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Le Coin des Epargnants du 8 octobre 2022 : l’emploi américain et le pétrole défient les marchés

L’emploi américain défie la FED et les marchés

Au mois de septembre, l’économie américaine a, en effet, créé 263 000 emplois dans le secteur non agricole, chiffre le plus faible depuis avril 2021, après 315 000 en août, mais supérieurs aux attentes, le consensus formé par Bloomberg tablait sur 255 000 emplois. Le taux de chômage a diminué de 0,2 point à 3,5 %, alors que le marché l’attendait stable à 3,7 %. Le taux de chômage est au plus bas depuis 50 ans.  La croissance du salaire horaire moyen a continué de ralentir, passant de 5,2 % à 5 % sur un an, comme prévu. Ces résultats ne traduisent pas un réel ralentissement du marché du travail pour que la Réserve fédérale estime un freinage de la hausse de salaires. Celle-ci se maintient au-dessus des 4 % depuis juin 2021. Dans ce contexte, les investisseurs considèrent que la FED ne ralentira pas son programme de hausse de taux. Les principaux responsables de la FED ont déclaré que l’inflation n’avait pas encore atteint son sommet aux États-Unis et que dans ces conditions, le combat ne pouvait que se poursuivre. Après un bon début de semaine, les indices « actions » ont cédé du terrain après l’annonce des résultats de l’emploi américain. Sur la semaine, le CAC 40 a repris malgré tout 1,82% mettant ainsi fin à sept semaines successives de repli. Les autres grands indices européens ont fait de même. Le Dow Jones a gagné sur 5 jours 1,99 % malgré un recul de 2,11 % vendredi. Le Nasdaq a réussi à renouer avec une légère hausse de 0,73 % en dépit d’un repli de 3,80 % également vendredi.

Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans ont poursuivi leur mouvement de hausse se rapprochant de 2,8 % pour le Français et des 4 % pour l’Américain. L’écart de taux de part et d’autre de l’Atlantique favorise toujours le dollar. Dans cette période troublée, l’or se raffermit un peu.

Pétrole, l’OPEP régule à la baisse la production

L’OPEP+ a décidé, le mercredi 4 octobre dernier, la réduction de 2 millions de barils par jour la production pour contrecarrer les effets du ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et soutenir ainsi les cours. Cette contraction est la plus forte variation depuis les diminutions historiques de 10 millions décidées au printemps 2020 pour faire face à l’effondrement de la demande, aux premiers jours de la pandémie. Il s’agit de la deuxième baisse consécutive des objectifs de l’OPEP+ mais la première, intervenue début septembre, était plus symbolique en ne portant que sur 100 000 barils par jour. Cette décision des pays producteurs est un camouflet pour les États-Unis et les Occidentaux qui demandaient au contraire une augmentation de la production. L’administration américaine craint une hausse des prix de l’essence à quelques semaines des élections de mi-mandat. En Europe, l’augmentation du baril va s’ajouter à celle du gaz naturel. L’Arabie saoudite entend lutter contre la volatilité des prix. Certains voient toutefois dans cette attitude une sorte d’alliance objective avec la Russie, qui a intérêt à maintenir des prix hauts pour financer sa guerre. Les pays producteurs tentent de gérer leur rente au mieux sachant qu’elle est amenée à diminuer à terme avec le développement des énergies renouvelables. La guerre en Ukraine leur a redonné un pouvoir sur les cours qu’ils avaient perdu après 2015 au moment de l’essor du pétrole de schiste.

Le cours du pétrole a gagné cette semaine près de 15 %. Les cours avaient commencé à progresser depuis le début de mois d’octobre faisant suite à une baisse continue depuis le début de l’été. Le prix du baril de Brent, qui avoisinait en septembre 80 dollars est remonté au-dessus des 97 dollars vendredi 7 octobre 2022. L’incidence sur les prix pourrait toutefois être limitée dans un premier temps, la production réelle des pays de l’OPEP restant en-deçà de ses objectifs, de quelque 3,5 millions de barils par jour sur le mois d’août. Les pays ont réduit leur production sans attendre la fixation des nouveaux quotas, certains ayant de toute façon des problèmes techniques pour les atteindre.

La France, des réserves de gaz mais une gestion complexe

Le gouvernement a annoncé avoir rempli l’ensemble des réserves de gaz disponibles soit un total de 130 TWh de gaz naturel représentant un peu moins d’un tiers de sa consommation annuelle de gaz, qui s’établit à environ 450 TWh. Au nom de la solidarité européenne, une partie de ses réserves pourra être affectée à des États qui n’en disposent pas ou peu comme la Belgique ou l’Autriche. Par ailleurs, la France sera amenée à céder une partie de son gaz à l’Allemagne afin que cette dernière puisse produire l’électricité qu’elle lui fournira durant la période d’indisponibilité du parc nucléaire. Dans ce contexte, les réserves de gaz seront utilisées durant toute la durée de l’hiver avec une gestion fine pour éviter leur épuisement prématurément.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
7 octobre 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 866,94+1,82 %7 153,03
Dow Jones29 296,79+1,99 %36 338,30
Nasdaq10.652,40+0,73 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 273,00+1,31 %15 884,86
Footsie 6 991,09+1,41 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 375,46+1,73 %4 298,41
Nikkei 225 27 116,11+4,55 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,390,00 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,796 %+0,081 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,192 %+0,084 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,861 %+0,123 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9775-0,32 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 703,080+2,45 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars97,930+14,89 %78,140
CdE

Les pensions complémentaires AGIRC-ARRCO augmenteront de 5,12 % le 1er novembre 2022

Les partenaires sociaux ont fixé le taux de revalorisation des pensions complémentaires AGIRC ARRCO à 5,12 % à compter du 1er novembre. Le coût de cette mesure est évalué à 4,5 milliards d’euros. Elle complète l’augmentation de 4 % des pensions de base.

Hausse de la rémunération de l’épargne liquide

La revalorisation du taux du livret A à 2% au 1er août provoque selon la Banque de France une hausse significative de la rémunération moyenne des dépôts bancaires des ménages qui atteint 1,12% en août, contre 0,77% en juillet. Le taux des livrets ordinaires passe de 0,09% à 0,17% de juillet à août. La rémunération des dépôts des SNF augmente légèrement à 0,11%.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

août- 2021juin-2022juil-2022 (e)août- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,410,500,490,71
Ménages0,630,780,771,12
dont : – dépôts à vue0,010,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,420,390,420,42
– comptes à terme > 2 ans (g)0,830,700,690,69
– livrets à taux réglementés (b)0,531,071,072,15
dont : livret A0,501,001,002,00
– livrets ordinaires0,090,090,090,17
– plan d’épargne-logement2,602,582,572,58
SNF0,100,090,100,11
dont : – dépôts à vue0,040,040,050,05
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,110,140,22
– comptes à terme > 2 ans (g)0,670,620,620,63
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,500,50
Euribor 3 mois (c)-0,55-0,240,040,40
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,591,501,141,11
BdF

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Le Coin des Epargnants du 1er octobre 2022 : la difficile rentrée des places financières

Septembre, une rentrée au son des fondamentaux pour les marchés

La rentrée a été brutale pour les marchés avec des reculs importants pour les indices « actions ». Le CAC 40 a reculé de plus de 7 % sur un mois, le Daxx allemand de plus de 6 %, le Dow Jones de près de 9 % et le Nasdaq de plus de 10 %. Le Nasdaq a perdu près du tiers de sa valeur et le CAC 40 plus du cinquième. Le CAC 40 a accumulé sept semaines et trois trimestres successifs de perte. L’ajustement peut encore continuer quelques semaines, sachant que les marchés sont des indicateurs avancés de la situation économique. Un retournement pourrait intervenir dans le courant du premier semestre 2023.

Les investisseurs ont pris conscience que la résorption de l’inflation passe par de fortes hausses des taux directeurs avec, à la clef, un ralentissement marqué de la croissance et donc une dégradation des résultats des entreprises. Avec une inflation qui a atteint 10 % en zone euro et les perspectives de pénuries énergétiques, le retour aux fondamentaux était sans nul doute incontournable. Les hésitations des banques centrales ont entretenu l’illusion du maintien de l’argent facile mais ce processus semble s’achever du moins en partie.

La dernière semaine de septembre a été marquée par la fin du mouvement haussier sur les taux des marchés obligataires avec notamment l’intervention d’urgence de la Banque d’Angleterre pour tenter ramener le calme après les critiques suscitées par le projet de réduction d’impôts financé par la dette présenté par le gouvernement britannique.

Compte tenu de la vigueur de l’inflation en zone euro, la BCE devrait relever à nouveau ses taux d’au moins 75 points de base à l’occasion de sa réunion de la fin octobre, à un minimum de 1,5 %. Malgré les risques d’une récession plus profonde, nous n’écartons pas une hausse de plus grande ampleur. Le taux de dépôt principal pourrait atteindre 2 % avant la fin de l’année, avec d’autres hausses à suivre en début d’année prochaine qui le porteraient à 3 %.

Aux Etats-Unis, les revenus des ménages américains ont augmenté de 0,3 % en août, comme prévu, et leurs dépenses ont progressé de 0,4 %, soit deux fois plus qu’attendu. La consommation est toujours dynamique malgré le resserrement monétaire. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, ressort à 4,9 % sur un an, contre 4,6 % en juillet et 4,7 % anticipé, témoignant de la vivacité de l’inflation. La composante des anticipations d’inflation à 1 an a, en revanche, légèrement diminué à 4,7 % après 4,8 % en août, selon les données définitives de l’enquête de l’Université du Michigan pour le mois de septembre. La perspective d’un cycle de taux d’intérêt durablement élevés est régulièrement martelée par les responsables de la Réserve fédérale même en cas de survenue de récession.

L’euro en-dessous de la parité avec le dollars

Le mois de septembre aura confirmé la dépréciation de l’euro qui est passé sous la parité par rapport au dollar. Cette dépréciation est la conséquence de l’écart entre les taux directeurs des deux banques centrales et des menaces de récession concernant l’Europe. Par ailleurs, en période de crise, le dollar joue son rôle traditionnel de valeur refuge. La baisse de la monnaie européenne renchérit le coût des importations et notamment celles en matières premières et en produits énergétiques. Elle ne favorise guère les exportations de l’industrie qui peine à produire en raison de la multiplication des pénuries.

Le pétrole en hausse sur fond de réduction de l’offre

Les pays pétroliers entendent profiter de la rente pétrolière en maximisant leurs gains. Face aux perspectives de récession, les cours étaient orientés à la baisse depuis quelques semaines, la diminution de la demande pouvant aboutir à un excès d’offre.

L’Opep+ qui comprend la Russie pourrait lors de la prochaine réunion annoncer une baisse des quotas de production.  L’Organisation avait déjà annoncé en septembre la réduction de son objectif de production total de 100 000 barils par jour pour octobre. Moscou demande une réduction d’un million de baril jour. La décision sera prise lors de la prochaine réunion de l’OPEP+ prévu le 5 octobre prochain.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
30 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 762,34-0,36 %7 153,03
Dow Jones28 725,51-2,92 %36 338,30
Nasdaq10 575,62-2,69 %15 644,97
Dax Xetra allemand 12 114,36-1,38 %15 884,86
Footsie 6 893,81-1,78 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 318,20-0,91 %4 298,41
Nikkei 225 25 937,21-4,48 %28 791,71
Shanghai Composite 3 024,39-1,53 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,715 %+0,143 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,108 %+0,078 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,738 %+0,072 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9787+1,21 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 671,500+1,87 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,660+0,69 %78,140

Hausse du taux de l’usure au 1er octobre 2022

Au 1er octobre, le taux d’usure -– c’est-à-dire le taux maximum auquel une banque peut accorder un prêt,  – passera de 2,57 à 3,05 % pour les crédits immobiliers d’une durée de plus de 20 ans. Pour les prêts de moins de 20 ans, il passera de 2,60 % % à 3,03 % %. Soit dans les deux cas, une hausse de plus de 40 points de base. Pour la fixation du taux de l’usure, chaque trimestre, la Banque de France procède à une enquête auprès de certains établissements de crédit jugés représentatifs. Elle étudie les crédits accordés au cours du dernier trimestre. Elle fait une moyenne des TAEG observés pour calculer le taux effectif moyen de chaque catégorie de prêt. Le taux d’usure doit être supérieur à 33% % de cette moyenne.

« L’application de la formule prévue par la loi, soit les 4/3 des taux moyens pratiqués, conduit en effet à une hausse bien proportionnée et sensiblement plus marquée qu’en juin dernier, » souligne la Banque de France dans un communiqué publié ce mercredi précisant que. « cela permettra de régler certaines situations plus difficiles d’accès au crédit relevées ces dernières semaines ». Depuis plusieurs mois, les banques et plus particulièrement les courtiers dénonçaient le risque de rejet des dossiers de prêts du fait de taux dépassant le taux d’usure. Dans le cadre d’une audition devant la Commission des Finances de l’Assemblée nationale, le Gouverneur de la Banque de France a indiqué, le 27 septembre dernier, qu’un « relèvement exceptionnel des taux de l’usure -– dont le rôle est de protéger les emprunteurs -– n’est ni souhaitable ni nécessaire ». Le Ministère de l’Economie est sur la même ligne.

Taux d’usure et taux effectifs moyens pratiqués par les établissements de crédit et les sociétés de financement (%)
CatégorieTaux effectif moyen pratiqué au
3ème trimestre 2022
Taux d’usure applicable au
1er octobre 2022
CRÉDITS DE TRÉSORERIE
Crédits de trésorerie aux ménages et prêts pour travaux d’un montant inférieur ou
égal à 75 000 euros (1)
SériesSéries
Prêts d’un montant inférieur ou égal à 3 000 euros15,8721,16
Prêts d’un montant supérieur à 3 000 euros et inférieur ou égal à 6 000 euros7,6010,13
Prêts d’un montant supérieur à 6 000 euros4,005,33
CRÉDITS IMMOBILIERS
Crédits immobiliers et prêts pour travaux d’un montant supérieur à 75 000 euros (2)
SériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée inférieure à 10 ans2,273,03
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans2,273,03
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus2,293,05
Prêts à taux variable2,192,92
Prêts relais2,553,40
Prêts aux personnes morales n’ayant pas d’activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 2 ans et moins de 10 ans2,413,21
Prêts à taux fixe d’une durée comprise entre 10 ans et moins de 20 ans2,463,28
Prêts à taux fixe d’une durée de 20 ans et plus2,593,45
Prêts à taux variable d’une durée initiale supérieure à 2 ans (3)2,383,17
Découverts en compte11,8715,83
Autres prêts d’une durée initiale inférieure ou égale à 2 ans2,333,11
Prêts aux personnes physiques agissant pour leurs besoins professionnels et aux personnes morales ayant une activité industrielle, commerciale, artisanale, agricole ou professionnelle non commercialeSériesSéries
Découverts en compte11,8715,83
Banque de France

Le PER continue sa route

Si l’assurance vie a enregistré une décollecte au mois d’août, le Plan d’Epargne Retraite continue de tracer sa voie.

En août, selon France Assureurs, 38 300 nouveaux assurés ont souscrit un Plan d’Epargne Retraite  auprès d’une entreprise d’assurance. Les cotisations sur un PER assurantiel ont été, en août de  535 millions d’euros, soit une hausse de +45 % par rapport à août 2021. En août, 10 600 assurés ont transféré d’anciens contrats vers un PER pour 321 millions d’euros. Au total, en août, le PER compte 48 900 assurés supplémentaires et a bénéficié de 856 millions d’euros de versements.

La collecte nette des PER s’élève à +424 millions d’euros en août et à +3,5 milliards d’euros depuis le début de l’année. Fin août 2022, 3,5 millions d’assurés détenaient un PER pour un encours de 43,6 milliards d’euros.

Le Plan d’Epargne Retraite fête ses trois ans

Le Plan d’Epargne Retraites a trois ans. Il est en effet ouvert à la circonscription depuis le 1er octobre 2019. Fin juillet, plus 3,4 millions d’assurés détenaient un PER pour un encours de 42,9 milliards d’euros.

Assurance vie en août : coup d’arrêt

Sur fond de hause des prix et de baisse des cours boursiers, l’assurance vie subit sa première décollecte depuis le mois de septembre 2020. Cette décollecte est de 700 millions d’euros. Depuis le début de l’année, la collecte reste positive à +12,1 milliards d’euros mais elle est en recul de 1,4 milliards d’euros par rapport à celle de 2021 2021 sur la même période.

France Assureurs

La collecte brute a été faible en août 2020 à 8,6 milliards d’euros en retrait de 1,5 milliard d’euros par rapport au résultats de l’année dernière. Les prestations se sont élevées à 9,3 milliards d’euros au mois d’août

Au mois d’août, la collecte nette reste positive pour les unités de compte de  +1,1 milliard d’euros et elle est donc négative de 1,8 milliard d’euros pour les fonds euros. La collecte en unités de compte depuis le début de l’année à +24,5 milliards d’euros, tandis qu’elle est de −12,4 milliards d’euros en euros.

Une collecte perturbée la hausse du taux du Livret A et par la préférence à la liquidité

La première décollecte de l’assurance en vingt-trois mois intervient le mois du relèvement du taux du Livret A qui a connu une collecte massive de 4,5 mois. Depuis le 1er août, le Livret A ou le LDDS sont mieux rémunérés que la moyenne des fonds euros. Ce phénomène sans précédent a joué dans le faible engouement envers l’assurance vie constaté en août.

Avec une inflation à 6 %, le rendement réel des fonds euros sera, en 2022, négatif en moyenne de 4 points ce qui conduit les assurés à arbitrer en faveur des unités de compte ou à réduire leurs versements.

La  décollecte du mois d’août s’inscrit dans un processus de ralentissement de l’assurance vie qui était constaté depuis le printemps. Avec la guerre en Ukraine, avec la résurgence de l’inflation et avec la chute des indices boursiers, les ménages privilégient les placements liquides et sûrs. Même si avec la baisse de la valeur des actions, les épargnants auraient tout avantage à investir dans les unités de compte, la prudence est de mise dans un contexte de fortes incertitudes. Il y a un réel attentisme qui pénalise les placements à long terme. Il convient de souligner néanmoins que la collecte reste positive pour le Plan d’Epargne Retraite.

L’effet du taux du Livret A devrait perdurer jusqu’au milieu de l’automne avant de s’atténuer. La collecte nette de l’assurance vie devrait rester néanmoins étale tant que la situation économique restera tendue et que les marchés seront orientés à la baisse.

France Assureurs

Les ménages français de plus en plus inquiets face à l’inflation

En septembre, la confiance des ménages se contracte, selon l’INSEE. Après un léger rebond en août. À 79, l’indicateur qui la synthétise perd trois points, retrouvant ainsi le point bas atteint en juillet. L’inflation et ses conséquences sur le pouvoir d’achat expliquent ce nouveau repli. Les annonces du gouvernement de maintien du bouclier tarifaire n’ont pas permis d’améliorer le niveau de confiance au sein de la population qui demeure assez pessimiste.

INSEE

Un fort ressenti de baisse de pouvoir d’achat  

En septembre, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois baisse légèrement. Le solde correspondant perd trois points et se situe bien au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois recule de manière plus marquée. Le solde correspondant perd huit points et retrouve son point bas historique atteint en mai 2020. Le ressenti de baisse de pouvoir d’achat s’explique par la crainte d’une accélération de l’inflation. Si en septembre, la part des ménages considérant que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois est en légère baisse, celle des ménages estimant que les prix accéléreront au cours des douze prochains mois augmente fortement. Le solde correspondant gagne dix points. Il demeure ainsi bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

En septembre, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière personnelle future baisse, de six points. Cependant, celui relatif à leur situation financière personnelle passée gagne un point. Le solde associé à l’opportunité de faire des achats important baisse d’un point. Ces trois soldes restent nettement au-dessous de leur moyenne de longue période. L’écart entre le ressenti et les statistiques n’en finit pas de s’accroître. Au cours du second semestre, le pouvoir d’achat des ménages devrait être maintenu voire amélioré avec la ristourne de 30 centimes sur les carburants, le chèque « rentrée scolaire » et le bouclier tarifaire sir le gaz et l’électricité.

