ménages à épargner davantage. Dans un premier temps, ces derniers entendent mettre de l’argent de côté afin de faire face aux augmentations à venir. Dans un second temps, si l’inflation s’installe, ils seront peut être amenés à puiser dans leur épargne. En outre, comme la valeur de leur patrimoine diminue avec l’inflation, par effet d’encaisse, ils tentent le reconstituer en épargnant davantage.

De manière plus structurelle, le mois de janvier est traditionnellement un mois porteur pour le Livret A. Les ménages y affectent une partie de leurs primes de fin d’année ou de leur 13e mois. Le mois de janvier est également marqué par le versement d’une partie des réductions et crédits d’impôt dû par l’Etat au titre de l’impôt sur le revenu. 8,7 millions de foyers fiscaux ont reçu à compter du 17 janvier 5,3 milliards d’euros de réductions et de crédits d’impôt au titre de leurs revenus 2021.

En mettant un terme à un trimestre de décollecte, le Livret A est en phase avec sa saisonnalité en vertu de laquelle le premier trimestre est dévolu à l’épargne quand le second est plus cigale. Le Livret A commence donc l’année sur un rythme endiablé, dans un contexte sanitaire, économique et géopolitique compliqué. Si la situation sanitaire s’éclaircit, l’inflation et les problèmes géopolitiques devraient persister sur une partie au moins du premier semestre. Ajouté au relèvement du taux de rendement, la collecte devrait rester bien orientée dans les prochains mois.

De son côté, le Livret de Développement Durable et Sanitaire a enregistré une collecte de 550 millions d’euros d’un montant comparable à décembre.

L’encours du Livret A atteint un nouveau record à 349,6 milliards d’euros tout comme celui du LDDS à 126,8 milliards d’euros.

CDE – CDC
CDE- CDC

Les Français toujours en mode épargne

Selon la Banque de France, au troisième trimestre 2021, le flux trimestriel de placements financiers des ménages s’est élevé à 41 milliards après 44,4 milliards au deuxième et 40,6 milliards au premier. Les ménages ont continué à épargner malgré le retour à une situation sanitaire moins tendue durant la période estivale.


Les ménages ont durant le troisième trimestre, selon la Banque de France, laisser des sommes importantes sur leurs comptes courants. Ils ont également conservé du numéraire (billets et pièces). Ces deux catégories ont bénéficié d’un flux de 19,6 milliards après 21,2 milliards d’euros au deuxième trimestre. Les livrets ordinaires ont bénéficié d’un flux de 11,3 milliards après 6,6 milliards au deuxième trimestre, tandis que les livrets d’épargne réglementée ont été un peu moins dynamiques (4,4 milliards contre 6,7 milliards au deuxième trimestre).

Les flux d’actifs sous forme de produits de fonds propres ont diminué à 5,9 milliards après 14,4 milliards d’euros au deuxième trimestre. Les ménages ont vendu en net des parts d’OPC non monétaires et des actions non cotées, et réduisent leurs souscriptions d’assurance-vie en unités de comptes (6,7 milliards contre 10,1 milliards d’euros au deuxième trimestre).


En cumul sur quatre trimestres glissants à fin troisième trimestre 2021, les flux de placements ont atteint 156,5 milliards d’euros, après 157,7 milliards d’euros au trimestre précédent. Ils sont toujours supérieurs à leur niveau d’avant covid-19.

Au quatrième trimestre, avec les fêtes de fin d’année, une relative normalisation semble s’être dessinée. Les placements en numéraire et dépôts à vue ont renoué avec un rythme plus proche de celui d’avant-crise (6,2 milliards après 19,6 milliards au troisième trimestre. Une décollecte a été constatée pour les livrets d’épargne réglementée (-0,2 milliard d’euros). Cette décollecte était assez traditionnelle. En revanche, les flux trimestriels en assurance-vie et épargne retraite en euros et en supports UC sont à nouveau en hausse (12,5 milliards contre 9,2 milliards au troisième trimestre).

Les ménages français restent très prudents ne puisant qu’avec beaucoup de parcimonie dans leur cagnotte covid. Ils ont légèrement réduit leur effort d’épargne en fin d’année, effort qui est resté en 2021 nettement supérieur à son niveau d’avant crise.

Le Coin des Epargnants du 19 février 2022 : les marchés entre guerre et paix

Les marchés entre guerre et paix en Ukraine

Entre les annonces de retraits de certaines troupes russes à la frontière ukrainienne et les bombardements dans le Donbass, la situation à l’Est de l’Union européenne est confuse et tendue. Des signaux inquiétants s’accumulent dans les régions ukrainiennes proches de la Russie. La perspective d’une issue diplomatique, qui avait rassuré les marchés financiers, s’estompe.  Une rencontre est prévue en fin de semaine prochaine entre le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken et son homologue russe, Sergueï Lavrov. Le premier a toutefois conditionné l’entrevue à l’absence d’intrusion russe en Ukraine.

Les marchés « actions » étaient orientés à la baisse. Le CAC 40 a perdu plus de 1 % cette semaine. Depuis le début de l’année, l’indice parisien n’aura connu que deux semaines de hausse. Le Dow Jones et le Nasdaq sont également en recul. Depuis le début de l’année, ils ont perdu respectivement 6,22 %et 13,40 %.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat étaient néanmoins en recul, le taux de l’obligation du Trésor américain à 10 ans est repassé en-dessous de 2 %.

Sur le marché des matières premières, les cours du pétrole ont continué de se replier après avoir atteint des sommets vieux de sept ans en début de semaine. Ce retournement semble lié à l’espoir d’un prochain accord sur le nucléaire iranien qui pourrait ramener quelque 1,3 million de barils par jour sur le marché.

