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Le FMI croit en la croissance européenne mais demande des réformes

Economie 15 avril 2015

Le FMI vient de rendre public ses prévisions du printemps. L’organisation n’a pas révisé le taux de croissance de l’économie mondiale mais en revanche, elle a modifié ses prévisions au niveau des Etats en prenant acte de la reprise des pays avancés et du ralentissement plus marqué que prévu de certains pays émergents dont la Chine. Le taux de croissance de l’économie mondiale devrait donc être de 3,5 % en 2015 et de 3,8 % en 2016.

L’économiste du FMI, Olivier Blanchard, a souligné  que « plusieurs forces complexes déterminent les perspectives de l’économie mondiale». «Les séquelles de la crise financière et de la crise dans la zone euro, à savoir des banques fragiles et un endettement élevé des secteurs publics, des entreprises et des ménages, continuent de peser sur les dépenses et la croissance dans certains pays. Et la faiblesse de la croissance ralentit le désendettement». Il a également souligné que l’économie mondiale devait faire face à une combinaison dangereuse avec le  vieillissement de la population,  la baisse de l’investissement et  la croissance languissante de la productivité. Il en résulte une  baisse sensible de la croissance potentielle dans les pays avancés et les pays émergents. «Une détérioration des perspectives de croissance entraîne à son tour une diminution des dépenses et un ralentissement de la croissance aujourd’hui», note-t-il.

En 2015, le FMI  a confirmé que la croissance mondiale sera portée au niveau des  pays avancés par la baisse des cours du pétrole. La  croissance devrait passer de 1,8 % l’an dernier à 2,4 %.

Aux États-Unis, la croissance devrait dépasser 3 % en 2015–16. La demande intérieure devrait profiter de la baisse des prix du pétrole, d’un ajustement budgétaire plus modéré et du soutien persistant d’une politique monétaire accommodante, en dépit de la hausse progressive attendue des taux d’intérêt et de l’impact de l’appréciation du dollar sur les exportations.

Après un deuxième et un troisième trimestres médiocres en 2014, la croissance dans la zone euro devrait progresser avec la baisse des prix du pétrole, le faible niveau des taux d’intérêt et l’affaiblissement de l’euro.

Au Japon, après une année 2014 décevante, la croissance devrait aussi se relever en raison de  l’affaiblissement du yen et de la baisse des prix du pétrole.

Les prévisions de croissance pour la plupart des pays émergents et des pays en développement se dégradent légèrement. La croissance devrait ralentir de 4,6 % en 2014 à 4,3 % en 2015, à cause de divers facteurs.

• La baisse des prix du pétrole ralentira nettement la croissance des pays exportateurs de pétrole, en particulier ceux qui font déjà face à une situation de départ difficile, par exemple les tensions géopolitiques dans le cas de la Russie.

• Comme les autorités chinoises devraient se soucier de réduire la vulnérabilité liée à la récente croissance rapide du crédit et de l’investissement, il est probable que l’investissement continuera de ralentir, en particulier dans l’immobilier.

• L’Amérique latine devrait enregistrer une baisse de sa croissance en raison de la diminution  des prix des produits de base. Les perspectives du Brésil souffrent d’une sécheresse, du durcissement de la politique macroéconomique et du manque de confiance du secteur privé.

Contrairement aux pays avancés, beaucoup de pays émergents et de pays en développement importateurs de pétrole ne répercutent pas directement la baisse des prix du pétrole sur les consommateurs, ce qui devrait atténuer l’impulsion donnée à la croissance. Les gains tirés de la baisse des prix du pétrole devraient plutôt revenir aux pouvoirs publics (par exemple, sous la forme d’économies en raison de la baisse des subventions énergétiques) et pourraient donc être utilisés pour consolider les finances publiques.

Cependant, la croissance dans le groupe des pays à faible revenu est restée élevée. Elle ne devrait ralentir que légèrement à 5½ % en 2015, contre 6 % en 2014, avant de rebondir en 2016, en partie grâce à l’augmentation de la demande extérieure en provenance des pays avancés qui sont des partenaires commerciaux.

S la baisse des prix du pétrole pourrait stimuler la croissance mondiale davantage que prévu, plusieurs facteurs pourraient avoir un impact négatif.

• Une nouvelle forte appréciation du dollar pourrait provoquer des tensions financières ailleurs, en particulier dans les pays émergents.

• Les variations perturbatrices des prix des actifs restent un sujet de préoccupation sur fond du bas niveau des primes d’échéance et des primes de risque sur les marchés obligataires. À mesure qu’évolue l’environnement de cette configuration des prix des actifs (à savoir des politiques monétaires très accommodantes et des écarts de production considérable dans les pays avancés), des surprises et de vives réactions des marchés sont possibles.

• Les tensions géopolitiques, liées aux événements en cours en Ukraine, au Moyen-Orient et en Afrique de l’Ouest, pourraient avoir des effets de contagion à l’échelle régionale et mondiale.

• La stagnation et la faible inflation dans les pays avancés pourraient freiner la reprise en dépit de la récente révision à la hausse des prévisions de croissance à court terme pour certains de ces pays.

Le FMI prend parti pour le maintien de politique monétaire accommodante pour soutenir l’activité au sein des pays avancés. Il demande la mise en oeuvre de plan d’investissement dans les infrastructures  dans certains pays. Il réclame l’application de réformes structurelles pour s’attaquer aux faiblesses mises à jour par la crise, générer de l’investissement et accroître la production potentielle. Il indique que le Japon et la zone euro devraient mener des  réformes visant à renforcer la participation au marché du travail  et le niveau global de l’emploi, étant donné le vieillissement des populations. Des mesures devraient être également prises pour lutter contre le surendettement privé.

Le FMI réclame également la mise en oeuvre de réformes stucturelles au sein des pays émergents et des pays en développement afin qu’ils puissent  accroître leur productivité en assouplissant les restrictions au commerce et à l’investissement, en éliminant les goulets d’étranglement dans les infrastructures (Afrique du Sud, Inde) et en améliorant le climat des affaires (Indonésie, Russie). Dans d’autres pays (Afrique du Sud, Brésil et Inde), des réformes de l’éducation, ainsi que des marchés du travail et de produits, peuvent contribuer à accroître la participation au marché du travail et la productivité. Enfin, la baisse des prix du pétrole peut offrir une occasion de réduire les subventions énergétiques et de les remplacer par des programmes mieux ciblés, ainsi que de réformer la fiscalité dans le secteur de l’énergie (y compris dans les pays avancés).

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