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Le Coin des Epargnants du 10 septembre 2021

Epargne 10 septembre 2021

La semaine a été marquée par les annonces de Christine Lagarde, la Présidente de la Banque Centrale Européenne et par la reprise du dialogue entre la Chine et les Etats-Unis. Les marchés restent dans l’expectative des évolutions des politiques monétaires et de la croissance dans un contexte sanitaire connaissant des phases de dégradation et d’amélioration assez rapides.

Tout le monde est conscient que les politiques de rachats d’obligations publiques par les banques centrales ne sont pas éternelles. Toute évocation de ce sujet n’en donne pas moins des sueurs froides au sein des marchés. Jeudi 9 septembre, la Présidente de la Banque Centrale Européenne a joué à l’équilibriste en annonçant une réduction légère des rachats dans le cadre du PEPP (son programme « urgence pandémie » de 1 850 milliards d’euros) mais qu’il ne s’agissait en aucun cas d’entamer un « tapering », c’est à dire un début d’extinction progressive du programme. Elle a précisé que « ce que nous avons décidé aujourd’hui, à l’unanimité, c’est de calibrer le rythme de nos achats de manière à atteindre notre objectif en matière de conditions de financement favorables. Nous n’avons pas discuté de la suite ». Les partisans de l’orthodoxie monétaire -, dont l’Allemand Jens Weidmann, le Néerlandais Klaas Knot et l’Autrichien Robert Holzmann souhaitaient une baisse du rythme des achats du PEPP, voire une fin anticipée du programme. La BCE doit tenir compte de la remontée de l’inflation, 5 % aux États-Unis et 3 % en zone euro même si, pour certains experts, celle-ci serait temporaire. De son côté, la Réserve fédérale américaine a confirmé sa volonté de commencer prochainement la réduction progressive de ses achats obligataires tout en la différant dans le temps.

i le taux français à 10 ans est repassé en territoire positif mardi, il est retourné en territoire négatif après les annonces de Christine Lagarde. La Banque Centrale Européenne a, à l’occasion de sa réunion de jeudi 9 septembre, révisé à la hausse ses prévisions de croissance. Le PIB de la zone euro progresser de 5 % cette année, alors qu’en mars, les experts de l’institution basée à Francfort ne tablaient que sur une croissance de 4 %. Ce qui signifie qu’au quatrième trimestre, la zone euro aura retrouvé son niveau de 2019. Selon les prévisions de la BCE, fin 2023, le PIB de la zone euro sera toujours inférieur de 4,1 % à ce qu’il aurait été sans Covid en retenant les taux de croissance des années 2014/2019. La zone euro aura perdu près de trois années de croissance. Les États-Unis, eux, devraient retrouver le PIB qu’ils auraient eu sans la pandémie dès la fin de cette année ou le début de l’année 2022. Pour la zone euro, le taux de croissance serait, en 2022, de 4,7 %. La Présidente de la BCE s’est félicitée de l’amélioration rapide du marché du travail. Elle a reconnu cependant que les pressions inflationnistes sous-jacentes ont augmenté. Sur les douze derniers mois, en août, l’inflation a atteint 3 % dans la zone euro et les économistes de la BCE tablent sur une hausse des prix à la consommation de 2,2 % sur l’année en cours. Pour 2022, elle estime qu’elle repasserait en-dessous de 2 % (1,7 %).

La Bourse de Paris a perdu 0,39 % sur la semaine en finissant à 6 654,30 points. Les autres indices européens ont également cédé un peu de terrain. Le marchés sont à la fois freiné par les craintes concernant la croissance mondiale et rassuré par l’annonce de l’entretien téléphonique entre Joe Biden et Xi Jinping, le premier depuis près de six mois. Toute reprise de contacts entre les deux grandes puissances économiques est toujours perçue favorablement par les investisseurs. Ces derniers ont accueilli favorablement les précisions parues dans la presse chinoise selon lesquelles Pékin a ralenti et non gelé l’octroi des autorisations réglementaires pour les éditeurs de jeux. L’accélération  Sur le plan macro-économique, l’accélération des prix se poursuit aux Etats-Unis. Les prix à production ont augmenté de 0,7 % aux Etats-Unis en août, contre +0,6% anticipé par les analystes, et de 8,3% sur un an (+7,8% en juillet). Hors alimentation et énergie, les prix se sont renchéris de 0,6 %, comme prévu, et de 6,7 % par rapport à août 2020 (+6,2 % le mois précédent).

