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Le Coin des Epargnants du 19 août 2023 : quand la Chine se rappelle à notre mémoire

Les marchés au creux de la vague

Avec l’aggravation de la crise immobilière en Chine et la montée de nombreux doutes sur l’évolution de la vague inflationniste de part et d’autre de l’Atlantique, les indices boursiers ont été en baisse cette semaine. Le CAC40 a ainsi perdu plus de 2 % et le Dow Jones près de 3 %.

La Chine semble s’enfoncer jour après jour dans la crise. En juillet, les ventes au détail et la production industrielle ont connu des progressions inférieures aux attentes. Les premières, qui constituent un baromètre assez fin de la consommation des ménages, n’ont augmenté que de 2,5 % sur un an le mois dernier. Le consensus Bloomberg visait une accélération à 3,6 % après les 3,1 % de juin. Les Chinois restent frileux en matière de consommation en raison de la crise immobilière qui les incite à épargner. La décision de Pékin d’abaisser le taux de ses prêts à un an n’a pas eu d’effets réels sur les marchés. La production industrielle a été plus faible que prévue le mois dernier, en hausse simplement de 3,7 % sur un an, contre 4,4 % en juin et 4 % attendu par les économistes.

Les taux américains d’intérêt ont augmenté cette semaine sur le marché secondaire de la dette. Celui du papier à dix ans a frôlé son plus haut niveau depuis 2007 jeudi, à plus de 4,2 %, et celui à 30 ans a inscrit un pic depuis 2011, à 4,426 %. Les minutes de la Fed, publiées mercredi en début de soirée, ont révélé que la banque centrale est toujours préoccupée par les niveaux de l’inflation et estime que de nouvelles hausses de taux seront peut-être nécessaires. Les membres du comité monétaire (FOMC) se montrent très divisés. Si une pause est probable pour la réunion de septembre, une ou deux augmentations sont possibles durant l’automne. Parmi les bonnes nouvelles aux Etats-Unis, il faut souligner le résultat de la production industrielle. Cette dernière a augmenté plus que prévu en juillet (+1 % contre +0,3 % anticipé et après un recul de 0,8 % le mois précédent). Pour la zone euro, l’évolution de l’inflation demeure incertaine. Si le taux d’inflation est passé de 5,5 à 5,3 % sur un an de juin à juillet, l’inflation sous-jacente (hors énergie et alimentation) est restée stable d’un moins sur l’autre à 5,5 %.

Une forte hausse des taux d’intérêt en Russie

En Russie, le mardi 15 août dernier, la banque centrale a été contrainte de relever son taux directeur de 8,5 à 12 % afin d’arrêter la dépréciation du rouble. Lundi 14 août, un dollar s’échangeait conte 100 roubles, contre moins de 80 avant la guerre en Ukraine. L’augmentation du taux directeur a permis une appréciation de 7 % du rouble face au dollar. La décision de relever les taux directeurs vise avant tout à empêcher le retour de l’inflation. Après avoir atteint 14 % en 2022, l’inflation était en recul depuis le début de l’année avant de connaître une nouvelle augmentation à compter de l’été. Les sanctions internationales et le plein emploi génèrent un accroissement des prix. L’objectifs des pouvoirs publics est de maintenir l’inflation en dessous de 6 % afin de limiter les tensions sociales au sein de la population. Les autorités russes sont contraintes de puiser dans leurs fonds souverains afin de financer l’effort de guerre et les prestations sociales. Si le déficit public demeure limité, autour de deux points de PIB, en revanche, les ponctions sur les fonds s’accélèrent. Par ailleurs, les recettes d’exportations tendent à se réduire ce qui pèse sur les finances publiques et la croissance.

Le tableau de la semaine des marchés financiers

 Résultats
18 août 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 164,11-2,79 %6 471,317 153,03
Dow Jones34 500.66-2,99 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 369,71-1,92 %3839,504766,18
Nasdaq13 290,78-2,59%10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 15 574,26-1,59 %13 923,5915 884,86
Footsie 100 (Royaume-Uni) 7 262,43-3,42 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 212,95-3,02 %3792,284,298,41
Nikkei 225 (Japon)31 450,76-1,90 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 131,95-1,89 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,157 %+0,010 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,613 %-0,005 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+4,233 %+0,083pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0875-0,85 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 890,80-1,08 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,27-2,52 %84,0878,140

Cercle de l’Épargne

La France, un pays de millionnaires ?

Selon le rapport sur la richesse mondiale de Crédit Suisse et UBS, La France se classe à la troisième place au nveau mondial, derrière les États-Unis et la Chine et devant le Japon pour le nombre de millionnaires. Selon cette étude, près de 1 Français sur 20 serait millionnaire, soit trois millions de personnes. Si dans la grande majorité des pays, le nombre de millionnaires a baissé en 2022, il a augmenté en France. Le patrimoine des ménages français est avant tout de nature immobilière quand chez ses partenaires le poids des actifs financiers y est plus important. La valeur de ces derniers ayant diminué quand celle de l’immobilier a continué à augmenter, il en résulte que les Français ont enregistré une valorisation de leur patrimoine supérieure à celle de leurs voisins.

Selon l’INSEE, les 10 % des ménages les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 607 700 euros. Ceux qui détiennent plus d’un million d’euros constituent une sous-partie de cet ensemble. Selon une étude de l’INSEE de 2021 (fondée sur des chiffres de 2018), seuls 3 % des ménages ont un patrimoine brut dépassant le million d’euros. Ces 3 % détiennent près d’un quart du patrimoine national. Pour deux tiers d’entre eux, les actifs immobiliers représentent plus de la moitié de leur fortune. Les 1 % les mieux dotés ont un patrimoine brut supérieur à 2 millions d’euros. Il atteint, en moyenne, 4,3 millions d’euros. Ces ménages possèdent 16 % du patrimoine national. La structure patrimoniale des 1 % des plus riches diffère de celle des autres millionnaires avec un poids plus important des actifs financiers. Ces derniers représentent 34 % de leur patrimoine, contre 30 % pour les actifs immobiliers et 28 % pour les actifs professionnels. Pour les 10 % des ménages les mieux dotés, le poids des actifs financiers n’est que de 16 %.

27 % des ménages les mieux dotés en patrimoine sont des travailleurs indépendants ; 14 % sont des commerçants et chefs d’entreprise, 8 % sont des professions intermédiaires et 6 % sont des agriculteurs. 39 % sont retraités.

La région francilienne ne représente que 19 % de population nationale mais 43 % des personnes à très haut revenu (les 1 % des plus riches) et 54 % des très aisées (les 0,1 % des plus riches). Paris possède 20 % des très hauts revenus français et les Hauts-de-Seine 10 %.

La forte valorisation des prix de l’immobilier au sein des grandes agglomérations explique la progression des millionnaires. Les prix des logements ont, en effet, doublé en vingt ans.

Le Coin des Epargnants du 3 juin 2023 : le temps du soulagement aux Etats-Unis

Bonnes nouvelles sur le front américain et européen

La Bourse de Paris a fini la semaine mieux qu’elle ne l’avait commencée, malgré les menaces de dégradation de la note française. Les différentes places boursières ont salué l’adoption de la loi reportant de deux ans la question du relèvement du plafond de la dette américaine et la décrue de l’inflation en Europe. La hausse de la fin de la semaine n’empêche pas les indices actions, tant le CAC 40 que l’Eurostoxx ou le Footsie londonien, de reculer légèrement sur la semaine, confirmant leur tendance du mois de mai. Après avoir enregistré des sommets, le marché parisien est dans une phase de consolidation post publication des résultats des entreprises. Les doutes sur la croissance tant au sein de l’OCDE qu’en Chine incitent à la prudence. Aux Etats-Unis, la levée de l’hypothèque du plafond de la dette a contribué à la hausse des cours.

Les résultats de l’emploi américain au mois de mai ont été jugés plutôt encourageants, le maintien d’un fort mouvement de création d’emplois s’étant accompagné d’une modération des salaires. Le secteur non agricole a créé 339 000 postes le mois dernier, contre 294 000 en avril, confirmant que l’économie américaine reste résiliente. Le consensus formé par Bloomberg pariait sur 195 000 créations de postes. Le taux de chômage a légèrement augmenté en mai de 0,3 point à 3,7 % de la population active, contre 3,5 % attendu. Le salaire horaire moyen a progressé de 0,3 % sur un mois, après +0,4 % en avril, et de 4,3 % sur un an, quand le marché attendait une stabilisation à 4,4 %. Si la fermeté des embauches ne va pas dans le sens d’une pause dans le cycle de hausse des taux de la Fed, l’accalmie sur les salaires et la hausse du taux de chômage sont néanmoins des signaux positifs. Ces derniers pourraient conduire la banque centrale à modérer ses prochains relèvements de taux.

Le Congrès a joué à se faire peur cette semaine en adoptant dans la nuit du 1er au 2 juin la loi relevant le plafond de la dette publique. Par sécurité, l’échéance avant un défaut de paiement du pays, celle du 1er juin, avait été décalée au 5 juin vendredi soir par la secrétaire au Trésor Janet Yellen. En échange d’une suspension du plafond jusqu’en 2025, l’exécutif a accepté un maintien strict des dépenses à leur niveau actuel pour 2024 avec une légère augmentation dans la défense et pour les anciens combattants, avant une hausse plafonnée à 1 % l’année suivante. Les fonds non utilisés dans le cadre du Covid seront réintégrés pour près de 30 milliards de dollars.  À la demande des Républicains, l’accord prévoit que les Américains âgés de 49 à 54 ans bénéficiant d’une aide alimentaire devront répondre à certaines exigences en matière de travail s’ils sont valides et sans personne à charge.

Dans ce contexte, les taux d’intérêt sur les obligations d’État sont en recul. Le taux de l’OAT français à 10 ans est repassé en-dessous de 3 %. L’écart avec l’Allemagne est relativement stable à 0,546 point en fin de semaine.

