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Le Coin des Epargnants du 20 avril 2024 : avis de fraicheur

Les frimas du printemps

Après un hiver clément, le printemps se révèle pour le moment agité pour les marchés financiers. Entre les doutes sur le calendrier des baisses des taux directeurs et la persistance des tensions internationales, les investisseurs jouent la prudence tout en conservant leur flegme. Ils engrangent doucement les plus-values enregistrées depuis six mois. Les indices « actions » sont stables comme à Paris et en léger recul comme en Allemagne. Aux Etats-Unis, le Nasdaq a connu un recul de près de 6 points sur la semaine en raison du recul de l’action de Netflix et de celles du secteur des microprocesseurs. Les investisseurs n’ont pas été convaincus par les annonces de la poursuite de la croissance dans le secteur de l’information et de la communication, voire commencent à exprimer de légers doutes sur le potentiel de l’intelligence artificielle.

Les investisseurs n’ont pas surréagi aux explosions à Ispahan en Iran créditées à Israël. Les deux pays montrent avant tout leurs muscles dans le cadre d’un savant ballet diplomatique.  Sur la semaine, le cours du baril a baissé et est repassé en-dessous des 90 dollars, laissant suggérer que les marchés ne croient pas réellement à un embrasement du Proche et Moyen Orient.

Du côté des Etats-Unis, de nouvelles mesures protectionnistes ont été adoptées. La décision de Joe Biden de taxer les aciers chinois n’est pas sans lien avec la campagne électorale mais contribue un peu plus à freiner les échanges mondiaux. Les investisseurs s’inquiètent également du risque de surchauffe de l’économie américaine, synonyme d’inflation. Ils ont ainsi mal reçu les résultats des ventes au détail de mars aux Etats-Unis en hausse de 0,7 % sur un mois quand les économistes s’attendaient à une hausse de 0,4 %. Dans la semaine, les taux américains à 10 ans ont déjà dépassé les 4,65 %. Leur niveau le plus élevé depuis 2007 en dehors d’une période de six semaines entre octobre et novembre dernier, souligne Jim Reid de Deutsche Bank. « Je reste persuadé qu’il sera extrêmement difficile de faire atterrir sans turbulences ce cycle économique aux Etats-Unis, étant donné que l’on est passé de la plus forte hausse de la masse monétaire depuis la Seconde Guerre mondiale à sa plus forte contraction depuis 1930 ». Les taux des obligations d’Etat à 10 ans sont également en hausse en Europe, le taux français passant au-dessus de la barre des 3 %.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
19 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 023,88+0,14 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 986,40-0,25 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 967,23-3,15 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 282,01-5,65 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 742,36-0,83 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 895,85-1,26 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 918,09-0,62 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)37 068,35-6,21 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 065,26+1,52 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+3,005 %+0,139 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,495 %+0,132 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,606 %+0,090 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0659+0,20 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 393,80+1,62 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars87,12-3,22 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Progression de l’investissement responsable géré en France

À la fin de l’année 2023, l’Investissement Responsable en France a atteint, 2 531 milliards d’euros, selon l’Association Française de gestion (AFG), contre 2 443 milliards d’euros en 2022, en hausse de 5,8 %.

Les encours de l’investissement responsable, en progression continue pour les fonds et les mandats, représentent 59 % des encours gérés en France.

Les 2 531 milliards d’investissement responsable se répartissent de la manière suivante :

  • 1 277 milliards d’euros (+14,3% en un an) dans des fonds de droit français, soit 50% du total ;
  • 953 milliards d’euros dans mandats de gestion, soit 38 % du total ;
  • 301 milliards d’euros dans des fonds de droit étranger, soit 12% du total.
  • 88 milliards d’euros d’encours dans des fonds classés « article 8 » au titre de la « Sustainable Finance Disclosure Regulation » (SFDR) de l’Union européenne.

72 % des encours sont détenus par des institutionnels (fonds ou mandats). Les fonds ouverts aux particuliers sont, malgré tout, en progression.

Les mandats d’investissements responsables sont essentiellement gérés pour des investisseurs institutionnels (97 %) alors que les fonds investissements responsables se partagent entre la clientèle institutionnelle (55 %) et la clientèle des particuliers (45 %).

La part des fonds responsables au sens de SFDR en France progresse. Près des deux tiers des fonds de droits français relèvent désormais des articles 8 et 9 (63 % contre 53 % en 2022).

Le Coin des Epargnants du samedi 13 avril 2024 : Jeu de taux en cours

Statuquo monétaire prolongé ?

Jeudi 11 avril dernier, La Banque centrale européenne (BCE) a maintenu ses taux directeurs inchangés à l’issue de la réunion de son Conseil des Gouverneurs. Le taux de dépôt reste à 4 %, le taux de refinancement à 4,5 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %. Cette décision de statuquo n’est pas une surprise et avait été largement anticipée par les investisseurs. La BCE s’en tient à son calendrier et devrait annoncer sa première baisse de taux le 6 juin prochain, à l’occasion de sa prochaine réunion de politique monétaire. La BCE a indiqué dans son communiqué que si l’analyse des prochaines statistiques renforçaient la « confiance dans la convergence durable de l’inflation vers l’objectif, il serait opportun de réduire le caractère restrictif actuel de la politique monétaire ». En mars, le taux d’inflation de la zone euro s’est élevé à 2,4 % sur un an, contre +2,8 % en janvier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) a également reculé à 2,9 % (son plus bas depuis février 2022), après 3,1 % en février. Le seul point de vigilance pour la BCE demeure les services dont la hausse des prix a cessé de se réduire depuis six mois. L’inflation pour les services se maintient ainsi à 4 %. Cette progression s’explique par la revalorisation des salaires. Aux Etats-Unis, l’inflation dépasse depuis trois mois les prévisions en raison justement des services et des salaires, ce qui a conduit la FED à différer la baisse de ses taux. La BCE suit avec attention l’évolution des prix aux Etats-Unis pour caler sa politique. Une différence de taille est néanmoins à souligner de part et d’autre de l’Atlantique. La croissance américaine est dynamique quand celle de la zone euro est atone. L’indice d’activité « PMI composite » de la zone euro a tout juste dépassé les 50 points en mars, seuil au-delà duquel l’activité est en expansion. En Europe, la croissance est portée l’Espagne et l’Italie, l’Allemagne et la France, eux, restant à la traîne. Les acteurs des marchés monétaires n’anticipaient plus, au maximum, que trois baisses de taux d’un quart de point de la part de la BCE cette année, alors qu’en début de semaine, ils évaluaient à 50 % la probabilité d’une quatrième. Dans le cas de la Banque d’Angleterre, les marchés ne prévoient plus que deux baisses de taux cette année, alors qu’ils en prévoyaient jusqu’à trois il y a quelques jours. Aux Etats-Unis, des voix se font entendre au sujet d’une baisse des taux directeurs reportés au moins de septembre. Sur fond de tensions entre Israël et l’Iran, le cours de l’or a battu de nouveaux records se rapprochant des 2400 dollars l’once. L’euro s’est déprécié sur la semaine tombant à son plus bas niveau depuis le début de l’année. Le dollar a bénéficié des rumeurs de reports de la baisse des taux et des bruits de bottes au Proche Orient en jouant son rôle de valeur refuge. Dans ce contexte, le cours du baril de pétrole (Brent) est resté au-dessus de 90 dollars. Les indices « actions » européens et américains ont perdu du terrain à l’exception de celui de Londres.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
12 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 010,83-0,86 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 983,24-2,35 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,41-1,79 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 175,09-0,65 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 904,15-1,09 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 995,58+1,23 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 955,01-1,32 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 523,55+1,36 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 019,47-1,62 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,866 %-0,042 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,363 %-0,033 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,516 %+0,150 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0650-1,77 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 394,21+2,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars90,99+0,18 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Pour l’Union des marchés de capitaux en Europe

La monnaie unique a plus de 25 ans mais elle cherche toujours son marché des capitaux. A la différence des Etats-Unis, l’Union européenne ne bénéficie d’un marché des capitaux unifié qu’en raison de la persistance de réglementations différentes et de l’absence d’une dette mutualisée importante. L’Europe aurait tout à gagner de se doter d’un espace unique des capitaux afin de faciliter le financement de ses entreprises et également mieux rémunérer l’épargne.

Les fédérations des banques françaises et allemandes ont adressé aux ministres de l’économie et des finances des deux pays, Bruno Le Maire et Christian Lindner, une lettre demandant la réalisation de progrès dans l’union des marchés de capitaux. Ils souhaitent que la prochaine Commission européenne s’empare du dossier considérant qu’un marché unifié constituerait un avantage concurrentiel pour les entreprises. Un tel marché augmenterait le volume des capitaux privés disponibles en faveur de l’investissement et permettraient aux banques d’offrir une plus grande variété de produits et de services. La Fédération bancaire française propose que la Banque centrale européenne intègre dans ses missions, l’amélioration de la compétitivité du secteur financier. A cette fin, avec son partenaire allemand, elle réclame la mise en place d’un « cadre juridique européen uniformisé, fondé sur des règles simples et claires, là où des règles nationales différentes nuisent à l’attrait des marchés de capitaux ». Les deux fédérations demandent  par ailleurs une meilleure « rationalisation de la réglementation », jugée « trop étendue et trop stricte », afin de ne pas décourager l’accès aux marchés de capitaux pour les investisseurs. Ils souhaitent une législation plus favorable à la titrisation, législation qui a été durcie après la crise des subprimes en 2008/2009. « La titrisation reste un outil essentiel mais sous-utilisé pour financer l’économie réelle et gérer les risques bancaires », soulignent les deux fédérations. La technique, visant à transformer des actifs peu liquides en titres financier, permet aux banques de libérer du capital pouvant être réinvesti dans de nouveaux projets. Ils proposent d’intégrer la Banque européenne d’investissement (BEI) dans le dispositif, sous la forme d’un garant, « ce qui permettrait d’attirer des investisseurs et de financer l’achat de prêts titrisés ». Cette option rapprocherait l’Europe des Etats-Unis qui peut compter sur des structures financières comme Freddie Mac ou Fannie Mae, permettent aux banques américaines de se défaire de leurs crédits immobiliers.

L’initiative des fédérations bancaires prolonge les déclarations d’Emmanuel Macron et de Bruno Le Maire en faveur de l’union des marchés des capitaux. En début d’année, Le Ministre de l’Economie français a confié une mission sur ce sujet à l’ancien gouverneur de la Banque de France, Christian Noyer. Au niveau communautaire, l’Eurogroup s’est également saisi du dossier. Des propositions sont en cours d’élaboration. Elles devraient concerner la création de fonds de capital-risque européens, d’un registre unifié des sociétés cotées en Bourse afin de faciliter les transactions la titrisation et l’unification de la supervision des marchés européens.  L’ancien premier ministre italien Enrico Letta, doit également  faire des propositions dans le cadre de son rapport sur la modernisation du marché unique attendu en avril. Son successeur et ancien président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a également une mission sur les défis à la compétitivité de l’Europe, dont les financements sont un des éléments.

L’augmentation des besoins d’investissement avec la transition écologique, la modernisation des armées, la numérisation des activités, etc., nécessite une allocation plus optimale de l’épargne européenne qui a l’avantage d’être abondante. Selon la Commission européenne, 620 milliards d’euros par an d’investissements seront nécessaires pour la transition climatique et 125 milliards d’euros pour le numérique. Le ministre de l’Économie Bruno Le Maire, malgré l’échec du Plan d’Epargne Paneuropéen souhaite la création d’un nouveau produit d’épargne qui pourrait être diffusé dans l’ensemble des Etats membres. Au-delà des produits d’épargne, un des problèmes du marché européen des capitaux est son manque de profondeur. Aux Etats-Unis, le marché s’appuie sur la dette fédérale quand en Europe, la dette des Etats n’est pas communautarisée. Seul l’emprunt émis par la Commission après la crise Covid dans le cadre du plan « Next Generation » l’est.

Le Coin des Epargnants du samedi 6 avril 2024 : en attendant la baisse des taux directeurs

Les investisseurs n’ont guère apprécié les derniers résultats de l’emploi de l’économie américaine qui refuse de ralentir. Le nombre de créations d’emploi, en mars, a atteint 303 000 dans les secteurs non-agricoles) et le celui de février a été révisé en légère baisse à 270 000. Le consensus Bloomberg misait pour mars sur 214 000 créations. L’écart est important. Le taux de chômage a reculé de 0,1 point à 3,8 % de la population active, comme attendu, et les salaires moyens ont accéléré sur une base mensuelle (+0,3 % après +0,2 %), mais décéléré en rythme annuel (+4,3 % après +4,1 %), conformément aux anticipations du consensus Bloomberg. Le cours est au plus haut depuis le mois d’octobre. Cette hausse du cours du pétrole est la conséquence du surcroît de tension au Moyen Orient depuis qu’une frappe attribuée à Israël qui ne l’a pas reconnue, a détruit l’aile consulaire de l’ambassade iranienne en Syrie. Par ailleurs, l’accord de régulation de l’offre de l’OPEP et de la Russie pèse sur les cours.

Entre l’exception économique américaine et le retour du pétrole cher, les investisseurs ont boudé les actions. Le CAC 40 a perdu près de 1 % sur la semaine. Le S&P 500 américain a baissé de son côté de 0,70 % et le Dow Jones de 1,71 %. Les investisseurs commencent à douter d’une baisse des taux directeurs de la FED en juin. Ils ont été échaudés par les propos de son Président, Jerome Powell, le Président de la Reserve Federal qui a lors de son intervention à la Business School de l’Université de Stanford le 3 avril dernier, indiqué que les chiffres de l’inflation étaient plus élevés qu’attendu en janvier et en février. Même s’il ne prévoit pas de changer de scénario, il a néanmoins insisté sur l’absence d’urgence dans l’assouplissement monétaire. Il a ainsi déclaré « nous avons le temps de laisser les données à venir guider nos décisions en matière de politique économique,  les perspectives sont encore très incertaines ». Le baromètre FedWatch de CME Group calcule désormais à seulement 57 % la probabilité implicite que la Fed abaisse ses taux en juin. La probabilité de trois baisses dans l’année est également en recul. Par ailleurs, le président de l’antenne régionale de la FED de Minneapolis, Neel Kashkari qui n’entrevoyait le mois dernier que deux réductions en 2024, a évoqué cette semaine, pour la première fois, l’hypothèse d’absence d’assouplissement. « Si l’inflation continue de stagner, cela m’amènera à me demander s’il est nécessaire de procéder à ces baisses de taux »  a-t-il déclaré. De son côté, le professeur d’économie à l’Université de Cornell, Eswar Prasad a souligné que « la force remarquable du marché du travail, la persistance de l’inflation et l’assouplissement continu des conditions financières ne plaident pas en faveur d’une baisse imminente des taux ».

Dans ce contexte, les taux des obligations d’Etat sont de nouveau orientés à la hausse. Le taux de l’emprunt d’Etat américain est ainsi repassé au-dessus des 4,3 % et celui de son homologue français s’est rapproché des 3 %. Avec l’augmentation des tensions internationales, l’or a battu de nouveaux records et a dépassé 2300 dollars l’once portant la hausse à plus de 12 % depuis le 1er janvier.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
5 avril 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 061,31-0,92 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 904,04-1,71 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 204,34-0,70 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 248,52-0,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 163,94-0,79 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 911,16-0,30 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 014,75-0,54 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 992,08-3,41 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 069,30+0,92 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,908 %+0,107 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,396 %+0,104 pt+2,023 %+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,366 %+0,156 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0836+0,39 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 326,33+4,22 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars91,73+2,56 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du samedi 23 mars 2024 : le temps de la baisse des taux se précise

Quand le luxe tousse, le CAC40 recule

Le CAC 40 a reculé cette semaine en raison de Kering, le groupe de luxe dont le cours de l’action s’est contracté après l’annonce de prévisions de résultats décevants. Les autres valeurs du luxe ont également souffert. Les autres indices européens moins exposés au luxe que celui de Paris ont, en revanche, poursuivi leur marche en avant tout comme les indices américains.

La publication des indices PMI a laissé entrevoir une reprise possible de l’activité en zone euro pour les prochains mois. L’indice flash PMI composite HCOB de l’activité globale dans la zone euro s’est, en effet, établi à 49,9 en mars contre 49,2 en février, signalant ainsi une quasi-stabilisation des niveaux d’activité en mars.

En Europe comme aux Etats-Unis, les taux des obligations d’Etat ont reculé en ligne avec les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales. En France, la question des finances publiques devient de plus en plus prégnante. Le Président de la République et le gouvernement préparent l’opinion tant à l’annonce d’un déficit public conséquence pour 2023 que sur la nécessité d’assainir les finances publiques. Compte tenu de l’absence de majorité à l’Assemblée nationale, l’adoption de mesures risque d’être extrêmement compliquée.

Les grandes manœuvres sur les taux directeurs se précisent

La Banque centrale européenne (BCE), la Réserve fédérale Américaine (FED) et la Banque d’Angleterre ont opté, sans surprise, pour le statu quo en ce qui concerne leurs taux directeurs mais la banque centrale suisse a décidé de les abaisser marquant ainsi l’entrée dans un nouveau cycle.

Après la BCE le 7 mars dernier, la Réserve fédérale a décidé, mercredi 20 mars,  de maintenir ses taux directeurs dans la fourchette 5,25/5,5 %, ce niveau étant inchangé depuis le mois de juillet 2023. Ce statu quo était attendu. La publication des derniers indices des prix à la consommation souligne que la désinflation sera plus longue que prévu. L’objectif des 2 % ne sera pas atteint en 2024. Le taux d’inflation pourrait se situer entre 2,5 et 2,75 % cette année. Par ailleurs, l’économie américaine demeure dynamique. La banque centrale a ainsi révisé à la hausse ses prévisions de croissance. Celle-ci a été porté à 2,1 % contre 1,4 % prévu en décembre.  La réduction du bilan de la FED qui avait atteint avec la pandémie 9000 milliards de dollars est relativement lente ce qui contribue à maintenir sur le marché de fortes liquidités. Depuis 2022, la banque centrale n’a réduit son bilan que de 15,3 %.

Jeudi 21 mars, la Banque d’Angleterre a décidé de laisser inchangé ses taux directeurs maintenus  5,25 % pour la cinquième fois consécutive, après un cycle de resserrement visant à lutter contre ayant atteint 11,2 % en octobre 2022. La hausse des prix à la consommation a depuis diminué pour revenir en février à 3,4 %. Au sein du Comité de politique monétaire, huit membres ont voté pour le statu quo et un pour une baisse. Lors de la réunion de ce comité, les membres ont révisé à la hausse leurs prévisions de croissance en prenant en compte les effets du budget présenté par le gouvernement. Celui-ci est censé amené un surcroît de croissance de 0,25 % et sortir l’économie britannique de la récession. Les investisseurs s’attendent à une baisse des taux directeurs pour le mois d’août.

La Banque nationale suisse (BNS) a annoncé jeudi 21 mars la diminution de son principal taux directeur de 25 points de base. La banque centrale suisse a pris cette décision au vu des résultats de l’inflation. Selon ses nouvelles prévisions de la banque centrale, la hausse des prix à la consommation ne dépasserait pas 1,5 %, au moins jusqu’en 2026. Cette baisse a surpris les investisseurs qui ne s’y attendaient pas, la banque centrale suisse n’ayant pas l’habitude d’agir de la sorte quand l’inflation dépasse 1 %. En outre, l’économie helvète – toujours en croissance semblait supporter l’augmentation des taux directeurs de ces derniers mois. L’assouplissement monétaire aurait avant tout un objectif de change. Le franc suisse s’est apprécié en 2022 et en 2023, ce qui affecte la compétitivité des exportations.

La vieille relique n’en finit pas de briller

Mercredi 10 mars, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 2200 dollars. Le métal précieux bénéficie d’un contexte favorable. Les perspectives de baisse des taux directeurs des banques centrales amènent les investisseurs à arbitrer leurs positions sur les marchés monétaires en se repliant sur l’or. Le contexte géopolitique tendu favorise toujours la hausse de son cours. Par ailleurs, les banques centrales des pays émergents et de l’OPEP augmentent leurs réserves en or. En 2023, les instituts d’émission ont ajouté plus de 1 000 tonnes de lingots dans leurs réserves comme en 2022. Les pays du Golfe engrangeant d’importants excédents commerciaux avec le pétrole et le gaz sont acheteurs d’or, tout comme la Chine qui entend réduire son exposition du dollar. Pour ces mêmes raisons, la Russie est dans une situation similaire. La baisse du dollar soutient également le prix de l’or car ce dernier devient moins cher dans les pays dans lesquels la monnaie américaine n’est pas la devise officielle. Enfin, en Chine, les ménages placent de plus en plus leur épargne en or, délaissant l’immobilier qui connaît une grave crise.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
22 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 152,79-0,27 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 475,90+2,06 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 234,18+2,34 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 428,82+2,85 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 18 211,92+1,56 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 930,92+2,72%7 733,247 451,74
Eurostoxx 505 031,15+0,90 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)40 888,43+5,63 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 048,03-0,22 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,793 %-0,089 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,321 %-0,118 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,212 %-0,099 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0808-0,65 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 164,84+0,59 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,49+0,32 %77,1384,08

2,6 % le rendement moyen des fonds euros de l’assurance vie

Selon l’Autorité de contrôle prudentiel et de résolution (ACPR), le rendement moyen des fonds euros s’est élevé, en 2023, à 2,6 % (résultat provisoire établi sur deux tiers de l’encours de l’assurance vie). En 2022, le rendement avait été de 1,9 % et en 2021 de 1,28 %. Le rendement des fonds euros se sont rapprochés du taux du Livret A (2,9 % sur l’ensemble de l’année 2023) et de ceux des dépôts à terme (3,6 % fin décembre 2023). Pour retrouver un taux de rendement plus élevé, il faut remonter à 2013. La rémunération brute des fonds euros (avant prélèvements sociaux et fiscaux) reste inférieure aux 3 % nets offerts par le Livret A et aux 3,6 % bruts des comptes à terme à fin 2023,

En fonction du montant des réserves (provisions pour participations aux bénéfices, PPB) et de leur utilisation par les compagnies, le rendement des fonds euros varie selon les contrats de 1 à 4 %.

Cercle de l’Epargne

Le Coin de l’épargne et du patrimoine du samedi 9 mars 2023 : le CAC 40 et l’or au plus haut !

Le CAC 40 au-dessus de 8000 points

Jeudi 7 mars, en séance, le CAC 40 a franchi la barre symbolique des 8 000 points. Ce franchissement a été facilité par les annonces de la Banque Centrale Européenne (BCE), les bons résultats des entreprises et l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Vendredi 8 mars, les résultats de l’emploi américain ont également contribué à la bonne tenue des marchés. Après un pic absolu en cours de séance à 8 048,09 points, le CAC 40 a conclu la semaine à 8 028,01 points. Sur une semaine, le gain a été de 1,18 %. Depuis le début de l’année, la progression atteint 6,43 %. Sur un an, elle dépasse 9 %. Aux Etats-Unis, les grands indices ont néanmoins légèrement reculé sur la semaine, les grandes valeurs technologiques ont cédé du terrain  en lien avec le durcissement des législations à leur encontre. Des prises de bénéfices ont été sans nul doute réalisées après plusieurs mois de fortes hausses.

La hausse rapide des cours des actions depuis le second semestre 2024 se nourrit d’anticipations sur la baisse des taux directeurs et les retombées de l’intelligence artificielle. En cas de déception sur l’un ou l’autre sujet, une correction pourrait intervenir. Le contexte géopolitique demeure toujours anxiogène et est susceptible d’interférer sur le cours des valeurs mobilières. En cas de ralentissement économique plus fort et plus long que prévu, les entreprises rencontreront des difficultés à maintenir leurs  résultats à des niveaux élevés. L’augmentation du cours de l’or traduit la persistance des craintes des investisseurs tant sur le plan économique que géopolitique. L’or a, en effet, atteint un nouveau sommet historique. L’once d’or a terminé la semaine a plus de 2183 dollars. En un an, l’or a gagné près de 20 %.

Ralentissement possible de l’économie américaine

La publication des résultats de l’emploi aux Etats-Unis pour le mois de février a été bien accueillie par les investisseurs. Le pays a créé, en février, 275 000 postes non agricoles, soit plus que les 200 000 anticipés en moyenne par le consensus Bloomberg, mais, selon les données du département du Travail, il y a eu moins de créations en janvier et en décembre qu’initialement annoncées. Elles se sont établies en cumulé à 519 000 au lieu de 686 000. Le taux de chômage a augmenté de 0,2 point, à 3,9 %, un plus haut depuis janvier 2022, quand la croissance du salaire horaire moyen a décéléré à 0,1 % sur un mois, contre +0,2 % attendu, et à 4,3 % sur un an, comme prévu. Ces résultats semblent témoigner d’un ralentissement de l’économie américaine de bon augure pour l’inflation et une future baisse des taux directeurs. Le consensus parie de plus en plus sur une décision en ce sens en juin.

La BCE révise à la baisse ses hypothèses de croissance

Lors de la réunion de son comité de politique monétaire, jeudi 7 mars, la BCE, tout en maintenant inchangés ses taux directeurs, a révisé à la baisse ses prévisions de croissance et d’inflation. Cette révision rend possible une diminution prochaine des taux directeurs. La hausse des prix s’établirait à 2,3 % en 2023 (contre 2,7 % anticipé en décembre), à 2 % en 2025 et à 1,9 % en 2026. La croissance de l’économie en zone euro s’élèverait à 0,6 % en 2024 (contre 0,8 % précédemment), à 1,5 % l’an prochain et à 1,6 % dans deux ans.

Cercle de l’Épargne – données BCE

Une offre de pétrole toujours bridée

Dimanche 3 mars, plusieurs pays de l’OPEP ont décidé de renouveler les mesures de réduction de leur production de pétrole. L’Arabie saoudite, dont les engagements représentent environ la moitié des 2,2 millions de barils jour de limitation de la production, le Koweït, l’Algérie et Oman, ont ainsi annoncé la reconduction des quotas du mois de novembre dernier. La Russie a, de son côté, décidé de réduire progressivement sa production pour atteindre 471 000 barils d’ici à la fin du mois de juin.

Ces baisses de production visent à maintenir les prix du pétrole à un niveau élevé au moment où les marchés mondiaux doivent absorber davantage de pétrole issu du schiste américain. Par ailleurs, le ralentissement économique en Europe et en Chine pèse sur la demande. La Russie a besoin d’un prix du pétrole élevé pour financer son effort de guerre tout comme l’Arabie saoudite qui s’est engagée dans des investissements gigantesques (tourisme, industrie, bâtiment).

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
8 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 8 028,01+1,18 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 722,69-0,46 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 123,69+0,08 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 085,11-0,79 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 814.51+0,51 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 659,74-0,16%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 961,11+1,40 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 688,94-0,56 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 046,02+0,63 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,718 %-0,185 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,265%-0,150 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,088 %-0,119 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0945+1,99 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 183,60+4,14 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars82,14-1,28 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Coin de l’Epargne du samedi 2 mars 2024 : l’inflation toujours au cœur des débats

L’inflation n’a pas dit son dernier mot

Si les investisseurs n’ont pas surréagi au discours belliqueux de Vladimir Poutine, ils ont été marqués par le ralentissement plus lent que prévu de l’inflation au sein de la zone euro. L’indice des prix à la consommation a progressé de 2,6 % en rythme annuel en février et non de 2,5 %, comme anticipé par le consensus Bloomberg. L’écart est plus net pour l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui s’est élevée à 3,1 % contre 2,9 % prévu. De plus en plus de membres de la Banque Centrale Européenne souhaitent laisser un peu plus de temps au temps avant de baisser les taux directeurs afin d’être certain que la désinflation se soit bien installée dans la zone euro. La première réduction des taux directeurs est attendue par le marché non plus en avril mais en juin. Aux Etats-Unis, un ralentissement de l’activité manufacturière semble se confirmer. L’indice établi par l’Institute for supply Management a reculé de 1,3 point à 47,8 contre une amélioration à 49,5 attendue. Le moral des consommateurs a diminué, en février, pour la première fois en trois mois et même plus qu’en première estimation. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est confirmée à 3 %, contre 2,9 % un mois plus tôt. Le principe d’une baisse des taux directeurs en juin est également retenue. Les indicateurs avancés de l’inflation, comme les loyers et les prix des voitures d’occasion suggèrent que la désinflation se poursuivra au cours des prochains mois. Le CAC 40 a légèrement baissé cette semaine de 0,47 %. En février, la hausse a été assez forte, +3,75 %. Sur un an, le CAC 40 s’est apprécié de près de 10 %. Le Nasdaq sur les deux premiers mois de l’année a gagné plus de 8 % et sur un an plus de 43 % toujours par l’engouement dans l’intelligence artificielle.

Nouvelle vague pour les cryptoactifs

Les cryptoactifs continuent leur mouvement de hausse. Leur capitalisation s’est accrue de plus de 500 milliards de dollars depuis le mois de janvier pour dépasser 2 300 milliards de dollars dont plus de 1 200 milliards pour le bitcoin et 400 milliards pour l’ether. Cette capitalisation se rapproche de son sommet historique de 3 000 milliards atteint le 9 novembre 2021. Cette semaine, le cours du bitcoin a franchi la barre des 60 000 dollars.

La hausse des cours des cryptoactifs s’explique par le lancement de plusieurs fonds indiciels (ETF) qui répliquent notamment la valeur du bitcoin. La collecte de ces fonds a dépassé les 14 milliards de dollars entre le 11 janvier et le 27 février. L’ether devrait, à son tour, prochainement pouvoir compter sur des ETF. Huit émetteurs ont déposé une demande de création de fonds auprès du régulateur américain (la SEC).

Les cryptoactifs bénéficient également de la forte progression des cours des valeurs technologiques toujours dopées par l’engouement des investisseurs pour l’intelligence artificielle. Ces derniers réallouent une partie des gains réalisés sur les marchés actions dans les cryptoactifs.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
2 mars 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 934,17-0,47 %7 543,186 471,31
Dow Jones39 087,38-0,21 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 137,08+0,96 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite16 274,94+1,74 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 738,001,57 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 686,95-0,32%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 894,86+0,63 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)39 910,82+2,08 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 3 027,02+0,74 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,903 %+0,078 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,415 %+0,055 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,207 %-0,048 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1.0831-0,18 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 079,15+0,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,18+2,73 %77,1384,08

Cercle de l’Epargne

La pierre papier, retour aux fondamentaux

Durant la dernière décennie, la pierre papier a eu le vent en poupe, favorisée par des taux historiquement bas. Avec la hausse de ces derniers et la baisse des prix de l’immobilier, la collecte a baissé en 2023 tout en restant élevée. Les rendements en 2023 des SCPI restent, en revanche, en phase avec ceux des années précédentes. Certains fonds immobiliers ont néanmoins dû faire face à des rachats importants de parts et ont pu être contraints de limiter ces derniers. Ces problèmes de liquidité rappellent que l’immobilier est soumis à des cycles et qu’il n’est pas un placement sans risque. Dans le passé et en particulier dans les années 1990, la chute des prix avait été bien plus importante

Des décollectes nettes pour les SCI et les OPCI

Dans un contexte de crise immobilière et de ralentissement de l’activité, après plusieurs années de fortes collectes, des investisseurs ont préféré procéder à des rachats de leurs parts de fonds immobiliers. Ces rachats ont provoqué une chute de la valeur des parts et ont posé pour certains fonds des problèmes de liquidités pouvant les amener à geler certaines opérations.

En 2023, les sociétés civiles supports d’unités de compte immobilières ont ainsi enregistré une décollecte nette de 543 millions d’euros. L’actif net des sociétés civiles en unités de compte immobilières s’établit à 23,5 milliards d’euros au 31 décembre 2023. 

Pour les OPCI grand public, distribués essentiellement en unités de compte d’assurance vie, la décollecte nette a atteint de 3 milliards d’euros. L’actif net des OPCI grand public s’établit à 15,3 milliards d’euros. au 31 décembre 2023, reflétant une valorisation globale comparable à celle de 2018.

Les SCPI plient mais ne rompent pas

Sur l’ensemble de l’année 2023, les Sociétés de Civiles de Placement Immobilier (SCPI) sont restées en collecte nette positive à hauteur de 5,7 milliards d’euros (7,7 milliards d’euros de collecte brute et 2 milliards d’euros de rachats). Après une année record en 2022, la collecte nette de 2023 est comparable à celle de 2020 ou à celle de 2016 pour prendre une année non touchée par les effets de la pandémie. Au 31 décembre 2023, la capitalisation des SCPI s’établit à 90,1 milliards d’euros.

La collecte brute des Société civile de placement immobilier (SCPI) s’est élevée à 7,7 milliards d’euros, contre 10,20 milliards d’euros en 2022. Elle est revenue à son niveau de 2021 (7,37 milliards d’euros). En 2023, plus de la moitié de collecte a été effectué par les SCPI diversifiées, celles spécialisées en bureaux reculant fortement.

Le taux de distribution moyen servi par les SCPI, toutes catégories confondues, s’établit à +4,52 % en 2023, un taux stable par rapport à l’année 2022 (4,53 %). Les SCPI par catégorie offrant le meilleur rendement sont celles spécialisées dans la logistique (5,9 %) qui devancent celles spécialisées dans les hôtels et le tourisme (5,1 %).