Le tableau financier de la semaine

 Résultats 10 septembre 2021Évolution Sur 5 joursRésultats 31 déc. 2020
CAC 406 663,77-0,39 %5 551,41
Dow Jones34 607,72-2,15 %30 409,56
Nasdaq15 115,49-1,61 %12 870,00
Dax Xetra Allemand15 609,81-1,09 %13 718,78
Footsie7 028,94-1,53 %6 460,52
Euro Stoxx 504 170,35-0,75 %3 552,64
Nikkei 22530 381,84+4,30 %27 444,17
Shanghai Composite3 703,11+3,39 %3 473,07
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures)-0,004 %+0,017 pt-0,304 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures)-0,331 %+0,033 pt-0,550 %
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures)+1,348 %+0,024 pt0,926 %
Cours de l’euro / dollar (18 heures)1,1818-0,60 %1,2232
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures)1 793,026-2,04 %1 898,620
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures)72,920+0,61 %51,290

Épargne, retour sur une année atypique

Selon le rapport annuel de l’Observatoire de l’Épargne Réglementée rendu public le 7 septembre 2021, le patrimoine financier des ménages résidant en France s’élevait, fin 2020, à 5 685 milliards d’euros. L’année dernière, le flux d’épargne des ménages avait atteint 205 milliards d’euros à comparer aux 130 milliards d’euros de 2019 (+58 %). Par rapport au flux de ces dix dernières années, l’augmentation a été de 119 %.

Les versements sur les produits de taux ont atteint 159 milliards d’euros en 2020, contre 122 milliards en 2019. Ils ont capté 80 % des flux. Pour comparaison ces placements représentaient 68 % des flux en 2019 et 67 % en 2018. Le montant net des placements vers les produits de fonds propres (actions et unités de compte) s’est élevé à 47 milliards d’euros, contre 12 milliards en 2019. 47 % des sommes épargnées l’ont été en numéraire ou sur les dépôts à vue, 20 % sur des produits d’épargne réglementée, 12 % sur d’autres dépôts rémunérés. Au niveau des encours, les produits de taux atteignent 65 %, contre 34 % pour les produits de fonds propres.

L’assurance vie a conservé, en 2020, sa première place pour les placements financiers des ménages (38 % du patrimoine financier, dont 31 points en fonds euros et 7 points en unités de compte). Les dépôts bancaires dépôts à vue, épargne réglementée, PEL, livrets ordinaires et numéraire) représentaient 32 % du patrimoine financier, contre 24 % pour les actions et assimilées. Les dépôts à vue et le numéraire ont progressé de 15 % en 2020, contre +5 % pour l’ensemble du patrimoine financier. Sur ces dix dernières années, la hausse des dépôts à vue a été importante (+10 % en moyenne annuelle). Ils ont été le premier point d’accueil de l’épargne « covid ». Fin juin 2021, leur encours avait atteint le montant historique de 500 milliards d’euros.

800 000 titulaires supplémentaires ont atteint le plafond du Livret A et du LDDS en 2020

Le nombre de Livrets A était, en France, en 2020, 55,7 millions dont 54,9 millions de personnes physiques. Le taux de détention est de 81,5 % pour ces dernières. 2,6 millions de livrets ont été ouverts et 2,5 millions ont été fermés par des personnes physiques. 34 % ont été ouverts par des moins de 25 ans. 57 % des Livrets A ont plus de dix ans. L’encours total du Livret A fin 2020 était de 326,4 milliards d’euros dont 303,8 milliards d’euros pour les personnes physiques. L’encours a progressé de 27,8 milliards d’euros (+9,3 %), soit la cinquième plus forte hausse de son histoire. En 2020, 167 milliards d’euros ont été versés et près de 140 milliards d’euros ont été retirés.

