menu

Accueil > Actualités > Prévoyance > 2022 > 730 000 personnes âgées en établissement d’hébergement

730 000 personnes âgées en établissement d’hébergement

Prévoyance 8 août 2022

Fin 2019, selon le service statistique du ministère des Solidarités et de la santé, la DREES, 730 000 personnes fréquentent un établissement d’hébergement pour personnes âgées, soit un nombre très légèrement supérieur à celui de 2015. Plus de 80 % d’entre eux résident en EHPAD. Le nombre de places s’est légèrement accru en quatre ans. Le nombre de places en résidences autonomie a augmenté de 4,5 % sur la même période. En revanche, le nombre de places a diminué en unités de soins de longue durée (USLD) et en établissements d’hébergement pour personnes âgées (EHPA) non-EHPAD (respectivement -8,0 % et -24,1 %). Le taux d’occupation est de 95,4 %. Pour les EHPAD, ce taux atteint 97 %. Il est stable depuis 2015. Les taux d’occupation sont légèrement plus élevés dans le public (98 %) que dans le privé (94 %). Les résidences autonomie accueillent globalement, en proportion de leur nombre total de places disponibles, moins de résidents en 2019 qu’ils n’en accueillaient en 2015, une tendance à la baisse déjà observée entre 2011 et 2015, mais qui s’est amplifiée depuis. Le taux d’occupation pour cette catégorie d’établissements est de 87 %, contre 93 % fin 2015 et 95 % fin 2011.

L’hébergement temporaire et l’accueil de jour progressent depuis plusieurs années en lien avec l’adoption de la loi d’adaptation de la société au vieillissement (loi ASV) de 2015 qui prévoit un développement du droit au répit des aidants, en favorisant notamment l’accueil de jour ou de nuit, l’hébergement temporaire en établissement ou l’accueil familial, ou encore un relais à domicile. Fin 2019, 10 300 résidents sont accueillis en hébergement temporaire, contre 8 400 quatre ans plus tôt. De manière analogue, 11 700 personnes sont accueillies en centre d’accueil de jour, soit 3 000 de plus qu’en 2015. Plusieurs établissements disposent aussi en leur sein de places réservées à l’accueil de jour. Ainsi, près de 18 000 résidents accueillis en établissement d’hébergement (autres que les centres d’accueil de jour) le sont uniquement en journée, soit 5 000 personnes de plus qu’en 2015.

L’accueil de nuit reste un mode d’accueil très rare, seuls 0,1 % des résidents fréquentent une structure via ce mode d’accueil fin 2019, soit environ 1 000 personnes contre moins de 100 personnes en 2015.

Le vieillissement des résidents

Entre 2015 et 2019, la population en établissement a vieilli. Fin 2019, la moitié des résidents ont plus de 88 ans, soit 7 mois de plus qu’en 2015. L’âge moyen est de 86 ans et 1 mois, contre 85 ans et 9 mois en 2015. L’âge moyen des hommes et de 82 ans et 5 mois, contre 87 ans et 6 mois pour les femmes. L’écart correspond à la différence d’espérance de vie entre les deux sexes. En 2019, à 60 ans, l’espérance de vie d’un homme est de 23,4 ans, celle d’une femme de 27,8 ans. En quatre ans, la proportion de personnes âgées de 90 ans ou plus parmi les résidents est passée de 35 % à 38 %. Le nombre de résidents centenaires a diminué en quatre ans, passant de 12 900 fin 2015 à 10 600 fin 2019 malgré le vieillissement global des résidents. Ce recul tient au fait que les années 1914-1918 se sont caractérisées par une très faible natalité en raison de la guerre. L’effet du déficit de naissances lié à la Seconde Guerre mondiale, ainsi que l’effet du baby-boom qui a suivi, commencent à être visibles dans la répartition des résidents, avec une proportion plus élevée de résidents âgés de 70 à 76 ans en 2019 qu’en 2015 et une moindre présence des 75-80 ans.

Les EHPAD accueillent les résidents les plus âgés, la moitié des personnes accueillies dans ces établissements ont 88 ans et 7 mois ou plus et seuls 18 % ont moins de 80 ans. À l’opposé, les moins de 80 ans représentent un tiers des résidents accueillis en résidence autonomie ou en USLD. Les femmes en établissement sont plus souvent seules que les hommes. Fin 2019, 86 % des personnes accueillies en établissement d’hébergement n’ont pas – ou plus – de conjoint. Parmi l’ensemble des personnes de 65 ans ou plus, cette situation concerne, selon l’INSEE, seulement 50 % de personnes. Parmi celles de 80 ans ou plus, 62 % sont dans ce cas). Les femmes, du fait d’une espérance de vie plus longue, sont plus souvent en établissement sans conjoint que les hommes (90 % contre 74 %).