La semaine a également été marquée par la décrue de l’inflation au sein de l’Union européenne en lien avec le recul des prix de l’énergie. La baisse du cours de pétrole a provoqué une vive réaction du prince Abdelaziz ben Salmane, le ministre saoudien de l’énergie. Il condamne l’action des traders et fonds qui spéculeraient sur la chute des cours du pétrole. Pour tenter de relever les cours du pétrole ou tout au moins de les stabiliser, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) pourrait décider, le 4 juin, une nouvelle baisse de sa production. L’Arabie saoudite a besoin d’un baril au moins supérieur à 80 dollars pour assurer l’équilibre de son budget, or celui-ci évolue autour de 72 dollars. En 2022, elle avait estimé qu’un niveau de 90 dollars était un « bon prix ». Le ralentissement de la croissance de la Chine conduit à une détente sur les prix. Une partie du pétrole russe trouve preneurs soit dans les pays émergents ou via des circuits parallèles. La Russie doit vendre son pétrole pour financer ses dépenses militaires, ce qui favorise une baisse des cours.

Le tableau de la semaine des marchés

 Résultats
2 juin 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 270,69-0,66 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 762,76+2,082 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 282,37+1,90 %3 839,504766,18
Nasdaq13 240,77+2,02 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 051,23+0,48 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 607,28-0,30 %7 451,747 384,54
Eurostoxx 504 323,52-0,37 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)31 524,22+0,75 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 229,53+0,57 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+2,859 %-0,251 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,313 %-0,306 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,691 %-0,146 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0716-0,03 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 956,05+0,91 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars76,12+1,30 %84,0878,140
CdE

Le Coin des Epargnants du 19 juin 2023

Dans l’attente d’un accord sur la dette américaine

Les investisseurs ont, durant cette semaine, fait preuve d’une prudence teintée d’optimisme dans l’attente d’une conclusion espérée heureuse, sur le dossier du plafond de la dette américaine. Les indices « actions » ont ainsi progressé, avec modération, cette semaine. A noter néanmoins que l’indice Nikkei 225 est au plus haut depuis 33 ans avec un gain de plus de 4 % en cinq jours. La hausse des cours au Japon est portée par les bons résultats des entreprises, la bonne tenue de la croissance et le retour de l’inflation dans un pays en déflation depuis des décennies. Le Cac 40 a clôturé, la semaine des « trois sorcières » à 7 491,96 points avec une progression sur la semaine de 1,04 %.

Cette progression des indices européens a été obtenue malgré les incertitudes sur le relèvement de la dette publique américaine, les investisseurs croyant qu’un accord sera obtenu dans les prochaines heures. Si le leader républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, un accord est toujours possible d’ici à ce week-end, ce qui autoriserait un vote au Congrès dès la semaine prochaine, le républicain Garret Graves a déclaré, ce vendredi 19 mai, que l’équipe de la Maison Blanche était « déraisonnable ». il a ajouté que « nous n’allons pas nous asseoir ici et parler tout seuls ». Le « shutdown » se rapprochant, le président américain Joe Biden a décidé d’écourter son déplacement à Hiroshima, au Japon ville dans laquelle se tient le sommet du G7, afin d’être de retour sur le sol américain dimanche. Le président américain a prévu de tenir dimanche une conférence de presse pour faire état des avancées entre les clans républicain et démocrate. Si de nombreux éléments doivent encore être réglés, le schéma général semble être celui d’un relèvement du plafond de la dette jusqu’en 2025 (après l’élection présidentielle de 2024) en échange de l’incorporation de plafonds de certaines dépenses, de la réaffectation des fonds Covid non utilisés et d’une rationalisation des permis d’infrastructure énergétique.

Les tergiversations du Congrès aux Etats-Unis et la persistance de l’inflation en zone euro ont conduit, cette semaine, à une augmentation sensible des taux d’intérêt des obligations d’Etat. Le taux de l’OAT français à 10 ans a ainsi dépassé les 3 %, taux qui n’avait plus été atteint depuis le début du mois de mars.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
19 mai 2023
Évolution
sur une semaine
Résultats
30 déc. 2022
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 7 491,96+1,04 %6 471,317 153,03
Dow Jones33 426,43+0,23 %33 147,2536 338,30
S&P 5004 191,91+1,63 %3 839,504766,18
Nasdaq12 657,90+2,83 %10 466,4815 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 16 275,38+2,60 %13 923,5915 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 756,87+0,19 %7 451,747 384,54
Euro Stoxx 50 4 395,30+1,79 %3 792,284 298,41
Nikkei 225 (Japon)30 817,17+4,03 %26 094,5028 791,71
Shanghai Composite 3 286,80+0,76 %3 089,263 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,019 %+0,153 pt+3,106 %+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,429 %+0,155 pt+2,564 %-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,681 %+0,235 pt+3,884 %+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0821-1,02 %1,06971,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 978,50-1,79 %1 815,381 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars75,69+2,13 %84,0878,140
Cercle de l’Epargne

Plan d’épargne avenir climat, quand l’épargne se met au vert

La transition énergétique exige des investissements importants afin de réduire l’empreinte carbone des activités humaines. L’effort est évalué entre 1 et 3 % du PIB chaque année. Pour financer ces investissements, une réorientation de l’épargne est souhaitée par les pouvoirs publics. Dans le cadre du projet de loi relatif à l’industrie verte, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a décidé la création d’un nouveau plan d’épargne avenir climat dédié aux jeunes de moins de 18 ans et destiné au financement de la transition énergétique. Ce plan pourra être ouvert auprès des banques ou des assureurs et les versements seront plafonnés à 23 000 euros, soit un peu plus que le Livret A (22 950 euros).

Ce plan qui pourra être ouvert dès la naissance des enfants et jusqu’à leur 18e anniversaire est un mix entre les livrets réglementés et le Plan d’Épargne Retraite (PER). L’argent versé sur ce plan sera bloqué jusqu’à la majorité, les sommes d’un PER le sont jusqu’à l’âge de départ à la retraite). Le régime fiscal sera celui du Livret A avec zéro fiscalité et zéro prélèvements sociaux.

Les fonds ne seront pas garantis en temps réel comme c’est le cas pour les livrets réglementés ou les fonds euros de l’assurance vie. En revanche, une possible garantie en capital à terme est évoquée, ce qui ressemble aux fonds eurocroissance des contrats d’assurance vie. Une sécurisation progressive en fonction de l’âge sera réalisée par les gestionnaires, ce qui s’apparente à la gestion profilée des PER.

La rémunération ne sera pas fixée, à la différence du Livret A, par les pouvoirs publics. Le ministre de l’Economie a simplement indiqué que le placement étant à long terme, son rendement était susceptible d’être relativement attractif.

Le plan d’épargne avenir climat surfe sur la volonté des jeunes générations de s’engager en faveur de la transition énergétique. Le gouvernement entend inciter les parents à ouvrir ces plans en lieu et place ou en complément des livrets A ou des livrets jeunes.

Les livrets jeunes sont réservés à toute personne âgée de 12 à 25 ans. Leur plafond est faible : 1 600 euros (hors intérêts capitalisés). Le taux d’intérêt annuel est librement fixé par les banques, mais est au moins égal à celui du Livret A, soit au minimum au 1er février 2023, 3 %. À compter du 25e anniversaire, le Livret jeune est clos. À la différence du nouveau plan de Bruno Le Maire, le Livret jeune est complètement liquide. L’encours des livrets jeunes est en baisse constante depuis 2007 et est inférieur à 5 milliards d’euros (4,7 milliards d’euros à fin mars 2023 selon la Banque de France).

Le plan d’épargne avenir climat n’est pas le premier produit fléché développement durable. Figurent dans cette catégorie le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) et les fonds ISR (investissement socialement responsable). Depuis l’adoption de la loi PACTE, les assureurs sont tenus de proposer aux assurés des fonds ISR dans le cadre des contrats multi-supports (assurance vie ou PER). Dans le cadre des Plans d’Épargne Entreprise, les gestionnaires d’actifs doivent également faire figurer des fonds ISR dans leurs offres.

Le ministre de l’Économie s’est fixé un objectif de collecte d’un milliard d’euros pour la première année. Les parents et grands-parents pourront être sensibles à l’idée de bloquer l’argent jusqu’à la majorité du titulaire même si, en France, la liquidité est sacrée. La question de la garantie du capital à terme sera sans nul doute regardée de près par les parents. Ce nouveau produit d’épargne épouse parfaitement les spécificités de l’épargne française faite de niches fiscales et de dispositifs plus ou moins réglementés.

Le Coin des Epargnants : une année 2022 sous tension

Les marchés boursiers, une année à lecture multiple

En 2021, le CAC 40 avait progressé de 28,9 % faisant suite à un recul de 7,1 % en 2020, recul provoqué alors par l’épidémie de covid-19. La place parisienne avait connu alors une véritable « remontada » lui permettant de battre me vieux record datant du 4 septembre 2020, au mois de novembre 2021. Le 5 janvier 2022, le CAC 40 a atteint son plus haut niveau à 7 376 points. La résurgence de l’inflation, la hausse des taux directeurs qui en a résulté et la guerre en Ukraine ont provoqué une chute des cours des actions cotées. A la sortie de l’été, la chute du CAC 40 était de plus de 15 %. Grâce à une belle progression durant l’automne, le CAC 40 n’a abandonné cette année moins de 10 % (-8,95 %). La bourse de Paris comme celle des autres pays européens se distinguent par rapport à la place de New York par des reculs mesurés. Le S&P 500 s’est contracté d’environ 20 % et le Nasdaq plus de 33 %.

Malgré les difficultés économiques et politique, le Footsie londonien a gagné cette année près de 1 % grâce à la dépréciation de la livre sterling (cette baisse est neutralisée par la hausse des cours) et l’appréciation des valeurs des compagnies minières et pétrolières. Les indices boursiers européens sont fin 2022 au-dessus de leur niveau ont pratiquement retrouvé leur niveau d’avant pandémie. Pour le CAC40, le gain est de 7 %.

