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L’économie française touchée mais pas coulée

Economie 26 mars 2020

L’INSEE a publié son enquête de conjoncture du mois de mars qui a été réalisée du 26 février au 23 mars et inclue donc en partie la phase de confinement du pays. L’institut statistique a précisé qu’à partir du 14 mars, les réponses « papier » n’ont pas été gérées.

Selon les données recueillies, le climat des affaires a perdu 10 points, à 95. Il s’agit de la plus forte baisse mensuelle de l’indicateur depuis le début de la série (1980). En octobre 2008, après la faillite de Lehman Brothers, l’indicateur avait chuté de 9 points. L’indicateur de climat de l’emploi connaît également sa plus forte chute depuis le début de la série (1991). Il perd 9 points et atteint 96.

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Au niveau sectoriel, les indicateurs de climat des affaires se dégradent considérablement dans les services (-14 points) et dans le commerce de détail (-13 points). Ils se détériorent également dans le commerce de gros (-5 points) et dans l’industrie (-3 points).

Sans surprise, les perspectives générales d’activité dans chaque secteur sont en forte baisse, -15 points dans les services, -25 points dans le commerce de détail, -33 points dans l’industrie et dans le commerce de gros.

Pour l’INSEE, les indicateurs concernent le climat des affaires dans l’industrie du bâtiment qui ressortent stables, reflètent la situation au début du mois de mars.

En fonction des données en sa possession fin mars, l’INSEE estime que la perte d’activité économique atteint 35 % par rapport à une situation normale.

La France se distingue par le poids très important du secteur tertiaire et par celui des dépenses publiques. Si au niveau des services, le confinement a entraîné l’arrêt des activités liées au tourisme, aux transports et aux loisirs, il a un effet moindre sur les secteurs des télécommunications ou de la finance. L’industrie française ne fonctionnerait, fin mars qu’à 50 %. Les entreprises de l’automobile sont, en particulier, à l’arrêt (PSA, Renault, Michelin). En revanche, l’industrie agro-alimentaire maintient, pour le moment, ses niveaux de production. La production agricole n’a pas connu une forte variation mais ce résultat n’est pas significatif étant donné que nous sortons de l’hiver. Le secteur de la construction est très touchée à la fois par l’absence de personnel mais aussi par les ruptures de stock.

Les dépenses publiques, et en particulier sociales, devraient jouer, comme en 2008, en France comme en 2008, un rôle d’amortisseur important. La réduction de certaines activités non-marchandes comme les crèches, les garderies, les bibliothèques, les centres sportifs, ponctionnera le PIB.

La consommation des ménages serait également inférieure de 35 % à sa « normale ». Les chutes les plus importantes concernent les dépenses en biens industriels. Les achats de textile auraient baissé de 90 à 100 %. Il en est de même pour les voitures.

La consommation de services marchands s’est contractée de 33 %, contribuant à la baisse totale de la consommation à hauteur de 15 points. Avec la fermeture des cafés et restaurants, la consommation en la matière a quasiment disparu. La consommation de services non marchands baisserait de 34 %, contribuant à hauteur de 2 points à la baisse d’ensemble. Du fait de la suspension des travaux de rénovation, la consommation des ménages dans la branche de la construction baisserait de 90 %, contribuant à une baisse de 1 point de la consommation totale des ménages.

Les secteurs enregistrant des hausses sont ceux  de l’eau et de l’industrie pharmaceutique. La consommation des ménages en produits agricoles et agro-alimentaires augmenterait de 6 %. Les ménages, en raison du confinement, s’alimentent à domicile.

Les services immobiliers se maintiendraient en raison du caractère récurrent du versement des loyers.

L’INSEE évalue la perte de PIB d’un mois de confinement à 12 points en rythme trimestriel entraînant une perte de 3 points sur l’année sous réserve d’un rebond rapide. Les modalités de sortie de la crise sanitaire, la nature des plans de soutien et le niveau de confiance de la population sont autant de facteurs cruciaux pour l’évolution de la croissance dans les prochains mois.

Durée de confinement Effet sur le PIB trimestriel Effet sur le PIB annuel
Un mois -12 -3
Deux mois -24 -6

Source : INSEE

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