Des performances globales en baisse pour la pierre papier

Compte tenu de la baisse de la valeur des parts, en 2023, la performance globale des sociétés civiles en unités de compte immobilières a été de -6,8 % et celles des OPCI grand public de -7,6 %. Concernant les SCPI, le prix de part moyen pondéré de la capitalisation a diminué de 4,9 % entre le 1er janvier et le 31 décembre 2023. Cette baisse moyenne intègre l’essentiel des ajustements des prix de l’immobilier constatés en 2023.

Le Coin des Epargnants du 17 février 2024 : un œil toujours sur l’inflation

Quand l’inflation fait de la résistance  

Vendredi 16 février, pour la première fois de son histoire, le CAC40 a dépassé les 7800 points en début de séance mais a perdu du terrain dans la journée du fait des doutes concernant le calendrier de la baisse des taux directeurs de la part de la FED. Il a ainsi clôturé à 7 768,18 points. La bourse de Paris bénéficie des bons résultats des entreprises du CAC 40 et surmonte sans problème les annonces peu enthousiasmantes concernant la croissance. En revanche, les investisseurs ont réagi négativement à la publication des prix producteurs (PPI) pour janvier aux Etats-Unis. Ils ont augmenté de 0,3 % en janvier et de 0,9 % sur un an, contre respectivement 0,1 % et 0,6 % anticipé. Cette augmentation traduit un rebond des coûts dans les services (+0,6 %), dont les soins hospitaliers ambulatoires. Elle marque la persistance d’une inflation sous-jacente. Cette publication a provoqué un recul des indices « actions » de New York et une augmentation du taux des obligations d’Etat américaine.

Cette persistance de l’inflation semble renvoyer la première baisse des taux directeurs au mois de juin. Malgré cette inflation rampante, le moral des consommateurs américains demeure élevé comme en témoigne l’indice de l’Université du Michigan qui a atteint son plus haut niveau en février depuis juillet 2022.

L’écart de taux sur les obligations d’Etat entre la France et l’Allemagne tend à s’accroître légèrement. Il est passé de 0,5 à 0,6 point depuis le début de l’année. La trajectoire incertaine des finances publiques et une anticipation de la dégradation de la note de la dette souveraine de la France au printemps expliquent cette petite dégradation.

En Asie, la bourse de Tokyo continue de progresser. Vendredi 16 février, l’indice Nikkei japonais a clôturé à un nouveau sommet de 34 ans. Depuis le 1er janvier, cet indice a gagné plus de 15 %. Il est toujours porté par les valeurs technologiques.

Révision à la baisse de la croissance en Europe

Eurostat a confirmé cette semaine que la croissance a été nulle au cours du dernier trimestre 2023, la première puissance économique de la zone euro enregistrant une contraction de son PIB de 0,3 point. Le Royaume-Uni a connu un recul équivalent de sn PIB au quatrième trimestre. Il est ainsi entré en récession, son PIB ayant déjà diminué de 0,1 point au troisième trimestre 2023.

Dans un contexte économique peu porteur, jeudi 15 février, la Commission européenne a abaissé ses prévisions de croissance pour 2024. Après une croissance atone de 0,5 % pour l’Union et la zone euro l’année dernière, la Commission prévoit, pour 2024, une progression du PIB de 0,9 % dans l’Union et de 0,8 % dans la zone euro. Ces prévisions ont été corrigées à la baisse par rapport à celles de l’automne dernier (respectivement 1,3 % et 1,2 %).

L’Allemagne enregistrerait une croissance limitée à 0,3 % cette année. Une légère amélioration étant attendue en 2025 (1,2 %). La deuxième économie, la France, fait un peu mieux (0,9 % en 2024, 1,3 % en 2025). La croissance de l’Italie serait de 0,7 % en 2024 et de 1,2 % en 2025, les taux respectifs pour l’Espagne étant de 1,7 % et 2 %. Parmi les grands pays de l’Union, ce pays resterait pour les deux prochaines années le plus dynamique. La Commission ne prévoit pas de contraction du PIB sur un an pour aucun Etat membre. Le plus faible taux de croissance serait celui de la Suède (0,2 % en 2024 et 1,6 % en 2025). Ce pays a connu en 2023 une diminution de son PIB de 0,1 %.

Pour la Commission, la faible croissance serait due aux difficultés de pouvoir d’achat des ménages en lien avec le resserrement monétaire ainsi qu’au recul des exportations.

L’inflation devrait reculer en 2024 à 2,7 % dans la zone euro, puis revenir à 2,2 % en 2025, se rapprochant ainsi de l’objectif de la Banque centrale européenne (2 %). Dans l’Union, elle restera plus élevée, à 3 % en 2024 et 2,5 % en 2025. Le taux d’inflation devrait être en France de 2,8 % en 2024 et de 2 % en 2025. Les prix continueraient à augmenter plus vite que la moyenne en Belgique (3,5 % en 2024), en Autriche (4 %), en Hongrie (4,5 %), en Pologne (5,2 %) et en Bulgarie (3,4 %).

L’Allemagne, troisième puissance économique mondiale

Par effet de change avant tout, l’Allemagne ravit la troisième place du podium des puissances économiques mondiale au Japon. En 2023, le PIB nominal de l’Allemagne s’est élevé à 4 500 milliards de dollars contre 4 200 milliards de dollars pour le Japon. Ce dépassement a été obtenu malgré un taux de croissance, en 2023, au Japon de 1,9 % quand le PIB allemand déclinait de 0,3 %. La dépréciation du yen par rapport à l’euro explique le recul du Japon. La perte de change est imputable à une politique monétaire bien plus accommodante au Japon qu’en Europe. Il n’en demeure pas moins que le Japon est confronté à un déclin sur fond de diminution de sa population et de faibles gains de productivité.

Le Japon avait dû céder sa deuxième place en 2010 à la Chine. Il pourrait être dans les prochaines années être dépassé par l’Inde.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

Résultats
16 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 768,18+1,58 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 627,99-0,03 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 005,57-0,23 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 775,65-1,10 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 17 117,441,11 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 711,71+1,84%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 765,65+1,02 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)38 487,24+3,42 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+6,06 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,877 %-0,016 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,294 %-0,085 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,301 %+0,114 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0775-0,08 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 012,65-0,64 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,27+1,57 %77,1384,08
Cercle de l’Epargne

Les ménages privilégient toujours l’épargne

Selon la Banque de France, les ménages français restent en mode « fourmis ». Au troisième trimestre 2023, le flux trimestriel net de placements des ménages s’est élevé à 34,9 milliards, en hausse de 1,7 milliard par rapport au trimestre précédent. Il demeure à un niveau historiquement élevé. Les flux d’épargne investis en produits de taux ont augmenté au troisième trimestre (24,6 milliards après 17,4 milliards au deuxième trimestre), notamment en raison d’une moindre décollecte sur les dépôts à vue et sur l’assurance vie en euros. Les flux d’épargne orientés vers les produits de fonds propres diminuent. En cumul sur quatre trimestres glissants, le flux net de placements financiers des ménages s’établit à 121,2 milliards au troisième trimestre, restant toujours au-dessus de sa moyenne de long terme. Avant la crise sanitaire, ce flux évoluant entre 90 et 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Epargne – données Banque de France

Les premières données collectées par la Banque de France concernant le quatrième trimestre 2023 indiquent une reprise du mouvement de décollecte sur les dépôts à vue (-17,2 milliards contre -0,7 milliard au troisième), une augmentation des dépôts sur les livrets d’épargne et un rebond de l’assurance-vie (9,2 milliards après 2,4 milliards au troisième trimestre).

Le Coin des Epargnants du 10 février 2024 : en attendant la baisse des taux

En attendant la baisse des taux directeurs !

Les indices actions ont été assez atones cette semaine. Les investisseurs cherchent le sens du vent. Entre les bons résultats des entreprises, l’affaiblissement de la croissance, les tergiversations sur la date de la baisse des taux directeurs, les incertitudes géopolitiques, ils optent pour la prudence. Le CAC 40 a gagné 0,7 % durant la semaine et l’Eurostoxx 50, près de 1,3 %. L’indice des valeurs technologiques continuent sur la lancée de l’année dernière avec une progression de plus de 2 % sur la semaine et de plus de 6 % depuis le début de l’année. Le pétrole, de son côté, a augmenté durant la semaine, de près de 6 %, en raison des doutes sur la capacité des Etats-Unis à accroître leur production.

En ce début d’année, les banques américaines recommencent à faire parler d’elles. La New York Community Bancorp (NYCB) a annoncé une perte financière inattendue et une importante provision pour pertes sur prêts à cause de son exposition au marché en difficulté de l’immobilier commercial amenant Moody’s à abaisser sa note de crédit en catégorie spéculative (« junk »). La secrétaire au Trésor, Janet Yellen, a fait savoir que les autorités de régulation suivaient avec attention la situation des banques et travaillaient avec elles pour les aider à gérer les risques qu’elles encourent sur les prêts immobiliers. Pour le moment, les problèmes de la banque newyorkaise n’affectent pas les autres banques par effet domino, l’espoir d’une future baisse des taux directeurs étant anticipé. Le débat reste, sur ce sujet, ouvert. Plusieurs responsables de la Fed ont relayé le message de Jerome Powell selon lequel la banque centrale n’est pas pressée d’assouplir sa politique monétaire. La présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, et son homologue de Minneapolis, Neel Kashkari, ont indiqué que des baisses de taux sont possibles plus tard dans l’année. Deux ou trois baisses sont envisagées. Ils soulignent que la désinflation doit être consolidée avant de s’engager dans un processus de taux. En Europe, si les banques ont enregistré des niveaux de bénéfices élevés en 2023, les annonces de prévisions revues à la baisse pour 2024 ont provoqué le recul du cours de leurs actions. En revanche, les investisseurs ont été rassurés par la publication de la hausse des prix en décembre aux Etats-Unis qui a été corrigée à la baisse à 0,2 % contre +0,3 % initialement présenté. L’indice hors alimentation et énergie a augmenté à un taux annualisé de 3,3 % au quatrième trimestre, ce qui correspond à l’estimation préliminaire. Ce résultat laisse présager une baisse des taux directeurs en mai.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
9 fév. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 647,31+0,73 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 671,69-0,01 %37 689,5433 147,25
S&P 5005 026,61+1,31 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 990,66+2,24 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 918,550,00 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 572,58-0,54%7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 715,87+1,29 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)36 897,42+2,04 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 865,90+4,97 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,893 %+0,105 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,379 %+0,082 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,187 %+0,046 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0783-0,03 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 021,96-0,80 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,70+5,74 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Plan d’Épargne Retraite, un succès à confirmer

En 2023, le PER assurance a séduit un million de nouveaux assurés et bénéficié de 14,7 milliards d’euros de versements dont 10,9 milliards d’euros de cotisations et 3,7 milliards d’euros issus de transferts d’anciens contrats d’épargne retraite. La collecte nette des PER a atteint +8,4 milliards d’euros, en hausse de +1,1 milliard d’euros par rapport à celle enregistré en 2022.

À la fin de l’année 2023, les PER assurantiels comptabilisaient 5,5 millions d’assurés pour 74,6 milliards d’euros d’encours, dont 41 % en unités de compte. En prenant en compte tous les PER (bancaires et assurantiels), le nombre de titulaires s’élevait à près de 10 millions en 2023, pour un encours proche des 100 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Surendettement en France, une augmentation du nombre de dossiers en 2023

En 2023, le nombre de dossiers de surendettement déposés à la banque de France est en augmentation de 8 % par rapport à 2022. 121 617 dossiers ont été ainsi enregistrés l’année dernière. Le niveau des dépôts de 2023 reste néanmoins inférieur de 15 % à celui de 2019 avant la crise sanitaire.

Sur les dix dernières années, les dossiers déposés ont reculé de 6 % par an en moyenne, soit une baisse de 50 % depuis 2014. Le durcissement de la réglementation pour l’accès aux crédits à la consommation, une meilleure information des emprunteurs et la baisse du chômage expliquent cette diminution du nombre de cas de surendettement.

En 2023, l’encours de crédits des ménages surendettés s’élevait à 4,2 milliards d’euros, montant stable sur un an, mais en recul de 27 % par rapport à 2019. Hors dettes immobilières, l’endettement médian s’établit à 16 898 euros et l’endettement moyen à 30 429 euros.

Comme les années précédentes, la population des ménages ou personnes surendettés demeure caractérisée par la prédominance de :

  • personnes vivant seules (52 %) ;
    • personnes âgées de 25 à 64 ans (83 %) ;
    • familles monoparentales (20 %)
    • personnes divorcées et séparées (26 %) ;
    • personnes (débiteurs ou codébiteurs) en recherche d’emploi (25 %) ;
    • employés et ouvriers (52 %) ;
    • ménages locataires (76 %) ;
    • personnes pauvres (58 %) ;
    • ménages dont le niveau de vie est inférieur au SMIC net mensuel (69 %) ;
    • ménages ne disposant d’aucune capacité de remboursement pour faire face à leurs dettes (50 %).

Sur le plan géographique, le taux de dépôts de dossiers de surendettement des particuliers est plus important dans les régions Hauts-de-France, Normandie, Bourgogne-Franche Comté et Centre-Val de Loire.

Le Coin des Epargnants du samedi 27 janvier 2024 : les marchés toujours en mode festif

Les actions toujours à la fête

Les marchés « actions » n’en finissent pas de surprendre en battant de nouveaux records. À Paris, le CAC 40 a clôturé à 7634 points vendredi 26 juin  nouveau record.  Il n’a pas battu le record absolu touché au cours de la séance du 14 décembre dernier à 7 653,99 points. Malgré la décision de la Banque Centrale Européenne de ne pas modifier ses taux, les investisseurs restent, en effet, confiants aidés en cela par la publication des premiers résultats 2023 des grandes entreprises. Cette confiance a été confortée par la publication, aux États-Unis de l’indice « core PCE », qui constitue l’indicateur d’inflation privilégié de la Fed. En décembre, cet indice a été de 2,9 % en glissement annuel. Depuis juin, il a reculé de près de 1,5 point de pourcentage. Ce taux est perçu positivement par les investisseurs qui estiment qu’une baisse des taux directeurs de la FED durant les premiers mois de l’année est de plus en plus probable.

Le luxe mène la danse

À Paris, les entreprises du luxe ont ainsi confirmé leur bonne santé. LVMH a annoncé jeudi 25 janvier un chiffre d’affaires record à plus de 86 milliards d’euros et des profits de plus de 15 milliards pour 2023. Le cours de l’entreprises numéro 1 du luxe au niveau mondial a augmenté de plus de 12 % vendredi, sa plus forte hausse quotidienne en près de quinze ans. Les autres valeurs du secteur ont également enregistré de fortes hausses. Le secteur de la haute technologie demeure attractif. Les résultats de l’entreprise néerlandaise ASML, le principal fabricant de machines de production pour l’industrie des semi-conducteurs, ont été largement salués par les investisseurs. Son titre a progressé de 16 % cette semaine,

Tesla victime de sa Y dépendance

L’action Tesla a perdu 30 % de sa valeur depuis la fin du mois de décembre. La publication de résultats inférieurs aux prévisions a, cette semaine, amplifié la baisse des dernières semaines. L’entreprise américaine doit faire face à la concurrence de ses homologues chinoises ainsi qu’à la montée en puissance des constructeurs européens sur le segment des voitures électriques. Tesla qui était devenue la première capitalisation du secteur automobile était sans nul doute survalorisée. Elle a bénéficié d’un engouement en raison de son avance sur le créneau des voitures électriques. En raison de l’essor de nouveaux concurrents, pour maintenir ses parts de marché, Tesla est contrainte de diminuer ses prix, ce qui à terme pèsera sur les résultats. Il est également reproché au constructeur américain un nombre réduit de modèles quand, de semaine en semaine, ses concurrents étoffent leur catalogue.

Au-delà des déceptions des investisseurs, les responsables de Tesla peuvent se féliciter que leur Model Y ait été la voiture la plus vendue dans le monde en 2023. Le constructeur a vendu 1,23 million d’exemplaires de son SUV l’année dernière, devançant ainsi le Toyota RAV 4 (1,07 million) et la Corolla (1,01 million). C’est la première fois qu’un véhicule électrique s’impose à la tête du classement des ventes. En 2023, Tesla a vendu 456 000 Model Y en Chine (+45 % en un an). Au sein de l’Union européenne, 255 000 ventes ont été réalisées, soit près de 20 000 de plus que la Dacia Sandero qui arrive en deuxième position. En France, le Model Y s’est classé en huitième place des ventes, toutes motorisations confondues. Ce résultat a été obtenu au prix d’une baisse du prix qui était en novembre inférieur de 18 % au prix moyen d’une voiture électrique en Allemagne, et de 23 % aux États-Unis. Ce modèle a généré deux tiers des ventes de Tesla. Cette dépendance devrait se poursuivre dans les prochaines années ce qui ne rassure pas les investisseurs.

Statu quo sans surprise de la BCE

Sans surprise, la Banque centrale européenne n’a pas modifié ses taux directeurs lors de la réunion du comité de politique monétaire du 25 janvier 2024. Ils restent à 4 % pour la facilité de dépôt, à 4,5 % pour la facilité de refinancement et à 4,75 % pour celle de prêt marginal.

Depuis plusieurs semaines, les responsables de la BCE préparent les investisseurs au statu quo. La première baisse ne semble pas prévue avant le mois de juin même si 80 % des traders l’imaginent en avril. Christine Lagarde, la Présidente de la BCE a rappelé qu’elle souhaitait avant tout être certaine de la désinflation et qu’elle surveillait avec attention l’évolution des salaires. Lors de la conférence de presse du 25 janvier, elle a confirmé qu’elle « conservait le cap ».

Cette période d’incertitude sur le calendrier de baisses des taux directeurs provoque une volatilité accrue sur les marchés obligataires en raison des fortes attentes des marchés et de l’attitude prudente de la BCE. Les taux longs sont orientés à la hausse en Europe depuis le début du mois de janvier. Ils ont retrouvé leur niveau de fin novembre.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
26 jan. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 634,14+3,56 %7 543,186 471,31
Dow Jones38 109,43+0,60 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 890,97+1,06 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 455,36+0,88 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 961,39+2,43 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 635,09+2,36 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 635.47+4,20 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)35 751,07-0,59 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 910,22+2,75 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,788 %-0,043 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,297 %-0,014 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,141 %-0,033 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0866-0,31 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 018,20-0,53 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,61+4,37 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Tensions sur le marché du gaz

Face à la montée en puissance de Donald Trump, Joe Biden entend mobiliser son électorat plutôt pro-environnement ainsi que les consommateurs. Il a ainsi annoncé un plan visant à renforcer les mesures environnementales concernant les terminaux de liquéfaction de gaz. Ce plan a également comme objectif de favoriser les consommateurs américains en exportant moins notamment en Europe. En 2023, les États-Unis

ont exporté vers l’Europe 88,9 millions de tonnes de gaz liquéfié. Ce montant a enregistré une hausse de près de 1 % sur un an. 61 % des exportations de GNL américain étaient destinées au Vieux Continent, et même 68 % en novembre. Ils sont devenus ainsi le premier fournisseur de la France.

Quatre projets déjà approuvés par la FERC (Federal Energy Regulatory Commission), le régulateur du secteur, mais toujours à l’étude au sein du Département de l’énergie, pourraient faire l’objet d’un moratoire selon un responsable de l’administration. Le projet Calcasieu Pass 2, d’une capacité de 20 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL), n’est pas concerné car il n’a pas été encore approuvé par le régulateur. Ce projet devrait accroître les capacités d’exportation de gaz de 22 %. Parmi les quatre projets pouvant être gelés, figurent deux projets de taille significative et deux plus petits, a indiqué l’administration, sans préciser leur nom.

La réalisation de tous les projets de terminaux de gaz liquéfié aurait comme conséquence de faire revenir le prix du gaz en Europe à son niveau d’avant-crise. En 2025, le marché mondial du GNL pourrait potentiellement bénéficier de 35 milliards de mètres cubes supplémentaires, puis de 50 milliards en 2026 et 50 milliards en 2027. Les autorités américaines craignent une possible baisse du cours du gaz avec le développement des énergies renouvelables, ce qui nuirait aux producteurs locaux.

Les annonces de l’administration américaine ont provoqué une hausse du prix du gaz sur les marchés de 8 %. Celui-ci reste à un niveau sans comparaison avec celui atteint durant l’été 2022.

Le Coin des Epargnants du samedi 20 janvier 2024 : la baisse des taux directeurs, demain ou après-demain ?

Temps d’hiver pour les marchés

Les fêtes de fin d’année sont terminées. Avec la rentrée et le retour aux fondamentaux, l’euphorie boursière a disparu. Cette semaine, les marchés « actions » ont été chahutés avec l’annonce de la croissance décevante de la Chine pour 2023 (5,2 %), inférieure aux prévisions du gouvernement. Les indices chinois « actions » ont été en baisse sur la semaine. Sur un an, l’indice Shanghai Composite a reculé de plus de 12 %. Les indices européens ont également perdu du terrain sur la semaine à la différence des indices américains toujours portés par les valeurs technologiques et la croissance américaine.

A Davos, dans leurs discours, les banquiers centraux ont fait preuve d’une réelle prudence concernant le calendrier des baisses des taux directeurs et leur nombre. Robert Holzmann, le gouverneur de la banque nationale d’Autriche et membre du conseil des gouverneurs de la BCE a indiqué qu’il était prématuré de « débattre déjà de la baisse des taux » tout en soulignant que « je pourrais même prévoir qu’il n’y aura pas de réduction du tout cette année ». La Présidente de la BCE, Christine Lagarde, a, de son côté,  évoqué un repli « probable » des taux d’intérêt au mois de juin, et non au printemps comme espéré par certains investisseurs. Dans un entretien à Bloomberg Television à Davos, elle a néanmoins admise qu’une baisse d’ici l’été était envisageable. De l’autre côté de l’Atlantique, la tonalité des déclarations est identique. Raphael Bostic, le président de la Fed d’Atlanta, s’est prononcé en faveur d’une réduction des taux directeurs… au troisième trimestre. Il a ajouté que « des baisses de taux prématurées pourraient déclencher une hausse de la demande qui pourrait entraîner une pression à la hausse sur les prix ». Le président de la FED de Chicago, Austan Goolsbee, a estimé que le tassement continu de l’inflation n’interdit pas une discussion sur éventuelle baisse mais il a précisé que la Fed prendra ses décisions réunion après réunion. Ces différentes prises de position ont entraîné le recul des indices « actions » et l’augmentation des taux d’intérêt souverains. Le taux américain à 10 ans est repassé au-dessus de 4 %. Au Royaume-Uni, En raison d’un niveau élevé d’inflation, la probabilité d’une baisse des taux de la Banque d’Angleterre dès le mois de mai est en forte baisse.

Aux Etats-Unis, la croissance ne semble pas faiblir, ce qui pourrait inciter la banque centrale à jouer la prudence. Les ventes au détail ont surpris en progressant de 0,6 % en décembre, dépassant la prévision du consensus (+0,4 %). Elles avaient augmenté de 0,3% en novembre. Cette statistique est particulièrement surveillée car la consommation représente les deux-tiers de l’activité aux Etats-Unis. La production industrielle américaine a augmenté de 0,1 % en décembre quand elle était attendue stable après une hausse de 0,2% en novembre.

La Banque centrale européenne et l’inflation : la prudence est de mise

Depuis le milieu de l’année 2022, la Banque centrale européenne a engagé le combat contre l’inflation en lançant un cycle inédit de relèvement des taux d’intérêt. Elle a ainsi procédé à dix hausses d’affilée en les amenant de 0 % début 2022 à 4 % et 4,75 %, avant d’effectuer une pause en octobre. Elle a arrêté ses rachats d’obligations et a décidé de réduire la taille de son bilan ce qui revient à peser sur la masse monétaire.

Depuis la fin de l’année 2023, les investisseurs parient sur une baisse des taux directeurs dès le printemps. Les marchés monétaires anticipent actuellement une baisse de 150 points de base sur l’ensemble de l’année ce qui amène un processus de léger des taux sur ce marché. Ces anticipations sont liées à la baisse de l’inflation qui est passée, au sein de la zone euro, de 10 % à l’automne 2022 à 2,9 % en décembre. Si le mois de décembre a connu un léger rebond après les 2,4% de novembre, Christine Lagarde a néanmoins affirmé que l’inflation était « sur la bonne voie ». Elle a néanmoins précisé qu’il était « trop tôt pour crier victoire ». En zone euro, la BCE prévoit une hausse des prix à 2,7 % en 2024, 2,1 % en 2025, puis 1,9 % en 2026. Parmi les facteurs pouvant mettre mal le retour de l’inflation dans sa cible de 2 % figurent les salaires qui ont tendance à augmenter assez rapidement. Leur hausse n’est pas en outre compensé par des gains de productivité. Cette situation amène les responsables de la BCE à rester prudents sur le calendrier des baisses des taux directeurs. Philip Lane, le chef économiste de la BCE a ainsi déclaré « une fois que nous aurons acquis une confiance suffisante dans notre capacité à atteindre notre objectif d’une inflation à 2 %, la question des baisses de taux reviendra au premier plan. Mais pour l’instant, nous ne disposons que de conjectures, et nous devrons attendre la publication de nouvelles données avant d’aller plus loin ».

Emmanuel Macron, le marché des capitaux et les eurobonds

Transition énergétique, vieillissement démographique, éducation, santé, défense, les postes de dépenses publiques ne manquent pas. S’exprimant à Davos, le mercredi 17 janvier Le Président de la République, Emmanuel Macron, a appelé les Européens à approfondir l’union des marchés de capitaux. Il s’est prononcé pour un financement européen des investissements à travers l’émission de nouvelles obligations européennes. En 2021, dans le prolongement de l’épidémie de Covid, les États membres de l’Union européenne avait accepté que le plan de relance Next Generation(750 milliards d’euros) soit financé à partir d’obligations européenne de nature fédérale.

Emmanuel Macron a souligné qu’il était nécessaire de réaliser « plus d’investissements publics européens en osant à nouveau des eurobonds ». Il a demandé une « Europe financière plus intégrée ». Il s’est déclaré prêt à opter pour une coopération renforcée permettant à des États membres de constituer un sous-ensemble et dépasser le blocage de tel ou tel partenaire. Il a également indiqué que l’Europe avait « beaucoup d’épargne » mais que « cette épargne est mal allouée. Elle ne circule pas vers les bonnes géographies, elle ne circule pas vers les bons secteurs ».

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
19 jan. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 371,64+-1,25 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 863,80+0,69 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 839,81+1,12 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite15 310,97+2,08 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 555,13-1,01 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 461,93-1,80 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 448,83-0,13 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)35 963,27-0,31 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 832,28-1,72 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,831 %+0,161 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,311 %+0,168 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,174 %+0,234 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0885-0,63 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 025,65-1,14 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,71+1,09 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 13 janvier 2024 : espoirs et craintes de début d’année

Espoirs de baisses des taux, craintes de rebond de l’inflation

Jeudi 11 janvier, sur France 2, Christine Lagarde, la Présidente de la Banque Centrale européenne, a déclaré que « sauf chocs supplémentaires, les taux ne vont pas continuer à augmenter ». Cette phrase a été reçue cinq sur cinq par les investisseurs, ce qui a amené une détente sur les taux obligataires de long terme. Elle a, en outre, précisé que « si nous gagnons la bataille contre l’inflation, c’est-à-dire si nous avons la certitude que l’inflation sera bien à 2 %, alors les taux commenceront à baisser ». En revanche, elle n’a pas fixé de calendrier. De son côté, l’économiste en chef de la BCE, Philip Lane, a tenu à tempérer les propos de la Présidente de la BCE, vendredi 12 janvier, en soulignant que « la baisse des taux n’est pas un sujet à court terme ».

Aux Etats-Unis, les prix à la production ont diminué de 0,1 % en décembre, comme le mois précédent. En rythme annuel, la hausse s’est accélérée mais moins que prévu, à 1 % contre 0,8 % auparavant et 1,3 % attendu. Le taux d’inflation du mois de décembre a légèrement déçu les investisseurs. Il s’est élevé sur le mois à 0,3 %, contre 0,2 % espéré. Sur un an, cet indicateur progresse de 3,4 % contre 3,2 % de consensus. Hors alimentation et énergie, l’indice des prix à la consommation de décembre progresse de 0,3 % par rapport au mois précédent, en ligne avec les anticipations de marché, et de 3,9 % sur un an. Un mois plus tôt, l’indice des prix à la consommation avait progressé de 0,1 % par rapport au mois antérieur et de 3,1 % sur un an (+0,3 % et +4 % hors alimentation et énergie). Malgré cette légère hausse, les investisseurs considèrent toujours qu’une baisse des taux directeurs est probable au mois de mars. Jeudi 11 janvier, la présidente de la Fed de Cleveland, Loretta Mester, a déclaré : « je pense que mars est probablement trop tôt […], parce que je pense que nous avons besoin de voir plus de preuves que l’inflation diminue assez pour revenir à l’objectif de 2% ». Le président de la Fed de Richmond, Thomas Barkin, a, de son côté, indiqué qu’il ne souhaitait pas « préjuger » d’une décision concernant le mois de mars. Si les prochaines statistiques sur les prix confirment que la cible des 2 % est atteignable, il est imaginable qu’une baisse intervienne en mars.

Depuis de nombreuses années, les valeurs nippones étaient orientées à la baisse dans un contexte de déflation. Or, depuis 2023, la bourse de Tokyo connaît une forte progression au point que son l’indice Nikkei a atteint le 10 janvier son plus haut niveau depuis près de 34 ans. Les actions des entreprises technologiques japonaises ont emboité le pas de leurs homologues américaines. Elles bénéficient en outre de la faiblesse du yen qui stimulent les exportateurs. Cette augmentation des valeurs japonaises incite les investisseurs à s’y intéresser, ce qui la renforce. Cette semaine, hormis, en Chine, les indices actions ont progressé. Le Nasdaq, l’indice technologique américain a gagné plus de 3 % en une semaine ; l’indice japonais Nikkei a augmenté de son côté de plus de 6 %.

Sur le marché du pétrole, les frappes conjointes des États-Unis et du Royaume-Uni contre des cibles liées aux rebelles houthis au Yémen ont provoqué une hausse du cours du Brent qui a dépassé brièvement les 80 dollars le baril.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
12 jan. 2024
Évolution
sur une semaine
Résultats
29 déc. 2023
Résultats
30 déc. 2022
CAC 40 7 457,76+0,67 %7 543,186 471,31
Dow Jones37 592,98+0,29 %37 689,5433 147,25
S&P 5004 783,83+1,78 %4 769,833839,50
Nasdaq Composite14 972,76+3,17 %15 011,3510 466,48
Dax Xetra (Allemagne) 16 679,74+0,63 %16 751,6413 923,59
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 626,56-0,50 %7 733,247 451,74
Eurostoxx 504 480,02+0,37 %4 518,283792,28
Nikkei 225 (Japon)35 577,11+6,55 %33 464,1726 094,50
Shanghai Composite 2 881,98-1,61 %2 974,933 089,26
OAT France à 10 ans+2,670 %-0,025 pt+2,558 %+3,106 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,143 %-0,031 pt+2,023%+2,564 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,940 %-0,109 pt+3,866 %+3,884 %
Cours de l’euro/dollar1,0972+0,26 %1,10601,0697
Cours de l’once d’or en dollars2 054,45+0,73 %2 066,671 815,38
Cours du baril de pétrole Brent en dollars78,48+0,84 %77,1384,08

Cercle de l’Épargne

Le surendettement des ménages en net recul depuis 2014

Selon la Banque de France, le nombre de dossiers de surendettement déposés par les particuliers est passé de 220 836 en 2012 à 113 082 en 2022. Le nombre maximum de dossiers déposés a été atteint après la crise financière de 2008 avec 230 935 en 2014. Depuis, il est en baisse continue. Il est passé en-dessous des 200 000 en 2016, pour atteindre un point bas en 2020 durant la crise sanitaire (108 748).

Des facteurs économiques expliquent cette diminution comme la réduction du chômage et les mesures d’aide aux ménages. Des facteurs juridiques ont également joué. La loi Lagarde du 1er juillet 2010 a permis une meilleure régulation de la distribution des crédits avec notamment l’obligation pour les établissements financiers d’évaluer préalablement la solvabilité de l’emprunteur. Par ailleurs, la Banque de France a désormais la possibilité, dans le cadre des commissions de surendettement, d’effacer totalement ou partiellement des dettes pour les situations les plus compromises. Cette possibilité concerne près d’un tiers des dossiers déposés.

La Banque de France s’attend, cependant, à une augmentation des dépôts de dossiers de surendettement en 2023. Sur les onze premiers mois de l’année, elle a déjà recensé 112 087 dossiers de surendettement.