La BCE prépare son changement de cap monétaire

Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque Centrale Européenne, et François Villeroy de Galhau, le gouverneur de la Banque de France, qui ne sont pas les défenseurs les plus zélés de l’orthodoxie monétaire ont, cette semaine, appelé à la fin des achats nets d’obligations dans le cadre du programme d’achats d’actifs (APP – asset purchase programme). Ils justifient leur position par la nouvelle hausse record de l’inflation en janvier et par la baisse du chômage qui a atteint son plus bas niveau historique de 7 % dans la zone euro. Isabel Schnabel a déclaré que « le risque d’agir trop tard a augmenté ». Lancé en 2015 pour éviter la déflation, le programme d’achats avait été arrêté en 2018 avant d’être repris avant même la crise sanitaire, à la fin de l’année 2019, dans un climat économique morose. Le taux d’inflation stagnait alors autour de 1,2 %. François Villeroy de Galhau dans un discours à la London School of Economics a indiqué qu’il fallait désormais faire redescendre l’inflation vers la cible de 2 %. Il a déclaré qu’il « n’y a plus vraiment de raison aujourd’hui d’appuyer sur la pédale d’accélérateur en augmentant notre stock d’actifs ». Il a ajouté également que « maintenir sans limitation les achats nets d’actifs jusqu’à octobre ne semble pas approprié, car cela nous lie les mains trop longtemps ». Le Gouverneur de la Banque de France propose de renforcer le rythme de réduction des achats annoncé lors de la réunion de décembre. À l’époque, pour atténuer les effets de la fin du programme spécial pandémie (PEPP), il avait été prévu une augmentation temporaire de l’enveloppe de l’APP en mars, puis une diminution progressive chaque trimestre. Il recommande de procéder à des ajustements tous les deux mois, voire tous les mois, afin d’arriver à un arrêt des acquisitions nettes « au cours du troisième trimestre ».

La perspective d’une fin des achats de l’APP a provoqué une hausse des taux d’intérêt des pays d’Europe du Sud. Le taux italien à 10 ans a atteint, mercredi, 2 %, un niveau qu’il n’avait plus atteint depuis mai 2020. Le pays est l’un des premiers bénéficiaires du soutien de la banque centrale.

Isabelle Schnabel n’a, par ailleurs, pas exclu une remontée des taux directeurs de la banque centrale d’ici la fin de l’année tout en temporisant. Elle a précisé que la remontée des taux pourrait survenir à la fin du processus d’arrêt des rachats nets d’actifs. François Villeroy de Galhau propose de supprimer cette indication temporelle pour offrir plus de souplesse à la BCE afin notamment de prendre en compte l’évolution des perspectives économiques à l’automne.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  18 février 2022 Évolution 
sur 5 jours 
Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 929,63-1,17 % 7 153,03 
Dow Jones 34 079,18-1,90  % 36 338,30 
Nasdaq 13 548,07-1,76  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 15.042,51-2,48  % 15 884,86 
Footsie 7 513,62-1,92  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 4 074,28-1,95  % 4 298,41 
Nikkei 225 27 122,07-2,07 %,93 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 490,76+0,80 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,682  % -0,072 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) +0,178  % -0,109 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,927  %-0,101 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1322-0,10  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 897,090+2,13 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,070-1,83 % 78,140 
CDE

Les cryptoactifs séduisent les Français

Une majorité de Français (77 %) a déjà entendu parler des cryptos. Ce résultat provient du sondage réalisé par  KPMG/Ipsos, du mois de décembre 2021, pour l’Association pour le développement des actifs numériques (Adan).15 % des sondés connaîtraient par ailleurs les NFT (jetons non fongibles). Selon la dernière enquête du Cercle de l’Épargne réalisée en septembre 2021, 11 % des Français estimaient que le bitcoin était un placement rentable contre 2 % en 2019. La forte appréciation du bitcoin  et sa notoriété croissante ont contribué à cette évolution. Aux États-Unis, 11 % de la population auraient acquis des cryptoactifs. En France, en 2021, 8 % des Français ont déclaré avoir déjà investi dans les cryptos, selon le sondage précité réalisé par KPMG. Ils n’étaient que 3 % en 2020. Les détenteurs de cryptoactifs seraient ainsi plus nombreux que les détenteurs d’actions en direct (6,7 % des Français, selon l’Autorité des marchés financiers).

Les Français qui sont réticents à prendre des risques avec des actions le seraient moins à l’encontre des cryptoactifs. La « cryptomania » est une affaire de jeunes de moins de 35 ans. Selon l’enquête du cercle de l’Épargne, 22 % des 25/34 ans jugent cet actif particulièrement rentable, contre seulement 3 % des plus de 65 ans.

Parmi les 8 % de détenteurs de cryptoactifs, en France, 61 % se sont lancés il y a moins de trois ans, notamment pendant le premier confinement de 2020.

Ce sont les indépendants qui sont les plus susceptibles d’investir dans le bitcoin et autres cryptoactifs. Ils sont 37 % à juger ce placement rentable.

La Cour des comptes s’inquiète de l’évolution de la dette publique

Selon la Cour des comptes, le déficit public est passé de 75 milliards d’euros en 2019 (soit 3,1 points de PIB) à 209 milliards d’euros en 2020 (soit 9,1 points de PIB). Cette augmentation était la conséquence de la dégradation des recettes due à la récession et du coût pour les finances publiques des dispositifs de soutien. En 2021, selon la dernière loi de finances rectificative, le déficit public resterait élevé à 8,2 points de PIB, le rebond des recettes étant en grande partie compensé par des dépenses publiques toujours en forte hausse. Le Gouvernement espère que le déficit public final pour 2021 sera plus près de 7 % que de 8 % du PIB sous l’effet notamment d’un déficit budgétaire réduit de 34,5 milliards d’euros

En 2022, le déficit se maintiendrait à un niveau élevé, -129 milliards d’euros, soit -5 points de PIB. Il dépasserait de près de trois points le déficit (hors impact de la transformation du CICE en baisse de cotisations) d’avant la crise sanitaire. Le déficit attendu en 2022 dépasserait ainsi le critère de déclenchement de la procédure de déficit excessif. La clause dérogatoire du pacte de stabilité et de croissance permettant aux États membres de s’écarter des exigences budgétaires normalement applicables en raison des circonstances exceptionnelles sera toujours d’actualité pour l’année 2022.