Les ménages toujours en mode «épargne »

En septembre, le solde d’opinion concernant la capacité d’épargne actuelle perd de nouveau un point. Celui relatif à la capacité d’épargne future en perd trois. Le solde concernant l’opportunité d’épargner en gagne sept. Ces trois soldes demeurent au-dessus de leur moyenne de longue période. Les ménages sont toujours dans l’idée de maintenir un effort élevé d’épargne. La bonne tenue de la collecte du Livret A en est une des manifestations tout comme le niveau record des dépôts à vue. La crainte d’une baisse du pouvoir d’achat, à terme, amène les Français à penser que leurs capacités d’épargne diminueront dans les prochains mois.

Chômage, le retour des craintes

En septembre, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent fortement. Le solde correspondant gagne onze points mais demeure à un niveau bas par rapport à sa moyenne de longue période. Cette dégradation est à mettre en lien avec les annonces concernant la survenue probable d’une récession d’ici la fin de l’année.

Les délicates équations des projets de loi de finances pour 2023

Etablir un projet de loi de finances en pleine tourmente est une mission impossible quel que soit le gouvernement en place. Avec la guerre à moins de deux milles kilomètres, avec des matières premières et des ressources énergétiques aux prix erratiques, avec une inflation en hausse, l’art de la prévision est de plus en plus divinatoire. Le Gouvernement a retenu 1 % comme taux de croissance ce qui correspond à la croissance potentielle de l’économie française avant la crise sanitaire. Ce taux est au-dessus de ceux prévus par la Banque de France (0,8 %) et de l’OCDE (0,6 %). Afin d’éviter un déficit public de plus de 5 points de PIB, le gouvernement avait tout avantage à fixer un taux de croissance le plus haut possible. Pour l’inflation, il a retenu le taux de 4,3 % en 2023 quand il devrait se situer légèrement au-dessus de 6 % pour 2022. Un rebond de l’indice des prix est attendu en début d’année quand la ristourne sur les carburants sera allégée, rebond qui devrait être selon le ministère de l’Economie, suivi par un repli assez net. Cela suppose que la progression des salaires soit modérée et que la situation sur le front de l’énergie se normalise. Le ralentissement de la croissance de l’économie mondiale devrait faciliter la décrue des prix de l’énergie et des matières premières. La hausse des prix offre l’intérêt de grossier en volume le PIB et donc de diminuer en valeur relative le déficit et la dette. Elle gonfle les recettes de TVA ; en revanche, l’indexation du barème de l’impôt sur le revenu en fait perdre.

480 milliards d’euros de dépenses pour l’Etat

L’Etat ne s’engage pas dans la rigueur en 2023 avec des dépenses qui devraient progresser de 21,7 milliards par rapport à 2022 pour atteindre 480 milliards d’euros. Près de 11 000 postes budgétaires sont créés. Le ministre de l’Intérieur et de l’ Outre-mer gagne 3.109 postes, la Justice (+2.300) ou l’Education nationale (+2.000) connaîtront de fortes hausses d’effectifs l’an prochain, dans le cadre d’un budget globalement favorable aux ministères régaliens, davantage qu’à celui de l’Economie (-508 postes) ou des Solidarités (-51).

Au niveau des dépenses, la plupart des ministères bénéficient de dotations majorées. L’Education gagne 3,7 milliards d’euros à 60,2 milliards. Les moyens de la Défense augmentent de 3 milliards tandis que ceux de la mission Travail et emploi, progressent de 3,7 milliards d’euros.

Les boucliers tarifaires sur le gaz et l’électricité devraient coûter 45 milliards d’euros en 2023. Le bouclier tarifaire sera en 2023 moins protecteur qu’en 2022 avec une limitation à 15 % la hausse des prix de l’énergie, contre 5 % actuellement. Compte tenu des rentrées fiscales issues des entreprises du secteur de l’énergie, le coût net du bouclier tarifaire serait ramené à 16 milliards d’euros.

Le ministère de la transition écologique et de la cohésion des territoires, ainsi que celui de la transition énergétique sont dotés à hauteur de 49,6 milliards d’euros, soit une augmentation globale de 15 % de leur budget par rapport à 2022. 40,3 milliards sont affectés au ministère de Christophe Béchu (transition écologique et cohésion des territoires) et environ 19 à celui d’Agnès Pannier-Runacher (énergie). L’augmentation est en partie un jeu d’écritures. Le Ministère de la transition écologique reprend la mission « relation avec les collectivités territoriales », autrefois rattaché à l’intérieur.

Sur les 19 milliards d’euros affectés à l’énergie, les trois postes principaux de dépenses sont la rénovation des logements, l’aide à l’achat de véhicules propres, l’accélération de la décarbonation du mix énergétique, et le maintien d’un bouclier tarifaire sur le gaz et l’électricité en 2023 qui dans les faits est une mesure de soutien du pouvoir d’achat. Cette dernière mesure n’est pas en soi de nature à faciliter la transition énergétique.

Près de 3 milliards d’euros seront consacrés en 2023 à la rénovation énergétique des logements privés. Le dispositif MaPrimeRénov, qui était crédité de 2 milliards d’euros en 2022, bénéficiera d’une enveloppe de  2,5 milliards d’euros en 2023. L’aide à l’acquisition de véhicules propres sera dotée de 1,3 milliard d’euros de crédits, comprenant le bonus écologique et la prime à la conversion. Le gouvernement prévoit de créer un nouveau dispositif de « leasing social » , qui consiste à louer un véhicule propre aux foyers les plus modestes. En vu de relancer la filière nucléaire, le gouvernement a inscrit au budget 1,2 milliard d’euros. Pour le soutien aux énergies renouvelables, la somme vouée à la réalisation des études sur l’implantation de parcs éoliens en mer sera augmentée de 25 millions d’euros, soit une hausse de 58 % par rapport à 2022. Le poste consacré aux mobilités représente environ 10 milliards d’euros. Outre les 250 millions d’euros annoncés par la première ministre, Elisabeth Borne, dans le cadre du nouveau « plan vélo », 3,8 milliards d’euros seront attribués aux investissements dans les infrastructures de transport, notamment pour « les transports du quotidien ». Dans le budget du ministère de la transition écologique, 3,5 milliards d’euros sont affectés à la biodiversité. Après l’extrême sécheresse de l’été, le ministère annonce que les moyens des agences de l’eau seront sanctuarisés en 2023, à hauteur de 2,2 milliards d’euros. Et 150 millions d’euros sont prévus pour le financement de la stratégie nationale pour la biodiversité.

Des recettes touchées par la crise

Le montant des recettes a été prévu 320 milliards de recettes dont 314 milliards d’euros de recettes fiscales, soit une diminution de 800 millions d’euros par rapport à 2022. Le recul s’explique essentiellement par la diminution de la taxe sur la valeur ajoutée (-4,7 milliards), et de la taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (-1,2 milliard) en raison de la hausse des transferts à des tiers, ainsi que par la baisse de l’impôt sur les sociétés (-3,7 milliards). Le gouvernement confirme également la suppression de la CVAE (Cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises) se fera sur deux ans, avec une perte de recettes de 8 milliards en 2023 et 2024.

Un déficit public cantonné à 5 % du PIB

En matière de déficit public, le gouvernement a placé le curseur au même niveau qu’en 2022, 5 %, malgré l’affaiblissement de la croissance. Le ministère de l’Economie concède néanmoins que l’équilibre budgétaire ou plutôt le déséquilibre sera sensible aux aléas macroéconomiques et en particulier aux variations des prix de l’énergie. Le Haut Conseil des finances publiques (HCFP) n’a pas manqué de souligner l’absence de stratégie d’assainissement des comptes publics.  Le déficit de l’Etat devrait passer de 172,6 en 2022 à 158,5 milliards d’euros en 2023. Le déficit des régimes sociaux sera de son côté contenu en-dessous de 7 milliards d’euros quand les collectivités locales devrait dégager un léger excédent.

L’Etat français émettra pour 270 milliards d’euros d’emprunts en 2023 ce qui constituera un record, après 260 milliards d’euros en 2021 et 2022. Avec des taux d’intérêt en hausse, le service de la dette qui a été longtemps une source d’économie devrait dépasser 60 milliards d’euros. Le gouvernement a certainement minoré le coût de l’endettement en retenant un taux d’emprunt moyen en 2023 de 2,5 % quand déjà au mois de septembre 2022, le taux de l’OAT à 10 ans a dépassé 2,7 %.

Un projet de loi de financement de la Sécurité sociale post covid

Le projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2023 qui dans sa version initiale ne comporte pas de mesures relatives à une éventuelle réforme des retraites prévoit un déficit de 6,8 milliards d’euros, contre 17,8 milliards d’euros en 2022, 26,1 milliards d’euros en 2021 et 30,5 milliards d’euros en 2020. Pour 2026, le gouvernement parie sur une perte de 2,6 milliards d’euros. Les dépenses inscrites au PLFSS 2023 sont censées augmenter de 2,1 % quand les recettes sont annoncées en hausse de 4,1 %. La bonne tenue de l’emploi et l’inflation dopent les recettes quand la décrue de l’épidémie de covid devrait diminuer les dépenses.

Le PLFSS 2023 s’articule autour de cinq axes :

  • le renforcement de la prévention ;
  • l’amélioration de l’accès à la santé, l
  • la construction d’une « société du bien vieillir chez soi » ;
  • la construction d’un nouveau service public d’accueil du jeune enfant ;
  • la lutte contre la fraude sociale.

Assurance Maladie, la recherche des économies

Pour améliorer la prévention, le gouvernement entend notamment mettre en place trois rendez-vous médicaux à des âges clés de la vie (25 ans, 45 ans, 65 ans), en complément des dispositifs déjà existants de dépistage organisé de certains cancers ou de vaccination.

Après un taux d’augmentation de 5,4 % (hors dépenses liées à la crise) en 2022 l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie (Ondam) devrait connaitre une progression + 3,7 % (hors dépenses liées à la crise sanitaire) soit une hausse de + 8,6 milliards d’euros à champ constant par rapport à 2022 et de 53 milliards d’euros depuis 2017. Le déficit de l’assurance maladie devrait passer de 2022 à  2023, de 17,8 milliards d’euros à 6,8 milliards d’euros. Pour atteindre cet objectif, le gouvernement compte réaliser 1,1 milliard d’euros d’économies sur produits de santé et 250 millions d’euros dans le secteur de la biologie et 150 millions dans  l’imagerie médicale.  (les organismes complémentaires devraient supporter un transfert de charges de 150 millions d’euros. le gouvernement appelle de ses vœux un partage des charges plus équitables entre complémentaires et assurance maladie obligatoire. Il a souligné lors de la présentation du PLFSS que  sous l’effet des affectations longue durée, « en quelques années, la part de l’assurance maladie obligatoire dans le financement des dépenses de santé a augmenté de 3,5 points quand sur la même période, la part prise en charge par les complémentaires santé a baissé, passant de 13,6% à 12,9%. Des discussions seront, selon le Ministre des Comptes Publics, rapidement menées entre les pouvoirs publics et les organismes complémentaires pour organiser les transferts de charges.

Assurance vieillesse, un déficit sur fond de vieillissement de la population

Après s’être rapprochée du point d’équilibre en 2021, la branche assurance-vieillesse, edevrait être déficitaire de  – 3,5 milliards en 2023. La dégradation devrait se poursuivre et s’amplifier, avec des besoins de financement estimés à près de 16 milliards d’euros en 2026.

Une revalorisation des pensions de base de 0,8 % au 1er janvier 2023

Après la hausse de 1,1 % le 1er janvier 2022 et celle de 4 %, le 1er juillet 2022, le gouvernement prévoit une nouvelle augmentation des pensions de retraite de base de 0,8 % pour le 1er janvier 2023. Il s’agirait d’apurer l’inflation constatée en 2022 qui devrait atteindre 6 %. Compte tenu de la hausse attendue des prix, en 2023, +4,3 %, la question d’une majoration en cours d’année se posera sans nul doute à l’occasion de l’examen du projet de loi par le Parlement.

Des mesures en faveur du « grand âge »

À défaut d’un grand texte sur la dépendance, le projet de loi de financement de la sécurité sociale prévoit plusieurs mesures en faveur du « grand âge ».

Le volet « autonomie » du projet de loi comporte une dotation supplémentaire de 1,5 milliard d’euros en faveur des personnes âgées et handicapées, dont 850 millions pour le grand âge. L’enveloppe pour les personnes âgées augmente de 5,1 % contre plus de 4 % en 2021. 246 millions d’euros sont affectés à la revalorisation des professionnels des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Ehpad) financés par l’État pour tenir compte de la hausse du point d’indice.

3 000 postes supplémentaires seront créés pour les 7 500 Ehpad, l’engagement étant d’atteindre l’objectif de 50 000 postes en cinq ans. Compte tenu des postes vacants, les établissements rencontrent avant tout des problèmes de recrutement.

Avec 120 millions d’euros, les services de soins infirmiers à domicile bénéficient, comme en 2021, d’un soutien financier pour mieux rembourser les interventions des infirmières à domicile.

Les personnes âgées dépendantes pourront bénéficier d’une présence plus importante des auxiliaires de vie à domicile, de l’ordre de deux heures supplémentaires. Le PLFSS prévoit que ces heures de « vie sociale » entreront en vigueur par étapes entre 2024 et 2028 pour un coût estimé à 900 millions d’euros. 780 000 bénéficiaires de l’Allocation personnalisée d’autonomie sont potentiellement concernés. La mise en œuvre de cette mesure dépendra de la disponibilité réelle des aides à domicile.

Un meilleur contrôle des Ehpad

Avec le PLFSS, le gouvernement a décidé d’instituer de nouvelles règles de transparence financière. Les agences régionales de santé et les conseils départementaux auront accès à la comptabilité des sièges des groupes privés lucratifs et non plus seulement aux comptes de chaque établissement. Cette possibilité est étendue à l’Inspection générale des affaires sociales et à celle des finances. Le PLFSS limite dans le temps la possibilité pour les Ehpad de conserver des subventions publiques non consommées.

Le Coin des Epargnants du 24 septembre 2022 : les marchés à l’heure de la correction

Marchés, attention ajustements en cours

La persistance de l’inflation, la remontée des taux et les perspectives de récession marquent, de plus en plus, de leur empreinte les marchés financiers. La décision de la Réserve fédérale américaine, mercredi 21 septembre, d’opérer une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la quatrième depuis le début de l’année et la troisième de cette ampleur, a confirmé que la lutte contre l’inflation serait certainement plus longue que prévu. Les taux directeurs de la FED évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Avec trois relèvements successifs de 75 points de base, la banque centrale américaine n’a jamais durci sa politique monétaire aussi rapidement depuis l’ère Volcker dans les années 1980. Même si elle était en partie anticipée, cette hausse a provoqué un net recul des actions sur le marché américain. Les investisseurs ont avant tout pris en compte que de nouvelles hausses de taux interviendront d’ici la fin de l’année. Le taux des Fed funds pourrait atteindre fin décembre ,4 %, selon la prévision médiane de la banque centrale, avec une fourchette allant de 3,9 % à 4,6 %. Ces relèvements devraient peser sur l’activité. La croissance du PIB américain serait quasi-nulle en fin d’année (+0,2 %) selon cette même prévision. En juin, la réserve fédérale espérait encore sur une croissance de 1,7 %. En 2023, l’activité augmenterait de 1,2 %, contre 1,7 % prévu en juin. Des experts considèrent que ces prévisions sont exagérément optimistes et qu’une récession est inévitable. En parallèle de la hausse des taux, la banque centrale américaine a annoncé, au printemps, une accélération de la réduction de la taille de son bilan. De quoi limiter les liquidités sur le marché et ainsi participer au mouvement visant à tempérer l’inflation. La Fed peine toutefois à atteindre ses objectifs, avec seulement la moitié du chemin parcouru à fin août. Le Président de la FED a indiqué qu’un rééquilibrage des marchés en particulier ceux du logement et du travail devait intervenir. Il estime que la résorption de l’inflation passe par un chômage plus élevé. La Fed prévoit un taux de chômage à 4,4 % fin 2023, contre 3,7 % en août. La Banque d’Angleterre a également décidé cette semaine de relever ses taux directeurs. Elle avait été, fin 2021, l’une des premières à se lancer dans un politique monétaire plus restrictive. Jeudi 22 septembre, elle a opté pour un relèvement de 0,5 point à 2,25 %. Il s’agit de la septième hausse consécutive depuis que la banque centrale anglaise a entamé son resserrement monétaire en décembre dernier. Par ailleurs, comme annoncé le mois dernier, le comité a voté en faveur d’une diminution de 80 milliards de livres du stock d’obligations d’État détenu dans son bilan. La Première ministre Liz Truss a annoncé un plafonnement des prix réglementaires, de façon à protéger les ménages et les entreprises des hausses de prix attendues cet hiver. Ce plan, dont le coût pour les finances publiques pourrait atteindre 150 milliards de livres, modifie les anticipations en matière d’inflation, sans que ses impacts aient pu encore être bien appréhendés. D’ores et déjà, la Banque d’Angleterre a revu à la baisse sa prévision d’inflation. Alors que le pic avait été estimé à 13 %, la hausse des prix pourrait rester contenue à 11 % en octobre. En août, elle se situait à 9,9 %.

Les marchés « actions » sont entrés dans une phase d’ajustement notoire. Avec des coûts de production en hausse et des taux plus élevés pesant sur la demande, les bénéfices des entreprises devraient se contracter dans les prochains mois. Après l’euphorie surjouée de 2021, le retour aux fondamentaux s’opère. Après un recul de 2,27 % vendredi, le Cac 40 a est ainsi tombé sous le seuil des 5 800 points (5 783,41 points). Sur la semaine, l’indice parisien a cédé 4,84%, son plus fort repli hebdomadaire depuis le mois de juin, et sur l’année, il abandonne désormais 19 %. Par rapport à son pic de 7 384,86 points du 5 janvier dernier, il perd 21,6 %. Un tel mouvement de baisse de plus de 20 % par rapport à un dernier plus haut correspond à la définition d’une entrée en phase de « bear market », marché baissier, dans lequel les vendeurs sur le marché, ont pris l’ascendant sur les  acheteurs. Le Dow Jones a perdu plus de 4 % sur la semaine et le Nasdaq plus de 5 %. Depuis le début de l’année, les pertes respectives s’élèvent désormais à 18,57 % et 30,53 %. Le Dow Jones est ainsi repassé sous la barre symbolique des 30 000 points.

Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur mouvement de hausse, Le taux de l’obligation d’Etat américain à 10 ans a dépassé 3,5 % et les taux à 2 ans sont montés au-dessus de 4 %. Le taux de l’OAT français à 10 ans était vendredi 23 septembre à 2,78 % contre 0,93 % en début d’année. L’euro a continué son mouvement de baisse par rapport au dollar ce qui contribue en partie à la baisse du cours du baril de pétrole. Ce dernier  a connu une forte diminution cette semaine, plus de 6 %, l’amenant en-dessous de 80 dollars (baril de Brent). La crainte d’une forte récession pèse sur le prix du pétrole. La force du dollar est également lié à la hausse des taux de la FED, à la bonne résistance de l’économie américaine et à la valeur refuge des Etats-Unis en période de troubles.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
23 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 5 783,41-4,84 %7 153,03 
Dow Jones 29 590,41-4,00 %36 338,30 
Nasdaq 10 867,93-5,07 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 284,19-3,59 %15 884,86 
Footsie 7 018,60-3,01 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 348,60-4,34 %4 298,41 
Nikkei 225 27 153,83-1,50 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 088,37-1,15 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,572 %+0,280 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +2,030 %+0,286 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,667%+0,218 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar0,9707-2,93 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 645,950-1,78 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 85,620-6,35 %78,140 
CDE

Revalorisation des pensions complémentaires AGIRC-ARRCO au 1er novembre 2022

Les partenaires sociaux, gestionnaires du régime Agirc-Arrco, décideront du niveau de revalorisation des retraites complémentaires Agirc-Arrco lors du conseil d’administration du 6 octobre 2022, en application de l’accord quadriennal du 10 mai 2019. 

Compte tenu des premières informations relayées par la presse, la valeur du point des pensions complémentaires de retraite versées par l’ AGIRC -ARGIRC-ARRCO pourrait revalorisée entre 4,9 % et 5,2 %. « Cette hausse ne pourra pas dépasser les 5,2 % car elle ne peut pas être supérieure à celle des salaires. En 2021, la hausse avait été de 1 %.

Le versement des pensions de l’Agirc-Arrco représente un montant de 84 milliards d’euros annuel. Une hausse de 1 % de la valeur du point équivaut au versement de 840 millions supplémentaires par an pour les caisses du régime. Une revalorisation autour de 5 % représenterait 4,2 milliards de budget supplémentaire.

Les retraités du régime de base ont de leur côté bénéficié d’une revalorisation de 4 % qui est entrée en vigueur le 1er juillet dernier.

La FED poursuit et signe

La persistance de l’inflation, la remontée des taux et les perspectives de récession marquent de plus en plus de leur empreinte les marchés financiers. La décision de la Réserve fédérale américaine, mercredi 21 septembre, d’opérer une nouvelle hausse de ses taux directeurs, la quatrième depuis le début de l’année et la troisième de cette ampleur, a confirmé que la lutte contre l’inflation serait certainement plus longue que prévu. Les taux directeurs de la FED évoluent désormais dans une fourchette de 3 à 3,25 %. Avec trois relèvements successifs de 75 points de base, la banque centrale américaine n’a jamais durci sa politique monétaire aussi rapidement depuis l’ère Volcker. Même si elle était en partie anticipée, cette hausse a provoqué un net recul des actions sur le marché américain. Les investisseurs ont avant tout pris en compte que de nouvelles hausses de taux interviendront d’ici la fin de l’année. Le taux des Fed funds atteindrait ainsi 4,4 % en fin d’année, selon la prévision médiane de la banque centrale, avec une fourchette allant de 3,9 % à 4,6 %. Ces relèvements devraient peser sur l’activité. La croissance du PIB américain serait quasi-nulle en fin d’année (+0,2 %) selon la prévision médiane de la Fed. En juin, lors de son dernier exercice de prévision, elle espérait encore sur une croissance de 1,7 %. En 2023, l’activité augmenterait de 1,2 %, contre 1,7 % prévu en juin. Des experts considèrent que ces prévisions sont exagérément optimistes et qu’une récession est inévitable.

En parallèle de la hausse des taux, la banque centrale américaine a annoncé au printemps une accélération de la réduction de la taille de son bilan. De quoi limiter les liquidités sur le marché et ainsi participer au mouvement visant à tempérer l’inflation. La Fed peine toutefois à atteindre ses objectifs, avec seulement la moitié du chemin parcouru à fin août.

Le Président de la FED a indiqué qu’un rééquilibrage des marchés en particulier ceux du logement et du travail devait intervenir. Il estime que la résorption de l’inflation passe par un chômage plus élevé. La Fed prévoit un taux de chômage à 4,4 % fin 2023, contre 3,7 % en août.

Depuis fin août, les marchés ont renoncé à leurs illusions et ajustent progressivement le niveau des cours à la réalité économique. Les indices actions ont perdu….

Le taux américain à 10 ans a notamment dépassé 3,5 % et les taux à 2 ans sont montés au-dessus de 4 %.

Livret A en août : plus fort que tout !

Livret A, entre effet taux et effet anxiété

L’effet taux a joué, à plein, durant cet été avec une collecte de 4,49 milliards d’euros au mois d’août qui fait suite à celle du mois de juillet qui avait atteint 2,64 milliards d’euros. L’augmentation de la collecte est classique en cas de hausse des taux. Elle perdure deux à trois mois après l’annonce par les pouvoirs publics.

Effet taux indéniable malgré un rendement réel négatif

Le passage du taux de 1 à 2 % à compter du 1er août a conduit de nombreux ménages à effectuer des versements sur leurs Livrets A. La collecte a été ainsi 2,7 fois plus élevée que celle du mois août 2021 (1,67 milliard d’euros), le taux du Livret A étant alors de 0,5 %. La collecte du mois d’août est la plus importante pour ce mois de l’histoire du Livret A. Elle est, par ailleurs, la deuxième la plus importante de l’année après celle du mois de janvier (6,25 milliards d’euros).

Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte du Livret A a atteint plus de 23,62 milliards d’euros, soit plus que sur la même période de 2021 (19,55 milliards d’euros). De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire dont le taux de rendement est le même que celui du Livret A, a connu une évolution parallèle avec une collecte, au mois d’août, de 780 millions d’euros. Sur les huit premiers mois de l’année, ce produit a bénéficié d’une collecte positive de 3,84 milliards d’euros.

Au niveau de l’encours, ces deux produits battent, de mois en mois, de nouveaux records. Au mois d’août, celui du Livret A a atteint 367 milliards d’euros quand celui du LDDS s’élevait à 130,1 milliards d’euros. De décembre 2019 à août 2022, l’encours du Livret A a augmenté de 68,4 milliards d’euros et celui du LDDS de 17,7 milliards d’euros.

Au mois d’août, les ménages ont été sensibles au relèvement du taux de 1 à 2 % même si le rendement réel est fortement négatif. Pour 2022, le rendement réel devrait, être, en effet, négatif, de plus de 4 points, situation inconnue depuis le début des années 1980. L’effet précaution l’emporte sur l’effet rendement réel. Le taux du Livret A est néanmoins compétitif par rapport à celui des autres produits d’épargne. Il est supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés et à ceux des fonds euros de l’assurance vie. Seul le taux du Livret d’Épargne Populaire lui est nettement supérieur (4,6 %) mais ce produit n’est pas accessible à tous les épargnants. La préférence pour la liquidité demeure forte malgré la résurgence de l’inflation. Ainsi, malgré l’absence de rendement, l’encours des dépôts à vue est passé de 406 à 544 milliards d’euros  en augmentation de 138 milliards d’euros de décembre 2019 à juillet 2022.

Effet anxiété malgré la prise en charge d’une partie de la crise par les pouvoirs publics

Dans un contexte marqué par un fort niveau d’incertitude, les ménages continuent à privilégier l’épargne liquide de précaution. La poursuite de la hausse des prix et les annonces anxiogènes sur la survenue d’éventuelles pénuries  conduisent les ménages à augmenter  leur épargne de précaution. Les ménages préfèrent mettre de l’argent de côté afin de pouvoir faire face à des dépenses dans les prochains mois.

Traditionnellement, le second semestre est marqué par une hausse des dépenses en lien avec la rentrée scolaire et les fêtes de fin d’année mais cette année, cette inflexion pourrait être moins prononcée. Avec la prise en charge par l’État d’une grande partie des effets de l’inflation, le pouvoir d’achat, au second semestre, serait préservé  permettant le maintien du taux d’épargne à un niveau élevé.

Une future hausse du taux du Livret A pour le 1er février

Concernant l’évolution du taux du Livret A, compte tenu de  l’inflation et des taux d’intérêts, le rendement du Livret A pourrait passer à 3 voire à 3,2 % au 1er février prochain.

CdE et CDC
CdE et CDC

Le Coin des Epargnants : des marchés automnaux

Coup de froid des marché sur fond de surchauffe des prix

L’annonce du taux d’inflation du mois d’août aux Etats-Unis a fait l’effet d’une douche froide pour les investisseurs qui espéraient une décrue plus prononcée. L’inflation est simplement passée de 8,5 à 8,3 % de juillet à août quand les analystes l’espéraient à 8 %. En Europe, l’inflation a dépassé les 9 % au mois d’août. L’arrivée de l’automne avec un risque de pénurie surmédiatisé accentue la tendance baissière des marchés. Le CAC 40 a perdu sur la semaine plus de 2 % ; ce recul est mesuré au vu de ceux du  Nasdaq, plus de 5 % et de celui du Dow Jones, plus de 4 %. Les indices américains anticipent la prochaine décision de la FED qui devrait relever ses taux directeurs de 75 points de base, voire de 100 points de base. La crainte d’une récession aux Etats-Unis prend de l’épaisseur. L’avertissement sur résultats de FedEx, qui plonge de 22% à New York, est un signe de dégradation de la conjoncture.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
16 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 077,30-2,17 %7 153,03 
Dow Jones 30 822,42-4,13 %36 338,30 
Nasdaq 11 448.40-5,48 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 741,26-2,659 %15 884,86 
Footsie 7 236,68-1,56 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 500,41-1,95 %4 298,41 
Nikkei 225 27 567,65-2,29 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 126,40-4,16 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans +2,292 %+0,012 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1,743 %+0,035 pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,449%+0,143 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0005-0,39 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 672,895-2,48 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,430-1,17 %78,140 

Epargne salariale, les changements de l’automne

Epargne salariale, les changements de l’automne

L’entrée en vigueur de la loi de finances rectificative et de la loi sur le pouvoir d’achat a plusieurs conséquences pour l’épargne salariale. Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fait l’objet à compter du mois de septembre d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise. Dans le passé, l’effet de ce dispositif avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.

Logiquement, l’octroi de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale est conditionné à un blocage des sommes durant 5 ans. Des cas de déblocage anticipés ont néanmoins été prévus par le législateur :

  • Mariage ou conclusion d’un PACS ;
  • Violence conjugale ;
  • Naissance ou adoption du 3ème enfant ;
  • Acquisition ou agrandissement de la résidence principale ;
  • Cessation du contrat de travail ;
  • Divorce, dissolution du PACS avec résidence d’au moins un enfant au domicile du bénéficiaire ;
  • Surendettement du bénéficiaire ;
  • Création ou reprise d’une entreprise par le bénéficiaire, ses enfants, son conjoint ou la personne liée à un PACS, l’exercice d’une profession non salariée ou l’acquisition de parts d’une SCOP ;
  • Invalidité de 2ème ou de 3ème catégorie du bénéficiaire, de ses enfants, du conjoint ou de la personne liée par un PACS ;
  • Décès du bénéficiaire ou de son conjoint ou de la personne liée par un PACS

Dans le cadre du déblocage version 2022, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Le déblocage est temporaire et prendra fin le 31 décembre 2022. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ». Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.

Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.

En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables.  En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués avec, à la clef, 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.

Le Gouvernement a également décidé d’assouplir les conditions de mise en œuvre de l’intéressement, en particulier dans les entreprises de moins de 50 salariés. Ces dernières pourront instituer des accords d’intéressement par décision unilatérale de l’employeur, sous conditions, ce qui était jusqu’alors réservé à celles de moins de 11 salariés. La durée maximale des accords d’intéressement est allongée de trois à cinq ans afin que l’entreprise puisse opter pour la durée la plus adaptée à sa situation.

Le plafond de la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat exonérée de toutes cotisations sociales patronales et salariales, dite prime Macron, est triplé. Les entreprises pourront verser à compter du 1er juillet 2022 jusqu’à 3.000 euros à leurs salariés. Le plafond atteint 6.000 euros pour celles ayant un dispositif d’intéressement ou de participation. La prime Macron sera totalement exonérée des prélèvements sociaux et fiscaux jusqu’au 31 décembre 2023 quand elle est versée à des salariés dont la rémunération est inférieure à 3 SMIC.

Retraite, réforme ou pas ?

Avec 346 milliards d’euros de dépenses en 2021, les régimes de retraite sont le premier poste, en France, de dépenses de la protection sociale. Dans son rapport annuel, le Conseil d’Orientation des Retraites (COR) souligne que le système de retraite devrait dégager un excédent de 3,2 milliards d’euros faisant suite à celui de  900 millions d’euros en 2021 qui était une première depuis 2008. Ce résultat est la conséquence du rebond de la croissance et de la bonne tenue du marché de l’emploi. Mais, selon le COR, dès 2023, le système de retraite devrait malheureusement renouer avec les déficits, une situation qui devrait perdurer durant de nombreuses années en l’absence de réforme. Le déficit évoluerait entre 2022 et 2032, de -0,5 point à -0,8 point de PIB,  soit un montant de 10 milliards dans cinq ans et pouvant atteindre 20 milliards d’euros dans dix ans.

Pour réaliser ses nouvelles projections, le COR a revu à la baisse certaines de ses hypothèses dont celle concernant les gains de productivité.  Ces gains sont censés désormais se situer dans une fourchette de 0,7  % à 1,6  % par an, contre 1  % à 1,8  % précédemment. Le COR a, par ailleurs, maintenu un taux de chômage de 7 %, quand le gouvernement table sur « une baisse à 5  % en 2027.

Les partenaires sociaux sont divisés sur la lecture du rapport. Le syndicats de salariés jugent que la situation est meilleure que prévu quand le Medef rappelle de son côté que l’équilibre est virtuel en raison du caractère structurellement déficitaire du régime de la fonction publique et des régimes spéciaux. Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef a ainsi indiqué que si l’État employeur cotisait comme un employeur privé, « le déficit serait en réalité de 30 milliards d’euros ».

Parmi les pistes de réforme, le gouvernement propose l’allongement de la durée de cotisation ou le report de l’âge de départ. En vertu de la réforme Touraine de 2014, la durée de cotisation doit passer progressivement de 42 ans à 43 ans. Il serait envisagé d’accélérer le calendrier de ce relèvement censé être totalement effectif pour les générations nées après le 1er janvier 1973.

Le Coin des Epargnants du 9 septembre 2022 : Les investisseurs saluent la remontée des taux d’intérêt

Les bourses  saluent, pour une fois, la remontée des taux

Si en règle générale, le relèvement des taux ne profite pas aux actions, celui décidé par la BCE mercredi 7 septembre a été bien accueilli car il témoigne de sa volonté de lutter contre un fléau qui menace les fondements de la zone euro. Le CAC 40 affiche ainsi sa première hausse hebdomadaire depuis la mi-août. Il a gagné 0,73 % au cours des cinq dernières séances, grâce, notamment, à une progression de 1,41 % vendredi lui permettant de passer au-dessus des 6.200 points, à 6.212,33 points. L’Eurostoxx a gagné de son côté 0,72 % sur la semaine. Aux Etats-Unis, les indices actions ont renoué avec la hausse avec un gain de plus de 4 % pour le Nasdaq.

Sur le marché des changes, les mesures de la BCE et l’intervention de Christine Lagarde n’ont pas eu d’effet sur le taux de change de l’euro. La devise unique est tout juste à la parité avec le dollar, handicapée par la révision à la baisse des projections de croissance de la zone euro. Pour les banques, la hausse des taux est une bonne nouvelle, comme elle l’est pour les assureurs et les entreprises financières. Aux États-Unis, une augmentation de 75 points de base est attendue pour la prochaine réunion de la FED prévue le 21 septembre prochain.

La BCE engage la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les États membres, la BCE a décidé de relever ses taux directeurs de 75 points de base. À l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel relèvement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25% et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, pour la première fois depuis 2011, la BCE avait procédé à une première augmentation de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait eu pour risque d’engendrer une forte hausse du rendement des emprunts d’État et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les États membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec un taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 avant de revenir à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

En relevant ses taux, la BCE souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. S’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés, ce relèvement devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation devrait être freinée par le jeu du crédit et l’investissement. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et en matières premières, ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient, en revanche, souffrir de ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
9 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 212.33+0,73 %7 153,03 
Dow Jones 32 151,71+2,66 %36 338,30 
Nasdaq 12 112,31+4,14 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 088,21+0,29 %15 884,86 
Footsie 7 351,07+0,96 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 570,04+0,72 %4 298,41 
Nikkei 225 28 214,75+2,04 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 262,05+2,37 %3 639,78 
Taux OAT France à 10 ans  +2,280 %+0,130 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans +1708 %+0,184pt0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans +3,306%+0,067 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0046+0,86 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 716,209+0,16 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 91,900-1,20 %78,140 
CDE

La BCE s’engage dans la guerre contre l’inflation

Avec une zone euro confrontée à une montée de l’inflation qui s’accompagne, par ailleurs d’écarts importants entre les Etats membres, la BCE a décidé de relever de 75 points de base ses taux directeurs.  A l’exception d’un ajustement technique en 1999, au moment de la création de l’euro, jamais la BCE n’avait procédé à un tel ajustement. Le taux de dépôt passe ainsi de 0 à à 0,75 %, celui de la facilité de refinancement de 0,5 à 1,25 % et celui de la facilité de prêt marginale à de 0,75 à 1,50 %. En juillet, la BCE avait  procédé à une première augmentation, une première depuis 2011 de 50 points de base. Les taux sont désormais à leur plus haut niveau depuis 10 ans. L’action de la BCE s’inscrit dans le mouvement global de hausse des taux. Une quarantaine de banques centrales ont ainsi relevé les leurs pour contrer la vague inflationniste.

La BCE n’a pas décidé une diminution de son bilan en ne réinvestissant pas la totalité des remboursements des titres de son portefeuille arrivés à échéance. Cette décision aurait pour risque une forte hausse du rendement des emprunts d’Etat et des écarts de taux au sein de la zone euro.

La décision de la BCE était attendue compte tenu de l’évolution de l’inflation qui a atteint 9,1 % au mois d’août. Les écarts importants entre les Etats membres est une source de tension qui nécessite de la part de la BCE un pilotage fin mais qui démontre l’attachement de l’institution à la maîtrise des prix. En Estonie, l’indice des prix progresse de 25,2 % en rythme annuel en août, contre 6,5 % en France. Pour l’ensemble de l’année, la BCE a revu ses projections à la hausse avec u taux d’inflation atteignant 8,1 % en 2022 mais qui reviendrait à 5,5 % en 2023 et à 2,3 % en 2024.

La BCE, en relevant ses taux souhaite refroidir l’économie européenne et éviter la transmission de l’augmentation des prix de production sur les salaires et les prix finaux. Ce relèvement s’il n’a pas d’incidences immédiates sur le prix des produits importés devrait peser sur la demande et donc contraindre les entreprises à la modération en matière tarifaire. La consommation pat le jeu du crédit et l’investissement devraient être freinés. Le ralentissement des économies occidentales devrait réduire la demande en énergie et matières premières ce qui devrait contribuer à la baisse de leurs cours comme cela est constaté depuis plusieurs semaines pour le pétrole.

La hausse des taux directeurs se traduira par celle des taux d’intérêts des emprunts des particuliers, des entreprises et des collectivités publiques. En contrepartie, les produits d’épargne de taux (obligations, livrets) seront mieux rémunérés. Les actions comme l’immobilier pourraient souffrir ces ajustements qui pourraient se poursuivre dans les prochains mois. Le Conseil des gouverneurs de la BCE prévoit, en effet, de continuer à augmenter les taux d’intérêt.