L’immobilier commercial et de bureaux : un marché tourmenté

En 2023, selon le GIE Immostat 11,6 milliards d’euros ont été engagés par des investisseurs en immobilier d’entreprise en France (bureaux, commerces, locaux d’activité et entrepôts). Par rapport à 2022, ce montant est en recul de 57 %. En Île-de-France, l’investissement s’est élevé à 6,8 milliards d’euros, soit un niveau comparable à celui de 2009. Ce chiffre aurait été plus faible sans les opérations menées par Kering et LVMH ou Stellantis.

La demande placée de bureaux – location et vente à l’occupant – s’élève à 1,932 million m² en 2023. En recul de 17 % par rapport à 2022, ce chiffre inférieur de 12 % à la moyenne décennale selon le GIE. La situation diffère d’une région ou d’une ville à une autre. Paris ou plutôt quelques arrondissements résistent bien du fait d’un manque de surfaces répondant aux dernières normes environnementales et technologiques. À La Défense, la demande placée affiche une baisse de 33 % par rapport à 2022 avec 133 500 m² commercialisés, un chiffre inférieur de 28 % à la moyenne décennale. Ce sont principalement les opérations de grande surface (plus de 10 000 m²) qui ont été touchées. Le marché des petites surfaces, autour de 1 000 m² est resté dynamique. La première couronne nord de la Région parisienne dont l’offre de bureaux avait augmenté ces dernières années a dû faire face à une forte baisse de la demande placée (-50 % par rapport à la demande moyenne de ces dix dernières années). La baisse des loyers à La Défense et dans certains quartiers de Paris dissuade les entreprises de franchir le périphérique.

En 2023, 13 grandes opérations ont malgré tout été conclues. La plus importante a concerné le constructeur automobile, Stellantis qui a notamment signé pour environ 39 000 m2 à Poissy dans les Yvelines. Poissy, après avoir accueilli le centre d’entrainement du PSG enregistre un nouvel essor après des années marquées par la fermeture de nombreuses usines. Parmi les autres grandes opérations de bureaux, il faut citer Thalès pour 33 500 m2 à Meudon-la-Forêt, dans les Hauts-de-Seine et Publicis pour 27 000 m2 dans le 17e arrondissement de Paris.

Le développement du télétravail devrait dans les prochaines années influer sur le comportement des entreprises en matière de bureaux au fur à mesure du renouvellement des baux. Les grandes entreprises pourraient privilégier des espaces moins grands mais bien reliés aux réseaux de transports publics et bien équipés. Les critères environnementaux seront de plus en plus prégnants. L’immobilier de bureaux et commerces est un marché cyclique qui dépend de l’évolution – rarement linéaire – de l’offre et d’une demande qui fluctue en fonction des perspectives de croissance et des besoins des entreprises. L’offre a eu tendance à progresser ces dernières années avec la multiplication des espaces de bureaux et de commerce en périphérie des grandes agglomérations. La réalisation du réseau des lignes de métro du Grand Paris a généré de nombreuses opérations. Depuis 2021, la montée en puissance du dispositif « zéro artificialisation nette » (ZAN) pèse sur le marché en limitant les possibilités de construction de nouveaux bureaux ou centres commerciaux, et pourrait  le toucher plus encore dans les prochaines années.

Résultats du Livret A : novembre 2023 – fléchissement confirmé

Le Livret A en roue libre

Au mois de novembre, le Livret A signe sa deuxième décollecte successive avec -280 millions d’euros. Ce résultat n’est pas en soi une surprise. Sur ces quinze dernières années, neuf décollectes ont été enregistrées en novembre. La décollecte de novembre est, en revanche, bien moindre de celle d’octobre (-3,77 milliards d’euros) qui avait été notamment occasionnée par le relèvement du plafond du Plan d’Epargne Populaire de de 7700 à 10 000 euros.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des dépôts et consignations

Le retour de la saisonnalité pour le Livret A

Le résultat du mois de novembre témoigne du retour de la saisonnalité de la collecte pour le Livret A avec un second semestre marqué par une augmentation des retraits quand le premier avait donné lieu à une abondante collecte (+24,5 milliards d’euros).

Avec la baisse de l’inflation, les ménages ont tendance à accroître leurs dépenses de consommation après les avoir réduites au cours du premier semestre. Un nombre croissant de ménages prépare les fêtes de fin d’année dès le mois de novembre notamment à l’occasion du « Black Friday ».

Le Livret de Développement Durable et Solidaire se démarque du Livret A en enregistrant une collecte positive de 210 millions d’euros. Le LDDS, étant souvent détenu dans la même établissement que le compte courant, il joue le rôle de compte rémunéré quand le Livret A prend davantage la forme d’un placement d’épargne.

Une année record malgré tout

Sur les onze premier mois de l’année, la collecte demeure exceptionnelle, +26,68 milliards d’euros pour le Livret A et 10,22 milliards d’euros pour le LDDS. L’encours du Livret A s’élevait fin novembre à 402,1 milliards d’euros et celui du LDDS à 144,5 milliards d’euros.

Un rendement réel positif pour le Livret A en 2024 ?

En 2023, le rendement réel du Livret A devrait être négatif. Sur 12 mois, le rendement brut s’élève à 2,9 % (un mois à 2 % et onze mois à 3 %). Selon la Banque de France, le taux d’inflation sur l’année devrait être de 5,7 %. Le rendement réel du Livret A devrait être négatif de 2,8 %.

En 2024, le rendement réel du Livret A devrait redevenir positif avec une inflation attendue à 2,5 % par la Banque de France. Etant donné que le taux du Livret A doit rester à 3 % jusqu’au 1er février 2025, le rendement réel devrait être positif de 0,5 point ce qui n’est plus arrivé depuis 2020.

Le Livret A devrait rester attractif en 2024 en raison du gel du taux jusqu’au 1er février 2025. Or, à partir de la fin du premier semestre 2024, la Banque Centrale Européenne devrait s’engager dans une baisse de ses taux directeurs ce qui devrait induire celle des taux d’intérêt des livrets ordinaires et des dépôts à terme. Le Livret A et le LDDS devraient donc rester compétitifs. La concurrence devrait venir davantage des fonds euros de l’assurance vie dont le rendement devrait continuer à augmenter.

2023 et 2024 : prévisions – Cercle de l’Epargne – données Banque de France et INSEE pour l’inflation

Une baisse du taux du Livret d’Epargne Populaire le 1er février 2024 ?

Au mois de novembre, la collecte du Livret d’épargne populaire est resté dynamique +2,80 milliards d’euros. Sur les onze premiers mois de l’année, elle s’élève en cumulé à +18,67 milliards d’euros. Le LEP bénéficie toujours de son effet taux, 6 % et du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros. L’encours total atteint 66,6 milliards d’euros à fin novembre 2023.

Le taux du LEP devrait  diminuer le 1er février 2024 si la formule de calcul est respecté. En vertue de l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux du LEP est le taux le plus élevé entre celui de l’inflation des six derniers mois et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Le taux d’inflation du second semestre 2023 devrait se situer autour de 4,7 %. Le taux du LEP devrait être ainsi ramené le 1er février prochain entre 4,75 et 5 % contre 6 % actuellement.

Le Coin des Epargnants du 9 décembre 2023 : le CAC 40 en plein boom

Le CAC40 enregistre une nouvelle hausse hebdomadaire lui permettant de dépasser les 7500 points sans battre son record atteint lors la séance du 24 avril dernier à 7 581,26 points. Tous les grandes indices européens « actions » étaient orientés à la hausse cette semaine. Aux Etats-Unis, les indices sont restés stables.

Les résultats américains de l’emploi rassurants

En novembre, la première économie mondiale a créé plus d’emplois que prévu 199 000 contre 185 000 attendu et 150.000 un mois plus tôt mais cette progression est la conséquence de la fin des grèves dans l’automobile et du syndicat des acteurs. Sans cet événement, les créations se seraient élevées à 152 000. L’augmentation du salaire horaire moyen s’est accélérée à 0,4 % après 0,2 % mais s’est stabilisée sur un an à 4 %, comme attendu, tandis que le taux de chômage a reculé de 0,2 point à 3,7 %. Les investisseurs estiment que l’inflation est sur la voie de la normalisation aux Etats-Unis qui pourraient connaître dans les prochains mois une légère récession. Près de la moitié d’entre eux considèrent que la Fed abaissera ses taux d’un quart de point en mars. Autre point de satisfaction qui pousse les actions à la hausse, la confiance du consommateur américain s’est améliorée, l’indice préliminaire établi par l’Université du Michigan remontant à 69,4 points, les ménages ayant  fortement réduit leurs prévisions d’inflation pour l’année à venir. La sous-composante des anticipations d’inflation à un an est tombée à 3,1 %, au plus bas depuis mars 2021, contre 4,5 % en novembre.

Dans ce contexte, les investisseurs prévoient un statu quo en matière de taux directeurs, que ce soit pour la FED ou la BCE à l’occasion de la prochaine réunion de leur comité de politique monétaire. La probabilité d’une baisse pour la FED au printemps 2024 est de 45 %. Pour la BCE, des réductions de taux directeurs sont également pronostiquées l’année prochaine.

Le pétrole en roue libre

Le cours du baril de pétrole Brent a terminé la semaine en-dessous de 80 dollars et se situe à son niveau le plus bas depuis le mois de juillet dernier. Le niveau élevé des stocks américains et les décisions ambigües de la réunion de l’OPEP conduisent à une baisse des cours. Les acteurs du marché ne croit pas aux effets de la nouvelle réduction de la production en raison de la désolidarisation de certains producteurs du processus de régulation. Dans un contexte de ralentissement économique, la demande reste, par ailleurs, relativement atone.

La Chine toujours en proie avec la crise immobilière

Le 5 décembre dernier, l’agence de notation Moody’s a abaissé de « stable » à « négatif » la perspective de la note de la Chine. L’agence dénonce la hausse de la dette des collectivités locales et l’aggravation de la crise du secteur immobilier. En réponse à la décision de Moody’s, le gouvernement chinois a souligné que la croissance de l’économie devrait s’accélérer dans les prochains mois que les risques liés à l’immobilier et à la dette locale sont contrôlables. La situation des groupes Evergrande et Country Garden demeure problématique. Leurs ventes ont reculé de moitié par rapport à l’an dernier sur les trois premiers trimestres 2023. Cinq des plus grands groupes de promotion immobilière font quais défaut sur leur dette. La dette des collectivités locales atteint 92 000 milliards de yuans (11 900 milliards d’euros). Pour endiguer le ralentissement économique, les autorités de Pékin ont lancé une émission d’obligation de plus de 1 000 milliards de yuans. Le déficit budgétaire a été porté en 2023 à 3,8 % du PIB, contre 3 % initialement. Moody’s a indiqué que la croissance chinoise devrait être de 4  % en 2024 et 2025 et ne pas dépasser 3,8 % les années suivantes.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
8 déc. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 528,21+2,41 %6 471,317 153,03
Dow Jones36 247,87-0,08 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 604,37+0,16 %3839,504766,18
Nasdaq14 403,97+0,68 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 748,19+1,90 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 553,09+0,56 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 523,22+2,29 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 307,86-3,36 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 2 969,56-2,05 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+2,821 %-0,107 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,270 %-0,096 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,252 %-0,005 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0754-1,00 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars2 004,95-2,90 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,77-4,60 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

L’assurance vie en mode reconquête

L’assurance commence le quatrième trimestre sous de meilleurs hospices que le précédent avec le retour, en octobre, d’une collecte positive de 1,5 milliard d’euros portant celle-ci à 2,9 milliards d’euros depuis le début de l’année. L’assurance vie a ainsi mis un terme à trois mois consécutifs de décollecte (-345 millions d’euros en septembre, -1,7 milliard d’euros en août et -756 milliard d’euros en juillet). Fortement challengée depuis des mois par les produits d’épargne réglementée et par les dépôts à terme, l’assurance vie retrouve quelques couleurs.

Octobre réussit, en règle générale, assez bien à l’assurance vie. En vingt ans, trois décollectes ont eu lieu en octobre, en 2022 (-247 millions d’euros), en 2011 et en 2008. Dans le passé, octobre était un mois correct pour l’assurance vie, collecte moyenne de 1,5 milliard d’euros lors de ces dix dernières années, soit le montant de la collecte du mois d’octobre 2023. Ce bon résultat de l’assurance vie est à mettre en parallèle avec la décollecte subie par le Livret A (-3,77 milliards d’euros en octobre).

Une collecte brute en hausse

La collecte brute a été de 14,7 milliards d’euros au mois d’octobre 2023, contre 10,8 milliards d’euros en septembre 2023 et 11,6 milliards d’euros un an auparavant en octobre 2022. Depuis le début de l’année, les cotisations se sont élevées à près de 128 milliards d’euros. La collecte en unités de compte a été particulièrement dynamique. Elle a représenté 45 % de la collecte totale soit cinq points de plus que la moyenne constatée depuis le début de l’année. La bonne tenue des valeurs de marché peut expliquer cette progression. Il faut néanmoins souligner que le poids des unités de compte dans la collecte est désormais peu sensible aux fluctuations des indices « actions » ce qui n’était pas le cas auparavant.

Les rachats toujours dynamiques

Les prestations sont demeurées dynamiques au mois d’octobre en atteignant 13,1 milliards d’euros en hausse de 10 % par rapport au mois d’octobre. Sur les dix premiers mois de l’année, elles se sont élevées à 125 milliards d’euros en hausse de 15 % sur un an.

Le haut niveau des prestations s’explique par les besoins d’apport financier en hausse des ménages pour leur acquisition de logement. Ces besoins accrus sont la conséquence du durcissement des conditions d’accès au crédit et de la hausse des taux d’intérêt.  Le vieillissement de la population induit également à l’augmentation des prestations. Le nombre de décès est passé de 2012 à 2022 de 570 000 à 670 000 ce qui provoque un nombre de liquidation de contrats plus important.

Les fonds euros toujours en décollecte, les unités de compte au sommet

Les fonds euros on été en décollecte de -2,5 milliards d’euros au mois d’octobre. Sur les dix premiers mois de l’année, celle-ci atteint -22,9 milliards d’euros. Les ménages allègent leur exposition en fonds euros soit en arbitrant en faveur des unités de compte, soit en effectuant des sorties afin de se positionner sur d’autres placements (immobilier, dépôts à terme, etc.).  A contrario, la collecte nette des unités de compte s’est accrue en octobre  (+4,1 milliards d’euros). De janvier à octobre, elle a atteint 24,6 milliards d’euros. L’assurance vie est portée depuis le début de l’année par les unités de compte.

L’assurance vie en mode reconquête

Avec un encours de 1890 milliards d’euros l’assurance vie demeure toujours le premier placement des ménages. Depuis le début de l’année, elle connaît une collecte nette faible imputable au recul des fonds euros en lien avec leur faible rendement. Dans les prochaines semaines, les assureurs communiqueront les rendements 2023 qui devrait s’afficher en hausse de 0,5 à 0,8 point par rapport à 2022. Ces rendements devraient se rapprocher de ceux générés par l’épargne réglementée et par les dépôts à terme. Par ailleurs, de nombreuses compagnies pour améliorer la collecte ont annoncé des taux promotionnels qui peuvent soumis à conditions. Les rendements en hausse devraient conduire à une diminution de la décollecte sur les fonds euros et une meilleure attractivité de l’assurance vie. Le contexte économique pourrait être plus porteur pour l’assurance vie dans les prochains mois. La baisse de l’inflation devrait réduire la propension à l’épargne de précaution et favoriser l’épargne de long terme. La restauration attendue de la hiérarchie des taux devrait avantager l’assurance vie en 2024 et surtout en 2025.

Cercle de l’Épargne – données France Assureurs

Cercle de l’Épargne – données France assureurs

Le Coin des Epargnants du 25 novembre 2023 : le CAC 40 près de son record

Marchés, un optimisme surjoué ?

Le Cac 40 a terminé la semaine à 7 292,80 points avec un gain hebdomadaire de 0,81 % après avoir progressé de 2,7 % la semaine dernière. Il est revenu à 4 % de son record historique de 7 581,26 points atteint au cours de la séance du 24 avril dernier.

Les investisseurs ont été rassurés par la baisse de l’inflation aux Etats-Unis. Autre bonne nouvelle, l’indice PMI composite américain, qui mesure l’activité dans les services et l’industrie, est ressorti légèrement au-dessus des attentes, à 50,7 points pour le mois de novembre, comme en octobre, quand les économistes tablaient sur un niveau de 50,4 points. En Europe, les investisseurs ont pris acte de la confirmation de la baisse de 0,1 % de l’économie allemande, selon les chiffres définitifs de l’Office fédéral de la statistique, au troisième trimestre par rapport au deuxième. Pour l’année, le PIB est désormais attendu en diminution de 0,4 % contre -0,3% estimé initialement. De nombreux facteurs jouent contre la croissance en Allemagne : la hausse des taux d’intérêt, les tensions commerciales avec la Chine, le prix élevé de l’énergie, la faiblesse de l’investissement. Les perspectives de rebond à court terme sont faibles. Même si le climat des affaires s’est amélioré outre-Rhin, en novembre, avec un indice Ifo à 87,3 points après 86,9 en octobre, il reste en deçà des attentes des économistes, qui avaient prévu 87,5 points.

Les rendements des obligations souveraines sont en hausse, tant aux Etats-Unis qu’en Europe. Les investisseurs s’attendent à la poursuite de l’endettement en Europe pour les prochaines années

Pétrole, des producteurs sous tension

La réduction de la production de pétrole décidée par les pays de l’OPEP + (13 pays membres de l’OPEP et 10 autres Etats pétroliers dont la Russie) n’arrive pas à endiguer la baisse des cours provoquée par l’atonie de la croissance de l’économie mondiale. Les Etats membres de l’organisation peinent à trouver un nouvel accord de diminution des quotas. Lors des précédents accords, plusieurs pays africains comme le Nigeria, l’Angola ou la Guinée Équatoriale ainsi que la Russie, avaient accepté de réduire leurs quotas, aux côtés de l’Arabie saoudite. Ces pays s’opposent à de nouvelles réductions qui pèsent sur leurs finances publiques, la perte de production n’étant pas intégralement compensée par l’effet prix. L’Arabie Saoudite est ainsi de plus en plus isolée même si elle peut compter sur le soutien des Émirats arabes unis, du Koweït et de l’Irak. Comme elle l’a fait à plusieurs reprises dans le passé, l’Arabie Saoudite menace ses partenaires de ne plus respecter ses quotas, ce qui entraînerait une forte chute des prix mettant en danger les autres producteurs.

La guerre au Proche Orient n’a pas eu de conséquence sur le prix du pétrole qui a perdu 15 % de la mi-octobre à la mi-novembre. L’absence d’extension du conflit à l’Iran a rassuré les marchés. La demande reste faible quand l’offre augmente du fait des Etats-Unis. La production de cette dernière a dépassé, en novembre, son précédent record de 2019. Par ailleurs, toujours outre-Atlantique, les stocks stratégiques sont en cours de reconstitution ce qui pèse sur les prix du pétrole. L’Institut américain du pétrole a indiqué que les réserves avaient augmenté de 9,05 millions de barils la semaine dernière.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
24 nov. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 292,80+0,81 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 390,15+1,27 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 559,34+1,13 %3839,504766,18
Nasdaq14 250,85+0,97 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 029,49+0,69 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 488,20-0,21 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 372,10+0,70 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 625,53+0,12 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 040,97-0,44 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,197 %+0,044 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,643 %+0,055 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,483 %+0,026 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0934+0,30 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 999,93+0,93 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,56+1,89 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Livret A marque le coup

Le mois d’octobre est maudit pour le Livret A. Que son taux soit haut ou bas, octobre rime avec décollecte. Sur ces dix dernières années, en effet, pas une seule collecte positive n’a été enregistrée. En 2022, la décollecte avait été de -1,1 milliard d’euros et en 2021 de -2,83 milliards d’euros. 2023 ne rompt pas avec la tradition avec -3,77 milliards d’euros. Il faut remonter à 2012, année où le plafond du Livret A est passé de 15 300 à 19 125 euros pour trouver une collecte positive (7,35 milliards d’euros).

Le résultat du mois d’octobre s’inscrit dans un processus de normalisation du Livret A qui avait enregistré une forte collecte de janvier à août, en lien avec le passage en un an du taux de 0,5 à 3 %. En septembre dernier, la collecte n’avait été que de 450 millions d’euros quand elle avait atteint 2,16 milliards d’euros en juillet et 2,27 milliards d’euros en août. La correction n’en est pas moins réelle car de 2013 à 2022, la décollecte moyenne en octobre était de -1,8 milliard d’euros.

Avec une décollecte de 670 millions d’euros au mois d’octobre, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) suit le même mouvement que le Livret A.

La collecte sur les dix premiers mois de l’année reste malgré tout à des niveaux records, tant pour le Livret A que pour le LDDS, respectivement 26,96 milliards d’euros et 10,02 milliards d’euros.

Retour de la saisonnalité du Livret A sur fond de baisse de l’inflation

Avec le non-relèvement du taux du Livret A le 1er août dernier, le Livret A renoue avec sa saisonnalité habituelle avec un second semestre plus orienté dépenses suivant un premier trimestre plus porté à l’épargne. Les dépenses de rentrée scolaire et le paiement de la taxe foncière ont pu conduire les ménages à puiser davantage sur leurs Livrets A que les mois précédents. Avec le repli de la hausse des prix, les ménages retrouvent le chemin de la consommation.

La décollecte est également la conséquence du relèvement du plafond du LEP intervenu le 1er octobre dernier qui a pu conduire à des arbitrages de la part de certains ménages qui ont les deux produits.

Dans les prochains mois, les ménages pourraient privilégier les dépenses à l’épargne en puisant dans leur abondante cagnotte. Les mois de novembre et de décembre sont marqués par des rendez-vous propices aux dépenses : black Friday et fêtes de fin d’année. Les ménages les plus aisés ayant saturé leur Livret A et leur LDDS ont également tendance à se reporter sur les dépôts à terme, sur les SICAV monétaires voire les Super livrets.

Le Livret d’Épargne Populaire en forme olympique

Si le Livret A et le LDDS marquent le coup en octobre, le Livret d’Épargne Populaire (LEP) continue sa marche en avant avec une collecte record en octobre de 4,77 milliards d’euros portant la collecte sur dix mois à 15,87 milliards d’euros. L’encours du LEP s’élevait fin octobre à 63,8 milliards d’euros. Le LEP bénéficie à la fois de sa forte rémunération qui est supérieure à l’inflation et d’une médiatisation accrue.

Le LEP a également bénéficié du relèvement de son plafond de 7700 à 10 000 euros intervenu le 1er octobre dernier. Ce relèvement a pu inciter des ménages ayant de l’argent su le Livret A de l’affecter sur le LEP.

Le nombre d’ouvertures de LEP serait en forte hausse sachant que le taux d’équipement des personnes éligibles était jusqu’à peu assez faible. Selon la Banque de France, le taux de détention du LEP par des personnes physiques par rapport à la population majeure était de 15,5 % en 2022, quand le nombre d’individus éligibles au LEP était de 18,6 millions à fin 2022. 44 % des personnes éligibles disposaient ainsi un LEP.

 

Effort de défense et Livret A, l’affaire n’est pas finie

Les députés avaient adopté lors de la discussion du projet de loi de finances pour 2024 un amendement permettant le fléchage des ressources du Livret A vers l’industrie de la défense. Cet amendement reprenait un article de la loi de programmation militaire de ce printemps, article qui avait été annulé par le Conseil Constitutionnel car il était sans objet avec le reste de la loi. Le gouvernement a accepté son intégration dans la loi de finances en le faisant valider par le 49-3 malgré les réticences de Bercy. Or, jeudi 23 novembre à France Info, le Ministre de l’Economie a fait part de son opposition à cette mesure rappelant que le Livret A doit avant tout servir au financement du logement social. Il a indiqué qu’il était favorable à un produit d’épargne dédié à la défense. Sa position intervient au moment où le Sénat examine le projet de loi de finances, ce qui laisse présager un amendement de suppression de cette mesure. Le Ministère de l’Economie est hostile à la multiplication des fléchages du Livret A qui complique la gestion de ce produit. Un financement par le Livret A aboutirait à accroître la sphère du crédit administré au profit d’un secteur concurrentiel. Cette mesure pourrait contrevenir au droit européen sachant que l’industrie de la défense française est fortement exportatrice.

Le Coin des Epargnants du 11 novembre 2023 : les Banques centrales mènent la danse

Marchés boursiers : tout et son contraire

Les indices « actions » ont fluctué au gré des interventions des responsables des grandes banques centrales et au gré des inquiétudes persistantes sur le front des dettes publiques. Le CAC 40 est resté stable sur la semaine quand le Nasdaq a progressé de plus de 2,5 %.

Jeudi 9 novembre au FMI, le Président de la Fed,  Jerome Powell, a refroidi les marchés boursiers en indiquant qu’il n’hésiterait pas à relever davantage ses taux en cas de besoin afin de contenir l’inflation. Malgré tout, les investisseurs continuent de parier sur un statu quo des taux directeurs en décembre et sur une première baisse autour de juin 2024.

Christine Lagarde, qui s’exprimait vendredi 10 novembre dans le cadre d’un évènement organisé par le Financial Times, a également indiqué que les responsables de l’institution de Francfort pourraient envisager, à nouveau, d’augmenter les taux directeurs si nécessaire. Elle a cependant précisé qu’un maintien suffisamment long du taux de dépôt à 4 % devrait suffire à maîtriser l’inflation. De son côté, le Gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau, a estimé que, sauf choc inattendu sur l’inflation, les hausses de taux de la BCE sont terminées.

Les marchés boursiers ont été alarmés par la hausse des taux d’intérêt consécutive au semi-échec d’une émission de 24 milliards de dollars de bons du Trésor à 30 ans cette semaine. Le rendement des Treasuries à dix ans est remonté, jeudi 9 novembre, à 4,64 %. Les spécialistes en valeurs du Trésor (SVT – institutions financières, banques ou maisons de courtage, habilitées à commercer directement avec le Trésor) ont été obligés de compenser la faible demande émanant des institutionnels étrangers pour le 30 ans US en effectuant des achats.

L’économie britannique en pleine stagnation

Sur le terrain des résultats économiques, l’économie britannique a stagné au troisième trimestre selon une première estimation publiée le 10 novembre. Le PIB britannique avait cru de 0,2 % au deuxième trimestre et de 0,1 % au premier. Malgré tout, ce résultat est supérieur aux prévisions des économistes qui s’attendaient à un recul de 0,1 % à 0,2 %. Cette performance est globalement en ligne avec celle du reste de l’Europe, légèrement meilleure que l’Allemagne (-0,1 %) et inférieure à la France (+0,1 %). La Banque d’Angleterre évalue à 50-50 la probabilité d’une récession d’ici au milieu de l’année 2024, sous l’effet de l’inflation persistante et de la guerre au Proche-Orient. Au troisième trimestre, selon l’Office national de statistiques (ONS), la consommation, l’investissement des entreprises et des administrations publiques sont en recul, si bien que l’économie n’a été soutenue que par le commerce extérieur. L’économie britannique continue d’être pénalisée par les grèves, notamment dans le secteur de la santé où ces mouvements ont été plus importants en septembre qu’en août. Le taux d’inflation au Royaume-Uni était de 6,3 % en septembre. Il demeure éloigné de la cible des 2 % fixée par la Banque d’Angleterre.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
10 nov. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 045,04-0,03 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 283,10+0,47 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 415,24+1,05 %3839,504766,18
Nasdaq15 529,12+2,68 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 233,43+0,37 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 360,55-1,13 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 197,36+0,54 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 568,11+60,43,09 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 038,97+0,27 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,301  %+0,070 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,716 %+0,076 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,614 %-0,087 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0671-0,52 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 939,55-2,73 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars81,64-4,59 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Faut-il acheter des actions américaines ou européennes ?

Depuis le début de l’année 2022, les taux d’intérêt sont orientés à la hausse ce qui, traditionnellement, est peu favorable aux actions et à l’immobilier. Si l’année dernière, les indices « actions » ont accusé un fort recul après une année 2021 de fort rebond, ils enregistrent une hausse en 2023 bien que cette dernière soit atténuée depuis le milieu de l’été par un mouvement de correction. Malgré tout, du 1er janvier au 6 novembre mois de l’année, le gain est de plus de 8 % pour le CAC 40, de plus de 13 % pour le S&P 500 et de plus de 28 % pour le Nasdaq. Les investisseurs ont anticipé une baisse assez rapide de l’inflation et un effet limité de la hausse des taux d’intérêt sur les résultats des entreprises ce qui a conduit à une augmentation, au cours du premier semestre, du cours des actions.

Compte tenu des prévisions en matière de taux et de croissance, faut-il acheter des actions ou opter pour d’autres types de placements ?

Aux États-Unis, la croissance se montre résiliente à la hausse des taux d’intérêt, aidée en cela par une politique d’inspiration keynésienne se traduisant par un déficit public élevé. La croissance américaine devrait être supérieure à 2 % en 2023. Pour l’année prochaine, les différents instituts de conjoncture prévoient un taux autour de 1 %, sachant que, en règle générale, depuis de nombreuses années, les prévisions américaines sont revues à la hausse en cours d’exercice.

Cercle de l’Épargne – données FMI

Le cycle de hausse des taux directeurs est censé être arrivé à son terme, ou presque. Les États-Unis jouent toujours leur fonction de valeur refuge en période de tensions géopolitiques, ce qui favorise l’arrivée de capitaux étrangers. Les investisseurs ne parient plus sur la poursuite de la hausse des taux des obligations. Ils estiment que le processus de réduction de l’inflation est bien engagé. Le montant des achats d’actions américaines par les non-résidents représente 2 % du PIB soit bien plus que durant la période 2010/2020. Le marché « actions » américain demeure attractif pour les valeurs non technologiques. La valorisation des sept principales entreprises technologiques (Microsoft, Apple, Google, Amazon, Nvidia, Meta, et Tesla) explique l’essentiel de la hausse du marché américain. Leur valorisation a été multipliée par 15 en quatorze ans. Les autres valeurs américaines ont connu une croissance bien plus faible (+80 %).

Faible croissance dans la zone euro

A la différence des États-Unis, la croissance dans la zone euro sera faible en 2023 comme en 2024. L’Europe est pénalisée par le prix de l’énergie, par la chute des exportations vers la Russie et par la baisse de la productivité par tête.

Cercle de l’Épargne – données FMI

La décrue de l’inflation y est plus lente qu’aux États-Unis. Les taux d’intérêt réels à long terme sont, de ce fait, encore faibles par rapport à sa moyenne historique. Ils se situent autour de 1 % quand avant 2014, ils se situaient entre 2 et 3 %. Les achats d’obligations par les non-résidents sont faibles voire nuls.

Compte tenu de la situation économique et financière en zone euro, les probabilités de valorisation des actions y sont moindres qu’aux États-Unis (hors valeurs technologiques). Les actions européennes redeviendront attractives quand les taux d’intérêt arrêteront d’augmenter et que les perspectives de croissance s’amélioreront. La bonne tenue du dollar, en lien avec les entrées de capitaux, joue – pour le moment – en faveur des États-Unis. A contrario, sur moyenne période, l’euro devrait s’apprécier. Dans ce contexte, une entrée en bas de cycle sur les marchés européens est, d’ici quelques mois, envisageable en encaissant des plus-values des valeurs américaines. Aux États-Unis, plusieurs risques doivent être pris en compte : le protectionnisme, le problème récurrent du plafond de dettes et les incertitudes liées aux élections de novembre 2024. Pour la zone euro, l’accès à l’énergie, les divisions internes et le surendettement de certains États (Italie, Espagne, France) sont également des points de vigilance.

Rachats d’actions de part et d’autre de l’Atlantique

Les rachats d’actions animent les marchés depuis plusieurs années. Ils ont fait l’objet de contestations au point qu’Emmanuel Macron a été tenté d’encadrer plus durement cette pratique. Avec la hausse des taux d’intérêt qui renchérit le coût des emprunts, cette pratique tend à décliner aux États-Unis mais tend à se développer en France.  

Sur le marché de New York, les rachats d’actions ont baissé de plus de 20 % au premier semestre pour les entreprises du S&P 500 par rapport à l’année dernière. Selon Bank of America, au troisième trimestre, le recul atteindrait 30 %. Le montant des opérations reste malgré tout conséquent. Plus de 215 milliards de dollars ont été investis pour racheter des actions au cours des trois premiers mois de l’année et 175 milliards de dollars au deuxième, selon les données consolidées de S&P Global. En 2022, le montant avait atteint le niveau record de 922 milliards de dollars.

Cette attrition des rachats n’est pas provoquée par l’instauration d’une taxe de 1 % en 2023 mais par la hausse des taux d’intérêt qui a renchéri les coûts de financement pour les entreprises. Le taux américain à 10 ans a été multiplié par plus de trois en moins de deux ans passant de 1,5 % à près de 5 %. Par ailleurs, les entreprises effectuant d’importants rachats ne sont pas celles dont la valorisation financière augmente le plus vite.

À la différence de New York, les rachats demeurent dynamiques à Paris. Les sociétés cotées françaises ont racheté, selon Natixis, pour 23,3 milliards d’euros de titres à la fin septembre. Sur l’année, ces rachats pourraient atteindre 28 milliards d’euros, soit un niveau équivalent à 2021 (28,7 milliards d’euros) et à 2022 (27,2 milliards d’euros). Avant la crise sanitaire, le montant annuel des rachats s’élevait en moyenne à une dizaine de milliards d’euros.

