L’euro à parité ou presque avec le dollar
Les anticipations de divergence des politiques monétaires européenne et américaine ainsi que les craintes d’une récession au sein de la zone euro sur fond de pénurie de pétrole et de gaz à l’automne, ont contribué à affaiblir l’euro par rapport au dollar. L’euro a terminé la semaine à 1,01 dollar, son plus bas niveau de ces vingt dernières années, en baisse de 10 % sur un mois. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique tend à s’accroître, ce qui amène des ventes d’euros au profit du dollars. Les résultats de l’emploi américain confortent cet arbitrage. Au mois de juin, l’économie américaine a créé, en effet, 372 000 postes en juin après 384 000 (révisé de 390 000) le mois précédent, selon les chiffres publiés par le Bureau of Labor Statistics (BLS), contre 265 000 anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Le taux de chômage est resté stable à 3,6 % comme prévu, tandis que la croissance du salaire horaire moyen a ralenti à 5,1 % sur un an, après 5,3 % en mai. La bonne tenue de l’emploi américain pourrait se traduire par une nouvelle hausse des taux de 75 points de base à l’occasion de la réunion de la Fed à la fin du mois, même si les signes d’un tassement de la croissance des salaires et la récente chute des prix des matières premières suggèrent que les perspectives d’inflation pourraient s’améliorer plus rapidement que prévu par les responsables de la banque centrale. Les investisseurs parient sur un relèvement substantiel. Le taux de l’obligation de l’Etat américain a 10 ans est repassé en fin de semaine au-dessus de 3 %.
Un euro faible renchérit le coût des importations et alimente de ce fait l’inflation. Pour la première fois depuis 1991, juste après la réunification, l’Allemagne a enregistré un déficit commercial en mai. L’augmentation du coût de l’énergie et les difficultés du secteur automobile expliquent la dégradation du solde commercial. Par ailleurs, l’Allemagne, premier fournisseur européen de la Russie avant la guerre en Ukraine, a vu ses exportations vers ce pays diminuer de plus de 30 % en quelques mois.
En milieu de semaine, le baril de pétrole Brent est repassé furtivement en-dessous de 100 dollars avant de se redresser légèrement en fin de semaine. Le ralentissement attendu de la croissance en 2022 à l’échelle mondiale est supposé peser sur la demande du pétrole, ce qui concourt à la baisse du cours du baril. Sur un mois, le baril de Brent a perdu 10 %.
Les marchés « actions » après une fin du mois de juin difficile ont, cette semaine, enregistré des hausses. Le CAC40 s’est valorisé de 1,72 % et le Nasdaq de 4,56 %. Les fortes baisses des dernières semaines ont incité les investisseurs à revenir sur le marché à la recherche de plus-values potentielles.
Résultats 8 juillet 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 033,13 | +1,72 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 31 338,15 | +0,77 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 635,31 | +4,56 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 015,23 | +1,58 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 196,24 | +0,38 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 506,55 | +1,79 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 517,19 | +2,14 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 356,08 | -0,77 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,862 % | +0,062 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,333 % | +0,105 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +3,086 % | +0,097 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0174 | -2,40 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 742,090 | -3,71 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 107,100 | -3,84 % | 78,140 |
L’action de Deezer, un fournisseur français de musique en ligne a, dans un contexte de marché difficile, baissé de 15 % lors de son introduction en bourse. Celle-ci était la deuxième tentative de la société après avoir essuyé un échec en 2015. Les dirigeants de cette start-up ont opté pour la cotation afin d’accéder aux capitaux nécessaires à son développement. Le marché de la musique en ligne est en plein essor mais demeure fragile, les internautes s’étant habitués à la gratuité. Par ailleurs, le marché est dominé par des grandes entreprises qui laissent peu de place aux seconds rôles.
En 2021, au niveau mondial, 523,9 millions de personnes sont abonnés à différentes offres payantes de musique en ligne. le nombre d’abonnés s’est accru de 109,5 millions l’année dernière, soit une hausse de +26,4 %. En France, une dizaine de millions de personnes auraient souscrit à un abonnement de musique en ligne. En comptant les utilisateurs sans abonnement (qui contribuent au chiffre d’affaires par la publicité des plateformes), la France compterait 22 millions d’utilisateurs.
Le marché de la musique en ligne est dominé par Spotify qui détient 31 % de parts de marché, suivie d’Apple Music (15 %), d’Amazon Music, Tencent Music (13 %) et YouTube Music (8 %). Le service musical de Google connait une forte croissance avec une progression de 50 % du nombre d’abonnés en 2021, une majorité étant de jeunes utilisateurs.
Les applications de musique en ligne chinoises sont également en forte croissance tout en restant cantonnées sur le marché de leur pays d’origine et des pays limitrophes. Tencent Music et NeatEase ont ainsi accumulé 35,7 millions de nouveaux abonnés en l’espace d’un an alors qu’ils ne sont disponibles qu’en Chine.
Le Français Deezer ne détient que 2 % du marché du streaming avec 9,6 millions d’abonnés. Il reste franco-français avec un taux de pénétration faible dans les autres pays. Deezer a généré en 2021 un chiffre d’affaires de 400 millions d’euros et a comme objectif d’atteindre le milliard d’euros d’ici à 2025, ainsi que la rentabilité opérationnelle. Le streaming est une activité peu rentable en raison des coûts informatiques et des coûts de diffusion croissants. Les compagnies de musique, « les majors » comme Universal ou Sony, négocient de plus en plus âprement l’accès à leur catalogue. Pour accroître leur pouvoir de négociation, elles achètent les portefeuilles musicaux aux artistes. Springsteen (500 millions de dollars), Bob Dylan (300 millions de dollars), Sting ou encore les héritiers de Bowie ont ainsi vendu les droits de leurs albums à des majors. Les Rolling Stones ont choisi un système différent. Ils concèdent pour une durée déterminée leur portefeuille musical et tous les droits afférents (e-commerce, merchandising) en contrepartie d’une certaine somme. Dans tous les cas, les compagnies sont appelées à rentabiliser leurs investissements, ce qui passe par des négociations serrées avec les diffuseurs que les applications de musique en ligne. Deezer a, lors de son introduction en bourse, également souffert du contexte, les investisseurs privilégiant les produits de taux sur les actions.
Le taux de rémunération des livrets d’épargne ordinaires est resté stable au mois de mai à 0,09% malgré le début de remontée des taux.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
mai-2021 | mars-2022 | avr- 2022 (e) | mai-2022 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,44 | 0,50 | 0,50 | 0,50 |
Ménages | 0,65 | 0,79 | 0,79 | 0,78 |
dont : – dépôts à vue | 0,02 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,44 | 0,40 | 0,40 | 0,34 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,92 | 0,73 | 0,72 | 0,71 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,53 | 1,07 | 1,07 | 1,07 |
dont : livret A | 0,50 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
– livrets ordinaires | 0,10 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
– plan d’épargne-logement | 2,60 | 2,58 | 2,58 | 2,58 |
SNF | 0,13 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
dont : – dépôts à vue | 0,07 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,12 | 0,12 | 0,09 | 0,09 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,73 | 0,61 | 0,61 | 0,60 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Euribor 3 mois (c) | -0,54 | -0,50 | -0,45 | -0,39 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | -0,38 | 0,23 | 0,79 | 0,94 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
Inflation toujours en hausse
Au mois de juin, l’inflation en France a atteint 5,8 % en rythme annuel, toujours en hausse. En Allemagne, elle a légèrement ralenti à 8,2 %. Outre-Rhin, elle s’était élevée à 8,7 % en mai. Pour l’ensemble de la zone euro, l’inflation a été de 8,6 % au mois de juin, contre 8,1 % en mai selon une estimation rapide publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en juin (41,9 %, comparé à 39,1 % en mai), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (8,9 %, comparé à 7,5 % en mai), des biens industriels hors énergie (4,3 %, comparé à 4,2 % en mai) et des services (3,4 %, comparé à 3,5% en mai).
Des marchés dominés par la peur de la récession
Lors du premier semestre 2022, le CAC 40 a connu sa troisième plus forte baisse de son histoire avec un recul de 17,20 %. Les deux baisses plus importantes avaient été enregistrées en 2020 avec -17,43 % et en 2008 avec -21 %. Les autres places occidentales connaissent des évolutions comparables. L’indice allemand, le Daxx a perdu 19,52 % et l’Eurostoxx, 19,62 % en six mois. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur en six mois (-29,51 %). Le Dow Jones a de son côté baissé de 15,31 %.
La résurgence de l’inflation, le relèvement des taux d’intérêt et la crainte de récession qui en résulte, avec en toile de fond la guerre en Ukraine et la menace persistante de l’épidémie, expliquent cette contraction qui fait suite à la progression exceptionnelle de 2021.
La peur de la récession induit une baisse des taux d’intérêt sur les obligations d’Etat, les investisseurs privilégiant les placements sans risque.
Les banques centrales en mode combattant
Le président de la Fed, Jerome Powell, la présidente de la BCE, Christine Lagarde, et le gouverneur de la BoE anglaise, Andrew Bailey, ont tous réaffirmé leur intention de ramener l’inflation à son objectif lors d’un panel organisé au Forum de la BCE, le 29 juin dernier. Jerome Powell a admis qu’il y avait un risque que la Fed aille trop loin dans la hausse des taux, pouvant provoquer un réel ralentissement de l’activité, mais que ce risque n’était pas le plus important. Le pire des scénarios pour l’économie serait que la banque centrale échoue à restaurer la stabilité des prix. Jerome Powell et Christine Lagarde ont également mis en garde, hier, contre l’augmentation des risques liés à une inflation qui s’annonce durablement élevée, préparant ainsi les investisseurs à des moments « douloureux ».
En France, la hausse des prix à la consommation a atteint un nouveau record ce mois-ci, à 6,5 % sur un an en données préliminaires harmonisées de l’Union européenne. D’après les chiffres publiés le 1er juin, l’Allemagne a connu un répit temporaire de l’inflation (grâce à deux mesures gouvernementales : la réduction de la taxe sur les carburants et la mise en place d’un ticket de transport à prix réduit). En Espagne, l’inflation a atteint 10 % en juin (+1,5 point par rapport à mai).
L’inflation reste portée par les cours de l’énergie. Le pétrole a augmenté de 42 % depuis le 1er janvier 2022. La réduction des exportations de gaz russe amplifie le mouvement de hausse de cours, aidée en cela par une panne de compresseur dans le champ norvégien de Martin Linge qui a amputé la production.
Dans ce contexte difficile, Christine Lagarde a confirmé que la première hausse, depuis onze ans des taux directeurs de la BCE interviendra au mois de juillet et qu’elle sera de 25 points de base. La présidente de la BCE ne s’interdit pas d’effectuer des relèvements plus importants par la suite. En cas d’augmentation des anticipations d’inflation, elle a indiqué que « nous devrions alors retirer nos mesures accommodantes plus rapidement afin d’éliminer le risque d’une spirale autoréalisatrice ». Si l’inflation continuait à progresser rapidement, le recours à des hausses de 50 points de base – voire plus – est envisageable dès septembre. En parallèle, la BCE travaille à la création d’un nouvel outil anti-fragmentation pour limiter les écarts de taux au sien de la zone. Une première solution qui avait été évoquée passait par une sorte d’arbitrage. La BCE pourrait acheter des titres émis par l’Italie pour faire baisser le coût de financement de l’État italien et cèderait, pour un montant équivalent, des obligations allemandes qu’elle détient. Difficilement réalisable, cette idée ne semble pas avoir été retenue. Les obligations allemandes sont, en effet, logées à la Bundesbank qui les détient pour le compte de la BCE. Compte tenu de la hausse des taux, la Bundesbank aurait été amenée à les vendre à perte. Le mécanisme à l’étude viserait à neutraliser les achats des obligations des États périphériques en proposant aux banques de déposer un montant équivalent auprès de la BCE, en bénéficiant d’une rémunération plus attractive que le simple taux de dépôt actuel. La liquidité excédentaire ne serait pas détruite, mais elle serait durablement neutralisée.
Résultats 1er juillet 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 5 931,06 | -2,34 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 31 097,26 | -1,28 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 127,85 | -4,13 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 12 813,03 | -2,33 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 168,65 | -0,56 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 448,31 | -2,40 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 25 935,62 | -2,10 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 387,64 | +1,07 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,800 % | -0,164 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,228 % | -0,210 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,889 % | -0,237 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0411 | -1,33 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 802,130 | -1,45 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 111,070 | -1,58 % | 78,140 |
L’Etat a publié les taux d’usure pour le 3e trimestre. Ces taux sont les plafonds de taux d’intérêt (assurance comprise) que les établissements financiers ne peuvent pas dépasser pour les emprunts proposés à leurs clients. Depuis quelques semaines, une polémique s’est engagé au sujet de personnes qui ne pourraient pas accéder à des prêts du fait que les taux d’usure seraient trop faibles et ne prendraient pas en compte la remontée des taux. La Banque de France a démenti l’existence d’un grand nombre de rejets de dossiers sur cette base. Avec le nouveau barème entrant en vigueur au 1er juillet, pour un crédit immobilier à vingt ans, le seuil est passé de 2,40 % à 2,57 %.
Taux d’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement (%) | ||
Catégorie | Taux effectif moyen pratiqué au 2ème trimestre 2022 | Taux d’usure applicable au 1er juillet 2022 |
CRÉDITS DE TRÉSORERIE Crédits de trésorerie aux ménages et prêts pour travaux d’un montant inférieur ou égal à 75 000 euros (1) | Séries | Séries |
Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros | 15,83 | 21,11 |
Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros et inférieur ou égal à 6 000 euros | 7,40 | 9,87 |
Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros | 3,70 | 4,93 |
CRÉDITS IMMOBILIERS Crédits immobiliers et prêts pour travaux d’un montant supérieur à 75 000 euros (2) | Séries | Séries |
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans | 1,95 | 2,60 |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans | 1,95 | 2,60 |
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus | 1,93 | 2,57 |
Prêts à taux variable | 1,84 | 2,45 |
Prêts relais | 2,24 | 2,99 |
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale | Séries | Séries |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 2 ans et moins de 10 ans | 2,06 | 2,75 |
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans | 2,12 | 2,83 |
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus | 2,27 | 3,03 |
Prêts à taux variable d’une durée initiale supérieure à 2 ans (3) | 1,96 | 2,61 |
Découverts en compte | 11,54 | 15,39 |
Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans | 1,92 | 2,56 |
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commerciale | Séries | Séries |
Découverts en compte | 11,54 | 15,39 |
(1) Définition – Crédits de trésorerie : crédits aux ménages n’entrant pas dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1du code de la consommation ou ne constituant pas une opération de crédit d’un montant inférieur ou égal à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien.
(2) Définition – Crédit Immobiliers : crédits aux ménages entrant dans le champ d’application du 1° de l’article L. 313-1 du code de la consommation ou d’un montant supérieur à 75 000 euros destinés à financer, pour les immeubles à usage d’habitation ou à usage professionnel et d’habitation, les dépenses relatives à leur réparation, leur amélioration ou leur entretien
(3) Taux moyen pratiqué (TMP) : le taux moyen pratiqué est le taux effectif des prêts aux entreprises d’une durée initiale supérieure à deux ans, à taux variable, d’un montant inférieur ou égal à 152 449 euros. Ce taux est utilisé par la Direction générale des impôts pour le calcul du taux maximum des intérêts déductibles sur les comptes courants associés.
Définition du TEG
En vertu de l’article L. 314-6 du code de la consommation, « constitue un prêt usuraire tout prêt conventionnel consenti à un taux effectif global qui excède, au moment où il est consenti, de plus du tiers, le taux effectif moyen pratiqué au cours du trimestre précédent par les établissements de crédit et les sociétés de financement pour des opérations de même nature comportant des risques analogues ».
Pour la détermination du taux effectif global du prêt, « sont ajoutés aux intérêts les frais, les taxes, les commissions ou rémunérations de toute nature, directs ou indirects, supportés par l’emprunteur et connus du prêteur à la date d’émission de l’offre de crédit ou de l’avenant au contrat de crédit, ou dont le montant peut être déterminé à ces mêmes dates, et qui constituent une condition pour obtenir le crédit ou pour l’obtenir aux conditions annoncées » (article L. 314-1 du code de la consommation).
Ainsi, l’article R. 314-4 du code de la consommation dispose que « sont compris dans le taux annuel effectif global du prêt, lorsqu’ils sont nécessaires pour obtenir le crédit ou pour l’obtenir aux conditions annoncées, notamment :
1° Les frais de dossier ;
2° Les frais payés ou dus à des intermédiaires intervenus de quelque manière que ce soit dans l’octroi du prêt, même si ces frais, commissions ou rémunérations correspondent à des débours réels ;
3° Les coûts d’assurance et de garanties obligatoires ;
4° Les frais d’ouverture et de tenue d’un compte donné, d’utilisation d’un moyen de paiement permettant d’effectuer à la fois des opérations et des prélèvements à partir de ce compte ainsi que les autres frais liés aux opérations de paiement ;
5° Le coût de l’évaluation du bien immobilier, hors frais d’enregistrement liés au transfert de propriété du bien immobilier. »
Législation française relative aux seuils de l’usure
Selon France Assureurs, en mai, les cotisations sur un PER assurantiel ont atteint 524 millions d’euros. Depuis le début de l’année, les cotisations versées s’élèvent à 2,7 milliards d’euros, en hausse de +44 % par rapport à la même période de 2021. Dans le même temps, 413 millions d’euros ont été transférés d’anciens contrats vers un PER.
Au total, le marché des PER commercialisés par les entreprises d’assurance enregistre ainsi 937 millions d’euros
de versements sur le mois de mai 2022 et 10,2 milliards d’euros de versements depuis le début de l’année 2022.
Fin mai 2022, 3,2 millions d’assurés détiennent un PER pour un encours de 39,4 milliards d’euros.
En mai, la collecte nette de l’assurance, au mois de mai s’est élevée, selon France Assureurs, à +1,9 milliard d’euros, en retrait par rapport à celle du mois d’avril (2,2 milliards d’euros). Elle est en revanche en légère hausse par rapport à celle du mois de mai 2021 (+0,2 milliard d’euros). La collecte de cette année est comparable à celle de l’année 2019 (1,8 milliard d’euros) et supérieur à la moyenne de ces dix dernières années.
Par rapport à la fin de l’année dernière et aux premiers mois de l’année, la collecte se tasse tout en restant relativement abondante. La chute du cours des actions n’a pas induit un recul de la collecte en unités de compte. SI les fonds euros sont moins plébiscités avec une décollecte nette, il n’ y a pas de mouvement important de retrait dans un contexte de hausse des prix et de faibles rendements. Les Français qui maintiennent un important effort d’épargne privilégient les placements les plus connus que sont l’assurance vie et les livrets réglementés. Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit à +12,4 milliards d’euros, en hausse de +2,8 milliards d’euros comparé aux 5 premiers mois de l’année 2021. Cette collecte est inférieure à celle du Livret A sur la même période (+15,45 milliards d’euros)
Pour le seul mois de mai, les cotisations brutes en assurance vie ont atteint 11,8 milliards d’euros, en légère hausse de +0,2 milliard d’euros par rapport à mai 2021. Elles augmentent sur la partie en euros, de +0,2 milliard d’euros à 7,0 milliards d’euros, et restent stables en unités de compte (UC). Ces dernières représentent 40,6 % de la collecte, soit le taux moyen constaté depuis le début de l’année.
