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La croissance malgré tout en 2017 pour la France

Economie 18 décembre 2016

Dans sa note de conjoncture du mois de décembre, l’INSEE a revu à la baisse le taux de croissance pour 2016 suivant ainsi l’exemple donné par la Banque de France il y a quelques jours. Il serait de 1,2 % et non de 1,3 % comme initialement prévu. La croissance française serait ainsi, cette année, inférieure à celle de la zone euro et des pays avancés (1,6 %).

Pour le 4ème trimestre, la croissance s’accélèrerait légèrement avec un taux attendu par l’INSEE à 0,4 %. L’institut prévoit un taux de 0,3 % pour le 1er trimestre et de 0,4 % pour le 2ème trimestre.

 L’INSEE reste assez prudent pour 2017 en constatant que l’acquis de croissance sera de 1 %, soit le même niveau qu’en 2016. Il compte sur une contribution positive du commerce extérieur, ce qui serait une nouveauté au regard des résultats de ces deux dernières années (en 2016, le commerce a pesé à hauteur de -0,7 point sur la croissance). En effet, l’année prochaine, la France pourra compter sur un surplus de livraisons aéronautiques.

L’emploi marchand continuerait de progresser d’ici à mi-2017, encore soutenu par les dispositifs publics (contrat d’avenir, etc.). Dans ces conditions, le taux de chômage devrait légèrement baisser pour revenir à 9,8 % à la mi-2017 (9,5 % pour la France métropolitaine). L’emploi total progresserait de 70 000 postes au premier semestre 2017 après +88 000 au second semestre 2016.

Depuis le printemps, l’inflation se redresse légèrement en atteignant +0,5 % sur un an en novembre 2016 contre –0,2 % en avril. Elle continuerait d’augmenter jusqu’à atteindre +1,0 % en juin 2017, essentiellement du fait de la composante énergétique. En revanche, l’inflation sous-jacente (inflation calculée en supprimant les biens soumis à de fortes fluctuations comme l’énergie) serait quasi stable (+0,7 % en juin 2017 contre +0,5 % en octobre).

En 2017, l’INSEE considère donc que le rythme de la croissance française actuelle se maintiendrait en particulier en raison d’un climat des affaires stable, un peu au-dessus de sa moyenne de longue période. Il s’établit à 102 en novembre, un niveau compatible avec une croissance trimestrielle de l’ordre de +0,3 % à +0,4 %.

Par ailleurs, l’INSEE parie sur une progression de l’activité dans le secteur de la construction. Après deux années de fort recul en 2014 et en 2015, les dépenses de travaux publics se relèvent et la construction de logements neufs s’améliore progressivement. L’activité du secteur du bâtiment devrait enregistrer une hausse de 1,9 % en 2016. Pour 2017, la Fédération Française du Bâtiment prévoit une croissance de 3,4 % en volume grâce à l’accélération de la reprise des constructions neuves (+7,00%). Ces bons résultats ne compensent pas la contraction de 21 % de l’activité entre 2007 et 2015.

Le pouvoir d’achat sous le joug du baril de pétrole

En 2016, le pouvoir d’achat du revenu des ménages progresserait de nouveau, à +1,8 % en moyenne annuelle après +1,6 % en 2015, grâce à l’accélération de l’emploi marchand et à la stabilité des prix. D’ici à mi-2017, les gains de pouvoir d’achat se feront plus rares du fait du regain de l’inflation. Ils pourraient passer de passer de 1,5 % à 0,6 %.

L’INSEE s’attend à une petite reprise de la consommation après deux trimestres de stagnation. Au 4e trimestre, elle pourrait progresser de 0,5  %. La hausse serait de 0,3 % par trimestre au cours du premier semestre.

Taux d’épargne des ménages, un repli attendu en 2017

L’INSEE constate que la propension à épargner des Européens a tendance à augmenter malgré ou à cause de la baisse des rendements. Par effet d’encaisse, les ménages augmentent leur effort d’épargne.