Des impôts en repli relatif

Grâce aux réductions d’impôt, le taux de prélèvements obligatoires en France est orienté à la baisse. Il devrait passer de 44,5 % en 2020 à 43,8 % en 2021 puis 43,4 % du PIB en 2022. Sans ces réductions d’impôts, le taux de prélèvement obligatoire serait resté constant, à un niveau proche de celui de 2020.

Avec la reprise de l’économie, les recettes augmentent rapidement. Les recettes tirées droits de mutation à titre onéreux ont enregistré une hausse de 21,9 % en 2021, celles de la TVA ont progressé de 11,8 %, la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE) de +8,3 % et l’impôt sur les sociétés de 10,3 %. En 2022, l’impôt sur le revenu devrait augmenter de +8,5 % et la TVA de 6,3 %, soit des hausses supérieures à celle du PIB. La Cour des comptes souligne que le gouvernement a sous-évalué dans ses lois de finances le rebond des recettes publiques.

Les réductions d’impôt ont porté sur 15,6 milliards d’euros en 2021 et elles devraient atteindre 10,1 milliards d’euros en 2022 sur un montant total de prélèvements obligatoires de 1 125 milliards d’euros.

En 2021, la baisse des impôts à la production décidée dans le cadre du plan de relance (-10,6 milliards d’euros) est venue s’ajouter à celles décidées avant la crise, concernant l’impôt sur les sociétés (-3,7 milliards d’euros) et la taxe d’habitation (-2,6 milliards d’euros). En 2022, la principale baisse d’impôt concerne la taxe intérieure sur la consommation finale d’électricité (TICFE) pour faire face à la hausse des tarifs (« bouclier tarifaire »), adoptée par amendement au projet de loi de finances initiale pour 2022 pour un coût estimé de 5,9 milliards d’euros.

Selon la dernière prévision disponible, la limitation de la hausse des prix de l’électricité à 4 % coûterait 8 milliards d’euros au budget de l’État du fait de la quasi disparition de la TICFE, contre 5,9 milliards d’euros provisionnés au moment du Projet de loi de finances initiale de 2022, auxquels s’ajouteraient environ 8 milliards d’euros à la charge d’EDF à qui l’État a demandé d’augmenter de 20 % la production qu’elle vend à ses concurrents au tarif réglementé, soit à un niveau très inférieur aux prix de marché. La deuxième tranche de réduction de la taxe d’habitation sur les résidences principales des ménages des deux derniers déciles de revenus devrait réduire les recettes publiques de 2,8 milliards d’euros tandis que la dernière étape de baisse du taux d’impôt sur les sociétés pèserait sur son produit à hauteur de 2,9 milliards d’euros.

Un retour progressif à la normale pour les dépenses publiques

En 2021, les dépenses publiques sont restées supérieures à leur niveau d’avant-crise. Elles représenteraient 59,8 % du PIB et devraient s’élever à 55,7 % en 2022. Elles seraient ainsi supérieures de près de deux points de PIB, soit environ 50 milliards d’euros par rapport à leur niveau de 2019 (53,8 %).

Cette croissance s’explique,  par les mesures de soutien et de relance prises pour faire face à la crise sanitaire surtout en 2021 et à un degré moindre en 2022. Après avoir atteint près de 70 milliards d’euros en 2020, elles ont atteint 90 milliards d’euros en 2021. En 2022, elles diminueraient tout en mobilisant 30 milliards d’euros, principalement au titre du plan de relance. Le niveau des mesures de soutien et de relance résiduelles en 2022 (1,1 point de PIB) n’expliquerait ainsi qu’en partie la hausse de près de deux points de PIB de la dépense publique entre 2019 et 2022.

Après avoir fortement augmenté en 2021, les dépenses totales de l’État (534,6 milliards d’euros en 2021) reculeraient de plus de 30 milliards d’euros du fait de la baisse des dépenses de soutien et de relance. Les dépenses hors crise de l’État seraient en hausse de près de 11 milliards d’euros en 2021 et de 8 milliards d’euros en 2022. Pour 2021, cette augmentation intègre l’indemnité inflation (+3,6 milliards d’euros) et la compensation par l’État des pertes de recettes, en raison de la crise, de certains organismes publics (2,6 milliards d’euros), dont France compétences (+2 milliards d’euros). Pour 2022, une partie significative (plus de 4 milliards d’euros) de cette progression provient de dépenses couvertes par des lois de programmation sectorielles. Pour 2022 toujours, de nouvelles mesures contribuent à la hausse des dépenses de l’État : mesures en faveur du personnel de l’enseignement scolaire (0,7 milliard d’euros), politique du handicap (0,6 milliard d’euros), accès au logement (0,6 milliard d’euros), hébergement d’urgence (0,5 milliard d’euros).

Les dépenses des administrations publiques locales devraient avoir atteint 280 milliards d’euros en 20211, en hausse de 4,7 %. Pour 2022, une augmentation de 2,7 % est attendue. Le dynamisme de 2021 s’explique principalement par la forte progression de l’investissement en 2021 (+12,3 %). Cette expansion fait plus que compenser le repli de l’investissement local en 2020 (-5,5 %), année marquée par l’arrêt des chantiers en raison de la crise sanitaire et des élections municipales. Les dépenses hors investissement des administrations publiques locales augmenteraient également en 2021 et 2022, de près de +2,3 % en moyenne sur les deux années, soit bien plus qu’en 2020 (+0,7 %).

