Accueil > Actualités > Economie > 2018 >
Selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’INSEE, le niveau de vie médian (niveau de vie qui partage en deux la population française, la moité des ménages bénéficient d’un revenu inférieur à ce montant et la moitié d’un revenus supérieur) des ménages vivant en France métropolitaine est de 20 520 euros, soit 1 710 euros par mois. Pour un couple avec deux enfants de moins de quatorze ans, ce montant correspond à un revenu disponible de 43 090 euros par an, soit 3 591 euros par mois.
En 2016, le niveau de vie médian est en hausse de 0,9 % en euros constants, sa plus forte progression depuis 2008. Cette amélioration est imputable au redressement de la croissance et à certaines baisses d’impôt décidées à la fin du mandat de François Hollande. Cette hausse reste cependant mesurée par rapport à l’évolution annuelle moyenne antérieure à la crise (+ 1,4 % entre 1996 et 2008). Le niveau de vie médian a diminué continûment de 2009 à 2013, avant de repartir légèrement à la hausse en 2014 et 2015 (respectivement + 0,2 % et + 0,4 %). La hausse plus franche de 2016 permet pour la première fois de repasser en dessus du niveau d’avant-crise, en 2008.
En 2016,l’amélioration du niveau de vie a en priorité concerné, à la différence de 2015, les ménages à revenus modestes. Cette amélioration est imputable à la mise en place de la prime pour l’emploi et à la diminution de l’impôt sur les revenus pour les tranches les plus basses. Selon l’INSEE, l’augmentation du niveau de vie pour les trois premiers déciles se situe entre + 1,4 % et + 1,5 % en 2016. Malgré tout, les ménages de ces trois déciles n’ont pas encore retrouvé leur niveau de vie d’avant 2008. Les ménages de niveau de vie intermédiaire ont surtout profité de la réduction de l’impôt sur le revenu.
Dans le haut de la distribution, à partir du huitième décile et jusqu’au 95e centile, les niveaux de vie sont stables. Les 20 % des ménages les plus aisés acquittent en moyenne des montants d’impôt sur le revenu plus élevés, en raison du dynamisme de leurs revenus en 2015. Ils ont été pénalisés par la mise sous condition de ressources des allocations familiales diminuent qui joue à plein en 2016. Le niveau de vie diminue au-dessus du 95e centile en raison de la baisse notable des revenus du patrimoine, En dix ans, le rendement des fonds euros est passé de 4 à 2 %. Ainsi pour un contrat de 300 000 euros, le manque à gagner est de 6000 euros soit 500 euros par mois.
Les inégalités se réduisent avec le retour de la croissance
En 2016, les principaux indicateurs d’inégalités montrent une faible baisse des inégalités (figure 2). L’indice de Gini ( indice mesurant le degré d’inégalité du niveau de vie. Il varie entre 0 et 1, la valeur 0 correspondant à l’égalité parfaite, la valeur 1 à l’inégalité extrême) est en repli de 0,4 point de pourcentage (0,288 en 2016 au lieu de 0,292 en 2015). Le rapport interdécile, qui mesure le rapport entre le neuvième décile, niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés, et le premier décile, plafond des 10 % les plus modestes, est aussi en baisse (– 0,05 point pour atteindre 3,40). Enfin, en 2016, les 20 % de personnes les plus modestes disposent de 8,9 % de la somme des niveaux de vie (+ 0,1 point), les 20 % les plus aisées de 37,9 % (– 0,4 point). Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes s’établit donc à 4,27 et diminue de 0,08 point.
Les inégalités de niveau de vie ont ainsi retrouvé leur niveau de 2013 mais restent légèrement supérieures à leur niveau d’il y a vingt ans (0,282 en 1996).
Selon l’INSEE, en 2016, 8,8 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, qui s’élève à 1 026 euros par mois. Le taux de pauvreté monétaire s’élève en 2016 à 14,0 % de la population, en baisse de 0,2 point par rapport à 2015.
Le taux de pauvreté des retraités demeure faible (7,4 %) et ne connaît pas d’évolution significative entre 2015 et 2016. Leur niveau de vie médian augmente de 1,8 % en 2016, soit deux fois plus que pour l’ensemble de la population. Cette amélioration est imputable à l’arrivée de nouveaux retraités ayant des pensions plus élevées que les anciens.
Le taux de pauvreté des actifs occupés est de 7,7 %. Le niveau de vie médian des indépendants progresse trois fois plus que celui des salariés (respectivement de + 2,0 % et + 0,6 %). Leur taux de pauvreté est stable ; il reste cependant près de trois fois plus élevé que celui des salariés (17,5 % contre 6,4 %).
Le niveau de vie médian des chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) est quasiment stable (– 0,1 %). Leur taux de pauvreté reste élevé en 2016 (38,3 %). Il est en hausse de 0,7 point.
Le taux de pauvreté des autres inactifs reste à un niveau élevé (31,1 %), il diminue néanmoins de 1,0 point.
Le taux de pauvreté des enfants de moins de 18 ans est stable à 19,8 % (baisse de 0,1 point non significative).
Les familles monoparentales disposent du niveau de vie médian le plus faible (14 650 euros par an). Leurs membres sont quatre fois plus souvent pauvres que les personnes vivant dans un ménage composé d’un couple avec un ou deux enfants (34,8 % contre 8,6 %). Néanmoins, leur niveau de vie de médian croît davantage en 2016 que pour l’ensemble de la population (+ 1,3 % contre + 0,9 %), en partie grâce à la prime d’activité. Cette dernière représente 1,9 % en moyenne de leur revenu disponible, soit davantage que le RSA activité et la prime pour l’emploi cumulés en 2015 (1,1 %).
Les couples sans enfant sont les moins exposés à la pauvreté. Le taux de pauvreté est encore plus faible pour les couples dont la personne de référence a 65 ans ou plus (respectivement 7,7 % pour les couples sans enfant dont la personne de référence a moins de 65 ans et 5,3 % pour les couples dont la personne de référence est plus âgée).
contact@cercledelepargne.com