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Le Coin des Epargnants du 17 avril 2021 : le placement « actions » s’impose

Epargne 17 avril 2021

Des marchés toujours en mode positif

Le CAC 40 ne connait pas de temps mort en ce début de printemps en enchaînant une troisième semaine consécutive de hausse et en se rapprochant de la barre des 6200 points. Tous les grandes indices « actions » ont progressé cette semaine. Le S&P 500 a battu de nouveaux records.

Les marchés « actions » profitent de la baisse des taux d’intérêt et des bons indicateurs aux Etats-Unis ainsi que des résultats de la croissance chinoise au premier trimestre. Les investisseurs font fi des menaces sanitaires qui demeurent importantes avec la montée en puissance des variants. La recrudescence du nombre de cas de Covid-19 dans le monde les laisse pour le moment de marbre. Le maintien de prévisions de croissance élevées pour le second semestre continue de porter favorablement les marchés.

La Chine toujours en mode offensif

Au premier trimestre 2021, la Chine a enregistré une croissance record de 18,3 %. Sur la même période de l’année dernière en pleine épidémie, le PIB avait reculé de 6,8 %, sa plus mauvaise performance économique en quarante-quatre ans. Depuis un an, le rebond économique est net, la Chine étant appelé à fournir le monde en produits sanitaires et en produits électroniques. Le pays a été l’un des rares en 2020 à dégager une croissance positive (+ 2,3 %). La croissance du premier trimestre est la plus forte enregistrée depuis l’établissement de statistiques trimestrielles en 1992. Cette forte croissance doit être relativisée. Elle est en partie liée à la faible activité de l’année 2020. Hors effet de rattrapage, la croissance aurait été de 5 % pour les trois premiers mois de l’année 2021, en retrait par rapport à la croissance de 2019. Selon le FMI, la croissance pourrait dépasser 8 % sur l’ensemble de l’année 2021.

Les exportations demeurent le principal moteur de la croissance chinoise. En mars, les exportations chinoises ont augmenté de + 30,6 % sur un an, profitant des difficultés rencontrées par l’Occident. La consommation des ménages demeure étale. Certains secteurs comme les transports sont toujours en retrait avec un déficit d’activité de 40 %.

Le taux de chômage, seulement calculé pour les urbains, est en baisse constante. Il est passé de 6,2 % de la population active en février 2020 à 5,3 % en 2020. Ce résultat ne prend pas en compte près de 300 millions de travailleurs migrants, d’origine rurale, qui sont confrontés à un problème de sous-activité.

Le tableau financier de la semaine

 

 Résultats 16 avril 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 287,07+1,91 %5 551,41
Dow Jones34 200,67+1,18 %30 409,56
Nasdaq14 052,34+1,09 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 459,75+1,48 %13 718,78
Footsie7 019,53+1,50 %6 460,52
Euro Stoxx 504 032,99+1,36 %3 552,64
Nikkei 22529 683,37-0,28 %27 444,17
Shanghai Composite3 426.62-0,70 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,010 %+0,033 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,261 %+0,039 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,585 %+0,063 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1979+0,66 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 777,520+1,98 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)66,880+6,16 %51,290

Les actions ont la cote

Après plus de 400 000 nouveaux actionnaires en 2020, l’année 2021 démarre sur les chapeaux de roues pour les marchés actions. Selon l’Autorité des Marchés Financiers, de début janvier à la fin mars 2021, quelque 772 000 particuliers ont acheté ou vendu des actions, un nombre en hausse par rapport au quatrième trimestre 2020 et se situant au plus haut niveau depuis un an. Plus de 600 000 investisseurs particuliers ont réalisé au moins un achat d’actions au cours du trimestre écoulé, près du double des niveaux observés en 2019 (hors quatrième trimestre). Le nombre de nouveaux investisseurs, n’ayant jamais passé d’ordre de Bourse jusqu’ici ou inactifs depuis janvier 2018, s’est élevé à 70 000, en progression par rapport aux deux trimestres précédents.

Dans le prolongement des volumes élevés constatés en 2020, le nombre de transactions réalisées par des particuliers en France sur des actions admises aux négociations en Europe a également atteint un niveau record au premier trimestre, soit 18,2 millions. Plus de 60 millions de transactions avaient été alors enregistrées sur l’année, contre 25 millions les années précédentes. La bonne tenue des marchés « actions » incite les Français à acquérir des actions surtout dans un contexte de taux bas. Par ailleurs, la crise sanitaire ayant accru leur épargne, de plus en plus de Français optent pour l’affectation de celle-ci, en partie, en actions. Ce comportement est en rupture avec celui qui était constatée lors des précédentes crises. Les Français avaient tendance à vendre en période de récession et à mettre beaucoup de temps pour revenir sur les marchés « actions ». La crise situation de 2021 diffère de celle de 2008 ou de 2012. Elle n’est pas financière, elle est sanitaire. La baisse des indices « actions » a été brutale mais courte avec une compensation très rapide par rapport aux crises précédentes. Les ménages n’ont pas jusqu’à maintenant subi de pertes de pouvoir d’achat, ce dernier ayant même augmenté en 2020. De ce fait, un nombre non négligeable de ménages disposent de marges financières pour placer leur épargne sur le long terme. Une nouvelle clientèle se fait également jour sur les marchés « actions »; elle est plus jeune, plus connectée et plus prompte à réaliser des plus-values en misant sur les valeurs de marché.