La Cour des Comptes, l’épargne réglementée au rapport

La Cour des Comptes a publié au début du mois de septembre un rapport sur l’épargne réglementée en France pour lequel les représentants du Cercle de l’Epargne avaient été entendus. Ce rapport souligne que l’épargne réglementée joue un rôle important dans l’épargne française et qu’elle a eu tendance à s’accroître avec la succession des crises que le pays a connue. La Cour des Comptes estime que le système est globalement satisfaisant. Néanmoins, elle souligne trois problèmes :

  • l’individualisation du fonds d’épargne au sein de la Caisse des Dépôts qui abrite désormais un acteur bancaire important, la Banque Postale et le premier assureur français, La CNP ;
  • l’allocation des actifs du fonds d’épargne qui sont insuffisamment fléchés vers le développement durable ou le logement ;
  • l’épargne logement qui ne répond plus aux objectifs assignés et dont le coût est élevé en raison des taux pratiqués pour les anciens contrats.

L’épargne réglementée constitue une spécificité française. Elle comprend des produits dont les caractéristiques qui bien souvent dérogent au droit commun sont fixées par les textes législatifs et réglementaires. Les taux de rémunération, les plafonds, l’affectation de l’épargne collectée sont déterminés par les pouvoirs publics. Si l’assurance vie dispose d’un régime spécifique, elle n’en demeure pas moins un produit dont le fonctionnement au quotidien dépend de l’assureur, ce dernier fixant les taux de rendement. L’épargne réglementée rassemble le Livret A, le Livret Bleu, le Livret de Développement Durable et Solidaire, le Livret d’Epargne Populaire, le Livret d’Epargne Entreprise et le Livret Jeune et l’épargne logement. Les produits de l’épargne réglementée sont régis par le Code Monétaire et Financier. L’épargne logement, à la différence des autres produits, est un contrat entre l’épargnant et l’établissement financier et est régie en outre par des dispositions du code de la construction et de l’habitat. Les taux de rémunération de l’épargne réglementée ont bénéficié de règles de calcul à partir des années 2000. Actuellement, ces taux sont déterminés par l’arrête du 21 janvier 2021. Le Livret A, le LDDS, le Livret d’Epargne Populaire, le Livret Jeune bénéficient d’une exonération fiscale et sociale. Les autres produits sont soumis aux règles de droit commun pour la fiscalité et les prélèvements sociaux. Néanmoins, les prélèvements sociaux ne s’appliquent qu’aux PEL souscrits après le 1er janvier 2011 et les prélèvements fiscaux n’ont commencé à s’appliquer que pour les PEL ouverts après le 1er janvier 2018.

Les fonds collectés sur les Livret A sont centralisés à hauteur de 59,5 % au fonds d’épargne géré par la Caisse des Dépôts et Consignation pour financer notamment le logement social et la politique de la ville. Les établissements de crédits collecteurs conservent à leur bilan l’encours non centralisé pour financer la création et le développement de PME, la transition énergétique er la réduction de l’empreinte climatique ainsi que l’économie sociale et solidaire.

L’encours de l’épargne réglementé a atteint fin 2021 834 milliards d’euros, soit 14 % de l’épargne financière des ménages. La part de l’épargne des ménages détenue sous forme de numéraire, de dépôts à vue et de livrets bancaires réglementée ou pas représentent 29 % des actifs financiers, contre 33 % en Italie, 40 % en Allemagne ou 42 % en Espagne. La Cour des Comptes que la crise sanitaire a favorisé toutes les formes d’épargne. L’épargne réglementée et les dépôts à vue ont vu leurs flux doubler (de 48,8 à 95,8 milliards d’euros) mais les achats d’actions ont atteint, en 2020, plus de 13 milliards d’euros quand ceux des unités de compte des contrats d’assurance vie a dépassé 16,8 milliards d’euros.

55,7 millions de Livrets A sont détenus par des personnes physiques et 820 millions par des personnes morales. 83 % des Français détiennent un Livret A, 36 % un LDDS et 10 % un LEP. 19 % des Français détiennent un produit d’épargne logement en 2021, contre 22 % en 2016.

L’encours moyen des Livrets A est de  5 858 euros pour les personnes physiques, celui des LDDS est de 5002 euros et celui des LEP de 5 604 euros. Les Livrets A au-dessus du plafond représentent 30 % de l’encours total mais seulement 7 % des livrets. Ceux qui dépassent 15 300 euros représentent 64 % de l’encours. Les épargnants de plus de 65 ans détiennent 21 % des Livrets A et 34 % de l’encours. Les moins de 25 ans de leur côté possèdent 27 % des Livrets A et 12 % de l’encours.  

La Cour des Comptes souligne que la rentabilité du fonds d’épargne qui centralise les ressources de plusieurs livrets réglementés baisse en raison de la diminution des taux d’intérêt de ces dernières années, sachant que le taux de rendement des livrets s’est contracté moins rapidement. La Cour estime que cette diminution de la rentabilité ne pet en danger le système de l’épargne réglementée. Elle demande en revanche une séparation plus stricte de la gestion de ce fonds par la Caisse des Dépôts afin qu’il ne puisse pas y avoir des interférences avec la Banque Postale et la CNP, filiales de la Caisse.

La Cour des Compte souhaite une refonte de l’épargne logement qui répond à ses yeux de moins en moins à sa vocation initiale de soutien au financement des projets immobiliers des ménages. Entre 2016 et 2020, le flux de nouveaux prêts, déjà faible en 2016, s’est fortement réduit pour conduire à une production quasi-nulle.

La Cour indique que du fait de l’application du taux de rémunération en vigueur au moment de la souscription, de nombreux plans bénéficient de taux élevés qui sont coûteux pour les établissements de crédits. Le taux d’intérêt moyen des comptes à terme hors PEL de plus de deux ans est de 0,78 %, alors que le taux moyen des PEL de plus de 2 ans est de 2,6 %. Les plans souscrits avant 2011 ne sont pas limités dans le temps ce qui permet le maintien de taux élevé tant que les souscripteurs n’effectuent pas de rachats. Si les PEL les plus anciens, rémunérés à plus de 5,25 %, ne représentent plus que 11 % des encours totaux, les PEL rémunérés entre 3,50 et 4,50 % représentent 28 % des encours et les PEL rémunérés entre 2,50 et 3,50 % pèsent pour 45 % des encours totaux : les trois quarts des encours sont donc rémunérés à 2,50 %. À fin décembre 2021, la Banque de France estime que le taux moyen (pondéré par les encours) des PEL ouverts avant 2011 est de 4,51 %, garantissant un rendement sans équivalent au regard du niveau de risque encouru. L’écart de performance instantané – celui qui est observé sur le premier trimestre 2022 – avec les placements obligataires ou en actions, s’est encore accru en raison de l’évolution des marchés des actions et des obligations Pour mémoire, le taux de rémunération des PEL souscrits depuis le 1er janvier 2018 est de 1 %, ces plans étant soumis au prélèvement forfaitaire unique.

Jusqu’à maintenant les pouvoirs publics se sont interdits de modifier les règles en vigueur pour les vieux contrats du fait de la jurisprudence constante du Conseil constitutionnel. Il n’est pas possible de modifier de manière rétroactive les clauses d’un contrat. Or, la rémunération fait partie de ces clauses. Néanmoins, dans son rapport la Cour suggère plusieurs pistes. Elle propose de modifier de manière unilatérale des contrats par les établissements de crédit concernés eux-mêmes sur le fondement de l’article 1195 nouveau du Code civil qui reconnaît la théorie de l’imprévision qui était jusque-là refusée par la Cour de cassation. Il pourrait en résulter un contentieux important avec des solutions divergentes avant que la Cour de cassation ne vienne éventuellement le trancher. La Cour reconnait que les établissements bancaires ne sont prêts à s’engager d’eux-mêmes dans cette voie. Une autre possibilité serait pour les établissements bancaires de négocier avec leurs clients la sortie de leurs PEL moyennant une indemnité calculée en fonction de la perte de l’avantage pour ces derniers. Elles pourraient leur proposer des livrets avec des taux de rémunération plus élevés sur une période donnée. Une deuxième piste viserait à fiscaliser les anciens PEL pour encourager les épargnants de migrer sur d’autres produits. Il est possible que cette mesure ne soit pas constitutionnelle en raison de son caractère rétroactif. Le Gouvernement aurait du mal à trouver une majorité au Parlement sur ce sujet en raison de son caractère impopulaire. La Fédération bancaire française privilégie souhaite de son côté l’application, par voie réglementaire, d’un taux spécifique de rémunération des PEL échus, c’est-à-dire ceux qui sont arrivés à leur terme contractuel mais dont le déposant n’a pas demandé le retrait. Cette mesure pourrait être contestée devant le Conseil d’Etat. Les solutions de modification du régime de l’épargne logement sont donc peu évidentes.

Sur la question du plafonnement des produits d’épargne réglementée et de la fiscalité, la Cour des Comptes penche pour la stabilité estimant que les inconvénients seraient plus importants que les avantages. Elle se prononce également contre la fusion du Livret A avec le LDDS.

Le PER maintient le cap

Selon France Assureurs, au mois de juillet, 57 200 nouveaux assurés ont souscrit un Plan D’Epargne Retraite auprès d’une entreprise d’assurance, soit une hausse de +21 % par rapport à juillet 2021. Les cotisations sur un PER assurantiel se sont élevées à 557 millions d’euros, soit une hausse de +47 %. 20 900 assurés ont transféré d’anciens contrats vers un PER pour 500 millions d’euros.

Au total, le marché des PER commercialisés par les entreprises d’assurance enregistre sur le mois 78 100 assurés supplémentaires et 1,057 milliard d’euros de versements.

La collecte nette des PER s’élève à +458 millions d’euros en juillet et à +3 043 millions d’euros depuis le début de l’année 2022.

Fin juillet 2022, 3,4 millions d’assurés détenaient un PER pour un encours de 42,9 milliards d’euros.

CdE et France Assureurs

L’assurance vie en mode petit train de sénateur

Une collecte positive mais modeste

L’assurance vie a enregistré une petite collecte nette au mois de juillet, + 800 millions faisant suite à celle également modeste du mois de juin, + 600 millions d’euros. Le résultat de ce mois de juillet est une contreperformance car hors années spéciales comme 2012, 2020 ou 2021, la collecte du septième mois de l’année dépasse, en règle générale les 2 milliards d’euros. Elle avait ainsi atteint 2,3 milliards d’euros en juillet 2020 et 1,4 milliard d’euros en juillet 2021. Les fonds euros, en juillet ont été une nouvelle fois en décollecte (-1,7 milliard d’euro) quand les unités de compte ont été en collecte nette positive de +2,5 milliards d’euros.

En juillet, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 12,0 milliards d’euros, soit 200 millions de moins qu’en juillet 2021 et 100 millions d’euros de moins qu’en juin dernier. Depuis de le début de l’année, elles atteignent 88,4 milliards d’euros. La collecte en unités de compte a atteint 36,1 milliards d’euros en cumulé depuis le début de l’année, contre 52,3 milliards d’euros pour les supports en euros. Les prestations se sont élevées, en juillet, à 11,2 milliards d’euros (+0,1 milliard d’euros par rapport à juillet 2021). Depuis le début de l’année, elles s’établissent à 75,5 milliards d’euros.

L’assurance vie face aux incertitudes internationales et économiques

L’assurance vie, depuis deux mois, connaît un rythme de croissance modeste qui tranche avec les fortes collectes du Livret A. Ce dernier bénéficie de la hausse de son taux, relevé à deux reprises depuis le début de l’année. L’assurance vie est pénalisée par le faible rendement de ses fonds euros qui sera, sans nul doute en 2022, inférieur au taux du Livret A, ce qui constituera une première. Le rendement réel des fonds euros sera sur l’année négatif de plusieurs points (environ 4 points). Dans ce contexte, les épargnants réduisent leur exposition aux fonds euros et augmentent celle en unités de compte.

Les mauvais résultats des places financières pèsent sur  le montant de la collecte brute qui est recul depuis le mois de mars. Ce recul peut également s’expliquer par les incertitudes que génèrent la guerre en Ukraine. Elles dissuadent une partie des épargnants à s’engager sur le long terme. En période de tensions internationales et de résurgence de l’inflation, les ménages, de manière traditionnelle, privilégient les produits d’épargne réglementée comme le Livret A ou le LDDS. La persistance de l’inflation, dans les prochains mois, devrait conduire les ménages à la prudence et à l’attentisme. La collecte de l’assurance vie devrait rester ainsi étale.

CDE France Assureurs
CDE France Assureurs

Le Coin des Epargnants : des marchés chafouins pour la rentrée des classes

Une orageuse fin de mois d’août pour les places financières

Les mois d’août sont souvent agités pour les marchés « actions ». Le cru 2022 ne désobéit pas à cette règle. Après un rebond en juin et en juillet, les indices ont cédé à nouveau du terrain en août. Le Cac 40 a perdu 5 % effaçant ainsi de plus de moitié son important gain de juillet. L’essentiel de la rechute s’est fait dans les derniers jours du mois. L’humeur a clairement changé en Bourse avec les annonces des banquiers centraux de placer la lutte contre l’inflation parmi leurs priorités de la rentrée. Les dernières données sur l’inflation ne peuvent que leur donner raison. En zone euro, malgré une bonne surprise côté français (+6,5 % sur an, en ralentissement par rapport à +6,8 % en juillet et +6,7 % anticipé), l’augmentation de l’indice des prix à la consommation a atteint 9,1 % sur un an en août, un nouveau record, contre 8,9 % en juillet. Hors alimentation et énergie, elle ressort à 4,3 %, contre 4,1 % attendu et 4 % le mois précédent. Pour la première fois, les prix de l’alimentation, alcools et tabac affichent une hausse de plus de 10 %. L’inflation sous-jacente des produits manufacturés s’est accélérée, passant de 4,5 % à 5 %. L’inflation dans les services est, elle, passée de 3,7 % à 3,8 %. Selon plusieurs économistes, l’inflation de la zone euro devrait atteindre, avant la fin de l’année, la barre des 10 %.

Une semaine chaotique

Les résultats économiques ont pesé sur les cours « actions » en début de semaine, en  positif comme en négatif. Après le fort recul de la semaine précédente et des premiers jours de celle-ci, un rebond a été constaté vendredi 2 septembre. Le CAC a perdu 1,70 % sur la semaine mais cette perte a été limitée par un gain de 2,2 % sur la seule journée de vendredi. Le Daxx allemand a gagné 0,61 % sur la semaine.

En Chine, l’activité manufacturière est entrée en phase de contraction en août, l’indice privé définitif PMI-Caixin ressortant en dessous du seuil des 50 points, pour la première fois en trois mois. Il a été publié à 49,5 points, contre 50,4 en juillet. Cette baisse est imputable à la diminution de la demande, sur fond de rationnement de l’électricité et de regain de l’épidémie de Covid-19. Près de 4 millions d’habitants des villes de Chengde et Xinle, dans le Hebei, près de Pékin, ont été confinés.  Au nord de la ville, à Tianjin, plus de 13 millions d’habitants ont dû se soumettre à un test PCR après la détection de 80 cas positifs en l’espace de deux jours.

En zone euro, l’indice manufacturier définitif d’août a été annoncé à 49,6 points, en nouveau retrait de 0,1 point par rapport à juillet. La tendance est mauvaise en Allemagne où la composante industrielle a chuté de 49,8 à 49,1 points en l’espace d’un mois. Seule la France détonne avec un indice PMI en hausse à 50,6 points contre 49 en juillet, signifiant que l’économie est en zone d’expansion. Les industriels de la zone euro, toujours confrontés à de fortes difficultés, signalent un nouveau repli marqué de leurs volumes de production en août. L’activité manufacturière a ainsi diminué pour un troisième mois consécutif, tendance préfigurant une baisse du PIB au troisième trimestre. Aux Etats-Unis, l’indice ISM manufacturier s’est maintenu en territoire d’expansion. Il est même parvenu à rester stable en août, à 52,8 points, alors qu’un repli à 51,9 points était anticipé.

Les résultats de l’emploi américain rassurent

Au mois d’août, les Etats-Unis ont créé 315 000 emplois dans le secteur non agricole, soit un peu plus que les 298 000 attendus par le consensus, mais bien moins que les 528 000 de juillet. Le taux de chômage est, lui, en hausse de 0,2 point à 3,7 %, contre une stabilité anticipée, mais les salaires n’ont pas flambé. Sur un an, ils augmentent, certes, de 5,2 %. C’est moins que les 5,3 % attendus par les analystes. Le rythme plus lent des créations d’emplois en août, l’accroissement de la population active et l’augmentation plus modeste des salaires ont rassuré les investisseurs. Les résultats de l’emploi n’ont pas empêché le Nasdaq de perdre plus de 4 % sur la semaine et le Dow Jones près de 3 %. Depuis le 1er janvier, le Nasdaq a perdu 25 % de sa valeur.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
2 septembre 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 167,51-1,70 %7 153,03 
Dow Jones 31 318,44-2,99 %36 338,30 
Nasdaq 11 630,86-4,21 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13,050.27+0,61 %15 884,86 
Footsie 7 281,19-1,97 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3,544.38-1,65 %4 298,41 
Nikkei 225 27 650,84-3,46 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 186,48-1,54 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,150 %+0,147 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,522 %+0,134pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,239 %+0,207 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0020+0,57 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 714,128-1,34 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 93,990-6,90 %78,140 

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (-0,2 % après -1,6 %). Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après -1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après         -1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Baisse du taux d’épargne au deuxième trimestre 2022

Le revenu disponible brut des ménages en euros courants a, selon l’INSEE, augmenté de 0,8 % au deuxième trimestre 2022 après avoir subi une baisse de 0,3 % au premier. La masse salariale reçue par les ménages a augmenté de +1,2 % après +1,3 % du fait de la progression de l’emploi salarié (+0,3 % après +0,4 %). Le salaire moyen par tête a augmenté de +0,8 % après +0,9 %). Les prélèvements fiscaux ont de leur côté connu une moindre progression (+0,2 % après +4,0 %). Les prestations sociales en espèces étaient quant à elles en légère baisse (–0,2 % après –1,6 %).  Du fait de la hausse des prix à la consommation, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages a diminué de 1,1 % après –1,6 % au premier trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,2 % (après –1,8 %).

Au cours du deuxième trimestre, les ménages ont légèrement réduit leur effort d’épargne. Le taux s’est, selon l’INSEE, établi à 15,5 % du revenu disponible brut, après 16,7 % au premier trimestre. Cette baisse s’explique par la progression des dépenses de consommation en valeur, +2,2 % au deuxième trimestre, soit une hausse supérieure à celle de leur revenu disponible brut (+0,8 %). Le taux d’épargne reste néanmoins légèrement au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

Stabilité dans la rémunération de l’épargne de court terme

En juillet, selon la Banque de France, les taux de rémunération des dépôts à court terme est resté stable à un niveau très faible.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

juil- 2021mai-2022juin-2022 (e)juil- 2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,410,500,500,50
Ménages0,640,780,780,77
dont : – dépôts à vue0,010,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,420,390,390,44
– comptes à terme > 2 ans (g)0,840,700,700,68
– livrets à taux réglementés (b)0,531,071,071,07
dont : livret A0,501,001,001,00
– livrets ordinaires0,100,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,602,582,582,57
SNF0,100,090,090,10
dont : – dépôts à vue0,040,040,040,05
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,090,110,14
– comptes à terme > 2 ans (g)0,690,610,620,62
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,50
Euribor 3 mois (c)-0,55-0,39-0,240,04
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,510,941,501,14

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Le Coin des Epargnants : retour aux fondamentaux

Après quelques semaines d’éclaircies, les marchés redécouvrent en cette fin de mois d’août les lourdes incertitudes qui pèsent sur l’économie mondiale.