Les prestations sont stables par rapport à mai 2021, à 9,9 milliards d’euros en mai 2022. Depuis janvier, 53,2 milliards d’euros ont été versés, en baisse de −0,5 milliard d’euros comparé à la même période en 2021.
L’encours des contrats d’assurance vie atteint 1 847 milliards d’euros à fin mai, en croissance de +0,6 % sur un an. La faible progression s’explique par l’évolution des cours de marché en recul depuis le début de l’année.
Dans un contexte marqué par de fortes incertitudes, les ménages devraient continuer à privilégier les placements liquides et offrant une garantie. Un léger tassement de la collecte nette de l’assurance vie pourrait intervenir. La baisse des cours des actions pourrait néanmoins attirer certains épargnants souhaitant engranger des plus-values dans les prochains mois.
Avec la publication du taux d’inflation (indice provisoire) du mois de juin, le taux du Livret A pourrait être porté à 2 % au 1er août 2022. La Banque de France communiquera une préconisation de taux au milieu du mois de juillet après la publication définitive du taux d’inflation du mois de juillet.
En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux des livrets A, est égal, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :
a) La moyenne arithmétique entre :
– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) ;
– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages
b) 0,5 %.
Les données utilisées sont celles relatives au dernier mois pour lequel ces données sont connues.
L’écart entre deux fixations successives du taux est limité de manière transitoire à 0,5 point de pourcentage maximum jusqu’à ce que le calcul ci-dessus donne deux résultats successifs dont l’écart est inférieur à 0,5 point de
Avec un taux de 5,8 % au mois de juin, le taux moyen de ces six derniers mois s’est élevé à 4,46 %. Le taux moyen de l’€str est de -0,58 donnant pour les deux composantes une moyenne arithmétique de 1,94 % ouvrant droit à un taux de rendement pour le Livret A de 2 % à compter du 1er août 2022. Ce taux s’appliquera également au Livret de Développement Durable et Solidaire.
Pour le Livret d’Epargne Populaire, le gouvernement pourrait opter pour un taux de 4,5 %.
Une augmentation d’un point du taux du Livret A ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Le rendement réel du Livret A serait négatif sur l’année de plus de trois points.
Avec un taux de 2 %, le Livret A offrira une rémunération nettement supérieur à celle des livrets bancaires fiscalisés (autour de 0,1 % en moyenne) et même des fonds euros de l’assurance vie (1,2 % avant fiscalité).
Pour un épargnant ayant 10 000 euros sur son Livret A, le gain sera de 100 euros de plus, soit un total de 200 euros, l’inflation étant prévu pour l’ensemble de l’année 2022 à 5,5 % (prévision INSEE juin 2022), la perte réelle pour l’épargnant sera de 361 euros en euros constants.
Le relèvement du taux du Livret A d’un point coûtera pour ce seul produit 3,6 milliards d’euros aux banques et à la Caisse des Dépôts. L’augmentation du taux pourra se traduire par une hausse de taux pour les emprunts des bailleurs sociaux, des entreprises (à partir des ressources du LDDS) et des collectivités locales.
L’augmentation du taux du Livret A devrait conduire à une augmentation de la collecte ce qui pénaliser, en période d’inflation, la consommation. Ce phénomène a été constaté lors du relèvement intervenu au 1er février 2022. Depuis le début de l’année, la collecte du Livret A est dynamique avec plus de 15 milliards d’euros. L’encours du Livret A a battu un nouveau record fin mai avec 358,8 milliards d’euros.
En juin, la confiance des ménages continue, selon l’INSEE de baisse, pour le sixième mois consécutif sur fond de résurgence de l’inflation. À 82, l’indicateur qui la synthétise perd trois points en un mois et demeure au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021).
En juin, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois augmente de nouveau. Le solde correspondant gagne six points et se situe au plus haut depuis l’été 2008. La part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois continue de baisser : le solde diminue de quatre points, demeurant néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période.
Sentiment de baisse du pouvoir d’achat
En juin, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée perd deux points. Le solde relatif à leur situation financière personnelle future baisse aussi, d’un point. Ces deux soldes sont au-dessous de leur moyenne de longue période. Les Français craignent un réel recul de leur pouvoir d’achat dans les prochains mois. En juin, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue. Le solde correspondant perd sept points et reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois baisse également. Le solde correspondant perd quatre points et reste lui aussi nettement inférieur à sa moyenne.Dans ce contexte anxiogène, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants diminue. Le solde correspondant perd cinq points et se situe nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.
Capacités d’épargne en recul
En juin, le solde d’opinion concernant la capacité d’épargne future diminue de cinq points. Celui sur la capacité d’épargne actuelle baisse également. Il perd trois points, tout comme celui sur l’opportunité d’épargner. Ces trois soldes demeurent néanmoins au-dessus de leur moyenne de longue période. Cette appréciation ne se traduit pas encore dans les faits. Les ménages continue à verser de l’argent sur leurs Livrets A.
Chômage, retour des craintes
En juin, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage rebondissent légèrement. Le solde correspondant augmente de trois points mais demeure à un niveau très bas.
Selon la note de conjoncture de l’INSEE pour le mois de juin, l’inflation devrait se rapprocher des 6 % en juin (5,9 %) pour atteindre 7 % en septembre et se stabiliser autour de ce taux d’ici la fin de l’année. Sur l’ensemble de l’année, l’inflation devrait être de 5,5 %, soit un niveau inconnu depuis 1985. Sans les mesures prises par les pouvoirs publics l’inflation serait supérieure de deux points à son niveau constaté actuellement.
Le taux de croissance devrait être, en 2022, de 2,3 % grâce à l’acquis de 2021. Le PIB qui a diminué de 0,2 % au premier trimestre augmenterait de 0,2 point au deuxième et de 0,3 % au troisième comme au quatrième. L’économie française retrouverait ainsi une croissance proche de celle d’avant la crise du Covid-19. Le marché du travail résisterait : 200.000 emplois seraient créés dans le secteur privé cette année.
Pour l’INSEE, le revenu brut disponible des ménages qui avait diminué au premier trimestre, en lien avec le versement de la prime inflation de 100 euros à la fin de l’année dernière, devrait se redresser sur la seconde moitié de l’année. En 2022, il augmenterait de 4,1 % en euros courants. L’institut statistique estime que l’augmentation des prix ne se transmet pas intégralement aux salaires, limitant les risques de spirale inflationniste. L’augmentation des prix provoquerait une baisse du pouvoir d’achat des ménages d’un point, ce qui constituerait une première depuis 2013, année durant laquelle il avait diminué de 1,8 %.
Les ménages les plus touchés par la hausse des prix sont ceux constitués de retraités et ceux vivant en milieu rural.
La consommation des ménages, qui s’est contractée au cours du premier trimestre, pourrait enregistrer un rebond de 0,4 % au deuxième trimestre suivi d’une hausse de 0,2 % au cours des deux suivants. L’INSEE estime que le taux des ménages restera supérieur à son niveau d’avant-crise sanitaire (16,3 % contre 15 % du revenu disponible brut).
Lors du premier trimestre, l’économie française a créé 80 000 emplois malgré le recul du PIB. Pour le deuxième trimestre, l’INSEE prévoit la création de 37 000 emplois, puis 44 000 au troisième et 41 000 au quatrième trimestre. Sur l’ensemble de l’année, l’emploi salarié augmenterait donc de 200 000, retrouvant son rythme de progression d’avant la crise sanitaire. 60 000 emplois non-salariés seront également créés portant le total à 260 000. Fin 2022, la France devrait compter un million d’emplois de plus qu’en 2019. L’INSEE table sur un taux de chômage de 7 % à la fin de l’année.
Après trois semaines de repli, le CAC 40 a enregistré une hausse cette semaine et en a profité pour repasser au-dessus des 6000 points. Le Dow Jones a, de son côté, gagné plus de 5 % et le Nasdaq plus de 7 %. Ce rebond est avant tout lié à un effet d’opportunité, les investisseurs ayant acheté des valeurs qui avaient fortement baissé, en particulier celles du secteur du luxe et celles de la « tech ». Le climat n’en demeure pas moins lourd. Les indicateurs restent mal orientés avec la poursuite de la hausse des prix en zone euro. Les indices PMI publiés de part et d’autre de l’Atlantique ont souligné un ralentissement de la croissance dans le secteur privé et une contraction des commandes pour la première fois en deux ans. L’indice allemand Ifo de juin traduit une dégradation du climat des affaires. L’économie allemande est fortement exposée à l’arrêt des exportations russes de gaz. Aux Etats-Unis, l’indice de l’Université du Michigan sur le moral des consommateurs est tombé au plus-bas historique en juin. En revanche, les attentes d’inflation sur 12 mois reculeraient à 5,3 % selon l’étude de cette université américaine. Il n’en demeure pas moins qu’Outre Atlantique, le mot « récession » est de moins en moins un tabou. La crainte d’une récession a pesé sur les cours des matières premières et a provoqué la baisse du rendement des emprunts d’Etat. Le taux d’intérêt de l’OAT à dix ans est repassé en-dessous de 2 % quand il avait dépassé 2,3 % en début de semaine. L’absence de majorité absolue à l’Assemblée nationale n’a pas eu d’effets notables sur le cours des actions françaises, les entreprises du CAC40 opérant à l’échelle mondiale. Si l’écart de taux avec l’Allemagne s’est accru les jours suivants l’élection, il est revenu à 0,5 point, son niveau traditionnel depuis plusieurs semaines. La baisse des taux sur fond de ralentissement de la croissance a profité par ricochet aux actions, une moindre activité pouvant conduire les banques centrales à temporiser leur politique de relèvement de leurs taux directeurs.
Résultats 24 juin 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 073,35 | +3,24 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 31 500,68 | +5,39 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 607,62 | +7,49 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 118,13 | -0,06 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 208,81 | +2,74 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 533,17 | +2,75 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 491,97 | +2,04 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 349,75 | +1,13 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,964 % | -0,247 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,438 % | -0,227 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +3,126 % | -0,103 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0545 | +0,50 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 826,871 | -0,52 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 112,020 | -0,79 % | 78,140 |
Depuis plusieurs années, les entreprises cotées pratiquent le rachat d’actions afin de soutenir leur cours. Cette politique donne lieu à d’importantes critiques. Elle nuirait aux intérêts des salariés et freinerait l’investissement. Elle favoriserait à court terme les actionnaires tout en privant les entreprises de capitaux pour préparer l’avenir.
L’augmentation des résultats des entreprises cotées les a incitées à effectuer des nombreux rachats d’actions afin d’améliorer la rémunération des actionnaires. En 2021, les rachats ont porté sur 166,52 milliards d’euros aux États-Unis quand ce montant a atteint 44,36 milliards d’euros pour la zone euro.
Les rachats d’actions sont réalisés essentiellement en utilisant les bénéfices de l’entreprises. Ils s’effectuent donc au détriment des salariés. Depuis la crise des subprimes, les entreprises recourent de moins en moins à l’endettement pour financer leur plan de rachats d’actions. Cette pratique a été facilitée par l’augmentation des profits. Après impôts et intérêts mais avant dividendes, leur poids au sein du PIB est passé, au sein de l’OCDE, de 12 à 18 % de 1995 à 2021. Sur cette même période, la productivité par tête s’est accrue de 40 %, contre 20 % pour les salaires réels par tête.
Pour certains, les rachats d’actions sont accusés de réduire les capacités d’investissement. Pour d’autres, cet argument peut être relativisé. Si une entreprise juge ne pas avoir de projets d’investissement rentable, il vaut mieux qu’elle rende l’argent aux actionnaires afin que ces derniers puissent effectuer une réallocation des capitaux plus efficace. Ce choix permet ainsi de réorienter le capital vers des investissements à plus forte rentabilité et d’éviter son gaspillage. Lors de ces vingt-cinq dernières années, l’investissement global est néanmoins en recul, que ce soit en Europe ou aux États-Unis, semblant donner raison aux adversaires des rachats d’autant plus que les gains de productivité ont tendance à baisser.
Les procédures de rachat ont, en revanche, favorisé l’augmentation des cours des actions. De 1995 à mars 2022, l’indice Nasdaq a été multiplié par 15, celui de Standard and Poors par 9 et celui de l’Eurostoxx par 4. Les États-Unis qui ont pratiqué les rachats avec gourmandise ont enregistré les augmentations de cours les plus importantes.
Les rachats d’actions ont a priori pénalisé l’investissement et joué, contre les augmentations de salaires, les entreprises privilégiant les actionnaires aux salariés, surtout aux États-Unis. Compte tenu des besoins d’investissement notamment en lien avec la transition énergétique, un ralentissement de cette pratique serait souhaitable.
Pas de déstockage de l’épargne covid malgré l’inflation
Si les ménages ont moins placé sur leurs Livret A en mai que les mois précédents, ils n’ont pas puisé dans leur épargne de précaution qui se situe toujours à des niveaux historiquement élevés et cela malgré l’inflation qui érode leur pouvoir d’achat. Le rendement réel négatif du Livret A n’a pas, pour le moment, d’effet réel sur la collecte.
Au mois de mai 2022, la collecte du Livret A s’est élevée à 1,37 milliard d’euros en retrait par rapport aux collectes des mois précédents. Elle avait atteint 1,87 milliard d’euros au mois d’avril 2022 et 3,02 milliards d’euros au mois de mars 2022. La collecte de cette année est également inférieure à celle du mois de mai 2021, 1,82 milliard d’euros mais assez proche de celle de 2019 avant la crise sanitaire (1,22 milliards d’euros).
La collecte du mois de mai 2022 traduit un retour à la normale après plusieurs mois exceptionnels marqués par le relèvement du taux intervenu le 1er février dernier et par la crise ukrainienne. Le cru 2022 se situe néanmoins légèrement au-dessus de la moyenne décennale. Lors de ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte en mai est, en effet, d’un milliard d’euros (2012/2021). Lors de ces dix dernières années, le Livret A a connu deux décollectes en mai, en 2014 et en 2015, années qui se caractérisaient par une baisse du taux de rendement.
Depuis le début de l’année 2022, la collecte a été de 15,45 milliards d’euros, soit légèrement moins que pour la période de 2021, 16,74 milliards d’euros. Elle demeure néanmoins supérieure à celle de l’année 2020 (11,06 milliards d’euros de janvier à mai 2021). Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la collecte du mois de mai a été positive de 160 millions d’euros la portant sur les cinq premiers mois de l’année à 2,32 milliards d’euros. La collecte se réduit plus nettement pour le LDDS qui est plus en lien avec les comptes courants. Elle demeure néanmoins positive.
Retour à la normale en pleine période de hausse des prix
Si un retour à la normale est constatée, les ménages restent, malgré tout, en mode épargne. Ils ne puisent pas dans leur Livret A pour faire face à la hausse des prix. Cette appréciation est une moyenne. Les ménages les plus modestes sont contraints de réduire leur effort d’épargne quand ceux plus aisés continuent de mettre de l’argent de côté.
A la différence des consommateurs américains, les Français réduisent leur consommation en maintenant leur stock d’épargne dont celui constitué depuis le début de la crise sanitaire.
Dans ce contexte, l’encours du Livret A bat record sur record et atteint désormais 358,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. L’encours a ainsi progressé de 20 %. Sur la même période, l’encours du Livret de Développement Durable et Solidaire est passé de 112,4 à 128,6 milliards d’euros.
La sécurité, la liquidité avant le rendement
Avec un inflation en forte hausse, le rendement réel du Livret A est négatif de plus de quatre points. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un tel écart entre le taux d’inflation et le taux de rendement du Livret A (en 1980, inflation à 13,60 % et taux du Livret A à 7,25%). Le rendement réel négatif ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. La sécurité et la liquidité priment toujours sur le rendement. Cette priorité donnée aux deux premières valeurs est, en période de crise, traditionnelle.
Les équations difficiles de la revalorisation du taux
Le gouverneur de la Banque de France a confirmé le 22 juin, qu’il préconiserait une augmentation du taux du Livret A pour le 1er août prochain. Il formulera sa préconisation après la communication, à la mi-juillet, du taux d’inflation du mois de juin. Avec un taux d’inflation moyen sur six mois qui devrait avoisiner 5 % et avec des taux monétaires autour de -0,5 %, le taux du Livret A devrait, selon la formule en vigueur, se situer entre 2 et 2,2 %.
Le surcoût généré par ce potentiel relèvement, pour les banques et la Caisse des Dépôts, en charge d’une centralisation d’une grande parte de la collecte, serait d’au moins 3,5 milliards d’euros, en rythme annuel, pour le seul Livret A. Compte tenu du niveau des taux monétaires et des taux des emprunts, la rentabilité de la collecte du Livret A devrait être nulle voire négative. La hausse du taux du Livret A devrait également se traduire par celle des taux d’emprunt pour les bailleurs sociaux, les PME et les collectivités locales qui se financent en partie à partir de ce placement.
L’augmentation du taux du Livret A, le 1er août prochain, devrait avoir comme conséquences une augmentation de la collecte comme cela a été constaté entre janvier et mars de cette année. Le maintien d’un fort taux d’épargne de précaution pénalise la consommation qui est déjà touchée par l’inflation. Le gouvernement qui entend éviter la récession ne souhaite certainement pas encourager ce type d’épargne. Pour cette raison, il ne devrait pas aller au-delà du taux résultant de la formule. Le taux du Livret d’Epargne Populaire qui suit logiquement l’inflation devrait être relevé à 4 voire 5 %.
La hausse des taux de l’épargne réglementée du 1er août devrait retarder la traditionnelle baisse de la décollecte qui intervient au second semestre marqué par les dépenses de rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.
Pas de déstockage de l’épargne covid malgré l’inflation
Si les ménages ont moins placé sur leurs Livret A en mai que les mois précédents, ils n’ont pas puisé dans leur épargne de précaution qui se situe toujours à des niveaux historiquement élevés et cela malgré l’inflation qui érode leur pouvoir d’achat. Le rendement réel négatif du Livret A n’a pas, pour le moment, d’effet réel sur la collecte.
Au mois de mai 2022, la collecte du Livret A s’est élevée à 1,37 milliard d’euros en retrait par rapport aux collectes des mois précédents. Elle avait atteint 1,87 milliard d’euros au mois d’avril 2022 et 3,02 milliards d’euros au mois de mars 2022. La collecte de cette année est également inférieure à celle du mois de mai 2021, 1,82 milliard d’euros mais assez proche de celle de 2019 avant la crise sanitaire (1,22 milliards d’euros).