Les dépenses des administrations de sécurité sociale (environ 660 milliards d’euros en 2021) progresseraient de 3,6 % en 2021 avant de se stabiliser en 2022 malgré la très forte baisse des dépenses de crise en matière de santé et d’assurance chômage. Les dépenses de santé dans le champ de l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) progresseraient en 2021 de 8,2 % à périmètre constant, tirées par les dépenses du « Ségur de la santé » (9,9 milliards d’euros). Elles reculeraient en 2022 (-1 %) sous l’effet du repli attendu de près de 10 milliards d’euros des mesures pour faire face à la crise sanitaire (vaccins, tests principalement). En neutralisant cet effet, les dépenses de santé progresseraient de 3,8 %, soutenues par les mesures décidées dans le cadre du « Ségur de la santé » (2,7 milliards d’euros de dépenses supplémentaires). Les dépenses de santé sont dépendantes de l’évolution de la crise sanitaire, la cinquième vague épidémique pouvant conduire, selon sa durée et son intensité, à dépasser les prévisions pour 2021 et la provision de 5 milliards d’euros prévue dans la loi de financement de la sécurité sociale pour 2022 pour faire face à l’épidémie. Après avoir atteint un pic en 2020 (50,1 milliards d’euros), les dépenses d’assurance chômage reculeraient nettement pour s’établir à 46,1 milliards d’euros en 2021 et à 37,2 milliards d’euros en 2022, sous l’effet de l’amélioration du marché du travail, de la réduction du recours à l’activité partielle (-8,4 milliards d’euros entre 2020 et 2022) et de la réforme de l’assurance chômage (-1,9 milliards d’euros en 2022).

Au total, en 2022, la progression en volume des dépenses, hors dépenses de crise qui se seraient accrues de +1,1 %, serait légèrement inférieure à la croissance potentielle (+1,35 %). Cette situation reflète toutefois en partie l’évolution des charges d’intérêts, qui reculeraient de 4,2 milliards d’euros (-13,1 %) en 2022, sous l’effet de la baisse régulière des taux depuis plusieurs années et des charges payées sur les titres indexés plus faibles.

Hors cet effet sur les charges d’intérêts, la croissance en volume des dépenses non directement liées à la crise n’aurait pas été de 1,1 % mais de 1,5 %, soit un niveau proche de l’estimation de la croissance du PIB potentiel (1,35 %). Ainsi, en 2022, l’évolution de la dépense hors soutien et relance et hors charges d’intérêts ne permettrait pas de réduire le déficit structurel.

La trajectoire de la dette publique française pourrait poser un problème

Rapportée au PIB, la dette publique s’établirait à 113,5 % en 2022 (après 115,3 % en 2021). Elle se situerait près de 16 points au-dessus de son niveau d’avant-crise. Elle atteindrait ainsi 2 940 milliards d’euros à la fin de l’année 2022, supérieure de plus de 560 milliards d’euros à son montant de fin 2019. En 2021 et 2022, l’évolution du ratio de dette traduit l’effet de facteurs jouant en sens opposé, l’augmentation du déficit et la progression rapide du PIB.

Au sein de la zone euro, deux groupes de pays peuvent être distingués selon leur situation en matière de finances publiques. D’un côté, se trouvent les pays qui sortent de la crise avec une dette très élevée (proche de 120 points de PIB voire au-delà) mais également avec des niveaux de déficits structurels importants (de l’ordre de 5 points de PIB). Ce groupe comprend la France, la Belgique, l’Espagne et l’Italie. D’un autre côté, figurent des pays qui, en sortie de crise, ont un niveau de dette plus modéré, compris entre 60 points et 80 points de PIB, et des niveaux de déficit structurels beaucoup plus faibles que les pays du premier groupe, de l’ordre de 3 points de PIB. Dans ce second groupe figurent notamment l’Allemagne, les Pays-Bas et l’Autriche. Le Portugal est dans une situation intermédiaire, avec une dette élevée mais un déficit structurel modéré. Il bénéficie notamment du fait d’être entré dans la crise sanitaire avec un solde structurel moins dégradé que celui de la France. La situation française est la conséquence d’un mouvement de divergence vis-à-vis de son partenaire allemand qui a commencé il y a quinze ans, l’écart s’accroissant d’année en année. Si les deux pays avaient des niveaux de dettes publiques similaires en 2006, avant le déclenchement de la crise financière, celle de la France était en 2020 près de 45 points au-dessus du niveau de celle de l’Allemagne (respectivement 115 % et 69 % du PIB). Cette divergence en termes de finances publiques représente un risque significatif de cohésion au sein d’une zone économique regroupant des États partageant la même monnaie. La France devrait être amenée à réaliser des efforts importants pour converger vers l’Allemagne dans les prochaines années.

La Cour des comptes émet quelques doutes sur la diminution de la dette publique à compter de 2027. Le Gouvernement a présenté une trajectoire de finances publiques jusqu’en 2027 pour ramener le déficit sous 3 % à cet horizon. En 2027, le déficit effectif atteindrait 2,7 points de PIB et le déficit structurel 3,2 points de PIB. Avec ce niveau de déficit en fin de période, la dette publique rapportée au PIB commencerait à refluer légèrement en 2027. Pour autant, le niveau de dette publique attendu pour 2027, à 115,4 points de PIB, serait identique à celui de 2021. Cette trajectoire intègre notamment le plan d’investissement France 2030 qui s’élève à plus de 30 milliards d’euros selon le Gouvernement.

Le Gouvernement table sur la croissance afin de réduire le poids de la dette publique. Après 7 % en 2021, elle devrait être de 4 % en 2022, puis de 1,6 % en 2023 et de 1,4 % entre 2024 et 2027, soit un niveau très légèrement supérieur à la croissance potentielle. Avec ce scénario de croissance, l’activité économique effective dépasserait son potentiel dès 2022. Sous ces hypothèses, l’ajustement structurel moyen sur 2023-2027 serait de 0,35 point de PIB potentiel par an. En 2027, le déficit structurel serait encore très élevé à 3,2 points de PIB. Il serait donc supérieur à son niveau d’avant-crise (2,5 points de PIB en 2019) et demeurerait 2,8 points au-dessus de l’objectif de moyen terme des administrations publiques, fixé avant la crise à 0,4 point de PIB.