Les entreprises européennes pourtant exposées à l’augmentation des coûts de l’énergie, aux pénuries de biens intermédiaires ont réussi à sauvegarder leur rentabilité. La croissance dopée par les plans de relance et les mesures de soutien des entreprises et des ménages explique la bonne tenue des bourses européennes. La résilience des entreprises a également prouvé que les actions résistent en période d’inflation à la différence des produits de taux. Les profits des entreprises du CAC 40 ont dépassé 72 milliards d’euros sur les six premiers mois de l’année, en hausse de 26 % par rapport au premier semestre 2021. Les chiffres d’affaires publiés au troisième trimestre ont confirmé la bonne santé des entreprises européennes. Plusieurs secteurs ont contribué à la progression des cours au cours du second semestre : l’énergie, la défense, l’automobile, le transport aérien, le luxe. La récession annoncée à de nombreuses reprises n’est pas encore survenue. De nombreux économistes prédisent qu’elle est imminente, en particulier en Europe. En revanche, les analystes demeurent toujours optimistes, s’attendant à une nouvelle hausse des profits, d’environ 2 %. Pour certains, l’année 2023 connaîtra encore une volatilité sur le front des actions quand pour d’autres, elle donnera lieu à une appréciation de leurs cours, le ralentissement de l’économie ayant déjà été anticipé.

Les obligations d’Etat ont quitté le territoire des taux négatifs

L’année 2022 a été marquée par la progression des taux mettant un terme à une dizaine d’années de décrue. Le taux de l’OAT à 10 ans est ainsi passé, en France de 0,2 à 3,1 % du 1er janvier au 31 décembre. L’obligation à 10 ans allemande a quitté le territoire des taux négatifs pour conclure l’année à 2,1 % quand son homologue américain évolue à plus de 3,8 %.

Le pétrole en mode montagnes russes

Sur l’ensemble de l’année, le cours du baril de Brent a progressé de 8,5 % en terminant à moins de 85 dollars quand au mois de mars et au mois de juin il a dépassé les 120 dollars. L’arrêt des importations européennes de pétrole russe ont pesé sur les cours. Le grand nombre de fournisseurs possibles ainsi que le ralentissement de l’économie chinoise et plus globalement mondiale ont conduit le cours du baril à revenir progressivement à son niveau d’avant la guerre en Ukraine.

Le retour des politiques monétaires conventionnelles

Depuis la crise financière de 2007-2009, les banques centrales avaient mis en œuvre des politiques monétaires non conventionnelles reposant sur des taux d’intérêt historiquement bas et sur de massifs rachats d’obligations afin d’éviter la déflation et de relancer l’économie. Lors de la crise sanitaire de 2020, ces politiques ont été accentuées aboutissant à un gonflement des bilans des banques centrales. Avec la résurgence de l’inflation fin 2021 et surtout en 2022 avec la guerre en Ukraine, elles ont été amenées à revenir à des politiques monétaires classiques. Elles ont progressivement arrêté leurs rachats d’obligations, voire décidé de réduire la taille de leur bilan, notamment pour la FED. Pour casser l’inflation, elles ont procédé à des relèvements. Partant de très bas, ces derniers sont jugés importants même s’ils doivent être relativisés au vu de l’inflation.

Mardi 27 décembre, le taux des obligations françaises à 10 ans a dépassé les 3 %, terminant la séance à 3,048 %. Un niveau inédit depuis le printemps 2012. Une première alerte avait eu lieu en octobre, mais le taux français de référence avait finalement reflué sous ce seuil symbolique avant la clôture. Cette augmentation signifie que le service de la dette augmentera, sachant que l’Etat devrait émettre pour 270 milliards d’euros d’obligations sur les marchés en 2022. Cette hausse est la conséquence du relèvement des taux directeurs par la Banque centrale européenne ainsi que de l’arrêt des rachats d’obligation par cette dernière. Par ailleurs, la progression de l’endettement des Etats incite les investisseurs à demander des intérêts plus élevés, investisseurs qui n’anticipent pas, en outre, une baisse rapide de l’inflation. Pour la juguler, les banques centrales sont contraintes de durcir de plus en plus leur politique monétaire. La Réserve fédérale américaine a déjà relevé ses taux de 375 points de base en six mois, réalisant son resserrement monétaire le plus violent depuis les années 1980. La Banque centrale européenne (BCE) a fait passer son taux de dépôt de -0 50 % en juin à 2 %, un rythme de relèvement sans précédent depuis la création de l’euro. La Banque du Japon, qui était la dernière à n’avoir pas augmenter ses taux, a dû s’y résoudre à la fin du mois de décembre.

Le tableau des marchés de la semaine 

 Résultats
30 déc. 2022
Évolution
sur une semaine
Résultats
31 déc. 2021
CAC 40 6 471,31+0,12 %7 153,03
Dow Jones33 147,25-0,99 %36 338,30
S&P 5003 839,50-0,14 %4766,18
Nasdaq10 466,48-1,34 %15 644,97
Dax Xetra (Allemagne) 13 923,59-0,12 %15 884,86
Footsie (Royaume-Uni) 7 451,74-0,28 %7 384,54
Euro Stoxx 50 3 792,28-0,65 %4 298,41
Nikkei 225  (Japon)26 094,50-0,54 %28 791,71
Shanghai Composite 3 089,26+1,42 %3 639,78
Taux OAT France à 10 ans+3,106 %+0,094 pt+0,193 %
Taux Bund allemand à 10 ans+2,564 %+0,172 pt-0,181 %
Taux Trésor US à 10 ans+3,884 %+0,141 pt+1,505 %
Cours de l’euro/dollar1,0697+0,35 %1,1378
Cours de l’once d’or en dollars1 815,38+0,64 %1 825,350
Cours du baril de pétrole Brent en dollars84,08+0,75 %78,140
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Etats-Unis/ Europe : où les actionnaires sont-ils les mieux traités ?

Le rendement des actions se mesure comme la somme du taux de dividende (ratio des dividendes versés au cours boursier) et de la plus-value en capital réalisée sur le cours boursier (sur les actions)

Le rendement total de la détention d’actions sur la période 1995-2022 est supérieur aux Etats-Unis avec un ratio de 11,9 %, contre 9,4 % pour la zone euro. Cet écart provient de la hausse plus rapide des cours boursiers aux Etats-Unis. En revanche, le taux de dividendes est plus élevé en zone euro, sans pour autant compenser l’effet cours. En raison du nombre d’actionnaires et d’entreprises cotées plus important aux Etats-Unis qu’en zone euros, le poids des dividendes au sein du PIB y est bien plus important, 7 % contre 4 %. La rémunération globale des actionnaires est également plus importante. Elle atteint 8 % du PIB, contre 4 % en zone euro. Ce résultat est différent du rendement pour les actionnaires de la détention d’actions. La part des profits bruts qui est distribuée (le taux de distribution), sous forme de dividendes ou de rachats d’actions atteint 50 % aux Etats-Unis, contre 25 % dans la zone euro. Les actionnaires sont ainsi privilégiés outre-Atlantique. Le poids des profits distribués (dividendes et rachats d’actions) en fonction de l’investissement est de 60 % aux États-Unis contre 35 % dans la zone euro.

Les actionnaires sont mieux traités aux Etats-Unis qu’en Europe. Le rendement des actions y est supérieur, la rémunération y est plus élevée et la part des profits distribués y est deux fois plus importante. Les entreprises américaines rémunèrent donc leurs actionnaires nettement mieux que les entreprises européennes. Cette distribution ne pénalise pas pour autant l’investissement qui est plus élevé outre-Atlantique qu’en Europe.

Forte chute des émissions en bourse

En 2022, dans un contexte économique et financier difficile, seulement 1 333 sociétés se sont fait coter à l’échelle mondiale, selon le cabinet EY. Elles ont levé 179,5 milliards de dollars, soit 62 % de moins qu’en 2021. A Wall Street, le nombre d’opérations a reculé de 78 % et leur montant a diminué de 94 % pour s’élever à 9 milliards de dollars, contre 156 milliards en 2021. Ce résultat est le plus bas de ces vingt dernières années. Les SPAC (Special Purpose Acquisition Company, en français société d’acquisition à vocation spécifique) qui portaient ces dernières années le marché des émissions ont été les grandes absentes de l’année (7 % des émissions aux Etats-Unis en 2022, contre 60 % en 2021). Les SPAC sont des sociétés dont les titres sont émis sur un marché boursier en vue d’une acquisition d’une entreprise ou d’une fusion future dans un secteur particulier et avant une échéance déterminée. Les investisseurs n’ont pas souhaité prendre de risque en 2022. Investir dans une entreprise qui décide d’être cotéeconstitue un risque surtout dans un contexte de hausse de prix et de taux.

En Europe, le marché des émissions n’a été animé que par l’introduction en Bourse de Porsche. En quelques heures, Volkswagen a levé la somme record de 9,4 milliards d’euros d’actions ne donnant aucun droit de vote. Mais après Porsche, la deuxième opération a été l’émission des actions de Var Energi, une filiale du pétrolier Eni qui a levé 776 millions d’euros à la Bourse d’Oslo. Au total, en Europe, le nombre d’introductions en Bourse a diminué de 53 %. En revanche, le marché des émissions a été dynamique en Asie Pacifique avec 845 premières cotations. 67 % des fonds levés en 2022 l’ont été au sein de cette zone. 120 milliards de dollars ont été ainsi émis. Cinq des dix plus importantes opérations mondiales se sont déroulées dans cette région.

