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« La démographie, c’est le destin. » La maxime d’Alfred Sauvy résonne comme une sentence implacable au moment où l’Europe, la Chine et le Japon s’enfoncent dans la spirale du vieillissement. La population n’est pas une variable périphérique, elle est le moteur invisible de l’économie. Les Trente Glorieuses l’ont démontré : quand la jeunesse est forte, le prix des actifs financiers et immobiliers est orienté à la hausse. De 1946 à 1973, la France a vu naître chaque année plus de 850 000 enfants, propulsant la consommation, l’investissement et la croissance. Le PIB progressait alors de plus de 5 % par an. Aujourd’hui, la fécondité française s’effondre à 1,6 enfant par femme et le rapport cotisants/retraités s’est écroulé de 4 en 1960 à 1,7 en 2023. Sauvy l’avait prévenu : « Quand les jeunes manquent, c’est l’avenir qui s’étiole ». Le vieillissement ne se résume pas à des statistiques de l’INSEE ou de l’OCDE. Il change la nature même de l’économie. Une société dominée par les seniors privilégie la rente et la précaution, elle consomme moins, innove moins, prend moins de risques.
Deux forces conjuguées travaillent en profondeur : l’allongement de la vie et la chute des naissances. Dans la zone euro, le ratio de dépendance – rapport des plus de 65 ans aux actifs de 15 à 64 ans – est passé de 20 % en 1995 à 35 % aujourd’hui, et atteindra 55 % d’ici vingt ans. La Chine, hier championne du dividende démographique, s’enfonce désormais dans la même impasse. Le Japon, déjà au cœur du cyclone, en connaît les effets depuis trois décennies : croissance molle, stagnation des indices boursiers, effondrement des prix de l’immobilier hors métropoles. À l’inverse, l’Inde, encore jeune, bénéficie d’un socle démographique solide (fécondité supérieure à 2) qui soutient sa croissance et ses marchés.
Aux États-Unis, où l’immigration et une natalité moins déprimée entretiennent la dynamique, le S&P 500 a été multiplié par 7 depuis 1995. L’indice Sensex indien a bondi de 2 500 %. Pendant ce temps, l’Euro Stoxx 50 peine à tripler et le Nikkei japonais végète depuis 1990 malgré quelques sursauts. L’immobilier obéit à la même logique : envolée des prix américains et indiens, déprime persistante au Japon, crise ouverte en Chine, essoufflement en Europe.
Un retraité ne consomme pas comme un jeune actif. Il vend ses actifs immobiliers et financiers pour financer sa retraite. En face, une génération réduite d’acheteurs ne peut absorber cette offre croissante. L’excès structurel d’offre d’actifs devient une certitude. Certes, les mégapoles – Paris, Londres, Berlin – résistent grâce à la rareté foncière, aux règles d’urbanisme et aux achats étrangers. Mais ces digues ne tiendront pas éternellement. L’effet gravitationnel du vieillissement finira par peser. Cette mécanique est implacable : moins de jeunes pour acheter, plus de vieux pour vendre. Le « toujours plus » des marchés immobiliers et financiers est une illusion dans les économies vieillissantes. Le Japon a ouvert la voie, l’Europe et la Chine s’y engagent. Les investisseurs qui s’accrochent à la maxime « la pierre monte toujours » risquent d’avoir quelques surprises.
La conséquence est claire : les investisseurs européens ou japonais ne peuvent plus se contenter de transposer le passé. La démographie impose une réallocation géographique. Les zones jeunes – Inde, Asie du Sud-Est, Afrique demain, mais aussi États-Unis et Canada – concentreront la vitalité, l’innovation et donc la valorisation des actifs. La question migratoire, quant à elle, devient centrale. Pour compenser les effets du vieillissement, les Européens devront jouer la carte de la productivité. C’est une condition sine qua non pour éviter l’effondrement de la valeur des actifs.
Le vieillissement est une donnée structurelle, lourde, presque irréversible. Pourtant, rares sont les responsables politiques qui l’affrontent lucidement. La natalité européenne est en berne depuis cinquante ans et les politiques familiales n’ont pas réussi à enrayer la chute. Les promesses de pensions généreuses et de santé gratuite sont intenables à long terme dans une pyramide démographique inversée. Le vieillissement agit comme une force de gravité sur l’économie et les marchés. Il dévalorise les actifs, bride la croissance et installe une société de rente. Les États-Unis et l’Inde peuvent encore compter sur une jeunesse nombreuse quand l’Europe, le Japon et la Chine marchent sur une corde raide. Les investisseurs avisés doivent prendre en compte cette donne démographique.
Jean-Pierre Thomas
Président du Cercle de l’Épargne
La France a fait longtemps figure d’exception en Europe. Au tournant des années 2000, la fécondité française se maintenait à 1,9-2,0 enfants par femme, contre 1,3 en Allemagne ainsi qu’en Italie, et 1,2 en Espagne. Or, depuis dix ans, l’écart entre la France et les autres pays européens s’estompe. L’indicateur conjoncturel de fécondité est tombé à 1,6 enfant par femme en 2024, son plus bas niveau depuis la Libération, en baisse de 20 % depuis 2014. La France a ainsi rejoint la moyenne européenne, désormais fixée à 1,4.
Le taux de fécondité des femmes nées dans les années 1960 et 1970 s’est situé entre 1,8 et 2. Pour celles nées en 1980, il a même été légèrement supérieur à 2. Avec les générations postérieures, une rupture est constatée. Les projections montrent que les femmes nées en 1990 n’auront que 1,8 à 2,0 enfants, et celles nées en 1995 1,6 à 1,9. Quant aux générations 2000, elles pourraient se stabiliser autour de 1,6. De ce fait, le renouvellement des générations qui nécessite un taux de 2,1 n’est plus assuré.
En 1998, les Français estimaient qu’une famille « idéale » comptait, selon l’INED, 2,7 enfants. En 2024, ils n’en citent plus que 2,3. Plus révélateur encore, les jeunes femmes de 18 à 24 ans n’en souhaitent que 1,9 en moyenne, et les jeunes hommes 1,8. L’écart entre nombre idéal et nombre souhaité – longtemps important – s’amenuise. Autrefois, on désirait plus d’enfants qu’on en avait. Aujourd’hui, on s’autorise à en souhaiter moins, comme si l’horizon familial s’était rétréci.
La norme de la famille à deux enfants n’a jamais été aussi dominante. 65 % des Français de 18 à 49 ans considèrent ce modèle comme idéal, contre 47 % en 1998. Mais là où deux enfants représentaient autrefois un minimum, ils apparaissent désormais comme un maximum. Chez les jeunes adultes, les réponses « 0 ou 1 enfant » dépassent celles de « 3 ou plus ». Chez les hommes de moins de 30 ans, 35 % envisagent un seul enfant ou aucun, contre 15 % en 2005.
Contrairement aux crises économiques des décennies passées, qui n’avaient pas empêché la natalité de se maintenir, depuis une dizaine d’années, les jeunes générations appréhendent l’avenir avec une anxiété inédite.
La première des craintes concerne le climat. 36 % des 25-39 ans se déclarent très inquiets du changement climatique et déclarent vouloir moins d’enfants. Seuls 35 % des très inquiets envisagent un enfant supplémentaire, contre 46 % des moins inquiets. L’affaiblissement des institutions inspire également la prudence. Assez étrangement, selon l’INED, les inquiétudes économiques jouent un rôle moindre.
Les conceptions égalitaires des rôles de genre tendent à réduire les intentions de fécondité. En 2005, cette variable n’avait pas d’effet significatif. En 2024, les jeunes femmes attachées à l’égalité hommes-femmes envisagent moins d’enfants, conscientes que la charge parentale continue de peser principalement sur elles.
La France reste, malgré tout, en meilleure posture que ses voisins. En Allemagne, après avoir atteint un plancher à 1,2 enfant dans les années 2000, la fécondité est remontée à 1,5, grâce aux politiques familiales généreuses. Cependant, elle reste fragile. En Italie et en Espagne, le taux de fécondité stagne entre 1,2 et 1,3, malgré les incitations fiscales. Dans les pays d’Europe du Nord, le taux de fécondité est également en déclin. Il avoisine 1,6. La moyenne pour l’ensemble des pays de l’OCDE s’élève à 1,5 avec une tendance généralisée à la baisse. La France se situe ainsi toujours au-dessus de la moyenne. Malgré tout, le pays n’échappera pas à un vieillissement démographique rapide. La proportion des plus de 65 ans pourrait passer de 21 % aujourd’hui à près de 30 % en 2050. Le ratio cotisants/retraités, aujourd’hui de 1,7, pourrait tomber sous 1,4 à l’horizon 2050.
Les politiques natalistes classiques (allocations, modes de garde, congés parentaux) ont montré leur efficacité relative. Le véritable frein apparaît culturel et psychologique : une société qui doute de l’avenir hésite à se reproduire. La réponse ne réside donc pas uniquement dans des instruments financiers, mais dans une stratégie globale : restauration de la confiance, meilleure conciliation de la vie professionnelle et familiale, meilleur partage des charges familiales…
La démographie est un miroir. En France, ce miroir renvoie aujourd’hui une image de prudence et d’incertitude. Les jeunes veulent encore des enfants, mais moins que les générations précédentes. La norme des deux enfants persiste, mais comme un plafond, non plus comme un minimum. Si cette tendance s’installe, la France perdra son avantage démographique et se rapprochera du destin italien ou allemand.
Face au vieillissement démographique tant en France que chez ses partenaires, l’OCDE préconise, dans un rapport publié en juillet dernier, d’améliorer l’intégration dans le marché du travail des groupes sous-représentés parmi lesquels figurent les séniors, les femmes et les jeunes dans des proportions diverses selon les États membres.
Début 2025, en France, près de 22 % de la population a 65 ans ou plus dont près de la moitié (10,7 %) a 75 ans ou plus. Dans le même temps, la part des moins de 15 ans représente moins de 17 % de la population totale. À horizon 2070, d’après les dernières projections de l’INSEE, le poids des séniors (65 ans et plus) devrait continuer à s’accroître pour atteindre 29 %.
Au moment où les pouvoirs publics sont par ailleurs appelés à renforcer les efforts en matière de défense et à relever le défi de la transition climatique, repenser le marché du travail afin de l’adapter à cette nouvelle donne démographique constitue un enjeu clé pour dynamiser l’économie, préserver le niveau de vie des séniors et maintenir la cohésion sociale entre les générations.
La France se caractérise par ses difficultés à insérer les jeunes d’une part et par une sortie précoce du marché du travail. Depuis le début des années 2000, la France a néanmoins réalisé quelques progrès sur ces deux points.
Si environ une personne sur deux âgée de 55 à 64 ans travaillait encore à la fin des années 1970, leur présence sur le marché du travail n’a cessé de reculer, pour tomber à moins d’une sur trois à la fin des années 1990 (le plus bas niveau ayant été atteint en 1998 avec seulement 29,7 %). Cette baisse engendrée par les crises économiques liées aux chocs pétroliers, a été accentuée par la décision prise en 1983 d’abaisser l’âge légal de la retraite de 65 à 60 ans, ainsi que par le développement massif des préretraites. Ces mesures ont particulièrement touché les 60-64 ans, dont le taux d’emploi a chuté d’environ 30 points entre 1975 et 2000.
Dans un contexte de finances publiques dégradées et de dépenses sociales en forte expansion, les réformes successives des retraites amorcées dès 1993 – suppression des dispositifs de préretraite, allongement de la durée de cotisation et report de l’âge légal de départ à la retraite – ont permis d’inverser la tendance. En près de 25 ans, le taux d’emploi et le taux d’activité des 55/64 ans augmentent, en moyenne, de 1,5 point par an, soit une progression d’environ 30 % dans les deux cas (29,4 % pour le taux d’emploi et 30,8 % pour le taux d’activité des 65 ans et plus).
En 2024, d’après les chiffres de la Direction de l’animation de la recherche, des études et des Statistiques (Dares), le taux d’emploi des 55/64 ans, progresse de 2 points sur un an et s’établit à 60,4 %. De son côté le taux d’activité qui prend également en compte les personnes au chômage affiche une évolution comparable sur un an pour atteindre 63,7 % pour cette tranche d’âge. Malgré le contexte économique et politique difficile, ces deux indicateurs sont à leur plus haut niveau depuis 1975.
Malgré une progression notable de l’emploi des seniors en France, les chiffres restent très en deçà de ceux observés dans les pays comparables. Le taux d’emploi des 55/64 ans est nettement inférieur à celui observé en Islande ou encore en Suède où il avoisine les 80 % ainsi qu’aux Pays-Bas, en Allemagne ou encore au Danemark où il dépasse les 75 %. De fait, le taux moyen constaté dans l’Union européenne est de 65,2 % soit près de 5 points de pourcentage de plus qu’en France.
L’analyse des chiffres de la DARES par tranches d’âge met en évidence une fracture nette. D’après le service statistique du ministère du travail, le taux d’emploi qui est de 82,8 % pour les 25/49 ans, passe à 77,8 % pour les 55-59 ans puis à 42,4 % pour les 60-64 ans.
Le décrochage marqué entre 60 et 64 ans illustre la difficulté persistante à maintenir les travailleurs âgés dans l’activité. Plus précisément, la bascule intervient à 60 ans. De 50 à 56 ans, le taux d’emploi seul (c’est-à-dire sans prendre en compte les bénéficiaires du cumul emploi retraite) reste supérieur à 80 %.
Il passe à 71 % pour les personnes âgées de 59 ans puis à 63 % à 60 ans. À 61 ans, il recule de 10 points (51 %) et chute sous les 20 % au-delà de 64 ans. Cette baisse est principalement due au passage progressif à la retraite des séniors. Or, malgré les reports à 62 ans et 64 ans dans le cadre de la réforme 2023 des retraites, la France s’illustre toujours par un âge légal de départ à la retraite précoce en comparaison à ses partenaires. Si jusqu’à 55 ans, la part de personnes en retraite est marginale, elle croît considérablement à partir de 60 ans, une personne sur huit environ est retraitée ou en cumul emploi-retraite, et plus de trois sur quatre le sont à 64 ans.
