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Livret A en mode déprime automnale

Le Livret A en décollecte automnale traditionnelle

Octobre est le mois maudit du Livret A. Pas une seule collecte positive depuis 2013. La décollecte de 2022 est néanmoins une des plus faibles enregistrée lors de ces dix dernières années. Elle s’est élevée à 1,11 milliard d’euros quand elle avait atteint 2,93 milliards d’euros en 2014. En octobre 2021, elle avait été de 2,83 milliards d’euros et en octobre 2020 de 0,94 milliard d’euros (en pleine crise sanitaire).

La décollecte du mois d’octobre 2022 traduit, en partie, la fin de l’effet taux qui était nette depuis le début de l’année. Le passage de 0,5 à 1 % puis à 2 % du rendement du Livret A a conduit des épargnants à privilégier le Livret A. Cet effet taux a été accentué par le contexte anxiogène qui incite les ménages à accroître leur épargne de précaution. Au début des périodes d’inflation, le taux d’épargne a tendance à se maintenir à un niveau élevé, les ménages souhaitant se prémunir des futures augmentations de prix.

Le résultat du mois d’octobre 2022 marque également un retour au cycle normal du Livret A. Ce dernier obéît, de longue date, à une saisonnalité, le premier semestre étant plus favorable à la collecte quand le second l’est beaucoup moins. Le paiement de certains impôts (taxes foncières, taxes d’habitation) et les dépenses de consommation des ménages en hausse (rentrées scolaires et universitaires, fêtes de fin d’année) pèsent sur l’effort d’épargne. L’année dernière, le Livret A avait enregistré  d’octobre à décembre trois décollectes avant de rebondir en janvier 2022.

La tendance demeure favorable à l’épargne de précaution

Si elle interrompt une série de neuf mois consécutifs de collecte positive, la décollecte version octobre 2022 ne remet pas en cause la tendance de l’année qui reste exceptionnelle pour le Livret A. Sur les dix premiers mois, la collecte atteint, en effet, 25,18 milliards d’euros, contre 16,9 milliards d’euros en 2021. Elle demeure même supérieure à celle de l’année 2020 marquée par la crise sanitaire (24,82 milliards d’euros). Le Livret A reste la valeur refuge des périodes troublées. Depuis le début de la crise sanitaire, l’encours a augmenté de 61,9 milliards d’euros (de février 2020 à octobre 2022).

Le Livret de Développement Durable continue, en revanche, à enregistrer une collecte positive de 290 millions d’euros. Ce livret est plus que son grand frère le Livret A, l’antichambre des comptes courants des ménages, ayant été distribué, dès sa création en 1983, par tous les établissements financiers quand la banalisation du Livret A n’est intervenue qu’en 2009. Les ménages réalisent des ajustements entre leurs comptes courants et leurs LDDS, sachant que les premiers atteignent un niveau d’encours sans précédent (542 milliards d’euros à fin septembre selon la Banque de France). L’encours du LDDS atteint ainsi un nouveau sommet à 130,9 milliards d’euros, celui du Livret A revenant à 368,5 milliards d’euros.

Pour les prochains mois, la collecte devrait rester voisine de zéro sachant que le probable relèvement du taux au mois de février 2023 dopera à nouveau la collecte en début d’année prochaine.

CdC
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Le Coin des Epargnants du 19 novembre 2022 : la remontada du CAC 40 continue

Le CAC 40 en pleine « remontada »

Le CAC 40 a terminé la semaine à 6.644,46 points, s’adjugeant ainsi 0,76 % en cinq jours et a signé une septième séquence hebdomadaire de progression. Depuis son point-bas du 29 septembre, le Cac 40 rebondit désormais de 18,05 %. Depuis le 1er janvier, la perte n’est plus que de 7 %. Le rebond boursier en cours repose sur l’espoir d’une réouverture de l’économie chinoise grâce à l’allègement des contraintes sanitaires. Les investisseurs ont par ailleurs intégré la volonté de la FED de lutter contre l’inflation. Les propos de James Bullard, président de la Fed de Saint-Louis, soulignant que la hausse des taux directeurs n’a eu pour le moment « que des effets limités sur l’inflation observée » et qu’en conséquence, la fourchette actuelle des taux, comprise entre 3,75 % et 4 %, est inférieure au niveau « suffisamment restrictif » nécessaire pour ramener l’inflation à l’objectif de la Fed, soit 2 %, n’ont pas eu de conséquences négatives sur le cours des actions. Selon lui, le taux « terminal » de la FED serait, au minimum, de 5 % l’année prochaine, et pourrait aller jusqu’à 7 %. Le principe d’une récession en 2023 est admis de plus en plus par les experts économiques. Les économistes de JPMorgan prévoient une baisse du PIB au quatrième trimestre 2023, contraction qui pourrait se prolonger en 2024. La croissance serait ramenée à 1 % l’année prochaine, soit près de deux fois moins que le niveau anticipé pour 2022. Un tel ralentissement pourrait s’accompagner de la suppression de plus d’un million d’emplois d’ici mi-2024, ce qui conduirait, selon JP Morgan, la Fed à abaisser ses taux de 50 points de base par trimestre à compter du printemps de la même année.

L’exposition maîtrisée des banques à la remontée des taux

La Banque centrale européenne a indiqué, mardi 15 novembre, que les banques de la zone euro pourraient être confrontées à une augmentation des créances douteuses en raison de l’impact de l’inflation et de la remontée des taux d’intérêt sur le revenu des ménages, notamment les plus pauvres d’entre eux. La BCE reste néanmoins confiante sur la résilience de la sphère bancaire européenne du fait de la nature du risque. Celui-ci est concentré sur les foyers à bas revenus car une augmentation de 10 % du coût de la vie peut se traduire pour eux par une chute de 20 % du pouvoir d’achat, contre un recul de seulement 5 % pour les ménages se situant dans le milieu de la pyramide des revenus. Les foyers les plus menacés ne représentent que 13 % de la dette bancaire des ménages dans la zone euro, contre 70 % pour les foyers affichant les plus hauts revenus, moins affectés par l’inflation. L’exposition au risque de taux est d’autant plus faible en zone euro que les prêts à taux fixe représentent, selon la BCE, une part importante du stock de prêts. Les banques italiennes, portugaises, grecques et chypriotes sont les plus exposées à ce risque de détérioration de la qualité des portefeuilles de prêts. En revanche, les banques françaises, irlandaises et luxembourgeoises seraient, selon l’étude de la BCE, les moins affectées.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
18 nov. 2022
Évolution sur 5 joursRésultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 644,460+0,76 %7 153,03
Dow Jones33 745,69-0,21 %36 338,30
Nasdaq11 141,21-1,68 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 431,86+1,03 %15 884,86
Footsie 7 385,52+0,81 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 924,84+1,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 930,570+1,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 097,24+0,32 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,487 %-0,168 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,019 %-0,125 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,812 %+0,001 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0337+0,17 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 753,39 %+0,3  %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,580-9,06 %78,140
Cercle de l’Epargne

Paris, première place financière européenne

En ce mois de novembre, selon un indice compilé par Bloomberg, la capitalisation boursière de la place de Paris, exprimée en dollars, a dépassé celle de Londres. Le marché boursier français s’élève à plus de 2 823 milliards de dollars, contre 2 821 milliards de dollars pour Londres. En 2016, la City devançait Paris de 1 500 milliards de dollars.

La montée en puissance de Paris n’est pas sans lien avec le Brexit qui a isolé la place londonienne. Par ailleurs, les déboires économiques et politiques britanniques, depuis cinq ans, n’ont pas joué en la faveur de la City. Si l’indice Footsie 100 qui comprend les grandes entreprises exportatrices britanniques qui ont bénéficié de la dépréciation de la livre sterling, est stable, en revanche, l’indice plus large, Footsie 250 a perdu plus de 17 % de sa valeur depuis le début de l’année. La hausse des taux d’intérêt, beaucoup plus forte Outre-Manche que sur le continent, joue contre les actions britanniques. Dans le même temps, la place de Paris bénéficie de la bonne santé des entreprises du luxe et du rebond des valeurs bancaires.

Les Français toujours en mode épargne

Depuis plus de deux ans, les ménages épargnent des sommes importantes. Le taux d’épargne n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. Le poids des incertitudes conduit les ménages à placer une part importante de leurs revenus. Cet effort d’épargne intervient dans un contexte de baisse des cours boursiers et de début de hausse des taux d’intérêt.

Un patrimoine en baisse

Avec le repli des cours des valeurs mobilières, le patrimoine financiers des ménages a, selon la Banque de France, baissé au cours du deuxième trimestre 2022 à 5 726,6 milliards d’euros, contre 5 921,9 au premier trimestre. L’encours des produits de taux s’élevait à 3 618,6 milliards d’euros et représentait 61 % du total du patrimoine financier des ménages. L’encours des produits de fonds propres atteignait au deuxième trimestre 2022, 2 030,9 milliards d’euros.

BdF

L’encours du numéraire et des dépôts à vue s’élevait à la fin du deuxième trimestre à 810,7 milliards d’euros, contre 790,8 milliards à la fin du premier. Celui des dépôts bancaires rémunérés atteignait 1182 milliards d’euros dont 848,8 au titre de l’épargne réglementée. L’encours de l’assurance vie et épargne retraite en fonds euros est passé du premier au deuxième trimestre 2022 de 1598,7 à 1492,4 milliards d’euros. L’encours des actions s’est contractée du fait de la baisse des valeurs sur les marchés financiers. Il est revenu de 341,1 à 307,4 milliards d’euros. Celui des unités de compte de l’assurance vie et de l’épargne retraite est passé de 473,2 à 448,1 milliards d’euros.

Des flux d’épargne toujours élevés

Le taux d’épargne des ménages baisse graduellement depuis la fin des confinements tout en demeurant supérieur à son niveau de fin 2019 (15 % du revenu disponible brut). Il s’élevait à la fin du deuxième trimestre à 16 % dont  6 points au titre de l’épargne financière. A la fin du premier trimestre, les chiffres respectifs étaient 17,1 et 7.

BdF

Au deuxième trimestre 2022, le flux trimestriel de placements des ménages s’établit à 53,0 milliards, en hausse de 21,5 milliards par rapport au trimestre précédent. Le flux d’épargne du deuxième trimestre 2022 est le troisième le plus élevé depuis le premier trimestre 2020. La guerre en Ukraine et l’accélération de l’inflation a occasionné un rebond de l’épargne. Les flux sont toujours supérieurs à leur niveau d’avant crise sanitaire.

BdF

En cumul sur quatre trimestres glissants, les flux de placements sont en légère hausse (153,9 milliards fin deuxième trimestre après 150,9 milliards fin premier trimestre), en lien avec l’accélération des placements en produits de fonds propres.

BdF

Le flux élevé du deuxième trimestre profit non seulement aux produits de taux (26,5 milliards d’euros, contre 15,7 milliards d’euros au premier trimestre) mais surtout aux produits de fonds propres (22,8 milliards d’euros contre 12 milliards d’euros). Les ménages ont acquis plus d’actions cotées et non cotées (26,7 milliards après 19,2 milliards d’euros).

Un troisième trimestre favorable à l’épargne réglementée

Les premières données couvrant les principaux placements financiers des ménages pour le troisième trimestre 2022 affichent une augmentation des flux de dépôts bancaires rémunérés (24,8 milliards contre 9,1 milliards au deuxième trimestre), notamment une collecte positive soutenue sur les livrets d’épargne réglementée (en particulier sur les livrets A), en lien avec le relèvement des taux de rémunération de ces produits d’épargne. Cette collecte est nettement supérieure à la décollecte observée sur les contrats d’assurance-vie en euros (-2,6 milliards après -3,4 milliards d’euros). Par ailleurs, la collecte nette en assurance-vie ralentit pour les supports en unités de compte (5,8 milliards après 11,7 milliards d’euros).

Le Coin des Epargnants du 12 novembre 2022

Euphorie boursière sur fond de décrispation chinoise

Pour la sixième semaine consécutive, le CAC 40 a progressé, (+ 2,78 % cette semaine) et a atteint 6594 points à quelques encablures des 6000 points. Il revient ainsi à son niveau du début du mois d’août. Depuis le point-bas du 29 septembre, le Cac 40 a regagné pas moins de 17,2 %. Les pertes depuis le 1er janvier ne s’élèvent plus qu’à 7,8 %. L’indice allemand Daxx gagne sur la semaine près de 6 % et l’indice Eurostoxx 50, plus de 5 %.  ux Etats-Unis, le Nasdaq progresse de près de 9 % et le Dow Jones de plus de 4 %.

Le ralentissement de l’inflation aux États-Unis et l’assouplissement de la politique du zéro covid en Chine ont largement contribué à l’augmentation des cours boursiers. Les investisseurs espèrent que les prochaines hausses des taux directeurs de la FED seront d’une moindre ampleur que les précédentes.

Aux États-Unis, l’inflation a progressé de 7,7 % sur un an au mois d’octobre, selon les chiffres révélés par le Bureau du travail, et a augmenté de 0,4 point d’un mois sur l’autre. Ce résultat est inférieur aux prévisions des économistes, qui tablaient sur une hausse respective de 7,9 % et 0,6 %. Le résultat de septembre est le plus bas depuis un an, après le pic de 9,1 points atteint en juin. L’inflation sous-jacente, hors énergie et alimentation, est en nette baisse à 6,3 % sur un an. Entre le mois de septembre et octobre, les prix n’ont progressé que de 0,3 point, à un rythme deux fois moins élevé qu’en août et septembre. L’indice qui exclut en plus les véhicules d’occasion et le logement est désormais inférieur à 1,8 %. Ce chiffre semble indiquer une modération de l’inflation. La probabilité d’une hausse de 50 points de base du taux des Fed funds en décembre est évaluée à 85,4%, selon les calculs de CME Group, contre 56,8 % jeudi avant la publication des chiffres de l’inflation. La banque centrale américaine a procédé à quatre resserrements successifs de 75 points de base de ses taux directeurs pour le porter dans une marge de 3,75% à 4 %, contre 0 %-0,25 % en début d’année. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat se sont détendus. Le taux de l’obligation d’Etat des Etats-Unis à 10 ans est repassé au-dessous de 4 %. L’euro est de son côté au-dessus de la parité avec le dollar avec un gain de plus de 4 % sur la semaine. Il ne cède plus que 10 % par rapport au dollar sur un an.

La Chine commence à admettre que sa stratégie du zéro covid est intenable sur le plan économique et sanitaire. S’il n’est pas question d’un abandon général, un assouplissement est engagé dont une réduction de la durée de la quarantaine à l’arrivée sur le territoire et la fin de l’annulation brutale des vols. La quarantaine est désormais limitée à huit jours, contre dix auparavant. Les responsables économiques et les délégations sportives seront exemptés de quarantaine s’ils restent dans une bulle sanitaire durant leur séjour. L’agence sanitaire du gouvernement a également annoncé la fin des confinements stricts à but préventif. Les fermetures d’écoles non approuvées par les autorités seront interdites. La quarantaine des personnes au contact de potentiels malades, comme les employés d’hôtels de quarantaine ou le personnel navigant des avions, sera également réduite. Les personnes voyageant depuis des zones à haut risque (où des contaminations ont été recensées) vers des zones à faible risque pourront également effectuer à leur domicile leur quarantaine de sept jours  et non plus dans des centres fermés.

En Europe, la Commission européenne a révisé à la hausse, vendredi 11 novembre,  sa prévision de croissance pour 2022 tout en prévoyant un ralentissement plus marqué en 2023. Si une récession est envisagée entre la fin d’année et le début de l’année prochaine, elle ne devrait toutefois affecter que légèrement l’emploi et les finances publiques de la zone euro.

Pour l’ensemble de l’année 2022, la Commission prévoit une croissance de 3,2 % alors qu’elle tablait sur un chiffre de 2,7 % en juillet. La croissance économique devrait s’établir à 0,3 % seulement en 2023, contre +1,4% prévu en juillet. En 2024, la croissance serait de 1,5 %. Le taux de chômage dans l’ensemble de la zone euro ne devrait croître que de 40 points de base entre 2022 et 2023, pour passer de 6,8 à 7,2 %, avant de reculer à 7 % en 2024. Le déficit budgétaire de la zone euro devrait passer de 3,5 % du PIB cette année à 3,7 % en 2023, avant de revenir à 3,3 % en 2024. Le taux d’endettement des 19 pays de la zone euro devrait baisser en 2023 à 92,3% du PIB, contre 93,6% cette année. Il s’établirait à 91,4 % en 2024. L’inflation devrait revenir à 6,1 % en 2023 après avoir atteint 8,5 % cette année. En 2024, elle est attendue à 2,6 %, une estimation qui reste toutefois supérieure à l’objectif de la Banque centrale européenne, fixé à 2,0 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
11 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 594,62+2,78 %7 153,03
Dow Jones33 747,86+4,15 %36 338,30
Nasdaq11 817,01+8,84 %15 644,97
Dax Xetra allemand 14 224,86+5,89 %15 884,86
Footsie 7 318,04+0,08 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 868,50+5,06 %4 298,41
Nikkei 225 27 446,100+0,91 %28 791,71
Shanghai Composite 3 087,29+0,54 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,655 %-0,171 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,144 %-0,137 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,811 %-0,354 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,034+4,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 764,22 %+4,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars95,55-3,08 %78,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 5 novembre 2022 : inflation et rumeurs au programme

Un beau mois d’octobre

Après un recul de 5,92 % au mois de septembre, le Cac 40 a gagné 8,75 % en octobre, proche du bon résultat de (+8,87 %). Depuis le début de l’année, la perte a été ramenée 12,39 %. Le Cac 40 était à 6 266,77 points à la clôture du 31 octobre. Ce bon résultat n’était pas évident au vu des résultats économiques. En zone euro, le taux d’inflation de la zone euro a dépassé la barre des deux chiffres en octobre, à 10,7 % en glissement annuel, contre 9,9 % en septembre, selon les données d’Eurostat. Le PIB a augmenté de 0,2 % au troisième trimestre que ce soit en zone euro ou en France quand les taux respectifs au deuxième trimestre étaient de 0,8 % et 0,5 %. Les bons résultats des entreprises ont porté le cours des actions au cours du mois d’octobre. La progression des indices « actions » en octobre ne présage pas de leur évolution dans les prochains mois compte tenu des incertitudes élevées qui pèsent sur la conjoncture.