Selon la Cour des comptes, la trajectoire retenue risque d’accroître les écarts au sein de la zone euro. Entre 2021 et 2024, période commune aux projections des trois pays, l’amélioration structurelle pour la France serait de 2,3 points de PIB, contre 3,8 points en Italie et 5 ¾ points en Allemagne. Par conséquent, en 2024, l’Allemagne devrait être presque revenue à l’équilibre structurel de ses finances publiques quand la France et l’Italie conserveraient encore des niveaux de déficits structurels élevés, proches de 4 points de PIB. Cette divergence se traduit également sur les niveaux respectifs de dette publique. En 2025, la dette publique française serait plus élevée que la dette publique allemande de près de 50 points de PIB.

Le Coin des Epargnants du 11 février 2022 : les marchés face à l’inflation

Les marchés toujours en proie aux tensions inflationnistes

Le retour à une inflation inférieure à 2 % est différé de quelques mois selon la Commission européenne, le temps de résoudre les goulets d’étranglement et la hausse de l’énergie provoquée par une forte demande et par l’exacerbation des tensions géopolitiques.

La Commission européenne a estimé, jeudi 9 février, que la hausse des prix repassera dès 2023 sous la barre des 2 %, l’objectif de moyen terme de la Banque centrale européenne (BCE). Selon les services de Paolo Gentiloni, le commissaire à l’Économie, l’inflation de la zone euro devrait se situer à 4,8 % au premier trimestre de cette année, et se maintenir au-dessus de 3 % jusqu’au troisième trimestre. Elle devrait revenir à 2,1 % au dernier trimestre, ce qui donnerait un taux de 3,5 % pour l’ensemble de l’année 2022. Pour 2023, il prévoit une inflation de 1,7 % en 2023. La Commission considère qu’« après l’été, la hausse des prix de l’énergie devrait ralentir et les goulets d’étranglement dans les chaînes d’approvisionnement se résorber ». Il reconnaît toutefois que la Commission a dû « considérablement revoir à la hausse ses prévisions d’inflation par rapport à celles de l’automne 2021, en raison de l’extension des hausses de prix du secteur de l’énergie vers d’autres catégories de biens ». En 2022, l’inflation devrait ainsi s’établir à 6,7 % en Lituanie, à 6,4 % en Slovaquie, à 6,1 % en Estonie et à 5,9 % en Lettonie. Hors zone euro, la Pologne est la plus touchée, à 6,8 % cette année. Pour la France, la Commission prévoit un taux de 2,8 % en 2022 et de 1,7 % en 2023, à des niveaux significativement plus bas qu’en Allemagne. Outre-Rhin, la Commission s’attend respectivement à 3,7 % et à 2,1 %

L’inflation a rythmé la semaine des marchés financiers. En fin de semaine, l’annonce de la progression de 7,5 % sur un an des prix aux Etats-Unis, un niveau inconnu depuis quarante ans, a jeté un léger froid. Cette annonce pourrait amener la FED à relever ces taux qui passeraient de 0-0,25% actuellement à 0,5-0,75 %. Certains membres du Conseil de Politique Monétaire plaident pour une augmentation vigoureuse afin de casser l’inflation. James Bullard, le membres de la FED de Saint Louis, se déclare favorable à une hausse de 100 points de base du taux d’intérêt directeur d’ici au 1er juillet et n’écarte pas la possibilité de relèvements en dehors des réunions programmées du FOMC, ce qui n’est plus arrivé depuis 1994. Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans a dépassé la barre des 2 %, barre franchie jeudi 9 février pour la première fois depuis août 2019. Celui à deux ans évolue autour de 1,6 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est désormais au-dessus de 0,7 %, l’écart avec l’Allemagne augmente légèrement en atteignant 467 points de base. Le pétrole a continué sa progression en se rapprochant de 95 dollars le baril pour le Brent.

Si les marchés européens étaient orientés à la baisse vendredi, sur la semaine pour la première fois depuis un mois, ils ont enregistré de très légères hausses, +0,87 % pour le CAC 40. En revanche, les indices américains ont reculé sous la pression de l’inflation.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats  11 février 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 7 011,60+0,87  % 7 153,03 
Dow Jones  34 738,06-1,00  % 36 338,30 
Nasdaq  13 791,15-2,18  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 15 425,12+2,16  % 15 884,86 
Footsie 7 661,02+1,92  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 4 155,23+1,68  % 4 298,41 
Nikkei 225 27 696,08+0,93 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 462,95+3,70 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,754  % +0,107 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans   (18 heures) +0,287  % +0,082 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +2,026  %+0,117 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1357-0,79  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 850,075+2,39 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars  94,680+1,41 % 78,140 

Relance de la participation, vers un bénéfice partagé

Thibault Lanxade a proposé de rendre obligatoire la participation dans toutes les entreprises. Toute distribution de bénéfices par une entreprise devrait s’accompagner d’une participation pour les salariés. L’ancien vice-président du Medef qui anime avec François Perret et Agnès Bricard, une mission pour le compte de l’État visant à favoriser la diffusion de la participation au sein des PME, souhaite mobiliser les branches professionnelles pour signer des accords type d’intéressement ou de participation permettant aux entreprises de moins de 50 salariés de mettre en place un dispositif de façon unilatérale. Trente branches ont déjà signé. Il espère que 80 autres suivront d’ici 2023. Thibault Lanxade souhaite la création d’un « dividende salarié » pérennisé qui pourrait prendre la forme de la prime « Macron » au sein des plus petites entreprises. Il propose qu’une entreprise, quelle que soit sa taille, ne puisse plus distribuer de dividendes aux actionnaires sans en même temps introduire une mécanisme de participation pour tous les salariés. Il prône aussi la suppression de la règle du « un demi » dans le calcul de la réserve de participation, ce qui pourrait doubler les montants. Cette mesure pourrait s’accompagner d’une baisse du forfait social qui est de 20 %. Les sommes reçues par les salariés devraient être assujetties non pas au barème de l’impôt sur le revenu mais au prélèvement forfaitaire unique. En cas de versement de la participation dans un plan d’épargne et bloquée cinq ans, la neutralité fiscale serait maintenue.