Situation d’activité et de retraite des seniors par âge détaillé en 2024
Ce décrochage précoce distingue la France de nombreux pays de l’OCDE où la participation à l’emploi se maintient plus longtemps. En 2024, le taux d’emploi moyen des personnes âgées de 60 à 64 ans était de 55,9 %, la fourchette étant large, pouvant atteindre 77,2 % en Islande, contre seulement 25,4 % au Luxembourg.
En net progrès, sous l’effet des réformes des retraites, le taux d’emploi en France a progressé, en 20 ans, de +28,9 points pour les 55-59 ans et +31,9 points pour les 60-64 ans quand en moyenne, les hausses respectives sont de +14,1 points et +21,1 points en moyenne au sein de l’OCDE. Cependant, malgré les importants efforts réalisés, le taux d’emploi demeure en retrait au sein de l’organisation internationale, or le maintien dans l’emploi après 60 ans est déterminant pour assurer la soutenabilité financière du système de retraite français, notamment face à l’accroissement rapide du ratio de dépendance démographique.
L’OCDE 2025 souligne dans un récent rapport Perspectives de l’emploi de l’OCDE, l’importance des conditions de santé des séniors dans le maintien en emploi. Le taux d’emploi des 55-64 ans souffrant d’affections de longue durée est de 52 %, contre 69 % chez ceux en bonne santé. Ces écarts reflètent une double vulnérabilité : non seulement la probabilité de maladie chronique augmente avec l’âge, mais ses conséquences sur l’accès et le maintien en emploi sont particulièrement fortes. Le maintien dans l’emploi des seniors pose des défis liés à la pénibilité, la santé et la prévoyance, facteurs souvent sous-estimés malgré leur influence sur la carrière tardive. La France devrait ainsi davantage s’inspirer des politiques publiques engagées par certains pays nordiques et mettre davantage l’accent sur la santé au travail, restructuration des emplois pour seniors et l’aménagement des postes.
Les travailleurs peu diplômés sont particulièrement vulnérables. Parmi les 55-64 ans, seuls 49,2 % d’entre eux ayant un niveau d’éducation inférieur au secondaire sont en emploi, contre 75,3 % pour ceux titulaires d’un diplôme supérieur. L’OCDE note par ailleurs un désengagement marqué des seniors dans les formations continues : en 2023, seuls 31 % des 60-65 ans ont suivi une formation formelle ou informelle, contre plus de 60 % des 25-29 ans. En outre, leur moindre mobilité et leur désavantage dans les compétences nouvelles accentuent les risques d’obsolescence. À cet effet des efforts doivent être menés en faveur de la formation continue dès le milieu de carrière et de la lutte contre les discriminations en entreprises à travers la mise en œuvre de politiques sociétales en faveur de l’intergénérationnel.
Les économistes de l’OCDE constatent par ailleurs qu’en moyenne, 69 % des personnes fortement engagées dans l’emploi dans leur cinquantaine restent actives dans leur soixantaine (parmi 25 pays européens + États-Unis). Ce lien souligne l’importance de conserver un lien durable avec l’emploi dès la cinquantaine, facteur de maintien prolongé. Dans cette optique, l’organisation internationale préconise d’investir massivement dans la formation des seniors, de développer des dispositifs de reconversion ciblés et d’encourager les entreprises à mettre en place des politiques de gestion des âges afin de mieux valoriser l’expérience des travailleurs plus âgés.
Malgré les résultats enregistrés ces dernières années, le taux d’emploi des seniors en France reste faible comparé à la moyenne de l’OCDE. Le tournant critique se situe entre 60 et 64 ans, une période où l’affaiblissement de l’emploi est profond et rapide. L’impact des niveaux d’éducation, des conditions de santé, ainsi que la continuité de l’activité sur le long terme sont autant de leviers qui méritent une attention renforcée.
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La situation française montre que les réformes récentes ont porté leurs fruits, avec un taux d’emploi des 55-64 ans à son niveau le plus élevé depuis près de cinquante ans. Toutefois, ce résultat demeure insuffisant au regard des moyennes nationales et internationalement comparables, et masque des disparités marquées selon l’âge. Le véritable point de rupture se situe entre 60 et 64 ans, âge à partir duquel une grande majorité sort encore du marché du travail — ce qui reflète des barrières persistantes, qu’elles soient normatives (âge légal de départ à la retraite, dispositifs de sortie anticipée), sanitaires ou structurelles (organisation du travail, politiques d’entreprise). Renforcer les leviers de maintien en emploi au-delà de 60 ans semble donc essentiel, non seulement pour la cohésion du marché du travail, mais aussi pour répondre au défi démographique et mieux assurer la soutenabilité de son système de retraite.
La France compte 17 millions de pensionnés, dont un million vivent au-delà des frontières. Pour un grand nombre d’entre eux, il s’agit d’anciens travailleurs immigrés retournés dans leur pays d’origine pour y passer leur retraite. Mais de plus en plus de retraités français choisissent aujourd’hui de s’expatrier, à la recherche de meilleures conditions de vie ou par goût du dépaysement. L’exil peut aussi répondre à des objectifs fiscaux. Ces retraités privilégient les pays proches de la France, en règle générale situés sur le pourtour méditerranéen.
Selon les données de la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), près de 120 000 pensionnés du régime général nés en France vivent désormais hors du territoire. En y ajoutant les régimes complémentaires et spéciaux, ce chiffre dépasse le demi-million. Depuis l’an 2000, le nombre de retraités installés hors de France a progressé de plus de 20 %. Chaque année, quelques milliers franchissent le pas.
Les candidats à l’exil à la retraite le font souvent pour des raisons fiscales. La fiscalité française des retraités n’a pas été, ces dernières années, alourdie de manière spectaculaire. Mais la perception l’emporte sur la réalité. De fait, ce sont surtout des entrepreneurs, des professions libérales et des retraités disposant de revenus et d’un patrimoine importants qui optent pour l’expatriation.
En matière de revenu, les retraités supportent un impôt progressif dont le taux marginal peut atteindre 45 %, auquel s’ajoutent la CSG et la CRDS (9,1 % sur les pensions, hors exonérations). À cela vient s’ajouter la fiscalité successorale. En ligne directe, après un abattement de 100 000 euros, le taux atteint 45 % pour les transmissions supérieures à 1,8 million d’euros. Dans un rapport de septembre 2024, la Cour des comptes rappelait que le poids des droits de succession et de donation représente, en France, 0,74 % du PIB, l’un des ratios les plus élevés de l’OCDE. En comparaison, ce taux est de 0,3 % en Allemagne, 0,15 % en Espagne et 0,05 % en Italie. Le Portugal ne taxe quasiment pas les transmissions en ligne directe.
De nombreux Français estiment que les droits de succession sont trop élevés. En mai 2024, un baromètre Odoxa indiquait que 77 % des Français considéraient ces droits comme « injustifiés ». Ce résultat est paradoxal, car plus de 80 % des héritages parent-enfant échappent en réalité à l’impôt grâce aux abattements. En France, l’héritage est vécu comme un droit naturel, et son imposition comme une spoliation.
Afin d’y échapper, certains Français sont tentés de s’installer à l’étranger et notamment en Italie. Milan figure parmi les villes de plus en plus appréciées des Français. Dynamique, bien reliée aux réseaux de transports internationaux et proche des stations de ski, la ville dispose d’un lycée français de très bon niveau, le lycée Stendhal, et d’une université de renommée internationale, la Bocconi. Rome, Venise, Florence, les Pouilles, la Sicile ou encore la Sardaigne attirent également de plus en plus de Français.
L’Italie se substitue à la Suisse. Cet engouement repose en partie sur le régime italien du forfait, mis en place en 2017, surnommé « système des footballeurs » depuis que Cristiano Ronaldo en a bénéficié. Les personnes physiques transférant leur résidence fiscale en Italie peuvent bénéficier d’une imposition forfaitaire libératoire sur leurs revenus de source étrangère, dont le montant, initialement fixé à 100 000 euros, a été porté en août 2024 à 200 000 euros par le gouvernement de Giorgia Meloni. Ce dispositif s’adresse aux étrangers sous réserve de ne pas y avoir vécu durant neuf des dix dernières années.
Un autre dispositif intéresse particulièrement les seniors. Mis en place en 2019, il s’adresse aux retraités étrangers décidant d’établir leur résidence fiscale dans une ville de moins de 20 000 habitants située dans certaines régions du sud de l’Italie (Abruzzes, Molise, Campanie, Pouilles, Basilicate, Calabre, Sardaigne ou Sicile), voire de moins de 3 000 habitants dans le Latium, l’Ombrie ou les Marches. Ce régime prévoit une taxe forfaitaire (flat tax) de 7 %, applicable pour une durée maximale de dix ans aux pensions de retraite perçues à l’étranger (hors retraites de la fonction publique), mais aussi aux autres revenus (dividendes, revenus immobiliers, etc.).
Environ 66 000 retraités français vivent aujourd’hui en Italie. Les droits de succession y sont faibles, avec un taux maximal de 4 % en ligne directe et une exonération totale jusqu’à 1 million d’euros de patrimoine (à condition de ne pas être au forfait fiscal). Depuis le durcissement de la convention fiscale franco-suisse, l’Italie apparaît comme le meilleur moyen d’éviter une fiscalité trop lourde en matière de successions et de donations.
Quand Lisbonne a mis fin en 2023 à son régime fiscal en faveur des nouveaux résidents bénéficiant de revenus étrangers, Athènes a pris le relais. Dès 2020, le gouvernement hellénique avait instauré une flat tax de 7 % sur les pensions des retraités étrangers, applicable durant quinze ans. Pour en bénéficier, les retraités doivent résider au moins 183 jours par an en Grèce et ne pas y avoir été résident fiscal au cours de cinq des six dernières années. Près de 4 000 retraités européens ont adopté ce régime, dont une part significative de Français. Avec un coût de la vie 25 % inférieur à la moyenne de la zone euro (Eurostat), un climat méditerranéen et une offre immobilière encore abordable, la Grèce apparaît comme le successeur naturel du Portugal.
Le Maroc demeure une destination très prisée des retraités français. Historiquement, les liens humains et linguistiques entre la France et le royaume chérifien sont denses. Plus de 60 000 retraités français y résident déjà. Un abattement de 70 % sur les pensions jusqu’à 15 800 euros, puis de 40 % sur le surplus, est appliqué. De surcroît, une réduction de 80 % de l’impôt dû est accordée aux retraités qui transfèrent leur pension en dirhams non convertibles.
Le dispositif, valable sans limitation de durée, séduit particulièrement les fonctionnaires. La convention fiscale franco-marocaine prévoit en effet une exonération de leurs revenus en France, ce qui est rare. Le blocage en monnaie locale constitue une contrainte, mais le coût de la vie, la proximité géographique et la francophonie font du Maroc une destination stable et attractive.
Même privé de son régime des résidents non habituels, le Portugal conserve un atout majeur : l’exonération totale des droits de succession en ligne directe. Cette spécificité continue de séduire des milliers de Français. Le nombre de retraités installés au Portugal est évalué à plus de 30 000. Le climat, la proximité géographique, le coût de l’immobilier (encore trois à quatre fois inférieur à celui de la Côte d’Azur) et le nombre important de liaisons aériennes renforcent son attractivité.
La Suisse a longtemps représenté un refuge fiscal et linguistique. Mais la dénonciation par la France, en 2014, de la convention sur les successions a changé la donne. Désormais, seuls les cantons continuent d’appliquer leurs règles, avec exonération totale en ligne directe dans certains cas. Mais, pour bénéficier de ces avantages, il faut que les héritiers résident également hors de France. À cela s’ajoute un coût de la vie 38 % supérieur à la moyenne européenne (Eurostat), ce qui limite son attrait auprès des patrimoines les plus élevés.
Changer de résidence fiscale suppose de rompre avec nombre d’habitudes : vendre ses biens en France, transférer ses comptes, renoncer au système de santé national. L’administration fiscale, en recourant à des algorithmes et à des bases de données, traque les faux exilés en étudiant notamment la consommation d’eau et d’électricité des biens immobiliers qu’ils conservent en France.
Le principal frein au départ à l’étranger reste la perte de la couverture santé. Les conventions bilatérales permettent une prise en charge partielle, mais rarement équivalente au système français. La dimension affective pèse également : beaucoup de projets échouent pour des raisons familiales. Se constituer un nouveau réseau d’amis à l’étranger n’est pas toujours aisé. Une enquête de la DREES en 2023 révélait que près de 30 % des retraités installés à l’étranger revenaient régulièrement en France pour maintenir leurs liens.
L’exil des retraités ne sera jamais un raz-de-marée. La majorité des Français, attachés à leurs racines et à leurs proches, finiront leurs jours dans l’Hexagone. Mais le mouvement existe, il s’amplifie, et il pèse symboliquement. Car il dit quelque chose d’une France qui, tout en prônant la solidarité, peine à retenir ses aînés.
La géographie de l’exil fiscal des retraités trace une carte parallèle de l’Europe. Une Europe où le soleil n’est pas seulement une lumière, mais aussi une promesse d’évasion fiscale.
La retraite est le premier pilier du système de protection sociale en France. Elle est un des éléments essentiels du pacte social. Plus de 17 millions de personnes dépendant des régimes de retraite. Ces derniers offrent un horizon de sécurité qui dépasse les bénéficiaires pour constituer un élément de l’identité collective. Le dernier rapport de la DREES, le service statistique du Ministère de la Santé, « Les retraités et les retraites », délivre une radiographie précise du système de retraite français et un miroir du futur.
L’édition de 2025 intègre les données arrêtées fin 2023 et s’inscrit dans un moment particulier, celui du début du relèvement progressif de l’âge légal de 62 à 64 ans. L’année 2023 a été également marquée par le retour de l’inflation qui, par le jeu des indexations, a perturbé les comptes des différents régimes. La faible croissance, enfin, remet en tension le système de retraite trois ans à peine après le choc généré par l’épidémie de Covid.