La première semaine de novembre s’est conclue par la publication des résultats de l’emploi américain. Si une décélération est constatée, elle demeure légère. Le taux de chômage a progressé à 3,7 % sur un mois en octobre (+0,2 %), restant cependant dans la fourchette observée depuis le mois de mars. Les créations d’emplois ont en revanche conservé un rythme quasi identique à septembre, avec 261 000 emplois créés le mois dernier, contre 263 000 en septembre, les créations concernant en premier lieu les secteurs de la santé, des services techniques et de l’industrie. Les rumeurs de déconfinement en Chine a conduit à une forte hausse des indices « actions » vendredi 4 novembre. Les autorités chinoises abandonneraient la politique du zéro covid en place depuis 2020, politique qui aboutit à un stop and go qui désorganise les chaines de valeurs. Les indices américains et notamment le Nasdaq ont fortement reculé sur la semaine en lien avec les décisions monétaires. Le Nasdaq a perdu plus de 5 % portant le repli à plus de 33 % depuis le 1er janvier. De son côté, les indices européens étaient orientés à la hausse, le CAC40 gagnant 2,29 %.

Les banques centrales à l’attaque

Pour la sixième fois depuis mars, la Réserve fédérale américaine (Fed) a relevé ses taux mercredi 2 novembre, en les portant entre 3,75 % à 4 %. La FED a également décidé de poursuivre la réduction de la taille de son bilan, s’allégeant en bons du trésor, dettes et garanties hypothécaires. Le comité de politique monétaire « anticipe qu’une poursuite des augmentations des taux sera requise en vue d’atteindre un palier de politique monétaire suffisamment restrictif pour ramener l’inflation à 2 % ». Les analystes de marché s’attendent à une nouvelle augmentation de 0,50 à 0,75 point en décembre, et des taux qui pourraient atteindre voire dépasser 5 % au début de l’année prochaine. En septembre, l’inflation est encore de 8,2 %, avec une augmentation de l’indice hors énergie et alimentation à 6,6 %, un record depuis quarante ans. Le ralentissement de l’économie est lent à se dessiner, les créations d’emploi ayant augmenté en septembre, au lieu de régresser comme attendu. Le taux de chômage demeure à un niveau faible à 3,5 %. La plupart des économistes envisagent néanmoins une récession aux États-Unis au premier semestre 2023.

L’ex-secrétaire au Trésor Lawrence Summers estime que la hausse des taux est le seul remède possible. Cesser de les remonter par crainte d’une récession aurait un effet aussi dévastateur, selon lui, que d’arrêter les antibiotiques avant d’avoir fini la cure. Le Président de la FED a néanmoins suggéré un ralentissement à venir du rythme des futures augmentations du coût du crédit. Le rendement des bons du Trésor à dix ans était en hausse de plus de deux points de base à 4,0796 % et le dollar gagnait 0,48 % face à un panier de devises de référence. Première banque centrale à avoir entamé le processus de relèvement des taux directeurs, la Banque d’Angleterre les a augmentésà nouveau jeudi 3 novembre. Il s’agissait de la huitième hausse consécutive. Le relèvement a été de 0,75 point de pourcentage, une première depuis octobre 1989. Le taux directeur atteint ainsi 3 %, un niveau jamais atteint depuis la crise financière de 2008. La Banque d’Angleterre a, par ailleurs, commencé à revendre les obligations d’État accumulées ces dernières années dans son bilan, pour un montant de 750 millions de livres.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
4 nov. 2022
Évolution
sur 5 jours
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 416,44+2,29 %7 153,03
Dow Jones32 403,22-1,40 %36 338,30
Nasdaq10 475,25-5,65 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 459,85+1,63 %15 884,86
Footsie 7 334,84+4,07 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 688,33+2,08 %4 298,41
Nikkei 225 27 105,20+0,80 %28 791,71
Shanghai Composite 3 070,80+5,31 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,826 %+0,224 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,287%+0,194 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,165 %+0,078 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9917-0,38 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 674,100+1,85 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,890+4,35 %78,140

Épargne, de l’excès à l’insuffisance ?

Sur les marchés, épargne et investissement sont toujours à l’équilibre dit ex-post. Mais avant, cet équilibre peut prendre plusieurs formes. Si l’épargne dépasse l’investissement sur un territoire donné, elle sera placée à l’extérieur. Une épargne élevée conduit à des taux bas et à une allocation non-optimale. A contrario, un investissement élevé peut nécessiter des financements extérieurs et des hausses de taux. Par son effet multiplicateur, le crédit bancaire peut contribuer par ailleurs à assurer l’équilibre. Ces vingt dernières années, l’épargne a été jugée avant usage abondante. Le taux d’épargne est resté élevé en Asie comme en Europe. Il a eu même tendance à progresser aux États-Unis après la crise financière de 2008. Une inversion de tendance est-elle en train de se réaliser sur fond de vieillissement de la population et de transition énergétique ?

De 1995 à 2022, le taux d’épargne mondial est passé de 23 à 29 % du PIB, la hausse s’est accélérée après la crise de 2007/2009 pour s’amplifier avec l’épidémie de covid en 2020. La fin des confinements et le retour à la normale ne se sont pas caractérisés par une un repli de l’épargne. Le taux d’épargne est, ainsi, en 2022, de deux points supérieurs à son niveau de 2019. Cette progression de l’épargne, qui est une renonciation à la consommation, a favorisé le repli de l’inflation. Celle-ci est passée de plus de 10 % dans les années 1990, à l’échelle mondiale, à 3 %. L’abondance des liquidités a facilité la baisse des taux d’intérêts. En termes réels, ils sont passés de 2% à -4 % de 2000 à 2022. Ils sont tendanciellement à zéro depuis 2011.

Plusieurs signaux semblent indiquer qu’une inversion de tendance se produit. L’investissement qui est sur la pente descendante est depuis quelques années en forte hausse. La digitalisation et la transition énergétique imposent de la part des États et des entreprises un effort important d’équipements. La décarbonation des économies nécessite plusieurs milliers de milliards de dollars d’investissement chaque année et cela jusqu’en 2050. Le taux d’investissement qui était tombé à 20 % du PIB en 2003 est remonté à 24 % du PIB en 2022 pour l’ensemble de l’économie mondiale. Pour les seuls États membres de l’OCDE, le taux d’investissement s’élevait en 2021 à 21,5 % du PIB, contre 19 % en 2011.

Les ménages sont censés moins épargner dans les prochaines années en raison du vieillissement de la population. Dans les pays émergents où les régimes de retraite sont peu généreux, les actifs épargnent pour préparer leur retraite. Le taux d’épargne chinois atteint 44 % du PIB. Il est alimenté par un fort taux d’épargne des ménages et les excédents commerciaux. Au fur et à mesure que le nombre de retraités augmentera, logiquement le taux d’épargne diminuera, ces derniers devant liquider leur patrimoine pour maintenir leur niveau de vie. Pour le moment, au sein des États de l’OCDE, les retraités demeurent des épargnants jusqu’à un âge avancé . La générosité des régimes de retraite par répartition peut expliquer le maintien d’un taux d’épargne élevé parmi les retraités. Compte tenu de la dégradation du rendement des régimes de retraite, une évolution en la matière n’est pas impossible dans les prochaines années. En France, si actuellement le niveau de vie des retraités dépasse de 2 à 5 points celui de l’ensemble de la population, en 2040, il devrait être inférieur de 5 à 10 points.

L’augmentation des dépenses publiques devrait accroître les besoins de financement des collectivités publiques. Les postes de dépenses liés à la transition énergétique, à la santé, à l’éducation, à la retraite, à la dépendance, aux relocalisations industrielles et aux dépenses militaires sont en forte hausse. La succession rapide de crises conduit les pouvoirs publics à intervenir de plus en plus fortement avec comme conséquence une montée des déficits et de la dette. Le déficit public au sein de l’OCDE dépasse 5 % du PIB quand, sur moyenne période 1995 à 2008, il se situait autour de 2 % du PIB.

Une insuffisance ex-ante de l’épargne amène à une hausse des taux d’intérêt et est par nature inflationniste. Les banques centrales seront contraintes de maintenir une politique monétaire expansionniste afin de faciliter le financement des États, et de leur éviter des problèmes de soutenabilité des dettes publiques.

Revalorisation des pensions complémentaires AGIRC/ARRCO

Les 13 millions de retraités du privé relavant de l’AGIRC/ARRCO bénéficient  à compter du 1er novembre d’une revalorisation de leurs pensions complémentaires de 5,12 %. La valeur du point Agirc-Arrco est ainsi passé à 1,3498 euros contre 1,2841 euros précédemment. En 2021, la hausse n’avait été que de 1 %. Pour mémoire, les pensions de base avaient été revalorisées de 4 % à compter du 1er juillet 2022.

Un ancien salarié du privé bénéficiant d’une pension nette en janvier 2022 de 1 500 euros dont 1 000 euros versés par la Cnav et 500 euros par l’Agirc-Arrco a vu sa retraite de base passer à 1 040 euros après l’augmentation de juillet. La complémentaire est de son côté passée en novembre à 525,60 euros. Le montant total est donc  de 1 565,60 euros. Une nouvelle hausse des pensions de base est prévue en janvier. Elle devrait se situer entre 0,8 et 1 %.

Petite progression de la rémunération des livrets ordinaires

La rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse légèrement à 0,74 % en septembre, après 0,71 % en août.
Au sein des dépôts, la remontée des taux d’intérêt se répercute sur les maturités courtes. La rémunération des comptes à terme de maturité inférieure à 2 ans des SNF progresse ainsi de 17 points de base à 0,39 %, celle des ménages progressent de 14 points de base à 0,56 %. Le taux des livrets ordinaires fiscalisés atteint désormais 0,22% contre 0,09% en début d’année.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

sept- 2021juil- 2022août-2022 (e)sept- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,410,490,710,74
Ménages0,630,771,121,13
dont : – dépôts à vue0,010,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,410,420,420,56
– comptes à terme > 2 ans (g)0,810,690,700,70
– livrets à taux réglementés (b)0,531,072,152,16
dont : livret A0,501,002,002,00
– livrets ordinaires0,090,090,170,22
– plan d’épargne-logement2,592,572,582,56
SNF0,100,100,110,16
dont : – dépôts à vue0,040,050,050,07
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,140,220,39
– comptes à terme > 2 ans (g)0,670,620,660,69
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,500,501,25
Euribor 3 mois (c)-0,550,040,401,01
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,481,141,111,95
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Le Coin des Epargnants du 29 octobre 2022 : inflation, toujours l’inflation

Marchés, inflation et croissance, faites vos choix

L’indice CAC40 a enregistré un gain de 4 % sur la semaine, aidé par le rebond américain en fin de semaine. Le Daxx allemand a quant à lui gagné plus de 4 %. En Europe, l’inflation ne ralentit pas. Elle a progressé en France à 7,1 %, à 11,6 % en Allemagne et à 11,9 % en Italie pour le mois d’octobre, mais la croissance est restée présente au cours du troisième trimestre.  Le marché new yorkais après avoir encaissé les mauvais résultats trimestriels d’Amazon, d’Alphabet et de Meta, a salué ceux, meilleurs, d’Apple. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation la plus suivie par la Fed, est remonté à 5,1 % sur un an en septembre, après 4,9 % en août. L’augmentation du coût de la main-d’œuvre a ralenti à 1,2 % sur un an au troisième trimestre, après 1,3 %. L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a progressé à 59,9 points en octobre, son meilleur niveau depuis le 30 avril. Le Dow Jones a progressé de près de 6 % sur la semaine et le Nasdaq a regagné plus de 2 %.

La BCE en mode offensif face à l’inflation

Jeudi 27 octobre, sans surprise, la Banque centrale européenne (BCE) a relevé ses taux directeurs de 75 points de base. Le taux de dépôt s’élève désormais à 1,5 %, celui de la facilité de refinancement à 2 %, et celui de la facilité de prêt marginale à 2,25 %. Le taux de dépôts pour l’inflation étant évalué neutre à 2 %, la BCE sera certainement amenée à le porter au-delà de ce niveau pour juguler cette dernière.

La Banque centrale a également décidé de réduire la liquidité du marché monétaire. Plusieurs annonces ont été réalisées concernant les prêts accordés par l’institution de Francfort durant la crise sanitaire (TLTRO). Ces prêts aux banques commerciales d’un montant global de 2 100 milliards d’euros à des taux faibles voire négatifs pourront être remboursés par anticipation. Les taux applicables aux TLTRO existants seront durcis  pour les rendre moins favorables. La BCE a également décidé de diminuer la rémunération des réserves obligatoires, c’est-à-dire les montants que les banques doivent réglementairement déposer. Désormais le taux de dépôt s’appliquera (1,5 %) et non le taux de refinancement (2 %). Cette mesure sera une source d’économies pour la banque centrale. Cette dernière n’a pas donné d’indications sur un possible dégonflement de son bilan qui atteint près de 9 000 milliards d’euros, soit trois fois plus qu’en 2015.

Après les annonces de la BCE, les taux des obligations d’État se sont détendus. Le taux de l’OAT à 10 ans est revenu à 2,6 % contre 3 % la semaine dernière. Le taux de l’obligation américaine à 10 ans est également en recul et est repassé en-dessous des 4 %.

L’euro, un recul relatif

Mercredi 26 octobre, l’euro a retrouvé la parité avec le dollar avant de redescendre en-dessous vendredi (0,99 dollar pour un euro à 18 heures). Si depuis le début de l’année, l’euro a perdu 12 % par rapport au dollar, son taux de change global ne cède que 2,5 % par rapport aux autres grandes monnaies. L’euro gagne 3 % par rapport à la livre sterling, 12 % contre le yen et est stable contre le yuan. La baisse de l’euro par rapport au dollar s’explique par les flux de capitaux extérieurs. En août et sur les 12 derniers mois, les non-résidents avaient acheté 203 milliards d’euros d’actions de la zone euro, moitié moins que lors de la période précédente (425 milliards). Ils ont, par ailleurs, continué à vendre des obligations européennes pour 161 milliards d’euros.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  4 novembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 273,05+3,94 %7 153,03
Dow Jones32 861,80+5,72 %36 338,30
Nasdaq11 102,45+2,24 %15 644,97
Dax Xetra allemand 13 243,33+4,03 %15 884,86
Footsie 7 047,67+1,12 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 613,02+3,92 %4 298,41
Nikkei 225 27 105,20+0,80 %28 791,71
Shanghai Composite 2 915,93-4,05 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,602 %-0,361 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,093 %-0,321 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,985 %-0,246 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9942+1,02 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 641,170-0,77 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,780+0,56 %78,140

Résultats de l’assurance vie du mois de septembre 2022 : une rentrée poussive

Après la décollecte du mois d’août de de 700 millions d’euros, l’assurance vie a, selon France Assureurs, enregistré, en septembre, une collecte positive de + 500 millions d’euros. Cette dernière est néanmoins en net recul par rapport à celle de 2021, +1,8 milliard d’euros. La collecte nette du mois de septembre repose sur les unités de compte, les fonds euros étant en décollecte.

Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,6 milliards d’euros mais elle est inférieure de 2,5 milliards d’euros à celle de 2021.

France Assureurs

Une collecte brute toujours poussive

La collecte brute a été faible en août 2020 à 10,8 milliards d’euros en retrait de 0,5 milliard d’euros par rapport au résultat de l’année dernière. Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte a été de 107,8 milliards d’euros en retraite de 1,5 milliard d’euros par rapport à celle de la même période de 2021. Les unités de compte représentent 39 % de la collecte brute depuis le début de l’année.

Des prestations en hausse

Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros au mois de septembre, soit un milliard d’euros de plus qu’en août et 600 millions de plus qu’en septembre 2021. Depuis le début de l’année, elles atteignent 95,2 milliards d’euros, en hausse de +1,0 milliard d’euros par rapport à celles de la même période de 2021.

L’encours de l’assurance chahuté par les marchés

L’encours de l’assurance vie s’élevait à 1808 milliards d’euros à la fin du mois de septembre, contre 1847 milliards d’euros un an auparavant. La baisse des cours actions explique le recul de l’encours.

Une assurance vie concurrencée par l’épargne réglementée

Le mois de septembre réussit moyennement à l’assurance vie, trois décollectes en 10 ans, (2020, 2016, 2012). La rentrée, avec ses dépenses contraintes (rentrées scolaires, impôts locaux, etc.) ne profite pas au premier placement en volume des ménages. Si en 2022, la collecte est positive, elle reste modeste. L’assurance vie est concurrencée par les produits de l’épargne réglementée, le Livret A et le LDDS offrent un rendement de 2 % supérieur à celui des fonds euros. Avec une inflation à 6 %, le rendement réel des fonds euros sera, en 2022, négatif, en moyenne de plus de 4 points ce qui conduit les assurés soit à l’abstention, soit à des arbitrages en faveur des unités de compte.

Un contexte peu porteur pour les engagements de long terme

La résurgence de l’inflation, le climat anxiogène provoqué par la guerre en Ukraine et les menaces de pénuries d’énergie n’incitent pas les ménages à s’engager sur le long terme. Les ménages privilégient l’épargne de précaution comme le Livret A voire maintiennent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants.

France Assureurs

Petite rentrée pour l’assurance vie en septembre 2022

Après la décollecte du mois d’août de de 700 millions d’euros, l’assurance vie a, selon France Assureurs, enregistré une collecte positive en septembre de + 500 millions d’euros. Cette dernière est néanmoins en net recul par rapport à celle de 2021, +1,8 milliard d’euros. La collecte nette du mois de septembre repose sur les unités de compte, les fonds euros étant en décollecte.

Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,6 milliards d’euros mais elle est inférieure  de 2,5 milliards d’euros à celle de 2021.

France Assureurs

Après la décollecte du mois d’août de de 700 millions d’euros, l’assurance vie a, selon France Assureurs, enregistré une collecte positive en septembre de + 500 millions d’euros. Cette dernière est néanmoins en net recul par rapport à celle de 2021, +1,8 milliard d’euros. La collecte nette du mois de septembre repose sur les unités de compte, les fonds euros étant en décollecte.

Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,6 milliards d’euros mais elle est inférieure  de 2,5 milliards d’euros à celle de 2021.

Une collecte brute toujours poussive

La collecte brute a été faible en août 2020 à 10,8 milliards d’euros en retrait de 0,5 milliard d’euros par rapport au résultat de l’année dernière. Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte a été de 107,8 milliards d’euros en retraite de 1,5 milliard d’euros par rapport à celle de la même période de 2021. Les unités de compte représentent 39 % de la collecte brute depuis le début de l’année.

Des prestations en hausse

Les prestations se sont élevées à 10,3 milliards d’euros au mois de septembre, soit un milliard d’euros de plus qu’en août et 600 millions de plus qu’en septembre 2021. Depuis le début de l’année, elles atteignent 95,2 milliards d’euros, en hausse de +1,0 milliard d’euros par rapport à celles de la même période de 2021.