L’encours moyen du Livret A est de 5 500 euros pour une personne physique, contre 5 100 en 2019 et 4800 en 2018. 7 % des Livrets A dépassent le plafond. Les livrets concernés représentent 30 % de l’encours. Les titulaires de plus de 65 ans détiennent 34 % de l’encours quand leur poids de la population totale était au 1er janvier 2021 de 21 %. 6,5 millions de détenteurs de Livret A ou de LDDS sont au plafond. Ce nombre a augmenté de 800 000 en 2020. 5 millions de Livrets A sont inactifs depuis au moins cinq ans dont 3,8 millions ont moins de 150 euros.  Le nombre moyen de versements réalisés par an était, en 2020, de 5,2 quand celui des retraits était de 5.

Le nombre de Livret de Développement Durable et Solidaire s’élevait fin 2020 à 24,3 millions. Le taux de détention est de 43 %. 1,7 million ont été ouverts l’année dernière et 1,5 million ont été fermés. L’encours a atteint, au 31 décembre 2020, 121,5 milliards d’euros en hausse de 9,2 milliards d’euros en un an, ce qui constitue sa sixième progression la plus importante de son histoire. Les versements se sont élevés à 53 milliards d’euros et les retraités à 43 milliards d’euros. L’encours moyen des LDDS était de 5 000 euros en 2020, contre 4 600 en 2019.  20 % des LDDS dépassaient, au 31 décembre 2020, le plafond de 12 000 euros représentant 50 % des encours. Les détenteurs de plus de 65 ans détiennent 35 % des livrets et 41 % de l’encours. 1,3 million de LDDS sont inactifs depuis au moins cinq ans.

Le Livret d’Épargne Populaire, un produit qui ne trouve toujours pas son public

Le nombre de Livrets d’Épargne Populaire (LEP) a atteint 7 millions à la fin 2020, en baisse de 248 000 sur l’année.  Le taux de détention des LEP qui est de 13,3 % reste faible, quand 50 % des personnes y ont potentiellement droit. La rémunération de 1 % n’attire pas les épargnants modestes qui continuent à privilégier le Livret A. Les mesures de simplification prises par le Gouvernement pour la vérification des conditions de ressources pour bénéficier d’un LEP n’ont pas conduit à une augmentation du nombre de titulaires. En revanche, à la différence des années précédentes, la diminution de l’encours s’est ralentie. Il a baissé de 60 millions d’euros pour s’établir 39,3 milliards d’euros. Les versements ont atteint 11,9 milliards d’euros quand les retraits se sont élevés à 11 milliards d’euros. les fermetures de plans expliquent la baisse de l’encours. Le montant moyen des LEP était de 5 600 euros. 43 % des LEP dépassent le plafond fixé à 7 700 euros. Ces LEP représentent 69  % de l’encours. Les plus de 65 ans détiennent 53 % de l’encours.

Les Plans d’Épargne Logement dans le collimateur de la Banque de France

Les Plans d’Épargne Logement (PEL) sont au nombre de 12,8 millions en repli de 500 000 en un an. Le taux de détention est de 19 %, contre 20 % en 2019.  L’encours des PEL s’élevait à la fin de l’année 2020 à 294,2 milliards d’euros, en hausse de 12 milliards d’euros en un an. Les versements se sont élevés à 28 milliards et les retraits à 27 milliards d’euros. La baisse du nombre de PEL s’explique par le moindre engouement pour ce produit depuis sa fiscalisation et la baisse du rendement intervenus le 1er janvier 2018. Le taux moyen de rendement des PEL était, en 2020, de 2,62 %. 43 % des PEL, représentant 45 % de l’encours, ont un taux d’intérêt égal à 2,5 %. 5 % des PEL représentant 11 % de l’encours, sont rémunérés à un taux égal à 5,25 %. 3,35 millions ayant un encours global de 111 milliards d’euros sont concernés. L’encours moyen des PEL est de 22 900 euros. 11 % des PEL ont un encours dépassant le plafond de 61 200 euros (34 % de l’encours). Les épargnants de plus de 65 ans détiennent 37 % de l’encours. La Banque de France souligne le coût élevé des PEL pour les banques et demande, à demi-mot, une réforme au gouvernement qui craint, sur ce sujet, une annulation par le Conseil constitutionnel, en cas d’adoption de mesures rétroactives touchant des clauses substantielles du contrat.