La sombre rentrée des marchés

Dans le cadre du symposium de politique monétaire de Jackson Hole aux Etats-Unis, le Président de la Fed, Jerome Powell, a été lors de son intervention extrêmement net sans sa volonté de lutter contre l’inflation qui « nécessitera probablement une politique restrictive pendant un certain temps ». Ses propos ont entrainé le recul des indices « actions » et la progression des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Le taux de l’OAT à 10 ans a franchi la barre des 2 % et celui de son homologue américain la barre des 3 %. Cette hausse des taux a été favorisé également par les rumeurs d’une forte hausse des taux directeurs de la BCE lors de la réunion du mois de septembre. Elle pourrait être de 75 points comme aux Etats-Unis.

Les menaces de récession dans un contexte d’approvisionnement énergétique problématique en Europe ont conduit à la baisse du cours des actions et au recul de l’euro. Le Dow Jones a cédé sur la semaine plus de 4 % portant la baisse à plus de 11 % depuis le 1erjanvier. Le Nasdaq a reculé de 4,44 % sur la semaine. Depuis le début de l’année, cet indice a perdu un quart de sa valeur. Le CAC40 a perdu de son côté 3,41 % cette semaine.

Accès de faiblesse euro sur fond de flambée électrique

L’euro est repassé au-dessous de 1 dollar cette semaine, les investisseurs anticipant une longue récession en Europe, conséquence de la raréfaction du gaz russe et de l’augmentation des cours de l’énergie. La dépréciation de la monnaie européenne,           -15 % en un an s’explique également par les écarts des taux directeurs pratiqués par les banques centrales de part et d’autre de l’Atlantique. La FED a relevé ses taux dès le mois de mars quand la Banque centrale européenne ne l’a fait qu’à partir du mois de juillet. Compte tenu de l’écart de taux qui atteint désormais deux points, les investisseurs privilégient les placements américains au détriment de ceux de la zone euro ce qui provoque une baisse de la valeur de la monnaie européenne.

Si la dépréciation de l’euro favorise les exportations en dehors de l’Union européenne, elle renchérit, en revanche, le coût des importations et notamment celles en énergie. Elle contribue ainsi à l’augmentation de l’inflation. Pour les Européens, il est plus coûteux d’investir aux États-Unis quand, a contrario, les Américains peuvent le faire en Europe à moindre prix.

La semaine restera marquée par l’envolée sans précédent des prix de l’électricité en Europe et tout particulièrement en France. Les prix de gros de l’électricité pour 2023 en France ont dépassé 1 000 euros le mégawattheure (MWh) quand ces prix n’étaient que de 85 euros il y a un an. Avant la crise sanitaire, ils fluctuaient même autour des 50 euros.

La hausse des prix de l’électricité est imputable à la diminution des flux de gaz russe vers l’Europe depuis le début de la guerre en Ukraine et à l’augmentation du cours du gaz. De nombreuses centrales de production d’électricité sont alimentées au gaz en Europe ce qui induit des effets sur le cours de cette dernière. En France, par ailleurs,  32 des 56 réacteurs nucléaires que compte l’Hexagone sont à l’arrêt, notamment en raison d’un problème de corrosion, réduisant la production électrique française à un niveau historiquement bas. La France est contrainte d’importer son électricité quand logiquement elle est exportatrice. Les annonces d’EDF sur un report de la remise en réseau des centrales concernées a provoqué des tensions supplémentaires sur le marché de l’électricité.

Jusqu’à maintenant, les pays de la zone euro ont institué des boucliers tarifaires pour protéger leurs concitoyens des effets de la hausse du prix de l’électricité. Le coput budgétaire est exponentiel. Au Royaume-Uni, le régulateur a annoncé  vendredi 26 août que les tarifs réglementés de l’énergie augmenteraient de 80 % à partir d’octobre dans le pays, et que les factures de gaz et d’électricité pourraient progresser encore « considérablement » en 2023.

En France, des dizaines de milliers de clients migrent de fournisseurs privés d’électricité vers l’énergéticien public, EDF , et son tarif fixe. En 2023, le bouclier tarifaire devrait céder la place à un système d’aides ciblées en faveur des ménages les plus modestes.

Face à l’augmentation des cours de l’énergie,  la Première  ministre tchèque, dont le pays assure la présidence de l’Union européenne, a déclaré ce vendredi que son pays allait convoquer une réunion d’urgence pour faire face à la crise énergétique. Le ministre tchèque de l’Industrie et du Commerce, Jozef Sikela, a déclaré que le conseil européen de l’énergie devait se réunir « le plus tôt possible ».

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
26 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 274,26-3,41 %7 153,03 
Dow Jones 32 283,40-4,22 %36 338,30 
Nasdaq 12 141,71-4,44 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 971,47-4,23 %15 884,86 
Footsie 7 427,31-1,63 %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 603,68-3,39 %4 298,41 
Nikkei 225 28 641,38-1,00  %28 791,71 
Shanghai Composite 3 236,22-0,70  %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +2,013 %+0,203 pt+0,193 %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,388 %+0,165 pt0,181 %
Taux du Trésor US à 10 ans +3,032 %+0,051 pt+1,505 %
Cours de l’euro / dollar1,0000-0,34 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 734,670-0,70 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 99,730+3,53 %78,140 

Le Livret A dopé par l’effet taux

Le Livret A, avec une collecte positive de 2,64 milliards d’euros au mois de juillet, a bénéficié de l’effet d’annonce du relèvement du taux de 1 à 2 %, relèvement qui est entré en vigueur le 1er août dernier. Cet effet « taux » joue à chaque annonce quel que soit le contexte économique. La collecte de juillet est deux fois supérieur à celle de juin 2022 ou de juillet 2021. C’est la meilleure collecte pour un mois de juillet depuis plus de 10 ans. Même celle du mois de juillet 2020, en sortie de confinement, avait été plus faible (1,85 milliard d’euros).

Sur les sept premier mois de l’année, la collecte a atteint plus de 19 milliards d’euros, soit plus que sur la même période en 2021 (17,88 milliards d’euros). Elle est légèrement inférieure à celle de 2020 (22,25 milliards d’euros toujours sur les sept premiers mois).

En juillet l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 362,5 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte positive en juillet de 480 millions d’euros, contre 250 millions en juin portant son encours à 129,4 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement.

Les ménages, malgré ou à cause de l’inflation, reste en mode épargne. Craignant une augmentation à venir des prix voire des impôts, ils mettent de l’argent de côté. Dans leur globalité, ils ne puisent aucunement dans la cagnotte qu’ils ont constituée durant la période covid. Au contraire, ils la renforcent. Sachant qu’ils disposent d’importantes liquidités sur leurs comptes courants (536 milliards d’euros fin juin 2022), ils ont décidé d’effectuer des transferts sur leur Livret A et leur LDDS dès l’annonce du relèvement du taux de rendement. Cet effet taux devrait encore être constaté en août avant de s’estomper durant l’automne. Traditionnellement, la fin d’année est marquée par des collectes moindres voire des décollectes en raison des dépenses de rentrées et de fin d’année. Les incertitudes économiques devraient néanmoins porter les ménages à la prudence. Les mesures de soutien du Gouvernement qui entrent en vigueur à compter du mois de septembre devraient également limiter les sorties pour le Livret A.

Cercle de l’Epargne – données CDC
Cercle de l’Epargne – données CDC

Le Coin des Epargnants du 20 août 2022 : incertitudes, doutes et inquiétudes en attendant la rentrée

A quelques encablures de la rentrée, l’attentisme est de mise

Dans cette seconde partie du mois d’août, la Bourse de Paris n’a pas signé une septième semaine de hausse consécutive. Devant la montée des incertitudes et les résultats décevants sur le front de l’inflation, les investisseurs optent pour la prudence. Cette semaine, le CAC 40 a ainsi reculé de 0,9 %. Le recul a été plus prononcé en Allemagne, le Daxx perdant près de 2 %. Depuis le début de l’été, l’indice parisien connaît une évolution plus favorable que les autres indices européens. La bonne tenue du luxe et le regain d’intérêt pour les valeurs financières expliquent l’évolution du CAC 40 quand son homologue allemand est pénalisé par les difficultés de l’industrie automobile.

Le pessimisme des investisseurs pour l’Europe est lié, cette semaine, à de mauvais résultats pour le secteur de la construction. Selon Eurostat, la production dans la construction, corrigée des variations saisonnières, a diminué de 1,3 % dans la zone euro et de 1,2 % dans l’Union européenne. En mai, la production avait déjà diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,1% dans l’Union. En Allemagne, la hausse des prix à la production a dépassé les attentes en juillet. Ils ont augmenté de 37,2 % sur un an et de 5,3 % sur un mois. C’est la plus forte augmentation observée par l’Office fédéral de la statistique depuis le début des études en 1949. Sur le marché de gros en Allemagne, le prix de l’électricité a atteint un nouveau record à 550 euros le mégawattheure. Dans ce contexte, l’inflation ne peut que continuer sa route en avant sur le vieux continent. Selon Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, les perspectives d’inflation dans la zone euro ne se sont pas améliorées depuis la hausse des taux en juillet. Le prochain relèvement des taux directeurs en septembre pourrait être de 50 points de base après celui juillet. Au Royaume-Uni, l’inflation pourrait dépasser 15 %. Elle est à l’origine d’importantes grèves, sachant que les mesures de soutien du pouvoir d’achat outre-Manche sont rares. Dans l’ensemble de l’Europe, la décrue de l’inflation n’est pas attendue avant le début d’année prochaine.

Le durcissement de la politique monétaire fait craindre à de nombreux investisseurs la survenue d’une récession en Europe. Le PIB allemand pourrait se contracter au cours des trois prochains trimestres. Aux Etats-Unis, l’immobilier est dans une situation de quasi-récession. Les ventes de logements anciens ont reculé de 6 % de juin à juillet, soit une chute de 20 % en un an. Les reventes de biens immobiliers sont au plus bas depuis mai 2020.

Les acteurs de marché attendent la tenue du symposium de Jackson Hole qui réunit les banquiers centraux à la fin du mois d’août. Le président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, pourrait affirmer sa volonté de lutter contre l’inflation.

Avec la montée des incertitudes et la persistance de l’inflation, les taux des obligations d’Etat étaient orientés cette semaine à la hausse, le taux de l’OAT à 10 ans se rapprochant de 1,8 %. Les anticipations d’augmentation des taux directeurs américains et l’aversion aux risques pénalise l’euro qui est à nouveau à parité avec le dollar.

Le pétrole à la baisse, le gaz à la hausse

Depuis le mois de juin, le baril de pétrole (Brent) a perdu  25 % de sa valeur. La baisse du cours du pétrole s’explique par les anticipations sur la demande. Les mauvais chiffres de l’activité manufacturière aux Etats-Unis et le ralentissement attendu de l’économie chinoise laissent supposer une progression moindre de pétrole dans les prochains mois. Dans le raffinage qui est un des principaux indicateurs de demande de brut), la dynamique post-covid s’éteint. L’activité de transformation du pétrole brut est tombée en juillet au plus bas depuis mars 2020. La demande de produits raffinés est en retraite de 10 % sur un trimestre.

Au niveau de l’offre, la décision de puiser dans les réserves stratégiques et l’augmentation certes légère des quotas de production par l’OPEP ont pesé sur les prix. Les anticipations sur un éventuel accord sur le nucléaire iranien jouent également en faveur d’une détente sur les cours, la République islamique pouvant à terme revenir sur le marché international de pétrole. En cas de levée des sanctions, l’Iran pourrait augmenter sa production de 1,3 million de barils par jour, permettant une stabilisation des cours jusqu’en 2023.

La tendance baissière pourrait s’inscrire dans la durée mais reste malgré tout fragile. Le principal risque demeure les tensions sur le marché du gaz qui pourraient atteindre celui du pétrole. Le 16 août dernier, le cours du MWh de gaz à Rotterdam a dépassé 250 euros. Le gaz est ainsi onze fois plus cher que la moyenne saisonnière de ces cinq dernières années. Les Russes prétendent que le MWH atteindra près de 350 euros à l’automne. L’impossibilité de réaliser des livraisons fluviales en charbon et en fioul en Allemagne contraint à un recours plus important que prévu des centrales au gaz, ce qui pèse sur les prix. La Russie limite toujours ses exportations vers l’Europe en prétextant des problèmes techniques liés aux embargos qui lui sont imposés. Le prix du gaz devrait conduire les producteurs d’électricité à privilégier le charbon et le pétrole, ce qui augmentera le cours de ces deux matières premières.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
 19 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 495,83-0,89 %7 153,03 
Dow Jones 33 706,74-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 12 705,22-2,62 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 544,52-1,82  %15 884,86 
Footsie 7 550,37+0,66  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 730,32-1,23 %4 298,41 
Nikkei 225 28 930,33+1,34 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 258,08-0,44 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,797 %+0,252 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,223 %+0,236 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,981 %+0,121 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0039-2,20 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 750,560-2,80 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 97,290-0,64 %78,140 
CDE

Le Coin des Epargnants du 13 août 2022 : légère détente sur le front de l’inflation

 

Petits signes d’accalmie aux Etats-Unis sur le front de l’inflation

Le taux d’inflation, aux Etats-Unis, a été de 8,5 %, contre 9,1 % en juin, en raison de la  baisse de 20 %, des prix de l’essence. L’indice des prix à la consommation (CPI) a stagné le mois dernier après une hausse de 1,3 % en juin par rapport à mai, a annoncé le département du Travail. Les économistes interrogés par Reuters prévoyaient un ralentissement moins marqué, avec en moyenne, une augmentation de 0,2 % d’un mois sur l’autre et de 8,7 % en rythme annuel. Il s’agit de la plus forte décélération de l’inflation d’un mois sur l’autre depuis 1973. L’indice d’inflation de base (« core CPI »), qui exclut l’énergie et les produits alimentaires, a augmenté de 0,3% le mois dernier et sur un an. Il est en augmentation de 5,9%, comme en juin.

La banque centrale américaine a indiqué qu’elle attendait les résultats des prochains mois pour apprécier l’évolution des prix. Ce recul a conduit les investisseurs à considérer que  la prochaine hausse des taux des directeurs de la FED sera de  50 points de base en septembre, et non plus de 75 points de base comme estimé avant la publication des chiffres de l’inflation.

Cette moindre augmentation des prix a provoqué une détente sur le marché obligataire américain .

Sixième semaine de hausse du CAC 40

La Bourse de Paris a enregistré une sixième semaine de hausse d’affilée. Entre les informations rassurantes sur l’inflation et la publication de l’indice sur la confiance du consommateur américain calculé par l’Université du Michigan, le contexte macro-économique a été ces derniers jours porteur. L’indice du Michigan est, en effet, en hausse, en août, à 55,1 points contre 52,5 points anticipés et 51 en données définitives de juillet. La bonne tenue des marchés « actions » reste fragile. Selon une enquête économique publiée  vendredi par l’antenne de Philadelphie de la FED, la croissance économique s’annonce faible pour les prochains trimestres avec une inflation qui devrait rester plus élevée que prévue. Au troisième trimestre, la croissance américaine est estimée à 1,4 %, contre 2,5 % auparavant, et, sur l’ensemble de l’année, le PIB devrait ne devrait progresser que de 1,6 %, contre 2,5 % précédemment, et de 1,3 % en 2023 (-1 point). Les perspectives d’inflation sur 12 mois pour le troisième trimestre, mesurées par l’indice des prix à la consommation, sont, de leur côté, relevées à 6,7 % (contre 4,5 %), tandis que la projection sur l’année entière ressort désormais à 7,5 % (contre 6,1 %). L’inflation PCE de base, mesure préférée de la Réserve fédérale, est évaluée à 4,5 % pour 2022, contre 4,1 % auparavant.

Le CAC 40 a gagné 1,26 % cette semaine et a franchi la barre des 6500 points. Sur un mois, la hausse atteint 9,3 % ramenant la perte depuis le 1er janvier à 8,38 %. Le Nasdaq a progressé de plus de 3 % sur la semaine. En un mois, il a réduit de moitié la baisse enregistrée depuis le 1er janvier.

Le prix du baril de pétrole était en progression ces cinq derniers jours. Il a gagné près de 4 % (baril de Brent). Malgré les craintes d’un ralentissement économique mondial, l’Agence Internationale de l’Energie (AIE) a revu légèrement à la hausse la demande mondiale de pétrole pour cette année, ce qui a conduit à l’augmentation des cours . L’AIE table sur une demande de 380 000 barils supplémentaires par jour. Ces prévisions sont contredites par celles de l’OPEP qui prévoient une légère baisse de la demande cette année en raison d’une possible résurgence des restrictions sanitaires liées au Covid-19 et des incertitudes géopolitiques. Plusieurs experts dont les économistes de Goldman Sachs parient sur une hausse des cours à la rentrée dans un contexte de pénurie d’énergie en Europe. Cette augmentation pourrait atteindre plus de 30 % d’ici la fin décembre, avec un baril de référence Brent attendu à 130 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
12 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 553,86+1,26 %7 153,03 
Dow Jones 33 761,05+2,92%36 338,30 
Nasdaq 13 047,19+3,08 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 795,85+1,63  %15 884,86 
Footsie 7 500,89+0,82  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 776,81+1,38 %4 298,41 
Nikkei 225 28 546,98+1,32 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 276,89+1,55 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,545 %+0,067 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,987 %+0,044 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,860 %+0,009 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0259+0,81 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 796,022+1,30 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 98,050+3,77 %78,140 

Record absolu des ménages pour les dépôts à vue

Malgré l’inflation, les ménages laissent toujours plus d’argent sur leurs dépôts à vue. Fin juin, leur encours atteignait le niveau record de 536 milliards d’euros, soit 124 milliards d’euros de plus qu’au mois de février 2020 avant la crise sanitaire.

BdF

Les ménages toujours en mode épargne

Avec la chute du cours des actions en début d’année et la moindre progression des prix de l’immobilier, le patrimoine des ménages à reculé, selon la Banque de France, de 155 milliards d’euros entre fin décembre et fin mars. Il s’élève à 5870 milliards d’euros, contre 6025 milliards d’euros.

BdF

Les ménages ont accru, selon la Banque de France, leur effort d’épargne au premier trimestre 2022 de 8,9 milliards d’euros par rapport au quatrième trimestre 2021 (39,9 milliards d’euros, contre 31 milliards d’euros). L’épargne investie en produits de taux augmente au premier trimestre dans un contexte économique marqué par la remontée de l’inflation et la guerre en Ukraine (24,4 milliards après 17,1 milliards). Les flux en numéraire et dépôts à vue, et la collecte des livrets d’épargne réglementée sont en hausse. La revalorisation du taux du Livret A explique également la remontée de la collecte.  Les placements en produits de fonds propres continuent de progresser, tirés par les investissements en actions non cotées et autres participations et par les souscriptions d’assurance-vie en unités de compte.

Pour le deuxième trimestre 2022, selon les premières données de la banque centrale, une légère érosion des dépôts bancaires rémunérés est constatée (10,7 milliards après 12,8 milliards), principalement l’épargne réglementée (3,1 milliards d’euros contre 8,3 milliards au premier trimestre), un flux net de nouveau négatif pour les contrats d’assurance-vie en euros (-3,6 milliards) et une légère augmentation du flux de placements d’assurance-vie en unités de compte (11,7 milliards après 10,6 milliards d’euros au premier trimestre).

En cumul sur quatre trimestres glissants, les flux, du premier trimestre, de placements sont en légère baisse (162,5 milliards après 165,8 milliards) mais leur niveau demeure supérieur à celui d’avant la crise sanitaire.

Le taux d’épargne reste en France légèrement au-dessus de son niveau d’avant crise sanitaire à la différence de l’Espagne et des Etats-Unis.