L’encours de l’assurance chahuté par les marchés

L’encours de l’assurance vie s’élevait à 1808 milliards d’euros à la fin du mois de septembre, contre 1847 milliards d’euros un an auparavant. La baisse des cours actions explique le recul de l’encours.

Une assurance vie concurrencée par l’épargne réglementée

Le mois de septembre réussit moyennement à l’assurance vie, trois décollectes en 10 ans, (2020, 2016, 2012). La rentrée, avec ses dépenses contraintes (rentrées scolaires, impôts locaux, etc.) ne profite pas au premier placement en volume des ménages. Si en 2022, la collecte est positive, elle reste modeste. L’assurance vie est concurrencée par les produits de l’épargne réglementée, le Livret A et le LDDS offrent un rendement de 2 % supérieur à celui des fonds euros. Avec une inflation à 6 %, le rendement réel des fonds euros sera, en 2022, négatif en moyenne de plus de 4 points ce qui conduit les assurés soit à l’abstention, soit à des arbitrages en faveur des unités de compte.

Un contexte peu porteur pour les engagements de long terme

La résurgence de l’inflation, le climat anxiogène provoqué par la guerre en Ukraine et les menaces de pénuries d’énergie n’incitent pas les ménages à s’engager sur le long terme. Les ménages privilégient l’épargne de précaution comme le Livret A voire maintiennent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants.

France Assureurs

Les Français plus optimistes en octobre

L’été indien que connaît la France en ce mois d’octobre concourt-il à l’amélioration du moral des ménages ? Si le lien n’est pas avérée, il n’en demeure pas moins que l’indicateur calculé par l’INSEE augmente de trois points. Il demeure néanmoins au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021).

INSEE

Les ménages moins pessimistes sur leur situation financière

En octobre, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future a progressé augmente de cinq points. Le solde associé à leur situation financière passé est en hausse de trois points, et celui associé à l’opportunité de faire des achats importants d’un point. Ces trois soldes restent néanmoins nettement au-dessous de leurs moyennes de longue période. Cette amélioration peut s’expliquer par les mesures du gouvernement de soutien au pouvoir d’achat dont certaines sont entrées en vigueur en septembre.

Opportunité d’épargne en baisse

En octobre, le solde d’opinion concernant la capacité d’épargne actuelle gagne trois points. Celui relatif à la capacité d’épargne future reste stable. Les deux soldes se situent légèrement au-dessus de leur moyenne de longue période. En revanche, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner baisse de cinq points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. Les ménages ont épargné des sommes importantes depuis le début de l’année. Ils pourraient d’ici la fin de l’année arbitrer un peu plus en faveur de la consommation.

Niveau de vie en France, léger vent d’optimisme

En octobre, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois est inchangée. Le solde correspondant se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France progressera au cours des douze prochains mois augmente nettement. Le solde correspondant gagne sept points et retrouve son niveau d’août 2022. Il reste bien en dessous de sa moyenne de longue période.

Statuquo pour le chômage

En octobre, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage restent stables. Le solde correspondant demeure à un niveau bas par rapport à sa moyenne de longue période.

Les Français bénéficient du plus faible taux d’inflation de l’Union européenne et de mesures de soutien importantes de la part des pouvoirs publics. Même si collectivement la défiance reste de mise, sur un plan plus individuel, la confiance est en hausse.

Le Coin des Epargnants du 22 octobre 2022 : l’inflation mène toujours la danse

Les marchés face à l’épouvantail de l’inflation

La semaine aura été marquée par la démission de Liz Truss de son poste de Première Ministre, poste qu’elle n’a occupé que  44 jours, soit le plus bref passage au 10 Downing Street de l’histoire. La présentation du mini budget lui a été fatale. La dépréciation de la livre sterling qui en a résulté a contraint la banque centrale à intervenir. Sur fond de polémique sur les bénéficiaires des réductions d’impôt, la Première Ministre a dû renoncer à ses projets. La démission du ministre de l’Echiquier n’a pas suffi à rétablir la situation. Le Parti conservateur divisé a décidé de ne plus soutenir sa Première Ministre qui avait dû accepter la démission de sa ministre de l’Intérieur accusée d’avoir utilisé une adresse mail personnel pour diffuser des documents officiels.   La chute du gouvernement de Liz Truss laisse entrevoir un retour à une politique économique et budgétaire plus orthodoxe. Les taux des emprunts de l’Etat britannique à 30 ans sont ainsi retombés à 4 % après avoir dépassé 5 %. Sur les principaux marchés obligataires, les taux des obligations souveraines se tendent à nouveau. Le mouvement demeure à la hausse sur les taux des emprunts d’Etat. Celui de l’OAT à 10 ans a dépassé dans la semaine la barre des 3 %, à son plus haut niveau depuis 2012.  Aux Etats-Unis, les taux souverains de même échéance dépassent désormais 4,2 % et reviennent aux niveaux qui étaient les leurs en 2008 pendant la crise des subprimes et avant l’effondrement de Lehman Brothers. Le taux  du Bund allemand de même maturité se situait autour de 2,415 %. Cette semaine, il a dépassé 2,5 % en séance, un point haut qui n’avait pas été atteint depuis 2011. La poursuite de la hausse des taux souverains intervient avant le cycle des réunions des comités de politique monétaire des grandes banques centrales : jeudi 28 octobre pour la Banque centrale européenne (BCE), vendredi 29 octobre pour la Banque du Japon (BoJ), mercredi 2 novembre pour la Réserve fédérale américaine (Fed) et jeudi 3 novembre pour la Banque d’Angleterre (BoE). Actuellement, seule la banque centrale du Japon n’a pas procédé à des relèvements. Dans ce pays, jusqu’à maintenant, l’inflation demeurait mesurée mais, ces dernières semaines, des tensions sur les prix ont commencé à se faire jour. En ce qui concerne les autres grandes banques centrales, peu de surprises à attendre. Compte tenu du maintien des taux d’inflation à des niveaux inconnus depuis les années 1980, elles procéderont à des relèvements. Les derniers chiffres de l’inflation – que ce soit en zone euro (9,9 % sur un an en septembre), au Royaume-Uni (à nouveau au-dessus de 10 %) et aux Etats-Unis (à 8,2 %, supérieur aux attentes, avec la mesure de la Fed d’Atlanta) – ne laissent aucun doute sur les décisions qui seront prises. La question est de savoir si la hausse sera de 50 ou 75 points de base. Pour la BCE, l’option à 75 points est la plus probable. Dans ce contexte complexe, les indices « actions » ont poursuivi leur hausse, les résultats des entreprises pour le 3e trimestre restant encourageant. Les cours « actions » ont surtout réagi positivement à une information du Wall Street Journal selon laquelle certains banquiers centraux américains s’inquiètent des conséquences sur l’économie d’une remontée excessive des taux. Cette information contredit celles en provenance du président de la Fed de Philadelphie, Patrick Harker. Ce dernier a déclaré s’attendre à ce que les taux soient « bien supérieurs » à 4 % d’ici à la fin de l’année, ce qui a renforcé les attentes des investisseurs de voir les taux atteindre 4,5-4,75 % en décembre. Les contrats à terme sur Fed Funds ont même franchi le seuil des 5 %. La place de New York a souhaité retenir les propos positifs sur l’évolution des taux. Le Dow Jones a gagné près de 5 % sur la semaine et le Nasdaq plus de 5 %, la moitié du gain ayant été réalisé vendredi.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
21 octobre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 035,39+1,74 %7 153,03
Dow Jones31 082,56+4,89 %36 338,30
Nasdaq10 862,02+5,24 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 730,90+2,36 %15 884,86
Footsie 6 969,73+1,62 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 476,63+2,81 %4 298,41
Nikkei 225 26 890,58-0,74 %28 791,71
Shanghai Composite 3 038,93-0,99 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,963 %+0,008 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,414 %+0,056 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,229 %+0,219 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9843+1,23 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 651,200+0,53 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,250+1,59 %78,140
CdE

Vers la fin de la hausse des prix de l’immobilier ?

Dans le passé, les prix de l’immobilier résidentiel tendaient à la baisse dès le début des retournements de cycle en lien avec la hausse des taux d’intérêt. Or, que ce soit aux États-Unis ou au sein de la zone euro, les prix de l’immobilier continuent depuis le début de l’année à progresser malgré l’annonce d’une prochaine récession.

En 1993, en 2000, en 2007 et en 2020, les récessions se sont traduites par des baisses de prix au niveau de l’immobilier résidentiel. Le retournement des prix de l’immobilier intervenait généralement dès le début des crises. Il en était un des signaux avancés. Les ménages surréagissaient rapidement aux augmentation de taux d’intérêt en réduisant le volume des crédits. En 2022, de part et d’autre de l’Atlantique, malgré des signes manifestes de récession, l’immobilier résidentiel continue d’enregistrer de vives augmentations, autour de 5 % en rythme annuel. Les crédits immobiliers sont en hausse de 8 % en rythme annuel aux États-Unis et de 6 % en Europe. En revanche, les mises en chantier sont en recul de plus de 20 % au sein des deux zones économiques. En zone euro, elles sont même inférieures en 2022 à leur niveau de 2012 de plus de 30 %.

La résistance du secteur immobilier peut s’expliquer par la réaction tardive des banques centrales et par la persistance de taux réels négatifs. En 2000 ou en 2007, les taux d’intérêt des crédits immobiliers avaient rapidement dépassé les taux d’inflation, ce qui n’est pas le cas actuellement. La faiblesse de la construction en particulier en zone euro favorise la hausse des prix. L’offre reste inférieure à la demande, la crise covid ayant en outre faire évoluer celle-ci en faveur des maisons ou d’appartements plus grands avec terrasses ou balcons. Par ailleurs, le marché est tenu par des acquéreurs-vendeurs et non par les primo-accédants. Les premiers, dotés d’apports personnels plus importants, sont moins sensibles que les seconds aux variations de taux.

La baisse des prix de l’immobilier suppose que les taux d’intérêt réels soient positifs. Cette situation pourrait intervenir d’ici la fin de l’année aux États-Unis. Pour la zone euro, il faudra certainement attendre le milieu de l’année 2023.

Le Livret A toujours plus fort !

Logiquement le mois de septembre est peu porteur pour le Livret A mais en 2022, entre l’effet taux et l’effet anxiété, les ménages ont succombé à ses charmes et y ont placé des sommes importantes.

Sur ces dix dernières années, le Livret A avait enregistré à cinq reprises une décollecte en septembre. À la sortie des vacances, en raison notamment des dépenses de rentrée scolaires, les ménages ont l’habitude de puiser dans leur épargne de précaution. En 2022, cette tradition n’est pas respectée. L’inflation aurait pourtant pu conduire à une décollecte mais le phénomène inverse a été constaté. Les ménages ont bénéficié de plusieurs mesures de soutien de leur pouvoir d’achat (chèques de rentrée scolaire, ristourne carburants, revalorisation des pensions de retraite, suppression de la taxe d’habitation et de la redevance audiovisuelle etc.) qui ont pu les amener à pouvoir placer un peu plus d’argent qu’auparavant. Les ménages ont également maintenu en septembre leur effort d’épargne de court terme par crainte d’une dégradation à venir.  Enfin, le passage du taux à 2 % le 1er août dernier explique aussi la forte collecte de septembre. Traditionnellement, l’augmentation du taux du Livret A dope la collecte durant trois ou quatre mois.

La collecte a ainsi atteint, en septembre 2,67 milliards d’euros, contre 4,49 milliards d’euros au mois d’août, premier mois du relèvement du taux à 2 %. Au mois de septembre 2021, la collecte n’avait été que de 240 millions d’euros.

Sur les neuf premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 26,30 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,79 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire a enregistré, au mois de septembre, de 470 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 4,30 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits ont battu à nouveau leur record d’encours. Fin septembre, celui du Livret A s’élevait à 369,7 milliards d’euros quand celui du LDDS dépassait 130,6 milliards d’euros. De décembre 2019 à septembre 2022, l’encours du Livret A a augmenté de  71,1 milliards d’euros et celui du LDDS de 18,2 milliards d’euros.

Le Livret A, le placement de l’année

Grace aux deux relèvements de son taux, le Livret A est le placement de l’année en offrant tout à la fois la sécurité, la liquidité, le zéro fiscalité et un rendement honorable dans le contexte actuel. Certes, avec une inflation supérieure à 5 %, son rendement réel est négatif mais ce dernier est bien supérieur à la moyenne du rendement des autres produits d’épargne. Seul le Livret d’Épargne Populaire offre un taux supérieur, 4,6 %, mais il n’est réservé qu’à une partie des épargnants (revenu fiscal de référence inférieur à 20 297 euros pour un célibataire et de 31 137 euros pour un couple). Les avantages du Livret A pénalisent l’épargne longue, l’assurance vie ayant ainsi enregistré une décollecte en août. Même si d’ici la fin de l’année, la collecte devrait s’affaiblir, elle devrait rester positive.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février 2023

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdC- CdE
CdC – CdE

Le Coin des Epargnants du 15 octobre 2022, l’inflation toujours au menu des marchés

Les marchés toujours sous la menace inflationniste

Espérée en réel repli, l’inflation aux États-Unis a fait de la résistance en septembre en se maintenant à 8,2 % sur un an outre-Atlantique, soit 0,1 point de moins que le mois précédent. Les prix de l’énergie ont augmenté de près de 20 % sur un an tandis que ceux des produits alimentaires affichent une augmentation de 11,2 %. Pour ces deux postes de dépenses importants pour les ménages, la hausse est un peu moins élevée qu’en août. L’inflation sous-jacente aux États-Unis continue à augmenter. Le prix du logement, des services médicaux, des médicaments, ou encore des transports ont accéléré en septembre. Ainsi, l’indice des prix hors énergie et alimentation, est en hausse de 6,6 % sur un an et se retrouve à son plus haut depuis 1982. Les valeurs technologiques américaines ont réagi négativement à la hausse des prix, le Nasdaq perdant sur la semaine plus de 3 %. Au vu des premiers résultats trimestriels, globalement bons, les marchés « actions » ont été orientés à la hausse. L’indice CAC 40 a gagné plus de 1 % sur la semaine mais n’a réussi vendredi à rester au-dessus de la barre des 6000 points. Le marché londonien a cédé du terrain même si la crise gouvernementale s’est dénoué avec l’éviction  du Chancelier de l’Echiquier (ministre des Finances) Kwasi Kwarteng et son remplacement par Jeremy Hunt, ex-secrétaire d’Etat à la Santé. Un changement qui pourrait présager un changement de cap budgétaire après le tremblement de terre financier qu’a provoqué l’annonce du « mini budget » prévoyant une baisse de la fiscalité sur les hauts revenus. Cette annonce a été à l’origine des interventions d’urgence de la Banque d’Angleterre, qui se sont achevées vendredi 14 octobre.

Les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse par anticipation des décisions des banques centrales. Le taux de l’OAT français s’est rapproché des 3 % quand celui de son homologue américain a dépassé les 4 %.

Après la hausse de 15 % de la semaine dernière, le prix du baril de pétrole Brent a perdu 6 % cette semaine, l’émotion de la réduction de deux millions de barils jour par l’OPEP+ étant passée.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  14 octobre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 931,92+1,11 %7 153,03
Dow Jones29 634,83+1,15 %36 338,30
Nasdaq10 321,39-3,11 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 437,81+1,34 %15 884,86
Footsie 6 858,79-1,89 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 381,73+0,19 %4 298,41
Nikkei 225 27 090,76-0,09 %28 791,71
Shanghai Composite 3 071,99+1,57 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,955 %+0,159 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,358 %+0,166 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,018 %+0,167 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9740+0,06 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 646,860-2,94 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars92,230-6,20 %78,140
CdE

40 % des sociétés du CAC 40 détenues par des actionnaires non-résidents

La part des sociétés françaises du CAC 40 détenue par les investisseurs non-résidents représentait, à la fin de l’année 2021, 40,5 % de la capitalisation boursière totale du CAC 40, soit 866 milliards d’euros sur 2 137 milliards. Entre 2013 et 2020, cette proportion avait baissé passant de 48 % à 39,5 %.

Pour l’ensemble des sociétés françaises cotées sur Euronext, le taux de détention par les investisseurs étrangers s’élève à 37,6 % (+1,1 point de pourcentage entre 2020 et 2021). Les entreprises cotées françaises sont moins internationalisées que leurs consœurs européennes. Le taux est de 46 % en Italie, 52 % en Espagne, 55 % en Allemagne, 61 % en Belgique, 65 % au Royaume-Uni et de 87 % aux Pays-Bas. Le poids moins important des investisseurs étrangers traduit une moindre compétitivité de la place financière de Paris et un attrait plus faible des entreprises françaises.

Les non-résidents sont majoritaires dans environ un tiers des sociétés françaises du CAC 40 (12 sur 35). Ils détiennent entre 30 et 50 % du capital de 16 sociétés, et moins de 30 % de 7 d’entre elles. Il convient de souligner que ne figurent pas dans l’étude Airbus, ArcelorMittal, Eurofins Scientific, Stellantis et STMicroelectronics, dont le siège social est établi à l’étranger.

91 % des participations correspondent à des placements de portefeuille, les investissements directs étant inférieurs à 10 % en 2021. Les investisseurs étrangers s’intéressent en priorité aux groupes opérant dans le secteur des matières premières (dont ils détiennent près de 50 % des parts), aux sociétés financières et aux entreprises de services aux consommateurs (où leur poids est supérieur à 40 %). Pour la première fois depuis 2016, les achats nets (achats bruts – ventes brutes) des investisseurs étrangers ont été positifs pour s’élever à 13,3 milliards d’euros. En 2021, la place de Paris avait connu une excellente année avec une performance supérieure à celle des autres grandes places européennes. Le CAC 40 avait progressé de de 29 %, contre 16 % pour le Dax allemand ou 14 % pour le Footsie 100 britannique.

Le neuf résiste

En France le prix moyen d’un appartement neuf est de 5 123€/m2, un prix en augmentation selon le site « seloger.com » de +10,9 % en 2 ans et de +6,5 % en un an). Cette croissance dépasse celle de l’ancien qui est de 4,6 % sur un an. Si pour les logements anciens, le marché est hésitant voire déjà baissier dans plusieurs grandes villes, les logements neufs bénéficient, en raison de la rareté de l’offre, d’une évolution de prix favorable.

En France, le prix du mètre carré neuf est supérieur de 27 % à celui de l’ancien. À Paris, le prix du neuf est de 15 564€/m2, contre 10 401€/m2 pour l’ancien. Le nombre d’appartements neufs à vendre dans la Capitale demeure faible conduisant à une hausse mécanique des prix quand dans le même temps le prix de l’ancien est orienté à la baisse.