En 2016, le taux d’épargne des ménages français progresserait très légèrement en s’élevant à 14,7 % contre 14,5 % du revenu disponible brut en 2015. Le taux d’épargne financière est passé de son côté de 5,5 à 5,7 %. Pour 2017, l’INSEE s’attend à un léger repli de l’épargne des ménages à 14,5 % du fait de l’érosion des gains de pouvoir d’achat et du maintien d’un bon niveau de consommation. L’épargne financière reculerait de 5,7 à 5,3 %.

L’investissement, l’INSEE croît à la reprise

Après avoir fortement progressé fin 2015 et début 2016, l’investissement des entreprises s’est replié au cours des 2e et 3e trimestres de 2016. Néanmoins, l’INSEE espère une reprise d’ici mi-2017 : +0,5 % au quatrième trimestre 2016 puis +0,8 % au premier trimestre 2017 et +0,5 % au deuxième trimestre.

L’investissement des ménages progresse régulièrement depuis un an, au rythme de +0,4 % en moyenne par trimestre. La récente hausse des permis de construire suggère que cette tendance se poursuivrait et s’amplifierait même un peu d’ici mi-2017 avec une croissance de l’ordre de +0,6%par trimestre.

Des aléas mais pas de remise en cause de la tendance de fonds

L’INSEE souligne que de nombreux aléas pourraient remettre en cause le scénario retenu. Les incertitudes politiques sont importantes du fait d’un grand nombre d’élections en Europe, de l’arrivée de Donald Trump à la présidence des États-Unis et de l’engagement du Brexit.

En effet, le contexte international est en demi-teinte avec une reprise qui tarde à se faire sentir au sein des pays émergents. Si la Russie semble sortir de la récession, ce n’est pas le cas pour le Brésil. De ce fait, les importations des pays émergents ont quasiment stagné au troisième trimestre

Au sein des pays avancés, l’accélération de la croissance reste très modeste et repose essentiellement sur celle des États-Unis. Malgré les faibles taux d’intérêt, la croissance de la zone euro est handicapée par la faiblesse de l’investissement des entreprises. La croissance a tendance à se ralentir en Espagne et en Allemagne, un léger mieux étant constaté au cours du 3e trimestre en Italie. Après le recul du PIB au 2ème trimestre, la France a renoué avec une faible croissance au 3ème trimestre (+0,2 %) La production manufacturière s’est redressée (+0,6 % après –1,0 %) avec la reprise d’activité dans les branches affectées par les mouvements sociaux au printemps (chimie, raffineries). La construction a nettement rebondi (+1,0 %après –0,4 %), aussi bien en travaux publics qu’en construction de logements. En revanche, la consommation des ménages est restée étale. L’investissement des entreprises a reculé pour le deuxième trimestre consécutif (–0,4 % après –0,2 %).

L’INSEE prend en compte l’augmentation, aux États-Unis, des taux d’intérêt ainsi que l’éventuel retour des politiques budgétaires plus expansionnistes. En revanche, il souligne que les effets sur les taux en Europe resteront limités du fait du maintien d’une politique monétaire accommodante. Sur le cours du pétrole, l’institut statistique considère que le prix du baril ne devrait pas fortement progresser en raison de l’importance des stocks et de la croissance moyenne de l’économie mondiale. Le relèvement du prix du pétrole devrait peser sur l’activité des pays avancés sauf aux États-Unis.

Les effets du Brexit commenceraient à se faire sentir au Royaume-Uni avec un ralentissement de la croissance provoqué par une baisse du pouvoir d’achat en raison de l’inflation importée.

En 2016, la croissance du commerce mondial serait la plus faible depuis 2009 avec une progression de 1,2 %.environ, soit trois fois moins vite que la croissance de l’activité. Ce ralentissement tiendrait à la faiblesse des importations américaines et de celles des pays émergents. Avant crise, le commerce international augmentait plus que vite que le PIB.

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