La collecte du mois de mai 2022 traduit un retour à la normale après plusieurs mois exceptionnels marqués par le relèvement du taux intervenu le 1er février dernier et par la crise ukrainienne. Le cru 2022 se situe néanmoins légèrement au-dessus de la moyenne décennale. Lors de ces dix dernières années, le montant moyen de la collecte en mai est, en effet, d’un milliard d’euros (2012/2021). Lors de ces dix dernières années, le Livret A a connu deux décollectes en mai, en 2014 et en 2015, années qui se caractérisaient par une baisse du taux de rendement.
Depuis le début de l’année 2022, la collecte a été de 15,45 milliards d’euros, soit légèrement moins que pour la période de 2021, 16,74 milliards d’euros. Elle demeure néanmoins supérieure à celle de l’année 2020 (11,06 milliards d’euros de janvier à mai 2021). Pour le Livret de Développement Durable et Solidaire, la collecte du mois de mai a été positive de 160 millions d’euros la portant sur les cinq premiers mois de l’année à 2,32 milliards d’euros. La collecte se réduit plus nettement pour le LDDS qui est plus en lien avec les comptes courants. Elle demeure néanmoins positive.
Retour à la normale en pleine période de hausse des prix
Si un retour à la normale est constatée, les ménages restent, malgré tout, en mode épargne. Ils ne puisent pas dans leur Livret A pour faire face à la hausse des prix. Cette appréciation est une moyenne. Les ménages les plus modestes sont contraints de réduire leur effort d’épargne quand ceux plus aisés continuent de mettre de l’argent de côté.
A la différence des consommateurs américains, les Français réduisent leur consommation en maintenant leur stock d’épargne dont celui constitué depuis le début de la crise sanitaire.
Dans ce contexte, l’encours du Livret A bat record sur record et atteint désormais 358,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. L’encours a ainsi progressé de 20 %. Sur la même période, l’encours du Livret de Développement Durable et Solidaire est passé de 112,4 à 128,6 milliards d’euros.
La sécurité, la liquidité avant le rendement
Avec un inflation en forte hausse, le rendement réel du Livret A est négatif de plus de quatre points. Il faut remonter aux années 1980 pour trouver un tel écart entre le taux d’inflation et le taux de rendement du Livret A (en 1980, inflation à 13,60 % et taux du Livret A à 7,25%). Le rendement réel négatif ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. La sécurité et la liquidité priment toujours sur le rendement. Cette priorité donnée aux deux premières valeurs est, en période de crise, traditionnelle.
Les équations difficiles de la revalorisation du taux
Le gouverneur de la Banque de France a confirmé le 22 juin, qu’il préconiserait une augmentation du taux du Livret A pour le 1er août prochain. Il formulera sa préconisation après la communication, à la mi-juillet, du taux d’inflation du mois de juin. Avec un taux d’inflation moyen sur six mois qui devrait avoisiner 5 % et avec des taux monétaires autour de -0,5 %, le taux du Livret A devrait, selon la formule en vigueur, se situer entre 2 et 2,2 %.
Le surcoût généré par ce potentiel relèvement, pour les banques et la Caisse des Dépôts, en charge d’une centralisation d’une grande parte de la collecte, serait d’au moins 3,5 milliards d’euros pour le seul Livret A. Compte tenu du niveau des taux monétaires et des taux des emprunts, la rentabilité de la collecte du Livret A devrait être nulle voire négative. La hausse du taux du Livret A devrait également se traduire par celle des taux d’emprunt pour les bailleurs sociaux, les PME et les collectivités locales qui se financent en partie à partir de ce placement.
L’augmentation du taux du Livret A, le 1er août prochain, devrait avoir comme conséquences une augmentation de la collecte comme cela a été constaté entre janvier et mars de cette année. Le maintien d’un fort taux d’épargne de précaution pénalise la consommation qui est déjà touchée par l’inflation. Le gouvernement qui entend éviter la récession ne souhaite certainement pas encourager ce type d’épargne. Pour cette raison, il ne devrait pas aller au-delà du taux résultant de la formule. Le taux du Livret d’Epargne Populaire qui suit logiquement l’inflation devrait être relevé à 4 voire 5 %. La hausse des taux de l’épargne réglementée du 1er août devrait retarder la traditionnelle baisse de la décollecte qui intervient au second semestre marqué par les dépenses de rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année.
La semaine a laissé des traces. Les tensions sur les taux en lien avec l’incrustation de l’inflation ont provoqué un repli massif des cours. L’indice japonais Nikkei a perdu plus de six points. Le CAC 40 a abandonné près de 5 % portant le total depuis le début de l’année à près de 18 %. Les indices américains ont subi une deuxième semaine de fort recul. Le Dow Jones a baissé de près de 5 % tout comme le Nasdaq. Ce dernier indice a perdu près du tiers de sa valeur depuis le 1er janvier. Les investisseurs anticipent un série de hausses des taux directeurs de la part des banques centrales et réallouent une partie des actifs qui avaient été placés sur les actions. Par ailleurs, ce mouvement est amplifié par la crainte de la survenue d’une récession en lien avec l’augmentation des taux. Le différentiel de taux entre les Etats-Unis et l’Europe joue toujours contre les euros et les places boursières du Vieux continent. Seul l’indice chinois « Shangaï Composite » est ressorti en légère hausse cette semaine.
Les taux d’intérêt ont fortement augmenté en début de semaine avant de se détendre avec les annonces de la BCE face à la menace de la fragmentation financière de la zone euro et le retour du risque souverain sur le devant de la scène.
Le taux de l’OAT à 10 ans après avoir atteint 2,3 % au milieu de la semaine s’est replié vendredi à 2,2 %. Les écarts de taux (spreads) qui s’étaient accrus avec le taux allemand tant pour ceux de la France que de l’Italie se sont resserrés. Le taux de l’obligation de l’Etat italien qui avait dépassé 4 % mardi s’élevait en vendredi, en fin de journée à 3,672 %. Après la décision de la FED de relever ses taux directeurs de 0,75 point, les taux américains se sont légèrement appréciés, la hausse ayant été anticipée.
La Fed donne la priorité à la lutte contre l’inflation
Mercredi 15 juin, la Réserve fédérale américaine a décidé de remonter ses taux d’intérêt de 0,75 point à l’issue de la réunion de son comité de politique monétaire. Une telle augmentation n’avait plus été pratiquée depuis 1994. Les taux de la Fed se situent désormais entre 1,5 et 1,75 %. Cette décision témoigne de la volonté de la Banque centrale de lutter plus fortement contre l’inflation. Le processus de remontée des taux devrait se poursuivre dans les prochains mois. La médiane des prévisions des membres du comité de politique monétaire de la Fed donne un taux directeur moyen à 3,4 % en fin d’année et à 3,8 % en 2023 quand les prévisions de mars le plaçaient à 1,9 % en décembre de cette année. Cette révision est en lien avec l’évolution de l’inflation. La hausse des prix a atteint 8,6 % en rythme annuel en mai quand, il y a un an, les économistes de la Fed prévoyaient une inflation de 2,1 % à la fin de cette année. Les dernières prévisions tablent sur une inflation sur l’année de 5,2 %. Le retour à un taux de 2 % n’est pas prévu avant 2025. Le taux d’inflation devrait être de 2,6 % en 2023 et de 2,2 % en 2024.
Pour la Fed, le taux de chômage pourrait augmenter avec la hausse des taux pour s’établir à 3,7 % d’ici à la fin de l’année, et 3,9 % fin 2023, contre 3,6 % en mai. Le taux de croissance serait de 1,7 % en 2022, les projections de mars derniers prévoyaient un taux de 2,8 %. La Fed ne retient pas pour le moment le scénario d’une récession aux États-Unis dans les prochains mois.
La BCE face à l’inflation et à la solvabilité des États du Sud de l’Europe
Mercredi 15 juin, le Conseil des gouverneurs de la BCE a été réuni en urgence pour trouver des réponses à la montée rapide des taux et des écarts de taux entre les États membres. Mardi 14 juin, le rendement de la dette italienne à 10 ans avait dépassé 4 % pour la première fois depuis 2014. Son écart avec le taux à 10 ans allemand avait atteint 240 points de base, ravivant la crainte d’une nouvelle crise des dettes publiques. En jouant les taux à la hausse, les investisseurs doutent de la capacité de la BCE à répondre à l’inflation. Ils testent également la détermination de la banque centrale à soutenir les États les plus endettés.
La Banque centrale européenne doit faire face à des défis majeurs. Elle doit tenter de maîtriser l’inflation au sein de la zone euro tout en ne provoquant pas une récession ni des problèmes de solvabilité pour les États le plus endettés. Sa tâche est d’autant plus compliquée que le taux d’inflation au sein de la zone varie du simple au double et que les niveaux d’endettement diffèrent également.
Les responsables de la banque centrale craignent une fragmentation de la zone euro avec à la clef une augmentation des taux pour les États d’Europe du Sud qui pourraient les mettre en difficulté.
Lors de sa réunion de mercredi 16 juin, la BCE a confirmé que les tombées des obligations d’État qu’elle a acquises ces dernières années, seront réinvesties sous forme de rachats de nouvelles obligations d’États en privilégiant ceux qui ont des problèmes de financement. Les rachats jusqu’à maintenant s’effectuaient, sauf dans le cadre du plan de relance, en fonction du PIB. La BCE a également annoncé la création d’un dispositif spécifique de lutte contre la fragmentation. Les modalités précises de ce dispositif n’ont pas été encore communiquées. Les équipes de l’Eurosystème (qui rassemble la BCE et les banques centrales nationales de la zone euro) travaillent sur le sujet afin que le dispositif soit prêt pour le prochain Conseil des gouverneurs des 21 et 22 juillet. A priori, il serait prévu que la BCE puisse acheter des obligations souveraines italiennes en vendant en parallèle des titres allemands ou néerlandais pour un montant similaire. Ce mécanisme permettrait de soutenir un Etat en difficulté sans pour autant accroître le bilan de la banque centrale. Cette solution éviterait le réenclenchement d’un programme d’achat d’actifs et permettrait de lutter contre l’accroissement des écarts de taux. En revanche, elle pourrait soulever un problème d’ordre juridique. La BCE a fixé la part de chaque Etat dans ses achats en fonction de sa participation au capital de la banque centrale, qui correspond à son poids au sein de l’économie de la zone euro. Cette condition a toujours été considérée intangible par les Allemands et a été validée par la Cour de Justice de l’Union Européenne. Pour se conforter à cette règle, la BCE serait condamnée, à terme, à revendre ses titres italiens et à racheter de la dette allemande. Ces opérations sont des sources d’incertitudes pour les investisseurs et pourraient donc amoindrir l’efficacité du dispositif anti-fragmentation. Les Allemands et les Néerlandais pourraient imposer que les Etats endettés s’engagent dans des plans d’assainissement et de réformes, ce qui pourrait alimenter des tensions au sein des Etats membres et au sein des populations concernées.
Résultats 17 juin 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 5 882,65 | -4,92 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 29 888,78 | -4,79 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 10 798,35 | -4,78 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 126,26 | -4,62 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 016,25 | -4,12 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 438,46 | -4,47 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 25 963,00 | -6,69 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 316,79 | +0,97 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +2,201 % | +0,111 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,665 % | +0,151 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +3,229 % | +0,072 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0493 | -0 ?25 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 836,510 | -1,95 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 112,910 | -7,32 % | 78,140 |
Avec la réduction des achats européens à la Russie et le début de la campagne de reconstitution des stocks, les craintes d’une augmentation du cours du baril s’amplifient. Pour contrecarrer ce mouvement, le département américain de l’énergie a annoncé mardi 14 juin qu’il mettait sur le marché jusqu’à 45 millions de barils de pétrole issus de la réserve stratégique de pétrole. Les livraisons de brut devraient avoir lieu du 16 août au 30 septembre. L’administration Biden avait déjà annoncé, fin mars, qu’elle libérerait pendant six mois un volume d’un million de barils de pétrole par jour.
La libération du pétrole décidée par Washington conduit le niveau de la réserve stratégique à son point le plus bas depuis 1987. Cette situation inquiète le marché car les États-Unis seraient exposés en cas d’accident d’approvisionnement majeur. Même si le niveau de réserves demeure supérieur au minimum légal, leur baisse provoque par ricochet des tensions sur les cours. Malgré tout, sur la semaine, le pétrole a chuté de 7 % et est revenu autour de 110 dollars. Cette baisse est en partie imputable à la crainte de la récession qui ferait baisser la demande dans les prochains mois.
Aux Etats-Unis, les prix à la consommation ont augmenté de 1 % sur le seul mois de mai et de 8,6 % sur un an, contre respectivement 0,7% et 8,3% anticipés par le consensus formé par Bloomberg. Hors alimentation et énergie, la hausse des prix a atteint 0,6 % sur un mois et 6 % sur un an (0,5 % et 5,9 % estimés).
L’annonce des résultats de l’inflation aux Etats-Unis a fait chuter les indices « actions ». Le CAC 40 a subi un repli sur la semaine de 4,60 %, le Daxx Allemand a perdu de son côté plus de 4,8 %, le Dow Jones 4,6 % et le Nasdaq 5,6 %. Depuis le début de l’année, ce dernier indice a reculé de plus de 27 %. La hausse des prix qui demeure vive conforte les banques centrales dans leur volonté de durcissement de leur politique monétaire. La Fed pourrait être amenée à prolonger sa série de resserrements de 50 points de base durant l’automne. Une augmentation de 0,75 point est même envisagée désormais. Avec, par ailleurs, les déclarations de la BCE sur le futur durcissement de sa politique monétaire, les taux d’intérêt ont augmenté sensiblement sur la semaine. Le taux de l’OAT à dix ans de la France est passé au-dessus de 2 % tout comme celui de son homologue américain. La hausse des taux en Europe s’accompagne d’un accroissement des spreads entre l’Allemagne et les pays d’Europe périphérique, France comprise. L’écart du taux à 10 ans entre l’Allemagne et la France est de 0,5 point de pourcentage. Celui de l’Allemagne avec l’Italie est de 2,3 points de pourcentage.
Les indices américains ont également perdu du terrain en raison du pessimisme qui gagne les consommateurs. Le moral des ménages américains est lui aussi à des plus bas depuis plus de 40 ans. Selon les premières données pour le mois de juin, l’indice de confiance du consommateur, tel que calculé par l’Université du Michigan, a chuté à 50,2 points, contre 58,4 en mai et 58 attendus par le consensus.
Résultats 10 juin 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 187,23 | -4,60 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 31 392,79 | -4,58 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 340,02 | -5,60 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 761,83 | -4,83 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 317,52 | -2,86 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 599,20 | -4,88 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 824,29 | +0,23 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 284,83 | +0,08 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +2,090 % | +0,312 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,514 % | +0,254 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +3,157 % | +0,216 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0522 | -1,86 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 869,740 | +1,04 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 121,120 | +0,66 % | 78,140 |
La Banque Centrale Européenne figurait parmi les dernières grandes banques centrales à ne pas avoir mis un terme à la politique ultra-accommodante qui est en vigueur depuis 2015. Cette politique reposait à la fois sur des importants rachats d’obligations essentiellement publiques et sur des taux historiquement bas. Elle avait été instituée afin de lutter contre les menaces de déflation en cours après la crise des subprimes et la crise des dettes souveraines. Dès le début de l’épidémie, elle avait été amplifiée afin de faciliter le financement des mesures de soutien de la part des États.
À nouveau contexte, nouvelle politique ?
Jeudi 9 juin, à l’occasion d’un Conseil des gouverneurs, la BCE a annoncé la fin du programme d’achats d’actifs (APP) ainsi qu’une première hausse de ses taux directeurs le 1er juillet prochain. Les taux directeurs de la BCE qui sont actuellement de -0,5 % pour le taux de dépôt, 0 % pour le taux de refinancement et 0,25 % pour la facilité de prêt marginal seront relevés de 25 points de base.
Ces annonces interviennent dans un contexte de résurgence de l’inflation qui a atteint au sein de la zone euro, au mois de mai, 8,1 %. Un tel taux n’avait jamais été rencontré depuis la création de la zone euro. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver une inflation aussi élevée en Europe. Si en France, l’inflation s’est élevée à 5,8 % en mai, elle a dépassé 20 % en Estonie. Ces taux sont éloignés de l’objectif retenu par la banque centrale qui est de 2 %.
La Banque centrale européenne a temporisé au maximum son annonce de changement de cap monétaire. Considérant que l’inflation était essentiellement importée, elle ne voulait pas, en augmentant rapidement les taux, casser la croissance déjà mise à mal par les pertes de pouvoir d’achat des ménages. Elle a longtemps espéré une désescalade des prix. Face à une inflation qui s’installe et qui augmente, elle s’est résignée à s’engager dans une politique de durcissement de sa politique monétaire.
Un resserrement tout relatif
Compte tenu du niveau d’inflation atteint, la réponse de la Banque centrale européenne est graduée, mesurée. Avec une inflation, autour de 8 % et qui dépasse 10 % au sein de nombreux États de la zone euro, les taux directeurs devraient être plus proches de 5 ou 6 %, voire plus, que de 0 %. Ils devraient avoisiner le taux d’inflation sous-jacente. La Banque centrale tout en affirmant qu’elle entend maîtriser la hausse des prix demeure prudente. Ses marges de manœuvre sont limitées par les risques que cette hausse sur les dettes souveraines des pays dits périphériques. Elle pourrait entraîner des écarts de taux croissants mettant ainsi en difficulté les États fortement endettés (Italie, Espagne, Portugal, Grèce, voire France).
Quelles conséquences pour l’économie, les ménages, les emprunteurs et les épargnants ?
Une hausse de taux a pour objectif de freiner l’inflation. Cela passe par un refroidissement de l’économie en limitant la croissance de la consommation et de l’investissement. Une telle politique peut être jugée contre-intuitive au moment même où l’économie souffre des pertes de pouvoir d’achat des ménages. Or, pour stabiliser le pouvoir d’achat des ménages, il faut empêcher l’enclenchement de spirales inflationnistes qui dégénèrent, en règle générale, en stagflation. La hausse des taux directeurs « c’est un mal pour un bien. ».
La hausse des taux devrait freiner la hausse du dollar qui avait gagné plus de 12 % en un an sur l’euro. La dépréciation de l’euro en renchérissant le prix des importations libellées en dollars était également une source d’inflation importée. Compte tenu de la politique de hausse des taux prévue par la banque centrale américaine, une appréciation de l’euro n’est pas attendue.
Les taux d’emprunt qui avaient atteint des niveaux historiquement bas en 2021 devraient poursuivre la hausse entamée depuis le début de l’année. Pour les emprunts immobiliers, d’ici la fin de l’année, une hausse d’au moins un point est envisageable. Il convient de souligner que les taux d’intérêts réels demeurent fortement négatifs. Les emprunteurs dont les revenus sont indexés sur l’inflation sont dans ces conditions encore gagnants.
L’État qui, cette année, devrait emprunter plus de 300 milliards d’euros est le premier concerné par l’augmentation des taux. Le taux de l’Obligation Assimilable du Trésor est passé de 0,2 à 2 % de fin décembre 2021 au 9 juin 2022. Sur trois ans, une augmentation d’un point équivaut à un surcroît de dépenses pour le service de la dette de 10 milliards d’euros. L’inflation a, en revanche, l’avantage d’éroder la valeur du capital à rembourser. Par ailleurs, certaines recettes de l’État dont notamment la TVA sont indexées sur l’inflation.