Contrairement à leurs homologues américaines, les entreprises européennes ne s’endettent pas pour acheter des actions. Elles utilisent leurs bénéfices. Parmi, les sociétés ayant réalisé les rachats les plus importants en 2024 figurent Total Energies, BNP PARIBAS, AXA, LVMH et Stellantis.

Avec la baisse attendue des bénéfices des entreprises françaises, un ralentissement des rachats pourrait se produire dans les prochains mois.

Le Livret A au service de la défense nationale

Le Livret A servait jusqu’à maintenant au financement du logement social et des collectivités locales, quand le Livret de Développement Durable et Solidaire est affecté au financement des PME investissant dans la lutte contre le réchauffement climatique. Désormais, l’un et l’autre pourront contribuer à l’effort de défense nationale et plus précisément au financement des entreprises, notamment petites et moyennes, de l’industrie de défense française. Cet élargissement dans l’affectation des ressources du Livret A a fait l’objet d’un amendement au projet de loi de finances pour 2024 en cours de discussion. Cette disposition, déjà insérée dans le Loi de Programmation militaire, avait alors été annulée par le Conseil constitutionnel.

Le Ministère des Comptes publics était, jusqu’à maintenant opposé à cette mesure, considérant qu’il n’est pas possible de flécher l’épargne des Français vers toutes les priorités qui existent. Il s’est ainsi rangé du côté des parlementaires. Apriori, ce ne sont pas les ressources gérées par la Caisse des dépôts qui seront affectées au financement de la défense nationale, mais les 40 % restants gérés par les banques. Le logement social ne devrait donc pas pâtir de ce nouvel emploi du Livret A et du LDDS.

Les ressources du Livret A sont convoitées. Des demandes ont été formulées afin qu’elles puissent financer le programme de construction des centrales nucléaires françaises et la transition énergétique. Cette transformation d’une épargne de court terme en ressources longues est une spécificité française qui n’est pas sans défaut. Les établissements financiers doivent en permanence avoir un volant de liquidités suffisant pour faire face aux demandes de retrait des ménages. Par ailleurs, les pouvoirs publics ont tendance à fixer des taux de rendement de l’épargne réglementée au-dessus des valeurs de marché. Concernant l’affectation du Livret A à la défense, les parlementaires ont prévu qu’un rapport sur l’efficacité de la mesure, qui évaluera « les moyens d’en renforcer l’application » sera réalisé par l’administration.

Le Coin de l’Epargne du samedi 4 novembre : des actions en forte hausse

Novembre sur les chapeaux de roues

En octobre, les indices actions ont reculé pour le troisième mois consécutif. Le recul a été, dans la grande majorité des places, de l’ordre de 2 %. Ce repli devient conséquent. Ainsi, pour le CAC 40, la perte atteint près de 9 % sur les mois d’août à octobre. Depuis le 1er janvier, le bilan reste cependant positif avec un gain de plus de 6 %. La progression des cours au premier semestre avait été rapide. Elle nécessitait sans nul doute une correction. La multiplication des tensions internationales et la lente décrue de l’inflation ont eu raison de l’euphorie du printemps.

Un train d’enfer pour les indices « actions » pour la première semaine de novembre

Avec l’annonce de la FED de statu quo monétaire, le 1er novembre, les indices actions ont retrouvé des couleurs. Le CAC 40 a signé une de ses plus fortes progressions hebdomadaires de l’année avec un gain de 3,7 %. Les principaux indices américains ont progressé de plus de 5 %, le Nasdaq gagnant 6,5 % en cinq séances.

Pour la deuxième fois de suite, la Federal Reserve, la banque centrale américaine, a décidé de ne pas modifier ses taux directeurs lors de sa réunion du 1er novembre dernier. Elle a néanmoins précisé qu’elle n’excluait pas de relever à nouveau le loyer de l’argent après cette pause. Les taux directeurs américains demeurent ainsi dans la fourchette 5,25 %/5,5 %, un niveau record depuis vingt-deux ans. « Pour déterminer l’ampleur du resserrement politique supplémentaire qui pourrait être approprié pour ramener l’inflation à 2 %, le comité monétaire prendra en compte le resserrement cumulé de la politique monétaire, les décalages avec lesquels la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, ainsi que les facteurs économiques et financiers ».

Malgré la hausse des taux, l’économie américaine connaît encore une forte croissance (4,9 % au troisième trimestre en rythme annuel) et un faible taux de chômage (3,9% de la population active). De son côté, l’inflation est passé de 9,1 % en juin 2022 à 3,7 % en septembre. Selon le Président de la FED, Jerome Powel, « nous devrons assister à un ralentissement de la croissance et à une certaine détente du marché du travail pour rétablir pleinement la stabilité des prix ». Le prochain rendez-vous pour les taux directeurs américain est prévue les 12 et 13 décembre.

Les investisseurs ont été rassurés par la publication des résultats de l’emploi américain du mois d’octobre qui semblent confirmer que la politique monétaire commence à avoir des effets. Les créations d’emploi se sont légèrement ralenties aux États-Unis. Selon le rapport du Bureau of Labor Statistics (BLS), elles se sont élevées en octobre à 150 000 emplois (hors secteur agricole) quand 180 000 étaient attendus. Elles sont en recul par rapport à septembre (297 000 corrigées à la baisse par rapport à la publication initiale qui était de 336 000). Le taux de chômage est en hausse à 3,9 %, quand les économistes prédisaient une stabilité à 3,8 %. Le salaire horaire moyen, indicateur essentiel en ces temps d’inflation, n’a augmenté que 0,2 % sur un mois, ce qui est inférieur à l’estimation de 0,3 % formulée par le consensus. Le tassement de l’indice ISM américain des services, revenu à 51,8 en octobre, au plus bas depuis mai, contre 53,6 en septembre et 53 attendu, témoigne d’une dégradation des perspectives économiques outre-Atlantique. Ces résultats semblent conforter le jugement que le processus de hausse des taux est arrivé à son terme. Ce sentiment explique le net recul des taux des obligations d’État aux États-Unis et en Europe durant la semaine. Certains observateurs soulignent néanmoins que 150 000 créations d’emploi en un mois ne traduisent pas réellement un ralentissement. Il faudrait que ce nombre passe en-dessous de 100 000 pour entrevoir un réel ralentissement.

Les investisseurs s’inquiètent, par ailleurs, de l’évolution des finances publiques. Aux yeux de certains, le déficit budgétaire américain apparaît hors de contrôle. Il a atteint 6,3 % du PIB pour l’exercice clos le 30 septembre dernier, soit 1 700 milliards de dollars. Sans une opération comptable sur les prêts étudiants, le déficit aurait atteint 2 000 milliards de dollars, un montant deux fois plus élevé que celui de 2022. Les investisseurs ont néanmoins été rassurés par l’annonce du Trésor américain concernant un programme de levée de fonds pour le dernier trimestre, légèrement inférieur que prévu, à 776 milliards de dollars, contre 852 milliards attendus. Ce montant est aussi inférieur aux 1 000 milliards du troisième trimestre. Cette baisse s’explique par des rentrées fiscales moins mauvaises qu’anticipées. Le Trésor compte emprunter davantage à moyen terme, entre deux et cinq ans, pour ne pas être dépendants de taux longs de 5 %.

Sur fond de ralentissement de la croissance en Europe et de non-intervention, du moins pour le moment, du Hezbollah dans le conflit au Proche-Orient, le prix du baril de pétrole poursuit son mouvement de baisse. Celui de Brent s’échangeait, le 3 novembre, contre 85 dollars. La décision de la FED de ne pas relever ses taux directeurs a amené une hausse de l’euro qui gagne près de 1,5 % sur la semaine.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
3 nov. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 047,50+3,71 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 061,32+5,07 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 358,34+5,85 %3839,504766,18
Nasdaq15 099,49+6,48 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 189,25+3,42 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 417,73+1,70 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 174,67+4,07 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 949,89+3,09 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 030,80-0,28 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,231  %-0,224 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,640 %-0,192 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,527 %-0,350 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0744+1,45 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 990,39-0,73 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,13-4,24 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin de l’Epargne du samedi 21 octobre 2023 : le retour des tensions

CAC 40, la passe de cinq

Le CAC40 a signé sa cinquième semaine consécutive de baisse, une première en trois ans. Depuis son record du mois d’avril dernier, l’indice parisien a perdu 10 %. Les investisseurs fuient les actions dans un contexte marqué par les menaces de guerre au Proche Orient et la persistance de l’inflation. La crainte d’une extension du conflit entre Israël et le Hamas à d’autres pays, dont l’Iran et le Liban, est de plus en plus présente sur les marchés. La forte implication des Etats-Unis ne rassure qu’à moitié. A ce titre, le Pentagone a annoncé qu’un destroyer américain avait abattu, jeudi 19 octobre, trois missiles et plusieurs drones des rebelles houthis au Yémen soutenus par l’Iran qui « se dirigeaient potentiellement vers des cibles en Israël ». Dans une allocution aux Américains sur la politique étrangère, Joe Biden a annoncé qu’il demanderait au Congrès de voter en faveur d’un financement d’urgence pour soutenir à la fois Israël et l’Ukraine.

Le CAC 40 est ainsi redescendu en-dessous de 7000 points et a abandonné plus de 2,5 % sur la semaine comme la plupart des grands indices. En France, la baisse a été accentuée par le recul des valeurs du luxe qui sont confrontées à la moindre croissance de la demande en particulier celle en provenance de Chine.

Dans ce contexte difficile, les cours pétroliers et l’or sont en hausse. Le baril de Brent est repassé au-dessus de 90 dollars et le métal précieux se rapproche des 2000 dollars l’once à 1 985,7 dollars. La hausse du cours du pétrole est liée aux présomptions d’une prochaine offensive israélienne dans la bande de Gaza. Vendredi 20 octobre au soir, le baril de Brent s’échangeait à plus de 93 dollars.

De leur côté, les taux d’intérêt des obligations continuent à augmenter. Dans la semaine, le taux de l’obligation d’Etat américaine à 10 ans a franchi la barre des 5 % pour la première fois depuis 2007 avant de légèrement diminuer. La faible sensibilité de l’économie américaine au durcissement de la politique monétaire et les besoins importants de financement de l’Etat fédéral contribuent à la hausse des taux. La première économie mondiale a emprunté pour le seul mois de septembre 600 milliards de dollars en net conduisant les prêteurs à réclamer une prime de risque en hausse, d’autant que le risque d’un shutdown n’a pas été totalement réglé, mais seulement repoussé d’un peu plus d’un mois.

Sur le front de l’inflation, si les investisseurs parient sur un statu quo des taux directeurs américains en novembre, ils ont également bien intégré le message du Président de la FED qui lors de son intervention à l’Economic Club de New York, que la banque centrale américaine a indiqué son intention de ramener l’inflation, « encore trop élevée », vers la cible de 2%. Il a averti qu’une croissance économique et un marché du travail plus faibles étaient probablement nécessaires. Il a précisé « a-t-on l’impression que la politique est trop restrictive en ce moment ? Je dirais que non ».

En Allemagne, les prix à la production ont enregistré en septembre leur plus forte baisse en glissement annuel, -14,7%, signe positif pour la poursuite de la baisse de l’inflation. De plus en plus d’investisseurs estiment que la Banque centrale européenne a procédé en septembre à sa dernière hausse de taux dans le cadre du cycle actuel de lutte contre l’inflation.

Moody’s maintient la note de la France

L’agence de notation Moody’s, la première des trois grandes agences à fixer la note d’automne de la dette de la France a décidé de la maintenir, vendredi 20 octobre 2023, à « Aa2 » avec perspective stable.

Le 28 avril dernier, Fitch Ratings avait abaissé la note à long terme de l’Etat français de « AA » à « AA- », et révisé sa perspective de négative à stable doutant de la capacité de la France de respecter ses engagements en matière budgétaire compte tenu de la difficulté à faire adopter des réformes. En revanche, l’agence S&P Global avait maintenu la note de la France le vendredi 2 juin. Elle restait ainsi fixée à « AA ». Cette décision était motivée par la révision de la stratégie de consolidation budgétaire du gouvernement », en citant comme faits positifs, outre la réforme des retraites, la fin programmée des aides énergétiques à la faveur de la baisse des prix des hydrocarbures. Moody’s n’avait pas également changé la note de la France au mois d’avril dernier.

Sur les 140 pays dont la dette est évaluée, seuls neuf dont sept européens bénéficient d’un triple A par les trois grandes agences de notation : l’Australie, le Danemark, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Norvège, la Suède, le Luxembourg, la Suisse et Singapour.

Le gouvernement peine à réaliser des économies budgétaires, moins de 16 milliards d’euros en 2024, essentiellement due à la fin des mesures exceptionnelles prises en 2023 pour atténuer la hausse des prix de l’énergie. Le déficit public de la France est un des plus élevés d’Europe et la dette publique de 3000 milliards d’euros n’a pas commencé sa décrue. La France prévoit d’emprunter un montant record de 285 milliards d’euros sur les marchés en 2024. Les hypothèses de croissance retenues par le Gouvernement sont jugées par certains observateurs comme optimistes. Le ministère compte sur une croissance économique de 1 % cette année, puis de 1,4 % en 2024. Il prévoit de ramener le déficit public de 4,9 % du PIB en 2023 à 4,4 % en 2024, puis à 2,7 % en 2027. L’endettement resterait stable à 109,7 % du PIB en 2024, pour atteindre 108,1 % en fin de quinquennat. Moody’s a jugé que la trajectoire des finances publiques pouvait être respectée. La France bénéficie de quelques atouts à mettre en avant dont un taux d’épargne élevé, une dette liquide appréciée par les investisseurs et un système financier performant.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
20 oct. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 816,22-2,67 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 127,28-1,42 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 224,16-2,35 %3839,504766,18
Nasdaq14 560,88-2,56 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 798,47-2,25 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 402,14-2,60 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 024,68-2,69 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 259,36-2,74 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 2 981,60-3,55 %3 089,263 639,78
OAT France à 10 ans+3,510 %+0,198 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,883 %+0,149 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,910 %+0,275 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0590+0,66 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 983,80+3,57 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,16+2,62 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 7 octobre 2023 : actions, interrogations pour la fin de l’année

Hausse des taux, créations d’emploi, baisse des actions

Après un bon premier semestre, le cours des actions sur les différentes places financières est orienté à la baisse. Durant la première semaine d’octobre, le CAC 40 est ainsi tombé en-dessous des 7 000 points. Il s’est légèrement repris en fin de semaine pour terminer à 7060 points. Le recul de l’indice parisien comme celui des autres grands indices « actions » européens s’explique par la hausse des taux d’intérêt qui amène des arbitrages favorables aux obligations dans un contexte d’aversion croissante aux risques. L’augmentation des taux directeurs qui n’est pas, a priori, totalement arrivée à son terme conduit à des anticipations plus pessimistes concernant la croissance. Par ailleurs, en fin d’année, surtout après un cycle de hausses rapides, les investisseurs engrangent des plus-values en vendant des actions, ce qui génère mécaniquement des baisses de cours. A noter qu’aux Etats-Unis, les indices « actions » ont légèrement progressé cette semaine, les investisseurs considérant que l’économie fait preuve d’une réelle résilience.

Les Etats-Unis n’arrêtent pas de créer des emplois

Les hausses des taux d’intérêt n’aboutissent pas à inverser réellement le processus de créations d’emploi aux Etats-Unis. En septembre, la première économie mondiale a créé 336 000 emplois, pratiquement le double de l’estimation du consensus Bloomberg qui prévoyait 170 000 embauches nettes dans le secteur non agricole. Le secteur public a recruté 73 000 personnes, celui des loisirs et de l’hôtellerie 96 000 et celui de la santé 41 000. Les embauches ont été un peu moins nombreuses dans la construction, l’industrie manufacturière ou le commerce de détail, tandis que le secteur du divertissement, frappé par la grève des scénaristes et acteurs à Hollywood, a supprimé 5 000 emplois le mois dernier (45 000 depuis le mois de mai). L’accord en cours de finalisation devrait se traduire par une reprise de l’emploi dans ce secteur dans les prochaines semaines. Les résultats de l’emploi ne seront pas perçus sur le plan de la lutte contre l’inflation comme rassurants même si le salaire horaire moyen américain n’a augmenté que de 0,2 % en septembre, comme en août, limitant sa progression sur un an à 4,2 %, contre 4,3 % attendu. Les investisseurs à Wall Street sont de plus en plus nombreux à tabler sur une nouvelle des taux directeurs de la FED. Les taux américains à 10 ans ont poursuivi leur progression pour atteindre près de 4,9 %, soit un plus haut depuis 2007.

La semaine a été également marquée par une forte baisse du cours du pétrole intervenue après la publication des stocks hebdomadaires d’essence, en forte hausse, aux États-Unis. L’appréciation du dollar joue également en défaveur des cours du pétrole. Leur baisse s’explique également par les craintes d’un ralentissement économique plus marqué et plus long que prévu. Les ventes au détail en baisse de -1,2% en août après s’être déjà contractées de -0,1% en juillet jettent un doute sur les perspectives de croissance européenne de 2023.

La panne du commerce international

Selon les dernières prévisions de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), en 2023, le commerce international ne progresserait que de 0,8 % en volume cette année (3 % en 2022 et 9,6 % en 2021) et non plus de 1,7 % comme espéré en avril dernier. Le commerce mondial croît désormais moins vite que le PIB dont la croissance pour 2023 est estimée, au niveau mondial, à 2,6 %. L’OMC s’attend à une légère amélioration en 2024 avec une croissance de 3,3 % des échanges.

Le commerce et l’activité mondiale ont ralenti à compter du quatrième trimestre 2022. Avec le resserrement des politiques monétaires, les difficultés économiques de la Chine et l’augmentation du protectionnisme ont freiné la croissance des échanges. Les volumes d’importations en 2023 devraient se contracter entre 0,4 % et 1,2 % en Amérique du Nord, en Amérique du Sud, en Europe et en Asie.

L’OMC souligne que l’activité de transport par container stagne. Seul le trafic dans les ports chinois a continué de croître quand les expéditions via les ports européens ont diminué. En revanche, les vols commerciaux entre le 1er janvier et le 20 septembre sont en forte progression, +23 %, dépassant les niveaux d’avant la pandémie du covid.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
6 oct. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 060,15-1,05 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 407,58+0,11 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 308,50+0,65 %3839,504766,18
Nasdaq13 431,34+1,88 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 229,77-1,59 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 494,58-1,63 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 144,43-0,72 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)30 994,67-2,46 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 110,48-0,16 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,485 %+0,084 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,888 %+0,043 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,779 %+0,209 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0578-0,02 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 831,35-1,41 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,84-11,67 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Les 10 % les plus aisés n’échappent pas à l’impôt en France

Adeptes des niches fiscales, les ménages les plus aisés échapperaient à l’impôt. Au moment où l’idée d’un prélèvement de 5 % sur le patrimoine financier des 10 % des ménages les plus aisés fait l’objet d’une proposition de loi, cette antienne est loin d’être vérifiée.

Selon une note du site Fipeco, les 10 % des ménages les plus aisés arrivent en deuxième position pour le poids des prélèvements obligatoires au sein de l’OCDE. L’étude prend en compte les prélèvements payés à la fois par les ménages et par les entreprises à l’origine des revenus des premiers. Sont ainsi pris en compte l’impôt sur le revenu, les cotisations salariales, mais également les cotisations patronales. Pour les dividendes, le calcul intègre les taxes acquittées par les ménages et ceux payées par les entreprises au titre de l’impôt sur les bénéfices.

Un salarié français payé 64 000 euros brut par mois est soumis selon cette méthode à un prélèvement représentant 64 % de ses gains. Seule la Belgique pratique un taux de prélèvement plus élevé (67 %). Les grands pays de l’OCDE ont des taux de prélèvement inférieurs pour les revenus du travail : Royaume-Uni (52 %), Italie (50 %), Allemagne (47 %), États-Unis (44 %).

Pour un Français percevant 64 000 euros sous forme de dividendes, le taux d’imposition atteint 51 % (en incluant l’impôt sur les bénéfices payé par l’entreprise avant versement du dividende). Seuls trois pays dans l’OCDE ont un taux plus élevé : le Canada, le Danemark et l’Espagne.

Les dividendes sont ainsi mieux traités que les revenus du travail, l’écart de prélèvement étant de 13 points. Cet écart est la conséquence de l’introduction en 2018 du prélèvement forfaitaire unique (PFU). Auparavant, la France était de loin le pays qui taxait le plus les revenus du capital. Mais même avec le PFU, il reste au-dessus de la moyenne.

Le Coin des épargnants du 30 septembre 2023 : le retour du risque souverain ?

Retour du risque souverain

Jeudi 28 septembre, des tensions sont apparues sur le marché obligataire européen avec la publication du projet de loi de finances italien laissant apparaître un déficit public en hausse. Le taux des BTP – les obligations d’Etat transalpines – à 10 ans a augmenté de de 16 points de base (pb), se rapprochant des 5 %. L’écart de taux entre l’Allemagne et l’Italie (spread) a atteint 200 points de base, pour la première fois depuis le mois de mars. Il a progressé de 35 pb en un mois, sa plus forte hausse mensuelle en trois ans et demi. Le taux de l’OAT française a également augmenté pour dépasser 3,5 % au plus haut depuis novembre 2011, période marquée par les derniers soubresauts de la crise de la zone euro. Le taux allemand s’est de son côté rapproché des 3 %.

L’arrêt des efforts de réduction de la dette décidé par le gouvernement italien a créé l’émoi sur les marchés d’autant plus que depuis plusieurs années, l’Italie avait été plutôt une bonne élève en matière de finances publiques en dégageant des excédents primaires (soldes positifs avant le paiement des intérêts de la dette). Les investisseurs ont également constaté que la France s’engageait avec lenteur dans la réduction de son déficit public, la Cour des Comptes soulignant sur ce sujet le manque d’ambition du gouvernement.

La zone euro n’a pas l’exclusivité de la remontée des taux d’intérêt. Aux Etats-Unis, les taux à 10 ans ont augmenté d’un point de pourcentage depuis le début de l’année, sachant que la moitié de la hausse a été réalisée depuis le début du mois de septembre. Ils évoluent désormais autour de 4,65 %, leur plus haut niveau depuis 2007. Et en Angleterre, le rendement des Gilts – les obligations souveraines – à 10 ans a progressé de 20 points de base. Même au Japon, où la banque centrale refuse toujours officiellement d’abandonner sa politique de contrôle de la courbe des taux, le rendement de la dette japonaise à 10 ans a atteint jeudi son plus haut niveau depuis 2013, à 0,76 %.

Les investisseurs ont un autre sujet d’inquiétude avec l’absence d’accord aux Etats-Unis entre républicains et démocrates sur le financement des administrations fédérales, ces dernières risquant d’être fermées dès la semaine prochaine (shutdown). Cette situation pourrait provoquer une nouvelle hausse des taux et une baisse du cours des actions.

Un troisième trimestre décevant pour les actions

Après un premier semestre de bon aloi, les marchés « actions » ont souffert durant l’été. Le CAC 40 a reculé de près de 2,5 % et le Dax allemand de plus de 3 %. Le Nikkei a perdu de son côté plus de 4 % au troisième trimestre. Les menaces de récession associées à une inflation qui résiste aux hausses des taux directeurs des banques centrales explique cette orientation à la baisse des indices boursiers. S’y ajoute, en particulier en Asie, le ralentissement de l’économie chinoise. Sur le seul mois de décembre, les grands indices « actions » ont perdu du terrain mais la baisse demeure mesurée sachant que le neuvième mois de l’année est, en règle générale, décevant.

L’objectif des 2 % demeure lointain même si la publication des taux d’inflation du mois de septembre en zone euro a rassuré les investisseurs. Malgré la hausse du cours du pétrole, la décrue se poursuit même si elle s’effectue à petite vitesse. En Allemagne, l’indice des prix à la consommation n’a augmenté que de 4,3 % sur un an en septembre, contre 5,2 % en août, son plus bas niveau en près de deux ans. L’inflation sous-jacente s’y est élevée à 4,5 %, après 5,3 % le mois précédent. Le maintien du cours du pétrole entre 95 et 100 dollars le baril pourrait contrarier, dans les prochains mois, ce processus de baisse. Aux Etats-Unis, l’indice « core » PCE (inflation hors éléments volatils), le plus surveillé par la Réserve fédérale, a augmenté de 0,1 % sur un mois – et non de 0,2% comme attendu. Sur un an, il s’élève à 3,9 % en septembre.

L’euro continue de se déprécier par rapport au dollar. Il s’échangeait vendredi 29 septembre contre 1,05 dollar. Il se rapproche ainsi de sa parité. La hausse des taux d’intérêt aux Etats-Unis combinée avec un potentiel de croissance moins  élevé que chez ces derniers explique ce mouvement à la baisse de la monnaie européenne.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
29 sept. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 135,06-0,61 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 507,50-1,34 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 288,05-0,67 %3839,504766,18
Nasdaq13 219,32+0,06 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 386,58-1,03 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 608,08-0,71 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 174,66-0,27 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 857,62-1,64 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 110,48-0,70 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,401 %+0,124 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,845 %+0,116 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,570 %+0,142 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0585-0,73 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 855,25-3,64 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars95,47+1,92 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 23 septembre 2023 : quand la FED refroidit les marchés

Après une hausse de 1,9 % la semaine dernière, le CAC 40 a perdu 2,63 % cette semaine, repassant sous le seuil des 7 200 points, à 7 184,82 points. Les indices « actions » des autres grandes places financières occidentales ont également reculé ces derniers jours. Sur la semaine, le Nasdaq comme le S&P 500 ont perdu plus de 2 %. Ce mouvement baissier s’explique par les déclarations du Président de la FED, laissant que de nouvelles hausses de taux directeurs sont possibles et par la confirmation du ralentissement économique de la zone euro. Les entreprises européennes sont plus exposées à la hausse des taux que leurs homologues américaines, les premières se finançant avant tout par emprunts bancaires quand les secondes recourent aux marchés. Par ailleurs, la zone euro est plus touchée par l’augmentation du cours du pétrole qui induit des transferts financiers à l’extérieur quand ces transferts sont internes aux Etats-Unis. Ils profitent, en effet, aux producteurs de pétrole américains. Les chiffres PMI préliminaires d’activité dans l’industrie et les services publiés vendredi 22 septembre pour le mois de septembre semblent indiquer une entrée en récession de la zone euro. L’indice composite, synthèse entre l’industrie manufacturière et les services, est certes ressorti à 47,1 points, après 46,7 en août. Mais l’indice reste en territoire négatif (en-dessous de 50) malgré cette hausse. Ce niveau serait cohérent avec une contraction de l’ordre de 0,3 % du PIB de la zone euro au troisième trimestre.

Aux Etats-Unis, l’économie demeure dynamique mais un nombre croissant d’experts s’attendent à un net ralentissement pour la fin de l’année. Ils estiment dans ce contexte que la consommation qui porte la croissance devrait fléchir dans les prochains moins du fait de l’épuisement de la cagnotte covid. Il resterait moins de 500 milliards de dollars dans cette cagnotte sur les 2 200 milliards économisés en 2021.

Dans ce contexte, les propos du Président de la FED ont fait l’effet d’une douche froide. En indiquant que de nouvelles hausses de taux directeurs sont possibles dans les prochains mois, il a occulté sa décision de ne pas les relever en septembre. Le Président de la banque centrale américaine Jerome Powell, a, en effet, affirmé que « nous sommes prêts à relever à nouveau les taux si c’est approprié » et que « nous voulons des preuves convaincantes que nous avons atteint le bon niveau ». Les taux directeurs restent, pour le moment, dans la fourchette 5,25 % – 5,5 %. Il s’agit de la deuxième pause depuis l’engagement du processus de hausse des taux directeurs.

La FED a, par ailleurs, actualisé ses prévisions macroéconomiques. Le PIB réel devrait augmenter de 2,1 % en 2023, contre 1 % attendu en juin, avec un taux de chômage à 3,8 % au lieu de 4,1 % escompté toujours en juin. La croissance américaine apparaît meilleure que prévu malgré les onze hausses des taux directeurs. L’indice des prix des produits de consommation individuelle essentiels (inflation « core PCE ») devrait s’élever à 3,7 % en 2023, au lieu des 3,9 % prévus. En revanche, le niveau des taux de la FED a été revu à la hausse pour 2024, à 5,1 % au lieu de 4,6 %. En 2023, la projection de taux demeure inchangée à 5,6 %, soit un cran plus haut qu’aujourd’hui. En 2025, ils demeureraient élevés, à 3,9 %, et en 2025 ils resteraient à 2,9 %. La baisse des taux directeurs n’interviendrait qu’au milieu de l’année 2024.

Les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur ascension. Vendredi 22 septembre, celui de l’OAT français à 10 ans s’élevait près de 3,3 %. Le taux de son homologue américain était de 4,5 %.  Après avoir flirté avec les 100 dollars, le pétrole est redescendu à 93 dollars en fin de semaine en raison des menaces qui planent sur la croissance. Compte tenu d’un maintien d’une politique monétaire américaine restrictive, le dollar s’apprécie face à l’euro.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
22 sept. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 184,82-2,63 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 963,84-1,89 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 320,06-2,41 %3839,504766,18
Nasdaq14 701,10-2,87 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 557,29-2,12 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 683,91-0,36 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 207,16-2,05 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 402,41-3,37 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 132,43+0,43 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,277 %+0,063 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,729 %+0,058 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,428 %+0,104 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0655-0,16 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 925,56+0,20 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,29-1,01 %84,0878,140
CdE

Cercle de l’Épargne

Le Livret A ne prend pas de vacances

L’année de tous les records

Au mois d’août 2023, même sans relèvement de son taux, le Livret A a enregistré, selon la Caisse des dépôts, encore une forte, collecte, 2,27 milliards d’euros. Elle est supérieure à celle du mois de juillet (2,16 milliards d’euros). Elle est certes moins exceptionnelle que celle du mois d’août 2022 (4,49 milliards d’euros) mais celle-ci était intervenue après le passage du taux de rémunération de 1 à 2 %. Le résultat du mois d’août 2023 n’en demeure pas moins exceptionnel en étant nettement supérieur à la moyenne de ces dix dernières années (1,3 milliard d’euros). Sur les huit premiers mois de l’année, la collecte dépasse 30 milliards d’euros, ce qui constitue un nouveau record. L’année dernière, sur la même période, la collecte était de 23,62 milliards d’euros.

De son côté, le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a également enregistré une collecte de bon aloi en s’élevant à 740 millions d’euros, portant le total sur les huit premiers mois de l’année à 10,41 milliards d’euros.

Les deux produits d’épargne réglementée ont, ensemble, enregistré une collecte nette en août de 3,02 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, la collecte se monte ainsi à pris de 40,5 milliards d’euros, record à battre.  

L’encours du Livret A fin août, a atteint 405,7 milliards d’euros et celui du LDDS 144,7 milliards d’euros pour le LDDS. Pour les deux livrets, ces encours sont une nouvelle fois historiques.

Les Français plus fourmis que cigales au cœur de l’été

En ce début de second semestre, le Livret A ne faiblit donc pas. Les Français ont été au cœur de l’été plus fourmis que cigales. Ils ont continué à restreindre leurs dépenses de consommation et réorienter les liquidités présentes sur leurs comptes courants qui ne rapportent rien sur le Livret A et sur le LDDS.

Le comportement des ménages français tranche avec celui des Américains qui vident scrupuleusement leur cagnotte Covid. La cagnotte française demeure voire continue à grossir. Même si le ressenti est tout autre, l’effort d’épargne est entretenu par une bonne résistance du pouvoir d’achat des ménages. La faible confiance des ménages dans l’évolution de la situation économique du pays comme le souligne depuis de nombreux mois l’indice de l’INSEE explique certainement la primauté donnée à l’épargne de précaution. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses de demain et d’après-demain. Un phénomène d’encaisse réelle peut également jouer, les ménages voulant maintenir constant le pouvoir d’achat de leur épargne. Des facteurs structurels comme le vieillissement de la population sont également à prendre en compte.

Une collecte en légère modération pour la fin de l’année, peut-être mais pas sûre

Le succès du Livret A n’en finit pas de surprendre. Le passage de son taux de rémunération à 3 % a électrisé les épargnants qui se délestent des placements à faible rentabilité. Tant que les incertitudes économiques seront nombreuses et que la vague inflationniste ne sera pas retombée, la collecte restera forte. La crainte d’augmentation des impôts et la hausse des prix des carburants jouent en sa faveur. En fin d’année, la baisse attendue de l’inflation pourrait redonner quelques couleurs à la consommation, actuellement atone, ce qui pourrait alors amener une diminution de la collecte du Livret A et du LDDS.