Les pensions de vieillesse et de survie représentent 370 milliards d’euros en 2023, soit 13,1 % du PIB. Ce chiffre, stable depuis plusieurs années, rappelle l’ampleur de l’effort consenti. La France se situe dans le haut du classement européen : en Allemagne, les retraites pèsent 11,8 % du PIB, en Espagne 12,3 %, en Suède 10,2 %. Seule l’Italie consacre une part plus importante de sa richesse nationale à la retraite. Le niveau de vie des retraités français est nettement supérieur à la moyenne européenne. Le taux de pauvreté des plus de 65 ans y est de 9 %, inférieur à la moyenne nationale (14 %).
Les projections du Conseil d’orientation des retraites font apparaître, selon les hypothèses de croissance et d’emploi, que les dépenses pourraient atteindre entre 14,5 et 15 % du PIB en 2035, avant une stabilisation. La France consacre près de 50 % de ressources publiques en plus que la moyenne de l’OCDE pour garantir aux retraités un niveau de vie proche, voire égal, à celui des actifs. Le vieillissement démographique renforce ces tensions. En 2024, les plus de 65 ans représentent déjà 21 % de la population française. D’ici 2070, ils en constitueront près de 29 %.
En 2022, le taux de remplacement net d’un salarié français partant à la retraite (ratio pensions/revenus d’activité) après une carrière complète atteignait 71,9 %. C’est bien plus que la moyenne de l’OCDE (61 %), et nettement au-dessus des performances de pays comme l’Allemagne ou les États-Unis. Seuls quelques pays, comme le Portugal (98,8 %) ou les Pays-Bas (93 %), offrent davantage de générosité.
En 2019, le revenu médian mensuel des retraités, en France, atteignait 1 900 euros, soit 3,3 % de plus que celui de l’ensemble de la population. Si l’on ajoute l’effet « patrimoine » — un logement plus fréquemment possédé que loué —, l’écart grimpe à +9,5 %. Ces ratios sont néanmoins en baisse depuis 2017.
En 2023, le taux de pauvreté monétaire des retraités français s’élevait à 11,1 %, quand celui de l’ensemble de la population atteignait 15,4 %. En comparaison, l’OCDE affiche des chiffres nettement plus sévères : 12,5 % des 66-75 ans et 16,6 % des plus de 76 ans vivent sous le seuil de pauvreté relatif.
L’écart est encore plus criant face à l’Allemagne (20,9 % de pauvreté senior) ou aux États-Unis, où plus d’un cinquième des plus de 65 ans survit avec des revenus insuffisants.
En 2023, 17,2 millions de personnes perçoivent une pension de droit direct d’au moins un régime français. Elles étaient 13 millions au tournant du siècle et 5 millions en 1981. En vingt ans, la population des pensionnés s’est accrue de quatre millions, soit l’équivalent de la population de la Croatie. Avec la prise en compte des 4,4 millions de bénéficiaires de pensions de réversion, 18,1 millions de personnes touchent des revenus en provenance des différents régimes français de retraite.
Le ratio entre actifs et retraités, qui était encore de deux pour un en 2004, n’est plus que de 1,7. Autrement dit, chaque actif soutient, par ses cotisations, plus d’un demi-retraité. Ce ratio, qui s’est stabilisé autour de ce niveau depuis 2020, n’ira pas en s’améliorant. Il devrait d’ici 2070 se situer autour de 1,4.
La composition de cette population reflète les mutations sociales. Les femmes représentent désormais 53,1 % des retraités de droit direct, contre 50,8 % en 2004. Ce basculement n’est pas seulement dû à leur espérance de vie plus longue. Il traduit surtout la montée en puissance des générations féminines massivement entrées sur le marché du travail à partir des années 1970.
L’« âge conjoncturel » de départ à la retraite – indicateur privilégié, car il neutralise les effets générationnels – s’établit, en France, à 62 ans et 9 mois fin 2023, soit deux ans et trois mois de plus qu’en 2010. Ce report est imputable aux différentes réformes adoptées depuis 1993 et notamment à celle de 2010 qui a porté progressivement l’âge de la retraite à 62 ans. La réforme de 2023 devrait conduire à augmentation de l’âge de départ conjoncturel de départ à la retraite dans les prochaines années.
En 2023, les femmes liquident leurs droits à 63 ans et 1 mois, soit huit mois après les hommes (62 ans et 5 mois). Cet écart se réduit. Il était de 1 an et 9 mois pour les générations nées dans les années 1930.
Si l’âge de départ recule, le taux d’emploi des seniors demeure faible en France. Seuls 36 % des 60-64 ans travaillent, contre plus de 50 % en Allemagne et 70 % en Suède. L’enjeu des prochaines années est donc l’augmentation de ce ratio.
Fin 2023, la pension brute moyenne de droit direct s’établit à 1 666 euros par mois, soit 1 541 euros après prélèvements sociaux. Après prise en compte des pensions de réversion, le montant atteint 1 827 euros bruts (1 692 euros nets). La dispersion est forte. Le décile inférieur des retraités vit avec moins de 1 000 euros mensuels, quand le décile supérieur dépasse les 2 600 euros.
En valeur nominale, les pensions ont augmenté de +2,4 % entre 2022 et 2023, mais elles ont diminué de 1,2 % corrigé de l’inflation. La perte de pouvoir d’achat des retraités est encore plus marquée en prenant en compte l’évolution des salaires qui ont mieux résisté à l’inflation que les pensions.
« L’effet de noria » – le remplacement des retraités décédés par de nouveaux retraités aux carrières plus complètes – a, ces dernières années, fortement contribué à la hausse des pensions tout comme l’arrivée à l’âge de la retraite de générations de femmes ayant eu des carrières complètes. Mais ce phénomène tend à s’estomper. Entre 2014 et 2017, il ajoutait un point entier de hausse des pensions chaque année. Entre 2018 et 2023, il n’apporte plus que 0,5 point.
En 2023, la pension brute moyenne de droit direct des femmes est de 1 306 euros, contre 2 089 euros pour les hommes. Un écart de 37 %, réduit à 25 % si l’on inclut les pensions de réversion. Cet écart est tout à la fois le produit du passé et le reflet des solidarités familiales. Les femmes – plus souvent à temps partiel, avec des carrières interrompues pour raisons familiales – n’ont pas accumulé les mêmes droits que les hommes. Les réformes successives et l’entrée massive des générations féminines sur le marché du travail depuis les années 1970 ont permis, néanmoins, une réduction de cet écart.
En 2004, la pension des femmes représentait à peine la moitié de celle des hommes. En 2023, elle en atteint les deux tiers. La lenteur du processus dit tout : il faudra encore plusieurs générations pour espérer une égalité réelle. La réversion – perçue par 32 % des retraitées – demeure un instrument central de correction. Il maintient, en revanche, une logique de dépendance conjugale plutôt que de favoriser une pleine autonomie contributive.
Fin 2023, 723 000 personnes perçoivent le minimum vieillesse (Aspa ou Allocation supplémentaire vieillesse), en hausse de 4,6 % par rapport à 2022. Le montant garanti est de 961 euros pour une personne seule et 1 492 euros pour un couple. Ces chiffres disent la persistance d’une pauvreté chez un certain nombre de retraités, pauvreté concentrée essentiellement chez les femmes seules, les immigrés ou les travailleurs ayant eu des carrières incomplètes. Le minimum vieillesse joue le rôle de dernier filet, mais il demeure très inférieur au seuil de pauvreté fixé à 60 % du revenu médian, soit environ 1 120 euros. Même aidés, les bénéficiaires restent souvent pauvres. La France consacre une part record de sa richesse aux retraites – 13,1 % du PIB – mais laisse près d’un million de personnes âgées au bord de la précarité.
Avec l’échec de la réforme systémique de 2019, le système français continue de se caractériser par la multiplicité de ces régimes. En 2023, plus de 40 régimes obligatoires de base ou complémentaires étaient recensés, bien que nombre d’entre eux aient été intégrés ou alignés. Le régime général, élargi aux indépendants depuis 2020, verse des pensions à 14,6 millions de retraités. Le régime complémentaire des salariés, l’Agirc-Arrco, couvre 12,6 millions de personnes. La fonction publique, État et collectivités, prend, de son côté, en charge 3,7 millions de pensionnés.
Un quart des retraités sont polypensionnés, c’est-à-dire qu’ils perçoivent plusieurs pensions, au titre de différents régimes. Les carrières discontinues, entre secteur privé, public et activité non salariée, ont multiplié ces situations. La fusion de la Sécurité sociale des indépendants au régime général a réduit mécaniquement leur nombre, mais le phénomène demeure élevé.
Les retraités possèdent, par effet d’accumulation, une grande partie du patrimoine des ménages. 74 % d’entre eux sont propriétaires de leur logement, contre 58 % des ménages, en moyenne. Les revenus du patrimoine complètent les pensions. En 2021, selon la DREES, 43 % des retraités déclaraient des revenus financiers imposables, contre seulement 30 % au début des années 2000.
Selon l’INSEE et la DREES, les revenus issus des pensions (régimes de base + complémentaires) représentaient, en 2023, environ 75 % du revenu disponible brut des retraités, ceux du patrimoine, autour de 20 % (avec prise en compte des loyers imputés ou effectifs), les 5 % restant étant liés à des revenus d’activité (cumul emploi – retraite). En moyenne, les seuls revenus financiers assurent 8 à 10 % du revenu total des ménages retraités. Dans les années 1980, les pensions représentaient plus de 80 % du revenu total des retraités. En 2021, selon la DREES, 43 % des retraités déclaraient des revenus financiers imposables, contre seulement 30 % au début des années 2000. L’assurance vie constitue le placement privilégié des retraités qui détiennent plus de plus de 40 % des encours.
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L’édition 2025 de la DREES dessine une ligne de crête. Le système de retraite français permet à une large majorité de retraités de disposer d’un niveau de vie acceptable voire enviable. En revanche, il peine à réduire certaines inégalités comme celles qui concernent les femmes et les hommes. Il est surtout confronté à un défi financier majeur avec l’accélération du vieillissement démographique.
Cet article est une analyse du dernier rapport de l’épargne réglementée de la Banque de France publié au mois de juillet 2025.
Le taux d’épargne des ménages bat des records en France. En 2024, il s’élevait à 18 % du revenu disponible brut, soit trois points au-dessus de son niveau d’avant crise sanitaire. C’est l’un des plus hauts niveaux d’Europe, loin devant l’Espagne (11 %) ou l’Italie (13 %). Les ménages quelle que soit la situation mettent de l’argent de côté : inflation ou pas inflation, recul ou pas de leur niveau de vie… L’épargne est une valeur refuge, elle joue ce rôle de rempart contre l’incertitude, contre les tempêtes économiques. Mais l’épargne est avant tout un moteur clef de l’investissement. Elle permet le financement de l’économie, des acteurs privés comme publics.
En 2024, les flux nets de placements ont atteint 112,8 milliards d’euros traduisant la persistance d’un fort effort d’épargne notamment de précaution. L’épargne financière des ménages représentait, en 2024, plus de 6 350 milliards d’euros d’encours, soit près de 2,2 fois le PIB national.
Les encours en produits de fonds propres ont en 2024, stagné à 2 420 milliards d’euros. Les produits de taux – dépôts, livrets, assurance vie en euros – poursuivent leur progression avec un encours de 3 856 milliards d’euros (+2,5 %). Les flux nets vers ces supports ont atteint 73,1 milliards d’euros, soit deux fois ceux orientés vers les fonds propres.
La France se distingue dans l’univers des économies développées par l’importance de l’épargne réglementée. Les ménages ont accès à un grand nombre de produits bénéficiant d’une garantie de l’État et dont les rendements sont fixés par ce dernier. Cet héritage historique – fruit à la fois de l’invention du livret A en 1818 et des politiques de démocratisation financière du XXᵉ siècle – reste très prégnant dans la culture financière du pays.
En 2024, l’encours de l’épargne réglementée atteint 956 milliards d’euros, en hausse de 2,2 %. Cela représente 15 % du patrimoine financier des ménages. En Allemagne, ces produits ne représentent que 8 % de l’épargne financière. Aux États-Unis, l’épargne liquide de type réglementée est quasi inexistante.
En 2024, l’encours du livret A a atteint 432 milliards d’euros, en hausse de 7 % sur un an. 83 % des Français en détiennent un, soit 58 millions de livrets. Le produit reste universel : il est détenu aussi bien par des étudiants que par des retraités, des cadres supérieurs comme des ouvriers.
La collecte nette (hors intérêts) s’est élevée à 15 milliards d’euros en 2024. C’est un chiffre important, mais qui traduit un ralentissement par rapport aux années 2020-2022, marquées par des flux annuels proches de 30 milliards d’euros en lien avec la crise sanitaire.
Depuis 2015, l’encours moyen du livret A détenu par les personnes physiques est en augmentation en lien avec les bons résultats de la collecte. En 2024, il s’élevait à 7 482 euros, soit une augmentation de plus de 400 euros par rapport à 2023.
La proportion des comptes dont l’encours dépasse le plafond de 22 950 euros augmente depuis 2013. En 2024, 15 % des livrets A sont au-delà du plafond, une proportion en hausse de 2 points par rapport à 2023. Ces derniers représentent 47 % de l’encours en 2024, contre 43 % l’année précédente.
Les épargnants de plus de 65 ans détiennent 22 % des livrets A représentant 35 % des encours, ce qui correspond à leur poids dans la population. A contrario, le nombre de livrets détenus par des mineurs continue de diminuer légèrement (-2 %).
57 % des livrets A ont plus de dix ans, et concentrent 63 % de l’encours. Les mouvements observés sur les livrets A sont, en 2024, légèrement plus importants que ceux qui ont été constatés en 2023. Si sur les livrets A actifs, les versements restent de même ampleur que les années précédentes, une légère hausse du nombre de retraits (6,7 retraits en moyenne par an, contre 6 en 2023) est constatée. Les montants moyens versés ou retirés sur les livrets A actifs diminuent à respectivement 658 euros et 489 euros.
Quant au nombre de livrets A inactifs (pas de versement ou un retrait – depuis au moins cinq ans), il reste stable par rapport à 2023, à 4,8 millions. Ces livrets représentent un encours de 17,8 milliards d’euros, en hausse par rapport à 2023. 73 % de ces comptes inactifs ont un encours inférieur à 150 euros.