Pour les épargnants, la hausse des taux présage une meilleure rémunération de l’épargne investie en obligations, sur les livrets ou sur les fonds euros. Pour le moment, le rendement réel de ces placements est négatif de plus de quatre points, ce qui constitue un record depuis le début des années 1980. La hausse décidée par la Banque centrale européenne ne compensera qu’une partie de la perte liée à l’inflation. les fonds euros dont le rendement est à la baisse depuis plusieurs années ne devraient pas augmenter dans l’immédiat en raison d’un important phénomène d’inertie. Au niveau des actions, la hausse des taux devrait peser sur le cours des actions comme cela est constatée depuis le début de l’année. En revanche, les actions, à travers leurs dividendes, restent le meilleur rempart face à l’inflation.
L’évolution des taux d’intérêt dépendra du calendrier de la Banque centrale européenne. Après l’augmentation du mois de juillet qui devrait être de 25 points de base, une autre hausse étantprévue en septembre. Elle pourrait être de 50 points de base comme le souligne le BCE dabs son communiqué, « si les perspectives d’inflation à moyen terme persistent ou se détériorent, une augmentation plus importante sera nécessaire lors de la réunion de septembre ».
Cette semaine, les indices « actions » ont reculé sur la grande majorité des places occidentales en lien avec la publication des résultats de l’emploi américain et des taux d’inflation du mois de mai.
Aux Etats-Unis, en mai, 390 000 emplois ont été créés dans le secteur non agricole, d’après les chiffres officiels publiés par le département du Travail, soit davantage que prévu par les économistes (le consensus Bloomberg prévoyait 320 000 embauches, après 436 000 en avril, révisé de 428 000). Ces fortes créations d’emploi s’accompagnant toujours de vives augmentations de salaires conforteront la FED dans son intention d’augmenter ses taux directeurs de 0,50 point à l’occasion de ses prochaines réunions. En anticipation de ces hausses et avec la poursuite de l’accélération de l’inflation en Europe, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont fortement augmenté sur la semaine. Le taux de l’OAT française a ainsi atteint 1,788 %, soit le taux le plus élevé constaté depuis le mois de mai 2014.
Sur le front du pétrole, le baril de Brent est repassé au-dessus des 120 dollars malgré la décision de l’OPEP + d’augmenter leur production de 650 000 barils par jour en juillet, et encore du même montant en août. Ce montant est supérieur à celui de 430 000 par mois qui avait été initialement prévu. Si cette décision était attendue, elle traduit également la poursuite de l’accord qui lien les Etats membres de l’OPEP et la Russie. L’Arabie Saoudite a réussi à concilier à la fois les Etats-Unis et la Russie. Certains experts estiment que le pétrole pourrait se rapprocher de son cours record, autour de 140 dollars le baril au mois de septembre prochain.
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Résultats 3 juin 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6,485.30 | -0,47 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 899,70 | -0,94 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 12 012,73 | -0,98 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 460,09 | -0,01 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 532,95 | -0,88 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 783,66 | -0,66 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 761,57 | +3,66 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 195,46 | +1,89 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,788 % | +0,313 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,260 % | +0,300 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,941 % | +0,210 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0721 | -0,11 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 850,480 | -0,14% | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 120,320 | +1,10 % | 78,140 |
Selon l’INSEE, le taux d’épargne des ménages en France s’est établi à 18,7 % du revenu disponible brut en 2021, contre 21 % en 2020. Le taux d’épargne des ménages reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire (15 %).
Au cours du premier trimestre 2022, le taux d’épargne a continué son mouvement de baisse pour représenter 16,7 % du revenu disponible brut. La baisse du pouvoir d’achat pour les ménages les plus modestes les contraint à puiser dans leur épargne.
Selon une enquête réalisée par l’IFOP présentée au mois de mai 2022, 72 % des Français épargnent au moins une fois tous les six mois ; les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes tout comme ceux du Centre-Val-de-Loire sont 81 % dans ce cas. C’est le chiffre le plus élevé au niveau national, tandis qu’il tombe à 65 % dans la région PACA et en Corse. Dans le Sud de la France, la priorité est donnée à l’immobilier au détriment de l’assurance vie.
Toujours selon cette enquête, 71 % des Français privilégient les produits sans risque. Les épargnants estiment que l’immobilier est le meilleur placement pour se protéger de l’inflation (46 %). Il devance l’assurance vie (26 %), l’or (19 %) et les actions (9 %). Le mauvais positionnement des actions s’explique sans nul doute par la baisse des cours constatée ces dernier mois. Pour autant, en prenant en compte les dividendes, les actions demeurent le placement qui protège le mieux les épargnants des effets de l’inflation.
Malgré une très faible rémunération, en moyenne 0,09 % en avril 2022 selon la Banque de France, l’encours des livrets bancaires fiscalisés continue d’augmenter. Sur les trois premiers mois de l’année, il a progressé de 4 milliards d’euros. Depuis le début de la crise sanitaire, la progression atteint 54 milliards d’euros. Certains organismes financiers mettent à nouveau en avant des taux promotionnels valables sur de courtes périodes. Or, un taux de 3 % sur un trimestre aboutit, dans les faits à un taux de moins de 1 % sur l’année.
Selon la Banque de France, le taux de rémunération des livrets ordinaires est resté en avril à 0,09% malgré la hausse du taux du Livret A et de l’inflation. Le rendement réel est négatif de plus de 4 points.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
avr- 2021 | févr- 2022 | mars- 2022 (e) | avr- 2022 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,44 | 0,51 | 0,50 | 0,50 |
Ménages | 0,66 | 0,80 | 0,79 | 0,79 |
dont : – dépôts à vue | 0,02 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,43 | 0,37 | 0,40 | 0,40 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,93 | 0,78 | 0,73 | 0,72 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,53 | 1,07 | 1,07 | 1,07 |
dont : livret A | 0,50 | 1,00 | 1,00 | 1,00 |
– livrets ordinaires | 0,10 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
– plan d’épargne-logement | 2,60 | 2,58 | 2,58 | 2,58 |
SNF | 0,14 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
dont : – dépôts à vue | 0,08 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,13 | 0,13 | 0,12 | 0,09 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,78 | 0,61 | 0,61 | 0,61 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Euribor 3 mois (c) | -0,54 | -0,53 | -0,50 | -0,45 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | -0,48 | 0,16 | 0,23 | 0,79 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
L’assurance vie surfe entre inflation et baisse des cours boursiers
L’assurance vie, premier placement financier des ménages a, depuis la fin de l’année 2020, repris son rythme de croisière avec des collectes nettes, en moyenne, de deux milliards d’euros. Il n’y a pas de rattrapage par rapport à la décollecte enregistrée en 2020 et de réallocation de l’épargne covid liquide. Il y a un retour à la normale portée par une belle collecte brute qui s’accompagne, par ailleurs, d’un niveau élevé de rachats (prestations).
Les assurés acceptent le jeu des unités de compte dont le poids au sein de la collecte avoisine les 40 % et cela malgré la baisse des cours boursiers. Le CAC 40 a ainsi chut de plus de 10 % depuis le début de l’année. Les fonds euros sont, de leur côté, en pénitence. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte nette diminue en fonds euros qui subissent de plein fouet les affres de l’inflation. Le rendement réel des fonds euros est en territoire négatif (-4 points sur une base annuelle). Les fonds euros pourraient être deux fois moins rémunérés que le Livret A quand le taux de celui-ci sera relevé le 1er août prochain, ce qui constituera une première.
Une collecte nette positive
Au mois d’avril, selon France Assureurs, la collecte nette de l’assurance s’est élevé à à +2,2 milliards d’euros, soit le même montant qu’au mois de mars 2022 et +0,3 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Cette collecte nette est la 17e positive consécutive depuis le mois de décembre 2020. .Depuis le début de l’année, la collecte nette s’établit à 10,5 milliards d’euros, supérieure de +2,7 milliards d’euros à celle du premier quadrimestre de l’année 2021. Depuis le début de l’année la collecte nette en unités de compte (UC) a atteint +13,9 milliards d’euros ce qui signifie qu’il y a une décollecte nette en fonds euros.
Des cotisations brutes en légère baisse
En avril 2022, cotisations brutes en assurance vie se sont élevées à 12,5 milliards d’euros, en baisse par rapport à celles du mois de mars (14,3 milliards d’euros) et par rapport à celles du mois d’avril 2021 (12,7 milliards d’euros). En avril 2022, elles diminuent sur la partie en euros, de −0,5 milliard d’euros à 7,7 milliards d’euros, et restent stables en unités de compte, à 4,9 milliards d’euros. Les unités de compte ont représenté 39 % de la collecte brute. Depuis le début de l’année, les cotisations en assurance vie s’élèvent à 53,7 milliards d’euros,
Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros en avril en baisse par rapport à mars 2022 (12,1 milliards d’euros). Elles sont aussi en baisse de −0,8 milliard d’euros par rapport à avril 2021. Sur les quatre premiers mois de l’année, 43,2 milliards d’euros ont été versés depuis le début de l’année, en baisse de −0,6 milliard d’euros.
L’encours des contrats d’assurance vie atteint 1 847 milliards d’euros à fin avril, en croissance de +1,1 % sur un an.
Avec la résurgence de l’inflation et un marché « actions » volatil, l’assurance vie est confrontée à un contexte moins porteur qui pourrait amener à une diminution de la collecte dans les prochains mois. Cette tendance pourrait être contrariée par l’effet d’encaisse en vertu duquel les ménages souhaitent conserver constante la valeur réelle de leur épargne.
Selon l’INSEE, le taux d’épargne des ménages en France s’est établi à 18,7 % du revenu disponible brut en 2021, contre 21 % en 2020. Le taux d’épargne des ménages reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire (15 %).
Au cours du premier trimestre 2022, le taux d’épargne a continué son mouvement de baisse pour représenter 16,7 % du revenu disponible brut. La baisse du pouvoir d’achat pour les ménages les plus modestes les contraint à puiser dans leur épargne.
Selon une enquête réalisée par l’Ifop présentée au mois de mai 2022, 72 % des Français épargnent au moins une fois tous les six mois, les habitants de la région Auvergne-Rhône-Alpes tout comme ceux du Centre-Val-de-Loire sont 81 % dans ce cas. C’est le chiffre le plus élevé au niveau national, tandis qu’il tombe à 65 % dans la région PACA et en Corse. Dans le Sud de la France, la priorité est donnée à l’immobilier au détriment de l’assurance vie.
Toujours selon cette enquête, 71 % des Français privilégient les produits sans risque. Les épargnants estiment que l’immobilier est le meilleur placement pour se protéger de l’inflation (46 %). Il devant l’assurance-vie (26 %), l’or (19 %) et les actions (9 %). Le mauvais positionnement des actions s’explique sans nul doute par la baisse des cours de ces dernier mois. Pour autant, en prenant en compte les dividendes, les actions demeurent le placement qui protège le mieux les épargnants des effets de l’inflation.
Tableau de bord des marchés financiers
Résultats – Mai 2022 | |
CAC au 31 décembre 2021 CAC au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 7 153,03 6 468,80 -0,99 % -0,34 % |
Daxx au 31 décembre 2021 DAXX au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 15 884,86 14 388,35 +2,06 % -7,29 % |
Footsie au 31 décembre 2021 Footsie au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 7 384,54 7 607,66 +0,84 % +8,33% |
Euro Stoxx au 31 décembre 2021 Eurostoxx au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 4 298,41 3 789,21 -0,36 % -6,91 % |
Dow Jones au 31 décembre 2021 Dow au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 36 338,30 32 990,12 -0,44 % -4,46 % |
Nasdaq au 31 décembre 2021 Nasdaq au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 15 644,97 12 081,39 -2,05 % -12,13 % |
Nikkei au 31 décembre 2021 Nikkei au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 28 791,71 27 279,80 +1,61 % -6,41 % |
Shanghai Composite au 31 décembre 2021 Shanghai au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois s | 3 639,78 3 186,43 +4,25 % -12,14 % |
Parité euro/dollar au 31 décembre 2021 Parité au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 1,1378 1,0721 +1,44 % -12,08 % |
Once d’or au 31 décembre 2022 au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 1 825,350 1 842,040 -3,44 % -3,13 % |
Pétrole au 31 décembre 2021 au 31 mai 2022 Évolution en mai 2022 Évolution sur 12 mois | 78,140 118,170 +10,89 % +71,71 % |
Le CAC 40 a gagné plus de 3 % en une semaine dopé par les bons résultats américains. L’Eurostoxx a progressé de plus de 4 %. Les marchés américains ont connu une semaine en or avec un gain de plus de 6 % pour le Dow Jones et le Nasdaq. Pour New York, cette hausse met fin à deux mois de reculs hebdomadaires. Ce rebond est imputable à la publication de certains résultats économiques encourageants. Aux Etats-Unis, en avril, la hausse des prix a été de 6,3 % sur un an et de 4,9 % hors alimentation et énergie. Sur un mois, les prix ont progressé de 0,2% en données brutes et de 0,3% en excluant les éléments volatils. L’inflation marque le pas après des mois de hausse, permettant d’espérer une décrue dans les prochains mois. Par ailleurs, La consommation reste forte outre-Atlantique avec une augmentation en avril de 0,7 %, comme attendu, et plus que le gain de mars +0,2 %. La consommation au deuxième trimestre pourrait augmenter de près de 5 % en rythme annualisé, avec une croissance globale du PIB de l’ordre de 4 %, en hausse par rapport à notre précédente estimation de 3 % ». Aux Etats-Unis, les ménages puisant dans leur épargne, ce qui pourrait amener une moindre progression au second semestre.
Le pétrole a augmenté de près de 5 % sur la semaine en lien avec les menaces d’embargo des Européens à l’encontre de la Russie. Le cours du pétrole est orienté à la hausse en raison du début de la saison des déplacements estivaux synonymes de regain de consommation de carburants. Les effets de la décision américaine de puiser dans les réserves stratégiques s’estompent du fait d’une demande en augmentation. Les membres de l’OPEP devraient annoncer un nouveau relèvement de leur production identique aux mois précédents, soit 432 000 de barils par jour supplémentaires en juillet, selon l’agence Reuters. Les Etats membres refusent d’aller au-delà. Par ailleurs, ils sont loin d’avoir atteint leur plafond de production. Deux millions de barils jour manqueraient à l’appel faute de capacités suffisantes au sein de plusieurs Etats membres.
Les taux d’intérêt sont restés stables, l’euro continuant à s’apprécier légèrement par rapport au dollar.
Résultats 27 mai 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 515,75 | +3,67 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 212,96 | +6,24 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 12 131,13 | +6,84 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 462,19 | +3,44 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 585,46 | +2,65 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 808,86 | +4,15 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 781,68 | +0,16 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 130,24 | -0,52 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,475 % | +0,013 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,960 % | +0,027 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,731 % | -0,066 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0704 | +1,52 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 854,740 | +0,65% | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 118,180 | +4,92 % | 78,140 |
Si plusieurs signaux témoignent d’un réel ralentissement de l’activité de la zone euro, d’autres indiquent que les agents économiques ne croient pas un effondrement de l’activité. La présidente de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, a déclaré dans le cadre du forum de Davos que « pour le moment, nous ne voyons pas de récession pour la zone euro ». En France, les chefs d’entreprise sont sur la même longueur d’onde comme en témoigne l’enquête mensuelle de l’INSEE sur le climat des affaires (voir ci-dessous). Un ralentissement est indéniablement à l’œuvre mais il ne prouve pas l’économie se dirige immanquablement vers la récession. L’indice des directeurs d’achat (PMI) composite global est ressorti à 54,9 contre 55,8 le mois précédent, soit un plus bas depuis deux mois mais au-dessus de 50 qui est la ligne de démarcation entre récession et croissance. L’indice de l’industrie manufacturière s’est replié à 54,4 contre 55,5 en avril pour s’établir au plus bas depuis dix-huit mois.
Dans l’industrie, la hausse de la production s’est légèrement renforcée au cours du mois mais a conservé un rythme très modéré. L’activité des fabricants ayant plus ou moins stagné en avril, le secteur manufacturier affiche sa plus faible croissance trimestrielle depuis les confinements sanitaires du deuxième trimestre 2020. Des difficultés d’approvisionnement continuent de peser sur la production. Les tensions sur les chaînes d’approvisionnement engendrées par la pandémie ont été accentuées par la guerre en Ukraine et les confinements sanitaires en Chine. Dans les services, en revanche, bien qu’en repli aussi à 56,3 contre 57,7 en avril, l’indice révèle une expansion soutenue. En mai, en zone euro, ce secteur a enregistré sa deuxième plus forte croissance des huit derniers mois. La demande reste forte de la part des consommateurs. Depuis la levée des mesures contre le variant Omicron et la réouverture de l’économie, les activités touristiques connaissent un rapide essor de bon aloi dans la perspective de la période estivale.
Dans les prochains mois, la zone euro devrait échapper à la récession. Les chiffres laissent augurer d’une croissance du PIB de la zone de l’ordre de 0,6 % au deuxième trimestre 2022. Pour certains experts, le rebond des services pourrait ne pas dépasser l’été. La faiblesse du secteur manufacturier est jugée préoccupante et les difficultés des fabricants semblent déjà se propager à une partie du secteur des services. Dans ces conditions, la fin de l’année pourrait être difficile surtout si les tensions sur les marchés de l’énergie et des matières premières perdurent.
En Allemagne, première économie de la zone euro, la légère amélioration de l’activité industrielle ne doit pas occulter le fait que l’inflation et les problèmes d’approvisionnement commencent à peser sur la demande. Pour la France, la croissance de l’activité du secteur privé a légèrement ralenti en mai en raison des pressions inflationnistes. L’indice PMI composite ressort à 57,1 après 57,5 en avril. L’indice du secteur des services s’est lui aussi replié à 58,4 après 58,9 le mois dernier.
En dehors de l’Union européenne, le net ralentissement de l’activité britannique fait craindre une récession. L’indice composite a chuté à 51,8 en mai, son plus bas niveau depuis février 2021, après 58,2 en avril. Celui des services a reculé à 51,8 après 58,9 et celui de l’industrie manufacturière a fléchi à 54,6, au plus bas depuis janvier 2021, après 55,8.
Au mois de mai, la confiance des ménages continue, selon l’INSEE, de diminuer, mais moins fortement qu’en mars et avril. À 86, l’indicateur qui la synthétise baisse d’un point et reste ainsi bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021). La guerre en Ukraine et la résurgence de l’inflation continue de peser sur le moral des ménages.
En mai, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée perd deux points et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde relatif à la situation financière personnelle future des ménages est stable et demeure lui aussi nettement au-dessous de sa moyenne.
La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants progresse légèrement après une forte baisse en avril. Le solde correspondant gagne un point mais se situe nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. En mai, le solde d’opinion concernant l’opportunité d’épargner perd trois points ; ceux relatifs à la capacité d’épargne passée et future des ménages sont stables. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leur moyenne de longue période.
Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’Epargne était l’invité mardi 24 mai de BFM Business et est intervenu sur le thème de l’épargne en période d’inflation.
Alors que les prix continuent d’augmenter, mardi 24 mai, de plus en plus de Français piochent dans leurs économies pour faire face à leurs dépenses.
Avec 1 000 euros par mois et au chômage, Patricia Boulot ne peut pas payer ses dépenses quotidiennes et doit piocher dans son livret A. « J’ai pas le choix (…), j’ai 58 ans, je ne veux pas vous cacher qu’une banque ne veut pas me faire un prêt« , explique-t-elle. Les Français mettent moins de côté : s’ils épargnaient 6 milliards d’euros sur leur livret A en janvier 2022, c’est moins de 2 milliards en avril 2022. (lire la suite)
Retour aux fondamentaux
Au mois d’avril, la collecte du Livret A a été de 1,87 milliard d’euros en retrait par rapport à celles des deux mois précédents qui avaient été dopées par le relèvement du rendement de 0,5 à 1 point. En avril 2020, elle s’était élevée à 5,47 milliards d’euros et en avril 2021 à 2,95 milliards d’euros. Pour les quatre premiers mois de l’année 2022, la collecte atteint 14 milliards d’euros, soit un peu moins que sur la même période de 2021 (14,93 milliards d’euros) qui avait donné lieu à un confinement. Le résultat du mois d’avril témoigne le retour en territoire connu du premier produit d’épargne des ménages. La collecte demeure élevé mais plus en phase avec les années d’avant crise sanitaire. L’effet « hausse des taux » s’estompe après deux mois de forte collecte.
Le mois d’avril est, en règle générale, un mois correct pour le Livret A. En dix ans, une seule décollecte a été constatée (en avril 2015, en pleine période de baisse du taux de rendement). Avec le tassement constaté en 2022, la collecte du Livret A retrouve le niveau d’avant la crise sanitaire (1,94 milliard d’euros en avril 2019). Il y a un retour à la normale après un début d’année de forte collecte portée par la hausse du taux, la vague omicron et par la guerre en Ukraine qui a généré un fort climat d’incertitudes et d’anxiété.
Des ménages toujours en mode « prudence »
Les ménages maintiennent, depuis le début de l’année, un effort important d’épargne de précaution. Ils mettent de l’argent de côté pour se protéger des augmentations de prix à venir et donc de la baisse potentielle de leur pouvoir d’achat. Ils épargnent également pour maintenir constant la valeur réelle de leur épargne (effet Pigou). Dans le passé, en début de période d’inflation, le taux d’épargne a légèrement tendance à augmenter. Si les ménages les plus modestes qui traditionnellement épargnent peu ont pu commencer à puiser dans leurs livrets, la grande majorité des ménages continuent à les alimenter. Au mois d’avril, l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 357,4 milliards d’euros. Les ménages n’ont pas commencé de puiser dans le stock d’épargne constitué depuis le début de la crise sanitaire. Pour mémoire, l’encours du Livret A était de 298 milliards d’euros fin 2019. Le tassement de la collecte du mois de mars après trois mois atypiques est un retour à la normale et non un changement de direction pour le Livret A.
Le rendement réel négatif du Livret A ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. Avec une inflation qui sur les six derniers mois dépasse 4 %, le rendement réel est négatif de plusieurs points. Le capital n’est plus ainsi préservé. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir un tel écart entre taux d’inflation et taux de rendement du Livret A. Avec les livrets réglementés, les ménages ne cherchent pas le rendement mais la sécurité.
En appliquant la formule du Livret A, son taux pourrait être relevé, durant l’été, à 1,8 voire 2 %, ce qui ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Les taux faibles des marchés monétaires tirent le taux du Livret A vers le bas. Le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne pourrait atténuer légèrement cet effet dans le courant du second semestre 2022.
Le premier semestre 2022 devrait, au vu des quatre premiers mois, être marqué par une forte collecte. Comme les années précédentes, celle-ci devrait s’affaiblir au second semestre. Avec les dépenses liées aux vacances, de rentrées scolaires et de fin d’année, ce semestre est plus axé « dépenses » que le premier. Avec la hausse des prix, les ménages seront sans nul doute amenés à diminuer leur effort d’épargne.
Contacts presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
Retour aux fondamentaux
Au mois d’avril, la collecte du Livret A a été de 1,87 milliard d’euros en retrait par rapport à celles des deux mois précédents qui avaient été dopées par le relèvement du rendement de 0,5 à 1 point. En avril 2020, elle s’était élevée à 5,47 milliards d’euros et en avril 2021 à 2,95 milliards d’euros. Pour les quatre premiers mois de l’année 2022, la collecte atteint 14 milliards d’euros, soit un peu moins que sur la même période de 2021 (14,93 milliards d’euros) qui avait donné lieu à un confinement.
Le mois d’avril est, en règle générale, un mois correct pour le Livret A. En dix ans, une seule décollecte a été constatée (en avril 2015, en pleine période de baisse du taux de rendement). Avec le tassement constaté en 2022, la collecte du Livret A retrouve le niveau d’avant la crise sanitaire (1,94 milliard d’euros en avril 2019). Il y a un retour à la normale après un début d’année de forte collecte portée par la hausse du taux, la vague omicron et par la guerre en Ukraine qui a généré un fort climat d’incertitudes et d’anxiété.
Des ménages toujours en mode prudence
Les ménages maintiennent, depuis le début de l’année, un effort important d’épargne de précaution. Ils mettent de l’argent de côté pour se protéger des augmentations de prix à venir et donc de la baisse potentielle de leur pouvoir d’achat. Ils épargnent également pour maintenir constant la valeur réelle de leur épargne (effet Pigou). Dans le passé, en début de période d’inflation, le taux d’épargne a légèrement tendance à augmenter. Si les ménages les plus modestes qui traditionnellement épargnent peu ont pu commencer à puiser dans leurs livrets, la grande majorité des ménages continuent à les alimenter. Au mois d’avril, l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 357,4 milliards d’euros.
Le rendement réel négatif du Livret A ne dissuade pas les ménages d’y placer leurs économies. Avec une inflation qui sur les six derniers mois dépasse 4 %, le rendement réel est négatif de plusieurs points. Le capital n’est plus ainsi préservé. Il faut remonter aux années 1980 pour avoir un tel écart entre taux d’inflation et taux de rendement du Livret A. Avec les livrets réglementés, les ménages ne cherchent pas le rendement mais la sécurité.
En appliquant la formule du Livret A, son taux pourrait être relevé, durant l’été, à 1,8 voire 2 %, ce qui ne permettrait pas de compenser les effets de l’inflation. Les taux faibles des marchés monétaires tirent le taux du Livret A vers le bas. Le relèvement des taux directeurs de la Banque centrale européenne pourrait atténuer légèrement cet effet dans le courant du second semestre 2022.
Le premier semestre 2022 devrait, au vu des quatre premiers mois, être marqué par une forte collecte. Comme les années précédentes, celle-ci devrait s’affaiblir au second semestre. Avec les dépenses liées aux vacances, de rentrées scolaires et de fin d’année, ce semestre est plus axé « dépenses » que le premier. Avec la hausse des prix, les ménages seront sans nul doute amenés à diminuer leur effort d’épargne.
Le CAC 40 n’a pas réussi la passe de deux. Il a renoué cette semaine avec la baisse après un gain de 1,67 % sur cinq jours la semaine précédente, la faute aux menaces qui pèsent sur la croissance. Le Nasdaq a perdu près de 4 % sur la semaine portant les pertes à plus de 27 % depuis le début de l’année. Le Dow Jones a perdu près de 3 % sur la semaine et près de 14 % depuis le 1er janvier.
En pleine gestion de son zéro covid contraignant à de stricts confinements à Shanghai et à Shenzhen, la Chine est en proie à un ralentissement de son activité. Face à cette dégradation de la croissance, la Banque populaire de Chine (BPC) a annoncé une baisse marquée de l’un de ses principaux taux directeurs. Le taux préférentiel de prêt à cinq ans, qui sert de référence au marché chinois du crédit immobilier, a été abaissé de 15 points de base, à 4,45%. D’autres baisses seraient à prévoir.
La survenue d’une récession dans les prochains mois n’est pas le scénario majoritaire mais ce dernier gagne des adeptes. Après la surchauffe, l’économie mondiale pourrait connaître un refroidissement. Les hausses en cascade effilochent le pouvoir d’achat des ménages et contraignent les banques centrales à réagir. Le moteur chinois n’entraîne plus comme auparavant l’économie mondiale et n’a pas réellement de moteur de secours , l’Inde n’ayant pas encore le poids critique.
Cette semaine, le prix du pétrole est resté stable autour de 110 dollars. Le ralentissement de l’activité pourrait peser sur la demande de pétrole dans les prochains mois.
Les taux d’intérêt sur les obligations d’Etat ont peu évolué cette semaine, l’écart entre le taux français et allemand s’est néanmoins accru.
Résultats 20 mai 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 285,24 | -1,22 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 31 261,90 | -2,90 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 354,62 | -3,82 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 981,91 | -0,33 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 389,98 | -0,38 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 657,03 | -1,25 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 739,03 | +1,18 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 146,57 | +1,87 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,462 % | +0,003 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,933 % | -0,017 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,797 % | -0,127 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0551 | +1,40 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 840,749 | +1,67 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 111,500 | +0,80 % | 78,140 |
Les flux financiers des ménages pour l’année 2021 ont atteint 165,8 milliards d’euros contre 203,4 milliards d’euros en 2020 et 108,8 milliards d’euros en 2019. Avant la crise sanitaire, le flux d’épargne était voisin de 100/110 milliards d’euros. Depuis 1996, la collecte est la deuxième la plus élevée après celle de 2020.
La constitution de cette épargne financière reste investie majoritairement vers les actifs sous forme de produits de taux (114,9 milliards en 2021). Les flux de placements vers les produits de fonds propres restent néanmoins à des niveaux exceptionnels (54,3 milliards en 2021 après 53,9 en 2020).
Au quatrième trimestre 2021, avec la levée des restrictions sanitaires et les fêtes de fin d’année, les ménages ont réduit leur effort d’épargne. Les flux nets des principaux placements financiers des ménages sont ainsi revenus à des niveaux proches de ceux d’avant pandémie (31 milliards après 41,2 milliards au troisième trimestre). Les ménages placent des montants plus faibles en numéraire et dépôts à vue (6,3 milliards contre 19,6 milliards au troisième trimestre) et procèdent à des retraits sur leurs livrets d’épargne réglementée (-0,2 milliards au quatrième trimestre). En revanche, les flux en assurance-vie et épargne retraite sont en hausse, tant pour les supports en euros que pour ceux en unités de compte (12,5 milliards après 7,6 milliards).
Le patrimoine financier brut des ménages a atteint le niveau record de 6025 milliards d’euros au quatrième trimestre contre 5662,2 milliards d’euros au quatrième trimestre 2020. Cette hausse est imputable au maintien d’un fort taux d’épargne et d’une augmentation importante de la valeur des actions.
Pour le premier trimestre 2022, les informations de la Banque de France comme celles en provenance de la Caisse des Dépôts et de France Assureurs soulignent qu’après un léger repli au dernier trimestre 2021, l’effort d’épargne est à nouveau en hausse.
Les placements en numéraire et sous forme de dépôts auprès des banques, y compris l’épargne réglementée, (23,7 milliards d’euros contre 13,6 milliards au quatrième trimestre), sont en augmentation. Le flux des contrats d’assurance-vie demeure positif grâce aux unités de compte. Le relèvement du taux du Livret A le 1er février 2022 et les incertitudes liées à la résurgence de l’inflation et à la guerre en Ukraine conduisent les ménages à renforcer leur épargne de précaution.
Fin 2021, l’Allemagne et la France sont les deux principaux pays de l’OCDE ayant les taux d’épargne les plus élevés. Dans aucun des grands Etats de l’OCDE, le taux d’épargne a retrouvé son niveau d’avant crise.
La semaine aura connu deux temps : le premier marqué par un recul important des cours « actions » sur fond de mauvais chiffres économiques ; puis un second temps caractérisé par le rebond des valeurs technologiques à l’exception de Twitter. Ce rebond a permis à la bourse de Paris d’échapper à une quatrième semaine consécutive de baisse. En revanche, il n’a pas été suffisant aux Etats-Unis pour empêcher une nouvelle semaine de baisse. Depuis le début de l’année, l’indice Nasdaq a perdu le quart de sa valeur. Il est à noter que l’envolée du cours du pétrole a permis à la compagnie pétrolière saoudienne Aramco de ravir à Apple la place de première capitalisation mondiale.
Les inquiétudes concernant l’inflation se doublent désormais de craintes sur la croissance économique. De plus en plus d’analystes en particulier aux Etats-Unis estiment que la bataille contre l’inflation passera par une récession. Le président de la Fed, Jerome Powell, a reconnu que la possibilité d’un atterrissage en douceur dépendait de facteurs échappant au contrôle des banquiers centraux et que le retour de l’inflation à l’objectif de 2% se fera dans la douleur.
Dans un contexte porteur pour les valeurs obligataires, les taux d’intérêt se sont légèrement repliés sur la semaine. Le taux de l’obligation d’Etat allemand est repassé en-dessous de 1 % quand celui de son homologue américain est repassé au-dessous de 3 %. Le pétrole s’est également inscrit en baisse tout comme l’or et l’euro.
Résultats 13 mai 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 362,68 | +1,67 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 196,66 | -2,14 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 11 805,00 | -2,80 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 027,93 | +2,59 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 418,15 | +0,41 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 703,42 | +2,05 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 427,65 | -2,13 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 084,28 | +2,76 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,459 % | -0,197 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,950 % | +0,184 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,924 % | -0,167 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0405 | -1,33 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 811,740 | -3,76 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 110,495 | -1,65 % | 78,140 |
Après une certaine léthargie, les banques centrales ont décidé de réagir face à l’inflation qui semble prendre ses quartiers. En quelques semaines, les politiques monétaires non-conventionnelles reposant sur des rachats d’obligations et des taux bas sont progressivement abandonnées. Au début de l’année 2021, la FED ne prévoyait que des relèvements modérés de ses taux jusqu’au moins 2024. La BCE avait signifié alors que les premières décisions d’augmentation n’interviendraient pas avant la fin de 2023 voire 2024. Depuis, la FED a relevé de 0,75 point ses taux et la BCE pourrait s’engager dans cette voie dès l’été 2022.
La Reserve Bank of Australia qui prévoyait également de maintenir ses taux proches de zéro jusqu’en 2024 a surpris les investisseurs en les augmentant le 3 mai dernier d’un quart de point. La Banque d’Angleterre a également relevé ses taux à leur plus haut niveau depuis 2009. Cette évolution des taux directeurs commence à se faire ressentir sur les taux des obligations d’État. Le rendement du Trésor américain à dix ans a atteint 3 %, soit près du double de son niveau du début de l’année. Le taux de l’OAT à 10 ans est passé de 0,690 à 1,650 de fin décembre à mi-mai. Celui de son homologue allemand s’élevait toujours mi-mai à 1,134 % contre -0,180 % fin décembre. Dans le même temps, les cours des actions sont orientés à la baisse, les investisseurs privilégiant les produits de taux en dollars. La baisse sur les marchés occidentaux atteint près de 15 % depuis le début de l’année. L’une des conséquences du resserrement des conditions financières est une réévaluation des devises dont profite le dollar. La monnaie américaine s’est appréciée de 7 % contre un panier de devises au cours de l’année écoulée. L’Amérique a besoin de taux d’intérêt plus élevés que tout autre grand pays riche pour financer ses déficits extérieurs comme intérieurs sur fond d’épargne faible. La demande de dollars augmente en période d’incertitudes, les agents économiques souhaitant réduire leur exposition aux risques. La plus forte appréciation du dollar s’effectue par rapport au yen en raison de la volonté de la banque centrale japonaise de maintenir des taux bas aussi longtemps que possible. En termes réels, le yen est au plus bas par rapport au dollar depuis les années 1970. L’euro glisse de son côté progressivement vers la parité, ce qui favorise les exportations mais renchérit les importations en particulier de pétrole, de gaz et de matières premières.
Au niveau européen, le durcissement des politiques monétaires induit une augmentation de l’écart de taux entre les pays périphériques et l’Allemagne. La question des dettes souveraines qui avait disparu depuis le milieu de la décennie 2010 pourrait apparaître à nouveau en générant des tensions au sein de la zone euro. Les conséquences de la remontée des taux sont encore mal appréciées, que ce soit au niveau du rendement des portefeuilles financiers ou pour l’évolution de l’investissement. Avec la remontée des taux, le rendement des actions dépendra davantage des dividendes. Avec les faibles gains de productivité de ces dernières années, la stagnation de la consommation, l’augmentation des coûts provoquée par l’inflation, les dividendes pourraient s’éroder. La hausse des taux pourrait conduire à une diminution de l’investissement. Pour le moment, ce dernier est dopé par les plans de relance et par la demande qui a été forte après les confinements. Un retournement pourrait néanmoins intervenir si l’épisode inflationniste perdurait. L’investissement immobilier des ménages est traditionnellement très sensible à l’évolution des taux. A contrario, l’investissement immobilier est jugé assez résilient face à l’inflation.
Le resserrement de la politique monétaire est une source d’inquiétude pour les pays émergents et en développement qui sont également exposés, pour un grand nombre d’entre eux, à la crise ukrainienne. Leurs dettes souvent exprimées en dollars seront plus difficiles à rembourser. Ces pays pourraient éprouver des difficultés à acquérir des dollars pour s’acquitter de leurs importations.
Les bons résultats de l’emploi américain du mois d’avril ont entrainé un repli des indices « actions ». Ces résultats sont le signe que l’économie des Etats-Unis se portent bien et peut encaisser des hausses de taux de la part de la FED.
En avril, elle a créé 428 000 emplois dans le secteur non agricole, au-delà des 380 000 attendus. Ce résultat est identique à celui de mars (431 000). Le taux de chômage est resté stable à 3,6 % de la population active tandis que le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3 % sur un mois et de 5,5 % sur un an, globalement dans la lignée des anticipations. Dans une économie où les gains de productivité sont faibles, une croissance des salaires aussi élevée ne permet pas de revenir à l’objectif d’inflation de 2 %. Au premier trimestre, la productivité du secteur non agricole américain a en effet chuté de 7,5%, un rythme inédit depuis 1947. Le CAC 40 a abandonné sur la semaine plus de 4 % portant les pertes depuis le début de l’année à 12 %. Si les indices américains ont été moins touché que leurs homologues européens, il est à souligner que le Nasdaq, depuis le début de l’année, a perdu plus de 22 %.
Sur la semaine, les taux d’intérêt ont continué leur mouvement de hausse. Le taux de l’obligation du Trésor américain est désormais au-dessus de 3 % et celui de son homologue allemand a dépassé 1 %. Le pétrole, après les annonces d’embargo progressif sur celui en provenance de Russie, est à la hausse. Cette dernière a été alimentée par l’annonce de l’OPEP de ne pas compenser les effets de cet embargo sur le marché.