Une dépendance accrue des pensionnaires

Le niveau moyen de dépendance des résidents s’accroît entre 2011 et 2019. En 2011, toutes catégories d’établissement et de modalités d’accueil confondues, 81 % étaient en perte d’autonomie au sens de la grille autonomie gérontologique, groupes iso-ressources (AGGIR) qui permet de mesurer la perte d’autonomie d’une personne âgée (classées en catégorie de GIR 1 à 6). Ils étaient 83 % en 2015 et sont 85 % en 2019. Le niveau de dépendance des résidents augmente dans les EHPAD car les résidents qui y entrent sont plus âgés qu’auparavant. Plus de la moitié des résidents (54 %, comme en 2015) y sont très dépendants (GIR 1 ou 2). La progression de la dépendance au fil du temps concerne tous les âges. Si les résidents dépendants les plus jeunes sont nettement moins nombreux à souffrir de troubles moteurs, ils sont plus souvent touchés par des problèmes de cohérence que les autres. Fin 2019, parmi les résidents dépendants de moins de 70 ans, 93 % ont des troubles de cohérence, contre 86 % de ceux de 80 ans ou plus. En 2019, environ 261 000 résidents souffrent de la maladie d’Alzheimer ou d’une maladie apparentée, soit plus d’un tiers des personnes accueillies, dont 233 000 dans les EHPAD, soit 40 % des personnes accueillies. En EHPAD, seuls 14 % des résidents sont accueillis dans une unité spécifique pour personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer et maladies apparentées. Fin 2019, 29 % des résidents sont placés sous protection juridique des majeurs. Cette mesure est le plus souvent assurée par une association (36 % des cas), par la famille (33 %) ou par un tuteur privé (20 %). Dans 4 % des cas, l’établissement d’accueil assure la mesure juridique.

L’entrée en institution est plus tardive

296 000 personnes ont intégré un établissement pour personnes âgées au cours de l’année 2019 et pour 85 % d’entre elles, il s’agit d’un EHPAD. L’âge moyen des entrants augmente. Ils ont en moyenne 80 ans et 10 mois, 1 mois de plus qu’en 2015 et 10 mois de plus qu’en 2011. Les personnes âgées entrent par ailleurs en institution à des niveaux de dépendance plus élevés qu’auparavant. La proportion de personnes nouvellement entrées avec une faible dépendance (GIR 5 et 6) passe de 17 % en 2011 à 15 % en 2015, puis à 13 % en 2019. La part de personnes lourdement dépendantes (en GIR 1 et 2) au sein des entrants reste stable entre 2011 et 2019, à 45 %. Les entrants sont, en moyenne, moins dépendants que les autres résidents. Au total, 10 % des personnes entrées en 2019 étaient classées en GIR 1, contre 15 % de l’ensemble des résidents accueillis au 31 décembre 2019.

Les situations de grande dépendance concernent davantage les entrants (38 %) que l’ensemble des résidents âgés de moins de 70 ans (36 %). La moitié des personnes rejoignant un établissement en 2019 vivaient à leur domicile personnel ou dans celui d’un proche ; 16 % venaient d’un autre établissement (maison de retraite EHPAD ou non EHPAD, résidence autonomie ou USLD) tandis qu’environ 30 % venaient d’un établissement de santé.

Une durée moyenne des séjours inférieure à 3 ans

Les hommes sortis en 2019 sont restés en moyenne deux ans, la durée de séjour moyenne des femmes atteint deux ans et dix mois. En 2019, les personnes décédées au cours de leur séjour en établissement sont restées en moyenne trois ans et trois mois dans l’établissement, soit un an et un mois de plus que celles ayant quitté l’établissement pour se diriger vers une autre structure pour personnes âgées. Les retours à domicile surviennent principalement à l’issue de séjours nettement plus courts : en moyenne cinq mois après l’entrée en établissement. En 2019, les personnes décédées en établissement avaient en moyenne 89 ans et 1 mois, contre 88 ans et 7 mois en 2015.

A lire dans le Mensuel d’août du Cercle de l’Épargne

Partagez cet article

Suivez le cercle

recevez notre newsletter

le cercle en réseau

contact@cercledelepargne.com