Le LDDS poursuit sa progression, avec un encours de 160 milliards d’euros en 2024 (+7 %). Son profil est similaire à celui du livret A : liquide, garanti, défiscalisé, et rémunéré au même taux. Son image est moins ancrée dans l’opinion publique en raison de sa naissance plus tardive en 1983.
Au 31 décembre 2024, le nombre de LDDS s’élevait à 26,3 millions, en progression de 2,7 % par rapport à 2023 et de 6 % sur deux ans, soit deux fois plus que les livrets A détenus par les personnes physiques sur la même période (+3,3 % sur deux ans).
Le taux de détention dans la population de plus de 18 ans augmente en conséquence et atteint 48,2 %, bien inférieur cependant à celui du livret A (82 %). Les versements en 2024 ont atteint 64 milliards d’euros et les retraits 59 milliards d’euros, le niveau le plus élevé depuis 2012.
La progression de l’encours moyen du LDDS est continue depuis 2009, et atteint 6 086 euros fin 2024. Le nombre de livrets parvenus au plafond réglementaire de 12 000 euros concerne désormais presque 8 millions de comptes, soit 30 % des LDDS. Ces livrets représentent 63 % des encours.
Les détenteurs de moins de 45 ans restent sous-représentés par rapport à leur poids dans la population totale, tant en encours qu’en nombre. Inversement, la part des plus de 65 ans augmente tant en nombre qu’en encours. Par ailleurs, les LDDS de plus de dix ans représentent 55 % des livrets pour 57 % de l’encours.
Pour la première fois depuis 2021, le nombre et l’encours des LDDS inactifs – c’est-à-dire sans un versement ou un retrait depuis au moins cinq ans – sont en hausse et s’établissent à 1,1 million de livrets pour 6 millions d’euros d’encours. Le nombre moyen de mouvements sur les LDDS reste stable, avec environ un mouvement tous les deux mois. Les montants moyens versés et retirés sont toutefois légèrement à la baisse.
L’encours en 2024 du Plan d’Épargne Populaire a progressé de 14,4 % pour atteindre 82 milliards d’euros. Il y a désormais plus de 12 millions de personnes qui ont un LEP. Le LEP est devenu la figure de proue de l’épargne populaire. Le taux de détention des personnes majeures s’est établi, en 2024 à 21,8 %, en hausse de 1,6 point par rapport à 2023. Sur les 31 millions de personnes éligibles en 2024, 38 % sont détentrices d’un LEP, soit 5 points de plus qu’en 2023.
La collecte brute, en 2024 s’est élevée à 27,4 milliards d’euros. Du fait d’importants retraits, la collecte nette a reculé en 2024 à 5,6 milliards d’euros contre 16,6 milliards en 2023, L’encours moyen du LEP s’établit à 6 912 euros, toujours en hausse par rapport à 2023.
En 2024, 39 % des LEP avaient dépassé le nouveau plafond réglementaire de 10 000 euros, ce qui représente 62 % des encours. 28 % des LEP ont a contrario un encours inférieur à 3 000 euros. Le nombre moyen de mouvements constatés sur les LEP actifs est en hausse, avec plus d’un mouvement tous les mois (6,1 versements et 6,9 retraits par an). Les comptes inactifs, c’est-à-dire sans un versement ou un retrait depuis au moins cinq ans, représentent un peu moins de 7 % des LEP ouverts depuis plus de cinq ans (contre 8 % en 2023), et un encours de près de 3,2 milliards d’euros, en baisse par rapport à 2023.
Le nombre de PEL était, en 2024, de 9 millions, en baisse de 9 % par rapport à 2023.
Le taux de détention des personnes physiques poursuit ainsi sa décrue et n’est plus que de 13,3 % en 2024, contre 24 % en 2016. L’encours est également en recul. Il s’élevait à 226 milliards d’euros fin 2024 en baisse de 12 % en un an. La décollecte nette (hors intérêts) a été de 37,7 milliards d’euros.
Depuis le 1er mars 2011, tous les PEL ouverts sont automatiquement fermés au bout de quinze ans. À partir de 2026, les générations de PEL concernées seront progressivement transformées en livrets bancaires ordinaires. Ces PEL, 6,7 millions représentent un encours 142 milliards d’euros, soit 62 % de l’encours total des PEL, et les trois quarts des plans.
L’encours moyen d’un PEL diminue légèrement à 25 017 euros. 12 % de PEL sont au-dessus du plafond de 61 200 euros représentante 38 % du total de l’encours. La détention par tranches d’âge, en nombre de PEL, est assez proche de la structure de la population. Les encours restent concentrés sur les populations plus âgées, au-delà de 45 ans, qui sont traditionnellement en mesure d’épargner davantage que les plus jeunes.
En 2024, la dépense fiscale et sociale associée aux livrets réglementés est évaluée à 3,667 milliards d’euros. Elle se décompose ainsi :
Rapporté à l’encours total d’épargne réglementée (956 milliards d’euros en 2024), le manque à gagner fiscal et social en représente moins de 0,4 %. En d’autres termes, 1 euro de dépense fiscale et sociale soutient près de 260 euros d’encours.
Le Livret A n’est pas un bas de laine tout comme le LDDS ou le LEP. Tous ces produits d’épargne contribuent au financement de l’économie.
Une part non négligeable de l’argent collecté par ces livrets est centralisée sur la Caisse des dépôts et consignations. Ainsi 31 décembre 2024, l’encours centralisé (Livret A, LDDS, LEP) atteint 397,2 milliards d’euros dont 356,1 milliards d’euros pour Livret A + LDDS et 41,1 milliards d’euros pour le LEP. La progression des encours centralisés a augmenté la taille du bilan du Fonds d’épargne et permis de porter l’encours global de prêts à 218,4 milliards d’euros (+6,9 % en 2024).
Les fonds centralisés servent des prêts à long terme au logement social/ville, au secteur public local, à la transition écologique. Les fonds non centralisés doivent, pour 80 %, aller aux PME, et au moins les trois quarts de l’augmentation d’encours non centralisé doivent financer des nouveaux prêts aux PME (obligations réglementaires).
Cœur historique de la mission du Fonds d’épargne de la Caisse des dépôts, le logement social connaît en 2024 un niveau de production exceptionnel. Les prêts « logement social/ville » atteignent, en encours, 193 milliards d’euros (+7 %, plus forte hausse depuis 2008). 20,8 milliards d’euros ont été mobilisés pour financer 107 804 logements sociaux neufs (+29 % par rapport à 2023) et réhabiliter 108 923 logements (+3 %).
La transition écologique devient l’autre grand pilier de l’emploi des fonds centralisés. En 2024, le Fonds d’épargne a octroyé 9,6 milliards d’euros de prêts « verts » (dont 6,1 milliards d’euros au logement social et 3,6 milliards d’euros au secteur public local), auxquels s’ajoutent 2,2 milliards d’euros de refinancement de nouveaux crédits bancaires contribuant à la transformation énergétique (rénovation thermique du parc privé, eau, mobilités propres, etc.). 34,6 % du flux annuel de prêts du Fonds d’épargne sont orientés vers la transition écologique. L’encours des crédits liés à celle-ci a atteint 245 milliards d’euros.
Les PME sont les grandes bénéficiaires de la part non centralisée de l’épargne réglementée. En 2024, les crédits nouveaux aux PME se sont élevés à 117 milliards d’euros. L’encours total de crédits aux PME est resté stable à 568 milliards d’euros (progression des crédits d’investissement et immobiliers compensant la baisse des lignes de trésorerie).
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L’épargne réglementée apparaît, en 2024, telle qu’elle est depuis deux siècles : une force tranquille. Tranquille, parce qu’elle rassure : 956 milliards d’euros d’encours, plus de 15 % du patrimoine financier des ménages, une rémunération nette d’impôt qui protège l’épargne de précaution. 193 milliards d’euros de prêts au logement social/ville, 245 milliards d’euros de prêts à la transition écologique et 568 milliards d’euros de crédits aux PME avec un coût fiscal d’environ 4 milliards d’euros.
En France, la retraite repose quasi exclusivement sur la répartition. Cette dernière fournit 98 % des pensions des retraités quand en moyenne, au sein de l’OCDE, ce ratio est de 85 %. Ce choix du tout ou presque répartition est le produit d’une histoire, de la difficulté d’instituer une couverture retraite à la mise en œuvre de la Sécurité sociale en 1945, après la Seconde Guerre mondiale et la grande crise de 1929.
Pour des raisons politiques, économiques et sociales, il a été décidé de retenir une solidarité intergénérationnelle selon laquelle les actifs financent directement les pensions des retraités. Dans ce paysage, la retraite supplémentaire, qui repose sur la capitalisation et la constitution d’un patrimoine individuel ou collectif, a longtemps occupé en France une place marginale. Depuis une vingtaine d’années, les pouvoirs publics essaient de fortifier ce pilier de la retraite tant pour faire face aux difficultés des régimes par répartition que pour faciliter le financement des entreprises. La loi PACTE DE 2019, avec la création du Plan d’Epargne Retraite, a permis un nouvel élan de l’épargne retraite.
La retraite supplémentaire représentait, en 2023, selon la DREES, près de 20 millions de contrats détenus par les Français et près de 282 milliards d’euros d’encours. Son poids est assez stable au sein du monde la retraite avec 5 % seulement des cotisations de retraite et 2,2 % des prestations servies. Cette stabilité en pourcentage ne signifie pas une stagnation en volume. Avec l’arrivée des baby-boomers à l’âge de la retraite, le montant des pensions des régimes par répartition augmente rapidement.
En 2023, les cotisations aux contrats de retraite supplémentaire ont atteint 19,2 milliards d’euros, en hausse de plus de 3 % en euros constants par rapport à 2022. Après la période covid et la guerre en Ukraine, les cotisations sont reparties à la hausse, portées à la fois par les versements individuels et par ceux réalisés dans le cadre des entreprises. Les dispositifs individuels captent 10,6 milliards d’euros, soit 55 % du total. Les dispositifs collectifs ou obligatoires, souscrits par l’employeur, représentent 8,6 milliards d’euros (45 % du total).
Quatre ans après son lancement, le PER a profondément remodelé le paysage. Il a capté, en 2023, 83 % des cotisations en individuel, contre 45 % en 2020. Au niveau des entreprises, les PER collectifs et obligatoires remplacent progressivement les anciens Perco et « article 83 ».
En 2023, les versements sur les PER individuels ont augmenté de 8,5 % en euros constants, tandis que ceux sur les PER obligatoires en entreprise ont progressé de 24,4 %. Le PER s’est imposé car il combine trois qualités : simplicité (remplacement des anciens produits), souplesse (sorties possibles en capital ou en rente), et attractivité fiscale (déduction des versements dans la limite de plafonds).
Il bénéficie également d’une gestion pilotée permettant tout à la fois de sécuriser le capital avec l’avancée en âge du titulaire tout en restant le plus longtemps possible associés aux produits de marchés susceptibles de générer du rendement. Il est amené à devenir l’instrument quasi exclusif de la retraite supplémentaire en France. Le Perco créé par la loi Fillon de 2003 a reculé, en 2023 de près de 20 % et les contrats « article 83 » de 13,4 %. Les contrats à prestations définies (retraites chapeaux) sont tombés à 0,7 milliard d’euros de cotisations, un plus bas historique.
Les prestations versées (rentes, capitaux, VFU) se sont élevées, en 2023, à 8,4 milliards d’euros. Elles ont été versées à 67 % sous forme de rentes viagères (5,6 milliards d’euros), à 18 % sous forme de capital, en progression, et à 15 % sous forme de versement forfaitaire unique (VFU) signe d’une préférence croissante des épargnants pour la liquidité. Les versements en capital progressent au détriment des sorties en rente.
Près de 44 % des prestations sont versées au titre de contrats à adhésion individuelle, le montant de celles-ci diminuant de 1,2 % en euros constants par rapport à 2022. En effet, la hausse en euros constants des prestations versées au titre des PER individuels et des dispositifs destinés aux non-salariés (contrat Madelin et contrat des exploitants agricoles) est plus que compensée par la baisse des versements au titre des dispositifs destinés aux fonctionnaires, de la retraite mutualiste du combattant (RMC) et des autres contrats individuels. Les prestations versées au titre d’un dispositif souscrit par un employeur, qu’il soit à cotisations ou à prestations définies, sont en baisse de 4 % en 2023 en euros constants.
La typologie des sorties varie fortement selon le type de contrat : 100 % en capital pour les Perco ou PER collectifs, 64 % de VFU pour les PERP, 21 % seulement pour les contrats Madelin.
Cette diversité illustre la flexibilité croissante de la retraite supplémentaire, mais aussi sa complexité fiscale, notamment autour de l’exonération des sorties en capital issues de l’épargne salariale.
Avec 282 milliards d’euros, les encours ont progressé, en 2023, de 3,3 % en euros constants.
Les deux tiers des provisions sont constitués par les quatre principaux types de dispositifs :
Les provisions gérées au titre d’un PER sont en hausse et représentent 36 % du total (contre 32 % en 2022). Les plus fortes hausses de provisions en euros constants sont d’abord le fait du PER individuel (+19,1 %), puis du PER d’entreprise obligatoire (+18,7 %) et, enfin, du PER d’entreprise collectif (+16,9 %).
En 2023, la hausse de la part des provisions et des encours hébergés par les Fonds de Retraite Professionnel Supplémentaire (FRPS) a été de 4 points de pourcentage en 2023, soit 56 % du total. En contrepartie, la part des provisions hébergées directement par les entreprises d’assurance a diminué de 30 %. En raison du ralentissement des transferts de portefeuilles vers les FRPS, la baisse de la part des provisions constituées par les mutuelles et par les institutions de prévoyance est légère.
Aux États-Unis, les fonds de pension représentent plus de 140 % du PIB, avec des encours dépassant 40 000 milliards de dollars. Le système repose massivement sur la capitalisation (401k, IRA). Au Royaume-Uni, les pensions privées représentent près de 100 % du PIB et au Pays-Bas, plus de 200 %. La France comme l’Allemagne sont des petits acteurs, la capitalisation pesant autour de 10 % du PIB.