Le Coin des Epargnants du 1er janvier 2022

Une année en or

La bourse de Paris a connu une année 2021 en or malgré la persistance de la crise sanitaire. Le CAC 40 a progressé de 28,85 % et a dépassé son record datant du 4 septembre 2000. Il a achevé l’année à 7153,03 à quelques encablures de son record de 7181 points réalisé mardi 28 décembre. Le CAC40 a connu la plus forte hausse parmi les grands indices boursiers mondiaux. 2021 enregistre la plus forte augmentation du CAC40 depuis 1999 (+51,12 %).

Si en 2000, les valeurs technologiques portaient l’indice de la place de Paris, ce rôle est désormais joué par celles du luxe. Malgré un contexte complexe, la volatilité des actions a été faible, 6,3 % pour les valeurs du CAC40. Le succès de la bourse de Paris est lié non seulement à l’ampleur des liquidités disponibles mais aussi au prompt rétablissement des entreprises qui ont retrouvé leur niveau de bénéfices d’avant-crise. Les plus fortes appréciation pour les cours sont à mettre au crédit de Vivendi, de la Société Générale, Hermès et Cap Gemini. En raison des problèmes d’approvisionnement en microprocesseurs et de la transition énergétique, les valeurs automobiles ont été orientées à la baisse durant l’année 2021.

CDE

Les investisseurs ont appris à gérer la pandémie et sont restés relativement stoïques face au variant Omicron. La plupart des gouvernements se sont abstenus, pour l’instant, d’imposer de nouveaux confinements ce qui a contribué à les rassurer. Les responsables des grands pays industrialisés ont au contraire concentré leurs efforts sur la vaccination et annulé les festivités de la Saint-Sylvestre pour la deuxième année consécutive.

Sur les autres grandes places financières, le Footsie a progressé de +14,3% en 2021 et le Dax de la Bourse de Francfort de 15,8 %. Le ratio cours sur bénéfices aux alentours de 15 en Europe est proche de la moyenne des années d’avant-crise.

En Asie, le Hang Seng de la Bourse de Hong Kong a perdu 14,08 %, soit sa plus mauvaise performance annuelle depuis 2011. De son côté, le CSI 300 des principales capitalisations des Bourses de Shanghai et Shenzhen a enregistré un repli de 5,20% en 2021, le premier en trois ans. Les places chinoises ont pâti des goulets d’étranglement pour certaines productions en lien avec l’application de strictes mesures sanitaires et de la  reprise en main par Pékin des secteurs de la technologie, des jeux vidéo et de l’immobilier. Les indices américains ont également une forte progression ; le S&P a  battu à 70 reprises son record durant l’année et augmenté de plus de 26 %. Dans leur ensemble, les marchés mondiaux regroupés au sein de l’indice ACWI de MSCI ont connu une hausse de près de 17 % en 2021 et leur valorisation s’approche désormais des 100 000 milliards de dollars. Sur l’année, le bitcoin s’est apprécié de 70 % avec de fortes fluctuations (-50 % au cours du printemps).

Sur un an, le pétrole a gagné plus de 50 %. Au mois d’octobre, le baril de Brent a  atteint plus de 85 dollars avant de se replier avec la résurgence de l’épidémie et la décision des autorités américaines de puiser dans les réserves stratégiques. La forte hausse du cours de l’énergie et des matières premières ont, avec les problèmes d’approvisionnements, favorisé un mouvement global de hausse des prix qui restera une des caractéristiques de l’année 2021. Malgré les annonces de sortie des politiques monétaires expansives et le regain d’inflation, les taux d’intérêt demeurent très faibles. En valeur réelle, ils sont fortement négatifs facilitant le financement de la dette publique.

Pour 2022, la prudence est de mise. Les incertitudes sur la pérennité de la croissance et de l’inflation sont importantes. Une accélération de l’inflation pourrait contraindre les banques centrales à resserrer plus rapidement que prévu leurs politiques monétaires, et peser en parallèle sur les marges des entreprises. Malgré tout, les profits sont attendus en hausse ce qui devrait jouer favorablement sur les cours. La croissance de l’économie mondiale devrait rester élevée.

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Le tableau financier de la semaine

 Résultats 31 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 153,03+0,94 %5 551,41
Dow Jones36 338,30+1,08 %30 409,56
Nasdaq15 644,97-0,05 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 884,86+0,31 %13 718,78
Footsie7 384,54+0,17%6 460,52
Euro Stoxx 504 298,41+1,02 %3 552,64
Nikkei 22528 791,71+0,03 %27 444,17
Shanghai Composite3 639,78+0,03 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,193 %+0,074 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,181 %+0,072 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,505 %+0,012 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1378+0,60 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 825,350+1,30 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)78,140+3,08 %51,290

La révolution des ETF

Les Exchange-Traded Fund (ETF), appelés également trackers, sont des fonds indiciels cotés en continu et négociés en Bourse de la même façon qu’une action. Ils ont tous le même objectif de répliquer à la hausse ou à la baisse l’évolution d’un indice ou d’un actif. Certains ETF répliquent la performance d’un indice boursier (NASDAQ, S&P 500, CAC 40, etc.) quand d’autres vont se focaliser sur un actif en particulier (les matières premières, la technologie, etc.). Depuis plusieurs années, les ETF rencontrent un réel engouement. Leur encours serait de 10 000 milliards de dollars à l’échelle mondiale. La part des ETF resterait néanmoins modeste, environ 4% des actifs financiers mondiaux évalués à plus de 200 000 milliards de dollars. Depuis le mois de janvier 2021, les fonds placés sur ces instruments financiers ont augmenté de près de 25 %. Sur 5 ans, la progression atteint 179 %. En 2005, ces placements ne représentaient que 426 millions de dollars, soit 23 fois moins.

Le succès des ETF repose sur leur simplicité. Il est possible d’acheter et de vendre des parts facilement car ils sont cotés en continu. Ils sont accessibles même avec un petit budget, par exemple 100 euros. Ils sont ainsi plébiscités par les jeunes épargnants qui en acquièrent en ligne. Le choix d’ETF est très large, permettant de répliquer un très grand nombre d’indices. Il est possible d’acheter un ETF sur les nouvelles technologies ou un ETF bas carbone. Les frais de gestion sont enfin particulièrement faibles, autour de  0,3 % par an. Par nature, les ETF sont des produits pouvant connaître d’amples fluctuations. Les ETF thématiques sont plus volatils que les ETF répliquant les grands indices.  Ils ne sont pas toujours liquides. Pour réduire ce dernier risque, il est conseillé d’acheter des ETF avec des encours importants. Selon une note de la Banque Richelieu, près de 50 % des ETF thématiques lancés au cours des dix dernières années ont disparu. Si l’encours placé baisse trop fortement, avec les faibles frais appliqués, les gestionnaires d’ETF préfèrent liquider le fonds.

L’année en or du CAC 40

La bourse de Paris a connu une année en or malgré la persistance de la crise sanitaire. Le CAC 40 a progressé 28,85 % et a dépassé son record datant du 4 septembre 2000 ainsi que les 7000 points. Il a ainsi connu la plus forte hause parmi les grands indices boursiers mondiaux. Si en 2000, les valeurs technologiques portaient l’indice de la place de Paris, ce rôle est désormais joué par celles du luxe. Malgré un contexte complexe, la volatilité des actions a été faible, 6,3 % pour les valeurs du CAC40. Le succès de la bourse de Paris est liée non seulement à l’ampleur des liquidités disponibles mais aussi au prompt rétablissement des entreprises qui ont retrouvé leur niveau de bénéfices d’avant crise. Les plus fortes appréciation pour les cours sont à mettre au crédit de la Société Générale, Hermès et Cap Gemini. En raison des problèmes d’approvisionnement en microprocesseurs et de la transition énergétique, les valeurs automobiles ont été orientées à la baisse durant l’année 2021.

CDE

Trois question à Philippe Crevel, directeur du Cercle de l’épargne: Placements, épargne, comment bien finir l’année ?

L’année 2021 se termine avec un rebond de l’inflation qui cohabite, pour le moment, avec des taux d’intérêt très bas. Les épargnants ayant investi en produits de taux sont ainsi mis à la diète. Est-ce que cette situation qualifiable en économie de « répression financière » est amenée à perdurer ?

En cette fin d’année, les épargnants qui ont privilégié, depuis le début de la crise sanitaire, les produits comme les livrets bancaires, les livrets d’épargne réglementée ou les fonds euros sont confrontés tout à la fois à la faiblesse récurrente des taux d’intérêt et à la hausse des prix. Les faibles taux sont la conséquence des politiques monétaires exceptionnelles ont mises en œuvre par les banques centrales au début de l’épidémie. Elles sont censées s’achever avec le retour à la normale de la situation tant sanitaire qu’économique. Si, aux États-Unis, une réduction progressive des rachats d’obligation doit intervenir à compter du mois de décembre, pour la zone euro, elle ne devrait débuter, au mieux, qu’en 2023. Pour la hausse des taux directeurs, les banques centrales se montrent, pour le moment, très prudentes. Depuis le milieu de l’année, avec le rebond économique qui se nourrit des plans de relance et de l’épargne stockée depuis le début de la pandémie, les prix sont orientés à la hausse. L’à-coup brutal de la demande génère des frictions car l’offre est encore pénalisée par la désorganisation des circuits d’approvisionnement engendrée par l’épidémie. Des pénuries de matières premières et de biens intermédiaires pèsent sur la production de biens de consommation. Elles provoquent des allongements des délais dans les livraisons. Dans ce contexte, l’inflation a dépassé, en octobre, 5 % aux États-Unis et 4 % au sein de la zone euro. Cette situation est une mauvaise nouvelle pour les épargnants qui ont investi dans des produits non-indexés.

Le CAC40 a battu au mois de novembre un record vieux de 21 ans. Les actions ne sont-elles pas surévaluées avec un risque de krach non négligeable ?