Comptes non réclamés : 7,18 milliards d’euros transférés à la CDC depuis 2016

Selon la Caisse des Dépôts, 7,18 milliards d’euros provenant de 10,7 millions de comptes et contrats ont été transférés à la Caisse des Dépôts entre juillet 2016 et fin 2021 au titre des comptes et contrats inactifs non réclamées. Sur cette somme, 6,4 milliards d’euros sont toujours en attente d’être réclamés. Les Français qui ont fait les démarches ces cinq dernières années pour récupérer les sommes qui leur sont dues se sont vus restituer pour leur part 2876 euros en moyenne par compte. Il s’agissait à 66,3% de comptes bancaires, à 25,5% de contrats d’assurance-vie et à 8,2% de plans épargne entreprise.

Quelles obligations pour les banques et les établissements financiers?

Depuis le 1er janvier 2016, date d’entrée en vigueur de la loi, banques et assureurs sont tenus de réaliser un suivi et effort de recherche des titulaires des contrats qu’ils ont en gestion. A ce titre ils ont l’obligation de :

  • s’assurer que les titulaires sont vivants : les banques doivent s’informer de l’éventuel décès des titulaires, en croisant les fichiers clients avec le registre national d’identification des personnes physiques (RNIPP) de l’Insee ;
  • informer les titulaires ou leurs représentants légaux ou ayant-droits de l’état d’inactivité des comptes ;
  • limiter les frais de tenue de compte ;
  • transférer la gestion des comptes à la Caisse des dépôts et consignations (CDC) 10 ans après la dernière opération ou la dernière manifestation du client. Pour les plans d’épargne logement, le délai est de 20 ans. Dans le cas du décès du titulaire, le délai est ramené à trois ans. Le titulaire, ses représentants ou ses héritiers doivent s’adresser à la CDC pour récupérer les sommes. Celle-ci les conserve pendant 20 ans (27 ans si l’inactivité fait suite au décès connu du titulaire) avant leur transfert définitif à l’Etat ;
  • publier annuellement le nombre de comptes bancaires inactifs et le montant des encours détenus ou transférés à la CDC. Cette dernière doit faire la publicité de l’identité des titulaires des comptes bancaires transférés ;

Les moyens mis à la disposition les détenteurs et/ou leur ayant-droits

La Caisse des dépôts  s’est vue confiée la mission de le conserver les fonds non-réclamés, de permettre sa recherche aux titulaires, bénéficiaires et héritiers avec Ciclade et de gérer les demandes de restitution. A cet effet,, début 2017, elle a mis à disposition des assurés un service en ligne gratuit destiné à faciliter leur recherche : ciclade

La loi Eckert qui s’appliquait aux comptes courants, aux livrets et plan d’épargne a été élargie aux produits d’épargne retraite.

ans le prolongement de la loi Eckert, la loi n° 2021-219 du 26 février 2021 relative à la déshérence des contrats de retraite supplémentaire portée par le député Daniel Labaronne visait à faciliter la recherche par les détenteurs et bénéficiaires de contrats d’épargne-retraite.

Cette loi introduit une obligation pour les gestionnaires de produits d’épargne retraite de renvoyer chaque année au Groupement d’intérêt public (GIP) Union Retraite les informations nécessaires à l’identification des bénéficiaires. Elle prévoit, par ailleurs, de renforcer le devoir d’information des employeurs vis à vis de leurs salariés avant que ces derniers n’aient quitté l’entreprise afin de limiter en amont le nombre de contrats de déshérence.

La loi renvoyait à un décret d’application le soin de préciser les modalités et le calendrier de mise en œuvre du dispositif . Ce décret, cosigné du premier ministre, du ministre de l’économie, des finances et de la relance et du ministre des solidarités et de la santé a été publié au journal officiel du 27 juin.

Il énumère la liste des produits d’épargne retraite supplémentaire soumis à l’obligation de déclaration par les gestionnaires des contrats au GIP Union-retraite précisant notamment que les produits d’épargne retraite individuels et collectifs antérieurs à la loi Pacte sont intégrés dans le dispositif tout comme le PER dans ses différentes déclinaisons. Le décret précise enfin la date d’entrée en vigueur des dispositions législatives précitées qu’il fixe au 1er juillet 2022.

Consulter le décret n° 2021-814 du 25 juin 2021 portant la liste des produits d’épargne couverts par la loi n° 2021-219 du 26 février 2021 relative à la déshérence des contrats d’épargne retraite supplémentaire

Plus de 4 millions de PER en France

En décembre, 139 000 nouvelles souscriptions de PER ont été enregistrées pour 1,9 milliard d’euros de cotisation. La collecte nette des PER a atteint +1,708 milliard d’euros sur le mois, après +713 millions d’euros en novembre et +365 millions d’euros en octobre. Sur l’ensemble de l’année, la collecte nette a été de +5,6 milliards d’euros.

A ces chiffres s’ajoutent les transferts d’anciens contrats d’épargne retraite vers un PER qui, en décembre, représentent 18 000 nouveaux assurés pour 404 millions d’euros

.
Fin décembre, 2,6 millions de Français disposaient d’un PER auprès d’une société d’assurance pour un encours de 29,6 milliards d’euros.

À fin septembre 2021, 4,3 millions de Français détenaient un PER pour un encours de 48,5 milliards d’euros, dont un peu plus de la moitié auprès d’un assureur. Hors transferts d’anciens contrats, la part de marché des assureurs s’élève à 87%.