PER, près de 70 milliards d’euros d’encours

Trois ans après son lancement, le 1er octobre 2019, plus de six millions de personnes disposaient, fin juin 2022, d’un PER qu’il individuel ou collectif. L’encours global atteint près de 70 milliards d’euros dont 43,6 milliards d’euros au titre des plans individuels, 10,7 milliards d’euros au titre des PER collectifs (dans le cadre de l’épargne salarial) et 15,7 milliards d’euros dans le cadre des PER obligatoires (ex article 83).

Epargne retraite, la fin de la déshérence

Le ministère de l’Economie a mis en ligne un nouveau service en ligne, « mes contrats épargne retraite » qui permet aux assurés de retrouver l’ensemble des contrats d’épargne retraite dont il peut bénéficier. Ce service résulte de la loi du 26 février 2021 qui a créé, pour faire face à cette situation, un droit à l’information sur les droits acquis dans le cadre des régimes de retraite supplémentaire. Il est disponible sur le compte retraite (info-retraite.fr) et son application mobile (Mon compte retraite).

Ce droit permet aux Français de retrouver tous leurs produits d’épargne retraite supplémentaire, les coordonnées des organismes qui les gèrent et, le cas échéant, de faire valoir leurs droits. Tous les salariés, à la retraite ou encore en activité, peuvent désormais savoir, de façon simple, s’ils sont bénéficiaires d’un ou plusieurs contrats d’épargne retraite supplémentaire souscrits pour eux par leurs employeurs ou ex-employeurs. Jusqu’ici, le seul moyen pour un salarié de connaître les contrats ouverts en son nom consistait à retrouver et contacter tous ses anciens employeurs.

Le service a identifié plus de 11 millions de contrats de retraite supplémentaire. La base de contrats recensés devrait continuer à s’enrichir au cours des prochains mois. L’objectif est de lutter contre la déshérence en matière de contrats d’épargne retraite. Dans son rapport remis en 2018 au Parlement, l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (APCR) estimait que les contrats d’épargne retraite non liquidés passé l’âge de 65 ans représentaient 5,4 milliards d’euros d’encours.

Le Coin des Epargnants du 8 octobre 2022 : l’emploi américain et le pétrole défient les marchés

L’emploi américain défie la FED et les marchés

Au mois de septembre, l’économie américaine a, en effet, créé 263 000 emplois dans le secteur non agricole, chiffre le plus faible depuis avril 2021, après 315 000 en août, mais supérieurs aux attentes, le consensus formé par Bloomberg tablait sur 255 000 emplois. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,5 %, alors que le marché l’attendait stable à 3,7 %. Le taux de chômage est au plus bas depuis 50 ans.  La croissance du salaire horaire moyen a continué de ralentir, passant de 5,2 % à 5 % sur un an, comme prévu. Ces résultats ne traduisent pas un réel ralentissement du marché du travail pour que la Réserve fédérale estime un freinage de la hausse de salaires. Celle-ci se maintient au-dessus des 4 % depuis juin 2021. Dans ce contexte, les investisseurs considèrent que la FED ne ralentira pas son programme de hausse de taux. Les principaux responsables de la FED ont déclaré que l’inflation n’avait pas encore atteint son sommet aux États-Unis et que dans ces conditions, le combat ne pouvait que se poursuivre. Après un bon début de semaine, les indices « actions » ont cédé du terrain après l’annonce des résultats de l’emploi américain. Sur la semaine, le CAC 40 a repris malgré tout 1,82% mettant ainsi fin à sept semaines successives de repli. Les autres grands indices européens ont fait de même. Le Dow Jones a gagné sur 5 jours 1,99 % malgré un recul de 2,11 % vendredi. Le Nasdaq a réussi à renouer avec une légère hausse de 0,73 % en dépit d’un repli de 3,80 % également vendredi.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse se rapprochant de 2,8 % pour le Français et des 4 % pour l’Américain. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique favorise toujours le dollar. Dans cette période troublée, l’or se raffermit un peu.

Pétrole, l’OPEP régule à la baisse la production

L’OPEP+ a décidé, le mercredi 4 octobre dernier, la réduction de 2 millions de barils par jour la production pour contrecarrer les effets du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et soutenir ainsi les cours. Cette contraction est la plus forte variation depuis les diminutions historiques de 10 millions décidées au printemps 2020 pour faire face à l’effondrement de la demande, aux premiers jours de la pandémie. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive des objectifs de l’OPEP+ mais la première, intervenue début septembre, était plus symbolique en ne portant que sur 100 000 barils par jour. Cette décision des pays producteurs est un camouflet pour les États-Unis et les Occidentaux qui demandaient au contraire une augmentation de la production. L’administration américaine craint une hausse des prix de l’essence à quelques semaines des élections de mi-mandat. En Europe, l’augmentation du baril va s’ajouter à celle du gaz naturel. L’Arabie saoudite entend lutter contre la volatilité des prix. Certains voient toutefois dans cette attitude une sorte d’alliance objective avec la Russie, qui a intérêt à maintenir des prix hauts pour financer sa guerre. Les pays producteurs tentent de gérer leur rente au mieux sachant qu’elle est amenée à diminuer à terme avec le développement des énergies renouvelables. La guerre en Ukraine leur a redonné un pouvoir sur les cours qu’ils avaient perdu après 2015 au moment de l’essor du pétrole de schiste.

Le cours du pétrole a gagné cette semaine près de 15 %. Les cours avaient commencé à progresser depuis le début de mois d’octobre faisant suite à une baisse continue depuis le début de l’été. Le prix du baril de Brent, qui avoisinait en septembre 80 dollars est remonté au-dessus des 97 dollars vendredi 7 octobre 2022. L’incidence sur les prix pourrait toutefois être limitée dans un premier temps, la production réelle des pays de l’OPEP restant en-deçà de ses objectifs, de quelque 3,5 millions de barils par jour sur le mois d’août. Les pays ont réduit leur production sans attendre la fixation des nouveaux quotas, certains ayant de toute façon des problèmes techniques pour les atteindre.

La France, des réserves de gaz mais une gestion complexe

Le gouvernement a annoncé avoir rempli l’ensemble des réserves de gaz disponibles soit un total de 130 TWh de gaz naturel représentant un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle de gaz, qui s’établit à environ 450 TWh. Au nom de la solidarité européenne, une partie de ses réserves pourra être affectée à des États qui n’en disposent pas ou peu comme la Belgique ou l’Autriche. Par ailleurs, la France sera amenée à céder une partie de son gaz à l’Allemagne afin que cette dernière puisse produire l’électricité qu’elle lui fournira durant la période d’indisponibilité du parc nucléaire. Dans ce contexte, les réserves de gaz seront utilisées durant toute la durée de l’hiver avec une gestion fine pour éviter leur épuisement prématurément.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
7 octobre 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 866,94+1,82 %7 153,03
Dow Jones29 296,79+1,99 %36 338,30
Nasdaq10.652,40+0,73 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 273,00+1,31 %15 884,86
Footsie 6 991,09+1,41 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 375,46+1,73 %4 298,41
Nikkei 225 27 116,11+4,55 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,390,00 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,796 %+0,081 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,192 %+0,084 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,861 %+0,123 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9775-0,32 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 703,080+2,45 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,930+14,89 %78,140
CdE

Les pensions complémentaires AGIRC-ARRCO augmenteront de 5,12 % le 1er novembre 2022

Les partenaires sociaux ont fixé le taux de revalorisation des pensions complémentaires AGIRC ARRCO à 5,12 % à compter du 1er novembre. Le coût de cette mesure est évalué à 4,5 milliards d’euros. Elle complète l’augmentation de 4 % des pensions de base.

Hausse de la rémunération de l’épargne liquide

La revalorisation du taux du livret A à 2% au 1er août provoque selon la Banque de France une hausse significative de la rémunération moyenne des dépôts bancaires des ménages qui atteint 1,12% en août, contre 0,77% en juillet. Le taux des livrets ordinaires passe de 0,09% à 0,17% de juillet à août. La rémunération des dépôts des SNF augmente légèrement à 0,11%.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

août- 2021juin-2022juil-2022 (e)août- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,410,500,490,71
Ménages0,630,780,771,12
dont : – dépôts à vue0,010,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,420,390,420,42
– comptes à terme > 2 ans (g)0,830,700,690,69
– livrets à taux réglementés (b)0,531,071,072,15
dont : livret A0,501,001,002,00
– livrets ordinaires0,090,090,090,17
– plan d’épargne-logement2,602,582,572,58
SNF0,100,090,100,11
dont : – dépôts à vue0,040,040,050,05
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,110,140,22
– comptes à terme > 2 ans (g)0,670,620,620,63
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,500,50
Euribor 3 mois (c)-0,55-0,240,040,40
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,591,501,141,11
BdF

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Le Coin des Epargnants du 1er octobre 2022 : la difficile rentrée des places financières

Septembre, une rentrée au son des fondamentaux pour les marchés

La rentrée a été brutale pour les marchés avec des reculs importants pour les indices « actions ». Le CAC 40 a reculé de plus de 7 % sur un mois, le Daxx allemand de plus de 6 %, le Dow Jones de près de 9 % et le Nasdaq de plus de 10 %. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur et le CAC 40 plus du cinquième. Le CAC 40 a accumulé sept semaines et trois trimestres successifs de perte. L’ajustement peut encore continuer quelques semaines, sachant que les marchés sont des indicateurs avancés de la situation économique. Un retournement pourrait intervenir dans le courant du premier semestre 2023.

Les investisseurs ont pris conscience que la résorption de l’inflation passe par de fortes hausses des taux directeurs avec, à la clef, un ralentissement marqué de la croissance et donc une dégradation des résultats des entreprises. Avec une inflation qui a atteint 10 % en zone euro et les perspectives de pénuries énergétiques, le retour aux fondamentaux était sans nul doute incontournable. Les hésitations des banques centrales ont entretenu l’illusion du maintien de l’argent facile mais ce processus semble s’achever du moins en partie.

La dernière semaine de septembre a été marquée par la fin du mouvement haussier sur les taux des marchés obligataires avec notamment l’intervention d’urgence de la Banque d’Angleterre pour tenter ramener le calme après les critiques suscitées par le projet de réduction d’impôts financé par la dette présenté par le gouvernement britannique.

Compte tenu de la vigueur de l’inflation en zone euro, la BCE devrait relever à nouveau ses taux d’au moins 75 points de base à l’occasion de sa réunion de la fin octobre, à un minimum de 1,5 %. Malgré les risques d’une récession plus profonde, nous n’écartons pas une hausse de plus grande ampleur. Le taux de dépôt principal pourrait atteindre 2 % avant la fin de l’année, avec d’autres hausses à suivre en début d’année prochaine qui le porteraient à 3 %.

Aux Etats-Unis, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,3 % en août, comme prévu, et leurs dépenses ont progressé de 0,4 %, soit deux fois plus qu’attendu. La consommation est toujours dynamique malgré le resserrement monétaire. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, ressort à 4,9 % sur un an, contre 4,6 % en juillet et 4,7 % anticipé, témoignant de la vivacité de l’inflation. La composante des anticipations d’inflation à 1 an a, en revanche, légèrement diminué à 4,7 % après 4,8 % en août, selon les données définitives de l’enquête de l’Université du Michigan pour le mois de septembre. La perspective d’un cycle de taux d’intérêt durablement élevés est régulièrement martelée par les responsables de la Réserve fédérale même en cas de survenue de récession.

L’euro en-dessous de la parité avec le dollars

Le mois de septembre aura confirmé la dépréciation de l’euro qui est passé sous la parité par rapport au dollar. Cette dépréciation est la conséquence de l’écart entre les taux directeurs des deux banques centrales et des menaces de récession concernant l’Europe. Par ailleurs, en période de crise, le dollar joue son rôle traditionnel de valeur refuge. La baisse de la monnaie européenne renchérit le coût des importations et notamment celles en matières premières et en produits énergétiques. Elle ne favorise guère les exportations de l’industrie qui peine à produire en raison de la multiplication des pénuries.

Le pétrole en hausse sur fond de réduction de l’offre

Les pays pétroliers entendent profiter de la rente pétrolière en maximisant leurs gains. Face aux perspectives de récession, les cours étaient orientés à la baisse depuis quelques semaines, la diminution de la demande pouvant aboutir à un excès d’offre.

L’Opep+ qui comprend la Russie pourrait lors de la prochaine réunion annoncer une baisse des quotas de production.  L’Organisation avait déjà annoncé en septembre la réduction de son objectif de production total de 100 000 barils par jour pour octobre. Moscou demande une réduction d’un million de baril jour. La décision sera prise lors de la prochaine réunion de l’OPEP+ prévu le 5 octobre prochain.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
30 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 762,34-0,36 %7 153,03
Dow Jones28 725,51-2,92 %36 338,30
Nasdaq10 575,62-2,69 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 114,36-1,38 %15 884,86
Footsie 6 893,81-1,78 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 318,20-0,91 %4 298,41
Nikkei 225 25 937,21-4,48 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,39-1,53 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,715 %+0,143 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,108 %+0,078 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,738 %+0,072 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9787+1,21 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 671,500+1,87 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,660+0,69 %78,140

Hausse du taux de l’usure au 1er octobre 2022

Au 1er octobre, le taux d’usure -– c’est-à-dire le taux maximum auquel une banque peut accorder un prêt,  – passera de 2,57 à 3,05 % pour les crédits immobiliers d’une durée de plus de 20 ans. Pour les prêts de moins de 20 ans, il passera de 2,60 % % à 3,03 % %. Soit dans les deux cas, une hausse de plus de 40 points de base. Pour la fixation du taux de l’usure, chaque trimestre, la Banque de France procède à une enquête auprès de certains établissements de crédit jugés représentatifs. Elle étudie les crédits accordés au cours du dernier trimestre. Elle fait une moyenne des TAEG observés pour calculer le taux effectif moyen de chaque catégorie de prêt. Le taux d’usure doit être supérieur à 33% % de cette moyenne.

« L’application de la formule prévue par la loi, soit les 4/3 des taux moyens pratiqués, conduit en effet à une hausse bien proportionnée et sensiblement plus marquée qu’en juin dernier, » souligne la Banque de France dans un communiqué publié ce mercredi précisant que. « cela permettra de régler certaines situations plus difficiles d’accès au crédit relevées ces dernières semaines ». Depuis plusieurs mois, les banques et plus particulièrement les courtiers dénonçaient le risque de rejet des dossiers de prêts du fait de taux dépassant le taux d’usure. Dans le cadre d’une audition devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, le Gouverneur de la Banque de France a indiqué, le 27 septembre dernier, qu’un « relèvement exceptionnel des taux de l’usure -– dont le rôle est de protéger les emprunteurs -– n’est ni souhaitable ni nécessaire ». Le Ministère de l’Economie est sur la même ligne.

Taux d’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement (%)
CatégorieTaux effectif moyen pratiqué au
3ème trimestre 2022
Taux d’usure applicable au
1er octobre 2022
CRÉDITS DE TRÉSORERIE
Crédits de trésorerie aux ménages et prêts pour travaux d’un montant inférieur ou
égal à 75 000 euros (1)
SériesSéries
Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros15,8721,16
Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros et inférieur ou égal à 6 000 euros7,6010,13
Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros4,005,33
CRÉDITS IMMOBILIERS
Crédits immobiliers et prêts pour travaux d’un montant supérieur à 75 000 euros (2)
SériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans2,273,03
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans2,273,03
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus2,293,05
Prêts à taux variable2,192,92
Prêts relais2,553,40
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 2 ans et moins de 10 ans2,413,21
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans2,463,28
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus2,593,45
Prêts à taux variable d’une durée initiale supérieure à 2 ans (3)2,383,17
Découverts en compte11,8715,83
Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans2,333,11
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Découverts en compte11,8715,83
Banque de France

Le PER continue sa route

Si l’assurance vie a enregistré une décollecte au mois d’août, le Plan d’Epargne Retraite continue de tracer sa voie.

En août, selon France Assureurs, 38 300 nouveaux assurés ont souscrit un Plan d’Epargne Retraite  auprès d’une entreprise d’assurance. Les cotisations sur un PER assurantiel ont été, en août de  535 millions d’euros, soit une hausse de +45 % par rapport à août 2021. En août, 10 600 assurés ont transféré d’anciens contrats vers un PER pour 321 millions d’euros. Au total, en août, le PER compte 48 900 assurés supplémentaires et a bénéficié de 856 millions d’euros de versements.

La collecte nette des PER s’élève à +424 millions d’euros en août et à +3,5 milliards d’euros depuis le début de l’année. Fin août 2022, 3,5 millions d’assurés détenaient un PER pour un encours de 43,6 milliards d’euros.

Le Plan d’Epargne Retraite fête ses trois ans

Le Plan d’Epargne Retraites a trois ans. Il est en effet ouvert à la circonscription depuis le 1er octobre 2019. Fin juillet, plus 3,4 millions d’assurés détenaient un PER pour un encours de 42,9 milliards d’euros.

Assurance vie en août : coup d’arrêt

Sur fond de hause des prix et de baisse des cours boursiers, l’assurance vie subit sa première décollecte depuis le mois de septembre 2020. Cette décollecte est de 700 millions d’euros. Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,1 milliards d’euros mais elle est en recul de 1,4 milliards d’euros par rapport à celle de 2021 2021 sur la même période.

France Assureurs

La collecte brute a été faible en août 2020 à 8,6 milliards d’euros en retrait de 1,5 milliard d’euros par rapport au résultats de l’année dernière. Les prestations se sont élevées à 9,3 milliards d’euros au mois d’août

Au mois d’août, la collecte nette reste positive pour les unités de compte de  +1,1 milliard d’euros et elle est donc négative de 1,8 milliard d’euros pour les fonds euros. La collecte en unités de compte depuis le début de l’année à +24,5 milliards d’euros, tandis qu’elle est de −12,4 milliards d’euros en euros.

Une collecte perturbée la hausse du taux du Livret A et par la préférence à la liquidité

La première décollecte de l’assurance en vingt-trois mois intervient le mois du relèvement du taux du Livret A qui a connu une collecte massive de 4,5 mois. Depuis le 1er août, le Livret A ou le LDDS sont mieux rémunérés que la moyenne des fonds euros. Ce phénomène sans précédent a joué dans le faible engouement envers l’assurance vie constaté en août.

Avec une inflation à 6 %, le rendement réel des fonds euros sera, en 2022, négatif en moyenne de 4 points ce qui conduit les assurés à arbitrer en faveur des unités de compte ou à réduire leurs versements.