BdF

Le Coin des Epargnants du 6 août 2022 : l’emploi américain n’en finit pas de surprendre

L’emploi américain défie la récession

 

L’emploi américain défie la récession

 

Malgré la récession en cours aux États-Unis, les créations de postes non-agricoles du mois de juillet 2022 ont atteint 528 000, soit plus du double du consensus qui s’établissait à 250 000. Le taux de chômage américain a reculé à 3,5 %, contre 3,6% un mois avant. Cette bonne tenue de l’emploi américain devrait inciter la banque centrale à poursuivre ses relèvements de taux directeurs. Les résultats de l’emploi américain semblent confirmer l’analyse de la Maison Blanche sur la nature technique de la récession. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des obligations d’Etat se sont appréciés. L’euro de son côté demeure faible et a perdu 0,5 % par rapport au dollar sur la semaine. Les marchés actions sont restés assez étales, les bons résultats des entreprises compensant les anticipations de hausse des taux d’intérêt. A noter, l’augmentation du Nasdaq de plus de 2 %. L’indice américain a été porté par les bons résultats semestriels des entreprises technologiques.

 

Pétrole en baisse sur fond de ralentissement de l’économie mondiale

 

Les treize pays de l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) et  leurs dix alliés, dont la Russie, se sont accordés, mercredi 3 août, sur une hausse a minima de la production d’or noir de 100.000 barils par jour en septembre. En juin et en juillet, les 23 pays s’étaient engagés à augmenter la production de 432.000 puis 648.000 barils supplémentaires. Ils étaient ainsi revenus au rythme de production d’avant la pandémie de Covid.

 

Si cette décision a déçu, le prix du baril (BRENT) après un petit accès de hausse est repassé en-dessous de 100 dollars. En une semaine, il a perdu plus de 8 % et a terminé vendredi à 95 dollars

Le cours du pétrole est orienté à la baisse en raison des anticipations de ralentissement de la croissance de l’économie mondiale et en particulier de la Chine qui est le deuxième consommateur mondial derrière les Etats-Unis. La décision des pays occidentaux de puiser dans leur réserve joue également en faveur de la baisse des cours.

La détente sur le marché pétrolier se traduit pas une baisse du prix des carburants en France. Entre le 13 juin et le 25 juillet, le litre de sans-plomb 95 est  passé de 2,09 euros à 1,80 euro en moyenne, soit une réduction de 29 centimes. La baisse est un peu plus modérée pour le gazole, en moyenne 26 centimes. Sur un plein d’essence au SP 95 de 40 litres, les usagers ont donc gagné presque 12 euros. Les consommateurs français bénéficient toujours d’une ristourne de la part des pouvoirs publics de 18 centimes effective sur chaque litre d’essence depuis le 1er avril. Une nouvelle réduction gouvernementale devrait intervenir en septembre, pour faire baisser une nouvelle fois le litre d’essence de 30 centimes auquel pourra s’ajouter des gestes de la part des distributeurs comme celui de Total Energie qui a prévu d’abaisser de 20 centimes d’euros le litre de carburant en septembre et octobre.

 

Le tableau des marchés de la semaine

 Résultats 
5 août 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6 472,35+0,37 %7 153,03 
Dow Jones 32 803,47-0,13%36 338,30 
Nasdaq 12 657,55+2,15 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 573,93+0,67  %15 884,86 
Footsie 7 439,74+0,22  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 725,39+0,47 %4 298,41 
Nikkei 225 28 175,87+1,35 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 227,03-0,81 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,478 %+0,109 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,943 %+0,133 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,851 %+0,215 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0171-0,47 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 772,790+0,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 95,510-8,35 %78,140 
CdE

Le déblocage anticipé de l’épargne salariale

Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fera l’objet en 2022 d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure, en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise, vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation. Dans le passé, l’effet de ce dispositif  avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.

Pour bénéficier de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale, le salarié est censé de pas effectuer de retrait durant les 5 ans suivant son versement.

Le législateur a prévu une série de  déblocage dits anticipés :

  • Mariage ou conclusion d’un PACS ;
  • Violence conjugale ;
  • Naissance ou adoption du 3ème enfant ;
  • Acquisition ou agrandissement de la résidence principale ;
  • Cessation du contrat de travail ;
  • Divorce, dissolution du PACS avec résidence d’au moins un enfant au domicile du bénéficiaire ;
  • Surendettement du bénéficiaire ;
  • Création ou reprise d’une entreprise par le bénéficiaire, ses enfants, son conjoint ou la personne liée à un PACS, l’exercice d’une profession non salariée ou l’acquisition de parts d’une SCOP ;
  • Invalidité de 2ème ou de 3ème catégorie du bénéficiaire, de ses enfants, du conjoint ou de la personne liée par un PACS ;
  • Décès du bénéficiaire ou de son conjoint ou de la personne liée par un PACS Les Perco exclus du déblocage.

Un déblocage temporaire à l’effet incertain

De manière temporaire, pour soutenir le pouvoir d’achat des ménages, un déblocage a été institué sous la forme d’un amendement présenté par les sénateurs lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative. En vertu du texte adopté, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière  les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ».Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.

Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.

En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables.  En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués  avec à la clef 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.

Les 11,5 millions de personnes qui ont un produit d’épargne salariale ne sont pas obligatoirement celles qui sont les plus entravées dans leur consommation étant souvent issues de grandes entreprises qui proposent des salaires plus élevés que la moyenne.

En 2022, le taux d’épargne des ménages est élevé. Or, malgré l’inflation, ils puisent peu ou pas dans leur épargne covid-19. La collecte du Livret A comme de l’assurance vie est positive depuis le début de l’année.

Le déblocage de l’épargne salariale a pour conséquence de remettre en cause un produit d’épargne de long terme. D’un côté, les pouvoirs publics demandent aux Français de placer leur épargne sur des produits en actions et de l’autre, ils incitent à une sortie anticipée d’un placement qui fait la part belle aux actions.

Le retour du déblocage de l’épargne salariale

Après 2014, 2008 et 2003, l’épargne salariale fera l’objet au mois de décembre d’une nouvelle procédure de déblocage. Cette mesure, en permettant aux salariés de sortir sans contrainte fiscale, leur argent de leur plan d’épargne entreprise, vise à soutenir le pouvoir d’achat et la consommation. Dans le passé, l’effet de ce dispositif  avait tendance à s’émousser, les salariés préférant conserver leur épargne que bénéficier du bon de sortie.

Pour bénéficier de l’exonération fiscale sur l’épargne salariale, le salarié est censé de pas effectuer de retrait durant les 5 ans suivant son versement. Des cas de déblocage anticipés ont néanmoins été prévus par le législateur :

  • Mariage ou conclusion d’un PACS
  • Violence conjugale
  • Naissance ou adoption du 3ème enfant
  • Acquisition ou agrandissement de la résidence principale
  • Cessation du contrat de travail
  • Divorce, dissolution du PACS avec résidence d’au moins un enfant au domicile du bénéficiaire
  • Surendettement du bénéficiaire
  • Création ou reprise d’une entreprise par le bénéficiaire, ses enfants, son conjoint ou la personne liée à un PACS, l’exercice d’une profession non salariée ou l’acquisition de parts d’une SCOP
  • Invalidité de 2ème ou de 3ème catégorie du bénéficiaire, de ses enfants, du conjoint ou de la personne liée par un PACS
  • Décès du bénéficiaire ou de son conjoint ou de la personne liée par un PACS Les Perco exclus du déblocage

Selon la proposition retenue par les sénateurs lors de l’examen du projet de loi de finances rectificative, tout salarié qui le souhaite pourra débloquer sa participation ou son intéressement dans la limite d’un plafond global de 10 000 euros sans que cette somme soit soumise à l’impôt sur le revenu ni à cotisations sociales. Pour éviter une réallocation sur d’autres produits d’épargne, comme cela avait été constaté lors de précédents déblocages, les sommes issues de l’épargne salariale ainsi débloquées devront être consacrées à « l’acquisition de biens ou la fourniture de services ». Les sommes seront déclarées par l’organisme gestionnaire ou à défaut par l’employeur à l’administration fiscale et il est simplement prévu que le salarié tienne « à la disposition de cette dernière  les pièces justificatives attestant de l’usage des sommes débloquées ».Cette contrainte avait été retenue lors du déblocage de 2013.

Ne sont pas concernées les sommes placées dans un Plan d’épargne retraite collectif (PERECO ET PERCO) ou en fonds solidaires. Pour l’épargne salariale investie en titres de l’entreprise ou d’une entreprise liée, un accord collectif sera nécessaire pour que cette épargne puisse être mobilisée.

En 2013, le déblocage avait porté sur environ 2 milliards d’euros pour une dizaine de milliards d’euros potentiellement utilisables.  En 2008, 1,6 million de salariés avaient débloqués  avec à la clef 3,5 milliards d’euros sortis de l’épargne salariale sur 8 projetés. 80 % avaient été replacés sur d’autres supports d’épargne. 4 % de l’encours avaient été débloqués contre 10 % espéré. En 2004, 7 milliards avaient été débloqués, mais seuls 1,5 à 2,5 milliards avaient été réinjectés dans l’économie.

Les 11,5 millions de personnes qui ont un produit d’épargne salariale ne sont pas obligatoirement celles qui sont les plus entravées dans leur consommation étant souvent issues de grandes entreprises qui proposent des salaires plus élevés que la moyenne.

En 2022, le taux d’épargne des ménages est élevé. Or, malgré l’inflation, ils puisent peu ou pas dans leur épargne covid-19. La collecte du Livret A comme de l’assurance vie est positive depuis le début de l’année.

Le déblocage de l’épargne salariale a pour conséquence de remettre en cause un produit d’épargne de long terme. D’un côté, les pouvoirs publics demandent aux Français de placer leur épargne sur des produits en actions et de l’autre, ils incitent à une sortie anticipée d’un placement qui fait la part belle aux actions.

Les livrets bancaires toujours aussi peu rémunérés

Pour le moment, la hausse des taux d’intérêt n’a pas d’effet sur la rémunération des livrets bancaires fiscalisés qui était de 0,09 % en juin selon la Banque de France.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

juin
-2021
avr
– 2022
mai
-2022 (e)
juin-
2022 (f)
Taux moyen de rémunération des encours de dépôts bancaires0,430,500,500,50
Ménages0,650,790,780,78
dont : – dépôts à vue0,020,010,010,01
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,430,400,390,39
– comptes à terme > 2 ans (g)0,910,720,700,69
– livrets à taux réglementés (b)0,531,071,071,07
dont : livret A0,501,001,001,00
– livrets ordinaires0,100,090,090,09
– plan d’épargne-logement2,602,582,582,58
SNF0,130,090,090,09
dont : – dépôts à vue0,080,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (g)0,130,090,090,11
– comptes à terme > 2 ans (g)0,720,610,610,62
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,000,000,000,00
Euribor 3 mois (c)-0,54-0,45-0,39-0,24
Rendement du TEC 5 ans (c), (d)-0,410,790,941,50
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
c. Moyenne mensuelle.
d. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
e. Données révisées.
f. Données provisoires.
g. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés.

Les nouveaux taux du Livret A et du LEP entrent en vigueur le 1er août

Comme annoncé, le taux du Livret passe de 1 à 2 % le 1er août et celui du LEP de 2,2 à 4,6 %. Ces augmentations sont la conséquence de la hausse des prix enregistrés ces derniers mois. Le taux de 2 % pour le Livret A est l’application de la formule

Depuis le 1er février 2020, le taux du livret A est fixé comme la moyenne semestrielle du taux d’inflation et des taux interbancaires à court terme, avec un arrondi calculé au dixième de point le plus proche, sans pouvoir être inférieur à 0,5 %. Pour le LEP, le taux  est égal au chiffre le plus élevé entre le taux des livrets A majoré de un demi-point et le taux d’inflation. 

Pour un Livret A au plafond de 22 950 euros, le gain annuel sera de 459 euros contre 229,5 euros quand le taux était de 1 %. 8 % des titulaires d’un Livret A ont atteint le plafond. L’encours moyen est de 5800 euros. Le rendement annuel pour un Livret A moyen sera de 116 euros avec un taux de 2 %

Pour un LEP au plafond de 7 700 euros, le gain sera de 354,2 euros contre 169,4 euros quand le taux était de 2,2%. L’encours moyen d’un LEP est de 5600 euros. Avec un taux de 4,6%, le gain annuel sera de 257,6 euros. 43% des LEP ont atteint le plafond.

Au 31 décembre 2021, le nombre de LEP s’élève à 6,9 millions en repli de 170 000 unités (– 2,4 %) par rapport à 2020. Les dispositions prises afin de favoriser la diffusion de ce produit n’ont pas encore produit leurs effets. Le Ministère de l’Economie a modifié les modalités de vérification d’éligibilité au LEP. Désormais, les banques communiquent directement avec Bercy quand auparavant les épargnants devaient eux-mêmes fournir les preuves de leur éligibilité. Les premières données pour 2022 laissent augurer d’un retournement de tendance. Le Ministre de l’Economie a continué à enjoindre aux banques à proposer aux ayant droits ce produit. Les capacités réduites d’épargne de la clientèle du LEP explique en partie sa faible appétence pour ce produit qui est mieux rémunéré que le Livret A.

Le LEP peine à séduire son public

Avec un taux de 4,6 %, le LEP devient un des produits les mieux rémunérés sur la place surtout qu’il offre une sécurité totale et une parfaite liquidité. Pour autant, ce produit peine à séduire son public. Selon l’Observatoire de l’épargne réglementée, en 2021 0,7 million de LEP ont été ouverts 0,9 ont été fermés. Depuis 2016, le solde est négatif. Le taux de détention des personnes physiques par rapport à la population majeure s’établit à 12,9 % en 2021, contre 13,3 % en 2020. Selon la Direction générale des finances publiques, le nombre d’individus éligibles au LEP à fin 2021 est de près de 18,6 millions. 37 % des personnes éligibles détenaient un LEP en décembre 2021. Le faible succès du LEP s’explique par le fait qu’il s’adresse à des ménages à faibles revenus ayant des capacités limitées d’épargne. Il est peu mis en avant par les banques en raison de son coût de gestion. Jusqu’en 2018, il était complexe d’usage, les titulaires devaient annuellement fournir annuellement leur avis d’imposition à la leur banque.

Pour ouvrir un LEP, il ne faut pas dépasser un certain montant de revenu fiscal de référence.

Nombre de parts de quotient familialRevenus maximum
120 296 €
1,525 716 €
231 135 €
2,536 554 €
341 973 €
3,547 392 €
452 811 €
Demi-part supplémentaire5 420 €

Le Coin des Epargnants du 29 juillet 2022 : les marchés en mode optimiste avant les vacances

Les marchés partent sur une note positive en vacances

La Bourse de Paris et Wall Street ont, en juillet progressé. Le Cac 40 comme le S&P 500 ont enregistré leur meilleur mois depuis  novembre 2020. Les résultats solides annoncés par des grands noms de la « tech », du luxe, de la banque et du pétrole permettent en effet de contrecarrer les craintes de récession de part et d’autre de l’Atlantique. La progression du CAC 40, près de 6 % en juillet, dépasse de loin celle des autres indices européens. Le poids des banques, du secteur du luxe et du tourisme explique cette belle performance. Le Nasdaq a connu une forte croissance, près de 5 % sur la semaine.

Aux Etats-Unis, le coût du travail a augmenté de 2,3 % au deuxième trimestre, gonflé par la hausse continue des traitements et salaires, tandis que la consommation réelle des ménages a timidement augmenté de 0,1 % en juin après son repli du mois précédent, toujours freinée par la hausse des prix. L’indice de confiance du consommateur américain de l’Université du Michigan a été révisé en hausse de 0,4 point à 51,5 en données définitives de juillet, tandis que la composante des anticipations d’inflation à un an a été confirmée à 5,2%, contre 5,3% en juin. Dans la zone euro, l’inflation a atteint un nouveau plus haut historique à 8,9 % sur un an en juillet, ce qui contraindra, sans nul doute, la BCE à relever de 50, voire 75 points de base ses taux directeurs. Le marché a salué l’accélération surprise de 0,7% de la croissance dans la région au deuxième trimestre, après 0,5% au premier, et ce en dépit de la stagnation de l’économie allemande.

La FED toujours en mode attaque

La Banque centrale américaine a mercredi 27 juillet annoncé la quatrième hausse de ses taux directeurs depuis le mois de mars. Le comité de politique monétaire de la Réserve fédérale a décidé à l’unanimité d’augmenter ses taux d’intérêt de trois quarts de point, pour les porter entre 2,25 % et 2,50 %. Elle a aussi confirmé la réduction de son bilan, comme annoncé en mai. Le plafond de cette réduction sera porté en septembre à 95 milliards de dollars par mois, contre 47,5 milliards prévus jusqu’ici. De nouvelles hausses sont attendues dans les prochains mois. Les décisions de la Fed reflètent sa volonté d’endiguer l’inflation qui a atteint 9,1 % en juin.

Les taux de la Fed atteignent leur niveau neutre, selon les économistes de la banque centrale américaine, le niveau au-delà duquel ils cessent de soutenir l’activité.

l’inflation. La croissance américaine commence à s’essouffler avec un taux de chômage au plus bas, à 3,6 %. Certains analystes, comme ceux de Wells Fargo et Bank of America, considèrent que les États-Unis pourraient entrer en récession avant la fin de l’année.

 

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
29 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,448.50+3,73 %7 153,03 
Dow Jones 32 845,13+2,97 %36 338,30 
Nasdaq 12 390,69+4,70 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 484,05+1,74  %15 884,86 
Footsie 7 423,43+2,02  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 596,49+3,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27,801.64-0,40 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 253,24-0,51 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,369%-0,249 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +0,810 %-0,220 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,636 %-0,144 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0203+0,08 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 766,010+2,52 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,200+1,81 %78,140 
CDE

Loyer, l’indice d’actualisation en forte hausse avant le plafonnement

L’indice de référence des loyers du deuxième trimestre 2022 a, selon l’INSEE, progressé de 3,6 %. Cette hausse est la plus forte jamais observée depuis l’introduction de la nouvelle formule en 2008. Au premier trimestre, l’augmentation avait été de 2,48 %. Au dernier trimestre 2021, elle n’avait été que de +1,61 % Cet indice, calculé à partir de l’inflation hors tabac des 12 derniers mois, sert de base à la révision annuelle des loyers. À chaque date anniversaire du bail, le loyer peut être revu à la hausse en fonction du dernier indice connu. La révision se fait sur le loyer hors charges. Dans le cadre du projet de loi de mesures d’urgence pour la protection du pouvoir d’achat, les prochaines hausses de l’indice devraient cependant être plafonnées à +3,5 % pour une durée temporaire d’un an. Ce plafonnement concernerait les contrats de location dont la date anniversaire se situe entre la mi-octobre 2022 et la mi-octobre 2023. Sans ce mécanisme exceptionnel, la hausse de l’IRL qui répercute l’évolution des prix à la consommation avec environ 12 mois de décalage, se serait située entre 5 et 6 %.