CdE – CDC

CdE – CDC

Le Coin des Epargnants du 15 septembre 2023 : quand les marchés veulent croire à la fin de la hausse des taux

Les marchés « actions » en mode confiance

L’indice CAC 40 a enregistré, lors de cette deuxième semaine de septembre, son meilleur résultat hebdomadaire depuis la semaine du 14 juillet avec un gain de près de 2 %. Ce rebond après de nombreuses séances de léthargie s’explique par la conviction que le cycle de hausses des taux directeurs de la part des banques centrales arrive à son terme et par la publication d’indicateurs chinois supérieurs aux prévisions. La deuxième économie mondiale semble, en effet, réagir positivement aux mesures de soutien mises en place par le gouvernement. En août, la production industrielle a augmenté de 4,5 % sur un mois, après 3,7 % en juillet et contre 3,9 % attendue. Cette progression est la plus importante depuis le mois d’avril. Les ventes de détail ont augmenté de 4,6 % sur un an, contre 2,5 % en juillet et 3 % estimé par le consensus. En revanche, dans le secteur de l’immobilier, les prix ont continué de reculer en août, de 0,3 %, contre -0,2 % en juillet.

Aux Etats-Unis, la production industrielle a augmenté de 0,4 % sur un an en août, tandis que l’indice d’activité manufacturière de la Fed de New York est en hausse à +1,9 point, contre -19 le mois précédent et -10 attendu. La grève dans le secteur automobile pourrait avoir des effets négatifs pour le mois de septembre. La production informatique serait en recul au vu du ralentissement de la production annoncée par les TSMC, un des principaux producteurs de microprocesseurs. Cette annonce a conduit à la baisse des valeurs technologiques. Le Nasdaq a ainsi reculé de 0,55 % sur la semaine.

L’indice de confiance du consommateur de l’Université du Michigan a diminué, en revanche, de 1,8 point à 67,7 en septembre, mais la composante des anticipations d’inflation à un an n’est plus que de 3,1 %, son plus bas niveau depuis mars 2021. Celle des anticipations à 5-10 ans a reculé à 2,7 %, soit son plus faible score depuis le mois de septembre 2022. Ces résultats pourraient inciter la FED, le 20 septembre prochain, à réaliser une pause dans la hausse des taux. Certes comme pourla BCE, elle pourrait effectuer une hausse de précaution.

Le cours du pétrole a, de son côté, continué de se raffermir en se rapprochant des 95 dollars le baril. La hausse de cette semaine est liée aux déclarations émanant de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) qui s’attend à un déficit d’offre par rapport à la demande mondiale sans précédent depuis 2007, déficit qu’elle a sciemment organisé avec des accords de régulation de la production. Dans son rapport mensuel, publié mardi12 septembre dernier, l’OPEP a évalué le déficit potentiel à 3,3 millions de barils jours. Si la croissance aux Etats-Unis persiste et la Chine connait un rebond de croissance, la barre des 95 dollars pourrait être assez rapidement franchie et dépassée. L’Europe et le Japon seraient les plus exposés au sein des pays de l’OCDE à cette augmentation qui ralentirait le processus de décrue de l’inflation.

La BCE confirme et signe

La Banque centrale européenne a, jeudi 14 septembre, porté le taux de la facilité de financement (« refi ») à 4,5 %, celui de la facilité de prêt marginal à 4,75 %, et le taux de dépôt à 4 %, son plus haut niveau depuis la naissance de l’euro. Depuis le mois de juillet 2022, les taux ont ainsi augmenté de 4,5 points.

La BCE n’a pas opté pour une pause en septembre malgré la baisse des indices PMI qui semblent indiquer l’arrivée rapide d’une récession.  Le Comité de politique monétaire de la banque centrale a pris en compte le maintien d’une inflation élevée, 5,3 % en août pour la zone euro. Au sein de celle-ci, plusieurs pays dont la France ont connu un rebond de l’indice des prix le mois dernier. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) qui est surveillée par la BCE, reste également à des niveaux élevés. Selon les nouvelles projections de la BCE, l’inflation serait plus élevée qu’initialement prévue en 2023 (5,6 %) comme en 2024 (3,2 %). Le retour dans la zone cible des 2 % n’est envisagée qu’en 2025. Face à cette situation, la BCE a voulu prouver sa volonté de casser les anticipations inflationnistes. Elle a préféré réaliser cette hausse dès maintenant pour éviter d’être sous pression en octobre en cas de concrétisation de la récession. Il lui serait en effet plus difficile d’augmenter ses taux en cas de réduction du PIB. Pour une majorité d’investisseurs, l’augmentation du mois de septembre pourrait être la dernière ce qui a abouti à une décrispation sur les taux des obligations d’État. Sur ce sujet, Christine Lagarde, la Présidente de la BCE, n’a pris aucun engagement. La banque centrale n’a pas, par ailleurs, communiqué sur une possible accélération de la réduction de son bilan par la fin des réinvestissements liés à son programme « urgence pandémie » (PEPP) ou par une cession des titres détenus dans le cadre de son principal programme d’achats d’actifs (APP). Elle pourrait utiliser ses outils à l’occasion des prochaines réunions si l’arme des taux devenait moins facile à manier.

Le dollar « never die »

La fin du dollar est une antienne vieille d’un demi-siècle. Depuis la fin des accords de Bretton Woods intervenue en 1976, faisant suite à l’arrêt de sa convertibilité en or le 15 août 1971, le dollar n’en finit pas de défier les mauvais augures. De la crise financière de 2008, à la guerre en Ukraine, en passant par la mise en place des sanctions contre la Chine, la dédollarisation à maintes fois été annoncée sans, à ce jour, se concrétiser. Le dollar reste de loin la première monnaie de réserve, autour de 60 % loin devant l’euro, autour de 20 %.

L’euro, en raison de la guerre en Ukraine et des menaces de récession, avait perdu du terrain face au dollar au point de tomber en-dessous de la parité en septembre 2022. Avec la hausse des taux directeurs décidée par la BCE, la monnaie européenne avait regagné une partie du terrain. Elle s’était ainsi apprécié de 15 % revenant à 1,12 dollar au mois de juillet 2023. Depuis, l’euro a perdu 5 %. Cette baisse est imputable à des prises de bénéfices de la part des hedge funds. Ces derniers ne prévoient pas une amélioration du taux de change de l’euro dans les prochains mois, le cycle de hausse des taux directeurs s’achevant.

Le dollar reste une valeur refuge en période trouble. La monnaie américaine bénéfice par ailleurs de la frénésie d’investissements que génère l’intelligence artificielle (IA). Le dollar profite également de la bonne tenue de la croissance américaine qui est deux fois plus importante que celle de la zone euro depuis 2019. Les investisseurs s’attendent à un ralentissement économique plus long et plus profond en zone euro qu’aux États-Unis.

La monnaie européenne si elle est en souffrance par rapport au dollar résiste néanmoins par rapport à l’ensemble des monnaies. En 2023, son taux de change réel (après inflation) a progressé de 3,4 % et s’établit à son plus haut niveau depuis cinq ans. Depuis sa création en 1999, la monnaie européenne n’a cédé que 6,5 % et a réussi à surmonter de nombreuses crises : crise des subprimes en 2008/2009, crise des dettes souveraines 2010/2014, épidémie de Covid en 2020, guerre en Ukraine en 2022.

Sur les marchés des changes, l’inconnu demeure la monnaie chinoise. Les autorités de Pékin pourraient être tenté de déprécier le yuan pour endiguer la baisse de l’activité et la menace déflationniste et pour favoriser la compétitivité des exportations. Il pourrait en résulter des tensions accrues entre les pays occidentaux et la Chine.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
15 sept. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 378,82+1,91 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 618.24+0,25 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 450.32-0,07 %3839,504766,18
Nasdaq13 708,33-0,55 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 893,53+0,91 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 711,38+3,12 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 294,95+1,28 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 533,09+2,84 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 117,74+0,03 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,214 %+0,071 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,671 %+0,060 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,324 %+0,057 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0671-0,29 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 924,45+0,32 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars93,66+3,79 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 9 septembre 2023 : montée des incertitudes

La vie n’est pas toujours rose pour les investisseurs

Ralentissement économique confirmé, hausse du prix du pétrole, persistance des tensions sino-américaines : les investisseurs ne voient pas la vie en rose depuis le début du mois de septembre. Les indices « actions » sont en léger recul sur la semaine de -0,90 % pour le CAC40 à -2,08 % pour le Nasdaq. Le Footsie britannique est le seul à faire exception avec une hausse de 0,20 %.

La croissance est annoncée en baisse un peu partout pour les prochains mois. En France, l’INSEE a prévu une croissance qui ne dépasserait pas 0,1 % au troisième trimestre. Avec l’annonce de Ryad et de Moscou de proroger jusqu’à la fin de l’année, l’accord de réduction de la production de pétrole, les cours de ce dernier ont été orientés à la hausse. Le prix du baril de Brent a dépassé les 90 dollars durant la semaine écoulée. Il a ainsi augmenté de près de 2 % sur la semaine et de 20% en trois mois. Cette remontée du prix du pétrole contrarie le processus de baisse de l’inflation. Celle-ci demeure vive est pourrait conduire les banques centrales à relever, une nouvelle fois, leurs taux directeurs à l’occasion de leur prochaine réunion, le 14 et le 19 septembre. Les investisseurs ont accusé le coup après la décision de l’administration chinoise d’interdire l’usage de l’iPhone et de tout autre smartphone de marque étrangère à ses hauts fonctionnaires et employés gouvernementaux. L’action d’Apple a perdu 6,4 % mercredi 7 et jeudi 8 septembre avant de rebondir de 1 % vendredi 9.

La perspective de nouvelles hausses des taux directeurs de la part de la FED et de la BCE a conduit à une augmentation des taux pour les obligations souveraines. Le taux de l’OAT à 10 ans a dépassé 3,1 % et celui de son homologue américain 4,2 %. Le taux des obligations « corporate » dépasse se situe désormais entre 4 et 6 %. L’euro s’est légèrement déprécié sur la semaine passant en-dessous de 1,08 dollar.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
8 sept. 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 240,77-0,90 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 576,59-0,92 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 457,49-1,40 %3839,504766,18
Nasdaq13 761,53-2,08 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 740,30-0,68 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 478,19+0,20 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 237,19-1,06 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 606,84-0,32 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 116,72-0,53 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,143 %+0,088 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,611 %+0,079 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,267 %+0,090 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0702-1,24 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 917,68-1,14 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars90,85+2,10 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Assurance vie : décollecte en juillet

Après un léger rebond en juin (+1,8 milliard d’euros) l’assurance vie enregistre, selon France Assureurs, une nouvelle décollecte nette en juillet (-1 milliard d’euros) après celle de mai (-1,7 milliard d’euros). L’assurance vie est, depuis le début de l’année, concurrencée non seulement par les produits d’épargne réglementée (Livret A et LDDS) mais aussi par les contrats et dépôts à terme. Ces produits d’épargne de court terme offrent actuellement des rémunérations qui sont, en règle générale, supérieures à celles des fonds euros de l’assurance vie.

Sur les sept premiers mois de l’année, la collecte nette n’a été que de 3,1 milliards d’euros contre +12,7 milliards d’euros sur la même période en 2022. Lors de ces vingt dernières années, seules deux en ont enregistré de plus mauvais (2012 avec la crise des dettes souveraines : – 6 milliards d’euros de janvier à juillet ; 2020 avec l’épidémie de covid : -4 milliards d’euros de janvier à juillet). En juillet, jusqu’à maintenant, l’assurance vie connaissait des collectes nettes plutôt correctes. Une seule décollecte (en 2020 avec l’épidémie de covid) avait été constaté en dix ans (2013/2022).

Des prestations en hausse

Les cotisations brutes en assurance vie se sont élevées à 12,1 milliards d’euros en légère hausse de +1 % par rapport à juillet 2022. Elles sont néanmoins en baisse par rapport au moins de juin (15 milliards d’euros). La progression, en juillet, a été de 0,5 % pour les supports en euros de 1 % pour ceux en unités de compte. La part des unités de compte dans la collecte brute est de 37 %.

Au mois de juillet, les prestations s’établissent à 13,1 milliards d’euros, en hausse de +16 % par rapport à juillet 2022. Elles sont stables par rapport à juin. Cette augmentation souligne que des ménages sortent de l’argent de leur assurance vie afin de la réallouer sur d’autres placements.

La collecte nette est ainsi négative sur le mois, à −1,0 milliard d’euros. Elle demeure positive en UC, à +1,7 milliard d’euros.

Sur les sept premiers mois de l’année, les cotisations atteignent 93,7 milliards d’euros, en hausse de +4,6 milliards d’euros . Les prestations se sont élevées, sur la même période, à 90,6 milliards d’euros, en hausse de +14,2 milliards d’euros (soit +19 %) par rapport à la même période de 2022.

Poursuite de la décollecte nette pour les fonds euros

Au mois de juillet, la décollecte en fonds euros a atteint -2,7 milliards d’euros portant ce montant, sur les sept premiers mois de l’année, à 18 milliards d’euros. Les titulaires d’assurance vie continuent à s’alléger en fonds euros au profit des unités de compte ou d’autres produits de taux (épargne réglementée, dépôts à terme).

La collecte nette en unités compte a été de 1,7 milliards d’euros. De janvier à juillet, elle s’est élevée à 21,2 milliards d’euros.

Depuis le début de l’année, l’assurance vie est sauvée par les unités de compte qui permettent d’éviter une décollecte.

En attendant 2024…

Les Français privilégient toujours l’épargne de précaution qui leur garantit sécurité, liquidité et rendement. Ils se montrent ainsi pragmatiques en optant pour les placements les plus rémunérateurs et sans risque. Cette préférence pour le court terme s’explique également par la persistance des incertitudes économiques avec une inflation qui demeure élevée.

L’assurance vie est condamnée à attendre 2024 pour retrouver quelques couleurs. Concurrencée tout à la fois par le Livret A et les dépôts à terme, sur le segment des fonds euros, le premier produit d’épargne des ménages dont l’encours a atteint fin juillet 1919 milliards d’euros, connaît depuis le début de l’année une petite croissance émaillée de décollectes. Pour la première fois en plus de trente ans, le rendement des fonds euros de l’assurance vie est inférieure à celui de produits d’épargne de court terme et à l’inflation. Cette situation est imputable à l’inertie des fonds euros liée à la duration des obligations d’Etat qui constituent leur socle. Avec la hausse des taux d’intérêt entamée en 2022, une éclaircie devrait se profiler au début de l’année 2024 avec l’annonce des rendements des fonds euros qui seront en hausse et qui se rapprocheront du taux du Livret A. D’

Le Plan d’Épargne Retraite (PER) trace toujours la route

L’assurance vie est à la peine depuis le début de l’année mais le Plan d4Epargne Retraite continue de progresser grâce à des transferts issus des anciens produits retraite et aux souscriptions réalisées par de nouveaux assurés. En juillet, les cotisations sur les PER assurantiels s’élèvent à 675 millions d’euros. 55 700 nouveaux assurés ont été enregistrés. Par ailleurs, 8 200 assurés ont transféré 219 millions d’euros d’anciens contrats d’assurance retraite vers un PER.

Depuis le début de l’année, les cotisations versées s’élèvent à 4,7 milliards d’euros pour 503 200 nouveaux assurés. La collecte nette des PER s’établit à +3,3 milliards d’euros.

Fin juillet 2023, 5,1 millions d’assurés détiennent un PER pour un encours de 67,7 milliards d’euros, dont 39 % correspondent à des UC.

France Assureurs

France Assureurs

Le Coin des Epargnants du 26 août 2023 : la lutte contre l’inflation continue

Inflation et croissance, le dilemme des banquiers centraux

Lors du symposium de Jackson Hole qui se tient chaque année à la fin du mois d’août aux Etats-Unis et réunit les banquiers centraux, le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, a confirmé que la politique monétaire restera restrictive jusqu’à ce que l’inflation décélère de manière significative. Il a souligné que la banque centrale était prête à augmenter ses taux directeurs une nouvelle fois, mais les décisions seront prises avec la plus grande « précaution ». La Réserve fédérale américaine pourrait être contrainte de relever davantage que prévu les taux d’intérêt pour s’assurer que l’inflation est contenue, a-t-il ainsi déclaré. L’objectif de la FED reste de faire revenir l’inflation à 2 %. Jerome Powell reste prudent par rapport aux bons résultats de ces deux derniers mois. La Présidente de la BCE doit faire face à une situation plus complexe que celle de son homologue américain. La croissance de la zone euro s’étiole de mois en mois, faisant craindre une récession. Or, si l’inflation baisse, elle demeure élevée. Par ailleurs, la diminution constatée depuis deux mois est avant tout liée à un effet base. L’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) reste éloignée de la cible des 2 % et tarde à diminuer. La BCE souhaite sans nul doute marquer sa résolution à casser les anticipations inflationnistes en relevant au moins encore une fois ses taux directeurs. Elle devra le faire rapidement afin de ne pas se placer sous la pression des gouvernements en cas d’installation de la récession. Cela pourrait conduire à une nouvelle hausse en septembre quand, il y a quelques temps, l’idée d’une pause avait été émise.

Dans ce contexte, les investisseurs ont, durant la semaine, opté pour la prudence intégrant de plus en plus de nouveaux relèvements des taux directeurs afin de lutter contre l’inflation. Les indices boursiers ont légèrement augmenté les cinq derniers jours. Le CAC40 a gagné 0,89 % et le S&P 500, 0,87 %. Le baril de pétrole Brent est resté stable autour de 84 dollars, les signes de ralentissement de l’activité au niveau mondial s’étant multipliés. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat à 10 ans se sont légèrement détendus en Europe.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
25 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 229,60+0,89 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 346,90-0,55 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 405,71+0,87 %3839,504766,18
Nasdaq14 941,83+1,72%10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 631,82+0,52 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 338,58+0,94 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 236,25+0,44 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 624,28+2,66 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 064,07-1,59 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,087 %-0,070 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,559 %-0,054 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,251 %+0,018pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0792-1,04 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 908,35+1,02 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,09-0,70 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 19 août 2023 : quand la Chine se rappelle à notre mémoire

Les marchés au creux de la vague

Avec l’aggravation de la crise immobilière en Chine et la montée de nombreux doutes sur l’évolution de la vague inflationniste de part et d’autre de l’Atlantique, les indices boursiers ont été en baisse cette semaine. Le CAC40 a ainsi perdu plus de 2 % et le Dow Jones près de 3 %.

La Chine semble s’enfoncer jour après jour dans la crise. En juillet, les ventes au détail et la production industrielle ont connu des progressions inférieures aux attentes. Les premières, qui constituent un baromètre assez fin de la consommation des ménages, n’ont augmenté que de 2,5 % sur un an le mois dernier. Le consensus Bloomberg visait une accélération à 3,6 % après les 3,1 % de juin. Les Chinois restent frileux en matière de consommation en raison de la crise immobilière qui les incite à épargner. La décision de Pékin d’abaisser le taux de ses prêts à un an n’a pas eu d’effets réels sur les marchés. La production industrielle a été plus faible que prévue le mois dernier, en hausse simplement de 3,7 % sur un an, contre 4,4 % en juin et 4 % attendu par les économistes.

Les taux américains d’intérêt ont augmenté cette semaine sur le marché secondaire de la dette. Celui du papier à dix ans a frôlé son plus haut niveau depuis 2007 jeudi, à plus de 4,2 %, et celui à 30 ans a inscrit un pic depuis 2011, à 4,426 %. Les minutes de la Fed, publiées mercredi en début de soirée, ont révélé que la banque centrale est toujours préoccupée par les niveaux de l’inflation et estime que de nouvelles hausses de taux seront peut-être nécessaires. Les membres du comité monétaire (FOMC) se montrent très divisés. Si une pause est probable pour la réunion de septembre, une ou deux augmentations sont possibles durant l’automne. Parmi les bonnes nouvelles aux Etats-Unis, il faut souligner le résultat de la production industrielle. Cette dernière a augmenté plus que prévu en juillet (+1 % contre +0,3 % anticipé et après un recul de 0,8 % le mois précédent). Pour la zone euro, l’évolution de l’inflation demeure incertaine. Si le taux d’inflation est passé de 5,5 à 5,3 % sur un an de juin à juillet, l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est restée stable d’un moins sur l’autre à 5,5 %.

Une forte hausse des taux d’intérêt en Russie

En Russie, le mardi 15 août dernier, la banque centrale a été contrainte de relever son taux directeur de 8,5 à 12 % afin d’arrêter la dépréciation du rouble. Lundi 14 août, un dollar s’échangeait conte 100 roubles, contre moins de 80 avant la guerre en Ukraine. L’augmentation du taux directeur a permis une appréciation de 7 % du rouble face au dollar. La décision de relever les taux directeurs vise avant tout à empêcher le retour de l’inflation. Après avoir atteint 14 % en 2022, l’inflation était en recul depuis le début de l’année avant de connaître une nouvelle augmentation à compter de l’été. Les sanctions internationales et le plein emploi génèrent un accroissement des prix. L’objectifs des pouvoirs publics est de maintenir l’inflation en dessous de 6 % afin de limiter les tensions sociales au sein de la population. Les autorités russes sont contraintes de puiser dans leurs fonds souverains afin de financer l’effort de guerre et les prestations sociales. Si le déficit public demeure limité, autour de deux points de PIB, en revanche, les ponctions sur les fonds s’accélèrent. Par ailleurs, les recettes d’exportations tendent à se réduire ce qui pèse sur les finances publiques et la croissance.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
18 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 164,11-2,79 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 500.66-2,99 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 369,71-1,92 %3839,504766,18
Nasdaq13 290,78-2,59%10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 574,26-1,59 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 262,43-3,42 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 212,95-3,02 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 450,76-1,90 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 131,95-1,89 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,157 %+0,010 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,613 %-0,005 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,233 %+0,083pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0875-0,85 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 890,80-1,08 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,27-2,52 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

La France, un pays de millionnaires ?

Selon le rapport sur la richesse mondiale de Crédit Suisse et UBS, La France se classe à la troisième place au nveau mondial, derrière les États-Unis et la Chine et devant le Japon pour le nombre de millionnaires. Selon cette étude, près de 1 Français sur 20 serait millionnaire, soit trois millions de personnes. Si dans la grande majorité des pays, le nombre de millionnaires a baissé en 2022, il a augmenté en France. Le patrimoine des ménages français est avant tout de nature immobilière quand chez ses partenaires le poids des actifs financiers y est plus important. La valeur de ces derniers ayant diminué quand celle de l’immobilier a continué à augmenter, il en résulte que les Français ont enregistré une valorisation de leur patrimoine supérieure à celle de leurs voisins.

Selon l’INSEE, les 10 % des ménages les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 607 700 euros. Ceux qui détiennent plus d’un million d’euros constituent une sous-partie de cet ensemble. Selon une étude de l’INSEE de 2021 (fondée sur des chiffres de 2018), seuls 3 % des ménages ont un patrimoine brut dépassant le million d’euros. Ces 3 % détiennent près d’un quart du patrimoine national. Pour deux tiers d’entre eux, les actifs immobiliers représentent plus de la moitié de leur fortune. Les 1 % les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 2 millions d’euros. Il atteint, en moyenne, 4,3 millions d’euros. Ces ménages possèdent 16 % du patrimoine national. La structure patrimoniale des 1 % des plus riches diffère de celle des autres millionnaires avec un poids plus important des actifs financiers. Ces derniers représentent 34 % de leur patrimoine, contre 30 % pour les actifs immobiliers et 28 % pour les actifs professionnels. Pour les 10 % des ménages les mieux dotés, le poids des actifs financiers n’est que de 16 %.

27 % des ménages les mieux dotés en patrimoine sont des travailleurs indépendants ; 14 % sont des commerçants et chefs d’entreprise, 8 % sont des professions intermédiaires et 6 % sont des agriculteurs. 39 % sont retraités.

La région francilienne ne représente que 19 % de population nationale mais 43 % des personnes à très haut revenu (les 1 % des plus riches) et 54 % des très aisées (les 0,1 % des plus riches). Paris possède 20 % des très hauts revenus français et les Hauts-de-Seine 10 %.

La forte valorisation des prix de l’immobilier au sein des grandes agglomérations explique la progression des millionnaires. Les prix des logements ont, en effet, doublé en vingt ans.

Le Coin des Epargnants du 5 août 2023 : une trêve agitée

Une semaine de hauts et de bas

Le cours des actions a pâti de la dégradation par Fitch de la note de la dette souveraine américaine intervenue cette semaine. Les moindres créations d’emploi aux Etats-Unis en juillet ont permis un rebond des cours vendredi. Selon le Bureau des statistiques du travail, la première économie mondiale a, en effet, créé moins de postes qu’anticipé par les économistes dans le secteur non agricole en juillet :  187 000, contre 185.000 en juin. Le consensus avait parié sur 200 000 créations. Le taux de chômage aux Etats-Unis est en baisse à 3,5 %, contre 3,6 % en juin, revenant ainsi à son niveau le plus bas depuis 50 ans. Ce taux est inférieur à la dernière estimation médiane de la Fed, de 4,1 % pour le quatrième trimestre de cette année. Les salaires ont continué à augmenter à un rythme soutenu avec un gain de 0,4 % en juillet comme en juin, alors que le consensus tablait sur une hausse de 0,3 %. Il affiche sur un an une progression de 4,4 %.

Les indices européens ont perdu en moyenne plus de 2 % durant la semaine. Cette semaine, les taux des obligations d’Etat ont poursuivi leur hausse, le taux de l’OAT à 10 ans repassant au-dessus des 3 % quand celui de son homologue américain dépassait les 4 %. Le cours du pétrole demeure élevé avec la prorogation de la réduction de la production saoudienne d’un million de baril/jour et de la forte réduction des stocks américains.

Fitch dégrade les États-Unis

Mardi 1er août, l’agence de notation financière Fitch a annoncé la dégradation de la note de crédit des États-Unis. Celle-ci passe de AAA à AA +, seule la perspective restant « stable ». « Les impasses politiques répétées sur le plafond de la dette et les résolutions de dernière minute ont érodé la confiance dans la gestion budgétaire », a mentionné l’agence Fitch Ratings pour justifier la baisse de la note. Elle a ajouté que « le gouvernement ne dispose pas d’un cadre budgétaire à moyen terme, contrairement à la plupart de ses pairs, et son processus budgétaire est complexe ». L’administration américaine a réagi immédiatement à cette décision en soulignant que les fondamentaux de l’économie étaient bien orientés avec une croissance plus forte que dans les autres pays de l’OCDE.

Le déficit budgétaire devrait atteindre 6,3 % du PIB cette année, contre 3,7 % l’an dernier en raison du plan en faveur de la transition énergétique. L’augmentation des taux d’intérêt devrait peser sur les comptes publics. La dernière dégradation de la note américaine date de 2011 après la crise des subprimes quand l’agence S&P avait privé le pays de son triple A, abaissant aussi la note d’un cran. Seule Moody’s accorde encore son triple A aux États-Unis.

L’annonce de Fitch a provoqué une baisse des indices actions sur plusieurs places financières. Cette mesure n’avait pas été anticipée. Elle s’est traduite par une augmentation des taux d’intérêt américains favorisant des arbitrages en faveur des obligations. Le dollar s’est ainsi apprécié contre les autres devises.

Le Royaume-Uni, l’inflation et la croissance

Le Royaume-Uni traverse une mauvaise passe avec une inflation qui résiste au traitement de choc de la banque centrale et une atonie économique qui perdure depuis trois ans.

La Banque d’Angleterre a décidé en ce début de mois d’août, pour a quatorzième fois, de relever son taux directeur de 5 % à 5,25 %, un niveau qui n’avait pas été atteint depuis 2008. Depuis sa création en 1694, la banque centrale d’Angleterre n’avait jamais augmenté à un tel rythme ses taux.

Même si les autorités monétaires croient à la baisse de l’inflation pour l’automne, la situation britannique se démarque des Etats-Unis et de la zone euro avec une inflation qui demeure plus élevée 7,9 %. Le Royaume-Uni a été fortement touché par l’augmentation du prix du gaz qui assure 40 % de la production de l’électricité du pays. Comme aux Etats-Unis, le marché du travail est, Outre-Manche, tendu, le taux de chômage s’élevant à 4 %. Cette tension conduit à des hausses importantes des salaires. Ceux-ci ont progressé de 7,7 % sur un an, compensant presque intégralement l’inflation.  Après avoir subi une violente chute de leur pouvoir d’achat (– 4 % entre avril 2021 et mai 2023), les Britanniques devraient connaître une légère progression d’ici à la fin de 2023. L’inflation au Royaume-Uni s’explique également par les difficultés d’approvisionnement provoquées par le Brexit. Ce dernier a également renchéri le prix des importations en provenance de l’Union européenne.

La hausse des taux d’intérêt est durement ressentie par les ménages britanniques. Sur les 8,5 millions de ménages qui ont contracté un emprunt immobilier, 1,4 million l’ont fait à taux variables. Par ailleurs, 2,2 millions de foyers qui doivent renégocier leur prêt d’ici à la fin de 2024, soit environ 130 000 tous les mois. En moyenne, la hausse de leurs remboursements devrait être de 3 000 livres (3 500 euros) par an.

Le Royaume-Uni est un des pays où la croissance est la plus faible en Europe depuis la crise sanitaire au point que son PIB vient juste de retrouver son niveau de 2019. Le pays a été pénalisé par la baisse des échanges avec l’Union européenne après le Brexit.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
4 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 315,07-2,30 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 065,62-0,50 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 478,22-2,12 %3839,504766,18
Nasdaq13 909,4-2,76 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 951,86-3,61 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 564,37-1,97 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 332,91-2,96 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 192,75-1,83 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 288,08+0,75 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,086 %+0,054 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,528 %+0,065 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,079 %+0,104 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1038+0,21 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 943,75-0,78 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars86,10+0,92 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Dépôts à vue, la décrue se poursuit

Les ménages continuent de puiser sur leurs comptes courants pour financer leurs dépenses de consommation et pour alimenter leurs produits d’épargne réglementée.

Depuis le point haut du mois de juillet 2022, l’encours des dépôts à vue a diminué de 43 milliards d’euros à fin juin 2023 soit un montant équivalent à la collecte du Livret A et du livret de développement durable et solidaire (LDDS) sur la même période (45 milliards d’euros). L’encours est ainsi revenu à 500 milliards d’euros. Il s’élevait à 522 milliards d’euros fin décembre 2022. Fin décembre 2019, avant la crise sanitaire cet encours était de 406 milliards d’euros.

Cercle de l’Épargne – données Banque de France

Poursuite de l’augmentation de la rémunération des dépôts bancaires

En lien avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération moyenne des dépôts bancaires progresse de 5 points de base à 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,70 %, selon la Banque de France. De juin 2022 à juin 2023, la rémunération des livrets ordinaires fiscalisés est passée de 0,09 % à 0,68 %. Durant cette période, le taux moyen des livrets réglementés est passé de 1,07 % à 3,22 %. Le taux du PEL est en revanche stable à 2,59 %.

La rémunération des dépôts des Société Non Financières s’établit à 1,32 %, portée à la fois par la remontée des taux des comptes à terme et celle, plus limitée, des dépôts à vue. Les banques recommencent à proposer aux PME des dépôts à terme rémunérés.

Forte augmentation des rachats d’actions en France

En Europe, les rachats d’actions ont été importantes au premier trimestre en lien avec les bons résultats des entreprises cotées. Les sociétés françaises ont annoncé pour plus de 19 milliards d’euros de rachats d’actions au premier trimestre ce qui constitue un record. Sur la même période l’an dernier, les programmes de rachats d’actions avaient atteint 7,4 milliards d’euros. Depuis la mi-mars, les annonces ont été plus rares. La polémique sur les « surprofits » et la condamnation par Emmanuel Macron des rachats d’actions ont peut-être incité les entreprises à différer leur programme. Pour l’ensemble de l’année, un volume de 25 milliards d’euros de rachats semble atteignable pour la Bourse de Paris. En 2016, 15 milliards d’euros de rachats d’actions avaient été réalisés.

Les rachats d’actions en utilisant une partie du bénéfice de l’entreprise sont critiqués car ils visent à augmenter le cours des actions en diminuant le nombre de ces dernières. Ces rachats iraient à l’encontre des intérêts des salariés et de l’investissement. En revanche, en redonnant de l’argent aux actionnaires, ces rachats permettent à ces derniers de financer d’autres projets en-dehors de l’entreprise.

Le rajeunissement des actionnaires se poursuit en France

Juste après le déclenchement de la crise sanitaire en mars 2020, au moment où les cours des actions des entreprises cotées baissaient fortement, de nombreux jeunes avaient décidé d’entrer en bourse afin de se constituer un portefeuille de valeurs. Ils avaient eu alors un comportement opportuniste qui s’est révélé gagnant compte tenu de la remontée rapide des cours. Depuis trois ans, les millenials et les représentants de la génération Z sont de plus en plus nombreux à être des investisseurs actifs en bourse comme le confirme la récente étude de l’institut Kantar pour l’Autorité des Marchés Financiers. Selon cette enquête, près de 40 % des nouveaux venus sur les marchés financiers ont moins de 35 ans. Entre 2019 et 2023, 1,5 million de particuliers se sont lancés dans l’investissement en actions pour la première fois. En quatre ans, la moyenne d’âge des nouveaux arrivants a fortement diminué. Les moins de 25 ans représentaient 14 % des nouveaux investisseurs en 2023, contre 3 % en 2019. A contrario, la proportion des 45-54 ans est passée de 20 % à 13 %. Une tendance à la baisse qui se confirme pour les catégories d’âge supérieures. La part des moins de 25 ans réalisant fréquemment des opérations, a triplé, passant de 1,4 % en 2019 à 4,1 % aujourd’hui. Les moins de 35 ans représentaient 16,8 % des investisseurs actifs au premier semestre 2023. En excluant les stock-options auxquelles les plus jeunes ont rarement accès, la proportion des jeunes de 15-24 ans investisseurs en actions est de 11,2 % soit un taux supérieur à celui des 25-34 ans (8,1 %). Les Français âgés de 45 à 54 ans sont moins nombreux à détenir des actions en 2023 (7,6 %), contre 8 % l’année d’avant. Après avoir délaissé la Bourse en 2008, puis au moment de la crise des dettes souveraines, nombreux sont ceux qui ont été marqués par les crises à répétition.