La retraite supplémentaire ne remplacera pas la répartition, mais elle en est désormais l’indispensable complément. Un consensus se dégage de plus en plus en sa faveur. Les projections démographiques (un retraité pour 1,3/1,4 actif en 2070, contre 1,7 aujourd’hui) plaident pour un renforcement de l’épargne retraite. L’avenir repose sur trois dynamiques :
La retraite supplémentaire trace désormais son lit, irriguant lentement le paysage financier français. Les chiffres de 2023 confirment cette progression : une collecte en hausse, des encours en croissance, des prestations encore modestes mais appelées à croître.
Dans une interview publiée dans Paris Match, Philippe Crevel est interrogé sur la place du Livret A dans le paysage de l’épargne alors que le taux du produit d’épargne le plus répandu est passé à 1,7 % le au 1er août 2025. Il rappelle d’une part l’intérêt de détenir une épargne de précaution, disponible et neutre fiscalement et évoque d’autre part, l’assurance vie, une alternative intéressante susceptible d’offrir un meilleur rendement sans prise de risque grâce au fonds euros. Il cite par ailleurs le PER qui tend à se développer qui permet d’épargner en vue de sa retraite et de déduire les versements du revenu imposable.
Invité à commenter le niveau record du taux d’épargne des ménages dans le Journal de l’Economie, le Directeur du Cercle de l’Epargne relève que ce taux « a été multiplié par plus de 2 depuis 2019 ». Philippe Crevel estime que les Français s’attendent à « des hausses d’impôts et d’éventuelles difficultés financières » en raison de la réforme de l’épargne.
Sur BFMTV, Philippe Crevel évoque la succession de chocs intervenus ces dernières qui ont incités les ménages Français à réduire leur consommation et à alimenter leur bas de laine.
Dans une interview accordée à la Dépêche du Midi, le Directeur du Cercle de l’Epargne revient sur les comportements des ménages et leurs choix de placements.
Cité dans la Tribune, Philippe Crevel explique les chiffres du taux d’épargne diffusés par l’INSEE par le contexte économique et politique difficile en France, source d’angoisse pour les Français.
Pourquoi le taux d’épargne atteint un niveau record en France ? Idéal Investisseur revient sur les facteurs qui ont conduit les ménages à remplir leur bas de laine dans un article diffusé sur son site. Le Directeur du Cercle de l’Epargne, cité dans cet article évoque notamment « une prudence structurelle des ménages, nourrie par la succession de chocs macroéconomiques ».
Dans un article consacré aux collectes records de l’assurance vie et du PER au premier semestre 2025, le média Club Patrimoine, cite le Directeur du Cercle l’Epargne et reprend son analyse des facteurs ayant conduit les Français à investir ses deux produits.
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Mardi 2 septembre, l’once d’or a battu un nouveau record en dépassant 3 501 dollars. L’or, valeur refuge traditionnelle, poursuit sa marche en avant. Si, ces derniers mois, les tensions géopolitiques et commerciales expliquaient l’appréciation du métal précieux, en cette rentrée 2025, c’est la possible évolution de la politique monétaire de la banque centrale américaine qui y contribue.
La probable baisse des taux directeurs de la FED au mois de septembre rendra moins attractifs les placements en dollars, ce qui incite les investisseurs à rechercher d’autres actifs jouant le rôle de valeur refuge. Par ailleurs, les pressions exercées par le président américain, Donald Trump, sur la banque centrale inquiètent et conduisent également à des arbitrages en défaveur du dollar. Ce dernier souhaite que la banque centrale adopte une politique monétaire plus accommodante.
Dans ce contexte, le dollar perd une partie de son attrait de valeur refuge au profit de l’or. Notamment parce que la justice américaine n’a pas encore statué sur le sort de la gouverneure de la banque centrale américaine, Lisa Cook, que Donald Trump veut révoquer, menaçant ce faisant l’indépendance de l’institution qu’il entend voir abaisser les taux.
Les sujets d’inquiétude continuent également à jouer en faveur du métal précieux. La poursuite de la guerre en Ukraine et dans la bande de Gaza, tout comme les soubresauts liés aux droits de douane américains, entretiennent un climat anxiogène.
Les banques centrales, en particulier celles des pays émergents et en développement, demeurent présentes sur le marché de l’or avec un double objectif : diversifier leurs actifs de réserve et réduire leur exposition au dollar. Entre 2022 et 2024, elles ont acquis plus de 1 000 tonnes d’or. Sur le premier semestre 2025, le volume des achats a dépassé 400 tonnes. Avant l’épidémie de Covid-19, ces achats se situaient entre 400 et 600 tonnes par an.
Les achats d’or des particuliers sont également en hausse, notamment en Chine. Avec la crise immobilière, les Chinois se sont tournés vers l’or (lingots, pièces et ETF). Ces acquisitions répondent à la fois à une logique de précaution et à une préparation de la retraite.
Depuis le 1er janvier, le cours de l’or a progressé de plus de 30 %. Sur un an, la hausse atteint 40 %. La succession inédite de chocs et de crises, depuis cinq ans, a contredit toutes les prévisions. La probabilité d’une stabilisation, voire d’une baisse, est désormais importante compte tenu du niveau actuel du cours de l’or, qui ne produit ni intérêts ni dividendes. En revanche, le contexte international reste instable et anxiogène, ce qui alimente les achats de métal précieux. Il faut néanmoins rappeler que les périodes de baisse peuvent être longues. En dollars constants, il a fallu attendre les années 2010 pour que l’or retrouve son niveau de 1980.
L’or ne peut être considéré que comme un actif de diversification au sein des patrimoines, compte tenu de sa volatilité potentielle et de l’absence de revenus générés.
Dans le média Boursier.com, Philippe Crevel commente le succès persistant de l’assurance vie. Le Directeur du Cercle de l’Epargne explique les chiffres de l’assurance vie par la conjoncture politique incertaine en France qui pousse les ménages à privilégier l’épargne à la consommation et la baisse de la rémunération du Livret A.
Les Dernières Nouvelles d’Alsace interrogent le Directeur du Cercle de l’Epargne sur les conséquences économiques possibles en cas de rejet du vote de confiance.
Philippe Crevel réagit dans les colonne du média Boursier.com aux résultats de la collecte du Livret A en juillet dans un contexte de baisse des taux à compter du 1er août.
Philippe Crevel était ce 19 août l’invité de RTL midi présenté par Vincent Parizot pour parler du Livret A, le produit d’épargne financière le plus diffusé en France mais qui séduit de moins de moins depuis l’abaissement progressif de sa rémunération depuis un an.
Philippe Crevel était ce 12 août l’invité de la Matinale de Radio Classique. Une interview axée sur les mesures préconisées par le gouvernement pour maîtriser les finances publiques et sur l’épargne des Français alors que le taux du Livret à été diminué au 1er août dernier.
Money Vox interroge le Directeur du Cercle de l’Epargne dans un article consacré à la santé financière des assureurs français. Face à cette crainte ravivé à la suite de la faillite d’un assureur luxembourgeois, Philippe Crevel rappelle que « des tests, réalisés par l’APCR (le gendarme des assureurs NLDR), permettent d’avoir une vision assez précise des risques des différents assureurs vie. Les derniers tests sont rassurants, il n’y a pas de menace sur le marché de l’assurance vie en France. Ce qui s’est passé au Luxembourg, c’est un cas de mauvaise gestion financière d’une compagnie ». Concernant les risques encourus par la remontée progressive des taux depuis le retour de l’inflation, il précise que « l’augmentation des taux est assurément une bonne chose pour l’assureur et les épargnants. Mais en cas d’augmentation très brutale, le stock d’obligations des assureurs ne vaudrait alors plus grand-chose et ils n’auraient pas la capacité d’effectuer une rotation avec les obligations à plus haut rendement. Les assureurs ne pourraient alors plus garantir le capital des épargnants et il risque d’y avoir un mouvement de panique et des retraits massifs. Dans ce cas, la loi Sapin II bloquant temporairement les rachats d’assurance vie, pourrait s’appliquer ».
Cité dans Slate.fr, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne explique pourquoi les mesures prises par l’actuel locataire de la Maison blanche bouleverse les échanges à l’échelle mondiale. Il rappelle ainsi qu' »entre 2018 et 2025, les droits de douane perçus sur les produits français exportés vers les États-Unis étaient en moyenne de 1,2%».
Philippe Crevel était invité ce 16 juillet à commenter, au micro de France Inter, la baisse à venir de la rémunération du Livret A.
Au micro d’Europe 1, Philippe Crevel commente les chiffres de l’assurance vie et revient sur le niveau record de la collecte en juin.
Cité dans cet article consacré à la collecte record de l’assurance vie en juin, le Directeur du Cercle de l’Epargne explique ce succès par la baisse de la rémunération des produits réglementés et des comptes à terme.
Assurance vie | Résultats – juin 2025
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
L’assurance vie conclut en beauté le premier semestre 2025 avec une collecte nette en juin de 5 milliards d’euros, soit deux fois le montant de juin 2024. Les ménages français continuent à réorienter une partie de leur épargne de court terme vers l’assurance vie. La baisse du taux du Livret A et des dépôts à terme contribuent à cette réallocation. L’assurance vie bénéficie également de la forte propension des Français à l’épargne.
Sur les six premiers mois de l’année, la collecte nette a atteint 26,6 milliards d’euros, contre 10,9 milliards d’euros pour celle enregistrée sur la même période en 2024.
Pour le seul mois de juin, la collecte est quatre fois supérieure à la moyenne de ces dix dernières années, 5 milliards contre 1,25 milliard d’euros.
Depuis vingt-cinq ans, le mois de juin réussit en règle générale assez bien à l’assurance vie. Seules trois décollectes ont été enregistrées le sixième mois de l’année (en 2020, -414 millions d’euros ; en 2012, -1,332 milliard d’euros et en 2013, -217 millions d’euros).
Pour le mois de juin 2025, la collecte nette a été portée essentiellement par les unités de compte (UC), +4,7 milliards d’euros mais les fonds euros ont également enregistré une collecte nette positive (+0,3 milliard d’euros).
Témoignage de la compétitivité retrouvée de l’assurance vie, la collecte brute s’est élevée, au mois de juin 2025, à 17,1 milliards d’euros, en hausse de +18 % par rapport à juin 2024 qui avait été marquée par la montée des incertitudes politiques en lien avec la dissolution de l’Assemblée nationale. Au mois de juin 2025, la collecte brute en fonds euros progresse, sur un an, de 16 % et celles en UC de 21 %.
Sur les six premiers mois, la collecte brute frôle les 100 milliards d’euros (97,8 milliards d’euros) en hausse de 5 % sur un an. Cette progression est due à la fois aux supports en euros (+3 %) et à ceux en UC (+9 %).
La part des cotisations en UC est de 41 % sur le mois de juin et de 38 % sur la première moitié de l’année, identique à celle enregistrée sur l’ensemble de l’année 2024 (38 %).
Le fort mouvement de la collecte brute traduit l’amélioration sur un an de l’attractivité de l’assurance vie. Le rendement net des fonds euros (après fiscalité) est désormais supérieur à celui de l’épargne de court terme (livrets et dépôts à terme) ce qui n’était pas le cas dans les années 2022/2024. La diminution du taux de rémunération de l’épargne de court terme redonne un avantage comparatif à l’assurance vie. Les assureurs, par ailleurs, en proposant des taux promotionnels avantageux, pouvant dépasser dans certains cas les 4 %, contribuent au regain de forme des fonds euros après plusieurs années difficiles.
Les incertitudes politiques et la volatilité des cours boursiers qui en résultent ne pénalisent pas, pour le moment, la collecte en UC.
Au mois de juin , les prestations ont légèrement augmenté, +0,1 milliard d’euros par rapport à juin 2024, soit +1 %, à 12,1 milliards d’euros. Elles sont en baisse pour les supports en UC (-1 %) et en progression pour les supports en euros (+1 %).
Depuis le début de l’année, les prestations enregistrent une forte diminution -7 % par rapport à l’an dernier, à 71,2 milliards d’euros. Ce recul concerne à la fois les supports euros (-4,2 milliards d’euros) et les supports UC (-1,6 milliard d’euros).
Les années précédentes, les assurés sortaient de l’argent de leur assurance vie pour le placer dans les dépôts à terme ou sur les livrets réglementés. Jusqu’à la hausse des taux d’intérêt, les ménages utilisaient leur assurance vie pour acheter des biens immobiliers. Aujourd’hui, la donne a changé. Le nombre de transactions immobilières est faible – même si une légère remontée est constatée – et l’attractivité comparée des placements joue en faveur de l’assurance vie.
Grâce aux versements et aux effets de la capitalisation, l’encours de l’assurance vie bat un nouveau record à fin juin avec un total de 2 052 milliards d’euros, en hausse de +5 % sur un an.
L’enquête 2025 du Cercle de l’Épargne a souligné que l’assurance vie était le placement préféré des Français devant l’immobilier locatif et le livret A. Les résultats enregistrés depuis le début de l’année prouvent la force de cet engouement retrouvé. Ce dernier intervient dans un contexte porteur pour l’épargne. Au premier trimestre, le taux d’épargne a été de 18,8 % du revenu disponible brut. Le taux d’épargne financière approche désormais 10 %, contre moins de 5 % au quatrième trimestre 2019, avant la crise sanitaire.
Dans les prochains mois, l’assurance vie devrait continuer sur sa lancée compte tenu de la baisse des taux du livret A, ce dernier passant de 2,4 à 1,7 % le 1er août 2025.
La fermeture des Plans d’Épargne Logement de plus de 15 ans, mesure qui entrera en vigueur progressivement en 2026, devrait bénéficier en premier lieu à l’assurance vie.
Contact presse :
Sarah Le Gouez
06 13 90 75 48
Les modifications apportées au PEL à compter de 2018 et la baisse progressive de sa rémunération ont réduit l’attrait des Français pour ce placement. Cité dans les Echos, Philippe Crevel estime que « l‘assurance-vie en sera le premier bénéficiaire » et explique pourquoi. Selon le Directeur du Cercle de l’Epargne, l’accès au prêt à un taux déterminé à la souscription, peut néanmoins rester intéressant pour les titulaires du PEL.