Mercredi 4 mai, la Banque centrale américaine (FED) a décidé une hausse de ses taux directeurs d’un demi-point, à l’issue de son comité de politique monétaire. Après les la hausse d’un quart de point du mois de mars, les taux d’intérêt directeurs se situeront désormais entre 0,75 % et 1 %. Cette décision avait été anticipée par les marchés financiers qui craignaient même une hausse plus forte. Une nouvelle augmentation d’un demi-point est prévue pour les deux prochaines réunions (mi-juin et fin juillet). Le Président de la FED a indiqué qu’il n’envisageait pas d’augmentation de 0,75 point. La banque centrale a également décidé d’entamer, à compter du 1er juin prochain, la réduction de la taille de son bilan qui atteint près de 9 000 milliards de dollars après des achats massifs pendant la pandémie. Il sera d’abord réduit jusqu’à 47,5 milliards de dollars par mois pendant trois mois, puis jusqu’à 95 milliards mensuels.
La baisse surprise du PIB américain au premier trimestre, de 1,4 %, en rythme annualisé, n’a pas modifié l’analyse de fond des gouverneurs du Comité de politique monétaire. Ils estiment que la contraction du PIB est essentiellement due au solde de la balance commerciale, la consommation des ménages restant vive. Le Président de la FED estime que les ménages américains et les entreprises sont dans une situation financière solide. Le marché de l’emploi est jugé capable d’absorber un resserrement monétaire. À 3,6 % de la population active, le taux de chômage est revenu à son niveau d’avant-pandémie. Le rythme des créations d’emploi est, par ailleurs, soutenu. Les Américains sortis du marché du travail pendant la pandémie ont, en outre, commencé à y revenir. L’économie américaine doit néanmoins toujours faire face à un manque de main-d’œuvre ce qui alimente des hausses de salaires.
Résultats 6 mai 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 258,36 | -4,22 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 899,37 | -0,24 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 12 144,66 | -1,54 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 13 674,29 | -3,00 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 387,94 | -2,08 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 629,17 | -4,57 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 003,56 | +0,58 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 001,56 | -1,49 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,656 % | +0,195 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +1,134 % | +0,194 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +3,091 % | +0,190 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0571 | +0,02 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 889,360 | -0,95 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 112,333 | +5,42 % | 78,140 |
Selon la Banque de France, le taux de rémunération des livrets d’épargne ordinaire (hors livrets réglementés comme le Livret A) est resté stable en mars à 0,09 %, ce qui demeure son niveau le plus faible.
Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)
mars- 2021 | janv- 2022 | févr- 2022 (e) | mars- 2022 (f) | |
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires | 0,44 | 0,40 | 0,51 | 0,50 |
Ménages | 0,67 | 0,62 | 0,80 | 0,80 |
dont : – dépôts à vue | 0,02 | 0,01 | 0,01 | 0,01 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,45 | 0,39 | 0,39 | 0,39 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,96 | 0,75 | 0,78 | 0,73 |
– livrets à taux réglementés (b) | 0,53 | 0,52 | 1,07 | 1,07 |
dont : livret A | 0,50 | 0,50 | 1,00 | 1,00 |
– livrets ordinaires | 0,10 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
– plan d’épargne-logement | 2,61 | 2,54 | 2,58 | 2,58 |
SNF | 0,14 | 0,09 | 0,09 | 0,09 |
dont : – dépôts à vue | 0,08 | 0,04 | 0,04 | 0,04 |
– comptes à terme <= 2 ans (g) | 0,13 | 0,14 | 0,13 | 0,12 |
– comptes à terme > 2 ans (g) | 0,82 | 0,62 | 0,61 | 0,60 |
Pour mémoire : | ||||
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème | 0,00 | 0,00 | 0,00 | 0,00 |
Euribor 3 mois (c) | -0,54 | -0,56 | -0,53 | -0,50 |
Rendement du TEC 5 ans (c), (d) | -0,52 | -0,21 | 0,16 | 0,23 |
Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes
a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés
La crise sanitaire a provoqué une forte progression du taux d’épargne des ménages. Ces derniers ont, selon la Banque de France, mis de côté environ 170 milliards d’euros de plus qu’en temps normal entre 2020 et 2021. Cette épargne covid a été placée essentiellement sur des produits de court terme voire elle a été laissée sur les comptes courants. A la différence des crises précédentes, celle-ci n’a pas donné lieu à une sortie des ménages du marché »actions ». Ces derniers ont même été opportunistes réalisant des achats durant la brève période de baisse des cours entre le mois de mars et de mai 2020. Dans ce contexte, l’épidémie de covid-19 a, comme le souligne l’INSEE, dans une note publiée le 3 mai dernier changé, le panorama de l’épargne française.
Au début de l’année 2021, selon l’INSEE, 93,3 % des ménages vivant en France hors Mayotte possédaient au moins un actif financier (autre qu’un compte-chèques), immobilier ou professionnel. 89,2 % détenaient des produits financiers, 61,2 % sont propriétaires d’un bien immobilier et 16,2 % disposent d’actifs professionnels. 12,6 % des ménages possèdent les trois à la fois et 57,6 % à la fois du patrimoine financier et immobilier.
Depuis 2018, la stabilité prédomine en ce qui concerne la possession des différents éléments constituant le patrimoine. La crise n’a pas, malgré, la forte hausse du taux d’épargne, modifié la composition du patrimoine. Les ménages n’ont pas décidé d’ouvrir de nouveaux produits. Ils ont privilégié les placements qu’ils possédaient.
Parmi les produits financiers, 7,8 % des ménages possédaient t en 2021 un portefeuille diversifié, comprenant au moins un livret d’épargne, un produit d’épargne logement, des valeurs mobilières, et un produit d’épargne retraite ou d’assurance-vie. À l’opposé, 11,3 % des ménages ne détiennent aucun de ces produits financiers.
Sans surprise, les livrets d’épargne sont les produits restant les plus diffusés. 83,9 % des ménages déclarent en posséder au moins un. Près des trois quarts (73,5 %) des ménages disposent d’un Livret A ou d’un Livret Bleu. 35,9 % des ménages détiennent un Livret de développement durable et solidaire (LDDS), 16,4 % un livret d’épargne populaire (LEP) et 10,9 % un livret jeune.
L’assurance-vie, le premier produit en volume est le deuxième placement financier le plus diffusé en France. 40,5 % des ménages possèdent au moins un contrat. Ce ratio a augmenté de 1,3 point depuis début 2018. Il a progressé de 5,5 points depuis 2010. Sur ces huit dernières années, la croissance de l’assurance vie est portée par les contrats multisupports. En 2021, ils représentent 41 % des contrats d’assurance vie, contre 33 % en 2015. 17 % des ménages possèdent désormais un tel contrat.
L’assurance vie est le placement privilégie par les plus de 50 ans. Son taux de possession augmente avec l’âge. Il est de 48,2 % pour les ménages dont la personne de référence a 70 ans, contre 22,1 % parmi les moins de 30 ans. Depuis 2018,
Début 2021, 16,4 % des ménages détiennent une épargne retraite (plan d’épargne populaire − PEP – compris). Ce ratio a augmenté de 0,9 point depuis 2018. Cette augmentation par les produits de retraite surcomplémentaire proposés par les employeurs et détenus par 6,9 % des ménages (+ 0,7 point depuis 2018), et par les produits d’épargne retraite individuels détenus par 5,7 % des ménages (+ 1,3 point depuis 2018).
Début 2021, 30,4 % des ménages détiennent un produit d’épargne logement (compte épargne logement − CEL − ou plan d’épargne logement − PEL). Parmi eux, 58,9 % ne détiennent qu’un PEL, 18,6 % uniquement un CEL et 22,4 % ont les deux produits. En raison de sa faible rémunération et de sa fiscalisation, l’épargne logement est en baisse. La détention de CEL diminue de manière constante depuis 2010 (– 4,3 points), alors que celle de PEL, en hausse entre 2010 et 2018 (+ 4,6 points), marque le pas entre 2018 et 2021 (– 2,8 points). En 2018, les nouveaux PEL sont soumis au Prélèvement Forfaitaire Unique et le taux de rémunération a été fixé à 1 %.
Les jeunes qui étaient dans le passé des souscripteurs importants du PEL délaissent ce produit. Depuis 2018, son taux de détention a diminué de 9,6 points pour les ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans.
Début 2021, 16,7 % des ménages détiennent des valeurs mobilières sur un compte titres. Après le repli important imputable à la crise financière et économique de 2008, leur détention est stable depuis 2015. La propension à détenir ces valeurs risquées est fonction du revenu et du niveau de patrimoine. Il varie selon la catégorie socioprofessionnelle. Les ménages dont la personne de référence est agriculteur, cadre ou profession libérale sont ceux qui possèdent le plus souvent des valeurs mobilières (autour de 30 %, voire plus de 40 % pour les agriculteurs). Moins de 10 % des ménages dont la personne de référence est ouvrière ou employée en détiennent.
Début 2021, 61,2 % des ménages possèdent un patrimoine immobilier. Cette part est stable depuis dix ans. 57,5 % des ménages sont propriétaires de leur résidence principale et 19,2 % possèdent un autre logement (résidence secondaire, logement vacant, loué ou mis à disposition gratuitement). La détention d’autres logements augmente légèrement depuis 2018 (+ 0,9 point), surtout du fait des résidences secondaires. La détention de la résidence principale baisse légèrement, – 0,5 point.
La possession d’un bien immobilier augmente avec l’âge. 19,8 % des ménages dont la personne de référence a moins de 30 ans sont propriétaires, contre 73,4 % des ménages de 70 ans ou plus. Entre 2010 et 2018 les écarts s’étaient resserrés : favorisé par un meilleur accès au crédit, le taux de détention avait progressé de 5 points pour l’ensemble des ménages dont la personne de référence avait moins de 40 ans, alors qu’il avait diminué pour leurs aînés. À l’inverse, depuis 2018, la détention immobilière baisse de 2,4 points chez les moins de 30 ans et de 3,8 points pour les trentenaires. L’augmentation des prix explique la difficulté pour les primo-accédants d’acquérir un bien immobilier. alors qu’elle est plutôt stable chez les ménages plus âgés.
Depuis 2010, la détention immobilière a diminué de 7,3 points pour les ménages dont la personne de référence a entre 50 et 59 ans et de 6,2 points pour les sexagénaires. Ces diminutions pourraient traduire un accès à la propriété plus difficile pour les générations nées au tournant des années 1960, mais aussi résulter d’une désaccumulation au moment du passage à la retraite. Les plus touchés sont les retraités, en particulier les anciens salariés non-cadres (– 6 points), et les inactifs n’ayant jamais travaillé (– 7,7 points).
Fort logiquement, es indépendants et les agriculteurs détiennent davantage de patrimoine professionnel Début 2021, 16,2 % des ménages détiennent un patrimoine professionnel. Plus de 75 % des ménages dont la personne de référence ou le conjoint est indépendant en activité (soit 11 % de la population) en possèdent et 97,1 % des agriculteurs
Les marchés ébranlés !
La succession rapide de crises ébranle les marchés. Si les investisseurs avaient rapidement pris la mesure de l’épidémie, ils sont plus dubitatifs face à la réponse des pouvoirs publics vis-à-vis de la guerre en Ukraine. La superposition de plusieurs chocs sur fond d’abondantes liquidités constitue un défi pour les gouvernements et les banques centrales. Une hausse brutale des taux pourrait provoquer des récessions et des tensions financières de grande ampleur. Après la levée de l’hypothèque française avec la victoire d’Emmanuel Macron, les investisseurs focalisent, désormais, leurs regards, sur les menaces de plus en plus précises qui pèsent sur la croissance internationale. L’onde choc de la guerre en Ukraine ne s’arrête pas de se transmettre à de nombreux pans de l’économie mondiale. En avril, comme en mars, les grands indices « actions » ont baissé, en Europe (à l’exception de Londres), en Asie et en Amérique. Les Etats-Unis obtenant de plus mauvais résultats en la matière que l’Europe. L’inflation et la hausse des taux de la FED sur fond de ralentissement de l’activité expliquent évidemment cette évolution. Le Nasdaq a reculé de plus de 10 % en avril. Depuis le début de l’année, cet indice a perdu plus d’un cinquième de sa valeur. Le Dow Jones a diminué de son côté de près de 10 %.Si lors de la crise sanitaire, la chute des cours avait été temporaire, l’ajustement en cours donne l’impression de s’inscrire dans un temps long. Le programme de hausse des taux d’intérêt devrait peser durant toute l’année sur la valorisation des sociétés, en particulier aux Etats-Unis où elle avait atteint des sommets.
Du fait du décalage entre les taux américains et les taux européens ainsi qu’en raison de la plus forte exposition économique de l’Europe à la guerre en Ukraine, l’euro se rapproche de la parité avec le dollar.
Le pétrole est resté stable sur l’ensemble du mois d’avril grâce à la décision des Américains de puiser dans leurs stocks stratégiques. Le ralentissement de l’économie mondiale devrait légèrement détendre le marché. Le rendez-vous clef pour l’énergie interviendra au cours de l’été avec la constitution des réserves pour l’hiver. Le marché du pétrole a réagi avec circonspection à la décision de Moscou de priver de gaz la Pologne et la Bulgarie. Vladimir Poutine a, en effet, annoncé qu’à compter du 27 avril, ces deux Etats de l’Union européenne ne seraient plus approvisionnés en réaction à leur décision de refuser le nouveau système de paiement des matières premières en roubles mise en place par la Russie. Un décret du Kremlin, du mois de mars impose aux acheteurs européens d’ouvrir des comptes en roubles auprès de Gazprom Bank. S’ils peuvent honorer leurs contrats avec Gazprom en euros ou en dollars, les paiements sont convertis en devise russe avant d’être versés au producteur Gazprom. La Commission européenne, tout en excluant les paiements directs en roubles, a estimé que ce système était compatible avec les sanctions en vigueur. Bruxelles autorise ainsi de fait les compagnies européennes comme l’entreprise française Engie ou celle d’Allemagne Uniper à se conformer à ces conditions de paiement. La Pologne a décidé de ne pas appliquer ce protocole. Elle peut le faire car elle avait prévu avant la guerre de ne plus acheter de gaz russe à compter du 31 décembre 2022, en ne renouvelant pas son contrat avec Gazprom. Elle ne fait qu’anticiper cette fin de contrat. La Pologne a engagé une réorientation de ses importations de gaz en optant pour l’achat de gaz liquéfié et la livraison de gaz en provenance de Norvège à partir de l’automne grâce à la mise en service du gazoduc reliant les deux pays. A la fin avril, la Pologne a constitué des réserves suffisantes pour tenir jusqu’à la fin de l’année. Les stockages souterrains sont déjà remplis à hauteur de 76 % (contre 32 % pour l’ensemble de l’Union européenne). Pour la Bulgarie, l’équation est plus complexe car le pays importe plus de 70 % de son gaz de Russie. Les réserves sont à un faible niveau, 17 % seulement, et le pays est mal interconnecté au réseau gazier européen. Le nouveau chef gouvernement de Bulgarie a décidé de s’opposer à la politique russe à la différence de son prédécesseur qui était plus accommodant. La Pologne et la Bulgarie ne représentant que 8 % des importations de gaz russe des Vingt-Sept.
L’Europe toujours sous la menace de l’inflation
Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été estimé, en avril, à 7,5 %, contre 7,4 % en mars selon une estimation rapide publiée par Eurostat. Sans surprise, en avril, la principale composante de l’inflation de la zone euro a été l’énergie (+38,0 %, comparé à +44,4 % en mars), suivie de l’alimentation, l’alcool & tabac (6,4 %, comparé à 5,0 % en mars), des biens industriels hors énergie (3,8 %, comparé à 3,4 % en mars) et des services (3,3 %, comparé à 2,7 % en mars).L’inflation a atteint 19 % en Estonie, 16,6 % en Lituanie et 13,2 % en Lettonie. Les trois Pays baltes sont fortement exposés aux conséquences de la guerre en Ukraine. Elle s’élève à 9,4 % en Grèce, à 9 % au Luxembourg et à 7,8 % en Allemagne. La France figure toujours parmi les pays à relative faible inflation grâce au bouclier tarifaire gouvernemental.
Le tableau des marchés de la semaine
Résultats 29 avril 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 533,77 | -0,72 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 32 977,21 | -2,47 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 12 334,64 | -3,93 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 097,88 | -0,31 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 544,55 | +0,30 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 802,86 | -0,97 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 847,90 | -0,95 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 047,06 | -1,29 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,461 % | +0,043 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,940 % | -0,031pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,901 % | -0,005 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0535 | -2,34 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 907,898 | -1,31 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 108,756 | +2,87 % | 78,140 |
Fin 2020, 16,9 millions de personnes étaient, en France, selon le service des statistiques du Ministère des Solidarités et des Santé, des retraitées de droit direct des régimes français. Leur nombre a augmenté de 1,2 % par rapport à fin 2019. Ce taux reste inférieur à celui observé entre 2005 et 2010 mais se situe dans la tendance des dernières années. Les femmes représentent 53 % des retraités.
Parmi les retraités d’un régime de base, 83 %, soit 14,1 millions de retraités, perçoivent une pension de droit direct de la CNAV. 12,0 millions reçoivent une pension complémentaire du régime unifié des salariés Agirc-Arrco. Tous régimes confondus, 716 000 retraités ont liquidé un premier droit direct à la retraite en 2020.
Fin 2020, 4,3 millions de personnes bénéficient d’une pension de retraite de droit dérivé (aussi appelée « pension de réversion »). Pour 1,0 million de ces bénéficiaires, cette pension de réversion constitue leur unique pension de retraite – certains d’entre eux peuvent avoir des droits directs de retraite mais ils n’ont pas encore liquidé leur pension. Les femmes, plus souvent veuves, représentent 88 % des bénéficiaires d’une pension de droit dérivé. Le régime général verse 2,8 millions de pensions de droit dérivé et l’Agirc-Arrco 3,0 millions.
Fin 2020, le montant mensuel moyen brut de la pension de droit direct des retraités résidant en France, après la prise en compte de l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus, s’élève à 1 509 euros (soit 1 400 euros nets des prélèvements sociaux). Pour l’ensemble des retraités des régimes français, y compris ceux résidant à l’étranger, ce montant est de 1 444 euros bruts. Les femmes résidant en France ont une pension de droit direct (y compris l’éventuelle majoration pour trois enfants ou plus) inférieure de 40 % à celle des hommes.
Le montant moyen de pension a diminué de 0,7 % en euros constants depuis 2015, en raison notamment de revalorisations ponctuellement inférieures à l’inflation sur la période dans certains régimes. En 2020, la pension brute moyenne a progressé de 0,3 % en euros courants et de 0,4 % en euros constants par rapport à 2019, car les prix à la consommation sont restés quasi stables entre la fin 2019 et la fin 2020. Cette évolution reflète la revalorisation différenciée des retraites de base (les pensions ont été revalorisées de 1,0 % au 1er janvier pour les retraités dont la pension tous régimes est inférieure à 2 000 euros bruts par mois, et de 0,3 % pour les retraités dont la pension tous régimes est supérieure à ce seuil) et l’absence de revalorisation des retraites complémentaires Agirc-Arrco.La pension nette moyenne augmente également, de 0,5 % en euros constants entre fin 2019 et fin 2020.