L’engouement des jeunes pour les actions s’explique par une moindre aversion aux risques que leurs aînés. Ayant connu une longue période de taux d’intérêt bas, l’investissement « actions » se révèle plus lucratif que les produits de taux. Ils sont également ceux qui investissent le plus dans les cryptoactifs. Ils sont friands de nouvelle technologie et passent par les comptes en ligne pour acquérir des actions ou des parts de fonds. Ils plébiscitent, en particulier, les ETF (Exchange Traded Fund, également appelé tracker) qui répliquent les indices et sont peu chargés en frais. Ils ont une approche plus joueuse en lien avec les jeux vidéo que leurs aînés de la bourse. Ils peuvent acheter et vendre rapidement afin de prendre leurs plus-values.

Poursuite de l’augmentation de la rémunération des dépôts bancaires des ménages

En lien avec la hausse des taux d’intérêt, la rémunération moyenne des dépôts bancaires, selon la Banque de France, progresse de 5 points de base à 1,53 % en juin. Le taux de rémunération moyen des dépôts des ménages atteint 1,70 %. La rémunération des livrets ordinaires fiscalisés est passée de juin 2022 à juin 2023 de 0,09 % à 0,68 %. Le taux moyen des livrets réglementés, durant cette période, est passé de 1,07 % à 3,22 %. Le taux du PEL est en revanche stable à 2,59 %.

La rémunération des dépôts des Société Non Financières s’établit à 1,32 %, portée à la fois par la remontée des taux des comptes à terme et celle, plus limitée, des dépôts à vue. Les banques recommencent à proposer aux PME des dépôts à terme rémunérés.

Taux moyens de rémunération des encours de dépôts bancaires, en % et CVS (a)

Encours (Md€)Taux de rémunération
juin-2023 (g)juin-2022avr- 2023mai-2023 (f)juin-2023 (g)
Dépôts bancaires (b)3 1080,491,441,481,53
dont Ménages1 8560,781,661,681,70
– dépôts à vue5870,010,040,040,04
– comptes à terme <= 2 ans (h)460,392,652,812,97
– comptes à terme > 2 ans (h)680,701,221,301,37
– livrets à taux réglementés (c)6351,073,223,223,22
dont : livret A3671,003,003,003,00
– livrets ordinaires2530,090,600,650,68
– plan d’épargne-logement2662,582,592,602,59
dont SNF8650,091,131,201,32
– dépôts à vue5760,040,430,450,48
– comptes à terme <= 2 ans (h)2320,112,672,873,06
– comptes à terme > 2 ans (h)570,662,162,372,63
Pour mémoire :
Taux de soumission minimal aux appels d’offres Eurosystème0,003,503,754,00
Euribor 3 mois (d)-0,243,183,373,54
Rendement du TEC 5 ans (d), (e)1,502,732,692,79
Banque de France

Note : En raison des arrondis, la somme peut légèrement différer du total des composantes

a. Les taux d’intérêt présentés ici sont des taux apparents calculés en rapportant les flux d’intérêts courus des mois sous revue à la moyenne mensuelle des encours correspondants. Pour les différents types de dépôts, y compris ceux dont la rémunération est progressive, ils correspondent à la moyenne des conditions pratiquées lors du mois sous revue par les établissements de crédit français sur les dépôts des sociétés et des ménages (y compris institutions sans but lucratif au service des ménages) résidents.
b. Outre les dépôts des ménages et des SNF, le taux de rémunération global intègre la rémunération des dépôts des autres secteurs détenteurs de monnaie (APU hors administration centrale, sociétés d’assurance, OPC non monétaires, entreprises d’investissement et organismes de titrisation)
c. Les livrets à taux réglementés comprennent les livrets A, livrets bleu, livrets de développement durable, comptes épargne-logement, livrets jeunes et livrets d’épargne populaire.
d. Moyenne mensuelle.
e. Taux de l’Échéance Constante 5 ans. Source : Comité de Normalisation Obligataire.
f. Données révisées.
g. Données provisoires.
h. Y compris les bons de caisse, autres comptes d’épargne à régime spécial, plans d’épargne populaire et emprunts subordonnés

Le Coin des Epargnants du 29 juillet 2023 : inflation et croissance, les bonnes surprises de l’été

Fin de juillet tranquille pour les marchés

Entre les hausses attendues des taux directeurs et les bons résultats de la croissance ainsi que la poursuite de la baisse de l’inflation dans plusieurs pays, les investisseurs demeurent relativement confiants. Le cours des actions ont continué cette semaine à progresser à petit trot.

L’inflation a été de 5 % en juillet en France en données harmonisées de l’Union européenne). Le taux d’inflation en Allemagne devrait être de 6,2 % en juillet 2023 après 6,4 % en juin, a indiqué Destatis. Le taux d’inflation hors alimentation et énergie, devrait être de +5,5% contre 5,8 % en juin 2023. En Espagne, l’inflation a atteint en juillet 2,3 % sur un an en Espagne, soit légèrement plus qu’au moins de juin, en raison notamment d’un rebond du prix des carburants, selon une estimation provisoire publiée vendredi par l’Institut national des statistiques (INE). Ce taux est supérieur de 0,4 point au niveau du mois de juin (1,9%), qui avait permis à l’Espagne de revenir pour la première fois depuis mars 2021 dans la cible de 2 % fixée par la Banque centrale européenne (BCE). Malgré cette légère hausse, l’inflation espagnole demeure en dessous de celle de la zone euro, L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCA), qui permet les comparaisons avec les autres pays de la zone euro, s’est lui aussi établi à 2,1%, soit 0,5 point de plus qu’en juin (1,6%), selon l’institut de statistiques. L’inflation sous-jacente a progressé de 0,3 point, pour atteindre 6,2% sur un an.

Sur le plan de la croissance, la France fait la course en tête avec une progression de son PIB, au deuxième trimestre, de 0,5 %. L’Espagne la suit de près avec un gain de 0,4 %. En revanche, l’Allemagne après deux trimestres de baisse de son PIB enregistre une croissance nulle. Le PIB de l’Autriche a diminué au deuxième trimestre de 0,4 % et celui de la Suède de 1,5 %.

Aux Etats-Unis, l’indice sur la confiance des consommateurs établi par l’Université du Michigan a progressé de 64,4 points en juin à 71,6 en juillet. Il s’agit de son plus haut niveau depuis octobre 2021. La composante de la perception des conditions actuelles s’est également améliorée, passant de 69 points le mois dernier à 76,6 en juillet. Celle des attentes du consommateur s’est elle aussi appréciée à 68,3 points, contre 61,5 en juin. Quant aux anticipations d’inflation, elles ont légèrement augmenté à 3,4 % sur un an, soit une hausse de 0,1 point de pourcentage. Elles se maintiennent à 3 % pour ce qui est de l’horizon à 5 à 10 ans.

Hausses de taux estivales aux États-Unis et en zone euro

Les deux grandes banques centrales, la BCE et la FED, ont relevé en cette fin de mois de juillet leurs taux directeurs sur fond de décrue des taux globaux d’inflation. Leurs présidents respectifs ont martelé leur objectif est de réduire l’inflation sous-jacente (inflation hors prix de l’alimentation et de l’énergie) qui demeure élevée. Ils ne veulent pas relâcher l’effort de peur d’un redémarrage de la hausse des prix à la rentrée. Leurs décisions avaient été anticipées par les investisseurs et n’ont pas donné lieu à des turbulences sur les marchés « actions ».

Les taux de la BCE, un niveau sans précédent depuis 2001

Jeudi 27 juillet, la Banque centrale européenne a relevé, pour la neuvième fois en un an, ses taux directeurs d’un quart de point jeudi. À partir du 2 août, ces taux seront de 3,75 % pour le taux de dépôt, 4,25 % pour le « refi » (le taux de refinancement des banques auprès de la BCE) et 4,50 % pour celui de la facilité de prêt marginal. Pour retrouver un taux de dépôts aussi élevé, il faut remonter à la période d’octobre 2000 à mai 2001. Le « refi », retrouve son niveau de 2008, juste avant la faillite de Lehman Brothers.

La réunion du Comité de Politique Monétaire de jeudi marque tournant car la BCE a annoncé qu’elle ne relèvera plus systématiquement ses taux à chaque réunion. La décision de septembre et les suivantes dépendront des données publiées. Christine Lagarde a, en effet, indiqué lors de la conférence de presse « lors des prochaines réunions, nous pourrons choisir soit de relever les taux, soit de faire une pause. Cela pourra varier d’une réunion à l’autre ». Le communiqué de presse de la BCE mentionne, par ailleurs, que « les futures décisions du Conseil des gouverneurs feront en sorte que les taux d’intérêt directeurs de la BCE soient fixés à des niveaux suffisamment restrictifs, aussi longtemps que nécessaire, pour assurer un retour au plus tôt de l’inflation au niveau de notre objectif de 2 % à moyen terme ».

Les investisseurs prédisent encore une hausse des taux avant la fin de l’année. Ces derniers resteraient stables durant plusieurs mois afin d’éviter toute résurgence de l’inflation.

La Réserve fédérale face à la force de l’économie américaine

La Réserve fédérale américaine a relevé, mercredi 26 juillet, pour la onzième fois depuis le mois de mars ses taux directeurs les portant à leur plus haut niveau depuis 2001. Ils se situent désormais entre 5,25 % et 5,5 % quand il y a un an et demi, ils évoluaient entre 0 % et 0,25 %.

La banque centrale a justifié cette nouvelle hausse en soulignant que l’activité progresse, les créations d’emploi restent « robustes » et que l’inflation est « élevée ». Elle a noté que le système bancaire demeure « sain et résistant » malgré la crise du printemps. En sens inverse, elle mentionne que l’accès plus difficile au crédit pourrait « peser sur l’activité économique, le recrutement, l’inflation ».

Le Président de la FED lors de la conférence de presse a souligné qu’une ou deux augmentation des taux directeurs étaient envisageables d’ici la fin de l’année et qu’il n’avait pas prévu de les baisser avant 2024. Il a expliqué que la FED allait piloter aux instruments, « réunion après réunion » afin d’éviter de trop resserrer ou de trop relâcher. Il y aura deux mois supplémentaires de statistiques de l’emploi d’ici à la prochaine réunion de la FED. Il a indiqué qu’il sera alors « possible de relever encore » les taux, ou de les « stabiliser ».

Les investisseurs pensent que la fin du processus de durcissement de la politique est proche. Face à cet optimisme, Jerome Powell est dans son rôle de banquier en répétant inlassablement les objectifs de la banque centrale, le retour de l’inflation dans la cible des 2 %. L’euphorie des marchés, aux États-Unis, est liée à un recul rapide de l’inflation qui s’est contractée de 6 points en un an et est revenue à 3 % en juin sur douze mois. Le nombre de créations d’emplois s’il est élevé tend néanmoins à baisser. En revanche, le retournement de l’immobilier est perçu comme une mauvaise nouvelle car pouvant déboucher sur une hausse des loyers. L’hypothèse d’une récession en fin d’année aux États-Unis n’est plus jugée inéluctable. Goldman Sachs a révisé sa prévision en la matière de 30 % à 20 % de risque.

Après les décisions des banques centrales, les taux des obligations d’Etat à 10 ans ont légèrement augmenté de part et d’autre de l’Atlantique.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
28 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 476,47+0,59 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 459,29+0,28 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 582,23+0,90 %3839,504766,18
Nasdaq14 316,66+2,15 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 469,75+1,71 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 694,27+0,51 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 466,50+1,60 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 759,23+1,41 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 275,93+3,42 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,032 %+0,041 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,463 %+0,027 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,975 %+0,145 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1031-0,94 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 963,51-0,61 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars83,84+3,75 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du 22 juillet 2023 par Philippe Crevel : attentisme estival

Attentisme des marchés

Le CAC 40 a gagné plus de 0,6 % sur la semaine et s’est installé au-dessus des 7400 points. Le compartiment du luxe a porté le marché parisien. L’attentisme a été de mise à Paris comme pour les autres places financières occidentales. Les investisseurs attendent les résultats des entreprises et les décisions des banques centrales. A paris, la semaine prochaine sera, en effet, marquée par la publication des résultats de trente-deux des 40 sociétés composant le CAC 40 publieront leur chiffre d’affaires et/ou leurs résultats semestriels à partir du mardi 25 juillet. Aux Etats-Unis, trois Gafam – Alphabet, Microsoft et Meta Platforms – feront de même, sans oublier Intel, AMD, Boeing ou McDonald’s. Dans ce contexte, l’attentisme était de mise cette semaine d’autant plus que celle à venir sera également marquée par les décisions de politique monétaire de la Réserve fédérale américaine et de la Banque centrale européenne, prévues respectivement mercredi 26 et jeudi 27 juillet.

Sur le plan économique, la semaine a confirmé la baisse de l’inflation en zone euro.

Au Royaume-Uni, le taux d’inflation a été de 7,9 % en glissement annuel en juin, contre 8,7 % en mai. L’inflation sous-jacente (hors alimentation et énergie) décroît également en passant de +7,1 % en mai à 6,9 % en juin. Le taux d’inflation de la zone euro a été de 5,5 % en glissement annuel en juin, contre 6,1 % en mai et 9,2 % en décembre 2022. La baisse des prix de l’énergie et, dans une moindre mesure, de l’alimentation concourent à cette diminution. L’inflation sous-jacente, hors éléments volatils, demeure sur un plateau depuis le début d’année 2023 à +5,5% en juin (5,3 % en mai).

Aux Etats-Unis, les inscriptions hebdomadaires au chômage décélèrent légèrement en passant de 237 000 à 228 000 alors que le marché attendait plutôt une légère augmentation. De son côté, le marché immobiliser semble se stabiliser après de fortes baisses enregistrées en 2022.

La Chine a publié des chiffres de croissance au deuxième trimestre en-deçà des attentes des investisseurs : +6,3 % en glissement annuel contre +7,1 % attendus. Cette contreperformance a pesé sur les indices « actions » chinois.

Les tensions géopolitiques ont augmenté avec la dénonciation par Moscou de l’accord concernant le transport des céréales ukrainiennes grâce à la création d’un corridor commercial en mer noire. Même si pour le moment, les perspectives de récoltes de céréales sont bonnes, ces tensions pourraient générer une augmentation des cours.

La Banque centrale de Russie (BCR) a décidé vendredi 21 juillet un relèvement de son taux directeur d’un point, à 8,5 %. La Banque centrale maintient son objectif de ramener l’inflation à 4 % en 2024, quand elle devrait se situer entre 5 % et 6,5 % fin 2023. La BCR a été incité à relever son taux du fait de l’érosion du rouble et pour éviter un nouveau dérapage des prix.  En 2022, la hausse des prix avait atteint 17,8 % en avril. La dépréciation du rouble est liée à la baisse des recettes d’exportation en raison de la faiblesse du cours du pétrole et des effets des embargos. Le produit intérieur brut de la Russie s’est contracté de 1,9 % au premier trimestre, selon Rosstat.

Quand l’euro reprend des couleurs

Au fil des semaines, l’euro s’apprécie par rapport aux autres devises. Depuis le 1er janvier, Il a gagné 3,5 % par rapport au dollar, 9 % par rapport yuan et 11 % par rapport au yen. Son taux de change global nominal, calculé par la Banque centrale européenne (BCE), a gagné 4 % cette année et a dépassé son plus haut de 2009. À 1,11 dollar (vendredi 21 juillet), l’euro reste néanmoins loin de son record atteint face au billet vert, 1,58 dollar en mars 2008. L’euro est revenu simplement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine qui avait provoqué son passage en-dessous de la parité. Il avait ainsi enregistré son plus faible niveau depuis vingt ans.

Le taux de change de l’euro s’améliore car le potentiel de hausse des taux d’intérêts est désormais du côté de l’Europe. Aux États-Unis, la FED arrive au terme de son processus de revalorisation de ses taux quand, en zone euro, il pourrait se poursuivre quelques temps. L’euro pourrait donc continuer sa marche en avant avec comme limite le risque d’une récession. Il pourrait d’ici la fin de l’année atteindre 1,2 dollar ce qui réduira le coût de la facture énergétique et contribuera à la baisse de l’inflation.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
21 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 432,77+0,68 %6 471,317 153,03
Dow Jones35 227,69+2,14 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 536,34+0,72 %3839,504766,18
Nasdaq14 032,81-0,56 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 177,22+0,42 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 28 855,09+0,67 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 391,41-0,39 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 304,25+0,31 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3167,74-2,11 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,991 %-0,048 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,436 %-0,043 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,830 %+0,013 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1116-1,11 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 961,40+0,36 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars80,49+1,04 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Le Coin des Epargnants du samedi 15 juillet 2023 : toujours l’inflation au menu

Inflation, des jours avec, des jours sans

Cette semaine a donné lieu à plusieurs publications marquant le recul de l’inflation. Aux Etats-Unis, En juin aux États-Unis, le taux d’inflation s’élevait à 3,0 % sur un an contre 4 % le mois précédent. Il est revenu à son plus bas niveau depuis mars 2021, selon l’indice CPI publié mercredi par le département du Travail. Ce niveau qui reste toutefois encore au-dessus de la cible des 2 % fixée par la FED. Les investisseurs ont favorablement réagi à cette publication. La baisse de l’inflation concerne, par ailleurs, la zone euro. En France, l’INSEE a confirmé qu’en juin, elle n’était que de 4,5 %. Le moral des ménages américains s’est encore s’amélioré en juillet, selon l’estimation préliminaire de l’Université du Michigan. L’indice a gagné 8,2 points, à 72,6, son meilleur niveau depuis septembre 2021. Cette amélioration est imputable au ralentissement général de l’inflation et par la résistance du marché de l’emploi. » Le loyer de l’argent culminant déjà entre 5% et 5,25% aux Etats-Unis, un nombre croissant d’économistes prévoient que les prochains relèvements de taux de la Réserve fédérale (Fed) seront peu nombreux et de faible d’ampleur. Les taux auraient à leurs yeux pratiquement atteint leur plus haut niveau. Les mesures de Pékin afin de relancer son économie ont contribué à la progression du cours des actions. Les banques et le secteur du luxe ont été en pointe durant cette semaine. Le CAC a gagné en cinq jours plus de 3 % tout comme le Dax ou l’Eurostoxx. Le Nasdaq a également, aux Etats-Unis, gagné plus de 3 %.

Les taux des obligations souveraines ont légèrement baissé et l’euro s’est apprécié par rapport au dollar passant la barre de 1,10 dollar pour un euro. Cette remontée s’explique par la volonté affichée de la BCE de relever ses taux directeurs la semaine prochaine quand la probabilité d’une stabilité aux Etats-Unis augmente avec la publication des dernières statistiques de l’inflation.

Le baril de Brent s’est apprécié en franchissant les 80 dollars durant la semaine. La fermeture de nombreux gisements libyens ainsi que des incidents sur des champs pétroliers au Nigeria a créé des tensions sur l’offre quand dans le même temps la demande était orientée à la hausse notamment celle des Etats-Unis.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
14 juillet 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 374,54+3,69 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 509,03+2,37 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 505,42+2,49 %3 839,504766,18
Nasdaq14 113,70+3,15 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 105,07+3,21 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 434,57+3,40 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 400,11+3,91 %3 792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)32 391,26+0,01 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 237,70+1,25 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,039 %-0,134 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,479 %-0,145 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,817 %-0,219 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1236+2,307 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 957,70+1,75 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars80,24+1,95 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

Livret A, un taux gelé sur fond de recul de l’inflation

Selon le calcul émanant de la formule du taux du Livret A, ce dernier aurait dû être de 4,1 % le 1er août prochain. Le ministre de L’Économie a suivant les recommandations du Gouverneur de la Banque de France visant à maintenir le taux de 3 % en vigueur depuis le 1er février dernier. En contrepartie, ce taux sera gelé dix-huit mois au lieu d’être révisé tous les six mois. Le taux du Livret d’Epargne Populaire est certes abaissé mais moins que ce que permettait l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux des produits d’épargne réglementée. Le ministre de L’Économie a, en effet, retenu pour ce produit, un taux de 6 % quand il aurait pu retenir 5,6 % correspondant à la moyenne de l’inflation de ses six derniers mois. Le taux du livret d’épargne populaire (LEP) ne baissera donc que de 0,1 point le 1er août prochain. Le plafond de ce produit passera, par ailleurs, de 7700 à 10 000 euros.

Privilégier la consommation et faire le pari de la baisse de l’inflation

Les Français privilégient l’épargne à la consommation. Le taux d’épargne était de 18,3 % du revenu disponible brut au cours du premier trimestre, soit trois points au-dessus de son taux d’avant crise sanitaire.

Depuis le 1er février 2022, tout relèvement du taux du Livret A provoque une hausse de la collecte qui bat ainsi record sur record. Du mois de janvier à mai, elle a atteint 24,5 milliards d’euros, soit la collecte la plus importante depuis la banalisation de la distribution du Livret A en 2009. En ajoutant le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), la collecte, toujours sur les cinq premiers mois de 2023, a dépassé 32 milliards d’euros.

En ne relevant pas le taux du Livret A, Bruno Le Maire entend donner la priorité de la consommation qui est le principal moteur de la croissance. Il appelle de ses vœux une reprise de cette dernière. Avec le gel à 3 % du taux du Livret A durant 18 mois, le Ministre fait le pari de la poursuite de la baisse de l’inflation. Au fil des mois, l’inflation, le taux d’inflation devrait se rapprocher de celui de du taux du Livret A, le rendement réel sera ainsi de moins en moins négatif. En bloquant le Livret A à 3 %, il se préserve de l’impopularité qu’aurait occasionné sa baisse le 1er février ou le 1er aout prochain.

Ne pas désespérer les emprunteurs

En maintenant le Livret A à 3 %, Bruno Le Maire souhaite ne pas pénaliser les bénéficiaires des ressources de l’épargne réglementée, en particulier les bailleurs sociaux. Une augmentation du taux du Livret A constitue une charge pour les banques et pour la Caisse des dépôts et consignations qui centralise jusqu’à 60 % des ressources collectées. Par sa décision, le ministre de l’Économie a voulu éviter de nouveaux surcoûts pour les banques afin d’éviter une augmentation accrue des taux d’intérêt.

Respecter la hiérarchie des taux

Une des raisons de la non-application de la formule est liée également au respect de la hiérarchie des taux. Un taux autour de 4 % pour le Livret A aurait constitué un pic au sein des différents placements. Le Livret A aurait été rémunéré de manière plus élevé qu’un grand nombre de produits d’épargne. Le taux moyen des livrets ordinaires de banque est inférieur à 0,7 %. Le Livret A, produit d’épargne de court terme, liquide et sans risque, serait également mieux rémunéré que de nombreux produits de long terme, qui peuvent comporter une part de risque. Il aurait été, par ailleurs, mieux rémunéré que les fonds euros de l’assurance vie qui sont déjà en décollecte depuis le début de l’année.

Préserver l’équilibre budgétaire

Les intérêts des Livrets A, du LDDS et du Livret d’Épargne Populaire étant exonérés d’impôt sur le revenu et de prélèvements sociaux, l’augmentation du taux du Livret A aurait constitué un surcoût pour les finances publiques au moment où le gouvernement est invité à sortir du « quoi qu’il en coûte ».

Pas de rebond estival pour le Livret A en perspective

La non-revalorisation du Livret A ne devrait pas se traduire par un rebond de la collecte en juillet et en août. Faute de relèvement de la rémunération, l’effet taux ne pourra pas jouer sur la collecte. Cette dernière devrait néanmoins se maintenir à un bon niveau sans pour autant égaler les montants records enregistrés sur le premier semestre.

Le Livret d’Epargne Populaire améliore, en revanche, son attractivité avec un rendement de 6 %, supérieur à l’inflation et un plafond remonté à 10 000 euros.

Le second semestre étant en règle générale, plus axé « dépenses » qu’« épargne », la collecte devrait s’atténuer surtout en fin d’année. 2023 devrait néanmoins être une excellente année pour le Livret A, le produit le plus diffusé au sein de la population française.

Le Coin des Epargnants du 30 juin 2023 : un semestre hors normes

3000 milliards d’euros d’un côté pour la dette publique française et 3000 milliards de dollars pour la capitalisation d’Apple : voilà qui pourrait résumer le premier semestre. Les marchés actions ont connu une croissance vive déjouant les pronostics quand, dans le même temps, les Etats sont de plus en plus confrontés au problème du financement de leurs dette. Les Etats-Unis ont évité le défaut de paiement au début du mois de juin avec un accord au dernier moment entre Républicains et Démocrates. En Europe, la France a été dégradé par l’agence Fitch mais a sauvé son double A chez Standard and Poors, pour combien de temps ?

Au cours du premier semestre, le CAC 40 a battu plusieurs records et a gagné au total 14 % porté notamment par le secteur du luxe. La hausse des taux d’intérêt et les craintes d’une récession ont pu freiner la hausse mais sans jamais l’interrompre durablement. Pour le mois de juin, l’indice parisien a progressé de 1,8 % sachant que sur la dernière les gains ont atteint 3,3 %.

Les grands indices « actions » internationaux ont fortement progressé durant le premier semestre. L’indice allemand, Daxx, a gagné 16 % en six mois. L’indice japonais s’est apprécié de son côté de 27 %. A New York, l’indice S&P 500 a progressé de 16 % quand le Nasdaq a augmenté de plus de 30 %, preuve du retour en force des valeurs technologiques.

Les investisseurs ont salué les bons résultats des entreprises tout en anticipant un retour rapide à la normale de l’inflation éludant les risques de récession. Cette analyse a été confortée à la fin du mois de juin par la baisse de l’inflation même si elle est avant tout provoquée par un effet de base (les prix de l’énergie avaient fortement augmenté en mai et juin 2022). Hors prix de l’énergie et de l’alimentation, la hausse des prix continue à être soutenue. Pour la zone euro, elle a augmenté, en juin, à 5,4 % contre 5,3 % en mai. Pour Christine Lagarde, l’inflation demeure encore présente et nécessite le maintien d’une politique monétaire restrictive.

Aux Etats-Unis, l’indice PCE des dépenses de consommation a augmenté de 3,8 % sur un an après 4,3 % en avril. Hors alimentation et énergie, critère considéré comme le plus pertinent par la Fed, le déflateur marque même un ralentissement surprise à 4,6 % sur un an, après 4,7 % en avril. Quant à la composante des anticipations d’inflation à 1 an, elle a été confirmée à 3,3%, après 4,2 % en mai et celle des anticipations à 5-10 ans est également maintenue à 3 %, après 3,1 % le mois précédent.

En six mois, le cours du baril de Brent a perdu près de 13 %. Plus globalement, les cours de l’énergie et des matières premières sans totalement retrouver leur cours d’avant la guerre en Ukraine ont enregistré ces six derniers mois une forte décrue qui se répercute en partie sur l’inflation des pays de l’OCDE.

Les taux des obligations d’Etat ont peu évolué, malgré la hausse des taux directeurs des banques centrales, les investisseurs ayant anticipé une grande partie de ces dernières. Les obligations bénéficient par ailleurs toujours de l’aversion aux risques des détenteurs de capitaux.

 

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
30 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 400,06-3,05 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 407,60+2,0 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 450.38+2,45 %3 839,504766,18
Nasdaq13 787,922,2 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 147,90+2,0 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 531,53+0,9 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 401,39+2,98 %3 792,284 ,298,41
Nikkei 225 (Japon)33 189,04+1,24%26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 202,06+0,13 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,930 %+0,046 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,392 %+0,031 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,821 %+0,081 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0914-0,23 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 917,96+0,00 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,92-3,42 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Le Coin des Epargnants du 17 juin 2023 : les actions plus fortes que les taux

Le CAC 40 met fin à trois semaines de disette

Cette semaine, le CAC 40 40 a gagné 2,43 %, dont 1,34 % vendredi 16 juin, mettant fin à trois semaines consécutives de repli. Les autres grands indices sont également en hausse ces cinq derniers jours. Les investisseurs n’ont pas surréagi à la hausse des taux de la BCE ni aux annonces de la FED laissant entrevoir également de nouvelles augmentations de taux. En revanche, ils anticipent l’annonce d’un plan de relance en Chine. Cet espoir a profité au secteur du luxe (Kering, Hermès, L’Oréal et LVMH).

Avec le relèvement des taux directeurs par la BCE, l’euro s’est apprécié face au dollar, les taux des obligations souveraines étant en légère progression. Les investisseurs avaient largement anticipé les décisions des banques centrales.

Politique monétaire, stabilité des taux aux États-Unis, hausse en zone euro

La FED temporise

Après dix augmentations successives de ses taux directeurs, la Réserve fédérale américaine (FED) a décidé, mercredi 14 juin, de les maintenir dans une fourchette comprise entre 5 % et 5,25 %. Cette pause était largement anticipée par les investisseurs. Cette stabilisation ne signifie pas que la FED se résigne à ne plus les augmenter dans le futur.

Cette décision de la FED s’inscrit dans le contexte de léger recul de l’indice des prix. Au mois de mai, celui-ci est revenu à 4 % sur un an, quand il avait atteint un record de 9,1 % en juillet 2022. Malgré tout, hors énergie et alimentation, le taux d’inflation annuel reste de 5,3 %, c’est-à-dire un niveau bien supérieur à la cible de 2 % voulue par la FED. Il n’est donc pas impossible que, d’ici à la fin de 2023, la banque centrale relève de nouveau ses taux à deux reprises pour atteindre la fourchette 5,5 %-5,75 %. La bonne tenue de l’emploi est un des facteurs pouvant justifier de nouvelles hausses de taux. L’économie américaine reste dynamique et la FED n’entend pas réitérer les erreurs des années 1970, quand elle avait assoupli trop rapidement sa politique monétaire. Au niveau des prévisions économiques, la FED prévoit désormais une croissance d’1 % pour les États-Unis en 2023, contre 0,4 % initialement prévu en mars. Elle table sur un taux de chômage annuel de 4,1 % (contre 4,5 % prévu en mars) et une inflation hors énergie et alimentation de 3,9 % (contre 3,6 % en mars). Ces prévisions confortent l’idée d’un atterrissage en douceur de l’économie américaine.

La BCE poursuit son programme de relèvement de ses taux directeurs

Jeudi 15 juin, la BCE a relevé ses taux directeurs pour la huitième fois. La hausse d’un quart de point était attendue. Le taux de dépôt est passé à 3,5 %, le taux de refinancement à 4 % et celui de la facilité de prêt marginal à 4,25 %. Le taux de dépôt évolue désormais à son plus haut niveau depuis mai 2001.

Lors de la conférence de presse, Christine Lagarde a souligné que cette augmentation se justifiait par l’absence de signes clairs concernant l’inflation sous-jacente (hors prix de l’énergie et de l’alimentation). Elle s’est inquiété des effets des hausses de salaires en cours. Celle-ci atteint désormais 4,6 % en rythme annuel. À ce titre, la BCE a relevé ses anticipations d’inflation sous-jacente pour 2023 et 2024. Elles sont passées respectivement de 4,6 % et 2,5 % à 5,1 % et 3 %. Les prévisions portant sur la croissance européenne ont été revues à la baisse pour notamment prendre en compte le fait que la zone euro est entrée en légère récession. La croissance en 2023 serait de 0,9 % pour la zone euro. Elle passerait à 1,5 % en 2024 et 1,6 % en 2025. Dans ce contexte, Christine Lagarde a indiqué que l’heure n’était pas à la pause.

La BCE a confirmé l’arrêt définitif des réinvestissements dans le cadre de son principal programme d’achat d’actifs (Asset purchase programme ou APP). Les obligations de son portefeuille arrivant à maturité ne donneront plus lieu à des rachats de nouvelles obligations. Le retrait de liquidité devrait désormais approcher les 30 milliards par mois. Ce non-renouvellement des obligations vise à diminuer le bilan de la BCE qui a atteint avec la crise sanitaire près de 9 000 milliards d’euros. Plus que l’arrêt des achats obligataires, c’est le remboursement des TLTRO  (Targeted longer-term refinancing operations) qui devrait avoir le plus d’impact en termes de réduction du bilan. Le 28 juin prochain, les banques vont en effet rembourser pour plus de 500 milliards d’euros de ces prêts de long terme aux taux très attrayants. La BCE n’a pas prévu de prolonger ces TLTRO, ni de proposer de nouvelle source de financement exceptionnelle. Cette situation pourrait créer quelques tensions pour des banques en manque de liquidités. La BCE a précisé que les banques pouvaient accéder à la facilité de refinancement de la BCE – désormais à 4 % – pour faire face à cette situation.