Capital revient sur l’enquête 2025 « Les Français, l’épargne et la retraite » menée par l’IFOP et le CECOP pour le compte d’AG2R LA MONDIALE, AMPHITEA et le Cercle de l’Epargne.
Interrogé sur la proposition du gouvernement de geler les pensions des retraités supprimer l’abattement de 10 % des revenus (principalement issus de leurs pensions) des retraités pour limiter le déficit, le Directeur du Cercle de l’Epargne rappelle que cette mesure pénalisera les retraités les plus aisés. Rappelant qu’ « un retraité sur deux n’est pas imposable« , Philippe Crevel estime, par ailleurs, que le remplacement de l’abattement par un forfait unique de 2000 euros par ans devrait ainsi épargner les retraités modestes.
Résultats du Livret A du LDDS et du LEP en juin
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne
Le Livret A a conclu le premier semestre avec une petite collecte lui permettant néanmoins de battre un nouveau record d’encours. Depuis le début de l’année, les Français maintiennent un effort important d’épargne tout en réduisant leurs versements sur leur Livret A. La baisse de la rémunération et l’augmentation du nombre de Livret A au plafond (15 % des titulaires concernés) expliquent le moindre engouement pour ce dernier.
Le Livret A : un encours record en juin
Après une décollecte de 200 millions d’euros au mois d’avril et une collecte de +1,22 milliard d’euros en mai, le Livret A enregistre un résultat positif de 220 millions d’euros en juin. Cette collecte est néanmoins inférieure à celle de 2024 (1,23 milliard d’euros) et à la moyenne de ces dix dernières années (873 millions d’euros).
En juin, depuis 2009, le produit d’épargne des ménages le plus répandu a connu quatre décollectes (2015 : -0,12 milliard d’euros ; 2014 : -0,13 milliard d’euros ; 2010 : -0,15 milliard d’euros et 2009 : -1,39 milliard d’euros).
Le Livret A poursuit sa normalisation sur fond de baisse de son taux de rémunération. Sur le premier semestre 2025, la collecte atteint seulement 2,97 milliards d’euros contre 10,14 milliards d’euros sur la même période de 2024. Elle a été divisée par plus de trois en un an traduisant la fin d’une période de fortes collectes atypiques, le bon mois de mai étant en partie dû à des transferts en provenance de titulaires n’étant plus éligibles au Livret d’Épargne Populaire.
Le Livret A continue d’être ainsi affecté par la baisse de son taux de rémunération intervenue le 1er février dernier. Les ménages redéployent une partie de leur épargne de précaution vers des produits de long terme comme l’assurance vie, qui connaît un net rebond depuis le début de l’année. Cette normalisation n’est pas synonyme de crise de l’épargne réglementée, l’encours du Livret A battant un nouveau record à 445,5 milliards d’euros.
Le Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS) : un mois de juin moyen
Au mois de juin 2025, la collecte du LDDS s’est élevée à 280 millions d’euros, contre 590 millions d’euros en juin 2024. En moyenne au cours des dix dernières années, la collecte était de 305 millions d’euros. Depuis 2009, le LDDS a été en décollecte en juin à quatre reprises. Au cours du premier semestre 2025, la collecte a atteint 3,06 milliards d’euros, contre 4,88 milliards d’euros sur la même période en 2024. L’encours du LDDS atteint en juin 2025, 163,6 milliards d’euros, un nouveau record.
Le LDDS est moins touché que le Livret A par la baisse de son taux de rémunération. Pour de nombreux ménages, il est associé aux comptes courants quand le Livret A est considéré comme un produit d’épargne.
Le Livret d’Épargne Populaire (LEP) : un mauvais premier semestre
Après deux décollectes, en avril et en mai, le LEP a renoué avec une collecte positive en juin, +130 millions d’euros. En juin 2024, le LEP avait enregistré une collecte positive de 570 millions d’euros.
Les décollectes d’avril et de mai étaient en grande partie liées aux opérations de contrôle d’éligibilité. La collecte du mois de juin est conforme à celle du début d’année. Sur le premier semestre, le LEP est en décollecte de 2,42 milliards d’euros quand il avait enregistré une collecte positive de 4,52 milliards d’euros sur la même période en 2024. Avec les revalorisations de salaires intervenues en 2024, en lien avec l’inflation, de nombreux titulaires ont été contraints en avril et en mai de se défaire de leur LEP. L’encours du LEP s’élevait, fin juin, à 79,8 milliards d’euros à trois milliards de son record établi en mars dernier.
Pour le second semestre : effet taux et effet dépenses
Le taux du Livret A et du LDDS passera de 2,4 à 1,7 % le 1er août prochain et celui du LEP de 3,5 à 2,7 %. En un an, le taux du Livret A aura perdu 1,3 point. Même si son rendement réel reste positif, la baisse du taux nominal devrait accroître le recul de la collecte d’autant plus que traditionnellement le second semestre est plus dépensier que tourné vers l’épargne. Celui-ci est, en effet, marqué par une série de dépenses, vacances, rentrée scolaire et fêtes de fin d’année. Les décollectes y sont plus fréquentes que lors du premier semestre. Avec l’effet taux, la probabilité de leur survenue augmente…
Face à un contexte économique incertain, le cours de l’or s’envole et attire un nombre croissant d’épargnants et d’investisseurs. Interrogé sur ce phénomène, le directeur du Cercle de l’Épargne appelle dans les colonnes de Ouest France à la précaution.
Après l’annonce attendue de la baisse du taux du Livret A, Philippe Crevel est interrogé sur le Midi Libre sur le comportement des ménages en matière d’épargne et sur les placements à privilégier à l’avenir.
Philippe Crevel était invité de Kevin Dufrêche dans la matinale de France Inter à commenter la baisse du taux du Livret A au 1er août.
Sur le plateau, il est revenu avec Olivier Garnier, chef économiste de la banque de France, et Guénaelle Gault, directrice Générale de l’Obsoco sur les objectifs du gouvernement à travers cette décision ainsi que sur les comportement d’épargne des Français.
Cet article publié sur le média Merci pour l’Info ! revient sur la baisse du Livret A et interroge le Directeur du Cercle de l’Epargne sur les placements à privilégier à l’avenir.
Dans un article publié le 16 juillet dans Le Parisien, Philippe Crevel explique l’effet de la baisse de la rémunération du Livret A au 1er août pour les titulaires de ce placement.
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Le Gouvernement a décidé, le lendemain des annonces budgétaires, de suivre les recommandations du Gouverneur de la Banque de France, pour la fixation des taux du Livret A, du Livret de développement durable et solidaire (LDDS) et du Livret d’Epargne Populaire (LEP).
Le 1er août 2025, le taux du Livret A et du LDDS passera de 2,4 à 1,7 %. Il faut remonter au 1er mai 2009 pour avoir une baisse supérieure. À l’époque le taux du Livret A était passé de 2,5 à 1,75 %.
Depuis l’arrêté du 27 janvier 2021, le taux du Livret A est fixé selon la formule suivante :
Compte tenu de la baisse de l’inflation ces derniers mois (0,8 % en rythme annuel sur 6 mois) et le taux Ester (2,44 %) en moyenne semestrielle, le taux du Livret A, selon la formule, sort à 1,7 %.
Logiquement, le taux du Livret d’Épargne Populaire est fixé au niveau le plus élevé entre le taux d’inflation et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Compte tenu du faible niveau de l’inflation, c’est cette seconde formule qui devrait s’appliquer. Le taux du LEP aurait donc dû être de 2,2 %, contre 3,5 % actuellement. Toutefois, comme lors des précédentes révisions, le gouvernement a décidé de faire une geste à destination des épargnants les plus modestes, le LEP étant soumis à une condition de ressources. Le taux de 2,7 %, soit un point de plus que le Livret A, a été retenu.
Pour le Livret A, le gouvernement devrait suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France en abaissant le taux à 1,7 %. En effet, afin de soutenir les recettes de TVA, l’exécutif souhaite encourager une reprise de la consommation, qui demeure atone depuis de nombreux mois.
La précédente baisse du taux du Livret A, intervenue le 1er février, n’avait pas produit l’effet escompté. Si les ménages ont réduit leurs versements sur ce produit, ils ont maintenu un effort d’épargne élevé, en se tournant notamment vers l’assurance vie. Dans un contexte d’incertitudes politiques et économiques persistantes, les Français continuent de privilégier l’épargne. Au premier trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a ainsi atteint 18,8 % du revenu disponible brut.
La diminution du taux du Livret A permettra une baisse du taux des crédits accordés aux bailleurs sociaux. En effet, les ressources collectées sur le Livret A servent en partie à financer les prêts aux organismes HLM. Or, le taux de ces prêts est directement lié au coût de la ressource, c’est-à-dire au taux du Livret A. Sa diminution se traduit donc mécaniquement par des taux de crédits plus faibles.
Les banques, qui conservent en moyenne 40 % de la collecte du Livret A et du LDDS pour financer des crédits aux collectivités locales et aux entreprises, pourront également réduire les taux appliqués à ces prêts.
Le rendement réel du Livret A restera positif, l’inflation étant restée faible ces derniers mois. Il devrait s’élever à près d’un point, ce qui constitue un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne des dix dernières années. Pour le LEP, le rendement réel pourrait avoisiner les deux points.
Malgré ce rendement réel positif, en valeur absolue, la baisse du taux du Livret A signifie une diminution des intérêts perçus.
La baisse du taux du Livret A au 1er août 2025, de 2,4 % à 1,7 %, s’inscrit dans un contexte de faible inflation et de normalisation monétaire. Si le rendement réel reste positif, les épargnants constateront une diminution de leurs revenus d’intérêts. Le gouvernement espèrera favoriser une reprise de la consommation et ainsi contribuer à l’augmentation des recettes fiscales. Il attend également un rebond de l’investissement dans l’immobilier social. Le LEP restera néanmoins attractif avec un taux de 2,7 %.
Dans un climat d’instabilité politique et géopolitique, le comportement des ménages pourrait rester dominé par la prudence. Les annonces budgétaires de François Bayrou du 15 juillet 2025 peuvent contribuer au maintien d’un fort taux d’épargne de précaution car elles sont synonymes d’augmentation des impôts et de baisse du pouvoir d’achat potentielles pour de nombreux ménages.
Retrouvez dans le journal Les Echos, la tribune de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne après les annonces du Premier ministre pour réaliser 43 milliards d’euros d’économies dans le cadre du budget 2026.
Sur BFM, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Epargne est invité à commenté la baisse à venir du taux du Livret A et le manque à gagner pour ses détenteurs.
Philippe Crevel réagissait, au micro d’Europe 1 à l’annonce de la baisse de la rémunération du Livret A au 1er août 2025.
L’édition 2025 de l’enquête réalisée pour AG2R LA MONDIALE, AMPHITÉA, le Cercle de l’Épargne, par le CECOP et l’IFOP fournit un éclairage précieux sur les perceptions et les comportements des Français en matière d’épargne et de retraite. Dans un environnement économique marqué par une succession de crises – sanitaire, géopolitique, inflationniste –, les ménages ont consolidé des stratégies de précaution tout en exprimant une volonté de conserver une liberté de choix accrue dans la gestion de leur patrimoine.
Cette enquête révèle une société traversée par des préoccupations persistantes, notamment concernant le pouvoir d’achat à la retraite et l’équilibre entre cotisations sociales et prestations. Parallèlement, elle met en évidence des attitudes contrastées selon les âges, les niveaux de revenu et les catégories socioprofessionnelles, qu’il s’agisse de l’appréciation des produits d’épargne, de l’adhésion aux dispositifs d’épargne retraite ou de la confiance dans la soutenabilité du système.
L’analyse des réponses recueillies permet de mieux cerner les dynamiques de long terme qui sous-tendent les comportements financiers des Français et les rapports qu’ils entretiennent avec les institutions économiques et sociales.
Analyse de Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne
Le taux du Livret A, comme celui du Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), devrait être révisé à la baisse au 1er août prochain, compte tenu de l’inflation et de l’évolution du taux Ester au cours du premier semestre 2025.
Le taux du Livret A est, selon la formule en vigueur depuis 2021, égal à la moyenne de l’inflation hors tabac et du taux Ester sur les six derniers mois. La moyenne de l’inflation hors tabac s’est établie à 0,8 %, et celle du taux Ester à 2,44 %. Le taux du Livret A devrait donc passer de 2,4 % à 1,6 % ou 1,7 %. Le taux du LDDS étant identique à celui du Livret A, il suivrait la même évolution.
De son côté, le taux du Livret d’Épargne Populaire est fixé au niveau le plus élevé entre le taux d’inflation et le taux du Livret A majoré de 0,5 point. Compte tenu du faible niveau de l’inflation, c’est cette seconde formule qui s’appliquera. Le taux du LEP pourrait ainsi être de 2,1 % ou 2,2 %, contre 3,5 % actuellement. Toutefois, comme lors des précédentes révisions, le gouvernement pourrait ne pas suivre strictement la formule et fixer un taux arrondi à 2,5 %.
Pour le Livret A, le gouvernement devrait suivre la recommandation du gouverneur de la Banque de France en abaissant le taux à 1,6 % ou 1,7 %. En effet, afin de soutenir les recettes de TVA, l’exécutif souhaite encourager une reprise de la consommation, qui demeure atone depuis de nombreux mois.
La précédente baisse du taux du Livret A, intervenue le 1er février, n’avait pas produit l’effet escompté. Si les ménages ont réduit leurs versements sur ce produit, ils ont maintenu un effort d’épargne élevé, en se tournant notamment vers l’assurance vie. Dans un contexte d’incertitudes politiques et économiques persistantes, les Français continuent de privilégier l’épargne. Au premier trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages a ainsi atteint 18,8 % du revenu disponible brut.
La diminution du taux du Livret A permettra une baisse du taux des crédits accordés aux bailleurs sociaux. En effet, les ressources collectées sur le Livret A servent en partie à financer les prêts aux organismes HLM. Or, le taux de ces prêts est directement lié au coût de la ressource, c’est-à-dire au taux du Livret A. Sa diminution se traduit donc mécaniquement par des taux de crédits plus faibles.