Les records sont faits pour être battus mais certains durent plus longtemps que d’autres. Le record du CAC40 de 2000 a tenu 21 ans. Parmi les grands indices boursiers, le CAC40 était le seul à ne pas avoir effacé les conséquences de l’éclatement de la bulle Internet. Les déboires de Vivendi et d’Orange, des valeurs financières après les crises de 2008 et de 2012 expliquent, en partie, cette anomalie. La désindustrialisation française, marquée par le recul du secteur automobile et le nombre réduit de grandes entreprises de haute technologie, a également pesé sur l’indice. Les politiques monétaires accommodantes, le fort rebond de l’économie après le confinement et les bons résultats des entreprises ont permis au CAC40 de dépasser, le 3 novembre 2021 le record de 6 944,77 points, établi le 4 septembre 2000. Il a depuis franchi la barre des 7 000 points.

Un krach est par nature difficile à prévoir. En l’état, la valeur des entreprises n’est pas exagérée au vu de leurs résultats. Les cours restent, par ailleurs, soutenus par la faiblesse des taux d’intérêt. Avec le regain d’inflation, des hypothèses de remontée plus rapide des taux ont été lancées. Il convient en la matière de ne pas surréagir. L’inflation est en hausse en lien avec les plans de relance engagés au sein de nombreux États et en particulier aux États-Unis. Dans ce pays, la consommation a connu un gain de 15 % par rapport à la période d’avant pandémie. Un tel bond ne peut conduire qu’à des tensions sur l’offre. Nous aurons une idée plus précise de la réalité durable de l’inflation dans le courant de l’année 2022. De toute façon, il faudra à un moment ou un autre sortir des politiques monétaires exceptionnelles. Les banques centrales sont conscientes que cette sortie sera un exercice périlleux afin d’éviter tout dérapage financier. Le cours des actions dépendra de la croissance européenne et mondiale, de l’évolution des relations entre les grandes zones économiques ainsi que de celle la pandémie. Ces facteurs d’incertitude incitent à opter pour une diversification de bon aloi au niveau de ces placements en privilégiant des valeurs résilientes.

Une part non négligeable des ménages se détourne des produits d’épargne traditionnels en optant soit pour le compte courant, soit pour des placements alternatifs comme le bitcoin. Comment appréciez-vous cette évolution et quelles sont les conséquences à terme ?

De nouveaux placements apparaissent en lien avec la blockchain. Les jeunes de moins de 35 ans sont de plus en plus attirés par ce type de placements digitaux alternatifs, ainsi que par les actions. Ils plébiscitent les ETF et le bitcoin. Selon l’enquête Cercle de l’Épargne/ Amphitéa, 20 % placent ce dernier parmi les placements les plus intéressants. En soi, ce cryptoactif ne rapporte ni intérêt, ni dividende. Le gain potentiel est purement spéculatif. Les jetons non fongibles (nft) constituent également un nouvel espace pour l’épargne. Un nft est un enregistrement, généralement sur la blockchain Ethereum, qui représente sous forme numérique, une image, un texte, ou une vidéo.

Le monde des cryptoactifs est propice à toutes les dérives et toutes les spéculations. Il est, cependant, indéniable qu’ils seront amenés à jouer un rôle croissant au sein de l’économie. En raison du système peu normé et peu encadré des cryptoactifs, les risques pris par les acquéreurs sont importants. Les banques centrales réfléchissent à la mise en place de monnaies digitales qui leur permettront de superviser l’espace financier digital. Si des gains sont réalisables avec le bitcoin et les nft, ils ne doivent pas masquer le fait que les risques sont importants et que le poids de ce type d’actifs dans une allocation se doit d’être marginal sous peine d’être exposé à d’importantes déconvenues.

A lire dans le Mensuel N°92 de décembre 2021

Le Coin des Epargnants du 4 décembre 2021

Après la surchauffe, la peur du ralentissement

Les places boursières après la forte chute de la semaine dernière ont stabilisé leurs positions. La résurgence de l’épidémie ainsi que l’apparition du variant omicron inquiètent les investisseurs. Ces derniers craignent un ralentissement de la croissance. Les résultats de l’emploi américain ne les a pas rassurés. Seulement 210 000 emplois ont été créés en novembre, contre 550 000 attendus. Le taux de chômage a néanmoins diminué de 0,4 point à 4,2 %, contre 4,5 % prévu. Le ralentissement de la création d’emplois a été amorcé avant la survenue du nouveau variant. Même si la hausse des salaires a été, en novembre moins forte que prévue, la Fed, pour contrecarrer l’inflation qui n’est plus jugée temporaire, devrait accélérer le processus de sortie de la politique monétaire exceptionnelle. Le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3 % sur un mois et s’est stabilisé à 4,8 % sur un an (+0,4 % et +5 % estimés respectivement).

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 3 décembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 765,52+0,38 %5 551,41
Dow Jones34 580,08-0,91 %30 409,56
Nasdaq15 085,47-2,62 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 169,98-0,57 %13 718,78
Footsie7 122,32+1,11 %6 460,52
Euro Stoxx 504 080,15-0,23 %3 552,64
Nikkei 22528 029,57-2,51 %27 444,17
Shanghai Composite3 607,43+0,24 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,032 %-0,064 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,3905 %-0,051 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,383 %-0,121 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1306-0,06 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 778,600-0,74 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)70,960-2,64 %51,290

Repli du taux d’épargne au troisième trimestre

Le taux d’épargne des ménages a, en France, diminué, au troisième trimestre 2021 de 3,8 points avec l’accélération de la consommation. Il s’élevait à 17,3 % du revenu disponible, contre 21,3 % au deuxième trimestre.

Le net rebond des dépenses de consommation consécutif à l’assouplissement des restrictions sanitaires, +5,7 % au troisième trimestre 2021 en euros courants, a conduit les ménages à réduire leur effort d’épargne financière dont le taux est passé de 10,3  à 6,5 % du revenu disponible brut. Néanmoins, le taux d’épargne global reste encore supérieur à son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

INSEE

Le Coin des Epargnants du 20 novembre 2021

Les marchés rattrapés par l’épidémie

En ce milieu du mois de novembre, les investisseurs s’inquiètent de la résurgence en Europe de l’épidémie de covid19. L’annonce du confinement général en Autriche, la forte progression du nombre de cas en Allemagne comme en France font craindre une généralisation des mesures restrictives et un ralentissement de la croissance. Le ministre allemand de la Santé n’a pas exclu la mise en place d’un confinement outre-Rhin dans les prochaines semaines. Les valeurs liées à l’énergie sont le plus affectées par la recrudescence du nombre de cas, l’éventuelle multiplication des mesures sanitaires pouvant peser sur la demande. Les valeurs liées au tourisme sont également touchées tout comme le secteur financier qui est pénalisé par la baisse des taux que provoque le regain de l’épidémie. Le taux de l’OAT à 10 ans était, vendredi soir, de nouveau proche de 0 % quand celui du Bund allemand s’élève à -0,345 %. Les pertes de la fin de semaine ont effacé les gains du début. Sur la semaine, le CAC40 progresse néanmoins de 0,29 % et le Daxx allemand de 0,41 %. En revanche, l’Eurostoxx 50 recule de 0,32 %. Au Royaume-Uni, les craintes inflationnistes ont pesé sur les valeurs « actions », l’indice Footsie abandonnant plus de 1 %. Aux Etats-Unis, avec des résultats moins bons que prévus de la production industrielle en octobre, le Dow Jones se contracte. En revanche, les inquiétudes sur la situation sanitaire jouent en faveur des valeurs technologiques, le Nasdaq progressant de plus de 1,2 % sur la semaine.

L’euro a poursuit sa dépréciation en perdant plus de 1 % sur la semaine face au dollar. La dépréciation de la monnaie européenne s’explique par le décalage des calendriers des banques centrales pour la sortie des politiques monétaires exceptionnelles. La BCE ne devrait s’engager dans cette voie qu’en 2023/2024 quand la Fed entamée ce processus dès la fin de l’année 2021. Le rebond de la crise sanitaire accentue également cette tendance avec la crainte que la croissance se ralentisse plus vite en Europe qu’aux Etats-Unis.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 19 novembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 112,29+0,29 %5 551,41
Dow Jones35 601,98-1,38 %30 409,56
Nasdaq16 057,44+1,24 %12 870,00
Dax Xetra Allemand16 159,97+0,41 %13 718,78
Footsie7 223,57-1,69 %6 460,52
Euro Stoxx 504 356,47-0,32 %3 552,64
Nikkei 22529 745,87+0,46 %27 444,17
Shanghai Composite3 560,37+0,60 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,002 %-0,098 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,345 %-0,084 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,529 %-0,061 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1318-1,19 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 856,048-0,39 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)78,320-4,70 %51,290

L’épargne liquide toujours au sommet

La Banque de France a confirmé que montant du patrimoine financier brut des ménages s’élevait, à la fin du premier semestre, à 5 870 milliards d’euros. Le montant cumulé des flux nets d’épargne financière a atteint au deuxième trimestre 157,7 milliards d’euros, en recul par rapport au premier trimestres (185 milliards d’euros). Ces flux restent nettement supérieurs au niveau d’avant crise (111 milliards d’euros en 2019).

Le flux trimestriel de placement des ménages pour le deuxième trimestre s’est établi en France, à 44,4 milliards d’euros, en hausse de 3,8 milliards d’euros par rapport au trimestre précédent.

Le patrimoine des ménages investi en produits de taux représente 3 689 milliards d’euros. Sur douze mois, à fin juin, les flux vers ces produits ont atteint 123,5 milliards d’euros. Du premier au deuxième trimestre, le flux d’épargne sur les produits de taux est passé de 26,7 à 32,7milliards d’euros en raison de flux élevés de numéraire et dépôts à vue (21,2 milliards d’euros au deuxième, contre 17,4 milliards d’euros au premier)

Les produits de fonds propres (actions, unités de compte, etc.) représentaient fin juin un patrimoine de 2 098 milliards d’euros pour les ménages, contre 2 000 milliards d’euros à fin mars. Cette augmentation est imputable à des flux positifs (14,8 milliards d’euros) et à l’appréciation du cours des actions. Dans le patrimoine des ménages, l’encours des actions cotées atteignait fin juin 356,6 milliards d’euros. Celui des unités de compte de l’assurance vie et des produits retraite s’élevait à 457,9 milliards d’euros et celui des actions détenues directement par les Organismes de Placement Collectif était de 137,1 milliards d’euros.