Le Coin des Epargnants du 4 février 2022 : des marchés en plein brouillard

Les marchés chahutés par l’inflation et l’Ukraine

La première semaine de février ressemble à janvier. Les investisseurs s’inquiètent des répercussions d’un éventuel conflit en Ukraine et d’une inflation al maîtrisée. Le rapport sur l’emploi américain, publié vendredi A février, a montré une franche accélération de la croissance des salaires en janvier. La hausse est de 0,7 % sur un mois, ce qui porte leur progression à 5,7 % sur un an, contre 4,7 % en décembre. Au cours des trois derniers mois, les salaires ont augmenté de 7,7 % par rapport aux trois mois précédents. Les arguments pour un resserrement monétaire se multiplient. Sur le marché obligataire, le rendement des bons du Trésor américain à 10 ans a dépassé 1,9 %. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé au-dessus de 0,6 % quand celui de son homologue allemand s’élevait vendredi soit à plus de 0,1 %. L’euro s’est apprécié durant la semaine s’échangeant contre 1,14 dollar.

Même si sur la semaine, les indices américains terminent en hausse, celle-ci aura été marquée par un jeudi sombre à défaut d’être noir avec une chute du Nasdaq de près de 4 % en lien avec la déconfiture de Meta après l’annonce d’une baisse du nombre de ses abonnés. Le site Facebook n’attire plus, les jeunes préférant TikTok. Pour la première fois depuis sa création, en 2004, Facebook a perdu, en effet, 4 millions d’utilisateurs entre septembre et décembre 2021. Le réseau social reste  néanmoins de loin le leader mondial, avec 1,929 milliard d’usagers quotidiens, et sa famille d’applications, incluant Instagram et WhatsApp, continue de croître à 2,82 milliards. Ce retournement a provoqué une contractualisation de la capitalisation de 200 milliards d’euros le jeudi 3 février. Les résultats ont été, en outre, inférieurs aux  prévisions des analystes.Les tensions entre l’Ukraine et l’Otan ont par ailleurs, conduit les cours du pétrole à la hausse, le baril de Brent dépassant les 93 dollars.

Un mois de janvier tout gris pour les marchés

Au mois de janvier, le CAC40 a perdu de 2,45 %. Le Dow Jones a connu son plus forte recul depuis octobre 2020, tandis que le Nasdaq Composite a enregistré une baisse d’environ 10 %. Il faut remonter à novembre 2008 pour observer une telle contre-performance. Pour le premier mois de l’année, les sources d’inquiétudes ont été nombreuses. Arrivent en premier, les tensions géopolitiques en Ukraine se sont accrues avec la concentration de troupes russes à la frontière. L’idée de nouvelles sanctions financières est avancée en cas d’invasion de l’Ukraine. Deuxième raison, la perspective d’une hausse imminente des taux d’intérêt aux États-Unis en lien avec le rebond de l’inflation. Troisième raison, la persistance de la menace épidémiologique pèse sur la croissance.

La BCE ne change rien mais cela pourrait ne pas durer

Lors de la conférence de presse après la réunion du Comité de politique monétaire de la Banque centrale Européenne, Christine Lagarde a déclaré que « l’inflation se maintient à un niveau élevé plus longtemps que nous ne le pensions » ajoutant que les « risques sont orientés à la hausse, plus particulièrement à moyen terme […] Le conseil des gouverneurs est unanimement préoccupé par l’inflation ».

Cette annonce est intervenue après la publication de l’indice des prix à la consommation de la zone euro qui a atteint 5,1 % sur un an en janvier, bien au-delà de l’objectif de la BCE de 2 % et, surtout, des estimations des économistes, qui tablaient sur 4,4 %. Christine Lagarde a souligné que pour l’heure, cette inflation ne génère que peu d’effets de second tour, c’est-à-dire de hausse des salaires.

La BCE a laissé ses taux directeurs inchangés lors de cette réunion et à la question d’un relèvement futur, Christine Lagarde a indiqué « je ne prends jamais d’engagements sans les assortir de conditions et il est encore plus important en ce moment d’être très attentif. Nous évaluerons la situation très attentivement en fonction des données. Nous effectuerons ce travail en mars ». D’improbable, le scénario d’un relèvement du loyer de l’argent cette année, semble désormais possible du moins pour les investisseurs. Selon les anticipations compilées par Bloomberg, la probabilité d’une hausse des taux de la BCE en juin est évaluée à 80 %. Celle de deux relèvements d’ici octobre est évaluée à 100 %.

S’il faudra attendre mars pour en savoir davantage sur les intentions de la BCE, cette dernière continue de réduire ses rachats de titre.  Le programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP) prendra fin  à la fin du mois de mars et les rachats réalisés dans le cadre de l’APP (programme d’achat d’actifs) seront progressivement ramenés de 40 milliards d’euros par mois au deuxième trimestre à 20 milliards d’euros en octobre.

Le tableau financier de la semaine 

 Résultats  4 février 2022 Évolution  sur 5 jours Résultats  31 déc. 2021 
CAC 40 6 951,38-0,21  % 7 153,03 
Dow Jones  35 089,74+1,05  % 36 338,30 
Nasdaq  14 098,01+2,38  % 15 644,97 
Dax Xetra allemand 15 099,56-1,43  % 15 884,86 
Footsie 7 516,40+0,47  % 7 384,54 
Euro Stoxx 50 4 086,58-1,22  % 4 298,41 
Nikkei 225 27 439,99+2,70 % 28 791,71 
Shanghai Composite 3 361,44+0,00 % 3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +0,647  % +0,283 pt +0,193  % 
Taux du Bund allemand à 10 ans   (18 heures) +0,205  % +0,254 pt -0,181  % 
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) +1,919  %+0,143 pt +1,505  % 
Cours de l’euro / dollar  (18 heures) 1,1457+2,83  % 1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) 1 807,268+1,14 % 1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars  93,440+3,52 % 78,140 

Le PER en pointe pour les cotisations de retraite supplémentaire

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) du ministère des Solidarités et de la Santé a publié les données statistiques sur la retraite supplémentaire de l’année 2020. Malgré la crise sanitaire, 16,4 milliards d’euros de cotisations ont été collectés, en 2020, dans le cadre de contrats de retraite supplémentaire, un montant en hausse de plus de 20 % par rapport à 2019. Cette progression s’explique à la fois par la fin de l’effet prélèvement à la source qui a affecté durant deux années les cotisations de retraite supplémentaire et par le développement du plan d’épargne retraite (PER) individuel. Ces derniers ont représenté, en 2020 (première année de commercialisation du nouveau produit), près de la moitié des cotisations sur les dispositifs individuels (48 %). Les PER individuels, PER d’entreprise collectifs et PER d’entreprise obligatoires ont enregistré respectivement 4,1 milliards, 1,2 milliard et 320 millions d’euros de cotisations fin 2020. Ils représentent ainsi respectivement 25 %, 7 % et 2 % du total des cotisations. Le PER a bénéficié de nombreux transferts en 2020 en provenance des anciens produits d’épargne retraite (PERP, contrats Madelin, etc.).