Les influenceurs financiers encadrés

Avec les réseaux sociaux, les influenceurs jouent un rôle croissant dans les pratiques commerciales. Ils sont devenus incontournables que ce soit au niveau de la mode, de la musique mais aussi au niveau des produits financiers. L’Autorité des Marchés Financiers s’inquiète des conséquences de ce nouveau type de promotion qui, jusqu’à maintenant, ne fait pas l’objet d’une réglementation. Si pour être courtier, agent d’assurance, des conditions sont exigées, tout le monde peut devenir influenceur et promouvoir des cryptomonnaies, des livrets d’épargne, des contrats d’assurance sachant que les publications ou vidéos font l’objet de rémunération dont le montant dépend du nombre des abonnés ou de du nombre de clics. Ces pratiques ont cours sur Instagram, Snapchat, TikTok, Facebook ou Twitter. L’Autorité des marchés financiers (AMF) et l’Autorité de régulation de la publicité professionnelle (ARPP) ont annoncé étendre leur partenariat pour travailler sur une responsabilisation des influenceurs financiers, avec une attention particulière sur les cryptomonnaies et la publicité autour de ces produits. Les deux organismes souhaitent établir une certification de l’influence responsable consacrée au domaine de l’investissement. En 2021, l’ARPP a créé un premier certificat de l’influence responsable afin de protéger les marques et les consommateurs. Compte tenu des enjeux, le dispositif devrait être adapté à la finance. Pour mettre en place ce certificat, l’ARPP se concentrera sur les aspects publicitaires, tandis que l’AMF travaillera davantage sur les produits financiers promus par les influenceurs. La mise en avant de produits financiers ne serait possible que pour les personnes ayant suivi un minimum de formation et qui auraient obtenu une certification, cette dernière devant faire l’objet de renouvellements réguliers. Actuellement, la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) peut poursuivre des influenceurs pour pratiques commerciales trompeuses. L’ancienne star de la téléréalité Nabilla Benattia-Vergara, a été ainsi condamnée à acquitter 20 000 euros d’amende pour avoir en 2018, sur son compte Snapchat, fait la promotion d’une offre de trading en ligne, sans préciser qu’elle était rémunérée pour cela. De même Julien Bert, un influenceur issu de la téléréalité a créé sa propre société de trading en ligne, encourageant des prestations douteuses et mettant en valeur des rendements élevés. Des investisseurs, jeunes pour la plupart, n’ont pas récupéré leur mise. Pour éviter la multiplication des procédures contentieuses après la survenue d’un préjudice, l’AMF souhaite limiter les pratiques douteuses en amont.

La divine surprise de la croissance au deuxième trimestre ?

Au deuxième trimestre, le produit intérieur brut (PIB) a enregistré une croissance de +0,5 % en volume faisant suite à un repli de 0,2 % au premier trimestre. Le commerce extérieur, une fois n’est pas coutume, a porté la croissance à la différence de la consommation. L’investissement est également resté dynamique. Épargne : la sécurité et l’épargne de précaution. Le taux de croissance de la France est supérieure aux attentes mais est inférieur à la moyenne de la zone euro.

INSEE

La consommation des ménages s’est contractée au deuxième trimstre de 0,2 % après un recul de 1,3 % au premier. Compte tenu de l’inflation et de ses conséquences sur le pouvoir d’achat, la diminution de la consommation est mesurée et cela d’autant plus que les ménages rechignent à puiser dans leur épargne « covid ».

Si les achats de biens reculent pour le deuxième trimestre consécutif (–1,3 % après –2,1 %), la consommation en services augmente de +1,5 % après +0,0 %). Ce sont les services d’hébergement-restauration qui connaissent un essor important (+8,9 % après –2,5 %) tout comme  les services de transport (+4,8 % après +4,0 %). Les Français consomment moins de biens industriels mais partent en week-end ou en vacances. Par ailleurs, le retour des touristes internationaux permet une reprise du secteur du tourisme. Il augmente de +0,6 % dans le secteur des services après +1,0 %, notamment en information-communication (+1,8 % après +2,7 %) et en services aux entreprises (+1,7 % après –0,4 %). À l’inverse, l’investissement en produits manufacturés est stable ce trimestre (+0,0 % après –1,2 %), tandis que la celui en construction diminue (–0,5 % après +1,0 %).

La contribution du commerce extérieur est nettement positive ce trimestre (+0,4 point, après +0,1 point au trimestre précédent). Les exportations progressent de nouveau (+0,8 % après +1,6 %), tirées notamment par les services de transport (+6,3 % après +5,0 %) et les dépenses des voyageurs étrangers en France (+8,6 % après + 5,0 %). En revanche, en lien avec les difficultés que rencontrent le secteur industriel depuis de nombreux mois, les exportations de biens se replient (–0,6 % après +1,4 %), notamment dans les matériels de transport (–3,8 % après +11,5 %) et l’agro-alimentaire (–1,7 % après + 0,1 %).

Les importations ont diminué au deuxième trimestre de –0,6 % après +1,2 % au trimestre précédent. Les importations de biens diminuent (–0,4 % après +1,2 %), notamment celles de pétrole raffiné (–9,9 % après –22,2 %) et celles d’autres biens manufacturés (–1,5 % après +2,8 %), et malgré le rebond des importations de matériels de transport (+3,7 % après –5,1 %). Les importations de services (hors tourisme) se replient également, de manière plus modérée (–0,2 % après +1,6 %). Enfin, les dépenses des touristes français à l’étranger se contractent nettement (–2,0 % après –2,2 %). La baisse des importations signifie que la hausse de la demande globale (extérieure et intérieure) ce trimestre a été satisfaite par une augmentation de de la production, ce qui est encourageant.

La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est faiblement positive au deuxième trimestre 2022 (+0,1 point).

La production totale (biens et services) a progressé de +0,7 % au deuxième trimestre, après +0,2 % au trimestre précédent), notamment dans les services marchands (+1,4 % après +0,3 %). La production en services d’hébergement-restauration est particulièrement dynamique avec une hausse de +6,7 % après –2,1 % au trimestre précédent. La production en services de transport a atteint +3,8 % après +1,3 %. Les services aux entreprises (+1,2 % après +0,6 %) et les services aux ménages (+1,5 % après +0,4 %) sont également progression. En revanche, la production dans la construction baisse ce trimestre (–0,5 % après +0,6 %).

La production de biens progresse plus modérément que la production de services ce trimestre (+0,2 %, comme au trimestre précédent). En particulier, la production des branches manufacturières ralentit après le rebond enregistré au premier trimestre (+0,6 % après +1,3 %).. La production de matériels de transport rebondit (+4,9 % après –2,3 %) mais reste très dégradée par rapport à son niveau d’avant la crise sanitaire.

La France a réussi à échapper à la récession à la différence des Etats-Unis. Le soutien apporté par les pouvoirs publics au pouvoir d’achat des ménages n’y est pas pour rien. L’Etat via l’endettement prend en charge une grande partie des effets générés par l’inflation. Le troisième trimestre 2022 devrait s’inscrire dans la même ligne que le deuxième porté par les activités de tourisme et le retour des étrangers en France. La France devient de plus en plus un pays à dominante touristique, l’industrie peinant à regagner les parts de marché perdus depuis 2019. La fin de l’année dépendra de l’évolution des cours du pétrole et du gaz à la rentrée.

Rebond de croissance en zone euro

Au cours du deuxième trimestre, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,7 % dans la zone euro et de 0,6 % dans l’UE, par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation rapide préliminaire publiée par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Au cours du premier trimestre 2022, le PIB avait augmenté de 0,5% dans la zone euro et 0,6% dans l’Union. Parmi les États membres pour lesquels les données pour le premier trimestre 2022 sont disponibles, la Suède (+1,4%) a enregistré la hausse la plus importante par rapport au trimestre précédent, suivi de l’Espagne (+1,1%) et de l’Italie (+1,0%). Des baisses ont été enregistrées en Lettonie (-1,4%), en Lituanie (-0,4%) et au Portugal ( 0,2%). Les taux de croissance par rapport à l’année précédente ont été positifs pour tous les pays. La France se classe en-dessous de la moyenne de la zone euro mais au-dessus de l’Allemagne qui est toujours affectée par la faiblesse des exportations de biens industriels.

EUROSTAT

Etats-Unis, deuxième baisse consécutive du PIB

Le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a diminué de 0,9 % en rythme annualisé, après avoir reculé de 1,6 % au premier trimestre selon les chiffres publiés jeudi 28 juillet par le département du commerce. Si sur un point de vue théorique, deux trimestres de recul du PIB signifie la survenue d’une récession, la Maison Blanche en rejette vigoureusement l’idée. La proximité des élections de mi-mandat, le 8 novembre, peut justifier cette communication. Pour expliquer sa position, le Président, Joe Biden, met en avant la bonne tenu de l’emploi et des investissements. La croissance de l’emploi aux Etats-Unis a été en moyenne de 456 700 postes par mois au cours du premier semestre de l’année, ce qui a entraîné une forte hausse des salaires. La consommation des ménages s’est, elle, maintenue grâce aux dépenses dans les services.

Le département du commerce précise que le recul du PIB reflète des baisses d’investissement des entreprises et d’achats de logement de la part des ménages. Le gouvernement fédéral, les Etats et les administrations locales ont également freiné leurs dépenses. L’administration américaine et la FED suivent avant tout l’inflation et l’emploi et non la croissance pour opérer leurs choix de politiques monétaires et économiques. Pour le moment, la récession serait avant tout technique et ponctuel ne nécessitant pas une intervention de la part des pouvoirs publics. La hausse des taux devrait néanmoins se traduire par un ralentissement des prêts aux ménages et freiner leurs dépenses d’investissement et de consommation dans les prochains mois.

Coup de froid en juin pour l’assurance vie

En juin, la collecte nette de l’assurance vie progresse de +0,6 milliard d’euros, contre 1,9 milliard d’euros au mois de mai et 2,2 milliards d’euros en avril. La collecte du mois de juin est la plus faible enregistrée depuis le mois de décembre 2020. L’année dernière, en juin 2021, la collecte nette avait atteint 1,7 milliard d’euros. Elle a été de +3,2 milliards d’euros en unités de compte (UC) et à de −2,6 milliards d’euros en fonds euros. L’encours des contrats d’assurance vie s’établit à 1 821 milliards d’euros à fin juin.

Juin est, pour l’assurance vie, un mois moyen. Lors de ces dix dernières années, trois décollectes ont été enregistrées, en 2012, 2013 et 2020. Hors décollecte, la collecte nette moyenne se situe autour de 1,7 milliard d’euros.

Une rupture en juin 2022

Le mois de juin 2022 marque donc une réelle rupture, sachant que depuis août 2021, la collecte nette moyenne était supérieure à 2 milliards d’euros. La dégradation du contexte économique a amené les ménages à privilégier l’épargne de précaution et notamment le Livret A dont le taux a été et sera réévalué. Le rendement des fonds euros est en valeur réelle négatif. En prenant en compte les prélèvements obligatoires, il est inférieur à celui du Livret A et du LDDS. Cette situation sans précédent explique, sans nul doute, la décollecte enregistrée sur les fonds euros. Malgré la baisse des cours des actions, la collecte demeure positive pour les unités de compte. Les épargnants continuent à placer leur épargne en partie sur les marchés financiers et à accepter une prise de risque accrue.

Au mois de juin 2022, les cotisations en assurance vie se sont élevées à 11,9 milliards d’euros, en baisse de −1,4 milliard d’euros par rapport à juin 2021. Elles diminuent de −1,0 milliard d’euros sur les supports en euros, à 6,9 milliards d’euros, et de −0,4 milliard d’euros en unités de compte (UC), à 5,0 milliards d’euros. La part des cotisations en unités de compte reste néanmoins élevé à 42 % en juin. Les prestations sont également en baisse sur le mois par rapport à l’année dernière, à 11,3 milliards d’euros (−0,7 milliard d’euros par rapport à juin 2021).

Malgré tout un bon premier semestre 2022

Sur les six premiers mois de l’année 2022, les cotisations en assurance vie ont 76,4 milliards d’euros (+0,7 milliard d’euros par rapport au 1er semestre 2021. La part des cotisations en UC s’établit à 41 % sur le 1er semestre, à comparer à 39 % pour l’ensemble de l’année 2021. Le montant global des prestations a été de 64,3 milliards d’euros ont été versés (−1,1 milliard d’euros par rapport au 1er semestre 2021).

Pour le premier semestre, la collecte nette s’établit à +12,1 milliards d’euros, supérieure de +1,8 milliard d’euros à celle des 6 premiers mois de l’année 2021. Elle a été de +20,9 milliards d’euros pour les UC et de −8,8 milliards d’euros pour les fonds euros.

CDE – France Assureurs

Epargne, mise à mal par l’inflation

La résurgence de l’inflation, les annonces de l’arrivée d’une prochaine récession conduisent, en France, à une perte de confiance chez les ménages. Malgré les aides de l’Etat, les Français sont inquiets. Ils estiment que leur pouvoir d’achat est en baisse et qu’ils peuvent moins épargner qu’auparavant.

En juillet, l’indice de l’INSEE qui mesure la confiance des ménages continue de diminuer, pour le septième mois consécutif. À 80, l’indicateur qui la synthétise perd deux points et reste ainsi bien au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2021).

INSEE

En juillet, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée perd un point, tout comme celui relatif à leur situation financière personnelle future. Le solde associé à l’opportunité de faire des achats importants recule lui aussi de nouveau : il perd trois points ce mois-ci. Cette appréciation est en lien avec celle sur l’inflation. En juillet, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois a, de nouveau, augmenté. Le solde correspondant gagne un point et se situe au plus haut niveau depuis l’été 2008. La part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois continue de baisser : le solde diminue d’un point, demeurant néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période. Toujours en lien avec l’inflation, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois diminue de nouveau. Le solde correspondant perd cinq points et reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France va s’améliorer au cours des douze prochains mois baisse également. Le solde correspondant perd trois points et reste lui aussi nettement inférieur à sa moyenne

Même si dans les faits, les ménages continuent à mettre de l’argent de côté, ils sont plus nombreux en juillet qu’en juin, à indiquer que leur capacités actuelle et future d’épargne diminuent. Le solde sur l’opportunité d’épargner perd quant à lui deux points. Ces trois soldes demeurent cependant au-dessus de leur moyenne de longue période.

Avec les tensions économiques qui augmentent et malgré les bons résultats en matière de chômage, en juillet, les craintes des ménages concernant son évolution augmentent légèrement. Le solde correspondant augmente de trois points mais demeure à un niveau très bas.

Immobilier : pour une réforme de la fiscalité

Au sein de l’OCDE et tout particulièrement en France, le logement constitue le principal actif pour la plupart des ménages. Il représente en moyenne plus de 60 % du patrimoine de ces derniers. Avec l’augmentation sans précédent des prix de l’immobilier au cours des trois dernières décennies, les ménages les plus aisés ont concentré une part croissante de l’immobilier. Il est, en revanche, de plus en plus difficile pour les jeunes ménages d’accéder à la propriété immobilière.

L’OCDE a publié un rapport qui procède à une comparaison et à une évaluation détaillées des taxes sur l’immobilier dans les Etats membres de l’organisation. Il révèle que de nombreux pays recourent à des impôts  sur la propriété immobilière reposant sur des valeurs cadastrales obsolètes comme en France avec la taxe foncière. Ces impôts ont un faible rendement tout en générant d’importantes inégalités. De nombreux pays disposent également d’impôts sur les transactions immobilières (droits de mutation et plus-values). L’OCDE les juge peu performant en freinant la mobilité résidentielle. L’organisation internationale souligne que la plupart des pays exonèrent totalement les plus-values sur la résidence principale. Certains pays ont institué des dispositifs d’allégement fiscal en faveur des résidences principales, notamment la déductibilité des intérêts d’emprunt, alors même que ces incitations n’ont pas de réel effet sur l’accession à la propriété. Comme l’a souligné également la Cour des Comptes, les incitations fiscales nourrissent plus qu’elles ne les combattent les hausses de prix.

L’OCDE souligne qu’il est nécessaire d’appréhender les réformes dans le contexte de l’ensemble des politiques fiscales. Pour accroître l’efficacité du marché du logement et améliorer l’équité, le rapport suggère aux pays de renforcer le rôle des impôts récurrents sur la propriété immobilière, notamment en veillant à ce qu’ils reposent sur des valeurs cadastrales régulièrement mises à jour, et d’abaisser les impôts sur les transactions immobilières. Elle recommande de  réduire ou de plafonner certaines incitations fiscales afin de limiter les distorsions et de freiner les tensions sur les prix de l’immobilier. Elle propose de privilégier les dispositifs incitant à la rénovation énergétique des bâtiments et favorables aux ménages à revenus modestes. Elle rappelle que le secteur résidentiel génère 17 % des émissions de CO2.

Le rapport souligne que pour être menées avec succès, les réformes de la fiscalité immobilière doivent être planifiées avec soin et s’adapter aux évolutions macroéconomiques, en particulier dans un contexte d’inflation élevée et de hausse des taux d’intérêt.

La France qui souffre d’un manque de logements depuis des années devrait sans nul doute s’inspirer des recommandations de l’OCDE. L’immobilier bénéficie dans notre pays d’importantes aides, près de 40 milliards d’euros, qui n’ont pas permis de relancer la construction et de faciliter l’accès à la propriété des jeunes ménages. Le taux de possession de la résidence principale plafonne, en France, depuis des années autour de 58 %.

Le Coin des Epargnants du 22 juillet 2022 : les taux directeurs à la hausse

Zone euro, un nouveau cycle monétaire ?

Le 21 juillet, pour la première fois depuis 2011, la Banque centrale européenne a remonté ses taux directeurs de 50 points de base, soit plus que ce qui était attendu. Après sept ans en territoire négatif, le taux de dépôt, qui rémunère les sommes placées par les banques auprès de la BCE, passe ainsi à 0 %. Le taux pour la facilité de refinancement est désormais de 0,5 % et la facilité de prêt marginale à 0,75 %. Cette augmentation est la plus forte jamais réalisée depuis la création de l’euro. La BCE s’aligne avec retard sur la FED et la Banque d’Angleterre qui ont relevé leurs taux depuis plusieurs mois pour endiguer l’inflation.

La surprise est venue de l’ampleur du relèvement des taux qui atteint 50 points de base quand une hausse de 25 points de base était attendue. Avec une inflation qui a atteint 8,6 % au mois de juin au sein de la zone euro et qui dépasse plus de 20 % dans certains États membres, la BCE a décidé de marquer le coup. Elle a longtemps différé cette décision car elle estimait que l’arme des taux était en partie inefficace face à une inflation essentiellement importée. En ce mois de juillet, elle a voulu marquer les esprits face aux risques d’emballement. Elle estime que désormais les risques de transmissions sur les prix des produits de consommation, les services et les salaires étaient élevés et qu’il était nécessaire de refroidir l’économie.

L’augmentation des taux directeurs qui constitue en soi une mesure récessive intervient en parallèle aux politiques de soutien du pouvoir d’achat engagées par les Etats, politiques qui sont, de leur côté, plutôt inflationnistes.

La décision du relèvement des taux directeurs est intervenue le jour de la démission de Mario Draghi de son poste de Premier Ministre de l’Italie après l’échec d’un vote de confiance. Cette démission a immédiatement provoqué une augmentation des taux italiens. L’écart de taux entre l’Italie et l’Allemagne pour les obligations à 10 ans était de 240 points vendredi 22 juillet. Face aux risques d’une divergence des taux pouvant mettre en danger la stabilité financière de la zone euro, la BCE a travaillé sur l’élaboration d’un bouclier anti-fragmentation, baptisé Transmission protection instrument (Instrument de protection de la transmission de la politique monétaire). Les investisseurs pourraient éprouver le nouveau dispositif de la BCE avec la crise italienne.

Les marchés européens ont plutôt bien réagi aux décisions de la BCE et cela malgré la crise politique en Italie. Le CAC 40 comme le Daxx allemand ont gagné 3 % en une semaine. La reprise des flux de gaz russe vers l’Europe a rassuré les investisseurs. La contraction annuelle du CAC est désormais inférieure à 13 %, contre environ 18 % fin juin. Il a signé cette semaine sa meilleure performance de ces trente derniers jours. Les indices américains ont également progressé. Le gain du Nasdaq a été de 3,33 %.