Au deuxième trimestre, le taux d’épargne des ménages était de 20,1 %, contre 21,7 % du revenu disponible brut au premier quand celui de l’épargne financière était de respectivement de 10,6 et 12,9 %

Les premières données disponibles pour le troisième trimestre montrent une légère augmentation du flux en numéraire et dépôts. Les flux trimestriels en assurance vie et épargne retraite en euros redeviennent positifs (2,2 milliards après -0,6 milliards au deuxième trimestre) et ceux en support Unités de Compte se réduisent (6,7 milliards après 10,1 milliards au deuxième trimestre.

Le Coin des Epargnants du 6 novembre 2021 : l’ivresse des sommets

Vingt et un an après…, l’ivresse des sommets

Les records sont faits pour être battus mais certains durent plus longtemps que d’autres. Le record du CAC 40 a tenu 21 ans. Parmi les grands indices boursiers, il était de loin le plus vieux. Après l’éclatement de la bulle Internet, les déboires de Vivendi et d’Orange, l’indice boursier parisien avait souffert de la forte présence des valeurs financières qui ont été touchées par la crise de 2008, puis par celle de 2012. La désindustrialisation française marquée par le recul du secteur automobile et le nombre réduit de grandes entreprises de haute technologie expliquent la longévité du record du 4 septembre 2000. Mercredi 3 novembre 2021, le mythique 6 944,77 points est tombé. Le CAC 40 qui a gagné plus de 3 % sur la semaine et plus de 40 % depuis le 1er janvier a même réussi à franchir la barre des 7000 points pour terminer à 7.040,79 points. Avec une hausse de 0,76 % vendredi, il a au passage enregistré une septième séance consécutive de gains, une série inédite depuis avril 2019. L’indice parisien est dopé par les bons résultats des entreprises, en particulier celles du secteur du luxe ainsi que celles du secteur bancaire. Il fait fi pour le moment des menaces inflationnistes et de l’annonce de la réduction progressive des rachats d’obligations de la FED. Les investisseurs estiment que les banques centrales ne sortiront que très progressivement des politiques monétaires accommodantes. Les taux d’intérêt à long terme ont, par ailleurs, reculé fortement cette semaine. Les  investisseurs ont été également rassurés par les bons résultats, en octobre, de l’emploi américain. Aux Etats-Unis, le taux de chômage a reculé à 4,6 % (-0,2 point), et 531 000 emplois ont  été créés le mois dernier, secteurs public et privé confondus. Ce résultat est supérieur à celui des prévisions des analystes (400 000 attendus). Après la contreperformance de septembre, le dynamisme du marché du travail semble être de retour. Les créations d’emplois ont été particulièrement élevées dans les secteurs des loisirs et de l’hôtellerie, dans les services professionnels et commerciaux, dans l’industrie de fabrication, ainsi que dans le transport et l’entreposage. Ces créations sont en phase avec les derniers chiffres de la confiance des consommateurs et de l’activité dans le secteur des services.

Si 18,2 millions d’emplois détruits pendant la pandémie ont été recréés, il en manque toujours 4,2 millions à l’appel, mais, comme dans de nombreux pays,  paradoxalement, les travailleurs ne sont pas assez nombreux pour occuper les millions de postes vacants dans les restaurants, entrepôts, services de livraison, usines, crèches, etc. 5 millions de personnes auraient déserté le monde du travail depuis le début de la crise sanitaire.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 5 novembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 407 040,79+3,08 %5 551,41
Dow Jones36 327,95+1,42 %30 409,56
Nasdaq15 971,59+3,05 %12 870,00
Dax Xetra Allemand16 054,36+2,33 %13 718,78
Footsie7 303,96+0,92 %6 460,52
Euro Stoxx 504 363,04+2,65 %3 552,64
Nikkei 22529 611,57+2,49 %27 444,17
Shanghai Composite3 491,57-1,57 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,054 %-0,218 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,282 %-0,174 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,460 %-0,106 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1559-0,01 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 813,900+1,81 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)82,68-1,17 %51,290

Les banques centrales et la sortie des politiques monétaires exceptionnelles

Mercredi 3 avril, la Réserve fédérale américaine a annoncé qu’elle commencerait dès le mois de novembre à réduire ses achats d’actifs réalisés depuis le début de la pandémie afin de soutenir l’activité. Depuis plus de dix-huit mois, la Fed achète mensuellement pour 120 milliards de dollars de bons du Trésor et de titres adossés à des créances hypothécaires (MBS). A compter du mois de novembre, les achats mensuels de bons du Trésor seront réduits de 10 milliards de dollars et les MBS de 5 milliards, Ce processus de réduction s’étalera sur plusieurs mois pour s’achever l’an prochain.

Les investisseurs avaient anticipé cette décision, la Fed ayant envoyé des messages clairs sur le sujet depuis plusieurs semaines. Le ralentissement de la croissance au troisième trimestre à 2 % (contre 6,7 % au deuxième) n’a pas modifié sa position. Elle estime que ce ralentissement est la conséquence des goulots d’étranglement. Les craintes sur l’inflation ont pris le dessus dans le débat public, avec une hausse des prix à la consommation de 4,4 % sur un an (3,6 % hors alimentation et énergie). Malgré tout, la Fed se veut rassurante sur le sujet. Le communiqué précise ainsi que « l’inflation est élevée, reflétant en grande partie des facteurs qui devraient être transitoires ».

Les investisseurs spéculent désormais sur la date de la remontée des taux d’intérêt. Fin septembre, la prévision médiane des directeurs de la Fed évoquait des taux d’intérêt à 0,3 % fin 2022. D’autres banques centrales ont commencé à infléchir leur politique monétaire, y compris en matière de taux d’intérêt. La Banque du Canada a notamment avancé son horizon de remontée des taux.

La Banque d’Angleterre a laissé inchangé son taux directeur à 0,1 %, à contre-courant des attentes des investisseurs qui avaient pronostiqué une augmentation de 15 points de base à 0,25 %. Elle a également maintenu son programme de rachats d’actifs inchangé à 895 milliards de livres, à l’issue de sa réunion du 4 novembre 2021. L’annonce a provoqué un recul de la livre. La Banque centrale a privilégié la croissance face au risque de dérapage inflationniste. Les perspectives économiques sont moins favorables qu’envisagées en août. « La croissance est quelque peu freinée par les perturbations dans la chaîne logistique », explique le communiqué, signalant également des signes d’un ralentissement de la demande chez les consommateurs. De son côté, la présidente de la BCE, Christine Lagarde considère qu’une hausse de taux serait « un vent contraire injustifié pour la reprise ».

La pierre de plus en plus inaccessible

Selon la dernière enquête du Cercle de l’Épargne et Amphitéa, 62 % des Français jugent le placement immobilier intéressant. Ils sont 92 % à considérer qu’il est important d’être propriétaire de sa résidence principale. Si 58 % le sont effectivement, les 42 % restant ont de plus en plus de difficultés à acquérir un logement en raison de l’augmentation des prix. Selon une récente enquête réalisée par Harris Interactive pour l’agence immobilière en ligne Imop, 66 % des sondés estiment ne pas disposer des revenus suffisants pour devenir propriétaires, dont 47 % qui en seraient convaincus. Pour près de 7 Français sur 10, le manque d’apport personnel est le problème numéro un. Parmi les personnes actuellement non-propriétaires, seules 26 % pensent avoir à la fois des revenus et un apport suffisants pour devenir propriétaire.

Selon cette même étude, 48 % des sondés préfèrent renoncer à la propriété afin de pouvoir dépenser davantage au quotidien. Les plus jeunes considèrent que l’investissement immobilier n’est plus une voie de passage obligée. 65 % ne seraient pas disposés à réaliser des sacrifices financiers afin de devenir propriétaires. L’augmentation des prix de l’immobilier est citée, sans surprise, comme facteur dissuasif. Deux tiers des Français ne croient pas à une baisse ou même à une stabilisation des prix dans les prochains mois.

Record absolu pour le CAC 40

21 ans après, le CAC 40 a battu son record absolu qui était de 6 944,77 points du 4 septembre 2000. Mercredi 3 novembre 2021à 14 H 48, le CAC s’est établi à 6 948,27 points. Il avait déjà dépassé mardi 2 novembre on plus hait en clôture. à 6.927,03 points. L’indice parisien est dopé par les bons résultats des entreprises et la forte croissance. Il fait fi pour le moment des menaces inflationnistes et de la possible annonce de la réduction des rachats d’obligation par la Fed à partir de la fin d’année.

Le CAC a effacé un record vieux de 21 ans

Mardi 2 novembre, le CAC 40 a battu son plus haut en fin de séance son record datant du 4 septembre 2000 (6 922 points) à 6.927,03 points. L’indice parisien était parmi les grands indices le dernier à n’avoir pas battu le record atteint durant la bulle Internet au tournant du siècle dernier. A la différence de l’indice allemand, l’indice CAC 40 ne prend pas en compte les dividendes versés, ce qui explique partiellement le retard par rapport aux autres indices. La place financière parisienne a été longtemps handicapé par le poids important des valeurs financières qui ont été lourdement pénalisées lors de la crise des subprimes et des dettes souveraines. La faible présence des valeurs technologiques a également contribué à la sous-performance parisienne.