Les banques, qui conservent en moyenne 40 % de la collecte du Livret A et du LDDS pour financer des crédits aux collectivités locales et aux entreprises, pourront également réduire les taux appliqués à ces prêts.
Le rendement réel du Livret A restera positif, l’inflation étant restée faible ces derniers mois. Il devrait s’élever à environ un point, ce qui constitue un niveau relativement élevé par rapport à la moyenne des dix dernières années. Pour le LEP, le rendement réel pourrait avoisiner deux points.
Malgré ce rendement réel positif, en valeur absolue, la baisse du taux du Livret A signifie une diminution des intérêts perçus.
La probable baisse du taux du Livret A au 1er août 2025, de 2,4 % à 1,6 % ou 1,7 %, s’inscrit dans un contexte de faible inflation et de normalisation monétaire. Si le rendement réel reste positif, les épargnants constateront une baisse de leurs revenus d’intérêts. Le gouvernement espèrera favoriser une reprise de la consommation et ainsi contribuer à l’augmentation des recettes fiscales. Il attend également un rebond de l’investissement dans l’immobilier social. Le LEP devrait rester attractif avec un taux supérieur à 2 %
Dans un climat d’instabilité politique et géopolitique, le comportement des ménages pourrait rester dominé par la prudence, au détriment de la relance de la consommation.
En 2023, les comptes des hôpitaux publics, déjà fragilisés par les années de crise sanitaire, se dégradent à nouveau. Le déficit atteint 2,4 milliards d’euros, un record depuis le début des séries statistiques en 2005. Si l’Assurance maladie continue d’absorber l’essentiel des dépenses hospitalières — à hauteur de 92,6 % —, elle ne peut à elle seule contenir le choc combiné de l’inflation et du désengagement progressif des aides exceptionnelles. Le secteur hospitalier représente à lui seul près de la moitié de la consommation de soins et de biens médicaux (49,1 %).
La dynamique des dépenses hospitalières reste vive : +6,6 % en 2023, après +5,1 % en 2022. Les charges de personnel, les dépenses médicales et, de manière plus spectaculaire, les dépenses hôtelières et logistiques, en hausse de plus de 3,4 %. Les recettes progressent aussi, mais insuffisamment pour enrayer la dérive financière. Le résultat net rapporté aux recettes chute à -2,3 %.
L’investissement hospitalier poursuit sa remontée à 5,6 milliards d’euros (soit 5,4 % des recettes), dans le sillage des engagements du Ségur de la santé. Toutefois, il reste inférieur aux dotations aux amortissements (6,1 % des recettes), ce qui signifie que les investissements ne permettent pas encore de renouveler entièrement les équipements et infrastructures.
L’endettement des hôpitaux publics recule pour la deuxième année consécutive, à 29 % des recettes, retrouvant son niveau d’avant-crise. La part de la dette dans les capitaux permanents continue également de baisser (45 % en 2023). Mais la capacité d’autofinancement (CAF) chute à 1,7 % des recettes, contre 2,9 % en 2022. Conséquence : la durée nécessaire pour rembourser la dette atteint 16,8 ans, un niveau historiquement élevé. Un tiers des établissements publics est aujourd’hui en situation de surendettement. Certes, nous sommes loin des niveaux de 2019, mais la tendance est inquiétante. À l’évidence, les plans de relance post-Covid ont produit des effets, notamment sur l’investissement et l’endettement, mais ils ne suffisent pas à restaurer la viabilité économique d’un système toujours sous tension.
Les cliniques enregistrent en 2023 un résultat net de 362 millions d’euros, soit 1,8 % des recettes. Ce niveau est en baisse par rapport à 2022 (3,4 %). Par ailleurs, la proportion de cliniques déficitaires est en hausse (32 % en 2023, contre 25 % un an plus tôt).
L’investissement privé, légèrement en repli (4,9 % des recettes), reste supérieur à une capacité d’autofinancement elle-même en forte baisse (2,9 % des recettes). L’endettement recule (2,1 milliards d’euros) et ne représente plus que 33,5 % des capitaux permanents. En revanche, la durée apparente de remboursement de la dette remonte à 3,7 ans, son plus haut niveau depuis 2011. La part de cliniques considérées comme surendettées reste néanmoins basse (14 %).
Le nombre de passages aux urgences recule de 3,4 % en 2023, après une forte hausse en 2022. Ce recul s’explique par plusieurs mesures de régulation de l’accès aux soins non programmés (développement du service d’accès aux soins, filtrage téléphonique, fermetures ponctuelles de services). La baisse est particulièrement marquée en pédiatrie (-10,6 %).
En 2023, la France compte 457 maternités, dont les trois quarts appartiennent aux types 2 et 3, plus spécialisés. Elles réalisent 83 % des accouchements. Le nombre total d’accouchements baisse de 48 800 par rapport à 2022, en lien avec la baisse des naissances. Certaines petites structures, notamment en zone rurale ou montagneuse, réalisent moins de 300 accouchements par an, soit 5 % des maternités en France métropolitaine.
Les données 2023 confirment le diagnostic posé depuis plusieurs années : le système hospitalier français est sous tension. Si l’investissement repart à la hausse et si la dette est mieux maîtrisée, la capacité à générer des ressources suffisantes reste un point de fragilité majeure, en particulier dans le secteur public. Le secteur privé, quant à lui, affiche une situation plus favorable, mais doit faire face à une montée des inégalités entre établissements.
Le rapport 2025 du Conseil d’orientation des retraites (COR), remis le 11 juin dernier, s’inscrit dans le prolongement de la mission flash de la Cour des Comptes du 20 février dernier et qui avait été demandée par le gouvernement dans le cadre du Conclave des retraites. Il confirme l’existence d’un déficit structurel des régimes de retraite et la nécessité de prendre des mesures afin de le contenir. Il souligne également une érosion du pouvoir d’achat des retraités, érosion qui devrait s’accentuer dans les prochaines années.
L’équilibre de tout système de retraite dépend d’hypothèses démographiques et économiques : nombre d’actifs et de retraités, taux de fécondité, espérance de vie à la retraite, solde migratoire, gains de productivité. Or, ces dernières ont connu des fluctuations non négligeables pouvant modifier les projections réalisées par le COR.
L’indice conjoncturel de fécondité a tendance à baisser plus rapidement que prévu. Il est passé de 2,03 en 2010 à 1,62 en 2024. Pour avoir un indice aussi faible, il faut remonter à 1919. Le COR a maintenu un indice de 1,8 pour ses prévisions mais sans s’interdire pour le rapport de 2026 de le réviser à la baisse.
Le solde migratoire est de plus en plus difficile à prévoir. Sur ces vingt dernières années, le solde migratoire moyen était de 100 000 par an. Entre 2019 et 2021, ce chiffre a atteint 152 000 par an. Pour la seule année 2021, la dernière connue, il était de 189 400. Les dernières fluctuations sont liées aux conséquences de la crise sanitaire avec les fermetures puis les réouvertures des frontières. Le COR conserve pour les prochaines années une prévision de solde migratoire à 70 000 par an.
Les gains d’espérance de vie ralentissent plus vite que prévu. L’espérance de vie à 65 ans qui est celle qui intéresse directement le système de retraite a augmenté, entre 1950 et 2022 de 8,5 ans pour les femmes et de 7 ans pour les hommes. Avant 2014, l’espérance de vie progressait de 1,5 à 2 ans par décennie. Entre 2014 et 2019, le gain n’est plus de 0,7 à 1,2 an par décennie. La pandémie de 2020/2021 a provoqué une baisse de l’espérance de vie à 65 ans qui n’a été compensée qu’en 2024. Celle-ci était de 23,4 ans pour les femmes en 2024 et de 19,7 ans pour les hommes.
Les femmes ont retrouvé l’espérance de vie de 2019 et les hommes l’ont améliorée de 0,1 an. Pour les femmes, l’espérance de vie semble marquer le pas. Le COR prévoit néanmoins des gains de 0,4 à 0,8 an par décennie pour les femmes et de 0,9 à 1,2 an pour les hommes. L’espérance de vie serait de 26,7 ans pour les femmes en 2070 et de 24,8 ans pour les hommes.
Le rapport démographique entre les personnes de plus de 65 ans et les 20/64 ans continue de se dégrader. En 2009, il y avait 3,6 personnes de 20 à 64 ans pour une personne de plus de 65 ans. En 2024, ce ratio est de 2,6. Il sera de 1,76 selon le scénario central du COR en 2070. La population active française devrait se stabiliser dans les prochaines années avant de décliner à compter du début des années 2040. En 2024, la France compte 31,3 millions d’actifs dont 2,3 chômeurs. En 2024, le taux d’emploi a atteint un niveau record en France, 68,8 %, taux qui reste néanmoins inférieur à celui de l’Union européenne et en particulier de celui de l’Allemagne (78 %). Le COR prévoit que le taux d’emploi passe à 71 % d’ici 2040.
Pour les gains de productivité qui ont une incidence sur l’évolution de la masse salariale, le COR retient un taux de progression annuelle de 0,7 % l’an. Entre 2019 et 2023, la productivité a baissé en France. En l’état actuel, le taux de 0,7 % peut être jugé optimiste. Le taux de croissance serait de 1,2 % en moyenne par an de 2024 à 2033 puis de 0,7 % de 2034 à 2044.
En 2024, les dépenses totales de retraite atteignent 407 milliards d’euros, soit 13,9 % du PIB. Ce ratio est projeté à 14,2 % en 2070 dans le scénario de référence. Cette stabilité suppose le recul de l’âge effectif de départ à la retraite (64,6 ans en 2070 contre 62,9 ans en 2023), et la dégradation du taux de remplacement (ratio pensions/sur revenus d’activité). Ce décrochage s’explique par la mise en œuvre les réformes des retraites depuis 1993 (désindexation des pensions par rapport aux salaires, vingt-cinq meilleures années, décote, allongement de la durée de cotisation, report de l’âge légal, etc.) et par le rendement décroissant de l’Agirc-Arrco ainsi que pour les fonctionnaires et la modération du point d’indice avec en parallèle l’essor des primes au sein de leur rémunération.
Parmi les pays observés par le COR, seule l’Italie dépense davantage en proportion du PIB. Cette position reflète moins une générosité hors norme qu’un PIB par habitant plus faible que la moyenne européenne. En effet, la France se classe au 5e rang pour l’effort de retraite par habitant derrière les États-Unis, l’Italie, la Suède et la Belgique. L’effort relatif de solidarité intergénérationnelle demeure élevé, mais ne garantit pas la progression à venir des retraites.
Les dépenses de retraite, en France, augmenteraient de 1,2 % par an entre 2024 et 2030 avec une forte progression du nombre de retraités (+0,8 % par an). Entre 2030 et 2050, la hausse des dépenses serait de 0,8 % en valeur réelle par an. La pension moyenne progresserait, toujours en valeur réelle, de 0,1 % par an. Les effectifs de retraités seraient en hausse de 0,7 % par an. De 2050 à 2070, les dépenses augmenteraient de 0,6 % par an. Les effectifs de retraités se stabiliseraient alors avec une progression de 0,2 % par an. Pour ses différentes prévisions, le COR table sur une augmentation de l’âge conjoncturel de départ à la retraite à 64,5 ans en 2040 contre 63 ans en 2023.
Le nombre de cotisants diminuerait à compter de 2040. Il passerait de 30,4 à 30,5 millions de 2023 à 2070. En retenant un âge conjoncturel de départ à la retraite en hausse, passant de 62,9 ans en 2023 à 64,1 ans en 2030 et à 64,6 ans en 2070, le nombre de retraités serait de 21,6 millions contre 17 millions en 2023. Le ratio cotisants/retraités qui était de 2,1 en 2000 s’élève désormais à 1,8. Il serait de 1,4 en 2070. La pension moyenne représente, en 2022, 52 % du revenu d’activité. En 2070, ce ratio sera de 45 %. La baisse des pensions par rapport aux revenus s’explique par la mise en œuvre des réformes de 1993 et par la baisse du rendement du point de l’AGIRC/ARRCO.
Les ressources atteignent également 13,9 % du PIB en 2024, mais ce niveau est projeté à seulement 12,8 % en 2070. Ce reflux est expliqué par la baisse du poids des subventions d’équilibre aux régimes spéciaux, notamment à la CNRACL, et par une masse salariale publique moins dynamique. Le financement des retraites repose, pour près des deux tiers des ressources, sur les cotisations sociales. La part des transferts publics, évaluée à 1,9 % du PIB en 2024, serait ramenée à 1,0 % en 2070.
Cette trajectoire traduit un choix implicite de décroissance de la part de l’État dans le financement du système, tout en sachant que ce dernier ne compense pas l’ensemble des exonérations de charges sociales aux régimes de retraite. Le manque à gagner est évalué à 2,2 milliards d’euros par an.
Le COR souligne que, toute chose étant égale par ailleurs et selon les hypothèses du scénario central (1,8 enfant/femme, solde migratoire net de 70 000, productivité horaire à +0,7 %, chômage à 7 %), le solde des régimes de retraite devrait être négatif sur la période 2024/2070. Il passerait de –0,1 % du PIB en 2024 (1,7 milliard d’euros de besoin de financement), à –0,2 % en 2030 pour atteindre jusqu’à –1,4 % en 2070. Cette dégradation reflète la dissociation croissante entre les dépenses, contenues mais rigides, et des recettes structurellement affaiblies en raison de la faible croissance.
Le solde varie fortement selon les régimes. L’Agirc-Arrco resterait excédentaire à long terme, grâce à ses règles de pilotage et grâce à ses réserves. À l’inverse, la CNRACL connaîtrait un déficit croissant, du fait de la décroissance de ses effectifs actifs. Les régimes non-salariés hors indépendants resteraient, par ailleurs, également excédentaires.
Les régimes de retraite par répartition, pour un certain nombre d’entre eux, disposent de réserves financières évaluées par le COR à 213,8 milliards d’euros, soit 7,3 % du PIB. 90 % de ces réserves sont détenues par les régimes complémentaires. Celles de l’AGIRC/ARRCO sont les plus importantes, 86,5 milliards d’euros. La CNAVPL possède de son côté 38,2 milliards d’euros de réserve, le régime complémentaire des indépendants, 21,2 milliards d’euros et l’IRCANTEC, 17,7 milliards d’euros.