Sur la semaine, les taux d’intérêt des obligations d’Etat ont reculé en Europe (sauf pour l’Italie) comme aux Etats-Unis. Avec la décision de la BCE, l’euro s’est légèrement apprécié remontant à 1,02 dollar en hausse de près de 1,5 % sur la semaine. Les cours du pétrole ont été orientés à la hausse cette semaine en lien avec la communication d’une baisse plus importante des réserves américaines que prévue.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
  22 juillet 2022 
Évolution
  sur 5 jours 
Résultats
  31 déc. 2021 
CAC 40 6 216,82+3,00 %7 153,03 
Dow Jones 31 899,29+1,95 %36 338,30 
Nasdaq 11 834,11+3,33 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 13 253,68+3,02  %15 884,86 
Footsie 7 276,37+1,64  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 596,49+3,45 %4 298,41 
Nikkei 225 27 914,66+4,20 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 269,97+1,30 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,618 %-0,033 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,020%-0,107 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,780 %-0,141 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0218+1,37 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 729,200+1,44 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 105,180+3,89 %78,140 
CDE

Le Livret A en mode résilient en juin

Pour le premier semestre, la collecte du Livret A a atteint 16,5 milliards d’euros, soit un montant équivalent à celui cd la période équivalente de 2021 (16,74 milliards d’euros) qui avait été marquée par le troisième confinement. La collecte 2022 a été dopée par l’augmentation du taux de 0,5 à1 % intervenue le 1er février et par le contexte économique anxiogène. Les ménages ont continué à placer une partie de leurs liquidités sur le Livret A malgré l’inflation voire à cause de l’inflation. Ils mettent de l’argent de côté afin de se constituer un matelas de précaution. La crainte d’une dégradation de la situation économique les conduit au maintien d’un effort important d’épargne. Ils renforcent leur épargne de précaution par crainte et aussi pour pouvoir réaliser des achats qui, à terme, coûteront plus chers.

Malgré son rendement réel négatif, le Livret A demeure donc la valeur refuge par excellence pour les 54,9 millions de Français qui en ont un. Ces derniers mois, les ménages ont privilégié la sécurité, la liquidité et le zéro fiscalité du Livret A sur le rendement. L’absence de placements associant sécurité et rendements les conduit également à opter pour le Livret A. Il convient également de souligner que les ménages continuent à maintenir un niveau de liquidités sur leurs comptes courants inédits, plus de 520 milliards d’euros, soit plus de 17000 euros par ménage.

Au mois de juin, la collecte du Livret A a été de 1,04 milliard d’euros en légère diminution par rapport à celle du mois de mai (1,7 milliard d’euros) mais supérieur à celle de juin 2020 (0). La hausse du taux intervenue au 1er février dernier continue à se faire sentir mais son effet se réduit. L’annonce du passage de 1 à  2 % au 1er août devrait conduire à une reprise de la collecte entre les mois de juillet et septembre même si traditionnellement le second semestre connaît un ou plusieurs mois de décollecte en lien avec les vacances, les achats de rentrée scolaire ou ceux de la fin d’année.

En juin, l’encours du Livret A a battu un nouveau record à 359,8 milliards d’euros, contre 298,6 milliards d’euros en décembre 2019. Il a depuis le début de la crise sanitaire progressé de 20 %.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire a également enregistré une collecte positive en juin de 250 millions d’euros euros portant son encours à 128,9 milliards d’euros, nouveau record pour ce placement. Sur les six premiers mois de l’année, la collecte a été de 2,57 milliards d’euros.

CdC
CdC

Le Coin des Epargnants du 15 juillet 2022

Dans l’angoisse de la future rentrée

L’annonce de l’inflation américaine du mois de juin, +9,1 % en rythme annuel a laissé craindre dans un premier temps à un durcissement de la politique monétaire avec une augmentation de 100 points de base des taux directeurs. La communication des autorités américaines laissant entendre que la hausse des prix n’avait pas pris en compte la décrue intervenue sur le marché pétrolier a rassuré les investisseurs. Il en a résulté une détente sur les taux d’intérêt, aidés en Europe par la menace, à l’automne, d’un fort ralentissement de la croissance.

Aux Etats-Unis, les indicateurs économiques sont meilleurs que prévu. Les ventes au détail ont augmenté de 1 % le mois dernier (+0,9 % attendu), tandis que l’activité manufacturière a rebondi en juillet dans la région de New York, l’indice calculé par la succursale locale de la Fed ayant enregistré une progression surprise  à 11,1 points, contre -2 attendus après -1,2 en juin. L’indice de confiance des consommateurs, calculé par l’Université du Michigan, est en hausse en juillet à 51,1, contre 50 en juin et 49,9 attendu par le consensus.

Dans ce contexte encore confus, le CAC 40 est resté stable sur la semaine tout en connaissant durant des fluctuations journalières importantes. Le Daxx allemand a, de son côté, reculé de plus 1 %. L’économie allemande est fragilisée par sa forte exposition au gaz russe. Les indices américains ont également légèrement reculé.

Le prix du baril de pétrole a continué de baisser revenant vendredi 15 juillet à 101 dollars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats 
15 juillet 2022 
Évolution 
sur 5 jours 
Résultats 
31 déc. 2021 
CAC 40 6,036.00+0,05 %7 153,03 
Dow Jones 31 288,26-0,16 %36 338,30 
Nasdaq 11 452,42-1,57 %15 644,97 
Dax Xetra allemand 12 864,72-1,16  %15 884,86 
Footsie 7 159,01-0,52  %7 384,54 
Euro Stoxx 50 3 477,20-0,84 %4 298,41 
Nikkei 225 26 788,47+1,02 %28 791,71 
Shanghai Composite 3 228,06-3,81 %3 639,78 
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) +1,651 %-0,211 pt+0,193  %
Taux du Bund allemand à 10 ans +1,127 %-0,296 pt-0,181  %
Taux du Trésor US à 10 ans +2,921 %-0,165 pt+1,505  %
Cours de l’euro / dollar1,0086-0,86 %1,1378 
Cours de l’once d’or en dollars 1 704,620-2,15 %1 825,350 
Cours du baril de pétrole Brent en dollars 101,450-5,28 %78,140 

L’euro à parité avec le dollar, pourquoi et quelles conséquences ?

En ce mois de juillet, un euro vaut un dollar, un phénomène sans précédent depuis 20 ans. Depuis le début de l’année, l’euro a perdu 12 % de sa valeur. Il faut remonter à septembre 2002 pour retrouver un taux de change encore plus faible.

La dépréciation de l’euro, en ce début d’été, est imputable aux écarts de taux d’intérêt de part et d’autre de l’Atlantique. La banque centrale américaine a engagé, depuis le mois de mars, un relèvement de ses taux quand la BCE ne devrait le faire que ce mois-ci. Les taux directeurs américains évoluent actuellement dans la fourchette 1,5/1,75 % quand ceux de la BCE se situent entre -0,5 et 0 %. D’ici la fin de l’année, cette fourchette pourrait être de 2,75/3 %. L’écart avec les taux européens pourrait être de 2,5 points. Les politiques monétaires différentes se traduisent par des écarts de taux sur les obligations d’Etat. Ainsi pour celles à dix ans, le taux américain est proche de 3 % quand il est de 1,3   pour son équivalent allemand. Les investisseurs privilégient ainsi les obligations américaines au détriment de celles de la zone euro ce qui contribue à la dépréciation de la monnaie commune. Les anticipations de croissance sont plus mauvaises pour l’Europe qui est plus exposée que les Etats-Unis à la guerre en Ukraine et à ses répercussions sur le plan énergétique. La perspective d’un fort ralentissement économique en zone euro incite les investisseurs à opter pour les titres américains. Les Etats-Unis sont, par ailleurs, considérés comme un pays refuge pour les détenteurs de capitaux en période de crise.

La dépréciation de l’euro face au dollar n’a pas commencé avec la guerre en Ukraine mais avec la crise financière de 2008. Juste avant sa survenue, un euro s’échangeait contre 1,5 dollar. Les stigmates de cette crise ont été plus longs à se résorber qu’aux Etats-Unis. La crise des dettes souveraines en 2011 avec le problème de la Grèce a également affaibli l’euro. La mise en place à compter de 2015 d’une politique monétaire ultra-accommodante a conforté le mouvement de baisse de l’euro. La Banque centrale européenne a décidé l’application de taux directeurs nuls voire négatifs pour le taux de dépôts. La dépréciation de l’euro trouve également sa source dans le dilemme auquel est confrontée la BCE. Si pour lutter l’inflation, elle augmente rapidement et fortement ses taux directeurs, elle risque tout à la fois de provoquer une récession et une crise des dettes souveraines. Le risque d’écarts de taux entre les Etats membres limite ses marges de manœuvre ce qui la met dans une position différente de celle de la FED.

Le poids de l’euro comme monnaie de réserve tend à se réduire. En 2008, la monnaie commune représentait près de 28 % des réserve, En 2022, le poids de l’euro dans les actifs des banques centrales a reculé de 28 % à 24 % selon le sondage du Forum officiel des institutions monétaires et financières. Le dollar représente toujours autour de 60 % des réserves de change. L’euro est devenue la deuxième monnaie mondiale grâce avant tout aux échanges internes des Etats membres de l’Union européenne et des Etats qui sont associés au marché commun comme la Turquie. L’Europe est la deuxième zone d’investissement, principalement des achats de dette, pour les institutions monétaires étrangères, mais dans les prochains mois, seulement 15 % des banques centrales comptent accroître leurs investissements obligataires en Europe.

La faiblesse de l’euro devrait se poursuivre tant que l’écart de taux restera substantiel entre les Etats-Unis et l’Union européenne et tant que les anticipations de croissance resteront négatives pour cette dernière. Pour renouer avec une appréciation, les craintes de pénurie d’énergie pour l’hiver devront être levées.

Livret A, vers un taux à 2%

L’INSEE a confirmé que l’inflation avait atteint au mois de juin +0,7 % en juin et en rythme annuel, +5,8 %.

Quel taux du du Livret A au 1er août 2022

En vertu de l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementé, le taux des livrets A et des livrets de développement durable et solidaire est égal, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :

a) La moyenne arithmétique entre :

– la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée

(UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;

– l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages  ;

b) 0,5 %.

Sur le premier semestre 2022, le taux d’inflation moyen a été de 4,46 % en rythme annuel. Le taux moyen sur six mois de l’€STR a été -0,58. La moyenne de ces deux valeurs est de 1,94 % ce qui mettrait le taux du Livret A à 1,9 ou à 2 %.

Taux du Livret A 
22 mai 1818 5,00% 
1er janvier 1851 4,75% 
1er janvier 1881 3,50% 
1er janvier 1905 3,00% 
1er janvier 1916 3,50% 
1er janvier 1929 3,50% 
1er janvier 1946 1,50% 
1er janvier 1960 3,25% 
1er janvier 1966 3,00% 
1er janvier 1968 3,50% 
1er juin 1969 4,00% 
1er janvier 1970 4,25% 
1er janvier 1974 6,00% 
1er janvier 1975 7,50% 
1er janvier 1976 6,50% 
16 octobre 1981 8,50% 
1er août 1983 7,50% 
16 août 1984 6,50% 
1er juillet 1985 6,00% 
16 mai 1986 4,50% 
1er mars 1996 3,50% 
16 juin 1998 3,00% 
1er août 1999 2,25% 
1er juillet 2000 3,00% 
1er août 2003 2,25% 
1er août 2005 2,00% 
1er février 2006 2,25% 
1er août 2006 2,75% 
1er août 2007 3,00% 
1er février 2008 3,50% 
1er août 2008 4,00% 
1er février 2009 2,50% 
1er mai 2009 1,75% 
1er août 2009 1,25% 
1er août 2010 1,75% 
1er février 2011 2,00% 
1er août 2011 2,25% 
1er février 2013 1,75% 
1er août 2013 1,25% 
1er août 2014 1,00% 
1er août 2015 0,75% 
1er février 2020 0,50% 
1er février 2022 1,00 % 
1er août 20222 % ?

Depuis le début des années 1980, il n’y avait jamais eu de relèvement d’un point. Le plus important avait réalisé le 1er juillet 2000 avec une hausse de 0,75 point.

Pour un épargnant ayant 10 000 euros sur son Livret A, le gain sera de 100 euros de plus, soit un total de 200 euros, l’inflation étant prévu pour l’ensemble de l’année 2022 à 5,5 % (prévision INSEE juin 2022), la perte réelle pour l’épargnant sera de 350 euros en euros constants.

Le relèvement du taux du Livret A d’un point coûtera pour ce seul produit 3,6 milliards d’euros aux banques et à la Caisse des Dépôts.

Compte tenu des règles de centralisation, le coût des banques sera de 1,44 milliard d’euros et de 2,16 milliards d’euros pour la Caisse des Dépôts. En diminuant la rentabilité de cette dernière, le relèvement du taux du Livret A réduit le montant des dividendes qu’elle verse à l’Etat son actionnaire.

L’augmentation du taux pourra se traduire par une hausse de taux pour les emprunts des bailleurs sociaux, des entreprises (à partir des ressources du LDDS) et des collectivités locales. A défaut de pouvoir jouer sur les taux, les banques pourraient accroître le montant des frais supportés par les clients.

L’augmentation du taux du Livret A devrait conduire à une augmentation de la collecte ce qui pénaliser, en période d’inflation, la consommation. Ce phénomène a été constaté lors du relèvement intervenu au 1er février 2022. Depuis le début de l’année, la collecte du Livret A est dynamique avec plus de 15 milliards d’euros, l’encours du Livret A ayant battu un nouveau record fin mai avec 358,8 milliards d’euros.

Le taux du Livret A sera deux fois supérieur à celui du taux moyen net d’impôt des fonds euros, ce qui est sans précédent. Il sera nettement supérieur aux taux des livrets bancaires fiscalisés (0,09 % au mois de mai selon la Banque de France).

Le taux du Livret d’Epargne Populaire à 4,5 %

Le gouvernement pourrait décider de relever le taux du Livret d’Epargne Populaire à 4,5 % (taux de l’inflation arrondi au dixième supérieur). Il faut remonter à 1998 pour avoir un taux du LEP identique (4,5 %). Le LEP sera ainsi de loin le placement de court terme le mieux rémunéré permettant de compenser l’inflation. 7 millions de Français ont un LEP quand une vingtaine de millions pourraient potentiellement en ouvrir un.

 Taux du LEP
14-janv-838,50 %
16-août-847,50 %
1er juillet 19857,00 %
16-mai-865,50 %
1er mars 19964,75 %
16-juin-984,75 %
1er août 19994,00 %
1er juillet 20004,25 %
1er août 20034,25 %
1er août 20043,25 %
1er août 20053,00 %
1er février 20063,25 %
1er août 20063,75 %
1er août 20074,00 %
1er février 20084,25 %
1er août 20084,50 %
1er février 20093,00 %
1er mai 20092,25 %
1er août 20091,75 %
1er août 20102,25 %
1er février 20112,50 %
1er août 20112,75 %
1er août 20122,75 %
1er février 20132,25 %
1er août 20131,75 %
1er août 20141,50 %
1er août 20151,25 %
1er février 20201,00 %
1er février 20222,20 %

Les pensions de base et les minimas sociaux revalorisés depuis le 1er juillet 2022

Le Gouvernement a décidé la revalorisation des pensions de base de retraite de 4 % à compter du 1er juillet dernier. Cette mesure ne sera effective qu’après l’adoption du projet de loi sur le pouvoir d’achat. Les retraités devraient bénéficier de cette majoration qui sera rétroactive à partir du 9 août prochain.

La revalorisation de 4 % s’appliquera également à toutes les prestations sociales et familiales. Celles-ci sont logiquement revalorisées chaque année en fonction de l’évolution de la moyenne des prix à la consommation, hors tabac, calculée sur les douze derniers mois, conformément à l’article L161-25 du Code de la Sécurité sociale. Pour ces dernières, la hausse du mois de juillet s’ajoute ) celles de 1,8 % intervenue le 1er avril dernier.

La revalorisation anticipée concernera les bénéficiaires de minima sociaux, c’est-à-dire :

  • les 1,9 millions de foyers bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA) ;
  • les 1,2 millions d’allocataires de l’Allocation aux adultes handicapés (AAH) ;
  • les 600 000 bénéficiaires de l’allocation de solidarité aux personnes âgées (Aspa) ou minimum vieillesse ;
  • les 300 000 bénéficiaires des allocations de solidarité versées par Pôle emploi, l’allocation de solidarité spécifique (ASS), l’allocation équivalent retraite (AER) et l’allocation temporaire d’attente (ATA) ;
  • les titulaires de l’Allocation supplémentaire d’invalidité (ASI) ;
  • les titulaires de l’Allocation veuvage (AV).

Exemples de nouveaux montants :

Prestation socialeMontant mensuel
au 1er avril 2022
Montant mensuel
probable au 1er juillet 2022
RSA575,52 euros (maximum pour une personne seule)598,54 euros
AAH919,86 euros (maximum)956,65 euros
ASPA916,78 euros (maximum pour une personne seule)953,45 euros
ASS516,30 euros (à taux plein)537 euros

La prime d’activité, versée aux travailleurs modestes, est également revalorisée par anticipation de 4 %. Cette hausse bénéficiera à  4,5 millions de foyers.

Les pensions d’invalidité et rentes d’accidents du travail ou de maladies permanentes (AT-MP) augmenteront, aussi, de 4 % en juillet.  2,4 millions de personnes en sont bénéficiaires.

Les prestations familiales versées par les Caisses d’allocations familiales (CAF) et les caisses de la Mutualité sociale agricole (MSA) seront enfin revalorisées de 4 %, après 1,8 % en avril dernier.

Sont concernées :

  • les allocations familiales ;
  • le complément familial ;
  • la prestation d’accueil du jeune enfant (Paje), qui comprend la prime à la naissance ou à l’adoption, l’allocation de base, la prestation partagée d’éducation de l’enfant (PreParE) et le complément de libre choix du mode de garde (CMG) ;
  • l’allocation de soutien familial (ASF) ;
  • l’allocation de rentrée scolaire (ARS) ;
  • l’allocation d’éducation de l’enfant handicapé (AEEH).

6 millions de familles profiteront de cette hausse anticipée/

Des particuliers toujours présents sur le marché actions

Selon l’Autorité des Marchés Financiers, au 2e trimestre 2022, 931 000 particuliers ont acheté ou vendu des actions. Depuis le 4e trimestre 2019, le nombre de particuliers réalisant des opérations sur les actions est élevé en France. Il avoisinait 500 000 par trimestre en 2018. L’augmentation du nombre d’actionnaires après une longue période de baisse enter 2008 et 2018 ainsi que leur rajeunissement expliquent cette évolution. Le développement de la gestion pilotée des Plans d’Epargne en Actions ou des contrats d’assurance vie ou des Plans d’Epargne Retraite favorise également la multiplication des arbitrages.

AMF

Malgré un contexte de baisse du cours des actions depuis le début de l’année, l’arrivée de nouveaux actionnaire se maintient à un haut niveau. Au 1er trimestre, 91 000 nouveaux actionnaires ont été enregistrés et 64 000 au 2e. Au total, 599 000 particuliers ont acheté au 2e trimestre des actions, contre 606 000 au premier. Le nombre de vendeurs a été légèrement supérieur à celui des acheteurs. Compte tenu de la forte baisse des indices, plus de 15 points pour le CAC 40 sur le premier semestre, ce résultat est assez logique d’autant plus que l’année 2021 avait été marquée par une progression historique des indices, +29 %. Des actionnaires ont souhaité engrangé des plus-values en début d’année d’autant plus que les marchés se sont retournés assez rapidement. L’arrivée de jeunes actionnaires et le développement des comptes en ligne contribuent à la réalisation rapide de plus-values. Les Français sont plus opportunistes que dans le passé face aux actions en achetant en période de baisse et sachant solder leurs positions.

AMF

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