Depuis la réforme des retraites de 2010 fixant l’âge légal à 62 ans, l’âge de départ à la retraite a augmenté de 1 an et 9 mois. Fin 2020, l’âge conjoncturel de départ à la retraite s’élève à 62 ans et 4 mois pour les retraités de droit direct résidant en France. Les femmes liquident leurs droits à la retraite en moyenne 7 mois après les hommes en 2020. Elles prennent leur retraite en moyenne à 62 ans et 7 mois, contre 62 ans pour les hommes. L’écart se réduit toutefois progressivement au fil des générations. Les femmes du fait de périodes non travaillées sont contraintes de poursuivre leurs activités afin d’obtenir le nombre de trimestres suffisants ou atteindre 67 ans, âge à partir duquel la retraite est accordée à taux plein sans référence aux trimestres.
Selon France Assureurs, en mars 2022, 62 400 nouveaux assurés ont souscrit un PER auprès d’une entreprise d’assurance. Les cotisations se sont élevées à 513 millions d’euros. Sur le même mois, 17 500 assurés ont transféré d’anciens contrats vers un PER individuels pour un montant de 612 millions d’euros. Au total, 79 900 assurés supplémentaires et 1,1 milliard d’euros de versements au cours du mois de mars.
Depuis le début de l’année 2022, 442 000 PER ont été commercialisés. 8,3 milliards d’euros de cotisations ont été versés sur les PER individuels
A la fin du premier trimestre, le nombre de souscripteurs de PER dépasse 3 millions et l’encours s’élevait à 37,8 milliards d’euros.
Livret A et assurance vie, même combat !
Lors de ce premier trimestre, les ménages ont été en mode « épargne ». La vague omicron et le conflit ukrainien ne les ont pas incités à ralentir leur effort d’épargne et à puiser dans celle constituée depuis le mois de mars 2020. L’inflation ne conduit pas pour le moment les ménages à réduire leur effort pour compenser l’érosion de leur pouvoir d’achat. Celle-ci peut avoir, par effet d’encaisse, également appelé effet Pigou, peut au contraire les amener à renforcer leur épargne afin de maintenir la valeur de leur capital. Ils peuvent par ailleurs épargner afin de disposer d’une cagnotte pour faire face à des dépenses dont le coût augmentera du fait de l’inflation dans les prochains mois.
Plus de 20 milliards d’euros pour le Livret A et l’assurance vie au premier trimestre
Pour le premier trimestre de l’année 2022, la collecte du Livret A a atteint 12,2 milliards d’euros et celle de l’assurance vie, 8,4 milliards d’euros. Pour cette dernière, ce résultat est le meilleure enregistré depuis 2011.
Les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 857 milliards d’euros à fin mars, en croissance de +2 % sur un an.
Une collecte du mois de mais somme toute classique pour l’assurance vie
Pour le mois de mars, la collecte nette a été de 2,2 milliards d’euros. Elle a été portée par un montant élevé de cotisations brutes, 14,3 milliards d’euros , contre 13,2 milliards d’euros en février 2022 comme en mars 2021). Cette collecte brute a augmenté en euros et en unités de compte. La proportion des unités de compte dans la collecte brute s’est élevé à 39 %, soit le taux moyen de l’année 2021. Le contexte boursier plus incertain n’a pas dissuadé les assurés de souscrire des unités de compte. Les prestations ont été en légère hausse en mars à 12,1 milliards d’euros en mars 2022.
Le mois de mars est un mois globalement positif pour l’assurance vie. Deux décollectes en dix ans ont été enregistrées, en 2012 et en 2020. Ces deux années atypiques (crise des dettes publiques et crise sanitaire) pour le premier placement des ménages constituent des exceptions. La collecte moyenne tourne autour de 1,8 milliard d’euros en mars. Le cru du mois de mars 2022 est correct, en baisse néanmoins par rapport à ceux des mois de janvier et février.
Les ménages ont privilégié l’épargne en ce début d’année en jouant sur tous les tableaux, produits de court terme et de long terme. La survenue de la guerre en Ukraine devrait conduire, pour les prochains mois, les ménages à l’attentisme et à la prudence. La composante épargne de précaution devrait bénéficier du contexte géopolitique anxiogène. La baisse du nombre de transactions immobilières devrait, de son côté, favoriser l’assurance vie.
En avril, la confiance des ménages a, selon l’INSEE, continué de diminuer, mais moins fortement qu’en mars. À 88, l’indicateur qui la synthétise est en retrait de deux points et reste ainsi au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Il est à un niveau voisin des points bas atteints fin 2018 lors du mouvement des gilets jaunes et en 2020 lors des confinements. Le conflit ukrainien et la hausse des prix qui en résulte mine le moral des ménages.
En avril, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants recule nettement, le solde correspondant perd neuf points et se situe au-dessous de sa moyenne de longue période.
Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée perd quatre points et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. Le solde relatif à la situation financière personnelle future des ménages augmente de trois points, après une forte baisse en mars, et reste au-dessous de sa moyenne.
Les ménages français entendent, dans un contexte complexe, rester en mode épargne.
En avril, le solde d’opinion des ménages relatif à leur capacité d’épargne future augmente de deux points. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle baisse de quatre points. Le solde d’opinion concernant l’opportunité d’épargner augmente de deux points. Ces trois soldes demeurent bien au-dessus de leur moyenne de longue période.
La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue. Le solde correspondant perd sept points et reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. La proportion des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois progresse après une forte baisse en mars. Le solde correspondant regagne cinq points mais reste très nettement inférieur à sa moyenne.
En matière d’emploi, l’optimisme demeure. En avril, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent à peine. Le solde correspondant progresse d’un point, tout en demeurant nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.
Les ménages ont revu à la hausse leur opinion sur l’évolution passée des prix, mais ils sont moins nombreux que le mois dernier à considérer que la hausse va être plus rapide au cours des prochains mois En avril, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois progresse nettement. Le solde correspondant gagne sept points et se situe au plus haut depuis l’été 2008. La part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois diminue nettement
Les indices « actions » chinois ont fortement reculé cette semaine tout comme les indices américains. Les prévisions de croissance sur fond de confinement à répétition, dont celui concernant Shanghai, ont refroidi les investisseurs. Sur les places occidentales, les déclarations du Président de la FED ont effacé en fin de semaine les gains des premiers jours. Jerome Powell ne s’interdit pas, en effet, d’augmenter plus fortement et plus rapidement des taux directeurs après une nouvelle annonce prévue en mai. Une hausse de 0,75 point serait sans précédent depuis 1994. Ces hausses de taux pourraient pénaliser l’activité et rendre les actions moins attractives. En Europe, au sein de la BCE, de plus en plus de voix se font entendre pour arrêter rapidement le programme de rachats et pour relever les taux d’ici la fin de l’année. Les taux d’intérêt ont continué leur hausse. Le taux à 10 ans pour l’obligation d’Etat américaine se rapproche des 3 %. En raison des anticipations sur le relèvement des taux américains, le dollar s’apprécie au détriment de l’euro avec en ligne de mire la parité entre les deux monnaies.
Le baril de pétrole s’est échangé entre 105 et 112 dollars. La crise institutionnelle en Lybie est un nouveau facteur de déstabilisation du marché.
Pour la première fois, le rapport de l’année 2021 du médiateur de l’Autorité des marchés financiers (AMF), Marielle Cohen-Branche, a mentionné des litiges liés à des prestations de services autour des cryptoactifs. « La reconversion des escrocs du Forex vers les cryptoactifs (…) se confirme de manière claire », a indiqué le médiateur de l’AMF. Parmi les 78 dossiers relevant d’une escroquerie (sur 1964 dossiers reçus au total par les services du médiateur l’an dernier), un quart est lié à des investissements frauduleux dans les cryptomonnaies (contre seulement 6 % en 2020) ou dans des dérivés sur cryptoactifs.
Depuis 2019, la loi Pacte oblige une société permettant d’acheter, de vendre, d’échanger, de conserver ou d’investir dans des cryptoactifs, à s’enregistrer auprès de l’AMF. 36 sociétés ont obtenu cet agrément. Si un particulier a démarché lui-même une plateforme non agréée, le régulateur est incompétent pour agir et le défendre. Des épargnants ayant égaré leur clef d’authentification ou se l’étant fait voler ne disposent d’aucun recours et perdent l’accès à leurs cryptoactifs. Selon le rapport, la moyenne des préjudices subis par les épargnants est de 4200 euros, avec des pertes pouvant aller jusqu’à 20 000 euros pour certains investisseurs ».
Résultats 22 avril 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 581,42 | -0,12 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 33 811,40 | -1,86 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 12 836,30 | -3,86 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 142,09 | -0,15 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 521,68 | -1,24 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 840,01 | +0,45 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 105,26 | +0,04 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 086,92 | -3,58 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,418 % | +0,081 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,971 % | +0,132 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,906 % | +0,078 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0783 | -0,25 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 934,320 | -1,93 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 106,04 | –4,05 % | 78,140 |
La collecte du premier trimestre pour le Livret A a atteint 12,22 milliards d’euros, le mois de mars (3,02 milliards d’euros) ayant confirmé les bons résultats des deux premiers mois de l’année (6,25 et 2,94 milliards d’euros). Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré en mars une collecte de 650 millions d’euros portant celle du premier trimestre à milliards d’euros. L’encours du Livret A a atteint le niveau record de 355,6 milliards d’euros fin mars et celui du LDDS a été de 128 milliards d’euros.
La collecte du Livret A du mois de mars a bénéficié du caractère anxiogène de la situation internationale avec le déclenchement de la guerre en Ukraine. En période de tensions qu’elles soient économiques, sociales, sanitaires ou diplomatiques, le Livret A joue son rôle de valeur refuge. En mars, comme lors des deux mois précédents, la collecte a été également portée par la hausse du taux intervenue le premier février. Le passage du taux du Livret A de 0,5 à 1 % a, comme lors des précédents relèvements, conduit les ménages à arbitrer en faveur de ce placement. En règle générale, l’effet « taux » perdure entre trois à quatre mois.
L’augmentation de l’inflation depuis le mois de février pourrait dissuader les épargnants à placer leur argent sur le Livret A dont le rendement réel est négatif de plus de trois points. Il faut remonter aux années 1980 pour retrouver un écart plus important entre le taux d’inflation et le taux du Livret A. Le maintien d’une forte collecte en début de période d’inflation est cependant fréquent. Les ménages mettent de l’argent de côté pour pouvoir financer des biens et des services dans les prochains mois dont le prix pourrait augmenter. Il y a, par ailleurs un effet d’encaisses réelles appelé également « effet Pigou ». La valeur réelle du patrimoine diminuant en raison de la hausse des prix, les ménages sont contraints d’épargner davantage pour la maintenir constante. Cette théorie se matérialise également par le fait que les épargnants ont un objectif implicite de patrimoine. Si son rendement baisse, il faut épargner plus pour atteindre l’objectif fixé.
La question sensible du relèvement du taux du Livret A
Le gouvernement aurait la possibilité d’anticiper l’actualisation du taux du Livret A qui est logiquement prévue le premier août prochain. Compte tenu du taux d’inflation et des taux des marchés monétaires des six derniers mois, le taux du Livret A pourrait passer de 1 à 1,8%, voire à 2 %. Le coût annuel d’une augmentation de 0,8 point du taux du Livret A pour la Caisse des Dépôts et les banques serait de 2,8 milliards d’euros (60 % à la charge de la Caisse des Dépôts et 40 % à la charge des banques). En ce qui concerne le LDDS, le coût serait d’un milliard d’euros. Le taux du Livret d’Épargne Populaire (LEP) qui est censé suivre l’inflation pourrait être porté à 4 voire 4,1 %. Compte tenu de l’encours, le coût annuel de ce relèvement serait de 720 millions d’euros. Une augmentation des taux de l’épargne réglementée renchérirait le coût des crédits destinés aux logement social, aux collectivités locales et aux entreprises bénéficiant des ressources du LDDS. Elle inciterait les ménages à épargner au moment où les pouvoirs publics essaient de sauver la croissance mise à mal par la crise ukrainienne. A contrario, pour refroidir l’économie et réduire les tensions inflationnistes, une augmentation de l’épargne pourrait être bienvenue. Le futur gouvernement devra donc trancher cette question du relèvement des taux de l’épargne réglementée et de sa date de mise en application. Une décision pourrait être prise avant les élections législatives du mois de juin
En avril, le climat des affaires, mesuré par l’INSEE, est en baisse. L’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, a perdu un point. À 106, il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation du climat des affaires résulte notamment de la détérioration de la situation conjoncturelle dans le commerce de détail en lien avec la hausse des prix. Dans le commerce de détail, le climat des affaires se détériore nettement pour le deuxième mois consécutif. Les anticipations des chefs d’entreprise du secteur concernant leurs perspectives d’activité sont de nouveau orientées à la baisse. Le climat des affaires est stable dans les services. Il est en revache, en légère hausse dans l’industrie, soutenu par les soldes d’opinion sur les carnets de commandes, globaux comme étrangers. Dans le bâtiment, l’indicateur synthétique de climat des affaires s’améliore, mais en partie du fait de la hausse du solde d’opinion sur les prix prévus, tandis que les perspectives d’activité sont jugées moins favorables qu’en mars et que les entreprises sont plus nombreuses à déclarer des difficultés d’approvisionnement.
Compte tenu du contexte, les chefs d’entreprise reste relativement optimiste ce qui témoigne d’une réelle résilience. La hausse des cours des matières, de l’énergie et de certains biens intermédiaires n’affecte que marginalement leur appréciation sur le climat des affaires.
Le climat de l’emploi se dégrade légèrement en avril. L’indicateur perd un point et se situe à 112, bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation résulte principalement du recul des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services hors agences d’intérim.
En raison du Vendredi Saint, la semaine boursière a été réduite à quatre jours pour les places américaines et européennes. En Europe, les indices « actions » ont été orientés en légère hausse sur la semaine portés par la modération de la réponse de la BCE en ce qui concerne le durcissement à venir de sa politique monétaire. En revanche, sur le marché des changes, la réaction est inverse, l’euro perdant 1 %. La monnaie européenne est passée, jeudi 14 avril, sous la barre de 1,08 dollar, son plus bas niveau depuis mai 2020.
Cette semaine, le baril de pétrole Brent a été en hausse en dépassant en fin de semaine les 110 dollars. Le ralentissement de l’économie chinoise et l’absence d’embargo européen pour le pétrole russe devraient détendre le marché dans les prochains jours.
Les taux d’intérêt ont, de leur côté, continué à augmenter. Celui de l’obligation de l’Etat américain à 10 ans dépassait vendredi 15 avril 2,8 % quand ceux de ses homologues allemands et français dépassaient respectivement 0,8 et 1,3 %.
La Banque centrale européenne (BCE) a décidé, jeudi 14 avril, de ne pas changer de ligne de conduite malgré l’accélération de l’inflation. Elle a simplement confirmé l’arrêt progressif des mesures exceptionnelles de soutien à l’économie. L’Institution de Francfort n’a pas augmenté ses taux directeurs. L’enveloppe de rachat d’obligations, qui est actuellement de 40 milliards d’euros, passera à 30 milliards en mai, puis à 20 milliards en juin. Le taux de dépôt reste à -0,5 %, le taux de refinancement à 0 % et le taux marginal à 0,25 %.
Le débat est ouvert au sein du Conseil des gouverneurs au sujet de la politique monétaire à suivre dans les prochains mois. Lors de la réunion de mars, déjà, les partisans de l’orthodoxie monétaire avaient demandé la fixation d’une date précise de fin pour l’Asset Purchase Programme (APP). Ce programme d’achat d’actifs a soutenu le marché obligataire européen et a permis des conditions de financement favorables aux États européens quasiment sans interruption depuis 2015. La BCE a reporté à juin cette décision tout en précisant qu’elle prévoyait a priori d’y mettre un terme au troisième trimestre. Cette date conditionne celle d’un éventuel relèvement des taux directeurs. La BCE a toujours indiqué que la hausse des taux n’interviendrait qu’un « certain temps » après ses derniers rachats. Si elle mettait un terme à l’APP en juillet, elle pourrait procéder à une hausse en septembre et une deuxième en décembre. Les investisseurs parient pour ce scénario. Le taux de dépôt serait ainsi ramené à 0 % à la fin de l’année, une première depuis 2013.
La BCE temporise à la différence des autres grandes banques centrales qui se sont engagées dans le resserrement de leur politique monétaire. Celles des États-Unis, du Canada, du Brésil, de la Nouvelle-Zélande et, tout récemment, celles de la Corée du Sud et de Singapour ont déjà remonté leurs taux directeurs. En revanche, les autorités chinoises pourraient envisager des mesures de soutien à l’activité passant par un abaissement du taux des réserves obligatoires des grandes banques afin de relancer une économie affaiblie par les reconfinements dus à la résurgence de l’épidémie.
Résultats 15 avril 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 589,35 | +0,79 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 451,23 | +0,42 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13.351,08 | -0,45 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 163,85 | +0,28 % | 15 884,86 |
Footsie | 7,616.38 | +0,52 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 848,68 | +0,45 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 093,19 | +0,40 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 211,24 | -0,81 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,337 % | +0,077 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,839 % | +0,139 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,828% | +0,232 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0805 | -0,72 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 972,470 | +1,46 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 110,900 | +8,08 % | 78,140 |
Selon une enquête publiée mardi 12 avril par la Banque centrale européenne, les banques de la zone euro prévoient, de restreindre l’accès des entreprises au crédit au deuxième trimestre pour freiner l’endettement. Les critères internes d’octroi de crédit des banques avaient été durcis au premier trimestre tant pour les entreprises que pour les ménages. De leur côté, les ménages commencent à constater une légère hausse des taux d’intérêt sur les crédits immobiliers qui sont passés à 1,18 %, selon les chiffres de l’Observatoire Crédit Logement/CSA. Ils pourraient atteindre, en moyenne, 1,21 % en avril, soit une hausse de 16 points de base par rapport au mois de décembre 2021. Cette augmentation est faible au vu de celle des prix à la consommation, des taux d’intérêt des obligations d’État ou des taux interbancaires. Ces derniers ont gagné 60 points de base depuis le début de l’année quand la hausse des prix s’est élevée à 4,5 % en mars. Au cours du premier trimestre, les durées d’emprunt ont augmenté pour atteindre 241 mois, soit une progression de 7 mois depuis septembre dernier. Pour les taux d’intérêt des crédits, ils pourraient se situer entre 1,50 % et 1,55 % sur l’ensemble de l’année. Avec la guerre en Ukraine, les ménages optent, par ailleurs, pour l’attentisme et diffèrent leurs investissements immobiliers. Le nombre de transactions diminue et les délais de vente s’allongent.