 

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
16 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 388,65+2,35 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 299,12+1,39 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 409,59+2,87 %3 839,504766,18
Nasdaq13 689,57+3,35 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 378,75+2,62 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 641,95+1,09 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 394,82+2,45 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)33 706,08+4,47 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 273,33-1,30 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,971 %+0,054 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,468375 %+0,093 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,780 %+0,028 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0925+1,58 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 956,71-0,04 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,87+1,36 %84,0878,140

Les Français épargnent malgré et à cause de l’inflation

A priori, cela ressemble à un paradoxe. Le taux d’épargne des ménages français reste élevé malgré l’inflation et l’érosion du pouvoir d’achat. Dans sa note de conjoncture du 15 juin 2023, l’INSEE prévoit un taux d’épargne de 18,1 % du revenu disponible brut cette année, contre 17,5 % en 2022. Ce taux d’épargne reste nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (15 %).

En 2023, toujours selon l’INSEE, le pouvoir d’achat par unité de consommation devrait être étale après avoir baissé de 0,4 % en 2022. Le maintien d’un fort taux d’épargne s’effectue au détriment de la consommation. En 2023, celle-ci devrait baisser de 0,2 %. La contraction atteint 6,6 % pour les produits agricoles et 3,5 % pour les produits manufacturés. En revanche, les services sont préservés avec une hausse de 2,7 % (les dépenses de transports augmentent du fait de l’inflation de plus de 6 %). Cette baisse de la consommation prévue par l’INSEE confirme les résultats de l’enquête d’AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne (réalisée par l’IFOP) d’avril 2023. 43 % des sondés déclaraient vouloir réduire leurs dépenses de consommation quand seulement 13 % pensaient puiser dans leur épargne. Par ailleurs, les ménages ont fortement réduit leurs dépenses d’investissement, ce qui leur permet d’épargner davantage.

Inquiétudes à tous les étages : inflation, transition énergétique, géopolitique et retraite

Cette propension à l’épargne témoigne de la persistance d’un fort niveau d’inquiétude chez les Français qui est confirmé, mois après mois, par le faible indice de confiance des ménages. Craignant que la situation économique continue à se dégrader, ils préfèrent mettre de l’argent de côté. L’épargne de précaution prédomine comme en témoigne la forte collecte du Livret A (plus de 22 milliards d’euros sur les quatre premiers mois de 2023 et la modestie de la collecte de l’assurance vie sur la même période). Cette volonté de disposer d’une importante épargne de court terme vise à faire face à des achats dont le montant pourrait encore augmenter en raison de la poursuite de l’inflation. D’autres facteurs anxiogènes sont également à prendre en compte comme la transition énergétique ou la situation géopolitique. Le vieillissement démographique qui est de nature structurelle contribue également à la hausse de l’épargne qui avait commencé avant la crise sanitaire. Le poids des personnes de plus de 45 ans au sein de la population augmente ; or ces tranches d’âge sont celles qui préparent financièrement leur retraite en épargnant. Toujours selon l’enquête d’AG2R LA MONDIALE – AMPHITEA – Cercle de l’Épargne, 72 % des Français en âge de travailler estiment que leurs pensions ne suffiront pas pour vivre correctement et 59 % mettent de l’argent de côté pour leur retraite.

La hausse du rendement des produits de taux incite à l’épargne

Même si le rendement réel des livrets reste négatif (sauf pour le Livret d’épargne populaire), les ménages ont accru leurs versements dès les annonces de relèvement des taux. Sur le premier trimestre, le Livret A a ainsi obtenu sa meilleure collecte depuis 2009.

Une reprise de la consommation pour la fin de l’année

La baisse de l’inflation attendue au cours du second semestre devrait conduire les ménages à relâcher leurs efforts en matière d’épargne en se faisant davantage plaisir. Les dépenses de consommation pourraient repartir alors à la hausse.

En privilégiant l’épargne, les Français se distinguent des Américains qui restent des adeptes invétérés de la consommation. Ils ont en grande partie épuisé leur cagnotte covid quand les Français n’y touchent pas en moyenne. Il faut, en effet, souligner que les 20 % des Français les plus modestes ont été contraints de ponctionner leur épargne pour faire face à la hausse des prix. Ce sont les 40 % les plus riches et surtout les 20 % disposant les revenus les plus élevés qui, en France, placent leur argent sur des produits financiers.

La French Tech française toujours en pointe

La French Tech tenait salon (VivaTech) à Paris du 14 au 17 juin à Paris Expo. Malgré le ralentissement des levées de fonds et la baisse des valorisations, elle demeure dynamique en étant à l’origine de 13 000 créations d’emplois depuis janvier. La profession s’attend à une hausse des emplois de plus de 12 % sur un an (30 000 au total), loin du mouvement de destruction que les États-Unis connaissent. Néanmoins, certaines start-ups ont dû réduire leurs effectifs (Payfit, Back Market et Ankorstore par exemple). Sur le plan européen, la France se classe au deuxième rang dans le domaine des start-ups, derrière le Royaume Uni.

Parmi les start-ups en France, celles en lien avec la transition énergétique sont en forte croissance. Dans un contexte baissier pour les levées de fonds (-60 %), ces dernières ont récolté 172 % de fonds en plus en 2022, selon le dernier rapport EY, pour atteindre 2 milliards d’euros. Depuis le début de l’année, les levées de fonds sont de nouveau orientées à la hausse, +40 % par rapport au dernier trimestre 2022. Le nombre d’opérations a enregistré une hausse 15,6 % sur la même période. Sur le premier quadrimestre, plus de 300 entreprises ont levé des fonds et leur nombre devrait avoisiner 1 000 sur l’ensemble de l’année 2023.

Le Coin des Epargnants du 3 juin 2023 : le temps du soulagement aux Etats-Unis

Bonnes nouvelles sur le front américain et européen

La Bourse de Paris a fini la semaine mieux qu’elle ne l’avait commencée, malgré les menaces de dégradation de la note française. Les différentes places boursières ont salué l’adoption de la loi reportant de deux ans la question du relèvement du plafond de la dette américaine et la décrue de l’inflation en Europe. La hausse de la fin de la semaine n’empêche pas les indices actions, tant le CAC 40 que l’Eurostoxx ou le Footsie londonien, de reculer légèrement sur la semaine, confirmant leur tendance du mois de mai. Après avoir enregistré des sommets, le marché parisien est dans une phase de consolidation post publication des résultats des entreprises. Les doutes sur la croissance tant au sein de l’OCDE qu’en Chine incitent à la prudence. Aux Etats-Unis, la levée de l’hypothèque du plafond de la dette a contribué à la hausse des cours.

Les résultats de l’emploi américain au mois de mai ont été jugés plutôt encourageants, le maintien d’un fort mouvement de création d’emplois s’étant accompagné d’une modération des salaires. Le secteur non agricole a créé 339 000 postes le mois dernier, contre 294 000 en avril, confirmant que l’économie américaine reste résiliente. Le consensus formé par Bloomberg pariait sur 195 000 créations de postes. Le taux de chômage a légèrement augmenté en mai de 0,3 point à 3,7 % de la population active, contre 3,5 % attendu. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % sur un mois, après +0,4 % en avril, et de 4,3 % sur un an, quand le marché attendait une stabilisation à 4,4 %. Si la fermeté des embauches ne va pas dans le sens d’une pause dans le cycle de hausse des taux de la Fed, l’accalmie sur les salaires et la hausse du taux de chômage sont néanmoins des signaux positifs. Ces derniers pourraient conduire la banque centrale à modérer ses prochains relèvements de taux.

Le Congrès a joué à se faire peur cette semaine en adoptant dans la nuit du 1er au 2 juin la loi relevant le plafond de la dette publique. Par sécurité, l’échéance avant un défaut de paiement du pays, celle du 1er juin, avait été décalée au 5 juin vendredi soir par la secrétaire au Trésor Janet Yellen. En échange d’une suspension du plafond jusqu’en 2025, l’exécutif a accepté un maintien strict des dépenses à leur niveau actuel pour 2024 avec une légère augmentation dans la défense et pour les anciens combattants, avant une hausse plafonnée à 1 % l’année suivante. Les fonds non utilisés dans le cadre du Covid seront réintégrés pour près de 30 milliards de dollars.  À la demande des Républicains, l’accord prévoit que les Américains âgés de 49 à 54 ans bénéficiant d’une aide alimentaire devront répondre à certaines exigences en matière de travail s’ils sont valides et sans personne à charge.

Dans ce contexte, les taux d’intérêt sur les obligations d’État sont en recul. Le taux de l’OAT français à 10 ans est repassé en-dessous de 3 %. L’écart avec l’Allemagne est relativement stable à 0,546 point en fin de semaine.

La semaine a également été marquée par la décrue de l’inflation au sein de l’Union européenne en lien avec le recul des prix de l’énergie. La baisse du cours de pétrole a provoqué une vive réaction du prince Abdelaziz ben Salmane, le ministre saoudien de l’énergie. Il condamne l’action des traders et fonds qui spéculeraient sur la chute des cours du pétrole. Pour tenter de relever les cours du pétrole ou tout au moins de les stabiliser, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourrait décider, le 4 juin, une nouvelle baisse de sa production. L’Arabie saoudite a besoin d’un baril au moins supérieur à 80 dollars pour assurer l’équilibre de son budget, or celui-ci évolue autour de 72 dollars. En 2022, elle avait estimé qu’un niveau de 90 dollars était un « bon prix ». Le ralentissement de la croissance de la Chine conduit à une détente sur les prix. Une partie du pétrole russe trouve preneurs soit dans les pays émergents ou via des circuits parallèles. La Russie doit vendre son pétrole pour financer ses dépenses militaires, ce qui favorise une baisse des cours.

Le tableau de la semaine des marchés

 Résultats
2 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 270,69-0,66 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 762,76+2,082 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 282,37+1,90 %3 839,504766,18
Nasdaq13 240,77+2,02 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 051,23+0,48 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 607,28-0,30 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 323,52-0,37 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)31 524,22+0,75 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 229,53+0,57 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,859 %-0,251 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,313 %-0,306 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,691 %-0,146 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0716-0,03 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 956,05+0,91 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,12+1,30 %84,0878,140
CdE

Le Coin des épargnants du 26 mai 2023

En attendant la fumée blanche du Congrès

Les investisseurs ont attendu, aux Etats-Unis, toute la semaine un compromis entre démocrates et républicains sur le relèvement du plafond de la dette publique et éviter ainsi un shutdown. Un accord pourrait être trouvé d’ici la fin du weekend. Il n’en demeure pas moins que sur le front économique, les indices ne sont guère enthousiasmants. Toujours, aux Etats-Unis, en avril, l’indice PCE core, mesure préférée de l’inflation de la Réserve fédérale américaine (Fed), a augmenté de 0,3 point sur un mois, soit 0,1 point au-delà des attentes. Le taux d’inflation annuel de base est remonté de 4,6 % à 4,7 %. Cette hausse pourrait inciter la FED à remonter plus que prévu ses taux. Dans le même temps, les exportations américaines ont baissé de 5,5 % en variation mensuelle, laissent présager un ralentissement de l’économie. De son côté, l’Allemagne est officiellement entré en récession au cours du premier trimestre dans un contexte toujours de forte inflation. Dans ce contexte, les taux d’intérêt des obligations souveraines ont poursuivi leur hausse. Les indices actions en Europe ont accusé le coup cette semaine en baissant de plus de 2 %. A noter que le Nasdaq s’est apprécié de 2,55 % sur la semaine.

Le tableau de la semaine  des marchés

 Résultats
26 mai 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 326,93-2,55 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 093,34-0,92 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 205,45+0,40 %3 839,504766,18
Nasdaq12 975,69+2,55 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 984,47-2,13 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 631,00-1,77 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 50 4 337.50-1,10 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)30 916,31+0,35 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 212,50-2,01 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,110 %+0,091 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,537 %+0,108 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,837 %+0,156 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0710-0,82 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 942,35-1,67 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76.88+1,54 %84,0878,140
CdE

L’assurance vie entre deux eaux !

Les assureurs n’aiment ni les périodes de faibles taux d’intérêt, ni celles de remontée brutale de ces derniers. Les faibles taux des obligations pèsent sur le rendement des fonds euros. La hausse rapides des taux, de son côté, peut conduire des assurés à effectuer des retraits des fonds euros obligeant les assureurs à vendre des obligations achetés à des prix plus élevés. Le passage d’une période à une autre peut être compliqué pour les assureurs mais est temporaire. Les prochaines années pourraient, en effet, être à nouveau plus porteuses pour les fonds euros.

De 2020 à 2023, les taux d’intérêt des obligations d’État à 10 ans sont passés de -0,2 à 3 %. Les taux d’intérêt à court terme (sur les dépôts à terme, sur les placements monétaires…) sont aussi passés au-dessus du rendement du fonds en euros (2 % en 2022) avec les relèvements successifs des taux directeurs décidés par la Banque centrale européenne (BCE).

Pour les fonds euros, la baisse de leur rendement a conduit à une collecte négative depuis deux ans. Les épargnants arbitrent en faveur des unités de compte ou effectuent des rachats en vue d’une réallocation sur d’autres produits d’épargne (livrets réglementés, dépôts à terme, etc.) plus rémunérateurs.

Cercle de l’Épargne – données APCR

La décollecte nette reste pour le moment mesurée, autour d’une trentaine de milliards d’euros au regard du montant total des fonds euros (1 470 milliards d’euros). Les assurés modifient peu leur allocation d’épargne par inertie. Ils ne ferment pas leurs contrats d’assurance vie afin de ne pas perdre les avantages fiscaux qui leurs sont attachés. Face au risque de retraits, les assurés ont réagi en puisant sur la provision pour participation aux bénéfices (PPB) pour doper le rendement de 2022. La grande majorité des assureurs disposent d’importantes PPB constituées ces dernières années et qui ont vocation à être redistribuées au profit des assurés.

Dans les prochaines années, l’attractivité des fonds euros devrait augmenter avec la hausse des taux d’intérêt. Les investisseurs parient sur des taux plus élevés que lors des dix dernières années. Les besoins d’investissement étant en forte augmentation notamment en lien avec la transition énergétique, l’épargne sera davantage convoitée. Devenant plus rare, son prix sera élevée. Depuis 2020, les déficits publics atteignent des niveaux records (4,5 % du PIB en 2022 au sein de la zone euro) obligeant les États à emprunter des sommes croissantes. Les dépenses publiques sont orientées à la hausse en raison du vieillissement et des besoins en matière de défense, de santé ou d’éducation. Le soutien à la transition énergétique, à la recherche & développement et à la réindustrialisation amène les États à accroître également leurs dépenses. L’inflation devrait être plus forte dans les prochaines années que durant la période 2012/2021 ce qui conduit les taux d’intérêt à être plus élevés. La décarbonation de l’économie, le vieillissement qui réduit le nombre d’actifs disponibles, les besoins en services domestiques sont par nature inflationnistes. L’augmentation rapide de la masse monétaire, ces dix dernières années constitue une réserve d’inflation. Celle-ci diminuera le coût de la garantie en capital. La hausse du rendement des fonds euros devrait s’accompagner d’une moindre progression des prix de l’immobilier, voire d’un ajustement à la baisse. Au sein de la zone euro, au premier trimestre 2023, en rythme annualisé, les prix des logements sont en baisse de 3 %. Dans une période à plus volatilité, compte tenu de la forte aversion aux risques des investisseurs, les fonds euros devraient être privilégiés au détriment des actions dont les cours dans ce contexte devraient moins progresser. À moyen terme, les fonds euros devraient donc retrouver de leur attractivité d’autant plus que les épargnants de plus en plus âgés seront à la recherche de placements sûrs.

Livret A : une collecte encore soutenue en avril

Retour progressif à la normale pour le Livret A

Après trois mois de hausses stratosphériques, le Livret A revient, au mois d’avril, à un niveau de collecte plus traditionnel avec +2,33 milliards d’euros, après 9,27 milliards d’euros en janvier, 6,27 milliards d’euros en février et 4,17 milliards d’euros en mars. L’effet taux s’estompe progressivement. La collecte tend, en effet, à diminuer trois mois après l’annonce d’un relèvement. Pour le mois d’avril 2023, cette décrue demeure, malgré tout, limitée, la collecte restant au-dessus de la moyenne de ces dix dernières années (1,9 milliard d’euros). Pour le LDDS, la collecte s’est élevée en avril à 1,15 milliard d’euros, ce qui la place également à un haut niveau.

Les Français, toujours en mode « épargne de précaution »

Les Français restent, en ce début d’année, toujours en mode « épargne de précaution » malgré la baisse de leur pouvoir d’achat. Ils préfèrent diminuer leurs dépenses de consommation plutôt que de puiser dans leur épargne. Sur les quatre premiers mois de l’année, la collecte du Livret A s’est élevée à 22,04 milliards d’euros, soit son plus haut niveau depuis 2009 (23,76 milliards d’euros en lien avec la banalisation de sa distribution). Toujours pour les quatre premiers mois, la collecte du LDDS a atteint 6,82 milliards d’euros, ce qui constitue un record depuis l’établissement des séries statistiques par la Caisse des dépôts et consignations (2009).

En avril, l’encours des deux produits atteint de nouveaux sommets : 397,4 milliards d’euros pour le Livret A et 141,1 milliards d’euros pour le LDDS.

La forte collecte du Livret A, depuis le début de l’année, s’explique en partie par le dégonflage des dépôts à vue. Leur encours est, en effet, passé, selon les statistiques de la Banque de France de 542,2 milliards d’euros à 508,7 milliards d’euros de septembre 2022 à mars 2023 (dernier chiffre connu). Cet encours demeure néanmoins nettement supérieur à son niveau d’avant covid (406,5 milliards d’euros en décembre 2019). Pour mémoire, il était de 236 milliards d’euros en avril 2013. Les dépôts à vue ont fortement augmenté durant la période de faibles taux d’intérêt, rendant les livrets peu attractifs, ainsi que durant les crises qui incitent les ménages à conserver, en quantité plus importante, des liquidités. La décrue des dépôts à vue/comptes courants pourrait se poursuivre dans les prochains mois en raison de l’augmentation des taux et de l’inflation. Cette décrue a comme limite le nombre de Livrets A et de LDDS ayant atteint le plafond de versement.

Fin 2021, 4,3 millions de Livrets A étaient au plafond (22 950 euros) sur un total de plus de 55 millions, soit près de 8 % du total. Compte tenu de l’importance de la collecte de ces derniers mois, leur proportion a dû atteindre 10 %. L’encours moyen du Livret A est de 5 500 euros.

Fin 2021, sur un total de 24,5 millions de LDDS, 22 % étaient au plafond (12 000 euros) soit 4,6 millions. L’encours moyen était alors de 5 100 euros. En 2021 320 000 étaient arrivés au plafond. Compte tenu des collectes, le nombre de LDDS au plafond a dû dépasser 25 millions. 

En attendant le 1er août 2023

D’ici le mois juillet prochain, mois d’annonce d’une éventuelle hausse du taux du Livret A (dont l’entrée en vigueur se fera au 1er août), la collecte de ce dernier devrait s’estomper quelque peu en raison des dépenses liées aux vacances.

Concernant le taux du Livret A, le Ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a promis son relèvement sans en préciser le montant. « Ma première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français, surtout dans cette période de crise, c’est extrêmement important », a déclaré, le mercredi 3 mai à France Info, le Ministre. Il a précisé « si jamais la conclusion de la formule et du gouverneur de la Banque de France, c’est que comme l’inflation est très élevée, il faut continuer à augmenter la rémunération du Livret A, je suivrai la recommandation du gouverneur », Il a complété que « c’est une proposition qui est faite par le gouverneur de la Banque de France et qui ensuite est validée par votre serviteur ».

Compte tenu des éléments de la formule, le taux du Livret A pourrait se situer au 1er août 2023 entre 4 et 4,5 %. Un tel taux génèrerait un surcoût pour les établissements financiers et pour les bailleurs sociaux ainsi que pour les collectivités locales et les PME qui empruntent à partir des ressources issues du Livret A ou du LDDS. Les banques pourraient être amenées à répercuter le surcoût de la hausse du taux sur les emprunts dans un contexte où l’accès à ces derniers est de plus en plus difficile. Un taux élevé pourrait également inciter les Français à privilégier l’épargne au détriment de la consommation. Un taux au-delà de 4 % serait un pic dans la hiérarchie des taux. Un produit d’épargne de court terme comme le Livret A serait ainsi beaucoup mieux rémunéré que des produits de long terme. Du côté des épargnants, quoi qu’il arrive, le taux du Livret A sera inférieur à l’inflation ce qui signifie que le rendement réel restera négatif.

Le gouverneur de la Banque de France pourrait, comme le prévoit l’arrêté du 27 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée, proposer de déroger à la stricte application de la formule au nom de « circonstances exceptionnelles ». Dans ce cas, le Gouverneur transmet l’avis et les propositions de taux de la Banque de France au ministre chargé de l’économie qui peut alors les suivre ou pas.

Cercle de l’Épargne – données Caisse des Dépôts et Consignation

Cercle de l’Épargne – données Caisse des Dépôts et Consignation

Le Coin de l’épargne du 12 mai 2023 : l’inflation et encore l’inflation

Aux Etats-Unis, l’indice de confiance du consommateur, calculé par l’Université du Michigan, est ressorti en dessous des prévisions, à 57,7 points contre 63 escompté, et 63,5 le mois précédent. Le moral des ménages est ainsi au plus bas depuis le mois de novembre. Les investisseurs ont également noté que les anticipations d’inflation à un an, un facteur clef pris en compte par la Réserve fédérale américaine dans le cadre de sa politique monétaire, a été annoncée à 4,5 % pour mai quand elle était attendue en décélération à 4,4 % sur un an, contre 4,6 % en avril. Les anticipations à cinq ans, sont de nouveau en hausse à 3,2 %, contre 3 % en avril. Les prix à l’importation ont augmenté de 0,4 % sur un mois en avril, marquant leur première hausse de l’année. La banque centrale américaine, la Fed doit faire face à un ralentissement de l’économie pouvant amener une récession dans un contexte d’inflation élevée. Pour certains de ses membres, la politique monétaire n’est pas suffisamment restrictive pour casser les transmissions de hausses de prix. Pour un certain temps, le maintien de taux élevés apparaît nécessaire.

Les investisseurs s’inquiètent également de la fixation du plafond de la dette avec un risque de shutdown en cas d’absence dans les prochains jours d’un accord au Congrès. La nouvelle rencontre de Joe Biden avec les responsables démocrates et républicains a été reportée à la semaine prochaine. Des membres du Congrès et des responsables de l’administration ont néanmoins engagé des discussions pour établir les grandes lignes d’un accord portant sur un relèvement du plafond de la dette et une limitation des dépenses publiques ainsi que sur une possible augmentation des impôts.

Dans cet environnement incertain, les investisseurs ont opté cette semaine la prudence. Les indices des grandes places financières sont en léger recul sur la semaine à l’exception du Nasdaq en légère hausse. Le CAC 40 a ainsi enregistré sa troisième semaine consécutive de baisse, cédant 0,24 % en cinq séances. Les taux des obligations d’Etat sont restés stables cette semaine. En revanche, l’euro s’est légèrement déprécié face au dollar.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
12 mai 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 414,85-0,24 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 300,62-1,12 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 124,08-0,29 %3 839,504766,18
Nasdaq12 284,74+0,40 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 913,82-0,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 754,62-0,31 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 317,88-0,37 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)29 388,30+1,51 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 272,36-1,86 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,857 %-0,012 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,274 %-0,008 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,446 %-0,006 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0853-2,43 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars2 010,03-0,29 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,36-1,14 %84,0878,140
CdE

Crise du logement, les taux d’intérêt n’expliquent pas tout

Les professionnels de l’immobilier soulignent la chute de la construction et des transactions. La Fédération française du bâtiment a de son côté alerté : si rien n’est fait, 100 000 emplois sont menacés dans le secteur d’ici à 2024-2025. Dans le même temps, selon la Fondation de l’Abbé Pierre, plus de 14 millions de Français rencontreraient des problèmes pour se loger.

Avec des prix de l’immobilier élevés, la hausse des taux constitue une deuxième peine. La crise ne se résume pas à la question des taux d’intérêt. Au premier trimestre 2023, ils ont retrouvé leur niveau de 2012. En valeur réelle, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, ils demeurent négatifs. Il n’en demeure pas moins que le taux moyen des crédits immobiliers est passé de 1,06 % en décembre 2021 à 3,15 % en avril, selon l’observatoire Crédit Logement CSA. Associé à des conditions d’accès plus strictes, la production de crédits à l’habitat a diminué en avril de 44,4 % sur un an, selon les estimations de la Banque de France. Le problème numéro 1 est le prix de l’immobilier qui a doublé en vingt ans. Le marché des logements, en France, est un marché de pénurie. La rareté du foncier et l’augmentation des coûts de construction ont favorisé une hausse de l’immobilier, hausse qui a été, par ailleurs, alimentée par la faiblesse des taux d’intérêt entre 2016 et 2021.

Le marché de la location est sous tension en raison de la raréfaction de l’offre. Le développement des locations saisonnières dans les grandes villes et dans les villes touristiques limite les locations à l’année. Plus de 800 000 logements seraient proposés, en France, en location saisonnière. Ce nombre aurait augmenté de près de 20 % en moins de deux ans. Les mesures visant à empêcher la location de logements ne respectant pas les normes énergétiques conduisent les propriétaires à les retirer de l’offre locative ou les vendre. L’offre de biens à louer aurait diminué de 46 % entre 2019 et 2023. La tension serait vive pour les deux pièces, 30 % de l’offre de logements et 40 % des demandes. La raréfaction des logements en location dans le parc privé provoque le gonflement du nombre de candidats pour un logement social. 70 % de la population y est éligible et en un an, 100 000 nouvelles demandes ont été déposées, portant à 2,3 millions le nombre total de ménages en attente d’une HLM. Même si la France a un des parcs les plus importants de logements sociaux d’Europe, la construction est insuffisante. 100 000 constructions ont été engagées en 2022 soit moins que prévu (120 000).

Les besoins en logement sont importants en raison de l’augmentation de la population et de sa concentration croissante sur certaines parties du territoire, grandes agglomérations et régions côtières. Par ailleurs, les divorces et l’essor des familles monoparentales contribuent également à accroître la demande en logements.

La France consacre chaque année plus de 38 milliards d’euros au logement sans pour autant que cela ne contribue à résoudre une crise vieille de plusieurs décennies. Le nombre de logements neufs construits se situe en fonction des années entre 350 000 et 400 000 quand il en faudrait au minimum 500 000. Les lois visant à lutter contre l’artificialisation des sols et à limiter l’urbanisation provoquent une raréfaction du foncier. En outre, les maires en lien avec les souhaits de leur population sont de plus en plus réticents à accroître l’offre de logements. Des candidats, lors des dernières élections municipales, se sont fait élire sur le thème de l’arrêt des constructions. La construction est également freinée par l’augmentation des coûts de construction en lien avec le durcissement des normes énergétiques. La faible industrialisation des process de construction ne facilite pas l’obtention de gains de productivité dans le secteur du bâtiment. Cette industrialisation qui passe par un recours plus important à des éléments préfabriqués nécessite, par ailleurs, un effort de formation en faveur des salariés du secteur du bâtiment.

Le gouvernement devrait dans le prolongement des travaux sur le logement du Conseil national de la refondation (CNR) annoncer plusieurs mesures. Un grand plan d’acquisition de logements neufs par CDC Habitat, filiale de la Caisse des Dépôts, auprès des promoteurs, est à l’étude.

Le gouvernement devra également indiquer s’il maintient plusieurs dispositifs en faveur de l’immobilier qui doivent s’éteindre en 2023 comme le Prêt à taux zéro (PTZ) ou en 2024 pour le Pinel qui vise à favoriser l’investissement locatif. En lieu et place de ces dispositifs, des experts plaident pour la création d’un statut de bailleur qui permettrait l’amortissement des biens immobiliers voués à la location, ce dispositif est aujourd’hui réservé aux logements loués meublés (statut LMNP). La Cour des Comptes a, à plusieurs reprises, souligné que les aides fiscales en faveur de l’immobilier locatif avaient une faible efficacité et qu’elles contribuent avant tout à la hausse des prix de l’immobilier.

Une refonte de la fiscalité des plus-values pourrait être imaginée. Les abattements en fonction de la durée de détention (23 ans pour la fiscalité et 30 ans pour les prélèvements sociaux) ne favorisent pas la fluidité du marché. Une taxation accrue pour les plus-values de moins de quatre ans et des abattements sur une période de 8 ans seraient certainement souhaitables à la fois pour concilier lutte contre la spéculation et fluidifier davantage le marché. L’instauration d’un régime de plus-values pour les résidences principale bien qu’impopulaire est certainement souhaitable pour limiter les effets d’aubaine, et pourrait donc être imaginée.

Cercle de l’Épargne – données SDES, Sit@del2, estimations à fin mars 2023

Le Coin des Epargnants du 5 mai 2023 : les banques centrales toujours à la manœuvre

Marchés, une semaine aux signaux contradictoires

L’inflation continue à augmenter en Europe. L’emploi américain reste positif tout comme celui de la France. Les banques centrales américaine et européenne relèvent leurs taux directeurs mais le processus de hausses semble se rapprocher de son terme. Dans ce contexte chahuté, le Cac 40 a clôturé ce vendredi 5 mai sur un gain de 1,26 % à 7 432,93 points, mais en petite baisse sur l’ensemble de la semaine. Les indices des grandes places financières ont perdu également un peu de terrain.

L’économie américaine a créé 253 000 postes dans le secteur non agricole au mois d’avril, soit nettement plus que les 185 000 attendus. Les soldes des mois de mars et de février ont été révisés en baisse, de respectivement de 236 000 postes à 165 000 et de 311 000 à 248 000. Le taux de chômage a diminué de 0,1 point à 3,4 %, là où le marché tablait sur une hausse à 3,6 %, tandis que la hausse du salaire horaire moyen a accéléré à 4,4 %, contre une stabilisation à 4,2 % estimée.

Les taux des obligations souveraines ont été peu affectés par les relèvements des taux directeurs qui avaient été largement anticipés. Les investisseurs ont été sensibles à l’idée que les banques centrales allaient bientôt arrêter de resserrer la politique monétaire.

Le prix du pétrole a continué de reculer cette semaine pour s’établir à 75 dollars le baril. Cette baisse intervient malgré la réduction d’un million de barils supplémentaires décidée par l’OPEP+. Le ralentissement de l’économie mondiale explique cet accès de faiblesse. Le rebond économique chinois serait moins fort qu’escompté. Par ailleurs, le pétrole russe arriverait à déjouer les embargos et se retrouverait sur le marché notamment en passant par la Turquie.

Dixième relèvement consécutif des taux d’intérêt aux États-Unis

Mercredi 3 mai 2023, la FED a décidé de relever ses taux directeurs pour la dixième fois consécutive depuis le début de l’année 2022. Ce processus de relèvement est le plus rapide enregistré depuis quarante ans. La hausse d’un quart de point est néanmoins modérée. Après cette décision du comité de politique monétaire, la fourchette de taux s’établit désormais entre 5 % et 5,25 %.

Les marchés n’ont pas été surpris par l’annonce de la banque centrale américaine FED qui avait été largement anticipée. En revanche, les investisseurs espéraient que la banque centrale sonne la fin du cycle haussier avec une possible décrue des taux à partir de l’automne. En la matière, la FED est restée prudente. Son communiqué officiel de mai ne mentionne pas de nouvelles hausses pour les prochaines réunions à la différence du précédent communiqué. Le comité de politique monétaire a précisé qu’il prendra en compte « les restrictions cumulées de la politique monétaire, le retard avec lequel la politique monétaire affecte l’activité économique et l’inflation, et les développements économiques et financiers » avant de prendre une éventuelle décision de relèvement. En revanche, Jerome Powell a exclu l’hypothèse d’une baisse des taux cette année. Il a déclaré que « nous pensons que l’inflation va diminuer, mais pas si vite ». Dans son communiqué, la Fed indique également qu’elle « serait prête à ajuster sa position de politique monétaire de façon appropriée si des risques émergeaient qui pouvaient empêcher l’atteinte de ses objectifs ». Ces objectifs sont « un taux d’emploi maximal et une inflation qui progresse de 2 % sur le long terme ». Jerome Powell a toutefois souligné qu’en dépit d’une hausse de 5 points des taux directeurs depuis mars 2022, « le chômage est aussi bas qu’avant », et « au plus bas depuis 15 ans ». Le Président de la FED pense qu’il est « possible de refroidir le marché du travail sans grosse augmentation du chômage » tout en soulignant que l’histoire économique a plutôt montré l’inverse.

Parmi les « développements » que la Fed intègrera dans son analyse, figurent la situation des banques et l’évolution de l’accès au crédit qui est en baisse depuis le mois de mars pour les entreprises.

Les prochaines semaines aux États-Unis seront marquées par le problème du relèvement du plafond de la dette publique avec un risque de défaut de paiement en cas de persistance du désaccord politique entre Républicains et Démocrates. La date butoir est fixée au 1er juin.