Depuis le mois d’août, dans un contexte de forte reprise marquée par les bons résultats des entreprises, en particulier celles du secteur du luxe, le CAC 40 se rapprochait de son record même si en septembre, avec les craintes générées par l’inflation, un repli temporaire avait été enregistré. Après un bon mois d’octobre, il a franchi la dernière marche à franchir le 2 novembre, pour la Toussaint. Depuis le 1er janvier, l’indice parisien a gagné 25 % et sur un an le gain atteint près de 50 %.

Le Coin des Epargnants du 23 octobre 2021

Attentisme sur le marché « action » et la fête continue pour le bitcoin

La crainte d’un krach immobilier s’est estompée en Chine, rassurant les investisseurs internationaux. De son côté, le Bitcoin a battu un nouveau record cette semaine en se rapprochant des 67 000 dollars. La création d’ETF (Exchange Traded Funds) sur le bitcoin dope le marché tout comme les menaces inflationnistes. Sur les marchés « actions » entre bonnes et mauvaises nouvelles, l’attentisme prime dans l’attente de l’évolution des politiques monétaires. Le CAC 40 a progressé de 0,09 % sur la semaine quand le Daxx allemand et le Footsie britannique ont été en très légère baisse. Les indices américains ont continué à progresser plus vivement. Les taux d’intérêt continuent, de leur côté, à augmenter. Par ailleurs, il est à noter que l’euro s’apprécie légèrement depuis deux semaines, revenant au-dessus de 1,16 dollar.

La croissance semble buter en Europe sur les hausses de prix des matières premières et de l’énergie ainsi que sur les pénuries. Les enquêtes de l’institut IHS Markit auprès des entreprises européennes indique une moindre progression de l’activité. L’indice PMI dans la zone euro a reculé à 54,3 points en octobre contre 56,2 points le mois précédent. Il s’agit d’un plus bas depuis six mois. L’indice restant au-dessus de 50 signifie néanmoins que, du point de vue des chefs d’entreprise, l’activité économique croît toujours. Simplement, elle progresse moins vite que cet été. Les économistes d’IHS Markit soulignent que « l’allongement des délais de livraison des consommations intermédiaires signalé au cours du mois par les répondants à l’enquête a été le deuxième plus important enregistré en plus de vingt ans d’enquête, les pénuries d’approvisionnement et les problèmes de transport s’étant à nouveau aggravés en octobre ». L’industrie automobile est la plus touchée par les problèmes d’approvisionnement, ce qui pénalise avant tout l’Allemagne, la plus exposée à cette activité. La production manufacturière dans la zone euro a ainsi le taux de croissance le plus faible depuis les confinements du printemps 2020. L’augmentation des prix des matières premières et de l’énergie commencent à se faire ressentir de plus en plus nettement. En Allemagne, les prix à la production ont progressé en octobre de 14,2 %, selon l’institut de statistique du pays, Destatis. Il s’agit de la plus forte hausse depuis octobre 1974, c’est-à-dire lors du premier choc pétrolier. Dans la zone euro, les prix moyens facturés pour les biens et les services ont augmenté à un rythme inégalé depuis plus de vingt ans. Cette inflation pourrait remettre en cause les prévisions de croissance pour 2022. Néanmoins, plusieurs indicateurs restent bien orientés. Les commandes à l’industrie sont toujours soutenues et le marché du travail reste dynamique. Selon IHS Markit, en octobre, l’emploi a affiché sa plus forte croissance depuis 21 ans, à égalité avec juillet 2021. Ces créations d’emplois vont renforcer encore la demande à terme et nourrir la croissance de la zone euro.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 22 octobre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 733,69+0,09 %5 551,41
Dow Jones35 677,02+1,08 %30 409,56
Nasdaq15 090,20+1,29 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 542,98-0,28 %13 718,78
Footsie7 204,55-0,41 %6 460,52
Euro Stoxx 504 188,81+0,14 %3 552,64
Nikkei 22528 804,85-0,91 %27 444,17
Shanghai Composite3 582,60+0,29 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,242 %+0,070 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,103 %+0,064 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,662 %+0,090 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1627+0,21 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 783,890+0,95 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)84,780+0,04 %51,290

Le Coin des Epargnants : le record du CAC 40 fait de la résistance

Un sommet trop loin

A quelques encablures de son record du 4 septembre 2000 (6944 points), le CAC 40 n’aura pas réussi à le dépasser malgré la dynamique du début du mois d’août. Ce record, vieux de vingt et un an, attendra encore, la faute au variant delta et aux banques centrales qui souhaitent sortir des politiques ultra-accommodantes. Près de dix-huit mois après le début de l’épidémie, les banques centrales commencent, en effet, à réfléchir en ordre dispersé à l’arrêt des mesures exceptionnelles de l’économie et des Etats. Les incertitudes sur l’évolution de l’épidémie les poussent néanmoins à la prudence. Les intentions ne se traduisent pas pour le moment en acte. Ainsi, la Banque centrale de Nouvelle Zélande ou celle d’Angleterre ont renoncé à relever leur taux en raison de la quatrième vague. Les minutes de la dernière réunion de la Réserve Fédérale américaine indiquent que celle-ci souhaiterait réduire d’ici la fin de l’année les  rachats d’obligations. Cette semaine, cette annonce a suffi pour entraîner un recul des marchés. La virulence de la quatrième vague et les résultats en demi-teinte de l’économie chinoise ont conduit les investisseurs au pessimisme. Ces derniers resteront méfiants jusqu’au symposium de Jackson Hole réunissant du 26 au 28 août les banquiers centraux. Après quelques semaines euphoriques, la fin du mois d’août, avec la préparation de la rentrée, s’annonce difficile, ce qui est assez traditionnel, ces dernières années.

Les signaux de ralentissement de l’économie chinoise ont amené à une forte baisse des cours des matières premières et de l’énergie. Le cours du baril de pétrole Brent a perdu sur la semaine plus de 6 %, baisse également provoquée par la hausse du dollar et l’annonce de stocks plus importants aux Etats-Unis. Les métaux industriels ont connu également une diminution sensible de leurs cours. Le cuivre est retombé sous la barre des 9 000 dollars la tonne. Depuis son record historique à 10 460 dollars atteint en mai dernier, ce métal a perdu 15 %. Le zinc, le nickel et l’aluminium sont orientés à la baisse. Le minerai de fer a connu une contraction de près de 40 % sur le marché à terme de Singapour. Les actions des compagnies minières ont, de ce fait, chuté cette semaine. La résurgence de l’épidémie en Asie conduit les investisseurs à craindre de nouveaux confinements et un ralentissement de la croissance. Par ailleurs, les autorités chinoises ont décidé de plafonner la production d’acier afin de limiter ses émissions de gaz à effet de serre.

Si le dollar s’est apprécié face à l’euro dans la perspective à terme d’une augmentation des taux aux Etats-Unis, les taux d’intérêt des obligations d’Etat à dix ans étaient orientés à la baisse cette semaine, la crainte du ralentissement de la croissance ayant primé sur le changement de pied des banques centrales. Les investisseurs ont souhaité se protéger en acquérant des obligations en lieu et place des actions. En cette semaine post 15 août, le CAC 40 a enregistré sa plus forte baisse de l’année (-3,91 %). La bourse de Paris qui avait fortement augmenté ces dernières semaines a connu une des plus fortes chutes de la semaine avec la place de Tokyo. Au-delà du CAC 40 et du Nikkei, tous les grands indices ont cédé du terrain cette semaine.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 20 août 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 626,11-3,91 %5 551,41
Dow Jones35 120,08-1,11 %30 409,56
Nasdaq14 714,66-0,73 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 808,04-1,06 %13 718,78
Footsie7,087,90-1,81 %6 460,52
Euro Stoxx 504,147.50-1,94 %3 552,64
Nikkei 22527 013,25-3,45 %27 444,17
Shanghai Composite3 427,33-2,53 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,149 %-0,022 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,495 %-0,028 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,253 %-0,045 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1696-0,82 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 785,440+0,50 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)65,420-6,54 %51,290

Coup de jeune chez les actionnaires

Plus de 400 000 nouveaux actionnaires en 2020 ont été décomptés. L’année 2021 voit également l’arrivée de nouveaux actionnaires. Selon l’Autorité des Marchés Financiers, de début janvier à la fin mars 2021, quelque 772 000 particuliers ont acheté ou vendu des actions, un nombre en hausse par rapport au quatrième trimestre 2020 et se situant au plus haut niveau depuis un an. Plus de 600.000 investisseurs particuliers ont ainsi réalisé au moins un achat d’actions lors des trois premiers mois de l’année, près du double des niveaux observés en 2019 (hors quatrième trimestre). Le nombre de nouveaux investisseurs, n’ayant jamais passé d’ordre de Bourse jusqu’ici ou inactifs depuis janvier 2018, s’est élevé à 70 000, en progression par rapport aux deux trimestres précédents. L’AMF souligne la montée en puissance des jeunes actionnaires attirés par la bonne tenue des marchés actions et qui gèrent leur portefeuille en ligne. Un renouvellement s’opère assez rapidement. La part des moins de 35 ans parmi les détenteurs d’actions en direct serait passée de 10,7 % à 18,1 % entre mars 2019 et mars 2021, selon une enquête Kantar publiée par l’Autorité des marchés financiers (AMF) le 6 juillet. En deux ans, le taux de détention aurait ainsi quasi doublé pour cette classe d’âge, passant de 2,3 % à 4,4 %.

Les moins de 25 ans auraient un taux de détention supérieur à celui relevé chez les 25-34 ans, 4,7 % contre 4 %.
L’enquête souligne que la détention d’unités de compte au sein de l’assurance-vie, supports sans garantie du capital progresse. Le taux de détention déclaré est passé de 10 % en 2016 à 12,4 % en mars 2020 et 13,3 % en mars 2021.

Le Coin des Epargnants du 12 juin 2021 : optimisme de rigueur

CAC 40, toujours plus haut !