Le Cercle de l’Epargne tient à rendre hommage à Jean-Paul Fitoussi qui vient de nous quitter. Jean-Paul Fitoussi a participé dès sa création à l’aventure du Cercle en étant membre du Conseil scientifique. Lors de nos rencontres, il nous faisait part, avec finesse et humour, de ses analyses, de ses convictions sur la situation économique. Au-delà du Cercle, Jean-Paul Fitoussi a marqué de nombreuses générations d’étudiants de Sciences Po et a contribué à l’essor de l’Observatoire Français de Conjoncture Economique qui avait été créé par Raymond Barre. Il a été un des acteurs clefs de la pensée keynésienne au sein de notre pays. Il a été également un économiste qui a travaillé avec les autorités italiennes avec comme objectif le renforcement de la coopération avec la France. Les membres du Cercle tiennent à adresser leurs plus sincères condoléances à sa famille.
Le marché parisien a reculé plus fortement que les autres places européennes, la proximité de l’élection présidentielle se faisant ressentir. Si aucun candidat n’a ouvertement pris le parti d’une sortie de l’euro, certains programmes sont jugés par les investisseurs peu compatibles avec les règles de l’Union européenne potentiellement néfastes pour la croissance des entreprises. Les indices américains sont également en retrait, les investisseurs craignant un ralentissement de la croissance dans les prochains mois.
Au-delà de l’élection française, l’inflation et la volonté des banques centrales de l’endiguer du moins en partie pèsent sur le cours des actions. La lecture des « minutes » du comité de politique monétaire de la Réserve Fédérale américaine confirme que ses membres souhaitent maitriser autant que possible la résurgence de l’inflation. Pour les participants, la Fed pourrait réduire son bilan jusqu’à 95 milliards de dollars par mois. Cela signifie que la FED rachètera des obligations pour un montant inférieur à celui des obligations arrivant à terme. Elle ne réinvestira pas la totalité des sommes qu’elle obtiendra des remboursement des obligations acquises ces dernières années. Son bilan pourrait ainsi se dégonfler de 1 100 milliards de dollars par an, son bilan ayant atteint près de 9 000 milliards de dollars. Des participants du comité de politique monétaire ont fait part de leur souhait de mettre en œuvre une ou plusieurs hausses de 50 points de base pour les taux directeurs de la FED. Ce durcissement inattendu du ton de la Fed a provoqué une poussée de fièvre sur le marché des obligations d’Etat. Le taux américain à 10 ans avait gagné jusqu’à 10 points de base mercredi pour atteindre 2,65 % mercredi 6 avril. Malgré tout, les taux restent très faibles par rapport au niveau atteint par l’inflation. En mars, la Fed a simplement augmenté de 0,25 point ses taux qui évoluent désormais dans la fourchette de 0,25 % à 0,50 %. L’invasion de l’Ukraine par la Russie à la fin février a dissuadé la FED d’agir plus fortement bien que le taux d’inflation se soit rapproché des 8 %. En zone euro, les taux poursuivent leur hausse, le taux de l’emprunt d’Etat à 10 ans en France a dépassé 1,2 %, et celui de son équivalent allemand a atteint 0,7 %. L’écart de taux entre les deux pays tend à s’accroître en lien avec la montée des incertitudes électorales en France.
Le pétrole, en mode yoyo
Le prix du pétrole obéit à des facteurs économiques et géopolitiques. Il est le produit d’anticipations et de spéculations. Son évolution peut apparaître erratique et déconnectée de la réalité de la conjoncture économique ainsi que de l’état réel de l’offre et de la demande.
Le pétrole est repassé sous la barre des 100 dollars malgré une nouvelle série de sanctions imposées à la Russie. Les acteurs du marché pétrolier ont réagi favorablement à l’engagement de Joe Biden de libérer 180 millions de barils supplémentaires dans les prochains mois. Au vu de ces quantités, les inquiétudes antérieures concernant la pénurie d’approvisionnement se sont atténuées même si cette initiative ne devrait toutefois pas compenser le déficit provoqué par l’abandon du pétrole russe, attendu entre 2,5 et 3 millions de barils par jour. La multiplication des confinements pourrait également contribuer à la détente des prix du pétrole en pesant sur la demande.
Résultats 8 avril 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 548,22 | -2,04 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 721,12 | -0,28 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 13 711,00 | -3,86 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14.283,67 | -1,13 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 669,56 | +1,75 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 858,37 | -1,54 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 26 985,80 | -2,46 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 251,85 | -0,94 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,260 % | +0,239 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,700 % | +0,149 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,696% | +0,321 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,0874 | -1,50 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 943,220 | +0,97 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 101,069 | -2,96 % | 78,140 |
Le 7 avril prochain débute la campagne 2022 de déclaration de revenus 2021. Celle-ci va se poursuivre jusqu’à fin mai ou début juin selon les départements des contribuables et les modes de déclaration.
L’échéance pour les contribuables qui déclarent via le formulaire papier a été fixée au jeudi 19 mai 2022, le cachet de la Poste faisant foi.
Pour les contribuables effectuant la déclaration de revenus en ligne, ces derniers bénéficient d’un délai supplémentaire. La date dépend du numéro de département de résidence :
Pour rappel, la déclaration de revenus reste obligatoire. La déclaration d’impôt permet à l’administration de prendre en compte certaines réductions et déductions fiscales ainsi que des revenus exceptionnels qui ne font pas l’objet de la retenue à la source.
Le CAC 40 a reculé de 1,39 % au mois de mars, portant la baisse à 6,89 % depuis le début de l’année. Sur le premier trimestre, les autres grands indices de la zone euro sont dans le rouge, l’Eurostoxx cédant plus de 9 %, tout comme le Daxx allemand. L’inflation en lien avec le conflit en Ukraine a contribué à cette contraction qui est intervenue après de forts gains enregistrés en 2021. En revanche, le Footsie britannique est en hausse de 0,35 % en mars et de 1,78 % sur le premier trimestre. Le Dow Jones américain gagne 1,82 % en mars mais cède 4,57 % sur le premier trimestre. Le Nasdaq a été en hausse de 3,84 % en mars mais perd 9,10 % sur les trois premiers mois de l’année.
La bataille de l’énergie ne fait que commencer
La fin du mois aura été marquée par la décision des Etats-Unis de puiser massivement dans leurs réserves stratégiques de pétrole pendant les six prochains mois, à raison d’un million de barils par jour, jusqu’à atteindre l’objectif d’environ 180 millions d’unités. Les réserves stratégiques de ce pays s’élèvent à 568 millions de barils, selon les derniers chiffres de l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA). Le site de la Maison Blanche mentionne que « l’ampleur de ce mouvement est sans précédent : le monde n’a jamais vu un tel déversement de pétrole au rythme de 1 million par jour depuis longtemps. Cela fournira une quantité historique d’approvisionnements qui fera le lien jusqu’à la fin de l’année, quand la production intérieure augmentera » Il est précisé que « le président Biden coordonne cette action avec ses alliés et partenaires du monde entier, et s’attend à ce que d’autres pays se joignent à cette action ». Le Président américain a également annoncé des mesures en faveur de la production nationale de minéraux critiques pour les batteries de véhicules électriques. L’initiative de Washington intervient au moment où les membres de l’Opep+, pourtant pressés par les pays occidentaux, n’ont décidé que d’un relèvement modeste de leur production de 432 000 barils par jour à partir du 1er mai.
L’inflation et les banques centrales
En mars, l’inflation a atteint des niveaux inconnus depuis plus de 40 ans. L’indice américain PCE des dépenses de consommation personnelle a augmenté de 6,4 % sur un an en mars et de 5,4 % (hors alimentation et énergie). Cet indice est celui qui est privilégiée par la Réserve fédérale américaine (Fed) pour évaluer l’évolution de l’inflation. Pour la zone euro, l’inflation a été de 7,5 % en rythme annuel en mars. Les prix à la consommation ont augmenté de 9,8 % en Espagne, de 8,3 % en Belgique, de 7,3 % en Allemagne et de 5,1 % en France.
Pour la première fois depuis 1999, la Banque Centrale Européenne est confrontée à une crise inflationniste. En Europe, les taux progressent assez vite du fait de l’élévation des cours du pétrole, du gaz, des matières premières et des produits agricoles. Face à cette hausse des prix, elle est confrontée à un dilemme : soit recourir à l’arme des taux sachant qu’elle pourrait être inefficiente et risquerait de tuer la croissance, soit laisser les prix s’accroître avec un danger d’emballement. Un relèvement immédiat des taux directeurs n’aurait que peu d’effets sur l’inflation, les hausses des prix résultant d’évènements extérieurs aux États membres de la zone euro. Les agents économiques ne peuvent pas se soustraire à l’augmentation des prix des produits importés. En revanche, ce relèvement pourrait occasionner un net ralentissement de la croissance qui est déjà menacée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Pour le moment, la BCE ne prévoit que deux augmentations de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.
Une semaine compliquée
Cette semaine, malgré les mauvais résultats de l’inflation, les investisseurs ont tenté de voir le bon grain plutôt que l’ivraie. Les indices « actions » ont ainsi renoué avec la hausse. Après avoir perdu 6,89% au premier trimestre, le Cac 40 a terminé la semaine en augmentation de 0,37 %, permettant un gain sur la semaine de près de 2 % à 6.684,31 points. L’attaque du dépôt de carburant de Belgorod en Russie a jeté un froid dans les négociations en cours sur une éventuelle neutralisation de l’Ukraine, même si Kiev n’a pas officiellement reconnu en être à l’origine. Jeudi et vendredi, la tension est montée d’un cran entre la Russie et ceux qu’elle qualifie de « pays inamicaux », c’est-à-dire les pays appliquant des sanctions qui sont censées désormais acquitter leur achats à Gazprom en roubles et non plus en euros ou en dollars. Un décret en ce sens a été signé hier. Les livraisons au prix et dans les volumes prévus par les contrats déjà en cours vont se poursuivre, a précisé Moscou, même si elle se réserve la possibilité de les interrompre en cas de non-respect des nouvelles conditions. Un compromis aurait été trouvé permettant aux clients de payer en euros et en devises selon le prix convenu dans ses monnaies auprès de la banque de Gazprom qui n’a pas été exclue de Shift. Cette banque opèrera dans un second temps la conversion en roubles.
Aux États-Unis, les revenus des ménages ont, comme prévu, augmenté de 0,5 % en février, tandis que leurs dépenses se sont appréciées de seulement 0,2 %. L’indice des prix à la consommation a été de 6,4 % sur un an, conformément aux attentes. En données core (hors alimentation et énergie), mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, la hausse ressort à 5,4 % sur un an, niveau inédit depuis 1983. Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont quant à elles augmenté de 14 000 à 202 000, là où le marché tablait sur 196 000 demandes.
Résultats 1er avril 2022 | Évolution sur 5 jours | Résultats 31 déc. 2021 | |
CAC 40 | 6 684,31 | +1,99 % | 7 153,03 |
Dow Jones | 34 818,27 | -0,12 % | 36 338,30 |
Nasdaq | 14 261,50 | +0,65 % | 15 644,97 |
Dax Xetra allemand | 14 446,48 | +0,98 % | 15 884,86 |
Footsie | 7 537,90 | +0,73 % | 7 384,54 |
Euro Stoxx 50 | 3 918,68 | +1,32 % | 4 298,41 |
Nikkei 225 | 27 665,98 | -1,72 % | 28 791,71 |
Shanghai Composite | 3 282,72 | +1,24 % | 3 639,78 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | +1,021 % | +0,012 pt | +0,193 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | +0,551 % | -0,027 pt | -0,181 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | +2,375 % | -0,096 pt | +1,505 % |
Cours de l’euro / dollar | 1,1042 | +0,53 % | 1,1378 |
Cours de l’once d’or en dollars | 1 925,000 | -1,52 % | 1 825,350 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars | 105,588 | -11,55 % | 78,140 |
Avec un taux d’inflation qui a atteint 4,5 % en mars et autour de 3 % depuis le début de l’année, la question d’un relèvement anticipé du taux du Livret A et du Livret d’Épargne Populaire (LEP) pourrait se poser. Si logiquement, les révisions de taux sont prévues le 1er février et le 1er août, rien n’interdit les pouvoirs publics d’effectuer des corrections entre ces deux dates. Au regard de l’inflation autour de 3 % ces six derniers mois, le taux du Livret A devrait être au minimum de 1,25 % et celui du LEP de 3 % au lieu respectivement de 1 et 2,2 %.
Une telle hausse aurait comme inconvénient de renchérir le coût de l’épargne de court terme pour les banques et la Caisse des Dépôts, ainsi que le coût des emprunts destinés en particulier au logement social. Ce relèvement aurait comme autre défaut d’encourager l’épargne au détriment de la consommation au moment où celle-ci est mise à mal par la hausse des prix. Les ménages, malgré le taux réel négatif de près de trois points du Livret A, continuent à y placer des sommes importantes, plus de 9 milliards d’euros depuis le début de l’année. Les pouvoirs publics pourraient ne pas toucher au taux du Livret A et se contenter d’augmenter celui du Livret d’Épargne Populaire.
Au quatrième trimestre 2021, la valeur totale des actions cotées et des titres d’organismes de placement collectif détenus par les administrations publiques (APU) s’élève à 314,3 milliards d’euros, contre 269,5 milliards d’euros un an auparavant. La forte appréciation des cours boursiers explique cette évolution. Le portefeuille de l’État est passé de 65 à 78 milliards d’euros et celui des organismes divers d’administration centrale de 49 à 68 milliards d’euros.
L’assurance vie maintient le cap
Au mois de février, l’assurance vie fait aussi bien qu’en janvier avec une collecte nette, selon France Assureurs, de 2,9 milliards d’euros (3 milliards en janvier). Sur deux mois, elle atteint près de 6 milliards d’euros, ce qui est inférieur au Livret A dont la collecte a dépassé 9 milliards d’euros.
Le mois de février est, en règle générale, favorable à l’assurance vie, aucune décollecte n’ayant été enregistrée ces dix dernières années. Le montant moyen de la collecte s’est élevé, de 2012 à 2021, à 1,8 milliard d’euros. Il se situe dans le prolongement du mois de janvier.
En février 2022, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 13,2 milliards d’euros, en hausse de +1,3 milliard d’euros par rapport à février 2021. Elles sont en légère baisse par rapport à janvier, 13,8 milliards d’euros. La part des unités de compte continue à augmenter malgré la volatilité accrue des marchés financiers. Elle a atteint 43 % des cotisations brutes en février, contre 39 % en janvier. La proportion des unités de compte est au plus haut depuis le début du siècle.
Les prestations se sont élevées en février à 10,3 milliards d’euros, contre 10,8 milliards d’euros en janvier.
Les encours des contrats d’assurance vie représentent 1 858 milliards d’euros à fin février, en croissance de +3,1 % sur un an.
L’assurance vie maintient donc le cap en enchaînant sa 15e collecte nette positive dans un contexte qui reste favorable à l’épargne. En février, avant la survenue de la crise ukrainienne, les ménages ont poursuivi la réallocation d’une partie de leur épargne liquide avec une exposition plus importante aux risques en optant pour une part croissante d’unités de compte. Cette augmentation de la souscription des unités de compte s’explique notamment par la baisse de rendement des fonds euros. Par ailleurs, pour obtenir un rendement plus élevé au niveau de ces fonds, les ménages sont incités à accepter d’affecter une partie de leurs versements sur les unités de compte.
Le conflit ukrainien devrait renforcer la propension des ménages à l’épargne. Ces derniers tenteront de se préserver de l’inflation en mettant plus d’argent de côté. Ce comportement habituel en période de crise et qui avait été constaté lors des précédents chocs pétroliers devrait conforter l’épargne de précaution (livrets réglementés). L’assurance vie pourrait être marginalement affectée. Même si les cours « actions » sont plus volatils en 2022 qu’en 2021, malgré le contexte géopolitique compliqué, ils n’ont pas connu de fortes baisses. L’ajustement est resté mesuré et ne devrait pas avoir, en l’état trop de conséquences sur la collecte d’unités de compte.
La Banque Centrale Européenne est confrontée pour la première fois depuis 1999 à une crise inflationniste. En Europe, les taux progressent assez vite du fait de l’élévation des cours du pétrole, du gaz, des matières premières et des produits agricoles. Face à cette hausse des prix, elle est confrontée à un dilemme, recourir à l’arme des taux sachant qu’elle pourrait être inefficiente et au risque de tuer la croissance ou laisser les prix s’accroître avec un danger d’emballement. Un relèvement immédiat des taux directeurs n’aurait que peu d’effets sur l’inflation, les hausses des prix résultant d’évènements extérieurs aux Etats membres de la zone euro. Les agents économiques ne peuvent pas se soustraire à l’augmentation des prix des produits importés. En revanche, ce relèvement pourrait occasionner un net ralentissement de la croissance qui est déjà menacée par la baisse du pouvoir d’achat des ménages. Pour le moment, la BCE ne prévoit que deux augmentations de ses taux directeurs d’ici la fin de l’année.
Avec le conflit ukrainien, l’ensemble des Etats membres enregistrent une nouvelle poussée inflationniste. En Allemagne le taux d’inflation a atteint, en mars, 7,3 % sur un an, selon les premières estimations de l’Office fédérale de la statistique (Destatis). Le conseil économique des Sages anticipe cependant une inflexion cette automne permettant de limiter l’inflation à 6,1 % cette année. Sous l’effet du rattrapage des salaires, elle devrait atteindre à 3,4 % l’an prochain. Toujours selon les prévisions de ce conseil, en cas de rupture d’approvisionnement en gaz russe, les pourraient augmenter de 9 % en 2022. L’Allemagne doit s’habituer à vivre avec une inflation plus forte qu’auparavant. La réalisation d’investissements importants pour accélérer la transition énergétique devrait entraîner une hausse des prix à moyen terme. Dans ce contexte inflationniste, le Conseil des sages a réduit de près de deux tiers ses prévisions de croissance. Le produit intérieur brut ne devrait plus augmenter que de 1,8 % en 2022. En cas de rupture d’embargo sur le pétrole et le gaz russe, le PIB allemand pourrait encore être amputé de 3 à 5 points de pourcentage cette année par rapport aux prévisions, ce qui impliquerait un recul de -1,2 % à -3,2 % du PIB.
Dans les autres pays de la zone euro, l’inflation est également en forte hausse. Elle a atteint 9,8 % sur un an en Espagne et 8,3 % en Belgique. La France reste toujours en-deçà du fait de la mise en place du bouclier tarifaire. L’Etat prend en charge une partie de l’inflation générée par la hausse du cours du pétrole et du gaz.
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 4,5 % en mars 2022, après +3,6 % le mois précédent. Cette hausse marquée de l’inflation résulterait d’une accélération des prix de l’énergie, de l’alimentation et, dans une moindre mesure, des services. Les prix des produits manufacturés ralentiraient légèrement. La baisse des prix du tabac sur un an serait de même ampleur qu’en février.
Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 1,4 %, après +0,8 % en février. Les prix de l’énergie accéléreraient en lien avec la hausse des prix des produits pétroliers. Ceux des produits manufacturés et de l’alimentation augmenteraient nettement. Les prix des services ralentiraient, notamment en raison du repli des prix des services de transports.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 5,1 %, après +4,2 % en février.
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