En 2020, le montant des prestations versées au titre de contrats de retraite supplémentaire s’est élevé à 6,9 milliards d’euros, quasiment autant qu’en 2019. 2,6 millions de personnes ont reçu des prestations de retraite supplémentaire fin 2020, dont 2,4 millions sous la forme de rentes viagères (soit 12 % du nombre de retraités de droit direct des régimes légalement obligatoires).

Ventilation des cotisations de retraite supplémentaire en 2019 et 2020

Assurance vie, une année 2021 en or !

Au mois de décembre 2021, l’assurance vie a signé sa 13e collecte nette positive témoignant de son regain de forme après le passage à vie lors du premier confinement de 2020. Sur l’ensemble de l’année 2021, la collecte nette a été de 23,7 milliards d’euros. Si la collecte nette n’a pas retrouvé le faste des années 1990 et 2000, elle a renoué avec le rythme qu’elle connaissait avant la crise sanitaire.

CDE – FA

Preuve que les Français réorientent une partie de leur épargne covid, en décembre, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 14,4 milliards d’euros, ce qui constitue un niveau record depuis plus de 10 ans. Sur l’ensemble de l’année, les cotisations ont atteint 151,1 milliards d’euros. Il y a eu un réel effet de rattrapage par rapport à 2020 qui avait été fortement perturbé par les confinements.

Au mois de décembre, la part des Unités de Compte (UC) dans la collecte totale s’élevait à 44 %. Elle a atteint 39% sur l’ensemble de l’année. La bonne tenue des marchés « actions » et la baisse des rendements des fonds euros concourent à la montée en puissance des unités de compte dans la collecte. La proportion d’UC a retrouvé le niveau atteint durant la période de la bulle Internet et qui n’avait été de nouveau battu depuis.

CDE -FA

Les prestations sont relativement stables, en décembre, à 11,7 milliards d’euros. Sur l’année 2021, elles  se sont établies  à 127,4 milliards d’euros en légère hausse.

A la fin de l’année 2021, l’assurance vie conforte sa place de numéro 1 des placements avec un encours de 1876 milliards d’euros en croissance de +4,4% sur un an.

CDE – FA

L’assurance vie malgré la baisse du rendement des fonds euros reste de loin le premier placement des ménages. Après avoir privilégié l’épargne de précaution (comptes courants et livrets d’épargne), ces derniers la réaffecte sur des supports plus longs. L’assurance vie reste incontournable et indémodable. Elle n’entre en concurrence qu’avec l’immobilier qui, en 2021, a également un réel succès avec 1,2 million de transactions. Le recyclage de l’épargne covid devrait continuer sur les premiers mois de 2022. En règle générale, dans un premier temps, l’inflation renforce l’effort d’épargne, les ménages essayant de s’en préserver en épargnants plus. Dans un second temps, si elle venait à s’installer, cela pourrait avoir des incidences sur les placements d’autant plus que le rendement moyen des fonds euros devrait rester durablement faible. La propension à souscrire des Unités de Compte reste conditionnée à la bonne tenue des marchés qui sont attendues plus volatils cette année tout en restant néanmoins haussier.

Stabilité pour la rémunération des livrets bancaires

Le taux moyen des livrets bancaires est resté en fin d’année 2021 à son niveau historiquement bas, 0,09 %.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

déc- 2020oct- 2021nov- 2021 (e)déc- 2021 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,450,410,400,40
Ménages0,670,630,630,63
dont : – dépôts à vue0,020,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,510,390,400,41
– comptes à terme > 2 ans (g)1,010,800,790,76
– livrets à taux réglementés (b)0,530,530,530,52
dont : livret A0,500,500,500,50
– livrets ordinaires0,120,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,612,582,592,59
SNF0,150,090,090,09
dont : – dépôts à vue0,080,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,150,130,130,13
– comptes à terme > 2 ans (g)0,900,650,620,61
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,54-0,55-0,57-0,58
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,66-0,35-0,41-0,42
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Transparence accrue sur les frais applicables aux PER

Le mercredi 2 février, le Ministre de l’Economie a annoncé que par un accord de place, les professionnels de l’assurance se sont engagés à renforcer la transparence des frais du Plan d’Epargne Retraite. Cet accord fait suite à une commande par le Ministère d’un rapport à la présidente du Comité consultatif du secteur financier (CCSF) sur les frais du PER. Le nouveau cadre fixant la publicité des frais s’appliquera non seulement au PER, mais aussi à l’assurance-vie, qui est le premier placement financier des Français. Un tableau standard regroupant les frais par catégorie sera ainsi mis en ligne, dès le 1er juin, sur le site de chaque producteur de PER ou d’assurance vie. Le Gouvernement a, par ailleurs, prévu de renforcer, par voie réglementaire, l’information précontractuelle et l’information annuelle fournie à l’épargnant. Le total des frais supportés par chaque unité de compte ou chaque actif sera désormais affiché, dès le 1er juillet 2022 en matière d’information précontractuelle et à partir de 2023 pour la campagne d’information annuelle de l’exercice 2022.

Deux ans après le lancement du PER, plus de 4,3 millions de Français disposent d’un PER dont 2,4 million à titre individuel.  L’encours dépasse 48 milliards d’euros dont 27 pour le Plan d’Epargne Retraite Individuel.

.

Suivez le cercle

recevez notre newsletter

le cercle en réseau

contact@cercledelepargne.com