La  décollecte du mois d’août s’inscrit dans un processus de ralentissement de l’assurance vie qui était constaté depuis le printemps. Avec la guerre en Ukraine, avec la résurgence de l’inflation et avec la chute des indices boursiers, les ménages privilégient les placements liquides et sûrs. Même si avec la baisse de la valeur des actions, les épargnants auraient tout avantage à investir dans les unités de compte, la prudence est de mise dans un contexte de fortes incertitudes. Il y a un réel attentisme qui pénalise les placements à long terme. Il convient de souligner néanmoins que la collecte reste positive pour le Plan d’Epargne Retraite.

L’effet du taux du Livret A devrait perdurer jusqu’au milieu de l’automne avant de s’atténuer. La collecte nette de l’assurance vie devrait rester néanmoins étale tant que la situation économique restera tendue et que les marchés seront orientés à la baisse.

France Assureurs

Les ménages français de plus en plus inquiets face à l’inflation

En septembre, la confiance des ménages se contracte, selon l’INSEE. Après un léger rebond en août. À 79, l’indicateur qui la synthétise perd trois points, retrouvant ainsi le point bas atteint en juillet. L’inflation et ses conséquences sur le pouvoir d’achat expliquent ce nouveau repli. Les annonces du gouvernement de maintien du bouclier tarifaire n’ont pas permis d’améliorer le niveau de confiance au sein de la population qui demeure assez pessimiste.

INSEE

Un fort ressenti de baisse de pouvoir d’achat  

En septembre, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois baisse légèrement. Le solde correspondant perd trois points et se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois recule de manière plus marquée. Le solde correspondant perd huit points et retrouve son point bas historique atteint en mai 2020. Le ressenti de baisse de pouvoir d’achat s’explique par la crainte d’une accélération de l’inflation. Si en septembre, la part des ménages considérant que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois est en légère baisse, celle des ménages estimant que les prix accéléreront au cours des douze prochains mois augmente fortement. Le solde correspondant gagne dix points. Il demeure ainsi bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

En septembre, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière personnelle future baisse, de six points. Cependant, celui relatif à leur situation financière personnelle passée gagne un point. Le solde associé à l’opportunité de faire des achats important baisse d’un point. Ces trois soldes restent nettement au-dessous de leur moyenne de longue période. L’écart entre le ressenti et les statistiques n’en finit pas de s’accroître. Au cours du second semestre, le pouvoir d’achat des ménages devrait être maintenu voire amélioré avec la ristourne de 30 centimes sur les carburants, le chèque « rentrée scolaire » et le bouclier tarifaire sir le gaz et l’électricité.

Les ménages toujours en mode «épargne »

En septembre, le solde d’opinion concernant la capacité d’épargne actuelle perd de nouveau un point. Celui relatif à la capacité d’épargne future en perd trois. Le solde concernant l’opportunité d’épargner en gagne sept. Ces trois soldes demeurent au-dessus de leur moyenne de longue période. Les ménages sont toujours dans l’idée de maintenir un effort élevé d’épargne. La bonne tenue de la collecte du Livret A en est une des manifestations tout comme le niveau record des dépôts à vue. La crainte d’une baisse du pouvoir d’achat, à terme, amène les Français à penser que leurs capacités d’épargne diminueront dans les prochains mois.

Chômage, le retour des craintes

En septembre, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent fortement. Le solde correspondant gagne onze points mais demeure à un niveau bas par rapport à sa moyenne de longue période. Cette dégradation est à mettre en lien avec les annonces concernant la survenue probable d’une récession d’ici la fin de l’année.

Les délicates équations des projets de loi de finances pour 2023

Etablir un projet de loi de finances en pleine tourmente est une mission impossible quel que soit le gouvernement en place. Avec la guerre à moins de deux milles kilomètres, avec des matières premières et des ressources énergétiques aux prix erratiques, avec une inflation en hausse, l’art de la prévision est de plus en plus divinatoire. Le Gouvernement a retenu 1 % comme taux de croissance ce qui correspond à la croissance potentielle de l’économie française avant la crise sanitaire. Ce taux est au-dessus de ceux prévus par la Banque de France (0,8 %) et de l’OCDE (0,6 %). Afin d’éviter un déficit public de plus de 5 points de PIB, le gouvernement avait tout avantage à fixer un taux de croissance le plus haut possible. Pour l’inflation, il a retenu le taux de 4,3 % en 2023 quand il devrait se situer légèrement au-dessus de 6 % pour 2022. Un rebond de l’indice des prix est attendu en début d’année quand la ristourne sur les carburants sera allégée, rebond qui devrait être selon le ministère de l’Economie, suivi par un repli assez net. Cela suppose que la progression des salaires soit modérée et que la situation sur le front de l’énergie se normalise. Le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale devrait faciliter la décrue des prix de l’énergie et des matières premières. La hausse des prix offre l’intérêt de grossier en volume le PIB et donc de diminuer en valeur relative le déficit et la dette. Elle gonfle les recettes de TVA ; en revanche, l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu en fait perdre.

480 milliards d’euros de dépenses pour l’Etat

L’Etat ne s’engage pas dans la rigueur en 2023 avec des dépenses qui devraient progresser de 21,7 milliards par rapport à 2022 pour atteindre 480 milliards d’euros. Près de 11 000 postes budgétaires sont créés. Le ministre de l’Intérieur et de l’ Outre-mer gagne 3.109 postes, la Justice (+2.300) ou l’Education nationale (+2.000) connaîtront de fortes hausses d’effectifs l’an prochain, dans le cadre d’un budget globalement favorable aux ministères régaliens, davantage qu’à celui de l’Economie (-508 postes) ou des Solidarités (-51).

Au niveau des dépenses, la plupart des ministères bénéficient de dotations majorées. L’Education gagne 3,7 milliards d’euros à 60,2 milliards. Les moyens de la Défense augmentent de 3 milliards tandis que ceux de la mission Travail et emploi, progressent de 3,7 milliards d’euros.

Les boucliers tarifaires sur le gaz et l’électricité devraient coûter 45 milliards d’euros en 2023. Le bouclier tarifaire sera en 2023 moins protecteur qu’en 2022 avec une limitation à 15 % la hausse des prix de l’énergie, contre 5 % actuellement. Compte tenu des rentrées fiscales issues des entreprises du secteur de l’énergie, le coût net du bouclier tarifaire serait ramené à 16 milliards d’euros.

Le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ainsi que celui de la transition énergétique sont dotés à hauteur de 49,6 milliards d’euros, soit une augmentation globale de 15 % de leur budget par rapport à 2022. 40,3 milliards sont affectés au ministère de Christophe Béchu (transition écologique et cohésion des territoires) et environ 19 à celui d’Agnès Pannier-Runacher (énergie). L’augmentation est en partie un jeu d’écritures. Le Ministère de la transition écologique reprend la mission « relation avec les collectivités territoriales », autrefois rattaché à l’intérieur.

Sur les 19 milliards d’euros affectés à l’énergie, les trois postes principaux de dépenses sont la rénovation des logements, l’aide à l’achat de véhicules propres, l’accélération de la décarbonation du mix énergétique, et le maintien d’un bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité en 2023 qui dans les faits est une mesure de soutien du pouvoir d’achat. Cette dernière mesure n’est pas en soi de nature à faciliter la transition énergétique.

Près de 3 milliards d’euros seront consacrés en 2023 à la rénovation énergétique des logements privés. Le dispositif MaPrimeRénov, qui était crédité de 2 milliards d’euros en 2022, bénéficiera d’une enveloppe de  2,5 milliards d’euros en 2023. L’aide à l’acquisition de véhicules propres sera dotée de 1,3 milliard d’euros de crédits, comprenant le bonus écologique et la prime à la conversion. Le gouvernement prévoit de créer un nouveau dispositif de « leasing social » , qui consiste à louer un véhicule propre aux foyers les plus modestes. En vu de relancer la filière nucléaire, le gouvernement a inscrit au budget 1,2 milliard d’euros. Pour le soutien aux énergies renouvelables, la somme vouée à la réalisation des études sur l’implantation de parcs éoliens en mer sera augmentée de 25 millions d’euros, soit une hausse de 58 % par rapport à 2022. Le poste consacré aux mobilités représente environ 10 milliards d’euros. Outre les 250 millions d’euros annoncés par la première ministre, Elisabeth Borne, dans le cadre du nouveau « plan vélo », 3,8 milliards d’euros seront attribués aux investissements dans les infrastructures de transport, notamment pour « les transports du quotidien ». Dans le budget du ministère de la transition écologique, 3,5 milliards d’euros sont affectés à la biodiversité. Après l’extrême sécheresse de l’été, le ministère annonce que les moyens des agences de l’eau seront sanctuarisés en 2023, à hauteur de 2,2 milliards d’euros. Et 150 millions d’euros sont prévus pour le financement de la stratégie nationale pour la biodiversité.

Des recettes touchées par la crise

Le montant des recettes a été prévu 320 milliards de recettes dont 314 milliards d’euros de recettes fiscales, soit une diminution de 800 millions d’euros par rapport à 2022. Le recul s’explique essentiellement par la diminution de la taxe sur la valeur ajoutée (-4,7 milliards), et de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (-1,2 milliard) en raison de la hausse des transferts à des tiers, ainsi que par la baisse de l’impôt sur les sociétés (-3,7 milliards). Le gouvernement confirme également la suppression de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) se fera sur deux ans, avec une perte de recettes de 8 milliards en 2023 et 2024.

Un déficit public cantonné à 5 % du PIB

En matière de déficit public, le gouvernement a placé le curseur au même niveau qu’en 2022, 5 %, malgré l’affaiblissement de la croissance. Le ministère de l’Economie concède néanmoins que l’équilibre budgétaire ou plutôt le déséquilibre sera sensible aux aléas macroéconomiques et en particulier aux variations des prix de l’énergie. Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) n’a pas manqué de souligner l’absence de stratégie d’assainissement des comptes publics.  Le déficit de l’Etat devrait passer de 172,6 en 2022 à 158,5 milliards d’euros en 2023. Le déficit des régimes sociaux sera de son côté contenu en-dessous de 7 milliards d’euros quand les collectivités locales devrait dégager un léger excédent.

L’Etat français émettra pour 270 milliards d’euros d’emprunts en 2023 ce qui constituera un record, après 260 milliards d’euros en 2021 et 2022. Avec des taux d’intérêt en hausse, le service de la dette qui a été longtemps une source d’économie devrait dépasser 60 milliards d’euros. Le gouvernement a certainement minoré le coût de l’endettement en retenant un taux d’emprunt moyen en 2023 de 2,5 % quand déjà au mois de septembre 2022, le taux de l’OAT à 10 ans a dépassé 2,7 %.

Un projet de loi de financement de la Sécurité sociale post covid

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 qui dans sa version initiale ne comporte pas de mesures relatives à une éventuelle réforme des retraites prévoit un déficit de 6,8 milliards d’euros, contre 17,8 milliards d’euros en 2022, 26,1 milliards d’euros en 2021 et 30,5 milliards d’euros en 2020. Pour 2026, le gouvernement parie sur une perte de 2,6 milliards d’euros. Les dépenses inscrites au PLFSS 2023 sont censées augmenter de 2,1 % quand les recettes sont annoncées en hausse de 4,1 %. La bonne tenue de l’emploi et l’inflation dopent les recettes quand la décrue de l’épidémie de covid devrait diminuer les dépenses.

Le PLFSS 2023 s’articule autour de cinq axes :

  • le renforcement de la prévention ;
  • l’amélioration de l’accès à la santé, l
  • la construction d’une « société du bien vieillir chez soi » ;
  • la construction d’un nouveau service public d’accueil du jeune enfant ;
  • la lutte contre la fraude sociale.

Assurance Maladie, la recherche des économies

Pour améliorer la prévention, le gouvernement entend notamment mettre en place trois rendez-vous médicaux à des âges clés de la vie (25 ans, 45 ans, 65 ans), en complément des dispositifs déjà existants de dépistage organisé de certains cancers ou de vaccination.

Après un taux d’augmentation de 5,4 % (hors dépenses liées à la crise) en 2022 l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) devrait connaitre une progression + 3,7 % (hors dépenses liées à la crise sanitaire) soit une hausse de + 8,6 milliards d’euros à champ constant par rapport à 2022 et de 53 milliards d’euros depuis 2017. Le déficit de l’assurance maladie devrait passer de 2022 à  2023, de 17,8 milliards d’euros à 6,8 milliards d’euros. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte réaliser 1,1 milliard d’euros d’économies sur produits de santé et 250 millions d’euros dans le secteur de la biologie et 150 millions dans  l’imagerie médicale.  (les organismes complémentaires devraient supporter un transfert de charges de 150 millions d’euros. le gouvernement appelle de ses vœux un partage des charges plus équitables entre complémentaires et assurance maladie obligatoire. Il a souligné lors de la présentation du PLFSS que  sous l’effet des affectations longue durée, « en quelques années, la part de l’assurance maladie obligatoire dans le financement des dépenses de santé a augmenté de 3,5 points quand sur la même période, la part prise en charge par les complémentaires santé a baissé, passant de 13,6% à 12,9%. Des discussions seront, selon le Ministre des Comptes Publics, rapidement menées entre les pouvoirs publics et les organismes complémentaires pour organiser les transferts de charges.

Assurance vieillesse, un déficit sur fond de vieillissement de la population

Après s’être rapprochée du point d’équilibre en 2021, la branche assurance-vieillesse, edevrait être déficitaire de  – 3,5 milliards en 2023. La dégradation devrait se poursuivre et s’amplifier, avec des besoins de financement estimés à près de 16 milliards d’euros en 2026.

Une revalorisation des pensions de base de 0,8 % au 1er janvier 2023

Après la hausse de 1,1 % le 1er janvier 2022 et celle de 4 %, le 1er juillet 2022, le gouvernement prévoit une nouvelle augmentation des pensions de retraite de base de 0,8 % pour le 1er janvier 2023. Il s’agirait d’apurer l’inflation constatée en 2022 qui devrait atteindre 6 %. Compte tenu de la hausse attendue des prix, en 2023, +4,3 %, la question d’une majoration en cours d’année se posera sans nul doute à l’occasion de l’examen du projet de loi par le Parlement.

Des mesures en faveur du « grand âge »

À défaut d’un grand texte sur la dépendance, le projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit plusieurs mesures en faveur du « grand âge ».

Le volet « autonomie » du projet de loi comporte une dotation supplémentaire de 1,5 milliard d’euros en faveur des personnes âgées et handicapées, dont 850 millions pour le grand âge. L’enveloppe pour les personnes âgées augmente de 5,1 % contre plus de 4 % en 2021. 246 millions d’euros sont affectés à la revalorisation des professionnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) financés par l’État pour tenir compte de la hausse du point d’indice.

3 000 postes supplémentaires seront créés pour les 7 500 Ehpad, l’engagement étant d’atteindre l’objectif de 50 000 postes en cinq ans. Compte tenu des postes vacants, les établissements rencontrent avant tout des problèmes de recrutement.

Avec 120 millions d’euros, les services de soins infirmiers à domicile bénéficient, comme en 2021, d’un soutien financier pour mieux rembourser les interventions des infirmières à domicile.

Les personnes âgées dépendantes pourront bénéficier d’une présence plus importante des auxiliaires de vie à domicile, de l’ordre de deux heures supplémentaires. Le PLFSS prévoit que ces heures de « vie sociale » entreront en vigueur par étapes entre 2024 et 2028 pour un coût estimé à 900 millions d’euros. 780 000 bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie sont potentiellement concernés. La mise en œuvre de cette mesure dépendra de la disponibilité réelle des aides à domicile.

Un meilleur contrôle des Ehpad

Avec le PLFSS, le gouvernement a décidé d’instituer de nouvelles règles de transparence financière. Les agences régionales de santé et les conseils départementaux auront accès à la comptabilité des sièges des groupes privés lucratifs et non plus seulement aux comptes de chaque établissement. Cette possibilité est étendue à l’Inspection générale des affaires sociales et à celle des finances. Le PLFSS limite dans le temps la possibilité pour les Ehpad de conserver des subventions publiques non consommées.

Le Coin des Epargnants du 24 septembre 2022 : les marchés à l’heure de la correction

Marchés, attention ajustements en cours

La persistance de l’inflation, la remontée des taux et les perspectives de récession marquent, de plus en plus, de leur empreinte les marchés financiers. La décision de la Réserve fédérale américaine, mercredi 21 septembre, d’opérer une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la quatrième depuis le début de l’année et la troisième de cette ampleur, a confirmé que la lutte contre l’inflation serait certainement plus longue que prévu. Les taux directeurs de la FED évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Avec trois relèvements successifs de 75 points de base, la banque centrale américaine n’a jamais durci sa politique monétaire aussi rapidement depuis l’ère Volcker dans les années 1980. Même si elle était en partie anticipée, cette hausse a provoqué un net recul des actions sur le marché américain. Les investisseurs ont avant tout pris en compte que de nouvelles hausses de taux interviendront d’ici la fin de l’année. Le taux des Fed funds pourrait atteindre fin décembre ,4 %, selon la prévision médiane de la banque centrale, avec une fourchette allant de 3,9 % à 4,6 %. Ces relèvements devraient peser sur l’activité. La croissance du PIB américain serait quasi-nulle en fin d’année (+0,2 %) selon cette même prévision. En juin, la réserve fédérale espérait encore sur une croissance de 1,7 %. En 2023, l’activité augmenterait de 1,2 %, contre 1,7 % prévu en juin. Des experts considèrent que ces prévisions sont exagérément optimistes et qu’une récession est inévitable. En parallèle de la hausse des taux, la banque centrale américaine a annoncé, au printemps, une accélération de la réduction de la taille de son bilan. De quoi limiter les liquidités sur le marché et ainsi participer au mouvement visant à tempérer l’inflation. La Fed peine toutefois à atteindre ses objectifs, avec seulement la moitié du chemin parcouru à fin août. Le Président de la FED a indiqué qu’un rééquilibrage des marchés en particulier ceux du logement et du travail devait intervenir. Il estime que la résorption de l’inflation passe par un chômage plus élevé. La Fed prévoit un taux de chômage à 4,4 % fin 2023, contre 3,7 % en août. La Banque d’Angleterre a également décidé cette semaine de relever ses taux directeurs. Elle avait été, fin 2021, l’une des premières à se lancer dans un politique monétaire plus restrictive. Jeudi 22 septembre, elle a opté pour un relèvement de 0,5 point à 2,25 %. Il s’agit de la septième hausse consécutive depuis que la banque centrale anglaise a entamé son resserrement monétaire en décembre dernier. Par ailleurs, comme annoncé le mois dernier, le comité a voté en faveur d’une diminution de 80 milliards de livres du stock d’obligations d’État détenu dans son bilan. La Première ministre Liz Truss a annoncé un plafonnement des prix réglementaires, de façon à protéger les ménages et les entreprises des hausses de prix attendues cet hiver. Ce plan, dont le coût pour les finances publiques pourrait atteindre 150 milliards de livres, modifie les anticipations en matière d’inflation, sans que ses impacts aient pu encore être bien appréhendés. D’ores et déjà, la Banque d’Angleterre a revu à la baisse sa prévision d’inflation. Alors que le pic avait été estimé à 13 %, la hausse des prix pourrait rester contenue à 11 % en octobre. En août, elle se situait à 9,9 %.

