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Quand l’aversion aux risques tient le monde

Economie 12 mars 2020

L’épidémie de coronavirus en cours est une nouvelle source d’inquiétudes légitime. Elle souligne notre fragilité et la précarité de toute vie humaine. Durant des siècles, l’humanité a dû se battre face à de multiples épidémies, choléra, peste, grippe, etc. Depuis une centaine d’années, en Occident, nous avions oublié grâce aux progrès sanitaires le risque des grandes épidémies. Pour autant, la menace n’a pas disparu comme le prouvent les derniers évènements. Pour certains, ce virus doit amener à la démondialisation, à la fermeture des frontières, au repli sur soi, au protectionnisme. Pour d’autres, il démontre la déliquescence de nos systèmes de santé. La montée aux extrêmes médiatiques contribue à la diffusion des peurs, des angoisses, diffusion plus rapide que celle du virus en tant que tel. En l’état actuel, l’épidémie de coronavirus n’est pas comparable à la grippe espagnole de 1918 qui a fait 40 millions de morts et encore moins à l’épidémie de peste noire qui aurait décimé plus de la moitié de la population européenne de 1347 à 1351, soit environ 25 millions de victimes mais l’information change la donne tout comme la mobilité des populations.

La profonde aversion aux risques qui traverse nos sociétés n’est pas sans conséquence sur notre rapport à la maladie et aux crises. La tentation protectionniste, malthusienne, est aujourd’hui l’antienne la mieux partagée. Cette soif de repli oublie que notre niveau de vie, notre pouvoir d’achat, sont conditionnés bien plus que nous le croyons par la mondialisation, par l’éclatement des chaînes de production. Les échanges dans l’Histoire ont toujours été plus créateurs de richesse économiques et culturelles que les barrières douanières. Les murailles ou les forteresses. Face à une crise nouvelle, deux scénarii existent : la politique de l’autruche ou l’élaboration de solutions. La mise en commun des forces de recherche en matière de santé devrait permettre de mettre en œuvre des vaccins, des remèdes pour contrer cette épidémie. L’économie souffre aujourd’hui de sous-investissements et d’un rejet irrationnel du progrès. L’épargne qui n’a jamais été aussi abondante est bien mal utilisée. Elle est accaparée par des besoins du quotidien en lieu et place de préparer l’avenir. Au nom d’un égoïsme à la petite semaine, nous transférons nos dépenses de fonctionnement sur les prochaines générations quand nous devrions contribuer à leur bâtir un monde meilleur !


Jean-Pierre Thomas

A lire dans le Mensuel du Cercle N° 71 de mars 2020

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