Prolongeant le bilan de 2020, la Banque de France a indiqué que depuis le mois de mars 2020, les sommes épargnées au-delà du niveau habituel ont atteint 157 milliards d’euros. Fin 2020, elles s’élevaient à 111 milliards d’euros. Cette épargne est loin d’être inutile. Elle permet, selon l’économiste en chef de la direction du Trésor, Agnès Bénassy-Quéré, de financer le déficit des administrations publiques (212 milliards d’euros en 2020) et le besoin de financement résiduel des entreprises françaises (30 milliards d’euros en 2020), sachant que malgré tout la France a eu besoin d’un apport extérieur de 60 milliards d’euros. Les banques et les assureurs ont utilisé l’argent déposé pour prêter et souscrire des obligations ou des actions.

Résultats de l’assurance vie en juillet, du qualitatif avant tout

En juillet, l’assurance vie a enregistré, selon la Fédération Française de l’Assurance, sa dixième collecte nette positive avec 1,1 milliard d’euros. Cette collecte s’érode depuis le mois de mars où elle s’élevait à 1,9 milliard d’euros. En règle générale, le mois de juillet réussit bien à l’assurance vie qui a, lors de ces dix dernières années, connu une seule décollecte, en 2020. Le montant de la collecte moyenne était supérieur à 2 milliards d’euros. Le résultat du mois de juillet témoigne du fait que les épargnants restent prudents. Il n’y a pas eu, pour le moment, de rattrapage par rapport à la période de décollecte de l’année 2020. Depuis le début de l’année, la collecte nette a été de 12 milliards d’euros, contre -4 milliards d’euros en 2020. En 2019, avant la crise sanitaire, sur les sept premiers mois de l’année, la collecte avait été 17 milliards d’euros.

Au mois de juillet, les cotisations brutes se sont élevées à 12,7 milliards d’euros, en retrait d’un milliard d’euros par rapport au mois de juin 2021. Elles sont inférieures à celles du mois de juillet 2019 (13,4 milliards d’euros). Les unités de compte ont représenté 38,5 %, en juillet, de la collecte brute. Le montant des prestations versées sur le mois de juillet 2021 s’est élevé à 11,6 milliards d’euros contre 12,3 milliards d’euros en juin et 10,8 milliards d’euros en juillet 2020.

Fin juillet 2021, les encours des contrats d’assurance vie atteignent 1 848 milliards d’euros, en progression de +5 % sur un an.

L’assurance vie devient un produit plus sélectif et qualitatif, les assurés devant accepter une part de risque plus élevée. Avec la baisse de leur rendement, les fonds euros sont moins attractifs. Certains assurés refusent de prendre des risques sur 30 ou 40 % de leurs versements et préfèrent y renoncer. Ces épargnants optent alors pour les livrets d’épargne réglementée et les livrets bancaires fiscalisés qui bénéficient de la garantie en capital voire les dépôts à vue dont l’encours a dépassé 500 milliards d’euros en juin. L’assurance vie est de plus en plus un concurrent du compte titre ou du Plan d’Épargne en Actions. Cependant, elle bénéficie toujours d’un volet sécurisé avec les fonds euros et d’avantages fiscaux ainsi que de la possibilité de déroger au droit de la succession. Après avoir épargné, essentiellement en liquidités de 120 à 140 milliards d’euros de plus qu’en période normale, depuis le mois de mars, les ménages n’ont pas encore décidé de les réaffecter. La cassette « covid » reste pleine. Les ménages souhaitent, pour le moment, conserver un fort volume d’épargne de précaution afin de parer à toutes les éventualités, le niveau élevé d’incertitudes sur le plan sanitaire et économique expliquant cette prudence. Par ailleurs, depuis une vingtaine d’années, les crises successives ont amené les Français à maintenir un niveau plus élevé de liquidités. 

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