Actions cotées ou « private equity »

Avec la mutation des marchés financiers initiée dans les années 1980, leur digitalisation et la baisse des taux d’intérêt, la capitalisation boursière connait une forte croissance. Elle est passée de 24 à 70 % du PIB au sein de la zone euro et de 50 à 175 % du PIB aux États-Unis de 1995 à 2021. Les marchés « actions » assument plusieurs fonctions. Ils sont censés faciliter le financement des entreprises, rendre le système économique plus transparent et donc plus efficient. Il convient, par ailleurs, de distinguer le marché des actions cotées et celui des actions non-cotées. Du fait des exigences comptables, des obligations d’information, de la stratégie des actionnaires, les émissions nettes des actions cotées tendent à diminuer que ce soit aux États-Unis ou en Europe. La baisse des émissions est également la conséquence du faible coût de l’endettement qui incite les entreprises à privilégier ce mode de financement. Le taux d’intérêt sur les crédits aux entreprises est de 7 à 10 points inférieurs à la rentabilité des capitaux propres (ROE). Le nombre annuel d’introductions en bourse a chuté depuis la crise financière de 2008. La moyenne aux États-Unis était de 179 par an entre 2009 et 2016, contre près de 700 par an entre 1995 et 2000. Le nombre d’entreprises cotées est passé de 1998 à 2018 de 7 500 à 4 500 aux États-Unis. En Europe, la baisse est de 20 % (16 % en France). Les Offres Publics d’Achat qui se sont multipliées ont réduit le nombre d’entreprises cotées. Les rachats d’actions raréfient l’offre. Depuis 1997, ils sont plus élevés que les augmentations de capital. En vingt ans, l’écart atteindrait au sein de l’OCDE, 3 600 milliards de dollars. Avec un nombre d’acteurs de plus en plus faible sur le marché des actions cotées, ces derniers sont très volatils.

L’essor du « private equity »

De 2000 à 2020,  le nombre d’entreprises non cotées a été multiplié par quatre aux États-Unis pour atteindre 9 000. En 2020, la zone euro comptait 8 000 entreprises non-cotées, contre 4 000 en 2006.  En France, la loi Pacte qui a abaissé le seuil autorisant un actionnaire à retirer une entreprise de la Bourse à 90 % du capital, contre 95 % auparavant, devrait permettre aux fonds de « private equity » de faire leur marché en Bourse.

Les fonds d’investissement jouent un rôle de plus en plus important dans le financement des entreprises. Ce choix est dicté par la simplicité. Une cotation en Bourse exige entre six mois et un an quand la solution du « private equity » ou du crédit bancaire est bien plus rapide. En 2019, 3 milliards d’euros ont été levés lors d’introductions en Bourse à Paris quand les acteurs français du « private equity » ont apporté plus de 14 milliards d’euros aux entreprises.

Épargne, vous avez dit épargne ?

Selon les économistes de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) les Français auraient épargné environ 160 milliards d’euros entre 2020 et 2021. De son côté, la Banque de France retient un chiffre de 165 milliards d’euros pour les années 2020 et 2021 dont 110 pour la première. Cette année, le taux d’épargne devrait rester élevé, autour de 19,5 % du revenu disponible brut après avoir atteint 21,3 % en 2020.

INSEE

Dans son programme de stabilité publié le mercredi 14 avril dernier, le gouvernement considère que « le taux d’épargne des ménages devrait se normaliser progressivement en 2022 avec la levée des contraintes sanitaires. Il demeurerait toutefois supérieur à son niveau de 2019 du fait des comportements prudents des ménages, face à la dégradation du marché du travail notamment ». Le taux d’épargne devrait ainsi se stabiliser autour de 16 % en 2022. Avant la crise sanitaire, il atteignait 15 %. Pour les économistes de l’OFCE, l’épargne liée à la crise sanitaire en France passerait de 5,8 à 3,3 % du revenu disponible brut de 2020 à 2021. Ils estiment que si un cinquième du surcroît d’épargne accumulé depuis le début de la crise (28 milliards d’euros), équivalent à près de 2 % du revenu disponible des ménages, était dépensé d’ici 2022, la croissance française atteindrait 6 %, contre 4,3 % si l’argent mis de côté par les Français n’était pas dépensé l’année prochaine. Toujours selon l’OFCE, le taux de chômage serait de 8,7 % de la population active en cas de réduction de l’épargne tandis qu’il atteindrait 9,4 % si les ménages ne puisaient pas dans leur cagnotte. Une augmentation des prélèvements obligatoires aurait un effet négatif sur le comportement des ménages qui seraient tentés d’accroître leurs efforts d’épargne. Les craintes d’augmentation des impôts et taxes pourraient générer un effet d’anticipation conduisant les Français à mettre d’avantage d’argent de côté.

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