Les marchés « actions » sont entrés dans une phase d’ajustement notoire. Avec des coûts de production en hausse et des taux plus élevés pesant sur la demande, les bénéfices des entreprises devraient se contracter dans les prochains mois. Après l’euphorie surjouée de 2021, le retour aux fondamentaux s’opère. Après un recul de 2,27 % vendredi, le Cac 40 a est ainsi tombé sous le seuil des 5 800 points (5 783,41 points). Sur la semaine, l’indice parisien a cédé 4,84%, son plus fort repli hebdomadaire depuis le mois de juin, et sur l’année, il abandonne désormais 19 %. Par rapport à son pic de 7 384,86 points du 5 janvier dernier, il perd 21,6 %. Un tel mouvement de baisse de plus de 20 % par rapport à un dernier plus haut correspond à la définition d’une entrée en phase de « bear market », marché baissier, dans lequel les vendeurs sur le marché, ont pris l’ascendant sur les  acheteurs. Le Dow Jones a perdu plus de 4 % sur la semaine et le Nasdaq plus de 5 %. Depuis le début de l’année, les pertes respectives s’élèvent désormais à 18,57 % et 30,53 %. Le Dow Jones est ainsi repassé sous la barre symbolique des 30 000 points.

Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur mouvement de hausse, Le taux de l’obligation d’Etat américain à 10 ans a dépassé 3,5 % et les taux à 2 ans sont montés au-dessus de 4 %. Le taux de l’OAT français à 10 ans était vendredi 23 septembre à 2,78 % contre 0,93 % en début d’année. L’euro a continué son mouvement de baisse par rapport au dollar ce qui contribue en partie à la baisse du cours du baril de pétrole. Ce dernier  a connu une forte diminution cette semaine, plus de 6 %, l’amenant en-dessous de 80 dollars (baril de Brent). La crainte d’une forte récession pèse sur le prix du pétrole. La force du dollar est également lié à la hausse des taux de la FED, à la bonne résistance de l’économie américaine et à la valeur refuge des Etats-Unis en période de troubles.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
23 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 783,41-4,84 %7 153,03 
Dow Jones 29 590,41-4,00 %36 338,30 
Nasdaq 10 867,93-5,07 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 284,19-3,59 %15 884,86 
Footsie 7 018,60-3,01 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 348,60-4,34 %4 298,41 
Nikkei 225 27 153,83-1,50 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 088,37-1,15 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,572 %+0,280 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +2,030 %+0,286 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,667%+0,218 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9707-2,93 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 645,950-1,78 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 85,620-6,35 %78,140 
CDE

Revalorisation des pensions complémentaires AGIRC-ARRCO au 1er novembre 2022

Les partenaires sociaux, gestionnaires du régime Agirc-Arrco, décideront du niveau de revalorisation des retraites complémentaires Agirc-Arrco lors du conseil d’administration du 6 octobre 2022, en application de l’accord quadriennal du 10 mai 2019. 

Compte tenu des premières informations relayées par la presse, la valeur du point des pensions complémentaires de retraite versées par l’ AGIRC -ARGIRC-ARRCO pourrait revalorisée entre 4,9 % et 5,2 %. « Cette hausse ne pourra pas dépasser les 5,2 % car elle ne peut pas être supérieure à celle des salaires. En 2021, la hausse avait été de 1 %.

Le versement des pensions de l’Agirc-Arrco représente un montant de 84 milliards d’euros annuel. Une hausse de 1 % de la valeur du point équivaut au versement de 840 millions supplémentaires par an pour les caisses du régime. Une revalorisation autour de 5 % représenterait 4,2 milliards de budget supplémentaire.

Les retraités du régime de base ont de leur côté bénéficié d’une revalorisation de 4 % qui est entrée en vigueur le 1er juillet dernier.

La FED poursuit et signe

La persistance de l’inflation, la remontée des taux et les perspectives de récession marquent de plus en plus de leur empreinte les marchés financiers. La décision de la Réserve fédérale américaine, mercredi 21 septembre, d’opérer une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la quatrième depuis le début de l’année et la troisième de cette ampleur, a confirmé que la lutte contre l’inflation serait certainement plus longue que prévu. Les taux directeurs de la FED évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Avec trois relèvements successifs de 75 points de base, la banque centrale américaine n’a jamais durci sa politique monétaire aussi rapidement depuis l’ère Volcker. Même si elle était en partie anticipée, cette hausse a provoqué un net recul des actions sur le marché américain. Les investisseurs ont avant tout pris en compte que de nouvelles hausses de taux interviendront d’ici la fin de l’année. Le taux des Fed funds atteindrait ainsi 4,4 % en fin d’année, selon la prévision médiane de la banque centrale, avec une fourchette allant de 3,9 % à 4,6 %. Ces relèvements devraient peser sur l’activité. La croissance du PIB américain serait quasi-nulle en fin d’année (+0,2 %) selon la prévision médiane de la Fed. En juin, lors de son dernier exercice de prévision, elle espérait encore sur une croissance de 1,7 %. En 2023, l’activité augmenterait de 1,2 %, contre 1,7 % prévu en juin. Des experts considèrent que ces prévisions sont exagérément optimistes et qu’une récession est inévitable.

En parallèle de la hausse des taux, la banque centrale américaine a annoncé au printemps une accélération de la réduction de la taille de son bilan. De quoi limiter les liquidités sur le marché et ainsi participer au mouvement visant à tempérer l’inflation. La Fed peine toutefois à atteindre ses objectifs, avec seulement la moitié du chemin parcouru à fin août.

Le Président de la FED a indiqué qu’un rééquilibrage des marchés en particulier ceux du logement et du travail devait intervenir. Il estime que la résorption de l’inflation passe par un chômage plus élevé. La Fed prévoit un taux de chômage à 4,4 % fin 2023, contre 3,7 % en août.

Depuis fin août, les marchés ont renoncé à leurs illusions et ajustent progressivement le niveau des cours à la réalité économique. Les indices actions ont perdu….

Le taux américain à 10 ans a notamment dépassé 3,5 % et les taux à 2 ans sont montés au-dessus de 4 %.

Livret A en août : plus fort que tout !

Livret A, entre effet taux et effet anxiété

L’effet taux a joué, à plein, durant cet été avec une collecte de 4,49 milliards d’euros au mois d’août qui fait suite à celle du mois de juillet qui avait atteint 2,64 milliards d’euros. L’augmentation de la collecte est classique en cas de hausse des taux. Elle perdure deux à trois mois après l’annonce par les pouvoirs publics.

Effet taux indéniable malgré un rendement réel négatif

Le passage du taux de 1 à 2 % à compter du 1er août a conduit de nombreux ménages à effectuer des versements sur leurs Livrets A. La collecte a été ainsi 2,7 fois plus élevée que celle du mois août 2021 (1,67 milliard d’euros), le taux du Livret A étant alors de 0,5 %. La collecte du mois d’août est la plus importante pour ce mois de l’histoire du Livret A. Elle est, par ailleurs, la deuxième la plus importante de l’année après celle du mois de janvier (6,25 milliards d’euros).

Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 23,62 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,55 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire dont le taux de rendement est le même que celui du Livret A, a connu une évolution parallèle avec une collecte, au mois d’août, de 780 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 3,84 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits battent, de mois en mois, de nouveaux records. Au mois d’août, celui du Livret A a atteint 367 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élevait à 130,1 milliards d’euros. De décembre 2019 à août 2022, l’encours du Livret A a augmenté de 68,4 milliards d’euros et celui du LDDS de 17,7 milliards d’euros.

Au mois d’août, les ménages ont été sensibles au relèvement du taux de 1 à 2 % même si le rendement réel est fortement négatif. Pour 2022, le rendement réel devrait, être, en effet, négatif, de plus de 4 points, situation inconnue depuis le début des années 1980. L’effet précaution l’emporte sur l’effet rendement réel. Le taux du Livret A est néanmoins compétitif par rapport à celui des autres produits d’épargne. Il est supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés et à ceux des fonds euros de l’assurance vie. Seul le taux du Livret d’Épargne Populaire lui est nettement supérieur (4,6 %) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. La préférence pour la liquidité demeure forte malgré la résurgence de l’inflation. Ainsi, malgré l’absence de rendement, l’encours des dépôts à vue est passé de 406 à 544 milliards d’euros  en augmentation de 138 milliards d’euros de décembre 2019 à juillet 2022.

Effet anxiété malgré la prise en charge d’une partie de la crise par les pouvoirs publics

Dans un contexte marqué par un fort niveau d’incertitude, les ménages continuent à privilégier l’épargne liquide de précaution. La poursuite de la hausse des prix et les annonces anxiogènes sur la survenue d’éventuelles pénuries  conduisent les ménages à augmenter  leur épargne de précaution. Les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face à des dépenses dans les prochains mois.

Traditionnellement, le second semestre est marqué par une hausse des dépenses en lien avec la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année mais cette année, cette inflexion pourrait être moins prononcée. Avec la prise en charge par l’État d’une grande partie des effets de l’inflation, le pouvoir d’achat, au second semestre, serait préservé  permettant le maintien du taux d’épargne à un niveau élevé.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de  l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdE et CDC
CdE et CDC

Le Coin des Epargnants : des marchés automnaux

Coup de froid des marché sur fond de surchauffe des prix

L’annonce du taux d’inflation du mois d’août aux Etats-Unis a fait l’effet d’une douche froide pour les investisseurs qui espéraient une décrue plus prononcée. L’inflation est simplement passée de 8,5 à 8,3 % de juillet à août quand les analystes l’espéraient à 8 %. En Europe, l’inflation a dépassé les 9 % au mois d’août. L’arrivée de l’automne avec un risque de pénurie surmédiatisé accentue la tendance baissière des marchés. Le CAC 40 a perdu sur la semaine plus de 2 % ; ce recul est mesuré au vu de ceux du  Nasdaq, plus de 5 % et de celui du Dow Jones, plus de 4 %. Les indices américains anticipent la prochaine décision de la FED qui devrait relever ses taux directeurs de 75 points de base, voire de 100 points de base. La crainte d’une récession aux Etats-Unis prend de l’épaisseur. L’avertissement sur résultats de FedEx, qui plonge de 22% à New York, est un signe de dégradation de la conjoncture.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
16 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 077,30-2,17 %7 153,03 
Dow Jones 30 822,42-4,13 %36 338,30 
Nasdaq 11 448.40-5,48 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 741,26-2,659 %15 884,86 
Footsie 7 236,68-1,56 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 500,41-1,95 %4 298,41 
Nikkei 225 27 567,65-2,29 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 126,40-4,16 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,292 %+0,012 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1,743 %+0,035 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,449%+0,143 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0005-0,39 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 672,895-2,48 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,430-1,17 %78,140 

Epargne salariale, les changements de l’automne

Epargne salariale, les changements de l’automne

L’entrée en vigueur de la loi de finances rectificative et de la loi sur le pouvoir d’achat a plusieurs conséquences pour l’épargne salariale. Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fait l’objet à compter du mois de septembre d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise. Dans le passé, l’effet de ce dispositif avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.

Logiquement, l’octroi de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale est conditionné à un blocage des sommes durant 5 ans. Des cas de déblocage anticipés ont néanmoins été prévus par le législateur :

  • Mariage ou conclusion d’un PACS ;
  • Violence conjugale ;
  • Naissance ou adoption du 3ème enfant ;
  • Acquisition ou agrandissement de la résidence principale ;
  • Cessation du contrat de travail ;
  • Divorce, dissolution du PACS avec résidence d’au moins un enfant au domicile du bénéficiaire ;
  • Surendettement du bénéficiaire ;
  • Création ou reprise d’une entreprise par le bénéficiaire, ses enfants, son conjoint ou la personne liée à un PACS, l’exercice d’une profession non salariée ou l’acquisition de parts d’une SCOP ;
  • Invalidité de 2ème ou de 3ème catégorie du bénéficiaire, de ses enfants, du conjoint ou de la personne liée par un PACS ;
  • Décès du bénéficiaire ou de son conjoint ou de la personne liée par un PACS

Dans le cadre du déblocage version 2022, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Le déblocage est temporaire et prendra fin le 31 décembre 2022. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ». Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.

Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.

En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables.  En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués avec, à la clef, 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.

Le Gouvernement a également décidé d’assouplir les conditions de mise en œuvre de l’intéressement, en particulier dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ces dernières pourront instituer des accords d’intéressement par décision unilatérale de l’employeur, sous conditions, ce qui était jusqu’alors réservé à celles de moins de 11 salariés. La durée maximale des accords d’intéressement est allongée de trois à cinq ans afin que l’entreprise puisse opter pour la durée la plus adaptée à sa situation.

Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de toutes cotisations sociales patronales et salariales, dite prime Macron, est triplé. Les entreprises pourront verser à compter du 1er juillet 2022 jusqu’à 3.000 euros à leurs salariés. Le plafond atteint 6.000 euros pour celles ayant un dispositif d’intéressement ou de participation. La prime Macron sera totalement exonérée des prélèvements sociaux et fiscaux jusqu’au 31 décembre 2023 quand elle est versée à des salariés dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC.

Retraite, réforme ou pas ?

Avec 346 milliards d’euros de dépenses en 2021, les régimes de retraite sont le premier poste, en France, de dépenses de la protection sociale. Dans son rapport annuel, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) souligne que le système de retraite devrait dégager un excédent de 3,2 milliards d’euros faisant suite à celui de  900 millions d’euros en 2021 qui était une première depuis 2008. Ce résultat est la conséquence du rebond de la croissance et de la bonne tenue du marché de l’emploi. Mais, selon le COR, dès 2023, le système de retraite devrait malheureusement renouer avec les déficits, une situation qui devrait perdurer durant de nombreuses années en l’absence de réforme. Le déficit évoluerait entre 2022 et 2032, de -0,5 point à -0,8 point de PIB,  soit un montant de 10 milliards dans cinq ans et pouvant atteindre 20 milliards d’euros dans dix ans.

Pour réaliser ses nouvelles projections, le COR a revu à la baisse certaines de ses hypothèses dont celle concernant les gains de productivité.  Ces gains sont censés désormais se situer dans une fourchette de 0,7  % à 1,6  % par an, contre 1  % à 1,8  % précédemment. Le COR a, par ailleurs, maintenu un taux de chômage de 7 %, quand le gouvernement table sur « une baisse à 5  % en 2027.

Les partenaires sociaux sont divisés sur la lecture du rapport. Le syndicats de salariés jugent que la situation est meilleure que prévu quand le Medef rappelle de son côté que l’équilibre est virtuel en raison du caractère structurellement déficitaire du régime de la fonction publique et des régimes spéciaux. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef a ainsi indiqué que si l’État employeur cotisait comme un employeur privé, « le déficit serait en réalité de 30 milliards d’euros ».

Parmi les pistes de réforme, le gouvernement propose l’allongement de la durée de cotisation ou le report de l’âge de départ. En vertu de la réforme Touraine de 2014, la durée de cotisation doit passer progressivement de 42 ans à 43 ans. Il serait envisagé d’accélérer le calendrier de ce relèvement censé être totalement effectif pour les générations nées après le 1er janvier 1973.

Le Coin des Epargnants du 9 septembre 2022 : Les investisseurs saluent la remontée des taux d’intérêt

Les bourses  saluent, pour une fois, la remontée des taux

Si en règle générale, le relèvement des taux ne profite pas aux actions, celui décidé par la BCE mercredi 7 septembre a été bien accueilli car il témoigne de sa volonté de lutter contre un fléau qui menace les fondements de la zone euro. Le CAC 40 affiche ainsi sa première hausse hebdomadaire depuis la mi-août. Il a gagné 0,73 % au cours des cinq dernières séances, grâce, notamment, à une progression de 1,41 % vendredi lui permettant de passer au-dessus des 6.200 points, à 6.212,33 points. L’Eurostoxx a gagné de son côté 0,72 % sur la semaine. Aux Etats-Unis, les indices actions ont renoué avec la hausse avec un gain de plus de 4 % pour le Nasdaq.

Sur le marché des changes, les mesures de la BCE et l’intervention de Christine Lagarde n’ont pas eu d’effet sur le taux de change de l’euro. La devise unique est tout juste à la parité avec le dollar, handicapée par la révision à la baisse des projections de croissance de la zone euro. Pour les banques, la hausse des taux est une bonne nouvelle, comme elle l’est pour les assureurs et les entreprises financières. Aux États-Unis, une augmentation de 75 points de base est attendue pour la prochaine réunion de la FED prévue le 21 septembre prochain.

La BCE engage la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les États membres, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base. À l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel relèvement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25% et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, pour la première fois depuis 2011, la BCE avait procédé à une première augmentation de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait eu pour risque d’engendrer une forte hausse du rendement des emprunts d’État et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les États membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec un taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 avant de revenir à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

En relevant ses taux, la BCE souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. S’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés, ce relèvement devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation devrait être freinée par le jeu du crédit et l’investissement. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et en matières premières, ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient, en revanche, souffrir de ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
9 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 212.33+0,73 %7 153,03 
Dow Jones 32 151,71+2,66 %36 338,30 
Nasdaq 12 112,31+4,14 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 088,21+0,29 %15 884,86 
Footsie 7 351,07+0,96 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 570,04+0,72 %4 298,41 
Nikkei 225 28 214,75+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 262,05+2,37 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans  +2,280 %+0,130 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1708 %+0,184pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,306%+0,067 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0046+0,86 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 716,209+0,16 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,900-1,20 %78,140 
CDE

La BCE s’engage dans la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les Etats membres, la BCE a décidé de relever de 75 points de base ses taux directeurs.  A l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel ajustement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25 % et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, la BCE avait  procédé à une première augmentation, une première depuis 2011 de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait pour risque une forte hausse du rendement des emprunts d’Etat et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les Etats membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec u taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 mais qui reviendrait à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

La BCE, en relevant ses taux souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. Ce relèvement s’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation pat le jeu du crédit et l’investissement devraient être freinés. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et matières premières ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient souffrir ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

La Cour des Comptes, l’épargne réglementée au rapport

La Cour des Comptes a publié au début du mois de septembre un rapport sur l’épargne réglementée en France pour lequel les représentants du Cercle de l’Epargne avaient été entendus. Ce rapport souligne que l’épargne réglementée joue un rôle important dans l’épargne française et qu’elle a eu tendance à s’accroître avec la succession des crises que le pays a connue. La Cour des Comptes estime que le système est globalement satisfaisant. Néanmoins, elle souligne trois problèmes :

  • l’individualisation du fonds d’épargne au sein de la Caisse des Dépôts qui abrite désormais un acteur bancaire important, la Banque Postale et le premier assureur français, La CNP ;
  • l’allocation des actifs du fonds d’épargne qui sont insuffisamment fléchés vers le développement durable ou le logement ;
  • l’épargne logement qui ne répond plus aux objectifs assignés et dont le coût est élevé en raison des taux pratiqués pour les anciens contrats.