Septième relèvement consécutif pour la BCE

Jeudi 4 mai 2023, la BCE a relevé ses taux directeurs. La hausse a été de 25 points de base après avoir déjà connu six hausses consécutives entre 0,50 et 0,75 point depuis juillet. Les taux directeurs de la BCE se situent désormais dans une fourchette comprise entre 3,25 et 4 %, au plus haut depuis octobre 2008.

La BCE a rappelé que son objectif de réduction de l’inflation était intangible. « Les décisions futures du Conseil des gouverneurs garantiront que les taux directeurs seront ramenés à des niveaux suffisamment restrictifs pour permettre un retour rapide de l’inflation à l’objectif à moyen terme de 2 % et seront maintenus à ces niveaux aussi longtemps que nécessaire », précise le communiqué de la Banque centrale européenne.

Le relèvement avait été anticipé comme aux États-Unis. L’inflation est, en effet, toujours élevée et a même enregistré une légère progression en avril, passant de 6,9 à 7 % sur 12 mois. En revanche, l’inflation sous-jacente – qui exclut les prix très volatils de l’alimentation et de l’énergie, et qui, de fait, est privilégiée par la BCE – a légèrement reculé le mois dernier, passant de 5,7 à 5,6 %. Le choix d’une hausse de 25 points de base a néanmoins surpris un certain nombre d’analystes comme ceux de JP Morgan et de Bank of America qui tablaient sur un relèvement de 50 points de base, comme lors des réunions précédentes. La BCE a certainement pris en compte la dernière enquête publiée mardi sur la distribution du crédit en zone euro au premier trimestre, qui souligne un ralentissement notable du financement de l’économie par les banques. Le relèvement a minima des taux directeurs peut également s’expliquer par le fait qu’en parallèle la BCE a décidé d’arrêter entièrement ses réinvestissements au titre de son principal programme d’achat obligataire, l’Asset purchase programme (APP) à compter du mois de juillet. Depuis deux mois, elle avait commencé à réduire ses achats d’obligations en s’abstenant de réinvestir – pour 15 milliards d’euros par mois – les montants issus du remboursement des obligations inscrites à son bilan. Une forte hausse des taux directeurs aurait pu fragiliser les banques au moment où la BCE réduit les liquidités sur le marché en dégonflant son bilan. Elle a aussi accéléré les remboursements des TLTRO (targeted longer-term refinancing operations), des prêts ciblés de long terme accordés aux banques à des conditions avantageuses lors de la crise sanitaire. Près de 500 milliards d’euros de ces financements arrivent à échéance en juin.

La hausse du début de mois de mai décidée par la BCE ne devrait pas être la dernière. Les marchés parient sur un relèvement de 0,5 point des taux directeurs d’ici la fin de l’été en une ou deux fois.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
5 mai 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 432,93-0,78 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 674.38-1,24 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 136,25-0,60 %3 839,504766,18
Nasdaq12 235,41+0,21 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 961,02-0,06 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 778,38-1,15 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 340,43-0,47 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)29 157,95+2,46 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 334,50+0,34 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,869 %-0,017 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,282 %-0,032 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,452 %+0,015 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,1025-0,96 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars2 015.80+1,11 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,12-5,77 %84,0878,140
CdE

Le taux du Livret A : une affaire d’Etat

La fixation du taux du Livret A est de tout temps, une affaire d’Etat donnant lieu à d’importants débats. Avec la résurgence de l’inflation, cette question a gagné en acuité. L’épargne du Livret A doit-elle être protégée de la hausse des prix ou pas et dans quelles limites ? A France Info, mercredi 3 mai 2023, le Ministre de l’Economie a indiqué que « ma première responsabilité, c’est de protéger l’épargne des Français, surtout dans cette période de crise, c’est extrêmement important ». Avec une inflation annuelle de 6 %, le taux réel du Livret A est négatif de trois points. Il faut remonter aux débuts des années 1980 pour retrouver une telle situation.

CDE – INSEE

La fixation du taux du Livret A est depuis 2004 établie en fonction d’une formule dont l’instauration visait à protéger les épargnants des effets de l’inflation. L’objectif était, par ailleurs, de déconnecter la fixation de ce taux de considérations d’ordre politique. Les conditions de fixation de ce taux ont été, à plusieurs reprises, modifiées, sans pour autant supprimer l’aspect éminemment politique de la décision. À plusieurs reprises depuis 2004, les gouvernements ont dérogé aux règles de fixation.

La formule en vigueur a été  définie par l’arrêté du 21 janvier 2021 relatif aux taux d’intérêt des produits d’épargne réglementée. L’arrêté précise ainsi que :

Le taux des livrets A, des livrets d’épargne institués au profit des travailleurs manuels, et des livrets de développement durable et solidaire sont égaux, après arrondi au dixième de point le plus proche ou à défaut au dixième de point supérieur, au chiffre le plus élevé entre les a et b ci-dessous :

  1. La moyenne arithmétique entre :
  • la moyenne semestrielle des taux à court terme en euros (€STR) tels que définis par l’orientation modifiée (UE) 2019/1265 de la Banque centrale européenne du 10 juillet 2019 sur le taux à court terme en euros (€STR) ;
    • l’inflation en France mesurée par la moyenne semestrielle de la variation sur les douze derniers mois connus de l’indice INSEE mensuel des prix à la consommation, hors tabac, de l’ensemble des ménages (série : 001763852) ;

b) 0,5 %.

La Banque de France calcule ces taux chaque année les 15 janvier et 15 juillet. Elle transmet le résultat du calcul dans les quatre jours ouvrés au directeur général du Trésor. Lorsque le résultat du calcul conduit à modifier les taux, le directeur général du Trésor fait procéder à la publication des nouveaux taux au Journal officiel de la République française.

Le ministre de l’Économie dispose d’une marge d’appréciation dans la fixation du taux quand, à l’occasion de son calcul, la Banque de France estime que des circonstances exceptionnelles justifient une dérogation au nom, notamment, de la préservation du pouvoir d’achat des épargnants. Dans ce cas, le Gouverneur transmet l’avis et les propositions de taux de la Banque de France au ministre chargé de l’économie. Les taux sont maintenus à leur niveau antérieur et le ministre chargé de l’économie examine l’opportunité de les modifier. Au mois de janvier, la Banque de France a permis ainsi au ministère de l’Économie de ne pas appliquer la formule. Celle-ci aurait conduit à revaloriser le taux du Livret A à 3,2 %.

L’arrêté du 21 janvier permet également des modifications exceptionnelles en dehors des deux rendez-vous classiques du 1er février et du 1er août. Au 15 avril et au 15 octobre de chaque année, si la Banque de France estime que la variation de l’inflation ou des marchés monétaires le justifie, le gouverneur de la Banque de France peut proposer au ministre chargé de l’économie de réviser les taux au 1er mai ou au 1er novembre. À cette fin, il transmet un courrier au ministre chargé de l’économie, dans les quatre jours ouvrés suivant le 15 avril ou le 15 octobre.

Quel taux du Livret A le 1er août 2023 et pour quelles conséquences ?

Avec, sur ces six derniers mois, une inflation moyenne qui devrait se situer autour de 6 % et un taux ester qui devrait avoisiner les 2,5 à 3 %, le taux du Livret devrait se situer autour de 4,3/4,5 % le 1er août prochain. Comme au mois de janvier, la Banque de France devrait laisser la responsabilité au gouvernement de fixer le taux.

Une augmentation du taux du Livret A a des conséquences financières, économiques et fiscales. Tous les acteurs économiques sont concernés par cette revalorisation.

Pour les ménages

Une augmentation d’un point du Livret A permettrait une moindre perte de pouvoir d’achat de l’épargne même si, dans les faits, il est difficile de mettre sur le même plan épargne et l’indice des prix à la consommation. Il faudrait comparer avant tout le rendement du Livret A avec les autres rendements des placements financiers ou immobiliers. Un passage à 4 % voire plus mettrait le rendement réel du Livret A autour de -2 % contre -3 % actuellement.

Le gain pour les épargnants du Livret A et du LDDS serait sur une année de 5,4 milliards d’euros. Pour un Livret A moyen, le gain d’un point de plus serait de 58 euros (encours moyen de 5 800 euros).

Un taux de 4 % devrait inciter les ménages à épargner davantage comme cela est déjà constaté depuis le 4e trimestre 2022. Le taux d’épargne reste supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire, 16,7 % au lieu de 15 %. Depuis le mois de septembre, les ménages réduisent leurs liquidités qui dormaient sur leurs comptes courants. L’encours de ces derniers est passé de 542 à 509 milliards d’euros de septembre 2022 à février 2023 (source Banque de France).

Le relèvement de 2 à 3 % du Livret A a provoqué une forte collecte durant tout le premier trimestre (20 milliards d’euros). Le Livret A ainsi enregistré son meilleur premier trimestre depuis la banalisation de la commercialisation en 2009.

Pour les établissements financiers

Les ressources du Livret A sont centralisées à 60 % par la Caisse des dépôts et consignations et conservées donc à 40 % par les banques.

L’emploi de ces ressources doit permettre de financer la rémunération du Livret A à laquelle s’ajoutent les frais de gestion. La Caisse des dépôts facture ainsi des frais de collecte, autour de 0,3 % au profit des banques.

Les ressources du Livret A et du LDDS servent à financer les bailleurs sociaux, les collectivités locales et des PME. Pour assurer la liquidité du Livret A, la moitié des ressources est affectée au fonds d’Épargne qui acquière des titres publics (titres monétaires et OAT).

Avec un coût global de ressource autour de 4,3 %, les établissements financiers ont peu d’emplois sûrs offrant ce rendement.

Un taux du Livret A élevé peut cannibaliser les autres placements. Des placements à plus long terme comme les fonds euros sont moins bien rémunérés ce qui n’est pas logique. Un placement long est supposé plus à risque qu’un placement court ce qui suppose une meilleure rémunération. Par rapport aux autres produits de court terme comme les livrets bancaires, le taux du Livret A pourrait rapporter plus de deux fois plus. Il serait également nettement plus rémunérateur que le rendement des fonds euros de l’assurance vie.

Depuis le mois de septembre, les épargnants réduisent leurs liquidités non rémunérés sur leurs comptes courants au profit du Livret A et du LDDS, ce qui génère un coût pour les banques.

Pour le logement social et les collectivités locales

Les établissements financiers pourraient être contraints de relever les taux d’emprunts pour les acteurs éligibles. Ces derniers pourraient être tentés de rechercher d’autres moyens de financer ou de renoncer à leurs projets d’investissement. L’autre solution pour les établissements financiers serait de réduire leurs marges.

Pour l’État

Le Livret A comme le LDDS ont un coût  pour les pouvoirs publics du fait de la double exonération, fiscalité et prélèvements sociaux. Avec un taux de 4 %, le manque à gagner atteint 6,42 milliards d’euros, contre 4,8 milliards d’euros à 3 %. Ce manque à gagner est à relativiser car il n’est pas prouvé que les ménages auraient placé la totalité des sommes sur un placement fiscalisé.

La revalorisation du taux du Livret A pourrait également réduire les dividendes versés à l’État par la Caisse des dépôts et consignations. Ces dividendes s’étaient élevé, en 2021, à 2,5 milliards d’euros. À la marge, les banques pourraient acquitter moins d’impôt sur les sociétés.

La fixation du taux du Livret A est un sujet éminemment politique qui dépasse l’importance de ce produit dont l’encours est bien plus faible que celui de l’assurance vie. En instituant une formule, les gouvernements espéraient pouvoir échapper aux polémiques sur le taux du Livret A. Or, il n’en est rien. Compte tenu du caractère changeant de la conjoncture, les pouvoirs publics sont amenés à arbitrer entre des objectifs contradictoires. La préférence donnée à la consommation et donc à la croissance peut justifier un faible taux de Livret A. En période d’inflation, les ménages ont tendance à réduire leur consommation – comme cela est constaté par l’INSEE depuis plusieurs mois – tout en essayant de maintenir voire de renforcer leur épargne de précaution. Le développement du logement social que le gouvernement souhaite également encourager exige un taux le plus bas possible pour le Livret A. Si demain, EDF est autorisé à se financer à partir des ressources du Livret A pour réaliser son programme de construction de centrales nucléaires, il en sera de même. 

Après l’adoption de la réforme des retraites, le gouvernement est, en revanche, invité à réaliser quelques concessions en faveur des ménages. La revalorisation du taux du Livret A pourrait faire partie de celles-ci. Ce dernier comme l’a indiqué Bruno Le Maire sera donc revalorisé le 1er août prochain mais certainement moins que ce que la simple application de la formule permettrait. Un taux autour de 3,5 % est sans nul doute probable.

Le Coin des Epargnants du 25 mars 2023 : les banques toujours sous pression

La lutte contre l’inflation continue

Mercredi 22 mars, la banque centrale américaine, la FED, a décidé de relever d’un quart de point ses taux directeurs qui évolueront désormais dans une fourchette entre 4,75 % et 5 %. Cette hausse marque la volonté de la FED de poursuivre le resserrement de sa politique monétaire afin de lutter contre l’inflation. Elle signifie également que le système bancaire américain est solide malgré les faillites de ces dernières semaines. Si elle est mesurée, cette augmentation n’est certainement pas la dernière. La FED a indiqué que d’autres pourraient être nécessaire pour faire revenir l’inflation sous-jacente dans la cible des 2 %. La hausse des prix demeure vive aux États-Unis. Elle a été de 0,4 % sur un mois en février, et de 6 % sur un an.

Selon les prévisions révisées de la FED, une majorité de membres du comité de politique monétaire anticipe toujours un niveau des taux directeurs entre 5 et 5,25 % à la fin de l’année, ce qui correspondrait à une seule hausse de taux supplémentaire mais Jerome Powell, son Président,  a prévenu « si nous avons besoin d’augmenter plus les taux, nous le ferons ».

Les banques toujours dans l’œil du cyclone

Après les États-Unis et la Suisse, les inquiétudes sur la santé des banques concernent l’Allemagne avec la Deutsche Bank, la première banque du pays qui depuis des années est confrontée à des problèmes. À Francfort, son titre a perdu jusqu’à 15 % en séance vendredi 23 mars. Le prix des crédits default swaps (CDS) à 5 ans, des produits dérivés qui assurent contre un incident de crédit, est passé au-dessus de 220 points de base, un niveau qui n’avait plus été observé depuis fin 2018. Les propos du chancelier Olaf Scholz, selon qui « il n’y a pas lieu de s’inquiéter », n’ont pas réussi à rassurer les investisseurs.  Lors du sommet des Chefs d’État et de gouvernement à Bruxelles, Il a ajouté que la « Deutsche Bank a fondamentalement modernisé et réorganisé son modèle économique, c’est une banque très rentable ». L’ensemble des valeurs bancaires ont baissé vendredi, -5,45 % pour la Commerzbank. -6,13 % pour la Société Générale et 5,27 % pour BNP Paribas. L’annonce par les autorités américaines d’une enquête pour déterminer si les banquiers de Crédit Suisse et d’UBS ont aidé des oligarques russes à contourner les sanctions n’a pas contribué à apaiser la situation de défiance. L’indice KBW des banques américaines est à son plus bas depuis octobre 2020. Les autorités surveillent de part et d’autre de l’Atlantique la situation. Janet Yellen, la Secrétaire d’État au Trésor, a déclaré jeudi soir devant les parlementaires qu’elle se tenait prête à prendre de nouvelles mesures pour garantir les dépôts bancaires contredisant ses propos de la veille selon lesquels elle avait écarté toute extension sur les dépôts au-delà du seuil en vigueur de 250 000 dollars.

Les indices actions s’ils ont accusé le coup vendredi ont néanmoins progressé sur la semaine. Le CAC 40 a ainsi gagné 1,30 % et le Dow Jones plus d’un point. Les taux d’intérêt des obligations d’Etat sont restés stables, la hausse de 25 points de base des taux de la FED n’ayant surpris personne ou presque.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
24 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 015,10+1,30 %6 471,317 153,03
Dow Jones32 237,53+1,11 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 970,99+1,33 %3 839,504766,18
Nasdaq11 823,96+1,44 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 957,23+1,28 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 405,45-+0,86 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 130,62+1,31 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 385,25+0,19 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 265,65+1,11  %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,648 %-0,023 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,118 %+0,019 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,365 %-0,047 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0756-0,22 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 985,35-0,08 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars74,78+3,05 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Livret A : une nouvelle collecte record en février

Le Livret A, seul au monde ou presque

Avec 6,27 milliards d’euros de collecte au mois de février, le Livret A établit un record. Jamais au deuxième mois de l’année, le Livret A avait connu un telle collecte. Le produit d’épargne le plus diffusé confirme et signe ainsi son bel entame d’année 2023. En deux mois, il a colleté 15,54 milliards d’euros. Il faut remonter à 2009 au moment de la banalisation de la distribution du Livret A, pour avoir un tel montant de collecte en janvier et février (20,73 milliards d’euros). L’encours du Livret A bat un nouveau record en février à 391 milliards d’euros, en hausse de 50 % en dix ans.

Toujours l’effet taux

Le résultat de février s’inscrit dans le prolongement logique de celui du mois de janvier (+9,27 milliards d’euros) et trouve son origine dans le relèvement du taux du Livret A intervenu le 1er février dernier. La collecte de février 2023 est plus de cinq fois supérieure à la moyenne des mois de février de ces dix dernières années. Elle est deux fois plus importante que celle du mois de février 2022 qui avait été dopée par le premier relèvement intervenu depuis plus de dix ans, le taux étant alors passé de 0,5 à 1 %.

Une augmentation de taux a, en règle générale, un effet sur la collecte durant trois mois (mois de l’annonce et les deux qui suivent). La forte collecte de 2023 est liée à l’ampleur et la rapidité des hausses intervenues en un an. Le taux du livret A a été multiplié par six en douze mois. Ce rendement place le produit d’épargne le plus diffusé en France, parmi ceux qui sont les mieux rémunérés. Seul le Livret d’Epargne Populaire avec un taux de 6,1 % se classe au-dessus mais n’est pas accessible à tous les épargnants (18,6 millions de personnes éligibles – 7 millions qui en disposent d’un). Le Livret A tire sa force du triptyque, sécurité, liquidité et zéro prélèvement. Quand à ces trois facteurs, se rajoute une rentabilité relative attractive, il n’est pas surprenant que la collecte s’envole.

Une concurrence limitée

Plusieurs établissements financiers tentent de concurrencer le Livret A en proposant des taux promotionnels dans le cadre de superlivrets mais ces taux ne sont applicables que sur de courtes périodes. Ramenés sur l’année, ces taux sont moins compétitifs que le Livret A surtout en tenant compte de la fiscalité. Seuls les comptes à terme peuvent à la limite concurrencer le Livret A. Ils ne sont pas plafonnés mais l’argent est bloqué, en règle générale, de 12 à 24 moins et le versement doit intervenir souvent en une seule fois avec un montant qui peut se révéler élevé (10 000 à 20 000 euros).

Le paradoxe de l’épargne en période d’inflation

Le passage à 3 % du taux du Livret sur fond d’inflation incite les ménages à réduire leurs liquidités sur leurs comptes courants. Le Livret A apparait pour une large majorité des Français comme le meilleur placement pour se protéger de la hausse des prix même s’il en couvre que la moitié.

Face à la hausse des prix, les Français, en moyenne, ne puissent pas dans leur épargne de précaution. Au contraire, ils la renforcent en préférant diminuer leurs dépenses de consommation. Ils veulent renforcer leur épargne afin de pouvoir faire face à des dépenses qui pourraient coûter, à terme, plus chères. Implicitement, ils veulent également conserver en valeur réelle le montant de leur patrimoine financier ce qui les conduit à épargner d’avantage. Par ailleurs, leurs capacités d’épargne n’ont pas été atteintes car les pertes de pouvoir d’achat sont pour le moment limitées. Même si le ressenti est tout autre, selon la Banque de France et l’INSEE, ces pertes ont été évaluées en 2022 entre 0,1 et 0,2 %.

Reclassement des liquidités

Avec la résurgence de l’inflation, les ménages n’entendent plus laisser dormis leurs liquidités sur leurs comptes courants. Ils arbitrent les sommes accumulées sur ces derniers au profit de l’épargne réglementée. Depuis des années, l’encours des dépôts à vue augmentait au point de dépasser en 2022, 540 milliards d’euros. Depuis le mois de septembre dernier, pour la première fois depuis plus de 7 ans, une baisse est constatée. De fin 2019 à septembre 2022, l’encours des dépôts à vue avait augmenté de 140 milliards d’euros. Il est revenu à 514 milliards d’euros à fin janvier 2023.

Le Livret de Développement Durable et Solidaire sur les pas de son grand frère

Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) a enregistré une collecte en février de 1,9 milliard d’euros. En deux mois, celle-ci a atteint 3,85 milliards d’euros portant l’encours à un niveau record de 138,1 milliards d’euros, en hausse de 40 % en dix ans.

Le LDDS est, en règle générale, associée aux comptes courants des ménages du fait, dès sa création en 1983, de la banalisation de sa distribution quand celle-ci n’est intervenue, pour le Livret A, qu’en 2009. Les ménages affectent plus rapidement leurs liquidités entre le LDDS et leurs comptes courants qu’avec le Livret A qui peut être ouvert dans un autre établissement.

Le LDDS ainsi que le Livret A ont pu bénéficier des versements des Primes de Pouvoir d’Achat de 2022 versées en décembre ou en janvier.

Vers une collecte record

Traditionnellement, le premier semestre est porteur pour le Livret A. Cette année, il est partie pour battre des records. Le mois de mars devrait encore être marqué par une collecte élevée toujours sous l’emprise de l’effet taux. Un tassement devrait se produire dans la seconde partie de l’année sauf si une nouvelle revalorisation du taux du Livret A était décidée. Compte tenu de la formule de calcul qui associé inflation et taux des marchés monétaires, le taux du Livret A pourrait atteindre plus de 3,5 %. Il est probable que les pouvoirs publics n’appliquent pas la formule sur la recommandation de la Banque de France comme lors du relèvement du 1er février dernier. En espérant une décrue rapide des prix au cours des prochains mois, les pouvoirs publics pourraient opter pour le statuquo ou pour 3,25 %.

CdE – CDC
CdE – CDC
CdE – BdF

Le Coin des Epargnants du samedi 18 mars 2023

La semaine noire des banques

Les indices « actions » ont connu une semaine compliquée avec la succession de mauvaises nouvelles en provenance de quelques banques américaines et du Crédit Suisse. Le CAC 40 a reculé de plus de 4 % tout comme le Dax allemand ou le Footsie britannique. L’ensemble des valeurs bancaires ont reculé fortement au cours de la semaine comme BNP PARIBAS, la première banque de la zone euro qui a perdu 14 % et la Société générale qui a perdu 17 % sur la semaine. Par ailleurs, dans ce contexte chahuté, les craintes de récession se sont accentuées. L’indice européen des établissements bancaires a reculé de 11,5% sur la semaine.  

Les faillites de banques régionales aux Etats-Unis (Silvergate Bank le 8 mars, Silicon Valley Bank le 10, Signature Bank le 12) et les difficultés du Crédit Suisse ont entamé la confiance des déposants et des investisseurs des grandes places financières. Les autorités américaines et suisses ont pris rapidement des mesures pour garantir les dépôts et éviter un effet domino. Aux Etats-Unis, les investisseurs restaient nerveux malgré les annonces de la FED, du Président Joe Biden, et la décision de onze des plus grandes banques des États-Unis, dont JPMorgan, Citigroup, Bank of America et Wells Fargo, de déposer ensemble 30 milliards de dollars non garantis auprès de la First Republic Bank.

Les tensions concernant le secteur bancaire américain et européen ont replacé au cœur de l’actualité la question la stabilité financière et l’éventuelle survenue d’une récession. Traditionnellement, les crises bancaires se traduisent par des reculs de PIB car elles donnent lieu à des resserrements des prêts et à une aversion aux risques plus élevée. Aux Etats-Unis, les petites entreprises se financent souvent auprès de banques locales et sont potentiellement les plus exposées aux problèmes que ces dernières rencontrent. Par prudence liée à la crainte de retrait massif de la part de leurs clients, les banques limiteront le volume de leurs prêts pour préserver leurs liquidités.

Les taux des obligations d’Etat ont fortement reculé durant la semaine. Les obligations d’Etat tout comme l’or ont joué leur rôle de valeur refuge. Les investisseurs anticipent également une modération du programme de relèvement des taux directeurs. Le prix du pétrole a, de son côté, fortement reculé de plus de 10 % en raison d’une moindre croissance de l’économie mondiale.

BCE, « même pas peur ! »

Les soubresauts bancaires n’ont pas amené la Banque Centrale Européenne à différer la hausse de ses taux directeurs. Il ne pouvait en être autrement. L’inflation sous-jacente demeure élevée en Europe et tout arrêt du programme de relèvement aurait été interprété comme une reconnaissance de fait d’un danger imminent pour les banques européennes. Or, en l’état, les banques de la zone euro apparaissent saines et capables d’affronter des chocs extérieurs. L’inflation dans la zone euro a reculé en février pour le quatrième mois consécutif à 8,5 % en glissement annuel, mais l’inflation « sous-jacente » (hors prix volatils comme ceux de l’énergie et de l’alimentation) a atteint 5,6%. Dans ce contexte, jeudi 16 mars, la BCE a donc relevé de 0,5 point ses taux directeurs qui évoluent désormais entre 3 % et 3,75 %, niveau le plus haut constaté depuis octobre 2008. Christine Lagarde a rappelé son engagement de faire revenir le taux d’inflation à 2 % sans préciser le calendrier des éventuelles futures hausses des taux directeurs. La BCE a par ailleurs présenté ses nouvelles prévisions économiques. Pour 2023, grâce au repli des prix de l’énergie, l’inflation pourrait être moins élevée que prévu et s’élever à 5,3 %. Elle reviendrait à 2,9 % en 2024. La croissance serait de 1 % pour la zone euro en 2023 et de 1,6 % en 2024.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
17 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 925,40-4,09 %6 471,317 153,03
Dow Jones31 861,98-0,30 %33 147,2536 338,30
S&P 5003 916,64+1,43 %3 839,504766,18
Nasdaq11 630,51+4,54 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 14 768,20-4,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 335,40-5,36 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 063,31-4,00 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 333,79-2,88 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 250,55+0,63  %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,671 %-0,308 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,099 %-0,371 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,412 %-0,306 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0673+0,26 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 973,57+5,21 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars73,09-11,95 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Le Coin des Epargnants : les marchés maintiennent le cap malgré les écueils

Quand février confirme janvier

Après avoir enregistré le meilleur mois de janvier de son histoire grâce à une progression de 9,4 %, le CAC 40 a gagné 2,62 % en février, à 7.267,93 points. Le 16 février dernier a été marqué par un nouveau record à 7.387,29 points. Sur les deux premiers mois de l’année, la hausse du CAC 40 a été de 12,27 %. Les valeurs les plus en pointe ont été STMicroelectronics et Renault avec des progressions de plus de 35 %, Publicis, Stellantis, BNP Paribas, Saint-Gobain, URW et Alstom ont augmenté de plus de 20 %. Le Cac 40 obtient depuis le début d’année de meilleurs résultats que les indices américains, le Dow Jones perd 1 % depuis le 1er janvier tandis que le S&P 500 ne gagne que 3,8 %.

Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 % entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4 % à l’horizon de février 2024, contre 3,5 % estimé en début d’année et 2,5 % actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’État français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic depuis 12 ans.

Un début de mois de mars prometteur

Moins de trois mois après la levée des restrictions sanitaires par les autorités de Pékin et après une période de fort ralentissement, plusieurs indicateurs semblent révéler un redémarrage de l’économie. Pour la première fois depuis le mois de juillet 2022, l’activité manufacturière chinoise a progressé en février. L’indice S&P Global est ressorti à 51,6, contre 49,2 en janvier et 50,7 attendu par le consensus, le seuil des 50 marquant la frontière entre la zone de contraction et la phase d’expansion. Dans le secteur des services, l’activité est également ressortie en hausse, portée par la demande intérieure et la croissance de l’emploi salarié. L’indice PMI S&P Global pour Caixin s’est établi à 55 points le mois dernier, contre 52,9 en janvier. Les entreprises chinoises ont créé des emplois pour la première fois en quatre mois. Les tensions inflationnistes demeurent par ailleurs limitées en Chine. Les investisseurs espèrent que le gouvernement chinois annonce de nouvelles mesures de relance à l’occasion du Congrès national du Peuple qui se réunit à partir du dimanche 5 mars. Ces mesures pourraient concerner le secteur immobilier toujours en difficulté en raison du durcissement des conditions d’accès au crédit.

Plusieurs statistiques favorables pour la zone euro ont également contribué à améliorer le moral des investisseurs. La hausse des prix à la production a été moins importante que prévu en janvier. Elle est revenue à 15 % sur un an, contre 24,5 % en décembre. Le consensus pariait sur 17,8 %. L’indice PMI S&P Global de la zone euro s’est élevé à 52,7 points, son meilleur niveau depuis juin. Cet indice semble conforter l’idée que l’Europe pourra échapper à la récession.

A la clôture vendredi 3 mars, le CAC 40 a terminé à 7 348,12 points avec une hausse de 2,21 % sur la semaine. Le CAC 40 est à moins de 40 points de son record absolu du 16 février à 7387,29 points. Le Dow Jones a progressé de 1,40 % et le S&P 500 de 1,8 %.

Les taux d’intérêt ont poursuivi leur mouvement de hausse en lien avec le maintien de fortes tensions inflationnistes notamment en Europe. Le taux de l’OAT français à 10 ans a dépassé 3,2 %. Le taux de son équivalent américain est désormais sur la ligne de crête des 4 %.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
3 mars 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 348,12+2,21 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 390,97+1,40 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 045,64+1,81 %3 839,504766,18
Nasdaq11 689,01+2,27 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 578,39+2,30 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 947,11+0,87 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 294,80+2,59 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)27 927,47+1,73 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 328,39+1,87 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,201 %+0,185 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,717 %+0,178 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,991 %+0,024 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0618+0,53 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 848,12+1,79 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars85,46+0,66 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Lente décrue du taux d’épargne en France

En moyenne sur l’année 2022, selon l’INSEE, le taux d’épargne s’est élevé à 16,6 % du revenu disponible brut. Il a reculé de deux points par rapport à 2021, mais reste supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,6 point par rapport à 2019). Les ménages n’ont pas encore réellement puisé dans leur cagnotte covid qui est évaluée à plus de 145 milliards d’euros. Ils ont maintenu un effort important d’épargne malgré ou à cause de l’inflation. Les ménages mettent de l’argent de côté pour faire face aux dépenses à venir qui pourraient coûter plus chères. Il convient par ailleurs de souligner que les deux tiers de l’épargne représentent les remboursements du capital des emprunts immobiliers. En 2022, le taux d’épargne financière a été de 5,4 % du revenu disponible brut quand la composante immobilière s’élevait à 11,2 % du revenu disponible brut.

Cercle de l’Epargne – INSEE

La France, terre d’investissement pour les entreprises étrangères

En 2022, le nombre de projets d’implantation s’est élevé à 1 725 selon les chiffres publiés par Business France. Ce résultat est en hausse de 7 % par rapport à 2021. Ces projets d’investissement auraient permis le maintien ou la création de 58 810 emplois.

Les groupes étrangers ont, implanté ou développé des activités de production sur le territoire français qui représentent un quart des décisions d’investissement (457 projets) et 30 % des emplois recensés. 394 entreprises étrangères ont décidé d’installer des centres de décision en France. En 2022, les Américains sont redevenus les premiers investisseurs, (280 projets) en France, devant l’Allemagne (256) et le Royaume-Uni (176).

Belle progression du CAC40 depuis le début d’année malgré les menaces et les incertitudes

Compte tenu des menaces et des incertitudes, l’évolution des marchés reste difficile à apprécier. L’inflation demeure toujours inconnue. Pour certains, elle est en voie de régression quand pour d’autres, un second tour serait à l’œuvre avec les hausses de prix dans l’alimentation et celles des salaires. En France, l’indice des prix à la consommation a atteint 7,2 % sur un an en février, selon les données harmonisées de l’Union européenne. Sur un mois, l’inflation a augmenté de 1 %, contre 0,4 % en janvier. Selon l’Insee, les prix des produits manufacturés devraient augmenter avec la fin des soldes d’hiver et ceux des services avec l’augmentation des prix du transport. La France n’est pas le seul pays touché par ce phénomène de réaccélération des prix. En Espagne, le taux d’inflation annuel est passé de 5,9 % à 6,1 %  entre janvier et février. La Banque Centrale Européenne ne peut que poursuivre son programme de hausse de ses taux directeurs. L’idée d’un taux de dépôt final de la BCE à 4% à l’horizon de février 2024, contre 3,5% estimé en début d’année et 2,5% actuellement est aujourd’hui pronostiqué. Par voie de conséquence, le rendement sur l’emprunt d’Etat français à dix ans a atteint 3,18 %, au plus-haut depuis avril 2012. Son équivalent allemand s’est tendu à 2,7 %, également un pic de 12 ans.

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