Cette semaine, la Bourse de Paris a franchi la barre des 6600 points. Les indices « actions » ont été dopés par avec le maintien par les grandes banques centrales des politiques monétaires accommodantes malgré les craintes de remontée de l’inflation. Le CAC 40 a gagné 1,3 % en une semaine, terminant à 6 600,66 points, et fait mieux que le Dax allemand qui est resté stable. Si le Nasdaq a progressé faiblement cette semaine, en revanche, le Dow Jones enregistre un léger recul dans l’attente des décisions de la Réserve Fédérale.

Sur le marché obligataire, le rendement de l’emprunt américain à 10 ans s’est stabilisé autour de 1,46 /1,47 %. Le taux de l’OAT à 10 ans français est passé en-dessous de 0,1 % vendredi 11 juin. Les investisseurs attendent les conclusions du prochain Conseil de politique monétaire de la Réserve fédérale qui doit se réunir mardi et mercredi prochains. Pour une majorité d’observateurs, les discussions sur un ralentissement des achats d’actifs ne devraient pas débuter sérieusement avant la fin du mois d’août et le symposium de politique monétaire de Jackson Hole.

La BCE en mode temporisation

Lors de sa réunion du jeudi 10 juin, la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir son programme de soutien monétaire. Pour éviter une remontée trop de rapide des taux, la BCE avait annoncé en mars qu’elle allait effectuer ses achats de dettes à un rythme « significativement plus élevé », passant d’environ 17 milliards d’euros à 20 milliards d’euros par semaine. Elle a confirmé le 10 juin qu’elle conserverait ce rythme. Sa Présidente, Christine Lagarde, a reconnu que les vingt-cinq membres du conseil des gouverneurs ne sont pas tous d’accord. « Il y a eu un débat sur le rythme des achats. (…) Il y avait ici et là quelques opinions divergentes. ». Les représentants des Etats d’Europe du Nord s’inquiète d’une résurgence de l’inflation.

L’option prudente de la BCE est liée au caractère encore fragile de la reprise et de la levée progressive des restrictions sanitaires. La saison touristique demeure incertaine même si les premiers chiffres sont encourageants. Les déplacements internationaux sont toujours difficiles. Le rythme auquel les ménages dépenseront l’épargne qu’ils ont accumulée pendant la pandémie demeure un mystère.  Actuellement, le produit intérieur brut (PIB) de la zone euro reste 5,1 % en dessous de son niveau d’avant la crise. La BCE a retenu dans ce contexte une croissance de 4,6 % en 2021, contre une prévision de 4 % en mars. Pour 2022, elle mise sur 4,7 %. Toutefois, Christine Lagarde souligne que la zone euro n’en est pas au même point de la reprise que les Etats-Unis où la vaccination est plus avancée.

A propos de l’inflation qui atteint 2 %, la présidente de la BCE souligne qu’elle est passagère. Elle explique que les prix étaient en baisse il y a un an, en pleine pandémie, ce qui déforme la comparaison ; le coût de l’énergie, notamment du pétrole, ayant rapidement effacé leur recul. Par ailleurs, la fin de la baisse de la TVA entraîne un ressaut sur les prix dans ce pays. « L’inflation devrait baisser de nouveau au début de l’année prochaine », estime Christine Lagarde. La hausse des prix est également la conséquence des dysfonctionnements constaté en particulier au niveau de la production et des transports. Les ménages s’équipent en masse de matériel informatique, améliore leur logement et achètent des vélos, générant des goulets d’étranglement. Pour Christine Lagarde, ces goulets logistiques se résorberont d’ici la fin de l’année de 2021. La BCE prédit que l’inflation ne sera que de 1,9 % à la fin de l’année et de 1,5 % fin 2022. Par ailleurs, le Conseil des Gouverneurs a laissé inchangé les taux directeurs dont celui des dépôts à – 0,5 %.

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 11 juin 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 600,66+1,30 %5 551,41
Dow Jones34 479,60-0,80 %30 409,56
Nasdaq14 069,42+1,85 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 693,27+0,00 %13 718,78
Footsie7 134,06+0,92 %6 460,52
Euro Stoxx 504 126,70+0,91 %3 552,64
Nikkei 22528 948,73+0,02 %27 444,17
Shanghai Composite3 589,75+0,53 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)+0,093 %-0,057 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,2775 %+0,06 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,459 %-0,100 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,2095-0,58 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 877,685-0,72 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)4 126,70+1,35 %51,290

Rapport du COR 2021, un optimisme indéfectible

En 2020, selon le Conseil d’Orientation des Retraites (COR), 338 milliards d’euros de pensions ont été versés à plus de 16 millions de retraités. Le système de retraite a enregistré un déficit de 18 milliards d’euros, ramené à 13 milliards d’euros après un transfert de 5 milliards d’euros issus du Fond de Réserve des Retraites. Ce déficit est inférieur aux prévisions du mois de juillet (-29 milliards d’euros) et de novembre                        (-25 milliards d’euros). Ce moindre déficit est imputable à la reprise de l’activité intervenue à compter du troisième trimestre 2020. Pour 2021, le COR évalue le déficit entre 7 et 10 milliards d’euros, soit 0,3 % à 0,4 % du PIB.

Selon le COR, le besoin de financement du système de retraite pour les vingt-cinq prochaines années, en moyenne annuelle, serait compris entre zéro et 0,6 point de PIB (autour de 14 milliards d’euros avec pour référence le PIB 2019), pour une croissance des revenus d’activité de 1,3 % sur le long terme. Le COR a révisé à la baisse le taux de fécondité en retenant un taux de 1,83 enfant par femme. Les gains d’espérance de vie à 65 ans ont été réduits, ce qui améliore les résultats du système retraite sur longue période. En revanche, avec une diminution du solde migratoire, la croissance de la population se ralentira plus vite que prévu. Le nombre de personnes actives progresserait de 46 000 par an entre 2021 et 2040, contre +173 000 entre 1990 et 2005. À partir de 2040, la population active baisserait de 40 000 par an jusqu’en 2070. Cette diminution de la population active pourrait être compensée par une augmentation du taux d’emploi qui est bien plus faible en France que chez nos partenaires. Cela suppose une forte augmentation de l’emploi des seniors. Selon le COR, le taux d’emploi des seniors de 60 à 64 ans devrait passer de 35,5 à 63 % de 2021 à 2040. Le COR estime toujours que la croissance sur longue période devrait se situer autour de 1,3 %, sachant que de 2011 à 2021, le taux moyen a été de 0,7 %. Le taux de chômage cible reste fixé à 7 %. Le nombre de cotisants par rapport à celui des retraités devrait quant à lui passer de 1,7 à 1,3 de 2019 à 2070. Les retraités seront, dans cinquante ans, 23 millions contre 16,4 millions en 2019.

Après avoir atteint 14,7 % du PIB, le poids des dépenses de retraite baisserait à 13,7 % du PIB d’ici 2025, contre 14 % prévu en juillet dernier. Le niveau serait proche de celui qui avait été projeté avant la crise sanitaire. Le Conseil d’Orientation des Retraites estime que les dépenses progresseront moins vite en raison de moindres gains d’espérance de vie. En 2070, pour les femmes, l’espérance de vie à 65 ans ne serait plus de 24,2 ans, mais de 23,7 ans. Pour les hommes, elle serait ramenée de 20,5 à 20 ans. Par ailleurs, l’accroissement de mortalité de 9 % en 2020 a légèrement réduit les dépenses. Les prévisions de croissance pour les prochaines années sont revues à la hausse, ce qui induit un surcroît de recettes. Le PIB devrait augmenter de 5 % en 2021 de 4 % en 2022, de 2,3 % en 2023 et de 1,6 % en 2024.vÀ long terme, le solde du système de retraite varierait entre +2,1 % et -0,7 % du PIB en 2070. Pour équilibrer le système de retraite, le COR estime que l’âge effectif de départ à la retraite devrait atteindre 64 ans en 2030, contre 62,2 ans en 2019. Les deux autres moyens seraient de diminuer les pensions de 2,2 % par rapport à leur évolution normale ou d’augmenter les cotisations de 1,4 point.

Selon le COR, la pension moyenne brute de l’ensemble des retraités passerait de 50,1 % à moins de 35 % du revenu moyen d’activité de 2019 à 2070. Entre les générations des années 1950 et celles des années 1980, le taux de remplacement net à la liquidation baisserait de 10 points pour les salariés non-cadres. Pour les cadres, la baisse serait encore plus marquée.

En 2018, le niveau de vie médian des retraités était de 1 828 euros par mois et par unité de consommation. Un retraité sur dix dispose d’un niveau de vie inférieur à 1 103 euros quand un sur dix a un niveau de vie supérieur à 3 170 euros. Pour ces derniers, les revenus du patrimoine représentent 21 % de leurs revenus contre 14 % pour l’ensemble des retraités. Depuis 2014, le pouvoir d’achat des pensions est en baisse et, depuis 2017, le niveau de vie des retraités s’érode.

Si en 2014, le niveau de vie des retraités était de 7 points supérieur à celui de la moyenne de la population, l’écart n’est plus que de 2 points en 2020 bien que les pensions n’aient pas été touchées par la crise sanitaire. Le niveau de vie relatif des retraités s’établirait entre 90,2 et 94,6 % en 2040 et entre 77,2 % et 86 % en 2070.

Le Conseil d’Orientation des Retraites est fidèle à sa ligne de conduite en vertu de laquelle, sur longue période, rien n’est dramatique. Il retient des hypothèses économiques et démographiques plutôt optimistes. S’il ne nie pas les conséquences à court terme de la crise sanitaire, ses effets à long terme seraient mesurés. Le déficit de 18 milliards d’euros devrait néanmoins perdurer même s’il est amené à se réduire. À la lecture de ce rapport, le Gouvernement peut tout à la fois justifier le report d’une réforme paramétrique et, inversement, défendre la nécessité d’en faire une. Compte tenu du contexte économique et politique, il devrait faire passer quelques mesures en faveur des retraités les plus modestes dans le cadre du prochain projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2022.

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