L’épargne réglementée constitue une spécificité française. Elle comprend des produits dont les caractéristiques qui bien souvent dérogent au droit commun sont fixées par les textes législatifs et réglementaires. Les taux de rémunération, les plafonds, l’affectation de l’épargne collectée sont déterminés par les pouvoirs publics. Si l’assurance vie dispose d’un régime spécifique, elle n’en demeure pas moins un produit dont le fonctionnement au quotidien dépend de l’assureur, ce dernier fixant les taux de rendement. L’épargne réglementée rassemble le Livret A, le Livret Bleu, le Livret de Développement Durable et Solidaire, le Livret d’Epargne Populaire, le Livret d’Epargne Entreprise et le Livret Jeune et l’épargne logement. Les produits de l’épargne réglementée sont régis par le Code Monétaire et Financier. L’épargne logement, à la différence des autres produits, est un contrat entre l’épargnant et l’établissement financier et est régie en outre par des dispositions du code de la construction et de l’habitat. Les taux de rémunération de l’épargne réglementée ont bénéficié de règles de calcul à partir des années 2000. Actuellement, ces taux sont déterminés par l’arrête du 21 janvier 2021. Le Livret A, le LDDS, le Livret d’Epargne Populaire, le Livret Jeune bénéficient d’une exonération fiscale et sociale. Les autres produits sont soumis aux règles de droit commun pour la fiscalité et les prélèvements sociaux. Néanmoins, les prélèvements sociaux ne s’appliquent qu’aux PEL souscrits après le 1er janvier 2011 et les prélèvements fiscaux n’ont commencé à s’appliquer que pour les PEL ouverts après le 1er janvier 2018.

Les fonds collectés sur les Livret A sont centralisés à hauteur de 59,5 % au fonds d’épargne géré par la Caisse des Dépôts et Consignation pour financer notamment le logement social et la politique de la ville. Les établissements de crédits collecteurs conservent à leur bilan l’encours non centralisé pour financer la création et le développement de PME, la transition énergétique er la réduction de l’empreinte climatique ainsi que l’économie sociale et solidaire.

L’encours de l’épargne réglementé a atteint fin 2021 834 milliards d’euros, soit 14 % de l’épargne financière des ménages. La part de l’épargne des ménages détenue sous forme de numéraire, de dépôts à vue et de livrets bancaires réglementée ou pas représentent 29 % des actifs financiers, contre 33 % en Italie, 40 % en Allemagne ou 42 % en Espagne. La Cour des Comptes que la crise sanitaire a favorisé toutes les formes d’épargne. L’épargne réglementée et les dépôts à vue ont vu leurs flux doubler (de 48,8 à 95,8 milliards d’euros) mais les achats d’actions ont atteint, en 2020, plus de 13 milliards d’euros quand ceux des unités de compte des contrats d’assurance vie a dépassé 16,8 milliards d’euros.

55,7 millions de Livrets A sont détenus par des personnes physiques et 820 millions par des personnes morales. 83 % des Français détiennent un Livret A, 36 % un LDDS et 10 % un LEP. 19 % des Français détiennent un produit d’épargne logement en 2021, contre 22 % en 2016.

L’encours moyen des Livrets A est de  5 858 euros pour les personnes physiques, celui des LDDS est de 5002 euros et celui des LEP de 5 604 euros. Les Livrets A au-dessus du plafond représentent 30 % de l’encours total mais seulement 7 % des livrets. Ceux qui dépassent 15 300 euros représentent 64 % de l’encours. Les épargnants de plus de 65 ans détiennent 21 % des Livrets A et 34 % de l’encours. Les moins de 25 ans de leur côté possèdent 27 % des Livrets A et 12 % de l’encours.  

La Cour des Comptes souligne que la rentabilité du fonds d’épargne qui centralise les ressources de plusieurs livrets réglementés baisse en raison de la diminution des taux d’intérêt de ces dernières années, sachant que le taux de rendement des livrets s’est contracté moins rapidement. La Cour estime que cette diminution de la rentabilité ne pet en danger le système de l’épargne réglementée. Elle demande en revanche une séparation plus stricte de la gestion de ce fonds par la Caisse des Dépôts afin qu’il ne puisse pas y avoir des interférences avec la Banque Postale et la CNP, filiales de la Caisse.

La Cour des Compte souhaite une refonte de l’épargne logement qui répond à ses yeux de moins en moins à sa vocation initiale de soutien au financement des projets immobiliers des ménages. Entre 2016 et 2020, le flux de nouveaux prêts, déjà faible en 2016, s’est fortement réduit pour conduire à une production quasi-nulle.

La Cour indique que du fait de l’application du taux de rémunération en vigueur au moment de la souscription, de nombreux plans bénéficient de taux élevés qui sont coûteux pour les établissements de crédits. Le taux d’intérêt moyen des comptes à terme hors PEL de plus de deux ans est de 0,78 %, alors que le taux moyen des PEL de plus de 2 ans est de 2,6 %. Les plans souscrits avant 2011 ne sont pas limités dans le temps ce qui permet le maintien de taux élevé tant que les souscripteurs n’effectuent pas de rachats. Si les PEL les plus anciens, rémunérés à plus de 5,25 %, ne représentent plus que 11 % des encours totaux, les PEL rémunérés entre 3,50 et 4,50 % représentent 28 % des encours et les PEL rémunérés entre 2,50 et 3,50 % pèsent pour 45 % des encours totaux : les trois quarts des encours sont donc rémunérés à 2,50 %. À fin décembre 2021, la Banque de France estime que le taux moyen (pondéré par les encours) des PEL ouverts avant 2011 est de 4,51 %, garantissant un rendement sans équivalent au regard du niveau de risque encouru. L’écart de performance instantané – celui qui est observé sur le premier trimestre 2022 – avec les placements obligataires ou en actions, s’est encore accru en raison de l’évolution des marchés des actions et des obligations Pour mémoire, le taux de rémunération des PEL souscrits depuis le 1er janvier 2018 est de 1 %, ces plans étant soumis au prélèvement forfaitaire unique.

Jusqu’à maintenant les pouvoirs publics se sont interdits de modifier les règles en vigueur pour les vieux contrats du fait de la jurisprudence constante du Conseil constitutionnel. Il n’est pas possible de modifier de manière rétroactive les clauses d’un contrat. Or, la rémunération fait partie de ces clauses. Néanmoins, dans son rapport la Cour suggère plusieurs pistes. Elle propose de modifier de manière unilatérale des contrats par les établissements de crédit concernés eux-mêmes sur le fondement de l’article 1195 nouveau du Code civil qui reconnaît la théorie de l’imprévision qui était jusque-là refusée par la Cour de cassation. Il pourrait en résulter un contentieux important avec des solutions divergentes avant que la Cour de cassation ne vienne éventuellement le trancher. La Cour reconnait que les établissements bancaires ne sont prêts à s’engager d’eux-mêmes dans cette voie. Une autre possibilité serait pour les établissements bancaires de négocier avec leurs clients la sortie de leurs PEL moyennant une indemnité calculée en fonction de la perte de l’avantage pour ces derniers. Elles pourraient leur proposer des livrets avec des taux de rémunération plus élevés sur une période donnée. Une deuxième piste viserait à fiscaliser les anciens PEL pour encourager les épargnants de migrer sur d’autres produits. Il est possible que cette mesure ne soit pas constitutionnelle en raison de son caractère rétroactif. Le Gouvernement aurait du mal à trouver une majorité au Parlement sur ce sujet en raison de son caractère impopulaire. La Fédération bancaire française privilégie souhaite de son côté l’application, par voie réglementaire, d’un taux spécifique de rémunération des PEL échus, c’est-à-dire ceux qui sont arrivés à leur terme contractuel mais dont le déposant n’a pas demandé le retrait. Cette mesure pourrait être contestée devant le Conseil d’Etat. Les solutions de modification du régime de l’épargne logement sont donc peu évidentes.

Sur la question du plafonnement des produits d’épargne réglementée et de la fiscalité, la Cour des Comptes penche pour la stabilité estimant que les inconvénients seraient plus importants que les avantages. Elle se prononce également contre la fusion du Livret A avec le LDDS.

Le PER maintient le cap

Selon France Assureurs, au mois de juillet, 57 200 nouveaux assurés ont souscrit un Plan D’Epargne Retraite auprès d’une entreprise d’assurance, soit une hausse de +21 % par rapport à juillet 2021. Les cotisations sur un PER assurantiel se sont élevées à 557 millions d’euros, soit une hausse de +47 %. 20 900 assurés ont transféré d’anciens contrats vers un PER pour 500 millions d’euros.

Au total, le marché des PER commercialisés par les entreprises d’assurance enregistre sur le mois 78 100 assurés supplémentaires et 1,057 milliard d’euros de versements.

La collecte nette des PER s’élève à +458 millions d’euros en juillet et à +3 043 millions d’euros depuis le début de l’année 2022.

Fin juillet 2022, 3,4 millions d’assurés détenaient un PER pour un encours de 42,9 milliards d’euros.

CdE et France Assureurs

L’assurance vie en mode petit train de sénateur

Une collecte positive mais modeste

L’assurance vie a enregistré une petite collecte nette au mois de juillet, + 800 millions faisant suite à celle également modeste du mois de juin, + 600 millions d’euros. Le résultat de ce mois de juillet est une contreperformance car hors années spéciales comme 2012, 2020 ou 2021, la collecte du septième mois de l’année dépasse, en règle générale les 2 milliards d’euros. Elle avait ainsi atteint 2,3 milliards d’euros en juillet 2020 et 1,4 milliard d’euros en juillet 2021. Les fonds euros, en juillet ont été une nouvelle fois en décollecte (-1,7 milliard d’euro) quand les unités de compte ont été en collecte nette positive de +2,5 milliards d’euros.

En juillet, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 12,0 milliards d’euros, soit 200 millions de moins qu’en juillet 2021 et 100 millions d’euros de moins qu’en juin dernier. Depuis de le début de l’année, elles atteignent 88,4 milliards d’euros. La collecte en unités de compte a atteint 36,1 milliards d’euros en cumulé depuis le début de l’année, contre 52,3 milliards d’euros pour les supports en euros. Les prestations se sont élevées, en juillet, à 11,2 milliards d’euros (+0,1 milliard d’euros par rapport à juillet 2021). Depuis le début de l’année, elles s’établissent à 75,5 milliards d’euros.

L’assurance vie face aux incertitudes internationales et économiques

L’assurance vie, depuis deux mois, connaît un rythme de croissance modeste qui tranche avec les fortes collectes du Livret A. Ce dernier bénéficie de la hausse de son taux, relevé à deux reprises depuis le début de l’année. L’assurance vie est pénalisée par le faible rendement de ses fonds euros qui sera, sans nul doute en 2022, inférieur au taux du Livret A, ce qui constituera une première. Le rendement réel des fonds euros sera sur l’année négatif de plusieurs points (environ 4 points). Dans ce contexte, les épargnants réduisent leur exposition aux fonds euros et augmentent celle en unités de compte.

Les mauvais résultats des places financières pèsent sur  le montant de la collecte brute qui est recul depuis le mois de mars. Ce recul peut également s’expliquer par les incertitudes que génèrent la guerre en Ukraine. Elles dissuadent une partie des épargnants à s’engager sur le long terme. En période de tensions internationales et de résurgence de l’inflation, les ménages, de manière traditionnelle, privilégient les produits d’épargne réglementée comme le Livret A ou le LDDS. La persistance de l’inflation, dans les prochains mois, devrait conduire les ménages à la prudence et à l’attentisme. La collecte de l’assurance vie devrait rester ainsi étale.

CDE France Assureurs
CDE France Assureurs

Le Coin des Epargnants : des marchés chafouins pour la rentrée des classes

Une orageuse fin de mois d’août pour les places financières

Les mois d’août sont souvent agités pour les marchés « actions ». Le cru 2022 ne désobéit pas à cette règle. Après un rebond en juin et en juillet, les indices ont cédé à nouveau du terrain en août. Le Cac 40 a perdu 5 % effaçant ainsi de plus de moitié son important gain de juillet. L’essentiel de la rechute s’est fait dans les derniers jours du mois. L’humeur a clairement changé en Bourse avec les annonces des banquiers centraux de placer la lutte contre l’inflation parmi leurs priorités de la rentrée. Les dernières données sur l’inflation ne peuvent que leur donner raison. En zone euro, malgré une bonne surprise côté français (+6,5 % sur an, en ralentissement par rapport à +6,8 % en juillet et +6,7 % anticipé), l’augmentation de l’indice des prix à la consommation a atteint 9,1 % sur un an en août, un nouveau record, contre 8,9 % en juillet. Hors alimentation et énergie, elle ressort à 4,3 %, contre 4,1 % attendu et 4 % le mois précédent. Pour la première fois, les prix de l’alimentation, alcools et tabac affichent une hausse de plus de 10 %. L’inflation sous-jacente des produits manufacturés s’est accélérée, passant de 4,5 % à 5 %. L’inflation dans les services est, elle, passée de 3,7 % à 3,8 %. Selon plusieurs économistes, l’inflation de la zone euro devrait atteindre, avant la fin de l’année, la barre des 10 %.

Une semaine chaotique

Les résultats économiques ont pesé sur les cours « actions » en début de semaine, en  positif comme en négatif. Après le fort recul de la semaine précédente et des premiers jours de celle-ci, un rebond a été constaté vendredi 2 septembre. Le CAC a perdu 1,70 % sur la semaine mais cette perte a été limitée par un gain de 2,2 % sur la seule journée de vendredi. Le Daxx allemand a gagné 0,61 % sur la semaine.

En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction en août, l’indice privé définitif PMI-Caixin ressortant en dessous du seuil des 50 points, pour la première fois en trois mois. Il a été publié à 49,5 points, contre 50,4 en juillet. Cette baisse est imputable à la diminution de la demande, sur fond de rationnement de l’électricité et de regain de l’épidémie de Covid-19. Près de 4 millions d’habitants des villes de Chengde et Xinle, dans le Hebei, près de Pékin, ont été confinés.  Au nord de la ville, à Tianjin, plus de 13 millions d’habitants ont dû se soumettre à un test PCR après la détection de 80 cas positifs en l’espace de deux jours.

En zone euro, l’indice manufacturier définitif d’août a été annoncé à 49,6 points, en nouveau retrait de 0,1 point par rapport à juillet. La tendance est mauvaise en Allemagne où la composante industrielle a chuté de 49,8 à 49,1 points en l’espace d’un mois. Seule la France détonne avec un indice PMI en hausse à 50,6 points contre 49 en juillet, signifiant que l’économie est en zone d’expansion. Les industriels de la zone euro, toujours confrontés à de fortes difficultés, signalent un nouveau repli marqué de leurs volumes de production en août. L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du PIB au troisième trimestre. Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier s’est maintenu en territoire d’expansion. Il est même parvenu à rester stable en août, à 52,8 points, alors qu’un repli à 51,9 points était anticipé.

Les résultats de l’emploi américain rassurent

Au mois d’août, les Etats-Unis ont créé 315 000 emplois dans le secteur non agricole, soit un peu plus que les 298 000 attendus par le consensus, mais bien moins que les 528 000 de juillet. Le taux de chômage est, lui, en hausse de 0,2 point à 3,7 %, contre une stabilité anticipée, mais les salaires n’ont pas flambé. Sur un an, ils augmentent, certes, de 5,2 %. C’est moins que les 5,3 % attendus par les analystes. Le rythme plus lent des créations d’emplois en août, l’accroissement de la population active et l’augmentation plus modeste des salaires ont rassuré les investisseurs. Les résultats de l’emploi n’ont pas empêché le Nasdaq de perdre plus de 4 % sur la semaine et le Dow Jones près de 3 %. Depuis le 1er janvier, le Nasdaq a perdu 25 % de sa valeur.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
2 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 167,51-1,70 %7 153,03 
Dow Jones 31 318,44-2,99 %36 338,30 
Nasdaq 11 630,86-4,21 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13,050.27+0,61 %15 884,86 
Footsie 7 281,19-1,97 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3,544.38-1,65 %4 298,41 
Nikkei 225 27 650,84-3,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 186,48-1,54 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,150 %+0,147 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,522 %+0,134pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,239 %+0,207 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0020+0,57 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 714,128-1,34 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,990-6,90 %78,140 

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (-0,2 % après -1,6 %). Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après -1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après         -1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (–0,2 % après –1,6 %).  Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après –1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après –1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Stabilité dans la rémunération de l’épargne de court terme

En juillet, selon la Banque de France, les taux de rémunération des dépôts à court terme est resté stable à un niveau très faible.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

juil- 2021mai-2022juin-2022 (e)juil- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,410,500,500,50
Ménages0,640,780,780,77
dont : – dépôts à vue0,010,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,420,390,390,44
– comptes à terme > 2 ans (g)0,840,700,700,68
– livrets à taux réglementés (b)0,531,071,071,07
dont : livret A0,501,001,001,00
– livrets ordinaires0,100,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,602,582,582,57
SNF0,100,090,090,10
dont : – dépôts à vue0,040,040,040,05
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,090,110,14
– comptes à terme > 2 ans (g)0,690,610,620,62
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,50
Euribor 3 mois (c)-0,55-0,39-0,240,04
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,510,941,501,14

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Le Coin des Epargnants : retour aux fondamentaux

Après quelques semaines d’éclaircies, les marchés redécouvrent en cette fin de mois d’août les lourdes incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.

La sombre rentrée des marchés

Dans le cadre du symposium de politique monétaire de Jackson Hole aux Etats-Unis, le Président de la Fed, Jerome Powell, a été lors de son intervention extrêmement net sans sa volonté de lutter contre l’inflation qui « nécessitera probablement une politique restrictive pendant un certain temps ». Ses propos ont entrainé le recul des indices « actions » et la progression des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans a franchi la barre des 2 % et celui de son homologue américain la barre des 3 %. Cette hausse des taux a été favorisé également par les rumeurs d’une forte hausse des taux directeurs de la BCE lors de la réunion du mois de septembre. Elle pourrait être de 75 points comme aux Etats-Unis.