Le Fonds de Réserve des retraites dispose d’un actif net de 20,4 milliards d’euros. Depuis le 1er janvier 2011, il contribue au financement de la CADES à hauteur de 2,1 milliards d’euros par an.
La situation patrimoniale des régimes de retraite représente 6,9 % du PIB après prise en compte de la dette des retraites refinancée par la CADES.
Les régimes de retraite par répartition n’ont pas vocation à réaliser des provisions mais certains d’entre eux gèrent des compléments par capitalisation. Ses provisions représentaient, en 2024, 1,4 point de PIB.
Entre dans cette catégorie, l’actif financier de la retraite additionnelle de la fonction publique qui s’élevait, en 2024 à 41,5 milliards d’euros. Le rendement technique de ce régime est de 3,89 %, soit des taux supérieurs à ceux des régimes par répartition (autour de 1 %).
La caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens dispose d’un régime par capitalisation provisionné à hauteur de 5,6 milliards d’euros.
Le taux de remplacement est amené à baisser d’environ 10 points dans les prochaines années en raison des réformes mises en œuvre depuis 30 ans. Il devrait passer pour un non-cadre du privé de 77 à 67 % entre les générations 1940 et 2000. Pour un cadre, les valeurs respectives sont 55 et 45 %. Pour les fonctionnaires avec des primes importantes, le taux de remplacement devrait passer de 64 à 54 %. Le taux de remplacement est d’autant plus faible que le niveau de revenus est élevé. Cette situation s’explique par le plafonnement des pensions dans le cadre des régimes obligatoires.
La durée de la retraite a augmenté pour les générations des années 1940 et 1950 avec l’allongement de l’espérance de vie et des départs à la retraite autour de 60 ans. Elle a atteint 24,5 ans. Elle représente pour ces générations 28 % de la durée de la vie. Elle se réduit en particulier pour les générations des années 1960. Elle devrait augmenter pour les générations des années 1980 et ultérieures grâce aux gains d’espérance de vie. Les générations de l’an 2000 devraient avoir une durée de retraite représentant plus de 29 % de leur durée de vie.
En 2022, les pensions de retraite des retraités résidant en France correspondent à 65,4 % du revenu d’activité. En prenant en compte l’ensemble des revenus des retraités, l’écart entre retraités et actifs se réduit. Les revenus des premiers représentent 78,3 % de ceux des seconds. Les retraités perçoivent des revenus du patrimoine plus importants que les actifs.
Par rapport à l’ensemble de la population, le niveau de vie relatif des retraités était de 97 % en 2022, en baisse de 5 points par rapport à 2014. Ce ratio devrait baisser continument jusqu’en 2070. Il serait de 91,7 % en 2040 et de 87,5 % en 2070.
En prenant en compte les loyers imputés, les revenus des retraités sont 5 % supérieurs à ceux de l’ensemble de la population. En effet, plus de 70 % des retraités sont propriétaires de leur résidence principale contre 58 % pour l’ensemble des Français. Ils ont en outre, en règle générale, achevé de rembourser leurs prêts immobiliers.
En moyenne, le niveau de vie des retraités a augmenté de 21 % de 1996 et 2022 mais cela est essentiellement dû à l’effet noria, au renouvellement des générations. Les nouvelles générations ont eu des carrières plus complètes et mieux rémunérées en particulier pour les femmes. Le niveau de vie à la retraite peut subir des variations en fonction des règles d’indexation et des prélèvements. Ainsi, entre son départ à la retraite et 2025, la génération 1937 a connu une érosion de son pouvoir d’achat de 4,3 %. Pour la génération de 1952, la perte est de 5,5 %. Cette évolution s’explique à plus de 70 % par les changements de date de revalorisation et par les mécanismes de sous-indexation mis en œuvre par les pouvoirs publics.
Le rapport de la pension moyenne des femmes par rapport à celle des hommes était, en 2023, de 87 % pour les fonctionnaires civils de l’État sur la base d’une carrière complète et monopensionnés. Pour les fonctionnaires hospitaliers et territoriaux, ce ratio est de 93 %. Pour les salariés du privé, il tombe à 70 % et pour les non-salariés à 69 %. Les femmes gagnent ainsi de 13 à 31 % de moins que les hommes.
Le rapport du niveau de vie entre les 10 % des retraités les plus riches et les 10 % les plus pauvres en termes de revenus est égal à 2,9 en 2022. Il est globalement stable depuis 20 ans et est plus faible que celui de l’ensemble de la population (3,5). Le taux de pauvreté des retraités est de 10,2 %, contre 14,4 % pour l’ensemble de la population et 20,4 % pour les moins de 18 ans. Depuis 2017, le taux de pauvreté des retraités a progressé de trois points quand il est stable pour l’ensemble de la population. Cette divergence est liée à l’inflation des années 2022 et 2023. À noter que le taux de pauvreté des femmes retraitées est de 11,5 % contre 8,7 % pour celui des hommes.
Les pouvoirs publics peuvent jouer sur plusieurs curseurs pour équilibrer les régimes de retraite. Le déplacement des curseurs peut avoir des effets sur l’économie et sur les autres régimes sociaux (santé, prévoyance, chômage). Les principaux curseurs sont : l’âge d’ouverture des droits, les cotisations, l’indexation des pensions, la durée de cotisation.
Un relèvement de l’âge de départ à la retraite occasionne un surcroît de dépenses sociales notamment au niveau de la prévoyance avec néanmoins un bilan net positif. Ainsi, un recul de deux ans génère un gain net de 0,6 point de PIB avec une augmentation des dépenses sociales de 0,2 point de PIB. Une augmentation des cotisations accroît le coût du travail et peut pénaliser l’emploi et donc les recettes pour les régimes de retraite. Une diminution des pensions peut peser sur la demande et donc la croissance.
Pour le COR pour équilibrer les régimes des retraites, en utilisant le seul critère de l’âge de départ à la retraite, il faudrait reculer ce dernier à 64,2 ans en 2040 et à 66,5 ans en 2070. En agissant sur les pensions, toujours pour être à l’équilibre, il faudrait les diminuer de 0,6 point en 2030 et de 4,5 points en 2070. Il faudrait une majoration de 0,4 point des prélèvements en 2030 et de 3,2 points en 2070 pour obtenir le même résultat. Le COR rappelle, dans son rapport, que la fixation de l’âge de départ à 63 ans coûterait au total 13 milliards d’euros.
Le COR met en évidence la forte sensibilité des dépenses et du solde aux hypothèses macroéconomiques. Une croissance durablement faible aggrave les tensions. Ce constat conforte l’idée que la réforme des retraites ne peut être dissociée des trajectoires de croissance, d’emploi et de productivité. Le rapport réaffirme les quatre leviers classiques : baisse des pensions nettes, hausse des cotisations salariées, hausse des cotisations employeurs, recul de l’âge de départ. Les trois premiers sont jugés récessifs par le COR. Seul le dernier, en augmentant l’offre de travail, est à long terme économiquement favorable mais n’est pas sans provoquer des tensions sociales et une augmentation des dépenses de prévoyance et de santé.
Au premier trimestre 2025, le taux d’épargne des ménages français a atteint 18,8 % du revenu disponible brut, un niveau jamais observé depuis 1979. Selon la note de conjoncture de l’INSEE publiée en juin, cette hausse remarquable s’explique en grande partie par le comportement d’épargne des retraités, notamment les plus modestes, qui ont vu leurs pensions revalorisées de manière significative.
Les pensions de base ont en effet été relevées de 5,3 % en janvier 2024, puis de 2,2 % en janvier 2025, tandis que les retraites complémentaires Agirc-Arrco ont augmenté de 4,9 % en novembre 2023, puis de 1,6 % en novembre 2024. Dans le même temps, la consommation des retraités a progressé à un rythme plus modéré. La part des ménages de plus de 64 ans déclarant épargner est ainsi passée de 32 % avant la crise sanitaire à plus de 40 % en 2025.
La hausse du taux d’épargne n’est cependant pas limitée aux retraités. En 2024, le pouvoir d’achat des ménages a progressé de 2,5 %, mais la consommation n’a augmenté que de 1 %. L’INSEE prévoit que le taux d’épargne moyen pour l’ensemble de l’année 2024 atteindra 18,2 % du revenu disponible brut, soit un niveau 3,8 points supérieur à celui de 2019.
Cette tendance s’inscrit dans un contexte marqué par une succession de chocs : pandémie, guerre en Ukraine, tensions au Moyen-Orient, flambée des prix, instabilité politique intérieure, inquiétudes budgétaires, etc. Ces incertitudes nourrissent une épargne de précaution durablement élevée. Bien que l’inflation ralentisse, le sentiment des ménages reste marqué par la perte de pouvoir d’achat passée, et par la crainte de hausses d’impôts ou de pertes d’emploi.
Au-delà des facteurs conjoncturels, des éléments structurels expliquent ce niveau élevé d’épargne. Le vieillissement démographique joue un rôle croissant : plus de la moitié des Français déclarent épargner en vue de leur retraite. Les plus de 50 ans disposent des revenus les plus élevés et voient leurs charges familiales diminuer. Par ailleurs, les retraités, majoritairement propriétaires de leur logement, affichent un pouvoir d’achat souvent supérieur à la moyenne. Ils épargnent pour anticiper d’éventuels besoins liés à la dépendance ou pour transmettre un capital à leurs enfants ou petits-enfants.
Si l’épargne peut être perçue comme un frein à la consommation et donc à la croissance à court terme, elle reste essentielle pour le financement de l’économie. L’investissement – clé de la croissance future – repose sur l’épargne d’aujourd’hui. L’épargne alimente le crédit, finance les entreprises, soutient l’innovation et permet aux collectivités de développer les infrastructures publiques.
Dans un pays confronté à une fragilité de son appareil productif et à un déficit commercial structurel, il est crucial de réorienter l’épargne vers l’économie réelle. Sans épargne abondante, le coût de financement de la dette publique serait bien plus élevé, et la note souveraine de la France, déjà fragilisée, aurait pu être davantage dégradée par les agences de notation.
3 questions à… Loïc Le Foll, Directeur de l’épargne patrimoniale du Groupe AG2R LA MONDIALE et Directeur général de La Mondiale Europartner
L’assurance vie, premier placement des ménages français, avec un encours de 2 049 milliards d’euros à fin mai, enregistre, depuis le début de l’année, d’excellents résultats. La collecte nette sur les cinq premiers mois a atteint plus de 22 milliards d’euros. Les cotisations brutes dépassent de leur côté 80 milliards d’euros.
Ces bonnes performances s’expliquent par l’évolution des taux d’intérêt. La baisse des taux courts pèse sur le rendement des produits d’épargne comme le Livret A ou les dépôts à terme, quand dans le même temps, le maintien de taux long au-dessus de 3 % favorise les placements longs comme les fonds euros de l’assurance vie. Par ailleurs, les épargnants sont de plus en plus résilients face aux variations des cours des marchés financiers et ont bien assimilé le fait que l’assurance vie est une épargne de long terme. La collecte en unités de compte reste relativement stable. Elle représente en moyenne, ces derniers mois, 38 % de la collecte.
L’assurance vie demeure extrêmement compétitive. Elle combine sécurité, rendement et multiplicité de supports avec un cadre fiscal attractif. En un seul produit, l’épargnant a accès à des fonds avec une garantie en capital, des unités de compte investies sur une multitude d’actifs financiers comme immobiliers. Les assurés peuvent également accéder à des fonds structurés qui associent des garanties tant de capital que de rendement. Le souscripteur est ainsi assuré de pouvoir déterminer, avec son conseiller, une allocation financière qui corresponde bien à son profil de risque et à ses besoins.
AG2R LA MONDIALE est un acteur majeur de la retraite par répartition et gère un quart des encours de la retraite complémentaire du régime Agirc-Arrco. Il est également l’un des leaders sur le marché de la retraite par capitalisation tant en épargne retraite individuelle qu’en épargne retraite collective. Nous pensons que les 2 systèmes sont tout à fait complémentaires et que la retraite par capitalisation va continuer à se développer.
Les projections du Conseil d’Orientation des Retraites actualisées chaque année ne disent pas autre chose en mettant clairement en évidence le fait que dans les prochaines années le taux de remplacement, pensions/revenus d’activités des six derniers mois, est orienté à la baisse. Il devrait perdre 10 points d’ici 2040. Le niveau de vie relatif des retraités est également amené à s’éroder. Il est donc logique que de nombreux ménages cherchent à limiter la perte de leur pouvoir d’achat à la retraite en épargnant et en souscrivant notamment un Plan d’Épargne Retraite.
Depuis 2019, 10 millions de PER ont été ouverts, ce qui constitue un bon résultat. Près d’un quart de la population active dispose aujourd’hui, à titre individuel ou collectif (en entreprise), d’un PER ou d’un de ses prédécesseurs (contrat Madelin, PERP, article 83, PERCO, etc.). De nombreux arguments militent en faveur du PER. C’est un produit dédié à la retraite. Il permet aux assurés de se constituer à leur choix un complément de revenu ou de capital à la retraite. Il bénéficie d’avantages fiscaux, notamment à l’entrée pour les versements individuels et d’une gestion profilée qui permet de sécuriser le capital en fonction de l’âge. Le PER permet d’accéder à un grand nombre de supports d’investissement qui peuvent offrir des rendements attractifs.
Les résultats de l’enquête 2025 AG2R LA MONDIALE – AMPHITÉA – CERCLE DE L’ÉPARGNE témoignent d’une véritable prise de conscience de la population de la nécessité de se constituer une épargne en vue de la retraite. Les jeunes sont, sur ce sujet, en pointe. Plus des deux tiers (67 %) sont convaincus d’épargner en vue de la retraite avant 35 ans. Ils comprennent les avantages des produits d’épargne retraite qui reposent sur la capitalisation, les revenus des placements étant intégrés au capital pour générer de nouveaux revenus. Il est intéressant de noter qu’en 2023, selon la DREES, 30 % des nouveaux souscripteurs d’un PER individuel avaient moins de 40 ans. Ce qui confirme le résultat de l’enquête.
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