Les menaces de récession dans un contexte d’approvisionnement énergétique problématique en Europe ont conduit à la baisse du cours des actions et au recul de l’euro. Le Dow Jones a cédé sur la semaine plus de 4 % portant la baisse à plus de 11 % depuis le 1erjanvier. Le Nasdaq a reculé de 4,44 % sur la semaine. Depuis le début de l’année, cet indice a perdu un quart de sa valeur. Le CAC40 a perdu de son côté 3,41 % cette semaine.

Accès de faiblesse euro sur fond de flambée électrique

L’euro est repassé au-dessous de 1 dollar cette semaine, les investisseurs anticipant une longue récession en Europe, conséquence de la raréfaction du gaz russe et de l’augmentation des cours de l’énergie. La dépréciation de la monnaie européenne,           -15 % en un an s’explique également par les écarts des taux directeurs pratiqués par les banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique. La FED a relevé ses taux dès le mois de mars quand la Banque centrale européenne ne l’a fait qu’à partir du mois de juillet. Compte tenu de l’écart de taux qui atteint désormais deux points, les investisseurs privilégient les placements américains au détriment de ceux de la zone euro ce qui provoque une baisse de la valeur de la monnaie européenne.

Si la dépréciation de l’euro favorise les exportations en dehors de l’Union européenne, elle renchérit, en revanche, le coût des importations et notamment celles en énergie. Elle contribue ainsi à l’augmentation de l’inflation. Pour les Européens, il est plus coûteux d’investir aux États-Unis quand, a contrario, les Américains peuvent le faire en Europe à moindre prix.

La semaine restera marquée par l’envolée sans précédent des prix de l’électricité en Europe et tout particulièrement en France. Les prix de gros de l’électricité pour 2023 en France ont dépassé 1 000 euros le mégawattheure (MWh) quand ces prix n’étaient que de 85 euros il y a un an. Avant la crise sanitaire, ils fluctuaient même autour des 50 euros.

La hausse des prix de l’électricité est imputable à la diminution des flux de gaz russe vers l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine et à l’augmentation du cours du gaz. De nombreuses centrales de production d’électricité sont alimentées au gaz en Europe ce qui induit des effets sur le cours de cette dernière. En France, par ailleurs,  32 des 56 réacteurs nucléaires que compte l’Hexagone sont à l’arrêt, notamment en raison d’un problème de corrosion, réduisant la production électrique française à un niveau historiquement bas. La France est contrainte d’importer son électricité quand logiquement elle est exportatrice. Les annonces d’EDF sur un report de la remise en réseau des centrales concernées a provoqué des tensions supplémentaires sur le marché de l’électricité.

Jusqu’à maintenant, les pays de la zone euro ont institué des boucliers tarifaires pour protéger leurs concitoyens des effets de la hausse du prix de l’électricité. Le coput budgétaire est exponentiel. Au Royaume-Uni, le régulateur a annoncé  vendredi 26 août que les tarifs réglementés de l’énergie augmenteraient de 80 % à partir d’octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d’électricité pourraient progresser encore « considérablement » en 2023.

En France, des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d’électricité vers l’énergéticien public, EDF , et son tarif fixe. En 2023, le bouclier tarifaire devrait céder la place à un système d’aides ciblées en faveur des ménages les plus modestes.

Face à l’augmentation des cours de l’énergie,  la Première  ministre tchèque, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a déclaré ce vendredi que son pays allait convoquer une réunion d’urgence pour faire face à la crise énergétique. Le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Sikela, a déclaré que le conseil européen de l’énergie devait se réunir « le plus tôt possible ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
26 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 274,26-3,41 %7 153,03 
Dow Jones 32 283,40-4,22 %36 338,30 
Nasdaq 12 141,71-4,44 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 971,47-4,23 %15 884,86 
Footsie 7 427,31-1,63 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 603,68-3,39 %4 298,41 
Nikkei 225 28 641,38-1,00  %28 791,71 
Shanghai Composite 3 236,22-0,70  %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,013 %+0,203 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,388 %+0,165 pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,032 %+0,051 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0000-0,34 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 734,670-0,70 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 99,730+3,53 %78,140 

Le Livret A dopé par l’effet taux

Le Livret A, avec une collecte positive de 2,64 milliards d’euros au mois de juillet, a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement du taux de 1 à 2 %, relèvement qui est entré en vigueur le 1er août dernier. Cet effet « taux » joue à chaque annonce quel que soit le contexte économique. La collecte de juillet est deux fois supérieur à celle de juin 2022 ou de juillet 2021. C’est la meilleure collecte pour un mois de juillet depuis plus de 10 ans. Même celle du mois de juillet 2020, en sortie de confinement, avait été plus faible (1,85 milliard d’euros).

Sur les sept premier mois de l’année, la collecte a atteint plus de 19 milliards d’euros, soit plus que sur la même période en 2021 (17,88 milliards d’euros). Elle est légèrement inférieure à celle de 2020 (22,25 milliards d’euros toujours sur les sept premiers mois).

En juillet l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 362,5 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte positive en juillet de 480 millions d’euros, contre 250 millions en juin portant son encours à 129,4 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement.

Les ménages, malgré ou à cause de l’inflation, reste en mode épargne. Craignant une augmentation à venir des prix voire des impôts, ils mettent de l’argent de côté. Dans leur globalité, ils ne puisent aucunement dans la cagnotte qu’ils ont constituée durant la période covid. Au contraire, ils la renforcent. Sachant qu’ils disposent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants (536 milliards d’euros fin juin 2022), ils ont décidé d’effectuer des transferts sur leur Livret A et leur LDDS dès l’annonce du relèvement du taux de rendement. Cet effet taux devrait encore être constaté en août avant de s’estomper durant l’automne. Traditionnellement, la fin d’année est marquée par des collectes moindres voire des décollectes en raison des dépenses de rentrées et de fin d’année. Les incertitudes économiques devraient néanmoins porter les ménages à la prudence. Les mesures de soutien du Gouvernement qui entrent en vigueur à compter du mois de septembre devraient également limiter les sorties pour le Livret A.

Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC

Le Coin des Epargnants du 20 août 2022 : incertitudes, doutes et inquiétudes en attendant la rentrée

A quelques encablures de la rentrée, l’attentisme est de mise

Dans cette seconde partie du mois d’août, la Bourse de Paris n’a pas signé une septième semaine de hausse consécutive. Devant la montée des incertitudes et les résultats décevants sur le front de l’inflation, les investisseurs optent pour la prudence. Cette semaine, le CAC 40 a ainsi reculé de 0,9 %. Le recul a été plus prononcé en Allemagne, le Daxx perdant près de 2 %. Depuis le début de l’été, l’indice parisien connaît une évolution plus favorable que les autres indices européens. La bonne tenue du luxe et le regain d’intérêt pour les valeurs financières expliquent l’évolution du CAC 40 quand son homologue allemand est pénalisé par les difficultés de l’industrie automobile.

Le pessimisme des investisseurs pour l’Europe est lié, cette semaine, à de mauvais résultats pour le secteur de la construction. Selon Eurostat, la production dans la construction, corrigée des variations saisonnières, a diminué de 1,3 % dans la zone euro et de 1,2 % dans l’Union européenne. En mai, la production avait déjà diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,1% dans l’Union. En Allemagne, la hausse des prix à la production a dépassé les attentes en juillet. Ils ont augmenté de 37,2 % sur un an et de 5,3 % sur un mois. C’est la plus forte augmentation observée par l’Office fédéral de la statistique depuis le début des études en 1949. Sur le marché de gros en Allemagne, le prix de l’électricité a atteint un nouveau record à 550 euros le mégawattheure. Dans ce contexte, l’inflation ne peut que continuer sa route en avant sur le vieux continent. Selon Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, les perspectives d’inflation dans la zone euro ne se sont pas améliorées depuis la hausse des taux en juillet. Le prochain relèvement des taux directeurs en septembre pourrait être de 50 points de base après celui juillet. Au Royaume-Uni, l’inflation pourrait dépasser 15 %. Elle est à l’origine d’importantes grèves, sachant que les mesures de soutien du pouvoir d’achat outre-Manche sont rares. Dans l’ensemble de l’Europe, la décrue de l’inflation n’est pas attendue avant le début d’année prochaine.

Le durcissement de la politique monétaire fait craindre à de nombreux investisseurs la survenue d’une récession en Europe. Le PIB allemand pourrait se contracter au cours des trois prochains trimestres. Aux Etats-Unis, l’immobilier est dans une situation de quasi-récession. Les ventes de logements anciens ont reculé de 6 % de juin à juillet, soit une chute de 20 % en un an. Les reventes de biens immobiliers sont au plus bas depuis mai 2020.

Les acteurs de marché attendent la tenue du symposium de Jackson Hole qui réunit les banquiers centraux à la fin du mois d’août. Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, pourrait affirmer sa volonté de lutter contre l’inflation.

Avec la montée des incertitudes et la persistance de l’inflation, les taux des obligations d’Etat étaient orientés cette semaine à la hausse, le taux de l’OAT à 10 ans se rapprochant de 1,8 %. Les anticipations d’augmentation des taux directeurs américains et l’aversion aux risques pénalise l’euro qui est à nouveau à parité avec le dollar.

Le pétrole à la baisse, le gaz à la hausse

Depuis le mois de juin, le baril de pétrole (Brent) a perdu  25 % de sa valeur. La baisse du cours du pétrole s’explique par les anticipations sur la demande. Les mauvais chiffres de l’activité manufacturière aux Etats-Unis et le ralentissement attendu de l’économie chinoise laissent supposer une progression moindre de pétrole dans les prochains mois. Dans le raffinage qui est un des principaux indicateurs de demande de brut), la dynamique post-covid s’éteint. L’activité de transformation du pétrole brut est tombée en juillet au plus bas depuis mars 2020. La demande de produits raffinés est en retraite de 10 % sur un trimestre.

Au niveau de l’offre, la décision de puiser dans les réserves stratégiques et l’augmentation certes légère des quotas de production par l’OPEP ont pesé sur les prix. Les anticipations sur un éventuel accord sur le nucléaire iranien jouent également en faveur d’une détente sur les cours, la République islamique pouvant à terme revenir sur le marché international de pétrole. En cas de levée des sanctions, l’Iran pourrait augmenter sa production de 1,3 million de barils par jour, permettant une stabilisation des cours jusqu’en 2023.

La tendance baissière pourrait s’inscrire dans la durée mais reste malgré tout fragile. Le principal risque demeure les tensions sur le marché du gaz qui pourraient atteindre celui du pétrole. Le 16 août dernier, le cours du MWh de gaz à Rotterdam a dépassé 250 euros. Le gaz est ainsi onze fois plus cher que la moyenne saisonnière de ces cinq dernières années. Les Russes prétendent que le MWH atteindra près de 350 euros à l’automne. L’impossibilité de réaliser des livraisons fluviales en charbon et en fioul en Allemagne contraint à un recours plus important que prévu des centrales au gaz, ce qui pèse sur les prix. La Russie limite toujours ses exportations vers l’Europe en prétextant des problèmes techniques liés aux embargos qui lui sont imposés. Le prix du gaz devrait conduire les producteurs d’électricité à privilégier le charbon et le pétrole, ce qui augmentera le cours de ces deux matières premières.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
 19 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 495,83-0,89 %7 153,03 
Dow Jones 33 706,74-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 12 705,22-2,62 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 544,52-1,82  %15 884,86 
Footsie 7 550,37+0,66  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 730,32-1,23 %4 298,41 
Nikkei 225 28 930,33+1,34 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 258,08-0,44 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,797 %+0,252 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,223 %+0,236 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,981 %+0,121 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0039-2,20 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 750,560-2,80 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 97,290-0,64 %78,140 
CDE

Le Coin des Epargnants du 13 août 2022 : légère détente sur le front de l’inflation

 

Petits signes d’accalmie aux Etats-Unis sur le front de l’inflation

Le taux d’inflation, aux Etats-Unis, a été de 8,5 %, contre 9,1 % en juin, en raison de la  baisse de 20 %, des prix de l’essence. L’indice des prix à la consommation (CPI) a stagné le mois dernier après une hausse de 1,3 % en juin par rapport à mai, a annoncé le département du Travail. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un ralentissement moins marqué, avec en moyenne, une augmentation de 0,2 % d’un mois sur l’autre et de 8,7 % en rythme annuel. Il s’agit de la plus forte décélération de l’inflation d’un mois sur l’autre depuis 1973. L’indice d’inflation de base (« core CPI »), qui exclut l’énergie et les produits alimentaires, a augmenté de 0,3% le mois dernier et sur un an. Il est en augmentation de 5,9%, comme en juin.

La banque centrale américaine a indiqué qu’elle attendait les résultats des prochains mois pour apprécier l’évolution des prix. Ce recul a conduit les investisseurs à considérer que  la prochaine hausse des taux des directeurs de la FED sera de  50 points de base en septembre, et non plus de 75 points de base comme estimé avant la publication des chiffres de l’inflation.

Cette moindre augmentation des prix a provoqué une détente sur le marché obligataire américain .

Sixième semaine de hausse du CAC 40

La Bourse de Paris a enregistré une sixième semaine de hausse d’affilée. Entre les informations rassurantes sur l’inflation et la publication de l’indice sur la confiance du consommateur américain calculé par l’Université du Michigan, le contexte macro-économique a été ces derniers jours porteur. L’indice du Michigan est, en effet, en hausse, en août, à 55,1 points contre 52,5 points anticipés et 51 en données définitives de juillet. La bonne tenue des marchés « actions » reste fragile. Selon une enquête économique publiée  vendredi par l’antenne de Philadelphie de la FED, la croissance économique s’annonce faible pour les prochains trimestres avec une inflation qui devrait rester plus élevée que prévue. Au troisième trimestre, la croissance américaine est estimée à 1,4 %, contre 2,5 % auparavant, et, sur l’ensemble de l’année, le PIB devrait ne devrait progresser que de 1,6 %, contre 2,5 % précédemment, et de 1,3 % en 2023 (-1 point). Les perspectives d’inflation sur 12 mois pour le troisième trimestre, mesurées par l’indice des prix à la consommation, sont, de leur côté, relevées à 6,7 % (contre 4,5 %), tandis que la projection sur l’année entière ressort désormais à 7,5 % (contre 6,1 %). L’inflation PCE de base, mesure préférée de la Réserve fédérale, est évaluée à 4,5 % pour 2022, contre 4,1 % auparavant.

Le CAC 40 a gagné 1,26 % cette semaine et a franchi la barre des 6500 points. Sur un mois, la hausse atteint 9,3 % ramenant la perte depuis le 1er janvier à 8,38 %. Le Nasdaq a progressé de plus de 3 % sur la semaine. En un mois, il a réduit de moitié la baisse enregistrée depuis le 1er janvier.

Le prix du baril de pétrole était en progression ces cinq derniers jours. Il a gagné près de 4 % (baril de Brent). Malgré les craintes d’un ralentissement économique mondial, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a revu légèrement à la hausse la demande mondiale de pétrole pour cette année, ce qui a conduit à l’augmentation des cours . L’AIE table sur une demande de 380 000 barils supplémentaires par jour. Ces prévisions sont contredites par celles de l’OPEP qui prévoient une légère baisse de la demande cette année en raison d’une possible résurgence des restrictions sanitaires liées au Covid-19 et des incertitudes géopolitiques. Plusieurs experts dont les économistes de Goldman Sachs parient sur une hausse des cours à la rentrée dans un contexte de pénurie d’énergie en Europe. Cette augmentation pourrait atteindre plus de 30 % d’ici la fin décembre, avec un baril de référence Brent attendu à 130 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
12 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,86+1,26 %7 153,03 
Dow Jones 33 761,05+2,92%36 338,30 
Nasdaq 13 047,19+3,08 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 795,85+1,63  %15 884,86 
Footsie 7 500,89+0,82  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 776,81+1,38 %4 298,41 
Nikkei 225 28 546,98+1,32 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 276,89+1,55 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,545 %+0,067 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,987 %+0,044 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,860 %+0,009 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0259+0,81 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 796,022+1,30 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 98,050+3,77 %78,140 

Record absolu des ménages pour les dépôts à vue

Malgré l’inflation, les ménages laissent toujours plus d’argent sur leurs dépôts à vue. Fin juin, leur encours atteignait le niveau record de 536 milliards d’euros, soit 124 milliards d’euros de plus qu’au mois de février 2020 avant la crise sanitaire.

BdF

Les ménages toujours en mode épargne

Avec la chute du cours des actions en début d’année et la moindre progression des prix de l’immobilier, le patrimoine des ménages à reculé, selon la Banque de France, de 155 milliards d’euros entre fin décembre et fin mars. Il s’élève à 5870 milliards d’euros, contre 6025 milliards d’euros.

BdF

Les ménages ont accru, selon la Banque de France, leur effort d’épargne au premier trimestre 2022 de 8,9 milliards d’euros par rapport au quatrième trimestre 2021 (39,9 milliards d’euros, contre 31 milliards d’euros). L’épargne investie en produits de taux augmente au premier trimestre dans un contexte économique marqué par la remontée de l’inflation et la guerre en Ukraine (24,4 milliards après 17,1 milliards). Les flux en numéraire et dépôts à vue, et la collecte des livrets d’épargne réglementée sont en hausse. La revalorisation du taux du Livret A explique également la remontée de la collecte.  Les placements en produits de fonds propres continuent de progresser, tirés par les investissements en actions non cotées et autres participations et par les souscriptions d’assurance-vie en unités de compte.

Pour le deuxième trimestre 2022, selon les premières données de la banque centrale, une légère érosion des dépôts bancaires rémunérés est constatée (10,7 milliards après 12,8 milliards), principalement l’épargne réglementée (3,1 milliards d’euros contre 8,3 milliards au premier trimestre), un flux net de nouveau négatif pour les contrats d’assurance-vie en euros (-3,6 milliards) et une légère augmentation du flux de placements d’assurance-vie en unités de compte (11,7 milliards après 10,6 milliards d’euros au premier trimestre).

En cumul sur quatre trimestres glissants, les flux, du premier trimestre, de placements sont en légère baisse (162,5 milliards après 165,8 milliards) mais leur niveau demeure supérieur à celui d’avant la crise sanitaire.

Le taux d’épargne reste en France légèrement au-dessus de son niveau d’avant crise sanitaire à la différence de l’Espagne et des Etats-Unis.

BdF

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